Expo 100 Dates
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Présentation par l’artiste Le Cimetière de l'Histoire est le résultat du « mariage » du patrimoine et de l'art contemporain. Cet œuvre est une parmi la trentaine d’œuvres d'art qui sont présentées dans le cadre du circuit d'art contemporain VALDART - Nouvelles Histoires . VALDART présente durant l'été 2014 des œuvres et installations d’art contemporain d’artistes venus de France, d’Allemagne, des Pays-Bas, de Russie et de Belgique. Ce circuit artistique se met en rapport avec non seulement l'art contemporain, mais aussi avec la guerre et le patrimoine situé dans le nord du département de la Meuse. Ces œuvres sont visibles dans des églises, des fortifications, des musées et des salles d’expositions, des lavoirs, mais aussi en plein air dans onze villes et villages des secteurs de Montmédy, Stenay et du Val Dunois. Cette région - et notamment la ville de Stenay - a une longue et riche histoire, mais cette histoire n'est pas largement connue. Avec la création de cette œuvre « Cimetière de l'Histoire », je voulais visualiser, pour ne pas dire « pétrifier » cette histoire intéressante, non seulement pour les visiteurs du Musée Européen de la Bière, mais aussi - et particulièrement - pour les habitants de Stenay. Par ce « cimetière », je souhaite que l'histoire de Stenay reste en vie pour longtemps. Robert BERKEL Présentation par l’historien « Le Cimetière de l’Histoire » Les cent dates qui ont fait l’histoire de Stenay Résumer l’histoire de Stenay en 100 dates ! Voilà l’objectif fixé par Monsieur Berkel pour la réalisation de son œuvre, « Cimetière de ~ Nicolas LEMMER, Archives Municipales, Ville de Stenay ~ l’Histoire ». Un objectif osé au regard des 2 000 ans d’Histoire de notre 275 : La présence gallo-romaine sur le site actuel de Stenay ville où la part de subjectivité est inhérente au choix final. e e est avéré depuis les I -III siècles par l’installation d’une villa ou établissement polyvalent flanqué d’un vicus (une petite Si bon nombre de dates renvoient à des faits politiques, les événements agglomération) sur le site actuel de l’ancien Intermarché et liés à la vie quotidienne et au dynamisme de la cité n’ont pas été oubliées : s’étendant vers l’ouest. C’est la « Villa de Setinus » selon le sa société, son économie, son urbanisation… autant de sujets qui chanoine Vigneron, fin connaisseur de l’histoire de Stenay, participent à écrire l’Histoire. qui serait là, la probable origine du nom de Stenay. La villa sera détruite en 275 après les invasions franques et alamanes. Cette Histoire, c’est celle d’une ville frontière, zone tampon où se sont (Ci-contre, fragment de pilier funéraire gallo-romain représentant une entrechoquées les volontés expansionnistes des belligérants, où la scène de fermage, I er -III e siècles après J.-C., Musée Européen de la Bière de multiplication des échanges culturels et commerciaux ont favorisé son Stenay) développement pour en faire une ville au caractère déjà profondément 486 : Stenay devient propriété de Clovis, roi des Francs Saliens, lorsque, européen. parti des rives de la Meuse inférieure, il eut défait à Soissons, le général Syagrius, dernier représentant de l’ordre romain. Le sujet de la « guerre » est donc étroitement lié à l’Histoire de Stenay. Tour à tour verrou du duché de Bar, puis du duché de Lorraine, la ville 511 : Stenay passe aux mains du fils aîné de Clovis, Théodoric plus connu er récupérée par le royaume de France sert alors de tête de pont pour sous le nom de Thierry I , avec le royaume de l’est nommé Austrasie. l’intégration de la Lorraine, puis pour la défense de ses frontières sous la 530 : Fondation de la chapelle Saint-Rémi de Stenay par Thierry Ier , alors République. chapelle castrale. Le projet VALDART – Nouvelles Histoires est donc l’occasion d’exprimer un 676 : Au printemps, de retour d’exil, Dagobert II message de paix et d’accomplir un devoir de mémoire en cette année de devient roi d’Austrasie et Stenay devient sa commémorations liée au Centenaire, non seulement pour la Première résidence royale. Guerre Mondiale, mais aussi pour toutes les guerres qui jalonnent la (Ci-contre, gravure de 1518 représentant saint Dagobert, Archives Municipales de Stenay) longue et riche Histoire de Stenay. 679 : Le 23 décembre 679, Dagobert II est assassiné en forêt de Woëvre à la fontaine d’Arphays, près de Mouzay. Le roi d’Austrasie Nicolas LEMMER est alors inhumé dans la chapelle Saint-Rémi de Stenay. 