Recherches archéologiques en Gaule en 1950 Raymond Lantier

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Raymond Lantier. Recherches archéologiques en Gaule en 1950. Gallia - Fouilles et mon- uments archéologiques en métropolitaine, Éditions du CNRS, 1951, 9, pp.141-180. ￿10.3406/galia.1951.1312￿. ￿hal-01919976￿

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RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES EN GAULE EN 1950 1

I. — GÉNÉRALITÉS ET BIBLIOGRAPHIE quités nationales 5. L'équipement de nos bibliothèques,, malgré quelques Ce n'est pas qu'en France 2 qu'il améliorations de crédits, est insuffisante. Nombre semble nécessaire de rappeler aux fouilleurs de publications végètent, faute de moyens la nécessité de publier toute documenta- financiers nécessaires, quand elles ne sont Lion nouvelle apportée par les pas appelées à disparaître,, tels les Cahiers explorations et les trouvailles archéologiques. Un d'his Loire et d'archéologie qui viennent de pressant appel a été lancé par S. J. de cesser de paraître. L'argent ne manque Laët :! aux archéologues belges. Co n'est pas moins pour sauver les trésors de là qu'un des aspects de l'individualisme notre passé. Il est lamentable qu'un site, qui règne un peu partout et les qui a donné les plus anciens témoins de règlements que l'on essaie d'instaurer sont la sculpture des Celtes, l'oppidum d'Ol- souvent bien mal accueillis. Je n'en veux lioules (Var), soit menacé pour exemple que le commentaire d'une d'anéantissement par une société à capitaux de nos sociétés savantes sur la loi étrangers, qui en extrait le basalte6. C'est à régissant les fouilles dans la France cette occasion qu'on aurait aimé entendre métropolitaine qui serait une « loi calquée en résonner le « bruit de bottes » de notre Bavière et entrée en France, en 1941, avec pauvre loi sur les fouilles, qui devrait accompagnement de bruits de bottes»4. bien faire preuve d'initiative et de sens Où l'imagination va-t-elle se nicher ? des responsabilités. Cela ne veut pas dire que tout soit Et cependant, malgré le marasme de parfait dans l'exploitation et l'organisation, notre archéologie, on est heureux autant que la conservation, de nos anti- d'enregistrer quelques témoignages d'activité : renaissance des Annales de l'Est, publiées (1) Voir G allia : I, 1942, pp. 189-202 ; sous les auspices de la Faculté des II, 1943, pp. 228-263 ; III, 1944, pp. 263-292 ; Lettres de l'Université de Nancy; naissance IV, 1946, pp. 320-353; V, 1, 1947, pp. 197-227; d'un nouveau périodique,, la Revue VI, 1, 1948, pp. 253-285; VI, 2, 1948, pp. 425- 468; VII, 2, 1949, pp. 261-311; VIII, 1950, archéologique de l'Est et du Centre-Est, pp. 181-246. consacrée aux antiquités nationales d'Al- (2) Gallia, VII, 2, 1949, p. 181. (3) Latomus, IX, 1950, p. 184-191. (5) P. Boyangé, Économies ruineuses, Le (4) Cf. Baudre, Bull. Soc. polym. Morbihan, Monde, 6 juin 1950. 1949-50, p. 105 (P.-V.). (6) B.S.P.F., LXVII, 1950, p. 310-311.

