Effet L Oo P Sur

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EFFET L OO P SUR... LES SONS DE LA COMMUNE DE PARIS Barricades et Garde nationale lors de la Commune de Paris, 1871 (Photo : Bruno Braquehais D.R.) «Le grand peuple de 89, qui détruit les Bastilles et renverse les trônes, attendra-t-il dans un désespoir inerte, que le froid et la famine aient glacé dans son cœur, dont l’ennemi compte les battements, sa dernière goutte de sang ? — Non ! [...]. Réquisitionnement général. Rationnement gratuit. Attaque en masse. La politique, la stratégie, l’administration du 4 septembre, constituées de l’Empire, sont jugées. Place au peuple ! Place à la Commune !» «L’Affiche Rouge» : Jules Vallès ; Edouard Vaillant ; Emile Leverdays ; Gustave Tridon (Les Délégués des vingt arrondissements de Paris, 7 janvier 1871) BLABLA La Commune de Paris ? Séparation de l’Église et de l’État Luxe communal (droit au meilleur) Gratuité et laïcité de l’école pour garçons et filles Éducation complète pour une autonomie du citoyen Accès aux responsabilités pour les étrangers Accès à la culture pour tous Développement du droit du travail et du droit social Union libre Liberté de la presse Libération des prisonniers politiques Prolongation des délais de créance Soupe populaire Organisation du travail en coopératives Réduction du temps de travail Salaire minimum, réduction de la hiérarchie salariale Égalité salariale homme/femme dans certains métiers Aide aux veuves Collection de caricatures et de charges pour servir à l’histoire de la guerre et de la révolution de 1870-1871. Adoption des orphelins par la Commune ([s.l.], [ca. 1872], Bd. 7, S. 143 © Universitätsbibliothek Heidelberg ) EN DEUX TEMPS ET TROIS MOUVEMENTS, BADINGUET, FISCH' TON CAMP ! 1 a guerre qui oppose la France et la Prusse à partir du 19 juillet 1870 entraîne plusieurs bouleversements politiques. Napoléon IIII, au départ rétif à s’y engager, finit par résoudre. lÀ ses yeux, ce conflit peut en effet redorer le blason du Second Empire mis en place par son propre coup d’état en 1851 en galvanisant les ardeurs patriotiques du peuple contre un peuple allemand de plus en plus considérable. À cette époque, Paris, la ville Lumière regorge de théâtres, de cafés concerts, d’expositions. Les notables sont friands de divertissements. On joue de la musique légère, et au rythme des opérettes d’Offenbach, on se moque des Prussiens. Cette guerre s’annonce pourtant perdue d’avance côté français. Le pays, sans alliances européennes solides, possède de surcroît un contingent de soldats bien plus faible que son adversaire. L’armée française souffre de méthodes stratégiques et d’un équipement peu modernes. De plus une épidémie de variole sévit et les soldats français sont moins bien vaccinés que les Allemands ce qui occasionne des pertes humaines importantes. Sans surprise, la défaite française ne se fait pas attendre et Napoléon III capitule à Sedan le 2 septembre 1870. Cette décision signe la fin du Second Empire. La 3ème République est proclamée après que l’Empereur ait été déchu. La France est cependant toujours assiégée par l’armée prussienne puisque le pays se retrouve désormais dirigé par un gouvernement provisoire, le Gouvernement de la Défense Nationale formé le 4 septembre de la même année sous la houlette de Jules Favre, Léon Gambetta et du Général Trochu. 1 Extrait de la chanson Le Sire de Fisch-Ton-Kan (Paroles : Antonin Louis / Musique : Paul Burani, 1871). Référence satirique à Napoléon III, appelé Badinguet par les Républicains du nom du maçon à qui il emprunta ses vêtements lors de son évasion du fort de Ham en 1846. 2 À Paris, la foule entonne la Marseillaise avec une ferveur d’autant plus grande que l’hymne était interdit sous le Second Empire. Jouée sans relâche, elle investit même les entractes des théâtres. La déchéance de l’Empereur réveille au sein du monde ouvrier des espoirs d’une vie meilleure. Cependant, le nouveau gouvernement regarde d’un mauvais œil les agitations politiques qui émaillent le territoire. En cette deuxième moitié du XIXème siècle, l’industrie est en plein essor. La masse ouvrière a augmenté avec son cortège de revendications. Le premier objectif du gouvernement est d’éviter un soulèvement populaire nourri par des décennies de déceptions politiques et sociales. Vaincre l’armée prussienne n’est pas sa priorité. Il s’installe à Bordeaux et entame des pourparlers avec l’adversaire tandis que les portes de la capitale sont menacées par le siège prussien depuis le 18 septembre 1870. Paris compte alors 2 millions d’habitants. 