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Association reconnue d’utilité publique

DOCOB - Marais de Chaumont-Devant-

espaces naturels de Lorraine de naturels espaces

C2images, P.RICHARD, R.JILET, L.LEONARD R.JILET, P.RICHARD, C2images,

: :

Crédits photos Crédits

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Conservatoire d’ Conservatoire

SOMMAIRE

SOMMAIRE ...... 2 INTRODUCTION : RESUME DES ENJEUX DE LA DIRECTIVE HABITATS ...... 4

LE RESEAU NATURA 2000 : GENERALITES ...... 4 TRANSPOSITION DES DIRECTIVES « HABITATS » ET « OISEAUX EN DROIT FRANÇAIS ...... 4 LE DOCUMENT D’OBJECTIFS ...... 5 HISTORIQUE DE NATURA 2000 SUR LE SITE...... 6 RAPPEL DE QUELQUES DEFINITIONS DE LA DIRECTIVE HABITATS ...... 7 I - PREMIERE PARTIE : CARACTERISTIQUES DU SITE ...... 8

I.A INFORMATIONS GENERALES ET ELEMENTS ADMINISTRATIFS ...... 8 I.A.1 Localisation ...... 8 I.A.2 Aspects fonciers, maîtrise d’usage ...... 8 I.B ENVIRONNEMENT ET PATRIMOINE ...... 10 I.B.1 Facteurs abiotiques ...... 10 I.B.2 Occupation du sol et unités écologiques du site Natura 2000 ...... 19 II - DEUXIEME PARTIE : INVENTAIRE ET ANALYSE DE L’EXISTANT ...... 21

II.A INVENTAIRE ET DESCRIPTION BIOLOGIQUE ...... 21 II.A.1 Inventaires existants sur le site ...... 21 II.A.2 Justifications du choix méthodologique ...... 22 II.A.3 Caractérisation des habitats de l’annexe I de la directive Habitats ...... 24 II.A.4 Caractérisation des espèces de l’annexe II de la directive Habitats ...... 30 II.A.5 Caractérisation des autres espèces du site ...... 32 II.A.6 Les données historiques ...... 34 II.A.7 Les données complémentaires : protections réglementaires ...... 36 II.B INVENTAIRE ET DESCRIPTION DES ACTIVITES HUMAINES ...... 37 II.B.1 Choix méthodologique ...... 37 II.B.2 Données de cadrage ...... 37 II.B.3 Les activités économiques ...... 37 II.B.4 Les activités de loisirs ...... 40 II.B.5 Programmes collectifs et interventions publiques ...... 41 II.C ANALYSE ECOLOGIQUE ...... 43 II.C.1 Etat de conservation des habitats et des espèces d'intérêt communautaire ...... 43 II.C.2 Facteurs influençant l'état de conservation des espèces ...... 46 II.C.3 Evaluation des actions mises en œuvre ...... 47 III - TROISIEME PARTIE : ENJEUX ET OBJECTIFS DE CONSERVATION ...... 49

III.A HIERARCHISATION DES HABITATS ET DES ESPECES D’INTERET COMMUNAUTAIRE...... 49 III.A.1 Méthodologie ...... 49 III.A.2 Evaluation et hiérarchisation des habitats d’intérêt communautaire ...... 49 III.A.3. Evaluation et hiérarchisation des espèces d’intérêt communautaire...... 50 III.B. DEFINITION DES ENJEUX DE CONSERVATION ET DES ENJEUX SOCIO-ECONOMIQUE ...... 51 III.C DEFINITION DES OBJECTIFS DE GESTION ...... 52 III.C.1. Les objectifs liés à la conservation des espèces et de leurs habitats ...... 52 III.C.2. Les objectifs liés au suivi, à la sensibilisation et à la valorisation de la ZSC ...... 53 III.C.3. Les objectifs liés à la mise en cohérence et à la prise en compte du DOCOB ...... 53 IV - QUATRIEME PARTIE : LES ACTIONS ...... 56

IV.A PROPOSITION D’OPERATIONS ...... 56 IV.A.1. Mesures liées à la conservation des espèces et de leurs habitats ...... 57 IV.A.2. Mesures liées au suivi, à la sensibilisation et à la valorisation de la ZSC ...... 59 IV.A.3. Mesures liées à la mise en cohérence du DOCOB et autres projets ...... 60 IV.B PROGRAMME D’ACTION ...... 61

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IV.B.1. Cahier des Charges des Mesures et fiches action ...... 61 IV.B.2 Evaluations financières des propositions des opérations ...... 75 IV.C Evaluation de la mise en œuvre du DOCOB ...... 76 5 – BIBLIOGRAPHIE ...... 77 6 - ANNEXES - CARTOGRAPHIES ...... 79 7 - ANNEXES - TABLEAUX, FICHES ET SCHEMAS ...... 80 8 - DOCUMENTS ADMINISTRATIFS ...... 81 9 - GLOSSAIRE ...... 82

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INTRODUCTION : RESUME DES ENJEUX

DE LA DIRECTIVE HABITATS

Le réseau Natura 2000 : Généralités

Le 21 mai 1992, le Conseil des Ministres de la Communauté Européenne adoptait la Directive 92/43, plus connue sous le nom de « Directive Habitats ».

Cette Directive « concernant la conservation des habitats naturels ainsi que celle de la faune et de la flore sauvage » a pour objectif « de favoriser le maintien de la biodiversité, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales ». Pour parvenir à ce but, la Directive Habitats prévoit la mise en place, entre 1998 et 2004, d’un réseau d’espaces naturels préservés représentatifs de la biodiversité européenne (Europe des Quinze) : le réseau Natura 2000.

La Directive Habitats précise « qu’elle contribue à l’objectif général d’un développement durable. Le maintien de cette biodiversité peut, dans certains cas, requérir le maintien voire l’encouragement d’activités humaines ». Ainsi, la préservation des milieux naturels d’intérêt communautaire est indissociable de la prise en compte des intérêts socio-économiques.

Le réseau Natura 2000 est donc, pour partie, constitué des « Zones Spéciales de Conservation » (ZSC), intégrées progressivement entre 1998 et 2004 en application de la Directive Habitats, mais aussi des Zones de Protection Spéciales (ZPS) déjà désignées au titre de la Directive 79/409 du 2 avril 1979 « concernant la conservation des oiseaux sauvages » (« Directive Oiseaux »).

En , les zones spéciales de conservation sont dotées d’un document d’objectifs (DOCOB).

Transposition des Directives « Habitats » et « Oiseaux en droit français

Transposition en droit français

L’article 6 de la directive « Habitats / faune / flore » introduit deux modalités principales et complémentaires pour la gestion courante des sites Natura 2000 : . La mise en place d’une gestion conservatoire du patrimoine naturel d’intérêt européen à l’origine de leur désignation ; . La mise en place d’un régime d’évaluation des incidences de toute intervention sur le milieu naturel susceptible d’avoir un effet dommageable sur le patrimoine naturel d’intérêt européen à l’origine de la désignation de ces sites et plus globalement sur l’intégrité de ces sites.

La seconde disposition est traduite en droit français dans les articles L414-4 & 5 puis R414-19 à 26 du code de l’environnement. Elle prévoit la réalisation d’une « évaluation des incidences Natura 2000 » pour les plans, programmes, projets, manifestations ou interventions inscrits sur : . Une liste nationale d’application directe, relative à des activités déjà soumises à un encadrement administratif et s’appliquant selon les cas sur l’ensemble du territoire national ou uniquement en sites Natura 2000 (cf. articles L414-4 III et R414-19) ; . Une première liste locale portant sur des activités déjà soumises à autorisation administrative, complémentaire de la précédente et s’appliquant dans le périmètre d'un ou plusieurs sites Natura 2000 ou sur tout ou partie d'un territoire départemental ou d'un espace marin (cf. articles L414-4 III, IV, R414-20 et arrêtés préfectoraux en cours de parution en 2010-2011) ; Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 4

. Une seconde liste locale, complémentaire des précédentes, qui portera sur des activités non soumises à un régime d’encadrement administratif (régime d’autorisation propre à Natura 2000).

Remarque 1 : les plans, programmes, projets, manifestations ou interventions prévus par les contrats Natura 2000 ou pratiqués dans les conditions définies par une charte Natura 2000 sont dispensés d’évaluation des incidences Natura 2000.

Remarque 2 : une « clause-filet » prévoit la possibilité de soumettre à évaluation des incidences Natura 2000 tout plan, programme, projet, manifestation ou intervention non inscrit sur les listes.

Code de l’environnement

Ce paragraphe liste les articles du code de l’environnement relatifs au réseau Natura 2000.

. Code de l’environnement - Partie législative  L. 414-1 : Les principes généraux et les définitions – La constitution du réseau Natura 2000  L. 414-2 : Définition du document d’objectifs  L. 414-3 : Les " contrats Natura 2000 " et contrats territoriaux d’exploitation, outils de mise en oeuvre des documents d’objectifs  L. 414-4 et L. 414-5 : Les travaux et autorisations dans les sites Natura 2000. L. 414-6 Dispositions réglementaires complémentaires

. Code de l’environnement - Partie réglementaire (décrets du 8 novembre 2001 et du 20 décembre 2001)  R. 414-1 à R. 414-2 : Les modalités de constitution des listes d’habitats naturels et d’espèces au titre des deux directives  R. 414-3 à R. 414-7 : La procédure de désignation des sites Natura 2000  R. 414-8 à R. 414-12 : Le document d’objectifs  R. 414-13 à R. 414-18 : Les contrats Natura 2000  R. 414-19 à R. 414-24 : L’évaluation des incidences des programmes et projets soumis à approbation

Le document d’objectifs

Ce document, élaboré en concertation avec les acteurs locaux, fixe les objectifs de conservation ainsi que les moyens et les actions à mettre en œuvre pour y parvenir.

C’est un document établi sous la responsabilité et le contrôle de l’Etat, qui est chargé de l’application des directives communautaires.

L’Etat, en la personne du Préfet de département, est le maître d’ouvrage de ce document d’objectifs, s’appuyant prioritairement sur la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement Grand-Est (DREAL Grand-Est) et sur la Direction Départementale des Territoires (DDT).

Le Préfet nomme et convoque un premier comité de pilotage local afin de favoriser une concertation étroite entre les acteurs. Ce comité est l’organe central du processus de concertation entre tous les acteurs concernés. Son rôle est d’examiner, d’amender et de valider les documents et propositions que lui soumet l’opérateur. Les membres du comité sont des personnes morales, plus rarement des personnes physiques, qui représentent un enjeu ou un intérêt majeur pour le site.

Après constitution du premier comité de pilotage, et selon la loi n°2005-157 du 23 février 2005 relative au Développement des Territoires Ruraux, dite loi « DTR », celui-ci désigne en son sein une collectivité maître Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 5 d’ouvrage, qui réalisera le document d’objectifs et qui assurera la Présidence du comité de pilotage. Le comité de pilotage définit alors les orientations de gestion, les mesures de conservation, les moyens financiers d’accompagnement et les modalités de leur mise en œuvre sur le site.

Le document d’objectifs, en répondant aux principales obligations de la Directive Habitats, doit permettre la mise en cohérence des politiques et des outils existants en faveur du maintien des habitats. L’élaboration du document d’objectifs constitue une démarche de travail entre les différents acteurs du site destiné à intégrer le réseau Natura 2000.

Historique de Natura 2000 sur le site

Au regard de ses qualités biologiques remarquables, notamment en termes d’habitats naturels et d’espèces d’intérêt communautaire, le site du marais de Chaumont-Devant-Damvillers a été proposé comme site d’intérêt communautaire par la préfecture de la en 2002 et sélectionné pour intégrer le Réseau Natura 2000, après les consultations d’usage. Il a été officiellement désigné en Zone Spéciale de Conservation (ZSC) par arrêté le 17 mars 2008.

Par décision du Comité de pilotage (COPIL) du 6 février 2007, l’ancienne Communauté de Communes de la Région de Damvillers devient maître d’ouvrage de ce document d’objectifs et M. BASTIEN, maire de Chaumont-devant-Damvillers est élu Président du COPIL.

Le Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine (anciennement Conservatoire des Sites Lorrains) et la Chambre d’Agriculture de la Meuse ont été retenus comme prestataires en date du 4 juillet 2007, pour conduire la démarche de rédaction du Document d’Objectif qui a été finalisé en mars 2009.

Ce document d’objectifs a été validé par arrêté préfectoral le 27 juin 2012 et l’animation du site a été reconduite le 21 avril 2015 par l’ancienne Communauté de communes de la Région de Damvillers. Suite à un appel d’offre, le Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine a été retenu comme prestataire de l’ancienne Communauté de communes de la Région de Damvillers pour effectuer l’animation du site sur la période 2016-2017. C’est dans le cadre de cette phase d’animation que s’inscrit la réactualisation du document d’objectifs. Ce dernier redéfinit les orientations de gestion, les mesures de conservation, les moyens financiers d’accompagnement et les modalités de leur mise en œuvre sur ce site.

La rédaction de ce document s’appuie sur les démarches, règles et réflexions proposées au sein du « Guide méthodologique des Documents d’objectifs » élaboré par l’ATEN en 2011.

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Rappel de quelques définitions de la Directive Habitats

La directive Habitats comporte 6 annexes dont les deux premières sont essentielles pour la constitution du réseau Natura 2000 :

Annexe I :

Cette annexe liste les « types d’habitats naturels d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation ». Ces habitats sont donc à préserver en tant que tels.

Certains habitats de l’annexe I sont désignés comme prioritaires par la Directive Habitats. Les habitats prioritaires sont les types d’habitats naturels en danger de disparition, présents sur le territoire de la Communauté européenne et pour la conservation desquels cette dernière porte une responsabilité particulière, compte tenu de l’importance de la part de leur aire de répartition naturelle sur son territoire.

Les cofinancements européens se concentrent de façon prioritaire sur la préservation de ces milieux.

Annexe II :

Cette annexe liste les espèces animales et végétales d’intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation (ZSC).

Pour mémoire, quelques rappels :

- l’annexe II vise à préserver les habitats naturels indispensables à la survie des espèces qu’elle désigne.

- « pour les espèces animales qui occupent de vastes territoires, les sites d’importance communautaire correspondant aux lieux au sein de l’aire de répartition naturelle de ces espèces, qui présentent les éléments physiques ou biologiques essentiels à leur vie et reproduction ».

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I - PREMIERE PARTIE : CARACTERISTIQUES DU SITE

I.A Informations générales et éléments administratifs

I.A.1 Localisation Carte N°1 : Périmètre du site Natura 2000

Le site Natura 2000 du Marais de Chaumont-devant-Damvillers se situe dans le département de la Meuse, au Nord de , en bordure de la Thinte et au pied de la côte de Chaumont. Il est situé d’un point de vue géologique et géomorphologique, dans une petite vallée installée entre une cuesta jurassique (Oxfordien s.l.) au Sud-Ouest et une butte témoin, au Nord-Est, le Buisson Chaumont. La Thinte coule sur une surface constituée des argiles de la Woëvre de l’Oxfordien et du Callovien. La carte géologique ne mentionne ni la présence de grouines périglaciaires aux environs du site (mais des alluvions récentes) ni la présence de tourbe, mais un ensemble de sources, formant une ligne parallèle aux courbes de niveau au tiers inférieur du coteau, un peu au-dessus de la zone tourbeuse.

La zone tourbeuse se situe sur la rive droite de la Thinte, en contrebas des coteaux Sud et Sud-Ouest du Buisson-Chaumont à une altitude moyenne de 220 m.

L’environnement immédiat du site tourbeux central est constitué : au Sud-Ouest, de la Thinte où alternent cultures, prairies et pâtures puis, plus haut sur le coteau, par des champs de céréales.

L’ensemble du site occupe 79 ha sur deux communes : Chaumont-devant-Damvillers et Moirey-Flabas- Crépion.

En termes d’usage, de configuration paysagère et d’enjeux biologiques, on peut distinguer deux entités sur le site :  une zone centrale constituée par la tourbière alcaline (et milieux associés) soumise à déprise depuis quelques décennies et concentrant quasiment l’intégralité des enjeux d’un point de vue biologique.  La zone périphérique constituée pour l’essentiel de zones agricoles (pâtures intensives, prairies de fauches et céréaliculture) qui abritent tout de même des enjeux environnementaux (présence de sources) mais présentent surtout des influences majeures sur l’évolution de la tourbière, eu égard aux impacts sur les flux hydrauliques (quantitatifs et qualitatifs) des pratiques agricoles.

L’agriculture constitue en effet un usage majeur à l’intérieur de ce site Natura 2000.

I.A.2 Aspects fonciers, maîtrise d’usage

A.2.1 Situation foncière Carte N°3 : Aspects fonciers Tableau N°1 : Aspects fonciers

Au total, le site Natura 2000 compte 42 parcelles pour environ 79 ha. Plusieurs parcelles ne sont pas concernées en totalité, comme par exemple les parcelles ZA 6a et ZA 6c situées sur la Commune de Chaumont-devant-Damvillers.

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Récapitulatif des superficies par commune :

Superficie cadastrée Commune Section Nombre de parcelles (Ha) Chaumont-dvt-Damvillers ZA 12 46.17 Chaumont-dvt-Damvillers ZE 13 25.29 Moirey/Flabas/Crepion ZA 17 7.76 Totaux 42 79.22

Récapitulatif du nombre de parcelles par type de propriété :

Propriétaires Nb de parcelles Superficie digitalisée en Ha

Commune Moirey – Flabas - 3 1.81 Crépion Service des domaines 1 0.013 Conseil Départemental 3 11,46 Sous-total 5 13,02 Privés 35 65.72

Notons que les parcelles communales appartiennent exclusivement à la Commune de Moirey – Flabas – Crépion et sont constituées d’une parcelle en céréaliculture et quelques très petites parcelles localisées (fossés). Par ailleurs, les cours d’eau (Thinte et Ruisseau du pâquis), les voies communales et le chemin d’exploitation (Voie Communale N°4 dite du « Moulin blanc », Chemin d’exploitation dit « de Aufranchamp ») sont cadastrés mais ne sont pas numérotés.

Enfin, pour faciliter l’accès au marais, le Conseil Départemental de la Meuse qui est propriétaire de la parcelle ZA 9 (tourbière centrale), a fait installer en 2013 une passerelle au-dessus de la Thinte dans la continuité du chemin de la parcelle ZA 42 (acquis en 2012 avec la parcelle ZA 43), située au bord de la route départementale. Auparavant l’accès se faisait, soit par le chemin d’exploitation dit « d’Aufranchamp » qui prend son départ dans l’axe de la « ruelle du Courtier Saint Paul » sur la commune de Chaumont devant Damvillers et qui longe la Thinte (contre la parcelle ZA 7), pour rejoindre la tourbière, ce chemin n’étant pas accessible et matérialisé sur le terrain, soit par la Voie communale dite du Chemin Blanc longeant la propriété de l’ancienne gare de Moirey.

A.2.2 Protection par la maîtrise foncière

Actuellement, la parcelle 9 (section ZA) comprenant la tourbière bénéficie d’une protection par maîtrise foncière. Le Conseil Départemental de la Meuse s’est porté acquéreur de cette dernière en 2004, pour une surface de 11ha 22a 20ca. . Cette même parcelle est réglementée depuis 1993 par un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB), abrogé depuis et remplacé par un nouvel APPB le 9 décembre 2016 afin de permettre une ouverture au public dans le cadre de la valorisation de la tourbière, menée par le Département de la Meuse.

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I.B Environnement et Patrimoine

I.B.1 Facteurs abiotiques

Connaissance suivant le territoire Facteurs Bassin versant Site Natura 20000 Tourbière (ENS) Climatologie x Hydrologie x Géologie x x Thinte (rivière) x Qualité de l’eau x Pédologie x Topographie x

B.1.1 Climatologie

En ce secteur de la Woëvre septentrionale, la présence des Côtes de Meuse et du Pays Haut induit un relatif déficit pluviométrique. La station météorologique de Metz, située à 60 km au Sud-est du site montre une pluviométrie annuelle de 750 mm, sur la période 1981 – 2010. Les données historiques de la station météorologique de (située à 20 km au Nord-Est du site) montre une pluviométrie annuelle de 817 mm (sur une période de 18 ans –1971/1988) alors que celle d’Amel-sur- l’étang (données disponibles jusqu’en 1960) donne une moyenne inférieure de 679 mm. Selon les années, de fortes variations peuvent être enregistrées avec des valeurs supérieures à 1000 mm (1988) ou inférieures à 650 mm (1985). La température moyenne annuelle également évaluées à partir de la station de Metz sur la période 1981 – 2010, est de 10,7°C. Les mois de mai à octobre présentent généralement des températures moyennes supérieures à 10 °C.

B.1.2 Hydrologie Tableau N°2 : Résultat de l’analyse de qualité des eaux de sources

En 2014, la Communauté de Communes de /Damvillers fait appel au bureau d’études ARTELIA pour réaliser une étude sur le réseau d’alimentation en eau de la tourbière, en vue d’un éventuel projet d’amélioration du fonctionnement hydraulique du marais :

Ainsi son réseau hydrographique a été identifié par :

- la Thinte qui marque la limite Sud du marais. Elle prend sa source à Azannes-Soumazannes et constitue un affluent (rive gauche) du . - le ruisseau du Paquis, affluent en rive gauche de la Thinte dont la confluence est située dans le premier tiers de la zone du marais. - le ruisseau du Flabas, affluent en rive gauche de la Thinte dont la confluence est localisée en aval de la zone du marais. - le fossé de collecte / drainant des eaux de sources du piémont de la butte Chaumont. - plusieurs fossés agricoles drainants localisés principalement en périphérie du marais. - des secteurs de zones humides temporaires ou non.

Le suivi réalisé entre février 2014 et février 2015 a permis de faire l’acquisition de données sur les précipitations, les caractéristiques pédologiques et géologiques au droit du marais, les niveaux d’eau au droit

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 10 de la tourbière et de l’aquifère des alluvions sous-jacents, le débit partiel des sources, la qualité physico- chimique des sources, de la Thinte et des piézomètres sur 2 campagnes et la topographie du site.

Ainsi, le fonctionnement général du marais a été identifié par :

- les apports du bassin versant du marais sont globalement répartis selon une proportion 80% infiltration, 25% ruissellements ; - la configuration topographique du bassin versant du marais dirigeait préférentiellement les écoulements vers la partie Ouest du marais dont l’encaissement du fossé était plus important qu’en partie Est (avant les travaux de restauration hydraulique en 2017) ; - une légère dépression topographique est présente au droit de la zone de tourbière à Carex davalliana (secteur Sud Est); - la partie Est du marais est encore en partie alimentée directement via les sources et le ruissellement du fait de l’envasement du fossé et de berges présentant des « points de ruptures » ; - la Thinte est en position de drainage de la nappe des alluvions et de la tourbière et semble soutenir cette dernière en période de basses eaux ; - la nappe des matériaux superficiels est peu profonde et drainée par la Thinte une bonne partie de l’année (situation de 2014). Son gradient hydraulique (pente) est plus important et les niveaux mesurés traduisent également une nappe plus profonde dans la partie Nord-Ouest que dans la partie Sud-Est du site ; - il existe une bonne corrélation entre la nappe des alluvions de la Thinte et celle de la tourbière. Les niveaux piézométriques sont globalement à l’équilibre traduisant l’absence de phénomène de drainance majeur (pour l’année suivie) et un rôle de soutien des alluvions de la Thinte ; - les concentrations en nitrates mesurées sur les sources sont plus importantes et proches de la limite de potabilité (50 mg/l) sur la partie Nord-Ouest que sur la partie Sud-Est du site.

L’étude a également mis à jour différents dysfonctionnements du réseau hydraulique du marais, à savoir :

1) l’interception des eaux du ruissellement et d’infiltration par un fossé, confirmé par :

- des relevés topographiques qui montrent que ce dernier est plus incisé et présente des berges plus marquées au Nord-Ouest qu’au Sud-Est de son tracé.

- une analyse montre que le sous bassin versant alimentant la partie Nord-Ouest est plus important que la partie Sud-Est, ce qui limite les débordements vers le marais.

- l’approche quantitative qui indique qu’environ 55% de la surface du bassin versant du site serait interceptée par le fossé.

2) la faible contribution du réseau hydrographique, du fait :

- de la rectification de la Thinte, les berges en rive droite étant plus hautes qu’en rive gauche, ce qui limite considérablement les débordements vers le marais en période de crue.

- de la déviation du ruisseau du Paquis, ses apports représentant une part importante des débits mesurés.

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3) la présence de saulaie, qui par son besoin élevé en eau et sa superficie importante, joue un rôle non négligeable dans le bilan hydrique, notamment par effet d’évapotranspiration.

Schéma de fonctionnement du marais avant travaux (Source : ARTELIA, étude 2017).

B.1.2.1 La Thinte

L’ensemble du réseau hydrographique de la Thinte s’écoule sur les argiles du callovo-oxfordien de la Woëvre. Elle prend sa source à Azannes-Soumazannes et constitue un affluent (rive gauche) du Loison. Notons que les affluents de la Thinte qui sont situés en sa rive gauche prennent naissance au pied des côtes de Meuse, sur un substrat calcaire. Elle a fait l’objet de nombreux travaux de recalibrage sur l’ensemble de son cours, comme l’illustre le tronçon situé dans le périmètre Natura 2000 recalibré en 1964 et 1965 suite au remembrement de la Commune de Chaumont-devant-Damvillers. Les travaux ont consisté en la rectification du tracé méandriforme de la Thinte au profit d’un tracé rectiligne et en la mise en place de seuils permettant de réguler les flux hydriques. A titre de comparaison, entre 1866 (carte de l’Etat-major) et aujourd’hui, le linéaire de la Thinte aurait diminué de 200 mètres.