10 (b) 142 R. LANTIER sace, Bourgogne, Champagne , Franche- Midi 13. p. F. Fournier " et M. Balmelle 15 Comté, Lorraine, Lyonnais et Nivernais T. traitent de l'Auvergne et de la Lozère. Devant la misère des temps la L'abbé Didier k> a établi la liste des coordination des efforts et la mise en commun de travaux du regretté chanoine G. Drioux. toutes les ressources sont plus que A l'occasion du centenaire des jamais indispensables. Cela a été bien découvertes de Boucher de Perthes, 17 une compris à Marseille, où la « Fédération nouvelle bibliographie du savant a été historique de Provence », groupant la éditée. Une courte brochure retrace la plupart des sociétés savantes provençales, carrière de préhistorien du comte Bé- publie une revue nouvelle, Provence gouën 18. historique, qui remplace Provîncia, les Divers articles ont été consacrés aux Mémoires de l'Institut historique de disciplines variées auxquelles les Provence et les Mémoires de l'Académie de préhistoriens doivent faire régulièrement Vaucluse. Enfin le comité intern ational appel pour leurs recherches : S. J. de des sciences onomastiques édite une Laët19 et A. E. van Giff en 20 Ont traité nouvelle revue : Onoma. Bulletin des services rendus à l'archéologie par d'Information et de Bibliographie (Centre les sciences naturelles, la photographie international d'onomastique, Louvain, aérienne, la pédologie, la dendrochrono- Belgique). Même activité dans nos musées, où logie, l'analyse des sédiments et le radio- l'on signale l'inauguration d'une salle de carbone. A l'occasion de ce dernier Préhistoire au Musée de Foix (Ariège) s. procédé, L. Movius21 adresse un appel aux et l'organisation d'une section de préhistoriens pour fournir des spécimens Préhistoire aux Musées d'Amiens et d'Abbeville de charbons de bois, de restes de (Somme) 9. végétaux, pouvant être utilisés pour la Après bien des hésitations vient de détermination de l'âge des matériaux paraître le second volume de la archéologiques et géologiques d'après leur Bibliographie générale des travaux historiques teneur en radiocarbone, selon la méthode de et archéologique publiés par les Sociétés Libby et de ses collaborateurs. On sait que Savantes, 1910-1940, concernant vingt-cinq départements, de la Dordogne à la (13) Annales du Midi, 62, 1950, p. 392-396 : Provence historique, I, 1950, p. XII-XXV. Lozère 10. On consultera avec profit, la XXVI-LXXXIX. bibliographie dressée par G. ^Reinecke u (14) Notes bibliographiques pour servir à pour les années 1944 à 1948, et les l'histoire de l'Auvergne, dans Bull. hist, et bibliographies régionales, traitant de nos archéol. Auvergne, LXX, 1950, p. 76-132. antiquités nationales de l'Est 12 et du (15) Bibliographie du Gévaudan. Fasc. 3. La Lozère gallo-romaine. Le Pays Cabale. Céramique gallo-romaine de Banassac. Monde, Chaptal, 1950, in-8°. (7) 12, rue Pelletier de Chambure, Dijon (16) Bull. soc. hist, et archéol. Langres, (Côte-d'Or). XIII, 1950, p. 27-38. (8) B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 520-521. (17) Giiaffiol - Debillemont, Bibliothèque (9) L. Aufrère, ibid., p. 403-404. tournante. Paris, Messein, 1950. (10) Paris, Impr. Nat., 1950, in-4\ (18) Un préhistorien berrichon : le Comte (11) Archâologische Bibliographie, 1944- Henri Bégouën, Châteauroux, 1950, in-8°. 1948, dans Beilage zum Jahrbuch d. deut- (19) Alumni, XIX, 1950, p. 302-317. schen archàolog. Instituts, 1950, p. 98-106. (20) Vordeengen der Welenschap sind, (12) Rev. archéol. Est, I, 1950, p. 48 sq.: 1949-1950, p. 1-30. 112 sq. (21) L'Anthropologie, 54, 1950, p. 175-178. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 143 le nouveau procédé s'appuie sur le fait que toute matière vivante possède une II radioactivité uniforme, qui dépend de son contenu en radiocarbone isotope (du Paléolithique et Mésolithique poids atomique 14) du carbone ordinaire (du poids atomique 12). En admettant Un article traite du rôle joué par la qu'il en fut de môme dans le passé et que France dans les études et recherches postérieurement toute source préhistoriques 1. Plusieurs travaux sont additionnelle de carbone est tarie, on peut consacrés à la climatologie du espérer pouvoir calculer le temps écoulé Quaternaire : faisant suite à ses recherches sur depuis la mort en mesurant la radioactivité le glaciaire de l'Aubrac,, Mme Y. Boisse de résiduelle de l'échantillon. Bien Black du Souchet2 publie un volume sur qu'encore à ses débuts,, ce nouveau procédé les glaciations de l'Auvergne et Y. Guil- d'examen apporte des précisions pour lon s'attache à la climatologie de l'âge l'établissement de la chronologie du Renne 3. Dans la région infra-alpine 4, protohistorique et l'on peut souhaiter que on possède les preuves stratigraphiques les fouilleurs coopèrent à sa mise au et paléontologiques de deux glaciations. point par l'envoi de documents recueillis Dans les zones des moraines terminales, suivant les prescriptions contenues dans la pédologie indique la présence de trois la présente note. Un nouveau moyen glaciations, mais, dans le bassin du d'étude des climats préhistoriques est mis Rhône et ailleurs, les faits laissent présumer h notre disposition par les expériences une évolution beaucoup plus complexe que poursuit, à l'Institut de recherches des climats du Quaternaire. Les flores nucléaires de Chicago, le professeur fossiles du bassin du Rhône et du Massif Harold Urey, sur la teneur en oxygène Central témoignent d'une température des coquilles fossiles des poids atomiques moyenne au Tertiaire, diminuant d'une 16 et 18, dont les proportions seraient en façon lente et continue en subissant des rapport avec la température régnant au oscillations de courte durée, devenues moment où vivaient les mollusques 22. seulement sensibles au Quaternaire, dans La spectrochimie quantitative est le temps même où la température appelée à rendre des services dans l'examen moyenne générale, dans une lente descente,, a des bronzes anciens 23. Rappelons qu'à été assez basse pour provoquer les Nancy, le laboratoire de recherches phénomènes glaciaires, qui ne archéologiques 24, fondé par Ed. Salin et représenteraient que les amplifications A. France-Lanord, met à la disposition d'oscillations climatiques persistantes. La forma- des archéologues un parfait instrument de travail' pour le décapage et le (1) L. Balout, La Préhistoire, science traitement des objets de fer aussi bien que des française, dans Rev. de la Méditerranée, VIII, bronzes anciens. 1950, p. 145-168. (2) Glaciations de l'Auvergne (Cantal, Cé- zallier, Mont-Dore). II, Études sur les (22) B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 301. périodes glaciaires dans le Massif Central français. (23) Van Doorselaër, Ver handling en kon. Paris, 1950. VI Acacl. Wetenschap., Litt. en Sch. kunten (3) B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 162-165. van Belglë, XII, 35, 1950, extr. 26 p., 21 fig. (4) F. Bourdier, C. R. somm. des séanc. (24) Musées de France, Sept. 1950, p. 2-7; de la soc. de Biogéographie, n° 237, 16 nov, Rev. archéol. Est, I, 1950, p. 214-218. 1950, p. 130-136. 144 R. LANTIER tion et la dispersion des espèces animales mène physique ou biologique. A l'aide du de climat froid auraient été assez lentes diagramme de Russel, l'auteur cherche au point que nous ne connaissons une deux éléments de variation du faune froide, vraiment caractéristique. phénomène humain, déterminant pour chaque que pendant la dernière glaciation. Dans fossile un niveau géologique précisant son les moraines des Dombes et du ancienneté et un niveau psychique Lyonnais 5, les dépôts glaciaires sont bien plus témoin de ses facultés intellectuelles. Une complexes et Ton pourrait peut-être étude est consacrée aux nouveaux envisager l'existence d'une quatrième squelettes préhistoriques de la France glaciation, hypothèse qui ne serait pas Occidentale °. sans modifier les cadres où se déroulen! L'aven de la grande salle, dans la les industries humaines. L'examen des grotte des Trois-Frères (Ariège). sols polygonaux c est appelé à fournir des communiquant jadis avec l'extérieur, contient un indications plus précises sur les remplissage d'argile à Ours, au-dessus conditions climatiques, en pays charentais, au duquel s'étend une couche d'argile rouge cours de la phase tardive du Paléolithique pétrie d'ossements d'animaux les plus supérieur. Dans F abri de la Chaire à divers, tombés vivants,, Cerfs et Izards. Calvin (Mouthiers, Charente), le mélange Ours de petite taille, Loup, Renard. Chai du Solutréen et du Magdalénien est le sauvage, Putois, Blaireau et, parmi les fait d'une cryoturbation, qui serait à Oiseaux, Pyrrho Corax, Harfang, Grand- placer au cours d'un épisode du Duc, Faucon, ayant tous vécu au Magdalénien, postérieur au Magdalénien III. Magdalénien III et IV. Un crâne de Glouton qui où le Saïga domine dans, la faune y fut recueilli a fait l'objet d'un de la station, et correspondant à un mémoire récent 10. Si cette espèce est représentée moment de recrudescence du froid et de à Fond-de-Gaume, sur les gravures de l'humidité. Dans l'interprétation Lortet et des Trois-Frères, les ossements climatique, il y a lieu de tenir compte,, dans une du Glouton ont été rarement recueillis en fouille, des associations animales, en terrain bien daté comme dans ce particulier de la présence des Rongeurs gisement. Des fragments de défense d'Elephas et des Cervidés. Ces associations antiq. ont été trouvés à Monteux (Vauclu- supposent, pour la plupart, un tapis végétal à se), dans les graviers du quartier de Ta- peu près continu. Elles ne sont pas laud, et l'extrémité d'un tibia d'E le plias nécessairement contemporaines des prim, à Cavaillon, à la base du versant de phénomènes de cryergie, de nivation, d'éolisa- la colline St- Jacques xl. Des brèches à tion des grands paysages qu'on tente de ossements de Renne et de Cheval sont reconstituer. Une enquête serait signalées à la grotte Martin (Matelles. opportune dans les collections 7. Hérault) 12,, du Grand Ours dans la grotte de L'évolution de l'Homme est traitée, Triboulet, aux Escabasses près de Flau- dans un livre récent8, comme un phéno- (5) Du même, Gallia, VI, 2, 1948, p. 404. (9) Dr Riquet, Bull, et mém. soc. anthropol. (6) IL Alimen, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 286- Paris, Xe sér., I, 1950, p. 152-174. 288. (10) H. Begouëx et Dr E. Kocy, Bull. soc. (7) Y. Guillien, ibid., p. 483-484. pré hist. Ariège, V, 1950, p. 49-68. (8) G. Pommel, L'origine de l'Homme. (11) S. Gagxière, Gallia, VI, 2, 1948, p. 419. Diagramme de révolution des Hominidés. Paris, (12) P. Pannaux, B.S.P.F., XLVII, 1950. 1950. p. 31. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 145 jac-Gare 13. Dans la Hante-Savoie14, les tes. Une autre explication repose sur la grottes du Lichen, de la Grande Barme. difficulté même de cette désarticulation du Barri, de l'Ours, de Treize, de la qui aurait rebuté les Préhistoriques17. Barme à Louis, situées toutes au-dessus du L'abbé J. Joly ls dresse le bilan des village d'Oignon par Saint-Jeocre-en- civilisations paléolithiques dans le Faussigny,, ont livré des ossements d'Ours département de la Côte d'Or, où les phases des cavernes, d'Ours brun, de Carnivores anciennes sont très mal connues. La presque et de petits Rongeurs, mais aucune trace totalité des pièces recueillies sont d'occupation humaine. sujettes à révision : elles appartiennent I^es techniques de l'industrie de l'os ont vraisemblablement à un Moustérien de été l'objet de plusieurs travaux. De tradition acheuléennc. Les chailles de No- l'examen des bois de Cerf, recueillis dans vion-sous-Gevray pourraient être campi- les niveaux moustériens à faune chaude gniennes. On dispose de stratigraphies de la grotte du Prince à Grimaldi 15, il seulement pour la région de l'Auxois. résulte qu'une quarantaine de pièces Nous sommes moins mal renseignés pour offrent des traces de section et de le Paléolithique moyen, dont la Côte d'Or dressage dues à l'action volontaire de recèle des gisements riches en faune et l'Homme. Pareils faits ont été relevés à Chou- en industrie, dans l'Auxois et l'Arrière- Kou-Tien (Chine), dans l'Ordos, au Côte, mais fort peu en Châtillonnais et Castillo (Espagne)., à Fontéchevade dans la plaine. Le gisement de la Terre- (Charente), au Coupe-Gorge, voire à La Qui- Plaine et les stations en relations avec les na. Les andouillers ainsi traités ont été plateaux bajociens sont les plus utilisés comme poignards. Cette notion importants. Quant au Paléolithique supérieur, du travail de l'os est élémentaire, et le encore peu fréquent dans la contrée, feu est souvent intervenu pour entamer presque tous les gisements reconnus sont la matière première au point voulu. situés dans les grottes de l'Arrière-Côte et dans la grotte de Balot en On discute encore sur les explications Châtillonnais, La nature des stations et leur proposées pour la non désarticulation par répartition suggèrent des hypothèses d'ordre l'Homme Préhistorique de l'articulation climatique et géologique : les Hommes tibio-tarsienne 1(i, Dans les fouilles de du Paléolithique moyen ne paraissent pas Saint-Marcel (Indre), le débitage en bloc avoir fréquenté les plateaux et la plaine de cette articulation s'expliquerait par le de la Saône, mais, s'être cantonnés sur la fait que sur le calcanéum s'insère le terre-plaine de l'Auxois ou sur les tendon d'Achille, particulièrement résistant bases de corniches rocheuses bien et long, dont les fibres, dissociées par des- exposées. Les conditions du climat sication, restaient sans doute fixées à la interdisaient l'occupation des plateaux,, de même pièce osseuse pour être utilisées au fur celle des terrains marécageux de la et à mesure des besoins pour la couture ou la fabrication de liens ou de cordelet- plaine de la Saône. L'aggravation du climat au Paléolithique supérieur explique la (13) Bernard, Bull. soc. et. Lot, LXXI, seule présence de campements 1950, p. 290. temporaires. L'étagement des niveaux mousté- (14) J. C. Spaiini, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 289-290. (17) Abbé Mouton, ibid., p. 387-389, 400- (15) H. Breuil, ibid., p. 98. 403. (16) Dr Allain, ibid,, p. 305-307, 490-491. (18) Rev. archéol. Est. I, 1950, p. 193-206. R. LANT1ER riens, situés à des hauteurs variables, l'Eynesse 21. Les limons quaternaires de tend à prouver l'existence de mouvements Rouen ne sont pas sans présenter des importants du sot pendant le connexions possibles avec ceux du bassin Paléolithique moyen. du Rhône 22. Dans la région de Valence (Drûme) 19, La station acheuléenne de Sassiergues, les Moustcriens se sont installés, tantôt- à Saint-Germain (Tndre), située aux dans les grottes, tantôt dans des stations. limites de la Champagne berrichonne et du de plein air près de l'argile à silex. Après Boischaut,, a fourni une industrie de un bref passage en Maçonnais, les Auri- chailles, bifaces et disques23. Dans la gnaciens se fixent plus au Nord et région parisienne, à Gagny-la-Garenne occupent les grottes. Dans le sud du (Somme), l'atelier acheulécn de la carrière Maçonnais, près des gisements moustériens de Lefébure, trouvé dans et sur le cailloutis Romanèche, apparaissent les Périgor- de hase du lœss ancien, est différent de diens II. Les porteurs du type de la pointe celui reconnu à la partie supérieure des de La Gravette II sont venus nombreux graviers, et postérieur, mais paraît du en Maçonnais et leurs stations ont donné môme âge que l'atelier de Cagny-l'Épi- des feuilles à faces planes,, de même qu'en nette, placé dans et sur le cailloutis de Provence, en Périgord, sur le Rhône base des limons rouges atypiques 24. Le inférieur et en Haute-Savoie. Les premier biface de l'Acheuléen supérieur Magdaléniens ont délaissé le pays et on ne signale de la Haute-Marne a été trouvé à Fays, que quelques traces de leur passage en entre Joinville et Vassy, sur le plateau Maçonnais et en Charolais. Les alluvions entre la Marne et la Biaise25. Dans le Nord pliocenes entre le Tarn et l'Aveyron 20 de la France, le gisement de Mont-Saint- recèlent les traces de la venue des Eloi a livré les superpositions suivantes : Hommes du Paléolithique ancien, faisant Acheulécn, , Levalloisien connaître une infiltration progressive des récent, niveaux du Paléolithique supérieur Moustériens sur les plateaux qu'ils et Néolithique 2<3. parcourent. Les Moustériens de tradition Un site du Levalloisien IT, à industries acheuléenne ont été retrouvés dans la et de phase plus récentes, a été reconnu à région forestière, les porteurs du Mousté- Hoinmcchies (Nord); un autre, du rien. typique sur les crêtes. Solutréens et Levalloisien III,, dans une sablière de Soles- Magdaléniens ont recherché les vallées et mes (Nord), dans une zone rubéfiée, les coteaux aux flancs abrités. Après des surmontée d'un cailloutis contenant, à la incursions néolithiques arrivent les partie supérieure, des pièces du pasteurs campigniens. L'outillage du quartz Levalloisien ITT, avec fragments d'ivoire subsistera jusqu'à l'âge du Bronze. d'Elc plias prim, dont une extrémité est Acheuléens et Levalloisiens se sont travaillée, et un perçoir pratiqué dans un installés entre les affluents de la rive (21) J. Ferrier et F. Morin, Bull. soc. hist. gauche de la Dordogne, la Gravouse à l'Ouest et archéol. Libournais, 1949, p. 85-90 ; 1950, et le ruisseau des Sandeaux à l'Est, où p. 8-12. leurs traces ont été relevées sur les (22) M. J. Graindor et F. Bourdier, C. R. séanc. soc. géolog. France, 17 avril 1950. territoires de Saint-André-et-Appelles et (23) O. Charbonnier, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 344-348. (19) J. Combier, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. (24) F. Bordes et P. Fitte, ibid., p. 19. 24-25. (25) Abbé P. Mouton, ibid., p. 386-387. (20) E. Betirac, ibid., p. 213-232. (26) J. Baudet, ibid., p. 316. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 147 os d'Oiseau de grande taille 27. Un biface D. Peyrony rappelle que le nom de en silex taillé à gros éclats,, recueilli sur Tayacien 32, appliqué à l'industrie des le chemin de Verrières, non loin des niveaux 2, 3 et 4 de La Micoque (Dordogne) puits à silex de Mur-de-Barrez, précise doit être étendu à l'horizon inférieur de l'existence du Paléolithique inférieur (Dordogne), mais ce dans l'Aveyron 28, un autre biface de Tayacien est plus récent que celui de La grande taille, acheuléen, a été trouvé à la Micoque. Le Tayacien se serait formé Manufacture des Tabacs d'Orléans (Loiret29, pendant l'avant-dernière glaciation et II faut encore signaler la découverte, à développé parallèlement au vieux Mous- Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise), térien pour disparaître au cours de l'in- dans un trou où l'on avait pris du sable, terglaciaire Riss-Wurm,, les groupes en avant du château du Val, d'une lame humains de cette civilisation continuant en silex gris 30. Sur les terrasses de la à vivre au contact d'autres plus évolués, Garonne 31, la découverte d'outils de en empruntant à ces derniers des formes quartzite roulés, dans le ni\7eau de 80 plus régulières et moins, massives, tels mètres à Montdavezan, est d'une que les coups de poing. La présence, importance primordiale : elle recule d'une industrie tayacienne a été reconnue considérablement dans le temps les premiers dans les dépôts quaternaires de la basse témoins connus de la présence de l'Homme vallée de la Saône33, à Villefranche-sur- dans le bassin de la Garonne, à une Saônc, dans des gravières et des sablières, époque antérieure au Mindélien, mais dans moins riches que les gisements du un niveau alluvial plus élevé que celui versant atlantique en bifaces de type ancien: signalé jusqu'alors. Au Coupe-Gorge de à, la gravière de La Chapelle, à dix Montmaurin (Haute-Garonne),, la partie kilomètres au Sud de Mâcon, l'industrie supérieure de la couche III est tayacienne. rencontrée sur la terrasse de franchement micoquienne, tandis que l'outillage GO-56 mètres est assez primitive : éclats du reste de ce niveau est pré ou proto- usés,, à plan de frappe lisse de tradition moustérien; à La Niche, enrobées dans clactonnienne et débitage sur enclume; à un horizon à faune et industrie un niveau légèrement supérieur, deux semblables, des vertèbres et une mâchoire néan- éclats rappellent les disques levalloisiens derthaliennes appartiennent à un type de Fontéchevade. A 25 mètres, aux humain très proche de celui de Mauer. environs de Corcelles, à Saint-Jcan-Ardières, Sur la terrasse de 28 mètres, des bifaces Lancié et Romanèche, dans des et des éclats de quartzite se rapprochent formations d'arènes granitiques, de cailloutis de ceux recueillis sur ces mômes et de galets de quartzite, apparaissent de gisements de terrasses. grands éclats usés et transportés,, (27) Du Même, ibid., p. 317, 470-480. antérieurs aux dépôts des sables et à leur (28) L. Balsan, Gallia, VI. 2, 1948, p. 405. concret ionnement. (29) Abbé J. Nouel, B.S.P.F., XLVII, 1950, L'industrie du troisième stade des Fur- p. 486-487. tins (Saône-et-Loire) 31 complique la (30) Antoine, ibid., p. 510. (31) H. Breuil et L. Méroc, Préhistoire, XI, question du Tayacien plus qu'elle ne 1950, p. 1-15; — L. Mêroc, Gallia, VI, 2, 1948, p. 408-412 ; — P. Baylacs, E. Delaplace, R. (32) B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 102. Lacombe, R. Gammas, G. Laplace-Jauretche, (33) J. Combier, ibid., p. 31-31. L. MÉROC, L. Mothe, G. et R. Simonet, L. (34) A. Leroi-Gourhan, Préhistoire, XI, Prouette, L'Anthrop., 54, 1950, p. 262-271. 1950, p. 17-143. 148 R. LANTIER l'éclaircit : on serait en présence d'un crétacé du Bois des Lences, a donné trois faux Tayacien, sorte de Moustérien. de foyers, un outillage osseux peu abondant, carence. L'intérêt principal des de nombreux éclats, disques et pointes de recherches difficiles, entreprises dans ce silex et de calcaire. La faune est gisement, est dans les rapports qu'on peut représentée par le Lynx, le Lion, le Loup, établir avec le Moustérien alpin des l'Hyène, le Cerf,, le Bœuf et le Cheval cavernes suisses du . du Wil- dominant. Une molaire humaine a été aussi deumannisloch, du Drachenloch, de Go- recueillie. De nouvelles recherches ont été tencher et du Schnurenloch,, le troisième entreprises à l'entrée du Pech de l'Azé stade des Furtins correspondant aux Nord, à cinq kilomètres de Sarlat (Dor- ossuaires à Ours des Alpes et du Jura. La dogne), permettant l'établissement d'une reprise des fouilles dans les grottes stratigraphie, dont l'industrie comprend d'Arcy-sur-Gure (Yonne) 35 apporte des un matériel non usé moustérien et un parallèles intéressants. Entre ces deux groupe usé de caractère énéolithique. La gisements, existent des similitudes de présence d'un sol. polygonal, rythmes sédimentaires, de faune et immédiatement sous la couche archéologique, d'industrie, dont découlent des conséquences tendrait à renforcer l'hypothèse d'une cryo- importantes : caractère tardif du turbation et la présence de silex non usés Moustérien. de chailles (pscudo-Tayacien) des raoustériens peut s'expliquer par un Furtins et d'Arcy, correspondant à une enfoncement dans le sol, transformé en industrie pauvre de facture à éclats ■boue semi-liquide par le dégel. La faune irréguliers,, à retouches courtes et abruptes correspond aux deux ensembles et nuclei souvent utilisés sur leur industriels : Capra Ibcx, Equus caballusi, Cer- arêtes. La multiplicité des strates dans l'une tms capraeolus, pour le premier; Bas, Ccr- et l'autre station laisserait supposer que vus Elaphus, Lepus cuniculus, pour le la transition entre Paléolithique moyen second 37. La grotte du Mas-Viel, à Saint- et Paléolithique supérieur pourrait être Simon (Lot), a fourni un outillage du plus importante qu'on ne le suppose. Aux Moustérien typique, influencé d'Aurigna- Furtins, le sol noir à faune tempérée cien 3S. Sur le site de La Garenne, plateau semble correspondre aux couches au Nord du bourg de Triguères (Loiret), typiquement moustériennes d'Arcy, à Cheval et où l'on connaissait déjà l'existence d'un Boeuf dominant dans la faune, et oppidum celtique et d'un cimetière gallo- impliquerait l'existence, au moins dans l'Est romain, des Moustériens ont laissé les de la France, d'une oscillation importante traces d'une longue occupation39. Une correspondant avec l'optimum tranchée pratiquée dans l'axe de la grotte typologique moustérien. de La Chèvre, au Francilloux à Bour- deilles (Dordogne), et un décapage La présence d'une carapace de Tcstudo horizontal' dans le terre-plein ont établi les qracca dans la grotte de la Verrerie, à Macassargues (Gard), précise l'existence séquences suivantes : Moustérien, Péri- au Moustérien d'un climat tempéré, avec quelques éléments chauds dans cette ré- (36) M. Louis, Gallla, VI, 2, 1948, p. 414. uion. 3G. La grotte,, ouverte dans le massif (37) F. Bordes et M. Bourgon, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 381-383. (38) S. Blanc, Gallla, VI, 2, 1948, p. 398. (35) Du même, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. (39) A. Ghevrillon, B.S.P.F., XLVII, 1950, 268-280. p. 372-375. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 149 gordien I, Aurignacien,, Périgordien II 40. nus, avec Renne et Cheval assez Au Moulin-Blanc de Faurilles (Dordo- nombreux, Bison, Cerf Élaphe, Sanglier et gne) 41, sur les berges de la Bournègue, Loup,, ont fourni des industries périgor- affluent de la rive droite du Dropt, dans diennes : à la limite de niveaux 6-4, les marnes de base du dernier pointes de La Font-Robert, permettant une interglaciaire,, on rencontre des bifaces et des assimilation à la couche J de La Ferras- éclats de l'Acheuléen supérieur et une sie, représentant un Périgordien très pièce peut-être abbevillienne. Pendant le évolué du premier groupe de Peyrony: dans Wùrmien, la dégradation du relief le niveau 5, pièces à dos tronqué provoque la formation de dépôts de pentes nombreuses, comme à La Ferrassie K, glissant jusqu'à la rivière et ces graviers Périgordien final; puis nombreux burins contiennent une industrie moustérienne Noailles, de même qu'à La Ferrassie L, de tradition acheuléenne, correspondant d'où Périgordien final,, mais avec pointes à un atelier. La rivière ronge ensuite ces de La Gravette et des Vachons, graviers et l'alluvionnement les recouvre, L'histoire de l'occupation de l'abri peut être c'est là que les Hommes du Paléolithique ainsi établie : des Périgordiens du faciès supérieur viendront chercher la matière de La Font-Robert ont été, peu après leur première pour la fabrication de leur installation, chassés par un nouveau outillage jusqu'au moment où, à la fin de groupe de Périgordiens (niveau 5). la période froide, le ruissellement et les Ecartés par des effondrements, de nouveaux- inondations recouvriront le gîte de leurs venus, des Périgordiens du type Noailles, limons. ont installé leurs foyers sur les oboulis. Un cordiforme acheuléo-moustérien, en Il est intéressant de relever l'apparition silex, a été ramassé à Champeaux (com. des pointes de La Font-Robert,, au Nord de Gagoubert, Haute-Vienne) 42, et des de la Charente et du faciès Noailles, silex furent recueillis à Bagé-la-Ville qui n'avaient été encore rencontrés qu'en (Ain), marquant l'emplacement de stations Corrèze, Gironde, Dordogne et Charente. à Court, Ongeard et Villière 43. Une Dominant au Midi la vallée de la Thèze, calotte crânienne et un pariétal mousté- l'abri du Roc Cavart,, à Montcabrier (Lot), riens ont été découverts dans la grotte de contient un remplissage périgordien la Chaise (Charente) 44. L'abri de Laraux, supérieur, qu'un petit éboulis calcaire à Lussac-les-Châteaux (Vienne) 45 est sépare d'un horizon solutréen assez mince un gisement bordant le ruisseau du à feuilles de laurier et pointes à cran. Un Petit-Moulin. Les trois niveaux recon- galet porte sur ses deux faces des gravures : figure humaine, tête de cheval. Le (40) Bull. soc. hist, et archéol. Pérlgord, Cerf et le Cheval dominent dans la LXXVII 1950, extrt, (41) S. Blanc. M. Bourgon, Bull. soc. hist, faune 46. Dans la grotte de , à Monti- et archéol. Périgord, LXXVII, 1950, p. 134- gnac (Dordogne) 47, une première 142. exploration, menée par H. Breuil et Bourgon, (42) Bull. soc. archéol. et hist. Limousin, dans la faille sur les parois de laquelle se LXXXIII, 1950, p. 40. (43) Collet, Bull. soc. natural, et archéol. Ain, n° 64, 1950. (46) L. Coulonges, ibid., p. 558-560. (44) P. David, Bul. mens. soc. archéol. (47) D. Peyrony, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. et hist. Charente, mars 1950. 136-137 ; — S. Blanc, Gallia, VI, 2, 1948, p. (45) Dr L. Pradel et A. Chollet, L'An- 395-398 ; — R. Lantier, Rev. archéol, 1950, throp., 54, 1950, p. 214-227. p. 119. 150 R. LANTIER déroule la scène de «l'Homme mort», fouilles de ta Baume Périgaud, à Tourette a révélé l'existence, sous le niveau (Alpes-Maritimes), dans la vallée du moderne,, d'un cailloutis rapporté, mêlé de Paillon, où deux niveaux se superposent, plaquettes, de pierres à face plane ou séparés par un horizon stérile, témoins concave, souillées de charbons de bois, et qui d'une occupation de courte durée auri- furent utilisées pour l'éclairage, de cor- gnacienne, avec nombreux miorolithes nillons de Cerfs, de lamelles de silex à dos dans la couche supérieure 50. De abattus, enrobées dans une matière de nouvelles recherches dans la grotte de La fixation et de sagaies, dont l'une, courbe, Colombière, à Neuville (Ain), permettent, mesure 0 m 45 de longueur,, représentant de mettre en rapport ce gisement avec peut-être un dépôt votif en rapport avec des dépôts d'origine glaciaire. Sous Je une sépulture, ou un matériel cérémoniel. Magdalénien s'étend un Aurignacien,. dans Des silex, éclats et lamelles brutes à fines des graviers et des sables fluviatiles retouches marginales du Périgordien II, déposés au Wiïrmien. Un nouveau galet du ont été recueillis au pied de la « niveau D, porte un enchevêtrement de Licorne ». L'ensemble de ces découvertes gravures, représentant de nombreux confirme la date périgordienne des animaux, dont un Mammouth, un peintures proposée par H. Breuil et D. Peyrony. Rhinocéros et un Cheval (Périgordien évolué) 51. Le Périgordien final de la grotte de La Les pointes et les instruments Sénétrière, à Sennecé-les-Mâcon (Saône- pédoncules de la grotte du Figuier, à et-Loire) comprend des lames du faciès Saint-Martin d'Ardèche (Ardèche) 5-, font de la Font-Robert, des pointes à tronca-. connaître un faciès local difficile à rattacher à ture retouchée, des perçoirs, des pointes un étage classique de l'Aurignacien. La à cran, des ciseaux,, des grattoirs à bords juxtaposition d'éléments un peu retouchés et des burins 48. Les rapports déconcertants laisse apparaître des qu'on peut établir entre ces outillages et survivances moustériennes, des types aurigna- ceux de la région du Sud-Ouest (Les Va- ciens, des outils peu caractéristiques d'un chons, Charente; Lavaux, Vienne) Périgordien supérieur à faciès de La tendent à prouver que l'aire d'extension du Font-Robert,, nouvel exemple de Périgordien IV s'étend au-delà du Massif convergence et de contacts humains, dans la Central, en direction de l'Est, en zone Gard-Ardèche. L'Aurignacien a été Bourgogne méridionale. trouvé dans la grotte de Culles et à Ger- Les fouilles dans l'Aurignacien de la molles (Saône-et-Loire) 3S, dans le Sud grotte du Rendez- Vous de Chasse, à Viols- du Massif Armoricain 54, à Chalonnes-sur- en-Laval (Hérault), et dans les couches à ossements de Cheval et de Renne de la (50) H. Stecchi et B. Bottet, ibid., p. 89- grotte Martin, à Matelles (Hérault), 93. précisent la connaissance du Paléolithique (51) P. Bourdier, Gallia, VI, 2, 1948, p. supérieur dans ce département 49. 402-403 ; — H. Gauthier et J. Combier, B.S. La rareté des stations du Paléolithique P.F., XLVII, 1950, p. 194-195 ; — Man., 50, n° 132. supérieur dans la France du Sud-Est (52) M. Veyrier, P. Hugiiard et A. Abenich, donne une certaine importance aux B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 563-565. (53) Abbé Guillard, Mém. soc. d'hisi. et (48) J. A. Combier, B.S.P.F., XLVII, 1950, d'archéol. Châlon, XXXII, 1950, p. 43-45. p. 364-369. (54) R. Vaufrey, L'Anthropol., 54, 1950, p. (49) P. Pannoux, ibid., p. 23, 31. 587-588. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 151

