LE MONDE DES LIVRES a Au sommaire : Wilkie Collins, Dumas en cuisine, François Sentein pages 25 à 30 www.lemonde.fr 57e ANNÉE – Nº 17396 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Arafat-Barak : Faut-il encore privatiser ? blocage b Lionel Jospin achève le programme de cessions d’entreprises publiques engagé par la droite a Le sommet en 1993 b Doit-on aller plus loin ? b Dirigeants politiques et partenaires sociaux israélo-palestinien répondent dans « Le Monde » b Laurent Fabius envisage d’ouvrir le capital de Gaz de France de Charm el-Cheikh LE PROGRAMME français de ces cite en particulier Gaz de Fran- privatisations, prévu par la loi de ce, dont le statut devra évoluer a été annulé 1993, est presque achevé, tandis « le moment venu ». Robert Hue que les cessions d’actifs publics se (PCF) et Jean-Pierre Chevène- a multiplient en Europe. Le Monde a ment (MDC) se montrent réser- M. Barak refuse interrogé plusieurs responsables vés, mais pas fermés sur ces évolu- politiques et syndicaux pour leur tions. François Hollande, pour le la souveraineté demander si, à leur avis, d’autres PS, estime que la raréfaction de DR opérations doivent être envisa- l’eau, aujourd’hui distribuée par palestinienne gées, touchant en particulier les des fournisseurs privés ou des SANTÉ services publics. Les réponses que régies municipales, nécessite sur l’esplanade nous avons recueillies témoignent sinon une nationalisation du que si, sous les effets de la Net- moins l’intervention de l’Etat Attention, des Mosquées économie et de la mondialisation, pour assurer « une régulation sup- les mutations du capitalisme fran- plémentaire » et des « mécanismes a çais s’accélèrent, les termes du de péréquation » entre les commu- tuberculose M. Arafat demande débat français évoluent, eux aussi, nes. Il exclut, en revanche, de sui- très vite. vre l’exemple allemand en Deux ans se sont écoulés entre le dépis- des explications Laurent Fabius affirme ainsi ouvrant le capital de La Poste. tage de la tuberculose chez une élève que « l’objectif de l’Etat n’est pas A droite, Alain Madelin (DL) du lycée Jules-Ferry de et sa récen- sur le plan Clinton de détenir à tout prix, mais d’ac- insiste pour que l’on ne remette te hospitalisation, à un stade évolué de compagner, de stimuler, de permet- pas en question « le grand mouve- la maladie due au bacille de Koch (pho- a tre ». Il estime donc qu’une ment de dérégulation », mais il Notre enquête « entreprise investie de missions de admet, tout comme Nicolas Sarko- to). Entre-temps, aucun service sanitai- service public » peut « sans zy (RPR), que la SNCF, pour des re ne s’est inquiété de sa prise en char- sur l’échec tabou » s’ouvrir à des alliances, raisons d’aménagement du terri- ge. Contrairement à une idée répan- alors que Lionel Jospin, en 1997, toire, doit faire l’objet d’un traite- due, la tuberculose n’est pas éradiquée de Camp David s’était déclaré partisan d’un con- ment spécifique. trôle à 100 % par l’Etat de ces en France, où un millier de cas nou- Lire pages 2, 12 et 13 entreprises. Le ministre des finan- Lire pages 6 et 7 veaux se déclarent chaque année. p. 8 Europe : le bilan 99 5 en une seconde, sans calculette et sans les mains ? 9 509 900 499 ! COMBIEN font 99 puissance 5 ? Rüdiger flux sanguins irriguant les différentes zones du sa mémoire vive en piochant dans la masse de la France Gamm n’a besoin que d’une seconde, sans cal- cortex. Ils ont donc soumis à la question – de d’informations contenues dans son disque dur. culette, pour donner le résultat : 9 509 900 499. calcul mental – leur cobaye, ainsi que six Car la science de Rüdiger Gamm n’a rien LA PRÉSIDENCE française de Il ne lui en faut pas davantage pour extraire autres volontaires de même âge, dépourvus de d’inné. L’homme confie avoir été « très mau- a l'Union européenne s'achève une racine carrée, et il est capable de trouver dons particuliers. vais en arithmétique » à l’école et ne s’être dimanche 31 décembre. A l'heure du le quotient de deux nombres premiers avec L’expérience a montré, pour l’ensemble des découvert un penchant pour les chiffres qu’à GILLES ELKAÏM bilan, Paris ne parvient pas à dissiper une précision de soixante chiffres après la vir- sept participants, qu’un problème de calcul l’âge de vingt ans, en s’exerçant, par jeu, à l'impression d'échec. Le sommet de gule. Ce surdoué du calcul mental, vingt-six sollicitait plusieurs aires cérébrales, spéciale- résoudre des problèmes de calendrier. S’il AVENTURE Nice, qui avait pour but de renforcer ans, est allemand. Il met à profit ses étonnan- ment de l’hémisphère gauche, engagées dans brille aujourd’hui dans les salons, c’est au prix l'architecture politique du continent tes aptitudes cérébrales à l’occasion de jeux ce que les neurobiologistes nomment la d’un entraînement quotidien de plusieurs heu- en vue de l'élargissement à l'Est, télévisés. Ses facultés hors du commun ne « mémoire de travail », ou « mémoire à court res, au cours duquel il engrange résultats, Au cœur de s'est achevé sur un compromis labo- seraient restées qu’un gagne-pain si elles terme », aux capacités limitées. Mais elle a en tables et méthodes de calcul prêts à être resser- rieux. Le statu quo et la défense des n’avaient retenu l’intérêt de deux équipes, outre mis en évidence, chez Rüdiger Gamm et vis à la demande. la nuit polaire intérêts nationaux ont eu le dernier l’une française, l’autre belge qui publient leurs lui seul, une activation de plusieurs régions Il reste à comprendre – et les chercheurs ne Parti du cap Nord en Norvège le 30 mai, mot. La relation franco-allemande travaux dans le numéro de janvier du mensuel supplémentaires de l’encéphale, localisées dissipent pas ce mystère –, comment il a pu Gilles Elkaïm (photo) espère rallier en est au plus bas, les petits pays repro- britannique Nature Neuroscience. dans le cerveau droit et mises en jeu, elles, par développer ces facultés tardives, que semblent trois ans le détroit de Béring. 10 000 kilo- chent à Paris son « arrogance » et les Espérant découvrir les mécanismes neuro- la « mémoire à long terme », dont les capacités posséder aussi les musiciens capables de rete- pays de l'Est – à commencer par la naux susceptibles d’expliquer les prouesses du n’ont pas de limite connue. Tout se passe donc nir une mélodie entendue une seule fois. Il res- mètres à parcourir à travers les côtes Pologne – ne comptent plus sur le calculateur prodige, ces chercheurs ont eu comme si cet as du calcul mental établissait te aussi à expliquer pourquoi une semblable eurasiennes de l’océan Arctique en soutien des Français. La France dis- recours à une technique moderne d’imagerie des connexions entre les différents types de performance ne s’exerce que dans un domai- kayak ou en traîneau selon les saisons. pose-t-elle encore d'une vision pour cérébrale, la tomographie par émission de mémoire, ce qui lui permet de puiser, pour ne. Rüdiger Gamm ne paraît doué d’aucun L’ambition de cette expédition, baptisée l'Europe et d'une influence sur elle ? positons. Un procédé qui permet d’observer effectuer une opération hors de la portée du autre talent que celui de jongler avec les raci- Arktika, est d’attirer l’attention sur les Le doute s’installe. quasiment en direct l’activité du cerveau, en commun des mortels, dans un stock de don- nes carrées et les nombres premiers. visualisant, à l’aide de marqueurs radioactifs nées déjà mémorisées. Un peu à la manière conditions de survie des populations qui Lire page 4 injectés au sujet par voie intraveineuse, les d’un ordinateur qui alimenterait en temps réel Pierre Le Hir vivent dans les régions arctiques. p. 20 Le prodige Le lourd héritage du golf de Marylise Lebranchu EN SIGNANT, le 19 décembre, un cat de la magistrature – « un déficit accord avec les avocats en grève, majeur de dialogue social » entre la Marylise Lebranchu a dû pousser un chancellerie et les professions judi- soupir de soulagement. La ministre ciaires. Est-ce à dire que Mme Gui- NAÏVE de la justice mettait ainsi un point gou doit porter, à elle seule, la res- d’arrêt à l’une des frondes les plus ponsabilité du cafouillage actuel, DISQUES importantes que la justice ait con- ou faut-il y voir l’expression d’un nues ces dernières années. Il pour- malaise profond, qui n’attendait rait pourtant ne s’agir que d’un qu’une occasion pour émerger ? Les habits neufs répit, tant la garde des sceaux, qui a Le conflit déclenché par les avo- du classique TIGER WOODS pris ses fonctions il y a deux mois, a cats a ainsi cruellement mis en lu- hérité d’une situation explosive. A mière le peu d’intérêt des politiques Longtemps les disques classiques se À VINGT-CINQ ANS, le cham- quelques jours de l’entrée en pour la justice au quotidien. Certes, pion américain de golf a confirmé vigueur de la loi sur la présomption en trois années passées place Vendô- sont distingués par l’élégance banale sa suprématie. En 2000, Tiger d’innocence, la colère continue à me, Mme Guigou a fait progresser de et monotone de leurs pochettes. Le CD Woods a remporté trois des tour- gronder dans les juridictions : après façon substantielle le budget de la puis l’apparition du « digipack » et de nois majeurs (US Open, British les avocats, greffiers et magistrats justice, afin d’augmenter les moyens nouveaux boîtiers ont permis aux édi- Open, USPGA), frôlant le Grand ont dénoncé, ces dernières semai- des tribunaux : de 1998 à 2001, les Chelem. Chez les Français, Jean Van nes, une réforme qu’ils jugent crédits du ministère auront augmen- teurs de musique d’introduire des inno- de Velde assure sa prééminence. « inapplicable » faute de moyens té de 4,2 milliards de francs, avec vations graphiques jouant du décalage supplémentaires. 4 481 créations d’emplois – dont entre le contenant et le contenu. Dans me Lire page 19 M Lebranchu ne s’attendait pas 729 de magistrats. Mais ces postes le sillage d’ECM, pionnier du design dis- à de telles difficultés. A son arrivée ont été voués à l’absorption des affai- cographique, Naïve Classique (photo) Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, place Vendôme, elle rendait hom- res en souffrance et apparaissent 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; propose des produits particulièrement Côte d'Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; mage à Elisabeth Guigou, qui l’y insuffisants pour assurer la mise en Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Breta- avait précédée, et assurait que la loi œuvre de la nouvelle loi. Pour le innovants. p. 22 gne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; nouvelle serait pleinement appli- reste, le ministère d’Elisabeth Gui- Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; quée au 1er janvier. Mais il lui a fallu gou a davantage été marqué par les Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; International...... 2 Aujourd’hui ...... 19 déchanter : le budget dont elle a préoccupations sur l’indépendance Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. France...... 6 Météorologie-Jeux...... 21 hérité n’est pas à la hauteur des de la justice que par le souci concret Société...... 8 Culture ...... 22 enjeux, et le manque de personnels du fonctionnement des juridictions. Horizons ...... 12 Guide culturel ...... 24 affecte des tribunaux déjà surchar- Entreprises...... 15 Carnet...... 31 gés. La ministre a aussi décou- Cécile Prieur Communication...... 16 Abonnements ...... 31 vert – et l’a dit à voix haute, le Tableau de bord ...... 16 Radio-Télévision ...... 32 9 décembre, au congrès du Syndi- Lire la suite page 14 LeMonde Job: WMQ2912--0002-0 WAS LMQ2912-2 Op.: XX Rev.: 28-12-00 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:28,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0190 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000

PROCHE-ORIENT Le sommet sident égyptien Hosni Moubarak. Les DEUX CAMPS ont exprimé, mercredi nant les transferts de territoires positions américaines sous réserves de Charm el-Cheikh, prévu jeudi deux responsables israélien et pales- et jeudi, de multiples réserves aux prévus, tout en refusant de renoncer de modifications, se sont opposés de après-midi 28 décembre en Egypte, a tinien devaient rendre leur réponse propositions américaines. b LES PA- au principe d’un droit au retour pour leur côté au transfert de l’esplanade été annulé. Il devait réunir Yasser aux propositions de Bill Clinton pour LESTINIENS ont demandé des expli- les réfugiés. b LES ISRAÉLIENS, qui des Mosquées sous souveraineté pa- Arafat et Ehoud Barak autour du pré- parvenir à un accord de paix. b LES cations et des cartes précises concer- avaient adopté les principes des pro- lestinienne. Les propositions américaines suscitent de fortes réserves Le sommet entre Yasser Arafat et Ehoud Barak prévu pour jeudi à Charm el-Cheikh, en Egypte, a été annulé compte tenu des critiques suscitées des deux côtés par le nouveau « plan » Clinton pour la paix. Israël s’oppose à une souveraineté palestinienne sur l’esplanade des Mosquées ANNULATION OU REPORT ? barak et Yasser Arafat, le pré- De son côté, M. Barak est engagé Les réticences palestiniennes les occasions, mais nous ne pou- ré que les deux camps « sont plus La décision prise par les Egyp- sident égyptien devait s’entrete- jusqu’au 6 février dans une cam- face aux propositions améri- vons pas assumer une telle respon- proches qu’ils ne l’ont jamais été tiens, dans la nuit du mercredi 27 nir une nouvelle fois avec Ehoud pagne électorale pour le poste de caines se sont exprimées tout au sabilité historique », a-t-il ajouté. auparavant ». « Nous avons tenté au jeudi 28 décembre, d’annuler Barak. Il était encore impossible premier ministre dont il a démis- long de la journée de mercredi. La position israélienne a aussi de rapprocher les positions sur des le sommet prévu entre le pré- de savoir, jeudi matin, si ces nou- sionné au début du mois. Il es- « Nous ne pouvons pas accepter le ses réserves. Après l’adoption par questions en suspens de manière à sident palestinien, Yasser Arafat, veaux échanges permettraient de compte qu’un accord de paix lui plan américain, car une telle ac- le cabinet de sécurité, sous ré- répondre aux besoins des deux par- et le premier ministre israélien, fixer une nouvelle date pour une assurerait la victoire face à son ceptation constituerait un danger serve de modifications, des pro- ties », a poursuivi M. Clinton. Ehoud Barak, à Charm el-Cheikh éventuelle réunion au sommet adversaire du Likoud Ariel Sha- pour notre destin national », a dé- positions américaines, le conseil- A Paris, Hubert Védrine, mi- a témoigné des débats suscités entre MM. Arafat et Barak, même ron qui le distance dans les son- claré l’un des principaux négicia- ler pour les affaires de sécurité de nistre des affaires étrangères de dans les deux camps, par les der- si les réactions des uns et des dages. Jeudi matin, l’un des prin- teurs palestiniens, Yasser Abed M. Barak a en effet assuré, jeudi la France, qui exerce jusqu’à la fin nières propositions avancées par autres ne laissaient pas place à cipaux négociateurs palestiniens, Rabbo, à la presse peu avant le matin, que ce dernier refusera de de l’année la présidence de le président américain Bill Clin- l’optimisme. Saeb Erakat, a toutefois estimé début d’une réunion à Gaza du signer un accord prévoyant une l’Union européenne a engagé les ton pour tenter de relancer in ex- jeudi qu’il serait « difficile » de Comité exécutif de l’OLP (CEOLP) souveraineté palestinienne sur deux responsables « à saisir cette tremis les négociations de paix is- « RESPONSABILITÉ HISTORIQUE » parvenir à un accord de paix consacrée à ce plan. « Ce qui est l’Esplanade des mosquées. chance, à manifester l’esprit raélo-israéliennes. L’annulation Pour les Israéliens et pour les avant les élections israéliennes du proposé est un piège dont les Pales- Mercredi, à Washington, lors d’ouverture, le sens des responsabi- ne signifie pas pour autant que Américains, le temps presse. 6 février. « Cela nous laisse qua- tiniens payeront le prix pour de d’une conférence de presse orga- lités et le courage politique les contacts sont rompus. A la M. Clinton voudrait quitter la rante jours et tout dépend donc de nombreuses générations. Nous nisée dans le bureau ovale de la qu’exigent les circonstances pour suite de la rencontre prévue jeudi Maison Blanche, le 20 janvier, sur la façon dont on utilise ce laps de sommes une direction souple et Maison Blanche, le président surmonter les ultimes difficultés ». matin au Caire entre Hosni Mou- un dernier succès diplomatique. temps », a-t-il souligné. pragmatique. Nous ne ratons pas américain, plus optimiste, a assu- – (AFP. Reuters.)

Leïla Shahid, déléguée générale de la Palestine en France Un cadre général « Un certain nombre de points restent trop vagues » pour de nouvelles négociations « Yasser Arafat a-t-il répondu cation, il est évident qu’ils ne M. Clinton, et c’est à la lumière des LES PROPOSITIONS émises la raient basées globalement sur aux idées proposées par le pré- peuvent répondre avant d’avoir des réponses qui seront apportées que semaine dernière par Bill Clinton celles de 1967, avant la conquête sident Bill Clinton pour un ac- éclaircissements sur un certain les négociations pourront avancer pour relancer d’ultimes négocia- israélienne de la bande de Gaza, cord de paix entre les Palesti- nombre de points. Ils ont également ou non et qu’un sommet avec tions de paix entre Israéliens et de la Cisjordanie et Jérusalem-est, niens et Israël ? besoin de cartes géographiques très M. Clinton pourra se tenir ou non. Palestiniens ne constituent pas un avec cependant des « ajuste- – Oui, il a envoyé la réponse, mer- précises sur la répartition de la sou- Le principe selon lequel c’est à plan de paix à proprement parler. ments ». Israël se retirerait d’entre credi [27 décembre]. veraineté, qu’il s’agisse de Jérusalem prendre ou à laisser est un principe Il s’agirait plutôt, selon la presse 94 % et 96 % de la Cisjordanie et – Ces idées vous paraissent- – puisque Israël garde toutes les co- irréaliste lorsqu’il s’agit de mettre fin israélienne, d’une déclaration de de 100 % de la bande de Gaza. Les elles satisfaisantes ? lonies qui sont à l’intérieur du péri- à cent ans de conflit. principe, qui donnerait un cadre Palestiniens obtiendraient des – Il est évident qu’elles sont prin- mètre urbain de Jérusalem et autour » Il serait inadmissible de laisser aux discussions sur les sujets en- compensations territoriales côté cipalement puisées dans les propo- de la ville – ou de la Cisjordanie. des zones d’ombre sur des ques- core en souffrance. israélien, de 1 à 3 % de territoire en sitions israéliennes, qui sont elles es- » On parle d’un retrait israélien de LEÏLA SHAHID tions qui, si elles ne sont pas réglées b Jérusalem-Est. Selon les in- plus du « passage protégé » qui sentiellement motivées par le fait 95 % [de la Cisjordanie]. Nous vou- de manière très claire, avec des discrétions rapportées par la relie Gaza à la Cisjordanie. Selon que Ehoud Barak n’a aucune chance lons savoir 95 % de quoi exacte- – Et sur la question du retour cartes géographiques très précises, presse, les quartiers arabes de Jé- la presse palestinienne, le projet de remporter les élections sans un ment. On dit que 80 % des colonies des réfugiés ? constitueront une menace qui fera rusalem-est, conquis par Israël en américain prévoirait également la accord de paix. resteront sous souveraineté israé- – Il est évident que personne ne voler en éclats l’accord quelques 1967, seraient transférés aux Pales- « location », en plus des 5 % » Sur chacun des dossiers, il n’y a lienne et seront annexées à Israël. cherche à modifier le caractère juif mois après sa signature. Il ne s’agit tiniens alors que les quartiers juifs concédés, d’un pourcentage sup- pas beaucoup de différence avec ce Nous voulons savoir très précisé- de l’Etat israélien. Mais de la même pas d’être irrédentiste, mais d’avoir resteraient sous souveraineté is- plémentaire de terre en Cisjorda- qui a été proposé au sommet de ment lesquelles seront démantelées, manière que nous avons dit que le sens des responsabilités par rap- raélienne. Le principe vaudrait nie et à Gaza. Camp David. Il y a même, dans l’ex- pour ne pas avoir de surprise et nous accepterons des citoyens israé- port aux populations palestinienne aussi pour les colonies juives Quelque 80 % des 200 000 co- pression des propositions de pour mesurer ce que cela signifie liens juifs qui vivraient sous la sou- et israélienne, et de nommer les construites en territoire occupé lons de Cisjordanie resteraient M. Clinton, des choses qui sont par rapport à la continuité géogra- veraineté de l’Etat palestinien, nous choses de manière précise, pour que autour des anciennes limites dans des blocs de colonies qui se- moins précises que [ce qui a été dé- phique du territoire qui devra deve- demandons l’application du droit au les opinions publiques puissent s’ex- orientales de la ville et incluses raient annexés par Israël. La locali- battu] à Camp David. A Camp Da- nir l’Etat palestinien. Dans l’aména- retour [des Palestiniens] reconnu par primer lors d’un référendum du côté dans l’actuel grand Jérusalem. sation de ces colonies n’est pas ex- vid, il n’y pas eu de déclaration fi- gement territorial fait par les la résolution 194 de l’Assemblée gé- palestinien comme du côté israélien. Le contrôle palestinien serait to- plicitée. Deux blocs sont nale écrite, mais des discussions très autorités israéliennes pour les an- nérale de l’ONU. Cela permettra à » Il ne faut pas non plus être tal sur l’Esplanade des mosquées, généralement évoqués, le premier, poussées sur certains sujets, tel que nées à venir, l’extension de la Jérusa- des citoyens palestiniens de retour- otage des échéances : la fin du man- qui abrite al-Aqsa, le troisième Ariel, se trouve dans la partie celui des réfugiés. Le principe de lem dite métropolitaine inclura 15 % ner vivre en Israël, sous souveraine- dat Clinton le 20 janvier et les élec- lieu saint de l’islam. Un « lien his- nord-ouest de la Cisjordanie. Le base étant alors “un accord sur tout, de la Cisjordanie, c’est-à-dire toutes té israélienne, en tant que Palesti- tions israéliennes le 6 février. Ce qui torique » serait toutefois établi second Maale Adumim, se situe ou rien”, nous n’avions rien rédigé, les nouvelles colonies que les Israé- niens. Ce principe est très est en jeu est beaucoup trop impor- entre le peuple juif et l’esplanade, entre Jérusalem et la frontière jor- puisque nous ne nous étions finale- liens ont créées autour de la ville et important. Il s’agit du fondement de tant pour ne pas régler sérieuse- qui abritait le Temple juif, le site le danienne. ment pas mis d’accord. qui seront incluses dans le périmètre la cause palestinienne, puisque la ment des questions fondamentales plus sacré du judaïsme. b Réfugiés. Les réfugiés palesti- » Ce qui est nouveau, c’est le fait urbain de ce qu’eux-mêmes ap- lutte du peuple palestinien a si nous voulons signer un accord qui Une proposition américaine al- niens, qui ont quitté leurs terres à que ces questions soient rédigées pellent Jérusalem. Est-ce que les commencé longtemps avant l’oc- mette fin au conflit. Lundi, les mi- ternative prévoirait une double la création de l’Etat d’Israël, ob- par M. Clinton, mais un certain 95 % dont on parle excluent ces ter- cupation de la Cisjordanie et de Ga- nistres des affaires étrangères des souveraineté sur l’esplanade des tiendraient un droit au retour nombre de points restent trop ritoires ? Auquel cas il ne s’agira za en juin 1967. Sa raison principale pays arabes se réuniront au Caire à Mosquées. Le futur Etat palesti- dans leur « patrie », soit le futur vagues. Or, dans la mesure où il va plus de la restitution par Israël de était le droit au retour des réfugiés la demande de la Palestine, qui tient nien se verrait reconnaître la sou- Etat palestinien et non en Israël. s’agir d’un accord visant à mettre fin 95 % de la Cisjordanie mais de ce expulsés en 1948. à les informer des détails des propo- veraineté sur la mosquée al-Aqsa, Toutefois, Israël accueillerait quel- au conflit de manière définitive, et qui en restera une fois qu’on aura » Il est évident que ce droit au re- sitions américaines. Ces pays sont sur le Dôme du Rocher ainsi que que dizaines de milliers de Palesti- que les Palestiniens doivent s’enga- agrandi le périmètre urbain de tour ne pourra pas s’appliquer à eux aussi concernés, en particulier sur l’étendue de l’esplanade. Israël niens en fonction de « critères hu- ger à ne plus avoir aucune revendi- Jérusalem. tous les réfugiés. Il faudra donc dis- par la question des réfugiés et celle obtiendrait la souveraineté sur le manitaires ». cuter de son application, mais il est de Jérusalem, parce qu’ils en ont as- sous-sol du site qui renferme les b Fin du conflit. Les deux par- tout aussi évident que le principe sumé avec nous la responsabilité vestiges du Temple détruit par les ties déclareraient la « fin du doit être reconnu. C’est une vraie depuis 1948 pour la première et de- Romains en l’an 70 et dont ne sub- conflit » en signant cet accord. réconciliation historique qui doit se puis l’occupation de 1967 pour la se- siste que le mur des Lamentations, L’accord définitif serait appliqué faire entre Israël et les Palestiniens. conde. » un mur de soutènement de l’édi- en deux étapes de trois ans. Une » Ce sont là les principales ques- fice. fois entièrement appliqué, les Pa- tions incluses dans la lettre adressée Propos recueillis par b Frontières. Les frontières lestiniens annonceraient qu’ils par le président Yasser Arafat à Mouna Naïm entre l’Etat palestinien et Israël se- n’ont plus de revendications. Israël refuse d’abandonner sa souveraineté sur l’esplanade des Mosquées

JÉRUSALEM ministre de la communication, et Temple devraient être précisées, Is- jugés nécessaires pour absorber correspondance Haim Ramon, chargé des relations raël tenant à conserver la souverai- 80 % des colons répartis à Jérusa- La réponse du cabinet de sécurité avec la Knesset, ont précisé qu’ils neté sur le sous-sol où se trouve les lem-Est, en Cisjordanie et à Gaza. israélien au plan de paix américain n’étaient pas enthousiastes, mais vestiges du Deuxième Temple, pre- Malgré ces réserves, le ministre ne laissait guère de doute après la qu’ils soutenaient ce plan en l’ab- mier lieu saint du judaïsme, et sur des finances a commencé dès mer- réponse positive détournée donnée sence d’alternative. Les deux mi- toute la longueur du Mur des la- credi à travailler sur le plan de par Ehoud Barak, lundi 25 dé- nistres opposés à cette décision ne mentations, et non sur la seule par- compensations financières prévu cembre, à la télévision israélienne. sont pas membres du parti travail- tie où les Juifs prient aujourd’hui. pour les colons évacués en cas C’est donc une majorité de mi- liste, contrairement à ceux qui se d’accord. Durant cette même jour- nistres – dix pour, deux contre, sont abstenus. Le chef d’état major, DISCUSSION SUR LA SÉCURITÉ née de mercredi, des manifesta- deux abstentions – qui s’est décla- Shaul Mofaz, qui participait à la Autre point majeur de dis- tions ont été organisées contre le rée favorable aux propositions deuxième réunion, aurait critiqué cussion : la sécurité. Les points de plan américain. Dans la vallée du américaines, considérées comme le plan, jugeant insuffisant le dé- sécurité israéliens prévus en Cisjor- Jourdain, quelques colons ont in- une base de discussion pour la ploiement prévu de l’armée israé- danie par les Américains seraient vesti un poste de l’armée israé- poursuite des négociations, sous lienne dans la vallée du Jourdain. considérés comme insuffisants, et lienne. A Jérusalem, des centaines réserve de quelques modifications. Dès la première réunion, Ehoud Israël souhaiterait la possibilité de de personnes – habitants du quar- Néanmoins, la décision n’a été Barak, quant à lui, précisait qu’en survoler l’espace aérien de Cisjor- tier juif de la vieille ville et militants prise de manière ni unanime, ni ex- cas d’échec des négociations, il y danie en cas de situation d’urgence. de droite et d’extrême droite – se péditive, ni inconditionnelle, mais à avait un risque de rupture des rela- Quant aux modalités de la démili- sont rassemblées dans la vieille l’issue de deux longues réunions. tions de paix établies avec l’Egypte tarisation de l’Etat palestinien, elles ville pour protester contre l’aban- Dès jeudi matin, Danny Yatom, le et la Jordanie. La réponse israé- ne seraient pas assez précises sur le don de la souveraineté israélienne conseiller du premier ministre pour lienne, positive, serait par ailleurs type d’arme autorisé et devraient sur le Mont du Temple. De son cô- les affaires de sécurité, a de plus as- soumise à quelques conditions. interdire la signature de pactes mi- té, Ehoud Olmert, maire de Jérusa- suré que « le premier ministre ne si- D’une part, le refus catégorique litaires avec d’autres pays. lem et membre du Likoud, a confir- gnera pas un accord qui transfére- d’accepter un droit au retour des Enfin, dernier point de désac- mé son intention d’installer, pour rait la souveraineté aux réfugiés en Israël aurait été rappe- cord, l’importance de la surface an- une semaine, son bureau à côté du Palestiniens » sur l’Esplanade des lé. D’autre part, des réserves au- nexée par Israël correspondant au Mur et ce à partir du jeudi 28 dé- mosquées. raient été énoncées sur quatre maintien de trois blocs de colonies. cembre. Au cours des réunions du cabinet points. Les conditions détaillées de Le plan américain prévoirait 5 %. de sécurité, Benyamin Ben Eliezer, la souveraineté sur le Mont du Les Israéliens demanderaient 6 % Catherine Dupeyron LeMonde Job: WMQ2912--0003-0 WAS LMQ2912-3 Op.: XX Rev.: 28-12-00 T.: 10:45 S.: 111,06-Cmp.:28,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0191 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 / 3

Près de quatre millions de réfugiés palestiniens Homs NOMBRE DE RÉFUGIÉS (au 30 juin 2000) Trablous (Tripoli) CAMPS Un rapport sévère des Nations unies dénonce 376 472 Djénine LIBAN Balbeck Tulkarem BEYROUTH SYRIE Naplouse les trafics d’armes et de diamants en Angola DAMAS Saïda Ramallah Jéricho Sour L’appel à des sanctions contre les pays complices reste bloqué Bethléem GOLAN 383 199 Les Nations unies doivent publier sous peu un trafics d’armes et de diamants alimentant la l’examen de ce rapport qui appelle à des sanc- Hébron Haïfa rapport mettant en cause des pays occidentaux guérilla de l’Unita en Angola. Mais l’Ukraine et tions contre les pays qui violent les interdits Irbid Dera pour les facilités qu’ils offrent à d’importants la présidence assurée par la Russie ont différé concernant le mouvement de Jonas Savimbi.

NEW YORK (Nations unies) fait » que le leader du mouve- de l’Unita. L’Unita s’appuie dé- à Marseille, et est présidée par un JORDANIE Gaza 583 009 Zarka de notre correspondante ment rebelle est un homme sormais sur « un réseau interna- pilote belge, Roland De Smet. Tel-Aviv Ce sont très souvent les mêmes ayant une « capacité immense à tional d’individus bien équipés et Selon le rapport, c’est grâce à Air AMMAN individus dont les noms réappa- ressusciter » et à poursuivre sa bien financés ayant une capacité Cess que les rebelles angolais, JÉRUSALEM 824 622 raissent encore et encore dans guerre sanglante contre le gou- extraordinaire de transporter leurs mais aussi d’autres en Afrique, Gaza CISJORDANIE les rapports des enquêtes inter- vernement de Luanda. Cette ca- cargaisons illicites de par le contournent les sanctions impo- nationales. Ces trafiquants pacité, insiste la commission monde » pour parvenir à échap- sées par les Nations unies. Victor GAZA 1 570 192 d’armes et de diamants alimen- d’enquête, ne devrait « jamais per à la loi. « Victor Bout incarne Bout jouit très largement de la ISRAËL tant les guerres meurtrières qui être sous-estimée », et les sanc- un tel réseau », dit le rapport qui complicité des responsables gou- 50 km ÉGYPTE déchirent le continent africain. tions internationales en vigueur consacre tout un chapitre à ce vernementaux de toutes nationa- Source : Unrwa Les mêmes « marchands de la depuis 1993 contre son mouve- trafiquant puissant dont le nom lités pour fournir des armements La résolution 194 des Nations unies, en date du 11 décembre 1948, déclare mort » se trouvent aujourd’hui ment devraient être soigneuse- apparaît aussi dans l’enquête sur aux rebelles en échange de dia- « (...) qu'il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent de rentrer dans leurs en Angola « et ailleurs demain », ment appliquées. la guerre en Sierra Leone. mants, ces « pierres de sang » qui, foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, et que des à en juger par une enquête que Alors que l’avant-dernière Pour les milieux des renseigne- dit le rapport, « ont été la res- indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui publient dans les prochains jours commission d’enquête sur les ments, c’est simplement « Victor source stratégique de l’Unita lors décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé les Nations unies sur la guerre ci- violations des sanctions contre B. ». Victor Anatloiyevich Bout, de ses trois guerres », qui ont fait lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce vile en Angola, une guerre qui, l’Unita, publiée en mars, s’était né le 13 janvier 1967 à Douchan- plus d’un demi-million de morts dommage doit être réparé par les gouvernements ou autorités responsables ». disent ses auteurs, a « un impact surtout concentrée sur le rôle des bé, au Tadjikistan, a de multiples en Angola.

direct et important » sur celles qui pays qui aident Jonas Savimbi, et surnoms et au moins cinq passe- Le rapport explique aussi en se déroulent en République dé- avait explicitement dénoncé cer- ports dont un russe. Il vit avec sa détail le rôle des marchands mocratique du Congo et en Sier- tains chefs d’Etat et responsables femme, Alla Bout, fille d’un an- d’armes basés en Bulgarie et en La question des réfugiés a nourri ra Leone. politiques, la nouvelle commis- cien responsable de haut rang du Ukraine, ainsi que celui des pays S’il est vrai que Jonas Savimbi, sion tire au clair l’interaction KGB, à Charjah, dans les Emirats comme le Togo et le Burkina Fa- chef de l’Union nationale pour entre l’Unita et une « nouvelle gé- arabes uni. Sa société d’aviation so, qui auraient fourni des docu- le nationalisme palestinien l’indépendance totale de l’Ango- nération de trafiquants », des in- – Air Cess – enregistrée au Libe- mentations et certificats néces- la (Unita), est affaibli, il est ce- dividus qui, pour des raisons ria, comprend une flottille saires pour le transit des armes. JÉRUSALEM été renvoyée à une date ultérieure, pendant loin d’être impuissant, « non pas d’idéologie mais de d’avions soviétiques. Air Cess est En dehors de l’Afrique, selon les de notre correspondant en même temps que l’examen de conclut le rapport de quelque cupidité », jouent un rôle « indis- financée à 50 % par un Français, enquêteurs, les « acteurs princi- Parce que ce dossier-là ne s’éva- quelques autres dossiers sensibles 80 pages. « L’histoire témoigne du pensable » pour le réarmement Michel-Victor Thomas, domicilié paux » du réseau se trouvent en lue pas à la longueur d’une fron- tels que Jérusalem, les frontières, France, au Portugal, en Italie, en tière ou à la surface d’un territoire, les colonies ou la sécurité. Ces dif- Belgique, en Irlande et en Suisse. férentes questions sont aujourd’hui Le traité de Schengen, qui éli- ANALYSE en voie de règlement. Mais rien, ou L’opposition pourrait emporter la présidentielle au Ghana mine les contrôles aux frontières L’espoir du retour quasi rien, n’a affecté le sort des ré- de neuf pays européens, est fugiés. PLUS DE dix millions d’élec- surnommé par ses partisans «le du scrutin de la fin de l’ère Raw- « particulièrement utile » pour les a été transmis Arc-boutés sur la résolution 194 teurs étaient appelés aux urnes, gentil géant », est arrivé en tête lings, il lui resterait à se démarquer trafiquants d’armes. de génération en des Nations unies qui le leur re- jeudi 28 décembre au Ghana, pour avec 48 % des suffrages. Son parti de l’ombre imposante de son men- Pour renforcer les sanctions génération depuis 1948 connaît, les réfugiés réclament leur élire le successeur du président a presque obtenu la majorité ab- tor, qui, lui, restera président à vie contre l’Unita, le rapport re- droit au retour avec obstination ; Jerry Rawlings, qui a passé dix- solue aux élections législatives, du Congrès national démocratique commande en particulier que le avec une obstination identique, les neuf ans à la tête du pays comme disputées le même jour. (NDC, parti au pouvoir). Le NDC a Conseil de sécurité de l’ONU im- mais à la profondeur des peurs et Israéliens le leur refusent. De chef militaire puis président élu. Calme et mesuré, M. Kufuor, notamment vu les soutiens tradi- pose des sanctions à l’égard des des sentiments identitaires, le dos- gauche ou de droite, tous sont ici Ce second tour se joue entre le soixante-deux ans, n’est pas un tionnels dont il bénéficiait dans les pays qui violent ces mesures. A la sier des réfugiés demeure le plus unanimes : le retour de près de vice-président John Atta Mills, le orateur qui électrise les foules, campagnes s’affaiblir en raison de demande notamment de délicat de ceux qui nourrissent le 4 millions de réfugiés arabes altére- protégé de Rawlings, et John Ku- mais il a réussi à représenter l’es- la crise économique, non seule- l’Ukraine, membre non per- conflit israélo-palestinien. Inso- rait définitivement l’idée qu’ils se fuor, candidat d’une opposition poir d’un renouveau après près de ment dans le Nord rural, mais aus- manent du Conseil de sécurité, luble pour certains, il est manifes- font de leur identité au sein d’un qui a paru au premier tour, le 7 dé- vingt ans de règne de Jerry Raw- si dans les villes, y compris à Ac- l’examen de ce rapport, ainsi que tement l’un des principaux points à Etat juif. cembre, avoir nettement le vent lings, et dans une situation écono- cra, la capitale. Les étudiants en celui sur la guerre en Sierra l’origine de l’annulation de la réu- Dans les années 50, le premier en poupe. Si tout se déroule dans mique dégradée. Un tiers de la po- particulier, ainsi que nombre de Leone, a été reporté à une date nion de Charm el-Cheikh entre ministre David Ben Gourion avait le calme, la passation de pouvoirs pulation vit dans le dénuement et militaires et de policiers, ont voté ultérieure par le président du Yasser Arafat et Ehoud Barak, pré- proposé qu’Israël intègre – la première de l’histoire du Gha- les recettes du pays, tirées de l’or pour M. Kufuor. L’ex-capitaine Conseil de sécurité, l’ambassa- vue le 28 décembre. 100 000 réfugiés arabes. La proposi- na entre deux présidents démocra- et du cacao, sont en chute. Ancien Rawlings a promis de transférer le deur russe Sergueï Lavrov. Les deux hommes se sont vus tion, jugée insuffisante, avait été tiquement élus – est prévue pour vice-ministre des affaires étran- pouvoir à quiconque sortira vain- pour la dernière fois le 17 octobre, refusée avec hauteur par les Pales- le 7 janvier. Une transition paci- gères jusqu’au renversement du queur du scrutin. – (AFP.) Afsané Bassir Pour lorsque, sous la férule de Bill Clin- tiniens. Mais elle avait également fique ferait date en Afrique. Après gouvernement civil en 1972, il a ton, à Charm el-Cheikh déjà, ils provoqué un tollé au sein de la po- avoir fait deux coups d’Etat (en aussi été ministre de l’aménage- avaient sans succès tenté de sur- pulation juive. Rien, de ce point de 1979 et 1981) et accompli (depuis ment du territoire de l’administra- monter leurs divergences et vue, n’a fondamentalement chan- 1992) deux mandats de président tion militaire Rawlings, avant de d’éteindre la violence qui les expri- gé. De peur qu’elle n’ouvre la voie élu, le capitaine d’aviation à la re- démissionner en accusant la junte mait. Plus de deux mois plus tard, à un contentieux incontrôlable, les traite Rawlings ne pouvait en bri- de brimer les paysans les plus dé- Israéliens et Palestiniens ont repris Israéliens n’envisagent qu’avec ré- guer un troisième aux termes de la favorisés. Il s’est alors lancé dans langue, essayant de réussir au- ticence toute mesure qui reconnaî- Constitution qu’il a lui-même fait les affaires avant de revenir à la jourd’hui ce qu’ils avaient manqué trait peu ou prou leur responsabili- ratifier. Le calme a régné entre les politique lorsque les partis ont été hier. Sur tous les points de diver- té juridique dans la genèse du deux tours. Mais un résultat trop autorisés à nouveau, en 1992. gence, les opinions se sont rappro- problème des réfugiés. serré laisserait craindre des chées. Tous sauf un : les réfugiés, contestations, et peut-être des OMBRE DU MENTOR insurmontable pomme de discorde IMPASSE TOTALE troubles. Son rival, John Atta Mills, intel- née du choc de deux légitimités ex- Aux négociateurs palestiniens Au premier tour, John Kufuor, le lectuel de cinquante-six ans, actuel clusives. qui leur assurent qu’une re- chef du principal parti d’opposi- vice-président du Ghana, a fait Selon l’office des Nations unies connaissance du droit au retour ne tion, le Nouveau parti patriotique carrière dans l’ombre de Jerry créé spécialement à leur intention, comporterait aucun risque car les (NPP), homme de grande taille au Rawlings, dont il n’a pas le cha- l’Unwra, les réfugiés palestiniens Palestiniens choisiraient le dédom- comportement plutôt modeste, risme. S’il devait sortir vainqueur sont aujourd’hui quelque 3,7 mil- magement plutôt qu’un nouveau lions répartis dans les camps de déracinement, les Israéliens ré- Cisjordanie et de la bande de Gaza, torquent qu’ils ne veulent pas PROFIL cours de laquelle plusieurs anciens ainsi que dans ceux de Jordanie, de prendre les paris ; à ceux qui leur dirigeants sont exécutés de ma- Syrie et du Liban. Chassés ou partis disent que les résolutions de JERRY RAWLINGS, nière expéditive, il rend le pouvoir de leurs foyers, qui étaient en terri- l’ONU plaident pour le retour des aux civils. La parenthèse sera ce- toire aujourd’hui israélien, ils n’ont réfugiés, ils répondent que le prin- CAPITAINE-PRÉSIDENT pendant de courte durée puisque cessé, depuis 1948, de réclamer d’y cipe même du partage de la Pales- l’impatient capitaine renverse, le revenir ou, s’ils désiraient y renon- tine entre Juifs et Arabes implique Le capitaine Jerry Rawlings, cin- 30 décembre 1981, la « IIIe répu- cer, d’être justement dédommagés. que chacun reste chez soi. quante-trois ans, aura, en deux dé- blique » et reprend le pouvoir. Transmise de génération en géné- Bref, l’impasse est totale. La di- cennies, marqué l’histoire tour- Pour Jerry Rawlings, les civils, en la ration, réchauffée par la mobilisa- rection palestinienne le sait qui, en mentée du Ghana de manière personne du président Hilla Li- tion et par la propagande, la nos- privé, reconnaît qu’il conviendrait paradoxale : l’ancien putschiste a mann, sont tout aussi mauvais ges- talgie du village perdu est de trouver une formule suscep- rétabli les libertés démocratiques, tionnaires et corrompus que leurs demeurée quasi intacte depuis plus tible de mettre du baume au cœur l’ami de Fidel Castro et de Khadafi prédécesseurs militaires... de cinquante ans. C’est elle qui a des réfugiés tout en évitant dans a élevé son pays au statut de meil- La constitution est suspendue, les organisé la vie dans les camps où les faits leur retour. La direction is- leur élève africain du FMI. partis politiques sont interdits les réfugiés, regroupés par villages, raélienne le sait également, qui Jerry John Rawlings (Dji-Dji, pour mais, deux ans plus tard, « Dji-Dji » se sont longtemps opposés à ce met en balance de nouvelles les intimes) est né le 22 juin 1947, à s’est converti au libéralisme écono- que l’on construise en dur de peur concessions en échange d’un Accra, de l’union d’une Ghanéenne mique, tout en imposant une poli- de pérenniser ce qui ne devait être abandon hautement proclamé du de l’ethnie ewé et d’un Ecossais. En tique d’austérité à son pays que provisoire. C’est elle aussi qui a droit au retour des réfugiés. 1968, il entre à l’académie militaire enchantant les institutions finan- donné ses meilleures troupes au Pour Yasser Arafat, qui devra fi- et, dix ans plus tard, il est « flight cières internationales. Cette évolu- mouvement national palestinien, nalement trancher, le marché, ce- lieutenant ». Mais le tion le conduit du même coup, et qui est historiquement un mouve- pendant, est loin d’être conclu. pilote de chasse est rapidement sous pressions internationales, à ment de réfugiés luttant autant Rendus plus combatifs par trois tenté par la politique car il s’in- démocratiser son régime. En 1992, pour la récupération de ses biens mois d’Intifada, les porte-parole digne de la corruption des mili- une nouvelle constitution est adop- perdus que pour la fondation de des réfugiés palestiniens, souvent taires qui ont repris le pouvoir de- tée, des élections sont organisées son Etat. des militants du Fatah, son propre puis 1972. L’officier va ainsi devenir qui donnent à M. Rawlings une Alors que, petit à petit, les élites parti, jurent que tout accord qui à son tour un putschiste : une pre- large victoire. La IVe république est politiques palestiniennes envisa- ne comporterait pas la reconnais- mière fois, le 15 mai 1979, sa tenta- proclamée, puis la liberté de la geaient un compromis avec Israël, sance explicite de leur droit au re- tive échoue et il est arrêté. Trois se- presse est rétablie. Au terme d’un finissant par accepter la création tour serait l’équivalent d’une tra- maines plus tard, libéré par nouveau scrutin, en 1996, l’ancien d’un Etat palestinien sur une partie hison. Une mise en garde qui ne d’autres officiers mécontents du putschiste est réélu. Pour la der- seulement de la Palestine manda- peut être prise à la légère. La se- régime, il organise un nouveau nière fois, puisqu’aux termes d’une taire, les réfugiés ont continué à af- maine dernière, une délégation de coup d’Etat et renverse le « géné- constitution dont il est l’auteur, au- firmer leur droit au retour sur toute diplomates convoyée par de hauts ral-président » Fred Akuffo. Mot cun président ne peut se représen- la Palestine, Israël compris, confor- responsables de l’Autorité palesti- d’ordre du nouveau chef du Gha- ter une troisième fois. Le charisma- tés par la rhétorique officielle de nienne a été accueillie à coup de na : « nettoyer » les écuries d’Au- tique Jerry Rawlings s’apprête partis politiques peu soucieux de fusils et de pierres par les réfugiés gias de ce petit pays d’Afrique de ainsi, fait rare en Afrique, à faire heurter de front les convictions les du camp de Khan Younès, à Gaza, l’Ouest. Mais surprise, après s’être une sortie pacifique et volontaire plus douloureuses de leur peuple. signe de la confiance limitée que la autoproclamé responsable du après quasiment dix-neuf années Lorsque, en 1993, Israéliens et Pa- direction inspire à sa base. Conseil des forces révolutionnaires de pouvoir ininterrompu. lestiniens ont lancé le « processus armées (CFRA) et entrepris une d’Oslo », la question des réfugiés a Georges Marion vaste campagne d’épuration au Bruno Philip LeMonde Job: WMQ2912--0004-0 WAS LMQ2912-4 Op.: XX Rev.: 28-12-00 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:28,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0192 Lcp: 700 CMYK

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La présidence française de l’Union européenne Le pouvoir serbe rechigne a été gâchée par les ratés politiques de Nice à s’attaquer aux piliers Les avancées ne masquent pas le manque d’ambition communautaire de l’ancien régime Le bilan du mandat semestriel français à la tête par la défense ou l’« Europe citoyenne ». Mais franco-allemande est la première à pâtir d’un de l’Union européenne comporte des avancées l’impression de ratage prévaut avec l’accroc du manque de renouveau ; outre-Rhin, on blâme notables dans plusieurs domaines, à commencer sommet de Nice, un échec politique. La relation l’« arrogance » française. Les radicaux soupçonnent des « arrangements » BRUXELLES saires à la gestion de la force euro- propension de ses partenaires à maturité politique qui a surpris. La BELGRADE influent de son Parti socialiste à se de notre bureau européen péenne de réaction rapide. protéger jalousement leurs inté- relation franco-allemande, dont de notre envoyé spécial retrouver en détention pour cor- Que la critique soit ou non méri- L’« Europe citoyenne », en outre, rêts nationaux, cela en dit long sur les principaux responsables fran- Une des images électorales de ruption depuis la chute de son tée, le constat s’impose : la France s’est incontestablement renforcée son leadership en Europe. çais reconnaissaient qu’elle était à l’Opposition démocratique de Ser- mentor. Mais, le 22 décembre, pour achève dans quelques jours sa pré- avec des dispositions novatrices Certes, comme le fait le Quai « réinventer » il y a six mois, s’est bie (ODS) représentait un balai. Un la deuxième fois en deux mois, il a sidence de l’Union européenne (mais passées au tamis du compro- d’Orsay, on peut se féliciter que le encore détériorée. simple balai de paille à la mode été remis en liberté après avoir été avec une réputation ternie auprès mis communautaire) en matière sommet européen « a permis de La France a démontré que ses d’antan symbolisant une tâche arrêté. Député, il bénéficiait encore de ses partenaires. Si elle n’a pas à de sécurité maritime et alimen- trouver une solution à toutes les préventions historiques envers d’avenir : faire le ménage dans le de son immunité parlementaire rougir du bilan qualitatif de ce taire, et avec la proclamation de la questions à l’ordre du jour de la l’Allemagne ne sont pas complète- régime de Slobodan Milosevic une bien que l’Assemblée serbe ait été mandat semestriel – lequel sup- Charte des droits fondamentaux. CIG », et refuser de voir que – à la ment éteintes, et qu’elle n’a pas fois la victoire assurée aux législa- dissoute. « Nous voulons travailler porte la comparaison avec de pré- Des avancées significatives, et à notable exception du mécanisme accepté que celle-ci, forte de son tives du 23 décembre. Mais une selon la stricte légalité. Or les lois cédentes présidences –, celui-ci est bien des égards inespérées, se sont des « coopérations renforcées » poids démographique et écono- grande partie de l’opinion serbe sont inadéquates, ce qui nous oblige à coup sûr largement gâché par le produites s’agissant de la fiscalité (permettant à une « avant-garde » mique, jouisse dorénavant d’une pense que cette opération « mains à travailler sur un rythme plus lent. bilan politique déplorable du som- de l’épargne et du statut de la «so- de poursuivre l’intégration prééminence en Europe, laquelle propres » aurait dû être lancée dès Nous ne sommes pas en période ré- met de Nice. Il est peut-être légi- ciété anonyme européenne », et les communautaire sans que les pays sera de facto accentuée par l’élar- l’arrivée de Vojislav Kostunica à la volutionnaire mais de reconstruc- time, comme le fait le Quai d’Or- lignes directrices de l’Agenda so- moins « allants » puissent les en gissement à l’Est, avec des pays qui présidence fédérale, début octobre. tion », explique Miroljub Labus. say dans une note de plus de huit cial ont été adoptées. empêcher) – le résultat de Nice est lui sont naturellement plus La population ne comprend pas pages, de dresser minutieusement une affiche sans consistance et proches. A tort ou à raison, les que les anciens piliers du régime DES ARCHIVES « NETTOYÉES » la liste des actions entreprises et PARADOXE sans ambition. principaux porte-parole de la di- continuent de vivre riches, en toute Le « professeur de droit » Vojislav des résultats obtenus par la La société de l’information, l’in- Car tout porte à croire que le plomatie française n’ont pas été impunité, alors qu’elle se débat Kostunica a inspiré, et revendique, France, mais c’est là une approche novation, la mobilité du monde mécanisme de fonctionnement perçus comme les meilleurs archi- avec d’insondables problèmes de ce strict légalisme face aux tenants de comptable qui dissimule l’es- universitaire, le temps de travail institutionnel qui a fait l’objet d’un tectes d’un nouveau rapproche- vie quotidienne. de mesures plus radicales, tels que sentiel. des chauffeurs routiers, la lutte compromis minimaliste des Quin- ment franco-allemand. Cette ca- Les journaux se sont lancés dans le futur premier ministre, Zoran Paris avait tout misé sur un ré- contre la criminalité, la prise en ze n’est pas à la hauteur des défis rence a au moins autant pesé sur la la bataille. Certains font l’inven- Djindjic. Le nouveau président sultat positif de la conférence in- compte de la spécificité du sport... posés par l’élargissement et qu ’il réussite de la présidence française taire des villas majestueuses de cer- yougoslave a ainsi justifié le main- tergouvernementale (CIG) chargée autant de secteurs qui ont bénéfi- réunit – au contraire – bien des in- que la recherche du consensus à tains dignitaires, dans le quartier tien à son poste de Rade Markovic, de réformer les institutions euro- cié de progrès d’importance iné- grédients d’une paralysie de la tout prix dicté par la cohabitation. résidentiel de Dedinje, sur les hau- le chef des services secrets dont la péennes, et cette quête, devenue gale. Les relations avec les Balkans construction européenne. Celle-ci teurs de Belgrade. D’autres s’inter- population réclame la tête. « Rade quasi obsessionnelle, a été pour- et la Russie enfin, ont été, de l’avis n’est certes pas inéluctable, mais le UN DÉBAT EN JACHÈRE rogent sur la brusque disparition Markovic sera limogé dés ma nomi- suivie au prix de lourds sacrifices de diplomates d’origines diverses, prestige et l’influence politique de Se retranchant derrière la néces- d’anciens hommes liges du pou- nation, mais il faut suivre les procé- diplomatiques, en passant sous si- plutôt bien gérées. Pareil satisfecit la France pour la combattre seront sité de ne pas faire entendre deux voir. Tels Miodrag Zecevic, ex-pré- dures », nous a déclaré Gradimir lence des enjeux essentiels quant à ne peut guère être décerné à la à coup sûr amoindris par l’impres- « voix de la France » au moment sident de la Banque franco-yougo- Nalic, futur ministre serbe de l’inté- l’avenir et au futur fonctionne- coordination des politiques écono- sion négative qu’elle a laissée au- où celle-ci assumait la présidence slave qui a eu des démêlés avec la rieur, proposé par M. Kostunica. ment de la « grande Europe », et miques, l’autorité de l’eurogroupe près de ses partenaires, qu’ils de l’Union, Lionel Jospin s’est effa- justice française, subitement éva- On ne pourrait blâmer ce que au risque de faire paraître comme n’ayant pas, à l’évidence, emporté soient membres de l’Union – sin- cé derrière Jacques Chirac, comme poré dans la nature. De même pour d’aucuns considèrent comme un secondaires les résultats positifs la conviction des marchés finan- gulièrement en Allemagne –, ou si cette primauté de l’Elysée en Dragan Antic, ex-directeur général excès de légalisme face à des obtenus avant et après Nice : si ciers. candidats à la rejoindre, comme la matière de politique étrangère em- du quotidien du régime Politika et hommes qui ne s’en sont guère en- l’arbre a tendance à cacher la fo- Ce catalogue à la Prévert accen- Pologne. pêchait le premier ministre de si- de la télévision du même nom, combré des années durant. Mais rêt, les dirigeants politiques fran- tue le paradoxe : la somme de ces Aux uns et aux autres, elle est gnaler qu’il a aussi des convictions dont les journaux disent qu’il aurait on redoute les « arrangements » çais en sont largement respon- avancées et initiatives ne parvient apparue comme « arrogante », un européennes ! Ce faisant, le regard pris un aller simple pour Cuba. dissimulés derrière le respect des sables. pas à dissiper l’impression que la qualificatif qui, bien qu’immérité fixé sur le calendrier présidentiel et « Nous sommes prêts à tous les sacri- institutions. « Comment se fait-il Nul ne conteste en effet qu’au présidence française a été enta- s’agissant des diplomates chargés législatif du printemps 2002, les fices pour soutenir le nouveau pou- que Kostunica soit devenu le meil- cours du semestre écoulé, la dé- chée par le sommet de Nice. Si de l’avancement des dossiers tech- deux têtes de l’exécutif se sont voir, mais il faut que les gros poissons leur ami du général Pavkovic, le chef fense européenne a fait des pro- « échec » de celui-ci il y a, il est niques de la présidence française, mutuellement annihilées. Une fois de l’ancien régime payent », s’in- d’état-major nommé par Milose- grès très importants, l’Union étant donc d’ordre politique : car si la a fait florès dans la presse d’Outre- la présidence française entamée, le surge une professeur d’université. vic?», se demande ainsi un proche désormais dotée des organes poli- France a été dans l’obligation de se Rhin. S’agissant de l’Allemagne, débat sur l’avenir de l’Europe, res- de Zoran Djindjic. tico-militaires permanents néces- plier au manque d’ambition et à la Paris a démontré un manque de senti comme une gêne pour la « PÉRIODE DE RECONSTRUCTION » « Il faut montrer à la population réussite du traité de Nice, a été « La corruption faisait partie inté- qu’il y a une véritable rupture de ré- laissé en jachère. grante du précédent système », ex- gime. Cela passe par des procès qui Les principaux acquis depuis le 1er juillet les ports et un calendrier de retrait Ainsi, les Quinze se sont-ils plique Miroljub Labus, vice-pre- soulignent les responsabilités indivi- des pétroliers à simple coque. Un préoccupés du fonctionnement de mier ministre fédéral chargé des duelles », soutient ainsi Miljenko b Charte des droits une stabilisation en deuxième paquet de mesures, en l’Union, en se gardant bien de défi- relations économiques internatio- Dereta, président de l’organisation fondamentaux de l’Union Grande-Bretagne, où elle est discussion, prévoit la création nir la nature et les contours de nales. « Ce n’était pas un phéno- non gouvernementale Initiatives européenne : proclamée par le apparue, la crainte d’une d’une agence de sécurité maritime celle-ci. Lors des discussions entre mène accidentel mais systématique, citoyennes. Il n’y aurait pas là Conseil européen à Nice, son aggravation de l’épizootie de vache communautaire. chefs d’Etat et de gouvernement, liant étroitement la police secrète, la qu’un enjeu politique. Selon intégration dans les traités sera folle en France, son apparition dans En matière de chemins de fer, un dont une partie de la transcription politique, le milieu des affaires. Sans M. Nalic, avocat défenseur des réexaminée lors de la prochaine plusieurs autres pays dont important accord a été conclu sur a été publiée dans Le Monde (du parler de la corruption courante de droits de l’homme, « des gens conférence intergouvernementale, l’Allemagne et l’Espagne, ont la mise en place d’un réseau 20 décembre), Jacques Chirac en a fonctionnaires sous-payés », ajoute quittent le pays en emportant des prévue en 2004, pour préciser les conduit les Quinze à des mesures transeuropéen de fret ferroviaire fait le constat : « Pour faire l’Eu- ce membre fondateur du G17, le preuves sans que la police n’inter- relations entre les institutions draconiennes : les tests ont été permettant d’ouvrir ce secteur à la rope, il faut une volonté et une vi- plus célèbre des « think tank » vienne alors qu’elle en avait les européennes et nationales. considérablement étendus et concurrence. Le transport de sion, et aujourd’hui les visionnaires économiques yougoslaves. moyens, comme avec Marko Milose- b Défense européenne : les l’utilisation de farines carnées voyageurs en est exclu. Des sont fatigués. » Alors que la prési- Il ne serait pas si facile d’amener vic [le fils de l’ancien président]. gouvernements des Quinze ont suspendue dans l’alimentation de avancées ont également été dence européenne échoit, au dé- rapidement devant les tribunaux Nous savons également que des ar- précisé les moyens qu’ils entendent tous les animaux. Une autorité réalisées en matière but du mois prochain, à la Suède, les anciens prévaricateurs. Le cas chives ont été nettoyées avant même chacun mettre à disposition de alimentaire européenne deviendra d’harmonisation sociale dans le un pays qui ne fait pas mystère de de Mihaj Kertes illustre ces diffi- le 5 octobre [date de la chute de Mi- l’Union pour permettre à celle-ci de opérationelle en 2002. secteur du transport routier, avec sa volonté de se consacrer à la cultés. Cet ancien chef des douanes losevic] ». déployer une force de réaction b Transports : dans le domaine l’adoption d’une directive sur le « consolidation active » de l’acquis et homme de confiance de Milose- rapide de 60 000 hommes capable maritime, où les discussions avaient temps de travail des chauffeurs. communautaire en se gardant de vic est certes le premier membre Christophe Châtelot d’intervenir de façon autonome, et été accélérées par le naufrage du b Agenda social : les Quinze se la moindre initiative conceptuelle en laison avec l’OTAN, dans des pétrolier Erika au sud de la sont entendus sur un plan d’action quant à l’avenir de l’Europe, c’est situations de crise type Kosovo. Ils Bretagne, un accord est intervenu pour les cinq prochaines années peut-être cette absence d’ambition ont également mis en place les le 21 décembre sur le renforcement afin d’accélérer l’harmonisation du qui constitue le fait le plus mar- Bataille pour le contrôle insitutions politico-militaires des directives concernant le droit social. Un accord est quant des six mois écoulés. nécessaires au niveau de l’Union. contrôle des sociétés de également intervenu sur le statut b Sécurité alimentaire : malgré classification, celui des navires dans de l’entreprise européenne. Laurent Zecchini de la télévision tchèque

PRAGUE (CSSD) du premier ministre, Milos de notre correspondant Zeman. Le neuvième membre, le La Suède, une présidence « eurofroide » pour les Quinze Après des jours de conflit entre pasteur protestant et ex-dissident journalistes et une nouvelle direc- Milos Rejchrt, a démissionné. À PARTIR du 1 er janvier 2001, la bivalente des habitants du sitives dans le pays : même les par- technologique et la formation, tion nommée à la Télévision Le président Vaclav Havel a sou- Suède (2,4 % de la population eu- royaume à l’égard de l’intégration tis anti-européens y sont dans le droit-fil des objectifs fixés tchèque (CT), les téléspectateurs tenu les grévistes. « Le coup de ropéenne avec un peu moins de européenne. « Les Suédois doutent favorables. La présidence suédoise par le sommet de Lisbonne de ont assisté, mercredi 27 décembre, Prague (de 1948) s’est aussi déroulé 9 millions d’habitants) prend la de leur propre adhésion à l’UE, mais devrait s’efforcer de préciser la mars 2000. Quant à l’environne- à l’interruption des programmes sur conformément à la lettre de la loi, présidence de l’Union européenne sont favorables à l’adhésion des date d’entrée des nouveaux pays ment, c’est un des seuls sujets où ses deux chaînes – du jamais vu de- mais en contradiction avec l’esprit de (UE). Or il s’agit d’un pays qui, par- pays candidats », explique l’univer- membres dans l’UE : « L’élargisse- la Suède accepte le principe de dé- puis l’invasion de la Tchécoslova- la Constitution d’après-guerre », a-t- mi les Quinze, est avec la Grande- sitaire Olof Petersson, auteur ment ne peut attendre », dit et ré- cisions supranationales. quie en 1968. Ordonnée par le nou- il déclaré, en dénonçant les «clés Bretagne l’un des plus froids à d’une étude sur la Suède et l’Eu- pète Göran Persson. Stockholm est Sur la plupart des dossiers, les veau directeur, elle a poussé au partisanes » des nominations aux l’égard de l’intégration euro- rope qui vient d’être éditée par particulièrement sensible au destin Suédois sont résolument en faveur paroxysme une « bataille de la télé- conseils et institutions de l’Etat. péenne. D’après les sondages, l’association Notre Europe, ani- des pays baltes et au développe- d’une approche intergouverne- vision », marquée par la première M. Klaus, en vacances en Autriche, moins de 40 % de la population mée par Jacques Delors. ment des relations de confiance mentale et se méfient de la logique grève-occupation de son histoire. a réagi en réclamant que « l’ordre et suédoise seraient favorables à la avec la Russie. communautaire. Stockholm ne fe- Elle fut provoquée par la nomina- la légalité soient rétablis ». participation à l’UE – participation L’ÉLARGISSEMENT ET L’EMPLOI Avec l’emploi, thème du conseil ra pas avancer le dossier de l’ap- tion d’un nouveau directeur général récente puisque la Suède, pays L’élargissement à l’Est est un des européen informel de Stockholm profondissement des institutions : – Jiri Hodac – et d’une nouvelle di- LICENCIEMENTS neutre non membre de l’OTAN, rares sujets européens qui re- (23-24 mars 2001), la Suède veut vue de Suède, l’Europe politique rectrice de l’information – Jana Bo- La nouvelle direction de CT a li- n’est membre des Quinze que de- cueille une majorité d’opinions po- mettre en avant l’innovation est une menace sur la démocratie bosikova. Les grévistes redoutent cencié vingt journalistes et menacé puis le 1er janvier 1995. Le gouver- participative et la cohésion sociale d’être mis sous tutelle par le Parti de faire évacuer les locaux. Elles a nement dirigé par le social-démo- « à la scandinave ». L’Europe doit démocratique civique (ODS) du empêché les grévistes de diffuser crate Göran Persson, minoritaire, Une relation complexe avec l’euro donc rester avant tout un espace chef de la Chambre des députés, sur les ondes hertziennes les jour- doit s’appuyer au Riksdag, le Parle- de libre-échange, et rien ne déplaît Vaclav Klaus : M. Hodac, 53 ans, ve- naux télévisés qu’ils continuaient de ment suédois, sur deux partis tra- La Suède, qui n’est pas dans la zone euro, se retrouve dans une plus aux dirigeants suédois que les nait de postuler au poste de porte- préparer. Visibles uniquement sur ditionnellement eurosceptiques situation inédite puisqu’elle présidera pendant un semestre débats philosophiques autour de parole du parti de M. Klaus et Internet (www. nase-tv. cz, www. ct1. (les Verts et le Parti de la gauche, l’Union européenne (UE) tout en restant à l’écart des décisions la Constitution européenne. «Je Mme Bobosikova, 36 ans, fut conseil- cz) et sur le câble, les journaux du anciennement communiste). Par monétaires européennes. C’est la Belgique qui va prendre la pré- ne crois pas en une Union euro- ler économique de ce parti. soir étaient préparés dans les lo- ailleurs, l’entrée de la Suède dans sidence de l’Eurogroupe, l’enceinte de coordination des ministres péenne fédérale », explique le pre- Les grévistes, soutenus par 40 000 caux de la télévision privée Nova la zone euro n’est pas à l’ordre du des finances de la zone euro, pendant les six mois de présidence mier ministre, Göran Persson. signataires d’une pétition baptisée par une seule journaliste fidèle à jour. Même si le gouvernement y suédoise puis sous sa propre présidence, à partir du 1er juillet. La « Une Fédération européenne, avec « 2000 mots pour CT » (paraphrase M. Hodac. Mercredi, elle a refusé est favorable, l’opinion publique Belgique aura donc un rôle important dans la mise en place des un président, un gouvernement et d’une célèbre pétition à l’origine du de continuer. suédoise demeure très opposée à pièces et des billets en euros prévue pour janvier 2002. une Constitution normale, pourrait Printemps de Prague), réclament Le gouvernement a promis de l’idée d’abandonner sa monnaie, la En mars 2000, un congrès extraordinaire du Parti social-démo- certes favoriser l’exigence de respon- leur démission et le changement de présenter un projet de loi modifiant couronne, au profit de la monnaie crate suédois, au pouvoir à Stockholm, s’est conclu par un accord sabilité. Mais cela aurait un prix. mode de désignation des neuf le mode d’élection du conseil de la unique européenne. de principe à l’entrée dans l’euro après référendum. Dans le pro- Cela creuserait encore la distance « sages » du conseil de la télévision, télévision, et la direction du CSSD a « Elargissement, emploi, environ- gramme qui fixe ses priorités à la tête de l’UE pour les six mois à entre élus et électeurs. » élu par les seuls députés. Il est au- demandé à M. Hodac de démis- nement » : les trois priorités offi- venir, la Suède salue l’euro en soulignant qu’il est « bénéfique pour jourd’hui composé de cinq repré- sionner. cielles de la présidence suédoise la stabilité et l’intégration économique » et que sa réussite « est d’un Lucas Delattre sentants délégués par l’ODS et de tiennent compte de l’attitude am- intérêt vital pour l’Union ». et Antoine Jacob trois du Parti social-démocrate Martin Plichta LeMonde Job: WMQ2912--0005-0 WAS LMQ2912-5 Op.: XX Rev.: 28-12-00 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:28,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0193 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 / 5 Moscou consulte la future L’OMC cherche désespérément un lieu administration Bush MOSCOU. La Russie a déclaré, mercredi 27 décembre, qu’elle avait en- trepris des contacts non officiels avec les futures autorités gouvernemen- de réunion ministérielle tales américaines à propos du projet de Washington de créer un système national de défense anti-missiles (NMD). Alexandre Iakovenko, porte- parole du ministère russe des affaires étrangères, a déclaré que la Russie Doha, au Qatar, et Santiago du Chili sont les seules villes candidates était « ouverte au dialogue », mais qu’elle n’abandonnerait pas son oppo- sition à ce projet : « un tel système est clairement interdit par le traité Les émeutes qui se sont déroulées fin 1999 à avoir lieu fin 2001. Si aucune candidature exté- Les autorités genevoises envisagent cette pers- ABM » de 1972 sur les systèmes de défense anti-missiles, a-t-il dit. Il a rap- Seattle dissuadent la plupart des pays d’accueil- rieure ne fait l’unanimité, c’est Genève, où se pective sans enthousiasme depuis les échauf- pelé que Moscou avait proposé une réduction « radicale » des arsenaux lir la prochaine réunion ministérielle, qui doit trouve le siège de l’OMC, qui devra se dévouer. fourées de 1998. nucléaires russe et américain, dont chacun passerait à moins de 1 500 têtes. « Nous espérons commencer des discussions concrètes sur nos GENÈVE le Qatar, s’est proposé pour rece- tants de la société civile. Enfin, Genève, siège de l’OMC. Mais la propositions et sur les contre-propositions américaines dans un proche ave- de notre correspondant voir l’honorable assemblée dans l’Arabie saoudite, qui ne fait tou- ville de Calvin, qui s’était na- nir », a ajouté M. Iakovenko. Des analystes estiment que la Russie, qui Le temps n’est plus où les pays sa capitale, Doha. jours pas partie de l’OMC, craint guère dépensée sans compter peine à entretenir un arsenal nucléaire coûteux et obsolescent, pourrait membres se disputaient l’hon- Cette éventualité est loin de les risques de dérapage d’une pour garder l’organisation inter- accepter un amendement du traité ABM en échange d’une réduction neur d’accueillir la conférence bi- faire l’unanimité. Des rumeurs telle réunion à sa frontière. nationale en ses murs, ne mani- massive des arsenaux des deux pays. – (AFP.) sannuelle des ministres de l’Or- sur le retrait de la candidature de feste guère d’enthousiasme à ganisation mondiale du ce petit Etat du Golfe avaient dé- QUESTIONS DE FINANCEMENT l’idée de jouer les remplaçants, commerce (OMC). Après les deux jà circulé à Genève et la question L’organisation de Genève s’est même si, en vertu des engage- Lettre ouverte pour demander premières réunions à ce niveau, a ouvertement été évoquée en donc mise en quête d’une solu- ments pris, la Suisse ne saurait se en 1996 à Singapour et en 1998 au marge du dernier sommet Eu- tion alternative. Parmi les solu- dérober. Tout le monde se sou- siège de l’organisation, à Genève, rope-Asie, à Séoul. Au siège de tions de rechange, la ville de San- vient encore de la nuit d’émeute à Bill Clinton de se rendre à Cuba les Etats-Unis avaient mis tout l’OMC, on reconnaît que des pro- tiago du Chili a été examinée lors qui avait secoué les rives du Lé- leur poids dans la balance pour blèmes « techniques » ont été d’une tournée du secrétaire gé- man lors de la réunion des mi- WASHINGTON. Une centaine de personnalités, dont des universitaires s’arroger le privilège de mettre constatés par une mission d’éva- néral, Mike Moore, en Amérique nistres en mai 1998, et l’image de et des représentants religieux, pressent le président Bill Clinton de se sur pied la dernière rencontre du luation dépêchée à Doha, la capi- du Sud, en novembre. Doha et l’OMC est loin de faire l’unanimi- rendre à Cuba avant de quitter la Maison Blanche, sur la lancée de son siècle à Seattle. Avec tous les dé- tale du Qatar. D’abord, il faudrait Santiago étaient donc les deux té dans l’opinion. Afin de préve- voyage au Vietnam et de ses efforts d’ouverture envers la Corée du Nord. sagréments que l’on sait. avancer la réunion en raison du lieux proposés au Conseil général nir la répétition de tels incidents, La lettre en date du 19 décembre explique que le dernier mois de sa pré- Du coup, échaudés par le spec- ramadan, qui, l’an prochain, dé- le 15 décembre à Genève. Mais si les autorités genevoises envisa- sidence est le bon moment pour réviser la politique américaine envers tacle de Seattle et craignant des bute le 15 novembre. Ensuite, le Qatar, fermement soutenu par geraient d’organiser parallèle- Cuba parce que le président Clinton est « libre des contraintes politiques » débordements, les membres de l’émirat ne disposerait pas d’in- le Pakistan et d’autres pays mu- ment à la conférence officielle un dont va hériter son successeur George W. Bush le 20 janvier. – (AFP.) l’OMC ne montrent plus le même frastructures hôtelières suffi- sulmans, a maintenu son offre, le « sommet alternatif » pour per- empressement à faire acte de santes pour héberger les quelque Chili n’a pas encore arrêté sa po- mettre à la société civile de s’ex- candidature à ce genre d’événe- 5 000 délégués attendus. Pour y sition définitive, pour des raisons primer. Bien des palabres en Grève générale et échauffourées ment. Si bien que pour l’heure, et suppléer, les autorités ont propo- de financement : la décision a perspective, alors que l’OMC la à moins d’une année de sé d’amarrer des bateaux de luxe donc été une fois encore reportée mal-aimée peine à trouver un l’échéance, les responsables de au large des côtes afin de loger à la prochaine réunion, début fé- consensus autour du lancement mortelles à Katmandou l’OMC ne savent toujours pas où les participants. En outre, le vrier 2001, des 140 membres de dès 2001 d’un nouveau cycle de se tiendra la prochaine confé- choix de Doha suppose l’assu- l’OMC, qui tranchent en dernier négociations, que l’Union euro- NEW DEHLI. La Capitale népalaise, Katmandou, est restée fermée mer- rence ministérielle, prévue statu- rance d’un minimum de garanties ressort. péenne appelle de ses vœux... credi 27 décembre pour la deuxième journée consécutive, en raison de tairement à la fin de 2001. Depuis pour assurer les libertés d’accès Faute d’autre solution, il ne manifestations violentes d’étudiants qui protestent contre des déclara- le fiasco de Seattle, un seul pays, et d’expression aux représen- resterait plus qu’à se rabattre sur Jean-Claude Buhrer tions supposées de la star indienne Hrithik Roshan, contre le Népal et sa population. Quatre personnes ont été tuées mardi lors d’échauffourées avec la police qui avait ouvert le feu pour contenir les jeunes. Tous les films où joue l’acteur indien ont été retirés des salles et les opé- rateurs du câble ont arrêté la diffusion des chaînes indiennes. Les déné- gations de Hrithik Roshan, de l’ambassade d’Inde et de la chaîne de télé- vision qui a diffusé récemment un entretien avec l’acteur n’ont pas réussi à calmer des manifestants, dont la révolte apparaît dirigé tout autant contre l’Inde. Un sentiment anti-indien est latent au Népal, où beaucoup reprochent au grand voisin une attitude dictatoriale et condescen- dante. – (Corresp.)

