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MASARYKOVA UNIVERZITA

PEDAGOGICKÁ FAKULTA Katedra francouzského jazyka a literatury

Le cardinal de Richelieu dans Les Trois Mousquetaires d’ en relation avec la réalité historique

Bakalářská práce

Brno 2013

Vedoucí práce: Vypracovala: PhDr. Miroslava Novotná, Ph.D. Mgr. Jitka Cilečková

Prohlášení Prohlašuji, že jsem závěrečnou (bakalářskou, diplomovou, rigorózní, disertační práci) vypracoval/a samostatně s využitím pouze citovaných literárních pramenů, dalších informací a zdrojů v souladu s Disciplinárním řádem pro studenty Pedagogické fakulty Masarykovy univerzity a se zákonem č. 121/2000 Sb., o právu autorském, o právech souvisejících s právem autorským a o změně některých zákonů (autorský zákon), ve znění pozdějších předpisů.

V Brně dne 20.4.2013 Jitka Cilečková

Poděkování Na tomto místě bych ráda poděkovala paní doktorce Miroslavě Novotné za pomoc při psaní mé bakalářské práce. Dále bych chtěla poděkovat svým blízkým za podporu, kterou mi při psaní této práce poskytli. Table des matières

1. L’Introduction...... 5 2. La vie du cardinal dans le contexte de l’histoire de la France pendant la première moitié du XVIIe siècle...... 7 3. Le portrait de Richelieu dans Les Trois Mousquetaire...... 11 4. La comparaison du cardinal de Richelieu dans le roman Les Trois Mousquetaires et dans l’histoire...... 19 5. Les films d’après Les Trois Mousquetaires d’ Alexandre Dumas...... 30 6. Conclusion...... 45 RESUMÉ...... 47 BIBLIOGRAPHIE...... 48 SITOGRAPHIE...... 49

1. L’Introduction

« Un pour tous, tous pour un ! » C’est l’une des phrases les plus célèbres de la littérature mondiale. Non seulement grâce à la série des livres et aux adaptations cinématographiques, tout le monde connaît Alexandre Dumas et son roman Les Trois Mousquetaires. L’un de son héros est le cardinal de Richelieu, premier ministre de Louis XIII. Depuis longtemps, les gens ont été fascinée par ce personnage. Nous avons trouvé que certains personnages étaient clés pour la formation de l’Europe contemporaine ; le cardinal était l’un d’eux. Il est aussi considéré comme un des plus importants hommes d’état de toute l’histoire de la France. Après avoir lu quelques ouvrages liés à ce personnage où à l’époque du XVIIe siècle, nous ne pouvons qu’être d’accord avec C.V. Wedgwood1 qui peut offrir l’opinion plus autonome sur l’importance du cardinal que les chercheurs français : « C’est la mesure de sa grandeur qu’il serait si difficile d’imaginer le développement de la monarchie française, ou le développement de l’Europe au XVIIe siècle sans lui. [...] »2 Néanmoins, le portrait du cardinal dans Les Trois Mousquetaires ne se focalise pas sur son importance pour la politique d’Europe du XVIIe siècle, mais sur son rôle dans les aventures des mousquetaires. Pour eux, il était un ennemi. Qui était le cardinal en réalité ? Est-ce que Dumas a dépeint le premier ministre avec véracité ? Quelle était la différence entre le portrait de Richelieu dans le roman et dans ses adaptations cinématographiques ? Ce sont des questions auxquelles nous aimerons trouver des réponses dans la première partie du présent mémoire. D’abord, nous présenterons en bref la vie du cardinal de Richelieu au contexte de la France pendant la première moitié du XVIIe siècle. Puis, nous décrirons le portrait de ce personnage dans le roman Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas. Successivement, nous comparerons les deux niveaux précédents, alors la vie réelle du cardinal et son portrait dans le roman. Nous nous concentrerons sur les personnages et sur les événements les plus importants du célèbre roman de Dumas. Nous nous intéresserons donc à l’apparence de Richelieu et à son naturel intrigant. Autres sujets venant du roman qu’il faut comparer avec la réalité sont sa liaison avec le roi Louis XIII et sa relation avec ses opposants, par exemple monsieur de Tréville et Anne d’Autriche. Il est nécessaire de s’occuper de la question des

1 Dame Cicely Veronica Wedgwood (1910-1997) était une historienne anglaise qui a publié sous le nom C. V. Wedgwood. 2 « It is the measure of his greatness that it should be so difficult to imagine the growth of the French monarchy, or the development of Europe in the seventeenth century without him. [...] » Traduit par JC. Voir Wedgwood, C. V. (1949), p. 2. huguenots et à son rôle dans l’Église catholique, parce que le gouvernement de Richelieu était aussi l’époque de la guerre de Trente ans. La deuxième partie du présent mémoire se compose de l’analyse de deux films créés sur la base du roman de Dumas. Nous soulignerons les différences entre le roman et ces adaptations et puis, nous comparerons les portraits du cardinal romanesque et cinématographique. Il faut dire que le sujet de la vie du cardinal de Richelieu est très vaste et c’est pourquoi nous se consacrerons seulement aux sujets choisis qui sont au contexte du roman d’Alexandre Dumas. Le lecteur peut découvrir plus sur la vie de Richelieu dans les biographies, par exemple ceux de Robert J. Knecht, Rolland Mousnier ou Auguste Bailly.

2. La vie du cardinal dans le contexte de l’histoire de la France pendant la première moitié du XVIIe siècle

Dans le présent chapitre, nous voudrions présenter en bref la vie du cardinal. Conséquemment, nous nous intéressons aux circonstances de son entrée à la cour française, à sa carrière politique et aux problèmes du gouvernement de Louis XIII. La France de XVIIe siècle s’est trouvée dans la situation qui n’était pas simple grâce à l’agitation entre les catholiques et les protestants, non seulement dans le pays, mais aussi dans toute l’Europe. Armand-Jean du Plessis, le futur cardinal de Richelieu, est né le 9 septembre 1585, probablement à Paris, dans une famille noble. Il était le fils cadet de François du Plessis, un aristocrate de Poitou et le capitaine des gardes d’Henri IV et de Suzanne de la Porte, la fille d’un juriste renommé de Paris.3 Tallemant des Réaux4 écrit dans Le de François du Plessis : « Le père du cardinal Richelieu était fort bon gentilhomme. [...] Il eut trois fils et deux filles. [...] Il fut tué en duel par le marquis de Thémines, fils du maréchal, à Angoulème, quand la Reine-mère y était, et ne laissa point d’enfants. » 5 La mort de François en 1590 était un tournant dans la vie du petit Armand-Jean. Bien que son père soit gentil- homme et que la dot de Suzanne soit grande, la famille a été endettée à cause des engagements financiers de François.6 Le jeune Armand serait devenu soldat, mais ces projets sont changés en 1602 grâce à la décision de son frère aîné. Alphonse-Louis s’était instruit pour la position de l’évêque de Luçon, mais enfin, en rentrant à la Grande Chartreuse, il l’a refusé pour devenir moine. La famille ne voulait pas perdre cette source de profit et elle a demandé le changement de la carrière à Armande. Il est nommé évêque en 1606 par Henri IV et en 1607 par le pape, n’ayant que 22 ans.7 Pendant les premières années dans son diocèse, il s’est montré comme un réformateur catholique en étant mis en œuvre les réformes institutionnelles que le Concile de Trente avait prescrites. Richelieu a aussi écrit un petit livre Instruction du Chrétien que serait être un guide pour les aider à battre la baisse de l’intérêt en catholicisme.8

3 Voir Mousnier, R. (2009), p. 3-27. 4 Gédeon Tallement de Réaux (1619-1692) était est un écrivain et poète français. 5 Tallement de Réaux, G. (1920), p. 37-38. 6 Belloc, H. (1933), p. 137. 7 Knecht, R. J. (2002), p. 9-11. 8 Ibid., p. 11-12. En 1610, Henri IV est tué et Marie de Médicis, sympathisante du catholicisme et de l’Espagne est devenue régente car son fils, future Louis XIII, a eu seulement huit ans. Pour obtenir de la faveur et pour empêcher la guerre civile, elle a donné le pouvoir à ses favoris et elle a soudoyé la noblesse. De ce fait, la France était vite sans ressources et une opposition s’est formée contre le régime actuel. Il faillait convoquer les États généraux et Louis XIII, encore un garçon, ont été déclaré un roi.9 Le futur cardinal a été député aux États généraux de 1614 par le clergé de Poitou et une anné plus tard, il a été nommé chapelain de la reine ; en 1616 il est devenu ministre de son conseil.10 Jean-Baptiste Honoré Raymond Capefigue11 explique la relation de Richelieu et la reine mère de cette façon : « [...] Marie de Médicis donna toute da confiance à l’Évêque de Luçcon, depuis cardinal de Richelieu; on peut dire qu’elle le créa, qu’elle le mit en évidence, que pour lui elle parvint à vaincre les répugnances de Louis XIII. »12 Le cardinal a suivi la reine mère qui était en disgrâce au château de Blois en 1617, après le conflit entre la mère et le fils a été déclaré. La situation a culminé après que le roi avait fait assassiner Concini, le favori de Marie de Médicis. Même s’il était un confidant de la reine mère, de Richelieu était capable de ne se disputer vraiment avec Louis XIII après l’assassinat. L’évêque était alors chargé de négocier un accommodement entre la mère et le fils, l’effort conclu par les traités d’Angoulême (1620) et d’Angers (1621). Comme une récompense, il a obtenu le chapeau de cardinal en 1622. Un an plus tard, Richelieu est entré au Conseil. Selon Robert J. Knecht13, c’était plutôt d’en haut plutôt grâce à la reine qu’à son fils qui le considérait encore un allié de sa mère. Le cardinal a été bientôt nommé le premier ministre et il se profila lentement contre la reine mère.14 De Richelieu avait beaucoup d’ennemis, ses méthodes fiscales n’étaient pas si bien reçues et sa politique contre les Habsbourg n’était pas appréciée par Marie de Médicis et le parti dévot. En tête de l’autre groupe opposant se trouvait Gaston, duc d’Orléans et frère du roi qui était le dauphin jusqu’à la naissance du fils de Louis XIII et Anne d’Autriche en 1638.15 L’un des moments les plus importants de la carrière de Richelieu était le siège de La Rochelle en 1628, une métropole des huguenots soutenue par les Anglais dont nous écrivons

9 Knecht, R. (2002), p. 12-14. 10Boyer, J.-C. eds.(2009), p. 149. 11 Jean Baptiste Honoré Raymond Capefigue (1801-1872) était un historien, biographe et journaliste français. 12 Capefigue, J. B. (1861), p. III. 13 Robert Jean Knecht (1926) est un historien britannique d’origine français. 14 Knecht, R. J. (2002), p. 12-14 15 Kovařík, J. (1998), p. 59-60. ci-dessous. Cet événement était essentiel pour la pacification de la situation en France. À cette époque-là, le roi a commencé à avoir du respect envers son premier ministre. Par contre, l’échec est venu au novembre 1630 avec la Journée des Dupes où Marie de Médicis a décidé de battre le pouvoir du cardinal, mais son parti a perdu. La reine mère était de nouveau forcée à s’exiler. La conspiration de 1642 menée par marquis de Cinq-Mars, à l’origine un homme du cardinal, est finie aussi par défaite.16 Pour battre les Habsbourg, le cardinal a subventionné en secret la coalition contre l’Autriche et l’Espagnol, mais puis il s’est allié à la Suède, donc l’état protestant, et est entré dans la guerre de Trente Ans en 1635 en menant la guerre à l’Espagne. Il faut aussi mentionner, que de Richelieu avait une grande influence sur la vie culturelle de la France : la même année, c’est-à-dire, en 1635, il a fondé l’Académie française.17 Le cardinal épuisé par la guerre et le combat contre ses ennemis est mort le 4 décembre 1642, son roi cinq mois plus tard.18 Les chercheurs considèrent le cardinal de Richelieu et son gouvernement différemment. Par exemple Marc Fumaroli19 écrit dans la préface du livre Richelieu patron des arts du cardinal les mots suivants :

Il n’aurait jamais fait carrière dans l’Église jusqu’au cardinalat s’il n’avait pas attaché à son étoile et son ambition au service de la reine-Régent, puis de Louis XIII, lequel incarne pour lui la France, et aux intérêts duquel, une foi parvenu au ministère, il s’est dévoué avec un exceptionnel esprit de suit comme aux siens propres.20

Un autre résumé, nous l’avons trouvé dans les mots suivants venant de sa biographie sur la site www.evene.fr, cette fois-ci c’est une perspective concernant la France du XVIIe siècle :

[Il] s’engage sur trois fronts: détruire le pouvoir politique des protestants, maîtriser la noblesse et amoindrir la puissance de l’Autriche. L’édit de Nîmes, en 1629, enlève aux protestants tout privilège politique. Richelieu renforce la centralisation des pouvoirs en France. A l’international, il prend part à la guerre de Trente Ans, combat l’Autriche dans toutes ses possessions, et soutient même ses ennemis. 21

Il est possible de décrire le gouvernement du cardinal Richelieu avec C. V. Wedgewood:

16 Bordonove, G. (2001), p. 180-196, Knecht, R. J. (2002), p. 61-63, Kovařík, J. (1998). 17 Voir Linternaute.com. Cardinal de Richelieu [en ligne]. Consulté le 21 mars 2012. Disponible sur : , Bordenove, G. (2001), p. 144-145, Knecht, R. J. (2002), p. 93-104. 18 Voir Bordonove, G. (2001) p. 196-203, Knecht, R. J. (2002), p. 63. 19 Marc Fumaroli (1932) est un écrivain, historien et académicien français. 20 Boyer, J-C. eds.(2009), p. XI. 21 Evene.fr. Cardinal de Richelieu [en ligne]. Consulté le 21 mars 2012. Disponible sur : . Le cardinal était une personnalité si dominant et si impressionnante que pendant la durée de sa vie presque tous les événements en Europe, quels que soient distants, seraient attribués à son ingérence secrète. Il a été crédité à tort par les Anglais d’avoir provoqué la guerre des Ecossais de 1638 et 1640, et à juste par les Espagnols avec l’organisation du portugais et catalan révoltes de la même période. Ses espions et agents couvraient la France. Dans l’imagination de ses contemporains, il était l’araignée rusée assis tout-puissant au milieu d’une énorme toile d’intrigue22

Pour Jiří Kovařík23, un répresentant de l’historiographie tchèque, la politique du cardinal de Richelieu était consacrée à la conservation de la paix et à la réduction du pouvoir de la haute noblesse et des huguenots. Kovařík souligne que Richelieu a négligé l’économique et les problèmes des gens du commun, tandis qu’il a construit l’image de la forte France pour l’étranger.24 Bien que le personnage du cardinal de Richelieu soit saisi différemment par les historiens divers, les événements historiques nous montrent un caractère coriace dans l’époque difficile. Le ministère du Jean-Armand du Plessis s’est tout déroulé pendant la période de la guerre de Trente ans, à cause de la politique du conflit entre le catholicisme et le protestantisme. Pour la France, ce problème lequel le cardinal devait désoudre a été représenté par les huguenots. Leur défaite près de La Rochelle était une grande victoire politique pour de Richelieu ce qui lui a assuré la faveur de Louis XIII. La coopération entre le deux a unifiée la France et a préparée l’ absolutisme de Louis XIV.

22 « The cardinal was a personality so dominating and so impressive that in his life-time almost every event in Europe, however remote would be ascribed to his secret interference. He was credited wrongly by the English with having provoked the Scots Wars of 1638 and 1640, and rightly by the Spaniards with organising the Portuguese and Catalan revolts of the same period. His spies and agents covered France. In the imagination of his contemporaries he was the cunning spider seated all-powerful in the midst of an enormous web of intrigue. » Traduit par JC. Wedgwood, C. V. (1949), p. 2. 23 Jiří Kovařík (1950) est un historien tchèque, il écrit surtout de l’histoire de la France. 24 Voir Kovařík, J. (1998), p. 61. 3. Le portrait de Richelieu dans Les Trois Mousquetaires

Le portrait du cardinal de Richelieu est une partie nécessaire de notre mémoire. Concernant le premier ministre, nous pouvons séparer cinq sujets dont Alexandre Dumas écrit dans son roman célèbre. De Richelieu nous intéresse au contexte de son air et sa santé, de son naturel intrigant, de la liaison avec Louis XIII, de la relation avec ses opposants, des problèmes des protestants en France pendant la guerre de Trente ans et de son rôle à l’Église catholique. Néanmoins, il faut mettre la vie du cardinal au contexte des Trois Mousquetaires. De Richelieu est devenu le premier ministre du Conseil du roi Louis XIII en 1624, n’ayant que trent neuf ans.25 Les événements du livre Les Trois Mousquetaires commencent une année après son entrée au Conseil, c’est-à-dire en 1625. Pour analyser cet ouvrage, nous nous sommes servi de l’édition des Trois Mousquetaires qui a été publiée en quatre tomes par Meline, Cans et compagnie en 1845 à Bruxelles. Quelle était l’histoire de ce roman ? Il s’agit vraiment du roman historique ? Si oui, en quoi consiste la véracité ou les mensonges historiques ? Alexandre Dumas s’est inspiré des Mémoires de M. D’Artagnan de Gatien de Courtilz de Sandras qu’il a trouvés en 1843 à la bibliothèque de Marseille, et conséquemment, il a oublié de les rendre.26 L’ouvrage qui deviendrait son plus fameux est paru pour la première fois en 1844 et est devenu un des romans dits « roman de cape et d’épée ».27 Le roman Les Trois Mousquetaires suit l’idée que les auteurs romantiques se faisaient du règne de Louis XIII. Pour eux, cette époque était :

[L]la dernière époque de liberté et d’aventure, avant que Richelieu puis Louis XIV n’imposent l’absolutisme. Les problèmes quotidiens des mousquetaires - être bien mis à peu de frais, ne pas payer son loyer, avoir une maîtresse désintéressée voire généreuse - rappellent d’ailleurs fortement ceux de la bohème romantique du XIXe siècle. 28

Cependant, Alexandre Dumas n’avait pas suivi d’abord la carrière du romancier. Dans la première partie de sa vie, il était lié surtout au théâtre, mais il n’écrivait pas seulement des pièces de théâtre, il est l’auteur des essais, des récits de voyage et aussi sur des romans : « Il hésite pourtant sur le genre à exploiter, entre roman mondain, roman sentimental, roman

25 Voir Knecht, R. J. (2002), p. 9-1. 26 Voir D’Alméras, H. (1929), p. 67, Maurois, A. (1966), p. 150-151. 27 Voir Schopp, C. (2004), p. 388. Les romans du genre de cape et d’épée sont les romans des époque du Moyen Age à la veille de la Révolution française, ce sont par exemple des pièces de la renaissance de Pedro Calderon de la Barca et de Lope de Vega ou des œuvres littéraires d'Edmond Rostand et d'Alexandre Dumas. 28 Mollett, Vincent: Les trois mousquetaires [en ligne]. Consulté le 2 décembre 2012. Disponible sur : . fantastique, roman criminel ... »29 En collaborant avec Auguste Maquet30 pour son livre, il a découvert le potentiel présenté par les romans historiques. Ensemble, ils ont écrit beaucoup de romans du genre de cape et d’épée :

Les mécanismes du travail en commun sont assez bien connus : sur une idée première, apportée par l’un ou par l’autre, les collaborateurs élaborent, au cours d’une séance de travail, un plan, parfois des « bottes de plans » lorsque plusieurs romans vont de conserve ; ensuite Maquet rédige une première version qui, triplée ou quadruplée par Dumas sur de grandes feuilles de papier bleu tendre, est remise aux directeurs des feuilletons.31

Schopp résume le travail de Dumas et Maquet :

Sous le nom d’Alexandre Dumas se crée un genre : le roman théâtral historique, qui se développe par scènes admirablement dialoguées, un genre - qui n’a d’autres règles que d’amuser et intéresser - dont il demeure l’incontestable maître. 32

Alors, Les Trois Mousquetaires ne sont pas un ouvrage historique, parce que Dumas « traite l’histoire comme un décor où la passion s’agite ».33 Il est nécessaire de dire que Les Mémoires de Monsieur d’Artagnan publiés en 1700 étaient déjà très fortement romancés.34 Hippolyte Parigot écrit d’Alexandre Dumas et son travail en 1902 :

Il possède l’imagination historique. [...] Il recherche l’intimité des hommes et femmes de ces temps. Sitôt qu’il les a vus, dans leur propre milieu et dans leur privé, ils revivent en sa fantaisie. Ils lui donnent le spectacle d’une époque ; en retour, il les ressuscite parmi leur décor. [...] Les textes lui offrent des visions, sur lesquelles il imagine dans le sens de l’histoire. 35

Il est possible d’illustrer les opinions de Parigot sur l’exemple des personnages du roman. Il y a beaucoup de personnages historiques ou ceux inspirés par l’histoire – bien sûr cardinal de Richelieu, Louis XIII, le duc de Buckingham ou Anne d’Autriche, les quatre mousquetaires ou John Felton; ainsi que beaucoup d’eux sont fictifs - par exemple Constance Bonacieux ou Milady. De Richelieu est donc un personnage avec des racines dans l’histoire, mais il est partiellement le produit de l’imagination de Dumas. Maintenant, nous aimerions nous arrêter pour découvrir mieux le personnage du cardinal de Richelieu. Comme nous avons déjà noté, Dumas décrit ses premières années de ses activités politiques. Qui était-il d’après Alexandre Dumas ? Jusqu’au chapitre XIV du

29 Schopp, Claude: Deux ou trois choses que je sais d'Alexandre Dumas [en ligne]. Consulté le 2 décembre 2012. Disponible sur : . 30 (1813-1888) était un romancier et dramaturge français, connu surtout pour sa collaboration avec Alexandre Dumas. 31 Ibid. 32 Ibid. 33 Parigot, H. (1902), p. 120. 34 Voir Mollett, Vincent: Les trois mousquetaires [en ligne]. Consulté le 2 décembre 2012. Disponible sur : . 35 Parigot, H. (1902), p. 121-122. premier tome des Trois Mousquetaires nous ne rencontrons pas de Richelieu directement. Toutes les mentions du cardinal sont en forme indirecte, par les pensées et par les discours des autres. Nous le percevons par les yeux des mousquetaires, de leur capitaine, du roi. Sa propre présentation située en 1625 vient dans le chapitre XIV :

Debout devant la cheminée était un homme de moyenne taille, à la mine hautaine et fière, aux yeux perçants, au front large, à la figure amaigrie, qu’allongeait encore une royale surmontée d’une paire de moustaches. Quoique cet homme eût trente-six ou trente-sept ans à peine, cheveux, moustaches et royale s’en allaient grisonnant. Cet homme, moins l’épée, avait toute la mine d’un de guerre, et ses bottes de buffle, encore légèrement couvertes de poussière, indiquaient qu’ils avaient monté à cheval dans la journée. 36

Dumas continue sa description à noter la santé délicate du cardinal de Richelieu :

Cet homme, c’était Armand-Jean Duplessis, cardinal de Richelieu, non point tel qu’on nous le représente, cassé comme un vieillard, souffrant comme un martyr, le corps brisé, la voix éteinte, enterré dans un grand fauteuil comme dans une tombe anticipée, ne vivant plus que par la force de son génie et ne soutenant plus la lutte avec l’Europe que par l’éternelle application de sa pensée; mais soutenu par cette puissance morale qui a fait de lui un des hommes les plus extraordinaires qui aient existé; se préparant enfin, après avoir soutenu le duc de Nevers dans son duché de Mantoue, après avoir pris Nîmes, Castres et Uzès, à chasser les Anglais de l’île de Ré, et à faire le siège de la Rochelle.37

Néanmoins, le trait caractéristique le plus important du cardinal que nous découvrons est son naturel intrigant qui lui permettait de battre ses concurrents et ennemis. Par exemple dans le chapitre VII de tome II des Trois Mousquetaires, D’Artagnan est capable de rapporter les ferrets fameux bien que deux d’eux soient volés et le cardinal renverse sa défaite au compliment pour la reine :

En effet le roi compta, et les douze ferrets se trouvèrent sur l’épaule de Sa Majesté. Le roi appela le cardinal : « Eh bien ! que signifie cela, M. le cardinal ? demanda le roi d’un ton sévère. » « Cela signifie, sire, répondit le cardinal, que je désirais faire accepter ces deux ferrets à Sa Majesté, et que, n’osant les lui offrir moi-même, j’ai adopté ce moyen.38

La natur intrigante du cardinal est bien évidente dans le scènes avec Monsieur Bonacieux. D’abord de Richelieu accuse M. Bonacieux de la conspiration avec le duc de Buckingham, donc de la haute trahison, même s’il pense que M. Bonacieux n’en soit pas capable. Le ministre profite de la peur de M. Bonacieux, puis il lui offert du pardon et de la gratitude. Autre sujet principal du roman est la relation de Richelieu et de Louis XIII. Elle était considérée par Dumas en tant que très compliquée et de cette façon, cette relation est déjà mentionnée dans le premier chapitre à la page 8 de l’édition de 1845, où le romancier décrit le

36 Dumas, A. (1845), Tome I, p. 259. 37 Ibid., p. 259-260. 38 Dumas, A. (1845), Tome II, p. 112. bourg de Meung en 1625 et la situation compliqué de ce temps-là en France. Sa description n’est pas très positive et nous pouvons constater qu’il y a un conflit entre le premier ministre et le souverain : « Il y avait les seigneurs qui guerroyaient entre eux; il y avait le roi qui faisait la guerre au cardinal; il y avait l’Espagnol qui faisait la guerre au roi. »39 Il semble donc que l’auteur considère de Richelieu comme un antipode du roi Louis XIII. Alexandre Dumas le souligne par exemple en parlant de Monsieur de Tréville, de ses mousquetaires et de sa relation positive avec le roi :

[...] le cardinal n’était pas en reste avec roi. Quand il avait vu la formidable étole dont Louis XII s’entourait, ce seconde, ou plutôt ce premier roi de France, avait voulu, lui aussi, avoir sa garde. Il eut donc ses mousquetaires, comme Louis XIII avait le siens, et l’on voyait ces deux puissances rivales tirer pour leur service, dans toutes les provinces de France et même dans tous les États étrangers, les hommes célèbres par leurs grands coups d’épée. Aussi Richelieu et Louis XIII se disputaient souvent, en faisant leur partie d’échecs le soir, au sujet de mérite de leurs serviteurs. Chacun vantait la tenue et le courage de siens, et tout en se prononçant tout haut contre les duels et contre les rixes, ils le excitaient tout bas à en venir aux mains et concevaient un véritable chagrin ou une joie immodérée de la victoire des leurs.40