Loire (Maine-et-Loire) dans le gisement teaux (Vienne), les premiers Solutréens de Roc-en-Paille, en surface à Saint- découverts en place dans le département Géréon près de Chalonnes, et à Pierre- et montrent l'extension de cette industrie Meslières, près d'Ancenis en Poitou 60. L'outillage de l'abri des (Loire-Inférieure). Serait-ce le résultat d'une Roches à Abilly (Indre-et-Loire) se évolution locale du Moustérien à l'Aurigna- rapporte au Solutréen moyen, que surmonte un cien ? Des dépôts aurignaciens ont été horizon du Magdalénien ancien 61. reconnus au Boulou, dans le vallon de Sur la chaîne des stations installées Combe-Guillère en amont de Petit-Mar- dans la vallée de la Dordogne, depuis zac (Tursac, Dordogne), à Sous-le-Roc Bergerac jusqu'à Limeuil, sur des terrasses près du Moustier,, et des Périgordiens ont rectangulaires, en avant de petites vécu au Roc de la Tuilière 55. Dans l'abri grottes dominant la rivière, le gisement du de la Gane, à Grolejac (Dordogne), un château de Milhac, à Manzac( Dordogne), mélange d'Aurignacien et de dont il ne reste plus qu'un lambeau, avait Magdalénien III et IV disparaît vers le fond de la été occupé au Magdalénien que l'on station pour faire place à une retrouve à La Truffière sur la pente de la superposition de Moustérien de tradition acheu- rive droite de la rivière du Bélingou, dans léenne et de Moustérien typique 5«. Dans un talus d'éboulis aux rochers de les gorges de la Seygouade Gazelle à Sireuil et dans l'abri du Cap-Blanc 62. (Haute-Garonne) rAurignacien se manifeste dans la Dans la région de la Nerthe, près de grotte des Abeilles 67. l'Estaque (Bouches-du-Rhône), la grotte Traitant de l'industrie atér'ienne, H. de Rieux n° 2 contient un outillage de Breuil 58 remarque qu'un même tradition magdalénienne, formant trait déterminisme industriel actionne l'invention d'union entre les gisements du Sud- humaine à réaliser plusieurs fois des Ouest et de l'Italie. Le Renne manque instruments à soie en Europe, en Afrique dans la faune, mais on relève la présence septentrionale et méridionale et en Océa- du Bouquetin, de l'Ours brun, du Lynx et nie. Dans les vallées de l'Ardèche et du du Loup 63. Deux nouveaux gisements en Gardon, ainsi que sur la rive droite du caverne ont été trouvés dans l'Est de la Rhône, un stade très, proche du Proto- France: l'un à Rigny (Doubs) a donné Solutréen parait avoir eu une longue des horizons magdalénien,, mésolithique durée. Un abri voisin de Nice et néolithique,, ainsi qu'un bâton percé (Alpes-Maritimes) a donné des pointes à base fendue orné de gravures 64. Une tranchée d'un Aurignacien évolué et des silex gra- ouverte dans la partie encore intacte de l'abri vettiens, exemple de variantes et de de Montastruc, à Bruniquel (Tarn-et- métissages géographiques59. Des feuilles de Garonne), a révélé l'existence de cinq laurier évoluées, des feuilles de saule et niveaux, deux magdaléniens anciens, assez des pointes à cran représentent dans la pauvres; un riche horizon du Magdalé- grotte de La Tannerie,, à Lussac-les-Chà- (60) Dr Pradel, ibid., p. 465-471. (55) D. Peyrony, Bull. soc. hist, et archéol. (61) F. Bordes et P. Fitte, ibid., p. 146-153 ; Périgord, LXXVII, 1950, p. 58-62. — ■ D. Peyrony, Bull. soc. hist, et archéol. (56) S. Blanc, Gallia, VI, 2, 1948, p. 395. Périgord, LXXVII, 1950, p. 55-64. (57) L'AnthropoL, 54, 1950, p. 270. (62) L. Peyrille, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. (58) H. Breuil, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 23-24. 56-61. (63) S. Gagnière, Gallia, VI, 2, 1948, p. 422. (59) Du Même, ibid., p. 98-99. (64) J. Gollot, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 23. 152 R. LANTIER nien IV, avec silhouettes humaines et un pièce, semblable à celles recueillies au très beau propulseur en bois de Renne Placard et à Isturitz, est un appeau pour avec cheval en ronde-bosse. Une la chasse. quatrième couche est mal définie, puis viennent Des empreintes de pas humains et de deux niveaux des Magdaléniens V et VI pieds d'animaux ont été relevées dans la à plaquettes gravées et tête de Saïga 65. grotte de Fauzan, à Cesséro (Hérault) 70, F. Delage 66 étudie les gisements de et dans un diverticule de la caverne de Belcayre, à Saint-Léon-sur- Vézère, Niaux (Ariège) 71, pas, glissades, de occupés au Moustérien,, à l'Aurignacien, au jeunes hommes évoquant un piétinement Magdalénien II ou III 68, et le gisement du consécutif à une danse rituelle. Saut-du-Perron, à Villerest (Loire), Parmi les trouvailles de débris humains station de plein air magdalénienne, dont les on signalera celle de la partie gauche couches profondes sont constituées d'un maxillaire d'enfant de cinq ans d'éboulis et de sables fluviatiles et qui a dans la caverne de La Chaise (Charente), à donné quelques nouveaux schistes gravés l'intérieur de la couche située au-dessous et un fragment de géode naturelle du niveau où l'on avait déjà recueilli une aménagée en lampe67. La lampe partie du crâne 72. magdalénienne du gisement de Milhac de Mauzel (Dor- La grotte de Fontarnaud, à Lugasson dogne ) est faite d'un galet légèrement (Gironde) contient un remplissage plat, en grès gris, et pourvue de deux magdalénien et azilien 73. Depuis 1940, des cannelures latérales de fixation 69. fouilles se poursuivent à travers la A Saint-Marcel (Indre), une nouvelle couche stalagmitique du Magdalénien final de grotte, masquée par des éboulis,, contient la grotte de La Vache (Ariège) surmontée deux niveaux de remplissage des d'un horizon Proto-Azilien qui a donné Magdaléniens IV et V, séparés par une couche un galet coloré,, des microlïthes, des de sables calcaires. Le sol était revêtu harpons, rappelant la morphologie des d'un dallage en galets refendus de la harpons cantabriques 74. Un Magdalénien à Creuse. La couche archéologique la limite du Proto-Azilien a été trouvé s'incline et conduit à un boyau débouchant dans dans les grottes de Jaurias, à Bisqueyton un abri effondré, riche en sagaies, (Gironde). Le Saïga domine dans la aiguilles à chas, longues épingles à deux faune. Un poisson stylisé à contours pointes, pendeloques découpées en forme de découpés est gravé en champlevé 75. canine de Gervidé. Un curieux Au Mas d'Azil (Ariège), dans la instrument est fait dans le tibia d'un grand galerie Dewoittine, à l'intérieur d'un petit échassier, aux parois polies et s'évasant couloir sur la paroi droite, un lit de en pavillon, une fente transversale dalles calcaires recouvrait un dépôt ménagée sur une des surfaces planes. Le décor d'ossements d'animaux : crâne de Mammouth, montre une frise d'oreilles de Cervidés. La (70) M. Louis, France-Illustration, n° 156, (65) S. Blanc, G allia, VI, 2, 1948, p. 399- 23 sept. 1948. 400. (71) H. de Contensqn, La Nouvelle Clio, I, (66) P. Delage, ibid., VII, I, 1949, p. 2-19. 1950, p. 292-294. (67) Ibid., VI, 2, 1948, p. 403. (72) P. David, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 386. (68) L. Peyrille, Bull. soc. hist, et archéol. (73) S. Blanc, Gallia, VI, 2, 1948, p. 398. Périgord, LXXVII, 1950, p. 181-192. (74) J. Malvezin-Fabre et L.-R. Nougier, (69) Dr Allais, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. Bull. soc. préhist. Ariège, V. 1950, p. 35-47. 181-192. (75) Gallia, VI, 2, 1948, p. 398. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 153 frontal de Rhinocéros, trois crânes, trois rope à la fin du Wiirmien, période très mâchoires,, une omoplate et des os longs pluvieuse rendant le séjour difficile dans d'Ours. Au-dessus gisaient des galets le lœss et à la base des limons. Aussi colorés en rouge 76. Un gisement azilien a ont-ils cherché les sables pour été reconnu à la Tu te de Carelore, à Lur- rétablissement de leurs campements, c'est-à-dire bes (Basses-Pyrénées) T7. L'industrie de des sols perméables, absorbant l'abri Cornille, à Istres (Bouches-du- rapidement les eaux de pluies 82. La présence Rhône), montre un faciès local cpipaléo- du Tardenoisien est signalée en Tourai- lithique, avec faune comprenant le Bœuf, ne 83, à Beaumont-la-Ronce, au bois de un petit Cheval, le Cerf Élaphe, et le La Marcaudrie, à Joué-les-Tours, lieu dit Lapin 78. Dans le même département, les « La Radiôre », et à Langennerie, mais ce abris du plateau de Saint-Marcel, près de gisement ne représente peut-être qu'an Marseille,, l'abri Nicolaï et la grotte de la faciès local du Néolithique. En Provence, Tuilerie ont été occupés à l'Azilien 79. Un le site de Cuge (Bouches-du-Rhône), aux aspect particulier du Paléolithique Paludes 84, occupe remplacement d'un supérieur provençal est représenté par le ancien rivage de lac, dont les- occupants matériel de l'abri des Roches-Rouges, à furent chassés par une crue. Le fond de Salernes (Var), mélange de formes l'industrie, lames,, petits burins, micro- résiduelles moustériennes et périgordiennes3 burins, trapèzes, gros grattoirs sur éclats avec petites pièces apparentées lamellaires, représente un faciès local du directement à un Moustérien évolué et même à Tardenoisien classique, contemporain du un Mésolithique, conservant sous des Néolithique, dont il subit l'influence. La formes réduites des types variés de position chronologique des Paludes est différentes techniques antérieures. Dans la faune encore renforcée par la place qu'occupe figure le Castor,, le Cerf Élaphe, un la station dans la stratigraphie du site : Sanglier de petite taille; le Renne manque 80. tous les foyers sont placés au-dessus du Dans le Sud-Ouest, l'Asturien 81 point maximum atteint par le lac qui représente un faciès local côtier, élargi du s'étendait sur son emplacement et dont au Sud de Biarritz (Mouligna). l'extension est contemporaine de l'âge du A l'exclusion des gisements asturiens et Bronze. La présence du Mésolithique a biarrotles, cette industrie n'a pas été été décelée sous la forme de nuclei à rencontrée en Bretagne ou plus au Nord. lamelles et de pointes tardenoisiennes, dans Ce serait une étape de peu antérieure au la région de Bâgé-la-Ville (Ain), se Sauve terrien, qui se placerait avant le rattachant aux gisements contemporains du maximum d'humidité de la phase Rhône, de la Côte d'Or,, du Gard et du climatique atlantique. Vaucluse 85. Les Tardenoisiens ont pénétré en Eu- A propos de la palafltte de Varese 86, l'attention est attirée sur les rapports (76) L. Méroc, ibid., p. 408-409. (77) J. Laplace-Jauretche, Soc. mérid. de (82) Vignard, ibid., p. 317. spéléolog. et de préhist., 1943-1949, extrt. (83) Bertouille, Bull. trim. soc. archéol. (78) S. Gagnière, Gallia, VI, 2, 1948, p. Touraine, XXX, 1950, p. 84-85 ; — G. Cor- 421. JIER, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 113-114. (79) Ibid. (84) M. ESGALON DE FONTON, E. BONIFAY, (80) Ibid., p. 423. Provence historique, I. 1950, p. 9-15. (81) J. Ferrier, B.S.P.F., XL VII, 1950, p. (85) M. Collet, Bull. soc. émul. Ain, LXII. 74-89 ; — L.-R. Nougier, ibid., p. 114-115. 1950, p. 44-45.

il 154 R. LANTIER qu'on peut établir avec le groupe de Té- le triangle pubien fortement marqué, viec (Morbihan) et de la grotte sicilienne ainsi que la courbure du ventre et la de Corruggi. La présence dans ces naissance des cuisses. L'une des femmes stations de trapèzes ferait supposer est superposée à l'image d'un Bison, et l'existence de relations avec les gisements cette association parait intentionnelle. néolithiques de tradition capsienne de Ces dernières figures étaient enfouies l'Afrique du Nord, ainsi se développerait sous une couche du MagdalénienVI. Elles un courant qui. du Sébillien, du Capsien sont contemporaines des bas-reliefs du et du Néolithique de tradition capsienne, Magdalénien III de la « à Gontran ». se diviserait en deux branches, en Les premiers effondrements de la voûte direction des littoraux espagnols et français, se sont produits au cours de l'occupation arrivant à Téviec d'une part, remontant magdalénienne du site 89. vers le Nord, Varese et Port-Gonty Une nouvelle galerie a été explorée à (Suisse), d'autre part. Pendant le La Combette (Cabrerets, Lot) 90 : mains Post-Paléolithique, le plan de frappe à facettes en positif et ponctuations en rouge; dans multiples, d'aspect levalloisien, apparaît dans les diverticules, figures d'Equidés en le Campignien, et également en Grande- rouge gris et peut-être de Félins,, Homme Bretagne dans le Néolithique des puits masqué (?) et Cervidé; en noir, petites à silex de Guine's 87. L'expansion tètes d'Antilopes, soutenues par des de la flèche à tranchant transversal, qui sortes de cornes formant la partie antérieure débute avec le Tardenoisien, s'associe à d'un corps de Rhinocéros; stalactites en la poterie de Ghassey en France et en forme de seins, jambes noires par paires. Italie, s'étend sur le Néolithique dans les Des peintures de Chevaux, Bisons, lignes allées couvertes du centre de la France, courbes et pectiformes, ont été relevés au Mondsee en Autriche, dans le groupe dans deux couloirs de la grotte d'Etxe- Seine-Oise-Marne et au delà, en berri, commune de Camou-Céhigue Allemagne septentrionale, au Danemark et en (Basses-Pyrénées) 91. Suède S8. Une nouvelle œuvre d'art de la Les fouilles qui se poursuivent depuis collection Vallade doit vraisemblablement plusieurs années à Angles-sur-1'Anglin provenir de l'entrée orientale de la grotte de (Vienne) ont fait connaître l'existence Montgaudier (Charente) : côte de Cheval d'une grande frise sculptée se déroulant gravée sur les deux faces, feuilles de sur les parois et au plafond de la « Cave Fougère sur l'une,, Brochet sur l'autre 92. à Gontran » et au « Roc des Sorciers » : Une nouvelle interprétation est Bisons, têtes de Chevaux, protomes de proposée de la figure dite V Agnus Dei de Da- , tête de Cervidé, Jument leau à Pair-non-Pair93. La coupe gravide, Chevaux en train de paître,, buste différente de celle d'un Cheval et la queue d'Homme avec costume de fourrure, très courte sont plutôt celles d'un Bou- formes féminines de grandeur nature, mais (89) S. de Saint-Mathurin et D. Garrod, seulement représentée à partir de la taille, ibid., p. 350 ; — C.R.A.I., 1950, p. 120-126. (90) S. Blanc, Gallia, VI, 2, 1948, p. 399. (86) C. Maviglia, 40e rapp. soc. suisse de (91) J.-M. de Barandiaran, B.S.P.F., XLVII, préhist, 1949-1950, p. 127-136. 1950, p. 196-197. (87) D. Garrod, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. (92) P. David et M, Lugol, ibid., p. 376- 391-392. 378. (88 v Dr J. Arnal, ibid,, p. 392-395. (93) P. David, ibid., p. 139-141. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 155 quetin. Le cou et tête n'appartiennent pas présentent un caractère archaïque qui ne au même dessin que le corps. Celui-ci se laisse pas prévoir l'apparition brusque continue par une tête baissée du des chefs d'œuvre du Magdalénien III. Bouquetin dont les connes sont nettement A propos des fouilles du Dr Lalanne au indiquées, et cette tête se rattache à Cap-Blanc, D. Peyrony ^ rapporte qu'en l'encolure, d'un animal' broutant, un Bouquetin 1909 un indélicat chef de chantier, ayant femelle gravide. dissimulé un bloc de calcaire portant Le Bison mourant de Ni aux (Ariège) a l'image sculptée d'un Bison,, de la même été frappé par un bâton droit ou courbe, technique que la frise, le vendit renflé à l'une de ses extrémités d'une clandestinement au professeur Wervorn, de masse tranchante d'un côté. On pourrait, l'Université de Bonn, pour la somme de dans la même caverne, interpréter les deux mille francs. La pièce est conservée cercles cernant un point central et les au Musée de Bonn. ponctuations disposées en bandes comme Dans une thèse de doctorat de représentant le schéma, de la chasse, l'Université de Toulouse, le Dr P. A. Créhange 98 l'exposé d'un souvenir ou d'une espérance, traite de La symbolique de la fécondité l'expression d'un vœu 94. dans l'art préhistorique. Les peintures rupestres de la grolte des Trois-Frères (Ariège) se distinguent des représentations picturales modernes par in le rendu des ombres, l'absence de lignes NÉOLITHIQUE ET AGE DU BRONZE de base et de cadres. Le peintre agissait à la fois comme sorcier et comme Dans une thèse de doctorat, L.-R. Nou- artiste os. gïer i a essayé de déterminer l'origine, Dans la province artistique des Eyzies l'expansion et le développement de la (Dordogne) 9G, les sculpteurs ont mis à civilisation campignienne, que l'on admet- profit les formes naturelles des roches lait généralement comme contemporaine calcaires pour accentuer le relief de de l'aube des temps néolithiques. Si certaines parties des corps des animaux. Fauteur conserve ce terme de campignien, il C'est ainsi qu'à Font-de-Gaume, dans la le critique, car le fond de cabane, galerie latérale, des Périgordiens ont découvert au Campigny (Seine-Inférieure) peint deux Chevaux, dont la queue et la appartient à un Campignien de tradition jambe arrière de l'un sont chacune néolithique. Les origines de cette figurées par un stalactite. Les plus anciennes industrie, caractérisée par le pic, le tranchet plastiques sont celles de Laussel. En et la hache taillée, seraient à rechercher Charente, les derniers Solutréens seraient dans le Mésolithique de l'Europe contemporains des Magdaléniens I-II des Septentrionale (Maglemosien), mais on ne serait Eyzies. Les sculptures solutréennes du encore en présence que d'une étape du Fourneau-du-Diable et du Roc-de-Sers développement campignien, dont le ou les (94) H. Breuil, Bull. soc. préhist. Ariège, centres d'élaboration se situent peut-être V, 1950, p.. 25-26. en Russie méridionale, à l'Est du Dniepr. (95) F. Eppel, Mitt. d. oesterr. Gesellschaft fur Anthropolog. und Prehistorie, 78-79, 1949, (97) ibid., p. 30. extrt. (1) L.-R. Nougier, Les civilisations cam- (96) D. Peyrony, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. pigniennes en Europe Occidentale. Le Mans, 340-343. 1950. 156 R. LANTIER