EUROPE a ESPAGNE : une bombe a explosé mercredi 27 décembre, sans faire de victimes, devant un bâtiment de la sécurité sociale à Saint-Sébastien, au Pays basque, dans le nord de l’Espagne, a indiqué la police régionale. L’explosion, qui a eu lieu vers 22 h 30 devant la trésorerie générale de la sécurité sociale, dans l’est de Saint-Sébastien, a provoqué des dégâts ma- tériels considérables. La police soupçonne un attentat de l’ETA, ou d’un groupe de jeunes séparatistes basques radicaux proches de l’organisation armée. – (AFP.)

AMÉRIQUES a ÉTATS-UNIS : l’homme qui a tué mardi sept de ses collègues de tra- vail près de Boston a été inculpé, mercredi 27 décembre, de meurtre avec préméditation. Selon l’accusation, le mobile de Michael McDermott, 42 ans, serait un litige l’opposant au fisc américain. La société Edgewater Technology avait récemment été saisie d’une demande du fisc de préle- ver sur le salaire de McDermott des arriérés d’impôts. Toutes les victimes travaillaient au service de la paie de la société. – (AFP.) a CHILI : une grève de la faim, entamée le week-end dernier dans les prisons chiliennes, était suivie mercredi par plus de 11 000 détenus, a an- noncé, mercredi 27 décembre, une organisation regroupant les proches des prisonniers. L’extension du mouvement à près du tiers de la popula- tion carcérale du pays, qui compte 34 000 détenus dans une centaine de prisons, a conduit l’Eglise catholique à intervenir comme médiateur. Le mouvement s’est déclenché en réaction à la mort de sept détenus lors d’une mutinerie, suivie d’un incendie, le 11 décembre dernier à la prison de San Miguel, au sud de la capitale Santiago. – (AFP.) a CUBA /CHINE : Pékin et La Havane ont signé, mercredi 27 dé- cembre, un accord de coopération militaire, a rapporté la télévision offi- cielle cubaine. L’accord a été conclu à l’occasion de la visite à Cuba du chef d’état-major de l’armée chinoise, le général Fu Quanyou. Au cours de sa visite le général Fu a déclaré que Cuba et la Chine « se soutenaient mutuellement car ils partagent un même objectif, qui est la construction du socialisme ». – (AFP.)

ASIE a CHINE : des travaux de soudure « illégaux » sont à l’origine de l’in- cendie qui a coûté la vie à 309 personnes le jour de Noël, dans une disco- thèque à Lyouang (centre), a annoncé, jeudi 28 décembre, l’agence Chine nouvelle, précisant que 12 suspects avaient été arrêtés. Des étincelles provoquées par les travaux de soudure ont mis le feu à des meubles et à des matériaux textiles entreposés au premier sous-sol du supermarché si- tué dans le même bâtiment que la boîte de nuit. – (AFP.) a THAÏLANDE : l’un des neuf membres de la Commission anti-cor- ruption, qui a déclaré Thaksin Shinawatra coupable d’avoir caché une partie de sa fortune (Le Monde daté du 28 décembre), a démissionné mercredi 27 décembre, après avoir reconnu être membre du conseil d’administration d’une firme privée, position incompatible avec ses fonc- tions officielles. Entre-temps, la cote de popularité de Thaksin, grand fa- vori aux élections générales prévues le 6 janvier, serait en chute libre, se- lon un sondage réalisé après la publication des conclusions de la Commission. – (Corresp.) Travailleurs forcés : les entreprises allemandes rappelées à l’ordre BERLIN. Le négociateur allemand pour l’indemnisation des travailleurs forcés sous le nazisme, Otto Graf Lambsdorff, accentue la pression sur les entreprises allemandes qui rechignent à participer au fonds d’indem- nisation décidé par le gouvernement. M. Lambsdorff n’a pas exclu, mer- credi 27 décembre, de citer le nom d’entreprises réticentes et d’argumen- ter publiquement contre elles. Le président allemand Johannes Rau a de son côté lancé un appel aux PME pour le financement de ce fonds, en adressant à 1 000 d’entre elles une lettre les invitant à prendre leurs res- ponsabilités. Le fonds d’indemnisation, créé en août, est doté de 5,1 milliards d’euros (4,5 milliards de dollars), dont la moitié est apportée par l’Etat et l’autre doit l’être par les entreprises allemandes. Les sommes fournies par l’in- dustrie jusqu’à présent n’atteignent que 1,69 milliard d’euros. – (AFP.) 6 FRANCE LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000

POLITIQUE ÉCONOMIQUE Com- a interrogé de nombreux responsables TION est d’autant plus difficile à éviter me le programme de privatisations, prévu politiques et syndicaux pour leur deman- que le mouvement concerne les grands par la loi de juillet 1993, est en passe der comment ils voyaient l’avenir. Leurs services publics. Longtemps, en France, d’être achevé, et que les cessions d’actifs réponses attestent que la nouvelle écono- par confort ou par aveuglement, on n’a publics s’accélèrent en Europe, Le Monde mie génère une controverse. b LA QUES- pas voulu mesurer l’ampleur du processus.

ROBERT HUE JEAN-PIERRE CHEVÈNEMENT Secrétaire national Président du Mouvement Privatisation, la nouvelle controverse du PCF des citoyens JE NE SÉPARE PAS les privatisa- LA NOTION DE PROGRAMME Puisque le programme de privatisations de 1993 sera bientôt achevé, faut-il céder maintenant 1 tions françaises de l’ouverture à la 1 de privatisations est révélatrice concurrence imposée par les directi- d’une finalité réduite à la vente du des entreprises du service public ? « Le Monde » a posé la question à de nombreux responsables ves européennes. Dans les deux cas, je patrimoine public. Cette approche vois la logique libérale qui domine. fait l’impasse sur les enjeux indus- LA FRANCE va-t-elle devoir mouvement de privatisation s’est, dans son cas, une part d’habileté, Nous avons des approches différentes triels et technologiques à long ter- engager de nouvelles privatisa- à l’évidence, accéléré, ces derniers la poussant, pour ménager son au sein de la gauche plurielle, notam- me. Il convient d’établir des orienta- tions ? Et, le cas échéant, les pro- mois, en Europe et vient bouscu- opinion publique, à protester, ment avec le PS. Le plus urgent serait tions stratégiques d’engagement chaines opérations devront-elles ler jusqu’aux grands services tout en se préparant, discrète- de faire un bilan sérieux et contradic- ou de désengagement de l’Etat en toucher des grands services publics. Longtemps, en France, ment, à des évolutions qu’elle sait toire, tant sur les déréglementations fonction des intérêts nationaux et publics ? A première vue, il pour- par commodité ou par cécité, on inéluctables ? Comme dans le cas européennes que sur les privatisa- européens. Car les entreprises, pour rait paraître curieux de relancer n’a, certes, pas voulu prendre la de La Poste, où un changement tions. Nous avons proposé qu’un tel relever ces défis, ont besoin, sur la un débat qui ne suscite plus mesure de l’ampleur du proces- de statut est envisagé pour… bilan soit établi, et qu’un débat s’en- durée, de l’appui déterminé de la aujourd’hui les joutes enflam- sus. Et quand le débat public s’est l’après-2002 ! gage sur l’avenir des services publics puissance publique. mées d’hier. Sans doute est-ce focalisé sur la privatisation de Une troisième raison, enfin, va en Europe. L’adoption, au sommet de même, dit-on, l’un des grands grands services publics, à l’étran- contribuer inévitablement à Nice, d’une « déclaration sur les servi- LA GRANDE-BRETAGNE en talents de Lionel Jospin : il a pri- ger, ce sont les opérations condui- relancer ce débat : elle a trait aux ces d’intérêt économique général » 2 privatisant les « utilities » est vatisé plus que ne l’a fait aucun tes en Grande-Bretagne qui ont le formidables évolutions technolo- ne répond pas aux questions posées. allée par dogmatisme sur un ter- autre gouvernement ; mais plus souvent retenu l’attention. giques qui bousculent de plus en Elle réaffirme, au contraire, le dogme rain inconnu que les utilisateurs ont jamais opérations de mise sur le Avec l’arrière-pensée que l’on plus les services publics. A preu- concurrentiel. payé par une dégradation dramati- marché n’avaient suscité aussi sait : si des grandes catastrophes ve, dans leur plate-forme électo- que de la qualité du service. Une tel- peu de controverses. ferroviaires se sont produites rale, en 1997, les socialistes fran- LES PRIVATISATIONS en Gran- le approche n’est concevable que Pourtant, plusieurs indices sug- dans ce pays, celle de Hatfield en çais promettaient qu’en cas de vic- 2 de-Bretagne ont produit des résul- lorsque l’évolution technologique gèrent que ce débat va forcé- octobre 2000 (4 morts) ou celle de toire ils refuseraient « la privatisa- tats catastrophiques. C’est évident bouleverse la nature d’un service. Si pour les transports mais c’est vrai pour c’est le cas, par exemple, du télé- d’autres secteurs, comme l’énergie, phone, ce ne l’est ni du rail ni de la où l’emploi a été dévasté et où les distribution d’eau ou d’énergie. Les tarifs aux usagers ont flambé. Un privatisations ouvrent aussi le bilan critique est nécessaire. Il doit champ à de fortes discriminations conduire à examiner de nouvelles for- entre utilisateurs, comme le mon- mes, plus diversifiées, de cette maîtri- trent aujourd’hui les projets euro- Voici les cinq questions que nous se publique. Nous estimons qu’elles péens de privatisation de la distribu- avons posées à nos interlocuteurs : doivent tourner le dos à l’étatisme, et tion d’électricité : les grandes entre- permettre – sans exclure que certains prises paient moins, au détriment Le programme de secteurs puissent encore relever de la des PME et des ménages. L’interven- 1 privatisations prévu par la loi nationalisation – un contrôle décen- tion publique doit être envisagée de juillet 1993 est en passe d’être tralisé et démocratique des citoyens, pour prévenir les excès. Les abus de achevé. Faut-il prévoir un des usagers, des élus et des salariés. France Télécom, qui utilise à des nouveau programme ? Le cas Cela permettrait de rapprocher les fins monopolistiques sa position échéant, lequel, et s’inscrivant niveaux de décisions stratégiques et dominante de service public, indi- dans quel calendrier ? de gestion des lieux où s’expriment les quent que les conditions d’une réel- besoins sociaux, mais aussi les exigen- le concurrence ne sont pas réunies. Faut-il prévoir, pour certains ces de développement économique 2 secteurs, des local. CES PRIVATISATIONS ne « renationalisations » (ou 3 devraient être poursuivies que « remunicipalisations ») ? Quel CES ENTREPRISES DOIVENT si la pérennité du potentiel produc- bilan tirez-vous des privatisations 3 assumer des responsabilités nou- tif peut être assurée face aux con- en Grande-Bretagne ? velles en matière de développement currents mondiaux. Ce n’est pas, ment rebondir et sera immanqua- Paddington, un an avant tion des services publics et leur trans- de l’emploi, de la formation, de la pré- aujourd’hui, toujours le cas. La blement l’un des grands enjeux (31 morts), n’est-ce pas parce que formation en objet de profit ». Mais, Pour les entreprises qui ont servation de l’environnement, de la démarche ne peut être que pro- économiques des campagnes pré- le service public des transports y a depuis, le capital de France Télé- 3 fait l’objet d’une ouverture du sécurité. C’est pourquoi nous n’enten- gressive. Que l’on pense à Thom- sidentielle et législatives de 2002. été démantelé à la va-vite et que la com a été partiellement ouvert, tan- capital mais qui restent dons pas apporter des réponses simplis- son Multimédia, valorisé à 80 mil- C’est la raison pour laquelle Le logique de la « shareholder value » dis que la filiale de téléphonie mobi- majoritairement détenues par tes à ces problèmes. Beaucoup, liards de francs, et que gouverne- Monde a jugé utile d’interroger interdit désormais d’envisager des le du groupe, Orange, va être intro- l’Etat (Renault, Air France, France d’ailleurs, dépendra de l’intervention ment Juppé voulait brader pour sur le sujet de très nombreuses duite en Bourse. Une autre série de Télécom…), faut-il, à terme, des citoyens et des salariés, car il ne 1 franc à un groupe coréen qui a, personnalités de gauche et de questions vient donc aussi à l’es- prévoir une privatisation totale ? s’agit pas de se laisser enfermer dans depuis, fait faillite. droite, du monde patronal com- Longtemps, prit : avec la formidable compéti- les choix néolibéraux. La voie la plus me du monde syndical (Nicole tion mondiale que génère la « net- Quel doit être l’avenir de La originale pour aller dans ce sens est, à EN FRANCE le service public Notat pour la CFDT, Yves Cochet on n’a pas voulu économie », et dans ce cas précis 4 Poste, de la SNCF, d’EDF et de mes yeux, celle de l’appel au système 4 se confond souvent avec l’ex- pour les Verts et François Bayrou des télécommunications, avec la GDF ? Et celui de France bancaire et de crédit, facilitant le finan- istence de puissants opérateurs pour l’UDF n’ayant pas trouvé le prendre la mesure téléphonie mobile de troisième Télévision ? Ces entreprises cement des investissements riches en publics dont il faut assurer, dans un temps de répondre). génération, la défense, pure et ont-elles toujours vocation à emplois, en formation et en croissance contexte nouveau, la pérennité. D’abord, le programme de priva- de l’ampleur dure, des anciens services publics avoir une mission de service réelle. Dans des industries comme C’est le cas de La Poste. La privatisa- tisation prévu par la dernière loi a-t-elle encore un sens ? Ou alors public ? Doivent-elles rester l’automobile, l’aérospatiale, l’arme- tion de la SNCF n’aurait pas de sens. sur le sujet, celle de juillet 1993 éla- du processus s’agit-il d’un combat perdu ? Ou, détenues à 100 % par l’Etat ? ment, voire l’électronique, la pétrochi- EDF et GDF assument une fonction borée par Edouard Balladur, est enfin, le combat change-t-il seule- L’Allemagne a-t-elle eu raison mie, je pense qu’il faudrait maintenir essentielle pour l’intérêt national, en passe d’être intégralement mis ment de front ? On devine la thè- d’ouvrir le capital de sa poste ? un contrôle public majoritaire. comme l’a montré la résistance, grâ- en œuvre. Sur les 21 entreprises investissements trop lourds, fus- se : puisque l’e-mail sonne le déclin ce au nucléaire, de l’économie fran- figurant sur cette liste, 17 sont sent-ils pour la sécurité ? de la lettre, ce n’est plus une adres- Dans la phase de mutation CES ENTREPRISES ONT toujours çaise au récent choc pétrolier. Les déjà passées au privé, les unes Mais ce débat-là, commode, est se postale qu’il faut garantir à tous 5 technologique actuelle 4vocation à avoir une mission de ser- agents d’EDF, lors des tempêtes de (BNP, Rhône-Poulenc, Elf, UAP, en passe d’être dépassé, parce les Français, mais, bientôt, une (Internet, multimédia…), vice public. Ce qui ne veut pas dire décembre 1999, ont fait preuve la Seita) sous le gouvernement de que, de fait, les privatisations de adresse électronique… croyez-vous à l’émergence de que la seule solution soit la propriété d’une conscience professionnelle M. Balladur, les autres (Usinor, services publics s’accélèrent, et Ce sont donc toutes ces interroga- nouveaux services publics ? Si d’Etat à 100 %. Permettre une nouvel- qui contraste avec le comportement Pechiney, la BFCE, les AGF, la pas seulement en Grande-Breta- tions que Le Monde a souhaité sou- oui, quelles doivent être les le forme d’appropriation sociale exi- des pétroliers lors du naufrage de CGM, Renault et Bull) sous celui gne, où le contrôle aérien va pro- mettre à de nombreuses personnali- règles de fonctionnement et de ge, au-delà des questions liées à la l’Erika. Enfin, France Télévision a un d’Alain Juppé et les dernières chainement être mis sur le mar- tés, pour chercher à mesurer si le propriété de ces nouveaux nature du capital, de développer des rôle considérable à jouer dans un enfin (CIC, Thomson-CSF et Mul- ché. Même l’Allemagne, pourtant bouleversement que vit actuelle- services publics ? droits nouveaux démocratiques, des monde marqué par les nouvelles timédia, le GAN, Eramet, CNP très attachée, comme la France, à ment le capitalisme français indui- critères de gestion d’efficacité sociale technologies de communication. assurances, Crédit lyonnais et ses services publics, s’y met, com- sait aussi de nouvelles lignes de frac- prenant le contre-pied de la rentabili- Aerospatiale) sous celui de M. Jos- me en témoigne spectaculaire- ture dans le débat économique, té financière. LE SERVICE PUBLIC a tou- pin. Ne restent donc dans le péri- ment la mise sur le marché, le entre la gauche et la droite, mais 5 jours à voir avec l’égalité. La mètre de l’Etat qu’Air France 20 novembre, de 29 % de la Deuts- aussi à l’intérieur de chacun des LE CHAMP du service public ne mutation technologique est un (dont 33 % du capital a tout de che Post pour une valeur avoisi- deux camps. Or tel semble bien être 5peut être figé dans le temps. énorme défi pour les services même été mis sur le marché), la nant 43 milliards de francs. La pre- le cas : les réponses que nous avons L’exemple d’Internet est le plus signi- publics « traditionnels ». Notre Snecma, la Caisse centrale de réas- mière question se double donc reçues mettent en évidence que les ficatif : tout accès à ces moyens nou- capacité d’innovation, notre compé- surance et la Banque Hervet (dont d’une seconde : même si elle traî- termes de la controverse autour veaux de communication qui en reste- titivité en dépendront. La révolu- la privatisation est lancée, mais ne les pieds face à la volonté de des services publics évoluent, eux rait à la sanction du marché – la solva- tion de l’électronique affecte tous pas encore effective). La question dérégulation de la Commission aussi, à grande vitesse. bilité des différents usagers – devien- les domaines scientifiques et pro- est donc logique : et après ?… européenne, la France n’est-elle drait un formidable facteur d’aggra- ductifs : les infrastructures publi- La question peut être d’autant pas contrainte de suivre le mouve- Virginie Malingre vation des inégalités, notamment ques de recherche sont en premiè- plus difficilement éludée que le ment ? N’y a-t-il pas d’ailleurs, et Laurent Mauduit pour les jeunes générations. re ligne des défis à relever. Laurent Fabius : « L’objectif de l’Etat n’est pas de détenir à tout prix, Le programme de 1993 faisait riat stable, une stratégie claire et en France. Cet ancrage participe, che est différente. Nous sommes Renault ou, plus récemment, de 1 des privatisations une fin en soi. des partenariats solides. Nous en effet, à l’expansion de la crois- attachés au service public, au nom Thomson Multimédia, montrent De 1993 à 1997, il a conduit à certai- allons poursuivre ce chemin. sance, à la diffusion de l’innovation de l’égalité et de la cohésion socia- que l’actionnariat public peut offrir nes opérations purement financiè- C’en est fini de l’action industriel- et à la création d’emplois. Des le, mais la défense du service public à des entreprises la stabilité néces- res, s’appuyant sur de pseu- le à l’ancienne, fondée exclusive- entreprises françaises fortes pour n’est pas pour autant synonyme de saire à la mise en œuvre de straté- do-« noyaux durs » qui, en réalité, ment sur l’interventionnisme ou les développer une Europe forte : c’est statu quo, qui peut signifier sou- gies industrielles audacieuses et se sont dispersés au premier vent. subventions. C’est une véritable la logique des opérations que nous vent déclin. Le secteur public doit payantes à long terme. Résultat, notamment dans le sec- stratégie industrielle que nous avons menées, aussi bien dans le être un atout, placé au cœur de la teur financier : quasiment aucune entendons mener. Avec une dimen- nucléaire, l’aéronautique que pour modernisation. Ces entreprises jouent un rôle des entreprises concernées n’a été sion transversale : notre politique les télécommunications ou le sec- 4 majeur dans notre économie. LAURENT FABIUS un pôle de regroupement. Certai- économique de l’emploi. Et un mot teur financier. Dans un avenir prévisible, je ne En apportant un service accessible ministre de l’économie nes ont perdu leur indépendance d’ordre : anticiper le monde de 3 vois pas d’évolution aussi caté- à tous, elles sont au cœur du lien et des finances ou, même, ont disparu. D’autres se demain, faire mouvement, regrou- L’expérience britannique a gorique et générale. Pour autant, social et culturel. Par leur niveau de sont engagées dans des bagarres per les forces et les talents de nos 2 cumulé deux évolutions, la pri- l’objectif de l’Etat n’est pas de déte- performance technique et la qualité boursières plutôt hasardeuses. entreprises et les doter d’une straté- vatisation et la déréglementation. nir à tout prix mais d’accompagner, de leurs prestations, elles partici- Pour notre part, nous avons cher- gie conquérante. Nous devons favo- On me dit qu’il existe aujourd’hui, de stimuler, de permettre. Il doit se pent à notre compétitivité. Par ché à engager de vraies restructura- riser l’émergence et le développe- au Royaume-Uni, un mouvement comporter comme un actionnaire leurs investissements, elles nourris- tions industrielles. Nos entreprises ment d’entreprises à vocation euro- en faveur de la renationalisation de actif qui favorise le développement sent notre tissu industriel et nos sont désormais, je crois, sorties des péenne mondiale, dont les centres certains services publics, compte stratégique des entreprises dont il emplois, ainsi que l’équilibre du ter- turbulences, elles ont un actionna- de gravité seront, si possible, situés tenu de certains excès. Notre appro- est au capital. Les exemples de ritoire. FRANCE LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 / 7

FRANÇOIS HOLLANDE HENRI EMMANUELLI NICOLAS SARKOZY ALAIN MADELIN DENIS KESSLER BERNARD THIBAULT Premier secrétaire Président de la commission Ancien secrétaire général Président de Démocratie Vice-président Secrétaire général du Parti socialiste des finances de l’Assemblée du RPR libérale du Medef de la CGT

LE PROGRAMME de privatisa- NON. LES ENTREPRISES privatisées OUI, il faut aller plus loin. CE PROGRAMME a per- À QUEL TITRE le service public 1 tion de juillet 1993 visait à rédui- 1 1 depuis juillet 1993 sont aujour- 1 D’abord parce qu’il n’y a plus 1-3 mis à la France de tourner 1 serait-il à l’avenir condamné à la re la sphère publique pour élargir d’hui plus florissantes. Je me réjouis aucune raison que l’Etat reste action- la page de sa longue histoire d’un privatisation si ce n’est au nom du l’influence des marchés et à dimi- LES BIENFAITS annoncés par qu’abandonnant toutes ses préven- naire, parfois encore à 100 %, d’entre- capitalisme administré et d’une éco- dogme selon lequel la gestion privée nuer les déficits. Telle n’est pas la 2 les partisans de la privatisation tions, la gauche ait privatisé le GAN, prises du secteur concurrentiel. Il a nomie mixte. C’est bon pour les serait plus dynamique et moins dis- conception des socialistes. L’ouver- n’ont pas été au rendez-vous. Les le CIC, Thomson-CSF… Pour la sui- suffisamment démontré qu’il était entreprises privatisées qui peuvent, pendieuse que la gestion publique ? ture du capital d’une entreprise vagues de privatisation initiées par la te, les entreprises dont l’Etat garde un actionnaire particulièrement cala- dans les mêmes conditions de mar- Tout cela est contestable, le secteur publique située dans le secteur con- droite ont eu pour principal résultat une part importante du capital, com- miteux. Ensuite, parce que nous ché que leurs concurrentes, lever des de l’eau pouvant être utilisé comme currentiel n’a de sens que si elle de faire passer les entreprises françai- me Air France, France Télécom ou avons enfin compris, grâce à l’Euro- capitaux, nouer des alliances et cas d’école. Les mouvements de con- s’inscrit dans une logique industriel- ses sous le contrôle des fonds de pen- Renault, doivent être rendues au sec- pe, qu’il n’était pas nécessaire d’être s’adapter aux progrès technologi- centration et de restructuration qui le ou dans une stratégie d’alliance à sion anglo-saxons, dont on dénonce teur privé afin de pouvoir se dévelop- propriétaire d’une entreprise pour ques. C’est bon pour les finances ont motivé ou accompagné ce pro- l’échelle européenne. Il ne peut aujourd’hui le poids démesuré. Et là per sans entrave statutaire. Pour les qu’elle joue un rôle de service public. publiques : 340 milliards de francs de gramme de privatisations ont eu des donc y avoir de programme défini a où on attendait concurrence, élimi- entreprises aujourd’hui encore publi- cessions d’actifs ont été réalisés coûts sociaux très lourds, certains priori et qui aboutirait à démante- nation des rentes, dynamisme des ques à 100 %, la notion de program- LA RÉGULATION et la régle- (dont 240 milliards depuis 1997). Il groupes privatisés ayant privilégié ler le secteur public pour de simples entreprises, l’exemple de l’industrie me collectif n’est pas adaptée à la 2 mentation sont de bonnes alter- faut achever aussi vite que possible le des critères de rentabilité financière considérations financières. pétrolière montre que l’on a assisté à situation. Je préfère qu’il soit procé- natives à la nationalisation ou à la désengagement total de l’Etat des de court terme. D’autres politiques une reconcentration, à des pratiques dé à un examen au cas par cas. municipalisation. Je veux recentrer activités productives où il détient publiques auraient pu et doivent être L’EXPÉRIENCE britannique monopolistiques aux dépens du con- l’Etat sur son cœur de métier, com- encore la majorité du capital mises en œuvre, afin de maintenir la 2 débouche sur un triple fiasco : sommateur et pour le plus grand pro- DES RENATIONALISATIONS ? me le font les entreprises privées, et (Renault, Air France, France Télé- cohésion du tissu économique de elle ne s’est pas traduite par d’évi- fit des actionnaires. Dans le secteur 2 Certainement non. Personne ne laisser à d’autres, dans le cadre du com). Il faut également engager ce l’appareil de production et d’assurer dents gains de productivité – c’est de l’eau, le poids des entreprises pri- songerait à contester les progrès des cahier des charges, ce qu’ils savent processus dans les secteurs encore à l’efficacité des politiques sociales. notamment vrai pour les télécom- vées est devenu considérable, et le entreprises privatisées. Quant aux mieux faire. La question sur la Gran- monopole d’Etat. munications ; pour les consomma- prix de l’eau est plus élevé lorsque cel- remunicipalisations, soyons pru- de-Bretagne est révélatrice d’un faux DU POINT de vue industriel ou teurs, le démantèlement des trans- les-ci en ont la gestion. Il faut créer dents et gardons-nous de porter un débat, qui fait de la propriété privée CE SERAIT aller à contre-cou- 2 social, ce serait souhaitable dans ports publics a dégradé la qualité du un véritable service public de l’eau et jugement global sur des situations des chemins de fer le responsable des 2 rant de l’histoire économique certains secteurs décisifs… l’eau par service et sa sécurité ; sur le plan de évincer au fur et à mesure du renou- souvent spécifiques d’une municipa- accidents, en oubliant qu’il y avait que de vouloir inverser le mouve- exemple ! C’est difficilement pratica- l’aménagement du territoire, cette vellement des concessions les opéra- lité à l’autre. En Grande-Bretagne, des accidents avant, et qu’il n’y aurait ment des privatisations, ou même de ble ne serait-ce qu’en raison des politique a accru les inégalités. Mais, teurs privés. La Grande-Bretagne ne certaines privatisations ont parfaite- pas eu de chemin de fer sans investis- l’arrêter. Pour ce qui relève du sec- coûts d’une telle opération. Il faut dans notre pays aussi, des leçons doi- peut être comparée à la France. Les ment fonctionné. D’autres ont con- sements privés. teur concurrentiel, c’est l’évidence. sans doute imaginer des formes nou- vent être tirées. C’est le cas de la ban- entreprises publiques étaient bien nu des difficultés comme celle des Pour les monopoles d’Etat ou les servi- velles de maîtrise publique (prises de que, aujourd’hui livrée aux seuls inté- moins performantes que leurs homo- chemins de fer en 1994. Ce n’est pas UNE FOIS leur capital ouvert, ces publics, la privatisation peut s’ac- participation, mise en œuvre d’obli- rêts privés, sauf la Caisse des dépôts. logues françaises. La privatisation, la privatisation qui a rendu archaï- 3 ces entreprises se comportent compagner d’un cahier des charges gations de service public et de procé- C’est surtout le cas de l’eau, qui a associée à la répression syndicale ini- que le réseau ferré britannique mais comme les autres et l’Etat est un dans le cadre d’une délégation de ser- dures rigoureuses et démocratiques donné lieu à de nombreux abus. tiée par Mme Thatcher, a accéléré leur l’état accablant dans lequel il se trou- actionnaire passif. Elles ont le beurre vice public. Libéraliser ou privatiser, d’évaluation, de régulation et de con- Sans aller jusqu’à préconiser une déclin, aboutissant au délabrement vait avant ladite privatisation ! Au et l’argent du beurre, l’accès aux mar- ce n’est pas éliminer les préoccupa- trôle…). Une grande partie des servi- nationalisation, une régulation sup- des infrastructures des transports, moment du passage au secteur pri- chés de capitaux et la garantie de tions de service public et les réglemen- ces publics britanniques était vieillis- plémentaire apparaît nécessaire des hôpitaux, etc. vé, des engagements d’investisse- l’Etat. France Télécom a pu ainsi tations justifiées par des exigences de sante du fait du désengagement mas- pour assurer une meilleure protec- ments auraient dû être négociés. acheter Orange, engageant pour plu- sécurité, de protection de l’environne- sif de l’Etat depuis des décennies. Pri- tion du consommateur et un contrô- IL NE S’AGIT PAS d’avoir, sur sieurs centaines de milliards de ment ou d’aménagement du territoi- vatiser était la solution de facilité. Ce le plus strict des prestations des dis- 3 ce thème comme sur d’autres, OUI, car la participation majori- francs la signature de l’Etat. Pour- re. Quant aux privatisations britanni- choix n’a pas résolu les problèmes. Le tributeurs. Enfin, des mécanismes une position idéologique figée a prio- 3 taire de l’Etat est une gêne pour quoi faudrait-il privatiser à hauteur ques, elles ont fortement contribué à capital privé cherche avant tout la de péréquation devraient être intro- ri, selon laquelle l’horizon de la gau- le développement de l’entreprise et de 44 % plutôt que 56 % ? Le taux de la modernisation de l’économie. Iso- rentabilité au détriment des investis- duits pour favoriser l’égal accès à cet- che serait borné par le seul poids de la négociation d’alliances stratégi- privatisation de Renault ou de Fran- ler l’exemple des chemins de fer, dont sements, de la sécurité et du service te ressource rare. l’Histoire. Pour chaque cas, il faut ques. France Télécom, qui doit inves- ce Télécom ne doit pas relever d’une les défaillances sont largement dues à aux usagers. D’où les accidents, la examiner le rôle que peut avoir l’Etat tir 50 milliards de francs par an pour discussion de marchands de tapis leur gestion publique passée, n’a cherté, les carences. L’ÉTAT ne peut poursuivre à dans la conduite de l’entreprise, dans se développer, doit pouvoir augmen- entre le PCF et les courants du PS. donc que peu de pertinence. 3 travers ses participations une la construction d’une stratégie indus- ter son capital, et, sortir au plus vite CERTAINS CHOIX stratégiques, simple stratégie patrimoniale, qui trielle, dans le développement de mis- du giron de l’Etat. LA CONFUSION entre service LE MARCHÉ UNIQUE, l’évolu- 3 comme ceux de Renault par viserait à valoriser des titres. Il doit sions d’intérêt général. 4 public et entreprise appartenant 4 tion technologique, la croissan- exemple, demandent de disposer jouer son rôle d’actionnaire en LA PRIVATISATION de Fran- à l’Etat est très récente. Même avec ce externe imposent une autre d’une forte indépendance financière, impulsant des priorités, en fixant CES ENTREPRISES constituent 4 ce 2 est inscrite dans les faits. Ses des missions de services publics, ces organisation de ces entreprises, et l’adossement à l’Etat actionnaire un horizon de moyen terme, en 4 toutes des réussites industrielles programmes ne se distinguent en entreprises peuvent fonctionner avec sans remettre en cause leur mis- en est alors un garant précieux. Quel- étant exemplaire au plan social. qui ont été au cœur du développe- rien du privé ! Et il y a trop de chaî- des capitaux privés. Partout les pos- sion de service public. Le refus le justification aurait-on pour un nou- Mieux vaut sortir que dormir. Et si ment économique et social français. nes publiques qui n’ont pas les tes, les chemins de fer, l’électricité, le d’ouvrir le capital d’EDF et de veau désengagement de l’Etat ? La des cessions de capital doivent inter- Elles ont joué un rôle majeur dans le moyens de leur développement. gaz sont privatisés ou vont l’être. GDF, la réticence de la France à collectivité a plus à gagner en influen- venir, leur produit doit être réservé maintien d’une évolution relative- Enfin, le marché publicitaire peut Pour les entreprises à statut, il faut transposer dans son droit les direc- çant la gestion de ces entreprises, au financement des retraites. ment équilibrée de nos territoires, à supporter une chaîne privée de plus. intéresser les personnels à la privati- tives européennes de libéralisation notamment en raison de leur rôle l’inverse de ce qu’on peut observer Quant à EDF, GDF et La Poste, sation afin de racheter leurs droits des marchés électrique et gazier dans l’emploi, l’innovation et l’amé- LES ENTREPRISES qui assu- en Italie, en Espagne ou même en l’ouverture progressive de leur capi- acquis – notamment à la retraite. Je sont de mauvaises décisions. Le nagement du territoire, qu’en récupé- 4 ment la gestion des grands servi- Allemagne. Leur privatisation contri- tal est une nécessité dans l’Europe proposerai la création d’un fonds de développement de GDF suppose rant quelques dizaines de milliards ces publics (SNCF, EDF, France Télé- buerait à renforcer la dynamique iné- qui ouvre des monopoles à la concur- pension pour garantir la capitalisa- l’ouverture et l’augmentation de de francs par des cessions d’actifs. vision) doivent rester la propriété de galitaire du capitalisme en termes rence. La comparaison avec la poste tion des droits des agents d’EDF et son capital, pour qu’il atteigne la la seule puissance publique. Pour social et spatial. Cela ne signifie pas allemande, qui dispose de 150 mil- de GDF qui recevra en dotation la taille critique mondiale. Il est aussi VOILÀ des activités gérées par GDF, une ouverture du capital n’est qu’elles ne puissent pas nouer des liards de francs pour assurer son moitié du capital de ces deux entre- urgent d’adapter l’organisation de 4 des entreprises publiques où le acceptable que si elle permet un rap- partenariats industriels afin de garan- développement, est devenue cruelle prises privatisées, soit 250 milliards la SNCF aux directives européen- personnel dispose d’un véritable sta- prochement effectif avec EDF. tir leur développement. En ce qui pour nous. Là où elle investit 45 mil- de francs. L’ouverture du capital de nes de libéralisation du fret ferro- tut et qui, en terme d’image, sont Quant à La Poste, la logique de péré- concerne France Télévision, si l’on liards de francs en trois ans pour La Poste, ou d’activités postales, lui viaire. De même taille que La Poste devenues des références mondiale- quation et d’égalité territoriale peut discuter son périmètre, elle me acheter des entreprises européennes permettrait de se développer. La pos- française il y a quatre ans, la Deuts- ment connues. Il est hors de question exclut toute ouverture de capital. semble avoir vocation à demeurer et américaines de fret, de colis te allemande a investi depuis trois che Post privatisée pèse aujourd’hui de les sacrifier en se soumettant aux sous contrôle unique de l’Etat. express… La Poste française investit ans dix fois plus que la poste françai- quatre fois plus en chiffre d’affaires, contraintes d’une « libre » (?) concur- L’ÉMERGENCE des nouvelles 5 milliards de francs. La situation de se. Elle est préparée à l’ouverture des investit neuf fois plus en croissance rence imposée (!) au plan européen, 5 technologies exige des progrès LA VOLONTÉ de développer le la SNCF, lourdement endettée, et frontières et pas la poste française. externe, autofinance la retraite de ses alors que, même si elles ont évidem- dans la régulation publique afin d’as- 5 service public a, depuis deux siè- ses missions spécifiques, notam- Certains services rendus, même non anciens agents, et continue à remplir ment des marges de progrès, les surer la couverture de l’ensemble du cles, été le symbole de la solidarité, ment l’aménagement du territoire, rentables, doivent continuer à perdu- ses obligations de service public. citoyens sont globalement satisfaits territoire, notamment pour le haut mais aussi de l’impartialité de l’Etat nous amènent à plus de prudence, rer. Mais cela tient davantage de de leurs prestations. débit ; le tarif d’entrée le plus bas dans une égale considération envers en nous souvenant que le transport l’aménagement du territoire que du LES NOUVELLES technologies pour les consommateurs ; le respect tous les citoyens. L’arrivée des nou- international de marchandises sera maintien stratégique d’un monopole 5 de la communication sonnent le LE DÉFI politique essentiel qu’il des règles de concurrence pour évi- velles technologies porte en germe ouvert à la concurrence dès 2003. d’Etat. Les régions sont alors les glas du service public « à l’ancien- 5 faut relever est celui du sens à ter toute position dominante ; la les inégalités de demain dans l’accès mieux placées pour organiser ces ser- ne ». Au moment où Internet boule- donner à la révolution information- définition d’un service de base à la culture, à l’emploi et plus généra- LES NOUVELLES technologies vices sans remettre en cause le grand verse toutes les sphères de l’écono- nelle. Le mouvement de concentra- accessible partout et à tous. De lement à l’ensemble de la vie sociale. 5 font apparaître de nouveaux pro- mouvement de dérégulation. mie et de la société, la puissance tion des opérateurs de communica- même faut-il réfléchir à de nouvel- Il y a donc besoin d’un nouveau servi- blèmes, tels que la protection de la vie publique doit intervenir non comme tion et des producteurs d’images les formes d’entreprises publiques, ce public qui garantisse l’accès de privée ou de la propriété intellectuel- LE BESOIN de service public opérateur, mais comme accompa- montre que certains sont décidés à celles qui pourraient, par exemple, tous les citoyens à l’Internet haut le. Il appartient à l’Etat d’édicter des 5 apparaît ou disparaît selon l’évo- gnateur et incitateur. Les nouvelles en orienter les développements pour figurer sur le Net pour fournir des débit et soutienne la création de sites règles protectrices. Faut-il créer de lution de la société. Les nouvelles technologies permettront à l’Etat en capter les profits, quitte à en stérili- informations et des services d’inté- publics. Compte tenu de l’économie nouveaux services publics ? Je crois technologies de l’information dessi- d’agir de façon ciblée, individualisée, ser au besoin les potentialités émanci- rêt général. Et à de nouvelles formes propre à ces secteurs, des formes ori- que dans ce domaine le droit positif nent un nouveau visage pour nos ser- particulière, en lieu et place d’une patrices. L’accès de tous à un certain de service public garantissant ginales de propriété doivent être sera beaucoup plus protecteur qu’un vices publics. Plutôt que de se crisper intervention large, universelle et nombre de services, comme l’éduca- notamment le droit à activités ban- inventées. Service public ne signifie établissement public, ou qu’une agen- sur des conservatismes, j’aimerais les indifférenciée. L’Etat rentrerait enfin tion, la santé, mais aussi la communi- caires ou aux sources de la connais- pas systématiquement propriété ce, parce que le droit seul saura voir s’adapter à ces fantastiques dans l’ère des microsolutions : trou- cation ou l’information, doit être sance et de la culture. publique à 100 %. s’adapter à des évolutions constantes. mutations. ver une solution à chaque problème. garanti.

Un mouvement amplifié à partir de 1993 hydrocarbures ENI et celui de mais d’accompagner, de stimuler, de permettre » l’électricité ENEL. b Les quinze pays de l’Union mouvement. Margaret Thatcher, au b En France, après une première Elles doivent demain pouvoir qui vont structurer notre déve- nologies prennent en compte cet européenne ont, depuis 1984, pouvoir en Grande-Bretagne à vague de privatisations lancée en poursuivre une stratégie ambitieuse loppement comme l’ont fait objectif, comme c’est le cas pour réalisé 438,2 milliards de dollars de partir de 1979, en a été le 1986, le désengagement de l’Etat et adaptée à l’environnement dans dans le passé le téléphone, l’élec- l’UMTS. Cette régulation amélio- privatisations, selon l’OCDE. Soit précurseur. De British Rail à British s’est encore accéléré après 1993. lequel elles évolueront. Faut-il leur tricité ou le courrier. L’enjeu est rée devrait également jouer, par 376 milliards d’euros, ou Airways, tous les grands groupes Jusqu’en 1997, Edouard Balladur permettre de diversifier leurs finan- important pour Internet, l’UMTS exemple, pour l’eau. 2 471 milliards de francs. A partir de publics ont quitté le giron de l’Etat. puis Alain Juppé ont vendu pour cements et de nouer des alliances ? ou le numérique hertzien. L’Etat Plus généralement, vous avez 1993, ce mouvement s’est La poste (Post Office) ou le métro 140 milliards de francs d’actifs de Selon moi, une entreprise investie doit veiller à ce que ces vecteurs compris que ma ligne d’action, considérablement amplifié. (London Transport) font figure l’Etat. Depuis 1997, le mouvement de missions de service public peut, de développement et de culture ce sont les « trois S » : stratégie, Toujours selon l’OCDE, les d’exception. s’est amplifié : le gouvernement de sans tabou, nouer des partenariats soient mis à la portée de chacun souplesse, succès. Au lieu d’agir privatisations des Quinze européens En Allemagne, le mouvement a été Lionel Jospin a, pour sa part, industriels qui se traduisent par une dans des conditions équitables. par à-coups et dans le désordre, ont représenté, en dollars, plus progressif. La récente privatisé pour quelque 240 milliards, alliance capitalistique. C’est dans ce Il peut le faire avec ses moyens la bonne perspective se situe 10,1 milliards en 1984, 2,7 en 1985 ; ouverture du capital de la poste dont 46 % de France Télécom, qui cadre qu’avec pour objectif un pro- propres ou avec des opérateurs pour moi à moyen terme et dans 9,6 en 1986 ; 30,4 en 1987 ; 7 en (Deutsche Post) a suivi les mises sur devait pourtant rester publique. Au jet industriel et social ambitieux qu’il contrôle, comme le montre la cohérence. Evitons le dogma- 1988 ; 14,8 en 1989 ; 15,7 en 1990 ; le marché de Lufthansa ou encore total, depuis 1993, 1 100 entreprises, nous devons être ouverts pour faire l’installation de 500 points d’ac- tisme et préférons la souplesse. 24,1 en 1991 ; 4,2 en 1992 ; 29,6 en de Deutsche Telekom. L’Italie n’est dont les filiales, ont quitté le giron évoluer le moment venu le statut de cès Internet (Cyberbases) dans Le juge de paix, qui repose sur 1993 ; 24,9 en 1994 ; 32,8 en 1995 ; pas non plus en reste, avec le retrait de l’Etat. Sur les 1 800 premières GDF. des quartiers et communes en l’implication de tout le person- 44,6 en 1996 ; 67,7 en 1997 ; 58,5 en partiel ou total de l’Etat du capital entreprises industrielles, la part du difficulté. Il peut également le nel, c’est le succès à la fois écono- 1998 ; 61,5 en 1999. des principaux instituts publics, chiffre d’affaires réalisé par des Vous posez notamment faire par la régulation, en mique, social et environnemen- b Aucun pays en Europe ne comme le holding industriel IRI, les entreprises publiques est passée de 5 la question de l’accès de tous veillant à ce que les opérateurs tal : voilà mon objectif et mon semble avoir échappé au assurances INA, le géant des 40 % en 1991 à 20 % en 1999. aux innovations technologiques, qui déploient les nouvelles tech- critère de jugement. 8 SOCIÉTÉ LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000

SANTÉ PUBLIQUE Une élève deux ans. Entre-temps, aucun servi- en contact avec cette élève. détection des maladies contagieuses quart des cas sont diagnostiqués du lycée Jules-Ferry, à Paris, a été ce de santé n’avait vérifié qu’elle b LE FONCTIONNEMENT du disposif au suivi psycho-social, contrastent chez des étrangers. b BER- hospitalisée pour une tuberculose était bien prise en charge. b UNE de prévention de la tuberculose est avec la faiblesse de ses NARD MORIAU, de Médecins du pulmonaire qui avait été diagnosti- ALERTE sanitaire a été lancée afin en cause. b LES MISSIONS de la moyens. b LA TUBERCULOSE n’est monde, témoigne du lien entre cer- quée lors d’une visite médicale voici d’identifier les personnes ayant été médecine scolaire, qui vont de la pas éradiquée en France, où un taines pathologies et la précarité. Une alerte à la tuberculose est déclenchée dans un lycée parisien Début décembre, une élève de terminale du lycée Jules-Ferry a été hospitalisée pour une tuberculose pulmonaire à un stade avancé. Deux ans auparavant, un médecin avait diagnostiqué la maladie mais aucun service sanitaire ne s’était assuré de sa prise en charge

HOSPITALISÉE depuis le clichés radiographiques pulmo- ment. » Pour le professeur Chris- Boursault. Pour autant, la campa- de radiologie. « Personne n’a prendre, notamment, que les ser- début du mois de décembre dans naires afin de confirmer ou d’in- tophorov, il y a clairement eu gne de tests a bien été organisée obtenu les résultats de cette radio- vices départementaux de santé, l’un des services de médecine firmer l’hypothèse diagnostique. dans ce dossier « une faille dans dans l’établissement, la médeci- graphie », a affirmé au Monde, en lien avec la médecine scolaire, interne de l’hôpital Cochin de Ces clichés ont été pratiqués en le système de santé scolaire ». ne scolaire en assurant la logisti- mercredi 27 décembre, Pascal Jar- n’aient pas cherché à faire le sui- Paris, une adolescente âgée de avril 1999 et ont permis de con- C’est ce spécialiste hospitalier que. On ajoute qu’au vu du résul- din, directeur de l’académie de vi d’un dossier qu’ils avaient dix-huit ans, élève du lycée Jules- clure à l’existence de lésions pul- qui, une fois le diagnostic confir- tat de l’intradermoréaction à la Paris. ouvert ni que le spécialiste de Ferry (9e arrondissement), souf- monaires caractéristiques de la mé et compte tenu du caractère tuberculine, des clichés radiogra- L’élève avait été vaccinée par radiologie n’ait jugé nécessaire fre d’une forme évoluée de tuber- maladie tuberculeuse. Or, en nettement contagieux de la phiques pulmonaires ont effecti- le BCG et son carnet de santé d’obtenir que sa patiente soit cor- culose pulmonaire qui a nécessi- dépit de cette situation, aucun était correctement rempli. Les rectement prise en charge ? Cet- té le lancement d’une alerte sani- traitement spécifique n’a été élèves de sa classe ont été préve- te situation est d’autant moins taire afin d’identifier les person- entrepris et, alors que l’élève Soins sous contrainte au Canada nus oralement de la maladie de compréhensible qu’existe en nes de son entourage qui pour- était potentiellement contagieu- leur camarade par leur profes- France un dispositif très précis raient aujourd’hui être infectées se pour son entourage, aucune A Montréal, début décembre, un jeune immigrant péruvien infecté seur principal dès son hospitalisa- d’organisation de la lutte antitu- par le bacille tuberculeux. Les ris- mesure de prévention et d’infor- par le bacille tuberculeux, et qui risquait de passer plusieurs mois en tion. Les parents ont été préve- berculeuse. Ce dispositif a été ques de contagion sont ici a prio- mation n’a été prise. prison pour se faire soigner sous la contrainte, a finalement accepté nus par courrier le 22 décembre actualisé par une circulaire datée ri d’autant plus élevés que le dia- de prendre ses médicaments sous strict contrôle médical. Victor- de la mise en œuvre d’un dépista- du 4 mai 1995 et signée par Jean- gnostic n’a été porté que près de « UNE FAILLE DANS LE SYSTÈME » Miguel Sebastian-Rosales, vingt-six ans, qui souhaitait obtenir le sta- ge dans l’établissement, le 9 jan- François Girard, alors directeur deux ans après que les services C’est l’aggravation de l’état de tut de résident permanent, avait été déclaré tuberculeux en vier, au lendemain des vacances général de la santé. de santé eurent mis en évidence santé de la jeune malade, consé- juillet 1999 mais refusait depuis cette date de se soigner de manière scolaires. A titre préventif, un « Pour éviter la contamination une possibilité d’infection qui quence de l’évolution de ses suivie, en dépit des pressions médicales. Les autorités sanitaires, dépistage systématique de tou- d’autres sujets, il est indispensable fut ensuite confirmée sans lésions pulmonaires, qui a con- arguant de la loi canadienne, qui fait obligation à un tuberculeux de tes les personnes ayant été en de dépister le plus précocement qu’aucun traitement antitubercu- duit à son hospitalisation début se soigner, avaient demandé à un tribunal de Montréal de condam- contact étroit avec l’élève sera possible les personnes ayant été en leux n’ait, par la suite, été entre- décembre à l’hôpital Cochin. ner le malade à huit mois de prison, le temps d’un traitement com- organisé début janvier. Une per- contact avec un tuberculeux, peut- pris. « Cette jeune fille crachait du plet. Aux termes d’un accord intervenu avec la direction de la santé, manence téléphonique vient on lire dans cette circulaire. Tout La jeune fille, d’origine vietna- sang et au vu notamment des cli- M. Sebastian-Rosales devra se rendre cinq fois par semaine durant d’être mise en place à l’académie cas de tuberculose doit donc faire mienne, est élève de terminale S chés radiographiques que la six mois dans un centre médical pour y recevoir ses médicaments. La de Paris (01-44-62-47-33 ou l’objet d’une investigation soigneu- du lycée Jules-Ferry. C’est dans famille nous avait fournis, nous moindre contravention à l’accord entraînera un emprisonnement. 01-44-62-47-39 ainsi que, sur se dans l’entourage […] En collecti- cet établissement que les servi- avons pu rapidement confirmer le répondeur, au 01-44-62-47-32.) vité, le médecin du service de lutte ces sanitaires ont, en jan- diagnostic », a expliqué au Mon- antituberculeuse gère l’enquête en vier 1999, observé chez elle une de le professeur Boyan Christo- jeune patiente, a contacté le vement été prescrits à la jeune CIRCULATION DE L’INFORMATION lien avec le médecin de l’établisse- réaction positive à un test – une phorov, chef du service de méde- médecin scolaire responsable du fille. La famille, vietnamienne et Il restera aux autorités scolai- ment, le médecin de santé scolai- intradermoréaction à la tubercu- cine interne et responsable de la lycée Jules-Ferry. ne maîtrisant pas bien la langue res et sanitaires à tirer les leçons re, de PMI ou du travail, selon les line – de nature à suspecter l’ex- consultation « précarité et Auprès de l’académie de Paris, française, n’aurait pas compris la de ce qui, en l’état actuel des don- cas. » En l’espèce, l’enquête istence d’une infection tubercu- accueil des démunis » de cet éta- on tient à préciser que le dépista- nécessité de faire pratiquer ces nées disponibles, apparaît com- débutera avec deux ans de leuse à un stade asymptomati- blissement hospitalier. Notre ge n’a pas été réalisé par les servi- examens rapidement, ce qui me un dysfonctionnement retard. que. La règle veut que, dans cet- jeune patiente va bien maintenant ces de la médecine scolaire mais explique que la jeune fille majeur dans la circulation de l’in- te situation, on pratique, entre et devrait pouvoir sortir dans une par les services de santé départe- n’aurait passé la radio qu’en formation entre les profession- Stéphanie Le Bars autres examens médicaux, des semaine en poursuivant son traite- mentaux, en l’espèce le centre avril 1999, dans un cabinet privé nels de santé. Comment com- et Jean-Yves Nau La médecine scolaire, de larges missions mais peu de moyens Les méthodes de prévention b L’intradermoréaction à la L’ENQUÊTE ouverte par le rectorat de donc, au mieux, une permanence par semai- avec les élèves et, pour les plus petits, avec Alors qu’en 1945, lors de sa création, la tuberculine. Ce test consiste à Paris auprès de l’ensemble des acteurs ne dans chaque lycée. « Or, pour être effica- les parents. médecine scolaire devait prioritairement injecter un antigène (la tuberculine) concernés par le cas de tuberculose détecté ce, on ne devrait pas dépasser 5 000 élèves « Lorsque le médecin scolaire a une suspi- dépister la tuberculose et la malnutrition, afin de mettre en évidence un état chez l’élève de terminale du lycée Jules- par médecin et, dans les zones difficiles, un cion de maladie sur un élève, en général il elle s’attache aujourd’hui à la réussite scolai- dit « d’hypersensibilté retardée ».Si Ferry (9e arrondissement) devra déterminer médecin serait nécessaire pour 2 500 élèves ; l’adresse à son médecin traitant qui mènera re (détection des troubles du langage dans on observe autour du point « où l’information s’est perdue » et « qui il manque donc un bon millier de médecins », les examens complémentaires », explique les petites classes, par exemple) et à l’éduca- d’injection une induration aurait pu et dû faire quoi ». Les réponses estime Marie-Lucie Gosselin, secrétaire Mme Gosselin. « Pour notre part, nous ne fai- tion à la santé. supérieure à dix millimètres, des sont attendues dans le courant du mois de générale du SNMSU, le syndicat des méde- sons ni diagnostic ni soin. En cas de maladie, examens complémentaires doivent janvier. L’académie de Paris a d’ores et déjà cins de l’Unsa-Education (ex-FEN). nous sommes chargés des mesures de sur- SUIVI PSYCHO-AFFECTIF être menés afin de vérifier la précisé que le dépistage de la maladie en jan- veillance des personnes qui ont été en contact Désormais, les jeunes ont davantage présence ou l’absence de lésions vier 1999, alors que l’élève était en classe de « NI DIAGNOSTIC NI SOIN » avec le malade. Nous nous assurons aussi que, besoin de suivi psycho-affectif ou social, tuberculeuses. seconde, n’avait pas été réalisé par le méde- En outre, dans le système éducatif, aucun lorsqu’une consultation a été prescrite, les jugent régulièrement les professionnels de b Le BCG ou vaccin cin scolaire mais par les services de santé examen systématique n’est prévu au-delà parents s’y sont rendus ; sinon, nous réinterve- santé. Des pathologies telles que l’asthme antituberculeux. La vaccination départementaux (lire ci-dessus). de la scolarité obligatoire fixée à seize ans. nons auprès d’eux ou nous prévenons les servi- (qui touche 10 % des élèves) ou des affec- est obligatoire dans la première En lycée, le rôle des médecins scolaires Au lycée, les soins d’urgence sont donc ces sociaux. » tions respiratoires aiguës non traitées sont année de la vie. Elle peut être est, de fait, assez réduit. Aucun établisse- administrés par les infirmières, et les méde- Dans le cas de l’élève de Jules-Ferry, traite- néanmoins fréquentes. réalisée soit chez le médecin ment ne dispose d’un médecin à temps cins ne voient en consultation que les élèves ment et éviction scolaire auraient dû être Le cas de tuberculose survenu à Paris traitant soit dans le cadre de plein. Ces derniers, au nombre de 1 200 (aux- suivis pour un handicap particulier, signalés décidés immédiatement. Selon l’académie démontre en tout cas le besoin d’un suivi structures départementales quels s’ajoute un millier de vacataires à par l’infirmière ou l’équipe éducative, ou de Paris, ni le médecin de l’établissement, ni fin, en dépit des progrès réalisés par le systè- (dispensaires antituberculeux, temps partiel), sont responsables d’un sec- ceux, rares, qui sollicitent un rendez-vous. le médecin conseiller technique présent me de santé et dans l’accès aux soins. Même centres de vaccination), en milieu teur comprenant en moyenne 6 000 à Seules deux visites sont obligatoires au auprès de l’inspecteur d’académie, dont les si Pascal Jardin, le directeur de l’académie scolaire (après accord des parents) 7 000 élèves répartis dans trois à quatre col- cours de la scolarité : en dernière année de médecins scolaires dépendent, n’ont été pré- de Paris, soulignait, mercredi soir, le caractè- ou dans tout autre lieu de soins, lèges, les écoles primaires qui en dépendent maternelle et à la fin de la classe de troisiè- venus. Le médecin du lycée Jules-Ferry n’a re « exceptionnel » d’une telle affaire. après un contrôle tuberculinique. et un ou deux lycées. Fonctionnaires, ils tra- me, au moment de l’orientation. Il s’agit été alerté qu’au moment de l’hospitalisation Son efficacité est aujourd’hui vaillent 39 heures par semaine. Ils assurent alors d’un examen clinique, d’un entretien de l’élève au début du mois de décembre. S. L. B. contestée.