Un autre exemple de cette liaison vient dans le chapitre VI où le cardinal force le roi à penser des affaires qui ne sont pas agréables pour Sa Majesté: « [...] M. le cardinal est là qui ne me laisse pas un instant de repos, qui me parle de l’Espagne, qui me parle de l’Autriche, qui me parle de l’Angleterre! » 41 Malgré ça, le roi à la fois parle du cardinal de façon différente. Il le prend pour son « seul serviteur », pour son « seul ami ».42 Dans le deuxième chapitre du tome II, le bal et les ferrets fameux apparaissent et nous nous rendons compte des intrigues du cardinal, de sa finauderie et de son aptitude de manipuler le roi :

C’était la seconde fois que le cardinal revenait sur ce point des ferrets de diamants avec le roi. Louis XIII fut donc frappé de cette insistance, et pensa que cette recommandation cachait un mystère. Plus d’une fois le roi avait été humilié que le cardinal, dont la police, sans avoir atteint encore la perfection de la police moderne, était excellente, fût mieux instruit que lui-même de ce qui se passait dans son propre ménage.43

Néanmoins, la relation compliquée n’est pas réservée dans le livre seulement entre de Richelieu et le roi, mais aussi entre le cardinal et M. de Tréville, qui est un sympathisant loyal du Louis XIII. Des débats du capitaine des mousquetaires avec le roi, la rivalité de

39 Dumas, A. (1845), Tome I, p. 8. 40 Ibid., p. 36. 41 Ibid., p. 123. 42 Ibid., p. 125. 43 Dumas, A. (1845), Tome II, p. 21. mousquetaires et des gardes du cardinal est bien évidente. M. de Tréville mentionne aussi que sauf la compétition entre le roi et le cardinal, il y a aussi une sorte d’amitié entre eux.44 Un autre opposant de Richelieu était donc monsieur de Tréville. Dumas écrit de sa position en France : « Après le roi et M. le cardinal, M. de Tréville était l’homme dont le nom peut-être était le plus souvent répété par les militaires et même par les bourgeois. »45 Le cinquième chapitre peut nous présenter un autre exemple des différences entre M. De Tréville et de Richelieu. Nous lisons d’un nouveau combat entre les mousquetaires et les gardes au lequel d’Artagnan s’intègre et il est obligé de choisir l’une de deux parties :

Ce seul moment suffit à d’Artagnan pour prendre son parti ; c’était là un de ces événements qui décident de la vie d’un homme, c’était un choix à faire entre le roi et le cardinal. Et ce choix fait, il fallait y persévérer. Se battre c’est-à-dire désobéir à la loi, c’est-à-dire risquer sa tête, c’est-à-dire se faire d’un seul coup l’ennemi d’un ministre plus puissant que le roi lui-même, voilà ce qu’entrevit le jeune homme, et disons-le à sa louange, il n’hésita point une seconde.46

Dans le chapitre suivant, le roi et le capitaine analysent le combat et ses résultats. M. de Tréville dit à Louis XIII : « [... ] Votre Majesté n’ignore pas que les mousquetaires, qui sont tout au roi et rien qu’au roi, sont les ennemis naturels des gardes qui sont à M. le cardinal. »47 La relation entre de Richelieu et la reine Anne d’Autriche crée l’axe de plusieurs histories des Trois Mousquetaires. Dans les chapitres VIII-XII du tome I nous apprenons que le cardinal intrigue contre la reine qui est d’origine espagnole et c’est-à-dire un membre de la famille Habsbourg, l’ennemi de la France, et contre le duc de Buckingham, qui soutient des protestants. La place de la reine à la cour est donc plus difficile grâce à son origine et egalement avec la réalité de la guerre de Trente ans. Ce conflit est un thème indiqué dans le roman, mais Dumas n’y écrit beaucoup. Par exemple, dans le chapitre XV, nous lisons plus sur les pensées du cardinal et sur les problèmes de la France que Richelieu a été forcés de braver comme le premier ministre :

On sait quelles étaient les préventions du roi contre la reine, préventions habilement entretenues par le cardinal, qui, en fait d’intriques, se défiait infiniment plus de femmes que des hommes. Une de grandes causes surtout de ces préventions, était l’amitié d’Anne d’Autriche pour madame de Chevreuse. Ces deux femmes l’inquiétaient plus que les guerres avec l’Espagnol, les démêles avec l’Angleterre et l’embarras des finances.48

44 Ibid., p. 52-69. 45 Dumas, A. (1845), Tome I, p. 28. 46 Ibid., p. 95-96. 47 Ibid., p. 106. 48 Ibid., p. 277. Le premier chapitre du tome II est aussi lié aux guerres de la France et commence par un entretien entre le cardinal et son roi dans lequel Richelieu révèle que le duc de Buckingham se trouve à Paris. Il est sûr que le duc y est arrivé « pour un projet tout politique » et pour conspirer avec les ennemis du roi, c’est-à-dire avec les huguenots et avec les Espagnols.49 Louis XIII n’est pas d’accord, il doute de sa femme Anne d’Autriche et de ses affections. De Richelieu ne proteste pas contre cette proclamation, mais il ajoute : « Je crois, et je le répète à Votre Majesté, que la reine conspire contre la puissance de son roi, mais je n’ai point dit contre son honneur. »50 Il semble donc que pour le cardinal, la France et sa sécurité est plus importante que les sentiments. Néanmoins, le ministre n’a aucun problème d’aider le roi à trouver une solution qui assurerait l’arrêt du contact entre le duc et la reine et résoudrait de cette façon cette situation. Enfin, les deux apprennent d’une lettre de la reine qu’elle a agi contre le cardinal, mais non qu’elle a trompé son roi. Et ici, Dumas montre de nouveau les intrigues du cardinal - manipuler Louis XIII par les menaces du départ de ses services, en même temps qu’il se manifeste être son serviteur. Nous voyons que de cette façon il domine la France.51 Avait-t-elle donc une autre opposition qui se formait contre le cardinal de Richelieu ? Quand Dumas présente la France de 1625 dans le premier chapitre de son roman, il écrit : « Les bourgeois s’armaient toujours contre les voleurs, contre les loups, contre les laquais; souvent contre les seigneurs et les hugeunots; quelquefois contre le roi; mais jamais contre le cardinal et l’Espagnol. »52. Dans les chapitres VIII-XII nous apprenons qu’il y a un conflit entre le cardinal et les huguenots qui sont présentés comme les ennemis du cardinal parce qu’ils ne veulent pas se soumettre à la pouvoir du roi. Aux huguenots, un événement concernant de Richelieu et également la guerre de Trente ans est lié ; c’est le siège de La Rochelle. Dumas mentionne les arguments personnels et connecté avec la reine qui menait le cardinal au siège :

Richelieu, comme chacun sait, avait été amoureux de la reine [...]. Il s’agissait donc pour Richelieu, non- seulement de débarrasser la France d’un ennemi, mais de se venger d’un rival. Au reste la vengeance devait être grande et éclatante, et digne en tout d’un homme qui tient dans sa main pour épée de combat les forces de tout un royaume. Richelieu savait qu’en combattant l’Angleterre, il combattait Buckingham ; qu’en triomphant de l’Angleterre, il triomphait de Buckingham ; enfin qu’en humiliant l’Angleterre aux yeux de l’Europe, il humiliait Buckingham aux yeux de la reine.53

49 Dumas, A. (1845), Tome II, p. 2. 50 Ibid., p. 3. 51 Ibid., p. 1-6. 52 Dumas, A. (1845), Tome I, p. 8. 53 Dumas, A. (1845), Tome III, p. 154-155. La scène du siège se déroule en 1627 et puis en 1628 près de la Rochelle, le bastion des huguenots. Comme Dumas écrit, cet événement était très important pour Richelieu :

Le siège de La Rochelle fut un des grands événements du règne de Louis XIII. [...] Le cardinal voulait détruire ce dernier boulevard du calvinisme. [...] La Rochelle [...] était d’ailleurs la dernière porte ouverte aux Anglais dans le royaume de France, et en la fermant à l’Angleterre, notre éternelle ennemie, le cardinal achevait l’oeuvre de Jeanne d’Arc et du duc de Guise.54

Nous découvrons plus des huguenots et leur importance dans le dernier tome des Trois Mousquetaires quand nous trouvons le cardinal près de La Rochelle dans l’état d’âme non positif, parce qu’il a peu de nouvelles de l’Angleterre. Le siège continue à ce moment-là sans succès. Dumas en écrit :

La question d’emporter la ville de vive force, débattue souvent dans le conseil du roi, avait toujours été écartée. D’abord, la Rochelle semblait imprenable; puis le cardinal, quoi qu’il en eût dit, savait bien que l’horreur du sang répandu dans cette rencontre, où Français devaient combattre contre Français, était un mouvement rétrograde de soixante ans imprimé à la politique, et le cardinal était à cette époque ce qu’on appelle aujourd’hui un homme du progrès.55

Les autres ennemis sont peu mentionnés, parce qu’ils ne sont pas trop importants pour l’intrigue du roman qui se consacre plus sur les mousquetaires et leurs faits héroïques que sur la réalité de la France du XVIIe siècle ; par exemple quand Richelieu craint la défaite à La Rochelle :

Le cardinal connaissait l’activité et surtout la haine de Buckingham; si la ligue qui menaçait la France triomphait, toute son influence était perdue [...] Lui, Richelieu, le ministre français, le ministre national par excellence, était perdu ; le roi, tout en lui obéissant comme un enfant, le haïssant comme un enfant hait son maître, l’abandonnait aux vengeances réunies de Monsieur et de la reine. Il était perdu, et peut- être la France avec lui [...].56

Pour résumer, nous pouvons constater que de Richelieu n’est pas un saint bien qu’il soit un homme d’Église. Et son rôle à l’Église n’est pas très important pour Alexandre Dumas. Toutes les actions du cardinal sont mises en service pour la prospérité de la France ou la sienne, cette connexion est bien évidente par exemple dans les passages concernant son amour pour la reine et concernant la situation à la Rochelle. Néanmoins, le cardinal est capable de la compréhension pour les faits de ses opposant et aussi d’accepter sa défaite s’il entrevoit son profit en future.

54 Dumas, A. (1845), Tome II, p. 133-134. 55 Dumas, A. (1845), Tome IV, p. 31. 56 Ibid., p. 190-191. Le conflit entre le roi et de Richelieu, indiqué sur les premières pages des Trois Mousquetaires n’est pas si distinct à la fin. C’est plutôt une controverse entre le cardinal et ses gardes et M. de Tréville et ses mousquetaires qui est causée par des mêlées et la rivalité. Toutes les intrigues sont influencées par l’intermédiaire du cardinal. C’est sont eux, le ou , les agents puissants et capables de tout qui tiennent dans leur mains les fils des intrigues. Malgré cela, c’est de Richelieu qui toujors exploite des autres, par exemple du roi ou de monsieur de Bonacieux.

4. La comparaison du cardinal de Richelieu dans le roman Les Trois Mousquetaires et dans l’histoire

Ayant résumé la perspective d’Alexadre Dumas sur de Richelieu dans son roman dans le chapitre précédent, nous nous présenterons la comparaison des portraits du cardinal dans l’ouvrage célèbre et en réalité. Conséquemment, il est nécessaire de poser les questions suivantes : Est-ce que la description du cardinal de Richelieu dans Les Trois Mousquetaires correspond à la réalité historique ? En quoi consistent les différences entre la vie réelle de Richelieu, confirmée par les historiens ou les chroniqueurs et la fiction incorporée dans le roman d’Alexandre Dumas ? Nous nous consacrerons donc à cinq sujets principaux mentionnés dans Les Trois Mousquetaires - l’air et la santé du cardinal, son naturel intrigant, la liaison avec Louis XIII, la relation de Richelieu avec ses opposants, les problèmes des protestants en France au contexte de la guerre de Trente ans et le rôle du cardinal à l’Église catholique.

