Présentation par l’artiste

Le Cimetière de l'Histoire est le résultat du « mariage » du patrimoine et de l'art contemporain. Cet œuvre est une parmi la trentaine d’œuvres d'art qui sont présentées dans le cadre du circuit d'art contemporain VALDART - Nouvelles Histoires . VALDART présente durant l'été 2014 des œuvres et installations d’art contemporain d’artistes venus de , d’Allemagne, des Pays-Bas, de Russie et de Belgique.

Ce circuit artistique se met en rapport avec non seulement l'art contemporain, mais aussi avec la guerre et le patrimoine situé dans le nord du département de la . Ces œuvres sont visibles dans des églises, des fortifications, des musées et des salles d’expositions, des lavoirs, mais aussi en plein air dans onze villes et villages des secteurs de Montmédy, et du Val Dunois.

Cette région - et notamment la ville de Stenay - a une longue et riche histoire, mais cette histoire n'est pas largement connue.

Avec la création de cette œuvre « Cimetière de l'Histoire », je voulais visualiser, pour ne pas dire « pétrifier » cette histoire intéressante, non seulement pour les visiteurs du Musée Européen de la Bière, mais aussi - et particulièrement - pour les habitants de Stenay.

Par ce « cimetière », je souhaite que l'histoire de Stenay reste en vie pour longtemps.

Robert BERKEL

Présentation par l’historien « Le Cimetière de l’Histoire » Les cent dates qui ont fait l’histoire de Stenay Résumer l’histoire de Stenay en 100 dates ! Voilà l’objectif fixé par Monsieur Berkel pour la réalisation de son œuvre, « Cimetière de ~ Nicolas LEMMER, Archives Municipales, Ville de Stenay ~ l’Histoire ». Un objectif osé au regard des 2 000 ans d’Histoire de notre 275 : La présence gallo-romaine sur le site actuel de Stenay ville où la part de subjectivité est inhérente au choix final. e e est avéré depuis les I -III siècles par l’installation d’une villa ou établissement polyvalent flanqué d’un vicus (une petite Si bon nombre de dates renvoient à des faits politiques, les événements agglomération) sur le site actuel de l’ancien Intermarché et liés à la vie quotidienne et au dynamisme de la cité n’ont pas été oubliées : s’étendant vers l’ouest. C’est la « Villa de Setinus » selon le sa société, son économie, son urbanisation… autant de sujets qui chanoine Vigneron, fin connaisseur de l’histoire de Stenay, participent à écrire l’Histoire. qui serait là, la probable origine du nom de Stenay. La villa sera détruite en 275 après les invasions franques et alamanes. Cette Histoire, c’est celle d’une ville frontière, zone tampon où se sont (Ci-contre, fragment de pilier funéraire gallo-romain représentant une entrechoquées les volontés expansionnistes des belligérants, où la scène de fermage, I er -III e siècles après J.-C., Musée Européen de la Bière de multiplication des échanges culturels et commerciaux ont favorisé son Stenay) développement pour en faire une ville au caractère déjà profondément 486 : Stenay devient propriété de Clovis, roi des Francs Saliens, lorsque, européen. parti des rives de la Meuse inférieure, il eut défait à Soissons, le général Syagrius, dernier représentant de l’ordre romain. Le sujet de la « guerre » est donc étroitement lié à l’Histoire de Stenay. Tour à tour verrou du duché de Bar, puis du duché de Lorraine, la ville 511 : Stenay passe aux mains du fils aîné de Clovis, Théodoric plus connu er récupérée par le royaume de France sert alors de tête de pont pour sous le nom de Thierry I , avec le royaume de l’est nommé Austrasie. l’intégration de la Lorraine, puis pour la défense de ses frontières sous la 530 : Fondation de la chapelle Saint-Rémi de Stenay par Thierry Ier , alors République. chapelle castrale.

Le projet VALDART – Nouvelles Histoires est donc l’occasion d’exprimer un 676 : Au printemps, de retour d’exil, Dagobert II message de paix et d’accomplir un devoir de mémoire en cette année de devient roi d’Austrasie et Stenay devient sa commémorations liée au Centenaire, non seulement pour la Première résidence royale. (Ci-contre, gravure de 1518 représentant saint Dagobert, Guerre Mondiale, mais aussi pour toutes les guerres qui jalonnent la Archives Municipales de Stenay) longue et riche Histoire de Stenay. 679 : Le 23 décembre 679, Dagobert II est assassiné en forêt de Woëvre à la fontaine d’Arphays, près de Mouzay. Le roi d’Austrasie Nicolas LEMMER est alors inhumé dans la chapelle Saint-Rémi de Stenay.

715 : Charles, duc de Mosellane, fils de Pépin d’Héristal, ancien maire du palais d’Austrasie, guerroie pour affirmer sa domination sur les rives de la

Meuse. Battu près de Saulmory, il se réfugie à Stenay où il fait dresser les 916 : Funérailles de Régnier à Stenay en présence du roi Charles le Simple premières fortifications partant du château. et de la cour.

716 : Ce même Charles (bientôt appelé « Martel ») nomme un « capitaine- 1000 : Le passage de l'an mille angoisse et effraie la population. A plus prévôt » pour le représenter à Stenay, c’est là l’origine de la future prévôté forte raison, plusieurs catastrophes surviennent : 963, passages de de Stenay. (Son fils, Pépin le Bref, père de Charlemagne, devient roi des mercenaires hongrois, la peste en 984, une famine terrible de 987 à 991 et Francs en 751. C’est le début de la dynastie Carolingienne). « peste des ardents » en 1035.

