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1 2 3 Pol Dodu Discographie personnelle de la New Wave Vivonzeureux 4 Discographie personnelle de la New Wave, 2015. Ce livre est publié sous licence Creative Commons Attribution - Pas d’utilisation commerciale - Partage dans les mêmes Conditions 3.0 France (CC BY-NC-SA 3.0 FR) http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/3.0/fr/ L'édition numérique est disponible gratuitement : http://vivonzeureux.fr/newwave Illustration de couverture : Fabienne Mazay (2014) d'après la couverture de Pearce Marchbank pour International discography of the new wave : volume 1982|1983 (1982) ISBN : 978-2-9536575-6-2 Vivonzeureux http://vivonzeureux.fr [email protected] 5 INTRODUCTION 6 En 1978, nous sommes allés en famille en vacances de neige dans le Jura. Au dernier moment avant de repartir, alors que nous étions déjà tous dans la voiture, nous nous sommes arrêtés, pour prendre de l'essence sûrement, et j'ai demandé à sortir pour aller fûreter rapidement dans le rayon presse du magasin devant lequel nous étions. J'en suis revenu, délesté de 6 francs, avec dans les mains le n° 116 du magazine Best, daté de mars 1978 et donc sorti courant février. Cela faisait sûrement une bonne année que j'avais commencé à m'intéresser sérieusement à la musique, en achetant plus de disques, en écoutant la radio, en en discutant avec les copains, et en leur empruntant disques et revues, mais, à presque quinze ans, c'est la première fois que j'ai acheté en kiosque au moment de sa sortie l'un des deux titres phares de la presse rock de l'époque, Rock & Folk et Best. A partir de ce moment et pendant plusieurs années, je ne laisserai pas passer un mois sans lire au moins l'un des deux. J'ai dévoré ma revue pendant le trajet du retour. En couverture, il y avait Johnny Rotten avec un titre annonçant la fin des Sex Pistols aux U.S.A. Cette séparation des Sex Pistols est l'événement qui marque le mieux la fin du mouvement punk. Symboliquement, donc, je suis de la génération des amateurs de musique qui a immédiatement suivi le punk. Evidemment, sur le moment, personne ne parlait de post-punk. Dans l'histoire, aucun mouvement ne se définit de cette façon. Les modernes chassent les anciens en faisant table rase du passé ou en se proclamant "les nouveaux quelque chose", mais ce sont les commentateurs et les historiens qui, par la suite, font les relations et décrivent les mouvements les uns par rapport aux autres de cette façon. Non, le terme retenu le plus souvent en France à l'époque pour désigner le foisonnement musical qui a immédiatement suivi le punk est celui de New Wave. Un terme lui-même ni original ni nouveau, puisqu'il faisait écho à la Nouvelle Vague du cinéma une vingtaine d'années plus tôt et même à la Bossa Nova brésilienne. J'ai parlé de mouvement, mais à tort, comme on le verra par la suite. La New Wave, c'est surtout une époque, quelques années, jusque 1983 inclus tout au plus, avec des productions musicales labellisées ainsi qui souvent n'ont rien à voir entre elles. Quelques semaines plus tard, sûrement un samedi après-midi de ce printemps 1978, mon père m'avait embauché pour l'aider à bricoler la voiture. Ce n'était jamais des moments agréables pour moi, d'abord parce que j'avais toujours mieux à faire, mais surtout parce que, même comme simple assistant, j'étais nul en bricolage et donc à peu près certain de me faire engueuler à un moment ou un autre. Mais cet après-midi-là, la radio jouait, sûrement réglée sur RTL selon l'habitude de mon père, et deux chansons enchaînées m'ont fait dresser l'oreille et, sûrement parce que j'étais plus attentif à la radio qu'à la mécanique, j'ai entendu et retenu leurs références. Il s'agisssait de (I don't want to go to) Chelsea d'Elvis 7 Costello et de So it goes par son producteur Nick Lowe. Dès que j'ai eu suffisamment d'argent, j'étais chez Hi-Fi Club, le principal disquaire spécialisé de Châlons, situé rue des Lombards à cette époque, et la vendeuse me présentait les deux albums alors disponibles de Costello, My aim is true et This year's model, et mon choix se portait évidemment sur le second, qui contenait le titre entendu à la radio. J'étais lancé. Dans les mois qui suivirent, je commençais à m'intéresser à Devo, aux Talking Heads, à Magazine, XTC et un peu plus tard The Cure. Je le déplorais parfois mais j'en tirais aussi une certaine fierté mal placée : la musique qui