7 0 0 2 E R I A U N N A - L A I D N O M T N E M E N N O R I V N E ’ L E D R I N E V A ’ L

L’annuaire GEO 2007 est la quatrième édition du rapport annuel sur l’avenir de l’environnement mondial publié par le PNUE. Il est le résultat d’une collaboration avec des experts mondialement reconnus dans le domaine de l’environnement.

L’annuaire GEO 2007 comporte un état des lieux détaillé de l’environnement sur les évolutions notables constatées au cours de l’année écoulée, au niveau mondial et régional. Il met en lumière les relations existant entre la santé des écosystèmes, le bien-être de l’Homme et les évolutions économiques. Il étudie de nouvelles approches sur la valeur accordée aux services dispensés par les écosystèmes et les dangers résultant de la dégradation des écosystèmes. Il rend compte des résultats des recherches les plus récentes et des décisions politiques impliquant une prise de conscience de la situation écologique et une réponse adéquate.

Un dossier thématique analyse les relations entre l’environnement et la mondialisation mettant en jeu les services fournis par les écosystèmes- et le bien-être de l’Homme qui en dépend- dont les ressources naturelles sont exploitées pour répondre à la demande mondiale. Ce chapitre explore également des dispositifs politiques innovants qui concilient l’approvisionnement mondial en biens et services et les objectifs de développement durable. A N N U Sont également étudiés en détail les nouveaux défis scientifiques et politiques posés par la nanotechnologie sur le plan de l’environnement. Il est certain que les nanotechnologies sont avantageuses pour l’environnement mais, pour ce faire, il est essentiel d’adopter des instruments appropriés en matière d’évaluation et de législation destinés à répondre aux problèmes majeurs posés par les composants de la nanotechnologie et leur recyclage.

Les indicateurs GEO illustrent graphiquement les principales évolutions et les menaces croissantes sur A I R E l’environnement, garant de toute vie sur la planète.

L’annuaire GEO 2007 est un document d’information essentiel, un ouvrage de référence pour toute personne impliquée ou simplement intéressée par les mutations que connaît notre environnement. Tour dʼhorizon dʼun

www.unep.org Programme des Nations Unies pour l’environnement environnement en pleine mutation P.O. Box 30552, Nairobi 00100 Kenya Tél: +254 20 7621234 Fax: +254 20 7623927 Courriel : [email protected]

978-92-807-2768-9 DEW/0907/NA PNUE Programme des Nations Unies pour l’environnement Copyright © 2007, United Nations Environment Programme

ISBN: 978-92-807-2768-9

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Tél. : (+254) 20 7621234 Fax : (+254) 20 7623927 Courriel : [email protected] Site web du PNUE : www.unep.org Site web de l’Annuaire GEO : http://www.unep.org/geo/yearbook Le PNUE promeut des pratiques re- Rédacteur : Paul Harrison spectueuses de l’environnement au sein de Photocomposition, mise en page et impression : Phoenix Design Aid, Danemark ses propres activités et à l’échelle mondiale. Coordination de la production : Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) Le présent ouvrage est imprimé sur du papier Distribution : SMI (Distribution Services) Ltd. (R.-U.) sans chlore et sans acide, provenant de forêts Le présent ouvrage est accessible à l’adresse suivante : Earthprint.com http://www.earthprint.com gérées conformément au principe du dével- oppement durable. La politique de publication du PNUE a pour objectif de réduire les traces de carbone dégagées par l’organisation. A N N U A I R E Tour d'horizon d'un environnement en pleine mutation Sommaire

Préface iii Aperçu général 2006 1 Situation mondiale 2 Sélection de manifestations en 2006 10 Afrique 12 Asie-Pacifique 16 Europe 20 Amérique latine et Caraïbes 24 Amérique du Nord 28 Asie occidentale 32 Régions polaires 36 Tendances climatiques pour les années 2006 et 2007 40 Dossier thématique : Environnement et mondialisation : réduire les risques, saisir les occasions 43 Introduction 44 Les facettes multiples de la mondialisation 45 Lier la mondialisation aux services fournis par les écosystèmes et au bien-être de l’homme 48 Organiser la mondialisation pour protéger les services fournis par les écosystèmes et le bien-être de l’Homme 51 Conclusion 56 Nouveaux défis : les nanotechnologies et l’environnement 61 Introduction 62 Les bienfaits des nanotechnologies sur l’environnement 63 Les risques liés aux nanotechnologies sur l’environnement 66 Perspectives 68 Indicateurs GEO 71 Tendances environnementales en 2006 72 Énergies 73 Changements climatiques 75 Appauvrissement de l’ozone stratosphérique 76 Forêts 77 Diversité biologique 78 Ressources en eau et systèmes d’assainssement 80 Gouvernance environnementale 81

Sigles et abréviations 84 Remerciements 85

ii GEO ANNUAIRE 2007 Préface

L’Annuaire de l’avenir de l’environnement l’uniformisation des cultures- elle s’imposera tardé. À certains égards, elles sont même mondial de 2007 (GEO) porte sur la relation comme une force puissante œuvrant pour le devenues encore plus urgentes à l’heure qu’entretiennent deux forces puissantes : développement durable à l’échelle mondiale. où les tendances de production et de la volonté de garder l’environnement intact Pour les raisons que je viens de citer, consommation du monde développé sont et l’accélération de la mondialisation. Les le sujet de l’environnement et de la également suivies dans les économies à premières années du XXIème siècle nous mondialisation a été choisi pour être le thème croissance rapide telles que le Brésil, la Chine ont fait prendre pleinement conscience de central de la 24ème session du Conseil et l’Inde. la manière dont les comportements et les d’administration / Forum ministériel mondial Actuellement, les technologies et les actions d’une communauté à l’échelle locale sur l’environnement (GC-24/GMEF). Car techniques novatrices sont mises au point peuvent être affectés par des événements la santé et la prospérité de toute économie pour permettre d’intégrer les préoccupations se produisant à l’échelle mondiale. Quant et de toute région sont tributaires de la environnementales et de justice dans la à l’année 2006, elle a illustré comment des conciliation réussie de ces deux forces. gestion de la mondialisation. Payer pour mesures prises au niveau local peuvent Le dossier thématique de l’Annuaire les services fournis par les écosystèmes, donner des résultats au niveau mondial. J’en GEO présente les nombreux éléments financer les technologies respectueuses de veux pour preuve, d’une part, la demande qui composent la relation de ces deux l’environnement, informer le consommateur du consommateur local qui peut conduire forces, en détaillant les progrès et les afin de favoriser la certification de la certaines communautés situées dans problèmes constatés à l’échelle mondiale production durable des biens et services, un autre continent à mettre sur pied des et à l’échelle régionale. En outre, il rend répartir l’accès aux informations sur le suivi programmes de certification portant sur la compte des évolutions significatives de de l’environnement pour permettre une prise production durable de biens et des services l’année écoulée et décrit les décisions de décision responsable—ce sont autant de systèmes d’assainssement politiques prises récemment ainsi que mécanismes que présente l’Annuaire dans le La mondialisation, dont les nombreux les programmes novateurs destinés à but de diffuser les bonnes idées et de créer progrès semblent s’alimenter d’eux-mêmes, résoudre les antagonismes possibles des synergies, sources d’autres innovations touche tout un chacun, mais ses incidences entre la croissance économique et les plus nombreuses encore. doivent être limitées de façon à tirer le plus préoccupations environnementales, et Le chapitre sur les Nouveaux défis examine d’avantages possibles aussi bien pour les plus particulièrement les initiatives visant à un domaine figurant parmi les possibilités populations que pour la planète. Cette force résoudre les conséquences liées aux conflits offertes : la nanotechnologie—la matière et présente des risques comme des possibilités. sur l’environnement. les technologies à l’échelle d’un milliardième Si la mondialisation est gérée de sorte que L’importance que confère la société de mètre. La nanotechnologie promet de les possibilités soient le plus avantageuses moderne à l’environnement et à la transformer des secteurs aussi variés que la possibles- autrement dit, de manière à mondialisation explique pourquoi le Dossier médecine, la production industrielle, l’énergie, encourager les efforts visant à nourrir les thématique de l’Annuaire est consacré à l’approvisionnement de l’eau et les transports. populations sous-alimentées, à purifier les cette question. Les mesures destinées à Les secteurs autant publics que privés, ressources de l’eau pour des millions de mettre en place une forme de mondialisation investissent des sommes considérables personnes et à lutter contre les tendances à plus intelligente, plus sociale et plus dans la recherche et les applications liées à l’exclusion soc sociale et économique et à sensible à l’environnement n’ont que trop cette technologie, notamment ceux des pays

iii développés et des économies en transition. transfrontières des déchets dangereux D’ici à 2014, on prévoit que la sont convenus, en 2006, d’accélérer les nanotechnologie représentera 14 %, soit efforts visant à réduire les risques et à 2,6 mille milliards de dollars US du marché exploiter au mieux les bienfaits issus de mondial de la production industrielle. Mais la spectaculaire croissance mondiale des quels sont les impacts potentiels de la déchets électroniques—un problème dû la nanotechnologie sur l’environnement et mondialisation si la situation se confirme. sur la santé de l’homme ? Les cadres Qui plus est, la Convention des Nations réglementaires actuellement en vigueur sur les changements climatiques estime que sont-ils appropriés aux défis particuliers le Mécanisme de développement propre posés par ces particules ‘intelligentes’ ? Les qu’elle a créé peut générer des financements décideurs devront élaborer des modèles de totalisant quelque 100 milliards de US$ en risques basés sur des données scientifiques faveur des pays en développement. Quant au et élargir leur portée, ainsi qu’étudier la Protocole de Kyoto, il contribue également à meilleure manière de remédier aux problèmes orienter les investissements et le commerce transfrontaliers portant sur la mise au point et vers les énergies nouvelles ou renouvelables le déploiement de la nanomatière et de ses comme les énergies éoliennes, solaire et de produits. la biomasse. Le chapitre sur les Indicateurs livre des La collection des Annuaires GEO vise données actualisées sur les grandes plusieurs objectifs- à caractère ambitieux- qui tendances environnementales et sur les sont de réunir la science et la politique. Plus Achim Steiner contraintes de plus en plus exercées sur les de 80 spécialistes issus du monde entier Secrétaire général adjoint de l’Organisation des écosystèmes. Ainsi, les dernières tendances ont participé à la préparation de l’Annuaire Nations Unies et Directeur exécutif du Programme “de-l’erylsitation” ou de la loupe tirée du de cette année. Le PNUE et l’équipe de des Nations Unies pour l’environnement suivi des taux des émissions de C0 2 et l’Annuaire ont également tiré parti de vos des forêts ne cessent de pointer vers la observations et suggestions. J’espère que mauvaise direction. Parallèlement, on décèle vous trouverez l’édition de l’Annuaire GEO des tendances positives dans des domaines 2007 instructive et stimulante pour les tels que les énergies renouvelables et la discussions devant se dérouler à la 24ème consommation des substances appauvrissant session du GC/GMEF. Comme toujours, vos l’ozone. observations sont les bienvenues. Par ailleurs, l’Annuaire met en avant l’évolution des Accords multilatéraux sur l’environnement. Par exemple, les gouvernements membres de la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements

iv GEO ANNUAIRE 2007 elisi bla facipisl incillaor ilissecte magna aliquatinit

praesse faccum vullan et enissit acincil dolum

eugait, sis num nostion sectet ipit at nullut acilisit

wis ad eu feugiam consequat aliquam consed

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Ut pratis alismodignit del delis ad digna feugait

wismodiamet velit velit aliquis nibh exerat. Min APERÇU GÉNÉRAL volorero conseniat. Uguero consequamet, commodolor acil iusc- 2006 ing essim inim quat, core mod essequat ing et alit nonum zzriure magna conullam euis augait

alismolortis adipsum nos acillum irit eugait prae-

strud dolor inibh et nit lortio eugait atis nos alisimSource: Thomas Reineke

vel deliquisi. •SituationFaccums andrem auguemondiale feugue enibh endit ilis am et vel irit ut volenis nonsed del dolessi. •AfriqueVolore dolor sim do ea facilit, vel ullandre et ip- isse deliquat iriurero cor augait, con henim quis-

•Asie-Pacifiquesenisit at at. Wis nulla facidunt amcon ex ex ex •Europeeugue tem zzril dolum in esed endionu llaoreetue ver suscil dolobor eraessis el eu feu faciduip et

•Amériquewisl utpat iurerat wis amcommo latine dolore vel iuscin

etulput Caraïbes adit, con ullamet, conulla autpatum volor •Amériquesummy nonsenim quisi. du Nord Raessis cidunt nim dolenibh essi enit wis •Asieeugue facidunt occidentale at. Ut lum iril ipit, sit in verilla ortismo doloreetue duisiscip eugait velismo luptat •Régions polaires wis nim ver ipisl iuscipit aliquam doloreIriuscilla

GEO ANNUAIRE 2007  Situation mondiale Les menaces environnementales en 2006 ont souligné le besoin d’efforts à faire sur le plan national et international afin d’aborder les problèmes d’ordre global. Le changement climatique a imposé une attention accrue incluant un nombre d’initiatives d’entreprises, mais les décideurs ont également abordé les questions telles que la biodiversité marine et la gestion des produits chimiques mondiaux et des déchets.

Changements climatiques: 0,2 °C par décennie au cours des 30 dernières Parmi les pays qui s’étaient engagés à réduire les un problÈme mondial années, jusqu’à niveaux de température les plus hauts émissions de gaz dans le cadre du Protocole de Kyoto, Suivant une tendance qui s’est amorcée à la fin des jamais observés depuis la fin de la dernière ère glacière, seuls le Danemark, la France, l’Islande, le Royaume- années 80, l’année 2006 a été la sixième année la plus voilà 12 000 ans. La température de la planète se situe Uni et la Norvège ont déclaré une diminution de leurs chaude jamais enregistrée depuis que des études sur à moins d’un degré Celsius de la température maximale émissions en 2004 par rapport à 1990, de même ce sujet ont débuté en 1880 (NOAA 2006a). D’autres du dernier million d’années avec pour conséquence que dix pays anciennement communistes dont les signes témoignant de l’instabilité climatique grandissante d’exposer la Terre à de dangereux changements difficultés de transition ont réduit l’activité économique. se sont manifestés. Ainsi, les autorités chinoises ont climatiques dûs aux risques probables de la montée Ces données ne prennent pas en compte l’utilisation imputé les sécheresses extrêmes au changement du niveau des mers et de la disparition de certaines des terres, le changement d’affectation des terres et climatique - sécheresses qui ont privé d’eau des millions de espèces (Hansen 2006) (Figure 1). foresterie. (UNFCCC 2006a). personnes (Reuters/MSNBC 2006). En Afrique orientale, Les derniers chiffres témoignent d’une augmentation Dans la mesure où la diminution des émissions du une sécheresse persistante, suivie d’averses diluviennes et inquiétante du volume des gaz à effet de serre d’origine dioxyde de carbone est complexe, le piégeage du d’inondations, a obligé deux millions de personnes à fuir et anthropique. Ainsi, la publication des chiffres de 2006 a carbone a suscité un intérêt croissant. Malgré l’idée fait des centaines de victimes (Oxfam 2006, CNN 2006). montré qu’entre 2000 et 2005, les émissions du dioxyde controversée selon laquelle le dioxyde de carbone

En 2006, la publication des nouvelles recherches de carbone (CO2) ont augmenté de 3,2% - quatre fois contribuerait à l’acidification des océans, la Convention et de la modélisation du climat a renforcé l’idée qu’il plus rapidement que durant la dernière déce décennie, de Londres sur les déchets marins a été modifiée en fallait agir face au réchauffement climatique. Une selon les chercheurs du Projet mondial du carbone (Le novembre pour autoriser, dès le mois de février 2007,

nouvelle étude de l’US National Aeronautics and Space Quéré 2006). Les concentrations moyennes de CO2 en l’immersion du dioxyde de carbone dans des structures Administration (NASA) a constaté que la température de 2005 s’élevaient à 380 parts par million (ppm) par rapport géologiques des sous-sols des océans. (OMI 2006). la planète a augmenté en moyenne de près de à 377,5 ppm en 2004 (NOAA 2006b). La question du méthane est plus encourageante. Les concentrations du méthane dans l’atmosphère se sont stabilisées au cours de ces sept dernières années Schéma 1: Anomalies de température moyenne de surface 2001-2005 (Simpson et autres, 2006). Dans 41 pays de l’Annexe I qui sont parties contractante au Protocole de Kyoto et qui ont livré des chiffres sur leur situation, la totalité des émissions de méthane a chuté de 18 % entre 1990 et 2004 et 24 pays ont fait état d’une diminution de plus de 10% des émissions de méthane tandis que seulement huit pays ont connu une hausse de plus de 1%. (UNFCCC 2006a). Les études sur les océans illustrent l’idée que le rythme de l’évolution climatique est variable et non linéaire. À terme, le réchauffement de la planète devrait faire augmenter la température des océans, mais une étude de 2006 a constaté que la température moyenne de la surface océanique a chuté de 0,03 °C de 2003 à 2005 tandis qu’elle avait augmenté de 0,09 °C de 1993 à 2003. L’écart est notable, équivalent à près d’un cinquième de la chaleur accumulée par les océans 2.1 entre 1955 et 2003 (Lyman et autres, 2006). -2 -1.6 -1.2 -.8 -.4 -.2 .2 .4 .8 1.2 1.6 L’année dernière, un ralentissement de 30% a Températures plus froides en degré Celsius que la période de Températures plus chaudes en degré Celsius que la période de été relevé concernant les débits du Gulf Stream de référence 1951-1980 référence 1951-1980 l’Atlantique qui transporte les eaux chaudes du Golfe Source: NASA Godard Institute for Space Studies du Mexique vers les littoraux de l’Europe du Nord et de l’Ouest (Bryden et autres 2005, PNUE 2006c). En

 GEO ANNUAIRE 2007 2006, ces constatations inquiétantes ont fait l’objet de Lutter contre les changements climatiques: énergies renouvelables (Mills et Lecomte 2006). Selon révisions à la baisse et soulevé des doutes. D’une part, fixer des échéan ces à des niveaux multiples un nouveau rapport de l’Initiative Finance du PNUE, les interpretations tirées du suivi détaillé de la premiere On constate actuellement que des acteurs publics les pertes dues aux catastrophes naturelles pourraient année montre une variation trés elévée dans cette comme privés prennent des mesures concernant atteindre mille milliards par année d’ici à 2040, posant même année. D’autre part, de nombreux scientifiques l’évolution climatique. Dans le monde des affaires, des défis majeurs au secteur des assurances (PNUE suggèrent maintenant qu’il faudra des années voire des nombreuses sont les entreprises qui font preuve d’un 2006d). décennies de suivi pour déterminer si le Gulf Stream engagement sincère pour faire face au problème, tandis À l’échelle des municipalités, les maires appartenant suit réellement une tendance à long terme (Kerr 2006). que beaucoup d’autres reconnaissent que des possibilités au groupe Large Cities Climate Leadership Group— qui Par ailleurs, d’autres études n’ont révélé aucun signe prometteuses peuvent résulter de la réduction des coûts comprend le Caire, Delhi, Johannesbourg, Londres, de ralentissement (Meinen et autres 2006, Schott et et trouvent de nouvelles sources de bénéfices (Green Mexico, New York et Sao Paulo—ont annoncé un autres 2006). Money Journal 2006, La Monica 2006, Lash 2006, partenariat avec l’initiative Clinton Climate Initiative, dont Parallèlement, selon l’avertissement qui ressort de Webb 2006). Rupert Murdoch a déclaré que sa société le but est de lutter contre l’évolution climatique dans l’étude Stern Review on the Economics of Climate News Corporation serait une entreprise sans carbone les grandes zones urbaines (Blood 2006). Près de Change publiée vers la fin 2006, l’incapacité à maîtriser (NewsCorp 2006). Lee Scott, président de Wal-Mart, 650 municipalités appartiennent à l’association Local le changement climatique pourrait diminuer de 5 à le plus grand marché de grandes surfaces du monde, Governments for Sustainability (ICLEI), qui promeut des 10% par an le rythme de croissance de l’économie s’est engagé à diminuer les émissions de gaz à effet de mesures sur l’évolution climatique à l’échelle locale et mondiale d’ici à la fin du siècle et provoquer un choc serre de 20% au cours des sept prochaines années et à soutient l’action des groupes de pression à l’échelle social et économique d’une proportion analogue à celui doubler l’efficacité des combustibles des transports dans internationale. (ICLEI 2006). de la Grande dépression. Le même rapport indique les dix prochaines années (Alter, 2006). Le président de Sur le plan national, on constate avec satisfaction que s’attaquer au probléme du changement climatique Virgin Group, Richard Branson, a promis d’investir trois que la Chine a adopté une nouvelle loi sur les nouvelles pourrait donner un essor à la croissance économique milliards de dollars US dans les énergies renouvelables énergies consacrant 180 milliards de US$ aux énergies (Stern 2006). au cours des dix prochaines années et de réduire les renouvelables (Li 2006). Les parties concernées ainsi que des organisations émissions de gaz à effet de serre dégagés par les avions Sur le plan international, les diplomates réunis à la dans le monde ont été de plus en plus nombreuses en (Virgin Atlantic 2006). douzième Conférence des Parties à la Convention- 2006 à exprimer leurs préoccupations sur l’évolution Plusieurs années durant, les sociétés d’assurance et Cadre des Nations sur les changements climatiques du climat. Une étude internationale révélait récemment de réassurance ont été parmi les premiers à souligner (CCNUCC) qui s’est tenue à Nairobi en novembre, ont qu’au moins 80% des sondés dans 27 pays sur les les défis que posent les changements climatiques. étudié les perspectives d’avenir du régime international 30 interrogés qualifiaient l’évolution climatique comme Suite aux ravages sans précédent occasionnés par les sur les changements climatiques après 2012, à l’heure étant soit ‘très grave’ ou ‘assez grave’ (Globescan catastrophes naturelles en 2005 (l’ouragan Katrina a où les engagements actuels devront être évalués 2006). Ces inquiétudes croissantes faisaient écho à fait 45 milliards d’US$ de pertes en biens des assurés), et renouvelés. Malgré l’importance des preuves une couverture médiatique plus importante du sujet le secteur a annoncé de nombreuses initiatives dont scientifiques et de l’inquiétude croissante de la société dans de nombreux pays et de manière plus accentuée “les crédits de construction écologiques” ainsi des civile, les engagements multinationaux sur la réduction aux États-Unis (voir la section Amérique du Nord). mesures encourageant les investissements dans les des gaz à effet de serre n’ont pas pu faire l’objet d’un

Encadré 1: Marchés de carbone et nouvelles technologies

L’année 2006 a été marquée par la coopération à l’échelle régionale et mondiale que les États ont mise Projets de MDP enregistrés par région en 2006 en place pour utiliser des mécanismes basés sur le marché et trouver des solutions rentables pour lutter contre l’évolution climatique. Le Mécanisme de développement propre (MDP) du Protocole de Projets totaux 427 Kyoto, qui encourage les pays industrialisés à investir dans les énergies renouvelables et les pays en Afrique développement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, a également obtenu très rapidement Amérique latine et Caraïbes 11 (2,58 %) un soutien. Dès le mois de décembre, plus de 1 300 projets étaient mis en œuvre et 427 étaient 206 (48,24 %) Asie et Pacifique intégralement inscrits. La Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques (CCNUCC) 205 (48,01 %) chiffre la diminution des émissions de gaz à effet de serre à plus de 1 milliard et demi de tonnes obtenus par le MDP d’ici à 2012, équivalant au volume annuel émis par le Royaume-Uni et l’Espagne réunis. La négociation de droits d’émission connaît une vague de popularité. Au niveau régional, le Schéma européen d’échange de droits d’émissions de gaz à effet de serre devrait générer près de 30 milliards de US$ au point de vue commercial en 2006—soit une croissance multipliée par trois par rapport à l’année précédente (voir la section Europe ). Parallèlement, d’autres initiatives de négociations d’émissions ne cessent de se développer, telles que le Chicago Climate Exchange, le New South Wales Emission Trading Scheme (le Schéma de négociation d’émissions en Nouvelle-Galles du Sud) en Australie et le Regional Greenhouse Gas Initiative (l’Initiative régionale de gaz à effet de serre) au nord-est des États- Unis. Il semble que ces mécanismes confirment la rapidité de leur croissance et deviennent de plus en plus interreliés. Compte tenu de la difficulté de répondre à une demande en énergie à court terme avec des énergies renouvelables, la communauté internationale a déjà entamé des discussions au sujet de la Reste du monde captation et du stockage du carbone dans le cadre de la CCNUCC et le Protocole de Kyoto. 5 (1,17 %)

Sources : UNFCCC 2006b, Environmental Finance 2006, Point Carbon 2006, Mitchell 2006, IISD 2006b,c Source: UNFCCC 2006b

APERÇU GÉnÉral : Situation mondiale  Encadré 2: Exploitation illicite du bois: une question à l’ordre du jour accord. Toutefois, des initiatives significatives ont été mises sur pied pour aider le continent africain à tirer Si l’exploitation illicite du bois demeure une question à traiter dans le programme de travail de la communauté internationale parti du marché international de la finance carbone en 2006, la raison tient au fait que moins de 10% des forêts du monde sont gérées de manière durable. Mais au début de l’année, des négociations se sont achevées - accomplissement notable - sur un accord destiné à succéder à l’Accord et du Mécanisme de développement propre (MDP) international sur les bois tropicaux. Le nouvel accord fixe comme objectif la nécessité d’éviter les exploitations illicites de (voir la section Afrique). De même, il a été convenu bois et de maîtriser le commerce qui y est lié. Si la sixième session du Forum des Nations Unies sur les forêts qui s’est d’entreprendre une étude scientifique sur la possibilité tenue en février n’a pas suivi le mouvement en prenant des décisions essentielles en matière d’exploitation illicite du bois, le d’étendre le MDP dans le but de récompenser les pays Secrétariat avait annoncé par la suite que le Forum s’appuierait sur les efforts déjà accomplis par les processus d’application en développement qui luttent contre la déforestation du droit forestier et de la gouvernance, afin de donner un élan aux engagements pris par les acteurs internationaux et les (IISD 2006d) (Encadré 1). multiples parties prenantes dans la lutte contre l’exploitation illicite du bois et le commerce qui y est associé. En septembre, le Dialogue sur l’exploitation illégale du bois a été engagé au G8, réunissant autour de la même table les parties prenantes La Convention-Cadre des Nations Unies sur les du G8 et les grands États producteurs de bois, afin de mettre au point un plan d’action pour lutter contre cette tendance, changements climatiques (CCNUCC) fait partie des en mettant l’accent sur la transparence financière, sur le soutien accordé aux sociétés disposées à s’engager à livrer une quatre initiatives issues du Sommet de la Terre qui s’est production durable, et sur le développement d’un marché informé sur le bois légal et durable dans les marchés de l’Union tenu à Rio de Janeiro, en 1992. Toutes ces initiatives européenne et des pays du G8. ont permis de poser les jalons du programme mondial Dans la même perspective, la publication conjointe de l’Organisation internationale des bois tropicaux et de la FAO, sur l’environnement en 2006. Quant à l’initiative initiale portant sur les principes directeurs des bonnes pratiques en faveur de la conformité au droit du secteur forestier, s’ajoute aux efforts accomplis en 2006 pour juguler l’exploitation illégale du bois. Ces principes directeurs sur les bonnes pratiques sur les Principes relatifs aux forêts, elle a débouché servent d’appui aux initiatives nationales et régionales pour concevoir et mettre en œuvre des mesures contre les sur le Forum actuel des Nations Unies sur les Forêts contrevenants. De même, des mesures liées à la demande du marché jouent un rôle déterminant. Ainsi, des programmes (Encadré 2) Deux autres Recommendations du de certification ont été proposés pour inciter le secteur privé à s’impliquer dans ce domaine. Aujourd’hui, on constate que Sommet de Rio ont aboutour des Conventions: la 10,5 millions d’hectares, soit 3% de la production de forêts naturelles situées dans les pays membres producteurs de Convention sur la diversité biologique et la Convention l’OIBT, sont gérés avec des pratiques de production durable certifiées par des organisations forestières indépendantes des Nations Unies sur la lutte contre la désertification telles que le Forest Stewardship Council. Au regard de ce petit pourcentage de forêts tropicales certifiées, les experts des pays consommateurs ont également désigné les politiques d’attribution de marché du bois comme un moyen de réduire la (Encadrés 3 et 4). contribution des pays à l’exploitation illégale du bois. DiversitÉ biologique marine: RÉponse Sources: Brack and Saunders 2006, ITTO 2006a,b, UNFF 2006, USTR 2006, World Bank 2006. mondiale et partenariats INSTITUTIONNELS En 2006, le milieu scientifique, se fondant sur des don- nées obtenues à partir des recherches menées au cours de la décennie précédente a tiré la sonnette d’alarme en constatant la vulnérabilité croissante de la diversité biologique marine, notamment dans des zones se situant hors de la juridiction nationale (DOALOS 2006c). Par ailleurs, des préoccupations ont également été exprimées sur les limites que comporte le cadre juridique actuel pour réglementer les progrès technologiques et scientifiques et l’étendue des effets de plus en plus importants de l’acti- vité anthropique sur les océans (PNUE et IUCN 2006). Il a été établi, selon l’une des études les plus complètes sur la diversité biologique marine, que la diversité est essentielle à la productivité. Les écosystèmes, présentant une diversité élevée, offrent 80 % de plus en biomasse et une plus grande stabilité des systèmes que les écosystèmes appauvris (Worm et autres 2006). Du reste, l’étude soulève des doutes quant à la possibilité de réaliser l’objectif fixé au Sommet mondial sur le développement durable (SMDD), qui s’est tenu en 2002, consistant à reconstituer les stocks de poissons à des niveaux durables d’ici à 2015. En s’appuyant sur des recherches confirmant l’extinction alarmante de la diversité biologique marine dans la grande majorité des écosystèmes marins, les auteurs de l’étude prédisent que les derniers poissons et espèces de fruits de mer commercialisés actuellement, disparaîtront d’ici à 2050. Néanmoins, les zones Du bois FSC tiré des forêts certifiées de l’Amazonie au Brésil. Plus de 90 % des bois certifiés de cette zone sont exportés en Europe. protégées et les fermetures des pêches ont permis Source: Joerg Boethling / Still Pictures de raviver la biodiversité, mesurée en richesse des espèces, de 23 %, et de quadrupler l’amélioration de

 GEO ANNUAIRE 2007 adopté une déclaration reconnaissant son incapacité Approche par écosystèmes à mener à bien et à mettre en œuvre un régime de Le SMDD a prôné l’utilisation de l’approche par gestion destiné à réglementer la commercialisation de écosystèmes favorisant un développement durable la baleine et le soutien théorique à la gestion durable des océans d’ici à 2010. Les rapports de l’année des baleines (IWC 2006). Les États-Unis ont entamé 2006 confirment que l’approche par écosystèmes des travaux, en collaboration avec des organisations constitue le “meilleur cadre actuel pour faire face aux régionales, sur l’élaboration de principes directeurs sur menaces multiples, aux incertitudes écologiques, les pratiques durables en pêche, tandis que l’Union aux activités et aux intérêts des humains”, or, elle est européenne, contrairement à l’avis des scientifiques appliquée de manière parcimonieuse dans les océans et des conservateurs de la nature, n’a pas interdit la ouverts à tous et les eaux profondes (UNU 2006). pêche de la morue en Baltique orientale, mais a réduit L’application renforcée de l’approche par écosystèmes de 10% son quota de captures admissibles. (White a reçu un accueil unanime à l’échelle internationale. House 2006, ENS 2006). La Conférence d’examen des Nations Unies sur l’Accord sur les stocks de poissons s’est achevée en Les zones marines protégées s’engageant à intégrer les aspects des écosystèmes Le Sommet mondial sur le développement durable dans la gestion des pêcheries (DOALOS 2006b). (SMDD) a également pour objectif d’établir un réseau La septième réunion du Processus consultatif officieux représentatif de zones marines protégées d’ici à 2012. des Nations Unies ouvert à tous sur les océans et le droit Les évaluations, réalisées en 2006, ont révélé que ces de la mer, qui s’est tenue en juin 2006, est parvenue zones ne constituent que 0,6 % de tous les océans—le à s’accorder d’abord sur les éléments définissant une rythme actuel d’attribution des zones ne permettra approche par écosystèmes, telle qu’elle s’applique aux d’atteindre l’objectif qu’en 2085 (Cicin-Sain et autres océans, ensuite sur les outils et principes de mise en œuvre, 2006). La Conférence des Nations Unies censée faire enfin sur une application améliorée (DOALOS 2006d). le bilan de l’application des dispositions de l’Accord sur les stocks de poissons, convoquée en mai 2006, Mise en commun des compétences et des a également reconnu le rôle important que jouent les institutions: Les hautes mers comme la zones marines protégées, et a exhorté les États et les dernière limite organisations régionales de gestion des pêcheries à Un grand nombre d’instruments et de forums portant sur la étendre ces zones et à protéger la diversité biologique diversité biologique et concernant les océans ont examiné marine au cas par cas (DOALOS 2006b).