843 : Traité de réglant la division de l’empire de Charlemagne 1023 : Les comtes d'Ardenne, propriétaires de Stenay, perdent leurs entre ses trois petits-fils. Stenay est situé dans le royaume central, la possessions au profit de Béatrice, comtesse de Bar. Lotharingia. 1076 : Stenay passe aux mains de Godefroy de 870 : Stenay passe aux mains de Charles le Chauve soit le royaume de Bouillon. Ce personnage marqua durablement France. l'histoire de la ville. Dès lors, la ville adopta les armoiries de son illustre suzerain. 872 : Le 10 septembre, découverte du (Ci-contre, les armoiries de Stenay, « d’argent, au chevron tombeau oublié de Dagobert II sous le chœur d’azur, accompagné en pointe d’un lion d’or armé et de la chapelle Saint-Rémi. Le prévôt fait lampassé de gueules », d’après l’Armorial des villes, bourgs prévenir le roi Charles le Chauve résidant et villages de la Lorraine, du Barrois et des Trois-Evêchés par alors en sa villa près de Mairy (entre Constant LAPAIX, Nancy, 1868)

Mouzon et Douzy). Arrivé à Stenay, le roi 1088 : La ville est assiégée par le comte-évêque de Verdun et est délivrée fait procéder à l’exhumation, décide la par Godefroy de Bouillon au cours d'une sanglante bataille dont le lieu-dit construction d’une nouvelle et vaste église, « au Champ des Morts » garde paraît-il le souvenir entre Bronelle et institue un prieuré. S’élève alors la basilique . Il relève aussi les anciennes fortifications appuyées. Saint-Dagobert sur les fondations de l’ancienne chapelle Saint-Rémi. 1096 : Avant son départ pour la première croisade et sa conquête du titre de (Ci-contre, la basilique Saint-Dagobert représentée sur la gravure aquarellée de Claude roi de Jérusalem, pour financer son expédition, il vend Stenay et son Chatillon, vers 1591, Archives Municipales de Stenay) château au prince-évêque de Verdun.

880 : Stenay appartient à un ensemble proche de la Germanie. 1109 : L’évêque de Verdun engage Stenay au comte de à qui

882 : Le duc Reginhere, plus connu sous le nom de Régnier I er de Hainaut il doit une garantie pour son aide militaire. ou dit « Régnier au Long Col » défend Stenay et les environs des 1114 : Le comte de Champagne, occupant Mouzon et Yvois (Carignan), envahisseurs scandinaves remontant la Meuse. Cette préservation des soutenu par le roi de France, souhaite faire main basse sur Stenay. fléaux de la guerre est aussi attribuée à saint Dagobert. C'est, là, l'origine S’ensuivent des guerres qui dévastent la région et qui aboutissent à une de la procession en l'honneur du Saint qui se déroulera chaque 23 « double mouvance » pour Stenay, tiraillée entre Luxembourg et décembre sous l'impulsion de quelques 30 paroisses. Champagne.

886 : Le roi Charles le Gros qui fut empereur d'Occident pendant quelques Vers 1124 : Stenay retourne durablement à la maison des comtes de Bar années, concède Stenay en toute propriété au duc Régnier. sous la suzeraineté des empereurs germaniques. 1240-1291 : Sous le règne du comte de Bar, Thiébaut II, la ville de Stenay connaît une période de répit. Ce dernier continue d’ailleurs de fortifier la De même, une Maison-Dieu est fondé en 1355 (sur cité. l’actuelle place Jean Ancel) par un riche bourgeois de la ville, Jehan Ancel, destinée à accueillir les 1243 : Affranchissement de Stenay à la loi de Beaumont. Cette loi pauvres, les pèlerins et plus largement les malades affranchissait les habitants de toute servilité envers le seigneur. Elle des environs. permettait l'élection annuelle par le peuple (Ci-contre, la Maison-Dieu, et sa chapelle, représentée sur la gravure aquarellée de d’une municipalité (mayeur et 7 échevins), Claude Chatillon, vers 1591, Archives Municipales de Stenay) chaque année le jour la Pentecôte. Elle fixait aussi les libertés et les devoirs de chacun, 1354 : Le comté de Bar auquel appartient Stenay est érigé en Duché de garantissait aussi la justice pour tous. Enfin, la Bar. loi fixait également les redevances vis-à-vis de 1366-1380 : Le conflit de la Guerre de Cent Ans entre les royaumes de celui de qui dépendaient les terres. France et d’Angleterre rejaillit sur le pays de Stenay : mercenaires et autres (Ci-contre, sceau de la prévôté de Stenay, au bas d’un acte de 1320, Archives Municipales de Stenay) brigands ravagent à plusieurs reprises le nord du Barrois.

1246-47 : Terrible famine pour les stenaisiens due aux inondations répétées 1415 : Le 25 octobre durant la Bataille d’Azincourt, le duc de Bar, de la Meuse. Edouard III, rangé du côté des Français, meurt au combat. S’ensuit alors une véritable querelle de succession pour le Barrois qui afflige aussi 1321 : La population de Stenay est estimée à environ 2900 habitants (soit Stenay. le niveau de sa population en 2014). A titre de comparaison, la ville de er Nancy, future capitale des Duchés de Lorraine et de Bar, au début des 1430 : René I d’Anjou devient duc de Bar puis duc consort de Lorraine en années 1300, ne possédait guère plus qu’un millier d’habitants. 1431.