TROIS QUESTIONS À… pour une maladie ORL, soit la même proportion que les malades En France, un quart des cas sont diagnostiqués chez des étrangers BERNARD MORIAU consultant un généraliste. Le mala- de précaire attendra avant de se soi- CONTRAIREMENT à une opi- toutefois auprès de l’Institut natio- diminution constante de l’inciden- infectieuses doivent faire face à En tant que médecin responsa- gner : il ne viendra pas pour une nion trop répandue, la tuberculo- nal de veille sanitaire que les gran- ce dans de nombreuses régions, un nouveau et inquiétant phéno- 1ble de la mission périurbaine de rhino-pharyngite mais pour une se – qui demeure un problème des tendances épidémiologiques on observait un phénomène stric- mène, l’émergence croissante de Médecins du monde (MDM) en Sei- bronchite, un eczéma infecté ou majeur de santé publique dans le n’ont guère dû varier depuis 1996. tement inverse dans quelques souches de bacilles tuberculeux ne-et-Marne. Avez-vous observé une gale généralisée. D’anciennes tiers-monde – est bien loin d’être Les spécialistes estiment d’autre zones urbanisées où se cumu- devenus résistants aux antibioti- lors de vos consultations une aug- maladies ont aussi fait leur réappari- une maladie en voie d’éradication part que l’incidence de la tubercu- laient les mêmes facteurs de ris- ques qui, jusqu’ici, étaient effica- mentation des cas de tuberculose ? tion chez les pauvres, comme la fiè- en France où, face à cette menace lose en France est quatre fois plus que que ceux des pays en voie de ces pour, au terme d’un traite- Nous n’avons pas de statistiques vre des tranchées et le typhus, dans infectieuse, la vigilance demeure forte chez les personnes d’origine développement : absence de dépis- ment combiné de plusieurs mois, précises, mais nous savons que l’inci- la région de Marseille. Pour ces essentielle. On estime en France à étrangère que chez les Français et tage systématique, très mauvaises permettre d’obtenir une guérison. dence de cette maladie est plus populations, le problème n’est pas 0,03 % le risque annuel de contrac- que 25 % des cas de tuberculose conditions socio-économiques, La tuberculose est aujourd’hui importante dans les populations seulement l’accès aux soins, mais ter une infection tuberculeuse confirmée sont diagnostiqués accès restreint ou inexistant au devenue une menace sanitaire précaires. On dénombre 7 000 nou- leurs conditions de vie : un habitat mais ce pourcentage est en fait chez des étrangers. D’une maniè- système de distribution des soins croissante dans les pays de l’Euro- veaux cas de tuberculose chaque au chauffage défectueux, une très variable selon les groupes de re plus générale, cette infection, et taux élevé d’infection par le pe de l’Est et tout particulière- année en France, soit un chiffre hygiène insuffisante, une nourritu- population : la maladie tubercu- qui sévit sur un mode endémique virus du sida, dont on sait qu’il ment en Russie, où la déstructura- trois fois plus important que pour re trop riche en féculents, le chôma- leuse demeure une pathologie de dans de nombreux pays du tiers- facilite dangereusement la dissé- tion des systèmes de santé, asso- les cas de sida. Et la prévalence chez ge ou un emploi précaire et haras- la pauvreté et les données épidé- monde, est aujourd’hui souvent mination du bacille tuberculeux ciée aux difficultés socio-économi- les sans-domicile-fixe est 630 fois sant… C’est tout un contexte social miologiques font apparaître une retrouvée dans les pays industriali- dans la population. ques d’une large fraction de la supérieure à celle de la population qui est en cause. grande hétérogénéité. sés où existe une forte immigra- population et à l’émergence de générale. Une étude menée en Selon les données officielles, le tion de personnes originaires de SOUCHES RÉSISTANTES l’épidémie de sida, provoque une 1999 dans un foyer d’hébergement Pourquoi les services sociaux ne nombre des cas diagnostiqués a régions de haute endémie tubercu- Cette situation est particulière- véritable flambée épidémique auprès de 1 600 personnes par le 3parviennent-ils pas toujours à progressivement décru jusqu’en leuse. La maladie touche alors ment bien observée en France, où compliquée de l’apparition de Centre Edisson, spécialisé dans les détecter ces maladies à temps ? 1991 (année où l’on a recensé plus fréquemment des adultes jeu- l’incidence a augmenté en Ile-de- nombreuses souches multirésis- maladies infectieuses, a ainsi décelé Le problème des institutions 8 646 cas, soit 14,9 pour 100 000 nes et des sujets âgés. Compte France de 33 à 43 pour tantes. deux nouveaux cas de tuberculose. médicales est aujourd’hui d’« aller habitants) avant d’augmenter en tenu du caractère souvent très 100 000 personnes entre 1988 et Affection de la pauvreté, la C’est beaucoup. Il y a seulement vers ». Il ne faut plus hésiter à se ren- 1992 (9 220 cas, soit 15,9 pour contagieux des personnes souf- 1994. L’augmentation a aussi tou- maladie tuberculeuse est chaque quinze ans, les médecins se deman- dre sur les lieux d’habitat pour voir 100 000). Une stabilisation a été frant d’une tuberculose pulmonai- ché le Pas-de-Calais (de 12 à 16 année responsable de près de daient s’il fallait poursuivre la vacci- les populations les plus isolées et observée lors des deux années sui- re à un stade avancé, les risques pour 100 000 entre 1990 et 1994) 3 millions de morts à travers le nation contre la tuberculose. démunies. Il s’agit de repérer les vantes, où l’on est demeuré en des- peuvent aussi se cumuler dans les et les départements d’outre-mer monde. De l’avis de tous les spé- conditions sociales dans lesquelles sous des 9 500 cas. Puis, en 1995 groupes réunissant, dans certai- (de 11,8 à 15,9 pour 100 000). On cialistes des maladies infectieuses, Y a-t-il aujourd’hui en France peuvent émerger ces maladies infec- et 1996, les épidémiologistes ont nes conditions de grande promis- observe, à l’inverse, une décrois- la lutte contre ce fléau que l’on 2une résurgence des pathologies tieuses et suivre les malades pour enregistré une légère décroissan- cuité, des personnes ayant séjour- sance marquée dans des régions avait, tout au long du XXe siècle, liées à la pauvreté ? qu’ils soient correctement orientés. ce (7 467 cas en 1996, soit 12,8 né dans des pays de forte endé- comme la Picardie (de 15,7 à 8,2) cru en voie d’éradication grâce On ne peut pas parler de patholo- Pour cela, les différentes institu- pour 100 000). A cause de la récen- mie. ou l’Aquitaine (de 9,3 à 7,4). En aux progrès de l’hygiène et de la gies exclusivement provoquées par tions qui demeurent juxtaposées te grève du zèle des médecins de Plusieurs analyses épidémiologi- 1994, près de la moitié des cas de médecine réclame, plus que la précarité, mais d’une plus grande doivent travailler ensemble. santé publique, on ne dispose pas ques ont ainsi montré dans plu- tuberculose diagnostiqués en jamais, une réponse politique et gravité des maladies infectieuses des dernières données actualisées sieurs pays industrialisés (les Etats- France l’ont ainsi été en Ile-de- internationale. classiques. Une personne sur dix Propos recueillis par concernant cette maladie à décla- Unis, le Japon et la France notam- France. C’est dans ce contexte vient dans les missions de MDM Sylvia Zappi ration obligatoire. On souligne ment) que, parallèlement à une que les spécialistes des maladies J.-Y. N. 10 / LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 SOCIÉTÉ

Deux mois de prison ferme pour un père qui avait puni L’enquête sur la fusillade sa fille de onze ans, en la mettant nue, sous la pluie de l’autoroute A 9 Yves H. voulait que Stéphanie lui « dise la vérité » au sujet d’une serviette déchirée met en cause un policier C’est pour lui faire passer l’envie de mentir que ce di 27 décembre, les juges ont condamné Yves H. à que. Son épouse, la mère de l’enfant, écope de six père a enfermé un soir de novembre sa fille de un an de prison dont deux mois ferme, assorti de mois d’emprisonnement avec sursis. Le couple onze ans dans le jardin, nue, sous la pluie. Mercre- deux ans de mise à l’épreuve avec suivi psychologi- devra verser des dommages et intérêts à la fillette. Il aurait tué un collègue par accident

VERSAILLES lambeaux cette serviette. Nicolas, « Si Nicolas avait fait ça, il l’aurait vaisselle quand son frère joue au Nin- L’EXPERTISE BALISTIQUE est rait la route. Au même moment, de notre envoyé spécial le fils de quatorze ans, jure qu’il n’y dit, alors que Stéphanie, ça lui est tendo ». Pour Me Francis Szpiner, catégorique. Remise mardi après avoir ouvert la portière côté Le 21 novembre au soir, Stépha- est pour rien. Stéphanie aussi, mais déjà arrivé de mentir, d’inventer ». avocat de la défense, les parents 26 décembre au parquet de Nîmes conducteur, Stéphan Baumont se nie est restée de longues minutes, ses parents ne la croient pas. Cinq Et le père d’affirmer qu’il pensait doivent bénéficier d’une relaxe au (Gard), elle a formellement établi jetait à l’intérieur de l’habitacle totalement nue, dans le jardin de la mois plus tard, ne supportant plus avoir agi pour le bien de l’enfant, motif que l’incrimination visée ne que le coup de feu qui a tué le briga- pour tenter d’arracher les clefs de maison fami- les mensonges de sa fille, Yves H. qu’elle apprenne à dire la vérité. correspond pas aux faits. dier-chef Stéphan Baumont, mer- contact de la voiture, et l’immobili- liale à Ablis décide de la « réprimander », l’obli- « Vous vouliez la marquer morale- Le tribunal ne suivra ni l’avocat credi 20 décembre au péage de ser. Le policier menacé d’être ren- (Yvelines). Il geant d’abord à se tenir nue dans le ment, là c’est sûrement réussi », des parents, ni le procureur, Natha- Roquemaure sur l’autoroute A 9, versé par la 605 a alors ouvert le faisait à peine garage, les bras en l’air, « pour qu’el- lâche le président Paul Palpacuer. lie Foy, qui avait requis de simples provenait « d’une arme administra- feu en direction du conducteur. Il a 7 degrés, le le s’habitue au froid », avant de l’en- peines de prison avec sursis : huit tive ». En clair, le policier a été tué tiré à quatre reprises. C’est, sem- vent soufflait voyer dans le jardin. Meurtrie par « SADISME ÉPOUVANTABLE » mois pour le père et quatre mois par l’un de ses collègues, et non ble-t-il, la première balle qui a fort et une la température, Stéphanie tentent Isabelle H. est une femme effa- pour la mère. Requalifiant les faits par l’un des malfaiteurs qu’il ten- atteint son collègue en plein front. pluie fine lui de revenir dans la maison mais ses cée, visiblement soumise à son en « violences volontaires sur mineur tait d’interpeller avec une équipe Selon son témoignage, l’officier ne PROCÈS glaçait le explications ne convainquent pas. mari.Yves H., lui, est présenté par de quinze ans par ascendants »,les de l’antenne de police judiciaire se serait pas rendu compte qu’il corps. Stéphanie est une fillette de Elle se réfugie alors dans la niche les psychiatres comme un homme juges ont condamné Yves H. à un d’Avignon (Vaucluse), comme avait touché Stephan Baumont. onze ans contrainte par des du chien avant d’aller frapper chez autoritaire, rigide et impulsif. De an de prison dont deux mois ferme, l’avait indiqué une première ver- La voiture des deux malfaiteurs parents aux conceptions éducatives des voisins qui alertent les gendar- Stéphanie, il parle peu. En revan- assorti d’une mise à l’épreuve de sion officielle (Le Monde du parvient à se dégager, heurtant un d’un autre âge à demeurer dans cet mes. Depuis, Stéphanie a été pla- che, il évoque les problèmes qu’il a deux ans avec suivi psychologique. 22 décembre). autre véhicule. Projeté sur le capot état jusqu’à ce qu’elle accepte de cée dans un foyer, son père dort en eus lors de la construction de son Il reste en détention. Isabelle H. L’analyse des résultats du travail avant, le commandant fait tampon dire la vérité. L’affaire qui avait jus- prison et sa mère est sous contrôle pavillon, une difficulté urgente de écope de six mois d’emprisonne- des experts et des témoignages ont pendant environ quatre-vingts tifié cette punition était sans impor- judiciaire. carte grise à régler ou un conflit ment avec sursis. Le couple devra permis d’établir précisément le scé- mètres, puis il est traîné sur près de tance, « des pécadilles », reconnaî- Mercredi 27 décembre, les deux avec ses voisins pour une histoire verser 15 000 francs de dommages nario du drame. Pris en filature à cent cinquante mètres. Le choc pro- tra son père : en juin, les parents de parents comparaissaient devant le de grillage. et intérêts à la fillette pour préjudi- Béziers (Hérault) après une transac- voque plusieurs blessures aux Stéphanie avaient retrouvé une ser- tribunal correctionnel de Versailles Qualifiant de « sadisme épouvan- ce moral. « Ces peines ont surtout tion de drogue, Robert Fine et Guy côtes, et de multiples fractures de viette déchirée dans le tiroir d’un pour répondre de « délaissement de table » le comportement d’Yves H., une valeur symbolique d’avertisse- Franco avaient été suivis par des la rotule, qui feront craindre un meuble. mineur de quinze ans ». Yves H. Me Edith Valay, avocate du conseil ment », a expliqué le président enquêteurs du service régional de moment l’amputation. Yves H, le père, contrôleur techni- reconnaît qu’il est allé trop loin, général des Yvelines, administra- avant de souhaiter que se « recons- police judiciaire de Montpellier que de profession, est un homme mais, plaide-t-il, « c’était pas une teur ad hoc de Stéphanie, s’est inter- truise une vie familiale où Stéphanie (Hérault) jusqu’à une entrée de LES MALFAITEURS EN FUITE de principes qui tient à élever ses punition, je voulais seulement qu’elle rogée sur la place de la fillette retrouve sa place ». l’autoroute A 9. Ceux-ci étaient En dépit de la mise en œuvre du enfants dans une certaine rigueur. me dise la vérité ». Isabelle, son « dans cette curieuse famille, où elle alors entrés en contact avec leurs plan Epervier, pendant cinq jours, Il veut savoir qui a osé mettre en épouse, agent du trésor, confirme : est contrainte à faire tous les jours la Acacio Pereira collègues avignonnais pour leur dans le Gard et trois départements demander d’interpeller les deux environnants, les deux fuyards fugitifs au péage de Roquemaure. n’ont pas été retrouvés. Les recher- Lorsque la voiture suspecte, une ches restent actives, d’autant que Peugeot 605, s’était présentée au des traces de sang ont été retrou- péage, elle avait été aussitôt entou- vées dans la 605 abandonnée par rée par quatre policiers. Selon la Robert Fine et son complice, quel- version des enquêteurs, Robert ques kilomètres après le péage de Fine, présenté comme « un caïd Roquemaure. Des analyses sont en local » proche de Marc Monge, un cours pour déterminer si ce sang parrain des machines à sous abattu appartient au policier tué ou à l’un en région parisienne en janvier, et des deux malfaiteurs. Une informa- son complice auraient d’abord fait tion judiciaire a été ouverte, mardi signe qu’ils se rendaient, puis 26 décembre, contre Robert Fine auraient ouvert le feu sur les poli- pour « coups et blessures mortels, ciers par une portière. Sur ce point tentative de meurtre sur fonctionnai- précis, une source judiciaire se res de la police nationale dans l’exer- montre plus circonspecte, faisant cice de leurs fonctions, violences état de témoignages contradictoi- avec armes ». Il était déjà visé par res, des personnes ayant entendu un avis de recherche, après une des coups de feu, d’autres non. condamnation à quatre ans d’em- Les deux malfaiteurs ont, en tous prisonnement pour trafic de stupé- cas, tenté de s’enfuir. Robert Fine, fiants. qui était au volant, a foncé en direc- tion d’un commandant qui lui bar- Pascal Ceaux Attaque d’un convoi de transport de fonds : six personnes en garde à vue SIX PERSONNES ont été inter- avaient déjà été repérés autour du pellées, mercredi 27 décembre, à pavillon de Paray-Vieille-Poste, Paray-Vieille-Poste et Athis-Mons qui était connu des enquêteurs. (Essonne), lors d’une vaste opéra- Lors de leur intervention, mercre- tion policère menée à l’aube. Elles di, à 6 heures du matin, les poli- sont soupçonnées d’avoir partici- ciers de la BRB assistés de leurs pé, la veille, à l’attaque d’un con- collègues de la brigade de recher- voi de transports de fonds à Gen- che et d’intervention, « l’anti- tilly (Val-de-Marne) dans lequel gang », et du service régional de environ trente-quatre millions de police judiciaire de Versailles (Yve- francs avaient été dérobés, et un lines), ont surpris cinq hommes convoyeur légèrement blessé (Le endormis dans un préfabriqué Monde du 28 décembre). situé derrière le pavillon. « Nous avons recueilli des rensei- gnements, et un témoignage recou- ARSENAL D’ARMES pé qui nous a amené sur le pavillon Un arsenal d’armes anglaises, de Paray-Vieille-Poste », a indiqué américaines, russes – pistolets, le commissaire divisionnaire Yves revolvers, fusils mitrailleurs, lance- Castano, chef de la brigade de roquettes, grenades, explosifs– répression du banditisme (BRB), étaient disposés à côté des sus- pour expliquer cette arrestation- pects. Il y avait aussi plusieurs sacs éclair, réussie seize heures après de toile dans lesquels a été retrou- les faits. La BRB travaillait de lon- vée, en liasse de billets de 500, gue date sur cette équipe d’une 200 et 100 francs, la majeure par- dizaine d’hommes appartenant au tie des trente-quatre millions grand banditisme. Plusieurs de ses volés à Gentilly. membres avaient été récemment Le sixième homme interpellé à interpellés, lors de l’assaut d’un Athis-Mons serait le locataire de fourgon dans la zone de fret de ce préfabriqué, et n’aurait pas l’aéroport d’Orly, en janvier 1998 directement participé à l’attaque et en octobre de la même année du fourgon blindé. Quatre ou cinq après une attaque à main armée membres de l’équipe sont encore réalisée dans le neuvième arrondis- recherchés, dont l’homme qui en sement de Paris, dans un établisse- est considéré comme le chef. Les ment spécialisé dans les pièces enquêteurs attendent beaucoup anciennes. Deux des auteurs de de l’expertise menée sur les armes, cette dernière opération avaient espérant qu’elle leur permettra été remis en liberté par la cham- d’élucider d’autres affaires non bre d’accusation de la cour d’ap- résolues auxquelles pourrait avoir pel de Paris en raison d’erreurs de été mêlé ce gang. procédure. Des mouvements suspects Pascal Ceaux DÉPÊCHES a JUSTICE : deux jeunes gens ont été interpellés, mercredi 27 décem- bre, à Pont-Saint-Esprit (Gard) dans l’enquête sur le meurtre d’un gendar- me commis le 22 décembre lors d’un cambriolage dans cette ville. a « DISPARUES DE L’YONNE » : les gendarmes du Var ont ouvert une ligne téléphonique gratuite, 24 heures sur 24, pour recueillir tout témoigna- ge sur le passé d’Emile Louis, qui a reconnu les meurtres de sept jeunes filles de la Ddass, disparues près d’Auxerre entre 1977 et 1979, et est soup- çonné d’un viol commis en 1996 à Draguignan. 12 / LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 HORIZONS ENQUÊTE Camp David, la paix avortée

U sixième jour une victoire sur les musulmans. » Lui le leader palestinien, ne fait aucune tré que ces « intérêts vitaux » chan- du sommet de ISRAËL2 PALESTINE a accepté que le mur des Lamenta- concession sur du territoire qui lui gent d’un jour à l’autre. Ils étaient Camp David, les tions reste israélien. Pourquoi Israël appartient. Je ne braderai ni Jérusa- chaque fois révisés pour peu que négociations blo- lui refuse-t-il la souveraineté sur le lem ni les Lieux saints. Souhaitez-vous Bill Clinton propose une nouvelle quées, Bill Clin- troisième lieu saint de l’islam, sinon participer à mes funérailles ? ».A « idée créative ». Dans ces condi- ton change les Au cours de ce sommet pour l’anéantir ? 22 heures, Bill Clinton fait une ulti- tions, pourquoi auraient-ils modifié règles. Fini les Israéliens et Palestiniens usent par- me proposition : la souveraineté sur leur stratégie de négociation, eux pourparlers paral- manqué, Ehoud Barak fois de termes identiques pour expli- l’Esplanade à Israël, avec une « tutel- qui n’ont qu’un seul « joker », l’ac- lèles en commis- quer que, au fond, le principal pro- le souveraine » palestinienne garan- ceptation ou non de signer la « fin sions. Chaque camp doit désigner et Yasser Arafat n’auront pas blème de Camp David fut « cultu- tie par le Conseil de sécurité et le du conflit » ? Israël, « engoncé dans Adeux négociateurs pour rédiger un rel ». Pour les premiers, l’OLP « refu- Maroc, qui préside le Comité Al une mentalité coloniale », muré dans projet d’accord-cadre (Le Monde du eu un seul tête-à-tête. Sylvain se de prendre ses responsabilités » his- Qods (Jérusalem, en arabe). Barak a le déni du droit, de l’Histoire et des 28 décembre). Les quatre – les Israé- toriques, pour les seconds, Israël « des réserves ». Les Palestiniens réalités, « ne nous considère pas com- liens Sher et Ben Ami, les Palesti- Cypel raconte l’exaspération « refuse d’assumer » les siennes. Les refusent, dans une lettre amenée le me des égaux », tranche enfin un pro- niens Dahlan et Erakat – se retrou- Américains, eux, ont souvent été 25 à 2 h 30 par Saeb Erakat et Moha- che d’Arafat. vent le 17 juillet à 0 h 30 dans une sal- des deux parties malgré exaspérés par leur incapacité à saisir med Dahlan. Un haut responsable du départe- le du pavillon Laurel. Le président la « lisibilité » palestinienne. « Cer- Camp David a vécu. Pour un Israé- ment d’Etat tire le bilan suivant : «A américain, auparavant, a proposé de les efforts de Bill Clinton tains Palestiniens nous disaient : lien, « là, Arafat a déchiré le mas- la différence de l’Irlande, au Proche- réduire l’annexion israélienne des ter- “N’écoutez pas Untel, il n’a pas que ». Le matin du 25, Bill Clinton, Orient, les opinions publiques sont ritoires occupés de 11 % à 9 %. «On pour parvenir à un accord l’oreille d’Arafat.” Un autre disait le Ehoud Barak et Yasser Arafat adop- plus radicales que les dirigeants, qu’el- partait en mission historique », dit un contraire. Qui représentait l’opinion tent un texte en cinq points. Israël et les ne poussent pas au compromis. Israélien, qui a amené une magnifi- d’Arafat ? Nous n’arrivions pas à le l’Autorité palestinienne « s’engagent Barak a fait un effort de socialisation que carte aérienne de la Vieille Ville savoir. » A ce jour, ils restent convain- à poursuivre leurs efforts pour conclu- de son opinion. Insuffisant mais réel. de Jérusalem, au 1/2000, où apparais- cus qu’« une majorité de Palestiniens re le plus tôt possible un accord ». Les Arafat ne fait aucun effort de sociali- sent, en bleu, les maisons habitées voulaient aboutir », mais que «le parties conviennent de garder un sation vers la paix. » Un autre Améri- par des juifs. sphinx » Arafat a tout fait échouer. mutisme absolu sur ce qui s’est dit à cain présent à Camp David porte un La question des réfugiés est mise Problème : cette « majorité » est Camp David. A midi, à la Maison verdict plus nuancé : « Les Palesti- de côté. On y reviendra si l’on abou- représentée pour eux par Mohamed Blanche, Bill Clinton prononce la niens ont eux aussi fait des conces- tit sur le reste. On n’aboutit à rien. Dahlan, Mohamed Rachid ou Has- phrase qui, jusqu’à ce jour, résonne sions considérables. L’accord à venir, Des heures durant, les quatre ten- san Asfour, lesquels, en Palestine, comme un camouflet aux oreilles dit-il, devra plus tenir compte du tent de rédiger le préambule d’un tex- sont considérés (surtout Rachid) des Palestiniens : « Le premier minis- droit international et conférer à l’Etat te commun. Au bout de douze heu- comme les principaux vecteurs du tre israélien a fait plus de chemin que palestinien une souveraineté qui ne res, l’échec est patent. « Comment système de corruption lié aux Israé- le président Arafat. » Les Israéliens soit pas que de façade. Les Etats-Unis Arafat peut-il “vendre” à son peuple liens au sein de l’OLP… exultent. ont beaucoup mésestimé l’importan- ce que vous proposez ? Comment y sur- Et puis, il y a le « cas » Barak. vivrait-il ? Vous non plus n’êtes pas « Une catastrophe », juge un respon- prêts à la paix », lance un Palestinien sable du Conseil national de sécurité « Monsieur le Président, aux Israéliens. « Là, on a senti que américain (NSC). Malgré les multi- leur discours n’est que de la rhétori- ples sollicitations américaines, celui- les Egyptiens se sont montrés inflexibles que, ajoute-t-il. Pour en finir avec un ci refusera obstinément tout conflit de cent ans, il faut avoir le sens tête-à-tête avec Yasser Arafat à sur un kilomètre de désert. de l’Histoire, pas une mentalité de mar- Camp David. « Nous lui avons dit : chand de tapis dans un perpétuel rap- “C’est vous qui avez voulu ce sommet, Et moi, il faudrait que je renonce port de forces. » Verdict d’un Israé- vous devez faire le premier pas.” Pour lien : « Cette nuit-là, on a compris Arafat, le lien personnel entre chefs est à Jérusalem ! » Yasser Arafat à Bill Clinton qu’il n’y avait pas avec qui parler, ni essentiel. Barak s’y est toujours refu- sur les principes ni en pratique. » sé. » « Pérès, lui, aurait petit-déjeuné, Pourtant, pour la première fois, les déjeuné et dîné avec Arafat. Et dormi Après son retour, Ehoud Barak ce du soutien du monde arabe à Ara- deux camps ont discuté globalement dans sa chambre s’il avait pu », dit en dira : « J’ai encerclé Arafat comme fat. Israël devra lâcher beaucoup plus des problèmes. Ehoud Barak prend riant un ministre palestinien. «Le dans Beyrouth, il n’a plus de porte de qu’il n’a fait à ce jour. » conscience que « Arafat ne sera pas problème n’était pas psychologique, sortie. » Mais la déception l’emporte Les trois parties, cependant, se le premier leader arabe à lâcher Jéru- juge un Américain. C’était une déci- autour de lui : les pressions israélo- rejoignent sur deux acceptations salem » ; que, sur l’esplanade des sion politique. Barak disait en avoir américaines n’ont pas suffi. « Nous fondamentales : le sommet s’est fra- Mosquées (le Haram al-Sharif, où se soupé des rencontres inutiles avec Ara- nous sommes trompés quant au pro- cassé, dans les faits, sur Jérusalem. trouve la mosquée sainte Al-Aqsa et fat. Si la négociation aboutit, disait-il, cessus de décision palestinien. Arafat Mais les autres problèmes ne chan- sous lequel sont situés les ruines du je le verrai. Pas avant. » Reste que cet- reste une énigme pour ses interlocu- geront pas – en particulier ceux des Temple hébraïque – voir carte te attitude a profondément blessé teurs, mais aussi pour ses proches », réfugiés et des colonies, non moins page 13), il ne représente pas que les Palestiniens. Lors d’un dîner, le dit un de ses hommes de confiance. importants. Et Camp David aura l’OLP, mais le monde arabo-musul- 16 au soir, Barak est assis à la gauche Le sentiment domine que le numéro posé les fondations de ce qui sera man. De leur côté, les Palestiniens de Bill Clinton, entre lui et sa fille un israélien a réussi « une opération peut-être, un jour, une paix israélo- sont stupéfaits de l’importance accor- Chelsea. Arafat est à la droite du pré- historique. En deux semaines, il a fait palestinienne. dée par Israël aux vestiges du mont sident. Deux heures durant, Ehoud sauter quelques générations au débat du Temple. « On voulait exclure les Barak se tournera vers sa gauche, public en Israël », brisé des tabous Sylvain Cypel questions religieuses pour ne parler n’adressant la parole qu’à Chelsea… sans rien lâcher sur les intérêts que de territoires, sinon, c’était la por- Le président américain parti au vitaux d’Israël. Pour les Palestiniens, te ouverte à tous les débordements. » G7 pendant deux jours, il ne se pas- la négociation a, au contraire, mon- FIN AP AP/WHITE HOUSE REUTERS REUTERS

Et voilà que le mont du Temple succès. Barak lui envoie alors une let- Ehoud Barak négociant par Bill Clin- se rien d’important. Bill Clinton ren- Durant le rush final, devient le cœur du conflit ! tre – « Arafat n’est pas disposé à ton interposé. « C’est bien mal con- tre le dimanche 23 à 18 h 25. Là, il va Bill Clinton a démontré Bill Clinton va, dès lors, chercher accepter une décision historique et ne naître Barak que d’imaginer que l’on montrer son incroyable force de tra- une exceptionnelle énergie des « solutions créatives ». Offrir par négocie pas en toute bonne foi. » – peut négocier à sa place », dit un haut vail, mêlée, disent les Palestiniens, à pour tenter d’aboutir, exemple une « forme de souveraine- puis ordonne à ses ouailles de plier responsable du département d’Etat. « un charme et une ténacité rares ». rencontrant séparément les té » sur les quartiers dits musulman bagages. Le président américain doit L’explication est plus prosaïque. Il rencontre Barak puis Arafat et pro- deux dirigeants, participant et chrétien de la Vieille Ville aux bientôt s’envoler vers Okinawa, pour Américains et Israéliens sont profon- pose une « négociation marathon ». une nuit et une matinée Palestiniens, la souveraineté sur le une réunion du G7. Il propose que dément « en phase ». Ils partagent A 23 heures, il se rend à la commis- durant aux commissions mont du Temple restant à Israël. Est- les deux dirigeants repartent, lais- une même conception « pragmati- sion Sécurité. Il en sortira à 6 heures Réfugiés (ci-dessus, avec, ce une « base de négociation » ? sant les commissions négocier. Ara- que » d’une négociation « donnant- du matin, pour dormir un peu avant à sa gauche, Dennis Ross, Barak dit oui du bout des lèvres. Ara- fat ne dit pas non. Barak refuse. A donnant », et la même vision – quel- de rejoindre, à 10 heures le 24, la et le Palestinien Nabil fat refuse. Il estime la concession 23 heures, le porte-parole de la Mai- quefois, la même ignorance – des commission Réfugiés. Il demande Shaath à sa droite) palestinienne – laisser le quartier juif son Blanche, Joe Lockhart, annon- Palestiniens. Ces derniers ont par- ensuite à chaque camp de lui et Sécurité. En vain. et le mur des Lamentations à Israël – ce : « Camp David s’est terminé sans fois été stupéfiés par leurs interlocu- envoyer un représentant. Saeb Era- la plus aboutie possible. Clinton accord. » Mais, à minuit, Clinton est teurs. Lorsque Yasser Arafat dit à kat et Shlomo Ben Ami se présen- s’emporte contre le chef palestinien. de nouveau chez Barak. Ce dernier Bill Clinton qu’il ne peut transiger tent. De source palestinienne, Bill « Vous persistez dans votre obstruc- se laisse enfin infléchir. Il ne sera pas sur Al-Aqsa, qu’il est président de la Clinton aurait proposé de ramener AP tion ! » Yasser Arafat : « Monsieur le celui qui aura fait échouer le som- Conférence islamique, ce dernier lui les annexions israéliennes à 5 % seu- Président, les Égyptiens se sont mon- met. Déjà pointe ce qui va devenir demande de « lui expliquer ce qu’est lement, et un Etat palestinien démili- trés inflexibles sur un kilomètre de son obsession : démontrer qu’à précisément la Conférence islami- tarisé mais maître de ses frontières, désert [pour signer la paix avec Camp David, la bonne volonté n’a que »… « S’il y avait un tremblement laissant à Israël un « droit d’interven- Israël]. Et moi, il faudrait que je renon- été qu’israélienne. Un sentiment par- de terre, pourquoi seriez-vous autori- tion en cas de grave menace extérieu- ce à Jérusalem ! » Saeb Erakat appor- tagé par les Américains. « Les Palesti- sés à reconstruire Al-Aqsa alors que re ». Il propose aussi de diviser la te une réponse écrite : non, la propo- niens, juge l’un d’eux, n’ont jamais nous ne pouvons reconstruire notre souveraineté sur l’Esplanade entre sition Clinton ne constitue pas une fait de proposition positive. Par exem- Temple ? », leur demandera un Israé- le sol (aux Palestiniens) et le sous- « base » de discussion. « Alors, ple, ils ne voulaient pas échanger 9 % lien. Un autre proposera, si le sol (aux Israéliens). Ben Ami refuse. répond l’Américain Bruce Riedel, de territoires pour n’en récupérer que Haram al-Sharif passe sous « régime Les Palestiniens avaient déjà fait c’est fini. » 1 %. Ils ont dit “copie refusée” sans fai- international », d’y construire une savoir que l’idée était inacceptable. REUTERS Pour les Israéliens aussi, c’est fini. re une contre-proposition. » synagogue. « Devant ces arguments, A 20 heures, Clinton « convo- Le 19, Clinton tente de convaincre Certains Palestiniens développe- dit un intermédiaire américain, que » Arafat : « Les Israéliens ont fait « It’s over. » Le 25 juillet l’Egyptien Hosni Moubarak, le Saou- ront ensuite l’idée qu’à Camp David, Al-Aqsa est devenue une obsession de nombreuses concessions alors que avant midi, Ehoud Barak, dien Abdallah et le roi de Jordanie de Israéliens et Américains se coordon- pour Arafat. Psychologiquement, il vous ne donnez rien sur Jérusalem. » Yasser Arafat et Bill Clinton persuader Arafat de transiger. Sans naient pour les faire « capituler », s’est convaincu que les juifs voulaient Le ton est agressif. « Israël, rétorque

AP quittent Camp David. HORIZONS-DOCUMENTS LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 / 13 Les réfugiés : « responsabilité » et « droit au retour » Les ultimes

ES documents inédits constituent la derniè- re version des propositions – très éloi- gnées – présentées par chaque partie dans la Commission Réfugiés, à Camp David. Les débats furent souvent orageux dans cette propositions commission qui fut la seule à traiter des pro- blèmes remontant à la source du conflit israélo-palestinien. Le document israélien est court et général, le palestinien plus long ÉVOLUTION DU PROJET ISRAÉLIEN D'ÉTAT PALESTINIEN À CAMP DAVID LIBAN Mer et détaillé. Rédigés en anglais et considérés comme des Méditerranée PROPOSITION INITIALE PROPOSITION ULTIME (estimée) « documents de travail » (« non paper »), ceux-ci dénotent GOLAN

C SYRIE cependant une certaine évolution des positions respectives.

PALESTINE Le texte israélien (extraits) Djénine Djénine CISJORDANIE Document de travail 1. Les Parties sont conscientes des souffrances qui ont été infligées, pendant et après la guerre JÉRUSALEM de 1948, aux personnes et aux communautés des deux BANDE DE GAZA côtés. Israël reconnaît par ailleurs qu’il est urgent de régler Tulkarem Tulkarem le sort des réfugiés palestiniens de façon humaine, juste et ISRAËL réaliste, (rajouté à la main : en s’appuyant sur les normes du Kalkiliya Kalkiliya droit international et la résolution 194) dans le contexte de Naplouse Naplouse ÉGYPTE JORDANIE la fin du conflit israélo-palestinien. 25 km n n NÉGUEV 2. Le problème des réfugiés palestiniens pourra être réso- i i COLONIES a COLONIES a lu grâce à un effort international. (…) Israël prendra part à DE d DE d PROPOSITIONS r SHOMRON r SHOMRON u u cet effort. (…) o o TERRITOIRE PRÉVU POUR J J 3. La résolution du problème (…) couvrira le retour en L'ÉTAT PALESTINIEN Israël et dans l’Etat palestinien, l’intégration dans les pays d’accueil et l’immigration dans des pays tiers. ZONE DE SÉCURITÉ ISRAÉLIENNE EN PROJET 4. (…) La Partie palestinienne reconnaît que le droit au Ramallah Ramallah retour des réfugiés palestiniens s’appliquera uniquement à ISRAËL JORDANIE ISRAËL PISQAT ZEEV JORDANIE PASSAGES PALESTINIENS l’Etat palestinien. (…) Jéricho Jéricho PROTÉGÉS, SOUS 5. Israël facilitera, à son entière discrétion, pour des rai- SOUVERAINETÉ ISRAÉLIENNE PONTS sons humanitaires, l’entrée échelonnée de XX réfugiés pales- GIVAT COLONIES ISRAÉLIENNES ZEEV OU TUNNELS tiniens sur son territoire. Ils (…) accepteront la citoyenneté Jérusalem Jérusalem MAALE (pourraient passer sous contrôle ADUMIN palestinien) israélienne et renonceront à leur statut juridique de réfu- Abou-Dis GOUSH giés. ETZION Abou-Dis Bethléem Bethléem TERRITOIRE ET VILLAGES 6. Une Commission internationale sera constituée. (…) PALESTINIENS ANNEXÉS 7. Un Fonds international sera créé. (…) Tekoah PAR ISRAËL 9. Le Fonds créera et gérera un Comité d’enregistrement destiné à constituer le registre définitif et complet des récla- Mer Mer mations des réfugiés. (…) Hébron Morte Hébron Morte ÉTAT ACTUEL 11. Durant une période convenue, il sera possible à tout ZONES A ET B ACTUELLEMENT ménage palestinien, devenu réfugié en 1948, ou à ses descen- SOUS CONTRÔLE PARTIEL DE dants directs, de déposer une seule plainte auprès du Comi- L'AUTORITÉ PALESTINIENNE té d’enregistrement afin d’obtenir réparation. (…) 10 km 10 km 12. (…) Le règlement équitable du conflit israélo-arabe LIGNE VERTE (frontières au 4 juin 1967) devra résoudre la question de l’ensemble des réclamations Source : Maison de l'Orient, Le Monde résultant du conflit, y compris celles déposées par les parti- culiers et les communautés juifs. (…) 15. Les Parties inviteront la communauté internationale à LA VIEILLE VILLE PORTE Une Palestine sans D'HÉRODE financer le règlement permanent de la question des réfugiés PORTE palestiniens en fixant un montant forfaitaire (de X). (…) DE DAMAS QUARTIER 16. Le choix d’un demandeur d’indemnisation pour ses DIT MUSULMAN biens se fera en fonction des ressources accumulées par le continuité territoriale ? Fonds. (…) L’indemnisation s’effectuera à condition que le PORTE demandeur renonce à toute nouvelle revendication. (…) À AUCUN MOMENT, à Camp David, les Israéliens n’ont PORTE Esplanade DES LIONS 18. Dans le contexte d’aide internationale, Israël abordera accepté la création d’un Etat palestinien possédant une NEUVE des Mosquées la question d’une contribution financière annuelle de XX continuité territoriale en Cisjordanie (la bande de Gaza, elle, QUARTIER durant XX années. étant intégralement restituée). Leur carte initiale divisait la Haram- DIT CHRÉTIEN al-Sharif 20. La Commission, le Fonds et l’Etat palestinien mettront Cisjordanie en trois, Israël maintenant deux larges bandes au Mur en œuvre un programme (…) pour résoudre définitivement milieu et l’intégralité de la vallée du Jourdain en sa possession occidental Dôme PORTE du Temple DORÉE le problème des réfugiés palestiniens dans l’Etat palesti- (carte 1). L’ultime proposition israélienne (carte 2) ne du Rocher Saint-Sépulcre (vestiges en nien, dix ans maximum après la conclusion de l’accord- conservait qu’une seule « saillie », au sud, ainsi qu’une sous-sol) LE "GRAND JÉRUSALEM" cadre de paix. La réalisation de ce projet mettra définitive- frontière palestinienne avec la Jordanie sur 85 % du Jourdain, ment un terme aux revendications de l’Etat palestinien à cet « offrant » aux Palestiniens deux « passages protégés » entre les JÉRUSALEM Mosquée CISJORDANIEISRAËL égard. (…) deux parties de leur Etat (sous forme de pont ou de tunnel PORTE Mur des al-Aqsa 24. Israël ne sera lié par aucun engagement ni obligation routier), mais maintenus sous souveraineté israélienne. Cette DE JAFFA Lamentations EST (…) autres que ceux précisés dans le présent Accord. proposition restitue environ 90 % de leur territoire aux LIMITE DE QUARTIER JÉRUSALEM- Palestiniens en Cisjordanie. QUARTIER ISRAËL EST ARABE Elle a été rejetée par l’OLP, qui exigeait une réelle continuité DIT DIT JUIF OUEST VIEILLE Le texte palestinien (extraits) territoriale pour garantir la souveraineté de son Etat, annulant ARMÉNIEN VILLE Document de travail la coupure israélienne entre Maalé Edoumim et Jéricho-Sud, PORTE JÉRUSALEM Importance de la résolution de la question des réfu- ainsi que la maîtrise de sa frontière le long du Jourdain et sur la DES IMMONDICES giés 1. Les Parties reconnaissent qu’il est nécessaire de mer Morte. Les Palestiniens acceptaient l’annexion de trois résoudre le problème des réfugiés de façon équitable pour grands blocs de colonies israéliennes (Shomron, autour de POPULATION parvenir à une paix juste, globale et durable. Jérusalem, et Goush Etzion), mais exigeaient qu’elle ne dépasse PORTE DE SION PALESTINIENNE Responsabilité morale 2. Israël reconnaît être morale- pas 2 % de leur territoire, et qu’ils reçoivent en échange 2 % de 100 m ISRAÉLIENNE ment et juridiquement responsable du déplacement forcé et territoire israélien, près de Gaza et entre Bethléem et Hébron. de la spoliation dont a été victime la population civile pales- tinienne pendant la guerre de 1948 ainsi que d’avoir empê- ché les réfugiés de rentrer dans leur foyer, conformément à la résolution 194 des Nations unies. 3. La responsabilité de la résolution du problème des réfugiés incombe à Israël. (…) L’enjeu de Jérusalem Droit au retour 5. Conformément à la résolution 194, tous les réfugiés qui souhaitent retourner dans leur foyer en dront une aide au rapatriement leur permettant de se réins- À CAMP DAVID, le débat sur Jérusalem-Est (conquise en juin Israël et vivre en paix avec leurs voisins ont le droit de le fai- taller dans leur lieu d’origine. b. Les réfugiés qui ne souhai- 1967 par Israël) s’est focalisé sur la vieille ville, où se trouvent les

re. (…) 6a. Est considéré comme réfugié palestinien toute tent pas rentrer seront indemnisés pour renoncer à leur AP/WHITE HOUSE lieux saints musulmans, juifs et chrétiens, d’une part, et sur les personne palestinienne qui a été empêchée de retourner droit au retour et recevront une aide à la réinsertion. (…) « quartiers périphériques » arabes, des villages intégrés par Israël chez elle après le 29 novembre 1947, qu’elle soit restée sur 32. Le fait qu’un réfugié exerce son droit au retour en Israël Bill Clinton et Yasser dans le « Grand Jérusalem », qui ne faisaient pas partie le territoire devenu Israël ou en dehors. b. (…) Le terme ne devra pas léser son droit à être indemnisé. (…) Arafat en promenade initialement de la ville, de l’autre. L’Autorité palestinienne a exigé « réfugié » s’appliquera aussi à un descendant ou un con- 34. Comme il incombe à Israël d’indemniser les réfugiés, il dans le parc. Jusqu’à ce qu’Israël reconnaisse les multiples résolutions de l’ONU sur joint de réfugié. c. (…) Toute personne immatriculée auprès avancera les fonds nécessaires. Les moyens dont dispose le jour, les Palestiniens Jérusalem. Comme la résolution 476 du Conseil de sécurité de l’UNRWA (Agence des Nations unies pour les réfugiés de Conservateur [israélien] des biens des absents devraient ser- vivent très mal le fait (30 juin 1980), qui « réaffirme la nécessité impérieuse de mettre fin Palestine) sera considérée comme réfugiée. (…) vir à indemniser les réfugiés. Des sommes provenant du que le président à l’occupation prolongée des territoires occupés par Israël depuis Commission de rapatriement 7. Une Commission de Fonds international mentionné ci-dessous pourront être uti- américain les ait 1967, y compris Jérusalem ». Depuis 1967, l’Etat hébreu a rapatriement [composée de représentants des Nations unies, lisées pour compléter ce qu’Israël doit à titre de réparation. publiquement poursuivi une politique de « judaïsation » de la ville et de sa des Etats-Unis, des Parties, de l’UNRWA, de l’Union Européen- Indemnisation pour les biens collectifs 35. L’Etat d’Is- « accusés » périphérie en territoires palestiniens, et d’élargissement continu ne et du Canada] sera créée afin de garantir et gérer la réali- raël indemnisera l’OLP pour les biens collectifs palestiniens de l’échec du sommet. de ses limites municipales. sation du droit au retour. (…) 10. Les Parties devront appli- existant à l’intérieur des frontières de l’Etat d’Israël, interna- Une « erreur politique » Israël a accepté de « lâcher » certains quartiers arabes quer les décisions de la Commission et modifier leurs lois tionalement reconnues. (…) à leurs yeux, et même périphériques, mais pas la vieille ville. Celle-ci est divisée en internes de manière à faciliter l’exécution de ces décisions. Commission d’indemnisation 41. La Commission aux yeux de certains quatre quartiers. Leur nom (musulman, chrétien, juif et Conditions du retour 15. Tous les réfugiés qui résident [d’indemnisation créée pour évaluer les pertes matérielles Américains. Ehoud arménien) correspond aux sites et lieux saints qui s’y trouvent, actuellement au Liban auront le droit de retourner en Israël subies par les Palestiniens] acceptera les dossiers de la Com- Barak, pensent-ils mais la population y est partout très majoritairement dans un délai de deux ans à compter de la signature du pré- mission de conciliation pour la Palestine des Nations unies aujourd’hui, est palestinienne, sauf dans le quartier dit juif, massivement investi sent Accord. 16. (…) Chaque année, au moins XX réfugiés comme preuve de prime abord des pertes des réfugiés. La parvenu par des Israéliens depuis 1967. Un gros pâté d’habitations est seront autorisés à rentrer en Israël. 19. (…) Le rapatriement Commission pourra aussi utiliser les fichiers de l’UNRWA. à le convaincre que, aussi habité par des juifs au cœur du quartier musulman. Après devra reposer sur une décision prise librement et être effec- (…) 42. (…) L’Etat d’Israël devra adopter, dans un délai de six s’il ne repartait pas quelques jours, les Palestiniens ont proposé de fixer la tué de manière à maintenir l’unité familiale. (…) 26. A leur mois à compter du présent Accord, une législation garantis- avec une reconnaissance souveraineté en fonction de la règle : là où la population est retour, les réfugiés devront prendre la citoyenneté israélien- sant aux requérants individuels ou à leur représentant auto- officielle des efforts majoritairement arabe, à la Palestine, là où elle est juive, à Israël. ne. Cela mettra fin à leur statut de réfugié. risé d’avoir accès aux archives israéliennes pertinentes afin qu’il avait accomplis, Ce qui revenait à accepter l’annexion par Israël des nouveaux Restitution de leurs biens immobiliers aux réfugiés 27. de faciliter la constitution de leur dossier. (…) il ne pourrait se justifier quartiers juifs à l’Est et du quartier juif en vieille ville. Les biens immobiliers que possédait un réfugié au moment Fonds international 46. Un Fonds international sera créé à son retour face à Le Haram al-Sharif ou esplanade des Mosquées (dôme du de son déplacement seront rendus à ce réfugié ou à ses suc- pour soutenir et financer la mise en œuvre des dispositions l’offensive de la droite Rocher et mosquée Al-Aqsa) est le troisième lieu saint de l’islam. cesseurs légaux. 28. Dans les cas où (…) il sera impossible, du présent Accord. (…) 53. Les bénéficiaires des sommes israélienne, qui ne En dessous restent des vestiges du Deuxième Temple (son accès peu pratique ou inéquitable de remettre le réfugié proprié- drainées par le Fonds comprendront les réfugiés, les ministè- manquerait pas de est interdit par l’immense majorité des rabbins). Du mur taire dans ses biens, (…) les réfugiés ou leurs successeurs res et collectivités publiques palestiniens pertinents, les dénoncer ses occidental du Temple, il ne subsiste que des vestiges, seul un tiers légaux seront habilités à recevoir sur le territoire israélien ministères et organismes publics des pays d’accueil ainsi « abandons » – le mur des lamentations – est apparent. Israël n’a accepté une terre ou des biens de remplacement. (…) que les organismes publics ou privés choisis pour mettre en à Camp David. qu’une « gestion souveraine » de l’Esplanade par les autorités Indemnisation 30. L’Etat d’Israël indemnisera les réfu- œuvre l’aide ou assurer un appui technique ou de transition. musulmanes, sans souveraineté de l’Etat palestinien. A la fin du giés pour les cas de décès, blessures personnelles, déplace- sommet, Bill Clinton proposera une souveraineté aux Palestiniens ment physique, traumatisme psychologique et perte de Traduit de l’anglais sur les quartiers dits chrétien et musulman, incluant l’Esplanade, biens. (…) 31a. Les réfugiés qui souhaitent rentrer obtien- par M.C. Stark Israël y maintenant cependant une « souveraineté du sous-sol ». 14 / LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 HORIZONS-ANALYSES ET DÉBATS 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD – 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F La torture, enfant naturel de la guerre Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la minute). Internet : http: // www.lemonde.fr par Micislas Orlowski

ÉDITORIAL INSI donc, une certaine que par jeu d’esprit. Et ceux-là ment suivie que ce peuple n’a lisé à temps, déchiqueter des presse agite l’opinion savent que la guerre est tout pas hésité à se livrer à de telles dizaines d’innocents, femmes et sur la nécessité de con- autant condamnable que la tortu- abominables pratiques sur lui- enfants, faut-il mieux malmener Afier à une commission re. Car toute guerre connaît de même, ainsi que nous l’apprend le terroriste, sans que soit porté Inquiétant réchauffement d’enquête parlementaire le soin telles dépravations humaines. trop souvent le récit des épreu- atteinte de façon rémanente à de révéler les exactions de l’ar- ves que la malheureuse popula- son intégrité physique, pour qu’il E siècle se termine par un quatre cent mille ans. Mais ces mée française durant la guerre tion algérienne subit actuelle- consente à révéler où est placé constat inquiétant : la données, pourtant connues d’Algérie, afin que notre pays Ceux qui l’ont ment. l’engin de mort, ou laisser le mas- température à la surface depuis plusieurs années, ne suffi- manifeste sa « repentance » des Il est cependant certain qu’en sacre s’accomplir ? La sensiblerie Lde la Terre augmente. sent pas à fonder la conviction de tortures infligées aux combat- pratiquée – souvent ce domaine les crimes de l’adver- en de telles circonstances peut Dans son dernier rapport, l’Orga- l’ensemble de la communauté tants du FLN. saire ne peuvent servir d’excuse équivaloir à une lâcheté. nisation météorologique mondia- scientifique. Que des idéologues fassent trop – la perçoivent aux siens propres. Toutefois, il En Algérie, notre armée reçut le confirme la réalité du réchauf- Le doute, qui anime chaque écho à de telles accusations mon- faudrait que les accusateurs ne la charge d’une telle besogne fement climatique de la planète. chercheur dans ses travaux, tre qu’une générosité factice autrement que ceux négligent pas de tenir compte de devant l’incapacité des autorités Selon l’organisme international, pousse bon nombre d’entre eux à peut se manifester dans le cadre la contrainte morale que subit le civiles à faire cesser le massacre la température mondiale s’est en refuser des explications qui ne d’une connaissance intellectuelle qui n’en parlent parti soumis aux atrocités répé- d’innocents. Elle le fit du mieux effet accrue de 0,6 ˚C en cent ans, sont pas suffisamment argumen- dépourvue de contact avec le tées de l’autre. Et, surtout, il ne qu’elle put, consciente du drame et la décennie 1990 a été la plus tées et laissent la part trop belle réel. Il n’est pas possible de per- que par jeu d’esprit faudrait pas qu’ils utilisent la sen- qu’il lui était ordonné de vivre. chaude du siècle. à l’intuition, au détriment de la cevoir ce qu’est en fait la torture sibilité des esprits sains à l’encon- Ceux qui furent mêlés à cette Une augmentation également démonstration. L’homme joue- si on est installé dans le confort tre de cette intolérable pratique tâche, plutôt que d’être l’objet constatée dans notre pays par t-il un rôle déterminant dans d’un salon ou d’une salle de La guerre d’Algérie ne présente pour se livrer à une manipulation d’attaques de la part de person- Météo France, un organisme qui l’augmentation de la quantité de rédaction. Pour savoir à quel pas, en ce domaine, un cas parti- politicienne. Il semblerait que les nes aux intentions troubles, méri- fait pourtant habituellement gaz à effet de serre, ou la planète point la torture est effroyable, culier. Il faut constater que le accusations actuellement lancées tent notre respect et notre recon- preuve d’une grande prudence. subit-elle une évolution essentiel- inhumaine jusqu’à la nausée, il comportement de certains Algé- n’échappent pas entièrement à naissance. La Société nationale Le réchauffement, constaté dès lement naturelle ? faut avoir fait l’horrible expérien- riens devrait dispenser ce peuple cette intention. « Les Médaillés militaires », dont 1976 par les climatologues, a été Cette absence de prise de posi- ce de son contact. de manifester quelque demande Il faut aussi avoir le courage les adhérents sont porteurs de la particulièrement marqué lors des tion ferme de la part des scientifi- Car il faut savoir que la torture de repentance que ce soit, car il moral de savoir ce que recouvre plus haute distinction de notre années 1990. Désormais, le doute ques, si acceptable soit-elle philo- est un enfant naturel de la guerre est connu que des consignes la torture en certaines circonstan- pays, les leur accorde sans rete- n’est plus permis. Le changement sophiquement, a pour effet secon- qui par essence engendre des sen- furent données à ses combat- ces. La guerre étant ce qu’elle nue, en toute connaissance de de température qu’observait intui- daire d’encourager les instances timents extrêmes. La violence tants de ne pas se satisfaire de est, des situations peuvent impo- cause. tivement une partie de la popula- politiques internationales à génère des toxines de cruauté tuer, mais qu’il leur fallait aupara- ser d’exercer une contrainte par tion est reconnu par la commu- demeurer dans l’expectative. En auxquelles personne n’échappe. vant torturer. Des manuels de le recours à une violence brutale. nauté scientifique. Les chiffres dix ans, et malgré de nombreuses Ceux qui l’ont pratiquée – sou- conseils ont même été distribués. Ainsi, lorsqu’un individu a placé Micislas Orlowski est prési- viennent confirmer les impres- réunions, aucune mesure digne vent trop – la perçoivent autre- L’incitation à un tel comporte- un engin explosif dans un lieu dent général de la Société nationale sions. de ce nom n’a été prise par ment que ceux qui n’en parlent ment fut d’autant plus fidèle- public qui va, s’il n’est pas neutra- « Les Médaillés militaires » Une fois le constat posé, encore les Etats de la planète pour rédui- faut-il se mettre d’accord sur l’ex- re la contribution humaine à ce plication du phénomène. Et là les phénomène. divergences s’expriment de nou- Le protocole de Kyoto, par veau. Certes, nombre de cher- lequel, en décembre 1997, les Le temps n’est pas doux et humide partout… cheurs reconnaissent que cette pays développés s’étaient enga- augmentation de la température gés à réduire leurs émissions de peut être attribuée pour une gran- gaz à effet de serre n’a pas été sui- par Yves Lenoir de part à l’augmentation des gaz vi de résultats concrets. En novem- à effet de serre dans l’at- bre, la conférence de La Haye a A nature des événements même. Que constatons-nous tant au nord qu’à l’ouest, sur les s’achever, pas plus que d’aucun mosphère terrestre depuis les de nouveau illustré l’absence de météorologiques de ces alors ? Durant tout l’épisode doux petites cartes illustrant chaque qui l’a précédé. débuts de l’ère industrielle. La volonté de l’ensemble des gouver- dernières semaines en et humide que nous sommes enco- jour la rubrique météo du journal. Dans l’ordre des conséquences, quantité de ces gaz, principale- nements, notamment de la part LEurope a conduit plus re en train de vivre, l’automne a On peut y suivre la fin de la pro- on peut à juste titre regretter que ment le gaz carbonique (CO2)etle des Etats-Unis rétifs à toute mesu- d’un commentateur à y voir une été froid et sec sur l’Asie du Nord, gression des anticyclones vers les la présentation de l’enchaînement méthane (CH4), dépasse aujour- re affectant leur industrie. des manifestations probables d’un peut-être un peu moins froid Açores à partir de leur apparition des détriments climatiques reste d’hui les taux observés dans les Cette impuissance du politique réchauffement climatique ayant cependant que l’an dernier ; à en haut à gauche dans le champ très incomplète. Notamment, ceux carottes de glace de l’Antarctique, renvoie le dossier aux scientifi- son origine dans l’augmentation l’autre bout de l’hémisphère, au de la carte et voir les dépressions provoqués par le froid sont depuis qui fournissent des archives cli- ques. Un jeu de ping-pong qui de l’effet de serre. Si on limite l’exa- Canada et au nord des Etats-Unis, cycloniques, qu’ils engendrent sur quelques années rarement souli- matiques de notre Terre depuis menace l’avenir de la planète. men de la situation à cette région l’automne s’est montré plutôt plus leur face avant, se succéder et pro- gnés. Ainsi la terrible succession – du monde, sans considérer la situa- froid que la moyenne. Il ne fait gresser vers le nord-ouest, vers hiver très précoce, rigoureux et tion aérologique responsable de donc pas doux partout, loin de là. l’Europe. prolongé, suivi d’une saison chau- 0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani l’arrivée incessante de perturba- Par ailleurs, la cause du contras- de particulièrement sèche – qui a Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; tions d’origine atlantique sur notre te, très marqué depuis deux mois, frappé la Mongolie, le nord de la Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint continent, alors oui, compte tenu entre les deux rives de l’Atlantique On peut à juste titre Chine et la Corée du Nord l’an der- Directeur de la rédaction : Edwy Plenel des idées agitées à l’occasion de la ne peut échapper à l’observateur nier n’a fait l’objet que d’un ou Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Directeur artistique : Dominique Roynette dernière conférence sur le climat attentif. En effet tous les anticyclo- regretter deux entrefilets dans la grande Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment de La Haye, cette interprétation nes mobiles polaires entrés dans presse, alors que c’est sans doute Rédacteurs en chef : Alain Frachon (Éditoriaux et analyses) ; paraît tout à fait logique. l’espace aérologique nord-atlanti- que la présentation le « fait de Dieu » le plus domma- Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; Cependant, interrogés sur la que durant cette période ont geable par ses conséquences éco- Éric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Anne Chemin (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; question, les scientifiques qui simu- emprunté le passage à l’ouest du de l’enchaînement nomiques et sociales qui ait depuis Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) Rédacteur en chef technique : Eric Azan lent les climats futurs ont pris la Groenland. Aucun n’a « choisi » la longtemps frappé à l’échelle d’une précaution de ne pas faire de décla- route de l’est, directement vers des détriments grande région géographique. La Médiateur : Robert Solé rations péremptoires. On pourrait l’Europe occidentale. Cette réparti- perception des changements clima-

Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg s’en étonner car, dans un passé tion extrême est assez exception- climatiques reste tiques dans lesquels tous ces élé- Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; encore proche et dans un contexte nelle et vaudrait d’être comprise. ments trouveraient naturellement partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre météorologique plus anodin, ils ne Pour le reste, tout est normal : très incomplète et opportunément à s’intégrer en Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président se sont souvent pas privés d’être ces grandes masses d’air froid ont est toute déséquilibrée. C’est dom- moins prudents. balayé le nord du continent améri- mage sur bien des plans, tant sur Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) Comment expliquer cette relati- cain et l’ouest de l’Atlantique nord Le schéma d’un « réchauffe- celui de l’intelligence des faits que ve circonspection ? Faisons l’hypo- avant de rejoindre, affaiblis, leur ment d’ensemble du nord de l’hé- sur celui de la culture scientifique Le Monde est édité par la SA LE MONDE thèse raisonnable que ces scientifi- position finale aux alentours de misphère, plus marqué en hiver de l’opinion et des décideurs. Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, ques ne se contentent pas de regar- l’archipel des Açores, où ils s’accu- qu’en été, sur les continents que Fonds commun de placement des personnels du Monde, der midi à leur propre porte mais mulent, bloqués par le relief afri- sur les océans », tel que l’annon- Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations. embrassent du regard l’ensemble cain. Ce mécanisme immuable est cent les prédictions des climatolo- Yves Lenoir est chef de projet à de la réalité climatique planétaire aisément observable, malgré leur gues numériciens, n’est donc pas l’Ecole nationale supérieure des et, à leur instar, procédons de extension un peu trop limitée, celui de l’automne qui vient de mines de Paris. ILYA50 ANS, DANS 0123

saluer ce texte comme un progrès à la défense des plus démunis. Aussi Mme Lebranchu s’est-elle rési- Sabre et Mig dans le ciel coréen Le lourd héritage des droits de l’homme. Mais insen- Pour le monde judiciaire, le change- gnée à repousser au 16 juin 2001 le siblement, Mme Guigou s’est désin- ment de ministre fut l’occasion volet relatif à l’application des pei- LA DESTRUCTION de six chas- sées » que préfèrent les dirigeants téressée du dossier. Au printemps d’exprimer de vieilles revendica- nes, dans l’attente de la sortie seurs Mig-15 le 22 décembre par de l’URSS. Mais les missions défen- de Marylise 2000, lors d’un premier remanie- tions, amplifiées cette fois par les d’une nouvelle promotion de gref- des Sabre, qui n’ont subi de leur sives en territoire ami ne prêtaient ment ministériel, elle avait déjà inquiétudes que suscite la réforme. fiers. Cette décision, d’abord côté aucune perte, est le plus pas à cette objection. Il a cepen- songé à quitter la Place Vendôme, Les greffiers, à leur tour, ont lancé décriée, paraît avoir momentané- grand événement aérien de la dant fallu la multiplication des opé- Lebranchu lorgnant sur le ministère de l’écono- un mouvement menaçant de para- ment apaisé les esprits. Elle a été guerre de Corée. Elle apporte les rations aériennes au voisinage du mie et des finances. Elle en a trou- lyser durablement les tribunaux. suivie, peu après, d’un accord avec premiers éléments de comparaison Yalu pour décider la chasse soviéti- Suite de la première page vé l’occasion, six mois plus tard, en Mesurant le danger, la chancellerie les avocats, obtenu à l’arraché. sur la valeur respective des aviati- que à engager ses derniers modè- succédant à Martine Aubry aux a promptement signé un accord Ces semaines de tensions ont ons de chasse américaine et soviéti- les. Après le report, en janvier 2000, affaires sociales. avec eux, mais les magistrats ont sans doute permis à Mme Lebranchu que. Depuis six mois que les super- Le risque paraissait réduit ; la de l’adoption de la réforme consti- pris le relais. Les voix se sont multi- de prendre le pouls de l’institution. forteresses écrasent sous des cen- proximité du « sanctuaire privilé- tutionnelle sur le Conseil supérieur POUR DÉNONCER LA PAUVRETÉ pliées, depuis – venues du centre et Elle paraît avoir canalisé – au taines de tonnes de bombes les vil- gié » de Mandchourie et la supério- de la magistrature (CSM), censée Dès avant son départ, la contesta- de la droite judiciaires – pour moins temporairement – la grogne les nord-coréennes, on se doutait rité de vitesse qu’on attribue géné- asseoir l’autonomie de la justice tion avait commencé à monter demander un report de l’entrée en des tribunaux et mesuré le poids de bien que les dirigeants militaires de ralement aux plus récents avions par rapport au pouvoir politique, la dans les juridictions. A la fin de vigueur de la loi. L’argument des l’héritage qu’il lui faudra gérer. l’URSS avaient quelque motif d’évi- soviétiques à ailes en flèche grande réforme promise par l’été, les magistrats ont pris moyens pèse lourd. Mme Lebran- Depuis sa nomination, elle a ter la confrontation entre leur devaient leur permettre de rompre Mme Guigou a marqué le pas. Seul a conscience des enjeux humains et chu, qui s’était fermement engagée ouvert les portes de la chancellerie matériel et celui des Etats-Unis. le combat à leur gré. L’expérience subsisté le projet de loi sur la pré- matériels de la réforme. Trouver à ne pas ajourner l’application du et multiplié les contacts avec le On ne demandait assurément du 22 décembre n’a pas vérifié ces somption d’innocence, dans lequel des juges supplémentaires pour sié- texte, a dû en convenir : la loi ne monde judiciaire. Son style direct pas à l’aviation soviétique d’inter- vues optimistes. Le « banc d’es- la ministre avait prévu la création ger dans les nouvelles juridictions peut entrer en vigueur dans sa tota- tranche avec celui, plus distant, de venir au-dessus des zones occu- sai » coréen aura révélé la nécessi- d’un juge de la détention provi- d’application des peines, libérer lité au 1er janvier. Telle est la conclu- Mme Guigou, qui ne consultait guè- pées par l’armée des Nations té de retouches importantes au soire, distinct du juge d’instruction. des salles d’audience pour les sion d’un rapport de l’inspection re les organisations syndicales. unies ; elle s’exposait à y perdre un matériel en service. Mais au fil des lectures, ce texte lui appels criminels, instaurer des per- des services judiciaires, rendu à la Consciente qu’elle doit gagner l’as- matériel secret et des équipages a échappé. Les parlementaires y manences de nuit au parquet pour ministre au début de ce mois. Ce sentiment des professionnels pour dont l’origine eût gêné la conduite Camille Rougeron ont même ajouté deux réformes contrôler les gardes à vue, incul- travail d’audit, qui n’avait pas été faire appliquer une réforme pénali- de la guerre « par nations interpo- (29 décembre 1950.) essentielles, auxquelles elle-même quer les nouveautés procédurales entrepris sous le ministère de sée par le manque de moyens, la s’était nettement opposée : l’appel aux juges d’instruction… les tâches Mme Guigou, décrit une situation garde des sceaux a entrepris une des condamnations en cour d’assi- ne manquaient pas. Pour montrer alarmante dans certaines juridic- opération de séduction. Mais l’ex- 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS ses et la judiciarisation de l’applica- qu’elle avait conscience des difficul- tions. « Il apparaît que le cumul des périence de Mme Guigou atteste que tion des peines. tés qu’entraînerait la réforme, trois réformes [juges des libertés et ce seul registre ne suffit pas. Le véri- Adresse Internet : http: // www.lemonde.fr Ces dispositifs, qui n’avaient pas Mme Guigou mettait en place, en de la détention, appels des verdicts table test reste à passer : dans quel- été programmés par la chancelle- septembre, une commission de sui- d’assises et judiciarisation de l’ap- ques jours, la plus importante réfor- Télématique : 3615 code LEMONDE Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) rie, n’étaient pas inscrits dans les vi… avant de quitter la chancellerie. plication des peines] sera difficile- me de la procédure pénale adoptée ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) différents budgets. Le 15 juin, le A l’arrivée de Mme Lebranchu, il y ment supporté, à effectif constant, au cours des vingt dernières Parlement a néanmoins adopté la avait déjà le feu à la maison justice. par le personnel de greffe », écrit années entrera en vigueur. Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 loi, en fixant son entrée en vigueur Au début du mois d’octobre, les notamment l’inspection. Mme Lebranchu devra, seule, en Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 au 1er janvier 2001. Dès lors, le avocats de Lille avaient inauguré la La justice ne semble donc pou- rendre compte. Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 compte à rebours s’est enclenché. grève des audiences, pour dénon- voir absorber, en l’état, la charge La chancellerie s’est résolue à cer la pauvreté des moyens alloués de travail qu’impose la réforme. Cécile Prieur 15 ENTREPRISES LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000

NOUVELLE ÉCONOMIE La génération de réformateurs au pou- d'internautes chinois aurait doublé te de la Bourse des valeurs technolo- cidé avec le réveil des factions Chine n'est pas épargnée par le voir à Pékin a cru dans la nouvelle tous les six mois, pour atteindre giques de Hongkong ont douché les conservatrices à Pékin, qui ont impo- dégonflement de la bulle Internet. économie, y voyant la recette mira- 17 millions cet été. b MAIS ardeurs des investisseurs, surtout sé un corset de réglementations sur b LE SECTEUR avait décollé à une cle permettant de sauter les étapes L'« HIVER INTERNET » est vite arrivé. étrangers. b LE RETOURNEMENT de le contenu ou sur l'accès au capital vitesse exponentielle. La nouvelle du développement. b LE NOMBRE L'effondrement du Nasdaq et la chu- la conjoncture internationale a coïn- étranger. Entraves politiques et reflux des capitaux affectent l'Internet chinois L'éclatement de la bulle autour de la nouvelle économie et la volonté du pouvoir de reprendre le contrôle d'une activité qui lui échappait totalement ont mis fin au développement exponentiel du Web en Chine

