17ème année - N° 65 - 1er trimestre 2004 - Le numéro 2 € - ISSN 0998 -6154 http://perso.wanadoo.fr/journal.vivre-ici

L’association La Montagne Classe de CE2 C M vous présente ses meilleurs voeux pour 2004 école de et vous invite à son Assemblée Générale comité de rédaction à Longeau le mardi 17 février à 18h.

S O M M A I R E

LA PAROLE AUX ASSOCIATIONS La Montagne reçoit le prix Gauby-Lagauche p. 2 - 3 LECTURES EN LIBERTE p. 3 HUMEUR : le Poliquement Correct à son apogée p. 4 CHRONIQUES DE LA VIE PAYSANNE Le chemin du bois : la grande transmutation de la campagne p.4 - 5 A LA RECHERCHE DE NOS RACINES en 1899 p. 6 - 7 QUESTIONS D’AUJOURD’HUI L’Ecole en débat p. 8

Les pages enfants

Les projets de l’Atelier vidéo infographie p. 9 Sortie nature à Courcelles sur Aujon p. 10 Les droits des enfants p.11 Il était une exposition sur l’Afrique p. 12 - 13 L’évacuation avec les pompiers p.13 Une nouvelle classe pour la maternelle de Villegusien p. 14 Quelques points de vue de personnages célèbres p.15 L’abécédaire de St-Loup sur Aujon p.16 Quelques croquis du Val André p.16

LES ECRIVAINS DE CHEZ NOUS “Comment allez-vous Monsieur Robinet ?” p. 17

PAROLES DE LECTEURS Les enjeux du patrimoine p. 18 - 19 Les DéSAXés ouvrent le festival à le 11 mars avec “La Planète des Sax”, puis une QUESTIONS D’AUJOURD’HUI vingtaine de compagnies sillonneront le Pays de Langres pour des spectacles pour petits et L’Université Rurale : Valoriser ensemble le patrimoine du grands de danse, théâtre, musique, lecture, marionnettes, arts de la rue, invités pour cette Pays de Langres p. 19 16ème édition qui se terminera avec Arthur H le 31 mars à Langres. Sont également pro- grammées des rencontres formation - “C'est quoi le théâtre de papier ?” avec Alain Lecucq DEVELOPPEMENT LOCAL du Papier Théâtre de Troyes - Lecture de spectacle, autour de Simon, la fièvre avec Jean- la Communauté de communes de la p. 20 Noël Matray - Culture et éducation, avec Louise Julien, Professeure à l'Université du NATURE ENVIRONNEMENT Québec à Montréal - sensibilisation à la lecture à voix haute, avec Jean-Jacques Epron. Un jour d’hiver...les lacs p. 21 Retrouvez toutes les informations sur le site D’AILLEURS ET D’ICI Une "long nez" dans l'empire du milieu p. 22- 23 http://perso.wanadoo.fr/tintamars/ ANNONCES ASSOCIATIVES p. 24 et demandez le programme ! page 2 LA PAROLE AUX ASSOCIATIONS La Montagne, lauréate 2003 du Prix GAUBY-LAGAUCHE.

" Je suis très heureuse, très fière et reconnaissante !" Et Jocelyne Pagani était effectivement très émue et très fière, lors de la 10ème cérémonie de remise des prix à l'Hôtel de Région de Chalons en Champagne, le samedi 29 novembre dernier, de se voir décerner au nom de l'Association La Montagne le Prix Gauby-Lagauche décerné par le Conseil Economique et Social Régional et remettre en conséquence un chèque de 12 000 euros. L'Association Comité d'Aide aux Anciens d'Aubrives a été ré- compensée au même titre et la somme de 3 000 euros lui a été décernée. Cette distinction représente, certes, une aide financière sub- stantielle, mais aussi et surtout symbolise la reconnaissance hautement plus gratifiante au niveau régional du travail de l'Association, du bien-fondé de ses objectifs, de la pluralité et du sérieux de ses réalisations, de sa dimension territoriale, de sa solidité justifiée par ses années d'existence, et de son action nécessitant l'emploi de salariés qualifiés ou intervenants spé- cialisés.

Marie-Claude Gay, trésorière, Jocelyne Pagani, présidente et Lionel Le Prix Gauby-Lagauche Blanchot, directeur : trois membres de La Montagne fiers de leur travail et et les quatre Prix spéciaux du prix reçu! qui l'accompagnent couron- nent donc une initiative, une action concourant au main- tenaires (finan- pense, dotée d'un prix de Celui de La Montagne a été, tien ou à l'amélioration des ciers et moraux) 15 000 euros, décernée par bien sûr, et ce sont les termes conditions de vie en milieu de ce palmarès : le Conseil Economique et de Monsieur Heidecker, rural. Si ce critère est indé- - La Caisse Social Régional (C.E.S.R.) "présenté de façon très dy- niablement l'élément déter- d'Epargne pri- de la Région Champagne- namique par sa Présidente minant pour les membres du vilégie la lutte Ardenne avec le concours lors de notre entrevue". Jury, la "mise en commun contre les risques de la Ligue de Qui en aurait douté ? de toutes les forces utili- d'exclusion liés l'Enseignement. sables", la notion de parte- par exemple à Malgré la multiplicité nariat donc, et la durée in- l'illettrisme, l'âge, Le Président Jacques des projets, terviennent aussi dans leur ou le chômage, et Heydecker, dans son mot de grands thèmes choix. alloue 5000 euros d'accueil, a fait part de la sa- reviennent "Au-delà des Associations, a à son "poulain". tisfaction du Jury face aux naturellement,tenant comp- rappelé le président du - La Caisse des dossiers présentés et dont les te des variantes locales : membres ont été séduits par C.E.S.R. dans son allocu- Dépôts et - L'accompagnement scolai- l'énergie et la volonté ani- tion, c'est un territoire qui Consignations se re pour les enfants malades mant ces porteurs de projets. est visé. Aussi ce concours préoccupe da- ou l'aide à la lecture pour les "C'est dans une parfaite est ouvert à tous, acteurs du vantage de la scolaires, avec des retraités création d'em- harmonie que les prix sont territoire, centrés autour de La Présidente de La Montagne et/ou bénévoles se déplaçant plois par des décernés, a-t-il souligné, et la citoyenneté et de la vie et M. Le Président du C.E.S.R. à la demande. structures pé- les membres du jury n'ont collective". Et peuvent donc - Les services aux personnes rennes (prix de 5 000 euros). jamais regretté leur choix". postuler à ce concours, les Cette notion de sauvegarde âgées ou malades (soins, aide - Télécom, avec 4 Des liens d'amitié se sont associations bien sûr, mais du monde rural se décline ou repas à domicile, portage 000 euros, récompense de tissés entre organisateurs et également des entreprises ou avec quelques variantes spé- de commissions, jardinage, préférence les initiatives met- lauréats, et les visites effec- des collectivités. cifiques pour les quatre par- ménage….) tant en œuvre les tuées sur le terrain après la - La desserte informatique et Technologies de remise des prix les ont tou- Si LA MONTAGNE est l'élue de l'année, n'oublions pas Internet et la vulgarisation l'Information et de la jours confortés dans leurs dé- les associations haut marnaises qui ont déjà été récom- de ces moyens par le biais Communication. cisions. pensées antérieurement : de bus. - En 2000, l'Association ADECAPLAN à a reçu - Et la Ville de Reims choisit - Le maintien du commerce le Prix Spécial de la Caisse des Dépôts et Consignations et de favoriser, en attribuant 5 Cette année, 36 dossiers local dans les villages. la Mairie de Rouvroy-sur-Marne le Prix Spécial de la Ville 000 euros, les actions visant ont été déposés de Reims. à maintenir une activité de proximité (commerce ou ar- Les 36 dossiers déposés, Certains projets - En 2001, le Bar-Restaurant "Au Petit Mousse", à Villars- tisanat). émanaient des quatre dépar- montrent Santenoge s'est vu décerner lui aussi le Prix Spécial de la tements de la Région. A l'is- pourtant Ville de Reims. Créé en 1993 et ainsi ap- sue d'une présélection ardue, une grande originalité. - En 2002, l'Association "Les Brigades Vertes" à a été pelé en mémoire de Henri 9 projets ont été retenus. Des récompensée, pour l'aménagement d'un local destiné aux Lagauche et de Jean- enquêteurs se sont rendus sur A ce titre, les Brigades salariés en voie d'insertion, par le Prix Spécial de la Caisse Michel Gauby, tous deux le terrain pour affiner leur ju- Vertes, de Lecey, bien des Dépôts et Consignations et l'Association "Rencontres à présidents du C.E.S.R., gement et les responsables connues de tous les Haut Velles" a reçu le Prix Spécial Ville de Reims pour la part décédés au cours de leur des structures en compétition Marnais. Présentées par leur qu'elle prend au développement et à l'accueil de l'artisanat mandat, le Prix Gauby sont venus présenter leur ac- directeur, David Horiot, et d'art. Lagauche est une récom- tion. lauréates 2002 du Prix LA PAROLE AUX ASSOCIATIONS LIRE LIRE LIRE page 3

Spécial de la Caisse des le maintien d'un commerce tiellement les frais de route Dépôts et Consignations, local âprement défendu par des bénévoles qui se rendent Lectures en liberté elles ont pour objet, dit ce le Maire d'un petit village. dans les villages. dernier, pour ambition peut- Autant de dimensions éco- La remise des prix a nette- Notre bonne république n'aime pas trop les esprits libres on ajouter, par le biais d'acti- nomiques, patrimoniales, so- ment mis en évidence toute la et les francs-tireurs. Elle entrave leurs recherches, mutile vités d'aménagement et de lidaires, festives, concourant fougue, l'énergie, la volonté leur parole, confisque leur matériel. Certains chercheurs protection de la nature, "de à la dynamique de notre ter- d'agir des nombreux partici- n'ont trouvé la paix que dans l'exil ! rendre dignité à des per- ritoire. pants confrontés à ces Découvrez Antoine Béchamp, Edgard Nazare, Antoine sonnes qui en ont bien be- Tous les intervenants sou- contraintes. Une atmosphère Priore, Mirko Beljanski, Loïc Le Ribault et bien d'autres soin" et de viser à leur réin- lignent régulièrement dans émue, admirative, solidaire, personnalités dans un curieux et passionnant recensement sertion. leur exposé ce qui est effec- où l'appel des lauréats susci- des maudits d'hier et d'aujourd'hui Nombreux d'ailleurs sont les tivement une contrainte et un tait de chaleureux applaudis- projets présentés redonnant objectif à la fois : sillonner sements, où les membres en Savants maudits et chercheurs exclus une activité à des personnes le territoire, gérer le dépla- compétition saluaient sans ré- de Pierre Lance chez Guy Trédaniel au chômage. cement des bénévoles en mi- serve aucune et sans arrière- lieu rural. pensée le travail des autres Tout boit, soit en haut ou en bas : Certaines associations ont Madame Michelle Martin, et reconnaissaient sa valeur, Suivant ceste reigle commune également des visées inno- Présidente de l'Association sans éprouver aucun dépit de Pourquoy donc ne boirons-nous pas ? vantes, œuvrant pour la sau- "Ecole des Enfants Malades se voir préféré. Pierre de Ronsard vegarde des vieux métiers de la Marne" et lauréate en En tant qu'acteur de cette D'omar Khayyàm à Rilke, de Montaigne à Camus, tous avec l'intention de faire per- 2002 du Prix Spécial de la cérémonie, on ne peut qu'être les chantres de la treille et suppôts de Bacchus se durer certains gestes tech- Caisse d'Epargne, avoue à émerveillé devant tant de retrouvent en une troupe colorée et joyeuse dans cette niques des artisans, ou pour l'assemblée utiliser la dota- générosité, d'inventivité, anthologie littéraire qui prend le vin en otage. l'organisation d'un festival tion reçue avec grande par- mises au service du bien Suivant le conseil de Ronsard, nos plus grands écrivains des Cafés de Pays, ou encore cimonie, pour financer par- commun et de nos territoires. chantent la Dive Bouteille et s'adonnent sans vergogne à l'art de boire ! Même ambition de la part de chacun, même combat... Et même mérite ! Un livre désaltérant à lichotter entre amis, bien au chaud! 36 dossiers déposés ! Tous aussi ambitieux ! Paroles à boire le vin La concurrence était bien réelle Une petite anthologie littéraire et l'issue hypothétique pour tous les postulants. Aux Editions du Carrousel