Ces travaux ont porté atteinte de façon majeure à la fonctionnalité du cours d’eau et indirectement à sa capacité d’accueil en ce qui concerne les espèces aquatiques. Toutefois la Thinte a gardé un potentiel intéressant pour l’accueil des Salmonidés, son substrat ayant été peu modifié et sa température restant fraiche tout au long de l’année (Fédération de pêche 55, 2017). Les affluents de la Thinte ont également fait l’objet de recalibrage et s’avèrent actuellement trop dégradés pour maintenir une population viable de Salmonidé. L’Agence de l’Eau Rhin-Meuse (AERM) effectue chaque année de nombreux relevés d’analyses sur les cours d’eau de Meuse. Les mesures ci-dessous proviennent de la base de données de l’AERM et concernent la

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 12 station du Loison située à , sur la période 2014-2016. La station située sur la Thinte à Damvillers a été fermé en 1991. Les mesures de niveaux de qualité sont échelonnées sur cinq catégories : ‘Très bonne’ ; ‘bonne’ ; moyenne’ ; ‘médiocre’ ; ‘mauvaise’.

 Concernant le volet ‘Oxygène dissous’, le Loison est de qualité ‘médiocre’.  Concernant le volet ‘Température’, le Loison est de ‘très bonne’ qualité.  Concernant le volet ‘Acifidation’, le Loison est de ‘très bonne’ qualité.  Concernant le volet ‘Nitrates’, le Loison est de ‘bonne’ qualité.  Concernant le volet ‘Nitrites’, le Loison est de ‘bonne’ qualité.  Concernant le volet ‘Phosphates’, le Loison est de ‘bonne’ qualité.  Concernant le volet ‘Matières phosphorées’, le Loison est de ‘bonne’ qualité.  Concernant le volet ‘Produits phytosanitaires’, le Loison est de ‘bonne’ qualité.

Les données de l’Agence de l’Eau Rhin Meuse (1971-1990) relatives au débit de la Thinte à Chaumont devant Damvillers (Moulin Maillot) font état d’un débit moyen (F1/10) de 0.019 m³/s et (F1/2) de 0.042m³/s.

Depuis la mise en œuvre du DOCOB, aucun programme de restauration sur la Thinte n’a eu lieu. Cependant suite à la compétence GEMAPI qui devient obligatoire pour les collectivités territoriales au 1er janvier 2018, un programme de renaturation de la Thinte va être mis en œuvre par la communauté de communes de Spincourt/Damvillers (plantations de ripisylves, restauration de la continuité écologique…).

B.1.2.2 La Tourbière et les sources

En 2007, le CEN Lorraine réalise une recherche des sources, des fossés et des écoulements la plus exhaustive possible. Ainsi, 12 sources jouant un rôle d’alimentation en aval du marais et de la tourbière ont été identifiées et localisées. Cette alimentation est très probablement complétée par des apports plus diffus, sous forme de suintements ne formant pas de points d’émergence ponctuels de type source. Ces sources correspondent à une ligne de source située dans le tiers inférieur du Coteau de Buisson-Chaumont, soit dans les argiles du Callovien.

Le réservoir aquifère de ces sources se situe dans la partie Sud-ouest de la butte témoin de Buisson- Chaumont, constituée des calcaires coralliens de l’Argovo-rauracien. Ces eaux traversent les calcaires et argiles de l’Oxfordien pour émerger dans le niveau moyen des « Argiles de la Woëvre », soit le Callovien. Au niveau du milieu de la tourbière, le coteau comporte un interfluve peu marqué (ancienne haie) mais cette élévation topographique marque une ligne de partage des eaux. En conséquence, les eaux des sources s’écoulent vers le Sud-Est pour la partie Sud de la tourbière et vers le Nord-Ouest pour la partie Nord de la tourbière. Cette particularité topographique a contraint au creusement du fossé haut permettant l’écoulement des eaux des sources ainsi déviées de la tourbière vers deux fossés Sud et Nord en limite de la tourbière.

Ce fossé haut, créé entre 1973 et 1974, a fortement réduit l’alimentation hydrique de la tourbière avec pour conséquence la dégradation de la qualité des sols tourbeux et la colonisation rapide de saulaies arbustives. En 2007, le CEN Lorraine a également réalisé des analyses d’eau de ces sources afin de rechercher d’éventuelles pollutions agricoles, au vu de la forte présence de culture sur le bassin versant de la zone humide. Avec des valeurs allant de 1 à 65 mg/l, les teneurs en nitrates ont indiqué des sources d’origine géologique probablement différentes et montrés que le bassin versant topographique ne correspond pas au bassin versant hygrogéologique. Les sources de l’extrémité Sud-Est de la tourbière sont de bonne qualité. Cette qualité des eaux de source se dégrade du Sud au Nord. Puis, paradoxalement, une nouvelle zone de source de bonne qualité apparaît dans le Marais aval de la tourbière. Ceci démontre la complexité du fonctionnement hydrogéologique de la tourbière.

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Lors de l’étude hydraulique d’ARTELIA, seules six sources ont été retrouvées en 2014. Ces dernières ont fait l’objet de nouvelles analyses concernant les nitrates et le phosphore. Les valeurs en nitrate des sources ont été comprises entre 29,7 mg/L et 51,3 mg/L, ce qui représente un taux assez élevé. Les analyses du phosphore n’ont pas révélés de pollution à ce niveau. Egalement, les débits de deux sources ont été calculés entre février 2014 et février 2015 :

(Evaluation en L/s, Source : ARTELIA).

B.1.2.3 Travaux menés par le Département de la Meuse

En 2017, conformément aux objectifs du DOCOB (2009) et suite :

- au programme de restauration écologique rédigé par l’ONF pour le compte du Département de la Meuse au titre de sa politique Espaces Naturels Sensibles (2011) et ;

- à l’étude des dysfonctionnements hydrauliques du marais réalisée par le bureau d’études Artelia et portée la Communauté de Communes de Spincourt/Damvillers – structure animatrice du site Natura 2000 (2014),

Le Département de la Meuse - propriétaire de la parcelle « cœur de marais » (parcelle ZA9 sise sur le banc communal de Chaumont-devant-Damvillers) - a engagé des travaux de restauration hydraulique du marais. Ces travaux ont eu pour objectif de combler partiellement (secteur Nord-Est), par déblais-remblais, l’un des plus importants fossés ceinturant la parcelle ZA9, afin que le drainage des sources soit limité et que ces dernières puissent de nouveau circuler jusqu’au marais.

Les travaux se sont déroulés en plusieurs phases durant l’été 2017 (août) :

- opérations de débroussaillages de part et d’autre du fossé, afin de créer un accès aux engins de chantier (pelle),

- comblement progressif du fossé par déblais-remblais des matériaux se trouvant sur la berge,

- aménagement d’une légère dépression au pied de six sources et suintements pour préserver les dômes de tuf calcaire et créer des zones d’eaux courante (écoulement des eaux de source) et stagnante (« mares »),

- pose d’un bouchon d’argile à l’intersection du fossé principal et du fossé Nord afin stopper les écoulements d’eau de source vers la Thinte (à l’Ouest).

La maitrise d’œuvre (études préalables et suivi de chantier) a été assurée à le bureau d’études Artelia et les travaux ont été réalisés par le groupement d’entreprises « Chantiers du Barrois » / « Pfender ». Le suivi après travaux devra permettre de mesurer l’effet de cette restauration hydraulique sur les communautés végétales du marais : limitation de la colonisation par les ligneux, maintien des milieux ouverts herbacés et déploiement de la flore typique des sols tourbeux et paratourbeux.

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B.1.2.4 Accompagnement de la restauration hydraulique du marais par le CEN Lorraine

1-Fonctionnement hydraulique avant travaux

En amont des travaux de restauration, le constat a été fait de l’importance prise par les fuites à minima dans la partie Ouest du fossé Nord au niveau des sources principales. Aussi, afin d’affiner ces changements de fonctionnement hydraulique (signalé pour la première fois en 2011 – ONF) et indiqué sur carte dans l’étude ARTELIA, sans précision de répartition des débits, le CENL a retenu de mettre à jour les données du fonctionnement hydrologique superficiel.

Il apparait que 90 % des eaux de la source 1 ne sont plus drainés par le fossé de contournement mais s’écoulent via un tracé d’abord « sous terrain » puis aérien en marge Nord de la molinaie. Cet écoulement ne permet pas une réhydratation de la molinaie et les travaux prévus doivent améliorer cette situation peu favorable. Pour la source 2, les eaux s’infiltrent à 100% sans que soit possible de localiser leur écoulement, là encore les travaux permettront d’améliorer la réhydratation du marais par une circulation superficielle

2-Etat hydrique initial avant travaux

Méthode et protocole :

Le protocole proposé est issu de l’adaptation de la boite à outils RhoMeO qui préconise l’utilisation de trois indicateurs hydriques, trophiques et de qualité floristique pour établir l’état initial de conservation d’une zone humide sur la base de relevés floristiques. Basé sur la pratique de relevés phytosociologiques disposés selon un plan d’échantillonnage devant permettre le suivi des travaux, ces relevés seront pratiqués avec une précision supérieure aux relevés classiques phytosociologiques. Au lieu des coefficients Braun-Blanquet classiquement utilisés, il convient de noter le recouvrement de chaque taxon en %, ce qui optimise les capacités de traitement statistique ultérieur. Il est bien évident que la localisation et la superficie du relevé devront être rigoureusement constantes dans le temps.

Résultats, indicateurs et interprétations :

A partir de ces relevés, les indicateurs hydriques et trophiques sont calculés selon le protocole RhoMeo en utilisant la valeur présence/absence et sur la base des valeurs hydrique et trophique de JULVE – Catminat – déc 2017. A noter que seules les espèces de la strate herbacée sont prises en compte. Les indicateurs hydriques et trophiques montrent bien un gradient cohérent entre les bas de pentes à molinaies à faible niveau trophique et fort niveau hydrique et les hautes de pentes à saulaies aux forts niveaux trophiques et plus faible niveau hydrique.

3-Etat initial du fonctionnement de la nappe

Cadrage, méthode et protocole :

L’étude ARTELIA de Février 2014 à Février 2015 a permis : - d’expliquer le fonctionnement hydraulique général en lien avec des apports de sources dont 11 ont été géolocalisées, une topographie drainante Sud Est / Nord-Ouest, avec un soutien de la nappe alluviale de la Thinte en partie Est du site.

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- de dresser un état de l’abaissement estival de la nappe en 2014, année qui ne peut suffire comme référence car lors de la période Mai/Août le cumul de précipitations s’approche de 400 mm, soit un été « très humide » et donc des valeurs d’abaissement piézométrique peu importantes.

S’il ne semble pas possible de suivre les effets de la restauration hydraulique via ce réseau de piézomètres, en revanche il est recommandé de finir la caractérisation du fonctionnement « normal » de la nappe en période de végétation. Il faut au moins 3 années de lecture pour étalonner un tel fonctionnement. En complément du réseau ARTELIA posé dans un objectif de fonctionnement hydraulique, il a été proposé de compléter le réseau dans un objectif de caractérisation des habitats d’intérêt européen : la tourbière basse alcaline à Carex Davalliana et la molinaie.

Résultats et interprétations du réseau de piézomètre :

La comparaison des données issues des relevés de 2016 et 2017 montre que ces 2 années sont très différentes en matière d’abaissement de la nappe. En 2016, le niveau de la nappe reste anormalement élevé en juin et juillet. A l’opposé en 2017, la nappe présente un abaissement plus classique en période de végétation lorsque l’évapotranspiration n’est pas compensée par les précipitations.

Ces différences de comportement s’expliquent par la distribution des pluies d’avril à septembre : une différence de 150 mm entre avril et juin. Si le début de saison est anormalement pluvieux en 2016, il peut être qualifié d’anormalement sec en 2017 (tout particulièrement avril et mai).

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Les mesures bimensuelles du réseau de piézomètre effectuées de mai à septembre 2016 permettent de caractériser les différences de fonctionnement hydrologique en habitats. La cariçaie à Carex Davalliana ressort nettement avec les plus faibles abaissements inférieurs à 20 cm en 2016. Les molinaies dégradées montrent des valeurs de l’ordre de 40 cm en 2016. Les saulaies de mi pente voient leurs valeurs moyennes atteindre 50 cm. Comparativement à la tourbière de Pagny-sur-Meuse ces abaissements restent élevés pour ces habitats.

Résultats et interprétations du piézomètre automatique (année 2017) :

Situé au niveau A11, le piézomètre automatique illustre les variations de la majorité des piézomètres en dehors de la zone à Carex Davalliana. L’année 2017 a montré de forts déficits pluviométriques dès la fin d’hiver qui ont conduit à une année hydrologique particulièrement sèche et défavorable. Pour ce type de zone humide, le fonctionnement hydrologique de 2017 montre un état altéré avec une médiane à -38cm, qui d’après les valeurs de la BAO RhoMeO pour ce type de marais se situe plutôt vers une médiane à - 20 cm.

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B.1.3 Description pédologique Carte N°5 : Description pédologique Tableau N°3 : Schémas descriptifs des 13 profils pédologiques

Le 13 septembre 2007, 13 profils pédologiques ont été pratiqués par le CEN Lorraine à la tarière pédologique. Ces profils établis à titre indicatif ne peuvent être considérés comme des descriptions fines. Des descriptions pédologiques ont également été réalisées lors des études d’Artelia et de l’Atelier des Territoires en 2014 et 2015.

Ces investigations permettent de confirmer la présence de sols tourbeux, soit de sols dont la partie supérieure est majoritairement formé de matière organique sur une profondeur de plus de 20 cm. La puissance de tourbe reste toutefois très limitée, un maximum de 60 cm ayant été mesure en partie Sud- Est de la tourbière (en 1990, le projet d’exploitation de la tourbe portait sur une extraction de 0.9m d’épaisseur de tourbe et fixait une épaisseur moyenne de l’ordre de 1.10m). A titre de comparaison, la tourbière de Pagny-sur-Meuse présente une profondeur moyenne de 1,2 m avec un maximum de 2,5 m. Si la datation de ces formations ne peut être faite sans analyses palynologiques sérieuses en revanche, on observe que le niveau le plus ancien de la tourbe repose sur des argiles réduites d’environ 40 cm d’épaisseur, posées sur de la Grouine. La Grouine est une formation périglaciaire issue du colluvionnement des calcaires du coteau dominant de Buisson-Chaumont. Sur l’origine des argiles sus-jacentes, la toposéquence formée par les profils 5, 9 et 12 montrant une épaisseur d’argiles s’amoindrissant du pied de côte à la Thinte, ce qui, à priori, traduirait une origine colluviale des argiles. A noter que les profils 1,2 et 6 situés en partie Nord-Ouest de la tourbière ne suivent pas cette séquence simple, car des horizons de tourbe ancienne de 20 à 40 cm ont été trouvés entre la couche argileuse et soit de la Grouine, soit des argiles. Plusieurs phases de formations tourbeuses et de colluvionnements peuvent expliquer ce constat, ainsi que des perturbations anthropiques.

L’horizon supérieur, substrat de l’actuelle végétation se révèle à l’exception du profil 2 de type organique. Une tourbe peu dégradée en lien avec une nappe permanente est identifiée en secteur Sud- Est. L’abaissement de la nappe sur ce secteur était de l’ordre de 60 cm en septembre 2007. Comparé au niveau piézométrique mesuré à cette période à la tourbière de Pagny-sur-Meuse (de l’ordre de 20 cm), cet abaissement semble trop important pour assurer un bon état de conservation à un habitat de tourbière alcaline.

En milieu de tourbière, l’horizon tourbeux est minéralisé (du fait de l’abaissement ancien du niveau de la nappe et probablement de l’apport d’eau chargée en nutriments), c’est pourquoi il a été qualifié d’horizon organique. Des plantes nitrophiles indiquent la présence d’éléments nutritifs dans ces sols.

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B.1.4 Topographie de surface et de subsurface

La topographie est probablement homogène sur l’axe longitudinal, avec transversalement, une zone basse du côté de la Thinte, puis entre la rivière et le coteau, un grand replat à pente légère. Au pied de côte, le relief s’accentue fortement. Un rapide sondage à la perche a permis de montrer qu’au niveau du replat le sol tourbeux atteignait 60 cm alors que des épaisseurs de plus d’un mètre sont constatées localement en pied de coteaux. Cette première approche doit être complétée au préalable de tous travaux, par une caractérisation de la topographie de surface et de subsurface, aux moyens d’outils de topographie précis.

B.1.5 Diagnostic fonctionnel Carte N°6 : Diagnostic fonctionnel de la tourbière avant les travaux de 2017

La carte 6 propose un schéma fonctionnel de la tourbière qui peut être scindée en deux unités distinctes :

- une unité Nord-Ouest, dominée par des saulaies arbustives laissant quelques molinaies dégradées sur des sols organiques à niveau trophique élevé, où la vitesse de colonisation arbustive et arborescente est maximale.

- une unité Sud-Est, accueillant les habitats à Carex Davalliana et des molinaies en état de conservation moyen. Les sols tourbeux de ce secteur montrent un niveau trophique faible et une bonne alimentation en eau de qualité en partie Sud. Ces 2 facteurs limitent la vitesse de colonisation par les saules.

I.B.2 Occupation du sol et unités écologiques du site Natura 2000

Occupation des sols Superficies digitalisées (en ha ou ml pour cours d’eau)

Les Zones agricoles 59.74ha (75%) Prairies (fauchées ou pâturées) 41.25ha (69 %) Céréaliculture 18.39ha (31 %)

Les Zones humides 15.03ha (19%)

Tourbière, végétation palustre et boisements associés 15.03ha (Saussaies / Aulnaies / Ripisylve) Cours d’eau La Thinte 2330ml Le Ruisseau du Pâquis 1176ml Boisements arborescents 3.27 ha (4%) Boisement de conifères 0.26ha (8%) Boisements de feuillus 3.01ha (92%) Habitation isolée 1.16ha (2%) Total 79.20 ha

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Plus précisément, on distingue :

- Les zones agricoles qui représentent 75 % de la superficie du site Natura 2000 et sont composées principalement de prairies et de cultures céréalières. Si on considère l’ensemble du site, les prairies et les céréales représentent respectivement 52% et 23% de la surface.

- Les zones humides et structures végétales associées représentent environ 1/4 de la superficie de la zone Natura 2000 mais en constituent l’enjeu majeur, plus particulièrement la tourbière. Elle est localisée dans la partie centrale du site, en rive droite de la Thinte, entre cette dernière et le pied de coteau, sur lequel elle remonte légèrement. Elle s’établie sur une largeur d’environ 150 à 200m pour une longueur de 600m. Les structures végétales en place varient au gré des conditions stationnelles, des perturbations anciennes ou plus récentes et des flux hydrauliques. On peut donc trouver différentes unités végétales se répartissant l’espace au sein desquelles la Saussaie marécageuse occupe une place prépondérante aux côtés de formations plus rivulaires (ripisylve dégradée et Aulnaie) ou moins avancées dans la série évolutive (Phragmitaies, Molinaies sur tourbe, etc…).

- Les cours d’eau (cf : B.1.2 Hydrologie) :

 La Thinte est un affluent rive gauche du Loison qui prend sa source sur la commune d’Azannes- Soumazannes. Elle traverse le site du Sud-Est au Nord-Ouest sur une distance de 2.3km et longe la tourbière centrale en sa partie basse.

 Le Ruisseau des pâquis est un affluent rive gauche de la Thinte qui prend sa source en forêt de Flabas, qui traverse le site Natura 2000 sur une distance d’environ 1.1km.

- Les boisements arborescents sont représentés par deux types distincts :

 Le boisement de conifères constitué d’Epicea (Picea abies) qui est situé au milieu d’une prairie à l’Est du site et fait office de haie.  Les boisements de feuillus, constitués pour l’essentiel de haies et bosquets épineux en zones prairiales (Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Cornus sanguinea, etc….) et marquant les limites anciennes ou actuelles entre les îlots agricoles.

- Habitation isolée :

L’ancienne gare de Moirey située en rive gauche de la Thinte, a été réhabilitée en 2007 comme habitation principale par un particulier avec également la création d’un plan d’eau d’une surface d’environ 680 m2.

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II - DEUXIEME PARTIE : INVENTAIRE ET ANALYSE DE

L’EXISTANT

II.A Inventaire et description biologique

II.A.1 Inventaires existants sur le site Carte N°2 : Périmètre environnementaux

Inventaires des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique (Z.N.I.E.F.F.)

Au début des années 1980, l’inventaire des Z.N.I.E.F.F. a été initié par le Ministère de l’Environnement. Il avait pour objectif la constitution d’un outil de connaissance permanent des milieux naturels français dont l’intérêt repose soit sur l’équilibre et la richesse de l’écosystème soit sur la présence d’espèces végétales ou animales rares et menacées.

Le site Natura 2000 englobe une Z.N.I.E.F.F. de type I centrée sur la tourbière alcaline qui a été recensé à cet inventaire sous le numéro 0011/0001 et rédigée en 1982 par BEGUIN D., DUVAL T., COURTOIS JM., et LESTAN S., en 1982. Elle a fait l’objet d’une remise à jour en 2012, avec un nouveau périmètre (25 ha).

Inventaire des Espaces Naturels Sensibles des départements (E.N.S.)

Afin de disposer d’un document visant à orienter ses décisions en termes de préservation de son patrimoine naturel, le Département de la Meuse a commandé, en 1994, au Conservatoire d’Espaces Naturels de Lorraine la réalisation de l’inventaire des Espaces Naturels Sensibles de son territoire. Cette étude recense sous forme de fiches l’ensemble des milieux naturels identifiés sur le département. Chaque fiche fait la synthèse des données existantes et effectue des propositions d’intervention ainsi qu’une estimation des coûts d’intervention. L’ensemble des sites a par ailleurs été hiérarchisé sur la base d’une analyse multicritère. Une fiche de l’inventaire des Espaces Naturels Sensibles de la Meuse est incluse dans le site Natura 2000 sous le n° 55*M04 et le nom « Marais de Chaumont-devant-Damvillers » sur une superficie de 27.74ha.

Inventaire du CEN Lorraine

S’intéressant au marais de Chaumont-Devant-Damvillers depuis les années 1990, le CEN Lorraine réalise l’inventaire de l’ENS en 1994 et s’engage en 2002 dans l’expertise préalable à l’inscription en Zone Spéciale de Conservation du site. Par la suite, l’association rédige le document d’objectifs du site Natura 2000 de 2006 à 2008 pour le compte de l’ancienne Communauté de Communes de la Région de Damvillers. Suite à un appel d’offre de cette même collectivité territoriale en 2015, le CEN Lorraine réalise alors l’animation du DOCOB en 2016 et 2017, ce qui lui permet d’entreprendre une continuité dans les suivis scientifiques sur les habitats de la tourbière ainsi que les espèces de faune et de flore.

Pour rappel, le CEN Lorraine est gestionnaire et/ou propriétaire de quasiment l’ensemble des autres marais alcalins de Lorraine (marais de Pagny-sur-Meuse, Vittoncourt, Ippling, Villouxel, Omersviller, Léning, Château-Bréhain, Allamps) soit une dizaine de marais alcalins dont 4 d’intérêt national.

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Inventaire de l’ONF

En 2011, le conseil Départemental de la Meuse fait appel au bureau d'études territorial de l'Office National des Forêts (ONF) afin de mener une étude sur un programme de restauration écologique du marais. Dans cette étude, l’ONF a ainsi produit des données concernant la biodiversité sur des taxons constituant des indicateurs réactifs vis-à-vis du fonctionnement de la tourbière.

Inventaire de l’Atelier des Territoires

Le Département de la Meuse, propriétaire de la parcelle de la tourbière a souhaité actualiser les données scientifiques existantes au sein du périmètre de l’ENS, en particulier celles recueillies dans le cadre du DOCOB du site Natura 2000. En 2015, suite à un marché du Département, le bureau d’études de l’Atelier des Territoires a donc réalisé des inventaires sur les habitats, la flore, les odonates, l’avifaune et les amphibiens, qui ont amené des actualisations importantes de données naturalistes sur le site.

II.A.2 Justifications du choix méthodologique

A.2.1 Etude des groupements végétaux Carte N°8 : Localisation des relevés phytosociologiques Tableau N°4 : Synthèse des relevés phytosociologiques

Tel que prescrit dans le cahier des charges de la DREAL Lorraine, une première approche sur photo aérienne 2004 IGN a permis de différencier les grands types de milieux en présence, soit la tourbière avec ses différents faciès ouverts et boisés, les pâturages humides de fond de vallon, une friche marneuse, les pâturages mésophiles de coteaux et les cultures de fond de vallon.

La détermination des habitats a été faite sur la base de l’analyse de relevés phytosociologiques pratiqués selon la méthode Braun-Blanquet. Par grands types de milieux, ces relevés sont répartis comme suit : - Tourbière : 19 relevés pratiqués en juillet et septembre 2007 - Pâture humide : 1 relevé pratiqué en septembre 2007 - Prairie à molinie : 3 relevés pratiqués en juillet 2007

Pour l’ensemble de la zone Natura 2000 se sont donc 23 relevés phytosociologiques qui sont utilisés pour caractériser les habitats du site et pour apprécier leur état de conservation.