PÉKIN Chine de l’éducation. Li Yanning nouvelle génération de réforma- sion de Tiananmen, l’euphorie thusiennes – au sein de l’appareil, les a sa cohérence. Alors que la de notre correspondant connaît son privilège. Elle est une teurs au pouvoir à Pékin a cru – et Internet aura constitué à sa maniè- qui ont imposé un corset de régle- nouvelle économie excite bien des La trentaine alerte, yuppie plus grande miraculée de l’« hiver de croit encore – dans l’élixir de la re un événement politique en scel- mentations sur le contenu (traque appétits financiers dans la bureau- vrai que nature, Li Yanning parle l’Internet chinois » – la formule à la nouvelle économie, y voyant la lant un rapprochement non dit de l’information politiquement cratie, elle vise à remettre en selle de « profitabilité » dans son mode dans le Pékin cybernéti- recette miracle permettant de sau- entre une jeunesse avide d’aventu- non correcte) ou sur l’accès au les sociétés d’Etat au début dépas- bureau vitré du complexe China que –, qui amène dans son bureau ter les étapes du développement. re technologique et un pouvoir en capital étranger. sées par le dynamisme des start- World qui donne sur le troisième nombre de gloires déchues en quê- Fruit d’une politique volontariste quête de nouveaux gisements de Depuis septembre, les investisse- up privées. D’une certaine maniè- périphérique de Pékin. Profitable, te de travail. d’équipement, le nombre d’inter- croissance – un rapprochement ments étrangers sont formelle- re, l’éclatement de la bulle arrange sa société Oztime. com, qui fournit nautes chinois doublerait tous les placé sous le signe du patriotisme ment prohibés dans les sociétés le pouvoir, car elle facilite la repri- des programmes éducatifs en SITE EN SOMMEIL six mois et aurait atteint les 17 mil- (la Chine rattrape son retard sur Internet (fournisseurs d’accès et se en main d’une industrie deve- ligne, ne l’est assurément pas en ce Tara Lucas fait partie de ces victi- lions cet été, selon l’organisme offi- l’Occident). de contenu), mettant ainsi un ter- nue incontrôlable. Voici venu le moment. Mais au moins les reve- mes. Elle aussi Chinoise formée me à des situations souvent très temps du retour des dinosaures de nus ont décollé en une petite aux Etats-Unis, elle a monté en libérales au niveau local comme à la vieille économie qui se mettent année d’existence et Li Yanning début d’année Gaogenxie. com Une grande « purge » Shanghaï dont la municipalité « en ligne » avec le soutien de conserve une solide confiance (talon aiguille.com), un site édito- avait agrée près de 90 montages à l’Etat et cherchent à s’arroger dans l’avenir. Née en Chine mais rial à destination des femmes. C’est le début d’une grande « purge ». Le portail Sohu, classé numé- participation étrangère. Cet inter- l’exclusivité des financements éduquée au Canada, elle appar- Délaissant le registre classique de ro trois au hit-parade des sites chinois, vient d’annoncer une coupe dit est d’autant plus étonnant que boursiers. tient à cette nouvelle génération la mode et de la cosmétique, elle a de 20 % de ses effectifs. Le même Sohu avait créé l’événement à la ren- la Chine s’est engagée à ouvrir le Dans ce Thermidor de l’Internet d’entrepreneurs chinois qui, après réussi à diffuser une information trée en absorbant le site ChinaRen, première opération de consolida- secteur Internet au capital étran- chinois, les aventuriers du capital- s’être formée sur les campus étran- originale, offensive, d’inspiration tion dans un paysage lézardé de toutes parts. Les fermetures se multi- ger à hauteur de 50 % après son risque n’abandonnent pas pour gers, est revenue au pays partici- féministe, publiant enquêtes sur plient conformément aux prévisions des Cassandre qui pronosti- adhésion à l’Organisation mondia- autant la partie. Ils sont devenus per à la grande aventure de la nou- les mères célibataires ou sondages quent la disparition de près de 80 % des sites existants. Environ 500 le du commerce (OMC). Dans l’im- plus prudents mais ils restent en velle économie dans l’empire du sur l’usage des préservatifs par les banqueroutes auraient été déclarées sur la seule scène de Pékin. médiat, ce verrouillage est source embuscade. Si le « B to C » (busi- Milieu. hommes. « Je voulais que le site soit Illustrant la défiance des investisseurs, les cours des quatre socié- d’une grosse confusion, car les ness to customers) demeure à ce sta- Sous la férule de Li Yanning, racheté par des capital-risqueurs, tés Internet chinoises cotées au Nasdaq de New York – China.com, sociétés déjà agréées ignorent le de une chimère – principalement Oztime a loué un étage entier mais je suis arrivée trois mois trop Sina.com, Netease.com et Sohu.com – ont chuté de plus de 80 % en sort qui les attend. « Nous sommes en raison des carences des moyens d’une tour du China World, embau- tard, raconte-t-elle. Le Nasdaq a six mois. Tous les autres projets d’introduction au Nasdaq ont été sus- néanmoins confiants que la mairie de paiements électroniques – et si ché 80 salariés gratifiés de géné- chuté et aucun investisseur ne s’inté- pendus tandis qu’une vente aux enchères de 35 sites, fin septemnbre de Shanghaï saura préserver le sta- les portails financés par la publici- reux salaires (10 000 yuan, soit resse aujourd’hui à un site de fem- à Pékin, a été un fiasco intégral. tu quo des intérêts déjà validés », té sont plombés par une faible pro- 9 000 francs) et de stock-options, mes comme le mien à la profitabilité souligne un investisseur étranger fitabilité, le « B to B » (business to tous jeunes diplômés des meilleu- incertaine. » Son effectif a été dans la métropole de l’Est chinois. business) et la panoplie des servi- res universités technologiques du ramené de vingt-cinq à trois sala- ciel China Internet Network Infor- Mais l’« hiver Internet » est vite ces informatiques continuent pays. Tous sauf un, le « vieux » de riés après avoir « brûlé » mation Center (CINIC). arrivé. L’effondrement du Nasdaq, DROIT DE VETO d’éveiller l’attention. De gros inves- l’équipe, un ancien cadre du minis- 25 000 dollars par mois. Le site de Ces chiffres sont jugés excessifs la chute du Growth Enterprise Une autre situation byzantine a tisseurs comme Softbank, IDG ou tère de l’éducation fort précieux Tara Lucas n’a pas fermé boutique par nombre de chercheurs, dont Market (GEM) – la Bourse des été créée par les règles régissant Walden, parient toujours sur la pour cultiver les contacts politi- mais s’est mis en sommeil, atten- Eric Sautedé, du Centre d’études valeurs technologiques de Hon- l’introduction sur les Bourses Chine. C’est l’hiver de l’Internet de ques de haut niveau. Sage précau- dant des jours meilleurs. français sur la Chine contemporai- gkong – ont douché les ardeurs de étrangères de sociétés Internet « contenu » en Chine mais peut- tion. « Pour l’instant, nous n’avons La Chine n’est pas épargnée par ne (CEFC) – basé à Hon- bien des investisseurs, surtout domiciliées en Chine. Le gouverne- être le printemps de l’Internet des pas eu de problèmes », précise Li le dégonflement de la bulle Inter- gkong – qui y voit un moyen de américains, qui avaient irrigué de ment de Pékin veut avoir son mot solutions commerciales et techno- Yanning, alors qu’Oztime. com se net. Ici, la fièvre avait été d’autant « faire rêver les investisseurs de tous leurs capitaux une floraison de à dire. Il réclame un droit de veto, logiques. A condition de laisser trouve dans « une zone grise » en plus spectaculaire que le pays par- horizons ». Ils n’en traduisent pas start-up chinoises. Ce retourne- y compris sur l’introduction au une belle part du gâteau aux tant que filiale d’une entreprise tait quasiment de rien. Le secteur a moins une atmosphère, tout com- ment de la conjoncture internatio- Nasdaq de la holding étrangère bureaucraties prédatrices. étrangère (canadienne) opérant décollé à une vitesse exponentielle me la multiplication de sites nale a coïncidé avec le réveil des d’une société Internet chinoise. sur le domaine ultrasensible en à partir des années 1997-1998. La (270 000). Dix ans après la répres- factions conservatrices – ou mal- Cette politique d’entraves officiel- Frédéric Bobin Comment le régime parvient à désamorcer la « subversion » Les licenciements s’accélèrent dans PÉKIN d’une dizaine lors des débuts que la traque de l’information politi- Dans cette logique, il n’est guère de notre correspondant euphoriques de l’aventure. Les quement incorrecte obsède la direc- étonnant que l’agora la plus intéres- le secteur du Net aux Etats-Unis C’était un beau rêve éditorial. esprits les plus hardis sont partis, tion du parti. Le cyberdissident Qi sante du cyberespace chinois soit Quand 21DNN.com a été créé, découragés. Xiao Wang lui aussi Yanchen a été condamné à quatre celui du Quotidien du peuple lui- LES DIFFICULTÉS rencontrées par les sociétés du secteur Internet Xiao Wang (pseudonyme d’un jour- s’apprête à jeter l’éponge. Rideau ans de prison pour diffusion sur même, bien plus audacieux que les aux Etats-Unis se traduisent par une multiplication des licenciements. naliste préférant conserver l’anony- sur le cyberjournalisme indépen- Internet de larges extraits de son sites privés inhibés par l’autocensu- Selon le cabinet de recrutement Challenger, Gray and Christmas, mat) a voulu faire de ce site d’infor- dant en Chine ! livre L’Effondrement de la Chine. re. Morceaux choisis puisés dans 36 177 emplois ont été supprimés au second semestre, soit 600 % de mation, un des deux seuls agréés On disait le régime dépassé par Pour dissuader d’éventuels émules, cette rubrique baptisée « Jiang plus que sur les six premiers mois de l’année (5 097). Le bilan de en Chine, un espace audacieux, l’explosion d’Internet en Chine. le Conseil des affaires de l’Etat (gou- Guo Lun Tan » (forum du pays décembre est particulièrement sombre : les suppressions d’emplois mordant, critique. « Si vous dites L’est-il tant que ça ? Bien sûr, la cir- vernement) vient d’édicter le fort) : « La contradiction principale ont encore augmenté pour le septième mois consécutif, en hausse de que tout est beau et merveilleux, vous culation des messages par courrier « décret 292 » instruisant les sites dans la Chine aujourd’hui se situe 19 % par rapport à novembre, et on atteint un niveau record de n’êtes pas un journaliste, dit-il. Notre électronique et l’accès aux sites hébergeant des forums de discus- entre le peuple et le gouvernement », 10 459 licenciements. rôle est de critiquer pour aider le gou- étrangers – difficilement contrôla- sion d’effacer les messages politi- « Il faut que le peuple ait à nouveau Les sociétés les plus touchées sont celles dont les activités sont liées vernement à trouver des solutions. » bles par nature – sont autant de quement incorrects (officiellement le pouvoir entre les mains », « Ren- aux services, que ce soit des sociétés de conseil ou d’information. Vien- Rien de très révolutionnaire dans brèches ouvertes dans la grande baptisés « attentatoires à l’honneur versons la classe bourgeoise et le pou- nent ensuite les sites de e-commerce. Les déboires récents en Bourse cette profession de foi. Seulement muraille de l’information dont le et aux intérêts de l’Etat ») et de les voir féodal, qu’ils soient à l’extérieur de e-Toys illustrent bien les difficultés rencontrées par un certain nom- une éthique de l’information civi- régime a toujours voulu corseter le signaler aux autorités. Surtout, les ou l’intérieur du parti ». bre de sites marchands. « Beaucoup d’ex-employés de start-up risquent que qui a conduit Xiao Wang à cinquième de la population de la fournisseurs d’accès sont tenus de de privilégier maintenant des sociétés plus établies, en particulier les publier des reportages électroni- planète. Il y aura toujours des conserver en archives les références SANS RÉEL DANGER sociétés qui bâtissent lentement mais sûrement leur présence sur Inter- ques très lus sur les anomalies des failles – inévitables à l’heure où la (numéro d’appel) de tous leurs Ce florilège est bien sûr trom- net », analyse John Challenger, PDG du cabinet de recrutement. transports urbains ou les dysfonc- Chine accélère sa réforme économi- clients. Au cas où il faille « tracer » peur. Quitte à sélectionner des pro- tionnements de l’aéroport de que. Mais la manière dont le gou- un mal-pensant… pos politiques, on trouverait davan- Pékin. vernement, après une période d’at- Les principaux portails – Sohu, tage de harangues patriotiques, voi- Menaces de perturbations Depuis septembre, cette liberté tentisme où il a paru frappé de Sina… – se sont inclinés. Surfer sur re chauvines, que de pétitions de ton n’est plus de mise. L’heure désarroi, a réinvesti depuis six mois leur forum de discussions ou leur démocratiques. De telles sautes de la reprise en main a sonné. Le le champ cybernétique est un cruel service de bulletins (Bulletin servi- d’humeur d’une petite élite urbai- à la SNCF en Alsace bureau de la propagande de la rappel de la nature foncièrement ce boards ou BBS) ne manque par- ne, cherchant sur le Web avant tout municipalité de Pékin a dépêché à policière de ce régime. « N’oublions fois pas d’intérêt, car la dénoncia- des informations pratiques et tout LE TRAFIC SNCF en Alsace risque d’être perturbé à partir du vendre- 21DNN un apparatchik en service pas que la Chine est toujours rou- tion de la corruption des cadres occupée à jouir de son frais statut di 29 décembre et jusqu’au mardi 2 janvier inclus, à la suite d’un préa- commandé qui a pris les fonctions ge », se désole Xiao Wang. peut y être enflammée, mais il social, ne constituent de toute vis de grève des contrôleurs de la région, a annoncé mercredi la direc- de directeur de l’information. Quel- s’agit d’une « liberté » sous très manière pas un réel danger pour le tion régionale SNCF à Strasbourg. Des perturbations sont à prévoir ques mois plus tôt, un cartel de « DIRECTEURS DE CONTENU » haute surveillance, comme en pouvoir. « Ce que redoute le régime, sur les grandes lignes et sur les lignes régionales. Sur ces dernières, le journaux et de stations de télévi- Les gesticulations se sont multi- témoignent les cases nettoyées de c’est que la minorité d’intellectuels service de vendredi devrait être de l’ordre d’un aller- retour sur cha- sion pékinois – notabilités de la pliées ces derniers mois. Le prési- leur contenu. Tant que les débat- fréquentant le Web s’allie avec les que ligne. Les 30, 31 décembre et 1er janvier, la circulation sera «de « vieille économie » – était entré dent Jiang Zemin a déclaré la teurs en restent à des critiques classes défavorisées, résume Tara l’ordre de deux allers-retours » entre Strasbourg et Bâle (Suisse), « d’un en force dans le capital du site. guerre à l’« information camelote » générales et n’attaquent pas expres- Lucas, du site Gaogenxie. Aussi long- train sur trois » entre Mulhouse (Haut-Rhin) et Bâle, ainsi qu’entre Désormais, 21DNN renonce au sur Internet. L’agence Chine nouvel- sément les dirigeants, les « direc- temps que chaque groupe opère dans Mulhouse et Kruth (Haut-Rhin). Aucun train n’est prévu pour les cyberjournalisme et se contente de le a annoncé la création dans cha- teurs de contenu » des sites ferment son coin, il n’y a pas de danger. » autres liaisons régionales. Les passagers devront se contenter d’un puiser dans la matière fournie par que province d’une « police de l’In- les yeux. Le régime a compris qu’il D’où la seule question pertinente aller-retour par autocar mis en place par la SNCF. Le 2 janvier, « seule- les nouveaux actionnaires. La ternet » chargée de « maintenir l’or- était finalement de son intérêt de à propos de l’avenir d’Internet – et ment un train régional sur trois » circulera sur tout le réseau régional. rédaction ne comprend plus que dre sur les réseaux d’ordinateur ». laisser s’exprimer de telles « soupa- du régime – en Chine : faut-il con- Le mot d’ordre de grève des contrôleurs est lié, selon la SNCF, aux quatre journalistes – plutôt des Officiellement, il s’agit de lutter con- pes de sécurité » – bien sûr contrô- necter les campagnes sur le Web ? sanctions que la direction régionale envisage à l’encontre des agents copieurs de l’information autorisée tre les détournements de fonds et lées – afin d’apaiser les humeurs du qui avaient bloqué la gare de Strasbourg le 3 décembre. Ils deman- –, alors qu’elle en comptait plus la pornographie, mais chacun sait public. F. B. daient des recrutements pour améliorer leurs conditions de travail. 16 b COMMUNICATION LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 La SFP à nouveau en quête d’un avenir En crise chronique, la Société française de production peine toujours à trouver un équilibre économique. Le gouvernement, la direction et les syndicats recherchent une solution, rendue difficile par la concurrence dans le secteur. Les salariés réclament l’intégration à France Télévision

QUE FAIRE de la Société fran- nomique, issue du comité d’entre- l’entreprise. Mais, en même temps, il augmenter son activité, son déficit sur-Marne, elle poursuit l’entretien venu extrêmement concurrentiel. çaise de production (SFP) ? Récur- prise, a retenu cinq hypothèses : le n’est pas possible de continuer en se creuse. En 1999, avec 400 mil- et la modernisation d’un immense Le secteur compte près d’une cen- rente depuis des années, cette ques- statu quo, qui aboutirait à terme au sachant que notre entreprise va à la lions de francs (60,98 millions espace, où voisinent le tournage du taine d’entreprises, parmi lesquel- tion se pose à nouveau et devrait dépôt de bilan ; un nouveau plan mort », reconnaissent la CGT et la d’euros) de chiffre d’affaires, elle a prochain film de Bertrand Taver- les la SFP, VCF (filiale de RTL être le thème de la rencontre, jeudi de restructuration avec licencie- CFDT, qui traduisent ainsi le désar- enregistré 25 millions de francs nier, avec décors extérieurs et inté- Group, qui emploie 320 person- 18 janvier, entre les syndicats de ments, considéré par les syndicats roi du personnel. (3,81 millions d’euros) de pertes. rieurs, celui d’émissions de jeux nes) et TDF Vidéo Services (filiale l’entreprise et Catherine Tasca, la comme « un gâchis humain et finan- Pourtant, au cours des dernières télévisés et la préparation du de Télédiffusion de France, avec ministre de la culture et de la com- cier » ; la liquidation de l’entre- BEAUX ÉQUIPEMENTS années, et après un plan de licencie- « Cabaret » de Patrick Sébastien. 500 personnes). Sans compter les munication, qui sera sans doute prise ; l’intégration dans France Té- Pour l’instant, la SFP, née en ments de 630 personnes, Roland Sur les deux sites stationnent des six unités régionales de production alors en possession des études réa- lévision ; un rachat de l’entreprise 1974 de l’éclatement de l’ORTF, Fiszel, le PDG nommé en 1997 – cars vidéo ultramodernes, sortes de de France 3, qui, elles aussi, em- lisées par la direction du Trésor. (RES) par ses cadres et dirigeants. n’est pas exsangue. Elle dispose qui bat donc des records de longé- monstres sur roues qui coûtent ploient 500 personnes. Pouvoirs publics, direction et syn- Le référendum organisé par les syn- même d’une cagnotte de 300 mil- vité à ce poste –, a pris plusieurs quelque 25 millions de francs, Le chiffre d’affaires du secteur de dicats de la SFP ont conscience que, dicats auprès du personnel a donné lions de francs (45,73 millions mesures pour tenter de remettre désormais indispensables pour fil- la prestation de services est estimé même si elle n’est pas aujourd’hui une large majorité à la solution d’in- d’euros), provenant de la dernière l’entreprise à flot. En 1999, l’acquisi- mer les événements sportifs com- entre 400 et 500 millions de francs dramatique, la situation de l’entre- tégration à France Télévision, alors aide de l’Etat en 1998. Celle-ci, qui tion pour 60 millions de francs des me le tournoi de Roland-Garros ou (60,98 millions et 76,22 millions prise n’est pas viable à long terme. que certains dirigeants sont, eux, ne pourra pas être renouvelée studios de Boulogne lui permet de certaines émissions de variétés. d’euros), que se disputent toutes Une autre interrogation porte sur prêts à faire le pari d’un RES. pour cause d’interdiction euro- disposer de deux plateaux de 750 et Techniciens et réalisateurs y sont ces sociétés, réputées déficitaires. la nécessité, pour le secteur public, « Les plans de licenciements suc- péenne, lui permet de survivre pen- 1 000 m2 aux portes de Paris. C’est presque aussi confortablement ins- Trop nombreuses, elles se sont de posséder une entreprise de pres- cessifs n’ont servi à rien. Il y a une dant une période de quatre à sept là qu’elle est aussi en train de met- tallés que dans une régie fixe. dotées, comme à l’occasion de la tation télévisée. Depuis l’automne, perte de confiance envers la direc- ans, suivant les estimations. Mais, tre la dernière main à un studio vir- La SFP n’est pas la seule à possé- Coupe du monde de football en un débat a été organisé à l’intérieur tion, avec laquelle on ne peut donc à terme, la SFP est dans une im- tuel qui devrait être opérationnel der de tels équipements : le métier 1998, d’équipements onéreux et de l’entreprise. La commission éco- pas envisager un plan de reprise de passe. Même lorsqu’elle parvient à dans les semaines à venir. A Bry- de la prestation de services est de- trop importants par rapport aux besoins. Elles ont donc tendance à casser les prix ou à prendre des libertés avec le code du travail pour Les publicitaires essuient un revers en flirtant avec la nudité obtenir des commandes. Beaucoup pensent que la solu- CHOQUER pour se faire remarquer est tion. Le contraste entre la femme presque reconquérir les hommes de vingt-cinq à qua- record –, l’instance britannique de contrôle tion qui sera choisie pour la SFP l’un des ressorts les plus communs de la nue et la chaussure de l’homme semble indi- rante ans, qui ont délaissé la marque Weston de la publicité a exigé le 18 décembre le peut être une manière de provo- publicité. Dans ce registre, l’érotisme et la quer une soumission ou, à tout le moins, un depuis quelques années. Il est possible que la retrait des affiches incriminées. Une réaction quer la restructuration de ce sec- nudité sont fort utilisés. Depuis quelques rapport de dépendance entre les personna- clientèle traditionnelle soit choquée, mais on ne que l’on ne s’explique pas chez Yves Saint teur, notamment en cas de rachat années, les marques de luxe ont souvent ges présentés. peut pas plaire à tout le monde », affirme Laurent, où l’on souligne « le traitement par les dirigeants : ces derniers recours à cette ficelle. Qu’il s’agisse de Vuit- M. Loeb. A ses yeux, ces annonces, qui font artistique de la photo qui fait référence à Van pourraient alors envisager des ton, Versace ou Gucci, les annonces qui PROTESTATIONS DE CONSOMMATEURS « appel à l’imaginaire des lecteurs », sont Dongen ». alliances avec certains concurrents. paraissent dans la presse mettent en scène Cette image a provoqué de nombreuses moins choquantes que celles de Gucci basées Interdite par un support, autorisée par La reprise par France Télévision, des femmes extrêmement dénudées, dans protestations de consommateurs, qui ont sur l’homosexualité féminine. Avec un bud- d’autres, la publicité est soumise à un traite- qui a la préférence du personnel des poses souvent suggestives. La tendance écrit aux supports l’ayant diffusée, parmi les- get modeste de 3 millions de francs, Weston ment aléatoire. « Ce n’est pas la photo qui pro- mais pas celle du PDG de France est si forte que, dans une campagne affichée quels Le Monde. Le Bureau de vérification de a surtout préféré frapper fort pour se faire voque le rejet, c’est le regard du public qui est Télévision, provoquerait un désé- cet automne, la marque Eram a singé l’érotis- la publicité (BVP) s’est saisi de l’affaire, remarquer en peu de temps. Tout autre était forcément subjectif », estime M. Besnaïnou. quilibre du secteur de la produc- me chic de ses confrères avec une parodie envoyant une lettre à l’annonceur pour le la campagne pour le parfum Opium d’Yves Eric Tong Cuong, directeur associé de l’agen- tion, que les producteurs privés des créations de Gucci évoquant l’homo- mettre en garde contre de telles pratiques. Saint Laurent, affichée sur les murs de Paris ce Euro RSCG BETC, voit dans cette situation accepteraient mal. Le risque est sexualité féminine. « C’est avec ce type d’annonces que nous en octobre. La nudité et la pose lascive du top les conséquences « non pas d’une nouvelle que cet outil, survivance du bel Loin de cette ironie, les chaussures Wes- aurons un jour une loi réglementant la création model Sophie Dahl ont été appréciées par les censure, mais d’une volonté d’autorégulation ouvrage du service public à la fran- ton ont franchi un pas supplémentaire dans publicitaire », estime Joseph Besnaïnou, prési- Français au point, précise-t-on chez Yves qui tend vers le politiquement correct. Or la çaise, qui, en vingt-six ans, a usé cette surenchère érotique. Ici, la chaussure dent du BVP. Saint Laurent, que « de nombreuses personnes publicité ne montre pas de choses plus horribles dix présidents et dont les effectifs est masculine et elle apparaît au premier Autant d’accusations que réfute Marc ont écrit pour demander l’affiche ». De l’autre ou plus choquantes que les médias. Mais elle se ont fondu de 3 000 à 430 person- plan. A l’arrière, une femme très dévêtue Loeb, président de l’agence qui a réalisé la côté de la Manche, cette même campagne a voit mieux et il est plus facile de taper dessus ». nes, finisse à l’encan. regarde l’objectif. Sauf la mention « Wes- campagne déclinée en presse quotidienne, suscité le rejet des consommateurs britanni- ton », aucun texte ne vient éclairer la situa- magazine et en affichage. « Il s’agissait de ques. Après avoir reçu 730 plaintes – un Frédéric Roy Françoise Chirot

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PV ƒF IH xF PV hF PV ƒF IH xF PV hF pourrait annoncer un partenariat PV ƒF IH xF PV hF LES ACHATS de Noël ont dans la distribution avec LVMH, Indices cours Var. % Var. % Indices cours Var. % Var. %

augmenté d’environ 3,1 % cette a indiqué le Wall Street Journal Europe 12 h 30 f se´lection 28/12 22/12 31/12 Zone Asie 9h57 f se´lection 28/12 27/12 31/12

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b SUISSE...... QDUS Retrouvez ces cotations sur le site Web : PV ƒF IH xF PU hF PV ƒF IH xF PU hF

vail dans différentes parties de la BMG : Rudolf Gassner, qui PV ƒF IH xF PV hF RDVQ SDHI SDRR PAYS-BAS...... RDVI www.lemonde.fr/bourse zone euro ». devait prendre début janvier les Indices cours Var. % Var. % fonctions de président et Ame´rique 9h57 f se´lection 27/12 22/12 31/12 VALEURS FRANCE

a FRANCE : le nombre de per- directeur exécutif de BMG, la ± IHVHQDIT IDHR TDHR E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ BOURSES TAUX ET CHANGES

mis de construire délivrés de sep- filiale d’édition musicale de ± IQPVDWP IDHR WDSS E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH

tembre à novembre a progressé Bertelsmmann, est décédé LA BOURSE de Paris était en hausse LE RENDEMENT de l’obligation assi- ± PSQWDQS IDVR QUDTH E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i

de 4,1 % (à 95 276) par rapport à samedi 23 décembre d’une crise à la mi-séance, jeudi 28 décembre. milable du Trésor français à 10 ans VVSUDII HDWW SDPU TORONTO „ƒi sxhiˆ

la même période de 1999, les cardiaque à l’âge de 58 ans. Sa ± Le CAC 40 marquait un gain de s’inscrivait à 5,01 %, jeudi 28 décem- ISIVTDIS FFFF IIDIS SAO PAULO fy†iƒ€e

± QIIDIW IDIR PPDSI mises en chantier ayant augmen- disparition survient alors que MEXICO fyvƒe 0,51 %, à 5 887,03 points, vers 12 heu- bre en début de matinée. Celui du

± ± RIWDWU HDHP PQDUI té dans le même temps de 8,7 % Bertelsmann mène de délicates BUENOS AIRES wi‚†ev res. L’indice DAX de la Bourse de Bund allemand émis à la même

± WRDTR HDSW QQDVP (à 78 250), selon les statistiques négociations en vue de fusionner SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev Francfort progressait de 0,60 %, à échéance s’établissait à 4,86 %. Jeudi,

TTTSDQS HDVQ PQDHP diffusées mercredi par le ministè- BMG avec le britannique EMI. CARACAS ge€s„ev qixi‚ev 6 366,43 points, en fin de matinée, outre-Atlantique, le rendement de re de l’équipement. tandis que l’indice Footsie 100 de la l’obligation du Trésor à 10 ans avait a Les prix industriels (hors FINANCE place londonienne s’inscrivait en augmenté à 5,10 % et celui de l’obli- énergie et industries agroali- Coursdechangecroise´s baisse de 0,18 %, à 6 206,80 points, gation à 30 ans avait grimpé à mentaires) ont progressé en b CHASE MANHATTAN : la trois heures après le début des cota- 5,45 %. Le prix des obligations évo- Cours Cours Cours Cours Cours Cours

novembre de 0,1 % sur un mois et banque américaine Chase 28/12 12 h 30 f DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S. tions. Tokyo a clôturé en baisse de lue en sens inverse de leur rende-

de 2,5 % en glissement annuel, Manhattan a annoncé mercredi DOLLAR ...... FFFFF HDVUQUV HDWPWWS HDIRIUT IDRWIUH HDTHVPR 0,2 % jeudi. L’indice Nikkei s’est éta- ment. Le yen restait faible jeudi

selon des chiffres de l’Insee 27 décembre le rachat de YEN...... IIRDRRSHH FFFFF IHTDRISHH ITDPPSHH IUHDUIHHH TWDTISHH bli à 13 946,96 points. Mercredi, matin. Un dollar s’échangeait contre

publiés mercredi. La hausse des certaines activités de la banque EURO ...... IDHUSQQ HDWQWUP FFFFF HDISPRS IDTHRUH HDTSRPH outre-Atlantique, l’indice Nasdaq 114,14 yens, et un euro cotait

prix énergétiques s’est orientée japonaise Dai-Ichi Kangyo Bank FRANC ...... UDHSRRH TDITRHH TDSSWSU FFFFF IHDSPQHS RDPWITH avait gagné 1,81 %, à 2 538,62 points, 106,20 yens. La devise européenne

LIVRE ...... HDTUHQV HDSVSUS HDTPQIS HDHWRWS FFFFF HDRHUVH à la baisse (– 0,8 %), pour la pre- sur les marchés obligataires aux FRANC SUISSE...... IDTRRIH IDRQTRS IDSPVTS HDPQPWS PDRSPQH FFFFF et l’indice Dow Jones avait progressé reculait légèrement face au billet vert mière fois depuis 18 mois. Etats-Unis. de 1,01 %, à 10 800,88 points. et se traitait à 0,9283 dollar. FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 / 17

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours

RUTUDWW

VALEURS EUROPE´ENNES QSWDRH

RHS SRUP

SPUV VALEURS EUROPÉENNES QWR QSWDRH

b RUTUDWW SHVQ Mercredi 27 décembre, le titre L’action DaimlerChrysler a fini en QVR

QSVDHT

Royal Dutch a gagné 3,26 %, à repli de 1,48 %, à 43,35 euros. En RTSSDQI RVVW QUQ RTRUDQS RUIWDIU

65,79 euros, celui de Shell - Trans- revanche, son concurrent BMW a QSUDHW

QSQDPU

QSQDII

RTWS

port & Trading a progressé de vu son titre grimper de 9,12 %, à QTP RTPHDWV

RSHH

2,62 %, à 549 pence, et l’action 36 euros, sur la perspective du rem- QSP

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    gF PW t sx PV higF wt †wt PV higF PW t sx PV higF wt †wt BP Amoco de 3,44 %, à 542 pence. boursement d’une injection de capi- PV hi

Le brent de la mer du Nord livrable tal de 500 millions de livres sterling

C e C e ± en février a augmenté de 84 cents, qu’il pourrait réclamer à son ex- ± SU IDTR qf IIDVT HDIQ hu THDPV HDVV p‚ PPTDQH HDSV SEB p‚ DIAGEO VESTAS WIND SYS PINAULT PRINT.

C e C e ± IWT HDSI q‚ PIDQT FFFF p‚ RTDHI IDIP qf HDVQ IDVW à 24,50 dollars le baril, et le fioul filiale britannique Rover. SODEXHO ALLIANC p‚ ELAIS OLEAGINOU VIVENDI ENVIRON SIGNET GROUP

e e

± ± PDUI FFFF p‚ WQDPH HDPI ƒi IUDQV FFFF gr PIWDIP HDTH

domestique a bondi de 17 dollars la b L’action GlaxoSmithKline a peu TELE PIZZA iƒ ERID.BEGH.SAY VOLVO -A- VALORA HLDG N

C C C e e IPWVDWT IDSW xv RS FFFF ƒi IUDVW HDQP xv IQDVR HDUQ THE SWATCH GRP gr HEINEKEN HOLD.N VOLVO -B- VENDEX KBB NV

C C tonne, soit un gain de 7 %, à varié pour son entrée en Bourse C PTUDTT HDVU q‚ IUDPU HDHW SHHDUQ HDIU qf TDTU FFFF THE SWATCH GRP gr COCA COLA HBC f DJ E STOXX IND GO P W.H SMITH

C ± RVDIT IDVP q‚ IQDPI IDIH qf UDPV FFFF

248 dollars la tonne. mercredi après la fusion de Glaxo THOMSON MULTIME €e HELLENIC SUGAR WOLSELEY PLC

e e C

IDPQ FFFF hi IHDQS FFFF QSPDQT IDHS

b Le titre du constructeur automo- Wellcome et SmithKline Beecham. WW/WW UK UNITS s‚ KAMPS f DJ E STOXX RETL P

IIDSR FFFF qf PIDSW FFFF WILSON BOWDEN qf KERRY GRP-A- ASSURANCES

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bile DaimlerChrysler a plongé à Les actions Glaxo Wellcome, qui WM-DATA -B- ƒi MONTEDISON

PDPP FFFF

AEGIS GROUP qf

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IWDSH FFFF gr PRUSDPQ HDHQ

WOLFORD AG e„ NESTLE N HAUTE TECHNOLOGIE

son plus bas niveau depuis quatre ont fini à 18,48 livres, ont été échan- e C RRDVH HDWU

AEGON NV xv

C e ± HDSR xv SIDVH HDPW

f DJ E STOXX CYC GO P ISQDVR KONINKLIJKE NUM e

± e C p‚ UHDTH HDPI

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ans, à 42,80 euros, du fait des crain- gées à parité dans la firme nouvelle- AGF AIXTRON hi

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tes concernant les pertes de sa fi- ment fusionnée. Ces titres ne pren- PERNOD RICARD p‚

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nent le titre depuis plusieurs mois. provisoire de 23 pence. ACTELION N gr

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PT HDUT

SWEDISH MATCH HUHTAMAEKI VAN ps

e e C

± iƒ VDQU HDUP

IRDRV HDPI

GRUPO FERROVIAL iƒ AMADEUS GLOBAL

C

e C gr IUPDSR HDIW VDTU IDRH

UBS N IFIL s„

C

q‚ VDQQ FFFF

UDSH IDQH

HANSON PLC qf ATHENS MEDICAL EURO e C C

s„ SDRW HDIV QDUQ HDVU

UNICREDITO ITAL SERVICES FINANCIERS IMI PLC qf

e e C e„ SWDSH HDVQ ±

RUDTS HDQI

HEIDELBERGER ZE hi AUSTRIA TABAK A ______

e hu VSDUQ FFFF

PRDSH FFFF

UNIDANMARK -A- iƒ

C INDRA SISTEMAS

qf IWDRQ HDQQ

qf QDQQ FFFF TDQV FFFF

HELL.TECHNODO.R q‚ 3I GROUP AVIS EUROPE

C

QPWDPS HDSQ

PQDUH FFFF

f DJ E STOXX BANK P ƒi

e C IND.VAERDEN -A- e fi RI HDRW hi IHT FFFF IRDSI FFFF

HERACLES GENL R q‚ ALMANIJ BEIERSDORF AG NOUVEAU

ISDWU FFFF

INVESTOR -A- ƒi e

± C RTDWT FFFF e q‚ p‚ RHDWS HDIP IWDPS HDSP

HOCHTIEF ESSEN hi ALPHA FINANCE BIC

ƒi ITDHQ FFFF

C INVESTOR -B- C qf PIDVI HDPW

qf VDSU FFFF IPURDTV HDQI

HOLDERBANK FINA gr AMVESCAP BRIT AMER TOBAC ´

C MARCHE

UHDSW HDQV

PRODUITS DE BASE e ISS hu e PV FFFF e hi p‚ IHTDQH FFFF ± IIWDSH HDHV

IMERYS p‚ BHW HOLDING AG CASINO GP

e

±

PDSI IDWS

e ps e JOT AUTOMATION C QDRH FFFF e €„ gr PVIUDTW IDIV ±

iƒ WDPU FFFF WDHS HDII s„ BPI R

ACERALIA ITALCEMENTI RICHEMONT UNITS Cours % Var.

ƒi PHDQP FFFF

C

e KINNEVIK -B- e C UDUT RDWV e qf ± p‚ VUDQH IDSI ± iƒ QQDTS HDQQ VWDTH HDPV

ACERINOX R LAFARGE p‚ BRITISH LAND CO CLARINS 28/12 10 h 06 f en euros 27/12

hu WIDHV FFFF

e C C COPENHAGEN AIRP C qf UDWI FFFF fi SHDTS IDIH q‚ RSDQR HDPW QDRV HDRP

ALUMINIUM GREEC MICHANIKI REG. q‚ CANARY WHARF GR DELHAIZE

e

ps UI FFFF

e C TDIT FFFF qf KONE B ± fi RT HDPP qf THDIP HDTT IDUR FFFF

ANGLO AMERICAN PILKINGTON PLC qf CAPITAL SHOPPIN COLRUYT

e AMSTERDAM

±

p‚ PHRDPH IDVQ

C RDHI FFFF

qf LEGRAND qf QDWQ FFFF ƒi PHDQP FFFF WDQP IDWP

ASSIDOMAEN AB RMC GROUP PLC qf CATTLES ORD. FIRSTGROUP

FFFF

e ISDSH ±

hi SP HDSU

C AIRSPRAY NV e C

IUDWW FFFF e qf LINDE AG qf IDTI RDIP ± fi RWDWH IDVR ITWDVH HDRI

BEKAERT SAINT GOBAIN p‚ CLOSE BROS GRP FREESERVE

HDSH FFFF

e C

hi PUDQH HDSS e C ANTONOV s„ PDPV PDPR

TDVV FFFF MAN AG qf qf RDPP FFFF RRDWP FFFF

BILLITON SKANSKA -B- ƒi MONTEDISON GALLAHER GRP

FFFF

e QDRH

±

IIDVI IDHI e hi e C/TAC

e C ± fi TR FFFF RQ PDHS MG TECHNOLOGIES fi e„ QQDVV HDQQ PDUU FFFF

BOEHLER-UDDEHOL TAYLOR WOODROW qf COBEPA GIB

QDWH FFFF

e C

IWDIS HDPT e ps CARDIO CONTROL C ±

ST HDPU e hi ± gr PUVDVP HDPR TDSR FFFF qf WARTSILA CORP A IRS HDTV

BUNZL PLC TECHNIP p‚ CONSORS DISC-BR GIVAUDAN N

PQDWH FFFF

e C

II HDTR e ps CSS ± e

± iƒ PRDUV HDRV hi TWDRH HDIR IDHW FFFF qf METSO RIDHW FFFF

CORUS GROUP TITAN CEMENT RE q‚ CORP FIN ALBA HENKEL KGAA VZ

TDUS FFFF

C RDUH FFFF qf HITT NV C

PHHDUS HDVP e gr ± qf IIDPU FFFF RDST RDQT q‚ MORGAN CRUCIBLE IWDQS HDPT

ELVAL WIENERB BAUSTOF e„ CS GROUP N IMPERIAL TOBACC

IWDSH FFFF

e C RIDSQ FFFF ƒi e INNOCONCEPTS NV e C

hi USDIH HDIQ €„ IIDST FFFF ± xv PDUH QDVS HDQR

ISPAT INTERNATI f DJ E STOXX CNST P PPSDUQ DEPFA-BANK NETCOM -B- JERONIMO MARTIN

IPDVH FFFF

C e C NEDGRAPHICS HOLD PSRDSH TDIS

hu e hi QWDPI IDVU ps IHDPH FFFF ITDVU FFFF

JOHNSON MATTHEY qf DIREKT ANLAGE B NKT HOLDING KESKO -B-

PDTS FFFF

C SOPHEON

ISDWW FFFF e qf e qf WDWI FFFF ± p‚ VWDVH IDIQ RRDUH PDVU

MAYR-MELNHOF KA e„ MAN GROUP EXEL L’OREAL

WR FFFF

C e C e C PROLION HOLDING UDQW HDRQ

e qf p‚ UUH HDIQ ± xv WDRH HDSQ UDWS IDVS METSAE-SERLA -B ps CONSOMMATION CYCLIQUE EURAFRANCE PACE MICRO TECH LAURUS NV

FFFF

e PDRS e C RING ROSA

ps IPDTP FFFF

fi QRDRH HDTU qf PDWT FFFF QIDWR FFFF

HOLMEN -B- ƒi FORTIS (B) PARTEK MORRISON SUPERM

e C

RQDHQ HDQH

ACCOR p‚

FFFF

e RING ROSA WT HDHP

e ±

xv QRDPV HDPT qf RDVT FFFF ± qf ISDHI FFFF

UDSH IDIW

OUTOKUMPU ps FORTIS (NL) PENINS.ORIENT.S RECKITT BENCKIS

e C

TRDVH IDSU

ADIDAS-SALOMON hi

RDWH FFFF

e e C UCC GROEP NV

e ±

p‚ IHHDVH HDRW ps PIDSI QDTT ± qf RDVT FFFF RUDUH HDTP

PECHINEY-A- p‚ GECINA PERLOS SAFEWAY e C

PSDIW HDQT

AGFA-GEVAERT fi

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± fi RV FFFF ± qf TDWU FFFF qf TDQS HDUS

QDST IDQW

RAUTARUUKKI K ps e GIMV PREMIER FARNELL SAINSBURY J. PL ±

PQDPW HDRQ

AIR FRANCE p‚

±

qf RDTU FFFF ± qf IRDPV HDTU qf IDHT FFFF IWDHT HDTU

RIO TINTO qf GREAT PORTLAND RAILTRACK STAGECOACH HLDG C

QDPS HDSH

AIRTOURS PLC qf

e e ±

± qf UDPW FFFF hi IPDRS HDIT xv ISDSS HDTR

SDHP FFFF

SIDENOR q‚ HAMMERSON RANDSTAD HOLDIN T-ONLINE INT BRUXELLES

e C

IDWR IDHR

ALITALIA s„

e C e C C

xv VS HDRU iƒ IIDRV HDPT

qf QDUU QDHT QPDTW FFFF

SILVER & BARYTE q‚ ING GROEP RENTOKIL INITIA TERRA LYCOS FFFF

e TDRW

± ARTHUR

IIDSI IDTP

AUSTRIAN AIRLIN e„

± hu UQ FFFF

± qf RDSR HDQS qf IDWQ FFFF QDRU IDQT

SMURFIT JEFFERS REALDANMARK REXAM qf TESCO PLC FFFF

e HDSS

± ENVIPCO HLD CT

IPDWI HDTP

AUTOGRILL s„

e C e

e ± qf IQDWV IDIT

± xv PSDUQ IDPQ

ps IPDPH FFFF VTDSH HDSU

STORA ENSO -A- LAND SECURITIES p‚ TNT POST GROEP FFFF

REXEL FARDIS B PHDRW

QVDVR FFFF

BANG & OLUFSEN hu

C

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qf UDVS HDPH

± e p‚ WDIU PDRT ps IPDQH HDQP

PHDSI FFFF

STORA ENSO -R- LIBERTY INTL e„ WANADOO FFFF RHI AG HDVH

e C INTERNOC HLD

PDPP HDWI

BENETTON GROUP s„

e C e

± hi IIUDSH IDPW C

xv VDVS RDQP

ƒi PQDHV FFFF QPHDIS IDTU

SVENSKA CELLULO MARSCHOLLEK LAU gr WORLD ONLINE IN FFFF RIETER HLDG N VDSH

C INTL BRACHYTHER B

IIDVQ IDTS

BERKELEY GROUP qf

e C

e C

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C RQPDRR HDQW hi ITDVQ HDIP QDIS HDSI

THYSSENKRUPP MEDIOBANCA qf f DJ E STOXX N CY G P FFFF ROLLS ROYCE QDRQ

± LINK SOFTWARE B

TDPV P

BRITISH AIRWAYS qf

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iƒ IRDUI FFFF ±

fi QWDVH HDSH PTDQH FFFF

UNION MINIERE METROVACESA ƒi FFFF SANDVIK HDUR

e C PAYTON PLANAR

IQ HDQW

BULGARI s„

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qf SVDVR FFFF ±

C ps QTDHS HDIR

RVPDIW IDVH

UPM-KYMMENE COR PERPETUAL PLC SAURER ARBON N gr

e C

SIDSH HDWV

CHRISTIAN DIOR p‚

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qf ISDSQ HDRI C IQDTH FFFF

p‚ e

UTDUS HDQQ

USINOR e PROVIDENT FIN SCHNEIDER ELECT p‚ COMMERCE DISTRIBUTION

±

WHDTS HDRR

CLUB MED. p‚

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±

xv RHDRS IDWR q‚ IPDHS FFFF

e C

PDTH IDWT

VIOHALCO RODAMCO CONT. E SEAT PAGINE GIA s„ e C

PTDUS PDIH qf VDVW FFFF

DT.LUFTHANSA N hi ALLIANCE UNICHE FRANCFORT

e e

xv QWDPS FFFF ± PVDSH HDPI

e„ RODAMCO NORTH A PDRV FFFF

VOEST-ALPINE ST SECURICOR qf e

IQDTH FFFF hi QRDSH FFFF

ELECTROLUX -B- ƒi AVA ALLG HAND.G

FFFF

UNITED INTERNET IUDPR

qf PIDPP FFFF SDQR FFFF

qf SCHRODERS IWDSQ FFFF

J DWETHERSPOON e SECURITAS -B- ƒi

± ±

SDIT QDSS qf IHDHU HDUW

EM.TV & MERCHAN hi BOOTS CO PLC

C

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AIXTRON HDVV

e e C

p‚ UPDWS HDIR ± IUDSS IDUW

p‚ SIMCO N VDTQ FFFF

WORMS N qf

C

C SERCO GROUP e

WDHQ IDHU xv PVDWS IDRH

EMI GROUP qf BUHRMANN NV

C

PHDTH

AUGUSTA TECHNOLOGIE HDRW C

C

qf TDSP HDWW HDHT

IVPDHV e

f SLOUGH ESTATES ±

ST IDPQ DJ E STOXX BASI P hi

e SGL CARBON e C ±

HDSQ IDVS p‚ TSDSH IDQW

EURO DISNEY p‚ CARREFOUR

C

IIH

e BB BIOTECH ZT-D HDWP

±

ITVDQH IDPW

UNIBAIL p‚

QDSP FFFF

SHANKS GROUP qf e

IIDQR FFFF p‚ PSS FFFF

GRANADA COMPASS qf CASTO.DUBOIS

IV FFFF

e C BB MEDTECH ZT-D

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VALLEHERMOSO iƒ e

±

p‚ RUDWV PDHV

e SIDEL e C

IRVDVH FFFF iƒ IIDRW PDSW

HERMES INTL p‚ CC CARREFOUR

±

IDTW

e BERTRANDT AG IIDTH

±

hi IRDRS HDQR

CHIMIE WCM BETEILIGUNG C qf PDSR IDWP

e C

INVENSYS ± HDVQ IDQH IDST gr ISTDIR

HPI s„ CHARLES VOEGELE

FFFF

BETA SYSTEMS SOFTWA SDSW C

HDPV

f DJ E STOXX FINS P QIHDTU e

± hi QPDRH HDPV

e e C e

± SINGULUS TECHNO ISTDTH HDPS xv QH IDTW iƒ IWDHP FFFF

AIR LIQUIDE p‚ HUNTER DOUGLAS CONTINENTE

±

ITDUH

CE COMPUTER EQUIPME HDQH

ISDVT FFFF

e e ƒi e

± ± STDSS HDPT xv PQDTH FFFF fi PQQ HDVS

AKZO NOBEL NV xv KLM SKF -B- D’IETEREN SA

C

IT

CE CONSUMER ELECTRO HDHT

qf IPDTV FFFF C e C

RV IDHS qf QDQU FFFF qf RDSQ IDHU

BASF AG hi HILTON GROUP SMITHS GROUP DEBENHAMS

FFFF

ALIMENTATION ET BOISSON CENIT SYSTEMHAUS ITDIH hu PVDVH FFFF

e C e ± ± SSDVH IDIV p‚ UIDQS HDIR qf QDSV HDVV BAYER AG hi LVMH SOPHUS BEREND - DIXONS GROUP

± WDVV HDQP

e qf e ± ± ± ITDUI FFFF hi IHR IDSH qf TDWU PDTV p‚ IWUDRH HDQH BOC GROUP PLC qf MEDION ALLIED DOMECQ SPIRENT GAL LAFAYETTE

qf TDRW FFFF C C e C e e

IWDIH HDSQ p‚ RDSV RDHW qf VDHQ FFFF hi QWDSH PDTH

CELANESE N hi MOULINEX ASSOCIAT BRIT F T.I.GROUP PLC GEHE AG e CODES PAYS ZONE EURO

±

gr IIPIDVQ PDHT C C e ± ±

UIDTU HDTW iƒ IQ HDHV qf IIDUS IDHV qf VDSR HDUS

CIBA SPEC CHIMI gr NH HOTELES BASS TECAN GROUP N GREAT UNIV STOR FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne

e C e e C iƒ IUDVV IDHP QUUDVV FFFF qf RDIU FFFF e„ RSDWH FFFF xv WSDSH I

gr TELEFONICA

CLARIANT N P & O PRINCESS BBAG OE BRAU-BE GUCCI GROUP IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande

e C C e C e iƒ SDWU HDIU ± QSDWS HDIR qf QDVI HDRP e„ RPDSH HDPI ƒi ISDVH FFFF

hi TPI

DEGUSSA-HUELS PERSIMMON PLC BRAU-UNION HENNES & MAURIT LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche

e C C e e C e p‚ SQ HDQV ± ± QSDWP HDIU xv QVDHW IDSU qf UDQW QDQS hi QQ HDUT

DSM xv ROY.PHILIPS ELE CADBURY SCHWEPP THALES KARSTADT QUELLE

FI : Finlande - BE : Belgique.

C e C ± ± xy PIDUT FFFF RWPHDPW HDSQ hi QVDSH HDUW hu SWDTI HDPQ qf UDUP HDPI EMS-CHEM HOLD A gr PREUSSAG AG CARLSBERG -B- TOMRA SYSTEMS KINGFISHER

C C ± qf TDIT IDQP WDIV HDQS qf PDVH FFFF hu STDWQ FFFF qf QDHU IDHQ

ICI qf RANK GROUP CARLSBERG AS -A TRAFFICMASTER MARKS & SPENCER CODESPAYSHORSZONEEURO

C e C gr PRPDHV QDWR SDPS PDQR si IHDUH FFFF hu RPDIW FFFF qf IIDQS FFFF

KEMIRA ps RYANAIR HLDGS DANISCO UNAXIS HLDG N MATALAN CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e e e ±

± ± e„ QIDRQ IDTH IHDWS FFFF gr ITVDWQ HDUU p‚ ITP HDRW hi RUDVH FFFF

LAPORTE qf SAIRGROUP N DANONE VA TECHNOLOGIE METRO GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

C C C e TPHDTI HDPI hu IHDSI FFFF q‚ IIDTP FFFF xv IPDTH IDPH qf IPDQW IDHR LONZA GRP N gr SAS DANMARK A/S DELTA HOLDINGS VEDIOR NV NEXT PLC

18 / LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 b FINANCES ET MARCHÉS

C ± ± RHWDWU PDPI TIDIS UTH RWVSDPU IDIU UTWDHH RRDVH PWQDVU HDRR RSDHH ALCATEL...... w TPDSH EURAFRANCE...... w REMY COINTRE..... w

C C C Compen- QPHDQU IDQQ FFF HDSS QDTI IDVS HDSR SQDTH QSIDSW IDIQ SQDHH RVDVR w w

ALCATEL O ...... EURO DISNEY...... RENAULT ...... Cours Cours % Var.

sation C C International ± f IUUDSH HDPP PUDHH IDHS TDVW PDUV IDHV VVDPH SUVDSS IDQV VUDHH

ALSTOM ...... w PUDHT EUROTUNNEL...... w REXEL...... w en euros en francs veille

 le™tion

ne se (1)

C C ± ISTUDHV HDPI PQVDRH RPDSH PUVDUV HDIP RPDSS ISDUT IHQDQV IDPP ISDSU VALEURS FRANCE ALTRAN TECHN..... w PQVDWH FAURECIA ...... w RHODIA...... w

C C ± ± RWQDPV HDSQ URDVH QSDWH PQSDRW HDQI QTDHI SDWS QWDHQ PDIR FFF TTQDSH RQSPDPU HDTV FFF ATOS CA ...... w USDPH FIMALAC SA C...... w ROCHETTE (LA...... ADECCO ......

± ± ± ± SSDUT ITDVQ FFF UQDRH RVIDRU QDRP FFF IIHDWH UPUDRT IDVT IIQDHH STDPH QTVDTS HDVV FFF ARBEL...... VDSH F.F.P. (NY) ...... ROYAL CANIN...... w AMERICAN EXP......

VALEURS FRANCE C C ± SWHDTW PDQQ VVDHH IPS VIWDWS HDST FFF TI RHHDIQ FFF FFF PIDVS IRQDQQ HDTW FFF w WHDHS

b AVENTIS ...... FINAXA...... ROUGIER #...... AMVESCAP EXP ......

C ± ± WWWDTV IDTH ISHDHH IHT TWSDQI FFF FFF IWSS IPVPQDWT HDUT FFF QIDWI PHWDQP IDTT FFF Le titre Sagem s'appréciait de 2,43 %, à AXA ...... w ISPDRH FIVES-LILLE...... RUE IMPERIAL ...... ANGLOGOLD LT ....

C ± ± TPRDRU IDQS WTDSH PW IWHDPQ FFF FFF RTDPI QHQDIP HDHP FFF IV IIVDHU PDQW FFF

139,3 euros, jeudi 28 décembre, lors des pre- AZEO(EXG.ET ...... w WSDPH FONC.LYON.#...... SADE (NY) ...... A.T.T. # ......

C ± ± ± UUWDWQ PDSR IPPDHH WQDVS TISDTP HDTW WRDSH IRHDPH WIWDTS QDHW IQTDHH IUDTI IISDSI P FFF w IIVDWH w w

miers échanges. La société a annoncé avoir BAIL INVESTI...... FRANCE TELEC...... SAGEM S.A...... BARRICK GOLD......

C C C C VIHDUT HDRI FFF QWR PSVRDRU PDQR FFF VR SSI S FFF TW RSPDTI IDRU FFF BAZAR HOT. V...... IPQDTH FROMAGERIES...... SAGEM ADP ...... COLGATE PAL......

C C

± ± PTQDIH PDIU RIDHH PHI IQIVDRU IDSP IWVDHH IUHDPH IIITDRR HDIV IUHDSH UDWW SPDRI SDWU FFF reçu une commande de téléphones porta- BIC...... w RHDII GALERIES LAF...... w SAINT-GOBAIN...... w CROWN CORK O ....

± ± ± ± WRWDIU HDPI FFF QWDVH PTIDHU RDIP FFF TPDVS RIPDPU HDWS FFF PVDQT IVTDHQ HDRW FFF

bles GSM totalisant 700 millions de francs BIS ...... IRRDUH GAUMONT #...... SALVEPAR (NY...... DE BEERS #......

C C ± ± THUDUR IDIS WIDTH WVDUH TRUDRQ PDSU IHIDQH TVDRS RRW IDPT TUDTH IIDUH UTDUS HDUT FFF BNPPARIBAS...... w WPDTS GECINA...... w SANOFI SYNTH...... w DIAGO PLC......

C C C de la part de l'opérateur britannique Vodafo- ± IQQRDPP PDSW PHVDVH UIDUH RUHDQP SDRR TVDHH UUDTS SHWDQS IDSH UTDSH RHDQH PTRDQS TDHP FFF BOLLORE...... w PHQDRH GEOPHYSIQUE ...... w SCHNEIDER EL ...... w DOW CHEMICAL....

C C ± ± PUPDPP HDIP FFF PSDWH ITWDVW HDWH PSDTU SRDSH QSUDSH IDPU SSDPH SIDPS QQTDIV IDIT FFF ne. La société a précisé que ces terminaux BOLLORE INV...... RIDSH GFI INFORMAT ..... w SCOR ...... w DU PONT NEMO....

C C

± ± PQWDRP QDWS FFF IWDPH IPSDWR HDWS IWDHP STDVS QUPDWI IDWH SUDWS HDQV PDRW SDST FFF

" sont sur le marché britannique à l'occasion BONGRAIN ...... QTDSH GRANDVISION ...... w S.E.B...... w ECHO BAY MIN ......

C C ± ± QPHDRQ PDTQ RUDTH IQSDIH VVTDPH IDHQ FFF RQDIU PVQDIV RDHU RSDHH IQDPT VTDWV HDVR FFF BOUYGUES...... w RVDVS GROUPE ANDRE ... SEITA...... w ELECTROLUX......

C ± ± ± QIVDTH IDPV RWDPH VH SPRDUU IDPQ FFF IRDUS WTDUS IDRU FFF IPI UWQDUI SDHQ FFF de la fin de l'année ". BOUYGUES OFF..... w RVDSU GROUPE GASCO.... SELECTIBAIL(...... ELF GABON ...... a

C ± ± ± PWDWV HDTS RDTH THDPH QWRDVW RDUS FFF RUDVS QIQDVV PDQS RWDHH IPDIH UWDQU HDSH IPDHR

b La hausse des cours du brut continuait de BULL# ...... w RDSU GR.ZANNIER ( ...... SIDEL...... w ERICSSON #...... w

C C ± ± RIQDPS IDRW TQDWS ISQDWH IHHWDSP QDWW FFF ITHDPH IHSHDVR HDSH FFF PS ITQDWW PDHR FFF w TQ

profiter au titre TotalFinaElf, jeudi, lors des BUSINESS OBJ...... GROUPE GTM ...... SILIC CA...... FORD MOTOR #.....

C C ± FFF FFF FFF SVDIH QVIDII IDPP FFF UQDSH RVPDIQ HDVW UPDVS SIDPS QQTDIV QDQH FFF B T P (LA CI...... FFF GROUPE PARTO.... SIMCO...... w GENERAL ELEC ......

C ± ± SIIDTS FFF FFF VPDIS SQVDVU IDQP VQDPS ITDSH IHVDPQ IDUW FFF SS QTHDUV HDVP FFF premiers échanges. Il progressait de 0,58 %, BURELLE (LY) ...... UV GUYENNE GASC.... w SKIS ROSSIGN...... GENERAL MOTO....

C C C

PQDRV IDRP QDSQ ISDIH WWDHS IDIR IRDWQ TSDSH RPWDTS HDQV TSDPS QDUT PRDTT FFF FFF

à 156,8 euros. CANAL + ...... w QDSV HAVAS ADVERT ..... w SOCIETE GENE ...... w GOLD FIELDS......

C C C ± IIIWDUP HDVQ ITWDQH IPPDTH VHRDPH PDSI IIWDTH IWUDUH IPWTDVQ IDQV IWSDHH RDWI QPDPI RDIH FFF w IUHDUH w w

b L'action Finacor était stable à 12,5 euros CAP GEMINI...... IMERYS ...... SODEXHO ALLI ...... HARMONY GOLD .. ± ± ± QQQDVV HDWU SIDRH IIWDSH UVQDVU HDRP FFF VQ SRRDRR FFF FFF WDSH TPDQP PDHT FFF CARBONE-LORR .... w SHDWH IMMOBANQUE ..... SOGEPARC (FI...... HITACHI #......

C C

RPTDQU HDTP TRDTH FFF FFF FFF FFF STDTH QUIDPU FFF STDTH ISDUV IHQDSI PDUQ ISDQT jeudi matin. Finacor a annoncé que le tribu- CARREFOUR...... w TS IMMEUBLES DE .... SOMMER ALLIB ..... w HSBC HOLDING..... w

C

± ± ± UHIDVU HDTT IHTDQH IWDUS IPWDSS PDPQ PHDPH PWDVH IWSDRV HDWT QHDHW WHDTS SWRDTQ PDRP WPDWH

nal de grande instance avait rejeté la deman- CASINO GUICH...... w IHU INFOGRAMES E..... w SOPHIA...... w I.B.M...... w

C C ± ± RRVDQS IDHQ FFF QISH PHTTPDTS HDQP FFF TIDVH RHSDQV HDWV TIDPH VDVI SUDUW HDST FFF CASINO GUICH...... TVDQS IM.MARSEILLA ...... SOPRA # ...... w I.C.I......

C ± ± de de trois actionnaires minoritaires d'un ± IUUQDUI P PTSDIH PVDRH IVTDPW HDQS PVDSH UH RSWDIU IDRI UIDHH SPDVS QRTDTU PDRW FFF CASTORAMA DU.... w PUHDRH INGENICO ...... w SPIR COMMUNI .... w ITO YOKADO #......

C C C C IPHTDWT HDHS FFF UTDQS SHHDVP HDQW UTDHS QWDRH PSVDRS PDQR QVDSH QUDWS PRVDWR VDRH FFF

report de l'assemblée générale extraordi- CEA INDUSTRI ...... IVR ISIS...... w SR TELEPERFO...... w I.T.T. INDUS......

C C ± ± RRUDQT PDSU FFF IVDWU IPRDRR HDHS IVDWT IHDHV TTDIP R FFF UDTV SHDQV IDQP UDSV TVDPH w w

naire du 29 décembre, convoquée afin CEGID (LY)...... KAUFMAN ET B ..... STUDIOCANAL ...... KINGFISHER P ......

C ± ± ± PRWDPT IDQH FFF WWDSH TSPDTV HDIH WWDTH PWRDQH IWQHDRV HDPU FFF PRDVH ITPDTV HDWH FFF CFF.RECYCLIN ...... QV KLEPIERRE...... w SUCR.PITHIVI...... MATSUSHITA ......

C ± ± ± QPWDPW RDQV SPDSH VWDUH SVVDQW HDIU VWDVS IWQDIH IPTTDTS HDWU IWSDHH QSDQS PQIDVV QDTR FFF d'autoriser l'apport de ses activités d'inter- CGIP ...... w SHDPH LAFARGE...... w SUEZ LYON.DE ...... w MC DONALD’S ......

C ± ± ± RSVDSI HDIR FFF TIDWH RHTDHR HDTS TIDSH USS RWSPDRV QDPI FFF WWDRS TSPDQS HDPH FFF

médiation à Nouvel Finacor, société consti- CHARGEURS ...... TWDWH LAGARDERE ...... w TAITTINGER ...... MERK AND CO ......

C C C RWVDSQ PDPW FFF TPDPH RHVDHI PDVI THDSH STDTS QUIDTH IDIT STDHH FFF FFF FFF FFF UT w w

tuée à cet effet, qui doit être acquise par CHRISTIAN DA...... LAPEYRE ...... TF1...... MITSUBISHI C...... C C ±

QQUDVP HDWV SIDHH SQDVS QSQDPQ QDVR FFF SPDVH QRTDQS FFF SPDVH PRSH ITHUHDWS HDWS PRPUDHH CHRISTIAN DI...... w SIDSH LEBON (CIE) ...... THALES (EX.T ...... w NESTLE SA # ...... w

ie

C C

± UUHDUS FFF FFF PHVDTH IQTVDQQ HDPW PHVDHH IRSDRH WSQDUT HDRI IRTDHH RPDVQ PVHDWS QDSV FFF Viel & C . La société précise par ailleurs que CIC -ACTIONS ...... IIUDSH LEGRAND ...... w TECHNIP...... w NORSK HYDRO ......

C C

± ±

QRIDIH HDVU SIDSS IIT UTHDWI IDTI FFF RVDVS QPHDRQ QDPV RUDQH RUDTU QIPDTW PDSH FFF

l'offre publique de retrait (OPR) de son CIMENTS FRAN ..... w SP LEGRAND ADP...... THOMSON MULT.. w PFIZER INC......

C C C ± STUDRH HDSV VTDHH RRDPH PVWDWQ IDUV RSDHH ISTDVH IHPVDSR HDSV ISSDWH RVDTW QIWDQW PDPU FFF CLARINS...... w VTDSH LEGRIS INDUS...... w TOTAL FINA E ...... w PHILIP MORRI ......

actionnaire de référence, le CDR, sera dépo- C ± ± ± SVUDRI IDTS WIDHS TDTS RQDTP RDIV TDWR QVDIR PSHDIV IDVV QVDVU VIDVS SQTDWH PDPS FFF CLUB MEDITER ..... w VWDSS LIBERTY SURF ...... w TRANSICIEL #...... w PROCTER GAMB ....

C C ± ± PTWDRU IDQU RIDTS IIPDSH UQUDWS IDWP FFF QVDSH PSPDSR RDRV QTDVS IVDWP IPRDII HDHS FFF sée dès que les comptes de l'exercice clos le CNP ASSURANC..... w RIDHV LOCINDUS...... UBI SOFT ENT...... w RIO TINTO PL......

C C C

± UQSDQQ HDHW IIPDHH VWDSS SVUDRI HDVR VVDVH ITUDSH IHWVDUQ IDUT IUHDSH VTDHS STRDRS PDQV FFF

31 décembre 2000 seront certifiés. Préalable- COFACE ...... w IIPDIH L’OREAL ...... w UNIBAIL ...... w SCHLUMBERGER...

C ± ± ± VTTDSP PDVH IQSDWH TPDSS RIHDQH PDSR FFF VPDTH SRIDVP HDRV VQDHH WDVH TRDPV PDWU FFF COFLEXIP ...... w IQPDIH LOUVRE #...... UNILOG...... w SEGA ENTERPR......

C C C C QSVDIS PDUQ SQDIS UIDSS RTWDQR HDIR UIDRS IQDTP VWDQR HDIS IQDTH RDUI QHDWH IDUQ RDTQ ment à cette OPR, la CDR aura acquis les COLAS...... w SRDTH LVMH MOET HE.... w USINOR...... w SEMA GROUP # ...... w

C C C ± PUQDVT HDTH FFF WIDWS THQDIS IDRQ WHDTS RVDRQ QIUDTV HDQU RVDPS VDUR SUDQQ HDPQ FFF

451 306 actions Finacor détenues par Viel & CONTIN.ENTRE ..... RIDUS MARINE WENDE ... w VALEO...... w SHELL TRANSP ......

C ± ± ± QRWDQH IDUS FFF WDWH TRDWR QDWV FFF STDVS QUPDWI HDHW STDVH UQDQH RVHDVP IDTV URDSS SQDPS w w

Cie au prix de 10,13 euros par action, prix qui CPR...... MAUREL ET PR...... VALLOUREC ...... SONY CORP. # ......

C ± ± VPDSV QDTP FFF SDHI QPDVT FFF FFF QIDWH PHWDPS HDQI FFF IHW UIRDWW PDSW FFF CRED.FON.FRA ...... IPDSW METALEUROP ...... VIA BANQUE ...... T.D.K. # ......

± ± ± PRRDRV HDQP QUDQW QVDQH PSIDPQ IDPW QVDVH FFF FFF FFF FFF UDIP RTDUH IDUW FFF sera porté le cas échéant au prix de l'OPR. CREDIT LYONN ..... w QUDPU MICHELIN ...... w VICAT...... TOSHIBA #......

C ± ± ISVDUR SDSI FFF PH IQIDIW FFF FFF TRDSS RPQDRP PDHS TSDWH VSDQH SSWDSQ SDWH FFF CS COM.ET SY...... PRDPH MONTUPET SA...... VINCI...... w UNITED TECHO .....

C C ± ± SIPDQH HDVW FFF RDRT PWDPT IDQT FFF RTDIW QHPDWW IDSP RSDSH HDQW PDST RDVV FFF DAMART...... UVDIH MOULINEX ...... VIVENDI ENVI ...... w ZAMBIA COPPE......

C C ± IHSQDRU IDQS ITPDVH WR TITDTH HDSQ WQDSH UHDRH RTIDUW IDRR TWDRH DANONE ...... w ITHDTH NATEXIS BQ P...... w VIVENDI UNIV...... w

C

± IRPRDUR HDQP FFF PS ITQDWW FFF PSDHH WDHP SWDIU HDUV VDWS

´ DASSAULT-AVI ...... PIUDPH NEOPOST ...... w WANADOO...... w ABRE´VIATIONS

PREMIER MARCHE C ± ± RVHDVP HDWS URDHH IVDHS IIVDRH HDHT FFF IUDSS IISDIP IDUW FFF

DASSAULT SYS ...... w UQDQH NORBERT DENT ... WORMS (EX.SO ......

B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Ny = Nancy ; Ns = Nantes.

C ± ± RIVDIU QDUR TIDRS PTDIP IUIDQR IDHT FFF PWS IWQSDHU IDTU QHHDHH ______w TQDUS w DE DIETRICH ...... NORD-EST...... ZODIAC ......

C ± SQSDSW PDTP FFF PWDUH IWRDVP PDUU PVDWH FFF FFF FFF FFF

DEVEAUX(LY)#...... VIDTS NRJ GROUP ...... w ...... SYMBOLES

Â

ti hs PV higiwf‚i ± WQDRU FFF FFF IUDIH IIPDIU RDRU IUDWH FFF FFF FFF FFF

Cours a` 12 h 30 DEV.R.N-P.CA...... IRDPS OBERTHUR CAR.... w ...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ;

± ±

VTDSW IDRW FFF TDIU RHDRU IDPV FFF FFF FFF FFF FFF

DMC (DOLLFUS..... IQDPH OLIPAR...... a coupon de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; hernier jour de ne go™i—tion des yƒ‚h X PS j—nvier

C ± IWSDRV HDTU FFF QSTDPH PQQTDSP HDHQ FFF FFF FFF FFF FFF

DYNACTION...... PWDVH OXYG.EXT-ORI...... o = offert ; d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ;

± ±

RQWDRW IDTP TVDIH RUDWS QIRDSQ HDIH RVDHH FFF FFF FFF FFF w TU w

EIFFAGE...... PECHINEY ACT...... d cours pre´ce´dent ; wValeur pouvant be´ne´ficier du service

± Compen- ± VTDQP IDHS IQDQH RUDPP QHWDUR QDPR FFF FFF FFF FFF FFF w IQDIT

Cours Cours % Var. ELIOR...... PECHINEY B P ......

France sation de re`glement diffe´re´. ± f ± IRUDSW HDHR FFF TTDSH RQTDPI HDUS TUDHH FFF FFF FFF FFF

en euros en francs veille ELEC.MADAGAS..... PPDSH PENAUILLE PO ...... w ......

(1)

± ± ` ´ IVQDTU IDSV FFF UQDSH RVPDIQ HDTV URDHH FFF FFF FFF FFF ENTENIAL(EX ...... PV PERNOD-RICAR .... w ...... DERNIERE COLONNE PREMIER MARCHE (1) :

C

± ± PVIDWQ HDIW RPDWH RQDPS PVQDUH HDPQ RQDQS PQWDSH ISUIDHP HDRP PRHDSH FFF FFF FFF FFF ACCOR ...... w RPDWV ERAMET ...... w PEUGEOT...... w ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi :

C C C

RTSDUQ HDQS UHDUS WQDSS TIQDTS HDIT WQDRH PPT IRVPDRT HDRR PPSDHH FFF FFF FFF FFF AGF ...... w UI ERIDANIA BEG...... w PINAULT-PRIN...... w ...... montant du coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement

± ± ± PRHDHI HDHQ FFF QQVDQH PPIWDIH HDPI QQWDHH IHTDSH TWVDSW HDST IHUDIH FFF FFF FFF FFF

AFFINE(EXIMM...... QTDSW ESSILOR INTL ...... w PLASTIC OMN...... w ...... dernier coupon ; Jeudi date´ vendredi : compensation ;

± ± ± ISPDSI HDTH PQDQW TQ RIQDPS IDUP FFF UH RSWDIU IDRI FFF FFF FFF FFF FFF

AIR FRANCE G ...... w PQDPS ESSO ...... PSB INDUSTRI...... Vendredi date´ samedi : nominal.

C ± ± IHIVDUH IDHV ISUDHH SPDRH QRQDUP QDVS SRDSH QSDTU PQQDWV IDHS QSDQH FFF FFF FFF FFF AIR LIQUIDE ...... w ISSDQH EULER...... w PUBLICIS GR...... w ......

@€u˜li™iteÂA

C ± IPUDPT PDII VDSH SSDUT VDII COALA # ...... IWDRH MULTIMANIA # ....

± IUUDII SDWP IIDPS UQDVH FFF COHERIS ATIX ...... PU NATUREX ......

C

NOUVEAU ± IRIDHQ PDPU PRDUH ITPDHP HDTI COIL...... PIDSH NET2S #...... SECOND

C

± PRDWQ UDUU IVDUW IPQDPS PDWH

CION ET SYS...... QDVH NETGEM ...... w ______

±

PRWDPT PDVI RDVS QIDVI FFF

´ CONSODATA # ..... QV NETVALUE # ...... C ±

QWDSS RDPW RDPV PVDHU IRDUS

MARCHE CONSORS FRAN... TDHQ NEURONES #...... MARCHE´

C ± WVDQW HDTT UWDVH SPQDRS HDRR CROSS SYSTEM .... IS NICOX #......

± UVDUI UDTW QS PPWDSV FFF

CRYO # ...... IP OLITEC ...... Â

ti hs PV higiwf‚i

C ±  SIDRW IQDUR SDTS QUDHT IIDRR CRYONETWORKS. UDVS OPTIMA DIREC .... ti hs PV higiwf‚i

± ±

IPDIR UDSH QDSS PQDPW RDHS

CYBERDECK #...... IDVS OPTIMS #......

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 12 h 30

ne se le™tionF

± ´ ` IUWDWQ IDQQ HDTW RDSQ FFF CYBER PRES.P ...... PUDRQ OXIS INTL RG...... d Cours relevesa12 h 30

± ± PPDWT IHDPT TPDSH RHWDWU HDUW CYBERSEARCH ..... QDSH PERFECT TECH ....

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. ± ± IIDSR QDVQ VDPS SRDIP IDUW

CYRANO # ...... IDUT PERF.TECHNO......

Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille

C ± IIPDVP PDVP IVDRH IPHDUH PDPP DALET #...... IUDPH PHARMAGEST I....

C ± ± ± TIDPH TDUH IHDRH TVDPP VDTI UDIU RUDHQ HDPV RRDRH PWIDPR HDQI ABEL GUILLEM..... WDQQ DATATRONIC ...... PHONE SYS.NE..... ALTEDIA......

C ± ± QQDUV FFF PDTH IUDHS IDIR PV IVQDTU HDHR IRTDTH WTIDTQ IDVI AB SOFT ...... SDIS DESK #...... PICOGIGA ...... ARKOPHARMA # ...

C C ± SUDHU QDQQ HDIH HDTT FFF SUDRS QUTDVS QDSI STDHS QTUDTT HDHW ACCESS COMME... VDUH DESK BS 98 ...... d PROSODIE #...... CNIM CA#......

C C ± ± ISHDVU RDSS SVDQH QVPDRP IDHP PH IQIDIW IWDRV IPDTH VPDTS HDVH ADL PARTNER ...... PQ DEVOTEAM #...... w PROSODIE BS...... FINACOR......

± ± RHDQR PDQV IHDSH TVDVV FFF VDVT SVDIP PDSQ PS ITQDWW FFF ALGORIEL #...... TDIS DMS #...... PROLOGUE SOF ... GFI INDUSTRI......

± ± ± ± IVDQU TDTU VHDSH SPVDHS IDVQ IDPQ VDHU HDVI PWDSH IWQDSI QDRU ALPHAMEDIA...... PDVH D INTERACTIV...... PROXIDIS ...... LAURENT-PERR ....

C ± ± SQDIQ FFF RPDIH PUTDIT HDPR QH IWTDUW IDTR RHDIS PTQDQU PDWS ALPHA MOS # ...... VDIH DIOSOS ...... QUALIFLOW...... M6-METR.TV A...... w

C C ± WTWDSH HDHU HDVH SDPS FFF RDRH PVDVT PDRR ISPDUH IHHIDTS PDTP ALTAMIR & CI...... IRUDVH DURAND ALLIZ.... d QUANTEL...... HERMES INTL...... w

± ± QUDIW FFF PTDUS IUSDRU HDWQ PDSS ITDUQ FFF TIDIH RHHDUW IDRS ALDETA...... d SDTU DURAN DUBOI..... QUANTUM APPL.. RALLYE (LY)...... w

C C C ± SPDRV PDRR PDQV ISDTI WDIU IH TSDTH SDPT IHPDWH TURDWV HDIW ALTI #...... V DURAN BS 00 ...... R2I SANTE...... MANITOU #......

C C ± VIDHI FFF IP UVDUI HDIU PU IUUDII SDSW IRQDIH WQVDTU HDWW ALTI ACT.NOU...... d IPDQS EFFIK # ...... RECIF #...... ALTEN (SVN) ...... w

C ± ± IQUVDIU PDIR SQH QRUTDSU HDWS QW PSSDVP FFF IWUDTH IPWTDIU PDIV A NOVO # ...... PIHDIH EGIDE #...... REPONSE # ...... APRIL S.A.#(......

C ± ± ± UIDUT RDVU VDQH SRDRR QDRW VDRW SSDTW HDRU IQH VSPDUR IDSP ARTPRICE COM .... IHDWR EMME(JCE 1/1...... REGINA RUBEN ... BENETEAU CA#.....

