Societas Criticus : Revue De Critique Sociale Et Politique
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1 Version archive pour bibliothèques de Societas Criticus et DI Revues Internet en ligne Societas Criticus Revue de critique sociale et politique On n'est pas vache…on est critique! & D.I. revue d’actualité et de culture Où la culture nous émeut! www.homestead.com/societascriticus Vol. 7 no. 4 (fermeture des textes : 6 décembre 2005) Cette revue est éditée à compte d'auteurs. Pour nous rejoindre: [email protected] Societas Criticus C.P. 182, Succ. St-Michel Montréal (Québec) Canada H2A 3L9 Les co-éditeurs: Michel Handfield, M.Sc. Sociologie et Délinquant Intellectuel pour penser autrement! Gaétan Chênevert, M.Sc. Adm. et Diogénien Soumission de texte: Les envoyer par courriel. Si votre texte est en fichier attaché, si possible le sauvegarder en format "rtf" (rich text format) sans notes automatiques. Index de ce numéro : Nos éditos! Souhaits 2005-2006 2 La marche! Le Q d’sac! Comme une caisse Pop! Montréal 2005! Doc, Doc, Doc! Question embarrassante Dossier Frilosité politique face à un projet novateur : le cas de Camping Montréal Protégeons notre liberté ! Défendons la presse ! Posons un geste pour un journaliste victime de son travail ! Le cas MOHAMED BENCHICOU, Directeur du Matin, quotidien d’Algérie Le Journal/Fil de presse : Pour un changement culturel avec un nouveau contrat social; UNE COALITION MONDIALE D’ONG DEMANDE UNE REGULATION PLUS IMPORTANTE DES ENTREPRISES MULTINATIONALES; Commentaires livresques : Sous la jaquette! LUTETIA Pour saisir notre monde! (L’État du monde CD-ROM) Dèmokratia! Ou essai autour d’un livre (la démocratie occulte!) Pourquoi chercher des histoires inventées… (Toute l'histoire du monde de la préhistoire à nos jours) Nouveaux livres reçus : La démocratie : histoire des idées; L'Islam et la Raison; La société de la peur; Spectacles/Arts/Musiques : Sorties d’octobre chez Analekta : I Musici de Montréal/ Yuli Turovsky; Claude Lamothe; Similia; Dans les jardins de Richard!; Parle-moi, Chloé Sainte-Marie; Lancement de programmation Analekta; Théâtre Les Bonobos LE TESTAMENT DU COUTURIER Les Films Désobéir MAURICE RICHARD 3 PARADISE NOW WATER Avanim LES VOLEURS D'ENFANCE CLARA ET MOI THE WILD PARROTS OF TELEGRAPH HILL Le Festival International de Films de Montréal (FIFM) LES POUPÉES RUSSES LE COURAGE D’AIMER À part des autres Le Festival du Nouveau Cinéma : Un Festival qui a du Chien! L’enfant (Film d’ouverture du FNC) La petite Jérusalem Vers le Sud Bombon, el perro (Bombon, le Chien) Gabrielle PALMARÈS 2005 AWARDS FIFM: BILAN ET PROPOSITION GAGNANTE POUR L’AVENIR Un 34e FNC merveilleusement réussi… « Et si on s’accordait une trêve! » (Roger Frappier Denise Robert Yves Jacques) La Vie en rose hors-série 2005 ### Index Nos éditos! Souhaits 2005-2006 4 3 décembre 2005 La faim, la violence, la pauvreté sont des maux que l’on voudrait voir éradiquer de la Terre. Donner de l’argent y fait, mais ne fait pas tout, car souvent une des sources de ces maux est l’injustice et celle-ci fleurit à l’ombre de l’ignorance et des idéologies. Cette année, donnez de la culture en partage. Ça ne veut pas seulement dire de donner un chèque-cadeau d’un libraire ou un billet de théâtre même si c’est bien; cela veut dire de montrer que l’on n’est pas dupe dans notre consommation et de refuser de payer pour des produits inabordables, souvent griffés, fait dans des pays où les salaires sont bas, mais vendus ici à prix d’or avec une marque XYZ Canada bien en évidence, mais un « ticket » de fabrication (provenance) cachée dans les pattes! Il faut surtout le dire au commerçant que l’on n’est pas dupe du stratagème et que son jeans fait en Chine, en Inde ou au Bangladesh, déjà tout usé et troué, pour lequel il demande 200 $ ne vaut que 5 $, 20$ tout au plus! Attention, nous n’avons rien contre le fait que des gens de pays en développement travaillent. S’ils font des jeans à 5 $ par jour et que cela améliore leurs conditions de vie, soit! Mais que ce ne soit pas dans des conditions de quasi-esclavage pour eux et d’exploitation des enfants. Des normes minimales doivent exister au plan mondial et des organismes comme l’Organisation Mondiale du Commerce, dont le mandat est « d'aider, par la réduction d'obstacles au libre-échange, les producteurs de marchandises et de services, les exportateurs et les importateurs à mener leurs activités » (http://fr.wikipedia.org/wiki/OMC), devraient voir à ce qu’elles soient appliquées. Il faut que certaines règles existent en matière de production et d’échanges pour empêcher la concurrence déloyale, venant de pays ayant peu de normes sociales et du travail, envers des pays qui se sont dotés de telles protections. Mettre les pays n’ayant aucune règle sur le