La totalité de ces relevés est saisie sur une base de données phytosociologiques développée par le CEN Lorraine (avec liste de référence compatible DREAL Lorraine). Le traitement de ces relevés a été fait par analyse statistique sur EXCEL STAT (Analyse Factorielle des Correspondances). Les tableaux en annexe 2b présentent les relevés ordonnés par Code Corine et Code Eur 15 s’il y a lieu.

L’état de conservation est explicité pour chaque type d’habitat de la Directive sur la base d’arguments relatifs : - au fonctionnement hydrologique du site (niveau et qualité des eaux) pour les habitats palustres et aquatiques. En ce sens, le cortège bryologique apporte une capacité de diagnostic supérieure aux plantes à fleurs. - au stade de colonisation arbustive, que ce soit pour des zones humides avec les saules cendrés et à oreillettes, ou pour la friche marneuse avec les buissons de prunelliers et d’aubépines. - Aux pratiques agricoles sur les pâtures et prairies conséquences des pratiques agricoles, adaptées ou non à des fonctions éventuelles en terme d’habitat d’espèces communautaires (site de nourrissage, de reproduction, d’hivernage…).

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A.2.2 Étude de la faune

Avifaune :

En 2015, L’Atelier des Territoires a effectué une recherche qualitative centrée sur les espèces remarquables et caractéristiques des milieux naturels (espèces des zones humides herbacées, espèces des boisements, oiseaux de milieux bocagers,…) ainsi qu’un inventaire semi-quantitatif de l’avifaune nicheuse, par le biais de la réalisation d’Indices Ponctuels d’Abondance (I.P.A.).

Les investigations sur le terrain ont été principalement axées sur les espèces présentes en période de reproduction, susceptibles de nicher sur le périmètre de l’ENS et en périphérie, et/ou d’utiliser les milieux pour leur recherche alimentaire. La phase de reproduction représente en effet une étape particulière dans le cycle saisonnier des oiseaux, durant laquelle la plupart des espèces adoptent un comportement territorial, entraînant une sensibilité plus ou moins forte vis-à-vis des dérangements et des modifications de milieux.

Des parcours et points d’observation complémentaires ont été réalisés en hiver afin de recenser les espèces hivernantes, outre les oiseaux sédentaires, et en tout début du printemps, pour les oiseaux en stationnement prénuptial.

Des observations ponctuelles du CEN Lorraine en 2016 et 2017 viennent agrémenter les données avifaunistiques.

Amphibiens :

La recherche et la caractérisation des principaux sites de pontes ont été effectuées par l’Atelier des Territoires en 2015 à partir de parcours en journées, complétés par des observations et écoutes nocturnes des abords des sites de reproduction potentiels ou avérés lors de soirées favorables (températures douces, soirées humides ou nuageuses...), afin d’identifier les espèces et de repérer le cas échéant les couloirs migratoires principaux à proximité.

Les sites de reproduction recensés ont fait l’objet de prospections nocturnes à la lampe et, si nécessaire (avec parcimonie, et en évitant de risquer de détériorer la végétation support des pontes), au filet troubleau afin de détecter les espèces plus discrètes comme les tritons.

Entomofaune :

L’Atelier des Territoires a conduit une mission sur le site en 2015 afin de dresser un inventaire le plus exhaustif possible des Lépidoptères, Rhopalocères et des Odonates en présence, avec une pression de recherche particulière pour les espèces patrimoniales potentiellement présentes et notamment le Cuivré des marais, signalé sur le site avec des effectifs particulièrement restreints.

Malacofaune :

Les recherches pratiquées en 2007 et 2008 sur le site Natura 2000 ont permis d’identifier la présence du Vertigo de moulin (Vertigo moulinsiana). Des prospections sur l’abondance et sur les zones de présence de l’espèce au sein du site ont été réalisées par le CEN Lorraine en 2016 et 2017. Les individus sont recherchés à vue sur les feuilles de Carex de grande taille.

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Mammifères :

Aucun inventaire n’a été fait sur ce taxon mais notons la présence de traces et indices de Chevreuil (Capreolus capreolus), de Blaireau (Meles meles) et de Sanglier (Sus scrofa) au cœur du marais. Egalement des observations directes de Muscardin (Muscardinus avellanarius) qui est un rongeur protégé en France, ont été faites en 2002 (CEN Lorraine) et en 2015 (Atelier des Territoires).

II.A.3 Caractérisation des habitats de l’annexe I de la directive Habitats Carte N°4 – Occupation du sol

A.3.1 Caractérisation des habitats communautaires

Suite à l’assistance scientifique du CEN Lorraine en 2017, quinze types d’habitats élémentaires sont identifiés au sein du site de Chaumont sur la base des codes Corine Biotopes, dont trois sont d’intérêt communautaire au sein desquels un habitat est reconnu comme prioritaire. Il s’agit de l’habitat des sources pétrifiantes avec formations de tufs (7220). Celui-ci n’a pas été cartographié compte tenu de son caractère très localisé sur le site.

Sources pétrifiantes avec formations de travertins (Cratoneurion) Code Corine : 54.12 Code EUR 15 : 7220* (Habitat prioritaire) Correspondance phytosociologique : Pellion endiviifoliae Bardat all. prov Habitat déterminant ZNIEFF de niveau 1

Typicité Représentativité Valeur patrimoniale * * *

Plusieurs sources calcaires au sein du site NATURA 2000 ont donné naissance à des microsites tufeux. La végétation muscinale caractérisée par la dominance de Palustriella commutata, est à l’origine de la formation de tuf (présence de sources ou de suintements d’eau enrichie en carbonates de calcium). Au sein de la tourbière, ces formations sont réduites à des bordures de sources et à des formations de dômes tufeux plus ou moins fossiles et non actifs. En Lorraine, cet habitat, très vulnérable, a été fortement dégradé par des captages de sources et drainages de zones humides. Une augmentation de la teneur en nitrates de ces sources, à la suite de la pollution des nappes d’eau, risque de dégrader les communautés végétales de ces habitats. Au sein de l’aire d’étude, deux fossés incrustants ont été observés à l’ouest.

Tourbière basse à Carex davalliana Code Corine : 54.23 Code EUR 15 : 7230 Habitat déterminant ZNIEFF de niveau 1 Correspondance phytosociologique : Caridion davallianae Références des relevés du présent document : T7, T8, T9, T10, 17CdC2A et 17CdP1 à 17CdP7

Typicité Représentativité Valeur patrimoniale

** **** ***

L’habitat « Tourbières basses alcalines » se développe dans des bas marais alcalins sur des substrats plus ou moins tourbeux et gorgés d’eau. Ce type d’habitat de bas-marais alcalin est caractérisé par l’abondance de petites cypéracées et de bryophytes pleurocarpes (voir description ci-dessous). Sur le plan phytosociologique, cet habitat est rattaché à l’alliance du Caricion davallianae qui abrite des espèces typiques

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 24 comme la Laîche de Davall (Carex davalliana), la Laîche écailleuse (Carex viridula subsp. brachyrhincha, anciennement Carex lepidocarpa), la Laîche de Host (Carex hostiana), la Parnassie des marais (Parnassia palustris), la Linaigrette à larges feuilles (Eriophorum latifolium) et l’Orchis couleur chair (Dactylorhiza incarnata). Il s’agit du groupement optimal de la tourbière alcaline. Cet habitat est très localisé en Lorraine. Il est menacé par les changements de niveau hydrique ainsi que par l’eutrophisation des zones humides.

En 2007, l’état de conservation de cet habitat avait été jugé de bon (structure bien conservée alliée à d’excellentes perspectives du fait d’arrivées actives de sources carbonatées). En 2017, ce diagnostic reste valable et est argumenté par l’étude du fonctionnement piézométrique (CEN L, 2017).

 Groupements bryophytiques turfigènes de la tourbière alcaline :

Ces groupements ont été décrits par le Conservatoire des Espaces Naturels de Lorraine, lors d'inventaires de terrain en 2007 et 2008.

Caractérisée par la dominance de Campylium stellatum (dans ses 2 sous espèces stellatum et protensum) ce groupement bryologique associe des bryophytiques reconnus typiques des tourbières alcalines : Bryum pseudotriquetrum, Fissidens adianthoides, Plagiomnium elatum et la plus banale Callergionella cuspidata. Deux espèces se distinguent de ce cortège, Scorpidium cossonii (Schimp) Hedenäs dont la seule station lorraine majeure connue à ce jour se situe donc dans la tourbière de Chaumont-devant-Damvillers (notons que ce taxon a été découvert en 2014 au sein d’une micro tourbière à Grand Failly 54 – P. Richard). Cette espèce aquatique caractérise la variante la plus hygrophile de la strate muscinale et sa population se révèle encore en 2017, assez abondante au sein du Caricion davallianae. La seconde espèce de mousse rarissime en Lorraine et présente à la tourbière de Chaumont est Campylium elodes (Lindb.) qui se développe dans la variante typique humide de groupement bryologique. Enfin notons qu’une variante sèche du groupement est bien distinguée par la présence de Ctenidium molluscum, espèce calcicole que l’on retrouve en pelouse calcicole.

La molinaie sur tourbe Code Corine : 37.311 Code EUR 15 : 6410 Habitat déterminant ZNIEFF de niveau 1 Correspondance phytosociologique : Molinion caerulea Références des relevés du présent document : T1, T4, T5, T14, T16 et 17 CdDP8 à 10 ainsi que 17CdD1AàD et 17CdD2bàC

Typicité Représentativité Valeur patrimoniale * ** * Ce type de molinaie, situé sur sol para-tourbeux basique, est dominé par la Molinie bleue (Molinia caerulea), accompagnée d’espèces oligotrophes comme la Potentille élevée (Potentilla erecta), la Laîche faux panic, (Carex panicea), le Gaillet des tourbières (Galium uliglinosum)… De nombreuses phanérogames du groupement précédent peuvent persister dans la moliniaie tant que le recouvrement par la molinie n’est pas trop important. Cette moliniaie peut être colonisée par divers ligneux, principalement par le Saule cendré (Salix cinerea) et le Bouleau verruqueux (Betula pendula). La classification précise et la localisation de ce groupement de moliniaie est complexe. En effet, des espèces de la tourbière à Carex davalliana persistent dans la moliniaie et inversement. De plus, l’eutrophisation de certains secteurs de la moliniaie fait apparaitre également d’autres espèces non typiques. En 2007, cet habitat a été identifié comme étant dans un état de conservation moyen à mauvais en fonction des secteurs. Le secteur en contact avec la caricaie était dans un état de conservation moyen, bénéficiant de bonnes perspectives (niveau hydrique important et niveau trophique faible). Les autres secteurs étant en mauvais état de conservation eu égard à la présence de plantes nitrophiles (mauvaises perspectives d’évolution).

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Aujourd’hui, la plupart des secteurs sont en mauvais état de conservation : présence de plantes indicatrices d’eutrophisation, peu d’espèces turficoles, richesse floristique faible. Le plus petit secteur (d’environ 160 m2), situé à l’ouest au sein de la saussaie à Saule cendré, se trouve dans un très mauvais état de conservation, les espèces indicatrices d’eutrophisation étant plus nombreuses que les espèces typiques de la moliniaie. Certains secteurs, qui étaient en mauvais état en 2007, correspondent aujourd’hui à des phragmitaies. La surface de cet habitat a donc diminué ; en 2007 et 2011, cette surface était d’environ 130 ares ; aujourd’hui il ne reste plus qu’environ 76 ares soit presque une diminution par deux. Une prairie à Cirse des maraîchers s’est développée au sein de la moliniaie, prenant une surface d’environ 11,6 ares.

Mare avec végétation benthique à Characées Code Corine : 22.1 x 22.44 Code EUR 15 : non typique Habitat déterminant ZNIEFF de niveau 2

Une mare récemment creusée sur la frange de la cariçaie a été colonisée par des tapis d'algues charophytes. Les characées sont des espèces pionnières, souvent héliophiles, vernales ou estivales, qui sont plus ou moins facilement éliminées par les macrophytes aquatiques. Les peuplements de charophycées peuvent être mono-spécifiques ou composés d'espèces appartenant à un ou plusieurs genres. L'eutrophisation des milieux, la diminution de la transparence de l'eau, l'envasement et le développement des hélophytes font considérablement régresser ces communautés végétales. La conservation de cet habitat nécessite le maintien de milieux aquatiques alcalins d’eau calme, à bonne transparence, non pollués et indemnes d’enrichissement en nutriments.

A.3.2 Caractérisation des habitats non communautaires

La phragmitaie Code Corine : 53.11 Code EUR 15 : non Habitat déterminant ZNIEFF de niveau 3 Correspondance phytosociologique : Phragmition communis Références des relevés du présent document : T11 et T18

Les roselières hautes sont des habitats denses, paucispécifiques, car généralement dominées par une espèce pouvant constituer des peuplements purs. La Phragmitaie est rattachée à l’alliance du Phragmition communis et l’espèce dominante est le Roseau commun (Phragmites australis). Cette espèce est tolérante aux sols inondés à secs. La phragmitaie présente au Nord et au Sud du fossé haut drainant, se développe sur des sols humides de pied de coteau ; elle correspond à une phragmitaie sèche.

Les magnocariçaies Code Corine : 53.21 Code EUR 15 : non Habitat déterminant ZNIEFF de niveau 3 Correspondance phytosociologique : Magnocaricion elatae Références des relevés du présent document : T17

Tantôt dominées par Carex acutiformis, C. riparia voir C. rostrata (S Muller 1988), ces cariçaies hautes sont retenues comme dominantes en périphérie de la partie Sud de la tourbière. Les récents travaux de coupe de saules et de fauche favorisent leur expression aux dépends de la phragmitaie.

Bois de bouleaux humide Code Corine : 41.B11 Code EUR 15 : non

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Habitat déterminant ZNIEFF de niveau 3

Cette bétulaie formée par le Bouleau verruqueux et le Peuplier tremble (Populus tremula) se développe sur des sols hydromorphes. La strate arbustive est dominée par le Saule cendré. La strate herbacée est riche en espèces des roselières et des mégaphorbiaies telles que la Laîche des marais (Carex acutiformis), la Prêle des marais (Equisetum palustre), la Reine des prés (Filipendula ulmaria), la Consoude officinale, l’Eupatoire chanvrine, la Lysimaque commune (Lysimachia vulgaris)… Ce type de végétation correspond à une étape de colonisation des prairies à Molinion.

Les saussaies à Saule cendré Code Corine : 44.92 Code EUR 15 : non Habitat déterminant ZNIEFF de niveau 2 Correspondance phytosociologique : Salicion cinereae Relevés n° T15, T20, R3

Ce groupement correspond à des fourrés denses dominés par le Saule cendré (Salix cinerea), plus ou moins eutrophes et hygrophiles selon l’état du substrat. Ce groupement arbustif masque donc des habitats herbacés de nature très variés qui pourraient être discriminés par une étude approfondie de la strate herbacée. En effet, l’on peut aisément distinguées des saulaies hygrophiles sur cariçaies inondées, de saulaies mésohygrophiles et de saulaies sur sol secs une grande partie de l’année. Un tel travail reste à conduire dans les années à venir afin de dresser une cartographie différenciée de ces saulaies pour pouvoir pratiquer des réouvertures ciblées dans les secteurs à fort potentiel hydrique.

La ripisylve : rideaux d’aulnes et de frênes à hautes herbes Code Corine : 44.332 Code EUR 15 : non Habitat déterminant ZNIEFF de niveau 2

La frange Sud de la tourbière, située le long de la Thinte est bordée d’un rideau quasiment continu d’aulnes (Alnus glutinosa) et de saules (Salix alba, Salix cinerea). Cette ripisylve montre localement une végétation herbacée hygrophile et nitratophile avec le Roseau commun, la Pulicaire dysentérique (Pulicaria dysenterica), la Prêle des marais, la Reine des prés, l’Angélique sauvage, l’Eupatoire chanvrine, le Liseron des haies, l’Ortie dioïque…

Aulnaie marécageuse Code Corine : 44.91 Code EUR 15 : non Habitat déterminant ZNIEFF de niveau 2 Correspondance phytosociologique : Cirsio oleracei, Alnetum glutinosae

Il s’agit d’une forêt marécageuse à strate herbacée très riche en hémicryptophytes des mégaphorbiaies et des roselières. La strate arborescente est généralement assez basse et presque exclusivement dominée par l’Aulne glutineux. Ici, il est accompagné par le Bouleau verruqueux. La strate arbustive est généralement dominée par le Saule cendré. La strate herbacée est souvent très diversifiée. On y observe le Cirse des maraîchers, l’Eupatoire chanvrine, la Laîche des marais, l’Ortie dioïque (Urticadioica), l’Angélique sauvage (Angelica sylvestris), l’Iris faux acore (Iris pseudacorus), le Scirpe des bois (Scirpus sylvaticus).Ce type d’habitat colonise les végétations des magnocaricaies eutrophiles directement ou par l’intermédiaire d’une saulaie cendrée.

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Mosaïque de boisements humides Code Corine : 44.3

Cette mosaïque de boisements humides se développe le long de la Thinte, en limite du rideau d’aulnes et de saules. Ces boisements se situent sur des sols périodiquement inondés mais bien drainés pendant les basses eaux, ce qui favorise le développement de structures complexes en mosaïque. Dans les secteurs les plus humides et les plus pionniers, l'Aulne glutineux et le Saule cendré dominent. Certaines parties très basses, correspondant en particulier à d’anciennes fosses de détourbage, au Sud- Ouest, peuvent relever d'un bois d’Aulnes marécageux. Le Bouleau verruqueux et le Peuplier tremble sont assez bien représentés dans le reste de ce boisement. La strate arbustive comprend les espèces suivantes : Saule cendré, Cornouiller sanguin, Sureau noir, Aubépine monogyne… La strate herbacée est caractérisée par la présence de grandes hélophytes comme la Reine des prés, l’Angélique sauvage, la Laîche des rives, l’Iris faux acore… dans les zones les plus humides. On peut également y observer la Molinie bleue, le Lierre terrestre (Glechoma hederacea), l’Arum tacheté (Arum maculatum), le Géranium Herbe à Robert (Geranium robertianum), l’Epipactis à larges feuilles, (Epipactis helleborine), l’Epiaire des bois (Stachys sylvatica)...

Bois de tremble Code Corine : 41D2

Cette catégorie décrit le boisement de tremble présent dans la prairie pâturée au Nord-ouest de l’aire d’étude

Prairie mésophile pâturée Code Corine : 38.12 Code EUR 15 : non Correspondance phytosociologique : Cynosurion cristari

Ces prairies pâturées sont caractérisées par des hémicryptophytes basses tolérantes à l’humidité du substrat. Le groupement est assez peu diversifié et dominé par un nombre limité d’espèces : Renoncule rampante (Ranunculus repens), Trèfle rampant (Trifolium repens), Ivraie vivace (Lolium perenne), Patience crépue (Rumex crispus), Pissenlit (Taraxacum sp.), Pâquerette (Bellis perennis), Cirse des champs (Cirsium arvense), Oseille sauvage (Rumex acetosa). Cette végétation prairiale est relativement stable et pérenne tant que perdure son mode d’exploitation. A noter que la Patience crépue fait partie des Rumex sur lesquels le Cuivré des marais est susceptible de déposer ses œufs (espèce végétale qualifiée de « plante hôte »).

Prairie hygrophile pâturée Code Corine : 37.24 Code EUR 15 : non Habitat déterminant ZNIEFF de niveau 3 Correspondance phytosociologique : Potentillon anserinea

Localement des zones de suintements rendent les pâtures humides avec l’expression de plantes hygrophiles : Véronique des ruisseaux (Veronica beccabunga), Jonc arqué (Juncus inflexus), Renoncule rampante, Trèfle rampant, Baldingère (Phalaris arundinacea), Cirse des marais, Scrophulaire aquatique, Cresson amer (Cardamine amara), Laîche des rives.

Prairies mésohygrophiles Code Corine : 37.21 Habitat déterminant ZNIEFF de niveau 3

Cette catégorie regroupe les bandes enherbées ainsi qu’une petite zone entre deux cultures présentes sur la rive gauche de la Thinte. Ces zones correspondent à une prairie haute dominée par une strate de graminées

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(Ivraie vivace, Ivraie multiflore – Lolium multiflorum, Houlque laineuse) et piquetée d’espèces mésohygrophiles comme le Cirse des maraîchers, la Reine des prés, la Consoude, la Renoncule rampante, la Pulicaire dysentérique. La strate supérieure accueille les grandes graminées et la Crépide bisannuelle (Crepis biennis), quelques Rumex (Rumex acetosa, Rumex crispus). La strate inférieure recèle un certain nombre d’espèces prairiales rampantes ou de taille modeste comme le Trèfle des prés, la Renoncule âcre, le Pissenlit, le Trèfle rampant, la Plantain lancéolé…

Fossé et végétation hélophytique Code Corine : 89.22 Code EUR 15 : non

Des fossés exposés à la lumière, à proximité desquels se développe une végétation variée, sont présents sur le site d’étude. L’un se situe à l’est entre le marais et la prairie pâturée. Les autres se situent autour de la prairie pâturée à l’ouest. Ces fossés accueillent une végétation composée de grands hélophytes comme l’Angélique sauvage, le Roseau commun, l’Eupatoire chanvrine, la Salicaire, la Valériane rampante (Valeriana officinalis subsp. repens), la Consoude, le Cirse des maraîchers, le Cirse des marais, le Lycope d’Europe (Lycopus europaeus), la Scrophulaire (Scrophularia sp.)… Des lianes s’y installent : le Liseron des haies et la Bryone dioïque (Bryona dioica).

Culture intensive Code Corine : 82 Code EUR 15 : non

Au sein du périmètre Natura 2000, les cultures représentent une surface de 18ha59, soit 23% du site. Elles sont présentes au Sud du site, entre la Thinte (rive gauche) et la départementale 905.

NB : Dans le précédent DOCOB, une petite prairie marneuse à Molinaie avait été identifiée au Nord de la zone Natura 2000 (donc en dehors du périmètre). Bien que de superficie réduite, cette petite molinaie en friche constituait un habitat d’intérêt communautaire et abritait une station de Laîche puce (Carex pulicaris), plante protégée en Lorraine. En 2016, 3 relevés phytosociologiques pratiqués aux mêmes emplacements que ceux de 2007 montrent la destruction de cet habitat par sa mise en pâturage intensif. Il n’y a plus lieu d’étendre le périmètre du site N2000 à ce secteur comme proposé en 2007.

Code Corine Code Natura Libellé Corine Biotope Superficie en ha Biotope 2000 31.81 Fourré arbustif 0,15 37.24 Prairie pâturée mésohygrophile 5,92 37.311 Molinaie sur tourbe 6410 1,07 38.12 Prairie pâturée mésophile 34,33 41.B11 Bois de bouleau humide 0,10 41.D2 Bois de tremble 2,70 44.3 Ripisylve 1,51 44.91 Aulnaie marécageuse 0,26 44.92 Saulaie marécageuse 6,96

53.11 Phragmitaies 1,34

53.21 Cariçaies hautes 0,49

54.26 Tourbière à Carex Davalliana 7230 0,40

82 Cultures 17,02

86.2 Habitation isolée 0,90

86.43 Chemin accés site 0,20 x44.3 Mosaïque de boisement humide 1,35

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II.A.4 Caractérisation des espèces de l’annexe II de la directive Habitats Carte N°7 – Localisations des espèces d’intérêt communautaire et patrimoniale

Le Vertigo de moulin (Vertigo moulinsiana)

 Statut

Le Vertigo de Moulin est inscrit en annexe II de la « Directive Habitats » mais ne possède pas de statut d’espèce protégée. Sa répartition en Lorraine se révèle assez abondante avec une forte contribution des tourbières alcalines et des roselières d’étangs (CEN Lorraine, P. Richard, avril 2007). Cette espèce présente généralement des populations très importantes de plusieurs milliers d’individus, à priori reconnues en bon état de conservation.

 Effectifs et milieux fréquentés

Les données relatives à ce petit gastéropode inscrit à l’annexe 2 de la Directive Habitats datent du précédent DOCOB, soit de 2007. Seule une zone de présence avait été localisée, et cette espèce n’y avait été revue depuis lors. En effet, depuis son aire de présence n’est plus alimentée par la source 10 qui apparait s’être asséchée depuis. En 2016, trois nouvelles aires de présence ont été localisées par le CEN Lorraine : deux au sein de cariçaies inondées situées sous les saulaies et une autre au sein de la tourbière à Carex Davalliana. Ces 3 aires de présences sont inondées une bonne partie de l’année ce qui correspond pleinement à l’habitat favorable au Vertigo de Desmoulins. Il est probable que d’autres aires de présence existent dans le site et lors des inventaires 2016, de jeunes individus immatures ont été identifiés, attestant du succès de reproduction. Ces éléments permettent de juger que la population de Vertigo de Desmoulin est en état favorable de conservation.

Le Cuivré des marais (Lycaena dispar)

 Statut Le Cuivré des marais est inscrit en annexes II et IV de la « Directive Habitats ». Protégé à l’échelon national, il est relativement répandu sur les zones humides de Lorraine mais se rencontre presque toujours par individus isolés, les populations reproductrices importantes étant très rares. En ce qui concerne le site Natura 2000 du marais de Chaumont-devant-Damvillers, Lycaena dispar est peu abondant.