4.1 L’air et la santé du cardinal

Comme nous avons déjà remarqué, Dumas décrit dans son roman les premières années des activités politiques du cardinal de Richelieu. D’après l’écrivain, le cardinal de cette période est un homme noble à la figure amaigrie avec une moustache, n’ayant plus que trente- six ou trente-sept ans ; ses cheveux, ses moustaches et sa royale sont un peu grises. Malgré cela, il a l’air d’un homme de guerre qui fait même du cheval.57 Un autre sujet mentionné dans le roman est la santé délicate de Richelieu ; Dumas note son son « corps brisé », sa « voix éteinte »58, mais aussi la force de sa pensée et sa puissance morale que l’aident à rester en vie.59 Il est intéressant que Alexandre Dumas se trompe de l’âge du cardinal - en 1625, c’est- à-dire incorporé dans le premier tome des Trois Mousquetaires, il avait quarante ans. Néanmoins, l’apparence physique de Richelieu offerte par l’auteur romantique est presque précise parce qu’il correspond au portrait du premier ministre créé par Philippe de Champagne60, artiste cotemporain du cardinal, dans ses peintures. Les deux portrait les plus

57 Dumas, A. (1845),Tome I, p. 259. 58 Ibid., p. 259-260. 59 Ibid., p. 259-260. 60 Philippe de Champagne (1602-1674) était un peintre officiel du royaume français du XVIIe siècle. fameux du cardinal se trouvent dans le Louvre de Paris et National Gallery de Londres. Nous pouvons supposer qu’Alexandre Dumas les a vus et c’est pourquoi sa description est si fidèle. La description littéraire du cardinal Richelieu d’Hilaire Bélloc est basée sur le portrait du Louvre et lui-même, comme Dumas, note les yeux particuliers de ce qu’il écrit presque dans la forme romanesque.61 La biographie du cardinal de l’encyclopédie Larousse accentue un détail intéressant concernant les portraits de Richelieu par Philippe de Champaigne qui est très proche de celui littéraire de Dumas : « Richelieu, malgré la robe de pourpre, apparaît plutôt comme un seigneur hautain à l’allure martiale, voire militaire, qu’accentuent encore la fine moustache et la barbiche taillée en pointe. »62 Roland Mousnier décrit l’air du premier ministre par les mots suivants : « Il était long, mince, maigre, la figure triangulaire, le regard noire, tout en esprit. Il souffrait de plus en plus de maladies [...]. »63 La santé délicate du cardinal Richelieu est en certaine forme mentionnée par tous les auteurs qui notent souvent qu’ils souvent notons que bien que son corps ait souffert, son esprit le dominait. Il est possible de constater que sa santé délicate avait causé par les maladies du premier âge64 c’est-à-dire les maux à la tête violents et de hautes fièvres qui tourmentait notre politicien religieux. Plus tard, le cardinal a souffert du rhumatisme.65 L’encyclopédie Larouse écrit de la santé de Richelieu en le comparant avec celle de Luis XIII :

Sa santé, plus solide que celle de Louis XIII, était pourtant précaire : l’abus de travail, la tension morale continue, nécessaire pour dominer les intrigues et pour garder la faveur royale, minèrent rapidement son tempérament, et Richelieu fut la proie de fréquents malaises nerveux, dans lesquels la médecine moderne diagnostiquerait des crises de dépression, mais où ses ennemis ne voulurent voir que des manœuvres hypocrites pour attendrir le roi.66

La description de l’air et de la santé du cardinal ne se diffère de celle d’Alexandre Dumas. C’étaient donc ses qualités, surtout la volonté qui permettait au cardinal franchir des obstacles - par exemple la santé fragile.

61 Belloc, H. (1933), p. 78-79. 62 Larousse.fr. Armand-Jean du Plessis, cardinal de Richelieu [en ligne]. Consulté le 2 décembre 2012. Disponible sur : . 63 Mousnier, R. (2009), p. 209. 64 Belloc, H. (1933), p. 79-80. 65 Knecht, R. J. (2002), p. 45, Bailly, A. (1934), p. 151. 66 Larousse.fr. Armand-Jean du Plessis, cardinal de Richelieu [en ligne]. Consulté le 2 décembre 2012. Disponible sur : . 4.2 La naturel intrigante du premier ministre

Le premier ministre est une source de presque toutes les intrigues ; il devient ennemi principal des Trois Mousquetaires. En plus, il ne cesse pas d’intriguer contre la reine, contre le duc de Buckingham et contre les mousquetaires, ses armes sont une confiance du roi et ses agents, c’est-à-dire le comte de Rochefort et Milady de Winter. Entre autres, le cardinal profite de la peur des gens, par exemple de la peur de la reine où du monsieur de Bonacieux. Monsieur de Tréville en dit dans le roman que Richelieu n’oublie jamais sa défaite : « Le cardinal a la mémoire tenace et la main longue ; croyez-moi, il vous jouera quelque tout. »67 En général, Dumas a décrit le cardinal de Richelieu comme un homme d’État très capable, doté de la cruauté. Néanmoins, en réalité c’était le roi, pas le cardinal de Richelieu qui désirait la punition rigoureuse de ses ennemis. Au contraire, le cardinal était indulgent aux opposants de temps en temps.68 D’après Bélloc, le premier ministre n’était pas cruel, mais il était indifférent à la souffrance de gens si c’était au service de l’état.69 Il semble que l’ambition du cardinal de Richelieu l’ait poussé souvent à être calculateur et servile parce qu’en suivant ses idées, il agissait souvent sans scrupules.70 Le bien-être de l’État dans la vision de Richelieu demandait parfois des moyens peu scrupuleux.71 L’article dans l’encyclopédie Larouse mentionne plutôt l’effet positif du caractère ambitieux du cardinal de Richelieu :

Le trait dominant de sa personnalité demeure, avec l’ambition, l’intelligence, une intelligence supérieure, harmonieuse et équilibrée, qui lui permettait d’embrasser de grands desseins sans négliger les détails de leur exécution. Sa capacité de travail était énorme, servie par une volonté farouche de parvenir aux buts que son intelligence et sa féconde imagination lui avaient assignés.72

Pour conclure le passage consacré au portrait moral et physique du cardinal, notos que de Richelieu était ambitieux, mais aussi loyal à son souverain et son pays. Son ambition était conséquemment liée à un seul service - à la monarchie français. Le cardinal suivait quelques règles qui l’ont mené vers le succès. Il est nécessaire de ne pas simplifier ce trait de la personnalité de Richelieu, parce que son ambition et sa volonté qui l’accompagnaient au cours de toute sa vie résultaient en majorité au profit de la France.

67 Dumas, A. (1845), Tome II, p. 128. 68 Kovařík, J. (1998), p. 63. 69 Belloc, H. (1933), p. 94. 70 Knecht, R. J. (2002), p. 50. 71 Kovařík, J. (1998), p. 65. 72 Larousse.fr. Armand-Jean du Plessis, cardinal de Richelieu [en ligne]. Consulté le 2 décembre 2012. Disponible sur : . 4.3 De Richelieu et Louis XIII

La relation de Richelieu et de Louis XIII était considérée si importante par Dumas qu’il la mentionne dans le premier chapitre du son roman quand il présente au lecteur le conflit dans la société causé par la guerre non déclarée entre le cardinal et le roi. Ce sont les mousquetaires et leur capitaine qui avertissent ce fait. L’un des problèmes d’après Dumas était la garde du cardinal - une contrepartie des mousquetaires de Louis XIII. Également, la répulsion du roi pour chercher des solutions des difficultés de la France au contexte de l’Angleterre et de l’Espagne était une autre cause des malentendus entre eux. Toutefois, même si monsieur de Tréville saisit l’amitié entre deux homme qui étaient les plus puissants dans le royaume. La complexité de la relation entre de Richelieu et le roi est bien dépeinte dans le roman parce qu’elle reflète la réalité. La source de cette compléxité était dans la manière de la montée politique du cardinal et dans le rôle que la reine mère y jouait. Étant donné que c’était Marie de Médicis qui a créé de Richelieu, il n’est pas surprenant que « le roi n’eut tout d’abord pour lui que des préventions ».73 Même, pendant son exil avec la reine mère, de Richelieu était considéré par le roi comme un traître. Pour cette raison, il n’est pas possible de parler de la confiance ou de l’admiration du roi au cardinal à cette époque-là. En tout cas, le politicien n’a pas capitulé, au contraire il a essayé d’acquérir la faveur de son souverain en trahissant son mécène Marie de Médicis - par l’espionnage. Au début, il n’a pas gagné de la confiance du roi. Richelieu n’a pas cessé de trouver le chemin dans la grâce de Louis XIII qui le regardait toujours comme un intrigant ambitieux. Le changement dans la relation du roi et de sa mère et aussi la mort de Luynes, un favori du roi, a signifié l’amélioration de l’attitude du monarque. Alors, de Richelieu était nommé dans le Conseil en 1624 et plus tard, la même année, il est devenu le premier ministre. Pourtant, de Richelieu n’était pas le premier des premiers ministres de Louis XIII et il ne devait pas être le dernier. Bien qu’il ait le soutien de l’Église, le roi pouvait se détourner de lui pour n’importe quelle raison. L’Église n’aurait pas pu le sauver. Finalement, le roi a commencé à apprécier les qualités du cardinal.74 La relation entre Louis XIII et Richelieu s’est transformé en amitié avec le temps. Le cardinal aidait le roi avec les difficultés du règne, mais il ne l’a jamais remplacé dans son rôle

73 Bailly, A. (1934), p. 155. 74 Knecht, R. J. (2002), p. 19-26. du souverain de la France parce que « dans toutes les décisions du ministre, le monarque intervient ; il les étudiées, il les a sanctionnées, il a pris sa part de responsabilités comme il garde sa part de gloire : ce gouvernement fut la plus étroite des collaborations. »75 Il est possible de constater que le roi était courageux en distinguant les qualités du Richelieu ; le souverain n’était pas jaloux de son serviteur bien que au début, il a considéré le cardinal comme un intriguant ordinaire.76 Leur compréhension et leur dépendance réciproques étaient approfondies par la santé délicate qu’ils avaient les deux.77 Mais pourquoi le roi avait besoin d’un collaborateur ? Les écrivains apprécient que le monarque connaisse ses propres défauts et qu’il devienne le génie du cardinal en politique internationale.78 Larousse en écrit plus :

Le mérite de Louis XIII, qui ne possédait pas l’intelligence de son ministre, fut d’apprécier celui-ci, de comprendre que, dans l’entourage royal, où les serviteurs de son père, les « barbons », étaient trop vieux, Richelieu était le seul esprit supérieur, tranchant sur toutes les ambitions mesquines.79

Parfois, il est possible de marquer le ministère de Richelieu comme une dictature qui était « l’une des plus autoritaires, mais aussi des plus efficaces qu’ait connues l’histoire ». La position du cardinal était si forte parce « le roi était à ses côtes et légitimait ses actes ». Cette dictature

consiste en une délégation du pouvoir exécutif, privilège du roi par tradition nationale et droit divin, entre les mains du ministre, qui réçoit de la personne royale son autorité et lui apporte sa volonté et son génie. [...] La gloire de Louis XIII sera d’avoir imposé silence à ses inquiétudes à son orgueil, et d’avoir élevé Richelieu jusqu’à lui.80

À la fin, plus tard, l’aspiration du cardinal était couronnée d’un grand succès politique ce qui était manifesté pendant la Journée des Dupes où le roi a favorisé Richelieu à la reine- mère. Louis XIII a prouvé qu’il avait du respect pour les services, la loyauté et le talent du cardinal, qu’il ne le considérait pas comme un serviteur, mais comme un amis et un grand personnage politique. Après la Journée des Dupes, la relation entre ces deux grands hommes est donc changée presque dans une sorte spéciale de l’amitié.81

75 Bailly, A. (1934), p. 155. 76 Bordonove, G.. (2001), p. 94-96. 77 Knecht, R. J. (2002), p. 26-27. 78 Belloc, H. (1933), p. 100-108. 79 Larousse.fr. Armand-Jean du Plessis, cardinal de Richelieu [en ligne]. Consulté le 2 décembre 2012. Disponible sur : . 80 Bailly, A. (1934), p. 153. 81 Kovařík, J. (1998), p. 56-67. En somme, la relation entre le roi et son premier ministre était compliqué, mais on ne peut pas « considérer Louis XIII comme un simple instrument aux mains de son ministre, comme le détenteur passif d’une signature indispensable, appossée, par la volonté du dictateur, au bas des décrets qu’il avait seul promulgués. » Comme August Bailly82 en écrit : « La vérité est bien différente».83 Tous le deux étaient les hommes ambitieux qui voulaient la France puissante ; ce désir les a réunis malgré leurs différences et leurs différends. Louis XIII et de Richelieu représentaient un exemple de la collaboration en équipe ; même les historiens tombent d’accord en écrivant que le cardinal n’éclipsait pas son souverain comme les spécialistes l’ont souvent mentionné. Dans ce cas, Dumas avait raison quand il a décrit leur lien de manière significative en reproduisant la compétitivité fraternelle qui a conduit en résultats positifs pour la France.