Des écoliers observent une baleine à bec de Baird dans le port de la ville de Wada au Japon, le 21 juin 2006. Les baleines à bec et les baleines pilote ne sont pas soumises à l’interdiction de 1986 prise par la Commission baleinière internationale. Source: David Guttenfelder/AP Photo la vie marine dans les eaux voisines. Le rapport prône l’augmentation des réserves marines, la gestion durable de la pêche et l’adoption des mesures plus strictes de lutte contre la pollution. (Worm et autres 2006). Des initiatives nationales contradictoires amorcées en 2006 ont souligné, une fois de plus, la nécessité d’un cadre international renforcé. Si la France a annoncé, en juin 2006, la création d’une nouvelle réserve de baleines et de dauphins située aux Antilles, l’Islande a décidé de reprendre la commercialisation de la baleine, au mois d’octobre 2006 (WWF 2006, Oceana Chalutiers sur le Fleuve Elbe en Allemagne. 2006). La Commission baleinière internationale (CBI) a Source: argus / Still Pictures

APERÇU GÉnÉral : Situation mondiale  Encadré 3: Menaces pesant sur la diversité biologique et espoirs de conservation

Cette année a vu apparaître de nouvelles preuves confirmant que la menace qui pèse sur la diversité biologique mondiale grandit de jour en jour - concernant notamment les espèces ornithologiques tropicales. Cependant, des études ont également mis en évidence que les efforts de conservation comme l’établissement de listes et la protection peuvent renverser la tendance à la disparition. D’après une évaluation approfondie par espèces, publiée en 2006, le rythme de disparition des oiseaux évolue beaucoup plus rapidement que prévu. Ce rythme avant intervention humaine était de l’ordre d’un million d’espèces par année (E/MSY). Le taux depuis 1800 a été estimé à 26 E/MSY. Cependant le taux de la même année aurait atteint 100 E/MSY si l’on avait pris en compte les extinctions avant 1800 et les probables extinctions non comptabilisées. Les rythmes de ces dernières décennies sont inférieurs à 50 E/MSY—mais ils s’élèveraient à 150 E/MSY sans efforts de conservation. D’après les conclusions des chercheurs, la plupart des disparitions des espèces d’oiseaux étaient confinées à des îles, mais on a découvert récemment que les extinctions concernaient les continents. Les mêmes chercheurs prévoient que le rythme du XXIème siècle pourrait se chiffrer à 1 000 E/MSY et que, si la déforestation et la mutation des paysages tropicaux se poursuivent comme prévu, le rythme d’extinction pourrait s’élever à 1 500 E/MSY d’ici à la fin du siècle. Les scientifiques attribuent les extinctions á l’introduction des expèces allogènes, à l’essor des technologies de l’homme et au changement de l’environnement mondial. Cependant, le résultat le plus intriguant et le plus motivant qui ressort de cette enquête suggère que les efforts de conservation peuvent aider sensiblement à réduire de manière notable la disparition des espèces. L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) diffuse une liste Rouge des Espèces menacées, tous les deux ans, qui se fonde sur des critères touchant aux seuils quantitatifs de la taille de la population, zone de répartition, les rythmes de disparition et le risque d’extinction. La Liste rouge de 2006 donne une mesure précise des progrès réalisés, ou de l’absence de progrès de l’objectif fixé par la communauté internationale : assurer, d’ici à 2010, une forte réduction du rythme actuel de perte de la diversité biologique. La totalité des espèces considérées comme étant en danger critique d’extinction a augmenté de 7% entre 2004 et 2006—de 2 791 espèces à 2 985 espèces. Les hausses les plus importantes dans la catégorie critique sont constatées parmi les poissons (48% d’augmentation), les insectes (45%) et les reptiles (14%). Des espèces décrites qui sont le plus menacées, le pourcentage le plus élevé concerne les vertébrés avec 31% d’amphibiens, 20% de mammifères, 12% d’oiseaux et 4% de reptiles et de poissons. Parmi les gymnospermes, tels que les conifères, 31% sont menacés. Les mammifères, les oiseaux, les amphibiens et les gymnospermes figuraient parmi les premiers groupes à faire l’objet d’une évaluation complète ou presque complète. Les requins et les raies comptent parmi les premiers groupes marins évalués : 20% des 547 espèces de la Liste sont menacées d’extinction. Les poissons d’eau douce connaissent également un risque d’extinction : 56% des 252 espèces de poissons d’eau douce endémique du bassin méditerranéen sont menacés d’extinction. Une des espèces qui entre dans les catégories des espèces menacées de la Liste rouge de 2006 est l’ours polaire. Le nombre d’ours polaires comptabilisés dans l’Arctique, selon les estimations, oscille entre 20 000 et 25 000, dont la survie est sévèrement menacée par la fonte de la glace due au réchauffement climatique. Les ours dépendent de grandes étendues de glace pour avoir accès à leurs sources d’alimentation. Lorsque l’instabilité de la banquise ou l’absence de glace empêche l’animal de se procurer de la nourriture, les naissances d’oursons seront plus rares avec des oursons plus petits, et des taux de mortalité plus élevés. La lenteur du rythme de reproduction signifie qu’ils ne développeront certainement pas de nouveaux modes de comportement dans les prochaines années pour s’adapter au réchauffement climatique. Evaluation de l’UICN de 2006 prévoit que la population diminuera de plus de 30% dans 45 années—et qu’elle disparaîtra probablement à l’état sauvage dans un siècle. Au nombre des facteurs de contraintes qui s’exercent sur l’ours polaire, on compte la pollution, les bateaux, le tourisme, les activités liées au pétrole et au gaz ainsi que la chasse traditionnelle par les communautés indigènes. Faisant suite à une pétition initiée en 2005 par trois organisations environnementales, le département américain US Fish et Wildlife Service ont annoncé officiellement, en décembre 2006, qu’ils proposeraient de classer l’ours polaire dans la catégorie des espèces en danger au titre de la loi Endangered Species Act (ESA). Cette décision est hautement symbolique en ce sens que l’ours serait la première des espèces à être reconnue officiellement comme une grande victime du réchauffement climatique. La protection des animaux au titre de la loi ESA nécessite du gouvernement américain de développer un programme de conservation, et d’assurer que les organes gouvernementaux ne prennent aucune mesure qui pourrait porter préjudice à l’existence de l’animal. Suit une revue de 12 mois sur les menaces et les options liées à la conservation. Si les annonces officielles minimisent l’importance de la politique américaine sur le climat et les explorations pétrolifères, les ONG environnementales estiment qu’il devrait y avoir une possibilité de recours contre ces menaces. Il n’en demeure pas moins que la protection et la conservation peuvent être bénéfiques. Un exemple célèbre d’une espèce qui a été épargnée par la disparition grâce à un programme de conservation est le condor de Californie. Il ne restait que neuf oiseaux vivant à l’état sauvage avant qu’un programme d’élevage et de remise en liberté n’ait été amorcé en 1987. On en dénombre aujourd’hui 138 à l’état sauvage. Toutefois, les condors libérés sont extrêmement vulnérables, c’est pourquoi il faut poursuivre des efforts soutenus en matière de conservation. La majorité des oisillons relâchés en milieu naturel n’ont pas survécu – certains ayant ingéré des détritus abandonnés par les randonneurs, tels que des bouchons de bouteilles et des morceaux de verre. Depuis 1997, neufs condors sont morts empoisonnés par le plomb présent dans les balles de munitions des chasseurs et trois chasseurs condamnés par la loi Endangered Species Actand, ont dû verser des amendes s’échelonnant entre 1 500 US$ et 20 000 US$. Source: Fred Bruemmer / Still Pictures Sources: Ours polaire marchant sur une fine épaisseur de glace Pimm and others 2006, IUCN 2006a, Schliebe and others 2006, US Fish and Wildlife Service 2006, Church and others 2006, CRES 2006.

les questions relatives à la diversité biologique marine de diversité biologique et les activités de pêche particulièrement à l’occasion de la huitième Conférence d’un point de vue sectoriel. L’Organisation des Nations destructrices ainsi que la Convention sur la diversité des parties à la CDB en mars 2006, du fait que les Unies pour l’alimentation et l’agriculture et l’Organisation biologique qui concerne les zones protégées des discussions sur la diversité biologique marine étaient maritime internationale se consacrent aux méthodes de hautes mers (CDB) (IISD 2006a). marquées par la question du mandat de la Convention pêche illégales, non réglementées et non déclarées (IUU) ; En 2006, la communauté internationale a préféré vis-à-vis des autres organisations internationales. La l’Autorité internationale des Fonds marins étudie les mettre l’accent sur les réponses intégrées et sur Conférence a conclu que la CDB devait se concentrer effets environnementaux des activités minières dans l’amélioration de la coordination institutionnelle au niveau sur des missions spécifiques comme celles qui les fonds marins ; le Processus consultatif officieux international, afin de faire face aux dangers multiples qui consistent á publier des informations et des conseils examine la prospection et la recherche en matière menacent les océans. Cette volonté s’est traduite tout scientifiques et techniques sur la diversité biologique

 GEO ANNUAIRE 2007 marine, encadrer l’application des approches par aux protestations émises par plusieurs organisations écosystèmes et de précaution et contribuer à atteindre non gouvernementales selon lesquelles le transfert allait l’objectif du SMDD visant à réduire sensiblement le à l’encontre de la Convention de Bâle, le Secrétariat a rythme actuel de la disparition de la diversité biologique encouragé l’Inde et la France, toutes deux Parties à la d’ici à 2010 (CBD, 2006). Ce rôle nouvellement Convention à résoudre le différend entre elles. (Basel défini est destiné - en collaboration avec d’autres 2006a). Finalement, le bateau a été sommé de rentrer organisations et processus internationaux axés sur la en France. Le deuxième cas, qui a également impliqué diversité biologique et les océans – à compléter le rôle le Secrétariat, concernait un navire étranger responsable central de l’Assemblée générale. Il s’agit maintenant de du déversement de matériaux toxiques à Abidjan en Côte déterminer si l’Assemblée est à même de guider les d’Ivoire, en août (voir la section Afrique). À la fin décembre agences, les organes traités et les forums consacrés 2006, on sollicitait encore des donateurs afin qu’ils aux océans et à la biodiversité, dans l’action puissent contribuer à hauteur de 15 millions de US$ pour internationale effective et opportune qu’ils mènent pour financer les coûts de nettoyage. protéger la diversité biologique marine dans les fonds Les problèmes créés par les déchets de matériaux marins. électroniques ont attiré l’attention de la communauté internationale pour deux raisons : la croissance des Gestion des Produits chimiques et de leurs volumes de déchets électroniques et la tendance de plus dÉchets: vers une approche mondiale en plus fréquente à les exporter vers des pays autres Garçon employé pour trier les déchets électroniques trouvés sur le La communauté internationale a déployé un certain que le pays de production ou d’utilisation du produit. marché d’Alaba à Lagos au Nigéria pour les jeter sur ce tas d’ordures nombre d’efforts en 2006, destinés à réaliser l’objectif Selon un rapport, l’essentiel des 20 à 50 millions de accumulé dans un marais. Vestiges des postes de télévision et des convenu au Sommet mondial du développement tonnes de déchets électroniques produits chaque année ordinateurs importés qui, faute de réparation, sont brûlés. durable de 2002, qui veut que, d’ici à l’année 2020, contient des matériaux toxiques (Economist 2006). Face Source: Basel Action Network les produits chimiques soient produits et utilisés, de à cette situation, l’Europe a commencé à limiter, dès manière à réduire la majeure partie des effets néfastes le 1er juillet 2006, l’utilisation de certaines substances sur l’environnement et la santé de l’homme. Le rôle – notamment le plomb, le mercure et le cadmium—dans important accordé à une approche mondiale pour gérer les nouveaux produits électroniques. Le même jour, la développement et des pays dont l’économie est en les produits chimiques et leurs déchets s’explique par Californie a commencé à demander aux distributeurs de transition. (IISD 2006e). la mondialisation du commerce des déchets. téléphones mobiles de procéder à la récupération et au Dans la mesure où la nécessité d’adopter une Au cours de l’année 2006, des incidents impliquant les recyclage des téléphones usagés. La même question a approche mondiale pour gérer les déchets des produits mouvements transfrontières des déchets ont confirmé la été au centre des préoccupation, pour la première fois, chimiques se faisait chaque jour plus pressante, les nécessité d’adopter une approche par cycle de vie des des Parties à la Convention de Bâle lors de leur réunion négociations sur l’Approche stratégique de la gestion produits chimiques et des déchets, qui soit acceptée à à l’occasion de la Conférence organisée au mois de internationale des produits chimiques (SAICM) se sont l’échelle internationale. Le Secrétariat de la Convention novembre-décembre à Nairobi. À cette occasion, les achevées en février 2006, à l’issue desquelles a été défini de Bâle sur le Contrôle des mouvements transfrontières délégués ont recommandé d’éliminer les technologies un nouveau cadre politique de portée internationale sur la des déchets dangereux et de leur élimination a été qui n’étaient pas respectueuses de l’environnement gestion des produits chimiques dangereux, consacrant sollicité pour intervenir dans deux cas majeurs de ce et sont convenus d’élaborer un plan d’action sur une trois instruments intergouvernementaux juridiquement type. Dans le premier cas, un porte-avions français faisait gestion des déchets électroniques qui soit respectueuse contraignants qui régissent actuellement ces questions : route pour Alang en Inde pour y être démantelé. Face de l’environnement, axé sur les besoins des pays en La Convention de Stockholm sur les polluants organiques

Encadré 4: La priorité est donnée aux plans d’action dans les déserts et la désertification

Les Nations Unies ont désigné l’année 2006 comme étant l’Année internationale des déserts et de la désertification (AIDD), afin de sensibiliser la communauté internationale vers les actions à entreprendre compte tenu des 500 millions d’individus vivant dans les déserts et les zones en marge des déserts, totalisant 8% de la population mondiale. Une moyenne de 68% des espèces observées dans le biome du désert est endémique, mais les pressions et les effets liés aux activités agricoles et à l’utilisation des terres par l’homme ainsi que la fragmentation des habitats en raison de la construction des infrastructures et les changements climatiques sont autant d’éléments qui peuvent provoquer la disparition de la diversité biologique qui pourrait diminuer la moyenne des espèces d’origine jusqu’à 58,3% d’ici à 2050. Dans le cadre de l’AIDD, les parties prenantes ont recensé la migration, les solutions scientifiques et la gestion durable de l’eau et des terres figurant au nombre des domaines dans lesquels des actions sont à entreprendre. D’abord, d’autres approches ont pu être définies par plusieurs études parues en 2006 pour gérer les crises de l’eau dans les régions arides. Ensuite, la revue Global Deserts Outlook a souligné la nécessité de décourager la consommation excessive de l’eau. Par contre, elle a prôné le besoin de lier les nouvelles technologies comme la micro- irrigation, les micro-jets et le captage de l’eau de brouillard dans les déserts côtiers aux techniques traditionnelles de la gestion de l’efficacité de l’eau. Enfin, l’Etude complète de la gestion de l’eau dans les activités agricoles a attribué un rôle déterminant à l’amélioration de la gestion de l’eau pour les activités agricoles dans les pays en développement, notamment dans l’agriculture irregulée dans les savanes de l’Afrique, et a recommandé d’augmenter les infrastructures du stockage de l’eau, d’installer de meilleurs systèmes d’irrigation et de cultiver des céréales plus résistantes à l’eau. Selon le rapport mondial 2006 des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau, il faut modifier la demande et l’utilisation des ressources en eau (GIRE) en multipliant les campagnes de sensibilisation, d’éducation, renforcer les réformes politiques portant sur les ressources en eau, et adopter des plans axés sur la Gestion intégrée des ressources en eau et d’autres sur l’utilisation judicieuse de l’eau. Les Ministres ont réaffirmé lors du Quatrième forum mondial sur les ressources en eau, qui s’est tenu à Mexico en mars 2006, leur promesse de réaliser les objectifs de Gestion intégrée des ressources en eau, fixés par la communauté internationale, en matière d’accès à l’eau potable et à des systèmes d’assainissement de base prescrits dans l’Action 21, la Déclaration du Sommet Millénaire et le Plan d’Application des Recommendations du Sommet de Johannesburg. Sources: CA 2006, National Water Commission of Mexico 2006, UNEP 2006b, World Water Assessment Programme and UNESCO 2006, and UNESCO 2006

APERÇU GÉnÉral : Situation mondiale  persistants (POP), la Convention de Rotterdam sur en œuvre et d’assistance technique – avec les Parties du système des Nations Unies. Il a également prôné l’application de la procédure de consentement à la Convention de Stockholm qui avait appelé à la l’élimination de doublons et demandé que les fonctions préalable en connaissance de cause applicable à coopération et à la coordination des trois conventions. du PNUE soient revalorisées afin que cet organe certains produits chimiques et pesticides dangereux (UNEP 2006a, IISD 2006e). devienne le pilier de la politique de l’environnement qui font l’objet d’un commerce international (Convention dans le système de l’ONU, qui lui confère une réelle PIC), et la Convention de Bâle. L’Approche stratégique Horizon 2007 autorité en la matière. (UN 2006). est un accord volontaire sur un éventail de sujets qui À observer l’évolution de l’année 2006, on décèle une Toutefois, l’année 2006 n’a vu aucune négociation portent aussi bien sur l’évaluation des risques des tendance légèrement encourageante pour ce qui est notable en matière de changements climatiques. Si l’on produits chimiques, sur l’harmonisation de l’étiquetage de répondre aux préoccupations dans le domaine veut que le monde agisse à temps pour faire face à que sur l’élimination des produits obsolètes ou stockés. du développement durable. De fait, des efforts ce problème, il faudra que certains pays se posent en Elle énonce des dispositions prévoyant d’établir des multilatéraux ont été déployés à plusieurs niveaux, défenseurs de la planète. Il faudra accomplir des efforts centres nationaux pour aider les pays, surtout ceux en visant, d’une part, à améliorer la coordination des pour concilier l’environnement avec l’économie - à développement, à former des experts dans le domaine institutions internationales et des activités générées par l’image de la Commission économique pour l’Europe de la sécurité de produits chimiques, notamment les la gestion des ressources durables et, d’autre part à des Nations Unies qui est le premier organe à adopter déversements et les accidents relatifs aux produits équilibrer les différentes contributions apportées dans des règles pour le paiement des services fournis par les toxiques. ce cadre. Parallèlement, la communauté internationale écosystèmes dans la gestion intégrée des ressources Les trois organes issus des conventions reconnaît de plus en plus l’importance de traiter les en eau, en proposant des directives internationales internationales juridiquement contraignantes ont questions interdépendantes selon une approche pour établir un paiement des services fournis par les examiné une approche mondiale pour gérer les produits holistique et de tisser des partenariats mondiaux entre écosystèmes au niveau local, national et transfrontière chimiques et leurs déchets en y intégrant la méthode les institutions internationales et les acteurs de la (UNECE 2006). S’il faut traiter les nouveaux défis du du cycle de vie du produit ou l’approche consistant société civile. point de vue du développement durable, tous les à analyser le produit depuis sa fabrication jusqu’à Dans ce contexte, afin d’améliorer la coordination intervenants devront se mettre à l’œuvre et il faudra son élimination totale, puis ont examiné leurs activités entre les agences de l’ONU, un groupe d’experts de replacer la question du développement durable, respectives pour cerner les possibilités de coordonner haut niveau en matière de cohérence du système des reléguée en marge des discussions, au cœur de et de combiner ces dernières. Au moyen des trois Nations Unies quant au développement, à l’assistance l’examen des prises conventions, les Parties sont convenues en 2006 de humanitaire et à l’environnement, appuyé par les de décisions. mettre sur pied une équipe d’experts qui serait chargée consultations sur la gouvernance internationale de d’examiner les possibilités – telles que l’établissement l’environnement au sein de l’Assemblée générale, d’un Secrétariat exécutif et des fonctions de direction a étudié différentes options. Le groupe d’experts qui seraient communes aux trois conventions ou a préconisé une évaluation indépendante de la encore l’intégration d’un soutien administratif, de mise gouvernance internationale sur l’environnement au sein

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APERÇU GÉnÉral : Situation mondiale  Sélection des faits marquants de l’année 2006

Janvier 1er janvier Les pays du Sud de l’Asie et de l’Asie 4 janvier La Convention-cadre sur la protection et 11-12 janvier La première réunion ministérielle du du sud-est mettent en place un mécanisme pilote le développement durable des Carpathes entre en Partenariat Asie-Pacifique sur le développement 1er janvier Les Nations Unies lancent l’année à caractère volontaire dans le but d’échanger des vigueur. La convention énonce des principes essen- propre et le climat adopte une charte et un internationale des déserts et de la désertification informations sur l’enregistrement des importateurs tiels encourageant la coopération dans les domaines programme de travail. pour sensibiliser le public dans le monde à la de chlorofluorocarbones (CFC) avant d’octroyer des de la conservation, de l’agriculture, des forêts, des progression des déserts, qui couvrent 41 % de la licences d’importation ou d’exportation. transports et des infrastructures entre la République surface de la Terre. tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la Serbie, la République slovaque et l’Ukraine. PHONE Brandelet Didier / Still Pictures

8 février À l’occasion de la Conférence interna- 13-24 février Réunis à la sixième session du Mars 14 mars Le premier bulletin annuel sur les gaz tionale sur la Gestion des produits chimiques, une Forum des Nations Unies sur les forêts, les à effet de serre de l’Organisation mondiale de la Approche stratégique s’appliquant à la gestion délégués conviennent d’un accord qui succède 6-9 mars La Conférence ministérielle de l’Afrique sur météorologie informe que la moyenne mondiale des internationale des produits chimiques est adoptée à l’Accord international sur les forêts. Quatre l’énergie hydraulique et le développement durable concentrations en dioxyde de carbone (CO2), en pour faire en sorte que les produits chimiques objectifs mondiaux sont fixés : la prévention de la engage les participants à travailler ensemble pour méthane (CH4) et en oxyde nitreux (N2O) dégagés soient utilisés et produits de façon à minimiser les dégradation des forêts, valoriser les bienfaits tirés exploiter les réserves hydrauliques potentielles de dans l’atmosphère a atteint en 2004 des niveaux effets néfastes à la santé et à l’environnement. des forêts et leur contribution dans la réalisation des l’Afrique. Les Ministres reconnaissent la nécessité jamais enregistrés auparavant. objectifs internationaux de développement ; étendre d’évaluer les effets des activités respectueuses de les aires des forêts ; et renforcer l’assistance l’environnement et de la société, d’investir dans le ren- officiellement octroyée au développement dans la forcement des capacités, et de faire en sorte que les gestion durable des forêts. communautés locales concernées tirent des bienfaits à caractère durable. MARK EDWARDS / Still Pictures MARK EDWARDS

26 avril 20ème anniversaire de l’accident nucléaire Mai sans précédent à Tchernobyl en Ukraine. Les effets ne cessent d’affecter les vies des personnes en 16 mai L’Union africaine, la Banque mondiale, Ukraine, voisine de la Biélorussie et de la Russie et la FAO et le WWF ont établi un partenariat pana- tout l’hémisphère nord. fricain, se donnant pour mission de rétablir les stocks appauvris de poissons et de réduire la pauvreté. Par le biais de ce partenariat, un Fonds d’investissement durable dans les pêcheries est disponible- le premier de la sorte- orienté sur les pêcheries dans les vastes écosystèmes marins d’Afrique. H.Windeck/UNEP / Still Pictures PHONE Brandelet Didier / Still Pictures

Juillet 7 juillet L’Union internationale de conservation 15-17 juillet Au Sommet du G8, accueilli par la pour la nature (UICN) a annoncé qu’en dépit des Russie, les Chefs d’État ont élaboré une déclaration 3 juillet Le rapport sur les Objectifs de déve- améliorations de conservation de la plupart des sur la sécurité énergétique mondiale, selon loppement du Millénaire datant de 2006 constate sous-espèces du rhinocéros blanc et noir de laquelle les pays du G8 et l’humanité tout entière que les pays en développement ont réalisé des l’Afrique, on craint aujourd’hui que le rhinocéros doivent relever le défi qui consiste à garantir un progrès pour permettre un accès à l’eau propre et noir de l’Afrique occidentale (Diceros bicornis approvisionnement énergétique suffisant, fiable et à l’éducation, mais ont pris du retard dans ce qui longipes) n’ait disparu, essentiellement à cause du respectueux de l’environnement à un prix reflétant reste à accomplir pour répondre aux autres buts braconnage de sa corne. Quant à la population les paramètres fondamentaux du marché. fixés par la communauté internationale. de rhinocéros blanc (Ceratotherium simum cottoni) à l’état sauvage, située dans le nord de la région, son nombre a atteint des niveaux faibles jamais constatés auparavant. Ron Giling / Still Pictures / Still Pictures

4 septembre À l’occasion de la deuxième Conférence 28 septembre Le PNUE décerne le prix Sasa- Octobre 5 octobre La Convention sur le commerce inter- de tables rondes sur le soja responsable se déroulant kawa de 2006 à deux initiatives locales—le groupe national des espèces en danger de la faune et flore à Asunción au Paraguay, les participants ont annoncé de coopératives Tenadi de Mauritanie et Rodrigo Dès le mois d’octobre 2006, la grippe aviaire est sauvages (CITES) décide de suspendre les exporta- la création de la première organisation internationale Vivas Rosas de Colombie—pour leurs efforts de constatée dans la volaille au Niger, au Cameroun, tions de 60 tonnes d’ivoire d’éléphant du Botswana, visant à réduire les effets négatifs de production de lutte contre la désertification et la dégradation des en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, en Égypte, et de Namibie et d’Afrique du sud. La permission de soja. Une initiative de producteurs, de transformateurs, terres. La Coopérative Tenadi a développé des au Soudan. En 2006, dix personnes ont péri en les vendre est conditionnée au système de suivi de de négociants, d’institutions financières et d’organisa- pompes de sondage immergées pour l’accès à Égypte, neuf en Europe. Les cas les plus nombreux l’abattage illicite des éléphants (MIKE) qui établit des tion non gouvernementales œuvrant dans le secteur l’eau potable et a reboisé 80 hectares entourant les demeurent dans l’Est et le sud-est de l’Asie, portant données de référence complètes sur le braconnage du soja ayant pour objectif d’énoncer des principes, sondes pour stabiliser les dunes. à 45 le nombre de décès en Indonésie uniquement. des éléphants et sur les chiffres des populations, qui des critères et des indicateurs sur lesquels se fondent Le Vietnam et la Thaïlande- les premiers à être n’ont pas encore été achevées. tout traitement, toute production et tout commerce concernés par les récentes épidémies- ne déclarent responsables en matière de soja. aucun décès pour le Vietnam mais trois morts pour la

Thaïlande en 2006. / Lab ... Still Pictures © PHONE Ferrero J.P. 26 octobre La Commission européenne propose 30 octobre Le rapport “Stern Review on the Novembre 10 novembre Les ministres de l’environnement 9 novembre Le Groupe de Haut niveau sur la une législation visant à interdire toutes les expor- Economics of Climate Change” rédigé par de l’Association South East Asian Nations (ASEAN) cohérence du système des Nations Unies dans les tations européennes de mercure de toute l’Union l’économiste en chef du Ministère de l’économie du 6-17 novembre La Conférence des Nations Unies approuvent un Plan d’action pour mettre en œuvre domaines du développement, de l’aide humanitaire européenne dès 2011. Royaume-Uni, Sir Nicholas Stern, constate que les sur les changements climatiques qui a eu lieu à l’Accord ASEAN sur les nuages de pollutions et de l’environnement recommande de renforcer coûts engendrés par des changements climatiques Nairobi n’a pas répondu aux attentes, à savoir, transfrontières, signé en 2002. toutes les activités de programmes des Nations de même intensité varient de 5 à 20 % du PIB ou prendre des engagements pour la période débutant Unies menées à l’échelle des pays, de revaloriser le plus tandis que les coûts de l’action pour éviter les à la fin du Protocole de Kyoto, en 2012, ou adopter PNUE pour l’intégrer aux organisations chefs de file pires conséquences du changement climatique un calendrier de négociations portant sur de des Nations Unies, lui renouveler son mandat, lui peuvent se limiter à environ 1 % du PIB mondial nouveaux objectifs. augmenter son budget et accroître les ressources chaque année. du Fonds pour l’environnement mondial.

10 GEO ANNUAIRE 2007 15-17 janvier La première Assemblée mondiale fÉvrier 7-9 février À l’occasion de la neuvième session sur le travail et l’environnement propose d’ajouter extraordinaire du Conseil des gouverneurs du des droits environnementaux tels que l’accès aux 6 février Le virus mortel de la grippe aviaire H5N1 PNUE et du Forum ministériel mondial sur l’en- ressources en eau et à l’énergie aux droits tradition- est détecté pour la première fois en Afrique—dans vironnement, les ministres de l’environnement nels du travail portant sur la liberté d’association et une grande ferme d’élevage commercial de poulets abordent des questions liées à l’énergie et à les négociations collectives. au Nigéria. l’environnement, à la gouvernance environne- mentale, et approuvent un accord sur la gestion internationale des produits chimiques. Enrico Bartolucci / Still Pictures

20-31 mars La huitième Conférence des parties 27 mars La plus grande aire de forêts 27-29 mars La troisième Conférence internatio- 16-22 mars Près de 20 000 participants ont à la Convention sur la diversité biologique adopte tropicales, située en Guyane, certifiée par le Forest nale sur les systèmes d’alertes précoces appelle assisté au quatrième Forum mondial de l’eau et y Avril un programme de travail sur la diversité biologique Stewardship Council totalise 570 000 hectares. à augmenter les financements dans le domaine ont adopté la déclaration ministérielle appelant la 1 avril L’Association internationale des tours des îles, réaffirme l’interdiction de procéder à et souligne le rôle important que détiennent les communauté internationale à agir dans les domai- opérateurs de l’Antarctique rapporte que plus de des cultures d’essai des technologies d’OGM communautés locales dans la mise au point des nes de l’eau et des systèmes sanitaires. 26 000 touristes ont visité la région antarctique d’utilisation restreinte et rejette cas par cas les formations et la nécessité d’intégrer des systèmes pendant la période du mois de novembre 2005 évaluations des risques. d’alerte précoce pour élaborer une stratégie de à mars 2006, qui est l’été austral. C’est un chiffre réduction des risques de catastrophes dans le spectaculaire, qui a triplé depuis 1992. cadre de développements nationaux.

20 mai Le dernier stock de ciment est coulé pour 25 mai L’Organisation internationale des bois Juin 12-16 juin À la première session du Conseil s’ajouter au mur principal du barrage des Trois gorges, tropicaux indique que plus de 90 % des forêts tropi- d’administration du Traité international sur les objet de polémiques sur les coûts et avantages, cales ne sont pas gérées de manière durable dans 9 juin- 9 juillet La FIFA recourt à des énergies ressources génétiques des plantes pour l’alimentation notamment sur les coûts environnementaux. C’est une analyse sur l’état des forêts tropicales dans 33 sans carbone pour organiser la Coupe du monde et l’agriculture, les Parties ont adopté un Accord le barrage hydroélectrique le plus grand au monde. pays situés en Asie-Pacifique, en Amérique latine, 2006 et réduit drastiquement les gaz à effet d’usage pour le transfert des matériaux, garantissant Prévu de fonctionner en 2008, le barrage est destiné dans les Caraïbes et en Afrique. de serre, parce qu’en partie, elle encourage la le système multilatéral de libre accès et de partage à alimenter l’électricité comme à contrôler les crues, moitié des 3,2 millions de spectateurs prévus à des avantages. Les destinataires qui commercialisent dont les 26 turbines d’hydroélectricité devraient prendre les moyens de transport. La Fédération les matériaux des plantes sans pour autant les laisser produire 18,2 millions de kilowatts, soit un neuvième compense les émissions de carbone en finançant en libre accès pour des recherches et des cultures du rendement de l’électricité de Chine. des projets d’énergies alternatives en Inde et en supplémentaires, devront payer un pourcentage Afrique du Sud. destiné à financer des activités d’appui aux petits fermiers dans les pays en développement. (FREELENS Pool) Tack / Still Pictures (FREELENS Pool) Tack

28 juillet Une nouvelle loi fédérale des États-Unis AoÛt 28 août Le Conseil du Fonds pour l’environnement 30 août La Californie, douzième émetteur de car- entre en vigueur, visant à protéger plus de 95,83 mondial (FEM), présidé par Monique Barbut, nou- bone au monde, adopte une proposition de loi aux SeptembRE millions d’hectares des fonds océaniques entourant 12 août La Convention-cadre pour la protection vellement nommée, a pour mission d’approuver la États-Unis pour maîtriser les émissions de CO2, le 1er septembre Vingt administrations nationales des l’Alaska de la pêche au chalut de fonds des mers de l’environnement marin de la mer Caspienne quatrième reconstitution de fonds ayant fait l’objet but étant de réduire les émissions de près de 25 %, douanes dans la région Asie-Pacifique lancent le projet dans le but d’aider à sauver les jardins de coraux entre en vigueur. La Convention vise à coordonner de longues négociations du Fonds spécial du FEM, pour retrouver les niveaux de 1990 d’ici à 2020. “Rétablissement de la couche d’ozone” - une opération d’Alaska d’une valeur rare. les efforts accomplis par l’Azerbaïdjan, l’Iran, le s’élevant à 3,13 milliards de US$ pour 2006-2009, de longue haleine visant à réduire le commerce illicite Kazakhstan, la Russie et le Turkménistan dans le dans le but de financer des projets environnemen- des substances appauvrissant la couche d’ozone but de faire face à la crise de l’environnement qui taux les quatre prochaines années. et des déchets dangereux. Les autorités douanières consiste en la destruction des habitats, la pollution coopéreront avec les agences environnementales pour industrielle et la surexploitation des poissons et suivre les cargaisons maritimes soupçonnées de trans- d’autres vies marines. porter des produits chimiques et des marchandises dangereuses qui appauvrissent la couche d’ozone.

5 octobre Un projet de règlement de l’Arab Union 24 octobre Le rapport du WWF “Planète vivante 26 octobre– 3 novembre À leur première réu- for Wildlife Sanctuaries (Union arabe pour des 2006” signale que l’empreinte écologique de l’hu- nion, les Parties contractantes au Protocole de Lon- sanctuaires de vie sauvage) est ratifié à Riyadh, manité - les pressions que l’homme exerce sur la dres ont décidé d’autoriser l’immersion du dioxyde en Arabie Saoudite. L’Union arabe vise à fournir Terre- a surpassé la capacité durable de la Terre de de carbone dans les structures géologiques des un appui et des consultations techniques aux près de 25 %. Des mesures telles que le piégeage sous-sols des océans dès le mois de février 2007, pays-membres pour établir et gérer des sanctuaires et les réductions d’émissions du carbone grâce à la malgré les préoccupations que cette décision sou- de vie sauvage. conservation de l’énergie ou aux nouvelles techno- lève sur la probabilité de fuites qui accentueraient logies pourraient améliorer l’état de la Terre. les risques d’acidification des océans. A ET E LAPIED / Still Pictures S. Ziese / Still Pictures

17 novembre L’Administration nationale 22 novembre Cinq pays de l’Asie centrale DÉcembre américaine des océans et de l’atmosphère (NOAA) approuvent la Convention-cadre sur la protection a rendu public son rapport sur l’état de l’Arctique de l’environnement pour le développement 13 décembre Les États-Membres de l’Union soulignant un réchauffement continu dans l’Arcti- durable dans le but de mieux régler les questions européenne approuvent le système REACH sur que. En moyenne, les températures mondiales ont communes et transfrontières en matière l’enregistrement, l’évaluation et l’autorisation des augmenté régulièrement pendant des décennies d’environnement. produits chimiques, qui réglemente les produits mais l’Arctique semble s’être réchauffé deux fois chimiques, après avoir fait l’objet de longs débats. plus rapidement que le reste du monde. REACH entrera en vigueur en juin 2007. Cette loi requiert des entreprises de prouver l’innocuité des substances nouvelles ou déjà présentes dans des produits d’usage quotidien comme les voitures, les habits et la peinture. NICK COBBING / Still Pictures Peter Hirth / Still Pictures

APERÇU GÉnÉral : Situation mondiale 11 Afrique En 2006, les activités anthropiques conjuguées aux catastrophes naturelles n’ont cessé d’entraver les possibilités de développement de l’Afrique. Toutefois, la coopération en matière d’environnement s’est avérée un outil inestimable de résolution des conflits, de multiplication de opportunités dans the secteur de l’économie et d’amélioration des moyens de subsistance tout en répondant aux objectifs de conservation.

La CoopÉration en matiÈre d’environnement, entre 23 000 et 39 000 lions (Bauer et Van der Merwe Encadré 1: Renforcer la paix par la coopération en c’est investir pour la paix et l’intÉgration 2004, Chardonnet 2002). Environ 90 % de la population matière d’environnement rÉgionale restante demeure en Afrique orientale et australe, dont En Afrique, les conflits armés associées au côntrole des la moitié en Tanzanie. Des populations viables de plus Le Programme international de conservation des gorilles (PICG) recommande de coopérer pour la conservation des gorilles de terres arables ainsi que les pressions exercées sur ces en plus restreintes sont observées au Kenya, en Afrique montagne dans la région des Grands Lacs qui a été le théâtre dernières, contribuent pour une large part à dégrader du Sud, au Mozambique, au Botswana, au Zimbabwe, de conflits multiples pendant plusieurs décennies. le cadre écologique du continent, par la déforestation, en Zambie, et en Namibie. Par contre, la population des Le Programme PICG comprend trois partenaires le commerce de la viande de brousse, et en sapant le lions a complètement été éliminée d’Égypte, de la Libye, —African Wildlife Foundation, Fauna & Flora International, moral des communautés locales. Mais, paradoxalement, de la Tunisie, d’Algérie, du Maroc et de la Mauritanie. En et le WWF pour la Nature. Le programme a pour objectif la coopération en matière d’environnement peut Afrique occidentale et centrale, seules de petites hordes d’impliquer tous les acteurs dont les activités risquent d’affecter la survie des gorilles et leur habitat, parmi ouvrir une voie prometteuse à la paix et à l’intégration de lions, divisées, subsistent. Cette perte de diversité lesquels agriculteurs, les responsables des parcs et régionales (Hammill 2005). Plusieurs initiatives nouvelles biologique représente une perte économique, les lions les autorités militaires, les gouvernements locaux et pour certaines, et en cours pour d’autres, en matière étant une attraction touristique. régionaux et les experts en environnement. En nouant des d’environnement étudient cette voie en fonction des En 2006, 24 États de l’aire de répartition des lions, ont partenariats et en développant des synergies entre les différentes espèces et régions écologiques. entamé un processus visant à développer une stratégie activités de conservation et de développement, grâce au Près de 80 % de la population des lions a disparu de panafricaine de conservation des lions. Deux stratégies programme, les parties prenantes ont réussi à modifier les comportements à l’égard des gorilles. ses anciens territoires de répartition (Figure 1) (UNEP- sous-régionales- l’une pour l’Afrique occidentale et Depuis que le Programme a vu le jour, on a constaté une WCMC 2006). On estime qu’au cours de deux dernières centrale et l’autre pour l’Afrique orientale et australe- ont hausse de 12 % de la population des gorilles qui étaient au décennies, leur nombre a chuté de 30 à 50 % et les été élaborées (IUCN ROSA 2006). Les États concernés nombre de 700 au dernier recensement. Les évaluations estimations actuelles situent la population restante reconnaissent que la protection de cet atout qu’est le préliminaires suggèrent que les activités de conservation lion nécessite de traiter les causes provoquant la baisse ont amélioré le dialogue entre les différents acteurs. Il est Figure 1: La population des lions en Afrique est en de la population des lions (IUCN ROSA 2006). Parmi ces certain qu’améliorer la communication restaure la confiance et l’entente, tandis que la mise en commun des activités baisse constante. Les Unités de conservation des lions causes figurent la vulnérabilité des lions dans les zones sont des zones essentielles à la conservation à long crée des interdépendances, autant d’éléments qui servent à de conflit, les conflits entre les lions et la population terme de la population des lions. Dans les Recom- atténuer les tensions politiques. mended Survey Areas (Zones d’études recomman- rurale qui peut craindre pour sa vie et son bétail ainsi que La séparation des dées), il faut assurer un suivi et entreprendre d’autres diverses maladies. (Dudley et autres 2002, Chardonnet communautés agricoles de recherches pour déterminer la situation de la popula- 2002, Frank et autres 2006). la population des gorilles tion et pour définir les mesures concrétes á appliquer. Les grands singes sont encore plus menacés est représentée par la zone tampon Nkuringo au sud de par le commerce de la viande de brousse, l’empiètement la forêt impénétrable Bwindi des populations humaines et les conflits. (Encadré 1). de l’Ouganda, qui est longue La Déclaration Kinshasa en 2005 sur les Grands singes de 12 kilomètres et large de requiert des signataires d’assurer une réduction du taux quelques centaines de mètres. actuel de perte des populations des grands singes Source: Johannes Refisch d’ici à 2010 et d’assurer d’ici à 2015 l’avenir de toutes Le Programme PICG a pour mission de tisser des les espèces et sous-espèces de grands singes dans partenariats entre les agences dédiées au développement la nature. Le Sierra Leone et le Soudan ont signé la et à l’humanitaire et les activités liées à l’environnement. L’élément environnemental intégré dans les activités liées déclaration en mars 2006, rejoignant les 16 États d’origine au développement et à l’humanitaire peut apporter une de l’aire de répartition des grands singes, suivis par le nouvelle contribution aux initiatives visant à développer la Rwanda et le Gabon en mai et par la Guinée équatoriale conservation, qui enrichirait le mode de vie local. Toutefois, en juin (UNEP 2006a). Seuls deux sur 23 États de pour réussir l’intégration de l’environnement il faut s’assurer l’aire de répartition des grands singes n’ont pas encore que les interventions ne renforcent pas les inégalités ni signé. En mettant en relation les zones protégées, les n’en créent de nouvelles - telles que l’inégalité des droits à la terre et aux ressources forestières. Parties nourrissent l’espoir d’améliorer les possibilités de conservation et de mode de vie des singes. (UNEP Sources: IGCP 2006, Besançon and Hammill 2006, van der Giessen Source: Wildlife Conservation Society et UNESCO 2005). En outre la déclaration encourage 2005, Lanjouw undated