La Montagne a pourtant Michel Gousset fait forte impression devant cette assemblée. Ses quatre représentants à la remise de Prix ont montré à quel point elle était soudée, et la présence de Lionel Blanchot, le salarié de la première heure, aujour- d'hui devenu Directeur, té- moignait de l'esprit d'équi- pe, de la cohésion existant entre responsables associa- tifs et employés. Mais surtout, l'énoncé du pro- La ville de Langres, participe financièrement au prix jet global d'intervention sur Gauby-Lagauche. Elle était représentée par Monique le territoire concerné (60 vil- Inza, directrice de la PAIO. lages, 25 écoles, …), sa di- Le journal, notre journal, a poursuivie par un buffet réu- mension sociale, culturelle, suscité lui aussi beaucoup nissant dans l'ancienne cha- sportive, le matériel dont elle d'intérêt : le dernier exem- pelle tous les organisateurs s'est pourvue, son investisse- plaire, déposé sur la table à et participants. Un service de ment dans les loisirs et les l'accueil, a été emporté et grande classe, mais une at- spectacles pour les gens du aussi vite feuilleté par de mosphère très détendue et cru, petits ou grands, son nombreux participants si bien chaleureuse, où les contacts Le Haut du Pavé Langres à travers ses rues journal permettant la com- que les "stocks" apportés se s'établissaient naturellement, par Gérard Guéniot munication et l'expression de sont écoulés en un clin d'œil. où souvent les invités cher- chacun au sein d'un territoire, Une consécration donc et une chaient dans l'assemblée leurs Préface de Benoît Decron … Tous ces facteurs ont fierté bien légitime pour notre "frères de projets ou d'ac- Conservateur du patrimoine montré l'ampleur de la tâche association que ce Prix tions" : une occasion de com- accomplie et l'impact qui en Gauby-Lagauche qui nous parer, d'échanger, peut-être ... Gérard Guéniot décrit sa ville avec une érudition résulte : moral par la diffu- échoit ! Et qui englobe tous de perfectionner en tirant par- généreuse... Le Haut du pavé a réuni tous les détails, sion de produits culturels et les intervenants à quelque ti d'autres initiatives, mais grands et petits de la vie des rues : cadastre, carroyage, les relations humaines qui titre que ce soit : quoi que aussi et surtout la réunion monuments importants, archéologie, pedigree de s'en suivent,… économique l'on apporte, chaque partici- de personnes ayant la quelques habitants remarquables...Par les rues, certainement si l'on considè- pation contribue au fonction- même vision de la solida- l’ouvrage s’attache à rappeler les noms des bienfaiteurs re l'animation des sites. nement et se révèle précieuse rité, de l'engagement, du qui ont fait Langres... Ce livre deviendra l’outil A quoi bon vous présenter La au final. mieux à envisager, vivre et indispensable de référence du visiteur mais aussi du Montagne, à vous qui la partager. langrois qui ne se satisfait pas de son tour de rempart voyez à l'œuvre quotidienne- Après l'énoncé du pal- dominical... ment sur le terrain ? marès, la cérémonie s'est Marie-Rose Prodhon Extrait de la préface page 4 HUMEUR CHRONIQUES DE LA VIE PAYSANNE Le P.C. à son apogée Le chemin du Bois : Sans aucun doute, le Politiquement Correct a encore de beaux jours devant lui ! Villehaut occupe un site particulier sur un promontoire rocheux, à l'abri de la Forêt de Roche Martin. Par le sud-est lui parvient la morsure du soleil tandis que remontent Penser entre les rails étroits des conformismes à la mode, dire les senteurs des vergers accrochés à des pentes plus ou moins prononcées. Au nord, un sans maudire, blasphémer sans risque, propager sans réflé- étroit goulet, sombre et frais en toutes saisons, conduit à l'ancienne gare d'- chir les dernières contrevérités, apprendre à hocher du chef Flagey et, par l'entonnoir de "La Comotte", diffuse la bise sur les premières habitations. par gratitude ou par habitude, user les mots jusqu'à l'insi- La neige y fond lentement et le givre y dépose ses nuances nacrées dans la ramure des gnifiance, quel confort ! Nous vivons le temps des bavardages abscons, des faux dé- arbres plus que de coutume. Il est même arrivé que ce lieu serve de lit à un torrent me- bats, des insignifiances institutionnalisées, des obscurités soi- naçant. gneusement sélectionnées ! Particularité de l'histoire, le finage cultivé ou enherbé par ceux d'ici se trouve en gran- La parole est confisquée par les spécialistes du prêt à penser. de partie sur le territoire de Villiers-les-Aprey qui, à la ferme de Grattedos, ne comporte Le pouvoir est ailleurs, organisé et distribué par quelques dis- qu'une vingtaine de mètres de largeur pour acquérir ensuite, sur le rude plateau, des me- crètes organisations internationales qui tiennent à la fois de sures considérables avant de toucher les terroirs de Flagey et Baissey. Dépendants la pieuvre et du vampire. Nous n'avons droit qu'au simulacre d'Aprey dans son extrémité orientale, les paysans exploitent, depuis des temps immé- du pouvoir, qu'au jeu grandiloquent et souvent amusant des moriaux, des champs sur les quatre communes. acteurs et des guignols de service. Penser demande des moyens ! Lieux-dits proches du hameau Bavarder demande des micros ! Comme les lapins, nous avons besoin d'une cage pour rêver à de vertes prairies et d'une litière de certitudes pour dépo- Mon enfance fut baignée ser nos redondances. de noms familiers et évoca- Chacun sa cage ! Quel luxe ! Plus la case est belle, plus le teurs recouvrant une abon- poil est doux et les beaux flatteurs savent à l'évidence dans dance de landes, de friches quel sens il faut vous caresser … et de boqueteaux, une multi- Si vous avez les dents longues et un peu dures, on vous les tude de sols tantôt gras et limera très doucement, avec des promesses de carottes profonds, tantôt maigres et fraîches et d'épluchures de toutes sortes ! superficiels. C'est un confort de vie assez rare que de s'accommoder des restes sans rechigner, sans pinocher ! Sans vouloir les citer tous, Croire que l'on existe, c'est déjà exister ! je commencerai par les Penser c'est dénoncer ! Pontifier c'est renoncer ! Ces deux abords immédiats de la bour- exercices ne présentent ni la même difficulté, ni la même uti- gade : les vergers de la lité … "Plante", de la "Côte", de Le temps des imprécateurs est révolu. Les provocateurs "Champ Monsieur" ou du sont défroqués. Les tribuns ont été assassinés. "Maroc" - Allez savoir pour- Les philosophes entélévisés ne sentent plus le soufre mais quoi cette dernière dénomi- fleurent bon le dernier parfum à la mode et leur regard fati- nation ? - resplendissant de gué trahit la dureté des cocktails à la mode et des soirées sul- pruniers, de cerisiers, de fureuses dans les lofts branchés ! pommiers et de poiriers de toutes origines. Dans leur Il semblerait que nous n'arrivions plus à penser le monde prolongement , le "Guignot" dans lequel nous vivons et que n'importe quel prophète de âpre et pentu où poussent des ruisseau, n'importe quel rimailleur descendu de paradis ar- petites cerises rosâtres ap- tificiels, puisse se revêtir des oripeaux du Génie, de la per- pelées "guignes" , "Derrière versité affectée de l'Incompris ou du bagage obscur du Villebas" et la "Leue" au sol Surhomme autoproclamé. profond débarrassé de pierres Alors que nous gaspillons notre culture et que nous piétinons amassées en murets et "mer- nos repères, des foules décervelées errent sur les friches de gers" par des générations de vignerons puis replantés en l'ignorance à la merci des loups et des hyènes. Celui-ci em- Plantation de pommes de terre à “la Charmotte” - 2003 - une impressionnante quantité brassera quelque religion exotique et se réfugiera comme un au fond, la “Grande Haie” oisillon perdu dans les bras de prêtres ou de gourous mor- de fruitiers. tifères. Sur le versant sud-est, la contents d'y trouver, dans un Celui-là s'abandonnera sans discernement à une idéologie re- Se trouvaient là, enclavés "Roche" voyait (et voit tou- recoin, un ru à l'onde pure et peinte aux couleurs du ciel mais dont personne n'a jamais dans des parcelles voisines, jours) affleurer le calcaire en d'y côtoyer un énorme amas réussi à éliminer totalement le goût de sang ! trois endroits aujourd'hui dis- bancs compacts que des de pierres, restes d'un châ- Pour la première fois dans l'Histoire, nous avons abandonné parus de la toponymie : le mains laborieuses avaient es- teau fort, au dire des anciens. le pouvoir visionnaire dont a besoin toute société à des "Pré le jus" en dessous de la sayé d'éliminer çà et là afin techniciens voire à des financiers ; pour la première fois, nous Rue Basse, le "Pré au mon- de grappiller quelques terres Au dessus, les friches de vivons dans une société entièrement désacralisée et gran- de" où nous goûtions de supplémentaires pour leurs la "Prévôté", rappel de l'his- dement dépolitisée. suaves mirabelles et fau- maigres récoltes. toire médiévale, où se croi- Qui a conscience que nous sommes de nouveaux esclaves et chions une herbe succulente saient les gardiens de bétail, que nous ne disposons plus d'aucun outil de délivrance ? pour les lapins et le "May Tout le reste ne portait (et ne dont je fus, venus là recueillir Spartacus n'arriverait plus à briser les chaînes virtualisées qui Plein", longeant l'entrée du continue à porter) que gené- une végétation parcimonieu- nous entravent… "Chemin de Progney" en un vriers, arbustes malingres et se et écouler des heures de Mais, puisque vous me dites que la litière est bonne… minuscule quadrilatère, à une vaste surface caillouteu- nonchalance, de lecture et de l'ombre d'un énorme noyer et se servant de pâture à un rêverie. Michel Gousset de "quetschers" rabougris. troupeau de moutons CHRONIQUES DE LA VIE PAYSANNE page 5 la grande transmutation de la campagne

Lieux-dits de la "plaine" (plateau) Le remembrement

Le chemin fréquenté et en Etalé sur plusieurs années miques, à la production forte déclivité de la "Maison sur le territoire d'Aprey et en compétitive. montée" conduisait à une pat- partie de Flagey, le remem- te d'oie d'où émergeaient les brement aboutit à un nouveau L'agriculture de jadis où sentes des "Cômes" ( aujour- parcellaire en 1976. chacun croisait son voisin, d'hui disparue), de la prenait le temps de s'arrêter et "Charmotte", de "Perrogney" Il donna lieu, comme par- de discuter, la poésie de cent et des "Combes d'Aquenôve" tout ailleurs, à de violentes lieux familiers et poétiques . Sur des plaquettes calcaires, échauffourées, à d'intermi- disparurent. Dorénavant se une immense étendue d'herbe nables récriminations et à des gravaient, sur le plan et la sèche prolongeait la joutes oratoires où le matrice du cadastre, des ZA , "Prévôté" aux lieux-dits les géomètre du Génie rural, ZB, ZC, …comme autant de "Effourés" et la "Cornée" et pourtant un habitué, peina à parcelles remembrées par- se couvrait des corolles des se retrouver. Bon nombre courues par des chemins d'as- "teulons" et "rosés", l'autom- d'anciens attachés à leurs lo- sociation foncière tantôt re- ne venu. Actuellement la plu- pins, à la saveur des lieux- prenant les anciens, tantôt les part de cette vastitude est dits et à la mémoire que supprimant, tantôt en créant mise en culture. ceux-ci représentaient, ne de nouveaux. Là où pareille comprirent pas l'évolution opération ne se fit pas, sur le Les "Combes d'Aquenôve", irrémédiable qu'apportait territoire de Villiers-les- le "Champ au cordier", les l'agriculture moderne. Aprey notamment, les ex- "Feunières" aptes au blé, à Pourtant, depuis une vingtai- ploitants agricoles s'é- l'orge, à l 'avoine mais aussi à ne d'années, tracteurs, char- changèrent verbalement ou la betterave, à la navette et à Plans de Villehaut et de Villebas rues semi-portées, moisson- officiellement les terrains. "Gargesse", et dans ses dérivatifs de " neuses-lieuses et même mois- débouchait Combe Ballot " et " Combe sonneuses-batteuses avaient Faut-il regretter cet état de sur les Théveny ", hauts lieux des traduit la mécanisation et fait ?… Je ne le pense pas … landes de céréales et des plantes sar- piaffaient de trouver des ter- Les temps avaient trop "Sur clées. Puis apparaissaient, la rains dignes de leur expres- changé... Je défie pourtant le Fontaine" et dénomination poétique du sion. paysan de 1900, loin du ses champi- "Champ à la caille" et celle simple observateur attentif gnonnières, néfaste de "L'Homme mort" Estimer les anciennes pro- que je fus, de reconnaître sa sauf en des où, en un invraisemblable priétés, en constituer de nou- "plaine" et ses habitudes an- valons plus émiettement parcellaire, un velles de dix ou vingt hec- cestrales. Il y redécouvrirait fertiles déjà Apreyen du XIX e siècle, tares, éviter le saccage des cependant , ici et là, une haie retournés dans un vent de folie, avait bois et des vergers, trouver où l'innocente main d'un gref- par le fer de tué son fils et fini ses jours le lieu adéquat de chacun feur avait laissé un arbre qui, la charrue. au bagne de Cayenne. constituèrent une gageure pour peu que le climat malaisée dans laquelle la ja- s'avérât favorable, porte fruits Obliquant Surplombant le tout de son lousie et la vindicte de ; un muret de pierres sèches vers le nord- impressionnante ramure, l'or- quelques uns jetèrent leur dé- oublié à la rapacité ; un buis- ouest , sur- me de la "Fouchère" , réper- volu. Le grand chambarde- son où continuent à chanter venait la " torié sur les cartes d'état-ma- ment connut certes des excès la fauvette et le rossignol ; Charmotte " jor et planté là par un soldat à mais, néanmoins, sut faire la un "Peût Chemin" qui s'em- proche de la son retour des campagnes na- part des choses. pourpre de rose et de blanc, ferme du poléoniennes, contemplait la le printemps apparu ; une même nom , "Rieppe" , le "Foucheroy" , le Les haies et autres brous- zone inculte qui, après une entrecoupée "Poirier aigu" et le "Buisson sailles de la "Voie romaine" pluie chaude, se pare de de haies d'Abot", ce dernier pelouse ou de la "Charmotte" en pâ- champignons ; des rangées vives cou- sèche où se pratiquait le foot- tirent. Comment tolérer de noisetiers d'années de di- vrant les ball. quelques buissons malingres sette révolues, de cornouillers parties ro- On ne saurait oublier, au tout juste bons à nourrir le et de mûriers, objets de cailleuses creux de la Vingeanne, perdreau, le lièvre ou l'étour- convoitise ; des vergers sau- dont les proche de Baissey, la "Combe neau ? …Comment exiger de vegardés aux providentielles fragments de Ville" , la "Calixte" ,les déporter un tant soit peu sa récoltes. déterrés "Lochères" où fleurait bon la charrue d'une épine blanche étaient colchique, aux regains de fin ou noire aptes à fournir la li- Dame Nature, dans sa gran- cassés à d'été. queur de grand-mère ? … de mansuétude, plus forte la pomme de terre délimi- grands coups de masse pour Beaucoup de ces noms lé- "Sur Fontaine" et que les coups de force de taient leur horizon par l'allée l'empierrement des chemins. gués, en autant de repères "Charmoiseau" dominant le l'homme, plus forte que les encastrée entre deux rangées A l'est du " Chemin de fiables par nos ancêtres lac de la Vingeanne, entre mouvements dévastateurs de de noisetiers, de charmes et Colas l'Allemand ", on en- d'avant 1789, allaient Flagey et Baissey, pourtant la pelle mécanique, continue de merisiers de la "Voie ro- trait assurément dans le do- connaître, dans les années non intégrés au périmètre fa- à respirer et à illuminer l'ho- maine". Celle -ci franchie en maine des meilleures terres 1970, les affres d'un véritable tidique, furent essartés, livrés, rizon. son corollaire de la aux lieux-dits les " Cômes " chambardement. à fortes doses d'engrais chi- Gilles Goiset page 6 A LA RECHERCHE DE NOS RACINES Occey en 1899

Une vaste et large plaine entoure Occey, village qui restaure ses maisons, fleurit ses façades, offre un aspect des plus accueillants aux visiteurs. Promenade entre passé et avenir dans Occey riche de pierres, d’eau et de verdure...

