Aspects Du Roman D'apprentissage Dans Les
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ASPECTS DU ROMAN D’APPRENTISSAGE DANS LES TROIS MOUSQUETAIRES, SYLVANDIRE ET JOSEPH BALSAMO D’ALEXANDRE DUMAS PÈRE. BY Frédérique Sevet M.A., University of Nebraska-Lincoln 2001 © 2009 Submitted to the graduate degree program in French Literature and the Graduate Faculty of the University of Kansas in partial fulfillment of the requirements for the degree of Doctor of Philosophy. ______________________________ John T. Booker, Chairperson _______________________________ Van Kelly _______________________________ Caroline Jewers _______________________________ Bruce Hayes _______________________________ Margot Versteeg Date defended: August 24, 2009 2 The Dissertation Committee for Frédérique Sevet certifies that this is the approved version of the following dissertation: ASPECTS DU ROMAN D’APPRENTISSAGE DANS LES TROIS MOUSQUETAIRES, SYLVANDIRE ET JOSEPH BALSAMO D’ALEXANDRE DUMAS PÈRE. Committee: ______________________________ John T. Booker, Chairperson _______________________________ Van Kelly _______________________________ Caroline Jewers _______________________________ Bruce Hayes _______________________________ Margot Versteeg Date approved: August 24, 2009 3 Remerciements. Je voudrais remercier le Professeur Booker et les autres membres du jury, ainsi que ma famille, pour leur aide et leur soutien. 4 Table des matières. Introduction. 5 I. La vie de Dumas. 8 II. La réception de Dumas à son époque et maintenant. 13 Chapitre 1 : Dumas et les genres romanesques. 22 I. Dumas et le roman historique. 22 II. Dumas et le roman-feuilleton. 38 III. Dumas et le roman d’aventures. 47 Chapitre 2 : Le roman d’apprentissage. 57 A. L’historique. 58 B. Les traits caractéristiques. 66 1. Le caractère du personnage en formation. 67 2. Le contexte politique et social. 71 C. Critiques. 79 1. Bakhtin. 79 2. Lukacs. 81 3. Suleiman. 85 Chapitre 3 : L’apprentissage de d’Artagnan dans 89 Les trois mousquetaires. I. La description du jeune homme. 90 II. Paris. 106 III. Les épreuves. 110 IV. Les initiateurs. 118 V. La réussite / la conclusion du roman. 129 Chapitre 4 : L’apprentissage du chevalier 138 Roger-Tancrède d’Anguilhem dans Sylvandire. I. La description du jeune homme. 140 II. Paris 143 III. Les initiateurs. 149 IV. L’amour. 152 V. Les épreuves. 157 VI. La conclusion du roman. 165 VII. Comparaison de Sylvandire et des Trois mousquetaires. 167 VIII. Les rôles du narrateur et du lecteur. 171 Chapitre 5 : L’apprentissage de Gilbert dans Joseph Balsamo. 180 I. La description du jeune homme. 183 II. Les initiateurs. 191 III. Versailles et Paris. 195 IV. L’amour et les épreuves. 199 V. Le changement de caractère et de comportement. 205 VI. La conclusion du roman. 220 Conclusion 226 5 Introduction. Le but de cette dissertation est de démontrer qu’Alexandre Dumas est un écrivain de son époque et qu’il a su bien exploiter les modes romanesques de son siècle, comme le Bildungsroman, le roman historique, le roman-feuilleton, le roman d’aventures, le roman de cape et d’épée, parmi d’autres. Il emprunte à tous et s’en inspire, mais pour former son style vif qui lui est propre. Hélas, il a souvent été considéré comme un auteur mineur car son succès était immense auprès du peuple et sa lecture plaisante aux yeux de tous, trop agréable pour les critiques sévères. Un auteur dit populaire n’avait pas sa place parmi les auteurs sérieux. Dumas écrivait vite et il était publié dans des journaux, sous forme de romans-feuilletons, mais ils étaient perçus comme de la littérature facile par les critiques. Ceux-ci lui reprochaient aussi d’utiliser parfois des collaborateurs. Il ne méritait donc, pas, selon eux, une réputation d’auteur sérieux et digne d’être étudié à l’école. Faire un choix d’oeuvres à étudier se révèle difficile tant elles sont passionnantes. Dans les limites de la dissertation, j’ai opté pour trois de ses romans. Les trois mousquetaires (1844) est l’un des plus connus ; Sylvandire (1844) est ce que l’on pourrait appeler le brouillon de ce dernier tant il possède de similitudes (pourtant, il est quasiment inconnu du public) ; Joseph Balsamo (1846-48)1 présente une autre approche au roman d’apprentissage (le héros ne réussit pas). De plus, Les trois 1 Ces dates sont importantes historiquement. Elles se situent entre les révolutions de 1830 et 1848. Joseph Balsamo est un roman qui traite de la pré-Révolution française et il est écrit juste avant et pendant la révolution du temps de Dumas, lequel s’inspire de son époque pour parler du temps passé. 