 Effectifs et milieux fréquentés

Historiquement en 1981, est noté la présence d’une vingtaine d’individu présent sur le site, puis l’espèce est mentionnée sans précision par le CEN Lorraine sur la fiche « ENS de la Meuse » en 1994. Cependant l’espèce n’est pas revue en 2002 lors de l’expertise préalable du site à l’inscription en ZSC. En 2007, lors d’une recherche effectuée par le CEN Lorraine, une seule femelle est observée. Plus récemment en 2015, l’Atelier des Territoires observe à 3 reprises l’espèce entre mai et août, avec un total de 3 mâles.

En 2015, la première observation de l’espèce s’est faite avec un individu probablement tout juste émergé, à l’Est de l’ENS au sein de la pâture bovine au niveau d’un abreuvoir. Les débordements de cet abreuvoir et la présence d’une résurgence au Sud de ce dernier donnent au secteur un caractère très humide, même en période estivale. Ce secteur présente ainsi une pression d’abroutissement plus faible que dans la périphérie et permet le développement d’une flore hygrophile et notamment de Rumex conglomeratus, l’une des plantes hôte du Cuivré des marais.

La deuxième observation de Cuivré des marais, un individu observé en transit au sein de la bande prairiale de 5 mètres en bordure de cours d’eau situé au Sud de l’ENS entre la Thinte et les parcelles cultivées au Sud.

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La présence d’espèces floricoles en août au sein de ce faciès prairial permet aux différentes espèces de papillon d’y transiter et de s’y nourrir. Cette bande accueille Rumex crispus, autre plante hôte du Cuivré des marais et une reproduction sur cette zone peut paraître envisageable. Cette bande herbeuse apparaît d’autant plus intéressante, qu’en 2015 elle semblait relativement peu améliorée et qu’elle permet de relier entre eux plusieurs sites potentiellement favorables à l’espèce, notamment les différents faciès de prairies situés au Sud du ruisseau des Pâquis avec le premier secteur d’observation. Cette bande présente également l’avantage d’être bien ensoleillée, caractéristique importante pour le déplacement des papillons de jour.

La troisième observation concerne l’Ouest de l’aire d’étude au sein d’une pâture équine. L’observation a été réalisée au niveau de la végétation hygrophile bordant le fossé faisant office de séparation entre la pâture à chevaux au Sud et la pâture bovine au Nord. La présence d’une double clôture sur ce secteur limite l’abroutissement de la flore au niveau du fossé et permet le développement d’espèces nectarifères prisées par le Cuivré des marais comme la Salicaire commune, on y retrouve également Rumex conglomeratus, plante hôte de ce papillon. A l’instar de la situation existante au niveau de l’abreuvoir à l’est de l’ENS, on notera que sur ce secteur, plusieurs résurgences ont permis la création de zones très humides au Nord du fossé. Le maintien d’une zone « spongieuse » même en période estivale limite la fréquentation de ces secteurs par les bovins et permet le développement d’une flore hygrophile utilisable par le Cuivré des marais.

L’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale)

 Statut L’Agrion de Mercure est une petite demoiselle au corps bleu qui aime les ruisseaux ensoleillés où le courant est de faible importance. Inscrite en annexe II de la « Directive Habitats », c’est une espèce protégée en France. Menacée, elle se développe dans les milieux lotiques permanents de faible importance aux eaux claires et bien oxygénées, oligotrophes à eutrophes. Ce sont en général des ruisseaux, rigoles, drains, fossés alimentés ou petites rivières (naturels ou anthropisés), mais aussi sources, suintements, fontaines, résurgences,

 Effectifs et milieux fréquentés L’espèce est pour la première fois mentionnée sur le site en juin 2015 par l’Atelier des Territoires, avec la présence d’un individu mâle. Ce dernier est découvert au niveau de la mare à characées, en compagnie de Nymphe à corps de feu.

La Lamproie de Planer (Lampetra planeri)

 Statut La Lamproie de Planer est un poisson au corps anguilliforme avec une peau lisse dépourvue d’écaille, qui fréquente les cours d’eau de plaines et de montagne propres et bien oxygénés et qui recherche une température de l’eau comprise entre 8 et 11 degrés, pour se reproduire. Sa taille moyenne oscille entre 9 et 15 cm pour un poids compris entre 2 à 5 grammes, les femelles étant généralement plus grandes que le mâle. Inscrite à l’annexe II de la « Directive Habitats », c’est une espèce protégée en France.

 Effectifs et milieux fréquentés Les effectifs de ce poisson sont connus grâce aux suivis effectués sur la Thinte par la Fédération de la pêche de la Meuse. En juillet 2016, 12 individus de Lamproie de Planer ont été dénombrés à hauteur du marais de Chaumont.

Le Chabot commun (Cottus gobio)

 Statut Le Chabot commun est un poisson de 10 à 15 cm pour un poids d’environ 12 grammes, dont le corps est en forme de massue, épais en avant avec une tête large et aplatie. C’est une espèce pétricole, ce qui lui permet

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 31 de se confondre par mimétisme au milieu rocheux des eaux courantes, fraiches et bien oxygénées. De mœurs nocturnes, son régime alimentaire est composé d’insectes aquatiques et d’autres petits animaux vivant au fond de l’eau. L’espèce est inscrite à l’annexe II de la « Directive Habitats ».

 Effectifs et milieux fréquentés Comme la Lamproie de Planer, les effectifs sont connus grâce aux suivis effectués sur la Thinte par la Fédération de la pêche de la Meuse. En juillet 2016, 147 individus sont dénombrés à hauteur du marais de Chaumont.

II.A.5 Caractérisation des autres espèces du site

A.5.1 Les espèces végétales

* Les espèces protégées

 La Laîche de Davall – Carex davalliana (protégée en Lorraine) La Laîche de Daval (Carex Davalliana) est une plante inscrite sur la liste rouge lorraine des plantes menacées avec le statut EN (En Danger). Ses stations en Lorraine sont très peu nombreuses (8 - S Muller) et toutes localisées dans la vallée de la Saônelle (Pays de Neufchateau – 88) à l’exception de celle de la tourbière de Chaumont-devant-Damvillers. Rappelons que la vallée de la Thinthe abritait dans les années 60/70 de nombreuses prairies paratourbeuses qui comportaient cette plante protégée, prairies aujourd’hui disparue. La population de Carex Davalliana de la tourbière de Chaumont, estimée comme la plus importante en terme de superficie et de nombre d’individus pour la Lorraine, constitue donc un enjeu spécifique majeur et prioritaire. Sachant qu’elle constitue une des plantes typiques de l’habitat du Caricion Davallianae, habitat inscrit à l’annexe 1 de la Directive Habitat (code N2000 7220*), cette population supporte également un enjeu majeur d’habitat communautaire prioritaire. A ce titre, il importe d’établir un état initial fiable et reproductible de la population de Carex Davalliana en vue d’obtenir, la superficie de la population principale et la géolocalisation précise des individus isolés.

Un suivi effectué par le CEN Lorraine en 2017 pour diagnostiquer la population de l’espèce sur le site, confirme bien que le Marais de Chaumont-devant Damvillers abrite la plus forte station lorraine du Carex Davalliana ainsi que la plus grande superficie d’habitat spécifique. En effet, le protocole de suivi qui comportait deux phases (présence et abondance) indique que l’espèce est présente sur le site sur 4021 m2 répartie en 3 tâches, avec une estimation du nombre de pieds entre 6000 et 13 000.

 La Linaigrette à feuilles larges – Eriophorum latifolium (protégée en Lorraine) Huit pieds de Linaigrette à feuilles larges ont été observés en 2015 dans la tourbière à Carex davalliana. Elle est moins présente que la Linaigrette à feuilles étroites. Dernièrement recensée en 2002, elle n’avait pas été vue lors des relevés de 2007. Elle était « bien présente à la tourbière de Chaumont devant-Damvillers » selon S. Muller, en 1988. Elle est donc en diminution sur le site. La population se trouve dans un mauvais état de conservation.

 Le Trèfle d’eau – Menyanthes trifoliata (protégé en Meuse) Le Trèfle d’eau n’avait plus été revu depuis 1988. Le peuplement dense observé cette année-là dans un ancien fossé de la partie Est de la tourbière semble avoir disparu avec l’habitat associé représentant les stades initiaux des tourbières alcalines. Cette espèce a été revue par le CEN Lorraine (P. RICHARD), en 2015 et 2017 et sa station a été relevée au GSP de précision métrique. Bien que de faible superficie cette population semble stable à court terme.

 La Parnassie des marais – Parnassia palustris (protégée en Lorraine, sauf Vosges) Trois pieds seulement ont été observés en 2015 dans la tourbière à Carex davalliana. La Parnassie des marais était déjà peu abondante en 1988 et seulement quelques pieds ont été revus en 2007 et 2012. Cette plante

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 32 est très rare sur le plateau lorrain ; elle est plus fréquente dans les tourbières des Hautes-Vosges. Sa faible présence est donc à relativiser. La population semble stable. Elle se trouve dans un état de conservation moyen.

* Autres espèces patrimoniales

 L’Orchis incarnat – Dactylorhiza incarnata Quatre pieds ont été observés sur le site en 2015. En 1988, une population importante d’environ 200 pieds était présente. Cette espèce a été revue en 2002, sans précision sur son abondance.

 L’Orchis à larges feuilles – Dactylorhiza majalis Trois pieds de l’Orchis à larges feuilles ont été observés en 2015.

 La Benoîte des ruisseaux – Geum rivale La Benoîte des ruisseaux est présente au niveau du fossé situé à l’est du marais ainsi que dans la mosaïque de boisements humides située à l’ouest. Plusieurs pieds ont été observés.

 La Molinie bleue – Molinia caerulea Cette espèce forme de grands touradons dans les prairies humides, les tourbières, les landes, les forêts humides et les forêts à humus brut.

 La Laîche de Host – Carex hostiana La Laîche de Host se trouve en assez faible effectif sur le marais. Elle a été observée dans les relevés T7 et T8 (Caricion davallianae). En 1988, elle était assez répandue dans la tourbière.

 La Potentille dressée – Potentilla erecta Une dizaine de pieds a été observée sur le marais en juin et juillet 2015.

 D’autres espèces rares en Lorraine ont été notées sur le marais en 2015 : La Laîche écailleuse (Carex viridula subsp. Brachyrhincha), Le Gaillet des tourbières (Galium uliglinosum), La Linaigrette à feuilles étroites (Carex angustifolium).

NB : Malgré des recherches lors de l’étude flore de l’Atelier des Territoires en 2015, 4 espèces déjà en mauvais état de conservation n’ont pas été retrouvées sur le site : le Scirpe à une écaille (dernière obs. : 2002), Le Cirse tubéreux (dernière obs. : 2007), la Succise des prés (dernière obs. : 2012) et l’Epipactis des marais (dernière obs. : 2002).

A.5.2 Les espèces animales

Insectes :

Odonates : en plus de l’Agrion de mercure, 13 autres espèces ont été recensées en 2015 sur le secteur de l’ENS et sa périphérie immédiate, dont la Grande Aeschne (Aeshna grandis), l’Anax empereur (Anax imperator) et l’Orthetrum bleuissant (Orthetrum coerulescens), espèce déterminante ZNIEFF de niveau 3 en Lorraine dont la reproduction a été notée sur le marais.

Lépidoptères : 27 espèces de papillons diurnes ont été identifiés en 2015, dont le Machaon (Papilio machaon) et la Grande Tortue (Nymphalis polychloros).

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 33

Vertébrés :

Oiseaux : suite à la méthode des Indices Ponctuels d’Abondance (IPA) de l’Atelier des Territoires en 2015, les observations récentes du CD 55 ainsi que les suivis réguliers du CEN Lorraine, au moins 65 espèces d’oiseaux ont été identifiés sur le site Natura 2000. Parmi les plus notables, notons :

- La Cigogne blanche, venant s’alimenter sur le site. - La Cigogne noire, observée de passage en migration. - Le Milan noir, reproducteur sur le site. - La Tourterelle des bois, menacée en France et reproducteur probable sur le site. - Pie-grièche écorcheur, présente en reproduction sur les prairies composées de haies. - Martin-pêcheur d’Europe, menacé en France, possible nicheur sur la Thinte. - La Bécassine des marais dont la présence semble régulière en hiver, au sein du marais.

A noter que « Jens » un mâle de Busard cendré nichant au Nord des Pays-Bas et équipé d’une balise GPS en 2017, a survolé le site Natura 2000 au cours de sa migration d’automne cette même année.

Amphibiens : 4 espèces d’amphibiens ont été recensés sur le site Natura 2000, le Triton palmé (Lissotriton helveticus), le Crapaud commun (Bufo bufo), la Grenouille rousse (Rana temporania) et la Salamandre tachetée (Salamandra salamandra). Des preuves de reproduction (œufs et larves) ont été trouvées en 2015 sur le site concernant les deux dernières espèces.

Poissons : le 7 juillet 2016, la Fédération de pêche 55 a procédé à une pêche électrique dans la Thinte à hauteur du site Nature 2000. Quatre espèces ont ainsi été identifiées : Truite de rivière (12 ind.), Loche franche (3 ind.), Chabot commun (147 ind.), Lamproie de Planer (12 ind.). (cf. fiche 1 en annexe).

II.A.6 Les données historiques

A.6.1 Évolution historique du site

En 1914, les troupes allemandes présentes sur le secteur ont vraisemblablement drainé la tourbière par construction de drains empierrés. De la fin de la guerre de 14-18 à 1970, elle fait l’objet d’exploitations ponctuelles par fauche lors des années sèches. Les agriculteurs locaux mentionnent que l’arrivée de la mécanisation a rendu complexe l’exploitation de la tourbière du fait des enlisements systématiques des tracteurs, moins adaptés que la traction animale à ce type de milieux peu portants. Après le remembrement de la commune de Chaumont-devant-Damvillers en 1964, la tourbière est achetée par un particulier dans le but d’y créer un plan d’eau. A cet effet, une digue est mise en construction en aval de la tourbière (Nord de la parcelle ZA 9) et deux fossés drainant (Nord et Sud) sont créés entre 1973 et 1974. Ces fossés seront d’ailleurs renforcés par les matériaux exploités dans l’horizon tourbeux du site, donnant naissance à une digue d’axe Nord-Ouest Sud-Est faisant limite entre le réseau de suintements issus du versant prairial d’une part et la tourbière d’autre part. Entre 1970 et 1978, la tourbière est brûlée chaque année par le propriétaire en fin d’hiver (février – mars). Il abandonnera temporairement son projet d’étang. En 1990, une demande d’ouverture de carrière sur le site est formulée pour y extraire la tourbe et y créer progressivement un plan d’eau. De nombreuses personnes qualifiées et des associations de protection de la nature présentent des requêtes lors de l’enquête publique. Ce projet fait l’objet d’avis défavorables de la part de la Direction Régionale à l’Architecture et à l’Environnement et de la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt. Le Service Régionale de l’Aménagement des Eaux formule quant à lui un avis très réservé. Le Commissaire Enquêteur donne un avis défavorable le 18 avril 1991. La demande fait finalement l’objet d’un avis défavorable de la part de la Commission Départementale des Carrières réunie le 17 décembre 1991 et repris dans l’arrêté de rejet de Mme le Préfet du 29 décembre 1991. Dans ce contexte et afin de garantir à long terme le maintien de l’intégrité de la tourbière, un arrêté préfectoral de protection de biotope est mis en place sur le site le 5 février 1993 sur 11.22ha (parcelle ZA n°9). En 2005, le Conseil Départemental de la

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 34

Meuse se porte acquéreur de la parcelle faisant l’objet de l’APPB pour y mettre en place une gestion adéquate. En 2006, l’exploitant des prairies situées en amont et en périphérie réalise de nombreux travaux (curage de fossés, canalisations de sources, défrichements de haies) et détruit à cette occasion un habitat de sources tufeuses, également ce même exploitant réalise en 2011 un retournement d’une partie de la prairie située sur la parcelle ZA 6. Cette dernière sera remise entièrement en herbe en 2015.

Par ailleurs, la Thinte a fait l’objet d’une rectification sur l’ensemble du site en 1965, après le remembrement. En 1982, Serge Muller a recensé quatre tourbières dans le secteur de la vallée de la Thinte, aujourd’hui mise à part celle du marais de Chaumont les autres sont quasiment- détruire, voire disparues.

En résumé, l’évolution du site dans les 100 dernières années a été marqué par :  des pratiques d’exploitation agricole (fauche uniquement) de 1914 aux environs de 1970.  la rectification de la Thinte en 1965.  la création d’une digue en aval de la tourbière (entre 1972 et 1975) et d’un fossé drainant (1973- 1974) sur la bordure Nord de la tourbière avec extraction de matériaux tourbeux.  le boisement spontané de la tourbière qui s’accentue nettement entre 1971 et 1987.  le projet avorté d’exploitation de tourbe et de création de plan d’eau en 1990.  l’adoption d’un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope le 5 février 1993 (remplacer par l’APPB du 9 décembre 2016).  L’acquisition de la tourbière par le Conseil Départemental de la Meuse en 2005.  les différents travaux de gestion menés sur la tourbière par le Conseil Départemental de la Meuse entre 2012 et 2017.  les travaux de restauration hydraulique de la tourbière menés par le Conseil Départemental de la Meuse en 2017.

A.6.2 Evolution diachronique de la végétation

En 1951, les photos aériennes de l’IGN montrent une zone humide entièrement ouverte avec seulement quelques arbustes isolés. La végétation herbacée de marais a donc été entretenue par le passé, soit par fauche, soit par pâturage. A cette date, le cours de la Thinte est encore naturel avec un fort méandrage au contact de la tourbière.

En 1978, les photos aériennes de l’IGN permettent de constater que la zone humide a subi de fortes modifications de son fonctionnement hydrologique : - la rectification du lit de la Thinte est réalisée et le cours devient linéaire en bas de la tourbière (au passage 0,71 ha de marais situés entre l’ancien cours de la Thinte et le tracé rectifié disparaissent de facto). - La création des fossés hauts captant toutes les sources qui alimentaient le marais. - L’abandon d’entretien du site commence à faire sentir avec un développement de saulaies en bord du cours rectifié de la Thinte.

En 1987, les photos aériennes de l’IGN permettent de mesurer la vitesse de colonisation des saulaies aux dépends des molinaies et des habitats de la tourbière basse alcaline.

Les facteurs de perturbations sont encore observables sur le terrain. D’une part, il existe encore d’anciens fossés marqués par une végétation aquatique ou simplement indiqués par la présence de saules alignés. D’autre part, l’ancien propriétaire aurait réalisés des travaux de détourbage qui restent à préciser. Le tableau ci-dessous illustre la vitesse de régression des habitats herbacés de la tourbière qui sont fortement menacés de disparition par évolution spontanée des saulaies (et localement des bouleaux). En 2007, il était écrit qu’à défaut d’intervention rapide de gestion, cette tourbière risque de perdre tout intérêt biologique dans les 20 années à venir. Toute année perdue en terme de restauration et de gestion menace directement

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 35 l’état de conservation des habitats relictuels et menace de disparition les espèces végétales et animales typiques et rares.

Le Conseil Départemental de la Meuse propriétaire, a diligenté des travaux de coupes de saulaies sur les périphéries des 2 zones de tourbière ouvertes. Ces travaux ont permis de gagner de la superficie de milieux herbacés dont certains sont fortement hygrophiles. Ce que ne traduit pas le graphique ci-dessous par manque de données pour 2012/2014. Ces travaux de restauration sont à poursuivre dans les années à venir toujours en partant de la périphérie des zones ouvertes et en ciblant les secteurs les plus humides.

1951 1978 1987 2007 2017 Végétation herbacée de marais 11,45 10,05 7,35 2,87 3,3 Saules et végétation arbustive 1,6 4,12 7,92 6,96 Saulaie ou aulnaie arborescente 0,17 0,79 1.27

Evolution des grands types de végétation dans le marais de Chaumont devant Damvillers 14 12 10 8 6 4 2 0 1951 1978 1987 2007 2017

Végétation herbacée de marais Saules et végétation arbustive Saulaie ou aulnaie arborescente

II.A.7 Les données complémentaires : protections réglementaires

La parcelle 9 (section ZA) de la Commune de Chaumont devant Damvillers fait l’objet d’un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB) adopté le 9 décembre 2016 sur son ensemble (11,22 ha), abrogeant celui du 5 février 1993. La réglementation interdit notamment la pénétration ou la circulation des personnes en dehors des chemins, la création de plans d’eau, le prélèvement dans les nappes et les ruisseaux ou encore le camping. Le premier APPB a été abrogé pour permettre l’accès du site au public, suite au projet du Département de la Meuse de valoriser le site.

Diverses dispositions du Code de l’Urbanisme (P.L.U. par exemple) ou du Code Rural (Loi Pêche, Loi Chasse, Loi sur l’Eau…) peuvent s’appliquer à titre général.

Les cartes communales (aujourd’hui Plans Locaux d’Urbanisme) sont régies par les dispositions de l’article R 124-2 et suivant du Code de l’Urbanisme.

Toutes les communes concernées par le site Natura 2000 sont dotées d’une carte communale.

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 36

Dernière COMMUNE P.L.U. approuvé Dernière révision Modification CHAUMONT DEVANT DAMVILLERS non - - MOIREY – CREPION - FLABAS non - -

A noter que le site n’abrite pas de périmètres de protection de captage d’eau potable en cours d’instruction (source Agence Régionale de Santé, 2017).

II.B Inventaire et description des activités humaines

II.B.1 Choix méthodologique

L’évolution du site n’est pas directement reliée aux activités agricoles, ainsi une analyse poussée de l’évolution des données socio-économiques sur l’ensemble des communes n’est pas nécessaire. La source d’information principale est l’inventaire communal 2014 de l’INSEE et les informations sur l’évolution de la population fournies également par l’INSEE. Le site Natura 2000 est exploité par 7 exploitants sur la périphérie de la tourbière, en pâturage bovin, prairies de fauches et céréalicultures. Dans ce contexte, il n’a pas semblé utile de rechercher les évolutions du nombre des exploitations dans les différents Recensements Généraux Agricoles (RGA, 2000).

II.B.2 Données de cadrage

B.2.1 Données générales sur les populations (INSEE, 2014)

Chaumont-devant-Damvillers Superficie cadastrée : 540 ha

1982 1990 1999 2014 Population 30 38 35 51 Densité moyenne hab/km2 5.5 7.0 6.5 9.2

Moirey – Flabas – Crépion Superficie cadastrée : 1460 ha

1982 1990 1999 2014 Population 117 108 113 134 Densité moyenne hab/km2 8.0 7.3 7.7 9.1

II.B.3 Les activités économiques

B.3.1 L’activité agricole

Au sein de la zone Natura 2000, l’espace agricole constitue le pourtour du marais et s’avère donc l’activité économique principale. Avec 41,35 hectares de prairies dont 19,24 ha en prairies temporaires, les parcelles en herbes y sont majoritaires par rapport aux cultures, présentent sur 18,39 ha.

Sept exploitants se partagent l’espace agricole du site Natura 2000 et son bassin versant. Tous ont leurs sièges dans des communes environnantes (5 à Moirey-Flabas-Crépion et 2 à Chaumont-Devant-Damvillers). Les productions de ces exploitations se répartissent comme ceci : 3 laitiers stricts, 2 laitiers avec vaches allaitantes, 1 avec vaches allaitantes et tourisme équestre, 1 avec vaches allaitantes et production de porcins. La taille des exploitations varie entre 147 et 300 ha, donnant une moyenne de 200 ha, ce qui est supérieur à Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 37 la moyenne départementale (140 ha/exploitation). Depuis le premier diagnostic effectué en 2007 par la Chambre d’Agriculture de la Meuse, la taille des troupeaux a augmenté aussi bien pour les vaches laitières (41 vaches en moyenne par exploitation en 2007, contre 71 en 2016) que pour les vaches allaitantes (23 vaches en moyenne par exploitation en 2007, contre 56 en 2016).

Exploitant Siège Activité sur le site M. JAQUE Philippe FLABAS Céréaliculture M. EULRIET François FLABAS Céréaliculture M. DAUTEL Yannick FLABAS Céréaliculture M. NAUDIN Hubert CHAUMONT DEVANT Fauche DAMVILLERS M. JEANJEAN Michel CHAUMONT DEVANT Fauche - Pâturage DAMVILLERS M. DENIS Benoit MOIREY Pâturage M. PIZEL Laurent MOIREY Fauche – Pâturage - Céréaliculture

Les prairies

Elles représentent 69 % de la surface agricole utile (SAU) soit une diminution de 4% par rapport au diagnostic agricole de 2007.

Sur la zone Natura 2000 les surfaces en herbe font l’objet de trois grandes modalités de gestion agricole : le pâturage exclusif, la fauche exclusive (ensilage et/ou foin) et la gestion mixte (fauche + pâturage). La classe « pâturage » est la pratique la plus fréquente avec 95% des surfaces en prairies (59% en pâtures exclusives et 36% de prairies fauchées puis pâturées). Entre 2007 et 2016, on note une importante évolution de la conduite des prairies avec une forte augmentation de la part des prairies pâturées et une forte baisse des prairies ensilées. Ceci est à mettre en relation avec l’augmentation des troupeaux laitiers et allaitants. Au niveau du chargement, 59% des prairies ont un taux de 3 à 4 UGB/ha et 27% ont un taux supérieur à 6 UGB/ha. La pression de pâturage est donc très élevée.