C C C ± RDWP IDQS SPDVH QRTDQS IDSR IW IPRDTQ IDTH IHRDPH TVQDSI HDUT ASTRA ...... HDUS ESI GROUP...... RIBER # ...... STERIA GROUP .....

C ± ± ± PVDPI IQDIQ UDHS RTDPR HDUI IHV UHVDRQ HDUR PVDVH IVVDWP HDSW AUFEMININ.CO.... RDQH ESKER...... RIGIFLEX INT ...... PINGUELY HAU.....

C ± ± ± UHDIW PDUQ QUDRS PRSDTT PDQP IIDTS UTDRP SDTP ITIDSH IHSWDQU PDUI AUTOMA TECH..... IHDUH EUROFINS SCI...... RISC TECHNOL .... UNION FIN.FR ......

C C C ± QRDRR IDIQ IHDST TWDPU IDSR IRDQW WRDQW HDWV RR PVVDTP IDVQ AVENIR TELEC ...... w SDPS EURO.CARGO S .... SAVEURS DE F...... CEGEDIM #......

C ± ± ± ± ± IPDQQ PDHV IIDTS UTDRP QDTS IR WIDVQ PDUV IHTDQH TWUDPV QDIW IQDSH VVDSS PDVV IHVDUH UIQDHQ RDWV AVENIR TELEC ...... IDVV EUROPSTAT #...... w HIMALAYA ...... IPSOS # ...... GUILLEMOT BS .... FINATIS(EX.L ......

C C C ± UUDHI HDSI UDPT RUDTP QDUI R PTDPR FFF VDPS SRDIP FFF TDVS RRDWQ VDST QV PRWDPT PDHI BAC MAJESTIC...... IIDUR FIMATEX # ...... w HI MEDIA...... IPSOS BS00...... d SELF TRADE...... AB GROUPE......

C C C ± ± IHTDSW PDVS IRDIH WPDRW QDHU UQ RUVDVS QDWS UDTS SHDIV IHDSQ SI QQRDSR FFF IPW VRTDIV HDUH BARBARA BUI ...... ITDPS FI SYSTEM # ...... w HOLOGRAM IND .. IT LINK ...... SILICOMP #...... MARIONNAUD P ..

C ± ± ± IPUDWI IRDUU IDSH WDVR RPDVT IRDSP WSDPR IDPP RDIH PTDVW IUDIU PW IWHDPQ FFF QHW PHPTDWI FFF BCI NAVIGATI...... IWDSH FI SYSTEM BS...... HUBWOO.COM ..... IXO ...... SITICOM GROU.... RODRIGUEZ GR....

C C ± ± ± VIDWW SDTT VDSH SSDUT SDSW PHDPH IQPDSH PDTS IDIS UDSR SDUR IH TSDTH VDPT TR RIWDVI FFF BELVEDERE...... IPDSH FLOREANE MED .. IB GROUP.COM .... JOLIEZ-REGOL ...... SODITECH ING .... PIERRE VACAN......

C C ± ± ± PVDSQ SDTR TDHS QWDTW HDVQ Q IWDTV QDPQ HDHQ HDPH FFF ITDPS IHTDSW TDST SIDQS QQTDVQ HDQW BOURSE DIREC..... RDQS GAMELOFT COM . IDP ...... JOLIEZ-REGOL ...... d SOFT COMPUTI ... EXPAND S.A......

C C C C ± QQUDVP HDWV QIDIH PHR WDVT IDHU UDHP FFF IRDQU WRDPT HDRW PS ITQDWW RDTH PPRDTH IRUQDPV HDPU BRIME TECHNO... SIDSH GAUDRIOT #...... IDP BON 98 (...... d KALISTO ENTE...... SOI TEC SILI ...... w C.A. PARIS I ......

C C C C ± IPDSQ FFF IV IIVDHU HDHT ISDIH WWDHS HDTH QDVV PSDRS IRDRS IT IHRDWS TDTH TRDPH RPIDIP HDUU BRIME TECHN...... d IDWI GENERIX # ...... IGE +XAO ...... KEYRUS PROGI..... SOI TEC BS 0 ...... JET MULTIMED.....

C C ± ± ± ± QSDUS SDVQ RWDPS QPQDHT QDPR PUDPT IUVDVI PDIP IDIU UDTU IH SDUH QUDQW QDTR QUDHW PRQDPW QDTT BUSINESS INT ...... SDRS GENESYS #...... ILOG #...... KAZIBAO...... SQLI ...... FININFO ......

C C ± ± ± ± PRWDWP RDTV IIDWH UVDHT UDVW IDRV WDUI IDQQ TDPH RHDTU HDTS TDIH RHDHI QDIU RPDHI PUSDSU RDHW BVRP ACT.DIV...... QVDIH GENESYS BS00...... IMECOM GROUP.. LACIE GROUP ...... STACI #...... MANUTAN INTE...

C C ± ± RHTDHR FFF RSDVH QHHDRQ IDUV IDWU IPDWP IRDQS PH IQIDIW FFF HDSI QDQS IDWP IPDPT VHDRP IDTT BVRP ACT.NV...... d TIDWH GENSET...... w INFOSOURCES...... LEXIBOOK #...... b STELAX ...... LECTRA SYST......

C C C ± PPDQH FFF QS PPWDSV SDII UDRH RVDSR FFF QIDUH PHUDWR SDRT ITDRQ IHUDUU PDHS TDUH RQDWS SDTQ CAC SYSTEMES..... d QDRH GL TRADE # ...... INFOSOURCE B..... d LINEDATA SER...... SYNELEC # ...... DANE-ELEC ME.....

C C ± ± ± IRQDWV PDHW RI PTVDWR PDSH QSDQS PQIDVV IDVI UDSH RWDPH PDTH PQDSI ISRDPP PDPS PWS IWQSDHU FFF CALL CENTER ...... PIDWS GUILLEMOT #...... INFOTEL # ...... MEDCOST # ...... SYSTAR #...... SOLERI ...... d

C C C C C ± IRSDPW SDRQ HDPR IDSU R PV IVQDTU HDHR TTDPS RQRDSU IDVR RDIH PTDVW PDSH IIIDWH UQRDHP IDTQ CAST ...... PPDIS GUYANOR ACTI.... INFO VISTA...... MEDIDEP # ...... SYSTRAN...... ALGECO # ......

C C ± ± ± STRDUV HDRH TT RQPDWQ PDPP TDUP RRDHV QDSR VR SSI QDWH IIDQS URDRS FFF WQ TIHDHR RDSP CEREP...... VTDIH HF COMPANY...... INTEGRA NET ...... w METROLOGIC G ... TEL.RES.SERV...... SECHE ENVIRO .....

C C C ± ± TDUT TDQT UTDIH RWWDIV HDHU FFF FFF FFF WDSH TPDQP HDTR TDTH RQDPW IUDTS ISDPP WWDVR QDHT CHEMUNEX # ...... IDHQ HIGH CO.# ...... INTEGRA ACT...... MICROPOLE...... TELECOM CITY..... AUBAY......

C ± IHVDPQ FFF IQPDSH VTWDIR HDSQ IDSU IHDQH FFF SDSI QTDIR FFF IDWV IPDWW FFF IQI VSWDQH IDVH CMT MEDICAL...... ITDSH HIGHWAVE OPT... w INTERCALL #...... d MONDIAL PECH... TETE DS LES...... d GROUPE J.C.D ......

´ ´ IPPTDUI PTGIP QVDQW PSIDVP PIGIP EC. MONET.D...... IVUDHI CIC FRANCIC ......

SG ASSET MANAGEMENT IIPTDTU PTGIP ´ IUIDUT PQRDIV PIGIP ECUR. OBLIG. INTERNAT. .... CIC MONDE PEA...... QSDUH

LEGAL & GENERAL BANK Serveur vocal : IUVWDRS PTGIP ´ PUPDVH WTDUS PIGIP SICAV et FCP ECUR. TRIMESTRIEL D...... CIC OBLI LONG TERME...... IRDUS

08 36 68 36 62 (2,21 F/mn)

IVSDHS PTGIP

´ PVDPI

PQIDTV PIGIP

EPARCOURT-SICAV D...... CIC PIERRE...... QSDQP

ITQRDSV PPGIP

STRATE´GIE IND. EUROPE .... PRWDIW

IRRTPDQR PTGIP ´ PPHRDUU ISTDQU IHPSDUP PUGIP QPHIDUW PIGIP GEOPTIM C ...... EUROCIC LEADERS...... RVVDII CADENCE 1 D......

QTUWDWV PTGIP STIDHI Fonds communs de placements ISRDQI IHIPDPI PUGIP IRPSDTS WQSIDTS PIGIP  le™tionF

ne se Cours de cloˆ ture le 22 de´cembre HORIZON C...... MENSUELCIC...... CADENCE 2 D......

´ ´ WVDRT PTGIP ISDHI ´ USIIDHW RWPTWDSP PPGIP ISPDUS IHHIDWU PUGIP ISQDRQ PIGIP PREVOYANCE ECUR. D...... RENTACIC...... PQDQW STRATEGIE CAC ...... CADENCE 3 D......

´ IHRQHDQT TVRIVDTV PTGIP PSIDIW ITRUDUH PUGIP QVISDVQ PUGIP ´ SVIDUP STRATEGIE INDICE USA...... CONVERTIS C......

´ Valeurs unitaires e Date Fonds communs de placements UNION AMERIQUE ...... QUIDRU PUGIP

Emetteurs f ´ ´ INTEROBLIG C ...... STDTQ PSIDTQ PTGIP

Euros francsee cours ECUREUIL EQUILIBRE C...... QVDQT www.lapostefinance.fr

SWVDVW PUGIP

´ INTERSE´LECTION FR. D...... WIDQH PIWDUS PTGIP

ECUREUIL PRUDENCE C ...... QQDSH www.clamdirect.com Sicav Info Poste :

IPTQDQU PUGIP

AGIPI SE´LECT DE´FENSIF C...... IWPDTH PWUDVU PTGIP

E´CUREUIL VITALITE´ C ...... RSDRI

08 36 68 50 10 (2,21 F/mn) ´ IUWPDTT PUGIP

´ PUQDPW IRQSDVP PUGIP

EURCO SOLIDARITE ...... PIVDVW SELECT DYNAMIQUE C ......

IVUDHV PUGIP

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PVDSP

IITWDHS PUGIP ´ ´ IUVDPP TUVDIW PTGIP

IHQDQW SELECT EQUILIBRE 2...... TPRIDSH PUGIP

LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WSIDSI ADDILYS C ......

PHIDQI PUGIP

AGIPI ACTIONS (AXA)...... QHDTW ´

IIUQDWU PUGIP CREDIT AGRICOLE ´ IUVDWU PHHDQQ PUGIP ´ QHDSR SELECT PEA DYNAMIQUE .... SRRVDWU PUGIP LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VQHDTW AMPLITUDE AMERIQUE C ...

´ ITQUDRU PUGIP

08 36 68 56 55 (2,21 F/mn) PRWDTQ IWTDRT PUGIP ´ PWDWS SELECT PEA 1...... IQHUDUP PUGIP

3615 BNP SICAV 5000 ...... IWWDQT AMPLITUDE AMERIQUE D...

QRTIDPW PUGIP

SG FRANCE OPPORT. C...... SPUDTU

RHDQR PTRDTI PTGIP QRSDVS PPTVDTQ PUGIP QRUTDWH PUGIP

08 36 68 17 17 (2,21 F/mn) ATOUT CROISSANCE...... SQHDHS SLIVAFRANCE ...... AMPLITUDE EUROPE C......

QPRHDVW PUGIP

SG FRANCE OPPORT. D ...... RWRDHU QWDTI PSWDVP PUGIP

QWDIT PSTDVU PTGIP PPHIDIQ PUGIP

´ ATOUT FONCIER...... QQSDST SLIVARENTE ...... AMPLITUDE EUROPE D ...... ISUVWDPI PUGIP

BNP MONE COURT TERME . PRHUDHS

QVQPDPQ PUGIP

SOGENFRANCE C...... SVRDPP

IUTDIR IISSDRH PUGIP WPDHT THQDVU PUGIP

IUUHDRQ PTGIP

´ ATOUT FRANCE ASIE D...... SLIVINTER ...... AMPLITUDE MONDE C...... PTWDWH VTUUTDPW PUGIP

BNP MONE PLACEMENT C.. IQPPVDWT QRSQDRV PUGIP

SOGENFRANCE D...... SPTDRV

PPQDPP IRTRDPQ PUGIP URHDRP RVSTDVR PUGIP

ITHPDQU PTGIP

´ ATOUT FRANCE EUROPE ..... TRILION...... AMPLITUDE MONDE D ...... PRRDPV UUUUUDPP PUGIP

BNP MONE PLACEMENT D.. IIVSUDHT UHRDIH PUGIP

SOGEOBLIG C...... IHUDQR

SSDHR QTIDHR PUGIP

IQQDRP PTGIP

´ ´ ATOUT FRANCE MONDE...... AMPLITUDE PACIFIQUE C ... PHDQR WVSWQTDIH PUGIP

BNP MONE TRESORERIE ..... ISHQHRDWW Fonds communs de placements

PVWDWQ PUGIP

SOGE´PARGNE D...... RRDPH

ISVQDTI PUGIP

ATOUT FUTUR C ...... PRIDRP

IPWDRP PTGIP

AMPLITUDE PACIFIQUE D... IWDUQ

ITTDPS IHWHDSQ PUGIP

IQSIDRH PUGIP

BNP OBLIG. CT ...... ACTILION DYNAMIQUE C * . PHTDHP

IVRPDSP PUGIP

SOGEPEA EUROPE...... PVHDVW

IRQRDWU PUGIP

ATOUT FUTUR D...... PIVDUT ´ SPDQS QRQDQW PTGIP

PPSDTS PUGIP QRDRH ELANCIEL FRANCE D PEA.... IQHPDPI PUGIP

BNP OBLIG. LT...... ACTILION DYNAMIQUE D *. IWVDSP RURDUP PUGIP

´ SOGINTER C...... UPDQU VQSDWS PUGIP

ATOUT SELECTION ...... IPUDRR ´ IPSDHS VPHDPU PTGIP

IRUDPT WTSDWT PUGIP SRVDWH PUGIP

BNP OBLIG. MT C...... ACTILION PEA DYNAMIQUE VQDTV ELANCIEL EURO D PEA......

PIVTDUH PUGIP

COEXIS ...... QQQDQT ´ Fonds communs de placements

QWDVU PTIDSQ PTGIP

IQUDUR WHQDSP PUGIP

IPQHDTR PUGIP

BNP OBLIG. MT D...... ACTILION E´QUILIBRE C * .... IVUDTI EMERGENCE E.POST.D PEA.

QHSSDUI PUGIP

` RTSDVR ´ IPUDQP PPGIP

DIEZE ...... DECLIC ACTIONS EURO...... IWDRI

IITSDSU PUGIP

IUUDTW ´ IISDQT USTDUI PTGIP

IIUTDRT PUGIP

BNP OBLIG. SPREADS...... ACTILION E´QUILIBRE D *.... IUWDQS GEOBILYS C ......

TQIDQW RIRIDTS PUGIP RIQDQV PPGIP

EURODYN...... DE´CLIC ACTIONS FRANC ..... TQDHP

IPRISDRQ PUGIP

´ IVWPDUP ´

IHTDIP TWTDIH PTGIP IIQUDHR PUGIP

BNP OBLIG. TRESOR...... ACTILION PRUDENCE C *.... IUQDQR GEOBILYS D......

WPRDVQ PPGIP

IRHDWW ´ PUTDRW PUGIP

INDICIA EUROLAND...... DECLIC ACTIONS INTER...... RPDIS

IWDWI IQHDTH PTGIP IHVRDVW PUGIP

Fonds communs de placements ACTILION PRUDENCE D * ... ITSDQW INTENSYS C......

RVHDWT QISRDVW PPGIP

QWQDIV PPGIP

INDICIA FRANCE...... DE´CLIC BOURSE PEA ...... SWDWR

IUDPW IIQDRI PTGIP IRTHDPQ PUGIP

INTERLION...... PPPDTI INTENSYS D...... IISVR PUGIP ´ IUTSDWU

QIUDPP PUGIP BNP MONE ASSOCIATIONS . ´ RVDQT

IIUDQS PPGIP

INDOCAM AMERIQUE...... DE´CLIC BOURSE E´QUILIBRE IUDVW

IIIDUI UQPDUU PUGIP ISWVDQU PTGIP

LION ACTION EURO...... KALEIS DYNAMISME C...... PRQDTU

IRHDRR PUGIP

PIDRI ´ IIRDTT PPGIP

INDOCAM ASIE ...... DECLIC OBLIG. EUROPE...... IUDRV

IIPDRH UQUDQH PUGIP

ISSRDSS PTGIP

BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT LION PEA EURO...... KALEIS DYNAMISME D ...... PQTDWW IUPDIT IIPWDQH PUGIP

IWSDPV PPGIP

INDOCAM MULTI OBLIG...... DE´CLIC PEA EUROPE ...... PWDUU

THPDQH PTGIP

KALEIS DYNAMISME FR C ... WIDVP QRDVS PPVDTH PUGIP

RWSDWH PPGIP

www.bpam.fr 08 36 68 22 00 (2,23 F/mn) INDOCAM ORIENT C...... DE´CLIC SOGENFR. TEMPO .. USDTH

IQTVDRT PTGIP ´ PHVDTP

PHQDTI PUGIP

QIDHR KALEIS EQUILIBRE C...... RPSPDTQ PPGIP

INDOCAM ORIENT D ...... TRVDQI PHWSDRS PUGIP

BP OBLI CONVERTIBLES...... QIWDRS SOGINDEX FRANCE C ......

IQPSDTW PTGIP ´ PHPDIH

IIQIDRT PUGIP

IUPDRW KALEIS EQUILIBRE D ...... FFFF FFFF

INDOCAM JAPON...... FFFF

TVPDSW PTGIP

BP OBLI HAUT REND...... IHRDHT ......

IUSDPI PUGIP

CM EURO PEA ...... PTDUI

IPRWDTT PTGIP ´ ´ ´ IWHDSI QQQDQV PIVTDVQ PPGIP

FFFF FFFF

INDOCAM STR. 5-7 C ...... KALEIS SERENITE C ...... FFFF

TPRDWQ PTGIP

BP MEDITERRANE´EDE´V...... WSDPU ......

RUDRQ PUGIP

CM EUROPE TECHNOL...... UDPQ

PIWDPT IRQVDPS PPGIP

IPHUDWR PTGIP ´ ´ ´ IVRDIS

FFFF FFFF INDOCAM STR. 5-7 D...... KALEIS SERENITE D...... FFFF IISPDSV PTGIP

BP NOUVELLE E´CONOMIE... IUSDUI ......

PVSDRU PUGIP

CM FRANCE ACTIONS...... RQDSP

WTDRU TQPDVH PUGIP

VTDIU STSDPR PTGIP

FFFF FFFF

OBLIFUTUR C...... FFFF QPVDTQ PUGIP

BP OBLIG. EUROPE...... SHDIH KALEIS TONUS C......

PRQDTW PUGIP

CM MID. ACT. FRANCE...... QUDIS

VQDHQ SRRDTR PUGIP

FFFF FFFF FFFF ITPDWR PTGIP

OBLIFUTUR D ...... PRDVR TSHUQRDTT PUGIP

BP SE´CURITE´ ...... WWPHQDVT LATITUDE C......

PRHPDWH PUGIP

CM MONDE ACTIONS ...... QTTDQP

IUIDWR IIPUDVS PUGIP

FFFF FFFF REVENU-VERT ...... FFFF

PIDPR IQWDQQ PTGIP IISRDPW PUGIP

EUROACTION MIDCAP ...... IUSDWU LATITUDE D......

TUSDWH PUGIP

CM OBLIG. LONG TERME.... IHQDHR

TSDTS RQHDTR PUGIP

FFFF FFFF

UNIVERS ACTIONS...... FFFF

IPUDSH VQTDQS PUGIP UHWDHP PTGIP

FRUCTI EURO 50...... OBLITYS D ...... IHVDHW ......

QSDRQ PQPDRI PUGIP

PUQDQR PUGIP RIDTU CM OPTION DYNAM......

FFFF FFFF UNIVERS-OBLIGATIONS...... FFFF

TUIDTQ PUGIP

IHPDQW ...... QPSDWS PTGIP

FRUCTIFRANCE C ...... PLE´NITUDE D PEA...... RWDTW

QTHDSI PUGIP

CM OPTION E´QUIL...... SRDWT

FFFF FFFF FFFF

PQSHDIT PUGIP

QSVDPV ......

ITSSRDUV PTGIP

FRUCTIFONDS FRANCE NM Fonds communs de placements POSTE GESTION C...... PSPQDUT

IHQTDUR PUGIP

CM OBLIG. COURT TERME.. ISVDHS

FFFF FFFF

...... FFFF

WTDUU TQRDUU PPGIP

ISIUHDUV PTGIP

ATOUT VALEUR ...... POSTE GESTION D...... PQIPDUU

PIQQDWT PUGIP

CM OBLIG. MOYEN TERME. QPSDQP

FFFF FFFF

www.cdc-assetmanagement.com ...... FFFF

QITDWT PHUWDIP PPGIP

RSHIRDSW PUGIP

INDOCAM VAL. RESTR...... POSTE PREMIE`RE ...... TVTPDRQ

IHTVDUS PUGIP

CM OBLIG. QUATRE ...... ITPDWQ

FFFF FFFF

...... FFFF

SHDWT QQRDPV PIGIP

PTTWHUDQQ PTGIP

MASTER ACTIONS...... POSTE PREMIE`RE 1 AN...... RHTVWDUT

FFFF FFFF

...... FFFF

IWSDRV PIGIP

MASTER OBLIGATIONS...... PWDVH Fonds communs de placements SUPUWDUR PTGIP

POSTE PREMIE`RE 2-3...... VUQPDPR

FFFF FFFF FFFF

IRTSDQR PTGIP

LIVRET B. INV.D PEA...... PPQDQW ...... IPRDVW PUGIP ´ IWDHR

IQUDVV PPGIP

OPTALIS DYNAMIQ. C...... PIDHP CM OPTION MODERATION.

STWDWT PTGIP

PRIMIEL EUROPE C ...... VTDVW

FFFF FFFF

...... FFFF

IQPDPR PPGIP

OPTALIS DYNAMIQ. D...... PHDIT

SIPIDQP PTGIP

MULTI-PROMOTEURS REVENUS TRIMESTRIELS..... UVHDUR

FFFF FFFF

...... FFFF

IPWDTV PPGIP

OPTALIS E´QUILIB. C...... IWDUU ASSET MANAGEMENT

IIUTDQW PTGIP

THE´SORA C...... IUWDQR

FFFF FFFF FFFF

QPSRDQQ PTGIP

NORD SUD DE´VELOP. C...... RWTDIP ......

IPIDPW PPGIP

OPTALIS E´QUILIB. D...... IVDRW

WWTDPH PTGIP

THE´SORA D...... ISIDVU

FFFF FFFF FFFF PTRIDRI PTGIP

´ RHPDTV IHIIDQS PUGIP

NORD SUD DEVELOP. D ...... ´ ISRDIV ...... IIWDPS PPGIP

OPTALIS EXPANSION C ...... IVDIV AMERIQUE 2000......

PWWQTTDQI PTGIP

TRE´SORYS C...... RSTQVDIH FFFF FFFF FFFF

RUVDWV PUGIP UQDHP ......

IIVDQQ PPGIP

Sicav en ligne : OPTALIS EXPANSION D...... IVDHR ASIE 2000 ......

QSUDSS PQRSDQU PTGIP

FFFF FFFF

SOLSTICE D ...... FFFF PSVDVR ITWUDVV PUGIP IITDPR PPGIP ´ ´ ´ IUDUP

08 36 68 09 00 (2,21 F/mn) OPTALIS SERENITE C ...... NOUVELLE EUROPE......

FFFF FFFF

...... FFFF PPTQWDPR PUGIP ´ QRSIDQQ IHSDHP PPGIP

OPTALIS SE´RE´NITE´ D...... ITDHI SAINT-HONORE CAPITAL C. Fonds communs de placements

QWPDHU PTGIP ´ SWDUU

FFFF FFFF

ECUR. 1,2,3... FUTUR ...... FFFF PISIWDWP PUGIP ´ QPVHDTW USDVH RWUDPP PPGIP

TPWDRT PUGIP

PACTE SOL. LOGEM...... SAINT-HONORE CAPITAL D DE´DIALYS FINANCE...... WSDWT

SPTDRU PTGIP ´ VHDPT

FFFF FFFF

ECUR. ACT. FUT.D PEA ...... FFFF SPVDWT PPGIP QQIDRT PIURDPR PUGIP

VHDTR ´

SPQDQW PTGIP PACTE SOL.TIERS MONDE ... ST-HONORE CONVERTIBLES ´ UWDUW

´ DEDIALYS MULTI-SECT...... PIDRQ IRHDSU PTGIP

FFFF FFFF

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19 AUJOURD’HUI LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000

SPORTS Le bilan de la saison de du Grand Chelem sont venus s’ajou- donc frôlé le Grand Chelem, que les classement est maintenant dominé par l’équipe féminine amateurs, le golf qui vient de s’achever montre à ter à son palmarès (US Open, British spécialistes jugeaient désormais par l’Anglais , tandis président de la Fédération française, quel point le prodige américain Ti- Open et USPGA), et il s’est classé 5e inaccessible, en raison de l’intensité que Jean Van de Velde a confirmé sa Philippe Martin, détaille son plan ger Woods a renforcé son emprise du Masters d’Augusta, gagné par le de la concurrence au plus haut ni- prééminence dans l’Hexagone. pour continuer d’améliorer les résul- sur la discipline. b TROIS TOURNOIS Fidjien Vijay Singh. Tiger Woods a veau. b CHEZ LES EUROPÉENS, le b APRÈS LE TITRE MONDIAL obtenu tats des golfeurs tricolores. En 2000, Tiger Woods n’a laissé que des miettes aux autres golfeurs Le champion américain, âgé de vingt-cinq ans, a confirmé sa suprématie en remportant avec une marge parfois impressionnante trois des quatre tournois majeurs (US Open, British Open, USPGA) et en finissant seulement (!) cinquième du Masters

PLUS ENCORE que la précé- classement mondial. La situation mondial, au 60e du circuit améri- dente, 2000 aura été une année n’est heureusement pas désespé- cain et au 32e du circuit européen. placée sous le signe du « Black is rée pour les adversaires du Les résultats des autres Français beautiful » dans le golf. Grâce au « Tigre ». Malgré sa jeunesse (il est leur permettent tout au plus de Fidjien Vijay Singh, vainqueur du âgé de vingt-cinq ans) et les quali- nourrir quelques espérances pour Masters début avril à Augusta, tés d’extraterrestre qu’on lui prête, la prochaine saison. Ils étaient huit mais surtout à Tiger Woods, qui Tiger Woods ne peut pas se trou- sur le circuit européen et ils seront s’est taillé la part du lion en raflant ver partout. Il aurait même ten- autant l’année prochaine, mais les trois autres tournois majeurs : dance à réduire ses participations avec deux changements. Benoit l’US Open, le British Open et (cinq de moins que l’an dernier). Il Teilleria et Fabrice Tarnaud, qui l’USPGA. Les autres golfeurs pro- reste donc quelques chances à ses n’ont pu se classer dans les 115 pre- fessionnels en ont été réduits à se collègues d’éviter le syndrome miers, perdent leur « carte ». partager les miettes abandonnées d’Iznogoud – chercher en vain à Ils seront remplacés par Chris- par le golfeur le plus riche du détrôner le calife – et la neurasthé- tian Cevaer, en tant que 8e du Chal- monde, dont la fortune est estimée nie qui l’accompagne. lenge Tour – les 15 premiers de ce à 200 millions de dollars (1,4 mil- circuit accèdent automatiquement liard de francs). WESTWOOD 1er EUROPÉEN à la « cour des grands » – et Gré- Outre les nombreux records sta- Cette situation a pleinement gory Havret, qui termine 21e de la tistiques ou financiers que Tiger profité, sur le circuit américain, au finale des cartes d’accès. Ce der- Woods ne cesse de battre, son taux gaucher Phil Mickelson, auteur de nier est le seul rescapé des 17 Fran- de réussite est exceptionnel : sur quatre succès, ainsi qu’à l’Indien çais qui se trouvaient encore en les vingt-deux tournois individuels Notah Begay et au cow-boy Hal lice dans la dernière ligne droite de auxquels il a participé cette année, Sutton, avec deux victoires cha- cet infernal marathon. il en a remporté dix. Sans compter cun. Si la domination des Améri- la victoire collective des Etats-Unis cains ne saurait être remise en QUINZE FRANÇAISES AU TOP dans la President Cup - qui les op- cause sur leur propre circuit, qui L’ambiance est au beau fixe dans pose tous les deux ans à une sélec- est de très loin le plus rémunéra- le secteur professionnel féminin : tion du reste du monde hors Eu- teur, on pourra noter la victoire Marine Monnet et Patricia Meu-

rope - ou la première place obtenue par le Paraguayen Carlos TIM CLARY/AFP nier-Lebouc ont terminé respecti- obtenue avec son compère David Franco ou celle du Suédois Jesper Vijay Singh (à gauche) et Tiger Woods sont parfois directement opposés, comme le 20 octobre, vement 3e et 5e de l’Evian Tour, le Duval lors de la Coupe du monde, Parnevik. lors de la President Cup, qui oppose une sélection internationale à celle des Etats-Unis. circuit européen féminin. La se- du 7 au 10 décembre, en Argen- Les professionnels du circuit eu- conde y a remporté deux victoires tine. ropéen ont moins de soucis à se nécessaires pour l’attirer : on ne l’a Nord-Irlandais , année revêtait pour lui un enjeu et faisait partie de l’équipe d’Eu- faire que leurs collègues améri- vu en Europe cette année que pour avec deux victoires et trois places particulier, puisqu’il avait décidé rope qui a arraché aux Améri- RÉSISTE cains. Bien qu’il leur faille se mé- le Deutsche Bank Open, en Alle- de deuxième, peut s’enorgueillir de miser sur les deux circuits, eu- caines la Solheim Cup, l’équivalent L’écart avec lequel il a remporté fier, puisque ce diable de Tiger magne, et pour l’American Express de son prestigieux titre de cham- ropéen et américain. féminin de la . Les Fran- quelques-unes de ses victoires Woods a trouvé le moyen en no- Championship, en Espagne... pion du monde de match play, ob- çaises figureront en force sur le cir- est ahurissant : l’US Open et le Bri- vembre de remporter le premier En Europe, justement, cette an- tenu au Andersen Consulting en LA STATURE DE VAN DE VELDE cuit en 2001, puisque les 10 gol- tish lui sont revenus respective- tournoi du circuit européen 2001, née aura été marquée par une pe- battant Tiger Woods en finale. Ce pari lui a permis de confirmer feuses qui en faisaient partie cette ment avec neuf et huit coups qui avait lieu en... Thaïlande ! Rien tite révolution. L’Ecossais Colin Autres motifs de satisfaction pour sa stature internationale grâce à année recevront le renfort de d’avance sur ses seconds. De quoi d’étonnant à cela si l’on sait que la Montgomerie, qui se croyait défi- le Danois Thomas Björn, une seule une troisième place au Deutsche 5 nouvelles venues. Parmi celles-ci, exaspérer les prétendants, et prin- mère du champion est originaire nitivement installé sur le trône eu- fois vainqueur, mais deuxième du Bank Open, à Hambourg, en Karine Icher et Virginie Auffret, cipalement parmi eux le Sud-Afri- de ce pays, où Tiger Woods est ropéen après sept ans de règne, British Open et troisième de l’USP- compagnie de Tiger Woods, et auréolées de leur titre de cham- cain Ernie Els, qui a tout de même considéré comme un héros natio- s’en est vu déloger par le jeune An- GA. deux deuxièmes places à l’Open de pionnes du monde acquis dans les réussi l’exploit de terminer nal. Il s’agissait de l’une de ses très glais Lee Westwood. Celui-ci n’a Bien qu’il n’ait remporté aucune Tucson et à celui de Reno, où la rangs amateurs, n’hésiteront pas à deuxième de trois tournois ma- rares incursions sur le circuit euro- pas fait dans la dentelle, avec six victoire, Jean Van de Velde reste victoire ne lui a échappé que de bousculer les anciennes. jeurs et de remporter deux vic- péen, dont peu d’organisateurs victoires et sept places dans les très largement au-dessus du lot peu, en play-off. Sa fructueuse toires, pour se classer deuxième au disposent des moyens financiers cinq premiers. De son côté, le parmi les joueurs français. Cette campagne le place au 80e rang J.-L. Ar. Le discret sacre mondial de quatre golfeuses françaises Héros national et champion richissime b Le classement mondial 2000 a (146 millions de francs) de gains. Il LE SPORT FRANÇAIS aurait-il atteint de compétitions et la pression considérable exer- et Karine Icher au classement individuel. été dominé par Tiger Woods. Il a signé par ailleurs avec la firme tels sommets qu’un titre mondial puisse passer cée par l’enjeu font que les adeptes de ce jeu Sur la lancée, Karine Icher et Virginie Auf- devance le Sud-Africain Ernie Els Nike un contrat de cinq années quasi inaperçu en dehors de la presse spéciali- sont particulièrement exposés à la perte de fret ont décidé de passer professionnelles : fin et l’Américain David Duval. Le portant sur une somme totale de sée ? Maïtena Alsaguren, Virginie Auffret, Ka- leurs moyens. C’est pourquoi, afin de complé- octobre, au Portugal, elles ont obtenu leurs Fidjien Vijay Singh, seul 100 millions de dollars rine Icher et Gwladys Nocera, leur capitaine, ter les entraînements spécifiques, deux spécia- cartes d’accès à l’Evian Tour, le circuit euro- vainqueur d’une épreuve du (710 millions de francs). ont été sacrées championnes du monde de golf listes de la psychologie du sport et de la ges- péen féminin, en finissant première et Grand Chelem en dehors de Tiger b Tiger Woods a participé pour la par équipes à l’issue d’une compétition qui se tion du stress ont été appelés en renfort. deuxième du tournoi de qualification. Woods, figure à la 9e place. Le deuxième fois, en novembre, à un déroulait à Berlin du 19 au 22 août. Si la France A entendre l’étonnante détermination de classement français est largement tournoi organisé en Thaïlande, le avait déjà conquis ce titre, à la surprise géné- Karine Icher, il ne semble pas y avoir de raison dominé par Jean Van de Velde, pays d’origine de sa mère. Sa rale, lors de sa première édition, en 1964, cette La préparation très poussée pour que cette spirale positive s’enraye : «Il suivi par Raphaël Jacquelin et venue a déclenché un accès de seconde victoire n’est en rien le fruit du ha- faut savoir exprimer ses objectifs. Plus ils sont Thomas Levet. Chez les femmes, tigermania, mais également une sard. qu’ont suivie élevés, plus grande est la motivation. Les miens Marine Monnet devance Patricia manifestation d’employés Elle est évidemment due à la qualité indivi- sont de terminer l’année prochaine dans les dix Meunier-Lebouc et Sandrine récemment licenciés par la duelle de ces quatre jeunes femmes, mais éga- les quatre Tricolores premières Européennes. » Mendiburu. branche locale de Nike. Le golfeur, lement à leur force collective puisque toutes Si Gwladys Nocera n’a encore rien décidé b Les gains d’Eldrick – dit qui finance en Thaïlande des quatre faisaient déjà partie de l’équipe natio- constitue une première quant à son avenir, Maïtena Alsaguren sait « Tiger » – Woods, vingt-cinq ans, cliniques et une fondation nale qui avait remporté le titre européen en depuis longtemps qu’elle restera amateur, un sur le circuit professionnel destinée à permettre aux enfants 1999. Consciente du potentiel de l’équipe, la choix de vie qu’elle a fait pour maintenir un américain en 2000 sont estimés à défavorisés de pratiquer le golf, a Fédération française de golf avait décidé de Première victoire, ce sont quatre complices équilibre entre sa passion du golf et son désir 9 millions de dollars (64 millions été fait à cette occasion docteur mettre tous les atouts de son côté en vue des qui arrivaient à Berlin en pleine confiance, de développer une activité professionnelle. de francs), un record. Depuis ses honoris causa en sciences du championnats du monde. prêtes à affronter le parcours et 39 autres Ses fonctions de conseillère technique à la Fé- débuts professionnels, en 1996, le sport à l’université de Kasetsart La préparation très poussée qu’ont suivie les équipes, parmi lesquelles Anglaises, Suédoises dération, où elle assure, entre autres charges, golfeur prodige a amassé « pour son œuvre en faveur de la quatre futures championnes constitue une pre- et Américaines faisaient figures de favorites. A le suivi des équipes de benjamins et de mi- 20,5 millions de dollars jeunesse du pays ». mière dans le golf français : sous la direction l’issue du premier tour, les Françaises oc- nimes, devraient lui permettre de poursuivre d’Anne Le Coniat, coach de l’équipe, et en col- cupaient la quatrième place, à quatre coups sa brillante carrière d’amateur. laboration avec les entraîneurs de chacune des des leaders, mais la deuxième journée les En attendant, la moisson de lauriers des DÉPÊCHES joueuses, plusieurs stages de mise au point ont voyait déjà prendre la tête, de justesse, pour quatre jeunes femmes a connu des prolonga- a FOOTBALL : Joël Muller, entraîneur du FC Metz, a été démis de été organisés, le but étant d’amener l’équipe à un coup. tions, puisque, le 11 décembre, Marie-George ses fonctions, après onze années de services. Il est le 6e entraîneur de son plus haut degré de forme au premier jour Leur avantage atteignait six coups à la fin du Buffet, ministre de la jeunesse et des sports, division 1 limogé en France depuis le début de la saison. de la compétition. troisième parcours et elles emportaient finale- leur a décerné la médaille d’or de la jeunesse a HANDBALL : la France a enregistré mercredi 27 décembre à Lo- Mais, en golf sans doute plus qu’en tout ment le trophée avec sept coups d’avance sur et des sports. Signe de gratitude officielle, à rient son deuxième succès dans le Challenge Marrane. Après avoir autre sport, les meilleures capacités techniques les Coréennes et onze sur les Britanniques. défaut de reconnaissance médiatique. battu Braga mardi 26 décembre (30−16), elle s’est imposée face à l’Al- et physiques ne sauraient rien valoir sans un Une victoire complétée par les deuxième gérie (29−16). mental à toute épreuve. La longueur des et quatrième places de Maïtena Alsaguren J.-L. Ar. a RUGBY : Jérôme Cazalbou, demi de mêlée du Stade toulousain, souffre d’une entorse du genou. Cette blessure, contractée contre Brive samedi 23 décembre, le rendra indisponible pour un mois envi- TROIS QUESTIONS À... l’éclosion d’une nouvelle généra- plus assidues à l’entraînement. Il européen pourront y recourir ron. tion. Les quatre victoires obte- n’y a pas de mystère : nous de- pour tout ce qui est réservations, a VOILE : Thierry Dubois, victime d’une panne électrique mardi PHILIPPE MARTIN nues par les garçons sur le Chal- vons inculquer à nos jeunes l’idée déplacements ou hôtellerie, et se 26 décembre dans le Vendée Globe, a mis le cap vers la Nouvelle−Zé- lenge Tour et les bons résultats que, le golf, c’est du travail. verront ainsi dégagés de préoc- lande pour réparer. Cette escale, qui devrait durer 48 heures, le met- En tant que président de la de Marine Monnet et Patricia cupations perturbantes pour leur tra hors course. Le navigateur souhaite pourtant poursuivre ensuite 1 Fédération française de golf, Meunier-Lebouc sur le circuit fé- La Fédération envisage-t-elle carrière. Nous avons aussi insti- sa route vers les Sables-d’Olonne. « Je ne veux pas créer de problèmes quel bilan dressez-vous de l’an- minin en sont l’illustration. 3 des mesures visant à amélio- tué un système de primes. De par rapport aux copains qui sont encore en course », a-t-il déclaré. Phi- née qui s’achève ? rer les résultats des profession- plus, ces sportifs auront à leur lippe Jeantot, l’organisateur de l’épreuve, l’a aussitôt rassuré en lui in- D’une manière générale, cette Comment expliquez-vous la nels ? disposition le centre d’entraîne- diquant qu’il serait le bienvenu en Vendée. année a été très satisfaisante. 2 différence de résultats entre Nous avons une grande respon- ment de Moliets, près de Bor- Chez les amateurs, la victoire des filles et garçons ? sabilité envers les jeunes profes- deaux, et le Golf national, situé a LOTO : résultats des tirages no 104 effectués mercredi 27 dé- filles au Championnat du monde, Depuis toujours, les joueuses sionnels, que nous devons aider à aux portes de Paris, sera équipé cembre. Premier tirage : 3, 9, 13, 31, 39, 44 ; complémentaire : 17. la médaille de bronze obtenue françaises se sont situées parmi entrer dans la carrière. Nous de façon à pouvoir les accueillir Rapports pour 6 numéros : 3 032 810 F (462 348 ¤) ; 5 numéros et par l’équipe masculine au Cham- les meilleures du monde et il est avons pris des dispositions dans avec leurs propres entraîneurs, ce complémentaire : 63 130 F (9 624 ¤) ; 5 numéros : 4 745 F (723 ¤); pionnat d’Europe boys et la vrai qu’il y a une part de mystère ce sens. A l’initiative de Jean Van qui est fondamental. Ils pourront 4 numéros et complémentaire : 234 F (35,67 ¤) ; 4 numéros : 117 F sixième place des filles dans la dans cette continuité. Mais je de Velde, qui occupe la fonction aussi bénéficier de stages dans (17,83 ¤) ; 3 numéros et complémentaire : 26 F (3,96 ¤) ; 3 numéros : compétition correspondante crois que les filles ont une supé- de conseiller du président de la lesquels Jean Van de Velde sera 13 F (1,98 ¤). Second tirage : 10, 15, 16, 26, 31, 37 ; complémentaire : prouvent qu’il y a une relève. riorité : leur mental. Elles font Fédération, nous allons créer un impliqué en fonction de sa dispo- 18. Pas de gagnant pour 6 numéros ; 5 numéros et complémentaire : Nous nous devons de perpétuer preuve de plus de calme et de vo- service logistique chargé de nibilité. 104 530 F (15 935 ¤) ; 5 numéros : 9 410 F (1 434 ¤) ; 4 numéros et le magnifique esprit d’équipe de lonté, elles sont plus accro- l’« intendance » auprès des néo- complémentaire : 344 F (52,44 ¤) ; 4 numéros : 172 F (26,22 ¤) ; 3 nu- ces différents groupes. Nous cheuses, et en même temps il pros : ceux qui viennent d’accé- Propos recueillis par méros et complémentaire : 32 F (4,87 ¤) ; 3 numéros : 16 F (2,43 ¤). sommes à un tournant qui voit faut reconnaître qu’elles sont der au Challenge Tour et au Tour Jean-Louis Aragon LeMonde Job: WMQ2912--0020-0 WAS LMQ2912-20 Op.: XX Rev.: 28-12-00 T.: 09:18 S.: 111,06-Cmp.:28,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0196 Lcp: 700 CMYK

20 / LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 AUJOURD’HUI-AVENTURES Gilles Elkaïm, nomade au pays des rennes La saga des tours du monde Du cap Nord au détroit de Béring, ce grand voyageur est parti à la rencontre des derniers peuples d’éleveurs de rennes, dont la survie est aujourd’hui menacée par l’exploitation du sous-sol sibérien à la voile

UNE FORÊT, îlot de végétation Une expédition de trois ans et de dix mille kilomètres en six étapes LA LÉGENDE du Horn va re- isolé au cœur de la toundra. Un petit naître cet hiver. Ecarté des cours d’eau gelé et, à proximité, cinq grandes voies maritimes Ouelen Détroit de Béring tentes aux murs préfabriqués sur- PARCOURS ÉTÉ PÔLE NORD commerciales par l’ouverture du + Mai 2003 montés d’une toile qui laisse PARCOURS HIVER canal de Panama en 1914, le « cap s’échapper quelques volutes de fu- dur » célébré par les capitaines POPULATIONS mée. La longue nuit polaire est à NENETS des clippers va redevenir un peine atténuée à cette saison par Spitzberg mythe pour les navigateurs soli- (Norv.) une lumière diffuse entre 11 et OCÉAN Mer de Pevek taires du Vendée Globe ou pour Iles de Sibérie 14 heures. Des chiens errent autour ATLANTIQUE Cap Nord O Nouvelle-Sibérie les équipages de The Race. L’or- C orientale TCHOUKTCHES É Terre du Nord des traîneaux, attendant le réveil du Mai 2000 A E Mer de ganisation simultanée de ces NORVÈGE N U petit campement. Cette image de I Q Tchersky Béring deux courses à la voile autour du G C T Noël au pays des rennes serait habi- L A C I A L A R monde était un prétexte idéal SUÈDE Nouvelle- tuelle s’il ne manquait pas un élé- Kirkenes Zemble YOUKHAGUIRS pour célébrer les mérites ou les Mer des I ment essentiel : la neige, encore rare SAAMI Mourmansk n exploits de ceux qui, de Magellan Laptev d K Kosisty i o à mi-décembre, aux confins des g l à Philippe Monnet, par esprit de y CARÉLIE Mer de i ÉVÈNES r m Mer de k

montagnes de l’Oural et de la Sibé- FINLANDE Barents Tiksi a découverte ou de compétition, Kara a rie. Mer Blanche Mezen NGANASSANES EVENKS E se sont succédé sur ce terrain A 8 heures, ce campement de Ne- Arkhangelsk Kara Khatanga I d’aventures inchangé depuis la ue nets, peuple d’éleveurs de rennes tiq nuit des temps. St-Petersbourg N DOLGANES R rc Position e a depuis la nuit des temps, reprend air YAKOUTES Journaliste et illustrateur, mais E I Norilsk É ol au 27 déc. N é e p L a E n B cl e vie. Un homme attelle un traîneau et r T S er n aussi architecte naval et histo- L i I C o A b s S a R O s part avec quelques chiens rassem- MOSCOU e rien de la voile, François Cheva-

U ï Iakoutsk O 400 km bler près de trois cents rennes – des Petch FÉDÉRATION DE RUSSIE lier fait appel à toutes ses mâles castrés et des femelles – pour compétences pour revisiter dans les ramener au corral. Au centre de Tours du monde à la voile les ré- ce dernier, fermé par les femmes le passage de la frontière russo-nor- cits de ces aventures hors du avec une corde, les hommes dé- végienne, parsemée d’innombrables commun. cident du programme de la journée installations militaires, l’état de dé- Depuis Magellan et son fidèle et choisissent les bêtes qui seront at- labrement de la Russie profonde ap- Pigafetta, historiographe de l’ex- telées. paraît : épaves de bateaux échoués pédition, l’histoire a surtout re- Comme tous les deux ou trois et abandonnés sur les côtes ; murs tenu ceux qui ont su, souvent jours, cette brigade – un terme héri- couleur rouille, fumées nauséa- avec talent, retranscrire leurs na- té de la soviétisation –, composée de bondes et nature brûlée par l’exploi- vigations et faire naître tant de sept familles totalisant vingt per- tation du nickel à Zapolarny ou Ni- vocations. Bernard Moitessier sonnes, qui disposent de quatre- kel. avait lu Joshua Slocum, pionnier vingts traîneaux et de quinze chiens Diplomatie oblige, pour une expé- de la grande circumnavigation pour veiller sur un troupeau de deux dition qui exige de multiples auto- en solitaire. Philippe Jeantot, Ti- mille rennes, va devoir déplacer son risations renouvelables tous les ans, touan Lamazou et tous leurs suc- campement de quelques kilomètres Gilles Elkaïm ne livre que quelques cesseurs ont rêvé à La Longue à la recherche de nouvelles pâtures. impressions : les ravages de l’alcool route avant de raconter à leur Il faut aussi profiter de la proximité sur les pêcheurs de morue et les tour leurs courses. de la forêt pour faire des réserves de chasseurs de phoques d’un petit Si ces derniers sont aussi les bois et se rendre dans les brigades port de Carélie ; la nostalgie de Ni- héros de Seuls autour du monde, voisines récupérer les bêtes égarées. colaï, l’ancien instituteur de Kola, à le bel ouvrage de Benoît Heimer- C’est dans cette brigade, auprès la périphérie de Mourmansk, qui ne mann, actualisé et opportuné- de Nadia et Alexeï, que Gilles Elkaïm va plus en forêt cueillir champignons ment réédité, on trouve égale- fait étape pour quelques jours. Le et baies à cause de la radioactivité ment Bougainville, les temps d’apprendre à mener un traî- générée par les sous-marins nu- explorateurs polaires Erik Nor- neau de rennes, moins rapides et cléaires à l’abandon dans le port de denskjöld et Roald Amundsen, moins endurants que les chiens, Severomorsk ; le désappointement les capitaines de clippers, lord et mais mieux adaptés à ces contrées du maire, qui, sous un portrait de lady Brassey, pionniers de la car ils se nourrissent du lichen trou- Lénine encore accroché dans son plaisance familiale, et les mo- vé sous la neige, de s’équiper du to- bureau, dénonce les technocrates de dernes équipages des Whitbread bogi (longues cuissardes en peau) et Moscou qui privent la région des bé- ou du Trophée Jules-Verne dans de la malitsa (longue tunique en néfices de l’exploitation du nickel, la saga proposée par François peau avec mitaines et capuchon in- du platine, de l’aluminium, du gaz, Chevalier, enrichie de docu-

tégré), et il sera prêt pour le long GILLES ELKAÏM etc. ments rares qui permettent de voyage dans la nuit polaire. mesurer cinq siècles d’évolution des techniques de navigation. CAPACITÉ D’ADAPTATION Depuis un séjour d’un an, entre ENVERS DU DÉCOR 1984 et 1985, dans une communauté Première femme à avoir termi- inuit de la côte ouest du Groenland, né le Vendée Globe, Catherine où il a appris à chasser et à pêcher la Chabaud avait raconté avec morue ou le flétan sous la glace pour franchise et sensibilité sa course assurer sa nourriture et celle de ses et ses Rêves possibles en jurant huit chiens de traîneau, ce quadragé- qu’on ne l’y « reprendrait plus ». naire, physicien de formation, reste Quatre ans plus tard, elle était à fasciné par la capacité de certaines nouveau au départ et publie populations à s’adapter à un envi- Entre deux mondes, l’envers du ronnement hostile en ne retenant décor de sa préparation, essen- que les actes essentiels à la vie. tiellement à terre, pour disposer Dans cet esprit, inspiré par la lec- enfin du voilier rêvé. Une paru- ture de The Friendly Arctic, un récit tion un peu précipitée, qui aurait sur le séjour en totale autonomie de sans doute gagné à être enrichie l’Américain Williamur Stefansson de son expérience en cours. sur la banquise canadienne dans les La grande navigation de l’an- années 1915-1920, Gilles Elkaïm, qui née 2000 restera le tour du exploite ses voyages pour des pho- monde de Philippe Monnet to-reportages, des livres ou des contre vents et courants domi-

conférences, a aussi rencontré des GILLES ELKAÏM nants. Après avoir vibré au jour Papous de Nouvelle-Guinée (1987), le jour à l’exploit de son ami de des Touaregs au Niger, au Mali et au vingt ans, Didier Piron a troussé Burkina Faso (1990-1991), des Ya- Chez les Nenets, à grands traits une biographie de koutes et des Evènes en Sibérie Gilles Elkaïm s’initie cet aventurier très éclectique. (1992-1995) ou des nomades de la à la conduite d’un traîneau Mais le courage et l’humour de steppe mongole (1995-1997). attelé de trois rennes. ce navigateur hors du commun Parti du cap Nord (Norvège) le Les éleveurs de la petite sont surtout sensibles dans son 30 mai, le globe-trotter espère rallier, « brigade » qu’il accompagne propre récit de cette odyssée, Le en mai 2003, le détroit de Béring, qui mènent un troupeau Monde à l’envers. Et, plus que les

sépare la Sibérie de l’Alaska. Pour de deux mille rennes. GILLES ELKAÏM mots, ce sont peut-être les pho- cette expédition, baptisée Arktika, il tos réunies avec son carnet de a choisi de parcourir les 10 000 kilo- Gilles Elkaïm préfère se souve- bord dans J’ai entraperçu les mètres des côtes eurasiennes de nir de ses coups de cœur pour les moustaches du diable qui rendent l’océan Arctique en six grandes îles Solovki ou pour les longues le mieux compte du caractère étapes rythmées par les saisons. Les Nenets, une communauté en perte d’identité heures de kayak au milieu des bé- parfois inhumain et tragique de Pour les trois mois d’été, il progresse LEUR territoire – les districts autonomes des ré- seule, à l’origine de la destruction ou de la pollution lougas, des sternes, des goélands cette épopée. en kayak ou en tirant un chariot à gions de Tyumen et d’Arkhangelsk –, situé de la pé- de 4,8 millions d’hectares de pâture et d’un demi- et des canards sur les côtes dé- terre. Le reste de la progression s’ef- ninsule de Kanin, sur la mer Blanche, jusqu’au delta million d’hectares de forêt. Les métaux lourds, dé- sertes de la mer Blanche. Il rêve G. A. fectue à ski ou avec un traîneau tiré de l’Enisej, couvre plus d’un million de kilomètres versés par les pluies acides, polluent la pâture des déjà à l’immensité de la toundra par des rennes ou par des chiens carrés de toundra, soit deux fois la surface de la rennes, menaçant les hommes qui consomment leur et aux promesses de rencontres ૽ Tours du monde à la voile, de pour la partie finale. Au cœur de la France, mais le dernier recensement n’a dénombré viande. avec les Nenets de Yamal, les Dol- François Chevalier. Sélection du nuit polaire, en décembre, il sou- que 35 000 Nenets. Originaire de l’Oural, ce peuple, Ce boom industriel, avec la construction de routes ganes et les Nganassanes de Taï- Reader’s Digest, 208 p., 229 francs haite partager l’intimité des campe- dont la subsistance a exclusivement tenu à l’élevage et de voies ferrées, a aussi bouleversé la démogra- mir, les Evenks et Evènes de Ya- (34,91 ¤). ments de nomades. du renne, est placé sous la domination russe depuis phie. La population du district est passée de koutie ou les Tchouktches ૽ Seuls autour du monde, de Be- « Mon ambition, dit-il, est d’attirer le XVIIe siècle. 80 000 habitants en 1970 à plus de 500 000 en 1990. accrochés à leurs traditions de no- noît Heimermann. Ed. Ouest- l’attention sur la richesse des tradi- La première atteinte aux traditions et à la culture Les Nenets sont devenus très minoritaires sur leur mades éleveurs de rennes, malgré France, 240 p., 199 francs (30,34 ¤). tions et, surtout, le sort de ces coura- des Nenets se situe après la révolution d’octobre territoire, et on ne compte plus que 7 000 éleveurs les territoires confisqués et pol- ૽ Entre deux mondes, de Cathe- geuses mais vulnérables populations 1917, avec la création de fermes collectives à partir parmi eux. L’afflux d’une main-d’œuvre essentielle- lués par l’exploitation effrénée du rine Chabaud. Ed. Glénat, 192 p., arctiques, désormais livrées à elles- de 1929. C’est surtout dans les années 50 que les ment célibataire a également déstabilisé la commu- sous-sol de la Sibérie. Avec l’es- 120 francs (18,29 ¤). mêmes par les autorités russes. Par ce Russes ont tenté de les sédentariser dans des fermes nauté des Nenets avec des mariages, mais aussi des poir que l’histoire de ces peuples ૽ Philippe Monnet, de Didier Pi- long cheminement, je voudrais rendre ou des villages dans lesquels les femmes devaient ré- naissances de pères inconnus. premiers se terminera mieux que ron. Mango Sport, 192 p., hommage à tous ces hommes pour sider avec les enfants, qui pouvaient ainsi être scola- Cette désorganisation sociale, combinée aux pro- celle des Indiens d’Amérique, dé- 105 francs (16,01 ¤). lesquels l’aventure est un problème de risés. blèmes économiques (41 % seulement des Nenets cimés et contraints de capituler ૽ Le Monde à l’envers, de Phi- survie au quotidien. » C’est surtout la découverte des immenses ri- ont un emploi), aux abus d’alcool, au retour de ma- devant l’irrésistible progression lippe Monnet. Ed. Glénat, 200 p., La première étape estivale de son chesses du sous-sol de la Sibérie, dans les années 60, ladies comme la tuberculose depuis le délabrement du cheval mécanique. 120 francs (18,29 ¤). voyage, le long des côtes de la mer qui menace le mode de vie traditionnel de ces du système de santé soviétique, se traduit par ૽ J’ai entraperçu les moustaches de Barents, lui a déjà permis de me- peuples nomades. Gazprom et Norilsknikel règnent l’abaissement de l’espérance de vie des Nenets, de- Gérard Albouy du diable, de Philippe Monnet. surer la gravité des situations écono- en maîtres sur ces territoires et exploitent sans pré- venue inférieure à cinquante ans. Lib. Arthème Fayard, 128 p. et mique et écologique dans ces cautions ces richesses. Selon le Livre rouge des ૽ Pour suivre l’expédition sur In- 100 illustrations, 195 francs contrées éloignées de Moscou. Dès peuples de l’empire russe, Norilsknikel est déjà, à elle G. A. ternet : www.arktika.org (29,73 ¤). LeMonde Job: WMQ2912--0021-0 WAS LMQ2912-21 Op.: XX Rev.: 28-12-00 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:28,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0197 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 / 21 ------(Publicité) Nuageux et venteux sur le Sud 29 DECEMBRE 2000 Oslo Stockholm Prévisions Moscou Ensoleillé VENDREDI. Le temps reste maus- sont plus fréquentes sur l’est de la vers 12h00 sade sur la France, avec des limites Bourgogne, la Franche-Comté et le pluvieuses ou neigeuses qui s’en- Haut-Rhin. Il fera de 2 à 5 degrés. Peu gouffrent sur le nord du pays. Les ré- Poitou-Charentes, Aquitaine, Belfast nuageux gions du sud sont concernées par Midi-Pyrénées. – Sur le Poitou-Cha- Liverpool Dublin une perturbation qui circule sur la rentes, des éclaircies apparaissent Varsovie Kiev Méditerranée. après une matinée pluvieuse. De Amsterdam Berlin Brèves Bretagne, pays de Loire, Basse- l’Aquitaine à Midi-Pyrénées, le ciel éclaircies Le ciel est variable est couvert, avec des séquences plu- Londres Normandie. – 50 o Bruxelles avec quelques averses. Des orages vieuses. De la neige tombe sur les Py- Prague éclatent sur la pointe du Cotentin. Le rénées à partir de 900 mètres. Le vent Couvert vent atteint 80 km/h le long des dé- d’ouest souffle avec des pointes à Paris Strasbourg Vienne partements côtiers. Il fera de 6 à 90 km/h sur l’Aquitaine, 100 km/h sur Budapest Nantes Brume 11 degrés. le Piémont. Il fera de 8 à 12 degrés. Berne brouillard Nord-Picardie, Ile-de-France, Limousin, Auvergne, Rhône- Bucarest Le ciel est gris sur le Limou- Lyon Centre, Haute-Normandie, Ar- Alpes. – Milan Belgrade dennes. – Sur le Centre et les Ar- sin et l’Auvergne. Il neige à partir de Sofia Averses dennes, le ciel pluvieux le matin 600 mètres sur le Massif central. En Toulouse Istanbul laisse place à un temps variable Rhône-Alpes, le ciel est variable. Il fe- Pluie l’après-midi. Du Nord-Picardie à ra de 2 à 6 degrés. Rome l’Ile-de-France et en Haute-Norman- Languedoc-Roussillon, Pro- Barcelone Naples o Madrid die, le ciel est changeant. Il fera de 1 à vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse.– 40 8 degrés. Quelques pluies sur le Languedoc- Lisbonne Athènes Orages Champagne, Lorraine, Alsace, Roussillon le matin avec des éclair- Bourgogne, Franche-Comté. – Les cies l’après-midi. Sur le reste du litto- Séville nuages sont nombreux sur l’ouest de ral, le ciel est variable. En Corse, le Tunis Neige la Bourgogne, la Champagne, la Lor- temps est maussade, avec de la pluie. Alger raine et le Bas-Rhin avec quelques Le mistral et la tramontane soufflent précipitations de neige. Les éclaircies avec des pointes à 100 km/h. Rabat 0o 10o 20o Vent fort

PRÉVISIONS POUR LE 29 DECEMBRE 2000 PAPEETE 26/30 C KIEV 3/8 C VENISE 1/7 C LE CAIRE 15/21 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 23/30 S LISBONNE 11/15 C VIENNE -3/1 C NAIROBI 18/27 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 25/28 C LIVERPOOL 0/3 S AMÉRIQUES PRETORIA 18/30 S EUROPE LONDRES -3/1 S BRASILIA 21/30 S RABAT 13/18 C C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM -1/2 S LUXEMBOURG -3/-1 * BUENOS AIR. 19/31 S TUNIS 10/16 P FRANCE métropole NANCY 1/2 N ATHENES 13/15 S MADRID 5/10 S CARACAS 22/28 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 6/11 P NANTES 0/6 S BARCELONE 7/14 S MILAN 2/6 C CHICAGO -12/-8 C BANGKOK 24/32 S BIARRITZ 8/11 P NICE 5/10 S BELFAST -2/2 S MOSCOU -8/3 P LIMA 19/22 C BEYROUTH 15/21 S BORDEAUX 4/10 P PARIS 2/5 N BELGRADE 3/9 C MUNICH -7/-2 C LOS ANGELES 11/20 S BOMBAY 17/33 S BOURGES -1/5 N PAU 3/9 P BERLIN -4/-2 S NAPLES 10/12 C MEXICO 6/20 C DJAKARTA 27/31 C BREST 3/6 N PERPIGNAN 5/11 S BERNE -3/2 C OSLO -9/-3 * MONTREAL -13/-7 S DUBAI 15/23 S CAEN 2/5 P RENNES 2/6 N BRUXELLES -2/1 S PALMA DE M. 9/14 S NEW YORK -9/-3 S HANOI 21/25 S CHERBOURG 2/4 P ST-ETIENNE -1/6 N BUCAREST 6/11 S PRAGUE -8/-3 C SAN FRANCIS. 7/13 C HONGKONG 15/22 S CLERMONT-F. -2/6 N STRASBOURG -3/3 N BUDAPEST -1/1 C ROME 8/10 P SANTIAGO/CHI 11/27 S JERUSALEM 13/24 S DIJON -3/2 N TOULOUSE 4/9 P COPENHAGUE 1/3 C SEVILLE 10/15 C TORONTO -15/-10 C NEW DEHLI 8/24 S GRENOBLE -7/0 N TOURS 1/5 N DUBLIN -3/2 S SOFIA 5/8 S WASHINGTON -9/-3 C PEKIN -7/5 S LILLE -2/2 N FRANCE outre-mer FRANCFORT -4/1 C ST-PETERSB. -7/-3 C AFRIQUE SEOUL -5/2 S LIMOGES -2/5 N CAYENNE 24/28 P GENEVE 1/4 C STOCKHOLM -1/2 P ALGER 10/18 S SINGAPOUR 26/29 P LYON -4/5 N FORT-DE-FR. 24/29 S HELSINKI -6/-3 C TENERIFE 12/18 S DAKAR 21/26 S SYDNEY 19/26 S MARSEILLE 5/11 S NOUMEA 24/31 S ISTANBUL 12/15 S VARSOVIE -5/1 C KINSHASA 22/29 P TOKYO 3/9 S Situation le 28 décembre à 0 heure TU Prévisions pour le 30 décembre à 0 heure TU

VENTES DÉPÊCHES a Sculptures chinoises. Spécia- liste de la statuaire d’Extrême- Des opalines exposées au Salon des antiquaires de Cannes Orient, la galerie Jacques Barrère (36 rue Mazarine 75006 Paris, tél. : LE CHATOIEMENT de leurs intensive, fait baisser le niveau (1824-1830), le bleu turquoise Assez foncé vers 1815, le rose Bouchet, en exposera un en- 02-43-26-57-61 ) présente jus- couleurs délicates donne aux de la qualité. évolue vers des nuances plus s’éclaircit à la couleur hortensia semble à l’occasion du 21e Salon qu’au samedi 6 janvier les œuvres opalines un charme un peu fée- Leurs prix varient selon la cou- soutenues à partir du règne de vers 1825, puis donne diverses des antiquaires de Cannes, d’un sculpteur chinois Wu De rique. Caractérisés par des reflets leur, certaines étant très rares, Louis-Philippe (1830-1848), où les nuances à partir de 1840, du rose qui a lieu cette année jusqu’au Ch’un (né en 1953). Ses sculptures opalescents, savonneux ou lai- selon l’opacité ou la transpa- bleus célestes (vers 1835), bleus bonbon au saumon. Il connaît un 2 janvier. figuratives en acier ont été expo- teux, ces verres à base de plomb, rence du verre et la beauté des empois ou bleus drapeau grand succès, d’où de nom- sées dans divers pays, certaines colorés avec des oxydes métal- reflets, qui reste le critère le plus connaissent une vogue durable ; breuses pièces à des prix acces- Catherine Bedel appartiennent à des musées. liques, offrent une gamme éten- important. une fabrication abondante laisse sibles, à partir de 2 000 F (305 ¤). a Art contemporain. Une vente due de tons et de nuances, blanc, Toujours translucide, la cou- aujourd’hui un large choix d’ob- Beaucoup d’opalines sont re- a Un tableau de Lucas Cranach, organisée à l’hôtel Dassault, les noir, rose, bleu, vert ou encore leur dite gorge-de-pigeon oscille jets, des gobelets et flacons à haussées de dorures dont le dit « l’Ancien » (1472-1553), Vé- 15 et 16 décembre, a vu les jaune. entre le rose et le violet, avec des moins de 5 000 F (763 ¤) aux contraste fait ressortir la beauté nus et l’Amour voleur de miel, œuvres d’artistes français reflets mauve, bleus ou gris. Fort paires de grands vases de 20 000 des couleurs. D’autres sont or- vendu à Drouot lundi 4 décembre d’avant-garde multiplier leurs es- rare, c’est aussi une des préférées à 25 000 F (3 050 à 3 800 ¤). nées de motifs taillés dans la par l’étude Rieunier-Bailly-Pom- timations. En vedette, Fabrice Hy- Leurs prix varient des amateurs. Mêmes prix pour les verts, dont masse, moulures gaudron ou mery pour 18 800 000 francs, bert, dont un dessin sur papier, Chez les antiquaires, les gorge- les tonalités sont aussi très éten- pointes de diamant ; certaines constitue à ce jour la plus haute Les Cinq Sens, a obtenu 376 600 F selon la couleur, de-pigeon se négocient à partir dues : vert d’eau, vert olive, vert sont agrémentées de montures enchère enregistrée en France au avec les frais (57 500 ¤) et un au- de 15 000 F (2 300 ¤) pour des pe- pomme, vert chrysoprase. en bronze ciselé et doré, par cours de l’année. Ce panneau de toportrait, une sculpture gran- l’opacité tites pièces (gobelets, flacons, exemple des coffrets qui se 52 sur 36,5 centimètres, qui était deur nature en silicone dans un coupelles), jusqu’à 25 000 F vendent entre 15 000 et 25 000 F estimé autour de 2 millions de aquarium, s’est vendu 160 000 F, ou la transparence (3 800 ¤) et au-delà pour les plus Calendrier (2 290 et 3 800 ¤), ou des vases francs, est monogrammé et daté 24 500 ¤ (estimé de 90 000 à importantes. entre 8 000 et 10 000 F (1 220 à de 1538. Adjugée 2,5 millions de 120 000 F). Etude Briest, tél. : 01- du verre Moins rares que les précé- ANTIQUITÉS-BROCANTE 1 520 ¤). francs (382 000 ¤), une photogra- 42-68-11-30. dentes mais également appré- b Cannes (Alpes-Maritimes), Les plus courantes, qui sont phie de Gustave Le Gray (1820- a Livre. Etre collectionneur, et la beauté ciées, les « bulles de savon », jusqu’au mardi 2 janvier, blanches, offrent un large choix 1884) a obtenu le plus haut prix d’Olaga de Narp (Editions Sé- dites aussi opalines savonneuses, tél. : 04-93-26-11-01. d’objets datés entre 1835 et 1850 français dans sa catégorie pour guier, 95 F), est le nom de l’ou- des reflets d’un blanc translucide, déploient b Fayence (Var), jusqu’au mardi à petits prix : plateaux, coupelles l’an 2000. Paris, vue et perspective vrage extrêmement sérieux réali- des chatoiements où se re- 2 janvier, ou bonbonnières à partir de en direction de l’est, réalisée vers sé sous la direction d’un ingénieur trouvent toutes les nuances de tél. : 04-94-76-11-11. 800 F (122 ¤), gobelets à partir de 1857, est une image connue en du CNRS, véritable guide pra- Déjà fabriquées à Venise au l’arc-en-ciel. Les petits objets se b Villefranche-sur-Mer 500 F (76 ¤), flacons ou vide- neuf exemplaires. Il s’agit ici d’un tique du collectionneur. Outre des XVIIe siècle, les opalines se sont vendent à partir de 5 000 à (Alpes-Maritimes), jusqu’au lundi poches à 1 500 F (229 ¤). des plus beaux tirages, qui a été conseils juridiques et fiscaux, il répandues en France au début du 6 000 F (763 à 916 ¤). Mêmes prix 1er janvier, tél. : 06-07-83-70-61. Ces pièces de charme se acheté par un collectionneur expose en détail la gestion d’une XIXe. L’époque la plus recherchée pour un jaune franc fabriqué vers b Avignon (Vaucluse), jusqu’au trouvent au hasard des boutiques américain. Drouot-Richelieu, collection et pose tous les pro- se situe entre 1815 et 1850, date à 1830-1832. dimanche 31 décembre, et Salons et chez certains spécia- 15 décembre. Etude Delvaux, ex- blèmes auxquels se heurtent les laquelle la production, devenue Typique de l’époque Charles X tél. : 04-90-62-69-65. listes. L’un d’entre eux, Yves pert Marc Pagneux. collectionneurs.

o Retrouvez nos grilles MOTS CROISÉS PROBLÈME N 00 - 311 sur www.lemonde.fr L’ART EN QUESTION No 202 En collaboration avec

123456789101112 6. Croit à un être tout puissant.- mais ne veut pas du dogme. - 7. Fascinante Antiquité Rejeta. Couvre-chef à la caserne. I le Moyen Age jusqu’à - 8. Tenue légère pour les DEPUIS Joseph-Marie Vien aujourd’hui, l’antiquité classique a intimes. - 9. Prises de bec. (1716-1809) : II été une source d’inspiration pour Sveltes. - 10. Irritation du passé. « Une prêtresse les artistes, qui vont étudier, dessi- Différend à régler. - 11. Surveille. brûle de l’encens III ner ou copier les chefs-d’œuvre Préposition. - 12. Ce n’est pas sur un trépied », antiques, considérés à partir de la dedans qu’il faut mettre les dite « La Vertueuse IV Renaissance comme modèles de doigts. Athénienne », l’idéal esthétique. Les fouilles réa- 1762 ; huile sur V lisées à Rome et dans toute l’Italie toile, 89 × 67 cm ; Philippe Dupuis attirent et passionnent les peintres Strasbourg, Musée VI et les sculpteurs. des beaux-arts ; Solution du n° 00 - 310 Dans la seconde moitié du actuellement VII XVIIIe siècle, celles entreprises à au Musée du Louvre HORIZONTALEMENT Pompéi et Herculanum re- pour l’exposition I. Chefs-d’œuvre. - II. Hara-kiri. VIII doublent l’intérêt pour l’Antiquité, « D’après Ion. - III. Inédit. Grant. - IV. PC. qui n’est plus seulement un réper- l’antique » , IX Apogée. Ir. - V. Ohé. Ariane. - VI. toire de références artistiques, jusqu’au Testeur. NL. - VII. Ester. Da. mais aussi une source d’inspira- 15 janvier 2001. X Tao. - VIII. In. Méchant. - IX. tion pour le quotidien. Rémora. Ruiné. - X. Stercoraires. Dans ce petit tableau, Vien HORIZONTALEMENT VIII. Titre chez Tony. Protecteur VERTICALEMENT montre une jeune fille vêtue à d’espèces. Démonstratif. - IX. 1. Chipoteurs. - 2. Hanches. Et. - l’antique en train de brûler de l’en- I. Ce n’est pas en hiver, mais au Phoque, vautour ou religieux. 3. Ere. Estime. - 4. Fada. Ténor. - cens au-dessus d’un trépied. En printemps, qu’elle se montre. - Prisonnière. - X. Mis en difficul- 5. Skipper. RC. - 6. Dito. Mao. - 1773, le marchand de tableaux II. Prend son char pour faire les té. Le sixième serait intuitif. 7. Or. Garde. - 8. Eiger. Acra. - 9.