6 mousquetaires et Joseph Balsamo font partie d’une série de romans qui garde certains nombres de personnages au fil du récit : Les trois mousquetaires est suivi de Vingt ans après (1845) et du Vicomte de Bragelonne (1847-50). La suite des aventures de Joseph Balsamo se trouve dans Le collier de la reine (1849-50), Ange Pitou (1851) et La comtesse de Charny (1852-55). J’ai choisi de traiter des premiers tomes de chacun de leur série, dans lesquels le récit de la vie de leur jeune protagoniste dévoile un aspect de sa personnalité d’homme qui mûrit en vivant sa vie d’adulte tout en suivant un parcours initiatique fait d’aventures divertissantes pour les lecteurs. Mon idée centrale est de démontrer que les trois romans que j’ai sélectionnés exposent divers aspects du roman d’apprentissage, mais développés dans une forme caractéristique à Dumas : d’Artagnan (dans Les trois mousquetaires) excelle dans tous ses tests ; Roger, le chevalier d’Anguilhem (le protagoniste de Sylvandire) réussit son apprentissage en passant par des épreuves comiques ; Gilbert (dans Joseph Balsamo), au contraire, tend vers le mal et ne prouve pas sa valeur à la fin du roman. Comme nous allons le montrer, Dumas se distingue par le fait qu’il mélange les styles. Ses romans qui traitent d’apprentissage sont également essentiellement des romans d’aventures qui se déroulent dans un temps historique particulier. J’ai choisi à dessein un roman extrêmement connu (Les trois mousquetaires), un moins connu (Joseph Balsamo) et l’autre pratiquement inconnu (Sylvandire) pour prouver que malgré leur renom ou leur manque de renom auprès du public, ils sont tous les trois très appréciables et ils illustrent chacun un côté différent et particulier du Bildungsroman dumasien. 7 Trois chapitres, lesquels traitent de théorie mais aussi de ces trois romans, composent cette dissertation ; ils sont organisés de façon presque chronologique : le premier roman est Les trois mousquetaires (1844), suivi de Sylvandire (écrit la même année, juste avant Les trois mousquetaires)2 et de Joseph Balsamo (1846-49) ; tous les trois montrent l’évolution de l’écriture et de la pensée de Dumas. Ces chapitres expliqueront comment l’auteur perçoit et décrit l’apprentissage dans ces oeuvres. Les trois romans que j’ai choisis illustrent chacun un aspect différent de ce genre de roman : dans son roman presque inconnu de Sylvandire, il utilise l’humour en décrivant son personnage principal, le chevalier d’Anguilhem, qui arrive tant bien que mal à se faire une place dans la société parisienne. Le roman des Trois mousquetaires présente un apprentissage classique d’un jeune homme, d’Artagnan qui réussit sa formation. Joseph Balsamo contient un personnage secondaire très intéressant, Gilbert, qui révèle une éducation non réussie. Dumas n’est pas un écrivain banal parce qu’il est unique en son genre et qu’aucun écrivain n’a suivi le même parcours littéraire que lui. La vie de Dumas est mouvementée et pittoresque, et une esquisse biographique aidera le lecteur à mieux comprendre ses oeuvres, ses idées politiques et son parcours littéraire. 2 Nous en traitons après même s’il a été écrit antérieurement car il convient d’étudier le roman le plus connu d’abord, pour le comparer ensuite à son modèle moins connu. 8 I. La vie de Dumas. Né le 24 juillet 1802 à Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, Alexandre Dumas est le fils d’un général de l’armée française, Alexandre Davy de la Pailleterie, mort en 1806, lui-même fils d’une esclave de Saint Domingue et d’un aristocrate français. Fier de ses origines africaines et désireux de porter un patronyme non noble, notre écrivain prendra le nom de cette grand-mère, Marie-Cessette Dumas, pour la postérité. A l’école, c’est un élève peu attentif, mais passionné par la chasse, qui montre un talent pour la calligraphie. En 1817-18, il devient clerc et saute-ruisseau pour un notaire. Il s’installe à Paris en 1823 et entre au secrétariat du duc d’Orléans qui l’emploie pour sa belle écriture. Son fils, Alexandre, naît en 1824, enfant naturel qu’il a avec Catherine Labay, une lingère. Ce fils deviendra à son tour auteur et se fera connaître grâce à La dame aux camélias (1848), mais il sera beaucoup moins prolifique et moins célèbre que son père. Dumas père a également une fille naturelle avec l’actrice Bell Krebsamer en 1831. Son mariage avec la comédienne Ida Ferrier, ayant pour témoin l’écrivain Chateaubriand, dure de 1840 à 1844.3 Engagé en politique (il est républicain), Dumas père participe aux journées de Juillet en 1830 et il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1837. Il participe 3 Pour plus de renseignements sur la vie de Dumas, consulter : Dictionnaire des écrivains de langue française. Larousse, 2001. Dictionnaire encyclopédique de la littérature française. Paris : Robert Laffont, Bouquins, 1999. Robert des grands écrivains de langue française. Paris : Robert Laffont, 2000. Schopp, Claude. Alexandre Dumas, le génie de la vie. Paris : Fayard, 1997. Dumas, Alexandre. Mes Mémoires. Paris : Ed. Robert Laffont. Bouquins, 1989. 9 également à la Révolution de 1848 et tente en vain de se faire élire député. Identiquement à Victor Hugo, il s’oppose à Napoléon III. En 1851, il s’exile volontairement en Belgique pour fuir non seulement le nouveau régime, mais encore ses propres créanciers.