même pied que les pays les plus avancés socialement, ça n’aide personne. Au contraire, car la production part des pays les plus contraignants vers ceux qui le sont le moins, avec la 5 bénédiction de l’OMC, pour de mauvaises raisons! La concurrence ne vient pas des travailleurs, de la créativité ou de l’innovation, mais de l’absence de normes de travail et de lois misérables en matière d’environnement; de santé/sécurité au travail; d’âge minimum des travailleurs; d’instruction obligatoire; de salaire minimum, etc. C’est dire que le recul prend le pas sur le développement en matière d’échanges économiques dans le tout à l’économie d’aujourd’hui! On en revient aux conditions des débuts du capitalisme sauvage, parfois même de l’époque précapitaliste. Les pays qui défendent cette position au nom du libre marché et du non interventionnisme de l’État accepteraient-ils un tel recul en matière de sécurité et de liberté nationale, soit de revenir à ce qu’ils étaient à cette époque : des royaumes divisés ou des colonies de pays européens? Poser la question c’est déjà y répondre. Qu’on nous les vende à 5, 10, 15 ou 20 $ ces jeans, pour que l’on profite enfin de ces fameuses économies que la mondialisation nous promet tant, mais qui sont le plus souvent le fait des multinationales qui les additionnent à la colonne des profits à nos dépends! Nous pourrions alors choisir d’investir nos économies ailleurs que dans les bénéfices de grandes sociétés, souvent des multinationales qui n’ont que la maximalisation du profit comme mot d’ordre. À consommer des produits culturels d’ici par exemple pour faire vivre nos artistes, nos théâtres et nos créateurs. À acheter certains produits plus dispendieux, mais faits ici; toutes ces choses que la plupart des citoyens ont de la difficulté à s’offrir maintenant. Le jeune d’ici, avec son sec IV fort qui ne travaillera plus dans une « shop », puisqu’elles s’en vont toutes dans des pays en développement, travaillera peut-être comme apprenti pour faire des décors de théâtre ou de télé, car nous aurons les moyens d’y investir. Notre fardeau fiscal nous paraîtra moins lourd, car notre pouvoir d’achat sera plus grand avec les économies que nous ferons grâce à la mondialisation. Il nous sera donc moins difficile de payer collectivement, par nos impôts, pour la santé et l’éducation par exemple. On pourra même réinvestir dans nos universités et l’éducation permanente; favoriser le retour à l’école de notre jeune décrocheur qui voudra y retourner après quelques années de travail, car nous aurons économisé sur nos jeans « made in China » et nos casquettes « made in Bangladesh » que l’on nous vendait 60 $ avec un beau logo au lieu de la piastre quatre-vingt-dix-neuf (1.99) qu’elle valait, transport par un bateau sous pavillon de complaisance inclus! C’est cela une mondialisation intelligente pour les consommateurs-citoyens. Mais si le citoyen s’efface devant le consommateur-téléspectateur nous n’aurons droit qu’à la mondialisation que nous offrent les affairistes. C’est notre choix de parler ou de nous taire, mais si nous nous taisons ne pleurons pas ensuite parce que nos conditions de vie se « tiersmondisent »! On ne doit pas non plus être nombriliste et il nous faut soutenir les organismes qui font dans le développement durable, les droits humains, l’éducation et la syndicalisation dans les pays en développement. L’idée n’est 6 pas qu’ils se promènent tous en « Hummer » un jour, nous non plus d’ailleurs (1), car la planète ne pourrait le supporter. L’idée est de faire un développement durable et équitable : investir dans leur développement et l’amélioration de leurs conditions de vie, mais aussi dans le nôtre. Pourquoi trouve-t-on de l’argent pour des autoroutes, des écoles et des hôpitaux privés, mais n’en trouvons-nous pas pour améliorer nos systèmes d’éducation, de santé et de transport public? Il faut se poser des questions; il faut poser des questions à notre soi-disant élite économique et politique. Sur ce, nous vous souhaitons de joyeuses fêtes et d’y penser en achetant vos cadeaux. C’est le temps de prendre la résolution d’être un citoyen militant doublé d’un consommateur responsable! Michel Handfield pour Societas Criticus Note : 1. Si on ne peut interdire la vente de ces monstres antis environnementaux au nom de la liberté individuelle, on pourrait au moins les taxer à des taux prohibitifs, avoir un système de taxation sur la valeur ajoutée comme dans certains pays européens, et leur imposer des frais d’immatriculation proportionnels à leur poids environnemental. On pourrait aussi tarifer le stationnement en fonction de la longueur du véhicule avec des espaces de parcomètres réduits : 1 parcomètre pour une petite voiture telle une « Smart », 2 pour une moyenne et ainsi de suite.