Catalogue Des Manuscrits Français 1-198
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BIBLIOTHEQUE DE GENÈVE CATALOGUE DES MANUSCRITS CATALOGUE DES MANUSCRITS FRANÇAIS (1-198) 5ème édition 2011 Promenade des Bastions, 1211 Genève 4, Suisse © BGE, Genève, 2011 Bibliothèque de Genève, catalogue des Manuscrits français 1-198 UN NOUVEAU CATALOGUE POUR MARQUER LE CENTENAIRE DU DEPARTEMENT DES MANUSCRITS DE LA BPU Avant-propos En 1904, dans le cadre d'une série de mesures de développement de la Bibliothèque, le Conseil administratif de la Ville de Genève désigne le premier conservateur des manuscrits, Léopold Micheli (1877-1910), qui venait de rentrer de Paris où il avait obtenu, à l’Ecole des Chartes, le diplôme d’archiviste paléographe1. La collection de manuscrits et d'archives avait pris, au fil des siècles, de l'importance, et, conscients du caractère particulier de ce type de documents par rapport aux livres imprimés, les bibliothécaires autant que les historiens membres de la commission de la Bibliothèque et les hommes politiques se rendaient compte de la nécessité de leur réserver un traitement particulier. 2004 marque donc le centenaire de ce que l'on peut considérer comme la création du Département des manuscrits. Et les anniversaires offrent de bons prétextes pour entreprendre ou mener à terme des projets auxquels l'on pense depuis longtemps. L'un de ces projets est le catalogue systématique des documents portant la cote "Manuscrits français 1 à 200" (en réalité 1 à 198, les deux derniers numéros étant non attribués). Comme l'explique dans son introduction Madame Paule Hochuli Dubuis, assistante conservatrice du département des manuscrits et elle aussi, comme Léopold Micheli, titulaire du diplôme d'archiviste-paléographe de l'Ecole des Chartes, l'histoire de cet inventaire est assez tortueuse et, à dire vrai, il est attendu depuis un siècle ! En engageant Léopold Micheli, le but était de procéder "sans retard au classement et au catalogue des collections de lettres et autres documents manuscrits, encore conservées en liasses dans des portefeuilles ou trop sommairement inventoriées". Non classés et non numérotés, les documents isolés faisant partie d'ensembles – la correspondance ecclésiastique par exemple – courraient toute sorte de dangers lorsqu'on les remettaient aux chercheurs dans une salle de lecture où ils étaient mêlés, sur les tables de travail et sur les rayons, aux imprimés. Rapidement promu conservateur, c’est-à-dire directeur adjoint de la bibliothèque, Léopold Micheli n'eut toutefois pas le temps de terminer le catalogue systématique des manuscrits français 1-200. Son œuvre majeure, en matière d'archives, est l' Inventaire de la collection Edouard Favre (Archives de la maison d’Altamira), publié de manière posthume dans le Bulletin hispanique.- Bordeaux et Paris, 1914. Les successeurs de Léopold Micheli n'ont pas chômé : il fallait ajouter aux listes existantes les descriptions des nouvelles acquisitions (véritables fonds d'archives et manuscrits ou autographes isolés), de plus en plus en plus nombreuses; c'est ainsi qu'ont été élaborés d'excellents instruments de travail – des milliers de pages de catalogues et des dizaines de milliers de fiches d’index – qui rendent d'indispensables services à la recherche. Mais, dans la belle série de catalogues reliés mis à disposition des usagers à la Salle Senebier, salle de consultation des manuscrits, il manquait toujours le répertoire numérique des fameux manuscrits français 1-200. 1 Frédéric GARDY, Léopold Micheli, 1877-1910. Genève, [1911]. © BGE – Genève – 2011 2 Bibliothèque de Genève, catalogue des Manuscrits français 1-198 En prenant mes fonctions de conservatrice des manuscrits en novembre 2001, c'est l'une des lacunes sur lesquelles mes collaboratrices attirèrent mon attention. Grâce a un crédit spécial et au soutien du directeur de la Bibliothèque, Monsieur Alain Jacquesson, il a été possible d'attribuer, en 2003, un mandat à Madame Hochuli Dubuis pour entreprendre cette tâche stimulante mais non dénuée d'écueils. Il ne s’agissait pas d’effectuer des analyses codicologiques poussées de ces manuscrits, mais d’établir dans un délai raisonnable un instrument de travail fournissant les éléments essentiels nécessaires à un repérage des documents et à une recherche plus approfondie. Réunissant une synthèse des descriptions existantes autant que des analyses nouvelles et originales de documents cités mais jamais intégralement décrits, le catalogue que nous publions aujourd'hui, en novembre 2004, est le fruit du travail de plusieurs générations de conservateurs de manuscrits et d'archivistes, mais surtout celui de Mme Hochuli Dubuis. Comme le savent tous les archivistes, un bon inventaire n'est en réalité jamais achevé, puisque, suscitant des recherches, il débouche sur de nouvelles connaissances sur les documents décrits, donc sur de nouvelles informations qu'il convient d'intégrer à la description. C'est pourquoi nous avons décidé, pour une première publication, de placer le catalogue sur Internet sous forme d'un simple document