er 1323 : Edouard I er de Bar renouvelle la charte d’affranchissement de 1437 : La population de Stenay tombe à 550 habitants environ. René I Stenay. Cette dernière mentionne l’émergence de faubourgs hors des lance alors une série de mesures visant à redynamiser l’attractivité de la remparts, Cervisy mais aussi jusqu’à la Meuse sur la chaussée de cité via notamment un véritable appel à l’immigration en exemptant Stenay Laneuville. Cette subite augmentation de la population souligne (à la fois la population en place et à venir) de tout impôt pour les 30 ans. l’attractivité et la croissance de la Ville. De 1442 : Malgré ses fortifications, Stenay est prise plus, dès 1320, la présence des banquiers par des bandes « d’écorcheurs », épisode des « lombards » confirment cette prospérité. De rivalités de succession en Lorraine. Le saccage grands aménagements urbains se concrétisent e fut important puisque l’Eglise Saint-Grégoire est durant le XIV siècle avec la construction incendiée et nécessite d’être partiellement rebâtie. d’une grande place de 100m de côté bordées D’aspect romane, elle devient gothique, gardant sur ses quatre faces par des galeries cependant son unique tour centrale à la croisée de marchandes (actuellement les « arcades » des la nef et du transept. places Poincaré et de la République). (Ci-contre, l’église Saint-Grégoire représentée sur la gravure (Ci-contre, la place aux arcades représentée sur un aquarellée de Claude Chatillon, vers 1591, Archives plan de Claude Chatillon, en 1610, Archives Municipales de Stenay. On remarque au Municipales de Stenay) centre la halle, le gibet et un puits couvert.) 1477 : Le 5 janvier, bataille décisive de Nancy où le jeune duc de Bar et de 1602 : Début d’une nouvelle phase d’embellie économique et Lorraine, René II, préserve l’indépendance de ses états suite à la défaite de démographique sur Stenay. Le duc de Lorraine établit cette même année l’armée bourguignonne et la mort de Charles le Téméraire. Ce dernier deux foires franches de 6 jours. En 1604, la durée de ces foires est ramenée ambitionnait de s’accaparer les états de René II pour réunir sous un seul à trois jours avec la création d’une troisième foire en compensation. Les espace son duché de Bourgogne au sud d’une part et les futurs « Pays- corporations des bouchers, tisserands et merciers sont très dynamiques. Bas » espagnols au nord d’autre part. Stenay est donc préservée. (Ci-dessous, la place et la halle où se tiennent les grandes foires, représentées sur le plan de 1610 et la gravure aquarellée de 1591 de Claude Chatillon, Archives Municipales de 1542 : Construction du magasin aux vivres (actuel Musée de la Bière) par Stenay) le roi de France, François I er . Ce dernier force, le 15 novembre 1541, le duc de Lorraine, Antoine, à lui céder Stenay et sa prévôté. L’ensemble est rendu le 18 septembre 1544 par le traité de Crépy-en-Laonnois. (Ci-dessus, le magasin aux vivres représenté sur la gravure aquarellée de Claude Chatillon, vers 1591, Archives Municipales de Stenay)

1552 : Stenay est occupée par les impériaux dans le cadre de la reprise des hostilités entre la France et les Habsbourg et en réponse à la conquête des 1609 : Début des travaux de modernisation de la citadelle et remaniement Trois Evêchés (Verdun, Toul et Metz) par le roi de France, Henri II. des remparts de la ville de Stenay (construit sur le modèle de Nancy) sous

1591 : En répression à la prise de (localité acquise au l’impulsion du duc Henri II. Les travaux s’étaleront jusqu’à la fin de protestantisme) par Charles III, Duc de Lorraine et fervent défenseur de la l’année 1632 pour un budget total avoisinant les 130 000 francs barrois (à foi catholique, en 1589, Henri de la Tour d’Auvergne, vicomte de titre de comparaison, une belle demeure urbaine coûte à l’époque environ Turenne ; et époux de Charlotte de La Mark, devenu par conséquent duc de 250 à 300 francs barrois). Bouillon, prince de Sedan ; prend Stenay dans le dernier tiers de l’année (Ci-dessous, évolution des fortifications entre le plan de 1610 de Claude Chatillon et la gravure de Matthäus Mérian vers 1645, Archives Municipales de Stenay) 1591. Les protestants alors maîtres de la ville commettent de nombreuses exactions notamment la profanation des églises et la destruction d’une partie des reliques de Saint-Dagobert. Stenay est rendue à la Lorraine le 16 novembre 1594 par le traité de Saint-Germain-en-Laye.

