Hopkinson Smith
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NP Hoppy 21 jan:Hoppy 21 jan Venise 11/01/07 17:11 Page 1 Jean-Philippe Billarant, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Dimanche 21 janvier Hopkinson Smith Dans le cadre du cycle Venise Du mardi 16 au mercredi 24 janvier | Dimanche 21 janvier Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr La librairie-boutique reste ouverte jusqu’à la fin de l’entracte. Un stand de vente est disponible dans le hall à l’issue du concert. Hopkinson Smith Hopkinson NP Hoppy 21 jan:Hoppy 21 jan Venise 11/01/07 17:11 Page 2 Cycle Venise | DU MARDI 16 AU MERCREDI 24 JANVIER Les deux Venise musicales Contrairement aux idées reçues, peu de villes Aujourd’hui, c’est bien le silence qui hante musicales au monde ont autant changé que Venise. les touristes et les Vénitiens pensifs et méditatifs. La ville qu’aujourd’hui nous visitons pour trouver Lorsque Nono parle de l’influence de le silence est la même que les étrangers visitaient l’environnement sonore de Venise sur son autrefois pour s’immerger dans un fleuve musical imagination musicale, surtout dans les œuvres toujours en crue. La richesse de la vie musicale de sa dernière période, il se réfère justement ne dérivait pas seulement de la concentration à ce silence permettant de percevoir les subtiles exceptionnelle de théâtres d’opéra après leur métamorphoses des résonances des cloches ouverture au public en 1637, ainsi que d’églises, ou d’autres sonorités lagunaires selon les saisons d’institutions religieuses et de palais accueillant et les conditions atmosphériques. toutes sortes de concerts et de fêtes musicales, mais également du fait que la musique faisait Berceau de l’opéra, Venise fut également celui de partie de la vie quotidienne. Carlo Goldoni rappelle l’imprimerie musicale. Au cours de leur jeunesse, dans ses Mémoires : « On chante dans les places, Luigi Nono et Bruno Maderna, encouragés par dans les rues et sur les canaux ; les marchands leur maître Gian Francesco Malipiero, passèrent chantent en quittant leurs travaux, les gondoliers beaucoup de temps à la bibliothèque Marciana, chantent en attendant leurs maîtres. »Cette transcrivant les recueils publiés par Ottaviano présence de la musique en tous lieux favorisait Petrucci et méditant sur les grands traités du passé. un échange intense et constant entre les genres À l’époque de Darmstadt, ces expériences seront musicaux. Les motets et les vêpres de la grande très importantes pour leur interprétation de époque de l’école de Saint-Marc (de Willaert Webern, qu’ils ne considéraient pas comme et Gabrieli jusqu’à Monteverdi) accueillaient révolutionnaire, mais comme héritier de la grande volontiers les rythmes de danse, le figuralisme tradition polyphonique. Cette poétique est à la base des madrigaux ainsi que la vocalité dramatique. des œuvres de Nono des années cinquante (parmi Les chœurs, placés à différents endroits de la lesquelles Variations canoniques sur la série de basilique, s’entrelaçaient et se répondaient, l’opus 41 de Schönberg, Varianti et Due Espressioni). appliquant une dramaturgie sonore qui sera à la base du concerto baroque ainsi que des recherches Même dans les œuvres musicales de Maderna contemporaines sur la spatialisation de la musique. introduisant des principes aléatoires, on peut percevoir des résonances d’une tradition Vers la fin de cette période exceptionnelle, Vivaldi assimilée in toto. C’est le cas du Giardino religioso, pratiquait avec une parfaite aisance les échanges composé vers la fin de sa vie (1972). D’autre part, entre les différents genres musicaux. Le moment le Journal vénitien, écrit à la même époque à le plus intense de son opéra Farnace (1726), l’aria partir de fragments du journal de James Boswell, « Gelido in ogni vena », est composé à partir du montre comment, par un feu d’artifice de thème du premier mouvement de L’Hiver, dernière citations (parmi lesquelles la fameuse chanson de ses célèbres Quatre Saisons. D’autre part, dans « La biondina in gondoleta »), le sens de l’humour sa musique sacrée, l’écriture contrapuntique dont de Maderna peut faire revivre l’esprit libertin le « Prêtre roux » devait parfois user pour respecter de la Venise de l’époque du « grand tour ». les règles du style « sévère » ne l’empêche pas d’avoir recours au style plein de brio qu’il s’est forgé Gianfranco Vinay par l’écriture d’opéras et de concertos. 