Le Finmarkien et le Maglemosien la culture du Michelsberg. Et c'est là l'un présenteraient les premiers outillages typiques des plus graves défauts de cette enquête, de cette civilisation et, de ce centre exclusivement cantonnée dans l'examen nordique, il semblerait qu'un courant ait de l'outillage lithique campignien. Ce gagne la Scandinavie méridionale (Kyvik) demi-millénaire correspond, selon l'auteur, en môme temps que se dessinait un au temps de la plus grande expansion des mouvement en direction de l'Ouest, au cours Campigniens dans la France duquel auraient disparu les derniers septentrionale et de leur pénétration, en cléments de survivances paléolithiques (mi- suivant les vallées fluviales, en Gironde, crolithes), amenant le Précampignien en dans le Centre et jusque sur la Saône. Belgique (Au bel) et en Westphalie L'action campignienne se poursuit à (Munster), environ 6000-5000 avant J.-G. Ce l'Eénéolithique (2500-2000) dans le serait à Montières (Somme) que l'on Languedoc méditerranéen et, par la vallée trouve en stratigraphie le véritable Campi- du Rhône ou le Brenner, gagne l'Italie. gnien, avec l'industrie du pic et du tran- Les Campigniens seraient les fondateurs chet et sans traces de polissage, au début de la « ruralité » occidentale. Porteurs du Néolithique, ainsi qu'en Angleterre d'une civilisation lithique originale, ils sud-orientale, à Lower-Halstow, environ auraient été les premiers sédentaires, 5000-3500. Cette civilisation qui, ayant connaissant l'usage de la poterie,, pour axe la Seine, est localisée dans la possédant des animaux domestiques, groupant France septentrionale, se présente sous en villages leurs cabanes circulaires, divers aspects : faciès d'habitation et mettant en culture des sols faciles, conquis d'exploitation forestière, civilisation de sur la forêt. Ils auraient été aussi des Lower-Halstowe. Les Campigniens, industriels et des commerçants, grands partiellement sédentaires, se sont installés de voyageurs, gagnant par mer l'Angleterre préférence sur des sols calcaires, et l'Irlande. Dans la genèse des recherchant le contact de la prairie et de la civilisations campigniennes intervient le forêt. Au iv° millénaire,, le Postcampignien, changement climatique marquant la fin des influencé par les civilisations du temps paléolithiques, et toutes les Néolithique lacustre, connait le polissage, mais conséquences qui en découlent dans la ne possède pas encore la pointe de flèche. dispersion des peuples à la surface du Vieux Mais est-il assuré que le Lacustre suisse Monde. ait déjà atteint son plein développement L'un des ensembles les plus importants au ive millénaire ? Le contact se serait de la civilisation mégalithique est la produit,, environ 3500-3000, à travers les culture dite de Seine-Oise-Marne 2, vallées de la Meuse et de Moselle. D'un caractérisée par la sépulture collective, allées métissage entre le Campignien évolué et couvertes et grottes artificielles, précédées le Néolithique classique (3000-2500) sort d'une antichambre et ornées des figures le Néolithique de tradition campignienne, d'une divinité féminine et de haches dont le représentant le plus emmanchées. Dans les mobiliers figurent caractéristique serait le Spiennen belge. Si l'on admet des crânes perforés,, des rondelles que cette industrie lithique du Spiennen crâniennes, des vases à fond plat, la hache à a pu être influencée par le Campignien, gaine percée latéralement, la houe ou il n'en est pas de même de la céramique (2) V. G. Gordon Childe et N. Sandars, qui ne représente qu'un faciès local de L'Anthrop., 1950, p. 1-38. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 157

le casse-tête en bois de Cerf, la pointe peut déceler l'action de la culture des de flèche en silex à tranchant transversal, gobelets sur les haches perforées en pierre rhomboïdale, à barbelures, les pendeloques dure et dans la pénétration de la tombe en pierres, croissants,, les amulettes en individuelle sous tertre (marchets) dans forme de hache, les lames de silex, la région colonisée par le groupe de Seine- parfois originaires du Pressigny, la callaïs, Oise-Marne. l'ambre, l'ivoire, le cuivre. Si on ne peut L'une des découvertes les plus déduire la position chronologique du importantes pour expliquer les rapports entre groupe d'aucune stratigraphie française, les civilisations de la, Gaule méridionale la culture de Horgen,, qui en dérive, peut et des pays méditerranéens voisins, être cependant placée stratigraphique- Italie et Espagne, a été celle des vingt-huit ment dans la palafitte de Neuchâtel, niveaux à céramiques de la caverne des entre Cortaillod ancien et la céramique Arène Candide 3. Dans les horizons les cordée; dans la Suisse Orientale-, elle se plus anciens (28-25), la poterie du situe entre le Michelsberg et cette même Néolithique ancien présente un décor car- céramique cordée. D'autre part, la dial, également retrouvé en Espagne présence des longues lames du Pressigny, dans les cavernes du Montserrat, et en dans les sépultures françaises du groupe France dans la couche profonde de la Seine-Oise-Marne et dans les tombes grotte du Bord de l'Eau, près de Toulon individuelles à gobelets à zones, rhénanes et (Var), dans l'abri de Ghâteauvert-lès- hollandaises, ramène vers la fin d'un Martigues, à la Baume Sourne,, dans la Néolithique récent. La limite inférieure est grotte de la Nerthe, dams les cavernes du donnée par l'absence dans les mobiliers Gard, du Gardon à Saint- Vérédème, aux de haches plates, taillées dans des roches Fées, au Préval, aux Sables, à la Baume rares, de type breton,, dont l'exportation Latrone. La parenté s'établit avec les jusqu'en Belgique est contemporaine du types espagnols à bandes horizontales de début de l'âge du Bronze. Dans les zigzags. La répartition littorale de cette composants de ce grand groupe, on peut re- poterie semble confirmer les origines cannaître une origine méridionale, avec méditerranéennes et maritimes de cette les allées couvertes à dalle percée plus ancienne civilisation néolithique apportées de la région ariésienne, et installée au pourtour de la Méditerranée. l'apparition d'un substrat mésolithique Avec le Néolithique moyen (couche 24- caractérisé par la hache de combat, la houe et 14), apparaissent, les vases à la pointe de flèche à tranchant embouchure carrée., à décor incisé après transversal. Les civilisations de Seine-Oise-Marne cuisson avec remplissages blancs ou rouges, et de Horgen semblent une création du les idoles de terre-cuite, les « pintade- Peuple des Forêts, ayant reçu élevage et ras » pour les tatouages, les cuillers à agriculture par l'intermédiaire des manches perforés. La plupart de ces groupes Cortaillod - Michelsberg - Fort - Har- éléments manquent dans les stations fran- rouard I. Il est donc difficile, sinon impossible, de supposer une invasion de (3) B. Brea, La cultura preistoriche délia populations nordiques ou d'influences Francia Méridionale e délia Catalogua e la successione stratigrafica délie Arène Candide, septentrionales des porteurs de la hache de dans Rev. et lig., XV, 149, p. 21-45 ; — II combat,, expliquant l'introduction de cette Neolitico e ceramica imprese e la sua diffu- arme dans le bassin de la Seine. Mais on sione net Méditerranée», ibid., XVI, 1950, extrt.