1617 : Création du couvent des Minimes (actuelle école primaire Albert Toussaint). Le projet avait été lancé dès 1609. L’enjeu est double : installation de l’ordre, religieux connu pour sa vigueur à défendre la foi catholique, qui encadre et maintient la religion de l’état à Stenay face à la (Ci-dessus, le siège de Stenay en 1591, gravures sur bois de Frans Hogenberg, fin XVI e montée du protestantisme (Jametz, Sedan), mais aussi ces religieux créent siècle, Archives Municipales de Stenay) le premier collège de la ville, un atout d’attractivité supplémentaire pour 1636 : Les chroniques mentionnent plus de 10 000 victimes de la peste en Stenay. cinq mois dans les régions de Dun et Stenay. Tous les fléaux de la Guerre (Ci-dessous, carte postale du début du XX e siècle présentant le cloître et représentation du de Trente Ans s’abattent sur le Nord meusien : passages de mercenaires couvent sur la gravure d’Israël Sylvestre vers 1670, Archives Municipales de Stenay) (croates, polonais, suédois, hongrois) dévastant les cultures et les villages, pillant à outrance tout en assassinant quantité de civils sans défense. De ce fait la famine s’installe et les maladies comme la peste se propagent rapidement. Signalons néanmoins, la construction d’un bâtiment essentiel dans la vie municipale de Stenay, l’auditoire édifié 1632 : Traité de Liverdun signé le 26 juin de cette année entre le roi de près de la halle au centre France, Louis XIII, et le duc de Lorraine, Charles IV, lors de la Guerre de de la place aux arcades, sur Trente Ans. Ce dernier remet au roi pour quatre ans, la ville et le château le site actuel de la Mairie. de Stenay avec les munitions et l’artillerie qui s’y trouvent. (Ci-dessus, carte postale présentant l’auditoire au début du XX e siècle, Archives Municipales de Stenay) 1633 : Installation près de l’actuelle place Jean Ancel d’une nouvelle et éphémère 1641 : Traité de Saint-Germain-en-Laye, Charles IV de Lorraine cède fabrique de monnaie (jusqu’en 1642) qui définitivement Stenay à la France. frappe des « doubles tournois lorrains ». (Ci-contre, un exemple de monnaie de 1637 1648 : Louis II de Bourbon-Condé, dit le « Grand Condé », reçoit en provenant de l’atelier monétaire de Stenay) apanage durant le mois de décembre les villes de Stenay, Dun, Jametz, Clermont soit le Clermontois. 1634 : Les Sœurs de l’Annonciade Céleste de Saint-Mihiel fondent une communauté à Stenay le 1650 : D’abord soutien efficace de la couronne pendant la « Vieille 31 mai de cette année en s’installant dans la Fronde » à partir de 1648 qui dressait le Parlement de Paris contre la maison-refuge des moines de Belval qu’elles famille royale (Louis XIV étant mineur à cette époque) et surtout contre agrandissent et dotent d’une chapelle. Le bâtiment Mazarin. Condé fait volte-face et prend la tête de la « Fronde des Princes ». existe toujours il est situé à l’angle des rues André Après l’arrestation de Condé en janvier 1650, incarcéré au château de Theuriet et Albert Toussaint. A noter qu’elles Vincennes, Stenay devient l’épicentre de ce mouvement contestataire s’occupent également d’offrir une scolarité aux jusqu’en 1654. Tous les grands acteurs de cette rébellion se rencontrent et jeunes filles (d’origine noble ou de la riche fréquentent Stenay régulièrement : Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte bourgeoisie uniquement), laissées à l’écart de de Turenne, maréchal de France ; Anne-Geneviève de Bourbon-Condé, l’instruction des Minimes. duchesse de Longueville, sœur du Grand Condé ; Henri de La Ferté- (Ci-contre, vue actuelle de la cour des Sœurs de l’Annonciade Senneterre, maréchal de France. Ces frondeurs s’allient à la couronne avec sa tour renfermant un escalier à vis et un pigeonnier sur d’Espagne ce qui génère l’occupation d’un détachement de ces derniers sur la partie supérieure) Stenay. Rappelons qu’à cette époque, le souverain Philippe IV d’Espagne appartient à la Maison de Habsbourg qui domine l’Europe. La légende populaire et tenace veut donc que Stenay ait accueilli des soldats Signalons aussi que le jeune roi, accompagné de Mazarin se rendront originaires de la péninsule ibérique et parlant espagnol naturellement. plusieurs fois sur place pour suivre les opérations. Un jeune ingénieur Certaines cartes postales mentionnent même qu’ils seraient à l’origine des militaire non encore diplômé commence aussi sa glorieuse carrière à galeries de la place centrale avec cette mention « Arcades espagnoles ». Stenay : Sébastien le Prestre de Vauban dont le baptême de feu est Pourtant les troupes, certes rattachées à la couronne d’Espagne, qui ont particulièrement éprouvant puisque blessé deux fois durant le siège. On dit stationné à Stenay parlaient vraisemblablement français (autrement dit des que c’est devant Stenay qu’il conçut le système d’attaque et de défense des soldats originaires de l’actuelle Belgique) ou tout au plus allemand ou places fortes qui l’ont rendu célèbre. flamand. De même, les civils sont réquisitionnés au péril de leur vie par les deux camps s’affrontant. Ainsi, outre les nombreuses victimes tant militaires que 1654 : Le jeune Louis XIV se fait sacré à Reims le 7 juin et décide de civiles, les dégâts matériels sont innombrables : l’église Saint-Grégoire mettre le siège devant Stenay pour affirmer son pouvoir et sa mainmise reçoit en un seul jour, le 17 juillet, quelques 150 boulets d’artillerie, la effective sur ses états. Sa première action militaire est donc de reprendre grande halle sur la place centrale aux arcades est démantelée pour cette ville soulevée. Les siège débute le 20 juin et se termine le 7 août. Du récupérer les matériaux nécessaires à « l’effort de guerre », 35 maisons de côté des assiégés, soit Stenay, les rôles sont tenus par le comte de Chamilly, la cité sont décrites comme détruites après la signature de la reddition. gouverneur pour Condé et par Colbrand, capitaine allemand de la garnison Après 47 jours de siège, la victoire du roi n’est pas passée inaperçue : la espagnole. Ces derniers disposent de 1 800 hommes. Pour les assiégeants, capitulation de Stenay est fêtée à Paris avec fêtes et feux de joie pendant les affaires sont menées par le marquis de Fabert, gouverneur de Sedan qui deux jours. Une médaille commémorative est d’ailleurs frappée à cette s’installe au château de Cervisy récemment construit. Les troupes royales occasion. En 1657, Louis XIV et Mazarin séjournent même à Stenay sont composées de 4 700 hommes. durant le siège de Montmédy, le souverain aurait dormi à l’Hôtel du Gouverneur et Mazarin dans la Maison du Lieutenant du Roi. (Ci-dessous, médaille commémorative célébrant la prise de Stenay par le jeune Louis XIV)

1659 : Signature du traité des Pyrénées mettant fin à la guerre contre l’Espagne et comportant dans ses articles le pardon accordé à Condé. Stenay repasse donc entre ses mains.