4.4 De Richelieu et les opposants

Pour Dumas, le thème de l’opposition n’était pas si important, nous nous devinons ce fait plutôt dans son roman. Néanmoins, sous la surface, les opposants de Richelieu émergeons dans la cour royale. L’un d’eux était monsieur de Tréville et les mousquetaires pour lesquels le cardinal et ses gardes répresentaient les ennemis. Il est possible de constater que dans le roman, c’était la reine Anne d’Autriche qui était un autre opposant du premier ministre bien qu’il nous semble que le cardinal l’aime. Venant de l’Espagne et de la famille Habsbourg, elle paraissait être dangereuse pour lui et pour la France à l’époque de la guerre de Trente ans. Pourtant, l’intrigue concernant la reine se déroule principalement autour de sa relation secrète avec le duc de Buckingham, le premier ministre anglais. Leur affaire présomptive est considérée par de Richelieu comme une trahison de Louis XIII, de la France et peut-être de lui-même. En réalité, il n’est pas possible de trouver la mention de la haine de M. de Tréville dans les biographies de Richelieu. Toutefois, la rivalité entre les mousquetaires et les gardes du

82 Auguste Bailly (1878–1967) était l’écrivain français, le professeur d’histoire et le auteur de nombreuses monographies historiques. 83 Bailly, A. (1934), p. 153. cardinal est mentionné en bref. Il n’était pas fréquent que quelqu’un non royale d’avoir ses propres gardes et le premier ministre était un des exceptions :

L’opinion courante au XVIIe siècle est qu’un personnage qui a des gardes autour de lui en signe d’honneur, bénéficie d’un privilège d’une importance exceptionnelle. On va jusqu’à estimer qu’il détient presque, pour ainsi dire, par cette faveur, une part de la majesté royale, d’où une certaine appréhension qu’il n’en abuse, le regret de voir la souveraineté suprême en quelque sorte diminuée et la crainte que la sécurité publique n’en soit compromise. [...] nul dans l’État, fût-il ministre et ministre prépondérant, n’avait le droit de s’entourer d’une garde particulière quelconque.84

Néanmoins, après les intrigues de la noblesse dont nous parlerons plus tard et qui auraient conduit au assassinat de Richelieu, le roi s’est décidé à permettre le garde spécial pour le cardinal parce qu la vie de son premier ministre était trop précieuse pour Louis XIII. Les mousquetaires du roi étaient moins payés que ceux de Richelieu et ce qui est devenu une des causes entre eux.85 L’opposition de la noblesse, souvent supportée par Monsieur, à savoir par Gaston d’Orléans, le frère du roi n’est pas mentionné dans Les Trois Mousquetaires. Néanmoins, pour le cardinal, elle représentait un grand problème. Il supposait que la noblesse serait loyale au roi, mais les aristocrates se sentaient plus que les vassales que les citoyens. D’après certains, le service au roi était individuel et volontaire et ils trouvaient souvent le soutien auprès d’autres membres de la noblesse plus influente, par exemple auprès de Gaston d’Orléans. Le prince d’Orléans était très important. Jusqu’en 1638, quand le fils de Louis XIII est né, Monsieur était le prince héritier. La noblesse s’est trouvée plusieurs fois à la pointe des complots contre le roi. Mais ces révoltés ont été chaque fois battus par le souverain et son ministre qui n’avaient pas de pitié avec les rebelles.86 Concernant les ennemis de Richelieu, il nous reste nous poser la question suivante : quelle était la relation entre le cardinal et la reine en réalité ? Les écrivains n’abordent pas beaucoup ce sujet. Cependant, tous ces auteurs écrivent que le problème d’Anne d’Autriche consistait dans le fait qu’elle était Espagnole et une soeur de l’empereur de Habsbourg, qui s’est engagé contre la France au cours de la guerre de Trente ans. Anne d’Autriche jouait un rôle important dans la carrière de Richelieu, mais elle n’était pas sa maîtresse, entre autre parce qu’il semble que le cardinal n’a pas eu d’opinion positive sur les femmes : 87

84 Batiffol, L. (1937), p. 52-53. 85 Ibid., p. 57-58. 86 Knecht, R. J. (2002), p. 52-53. 87 Ibid., p. 49. [...] Richelieu ne parle jamais des femmes autrement qu’en termes sévères ou réprobateurs [...] Comme la reine mère, le cardinal n’aime pas les femmes qui peuvent jouer un rôle dans la monarchie absolue. Tout est politique dans sa vie ; c’est à tort qu’on lui attribue des aventures galantes [...] 88

De plus, la reine créait des obstacles pour le ministre en faisant des complots. Comme c’était sa belle-mère qui a découvert le cardinal, Anne d’Autriche l’a regardé comme un ennemi dès le début de son séjour à la cour française. Richelieu traitait la reine avec mépris.89 Est-il possible de dire que l’histoire du flirt d’Anne d’Autriche et du duc de Buckingham est vraie ? Aucun des historiens n’affirme qu’ils aient été des amants. Malgré cela, il y avait un flirt entre la reine et le bel Anglais qui était causé par les intrigues de la duchesse de Chevreuse :

Le flirt fut poussé assez loin, si loin que le blond séducteur, habitué à toutes les victoires, essaya, un soir, dans un jardin, de prendre de force la jeune reine qui résistait, affolée tout à coup, et qui criait, les cuisses écorchées par les passementeries, dorées dont flamboyaient les hauts de chausse du Don Juan. Ses cris intimidèrent le trop galant ambassadeur, et il s’esquiva. Mais il revint, et elle eut la faiblesse de le recevoir, et d’accepter qu’il s’agenouillât auprès du lit où elle se trouvait couchée. Rien n’était secret à la cour [...] Le roi fut donc informé et le Cardinal également. [...] De cette intrigue romanesque [...], il résulta - et la conséquence était assez grave - qu’Anne d’Autriche se trouva tout naturellement jetée dans l’opposition, et se rangea au nombre des ennemis du Cardinal.90

Anne d’Autriche était conséquemment seulement peu énergique en rejetant les avances du duc ce qu’avait les conséquences très graves pour elle personnellement. À la fin, le roi a renvoyé les servants favoris de la reine en Espagne ce qu’Anne d’Autriche a reproché à Richelieu. La duchesse de Chevreuse en profitait et a incité la reine à la haine pour le cardinal et a tramé le complot contre lui et le roi avec l’aide de Gaston d’Orléans.91 Quelle conclusion tirer du présent sous-chapitre ? Par conséquent, nous supposons que l’opposition n’était pas un élément important dans le roman d’Alexandre Dumas, mais elle était très importante dans la vie de Richelieu. Au cours de son service, il devait combattre la noblesse et Gaston d’Orléans qui faisait l’obstacle à son effort de la France puissante et unifiée. La relation réelle entre la reine et de Richelieu a différé de celle du roman. Le cardinal était politicien pour qui la France et sa prospérité étaient les plus importantes. C’est uniquement dans le sens politique qu’Anne d’Autriche était importante pour lui. Elle a représenté le danger de la famille des Habsbourg ; elle ne pouvait pas devenir l’amante du cardinal.

88 Pierret, M. (1972), p. 56-57. 89 Belloc, H. (1933) p. 110 -111. 90 Bailly, A. (1934), p. 167-168. 91 Bordonove, G. (2001), p. 105-114. 4.5 Le cardinal et les protestants

Le présent sous-chapitre prend pour sujet l’un des plus graves problèmes de l’époque de Richelieu, la position des huguenots français. Dans Les Trois Mousquetaires, le thème des huguenots sert seulement comme une scène pour les nouvelles aventures des héros. Les protestants français présentent un grand problème pour le cardinal et son souverain parce qu’ils ne veulent pas se soumettre au pouvoir du roi. Le siège de La Rochelle était essentiel pour de Richelieu ; il craint la défaite de ses forces et la victoire des huguenots supportés par les Anglais, des ennemis français. Pendant les scènes près de La Rochelle décrites dans le roman, nous voyons le premier ministre comme un guerrier. Il faut dire que le siège de La Rochelle était la première mission importante du cardinal au service de l’État. De Richelieu était l’homme de l’Église catholique, mais il a vécu à l’époque de la guerre de Trente ans, donc de la guerre entre le catholicisme et protestantisme. Beaucoup de Français considèrent les huguenots comme les traîtres, pour eux l’unité nationale était insécable parce que le roi français était « le roi très chrétien ». Les huguenots forment une minorité en France, ils ont vécu surtout sur le territoire de La Rochelle à l’ouest à Valence à l’est. Il est vrai que l’Édit de Nantes de 1598 a mis fin aux guerres de religions du XVIe siècle, mais les problèmes entre les communautés persistaient.92 Le cardinal est venu du Poitou, la province avec beaucoup de huguenots. Bien qu’il soit un évêque catholique, il ne voulait pas de rebaptême forcé des huguenots. Néanmoins, il a désapprouvé leur désobéissance à la couronne. Le conflit entre les deux communautés s’est manifesté de nouveau après le début de la guerre de Trente ans. Les huguenots français se sont sentis en danger, c’est pourquoi ils ont décidé d’affronter le gouvernement à main armée si nécessaire. Le conflit entre Louis XIII et les protestants de 1622 a fini par la paix de Montpellier, mais malgré cela en 1625, les huguenots se sont unis sous la direction de Subise contre le roi. La Rochelle ne pouvait pas basculer du côté d’un des partis, mais à la fin la ville a supporté les huguenots. Cette situation a provoqué son siège par les forces royales : « L’unité française était en jeu ; toutes les ressources du royaume y seraient consacrées s’il le fallait, mais La Rochelle devait être prise, et la rébellion protestante réimprimée. »93 La forteresse assiégée a gagné l’alliance des Anglais, sous le commandement du duc de Buckingham. Par le concours des ciconstances, au cours des combats près de La Rochelle, à cause de la maladie du roi en mars et en avril 1628, de Richelieu est devenu le commandant

92 Knecht, R. J. (2002), p. 66-68. 93 Bailly, A. (1934), p. 188. en chef :94 « L’opération fut préparée par lui avec une vigueur et une précision napoléoniennes. »95 À la fin les forces anglaises ont étées battues sur l’île de Ré et « en quittant la France, Buckingham reconnut avec élégance, devant des prisoniers français, que Monsieur le Cardinal était le premier homme du monde ».96 Quelques moins plus tard, le duc est mort : « Le 2 septembre, Buckingham, auquel il en réservait le commandement, fut assassiné par un officier d’âme puritaine, Felton, qu’a illustré Dumas. Le désarroi causé par cette mort marqua un temps d’arrêt dans les opérations anglaises [...] »97 Le meurtrier du duc de Buckingham est alors le même comme dans le roman, mais en réalité, Felton n’était pas influencé par Milady, un agent de Richelieu. Pourtant, le siège n’était pas fini par la mort du premier ministre anglais pour les Rochelais. Les combats entre eux et les forces royales ont continué jusqu’au le 27 octobre 1628 quand six notables ont offert la capitulation de la ville épuisés. Après la capitulation, ni roi ni cardinal ne se sont vengés sur des habitants de La Rochelle :

Ce ne fut pas un traité que leur accorda Richelieu, ce fut une grâce, au nom du roi. A ceux des habitants qui n’avaient pas quitté la ville, on laissait la vie et leurs biens, avec le droit de pratiquer leur culte. Mais par ailleurs, l’exercice du catholicisme était rétabli dans la cité, qui cessait d’être la ville sainte du protestantisme.98

La chute de cette ville a mené jusqu’à la capitulation de tous les huguenots dans le Sud de la France.99 Le siège était aussi essentiel pour la relation de Louis XIII et son premier ministre. La gratitude que le roi a exprimée au cardinal après le siège a changé leur relation de la défiance à une liaison plus amicale. Le roi a apprécié que de Richelieu avait substitué Louis XIII comme le commandant pendant sa maladie.100 Néanmoins, il faut rémarquer que bien qu’il ait battu des huguenots en France, cet homme qui « était revêtu de la plus haute dignité dans l’Église »101, a supporté les protestants contre les Habsbourg, c’est-à-dire les catholiques comme lui-même, pendant la guerre de Trente ans. Et c’est là où Hillaire Béloc voit l’importance de Richelieu. Il croit que le cardinal avait un grand rôle dans la dissolution du christianisme, c’est-à-dire en catholicisme et en

94 Knecht, R. J. (2002), p. 74-81. 95 Bailly, A. (1934), p. 190. 96 Ibid., p. 191. 97 Ibid., p. 197. 98 Ibid., p. 199. 99 Knecht, R. J. (2002), p. 74-81. 100 Bordonove, G. (2001), p. 122. 101 Mousnier, R. (2009), p. 210. protestantisme. L’historien réfère aussi à une nouvelle religion qui influence l’Europe jusqu’à aujourd’hui - le patriotisme, un mouvement d’une nation unifiée, fondé entre autres par de Richelieu ; Béloc ne le considère pas très positivement parce qu’il croit que cette « religion » est la source des problèmes de nos jours et que l’Europe manque la protection du christianisme. Bien sûr, il est nécessaire avertir nos lecteurs que Béloc a écrit son ouvrage de Richelieu avant la Seconde guerre mondiale, en 1933.102 Mais comme Roland Mousnier écrit « Richelieu a exercé son ministère en un temps de guerres de religion européennes » et « ses actes ont été exigés par les nécessités de la guerre ».103 Il semble donc que, pour le cardinal, la prospérité de la France ait été plus importante que l’Église ce qu’est confirmé dans les mots suivants :

Dans son Testement politique, Richelieu évoquait la vision d’un État fort et autoritaire, d’une monarchie victorieuse et d’une Église catholique qui se soumettrait docilement à son « grand dessein ». Dans ce texte, il prie Louis XIII de poursuivre l’oeuvre entamée, lui recommande la manière de renfocer le prestige de la monarchie en lui indiquant comment se comporter avec le Parlement et l ‘Église, les deux institutions les plus puissantes du pays. [...][Il] a utilisé l’Église pour consolider la monarchie [...].104

Constatons que pour de Richelieu, les huguenots présentaient le danger pour la France et pour le pouvoir de son souverain. C’est pourquoi son but était leur défaite ; il était en accord avec Louis XIII. À la fin, c’était la victoire près de La Rochelle les a rapprochés. Dumas ne s’est presque pas occupé ni des problèmes des huguenots ni de la question de l’Église. Pour lui, le siège de La Rochelle était seulement l’endroit pour les faits d’armes des mousquetaires.