u (b) 158 R. LANTIER çaises contemporaines, dont quelques- et la Manche. Sa poterie se trouve dans unes seulement ont donné quelques les' plus anciens mégalithiques bretons idoles (Grotte Saint-Nicolas, palafitte du sous tumulus et dans le niveau inférieur Bourget, bas niveau du Fort-Harrouard) du Fort-Harrouard. La Charente et le et des cuillers (Ghassey, Camp de Chassey marquent les points Fort-Harrouard). Un seul vase de la grotte de extrêmes de son avancée au Nord. La Bramabiau (Gard) appartient peut-être France méridionale et l'Italie à la même série. Il est toutefois des septentrionale constituent alors une même ressemblances avec les mobiliers des Arène province de civilisation. Ensuite le tableau Candide : dans la France septentrionale, est bien différent : entre le Rhône et les on retrouve les mêmes pendeloques de Pyrénées, le décor de la poterie est schiste en croissant,, mais elles se caractérisé par le zigzag, le triangle poursuivent, au Fort-Harrouard, pendant hachuré et pointillé,, l'incision profonde, le l'âge du Bronze, aussi bien que dans les pastillage en relief, le sillon à la pointe mégalithes et les grottes sépulcrales de mousse, motifs étrangers aux régions la civilisation de Seine-Oise-Marne. Le alpines et liguriennes, à l'exception du décor incisé à remplissage de pâtes sillon qui reparaît dans les groupes de colorées italo-adriatique de Matera est très Remedello et du campaniforme. Pareille fréquent, mais il est alors appliqué sur différenciation coïncide avec la des céramiques du type Lagozza-Cortail- pénétration du métal et avec l'aire d'expansion lod. On constate ainsi l'absence en de la civilisation mégalithique qui France d'une phase d'influence assure des relations plus étroites désormais danubienne certaine et une propagation entre l'Espagne et la France méridionale. tardive de certains éléments de cette L'expansion de la civilisation de la civilisation (type de Matera). On serait Péninsule Ibérique atteint l'Italie avec la amené à écarter l'hypothèse d'un culture de Remedello et c'est alors que parallélisme chronologique entre les groupes La- reparaît une certaine unité à travers des gozza-Gortaillod dans notre pays, et avec faciès locaux, que traduit la diffusion, de la culture danubienne en Ligurie, les la Catalogne à l'Adriatique, de poteries éléments danubiens, introduits en carénées à décor d'incisions ou de sillons, France par l'intermédiaire Lagozza-Cortail- et ce substrat culturel durera jusqu'à lod, n'apparaissant pas au cours de la l'époque de Hallstatt, Au cours de cette phase italienne de cette civilisation. Cet histoire les grands, cols alpins, Gothard, horizon Lagozza-Cortaillod est largement Simplon et Brenner, n'ont été représenté dans les grottes qu'occasionnellement des voies de transit 4. Les méditerranéennes françaises par les belles grands courants de civilisation ont céramiques à pâte fine lustrée,, rouge vif et pénétré alors en Italie par les Alpes brune, urnes à anse en forme de flûte de Liguriennes et les Alpes Juliennes. Ce n'est que Pan, écuelles, tasses à fond convexe et vers la fin de l'âge du Bronze que les mamelons perforés. Au delà des Albères, rapports entre ces passages s'intensifient des contacts sont possibles avec le (Gothard), puis au plein âge du Fer groupe Lagozza catalan. Il semble que cette (Brenner). Les Alpes centrales civilisation, originaire de la méridionales semblent avoir constitué comme Méditerranée orientale, représente un grand (4) Pia Laviosa-Zambotti, 40e rapp. Soc. apport néolithique arrivant sur l'Atlantique suisse de préhist., 1949-50, p. 193-201. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 159 une barrière, derrière laquelle se évolutifs du peuplement, des cartons de retirent les populations énéolithiques et densité humaine relative. Au vrai, on principalement les restes de groupes sait peu de chose sur le peuplement ligures installés dans la vallée du Pô paléolithique. Toute une partie des avant l'arrivée des Celtes. établissements humains échappe entièrement et Les rapports ne sont pas moins ce n'est qu'avec le Néolithique que l'on patents entre les civilisations françaises de possède une documentation suffisante. la fin du Néolithique et la Rhénanie 5, à On peut admettre qu'alors la population travers la vallée du Rhône et le seuil de est déjà en place depuis la fin du Bourgogne, issus des groupes de Cor- ni6 millénaire et que désormais, à taillod, du campaniforme, du Grand- l'exception de la descente dans les vallées, la Pressigny et des mégalitheurs. Les physionomie générale ne sera pas influences occidentales sont alors modifiée profondément. Selon l'auteur, on particulièrement accentuées. peut distinguer quatre étapes : une Il est profondément regrettable que, pénétration campignienne caractérisée par dans notre pays, des sociétés savantes des villages et des ateliers; puis recueillent des articles qui relèvent de la l'installation de l'homme sur les bords de folie ou de la mystification, et cela en un plateaux, principalement dans les contrées temps où l'on est souvent contraint de à sols calcaires,, et l'extension du faire attendre des circonstances plus peuplement gagnant les bocages dénudés; enfin favorables à de très estimables au iie millénaire, première descente dans publications. C'est le cas d'un article effarant la vallée. A combien peut-on estimer le sur la route des céréales 6, qui traite nombre des habitants de la France de la colonisation « sumérienne » de la néolithique ? On nous propose un chiffre de Gaule et prétend l'expliquer par de trois millions. Un problème importani fantastiques rapprochements entre le est celui des rapports du peuplement et sumérien, le français et les dialectes de la de la forêt. De nombreuses stations cam- région alpine. pigniennes des ve et ive millénaires Plusieurs travaux traitent des occupent des lisières de bois et de clairières. conditions du peuplement en Gaule pendant le Il en est de même des établissements Néolithique et l'âge du Bronze. Dans sa néolithiques au me millénaire, mais « les seconde thèse de doctorat, L.-R. Nougier 7,, preuves de gisements néolithiques en étudie les conditions de l'occupation du milieu forestier sont rares »,, entre Seine sol entre Loire et Seine, faisant une et Loire. Dans cette même région, alors large part aux facteurs climatiques et que les sites néolithiques de bordure des géographiques, traduisant ses conclusions plateaux ont disparu, les autres par des cartes,, des blocs-diagrammes emplacements à l'intérieur du plateau concordent fréquemment avec les villages (5) W. Kimmich, Problème der jungeren actuels, les hameaux ou les groupements Steinzeit am Hoch und Ober Rhein, ibid., p. 137-155. de fermes, en particulier sur la rive (6) E. Vernet, Les céréales et l'humanité, droite du Loing. Le type le plus original dans Bull. soc. et. hist., scientif. et litt. de ces stations est celui que l'auteur Hautes-Alpes, 1950, p. 11-20. appelle le « site d'éperon », forme (7) L.-R. Nougier, Le peuplement préhistorique. Ses étapes entre Seine et Loire. Le classique d'habitat dans le bassin du Loing où Mans, 1950. les vallées secondaires convergeant vers 160 R. LANTIER la gouttière du Loing déterminent avec vers le haut Danube, le lac de Constance cette vallée un éperon aigu très et le coude du Rhin avec les Balkans de prononcé, lors de chaque confluence. Ces éperons l'autre. De là d'importants courants de sont défendus sur deux de leurs côtés par civilisation et de peuplement traversant une vallée profonde, aux flancs escarpés la plaine alsacienne, dont témoignent les (Beaumoulin) et la troisième face peut découvertes à Kunheim et à Aschenheim être facilement barrée par un fossé et de vases campaniformes à zones, près des une palissade. Ces éperons sont de par passages rhénans de Strasbourg et de leur nature au carrefour de deux sentes Brisach. précisant ainsi des contacts jalonnées d'objets* néolithiques. Une avec l'Espagne. De l'Europe Centrale et conclusion s'impose : c'est par le Loing Orientale arrivent la céramique cordée que s'effectua le peuplement principal, (Aschenheim) et les amphores mais l'étalement,, la diffusion, se sont globulaires (Hochfelden),, pénétrant dans les opérés par les vallées secondaires, groupes lacustres et du Michelsberg qui confirmation du grand fait qui veut que la persisteront dans la vallée supérieure du circulation, en ces temps reculés, se fasse Rhin jusqu'au Bronze I (2000-1800), par les fleuves et les rivières. Un autre période pendant laquelle se manifestent problème traité dans ce livre est celui deux courants nouveaux : le premier, des rapports des mégalithes et de issu de la vallée du Rhône, amène en l'habitat dans le bassin du Loing. Le semis Haute Alsace le type de la tombe à ciste mégalithique ne correspond pas au semis (Eguisheim, Riedisheim), et les bracelets néolithique et le premier, sur la carte, d'argent de la Péninsule Ibérique; le remplit les vides laissés par le second, passant au gué de la Seltz, a été peuplement néolithique, fait déjà constaté en suivi par les groupes de la céramique Gironde. La construction mégalithique cordée, apportant avec eux la sépulture entre Seine et Loire correspondrait alors sous tumulus. Au Bronze II (1800-1500),, à un apport de populations nouvelles et les mobiliers funéraires contiennent des marque la descente de l'habitat dans les objets importés d'Espagne, de Bohême et vallées. Avec le Néolithique commence le des Balkans, et l'on constate un monde moderne : l'Homme entreprend changement dans la nature du peuplement avec l'aménagement du sol et installe ses l'entrée en scène des Alpins et des Illy- foyers sédentaires sur le plateau riens, correspondant à une calcaire et dans les fonds de vallées. transformation des genres de vie : aux agriculteurs A la fin du Néolithique, l'Alsace 8 néolithiques succèdent des Protoceltes, apparaît comme un couloir limité par les chasseurs et éleveurs. Les Danubiens ont Vosges et le cordon de marais où s'étale franchi les gués du Rhin et se sont le Rhin. Trois routes courent installés dans les prairies boisées de Hague- parallèlement au fleuve; une autre voie, nau, de Brumath et dans la Haardt, avant transversale,, unit la vallée des Vosges au de descendre, au Bronze III, en Franche- point le plus étroit du marais et met la Comté,. Lorraine et Bourgogne. Pendant contrée en rapports avec les foyers de la troisième période de l'âge du Bronze civilisation de la Hesse, de la vallée du (1500-1100), des contacts s'établissent Mein et du Neckar, d'une part, et à tra- avec la Gaule Occidentale, le Jura Soua- (8) J.-J. Hatt, Bull. soc. acad. Bas-Rhin, be, le Palatinat et le Rhin Moyen, en LXIX-LXXI, 1947-9, p. 13-33. même temps qu'une industrie régionale RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 161 entreprend la fabrication des anneaux gisements dams l'Orléanais, possède en de jambes à double spirale et décor Gâtinais des ateliers de taille importants, gravé, et que la poterie à incisions des mégalithes et des. polissoirs. profondes, peut-être d'origine hongroise, Un important gisement de plein air connaît un grand développement. Sur ce campignien est signalé à Saint-Genès fond précelte se superpose la civilisation (Tarn-et-Garonne) n, sur la basse des champs d'urnes, pénétrant en Alsace terrasse de la Garonne : sur une à la fin de l'âge du Bronze. Une première quarantaine d'hectares, gisent des haches, des période,, caractérisée par les épingles à pesons de filets, des pics, des tranchets, tête de pavot et l'urne à col1 droit, des broyeurs,, des polissoirs. correspond à un nouvel apport de L'occupation se poursuit pendant le Néolithique populations arrivées par le coude du Rhin et le site a été réoccupé à l'époque jusqu'à Strasbourg; des épingles à tête romaine. Plus, caractéristique est la sphérique, des urnes biconiques, des station de Gouyronne (Hérault) 12, dans la vaisselles inspirées de modèles garrigue au Nord de Montpellier, sur la métalliques, sont introduites en Alsace au cours rive gauche du Lasederon, dont les d'une seconde période (Hallstatt a)\ par le mobiliers indiquent l'existence des contacts Nord-Est et le Sud, vraisemblablement en avec les pasteurs campigniens du un moment de bouleversements Languedoc. L'industrie reflète des affinités climatiques, les basses zones étant alors tardenoisienneb, mais ne possède aucun inondées et les maisons installées au bord du des outils (microburic1» typiques de ce Rhin exhaussées pour se défendre faciès. Les mêmes constatations ont été contre la montée des eaux. Pendant une faites dans la station de La Bruyère troisième phase* le marais du Rhin se d'Usclas, au Nord-Est de Lodève. développe et le fleuve dresse une barrière Des précisions sont apportées à entre l'Alsace et le Pays de Bade, l'histoire de l'occupation des petits ilôts cô- interdisant les relations avec les régions tiers de l'Océan Atlantique par la orientales. L'entrée en scène des découverte, dans l'île de Béniguet (Finistère) izt porteurs de la civilisation des champs de kjoekkenmoeddings situées sur de d'urnes aura pour conséquences petites falaises littorales entaillées par d'interrompre,, pendant trois siècles, l'action des l'érosion au-dessus d'une plage Celtes, dont les premiers éléments quaternaire, contenant des patelles, des avaient pénétré dans le pays pendant vertèbres de poissons,, une molaire d'Ovide, l'âge du Bronze. des tessons de poteries non tournées et En Bourgogne, le peuplement du Beau- quelques restes humains. Le site a été nois 9, resté très sporadique pendant le aussi fréquenté aux temps gallo-romains. Paléolithique, s'étend au Néolithique sur En Gaule Méridionale, dans la vallée les plateaux, les pentes, les vallées de la Chaume, au Bersac (Hautes-Alpes) intérieures et le rebord de la Côte, mais la et aux Garrigues, des stations plaine reste toujours inoccupée. Le néolithiques étaient en relations,, pour la Loiret 10, très riche en tumulus,, pauvre en fabrication de leur outillage, avec la ré- (9) L. Perriaux, Rev. archéol. Est., I, 1950, p. 59-60 ; — Abbé J. Joly, Mém. comm. an- (11) S. Blanc, Gallla, VII, 2, 1948, p. 400. tiq. clép. Côte d'Or, XXII, 2, p. 285-292. (12) J. Lautier, BS.P.F., XLVII, 1950, p. (10) Abbé Nouel, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 249-263. 9-10. (13) A. Gailleux, ibid., p. 353-354. 162 R. LANTIER gion du Ventoux, d'où leur parvenait le nent les fonds de cabanes de Taponas silex, ce qui semble impliquer l'existence (Rhône) 21, creusés dans la basse terrasse d'un très ancien chemin passant par de la Saône et pourvus de foyers Izon et le col Saint- Jean 14. Une autre latéraux en poche pratiqués dans le sol. La voie, sur le versant oriental des Vosges, présence de pièces néolithiques a été emprunterait le col du Bonhomme où reconnue en surface au Pirose,, commune une grande pointe et des silex ont été de Valros, et aux Garrigues de Montre- ramassés 15. De nombreux fonds de don à Tourbes (Hérault) 22. Dans le Lot, cabanes ont été reconnus à Uchaux (Sainte- la station de Lacabrette-Castelnau, aux Estève,, Vaucluse) 16, et des sondages sur confins du Tarn-et-Garonne 23, à quatre le plateau de Gamagobie (Basses-Alpes) kilomètres de Molières, a été fréquentée font connaître les témoins d'une par les chasseurs paléo et mésolithiques, occupation néolithique et gallo-romaine, dans puis des Néolithiques s'y sont installés, un abri dominant la Durance 1T. Une attirés par la proximité des points d'eau. vaste station néolithique s'étend près de Poursuivant ses recherches sur le Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme), sur Néolithique de la région de Luzèches, A. Tar- le plateau de Clansaye 18. Dans la Baume dieu24 fouille l'habitat du Pech de la Latrone (Gard), les fouilles du couloir Nène. A la Barbacane de Luzèches, par prolongeant l'antégrotte ont permis de un sentier ou une combe sur le flanc reconnaître, au-dessus de foyers Nord, on accède à un point d'eau; des quaternaires avec Renne et Bouquetin, une haches polies et des tessons marquent la superposition de six niveaux à céramiques: présence d'un habitat sur la rive, à la base, poterie cardiale du même type fréquentée depuis le Néolithique. Dans la qu'au niveau inférieur des Arène Haute-Marne des découvertes sont Candide (Italie), précisant la position strati- signalées 25, au Camp de la Vergentière à Ca- graphique de cette céramique dans nos hors, et dans les stations de La Bonnelle stations, du Midi 19; au-dessus à Saint-Geosmes, de La Marmotte et de apparaissent les vases noirs lustrés, sans décors, la Pointe du Diamant. Des traces d'un du groupe Lagozza-Cortaillod, et enfin habitat néolithique avec sépultures ont les formes Chassey-Matera, La présence été reconnues à Bliesbruck (Moselle) 26. de tessons du type Lagozza-Cortaillod Une note préliminaire 27 précise rapporte au Néolithique final l'habitat de l'importance d'un peuplement campignien dans Gaude, à Saint- Etienne- de- Fontbellen (Ardèche), abandonné à la suite d'une (21) J. A. Gombier, Rev. archéol. Est, I, secousse sismique; très humide, il sera 1950, p. 243-247. utilisé comme grotte-citerne au Bronze et (22) G. de Sers, Bull. soc. archéol. scientif. au Fer20. A la même période appartien- et litt. Béziers, XVI, 1950, p. 6. (23) F. Pouillange, Bull, archéol. hist. Tarn-et-Garonne, LXXVII. 1950, p. 58-67. (14) F. Roumieu, ibid., p. 511-512. (24) Bull. soc. et. litt, scientif. et archéol. (15) E. Gerlach, ibid., p. 429-430. Lot, LXXI, 1950, p.- 22-24. (16) M. Beauthier, Fargon et Roux, ibid., (25) Bull. soc. hist, et archéol. Langres, p. 19. 1950, p. 21. (17) S. Gagnière, Gallia, VI, 2, 1948, p. (26) H. Hiegel, Cahiers lorrains, 1950, p. 420. 56. (18) Ibid., p. 419-420. (27) G. Gordier, P. L. Fréon, A. Philip- (19) M. Louis, ibid., p. 414-415. pon, J. Simmonin, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. (20) Ibid., p. 415-416. 111-113. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 163 la vallée de l'Indre et ses vallées du Lauron, au Revest (Var) 32; dans la tributaires, auquel succède une occupation du grotte Dunang, à Mallemort-de-Comtat Bronze et du Fer. (Vaucluse), située dans la basse vallée de Contrairement aux opinions émises la Neste 33, avec couches méso et par M. Dunlop 28, l'âge du Bronze est bien néolithiques du type provençal, sous un représenté en Limousin, dans , horizon de sépultures énéolithiques; dans la la Corrèze,, la Haute-Vienne et la grotte Ogivale, au Trou-Puceux et au Creuse 29. Les populations n'y ont pas passé Mont Lubéron (Vaucluse) 34. Dans la sans transition de la technique de la région de Montpellier (Hérault),, le plateau pierre à celle du fer. La richesse en de l'Hortus 35 a été un centre de bronze de la Creuse peut s'expliquer par peuplement énéolithique, se prolongeant dans la présence d'étain et de voies de le Bronze ancien; une industrie du métal communication reliant le Berry et le paraît y avoir été assez développée : Bourbonnais en coutournant le Massif perles de plomb et de cuivre, aiguilles, Central. Des creusets pour la fonte du métal alênes, anneaux de cuivre. Avec l'âge du ont été trouvés à Gartempe, au Bois-du- Bronze, le plomb disparaît dans les Sergent, des moules bivalves à Sainte- alliages pour faire place à l'étain. A la Feyre. On connaît aussi des moules pour grotte du Couquet, à Bélestat (Ariège), poignards, lames d'épées, haches à talon des horizons néolithiques, et même plus et bracelets. La Corrèze et la Haute- récents,, paraissent devoir apporter Vienne ont été moins fréquentées par les d'utiles précisions à la protohistoire arié- fondeurs et les marchands. Cependant les geoise 36. Dans la région gisements d'étain des Monts de Blond sous-pyrénéenne, les couches à helix sont nombreuses, (Haute- Vienne) ont livré des traces quelques-unes ont été explorées au Clos d'exploitations anciennes. Les deux dépôts de las Spugos, près de Saint-Bertrand- d'Oradour-sur-Glane et de Chalus, au de-Comminges, au Spugo de Gantiès, sur Sud-Ouest du département, laissent le territoire de la commune de Saleich supposer des relations avec la Saintonge. (Haute-Garonne), mais les résultats La haute vallée du Berdon, sur le restent encore imprécis. Certains de ces territoire de la commune de Colmar-les- gisements ont donné une hache polie et de Alpes (Basses-Alpes), apparaît comme la poterie grossière. Une tentative est un lieu de passage saisonnier,, faite à la grotte de L'Escargotière d'Aru- fréquenté par les chasseurs de l'âge du Bronze dy (Basses-Pyrénées), mais peu de plutôt que comme un centre d'habitat précisions ont été encore obtenues 37. Au permanent. Des stations ont été relevées Cuzoul de Gramat (Lot), les sondages aux environs de Marseille, dans les dans le champ précédant l'abri et la grottes de Mauvelle et du Pilon du Roi30; grotte,, ont montré la continuation des près d'Eygalières (BouQhes-du-Rhône), dans la grotte du Loup3*; dans la grotte de Marseille. Soc. et. paléontolog. et palethno- log. de Provence, t. II, n° 3, 1950. (28) L'Anthrop., t. 48, 1938, p. 457-502 ; (32) S. Gagnière, Gallia, VI, 2, 1948, p. 49, 1939, p. 35-48. 420-21. (29) F. Delage, ibid., 53, 1950, p. 663-667. (33) Ibid., p. 423-424. (30) M. R. Seronie-Vivien, B.S.P.F., XLVII, (34) Ibid., p. 418-419. 1950, p. 507-508. (35) Ibid., p. 417. (31) M. Escalon de Fonton, Quelques (36) J. Arnal, et F. J. Taboury, B.S.P.F., gisements de l'âge du Bronze dans les environs (37) L. Méroc, Gallia, VI, 2, 1948, p. 408. 164 R. LANTIER couches archéologiques reconnues à s'étend à Bossey (Haute-Savoie), à une l'intérieur du site. L'une d'elles (VII) altitude de 680 mètres, défendu au Sud- semble même plus importante dans le Ouest par une muraille 44. Les champ et relever au moins de l'Énéoli- enceintes, découvertes à Loches-sur-Indroit, à thique 38. Les fouilles de Saint-Prix- Nouans et à Villedomain (Indre-et- sous-Aixe (Haute-Vienne) ont donné des Loire), peuvent être mises en rapport traces d'une occupation néolithique 39. avec les civilisations du Néolithique et Des fonds de cabanes de l'âge du Bronze de l'âge du Bronze 45. ont été explorés à Sens (Yonne) 40, et au Les résultats des fouilles dans la grotte chemin de Conantré, à Écury-le-Repos41; de Las Morts, à Montségur (Ariège) 46 ce dernier site, contemporain de la fin du sont en contradiction avec ce qu'on Bronze, de forme allongée, a fourni des observe généralement dans les autres silex, des tessons d'un vase lustré grottes ariégeoises, la présence d'une caréné,, une petite feuille de bronze roulée et industrie postmésolithique uniforme, mélange des ossements de Cerf, Chevreuil et de Néolithique archaïque et d'âge du Chien. Le rôle de refuge joué par les Bronze se prolongeant pendant une grottes est bien mis en lumière par les longue durée. A Las Morts, la séquence est recherches faites à Vauchignon, près de la suivante : deux niveaux néolithiques; Nolay (Saône-et-Loire), dans le Trou des deux couches énéolithiques; un horizon Grands-Ducs 42, situé à mi-hauteur de la du Bronze I, recouverts par un mélange falaise et auquel on ne peut accéder de l'âge du Fer et de Gallo-Romain. Ces que par une corde, occupé au mêmes niveaux se rencontreraient dans Néolithique (tessons du type de Chassey), au les grottes du Couquet 47, à Niaux, à La Bronze III (bracelets ouverts à décor Vache et à L'Herm. L'ossuaire géométrique) et à l'âge du Fer. Dans néolithique du Bec-des-deux-Eaux, au confluent l'Est, une exploitation de carrière a de la Vienne et de la Creuse,, contenait provoqué la découverte d'une station du des crânes, des haches, des gaines, des Bronze moyen, au lieu dit « Les pointes de flèches et des pendeloques 48. Sources », près de Collonges-sous-Salève L'ossuaire énéolothique des Ëchaffins, (Haute-Savoie) 43,, dans une région riche découvert à la ferme de l'Olivette à Gai- en grottes (Le Sablon, L'Ours., Le Seillon) ranne (Vaucluse), n'est plus qu'une fosse et occupée au Bronze et à l'époque gallo- creusée dans le safre, au fond de laquelle romaine, dominant une plaine humide et reposaient des squelettes en position marécageuse peu favorable à l'habitat, repliée et des crânes groupés, dont l'un qui s'étale de préférence sur les pentes porte une large trépanation, ainsi qu'un boisées et ensoleilléee de Veyrier à Col- riche mobilier funéraire,, parmi lequel se longes. Un grand retranchement ovale trouvent deux vases à fond sphérique et

(38) Ibid., p. 412-413. (44) J. C. Spahni, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. (39) S. Blanc, ibid., p. 398-399. 32. (40) Besse, Bull, soc. archéol. et hist. (45) Ibid., p. 471-478. Limousin, LXXXIII, 1950, p. - v., p. 37. (46) Abbé Bourdarieux et G. Corbier, Bull. (41) Ann. Bourgogne., XXII, 1950, p. 283. trim. soc. d'archéol. Touraine, XXX, 1950, p. (42) P. Favret, Gallia, VII, I, 1949, p. 116. 90-91 ; — G. Corbier, B.S.P.F., XL VII, 1950, (43) L. Armand -G alliât, Mérn. soc. d'hist. p. 328. et d'archéol. Chalon-sur-Saône, XXXII, 1950, (47) L. Méroc, Gallia, VI, 2, 1948, p. 407. p. 27-28. (48) Ibid., p. 408. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 165 anse funiculaire, des pointes de flèches premières pentes de Notre-Dame-des- et de javelots en silex et une canine Anges et à l'amorce du vallon de Mau- percée de Sanglier49. Un petit cimetière vella, au quartier de la Montade, à Plan- énéolithique, repéré à Antoigne (Maine- de-Guques, près de Marseille 54, dans les et-Loire), dans une carrière 50, a donné carrières s'ouvrent cinq grottes, à la fois des squelettes en position ramassée, habitats et sépultures. L'ossuaire de la couchés sur le côté droit, une hache en dio- grotte n° 3 bis contenait au moins six rite près de la tête. Une certaine squelettes, deux hommes, deux femmes. diversité règne dans les sépultures énéolithi- l'une âgée, et deux jeunes enfants, ques de la grotte de La Terre-Vaine, à représentant des inhumations secondaires. La Ciotat (Bouches-du-Rhône) 51 : foyer L'un des crânes montre une large à incinération, entouré de pierres,, trépanation ellipsoïdale, faite sur le vivant, dessinant un coffre et rempli de cendres, d'os premier exemple de trépanation brûlés, de pointes de flèches en silex; découverte en Provence. A l'Ouest d'Eygaliè- fosse conique avec quatre crânes, res (Bouches-du-Rhôue), au Nord des groupés autour d'un vase et d'offrandes Alpilles 55, une grotte sépulcrale a alimentaires; crâne et ossements en vrac donné une perle à ailettes de type dolméni- dans un coffre irrégulier. On peut que., rattachant ainsi le site au groupe rapprocher de cette découverte celle d'un de la Montade. Les tombes de la grotte du four crématoire, également des premiers Lauron, au Revest (Var), appartiennent à temps de la civilisation du Métal, trouvé la fin de l'âge du Bronze 56, de même que dans la vallée du Suquet, aux Matelles les incinérations sous tumulus de Ma- (Hérault) 52 : une excavation naturelle rimbault (Gironde) 57 et l'ossuaire avait été utilisée pour établir le bûcher, installé dans une cavité de la montagne de la sur lequel le cadavre était brûlé., assis Seranc, à Murviel-les-Montpellier ou replié, attaché, avec le mobilier (Hérault) 58. .Malgré les destructions opérées funéraire. Une partie des ossements était par les Allemands dans la grotte de Bé- prélevée, les cendres, rejetées sur les deilhac (Ariège),, les fouilles récentes au côtés, et déposées dans un dolmen ou une voisinage de l'entrée, à l'embranchement tombelle. Dans les mobiliers, le métal est de la grande galerie à droite, ont amené très rare, une aiguille, une perle ronde, la découverte de dépôts intacts : cinq un autre en forme de tonnelet. A Male- couches séparées par des dépôts stériles., mort-du-Comtat (Vaucluse),, dans la avec hachettes en ophite, outillage d'os grotte d'Unang 53, les sépultures abondant et nombreuses poteries. Dans néolithiques recouvrent des horizons avec foyers une niche, un squelette accroupi néo et mésolithiques. A la naissance des reposait sur un dallage de calcaire, orienté