Le tableau ci-dessous montre les évolutions des pratiques sur les prairies entre 2007 et 2016 (en % de la SAU). On remarque que 11% de prairies en fauche sont susceptibles d’être intéressantes pour la faune (avifaune, papillons,…).

Conduite 2007 2016 Ensilage 76 % 29 %

Foin 4 % 11 %

Pâture 20 % 59 %

Concernant les pratiques de fauche, 72% des prairies sont fauchées en mai (ensilage), 26% entre le 01 et le 15 juin, tandis que 2% d’entre elles font l’objet d’une fauche tardive (à partir du 15/06). La date de référence pour la fauche est le 10 mai, ce qui est précoce et à mettre en relation avec la prédominance de prairies ensilées comparés aux prairies fauchées en foin.

Deux types de fertilisation sont utilisés au sein des prairies du site Natura 2000 : organique et azotée. La fertilisation dépend du type d’utilisation des prairies mais un épandage d’engrais en quantité importante à un impact néfaste sur le marais et les espèces associés (eutrophisation,…). Pour la fertilisation azotée, plus de la moitié des prairies ne reçoivent aucun apport, tandis que 33% d’entre elles reçoivent entre 50 et 80 unités d’azote minéral (prairies ensilées essentiellement) et 3% plus de 80 unités d’azote. Il y a donc une

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 38 forte disparité d’usage et de pratiques agricoles sur les prairies, au gré du besoin en fourrage et pâturage des exploitants sur la zone, mais 36 % d’entre elles peuvent être considérés comme intensive sur ce type de fertilisation (toutefois la fertilisation azotée et les taux d’unités ont baissé depuis 2007). Certaines prairies n’ont pas d’apports en azote mais ont un apport en fertilisation organique. Ainsi, 57% des prairies reçoivent ce type de fertilisation composée essentiellement de lisier. En 2007, 30% des prairies recevaient du fumier, ce qui n’est plus le cas en 2016.

Les cultures

Au sein du site Natura 2000 (18,39 ha), les cultures sont composées de rotations distinctes : Colza / Blé / Orge / Pois et monoculture de Maïs. Elles sont localisées pour l’essentiel dans les fonds humides et en bordure directe de la Thinte ou du Ruisseau du Pâquis. Leurs impacts est potentiellement important sur ces cours d’eau, surtout si les apports en produits phytosanitaire et en nutriments sont élevés.

Bassin versant du marais

A l’échelle du bassin versant du marais, les cultures prennent une place importante avec près de 90% de présence. L’influence sur la zone Natura 2000 est considérable puisque les eaux arrivant dans la zone humide peuvent être chargées en produits phytosanitaires, en nutriments et en matières en suspension. Ceci a un impact direct sur le fonctionnement de la tourbière centrale, les habitats et les espèces de flore et de faune communautaires. A cela s’ajoute des réseaux de drains, parfois anciens qui découlent sur la zone favorisant l’apport en sédiment et en polluants agricoles issus de ces cultures.

Occupation du sol du site Natura 2000 et de son bassin versant (Source : Chambre d’agriculture 55, diagnostic agricole 2016).

Les années 2008 et 2009 ont fait l’objet de campagne de contractualisation de mesures agro- environnementales (MAE) sur 5 ans.

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 39

Bilan des surfaces de mesures agroenvironnementales contractualisées en 2008.

Type de couvert Prairie pâturée Prairie mixte Total Absence de fertilisation + Absence de fertilisation + Fertilisation Mesure chargement < 1.4 UGB/ha chargement < 1.4 UGB/ha + <75 uN/ha/an du 15/04 au 15/10 fauche au 15/06 26,58 Surface 2.07 18.46 6.05 contractualisée (ha)

Bilan des surfaces de mesures agroenvironnementales contractualisées en 2009.

Type de couvert Eléments ponctuels Total

Mesure Entretien de haies Entretien de ripisylves Surface 1399 contractualisée 618 782 (ml)

B.3.2 Les plantations

Les boisements du site n’ont pas vocation à être exploités par la sylviculture. Il s’agit de boisements de recolonisation le plus souvent non gérés.

II.B.4 Les activités de loisirs

B.4.1 La chasse

Les communes de Chaumont-devant-Damvillers et de Moirey-Flabas-Crépion ne sont pas organisées en Associations Communales de Chasse Agrée (ACCA), fait rare en Meuse. En bordure du marais, deux propriétaires sont détenteurs du droit de chasse sur leurs territoires (FDC 55, 2017).

Superficie Superficie en Communes Locataire Plan de chasse du territoire réserve M. GUILLAUME Alain

MOIREY – EARL du VALLON 2 Sangliers FLABAS – 120ha 14 rue de la Mairie - 1 Chevreuil CREPION (plaine) 55150 MOIREY M. PIZEL Laurent CHAUMONT- 69ha DEVANT- 2 rue de la Mairie (plaine) + 0 - DAMVILLERS 55150 MOIREY 9ha (bois)

Le droit de chasse sur la parcelle du marais appartient au Département de la Meuse, qui en est le propriétaire. Ce dernier se réserve la possibilité de demander un plan de chasse afin de décantonner le sanglier, en cas de concentration d’animaux sur le site ou de dégâts constatés sur les parcelles alentour.

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 40

B.4.2 La pêche

La structure compétente intervenant sur la Thinte est l’AAPPMA "L'ETOILE" de Montmédy, représentée par son Président, Olivier HENRY.

Des démarches de signatures de baux de pêche sont en cours en vue de créer une réserve de pêche par arrêté préfectoral dès janvier 2018, entre les parcelles ZA 9 et ZA 37 qui longent le marais (AAPPMA de Montmédy et Fédération de pêche 55, 2017).

B.4.3 Randonnées – Promenades

Le site n’est traversé par aucun sentier de randonnées. (Source : Comité Départemental du tourisme de la Meuse, 2017).

II.B.5 Programmes collectifs et interventions publiques

B.5.1 Le Schéma Départemental des Carrières (S.D.C)

Le Schéma Départemental des Carrières de la Meuse a été signé par la Préfète de la Meuse le 04 février 2014. Une carte des contraintes environnementales y est jointe.

Celle-ci précise que :

- Les arrêtés préfectoraux de protection de biotope (APPB) se situent en classe 1, qui comprend les espaces bénéficiant d’une protection juridique forte, au sein desquels l’exploitation des carrières est interdite. Cette interdiction est explicite dans le texte juridique portant protection (interdiction réglementaire à caractère national ou interdiction découlant de règlements particuliers), ou se déduit de celui-ci (interdiction indirecte).

- Les sites Natura 2000 se situent en classe 2, qui comprend les espaces présentant un intérêt et une fragilité environnementale très importante, concernés par des mesures de protection, des inventaires scientifiques, ou d’autres démarches visant à signaler leur valeur patrimoniale. Des ouvertures de carrières peuvent y être autorisées sous réserve que l’étude d’impact démontre, après les avoir clairement identifiés et cartographiés, que le projet ne remet pas en cause les intérêts patrimoniaux locaux: en particulier, des exigences strictes pourront y être prescrites.

B.5.2 Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SDAGE).

Elaboré en application de la Loi sur l’Eau du 3 janvier 1992, le S.D.A.G.E. du bassin Rhin-Meuse détermine, à l’échelle du bassin, les orientations en matière de gestion de l’eau, les objectifs de quantité et de qualité des eaux, ainsi que les aménagements à réaliser pour les atteindre. Il constitue également un instrument juridique dont la mise en œuvre doit s’appuyer sur les mesures réglementaires existantes.

La préservation des zones humides remarquables constitue un des objectifs fondamentaux du S.D.A.G.E. dans le cadre de la restauration et de la mise en valeur du patrimoine « Eau ».

A ce titre, le marais de Chaumont-devant-Damvillers a été répertorié comme «« Zones humides remarquables du S.D.A.G.E Rhin-Meuse ».

Par ailleurs, la Thinte fait également parti, sur l’ensemble de son cours, des sites à protéger prioritairement (intérêt régional), et particulièrement en raison de ses fonctions d’alimentation de la nappe, d’autoépuration et de régulation des crues. Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 41

B.5.3 Gestion par le département de la Meuse

En 2004, avec le soutien financier de l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse (AERM), le Département de la Meuse s’est porté acquéreur de la parcelle ZA 9 : « zone cœur » du marais de Chaumont-Devant-Damvillers. Dès lors, le Service Environnement et Assistance technique (SEAT) du Département a souhaité engager un programme d’actions en faveur de la préservation et de la gestion du site.

Ainsi, en 2010, le Département de la Meuse a fait appel aux compétences du bureau d’études de l’Office National des Forêts (ONF) pour définir un programme de restauration écologique de la parcelle ZA9. Finalisé en octobre 2011, ce programme concluait sur la nécessité de conduire prioritairement des travaux de restauration manuelle sur la zone Sud-Est la plus ouverte. L’objectif : lutter contre l’envahissement du saule et préserver ainsi les habitats d’intérêt communautaire de tourbière basse alcaline à Carex Davalliana et de molinaie sur tourbe.

En 2012, le Département de la Meuse s’est engagé dans un Contrat Natura 2000 pour la mise en œuvre de travaux manuels de restauration de la tourbière (prévus dans le programme de restauration écologique de l’ONF). Ces travaux ont été réalisés par des élèves de l’EPL-Agro de Bar-le-Duc dans le cadre de chantiers pédagogiques (septembre et octobre) : coupes et arrachages de saules, débardage à cheval…

Des opérations de restauration de la ripisylve de la Thinte ont également été menées par l’EPL-Agro et l’Agence Départementale d’Aménagement (ADA) de Stenay (abatage de gros peupliers). Les travaux de réouvertures engagés en septembre 2012 ont été finalisés en octobre 2013 avec entre autres de la taille des rejets sur les souches des saules. Une bande de deux mètres de large en limite Sud de la tourbière a également été dégagée en zone boisée afin de freiner l’avancement de la végétation arbustive.

Depuis septembre 2014, un partenariat entre le Département de la Meuse et la Maison Familiale Rurale (MFR) de Damvillers s’est mis en place pour la gestion courante du marais. Ainsi, des chantiers d’entretien écologique sont organisés chaque année de septembre à mars (environ 10 jours) : taille de rejets de saules, dessouchage manuel de saules, abattage d’arbres (bouleaux, trembles, aulnes…), débroussaillage de roseaux, entretien de mares et de la ripisylve de la Thinte, mise en tas des rémanents…

Afin de conserver ces habitats ouverts, et dans une logique de développement durable, le Département a mis en place un test d’éco-pâturage (prévue au DOCOB) à la fin de l’été 2017. Ainsi 2 poneys Shetland appartenant à un éleveur local ont pâturé 0,65 ha d’habitats de prairie à Molinie sur tourbe et de prairie à Cirse des maraîchers durant 65 jours. Le bilan de cette expérimentation est plutôt positif. Ce pâturage devrait être renouvelé pour la poursuite de la gestion du site.

B.5.4 Valorisation par le Département de la Meuse

Pour répondre aux objectifs de valorisation et de sensibilisation de sa politique Espaces Naturels Sensibles (ENS), et conformément au DOCOB de 2009, le Conseil Départemental souhaite rendre ce site accessible au public.

Au début de l’année 2016, il s’est rapproché des Services de l’Etat afin de faire évoluer l’Arrêté préfectoral de Protection de Biotope (APPB) interdisant l’accès au public depuis 1993(cf : A.2.2 Protection par la maitrise foncière).

Ainsi, le nouvel APPB pris le 9 décembre 2016 rend possible la pénétration et la circulation des personnes sur des chemins et équipements prévus à cet effet (article 3).

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 42

En parallèle, le Département a confié au bureau d’études CITAE l’élaboration concertée du schéma de découverte du marais de Chaumont-devant-Damvillers (marché notifié au mois de février 2016).

Cette étude organisée autour de quatre phases (état des lieux, démarche d’interprétation, axes de communication et plan d’actions opérationnel) a conduit la société CITAE à proposer un thème d’accroche (« Visitez l’atelier d’un artiste exceptionnel : l’eau ») et plusieurs scénarios de découverte du marais autour d’un sentier d’interprétation.

Le scénario « Parti pour un tour » a été retenu par le CoPil. Il se compose d’un sentier sur platelage d’une longueur de 450 mètres longeant une partie de la tourbière (en aller-retour) agrémenté de 4 plateformes (≈ 25 m²) pédagogiques thématiques :

- Pôle d’accueil - Atelier sculpture : géologie/pédologie - Atelier théâtre : interactions homme/nature - Atelier peinture : biodiversité.

Le 20 novembre 2017, le Département a notifié un marché de maîtrise d’œuvre des travaux d’aménagement du marais pour l’accueil du public dans le marais au groupement d’études « Atelier Paysage » (mandataire) / Geotech (études géotechniques) / Mangin (études topographiques).

Le rendu provisoire de l’étude d’Avant-Projet (hors études géotechniques d’Avant-Projet) est prévu au mois de février 2018.

II.C Analyse écologique

II.C.1 Etat de conservation des habitats et des espèces d'intérêt communautaire Carte N°9 b : Etat de conservation des habitats d’intérêt communautaire. Tableau N°5 : Evaluation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire.

Préambule : Tel que démontrera l’analyse diachronique de la végétation pratiquée de 1950 à 2017, le site de la tourbière était voici 50 ans, entièrement occupé par des végétations palustres herbacées encore entretenues par de la fauche extensive. Après rectification de la Thinte et suite aux travaux de création du fossé haut, conjugué à l’abandon de l’entretien, la dynamique arbustive par les saules bas fut très rapide. En conséquence, les saulaies actuelles pourraient à juste titre être considérées comme des habitats communautaires en mauvais état de conservation. Pour définir l’état de conservation des habitats de la Directive, il est retenu de traduire pour les 2 habitats communautaires, les 3 sous-critères qui composent le diagnostic de l’état de conservation tel que développé dans le FSD (Formulaire Standard de Données).

L’habitat communautaire prioritaire des sources pétrifiantes avec formations de travertins (Cratoneuron) (7220) ne sera pas évalué ici compte tenu de son extrême localisation sur le site et de ses dysfonctionnements.

Par le biais d’un tableau à triple entrée nous pouvons qualifier l’état de conservation selon les 3 critères suivants : - le degré de conservation de la structure de l’habitat - les perspectives d’évolution spontanée eu égard aux processus écologiques en cours - les possibilités de restauration des processus et de la structure de l’habitat. Pour chaque type d’habitat ces critères sont précisés selon les niveaux de conservation identifiés sur le site.

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 43

Degré de Structure Structure Structure conservation de la excellente conservée dégradée structure Degré de Possibilités de conservation des restauration fonctions Perspectives Facile excellentes Possible avec effort

moyen Difficile à BON impossible Perspectives MOYEN Facile bonnes Possible avec effort MAUVAIS moyen Difficile à

impossible Perspectives moyennes ou Facile défavorables Possible avec effort

moyen Difficile à

impossible

Ainsi, pour les 2 habitats relevant de la Directive Habitat, le résultat de cette analyse se traduit de la manière suivante :

La molinaie sur tourbe Code Corine : 37.311 Code EUR 15 : 64.10 Alliance : 42.0.1.0.3 Molinion caeruleae W.Koch 1926 Références des relevés du présent document : T1 à T6, puis T13, T14, T16 et T19

Bon : eu égard à l’état de la structure au mieux partiellement dégradé et eu égard aux perspectives d’évolution, ce niveau n’est pas retenu.

Moyen : La structure dégradée de la molinaie traduit les altérations subies par la tourbière notamment en matière de qualité d’apports d’eau. Cependant, dans le secteur au contact de la tourbière à Carex davalliana, cette molinaie semble pouvoir bénéficier de bonnes perspectives (niveau hydrique important et niveau trophique faible) ainsi que d’une possibilité de restauration (zone amont avec des sources de qualité moyenne).

Mauvais : La présence de plantes nitrophiles montrent à la fois de mauvaises perspectives d’évolution ainsi qu’un potentiel de restauration moyen à difficile eu égard à la minéralisation de la tourbe.

A l’issue des campagnes de suivis piézométriques notamment celle de 2016, l’abaissement estival du toit de la nappe en période estivale est de l’ordre de 50 cm pour l’état moyen et de 70 cm pour le mauvais état (soit un assèchement estival).

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En 2017, le CD 55 a expérimenté en vue de la restauration de cet habitat et d’une partie du suivant, le pâturage équin extensif avec l’appui d’un prestataire ayant mis à disposition 2 poneys schetland. Afin de suivre ce test le CEN Lorraine a réalisé en 2017 juste avant mise en pâturage, 10 relevés phytosociologiques géoréférencés qui devront être reconduits annuellement.

De même en 2017, le CD 55 a fait réaliser la restauration hydraulique de la partie Nord du site par obturation du fossé drainant supérieur. Un état initial a été établi au préalable sous la forme de 2 transects de 5 relevés phytosociologiques.

Tourbière basse alcaline médio-européenne Code Corine : 54.26 Code EUR 15 : 72.30 Alliance : 64.0.3.0.1 Caricion davallianae Klika 1934 Références des relevés du présent document : T7 à T10 et T12

Bon : Bien que comportant peu d’espèces typiques usuelles rencontrées en Lorraine, l’habitat de tourbière à Carex Davalliana apparaît comporter une structure bien conservée alliée à des perspectives favorables d’alimentation hydrique. Le suivi piézométrique mené en 2016 montre que l’abaissement estival reste limité n’atteignant que 40 cm en moyenne. Toutefois un entretien visant à limiter la colonisation arbustive puis arborescente reste indispensable. Les travaux effectués ces dernières années par le CD 55 de coupe de saules et de bouleaux ainsi que ceux de fauche en périphérie de cet habitat permettent de limiter cette pression de colonisation. A terme cet habitat devra aussi probablement faire l’objet de gestion par fauche estivale si le test de gestion par pâturage équin ne convenait pas à cet habitat.

Note : dans le cadre de sa mission d’assistance scientifique, le CEN Lorraine a également mis en place en 2017, des transects de suivi de la population de Carex Davalliana. Ces dispositifs permettront d’assurer un monitoring à long terme de la population ainsi que d’estimer la pertinence des tests de pâturage équin pour cet habitat et ce taxon.

Code Corine Code Natura Etat de Superficie en Libellé Corine Biotope Biotope 2000 conservation ha 37.311 Molinaie sur tourbe 6410 Moyen 0,59 37.311 Molinaie sur tourbe 6410 Mauvais 0,48 54.26 Tourbière à Carex Davalliana 7230 Bon 0,40

Peu présent en 2007 lors de l’inventaire pour la première version du document d’objectif, voir en effectif critique les années suivantes, le Vertigo de moulin a été retrouvé en 2016 sur de nouvelles aires de présences au sein de cariçaies inondées et au sein de la tourbière à Carex Davalliana. Aujourd’hui sa population au sein du site est donc jugée favorable. A l’inverse, le Cuivré des marais peut être considérés comme en état de conservation très défavorable. La population du site considérée peu abondante avant 2007 est probablement aujourd’hui en situation critique lorsque l’on voit le résultat des recherches de 2015, avec l’observation de 3 mâles et l’absence de femelle.

Concernant l’Agrion de mercure, l’observation unique de l’espèce sur le site ne permet pas d’évaluer sa population.

Enfin, suite à une pêche électrique effectuée à hauteur du marais, le Chabot commun et la Lamproie de Planer semblent avoir des populations favorables sur la Thinte. .

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II.C.2 Facteurs influençant l’état de conservation des espèces

C.2.1. Facteurs naturels

Le site étant une zone humide, il est particulièrement sensible à toute action pouvant en modifier le fonctionnement hydraulique :

- La dégradation quantitative et qualitative hydraulique générale de la nappe de la tourbière aurait des conséquences désastreuses pour le maintien des habitats.

- L’eutrophisation des sources, fossés et ruisseaux est aussi importante du fait du nombre d’espèces et d’habitats liés directement ou indirectement à ces écoulements

L’autre principale problématique sur le site est la dynamique naturelle des milieux présents qui se traduit par une colonisation par les ligneux et les phragmites. Ainsi, les conclusions de l’évolution diachronique de la végétation du marais de Chaumont-Devant-Damvillers démontrent une vitesse de boisement du marais alarmante qui conduirait, à défaut d’intervention, à une fermeture totale d’ici une à deux décennies, ce qui menacerait les habitats tourbeux.

C.2.2. Facteurs liés à l’activité agricole

La qualité physico-chimique des eaux alimentant le marais est directement liée aux activités agricoles sur le bassin versant. Compte tenu de la sensibilité des zones humides du site, tout changement de pratique au sein de cet espace a des conséquences très importantes sur la qualité de ces milieux. Ainsi le maintien des prairies avec la mise en place d’un pâturage dans le périmètre immédiat de la tourbière est très bénéfique. A l’opposé, la présence des surfaces en cultures constitue un risque potentiel d’apports de fertilisants et de produits phytosanitaires en zone humide.

Les pratiques actuelles de pâturage sur les parcelles où sont présentes certaines sources ne sont pas adaptées et difficilement adaptables à la fragilité des milieux tufeux présents. Bien qu’ils permettent de limiter la litière de molinaie sur ces groupements, les bovins, dont le poids est conséquent, dégradent l’habitat de source. De plus, le pâturage bovin peut induire un apport d’azote ammoniacal et de matières en suspension pouvant être à l’origine de la dégradation de la qualité des eaux.

Pour les habitats de la tourbière, la gestion effectuée depuis plusieurs années par le Conseil Départemental de la Meuse surtout sur la partie Sud-Est, a permis de conserver une composition et une structure très favorables aux habitats tourbeux, au Carex Davalliana et très certainement au Vertigo.

Conclusion

L’arrêt, voir l’abandon de la gestion actuelle des habitats de la tourbière alcaline et du marais de Chaumont- Devant-Damvillers engendrerait inéluctablement une disparition de ces habitats sous l’action de la dynamique végétale.

Le remplacement des espaces prairiaux sur le pourtour du marais par des cultures engendrerait une dégradation supplémentaire de la qualité des eaux de la nappe et des sources fortement préjudiciable au maintien des habitats d’intérêt communautaire et des habitats d’espèces. Le maintien, voir le retour des surfaces en herbe aussi bien aux abords du marais que sur son bassin versant est une garantie de qualité des eaux vis à vis de la présence des substances utilisées.

De plus, l’extensification des pratiques d’élevage sur les parcelles en herbe par la limitation du chargement, la réduction de la minéralisation organique ou minérale, le retard de fauche et la mise en place de bande-

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers 46 refuges serait un plus dans la protection des habitats et l’épanouissement de certaines espèces, tel que le Cuivré des marais.

La protection des seuls secteurs de tourbière alcaline et de marais n’est pas une garantie suffisante pour la sauvegarde des habitats et des espèces d’intérêt communautaire.

II.C.3 Evaluation des actions mises en œuvre Tableau n°6 : Evaluation du document d’objectif 2009

Sur les actions initialement prévues au DOCOB, 60% ont été pleinement mis en œuvre, 20% mis en œuvre partiellement et 20% n’ont pas été réalisés.

Animation et communication :

L’animation du site Natura 2000 et du document d’objectifs (SI00) n’a vraiment été effective qu’en 2016 et 2017 par le CEN Lorraine, en réponse à un marché de l’ancienne Communauté de Communes de la Région de Damvillers. Lors de cette période, le CEN Lorraine en partenariat avec la Communauté de Communes, la Chambre d’agriculture de la Meuse et le Conseil Départemental de la Meuse, a organisé une visite de la tourbière à destination des agriculteurs locaux et des habitants (VP01, SI04, SI 07, SI05, ES02).

Egalement, une réunion publique organisée par la Communauté de Communes, le Conseil Départemental de la Meuse et le CEN Lorraine s’est tenue en octobre 2016 sur la commune de Moirey-Flabas-Crépion, pour présenter le site et répondre aux questions des habitants.

Enfin à l’automne 2016, la Chambre d’agriculture de la Meuse et le CEN Lorraine sont allés à la rencontre des exploitants agricoles concernés par le site Natura 2000 afin d’établir un nouveau diagnostic des pratiques agricoles et ont proposé de nouvelles mesures agro-environnementales (MAE) pour l’année 2018 (SI04, SI 07, SI05, ES02). Un exploitant a donc volontairement contractualisé en 2018 une MAE de remise en herbe, qui concerne deux parcelles en cultures présentes le long de la Thinte.

Pour rappel les dernières MAE contractualisées sur le site Natura 2000 se sont arrêtées en 2012 et 2013, suite aux campagnes de 2008 et 2009. Depuis aucun exploitant agricole n’a fait l’objet de nouvelle mesure.

Propriétaire de la parcelle de la tourbière, le Conseil Départemental de la Meuse a dans le cadre de sa politique de valorisation des ENS, lancé une étude en 2016 pour élaborer un schéma de découverte du marais. Suite à la finalisation de cette étude, un marché de maitrise d’œuvre a été lancé en 2017 pour aménager le site à l’accueil du public (VP02).

A noter que le Conseil Départemental de la Meuse a organisé en juillet 2014, une visite de la tourbière pour les élus de l’ancienne Communauté de Communes de la région de Damvillers (VP01).

Gestion des habitats et des espèces :

Depuis 2012, l’acteur central en matière de gestion des habitats et des espèces sur la tourbière est le Conseil Départemental de la Meuse, propriétaire de la parcelle qui a le plus d’intérêt au sein du site Natura 2000. En effet, suite à l’engagement d’un contrat Natura 2000 et à sa politique ENS, la collectivité a mis en œuvre différentes phases de travaux de gestion et de restauration pour répondre aux actions du document d’objectifs :

- élimination de saules et de bouleaux sur la tourbière et sur la prairie à Molinie sur tourbe (HA02, HA06, HA07).