en format pdf muni d'une table des matières et de liens hypertextes. Nous n'exploitons pas encore pleinement les possibilités offertes par l'électronique pour l’indexation, mais les index établis par Mme Hochuli Dubuis orienteront les usagers selon différents critères. Nous considérons cette publications sur Internet comme un appel : un appel aux recherches, mais aussi un appel aux compléments d'informations, voire aux éventuelles corrections, pour perfectionner le catalogue dans le but de publier un jour un bel ouvrage illustré, mais aussi d'introduire les données dans une base exploitant les possibilités de la norme d'encodage EAD en XML, que le Département des manuscrits emploie déjà pour les descriptions de fonds d'archives dans sa base de données Odyssée2. Si d’autres soutiens se concrétisent, il sera possible d’entreprendre le même type de catalogue pour les manuscrits latins qui, eux aussi, n’ont pas encore fait l’objet d’une description systématique et uniformisée. Un remerciement tout particulier s’adresse à Madame Anne-Marie Schmutz-Pfister, conservatrice des manuscrits de 1961 à 1965, qui a accepté de relire l’ensemble du catalogue pour en chasser erreurs et fautes de frappes. Notre publication sur Internet a pleinement bénéficié de son sens aigu de l’observation et de l’analyse. Barbara Roth-Lochner Docteur ès lettres Conservatrice des manuscrits Novembre 2004 2 Odyssée est le nom de la base de données répertoriant les archives privées, manuscrits et collections d’autographes de la BPU. Elle a été mise en fonction en 2004 avec un nombre limité de descriptions de fonds, et sera enrichie au fur et à mesure de l’avancement des travaux de classement et d’inventaire. © BGE – Genève – 2011 3 Bibliothèque de Genève, catalogue des Manuscrits français 1-198 INTRODUCTION AUX MANUSCRITS FRANÇAIS 1-198 DE LA BIBLIOTHEQUE PUBLIQUE ET UNIVERSITAIRE DE GENEVE Paule Hochuli Dubuis Assistante conservatrice des manuscrits Bibliothèque publique et universitaire de Genève Le Département des manuscrits de la Bibliothèque publique et universitaire de Genève conserve un ensemble de fonds d'archives relatifs aux personnalités genevoises et à l'histoire de Genève, mais également des pièces au caractère prestigieux et particulièrement précieux tels des papyrus ou encore des manuscrits médiévaux et de l'époque moderne, essentiellement en latin et en français. Ces derniers sont inventoriés sous les cotes Mss fr. 1-200. On trouve dans cet ancien fonds plus de 200 documents parmi lesquels figurent de nombreux manuscrits enluminés des XIVe et XVe siècles1, provenant essentiellement d’une seule et même collection, connue sous le nom de « collection Petau ». La collection Petau Notable parisien, conseiller au Parlement dès 1588, Paul Petau acquit tout au long de son existence des milliers de manuscrits de toutes espèces en grec, en latin et en français : des auteurs classiques, des Pères de l’Eglise, des historiens de l'Antiquité, d’anciens poètes français etc. A son décès en 1614, son fils Alexandre poursuivit cette passion paternelle en enrichissant la collection2, parallèlement à ses activités de parlementaire dès 1628. En 1650, il décida cependant de ne conserver qu'environ 500 manuscrits et vendit le reste de sa collection à la reine Christine de Suède qui la céda elle-même au Vatican3. A la mort d’Alexandre, en 1672, les héritiers Petau décidèrent de poursuivre la dispersion des manuscrits en publiant un catalogue de vente. On trouve dans celui-ci l’indication sommaire d’environ 300 volumes. Une vingtaine seulement furent achetés par Louis XIV. Beaucoup de ces manuscrits ne trouvèrent pas d’acquéreur. Au moyen du catalogue précédemment publié, certains furent encore mis en vente en 1698 et en 1707. En 1720, tous n'étaient pas écoulés. C’est alors qu’entra en scène le bibliophile genevois Ami Lullin. Né en 1695 dans une famille patricienne genevoise, fils de banquier disposant d'une fortune considérable, il poursuivit des études de théologie et fut consacré au ministère en 1718. De passage à Paris en février 1720 et 1 On recense 7 manuscrits du XIVe siècle, 42 du XVe, 66 du XVIe, 38 du XVIIe et 52 manuscrits du XVIIIe siècle. 2 Sur l’histoire des manuscrits de la collection Petau, voir les introductions des ouvrages suivants : Hippolyte AUBERT, Notices sur les manuscrits Petau, Paris, 1911.- Bernard GAGNEBIN, L’enluminure de Charlemagne à François Ier, Genève, 1976. 3 Christine de Suède mourut à Rome le 19 avril 1689. Elle laissait tous ses biens au cardinal Decio Azzolino. Ses manuscrits entrèrent à la Bibliothèque Vaticane sous Alexandre VIII (Pietro Ottoboni), 1689-1691. Voir Jeanne BIGNAMI ODIER, La Bibliothèque Vaticane de Sixte IV à Pie XI, Citta des Vaticano, Bibliotheca apostolica Vaticana, 1973, p. 144. © BGE – Genève – 2011 4 Bibliothèque de Genève, catalogue des Manuscrits français 1-198 ayant eu vent de cette collection, il acquit les 88 manuscrits restants4. Nommé professeur d’histoire ecclésiastique à l’Académie en 1737, Ami Lullin fut appelé en 1742 à faire partie de la direction de la Bibliothèque.