1899 : notice historique de Mr Perrot, instituteur

Le premier maître d’école re- samment les bienfaits de exerçait. Il a passé censé à Occey s’appelait l’instruction. Beaucoup en revue tous les Claude Valud ; il entrait en d’entre eux ne font pas assez aspects de la com- fonction en 1691. En 1696, de sacrifices pour envoyer ré- mune : le relief, Michel Martin lui succédait, gulièrement leurs enfants à les routes, l’agri- puis Renant Mielle en 1699, l’école ou au cours d’adultes culture, mais aussi les condi- Du XVIe siècle Bassigny où plus de cent vil- Henri Thares en 1701, quand il a lieu. Ils semblent tions climatologiques, les mé- à la Révolution. lages furent dévastés. Claude Bocquenet en 1702, ignorer que l’instruction est la thodes d’exploitation, les ani- Avant la Révolution, Occey A l'époque où la Révolution Antoine Girardot en 1704... condition essentielle de tout maux de basse-cour, le com- faisait partie du doyenné de éclata, le territoire de la com- soit 32 maîtres jusqu’à l’ins- progrès matériel et moral.” merce ... Grancey, diocèse de Langres; mune appartenait pour la plus tallation de Mr Perrot en Il est l’auteur d’une notice Ce récit du passé proche et la Cure était à la collation de grande partie aux seigneurs, 1875. géographique et historique lointain d’occey, achevé le l'abbé de St-Etienne de Dijon. ainsi que l'indiquent les Maître respecté, autoritaire, d’Occey, riche et détaillée, 23 juin 1899 est tout à fait Pour le temporel, la commu- bornes seigneuriales qui li- il regrettait que “les parents qui montre tout l’intérêt qu’il remarquableet dévoile un vil- ne dépendait du bailliage de mitent encore les principales ne comprennent pas suffi- portait au village où il lage aux multiples attraits. Langres, généralité de contrées. La cure possédait Champagne. La seigneurie aussi un clos et des vignes d'une certaine importance. Quelques extraits : était laïque et relevait de l'évêque qui avait la haute- Les propriétés seigneuriales justice. La Mairie était du furent vendues par lots et à Etymologie : anciennes ressort de la prévôté de vil prix. Petit à petit, le sol formes du nom Montsaugeon, l'évêque avait s'est morcelé à tel point qu'il OCCEY (Occeyum) ou OS- encore la moitié des dîmes, ne reste plus trace des SEY paraît venir de occidere, du vin, du lin, du chanvre, grandes parcelles possédées tuer, ou de ossa, ossements. du millet…, le tiers de celle autrefois par les seigneurs. En effet plusieurs lieux-dits de la laine et des agneaux, et La commune seule possède du territoire semblent indi- les deux tiers du pain offert des terrains communaux quer que des combats sérieux sur l'autel le jour de la d'une surface importante (84 ont eu lieu à une époque re- Toussaint, le reste apparte- ha, 20 ha et 8 ha) et Mr de culée, sur les hauteurs nait au Curé. Simony, la forêt d'Occey d'Occey. Pendant les guerres de reli- (464 ha). On y trouve : Sang-Rouge, gion, les habitants d'Occey Les habitants d'Occey ont eu puis la fontaine de Sang- eurent beaucoup à souffrir de peu à souffrir des invasions Rouge, au bas d'un coteau la part des Ligueurs qui s'é- 1814-1815 et 1870. Un seul bordant la partie la plus taient rendus maîtres du châ- habitant est mort en 1870 à la élevée du plateau ; enfin sur Occey La mairie teau de Montsaugeon, et y bataille de Champigny à ce plateau, la Guerre, la Montmesly sous Paris. Un Temps préhistoriques Berchade donnèrent à l'égli- tinrent garnison jusqu'après Tremblée, puis au point cul- la bataille de Fontaine- autre depuis est mort de ma- Antiquité gauloise se de Langres ce qu'ils possé- minant, Champ Prout ladie à Madagascar après la daient à Occey. En 1204, Française. (Champ des Preux). et gallo-romaine conquête de l'île. Cependant l'évêque donne ce qu'il a à Il en fut de même pendant la Occey (Occeyum) est ancien. en 1870, les Allemands ont Occey aux frères Hugues et guerre de Trente ans où les Des cercueils remplis d'os- On a trouvé sur son territoire réquisitionné dans la com- Guerric d'Achey en échange Impériaux sous la conduite sements ayant été trouvés des haches en silex de l'âge mune d'Occey : en argent de ce que ces seigneurs de Gallas dévastèrent toute prés du village, on peut en de pierre, puis de nom- 4185 F en nature 7543 F. soit possédaient à Montsaugeon la contrée. Les Suédois ayant induire que le territoire de la breuses poteries gallo-ro- au total une perte de 11728 F, et dans quelques villages voi- pour chef le duc de Saxe- Commune a été autrefois le maines vers la voie romaine subie par les habitants. sins. Le prélat déclare qu'on Weimar ravagèrent le théâtre de luttes sanglantes. allant de Genève à Langres, sur l'emplacement d'une vil- pourra conserver la forteres- la existant au lieu-dit : se d'Occey (le château actuel Mr de Montrol, dans son his- est construit à son emplace- toire de la Champagne, dit Blanche-fontaine. Les champs voisins sont remplis ment) mais qu'on ne pourra y que l'aile droite de l'armée faire aucune réparation sans d'Aétius, qui combattit Attila de débris provenant de la rui- ne de cette villa. son consentement et que ce- en 451, était composée des lui qui la tiendra sera homme Wisigoths, ayant à leur tête Moyen-Age lige de l'évêché. Théodorie et s'étendait jus- Epoque gallo-franque. qu'aux hauteurs d'Occey. Epoque féodale du IXe au On retrouve encore au centre Il reste à savoir si cet Occey XVIe siècle. du village l'emplacement de est celui du canton de Le village d'Occey existait cette forteresse dont les Prauthoy, ou un autre qui au 9e siècle, car en 870, fossés subsistent encore en peut exister dans la Marne. Amalric et sa femme partie. Occey : la fontaine A LA RECHERCHE DE NOS RACINES page 7

Principales cultures Occey - En forêt - le chenil Hommes remarquables nés à Occey Plus de la moitié des terres qu'à son dé- (de Mr Perrot 1899) (650 ha) sont cultivées en blé, but. Il n'y a seigle, orge et avoine ; 200 pas de culture Parmi les hommes remarquables nés à Occey, il convient de ha sont plantés en pommes maraîchère. citer deux vaillants soldats qui ont conquis la croix de la de terre, betteraves, houblon On plante en Légion d'honneur sur les champs de bataille du 1er Empire. et prairies artificielles (luzer- arbres frui- Ces deux légionnaires sortis du peuple furent nommés, l'un ne, sainfoin, trèfle et pâtures). tiers une Maire et l'autre adjoint de la commune en 1830. Le reste est en jachères. Le grande partie avaient acheté des moisson- Le premier, en date, est le sieur FORGEOT Nicolas, né à rendement des céréales a sen- des vignes détruites. neuses ont dû les abandon- Occey, le 22 janvier 1784, entré au 34e Régiment de gre- siblement augmenté depuis L'exploitation annuelle de la ner. nadiers le 19 décembre 1805, Passé au 88e Régiment d'in- l'emploi des engrais chi- forêt d'Occey produit une Cependant il y a dans la com- fanterie le 1er octobre 1806, Sergent major, le 16 mai 1809, miques ; il est à désirer que quantité considérable de bois mune plusieurs faucheuses Légionnaire le 7 août 1809, libéré le 27 septembre 1815. l'emploi du nitrate de soude de chauffage, charbon, bois munies de leur râteau à che- Pendant les dix années qu'il a servi dans l'armée française, soit ajouté à celui du super- de service, pour le village et val. ce soldat héroïque a assisté à 32 batailles ou combats, allant phosphate employé seul jus- les communes voisines qui Les voitures, charrues, de Berlin à Vienne, puis de là à Madrid et à Fleurus. Partout qu'à aujourd'hui. viennent s'y approvisionner. herses…, sont en progrès et il a fait des actions d'éclat relatées dans l'état de ses services. Les prés d'un rapport moyen en général on peut dire que la J'en cite deux prises au hasard : ne donnent pas un foin de Méthodes d'exploitation culture des terres laisse peu à Le 3 mai 1809, à la bataille d'Ebersberg, le sieur Forgeot, à bonne qualité ; du reste, ils Outillage désirer. Mais le progrès agri- la tête de 30 grenadiers, a pris d'assaut la redoute du château sont négligés et ne reçoivent Progrès à réaliser cole est encore enrayé par la qui était défendue par 250 h. Il fit 50 prisonniers dont un of- presque jamais d'engrais. routine qui laisse perdre le ficier supérieur et deux officiers Les vignes ont été détruites La division du sol en petites purin au lieu de le recueillir Le 22 mai 1809, à la sanglante bataille d'Essling, le sieur par le phylloxéra. On s'occu- parcelles ne permet guère dans des fosses pour l'arro- Forgeot commandait la Compagnie de Grenadiers dont il pe de les replanter en cépages l'emploi des machines. sage du fumier. Quelques cul- était le sergent major; il protégea la retraite depuis 2 h de greffés ; mais l'opération n'est Plusieurs cultivateurs qui tivateurs seuls possèdent des l'après midi jusqu'à 3 h du matin. Le sang froid et le courage fosses à purin. qu'il a su maintenir à sa compagnie a pu le rendre digne d'é- Le tas d'engrais reste exposé loges. Il a fait perdre à l'ennemi plus de 400 hommes en re- aux pluies de l'hiver et aux poussant cinq charges de cavalerie qui se sont jetées sur lui. chaleurs de l'été qui le dessè- Il a été complimenté par le général Oudinot. chent et lui font perdre moitié Le deuxième chevalier de la Légion d'honneur est le sieur de sa valeur. Il y a encore FORGEOT Etienne, né à Occey le 28 janvier 1787, entré trop de jachères; elles pour- au service le 14 mars 1807, adjudant au 6e régiment de raient être remplacées par la cuirassiers le 25 octobre 1813, légionnaire le 5 septembre culture de la pomme de terre 1813, Sous-Lieutenant le 22 décembre 1813, démission- qui vient bien et donne des naire du grade de Sous-Lieutenant des Cuirassiers de la produits de bonne qualité. De Reine le 17 mars 1818. plus il est à désirer que l'em- Les états de service de ce second brave sont moins complets ploi des engrais chimiques, que ceux du premier, et aucune action d'éclat n'y est re- déjà considérable, augmente latée; mais on peut suppléer à cette omission regrettable encore et comprenne le ni- en songeant qu'il a pris part aux batailles suivantes, gravées trate de soude, le chlorure de sur sa tombe au cimetière d'Occey: Eylau, Friedland, “Le château tel qu’il était avant l’invention de la poudre exis- potassium et la chaux dans Eckmül, Wagram, Smolensk, la Moskova, Lutzen, Bautzen, te encore ; ses murs ont 2 m d’épaisseur. Il est entouré de les sols dépourvus de calcai- Dresde, Leipzig, Waterloo. Il a fait en outre la Campagne de fossés de 15 m de largeur et 5 m de profondeur.” re. Trop peu de cultivateurs France en 1814. Extrait de l’enquête diocésaine de 1844 font partie du Comice agri- Plusieurs fois détruit et reconstruit, le bâtiment actuel est tou- cole. A côté de ces deux vaillants soldats, il est juste de citer le jours appelé “château”. Subsistent de l’époque médiévale le En général les terres sont nom d'un vétéran de nos guerres d'Afrique et d'Italie, Mr donjon, des salles en sous-sol avec têtes sculptées, portes bien cultivées, le rendement Réverdot Pierre, domicilié à Occey titulaire de la mé- cloutées et serrures en bois, son escalier de pierre, son pi- va en augmentant d'année en daille d'Italie et de la médaille coloniale. Le plus bel éloge geonnier. Les traces des douves sont toujours bien visibles, année, mais le progrès pour- qu'on puisse faire de Mr Reverdot, c'est de rappeler qu'il fai- de même que l’emplacement du pont-levis. rait être plus rapide. sait partie de ce légendaire 3e zouave qui s'est tant distingué en Afrique et surtout à Palestro le 31 mai 1859, où il fran- chit la Sésia sous une grêle de balles et proclama Caporal le Conclusion dure, il faut que les bras ne jourd'hui condamnée à l'im- roi Victor Emmanuel sur le champ de bataille. manquent pas à l'agriculture puissance, si elle n'est aidée La commune d'Occey s'est qui est sa seule richesse, et par la théorie, par la posses- constituée peu à peu par le qui l'a faite ce qu'elle est. Il sion des connaissances agro- labeur incessant de ses habi- faut de plus que le travail des nomiques. tants. Pendant de longs bras soit dirigé avec intelli- C'est à l'école surtout que les siècles, elle a passé par bien gence ; le prix des denrées enfants, les cultivateurs de des épreuves, bien des diffi- tend à baisser de plus en plus demain, acquerront ces cultés inconnues aujourd'hui. par suite de la concurrence connaissances indispensables. C'est grâce à l'effort constant étrangère, et les cultivateurs Donc l'avenir de la commune de sa population laborieuse, ne pourront maintenir leurs est à l'école. Puissent les ha- économe qu'elle est arrivée bénéfices qu'en obtenant des bitants d'Occey ne l'oublier au degré de prospérité où elle rendements supérieurs. jamais ! est aujourd'hui. La vieille pratique agricole, Occey juillet 1899 Pour que cette prospérité suffisante autrefois, est au- l'instituteur Mr Perrot

Textes recueillis par Annick Doucey Occey : l’étang page 8 QUESTIONS D’AUJOURD’HUI L'école en débat : une école à qui on demande beaucoup…

Le grand débat sur l'école lancé par le ministre de d'une nouvelle loi d'orientation prévue pour sep- l'Education Nationale, Luc Ferry, en novembre 2003 tembre 2004. se poursuit jusqu’en février, pour permettre à tous A l'heure où on reproche beaucoup de choses à l'école ceux qui le souhaitent de s'exprimer sur le sujet. cette loi devrait redéfinir les grandes missions de l'é- cole au sein de la société. A défaut, c'est au moins Annoncé haut et fort par l'ensemble des médias, ce l'occasion de sensibiliser l'ensemble de la société à la débat public est mis en place dans la perspective question scolaire et à sa complexité.

