Rapport Annuel 2009
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Rapport annuel 2009 Photo J.-D. Burton © MRAC Éditeur responsable : Guido Gryseels, directeur Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren 2010 www.africamuseum.be ISBN : 978-9-0747-5283-1 Dépôt légal : 2010/0254/28 2 3 Avant-propos Le Musée royal de l’Afrique centrale a poursuivi en de référence. Peu à peu, la rénovation se fait sen- 2009 l’essor qu’il a connu les années précédentes. tir de façon plus palpable dans le musée propre- Le musée a accueilli quelque 20 000 visiteurs de ment dit : après la salle de géologie en 2004, la plus qu’en 2008 ; belle et innovatrice, son expo- salle d’archéologie a été définitivement vidée. En sition Persona. Masques rituels et œuvres con- attendant la rénovation, de petites expositions temporaines l’a placé sous les feux de la rampe. temporaires y trouveront place. Le nombre de personnes participant aux activi- tés éducatives et culturelles a augmenté de près Avec le soutien de la Politique scientifique fédé- de 20 %. L’année a été tout aussi productive sur rale, un ambitieux projet de digitalisation a été le plan des activités scientifiques. Le nombre de poursuivi en 2009, pour déboucher en 2010 sur publications « peer reviewed » a accusé une aug- un musée virtuel accessible par le site web. C’est mentation de près de 50 % par rapport à 2007 ainsi qu’au long de l’année, le MRAC a digitalisé et 2008. Le programme de stage pour scienti- 8800 instruments de musique et une grande par- fiques et conservateurs africains a suscité cette tie de ses photos de collections et des fiches de fois encore un grand intérêt. Les pièces prêtées ses objets ethnographiques. Si le projet de digi- des collections ont été bien plus nombreuses que talisation est prioritaire, c’est parce que celle-ci les années précédentes, et le MRAC a offert sa place l’information scientifique à la disposition contribution à plus de 20 expositions organisées des chercheurs du monde entier. à l’étranger. Il est important, dans la stratégie du MRAC, de Mais 2009 aura été placée en grande partie sous développer de nouveaux liens de collaboration le signe de 2010, année du Congo. Les prépara- avec des partenaires belges et étrangers, et d’en- tifs à la fois des expositions temporaires Indé- courager les activités qui conduisent à une plus pendance ! et Fleuve Congo. 4700 km de nature et grande synergie avec les institutions scientifiques culture en effervescence et de l’expédition scien- fédérales. Le rapport annuel de cette année 2009 tifique menée sur le fleuve Congo ont battu leur en livre une abondante illustration. plein. En préparation à cette dernière, une mis- sion de reconnaissance est partie en 2009 déjà, Enfin, je tiens à remercier très chaleureusement menée par une équipe multidisciplinaire qui nos partenaires, de Belgique et de l’étranger, et en comprenait zoologues, botanistes et limnologues. particulier nos partenaires africains, tant d’Afrique Elle visait notamment à documenter la biodiver- que de la diaspora, pour leur précieuse collabora- sité présente le long du cours d’eau et mesurer tion et pour l’intérêt qu’ils portent au MRAC. les facteurs de milieu limnologiques, météorolo- giques et sédimentaires. Outre sa tâche scienti- Je salue également avec reconnaissance la Poli- fique propre, elle devait aussi tester de nombreux tique scientifique fédérale, la Coopération belge aspects pratiques de l’expédition Congo planifiée au développement, le ministère des Affaires en 2010. étrangères, la Loterie nationale et la Régie des bâtiments pour le soutien aussi substantiel que En 2009 à nouveau, le prestigieux projet de réno- durable qu’ils nous apportent. vation du musée a constitué pour le MRAC un défi majeur. L’ébauche a été agréée après de nom- Je vous souhaite une agréable lecture et serai breux pourparler avec les autorités compétentes ravi de vous accueillir lors de votre prochaine et une légère réduction du pavillon d’accueil, visite au Musée royal de l’Afrique centrale, que épargnant davantage d’arbres du parc. La concer- vous vous y déplaciez physiquement ou que, plus tation entre la Régie des bâtiments, le bureau TV vir tuellement, vous vous rendiez sur notre site Beel Architecten et le MRAC a atteint sa vitesse de www.africamuseum.be. croisière et les premiers travaux doivent débuter en 2010 ou en 2011. Au sein du musée, un groupe Guido GRYSEELS, de travail se penche sur la trame de l’exposition Directeur L’exposition temporaire Omo. Peuples et design. Photo J.-D. Burton © MRAC L E M u sée S ’anime 6 Le musée s’anime Expositions temporaires Omo. Peuples et design Persona. Masques rituels et œuvres (7 novembre 2008-3 janvier 2010) contemporaines Le 7 novembre s’ouvrait l’exposition Omo. Peu- (24 avril 2009-3 janvier 2010) ples et design, dont la fermeture a été reportée du Le 23 avril, l’exposition permanente Persona. 