70% de la population est constituée d’ouvriers, de petits commerçants, de domestiques… Les transformations urbaines du baron Haussmann ont ouvert le champ à la spéculation immobilière et rejeté les plus pauvres vers les faubourgs, ces fameux fortifs qui feront le décor de la chanson réaliste Les Parisiens sont pris au piège. Tout en affrontant les rigueurs hivernales, ils doivent faire face aux Prussiens et assister démunis, aux négociations à vil prix menées par le gouvernement. Les divertissements sont interrompus dans les premières semaines du siège et les théâtres sont peu à peu transformés en hôpitaux de fortune. Mais les parisiens ne tardent pas à réclamer le retour des spectacles pour entretenir son moral, sortir de l’ennui qui s’installe et afficher un air bravache en direction de l’ennemi. En octobre 1870, le chef d’orchestre Jules Pasdeloup réorganise les premiers concerts dans des théâtres où les décors et le mobilier ont été retirés pour éviter les risques d’incendie. Les œuvres charitables bénéficient des recettes de certains spectacles. On interprète du Beethoven, du Weber, du Meyerbeer, du Rossini…. D’aucuns chipotent sur l’origine allemande de certains compositeurs, certains se rassurent en estimant qu’ils ne le sont pas totalement. On se réjouit de l’origine néerlandaise d’un Beethoven, de la nationalité autrichienne d’un Strauss ou encore de la confession juive d’un Meyerbeer et d’un Mendelssohn…. L’honneur est sauf ! D’autres, magnanimes, estiment qu’il ne faut pas confondre le génie d’où qu’il vienne avec ces troupes de brutes assiégeant Paris…. Beethoven est tout particulièrement joué d’autant qu’on fête le centenaire de sa naissance. En résumé, on essaye de faire comme si de rien n’était. La bourgeoisie citadine se précipite avec dévotion à l’écoute d’œuvres édifiantes qui sont créées dans le nouvel Opéra Garnier pour galvaniser le patriotisme et la confiance nationale : Des pièces de Gluck («Non jamais !», Alceste, Acte I), d’ Auber («Mieux vaut mourir que de rester misérable», La Muette de Portici, Acte II), ou encore de Méhul (Le chant du départ)... Parallèlement, des rencontres littéraires sont mises en place. Théodore de Banville récite des poèmes de circonstances : Ah ! Bismarck, si tu continues, De ces beaux enfants chevelus, Aux douces lèvres ingénues, Bientôt il n’en restera plus ! 2 Les quartiers modestes, quant à eux, s’organisent tant bien que mal. De nombreuses barricades ont été érigées dans les rues, échafaudées de bric et de broc, essentiellement faites de pavés descellés. L’industrie au ralenti, les problèmes de ravitaillement et la pénurie financière pèsent sur la Garde nationale parisienne mobilisée depuis le début de la guerre. Constituée d’environ 350 000 hommes, elle intègre de plus en plus de volontaires issus du monde ouvrier où le chômage s’est considérablement développé. Historiquement baignés des idéaux révolutionnaires de 1789, les citoyens de la Garde nationale se montrent très hostiles vis-à-vis du gouvernement. 2 Théodore de Banville (1823-1891), Idylles Prussiennes (1871). 3 Ils sont sensibles aux idées de l’Association internationale des Travailleurs (AIT). Née en 1864 à Londres, elle a jeté les bases de la 1ère Internationale dont la formation s’achèvera en 1866 3. Les bataillons qui constituent ses rangs fréquentent assidûment les clubs et les réunions où l’idéologie révolutionnaire domine. Leur participation aux sections de l’Internationale et aux comités de vigilance les avaient convaincus dès le mois de septembre 1870 à se fédérer au sein du Comité central républicain qui sera l’année suivante, l’un des éléments fondateurs de la Commune de Paris. Installé dans l’Hôtel de Ville aux côtés du maire Jules Ferry, le gouvernement provisoire se montre de plus en plus méfiant à l’égard de cette milice populaire qui est de plus, propriétaire des canons entourant la ville pour sa défense. Ils ont été acquis par souscription publique. Des émeutes ont lieu en cet hiver 1870 mais qui sont vite avortées. «POUR UN BEAFSTEACK ON A VENDU PARIS»4 es quelques bourgeois de l’ouest parisien demeurés dans leurs somptueux appartements haussmanniens intègrent de moins en moins la garde nationale. Ceux qui n’ont pas désertés lla ville, cherchent avant tout à préserver leurs bien-être malgré les pénuries. Ils monnaient des morceaux de viande issus des animaux exotiques du Jardin des Plantes. Vendus à prix d’or, ils sont abattus et dépecés sans vergogne. Les rats, les pigeons, les chats et les chiens ne tardent pas à remplir l’assiette des plus pauvres. Les arbres du Bois de Boulogne sont débités en bûches pour finir dans les cheminées. Avec la durée du siège, certaines règles tendent à s’assouplir. La liberté d’expression et la possibilité de se réunir favorisent l’émergence d’idées insurrectionnelles. Des concerts se maintiennent dans certains établissements publics, à l’Opéra et au Conservatoire. L’armistice est signé le 28 janvier et permet à l’Allemagne d’obtenir l’Alsace et la Moselle. La France paie de lourdes indemnités. Dans la foulée, le deuxième Reich allemand est constitué. Il est dirigé par le souverain Guillaume 1er devenu son empereur et le chancelier Otto von Bismarck, autrefois ambassadeur à Paris.

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