Fonds Maurepas (Xvie-Xxe Siècles)
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Fonds Maurepas (XVIe-XXe siècles) Répertoire numérique détaillé et inventaire analytique de la sous-série 257AP (257AP/1-257AP/42) établi par Henri Brincard et Guillemette de Bauffremont-Blanchard (1965), revu par Isabelle Aristide-Hastir (2015) et Alexis Douchin (2018) Deuxième édition électronique Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 2018 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_000689 Cet instrument de recherche a été encodé en 2010 par l’entreprise Diadeis dans le cadre du chantier de dématérialisation des instruments de recherche des Archives nationales sur la base d’une DTD conforme à la DTD EAD (encoded archival description) et créée par le service de dématérialisation des instruments de recherche des Archives nationales. 2 Archives nationales (France) Préface Jean-Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas (1701-1781), malgré la place importante qu’il occupe dans l’histoire du XVIIIe siècle, n’a fait l’objet d’aucune biographie sérieuse . La carrière de ce ministre est pourtant étonnante ; héritier d’un nom illustre : le nom patronymique de Maurepas était Phélypeaux, le grand père de Maurepas, Louis de Pontchartrain, fut Grand Chancelier de France, tandis que son père, Jérôme de Pontchartrain fut secrétaire d’État. Maurepas y fit honneur dès son plus jeune âge. À dix huit ans, en effet, il dirigeait le département de la Marine et celui de la Maison du Roi, Jérôme de Pontchartrain fort impopulaire, ayant résigné sa charge de secrétaire d’État en faveur de son fils unique à la mort de Louis XIV. Il fut, de ce fait, mêlé aussitôt à toutes les affaires importantes de son époque. Il s’acquitta avec succès, sinon avec éclat, des fonctions dont il avait été si précocement revêtu (Saint-Simon nous a laissé dans ses mémoires un portrait bien élogieux de Maurepas dont il admirait l’application et la vivacité d’esprit), et ses talents d’administrateur, que rehaussait encore la vivacité d’un esprit rompu à l’art naturel de plaire, attira sur lui l’attention et bientôt la faveur du cardinal de Fleury. Cette puissante protection fit de Maurepas un ministre fort courtisé (cf. 257AP/1 dossier 1) ; pendant quinze ans il fut le centre d’une brillante vie de cour, et ses fonctions de secrétaire d’État de la Maison du Roi le mirent en rapport avec toutes les célébrités du temps (cf. 257AP/12 dossiers 1, 2 et 3 ; 257AP/13 dossier 2). Mais parvenu au faite de la gloire et de la fortune, il ne put résister à l’attrait de chansonner, sur ce mode impertinent dont il avait le secret, les caprices de la nouvelle favorite royale, Madame de Pompadour (Maurepas était doué d’une ironie mordante qu’ont particulièrement redouté tous ses contemporains et il est vraisemblable que la poésie intitulée « La Pincette et le nez » (257AP/11 dossier 2) soit sortie de sa plume). Cette audace lui valut d’être brutalement disgracié en 1749, ce dont il ne parut pas affecté outre mesure. La rancune du monarque ne désarma jamais : jusqu’à la fin du règne, Maurepas demeura écarté de toute fonction officielle. À peine Louis XVI fut-il monté sur le trône (1774) qu’il rappela Maurepas devenu pour ainsi dire le mentor du nouveau roi. Maurepas lui inspira des décisions si néfastes qu’elles précipitèrent sans doute la ruine de l’Ancien Régime. La mesure la plus catastrophique fut sans aucun doute le rappel des Parlements en 1774. Ainsi quand mourut en 1781 ce vieux serviteur de la monarchie, sa disparition présagea en quelque sorte celle d’une société dont le ministre avait été jadis l’expression parfaite. H. Brincard, G. de Bauffremont-Blanchard. 3 Archives nationales (France) INTRODUCTION Référence 257AP/1-257AP/42 Niveau de description fonds Intitulé Fonds Maurepas (XVIe-XXe siècles) Date(s) extrême(s) XVIe-XXe siècles Nom du producteur • Phélypeaux (famille) • Maurepas, Jean-Frédéric Phélypeaux (comte de) Importance matérielle et support 37 cartons (257AP/1-257AP/42) ; 5 mètres linéaires. Localisation physique Pierrrefitte-sur-Seine Conditions d'accès Communication libre, selon les modalités en vigueur aux Archives nationales. Conditions d'utilisation Reproduction autorisée, selon les modalités en vigueur aux Archives nationales. DESCRIPTION Présentation du contenu L’étonnante personnalité que fut Maurepas peut être mieux connue grâce au fonds entré aux Archives nationales en 1962 : il était alors composé de 28 cartons de couleur noire, et de 10 cartons de couleur brune. Ces derniers cartons contiennent surtout des notes d’érudit, écrites la plupart par le comte de Chabannes-La Palice, dernier propriétaire du fonds ; 3 cartons cependant (257AP/8-257AP/10) renferment des pièces de choix, acquises lors de ventes ou entrées dans les archives des La Palice par voie de donation. Ce fonds procurera à l’historien soucieux de mieux connaître le milieu familial de Maurepas, de grandes satisfactions. Signalons par exemple l’intérêt que présenterait l’examen