102 Belloc, H. (1933), p. 13-14. 103 Mousnier, R. (2008), p. 757. 104 Boyer, J.-C. eds. (2009), p. 215. 5. Les films d’après Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas

Tandis que la première partie du mémoire a traité le contraste entre le roman dumassien et la réalité historique, la deuxième partie présentera une autre source des connaissances sur le cardinal de Richelieu. Les adaptations sont probablement plus fréquentes à notre époque, grâce à la mondialisation de l’industrie cinématographique. Le film est un des médias de masse ; la production cinématographique s’évolue constamment. Les réalisateurs cherchent toujours des sujets ; Les Trois Mousquetaires sont leur favori grâce à son attractivité et grâce à sa nature d’aventures. C’est pourquoi nous nous aborderons les adaptations cinématographiques des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas. L’histoire des films inspirés par ce roman célèbre est longue ; le premier film muet a été créé en 1912 et, aujourd’hui, il existe en somme treize adaptations. Le dernier film est sorti en 2011 sous forme de 3D. Pour le but du présent mémoire, il est nécessaire de rétrécir la sélection des films pour les analyser. Nous nous focaliserons sur deux adaptations cinématographiques les plus célèbres et également les plus fidèles au roman de Dumas qui sont disponible en République Tchèque ; ce sont Les Trois Mousquetaires de 1961 et de 1973 avec son compagnon The Four Musketeers de 1974. Nous avons choisi un film de la production française et un film de la production anglo-américaine pour comparer les manières différentes de l’adaptation des réalisateurs français et hollywoodiens. Il faut omettre les films les plus récents qui sont accessibles en République tchèque, The Three Musketeers de 1993 et The Three Musketeers de 2011, car elles étaient en majorité produites à Hollywood et elles sont plutôt les films inspirés de manière très libre par Les Trois Mousquetaires que les adaptations de ce roman. Nous avons choisi la série des films hollywoodiens des années 70 parce qu’ils ont été produits dans le même style que l’adaptation française des années 60. Bien qu’il soit possible de comparer les deux films, les adaptations nouvelles sont très différentes au contexte de l’intrigue ou l’atmosphère de l’époque de XVIIe siècle. Néanmoins, le thème des films sur Les Trois Mousquetaires est si vaste qu’il mériterait plus d’attention, par exemple dans un mémoire de master. Dans le présent chapitre, nous analyserons les adaptations de deux angles. Premièrement, il est nécessaire de décrire les films au contexte de l’approche de ses réalisateurs à l’intrigue dumassien pour que nous puissions signaler les différences principales entre les adaptations et l’original. Réaliser l’adaptation d’un ouvrage littéraire est toujours problématique parce que ce fait évoque toujours une certaine réduction :

Transposer à l’écran en deux heures de projection une œuvre de cinq cents pages, c’est inévitablement réduire, résumer, dénaturer. On y retrouve le plus souvent les actions, mais on y perd la psychologie, le sentiment de durée, l’atmosphère qui faisaient le charme unique de l’œuvre écrite.105

Nous nous sommes alors intéressés à cet aspect du cinéma ; néanmoins le centre de notre intérêt est concentré sur le personnage du Richelieu. Le deuxième et une autre point de vue important de notre analyse se focalisera sur cinq domaines concernant de Richelieu que nous avons déjà déterminé - sur son air et sa santé, sur son naturel intrigant, sur la liaison avec Louis XIII, sur la relation avec ses opposants et sur sa rôle à l’Église catholique au contexte des problèmes des protestants en France pendant la guerre de Trente ans.

5.1 Les Trois Mousquetaires (1961)

1 Le poster des Trois Mousquetaires (1961)106

Ce film a été crée dans la production franco-italienne du genre de cape et épée 107 a été réalisé par Bernard Borderie108 et est sorti en 1961. Il est composé de deux parties suivantes :

105 Morrency, A. (1991), p. 109. 106 La source du poster: Krinein.com. Les Trois Mousquetaires : toujours meilleurs en escrime qu'en maths [en ligne]. Consulté le 3 décembre 2012. Disponible sur : . 107 Le genre de cape et épée était populaire durant les années 50-60: « […] l’hexagone s’était fait une spécialité de ces productions hautes en couleurs, magnifiant le cinémascope, et rivalisant de panache, d’humour et d’amour. » Voir Gerardbarrey.fr. Gérard Barray, de Cape et Épée... [en ligne]. Comsulté le 3 décembre 2012.

. Les Ferrets de la reine (95 min) - sorti le 4 octobre 1961109 . La Vengeance de Milady (91 min) - sorti le 16 octobre 1961110

Comme ce film a paru en 1961, il n’est pas possible de trouver la quantité suffisante de critiques officielles; de plus ce sujet supposerait un stage dans des bibliothèques et médiathèques en France. En tout cas, les avis des critiques sur la page http://www.bernard- luc.com est plutôt positif :

Intrigues de palais, duels superbes et grands sentiments. Sûrement la meilleure adaptation du roman d’Alexandre Dumas. (Télé Magazine) Une adaptation très distrayante. (Télé Z) Une bonne distribution et de belles images. L’une des bonnes réussites des films de cape et d’épée des années 60. Gérard Barray est un héros fort convaincant. (TV Magazine Le Figaro) Une réalisation efficace et une très belle distribution. (Magazine TV) Plein d’action et de rebondissements pour remplir sa tâche : divertir. (Télé-Loisirs)111

Il est aussi possible de trouver une mention de ce film dans un article de la nouvelle adaptation des Trois Mousquetaires sur la page www.cinema.krinein.com :

Le film en deux parties tourné par Bernard Borderie en 1961 a le mérite, par rapport à son prédécesseur, d’être suffisamment long pour faire justice à l’intrigue des Trois Mousquetaires. Les ferrets de la reine s’intéresse à la rencontre des personnages et à leur première aventure, La vengeance de Milady développe les relations de la fameuse femme fatale avec et d’Artagnan.112

En fait, cette adaptation du roman est relativement fidèle à l’original, mais, bien sûr, le film a une forme d’expression différente que la forme littéraire. Il faut couper l’action et l’exprimer plus clairement que dans le livre. L’interprétation du film est classique. Il est possible de diviser les caractères en deux catégories - la noblesse et les serviteurs. La noblesse - ce sont le roi et la reine, tous les mousquetaires et aussi le cardinal et ses agents. Ces personnes agissent avec du charme, bien qu’ils soient des antihéros. Par exemple Milady est une belle qui d’abord utilise sa beauté

Disponible sur : . 108 Bernard Borderie (1924 - 1978) est un réalisateur français, il est connu pour les deux films d’après Les Trois mousquetaires. Il a tourné aussi les cinque films de la série « Angélique ». 109 Voir Imdb.fr. Les Trois Mousquetaires: Tome I - Les ferrets de la reine [en ligne]. Consulté le 3 décembre 2012. Disponible sur : . 110 Voir Imdb.fr. Les Trois Mousquetaires: Tome II - La vengeance de Milady [en ligne]. Consulté le 2 décembre 2012. Disponible sur : . 111 Bernad-luc.com. Reviews [en linge]. Consulté le 2 décembre 2012. Disponible sur : . 112 Krinein.com. Les trois mousquetaires : toujours meilleurs en escrime qu'en maths [en ligne]. Consulté le 3 décembre 2012. Disponible sur : . comme une arme et si la tactique ne marche pas, elle recourt aux armes réelles. Richelieu intrigue, mais quand son effort n’est pas couronné de succès, il change la stratégie avec raffinement. Les dames sont en général presque parfaites, dignes de l’admiration (la reine, Constance Bonacieux, Milady, etc.) Les serviteurs, comme Planchet par exemple, deviennent les sources de l’humour et des situations comiques. Et une exception évoquant plutôt la pitié est représentée par Bonacieux qui se comporte de façon servile et très docile aux autorités royales. Les personnages principaux du film qui vivent dans la cour française cachent leurs sentiments. Par exemple, la reine est prudente en exprimant son affection pour le duc de Buckingham bien qu’il la persuade de son amour. En général, la caractéristique plus profonde du roi ou de la reine manque. Il semble que les souveraines aient des problèmes conjugaux, mais les motifs de ces problèmes ne sont pas éclaircis. Pour la reine, c’est probablement le maintien de sa position à la cour, pour le roi, la chose la plus importante est l’honneur de sa femme. Les motifs et les buts d’autres personnages sont plus évidents : Richelieu veut rendre la France puissante et avoir une position solide, d’Artagnan veut devenir mousquetaire et acquérir l’amour de Madame Bonacieux, le duc du Buckingham désire être avec la reine française, etc.

5.1.1 Le cardinal de l’adaptation de 1961 et sa comparaison avec le roman

Le personnage du cardinal Richelieu paraît sur l’écran pour la première fois dans la douzième minute du film. Il n’est pas possible de voir son visage parce que Richelieu est assis dans un fauteuil tourné le dos à la caméra. L’intention du réalisateur était probablement de rendre le premier ministre plus énigmatique pour nous au début. Dans cette scène qui précède à la rencontre d’Artagnan et de Monsieur de Tréville, le cardinal révèle son rôle dans le rendez-vous imminent de la reine et du duc de Buckingham. Dans le roman, les personnages parlent beaucoup du Richelieu, mais lui-même, il n’est pas présenté que dans le chapitre XIV du premier tome. Alors, dans le film, le cardinal paraît plus tôt sur la scène que dans le roman. La présentation de Richelieu dans le film de Bernard Borderie n’est pas très positive. Il semble être froid, calculateur, sans émotions. Le cardinal pense toujours avant de parler, son visage ne change pas beaucoup. Il parle tranquillement, avec reflexion, néanmoins il élève le ton deux fois quand ses projets paraissent avoir des problèmes. Pourtant, le cardinal sait montrer la satisfaction. Son expression pendant le bal avant que d’Artagnan arrive avec les ferrets peut être appelée presque heureuse. L’arrivée d’Artagnan détériore ses projets, mais le cardinal reste stoïcien, seulement son expression promet une vengeance future. C’est une sphère qu’on ne peut pas trouver chez Dumas où nous faisons connaissances du premier ministre et de son caractère grâce à ses actions et leurs impacts ; dans ces deux films, nous percevons le cardinal grâce aux expressions de son visage. Quand de Richelieu arrive sur la scène pour la deuxième fois, il demande au roi la punition des mousquetaires pour un duel avec ses gardes. Cet événement nous offre un coup d’oeil sur le caractère du cardinal, parce nous observons son naturel intrigant. Notons la manière avec laquelle il force le roi à agir de façon énergique, nous constatons que cardinal du roman est différent ; il n’influence si fort son souverain, il utilise des méthodes plus raffinées, par exemple la présentation du problème et sa solution d’une manière qui pousse le roi à prendre la décision favorable pour le cardinal. La nature intrigante du Richelieu est bien évidente dans l’entretien du cardinal avec monsieur Bonacieux. Tout d’abord, Richelieu profère les menaces à l’encontre de cet homme minable, mais après, il commence à le flatter et à lui offrir de l’amitié. Le cardinal utilise cette tactique avec d’Artagnan plus tard, et bien sûr, cette fois sans succès. Remarquons que la plupart des intrigues ne sont pas réalisées par de Richelieu, mais par ses espions ou des agents, le premier ministre ne se diffère pas de son original du roman de Dumas dans cette perspective. Une différence principale est le sujet de la vengeance du cardinal qui n’apparaît pas dans le roman. Le Richelieu romanesque offre l’alliance et puis il menace d’Artagnan, mais jamais, il ne lui promet la vengeance à cause des projets mal tournés. Les moyens de Richelieu sont presque les mêmes dans le roman et dans le film. Le cardinal profite de nouveau des services des agents, par exemple de Milady de Winter et du comte de Rochefort, mais leurs destins ne sont pas les mêmes. Bien que Milady ne diffère pas du personnage littéraire, son rôle dans l’assassinat du duc de Buckingham est différent. Dans le livre, elle est mise en prison où elle rencontre John Felton, son gardien de prison. Ce jeune homme est manipulé par Milady et il assassine Buckingham. Dans le film, Felton n’est pas si jeune et il devient même amant de Milady et conséquemment, il tue le duc. Rochefort ne meurt pas à l’original, il se réconcilie avec d’Artagnan. À la fin du film, il est possible de voir, un peu inopinément, que le cardinal est satisfait de la mort de Milady et du comte de Rochefort. Peut-être à cause de leurs actions précédentes qui étaient faites plutôt pour leurs intérêts personnels (la vengeance) que par la raison d’État. Une autre explication affirme que la mort de ses agents signifie qu’il n’y a plus aucuns de témoins qui puisse rattacher Richelieu à l’assassinat de Buckingham. Cet élément manque dans le roman. Au début du film, il est bien évident qu’il y a une scission dans la société française de XVIIe siècle. Les gens avaient deux choix - être pour le roi et alors contre le cardinal ou être pour le cardinal et contre le roi. La nécessité de ce choix ne semble pas si évidente dans le roman. Le portrait de la liaison entre le cardinal et son souverain est presque le même que dans le roman. De Richelieu informe Louis XIII sur les événements récents dans la façon qui est avantageuse pour le roi, néanmoins il souligne que le souverain doit juger tout lui-même. À la fin, la résolution est toujours prise par Louis XIII, bien qu’elle soit une idée du cardinal à l’origine. Ce comportement est conséquemment la base de la relation entre le roi et le cardinal non seulement dans le film, mais aussi dans le roman. Cependant, Richelieu ne force pas le roi à prendre des décisions qui sont avantageuses seulement pour lui-même, il guide son souverain dans la bonne gestion de l’État car il sait présenter les problèmes de façon favorable. Ainsi, il peut obtenir les meilleurs résultats. Les ennemis de Richelieu présentés dans cette adaptation sont les mêmes que dans le roman - la reine et le duc de Buckingham, les mousquetaires et M. de Tréville. La reine a peur du cardinal parce qu’elle croit que de Richelieu veut salir sa réputation. Comme la souveraine présente un obstacle pour la politique étrangère du cardinal, elle est dangereuse pour lui. Par contre, Buckingham n’a pas de peur. Il assure Anne d’Autriche qu’il s’allierait avec les huguenots français si le roi et le cardinal ne cessaient pas de faire mal à la reine. Une chose différente dans le livre est le rôle joué par le cardinal dans la relation entre la reine et le duc de Buckingham. Dans l’adaptation de 1961, c’est de Richelieu qui a tramé une nouvelle rencontre du couple grâce à ses intrigues perfides. Le cardinal du roman n’agit pas de cette manière. Dans le film, l’animosité entre Monsieur de Tréville et le premier ministre est bien évident quand ils parlent ensemble devant le roi. De Richelieu commence à accuser les mousquetaires de l’action contre lui-même, mais Monsieur de Tréville persuade le souverain de la situation inverse. De Richelieu accepte conséquemment son erreur et déclare qu’il était mal informé. Puis, le cardinal force le capitaine avec discrétion à partir en tant que premier et il parle encore des intrigues des mousquetaires. Néanmoins, le cardinal, dans la conception du film, est capable accepter dignement la perte et la défaite, par exemple à la fin quand il réalise que les mousquetaires sont victorieux. Le premier ministre soudoie les alliés (Milady ou monsieur Bonacieux) et il utilise les menaces à ses rivals, par exemple à d’Artagnan. Mais ce sont ses agents qui résolvent les sales affaires pour lui, par exemple en enlevant des gens (monsieur et madame Bonacieux). C’est le comte de Rochefort qui offre à se mettre en travers du chemin d’Artagnan et des mousquetaires qui onr été obligés de voyager en Angleterre. C’est aussi Milady de Winter qui se décide à tuer le duc de Buckingham. En comparaison avec la première partie, les espions assument une initiative dans La Vengeance de Milady. Mais, bien sûr, il est possible de constater que les actions du premier ministre sont expliquées par le bien d’État Bien que le cardinal ne fasse que parler de La Rochelle dans cette adaptation, il est bien évident que cette ville est très importante pour lui. C’est le dernier lieu en France qui n’est pas asservi du pouvoir royale (et du cardinal, bien sûr). Richelieu connaît les projets du duc de Buckingham du débarquement sur la côté de la France et c’est pourqoi il confronte la reine en présence du roi. Anne d’Autriche reste calme et elle ne révèle rien. La campagne du siège de La Rochelle sert seulement comme un obstacle pour les mousquetaires qui devraient rester dans la caserne sans la quitter. C’est pourquoi ils sont obligés de demander au capitaine de Tréville la permission de continuer leurs aventures. Dans le roman, le siège est plus important ; grâce à cette scène, les mousquetaires manifestent leur courage et leur témérité. La majorité des aventures des mousquetaires se déroule pendant le siège de La Rochelle dans les livres, mais il est aussi possible de suivre les préparations pour l’expédition contre les huguenots dans le roman. En général, le cardinal de cette adaptation est pareil au premier ministre du roman de Dumas. Il n’est pas parfait, mais il a ses qualités positives. Son portrait n’est pas seulement noir et blanc, il est toujours plastique bien qu’il soit nécessaire de simplifier son caractère. Néanmoins, la perspective proposée au début de cette adaptation souligne qu’il y a une scission entre le roi et son premier ministre disparaît pendant le film et notre opinion sur de Richelieu change. Tandis qu’il était un anti-héros dans les premières minutes de cet ouvrage cinématographique, il prouve un homme de grande.