Une volonté de recueillir l'avis de tous L'Education Nationale se quelques uns Longeau : 10 et 13 décembre 2003, deux met en débat en ciblant 22 des constats rencontres-débat à l’initiative de questions parmi lesquelles les émis au cours l’Inspection de l’Education Nationale de Langres animées par Patricia Andriot et organisateurs des débats lo- des réunions Dominique Camburet. caux en ont choisi quelques publiques or- unes pour lancer la discus- ganisées par sion et faire émerger les avis. l'Inspection de L'expression recueillie fait l’Education Une école prise en étau les partenaires extérieurs l'objet de synthèses mises en Nationale de Langres à par le système économique de l'école peuvent-ils favo- ligne sur Internet (www.de- Longeau les mercredi 10 et riser la réussite scolaire des La question des modalités se- On demande aussi à l'école batnational.education.fr) ; samedi 13 décembre, sans élèves ? lon lesquelles l’école doit de favoriser une vie collec- chacun peut encore donner toutefois en être la synthèse. - Faut il davantage d'auto- remplir sa mission d'intégra- tive harmonieuse et construc- son point de vue et envoyer 4 points avaient été retenus nomie aux établissements tion sociale est l'objet de vi- tive. En même temps l'école sa contribution sur ce même pour ces 2 débats : et accompagner celle ci sions moins partagées. développe une logique de site. - Quelles doivent être les d'une évaluation ? performance et de compéti- Les débats se sont multi- missions de l'école, à l'heu- L'école de demain doit-elle tion. Elle doit promouvoir pliés, dans les collèges, re de l'Europe et pour les Les prises de paroles ont à instruire, c'est à dire trans- des valeurs d'entraide, de co- lycées, inspection acadé- décennies à venir ? la fois mis en évidence un mettre des savoirs où bien opération. Les objectifs sont mique, préfecture...) pour - Comment motiver et faire certain nombre d'acquis, mais éduquer, c'est à dire trans- parfois contradictoires. Les permettre de toucher le plus travailler efficacement les aussi d’échecs, d’insuffi- mettre des méthodes d'ap- méthodes et les moyens pro- grand nombre. Les propos élèves ? sances et surtout de ques- prentissage et des valeurs posés sont aussi porteurs de qui suivent s'inspirent de - Comment les parents et tions. morales ? L'école de demain paradoxes. doit-elle privilégier l'inser- Un enjeu d'ouverture pour l'Ecole de demain tion socioprofessionnelle, ou On demande finalement Ces débats qui ont réuni sentiel. Il s'agit d'abord de delà de ces occasions for- favoriser l'apprentissage de beaucoup à l'école, à la fois une bonne centaine de per- souligner l'ouverture néces- melles, l'Ecole reste souvent la citoyenneté, du vivre en- d'alimenter la compétitivité sonnes, ont peu mobilisé une saire de l'institution scolaire à un milieu relativement cloi- semble ? du système économique en grande majorité d'ensei- l'ensemble des partenaires : sonné, difficilement acces- Si chacun s'accorde à recon- lui fournissant des éléments gnants, quelques élus, et de parents, élus, monde de l'en- sible pour le non initié. Les naître ces enjeux comme ma- performants, et adaptables ; trop rares parents qui ont jus- treprise. occasions de dialogue entre jeurs, le débat survient quand mais on demande aussi à l'é- tifié cette moindre implica- Les outils qui existent en ce les différents acteurs qui cô- on s'attaque à la question du cole d'être le garde-fou de ce tion en exprimant les diffi- sens, (conseil d'école auquel toient l’enfant doivent donc comment, ou à la question système en proposant une cultés qu'ils éprouvent enco- des représentants de parents être renforcé de même que la liée de la compatibilité de ces éducation garante de cohé- re pour communiquer avec siègent, groupe de pilotage gestion entre temps scolaire deux enjeux. sion sociale, de solidarité, de un système éducatif jugé des Contrats Educatifs et extra scolaire. Le projet développement durable… L'école semble prise en étau complexe et finalement as- Locaux qui rassemble pa- éducatif territorial (qui La crise de l'école, s'explique sez hermétique, malgré les rents, enseignants, élus et as- concerne bien l’ensemble des par le système économique dominant : elle doit à la fois peut être par l'ambition dé- instances de consultation pré- sociations locales pour dis- questions éducatives, des ac- mesurée assignée à cette ins- vues. cuter de la question éducative teurs et des temps de l’en- jouer le rôle de coach des ga- gnants, tout en jouant le rôle titution. Faire des choix, édic- sur un territoire…) sont re- fant) peut jouer un rôle de ter des priorités n’est-il pas Au cours des débats le pro- connus pour les occasions de ferment et renforcer la colla- d'ambulance pour les plus dé- favorisés. L'école doit favo- le propre d’un projet de so- blème de l'ouverture de l'é- dialogue qu'ils apportent ; il boration et la co-responsabi- ciété, d’une politique éduca- cole s'est révélé comme es- est toutefois regretté qu'au lité de ces partenaires. riser l'insertion du plus grand nombre dans ce système. S'il tive ? L’institution souffre peut-être aujourd’hui d’un Une mission d’intégration sociale à réaffirmer semble que l'école parvien- ne assez bien à remplir son manque de lisibilité par rap- L'école doit favoriser les citoyenneté européenne, le favoriser l’inter culturalité rôle pour les élèves les plus port à ces choix. capacités d'adaptation et l'ou- rôle d'instruction publique tout en confortant les iden- favorisés, il semble aussi que L'école n'est qu'un outil au verture d'esprit des élèves. qu'elle joua pour consolider tités, imprégner les langues ce que l'école a permis pen- service d'un projet de société Ceci semble particulièrement l'idée de République au dé- étrangères tout en confortant dant des décennies, à savoir qui gagnerait à être revu dans important à l'heure de la but du XXème siècle. les langues maternelles, for- le rôle d'ascenseur social ne son ensemble et collective- construction européenne. A L’Ecole a une mission de ré- mer à la rationalité et à l’es- soit plus vrai aujourd'hui. ment. Suffit-il de changer de travers l'apprentissage des duction des inégalités so- prit critique tout en respec- Tout ce passe comme si l'é- grue pour consolider une langues, mais aussi en aidant ciales, de brassage social et tant les cultures multiples. Là cole accompagne le système, maison dont les fondations à la découverte de la culture de promotion sociale qu’il se trouve un enjeu qui semble facilite sa reproduction, mais sont défaillantes ? de l'autre, l'Ecole doit jouer faut réaffirmer. L’Ecole doit à faire consensus pour l'Ecole ne permet pas d'en corriger aujourd'hui en faveur de la la fois instruire et éduquer, du XXIème siècle. les abus. Patricia Andriot

page 10 NATURE ENVIRONNEMENT Sortie Nature à Courcelles-sur-Aujon.

C’était le lundi 17 novembre 2003 ; nous, mais aux mamans de berceau. A midi, les élèves de la classe de (ain- nous sommes revenus pour manger un Des petites bêtes si que la maîtresse ! ) sommes partis en morceau au chaud. L’après-midi, nous sortie nature à Courcelles-sur-Aujon. Une avons parlé des relations alimentaires entre Lundi après-midi nous nous sommes intéressés aux petites bêtes plutôt qu’aux grosses… fois là-bas nous avons posé nos affaires, et les animaux de la forêt, les petites bêtes du Philippe, notre animateur, nous a donné des pots pour Philippe, notre animateur nature nous pro- sol et les végétaux. ramasser des petites bêtes du sol. posés de chercher des indices de pré- Enfin, nous avons joué à un jeu qu’on a sences. Tout au long des chemins, nous nommé “Touch’ touch’ l’arbre” avons cherché des chemins, des traces de Avant de partir, nous avons cherché des pas, des mues, des coquilles, des laissées, souvenirs pour nous rappeler cette super- des restes de nourriture, des nids et des be journée ! hôtels-restaurants. Sachez que les nids ne servent pas du tout aux oiseaux à dormir, Coraline - Emilien (CM2)

Les nids

A quoi ça sert ? A accueillir les œufs et les oisillons.

Quand ? Ils pondent au printemps. Ils refont leurs On les a reconnues sur des planches comme celle-ci pour nids tous les ans.(C’est pour cela qu’en novembre, les dessiner : nous avons pu en rapporter un en classe !)

Où ? Dans les haies, les arbres et dans les trous d’arbres. En quoi ? Ils sont faits de mousse et d’herbes sèches.

En observant les différentes ca- ractéristiques des nids :l’endroit où on les trouve (arbres, haies…), en quoi ils sont faits (mousse ou herbe, On a trouvé beaucoup de mille-pattes, des araignées et brindilles…), leur forme, la taille ou la cou- des gloméris. leur des œufs, on peut deviner à quelle espè- Les petites bêtes se nourrissent des débris de feuilles, de ce d’oiseau il appartient. bois et de brindilles, et transforment tout cela en terre. En fait, elles font le ménage dans la forêt ! Adrien (CP) - Anthony (CM1) Emilien (CM2) Julie (CE2) - Jessica (CM1)

Laissées, crottes, fientes L e s c h e m i n s Empreintes (ongulés) d ’ a n i m a u x

renard On a cherché des indices de présen- martre ce : des empreintes, des passages, des terriers, des restes de nourritures, des crottes. chevreuil putois mouton blaireau Et on a trouvé ! Un chemin fait par un renard ! On a vu un trou creusé pour chasser sa proie. sanglier hermine, chat Quand on s’est promené, on a vu des belette poils sur des fils de barbelés, des chemins au travers de la haie (où les herbes et les brindilles étaient apla- hérisson cerf ties). chevreuil Anthony (CM1) - Romain (CM2) rat gris lièvre lapin écureuil Ecole de Chalancey cerf biche ACTUALITE page 11

Les droits des enfants On a le droit… Les enfants ont le droit de pleurer, Et d'être aimés. Die rechte der kinder La guerre leur fait peur, L'amour leur donne du bonheur. Rights of the children Les pauvres sont là, Souffrant et pleurant . Alors que toi, Os direitos das crianças Tu danses en chantant. Leurs droits, De rechten van de kinderen vivre, manger et travailler. Et toi, tu peux aimer Textes : classe de Cycle 3 t'exprimer I diritti dei bambini Comment jouer école de Villegusien sans aimer ? Los derechos de los ninos Dessins : classe de cycle 3 En partant tout droit, école de Cohons je perds mes droits. Nous avons des droits Les enfants sont contents Tous les enfants doivent avec leurs parents. Manger à leur faim Théo Ils ont le droit à la vie Et écouter leur cœur Les enfants ont le droit Pour du bonheur d'être protégés Supprimer les misères De manger Causées par la guerre Le droit à la liberté Ils ont le droit de parler De pleurer Et chanter Ont le droit d'avoir des parents Les enfants ont des droits. Amanda - Perrine G. - Perrine M. D'être élevés proprement Les enfants ont le droit Et délicatement D'avoir un abri, Tout en travaillant D'avoir une vie, Lambert - Jordan De dormir toute la nuit. Les enfants ont des droits Les enfants ont des droits. Dans tous les pays Les enfants ont le droit d'être On a le droit d'avoir une vie. protégés, et non maltraités, D'avoir des parents Ils ont le droit de s'exprimer. Pour longtemps. Les enfants ont des droits. Avec des parents violents Ils ont le droit Les enfants sont souffrants. De manger à leur faim C est vraiment écœurant Et d'avoir des copains. De voir des enfants pleurants. Les enfants ont le droit C'est beau de voir des enfants D'écouter leur cœur, Avec le sourire, de les voir rire Et d'avoir du bonheur. Même d'un léger sourire. Les droits des enfants Les enfants ont des droits. Elodie Les enfants ont le droit Ils ont tous le droit d'exister Les droits de l'enfant D'être aimés, d'être protégés sur terre, sans faire la guerre. Ils ont le droit à la vie De s'exprimer, de chanter Ils ont le droit Avec ses soucis. C'est les droits de l'enfant D'avoir une mère et un père. Ils ont le droit Les enfants ont besoin aux pleurs et au bonheur De leurs parents Kévin - Brian - Damien. Ils ont le droit C'est important de vivre sous un abri Anthony Les droits des enfants avec un coin de ciel bleu Les enfants ont le droit et de l'eau bleue de pleurer et d'aimer Jimmy - Valérian Les enfants ont le droit de jouer et de travailler Les enfants ont le droit Le droit de se promener Les enfants sont des rois. Les enfants ont le droit Les enfants ont des droits, de chanter Le droit à un coeur le droit de manger Le droit au bonheur. de rigoler et de pleurer Avoir des amis Les enfants ont le droit Un beau pays de rêver et de dormir Et une famille Les enfants ont le droit C'est la vie. de se laver et de rigoler Au coucher du soleil Un enfant est une personne. Il doit le savoir Les enfants ont le droit Trouver le sommeil. pour bien grandir. Tous les enfants du monde de colorier et de dessiner Avoir la chance ont des droits. Ils doivent les connaître pour D'une vie sans violence. mieux être respectés, mieux se faire entendre et Hugo - Marc - Antoine Maxence - Damien Antoine - Inès - Camille aussi pour être davantage attentifs à tous les droits des autres. page 12 A LA DECOUVERTE

Il était une fois une exposition sur l'Afrique D ’AILLEURS ET D’ICI Ali bafouille son français C’est à travers un compte-rendu, un poème, un conte, Giuseppe rêve de soleil une interview que les enfants de l’école de Baissey Kasongo agite une amulette vous présente leur exposition sur l’Afrique. Amalia rit de ses lèvres de poivron José gigote sa samba L'Afrique arrive à l'école de Baissey Dans la cour ils éclatent en rires clairs Les enfants de cycle 3 ont réalisé une exposition sur l'Afrique sur lamarelle dessinée que les visiteurs ont trouvée très intéressante. Elle s'est dé- Et moi Benoît roulée le samedi 18 octobre 2003. seul dans mon coin Ce travail a fait découvrir aux visiteurs de nombreuses où l’ombre devient fraîche choses : un papyrus, des statues, des cornes de gazelle, des je déballe une sucette armes, des calebasses, un djembé, un pagne… parce que mon papa Il y avait aussi des livres, un magnifique album de photos de croit que les rois sont blancs. Yann-Arthus-Bertrand, des livres d'images, des documen- taires… des poésies inventées par les élèves, des masques en MICHEL VOITURIER La cour couleurs papier mâchés. Il y en avait de toutes les couleurs : des Carte du continent africain pensée et conçue rouges ,des jaunes, des marrons, des noirs. par Valentin, Paul-Emile, Clément F. Yan, Une superbe carte d'Afrique a été exposée avec ses trois Clément M. Amandine et Clémence. grands climats : le climat désertique, le climat tropical et le climat équatorial. Les enfants ont accompagné les visiteurs en leur expliquant à quoi servaient les objets. Leur maître a Le pays jaune mis de la musique africaine (de Yannick Noah et d'Africa Il y a des années de cela, très loin de leur chez Putumayo world music) et les élèves ont chanté une mère, des enfants déclarèrent : chanson qu'ils avaient apprise (les lionnes). -"On va faire une exposition sur l'Afrique, L'exposition a été une réussite : environ 90 personnes sont ça va être une bombe atomique. " venues la visiter et ont couverts les enfants de compliments. Ils se mirent au travail Tina, Léa, Antoine Mu, Yan, Adrien Et crièrent tous : " Aïe, aïe, aïe ! " Les élèves cherchèrent des objets Qui n'étaient pas laids. Ils fabriquèrent des masques africains Qui ont tous été peints. Les écoliers inventèrent des fables, Ecrites sur leur table. Il créèrent une carte d 'Afrique, Avec plein de couleurs fantastiques. Quand ils eurent fini leur petit boulot, Ils nettoyèrent leur bureau. L'exposition commença très bien Car tous les cycle 2 arrivèrent Ils étaient dans un autre hémisphère. Les enfants chantèrent une chanson, En rapport avec les lions. Masques traditionnels africains, en papier mâché Tout se finit normalement Sans même que les lions ne se cassent une Sur Internet, vous pouvez aussi retrouver les masques seule dent. africains sur les sites suivants : Valentin, Etienne, Amandine, Interview www.art-africain.com www.artcult.com/masque.html Gwendoline, Antoine Mi. artafricain.ifrance.com/artafricain/ - Quand s'est déroulée votre exposition ? ou tapez juste “masques africains” ou “art africain”dans - Le samedi 18 octobre de 9h30 à 11h. votre moteur de recherche. - Où ? - A l’école de Baissey. Il était une fois une exposition - Qu'est ce que vous avez exposé ? - Des masques, des poésies, des objets sur l'Afrique à l'école de Baissey. personnels, une splendide carte des cli- Des fées, des sorcières, des magiciens, tous étaient venus… mats et de la végétation, des cartes postales Les enfants leur servaient de guide. Les sorcières, les fées et d'animaux et de personnages africains, les magiciens ont beaucoup aimé, par exemple la magni- des livres sur l'Afrique pour des enfants. fique carte d'Afrique, les masques Africains que les enfants - Y - avait - il du monde ? avaient faits (le sable pour les déserts, des boulettes de pa- - Oui, il y avait beaucoup de monde, en- pier pour la forêt équatoriale et la savane). Blanche - neige viron 90 à 95 personnes. et les 17 nains (la classe de cycle 2) furent accueillis par les - Combien avez-vous mis de temps pour enfants de cycle 3. Ils leur firent visiter l'exposition. Un faire cette exposition ? ogre (le maître) prenait des photos. Il portait le petit Poucet - Environ 1 mois. (son fils) dans ses bras. Shreck (le maire) arriva à la fin de - Est-ce que vous avez été aidés ? l'exposition. Tous ces invités magiques repartirent bien - Nous avons été aidés par notre maître. contents. Amélie, Clément Ma, Clément F., Johan, Anaïs, Paul-Emile Louise, Clémence, Clara A LA DECOUVERTE REPORTAGE page 13