1689 : Le démantèlement de la citadelle et des fortifications débute sous le contrôle de Vauban qui avait pourtant reçu l’ordre durant une visite de (Ci-dessus, plan de 1654 présentant l’organisation du siège de Stenay, Archives Louis XIV en 1679 d’exécuter un projet de réfection et de modernisation Municipales de Stenay) de la place forte de Stenay. 1716 : Construction et installation (Ci-dessous, plan de 1687 présentant les fortifications de Stenay avant qu’elles ne soient de l’orgue (encore actuellement démantelées, Archives Municipales de Stenay) abrité) sur la tribune de l’église Saint-Grégoire. On doit cette réalisation grandiose à Jean Boizard et Henri Baillard. La réception a lieu en mars 1719. (Ci-contre, cliché présentant le buffet d’orgue et sa tribune sous la voûte de l’église Saint-Grégoire de Stenay)

1729 : Installation des sœurs de Saint-Charles de Nancy dans l’hôpital Saint-Antoine. Outre leurs activités de soin destinées aux malades, elles ouvrent une école (primaire) pour les filles.

1750 : Réception du Grand Quartier de Cavalerie ou « Quartier du Roy » (actuellement résidence Vauban). La tradition militaire et de ville de garnison de Stenay est maintenue mais aussi poursuivie après la création du « quartier rouge » de 1680 (bâtiments à la croisée de la rue des Basse des Remparts et de la rue André Theuriet). (Ci-dessous, vue en coupe de 1786 du quartier de cavalerie, Archives Municipales de Stenay)

1695 : Louis XIV crée officiellement la poste aux chevaux sur la place aux arcades (actuel Crédit Mutuel) pour l’envoi et la réception de courriers officiels, ancêtre de notre Poste moderne. Le relais de poste, lieu où étaient tenus prêts des chevaux frais pour les cavaliers chargés de transmettre les courriers afin de permettre une vitesse 1766 : Le prince Louis-Joseph de Bourbon-Condé crée une activité maximale, se maintient jusqu’en 1868, originale pour la ville : un atelier d’imprimerie. Cette activité du papier et supplanté avec l’arrivée du chemin de fer e d’encre à Stenay se maintient jusqu’à la fin du XX siècle. (ligne Paris-Montmédy). 1774 : Le même prince signe un contrat 1709 : Le « Grand hiver » provoque une avec Alphonse Boudet, maître de forge à famine généralisée d’ampleur sur tout le , pour l’installation d’une forge royaume de France y compris pour Stenay. sur la rive droite de la Meuse sous Après cette date, la ville connaît un l’ancienne citadelle. Début d’une longue redressement démographique et un essor tradition industrielle qui se maintiendra économique fleurissant sous la gestion des princes de Condé. 230 ans. (Ci-contre, carte postale présentant les (Ci-dessus, détail des armoiries de la famille de Condé sur un plan de 1762, Archives bâtiments datant du XVIII e siècle de la forge, Archives Municipales de Stenay) Municipales de Stenay) 1787-1788 : Nouvelle disette s’installe suite à une grande sécheresse et un multiplie avec réquisitions, levée d’hommes. Ces mesures constituent le hiver rappelant 1709 provoquant de médiocres récoltes. Difficultés pour la début de la Terreur à Stenay, sans guillotine mais dont la rigueur (épuration municipalité et dans la société. Les contrastes s’exagèrent et l’insécurité sociale et manque cruel de vivres) met en détresse la population de Stenay. s’installe. Stenay vit la situation que l’on connaît à l’échelle nationale… 1804 : Année marquée par le début du Premier Empire. Napoléon 1788 : Manuscrit de Grégoire Denain (né en 1723 et mort en 1811), Bonaparte, devenu empereur des Français le 18 mai, passe une nuit à « Essai d’histoire de la ville de Stenay, ville capitale du Barrois français et Stenay, le 10 octobre, chez le de ses environs par un citoyen » qui reste l’ouvrage de référence sur général d’Elbée (maison située au l’histoire de Stenay. Il fut aussi maire de la ville entre 1778 et 1785. 25-27 rue Pasteur). D’importants travaux municipaux sont entrepris 1789 : Après les événements mettant fin à la monarchie absolue et à et la vie locale est de nouveau l’Ancien Régime (prise de la Bastille le 14 juillet), Stenay constitue sa er active grâce aux initiatives milice bourgeoise ou « garde citoyenne » le 1 août. En septembre, la crise courageuses comme celle de s’installe, il n’y a plus de grain disponible sur le marché. Le 26 février l’abbé Maudru, nommé curé en 1790, le département de la Meuse est créé où Stenay est un des huit chefs- 1803, qui fonde plusieurs lieux de district. En janvier 1791, le maire est chargé de dresser filatures. l’inventaire des communautés religieuses installées et le district en assura (Ci-dessus, cliché de la maison, rue Pasteur, où Napoléon Bonaparte passa une nuit) la vente. Le couvent des Minimes ne trouva pas acquéreur et resta à l’Etat jusqu’à ce que la Ville l’achète en 1803. La Ville demande toutefois aux 1809 : Un enfant de Stenay se rend alors célèbre dans l’Europe entière. Le religieux de continuer leurs tâches enseignantes ou hospitalières. Le 27 général de gendarmerie, Etienne Radet, né à Stenay le 19 décembre 1762, mars 1791, l’Assemblée Générale Constituante révoque la donation du reçoit l’ordre d’arrêter le pape Pie VII dans son palais du Vatican le 6 Clermontois à la Maison de Condé abolissant pour Stenay toute redevance juillet. Ce dernier venait de lancer une bulle d’excommunication contre ou sujétion d’allure féodale. Cette décision est pour Stenay le moment clé l’Empereur. de la Révolution française. Le 21 juin 1791, le roi, Louis XVI, et sa famille 1814 : C’est la Restauration (jusqu’en 1830) qui marque le retour de la quittent discrètement Paris pour rallier Montmédy avant de fuir à monarchie (Bourbon). A Stenay, de retour d’émigration, la famille de l’étranger. Stenay devait être une étape de ce périple mais le roi est Condé veut récupérer ses propriétés foncières notamment les forêts interpellé à Varennes-en-Argonne. En février 1792, le spectre de la guerre (1818,1822). Le curé Jean-Louis Lombal, à sa nomination en 1814, se manifeste et suscite l’inquiétude de la population devant le nombre réclame la restauration de l’Eglise des Minimes (lieu de culte paroissial). toujours plus important de garnisons cantonnant à Stenay, la guerre est Les sœurs de Saint-Charles, quant à elles, participent toujours à la scolarité officiellement déclarée le 20 avril 1792. Le 31 août, après des combats à des enfants. Baâlon, Stenay est occupée et en partie pillée par 7 000 Autrichiens. La proclamation de la République du 21 septembre passe inaperçue car la ville 1833 : L’église Saint-Grégoire, qui menaçait de n’est libérée que le 11 octobre. Après la libération, les changements initiés s’écrouler depuis le dernier quart du XIX e siècle, par la République se mettent en place avec par exemple l’état civil qui est remplacée par une nouvelle église qui est quitte la sacristie pour la mairie. Surtout, la surveillance se renforce contre achevée et consacrée suite aux travaux débutés en la « menace intérieure et les ennemis de la liberté »… La déchristianisation 1829. De ce fait, l’église des Minimes est déclassée s’affirme (interdiction de signes extérieurs de culte, des sonneries de et vendue en 5 lots en 1834. (Ci-contre, plan de 1828 cloche, fermeture au culte de l’église Saint-Grégoire) avec la mise en place présentant l’élévation principale de la nouvelle église Saint- du calendrier républicain le 19 octobre 1793. De même l’effort de guerre se Grégoire, Archives Municipales de Stenay) 1854 : Une épidémie de choléra entraîne la mort de 95 personnes (sur 171 1877 : Début de décès de l’année). Le choléra sera de retour trente ans plus tard, en 1884. l’aménagement du canal et élargissement du port. Les 1865 : Corps de Sapeurs- travaux se poursuivent Pompiers de la ville est jusqu’en 1881. Quant au constitué. Quant à la première creusement du canal de l’Est, pompe à incendie, elle est il est terminé en 1884. Cet acquise en 1808. Le Centre de aménagement permet de Secours actuel a été inauguré le repenser et redynamiser 20 janvier 2007. (Ci-contre, vue l’économie locale. actuelle du Centre de Secours) (Ci-dessus, carte postale présentant une péniche tractée par des chevaux empruntant le