soigneux de la correspondance adressée par le chancelier à son fils Jérôme de Pontchartrain (257AP/2, dossier 1). Le chancelier suivit attentivement la carrière de son fils qu’il morigène parfois en termes sévères à cause de son « hors grand goût pour les changements ». Mais ce n’était pas là le moindre défaut de Jérôme de Pontchartrain qui passait pour avoir un caractère peu amène et facilement irritable. Cette réputation à laquelle Saint- Simon a fortement contribué par le portrait ingrat qu’il nous a laissé du père de Maurepas, dans ses mémoires ne se trouve que trop justifiée quand on lit les lettres qu’il écrivit à sa femme, Éléonore de Roye de La Rochefoucauld (257AP/3 dossiers 2 et 3). Les archives familiales des Pontchartrain offriront d’ailleurs des perspectives d’études assez inattendues : on y trouvera, par exemple, les lettres qu’écrivit Philippe de Béthune, frère de Sully à l’aïeul de Maurepas, Paul de Pontchartrain, au sujet des négociations qui furent entreprises en 1619 pour réconcilier Marie de Médicis avec son fils, le roi Louis XIII (257AP/1 dossier 1). D’autres documents ayant appartenu à Louis de Pontchartrain, qui fut chancelier de Louis XIV, jetteront une lumière nouvelle sur le fonctionnement du Conseil du Roi dont le grand père de 4 Archives nationales (France) Maurepas était membre de droit (257AP/1 dossier 4). Les activités politiques et administratives de Maurepas furent très diverses : comme secrétaire d’État de la Maison du Roi, non seulement fut-il le dispensateur par excellence des grâces et des faveurs royales, mais encore eut-il à connaître des affaires politiques d’une portée très générale (sur les attributions du secrétaire d’État de la Maison du roi, voir les dossiers 1, 2, 3 de 257AP/5). Ainsi le voit-on mêlé de près aux querelles jansénistes qui sous le cardinal de Fleury agiteront tant l’opinion. Il convient même de souligner ici que les archives Maurepas conservent la plus grande partie – sinon la totalité – de la correspondance adressée à Mgr de La Fare, évêque de Laon, dont l’antijansénisme notoire et imprudent provoque les foudres du Parlement et cause à Fleury d’innombrables soucis. Il nous semble même que l’histoire du jansénisme tant épiscopal que parlementaire dans la première moitié du XVIIIe siècle mériterait d’être reprise à la lumière des nombreux documents inédits qui sont conservés dans ce fonds (les conclusions de Georges Hardy, Le cardinal de Fleury et le mouvement janséniste, Paris, 1925, doivent certainement être nuancées, car l’attitude de Fleury en face du problème janséniste est beaucoup moins simple qu’il ne paraît, cf. 257AP/14 dossiers 1 et 2). C’est sans doute en tant que secrétaire d’État de la Marine que Maurepas entretint une correspondance suivie, non seulement avec nombre d’officiers illustres (257AP/23) – tel le maréchal de Maillebois, qui pendant toute la campagne de Bohême le tint informé, presque jour par jour, du déroulement des opérations militaires (83 lettres de Maillebois à Maurepas sont conservées dans 257AP/22 dossiers 1 et 2) – mais également avec des agents diplomatiques qui n’hésitaient pas à lui envoyer les relations les plus détaillées sur les négociations dont ils avaient la responsabilité : une très importante correspondance de l’évêque de Rennes, ambassadeur à Madrid pendant la guerre de la Succession d’Autriche, avec Maurepas est, par exemple, conservée sous la cote 257AP/25. La grande variété de cette correspondance, dont on se persuadera aisément en parcourant l’inventaire que nous avons dressé, ne doit pas, cependant, trop faire illusion ; souvent – trop souvent peut-être – certaines lettres aux signatures prestigieuses combleront davantage les vœux des amateurs d’autographes que ceux des historiens à la recherche de perspectives nouvelles. On n’informait souvent Maurepas que pour mieux le solliciter ; quémander une faveur ou une grâce, tel est l’unique objet de la plupart des lettres qui lui furent envoyées. À cette première déception s’ajoute celle de constater que parmi les documents parvenus aux Archives nationales, rares sont ceux qui concernent les activités de Maurepas comme ministre de la Marine. L’explication de cette rareté tient malheureusement dans la dispersion du fonds intervenu lors d’enchères publiques, à New York en 1962. Sommaire : • 257AP/1-3. Archives des comtes de Pontchartrain, ascendants de Maurepas : Paul et Louis de Pontchartrain. XVIIe- XVIIIe siècles. • 257AP/4-27. Archives de Jean Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas. XVIIIe siècle. • 257AP/28-32. Titres de la famille Phélypeaux et papiers des familles alliées : écrits littéraires de Louis Jules Mancini-Mazarin, duc de Nivernais (XVIIIe siècle) ; titres de la famille Phélypeaux ; correspondance de l’infante Marie-Thérèse, dauphine de France (1732-1746) ; papiers Mazarin-Mancini (XVIIe-XVIIIe siècle) ; correspondance reçue par Charles-Louis de Chastellier Du Mesnil (1741-1760) ; documents divers (XVIIIe siècle ; lettres du cardinal Mazarin (1647-1651).