L’enfant et le lion Il y a des années de cela, Depuis Maïna vit dans la savane avec son L’évacuation avec les pompiers une petite fille nommée Maïna partit vers le lion Burkina. près d’un marigot dans une petite maison. La petite fille trouva un fauve Le lendemain, les deux amis partirent qui n’était pas chauve. à la chasse, sans même C’était une sorte de gros chat blessé, dormir. assoiffé et surtout fatigué. Le lion tua une gazelle La fillette pensa que c’était un lion qui était rebelle. car son nez était rond. A ce moment-là, Maïna soigna la bête la petite fille nomma qui avait une bonne tête. le lion “chasseur” Elle voulait la ramener au village et c’était gravé ce que ne voulaient pas les sages. au fond de son coeur. La fillette pleura et décida Clément F. - Valentin de partir avec son gros chat. Gwendoline Un vendredi, les pompiers ont donné un coup de sif- L'Afrique se raconte en poésie flet, il y avait le feu sous le préau ! Nous sommes Le petit singe marron passés par la sortie de se- Il était un petit singe marron Un jour, ce fut son anniversaire cours. Nous sommes passés qui était un petit fripon. et il invita tous ses amis du côté des travaux. Simon C’était un petit animal pour faire une fête extraordi- est passé par la mauvaise qui habitait la forêt tropicale. naire. porte. Heureusement un Il adorait les bananes Il mit ses plus beaux habits pompier était là pour le re- mais il détestait les ânes. la fête allait être réussie. mettre sur le bon chemin. Il s’amusait tout le temps Ses camarades arrivèrent dans Nous sommes allés sur le il était très content. l’après-midi, terrain de foot. Nous nous Il n’était jamais las ils lui offrirent plein de bananes sommes rangés et la maî- là. Alexis, Anthony et de faire des grimaces qu’ils mangèrent dans sa cabane. tresse nous a comptés. Mathilde étaient sortis en avec ses copains Il embrassa tous ses invités Ouf ! Tout le monde était qu’il aimait bien. la fête était terminée. chaussettes et elles étaient C’était une belle journée. toutes sales. Heureusement, Tina un peu aidée par Antoine Mu. ils sont bien vivants ! Tant pis pour les chaussettes ! L’anniversaire Des livres à découvrir On a attendu que les pom- piers éteignent le feu, en- Il était un petit Léon Nous vous conseillons : suite on est rentré tran- qui vivait avec sa grand-mère - La Terre vue du ciel, Yann Arthus-Bertrand, quillement dans la classe. dans le désert. éd. de la Martinière Les pompiers sont habillés Le lendemain c’était son anniversaire. - Les chasseurs, Paul Geraghty, avec un gros manteau spé- Il avait invité son ami Malo. éd. Kaléidoscope cial, des gants en cuir et des Il eut un sepentaire. - Yabouba, Thierry Dedieu, éd. Seuil grosses bottes noires. “Super !” dit le petit rigolo. - Les petits acrobates du fleuve, Dominique Il alla se pro- Mwankumi, éd. Ecole des Loisirs mener - Mawati l'enfant du désert, Muriel Carminati et vit des et Marc Daniau, éd. Seuil hyènes ta- - Jeannne et le Mokélé, Fred Bernard et chetées. François Roca, éd. Albin Michel Jeunesse Il marcha plus loin. Cette fois, un baboin. Il retourna chez Léon en jouant au ballon. La journée était terminée. Sarifa est Adrien - Louise - Clémence très heureuse Un grand merci aux enfants qui se car aujourd’hui sont montrés enthousiastes, inventifs Des livres à découvrir Classe de CP et curieux. Bravo ! c’est la fête Leur maître. au village. Ecole Jean Spiro Longeau Classe de cycle 3 Ecole de Baissey page 14 REPORTAGE Une nouvelle classe pour la maternelle de Villegusien

Juin 2003 Que d'animation tout à - Etes-vous des maçons ? coup autour de notre école, - Eh non, nous sommes des sur la place d'habitude si charpentiers car toute votre calme ! école sera construite en bois.

Enfin les ouvriers sont là et Nous apprenons plein de démarrent la construction des mots nouveaux, les murs murs de notre nouvelle clas- s'élèvent, les échafaudages se maternelle. se dressent puis de grosses poutres sont entrecroisées Voilà déjà quelques mois que pour former la charpente. son sol est en place, trans- formé en "piscine" par les Nous sommes bien souvent averses de printemps et nous, distraits par les boum, boum, les bambins, sommes bien boum, qui résonnent en clas- de Claude Boujon que nous tentés d'aller y patauger à se. aimons tant. D’abord, chaque sortie de l'école ! " On ne s'entend plus" com- les me disent les 7 souris musi- Et quelle émotion, le ma- charpentiers Mais qui sont-ils, ces ou- ciennes du livre "Musique" tin où apparaît à la porte ont construit vriers que l'on entend toute la de notre école, la toupie ! les murs. journée, à travers nos murs. Tous, grands et petits de la Toute En même temps qu'eux sont maternelle, nous rassemblons la journée, arrivés des empilements de dans un coin de la cour pour on entendait bois, des amoncellements de regarder aller et venir les ou- la chanson ferraille. vriers qui coulent la dalle de des marteaux béton. qui Chaque jour, nous allons en Le mois de juin s'écoule, le enfonçaient récré sur le terrain de sport toit est posé et nous perce- les clous pour les regarder à l'œuvre, vons de nouveaux bruits à dans le bois . les photographier, constater travers la cloi- les progrès de leurs travaux son : c'est la et les interroger. perceuse élec- trique des élec- triciens.

Septembre 2003

Au retour des vacances d'été, notre nouvelle classe est prê- Les charpentiers ont dressé des échafaudages pour grimper te pour nous accueillir. Elle dessus. Puis ils ont cloué de grosses poutres pour fabriquer est grande, elle est belle, elle la charpente. est claire ! Nous l'avons dé- La chanson corée et nos papillons seront des marteaux bientôt accrochés aux continuait... poutres.

Après, les ouvriers ont posé les tuiles pour faire le toit.

La toupie apporte le béton, Les électriciens ont ensuite posé les fils elle tourne. électriques pour les lampes les ordina- Classe des moyens et grands Les ouvriers teurs, l’aspirateur, le téléphone… coulent On entendait la chanson de la perceuse! école de Villegusien la dalle. LIRE ECRIRE page 15 Quelques points de vue de personnages célèbres

Après avoir travaillé sur deux livres s’appelant « Une histoire à quatre Les 3 Petits Cochons voix » d’Anthony Browne et « Le journal d’un chat assassin » d’Anne Bonjour, je m’appelle Louloup. Je vais vous raconter une Fine dans lesquelles l’histoire est racontée par le ou les personnages, nous de- histoire qui m’est arrivée. Un jour Nifnif, Nafnaf et vions réécrire une histoire connue, au choix : Le petit chaperon rouge, Les Noufnouf voulaient quitter leur mère pour construire chacun trois petits cochons ou Le lièvre et la tortue comme si nous étions un per- une maison. Leur mère leur dit : “D’accord, mais faites at- sonnage de l’ histoire. Certains ont choisi d’ être le cochon fabriquant la mai- tention au loup !” Noufnouf a construit une maison en paille, Nafnaf une maison en bois et Nifnif une maison son en paille ou celle en bois, d’autres ont préféré être le loup, d’autres en- en briques. Je me suis dit que la maison de paille et de bois core ont écrit à la place du chaperon rouge ou bien du lièvre. allaient être faciles à détruire, mais le plus difficile allait être celle de briques. Quand ils avaient fini de construire leurs maisons, je me suis approché de la maison de Noufnouf et Le lièvre et la tortue j’ai soufflé, soufflé et la maison s’est envolée. Noufnouf apeuré a toqué chez son frère Nafnaf. Il lui a ouvert la por- Salut c’est moi le lièvre et je vais faire te puis l’a fermée à clef. Mais j’ai soufflé, soufflé, soufflé et la course avec la tortue. la maison s’est envolée. Nafnaf et Noufnouf apeurés ont to- Je commence par tracer la ligne de dé- qué chez leur frère Nifnif qui leur a ouvert la porte puis l’a part, nous nous mettons dessus, je de- fermée à clef. J’ai commencé à souffler, souffler très, très fort mande à la tortue si elle est prête, elle mais la maison n’a pas bougé d’un poil et là j’ai eu une idée me répond : “oui”, elle me le demande, : j’allais passer par la cheminée mais une caméra de sur- je lui réponds : “oui”. Et nous partons. veillance était installée sur le toit et dès qu’ils m’ont vu ils Je commence à la semer. Quinze ki- se sont tous rassemblés devant la cheminée et l’ont al- lomètres plus loin, je m’arrête et je me tortue allait me rattraper. Quand je suis ar- lumée. Dans la cheminée, il y avait comme une odeur de dis que je devrais dormir. Mais pendant que rivé, la tortue était déjà arrivée et se reposait roussi et d’un seul coup j’ai poussé un cri énorme. J’ai re- je dormais, la tortue est passée. pour me faire honte. Je suis rentré chez moi gardé ma queue, elle avait pris feu. Quand je suis sorti de la Et quand je me suis réveillé, je me suis vite en pleurant car j’avais perdu contre une tor- cheminée je me suis dirigé vers le coin d’eau le plus proche. remis à courir parce que j’ai pensé que la tue ! Et je ne suis jamais retourné là-bas. Jovanni Nicolas

Le petit chaperon rouge Je m’appelle le petit chaperon rouge et je se jette sur moi et je cours, mais il me man- vais chez ma grand-mère pour lui donner ge. Quand le loup n’a plus faim , il va dor- du beurre et un pot de confiture. Je vois un mir dans la forêt. Un chasseur entend le loup loup sur le chemin qui me demande : « Où qui ronfle, il ouvre son ventre avec un cou- vas-tu petit chaperon rouge? » Je lui ré- teau et en sort ma grand-mère et moi. Il nous ponds : « Chez ma grand-mère. » avait avalés tout rond. Le chasseur et moi, on Il veut qu’on fasse une course. Le loup me met des pierres dans le ventre du loup et ma propose : « Je prends ce chemin et toi grand-mère le recoud. Quand le loup se ré- l’autre. » Je lui dis que je suis d’accord. Le veille, il a très soif, il va boire dans la riviè- loup court et moi je regarde les fleurs. Je re et tombe à l’eau. Ma grand-mère, le chas- fais un bouquet pour ma grand-mère. seur et moi mangeons des biscuits que ma (Pendant ce temps, le loup entre chez ma grand-mère a cuisinés. grand-mère et il la mange). Quand j’arrive, tout est par terre. Le loup Angélique Les trois petits cochons

Bonjour, je suis un petit cochon, je m’appelle Henri. Voulez- Le loup de l’histoire vous que je vous raconte mon histoire ? du petit chaperon rouge Tout a commencé quand je suis arrivé avec mes frères dans une forêt. J’ai voulu fabriquer une maison en paille, donc je suis parti dans la forêt chercher de la paille. Ensuite, je l’ai Bonjour je suis le loup de l’histoire du petit construite. La nuit allait bientôt tomber quand tout à coup un chaperon rouge. Justement, ce matin, une loup souffla très fort sur ma maison. Il n’y avait plus de petite fille toute habillée de rouge sort de sa paille. J’ai vite couru dans la maison de mon frère Clovis maison pour apporter de la confiture à sa qui, lui, avait fabriqué une maison en bois. Mais le loup réus- grand- mère, qui habite dans les bois. sit aussi à détruire sa maison. Mon frère et moi avons vite Elle s’arrête pour lui cueillir des fleurs. Je lui couru vers la maison de notre frère Bertrand qui lui, avait fa- propose de prendre le chemin le plus court briqué une maison en briques. Le loup a soufflé de toutes ses pour se rendre chez sa grand- mère (mais forces mais il n’a pas réussi à la détruire. Il nous a donc dit en fait c’était le plus long et moi j’ai pris le qu’il allait passer par la cheminée. J’ai vite dit à mes frères plus court). qu’il fallait allumer un feu. Quand le loup sauta il sentit le Je suis arrivé chez la grand- mère et j’ai to- feu, il hurla et se sauva. Après, le loup nous a laissé tran- qué à la porte. Elle m’ a dit : « tire la che- que j’avais de grandes dents, un grand nez, quille et nous avons décidé de faire la fête. J’étais heureux villette et la bobinette cherra ». Je suis entré, de grand yeux alors je lui ai répondu que et mes frères aussi. Voilà, mon histoire est finie. je l’ai avalée tout rond et je me suis mis c’était pour mieux la sentir, la voir, la man- dans le lit. Le petit chaperon rouge a frappé. ger et hop je l’ai mangée. Un chasseur m’a Camille Mo Je lui ai dit « tire la chevillette et la bobinette tué. cherra » et elle est rentrée. Elle m’a raconté Antoine Classe de cycle 3 - école de Cohons page 16 LE COIN DES ARTISTES L’abécédaire Quelques croquis du Val André de Saint Loup sur Aujon Nous nous sommes rendus au Val André du 27 septembre au 8 octobre 2003. Suite à ce périple, nous élaborons un carnet de voyage qui relatera nos aventures, nos découvertes, nos confidences, la beauté des lieux… Nous nous servons beaucoup des nombreuses photos prises par chacun d’entre nous pour croquer. Voici quelques croquis… Nos carnets devraient être terminés pour les vacances de février… Suite au prochain épisode.

Classe de CM1 CM2 Ecole de Saint Loup sur Aujon

Nous avons regardé et lu beaucoup d’abécédaires à la maternelle. Après, à 2 ou 3 nous avons essayé de faire des lettres avec notre corps Le V, c’était facile ! Le I, le T aussi. On les faisait tout seul ! Mais pour d’autres lettres, c’était dur ! Il fallait réfléchir et se mettre pour les faire. Mais, à la fin, on a réussi à faire tout l’alphabet. On est très content !

Des jumelles, c’est bien Pour le B, pour faire le H ! il a fallu 3 enfants.

Le W c’est facile !

Classe de maternelle de Saint Loup sur Aujon Un récit de voyage de François Place à découvrir LES ECRIVAINS DE CHEZ NOUS page 17 “Comment allez-vous Monsieur Robinet ?”

Voilà plus de 50 ans que Jean Robinet, paysan, a pris la route de la littérature. Son oeuvre s’est peu à peu constituée, authentique, poétique, précieuses. Elle ne semble plus aujourd’hui relever le défi ; elle s’impose comme une évidence.