canal aménagé, Archives Municipales de Stenay) 1866 : Septembre, la société musicale Le Réveil est créée. C’est le début de la longue tradition musicale de Stenay. Bien d’autres sociétés suivront 1880 : Arrivée de la lumière jusqu’à nos jours avec notamment la création en 1911 du Groupe pour éclairer Stenay la nuit à Symphonique avec fanfare. En 1927, ce même groupe évolue pour devenir l’aide de becs de gaz. Une la Lyre Stenaisienne. Enfin la usine à gaz s’installe sur Lyre devient l’Harmonie l’actuelle rue de l’Ouvrage de Stenaisienne par changement Villy). Les lignes électriques de ses statuts en mars 2012. aériennes apparaissent à partir Quant à l’apprentissage de la de 1900. En 1908, 77 musique, un cours de solfège lanternes éclairent Stenay. voit le jour en 1879 avant (Ci-contre, carte postale présentant qu’une véritable école ne soit l’usine à gaz, Archives Municipales de Stenay) créée en 1952 avec des professeurs bénévoles issus 1882 : Le 31 octobre, la commission de laïcisation, suite aux lois Jules de la Lyre. Ferry, conduit à la création d’une école laïque pour les filles en 1898 (école (Ci-dessus, photo ancienne de la Lyre Stenaisienne lors de sa formation en 1927, Archives des Remparts), l’école des garçons aux Minimes est complétée par le Municipales de Stenay) Cours Complémentaire nécessitant des travaux 1870 : Depuis 1867, Stenay avait été rayée des places militaires entrainant d’extension (1903-1908). une défaite cuisante dans la Guerre contre la Prusse et la ville est occupée D’autres fondations sont à du 18 novembre 1870 jusqu’au 21 juillet 1873. signaler : pensionnat Sainte- Marie en 1898 et de l’école 1876 : Chemin de fer inauguré, Saint-Joseph (actuel foyer tronçon Dun-Stenay le 21 février, et Mathis), ainsi qu’une école tronçon vers Sedan le 12 août. (Ci-contre, carte postale de la gare en 1922, maternelle en ville en 1890 et Archives Municipales de Stenay) à Cervisy en 1894. (Ci-contre, photo ancienne du début du XX e siècle présentant le pensionnat Sainte-Marie, Archives Municipales de Stenay) 1886 : La municipalité recherche des solutions pour l’alimentation en eau 1895 : Création d’une seconde forge, Aciéries de Sambre-et-Meuse. potable de la ville. Quatre stenaisiens fondent alors, en 1891, la « Société (Ci-dessous, carte postale présentant les Aciéries de Sambre-et-Meuse, Archives anonyme des Eaux de Stenay ». En 1911, la concession de 20 ans prend fin Municipales de Stenay) et la commune achète la société pour créer un « Service des Eaux » municipal qui édite un règlement en 1912, progressivement basé sur la seule consommation. Enfin, les stenaisiens peuvent tous disposer d’au moins un robinet d’eau par foyer. (Ci-dessus, carte postale présentant le puits de la place du Marché, actuelle place 1905 : La loi de Séparation des Eglises et de l’Etat a une grande Poincaré, utilisé depuis au moins 1610 et jusqu’en 1912, Archives Municipales de Stenay) répercussion sur Stenay avec une lutte farouche entre le maire d’alors, Edouard Poterlot, farouchement anticlérical, et Monseigneur Mangin. Ce 1890 : Construction de l’église Saint-Joseph de Cervisy. dernier est expulsé du presbytère puis l’accès à l’église Saint-Grégoire lui 1893 : Réception de la caserne Chanzy débutée en 1890 et installation du est interdit, ce qui conduira célèbre 18 e Bataillon de Chasseurs à pied. Cette période marque l’apogée à la construction d’un de la présence militaire à Stenay avec plus de 1 200 soldats stationnés (87 e nouveau lieu de culte, la brigade d’infanterie, 3 bataillons du 120 e Régiment d’Infanterie, un groupe chapelle de la Congrégation du 42 e d’artillerie montée…) du Sacré-Cœur en 1908. (Ci-dessous, extrait d’une carte postale présentant la physionomie de la caserne Chanzy (Ci-contre, carte postale récemment construite, Archives Municipales de Stenay) présentant une cérémonie religieuse se tenant à la chapelle du Sacré-Cœur, cette dernière n’étant pas encore intégrée à la continuité du bâti de Stenay, Archives Municipales de Stenay)