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- création d’une entrée pour la réalisation de travaux avec prise en compte des habitats d’intérêt communautaire (SI02, SI06).

- mise en place d’un pâturage expérimental en 2017 (HA03).

- réalisation de travaux de comblement du fossé de drainage sur la partie Nord-ouest de la tourbière (HA 01), ce qui devrait permettre à cette partie du site de retrouver un niveau hydrologique correct.

Depuis 2014, le Conseil Départemental de la Meuse a engagé un partenariat avec la SAFER afin d’envisager des échanges de parcelle, qui ont un intérêt en matière de protection des espèces et des habitats et dans la gestion de la qualité des eaux arrivant dans le marais (SI03, ES01).

Proposé dans le document d’objectif, l’intégration dans le périmètre du site Natura 2000 des parcelles à prairies à Molinie sur Marne n’a pas eu lieu. Les cinq actions prévues n’ont donc pas été effectuées, de plus les parcelles en question ont subi depuis un pâturage intensif, ce qui a amené à la destruction de cet habitat.

Suivis scientifique :

L’ancienne Communauté de Communes de la Région de Damvillers a joué un rôle important dans la réalisation des suivis scientifiques du document d’objectif, avec le lancement d’un marché en 2014 et sa réalisation par le bureau d’études ARTELIA concernant un bilan hydrologique du marais (SI01), la réalisation d’une étude topographique de surface et subsurface (SE01) et la mise en place un suivi quantitatif et qualitatif des sources sur une année (SE02). Ces suivis ont permis entre autres d’effectuer les travaux de comblement du fossé de drainage sur la partie Nord-ouest de la tourbière, par le Conseil Départemental de la Meuse en 2017. En 2015, le Conseil Départemental de la Meuse fait appel au bureau d’études de l’Atelier des Territoires pour réaliser des inventaires sur différents taxons de l’ENS. Dans cet inventaire, le bureau d’études a effectué un suivi de l’évolution de la végétation et de l’impact des pratiques de gestion par le CD 55 (SE06), mais également une recherche d’individu de Cuivré des marais (ES03), seul comptage de l’espèce depuis 2007.

Dans le cadre du marché d’animation en 2016 et 2017, le CEN Lorraine a effectué plusieurs suivis scientifiques prévus dans le document d’objectif :

- mise en place d’un suivi piézomètre dans la tourbière (SE04). - suivi de l’évolution de la végétation (notamment Carex Davalliana) et de l’impact des pratiques de gestion par le CD 55 (SE06). - suivi de l’évolution de la végétation et de l’impact du pâturage, en lien avec l’éleveur (SE03). - suivi annuel du Vertigo de Moulin par un réseau de placettes (ES04).

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III - TROISIEME PARTIE : ENJEUX ET OBJECTIFS DE

CONSERVATION

III.A Hiérarchisation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire

III.A.1 Méthodologie

La hiérarchisation des habitats communautaires et des espèces se doit d’être un préalable à la définition des enjeux en termes de conservation et d’actions. A cette fin, une méthodologie a été définie en s’appuyant sur celle qui fut utilisée par le Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine lors de la réalisation des inventaires d’espaces naturels sensibles pour les départements 54, 55 et 88 (CENL. 1993, CENL 1995). Cette méthode de bioévaluation fut développée pour les sites naturels sur la base de 8 critères d’ordre biologique et écologique classiquement utilisés par la communauté scientifique internationale et conseillés par le Muséum National d’Histoire Naturelle (G. Barnaud, 1991). A ces critères sont attribués 4 niveaux de valeur représentés par 1 à 4 astérisques (*) dans le sens croissant du niveau d’intérêt. Le cumul du nombre d’étoiles pour l’ensemble des critères permet alors de définir un niveau de valeur générale (dans le cas de la bio-évaluation des sites naturels trois niveaux de valeurs furent utilisés en Lorraine : Local, Régional et National). Bien que présentant des limites de validité scientifique sensu-stricto, cette méthode et les applications qui en furent faites, ont été validées par le Conseil Scientifique du Conservatoire des Sites Lorrains. Reprenant le principe de cette méthode de bioévaluation, une méthode particulière fut adaptée pour procéder à la bioévaluation des habitats et des espèces présents sur le site Natura 2000 du marais de Chaumont-Devant-Damvillers.

III.A.2 Evaluation et hiérarchisation des habitats d’intérêt communautaire

A.2.1. Méthodologie de hiérarchisation des habitats Carte N°9 a : Habitats d’intérêt communautaire.

Pour les habitats d’intérêt communautaire, 5 critères de bioévaluation sont utilisés :

- l’intérêt floristique et ou faunistique de l’habitat. Ce critère tient compte de la présence d’espèces végétales ou animales à grande valeur biologique c’est à dire, des espèces inscrites sur les Livres Rouges (Listes officielles des espèces menacées) et des espèces bénéficiant du statut d’espèces protégées au titre de la Loi sur la protection de la Nature de 1976 ou au titre de conventions internationales ratifiées par la France, ou au titre des Directives Oiseaux et Habitats,

- la rareté et l’originalité de l’habitat pour la Lorraine et la France. Le critère de rareté s’appuie sur le nombre de sites lorrains comportant le type d’habitat et sur une connaissance globale de sa présence en France. Le critère d’originalité fait référence à la spécificité des conditions écologiques ou biologiques d’un type d’habitat (ainsi pour la Lorraine, les types d’habitats les plus originaux sont les habitats halophiles continentaux naturels des vallées de la Seille et de la Nied, sites uniques pour la France).

- la typicité et représentativité de l’habitat.

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La typicité et la représentativité d’un habitat expriment son degré d’expression et de conservation par rapport à l’état optimal connu pour cet habitat en région Lorraine et plus généralement à travers la bibliographie nationale.

- la superficie de l’habitat. Ce critère de superficie est évalué par rapport aux superficies connues à l’échelle départementale, régionale et nationale pour le type d’habitat concerné.

- la fragilité naturelle de l’habitat. Ce critère fait référence aux conséquences de l’évolution naturelle ou spontanée sur l’habitat, en matière de dégradation soit par concurrence d’autres habitats (colonisation par des plantes herbacées hautes, par des arbustes ou par des arbres), soit par conséquences d’actions anthropiques (plantations, travaux hydrauliques, travaux agricoles…).

A.2.2. Résultats de la hiérarchisation des habitats Carte N°9 b : Etat de conservation des habitats d’intérêt communautaire. Tableau N°5 : Evaluation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire.

Code Natura Evaluation Niveau de Habitats 2000 globale priorité 7230 Tourbière basse alcaline à Caricion davallinae 15 1 Prairies à Molinia sur sols calcaires, tourbeux ou 6410 argilo limoneux (Molinion caeruleae) - Faciés 10 2 tourbeux Sources pétrifiantes avec formations de travertins 7220* 5 3 (Cratoneurion) * Habitat prioritaire de la directive Habitats

III.A.3. Evaluation et hiérarchisation des espèces d’intérêt communautaire

A.3.1. Méthodologie de hiérarchisation des espèces

A l’instar des habitats, une priorité doit être définie parmi les espèces d’intérêt communautaire afin de hiérarchiser les objectifs de conservation et les actions y afférentes.

Cinq critères ont été retenus pour éclairer une telle évaluation :

- la rareté absolue de l’espèce en Lorraine et en France. Ce critère mesurable s’appuie sur le nombre de stations connues en Lorraine et en France (ex : Carex davalliana).

- l’exigence de l’espèce en termes d’habitat en Lorraine et en France. Ce critère fait référence au(x) type(s) d’habitat(s) où l’espèce se développe. Soit l’espèce est très exigeante et ne croît que dans 1 à 2 types d’habitats qui peuvent ou non être rares et à un stade de typicité élevé. Soit l’espèce est peu exigeante et pourra occuper plusieurs types d’habitats communs.

- la stabilité de la population sur le site. Ce critère est illustré par la présence de l’espèce depuis plusieurs décennies, voir siècles (sous réserve d’inventaires historiques fiables).

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- les effectifs de la population sur le site. Au-delà de la stabilité dans le temps de la population, les effectifs actuels sont aussi un critère de capacité de conservation de l’espèce dans le site. De forts effectifs sont un atout alors que quelques individus peuvent se révéler insuffisants pour garantir la survie de l’espèce (seuils différents selon les espèces).

- la représentativité du site pour cette espèce Ce critère explicite l’importance du site Natura 2000 pour la conservation de l’espèce tant en Lorraine qu’en France. Cette appréciation est liée à la stabilité de la population, aux effectifs actuels, au degré de conservation de son ou ses habitats dans le site.

A.3.2. Résultats de la hiérarchisation des espèces Tableau N°5 : Evaluation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire.

Evaluation Niveau de Code Natura 2000 Nom vernaculaire des Espèces globale priorité 64141 Vertigo de Moulin 9 1 1096 Lamproie de Planer 6 2 53979 Cuivré des Marais 5 2 1163 Chabot commun 4 3 1044 Agrion de Mercure 4 3

III.B. Définition des enjeux de conservation et des enjeux socio- économique

Les enjeux de conservation d’une des dernières tourbières alcalines de Lorraine :

Les enjeux de conservation correspondent aux fondements des directives européennes qui régissent les sites Natura 2000, à savoir le bon état de conservation des sites et espèces d’intérêt communautaire. Ces enjeux se déclinent donc pour le site du marais de Chaumont-Devant-Damvillers suivant deux niveaux identifiés lors de la hiérarchisation des habitats et espèces (cf. III.A) :

- Atteindre ou maintenir le bon état de conservation des habitats prioritaires (tourbière basse alcaline) et des espèces prioritaires présent sur le marais (Vertigo de moulin) ; - Préserver le complexe d’habitats communautaires (molinie sur tourbe, sources tufeuses, mares à Characées) et préserver les habitats du Cuivré des marais, de la Lamproie de Planer, du Chabot commun et de l’Agrion de Mercure.

Un dernier enjeu sur le site concerne la compréhension de l’évolution des habitats et espèces d’intérêt communautaire. Il est en effet primordial de mesurer l’impact des pratiques de gestion sur les différents compartiments biologiques du site.

Les enjeux socio-économiques et pédagogiques :

Les principaux enjeux socio-économiques et pédagogiques identifiés sur le site sont :

- le maintien de l’agriculture, première activité économique du site, en favorisant des pratiques extensives.

- le développement de l’aspect « support pédagogique » du site pour la préservation des zones humides.

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III.C Définition des objectifs de gestion

Le code de l’environnement (article R414-11) donne la définition suivante des objectifs de développement durable d’un site : « Les objectifs de développement durable du site permettent d’assurer la conservation et, si il y a lieu, la restauration des habitats naturels et des espèces qui justifient la désignation du site, en tenant compte des activités économiques, sociales, culturelles et de défense qui s’y exercent ainsi que des particularités locales ».

Après avoir identifié et hiérarchisé les enjeux de conservation de la ZSC dans le chapitre précédent, des objectifs permettant de répondre aux problématiques soulevées doivent donc être définis à deux échelles :

 des objectifs de développement durable à long terme.  des objectifs opérationnels développant et précisant les objectifs à long terme afin de faciliter la définition des mesures d’action.

La liste des facteurs influençant l’état de conservation des habitats et espèces (paragraphe II.C.2) est un outil essentiel pour la recherche de ces objectifs. En effet, elle dresse pour chacun des habitats et des espèces identifiés, les facteurs pouvant aller à l’encontre des enjeux de conservation des espèces d’intérêt majeur. La définition des objectifs doit donc reposer sur l’analyse des niveaux d’influence de chacun des facteurs ainsi que sur les moyens à mettre en œuvre pour limiter leurs impacts.

Dans l’intérêt de disposer d’un programme de mesures conciliant l’ensemble des enjeux du site, ces objectifs résultent du croisement du diagnostic écologique et de l’inventaire des activités humaines. De même, il est important de veiller à la cohérence de ces objectifs avec ceux pouvant être adoptés dans d’autres programmes existants sur le territoire, ainsi qu’avec la réglementation en vigueur.

La conservation des espèces d’intérêt majeur et de leurs habitats repose sur 3 types d’actions :

 Des actions directes en faveur des habitats et des espèces.  Des actions de sensibilisation et de communication auprès des acteurs locaux et du grand public, de valorisation et de suivi scientifique du site.  Des actions en faveur de la mise en cohérence du DOCOB face aux différents projets du territoire.

La définition des objectifs est donc déclinée selon ces trois axes, présentés intégralement dans le tableau n°8 ci-dessous.

III.C.1. Les objectifs liés à la conservation des espèces et de leurs habitats

Ils s’articulent autour de trois grandes thématiques, intervenant à long terme à l’échelle des habitats et des espèces.

Garantir un bon fonctionnement hydrologique du site.

Le bon état écologique du site ne peut être atteint sans une bonne qualité écologique des masses d’eaux et un apport suffisant en eau (présence importante de saules, apports dû à la Thinte,…). Egalement, les sources de pollution doivent être proscrites sur l’ensemble du bassin versant du site, en prenant en compte l’utilisation de produits phytosanitaires et le réseau de drainage existant. Cet objectif concerne essentiellement les activités agricoles périphériques.

Permettre l'expression maximale des habitats et des espèces prioritaires.

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Le site Natura 2000 du marais de Chaumont-devant-Damvillers est un site majeur pour la conservation des habitats et espèces prioritaires identifiés précédemment. Il convient d’aller au-delà du simple maintien de l’existant. Il est donc important d’avoir une gestion sur la durée afin de limiter au maximum les menaces identifiées, en particulier la colonisation arbustive qui constitue le principal frein à leur développement mais aussi de tenter de restaurer les habitats dégradés sur le long terme.

Maintenir, conserver et restaurer les habitats et habitats d'espèces communautaires.

L’ensemble des autres habitats et espèces d’intérêt communautaires doit être préservé. Si la plupart sont directement liés à la gestion des habitats humides, les habitats tufeux et le Cuivré des marais sont entre autres directement dépendants de la gestion agricole du site. Un effort particulier devra donc être entrepris à destination de la profession agricole pour une meilleure prise en compte des enjeux écologiques du site. Enfin, la gestion du cours d’eau de la Thinte ne peut être raisonnée individuellement car toute intervention sur ce dernier se répercute inévitablement sur le marais (en termes de qualité de l’eau notamment). L’enjeu piscicole est à prendre en compte du fait de la présence d’espèce communautaire dans cette rivière.

III.C.2. Les objectifs liés au suivi, à la sensibilisation et à la valorisation de la ZSC

Afin de pérenniser au mieux les actions mises en œuvre dans le cadre des trois objectifs précédents, il semble essentiel d’intégrer les acteurs locaux ainsi que le grand public au sein de cette démarche. La sensibilisation aux enjeux du site est donc une étape complémentaire et indispensable au maintien de cette richesse. De la même manière, des suivis scientifiques réguliers peuvent permettre par la suite d’améliorer les connaissances spécifiques au site. Ainsi, des ajustements pourront être apportés sur les actions proposées au vu des nouvelles données acquises.

Améliorer les connaissances écologiques du site et assurer le suivi et l'évaluation du site.

Les connaissances actuelles reposent sur les inventaires réalisés dans le cadre du document d’objectifs, de sa première version à sa réactualisation actuelle mais aussi d’inventaires liés à l’outil « Espace Naturel Sensible » mis en place par le Département de la Meuse. A ce titre, ces inventaires doivent être pérennisés dans le temps afin de disposer d’un recul de données fiables et d’évaluer les répercussions du programme de mesures mis en place, mais également d’autres programmes de développement du territoire.

Sensibiliser les acteurs locaux et le grand public à la richesse du site et développer l'accueil, l'information et l'éducation.

Le projet à court terme de l’ouverture de la tourbière par la mise en place d’un sentier d’interprétation par le Conseil Départementale de la Meuse, va amener une sensibilisation du public par la découverte de ce patrimoine naturel. Cependant, des animations distinctes pourront être menées selon le public ciblé (scolaire, scientifique, locaux…). De nouvelles organisations de réunions publiques d’information pourront être menées, ainsi qu’une réflexion sur la rédaction de publication (plaquettes synthétiques) à destination des acteurs locaux. Le rôle de « vitrine » du site Natura 2000 pour la gestion des zones humides est également un atout à faire valoir. Pour finir, une vigilance sera de mise suite à l’ouverture du public pour faire respecter l’arrêté préfectoral de biotope, notamment les atteintes aux habitats et aux espèces.

III.C.3. Les objectifs liés à la mise en cohérence et à la prise en compte du DOCOB

Chaque territoire se voit concerné par un ensemble de programmes de développement, d’aménagement, de préservation… Malgré leur apparente proximité, certaines actions entrent en opposition au regard des enjeux ciblés. Les projets des collectivités et des associations locales (dont le Département, la gestion des cours d’eau par la Communauté de Communes, les AAPPMA,…) sont à mettre en regard des actions développées sur le site.

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Au même titre que les efforts de sensibilisation, la cohérence du DOCOB avec l’ensemble des autres démarches en cours sur le site assure une pérennité dans le temps des actions de conservation mises en œuvre. D’un point de vue réglementaire, les projets susceptibles d’affecter de façon notable les habitats ou espèces d’intérêt communautaire présents dans un site Natura 2000 doivent faire l’objet d’une évaluation de leurs incidences (étude d’incidences). Il est de la responsabilité des maîtres d’ouvrage de s’assurer que leur projet nécessite ou pas de réaliser une telle évaluation. Cependant, il semble important de veiller dans ce cadre à la réelle prise en compte des enjeux de conservation définis dans le DOCOB.

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Objectifs à long terme Objectifs opérationnels Habitats ou espèces cibles A1- Améliorer le fonctionnement hydrologique du marais Tourbière basse alcaline et toute espèce A- Garantir un bon A2- Favoriser une agriculture extensive Tourbière basse alcaline et toute espèce fonctionnement hydrologique du A3- Assurer le maintien des éléments structurants du paysage (haie, bosquet,…) Tourbière basse alcaline et toute espèce site A4- Finaliser la protection du bassin versant immédiat Tourbière basse alcaline, Cuivré des marais

B- Permettre l'expression B1- Conserver et maintenir les habitats de tourbière alcaline et molinie sur tourbe Tourbière basse alcaline maximale des habitats et des B2- Maintenir la population du Vertigo de Moulins Vertigo de Moulin espèces d’intérêt B3- Atteindre une population viable du Cuivre des marais Cuivré des marais communautaire C1- Restaurer les habitats d’intérêt communautaire Prairie de fauche C- Restaurer les habitats et les C2- Restaurer les habitats d’espèces d’intérêt communautaire Cuivré des marais habitats d’espèces d’intérêt communautaire

D1- Suivi de la qualité des eaux alimentant les sources Tourbière basse alcaline et sources tufeuses D- Améliorer les connaissances D2- Mieux appréhender l'alimentation en eau du marais Tourbière basse alcaline écologiques sur le site D3- Poursuivre le suivi des espèces et des habitats d'intérêt communautaire Vertigo, Cuivré, Agrion, Poissons D4- Améliorer les conditions d’accueil des espèces marginales au site Toutes espèces E1- Développer un support pédagogique permettant de découvrir l'ensemble du site Tourbière basse alcaline E- Sensibiliser les acteurs E2- Informer et impliquer les acteurs locaux sur la sauvegarde de leur patrimoine Tourbière basse alcaline locaux, le grand public et les gestionnaires à l'intérêt du site E3- Faire découvrir la richesse du site au grand public Tourbière basse alcaline E4- Faire du site un outil de formation à la gestion des zones humides Tourbière basse alcaline F1- Accompagner les collectivités dans des démarches environnementales Tourbière basse alcaline F- Mettre en cohérence F2- Adapter les pratiques cynégétiques et piscicoles aux enjeux du site Tourbière basse alcaline l'ensemble des projets concernés F3- Engager une réflexion générale sur l'entretien de la Thinte Chabot commun, Lamproie de Planer par le site avec le DOCOB F4- Assurer une cohérence ENS – Natura 2000 – APPB et bassin versant Tourbière basse alcaline Tableau N° 8 : Tableau des objectifs à long terme et des objectifs opérationnels

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IV - QUATRIEME PARTIE : LES ACTIONS

IV.A Proposition d’opérations

Carte N°10 – Proposition d’opérations de gestion.

Considérant les niveaux d’intérêt des habitats et des espèces d’intérêt communautaire ainsi que les degrés de menaces les concernant, toutes les opérations proposées sont dotées d’un niveau de priorité :

1 – Indispensable 2 – Nécessaire 3 – Souhaitable

Cette hiérarchisation des priorités des opérations permettra d’affecter au mieux les enveloppes budgétaires allouées afin de garantir la conservation la plus optimale des habitats et des habitats d’espèces.

Les opérations sont codifiées selon les types d’actions concernées :

AD : opération relevant de l’animation du site GH : opérations de gestion en faveur des habitats ou habitats d’espèces FA : opérations liées à la valorisation pédagogique du site SE : suivis écologiques PO : missions de police

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IV.A.1. Mesures liées à la conservation des espèces et de leurs habitats

Code OUTILS Objectifs à long terme Mesures CHARTE CONTRAT Objectifs opérationnels Mesure MAE ANIMATION NATURA2000 NATURA2000 SE 1 Suivi de la restauration hydraulique effectué par le Département x A1 - Améliorer le fonctionnement hydrologique du marais SE 2 Poursuivre le suivi piézométrique x Maintien des prairies et limitation des drainages sur le bassin GH 1 x versant GH 2 Limiter la fertilisation et le chargement sur prairie x A- Garantir un A2- Favoriser une agriculture extensive Remise en herbe des cultures en priorisant le bassin versant du bon GH 3 x marais fonctionnement hydrologique du GH 4 Réduction des traitements phytosanitaires sur le bassin versant x site Inciter les exploitants à conserver les éléments structurant sur tout AD 1 x A3- Assurer le maintien des éléments structurants le site Natura 2000 du paysage (haie, bosquet,…) GH 5 Entretien des éléments structurants (haies, ripisylves,…) x x

AD 2 Veille foncière sur les parcelles du bassin versant x A4- Finaliser la protection du bassin versant immédiat AD 3 Etudier avec la SAFER la possibilité d’échanges de parcelles x Limiter la progression des saules et des bouleaux et limiter la GH 6 x dominance des graminées sociales GH 7 Poursuite du pâturage extensif expérimental x x B- Permettre B1- Conserver et maintenir les habitats de tourbière alcaline et molinie sur tourbe Suivi de l’évolution de la végétation et de l’impact des travaux de l'expression GH 8 x maximale des gestion et du pâturage habitats et des SE 3 Suivi régulier de la station du Carex davalliana x espèces d’intérêt Limiter la progression des saules et des bouleaux et limiter la GH 6 x communautaire B2- Pérenniser les populations du Vertigo de dominance des graminées sociales Moulin SE 4 Réaliser des inventaires périodiques des populations de Vertigo x B3- Atteindre une population viable du Cuivré des GH 2 Limiter la fertilisation et le chargement sur prairie x marais

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C1- Restaurer les habitats d’intérêt GH 9 Favoriser les prairies de fauches et limiter la fertilisation x communautaire Maintien des prairies et limitation des drainages sur le bassin C- Restaurer les GH 1 x habitats et les versant Remise en herbe des cultures en priorisant le bassin versant du habitats GH 3 x C2- Restaurer les habitats d’espèces d’intérêt marais d'espèces communautaire Limiter les accès des troupeaux aux sources présents sur le bassin GH 10 x d’intérêt versant communautaires Inciter les exploitants agricoles à la mise en place de lagunage en AD 4 x sortie de drain

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IV.A.2. Mesures liées au suivi, à la sensibilisation et à la valorisation de la ZSC

Objectifs à long terme Objectifs opérationnels Code Mesures OUTILS Mesure CHARTE CONTRAT MATER ANIMATION NATURA2000 NATURA2000 A terme, contrôle des teneurs en nitrates des différentes sources et cours SE 5 x D1- Suivi de la qualité des eaux d’eau alimentant les sources SE 2 Poursuivre le suivi piézométrique x

SE 1 Suivi de la restauration hydraulique effectué par le Département x D2- Mieux appréhender l'alimentation en eau du marais Suivre et mettre en œuvre un réseau de relevés phytosociologiques SE 6 x D- Améliorer les permettant le suivi général des habitats communautaires connaissances SE 4 Réaliser des inventaires périodiques des populations de Vertigo x écologiques et Recherche d’individu de Cuivré des marais lors des périodes de vol de assurer le suivi et SE 7 x l’espèce l'évaluation du site D3- Poursuivre le suivi des espèces et des habitats d'intérêt communautaire SE 8 Réaliser un suivi régulier de la flore remarquable x

SE 9 Recherche d’individu d’Agrion de Mercure x SE 10 Réaliser des inventaires piscicoles réguliers sur la Thinte x D4- Améliorer les conditions d’accueil des SE 11 Suivi de l’avifaune, des amphibiens et des insectes x espèces peu représentées sur le site FA 1 Mise en place du sentier d’interprétation du marais par le Département x F1- Développer un support pédagogique permettant de découvrir l'ensemble du site FA 2 Réfléchir à une valorisation globale du site Natura 2000 x

E- Sensibiliser les F2- Informer et impliquer les acteurs FA 3 Réaliser des sorties régulières à destination des habitants x acteurs locaux, le locaux sur la sauvegarde de leur grand public et les patrimoine FA 4 Mettre en place des projets pédagogiques avec les scolaires x gestionnaires à FA 5 Réaliser des sorties Grand Public x l'intérêt du site F3- Faire découvrir la richesse du site au grand public GH 11 Entretenir la signalétique et les aménagements x

F4- Faire respecter l’APPB existant et Surveillance régulière du marais, surtout au printemps et en été. Veille aux PO 1 x veille sur les pratiques agricoles du site non-retournements des prairies et maintien des haies sur le site Natura 2000

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IV.A.3. Mesures liées à la mise en cohérence du DOCOB et autres projets

Objectifs à long terme Objectifs opérationnels Code Mesures OUTILS Mesure CHARTE CONTRAT MATER ANIMATION NATURA2000 NATURA2000 F1- Accompagner les collectivités et les Suivre les programmes en cours sur le site et accompagner les porteurs de entreprises dans des démarches AD 5 x F- Mettre en projet pour les études d’incidences cohérence environnementales F2- Adapter les pratiques cynégétiques et AD 6 Entretenir des échanges réguliers avec l’APPMA et les chasseurs locaux x l'ensemble des piscicoles aux enjeux du site projets F3- Engager une réflexion générale sur AD 7 Accompagner la compétence GEMAPI de la communauté de communes x concernés par le l'entretien de la Thinte site avec le F4- Assurer une cohérence ENS – Natura AD 8 Coordonner les actions du DOCOB avec les enjeux locaux x DOCOB 2000 – APPB et bassin versant

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IV.B Programme d’action

IV.B.1. Cahier des Charges des Mesures et fiches action

Les opérations sont regroupées au sein de fiches action présentées selon le type d’outil permettant leur mise en œuvre :

1- MAE Climatiques 2- Charte Natura 2000 3- Contrat Natura 2000 4- Animation

B.1.1. MAE Climatiques

Cahier des charges des mesures types.