Jean-Henri Eberts, s’inspirant de DE STRASBOURG DES BEAUX-ARTS MUSÉE courses. Empêche ou permet de Rein. Hui. - 10. Via. Altaïr. - 11. cette scène, crée un petit meuble voir. - III. Cépage des bords du VERTICALEMENT Rônin. Anne. - 12. Entrecôtes. en forme de trépied qu’il baptise du nom d’« athénienne ». Le suc- Réponse dans Le Monde Rhin. Ne sert plus au travail. - cès est immédiat et le trépied s’im- du 5 janvier IV. Fauché à la fin de l’été. 1. Un mot pour un autre. - 2. pose dans tous les intérieurs à la Mouche. En droit et en devoir. - Répété quand ça fait mal. mode. Réponse du jeu n° 201 paru V. Note retournée. Coupée en Atome. - 3. Il n’est pas bon de Vien fut directeur de l’Académie dans Le Monde du 22 décembre profondeur. - VI. Inspire le l’accumuler. Donne la mesure de de France à Rome. Qui eut-il C’est Héraclès qui délivra Pro- dégoût. Heureux de vivre. - VII. l’or noir. - 4. Symbole de pureté. comme élève célèbre ? méthée enchaîné au sommet du On peut compter sur lui, s’il est Transformation une fois retour- David ? Caucase, alors qu’un aigle lui dé- bon. Plante d’appartement né. Conjonction. - 5. Sauvages et Delacroix ? vorait le foie qui repoussait sans venue de Nouvelle-Guinée. - belles, elles ont de la défense. - Ingres ? cesse. 22 CULTURE LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000

ÉDITION MUSICALE Après le généralement des reproductions de ques paresseuses. Aujourd’hui, les logues a permis de pallier la perte de avril 1999, explique pourquoi il a tenu design raffiné des microsillons des tableaux ou des portraits formels des concepts sont plus esthétiques mais surface entraînée par l’avènement du à le doter d’« une identité forte et années 50 et 60, les disques classiques artistes. b LES INNOVATIONS graphi- aussi plus audacieux. b L’APPARI- CD. b DANS UN ENTRETIEN au Mon- immédiatement reconnaissable », ont souffert à partir des années 70 de ques introduites par le label ECM ont TION du « digipack », de divers de, Hervé Boissière, directeur artisti- jouant parfois du décalage entre pochettes d’une terrifiante banalité, permis de rompre avec ces prati- types de boîtiers et des disques-cata- que de Naïve Classique, label lancé en pochettes et contenu. L’art et la manière d’habiller les disques classiques Influencés par Manfred Eicher, créateur du label ECM, de nombreux éditeurs de musique ont décidé de soigner les pochettes de leurs albums dans un marché où la paresse plastique a souvent déposé d’affreuses galettes dans les bacs

EN CRÉANT le label ECM en daient un design étudié, raffiné, 1969, et plus particulièrement la comme peuvent en témoigner les collection « New Series » en 1983, nombreuses collections de réédi- majoritairement consacrée aux tion « à l’identique » sur CD, répertoires classique et notamment celles des disques « savant », le producteur de dis- Columbia et CBS (ColumbiaBro- ques Manfred Eicher a accompa- adcasting System), souvent exem- gné ses choix artistiques et musi- plaires. Editées à la manière caux d’une politique révolution- d’ouvrages de bibliothèque, certai- naire en matière d’identité visuel- nes parutions, comme celles des le et publié des pochettes d’une « Discophiles français », flat- rare élégance, austère et taient le sentiment bibliophile en dépouillée : premières de couver- proposant des pochettes confec- ture parfaitement abstraites, tionnées dans un cartonnage monochromes ou figurant des façonné, avec un cartouche collé, paysages de sable, de neige ou de une tranche renforcée et une tiret- mer, étendus et vides. te de bois permettant le glisse- Le « style ECM » s’est très vite ment latéral du disque. imposé comme un puissant con- L’avènement du disque de fond trepoison au commun de la pro- de catalogue à tarif économique a duction de disques classiques des mis à mal cette pratique. Parado- années 70. A cette époque, 90 % xalement, Bernard Coutaz a été des microsillons se signalaient par l’un des premiers à publier le con- une palette en quadrichromie for- tre-exemple parfait du disque tement bariolée et une création d’éditeur, avec les microsillons à graphique d’une banalité souvent pochette vierge de la collection désespérante : les pochettes repro- Six exemples de pochettes « Musique d’abord », à la fin des duisaient le plus souvent un des disques Naïve. années 70. Vingt ans plus tard, tableau de maître en liaison avec Naxos, le « Ed » de la distribution le contenu du disque. La musique phonographique, allait proposer française de la fin du XIXe siècle des nouveautés sur support com- était inévitablement accompa- veux ; le second a carrément dis- pact à prix imbattable, comme gnée d’une illustration impres- paru. Certains appuient le clin l’avait fait, dès 1949, le label amé- sionniste, les leçons de ténèbres d’œil. Decca, par exemple, qui fait ricain Vox. baroques d’un Georges de La poser la soprano Angela Geor- Tour, la musique contemporaine ghiu descendant d’une Caravelle d’une toile d’avant-garde, si possi- vintage d’Air France, habillée en Depuis deux ans, ble sinistre… Seule contrepartie à tailleur de star années 60, façon la toile de maître, un portrait plus Jackie O. Mais, de manière généra- l’usage de nouveaux ou moins formel de l’artiste, en le, la diva en tenue de grand soir pied ou en « action ». n’est plus d’actualité ; le cas de types de boîtiers Aujourd’hui encore, cette ten- Barbara Hendricks, imprudem- dance domine, même si beaucoup ment manipulée pendant des de disques compacts de producteurs de disques privilé- années, semblant être le dernier gient le portrait photographique, en date. a élargi le champs parfois inspiré de l’esthétique de Dans le même temps, certains la mode quand le physique de l’ar- concepts illustratifs vont assez des possibilités tiste le permet. C’est le cas de la loin dans la recherche et assu- mezzo-soprano Magdalena Koze- ment volontiers le décalage : RCA éditoriales. na chez Deutsche Grammophon, a ainsi fait récemment paraître de la violoniste Marie Scheublé des disques consacrés à des Le « digipack » chez Arion, du baryton Bo Skovus extraits d’opéras de Wagner sur NAÏVE chez Sony, du pianiste Cédric lesquels figuraient des photos à augmente le choix Tiberghien chez Harmonia Mun- caractère explicitement homo- venu, de ce qu’avait fait le fonda- no Dawn Upshaw. Parallèlement la parution des premiers livres de di-« Radio-France » ou encore du érotique et sadomasochiste. teur d’ECM. Pour les disques aux années ECM, le petit label poche. Mais le premier s’y est rapi- de papier, contre-ténor Andreas Scholl, Après avoir réédité les enregistre- Nonesuch qu’il a produits, notam- néerlandais Etcetera se faisait dement mis, contraint et forcé, dont les récents disques récitals, ments de la soprano Leontyne Pri- ment ceux consacrés aux composi- remarquer par des pochettes sub- tandis que le second, s’abritant d’impression, chez Decca, mettent en valeur le ce dans un coffret rouge qui imi- teurs Steve Reich ou John Adams, tiles, souvent colorées, prouvant derrière un dandysme artisanal physique de rocker de charme. tait joliment les antiques albums Hurwitz a appliqué le même type que le noir et blanc n’était pas la savamment cultivé, s’y est tardive- de texture Les photos sont gratifiantes, de 78-tours, la même marque de design, revendiquant juste- seule voie de salut en matière de ment plié après avoir longtemps parfois esthétisantes, mais ne vient de publier un récital Schu- ment pour cette musique les vas- « modernité » visuelle. résisté à l’envahisseur lilliputien. et la surface reproduisent pas les excès com- mann du pianiste Jean-Marc Lui- tes paysages de la nature américai- Aux yeux des esthètes de l’in- Cette nostalgie avait quelque mis autrefois par un marketing sada orné d’une photo agressive- ne à laquelle la plupart des musi- dustrie du disque, l’arrivée du dis- fondement, car, en dépit de la de l’image surexposant les qualités plasti- ment kitsch de Pierre et Gilles tan- ques de ce continent se réfèrent que compact, au format réduit et monotonie généralisée de la pro- ques de certains interprètes. On dis qu’un disque Bach publié par volontiers. Mais il faut noter que au boîtier de plastique, a semblé duction discographique classique se souvient, chez EMI, des couver- le jeune label français Naïve est pour beaucoup de disques None- signifier la mort du travail édito- (l’omniprésent cartouche jaune Depuis deux ans, l’usage de nou- tures et publicités montrant le pia- illustré de betteraves. such, il a aussi été fait usage de la rial. En France, Bernard Coutaz, de Deutsche Grammophon, son veaux types de boîtiers de disques niste Tzimon Barto tout en che- Ancien collaborateur de Man- couleur, jusqu’à un traitement fondateur d’Harmonia Mundi, ou imitation par le « cadre rouge » compacts a élargi le champ des veux longs ou les formes athléti- fred Eicher, Robert Hurwirtz, façon kitsch ou art déco pour cer- Alain Villain, patron de la maison d’EMI ou encore son avatar blanc possibilités éditoriales. Le « digi- ques du harpiste Markus Klinko aujourd’hui patron du label None- taines comédies musicales de Stil, ont d’abord fait valoir leurs sur fond violet des vinyles Decca pack » offre une alternative au posant en tenue de sport – le pre- such (groupe Warner), s’est beau- George Gershwin ou encore le réserves quant à ce petit format, France), beaucoup de micro- boîtier de plastique transparent et mier a fini par se couper les che- coup inspiré, ainsi qu’il en est con- récital Rodgers & Hart de la sopra- très semblables à celles émises à sillons des années 50 et 60 possé- a pour intérêt principal d’élargir le choix de papier, d’impression, de texture et d’augmenter quel- Hervé Boissière, directeur artistique de Naïve Classique que peu la surface de l’image. Outre le digipack simple, on voit apparaître de plus en plus de boî- « Créer une identité forte et immédiatement reconnaissable » tiers aux formats divers et de dis- ques-catalogues, inspirés des « Pourquoi avez-vous donné en France les disques Naxos, croît, il autorise des raffinements – Nous ne faisons pas figurer les même indirect, à l’illustration choi- livres-disques contenant des ce design assez radical aux dis- dont le look est notoirement visuels et tactiles de texture et de interprètes en fonction de leurs sie. CD-ROM (Harmonia Mundi en a ques Naïve Classique? ordinaire. Allez-vous le modi- matière, comme l’impression mate qualités physiques. S’il est vrai que – Ce travail graphique coûte- publié de fort luxueux) et des – Au moment du lancement de fier ? des photos, ainsi qu’il était possi- les portraits de Blandine Verlet t-il cher ? albums photos. Ils font désormais ce label, en avril 1999, nous avions – Chez Naxos, l’absence de varié- ble de le faire du temps du micro- sont magnifiques, je ne pense pas – Nous avons la chance d’avoir florès au moment des fêtes. Cette l’envie très nette de nous distin- té crée un anti-design qui, du coup sillon. que le visage de l’interprète soit un une équipe graphique intégrée, ce saison, les albums Armida,de guer de ce qui existe sur le marché et par défaut, est très identifié. – On dit que le digipack est déclencheur. Nous avons utilisé qui nous évite de faire appel à des Haydn, avec Cecilia Bartoli photo- et de créer une identité forte et Cependant, dans le futur, nous rha- perçu comme un produit “bon ces photos parce que le temps agences extérieures. Mais le digi- graphiée sous toutes les coutures immédiatement reconnaissable. billerons certains titres par un “slip marché” dans certains pays… nous semblait venu de communi- pack coûte plus cher que le boîtier à l’intérieur de cet épais volume, Dans le même temps, nous ne sou- case”, un cartonnage que nous glis- – Les Etats-Unis ont en effet mis quer sur le visage de la clavecinis- cristal et les droits de reproduction ou encore l’album « Viaggio musi- haitions pas apparaître comme les serons sur le disque original. du temps à l’accepter. Ce fut aussi te, que celui-ci soit associé à son peuvent être en effet élevés. Lors- cale » du groupe italien Il Giar- acteurs d’une démarche artificielle – Le label ECM de Manfred le cas en Allemagne, mais davanta- nom. Pensez que sa discographie que nous travaillons avec un pho- dino Armonico en sont d’élo- ou gratuite. Mais il est indéniable Eicher a-t-il été un exemple pour ge pour des questions techniques chez Astrée ne l’avait jamais fait tographe renommé comme Ray- quents exemples, tous deux que ce parti pris nous a assez rapi- vous ? car les magasins avaient pour habi- figurer sur aucune pochette ! Nous mond Depardon, cela a un coût. publiés par Teldec. dement distingués. – Il est indéniable qu’ECM reste- tude d’exposer le boîtier sans le commençons à le faire avec le Mais la plus-value visuelle du dis- Poussant le luxe encore plus – Vous n’appliquez pas le ra dans l’histoire comme une pier- CD. Privé de son disque, le digi- luthiste Rolf Lislevand. Nous le que est alors telle que cela en vaut loin, le label ultra-raffiné Winter même principe aux labels que re de touche du design discographi- pack, s’il est trop manipulé par les ferons avec d’autres lorsque le vraiment la peine. Cela peut même & Winter, chassant lui aussi sur vous avez rachetés, comme ceux que. Mais vous remarquerez que si clients, devient un objet fragile. Je moment sera venu. déclencher des achats qui n’ont les terres d’ECM, édite des digi- d’Auvidis ou Opus 111. nous partageons le même sens de dirais par ailleurs que notre politi- – On constate parfois un déca- pas de rapport direct avec le conte- packs de luxe, comme cousus à – Nous cherchons à donner à l’économie graphique, nous avons, que en matière de support et de lage entre vos pochettes, sou- nu. Nous avons ainsi appris que le façon, avec couverture à gramma- chaque label une personnalité pro- chez Naïve, privilégié la couleur et design a été d’abord perçue avec vent conceptuelles, et leur conte- disque de trios de Haydn avec le ge épais et effets de relief, grati- pre. La collection Astrée est très la variété des illustrations tout en méfiance. Mais, après quelques nu. pianofortiste Jérôme Hantaï avait fiés d’une recherche graphique et différente de la collection Montai- préservant un air de famille. titres, les distributeurs et la presse – Ce décalage n’est souvent attiré le regard d’acheteurs en iconographique d’exception. Un gne, au design très épuré et mini- – Pourquoi travaillez-vous ont fini par comprendre notre qu’apparent. Par exemple, le dis- raison de la reproduction d’un exemple parmi quelques autres maliste. Pour Opus 111, le travail exclusivement sur support digi- démarche. Cela suscite débat et que Bach de Manfredo Kraemer tableau de Simon Hantaï… Enfin, qui tend à faire penser que le plai- fait par Yolanta Skura avait consi- pack cartonné ? commentaire, ce qui n’est pas est illustré par des betteraves car nous aimons, chez Naïve, ce dialo- sir oculaire et tactile n’est pas tota- dérablement amélioré l’apparence – La nature du digipack permet pour nous déplaire. son ensemble s’appelle Rare Fruits gue entre l’industrie du disque et lement oublié dans un marché de ces disques. Nous réfléchissons de donner une plus grande surface – Certains labels profitent des Council. Nous avons trouvé le les arts voisins. Cela nous ravit et moralement dévasté par la gran- actuellement à leur évolution gra- à la création graphique, puisqu’il qualités photogéniques des inter- modèle de cette photo dans un nous aère. » de peur du support virtuel et du phique tout en respectant leur n’y a plus cette marge en plastique prètes. Pensez-vous que cela soit ouvrage magnifique de clichés de téléchargement. identité assez forte. sur la tranche gauche du disque. Il plus efficace qu’une illustration fruits et légumes faits au début du Propos recueillis par – Vous distribuez désormais est par ailleurs plus léger. De sur- abstraite ? siècle. Il y a toujours un sens, Renaud Machart R. Ma. CULTURE LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 / 23 Quand Poussin et Champaigne épuraient la représentation de Dieu La Villa Médicis, à Rome, propose une réflexion savante et subtile sur les moyens et les limites de l’art sacré au temps du Grand Siècle

est conduit immédiatement jus- classique, et non de l’italienne, au LE DIEU CACHÉ, LES PEINTRES qu’au disque lunaire souillé, seul risque de dérouter la plupart des DU GRAND SIÈCLE ET LA cercle parmi tant d’angles droits. visiteurs, par un commissaire bri- VISION DE DIEU. Académie de L’œuvre appartient à l’université tannique, Neil Mac Gregor, direc- France, Villa Médicis, Viale Tri- de Birmingham. Elle est l’une des teur de la National Gallery de Lon- nita dei Monti 1, 00187 Rome. dernières de l’exposition « Le Dieu dres, et un Français, Olivier Bon- Tél. : 0039-06-67-611. Du mer- caché », l’une des plus étranges fait, responsable de l’histoire de credi au lundi, de 10 h 30 à aussi et l’une de celles qui révèlent l’art à la Villa. Cette collaboration 19 h 30. 13 000 lires (6,71 ¤, 44 F). le mieux le sujet de l’exposition : produit d’excellents effets. Au Jusqu’au 28 janvier. moins une histoire de la peinture directeur de la National Gallery, religieuse en France au XVIIe siècle des musées du Royaume-Uni et ROME qu’une analyse des moyens et des des Etats-Unis n’ont pas pu refuser de notre envoyé spécial pouvoirs d’une peinture quand elle les prêts qu’il leur demandait. A la Julienne de Mont-Cornillon était veut atteindre le degré le plus élevé Villa, le Louvre et les musées de une religieuse cistercienne de la fin du sacré, être tout à la fois expli- province français ne pouvaient pas du XIIIe siècle. Une vision la pour- cite, édifiante et fascinante. D’un non plus dire toujours non. suivait, celle d’une lune dont une côté, le lisible : la Bible, les écrits Résultat : une soixantaine de partie était obscurcie par une nuée des théologiens et des mystiques, tableaux, Champaigne, Poussin, les sombre. Longtemps, elle ne com- jusqu’à Bérulle et Pascal. De Le Nain, La Tour, Vouet et leurs prit pas le sens de cette image. contemporains. Des œuvres majeu- Enfin, s’étant adonnée « pendant res, dont la Madeleine de La Tour un certain temps à une profonde Le traitement doit, venue du Los Angeles County contemplation des mystères Museum, Le Repas des paysans de divins », elle eut la révélation : afin de convaincre et Le Nain, du Louvre, La Lamenta- « L’orbe brillant de la lune signifiait tion sur le Christ mort de Poussin de l’Eglise militante, mais sa splendeur d’émouvoir, réduire Dublin, Moïse et les tables de la Loi avait perdu de son intégrité, en de Champaigne, de Saint-Péters- signe de déshérence d’une fête solen- au strict minimum bourg. Et d’autres, plus rarement nelle. » C’était celle du Saint Sacre- montrées et étudiées, La Vanité au ment, que Julienne de Mont-Cor- la part du surnaturel bougeoir de Damien Lhomme, nillon contribua à restaurer. Deux anges présentant la Sainte Comment peindre une telle his- et du spectaculaire Face de Claude Vignon et, donc, La toire ? La question se posa à Phi- Vision de Sainte Julienne de Cham- lippe de Champaigne, qui tenta de paigne. Ce dernier est, avec Pous- la résoudre aussi simplement que l’autre, le visible : la toile, les for- sin, l’un des deux héros de l’exposi- possible. A gauche, un autel tendu mes, les figures. Entre les deux, les tion, qu’il ouvre, qu’il clôt, sur de pourpre, à moitié recouvert rapports oscillent du plus bas – l’il- laquelle il pèse de toute son autori- d’une nappe blanche. A droite, lustration besogneuse – au plus té. Et qu’il rend plus humaine. Julienne en prière, robe blanche, haut – une représentation gonflée S’il fallait ne tirer qu’une conclu- voile noir. Au second plan, une fe- de sens. Comment faire pour ne sion de l’ensemble, ce serait en BIRMINGHAM, THE TRUSTEES OF THE BARBER INSTITUTE OF FINE ARTS, THE UNIVERSITY OF BIRMINGHAM, CLICHÉ THE BRIDGEMAN ART LIBRARY nêtre s’ouvre sur la nuit. Entre les pas transformer la parabole en effet celle-ci : cet art sacré du « La Vision de sainte Julienne de Mont-Cornillon », de Champaigne, huile sur toile, 47 × 38 cm. montants s’inscrit une lune blan- anecdote, le symbole en truc mné- Grand Siècle ne cultive ni la déme- che, parfaitement ronde, tachée motechnique ? Comment, autre- sure, ni l’outrance, ni la théâtralité. des exceptions, sans doute : La d’autres exigences. Pour eux, un n’est qu’un homme assis sur un d’une forme grise. C’est tout. Les ment dit, faire une peinture sacrée On n’y trouve ni saintes pâmées, ni Hyre tenté par le mélo napolitain, sujet, surtout s’il a déjà été peint banc de pierre. Mort, ce n’est murs sont gris, le sol ocre clair. La digne de ce nom ? miracles extravagants, ni tour- Blanchard un peu mièvre, Vouet mille fois, doit être « remagné- qu’un cadavre dont il faut que se seule couleur est le rouge fané, La question est posée, à Rome, à billons d’anges, ni envols d’âmes et emprunté ou grandiloquent, Coy- tisé ». Son traitement doit s’écarter sente le poids de chair inerte. rehaussé d’or. Le spectateur d’au- la Villa Médicis, alors que le Jubilé de draperies, ni non plus affreux pel inutilement pompeux. Ceux-ci des conventions. Sinon, ce n’est Madeleine, ce n’est qu’une fille mal jourd’hui, à moins d’être d’une rare s’achève, preuve que l’on peut martyrs barbares. Rien, en somme, font de la peinture. C’est leur qu’une image, pieuse en surface. Il vêtue et qui a peur. Et la religion, érudition en matière religieuse, ne avoir l’âme contemplative et ne du pathos qui domine au même métier. Ils s’en acquittent de leur doit, afin de convaincre et d’émou- ainsi représentée, une histoire comprend pas exactement la toile. pas méconnaître les réalités du tou- moment en Italie. Mais des figures mieux. Ils connaissent les modèles, voir, réduire au strict minimum la simple. Mais il demeure saisi par sa rigueur risme. Mais elle y est posée à pro- simples, aux gestes mesurés, aux les modes, les artifices. part du surnaturel et du spectacu- géométrique, sa simplicité. Son œil pos de la peinture française dite regards étrangement calmes. Il y a Poussin et Champaigne ont laire. Le Christ aux outrages, ce Philippe Dagen Les inconnus passionnants de Fresnes Le parc et le château de Versailles s’emploient La Maison Chaillioux donne une chance à Frédérique Loutz et Claude Tétot toujours à effacer les traces de la tempête de 1999 pour inventer un groupe, une ten- tions ni de références. Chaque toile SI LA TEMPÊTE du 3 février possible des secteurs particulière- gés sur une pente qui en formaient FRÉDÉRIQUE LOUTZ, CLAUDE dance, une thématique, n’importe pourrait suffire à lancer un genre, 1990 fut qualifiée de « divine » par ment touchés, comme celui du l’ornement principal. Ses structu- TÉTOT. Maison d’art contem- quoi qui le mette en valeur, lui, le ce que Tétot, à l’évidence, ne sou- quelques mauvais esprits, celle du Petit Trianon, notamment le res maçonnées disparurent dès les porain Chaillioux, 5, rue Julien- commissaire de l’exposition. C’est haite pas. Il a tenté une expérience, 26 décembre 1999 fut, de l’avis de hameau de la Reine et le jardin années 1830. La restauration passe Chaillioux, 94260 Fresnes. Tél. : ainsi que procèdent aujourd’hui la elle a réussi, il en entreprend une tous, une catastrophe. La première anglais, mais aussi certains aligne- par les études des archives, heureu- 01-46-68-58-31. Du mardi au ven- plupart des commissaires, qui sem- autre. Et ainsi de suite. A quoi bon fit tomber quelque 1 500 arbres ments et des ensembles comme le sement conservées, mais aussi par dredi de 14 heures à 19 heures ; le blent penser que les artistes n’exis- se répéter, à quoi bon définir un sty- dans le parc de Versailles. Elle a bosquet des Bains d’Apollon. des fouilles archéologiques qui ont samedi de 10 heures à 13 heures et tent que pour qu’ils puissent jouer le alors qu’il reste tant de solutions mis aussi en évidence la vétusté de été menées à partir de 1997. Les de 14 heures à 18 heures ; le diman- avec leurs travaux en toute liberté, à trouver, tant de toiles à peindre ? ces plantations qui auraient dû ACCÉLÉRER LA RESTAURATION travaux comprennent la reconstitu- che de 10 heures à 13 heures. en toute impunité. Wat a jugé plus Dans quelques années, espérons, être renouvelées vingt ans plus Pierre-André Lablaude entend tion des bassins, le réaménage- Entrée libre. Jusqu’au 22 janvier. utile de montrer deux inconnus, Tétot pourra exposer ensemble tôt. Un programme de reboise- profiter des dégâts pour accélérer ment des sols et la mise en place Frédérique Loutz et Claude Tétot. quelques dizaines de toiles. Il appa- ment systématique fut donc lancé la restauration des bosquets, d’un nouveau réseau hydraulique. C’est le genre d’histoire qui n’ar- Pari dangereux, d’autant plus que raîtra alors que sa contribution à dès 1991. La seconde tornade, pièces maîtresses de l’œuvre de Ils sont en partie payés par le mécé- rive pas souvent – pas assez sou- leurs œuvres n’ont aucun point l’histoire de l’abstraction pèse plus avec ses rafales à 160 kilomètres- Le Nôtre. Plusieurs d’entre eux nat d’une association américaine, vent. On se rend dans un centre commun. Et magnifiquement tenu. lourd que celles de bien des célébri- heure, arracha 10 000 arbres. Le avaient été remis en état au cours American Friends of Versailles. d’art – ce pourrait aussi être une tés du marché actuel. parc fut saccagé et les édifices de la dernière décennie (encelade, Le parterre de l’Orangerie, égale- galerie – pour l’exposition d’un ou COULEUR FROTTÉE, VOILÉE, ÉTIRÉE Frédérique Loutz a vingt-six ans. durement secoués : le toit du châ- colonnade, dômes). Il faut mainte- ment dessiné par Le Nôtre, date de plusieurs artistes dont les noms Tétot a quarante ans. Il peint Elle dessine sur calque et sur teau fut en partie soulevé, des nant s’attaquer à des composi- de 1682. Il se compose de six com- sont inconnus. Tout juste sait-on depuis dix ans, gagnant sa vie par papier. On croit d’abord que ce grilles ont été détruites, des portes tions très dégradées, comme le partiments de gazon travaillés en que cette exposition est pour lui, un autre moyen. Il peint de grands sont des historiettes amusantes, et des ferronneries voilées par le bosquet des Trois Fontaines, aban- arabesques et enroulements, orga- pour eux, la première ou l’une des tableaux sans titre. A Fresnes, il y des saynètes presque enfantines : vent… donné depuis le XIXe siècle ou le nisés autour d’un bassin circulaire, premières. Rien de plus. On entre. en a cinq, accrochés au rez-de- balançoires, jongleries, farandoles, La remise en état des bâtiments parterre de l’Orangerie, lui aussi et mis en scène par une succession Très vite, il apparaît avec la force chaussée. Ce sont des abstractions jeux. Il suffit de regarder un peu est estimée à 105 millions de pratiquement disparu. d’ifs taillés. Cette double réalisa- de l’évidence qu’il fallait venir, que – cinq abstractions qui ne se res- mieux pour basculer très loin de là. francs. Celle du parc à 140 millions Le bosquet des Trois Fontaines tion devrait être achevée en 2003. ç’aurait été une erreur de manquer semblent pas, qui ne s’organisent Les petites filles ont des têtes mons- de francs. Aux subventions excep- a été créé par Le Nôtre en 1677. Il ces œuvres, ces artistes. Plaisir de pas en série. Elles sont plus ou trueuses et des excroissances de tionnelles accordées par l’Etat tire son nom de trois bassins éta- Emmanuel de Roux la découverte. moins frontales, plus ou moins chair. Elles se mordent et se man- sont venus s’ajouter des dons pri- Pour l’éprouver, cette fois, il faut colorées, plus ou moins gestuelles. gent. Puis leurs formes s’amincis- vés. La souscription internationale se rendre à Fresnes, où, obstiné- Selon les cas, la couleur y est frot- sent, et il n’en reste qu’un contour baptisée « 10 000 arbres pour Ver- ment, la Maison Chaillioux défend tée, brossée, voilée, étirée, liqué- à l’encre, parmi des spirales, des sailles » a connu un véritable suc- la création actuelle. Son directeur, fiée. L’harmonie peut se réduire à constructions, des bribes de pay- cès : près de 10 millions de francs Marcel Lubac, a proposé à l’his- un ton ou réunir l’arc-en-ciel. La sage gouachées, des enchevêtre- ont été recueillis avec la vente aux torien d’art et critique Pierre Wat composition peut s’affirmer forte- ments inexplicables. On s’y perd. enchères des plus belles billes (le une « carte blanche » : les deux ment ou s’évanouir derrière des On s’inquiète. L’incohérence règne. 21 octobre 2000) qui a permis d’as- niveaux du bâtiment pour deux traînées fluides. Etrange variété, Mais il doit bien y avoir cependant surer le remplacement des essen- mois. Wat aurait pu en profiter qui n’est pourtant lestée ni de cita- une logique là derrière, puisque ces historiques par des sujets chaque dessin conserve son unité. identiques. Quand bien même il semble fait de Pourtant, au-delà de la stricte pièces et de morceaux hétérogè- implication financière, l’anéantis- nes, il ne se divise ni ne s’émiette. sement de certains paysages, la dis- Sans que l’on puisse dire pour- parition de certains arbres relè- quoi, il apparaît que telle fleur, telle vent d’une réalité sentimentale dif- bête, tel pictogramme, tel motif ficile à combler. Des arbres remar- décoratif devait, nécessairement, quables ont été fauchés, comme inéluctablement, se trouver là où il ce cèdre planté dans les dernières se trouve, à sa place. Ce genre de années du règne de Louis XV, ou sentiment s’éprouve en observant ce tulipier de Virginie, à peine plus des œuvres de Miró ou de jeune, ou encore cet immense pin Michaux. On n’en conclura pas que de Corse, dernier témoin d’un Frédérique Loutz serait une artiste séjour de Napoléon au Petit surréaliste, au sens historique du Trianon. mot. Mais qu’elle parvienne à A la restauration du parc, lancée inventer, à son insu parfois, des en 1991 par Pierre-André Lablau- énigmes visuelles à l’intérieur des- de, l’architecte en chef du parc de quelles l’œil demeure captif com- Versailles, et qui devrait s’achever me le poisson dans un filet n’est en 2011 se superpose désormais pas douteux. un deuxième programme, à la fois plus urgent et plus ambitieux. Il Ph. D. faut remettre en état le plus vite 24 / LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 CULTURE Promenade en cinéma SORTIR LYON de la Comédie, Lyon (69). Les 28, 29, 30 et 31 décembre, 20 heures. Angelin Preljocaj Tél. : 04-72-00-45-45. 195 F. avec les mots Au répertoire du Ballet de l’Opéra « Tu parles ! ? » de Lyon depuis 1996, Roméo Consacrée à la langue française et Juliette chorégraphié « dans tous ses états », par Angelin Preljocaj remporte l’exposition-spectacle Tu parles, de Biette et de Godard un succès mérité auprès invitation au voyage linguistique, du public. Dans un décor bunker sous forme de parcours visuel glaçant à souhaits d’Enki Bilal, et sonore, orienté autour Dans le sillage de la revue « Trafic », deux livres le chorégraphe, inspiré par de quatre axes cardinaux George Orwell, a tendu (apprentissage, histoires, de réflexion auxquels on ajoutera un disque les ressorts de l’action autour francophonies et création), de l’aspect social, mettant sera ouverte, pendant les fêtes LA REVUE TRAFIC, éditée chez tion et de leur fonctionnement le groupe des nantis auquel de fin d’année, de 10 heures POL, vient de publier son numéro interne, les effets induits par ces appartient Juliette aux prises avec à 19 heures. de l’hiver 2000. Dans cette trente- approches différentes. celui des exclus. Dans ce contexte Musée d’art contemporain, 81, Cité sixième livraison, on parle du Brésil Fidèle à ce ton d’une douceur de violence âpre, l’amour éclate internationale, Lyon 6e (69). avec effusion, de la mutilation des amusée qui contribue tant au plai- comme la chose la plus Jusqu’au 21 janvier 2001. Du mardi Rapaces de Stroheim avec érudition sir de le lire, Biette construit les cri- merveilleuse, la plus interdite au dimanche de 12 heures et d’un film méconnu de Cecil B. De tères d’une typologie, sans mépris et Preljocaj sait mettre en scène à 19 heures. Nocturne Mille avec jubilation. On y décline pour aucun film. Théoricien totale- le trouble des corps et des cœurs. le vendredi 21 heures. 25 F, 40 F, les rapports entre cinéma et psy- ment dépourvu de dogmatisme, il Opéra Nouvel, 1, place gratuit –18 ans. chiatrie, on y compare Ken Loach établit les dispositifs intellectuels et Benny Hill, on y évoque les les plus respectueux de chaque Straub et les portraits du Fayoum. « posture » – de fabricant comme GUIDE Bref, on y poursuit l’excellent tra- de spectateur de film – tout en mon- vail de pensée avec – plutôt que trant ce qui les sépare radicale- « sur » – le cinéma que mène la ment. Qu’ils concernent Kubrick, Khalil Chahine Quintet REPRISES FILMS er revue depuis sa création par Serge Resnais, Tarantino ou Bresson, les Sunset, 60, rue des Lombards, Paris-1 . Daney. Parfois, il importe de réunir autres articles mettent en œuvre Autant en emporte le vent Les 28 et 29 décembre, 22 heures. Tél. : de Victor Fleming (Etats-Unis, 1939) 01-40-26-46-60. sous la forme plus stable d’un livre cette approche qui s’avère d’une Little Milton and Revue certains textes publiés au fil des tri- grande fécondité. Grand Action, 5, rue des Ecoles, Pa- ris-5e. Tél. : 01-43-29-44-40. Jazz-club Lionel-Hampton, 81, boule- e mestres, et formant un ensemble To be or not to be vard Gouvion-Saint-Cyr, Paris-17 . Les consistant : c’était à l’évidence le UN MAÏEUTICIEN d’Ernst Lubitsch (Etats-Unis, 1942). 28, 29, 30 et 31 décembre, 22 h 30. os Tél. : 01-40-68-30-42. 140 F. cas de l’ensemble des articles rédi- C’est aussi dans Trafic (n 29 D. R. Le Champo - Espace Jacques-Tati, 51, gés par Jean-Claude Biette. et 30) qu’avait paru Archéologie du rue des Ecoles, Paris-5e. Tél. : 01-43- Olivier Temine Lombards All Stars 54-51-60. Au Duc des Lombards, 42, rue des Lom- Critique, cinéaste, amateur éclai- cinéma et mémoire du siècle, le long er bards, Paris-1 . Les 29 et 30 décembre, ré et éclairant de musique, Biette dialogue entre Jean-Luc Godard et FESTIVAL CINÉMA 21 heures. Tél. : 01-42-33-22-88. 100 F. avait naguère publié un premier l’essayiste Youssef Ishaghpour à Soirée Sunday School recueil, La Poétique des auteurs (édi- propos d’Histoire(s) du cinéma, heu- Luchino Visconti New Morning, 7-9, rue des Petites- tions Cahiers du cinéma), qui don- reusement réédité. Il s’y produit ce Violence et passion (Italie-France, Ecuries, Paris-10e. Le 28 décembre, nait libre cours à son talent de qui advient, hélas !, si peu dans les 1974), à 19 heures. 21 heures. Tél. : 01-45-23-51-41. De savoir-dire avec subtilité, précision entretiens avec Godard : c’est L’Innocent (Italie-France, 1976), à 110 F à 130 F. 21 h 30. Façon Puzzle et une sorte de tendresse très parti- l’autre qui parle. Ishaghpour con- Cinémathèque française, palais de Glaz’Art, 7-15, avenue de la Porte-de- culière son amour des films qu’il naît à fond les huit épisodes du Chaillot, 7, avenue Albert-de-Mun, Pa- La Villette, Paris-19e. Le 29 décembre, aime. Qu’il parle ici de McCarey ou grand œuvre de Godard, qui a déjà ris-16e. Le 29 décembre. Tél. : 01-56-26- 20 h 30. Tél. : 01-40-36-55-65. 50 F. d’Oliveira, de Walsh ou de Rivette, donné lieu à un formidable foison- 01-01. Les Poubelles Boys à l’occasion de films à peine sortis nement de pensée dite ou écrite Théâtre Déjazet, 41, boulevard du Tem- e ou revus au cours de musardages (Rancière, Sollers, Aumont, Labar- TROUVER SON FILM ple, Paris-3 . Jusqu’au 31 décembre, cinéphiles, on retrouve cette géné- the, Comolli, Mondzain… et récem- 20 h 30. Tél. : 01-48-87-52-55. Location Tous les films Paris et régions sur le Fnac. 100 F. rosité exacte, où la simplicité de l’ex- ment François Furet dans un numé- Minitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : Chanson plus bifluorée 08-36-68-03-78 (2,23 F/min). pression est une courtoisie à l’égard ro spécial des Cahiers du cinéma). Théâtre Grévin, 10, boulevard Mont- des œuvres comme des lecteurs. Face à ce nouvel exégète, prolixe et e ENTRÉES IMMÉDIATES martre, Paris-9 . Jusqu’au 31 décem- Mais Biette est aussi un praticien prompt à saisir les propositions du bre, 20 h 30. Tél. : 01-42-46-84-47. De d’une activité encore moins répan- film pour nourrir ses propres médi- OLIVIER ROLLER Le Kiosque Théâtre : les places de cer- 110 F à 150 F. due que l’expression de l’amour des tations, Godard se trouve renvoyé à En haut : Jean-Claude Biette, praticien de la pensée des films. tains des spectacles vendues le jour Z’Imbert et Moreau même à moitié prix (+ 16 F de commis- Théâtre Trévise, 14, rue de Trévise, films : la pensée des films. Il y a la place qu’il occupe comme cinéas- Ci-dessus : Jean-Luc Godard, cinéaste incitateur à la réflexion. e Paris-9 . Le 28 décembre, 15 heures. donc bien de la pensée dans cet te mais que les exercices médiati- sion par place). Place de la Madeleine et parvis de la Tél. : 01-45-23-35-45. 60 F. ensemble de textes, mais davanta- ques d’interviews tendent à lui faire Jean-Luc Godard parlant au criti- gence critique qui naît de l’irréducti- gare Montparnasse. De 12 h 30 à Les Victor Racoin ge encore : les éléments d’une théo- quitter : celle d’un incitateur à la que et cinéaste Thierry Jousse sur ble différence entre dire et voir. Ce 20 heures, du mardi au samedi ; de Auditorium Saint-Germain, 4, rue Féli- rie. L’essentiel de celle-ci est formu- réflexion, porteur d’une maïeutique un disque reprenant une émission qui fait de Godard, selon les catégo- 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. bien, Paris-6e. Les 28, 29, 30 et lée dans le texte qui ouvre le recueil plutôt que d’un discours constitué. de France Culture, à propos de la ries de Biette, sans doute un auteur Bulles de mer 31 décembre, 20 h 30, jusqu’au 6 jan- et lui donne son titre – les autres Youssef Ishaghpour poursuit musique et du son. Cette fois, abusif (quand il parle sinon quand il d’Elli Drouilleau, mise en scène d’Isa- vier. Tél. : 01-44-07-37-43. 130 F. Les Chevals articles figurent dans l’ordre de leur d’ailleurs seul son dialogue avec l’auteur parle ; on retrouve ce res- filme), mais un immense cinéaste. belle Morane, avec Elli Drouilleau. o Centre de la mer et des eaux, 195, rue La Maroquinerie, 23, rue Boyer, parution de Trafic n 3 (été 1992) au l’œuvre dans le court texte inédit sassement qui caractérise sa maniè- e Paris-20e. Les 28, 29 et 30 décembre, o Saint-Jacques, Paris-5 . Jusqu’au 31 dé- n 32 (hiver 1999). Sous l’intitulé qui accompagne l’entretien. Au ter- re de faire des films, les difficultés à Jean-Michel Frodon cembre, 14 h 30 et 16 h 15. Tél. : 01- 21 heures. Tél. : 01-40-33-30-60. 50 F. Qu’est-ce qu’un cinéaste ?, Biette me d’un détour judicieux par Bau- partager, propres à son maniement 44-32-10-70. De 24 F à 48 F. Kol Simcha proposait dans le no 18 de la revue delaire et Benjamin, construisant des mots, et soudain la formule qui e Qu’est-ce qu’un cinéaste ?,de Anthony Kavanagh ! Forum des images (Forum des Halles), er la réflexion de principe qui avait une place pour l’esthétique au sein surgit – « le cinéma, c’est la Bécassi- Jean-Claude Biette, POL/Trafic, Pascal Légitimus (texte et mise en scène). porte Saint-Eustache, Paris-1 . Les 28, commencé de soutenir ses textes et de la philosophie, il définit la place ne de la philosophie » –, les vache- 158 p., 99 F (15,09 ¤). Bataclan, 50, boulevard Voltaire, 29 et 30 décembre, 20 h 30. Tél. : e 01-44-76-62-00. De 40 F à 60 F. a continué à le faire. A partir de ce de Godard – « artiste de l’époque ries vite expédiées et la mélancolie Archéologie du cinéma et mémoi- Paris-11 . Jusqu’au 31 décembre, 20 h 30. Tél. : 01-43-14-35-35. De 140 F Bahasabé & le Baron rouge que désignent réellement les ter- des communications et des médias, il de se sentir exclu du cinéma tel qu’il re du siècle, de Jean-Luc Godard à 205 F. Jusqu’au 13 janvier. Glaz’Art, 7-15, avenue de la Porte-de- e mes « réalisateur », « metteur en en est, avec Andy Warhol, un des plus se fait – « J’ai été éjecté de la citadel- et Youssef Ishaghpour, Farrago, Le Quatuor : Il pleut des cordes La Villette, Paris-19 . Le 28 décembre, scène », « auteur » et « cinéaste », grands spécialistes » – par sa « rela- le après avoir eu plaisir à y entrer, à 120 p., 79 F (12,04 ¤). mise en scène d’Alain Sachs, avec Lau- 20 h 30. Tél. : 01-40-36-55-65. 70 F. communément employés indiffé- tion particulière au poétique et à l’his- essayer de foutre le bordel et à pas Les écrans sonores de Jean-Luc rent Vercambre, Pierre Ganem, Lau- Mama Sissoko rent Cirade et Jean-Claude Camors. La Chapelle des Lombards, 19, rue de remment, l’article développe une torique » comme figure centrale réussir du tout. » Mais en écoutant Godard. Entretiens avec Thierry e réflexion sur la nature du cinéma, mais « malentendue » du siècle. bien, sous l’écume des mots, on Jousse. 1 CD Harmonia Mundi- Châtelet - Théâtre musical de Paris, Lappe, Paris-11 . Le 28 décembre, er 20 h 30. Tél. : 01-46-36-60-89. 80 F. les différents types de film considé- Pour l’entendre un peu, sinon peut y entendre aussi, obstinée France Culture, collection « Signa- 1, place du Châtelet, Paris-1 . Jusqu’au 30 décembre, 20 heures. Tél. : 01-40- Tierra del fuego rés du point de vue de leur ambi- bien, il est possible de retrouver comme une basse continue, l’exi- ture », SIG 11002. 28-28-40. De 50 F à 295 F. Guinguette Pirate, quai de la Gare, e o La Flûte enchantée Paris-13 .M Quai-de-la-Gare. 20 heu- de Mozart. Piotr Beczala, Werner Güra res, le 29. Tél. : 01-56-29-10-20. 40 F. (Tamino), Dorothea Röschmann, Inger Les souffrances de Jeffrey Bernard et de Jacques Villeret, un soir au théâtre Dam-Jensen (Pamina), Detlef Roth, RÉGIONS Markus Werba (Papageno), Gaële Philharmonie de Lorraine Le Roi (Papagena), Natalie Dessay, Dési- frent une soirée de Noël avec Jac- cul sec. Il y a deux phrases que cet Vers 22 h 30, Jacques Villeret Œuvres de Johann Strauss, Tchaïkovski, rée Rancatore (la Reine de la nuit), Suppe. Ballet de l’Opéra-Théâtre de JEFFREY BERNARD EST SOUF- ques Villeret. On sent qu’ils homme ne supporte pas : « On ren- voudrait montrer comment on Chœur et Orchestre de l’Opéra natio- Metz, Victor Puhl (direction). FRANT, de Keith Waterhouse. l’aiment, c’est peu de le dire. Ils lui tre à la maison » et « On récolte ce peut faire tomber un œuf cru dans nal de Paris, Ivan Fischer, Stéphane Arsenal, avenue Ney, Metz (57). Les 28 Mise en scène : Jean-Michel parlent comme ils le feraient à un qu’on a semé. ». Il est lucide et cas- une chope sur laquelle on a posé Denève (direction), Benno Besson et 29 décembre, 20 h 30 ; le 30 décem- (mise en scène). Ribes. Avec Jacques Villeret, vieux copain, doué, fragile et atta- sé. Les seules choses qui l’ont un couvercle. Plaisanterie de bre, 16 heures. Tél. : 03-87-39-92-00. Opéra de Paris - Palais-Garnier, place Yves Pignot, Marie Vincent, chant. Jacques Villeret goûte cette jamais intéressé sont l’alcool, le buveur, ou de bon vivant – au 190 F. de l’Opéra, Paris-9e. Les 28, 29 et Guillaume de Tonquédec, Virgi- intimité. Le Théâtre Fontaine s’y sexe et le jeu. Pour le reste, il s’est choix. Ça tourne mal. Jacques Ville- Quatorze-Juillet 30 décembre, 19 h 30 ; jusqu’au 6 jan- Hommage à un siècle d’opérette fran- nie Aster. prête, la pièce aussi. D’ailleurs, ce marié quatre fois, et il a été vidé ret n’y arrive pas. Il tremble trop. Il vier. Tél. : 08-36-69-78-68. De 30 F à çaise : airs d’Offenbach, Hervé, Lecoq, THÉÂTRE FONTAINE, 10, rue n’est pas une pièce, mais plutôt plus souvent qu’à son tour des est tout au-devant de la scène, à 670 F. e o Planquette, Audran, Varney, Messa- Fontaine, Paris 9 .MPigalle. un monologue. journaux auxquels il a collaboré. genoux. La salle rit de ses essais. La Chauve-Souris ger, Terrasse, Christiné, Hahn, Van Tél. : 01-48-74-74-40. Du mardi Il y a quatre comédiens, en plus C’est un Anglais, il a de l’hu- Un spectateur lui donne des de Strauss. Brigitte Hahn, Adina Ni- Parys, Schnitzler. Marc Barrard (Fer- tescu (Rosalinde), Charles Workman, au samedi à 20 h 30 ; dimanche à de Jacques Villeret, mais ce sont mour – il en aurait plus si la pièce conseils. «Çava?». Non, ça ne va nand Rossignol), Isabelle Vernet (Ger- William Joyner (Eisenstein), Malin Har- 15 heures. 70 F (10,67 ¤) à 280 F des faire-valoir. Ils jouent les rôles ne se réduisait à un catalogue de pas. Le tremblement devient com- maine Rossignol), Rodolphe Briand telius, Marlis Petersen (Adèle), Christo- (42,69 ¤). Durée : 2 h 30. de tous ceux que Jeffrey Bernard situations. pulsif, Jacques Villeret s’affale : (Hercule Courtecuisse), Ricardo Cassi- pher Schaldenbrand, Marian Pop (doc- nelli (la mère Muscadet), Anne-Cathe- convoque dans le récit de sa vie, « Je ne peux plus. Je ne peux plus. » teur Falke), Andreas Scheibner, Oddb- rine Gillet (Constance), Martial Defon- Jeffrey Bernard est souffrant une nuit où il se retrouve enfermé UN FAUX TRAÎNE-SAVATES Il y en a encore qui rient. Ils n’ont jorn Tennfjord (Frank), Béatrice Uria- taine (Robert), Chœur de l’Opéra de vient de commencer. Sur le pla- dans son pub. Il était tellement Mais bon, tout cela n’est pas pas compris. Un comédien arrive, Monzon, Marina Domaschenko (prince Montpellier, Orchestre national de Orlofsky), Chœur et Orchestre de l’Opé- teau, on distingue le décor d’un ivre qu’il s’est endormi. Il est cinq bien grave. Jacques Villeret est en demande qu’on baisse le rideau. Montpellier, Claude Schnitzler (direc- ra national de Paris, Armin Jordan pub, la nuit. « Merde ! oh merde ! heures du matin quand il se scène. Il porte un costume blanc et Jean-Michel Ribes vient faire une tion), Jérôme Savary (mise en scène). (direction), Coline Serreau (mise en Enfoiré ! », dit Jacques Villeret en réveille. Pour tuer le temps, il une chemise rose. Genre débraillé, annonce : « Jeffrey Bernard est souf- Opéra-Comédie, 11, boulevard Victor- scène), Laura Scozzi (chorégraphie). Hugo, Montpellier (34). Le 28 décem- s’extrayant de sous une table. parle. Et il boit, et il fume. De la évidemment. Son visage rond doit frant, ça reprendra dans quelques Opéra-Bastille, place de la Bastille, bre, 20 heures, jusqu’au 4 janvier. Tél. : «Çava?», lui lance un specta- vodka et des Bloody Mary, des encore à l’enfance (c’est étonnant, minutes. » Dix minutes passent. Paris-11e. Les 28, 29, 30 et 31 décembre 04-67-60-19-99. De 80 F à 220 F. teur. «Çava». La lumière monte, Craven à la chaîne. Dans le pub, il ce regard de communiant qu’il a « J’ai eu une petite crise d’impuis- et le 9 janvier, 19 h 30, jusqu’au 21 jan- La Belle au Bois dormant vier. Tél. : 08-36-69-78-68. De 60 F à le comédien pose ses grands yeux est chez lui. Il faut le voir derrière gardé !). Contrairement à l’image sance », dit Jacques Villeret en Ballet de l’Opéra de Bordeaux. Orches- 670 F. bleus sur la salle qui l’applaudit. le bar, parlant aux bouteilles com- qu’il donne, il est mince. Mais il revenant. Il essaie à nouveau son tre national de Bordeaux-Aquitaine. Joyaux Ce 26 décembre, le Théâtre Fontai- me à de vieilles copines. Il faut joue de son côté pataud. Quand il truc avec l’œuf ; « Ah non ! », dit Ermano Florio : direction. Charles Jude Ballet de George Balanchine. Musique ne est plein de spectateurs qui s’of- l’entendre dévider ses souvenirs, croise les jambes, il est parfait dans une spectatrice. L’acteur a le visa- d’après Marius Petipas : chorégraphie. de Fauré, Stravinsky, Tchaïkovski. le style « je voudrais faire élégam- ge blême. La cendre de sa cigarette Grand Théâtre, place de la Comédie, Opéra de Paris - Palais-Garnier, place Bordeaux (33). Les 29 et 31 décembre, ment, mais vous voyez bien que je tombe par terre, il tient son verre à de l’Opéra, Paris-9e. Les 28, 29 et n’y arrive pas ». C’est un faux traî- deux mains. Il enchaîne. « Je suis 14 heures et 20 heures. Tél. : 05-56- 30 décembre, 19 h 30 ; le 31 décem- 00-85-95. De 60 F à 180 F. bre, 20 heures. Tél. : 08-36-69-78-68. ne-savates. Un habile qui avance toujours là, et content de l’être, Ballet de l’Opéra de Lyon De 30 F à 395 F. masqué. Son corps capte toutes même si je trouve que la vieille cour- Angelin Preljocaj : Roméo et Juliette. Sankai Juku ses incertitudes, et son regard ne se dans laquelle on est engagé est Opéra Nouvel, 1, place de la Comédie, Ushio Amagatsu : Hibiki. rate rien. Il cherche dans la salle les vraiment minable. » Est-ce le texte Lyon (69). Les 29, 30 et 31 décembre, Théâtre de la Ville, 2, place du Châte- 20 heures. Tél. : 04-72-00-45-45. 195 F. rangs qui ne semblent pas de la pièce ? La question n’est plus let, Paris-1er. Les 28, 29 et 30 décembre, convaincus (ça, c’est François Per- là. Jacques Villeret veut rester en 20 h 30. Tél. : 01-42-74-22-77. De 95 F à ANNULATION rier qui l’explique très bien : com- scène, quoi qu’il arrive, devant son 140 F. ment un comédien rodé peut « sen- public qui l’aime et qu’il aime. Jean-Loup Longon Septet Kazuo Ohno tir » les zones de spectateurs réfrac- Peut-on lui faire entendre qu’il Sunside (Sunset), 60, rue des Lom- Suite à une blessure, le danseur de er taires, et prendre un plaisir fou à serait tout autant aimé s’il se mon- bards, Paris-1 . Les 28, 29 et 30 décem- butô japonais Kazuo Ohno, âgé de bre, 21 heures. Tél. : 01-40-26-21-25. jouer pour les convaincre). Parfois, trait comme il est, grand acteur, quatre-vingt-quatorze ans, annule ses Xavier Richardeau Sextet représentations des 29 et 30 décembre il oublie son texte. « Ce n’est pas mais en mesure de jouer ? Au Duc des Lombards, 42, rue des au Théâtre des Abbesses, à Paris. Le grave, parce qu’il joue un alcooli- Lombards, Paris-1er. Le 28 décembre, spectacle n’est pas reporté. Tél. : que », dira une dame à l’entracte. Brigitte Salino 21 heures. Tél. : 01-42-33-22-88. 100 F. 01-42-74-22-77. LeMonde Job: WMQ2912--0031-0 WAS LMQ2912-31 Op.: XX Rev.: 28-12-00 T.: 10:00 S.: 111,06-Cmp.:28,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0198 Lcp: 700 CMYK

CARNET LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 / 31

DISPARITIONS AU CARNET DU « MONDE » – Paul Castel, – Rennes. Paris. Bordeaux. Marseille. Remerciements Marion Castel, Tine Gerber, Claudine Feliceto. Naissances Castel, Marc Guerindon, et son épouse, – M. Louis Pallaud, Les familles Cygler, Guého et Wintgen, Olivier Guerindon, Ses enfants et ses petits-enfants, – Jeanine et Etienne Pénicaud, ont l’immense tristesse de faire part du Geneviève et Pierre Vidal-Naquet, ses fils, très touchés par les nombreuses marques Roger Priouret décès de Pierre Guerindon de sympathie qui leur ont été témoignées Simone Pignard, lors du décès de laissent à Jean CASTEL, Elie et Juliette Michel Bracassac, Un précurseur de la chronique économique graphiste, ses frères et sœur, Mme Thérèse PALLAUD, Anne-Marie Bezaz, le plaisir d’annoncer la naissance de survenu à Paris, le 26 décembre 2000. LE JOURNALISTE Roger Priou- rédacteur en chef de L’Expansion ; il sa belle-sœur, remercient très sincèrement toutes les ont la douleur de faire part du décès de ret est mort vendredi 22 décembre quittera le Groupe Express en 1977, personnes qui se sont associées à leur Noé VIDAL-NAQUET, La levée du corps aura lieu le vendredi peine. à Paris. Né le 15 septembre 1913 au peu après son rachat par l’homme 29 décembre, à 15 heures, à l’hôpital à Lagny, le 23 décembre 2000, Jean GUERINDON, Puy (Haute-Loire), licencié en droit d’affaires Jimmy Goldsmith. En Cochin, suivie de l’inhumation à 16 h 30, ancien élève au cimetière de Vienne-en-Arthies de l’Ecole normale supérieure, et en philosophie, Roger Priouret 1970, Roger Priouret crée sur RTL chez Blandine et Vincent. (Val-d’Oise). Anniversaires de décès commence par être avoué dans la première chronique économique agrégé de mathématiques, 19, rue du Château, docteur d’Etat, – Il y a six ans, nous quittait cette ville. A partir de 1943, il parti- quotidienne sur une radio. Ce jour- professeur honoraire des universités. cipe à la Résistance, ce qui lui vaut naliste, qui disait avoir « le cœur à 77400 Dampmart. – L’Inspection générale de l’industrie et du commerce Denis COLBAN. d’être arrêté deux fois mais aussi de gauche », a collaboré à L’Unité, a la tristesse de faire part du décès de Les obsèques ont eu lieu à Rennes, le 27 décembre 2000. connaître des journalistes grâce hebdomadaire du PS, au Matin de Messages Il est toujours aussi présent dans la auxquels il entre, en 1944, à la re- Paris (1977-1978) et au Nouvel Ob- Henri DOBLER, L’inhumation aura lieu à Feliceto mémoire de ceux qui l’ont connu et aimé. vue Front national comme rédac- servateur (1978-1992) notamment. à JEAN-MARIE. chargé de mission (20225), auprès de son épouse, née teur parlementaire. L’année sui- Roger Priouret est aussi l’auteur HEC 1964 Inutiles les mails et autres portables... Officier de l’ordre national du Mérite. – Le 26 décembre 1995, meurt vante, ce « journaliste provincial de plusieurs ouvrages, dont La Quel meilleur messager que « Le Monde » Jacqueline GRISOLI, monté à Paris », comme il se défi- République des partis (1948), Cent pour dire I love you. Je t’attends le 30 Elle adresse à sa famille ses très vives le 30 décembre, à 13 h 30. Catherine DADOUN nissait, rejoint Paris-Presse, puis cinquante ans d’histoire financière avec impatience. condoléances. (Catherine TURLAN). L’Intransigeant en 1947 et Fra (1966), La France et le management Priez pour eux ! E. « Crypte tu es, au creux du peu que je nce-Dimanche en 1948. (1968), Les Managers européens – La présidente, C’est à partir de 1952 que Roger (1970), Les Français mystifiés (1973) demeure, là où toujours résonnent en La directrice de l’UFR de droit, échos faméliques les ruines de l’en- Priouret s’intéresse aux questions et Marianne et le pot au lait (1983), Décès Les personnels de l’université – Georges et Catherine Manesse, tier monde que tu m’as déserté... » économiques, commençant à colla- en collaboration avec Philippe Paris-XII -Val-de-Marne, Claude et Dominique Manesse, me borer à La Vie française. Il devient Alexandre et consacré à la politique –M Odile Dubost, ont la tristesse de faire part du décès de Hélène Manesse et Maurice Barrier, Roger, David, Sara, Simon, Tessa, Armand. sa fille, chef du service économique de économique de la gauche. Marianne et Régis Pasquier, M. Alain Andrieux, M. Thiebaut FLORY, Philippe Manesse, France-Soir de 1959 à 1965, puis édi- son fils, professeur des universités, Leurs enfants et leurs petits-enfants, – « La vérité de cette vie, ce n’est pas torialiste à L’Express et conseiller du Françoise Chirot M. Philippe Dubost, ont la douleur de faire part du décès, dans qu’on meurt, c’est qu’on meurt volé. » son gendre, survenu le 23 décembre 2000. sa quatre-vingt-dixième année, de Louis GUILLOUX. ont l’immense douleur de faire part du décès de Ils s’associent à la douleur de sa me a ROGER POUDONSON, ancien d’Arras-Nord de 1961 à 1967, il a M Georgette MANESSE, Joseph, famille. née BRICARD, illustre inconnu, sénateur centriste du Pas-de-Ca- été maire de Duisans de 1965 à M. Yves ANDRIEUX, chevalier de la Légion d’honneur, lais qui fut secrétaire d’Etat à la 1995 et sénateur du Pas-de-Calais Université Paris-XII - Val-de-Marne, officier de l’ordre national du Mérite, s’en est allé, il y a cinq ans, dans le si- fonction publique de juin à octo- de 1965 à 1992, ainsi que conseil- survenu dans sa quatre-vingt-dixième 61, avenue du Général-de-Gaulle, commandeur des Palmes académiques, lence et la solitude. bre 1974, est mort mercredi ler régional du Pas-de-Calais de année. 94010 Créteil Cedex. directrice honoraire d’école normale, 27 décembre à Duisans (Pas-de- 1973 à 1992. Roger Poudonson Une pensée pour un humble, Cet avis tient lieu de faire-part. survenu le 22 décembre 2000, à Montréal Calais). Né le 14 décembre 1922 à avait appartenu de juin à octobre – Le président et les entreprises (Yonne), où les obsèques ont été célébrées de la part de sa fille. Arras, Roger Poudonson a 1974 au gouvernement de Jacques donatrices de la Fondation Louis dans l’intimité familiale. me d’abord été candidat (MRP) aux Chirac formé après l’élection pré- –M Eve Carasso, Leprince-Ringuet, son épouse, Le président du conseil d’administration, élections municipales d’Arras de sidentielle qui avait vu la victoire – Il y a cinq ans, Jean-Michel et Jean-Gabriel, L’administrateur général du groupe des – Nancy. 1947 et de 1953, puis aux législa- de Valéry Giscard d’Estaing ; réé- Pauline Ecoles des télécommunications, Suzanne PROU tives de 1958 et de 1962 contre lu au Sénat en septembre 1974, il et ses enfants, Et les directeurs des Ecoles des Le docteur Maurice Bouchet, Guy Mollet, patron de la SFIO. avait préféré revenir siéger au Claire et Léon Zaleman, télécommunications, Ses enfants, entrait dans l’Eternité. font part de leur très grande tristesse à Conseiller général du canton palais du Luxembourg. Ginette Guerber, Ses petits-enfants, Les familles Zaleman, Benatar, l’annonce du décès de Et son arrière-petit-fils, Souvenez-vous. Guerber, Cassuto, Mizrahi et Kohen, ont la douleur de faire part du décès de ont la douleur de faire part du décès de Louis LEPRINCE-RINGUET, Anne-Françoise. NOMINATION d’abord été enseignant de lycée près de me M. Mario CARASSO, qui fut un maître et un exemple pour M Madeleine VUILLET, Rouen (Seine-Maritime), puis à Limoges tant de générations de scientifiques et épouse BOUCHET, ENSEIGNEMENT (Haute-Vienne) de 1970 à 1981. Il a ensuite survenu à Paris, le 24 décembre 2000, à d’ingénieurs. Communications diverses PROFESSIONNEL été notamment chef du service académique à l’âge de quatre-vingt-huit ans. survenu le 25 décembre 2000. Michel Valadas, inspecteur l’inspection de l’apprentissage du rectorat de Ils présentent leurs vives condoléances à sa famille. Sa famille vous prie de vous souvenir GULLIVER d’académie et inspecteur pédago- Limoges (1983-1987) et délégué académique Les obsèques auront lieu le vendredi 29 décembre, à 15 h 30, au cimetière du de sa fille, publie un livre gique régional, a été nommé direc- à la formation professionnelle initiale et Montparnasse, à Paris-14e. sur Antonella BOLLIGER SAVELLI, teur du cabinet de Jean-Luc continue de l’académie de Limoges (1994- – Le président du CNRS, Anne-Marie, peintre. Mélenchon, ministre délégué à 1998), avant de devenir directeur du cabinet Cet avis tient lieu de faire-part. La directrice générale du CNRS, Le directeur général et le personnel de En vente au 04-90-67-28-67. l’enseignement professionnel, en du recteur de l’académie de Limoges (1998- décédée le 9 août 1988. Ni fleurs ni couronnes. l’Ecole polytechnique, remplacement de Guy Ramirez. 2000). Depuis juillet 2000, Michel Valadas Le directeur et le personnel de l’Institut Et nunc manet in te. [Né le 6 juillet 1946 à Bourganeuf (Creuse), était directeur adjoint du cabinet de Jean-Luc de physique nucléaire et de physique des 8, avenue de Breteuil, Nos abonnés et nos action- titulaire du Capes de lettres, Michel Valadas a Mélenchon.] 75007 Paris. particules (IN2P3 – CNRS), Le directeur et le personnel du labora- –Mme Madeleine Wolff, née Terroine, naires, bénéficiant d’une toire de physique nucléaire des hautes son épouse, réduction sur les insertions énergies (LPNHE) (IN2P3 – CNRS – M. Jean-Claude Wolff, du « Carnet du Monde », Ecole polytechnique), M. et Mme Jean-Charles Bonherbe, sont priés de bien vouloir ont le regret de faire part du décès de Laurent, Marianne et Jérôme, nous communiquer leur M. et Mme Denis Wolff Louis LEPRINCE-RINGUET, et Elisabeth, numéro de référence. physicien, M. et Mme Etienne Wolff membre de l’Institut, et Daphné, ancien directeur du LPNHE, ses enfants et petits-enfants, ancien professeur à l’Ecole polytechnique, ont la tristesse de faire part du décès du survenu le 23 décembre 2000, CARNET DU MONDE docteur Jean-Pierre WOLFF, TARIFS AN 2000 - TARIF à la ligne croix de guerre 1939-1945 (Vercors), et s’associent à la peine de sa famille et de ancien chef de service de gynécologie ses proches. DÉCÈS, REMERCIEMENTS, de l’Institut Gustave-Roussy, AVIS DE MESSE, (Le Monde du 26 décembre.) président d’honneur de la Société française de gynécologie, ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS 140 F TTC - 21,34 ¤ survenu le 22 décembre 2000, à l’âge de TARIF ABONNÉS 120 F TTC - 18029 ¤ soixante-dix-neuf ans. NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, Les obsèques ont eu lieu dans la plus MARIAGES, FIANÇAILLES, PACS stricte intimité. 550 F TTC - 83,85 ¤ FORFAIT 10 LIGNES Les 43, rue La Bruyère, Toute ligne suppl. : 65 F TTC - 9,91 ¤ 75009 Paris. THÈSES - ÉTUDIANTS : 85 F TTC - 12,96 ¤ COLLOQUES - CONFÉRENCES : Nous consulter Vous pouvez ట nous transmettre 01.42.17.39.80 profs + 01.42.17.38.42 vos annonces la veille Fax : 01.42.17.21.36 pour le lendemain e-mail: [email protected]. En janvier jusqu’à 17 heures Les lignes en capitales grasses sont facturées sur la base de deux lignes. Permanence le samedi Les lignes en blanc sont obligatoires et facturées. craquent a Dossier : jusqu’à 16 heures Incivilités F par Les profs craquent. Abonnez-vous au pour seulement 173 mois Bulletin à compléter et renvoyer accompagné de votre relevé d’identité bancaire ou postal à : a Entretien avec Jacques Roubaud. LE MONDE, Service Abonnements - 60646 Chantilly Cedex Oui, je souhaite recevoir Le Monde pour 173F (26,37a) par mois par prélèvement automatique. a La fin de l’affaire des ❑ M. ❑ Mme Prénom : Nom : lycées d’Ile-de-France ? Adresse : Code postal : Localité : a Éducation : le programme Offre valable jusqu’au 31/12/2001 en France métropolitaine pour un abonnement postal. 101MQPA1 Autorisation de prélèvements N° NATIONAL D'ÉMETTEUR ORGANISME CRÉANCIER : LE MONDE de la droite. N° 134031 21 bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05 J'autorise l'établissement teneur de a Le conflit Israël-Palestine : mon compte à effectuer sur ce dernier TITULAIRE DU COMPTE A DÉBITER les prélèvements pour mon abonnement Nom ...... les mots pour l’enseigner. au journal Le Monde. Prénom ...... N° ...... rue ...... a Je resterai libre de suspendre provisoire- Code postal Ville ...... …...... La réouverture ment ou d’interrompre mon abonnement à du musée Guimet. tout moment. NOM ET ADRESSE DE L’ÉTABLISSEMENT DU COMPTE A DÉBITER (votre banque, CCP ou Caisse d’épargne) Date :...... a ...... Portrait d’un Signature : ...... instituteur-maire. N° ...... rue ...... Code postal Ville ......