1913 : Construction de la caserne « Chan-

zy nouvelle ». 1894 : Création du Kiosque sur la place (Ci-contre, vue aérienne d’Armes (actuelle place de la présentant les bara- République). quements neufs de (Ci-contre, photographie de l’inauguration du « Chanzy nouvelle » dans Kiosque en 1894, Archives Municipales de Stenay) la continuité de la caserne Chanzy initiale, Archives Municipales de Stenay) 1914 : Déclaration de guerre le 3 août. Après les combats du 26 et 27 août, 1926 : Le déménagement de la Mairie est acté, elle était installée les Allemands arrivent à Stenay non sans heurts. Albert Toussaint jusqu’alors dans la porte (directeur de l’école primaire) et Monseigneur Mangin (curé de Stenay) de Bourgogne (sa sont les premières victimes civiles. L’occupation allemande durera nouvelle inutilité, son quelques 50 mois et a pour méthode de saisir toutes les ressources et les état de délabrement et contrôler dans le but de servir au maximum à l’effort de guerre tout en le fait qu’elle gênait le limitant à l’extrême la part laissée à la développement du trafic population civile (824 habitants en 1917 automobile entraînent suite à la désertion de la ville et aux hommes sa destruction). Début mobilisés). Les multiples ordres, de la construction de réquisitions, travaux et autres vexations l’Hôtel de Ville qui sera représentent un véritable asservissement. De terminé en 1927. plus, la ville est marquée par la présence de (Ci-dessus, carte postale présentant la place de la République et le nouvel Hôtel de Ville, septembre 1914 à février 1918 du Kronprinz, Archives Municipales de Stenay)

Frédéric-Guillaume, fils du kaiser, Guillaume 1927 : La papeterie est inaugurée, c’est la dernière grande industrie encore II, qui établit son quartier général au château en activité à l’heure actuelle. Les travaux avaient débuté en 1925. des Tilleuls. Alors que la population survit, (Ci-dessous, carte postale de la papeterie, Archives Municipales de Stenay) ce dernier mène grand train : fêtes, rencontres sportives au stade, goûters avec les enfants de Stenay… (Ci-dessus, carte postale présentant le Kaiser et le Kronprinz sur le balcon du château des Tilleuls donnant sur le parc, Archives Municipales de Stenay)

1918 : La ville est libérée par la 2 e Division du 5 e Corps Américain le 9 novembre 1918. Il est alors temps d’honorer les morts et disparus avec l’inauguration grandiose du Monument au Morts le 12 août 1923 avec la présence de Raymond Poincaré (président de la République de 1913 à 1920 et alors président du Conseil), d’André Maginot (ministre de la Guerre) et du maréchal Franchet d’Espèrey. (Ci-dessous, double carte postale de l’inauguration du Monument aux Morts, Archives Municipales de Stenay) 1932 : Création de la salle des spectacles témoignant du dynamisme festif et culturel de la ville.

1934 : Fermeture des aciéries de Sambre-et-Meuse

1939 : Mobilisation le 1 er septembre. De nombreuses troupes sont dépêchées sur Stenay et attendent… C’est la « Drôle de Guerre ». Les combats ne débutent que le 10 mai 1940. L’évacuation et l’exode des civils débutent alors le 12 mai (pour la plupart la destination sera le département de la Charente). Mais Stenay est rapidement occupée, avec les mêmes 1971 : Départ des Gardes Mobiles qui occupaient les baraquements de la conséquences qu’en 1914-1918… caserne Chanzy Nouvelle.