12 GEO ANNUAIRE 2007 les partenaires à coopérer et à forger des partenariats effet de dégrader l’environnement et de créer des conflits avec le secteur privé pour créer un développement avec les communautés avoisinantes. Le 7 décembre 2006, économique durable qui améliore les conditions de vie les Ministres des gouvernements de l’Angola, du Botswana, des communautés. de la Namibie, de la Zambie et du Zimbabwe ont signé un Les régions écologiques peuvent attirer des projets Protocole intergovernmental qui établit la zone de conserva- impliquant la coopération régionale. Ainsi, la région du haut tion transfrontière de Kavango-Zambezi (KAZA TFCA) (Peace Zambèze et le Kavango renferme une diversité biologique Parks Foundation 2006). La zone de conservation KAZA riche et abrite le célèbre Delta Okavango. La zone représente TFCA se donne pour objectif de relier la sécurité des hu- une riche manne touristique mais trois décennies de violents mains et le développement avec la conservation. Le premier conflits ont freiné les investissements. Ainsi, les champs de projet sera mené par le PNUD, Conservation International, Une fois les champs déminés en Angola, les éléphants des terres mines, résultat de 26 années de guerre civile en Angola, ont Roots of Peace, et le Gouvernement d’Angola dans l’optique marécageuses du Botswana devraient pouvoir reprendre leurs provoqué le déplacement des communautés, perturbé les de déminer 150 000 hectares et de restaurer les itinéraires habitudes de migration transfrontière. activités servant de moyens de subsistance et brouillé les de migration des éléphants. Le projet aura également pour Source: © BIOS Guntherr Michel / Still Pictures itinéraires de migration des éléphants (Loxodonta africana), conséquence de relier les zones protégées au sein de KAZA confinant la plus grande horde d’éléphants encore en vie TFCA, d’accroître les possibilités touristiques et le développe- dans les zones protégées du nord du Botswana (Hoare ment qui y sera associé. (Suich et autres 2005). LES ESPÈCES ALLOGÉNES ENVAHISSANTES 2004, UNEP sans date). Cette horde d’éléphants encerclée Étendue sur une zone encore plus vaste, l’Union Les espèces allogénes envahissantes (EAE) constituent la grandit à un taux de non durabilité de 5 % par an, avec pour africaine étudie le projet ‘Green Wall for the Sahara deuxième menace la plus sérieuse qui pèse sur la diversité Initiative,’ (Mur végétal pour l’initiative du Sahara) qui biologique après la perte de l’habitat (MA 2006), et le cas Encadré 2: La coopération régionale sous l’angle de compte 20 pays participant à un projet d’une durée de est encore pire dans les États insulaires en développement, l’alerte précoce et de la gestion des conflits 30 ans. Cette initiative vise à enrayer la désertification et où elle représente la première menace. Elles sont un défi de à améliorer les moyens de subsistance durables dans la portée régionale à l’Afrique, étant à l’origine d’un changement En Afrique de l’est, l’évolution environnementale conjuguée zone fragile du sahélo-saharienne. La notion du Muraille dans l’environnement, et portent préjudice aussi bien à à la pénurie des investissements ruraux favorisent un terrain fertile aux conflits au sujet des pâturages. La concentration de Verdure reconnaît que la coordination politique et une l’agriculture qu’à la disponibilité des ressources en eau et de groupes pastoraux près des frontières d’États augmente bonne intégration de l’environnement dans les politiques réduisent les capacités du continent à réaliser les objectifs de la probabilité des migrations transfrontières. Ces dernières de développement sont essentielles pour harmoniser les développement du Millénaire ainsi que d’autres efforts visant années, on a assisté à une multiplication des conflits au sujet approches passant par la participation des communautés, à réduire l’extrême pauvreté et la faim. (GISP 2006). des pâturages, et on dénombre actuellement 30 conflits pour rétablir les écosystèmes transfrontières et pour La menace risque de s’amplifier en raison des effets entre communautés qui pourraient éclater dans la région. concevoir une solide base de données (AU Commission conjugués que peuvent induire le changement climatique, Les points de tension se concentrent dans la région de Karamoja, constituée de groupes pastoraux dans le sud- 2006). la conversion de l’utilisation des terres et la mondialisation ouest de l’Éthiopie, le nord-ouest du Kenya, le sud-est du À la sortie de violents conflits, les pays et les (Mooney et Hobbs 2000). D’une part, le changement Soudan et le nord-est de l’Ouganda. communautés risquent d’être vulnérables aux catastrophes climatique et la conversion des terres perturbent les Les vives tensions sont liées à: du fait de l’action anthropique et naturelle (Encadrés 2 et écosystèmes et favorisent l’établissement des espèces • la concurrence croissante pour les terres arables se 3). Dans ce cas, la coopération régionale peut contribuer à envahissantes (Mace et autres 2006) et d’autre part, raréfiant sous l’effet de la désertification, le déplacement créer une résilience locale tout en parvenant à instaurer une la fréquence de la mobilité des hommes et l’essor du des communautés pastorales et la croissance de la conservation transfrontière efficace. commerce ont créé de nouvelles voies d’introduction. Ces population chez les bergers et les agriculteurs • la rupture d’avec les règles sur les vols de bétail et la commercialisation du vol; Encadré 3: La crise de déversement illégale des déchets en Côte d’Ivoire • la prolifération de petites armes apparues avec les À Abidjan, la ville la plus importante en Côte d’Ivoire, un déversement illégal de 400 guerres dans la région; et tonnes de déchets toxiques qui s’est déroulé vers la fin août, a fait plus de 12 victimes • une sécurité alimentaire et une disponibilité des et a conduit plus de 100 000 blessés à demander une aide médicale. Selon les ressources en eau réduites en raison de la variabilité informations, un navire a chargé des déchets pétrochimiques dans des camions des précipitations et des sécheresses prolongées. qui les ont ensuite reversés sur au moins 15 sites autour d’Abidjan. Les déchets Dans le cadre d’une initiative régionale déterminante, l’Autorité contenaient un mélange de produits de distillation du pétrole, de sulfure d’hydrogène, intergouvernementale sur le développement (IGAD) a lié de mercaptans, de composés phénoliques et d’hydroxyde de sodium. ses activités de suivi des conflits et des sécheresses au La catastrophe a conduit à la démission du gouvernement qui arrivait à la fin de Mécanisme d’Alerte précoce et de réaction aux conflits son mandat d’administration. La composition du gouvernement avait été décidée (CEWARN). Le CEWARN suit les conflits au sujet des avec l’intervention de l’ONU et comprenait des partis qui avaient été des factions pâturages et délivre une information opportune sur des rivales pendant les récents heurts civils. Les experts internationaux en traitement événements particuliers et leurs causes, aidant, de cette Des citadins d’Abidjan attendent à la sortie d’un des déchets ont prêté leur concours au premier stade de nettoyage mais à la fin de l’année 2006, les habitants souffraient encore des émanations dans la mesure manière, les États-Membres à éviter l’escalade de la violence. hôpital local d’être examinés par le personnel où les sites des décharges ayant fermé, les ordures ménagères s’amoncelaient Le Centre de suivi des sécheresses dans le cadre du médical pour les effets ressentis à la suite de CEWARN, rend compte des conditions de sécheresse et de dans les rues de la ville. Le gouvernement ivoirien a estimé à 30 millions de US$ l’exposition aux déchets toxiques. fourrage et établit des prévisions sur la production alimentaire le coût total pour dépolluer les sites et transporter les déchets en France pour la – qui sont des facteurs essentiels déterminant les migrations. Source: Luc Gnago/Reuters/The Bigger Picture décontamination. En date du 20 décembre 2006, il restait 15 millions de US$ à solliciter aux donateurs internationaux pour achever le travail. Sources: CEWARN 2006, Grahn 2005, Nori and others undated, Ame 2006, NASA 2006 Source: (UNNS 2006, UNEP 2006)

APERÇU GÉnÉral : Afrique 13 tendances posent de nouveaux problèmes de gestion le déplacement des espèces indigènes tout en causant 2003). Toutefois, seuls 29 pays africains ont respecté l’obligation et compromettent les efforts d’élimination des espèces d’importants changements sur l’environnement, les coûts de suivi prescrite par la CDB en 2006 et les rapports de pays envahissantes (Chenje et Mohamed-Katerere 2006, sociaux et environnementaux peuvent annuler tout bénéfice révèlent des problèmes de gestion en cours. (CBD 2006b). Barnard et autres 2006). économique. Par exemple, en 2005, les exportations des En 2006, la CDB a attiré l’attention de la communauté La politique relative aux espèces allogènes envahissantes filets de perche du Nil provenant du Lac Victoria ont rapporté internationale sur la nécessité d’appliquer une approche acceptée par la communauté internationale fait de la à l’Ouganda, au Kenya et à la Tanzanie 272 millions de US$. de coopération à plusieurs niveaux pour renforcer les prévention de nouvelles introductions son objectif prioritaire. Mais depuis que l’espèce a été introduite dans les années capacités à l’échelle nationale, sous-régionale, régionale Une fois une espèce établie, l’objectif est de l’éradiquer 50, elle a transformé l’écosystème du Lac Victoria et réduit et mondiale destinées à encourager la cohérence et le et de la limiter. Les Parties à la Convention sur la diversité la diversité des espèces de poissons dont dépendent de soutien mutuel concernant les mesures adoptées. (CBD biologique (CDB) sont convenues de réduire sensiblement nombreux habitants locaux (Josupeit 2006). 2006a). Une initiative de renforcement des capacités le taux de perte de la diversité biologique d’ici à 2010—y Une fois que l’espèce envahissante est implantée, son dans le cadre du programme mondial des espèces compris la perte attribuée aux espèces envahissantes. éradication devient extrêmement difficile (MA 2005). Une envahissantes du PNUE viendraappuyer les pays aussi Pour ce qui est des espèces envahissantes, le but est de approche prometteuse qui complète les autres mesures bien dans le développement et la mise en œuvre portant maîtriser les voies d’introduction et d’élaborer des plans de contrôle est d’encourager les initiatives qui utilisent sur les stratégies et les plans d’action au niveau régional et de gestion concernant les espèces étrangères les plus les produits dérivés de l’espèce envahissante, favorisant, national, que dans la facilitation du partage d’information. menaçantes. (CBD 2002, CBD 2004). de cette manière la récolte de l’espèce envahissante À quatre années seulement de l’objectif fixé à 2010, les (Encadré 4). Au Niger, les planificateurs envisagent des Regard sur l’avenir défis à relever pour répondre aux objectifs subsistent. Du approches de gestion visant à multiplier les utilisations L’Afrique a un objectif à long terme qui est celui d’œuvrer pour reste, il semble improbable que les espèces envahissantes économiques de l’espèce envahissante Prosopis spp.— une paix durable. C’est la condition prioritaire qui favorisera le puissent être éliminées dans un avenir proche. Par exemple, appelée également mesquite (Geesing et autres 2004). développement et la prospérité de l’homme. Pour ce faire, en 2006, seuls cinq pays sur les 22 étudiés, ont recensé L’espèce de Prosopis a été introduite en Mauritanie, au la coopération en matière d’environnement peut être utile à une partie ou la totalité des EAE importantes et établi un Sénégal et dans d’autres pays du Sahel dans le but de diminuer les tensions exercées sur les ressources des moyens système de traçabilité. La capacité de l’Afrique à contrôler lutter contre la désertification en stabilisant les dunes. de subsistance, par le partage équitable des ressources et les espèces envahissantes est compromise par la faiblesse Dans certaines parties du nord-ouest de l’Afrique, la planification commune -et à restaurer la confiance. Si l’on de la politique et des institutions, par un financement l’espèce est la seule source de bois de chauffage. Si veut réussir une coopération en matière d’environnement, il inadéquat, par la pénurie d’information et de capacités de l’espèce de Prosopis spp est devenue un problème lié faut augmenter le financement destiné à appuyer une bonne gestion. (GISP 2006). De plus, les mesures de prévention à son caractère envahissant dans des zones avec plus intégration de la politique d’environnement et de développement sont insuffisantes : les normes manquent pour traiter les de précipitations, pour certaines parties de l’Afrique, et forger des partenariats plus solides entre les gouvernements espèces envahissantes animales de même qu’on observe en revanche, qui sont sujettes à la désertification et à et les autres acteurs. une inadéquation des mesures visant à contrôler les EEE la sécheresse en raison de la variabilité du climat et de En continuant à investir dans la coopération en qui s’introduisent par le biais des transports aériens, des l’évolution climatique, l’espèce de prosopis est la seule matière d’environnement entre les gouvernements et transports maritimes, des eaux transfrontières, du tourisme et ressource de valeur. (Encadré 5) (FAO 2006). les autres acteurs (notamment les organisations non des secours d’urgence. (CBD 2006a). En 2003, le Nouveau partenariat pour le développement de gouvernementales, les experts, les communautés et les Les espèces envahissantes peuvent être bénéfiques l’Afrique (NEPAD), en plaçant les EAE en tête de liste des priorités entrepreneurs), l’Afrique peut franchir des étapes décisives comme nuisibles aux modes de vie, rendant les choix fixées dans le Plan d’action environnemental, a marqué une dans la réalisation des buts de développement durable politiques difficiles. Si des EAE données présentent une première étape dans l’établissement d’un cadre régional et dans et dans la réduction de sa vulnérabilité aux catastrophes valeur financière dans des circonstances où elles provoquent la définition de 14 projets destinés à traiter le problème (NEPAD naturelles et d’origine anthropique.

Encadré 4: Industries à valeur ajoutée

En Afrique du Sud, 8 750 plantes sont des plantes qui ont été introduites dont 198 sont classées comme espèces envahissantes. Les estimations récentes suggèrent que ces plantes couvrent plus de 10 millions d’hectares—environ 8 % de la surface des terres de l’Afrique du Sud. Le rapport de 2006 que l’Afrique du Sud a remis à la CDB a observé que son Programme œuvrer pour l’eau (WfW) investit une grande part de ses fonds dans l’éradication, qui sont passés d’environ 6 millions de US$ en 1995/6 à plus de 72 millions de US$ en 2003/4, et a procédé au nettoyage de plus d’un million d’hectares d’espèces envahissantes étrangères. Il n’empêche que les espèces envahissantes étrangères continuent à proliférer – et mettent à mal 7 % des ressources en eau, aggravent les inondations et les incendies, provoquant l’érosion des sols et l’envasement des barrages et des estuaires, dégradant la qualité de l’eau et réduisent la diversité biologique. Le Programme sur la valeur ajoutée des industries du WfW encourage les entrepreneurs à exploiter la biomasse tirée des opérations de nettoyage des sols. La biomasse des EEE peut servir d’écrans et de caches, à fabriquer des articles de décor d’intérieur comme des lampes, des accessoires de salles de bains, des meubles intérieurs et extérieurs, des haies et des arches, des jouets et du bois de chauffage. Le programme vise trois objectifs essentiels: • Améliorer les bienfaits économiques du programme WfW, en créant des emplois supplémentaires destinés à la récolte et au traitement des matériaux dérivés du végétal. Tisseur utilisant l’écorce dérivée d’une espèce • Réduire les coûts du nettoyage des espèces envahissantes en impliquant les entrepreneurs pour contribuer à rendre le programme WfW durable. envahissante, Programme Working for Water, • Atténuer les risques pouvant endommager l’environnement, comme les incendies, en veillant à laisser le moins de biomasse possible après le Afrique du Sud. nettoyage. Source: Working for Water Programme 2006, Government of 2006 Source: Working for Water

14 GEO ANNUAIRE 2007 Encadré 5: Efforts en vue de lutter contre les effets des changements climatiques en Afrique La 12 ème Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui s’est tenue à Nairobi en novembre 2006, a examiné les changements climatiques frappant le continent africain comme un des domaines à traiter en priorité. Un document de travail de la conférence démontrait l’extrême vulnérabilité de l’Afrique aux changements climatiques. Il est vrai que le continent est déjà affecté par les facteurs climatiques tels que la variabilité du climat, la pénurie des ressources en eau et la faiblesse des rendements des cultures ainsi que par les maladies liées au climat, telles que la fièvre de la vallée du Rift, le choléra et la malaria. Pendant le XXIème siècle, 30 % des infrastructures côtières de l’Afrique pourraient être inondées par la montée du niveau des mers. Les rendements des cultures pourraient baisser jusqu’à 5 % d’ici à 2080. Parallèlement, les épidémies pourraient augmenter en proportion, en fréquence et en gravité. Pour l’heure, c’est l’Afrique qui a le moins bénéficié de l’aide en faveur des pays en développement, en matière d’activités de lutte contre les effets du climat. Par le biais du Mécanisme de développement propre (MDP), les pays industrialisés peuvent compenser leurs émissions de CO2 en finançant des projets de réduction des émissions dans les pays en développement. Or, en novembre 2006, l’Afrique sub-saharienne ne dénombrait que cinq projets sur les 410 enregistrés dans le MDP- quatre en Afrique du Sud et un au Nigéria. Le reste est partagé entre les 192 en Amérique latine et les Caraïbes et 203 en Asie. La situation concernant la planification des projets n’est guère plus brillante. Le continent réserve des possibilités inestimables en matière de piégeage du carbone, si l’on recourt à des projets destinés à stabiliser le couvert forestier ou à reboiser certaines régions qui, par ailleurs peuvent également offrir des bienfaits essentiels autant pour la communauté locale, que dans les domaines environnementaux et économiques. Toutefois, ces approches n’ont pas encore été acceptées par le MDP. Pour ce faire, la Conférence de l’CCNUCC a annoncé plusieurs initiatives pour commencer à remédier à la situation. Le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a présenté le Cadre de Nairobi – une initiative conjointe réunissant cinq Institutions de l’ONU spécialisés dans l’aide aux pays les plus pauvres à mieux exploiter le Mécanisme de développement propre. Le PNUE et le PNUD ont noué un partenariat destiné à aider les pays les plus pauvres, notamment ceux situés dans l’Afrique sub-saharienne dans le but de s’assurer d’une plus grande part du marché international de la finance carbone. Grâce à ce partenariat, on mettra rapidement à la disposition des gouvernements l’appui en expertise afin d’évaluer les effets potentiels des changements climatiques sur les projets d’infrastructure comme la construction de routes, de barrages et de systèmes d’alimentation d’énergie. De plus, la Banque mondiale a annoncé que, par l’intermédiaire du Fonds carbone s’adressant aux communautés de développement, elle achètera 900 000 tonnes de crédit carbone à l’entreprise Kenya Electricity Generating Company (Kengen). L’énergie propre de géothermie qu’obtiendraient les centrales électriques Olkaria II de Kengen par leur agrandissement prévu, a pour but de remplacer l’électricité que produisent les centrales générées par le combustible fossile, lequel dégage 150 000 tonnes de dioxyde de carbone par année. C’est le premier projet géothermique du MDP sur le continent.

Sources: UNFCCC 2006a and 2006b, World Bank 2006, UNEP 2006b, Ayeiko 2006.

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APERÇU GÉnÉral : AfriquE 15 Asie-Pacifique Des températures de plus en plus élevées, des intempéries extrêmes et des menaces qui pèsent sur l’approvisionnement des ressources en eau durables et sur la diversité biologique, autant de problèmes environnementaux qui se multiplient dans la région tandis que les gouvernements commencent à traiter les plus importants.

Tendance au rÉchauffement climatique des glissements de terrains et ont mis au jour des dans la rÉgion champs de mines au Sri Lanka. En décembre, les Les chercheurs ont rapporté, en 2006, une tendance Philippines ont été frappées par un quatrième typhon au réchauffement climatique à long terme en Asie, qui en l’espace de quelques mois, qui a provoqué des a suivi un rythme d’accélération progressive au cours inondations et des coulées de boues meurtières de la période allant de 1860 à 2004 (Huang 2006). enterrant des centaines de victimes (ReliefWeb 2006). De pair avec cette tendance, on a constaté que les L’Australie subit une sécheresse persistante depuis intempéries extrêmes se manifestaient de plus en 2002, tendance qui a atteint des niveaux d’alerte plus souvent. Par ailleurs, les averses torrentielles ont en 2006. Selon le Australian Bureau of Meteorology augmenté tandis que la fréquence des manifestations (Bureau de météorologie australien), la situation s’est du temps modéré a baissé pendant ces cinquante aggravée depuis le mois d’août, accusant une quasi- dernières années, à la lecture des données tirées des absence de précipitations nécessaires à la saison de sondes de précipitation implantées en Inde. Le nombre semences. (BOM 2006). des orages, accumulant plus de 100 millimètres Confirmant la tendance constatée sur le continent, de précipitations par jour, a augmenté de 10 % par l’évolution du climat à l’échelle locale et régionale se décennie, tandis que ceux ayant accumulé plus de modifiera également en un tournant (Encadré 1). 150 millimètres ont doublé. Cette tendance suggère Malgré des inondations aussi épisodiques que brutales, que le potentiel de risque d’averses torrentielles on déclarera bientôt une décennie de sécheresse augmente avec, pour conséquence, de provoquer des dans certaines parties d’Asie centrale (Figure 1). Pour glissements de terrain, des averses soudaines et des expliquer l’absence persistante de précipitations sur dommages aux récoltes qui pourraient avoir des effets le Plateau iranien, les théories attribuent aussi bien majeurs sur l’économie, la société et l’environnement la cause à une relation indirecte avec la hausse des (Goswami et autres 2006). températures dans le Pacifique occidental et dans Au cours de l’année 2006, des orages se sont l’océan Indien oriental qu’à une Asie du Sud dont les Source: Still Pictures abattus sur les pays en Asie, noyant les champs températures sont anormalement élevées dans la En Inde, la fréquence des catastrophes majeures a augmenté dans le Timor oriental, la Chine, l’Inde, le Pakistan, la région (Hoerling et Kumar 2003, Qian et autres 2002). pendant ces cinquante dernières années. Thaïlande, le Bangladesh, le Sri Lanka, la Corée, le Pour la Chine, l’année 2006 a été catastrophique Cachemire et l’Afghanistan. Les inondations ont créé du point de vue du climat, caractérisée par moins

Figure 1: Inondations en novembre 2006 dans le désert habituellement aride en Afghanistan occidental

30 Octobre 2006 17 Novembre 2006 Plus de 56 personnes ont péri et des milliers d’hectares de terres cultivées ont été lavés par les inondations survenues dans la Source: Reuters/The Bigger Picture région occidentale normalement aride de l’Afghanistan. Les lits asséchés des fleuves Farah et Khash et leurs affluents ont débordé Le 25 août 2006 un homme répare sa barque dans le lit asséché le 30 octobre 2006 pour inonder le 17 novembre 2006 les plaines (en turquoise) en moins de trois semaines après les pluies. du fleuve Jialing qui rejoint le Yangtsé dans la municipalité de Source: NASA Earth Observatory and Reliefweb 2006 Chong-qing.

16 GEO ANNUAIRE 2007 Encadré 1: Anomalie d’évolution dans les glaciers du bassin de la vallée de l’Indus de précipitations, par de la sécheresse et par des températures élevées. Le Centre Beijing Climate Center Les montagnes de l’Himalaya sont composées de glaciers de haute altitude qui of the China Meteorological Administration (Centre du assurent l’approvisionnement de l’eau à de nombreux grands fleuves d’Asie. Les climat de l’administration météorologique de la Chine) glaciers Syr Darya et Amu Darya alimentent la majeure partie de l’Asie centrale en eau, tandis que les fleuves Huange he, le Yangtsé, le fleuve Rouge, le Mékong, (CMA 2006, Xinhua 2006) a attribué l’anomalie au la Thalwin, le Brahmapoutre, le Gange et l’Indus pourvoient en eau plus de la réchauffement climatique. (Encadrés 2 et 3). moitié de la population mondiale. Dans la majeure partie de l’Asie, les personnes dépendent étroitement des Initiatives de conservation de la diversitÉ sources d’eau provenant de la fonte des glaciers pour compenser l’essentiel de biologique leur saison sèche. Actuellement, ces eaux approvisionnent progressivement les Reconnaissant l’importance de la conservation de la utilisateurs en aval- notamment les centrales hydroélectriques- à mesure que la glace et la neige fondent pendant les mois chauds. Or, avec la planète qui diversité biologique, de nombreux gouvernements se réchauffe, les difficultés liées à la pénurie d’eau s’accentueront. La hausse asiatiques encouragent activement les recherches des températures ajoutera la fonte des glaces à la fonte des neiges, ce qui sur la biodiversité biologique ainsi que destinées à augmentera les inondations pendant la saison des semences et diminuera les enquêter l’adoption des programmes de protection précipitations en hiver qui s’accumulent en neige. Les débits d’eau en saison des domaines riches en biodiversité. La région Asie- sèche se faisant plus rares, les cultures s’en trouveront affectées. Pacifique a accompli des progrès dans la protection À la lecture des données de suivi, les températures de montagnes et des hauts plateaux augmentent tandis que la plupart des glaciers reculent des aires naturelles (Encadré 4). Le taux des aires rapidement. Au Népal et au Bhoutan, la fonte des glaces remplit les lacs de protégées par rapport à la surface des aires de la glaciers au-delà de leur capacité, causant des inondations brutales. Les glaciers région est passé de 7,4 % en 1990 à 10,6 % en 2006 du Tibet affichent un rythme accéléré de fonte des glaces depuis les années (GEO Data Portal 2006 basé sur UNEP-WCMC). En 1990. Selon l’éminent glaciologue chinois Yao Tangdong, la majorité des 2006, la Convention du Patrimoine mondial a inscrit le glaciers himalayens de la région du Tibet pourraient d’ici à 2100, provoquant une Parc national de Khao Yai en Thaïlande et Shiretoko catastrophe écologique. Toutefois, des scientifiques ont détecté récemment certaines tendances au Japon au Patrimoine mondial (IUCN 2006a). Deux différentes dans les extrémités occidentales de l’Himalaya, dans les chaînes aires de forêts naturelles dans le centre du Laos ont montagneuses du Karakoram et du Hindu Kush. D’après une analyse de été également certifiées dans le cadre du Programme données recueillies dans le bassin supérieur de l’Indus de 1900 à 2000, depuis de certification du Forest Stewardship Council (FSC) en 1960, les hivers sont devenus plus chauds et les étés plus froids dans le 2006 (WWF 2006). bassin. Parallèlement, les précipitations hivernales et estivales ont augmenté. En mai, l’Australie a annoncé 58,5 millions d’hectares Les températures les plus basses en été affichent une tendance négative qui ne s’élimine pas du fait que l’accumulation de l’hiver ne fonde pas rapidement. Les de nouvelles aires protégées—une surface totale glaciers gagnent en volume et masse. Il en va de même, selon les chercheurs, aussi importante que l’État de Victoria—et y a intégré dans les parties du nord-ouest de l’Inde et à certaines basses altitudes du 13 nouvelles aires marines protégées. On constate Népal, et également dans les parties du nord du Pakistan et dans le Couloir du actuellement que près d’un tiers des aires marines Wakhan d’Afghanistan. protégées du monde se situent dans les eaux D’après les suggestions des scientifiques, ce refroidissement peut être lié australiennes (DEH 2006). Malgré ces nouvelles aux renversements à grande échelle de la circulation atmosphérique en Asie et protections, il reste beaucoup à faire pour améliorer les à la réaction de la saison des moussons en Inde. Quant aux répercussions sur Indices de dépôts glacio-lacustre et croissance les ressources en eau dans la vallée de l’Indus, elles sont complexes mais les efforts régionaux destinés à protéger l’environnement récente d’un arbre au pied d’un ancien glisse- chercheurs estiment que la compréhension de la variation du climat sur une petite marin—le nombre d’aires marines protégées a échelle aidera à mieux prévoir l’approvisionnement en eau à court et à long terme. ment de terrain dans la chaîne montagneuse de progressé modestement de 1,6 % par rapport à la zone Karakorum au Pakistan. Sources: Barnett and others 2005, USGS 2005, Cyranoski 2005, UNESCO 2006, Fowler and territoriale en 1990 à 2,2 % en 2006 (GEO Data Portal Source: Karl Schuler/ Mountain Forum Archer 2005, Fowler and Archer 2006 2006 basé sur l’UNEP-WCMC).

Encadré 2: Problèmes d’eau en Chine

En 2006, plus de 17 millions de personnes et 16 millions d’animaux ont souffert de pénuries en eau potable dans le sud-ouest de la Chine, victimes de la sécheresse. Selon les chiffres, la sécheresse a touché au moins 1,3 millions d’hectares de terres agricoles dans le bassin du Sichuan, dans lequel se trouve la municipalité de Chongqing, et détruit 280 000 hectares de récolte. Le coût dû à la perte de récolte de la région dépasse un milliard de US$, et pourrait s’élever jusqu’à 2,43 milliards de US$, selon certaines estimations. Pendant la sécheresse, les niveaux des fleuves Yangtsé près de Chongqing ont atteint un niveau jamais vu depuis 100 ans tandis que les réservoirs qui alimentent les eaux de Chongqing n’étaient pleins que d’un tiers, privant d’eau potable 7,9 millions d’habitants sur les 31 millions que compte la ville. En Chine, les approvisionnements urbains en eau se sont détériorés, de pair avec les économies en plein essor. Une étude menée sur 600 villes chinoises, signale que deux tiers des villes se voyaient privées de sources d’eau appropriées et 1 ville sur 6 connaissait de graves pénuries d’eau. Les déchets industriels et ménagers étaient insuffisamment traités avant d’être mélangés à d’autres sources d’eau, dégradant ce faisant, la qualité de l’eau de surfaceet posant un problème majeur. Une étude sur les sept grands fleuves du pays a constaté que près d’un tiers des échantillons de sections de fleuves, enregistrait le pire degré en termes de normes nationales de qualité de l’eau, et concluait que les ressources d’eau dans ces sections sont de très mauvaise qualité, ne sont d’aucune utilité pratique, pas même pour l’irrigation. Reconnaissant la gravité et la complexité de leurs problèmes environnementaux, les décideurs chinois ont élaboré des politiques visant à protéger l’environnement tout en stimulant la croissance économique. Le renforcement de la conservation de l’eau figure parmi les priorités en tête, fixées par le Premier ministre chinois pour la protection de l’environnement. Les autres priorités comprennent le contrôle de la pollution de l’eau, de l’atmosphère et des sols ; le renforcement de la protection des écosystèmes ; l’ajustement de la structure économique, de sorte qu’elle soit plus respectueuse de l’environnement ; et donner un élan à l’industrie des technologies et de la protection en matière d’environnement. Sources: Xinhua 2006, Li 2003, SEPA 2005, Shao and others 2006, Wen 2006

APERÇU GÉnÉral : Asie-Pacifique 17 Une nouvelle espèce de méliphage a été découverte dans les Monts Le rhododendron “Giant White”, variété non répertoriée, est la plus grande variété de rhododendron connue dans le monde. Foja de la province papoue, sur l’île de Nouvelle Guinée en Indonésie.

Source: Wayne Takeuchi/ Conservation International Source: Bruce Beehler/Conservation International

En 2006, la région Asie-Pacifique a fait l’objet observé à l’état vivant et identifié un méliphage, qui région du “Triangle du Corail” comprend plus de 1 de recherches plus approfondies sur la richesse constituerait la première espèce décrite en Nouvelle- 200 espèces de poissons et près de 600 espèces de sa diversité biologique. En février, Conservation Guinée depuis 1939 (CI 2006a). de récifs de coralliens— soit 75 % de la totalité des International (CI) a annoncé la découverte d’une Le Gouvernement indonésien a déjà conféré à la espèces connues dans le monde. Seulement 11 % de douzaine de nouvelles espèces au cours d’une étude région le statut de sanctuaire de vie la sauvage, tandis la péninsule est actuellement protégée, dont l’essentiel sur la diversité biologique menée dans les Montagnes que CI collabore avec les responsables officiels et les se trouve dans le Parc national de Teluk Cenderawasih de Foja en Nouvelle-Guinée occidentale. L’expédition, habitants du bassin Mamberamo qui englobe les Monts National Park (CI 2006b). co-parrainée par l’Institut des sciences indonésien, Foja, dans le but de préserver l’incroyable diversité de Les trois études font partie du Programme se composait de scientifiques d’Indonésie, des la faune et flore sauvages de l’aire. (NPR 2006). d’évaluation rapide de CI, une initiative visant à étudier États-Unis et d’Australie—a découvert une variété de Également sous observation, la diversité biologique les sites forestiers et marins dans le monde pour rhododendron d’environ vingt centimètres de diamètre, marine de la péninsule de Bird’s Head, située sur en dispenser des informations et promouvoir une quatre espèces de papillons et vingt nouvelles espèces les côtes nord-ouest de la province papoue de conservation basée sur les données recueillies. Les de grenouilles. Les scientifiques ont découvert un mâle l’Indonésie, a fait l’objet de deux autres études acteurs et responsables locaux fixent des priorités, paradisier de Berlepsch (Parotia berlepschi) jamais menées par Conservation International en 2006. Cette élaborent des bilans sur les projets de conservation

Encadré 3: Approvisionner en eau ceux qui en sont privés

Plus de 80 % de l’écoulement de l’eau en Chine se situe dans le sud, tandis que le nord- avec 37 % de la population totale du pays et 45 % des terres cultivés- ne reçoit que 12 % de la totalité des ressources en eau présentes sur le territoire chinois. Le Projet colossal du transfert d’eau sud-nord prévoit la déviation de l’eau sur de longues distances dans le but d’approvisionner en eau potable et d’irrigation les régions du nord de la Chine où 96 millions de personnes sont actuellement privés d’approvisionnements adéquats en eau, selon les estimations du gouvernement chinois. Le projet, qui devrait durer 50 ans, prévoit de créer trois systèmes de canalisation qui relieraient les quatre grands fleuves du pays : le Yangtsé, le Fleuve jaune, le Huaihe et Haihe. En juillet 2006, la construction d’un tunnel a été achevée pour lier les sections de canal de chaque côté du fleuve Caohe. Les canaux et les tunnels souterrains traversent des stations de pompage, des réservoirs et des barrages. D’après le projet de longue haleine, deux phases du programme- dont un itinéraire du centre partant du réservoir du barrage des trois Gorges et un itinéraire de l’ouest qui alimenterait en eau du Tibet- s’ajouteront à l’approvisionnement de l’est d’ici à 2050, totalisant un transfert de 44,8 milliards de mètres cube d’eau vers le nord chaque année. Source : Li Qiangzi / Chinese Academy of Sciences Les critiques qui s’élèvent contre le programme s’inquiètent de la destruction des écosystèmes et de la contamination par la pollution. Pour lutter contre la pollution présente au premier stade seulement du projet, il est prévu de mettre en place 130 usines de traitement des eaux usées ainsi que des séries d’activités de soutien comprenant 149 projets de contrôle de la pollution industrielle, 21 programmes de transfert des eaux polluées, et 16 études approfondies de contrôle de la pollution. Les responsables de la santé s’inquiètent de l’étendue possible de la schistosomiase lorsque les canaux seront connectés. Les escargots porteurs de trématodes schistosomes sont endémiques au fleuve du Yangtsé dans la Province de Jiangsu—la source sud-est de la première phase du programme- Les responsables officiels de la santé donnent des conseils de prévention pour lutter contre la propagation des escargots lorsque l’eau s’écoulera. Le projet sur l’itinéraire ouest devrait être livré officiellement vers la fin 2006. Les chercheurs, et ingénieurs locaux ont recommandé des enquêtes supplémentaires pour examiner les problèmes liés à la géologie, l’écologie et à l’environnement ; ainsi que ceux concernant le Plateau Qinghai-Tibet et le recul de ses glaciers ; le volume des eaux transférées ; l’influence du transfert sur l’alimentation électrique ; le relogement et la protection des personnes et des vestiges culturels ; les indemnisations aux résidents et la mobilisation des fonds. Sources: Chinapage 2006, Stone and Jia 2006, Liu 2006, China Daily 2006, China Newsweek 2006

18 GEO ANNUAIRE 2007 Encadré 4: Les Fidjiens se voient décernés Myanmar, la Thaïlande, le Viet-Nam et la Province Yunnan un prix sur la conservation en Chine. Abritant plus de 300 millions de personnes, la grande richesse de la sous-région en ressources Le prix mondial decérné pour la deuxième fois pour la humaines et naturelles représente les nouvelles limites à conservation des océans a été décerné, à l’occasion de la la croissance économique en Asie. Journée mondiale des océans, le 8 juin 2006 au Premier ministre fidjien Laisenia Qarase et au Grand Chef Aisea L’Initiative des Couloirs de Conversation de la Diversité Katonivere de la province de Macuata de Fidji située sur l’île Biologique de la Sous-région du Grand Mékong a pour Vanua Levu. objectif d’une part, de promouvoir la conservation de la Le prix récompense l’île pour les efforts visant à garantir, diversité biologique pour en faire un élément essentiel au d’ici à 2020, qu’au moins 30 % des aires marines intérieures et développement économique et d’autre part, d’approuver extérieures sont gérées et financées dans le cadre d’un réseau l’utilisation durable des ressources naturelles. D’ici à 2015, dont la représentation des aires marines protégées est globale et écologique. les pays du Grand Mékong envisagent de définir neuf aires L’année dernière, Palau, les États fédérés de Micronésie, prioritaires de paysages et de couloirs de conservation les îles Marshall, Guam et les îles Mariannes du Nord ont tenu de la diversité biologique, le principe essentiel étant de l’engagement des îles Fidji de protéger, d’ici à 2020, 30 % des maintenir la qualité des écosystèmes au moyen d’une ressources marines près du littoral et 20 % des ressources meilleure connectivité tout en rétablissant et en protégeant terrestres sur leurs îles . Influencée par ‘le défi de Micronésie’, l’intégrité écologique. Dans le même esprit, l’initiative l’île de Grenada située dans les Caraïbes a pris en mars 2006, l’engagement d’intégrer, d’ici à 2020, 25 % des ressources compte garantir l’utilisation durable des ressources marines près du littoral dans un processus efficace de naturelles communes, réduire la pauvreté et améliorer les conservation. modes de vie des personnes (ADB 2005, ADB 2006). Source: IUCN 2006b CONCLUSION Il est certain que concilier le développement économique et prennent des décisions en fonction des données et la conservation de la nature représente un défi, mais recueillies (CI 2006c). c’est un objectif essentiel favorisant le développement durable. Si le développement économique rapide Conservation de la diversité est un important facteur responsable des problèmes biologique à l’échelle régionale environnementaux auxquels doit faire face la région, Le bassin du Mékong offre des services fournis par les écosystè- L’un des projets multilatéraux des plus ambitieux en il offre, néanmoins, des ressources et sert à orienter mes et sert d’aire de transport, d’itinéraire et de ressources —et de lieu réunissant des marchés flottants comme ce dernier à Can Tho matière de conservation de la diversité biologique dans la formulation et la mise en œuvre de la politique au Viet-nam. le monde prend forme dans la sous-région du Grand environnementale, notamment lorsqu’il est question de Mékong (GMS) qui englobe le Cambodge, le Laos, le l’exploitation des ressources rares et de la conservation. Source: Jean-Léo Dugast / Still Pictures