5.2 The Three Musketeers (1973) et The Four Musketeers (1974)

2 Le poster de The Three Musketeers et The Four Musketeers113

Les Américains et les Anglais ont adapté le roman d’Alexandre Dumas dans deux films dans les années 70. Le réalisateur de deux films était Richard Lester114. Les films sont de nouveau du genre de cape et épée : . The Three Musketeers115 (105 min) - sorti le 11 décembre en France, le 29 mars 1979 en États-Unis116 . The Four Musketeers: The Revenge of Milady117 (108 min) - sorti le 31 octobre 1974 en Allemange de l’ouest, 26 février 1975 en États-Unis118 La deuxième partie, The Four Musketeers : The revenge of Milady, avait quelques nominations en 1976, par exemple pour l’Oscar de la meilleure création de costumes pour Yvonne Blake et Ron Talsky, pour BAFTA britannique dans la catégorie « Meilleurs costumes ».119

113 La source du poster: Blackholereviews.blogspot.cz. The Three Musketeers (1973) and The Four Musketeers (1974) [en ligne]. 26-11-2011. Consulté le 3 décembre 2011. Disponible sur : . 114 Richard Lester (né en 1932) est un réalisateur américain, il est connu pour les deux film des Beatles (A Hard Day's Night et Help!) ou pour d’autres films, par exemple Comment j'ai gagné la guerre et Les Trois Mousquetaires. 115 Les Trois mousquetaires: Les ferrets de la reine, traduit JC. 116 Voir Imdb.com. The Three Musketeers [en ligne]. Consulté le 3 décembre 2012. Disponible sur : . 117 Les Quatre mousquetaires: On l'appelait Milady, traduit par JC. 118 Voir Imdb.com. The Four Musketeers [en ligne]. Consulté le 3 décembre 2012. Disponible sur : . 119 Ibid. Conformément au sujet du présent mémoire, nous considérons ces deux films comme deux parties d’une histoire filmée ; ils étaient tournés avec la même équipe pendant la même période et ils étaient divisés en deux parties après le tournage.120 Ces films étaient réalisés dans les années 70 et malheureusement, nous n’avons pas trouvé assez de critiques de cette période-là. Conséquemment, nous nous contentons des opinions plus récentes ou étrangères. L’une d’elles se trouve dans la critique TV de Telerama du 15 décembre 2007 où nous découvrons l’histoire de cette adaptation qui était liée à la France :

André Hunebelle prépare avec les Charlots une version humoristique du chef-d’oeuvre de Dumas. Saisissant l’idée au bond, un couple de producteurs, les Salkind, proposent aux Beatles (!) d’interpréter les trois mousquetaires sous la direction de Richard Lester. Leur refus ne fait pas capoter le projet. 121

Le critique est très positivement de ce film, parce qu’il est « trépidant, inventif et bourré d’humour » :

Gentiment iconoclaste, Lester ne se refuse pas le plaisir de quelques anachronismes ironiques, et privilégie la dérision et les fantaisies visuelles plutôt que la rigueur historique. A la fois impertinent et loufoque, il n’en n’oublie pas pour autant l’action (les duels sont âpres et violents) et les péripéties amoureuses. Bref, un divertissement de grande qualité. 122

Ken Hanke de Mountain Xpress pense que cette adaptation est

[L]e film le plus visuellement somptueux de Lester, même si sa beauté physique générale est équilibrée avec un oeil pour la pauvreté et la saleté de l’époque dans lequel il se déroule. [...] Cependant, ce que Lester a conçu ici est la version la plus inventive et follement agréable de Les Trois Mousquetaires jamais commis au cinéma.123

Brian Mckay de eFilmCritic.com apprécie le film: « La plus belle interpretation de l’histoire de Dumas à ce jour. Un mélange parfait de comédie, romance, et [...] aventure cape et d’épée »124

120 Voir Imdb.com. The Three Musketeers [en ligne]. Consulté le 3 décembre 2012. Disponible sur : . 121 Télérama.fr. Les trois mousquetaires [en ligne]. 15-12-2007. Consulté le 3 décembre 2012. Disponible sur : . 122 Télérama.fr. Les trois mousquetaires [en ligne]. 15-12-2007. Consulté le 3 décembre 2012. Disponible sur : . 123« Lester’s most visually sumptuous film, even if its general physical beauty is balanced with an eye for the poverty and filth of the era in which it takes place. […] however, what Lester has crafted here is the most inventive and wildly enjoyable version of The Three Musketeers ever committed to film ». Traduit par JC. Voir Ken Hanke in Mountaunx.com. The Three Musketeers [en ligne]. 27-01-2010. Consulté le 3 décembre 2012. Disponible sur : . 124 « The finest rendering of Dumas' tale to date. A perfect blend of comedy, romance, and […] swashbuckling adventure. ». Traduit par JC. Voir Rottentomatoes.com. The Three Musketeers Reviews [en ligne]. Consulté le 3 Au contraire, le magazine américain Variety critique beaucoup cette adaptation: « Peut- être que le film est un triomphe de la médiocrité contrôlée et délibérée, mais il ressemble plutôt la copie maladroite d’une satire mauvaise de l’original. » 125 Tandis que la première version filmée présentée dans notre mémoire a été réalisée par les Français, ces deux films viennent de la production américiane et par conséquent, ils sont influencés par l’héritage culturel un peu différent de celui de l’Europe. Il est bien évident que le but de ces films est avant tout d’amuser les spectateurs. Les films sont moins « classiques » que la version de 1961 ; l’interprétation des caractères est modernisée - d’Artagnan est toujours courageux, mais aussi un peu jacques, Constance Bonacieux est ravissante, mais aussi maladroite. La source d’humeur n’est pas créée seulement par les serviteurs, mais aussi par les actions diverses des mousquetaires. Les films sont amusants, néanmoins ils perdent le charme du roman. La conception filmée de la France du XVIIe siècle de Lester est aussi différente de la conception romanesque de Dumas. L’écrivain n’était pas intéressé par la vie de l’homme de la rue. Dans les films, il est possible de voir la pauvreté des gens et leurs manières de s’amuser. L’image de la France est plus grisâtre que dans le film de 1961, mais les gens s’amusent toujours. Les mousquetaires ont même leurs défauts, ils ne sont pas si généreux ou intrépides que dans la version de 1961, même si le roi et la reine ont leurs défauts. Les mousquetaires ne cherchent pas des aventures parce qu’ils veulent aider la reine ou la France, mais plutôt parce qu’ils sont ennuyés. Ils sont aussi vulnérables, les blessures ne se les évitent pas. Le couple royal ne se présente que pendant les actions de plaisir comme des bals, des chasses, etc. Le roi est gâté, un peu bête. Il déteste être dérangé pendant ses jeux, il ne veut pas résoudre des désagréments. La reine semble être un peu insouciante, elle aime Buckingham, mais aussi les plaisirs offerts par son mari. Pourtant, elle a peur du cardinal, d’être répudiée. Le duc de Buckingham est très vaniteux, mail il aime la reine, même s’il la trompe, par exemple avec Milady. Cependant il est un prototype de gentilhomme anglais, très poli. Les caractères des personnages principaux de la version américaine sont pour cette raison présentés un peu différemment que dans le roman. Le rôle de Monsieur de Tréville n’est pas si important que dans les livres, tandis que Madame Bonacieux érige de la couturière simple en amie de la reine.

décembre 2012. Disponible sur : . 125« Perhaps the film is a triumph of controlled and deliberate mediocrity, but it still closer resembles a clumsy carbon of a bad satire on the original.» Traduit par JC. Voir Variety.com. The Four Musketeers - The Revenge of Milady [en ligne]. 31-12-1974. Consulté le 3 décembre 2012. Disponible sur : . Une autre différence est la relation entre Milady et le comte de Rochefort ; il est évident qu’ils sont les amants ; Rochefort de ces deux films est plutôt l’aide de Milady ou du cardinal. Il n’initie pas autant d’actions que dans le roman ou dans le film de 1961. L’histoire du film suit de façon plus ou moins fidèle l’original de Dumas. D’Artagnan voyage en Angleterre pour chercher les ferrets de la reine, les mousquetaires assiègent La Rochelle et y rejouissent des petits combats avec les huguenots. Buckingham est tué par John Felton, un homme protestant influencé par Milady.