31 août 2009 au 3 janvier 2010. Elle était consa- Masques rituels et œuvres contemporaines crée aux peuples pasteurs qui vivent dans la vallée ouvrait officiellement ses portes. une scénogra- de la rivière Omo, au sud-ouest de l’Éthiopie, par- phie somptueuse présentait 180 masques dont lent diverses langues et ont migré dans la région, 120 provenaient de nos collections et les autres pour la plupart, au cours des trois derniers siècles. étaient empruntés à des collections privées et à Ils sont au total 110 000 à peupler un territoire de 4 musées partenaires d’un projet européen : le 2 24 000 km . La vie dans cette vallée est dure, et musée du quai Branly (Paris), le musée d’Ethno- la survie une préoccupation constante. Le bétail graphie de Stockholm, le Museo Nazionale Preis- occupe le centre de l’économie et du système torico Etnografico « Luigi Pigorini » (Rome) et le de pensée de ces peuples pasteurs. La conser- musée du Carnaval et du masque de Binche. vation du cheptel détermine dans une grande Des œuvres contemporaines d’artistes d’Afrique mesure leur mode de vie et les contraint à une et de sa diaspora ont été installées parmi les existence semi-nomade très exigeante. Pourtant, masques rituels. Elles entraient en dialogue avec il est frappant de voir combien ces pasteurs por- les masques et interrogeaient sur l’identité, l’es- tent une grande attention à l’esthétique de leurs objets usuels, et aux codes visuels contenus dans time de soi et l’image de l’Autre. leur coiffure, leurs ornements et leurs vêtements, qui permettent d’identifier l’individu et le groupe Le vice-Premier ministre Didier Reynders était auquel il appartient. présent à la conférence de presse ; le soir l’exposi- tion a été ouverte solennellement par la ministre Avec plus de 1250 objets, le Musée royal de l’Afrique Sabine Laruelle, compétente pour la Politique centrale possède l’une des collections les plus scientifique fédérale. Les deux ministres se sont importantes et les plus variées de pièces provenant montrés très impressionnés par le patrimoine des peuples pasteurs de la vallée de l’Omo. une par- mondial exceptionnel que conserve notre institu- tie d’entre elles était montrée pour la première fois. tion. une soixantaine d’œuvres du photographe Hans Persona. Masques rituels et œuvres contempo- Silvester complétaient les différents thèmes abor- raines s’inscrit dans le cadre du projet européen dés par l’exposition. READ-ME (Réseau européen des associations de Les photos de Hans Silvester qui précèdent l’exposition Le ministre Reynders visite le studio créatif pour enfants Omo donnent à voir de magnifiques peintures intégré dans l’exposition Persona. Masques rituels et corporelles. Photo San-Ho Correwyn © MRAC œuvres contemporaines. Photo © MRAC Le musée s’anime 7 diasporas & musées d’ethnographie), qui a pour l’éprouvette de la modernité. objectif d’encourager le dialogue entre les musées Africa. Avance rapide est une production de l’asbl et les membres des diverses diasporas installées Atomium, d’après une idée originale de Placepu- en Europe et qui ont des liens avec les collections. blique, Speculoos et Monsieur et Madame. Salle 19 : une nouvelle salle d’exposition Le MRAC extra muros En juillet 2009, la salle no 19 « Préhistoire et Depuis de nombreuses années, les pièces des col- archéologie » a été fermée au public et vidée défi- lections du musée sont prêtées pour des exposi- nitivement. La plus grande partie des objets qui tions. Pour les collections d’Ethnographie, d’His- y étaient exposés ont retrouvé les collections de toire du temps colonial et d’Ethnomusicologie, ce la section d’Archéologie. Les squelettes des singes sont chaque année de 100 à 200 pièces qui partent ont réintégré quant à eux la section des verté- pour des expositions, en Belgique et à l’étranger. brés, à part un certain nombre d’entre eux qui ont En 2009, la collection de Tervuren était présente repris le chemin de l’Institut royal des sciences dans 17 expositions temporaires. 104 pièces maî- naturelles à qui nous les avions empruntés. La tresses ont en outre quitté nos collections d’instru- tombe du Kisalien a été transférée en avril 2010 ments de musique pour rejoindre le Musical Ins- dans l’exposition temporaire consacrée au fleuve truments Museum de Phoenix (Arizona), pour un Congo. La salle peut désormais accueillir de petits prêt de longue durée courant jusque 2020. projets temporaires, auxquels le public peut accé- Voici quelques-unes des expositions concernées : der gratuitement, et dont le premier était Africa. Avance rapide. Exotische Mensen, Teylersmuseum, Haarlem 17/01/2009 - 10/05/2009 Africa. Avance rapide Recettes des dieux, musée du quai Branly, Paris Cette exposition fait partie d’un projet qui, mené 03/02/2009 - 10/05/2009 en partenariat avec l’Atomium, a été organisé It’s Our History, Centennial Hall (Hala Stulecia), en même temps sur les deux sites.