Romans, récits, enquêtes, chroniques... Tous ses écrits sont dédiés au monde rural. Analyste de la condition pay- sanne, il a su montrer, par des enquêtes sociologiques menées auprès de treize pay- sans français de treize régions Inauguration de la Place Jean Robinet différentes, et auprès de fer- en présence de M. Jean Robinet miers hollandais, danois, qu’on ne savait pas qu’un les prendrait par la main pour belges, irlandais... ce qu’il en écrivain habitait tout près aller découvrir le monde... était de la paysannerie en de chez nous !” “Portez-vous bien Europe, loin des considéra- Mots d’enfants, sincères et tions technocratiques de l’é- Monsieur Robinet... admiratifs. Peut-être les petits Et nous attendons poque. lecteurs de cette école rurale votre prochain livre !...” Témoignages simples et forts tourner les pages de l’histoi- simple, chaleureuse, émou- rêvent-ils aussi d’un grand- de la vie paysanne et de ses re de la paysannerie. vante. L’écrivain, les bras père qui lui ressemble et qui Annick Doucey mutations au fil du siècle, ses A 90 ans, il poursuit avec la chargés de roses offertes par livres sont attendus et appré- même flamme, son travail les petits élèves, s’est réjoui ciés par tous ceux qui aiment d’écrivain, vivant “que les valeurs de l’esprit les saisons, la na- ne soient pas négligées dans ture, les évène- le monde rural”. ments, ses sou- venirs comme Depuis la rentrée, ils feuillet- autant de sources tent aussi ses livres, un à un ; d’inspiration. l’institutrice, Odile Peter re- Les enfants de tient pour eux des extraits, Villegusien Le des passages ; l’oiseau, la Lac apprennent fleur, la terre et ses odeurs, aujourd’hui à la couleur des nuages se dé- connaître Jean voilent au détour des mots Trois jeunes tchèques, en vacances à Prangey, ont souhaité Robinet. Ils ont semés à tous vents et à rencontrer l’écrivain haut-marnais. Ils ne voulaient pas Jean Robinet remet à Dominique Robin, inauguré à ses pleines pages. quitter la région sans lui rendre visite, l’écouter parler de son conseiller municipal, ses livres dédicacés. côtés la “place travail de paysan et d’écrivain, mais aussi de son terroir et L’écrivain les offre à la bibliothèque de Jean Robinet”, “Merci Monsieur Robinet, des curiosités locales ; beaucoup de questions ; et de longues Villegusien le Lac. Ils sont désormais à au cours d’une nous sommes contents de réponses, précises et détaillées... Jean Robinet aime les ren- la disposition de tous les lecteurs. cérémonie vous connaître. Et dire contres et les discussions ; il a beaucoup apprécié cette visite.

Les élèves de notre classe ont été invités à l’inauguration de la place Jean Robinet à Villegusien. Nous avons fait connaissance avec l’écrivain et nous lui avons offert une rose. Il nous a remer- cié par une gentille lettre. Par l’intermédiaire du journal nous lui répondons.

Lettre Photo Damien Peter à Jean Robinet Source de la Vingeanne en hiver

“Nous avons eu envie d’étudier quelques uns de vos livres. Dans “Terres buissonnières” La Vingeanne nous avons lu “La souris”, “La chatte”, “L’hirondelle” des histoires courtes que nous avons A Aprey commence la Vingeanne bien aimées et “La Vingeanne pas à pas”, une belle légende. A Baissey coule la Vingeanne Toute notre classe était contente de vous rencontrer.et vous remercie sincèrement car nous A Vesvres sous Prangey passe la Vingeanne avons l’honneur d’enrichir notre bibliothèque avec vos livres. Nous vous présentons nos A Villegusien vient la Vingeanne meilleurs vœux et surtout une bonne santé au départ de cette nouvelle année.” A Piépape part la Vingeanne Dans la Saône se perd la Vingeanne. Classe de CE2 CM école de Villegusien Anthony et Périne page 18 PAROLE S DE LECTEURS Les enjeux du patrimoine : Quelques réflexions à partir d’une actualité récente La récente "affaire de " qui a défrayé la chronique et secoué le milieu rural à l'automne 2003, est intéressante à plus d'un titre, sur la toile de fond du dé- veloppement local dans une zone de la Haute-Marne qui est comme beaucoup d'autres, plutôt défavorisée.

Définition et enjeux du patrimoine rural

La notion de patrimoine ru- (inventorié) et parfaitement lors du colloque sur le ral, qu'il soit paysager, bâti compris (replacé dans son Patrimoine rural à Langres: ou immatériel (mémoire, pa- contexte et restitué), avant "il s'agit d'inventer mainte- tois, rites et traditions, sym- d'être réapproprié par la cul- nant un nouveau dimen- bolisme...), est un héritage de ture communautaire de la sionnement à ce patrimoine, nos devanciers, souvent iden- collectivité territoriale afin qu'il se trouve au cœur tifié comme représentatif concernée aujourd'hui : un des leviers de développement d'une région, d'une époque, processus très long et loin d'un monde rural qu'il d'une économie, ou simple d'être simple dans la pratique. convient de repenser collec- mémoire de la culture identi- Mais c'est là tout l'enjeu de tivement "3. taire d'un groupe identifié sur la sauvegarde et de la réha- un territoire. A ce titre, ce bilitation à notre époque du C'est encore malheureuse- sont des biens affectés d'une patrimoine bâti, qui doit être ment trop souvent le contrai- valeur économique d'usage capable à travers une alchi- re qui se produit dans nos (souvent négligée), comme mie subtile (en tissant des campagnes haut-marnaises, d'une valeur sociale et cultu- liens sociaux et en mainte- certes défavorisées mais relle parfois oubliée, qui doi- nant ou (re)donnant de l'acti- riches en patrimoine rural, au vent être sauvegardés, valo- vité économique ou de loi- nom d'un intérêt souvent bien risés et transmis par la col- sirs), de créer de la vie d'une loin d'être réfléchi collecti- lectivité. façon durable en local 2. C'est vement pour le bien de la ce que soulignait déjà en communauté (et donc accepté C'est pourquoi le patrimoi- 1994 le Président du Conseil tout naturellement par elle). ne doit être d'abord identifié général de la Haute-Marne Mais aussi de son identité présente et future, grâce à une réflexion commune Le patrimoine : vecteur de l’identité passée d’un territoire et des moyens initiés par nos politiques locaux : Dans l'ensemble de ces pa- ne bâti) et des modes de vie. prendre conscience et l'inté- trimoines ruraux, le patri- grer dans nos projets d'ave- La revalorisation du patri- me le soulignaient déjà les moine bâti (avant tout pro- Et c'est là tout le danger nir". moine bâti doit être un véri- conclusions du colloque sur duit culturel économique et d'accueillir de nouveaux ha- A ce titre, le philosophe table levier communautaire le Patrimoine rural à Langres avant d'être technique) est bitants parfois enfermés dans Leibniz ne disait-il pas déjà pour la mise en mouvement en 1994 : les véritables "en- sans aucun doute l'élément le des sentiments seulement que si "le présent est gros de d'un développement local jeux sociaux et humains plus représentatif et donc le réactionnaires et négatifs l'avenir, le futur se pourrait cohérent au service d'une dy- dans l'avenir passent par mieux appréhendable de (pessimisme, nostalgie du lire dans le passé" ? namique globale de revitali- l'économique". l'identité rurale. passé, passéisme sclérosant sation d'un territoire (qui dé- Or dans ces enjeux, il ne faut Sans doute parce que perçu par rejet de la ville symbole On constatera que dans la passe largement le phénomè- pas oublier l'essentiel : l'hom- comme le témoignage le plus du monde moderne), qui plupart des cas de construc- ne de mode), si cette poli- me et la vie sociale et éco- prégnant d'un monde écono- pourraient enfermer le patri- tion en zone rurale en Haute- tique se donne les moyens nomique, véritables piliers mique et culturel à vocation moine bâti dans ses seuls an- Marne (programmes d'analyse et d'incitations ré- des équilibres fondamentaux rurale qui disparaît et dont ciens usages et fonctions, au OPHLM ou privés par glementaires dans nos cam- d'un pays. nous sommes tous issus, il détriment de sa dimension exemple), les élus et les or- pagnes défavorisées. justifie certainement l'en- dynamique qui fait que le bâti ganismes départementaux Il revient à nos élus locaux, gouement récent pour cette a toujours su s'adapter aux concernés se référaient plutôt Mais dans le cadre de ces non pas de réagir au coup par forme de patrimoine (pas tou- besoins des générations suc- à la philosophie de Nietzsche: projets de développement coup en s'appropriant des jours bien respecté dans ses cessives à travers leur acti- "il faut faire table rase dans culturels, sociaux ou écono- projets conjoncturels, mais restaurations, il est vrai). vité économique et sociale. notre conscience, pour qu'il miques actuels ainsi définis, bien de créer les conditions C'est même un témoignage y ait de nouveau de la place si ce patrimoine bâti doit bien communes de cette ré-appro- culturel identitaire tellement Lors du colloque à Langres pour faire des choses nou- être un des enjeux identitaires priation du patrimoine rural, fortement ressenti, qu'il a été en 1994 sur le Patrimoine ru- velles". essentiel des nouvelles so- notamment bâti, grâce à un un des éléments moteurs du ral, le Président du Conseil ciétés rurales et néo-rurales vrai travail de fond, non pas récent retour à une vie à la général de la Haute-Marne En somme, c'est la parfaite il faut être attentif à ce qu'il seulement par la technique campagne de la part de cita- l'avait bien compris, qui illustration de la politique du ne soit pas qu'un des moyens de la conservation (muséo- dins dont la vie en ville est considérait le patrimoine ru- vide par l'oubli du passé et du projet de développement. graphie, habitat-conservatoi- perçue de plus en plus com- ral comme une "contrainte, de la valeur de son patrimoi- re par ex.), mais plutôt par me un appauvrissement de la si nous le considérons com- ne, et donc souvent de la non Car à vouloir trop revitaliser celle dynamique de la re- qualité relationnelle et iden- me la coquille vide d'un intégration d'un projet dans le patrimoine bâti 4, il ne faut cherche communautaire de titaire, à travers une unifor- monde disparu, et comme son environnement bâti (cas surtout pas confondre les ob- la valorisation-intégration en misation du cadre (patrimoi- un atout si nous savons en de Pisseloup par ex.). jectifs et les moyens, com- vraie grandeur de ce patri- PAROLE S DE LECTEURS QUESTION D’AUJOURD’HUI page 19 moine, dans le cadre réfléchi également commun.5 et ambitieux des actions spé- Valoriser ensemble cifiques et cohérentes de dé- Désormais, par des actions veloppement. Ceci bien en- ouvertes et réfléchies par tendu, dans le cas ou nos élus tous, le patrimoine local le patrimoine du Pays de Langres et les collectivités territoriales prendra naturellement sa pla- concernées ont la volonté et ce dans l'économie moderne Sur l' été 2002, l'Université Rurale du Pays de Langres a organisé une rencontre la capacité individuelle à le du territoire, et les néos-ha- internationale en Pays de Langres sur le thème des savoirs faire et de leurs en- faire, ce qui n'est pas toujours bitants seront intégrés et re- jeux pour le développement des territoires ruraux. Pour poursuivre la ré- le cas. connus dans leur nouveau flexion et l'élargir à l'ensemble du patrimoine naturel et culturel, elle propo- Ainsi, ce patrimoine bâti, statut de citoyen rural, com- jugé il n'y a pas si longtemps me une richesse à ne pas né- se trois rencontres pour échanger, débattre à partir d'expériences similaires encore comme coûteux et en- gliger. Grâce à ce résultat, d'autres territoires. combrant, peut devenir dé- l'élu local pourrait s'en trou- Le nouveau contexte du Pays de langres : sormais une marque de no- ver grandi, à condition de toriété, de savoirs-faire ou de s'en donner les moyens. Depuis le début de l'année garde et transmission aux Environnement" sur le can- richesse symbolique et iden- 2003, le pays de Langres générations futures, son ani- ton d'Auberive… titaire, susceptible de contri- Les prochains rendez-vous développe un ambitieux mation en direction notam- Au delà de ces actions ci- buer à l'animation écono- de l'Université rurale du Pays programme de valorisation ment des touristes, sa dif- blées sur une commune ou mique d'un territoire, voire de Langres sur le thème "va- des ressources naturelles et fusion via internet. Des ap- une communauté de com- même à créer de l'emploi, loriser ensemble le patri- culturelles de son territoire pels à projet permettent aux munes, il s'agit également, grâce au tourisme (pas seu- moine du Pays de Langres", autour du projet acteurs locaux (collectivités, au niveau du pays, de don- lement vert) ou aux activités seront à ce sujet révélateurs "Encyclopédie du Pays de associations, particuliers…) ner corps dans les années à sociales (par exemple de l'évolution des pratiques Langres" soutenu par le pro- de trouver des compléments venir à "l'Encyclopédie du tournées vers les personnes en local depuis dix ans (de- gramme Européen Leader de financement pour leurs pays de Langres" par un tra- âgées, en constante augmen- puis le colloque de 1994), +. Cette démarche ency- opérations de valorisation vail de numérisation du pa- tation). mais plus encore l'occasion clopédique sur la connais- du patrimoine tels le lavoir trimoine, de ligne éditoriale Une synergie communautai- de prendre la température de sance et la valorisation du de , le projet de d'édition et de publication re qui doit bien entendu s'ap- l'implication de nos élus lo- patrimoine local entend im- maison du houblon à via internet. puyer sur la dynamique des caux à ces rencontres et donc briquer sa (ré)appropriation Rivières les Fosses, la dé- autochtones et le vouloir fai- à leur intérêt réel pour le pa- par les habitants, sa sauve- marche "Pôle Nature re des nouvelles populations trimoine. informées, en transcendant La démocratie est à la mesu- La proposition de l'Université Rurale du Pays de Langres : leur désir commun d'iden- re de ces enjeux, il ne faudra Afin que cette démarche en- connaître et faire vivre ces mettre un débat constructif tité locale et de reconnais- pas s'y tromper. cyclopédique soit l'affaire patrimoines. et enrichissant, l'URPL a sance sociale, à travers un des habitants, l'URPL pro- choisi de s'attacher les té- projet d'avenir qui leur est Alain Catherinet pose trois rendez vous sur Au delà de cette mobilisa- moignages d'expériences de les enjeux du patrimoine en tion de citoyens, il s'agira valorisation du patrimoine regard de l'avenir de notre également de préparer les d'autres territoires ruraux. territoire. Il s'agit d'imagi- fondements de la ligne édi- ner ensemble comment cha- toriale de l'encyclopédie du Dominique Camburet cun peut participer à faire pays de Langres. Pour per-

Le programme des trois rencontres :

Langres, FLJT le samedi 24 janvier de 9h à 12h30 Valoriser le patrimoine : Pour Qui ? Pourquoi ? Redonner vie au patrimoine en le valorisant La rénovation de la fontaine et du pédiluve à Perrogney Quels sont les enjeux du patrimoine (économiques, culturels, sociaux...) ? s’est accompagnée de la rédaction d’un ouvrage dans le avec Noël BARBE, ethnologue au CNRS et chargé de mission à la DRAC cadre de “Pierres et Terroir” Franche-Comté

1 - Ce qui nous renvoie ici à la demande de référendum exigée par Langres, salle des adjudications (mairie de Langres) quelques Conseillers généraux de la Haute-Marne au sujet du "la- Le mardi 27 janvier de 18h à 21h30 boratoire - poubelle" des déchets nucléaires de Bure (Meuse), à la Valoriser le patrimoine : Comment ? avec qui ? frontière de la Haute-Marne. 2 - En dehors de l'activité de loisirs, la valorisation économique du Permettre la ré-appropriation des patrimoines : patrimoine peut être directe (location, gîte, activité artisanale ou de Comment favoriser l'implication des habitants, comment construire une image et service…) ou indirecte (retombées communautaires de visites, ca- une dynamique collective à partir de notre patrimoine ? pacité attractive et de fixation de populations nouvelles à travers un avec l’Expérience CAMILLE de Saône et Loire (participation d'habitants à la cadre de vie de qualité…) conception de bornes patrimoniales interactives) 3 - Colloque " Patrimoine rural : atout ou contrainte ? " à Langres, du 23 au 25 septembre 1994, organisé par le Conseil général de la Langres, FLJT Le mardi 10 février de 18h à 21h30 Haute-Marne, la Ville de Langres et l'Acteur Rural. 4 - Notamment dans le cadre des O.P.A.H ou des O.P.D.E.T par Valoriser le patrimoine : Comment ? Avec quels outils ? exemple, qui ne visent que le bâti au détriment de tout contexte hu- Utiliser les TIC (Technologies de l'Information et de la Communication) pour main. faire connaître le patrimoine : 5 - La réflexion autour de la possible réintégration des bâtiments et Quels apports des TIC, pour quelle valeur ajoutée, à quelles conditions ? du site de l'abbaye d'Auberive, en est une illustration d'actualité, ou avec O.CAVAGNA Directeur du syndicat mixte pour l'aménagement et le la réflexion commune de réappropriation de ce patrimoine historique développement des Combrailles (Puy de Dôme) commun revient à la seule association A.B.I. page 20 DEVELOPPEMENT LOCAL La communauté de communes de la Vingeanne poursuit son action et prend de nouvelles compétences

Dans le cadre des services rendus aux populations, la CCV poursuit son sou- tien à l'Association " La Montagne " notamment dans le confortement des postes destinés à l'animation du secteur rural et de la base de la Vingeanne. Par le biais de l'ADMR (portage des repas à domicile), des Foyers Ruraux (Tinta'Mars, Diseurs d'histoires, Feu d'artifice du 13 juillet) ou de l'ADECAPLAN, elle affirme les besoins culturels par des participations conséquentes.