me plaisait était loin de faire l'unanimité autour de moi. Certains copains pouvaient avoir l'un ou l'autre de ces disques, mais aucun ne partageai complètement mes goûts. Que ce soit au lycée ou dans le quartier, mes connaissances s'intéressaient plutôt au rock plus ou moins progressif (Genesis et Ange, par exemple) ou au hard-rock. Au mieux, on me considérait comme un précurseur, et le plus souvent juste comme un mec aux goûts bizarres. Pour être au courant de l'actualité discographique, il y avait surtout les rayons des disquaires et les mensuels Rock & Folk et Best, mais eux émissions ont joué un rôle essentiel de découverte. Chorus d'Antoine de Caunes à la télévision d'abord. Certes, il n'était pas évident d'obtenir le droit de regarder un concert de rock à la télévision le dimanche midi, alors que souvent nous étions à table, mais c'est la seule occasion qui nous a été donnée à l'époque de voir sur scène les groupes essentiels de la New Wave. Et puis il y a eu Feedback de Bernard Lenoir sur France Inter, qui pendant des années nous a tenu au courant des nouveautés anglaises et américaines, en plus de diffuser des concerts depuis Paris ou New York. Pour ce qui est d'assister à de vrais concerts New Wave, il m'a fallu attendre un peu. J'ai commencé à assister à quelques concerts à partir de l'automne 1978, mais aucun des groupes que je suivais de près ne s'est produit en Champagne. Je me souviens d'avoir regretté sur le coup de n'avoir pu me rendre au printemps 1980 à un festival à Rettel en Lorraine où The Cure était programmé. Je crois me souvenir qu'ils ont joué sous la pluie, je n'ai donc pas tant de regrets. Ce n'est que tardivement, à partir de 1981, que j'ai pu voir en concert ces groupes que j'écoutais en disque, grâce notamment à la programmation de la Maison de la Culture André Malraux de Reims, surtout pour son festival annuel des Musiques de Traverses, qui m'a permis d'assister aux prestations de Tuxedo Moon, The Raincoats, David Thomas, This Heat, Pascal Comelade, Kas Product… Les centaines de chroniques de disques sur mon blog sont la preuve que mes goûts musicaux se sont largement diversifiés depuis cette époque. Il n'empêche, la 8 musique qu'on écoute à l'adolescence tient toujours une place particulière, et il se trouve que dans mon cas c'était la New Wave. Les chroniques présentées ont été rédigées pour le blog depuis 2005. Elles ont révisées et complétées pour cette édition. On y trouve à la fois des disques que j'ai achetés dès leur sortie, que je possède et connais donc depuis plus de trente ans, et des disques que j'ai acquis plus récemment. Leur classement reflète celui, instinctif, de mes disques depuis des années. Les groupes britanniques séparés des américains, les français à part. J'ai tenu à réserver une place à la fois à des disques qui me semblent directement anticiper et inspirer la New Wave et à des quelques héritiers du genre qui s'inspirent du son et de l'esprit de l'époque, sans se contenter de dupliquer servilement les disques originaux. 9 LES CLASSIQUES DE LA NEW WAVE Couverture d'un de mes cahiers de texte au lycée, de 1980 ou 1981 probablement. 10 (Cet article, légèrement revu pour cette édition, a été publié pour la première fois dans le n° 2 du fanzine Vivonzeureux! (en attendant la mort…), en 1995.) Plus de dix années ont passé depuis la fin des temps héroïques de la New Wave, et pourtant il a fallu qu'un matin les journalistes du NME, se trouvant sans mouvement musical à la mode, inventent la 'new wave of the new wave' pour qu'enfin les "historiens" du rock commencent à s'intéresser à cette période. Ce qui est somme toute logique, puisqu'il semble en général que deux décennies soient nécessaires (une génération), pour que la nostalgie fasse son effet et que les enfants commencent à s'intéresser aux disques que leurs parents écoutaient quand ils avaient leur âge. Le problème, c'est que la New Wave n'a jamais été un mouvement proprement dit, ni une mode, ni une école. En fait, dès le début, on a regroupé sous cette appellation des groupes qui n'avaient pas grand-chose en commun, qui apparaissaient à peu près en même temps que les groupes punk, mais qui ne répondaient pas aux critères punk. Les TALKING HEADS jouaient au CBGB's avec les RAMONES, mais avec leurs mélodies ciselées et leurs polos d'étudiants sages, on ne pouvait les classer punk. Ils font partie des premiers groupes qu'on a catalogués New Wave.