5.2.1 Le cardinal des adaptations de 1973 et 1974 et sa comparaison avec le roman

Il est possible de voir de Richelieu sur écrain pour la première fois dans la 23e minute quand il voyage en brancard dans les rues de Paris. Son entrée est accompagnée de la musique dramatique pour supporter l’importance de ce personnage. Nous le voyons seul, entouré avec ses gardes qui doivent soudoyer les gens pour qu’ils agitent les mains ou les mouchoir pour le cardinal. Le premier ministre est un homme à l’âge de trente-cinq ou quarante ans qui est encore sans rides, mais avec des cheveux et une moustache gris. Il a l’air moins vieux que nous imagierons habituellement. Il cache ses émotions, par exemple de la colère ou de la joie, et il est très difficile de dévoiler ses sentiments. Le cardinal de ces films est plus cruel que de Richelieu du roman. Il aime que les gens le craignent. Par exemple, en sortant de la Bastille, il passe devant les hommes emprisonnés souffrant dans les cages sans émotions, comme il les ne voit pas. Il menace non seulement Bonacieux, mais il n’hésite pas à le mettre à la torture. Puis de Richelieu change la tactique, de la même façon que dans le roman, il s’excuse de la méprise et il assure Bonacieux d’être son ami. Dès ce temps-là, sa victime fait pour lui presque tout. Il est clair pourtant que le cardinal n’est pas innocent au sujet de la suffrance des autres. Il s’endort tandis que le serviteur lui lit un rapport de la conversation entre la reine et Madame Bonacieux. Plusiers fois, nous nous observons les activités de son indicatrice entre les dames d’honneur d’Anne d’Autriche. Evidemment, il aime savoir et contrôler tout ce qui passe à la cour. Monsieur Bonacieux n’est pas le seul qui a peur du cardinal. En parlant avec lui, Rochefort confirme, lui aussi, qu’il craint de Richelieu. Après l’avoir entendu, le premier ministre semble être content. Bien que le cardinal soit cruel, il ne commet jamais de la violence lui-même. Il a ses agents Milady et Rochefort et aussi ses gardes. Il s’agit du comportement influencé par le roman de Dumas. Le cardinal de Richelieu veut recevoir des résultats de la bataille avec ses ennemis et il ne souhaite pas s’occuper pas moyens que ses agents utilisent pour les obtenir. Pour lui, rien n’est plus important que la raison d’État. La cruauté est seulement l’une de ses méthodes pour garantir sa propre carrière, son pouvoir. Il dit qu’il n’a pas d’autres ennemis que les ennemis de la France. Pour cette raison, il empêche Buckingham de se débarquer près de La Rochelle et il instruit Milady à mettre en jeu toutes ses atouts. La mort éventuelle du duc ne le gêne pas parce que tout se déroule au nom d’Etat. La première interaction entre de Richelieu et son souverain commençe après la scène dans laquelle le roi et Monsieur de Tréville parlent du duel entre les mousquetaires et les gardes du cardinal. Il est évident que le premier ministre influence beaucoup son souverain. Il semble que ce soit un modèle favorable pour le roi parce qu’il ne veut pas résoudre des problèmes qu’ils l’ennuient. Louix XIII de cette adaptation est un homme simple et vaniteux, qui aime des divertissements, la vie fainéant à la cour française. Le cardinal en profite. Quand il parle des questions concernant la France, les huguenots ou l’Angleterre, tandis que le roi s’amuse, le souverain laisse son cardinal résoudre les problèmes surgis. Une seule chose qui énerve Louis XIII, c’est la question de la fidélité de sa femme. La relation entre le cardinal et le monarque est déséquilibré dans cette adaptation ; le premier ministre est un homme intelligent tandis que le roi est plutôt un sot. La position des ennemis du cardinal est différente du roman. Monsieur de Tréville ne joue pas un rôle considérable dans les films. Ce personnage est important au début parce que l’introduction sort de l’ouvrage du Dumas, mais après la scène obligatoire du roman dans le bureau du capitaine des mousquetaires et une conversation entre lui, le cardinal et le roi, monsieur de Tréville prend plutôt un caractère secondaire qui n’a aucune influence à la vie des mousquetaires. Au contraire, la reine et son affaire avec le duc de Buckingham représentent les moments clés dans l’histoire du film. L’Anglais promet qu’il prouvera son amour pour la souveraine française en aidant les protestants de La Rochelle. Cependent, avant qu’il puisse réaliser sa promesse, il est tué. Anne d’Autriche a peur du premier ministre de son mari, parce qu’il est tout-puissant. Malgré cela, elle n’est pas suspicieuse et elle ne découvre jamais l’indicatrire aux services du cardinal. Pendant leurs entretiens toutes les deux parties jouent un jeu caché aux yeux du roi incapable. Les conflits entre les mousquetaires et les gardes du cardinal sont présents ; mais les compétences des garde sont grandes parce que ses membres peuvent entrer le palais royal. Ils semblent agir plus comme une police secrète. À la pointe des gardes est le comte de Rochefort. La question du bien de l’État est omniprésente dans cette adaptation ; quand le cardinal parle de ses rivals, ce sont les ennemis de la France et de son integrité, c’est-à-dire les huguenots et le premier ministre de l’Angleterre qui fait des projets d’aider les protestants français. Le siège de La Rochelle, qui se déroule pendant toute la deuxième partie du film sert comme la scène pour les combats de nos quatre mousquetaires et les situations comiques, par exemple pour le serviteur. Il est possible de découvrir la manité et la dissipation de la cour française pendant le siège ; tandis que les mousqutaires avec de Richelieu à la pointe faisent la guerre, la cour avec le roi et la reine s’amusent. Pour conclure, admettons que le caractère intrigant de Richelieu est plus évident dans cette adaptation que dans les livres. Son intelligence et le raffinement est mis au contraste avec la bêtise et la prodigalité du souverain. C’est quoi permet au cardinal de manipule le roi ou Monsieur Bonacieux, profite de leurs faiblesses. Bien qu’il soit cruel, son excuse est toujours le bien de la France. En plus, de Richelieu respecte la position du roi, même s’il résolve beaucoup de problèmes au lieu de Louis XIII. Néanmoins, il semble qu’il s’agisse d’une relation qui convient à tous les deux.

5.3 La comparaison des adaptations choisies

L’objet du présent sous-chapitre est de comparer et de concluire l’interpretation du cardinal dans les deux films qui sont traités ci-dessus. Nous nous consacrerons de nouveau à son air et les qualités, la nature intrigante, la relation avec Louis XIII, les ennemis et les problèmes des huguenots au contexte de la guerre de Trente ans. Le premier sujet qui nous intèresse est l’allure du Richelieu ; l’apparence du cardinal ne diffère pas beaucoup dans les deux adaptations et suit l’original. Le premier ministre est un homme avec les cheveux et la moustache grisonnant, mince, ni vieux ni jeune. Bien que le cardinal des films des années 70 semble être plus jeune que son prédécesseur des années 60, nous ne voyons pas les contradictions entre leurs qualités d’eux. Tous les deux sont des hommes qui cachent leurs sentiments et qui réfléchissent avant parler. Ils semblent être froids, indifférents à la souffrance des gens. Cette qualité est plus évidente chez de Richelieu de la production anglaise (dans la scène avec les prisonniers), peut-être grâce à la plus grande intélligibilité des films hollywoodiens. Le bien et le mal sont habituellement plus différenciés dans la production américaine pour que les spectateurs puissent distinguer les héros et les anti-héros. Même si tous les deux cardinals sont présentés comme des hommes cruels, et de Richelieu des années 70 comme une sorte de tyran, ils sont capables d’accepter la défaite. La nature intrigante du premier ministre français est très importante pour l’histoire des films. Dans les adaptations des années 60, c’est le cardinal qui est l’initiateur de plupart des intrigues. Par exemple, il a arrangé la rencontre entre la reine et le duc de Buckingham. Au contraire, de Richelieu des années 70 plutôt réagit aux événements et aux activités des autres. De plus, dans la version américaine, l’importance de la prospérité de la France est la motivation la plus importante pour lui, et son cruauté est accentuée par les scènes qui soulignent la souffrance des gens. Il est possible de constater que l’intégrité insensible du cardinal du premier film est équillibrée dans le deuxième par la démonstration de son atrocité. L’interpretation de la relation entre Louis XIII et son ministre diffère dans chaque adaptation. Dans la première, ils sont peut-être des partenaires bien que de Richelieu essaie d’influencer son souverain, en majorité des cas avec le succès parce qu’il agit avec raffinement. Le contraste avec la deuxième adaptation est grand. Là, nous percevons la grande incapacité du roi et l’intelligence du Richelieu qui n’est jamais mécontent du monarque. Le premier ministre est patient et laisse le roi jouir des plaisirs de la cour pendant qu’il travaille pour le bien de l’État. C’est la raision pour laquelle Louis XIII apprécie son ministre. Bien que l’interpretation de la liaison entre ceux deux ne soit pas pareille, une chose ne change pas - le respect du cardinal pour le roi : il ne cherche jamais à l’éclipser. Notons que l’attitude des réalisateurs à la question des ennemis du cardinal ne se distingue pas beaucoup en général, il faut écrire qu’il y une grande différence en ce qui concerne l’importance de Monsieur de Tréville. Dans la série des films des années 60, le caractère est l’un des ennemis inconciliables du Richelieu. Au contraire, dans les films de Lester, son rôle comme opposant du cardinal est marginal. Pareillement, la première adaptation du roman de Dumas ne remarque presque pas les problèmes des huguenots français et le siège de La Rochelle, tandis que pour la deuxième adaptation, cette campagne présente la plupart de l’intrigue de sa seconde partie. Dans tous les deux films, nous percevons que le duc de Buckingham est un menace non seulement pour de Richelieu, mais aussi pour toute la France. Néanmoins, ce problème est mieux expliqué dans l’adaptation de Lester. Pour résumer, il faut dire que l’interpretation du cardinal dans toutes les deux adaptations se ressemble. Les réalisateurs ont réspécté l’original d’Alexandre Dumas, mais ils se diffèrent dans certains détails, par exemple dans le rôle de Richelieu en relation de la reine et du duc de Buckingham, ou dans sa liaison avec le roi.

6. Conclusion

Le présent mémoire a essayé de comparer le cardinal de Richelieu du roman Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas avec le personnage historique. Nous supposons qu’il était nécessaire de présénter sa vie au contexte de la France politique pendant la première moitié du XVIIe siècle. Nous avons consacré une partie de notre mémoire à son enfance, sa carrière à l’Église et à la cour française. Puis, nous avons noté les événements les plus importants de l’époque pendant qu’il était premier ministre de Louis XIII, par exemple sa relation avec la reine mère et la guerre de Trente ans. Une autre partie du présent travail représente le portrait du Richelieu dans le livre d’Alexandre Dumas ; nous avons cherché à présenté le caractère de ce personnage important dans l’histoire de la France et pour cette raison, nous avons désigné cinq thèmes clés concernant le cardinal. Pour nous, ces thèmes ont été l’apparence de Richelieu et son naturel intrigant, la liaison avec le roi Louis XIII, la relation avec ses ennemis (monsieur de Tréville et ses mousquetaires, Anne d’Autriche et le duc de Buckingham) et la question des protestants français par rapport à la guerre de Trente ans. Nous avons constaté qu’Alexandre Dumas ne se trompe pas de sa description de l’air et des qualités du cardinal ou de la base de sa nature intrigante. Néanmoins, la relations entre Louis XIII et de Richelieu était très différente en réalité. Nous avons pris en conscience les opinions des historiens, selon lesquels le cardinal n’était pas dictateur. Il a respecté son souverain et bénéficié de la grâce du roi. Il faut souligner que c’était le monarque qui était toujours l’homme le plus puissant du royaume. En réalité, il n’est pas possible de trouver monsieur de Tréville et les mousquetaires parmi les ennemis du cardinal. Toutefois, la reine a présenté un menace pour sa politique parce qu’elle descendait de la dynastie Habsbourg qui avait traditionellement mis en danger les intérêts internationaux de la France. En revanche, le duc de Buckingham comme le premier ministre anglais était dangereux pour l’unité de la France parce qu’il a supporté les huguenots français. Dans la deuxième partie du présent mémoire, nous avons traité deux films adaptés d’après le roman Les Trois Mousquetaires. Nous avons noté les différences entre le roman et chaque adaptation en général et puis nous avons analysé la différence entre les portraits du cardinal romanesque et cinématographique. À la fin, nous avons comparé les interpretations de Richelieu dans tous les deux films. Il faut remarquer que les réalisateurs de ces adaptations cinématographiques ont suivi l’original de Dumas et les différences dans leurs approches ne changent pas beaucoup la base du caractère du cardinal romanesque. Pour résumer, le présent mémoire a prouvé que sauf une exeption, c’est-à-dire la relation avec le souverain, le romancier avait décrit la personnalité de Richelieu de manière semblable à la réalité.

RÉSUMÉ

Česky

Tato bakalářská práce nazvaná Le cardinal de Richelieu dans Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas en relation avec la réalité historique se zabývá rozdílem mezi pojetím kardinála Richelieu ve Třech mušketýrech od Alexandra Dumas a skutečným životem tohoto státníka. Text se zaměřuje na období 17. století, ve kterém se Dumasův román odehrává, a vnímá především postoj kardinála ke klíčovým osobám nebo událostem, o kterých se autor v knize zmiňuje. Práce se tedy věnuje vztahu kardinála s královskou rodinou, jeho přístupu k hugenotům, opozici či zahraniční politice. Ve druhé části textu jsou následně srovnány dvě doposud nejslavnější a nejvěrnější filmové adaptace, které byly o Třech mušketýrech natočeny, s románem. Filmy jsou analyzovány nejen z hlediska obsahu a jeho odlišnosti od knihy, ale také v tom, jak je v nich vykreslen kardinál Richelieu nejen jako člověk, ale i ve vztahu k výše zmíněným osobám a událostem.

Anglicky

This bachelor’s thesis named The Cardinal de Richelieu in The Three Musketeers by Alexandre Dumas in the Relation to the Historical Reality deals with the difference in the approach to cardinal Richelieu in the novel The Three Musketeers by Alexandre Dumas and the real life of this statesman. This text concentrates on the period of the 17th century in which The Three Musketeers take place and focuses on the approach of the cardinal to the crucial persons and the events which the author mentions. The thesis thus deals with cardinal’s relations to the royal family, the Protestants, the opposition or the foreign policy. The second part focuses on the comparison of two the most famous and faithful film adaptations of The Three Musketeers with the novel by Alexandre Dumas. The films are analysed not only because of their content and difference between the book and adaptation but also because of the portrayal of Richelieu they offer. The main focus is on his personality and his relations with the persons and events mentioned above.

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