Les compétences

Sous l'insistance des ser- Pour 2004, afin de palier à Compétence prise en 2003, vices de la sous-préfecture une augmentation de 8,5 % la politique de construction ou par une politique volon- de la part du SMICTOM et de bâtiments intercommu- tariste, la Communauté de au vu d'un léger excédent nautaires et notamment la vo- Communes de la Vingeanne 2003, le conseil communau- lonté affichée de créer une est amenée à préciser et à taire a limité la hausse à en- médiathèque à Longeau, à compléter ses compétences. viron 6 %. Il est plus que ja- l'emplacement de l'ancien sta- Cela génère quantité de dé- mais nécessaire de rappeler de et une halle de sports sur marches administratives sou- que le traitement des "lexi- la base de la Vingeanne. Site de Langres sud, à la sortie de l’autoroute A 31 vent longues et prenantes. viats" à Montlandon conti- nue à coûter cher, que la so- Ce message a reçu des réti- Flashs Après les TICE (équipe- ciété DECTRA qui assure le cences de la part de certains ment de l'ensemble des ramassage a renégocié ses ta- conseils municipaux malgré * Tarifs des ordures ménagères pour 2004 : écoles en équipements infor- rifs et que le verre qui, au dé- la nécessité de profiter, avant - part fixe par foyer : 9 euros matiques), la prise en charge part rapportait de l'argent à 2005, de l’aide européenne. Il - Part par personne : 46 euros de la collecte des ordures la lutte contre le cancer, est s'avère certain que l'informa- - Résidence secondaire et activités artisanales : 75 euros ménagères a vu le jour, voici aujourd'hui une charge fi- tion a du mal à passer, malgré un an, afin d'échapper à la nancière, la somme versée au toute la bonne volonté et que * Election d'un vice-président taxe basée sur le foncier bâti. combat contre ce fléau étant plus d'un élu de base se sent Aux lieu et place de Jacques Nobili, qui n'est plus délégué Au vu de deux semestres de assurée par le SMICTOM. déconnecter d'une réalité communal, Thierry Fourrier d' a été porté à la 3e prélèvements, le fonctionne- Qu'en serait-il, si le tri sélec- complexe. Ne parlons pas des vice-présidence (environnement). ment paraît correct, avec, tif n'était pas là et ne donnait jeux d'écriture comptable que bien sûr, çà et là, des récla- pas de bons résultats ? chaque gestionnaire a main- * ART de Vie mations. La confection des …Assurément des factures tenant à affronter, énorme M Royer de Rizaucourt, spécialiste des énergies, essaie ac- rôles reste au plus près de la encore plus lourdes à chacun procédure qui envahit et sur- tuellement de mettre en place une association amenée à réalité du terrain. de nous ! charge les budgets ! … réfléchir sur les économies réalisables, sur le potentiel re- nouvelable (solaire, éolien...). Les personnes de référence pour notre secteur sont Françoise Mathias, Thierry Fourrier Les projets économiques et Gilles Goiset. L'adhésion, à titre d'essai, se fera par le biais d'ADECAPLAN. Il va sans dire qu'une matière grise dans La viabilisation de l'an- tissu démographique et éco- Dernier dossier important : ce domaine trouve toute sa place. N'oublions pas les projets cienne zone Atlas bat son nomique du sud haut-mar- éoliens qui s'activent sur les zones Aprey-Perrogney- plein : amenée d'eau, traite- nais. l'usine relais "Dijon éti- (et au delà sur le secteur de Prauthoy) et - ment des rejets, réseau routier quettes" à Prangey. Pour se Orcevaux-Verseilles -Le-Haut. et devrait s'achever en juin. A Longeau, le contourne- maintenir, pérenniser 5 ou 6 Il y aura alors obligation de ment sud, qui débouchera emplois et utiliser un atelier vendre des parcelles au plus près du pont de Percey-Le- digne de ce nom, cette entre- vite afin de pouvoir faire face Pautel, sera réalisé en 2004. prise doit créer des bâtiments aux emprunts et aux dé- Quant à la zone artisanale, modernes et a fait appel à la penses. Trois pistes sérieuses elle devrait poursuivre son Communauté qui permet de sont en bonne voie : extension. mobiliser des fonds départe- - l'implantation de services : mentaux, régionaux et eu- hôtellerie, restauration, gara- En septembre 2004, com- ropéens. ge et peut-être station-essen- mencera la mise en place de ce ; 60 HLL (résidences de tou- Les enjeux sont de taille, - l'installation d'entreprises risme à ossature bois) à les énergies du conseil com- artisanales locales ; proximité du Lac de la munautaire ne resteront pas - la création de structures lo- Vingeanne. Entre-temps, il inactives si l'on veut que Les travaux se poursuivent près du groupe scolaire de gistiques de grande envergu- aura fallu peaufiner, avec l'ar- notre secteur bouge et aille Longeau. Céline Beck, animatrice éducatrice à La re. chitecte, le projet définitif et de l'avant. Montagne accueillera bientôt les enfants dans de nou- Nul doute que, de ce côté là, trouver le gestionnaire privé veaux espaces au sein d’un bâtiment rénové, consa- les choses vont bouger et de cette structure. Pierre Dziegiel cré à l’accueil périscolaire. conforter, nous l'espérons, le et Gilles Goiset NATURE ENVIRONNEMENT page 21 Un jour d'hiver… les lacs

En ces temps froids et humides, après diverses agapes, je prends mon courage à deux mains et me voici emmitouflé dans ma carapa- ce de lainage. Je pars. A la rencontre de touristes d'un autre monde. Direction le lac de Villegusien. Alors que le soleil profite encore de l'hiver pour jouer au lève-tard, me voici d'attaque par un " petit " -5°C, mes jumelles autour du cou. La thermos de thé est bien là, je peux donc partir tranquillement à la quê- Colvert te de ces fameux touristes. Sarcelle

Nulle auto sur le parking. d'autres, bêtes sans poils Les yeux plongés dans le thé, mais aussi de quelques fati- Pas d'amas de bronzeurs. mais à plumes, passent mes oreilles semblent com- gués hérons cendrés. Aucun courageux à l'eau. leur vacances d'hiver me tirées vers le ciel. Un vol Après ces quelques envolées Les estivants ont, depuis bien chez nous ! de cormorans, ces pêcheurs lyriques, je reprends mon longtemps, déserté les lieux. Allons donc ! noirs, au vol puissant, pas- chemin. Je me rentre. Eux, leur saison préférée, Faut vous dire aussi que sent au dessus de ma tête et c'est l'été. Avec son soleil de eux prétendent venir se vont se poser dans la man- La chasse aux touristes, c'est plomb. la couler douce au chaud! grove, de l'autre côté de la bien gentil, mais eux, ils ré- Chez nous ! Nationale, par ailleurs véri- sistent au froid. Alors que table boucherie pour les ani- moi, je ne résiste pas à l'idée Mais aujourd'hui, ceux qui Par -5°C ! Milouin m'intéressent sont bien plus Faisant fi de toutes ces maux de passage. d'une bonne flambée. Pour originaux. Alors que nous, considérations, je me vois Je me décide à boire mon thé Ils sont facilement recon- sûr, je ne regrette pas mes bipèdes poilus, nous parti sur leurs traces, en face, vers les vieux arbres. naissables : ils ouvrent leurs pérégrinations matinales. nous calfeutrons, ou tel un paparazzi Je m'installe donc et me sers ailes, face au soleil, pour sé- Un peu d'air, un peu de natu- parfois migrons au de Paris-Match un thé bien chaud. C'est bien cher. re et beaucoup d'oisiveté, soleil, en quête de pour les mains mais pour les voilà ma recette pour un hi- bipèdes poilus. Mais pieds… Promis, un jour, j'ap- D'autres voltigeurs s'amusent ver des plus agréables. en égoïste, pour le seul prendrai à boire le thé avec à découvrir le lac d'en haut : plaisir des yeux. les pieds… c'est le cas des mouettes, Philippe Klein Pourquoi des hivernants ? Dans les numéros précé- Europe du Nord. Le froid y joints par leurs cousins nor- Tadorne dents, nous avons pu décou- est plus précoce et plus in- diques. Cependant, au cœur vrir diverses techniques uti- tense que chez nous. Ces oi- de l'hiver, les colverts ob- lisées pour passer l'hiver et seaux partent donc en des servés sur le lac sont nor- Avant de m'engager en di- quelques temps sur nos eaux quelques principes expli- lieux plus doux pour eux. diques. Les locaux sont par- rection de la baie de Percey, "tièdes" pour eux. quant la migration. Les sarcelles d'hiver font le tis sous des cieux plus clé- je jette un rapide coup de ju- Ainsi, tous les ans, nous pou- même voyage : plus les ments… Ils reviendront plus melles sur le lac. Des fois que vons croiser quelques garrot L'hivernage est une autre vagues de froid s'intensifient, tard. quelques nageurs s'y soient à œil d'or, magnifique oiseau facette du monde des oi- plus elles descendent vers le égarés. - peut-être le plus esthétique seaux. En effet, si l'on ima- sud. L'intérêt du lac, tant qu'il Et quelle surprise, plusieurs de tous -, une harle huppée, gine bien les espèces partant Un autre phénomène est n'est pas gelé, est redoublé dizaines de baigneurs m'obli- oiseau long et plongeur, ou en Afrique en quête de nour- également à retenir. Peut- lors des vagues de froid. gent à poser la longue-vue. encore les petites fuligules riture, au chaud pour nous,- être avez-vous déjà remar- Ainsi, si les oiseaux présents Et que vois-je ? Des plon- milouin et morillon. comme les hirondelles -, on quer que les canards colverts partent, ils sont remplacés geurs en pagaille. Nombre de doute que nos contrées sont plus nombreux en hi- par les courageux nordiques. grèbes huppés hivernent sur Laissant pour quelques temps "froides" en hiver puissent ver. Ceci s'explique simple- Il arrive ainsi que l'on ob- le lac, sans doute heureux d'y ces plongeurs et nageurs elles aussi devenir des des- ment par le fait que les ha- serve des raretés comme les trouver quelques . fous, je poursuis mon tour du tinations "chaudes". bitants du lac sont rejoints plongeons. Un spectacle vi- Quel festival ! Une méca- lac. Direction la baie de Ainsi, certaines espèces par ceux des étangs alentour, vant, jamais identique d'une nique bien huilée. Imaginez Percey. Et là, le long de nos comme les Tadornes de pris par les glaces bien avant année à l'autre. Et toujours donc : vous suivez du regard côtes, parfois barbotant, par- Belon se reproduisent en le lac. Ils sont également re- plein de richesses. un de ces grèbes, il plonge et fois piétinant, quelques ca- là… impossible de le retrou- nards osent passer leur quar- ver. Sauf qu'entre temps, c'en tiers d'hiver par là. A com- Les balades vertes de Nature Haute-Marne est un autre qui resurgit des mencer par les inoubliables profondeurs, un poisson har- canards colverts et les noires Alors que l'année 2003 est logie ou même les plantes ou en envoyant un courrier à ponné. Et là, c'est un régal : foulques. Un simple coup de finie, l'année 2004 s'annonce comestibles sont abordés, Nature Haute Marne / BP coup de tête en l'air et hop, le jumelles permet de découvrir déjà riche. Curieux de natu- par le biais de balades bu- 122 / 52004 Chaumont poisson est comme gobé. Et quelques cousins, comme le re ou passionnés, les béné- coliques, accessibles à tous. Cedex. l'on suit sa lente descente… canard souchet avec son bec voles de Nature Haute- Il est également disponible à plat ou le siffleur, punk de la Marne vous attendent pour Le programme des sorties l'Office du Tourisme de Un rapide coup de lunette au- bande avec sa bande jaune découvrir les joyaux de nos sera publiés fin janvier / Langres et au Pôle Nature tour. Il arrive en effet que au dessus de la tête. Parfois, contrées. début février. Vous pouvez Environnement d'Auberive quelques touristes "particu- les petites sarcelles d'hiver Des thèmes tels que l'orni- le demander en laissant un (dans les anciens locaux liers" et isolés passent montrent leur rimmel vert.. thologie, la botanique la géo- message au 03 25 32 45 90 d'Adecaplan). page 22 D’AILLEURS ET D’ICI Une " long nez " dans l'empire du milieu L'année de la Chine en France a commencé il y a quelques mois. L'occasion de mieux connaître un pays qui fascine à travers sa culture et ses arts. En attendant de partir…

Récits de voyage d'une Haut-Marnaise en Chine.