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APERÇU GÉnÉral : Asie-Pacifique 19 Ressources totales Energies Biomasse et déchets renouvelables Ressources totales Energies Biomasse et déchets Europe central renouvelables central 1% 0,2% En 2006, l’évolution climatique et la sécurité énergétique ont été au centre de préoccupations3,6% de discussions0,4% politique en 21,2%

Europe. Car, si la qualité de l’air dans les villes s’est nettement améliorée, dans la région, la pollution1% atmosphérique ne 0,2% 6,6%Ressources totales Energies3,6% Biomasse et déchets0,4% cesse pas d’exercer des effets néfastes pour la santé. 27,6% 21,2% renouvelables 8,3% 64,7% 6,6% SÉcuritÉ de l’Énergie 98,7% central Ressources27,6% totales Energies Biomasse et déchets Les nettes améliorations en matière d’efficacité énergétique n’ont pas Figure 1: Consommation36,3% d’énergie en Europe8,3% 30,1% 64,7% empêché l’ensemble de l’Europe de continuer à émettre de plus en plus de renouvelables 98,7% 1% 0,6% 0,2% gaz à effet de serre (GES) et de polluants atmosphériques, avec pour effet Ressources totales Energies 3,6% Biomasse et déchets0,4% 36,3% d’exercer des pressions sur l’environnement, les économies et sur la santé central 21,2% renouvelables30,1% de l’homme en Europe (EEA 2006a, EEA 2006b, Kowalski 2006). Il faut (les pourcentages ayant été 0,6% 6,6% noter que près de 80 % de l’énergie consommée par l’Union Européenne arrondis, leur somme peut central 27,6% 1% 0,2% 3,6% 0,4% est issue des combustibles fossiles, et c’est le cas pour 85 % de l’Europe ne pas correspondre aux 8,3% 21,2% 64,7% Centrale et 90 % de l’Europe orientale (Figure 1). On estimeeastern que ces totaux) 98,7% 1% 0,2% combustibles seront privilégiés par rapport aux autres sources énergétiques 3,6% 0,4% 1,6% 6,6% 36,3% de l’Europe dans les prochaines décennies (EC 2006a, IEA 2006a, Kowalski 27,6% 21,2% 30,1% eastern 8,3% 2006). La dépendance des combustibles fossiles est un sujet qui préoccupe 0,6% 53,4% 23,6% 6,6% 64,7% 1,6% 98,7% de plus en plus l’Europe—considérée comme responsable des problèmes 27,6% de sécurité énergétique; des effets dûs aux changements climatiques tels 7,4% 8,3% 36,3% 64,7% 23,6% 98,7% que les catastrophes naturelles et la montée du niveau des océans, et 2,8% 53,4% 30,1% 0,6% d’autres problèmes comme les émissions, le déversement des nappes de 36,3% 7,4% Europe centrale 30,1% pétrole et les problèmes de santé issus de la pollution atmosphérique (EEA 16,7% 100% eastern 74,8% 2,8% 0,6% 2006a, EEA 2006b, Kowalski 2006, WHO 2006a). 19,7% Le tableau sur la sécurité énergétique est très contrasté en Europe. 1,6% 16,7% 100% Par exemple, l’Union Européenne (EU-25) importe 50 % de ses besoins 74,8% 19,7% 23,6% en énergie tandis que la Russie est le deuxième plus gros exportateur de eastern 53,4% pétrole, et le plus grand exportateur de gaz naturel au monde (EEA 2006b, 7,4% IEA 2006b). Le risque de voir les ressources énergétiques se raréfier sur eastern 1,6% 2,8% le long terme suscite des inquiétudes dans le milieu des experts, lesquels 1,6% 23,6% sont plus préoccupés par les ressources en pétrole et en gazwestern naturel et 53,4% 16,7% 23,6% 100% moins par le charbon et l’uranium. Du reste, la montée en flèche des prix de 53,4% 7,4% 74,8% 19,7% l’énergie, les pannes énergétiques causées par les catastrophes naturelles, western 7,4%2,8% les effets de l’évolution climatique, les conséquences de la pollution 1,3% Europe de l’Est 2,8% 3,3% 6,6% atmosphérique sur l’environnement et la santé de l’homme, les menaces 16,7% 8,7% 100% 22,8% 74,8% sur l’approvisionnement énergétique font également partie des questions 54,0% 16,7% 100% 15,1% 19,7% 1,3% 74,8% 3,3% préoccupantes—inquiétudes illustrées au début de l’année 2006 par une 19,7% 6,6% 82,7% 8,7% interruption des approvisionnements de gaz en provenance de la Russie vers 22,8% 6,4% 54,0% le réseau d’oléoducs de l’Ukraine, qui alimente également plusieurs pays de western 15,1% l’Europe occidentale (Encadré 1). 82,7% 34,7% 14,4% Malgré les changements dans le choix énergétique de l’Europe qui ont 33,6% 6,4% légèrement réduit les émissions de GES par unité d’énergie produite, la 1,3% 4,6% 6,1% 3,3% totalité des émissions de GES est un constante augmentation. La raison western 34,7% 14,4% 6,6% western 33,6% 8,7% principale tient au fait qu’on recourt de plus en plus au charbon pour 22,8% 54,0% produire l’électricité- une réponse à la montée des prix du gaz (EEA 2006b, 15,1% 4,6% Europe de l’Ouest 6,1% EEA 2006c, Kowalski 2006). En outre, les gains en utilisation efficace de 1,3% 82,7% 1,3% 3,3% l’energie sont largement éclipsés par une consommation totale d’énergie 6,4% 6,6% 3,3% 6,6% 8,7% Gaz naturel Solaire Biocarburant 8,7% qui ne cesse de croître, notamment dans l’Europe des 25, mais également 22,8%22,8% 54,0%54,0% 15,1% dans l’Europe du sud-est et de l’Est (GEO Data Portal 2006). De fait, si la Pétrole brut Géothermique34,7% 15,1%14,4%Déchets municipaux 33,6% production et la consommation énergétiques sont des sources majeures Charbon BiomasseGaz naturel & déchets BiomasseSolaire solide (surtout bois) Biocarburant 82,7%82,7% 6,4%6,4% Renouvelables Hydraulique Biogaz d’émissions de GES et de pollution atmosphérique, elles sont également Pétrole brut Géothermique Déchets4,6% municipauxSource: Portail de données GEO,6,1% vitales à la croissance économique. Pour cette raison, de nombreux Nucléaire VentCharbon Biomasse & déchets Biomasse solided’après (surtout les bois) données de la IEA 34,7% 14,4%14,4% gouvernements européens revoient leur politique énergétique afin de mieux 33,6% Renouvelables Hydraulique 33,6% Biogaz

Nucléaire Vent 4,6% 4,6% 6,1% 6,1% 20 GEO ANNUAIRE 2007 Gaz naturel Solaire Biocarburant Pétrole brut Géothermique Déchets municipaux Charbon Biomasse & déchets Biomasse solide (surtout bois) GazRenouvelables naturel SolaireHydraulique BiocarburantBiogaz Gaz naturel Solaire Biocarburant PétroleNucléaire brut GéothermiqueVent Déchets municipaux Pétrole brut Géothermique Déchets municipaux Charbon Biomasse & déchets Biomasse solide (surtout bois) Charbon Biomasse & déchets Biomasse solide (surtout bois) Renouvelables Hydraulique Biogaz Renouvelables Hydraulique Biogaz Nucléaire Vent Nucléaire Vent Encadré 1: Problèmes, objectifs et priorités équilibrer la sécurité énergétique, l’efficacité et la compétitivité Une autre possibilité intéressante pour diversifier la politiques en matière de sécurité d’énergie économique ainsi que l’acceptabilité environnementale, gamme énergétique de l’Europe serait de commercialiser notamment par la diversification de la gamme énergétique et l’énergie renouvelable. L’approvisionnement total des Cet encadré résume certains des problèmes principaux qui des sources d’approvisionnement en énergie (Encadré 2). énergies renouvelables demeure faible en Europe, mais font l’objet du débat sur la sécurité de l’énergie et dresse la Cependant, le charbon demeure la source énergétique le tableau est contrasté selon les pays. Certains sont liste des divers objectifs et priorités politiques que proposent prédominante de génération de l’électricité et l’alimentation parvenus à augmenter réellement leur énergie issue les auteurs et les institutions. en énergie des industries lourdes dû au fait que les réserves des sources renouvelables et affichent même des Problèmes de charbon en Europe sont abondantes, rapidement pourcentages élevés dans le domaine. Ainsi, la part • Une consommation énergétique en constante augmentation accessibles, à des prix stables, en dépit des niveaux élevés d’énergie renouvelable issue de la génération d’électricité • Dégradation de l’environnement • Précarité de l’approvisionnement en énergie et fluctuation des des émissions de GES et des polluants atmosphériques dans l’Europe des 25 affiche une moyenne de 12,8 %, cours résultant de leur utilisation (EC 2006a, EC 2006b, Kowalski mais neuf pays comme la Belgique, la Hongrie, la Pologne • Les perturbations et les incertitudes créées par le terrorisme, 2006). Pour cette raison, la capture et le piégeage du et le Royaume-Uni obtiennent moins de 3 % des énergies les émeutes sociales et les catastrophes naturelles. carbone au lieu de le dégager dans l’atmosphère sont renouvelables tandis que l’Autriche, la Lettonie, le Portugal Objectifs souvent considérés comme un espoir technologique de et la Suède en obtiennent 35 % (Eurostat in EEA 2006b). • Une production et une consommation d’énergie plus efficaces réduire les émissions de GES et la pollution atmosphérique. L’énergie éolienne est quasiment inexistante en Europe • Des technologies respectueuses de l’environnement On constate un changement d’opinion sur l’exploitation Centrale et de l’Est, tandis que l’Europe occidentale • Un choix et un approvisionnement énergétiques plus diversifiés de l’énergie nucléaire. 204 centrales nucléaires réparties détient 69 % de l’ensemble des installations en capacité • La vulnérabilité peut être réduite si les infrastructures d’énergie dans la région, génèrent de l’électricité dans 19 pays d’énergie éolienne dans le monde (REN21 2006). Or, dans sont plus sûres (oléoducs, raffineries, réseaux d’électricité) et européens, et on considère que les ressources en l’ensemble, les turbines à air ne fournissent que 2,5 % de la les secours d’urgence mieux préparés • Des niveaux suffisamment élevés en matière de protection de uranium sont appropriées et généralisées. Dans la demande actuelle en électricité en Europe (IEA 2006d). l’environnement et de la santé de l’homme mesure où l’énergie générée est sans carbone et que les Récemment, des politiques d’énergie renouvelables • Une fiabilité et une disponibilité de l’énergie à long terme à des constitutions de stocks peuvent être maintenues à des á l’instar de celles mises au point dans le cadre du prix raisonnables coûts raisonnables, certains pays tels que le Royaume-Uni Plan d’action de l’Europe des 25 pour la biomasse et • Un accès fiable aux ressources pour les producteurs, les reconsidèrent la question de l’énergie nucléaire comme une les subventions en faveur des énergies renouvelables marchés et les consommateurs afin de justifier les investisse- solution possible destinée à réduire les émissions de GES au Danemark, en Allemagne et en Suède, sont ments futurs. (NEA 2005 et 2006). D’autres pays comme l’Allemagne, prometteuses. Par ailleurs, certaines nouvelles Priorités politiques la Suède continuent à éliminer les centrales nucléaires technologies montrent des signes favorables. Les turbines • Stimuler l’innovation technologique dans les domaines de tandis que d’autres en construisent de nouvelles—dix sont à air actuelles produisent 180 fois plus d’électricité que l’efficacité énergétique et dans les énergies à faible émission de carbone en construction en Bulgarie, Finlande, Roumanie, Russie 20 ans auparavant à un coût par unité inférieur à la moitié. • Encourager un changement radical du comportement à et Ukraine (IAEA 2006). Il n’en demeure pas moins que L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que la l’égard d’économies drastiques en énergies le grand public s’interroge sérieusement sur la question part des sources d’énergies renouvelables (à l’exception • Réduire les crédits alloués gratuitement, englober plus de de l’exploitation de l’énergie nucléaire qui fait également de l’énergie hydraulique) dans l’Union européenne secteurs dans le Système d’échanges de droits d’émission l’objet d’un débat politique, concernant notamment augmentera de 5 % en 2004 à 19 % en 2030, ou même de l’UE, et étendre les Projets de CCNUCC dans le cadre du l’élimination des déchets nucléaires et le risque d’accidents. 24 % dans la même année si les politiques actuellement Mécanisme du développement propre • Favoriser les partenariats entre les pays producteurs d’énergie Ces préoccupations, de pair avec les difficultés liées à examinées pour encourager les énergies renouvelables et les pays consommateurs d’énergie de sorte que les l’obsolescence caractérisant la majorité des centrales sont réellement mises en œuvre dans leur intégralité (EC sources et les itinéraires d’approvisionnement soient diversifiés nucléaires européennes, un coût d’investissement élevé et 2005, Greenpeace 2006, IEA 2006a). et que des procédures soient approuvées en vue de partager de longues durées de construction ont conduit récemment Les progrès que l’Europe réalisera en matière les réserves d’urgence stratégiques. les experts à prévoir une légère réduction du secteur d’énergie durable dépendront des améliorations que • Permettre d’établir des régimes d’investissements stables par nucléaire en Europe (EC 2006a, IEA 2006a). le continent pourra apporter à l’efficacité énergétique la libéralisation des marchés. Sources: Yergin 2006, EC 2006a, EC 2006b, Howell of Guildford 2006, IEA Encadré 2: Inauguration de l’oléoduc de pétrole Baku-Tbilisi-Ceyhan 2006c , MNP 2006, NEA 2005, Kowalski 2006 En mai 2006, l’oléoduc de pétrole Bakou-Tbilisi-Ceyhan (BTC) est entré en activité. Cet oléoduc de 1 770 kilomètres, d’une capacité d’un million de barils par jour part de Bakou en Azerbaïdjan passe par la Géorgie pour atteindre Ceyhan situé sur la côte méditerranéenne de la Turquie. Cet oléoduc a été conçu à la demande d’un consortium de onze sociétés pétrolières, à l’initiative de BP (anciennement British Petroleum), qui détient 30,1 % des parts et fait fonctionner l’oléoduc. L’oléoduc alimentera les pays de la mer Caspienne, en particulier l’Azerbaïdjan et le Kazakhstan, avec des infrastructures appropriées à l’augmentation de l’approvisionnement en pétrole des marchés internationaux. L’installation sera une avancée dans le cadre des efforts accomplis par l’UE pour diversifier les sources et les itinéraires des approvisionnements en énergie, car il éliminera quelques 350 cargos qui naviguent chaque année sur les détroits du Bosphore et de Dardanelles qui sont déjà dangereusement encombrés par le trafic pétrolier. Toutefois, les préoccupations environnementales vont des menaces qui pèsent sur les rives du parc Borjomi National Park en Géorgie (une aire de sources d’eau minérale qui fait l’objet de nombreuses exportations) aux dangers créés par la forte activité sismique qui secoue fréquemment la région. La direction de la société chargé de l’exploitation de l’oléoduc est convaincue que le cadre naturel des trois nations concernées sera conservé si l’on respecte les trois évaluations distinctes sur l’environnement et sur les effets sociaux, les procédures rigoureuses de En Europe, la biomasse de bois de forêts est de loin la plus grande construction et les programmes d’investissement affectés aux communautés et à l’environnement. (BP 2006). source d’énergie renouvelable. Sources: EU 2006, BP 2006. Source: Oed / Still Pictures

APERÇU GÉnÉral : Europe 21 les centrales fonctionnant à l’énergie nucléaire ou au à longue distance (EEA 2006a, EEA 2006e, EMEP charbon considérées comme obsolètes, à adopter des 2006, UNEP 2006). De fait, l’Europe occidentale et une innovations radicales lors des conversions d’énergie, dans grande partie de l’Europe centrale excèdent rarement l’efficacité énergétique, dans le stockage du carbone et les valeurs limites de l’anhydride sulfureux en matière de Le plein potentiel de l’énergie éolienne reste à exploiter. les technologies à faible émissions ou sans émissions qualité de l’air fixées par l’UE- dû au fait que des mesures Source: Mike Schroeder / Still Pictures de carbone. Il convient d’étudier toutes les possibilités et relativement simples ont été prises pour mettre en œuvre mobiliser des financements importants pour poursuivre les notamment la conversion en des combustibles à des en faisant appel à une gamme variée de politiques et recherches, la mise au point et l’exploitation de nouvelles teneurs plus faibles en soufre, l’installation d’équipements de technologies innovantes. Pour mettre au point les technologies qui sont viables. (EEA 2006b, IEA 2006a, dans les stations d’alimentation au charbon destinés à mesures, il faudra s’attacher à remplacer ou à démanteler MNP 2006). À ce titre, le nouveau Système d’échange ôter l’anhydride sulfureux des émissions. Cependant, il de droits d’émissions de l’UE (ETS) devrait encourager faut noter que l’amélioration de l’évolution des émissions les investissements dans les technologies réductrices polluantes commence à stagner. D’ici à 2020, on risque Encadré 3: Le Système d’échange des droits d’émissions de l’UE d’émissions de gaz à effet de serre (Encadré 3). En outre, de voir les émissions d’anhydride sulfureux découlant il faudra envisager des instruments de réglementation tels du transport maritime international autour de l’Europe, Le Système d’échange des droits d’émissions (ETS) de l’UE que les crédits ETS à application plus stricte, l’octroi de dépasser la totalité des émissions observées sur les terres lancé en 2005, est le premier marché au monde qui permet licences, les campagnes d’information, l’étiquetage sur de l’Europe des 25 (Acidrain.org 2006). Et les signes d’acheter et de vendre des droits d’émission de CO2. Le l’efficacité énergétique et de meilleures normes d’isolation s’accumulent, attestant que la pollution atmosphérique, système représente pour l’UE un outil essentiel pour lutter pour les constructions. l’ozone au niveau des terres et la matière particulaire contre les changements climatiques et répondre aux objectifs fixés par le Protocole de Kyoto ; ce procédé est considéré continuent à avoir de graves effets sur la santé (Figure 2). comme une alternative efficace de advention de la production Pollution atmosphÉrique dans les villes Selon les récentes estimations de l’Organisation des GES différent de celui qui consiste à les taxer. Au titre de Ces dernières décennies, l’Europe a amélioré mondiale de la santé (OMS), le niveau actuel de la matière ce système, les pays de l’UE, ont fixé des limites obligatoires sensiblement la qualité atmosphérique, principalement particulaire diminue l’espérance de vie de 8,2 mois dans sur la quantité de CO2 que les centrales d’électricité et les parce qu’elle a pris des mesures drastiques, à l’échelle l’Europe des 15, et de 10,3 moins dans les dix nouveaux industries lourdes peuvent émettre au niveau national. Les des pays et de la région et mis en œuvre la Convention États de l’UE. Dans l’Europe des 25, quelque 348 entreprises reçoivent un quota de crédits de carbone gratuits leur permettant d’émettre du CO2 jusqu’à la limite fixée. Si elles UNECE sur la pollution atmosphérique transfrontière 000 morts prématurées par année ont été attribuées à émettent moins, elles peuvent revendre leurs excédents de crédits, mais si elles dépassent la limite, il leur faudra acquérir Figure 2: Populations de l’Europe occidentale et centrale, vivant dans les zones urbaines dont les concentrations de des crédits d’autres entreprises. matière particulaire en deçà de 10 micromètres excèdent les valeurs limites quotidiennes fixées par l’Union européenne En avril de cette année, le crédit de carbone a atteint sa % de la population valeur la plus élevée (40 de US$). Toutefois, lorsque les premiers 100 rapports nationaux d’émission ont été rendus vers mi-avril, il est devenu manifeste que l’allocation de crédits avait été excessive au premier stade du système (2005-2007). La majeure partie 75 des entreprises avaient plus de crédits que nécessaire, provoquant une sévère baisse des cours de carbone en deçà 50

des 13 US$ par tonne en mai. 0 jour par an La Commission européenne a exhorté les États-Membres 25 1 à 7 jours par an d’intégrer des limites de crédit plus strictes dans leur Plan 8 à 35 jours par an national d’affectation de quotas d’émissions de gaz à effet de 0 >35 jours par an serre (PNAQ) à la deuxième période d’échanges de droits 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 d’émission (2008-2012). Qui plus est, la Commission examine Source: EEA 2006e la nécessité de modifier des éléments dans le système d’échanges. Des propositions suggérant que la législation intègre le secteur de l’aviation ont conduit des experts à Figure 3: Zones de pollution de matière particulaire excédant les directives de l’OMS se pencher sur ses implications. Le PNAQ fixe des totaux d’émission dans différents secteurs et décide de la répartition de Concentrations moyennes annuelles de PM2.5 selon les la totalité entre les installations visées par le système. Si certains calculs de 2004. pays y ont inclus plus d’installations ou plus de GES, d’autres Seules les cellules de référence supérieures aux valeurs non. Beaucoup de pays ont pris du retard pour soumettre leur fixées par les directives (10 µg/m3) sont en couleur PNAQ. Au mois d’août, les cours du système d’échange se sont rétablis à un niveau approchant les 26 de US$. En novembre, la Commission européenne a approuvé une première série de dix Plans nationaux d’affection des quotas pour la période d’échange de 2008 à 2012, à condition que dans les neuf plans > 70 µg/m3 13 – 15 µg/m3 sur les dix, les permissions d’émettre soient réduites (seules les 3 3 émissions proposées par le Royaume-Uni ont été acceptées). 31 – 70 µg/m 10 - 12 µg/m Depuis le 10 décembre 2006, les cours du CO2 ont chuté 21 - 30 µg/m3 < 10 µg/m3 jusqu’à 10 US$. 16 - 20 µg/m3 Source: EEA 2006c Source: EMEP 2006

22 GEO ANNUAIRE 2007 Encadré 4: La poussière du désert est balayée depuis l’Afrique jusque dans les régions intérieures de l’Europe

La pollution atmosphérique à hauteur d’homme cause encore beaucoup trop de problèmes de santé

Source: argus/Still Pictures

DÉfiS Les mesures visant à améliorer la qualité de l’air ont des effets corollaires impressionnants pour réduire les GES, de la même manière que les efforts destinés à lutter contre le changement climatique peuvent réduire la pollution L’image de gauche en couleur véritable datée du 19 août 2004 révèle un nuage de la poussière du Sahara en forme de plume (marron clair) atmosphérique locale. L’Europe devrait élaborer et mettre poussé vers le nord au-dessus de la mer Méditerranée, éclipsant partiellement les îles de la Corse, de la Sardaigne et de la Sicile. L’image de en œuvre un cadre politique plus intégré qui concilierait les droite datée du 16 avril 2003 montre jusqu’à quelle distance la poussière peut être poussée vers le nord. On peut apercevoir une longue trace objectifs en matière de changement climatique avec les de poussière de l’Afrique (marron clair) épousant un arc vers le nord-ouest au-dessus du sud de la France, qui s’étire vers le nord au-dessus de l’océan Atlantique, couvre l’Irlande et l’Écosse, se poursuit vers l’est, en direction de la Suède et la Norvège et s’oriente vers le sud au Danemark. buts concernant la qualité de l’air tout en s’assurant une économie des coûts substantielle, c’est le défi que doit Source: SeaWiFS Project, NASA/Goddard Space Flight Centre, and ORBIMAGE relever le continent en matière d’environnement (EEA 2006d, MNP 2006). Les politiques intégrées de ce type peuvent l’exposition à la matière particulaire. Les effets sont trois des zones importantes se situant hors des zones urbaines solliciter le soutien du public, dans la mesure où la qualité fois plus élevés dans les lieux où la pollution des transports européennes à grande densité de population, en raison du locale de l’air soulevait plus d’écho chez les électeurs que et les émissions de chauffage sont concentrées que dans transport des petites particules (Figure 3). La poussière les inquiétudes sur le climat. les zones les moins polluées (WHO 2006a). On dit que fine et d’autres petites particules peuvent parcourir des Il faut mener plus de recherches et mettre au point plus les effets sur l’espérance de vie d’une exposition à long milliers de kilomètres et affecter les personnes habitant de technologies pour mettre en place un système plus terme à la pollution atmosphérique sont principalement loin de la source réelle de pollution, comme l’indiquent les efficace d’approvisionnement de l’énergie en faisant appel dûs aux fractions de matière particulaire inférieure à 2,5 images satellitaires (Encadré 4). notamment à des systèmes énergétique respectueux de micromètres (PM2.5) (WHO 2006a). Un nouveau rapport Jusqu’à maintenant, les politiques sur la qualité de l’air l’environnement. On pourrait encourager une technologie de modélisation du Programme environnemental de suivi, et sur les effets sur la santé qui y sont liés ont privilégé la innovante et renforcer la responsabilité des entreprises, d’évaluation et de protection (EMEP) indique que de mise en place des mesures en aval. Si elles gardent leur par l’application de normes d’émission de véhicules plus nombreuses grandes villes européennes sont des hauts importance, il sera utile de prendre plus de mesures au contraignantes, la hausse du prix du pétrole de sorte lieux de concentration à teneurs moyennes de PM2.5 niveau local, national et international pour réduire la pollution qu’ils reflètent les coûts externes engendrés par les quotidiennes et annuelles qui dépassent de loin les atmosphérique à la source, par exemple recourir à l’économie changements climatiques et la pollution de l’air, et mener directives de l’OMS sur les valeurs limites, plus strictes d’énergie ou aux technologies énergétiques et aux industries des campagnes d’information pour plaider en faveur d’un que les limites européennes (EMEP 2006). Les valeurs automobiles à faible émission de carbone (WHO 2006a, changement radical du comportement de la société à limites fixées par l’OMS sont également dépassées dans MNP 2006, EEA 2006d). l’égard de la consommation de l’énergie. références bibliographiques EEA (2006e). Exceedance of air quality limit values in urban areas (CSI 004). EEA core set of IEA (2006c). Energy Security and Climate Change Policy Interactions. An Assessment Framework. indicators. European Environment Agency. IEA Information Paper. International Energy Agency, Paris Acidrain.org (2006). Air Pollution from ships. http://themes.eea.europa.eu/IMS/CSI [Accessed 7 November 2006] IEA (2006d). Renewables Information 2006. International Energy Agency, Paris http://www.acidrain.org/pages/policy/sub6_2.asp [Accessed 7 November 2006] Kowalski, G. (2006). Anxieties over Energy Security. In EuroFuture, The Quarterly Review on EU BP (2006). Baku-Tbilisi-Ceyhan Pipeline. EMEP (2006). 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APERÇU GÉnÉral : Europe 23 Amérique latine et les Caraïbes En 2006, les litiges n’ont pas cessé d’opposer les partisans de la conservation de la nature à ceux de la croissance économi- que. Si la demande mondiale pour les carburants biologiques risque de transformer de grands pans d’aires naturelles, des programmes innovants ont été amorcés pour concilier la croissance économique et les préoccupations sur l’environnement.

CONSERVATION de la NATURE contre la (Encadré 1). Toutefois, au cours de ces dernières Sur (MERCOSUR) et à la CIJ pour la construction des croissance économique années, sous la pression des facteurs internes de ponts qui faisaient blocage. Les économies de l’Amérique latine et des Caraïbes la société et de facteurs externes de l’économie, En fin de compte, en septembre 2006, la société ont été consacrées principalement à l’exploitation certains gouvernements ont détourné leur attention et ENCE s’est retirée du projet à Fray Bentos. Mais intensive et à l’exportation de ressources naturelles. leurs efforts de la conservation de la nature vers de le projet de Metsa Botnia a continué, à l’instar des Car, les pressions sur les ressources naturelles ne grands projets générateurs de revenus. Des exemples manifestations argentines (Williams et Forstein 2006). dépendent pas seulement des besoins et des modèles récemment relevés, il ressort que ce changement peut de consommation dans le pays mais également de soulever des conflits entre la conservation de la nature Pascua-Lama : Conflit au sujet des mines d’or la demande des ressources naturelles sur le marché et l’expansion économique, mettant face à face les Le projet minier de Pascua-Lama prévoit de creuser international. communautés locales et les intérêts des entreprises et à ciel ouvert dans les montagnes des Andes (Figure En 1992, tous les pays de la région, à quelques quelquefois un pays contre un autre. 1). La ville de Pascua-Lama est située sur la frontière exceptions près, ont adhéré aux Conventions sur du Chili et de l’Argentine, à environ 150 kilomètres l’environnement découlant de la Déclaration de Rio et Usines à papier sur le fleuve Uruguay au sud-est de Vallenar au Chili. Le projet qui doit des protocoles qui y sont liés, visant la protection et une Le projet de construction de deux usines à papier sur y être développé a suscité une polémique et des gestion durable des capitaux naturels (ECLAC 2001) les rives du fleuve Uruguay, frontière naturelle qui sépare manifestations du grand public au Chili et dans le reste l’Argentine de l’Uruguay, a provoqué de vives tensions du monde (Universidad de Chile 2005). Les champs Usine de Botnia de papier en construction en Uruguay. entre les deux pays. Deux entreprises, la finlandaise minéraux contiennent des dépôts considérables d’or et Source: Metsa Botnia Metsa Botnia et l’espagnole Empresa Nacional de d’argent, avec 75 % des champs au Chili et 25 % en Celulosa España (ENCE) construisaient deux usines de Argentine. Les activités minières et de traitement des traitement de cellulose les plus grandes de la région à minerais que projette de réaliser la société Barrick Gold Fray Bentos en Uruguay, dans la perspective de créer Corporation empiéteront sur les deux pays. Le projet des emplois devenus indispensables dans une région prévoit un investissement s’élevant à 1 milliard et demi victime de la crise économique de 2002. de US$ sur une première période de 20 ans, et créerait Cependant, la société civile a commencé à quelque 5 500 emplois pendant la construction et 1 manifester son opposition à Gualeguaychú, une ville 660 emplois pendant le cours même de la production argentine située sur la rive opposée du fleuve. Selon (Barrick 2006). la population de la ville, ces usines auraient des Les champs de mine se situent près de deux conséquences néfastes sur l’environnement et la santé glaciers qui alimentent les fleuves de la Province de l’homme, en dépit d’une étude accompagnée Huasco du Chili. Les opposants au projet font valoir d’autres rapports que la société Metsa Botnia a que l’opération nécessite de déplacer les glaciers avec, réalisés sur les effets environnementaux : Etudes pour résultat, de perturber l’approvisionnement en d’Impact sur l’Environnement (EIE) et approuvées par eau de 70 000 agriculteurs dans la vallée de Huasco les autorités uruguayennes sur l’environnement. La (Gonzalez 2006, MineWeb 2005). En outre, les activités plupart des éléments du rapport d’évaluation d’impact minières auraient pour effet de libérer du cyanure et tendaient á confirmer que les usines fonctionneraient d’autres agents polluants dans les fleuves de la vallée avec la meilleure technologie disponible sans causer alors que les bienfaits économiques tirés du projet d’effets significatifs sur l’environnement. n’ont qu’un caractère provisoire pour la région. En Il n’empêche que le conflit s’est aggravé lorsque la novembre 2005, une coalition de groupes d’écologists population locale argentine a érigé des barricades pour défenseurs de l’environnement a soumis une pétition réaliser un pont entre les deux pays. L’Argentine a porté au gouvernement chilien. plainte à la Cour internationale de justice (CIJ) contre L’entreprise Barrick Gold Corporation a maintenu que l’Uruguay pour violation du Traité bilatéral du fleuve le projet était respectueux de l’environnement pour ce Uruguay. La Cour a rejeté la demande de l’Argentine qui est du traitement de l’eau et que seulement cinq de suspendre la construction des usines de pâte à hectares des « réserves de glace » seraient déplacés papier. À son tour, l’Uruguay a soumis une plainte du fait des opérations de l’entreprise. Outre le soutien contre l’Argentine au tribunal de Mercado Común del à l’économie locale, le projet favoriserait également des

24 GEO ANNUAIRE 2007 Figure 1: Projet minier de Pascua-Lama Encadré 1: Déboisement en recul

Après des décennies de déboisement effréné, les rapports signalent que le recul général des forêts en Amérique latine et aux Caraïbes connaît actuellement un certain ralentissement. Entre 2000 et 2005 la disparition définitive de certains zones forestières dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes suivaient un rythme moyen de 4,74 millions d’hectares par année—soit 37 % de la totalité des pays qui affichent une destruction totale de zone forestière dans le monde. Or, les pertes ont principalement lieu en Amérique du Sud, où le Brésil représente à lui seul plus de 70 % du total régional. Cependant, des études suggèrent qu’à Puerto Rico et en République dominicaine, les forêts se reboisent. Au Salvador, une étude portant sur l’ensemble des types de forêts et d’espaces boisés, a révélé que les terres comptant plus de 25 % de couvert forestier représentaient 72 % de l’aire totale du pays de 1992 pour s’élever à 93 % en 2001. En 2004, le gouvernement brésilien a mis en place le Programme de protection de l’Amazonie. Le Programme prévoit des mesures de suivis détaillés et de renforcement du dispositif juridique punissant les auteurs d’abattage illégal et de défrichage des terres. Par ces mesures, le Programme a permis de diminuer sensiblement le déboisement dans la région- Pascua-Lama mining projectqui représentait 2,6 millions d’hectares en 2004 et seulement 1,9 millions d’hectares en 2005. Les premiers résultats pour l’année 2006 indiquent un ralentissement supplémentaire du déboisement qui s’est limité à 1,3 millions d’hectares. Jusqu’en 2004,A gold, le silverParaguay and copperdétenait mining le taux pit de project déboisement is planned le plus on theélevé border au monde. of Chile Au and mois de novembre de VALLENAR CHILE la même année,Argentina. le Congrès 75% du of Paraguaythe deposit a votéis in unethe Huascoloi sur le province déboisement of Chile, zéro, and qui 25% interdit in the la conversion des zones Le projet minier de Pascua-Lama fera appel à des (Region III) forestières situéesSan Juandans province la Forêt atlantiqueof Argentina. du Thehaut projectParana. plans Depuis to implant l’entrée facilities en vigueur between de la loi, 3 le taux de déboisement

Rio Laguna Hu techniques de forage à ciel ouvert à plus ades 3 000 Grande 000 and 5 200 metres, affecting three vital glaciers, source of rivers supplying co de la région orientale du Paraguay a baissé de 85 %. La loi de déboisement zéro a également eu pour effet de de Alto del Carmen n R a io d r el G Laguna farming activities in low lands as well as the city of Vallenar of more than 40 000 mètres d’altitude et installera des équipements à Tla base ra a poursuivre les propriétaires terriens et les punir pour les actes de déboisements dont ils ont été déclarés coupables. R n n s u Grande i o it g o a d L e l io C R inhabitants in the Atacama desert. des glaciers d’importance vitale pour l’alimentation en Valeriano a io En décembre 2006, le gouverneur de l’État de Para au Brésil a signé des décrets visant à créer sept nouvelles aires

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a 6380 y 6380 LaLa Arena Arena y Despite recent (early June 2006) approval by the Chilean National Environment Altitude inin a a major major drop drop in in water water resources resources for for downhill downhill regions. regions. More More than than 200 200 million million ElEl Ternerito Ternerito (metres) tonnestonnes of of mining mining waste waste will will be be Commission stored stored close close (CONAMA), to to river river springs springs campaigners that that risk risk being say being they will file further lawsuits. They will ElEl Nevado Nevado 35000 < 500 contaminatedcontaminated with with cyanide cyanide and and heavy alsoheavy metals. pursue metals. In existing Inaddition, addition, lawsuitsintense intense industrial filed industrial by traffic indigenous traffic rights groups who contest the C C R o R Project’s impacts io o i r o company’s ownership of the property. Patrerillo 500 - 1000 d of hazardous material (cyanide, mercury, explosives) and related risks will emerge Patrerillo r e d of hazardous material (cyanide, mercury, explosives) and related risks will emerge d l e 30000 d V l i a V

i l a l l e l l l l e CHILE C l from the industry. e 1000 - 2000 C CHILE u from the industry. e r u

r a

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r a (IV Region) a (IV Region) a