(49) Bull. soc. Amis du Vieuœ-Chlnon, 1949, (54) S. Gagnière, Gallia, VI, 2, 1948, p. extrt. 418-419. (50). S. Gagnière, Gallia, VI, 2, 1948, p. (55) G. Daumas, Provinda, XXVI, VI, 1947- 417-418. 1948, p. 5-11 : M. Roumieux, G. Daumas, .1. (51) Dr Cruet, B.S.P.F., XL VII, 1950, p. Féraud, Provence historique, I, 1950, p. 99- 99. 104. (52) S. Gagnière, Gallia, VI, 2, 1948, p. (56) S. Gagnière, Gallia, VI, 2, 1948, p. 422-423. 420-421. (53) P. et G. Panneaux, B.S.P.F., XLVII, (57) Ibid., p. 423-424. 1950, p. 514-516. (58) B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 201. 166 R. LANTIER

Nord-Est-Sud-Ouest, couché sur le cor de petits anneaux de bronze disposés ventre, les membres étroitement serrés en forme de rosace 61. La découverte d'une contre le thorax, le menton reposant sur la sépulture du Bronze I ou II au quartier main droite,, le bras droit ramené sur la de Bourroches précise l'existence d'un poitrine, le gauche replié en supination, habitat prolongé à ces époques dans la la main étendue tenant par le manche un banlieue sud de Dijon (Côte d'Or), à instrument de pierre, masse avec sillon proximité de très anciens chemins s'en- de fixation. De petits blocs de calcaire trecroisant entre la route de l'étain (route avaient été placés sur la tête, ainsi que de Gourcelles) et la route de Chenove, les tessons d'un vase à mamelons; un prolongement de l'antique voie du Pied- autre bloc rectangulaire reposait sur les Mont. La tombe située au lieu dit « Les pieds. D'autres tessons, des fusaïoles et Petits Monts de Vignes», au Nord du des pendeloques trapézoïdales en terre- Puits de Saint-Georges G2,, contenait un cuite gisaient dans les terres squelette, couché sur le sable, la tête au environnantes. La sépulture appartient au début Nord. Le mobilier funéraire comprenait de la civilisation du Bronze. La massue une épingle de bronze conique en os, des rappelle les maillets à rainures de la élément de collier, coquille et fragment grotte Bounias (Bouches-du-Rhône) ; les de pecten percés. En Bretagne, les pendeloques trapézoïdales sont analogues sépultures de l'âge du Bronze sont à celles de la grotte de La Mallemorière représentées par le caveau funéraire, exploré à (Aude). Deux autres squelettes d'enfants Kersaint, près de Brest (Finistère), avec ont été détruits par les Allemands : près vase et épée de bronze (2000-1500) 63. Le de la tète de l'un, on recueillit un vase crâne trépané de Saint-Urnel en Plo- à petite anse, au col largement ouvert et meur, a été l'objet d'une étude détaillée 64: à fond plat 59. Les fouilles se poursuivent la trépanation, très importante, a été dans les tumulus aveyronnais d'Aguès60, exécutée par un découpage en arcs dans le Gausse central, à cella centrale, successifs. Le sujet a survécu. de Candades, dans le massif du Lévézon, Au même ensemble que les allées de Versiège, dans la grotte ossuaire de couvertes de P interville (Eure), d'Argenteuil Rajols, dans le Causse Noir, contenant une (Seine-et-Oise) et d'Asnières (Seine) seule sépulture individuelle; à Roquefort, appartiennent deux autres monuments, dans le Causse du Larzac, un important découverts l'un au Mont-Joly, à Prestes ossuaire énéolithique renfermait les (Seine-et-Oise), situé sur une pente où restes de nombreux enfants,, surmontant une affleure le sommet de l'entrée, la chambre sépulture sous dalle effondrée à riche faite de six dalles levées où l'on pénètre mobilier funéraire. Dans la Lozère, le par une pierre percée donnant dans une tumulus de l'Hom appartient à la fin de l'âge courte antichambre ne comportant que du Bronze; les tumulus XXXI et XXIX du deux dalles; l'autre, à Bernières-sur- Freyssinet, commune de Saint-Bauzille, Seine (Eure), est déterminée par une sont les plus récents, le dernier a donné rangée de plaquettes calcaires, les corps étant les restes d'une ceinture en cuir avec dé- (61) L. Balsan, ibid,, p. 404-405. (62) Ibid., p. 406-407. (59) J. Audibert, ibid., p. 119-120. (63) G. Grémaud, Mém. comm. antiq. dép. (60) L. Mèroc, Gallia, VI, 2, 1948, p. 408 ; Côte d'Or, XXII, 2, 1942-46, p. 299-301. — R. Roeert et x\bbé A. Glory, B.S.P.F., (64) Bull. soc. d'hlst. et d'archéol. XLVII, 1950, p. 36-47. Bretagne, 1950, p. 42. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 167 recouverts par une double couche de ces de Millevaches 72; à Guidel (Morbihan), mômes éléments. Aucune de ces allées dans le talus du Parc ar Menhir73; dans couvertes ne possédait de couvertures de la Serra de Campomoro, au lieu-dit « Ves- dalles que,, dans ces régions privées de tali » (Corse) 74. Les pierres levées à pierres de grandes dimensions, calotte sphérïque, localisées dans la zone remplaçait une toiture faite de terres, de côtière morbihannaise 75, sont à mettre pierrailles et de branchages c5. Une ciste en rapport avec le centre mégalithique de centrale, en dalles de calcaire, au tumulus Carnac, s'étendant aussi sur les de Nans-les-Pins (Var), contenait des arrondissements de Lorient et de Vannes. lames, des pointes de flèches et un javelot Trouvés près des églises, des chapelles de silex,, semblables aux pièces trouvées rurales et dans les cimetières, ces monuments dans les allées couvertes artésiennes de ne sont jamais en place. Les pierres à l'âge du Bronze avancé GG. Des cavités cupules artificielles de Fromental et sépulcrales du Bronze ont été reconnues autres sites de la Haute-Vienne sont-elles dans le ravin de La Baumette, à un bien en rapport « avec la marche du kilomètre à l'Ouest du château de Festalières, soleil et le pôle » 76 ? sur le territoire de la commune de Cour- Des cachettes de fondeurs ou de nonterral (Hérault), ainsi que des grottes marchands ambulants ont été découvertes : à dans la chaîne de La Gardiolle en Ire Sète Malansac (Morbihan), haches de bronze77; et Montpellier 67. De nouveaux dolmens dans un creux de rocher à Gally ont été repérés à Jazé et à Soucelles (commune de Vibron, Lozère), quatre haches à (Maine-et-Loire), ce dernier, dit « Pierre bords droits avec bavures de coulée, trou Césie », porte des gravures °8, et à Guyon- ou encoche au talon78; à Saint-Denis-îa- velle (Haute-Marne) 69. Le dolmen de La- Pile (Gironde), la cachette des « Petites- vagnel de Villeneuve, dans le Causse Mé- Chèvres » abritait un vase contenant un jan, en partie dévasté, abritait deux kilo cinq cents de métal brisé pour la squelettes partiellement incinérés et une fonte,, une hache plate à talon avec inhumation romaine 70. De nouveaux anneau du Bronze II, une hache à bords menhirs sont signalés, au Bois de Barbe droits, une autre à talon rectangulaire du à Villeneuve-de-Blaye (Gironde) 71; à La Bronze III, au Bronze IV se rapportent Baul-e-Gran.de, près d'Egletons (Gorrèze), deux épées à soie plate et à rivets, un servant de limites aux trois communes tronçon d'épée, une pointe de lance à d'Egletons, de Darne tz et de Soudille, sur ailerons, onze fragments de lames d'épees, un plateau dominant au nord le Plateau

(72) R. Buffet, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. (65) P.-R. Giot et Dr G. Desse, Presse 128. médicale, 1950, p. 1283-1284. (73) M. Vazeilles, ibid., p. 485. (66) R. Vaufrey, L'Anthrop., 54, 1950, p. (74) CL Baudre, Bull. soc. polym. 105. Morbihan, 1949-1950, p.-v., p. 68. (67) S. Gagnière, G allia, VI, 2, 1948, p. (75) A. Graziani, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 423. 8. • .■.■.',,, (68) J. Audibert, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. (76) H. du Halgouet, Bull. soc. polym. 19. Morbihan, 1949-1950, p.-v. p. 7-8. (69) L. Fremont, ibid., p. 539. (77) J.-P. Deschamps, B.S.P.F., XLVII, 1950, (70) L. Forgeot, Cahiers Haut-Marnais, p. 195-196. . ' : , n° 23, 1950, p. 109-110. (78) Bull. soc. d'hist. et d'archéol. (71) L. Balsax, Gallia, VI, 2, 1948, p. 406. Bretagne, 1950, p. 41. 168 R, LANTIER deux bouterolles et une herminette 79; à gions fertiles de la Limagne. Des haches F Arête-Longue (commune de Serres, en pierre polie ont été recueillies à Saint- Hautes-Alpes), un dépôt du Bronze IV Jean-de-Cuculle (Hérault), dans un et V avait été enfoui à l'état de neuf. Il niveau pastoral campignien 86; aux s'agit d'une cachette de marchand et non environs de Carennac (Aveyron), dans le plus de fondeur, contenant une faucille à massif du Ségala,, avec un lissoir trapézoïdal bouton, trois ciseaux, une dizaine de en roche dure 87; une très petite hache bracelets, trois pendeloques du type de Réal- polie en schiste micacé, sur le terrasse de lon et une rouelle du type de Larnaud 80. 'a grotte magdalénienne de Luzech (Lot) 88; Deux cachettes sont signalées à Penna- d'autres encore à Fontvieille, Masselièvre, vern, en Rosnoën, et à Tréboul, en Saint-Léonard, Ghaptelat, Les Loges Kléder si. (Haute-Vienne) 8!); près de la ferme de Roupi- Au pont d'Ancenis (Loire-Inférieure), quet, en Landudal (Finistère) 90; à en établissant l'une des piles, une Treffort (Ain), au Mas Groloz, hache en pirogue monoxyle, taillée en plein chêne avec jadéite01; haches de grandes dimensions un instrument de métal, a été mise au au Sud-Ouest de La Malgrange, près de jour 82 : longue de 7 m 50, le bord manque Nancy, dans la basse terrasse du diluvium en partie ainsi que l'une des pointes, et ancien 92. Neuf nouveau^ polissoirs in la membrure est pratiquée dans la masse. situ ont été relevés en Gâtinais 93. De Parmi les découvertes isolées on nouvelles pièces et des rectifications sont retiendra : un sphéroïde en bronze et une apportées à la liste des casse-têtes en épingle de môme métal, trouvés dans la pierre 94, et à propos de l'anneau-disque Saône 83, celle-ci faisant connaître un type découvert, environ 1875, au Danges de nouveau : sous le disque terminal, trois Sublaines (Indre-et-Loire), une liste de annelets mobiles rappellent ceux des ces objets est présentée : rares dans le tubes de fouet ou d'aiguillon de Hallstatt §4; Sud-Ouest, cette trouvaille marque un une hache à ailettes et à talon à Aix-la- jalon sur la route suivie par ces objets de Marassalouze (Corrôze) 85; diverses pièces la région parisienne vers les Charentes 95. dans la tourbière de Redon-Bort, en Hau- On devra consulter les cartes de te-Corrèze, sur le plateau de Millevaches, répartition en Europe occidentale du campani- marquant l'introduction du Bronze à la fois par le Sud-Ouest en venant du Pcri- (86) G. Bouyssonie, Bull. soc. scientif., gord et par le Nord-Est à partir des ré- hist, et archéol. Corrèze, 72, 1950, p. 69-70. (87) M. Vazeilles, ibid., p. 33-34. (79) L .Balsan, Gallia, VI, 2, 1948, p. 406. (88) J. Audibeht, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. (80) G.-A. Garde, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 13-14. 93-95. (89) L. Balsan, Gallia, VI, 2, 1948, p. 406. (81) P. Roumieux, ibid., p. 396-397. (90) G. Poirot, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. (82) Bull. soc. arche ol. Finistère, LXXXVI, 96. 1950, p. VIIL (91) Berlaud, Bull. soc. hist et archéol. (83) L. Armand-Calliat, Mém. soc. d'hist. Limousin, LXXXIII, 1950, p. 40. et d'archéol. Chalon-sur-Saône, XXXII, 1950, (92) Le Seag'h, Bull. soc. archéol. p. 16-, 26-30. Finistère, LXXXVI, 1950, p. XVI. (84) P.-R. Giot, Bull. soc. d'hist. et (93) M. Pelletier, Bull. soc. natural, et d'archéol. Bretagne, 1950, p. 13-17 ; — B.S.P.F. archéolog. Ain, 1950, p. 81-83. XLVII. 1950, p. 293-294. (94) G. Poirot, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 10. (85) M. Vazeilles, B.S.P.F., XLVII, 1950, (95) P. Verdier de Pennery, ibid,, p. 565- p. 485-486. 566. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 forme et des boutons à perforation en fois au grès dur, tracées parallèlement et Y 96. parfois traversées de perpendiculaires; Une nouvelle statue-menhir a été 2°) gravures du Paléolihique supérieur, découverte à Sommecourte (Aveyron), une incisions irrégulières au sileXj plus fines hache emmanchée est figurée sur la et moins profondes, accompagnées de poitrine au-dessus du bras gauche près d'un silhouettes humaines cruciformes avec arc et d'une flèche ^. Une peinture de cupule céphalique et membres inférieurs style espagnol, en rouge, ponctuations et très souvent fléchis,, généralement homme rarniformè, a été relevée sur la groupées deux par deux. Plus abondantes sont paroi de la Grotte Gilles,, à Saint-Martin les figures humaines vues de face avec d'Ardèche (Ardèche) 98. M. Louis" nez triangulaire, rappelant celles des présente les plus caractéristiques des 36.000 cavernes méridionales. On relève aussi des gravures du Mont Bego (Tende) 10°. tectiformes. Ces images sont en contact Aucune comparaison ne peut être établie avec un niveau archéologique comportant entre les symboles des Quatre Évangé- burins, lames à dos abattu, perçoirs, avec iistes, tenant peut-être le volumen, au lesquels apparaissent des bâtonnets à calvaire de Mégrit, et la hache gravée de incisions longitudinales, probablement de la Table des Marchands à Locmariaquer caractère, votif; 3°)! le Mésolithique (Morbihan) "o. dispose d'un répertoire beaucoup plus Les peintures et les gravures de l'Ile- étendu. La représentation humaine tend de de-France méridionale101, quoiqu'on en plus vers le schéma : hommes en croix ait dit i02,. représentent un ensemble à tête pectiforme ou rectangulaire, préhistorique, unique encore, pour l'Europe figures en arbalète, signes cruciformes recti- occidentale. On est en présence de deux lignes à croisillon unique ou multiple. Le types de figurations, peintures et type le plus fréquent se présente sous gravures. Celles-ci se groupent en cinq l'aspect de nervures de feuille ou d'arête catégories : 1°) incisions du Paléolithique de poisson. Les animaux ne sont pas moyen, en contact avec une industrie le- moins schématisés et l'espèce reste valloiso-moustérienne, évoluant vers le difficile à préciser. A côté,, on rencontre aussi Paléolithique supérieur, accompagnée des formes géométriques, triples carrés d'une faune d'Ëquidés et de Bovidés ; concentriques, rectangles divisés en huit. stries profondes, exécutés au silex et par- Toutes ces figures évoluent parallèlement à trois phases du Mésolithique microli- thique. La couche inférieure conserve des (96.) Walter Ulrich-Guyan, 40e rapp. soc. affinités du Paléolithique supérieur; le Suisse de préhist, 1949-50, p. 162-192. niveau médian a fourni des éléments (97) L. Balsan, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 510. parallèles au Sauveterrien et contient des (98) M. Louis, Gallia, VI, 2, 1948, p. 415; plaquettes gravées semblables à celles (99) Du Même, Les gravures rupestres recueillies dans la caverne espagnole de La préhistoriques du Mont Bego. Itinéraires ligures, n° 9, Î950. Gocina. L'horizon supérieur, néolithique (100) M. Chassaing, B.S.P.F., XLVII, 1950, par sa poterie, présente une industrie de p. 533-536. tradition tardenoisienne évoluée; 4° et 5°) (101) J. Baudet, ibid., p. 326-336; 351-353, dans le massif stampien, le Néolithique C.R.A.I., 1950, p. 90-97. (102) L.-R. Nougier, ibid., XLVL, 1949, p. et les âges du Métal sont riches en 418-427. figurations diverses : idoles de type dolméni- 170 R. LANTIER