1944 : La libération de Stenay a lieu le 4 septembre avec l’arrivée du 20 e 1972 : Découverte, près de l’ancienne porte Corps Américain mais elle est vécue plus douloureusement. Durant l’été d’accès de la citadelle, du portail de la Chapelle précédent, un groupe de la Gestapo du Mans Saint-Dagobert par le Groupement Archéologique en retraite réquisitionna le pensionnat sur des indications du chanoine Vigneron. C’est un Sainte-Marie. Le 28 août, ils arrêtèrent véritable trésor archéologique qui témoigne de la l’abbé Laurent, vicaire de Stenay, et l’abbé grandeur historique de Stenay. Millier, curé de Mouzay, qu’ils (Ci-contre, le portail de la chapelle Saint-Dagobert entreposé soupçonnaient d’espionnage et d’acte de dans la crypte du Souvenir du Cercle Saint-Dagobert, résistance (il est question de l’envoi d’un association installée au centre-ville, sur la place Poincaré) pigeon voyageur). On ne les revit jamais et 1973 : Début des échanges scolaires entre les Lycées de c’est seulement le 24 décembre 1944 que Stenay et de Münnerstadt, ville de Bavière. Le Jumelage entre leurs corps furent reconnus parmi bien les deux villes suivra en 1979. d’autres, dans le charnier du fort de (Ci-contre, les armoiries de la ville de Münnerstadt, district de Basse- Tavannes. Avant leur fuite, les Allemands Franconie, land de Bavière, Allemagne) dynamitèrent la porte de la Citadelle, (Ci-dessous, Monsieur Ferdinand Betzer, maire de Münnerstadt, et Monsieur Robert dernière porte d’enceinte fortifiée de la ville. Gipeaux, maire de Stenay, sur le parvis de l’Hôtel de Ville à l’occasion de la signature de la (Ci-contre, photographie présentant l’état de la porte charte de jumelage entre les deux villes le 29 avril 1979) de la citadelle à la fin du conflit en 1944, au fond, on devine l’Hôtel du Gouverneur, Archives Municipales de Stenay)

1953 : 23 février, création de l’Office de Tourisme du Pays de Stenay.

1965 : Ouverture de la cité scolaire A. Kastler associant collège, lycée général et lycée professionnel. Le cours complémentaire des Minimes y est transféré, c’est là la première occupation des locaux. (Ci-dessous, vue aérienne colorisée présentant les débuts de la cité scolaire, Archives Municipales de Stenay)

1984 : Acquisition par la Ville de l’ancienne malterie qui deviendra le Musée de la Bière. Il est fondé par le Groupement Archéologique et inauguré en 1986.

1988 : 17 août, un incendie ravage la résidence Vauban, détruisant 36 appartements. La municipalité décide la restauration de l’ensemble avec des logements rénovés dans les étages et au rez-de-chaussée une BIBLIOGRAPHIE : requalification vers des services divers et des commerces. C’est aussi le lieu de conservation des archives municipales avec un véritable service BONNABELLE Claude, Notice historique sur la ville de Stenay , ouvert au public à partir de 2002. Mémoires de la société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, 1875, Tome V, p. 143-194. 1998 : 30 décembre, création de la Communauté de Communes (CODECOM) du Pays de Stenay qui induit la redistribution des GILBERT André, Le siège de Stenay en 1654 d’après les correspondances compétences à l’échelon local. Révision des statuts en 2003. La dernière des contemporains , Bar-le-Duc, Imprimerie de Contant-Laguerre, 1893, réalisation d’ampleur est l’ouverture de l’école intercommunale maternelle 154 p. des Courlis à la rentrée de septembre 2011. Les services administratifs de la CODECOM vont d’ailleurs prochainement déménager dans des locaux JEANTIN Jean François Louis, Manuel de la Meuse. Histoire de neufs sur le site de l’ancien Intermarché. Montmédy et des localités meusiennes de l’ancien comté de Chiny , Nancy,

2004 : 5 février, liquidation de la société exploitant l'abattoir de Stenay, Imprimerie de Veuve Raybois, 1861, 3 volumes, 2999 p. annonçant la fin de l’activité de découpe et de transformation de la viande porcine quelques années plus tard. LAPAIX Constant, Armorial des villes, bourgs et villages de la Lorraine, du Barrois et des Trois-Evêchés , Nancy, 1873, 318 p. 2005 : Fermeture définitive de la forge le 25 mars. LOUIS Henri, Stenay, « trouée » des Grandes invasions , Nancy, 2008 : Si les murs restent Imprimerie Camille André, 1927, 52 p. propriété de la ville, le Musée Européen de la Bière MAILLARD Jean, Stenay Hier , Dossiers Documentaires Meusiens, Bar-le- devient départemental, géré Duc, 1985, 2 tomes, 104 p. par le Conseil Général de la Meuse, en partenariat VIGNERON Constant, Grandes heures de l’Histoire de Stenay , Bar-le- tripartite avec l'association Duc, Imprimerie du Barrois, 1998, 155 p. fondatrice. (Ci-contre, vue sur le Musée VOLUER Philippe, La Guerre de 14 au pays de Stenay, la vie des civils Européen de la Bière depuis le jardin) sous l’occupation , Les Amis de Montserrat, 2006, 108 p.

2014 : Manifestations liées au Centenaire de la Grande Guerre à Stenay et Signalons aussi les nombreux articles de MOURROUX Jean dans les dans tout le territoire avec le projet « VALDART – Nouvelles Histoires » bulletins de la Société d’Histoire et d’Archéologie de la Meuse de 1967 à ainsi que les « Chemins de Mémoire » transfrontaliers. De plus, le chantier 1979. de construction de la salle multi-activités (cinéma, salle de spectacle théâtral, conférences…) sera bientôt achevé pour permettre à tous de profiter à nouveau du 7 ème Art à Stenay. En effet, la première salle de cinéma fut installée en ville en 1914…