2 NP Hoppy 21 jan:Hoppy 21 jan Venise 11/01/07 17:11 Page 3 MARDI 16 JANVIER, 20H SAMEDI 20 JANVIER, 15H MARDI 23 JANVIER, 20H SALLE PLEYEL Forum Venezia Stravagantissima Antonio Vivaldi Venise, entre Orient et Occident Farnace – version de concert Œuvres de Giorgio Mainerio, Diego 15h – Conférence : La musique Ortiz, Gioseffe Guami, Orazio Le Concert des Nations vénitienne du XVIIe au XVIIIe siècle Vecchi, Claudio Monteverdi... Jordi Savall, direction Sylvie Mamy, musicologue Furio Zanasi, Farnace Capriccio Stravagante Marina de Liso, Tamiri 16h – Table ronde Renaissance Orchestra Adriana Fernández, Berenice Animée par Jeanne-Marie Vacher, Doron David Sherwin, cornetto Gloria Banditelli, Selinda productrice à France Culture Julien Martin, flûte à bec Fulvio Bettini, Aquilio Guillemette Laurens, mezzo-soprano Lawrence Zazzo, Pompeo 17h – Concert Skip Sempé, direction, clavecin Céline Scheen, Gilade Œuvres d’Adriano Willaert, Cipriano de Rore, Bartolomeo Tromboncino… MERCREDI 24 JANVIER, 20H JEUDI 18 JANVIER, 20H Doulce Mémoire Denis Raisin Dadre, direction Antonio Vivaldi Œuvres de Giovanni Bassano, Domine ad adjuvandum me festina Giovanni Pietro Del Buono, Andrea RV 593 et Giovanni Gabrieli, Giovanni SAMEDI 20 JANVIER, 20H Beatus vir RV 597 Salvatore, Girolamo Frescobaldi Stabat Mater RV 621 et Luigi Nono Bruno Maderna Nulla in mundo pax sincera RV 630 Giardino religioso Concerto per la SS Assununzione di Orchestre National de Lyon Journal vénitien Maria Virgine RV 582 Thierry Fischer, direction Luigi Nono Magnificat RV 610 Ensemble La Fenice Variations canoniques sur la série Jean Tubéry, direction de l’opus 41 de Schönberg Les Arts Florissants Paul Agnew, direction Orchestre Philharmonique Miriam Allan, soprano VENDREDI 19 JANVIER, 20H de Radio France Christophe Dumaux, contre-ténor Zoltán Peskó, direction Patrick Cohën-Akenine, violon solo Luigi Nono Con Luigi Dallapiccola Wolfgang Rihm DIMANCHE 21 JANVIER, 16H30 Abgewandt 2 Luigi Nono Venise et le luth au XVIe siècle Guai ai gelidi mostri Œuvres de Francesco da Milano, Ensemble intercontemporain Joan Ambrosio Dalza Jonathan Nott, direction et Vincenzo Capirola Noa Frenkel, Susanne Otto, contraltos Étudiants du Conservatoire de Paris Hopkinson Smith, luth Experimentalstudio der Heinrich- Strobel-Stiftung des SWR Freiburg 3 NP Hoppy 21 jan:Hoppy 21 jan Venise 11/01/07 17:11 Page 4 DIMANCHE 21 JANVIER – 16H30 Amphithéâtre Venise et le luth au XVIe siècle Francesco da Milano Fantasia (51) dal primo tono Fantasia (30) dal primo tono Saltarello Il Pescatore che va cantando (Anon.) Vincenzo Capirola Gloria de la Missa Pange Lingua (Josquin) Et in terra pax hominibus Qui tollis peccata mundi Ricercar dodici Che farala che dirala (Michele Vicentino) (extraits du Livre de Luth, Venise, ca. 1517) Francesco da Milano Fantasia (39) dal quinto tono Fantasia (41) dal quinto tono Ballo Doma la donna, se solo si sonna (Anon.) Joan Ambrosio Dalza Tastar da corde Ricercar dietro Poi che volse la mia stella (Tromboncino) Calata alla spagnola Francesco da Milano Quand’io penso al martir (Arcadelt) Fantasia (64) dal secondo tono Fantasia (40) dal sesto tono 4 NP Hoppy 21 jan:Hoppy 21 jan Venise 11/01/07 17:11 Page 5 Vincenzo Capirola Ricercar sesto Baleto da balar, bello Spagna tuta de fuge Francesco da Milano Pavana Mi fato e miserabil sorte (Anon.) Fantasia (33) sopra mi-fa-mi Hopkinson Smith, luth six chœurs de Joel van Lennep, New Hampshire, États-Unis, 1977. Fin du concert vers 17h40. 5 NP Hoppy 21 jan:Hoppy 21 jan Venise 11/01/07 17:11 Page 6 Dès l’aube du XVIe siècle, Venise devient la capitale de l’édition musicale en Europe. Une activité qu’il faut associer à la florissante facture instrumentale locale, largement destinée à l’exportation. Ainsi aux onze Livres de Frottole qu’il publie de 1504 à 1514, l’imprimeur Ottaviano dei Petrucci ajoute six recueils de tablatures de luth, l’offre répondant ici à la demande, car l’usage du luth en milieu privé devient quasiment un phénomène de société, ne serait-ce qu’à cause de la popularité de la pratique du canto al liuto, où le chanteur (ou la chanteuse) s’accompagne lui-même sur l’instrument à cordes pincées. Dès les premiers livres de musiques mises en tablature de luth, l’amateur dispose d’un large répertoire pour satisfaire sa passion : transcriptions de pages vocales profanes ou sacrées, pièces libres telles que fantaisies et ricercari, enfin danses. C’est à Francesco Spinacino, originaire, comme Petrucci, de Fossombrone dans les Marches, que nous devons partiellement le premier Livre d’Intabolatura de lauto, et intégralement le second. Quant au troisième, paru en 1508, mais aujourd’hui perdu, il nous est curieusement connu par le catalogue de la librairie de Fernand Colomb, le fils de Christophe, apparemment mélomane averti (il contenait des pièces de Giovan Maria Alemanno, luthiste juif très prisé du pape Léon X). Toujours en 1508, sort des presses de Petrucci un quatrième Livre de tablatures pour luth, compilé et adapté par le Milanais Joan Ambrosio Dalza, et mêlant transcriptions et compositions originales (ricercari, pavanes, saltarelli, etc.). Instrumentiste réputé, Dalza y a le souci d’un répertoire accessible au plus grand nombre et recourant largement aux danses populaires du temps (dont la Calata alla spagnola, goûtée des Médicis à Florence) ; ce qui n’était pas le propos majeur de Spinacino, féru de technique et de chromatismes.