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32 / LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 RADIO-TÉLÉVISION

JEUDI 28 DÉCEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

23.25 Brian Setzer. 16.10 Brooklyn Boogie aa DÉBATS 22.15 L’Art d’être grand frère. Planète ARTE 22.55 La Belgique est un pays. Lors du Festival international Wayne Wang et Paul Auster TÉLÉVISION Les Rebelges. Canal + de jazz à Montréal. Paris Première (EU, 1995, 85 min) &. Cinéfaz 21.00 Que se passe-t-il 19.00 Voyages, voyages. Thaïlande. 22.30 Musiciens, collectivisons ! 19.00 Bernard et Bianca aa quand on dort ? Forum 23.10 Le Rêve africain. [5/5]. TF 1 19.45 Météo, Arte info. Des balles ou des ballons. Planète Le Willem Breuker Kollektief Wolfang Reithermann, 22.00 Dinosaures, un Jurassic John Lounsbery et Art Stevens 20.15 La Vie en feuilleton. 23.40 Les Couples légendaires en concert. Muzzik (EU, 1977, 90 min). Disney Channel 18.10 Allan Quatermain Park pour demain ? Forum e [4/5] Chasseurs d’ouragans. du XX siècle. 23.25 Marciac Sweet 2000. Muzzik et la cité de l’or perdue 23.00 Sur la piste des Touareg. Forum Jean Harlow et William Powell. TMC 19.00 La Cicatrice aa 20.45 Thema. Le son de Cuba. 0.25 Dizzy Gillespie. Krzysztof Kieslowski (Pologne, 1976, Film. Gary Nelson. 20.46 Lagrimas negras. Les messagers 23.45 Les Caraïbes après En juin 1987. Muzzik v.o., 110 min) &. Cinéfaz 20.00 Journal, Tiercé, Météo. de la musique cubaine. MAGAZINES Christophe Colomb. 20.30 Le Criminel aa 20.55 Une femme d’honneur. Brûlé vif. 22.00 Fraise et chocolat a [6/7]. Les cigares de Castro. Histoire Film. Tomás Gutiérrez Alea TÉLÉFILMS Orson Welles (Etats-Unis, 1945, N., 20.30 Aventures. 0.10 Birmanie 1988. 22.40 Made in America. et Juan Carlos Tabío (v.o.). v.o., 100 min) &. Ciné Classics Rencontre avec la navigatrice La révolte des étudiants. Planète L’Amour au menu. 23.45 Viva Cuba ! 20.35 Yeti, le cri de l’homme des neiges. Téléfilm. Sharon von Wietersheim. Catherine Chabaud et Franck Camas. 0.30 Un siècle d’écrivains. 20.30 Splendor aa Jérôme-Cécil Auffret. &. Canal + 1.15 Haute pègre aaa Vieux gréements à Saint-Tropez. Henri Bosco. France 3 Ettore Scola (Italie, 1988, 0.20 Nuits en fête... nuits d’humour. Film. Ernst Lubitsch (v.o.). Stagiaire sur le « Belem ». 21.00 La Controverse de Valladolid. 110 min) %. Ciné Cinémas 1 La charpenterie marine. Odyssée SPORTS EN DIRECT Jean-Daniel Verhaeghe. &. Histoire 20.30 Le Petit Criminel aaa FRANCE 2 M6 20.50 Le Grand Hit 2000. 22.40 L’Amour au menu. Jacques Doillon (France, 1990, 100 min) %. Ciné Cinémas 2 Invités : Pascal Obispo ; Axelle Red, 18.00 et 20.30 Ski. Sharon von Wietersheim. TF 1 17.10 Tiercé. 16.55 Le Territoire des loups. Hélène Ségara, Yannick, Alizée, Kylie Coupe du monde. 20.40 Quatre mariages 17.25 Un livre. Téléfilm. Catherine Cyran &. Minogue, Eve Angeli, Anastacia, Slalom nocturne dames SÉRIES et un enterrement aa 17.30 Flic de mon cœur. La troupe des 10 Commandements, (1re et 2e manche). Eurosport 18.20 Le Fils du Capitaine Blood. Mike Newell (Grande-Bretagne, Henri Salvador, Youri Djorkaeff. M6 19.00 Saut à skis. 18.20 Un éléphant sur les bras a Téléfilm. Tulio Demicheli &. 20.00 Vidocq. Le crime 1994, 120 min). RTBF 1 22.45 Boléro. Invité : Yves Piaget. TMC Coupe du monde. Film. Howard Franklin &. 19.50 I-minute, Le Six Minutes, Météo. Tournée des Quatre de la mule noire. &. Ciné Classics 20.55 Le Cerveau aa 19.50 Un gars, une fille. 20.05 Une nounou d’enfer. 23.40 Le Club. Invité : Robert Hirsch Tremplins. Qualifications. Eurosport 20.55 Une femme d’honneur. Gérard Oury (France, 1968, et Jean-Jacques Beineix. Ciné Classics 20.00 Journal, Météo, Point route. 20.40 C’était l’an 2000. Brûlé vif. TF 1 110 min) &. Cinétoile 0.20 Howard Stern. 20.50 Katia. Film. Robert Siodmak. 20.50 Le Grand Hit 2000. MUSIQUE 21.00 Profit. David Greenwalt 22.10 L’Aigle à deux têtes aa Invité : Bryan Adams. Paris Première 23.10 La Famille Addams, et John McNamara. ?. The Hero (v.o.). Jean Cocteau (France, 1947, 22.30 The Van a Film. Stephen Frears. 21.00 Tiberghien, Capuçon ?. Sykes (v.o.). ?. Healing (v.o.). ?. N., 90 min) &. Ciné Classics 0.05 Journal, Météo. les retrouvailles. DOCUMENTAIRES et le Quatuor Diotima. Cupid (v.o.). ?. Chinese Box (v.o.). ?. 22.20 Ben Hur aa Téléfilm. Dave Payne &. Œuvre de Krawczyk. Muzzik Forgiveness (v.o.). ?. Canal Jimmy William Wyler (Etats-Unis, 1959, FRANCE 3 0.45 Chapeau melon et bottes de cuir. 20.15 La Vie en feuilleton. 21.55 Soirée János Starker. 21.25 Outsiders. v.o., 205 min) &. Ciné Cinémas 1 Du miel pour le prince &. Chasseurs d’ouragans. [4/5]. Arte Les 75 Ans de János Starker. Maybe Baby (v.o.). &. Série Club 22.25 Un crime dans la tête aa 17.50 C’est pas sorcier. 20.30 Les Combats Par l’Orchestre de l’Opéra de de légende. Pathé Sport 22.15 Roswell. Tess, Lies John Frankenheimer (Etats-Unis, 18.15 Un livre, un jour. l’Université de Bloomington, and Videotapes (v.o.). &. Série Club 1962, N., 125 min). Festival 18.20 Questions pour un champion. RADIO 20.46 Thema. dir. Mstislav Rostropovitch. 23.25 Taxi. 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. Le son de Cuba. Lagrimas negras. Œuvres de Brahms, Bruch, 22.45 Ziegfeld Follies aaa Mr Personalities (v.o.). Série Club Les messagers de la musique cubaine. Popper, Bach, Dvorak, Copper. Mezzo Vincente Minnelli (EU, 1946, 20.15 Tout le sport. FRANCE-CULTURE Viva Cuba ! Arte 22.25 Soirée rock’n roll. 0.45 Chapeau melon et bottes de cuir. v.o., 105 min) &. Cinétoile 20.25 Mister Bean. 21.20 Le Capteur de rêves. Planète The Blues Brothers. En 1994. Du miel pour le prince. &. M6 23.45 Gigi aa 20.55 Gremlins 2 aaFilm. Joe Dante. 20.30 Fiction 30. Bonheur familial, de Valérie Mréjen. 2. En voiture. Vincente Minnelli (Etats-Unis, 22.40 Météo, Soir 3. 21.00 Le Gai Savoir. Bénito Pélegrin. 1959, 120 min). Mezzo 23.10 La Vie en rire. 22.12 Multipistes. 0.30 Un siècle d’écrivains. Henri Bosco. 22.30 Surpris par la nuit. CANAL + 3. Douche écossaise. Invitée : Sapho. FRANCE 3 CINÉTOILE FRANCE 2 f En clair jusqu’à 20.35 FRANCE-MUSIQUES 20.55 Gremlins 2, 22.50 Ziegfeld Follies aaa 22.55 The Van a 18.00 Chris Colorado. 19.07 A côté de la plaque. 18.30 Daria. la nouvelle génération aa De 1907 à 1932, le producteur de En décembre 1989, dans la ban- 20.00 Festival Paris de la musique. 18.50 Le Journal, Le Zapping. Concert donné par l’Orchestre national Six ans après les événements qui revues Florenz Ziegfeld avait lieue de Dublin, un ouvrier bou- 19.05 L’Année de la pub des Pays de Loire, dir. Hubert Soudant. avaient bouleversé la bourgade de conquis Broadway par ses somp- langer est licencié. Refusant l’inac- et de la promo. Œuvres de Connesson, Zygel, Brahms. 22.30 Jazz, suivez le thème. Kingstone, le petit Gizmo se re- tueux spectacles de music-hall où tivité, il achète une vieille 20.05 Le Journal des sorties. 20.35 Yeti, le cri Gone with the Wind. trouve à New York, enfermé dans se produisaient de grandes ve- camionnette pour vendre ses « fish de l’homme des neiges. un complexe futuriste de Manhat- dettes. Cette comédie musicale im- and ships ». Un volet de la trilogie Téléfilm. Jérôme-Cécil Auffret &. RADIO CLASSIQUE tan, où travaille son ancien pro- provisée par Minelli est une suite romanesque de Roddy Doyle, dont 21.35 Une liaison pornographique Film. Frédéric Fonteyne &. 20.40 Les Rendez-vous du soir. priétaire. Il est mouillé et donne de sketches dialogués et de numé- Stephen Frears avait réalisé The 22.55 Les Rebelges. Le Concert de Franz Liszt à Dresde le 27 février 1844. Œuvres de Cherubini, naissance à de nouveaux et ros éblouissants par les décors, les Snapper, en 1993, et Alan Parker 1.15 Haute pègre aaa 23.25 Jack Frost Beethoven, Liszt, Bellini, Mercadante, ignobles gremlins. Après avoir costumes, un style de féerie, un The Commitments, en 1991. On peut Ernst Lubitsch. Film. Troy Miller (v.o.) &. Rakoczi, Schubert, Weber. Avec Herbert Marshall, 1.00 Adieu, plancher joué la carte du fantastique, Joe univers de rêve. Feu d’artifice pour en apprécier l’humour et la chaleur 22.38 Les Rendez-vous du soir (suite). Miriam Hopkins (Etats-Unis, 1932, des vaches ! aaa Œuvres de Tchaïkovski, Rachmaninov, Dante a joué celle de la dérision. cette fin d’année. humaine. N., v.o., 80 min). Arte Film. Otar Iosseliani &. Scriabine.

VENDREDI 29 DÉCEMBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

22.30 Enquêtes médico-légales. 13.10 L’Aigle à deux têtes aa DÉBATS Trahison ultime. 13ème RUE THÉÂTRE Jean Cocteau (France, 1947, TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE N., 95 min) &. Ciné Classics 22.35 Les Mystères 14.05 100 % question. 22.00 L’Ecole autrement ? 23.00 Ondine. Jean Giraudoux. 14.10 Autant en emporte Invités : Gabriel Cohn-Bendit, des pyramides. France 2 Mise en scène de Raymond Rouleau. TF 1 14.40 Un siècle de découvertes. Philippe Meirieu, François 22.35 La Quête du Graal. Planète Avec Isabelle Adjani, le vent aaa George Cukor, Victor Fleming 15.30 L’Aventure photographique. Dubet, Anne-Marie Vaille, 22.35 Le Lido de Paris. Francis Huster. Festival 13.55 Les Feux de l’amour. [5/10] La photo et la science. Joël Blanchart. Forum et Sam Wood (EU, 1939, 50 ans de bravos. TSR 215 min) &. Ciné Cinémas 1 14.55 D.A.R.Y.L. 16.00 Souviens-toi du futur. 23.05 Protection de la Méditerranée. TÉLÉFILMS 15.55 L’homme qui aimait Film. Simon Wincer. 16.35 Les Trésors de l’Humanité. MAGAZINES La Corse. Odyssée 16.35 Mon amie Masha. 17.20 Le racisme au quotidien. les femmes aa Téléfilm. Paul Ziller. 23.20 Francis Blanche, 18.40 Dorothy Dandridge. 17.30 100 % question 2e génération. 19.00 Tracks. Spécial fêtes. Arte Martha Coolidge %. Ciné Cinémas François Truffaut (France, 1976, 18.15 L’Enfant sacré du Tibet à la vie à l’humour. TMC 120 min) &. Cinétoile 17.55 Eléments déchaînés. 20.45 100 % politique. LCI 19.25 La Poupée sanglante. Film. Michael Ritchie. 23.45 Une histoire Marcel Cravenne [4/6]. Festival 18.10 Oliver Twist aa 19.55 Hyper net. 18.30 Yellowstone, le retour des loups. 20.55 Y’a pas photo ! David Lean (Grande-Bretagne, 1948, 19.00 Tracks. Spécial fêtes. Drôles de petits champions. TF 1 du Père Noël. Histoire 20.30 Elisabeth. 20.00 Journal, Météo. N., v.o., 110 min) &. Ciné Classics 19.45 Météo, Arte info. 21.05 Top bab. 0.35 L’Aventure de l’art moderne. Pasquale Squitieri. Festival 18.15 Les Aventures 20.55 Spécial Y’a pas photo ! [2/13]. Le cubisme. Histoire 20.45 Les Sagards. 23.05 Sans aucun doute. 20.15 La Vie en feuilleton. Avec Bertrand Burgalat. Canal Jimmy [5/5] Chasseurs d’ouragans. Dominique Ladoge. Arte de Robin des Bois aa Les métiers de la fête. 22.55 On ne peut pas plaire 0.45 Le Capteur de rêves. Planète Michael Curtiz 20.45 Les Sagards. 20.50 Le 10e Royaume. et William Keighley (Etats-Unis, 1938, 0.45 Nuits en fête... à tout le monde. Les meilleurs Téléfilm. Dominique Ladoge. David Carson 120 min) &. Histoire nuits d’humour. moments de l’émission. France 3 SPORTS EN DIRECT et Herbert Wise [2/5] &. M6 22.10 Grand format. 21.00 Le Docteur Jivago aaa La Route du sel au Tibet. 23.05 Sans aucun doute. 20.55 Jack l’Eventreur. David Lean (Etats-Unis, 1965, v FRANCE 2 Les métiers de la fête. TF 1 20.00 Basket-ball. All-Star Game. 23.58 Absolutely Fabulous. A Antibes (Alpes-Maritimes). David Wickes [2/2] &. TMC .o., 190 min) &. Ciné Cinémas 3 Le Dernier Cri (v.o.). 0.35 T’as pas une idée ? En direct. Pathé Sport 21.00 Jugé coupable aa 14.00 Audrey Hepburn, une vie. 1.25 La Vie en face. Invité : Arno. Canal Jimmy Téléfilm. Steven Robman [1 et 2/2]. SÉRIES Clint Eastwood (Etats-Unis, 1999, Geri, une ex-Spice Girl. DANSE 125 min) &. Canal + Vert 16.55 et 22.25 Un livre. DOCUMENTAIRES 17.30 Les Brigades du Tigre. 17.05 Flic de mon cœur. M6 21.00 Le Lac des cygnes. Les princes de la nuit. Festival 17.55 Notre-Dame de Paris 17.45 Science-fiction, le futur Chorégraphie de Vladimir 17.40 Code Quantum. Film. . 13.35 Rusty, chien détective. au présent. [4/4] Demain, Bourmeister. Musique de Tchaïkovski. Retour vers un futur &. Série Club 19.50 Un gars, une fille. Film. Shuki Levy &. mode d’emploi. Ciné Cinémas Enregistré à l’opéra-Bastille, en 1992. 17.50 Starsky et Hutch. 20.00 Journal, Météo, Point route. 15.15 La Romance de Noël. Interprété par le Corps de ballet de Avis de mort. RTBF 1 Téléfilm. Sheldon Larry &. 17.55 Eléments déchaînés. [4/8]. l’Opéra de Paris. Avec Marie-Claude 20.50 Maigret. Vagues de destruction. La Cinquième Pietragalla (Odette), Patrick Dupond 18.20 Futurama. L’improbable monsieur Owen. 16.55 Charlie et le fantôme. 18.10 Cinq colonnes à la une. (le prince Siegfried), Eric Quillère Spatiopilote 3000. &. Canal + 22.30 Bouche à oreille. Téléfilm. Anthony Edwards &. 100e volet. Planète (le bouffon) et l’Orchestre national 19.50 21, Jump Street. Ce n’est pas une 22.35 Les Mystères des pyramides. 18.25 Brisby et le secret de NIMH a 18.25 L’Actors Studio. de l’Opéra de Paris, colonie de vacances. 13ème RUE 23.55 Journal, Météo. Film. Don Bluth &. dir. Jonathan Darlington. Mezzo 19.50 I minute, Le Six Minutes, Météo. Christopher Reeve. Paris Première 20.20 Mister Bean. Chambre 426. France 3 20.05 Une nounou d’enfer. 18.30 Yellowstone, le retour 20.20 Zorro. La rançon. RTL 9 FRANCE 3 MUSIQUE 20.38 Météo du week-end. des loups. La Cinquième 20.40 Farscape. Naissance 13.50 C’est mon choix. 20.40 C’était l’an 2000. 18.35 Des criquets 17.40 Andrea Bocelli. d’un vortex. Série Club 14.55 Banco à Bangkok pour OSS 117 20.50 Le 10e Royaume. Concert enregistré en la Basilique 20.45 Cracker. Meurtre et religion. RTL 9 à Madagascar. Odyssée Santa Maria sopra Minerva, à Rome. Film. André Hunebelle. Téléfilm. David Carson 19.05 Jérôme Savary, un metteur Avec Andrea Bocelli. Interprété par 20.45 New York District. 16.55 Chroniques du dernier continent. et Herbert Wise [2/5] &. l’Orchestre de l’Académie Amies à la vie, à la mort. 17.50 C’est pas sorcier. 22.25 Sliders, les mondes parallèles. en scène européen. Planète ème Sainte-Cécile, dir. Myung-Whun Crimes et conséquences. 13 RUE 21.05 Les Désaxés aa Sports de glisse, sports de glace. 0.05 Brooklyn South. 19.30 Ray Charles Omnibus. Muzzik Chung. Œuvres de Schubert, Rossini, 20.50 Maigret. L’Improbable John Huston. 18.15 Un livre, un jour. 19.40 Les Petits Chanteurs de Vienne Verdi, Gruber. Muzzik monsieur Owen &. France 2 Avec Montgomery Clift, 18.30 Missa sancti Bernardi de Offida, Marilyn Monroe et 18.20 Questions pour un champion. à la vie comme à la scène. Mezzo 21.25 Buck Rogers. Clark Gable (Etats-Unis, 1961, N., 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. RADIO 20.05 Les Grands Parcs canadiens. de Haydn. Concert enregistré à Croisière sidérale &. Série Club v.o., 120 min) &. Cinétoile Vienne, en 1992. Interprété par 20.10 Tout le sport. Le parc national 22.15 Space 2063. [2/2]. Abandonne les Petits Chanteurs de Vienne, 22.35 I Love L.A aa 20.20 Mister Bean. Chambre 426. FRANCE-CULTURE de la Pointe-Pelée. Odyssée tout espoir. &. Série Club dir. Leopold Hager. Mezzo Mika Kaurismaki (France - Etats-Unis, 20.55 5e Cirque Arlette Gruss. 22.25 Sliders, les mondes parallèles. 1998, 105 min) &. Cinéstar 1 20.15 La Vie en feuilleton. [5/5] Chasseurs 19.10 Morceaux choisis. Arlette dépasse les bornes ! 20.30 Black & Blue. d’ouragans : Dans l’ouragan. Arte Un monde sans constitution &. 22.40 La Neuvième Porte aa Concert enregistré à Vienne, en 1990. 22.30 Météo, Soir 3. 21.30 Cultures d’islam. L’art du livre 20.30 Big Ben. Un monde de renommée. &. M6 Roman Polanski (France - Espagne, en islam. Invité : Yves Porter. Interprété par les Petits Chanteurs 1999, , 129 min) %. Canal + 22.55 On ne peut pas plaire Ben Webster en Europe. Planète et l’Ensemble de cour de Vienne, 22.50 La Vie à cinq. Les fiançailles 22.12 Multipistes. 22.40 Cocoon aa à tout le monde. 21.00 Les Caraïbes après dir. Uwe Christian Harrer. de mon meilleur ami. Téva Les meilleurs moments de l’émission. 22.30 Surpris par la nuit. Siècle, Œuvres de Mozart. Mezzo Ron Howard (Etats-Unis, 1985, Christophe Colomb. [7/7] Le goût 23.00 Soap (v.o.). Série Club v.o., 115 min) &. Cinéstar 2 0.25 Don Giovanni a mon siècle. 4. Danses d’ameublement. de la liberté. Histoire 21.00 Soirée gospel. Liz McComb. 23.25 Taxi. Jim Joins Film. Joseph Losey. 0.05 Du jour au lendemain. Dr Bobby Jones. Lucky Peterson 23.05 Les hommes préfèrent 21.05 L’Esprit du temps. Planète Serge Grünberg (David Cronenberg). & Mavis Staples. Paris Première the Network (v.o.). Série Club les blondes aa 21.50 Les Palestiniens. Planète 23.30 First Wave. Eddie le fou. 13ème RUE CANAL + 21.00 Jazz à Vienne 2000. Howard Hawks (Etats-Unis, 1953, FRANCE-MUSIQUES 22.00 A la recherche Wilson Picket ; 23.58 Absolutely Fabulous. v.o., 90 min) &. Cinétoile 13.45 Un éléphant, Trumpet Summit. Muzzik Le Dernier Cri (v.o.). Arte 23.45 Arthur Rubinstein, du «bon sauvage». Histoire ça trompe énormément. 20.05 Concert franco-allemand. 22.55 Divas 2000. Madison Square Garden, 22.00 Classic albums. Catch of Fire, 0.05 Brooklyn South. l’amour de la vie aa Film. Yves Robert &. Donné en direct par l’Orchestre à New York, avril 2000. de Bob Marley. Canal Jimmy Cas de conscience &. M6 François Reichenbach (France, 15.30 Nous irons tous au paradis symphonique de la Radio de Avec Diana Ross ; Mariah Carey ; 1968, 90 min). Mezzo Film. Yves Robert &. 22.10 Grand format. Faith Hill ; Donna Summer ; 1.00 Chapeau melon et bottes de cuir. Sarrebruck, dir. Christoph Poppen. La Route du sel au Tibet. Arte Ru Paul. Canal Jimmy Cœur à cœur. &. Série Club 17.15 La Rencontre. Court-métrage. Œuvres de Webern, Mozart, Schubert. 17.20 Mickro ciné. 22.30 Alla breve. f En clair jusqu’à 21.00 22.45 Jazz-club. En direct 17.55 Chris Colorado &. du Duc des Lombards, à Paris. 18.20 Futurama. 18.45 Le Journal, Le Zapping. RADIO CLASSIQUE 19.00 L’Année des Guignols. 20.40 Les Rendez-vous du soir. FRANCE 3 FRANCE 2 FRANCE 3 20.30 Tutu. Court-métrage %. Le violoniste Gidon Kremer. 21.00 Les Ensorceleuses Œuvres de Schubert, Sibelius, Mahler, 20.55 5e Cirque Arlette Gruss 22.35 Les Mystères 0.25 Don Giovanni a Film. Griffin Dunne &. Schnittke, Enesco. Retransmission du « dernier spec- des pyramides C’est Rolf Liebermann, alors ad- 22.40 La Neuvième Porte aa 22.35 Les Rendez-vous du soir (suite). tacle du millénaire » d’Arlette Rediffusion d’un documentaire de ministrateur de l’Opéra de Paris, Film. Roman Polanski %. Œuvres de Mozart, Vorisek, Beethoven, 0.50 Histoire muette. Gruss, Arlette dépasse les bornes, François de Closets et Jean-Fran- qui eut l’idée de porter à l’écran Wagner. mis en scène par Gilbert Gruss, çois Delassus, déjà montré sur l’opéra de Mozart à l’intention donné fin 1999 sur la pelouse de France 2 en janvier 1999 (et distri- d’un grand public susceptible de le SIGNIFICATION DES SYMBOLES Reuilly puis en province. Acro- bué en vidéo), qui évoque davan- découvrir. Sous l’égide de Daniel Les codes du CSA Les cotes des films bates, clowns, jongleurs et ani- tage l’univers d’Indiana Jones que Toscan du Plantier, à la Gaumont, 0.25 Don Giovanni a & Tous publics a On peut voir maux (parmi lesquels des vaches, celui du Collège de France. Une cette entreprise devint une copro- Joseph Losey. % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer Avec Ruggero Raimondi, ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’œuvre ou classique qui font une apparition aux côtés entreprise de vulgarisation vivante duction ambitieuse et luxueuse. John Macurdy (Fr. - It. - All., 1979, 170 min). France 3 ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + des chevaux pour un numéro et ludique, avec maquettes de py- Mis en scène par Joseph Losey, ce ! Public adulte DD Dernière diffusion équestre original). La crème des ramides à l’ancienne et reconstitu- film fut, à l’époque de sa sortie en 0.45 Rendez-vous aa d Ernst Lubitsch (Etats-Unis, 1940, N., Interdit aux moins de 16 ans Sous-titrage spécial pour numéros classiques et modernes. tions en 3D. 1979, un événement. v.o., 105 min) &. Ciné Classics # Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ2912--0033-0 WAS LMQ2912-33 Op.: XX Rev.: 28-12-00 T.: 11:05 S.: 111,06-Cmp.:28,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0200 Lcp: 700 CMYK

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VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 L’affaire Omar Raddad Le gouvernement prépare un dispositif de rechange pourrait être relancée à l’allégement de la CSG pour les bas salaires par une nouvelle analyse ADN Un remboursement de prélèvement à la fin de 2001 est envisagé UNE ANALYSE d’ADN va-t-elle première analyse réalisée en 1991, QUAND le Conseil constitution- son temps. En outre, après le ca- presque à coup sûr abandonnées. aurait pour effet pervers d’aplatir relancer l’une des affaires criminelles sur laquelle s’était largement fondée nel, le 19 décembre, a annulé l’allé- mouflet du Conseil constitutionnel, La première consisterait à trouver encore la hiérarchie des bas salaires. les plus floues des années 90 ? Plus l’accusation. Le sang, lui, était bien gement de cotisation sociale géné- le gouvernement se demande s’il ne un autre modelage de la CSG, mais Une autre idée est donc à l’étude, de neuf ans après le meurtre de celui de la victime. ralisée (CSG) en faveur des bas pourrait pas retourner la situation à un consensus se dessine pour esti- assez proche d’une proposition dé- Ghislaine Marchal dans sa propriété Le sang de la trace de main re- salaires, figurant dans la loi de fi- son avantage en sortant de son cha- mer qu’une réforme de ce prélève- fendue initialement par Martine de Mougins (Alpes-Maritimes), trouvé sous l’inscription n’avait, en nancement de la Sécurité sociale peau une mesure nouvelle qui se- ment est quasi impossible. Aubry. Elle consisterait à ne pas ré- en juin 1991, une analyse du sang re- revanche, jamais été analysé. «Au pour 2001, l’affaire semblait enten- rait la bienvenue à quelques enca- Défendue un moment par le mi- former la CSG mais à procéder à un trouvé sur le mur, sous l’inscription début de l’affaire, les avocats de la dé- due : le gouvernement, assurait-on, blures de l’élection présidentielle. nistère des finances, l’idée a aussi remboursement de prélèvement « Omar m’a tuer », indique, selon fense, qui avaient accepté les conclu- va aller vite pour chercher une pa- cheminé de donner un coup de pour les bas salaires. Il faudrait, Jacques Vergès l’avocat d’Omar Rad- sions de la première analyse grapholo- rade. D’un ministère à l’autre, on PLUSIEURS PISTES pouce aux bas salaires en allégeant toutefois, du temps pour mettre dad, que l’ADN de la victime est mê- gique, n’ont pas demandé d’analyse répétait que les baisses de l’impôt Le calendrier parlementaire les cotisations retraite. La mesure cette suggestion en pratique, car il lé à un ADN masculin (Le Monde du complémentaire », rappelle Me Ver- sur le revenu, au profit des revenus constitue un premier obstacle. En présenterait l’avantage de n’exiger serait alors nécessaire de connaître, 28 décembre). « Si cet ADN n’est pas gès, qui a repris le dossier Raddad au moyens et élevés, entrant en vi- raison des élections municipales, le qu’un simple décret. Mais le gou- pour chaque bénéficiaire, des élé- celui d’Omar Raddad, c’est toute la début de l’année 1994. En outre, gueur le 1er janvier, l’opinion pour- Parlement ne siégera pas après le vernement, qui n’a pas encore pris ments concernant son revenu ou thèse de l’accusation qui tombe », d’autres analyses sont en cours ; rait ne pas comprendre qu’une me- 11 février. Pour être adopté avant, de mesures vraiment énergiques son emploi encore plus détaillés s’est félicité, mercredi 27 décembre, elles portent notamment sur le che- sure de substitution ne soit pas très un nouveau projet de loi devrait pour traiter le problème prévisible que ceux d’ordinaire communiqués Me Vergès, qui se dit « plus que vron de bois, avec lequel le meur- rapidement trouvée. Les experts du être présenté au conseil des mi- des retraites à l’horizon 2005-2015, à l’administration fiscale. confiant ». Une expertise devrait en trier avait frappé Mme Marchal. gouvernement faisaient passer le nistres vers le 10 janvier. Pour cela, il peut-il prendre la responsabilité de Même si cette disposition pré- effet être réalisée dans les deux mois L’arme blanche ayant également message : dès janvier, une nouvelle faudrait que le Conseil d’Etat en baisser les cotisations ? sente quelques (petites) ressem- pour déterminer si le sang est celui servi au crime n’a, elle, jamais été re- réforme serait dessinée et un « sup- soit saisi auparavant, ce qui est in- Deux idées nouvelles blances avec « l’impôt négatif » as- d’Omar Raddad, condamné en trouvée. port » législatif serait trouvé. On concevable. Et puis, dans l’inter- commencent à cheminer. La pre- sez peu en vogue dans les rangs 1994 à une peine de dix-huit de pri- Selon Me Vergès, à l’issue de ces entendait même parler d’une pro- valle, le gouvernement craint mière, qui n’avait pas encore été socialistes, ce pourrait être exacte- son, puis gracié et libéré après sept nouvelles expertises, et si la cédure d’urgence inédite : un projet d’avoir à faire face à un nouveau publiquement évoquée, consisterait ment l’inverse : certains font valoir ans de détention. « Mon client est im- Commission de révision estime que de loi de financement rectificatif gros souci si le Conseil constitution- à augmenter le SMIC et à contreba- que, de la sorte, le remboursement patient qu’on lui prélève du sang pour des faits nouveaux remettent en pour la « Sécu ». nel, saisi du collectif budgétaire, lancer la mesure par un allégement pourrait intervenir à l’horizon de la mettre fin à cette affaire », a précisé cause la culpabilité du condamné, la Pourtant, il n’en sera rien. C’est censure cette semaine tout ou par- des charges sociales. N’étant pas de fin de l’année. Et un chèque, adres- son avocat. chambre criminelle de la Cour de peut-être l’une des rares certitudes tie de la taxe générale sur les activi- nature législative (sauf la partie sé à tous les salariés modestes juste cassation pourrait décider si l’affaire dans un dossier passablement em- tés polluantes (TGAP). concernant les allégements de avant 2002, est-ce une si mauvaise EXPERTISES EN COURS doit être renvoyée devant une nou- brouillé, mais elle a maintenant très Sur le fond, le gouvernement charges), elle pourrait intervenir idée ? Ce nouveau rebondissement in- velle cour d’assises ou cassée sans peu de chances d’être remise en soupèse encore plusieurs solutions. vite et le coût du travail, pour l’em- tervient alors qu’il y a deux mois, être renvoyée. « Dans tous les cas, si cause : le gouvernement va prendre Deux premières pistes seront ployeur, serait inchangé. Mais elle Laurent Mauduit une nouvelle analyse graphologique, l’ADN n’est pas celui de mon client, remise à la Commission de révision c’en sera fini pour lui ». Omar Rad- des condamnations pénales de la dad, aujourd’hui âgé de 38 ans, père Cour de cassation, indiquait que de deux enfants, travaille depuis sa l’inscription en lettres de sang libération dans une boucherie halal « Omar m’a tuer » pouvait ne pas de Marseille. avoir été écrite par la victime, contrairement aux conclusions de la Stéphanie Le Bars Vente d’armes : M. de Villiers veut témoigner contre M. Pasqua ANCIEN vice-président du RPF, conseil général des Hauts-de-Seine, Philippe de Villiers a annoncé, mer- et au domicile de M. Marchiani. credi 27 décembre, dans un commu- De son côté, Danielle Mitterrand a niqué à l’AFP, qu’il déposera, mer- réclamé, mercredi 27 décembre, des credi 10 janvier, comme « témoin à explications à propos du dossier ju- charge » devant le juge Philippe diciaire dans lequel son fils Jean- Courroye, qui instruit l’affaire des Christophe a été incarcéré, le 21 dé- ventes d’armes illicites à l’Afrique cembre. «Mme Mitterrand demande « où sont évoqués les noms de Charles qu’on dise sur quels faits sérieux, pré- Pasqua et Jean-Charles Marchiani ». cis, on maintient son fils en prison », a M. de Villiers avait démissionné du déclaré Me Jean-Pierre Versini-Cam- RPF en juillet en dénonçant « l’opa- pinchi, qui défend les intérêts de cité financière » du parti qu’il avait Jean-Christophe Mitterrand. L’avo- fondé un an plus tôt avec M. Pasqua, cat a demandé au procureur de la au lendemain du succès de leur liste République de Paris de rendre pu- aux élections européennes de juin blics les éléments à charge qui ont 1999. amené le placement en détention Il n’exclut pas désormais de se provisoire de l’ancien conseiller aux « constituer partie civile si l’informa- affaires africaines de l’Elysée, de tion [judiciaire] révélait que des 1986 à 1992. Jean-Christophe Mitter- sommes apportées à la campagne des rand est mis en examen pour européennes par des proches de « complicité de commerce illicite Charles Pasqua étaient en réalité d’armes, trafic d’influence par une d’origine douteuse ». « Aucune me- personne investie d’une mission de nace physique ne me fera reculer », service public, recel d’abus de précise le député de Vendée. confiance et d’abus de biens so- ciaux ». RÉACTION DE MME MITTERRAND L’avocat a reconnu que son client L’actuel vice-président du RPF, avait commis une « infraction » en Jean-Jacques Guillet, député des disposant d’un compte en Suisse Hauts-de-Seine, a dénoncé le qu’il n’avait pas déclaré à l’adminis- comportement « une fois de plus to- tration fiscale mais il a estimé que talement incompréhensible et irres- les charges de « complicité de trafic ponsable » de M. de Villiers, en l’ac- d’armes » ne sont pas étayées et cusant de « participer à la façon qui qu’aucun lien n’a été établi entre ce est la sienne, c’est-à-dire la calomnie, compte et un trafic. Dans la matinée aux grandes manœuvres précédant de mercredi, la chambre d’accusa- l’élection présidentielle ». Des perqui- tion de la cour d’appel de Paris avait sitions ont été menés dans cette af- rejeté la demande de remise en li- faire au bureau de M. Pasqua au berté de M. Mitterrand.

DÉPÊCHES a L’Union cycliste internationale (UCI) et la Fédération française de cyclisme (FFC) ont décidé, mercredi 27 décembre, de faire appel, sur leur demande de dommages et intérêts, du jugement prononcé le 22 dé- cembre par le tribunal de Lille à l’issue du procès Festina (Le Monde daté 24-25 décembre). Parties civiles, l’UCI et la FFC avaient été déboutées et critiquées dans les attendus du jugement pour leur « quasi-inaction pro- longée » par rapport au dopage dans le cyclisme. a SANTÉ : la vaccination contre la méningite due aux germes mé- ningocoques est recommandée pour se rendre au pélerinage de La Mecque, selon la direction générale de la Santé. Le vaccin pourra être délivré dans les centres de vaccination contre la fièvre jaune, à partir du 29 décembre. En France, 20 cas d’infection ont été recensés en 2000 par- mi les 19 000 personnes ayant effectué ce pélerinage. a ENVIRONNEMENT : un pan de falaise à la pointe du Cap-Ferret (Gironde) s’est effondré dans la nuit du 26 au 27 décembre, sans faire de victimes ni de dégâts. L’écroulement, causé par l’érosion marine, s’est produit sur une longueur d’environ 100 m et sur une profondeur de 40 m.

À NOS LECTEURS. En raison des fêtes de fin d’année, notre sup- a plément « Le Monde-Télévision » paraîtra avec un jour d’avance et sera distribué avec le journal du vendredi 29 décembre daté samedi 30.

Tirage du Monde daté jeudi 28 décembre 2000 : 464 949 exemplaires. 1 - 3 VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000

LE FEUILLETON DE PIERRE LEPAPE « La Raison poétique » de Michel Deguy page 26 ALEXANDRE PARTOUT CHEZ SOI DUMAS EN CUISINE FRANÇOIS SENTEIN La chronique de Roger-Pol Droit MAJOR DANINOS page 27 page 28 page 29 page 30 Le secret derrière la porte

Sans doute y avait-il en lui une part Collins connut de son vivant une sort dont il n’avait pas su les préser- La mystérieuse enfant trouvée est qui aspirait à ressembler à l’olym- gloire dont même son ami Dickens Ecrit de jeunesse ver ? Toujours est-il que Collins, se sourde et muette. Mais cette infirmi- pien Walter Scott, « l’Homère de la prit ombrage. Mais la postérité gardant du mariage comme d’un piè- té, loin d’être un stigmate supplé- bourgeoisie moderne », mais une fas- devait offrir une revanche au père dédié à Dickens, ge, avait refusé d’épouser ses deux mentaire, se révèle le signe même de cination tenace pour les parias l’incli- d’Oliver Twist en reléguant son disci- maîtresses et avait déjà défié jusqu’à la pureté. Le justicier qui lavera la nait à se faire le compagnon des per- ple devenu son rival dans le purgatoi- « Cache-cache » sa mort (en 1889) la société de son souillure des origines est un vieux sécutés. Le doux rêveur qu’il était se re des auteurs de thrillers, genre temps en vivant un ménage à trois. vagabond solitaire, un Robinson u commencement muait dans ses livres en justicier et injustement calomnié, car nous est à Wilkie Collins Sa première compagne, Caroline donquichottesque, un chercheur était le secret. L’inavouable était son sens du beau enfermait aussi, avons tendance à bouder notre plai- ce que « Humiliés Graves, rencontrée dans des circons- d’or revenu de Californie riche et l’uniqueA vérité que traquait inlassa- comme l’exigeait Edgar Poe de tout sir et à juger mineurs ou vieux jeu tances romanesques (il l’avait arra- scalpé. blement Wilkie Collins, ce limier de artiste qui rase la lisière de l’idéal, un ces écrivains qui considèrent que le chée des griffes d’un fou), lui inspira Cache-cache est à Wilkie Collins ce l’ère victorienne dont l’énorme sens de la difformité et de l’horrible. but d’une fiction est d’abord d’inté- et offensés » est un de ses chefs-d’œuvre, La Dame que Humiliés et offensés (qui explo- popularité reposait sur sa diaboli- T. S. Eliot qui, après Henry James resser le lecteur, de raconter une his- en blanc, et demeura jusqu’au bout à rent le même thème) est à Dostoïev- que habileté à être le discret secré- et avant Borges, avait salué l’art du toire en sachant faire appel aux pos- à Dostoïevski : l’œuvre ses côtés comme gouvernante. A sa ski : l’œuvre qui contient en germe taire d’une société puritaine gangre- suspense pathétique dans les livres sibilités du mélodrame pour les seconde compagne, Martha Rudd, il toutes les folies et les fureurs des née par le mal, tout en restant, au de Collins, disait que Poe en Améri- détourner et multiplier les trou- qui contient en germe donna une aura de respectabilité en romans futurs. Désormais, s’aventu- fond de lui-même, un hors-la-loi. que et Collins en Angleterre furent vailles romanesques. usant, chaque fois que les convenan- rant toujours plus loin dans l’enquê- S’étendant sur quatre décennies, sa les créateurs du roman policier : Ce don de conteur, Wilkie Collins les folies et les fureurs ces l’exigeaient, d’un création, redevable à Dickens et à « Tout ouvrage de ce genre écrit l’avait acquis très jeune, dans des cir- pseudonyme morganati- Thackeray, annonce l’ère trouble de depuis contient toujours quelque cho- constances pour le moins traumati- des romans futurs que, William Dawson, Linda Lê la modernité dont Thomas Hardy et se de l’un, ou quelque chose de santes. Nouveau venu au collège, il pseudonyme dont il Robert Louis Stevenson devaient l’autre, ou quelque chose des deux. » s’était vu infliger comme épreuve et menaçait le bizuth du martinet baptisa les trois enfants qu’il eut te sur l’inconscient et ses paradoxes révéler l’envers criminel et amoral. (1) Défini comme un maître de la lit- d’inventer des histoires pour distrai- s’il ne lui racontait pas des histoires d’elle. et dans le dévoilement des secrets Collins vénérait en Walter Scott et térature policière, surtout après la re ses camarades le soir. L’un d’eux, pour l’endormir. « C’était une brute, Cependant, la passion (accentuée inavouables, Wilkie Collins allait en Balzac les princes de la fiction. parution de Pierre de lune (2), Wilkie en particulier, jouait les petits chefs devait avouer plus tard Wilkie Col- par une précoce opiomanie) que Col- s’imposer comme un maître du mys- lins, mais il éveilla en moi l’instinct lins cultivait pour les êtres rejetés en tère et devenir ce que Marthe Robert de Schéhérazade et quand je quittai marge de la société avait commencé appelle « le bâtard populaire, qui le collège, je continuai de raconter bien avant qu’il ne devînt l’illustra- exploite abondamment les mystères de des histoires pour mon propre tion vivante de la sentence répétée la naissance et qui, allant droit au but, plaisir. » (3) dans plusieurs de ses livres : « Les venge les mal-nés en les portant au faî- Le second personnage auprès fautes des parents retomberont sur les te du pouvoir grâce à des retourne- duquel Collins contracta une dette enfants. » Quand il fit la connaissan- ments dignes des contes de fées » (4). littéraire n’est autre que son père, le ce de Martha Rudd, au milieu des peintre paysagiste William Collins, années 1850, il préparait déjà son (1) « Edgar Poe et la France », Essais artiste de renom, homme de culture, autre chef-d’œuvre, Armadale,oùle choisis (Seuil). mais dont les principes rigides en fai- thème du bâtard trouve sa variation (2) Les livres cités de Wilkie Collins (à saient une sorte de président Schre- dans l’histoire du double inavoua- l’exception d’Antonina) sont traduits ber au petit pied. L’ultime tyrannie ble. Souvent, dans son œuvre, on aux éditions Phébus et disponibles qu’il exerça fut de stipuler dans son assiste à la rencontre d’un jeune dans la collection « Libretto ». testament que son fils ne jouirait de homme insouciant, fils de bonne (3) The Secret Life of Wilkie Collins, l’héritage qu’après avoir célébré la famille, et d’un pauvre diable, vaga- de William M. Clarke, Alan Sutton gloire paternelle dans une biogra- bond rejeté par les siens. Mais chez Publishing. phie. A la mort de son père, en 1847, Collins, Caïn ne tue pas Abel, il le (4) Roman des origines et origines du Collins avait vingt-trois ans et faisait protège du mal et de la découverte roman (Grasset). des études de droit. Il était aussi en du secret qui exilerait l’innocent du train d’écrire Antonina, qui devait paradis. CACHE-CACHE être son premier roman publié. Il Cache-cache est le troisième (Hide and Seek) rangea le manuscrit dans un tiroir et roman de Wilkie Collins, publié en de Wilkie Collins. s’attela à la difficile tâche de rendre 1854 et dédié à Dickens. Déjà, dans Traduit de l’anglais hommage à l’auteur de ses jours cet écrit de jeunesse, le thème de la par Alice Neville, dont l’ombre funeste allait planer bâtardise tisse la trame de l’intrigue. Phébus, 466 p., 149 F (22,71 ¤). sur ses futurs romans comme le fan- tôme de Duncan dans la salle de ban- quet de Macbeth. Et sans doute, en élevant un tombeau au patriarche, se disait-il, comme le héros shakes- pearien : « Lui détruit, je redeviens homme. » Une fois débarrassé de cet exercice de piété filiale, Wilkie Col- lins prit sa revanche en se faisant le chantre de la bâtardise et en faisant de chacun de ses livres une bible impie à l’usage des rebelles. L’œuvre de Wilkie Collins, si ensor- celante qu’elle semble née de la ren- contre du démon de la perversité et de l’ange du bizarre, est tout entière hantée par le thème de la bâtardise et de l’imposture démasquée. Enfants de personne, rejeton d’une race tarée vouée à l’extinction, héri- tières dépouillées de leur fortune et dépossédées de leur nom, les héros déshérités de Collins font de leur honte une gloire. Ce sont les soldats désarmés d’une avant-garde qui a éri- gé la transgression en règle morale. Bien qu’il ne se donne aucune mis- sion en littérature, Wilkie Collins, en écrivant, a choisi son camp, celui des condamnés et des parias. Faut-il y voir une préfiguration du destin qu’il préparait à ses propres enfants ou une obscure volonté de conjurer un HULTON-DEUTSCH COLLECTION/CORBIS 26 / LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 le feuilleton de Pierre Lepape b

ette jubilation, cette énergie alerte, on les LA RAISON POÉTIQUE retrouve de bout en bout dans ces textes de de Michel Deguy. Deguy. Non qu’ils soient toujours d’abord Galilée, 230 p., 198 F (30,18 ¤). facile et qu’ils se rendent sans combattre. DeguyC se méfie d’une certaine transparence de la lan- a poésie française va bien. Jamais on n’a Faire parler gue qui donnerait à croire à une égale transparence du connu et répertorié autant de poètes, vivants monde – ce qui se conçoit bien s’énonce clairement : et publiant. Dans le troisième volume – inti- d’accord, mais comment énoncer ce qui, précisément, tulé Métamorphoses et modernité –desa ne se conçoit pas encore bien, qui fait mystère, ques- LPoésie du XXe siècle, Robert Sabatier, en 1988, a réuni tion, énigme, événement, violence, folie ? Ce que le lec- près de deux mille auteurs de poèmes francophones. la langue teur ressent immédiatement, en revanche, et comme Les revues prolifèrent, les collections se multiplient. un plaisir, c’est une intense activité dans la mise en La poésie française va mal. Depuis les disciples de parole de la pensée. L’activité critique de Deguy ressem- Mallarmé et le début du siècle peut-être, depuis une ble à ce que nous imaginons de nos lointains ancêtres trentaine d’années à coup sûr, elle a entrepris une lorsqu’ils s’exerçaient à faire du feu avec des pierres. Ils longue marche intellectualiste qui a laissé au bord du avaient à côté d’eux des tas de cailloux de formes et de chemin non seulement le public des lecteurs, décon- compositions diverses qu’ils frappaient les uns contre certé par tant d’aridité – souvent prétentieuse —, les autres, sous des angles différents, obtenant ici un mais aussi ce qui constituait depuis les origines sa son agréable, là une petite étincelle, là un éclat cou- raison d’être, l’alliance extrême du sens et de la sensa- pant, parfois rien. Deguy, qui est fort savant et qui dis- tion. Déjà René Char, en 1939, parlait de « l’établisse- pose d’un imposant tas de cailloux, concepts philoso- ment actuel de la poésie, que l’usage inconditionnel de phiques, connaissances philologiques, historiques, litté- l’anarchie sans connaissance, de l’étourdissement sans doctrine ou les règles d’une école. Il part de l’œuvre des raires, linguistiques, les frotte les uns contre les autres magie et du symbole improductif a encagé dans l’inertie Tout en creusant son écart autres, d’une lettre de Bernard Noël, d’un colloque con- avec une vitalité et une invention dans les arrange- d’une complaisance sans issue ». sacré à Baudelaire, à Michel de Certeau ou à Pascal Qui- ments qui ne se lassent jamais. Il joue, sérieusement Il y a des symptômes qui ne trompent pas sur la gravi- avec la langue commune, la poésie gnard, d’une nécrologie de Christian Gabrielle Guez mais librement, avec les étymologies, il déconstruit les té de la maladie. Le plus commun est celui du replie- Ricord, du Nénuphar blanc de Mallarmé, d’une préface figures de rhétorique pour mieux en réutiliser les élé- ment narcissique. Pour notre ennui, nous connaissons demeure intelligible : elle a sa à Paul Celan, d’une intervention sur la traduction, ments, il utilise ici les langues étrangères, là les échafau- tous ces gens qui commencent les deux tiers de leurs d’une lecture de Lévi-Strauss, d’une intervention de dages grammaticaux du structuralisme, ailleurs la phrases par un impitoyable : « Moi, je ». Suit en géné- « raison ». Le livre de Michel Deguy Marcel Détienne à la télévision sur notre besoin de science freudienne des rêves. Il métaphorise à l’extrê- ral une série d’énoncés marqués par une totale absence mythologies ou du livre de Heinrich Lausberg sur la rhé- me le langage critique, non pas pour faire joli, ou orné, d’originalité et une soumission aveugle à la norme que essaie de cerner de quoi cette raison torique pour mettre à l’épreuve la raison d’être de la mais pour faire sortir la critique des vieux gonds le simple « Moi je » suffit à métamorphoser en manifes- poésie. rouillés de sa raison analytique. tation triomphante de la « personnalité ». Notre poésie est faite. Et comment, parfois, Il y a là sans doute un peu de préciosité. On n’est pas contemporaine semble souvent en proie à une crise de onne son unité logique à cette enquête aux si avide de néologismes, si épris de métaphores, sans « moi je » généralisée. Chacun y semble moins dési- aujourd’hui, il arrive qu’elle se défasse multiples visages une phrase de Kant sur le éprouver une intime connivence avec les périodes les reux de faire entendre sa voix – ce qui est le propre de langage, pleine de bon sens : « Si un certain plus effervescentes et les plus dépensières de notre his- tout lyrisme – que de trouver les quelques artifices qui Les poéticiens font la loi chez les poètes. Lorsque le dis- mot était attribué tantôt à une chose et tantôt à toire poétique. C’est une question de style, et de politi- permettront à cette voix d’être reconnaissable entre cours sur un art prend le pas sur l’art lui-même, il y a Dune autre, ou encore si la même chose était appelée tantôt que. La réponse de Deguy à la menace du tout-culturel, toutes. De l’idée, fort ancienne, que la langue de la poé- menace de paralysie et de perte de sens. d’un nom et tantôt d’un autre, sans qu’il y eût aucune règle à l’étouffement définitif de la langue dans le magma sie n’est pas celle du commun des mortels et de la com- Dans ce contexte, la position de Michel Deguy est à laquelle les phénomènes fussent déjà soumis eux-mêmes, indifférencié des industries de la parole, n’est pas dans munication, on est parvenu à l’ultra-individualisme libé- stratégique. Deguy est philosophe, au sens le plus insti- aucune synthèse empirique de l’imagination ne pourrait le retrait individuel, ni dans la culture de serre et de pri- ral et babélien : à chacun sa langue, les dieux et le mar- tutionnel du terme, enseignant à l’université, ancien avoir lieu. » Personne ne pourrait plus comprendre per- son d’une « langue à soi » qui serait par nature et par ché reconnaîtront les leurs. Et comme les dieux se font directeur du Collège international de philosophie. Il est sonne. Or, remarque Deguy, déplacer, métaphoriser, fonction privée de toute signification hors de la person- rares… aussi poète, auteur d’une œuvre importante et recon- déborder, détourner, excéder, restreindre, jouer de ne qui la prononce. Instrument et matière première de la poésie, la lan- nue (1). Il est encore traducteur de Hölderlin, de l’équivoque, de la périphrase, ne pas appeler un chat un Il le dit avec humour mais avec force dans sa lettre à gue, la parole, sont devenues, trop souvent, le sujet cen- Heidegger, de Celan, de poètes américains contempo- chat, c’est bien ce que la poésie n’a jamais cessé de faire. Bernard Noël : « De même que je suis tenté souvent de tral, la source première et envahissante de l’exploration rains. Il est enfin militant de la littérature, créateur et Et pourtant, elle parle ; et pourtant, on l’entend – com- demander un moratoire aux obsédés de “Dieu” qui trou- poétique. Plutôt que d’essayer d’exprimer les énigmes animateur de revues, soutien de jeunes auteurs, défen- me on dit de quelque chose d’évident que c’est bien vent des “raisons” de croire en Lui à proportion de son et les secrets du monde, la poésie s’est, comme on dit, seur inlassable et combatif d’une action poétique qu’il entendu. absence, de son silence, de son inexistence et d’autant penchée sur les énigmes et les secrets de son existence estime indispensable à la survie de notre humanité. On l’entendait même si bien du côté de la langue plus fortes (il n’y a plus rien à objecter !) que se raréfient linguistique, pour parfois en rester là, au détriment du « Que fait le poète ?, interrogeait-il en 1986 dans droite et du langage de l’ordre qu’il arrivait qu’on mît ses supposées interventions sporadiques (…), ainsi je son- reste : dans la fascination de sa propre existence – ou Brevets. Il lutte contre le devenir-signal du langage des poètes en prison et qu’on condamnât des vers com- ge parfois qu’il conviendrait de réduire, voire de suspen- dans la proclamation de son anéantissement. On con- asservi aux intentions. Il retarde – enraye, dérive, me des malfaiteurs. La preuve, si besoin en était, que dre, l’usage majusculé, impressionnant (immodéré au naît les ravages et les ruines – parfois sublimes, mais rui- retourne – l’efficacité mortifère de la plupart des dis- tout en creusant son écart avec la langue commune la cours des récentes années) de l’Impossible, Irreprésenta- nes néanmoins – de cette stupeur et de cette autopha- cours. » Dans une société technicisée où la langue a ten- poésie demeurait intelligible, qu’elle avait sa raison.Le ble, du Rien, de l’Autre (je veux dire : à l’exception d’un gie. La plus spectaculaire est l’invasion du champ poéti- dance à n’être plus qu’un instrument, la poésie est ce livre de Deguy essaie de cerner de quoi cette raison est emploi rigoureux, contrôlé, minutieux, inventif de ces ter- que par les savants et les demi-savants des sciences qui rend la maison des hommes encore habitable. faite. Et comment, parfois, aujourd’hui, il arrive qu’elle mes dans des dispositifs renouvelés). » dites humaines, psychanalystes, philosophes, sémiolo- La Raison poétique rend compte, avec vigueur, de se défasse. Ou qu’elle passe ailleurs que dans le poème, gues, sémioticiens, mécaniciens plus ou moins inspirés cette « crise » de la poésie où nous sommes. Il s’agit dans la prose « sidérante » d’un récit de Quignard par (1) Trois volumes, publiés en « Poésie-Gallimard » en 1973, des structures des textes, considérés comme des ensem- d’un recueil d’articles, d’interventions, de préfaces. exemple, ou dans la jubilation contrôlée d’une médita- 1985 et 1999 présentent une vaste anthologie de la produc- bles finis et intangibles, clos sur leur propre discours. C’est dire que Deguy n’y développe pas le corps d’une tion philosophique. tion poétique de Michel Deguy entre 1960 et 1995. Dire et conjurer la violence La poésie attise l’inquiétude Cinq poètes affrontent avec leurs mots singuliers cette tension brutale qui monte Dans ses poèmes comme dans ses textes critiques, André du Bouchet manifeste la même de soi ou qui se déploie au-dehors, dans toutes les directions du temps exigence. Il explique ce que la poésie, depuis cinquante ans, représente à ses yeux

ernard Vargaftig et Jac- entendre son cri. Dans la section légende – on sait peu de choses – « Un poème, estime André du Bou- transparence, c’est toujours un chemi- ques Dupin, le premier centrale du présent recueil (2) il tua en effet son épouse adultè- L’EMPORTEMENT DU MUET chet quand on l’interroge, c’est ce nement parallèle, illustratif. C’est né en 1934, le second en – une prose intitulée « L’Ongle du re, Maria d’Avalos. C’est après ce d’André du Bouchet. qui a le pouvoir d’être détaché, de donc privé de nécessité. Ceux qui 1927, appartiennent à la serpent » –, Dupin tente, non de forfait qu’il composa ses plus Mercure de France, 142 p., 85 F constituer un bloc de langage ayant croient s’y reconnaître sont dans un Bmême génération. Si leurs univers définir froidement sa vision de la beaux madrigaux et que sa musi- (12,96 ¤). une force autonome et cependant soli- leurre, parce qu’ils sont déjà formés et leurs moyens sont différents, il poésie, mais de décrire sa nature que prit des accents mystiques. Se daire d’un tout qui, à ce moment-là, par ce qui est connu et répété. C’est du y a dans ces deux œuvres arrivées mélangée : « Poésie, conjonction souvenant des poètes élisabé- our prendre conscience est passé sous silence. Mais cette matiè- synthétique. » à une pleine maturité comme un de traits épars et de débris érigés, thains et baroques, Sylvie Goutte- de la grandeur d’une re poétique n’est pas dissociable pour A la fin, il faut aussi renoncer à la regard commun, une même ten- lien tressé de linéaments enne- baron invente la dramaturgie de œuvre, il faudrait imagi- moi de ce qu’on appellerait “prose”. trop confortable identité que le poè- sion pour affronter la violence mis. » cet épisode sur un théâtre dont ner un instant… qu’elle Cela porte simplement à un plus te est tenté de s’accorder. « Dilapida- – celle qui monte de soi comme « Siècle par bribes / je t’ai / vu / elle a la bonne idée de ne pas s’ab- n’existeP pas. Ainsi, que se serait-il grand degré d’intensité une observa- tion, avancée en pure perte » : ainsi celle qui vient du dehors –, pour impensable et encore / impensa- senter. C’est très beau, très digne. passé dans la poésie française de la tion ou une pensée qui se trouve ainsi du Bouchet définissait-il, en 1955, le tenir face à elle une libre parole. ble. » De la violence, Les Instants De la poésie de Jacques Givet, dernière moitié de notre siècle si extrêmement condensée, ce qui appel- « travail poétique » de Baudelaire. « Sous la rapidité qui parle / La de Jacqueline Risset, traductrice Jean Cassou écrivait en 1954 que André du Bouchet n’avait pas écrit le à la recherche d’une articulation de « Même les plus grands poètes sont terreur se mettait à mourir », écrit incontestée de Dante dont le pre- « ce n’est pas elle qui s’engagera et publié ? Assurément, ce qui Bernard Vargaftig dans l’un de ses mier livre avait paru en 1971, dans l’humain, mais l’humain qui aurait manqué, c’est un certain rap- André du Bouchet poèmes brefs et réguliers, distri- retiennent et inscrivent la tra- sera engagé en elle ». De l’histoire port à la langue ; un rapport qui André du Bouchet est né le 7 mai 1924 à Paris. bués en trois et quatre strophes, ce (3). Entre l’intime et le monde, humaine qu’il a vécue depuis ses n’enferme pas celle-ci dans la tour En 1951, il publie son premier livre de poèmes, ou d’un seul tenant (1). Les échos la pesanteur et le vol de l’oiseau, premiers poèmes en 1936, Givet d’ivoire d’une fausse pureté, mais Air. Dix ans plus tard, au Mercure de France, de l’enfance sont nombreux, mais l’amoureux désir et « le plus petit ne retient pas que la violence, qui ne la prostitue pas non plus paraît Dans la chaleur vacante, qui marque véri- hors de toute imagerie. C’est d’ail- objet venu / venu par hasard / dans mais aussi, à l’instar du meilleur aux modes illusoires qui prévalent tablement son entrée singulière en poésie. De leurs plus invocation qu’évoca- le regard », le poème ne veut pas d’Eluard et d’Aragon, l’amour de dès que l’on cesse de la penser, dès 1965 à 1972, il codirige la revue L’Ephémère. tion. « L’enfance intérieure s’élan- faire la différence, établir une hié- la liberté. Ce livre reprend l’essen- que l’on en fait un simple – ou très Traducteur (Celan, Hölderlin, Mandelstam…), ce / Attachement et montagnes ber- rarchie. Difficile, tendu, elliptique, tiel de sa poésie (5). complexe – instrument. Mais cette il est l’auteur de nombreux livres, principale- cent / La consolation sans mou- son livre manifeste la volonté de P. K. approche du langage ne serait rien ment publiés au Mercure de France et chez rir / Dont le silence s’écarte des ne montrer que l’os, l’unité tou- si elle n’appelait, solidairement, Fata Morgana. Deux volumes figurent dans la phrases. » Les vers de Vargaftig jours informulable des circonstan- (1) Craquement d’ombre (éd. André une certaine présence au monde, collection « Poésie/Gallimard ». jouent sur le souffle, la respira- ces et des événements. Dimanche, 82 p., 119 F [18,14 ¤]) ; chez une proximité avec la réalité la tion, autant sinon davantage que Il y a ici, dans la manière et le le même éditeur, un recueil de prose, plus tangible : « On ne peut pas quit- langage devant elle-même donner un menacés par la conscience d’être poè- sur le sens ou l’image : « Rien ne projet de Jacqueline Risset, une Un même silence (80 p., 119 F [18,14 ¤]). ter la réalité d’un pas », écrivait du rythme ; un rythme qui ne serait pas te. La poésie ne fait qu’attiser l’inquié- change en langage le sens. » Hale- radicalité que, par exemple, les Signalons également deux numéros Bouchet. Au nom de cette proximi- recherché pour lui-même, mais serait tude. C’est difficile à tenir. Il arrive que tants, au bord de l’impossible, ils Petits Eléments de physique amou- récents de revues comportant un dos- té, le « sujet lyrique » trouve enfin, l’effet de cette condensation et de ce l’inquiétude soit perdue. Dès qu’il y a nomment, comme sans média- reuse (Gallimard, 1990) sem- sier sur B. Vargaftig, Ralentir travaux hors de soi, un objet légitime détachement. » un public dont le poète est conscient, il tion, les hontes et « la stupeur ina- blaient avoir adoucie. Peut-être (BP 6404, 75064 Paris Cedex 02, – « l’accident personnel traversé ». Il ne faut pas mal entendre l’idée s’adresse à ce public qui devient com- vouable », l’amour, le désir… Fré- a-t-elle retrouvé une part de l’ins- nº 16-17, printemps-été, 115 F Le volume que publie aujourd’hui de ce détachement. Il ne s’agit pas me une caisse de résonance. Du coup, quemment, presque toujours, le piration qui l’animait à l’époque [17,53 ¤]) et Nu(e), 29, avenue Primero- André du Bouchet reprend des tex- d’un retrait hautain, d’un culte de la la force de la parole est voilée, détour- poème contient sa poétique : de Tel Quel et de son essai sur Mar- se, 06000 Nice, nº 7, 65 F [9,91 ¤]). tes de plusieurs époques. Des noms solitude. Un poème doit « cesser née. » Les plus grands n’ont pas tou- « Comme dans les glissements circu- celin Pleynet (Seghers, 1988). Plus (2) Ecart (POL, 106 p., 120 F [18,29 ¤]). – Poussin et Baudelaire, Salah Sté- d’être rapporté à un lieu ou à une épo- jours échappé à ce danger. Claudel, lent / Privées d’oubli im- fortement dans la longue premiè- (3) Les Instants (éd. farrago, 126 p., tié, Tal-Coat, Michel Leiris – font que ». Mais si « le lecteur inconnu est parfois « trop maître de ses moyens patiemment / L’imminence la chute re partie de l’ouvrage (« Eclats »), 80 F [12,20 ¤]). cortège à une quête qui ne cesse touché, c’est dans sa propre vie qu’il prodigieux », René Char ou Francis ce qu’il manque à l’image / Dont l’auteur cherche à condenser (4) Comme en l’image (éd. Dumerchez, pas. Comme dans les Carnets (1), doit rechercher les correspondan- Ponge ont fait des « démonstrations l’ombre est la respiration. » l’expérience, à la dégager d’une BP 80356, 60312 Creil Cedex, 92 p., mais tout autrement, nous sommes ces ». Ce qui est alors partagé « n’est de virtuosité. Ils ont été amenés à occu- Dans la poésie de Jacques tentation lyrique qui viendrait 100 F [15,24 ¤]). plus près de l’espace critique, pas de l’ordre d’une illusion ». per une position de poète ». Parmi les Dupin, la torsion des mots est des- l’alourdir. Jacqueline Risset en fait (5) La liberté n’est à personne (éd. c’est-à-dire méditatif, qui accompa- André du Bouchet a dépassé l’âge modernes, Pierre Reverdy ne se lais- tinée à rendre les sons de la souf- l’aveu : « Rien n’a eu lieu Empreintes, rue Grenade, 34, 1510 gne la poésie (mais aussi, indissocia- des querelles et celui du ressenti- sa pas séduire par la sirène des vai- france ; elle répond à la violence sinon / un petit acte de percep- Moudon, Suisse, 130 p.). blement, la peinture), que dans le ment. Son œuvre ne s’est heureuse- nes gloires. André du Bouchet reste de la ténébreuse « langue mère tion. » poème lui-même. L’écriture d’An- ment pas construite contre une fidèle à celui qui marqua ses débuts effacée, ineffaçable, chuchotée… » C’est avec une belle autorité en e Signalons la parution récente d’un dré du Bouchet, qu’elle soit de pro- autre tendance, une autre idée de la et qui lui dédia, en 1949, son recueil Aucune terre n’est vierge où «un même temps qu’une très douce numéro de la revue Littérature sur se ou de poésie (à l’exception des poésie. Cela rend sa parole d’autant Main d’œuvre : « … D’un poète qui immense hirsute terrain de déchar- inflexion que Sylvie Gouttebaron « Poésie et philosophie » (Larousse, premiers textes, comme ici ceux plus libre. « Ce qui me rebute dans finit à un poète qui commence. » ge et de rebut, et l’agonie d’un raconte, dans un étonnant poème nº 120, décembre, 98 F [14,94 ¤]) et datant des années 50, sur Poussin et une certaine poésie actuelle, c’est la Patrick Kéchichian corps chargé de brouillard » occu- narratif, l’atroce et violente histoi- de l’Anthologie 2000, issue de la der- Baudelaire), suit un même mouve- paraphrase métaphorique de quelque pent tout l’espace. C’est toujours re dont le compositeur Gesualdo nière Biennale des poètes en Val-de- ment. Les blancs de la page et la chose que l’on connaît déjà par (1) Annotations sur l’espace (Carnet 3) « l’obscur du poème » qui montre fut, à la fin du XVIe siècle, le tragi- Marne, présentée par Henri Deluy découpe des phrases y jouent égale- ailleurs. Et l’on pourrait se passer de a paru chez Fata Morgana (180 p, d’abord sa face déchirée, qui fait que protagoniste (4). Selon la (éd. farrago, 270 p., 160 F [24,39 ¤]). ment un rôle. cette paraphrase démonstrative. En 150 F [22,86 ¤]). littératures LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 / 27 b Alexandre Dumas, maître queux A la veille du bicentenaire de la naissance de l’écrivain, reparaît son « Grand dictionnaire de cuisine », dans lequel, à travers anecdotes et traits d’esprit, est dressé un impressionnant tableau de l’art culinaire d’un siècle. A déguster sans modération !