Mesures concernées :

GH 1 : Maintien des prairies et interdiction des drainages sur le bassin versant GH 2 : Limiter la fertilisation et le chargement sur prairie GH 3 : Remise en herbe des cultures en priorisant le bassin versant du marais GH 4 : Réduction des traitements phytosanitaires sur le bassin versant GH 5 : Entretien des éléments structurants (haies, ripisylves,…) GH 9 : Favoriser les prairies de fauches et limiter la fertilisation

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de Objectifs de la mesure Montant

Type

couvert Absence de fertilisation azotée minérale et organique 85.12 €/ha/an

Absence de fertilisation azotée minérale et organique 141.70 €/ha/an Limitation du chargement moyen annuel à 1.2 UGB du 01/04 au 30/10 Retard de Fauche au 15 juin 192.26 €/ha/an

Prairies Absence de fertilisation azotée minérale et organique Retard de Fauche au 15 juin 277.38 €/ha/an

Absence de fertilisation azotée minérale et organique Retard de Fauche au 1 juillet 300.49 €/ha/an

Création d’un couvert herbacé 414 €/ha/an

Création d’un couvert herbacé Retard de Fauche au 15 juin 600 €/ha/an

Cultures Création d’un couvert herbacé Absence de fertilisation azotée minérale et organique 499.12 €/ha/an

Mise en place d’une bande refuge de 7.5 mètres de largeur, non fauchée et non pâturée du 1/04 au 31/07 0.47 €/ml/an

Bande

refuge

0.18 €/ml/an Une intervention est à réaliser durant les 5 années d’engagement

Haies et 0.85 €/ml/an

Ripisylves

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B.1.2. Charte Natura 2000

outil : Charte prairie Charte Natura 2000 objectifs et Extensifier les prairies et favoriser le retour à l'herbe des cultures résultats escomptés Réduire l'emploi des phytosanitaires et engrais organiques Soutenir l'agriculture biologique Maintenir des haies et des bosquets d'épineux Habitat d'intérêt visé : Tourbière basse alcaline Localisation - périmètre d'application : ensemble des prairies du site Natura 2000 Niveau de Priorité 1 Public concerné : Agriculteurs Engagements et modalités de réalisation de la mesure :

- Faire réaliser un diagnostic préalable à la signature de la charte (qui sera pris en charge financièrement dans le cadre de l'animation du DOCOB), qui devra inventorier et localiser sur un plan d'échelle appropriée toutes les prairies, haies, bosquets, arbres isolés et ripisylves présents sur la zone Natura 2000.

- Suite à ce diagnostic et dans le cadre des actions GH 1, 2, 3, 4, 5, 7, 9 et AD 1 du DOCOB, l’exploitant s’engagera à :

1) Maintenir toutes les parcelles de l'exploitation déclarées en prairies naturelles à la PAC dans cet état durant la période d'engagement de la Charte. Elles ne pourront donc pas être converties en terres arables ou en terrain à vocation non agricole. Les parcelles concernées sont celles de l'exploitation situées à l'intérieur du périmètre Natura 2000 au moment de la signature de la charte ainsi que toutes celles acquises pendant la durée de la charte.

2) Ne pas drainer de nouvelles parcelles en prairies permanentes dans la zone Natura 2000

3) Ne pas détruire les haies, arbres isolés, bosquets et ripisylves inventoriés. L’entretien de ces éléments sera autorisé.

4) Ne pas faire de traitement phytosanitaire sur les parcelles engagées dans la charte, à l'exception des traitements localisés visant :

- à lutter contre les chardons

- à lutter contre les adventices et plantes envahissantes conformément à l'arrêté préfectoral de lutte contre les plantes envahissantes et à l'arrêté DGAL "zones non traitées"

5) Ne pas dépasser un chargement de 4 UGB/ha.

6) Réduire l’apport d’engrais organiques

7) Antiparasitaire : sur les parcelles engagées dans la charte, l’exploitant s’engage à ne pas utiliser d’antiparasitaire à base d’Ivermectine.

Justificatifs/contrôles :

- déclaration PAC - contrôle effectué sur le terrain avec l'aide du plan précité contenu dans le diagnostic préalable

Maître d'Ouvrage, Maitrise d'œuvre et partenaires Codecom de Damvillers/Spincourt, Chambres d’agriculture

Coût/plan de financement/Aides et modalités de versement coût : temps nécessaire à la réalisation du diagnostic de localisation des éléments fixes : 1 j/an

Exonération de la TFNB

outil : Charte cultures Charte Natura 2000 objectifs et Réduire l'emploi des phytosanitaires et engrais organiques résultats escomptés Soutenir l'agriculture extensive Maintenir des haies et des bosquets d'épineux Habitat d'intérêt visé : Tourbière basse alcaline Localisation - périmètre d'application : ensemble du Niveau de Priorité 2 site Natura 2000 Public concerné : Agriculteurs Engagements et modalités de réalisation de la mesure :

- Faire réaliser un diagnostic préalable à la signature de la charte (qui sera pris en charge financièrement dans le cadre de l'animation du DOCOB), qui devra inventorier et localiser sur un plan d'échelle appropriée toutes les prairies, haies, bosquets, arbres isolés et ripisylves présents sur la zone Natura 2000.

- Suite à ce diagnostic et dans le cadre des actions GH 4 et 5, AD 1 et 4 du DOCOB, l’exploitant s’engagera à

1) Ne pas drainer de parcelles en cultures dans la zone Natura 2000

2) Conserver les haies, arbres isolés, bosquets et ripisylves inventoriés. L’entretien de ces éléments sera autorisé

3) Ne pas utiliser de rodenticides

L’exploitant s’engagera à ne pas utiliser tout type de rodenticides.

Justificatifs/contrôles :

- déclaration PAC - contrôle effectué sur le terrain avec l'aide du plan précité contenu dans le diagnostic préalable

Maître d'Ouvrage, Maitrise d'œuvre et partenaires Codecom de Damvillers/Spincourt, Chambres d’agriculture

Coût/plan de financement/Aides et modalités de versement coût : temps nécessaire à la réalisation du diagnostic de localisation des éléments fixes : 1 j/an

Exonération de la TFNB

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B.1.3. Contrat Natura 2000

Contrat Natura 2000 PDRH MEEDDAT 323B A32301P Contrôle et régression de la colonisation Espèces visées : Habitats visés : arbustive par abattage des saules 1016 – Vertigo de Moulin 6410 – Prairies à molinie 1060 – Cuivré des marais 7230 – Tourbière basse Restaurer les habitats du Vertigo de Moulin et du Cuivré des marais et maintenir les Objectifs habitats tourbeux Cette mesure s’applique sur l’ensemble des milieux tourbeux et sur les habitats du Périmètre Vertigo. Elle correspond à l’action GH 6 du DOCOB. La définition précise des zones à d’application restaurer nécessitera une expertise préalable avec l’opérateur. - Abattage des saules et autres essences arbustives (bouleaux) Engagements - Export ou à défaut mise en tas des rémanents sous couverts arborescents dans la rémunérés même parcelle. - Localiser avec l’opérateur les parcelles engagées dans le contrat. Une cartographie de localisation des zones à restaurer sera réalisée et transmise à la DDT comme élément de contrôle des engagements. - Tenue d’un cahier d’enregistrement des interventions (dans le cadre de travaux Engagements non réalisés par le bénéficiaire). rémunérés - Pas de retournement. - Pas de mise en culture, de semis ou de plantation de végétaux - Ne pas assécher, imperméabiliser, remblayer ou mettre en eau - Ne pas fertiliser, ni amender, ni utiliser de produits phytosanitaires - Préparation du chantier, abattage, ébranchage, évacuation et mise en tas sous Estimation des coûts couvert arborescent ou plate-forme de brulage, possibilité de dessouchage. Le coût global est estimé forfaitairement à 8 000 € TTC/ha.

Plan de financement Contrat sur 5 ans minimum. Financement à 50 % FEADER – mesure 323B du PDRH - 50 Durée % par le MTES + tout autre financeur éventuel (AERM, Région G-E, collectivités,…)

Suivi de l’évolution des populations de Vertigo de Moulin et du Cuivré des marais (SE 4, Indicateurs de suivi SE 7) et des habitats tourbeux (SE 3 et SE 6).

- Existence et tenue d’un cahier d’enregistrement des interventions (dans le cadre de travaux réalisés par le bénéficiaire) - Réalisation de photographies avant et après travaux. Justificatifs/ contrôles - Réalisation effective par comparaison des engagements du cahier des charges et du plan de localisation avec les aménagements réalisés. - Vérification des factures acquittées ou autres justificatifs de dépenses.

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Contrat Natura 2000 PDRH MEEDDAT 323B A32303 P Equipements pastoraux dans le cadre d’un Habitats visées : projet de génie écologique 7230 – Tourbière basses alcalines 6410 – Prairies à molinie

- Assurer la restauration et le maintien à long terme des habitats herbacés de la Objectifs tourbière.

Correspond aux actions GH 6, 7 et 8 du DOCOB. La définition précise des linéaires de clôture Périmètre d’application à rénover nécessitera une expertise préalable avec l’opérateur.

- Temps de travail pour la préparation préalable du chantier (débroussaillage) et pose des équipements pastoraux (clôtures semi fixes et barrière, matériels d’électrifications, Engagements etc…) rémunérés - Fourniture d’équipements pastoraux : clôtures fixes (piquets bois, fil ronce lisse double, crampillons)

- Localiser avec l’opérateur les parcelles engagées dans le contrat. Une cartographie de localisation des zones pâturées sera réalisée et transmise à la DDT comme élément de Engagements non contrôle des engagements. rémunérés - Tenue d’un cahier d’enregistrement des interventions (dans le cadre de travaux réalisés par le bénéficiaire)

- Fourniture clôture mobile (piquet, ruban, crampillons, tendeurs) : 425 € HT - Electrificateur à piles : 250 € HT Estimation des coûts - Pompe à museau avec tuyau et crépine : 300 € HT - Pose de la clôture mobile : 2j à 2 personnes, soit 640 € HT - Dépose de la clôture mobile : 1j à 2 personnes, soit 320 € HT

Plan de financement Contrat sur 5 ans minimum. Financement à 50 % FEADER – mesure 323B du PDRH - 50 % Durée par le MTES + tout autre financeur éventuel (AERM, Région G-E, collectivités,…)

Indicateurs de suivi Réalisation effective des travaux - Existence et tenue du cahier d’enregistrement des interventions (dans le cadre de travaux réalisés par le bénéficiaire) Justificatifs/contrôles - Réalisation effective par comparaison des engagements du cahier des charges avec l’état des surfaces (présence des équipements) - Vérification des factures ou des pièces de valeur probante équivalente

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Contrat Natura 2000 PDRH MEEDDAT Gestion pastorale d’entretien 323B A32303 R des milieux ouverts Habitats visées : dans le cadre d’un projet de génie écologique 7230 – Tourbière basses alcalines 6410 – Prairies à molinie Assurer la restauration et le maintien à long terme des habitats herbacés de la Objectifs tourbière. Correspond aux actions GH 6, 7 et 8 du DOCOB. La définition précise des zones à pâturer Périmètre d’application est cartographiée sur la carte N°10.

- Surveillance du troupeau - Entretien d’équipements pastoraux (clôtures, entretien sous clôture, points d’eau, aménagements d’accès, abris temporaires, …) Engagements - Suivi vétérinaire rémunérés - Affouragement, complément alimentaire - Toute autre opération concourant à l’atteinte des objectifs de l’action est éligible sur avis du service instructeur

- Pâturage annuel en été/automne. - Chargement de moins d’1 UGB/ha. - Tenue d’un cahier d’enregistrement des pratiques pastorales. Engagements non - Tenue d’un cahier d’enregistrement des interventions (dans le cadre des travaux rémunérés réalisés par le bénéficiaire). - Ne pas fertiliser la surface, pas de travail du sol, de retournement ou de mise en culture, de drainage, de boisement de la prairie - Surveillance hebdomadaire des animaux et suivi zootechnique, 6 h/semaine sur 8 semaines : 960 € HT Estimation des coûts - Entretien des équipements pastoraux, 5h sur 8 semaines : 100 € HT - Tenue d’un cahier d’enregistrement des pratiques et des interventions, 3h/semaine sur 8 semaines : 480 € HT

Plan de financement Contrat sur 5 ans minimum. Financement à 50 % FEADER – mesure 323B du PDRH - 50 % Durée par le MTES + tout autre financeur éventuel (AERM, Région G-E, collectivités,…) Tenue d’un cahier d’enregistrement des pratiques pastorales (type, nombre et déplacements d’animaux, pression de pâturage) et des interventions (suivis zootechniques et entretiens Indicateurs de suivi clôtures). Suivi régulier de la station du Carex davalliana (SE 3), suivi régulier de la population du Vertigo (SE 4), suivi régulier de la flore remarquable (SE 8). - Existence et tenue d’un cahier d’enregistrement des interventions (dans le cadre de travaux réalisés par le bénéficiaire) Justificatifs/contrôles - Réalisation effective par comparaison des engagements du cahier des charges et du plan de localisation avec les aménagements réalisés - Vérification des factures acquittées ou autres justificatifs de dépenses.

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Contrat Natura 2000 PDRH MEEDDAT 323B A32304 R Gestion par fauche automnale Habitats visées : pour l’entretien des milieux ouverts 7230 - Tourbière basses alcalines 6410 – Prairies à molinie sur marne

Objectifs Limiter la progression des saules et des bouleaux et limiter la dominance des graminées sociales.

Elle correspond à l’action GH 6 du DOCOB. La définition précise des zones à faucher est Périmètre d’application cartographiée sur la carte N°10.

- Fauche avec matériel adapté aux conditions marécageuses (mécanique et/ou Engagements manuelle). rémunérés - Transport des matériaux en périphérie de la zone traitée (sous boisements périphériques dans la même parcelle)

- Fauche autorisée du 01/08 au 31/12 Engagements non - Tenue d’un cahier d’enregistrement des interventions (dans le cadre des travaux rémunérés réalisés par le bénéficiaire)

- Fauche, ratissage et exportation des produits de coupe en milieu marécageux : 2750 € Estimation des coûts / ha.

Plan de financement Contrat sur 5 ans minimum. Financement à 50 % FEADER – mesure 323B du PDRH - 50 % Durée par le MTES + tout autre financeur éventuel (AERM, Région G-E, collectivités,…) Suivi régulier de la station de Carex davalliana (SE 3), suivi régulier de la population du Indicateurs de suivi Vertigo (SE 4), suivi régulier de la flore remarquable (SE 8).

- Existence et tenue d’un cahier d’enregistrement des interventions (dans le cadre de travaux réalisés par le bénéficiaire) Justificatifs/contrôles - Réalisation effective par comparaison des engagements du cahier des charges et du plan de localisation avec les aménagements réalisés - Vérification des factures acquittées ou autres justificatifs de dépenses.

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Contrat Natura 2000 PDRH MEEDDAT 323B A32311P Entretien et stabilisation Espèces visées : des formations rivulaires 1044 – Agrion de mercure 1099 – Lamproie de Planer 1163 – Chabot

Objectifs Préserver les habitats d’espèces aquatiques par entretien des cours d’eau

Cette mesure s’applique le long de la Thinte. Elle correspond à l’action GH 5 Périmètre du DOCOB. La définition précise des zones à entretenir nécessitera une d’application expertise préalable avec l’opérateur. - Entretien des frênes, bouleaux, aulnes et trembles et abattage sélectif des Engagements saules blancs et cendrés sur la rive Sud (éclaircie du cours d’eau sans rémunérés abatage systématique) en maintenant les souches situées dans l’eau - Evacuation et mise en tas ou brulage des rémanents hors zone inondable. - Localiser avec l’opérateur les travaux à mettre en œuvre dans le contrat. Une cartographie de localisation des zones à entretenir sera réalisée et transmise à la DDT comme élément de contrôle des engagements. Engagements non - Tenue d’un cahier d’enregistrement des interventions (dans le cadre de rémunérés travaux réalisés par le bénéficiaire). - Ne pas assécher, imperméabiliser ou remblayer - Ne pas fertiliser, ni amender, ni utiliser de produits phytosanitaires

- Préparation du chantier, abattage, ébranchage, évacuation et mise en tas Estimation des coûts en bordure de ruisseau : 5 €/ ml de cours d’eau.

Contrat sur 5 ans minimum. Financement à 50 % FEADER – mesure 323B du Plan de financement PDRH - 50 % par le MTES + tout autre financeur éventuel (AERM, Région G-E, Durée collectivités,…)

Suivi de l’évolution des populations d’Agrion de mercure (SE 9) et de la Indicateurs de suivi Lamproie de Planer et du Chabot commun (SE 10).

- Existence et tenue d’un cahier d’enregistrement des interventions (dans le cadre de travaux réalisés par le bénéficiaire) - Réalisation de photographies avant et après travaux. Justificatifs/contrôles - Réalisation effective par comparaison des engagements du cahier des charges et du plan de localisation avec les aménagements réalisés. - Vérification des factures acquittées ou autres justificatifs de dépenses.

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B.1.4. Animation

Outil : Mettre en cohérence les projets et activités sur le site avec les enjeux de Animation Natura 2000 conservation identifiés Objectifs et Mettre en place une protection du bassin versant du marais résultats escomptés Accompagner les collectivités dans des démarches environnementales Articuler le DOCOB avec les enjeux locaux du territoire Localisation - périmètre d'application : ensemble du site Niveau de Priorité 1 Public concerné :

Engagements et modalités de réalisation de la mesure :

AD 1- Inciter les exploitants à conserver les éléments structurant sur tout le site Natura 2000 Un travail de sensibilisation peut être effectué avec les exploitants du site pour que ces derniers ne commettent pas de dégâts ou d’arrachages de haies, de buissons et d’arbres isolés. L’entretien de ces éléments structurants peut passer par des mesures agro-environnementales.

AD 2- Veille foncière sur les parcelles du bassin versant : Il s’agit de protéger les parcelles surtout situées sur le bassin versant de la tourbière, dont la gestion et l’exploitation influencent sur l’état de la qualité de l’eau, sur les habitats et les espèces communautaires.

AD 3- Etudier avec la SAFER la possibilité d’échanges de parcelles : Depuis 2012, le Département de la Meuse et un exploitant agricole ont fait appel à la SAFER afin d’évaluer la possibilité d’échanger la parcelle ZA 6. Si possible, la SAFER devra trouver une parcelle d’une même surface que la ZA 6, libre et hors du site Natura 2000. Ainsi l’exploitant pourra l’obtenir et le Département de la Meuse devenir propriétaire de la parcelle ZA 6, qui est située sur le bassin versant du marais.

AD 4- Inciter les exploitants agricoles à la mise en place de lagunage en sortie de drain : Le réseau de drains agricoles situés sur le bassin versant du marais peut entraîner l’apport important de sédiments mais également des quantités importantes de nitrates et de phosphates. Afin de réduire les impacts sur les habitats et les espèces communautaires, la mise en place de bassins de lagunage en sortie des drains est à envisager. Egalement une cartographie du réseau de drains du bassin versant du marais serait intéressante à faire, en lien avec les exploitants.

AD 5- Suivre les programmes en cours sur le site et accompagner les porteurs de projet pour les études d’incidences : Dans le cadre de cette mesure, l'animateur doit rencontrer les maîtres d’ouvrages des différents projets pouvant impacter le site Natura 2000 afin que les cahiers des charges des études et des travaux prennent en compte les habitats et espèces présents. Cette mesure se décline à différentes phases du projet : - au moment du lancement de l'étude : prise en compte du diagnostic écologique du DOCOB. - lors du choix des modalités du projet : réflexion sur la solution la moins impactant. - lors de la planification des périodes de travaux : prise en compte de la sensibilité des espèces et habitats présents. - participation aux suivis de chantier

De plus, préalablement à l'intervention des entreprises et après information des collectivités, l'animateur du DOCOB est susceptible de réaliser une expertise de terrain pour informer les entreprises et maîtres d'œuvre sur les précautions à prendre et travaux à éviter.

Ces différentes actions sont également à conduire pour les projets déjà en cours et en particulier sur celui de la mise en place du sentier d’interprétation.

AD 6- Entretenir des échanges réguliers avec l’AAPPMA et les chasseurs locaux : L’AAPPMA de l’étoile de Montmédy est un partenaire important. Des rencontres régulières avec l’animateur du site sont à privilégier, notamment concernant le respect de la réserve de pêche le long du site Natura 2000, qui va être effectif dès 2018.

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Le contact avec les chasseurs locaux et la Fédération de Chasse de la Meuse s’effectuera surtout par rapport à la présence du sanglier. Cette espèce peut se réfugier dans le marais en nombre et causer des dégâts aux cultures et prairies alentour.

AD 7- Accompagner la compétence GEMAPI de la communauté de communes : L’animateur se devra de suivre la communauté de communes de Damvillers/Spincourt lors du projet de renaturalisation de la Thinte, surtout le long du site Natura 2000.

AD 8- Coordonner les actions du DOCOB avec les enjeux locaux : Une animation devra être élaborée pour prendre en compte les préconisations du DOCOB en amont de tout projet d’aménagement du territoire (PLU,…) et avec les enjeux locaux (tourisme, manifestations sportives…). Egalement, une coordination des actions du DOCOB pourra être faite avec les autres types de documents de gestion (ex : plan de gestion ENS du CD55).

Maître d'Ouvrage, Maitrise d'œuvre et partenaires Maître d'ouvrage : Collectivités, Animateur du site Maître d'œuvre, partenaires : Agence de l’Eau Rhin-Meuse, Chambre d’agriculture, Fédération de Chasse 55, Fédération de pêche 55, AAPPMA de Montmédy, SAFER Coût/plan de financement/Aides et modalités de versement Temps d'animation : 10 jours jusqu’à échéance du DOCOB.

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Outil : Surveiller et mieux connaître l’hydrologie du site Animation Natura 2000 Objectifs et Etablir un diagnostic de la qualité des eaux alimentant les sources résultats escomptés Mieux appréhender l'alimentation en eau du marais Suivi de la restauration hydraulique Localisation - périmètre d'application : Site Natura 2000 Niveau de Priorité 1 Public concerné : Gestionnaires du site

Engagements et modalités de réalisation de la mesure

SE1- Suivi de la restauration hydraulique effectué par le Département Suite aux travaux menés en 2017, avec entre autres le comblement du fossé sur la partie Nord-Est du marais, il sera intéressant de suivre sur cette zone la réaction des habitats et le développent des espèces de flore, du fait d’une alimentation hydraulique plus importante. La mise en place d’un pluviomètre automatique dans le marais et d’échelles limnométrique sur la Thinte, peuvent compléter ce suivi hydraulique. Enfin, un suivi visuel du développement de la végétation peut être intéressant à effectuer chaque année avec la prise de photographie sur un même point.

SE2- Poursuivre le suivi annuel piézométrique : Afin de mesurer les variations annuelles de la nappe de la tourbière alcaline, le suivi annuel piézométrique doit être poursuivi sur le marais de Chaumont-Devant-Damvillers.

SE5- Mesures des teneurs en polluants des différentes sources et cours d’eau : Les investigations porteront sur les différentes sources du marais de Chaumont-Devant-Damvillers, en se basant sur les mesures effectuées en 2014 par Artelia dans le cadre du suivi hydrologique : pH, conductivité, O2 dissous, potentiel oxydoréduction, température…), NO3- (nitrates), PO43- (orthophosphates). Les données concernant la Thinte peuvent être récupérées dans le cadre des analyses DCE.