que, figures anchorif ormes, cruciformes, Les passages de César, de Polybe et de swastikas,, chariots attelés ou non, haches Tite-Live, au sujet du fleuve, ne simples ou emmanchées, bipennes, s'expliquent que si l'on considère que le Rhône rouelles, étoiles, formes en phi. La plupart de ancien s'identifiait avec l'Arve dans son ces éléments se rencontrent en Espagne, cours supérieur, passait par Genève et, dans les pays nordiques et en Bretagne redescendant vers le lac du Bourget, se française. Des ensembles identiques prolongeait par la cluse de Chambéry, existent dans les Vosges, la France centrale continuant sous son propre nom jusqu'à et méridionale, en Irlande, en Angleterre, Valence où il recevait la Saône. Le en Suisse, en Italie, au , en second 2 critique le passage d'Avienus Allemagne, au Caucase, dans la région de (0. M., v. 701-707) et conclut à faire table la Mer d'Azow, dans l'archipel égéen,, en rase des exégèses concernant la région de Asie Mineure, en Extrême-Orient et en Marseille. Avienus ne mentionne en pays Afrique du Nord. Mais ces figurations salien qu'un seul oppidum, de même que semblent en grande partie postérieures. pour le pays néarque il ne cite que la ville Parmi ces images, la gravure de Maisse de Berginé, l'oppidum désigné sous le nom (Seine-et-Oise), au lieu dit « Tramerol- de Mastrabala, et l'auteur ajoute que le les », dans une cavité naturelle pays est de caractère lacustre. Il serait creusée au cœur d'une volumineuse roche, donc à rechercher en bordure de l'étang située au sommet d'un piton escarpé, est de Berre qui, selon Pline, a porté aussi incisé à la base de sa paroi Nord-Ouest en ce nom. Mastrabala reste à identifier, forme d'écusson ou de bouclier,, analogue mais il parait exclu que le site de Saint- à l'une des gravures de la galerie des Biaise, en bordure de l'étang de Laval- Pierres-Plates à Locmariaquer. C'est une duc, soit à retenir. représentation anthropomorphe ovale, à A quelle date peut-on fixer le double contour, divisée en deux commencement de la dernière période de la compartiments remplis de traits obliques et civilisation de La Tène ? Un intéressant disposés en nervures de feuille. L'extrémité article de Cari-Axel Moberg 2 bis propose inférieure se termine par un appendice, environ 75 avant notre ère, se basant sur peut-être le sexe. La partie supérieure est un examen attentif des mobiliers et plus martelée. Les microlithiques recueillis particulièrement des monnaies, recueillis situent la figure au Mésolithique. dans les stations caractéristiques d'Alé- sia, de Bibracte, de Gergovie (France), de Stradonitz (Bohême), d'Ornavasso (Italie),, de Bâle (Suisse), de Lauterach (Vorarl- IV berg), de Nauheim (Rhénanie) et de Karl- Les âges du fer stein (Autriche). L'histoire d'Ensérune (Hérault) 3 s'in- Deux études sont relatives à l'interprétation de textes d'auteurs anciens (2) J. Jannoray, Rev. archéol., 1950, 2, p. 77-83. relatifs à la géographie de la Gaule. Le (2bis) G. A. Moberg, When did late La premier * traite du Rhône dans l'antiquité. Tène begin ? dans Ada archaeologica, XXI, 1950, p. 83-135. (1) J. Van Osthegen, Le Rhône dans (3) J. Jannoray, Bull. comm. archéol. Nar- l'Antiquité, dans Mélanges Henri Grégoire, I, p. bonne, XXII, 1949-1950, p. p. GX-GXII ; Les 583-592. fouilles d'Ensérune et la connaissance des ci- RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1951 171 sère dans le cadre de l'histoire générale tal est encore rare, la céramique grossière, dé la Méditerranée et recoupe à la fois à décor très simple d'incisions et celle de l'installation en Espagne et en d'impressions digitales : éleveurs, agriculteurs Gaule des établissements phocéens et de pêcheurs vivant de la plaine. Le pays leurs luttes avec Carthage, puis celle des languedocien est resté à l'écart du premières interventions romaines en ces mouvement hallstattien, bien qu'il ait été pays. C'est un exemple parfait de ces traversé par celui des porteurs de la oppida préromains, jalonnant la plaine civilisation des « champs d'urnes », descendant qui s'étend du Rhône aux Pyrénées, vers l'Espagne. Serait-ce au moment de tenant le plat pays, surveillant les ces passages que les indigènes auraient été embouchures des fleuves,, les havres naturels de contraints à chercher un refuge sur les la côte, et contrôlant le trafic de la grande hauteurs ? A la liste encore peu fournie artère du commerce menant de la de ces établissements hallstattiens dans Péninsule Ibérique vers le Rhône et l'Italie, la le Languedoc méditerranéen, Mailhac voie d'Hercule. Telle qu'elle apparaît à la (Aude), Languisset, au Sud de Nîmes lumière des fouilles qui se poursuivent (Gard), s'ajoute le petit village de Poftël- sur le site, Ensérune est pour une part un Vieux, à Vendres (Hérault), avec ses habitat indigène vivant d'une vie douze fonds de cabanes rectangulaires, dont agricole, qui s'ouvrira largement aux apports les poteaux reposaient sur un socle de du commerce extérieur. Au point de vue pierre,, et ses tessons à décor géométrique du peuplement, sur un fond autochtone du type de la céramique des « champs permanent, se greffent des apports d'urnes » 4. Appartenant à cette même ethniques successifs. Cimetière et civilisation, deux nouveaux champs d'urnes agglomération permettent de suivre les diverses ont été reconnus et fouillés dans le étapes de l'histoire de la station : bâtie département des Pyrénées-Orientales,, à La en ordre dispersé sur le plateau et les Pave, près d'Argeïés-sur-Mer 5, et à Mil- pentes de la colline, aucune muraille de las 6, sur le chemin suivi par la descente défense ne protégeait les cabanes de pisé des Celtes au vie siècle. Le premier est un et les silos creusés dans le roc du peu plus ancien et ses mobiliers premier établissement que l'on peut dater de présentent des ressemblances avec ceux la seconde moitié du vie siècle avant l'ère recueillis dans les cimetières de Flèury et de par la présence de tessons attiques et Mailhac (Aude). Les vingt sépultures ioniens, mais rien ne s'oppose à admettre explorées étaient .situées dans un vallon, que le site ait pu être habité donnant sur la plaine et la mer, au bord de antérieurement à cette date. Le matériel recueilli la Massane, orientées N.-O. S.-E. à une dans les demeures fait connaître distance d'un mètre les unes des autres. l'existence d'une population indigène Dans un loculus, pratiqué entre les roches, poursuivant,, au premier âge du Fer, une à 0 m 40 de profondeur, au voisinage civilisation de tradition néolithique, où le duquel on rencontre les restes du bûcher vilisalions préromaines de la Gaule, dans La (4) M. Louis, Gallia, VI. 2, 1948, p. 413 Nouvelle Clio, 1950, p. 208-230 ; — M. Al- 414. magro, El estado actual de la classification (5) G. Claustres, ReV; et. ligures, XVI, de la ceramica, iberica, dans Cronica del VIe 1950, p. 140-150 ; —M. Louis, Gallia, VI, 2, Congresso archeologico del Sudeste, Alcoy, 1948, p. 417. 1950, ext. (6) M. Louis, ibid., p.: 417. 172 R. LANTIER funéraire dans un creux du terrain, les fabrications italiotes,, plats coupes, cendres avaient été déposées dans une coupelles, se substituent aux productions urne. Le métal est représenté par des helléniques. La courbe du commerce massa- agrafes de ceintures en bronze à trois liote, amorcée dans la seconde moitié du trous de rivets et à crochet, avec décor vie siècle, subit une éclipse au Ve siècle, de ponctuations incisées, par des fibules à pour connaître un très grand arc non serpentant du type d'Herrerias, ou développement au IVe et au me et se maintenir au en arbalète de type pyrénéen, par des 11e siècle, en dépit des interventions bracelets et une pointe de flèche à douille. romaines. Une fois fixée,, Marseille tend à Le second, plus important, a donné deux assurer son expansion le long du litoral à trois cents tombes avec vases ornés de de la Gaule en direction de l'Espagne. méandres, rectangles,, dents de loup et Mais ses tentatives se heurtent à la cannelures. Le lien est désormais établi maîtrise des Carthaginois en Méditerranée, avec l'Aude d'une part, l'Hérault et la de là la relative rareté de ses Catalogne de l'autre. Dans le département importations en Languedoc et leur arrêt au ve s. voisin de l'Aude 7, le vaste « champ Ce n'est pas le fait des ateliers grecs de d'urnes » de Mailhac, qui s'étend sur les lieux la céramique rouge du style sévère ou dits Lantaré, la Redorte et le libre, alors en pleine expansion, mais de Grand-Bassin, s'apparente par ses céramiques au l'affaiblissement général de l'hellénisme niveau inférieur du « champ d'urnes » de en Occident, conséquence de la bataille Pépieux (Aude). Presque toutes les d'Alalia et du blocus institué par Carthage, sépultures ont donné des objets de fer, fibules coupant les relations de Marseille avec la et épingles. On compte aussi des Méditerranée orientale. On ne peut faire bracelets, le plus souvent en bronze. La tombe, entrer en ligne de compte une invasion surmontée d'une dalle, était recouverte ibérique, des plus sujettes à caution. Bien d'un petit tumulus de pierrailles. Cette des trouvailles, crues ibériques, sont première agglomération d'Ensérune a celtiques et ce m'est qu'à partir du ive siècle livré un matériel de poteries grecques, seulement qu'apparaissent, à Ensérune. fragments de coupes ioniennes à décor les importations ibériques, uniquement géométrique, tessons attiques à figures dues au commerce, et qui furent pour les noires et à yeux prophylactiques, et des poteries imitées sur place. Au ive siècle, vases micacés et phocéens de Marseille. l'hypothèse carthaginoise levée et les Ces amphores ont apporté du vin et de guerres de Sicile retenant toute l'huile. Les Marseillais jouent le rôle de l'attention des rivaux de Marseille, la cité étend courtiers des productions helléniques et ses échanges en Gaule et en Espagne, les fluctuations de ce commerce établit des relais, à Agde. L'action coïncident avec les vicissitudes de l'histoire de marseillaise s'exerce également dans leur ville. Aux céramiques grecques du l'urbanisation du second habitat d'Ensérune, vie siècle succèdent, sur le site, les coupes installé à la fin du Ve siècle sur un plan en attiques à figures rouges, les cratères du damier. Les silos sont abandonnés et les style de Kertch, les coupelles provisions conservées dans les dolia hellénistiques à vernis noir,, les cratères campa- enfoncés dans le sol des habitations. Mais niens à poucier; aux 111e et ne siècles, les le nouveau village est sensiblement moins étendu; il est limité au plateau,, et laisse (7) ibid., p. 416-417. inoccupée une vaste zone à l'Ouest qui RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 173 sera utilisée pour rétablissement d'un agrafes de ceinturon et à des fibules de cimetière, et s'entoure d'une puissante La Tène II, correspondant à l'expansion muraille en appareil cyclopéen. Des raisons des Volques en marche vers la commerciales, et peut-être le souvenir Méditerranée. Il est vraisemblable que la d'une communauté d'origine, expliquent reconstruction et le développement de cette les apports d'objets ibériques dans ce troisième bourgade sont à mettre en rapport second village. Le cimetière, à incinération, avec cet événement. A proprement représente le seul connu en Gaule parler, il n'y eût pas substitution dans, le méridionale, pour La Tène I et II. La plus peuplement, mais superposition des éléments ancienne période y est représentée par celtiques. Les restaurations et les des tombes arasées à coupes attiques à remplois que l'on constate dans le quartier du figures rouges (410-375 avant l'ère); une cimetière semblent bien indiquer des seconde s'inscrit entre 375 et 340, destructions contemporaines de la fin du ne caractérisée par des ossuaires et du début du Ier siècles, peut-être pseudo-ibériques, une dernière de 340 à 320 a donné conséquences du passage des Cimbres et des des ossuaires campaniens et on constate Teutons. Après l'alerte, les ruines furent l'apparition du rite du repas funéraire. relevées et un rempart dressé autour de Le cimetière d'Ensérune apparaît ainsi l'agglomération, où la maison,, mieux comme un « champ d'urnes » attardé, et bâtie, garde cependant un caractère il n'est pas impossible que la mode de nettement indigène. De même que l'influence l'incinération ait été empruntée aux grecque, l'action romaine reste groupes des porteurs de cette même superficielle et ne se traduit que par un souci civilisation des champs d'urnes. L'apparition, plus accusé d'urbanisme, l'aménagement dans les mobiliers funéraires de la de grandes citernes, certaines recherches dernière période, de vases de type marnien de confort, pavage des pièces et enduits et du rite de l'offrande alimentaire, apposés sur les murs, mais Ensérune marque des influences celtiques et témoigne ignora la maison à atrium. de l'expansion de ces populations dans la La nature des rapports entre Gaule méridionale. Précédant l'arrivée des Marseillais et indigènes est illustrée par la Volques, l'apport du commerce et de la découverte d'une ligne d'oppida, située sur culture celtique prépare l'avènement de le versant méridional d'Allauch, près de l'action gauloise sur la troisième et Marseille 8, à proximité des dernière bourgade d'Ensérune, entre environ affleurements géologiques correspondant aux 230 avant J.-G. et 30 de notre ère. Une fois nappes aquifères* au Pey Mahou, à Ruis- encore, l'habitat est reconstruit et s'étend satel, au Bac Cornu, au Baou des largement sur les flancs de la colline, où Gouttes, aux Gavots. Ils représentent une cinq terrasses sont aménagées au delà de ligne de protection, au même titre que les l'ancien rempart ruiné et à l'Ouest sur forteresses de Saint-Marcel et de La l'emplacement du cimetière désaffecté. La Tourette,, dans la vallée de l'Huveaune. vieille formule de la maison à pièce Ces défenses ne sont pas dressées contre unique est toujours conservée, mais le poteau les peuplades installées dans le massif de bois est remplacé par une colonne de d'Allauch, où aucune station n'appar- calcaire. Des poteries de la côte catalane (8) J.-J. Blanc, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. y ont été recueillies avec des céramiques 459-465. campaniennes et sont associées à des (9) Ibid., p. 14-15.