Facilities d and 2000 - 3000 Dramatic impacts on an already fragile arid ecosystem due to glacier retreat, Matancillo d Dramatic impacts on an alreadySources fragile : “El ABCarid del ecosystem Proyecto Pasca-Lama” due to glacier retreat, Matancillo e storage e 25000 O Observatorio Latinoamericano de Conflictos Ambientales and Mining Watch Canada. O ARGENTINA l ARGENTINA3000 - 4000 along with illegal land expropriation processes towards indigenous people (the l along with illegal land expropriation processes towards indigenous people (the i

i v

v (San Juan Province) a (San Juan Province) LosLos Cuartitos Cuartitos Industrial a > 4000 Daguitas)Daguitas) have have brought brought local local communities communities to to react react on on each each side side of ofthe the border. border. traffic 20000 Despite recent (early June 2006) approval by the Chilean National Environment Altitude Despite recent (early June 2006) approval by the Chilean National Environment Altitude(metres) Main city (metres) CommissionCommission (CONAMA), (CONAMA), campaigners campaigners say say they they will will file file further further lawsuits. lawsuits. They They will will Glacier also pursue existing lawsuits15000 filed by indigenous rights groups who contest the < <500 500 Secondary city also pursue existing lawsuits filed by indigenous rights groups who contest the Project’s impacts 500 - 1000 company’s ownership of the property. Project’s impacts 500 - 1000 company’s ownership déboisés par an of the property. 1000 - 2000 2 10000 1000 - 2000 Dam project Facilities and 2000 - 3000 0 5 10 20 30 40 Sources : “El ABC del Proyecto Pasca-Lama” Facilitiesstorage and 2000 - 3000 Sources : “El ABC del Proyectokm Pasca-Lama” storage 3000 - 4000 Kilometres Observatorio Latinoamericano de Conflictos Ambientales and Mining Watch Canada. 3000 - 4000 Observatorio Latinoamericano de 5000Conflictos Ambientales and Mining Watch Canada. Industrial > 4000 Industrialtraffic > 4000 traffic 0 Main city Glacier MainBOLIVIA city Glacier Secondary city 8 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 Secondary city BRESIL 8 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 0 0 0 0 0 0 0 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 9 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 2 2 Dam project Dam project 0 5 10 20 30 40 PAR A G U AY 0 5 10 20 30 40 Kilometres Kilometres Region III AsunciÛn Source: INPE 2006 (Chile) CopiapÛ San Juan Province projets de développement. (Torres 2006). d’être finalement approuvé en 2006 par la commission (Argentina) Au Chili, une évaluation sur l’impact environnemental chilienne nationale sur l’environnement, CONAMA San Juan Santiago du projet a été approuvée par l’autorité régionale (Minería Chilena 2006). U R UG U AY sur l’environnement, Comisión Regional del Medio Dans ses résolutions, la CONAMA a fixé des Buenos Aires CHILE Montevideo Ambiente (COREMA), en 2001. Depuis lors, le projet mesures strictes pour éliminer, lutter ou empêcher ARGENTINA a suscité un vif débat public, a été suspendu plusieurs les impacts négatifs sur l’environnement que le projet fois et a fait l’objet de plusieurs modifications avant risque de causer. En outre, l’étude souligne que

APERÇU GÉnÉral : Amérique latine et les caraïbes 25

F alkland Islands M a l o u i n e s (administrated b y United Kingdom c l a i m e d b y A r g e n t i n a ) les glaciers ne doivent être déplacés en aucun cas multiplier les expéditions d’exploration et les activités et que les agents polluants rejetés dans les cours dans ce domaine avec toutes les conséquences que d’eau ne doivent pas dépasser les normes nationales cela représente pour l’environnement. Or, ce contexte d’émissions et de qualité. La société a également favorisera également un intérêt pour différentes sources entrepris des négociations avec les agriculteurs de la d’énergie vallée de Huasco pour aboutir à des accords sur les (IEA 2006). indemnisations liées à l’approvisionnement de l’eau En réaction aux prix de pétrole élevés, de nombreux de la vallée. La Barrick Gold Corporation a repris ses pays en développement ont découvert un nouveau activités en septembre 2006, prévoyant de forer les produit adapté à leurs économies basées sur mines en 2009. l’agriculture: les carburants biologiques. Les prévisions pour le Brésil seulement, estiment que dans les huit Carburants biologiques et l’environnement prochaines années, les demandes de la canne à En 2006, une flambée des prix du pétrole a attiré une sucre et de l’éthanol réunies à l’échelle nationale et fois de plus l’attention sur la sécurité énergétique. internationale passeront de 354 à 553 millions de Plusieurs pays de l’Amérique latine et des Caraïbes tonnes (Ministerio da Agricultura 2006a). D’ici à 2030, le exportateurs de pétrole - Argentine, Bolivie, Colombie, gouvernement brésilien prévoit de produire environ 120 Équateur, Mexique, Trinité, Tobago et Venezuela— millions de tonnes (équivalent pétrole), autrement dit le profitent du cours élevé. Du reste,les prévisions tablent double du total actuel (Ministério da Agricultura 2006b). sur une hausse constante de la demande de pétrole Paradoxalement, la croissance de marchés indépendamment du prix, ce qui aura pour effet de ‘respectueux de l’environnement’ des carburants biologiques risque de détruire de larges pans de l’habitat Le cerrado de l’Amérique du sud est un paysage étendu et varié fait naturel. Car il faudra élargir les zones de plantations de de forêts, zones humides, savane et collines. C’est un haut lieu de canne à sucre et de soja (pour l’éthanol et le biodiesel, diversité biologique qui rétrécit sous les pressions exercées par les plantations de canne à sucre et de soja destinées aux respectivement). Or, les gouvernements de la région carburants biologiques. sont déjà préoccupés par les effets néfastes des plantations de canne à sucre sur l’environnement. Source: Jacques Jangoux / Still Pictures (PNUMA/MARENA/OEA 2005, Guzman 2004). Il est courant de voir des stations-service de carburant d’alcool pour Les besoins en termes de production de biodiesel voitures telles que celle-ci à Sao Paulo. pour le Brésil sont estimés à 58 millions d’hectares Source: Ron Giling / Still Pictures consacrés à la production de soja pour remplacer intégralement le diesel utilisé actuellement. Dix millions problèmes ont encouragé le gouvernement brésilien à d’hectares de cerrado, un des lieux les plus riches en lancer le procédé d’étiquetage, “étiquette du carburant diversité biologique, sont occupés par des plantations social”, une certification accordée par le Ministère du de soja depuis une quinzaine d’années ; ce qui développement agraire aux producteurs de carburants représente trois fois plus de surface qu’en 1990 (Kink biologiques qui respectent des normes favorisant et Machado 2005). Le cerrado est constitué de 90 l’intégration sociale et le développement régional. millions d’hectares qui pourraient servir aux cultures destinées au biodiesel (Crestana 2005). L’extension CONCLUSION des nouvelles terres agricoles a déjà converti 50 % La protection du capital naturel continue à s’améliorer des écosystèmes du Cerrado en champs et cultures dans la région de l’Amérique latine et les Caraïbes rentables et exploité plus de 1,25 millions d’hectares (Encadré 2). Toutefois, les problèmes posés par de forêts entre 2003 et 2004 dans le seul état du Mato l’équilibre entre l’essor économique et la conservation Grosso (Kink et Machado 2005, Schlesinger 2006). de la nature ne disparaîtront pas. Car, à long terme, En Amazonie, l’essor des plantations de soja constitue si l’on considère que le capital naturel fixe les limites une menace considérable. (Fearnside 2005, Soares- à la croissance économique et au développement de Filho 2006) (Voir le chapitre du Dossier thématique). l’homme, les deux forces au lieu de s’opposer, devront Les institutions régionales et mondiales font déjà se compléter. le compte sur les retombées négatives que risque La dimension environnementale devra être intégrée de générer l’expansion des carburants biologiques au processus de prise de décision économique (Rios Roca 2006, FAO 2006b). Au nombre des et social. Le combat pour un développement aspects à considérer, on relève la lutte pour les terres durable nécessite d’évaluer de manière réaliste destinées aux carburants biologiques et pour celles le coût économique découlant de la dégradation destinées aux cultures vivrières, un recours excessif environnementale en termes de perte de services aux produits agrochimiques, une production aux mains fournis par les écosystèmes et de les traduire dans le de quelques grandes entreprises d’agrobusiness, le cadre de politiques fiscales et de fixation des prix et manque d’avantages pour les travailleurs ruraux. Ces dans les systèmes de comptabilité nationale.

26 GEO ANNUAIRE 2007 Encadré 2: Transformation de la Dominique en île biologique

Le Commonwealth de la Dominique est un petit État insulaire des Caraïbes dont l’agriculture a été, traditionnel- lement, le pilier de l’économie, en particulier la production bananière destinée aux exportations. Cependant, la tendance généralisée de la monoculture a diminué la diversité des cultures, aggravé la vulnérabilité de l’économie aux catastrophes naturelles et aux fluctuations des marchés internationaux et créé une dépendance du marché intérieur aux importations alimentaires. Dans un souci de pallier les conséquences d’une industrie bananière en déclin, et de diversifier l’économie, la Do- minique a envisagé les possibilités que peut apporter une industrie d’écotourisme viable. En 2004, l’île était le premier pays des Caraïbes à se voir décerner la certification GreenGlobe21 pour sa qualité de destination écotouristique. Depuis lors, les dominicains ont reconnu qu’un tourisme durable, respectueux de l’environnement, pouvait se concilier parfaitement avec l’agriculture biologique et que ces deux secteurs peuvent compléter le concept de bien-être et les centres de santé. Ces trois secteurs pourraient former une combinaison idéale pour utiliser de manière durable les ressources naturelles de la Dominique - et pourraient correspondre à un type particulier de vacances haut de gamme. Pour ce faire, la Dominique compte lancer un programme de mesures sur 10 ans visant à faire du pays une ‘île biologique’ et une destination de bien-être, en conjuguant l’écotourisme, l’agrotourisme et le tourisme de cen- tres de santé pour donner une image haut de gamme d’un pays intact. Le principe s’inscrit dans une stratégie de mise en œuvre de systèmes de production biologique et de commercialisation durables qui ne nécessitent pas une consommation excessive des ressources naturelles.

Pour réaliser les objectifs principaux de ce développement stratégique, il conviendra de: • Jeter des bases respectueuses de l’environnement et s’inscrivant dans une perspective durables à longterme en faveur de la croissance économique et sociale; • Renverser la tendance du secteur des emplois agricoles en recul et multiplier d’autres possibilités d’emploi; • Inverser la tendance négative des bénéfices agricoles en hissant la Dominique à la tête de la production agricole biologique; • Résoudre les questions urgentes liées à la gestion des ressources environnementales et naturelles en mettant en œuvre des pratiques agricoles durables; • Instaurer un marché agricole d’exportation de produits fabriqués sans organisme génétiquement modifiés; La Dominique souhaite faire de son île le fleuron de l’écotourisme, des centres de • Améliorer le développement rural par l’établissement de pratiques de gestion améliorée des terres destinées à la soins et de l’agriculture biologique. Source: Schafer & Hill/Still Pictures production biologique. Source: Government of Dominica 2006

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APERÇU GÉnÉral : Amérique latine et les caraïbes 27 Amérique du Nord L’Amérique du Nord a connu une année 2006 mitigée en matière d’environnement. Si les États-Unis ont mis sous protection la plus grande aire marine protégée du monde, il n’empêche que le public a manifesté des inquiétudes croissantes à l’égard des changements climatiques motivant les États et les provinces à prendre des mesures de lutte contre le changement climatique, en dépit des réticences du gouvernement fédéral à plafonner les émissions de gaz à effet de serre.

Les gouvernements fédéraux court- en interrompant 15 programmes liés à la lutte contre circuitent le protocole de KYOTO les changements climatiques, en promettant d’élaborer Encadré 1: La nouvelle approche du Canada face Les émissions de dioxyde de carbone dégagées par une nouvelle approche “fabriquée au Canada” (Ambrose aux changements climatiques habitant en Amérique du Nord sont de loin les plus 2006, Isaacs 2006). Le 19 octobre, le Canada a importantes par rapport à toutes autres régions du monde soumis un nouveau plan à la Chambre des Communes Le gouvernement des conservateurs a proposé une tandis qu’en termes absolus, la région occupe la deuxième (Encadré 1) (Parti des conservateurs du Canada 2006). nouvelle loi Clean Air Act qui est au cœur du programme écologique du Canada. La loi fixera les valeurs limites place, derrière l’Asie, une région bien plus peuplée. Aux États-Unis, la totalité des émissions des des émissions des agents polluants atmosphériques Pourtant, ni les États-Unis, ni le Canada ne sont engagés GES a gagné 15,8 % entre 1990 et 2004 (EPA que les pollueurs auront à respecter à court, moyen et dans le processus de Kyoto à la fin de l’année 2006. 2006). Au lieu d’imposer des limites nationales sur à long terme. L’idée consiste à ce que les objectifs fixés Le Canada avait ratifié le Protocole de Kyoto en les émissions, le pays continue de soutenir des exigent un niveau au moins aussi élevé que celui en 2002, en s’engageant à réduire de 6 % les émissions réductions volontaires, des approches basées sur vigueur dans les pays qui donnent l’exemple en matière par rapport aux niveaux de 1990 d’ici à 2012. Or, entre la loi du marché et la mise au point de nouvelles d’environnement. Pour ce qui est des émissions de GES, des objectifs 1990 et 2004, la totalité des émissions canadiennes technologies. Dans ce contexte, les États-Unis, à court terme seront fixés sur la base du degré d’intensité ont augmenté de 26,6 % (EC 2006) (Figure 1). Le l’Australie, la Chine, l’Inde, le Japon et la république en vue d’encourager l’efficacité, mais autoriseront les Commissionnaire du Canada à l’environnement et de Corée ont mis en place le partenariat Asie- émissions d’augmenter de pair avec la production. C’est au développement durable, attaché au Bureau du Pacifique sur le développement propre et le climat. une approche adoptée dans l’initiative américaine United vérificateur général, a rendu un rapport exhortant La première réunion du partenariat, en janvier 2006, States Global Climate Change Initiative de 2002. Un autre le pays à redoubler d’efforts pour lutter contre les a créé huit forces spéciales dans les secteurs objectif, à plus long terme, fixera la réduction des GES à 45 % pour se situer à 65 % des niveaux de 2003 d’ici à changements climatiques et pour s’y préparer (OAG public et privé dont le champ d’intervention couvre 2050. La loi ne fait aucune allusion aux engagements pris 2006). Le Commissionnaire ajoute que la hausse des les combustibles fossiles plus propres, l’énergie par le Canada dans le Protocole de Kyoto. émissions issues de l’expansion des projets de sables renouvelable et la production décentralisée, la Les partis d’opposition de concert avec les groupes pétrolifères dans la province d’Alberta compromettra production et la transmission d’électricité, la environnementaux se disent favorables à un certain les efforts de réduction de l’ensemble des émissions. construction et les appareils, l’acier, l’aluminium, le nombre de points de la Loi, mais ont été très déçus par Le rapport a dressé la liste de certains risques ciment, le forage de charbon. Chaque force spéciale le sursis très large accordé aux valeurs limites de GES et par l’absence de calendrier obligatoire à respecter découlant des changements climatiques, notamment est chargée d’élaborer un plan d’action qui recensera dans la réduction des émissions de GES. En outre, ils la sécheresse des Prairies, la montée du niveau des les occasions propres à la coopération, établira des remarquent également que certaines émissions toxiques océans, des tempêtes orageuses plus intenses sur objectifs ambitieux mais réalistes et donnera les sont redéfinies comme étant des « agents polluants », ce les littoraux et une plus grande densité de brouillard moyens de les atteindre (APCDC 2006). Le groupe qui affaiblit les pouvoirs de réglementation et suggèrent de pollution dans les villes. Le rapport préconise d’Experts a soumis leurs plans en octobre 2006. que certaines de ces mesures sont déjà visées par la loi l’élaboration d’un plan crédible, clair et réaliste pour canadienne sur la protection de l’environnement. Dans la mesure où le gouvernement ne détient pas la majorité des réduire sensiblement les GES, et présente des objectifs Les États et les provinces agissent sièges au Parlement, la Loi risque de ne pas être adoptée nationaux à court et à long terme, assortis de cibles et Favorable à des mesures plus fermes, une alliance à moins d’être soumise à des révisions en profondeur. de délais spécifiques pour réaliser les buts fixés. composée de 12 États américains et de plusieurs ONG Sources: Government of Canada 2006a and 2006b, Bueckert 2006, En 2006, le nouveau gouvernement fédéral mené environnementales ont poursuivi l’Agence américaine de David Suzuki Foundation 2006, Environmental Defence, Pollution par les conservateurs a reconnu l’incapacité du pays protection de l’environnement (Environmental Protection Probe and Clean Air Foundation 2006, USEIA 2003). à réaliser les objectifs du Protocole de Kyoto et a réagi Agency) (EPA), en l’accusant de n’avoir pas réglementé

Table 1: Émissions de dioxide de carbone entre 1990 et 2003 (en millions de tonnes de CO2)

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 VALEUR GLOBALE 22210,00 22532,00 22174.00 22131,00 22538,00 22837,00 23515,00 23649,00 23285,00 23164,00 23693,00 23969,00 24849,00 26001,00 Canada 459,78 451,45 465,53 465,16 479,55 492,43 505,47 517,07 527,82 542,72 565,68 558.,97 567,79 586,07 États-Unis d’Amérique 5009,55 4969,26 5062,01 5177,35 5268,05 5319,38 5500,17 5579,98 5607,16 5677,97 5858,20 5744,78 5796,76 5841,50

Source: UNEP Geo Data Portal 2006 based on UNFCCC-CDIAC 2005.

28 GEO ANNUAIRE 2007 Encadré 2: Les États et les Provinces continuent Parallèlement, des instances gouvernementales à donner l’exemple en matière de réduction des d’échelons inférieurs ont continué à réaliser des progrès émissions de GES dans la réglementation des émissions de dioxyde de carbone en 2006 (Box 2). L’État de la Californie, deuxième plus grand émetteur de Pendant l’année écoulée, l’intérêt du public a grandi et carbone, a voté une loi historique en matière de changements Source: Robert Stone, NOAA Fisheries climatiques en 2006. En vertu de la loi, les valeurs limites des les connaissances se sont enrichies en ce qui concerne Le corail (Paragorgia arborea), plus connu sous le nom de corail émissions dans l’État doivent retrouver leurs niveaux de 1990 l’évolution du climat. Les signes encourageants que rose “bublegum” près des côtes de l’île Tanaga en Alaska. d’ici à 2020, ce qui représente 25 % de la réduction totale le gouvernement a donnés en reconnaissant que les à partir des niveaux actuels. Il est aussi requis d’établir un changements climatiques sont dûs aux activités de système obligatoire du suivi de la réduction et d’élaborer un l’homme ont, d’une part, accru l’intérêt des médias 2006a). Le nouveau réseau vient s’ajouter aux efforts visant programme de ‘commerce de droits d’émission’ permettant pour la question et d’autre part, ont découragé les à restaurer les stocks de poissons appauvris et à protéger aux entreprises d’acquérir ou de vendre des droits d’émission réactions sceptiques des scientifiques. Symbole du l’habitat marin côtier ainsi que la diversité biologique des (Office of the Governor 2006). Les Provinces de Newfoundland, Labrador, Québec changement de mentalités, un groupe de 86 chefs incidences générées par les activités côtières, la pollution et Manitoba se sont engagées à mettre en œuvre le religieux de profession chrétienne évangéliste a prôné de l’eau et des autres actions de l’homme. (DFG 2006b). Protocole de Kyoto indépendamment de la position une intervention urgente pour lutter contre l’évolution Une loi fédérale américaine historique a interdit la pêche prise par le gouvernement fédéral. Afin de contribuer aux climatique, en s’adressant aussi bien au gouvernement, au chalut de fond dans l’habitat océanique sensible efforts de réalisation des objectifs de Kyoto, le Québec a aux milieux des affaires, aux personnes qu’aux églises, représentant plus de 95,83 millions d’hectares, qui s’étire annoncé que son gouvernement imposera une taxe sur et s’est engagé à encourager ses paroisses à limiter les jusque dans les eaux intérieures du Golf de l’Alaska et le carbone à tous les combustibles fossiles vendus en gros aux détaillants. émissions de GES (ECI 2006). De même, l’ancien vice- entoure les îles Aleoutiennes de l’Alaska, une chaîne qui président Al Gore a publié, en mai 2006, un document totalise 2 200 km dans la direction ouest en partant de la Sources: CBC 2006, Gouvernement du Québec 2006. de mise en garde sur les changements climatiques, péninsule de l’Alaska (NURP 2004, Oceana 2006). intitulé An Inconvenient Truth, (une vérité pas bonne à La pêche au chalut de fond en Alaska implique les émissions de dioxyde de carbone (CO2) issues des entendre) qui occupe la place inattendue du livre le plus généralement l’utilisation de lourds et larges filets dans véhicules, tel que le prescrit le Clean Air Act national (loi vendu dans le pays (Svetkey 2006). le raclage fond des mers pour récolter des espèces nationale sur l’air propre). En vertu de la loi, l’EPA doit de poissons commercialisées telles que le cabillaud du réglementer les émissions des sources mobiles qui création de Nouvelles aires marines Pacifique et la rascasse. Ce procédé fait des ravages dans mettent en danger la santé et le bien-être des populations. protégées la fauve marine à caractère sensible, et plus particulièrement En novembre 2006, la Cour suprême des États-Unis a En 2006, les États-Unis ont franchi une étape historique chez les coraux et éponges d’eau froide à croissance lente entendu les arguments sur l’obligation ou non de l’EPA en créant une aire protégée contiguë la plus grande au (Enticknap 2002). La perte annuelle est estimée à 453 de réglementer les émissions de CO2 et d’autres GES, monde dans les îles hawaïennes (Encadré 3). 600 kilogrammes de coraux et d’éponges victimes de la et sur la question de savoir si les plaignants étaient en En 2006, un nouveau réseau de réserves marines sur pêche accessoire dans les eaux de l’Alaska. (Roberts et droit de porter le cas devant la Cour. Le verdict, attendu les côtes de la Californie centrale a également été créé. Hirshfield 2004). en 2007, pourrait avoir des répercussions significatives Ce réseau comprend 29 aires marines protégées (MPA) Ces coraux des mers profondes et froides constituent sur la politique américaine en matière de changements représentant plus de 52 800 hectares d’habitat marins. des habitats d’une importance fondamentale pour les climatiques (Marshall 2006, Commonwealth of Près de 8 % sera interdit à la pêche, tandis que le reste poissons et autre vie marine. Cette loi d’interdiction Massachusetts v. Environmental Protection Agency 2006). bénéficiera d’une pêche restreinte (DFG 2006a, Scheer appliquée sous les pressions exercées par les tenants de

Encadré 3: Les îles du Nord-Ouest d’Hawaï sont classées en Monument national américain

Le 15 juin 2006, le Président des États-Unis George W. Bush a créé l’aire marine de conservation la plus grande au monde, située sur la côte des îles du Nord-Ouest 30° N Northwestern Hawaiian Islands d’Hawaï. Le Monument national marin des îles du Nord-Ouest d’Hawaï couvre près midway islands Marine National Monument de 36 millions d’hectares des eaux américaines, abritant 1,16 millions d’hectares (non-reserve area) kure atoll 0 200 Miles d’écosystèmes de récifs coralliens. L’archipel constitue un habitat pour plus de 7 000 pearl and hermes atoll reserve preservation area n espèces marines dont un quart est endémique. Il accueille près de 1 400 phoques or thw est maro reef ern hawaïens – soit quasiment l’entière population de l’espèce actuellement en voie de h raita bank awa disparition - et environ 90 % de la population de la tortue verte des îles hawaïennes lisianski island iian gardner pinnacles NORTH PACIFIC i sla 25° N pioneer bank nd st. rogatien bank OCEAN également menacée. La création du statut confère une protection immédiate et s ma laysan island rin necker island permanente à la zone et interdira les bateaux non autorisés, des activités commerciales e na ti et touristiques, les extractions de matières premières, et les déversements de déchets on tropic of cancer se brooks bank al mo tandis que la pêche commerciale devra disparaître d’ici cinq ans. nu nihoa french frigate ment shoals Sources: NOAA 2006a, The White House 2006a. The NWHI Reserve compared Honolulu 20° N with the contiguous U.S. hawaii 0 1000 Miles

Source: Northwestern Hawaiian Islands Marine National Monument, Map © The Ocean 180° 175° W 170° W 165° W 160° W 155° W Conservancy; Bathymetry: National Geophysical Data Center ©2006 the ocean conservancy bathymetry: national geophysical data center

APERÇU GÉnÉral : Amérique du nord 29 des mers. Il n’empêche que les aires protégées situées Au Canada, les parcs sont tout aussi menacés par aussi bien au Canada qu’aux États-Unis sont la proie de les activités minières et énergétiques. À cet égard, nombreuses menaces croissantes qui pèsent sur leur une étude datée de 2002 a montré que la moitié des intégrité et leur beauté écologique (Defenders of Wildlife Parcs nationaux canadiens abritait des activités qui 2005, Tourtellot 2005, NRDC 2005, NPCA 2006a, Bass avaient lieu à l’intérieur des limites des 10 kilomètres Équipement de pêche au chalut de fond Source: © OCEANA / David Hall et Beamish 2006, USDA 2006a). À titre d’exemple, les ou à leurs limites. (MAC et CNF 2002). En 2006, le États-Unis ont proposé de vendre plus de 121 400 Comité des sites du Patrimoine mondial appartenant la conservation et les scientifiques est la plus importante de d’hectares de terres domaniales à 35 états pour financer à l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, ce type votée aux États-Unis (Roberts et Hirshfield 2004, les écoles et les routes de campagne (USDA 2006b). la science et la culture (UNESCO) a rapporté que les Oceana 2006). En outre, le même gouvernement a voté une législation activités de forage à ciel ouvert se déroulant près du Le gouvernement des États-Unis, en charge des autorisant la construction de couloirs de transport de Parc national Jasper National Park menacent l’habitat négociations aux Nations Unies sur les efforts que mène l’énergie électrique provenant de 11 États de l’ouest pour de l’ours blanc (World Heritage Committee 2006). la communauté internationale pour interdire ou contrôler la alimenter en électricité des centres urbains du sud-ouest. L’exploitation de l’eau du fleuve Athabasca destinée pêche au chalut de fond non réglementée, a demandé de Il est prévu que ces couloirs de transport de l’énergie aux activités de forage de sables pétrolifères affecte les mettre un terme à ces pratiques de pêche destructrices électrique traversent des parcs nationaux et autres terres populations de poissons et met en danger la durabilité (The White House 2006). En réaction, le Canada a publiques. (DOE 2006, Scheer 2006b). du fleuve Athabasca et du Delata Peace-Athabasca opposé un moratoire international en proposant la création Des activités minières et de développement de pétrole (Encadré 4). Le fleuve se jette dans le lac Athabasca d’organismes régionaux de gestion des pêcheries qui et de gaz ont été déjà autorisées dans les aires protégées dans le Parc Wood Buffalo National Park, un site classé régiraient les aires océaniques non réglementées, et ou près de ces dernières aussi bien au Canada qu’aux par le Patrimoine mondial de l’UNESCO et le delta est seraient dotées de capacités à recenser et à protéger États-Unis. Une étude réalisée récemment estime que ces l’un des abris les plus importants pour la nidification les habitats vulnérables (DFO 2006). En novembre, la industries exercent des activités dans 35 % des 1 855 des oiseaux d’eau et le ravitaillement des oiseaux Conférence des Nations Unies de l’examen de l’Accord parcs et terres domaniales que comptent les 13 états de migrateurs en Amérique du Nord (Woynillowicz 2006). sur les stocks de poissons a voté contre le moratoire, mais l’ouest aux Etats-Unis et la tendance devrait augmenter D’autres intérêts commerciaux affectent de plus en s’est dite favorable à un suivi approfondi des retombées et (Figure 1) (EWG 2005). plus les parcs du Canada. Prenons pour exemple, à la restriction ultérieure des activités qui nuisent aux aires marines fragiles (Mittelstaedt 2006). Encadré 4: Forage des sables pétrolifères d’Athabasca près du Fort McMurray Alberta en 1974 et en 2004.

Les pressions appelant à plus de parcs et En 1967, la grande société Great Canadian Oil Sands Company a débuté la construction dans le site du lac Mildred. Elle a de terres publiques s’amplifient été rejointe en 1974 par la Syncrude Corporation dans la même zone (zone en vert clair au centre de l’image Landsat datée Plusieurs années se sont écoulées sans que le de 1974, à gauche). En 2004, les activités de mine ont pris de l’ampleur pour couvrir une zone d’environ 30 km sur 20 km gouvernement américain n’intervienne pour ouvrir des (ASTER image datée de 2004, à droite). Syncrude a mis une seconde mine en activité, Aurora, située à environ 30 km au nord du lac Mildred Lake (visible dans le haut de l’image datée de 2004). aires protégées à l’intérieur des terres, à la différence Source: UNEP/GRID Sioux Falls, from U.S Geological Survey data

Figure 1: Accès des industries aux terres domaniales et aux parcs américains

1 800

1 600 0ARKSANDPUBLICLANDSWITH NOINDUSTRYCONTROLINSIDE 1 400

1 200

1 000 0ARKSANDPUBLICLANDS WITHNOINDUSTRYWITHINMILES 800

600

.UMBEROFPARKSANDPUBLICLANDS 400 Source: UNEP/GRID Sioux Falls, from U.S Geological Survey data 200

0 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010

Note: Nombre de parcs et de terres domaniales qui sont indemnes de toute activité de forage minier et de puits de pétrole et de gaz en activité que les industries contrôlent à l’intérieur ou dans les limites de huit kilomètres de rayon. Source: EWG 2005 Metadata: government land use data from the Bureau of Land Management La mine Syncrude dans les sables pétrolifères (2004) d’Athabasca dans la province d’Alberta.

30 GEO ANNUAIRE 2007 le gouvernement de la Colombie Britannique qui, en biologique et la pollution atmosphérique. La fragmentation 2006, a facilité le développement de stations privées des pans restants, isolés, de taille variée de la vie sauvage au sein de 12 parcs provinciaux, notamment le parc réduit les mouvements des animaux sauvages et risque Mount Assiniboine Provincial Park, faisant partie du site de ne pas pouvoir abriter des populations viables de de la chaîne des Montagnes rocheuses canadiennes certaines espèces de la vie sauvage (Forrest et autres classées Patrimoine mondial de l’UNESCO (BC Parks 2004, Bass and Beamish 2006, NPCA 2006b). 2006). En outre, le gouvernement du Québec avait prévu en 2006, de vendre des terres domaniales CONCLUSION situées dans le Parc National du Mont-Orford, créé Les États, les provinces et les villes d’Amérique du en 1938, qui est l’un des parcs provinciaux les plus Nord progressent vers des réglementations visant à anciens de la région. Les protestations publiques réduire les émissions, avec des résultats concrets ont conduit à un compromis qui requérait que le tout en exerçant des pressions politiques sur les développement des terres reste sous le contrôle de gouvernements fédéraux qui ne sont pas parties l’État (MRC de Memphrémagog 2006). au Protocole de Kyoto (les États-Unis) ou qui ne Source: Catherine McMullen/UNEP Finalement, l’exode vers la campagne (petit groupe reconnaissent pas sa pertinence (Canada). L’Amérique Fragments d’habitats dûs à l’expansion de l’exode urbain vers la de faible densité de maisons, réparti dans la campagne) du Nord a besoin de fixer des objectifs fermes à court campagne près de la baie Hay du lac d’Ontario. menace les aires protégées avoisinantes dans les deux terme assortis de délais pour réduire les émissions pays en question. Toutes ces pressions engendrent de GES ainsi que de mieux s’impliquer dans la la fragmentation de l’habitat, la perte de la diversité conservation énergétique et les énergies renouvelables.

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APERÇU GÉnÉral : Amérique du nord 31 Asie occidentale En 2006, l’Asie occidentale a bénéficié de progrès dans la gestion de l’environnement, avec un succès tout particulier dans les efforts de réduction de la consommation des substances appauvrissant l’ozone. Toutefois, la région est encore en proie à de sérieuses difficultés liées aux incidences des confits armés sur l’environnement, à la gestion sûre des produits chimi- ques et à la conservation des forêts et des aires boisées.

L’environnement et les conflits La situation a suscité des inquiétudes quant aux effets L’Irak et les Territoires palestiniens occupés sont le possibles sur la santé de l’homme et aux dommages à théâtre de violences et de fréquentes hostilités qui long terme causés à l’environnement. De plus, la pollution ne cessent d’aggraver la dégradation de l’environne- de l’eau est aussi devenue un problème en raison des ment, ainsi que les problèmes d’eau et des systèmes bombardements massifs qui ont détruit les infrastructures sanitaires (UNICEF 2006). Si la situation de l’environne- d’approvisionnement de l’eau et de systèmes sanitaires et ment en Irak et dans les territoires palestiniens occupés de traitement des eaux usées. demeure préoccupante, les retombées sur l’environne- Les habitats de végétation et de vie sauvage ont ment du conflit israélo-libanais qui faisait rage en juillet également fait les frais des incendies sauvages allumés et en août ont fait les grands titres en 2006. pendant les hostilités. Pour exemple, près de 6 680 Au Liban, la destruction des équipements d’électricité, hectares de forêts et de terres de pâturage ont été des entrepôts de fuel, des usines et des bâtiments a re- détruites dans le nord de l’Israël (Julian 2006, Puljak présenté un risque pour les populations locales, les aides 2006). Il en va de même pour la population libanaise aux secours et pour l’environnement (Encadré 1). L’at- qui constatait avec inquiétude les feux de forêts et la mosphère était chargée de nuages dûs aux feux de car- destruction des habitats boisés. (Fattah 2006). Avec le burants et dégageait des hydrocarbures polyaromatiques concours de la FAO (Organisation des Nations Unies toxiques, des particules d’amiante, des dioxines et de la pour l’alimentation et l’agriculture), le gouvernement poussière, tandis que des produits chimiques liquides libanais apprécie l’étendue des dégâts causés aux Nuages de fumée provenant de la station électrique de Jiyeh au Liban comprenant du chlore et des biphényls polychlorés ont forêts et aux terres boisées (Asmar 2006). Une équipe Source: Ali Hashisho/Reuters/The Bigger Picture été libérés dans les sols et les écosystèmes aquatiques. internationale composée d’experts, sous la direction du

Encadré 1: Nappes de pétrole le long des côtes libano-syriennes le 21 juillet et le 3 août 2006, données générées par le radar satellite

Le bombardement de la centrale électrique de Jiyeh le 13 et le 15 juillet 2006 a provoqué le déversement de nappes de pétrole de l’or- dre de 10 000 à 15 000 tonnes dans la mer Méditerranée (MOE 2006a). Les nappes ont pollué 150 km des zones côtières libanaises et sont parvenues jusqu’aux côtes syriennes de Tartus (Cyprus Oceanographic Centre 2006a et 2006b, REMPEC 2006). On constatait que deux semaines après le déversement, 80 % des nappes de pétrole stagnaient dans les eaux côtières du Liban, perceptibles par leurs couches très fines analogues à un drap flottant, près de 20 % s’était évaporés, et 0,1 % flottait le long des plages (Cyprus Oceanographic Centre 2006a et 2006b). Le déversement de pétrole a été décrit comme ‘le pire désastre environnemental’ dans l’histoire du Liban, qui aura des conséquences néfastes sur l’économie et la diversité biologique (OCHA-UNEP 2006). Pour preuve, le pétrole contient des produits chimiques toxiques, entraînant de sérieux risques pour la santé de l’homme, pour les ressources de pêche, et autres biotopes marins (MOE 2006a). De plus, le pétrole déversé sur les plages de Palm Islands Nature Reserve (sur les côtes de Tripoli) menace les tortues caouanes, les phoques et les stocks de poissons ainsi que les oiseaux migratoires (IUCN 2006). L’intégralité des données scientifiques n’est pas encore disponible. Toutefois, une évaluation exhaustive des dommages sur l’environnement est en cours pour déterminer les effets de la pollution à long terme dûs au déversement. En réaction à l’appel du gouvernement libanais pour une aide internationale, un train de mesures a été adopté pour traiter le problème (MOE 2006c, REMPEC 2006, UNEP 2006b). De fait, dès le mois de septembre 2006, à l’aide d’opérations nationales de nettoyage continu, 400 tonnes de pétrole ont été récupérées dans divers sites (MOE 2006b). Si le nettoyage peut prendre de 6 à 12 mois, les effets néfastes des nappes de pétrole risquent de subsister bien plus longtemps. Or, l’opération de nettoyage initiale étant estimée à environ 60 millions de US$, des financements supplémentaires risquent Source: DLR 2006 d’être nécessaires en 2007 (MOE 2006c). La coopération régionale est essentielle pour renforcer les capacités destinées au suivi, à l’évaluation de l’incidence de la pollution du pétrole sur l’environnement et au traitement convenable de la situation. Il sera nécessaire de prendre des mesures d’urgence et de coordonner les activités entre les agences et les États affectés pour assurer un contrôle efficace de la pollution du pétrole et limiter ses dommages sur l’environnement marin et côtier. Les deux images montrent comment les nappes de pétrole se sont dispersées après le déversement de pétrole, qu’on peut distinguer sur les côtes du Liban et jusqu’à la côte sud de la Syrie entre le 21 juillet et le 3 août 2006. L’étendue de la zone affectée par les nappes de pétrole est illustrée par sa couleur foncée sur les littoraux. (DLR 2006). Sources: DLR 2006, MOE 2006a, Cyprus Oceanographic Centre 2006a and 2006b, REMPEC 2006

32 GEO ANNUAIRE 2007 (UNEP 2005). Les matériaux radioactifs tels que l’ura- nium appauvri tirés des munitions sont apparemment des causes fréquentes de cancers et de déformations génétiques décelés dans un même secteur, et déclarés plus particulièrement dans la ville de Bassorah en Irak (Hirschfield 2005, Burnham et autres 2006). Néanmoins, on perçoit des signes de progrès: en 2006, la région a accueilli la Conférence internationale sur la gestion des produits chimiques (ICCM) à Doubaï, aux Émirats arabes unis, à l’issue de laquelle a été adoptée l’Approche stratégique sur la gestion interna- tionale des produits chimiques (SAICM) (UNEP 2006c). En prélude à la conférence, la déclaration du Caire a La communauté nettoie les nappes de pétrole dans la zone côtière nord de Jiyeh, au Liban. Source: Hassan Partow/UNEP exprimé son soutien politique à l’adoption de l’approche SAICM dans la région, en faisant de la gestion raisonna- PNUE, œuvrant de concert avec les autorités libanaises Gestion des produits chimiques ble de la stratégie des produits chimiques et dange- vient de débuter une estimation de l’ensemble des dé- Les pays de l’Asie occidentale importent des produits reux, une priorité nationale et régionale (UNEP 2006d). gâts sur l’environnement du Liban que le récent conflit a chimiques pour les utiliser principalement dans l’agricul- Il y a peu, sept pays ont désigné des centres de liaison engendrés (UNEP 2006a). ture, les industries, la pharmacologie, et autres secteurs nationaux au secrétariat du SAICM en y incluant les En un mois de conflit, plus d’un million de personnes ont économiques. À cet égard, l’industrie pétrochimique objectifs qu’ils s’étaient fixés pour mettre en œuvre les dû quitter le Liban sud, les banlieues au sud de Beyrouth et prend de l’importance dans les pays du Conseil de décisions du ICCM (UNEP 2006e). En outre, les pays le nord de l’Israël – avec pour effet d’exercer des pressions coopération du Golf dans lesquels, par exemple, la de la région ont entrepris des efforts considérables pour sur l’environnement et les ressources naturelles. Or, de production d’éthylène a triplé depuis 1990 et devrait élaborer une stratégie régionale intégrée sur la gestion nombreux libanais de retour chez eux, ont manqué d’eau doubler d’ici à 2010 (EMCC 2006). Dans les pays des produits chimiques et des déchets. (UNEP 2006f). potable et de systèmes sanitaires. Une étude du Comité arabes du Proche Orient, les industries dégageant une Il faut noter que la majorité des pays de l’Asie occiden- de la croix rouge internationale réalisée dans les villages en pollution élevée, comme le forage minier, la production tale sont Parties aux traités internationaux de grande por- difficulté signale que 55 % des ménages ont déclaré des de ciment et les tanneries continuent à fonctionner de tée sur les produits chimiques : les Conventions de Bâle, cas de diarrhée (IRC 2006). À ces difficultés s’ajoute la me- manière inefficace en polluant les ressources de l’air, de de Rotterdam et Stockholm ainsi qu’au Protocole de nace constante des dizaines de milliers de munitions non l’eau et des sols. Montréal et à d’autres conventions régionales qui y sont explosées, notamment des bombes à fragmentation pro- En outre, la consommation des produits chimiques, liées. Par contre, les traités n’ont pas toujours été res- voquant la mort ou des blessures sur une base quotidienne notamment les produits agrochimiques, connaît une pectés dans certains cas, en raison d’un certain nombre (UNHCR 2006). Même lorsque ces pièces sont ramassées montée en flèche dans la région. Par exemple, l’utilisation de facteurs, notamment ceux dûs aux cargaisons illicites et désamorcées dans des conditions sûres, elles peuvent des insecticides a doublé en Syrie entre 2002 et 2004, de produits chimiques. Il n’en demeure pas moins que être une source de pollution chimique. pour se situer à 1,4 millions de tonnes la dernière année. des progrès ont été faits en matière de contrôle et de De fait, on constate qu’en Irak, le taux de morts non- (Hajjar 2005). Or, les fréquentes applications de ces sécurité dans la manipulation des produits chimiques. Du violentes a augmenté pendant les deux dernières an- produits chimiques et le rejet des déchets dans les éco- reste, l’élimination des substances appauvrissant l’ozone nées, soit 2005 et 2006, traduisant probablement une systèmes des sols et de l’eau représentent de grands est une réussite en soi (Encadré 2). détérioration des services de santé et une aggravation dangers pour la santé de l’homme et l’environnement. Toutefois, les gouvernements se doivent d’actualiser des menaces sur la santé de l’environnement (Burnham Quant aux procédés d’utilisation des produits agro- les lois et les réglementations et de les faire respecter et autres 2006). Alors que les grands conflits sont chimiques et d’irrigation qui sont mélangés aux eaux de manière stricte, dans le but de maîtriser l’utilisation achevés depuis plusieurs années, des pièces d’artillerie usées, ils ont augmenté la teneur en nitrate des puits des produits chimiques et de réduire les risques de pol- et des champs de mines tuent encore des civils et de la bande de Gaza, si bien que la teneur dépasse lution qui y sont associés. Pour parvenir à une gestion entravent la reconstruction du pays (UNAMI 2005). les niveaux autorisés par les directives de sécurité de Il est certain que les conflits récurrents ont créé une l’Organisation mondiale de la santé (UNEP 2003a, Miski grande instabilité politique et socio-économique dans la et Shawaf 2003, EMWATER 2005). région. Car non seulement ils affectent l’environnement Il n’existe aucune donnée fiable sur le montant de dé- de manière directe, mais également, ils sont un obsta- chets dangereux générés par la région, mais certaines cle à la conservation des ressources en les exploitant données brutes donnent à penser que le niveau par ha- et à la gestion efficace du capital naturel. (ESCWA bitant est comparable à celui en vigueur dans les pays 2005). À titre d’exemple, le coût total des dommages industrialisés. Or, jusqu’à présent, seule une poignée causés par le conflit dans la bande de Gaza est estimé des pays du CCG ont mis en place des installations de à 46 millions de US$ pour les mois de juillet et d’août traitement, d’élimination et d’incinération des déchets. seulement (UNDP 2006). Une fois que la région aura L’Irak rencontre des problèmes en matière de déchets retrouvé la paix et la stabilité, elle pourra consacrer de chimiques et industriels, dont les amoncellements de Rejet dans des décharges à ciel ouvert du cyanure de sodium à manière plus efficace des ressources à la reconstruc- produits chimiques obsolètes et dangereux constituent Al-Qadissiya en Irak. tion des infrastructures. une menace à la santé publique et à l’environnement Source: UNEP/Post Conflict Branch

APERÇU GÉnÉral : Asie occidentale 33

Encadré 2: Diminution radicale de la consommation de substances responsables de l’appauvrissement de la couche d’ozone Situation de la consommation totale des SAO dans les pays de l’Asie occidentale.