du braisé sont les indices alimen- c’est une fonction éminente, qui ALEXANDRE DUMAS taires de l’influence de la techni- donne son prix à cette cuisine ET LA MARMITE ÉTERNELLE que dans la civilisation occiden- française dont le Dictionnaire Grand dictionnaire de cuisine tale. Cependant, les fonds, qui fait l’apologie. Le piège est que d’Alexandre Dumas. sont des bouillons de viande ou la sauce vienne masquer la Préface de Daniel Zimmermann. de poisson et de légumes réduits saveur initiale du poisson. Ed. Phébus, 614 p. illustrées, et concentrés, sont les véritables Alexandre Dumas, grand voya- 398 F (60,67 ¤) jusqu’au descendants de la marmite éter- geur et ouvert aux goûts culinai- 31 janvier 2001, ensuite 450 F nelle. C’est à Carême que l’on res les plus exotiques, donne (68,60 ¤). doit leur usage, symbole de la une étrange recette du «ket- prééminence de la cuisine fran- chop », d’une sauce au kari, à e livre brillamment édité çaise tout au long du XIXe siècle. côté de la fameuse sauce tortue est non pas un beau Ils sont, par substitution, un souveraine avec la tête de veau. livre d’étrennes, mais un moyen de compenser la perte de Les vraies sauces élargissent la grand livre, le dernier saveurs que subissaient les ali- gamme initiale proposée par les écritC par Alexandre Dumas, ments simplement pochés. mets. C’est encore aujourd’hui publié après la mort de l’auteur, la véritable originalité de la cuisi- chez Alphonse Lemerre, en ET DES SAUCES ne française, comme un jeu de 1873. Livre à la fois savoureux et Daniel Zimmermann, dans le poupées gigognes, même si les d’une lecture exquise, en même savoureux avant-propos qu’il a sauces sont remplacées par des temps que témoignage savant, rédigé avant sa mort le 5 décem- bouillons, des décoctions, des pittoresque et volontairement bre (Le Monde du 8 décembre), macérations ou de simples jus documenté sur la cuisine de ce relève, à propos d’un voyage de de cuisson à peine concentrés. temps. « Si j’en faisais un livre de Dumas dans la péninsule Ibéri- Fourmillant d’anecdotes, de fantaisie et d’esprit comme la Phy- que : « Il fit tuer les poules et traits d’esprit, et révélant un siologie du goût de Brillat-Sava- veilla à ce qu’incontinent après savoir encyclopédique, Alexan- rin, les gens du métier, cuisiniers leur mort elles ne fussent pas plon- dre Dumas dresse dans son Dic- et cuisinières, ne lui accorde- gées dans l’eau bouillante, com- tionnaire l’impressionnant raient aucune attention », nous me c’est l’habitude en Espagne. » tableau de l’art culinaire d’un siè- dit l’auteur. Alexandre Dumas met un point cle né avec Carême et Brillat- Il convient de le prendre au Procession du Bœuf-gras par Grandville d’honneur à donner de sauces Savarin, qui s’achèvera avec mot et d’examiner, par exemple, multiples une description tout à Escoffier. Il a tout compris et comment le bouilli, de son mettait un poulet dès qu’on reti- Mais cet ordre du monde a été vivait que de pain et de miel. Il fait pertinente. « Sauce : on tout analysé, mais cependant il temps, ne peut plus être un ali- rait un poulet, un morceau de perverti. Le temps où le bouilli n’imagine aucune utilisation culi- appelle ainsi un assaisonnement avertit : « Si j’en faisais un livre ment digne des gastronomes. bœuf dès qu’on en tirait un mor- était bon, c’est celui de la marmi- naire du miel. D’ailleurs opérer liquide auquel on joint du sel et pratique comme La Cuisinière Le président Hénault dînant ceau de bœuf, un verre d’eau dès te éternelle, opposé à l’appau- une cuisson avec le miel, c’est le des fines épices pour relever le bourgeoise, les beaux esprits renâ- chez Madame du Deffand, rap- qu’on en tirait une tasse de vrissement du simple pochage. vider de sa saveur, c’est déchoir, goût de certains mets. » Certes, cleraient… pour venir apprendre porte Alexandre Dumas, disait bouillon ; toute espèce de viande Un débat toujours actuel chez tranche Claude Lévi-Strauss (Du les sauces sont liquides, elles se dans un livre de 800 pages que le d’une poularde trop bouillie qui cuisait dans ce bouillon les chefs, comme Michel Gué- miel aux cendres). Avis à ceux distinguent de l’aliment solide lapin aime à être dépouillé vif, qu’« elle était comme un rayon de gagnait en sapidité plutôt que d’y rard qui conseille de corser le qui mettent le miel à toutes les qu’elles accompagnent, dans un mais que le lièvre préfère atten- miel où il ne restait que la cire ». perdre (…). Maintenant que la bouillon d’un modeste pot-au- sauces ! contraste de consistance. Pas dre. Ce n’était pas mon but : je Madame du Deffand trouva que marmite éternelle nous manque, feu avant d’y plonger les vian- En rejetant le bouilli au profit véritablement liquides cepen- voulais être lu par les gens du le président avait raison. «Le il faudra se contenter de faire du des, en souvenir d’un temps où du braisage et du rôtissage, la dant, car elles sont liées, avec la monde et pratiqué par les gens de bouilli n’est que de la viande cui- grand bouilli », ajoute l’auteur. les hommes étaient en commu- cuisine de la fin du XIXe siècle est farine, la gélatine, le jaune l’art. » Cette nouvelle édition, te, moins son jus », ajouta Mada- nion avec la nature, sinon avec entrée dans le monde du pro- d’œuf ou le sang. Elles compor- dirigée par Jean-Pierre Sicre, et me de Créquy. Il y avait une cho- DE LA MARMITE ÉTERNELLE le terroir. grès, dans l’univers du risque cal- tent des épices et des aromates. très finement illustrée d’après se à répondre à ces illustres gour- Alexandre Dumas invoque sou- La métaphore du miel, utilisée culé qui est encore le nôtre, dans Le jus de veau réduit destiné à les maquettes originales d’Alain mands, ajoute Dumas : « Avez- vent, mais sans nostalgie exces- par Alexandre Dumas est un le monde de la technique. Ne accompagner le turbot à la Meylan, vient à point, à la veille vous goûté du bœuf ou des poulets sive, un age d’or culinaire, celui trait de génie. Comment à ce pro- plus manger le bouilli autrement Régence selon l’ancienne formu- du bicentenaire de la naissance de la marmite éternelle ? » Et voi- que les préfaciers de la première pos ne pas convier Virgile et les que dans les préparations de la le du Palais-Royal, réalisée par d’Alexandre Dumas (1802), pour là le narrateur lancé dans une édition posthume – Leconte de abeilles d’Aristée ? Le miel est cuisine bourgeoise, parce qu’il Alain Senderens lors d’un dîner rendre justice à cet auteur d’un longue et réjouissante explica- Lisle et Anatole France citant une nourriture naturelle d’essen- vide l’aliment de ses sucs, c’est en hommage à Alexandre travail immense qu’il estimait, tion : « La marmite éternelle était Baudelaire – évoquent en ces ter- ce divine et de nature ignée. refuser l’ordre des jours anciens, Dumas, avait pour objet, précisé- en 1858, devoir être « l’oreiller un récipient qui, ni jour ni nuit, mes : « Toute la pharmacie de la Dumas rapporte que Pythagore, la poule au pot du bon roi Hen- ment, de relever la saveur du de sa vieillesse ». ne quittait le feu, dans laquelle on nature au secours de la cuisine. » qui mourut nonagénaire, ne ri ! La suprématie du rôti et celle poisson. Assaisonner, relever, Jean-Claude Ribaut « Notre-Dame du théâtre » L’ inconnue En parallèle à une exposition, deux ouvrages d’inégale qualité sont consacrés à Sarah Bernhardt. A la romance d’Anne Delbée qui souffre d’emphase et de pathos, on préférera le portrait intime que dessine Claudette Joannis de Maupassant tembre 1862, elle fait ses débuts compte beaucoup d’écrivains : recours à cette jambe de bois qui die de métaphores. Son intention SARAH BERNHARDT dans Iphigénie. Mais, douée d’un Dumas, Hugo, Flaubert… Un jour, faisait dire à Tristan Bernard, n’était pas d’écrire une biographie, CORRESPONDANCE de Claudette Joannis. tempérament volcanique, elle en elle prendra la direction du Théâtre quand on frappait les trois coups, mais un portrait intime de la comé- Marie Bashkirtseff - Payot, 236 p., 120 F (18,29 ¤). est renvoyée pour avoir souffleté de la Renaissance où elle se montre- « La voilà ! ». Elle se fit confection- dienne sans se laisser déporter vers Guy de Maupassant. une sociétaire. Elle a dix-huit ans. ra fidèle à son caractère : exigean- ner une chaise à porteurs pour être les outrances. Un travail classique Edition, préface et notes LE SOURIRE DE SARAH Suivent trois années difficiles : te, tyrannique, impétueuse. conduite en scène. « Les souverai- donc mais qui a le mérite de réunir de Martine Reid. BERNHARDT gêne matérielle, petits rôles, valse Au cours de sa carrière, elle sera nes de l’Antiquité, précisera-t-elle, assez d’éléments significatifs sur Actes Sud, 86 p., 100 F (15, 24 ¤). d’Anne Delbée. des amants dont l’un – le prince bel- l’interprète éclectique de tous les faisaient leur entrée sur des lits ou Sarah Bernhardt pour en tirer une Fayard, 436 p., 145 F (22,11 ¤). ge Henri de Ligne – lui donnera un genres : les classiques (Phèdre), les sur des trônes. » On n’attendait pas vision d’ensemble équilibrée. Sa n 1884, Marie Bashkirtseff fils unique, Maurice. Son ambition drames romantiques (Ruy Blas, Her- moins de celle qui s’avouait appar- contribution plus personnelle con- adressa des lettres anony- a Divine », « L’Enchante- n’a pas changé. « Plutôt mourir que nani, La Dame aux camélias), les tenir à la race des « vibrants » siste à mettre l’accent sur des mes à des écrivains com- resse », « La Monstrueu- de ne pas devenir la plus grande drames historiques de Victorien aspects moins connus de la comé- me Alexandre Dumas fils, se », « L’Unique », «La actrice du monde ! », confie-t-elle à Sardou (Fédora, Théodora, Gismon- PARTITION BAVARDE dienne, comme sa passion pour les EmileE Zola, Edmond de Goncourt, Voix d’or »… L’écho de la George Sand. da), et bravera même le ridicule Une telle existence a naturellement costumes, son apport dans la mise Guy de Maupassant, Sully Prudhom- Lferveur que Sarah Bernhardt C’est à l’Odéon, auprès d’un public pour incarner, à cinquante-six ans, de quoi séduire une comédienne. en scène et la direction d’acteurs. me. A ce dernier, elle se décrivait ain- (1844-1923) a suscitée chez ses con- d’étudiants, qu’elle connaît ses pre- L’Aiglon de son cher Edmond Ros- Anne Delbée, qui nous avait rappe- Laissons-lui les mots de la fin qui si : « Celle qui a l’audace de vous écri- temporains traverse les décennies miers succès et, en 1868, elle triom- tand. Mais sa devise n’est-elle pas lé au bon souvenir de Camille précèdent de peu sa mort : « Il faut re est une jeune fille élevée dans un jusqu’à nos jours, où elle apparaît phe dans Kean, de Dumas père, « Quand même » ? Elle gagne des Claudel (1), a succombé au charme haïr très peu, car c’est très fatigant. Il milieu riche, élégant, parfois excentri- comme la figure emblématique de puis, l’année suivante, dans Le Pas- fortunes qu’elle dilapide aveuglé- comme avant elle une autre actrice faut mépriser beaucoup, pardonner que. Cette jeune fille, qui a vingt-trois toute une époque. sant, de François Coppée. La voici ment, ce qui la contraint à des tour- dans un ouvrage qui fait autorité souvent et ne jamais oublier que le ans depuis quatre mois, est lettrée, ar- Fille illégitime, non désirée, d’une lancée. Elle est invitée à se produire nées incessantes à travers le mon- (2). Elle associe dans son livre le pardon ne peut entraîner l’oubli. tiste, prétentieuse. » Sa correspon- modiste aux mœurs légères et du aux Tuileries devant le couple impé- de. Cette « Reine de l’attitude et soliloque de Sarah, qui, dix jours Pour moi du moins. » dance avec Maupassant est aujour- fils d’une famille d’armateurs rial, fréquente les salons du fau- Princesse des gestes », comme la avant sa mort, revit les étapes de Pierre Kyria d’hui scrupuleusement rééditée par du Havre, Sarah, adolescente espiè- bourg Saint-Germain grâce à l’en- définit Rostand, est très soucieuse son destin, et les confessions d’un Martine Reid d’après les autogra- gle délaissée par sa mère, éprouve tremise de Charles Haas – le modè- de son image « glamour ». Jean jeune agrégé d’histoire qui, pour (1) Une femme, Camille Claudel, Pres- phes : huit lettres intrigantes, exal- très jeune une vive passion pour le le de Proust –, dont elle est amou- Cocteau, dans ses Portraits-Souve- écrire une thèse sur les grandes tra- ses de la Renaissance, 1982. tées et pleines d’esprit envoyées par théâtre. Le duc de Morny, protec- reuse, se fait construire un hôtel nirs, la compare à un palais de Veni- gédiennes, traque et se laisse enva- (2) Cornelia Otis Skinner, Madame une « inconnue » qui ne se dévoile teur de sa mère, l’inscrit au Conser- particulier dans la plaine Monceau, se, « peinte, dorée, machinée, hir par le fantôme de « la Divine ». Sarah Bernhardt, Fayard, 1968. pas, entre avril et juin 1884, auxquel- vatoire et facilite son entrée à la mène grand train, traînant après étayée, pavoisée, au milieu d’un Ni roman ni essai, plutôt « roman- (3) Sarah Bernhardt ou le divin menson- les répondent six lettres intriguées Comédie-Française, où, le 11 sep- elle une cour d’admirateurs qui pigeonnier d’applaudissements ». ce » si l’on force un peu le sens du ge, exposition à la galerie Mazarine, et brutales de l’écrivain. Cet éton- Dans son privé, elle ne néglige pas mot, l’œuvre souffre de cette ambi- Bibliothèque nationale de France, jus- nant échange, par le jeu des provo- les extravagances qui servent son guïté de construction mais plus qu’au 4 février 2001. Catalogue : Por- cations, des feintes et des masques, aura : elle reçoit parfois couchée encore de l’écriture qui la porte. A trait(s) de Sarah Bernhardt (208 p., aboutit, de la part de Maupassant, à dans un cercueil, laisse vagabonder l’évidence, Anne Delbée a entamé 130 illustrations, 190 F [28,96 ¤]). une proposition de rendez-vous un guépard et lionceaux, pleure un cro- sa partition bavarde sur le registre soir au théâtre. Mais rien n’advien- codile tué par un excès de champa- du sublime et, poussant trop haut e A signaler : Ma double vie, Mémoi- dra. Marie Bashkirtseff était occu- gne… Ses amants passent dans sa l’archet, fait un grand « plouf ! » res, de Sarah Bernhardt (Phébus, pée à mourir de tuberculose. vie comme des changements de dans le pathos. Le jeune chercheur 438p., 149F [22,71¤]). Elle laisse une œuvre extraordinai- décor sur scène et même son maria- vit dans les alarmes que suscite sa rement déliée et vivante, son jour- Professeurs d’économie, ge, en 1882, avec Jacques Damala, « princesse aux yeux d’ambre »,sa nal intime – dont la publication inté- un notable d’origine grecque, sera « tragédienne de feu ». Mais « sans grale vient de commencer à L’Age documentalistes... un échec. Ses origines juives lui vau- elle, il lui semble que la nef de l’hu- d’homme. dront d’être la cible de l’antisémitis- manité, secouée en tout sens par le Claire Paulhan ...Faites travailler vos élèves me fin de siècle, d’autant qu’elle zapping, se fracasserait dans l’eau sur le supplément ECONOMIE du Monde : prend le parti de Dreyfus. Elle n’en noire où s’engloutit chaque jour un e Signalons également les œuvres un support de cours concret sera pas moins patriote : en 1870, peu plus un monde en proie à la érotiques et légères de Maupassant, elle avait passé son brevet d’infir- maladie d’Alzheimer en dépit des qui n’avait jamais été rassemblées en prise directe sur l’actualité. mière, pendant la Grande Guerre, sondages et des calculs ». Pour le en un seul volume : certaines pages, elle rejoindra le théâtre aux armées coup, c’est le lecteur qui est secoué très crues, n’auraient pas été du Conditions exceptionnelles pour vos classes ! et ira chercher des fonds en Améri- en tous sens… goût de la demoiselle. Mais les poè- que pour soutenir l’effort national. Fort heureusement, l’essai calme et mes lui auraient certainement plu, Pour tout renseignement : L’amputation d’une jambe que, précis de Claudette Joannis, qui, en par leur sensualité excacerbée et [email protected] pour éviter la gangrène, l’actrice tant que conservateur, a participé à presque romantique (A la feuille de doit subir en 1915, a aussi alimenté l’élaboration de l’exposition en rose, maison turque, Flammarion, Tél. : 01.42.17.37.64 - Fax. : 01.42.17.21.70 une légende. Sarah n’aura pas cours (3), vient éteindre cet incen- « L’Enfer », 150 p., 90 F (13,72 ¤). 28 / LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 littératures b

mètre, nécessité et choses prévues. » Mémorialiste ? Diariste ? Pour Patrick Mauriès, François Sentein est « à la limite des genres. Je le lis à la fois comme un témoignage et comme un récit. Il y a en effet dans ses “Minutes” une grande puissance nar- Jouisseur rative, même si elle ne s’incarne pas dans le roman ». Outre son éton- nante capacité de lecture des gens et des œuvres, François Sentein révèle un style remarquable, mélange d’élé- gance et de naturel. Il ne faut donc pas s’étonner que Patrick Mauriès souhaite lui faire rédiger des por- traits de certains auteurs ou person- ascétique nages qu’il a fréquentés. François Sentein devrait également publier la suite de ces Mémoires : «Ilyena comme ça de la même tisane jusqu’en Libertaire réactionnaire, 1950, après quoi cela se perd dans les sables, dans des notes de plus en plus séduit par Maurras rares qui, le plus souvent, ne sont pas datées », confie-t-il. Et d’ajouter qu’il et ami de Genet, qu’il cache quelque part quelques « essais » sur le sport et le langage ’est un paradoxe à lui aida à se faire connaître, ainsi qu’un livre « récréatif » sur ses tout seul. Et il le sait. N’a-t-il pas François Sentein est activités de « valet de plume » : Cécrit dans son Journal qu’il laissait « J’aimerais écrire sur la psychologie souvent ses interlocuteurs perplexes du “nègre”, c’est-à-dire, sur l’orgueil justement parce qu’il proposait un homme de et le masochisme que cela implique. » « d’une main la tradition, voire le pas- Très content de voir ces notes sé, et, de l’autre, la liberté » ? « Enig- paradoxes. Au-delà de publiées chez Gallimard (à qui appar- matique et farouche » pour Antoine tient Le Promeneur), François Sen- Blondin, François Sentein a les traits ces contradictions, il est tein se déclare pourtant « résigné » à contradictoires du jouisseur ascéti- n’intéresser qu’un public restreint : que et du libertaire réactionnaire. surtout, par son Journal, « C’est la gloire de ma dérisoire vie Petit et sec, il reçoit chez lui, dans d’auteur. Ça permet d’assaisonner la ce qui ressemble fort à une chambre un témoin précieux vieillesse. » Quant à Patrick Mauriès, d’étudiant. Elle est située au cinquiè- il avoue, gêné, qu’il aime l’idée de fai- me étage ; un vélo et une malle en de la vie culturelle re pour l’œuvre de Sentein ce que encombrent l’entrée ; un lit d’enfant, Sentein a fait pour celle de Genet, une étagère et deux petites écritoires des années 40 c’est-à-dire contribuer à la faire con- suffisent à en constituer le mobilier. naître en publiant ses textes : «Ce Seul luxe : une cheminée, mais qui, aidé à faire connaître et publier ; de passage, gratuit, est une des rares malheureusement, ne fonctionne l’autre, il est cet anarchiste d’extrê- preuves que la littérature existe. » pas plus – à ce jour – que le chauf- me droite qui, « séduit » par Maur- Dont acte. fage… L’entretien se poursuit donc ras, méprise aussi bien Pétain que dans un café de Saint-Germain de Gaulle alors qu’il « tolère » la (1) Patrick Mauriès s’attache actuelle- – périmètre que François Sentein monarchie « comme le moins collant ment à faire redécouvrir l’auteur de ne quitterait pour rien au monde. des régimes ». Inutile d’essayer de Madame de (voir « Le Monde des Fier d’être de ceux (« la piétaille ») démêler ce paradoxe entre sa liberté livres » du 3 novembre). qui ont « fait » ce quartier (celui du d’esprit et de mœurs et son idéolo- Flore et de chez Lipp), il habite gie politique et culturelle. Son édi- MINUTES D’UN LIBERTIN teur, Patrick Mauriès François Sentein par Bernard Milleret (printemps 1945) (1938-1941) (qui l’a découvert… en Réédition corrigée et augmentée Emilie Grangeray consultant l’annuaire), qu’il a choisi pour son Journal : souvient, amusé : « J’arrivais farci de août 1942, Charles Spinasse, l’ex- La Table ronde, 1977 a lui-même renoncé. Minutes d’un libertin. Si « libertin » théorie et de principe. Pour moi, une ministre des affaires économiques de François Sentein. depuis cinquante ans rue Jacob. De toute évidence, l’homme n’est évoque pour lui « un homme sans revue ne devait pas avoir une structu- dans le cabinet Blum. François Sen- Le Promeneur/Gallimard, Sobrement vêtu d’un pantalon et pas facile à appréhender, pas plus ambition, occupé de cultiver son re permanente. J’étais contre les rubri- tein rédige essentiellement des 296 p., 145 F (22,11 ¤). d’une veste de velours, ses deux clés que ne l’est sa vie d’ailleurs. «Je esprit et de se connaître soi-même », ques régulières et encore plus contre notes de lecture ou des critiques de retenues autour du cou par une ficel- changeais de travail, de logement tous « minute » est à prendre dans le les “rubriquarts”. Je me suis égale- théâtre, ce qu’il regrette d’ailleurs : NOUVELLES MINUTES le, François Sentein est alerte et vif les six mois. C’est une vie qui ressemble sens de brouillon ; mais on ne peut ment opposé aux articles confrater- « Je m’exécute, sans plaisir et sans D’UN LIBERTIN (ce qui lui valut d’être qualifié de à ma conversation, c’est-à-dire com- oublier qu’il sous-entend également nels, ce qui m’a notamment valu une naturel : littérature sur de la littéra- (1942-1943) « friquet » par Max Jacob, qui fit son plètement déhanchée. » Et de rappor- la minutie d’un procès-verbal. remarque de Marcel Jouhandeau qui ture, alors que j’aimerais parler à de François Sentein. portrait), même si une toux chroni- ter comment Louise de Vilmorin (1) François Sentein est indéniable- me demandait ce que je comptais fai- même les choses et les gens. » Car Le Promeneur/Gallimard, que emporte parfois sa voix. qu’il fréquenta peu (« trop mondai- ment un témoin, aussi précieux que re du dernier livre de Caryathis, sa François Sentein le dit et le répète, 480 p., 195 F (29,73 ¤). Né d’un père médecin, à Montpel- ne »), mais dont il fit une interview, précis, de la vie quotidienne, littérai- femme. Julien Green m’a également aujourd’hui comme autrefois, à ses lier, le 20 avril 1920, François Sentein qualifiait ainsi ses digressions : «Tu re, cinématographique et théâtrale fait une scène parce que j’avais mis amis et éditeurs : « Je ne suis pas déclare : « Ce n’est pas une vilaine ouvres des parenthèses et tu ne les fer- des années 1939-1943. De Proust, son papier en queue de peloton ! » romancier. » Et voilà comment celui date. Maurras, Montherlant et Hitler mes jamais. C’est plein de courants qu’il lit « à petites gorgées, redoutant Avant cela, il aura refusé de signer qui a pratiqué l’athlétisme et contri- sont nés un 20 avril. » De quoi faire d’air. » Il est vrai que François Sen- le jour où je l’aurais achevé », voici dans Paris-Soir, organe « direct de bué à introduire le ski de fond en Tableau frémir ou au moins intriguer. D’un tein se plaît non seulement à ouvrir ce qu’il note : « L’angoisse qui l’a l’information allemande » et écrit, France s’en explique : « Le sport est côté, il est celui qui courait « les des parenthèses mais à s’y attarder, poussé à ne rien omettre. Faire de son sur l’encouragement de Jean Paul- essentiellement antiromanesque. Le dames les jours pairs et les garçons les tant il aime, à l’oral comme à l’écrit, angoisse méthode. » Ne rien omettre han, dans Le Rouge et le Bleu, l’heb- roman, c’est l’indécision, l’incertitude, jours impairs », cet « amateur d’ar- être exact. Il est d’ailleurs bon de s’ar- donc, car il éprouve le « sentiment domadaire de la pensée socialiste la liberté. L’athlétisme est bien loin du brisseaux » dont parle Genet, qu’il a rêter un instant sur le sens du titre que la mort rôde et que, par cet inven- que dirigea, de novembre 1941 à roman. Ce n’est que maître, chrono- d’époque taire quotidien des projets et des déchets, une partie des meubles – de livraisons ce qui nous meublait – sera sauvée. » PARIS M’A DIT Pourtant, il confie : « Il n’y a pas de Années 50, fin d’une époque b LES HUSSARDS, une génération littéraire, sous la direction de journal intime. C’est parce qu’on Genet en sa jeunesse de Christian Millau. Marc Dambre n’écrit pas dans les journaux qu’on Ed. de Fallois, 312 p., En 1952, Bernard Frank, dans un article des Temps modernes, lance écrit son journal. » 120 F (18,29 ¤). le terme « Hussard » pour désigner – et fustiger – les trois trublions Car si François Sentein n’a jamais Les lettres à François Sentein éclairent sur les débuts que sont alors , et Jacques Laurent. eu de plan de carrière (il fut tour à uccès oblige, le nom de Chris- Ainsi est légitimé un mouvement qui, malgré la mort, en 1962, de tour « nègre » et enseignant – un littéraires de l’auteur de « Notre-Dame-des-Fleurs » tian Millau est dans beaucoup son chef de file – Nimier – puis l’arrivée du nouveau roman, conti- métier qu’il a détesté pratiquer mais d’esprits associés aux plaisirs nuera à se développer. Il fait encore école aujourd’hui avec des écri- qui lui permet aujourd’hui de tou- fera signer son premier contrat de la table. Sans renier la gas- vains comme Denis Tillinac, Eric Neuhoff ou encore Yann Moix. cher une maigre retraite), en revan- LETTRES AU PETIT FRANZ d’édition. tronomie,S c’est vers une autre voie Pour appréhender cette première « génération », ses engagements che, il a toujours voulu être journa- (1943-1945) Les lettres de celui que Sentein – l’écriture – que le critique s’est tour- esthétiques et éthiques, on lira avec intérêt les actes de ce colloque liste. « Mon caractère, mon ambition de Jean Genet. décrit drôlement comme un « mou- né pour renouer avec ce qu’il considè- dirigé par Marc Dambre en 1997. Comme autant de contributions et l’histoire m’ont poussé à tenir ces Présentées et annotées jik verlainien » – c’est d’autant plus re comme ses plus belles années : cel- précieuses pour une histoire qui reste à écrire (Presses de la Sorbon- notes. J’aimais la note, l’écriture par Claire Degans drôle que Genet, en février 1943, les où il fut journaliste. Ainsi, après son ne, 326 p., 140 F [21,34¤]). Ch. R. immédiate. De nature inquiet, indécis et François Sentein. est arrêté place de l’Opéra pour passionnant Au galop des hussards (1), b UNE LIBERTÉ SOUVERAINE, textes et entretiens de Georges et minutieux, je cherchais le marbre Le Promeneur/Gallimard, avoir dérobé une édition rare des le compagnon de route de Roger Bataille, réunis et présentés par Michel Surya du journal pour l’urgence qu’il m’im- 120 p., 90 F (13,72 ¤). Fêtes galantes ! – sont véhémentes, Nimier élargit son propos pour nous Ce volume reprend des textes inédits ou introuvables de Bataille ras- posait. J’y éprouvais le même plaisir malicieuses, faites de tendresse replonger dans le Paris des années 50. semblés à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance et de que sur un tapis de lutte. » Du journa- es lettres de Jean Genet brutale et de plaintes continuelles. D’un réveillon chez Maxim’s à une l’exposition qui lui avait été consacrée, en 1997, à Orléans. On y trou- lisme, il en fera peu pourtant, partici- datant des années de la Il réclame que ses amis parisiens causerie littéraire avec la « légion des vera notamment des notes de lecture publiées sous pseudonyme et pant à des publications aussi multi- guerre, et donc de ses lui évitent sa possible relégation : haillons » chère à Doisneau ; d’une soi- la plupart des rares entretiens accordés par l’écrivain à des journalis- ples que ses fréquentations. Ses débuts en littérature « Je sais qu’on ne s’occupe pas de rée à l’Elysée chez « mamie confiture » tes. A l’un de ceux-ci, en mai 1951, il répondait à la question « pour- amis sont nombreux, qui se nom- –CLe Condamné à mort et Notre- libérer un voleur, mais on le fait (alias Mme Coty) à une visite aux Arts quoi écrivez-vous ? » : « Parce que c’est ce qui ressemble le plus à l’ab- ment : Thierry Maulnier, Kléber Dame-des-Fleurs ont été écrits en quand il s’agit d’un voleur qui est ménagers par la famille Duraton ; sence de but (…) Je n’écris jamais que pour supprimer le but. Et au Haedens, Jean Cocteau (qui était 1942 –, valent surtout par la per- poète. Ne penses-tu pas que ce d’une dernière virée à Saint-Germain- fond, c’est toujours un plaidoyer, un plaidoyer moral pour la suppres- « la gentillesse, la camaraderie, la sonnalité de l’écrivain. Présentées serait joli que, justement, l’on remue des-Prés qui finit de lancer Vian, Bras- sion du but. » (éd. Farrago, 142 p., 89 F [13,57¤]). P. K. drôlerie mêmes »), Jean Marais, par François Sentein, qui en fut le le ciel et la terre exprès pour sauver sens, Gréco à la première soirée du Cra- b SUITE FANTASTIQUE, de Marcel Brion Marc Barbezat (le fondateur de la destinataire, leur lecture complé- un de ces fous-fous qui font des cho- zy Horse donnée au profit de l’abbé Marcel Brion (1895-1984) avait une prédilection pour la littérature revue et des éditions L’Arbalète, tera celle des Mémoires du « petit ses si futiles aux yeux inattentifs : des Pierre… Christian Millau ressuscite fantastique, aussi bien en tant qu’écrivain que comme critique. Spé- qu’il présenta à Jean Genet), Antoi- Franz » et aussi de la biographie poésies. » Et Genet ajoute, plein avec verve et humour l’allégresse des cialiste du romantisme allemand, il voyait dans les grandes œuvres ne Blondin (« un garçon à la fois joli de Genet par Edmund White (Galli- d’ironique candeur : «Jenevais plaisirs retrouvés et, avec humeur, l’in- de l’imaginaire une voie ouverte pour la connaissance de soi et du et beau, qui avait une fraîcheur de mard, 1993). pas jusqu’à demander des boulever- quiétude devant les menaces de la monde. Ce deuxième volume des « Cahiers Marcel Brion » regrou- brugnon ») et Roland Laudenbach. La préface de Sentein, pleine sements sociaux, mais au moins guerre froide. Une humeur bien d’épo- pe des textes critiques sur les divers aspects des littératures fantasti- C’est ce dernier qui publiera à La d’allusions et d’ellipses, est plus fai- qu’on n’aille pas non plus se déro- que quand il s’en prend aux égare- ques. On y appréciera la rigueur et la probité du critique et la liberté Table ronde, en 1977, les Minutes te pour reconduire le flou un peu ber à son plus naturel devoir. » ments de Sartre ou qu’il fustige l’aveu- d’un écrivain qu’il serait profondément injuste de laisser ensevelir d’un libertin, aujourd’hui rééditées légendaire de ces années – entre Il lit (Montherlant, Wilde), s’in- glement criminel des communistes par l’oubli (éd. Klincksieck, 398 p., 180 F [27, 44¤]). P. K. et augmentées. François Sentein prison, vol à l’étalage des libraires, quiète pour ses amis, surtout Jean (« le jumeau rouge du nazi brun ») lors b CORRESPONDANCES, Gustave Flaubert-Alfred Le Poitevin- fonde avec quelques amis Prétexte, beaux jeunes gens et premières Decarnin (qui fut l’un de ses du procès de David Rousset contre les Maxime Du Camp, texte établi, présenté et annoté par Yvan une revue dans laquelle il publiera fleurs poétiques – que pour servir grands amours), et de ses manus- Lettres françaises d’Aragon, en 1950. Leclerc un article sur le sport, sujet sur la froide histoire littéraire. Depuis crits. Il recopie les premiers états A ces assauts, bien dignes d’un hus- Les correspondances croisées complètent et amplifient la correspon- lequel il est intarissable et qui lui vau- 1937, selon la chronologie établie de ses poèmes et semble d’emblée sard, on pourra préférer la fine plume dance générale d’un auteur. Des routes se croisent ; des propos dra l’honneur d’être cité par Mon- par Albert Dichy en annexe du conscient de la valeur de sa littéra- du portraitiste qui à travers de savou- s’éclairent. L’impression de proximité est plus grande. Pour therlant dans Marianne. De là naîtra livre de White, Jean Genet, après ture. Mais surtout, en secret, il for- reuses rencontres nous fait pénétrer Flaubert, l’édition de Jean Bruneau (quatre volumes parus dans « La une correspondance puis, bientôt, un long périple européen consécu- mule le dogme central de sa mora- dans l’atelier de Le Corbusier , dans Pléiade ») trouve ainsi un nouvel appoint (après les échanges avec une amitié. Il écrira aussi dans Arts tif à sa désertion, vit à Paris, cha- le esthétique : « Mon petit Franz ne les rédactions de Lazareff ou encore Sand, Tourgeniev, les Goncourt et Maupassant, par le même Yvan et La Parisienne, les deux revues pardant des étoffes et des éditions commet jamais de gestes sans beau- dans les cuisines du Grand Véfour, Leclerc ; tous chez Flammarion). Exemplairement présenté et anno- créées par Jacques Laurent, qu’il ren- originales. Il fait de très fréquents té. On souffre trop de vivre dans la avant de prendre un dernier verre au té, ce volume permet d’observer la part la plus intime de Flaubert. contre l’année de son arrivée à séjours derrière les barreaux, laideur des gestes étriqués. Je me Ritz avec Hemingway. Le Poitevin fut l’irremplaçable ami et maître de jeunesse (il mourut Paris, alors qu’il n’a que dix-sept notamment à la Santé. C’est là demande comment font les gars Christine Rousseau en 1848). Avec Du Camp, qui accompagna les trente dernières ans. François Sentein sera même qu’il écrit ses premiers vers et sur- sans grandeur pour arriver à se années de la vie de Flaubert, la relation s’avéra plus ambivalente, rédacteur en chef de La Parisienne tout son roman Notre-Dame-des- regarder sans dégoût. » (1) De Fallois (1998) et Livre de poche mais tout aussi forte (Flammarion, 482 p., 179 F [27,29¤]). P. K. de juillet 1954 à juillet 1955. Il s’en Fleurs. Dès 1943, Jean Cocteau lui P. K. no 14935. La chronique LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 / 29

de Roger - Pol Droit b

relles. Tout cela paraît déjà bien MIGRATIONS ET ERRANCES Des migrations eurent loin, et rien n’est venu renforcer Forum de l’Académie ces analyses des conflits à venir. Au universelle des cultures toujours lieu, et des contraire, les questions relatives à Ouvrage publié sous la direction brassages de peuples. Partout chez soi la coexistence des cultures, à leurs de Françoise Barret-Ducrocq. places respectives et à leurs rappro- Préface d’Elie Wiesel, chements n’ont cessé de se multi- Grasset, 348 p., 139 F (21,19 ¤). Les métissages modernes plier. On en trouve un panorama judi- LES IDENTITÉS CULTURELLES posent toutefois des cieux dans la vingtaine d’articles sous la direction publiés par la nouvelle revue de de Will Kymlicka questions neuves. Par philosophie et de sciences sociales et Sylvie Mesure. Comprendre, qui paraîtra désor- Revue Comprendre,no 1, exemple celle de l’accord mais une fois l’an, sous la forme PUF, 424 p., 149 F (22,71 ¤). d’un fort volume thématique. Par- entre démocratie et mi les auteurs de ce premier numé- ieux vaut en parler ro, on remarque Pierre Birnbaum, au conditionnel, com- multiculturalisme Raymond Boudon, Charles Larmo- me d’un rêve d’en- re, Alain Renaut, Dominique M fant ou d’une fiction. Schnapper, Michel Wieviorka, ainsi Ce pourrait être fort simple. Il que notre collaborateur Philippe- serait évident pour tous que cha- des conflits – de territoires, de civili- Jean Catinchi et un ensemble de que être humain, sur terre, est par- sations, de pouvoirs – découlant spécialistes américains coordonnés tout chez lui. Sans doute pourrait- du cloisonnement de l’espace et par Will Kymlicka, auteur d’une étu- on se trouver, de temps à autre, des entraves à la circulation des de qui fait date, Multicultural Citi- dépaysé. Les changements de cli- personnes. Encore faut-il éclairer zenship, parue en 1995. L’ensemble mat, de langue, d’alimentation, de de manière nouvelle cette réalité est remarquablement informé et style de vie distingueraient encore connue. C’est ce que fait l’intéres- fort divers, allant des questions afri- les lieux familiers de ceux qui ne le sant ensemble de textes regroupés caines aux valeurs asiatiques, de seraient pas. On conserverait donc par l’Académie universelle des cul- l’islam au statut des langues régio- une certaine forme d’appartenance tures, issu d’un Forum tenu en juin nales en Europe. Le fil directeur est à une contrée. On aurait certes à Paris, au siège de l’Unesco, sur le une interrogation de philosophie encore des mœurs, des coutumes, thème Migrations et errances, politique : comment concilier la plu- voire quelques us. Mais nul ne se auquel participaient notamment ralité des identités culturelles et les sentirait jamais « à l’étranger » Yves Coppens, Jacques Le Goff, principes de la démocratie ? quand il vivrait ailleurs. L’impres- Julia Kristeva, Wole Soyinka, Ber- Les nombreuses analyses déve- sion d’être mal vu, méprisé, indési- nard Kouchner, Umberto Eco, Fran- loppées ne peuvent évidemment se rable pour seulement un peu de çoise Héritier, Alain Touraine, condenser en trois phrases. On se latitude en plus, ou de longitude en Dominique Schnapper, Franz-Oli- contentera donc ici d’une impres- moins, ce serait fini depuis belle vier Giesbert. D’une trentaine de sion globale. Ce que font compren- lurette. Les livres d’histoire parle- communications – comme il se dre ces deux dossiers, c’est que le raient encore de ces méprises obs- doit : prestigieuses, astucieuses et point principal n’est pas de choisir cures, pour expliquer notamment disparates – se dégagent deux entre la clôture des groupes et des ce que furent les pogromes, les idées simples, mais fortes. En pre- identités ou bien leur ouverture apartheids, les exclusions. Mais on mier, l’histoire est tout entière faite inconsidérée, au risque de les dis- aurait du mal à comprendre de de mouvements : peuples, grou- don, voire un malheur. Contre ces que sont déjà en train de créer les tington, dans un article de la revue soudre ou de les dénaturer. Le défi quoi il s’agissait exactement. Ce pes, individus ne cessent de se ténèbres, il est bon de rappeler, poussées migratoires volontaires ou américaine Foreign Affairs, puis multiple des temps qui viennent qui serait devenu évident, de déplacer, de se métisser ou de se c’est la deuxième leçon d’ensemble forcées sur toute la planète. » Créée dans un livre, tous deux intitulés réside dans l’invention d’une manière éclatante et continue, heurter, depuis les périodes les de ce volume, que ces processus en novembre 1992 à l’initiative The Clash of Civilizations, affirmait coexistence, d’une pluralité active c’est que la planète est notre lieu plus reculées que la recherche per- ont aussi des aspects intrinsèque- d’Elie Wiesel, cette Académie, qui que nous nous dirigions vers une comme jamais encore l’histoire commun. Que nous pouvons libre- met d’entrevoir. Transports et com- ment humains. Nous ne cessons de regroupe plus d’une soixantaine de époque de guerres entre les cultu- n’en a connu. Rien à voir avec la ter- ment y aller et venir, naître ici, munications accélèrent le proces- migrer et d’errer, et il ne s’agit pas membres, a désormais à son actif res. Au lieu d’être politiques ou éco- rible crispation identitaire, le repli vivre là, glisser ailleurs, circuler, sus, mais ne l’ont pas créé. Il partici- là nécessairement de faits négatifs. plusieurs publications, centrées sur nomiques, les grands conflits du sur soi, les cloisons qui appauvris- repartir. Que personne n’a plus de pe de l’existence même. Il convient au contraire d’en médi- les problèmes soulevés par les nou- prochain siècle allaient voir s’af- sent. Mais rien non plus des vieilles droit qu’un autre à être quelque Et de manière éminemment posi- ter et d’en privilégier les aspects velles formes du « vivre-ensem- fronter les grandes ères linguisti- soupes éclectiques, des mélanges part. Que tout être humain, où tive. Ce qu’on a tendance à oublier. créatifs. Telle est d’ailleurs la voca- ble » contemporain. ques, religieuses et culturelles qui de hasard et d’indifférence où plus qu’il soit, est légitimement là où il Des contraintes économiques ou tion propre de l’Académie univer- Il semble bien, en effet, que les se partagent la planète. Les prédic- rien ne vaut parce que tout est est. militaires déterminent en effet les selle des cultures, dont la charte cultures apprennent de plus en tions de ce géopoliticien soulevè- interchangeable. On dit que l’épo- La réalité actuelle, comme on migrations modernes, les transfor- précise : « Nous proclamons notre plus à cohabiter, voire à se décou- rent, à l’époque, de vives discus- que est confuse, complexe, et c’est sait, est assez différente. A tel mant généralement en exil ou en volonté de nous unir pour penser vrir mutuellement. Le choc annon- sions, comme le rappelle Sylvie évident. Il n’est pas impossible d’af- point que l’histoire n’est à peu de catastrophe. Parler d’errance évo- ensemble le XXIe siècle et en particu- cé n’a pas eu lieu. On se souvient Mesure dans son introduction au firmer qu’elle est belle, pour qui choses près que la suite indéfinie que surtout aujourd’hui un aban- lier le “métissage” des civilisations en effet qu’en 1994 Samuel Hun- volume collectif Les Identités cultu- aime les nouvelles aventures. Une morale à fleur de peau Savoir A travers l’histoire du tatouage au Japon, de ses maîtres et de ses techniques, Philippe Pons renouvelle le regard sur un art qui est tout autant de résistance que de raffinement pour tous tue ») est une partie du corps très charpentiers d’altitude, porteurs de PEAU DE BROCART sensible, promptement douloureu- palanquins, portefaix, et surtout, UNIVERSITÉ Le corps tatoué au Japon se à l’extrême ; l’ornementer est voir plus haut ou plus bas, les DE TOUS LES SAVOIRS de Philippe Pons. une opération délicate que se réser- sapeurs-pompiers, furent les pre- sous la direction Seuil, 142 p., 230 F (35,06). vent les plus adroits des maîtres, miers à y passer et à s’afficher torse d’Yves Michaud. nombre d’entre eux ne s’y aventu- nu. Ed. Odile Jacob es peaux de brocart, peaux rent jamais. Se faire tatouer le coc- A vif, ce qui compte, c’est l’imagi- trois volumes parus : ornementées dont le Japon cyx (ici aussi, l’expression incite à la naire iconographique, ses canons, QU’EST-CE QUE LA VIE ? s’est fait un art, témoignent songerie) est un signe d’endurance. le travail de la scène, les maîtres et (512 p., 175 F [26,68 ¤]). L pour l’abnégation et l’éphé- L’« endurance », à Osaka, c’est le écoles bien exemplifiés dans le livre QU’EST-CE QUE L’HUMAIN ? mère. Philippe Pons consacre au mot que l’on employait pour dési- et les techniques élaborées. On ne (608 p., 195 F [29,73 ¤]). tatouage japonais un ouvrage pré- gner le tatouage. A Edo, on nomme pratique plus l’abekono mikiri – ces QU’EST-CE QUE LA SOCIÉTÉ ? cieux, finement illustré, sans exotis- cela « la peau du courage ». La téna- dégradés qui se fondaient en fin de (898 p., 245 F [37,35 ¤]). me. Il y aurait pourtant matière. On cité et la traversée de la douleur lon- course en la couleur même de la tombe sur de petites phrases qui gue, telle une preuve que l’on peut peau, comme le fruit se fond en lors que se confirme l’écla- ouvrent des horizons : « Certains tout affronter dans la vie, comp- jouissance. Le dessin par incision tant succès des conféren- sapeurs-pompiers allaient jusqu’à se tent plus au Japon que le message reste de l’ordre de l’adabana, une ces organisées pour l’an faire tatouer la verge. » Ce qui n’est symbolique du dessin. Le dessin de ces fleurs pour rien, qui ne don- A 2000 par l’Université de d’ailleurs pas, une note érudite le vaut par sa subtilité, sa technique, neront jamais de fruits. Et l’on peut tous les savoirs, la publication de ces rappelle, propre au Japon : Paris, sa composition. Il est ornemental. voir, salle 301 de l’université de leçons magistrales est bien entamée, fait divers, 1902, un maquereau Là aussi, comme lassé des interpré- Tokyo, outre quelques cerveaux puisque trois tomes sont disponi- sort de taule avec des décorations tations oiseuses ou déplacées (on mollassons de premiers ministres bles. Mais plus qu’une archive ou très nouvelles, sa belle s’en courrou- n’est pas en Chine), Philippe Pons conservés dans un formol qu’il con- qu’une simple transcription écrite ce, querelle, bain de sang. insiste. Exhiber, en rejetant sou- viendrait peut-être de changer de des exposés oraux qui animèrent Au Japon, l’âge d’or du tatouage dain son kimono, exhiber un temps en temps, outre le squelette jour après jour le Conservatoire correspond au début du XIXe siècle. tatouage minutieux sur l’épaule dont certains anatomistes ont fait national des arts et métiers (CNAM), Vers 1990, il y avait encore une d’un air dur : la scène, fréquente au don et devant la vitrine duquel la ces textes doivent permettre au lec- dizaine de maîtres dans la ville bas- théâtre, est recyclée par les séries famille vient se recueillir pour la teur de construire le travail critique se de Tokyo. Le tatouage tel qu’il se télévisées. Elle reste un signe de Toussaint locale, on peut voir les qu’il lui était plus difficile d’accom- développe dès le début du XVIIIe, défi, une sorte d’affirmation d’apti- peaux humaines collectionnées et plir en tant qu’auditeur épisodique : n’est pas l’apanage de la pègre et tude à la résistance. conservées par le bon docteur comme l’explique le philosophe des souterrains du crime. De Il n’empêche que cet art mineur Fukushi. Si, devant cette « beauté Yves Michaud, grand orchestrateur même, dans l’ordre des idées d’origine plébéienne vaut pour son secrète qui s’offre, dans son dévoile- de ce tour d’horizon des connaissan- reçues, serait-il inutile de chercher raffinement. Ne raconte-t-on pas ment, comme l’expression gravée sur ces humaines, c’est dans la confron- dans les petites confréries de que le grand maître Horiuno avait la peau des ténèbres que chacun por- tation des différentes interventions, tatoués qui se montrent fiévreuse- tatoué une pivoine si exacte dans le te en soi », on ne conserve pas en dans la mise en perspective des ment leurs ornements quelque dos d’un de ses patients, qu’un soi, aussi intact que possible, le sen- concepts et des méthodes, qu’on manifestation d’une homosexuali- papillon vint s’y poser. Les jeux d’in- JAPANESE TATTOOUne LADIES I ET II composition de Horitoshi I représentant la divinité de timent d’étrangeté et de gravité peut déjouer « l’éclectisme prudent » té (latente). Même si l’on ne peut clusion de la peau réelle dans le des- la richesse Benzaiten avec un dragon, caractéristique des que seul l’amusement est capable et faire émerger un vrai débat inter- s’empêcher de penser que dans un sin, du dessin d’une figure elle- tatouages féminins de préserver, on sera, devant «la disciplinaire tourné vers les enjeux autre siècle, en d’autres lieux, le même tatouée ; le travail des dégra- peau du courage » comme d’autres les plus contemporains. tatouage dont s’ornait le dos d’Hen- dés (qui supposent un savoir-faire Ils font de cet art au Japon un art là. Quoi qu’il en soit, et quelle devant le mystère des corps : blasé, De la bioéthique à l’histoire de ri III (ce n’est pas dit dans le livre) – et de l’incision et de la couleur), les unique à ce degré de patience et de qu’en soit l’évolution, le tatouage, étourdi et méfiant. Ce dont le livre l’art, en passant par Internet ou les une scène de chasse : avec le cerf, lieux du corps et leur évaluation, splendeur. Même si le Japon n’a au Japon comme ailleurs, a ses raci- de Philippe Pons aide à se départir. rythmes urbains, divers spécialistes les arbres, quelques cors, chiens et les pigments et la sévérité des scè- pas l’exclusive d’une pratique qui nes dans une contestation secrète Francis Marmande mettent ici leur savoir à la disposi- chevaux – devait offrir à qui en nes, la durée aussi – compter une aura subsisté à ses interdits. On de l’ordre établi. Il est d’ailleurs tion de tous, et le résultat relève avait le bénéfice un succulent spec- bonne cinquantaine d’heures pour ignore trop, semble-t-il (ce n’est méprisé et peu aperçu par le Japon e Signalons également l’album en moins du bilan encyclopédique que tacle. Là n’est pas la question. un dos japonais, prévoir davantage aucunement l’objet du livre, d’ac- officiel. Au XVIIe, dans le Kyûshû, couleurs de Jérôme Pierrat et Eric d’un questionnement dont l’ouvertu- Seul point commun entre l’Occi- pour un maître du sumo, et pas mal cord, mais cela dit en passant), que on tatouait l’idéogramme Guillon, Le Tatouage des origines à re constante dessine les contours dent et l’Orient, le dos : le dos, pour pour les nouveaux obèses ; se pré- les trois signataires de l’accord de « chien » sur le front du criminel. nos jours. Les Hommes tatoués (éd. d’un humanisme renouvelé. des questions de surface, d’acci- parer à plusieurs « passages » ; ne Yalta, Roosevelt, Staline et Chur- Idéogrammes et lieux du corps (poi- Larivière, 12, rue Mozart, 92587 Cli- Jean Birnbaum dents et de volume, est le lieu privi- pas tabler sur moins d’une dizaine chill, étaient tatoués comme des gnet, tempe, etc.) permettaient de chy Cedex, 240 p., 250 F [38,11¤]) légié des tatoueurs. Le coccyx, son d’années de patience : tous ces phoques. Et personne jusqu’à ce reconnaître le lieu du crime et la e Signalons la parution, prévue heure de vérité. Comme on sait, le traits relèvent d’une sorte de mora- jour n’a osé l’hypothèse que la provenance de l’individu. Voyous Philippe Pons est le pour février 2001, du volume 4 inti- coccyx (la « petite queue de tor- le à fleur de peau. mise à l’écart de De Gaulle vient de mais aussi travailleurs de force, correspondant du Monde au Japon tulé Qu’est-ce que l’Univers ? 30 / LE MONDE / VENDREDI 29 DÉCEMBRE 2000 humour b BANDE DESSINÉE b par Yves-Marie Labé Daninos ou l’humour comme sauve-qui-peut Journaliste, écrivain, son nom est indissociable de Marmaduke Thompson, dit le Major. Aimable, Passion consumée drôle, sarcastique, mais sans méchanceté, le voici de retour pour pointer nos petites et grandes faiblesses

qui « extrapole, qui extrapôle »,ou UN PEU DE FUMÉE BLEUE LES DERNIERS CARNETS la Française vieillissante, qui « s’es- de Ruben Pellejero et Denis Lapière. DU MAJOR THOMPSON tompe dans la discrétion des gris et Dupuis, « Aire libre », 80 p., 79 F (12,04 ¤). de Pierre Daninos. des grèges ». Marmaduke lui-même Plon, 115 p., 69 F (10,52 ¤). réapparaît de temps à autre, jus- ’il s’agissait d’une chanson, Un peu de fumée bleue pourrait se fre- qu’à ces Derniers Carnets du Major donner comme un air d’Higelin ou de Gainsbourg, parce qu’on y ’est un petit homme che- Thompson. parle d’amour et de fumée de cigarettes, de douleur et d’abandon. nu au sourire espiègle : Toute une vie de succès et d’hu- Car le drame est tapi dans les volutes de cette fumée bleue, fil le regard vif, l’extrême mour bien élevé, cela paraît si lisse, Sd’Ariane d’un récit qu’ont conçu, dans une magnifique osmose entre texte cordialité, l’activité inces- malgré quelques procès aigres et le et dessin, deux auteurs pourtant séparés par la langue et par la géogra- santeC font penser à un lutin bien- terrible accident de la route en phie – le dessinateur, Ruben Pellejero, est catalan ; le scénariste, Denis veillant. Il vit aujourd’hui blotti 1967 : huit jours de coma. Il ne se Lapière, belge-wallon. dans un appartement paisible et souvient de rien, mais Marie-Pierre Le début de la trame de Un peu de fumée bleue est classique : un voya- simple : peu de livres, peu d’objets, raconte : « Il n’arrêtait pas de parler geur, photographe de son état, échoue dans une auberge isolée, nichée beaucoup d’archives et beaucoup dans ce coma, comme s’il dictait des dans des montagnes qu’on situe très vite dans les anciens pays de l’Est, de chaleur. Marie-Pierre, son chroniques au journal. Inconscient, vraisemblablement la Tchécoslovaquie d’avant la « révolution de épouse, veille, attentive et gaie. défiguré, brisé, entre vie et mort, il velours ». Au bar de l’auberge, une tenancière aux bras aussi larges et Daninos prévient son visiteur : il était drôle, drôle ! » On effleure ici accueillants que son lit, Olga, qui ne croit « qu’à l’amour physique » et qui sort d’une dépression. Ce n’est pas les relations entre humour et alimente les racontars des commères du village voisin. Mais il y aussi sa la première. inconscient. Elles intéressent natu- fille, Laura, romanesque comme le sont la plupart des jeunes filles – sur- Ces coups de cafard, il les arbore rellement cet esprit curieux qui tout slaves. depuis cinquante ans, ils ont accom- sans jamais vouloir théoriser – ni Sur le comptoir gisent des cigarettes desséchées sur lesquelles sont ins- pagné sa carrière et ponctué son surtout moraliser – a tout de même crits des vers de Tristan Corbière. C’est tout ce qui reste de l’histoire œuvre, considérable. Combien de étudié les maîtres de son art (« par- d’amour de Ludvik et Laura, qu’elle va conter au voyageur tandis que celui- livres ? L’écrivain hésite, se trompe, couru plus qu’étudié », corrige-t-il) ci réalise des clichés de la jeune fille, en contre-jour, avec le seul point rou- ou feint de se tromper. C’est trente de Swift à Stephen Leacock, en pas- ge de sa cigarette incandescente. Ludvik était un prisonnier politique que en tout, depuis Le Sang des hom- sant par Thackeray. Mais il s’est sur- la milice trimballait en camion avec d’autres détenus, jusqu’au centre de mes, en 1940. L’un d’eux a failli rece- tout observé lui-même, et particu- torture. Lors du passage du camion, des femmes – mères, épouses, compa- voir le prix Interallié, un autre l’a lièrement dans un récit de 1966, Le gnes ou sœurs – les guettaient, en proie au désir de voir l’être aimé et sur- reçu pour de bon, en 1947. Si l’on 36e Dessous, l’histoire de sa deuxiè- tout de savoir quel sort lui avait été réservé. C’est sur cette « route des ajoute à ses livres leurs traductions me dépression. Il y met tant de sin- Dames » que Laura est « tombée violemment amoureuse » de Ludvik, lui en vingt-six langues, les chroniques cérité, de modestie et d’angoisse envoyant une à une ces fameuses cigarettes porteuses de lambeaux des publiées au Figaro pendant des que c’est son meilleur texte. L’hu- Amours jaunes. décennies et les incessantes tour- moriste livre là des vérités très inti- Tout le récit de Laura est conçu comme un magistral aller-retour entre nées de conférences, on conçoit mes, qui ne sont pas drôles du tout. passé et présent, entre les descriptions de sa passion naissante puis de ses que cet auteur ait touché un public Il dresse la liste de ses dettes mora- amours déçues avec Ludvik, et les confidences faites sur la déréliction énorme. Il fut une époque où tout les, celles qu’il a négligé d’acquitter dans laquelle plongea ensuite celui-ci. Incapable d’écrire après avoir été le monde lisait Daninos ; dans les en temps utile. Elles le poursuivent rendu à la liberté, le jeune militant finit vraisemblablement par être enrôlé loges – une concierge l’a poursuivi encore aujourd’hui. La plus lourde dans une des bandes mafieuses qui infestent les ex-pays de l’Est. C’est pour diffamation – comme dans est due à son père, mort en déporta- juste après le retour de la jeune fille à l’auberge maternelle que survient le les palais – il y a cette lettre plus tion. Une autre concerne son fils, voyageur. Personnage inspiré de Sophie Calle, il photographie ceux qu’il que courtoise de De Gaulle au Montesquieu un observateur étran- l’humour, oui, mais de l’humour peintre de talent aujourd’hui décé- rencontre, se glissant parfois dans les méandres de leur vie et de leur his- sujet d’Un certain M. Blot. L’enve- ger ; ce fut un officier anglais, gentil, ce que Daninos fait de dé, qu’il s’accuse de ne pas avoir suf- toire, comme il glisse, objet symbolique et signataire, un sac de voyage loppe elle-même est manuscrite, il modelé sur ceux qu’il avait fréquen- mieux : il aime trop la vie pour fisamment soutenu. Deux autres rouge au pied de chacun des personnages qu’il portraiture. Parmi les cli- paraît que c’est une rareté. tés pendant la guerre. Le titre s’im- savoir être méchant. Nous n’appré- épisodes viennent compliquer le chés qu’il a accumulés au cours de ses pérégrinations, figure celui de Lud- Naturellement, même s’il était posa naturellement, Daninos avait cions pas non plus que les sarcas- portrait de cet ancien si fragile et si vik. déjà connu au début des années 50, écrit déjà Les Carnets du Bon Dieu, mes émanent d’un de nos égaux, et digne devant ce qu’il croit être sa Il n’y a pas de hasard dans les rencontres que font défiler Pellejero et l’ancien journaliste sportif recon- et connaissait le premier livre de c’est d’instinct que l’auteur a adop- culpabilité : un sentiment d’épou- Lapière, mais des signes du destin qu’échangent des personnages qui se verti dans l’humour n’aurait jamais Maurois, Les Silences du colonel té dans tous ses livres le ton distan- vante, au bois de Boulogne, mais prennent et se perdent, au gré du fracas de l’histoire et de leurs périples atteint une telle notoriété sans le Bramble. Ni le titre ni le procédé, ciateur d’un grand bourgeois à dont il n’a pas de souvenir plus pré- personnels. Le scénario très littéraire de Denis Lapière sait éviter les piè- coup de pouce d’un retraité de l’ar- on le voit, n’avaient rien d’original ; l’aise dans le faste, habitué à con- cis et qu’il évoque ou conjure entre ges de la mièvrerie ou des stéréotypes, tandis que le dessin de Pellejero, mée des Indes, Marmaduke Thomp- pas plus, si on y regarde de près, fier sa Jaguar aux voituriers des les lignes un peu partout dans son lumineux et cadré avec justesse, fait alterner atmosphères sombres ou son, le Major. Ses Carnets, publiés que les observations du Major sur palaces. On peut enfin estimer que œuvre. Et une invraisemblable bra- délétères de la nuit ou de la ville avec la renaissance colorée des sen- en 1954, seront tirés à plus de deux la société française. L’habileté de les inénarrables vignettes de Wal- vade : en 1942, à l’abri au soleil de timents. millions d’exemplaires en France, l’auteur fit la différence. ter Goetz ont contribué au succès Rio de Janeiro, Daninos décide de deux cent mille en Angleterre et Nous aimons tous qu’on nous du personnage. rentrer en France occupée pour s’y b M’AS-TU VU EN CADAVRE ? de Léo Malet et Jacques Tardi. autant aux Etats-Unis : des chiffres parle de nous, Daninos le sait bien, A partir des Carnets, les livres se marier : une foucade, une sottise, Limité par les grands boulevards au sud, la rue La Fayette à l’ouest et le considérables aujourd’hui, inimagi- et c’est ce qu’il a fait dans presque succèdent en rangs serrés, aima- un geste d’amour aussi, dont naîtra canal Saint-Martin à l’est, le 10e arrondissement de la capitale dessine un nables à l’époque. Le Major appa- tous ses livres, mais il connaît les bles et drôles. L’auteur segmente sa fille aînée. L’humour est peut- triangle qui, pour Léo Malet, a toutes les allures d’un triangle des Bermu- raissait depuis quelque temps dans règles du jeu. Si l’observateur est son « marché », il traite les snobs, être simple, pas les humoristes. des, dentelle pluvieuse et pavé gras en plus. Y disparaissent tour à tour les colonnes du Figaro. Son inven- étranger, il est prudent qu’il soit les technocrates, les PDG, les tou- Celui-ci cite quelque part l’Italien un artiste de variétés raté, Auguste Colin-Nikolson, puis des jeunes filles, teur souhaitait depuis longtemps clairement mythique, d’où l’inter- ristes… Il s’intéresse aussi, et de Pitigrilli : « Les humoristes sont com- toutes membres du Club des admirateurs de la star de la chanson gui- satiriser les singularités françaises vention constante de l’auteur lui- plus en plus, au langage, ronchon- me des enfants qui, en traversant mauve, Gil Andrea. Nous sommes en 1956, Nestor Burma et sa dévouée qu’il ressentait d’autant plus qu’il même dans le texte, sous la guise nant contre les modernismes, mais d’obscurs couloirs, chantent pour se assistante Hélène se lancent dans une enquête qui les plonge dans un avait déjà beaucoup voyagé. Il lui d’un soi-disant traducteur. Les fleu- capable de savoureuses trouvailles donner du courage. » petit monde interlope où artistes ratés croisent maquereaux et impresa- fallait à l’évidence créer comme rets doivent être mouchetés, de verbales : c’est un paquebot errant Jean Soublin rios marrons, tous en quête d’un improbable héritage. Quatrième adaptation d’un roman de Léo Malet appartenant à la série « Les Nouveaux Mystères de Paris », ce M’as-tu vu en cadavre ? relate une affaire passablement embrouillée. Au demeurant, ce n’est pas l’intri- gue qui retiendra l’attention mais la topographie poétique d’un quartier Premier vu, dernier oublié de Paris dont Jacques Tardi, seul à l’écriture et au dessin, a réussi à se faire le chantre, avec modestie et brio. Entre rues de la Grange-aux-Bel- les et de la Fidélité, passages de l’Industrie et du Désir, le 10e arrondisse- En compagnie de Plantu, retour sur l’année 2000 à travers ses dessins publiés ment, dont ces jolis patronymes ne parviennent pas à faire oublier le caractère industrieux et gris illustré notamment par les monuments du dans « Le Monde » et dans « L’Express ». Avec, en prime, quelques impubliables quartier (portes triomphales et gares orgueilleuses), se mue en véritable héros de cet album. ment soigné lui aussi, on peut le Verrières des passages couverts, boulevards haussmanniens jalonnés CASSETTES, dire). Quant à Chirac et à Jospin, ce de bistrots et de théâtres calamiteux, appartements tristement petit- MENSONGES ET VIDÉO sont des duettistes comme il en bourgeois, hôtels aux airs de clandés ou ponts de ferraille plantent un de Plantu. faut dans toute bonne bande dessi- décor, en noir et blanc, inexorablement morne. Les cadrages et les Seuil, 200 p., 98 F (14,94 ¤). née à suivre (Spirou et Fantasio ? détails accumulés par Tardi – « réclames » d’époque, petits métiers des Blake et Mortimer ? Astérix et Obé- années d’après-guerre, reconstitution de frontons aujourd’hui disparus, onnez un fragment de lix ?). La dureté du trait est cepen- armada d’Aronde, de Vedette, de DS et autres véhicules aux ailes rondes quelques centimètres dant réservée aux barbus ou aux –, donnent toutefois une véracité troublante à cette géographie senti- carrés d’un dessin cagoulés de France et d’ailleurs, mentale d’un quartier de Paris sans artifices ni paillettes. inconnu à un lecteur de front bas et invective à la bouche. De Jacques Tardi, on relira aussi, et avec plaisir, l’un de ses premiers journauxD un peu conséquent et il A la lecture d’une année de tra- albums – en noir et blanc également –, dont Pierre Christin écrivit le scé- vous dira immédiatement : c’est du vail, allant du dessin jeté (voire nario, Rumeurs sur le Rouergue. Paru en 1972 d’abord dans Pilote puis Plantu. Comme il vous dirait en impubliable) jusqu’à l’enluminure chez Futuropolis alors que la lutte contre l’extension du camp du Larzac d’autres circonstances : c’est du (les illustrations hebdomadaires), battait son plein, cet ouvrage vite devenu mythique vient d’être réédité. Willem, du Wolinski, du Cabu. on s’aperçoit néanmoins que le per- On se rendra compte à sa lecture qu’à presque trente ans d’écart les pro- Extraordinaire puissance du dessin sonnage principal de Plantu n’a pas blèmes de survie d’une région au sein d’une planète en proie à la mondia- de presse. Car, sans vouloir attenter de nom, n’est pas ressemblant, lisation demeurent. On se rendra compte également de l’engagement per- à l’honneur de nos prestigieux hom- n’est rien du tout mais est partout. sonnel dans ce récit des deux auteurs, et de quelques autres, qui permit mes de plume, on peut mettre au Il porte des lunettes sur son visage ensuite à la BD de s’affranchir de la plupart de ses carcans moraux et poli- défi ce même lecteur de reconnaî- anonyme et interchangeable, politi- tiques (Casterman, 60 p., 75 F [11,4 ¤] et Futuropolis-Gallimard, 56 p., tre son éditorialiste favori à la lectu- quement et socialement correct, 75 F [11,4 ¤]). re d’un extrait inconnu de quelques cynique et bien-pensant. Le rouge lignes en s’exclamant : c’est du pétant d’une tenue judiciaire le dis- b PLEINE LUNE, de Christophe Chabouté. Colombani, du July, du Duhamel ! tingue parfois du costume gris Cette chronique de la haine ordinaire a pour héros un petit fonction- Cette touche aussi immédiate muraille de l’homme de cabinet naire de la Sécurité sociale, Edouard Tolweck. Après avoir rudoyé un qu’inimitable de Plantu est bien sûr charriant les dossiers ou du finan- vieil Africain, il se voit confier une mission par son directeur. Mais c’est particulièrement frappante à la lec- cier anonyme transportant les mal- nuit de pleine lune : de l’autobus dont il se fait jeter comme un malpro- ture de son dernier recueil, Casset- lettes de fric, mais il est là, tout le pre en passant par un gang de gitans qui le fourvoient dans un casse, par tes, mensonges et vidéo. Les événe- temps là. Et c’est lui qui fait tourner une routière fellinienne qui veut attenter à sa pudeur, le petit fonction- ments de l’année écoulée, et déjà la boutique à son avantage. naire va vivre une nuit d’horreur sans pour autant arrêter de conspuer largement oubliée, c’est ainsi, y dénoncée comme trompeuse, voire dessine tout haut ce qui se dit tout A ce moment, et en d’autres occa- « les sales métèques »… Cet anti-héros en noir et blanc donne l’occasion à reprennent de nouveau vie à nos mensongère. Au Monde, en effet, bas. sions plus tragiques comme lorsqu’il Christophe Chabouté de faire assaut d’humour noir et de dévider le fil yeux. On retrouve là un atout diffé- qui d’autre qu’un Plantu peut se Autre forme d’efficacité chez s’agit du Moyen-Orient, il arrive que des petites et grandes lâchetés humaines, en se réservant une pirouette rent de la caricature. Celui de ne permettre d’instiller de la fiction Plantu. Son graphisme, en apparen- le travail de Plantu se fasse moins finale (éd. Vents d’ouest, « Integra », 120 p., 118 F [17,98 ¤]). presque pas vieillir alors que le dans l’information, de reconstruire ce bonhomme, voire rondouillard, drôle, que l’indignation l’emporte temps a passé, que les articles sont des dialogues imaginaires entre envoie des flèches redoutables sur sur la dérision, que l’irritation domi- datés, comme on le constate en par- grands personnages de l’Etat, de certaines cibles dont la « ressem- ne la mise en boîte. C’est sans doute boratrice Florence Noiville est La courant des collections d’anciens soulever les toits des palais tel le blance » est de fait effrayante. le sort de tous ceux qui souhaitent Rectificatifs Mythologie grecque (Actes Sud). titres, où tant d’épisodes ne font petit démon Asmodée pour nous Dominique Strauss-Kahn s’en faire rire mais pas avec n’importe Enfin, Alexandre Vialatte figure plus sens pour le non-spécialiste, donner à voir ce qui s’y passe ? Ce prend plein la gueule (c’est le cas de qui ni avec n’importe quoi, qui sont b Le livre de François Cheng, D’où bien dans le Dictionnaire des alors que les dessins d’époque res- qu’on ne pardonnerait pas à un le dire). Martine Aubry n’est pas des humoristes mais pas des pitres. jaillit le chant, dont Philippe Sollers auteurs (Laffont-Bompiani, « Bou- tent d’une fraîcheur quasi intacte. journaliste, même faisant usage du gâtée. Mais Raymond Barre est vrai- De ceux qui, tout de même – heu- rendait compte (« Le Monde des quins ») – mais seulement dans la Cette force est liée à un autre pri- conditionnel, même se réfugiant ment tel qu’en lui-même depuis reux homme qu’est Plantu –, sont livres » du 22 décembre) est publié dernière édition de cet ouvrage vilège, véritablement exorbitant derrière les milieux proches et que Plantu le dessine, encore que les premiers vus dans un journal. Et chez Phébus. Dans le même numé- (« Le Monde des livres » du par les temps qui courent où la con- autres sources autorisées, on l’ac- son état inspire moins d’inquiétude les derniers oubliés. ro, le titre du livre de notre colla- 15 décembre). fusion des genres est, à juste titre, cepte de Plantu puisqu’on sait qu’il que celui d’Eltsine (particulière- Pierre Christin