12 (b) J74 R. LANTIER tient à La Tène, période de l'occupation vaisselle culinaire est abondante, elle est de ces oppida, mais bien contre les accompagnée de poteries attiques à Marseillais, puis contre les Romains. De figures rouges. Ce village,, aux maisons de nouvelles fouilles à Saint-Marcel (Bouches- pierre, prolonge peut-être son existence du-Rhûnc) 9 ont amené la découverte, jusqu'au début du nie siècle, où l'on dans la partie orientale de l'oppidum, retrouve les maisons à jarres ibériques. d'une enceinte à appareil polygonal, Les poteries apuliennes et campaniennes. suivant les contours des à-pics, et d'un ainsi que les vases ibériques du type de compartimentage intérieur par des Fontscaldès se substituent aux murailles. On recueillit aussi des importations de la Méditerranée Orientale. La céramiques indigènes et d'importation ionienne coutume d'enterrer les jarres à du v° siècle, attique (vc-rve s.) et romaine. provisions dans le sol des habitations se Les recherches en cours, à Castel- poursuit aux ne et Ier siècles, caractérisés Roussillon (Pyrénées-Orientales) 10 ont par la présence d'amphores italiques élargi l'aire de répartition des oppida ayant contenu du vin, de la saumure, indigènes, si nombreux en Languedoc voire du bitume. Méditerranéen. LTn premier niveau Dans ce même département, près de d'habitation est représenté par des tessons de Cabestany, au lieu dit « Serrât d'en Diu- grandes coupes et des vases à deux anses, menge», on peut suivre l'histoire d'un reposant sous un village de cabanes à site occupé sans interruption depuis le plan rectangulaire, dont les parois étaient Ier siècle avant J.-C. jusqu'au ve de notre maintenues par des poteaux sur un sol ère lx. Sur les collines situées entre les de terre battue. Des foyers, parfois villages d'Aumes et de Montagnac (Aude), entourés de grosses pierres, ne semblent des tessons ibériques et campaniens, puis pas pouvoir toujours être mis en de La Graufesenque, ont été recueillis rapport avec des intérieurs de cabanes. On sur le plateau près du télégraphe Chap- y a recueilli des lampes à vernis noir du pe; les ruines d'un petit édifice à plan vie siècle, comme à Bézicrs et à La Mo- carré, des monnaies de Marseille, une nedière (Hérault). Le village possédait fibule annulaire et un fond de coupe des forges, dont on. connaît les tuyères de hellénistique à palmettes, témoignent d'une terre-cuite. Aux côtés de la poterie occupation de la région entre le ive siècle indigène de type hallstattien, apparaissent avant l'ère et le début du Ier après J.-C.12; des vases d'importation rhodiens,. des tessons campaniens et de La phocéens, peints ioniens, attiques., coupes Graufesenque ont été trouvés à 1.500 mètres à yeux prophylactiques et céramiques à l'Est d'Arzens (Aude) 13. A 3 kilomètres pseudo-ibériques. Le creusement de au Sud-Est de Carcassonne (Aude), silos, en forme de grandes jarres, est l'oppidum de Carcas 14 s'étend sur une postérieur au ve siècle. Ils furent comblés à superficie de 140 hectares et se divise en la fin du me et au 11e siècle. Avec le ive plusieurs quartiers. Des recherches fai- siècle commence la construction en pierres sèches, liées avec de la boue, et dans (11) A. Creus, Société agrlc. scientif. et liti. Pyrénées-Or., 65, 1950, p. 26-29. les foyers on a recueilli des plaquettes de (12) J. Gondard, Bull. soc. archéol., terre-cuite utilisées comme réchauds. La scientif. et litt. Béziers, XV, 1949, p. 22-27. (13) A. Fages, Bull. soc. et. scientif. Aude, (10) G. Claustres, Études roussillonnaises, 1949, p. LIV. I, p. 135-195. (14) M. Jordy, ibid., p. 17-19. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 175 tes au Pecli Maho, près de Narbonne deux fossés, séparés par un bourrelet, et (Aude) ont amené le dégagement de les faces occidentale et orientale sont l'atelier d'un forgeron 15. Un habitat de La défendues par un mur vitrifié. Un premier Tène II et III,, sur le plateau de Perreal groupe de céramiques est représenté par à Saint-Saturnin-lès-Apt (Vaucluse), a des tessons hallstattiens, période qui se fait connaître plusieurs fonds de prolonge pendant longtemps en Corrèze, cabanes, dont l'un à plan carré, à murs en un second groupe par des poteries de pierres sèches avec dolia enfoncés dans La Tène IL le sol 16. La poterie campanienne y est A la liste déjà longue des habitats rare. Des fonds de cabanes sont à souterrains morbihannais s'ajoute la fouiller à Saint-Marcel (Haute-Garonne), chambre circulaire découverte aux Guichets, au Seilhas, au Castéras, au Tricoulet, à près du village de La Ville-Rio, en Guil- La Glisette, et, à Yillandrant (Gironde),, lac,, creusée dans le schiste tendre, quelques autres marquent l'emplacement desservie par une galerie, dans laquelle on d'une petite station gauloise 17\ pénétrait par un puits fermé d'une dalle; J. Maureille18 reprend l'étude du grand d'autres sont signalées à Kerhuel-Co- oppidum de Murcens (Lot) et souligne les naour et au Bois-Salou 21. graves erreurs de la carte dressée, au Certains sites ont connu une siècle dernier, par Castagne. La superficie occupation fort longue : c'est ainsi qu'à Aulni- du plateau est de 73 hectares et non de zeux (Marne)22, le cimetière de La 150; le tracé des voies d'accès ou de Vignette a été utilisé depuis La Tène II l'intérieur, le relevé des murailles sont jusqu'aux temps mérovingiens. inexacts et les informations de Castagne Des précisions sont apportées sur la doivent désormais n'être retenues qu'avec découverte du port gaulois d'Ancenis prudence. De nouvelles fouilles ont été (Loire-Inférieure) 23 : sur deux faites et la muraille en cours de kilomètres, un appareillage de poutres de chêne dégagement ne présente ni la forme, ni la et de frêne, de pieux verticaux et structure, ni les dimensions données diagonaux, foncés dans le lit du fleuve, avec auparavant. Au Roc (Lot), l'enceinte du Pech revêtement de schiste, constitue del Catel 19 est un éperon barré., l'ossature de deux digues, l'une partant à dominant la Dordogne, en aval de Souillac. l'Ouest de l'Ile aux Moines,, en direction Elle renferme des tumulus et on y du pont d'Ancenis, parallèlement au ramasse des tessons, hallsttatiens et gallo- courant, l'autre traversant la Loire en romains. Au Chàtelet de Lamazière- diagonale, à partir de l'éperon en aval du Basse (Corrèze) 20, l'isthme est fermé par pont. Les deux digues étaient utilisées aux rv-ue siècles avant J.-C, pour la manutention des marchandises du (15) Campardou, Bull. comm. archéol. Narbonne, XXII, 1949-1950, p. CV. commerce vénète. A Remilly-Aillicourt (Ardcn- (16) A. Tamisier, S. Raymond, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 517-518. (21) P. Bouixe, Bull. soc. polym. (17) M. Labrousse, Gallia, VII, I, 1949, p. Morbihan, 49-50, 1950, P.-V., p. 27 ; — P.-R. 134 ; — P. Grimal, ibid., p. 132. Giot, Rev. d'archéol. et d'hist. Bretagne, 1950, (18) Bull. soc. étud. sclentif. Lot, LXXI, p. 18 ; — Abbé Danigo, Bull. soc. polym. 1950, p. 104-109. Morbihan, 1949-1950, p. 76-77, 87-88. (19) M. Labrousse, Gallia, VII, 1, 1949, p. (22) P. Favret, Gallia, VII, I, 1949, p. 115. 140. (23) P.-R. Giot, Rev. d'hist. et d'archéol. (20) P.-P. Fournier, ibid., p. 128-129. Bretagne, 1950, p. 18-19. 176 R. LANTIER nés), un gué de la Meuse, partiellement en puits rempli d'éclats de silex et de détruit, était revêtu d'un pavage de terres noires. Des sépultures hallstat- pierres, maintenu par des pieux armés tiennes étaient cernées d'un fossé de fer 24. circulaire 28. Le cimetière de « L'Homme On est mieux informé sur les rites Mort » à Ëcury-le-Repos (Marne) est funéraires du second âge du Fer depuis les délimité par des fossés à coupe triangulaire découvertes faites dans les cimetières et, au centre de l'enceinte, cinq trous de gaulois de Villeseneux,, à Vertus (Marne), poteau marquent remplacement d'une au lieu dit « La Barbière », où les corps chapelle 29. avaient été inhumés dans un cercueil de Les fouilles du tumulus de Touche- bois, ou posés sur une planche ou dans bœuf, à Laignes (Gôte-d'Or),, ont fait un tronc d'arbre évidé, à l'intérieur de connaître la date et les modalités de sa fosses creusées dans la craie, construction 30. Il avait été régulièrement alignées et remplies en partie d'une vraisemblablement édifié vers la fin de la période terre rituelle. Des traces de cendres et de hallstattienne pour couvrir la sépulture feux ont été reconnues autour de l'une des principale, autour de laquelle furent sépultures. Parmi les mobiliers on relève pratiquées des tombes adventices, la présence de torques à masques contemporaines ou postérieures à La Tène I. De humains. Sur vingt tombes, quinze nouveaux tumulus ont été explorés dans appartiennent à La Tène I, cinq à La Tène II23. la nécropole de Floyrac (Avcyron) 3i ; Au cimetière du faubourg de Conantré, l'un d'eux qui ne contenait aucune à Fère-Champenoise (Marne), les tombes sépulture (t. XVII) a donné des débris de fer, de La Tène II étaient groupées dans des des éclats de silex, une défense de espaces rectangulaires, isolés par des sanglier brisée, mobiliers du cénotaphe. fossés,, l'ensemble étant entouré d'un Malgré la rareté des objets recueillis, dans fossé plus important 26. Un dispositif les tumulus de là forêt de Marsois, à analogue reparaît à «La Vigne», à Mor- Nogent - en - Bassigny (Haute - Marne) 32, rains (Marne), dont une tombe est ces monuments peuvent être rapportés à enclose à l'intérieur d'un espace l'époque de La Tène. Les tumulus, rectangulaire, ouvert au Sud et fermé sur trois de orientés N.-O.-S.-E. et disposés sur quatre ses côtés par des fossés, contenant de la lignes parallèles, présentent la coupe terre noire et des tessons de La Tène II suivante,, de haut en bas: 1, couche de et III. A l'intérieur un tumulus abritait pierrailles; 2, couverture de pierres quatre squelettes 27. Il en est de même imbriquées; 3, chappe de terre; 4, niveau à dans le cimetière des « Petits Noyers », à ossements; 5, voûte de pierres Étoges (Marne) où un nouveau groupe de imbriquées,, sous laquelle, dans l'un des sept tombes était enfermé dans un tumulus, un coffre contenait les restes d'un rectangle déterminé par un fossé. A mouton. De nouveaux cercles de pierres l'intérieur un grand foyer ovale se terminait sont signalés dans la vallée d'Ossau, et (24) Chiris, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. 118- (28) Ibid., p. 115. 119. (29) Ibid., p. 116. (25) P. Favret, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. (30) J. Joly, Rev. archéol. Est, I, 1950, p. 443-448. 140-149. (26) Du Même, Gallia, VI, 2, 1948, p. 117- (31) L. Balsan, Gallia, VI, 2, 1948, p. 405. 120. (32) F. Ballée, Bull. soc. se. nat. Haute- (27) lbld., Vir, I, 1949, p. 113-117. Marne, 1950, ext. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 177 aux environs de Baïgorry (Basses- avant l'ère cette action s'exerce Pyrénées) 33. fortement sur le Nord de la France., les Fouillé en 1852, le cimetière d'Azille bassins de la Moselle et du Rhin moyen, (Aude) avait donné des objets de fer, aussi bien que sur le Hainaut et le dans lesquels on avait alors cru Luxembourg méridional. Pendant les reconnaître des vases. Ce sont, au vrai, des derniers temps de La Tène III et bracelets, et des petits anneaux qui jusqu'au ne siècle de notre ère, un certain appartiennent à une ceinture. Il s'agit d'un nombre de céramiques peintes, en forme dépôt funéraire hallstattien de même qu'à de tonnelets, urnes à pied élevé et panse Fleury d'Aude et au Grand Bassin de sphérique, urnes à col à étranglement, Mailhac. Les fouilles seraient à grandes jarres à provisions, répandues à reprendre 34. travers la Hongrie, la Bohême,, le Rhin La présence, sur le gisement de pente supérieur, la Hesse Rhénane, se du Mont-Lassois, à Vix (Gôte-d'Or), d'une rencontrent aussi au Sud-Ouest de cette zone céramique à motifs zoomorpbes, défilés de répartition, au Beuvray (Saône-et- d'oies, échassiers à aigrette,, cervidé Loire) et à Roanne (Loire) et gagnent stylisé, datés du Hallstatt II b par des l'Europe Méridionale., Tessin et Italie fibules et un poignard en fer jogassien 35, Septentrionale 38. précisent une étape de l'extension vers L'analyse nouvelle de quantités l'Ouest de l'Europe de l'aire de diffusion d'objets bien classés conduit R. Giessler 39 à des vases peints à décor animalier, rechercher les centres de transformation originaires d'Europe Centrale et des pays des fibules et des bracelets dispersés danubiens. depuis la Suisse jusqu'à la Bourgogne et à La découverte, bien qu'exceptionnelle, la Champagne, dont l'évolution vers les d'exemplaires de poteries marniennes formes de La Tène diffèrent selon les sur le Rhin supérieur, plus nombreiix provinces. La première période du dans une zone comprenant le second âge du Fer commence de part et Luxembourg, l'Eiffel méridional, le Hochwald d'autre du Rhin supérieur, environ 400 jusque dans la vallée de la Nahe, et sur avant l'ère. Les influences nouvelles, le Rhin inférieur, témoignent du venues à travers les pays danubiens, des rayonnement de la civilisation de la Marne en Balkans, de Grèce et de plus loin encore, direction de l'Est 3G, qui s'étend aussi sur aboutissent à la Suisse. Ce sont les la Campine belge et hollandaise, où Celtes, établis sur les deux rives du Rhin, l'action de La Tène se fait sentir, comme en qui ont créé les nouveaux types de Brabant, jusqu'à l'époque romaine, alors fibules et de bracelets. qu'on ne la saisit que rarement au delà La répartition sur la carte des des Ardennes 37. A partir du me siècle emplacements de découvertes des casques (33) L. Méroc, Gallia, VI, 2, 1948, p. 413. métalliques en Europe met en rapport (34) 0. et J. Taffanel, Bull. comm. archéol. direct ces objets avec les épingles de bronze Narbonne, XXII, 1949-1950, p. GXXX-CXXXI. à tête de pavot de la fin de l'âge du (35) R. Joffroy, B.S.P.F., XLVTI, 1950, p. 281-283. [ooj \J. TSCHUalI, 4Ve Tilpp. SGC. SUISS6 pT6- (36) W. Dehn, Keltenlatènezeitliche Marne- hist., 1949-1950, p. 257-270. Keramik im Rheingebiet, dans Reinecke Fest- (39) Untersuchungen zu frùhen und àlte- chrifl, 1950, p. 35-50. ren Latènezeit am Oberrheîn und in der (37) G. Faider-Feytmans, Docum. et Mém. Schweiz, dans 32. Bericht rôm.-Germ. Komm. soc. paléont... Charlerol, XLVI, p. 99. Francfurt, 1942, p. 20-216. 1 I O R. LANTIER

Bronze et avec Fépée du type de Rix- les origines des frappes sont à lieim. L'évolution, qui amènera la rechercher dans le statère d'or des Bellovaques, formation du modèle avec crête, qui fut imité entre Manche-Seine-Rhin. principalement répandu dans le bassin de la Certains éléments du prototype courant Seine (type de Falaise), s'est auraient été distribués aux peuples vraisemblablement produite dans les contrées situées belges à la façon d'un objet sacré, dont on entre Rhin et Danube vers Fan mille aurait remis une part à chacun des avant J.-G. Le type bâlois,, intermédiaire membres d'une môme collectivité. On entre les deux formes, peut être trouvera dans ces faits un nouvel exemple de rapporté à la civilisation des « champs la forte organisation des groupes belges d'urnes». Il n'est pas inutile de signaler que à la veille de la conquête de la Gaule. la presque totalité des découvertes La Bretagne occupe une place isolées de casques en bronze a été faite dans particulière dans le développement de la le lit ou près des cours d'eau, civilisation de la Gaule au cours du dernier correspondant ainsi à la traversée des fleuves millénaire avant notre ère 44. La dernière par des guerriers en armes 40. période de l'âge du Bronze est loin d'y On trouvera dans le mémoire d'A. représenter une époque de décadence : les Rieth 41 une liste des bracelets en forme dépôts n'ont jamais été aussi nombreux de tonnelet, dont l'aire de répartition et l'influence des exportations de ses s'étend sur la vallée du Rhin, le Jura, le fondeurs s'exerce jusqu'en Angleterre. La Doubs et la Haute-Saône. Celle des concentration des tumulus, au Bronze II torques ternaires de La Tène en et III, entre les Monts d'Arréc et le Champagne 42 est limitée aux bassins de l'Yonne, Huelgoat, s'explique par l'exploitation du de l'Aube et de la Marne, dans la grande cuivre, puis du plomb du massif plaine de la Champagne Pouilleuse, et à métallifère du Huelgoat. Avec le Hallstattien, une enclave en Seine-et-Marne, près de la Bretagne sera en retard d'une étape. Provins. Cependant la seconde période n'est pas Deux monnaies d'or, entrées au aussi rarement représentée qu'on le croit, Cabinet des Médailles ^?>, ainsi qu'un lingot en car il faut faire entrer en ligne de compte bas or, proviennent du voisinage les régions,, encore mal connues du immédiat de l'emplacement où, à Ladringem centre et du littoral septentrional. (Nord), on découvrit un important trésor L'industrie est peu compliquée, les de monnaies des Nerviens et des Morins. importations sont rares, et les acquisitions Les pièces, contemporaines de la nouvelles tendent à s'adapter aux goûts campagne belge de César, représentent un régionaux, ce qui implique la coexistence trésor d'armée,, ou les vestiges d'un atelier de groupes assez différents, fait constant monétaire. Leur teneur en or marque la dans l'histoire bretonne, véritable fin d'un monnayage belge indépendant et mosaïque de groupes d'usagers, de niveaux de vie et de richesses très divers, subsistant (40) R. Laur-Belart, 40e rapp. soc. suisse longtemps sans s'influencer prétest., 1949-1950, p. 202-208. véritablement. Selon qu'on adopte une (41) Rev. suisse d'art et d'archéol., XI, chronologie longue ou courte, l'introduction du 1950, p. 1-16. (42) P. Favret et ,T. Prieur, Rev. archéol. Est, I, 1950, p. 11-21. (44) P.-R. Giot, B.S.P.F., XLVII, 1950, p. (43) G. Fabre, Rev. numism., nouv. sér. 336-340; P.-R. Giot, M. Jacq, J. Cogné, ibid., XII, 1950, p. 215-216. p. 378-380. RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES, 1950 179 fer se place environ 650-600, ou vers 450. les chambres souterraines, indices, Entre 450 et 200, un Hallstattien tardif comme les camps, de périodes troublées. De est caractérisé par l'abandon de la même que le Hallstattien avait forme circulaire de la tombe, des vases longuement survécu, l'époque de La Tène se plombagines, mais dont la forme subsiste prolonge à travers la période dans les céramiques en terre brune, des gallo-romaine,, principalement en Morbihan, et bracelets de lignite et par le une fois encore on se retrouve, dans les développement de la stèle funéraire. Les premières mobiliers des villas, en présence de la fibules de La Tène I apparaissent à Ké- juxtaposition d'objets appartenant à des rancoat, en Ergué-Armel (Finistère) ; on cultures diverses. La Bretagne est donc rencontre aussi plusieurs ensembles de loin de constituer un bloc et marque un poteries à enduit d'hématite qui seraient retard par rapport aux régions à l'origine d'une pratique localisée dans continentales, mais la province reste perméable le Wessex (Angleterre). Cette même aux influences extérieures, dont diversité des groupes interdit d'établir une l'intensité et la propagation diffèrent selon les chronologie des civilisations de La Tone groupes qui les reçoivent. Elle garde I et II, au cours desquelles coexistent aussi un conservatisme imposant les incinération et inhumation, et pendant mêmes objets pendant plusieurs lesquelles l'on creuse des chambres générations. Les lee'hs représentent l'un des souterraines. Il reste difficile à Roz-an-Tremen témoignages de ces survivances. Ils de distinguer les éléments de La Tène II. apparaissent dès l'âge du Bronze, sous la Quelques fibules de cette période ont été forme de pierres brutes dressées sur la trouvées à Tronoan, en Saint-Jean- Troli- tombe, à Saint-Urnel, en Plomeur. Au mon,, et à Kerviltré. Pour les Hallstattien, ce sont des blocs archéologues anglais, La Tone HI est la période hémisphériques,, dont l'usage se maintient au de la venue des Vénètes, et de la second âge du Fer, mais il est rare alors construction de forteresses installées sur des que les lec'hs aient été trouvés à leur promontoires maritimes, barrés par des emplacement originel. Aucun contact ne lignes multiples de retranchements, deux peut être établi avec une prétendue ou trois en général. Gette multiplicité des transformation des cultes mégalithiques. moyens de défense est à mettre en Le lec'h correspond à un usage funéraire, rapport avec l'emploi de la fronde, importée commençant avec l'âge des Métaux. Il de Cornouailles, Lors de la campagne de atteint son principal développement à La César en Armorique, on construit de Tène, de même que la stèle funéraire vastes camps, camp d'Arthus au Huelgoat dans la vallée du Rhin et en Alsace, II a (Finistère),, camp de la forêt de Fougères pu être remplacé par un poteau de bois (Ille-et-Vilaine). Après leur défaite dressé sur la sépulture. navale, les Vénètes se réfugient dans le Une trouvaille particulièrement Sud-Ouest de l'Angleterre, où l'on intéressante pour l'histoire du commerce retrouve des témoignages caractéristiques de d'Alexandrie avec la Gaule est celle, faite leur installation : anses funiculaires, à Saint-Remy-de-Provence (Bouches-du- rebords en bourrelet imitant celui des si- Rhône), d'une oenochoé en bronze doré45, tules de bronze, rebord à cannelure de la forme des oenochoés en faïence interne, décor incisé curviligne des (45) Ch. Picard, Rev. archéol. 1950, I, p. poteries. Ces objets se rencontrent aussi dans 135-146. 180 R. LANTIER émaillée, dites « aux portraits de rei- apports alexandrins, sistre de bronze et. nés »,, et dont le médaillon représente figurine de négrillon accroupi, l'image d'Arsinoé II, épouse de Ptolémée Philadelphie, morte en 270 avant J.-C. {à suivre) Cette trouvaille s'ajoute à celle d'autres Musée des Antiquités Nationales. Décembre 1951. Raymond Lantietr.