La région a accordé une grande attention, par l’intermédiaire des acteurs essentiels appartenant aussi bien au gouvernement qu’au secteur privé, à la protection de la couche d’ozone et à la mise en œuvre Tonnes des traités internationaux pertinents. Du reste, la majorité des pays d’Asie occidentale ont réalisé des progrès notables depuis 1999 pour éliminer les substances responsables pour l’appauvrissement de la couche dl’ozone. Le Réseau régional d’ozone a appuyé la mise en conformité avec les mesures de contrôle énoncées dans le Protocole de Montréal par le recours au Programme d’aide à la conformité (CAP) appartenant au Programme des Nations Unies pour l’environnement. Au mois d’octobre 2006, seulement 70 % des parties avaient communiqué leurs données officielles de 2005 au Secrétariat de l’ozone. Or, les pays avaient déjà diminué la consommation des CFC de plus de 50 % requis par le Protocole. Dans les pays qui ont communiqué leurs résultats, la consommation totale du chloro- fluorocarbone en 2005 se situait à 1 519 tonnes de potentiel de destruction de l’ozone (PDO), par rapport à la période de référence allant de 1995 à 1997 affichant 4 590 tonnes de PDO—une réduction moyenne de 67 %, avec le taux le plus faible à 57 % au Bahrain et le taux le plus élevé à 91 % en Jordanie. La consommation des halons relevée en 2005 s’élevait à 126 PDO de tonnes, comparée à la base de référence de 693 tonnes de PDO- une réduction moyenne de 82 % avec la majorité des pays ayant réussi à les éliminer complète- ment. Les pays restants, même s’ils n’ont publié aucune information officielle, ont suivi la même tendance. Outre les efforts consentis par les pays, le Secrétariat en coopération avec le GCC, a approuvé les Plan de réduction de CFC Consommation de CFC principes directeurs régionaux destinés à renforcer les réglementations et à accroître la coopération Plan de réduction de Halon Consommation de Halon pour garantir une élimination durable des SAO.

Source: CAP/UNEP-ROWA 2006 Note: Les données de 2005 ne sont pas incluses.

plus raisonnable en matière de produits chimiques, les L’avenir des forÊts et de la politique forestiÈre en montagnes de la péninsule arabique. La majorité de défis à relever se présentent comme suit: Asie occidentale ces forêts appartiennent à l’État qui les gère à des fins • Renforcer les mécanismes de coordination entre les Les forêts et les terres boisées de l’Asie occidentale multiples, notamment pour y assurer un service de institutions au niveau national; couvrent 43 millions d’hectares (FAO 2006). Les forêts protection (FAO 2006). • Mettre au point des profils par pays en matière de denses se trouvent essentiellement dans les pays On constate que les ressources forestières de la sécurité sur les produits chimiques ; et arabes du Proche-Orient, tandis que des bosquets sont région subissent des pressions sévères en raison de la • Sensibiliser le public. disséminés dans les vallées profondes et les hautes pénurie d’eau, d’une demande croissante de terres

Encadré 3: Le conifère Juniper en mauvais état dans la péninsule arabique

Les forêts de l’Asie occidentale couvrent 1,4 % de l’aire totale dans la région, tandis que les autres zones boisées représentent 10,2 %. En outre, plus de 70 % de l’aire forestière se trouve en péninsule arabique. L’arbre Juniper (Juniperis spp.)—la seule espèce de conifères qui naît dans la péninsule—pousse dans les montagnes du nord d’Oman, dans les chaînes montagneuses de l’Asir en Arabie Saoudite et dans les montagnes du nord-ouest du Yémen. Le feuillage du Juniper condense le brouillard en de l’eau qui arrose les arbres pendant les périodes relativement humides, créant, ce faisant, un microclimat qui favorise la croissance d’autres espèces. La forêt joue un rôle décisif dans l’entretien de la richesse de la faune et de la flore et dans les services et produits qu’elle offre à la communauté locale. Les zones boisées du sud-ouest de l’Arabie abritent un certain nombre d’oiseaux endémiques menacés (Jennings et autres 1988, Newton et Newton 1996, Birdlife International 2003). De même, la région accueille de nombreux rapaces et constitue un couloir aérien utile aux oiseaux migrateurs. De plus, la présence du léopard d’Arabie menacé d’extinction (Panthera pardus) et du loup d’Arabie dont la population se raréfie (Canis lupus) a été signalée dans les zones boisées. L’arbre Juniper est un composant important dans l’agroforesterie de la région, et est utilisé dans la médecine traditionnelle. Les forêts de Juniper de la péninsule arabique, notamment celles qui se trouvent à de basses altitudes, manifestent des signes de dé- clin illustrés par le ralentissement progressif de la croissance, la baisse de vigueur, l’assèchement progressif des rameaux et des branches. Ces signes annoncent un taux élevé de mortalité des arbres et une régénération naturelle compromise. En Arabie Saoudite, on a relevé au cours de ces deux dernières décennies une dégradation très étendue dans le Parc Asir National Park (450 000 hectares) ainsi que dans le Raidah National Park (900 hectares). La cause exacte de la défoliation du Juniper reste encore à déterminer. Toutefois, la pauvre régénération des espèces a été imputée à l’infestation des baies par une mite tordeuse, à la perturbation des activités humaines, au surpâturage, à la pollution atmosphérique, aux périodes de sécheresse et aux changements incessants du climat. Le défrichement des terres boisées pour les destiner à l’agriculture, aux réseaux routiers, à l’immobilier et aux loisirs, a modifié les systèmes de drainage naturels des bassins hydrographiques dans plusieurs endroits. Ces activités- avec le surabattage, le surpâturage, le bois de chauffage et la fabrication de charbon de bois- ont créé des micro- climats peu propices à la croissance des arbres. Le phénomène de défoliation pose un problème sérieux aux pays affectés de la région, car c’est une forme insidieuse de dégradation des ressources qui pourrait aggraver la désertification. Il est impératif de prendre de nouvelles initiatives pour remédier au problème de la défoliation.

Urbanisation empiétant sur les forêts de Juniper en Arabie Sources: FAO 2006, Gardner and Fisher 1996, Fisher and Gardner 1998, Fisher 2005, Herzog 1998, PME 2005 and 2006, Collenette 1989, Jennings and others 1988, Saoudite Newton and Newton 1996, Birdlife International 2003, Baille and Groombridge 1996, WWF 2001, Hajar and others 1991, NCWCD 2003, Yoshikawa and Yamamoto Source: Mohammad S. Abido 2005, Asiri 2006, IUCN 2002, Sigi and others 2005

34 GEO ANNUAIRE 2007 agricoles, et de l’accélération de l’urbanisation. tière de gestion forestière. Or, ces politiques et stratégies CONCLUSION Pourtant, si la surface totale de l’étendue des aires doivent être harmonisées au regard des plans nationaux L’Asie occidentale a été souvent le théâtre de conflits forestières est restée inchangée au cours des cinq pour favoriser la conservation de la diversité biologique, fréquents dont a pâti l’environnement. Pour cette raison, dernières années (FAO 2006), la dégradation de la combattre la désertification et soulager la pauvreté rurale. le développement durable et un environnement sain ne qualité forestière est générale en raison du défrichage, Un cadre adéquat destiné à élaborer les nouvelles peuvent voir le jour sans que la paix et la sécurité ne des abattages illicites et du surpâturage, des incendies politiques doit garantir la conservation à long terme et soient instaurées dans la région. Même si de remar- et du tourisme. Par exemple, en 2004, un seul incendie l’utilisation durable des terres boisées. Pour ce faire, il quables réalisations ont pu être menées dans certains de grande envergure a ravagé presque 0,4 % de la s’agit de définir les valeurs socio-économiques et les ser- aspects de la gestion des produits chimiques—tels que totalité de l’aire forestière de la Syrie (Jbawi 2006). vices environnementaux des forêts et des terres boisées, la mise au point de politique nationale, l’établissement Dans la Péninsule arabique des centaines d’hectares de fixer des objectifs et de déterminer des indicateurs de base de données et la réglementation du recours à de forêts de Juniper subissent la perte de leurs feuilles utiles pour mesurer les progrès, d’assurer régulièrement certains produits chimiques—il reste à la région des dif- (Asiri 2006, PME 2005) (Encadré 3). la mise à jour des lois et réglementations forestières, de ficultés à résoudre pour mettre en œuvre intégralement Aujourd’hui, les pays mettent à jour les lois relatives construire la capacité institutionnelle et de faire participer le SAICM et pour gérer convenablement et conserver aux forêts et élaborent des politiques et stratégies en ma- les communautés locales de manière effective. ses précieuses forêts naturelles et ses terres boisées.

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APERÇU GÉnÉral : Asie occidentale 35 arctic_routes.pdf 2006-11-22 11:37:33 Régions polaires D’après les observations et les nouvelles recherches menées sur le réchauffement climatique, l’évolution du climat ne cesse de s’accélérer avec des effets sur le monde entier et de pair avec la multiplication des pressions du fait du développement, donne un caractère urgent à la nécessité d’améliorer la coopération et la gouvernance dans les régions polaires.

tion par satellite (Luthcke et autres 2006). Cependant, il faut Figure 1: Transport maritime dans l’Arctique noter que les banquises de l’Antarctique et du Groenland gagnent de la masse dans certaines zones en raison de l’aug- mentation des chutes de neiges et en perdent dans d’autres Avec le recul des glaces en C Arctique, l’ouverture des voies zones en raison de la fonte des glaces et du vêlage des ice- Northwest M Passage Northern navigables risque d’augmenter le Y bergs. De fait, le rythme de perte des glaces augmente parce Sea Route trafic maritime. CM que les glaciers du Groenland et de l’Antarctique flottent à un MY rythme plus rapide (Kerr 2006). Par exemple, le glacier le plus Source: UNEP/GRID-Arendal CY rapide du Groenland, le Kangerdlugssuaq, affiche une vitesse CMY de flottaison qui est passée de 6 km par année en 2000 à 13 K Glace antarctique. Source: Ben Holt Sr/NASA km en 2005 (Rignot et Kanagaratnam 2006). En septembre 2006, la couverture des glaces marines COOPÉRATION ET GOUVERNANCE INTERNATIONALES FONTES DES GLACES arctique représente en moyenne 590 millions d’hectares, DANS UN MONDE EN ÉVOLUTION Les études réalisées en 2006 ont livré de nouvelles données c’est le record le plus bas enregistré en 29 ans par les sur le rythme auquel les températures, qui augmentent, mesures satellitaires (NSIDC 2006). Ces données viennent La mutation des glaces, parallèlement à l’augmentation provoquent la fonte et la brisure des plus grandes réserves confirmer la tendance rapide du rétrécissement de la de la pêche commerciale, aux activités économiques de de glace de la terre. Mais on sait encore peu sur la manière couverture des glaces marines, laquelle se réduit actuelle- l’Antarctique et aux productions de gaz et de pétrole, sont dont les banquises vont évoluer à long terme et sur la rapi- ment à un rythme de 8,6% par décennie. À ce rythme, il n’y autant d’éléments qui posent des défis supplémentaires à la dité de la montée des niveaux des océans. aura plus de glace dans l’océan arctique en été en 2060. coopération et la gouvernance internationales (Encadré 2). Le volume de la banquise de l’Antarctique s’est réduit à un On constate que les conditions changeantes des glaces Si l’Arctique comme l’Antarctique sont déjà dotés rythme annuel de 152 ± 80 kilomètres cubes entre 2002 et marines dans l’Arctique ouvre des itinéraires de transport d’instruments officiels permettant aux pays de partager 2005, selon les premières estimations d’équilibre de masse maritime, donnant naissance à des litiges sur les frontières l’information et de coopérer en matière de gestion et de menées sur l’intégralité de la banquise (Velicogna et Wahr et la juridiction, notamment au sujet du Passage du Nord- conservation, leurs mécanismes de coopération sont très 2006). Cette réduction aura produit assez d’eau issue de la ouest (Encadré 1) (Figure 1). Parmi les impacts écologi- différents. Ainsi, l’Antarctique est régi par un régime multila- fonte des glaces pour représenter 13% de la montée des ques découlant de la mutation des glaces marines figurent téral international, soit le Système de traité de l’Antarctique, niveaux des océans constatée au cours de la période. Quant aussi bien les menaces aux animaux tels que l’ours polaire, fondé sur le Traité de l’Antarctique de 1959 qui compte à la banquise du Groenland, elle a perdu du volume à un 101 à la diversité des stocks de poissons et aux mammifères actuellement 45 États-Parties. ± 16 de kilomètres cube par année entre 2003 et 2005, selon marins que les conséquences économiques et sociales Par contre, l’Arctique ne connaît pas de régime les estimations issues de la même méthodologie d’observa- pour les habitants de l’Arctique (ACIA 2005). international semblable, mais a établi, en 1996, le Conseil

Encadré 1: Trous dans la glace permanente

À la fin de l’été 2006, deux vastes formations d’eau sont apparues dans les régions de L’image datée du 24 août 2006, a l’Océan arctique, qui sont habituellement gelées toute l’année (cf. Figure). L’une de été fabriquée à partir de mesures de ces formations, située dans la mer de Beaufort au nord de l’Alaska (A), était une large polynie (un lac aussi grand qu’une région, formé d’eau entouré de glace) plus grande radiomètre micro-ondes du satellite que l’Irlande. Ailleurs, il a été observé une autre formation d’eau inhabituelle sur le côté aqua de la NASA. La couleur rose européen de l’Océan arctique (B), qui consistait en une zone fragmentée de glaces et indique un couvert de glace solide, d’eau de la taille des îles britanniques. À la fin du mois d’août, un bateau en prove- les couleurs jaune, vert et orange nance de Svalbard ou du nord de la Russie aurait pu frayer son chemin à travers ce qui indiquent de la glace brisée et le est d’ordinaire de la glace épaisse pour atteindre sans difficulté le Pôle nord. bleu illustre des ouvertures d’eau. Une ouverture d’eau et une fragmentation des glaces de cette ampleur dans une région qui est gelée en permanence n’ont jamais été observées auparavant. Aucun de ces Source: Polar View/DTU (Leif Toudal événements inhabituels ne peut être attribué directement aux changements climatiques Pedersen) et les causes spécifiques ne sont pas claires. Des phénomènes venteux inhabituels, une épaisseur de glace plus fine et des eaux plus chaudes remontant à la surface, pourraient être impliquées dans le changement. Sources: ESA 2006, NSIDC 2006

36 GEO ANNUAIRE 2007 arctique afin qu’il joue le rôle de tribune pour la coopération. Encadré 2: L’arctique en évolution: Satisfaire la demande mondiale de pétrole et de gaz Le Conseil est constitué de huit nations présentes dans l’Océan Arctique et six Organisations de peuples indigènes. Face à une communauté internationale en quête croissante d’une sécurité d’approvisionnement en énergie, on observe une lutte Outre ces mécanismes régionaux, de nombreux accords pour les droits de propriété relatifs à des projets de grande échelle sur les terres et dans les mers de l’Arctique. Les incertitudes sont multilatéraux de l’environnement (AME) jouent un rôle important nombreuses quant aux forces du marché et aux facteurs politiques, à mesure que les litiges naissent au sujet des frontières, des routes d’approvisionnement et des droits de propriété sur les ressources du fond des mers. Ce contexte s’inscrit dans un environne- dans la coopération et la gouvernance de la région polaire. ment en rapide évolution, d’où la difficulté croissante de prévoir les impacts socio-écologiques. L’ozone strastosphérique est une bonne illustration de ces mécanismes (Encadré 3). Il ressort de cet exemple que les Sélection d’événements en 2006: • La construction européenne, Snøhvit, des premiers gisements destinés à l’exportation du gaz naturel liquéfié est en cours dans la nations peuvent s’entendre pour prendre des mesures radi- mer des Barents au nord de Hammerfest en Norvège. Il est prévu de débuter les exportations vers la fin de 2007, et d’expédier 70 cales en vue de résoudre les problèmes de l’environnement. cargaisons par année en Europe et aux États-Unis. De plus, cet exemple met en évidence l’importance que revêt • La première audition publique de l’oléoduc de la vallée Mackenzie a débuté. L’étude propose un système d’oléoducs de gaz naturel la coopération internationale d’une part dans la recherche et le de 1 200 kilomètres pour relier les gisements de gaz sur les rives du nord du Canada aux marchés de l’Amérique du Nord suivi des écosystèmes et leurs échanges avec les activités de • En mars, un million de litres de pétrole brut s’est déversé sur la toundra de l’Alaska, la plus grande fuite jamais observée dans l’homme et, d’autre part, dans la détermination de l’efficacité l’histoire de la production arctique de l’Alaska. En août, BP a suspendu, à titre provisoire, la production dans la baie de Prudhoe à la suite d’une autre fuite bien moins importante. des instruments tel que le Protocole de Montréal. • Au mois de septembre, le Ministre russe des ressources naturelles, a retiré les permis des responsables du développement du En 2006, des progrès significatifs ont été réalisés en projet Sakhalin de gaz et de pétrole situé en extrême orient de la Russie, évoquant le non-respect aux règlements environnemen- matière de coopération scientifique dans les régions po- taux. Le projet estimé à 22 milliards de US$ prévoit la construction de plateformes de forage en eaux profondes et des oléoducs. laires dans la perspective de l’Année polaire internationale Les opposants au projet font valoir que le projet est une menace aux poissons et à la population des baleines grises occidentales (API) en 2007-2008. Cette intensification de recherches, en voie de disparition. Les infrastructures côtières sont composées de deux oléoducs de 800 kilomètres qui traversent plus de 1 d’éducation et l’élargissement du champ d’application 000 cours d’eau et de marais ainsi que des failles sismiques, des routes et des voies ferrées. • Gazprom, une société publique russe de pétrole, a annoncé en octobre qu’elle sera la seule société chargée d’exploiter les vastes s’inscrivaient dans l’objectif d’améliorer la compréhension gisements de gaz de Shtokman dans la mer des Barents, situés à 500 kilomètres au nord de la ville portuaire de Murmansk. À la et la sensibilisation au sujet d’enjeux importants auxquels même date, le gouvernement de Russie a déclaré qu’il interrompait les projets d’acheminement du gaz naturel liquéfié aux États- sont confrontés les régions polaires et le monde, comme Unis en faveur de l’exploitation d’un oléoduc en direction des marchés européens. l’évolution du climat (API 2006). Sources: BP 2006, JSC Gazprom 2006, MGP 2006, Roach 2006, Sakhalin Energy 2006a, Sakhalin Energy 2006b, Statoil 2006 L’Antarctique En 2006, les représentants des États parties au Traité de vation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique la collecte de matériaux biologiques dans un but commer- l’Antarctique se sont engagés à améliorer l’efficacité du (CCAMLR), un organe distinct de prise de décisions. En cial) concerne également la gouvernance internationale. À Système de Traité de l’Antarctique et à augmenter la coor- effet, les Parties de la réunion consultative du Traité de l’An- ce sujet, une résolution a été proposée à l’ATCM de 2006 dination entre ses composants. À l’occasion de la Déclara- tarctique sont convenues de la nécessité d’une synergie et destinée à limiter l’abordage de navires touristiques d’im- tion d’Edinbourgh lors de la 29ème réunion consultative du d’une coopération plus marquées, notamment concernant portance, mais aucun consensus n’a abouti; la discussion Traité de l’Antarctique (ATCM) se déroulant en juin, il a été les zones marines protégées de l’Antarctique. De plus, la de cette question a été reportée jusqu’à l’ATCM de 2007. recommandé que les nations insistent sur l’importance des CCAMLR a souligné l’importance d’adopter une approche Sur le même thème, trois documents d’information régions polaires lors des forums internationaux et intensi- stratégique à appliquer aux zones marines protégées et concernant la bioprospection ont été soumis par la Fran- fient la collaboration avec le Conseil arctique (ATCM 2006). un régime harmonisé pour protéger l’environnement marin ce, l’Argentine et le PNUE. Toutefois, aucune discussion Ces recommandations arrivent à l’heure où la ‘Question de de l’Antarctique par l’intermédiaire du Système de Traité de substantielle n’ayant eu lieu, les Parties ont été priées de l’Antarctique’ a été ôtée de l’ordre du jour régulier soumis à l’Antarctique. Par ailleurs, la CCAMLR a initié un processus continuer à fournir un compte rendu sur les actions prises l’Assemblée générale de l’ONU (Encadré 4). appelé biorégionalisme, considéré comme la première dans ce domaine. Néanmoins, la réunion a examiné une À la réunion consultative de 2006, la Nouvelle Zélande étape d’une approche stratégique visant à définir quelles troisième question émergeante : le risque de colonisation a adopté un document de travail proposant de ressérer sont les zones marines à protéger en priorité. de la région du fait de la croissance des espèces étrangè- les liens entre l’ATCM et la Commission pour la conser- La croissance du tourisme et de la bioprospection (soit res de végétaux, d’animaux et de microbes.

Encadré 3: Le trou d’ozone atteint une taille record

La diminution de l’épaisseur de la couche d’ozone protectrice dans l’atmosphère de la terre a été découverte par les chercheurs en Trou d’ozone en Antarctique au début des années 80. Le Protocole de Montréal de 1987 est parvenu à réduire les émissions mondiales des substan- Antarctique le ces qui appauvrissent la couche d’ozone, telles que les chlorofluorocarbones. 24 septembre 2006. En dépit des progrès réalisés, en septembre 2006, le trou de la couche d’ozone dans l’antarctique est plus grand que jamais. La Source: NASA raison qui pourrait expliquer le phénomène tient d’abord aux températures particulièrement froides dans la stratosphère, ensuite à la stabilité de ces produits chimiques- l’évaporation des substances appauvrissant l’ozone prend 40 ans. La couche d’ozone devrait se rétablir, mais les prévisions actuelles situent son rétablissement vers les années 2060 à 2070, afin qu’elle retrouve les conditions antérieures aux années 80, soit plus de 70 années après que la communauté internationale a convenu de prendre des mesures et 15 années de plus que les prévisions initiales. Cette situation illustre aussi bien l’efficacité des mesures de coordination à l’échelle internationale concernant les questions environnementales mondiales, que la nécessité d’agir de toute urgence sur des questions comme celle des changements climatiques, car les améliorations attendues prennent du temps à se réaliser et les changements de l’atmosphère ont des effets mondiaux de longue portée. Sources: NASA 2006, WMO/UNEP 2006

APERÇU GÉnÉral : régions polaires 37 L’Arctique pays nordiques) a recommandé que leur Conseil des Dans l’Arctique, la mutation rapide des glaces maritimes Ministres harmonise les recherches juridiques relevant des et des glaciers, de pair avec les pressions croissantes sur eaux arctiques et, de concert avec le Conseil arctique, se l’extraction de gaz et de pétrole et d’autres ressources fixe comme objectif de créer un système juridique global dont le sol de l’Arctique est riche, soulèvent des questions régissant l’Arctique (UNEP/GRID-Arendal 2006b). sur la pertinence des régimes actuels de gouvernance, En 2006, les mesures proposées et examinées en vue notamment sur ceux qui régissent l’environnement marin. d’améliorer l’efficacité de la gouvernance internationale Les pays de l’Arctique réussiront-ils, au sein des mécanis- dans l’Arctique comprennent: mes internationaux existants, à maintenir l’équilibre difficile 1. Renforcer le Conseil de l’Arctique afin de lui donner un entre la promotion du développement économique et la pouvoir de prise de décision plus fort. garantie des environnements vulnérables de l’Arctique ? 2. Élaborer un nouveau traité des eaux marines de l’Arc- Représentants des peuples indigènes et organisations de la Cette question a été examinée en 2006 à l’occasion de tique, une convention cadre ou un accord régional en réunion ministérielle du Conseil arctique à Salekhard en Fédération divers forums et initiatives (Arctic Centre 2006, UNEP/GRID- s’appuyant sur la législation de la mer. de Russie Arendal 2006a et 2006b, SCPAR 2006a, Huebert et Yeager 3. Renforcer l’importance de l’Arctique et la coordination Source: Clive Tesar/Indigenous Peoples’ Secretariat of the Arctic Council 2006). Deux volets de question ont été soumis à examen : de la mise en œuvre des AME par la planification et les premièrement, comment rendre les traités existants relevant suivis à titre commun, par une participation des acteurs de l’Arctique plus efficaces et plus complets quand il s’agit et un champ d’application qui soient élargis. évaluations sur le trafic maritime arctique et sur les activités de traiter les questions de l’Arctique et deuxièmement, les 4. Renforcer et mettre au point de nouveaux mécanismes de gaz et de pétrole. À l’occasion de la réunion biennale du avantages et les inconvénients liés à l’établissement d’un conçus pour résoudre les questions prioritaires de Conseil ministériel, les ministres ont demandé au Conseil de régime juridique contraignant régissant l’environnement l’Arctique telles que la réglementation de nouveaux pol- travailler sur une évaluation de la biodiversité arctique (Arctic marin de l’Arctique. luants persistants biologiques et du mercure au niveau Council 2006). Ainsi, la Conférence des parlementaires de la Région international. arctique, à l’occasion de sa conférence biennale tenue en PÊCHE ILLICITE, NON RÉGLEMENTÉE août à Kiruna en Suède, en a appelé les gouvernements de Actuellement, les activités du Conseil de l’Arctique portent ET NON DÉCLARÉE l’Arctique et les institutions de l’Union européenne à ‘initier, sur la mise en œuvre des AME, notamment ceux relatifs à la La pêche illicite, non réglementée et non déclarée (IUU) est de toute urgence, un audit des régimes juridiques existants pollution (Arctic Council 2006, Huebert et Yeager 2006, Stokke une préoccupation mondiale – elle a pour effet d’affaiblir la qui ont des effets sur l’Arctique et à poursuivre les discus- 2006, UNEP/GRID-Arendal 2006b). Toutefois, on ne distingue résistance des écosystèmes marins en les rendant plus sions sur le renforcement ou sur les ajouts à apporter à ces aucun consensus entre les États arctiques sur l’extension de vulnérables aux changements de l’environnement à l’heure régimes lorsque nécessaire’ (SCPAR 2006a). De même, son rôle, notamment au sujet des changements climatiques. où on constate une accélération de la perte de la diversité les parlementaires ont également proposé que les Nations Si certains États-membres favorisent une politique plus active biologique marine et des ressources de pêche (Worm et Unies passent en revue les traités des Nations Unies et un rôle orienté sur les décisions, d’autres considèrent que autres 2006, Berkes et autres, 2006). Si les écosystèmes concernant l’Arctique dès que possible. La recommanda- le Conseil doit se contenter de son rôle restreint consistant à marins deviennent plus vulnérables, la pêche commerciale tion portant sur l’examen des régimes juridiques existants a partager les informations et à garantir la coopération de projets. augmente dans les régions polaires. été soumise à la réunion ministérielle du Conseil de l’Arcti- Le Conseil arctique a tout particulièrement réussi à produire Les régimes de gestion existent dans les deux régions. que à Salekhard en Russie en octobre (SCPAR 2006b). des évaluations approfondies dans l’Arctique sur les questions Dans l’Antarctique, la pêche est réglementée par la Conven- En septembre, à Lahti en Finlande, le Conseil nordique ayant trait au climat (ACIA 2005), aux activités humaines (AHDR tion pour la conservation de la faune et de la flore marines de (le forum consacré à la coopération parlementaire entre 2004) et à la pollution (AMAP 2002); actuellement il mène des l’Antarctique) (CCAMLR). La pêche est dominée par la pêche au krill (on dénombre environ 127 000 tonnes de prises pour la saison 2005/06 ) et la pêche à la légine australe (près de Encadré 4: La question de l’Antarctique 14 000 tonnes de prises) (CCAMLR 2006). Les politiques de pêche arctique sont régies par des La question de l’Antarctique a été soumise à l’Assemblée générale annuelle des Nations Unies 15 fois depuis 1983. La raison tient aux organes nationaux et régionaux selon les juridictions de l’océan inquiétudes exprimées par de nombreux pays en développement sur la gestion de l’Antarctique, relative à sa fragilité et à son importance arctique, les océans de l’Atlantique nord et pacifique et les dans la biosphère mondiale ; à la capacité des parties au Traité de l’Antarctique à gérer l’Antarctique au nom de la communauté mondiale; mers du Nord. Or, les régimes de gestion se trouvent affaiblis à la revendication des territoires dans l’Antarctique; à la notion des deux tiers du Traité de l’Antarctique, selon laquelle les parties consul- en raison des instruments d’exécution inadéquats et du fait tatives prennent des décisions politiques et les parties non consultatives jouent un rôle moindre; et à l’instauration d’un régime minéral, que les pays en développement considèrent comme un instrument réservant les ressources minérales aux seules parties au Traité. Face que la pêche et les dommages sur l’habitat et la vie marine se à la manifestation de ces préoccupations, la Malaisie a développé un argument devant l’Assemblée générale, pour désigner l’Antarctique produisent hors des zones soumises au suivi et des juridictions. Patrimoine commun à l’humanité. Dans l’Antarctique, la pêche illicite ne constitue pas seu- Récemment, le débat sur l’Antarctique a été tempéré par les réformes, notamment l’abandon du régime minéral en 1989, lement une menace pour les stocks de poissons et de krill l’adoption du Protocole de la protection environnementale en 1991 et l’extension de la liste des membres du Traité de l’An- mais elle nuit également aux albatros et aux pétrels, qui sont tarctique qui est passée de 12 signataires initiaux à 45 pays aujourd’hui. En 2005, à la demande de la Malaisie, la question de pris dans les hameçons de pêche de longue ligne (Gandini l’Antarctique a été retirée de l’ordre du jour de la session de la l’Assemblée générale de 2008 et remplacée par l’idée qu’il fallait rester attentif à la situation. Cette évolution montre que les États du Traité de l’Antarctique ont accompli des progrès sur les pré- et Frere 2006). Face à ce problème, les mesures politiques occupations abordées dans les années 1980. Certains pensent qu’il s’agit d’un recul de la gouvernance mondiale: une préoc- ont prévu de mettre au point un programme de documen- cupation internationale aussi importante que l’Antarctique ne sera plus examinée régulièrement dans une tribune internationale. tation des prises et d’améliorer le suivi et des mesures d’ins-

Sources: Joyner 1998, UN (various years) pection mais l’efficacité de ces mesures est compromise par des questions de juridiction. Par exemple, la pêche

38 GEO ANNUAIRE 2007 du thon rouge du sud se déroule au sein de la zone de la en vigueur est prévue en mai 2007, comprenant notamment CCAMLR mais c’est la Commission pour la conservation du le refus d’accès aux ports aux navires impliqués dans la pê- thon rouge du sud qui donne son autorisation plutôt que la che ou le transport illicite IUU — réussissant ainsi à interdire CCAMLR (Hemmings 2006). En novembre, la CCAMLR a de manière effective l’entrée sur les terres de prises illicites de adopté une mesure significative demandant aux membres poissons en Union européenne, en Russie, en Islande, dans de prendre des mesures contre des nationaux soupçonnés les îles Féroé, au Groenland et en Norvège (FKD 2006b). de participer à des activités de pêches illicites peu importe le stade de la chaîne alimentaire de pêche. C’est la première CONCLUSION fois dans l’histoire des organisations de gestion des pêches C’est tout un volet de nouvelles questions et de défis qui régionales qu’une organisation a adopté un tel mécanisme émerge sur l’Arctique en raison des pressions exercées par aussi complet et contraignant dans la lutte contre la pêche les changements climatiques et le développement des activi- illicite (IUU) (EC 2006). tés de l’homme. Actuellement, il existe de bons mécanismes La pêche illicite (IUU) porte également préjudice à la permettant le partage des informations, la production d’éva- morue du nord-est de l’Arctique qui a été au coeur du débat luations complètes et la coopération scientifique. Toutefois, de la onzième conférence des ministres de la pêches de l’heure en est à l’examen des besoins et des solutions en La prise accessoire d’oiseau de mer est un problème dû à la pêche l’Atlantique Nord en juin. La morue du nord-est de l’Artique vue d’améliorer la gouvernance internationale, notamment en illicite, non déclarée et non réglementée. est menacée par la pêche IUU dans la mer des Barents : ce qui concerne l’environnement marin de l’Arctique. Source: Graham Robertson/Australian Division on estime à 137 000 tonnes pêchés illégalement en 2005, Même si l’Antarctique est déjà bien protégé par des proto- soit 30% de la pêche totale légalement autorisée pour ce coles internationaux le désignant comme étant «une réserve notamment par l’adoption de règles contraignantes et par stock important de poissons. Pendant la conférence, les naturelle, consacrée à la paix et à la science» le régime de l’amélioration en matière de surveillance et de mise en œuvre gouvernements sont convenus de la nécessité de prendre gestion du protocole nécessite d’être soutenu si l’on veut apportée par les organisations de gestion régionale des pê- des mesures au niveau international pour contrer le problème s’assurer que les activités commerciales qui s’intensifient ne cheries. Compte tenu de l’essor de l’industrie de pêche com- de la pêche illicite IUU (FKD 2006a). En novembre, la Com- portent pas atteinte à cet idéal. merciale dans les régions polaires, il sera difficile de continuer mission des pêches du nord-est atlantique a suivi le même Les deux régions ont réalisé des progrès en 2006 en lut- mettre l’accent sur la lutte contre la pêche illicite IUU. principe en adoptant des règles contraignantes dont l’entrée tant contre la pêche illicite, non réglementée et non déclarée,