Maître d'Ouvrage, Maitrise d'œuvre et partenaires Maître d'ouvrage : Agence de l’Eau Rhin-Meuse Maître d'œuvre : Animateur du site, Laboratoires d’analyses

Coût/plan de financement/Aides et modalités de versement Suivi de la restauration hydraulique : 2j/biannuel Suivi piézométrique: 10 j/an Mesure polluants sources : 1j/an

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Outil : Suivi des espèces et habitats d’intérêt communautaire Animation Natura 2000 Objectifs et Poursuivre le suivi des espèces et des habitats d'intérêt communautaire résultats escomptés Localisation - périmètre d'application : ensemble du site Niveau de Priorité 1 Public concerné : CEN Lorraine, AFB, Fédération de pêche 55

Engagements et modalités de réalisation de la mesure : SE 3- Réaliser un dénombrement bisannuel de la station du Carex davalliana Le marais de Chaumont-Devant-Damvillers apparait comme le site où le Carex davalliana est le plus abondant en Lorraine. Il est donc primordial de s’assurer du bon état de la station en y effectuant des suivis réguliers sur les zones de présences déjà connus, mais aussi sur des zones où il pourrait se développer. .

SE 4- Réaliser des inventaires périodiques des populations de Vertigo Des suivis qualitatifs réguliers sur le marais de Chaumont-Devant-Damvillers doivent être réalisés afin d’avoir un aperçu sur le long terme de l’évolution de la population. La recherche de juvéniles est également à prendre en compte.

SE 6- Suivre et mettre en œuvre des placettes permanentes sur l’ensemble des habitats tourbeux Ce travail est indispensable pour évaluer l’impact de la gestion mécanique et du pâturage qui est mis en œuvre dans le marais, sur la composition et la structure végétale des habitats de la tourbière alcaline.

SE 7- Recherche d’individus de Cuivré des marais lors des périodes de vol de l’espèce Les recherches de ce papillon sont à faire sur les zones où l’espèce a été observée lors des suivis précédents. Deux périodes de l’année sont à privilégier : mai-juin (1ère génération) et août (2ème génération). Il peut être également intéressant de localiser les femelles, moins erratique que les mâles et de rechercher les lieux de ponte afin de définir des zones prioritaires à protéger pour le maintien de l’espèce sur le site.

SE 8- Réaliser un suivi régulier de la flore remarquable Les espèces de flore remarquable (protégées, patrimoniale,…) présentent sur le site doivent être suivis régulièrement afin d’évaluer le bon état ou non de leurs populations locales.

SE 9- Réaliser un suivi sur la présence de l’Agrion de Mercure Bien que sa présence soit marginale, il peut être envisagé d’organiser des recherches ciblées à l’échelle du site Natura 2000 sur les habitats que l’espèce peut fréquenter (drains, ruisseaux, fossés, sources, suintements).

SE 10- Réaliser des inventaires piscicoles réguliers sur la Thinte Ce travail est à mettre en lien avec la Fédération de pêche de la Meuse, qui pratique des inventaires réguliers sur la Thinte (IPR). La présence du Chabot commun et de la Lamproie de Planer le long du site Natura 2000 est à mettre en évidence lors de ces inventaires, en priorisant un suivi de l’évolution des populations.

SE 11- Suivi de l’avifaune, des amphibiens et des insectes. Des suivis ponctuels sont à prévoir sur les oiseaux, notamment ceux inscrits sur la liste rouge nationale (période de reproduction), sur les amphibiens (présence dans les mares) et sur certains insectes (odonates,…). Maître d'Ouvrage, Maitrise d'œuvre et partenaires Maître d'ouvrage : DREAL et Codecom Damvillers/Spincourt Maître d'œuvre : Animateur du site, AFB, Fédération de pêche 55 Coût/plan de financement/Aides et modalités de versement Mesure de la pression de pâturage : 1 j/an Suivi de la restauration par pâturage : 3j/an Inventaires Vertigo : 2j/biannuel Dénombrement Carex : 2,5 j/biannuel Suivis flores remarquable : 1j/biannuel Suivis Agrion : 1 j/an Suivis Cuivré : 2 j/an Suivis Agrion : 1 j/an

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Outil : Sensibilisation, accueil et information du public Animation Natura 2000 Objectifs et Développer un support pédagogique permettant de découvrir l'ensemble du site résultats escomptés Informer et impliquer les acteurs locaux sur la sauvegarde de leur patrimoine Faire découvrir la richesse du site au grand public Localisation - périmètre d'application : ensemble du site Niveau de Priorité 1 Public concerné : Habitants, usagers, grand public, scolaires, public spécialisé

FA1- Mise en place du sentier d’interprétation du marais par le Département 55 Répondant aux objectifs de valorisation et de sensibilisation de la politique ENS, le CD 55 a pour projet de mettre en place un sentier d’interprétation qui ouvrira l’accès au public à la tourbière, en 2019. Après cela et dans un but de créer un sentier de randonnée complet, il peut être envisagé de connecter ce sentier d’interprétation au chemin d’exploitation dit de « Aufranchamp » présent à l’est de la tourbière et qui après avoir longé la Thinte, rejoint la commune de Chaumont-Devant-Damvillers. Une partie de ce chemin est actuellement peu visible sur le terrain mais il existe bien sur le cadastre.

FA2- Réfléchir à une valorisation globale du site Natura 2000 Un topo-guide présentant le site Natura 2000 du marais de Chaumont ainsi que la rédaction régulière de lettre d’information est à envisager. Il est essentiel de faire valider le contenu et la forme de ces documents par les différents acteurs du site. Une présentation du site Natura 2000 est en place sur le site internet de la communauté de communes de Damvillers/Spincourt. Egalement les activités touristiques pouvant être réalisé sur le site Natura 2000 sont à valoriser (ex : ferme du Vallon à Moirey-Flabas-Crépion).

FA3- Réaliser des sorties régulières à destination des habitants Les habitants des villages alentours ont connaissance du site mais ne se sont pas forcément rendu sur place, surtout après l’APPB de 1993. Des sorties sur le marais pourrait leurs être proposés afin de leur faire découvrir ou redécouvrir ce lieu. Au besoin, des réunions publiques permettront de compléter ce travail.

FA4- Mettre en place des projets pédagogiques avec les scolaires En plus des travaux de gestion menés par les élèves de la MFR de Damvillers sous couvert du Département de la Meuse, des projets pourront être créés avec d’autres écoles des communes environnantes. La réfection du parking qui sera mené par le Département en 2018, permettra le stationnement d’un bus.

FA5- Réaliser des sorties Grand Public Une animation sur le site à destination du grand public peut être proposée tous les deux ans. Les thématiques à aborder sont variées : zones humides, flore, Natura 2000…

Maître d'Ouvrage, Maitrise d'œuvre et partenaires Maître d'ouvrage : Codecom Damvillers/Spincourt, Département 55 Maître d'œuvre : Animateur du site Partenaires : Offices de tourisme, communes, écoles, administrations Coût/plan de financement/Aides et modalités de versement

Topo-guide/ Valorisation globale : coût d’édition et de conception Animations Grand public : 1j, biannuelle Animations scolaires : suivant projets pédagogiques Réunions auprès des habitants : 1j, biannuelle Entretien de la signalétique/observatoire/sentier : 5 j/an Sorties thématiques/ formations : 1 j/an

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IV.B.2 Evaluations financières des propositions des opérations Tableau N°7– Tableau synoptique de l’évaluation financière des propositions des actions

1) Charte Natura 2000 :

Le temps d’animation nécessaire pour parvenir à l’adhésion des usagers du site à la Charte Natura 2000 et pour réaliser les diagnostics permettant de localiser les éléments et parcelles à engager dans la Charte, sera conditionné aux possibilités de mise en œuvre de Charte Natura 2000 en Lorraine et variable annuellement en fonction des demandes.

Une estimation du temps d’animation à 2 jours/an peut être envisagée.

2) Mesures agro-environnementales climatiques (MAEc) :

Pour l’estimation du montant financier que représentent les mesures agro-environnementale et climatiques, l’approche est basée sur les montants de 2015 (réforme de la PAC).

Montant financier estimatif pour la mise en œuvre des MAEc :

 MAEc contractualisé lors du PAE 2018, concernant les parcelles ZA 31 et ZA 36 :

« création d’un couvert herbacé » soit 6 700 €.

 MAEc à contractualiser dans le cadre de la finalisation de l’échange de la parcelle ZA 6 a, avec installation d’un nouvel éleveur :

« Absence de fertilisation azotée minérale et organique et limitation du chargement moyen annuel à 1.2 UGB du 01/04 au 30/10 » soit 6 750 €.

« Retard de Fauche au 15 juin » soit 9 150 €.

« Mise en place d’une bande refuge de 7.5 mètres de largeur, non fauchée et non pâturée du 1/04 au 31/07 » (le long de la tourbière, 350m) : soit 830 €.

3) Contrats Natura 2000 :

Le montant des contrats concernant le pâturage résulte du test effectué sur la tourbière pendant l’été 2017. Ainsi des équipements sont à prévoir la 1ère année (950 €), puis les coûts dans le cadre des actions annuelles que sont la pose/dépose de la clôture et le suivi et la gestion des animaux (2500/an, soit 12 500 € sur 5 ans).

Le coût du contrat pour la gestion des encenses ligneuses l’ensemble du marais s’appuie sur les contrats qui ont été mis en place sur le site de la tourbière alcaline de Pagny-sur-Meuse (8000 €/ha pour 3 ha de milieux tourbeux, soit 24 000 € sur 5 ans). Il en est de même pour le contrat de la fauche automnale, pouvant être réalisé annuellement (2750 €/ha, soit 8250 €/an, 41 250 € sur 5 ans).

Concernant la gestion des encenses ligneuses sur seulement la prairie à molinie (1ha), le coût reviendrait à 8000 euros. En rajoutant une fauche automnale annuelle, le total s’élève à 22 000 euros sur 5 ans.

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Enfin, le contrat pour l’entretien et la stabilisation des formations rivulaires concernent au maximum la longueur de la Thinte au sein du site Natura 2000 (5€/ml soit 11 700 sur 5 ans).

4) Animation :

Les jours nécessaires pour la mise en œuvre des actions relevant de l’animation du site sont explicités dans les fiches actions.

5) Etudes complémentaires :

Différentes études complémentaires sont préconisées en parallèle du travail d’animation : - inciter les exploitants agricoles à la mise en place de lagunage en sortie de drain, avec en option une cartographie du réseau de drains du bassin versant du marais. - réalisation d’inventaires piscicoles sur la Thinte.

Egalement le coût de mise en œuvre des suivis scientifiques doit être pris en compte au cas où l’animateur n’est pas en capacité de les réaliser lui-même.

IV.C Evaluation de la mise en œuvre du DOCOB

La démarche d’évaluation d’une politique englobe quatre niveaux distincts, mais indissociables :

- Les études : on peut qualifier d’études tous travaux d’amélioration des connaissances, ponctuels dans le temps, ce qui les distingue des suivis.

- Le suivi : il vise à rendre compte de l’évolution d’une politique, d’une action, ou d’un patrimoine.

- L’évaluation : elle constitue une interprétation des données du suivi, permettant de tirer des conclusions sur la pertinence, la cohérence, l’efficacité et l’efficience des objectifs et des actions par rapport aux résultats obtenus.

- Le contrôle : ce dernier niveau est nécessairement mis en œuvre par les services de l’Etat en matière de respect des procédures ou de régularité de l’utilisation des crédits.

Le suivi de l’état de conservation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire peut s’appuyer sur l’évolution des surfaces des habitats d’intérêt communautaire et des habitats d‘espèces ne répondant pas à cette catégorie (ex. des prairies et des saulaies). Il est important de prendre également en compte les pratiques agricoles mises en œuvre sur le bassin versant des zones humides (impact sur la qualité de l’eau). Le niveau de la nappe aquifère sur ces mêmes zones est un paramètre tout aussi essentiel.

Enfin, le suivi de l’état de conservation des espèces et habitats doit impérativement se baser sur la méthodologie employée en 2009. L’évolution des effectifs des populations à l’échelle du site et de leur aire de répartition, couplée à l’évolution des milieux favorables permettra de statuer sur les éventuelles modifications de l’état de conservation des espèces.

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5 – BIBLIOGRAPHIE

ARTELIA, 2014 – Etude hydraulique du site Natura 2000 « marais de Chaumont-Devant-Damvillers ». Rapport de phase 1, étape 1 : Synthèse bibliographique et proposition d’implantation des investigations de terrain.

ARTELIA, 2015 – Etude hydraulique du site Natura 2000 « marais de Chaumont-Devant-Damvillers ». Rapport de phase 1, étape 2 : Présentation factuelle des résultats concernant les investigations et mesures réalisées entre février 2014 et février 2015.

ARTELIA, 2015 – Etude hydraulique du site Natura 2000 « marais de Chaumont-Devant-Damvillers ». Rapport de phase 2 : Bilan et mise en évidence des dysfonctionnements et des enjeux.

ARTELIA, 2016 – Etude hydraulique du site Natura 2000 « marais de Chaumont-Devant-Damvillers ». Rapport de phase 3 : Propositions d’actions.

ARTELIA, 2017 – Restauration du fonctionnement hydraulique du marais de Chaumont-Devant- Damvillers, mission de maitrise d’œuvre.

ATELIER DES TERRITOIRES, 2016 – Inventaires et cartographie des habitats, de la flore patrimoniale et de trois groupes faunistiques sur l’ENS du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers.

CHAMBRE D’AGRICULTURE DE LA MEUSE, 2008 – Etude des pratiques agricoles pour le site Natura 2000 FR 4100156 « Marais de Chaumont-Devant-Damvillers ». Elaboration du cahier des charges des mesures agro-environnementales.

CHAMBRE D’AGRICULTURE DE LA MEUSE, 2017 – Etude des pratiques agricoles – site Natura 2000 FR 4100156 « Marais de Chaumont-Devant-Damvillers ».

CHAMBRE D’AGRICULTURE DE LA MEUSE, 2018 – Demande de financement de mesures agro- environnementales pour le site Natura 2000 FR 4100156 « Marais de Chaumont-Devant-Damvillers », 2018 – 2023.

CONSERVATOIRE DES SITES LORRAINS, 2002 – Expertise préalable à l’inscription en Zone Spéciale de Conservation (réseau Natura 2000), Tourbière de Chaumont-Devant-Damvillers.

CONSERVATOIRE DES SITES LORRAINS, 2008 – Document d’objectifs, contrats Natura 2000, Site Natura 2000 du Marais de Chaumont-Devant-Damvillers – Site FR4100156

CONSERVATOIRE DES SITES LORRAINS, 2009 – Document d’objectifs du Site Natura 2000 « Marais de Chaumont-Devant-Damvillers », Site FR4100156

CONSERVATOIRE D’ESPACES NATUREL DE LORRAINE, 2017– Bilan annuel 2016 de l’animation du DOCOB du Site Natura 2000 FR4100156 « Marais de Chaumont-Devant-Damvillers ».

CONSERVATOIRE D’ESPACES NATUREL DE LORRAINE, 2017– Rapport d’assistance scientifique, Marais de Chaumont-Devant-Damvillers – Site Natura 2000 FR4100156

C.S.L., et C.J.B.N., 2002. – Associations bryologiques des tourbières alcalines de Lorraine.

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DEPARTEMENT DE LA MEUSE, 2014 – Espace Naturel Sensible, programmes d’actions 2014-2019, « Marais de Chaumont-Devant-Damvillers ».

DEPARTEMENT DE LA MEUSE, 2015 – Espace Naturel Sensible, travaux de restauration et d’entretien écologiques, bilan 2012-2015.

DEPARTEMENT DE LA MEUSE, 2017 – Marais de Chaumont-Devant-Damvillers, entretien test des milieux humides ouvert par éco-pâturage.

DUVAL T. et RICHARD P., 1985. – Contribution à l’étude des marais de Lorraine. Bulletin de la SHNM, 45ème cahiers. 1985.

DUVIGNEAUD J. et MULLENDERS W. ,1965 – Contribution à l’étude de la flore lorraine. Lejeunia, N.S., 32, 26p.

DUVIGNEAUD J., 1981. L’herborisation générale de la Société Royale de Botanique dans la partie septentrionale de la Lorraine française les 6 et 7 septembre 1980. Bull. Soc. Roy. Bot. Belgique, 114 : 140-154.

FEDERATION DE PECHE DE LA MEUSE, 2016 – Résultats de campagnes de pêches électriques sur la Thinte, à Moirey-Flabas-Crépion.

GOUDET P., 2007 – Diagnostic préliminaire de sites tourbeux : bas-marais alcalin de Chaumont-Devant- Damvillers.

MULLER S., 1988. – Expertise floristique et phytoécologique de la tourbière de Chaumont-devant- damvillers (55). DRAE Lorraine.

MULLER S. , 2006 – Les plantes protégées de Lorraine. Distribution, Ecologie, Conservation. Collection Parthénope.

OFFICE NATIONAL DES FORETS, 2011 – Programme de restauration écologique du Marais de Chaumont-devant-Damvillers.

Conservatoire d’espaces naturels de Lorraine Document d’objectifs du Marais de Chaumont-Devant- Damvillers 78

6 - ANNEXES - CARTOGRAPHIES

Carte N°1 : Périmètre du site Natura 2000

Carte N°2 : Périmètre environnementaux

Carte N°3 : Aspects fonciers

Carte N°4 : Occupation du sol

Carte N°5 : Description pédologique

Carte N°6 : Diagnostic fonctionnel de la tourbière avant les travaux de restauration 2017

Carte N°7 : Espèces d’intérêt communautaire et patrimonial

Carte N°8 : Localisation des relevés phytosociologiques

Carte N°9 a : Habitats d’intérêt communautaire

Carte N°9 b : Etat de conservation des habitats d’intérêt communautaire

Carte N°10 : Proposition d’opérations de gestion et d’entretien du marais

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7 - ANNEXES - TABLEAUX, FICHES ET SCHEMAS

Tableau N° 1 : Aspects fonciers

Tableau N°2 : Résultat de l’analyse de qualité des eaux de sources

Tableau n°3 : Schémas descriptifs des 13 profils pédologiques

Tableau N°4 : Synthèse des relevés phytosociologiques

Tableau N°5 : Evaluation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire

Tableau n°6 : Evaluation du document d’objectif 2009

Tableau N°7 : Tableau synoptique de l’évaluation financière des propositions des actions

Fiche n°1 : Résultats de la pêche électrique de la Fédération de pêche 55 dans la Thinte

Fiche n°2 : Planche habitats et espèces du marais de Chaumont-Devant-Damvillers

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8 - DOCUMENTS ADMINISTRATIFS

Arrêté de désignation du comité de pilotage

Compte-rendu de comité de pilotage

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9 - GLOSSAIRE

Agence de l’Eau Rhin-Meuse : établissement public qui a pour mission de contribuer à réduire les pollutions de l’eau de toutes origines et à protéger les ressources en eau et les milieux aquatiques du bassin Rhin-Meuse.

Alluvion : dépôt de sédiments, tels du sable, de la vase, de l'argile, des galets, du limon ou des graviers, transportés par de l'eau courante.

Animateur : Structure chargée de la mise en oeuvre du DOCOB approuvé par le COPIL d’un site Natura 2000. Elle assure l'animation, l'information, la sensibilisation et l'assistance technique au montage des projets. Il peut s’agir d'un établissement public de coopération intercommunale (EPCI), d'un Parc Naturel Régional (PNR), d’une association, de l’Office National des Forêts (ONF), selon la situation et le type du site considéré.

Argilite du Callovo-Oxfordien : couche de roche qui s’est déposée il y a environ 160 millions d’années dans un climat plus chaud qu'aujourd'hui, à partir de sédiments déposés au fond d’une mer qui recouvrait la région aux âges Callovien et Oxfordien, pendant la période jurassique de l’ère secondaire.

Arrêté préfectoral de protection de biotope (APPB) : arrêté pris par un préfet pour protéger un habitat naturel, ou biotope, abritant une ou plusieurs espèces animales et/ou végétales sauvages et protégées. Il peut interdire ou réglementer certaines activités susceptibles de nuire à la conservation des biotopes nécessaires aux espèces protégées.

Bassin versant : territoire qui draine l'ensemble de ses eaux vers un exutoire commun, comme un cours d’eau ou un étang.

Bryophyte turfigène : espèce végétal sans racine ni vaisseau tel que les mousses, productrice de tourbe.

Caricaie : habitat composé d’un genre de plantes nommée Carex. Ses espèces sont appelées également laîches, beaucoup croissent dans les zones humides, dans les régions froides à tempérées.

Diachronie : fait référence à l'évolution dans le temps.

Directive européenne : texte communautaire fixant les objectifs à atteindre par les États membres.

Espace naturel sensible (ENS) : politique départementale visant à préserver la qualité des sites, des paysages, des milieux naturels et d’assurer la sauvegarde des habitats naturels ; mais également d’aménager ces espaces pour être ouverts au public.

Espèces communautaires : espèces mentionnées à l’annexe II de la directive « Habitats ». Elles ont été sélectionnées selon les critères suivants : en danger de disparition dans leurs aires de répartition naturelle, vulnérable, rare, endémique.

Espèces remarquables : espèces rares ou menacées en particulier celles figurant sur la liste rouge des espèces menacées, de surcroît si elle est emblématique et typique de la région et que celle-ci porte une responsabilité particulière dans sa conservation

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Etat de conservation : notion qui rend compte de "l’état de santé" des habitats et des espèces, déterminé à partir de critères d’appréciation. Cette évaluation sert d’une part à définir des objectifs et des mesures de gestion dans le cadre du DOCOB, qui visent au maintien ou au rétablissement d’un état de conservation équivalent ou meilleur et d’autre part, de suivre l’évolution des habitats à long terme.

Eutrophe : milieu riche en nutriments.

Formulaires Standard de Données (FSD) : listent les espèces animales ou végétales et les habitats présents sur un site Natura 2000 donné.

Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GEMAPI) : compétence ciblée et obligatoire relative à la gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations, attribuée aux communes et à leurs groupements.

Hélophyte : plante semi-aquatique, typiquement de marais, dont les racines vivent toujours sous l'eau, mais les tiges, les fleurs et feuilles sont aériennes.

INSEE : institut national de la statistique et des études économiques.

Lotique : qui est propre aux eaux courantes.

Mésophile / Mésohygrophile / Hygrophile : organisme ou communauté biologique qui se développe dans des conditions d'humidité moyennes (mésophile), intermédiaires (mésohygrophiles) ou fortes (hygrophiles).

Mésotrophe : milieu moyennement riche en nutriments.

Mesures agro-environnementales (MAE) : ensemble des programmes et mesures visant à infléchir de façon contractuelle les pratiques et systèmes de production agricole afin de conforter leur contribution à la gestion de l'environnement ou de corriger certains de leurs effets négatifs.

Nitrophile : plante qui préfère ou exige des sols ou des eaux riches en nitrates (ex : ortie).

Oligotrophe : milieu pauvre en nutriments.

Pêche électrique : technique de pêcher des organismes aquatiques pour des inventaires, le plus souvent des poissons, au moyen d'un courant électrique. Les poissons attirés puis paralysés par le courant électrique, remontent à la surface.

Piézomètre : forage non exploité qui permet la mesure du niveau de l'eau souterraine en un point donné de la nappe.

Relictuel : fragment de milieu, de paysage, d'écosystème ou d'habitat de taille restreinte dans lequel les espèces animales ou végétales peuvent encore se développer alors qu'elles ont régressé ou disparu ailleurs.

Source pétrifiante : habitat correspond à des formations végétales développées au niveau des sources ou des suintements, sur matériaux carbonatés mouillés issus de dépôts actifs de calcaires donnant souvent des tufs (dépôts non consistants) ou des travertins (roche calcaire indurée). La composition floristique variée et souvent dominée par des bryophytes spécialisées.

Tourbe : matière combustible spongieuse et légère, qui résulte de la décomposition de végétaux à l'abri de l'air.

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Tourbière alcaline : zone humide occupée pour la plupart par des communautés de petites laiches et mousses brunes productrices de tourbe, développées sur des sols gorgés d’eau en permanence, avec un apport d’eau pauvre en nutriments souvent calcaire, et avec une nappe d’eau au niveau du sol, ou légèrement au-dessous ou en dessus. La formation de tourbe quand elle se produit, est infra- aquatique. Les bas-marais alcalins sont exceptionnellement dotés d’espèces spécialisées, d’aire très limitée. Ils figurent parmi les habitats qui ont subi le déclin le plus grave.

Transect : ligne virtuelle ou physique mise en place pour étudier un phénomène.

Unité de gros bétail (UGB) : unité de référence permettant de calculer les besoins nutritionnels ou alimentaires de chaque type d'animal d'élevage. Il permet par extension d'évaluer les surfaces nécessaires pour l'élevage de ces animaux (1 UGB = 1 vache laitière).

Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) : sont définies dans le cadre d'un programme national initié en 1982 par le ministère en charge de l'environnement. Cet outil de connaissance de la biodiversité régionale se matérialise par un inventaire national permettant d’identifier et de délimiter les espaces d’intérêt patrimonial. Pour cela, les scientifiques se basent sur la présence d'habitats naturels ou d'espèces dits déterminants pour leur intérêt patrimonial et fonctionnel. Elles sont de deux types : les zones de type I d'un intérêt biologique remarquable et les zones de type II englobant les grands ensembles naturels.

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