715 : Charles, duc de Mosellane, fils de Pépin d’Héristal, ancien maire du palais d’Austrasie, guerroie pour affirmer sa domination sur les rives de la Meuse. Battu près de Saulmory, il se réfugie à Stenay où il fait dresser les 916 : Funérailles de Régnier à Stenay en présence du roi Charles le Simple premières fortifications partant du château. et de la cour. 716 : Ce même Charles (bientôt appelé « Martel ») nomme un « capitaine- 1000 : Le passage de l'an mille angoisse et effraie la population. A plus prévôt » pour le représenter à Stenay, c’est là l’origine de la future prévôté forte raison, plusieurs catastrophes surviennent : 963, passages de de Stenay. (Son fils, Pépin le Bref, père de Charlemagne, devient roi des mercenaires hongrois, la peste en 984, une famine terrible de 987 à 991 et Francs en 751. C’est le début de la dynastie Carolingienne). « peste des ardents » en 1035. 843 : Traité de Verdun réglant la division de l’empire de Charlemagne 1023 : Les comtes d'Ardenne, propriétaires de Stenay, perdent leurs entre ses trois petits-fils. Stenay est situé dans le royaume central, la possessions au profit de Béatrice, comtesse de Bar. Lotharingia. 1076 : Stenay passe aux mains de Godefroy de 870 : Stenay passe aux mains de Charles le Chauve soit le royaume de Bouillon. Ce personnage marqua durablement France. l'histoire de la ville. Dès lors, la ville adopta les armoiries de son illustre suzerain. 872 : Le 10 septembre, découverte du (Ci-contre, les armoiries de Stenay, « d’argent, au chevron tombeau oublié de Dagobert II sous le chœur d’azur, accompagné en pointe d’un lion d’or armé et de la chapelle Saint-Rémi. Le prévôt fait lampassé de gueules », d’après l’Armorial des villes, bourgs prévenir le roi Charles le Chauve résidant et villages de la Lorraine, du Barrois et des Trois-Evêchés par alors en sa villa près de Mairy (entre Constant LAPAIX, Nancy, 1868) Mouzon et Douzy). Arrivé à Stenay, le roi 1088 : La ville est assiégée par le comte-évêque de Verdun et est délivrée fait procéder à l’exhumation, décide la par Godefroy de Bouillon au cours d'une sanglante bataille dont le lieu-dit construction d’une nouvelle et vaste église, « au Champ des Morts » garde paraît-il le souvenir entre Bronelle et institue un prieuré. S’élève alors la basilique Nepvant. Il relève aussi les anciennes fortifications appuyées. Saint-Dagobert sur les fondations de l’ancienne chapelle Saint-Rémi. 1096 : Avant son départ pour la première croisade et sa conquête du titre de (Ci-contre, la basilique Saint-Dagobert représentée sur la gravure aquarellée de Claude roi de Jérusalem, pour financer son expédition, il vend Stenay et son Chatillon, vers 1591, Archives Municipales de Stenay) château au prince-évêque de Verdun. 880 : Stenay appartient à un ensemble proche de la Germanie. 1109 : L’évêque de Verdun engage Stenay au comte de Luxembourg à qui 882 : Le duc Reginhere, plus connu sous le nom de Régnier I er de Hainaut il doit une garantie pour son aide militaire. ou dit « Régnier au Long Col » défend Stenay et les environs des 1114 : Le comte de Champagne, occupant Mouzon et Yvois (Carignan), envahisseurs scandinaves remontant la Meuse. Cette préservation des soutenu par le roi de France, souhaite faire main basse sur Stenay. fléaux de la guerre est aussi attribuée à saint Dagobert. C'est, là, l'origine S’ensuivent des guerres qui dévastent la région et qui aboutissent à une de la procession en l'honneur du Saint qui se déroulera chaque 23 « double mouvance » pour Stenay, tiraillée entre Luxembourg et décembre sous l'impulsion de quelques 30 paroisses. Champagne. 886 : Le roi Charles le Gros qui fut empereur d'Occident pendant quelques Vers 1124 : Stenay retourne durablement à la maison des comtes de Bar années, concède Stenay en toute propriété au duc Régnier. sous la suzeraineté des empereurs germaniques. 1240-1291 : Sous le règne du comte de Bar, Thiébaut II, la ville de Stenay connaît une période de répit. Ce dernier continue d’ailleurs de fortifier la De même, une Maison-Dieu est fondé en 1355 (sur cité. l’actuelle place Jean Ancel) par un riche bourgeois de la ville, Jehan Ancel, destinée à accueillir les 1243 : Affranchissement de Stenay à la loi de Beaumont. Cette loi pauvres, les pèlerins et plus largement les malades affranchissait les habitants de toute servilité envers le seigneur. Elle des environs. permettait l'élection annuelle par le peuple (Ci-contre, la Maison-Dieu, et sa chapelle, représentée sur la gravure aquarellée de d’une municipalité (mayeur et 7 échevins), Claude Chatillon, vers 1591, Archives Municipales de Stenay) chaque année le jour la Pentecôte. Elle fixait aussi les libertés et les devoirs de chacun, 1354 : Le comté de Bar auquel appartient Stenay est érigé en Duché de garantissait aussi la justice pour tous. Enfin, la Bar. loi fixait également les redevances vis-à-vis de 1366-1380 : Le conflit de la Guerre de Cent Ans entre les royaumes de celui de qui dépendaient les terres. France et d’Angleterre rejaillit sur le pays de Stenay : mercenaires et autres (Ci-contre, sceau de la prévôté de Stenay, au bas d’un acte de 1320, Archives Municipales de Stenay) brigands ravagent à plusieurs reprises le nord du Barrois.