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APERÇU GÉnÉral : régions polaires 39 Tendances actuelles 2006

Mer de glace arctique Record de la deuxième étendue la plus Étendue de couvert neigeux dans l’hémisphère nord faible en septembre après septembre 2005 Deuxième plus faible étendue de l’Amérique du Nord enregistrée en janvier après 1981 Europe occidentale et centrale Canada oriental et central Alaska Automne exceptionnellement chaud. Anomalie de température annuelle Averses diluviennes et De nombreux pays enregistrent des de l’ordre de 2 à 4 °C supérieur à la inondations (octobre) records de température moyenne. Nord-ouest des États-Unis Europe occidentale Averses diluviennes et Record de la saison d’incendies sauvages aux États-Unis Vague de chaleur en été inondations (novembre) La température moyenne européenne enregistre un États-Unis record au mois de juillet. Vagues de chaleur de juillet. Plaines du sud et du sud- Nord-est des Etats-Unis Plus de 140 décès attribués ouest des Etats-Unis Record de l’été le plus humide Algérie à la chaleur en Californie. Sévères sécheresses Record de chutes de neige à New-York Averses diluviennes et inonda- Hawaï Couloir d’ouragans persistantes (février) et à Buffalo (octobre). tions en février. Près de 50 000 Averses diluviennes et (septembre) Sud-est des Etats-Unis personnes sont affectées. inondations (mars). Vitesse maximale des Ouragan Ernesto (août) Record de chutes de Saison d’ouragans en Mois de mars le plus vents dans les terres Catégorie 1 sur les terres neige prématurées atlantique humide de l’histoire de intérieures à 204 km/h. d’Haïti.Orage tropical sur dans certains endroits Proche de l’activité Niger l’État , dans la majeure Inondations et glisse- les terres aux Etats-Unis (novembre) moyenne Averses diluviennes et inonda- partie du territoire ments de terrains. 9 tempêtes, 5 ouragans. tions touchent près de 50 000 Saison d’ouragans dans l’est du Pacifique Colombie Seulement deux orages personnes et causent des pertes Supérieure à la moyenne de l’activité Averses diluviennes et tropicaux dans les terres agricoles substantielles (août) 19 tempêtes, 11 ouragans Ouragan Sergio (novembre) inondations en mars-avril aux Etats-Unis après un Ouragan le plus violent de record d’activité en 2005. novembre depuis 1991. ENSO Vitesse maximale de vents Surinam Manifestation modeste d’El nino soutenus à 176 km/h Averses diluviennes et inondations (mai) à la fin de l’année Plus de 25 000 km carrés submergés. Brésil Equateur Vagues de chaleur Averses diluviennes et de janvier à mars inondations en février-mars Bolivie Averses diluviennes et inondations en janvier-février. Activité mondiale de cyclones tropicaux Près de 17 500 personnes touchées. Inférieure à l’activité moyenne 78 tempêtes 42 ouragans/typhons/cyclones Anomalies climatiques et 24 ouragans/typhons/cyclones d’importance Sud du Brésil Conditions de sécheresse occasionnent des pertes de près de 11% du rende- événements importants en ment des cultures de soja 2006 Température moyenne globale la 6ème plus chaude enregis- trée. Augmentation de la température globale d’environ 0,7 °C depuis 1900

Source: NOAA 2006 http://www.ncdc.noaa.gov/img/climate/research/2006/ann/significant-extremes2006.gif

40 GEO ANNUAIRE 2007 Étendue du couvert neigeux dans l’hémisphère nord L’étendue du couvert neigeux est la plus vaste enregistrée en Russie, Europe orientale Eurasie en janvier Saison des typhons dans le nord-ouest Vagues de froids de janvier. Moscou connaît du Pacifique Russie centrale les températures les plus froides en près Inférieure à l’activité moyenne Anomalies de températures annuelles de 2 de 30 ans. 23 tempêtes. 15 typhons. à 3 °C inférieur à la moyenne. Chine Afghanistan Sévère sécheresse dans le nord de la Chine (mai) Europe orientale Sécheresse au début de l’été 12% de l’agriculture du pays est affecté Japon Précipitations, le Danube sort de son lit 2,5 millions de personnes touchées en raison de la fonte des neiges (avril) Chine Chutes de neige importantes persistant depuis 2005. Chine Averses diluviennes et Régions du pays déclarent environ 4 mètres Sévère sécheresse dans le sud de la sévères inondations/ d’épaisseur de neige, à considérer comme une Chine (août) 18 millions de person- glissements de terrain performance record. (janvier) C’est l’hiver le plus Iran nes affectées. meurtrier depuis 1983-84 Averses diluviennes et Cyclone tropical Mala (avril) inondations en mai. Typhon Loke (août) Inde, Bengladesh Vitesse maximale des vents 213 km/h. Ouragan le plus brutal enregistré dans Vagues de froid en Premier cyclone important dans le bas- le centre de l’océan Pacifique. décembre/janvier. sin depuis 2001. Quatrième plus impor- Vitesse maximale des vents à 260 km/h. Gel à New Delhi. tant cyclone enregistré et troisième en Près de 300 décès. intensité à se former en avril. Typhon Saomai (août) Ethiopie Vitesse maximale des vents dans Inondations en août/octobre. les terres à 260 km/h. Le typhon le plus Plus de 600 pertes humaines important à frapper la Chine depuis 50 ans. Inde Début prématuré de la mousson Typhon Cimaron (octobre) (mai). Calcuta et Mombai gravement Vitesse maximale des vents dans les terres à 260 km/ inondés en juin. Plus de 500 décès Typhon Durian (novembre) h. Le typhon le plus violent à frapper les Philippines dus aux inondations à la fin juillet. Vitesse maximale de vents soutenus depuis 1998. à 230 km/h. Près de 1200 décès aux Inondations continues en août. Typhon Chanchu (mai) Philippines Corne de l’Afrique Averses torrentielles dans les Philippines. Au début 2006, une sécheresse Papouasie Nouvelle Guinée L’ouragan le plus brutal de mois de mai à pénétrer la mer sévère persiste depuis 2005. Averses Averses diluviennes et inondations (février). de Chine. Frappe beaucoup plus que 50 morts. Quelques régions déclarent les pires diluviennes et inondations en octobre- Cyclone tropical Monica (avril) Saison des cyclones dans le inondations depuis 40 ans novembre. Les inondations sont les Vitesse maximale des vents dans nord de l’océan indien pires enregistrées en 50 ans. les terres intérieures à 288 km/h. Proche de l’activité moyenne Les précipitations mensuelles Malawi 5 tempêtes. Un cyclone sont les plus fortes jamais enre- Inondations en mars. gistrées à Darwin : 383 mm Les pires inondations Saison des cyclones dans le sud enregistrées en près de de l’océan indien Cyclone tropical Larry (mars) trois décennies. Inférieure à l’activité moyenne Australie Vitesse maximale des vents 8 tempêtes. 2 cyclones. Printemps le chaud dans les terres à 185 km/h. L’un jamais enregistré des ouragans les plus brutaux Lesotho à frapper l’Australie depuis des Les plus grandes averses diluviennes décennies. Cause la destruction depuis près de deux décennies (février) de 90% des cultures bananières Saison de cyclones australiens de la région. Supérieure à l’activité moyenne Australie 12 tempêtes, 8 cyclones La pire sécheresse connue dans de nombreuses régions (octobre). Trou d’ozone de Antarctique – taille maximale à la mi-septembre. Aussi large que le trou d’ozone en 2000 Saison des cyclones tropicaux dans le sud du Pacifique Inférieure à l’activité moyenne 3 tempêtes. 1 cyclone.

APERÇU GÉnÉral : Situation mondiale 41 2007 Tendances climatiques actuelles

Dans le Pacifique tropical- la partie de l’océan située émergent à la surface pour constituer une circulation oriental se réchauffe. Ce renversement de tendance entre 23 degrés nord et 23 degrés sud- les alizés thermohaline, en remplaçant les eaux chaudes. Il en notable dans le schéma de comportement des soufflent d’est en ouest. Les vents poussent la résulte des eaux tropicales du Pacifique oriental plus températures dans le Pacifique s’appelle El Nino. Le surface de l’eau chauffée par le soleil de la côte de froides que celles situés dans le Pacifique occidental. dernier phénomène de grande ampleur El Nino s’est l’Amérique du Sud qui ira s’accumuler dans les eaux Mais tous les deux à trois ans, les alizés en perte de produit en 1998 tandis qu’en 2002/3, le phénomène profondes et chaudes de l’est de l’Indonésie. Sur le vitesse, ne poussent plus les eaux chaudes vers l’ouest. était nettement plus modéré bien qu’il ait surpris les littoral sud-américain, les eaux froides des profondeurs Le Pacifique occidental se refroidit, tandis que le Pacifique chercheurs par son caractère imprévisible. (NASA 2006a, NASA 2003).

El Nino refroidit l’océan Pacifique occidental Les calculs effectués sur la base des données satellitaires des températures de la surface océanique dans le Pacifique tropical, ont nettement révélé en novembre 2006 des caractéristiques particulières à El Nino qu’on peut observer dans l’image de droite. Les températures de la surface océanique plus chaudes que d’habitude, visibles en rouge, partent du littoral sud-américain, tandis que les températures de surface plus froides, en bleu, se concentrent autour de l’Indonésie et de l’Australie (NASA 2006a). Novembre 2006

Anomalie de température de la surface de la mer (°C)

-5 0 5 À la fin de l’année 2006, l’Afrique orientale a souffert sévère depuis 2002 et les effets cumulés des caractéristiques d’ampleur modéré dans l’Atlantique et provoquer des d’averses diluviennes inhabituelles. Les inondations ont actuelles d’El Nino accentuent le phénomène. averses diluviennes sur le littoral occidental des Améri- balayé toute la région et touché plus d’un million et demi de Ces changements atmosphériques et océaniques ont ques (IRI 2006). personnes en Somalie, en Éthiopie, au Kenya et d’autres amorcé une série d’évolutions climatiques anormale sur la À observer les tendances actuelles au réchauffement régions avoisinantes. Dans la même période, l’Indonésie, planète qui voyage de l’est à l’ouest sur une période de 9 à et une envergure modérée à forte d’El Nino, source d’un l’Australie ont dû lutter contre des incendies fréquents, 24 mois. Outre la sécheresse en Australie et en Indonésie, phénomène météorologique en 1998 jamais enregistré favorisés en partie par des conditions de sécheresse inha- et les averses diluviennes en Afrique orientale, El Nino risque auparavant, l’année 2007 risque d’être une année aux bituelles. Des régions d’Australie subissent une sécheresse en toute probabilité de déclencher une saison d’ouragans températures très élevées.

El Nino et les averses Le satellite de la Mission Tropical Rainfall enregistre des données pour livrer des informations utiles au décryptage des images de la région de l’océan Indien. Les zones en marron foncé au-dessus de l’Indonésie et de l’Asie du sud-est indiquent que ces régions reçoivent beaucoup moins de précipitations que la normale en novembre 2006, tandis que la couleur bleue couvrant l’Afrique orientale révèle des précipitations plus élevées que la moyenne totale des précipita- tions. L’Australie est en marron clair, ce qui indique des pénuries de quelques millimètres par jour (NASA 2006b).

Novembre 2006 Anomalie de précipitations (mm/jour)

-9 0 9

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42 GEO ANNUAIRE 2007 elisi bla facipisl incillaor ilissecte magna aliquatinit

praesse faccum vullan et enissit acincil dolum

eugait, sis num nostion sectet ipit at nullut acilisit DOSSIER wis ad eu feugiam consequat aliquam consed min velissi.

THÉMATIQUE Ut pratis alismodignit del delis ad digna feugait

wismodiamet velit velit aliquis nibh exerat. Min Environnement volorero conseniat. Uguero consequamet, commodolor acil iusc- et mondialisation ing essim inim quat, core mod essequat ing et Réduire les risques, saisir les occasions alit nonum zzriure magna conullam euis augait alismolortis adipsum nos acillum irit eugait prae-

strud dolor inibh et nit lortio eugait atis nosSource: alisim ullstein - CARO / Still Pictures

vel deliquisi. •IntroductionFaccums andrem augue feugue enibh endit ilis am et vel irit ut volenis nonsed del dolessi. •LesVolore nombreuses dolor sim do ea facilit, vel ullandre facettes et ip- deisse ladeliquat mondialisation iriurero cor augait, con henim quis- senisit at at. Wis nulla facidunt amcon ex ex ex

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fournisortismo doloreetue par duisiscip les eugaitécosystèmes velismo luptat

etwis le nim bien-être ver ipisl iuscipit aliquam de doloreIriuscilla l’homme •Conclusion GEO ANNUAIRE 2007 43 Environnement et mondialisation: Réduire les risques et saisir les occasions

La mondialisation est un moyen pour des centaines de millions de personnes de sortir de la pauvreté et, pour beaucoup, celui de se procurer des produits à des prix abordables. Pourtant, c’est aussi un vecteur de grands risques pour des groupes sociaux exclus de la société ainsi que pour l’environnement. Pour une « mondialisation durable » qui saisisse les occasions tout en réduisant les risques, il faut accomplir des progrès et proposer des innovations dans les domaines de la gouvernan- ce, la société civile, la finance et des affaires et ce à tous les échelons, aussi bien locaux que mondiaux.

INTRODUCTION particulièrement sur les liens entre la mondialisation et suivirent. Les constats qui font date de l’Évaluation des La mondialisation par ses nombreuses dimensions le développement durable. Ils ont identifié le commerce, écosystèmes pour le Millénaire (EM), fruit d’un travail économiques, culturelles, environnementales, les investissements, les flux de capitaux et les collectif mené par plus d’un millier de scientifiques du technologiques et politiques, est largement considérée progrès technologiques comme étant des possibilités monde entier, ont été publiés en 2005. L’Évaluation a comme une des caractéristiques définissant notre découlant de la mondialisation. Par contre, les crises conclu que ces cinquante dernières années, l’homme ère. La Déclaration du Millénaire des Nations Unies financières, l’insécurité, la dégradation continue des a modifié les écosystèmes plus rapidement et plus adoptée par les Chefs d’ État en 2000 énonçait que écosystèmes, la pauvreté et l’exclusion économique et profondément que jamais dans l’histoire de l’humanité. le principal défi que la communauté doit relever “est sociale, l’inégalité entre les groupes et au sein même L’EM note que si les changements apportés aux de faire en sorte que la mondialisation devienne une des sociétés ont été considérés comme de graves écosystèmes ont procuré des avantages substantiels force positive pour l’humanité tout entière” (Nations problèmes résultant de la mondialisation (Nations Unies pour le bien-être de l’Homme, ces derniers ont donné Unies 2000). Deux années plus tard, les participants 2002). lieu à des effets pervers croissants, notamment la au Sommet mondial sur le développement durable Le problème de la dégradation des écosystèmes est dégradation de nombreux services fournis par les (SMDD) à Johannesburg se sont penchés plus devenu de plus en plus manifeste dans les années qui écosystèmes. L’EM a constaté que, compte tenu de

Vue sur la Terre la nuit (27 novembre 2000). L’image figurant ci-dessus est une combinaison de centaines de photos prises par les satellites DMSP en orbite (Defense Meteorological Satellite Program) —Earth Observation Group, National Geophysical Data Center, National Oceanographic and Atmospheric Administration (NOAA), États-Unis. Sources : C. Mayhew & R. Simmon (NASA/GSFC), NOAA/ NGDC, Archive numérique DMSP.

44 GEO ANNUAIRE 2007 l’évolution actuelle, la dégradation des services fournis par les écosystèmes risque de s’aggraver nettement pendant la première moitié de ce siècle. Plus important encore, l’EM note que ce sont les pays pauvres qui souffrent de manière disproportionnée de cette dégradation, laquelle engendre des inégalités et des disparités entre les groupes de société et au sein de celles-ci et agit comme une cause majeure de la pauvreté et des conflits sociaux. (EM 2005). Il est aujourd’hui bien établi que les tendances de la mondialisation aux multiples facettes sont intrinsèquement liées à la fois à la qualité environnementale et au bien-être de l’Homme et qu’elles entraînent des risques considérables et créent de nombreuses possibilités pour le développement durable (Encadré 1). Mais à mesure que la mondialisation prend de l’ampleur et qu’elle s’enracine, et que l’on constate les graves préjudices causés aux écosystèmes de la planète avec leurs effets sur le bien-être de l’Homme, Les délégués réunis au Sommet mondial sur le développement durable en 2002 à Johannesburg ont cerné les difficultés faisant obstacle à il est de plus en plus urgent d’approfondir notre la mondialisation et au développement durable. compréhension des interactions complexes entre ces Source: AP Photo/Dario Lopez-Mills deux tendances puissantes et convergentes. Ce dossier thématique entend mettre en avant les service de la pérennité de l’environnement et du bien- La controverse est née en partie du fait que la risques et les possibilités que la mondialisation crée, être de l’Homme. ‘mondialisation’ véhicule des sens différents selon dans le but de déployer des efforts destinés à protéger les personnes. Pour le but de cette étude, nous l’intégrité de l’environnement, des écosystèmes et LES NOMBREUSES FACETTES DE LA considérerons la mondialisation comme un phénomène le bien-être de tous les êtres qui en dépendent. Il MONDIALISATION à multiples facettes et nous mettrons en avant, plus a également pour but de cerner les stratégies qui La mondialisation de ces dernières décennies a spécifiquement, ses dimensions économiques, permettront aux gouvernements, aux institutions déclenché des débats passionnés : alors que certains technologiques et politiques ainsi que leurs effets sur internationales, à la société civile et au secteur privé de l’accusaient d’être responsable de beaucoup de les services fournis par les écosystèmes et sur le bien- collaborer efficacement pour mettre la mondialisation au méfaits, d’autres n’y voyaient que des bienfaits. être de l’Homme (Encadré 2).

Encadré 1: Environnement et mondialisation : coûts et bienfaits Une récente analyse des coûts environnementaux et des bienfaits de la mondialisation présente “au moins huit raisons de supposer que la mondialisation peut aggraver les problèmes environ- nementaux”: • accélération de la croissance destructrice de l’environnement; • les gouvernements nationaux sont moins aptes à réglementer voire à faire face aux difficultés de gestion de l’environnement; • le pouvoir et l’influence des entreprises a augmenté; • la stimulation de secteurs particuliers tels que les transports et l’énergie qui ont des effets collatéraux considérablement néfastes pour l’environnement; • augmentation du risque de crises économiques; • marchandisation des ressources telles que l’eau et baisse des contrôles locaux traditionnels sur l’utilisation des ressources; • cloisonnement spatial entre les actions et les effets de la responsabilité; et • prédominance accrue de l’impératif de croissance.

En outre, cette analyse présente “une série de facteurs qui suggèrent que la mondialisation peut favoriser la qualité de l’environnement”: • les entreprises mondiales peuvent véhiculer la technologie et les techniques environnementales de pointe; • le renforcement des capacités du gouvernement à gérer les affaires économiques peut avoir un effet de ricochet et consoliderait la gestion de l’environnement; • la mondialisation peut augmenter les revenus, qui à leur tour peuvent accroître les dépenses du gouvernement en programmes environnementaux et sociaux et favoriser la demande du public pour des aménagements environnementaux; • et la croissance du commerce international des ressources telles que les arbres peut augmenter les prix, garantir des droits à la propriété plus sûrs et des investissements plus nombreux pour soutenir les ressources forestières.

Pour résumer, “si on peut commenter séparément chacune de ces quatre dernières forces, leurs effets se trouvent certainement loin (sur le chemin) derrière la plupart des effets négatifs cités plus haut. Et à les comparer, elles ne semblent pas aussi puissantes que les premiers.” Source: Speth 2003

Dossier Thématique : Environnement et mondialisation 45 Il est largement établi que la croissance de en termes de pollution ou d’une plus grande dégradation réduisent le risque et les dégâts sur l’environnement en l’intégration économique est un facteur déterminant dans de l’environnement. encourageant des énergies propres et des procédés le cadre général de la mondialisation. La croissance du La mondialisation technologique, étroitement liée de production efficaces, tandis que d’autres cas volume des transactions transfrontalières des produits à la mondialisation économique, qui englobe les montrent qu’elles augmentent le risque de pollution ainsi que du volume des flux de capitaux internationaux technologies utilisées pour l’extraction et la production et les dommages en favorisant la surexploitation des figurent parmi les caractéristiques essentielles de la des matériaux minéraux et agricoles, la fabrication, le ressources ou la diffusion de menaces mettant en mondialisation économique (Figures 1 et 2). Au cours transport, les télécommunications et autres services, danger ces dernières. de ces deux dernières décennies, ces interactions ainsi que l’évolution – à un rythme croissant – de la L’augmentation de la fréquence des transports économiques ont connu un rythme de croissance diffusion de ces technologies. Elles peuvent servir ou internationaux pour le commerce et le tourisme, accéléré aussi bien en volume qu’en diversité. nuire à l’environnement. Certains cas existent où elles par exemple, a permis à des espèces allogènes La mondialisation économique a produit des effets notables sur l’environnement et le bien-être de l’Homme, Figure 1: Croissance du volume des échanges mondiaux de marchandises, 1994-2004 en termes de proportions, de comportements, de lieux et de technologies de production. Les produits alimentaires (Pourcentage de changement annuel) de luxe et de base sont transportés sur de longues 12 distances. Les matières premières telles que le bois sont extraites d’une forêt d’un pays, transformées et fabriquées 10 dans un autre, pour finalement aboutir en produit fini vendu à un consommateur dans un pays tiers. Dans de 8 nombreux pays en développement - notamment en Asie - l’augmentation du commerce et des investissements Croissance moyenne de l'exportation 1994-2004 directs étrangers ont stimulé la croissance économique 6 en créant des emplois pour les populations locales, en favorisant le développement des infrastructures, la hausse 4 des revenus et en aidant des centaines de milliers de personnes à sortir de la pauvreté absolue. Pourtant, on note de nombreux cas où ces gains se sont avérés nocifs 2

Encadré 2: Définitions de la mondialisation 0 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 -“…l’intensification des relations sociales à l’échelle -2 mondiale qui connectent des localités éloignées les Source: WTO 2005 unes des autres de telle manière que les manifestations se produisant dans un premier endroit subit l’influence des événements se produisant dans un deuxième Figure 2: Total nets des flux de ressources financières, 1990-2005 endroit situé à plusieurs kilomètres du premier et vice versa”. (Giddens 1990) (en milliards de dollars) -“Le rétrécissement de l’espace et du temps et la 500 disparition des frontières nouent des liens dans la vie des Flux de ressources totaux populations de façon plus profonde, intense et immédiate 450 que jamais.” (PNUD 1999) 400 -“…un processus qui s’est fait avec l’histoire, le résultat 350 d’une innovation de l’homme et des progrès technolo- giques. Elle sous-entend une intégration croissante des 300 Investissements économies dans le monde, notamment par le commerce étrangers directs et les mouvements de capitaux. Le terme renvoie quel- 250 Prêts des quefois au mouvement des personnes (travail) et du savoir 200 banques (la technologie) au-delà des frontières. La mondialisation commerciales renferme des notions plus larges comme la culture, la 150 politique et l’environnement qui ne sont examinées ici.” 100 Flux (FMI 2002) portefeuille 50 - “la mondialisation est comprise communément comme 0 étant la croissance des flux de biens, services, capitaux, Flux officiels technologies, d’information, d’idées et de compétences -50 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 au niveau mondial, menés par des politiques de libéralisa- tion et les mutations technologiques” (Annan 2002). Source: UNCTAD 2006

46 GEO ANNUAIRE 2007 De plus en plus de personnes accèdent au savoir. À la fin 2005, plus d’un milliard de personnes utilisaient l’Internet (InterNetStats 2006). Par l’utilisation croissante de l’Internet et de la messagerie électronique, les gouvernements ainsi que de nombreux autres décideurs ont un plus grand accès à des informations utiles qui leur permettent de prendre des décisions mieux informées en matière d’environnment et mieux gérer les ressources. Accessibles, fiables et polyvalents, les réseaux de téléphonie mobile connectent aujourd’hui des millions de nouveaux utilisateurs- notamment un grand nombre de groupes démunis ainsi que ceux vivant dans des régions reculées- à des systèmes qui leur donnent accès à des informations essentielles à leur santé et à leur bien-être (Figure 3). La croissance rapide des technologies de l’information et de la communication a également créé des risques et des problèmes. Le problème croissant Les déchets électroniques commencent à poser problème pour des déchets électroniques est un cas d’espèce. l’environnement aussi bien dans les pays développés que dans les On estime que 50 millions de tonnes de déchets pays en développement. électroniques chargés de matériaux toxiques sont Source: H. Schmidbauer / Still Pictures produits chaque année, quand les consommateurs remplacent leur matériel électronique comme les accompagnée. Depuis sa création en 1945, Les piétons de Bangkok jettent un regard sur les offres de la culture ordinateurs et les téléphones portables avec les l‘Organisation des Nations Unies s’est transformée au occidentale derniers modèles. (Environmental News Service 2006). gré de l’évolution de la réalité mondiale. En se fondant Source: J. Royan / Still Pictures Un défi majeur que pose la mondialisation des sur un éventail d’accords, d’arrangements, de traités et envahissantes de survivre et d’atteindre des endroits communications et du savoir est la nécessité de respecter d’institutions, y compris en recourant aux agences des auparavant inaccessibles, une tendance qui est devenue les cultures locales, traditionnelles et autochtones et Nations Unies, la mondialisation politique s’est adaptée la source principale de la dégradation des écosystèmes de promouvoir la diversité. De nombreuses cultures à la mondialisation de l’économie, de la technologie et dans le monde entier (voir la section Afrique). Les eaux de autochtones soulignent la relation symbiotique qui lie de la gouvernance, et à son tour, a pu les favoriser. lest des navires peuvent transporter autour du monde des l’homme à la nature – mais elles subissent de plus en plus Les décennies récentes ont été témoin de l’apparition espèces telles que la moule zébrée et le crabe chinois à l’influence des cultures dominantes ou homogènes qui ne de règles de décision économique de plus en plus mitaine qui perturbent l’écosystème des lacs et des mers mettent pas souvent en valeur ce type de relations. particulières et contraignantes. Parmi les exemples (WRI 2006). L’augmentation des voyages aériens a permis La mondialisation économique et technologique notables figurent les nombreuses règles et dispositions à des parasites de toucher de nouvelles populations. a souvent contribué à l’apparition d’une certaine mises en vigueur par l’Organisation mondiale du Par exemple, le serpent d’arbre marron — embarqué forme de mondialisation politique qui l’a également commerce, les réformes de politiques économiques clandestinement de la Nouvelle Guinée - a décimé 9 espèces d’oiseaux sur 11 originaires de Guam pendant (Figure 3): Nombre d’utilisateurs des technologies de l’information et de la communication des pays à faible et à moyen le XXème siècle, endommageant sévèrement la biodiversité revenu (en milliers de personnes) de cette île. Des forces semblables agissent de plus en plus 200 souvent de la même manière lorsqu’il s’agit de la Téléphones mobiles dissémination des maladies de l’homme. La propagation du SARS, en mars 2003, était due au voyage aérien. 150 D’autres maladies qui pourraient s’étendre de la même manière comprennent des grippes dangereuses avec des périodes d’incubation qui permettent aux voyageurs 100 de transporter L’Évaluation des écosystèmesladie à bord Téléphones fixes Utilisateurs Internet d’un avion dans un autre endroit avant de tomber malade. (CDC 2005, New Scientist 2005). 50 Les progrès rapides que connaissent les technologies des communications représentent l’un des moteurs les Micro-ordinateurs plus puissants de la mondialisation. Ces technologies 0 offrent des avantages considérables à l’environnement, à 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 savoir le besoin de voyager diminue tout en permettant un Source: World Development Indicators 2006, The World Bank plus grand accès au savoir.

Dossier Thématique : Environnement et mondialisation 47 souvent réclamées par le FMI et la Banque mondiale ressources et les sujets de préoccupation d’intérêt comme faisant partie de l’ajustement structurel et commun que sont, notamment, le commerce des d’autres programmes de prêt basés sur la politique espèces menacées d’extinction, la dissémination menée. Les institutions et traités et économiques des produits chimiques dangereux, l’appauvrissement régionaux comprennent l’Union européenne, l’Accord rampant de la diversité biologique de la Terre, la de libre échange nord américain et l’Accord de libre prolifération des polluants atmosphériques, la gestion échange centre-américain. Nombre de ces traités ont des océans et des industries de la pêche et la des effets importants sur l’aptitude des gouvernements menace du changement climatique (voir la section sur à faire face aux défis environnementaux et sociétaux les Indicateurs). induits par les politiques économiques. Dans de nombreux milieux, la gouvernance n’est plus Lier la mondialisation, les services fournis considérée comme un domaine exclusivement réservé par les écosystèmes et le bien-être de aux gouvernements. La société civile et le secteur l’Homme privé s‘impliquent de plus en plus dans les questions La perspective des services fournis par les politiques et diplomatiques internationales. Le nombre écosystèmes permet d’examiner les liens existant entre d’organisations non gouvernementales (ONG) a cru la mondialisation, l’environnement et le bien-être de rapidement au cours du dernier siècle, passant de l’Homme ainsi que les difficultés auxquelles peuvent 176 en 1909 à près de 30 000 en 2004 (Union of donner naissance ces liens. Une bonne compréhension International Associations 2006) (Figure 4). Les plus de ces liens et des difficultés en découlant peut aider importantes ONG sont celles qui se consacrent aux à renforcer la conception et la mise en œuvre des droits de l’homme, à la paix, aux droits des femmes, réponses destinées à tirer le meilleur parti des bienfaits aux questions environnementales et au développement. de la mondialisation, et à atténuer le plus possible les Le nombre et la taille des entreprises transnationales effets pervers en découlant. ont également augmenté rapidement pendant ces Les écosystèmes de la terrestres fournissent aux dernières décennies, atteignant quelques 77 000 communautés humaines des services essentiels : de Ces champs de mine au Nicaragua interdisent l’exploitation des actuellement et dégagent plus de 20 mille milliards de la purification de l’eau et du traitement des déchets à terres inutilisables $US en chiffres d’affaires annuels. (CNUCED 2006). l’approvisionnement en nourriture, fibres et en ressources Source: Jorgen Schytte / Still Pictures Dans la sphère de l’environnement, la génétiques. L’Évaluation des écosystèmes pour le mondialisation politique a entraîné l‘établissement de Millénaire, (EM) constitue actuellement la source de de l’Homme. L’Évaluation a relevé quatre principaux nombreux traités sur l’environnement au cours de connaissance la plus complète sur les liens existant entre domaines de services fournis par les écosystèmes : ces dernières décennies. Ces traités portent sur les les services fournis par les écosystèmes et le bien-être l’approvisionnement, la régulation, l’appui et l’aspect culturel, et a montré clairement comment ils étaient associés à divers aspects du bien-être de l’Homme Figure 4: Évolution du nombre d’organisations internationales actives: 1900-2004 (Figure 5). L’Évaluation des écosystèmes souligne que le bien-être humain signifie bien plus que le confort matériel et devrait être considéré comme Croissance des organisations internationales : 1900-2004 une notion multidimensionnelle englobant la santé, 35000 la sécurité, les relations sociales ainsi que le cadre d’épanouissement de l’individu. 30 000 L’Évaluation des écosystèmes a constaté que 15 des 24 services fournis par les principaux 25 000 écosystèmes étudiés sont dégradés ou exploités de manière non durable. La dégradation de ces 20 000 services affecte souvent sérieusement le bien- être de l’Homme. Par exemple, la dégradation de l’environnement nuit à la santé de l’homme à cause 15 000 de la propagation des maladies à transmission vectorielle et de l’incidence des maladies respiratoires.

Nombre d'organisations Nombre 10 000 La sécurité de l’homme est menacée par des conflits au sujet des ressources naturelles (voir 5 000 section Afrique), tandis que les conflits, de par leur nature même, peuvent conduire à la dégradation de 0 l’environnement et à la perte d’autres services fournis 1990 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 par les écosystèmes (voir section Asie occidentale). Source: Union of International Associations Plus encore, ce sont les populations les plus pauvres qui subissent le plus les effets de la dégradation qui

48 GEO ANNUAIRE 2007 Figure 5: Liens entre les services fournis par les écosystèmes et le bien-être de l’Homme

Éléments du bien-être

Services d’écosystème Sécurité • Sécurité personnelle Fournissant • Accès sûr aux ressources • Nourriture • Sécurité face aux catastrophes • Eau douce • Bois et fibre • Combustible Conditions élémentaires d’une • ... Encourageant bonne vie • Cycle de substance • Moyens d’existence suffisants Liberté de choix et nutritive Régulant • Nourriture suffisamment nutritive d’actions • Formation du sol • Réglementation climatique • Abri Opportunité de • Production primaire • Réglementation des crues • Accès aux biens pouvoir atteindre ce • ... • Réglementation des maladies qu’un individu estime • Épuration de l’eau faire et être • ... Santé • Force • Bien-être Culturel • Accès à l’air et à l’eau purs • Esthétique • Spirituel • Éducatif • De loisirs Bonnes relations sociales • ... • Cohésion sociale • Respect mutuel • Capacité à aider les autres Vie sur terre – biodiversité Source : Évaluation des Écosystèmes pour le Millénaire Couleur de la flèche Largeur de la flèche Potentiel de médiation par les Potentiel de médiation par les facteurs facteurs socioéconomiques socioéconomiques Faible Faible

Moyen Moyenne

Fort Élevée

La force des liens et leur dynamique d’influence varient selon les différents écosystèmes et régions. Au-delà de l’influence des services fournis par les écosystèmes sur le bien-être de l’Homme présentée dans ce graphique, d’autres facteurs environnementaux (ainsi que ceux d’ordre économique, social, technologique et culturel) agissent sur les équilibres. De la même manière, les écosystèmes subissent, Commune au Bangladesh et en Inde, la région des Sundarbans dans à leur tour, les changements induits par le bien-être de l’Homme. le delta du Gange renferme le plus grand écosystème de forêts de Source: MA 2005 mangroves du monde. Source: SHEHZAD NOORANI / Still Pictures constituent un obstacle à la réalisation des Objectifs dégradation d’autres services essentiels fournis par des jeunes poissons. Dans de nombreux cas, les du Millénaire en matière de Développment. les écosystèmes notamment l’approvisionnement en équilibres entre ces services ne sont pas complètement Les liens entre la mondialisation, les services eau, la protection des catastrophes naturelles, les cernés lorsque les décisions conduisant à la conversion fournis par les écosystèmes et le bien-être des ressources génétiques et la biodiversité qui sous- de la forêt de mangrove sont faites (Encadré 3). hommes sont complexes. Les forces de la tend tous les écosystèmes. Ces équilibres entre Les écosystèmes terrestres sont également affectés mondialisation peuvent avoir sur les services fournis les différents services fournis par les écosystèmes par les effets de la mondialisation. La transformation par les écosystèmes des impacts positifs ou négatifs, touchent au bien-être de l’Homme—souvent sous la des écosystèmes terrestres, essentiellement les terres et les affecter différemment selon le service. Il serait forme de bienfaits pour un groupe de population et de arables, participe considérablement au changement malvenu de considérer l’environnement simplement pertes pour d’autres. climatique depuis 1950. Seules les terres qui sont comme une ressource naturelle sous le joug de la Ces complexités sont manifestes dans le cas inaccessibles ou relativement peu attrayantes pour mondialisation, affectée uniquement par la croissance des écosystèmes de mangrove, qui sont de plus en l’agriculture sont restées intactes toute comparasion économique et la prospérité matérielle (voir la section plus menacés par l’aquaculture. L’augmentation des faite(MA 2005a). Cette tendance mondiale à convertir Amérique latine et Caraïbes). conversions des terres de mangrove à l’aquaculture les terres à la culture se poursuit - avec un accent mis De par son évolution, la mondialisation a augmenté s’est faite au prix d’autres services écologiques que actuellement sur l’agriculture tropicale. le volume de certains services fournis par les fournissaient les écosystèmes de forêts intactes de La production industrielle, à grande échelle, de la écosystèmes qui profitent à l’Homme, tels que les mangrove comme la filtration de l’eau, la rétention d’eau betterave, du soja, du coton et des énergies propres cultures et le bétail. Parallèlement, elle a entraîné la des sols, la prévention des inondations et la protection augmente dans les régions tropicales de l’Amérique

Dossier Thématique : Environnement et mondialisation 49 Encadré 3: Aquaculture, forêts de mangroves et services fournis par les écosystèmes.