Passer d'une ville de 10 000 des charrettes débordant de ville. Les hutongs, c'est le habitants (Langres) à une cartons, de briquettes de vieux Pékin, là où bat la mé- autre de 14 millions, à près charbon pour le chauffage, moire de la ville, là où vi- de 12 000 kilomètres de là. des vélos qui portent souvent vent souvent aussi, les plus Passer d'un monde à un deux voire trois personnes. pauvres. Un dédale de ruelles autre, d'une vie à une Voilà enfin Pékin. Beijing, la où l'on croise des marchands autre. capitale du Nord (en chinois, ambulants, des réparateurs Dès l'arrivée on sent le four- bei signifie nord et jing, ca- de vélos, des vélos bien évi- millement. Dans les rues, des pitale). Après une vague demment, des petits vieux centaines de vélos. Les pistes d'angoisse - l'adresse indi- qui lisent le journal devant cyclables dépassent souvent quée sur le guide du routard leur maison, des familles en- était fausse ; au numéro in- tières qui cuisinent, mangent la largeur de nos routes. Des La porte Tian'anmen, à Pékin. vélos pour aller au boulot, diqué pas d'auberge de jeu- et jouent dans la rue, des en- pour se balader, pour tra- nesse j'entends et je comprends Heureusement, à Pékin, il n'y vailler. Des vélos qui traînent partiellement quelques com- a que deux lignes. Qui des- mentaires. "Américaine" et servent les lieux mythiques. "jolie" sont les qualificatifs Wanfujing, une grande rue qui reviennent le plus sou- commerçante, pleine de bou- vent. Je suis flattée, surtout tiques à l'occidentale. Juste pour le deuxième. Cheveux à côté, des dizaines de stands châtains, peau blanche, débordent de brochettes de grands yeux et long nez, rien viandes, de bol de soupe et de particulier chez nous, de nouilles, de pains blancs mais tellement différente là- farcis à la vapeur, de toutes bas. Je suis occidentale, ces saveurs qui restent assez française. Et cela suffit à fai- éloignées de ce que l'on peut re de moi une très jolie fille. trouver dans les restaurants Dans les hutongs, les gens cuisinent, mangent et Et puis je voyage seule. Ca chinois en France. Dans la jouent au mah-jong. intrigue. Lorsque les conver- rue, les passants s'installent mais un chantier, des fants qui courent. Tout un sations s'engagent, c'est la sur de petits tabourets, de- bâtiments en monde qui se fige sur mon deuxième question que l'on vant des tables basses. Des construction -, je passage. Pour me dévisager, me pose après m'avoir inter- familles types, le père, la trouve enfin ma nou- me regarder. En l'espace rogée sur ma nationalité. Ici, mère et l'enfant, unique. velle résidence. En d'une journée, je suis deve- avec quelques mots en L'enfant est roi, comme tou- plein cœur des hu- nue l'objet de toutes les cu- poche, tout devient plus fa- jours au centre des attentions. Pékin reste dominée par les cyclistes. tongs de l'est de la riosités. Sur mon passage, cile. Mon regard ne peut s'empê- Tout est grand et je me sens cher de se poser sur les per- Des toilettes modernisées tellement petite. Sur le plan, sonnes couchées sur les les grands monuments sem- pavés. Sur un fauteuil ou à Mes amis m'avaient préve- bliques communes que dans blent à une poignée de mi- même le sol, il leur manque nue. "N'hésite pas à pousser les hutongs. De simples nutes, mais en réalité, il y a un bras, une jambe, leurs la porte des hôtels de luxe si trous, sans mur de sépara- plusieurs kilomètres entre la membres sont difformes. tu as envie d'aller aux toi- tion ou sans porte, sauf entre cité interdite et le temple du Eux, ce sont les mendiants. lettes." Les occidentaux ap- la partie réservée aux ciel. Un homme rampe, le corps préhendent ce moment. hommes et celle pour les plaqué sur une planche flan- Pourtant, de ce côté-là, le femmes. Les jeunes enfants, Côté transport, il faut par- quée de deux paires de rou- bond en avant est impres- eux, ne portent pas de fois reléguer ses souliers lettes. Un enfant est allongé sionnant. Certes, il faut tou- couches, comme les nôtres pour le métro. Le bus étant devant la vitrine d'un grand jours apporter son propre pa- ici. Leurs pantalons sont sans d'un abord plus difficile les magasin, les jambes recro- pier toilette. Mais la Chine fond. Lorsqu'ils ont envie de premiers jours, je ne m'y quevillées sur le côté. s'est modernisée. A Pékin, faire pipi, ils n'ont qu'à s'ac- mettrai qu'en fin de Les jeunes enfants ont des on ne trouve des toilettes pu- croupir dans la rue. Pas tou- parcours. Le métro a pantalons percés jours évident à un petit quelque chose à la place des couches. gérer, lorsque de désuet. Pas de l'on prend le bus Pékin, le conducteur du bus a bornes automatiques par exemple. donné à chaque mère un sac dans lesquelles faire Heureusement, en plastique pour son enfant. passer le billet. Une les chauffeurs Idée astucieuse dont je me personne à chaque en- pensent à tout. suis pourtant permise de trée du quai déchire à Dans un bus re- douter de l'efficacité. la main le morceau de liant deux petites Heureusement, la maman as- papier. Imaginons un Un jeune mendiant à Wanfujing, villes, j'étais sise à mes côtés n'en a pas instant la même scène une des principales rues Des toilettes traditionnelles. alors bien loin de eu besoin. dans le métro parisien. commerçantes de Pékin. D’AILLEURS ET D’ICI page 23

Dix kilomètres sur la grande muraille ! Des sièges durs qui le sont vraiment S'il est des lieux de ren- et le wagon entier rapplique contre par excellence, ce autour de moi. On me pro- sont bien les trains. pose de quoi manger, des Pékin-Datong, 15 heures de tranches de viande froide, route. Datong-Tai'An, idem. un morceau de pain, une Qufu-Nankin, encore une bouteille de soda. bonne dizaine d'heure. Puis Un jeune me laissera même Shanghaï et retour à Pékin. sa bouteille à thé en partant. De longues heures de train, Une bouteille en plastique assise sur les "sièges durs" épais (avec tamis) que tous (au choix, on peut acheter emportent en voyage. un billet siège ou couchette pour les longs trajets et côté Quelques feuilles de thé, confort, reste à choisir entre de l'eau bouillante, voilà le mou et le dur). Dans ces de quoi boire pendant le wagons, les sièges sont vrai- trajet. ment durs. En bois, recou- L'eau du robinet n'étant pas verts d'un tissu. Côté place, potable, pour boire, il faut ne comptez pas prendre vos acheter des bouteilles, soda, La grande muraille : un décor impressionnant, grandiose ! aises. Les genoux serrés de- jus de fruit et eau. On trou- " Badaling ? C'est pour les vent sur ces quelques di- pierres et en briques cuites. vant soi, impossible de bou- ve de petits vendeurs dans touristes ! " Et nous, que zaines de yuans (quelques eu- Haute de 8 mètres, large de 6, ger sans déranger ses voi- toutes les villes. Dans les sommes-nous donc, nous, ces ros) récoltés auprès des gens elle est un chapelet de portes, sins. Imaginez les sièges de trains comme dans les gares, quinze voyageurs venus du de passage. de passes, et de milliers de nos trains. A la place de des distributeurs gratuits monde entier, coincés dans Après les escaliers, le mur. tours de guet. A l'époque, un deux personnes, vous en d'eau bouillante permettent une petite camionnette sillon- 6700 km au total. Les pre- millier d'hommes sont réqui- mettez trois, en enlevant les de se faire son propre thé. nant les routes sinueuses jus- miers remparts datent du sitionnés pour surveiller la accoudoirs. Difficile de Ici, le thé remplace bel et qu'au pied de la grande mu- VIIème siècle avant Jésus- fortification. Membrane d'é- trouver une position bien le café. raille, si ce n'est des touristes. Christ. C'est l'empereur changes entre deux mondes, agréable pour un petit som- Dans un train bondé, autour En trois heures trente, de- Huangdi qui, en 221 avant la muraille a permis aux ca- me quand il faut se tenir de quelques bouteilles en puis Pékin, nous rejoignons Jésus-Christ a unifié les ravanes de marchands de cir- droit, pour ne pas s'effon- plastique, les vies se dévoi- la passe de Jinshanglin, une tronçons existant et a donné culer d'est en ouest en sécu- drer sur son compagnon de lent, les langues se délient. des entrées permettant naissance à la première gran- rité. Depuis le XIXème, la route. Malgré le manque de d'atteindre la muraille. de muraille. Construite en ter- muraille est tombée en dé- Alors forcément, on prend confort, ces nuits prennent Sitôt arrivés, nous voilà as- re, elle est tombée en ruine, suétude. Les briques ont été le temps de discuter. des allures de soirées entre saillis par une dizaine de faute d'entretien. Celle que utilisées pour construite des Quelques mots de chinois vieux amis. Chinois, des jeunes surtout, l'on voit actuellement est fermes. Pendant la qui veulent nous vendre des l'œuvre des Ming. Entre 1368 Révolution, les soldats s'en cartes postales. Au bout de et 1644, il a fallu près de 300 sont servis pour leurs ca- quelques instants, ils ont 000 soldats et 500 000 forçats sernes. A la mort de Mao, en compris quels étaient ceux, pour bâtir cet ouvrage. 200 1976, une grande campagne parmi nous, qui maîtrisaient 000 personnes, soit à peu de restauration a été lancée. quelques mots de la langue. près la population de la Le long des 10 km qui relient Toute la journée ils accom- Haute-Marne aujourd'hui, se- Jinshanling à Simataï, cer- pagnent les touristes qui vien- raient mortes d'épuisement. tains bouts de la muraille sont nent faire cette ballade de 10 La légende veut même que effondrés, d'autres en très bon km sur la grande muraille. les corps aient servis de état. Un ou deux aller-retour soit matériaux. Les Ming crai- Aucune ville à l'horizon du 20 à 40 kilomètres chaque gnaient le retour des Mongols haut des cimes. La muraille jour. Pas très rentable sur un et voulaient se protéger de serpente, le soleil brille. Le chemin aussi peu fréquenté. ces "barbares" venus du nord. brouhaha des rues de la ca- Shanghaï la moderne, vue d'en haut. Des familles entières qui vi- Cette muraille là est en pitale semble bien loin. Avec près de 10 millions de km 2, la Chine est un pays de Un livre à découvir contrastes. Entre les paysans et les classes laborieuses installés En mai 2001, une équipe de journalistes français se rend dans sur les sièges durs et les nouveaux riches qui voyagent en le Ningxia, une province très pauvre au milieu de la Chine. Au avion, la Chine revêt de multiples visages. Dans le Yuwang, moment du départ, une femme surgit de nulle part et leur re- une des régions rurales les plus pauvres de la Chine, le reve- met une lettre et trois vieux carnets mystérieux. Intrigués, les nu annuel moyen ne dépasse par les 400 yuans (soit environ journalistes font traduire les cahiers et y découvrent la trou- 60 euros). Une misère comparés aux plus de 6 000 yuans du blante histoire d’une jeune adolescente à travers son journal in- revenu moyen chinois (1 000 euros) ou aux salaires des ha- time. bitants de Shanghaï qui culminent dans les 33 000 yuans (5 Ma Yan veut étudier, pour, elle aussi, accéder à la richesse et 000 euros). Si cette diversité fait sa richesse, l'empire du mi- rendre enfin la vie de sa famille un peu plus douce. lieu ne peut pas laisser de côté une si grosse partie de sa po- Après la parution d’un article dans le journal Libération, les pulation. La mise en avant de ce pays au cours de l'année à ve- fonds de généreux donateurs vont permettre à Ma Yan et à de nir, proclamée année de la Chine en France, est aussi là pour nombreuses autres jeunes filles de retrouver le chemin de le rappeler. l’école. Mariana Grépinet page 24 ANNONCES ASSOCIATIVES

Vacances de février Théâtre amateur avec “Le rire n’en fait qu’à sa tête” La Montagne avec la “Joyeuse Compagnie” du foyer rural de Villegusien “Grasse matinée” de René de Obaldia, “Colloque des bébés” de Roland Fichet Séjours ski 2 petites farces paysannes “Les Zèmes” et “L’auto” de Jean-Michel Besson “Les cent pas” de Jean-Michel Ribes * du samedi 21 au jeudi 26 février avec les 25 comédiens amateurs de la” Joyeuse Compagnie” et l’aide de Laurence Boyenval en Savoie, à Serraval (Thônes) pour les 12/16 ans et Sylvain Marmorat du Théâtre du Rocher des Doms. Les représentations auront lieu : Ski de descente et découverte du surf à Serraval à VILEGUSIEN : samedi 31 janvier à 20 h 30 et dimanche 1er février à 15 h pour les jeunes de 13 à 17 ans sur le massif de la Croix à LANGRES -théâtre : samedi 7 février à 20 h 30 Fry au cœur de la Haute Savoie à APREY : vendredi 13 février à 20 h 30 Hébergement au centre " La Colline " situé à 900 mètres. à STS-GEOSMES : samedi 13 mars à 20 h 30 à VAUX SOUS AUBIGNY : samedi 20 mars à 20 h 30 * du lundi 1er mars au vendredi 5 mars dans les Vosges, à Fresse/Moselle pour les 7/11 ans L’association sports et loisirs d’Orcevaux Initiation au ski de descente et de fond et aux plaisirs de la et son groupe théâtre vous donnent rendez-vous à ORCEVAUX neige sur les pentes vosgiennes, sortie patinoire pour les en- fants de 8 à 12 ans à Fresse sur Moselle Samedi 7 février à 20h30, dimanche 8 février à 15h, Hébergement à la maison familiale de l'Arclosan Samedi 14 février à 20h30, dimanche 15 février à 15h

Centres de Loisirs Le foyer rural d'Aprey vous propose cet hiver, Sans Hébergement des soirées théâtrales pour rire et se détendre en regardant les acteurs amateurs de la troupe interpréter quelques petites pièces dont “Le ba- à Saint Geosmes ron des courants d'air” écrite par Gilles Goiset, maire d'Aprey. Les représentations auront lieu : du lundi 1er au vendredi 5 mars à APREY : samedi 21 février à 20 h 30 et dimanche 22 février à 14 h du lundi 23 au vendredi 27 février à à CHALMESSIN : samedi 28 février à 20 h 30 à Longeau du lundi 23 février au vendredi 27 février à VILLEGUSIEN : samedi 06 mars à 20 h 30 à VAUX SOUS AUBIGNY : samedi : 13 mars à 20 h 30 Du lundi 23 au vendredi 27 février, et pour terminer la saison retour aux sources à Longeau et à Marac à APREY : samedi 20 mars à 20 h 30 et dimanche 21 mars à 14 h ateliers conte avec Myriam Pellicane, pour les enfants de 8 à 14 ans L’exposition L’association Chacun prêtera ses oreilles pour entendre, sa- “Cerfs-volants vourer, recevoir des contes. Après le plaisir de du bout du monde” des Foyers l’écoute, des jeux pour s’exprimer, pour jouer rassemble près de Ruraux avec les mots, pour découvrir le plaisir de 200 cerfs-volants de la Vingeanne dire, des jeux pour respirer, placer sa voix, de tous les l’explorer, pour se promener au pays des horizons. organise un contes. Les ateliers sont mis en place en partenariat Elle est ouverte bal masquØ avec La Fédération Départementale des jusqu’au 7 mars Foyers Ruraux tous les jours à sauf le mardi Aujeurres Renseignements et inscriptions : de 10h à 12h Association La Montagne - Lionel Blanchot et de 14h à 17h samedi 14 février Base de voile 52190 Villegusien tél. : 03 25 88 56 15 entrée gratuite à 20h30

Vivre Ici Le journal Abonnement et bon commande Le prochain numéro de Vivre Ici de La Montagne Je soussigné(e)...... sortira début avril (association) N°...... Rue...... 52190 AUJEURRES Code Postal...... Commune...... Directeur de publication Envoyez textes, articles, Guy DURANTET * Souscris un abonnement à Vivre Ici LE JOURNAL DE LA MONTAGNE photos, dessins, os Secrétaire de rédaction d’un an (4 n au prix de 8 ) r disquettes, email, os Jocelyne PAGANI ou 2 ans (8n au prix de 16 ) r à partir du N°66 avant le 5 mars * Commande un ouvrage de la collection “Pierres et Terroir” r (14 ) Abonnement annuel : 8 à Jocelyne Pagani Titre : ...... Le numéro : 2 52190 Prangey N°C.P.P.A.P .: 70224 * Commande un ouvrage “Collections points de suspension” r (8 ) Imprimeries de Paiement à l’ordre de : Association La Montagne CCP : CHA 3 572 18 F Bulletin d’abonnement à adresser à Association La Montagne journal.vivre-ici Champagne @wanadoo.fr 52200 LANGRES Base de Voile de la Vingeanne - 52190 VILLEGUSIEN LE LAC.