Environ 35 % de forêts de mangroves ont été détruits dans le monde, selon les estimations de MA calculées sur la base des chiffres fournis par les pays qui représentent la moitié des zones de forêts de mangrove dans le monde. Parmi l’une des raisons de la destruction, figure la croissance rapide du marché de la crevette encouragé par la demande mondiale. Les gouvernements des régions tropicales et subtropicales ont été nombreux à prendre des mesures incitant les petites et grandes entreprises à se convertir à l’élevage de crevettes, notam- ment en Inde, au Sri Lanka, en Thaïlande et au Vietnam mais également dans certains pays d’Amérique latine et en Afrique. L’élargissement du marché mondial, conjugué aux mesures incitatives des gouvernements, a abouti à une conversion massive des forêts de mangroves à l’aquaculture de crevettes. Ces évolutions ont produit des résultats mitigés pour l’Homme si l’on étudie les gains et pertes constatés dans les différents services fournis par les écosystèmes. Dans le cas de la Thaïlande, la valeur économique totale d’un écosystème de mangroves non modifiés fournissant une série de services a été estimée à 1000 dollars US par hectare, comparé à seulement 200 dollars US par hectare environ, équivalant à une conversion complète à l’aquaculture de crevettes. Il est essentiel de noter que la répartition de ces gains et pertes, avec leurs impacts respectifs sur le bien-être de l’Homme, a été inégale : les conditions de vie de certains groupes se sont améliorées, notamment pour ceux qui ont tiré parti de la richesse matérielle dégagée par l’aquaculture, comme les propriétaires d’élevages importants. Par contre, si les petits éleveurs ont également reçu une partie des bénéfices, la majeure partie n’a pu en profiter qu’à court terme. De fait, nombreux sont ceux qui font faillite, en proie aux difficultés rencontrées avec l’apparition des maladies véhiculées par l’eau polluée - conséquence de l’aquaculture. Ainsi, les gains privés doivent être calculés par rapport à la dégradation des services fournis par les écosystèmes des forêts de mangroves restées intactes. D’abord, les forêts de mangroves offrent des services d’approvisionnement sous forme, notamment, de sources de matériaux de construction et de combustibles de biomasse. Ensuite, les écosystèmes de mangroves renferment une diversité de plantes médicinales qu’utilisent les communautés locales et abritent des nids pour quantités de poissons et crevettes, notamment pour de nom- breuses et vastes piscicultures commercialement importantes. Enfin, les mangroves offrent des services essentiels de régulation fournis par les écosystèmes en termes de protection des littoraux. Selon des études récentes sur le tsunami de 2004, les zones du Sri Lanka riches d’écosystèmes de mangroves sains et intacts ont moins souffert des dégâts que les zones abritant des écosystèmes de mangroves dégradés voire détruits. Ainsi, la sécurité et le mode de vie des communautés locales des côtes tributaires des services fournis par les mangroves non modifiés se sont appauvris, constituant une perte pour le bien-être de l’Homme. Toutefois, les tendances négatives observées jusqu’à ce jour peuvent être jugulées comme en témoignent de nombreuses études qui prouvent qu’une gestion adéquate des terres et de l’eau, en mettant en place des zones tampons de mangroves non modifiés ; l’aquaculture peut s’avérer durable et viable dans une contexte de préservation des écosystèmes des mangroves qui pourront continuer à offrir d’autres services de valeur en matière d’approvisionnement, de régulation et de soutien.

Sources: MA 2005, Sathirathai and Barbier 2001, Duraiappah 2003, Ellison 2000, UNEP 2006, Hiraishi and Harada 2003

Figure 6: Conversion de zones forestières en plantations d’huile de palme en Papouasie (Indonésie) latine et pourrait bientôt atteindre l’Afrique tropicale. La culture de l’huile de palme connaît également un essor L’Indonésie est le deuxième producteur d’huile de palme dans le monde, après la Malaisie . Pour satisfaire la demande similaire en Asie du Sud-Est (Figure 6). Conjuguées à accrue en huile de palme, des zones forestières sont converties en plantations. Les images satellites suivantes montrent la diffusion de la biotechnologie agricole, ces tendances comment une terre auparavant composée de plaines et de forêts tropicales humides est devenue la proie de transmi- représentent ce qui peut être la plus importante transition grations combinées aux intérêts forestiers et à l’essor des plantations d’huile de palme. L’image datant de 1990 montre agricole depuis la Révolution écologique. (Nepstad 2006) les premiers signes de civilisation de la région, notamment un chemin d’accès grossièrement taillé qui constitue la seule percée dans le couvert végétal. Quant à l’image 2002, elle montre nettement un champ quadrillé de plantations dans la (Encadré 4). Le principal moteur de ces changements zone principale de développement et l’extension d’un réseau routier dans les directions nord, sud et sud-ouest. est la demande croissante dans le monde de produits agricoles tels que le soja de bétail et l’huile de palme entrant dans la production de produits comestibles et non comestibles en Chine et dans les autres économies émergeantes. La hausse des prix des combustibles fossiles, ajoutée aux inquiétudes croissantes relatives aux changements climatiques, augmente la demande de sucre de canne, de maïs, de soja, d’huile de palme et d’autres produits agricole susceptibles d’être utilisés dans la fabrication des combustibles propres (Nepstad 2006) (voir la section de l’Amérique latine et des Caraïbes). 20 November 1990 Si la hausse de la production des services d’approvisionnements des écosystèmes continue à améliorer le bien-être des groupes concernés, cette révolution agricole tropicale réserve d’autres menaces d’importance aux écosystèmes des tropiques. Au nombre de conséquences qui s’ensuivent, on obtient en retour un appauvrissement de la biodiversité, le piégeage du carbone, comme seront affectés des services tels que la régulation des eaux, la protection des sols du fait de l’utilisation des terres tropicales. On observera également des effets sur la santé tels que le 28 October 2002 Source: USGS nuage de fumée dû à l’abattage et aux feux de forêts qui couvrent la plus grande partie de l’Asie du sud-est

50 GEO ANNUAIRE 2007 régulièrement (Nepstad 2006). Les dimensions mondiales de la révolution agricole tropicale sont peut-être plus grandes encore dans les forêts de mangroves, compte tenu de la proportion de l‘ampleur de la conversion actuelle de l’écosystème et les retombées mondiales de la hausse de la production agricole réduisant, ce faisant, les autres services fournis par les écosystèmes. Une fois de plus, l’équilibre qui se fait entre ces divers services et la distribution des conséquences pour le bien-être de l’Homme entre les différents groupes n’est pas entièrement analysé lors de la prise de décisions. Toutefois, la gestion des écosystèmes affectés peut être améliorée ; mieux encore, certaines de ces améliorations ont déjà lieu actuellement. Au Brésil, cultures destinées à produire des combustibles propres à l’usage des véhicules. GÉRER LA MONDIALISATION POUR PROTÉGER LES Source: Joerg Boethling / Still Pictures SERVICES FOURNIS PAR LES ÉCOSYSTÈMES ET LE BIEN-ÊTRE DES HUMAINS Cet antagonisme entre les impératifs écologiques et et éviter de continuer à endommager les services agissent déjà de manière innovante et dans divers la pratique économique dominante doit cesser si le vitaux fournis par les écosystèmes dans les prochaines domaines pour répondre aux défis que pose la monde veut profiter des bienfaits de la mondialisation décennies. Heureusement, de multiples acteurs mondialisation en matière de santé des écosystèmes et de bien-être de l’Homme. Encadré 4: Gérer la ‘révolution agricole tropicale’ Élargir les marchés aux services fournis par les La révolution agricole tropicale donne naissance à de nouvelles solutions permettant de gérer les écosystèmes dans écosystèmes une perspective durable et réduire la pauvreté. Les normes de plus en élevées en matière environnementale et sociale Des instruments économiques innovants peuvent qu’exigent de nombreux importateurs et consommateurs offrent une stratégie pour réduire les impacts négatifs de nature aider à gérer les services fournis par les écosystèmes écologique et sociale de cette transition. menacés par les forces de la mondialisation. Ouvrir les Déterminées par l’aversion au risque des entreprises, la demande des consommateurs et d’autres facteurs, les marchés aux services fournis par les écosystèmes est normes élevées en matière de performance environnementale et sociale qui sont élaborées sur les marchés des marchandises influencent les producteurs jusque dans les terres agricoles reculées d’Amazonie par le biais de divers de plus en plus reconnu comme étant un outil. Ces canaux. Lorsque l’entreprise International Finance Corporation a accordé un prêt de 30 millions de dollars à l’un des instruments peuvent générer des ressources, mobiliser plus importants producteurs de soja, le groupe brésilien Grupo André Maggi, le prêt était assorti de conditions : les cinq des fonds axés sur les technologies soucieuses de la cents producteurs de soja des régions d’Amazonie et de Cerrado bénéficiaires du financement accordé antérieurement préservation de l’environnement et créer des mesures à la récolte, provenant du prêt de Maggi étaient tenus de se conformer à la législation environnementale et sociale et de incitatives pour les investissements et encourager mettre en œuvre des pratiques agricoles responsables. la participation du secteur privé dans la gestion de Afin de tenir ses engagements, l’association Round Table on Responsible Soy (Table ronde pour un soja responsa- ble) a créé une institution, à la suite de consultations menées auprès des parties concernées, destinée à formuler des l’environnement. normes internationales dans le domaine environnemental et social favorisant une production responsable du soja. Cette D’éminents économistes avancent, qu’à elle seule, initiative compte déjà de grandes entreprises qui se sont engagées à n’acheter qu’aux producteurs responsables une la valeur de la séquestration du carbone des forêts fois le système de certification mis au point. Parmi ces acheteurs figurent les entreprises d’aliments de bétail de l’Union tropicales peut se chiffrer à des dizaines, voire des européenne qui commandent 40 millions de tonnes de soja chaque année (les trois quarts de la récolte brésilienne). Des centaines de milliards de dollars par an (FSC 2006). pressions similaires sont ressenties dans l’industrie mondiale de l’huile de palme, particulièrement en Asie du Sud-Est Actuellement, les pays et les communautés dont les dans le cadre de l’Association Round Table on Sustainable Palm Oil (Table ronde sur l’huile de palme durable) qui prend actuellement de l’importance. forêts fournissent ce service ne sont pas indemnisés Des obstacles importants empêchent de faire en sorte que ces pressions internationales, selon lesquelles les produc- en échange de la pollution que leurs forêts absorbent teurs doivent accorder une attention particulière à l’aspect social et environnemental de leur production, se traduisent par et du changement climatique néfaste à l’économie des améliorations en matière de protection des services fournis par les écosystèmes, par le suivi des bonnes pratiques qu’elles empêchent. de travail et par une offre d’avantages sociaux dans le cadre de la révolution tropicale. Dans la mesure où la conformité Les indemnisations pourraient prendre plusieurs à la législation représente la pierre angulaire des systèmes de production responsable, les coûts liés à la certification formes, selon que le programme est financé par le socio-environnementale peuvent devenir prohibitifs pour les producteurs potentiellement intéressés. Par exemple, lorsque le gouvernement du Brésil a augmenté, en 1998, le pourcentage des réserves naturelles des forêts, de 50 % à 80 % secteur public, qu’il résulte d’un marché provenant des propriétés privées en Amazonie, la barre a peut-être été placée trop haut par rapport à la réalité du marché. Pour de d’une initiative privée, d’un commerce faisant partie nombreux producteurs, la conformité à la législation n’était pas économiquement viable compte tenu du fait que les prix d’une société réglementée, d’un étiquetage écologique de leurs produits ne sont pas montés en flèche. Malgré ces obstacles, les éléments d’une stratégie se dessinent pour ou d’un programme de compensation du carbone. défendre les services dispensés par les écosystèmes naturels et promouvoir des avantages sociaux plus élevés au sein L’échelle de la mise en œuvre des programmes des nouveaux paysages agro-industriels des tropiques. Il est possible d’imaginer un avenir dans lequel plusieurs régions d’indemnisation varie en fonction des services en agricoles se font concurrence dans la production de soja, d’huile de palme, du bœuf, du sucre de canne et d’autres produits conformes aux normes environnementales et sociales les plus élevées. question. Les transactions concernant les services liés à l’eau telles que le contrôle des sédiments Source: Nepstad 2006

Dossier Thématique : Environnement et mondialisation 51 ont lieu au niveau local et régional tandis que les gouvernements concernés ont convenu que les Encadré 5: financement des technologies accords de compromis portant sur la séquestration environs du canal devaient être reboisés mais le d’énergies renouvelables du carbone, tels que ceux qui relèvent du Mécanisme financement pose problème. Une solution originale, À supposer que soient largement adoptées les tech- proposée par une compagnie de réassurance de développement propre du Protocole de Kyoto, nologies d’énergies renouvelables, y compris par s’appliquent au niveau mondial. forestière, consisterait à reboiser les versants les pays pauvres, il faudra faire appel à de nouvelles Par exemple, au Costa Rica, les entreprises hydro- entourant les réservoirs du Canal. Pour financer le approches directes pour surmonter les contraintes électriques paient les communautés installées en reboisement, la compagnie de réassurance proposait financières et l’immobilisme des politiques. Un des ’aval du circuit pour qu’elles n’abattent pas les arbres. un marché financier pour les bateaux qui dépendent moyens utiles pour y parvenir serait que les établis- C’est logique du point de vue économique, car la du fonctionnement du Canal. Dans ce projet financier, sements de crédit proposent des crédits destinés déforestation déstabilise les sols et peut déclencher les partenaires de l’assurance et de la réassurance à des investissements de petite échelle dans les l’effritement des barrages. Des possibilités existent souscrivent une obligation sur 25 ans pour financer le technologies. pour élargir les indemnisations actuelles aux systèmes reboisement et demandent à leurs clients d’acquérir Pour encourager l’utilisation des sources d’éner- gies renouvelables, les programmes de soutien de services fournis par les écosystèmes afin de l’obligation en échange de prime réduite. au crédit sont encadrés, permettant aux banques gérer d’autres ressources naturelles de manière plus Les entreprises qui s’assureraient contre les grosses locales de constituer leurs premiers portefeuilles rationnelle. pertes seraient les premières victimes si le Canal de prêts aux énergies propres, dans des pays où Un exemple qui illustre les efforts visant à garantir fermait. Au lieu de cela, elles paient le reboisement au des programmes de ce type ont été freinés. Outre les indemnisations des services fournis par les moyen d’une obligation courant sur 25 ans et peuvent l’extension de l’utilisation des technologies d’éner- écosystèmes est le Canal de Panama grâce auquel équilibrer leur comptabilité en payant des primes à prix gies renouvelables aux niveaux local et national, ces 278,8 millions de tonnes de marchandises ont transité réduit (PNUE 2005). projets sont destinés à acquérir de l’expérience et à de l’Océan atlantique à l’Océan pacifique en 2005 À la lumière de la tendance à la dégradation des sensibiliser aux bonnes pratiques dans les pays et (Panama Canal Authority 2006). Le canal utilise les écosystèmes mise en avant par L’Évaluation des les régions ainsi qu’à convaincre les décideurs au eaux des réservoirs situées à l’aval pour monter les écosystèmes, la volonté des gouvernements de niveau national. En 2003, un partenariat a été établi, impliquant navires au-dessus de la chaîne montagneuse. Les créer des marchés pour les services fournis par les deux principaux groupes bancaires en Inde. Le barrages qui créent les réservoirs servent également de écosystèmes occupera une place prédominante dans but était de financer les consommateurs utilisant générateurs électriques pour la région. Ces dernières l’avenir, en offrant des mesures incitatives en faveur de des systèmes solaires à usage domestique à des décennies, la déforestation relevée dans les alentours la conservation et de l’utilisation durables des services taux d’intérêt préférentiels. Le programme octroie des réservoirs en hauteur a donné lieu à un certain fournis par les écosystèmes. C’est une évolution sans aux banques concernées une subvention sur les nombre de difficultés pour le système du Canal doute heureuse, mais il importe de remarquer que les taux d’intérêt, un soutien en commercialisation ainsi de Panama — notamment des pénuries d’eau en marchés n’ont pas été destinés traditionnellement à qu’une qualification de distribution du produit. En certaines saisons. traiter les problèmes de pauvreté et d’inégalité. Ainsi, l’espace de trois années, le programme a financé Les milieux écologistes, scientifiques et les lorsqu’on concevra des marchés pour les services 17 310 systèmes solaires à usage domestique, représentant un approvisionnement d’énergie à plus fournis par les écosystèmes, les difficultés d’équité de 100 000 personnes. En 2003, le secteur des devront être examinées au cas par cas pour être systèmes solaires à usage domestique était devenu résolues. largement rentable. Cependant, en 2006, plus de la moitié des ventes se faisaient par l’intermédiaire Promouvoir des technologies des partenaires initiaux et d’autres banques qui ont respectueuses de l’environnement investi dans ce créneau. Un programme de crédit De nombreux pays poursuivent un nouveau débouché similaire a été mis en place en Tunisie concernant rendu possible par la mondialisation : se placer les chauffe-eaux solaires. à la tête d’un marché mondial des technologies On peut tirer un enseignement intéressant en ce vertes à la pointe du progrès (voir la section sur qu’un retour d’informations peut circuler en boucle portant sur les actions de l’industrie bancaire et les nanotechnologies). La Chine, par exemple, est les décideurs. Lorsque les banques commencent devenue l’un des plus grands fabricants d’ampoules à accroître leurs crédits destinés au secteur des fluorescentes à économie d’énergie, en partie grâce à énergies renouvelables, elles envoient un signal des partenariats qui consistaient à éclairer les sociétés positif aux décideurs, suggérant que la technologie basées à Hong Kong, au Japon et en Hollande est assez avancée pour jouer un rôle décisif dans (French 2006). Les énergies solaires sont également l’offre énergétique du pays. Cette expérience va à devenues une industrie de croissance en Chine, l’encontre de la sagesse officielle qui veut que les un segment si prometteur que le septième homme investissements ne sont accordés qu’une fois que le plus riche du pays est un fabricant de cellules les politiques appropriées ont été mises en place. Au lieu de cela, le financement et l’élaboration des solaires photovoltaïques en silicone (Friedman 2006). politiques peuvent évoluer en parallèle, chaque De même, l’Inde est devenue un grand fabricant de institution influençant les décisions et les actions de Un cargo dans les écluses de Miraflores dans le Canal de Panama, turbines éoliennes destinées aux marchés national et l’autre. qui sont remplies d’eau fraîche provenant des réservoirs situés à international (Bradsher 2006). l’aval du canal afin de maintenir le navire à flot.. De nombreux habitants de pays dont l’électricité Source: UNEP 2003 Source: Rainer Heubeck / Still Pictures n’est pas fiable, voire inexistante, installent des sources

52 GEO ANNUAIRE 2007 Femmes indiennes passant devant un parc d’éoliennes alimentées par les vents de la baie du Bengale. Source: Joerg Boethling / Still Pictures d’énergie privées pour leurs besoins personnels. Les par voie électronique. Autre exemple : les systèmes de repérage et de technologies renouvelables ont évolué, les coûts ont Les organisations de la société civile ont appris à bien localisation par satellite peuvent être utilisés pour baissé, et les solutions à petite échelle – telles que les se servir des outils qu’offre notre époque numérique afin combattre l’exploitation illégale des forêts. photovoltaïques solaires, l’eau chauffée à l’énergie solaire de bâtir des alliances par-delà les frontières nationales. et les digesteurs de biogaz – ont été commercialisées Le Réseau mondial d’action pour le climat (CAN), par avec succès dans certaines parties du monde. Mais exemple, a joué pendant plus d’une décennie un rôle l’intérêt suscité par ces technologies est encore modeste. déterminant dans les négociations internationales L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a prévu que sur le climat (CAN 2006). Le Réseau Tiers-monde a d’ici 2030—en l’absence de nouvelles politiques aidé des ONG de pays en développement à se faire audacieuses – 1,6 milliard de personnes seront encore entendre dans des forums mondiaux tels que le Forum privés d’électricité et 2,6 milliards continueront à cuisiner économique mondial qui se tient annuellement à Davos et à se chauffer avec les moyens traditionnels et polluants (Suisse) ou les Nations Unies et l’OMC (TWN 2006). de biomasse (AIE 2002). Pour faire face au problème de Les TIC peuvent aider à sauver de nombreuses vies l’accès aux énergies, des efforts supplémentaires sont humaines grâce au rôle qu’elles jouent dans la diffusion nécessaires afin que les technologies renouvelables d’alertes en cas de catastrophe et la communication fassent partie des services d’approvisionnement d’alertes avancées. De même, les nouvelles techniques en énergie, notamment par l’utilisation de nouveaux et technologies de surveillance de l’environnement offrent instruments de financement. (Encadré 5). des perspectives prometteuses pour mieux comprendre l’environnement et gérer efficacement les ressources de Utiliser les technologies de l’information, de la la Terre. Les satellites de télédétection livrent, aujourd’hui, communication et de surveillance un flux permanent de données et sont capables de Elément clé de la mondialisation, les technologies de repérer rapidement et effectivement les risques à l’information et de la communication (TIC) offrent des l’environnement (ex. : les polluants atmosphériques, Une famille au Pakistan utilise une radio solaire/à dynamo pour se possibilités inestimables de promotion de la qualité les feux de friches, les activités de déboisement, les tenir informée des événements après le tremblement de terre du 8 de l’environnement et du bien-être de l’Homme par le changements constatés dans les niveaux d’eau et octobre 2005. renforcement des capacités et l’établissement de réseaux l’ampleur des catastrophes naturelles et anthropiques). Source: Mark Edwards / Still Pictures

Dossier Thématique : Environnement et mondialisation 53 Au cours de la dernière décennie, de nouveaux de déboisement dans la forêt amazonienne ; cette systèmes d’observation ont vu le jour. Ils intègrent les application, appelée ‘Système de surveillance du données recueillies sur le terrain dans les observations déboisement en temps réel’, exploite les données par satellite pour faciliter la modélisation et l’analyse du capteur MODIS (spectroradiomètre à résolution d’éléments du système terrestre. Ce sont des systèmes modérée ) de la NASA (Figure 6). spécialisés dans l’observation des phénomènes Il est incontestable que ces initiatives nouvelles climatiques, marins, terrestres et atmosphériques. En sont fort prometteuses à plusieurs niveaux, mais il février 2005, un Groupe d’observation de la Terre a subsiste des obstacles qu’il faudra surmonter pour été mis sur pied avec mission de mettre au point, d’ici en optimiser le rendement. Il s’agit, entre autres, des 2015, un Système, coordonné, intégral et viable, des fossés technologiques entre pays développés et systèmes mondiaux d’observation de la Terre. Avec ceux en développement ; les questions des droits de les progrès rapides en matière de collecte, d’analyse propriété intellectuelle et d’acceptation des nouvelles et de visualisation des données et des techniques de technologies, ainsi que d’autres problématiques telles diffusion, il est tout à fait possible, aujourd’hui, de fournir que l’intégration des connaissances traditionnelles, régulièrement des données environnementales utiles à la viabilité des systèmes et réseaux d’observation et une audience mondiale et à un moindre coût. l’accès équitable à ces moyens. Prenons l’exemple de l’Institut national brésilien de recherches spatiales (INPE) qui applique la technologie Renforcer la gestion de l’environnement des satellites pour observer et suivre l’état des La mondialisation, sous ses différentes manifestations, Des étudiants à Sumatra tracent les lignes de frontières de la com- forêts amazoniennes depuis des années. Au fur et à pose d’importants problèmes aux structures de munauté en utilisant un système de positionnement mondial (GPS). mesure que la technologie avance, scientifiques et gouvernance locale, nationale et mondiale. Ces défis Source: Mark Edwards / Still Pictures décideurs politiques peuvent évaluer, plus rapidement sont multiples: et plus précisément, le rythme de déforestation • les dysfonctionnements des marchés comme les pervers (subventions, systèmes fiscaux et autres que subit l’Amazonie. S’appuyant sur les résultats coûts sociaux (bénéfices ou coûts à des tierces concessions qui encouragent des activités portant d’un partenariat de recherche avec l’Université de parties qui ne sont pas pris en compte dans le prix atteinte à l’environnement); et Maryland – College Park et l’Université de l’État du du marché des biens et des services); • les défaillances institutionnelles que l’on peut Dakota du sud, l’INPE a mis au point un nouveau • les défaillances dans les politiques et stratégies relever dans le caractère insuffisant des droits de logiciel de surveillance destiné à repérer les activités comme les mesures d’encouragement à effets propriété (qui s’appliquent à des biens communaux tels que les terres de parcours, les hautes mers et Figure 6: Utilisation de satellites pour surveiller la déforestation amazonienne l’atmosphère). Les populations et les gouvernements reconnaissent, Un exemple des bienfaits qu’offrent chaque jour un peu plus, que la cause principale de l’observation et la technologie tous ces dangers réside dans l’absence d’intégration et de la communication s’illustre de cohérence entre les différents cadres politiques et par l’exploitation des données stratégiques porteurs d’objectifs d’interet social qui se de satellite pour surveiller les caractérisent par une grande diversité. changements de l’environnement. Cette photo montre la détection Les gouvernements nationaux, à eux seuls, de la déforestation dans la région ne peuvent gérer les problèmes écologiques et du nord-est de l’état du Mato environnementaux qui transcendent les frontières, Grosso (Brésil), de couleur jaune par la mer, le ciel ou par le biais des échanges en 2002, bleue en 2003 et rouge commerciaux mondiaux. Or la gestion internationale en 2004. Le couvert végétal de l’environnement en est encore à ses premiers restant en 2004 est en vert. Les valeurs pour les régions non balbutiements. Les traités et les institutions auxquels déboisées sont représentées en les gouvernements se tournent pour une gestion indice de végétation par différence mondiale de l’environnement sont encore trop faibles normalisée (NDVI) obtenues du pour traiter adéquatement les problèmes (Speth 2003). capteur MODIS prenant des Cependant, le nombre de pays qui ont ratifié des images composites de 16 jours du Accords multilatéraux sur l’environnement (AME) n’a 8 au 23 mai 2004. Les données proviennent du capteur MODIS de cessé d’augmenter au cours des dernières décennies la NASA, à bord des satellites Terra (voir la section ‘Indicateurs »). Or, malgré leurs lacunes, et Aqua et du satellite Landsat à ces AME et les adaptations graduelles constituent l’un haute résolution. des meilleurs outils, aujourd’hui à notre portée, pour Source: Doug Morton, University of gérer quelques-uns des problèmes environnementaux Maryland-College Park mondiaux et transfrontières les plus reconnus mais aussi les moins bien pris en charge. Le Protocole de Montréal relatif à des substances qui

54 GEO ANNUAIRE 2007 appauvrissent l’ozone (1987) est souvent cité comme importants et sans cesse croissants à des institutions règles commerciales et environnementales et favoriser étant l’un des AME les plus efficaces. L’histoire de sa économiques mondiales telles que l’Organisation une plus grande synergie entre elles. Les questions mise en œuvre met en exergue les critères qui ont mondiale du commerce (OMC), la Banque mondiale inscrites à l’ordre du jour étaient: contribué à son succès. Une bonne partie de ces critères et le Fonds monétaire international (FMI). La Banque • les implications commerciales des conditions de est étroitement liée à la mondialisation (Encadré 6). mondiale et le FMI ont été fortement associés au spécification des caractéristiques écologiques des Outre les AME, de nombreuses institutions soi-disant « Consensus de Washington » des années produits; internationales jouent un rôle clé dans le système 80 et début des années 90, concept selon lequel les • les relations entre les règles de l’OMC et les actuel de gestion mondiale de l’environnement. Il s’agit, politiques économiques comme la libéralisation des mesures commerciales prévues dans les accords entre autres, du Programme des Nations Unies pour échanges commerciaux et des marchés des capitaux multilatéraux sur l’environnement; l’environnement (PNUE), du Programme des Nations représentaient la voie royale vers le développement • l’impact des mesures environnementales sur Unies pour le développement (PNUD), du Fonds économique et social (Gray 1988). Joseph Stiglitz, l’accès aux marchés; pour l’environnement mondial (FEM) et de la Banque ancien économiste en chef à la Banque mondiale, • les efforts visant à réduire les subventions à la mondiale. Ces dernières années, la question de s’est fait le porte-voix de l’opinion – largement partagée pêche ; et l’efficacité de la gestion internationale de l’environnement – selon laquelle ces politiques se concentraient ‘trop • les barrières tarifaires et non tarifaires au commerce a fait l’objet de débats riches et dynamiques. L’intérêt sur la seule croissance du PIB, non pas sur d’autres des biens et services d’environnement. s’est porté principalement sur les importantes facteurs qui affectent le niveau de vie.’ Stiglitz a estimé, Hormis les subventions à la pêche (Encadré 7), peu recommandations contenues dans le rapport intitulé par ailleurs, que les politiques financières internationales de progrès ont été enregistrés sur ces questions. ‘Unis dans l’action’, établi par le Groupe de haut niveau ‘s’intéressaient peu de savoir si la croissance pouvait sur la cohérence de l’action du système des Nations être durable et viable sur les plans économique, Impliquer la société civile et le secteur privé Unies dans les domaines du développement, de l’aide social, politique et environnemental’ (Stiglitz 2006). L’importance que revêt la participation des parties humanitaire et de la protection de l’environnement. Ces organisations ont entrepris récemment d’intégrer prenantes à l’élaboration des politiques et à la gestion, Rendu public en novembre 2006, le rapport du les préoccupations environnementales et le sur la scène internationale, est réitérée avec insistance Groupe a recommandé que le système de gestion développement durable dans leurs activités. En 2001, ces dernières années. Le droit de participer à la internationale de l’environnement soit renforcé et rendu la Banque mondiale a adopté une nouvelle Stratégie prise de décision internationale, que réclament divers plus cohérent; le Programme des Nations Unies pour environnementale visant à intégrer des principes solides groupes d’organisations non gouvernementales et l’environnement devrait être doté de l’autorité nécessaire de durabilité environnementale dans tous ses projets, autres, y compris celles représentant les populations pour en faire ‘le pilier environnemental de l’ONU’ ; les stratégies et programmes d’investissement (World autochtones, le secteur privé, les syndicats, les accords multilatéraux sur l’environnement devraient Bank 2001). Lors de leur réunion à Doha (Qatar) en associations de femmes, a été reconnu formellement continuer à rechercher une plus grande efficience et une novembre 2001, les gouvernements avaient convenu au Sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio de meilleure coordination entre eux; et il devrait y avoir une d’entreprendre des discussions sur un certain nombre Janeiro en 1992 et a été, depuis, institutionnalisé à évaluation indépendante de la gestion internationale de de questions écologiques et environnementales, la Commission du développement durable de l’ONU, l’environnement dans le système onusien (UN 2006). dans le cadre du Round de Doha de négociations au PNUE ainsi que dans d’autres forums spécialisés Les nations ont accordé, ces dernières années, commerciales, afin de réduire les contradictions entre dans les politiques et stratégies environnementales

Encadré 6: Protéger la couche d’ozone

La couche d’ozone stratosphérique protège les écosystèmes et toute vie sur la terre des effets néfastes des rayons ultraviolets du soleil. Lorsque les scientifiques ont apporté la preuve que certains composants chimiques fabriqués par l’homme appauvrissaient la couche d’ozone, la communauté mondiale a réagi rapidement en adoptant en 1987 le Protocole de Montréal sur les substances appauvrissant la couche d’ozone . Le Protocole de Montréal dicte une gestion par étape de ces substances chimiques appauvrissant l’ozone en exigeant des Parties au Protocole d’éliminer progressivement la production et la consommation de ces selon un calendrier convenu. Sous réserve que les pays respectent intégralement leurs obligations prévues par le Protocole de Montréal, la couche d’ozone devrait se rétablir sous l’effet de processus naturels et récupérer son niveau antérieur au Protocole de Montréal d’ici 2049 dans les latitudes moyennes et autour de 2065 au-dessus de l’Antarctique (voir la section Cercle polaire). Les substances appauvrissant la couche d’ozone (SAO) sont omniprésentes, fabriquées depuis longtemps, utilisées et commercialisées par le commerce international. Les chlorofluorocarbones, les halons, le tétrachlorure de carbone et le bromure de méthyle ont servi à des applications variées comme la réfrigération, les vaporisateurs de mousse, le nettoyage industriel, l’extinction des incendies, la fumigation des sols et les produits cosmétiques et pharmaceutiques. Pour les éliminer, en s’appuyant sur la participation active d’intervenants multiples des milieux industriels, gouvernementaux et scientifiques ainsi que sur la société civile, le Protocole a entamé une conversion des habitudes de consommation et de production à des équipements, des produits chimiques et des pratiques n’affectant pas la couche d’ozone. Le soutien politique à l’élimination des SAO a été immense. Dès le mois de décembre 2006, le Protocole de Montréal a été ratifié par 191 pays et l’Union européenne. Les efforts collectifs ont abouti à complètement éliminer près de 95 % de la totalité des SAO en 2006 (voir la section des Indicateurs). Le Protocole a accompli cette conversion grâce à divers moyens. Par exemple, le traité suit le commerce des SAO par le biais des systèmes obligatoires d’octroi de licences d’importation/ exportation, les interdictions ou les restrictions du commerce des SAO avec les pays non parties au Protocole. De plus, le Protocole a créé, de manière indirecte, un nouveau marché international pour les technologies qui remplacent les SAO, comprenant les produits chimiques, les équipements et les services connexes. Le soutien international pour les pays en développement s’est avéré d’une importance cruciale. En reconnaissant que les pays détiennent la responsabilité commune mais distincte de protéger l’ozone commune à tous, les Parties ont créé un Fonds Multilatéral en 1991. Ce fonds permet aux pays en développement de se conformer aux obligations auxquelles ils sont tenus par le traité en honorant les coûts supplémentaires soumis au traité. L’assistance fournie par le Fonds, s’élevant à plus de deux milliards de dollars en avril 2006, a permis à 139 pays en développement d’entreprendre plus de 5 250 projets et d’activités destinés à protéger l’ozone.

Source: UNEP 2006

Dossier Thématique : Environnement et mondialisation 55 Encadré 7: La réforme des subventions aux pêcheries – une occasion pour l’OMC

Soixante-quinze pour cent des stocks mondiaux de poissons commercialisés sont soit appauvris ou menacés par la surexploitation de la pêche. Les scientifiques prédisent que le monde sera privé de fruits de mer dès 2048 si les stocks de poissons marins continuent à baisser au rythme actuel, ce qui aurait pour effet de menacer sérieusement la sécurité alimentaire mondiale, la qualité des eaux côtières et la stabilité des écosystèmes, et de mettre en danger les modes de vie des générations actuelles et futures (voir la section Aperçu général). Près de 40 % des poissons et des produits à base de poissons font partie du commerce mondial, dont la moitié provient des pays en développement. Selon les estimations, environ 30 millions de personnes tirent leurs revenus directement des activités de pêche, 95 % de celles-ci habitent dans les pays en développement. Les bénéfices nets issus des exportations de poissons que gagnent les pays en développement s’élevaient à 18,3 milliards de $US en 2003—soit un montant supérieur à celui tiré des autres produits alimentaires par tous les pays en développement réunis. Malgré l’importance de conserver des stocks de poissons, les impératifs économiques immédiats obligent à en attraper le plus possible. Les estimations disponibles suggèrent que la surcapacité en flotte de pêche commerciale s’élève jusqu’à 250 %. Les subventions gouvernementales destinées à préserver les emplois dans le secteur de la construction navale et de la pêche ont été désignées comme étant la cause de la surcapacité avec pour résultat la surexploitation des stocks de pêche. Selon les estimations, les subventions à la pêche totalisent dans le monde entier 20 milliards de $US par année, représentant près de 20 % des revenus de l’industrie de la pêche. Ce degré de soutien fausse les schémas de production et de commerce international, tout en accroissant, de manière artificielle, l’avantage compétitif des flottes subventionnées dans les régions partageant des ressources communes de pêche. La flotte non subventionnée ne peut pas lutter contre de tels procédés. L’analyse du PNUE a établi que dans la plupart des cas, avec des conditions de vie réelle - des programmes de gestion tout sauf parfaits et des stocks de poissons intégralement exploités – les subventions créent des effets néfastes et potentiellement irréversibles sur l’environnement . Les pays en développement ont subi, de manière disproportionnée, les effets pervers des subventions, en raison de l’importance que revêt le secteur en matière de génération de revenus, d’emplois, et de sécurité alimentaire. Les dommages sont souvent une combinaison consistant en des pêches artisanales locales luttant contre la concurrence face à des flottes subventionnées appartenant à de grandes industries de pêche étrangères. Au Sommet mondial pour le développement social en 2002, les chefs d’État ont classé les mesures internationales sur les subventions à la pêche parmi les huit mesures prioritaires à prendre pour favoriser une pêche durable et ils ont désigné l’OMC comme tribune clé pour agir à l’échelle internationale. Vu que maintenant il existe un large consensus sur le principe de réformer les subventions à la pêche au sein de l’OMC afin de générer des gains pour le régime commercial international tout en favorisant un développement durable et une protection de l’environnement. La Conférence ministérielle de Doha qui s’est tenue en 2001 est la première qui a intégré les subventions en faveur de la pêche aux mandats de négociation, en donnant des instructions visant à ‘clarifier et améliorer’ les règles de l’OMC sur les subventions à la pêche. Ce mandat a été renforcé à la Conférence ministérielle de Hong Kong en décembre 2005. Pour la première fois dans l’histoire de l’OMC, les Ministres ont reconnu officiellement la corrélation entre les subventions à la pêche et les difficultés de surcapacité et de surexploitation de la pêche — plaçant les préoccupations environnementales au cœur des négociations commerciales. Ils en ont également appelé à l’interdiction de telles subventions. De même, ils ont reconnu qu’ ‘un traitement spécial et différentié effectif et approprié’ doit faire partie intégrante des négociations, soulignant l’importance du secteur pour les préoccupations en matière de réduction de la pauvreté, de garantie de moyens d’existence, et de sécurité alimentaire. Des progrès estimables ont été enregistrés depuis Hong Kong. Les délégations ont soumis un certain nombre de propositions concrètes qui traitent directement des liens existant entre le commerce, l’environnement et le développement tout en suggérant des moyens d’interdire les subventions les plus néfastes. Cependant des difficultés considérables d’ordre politique et technique subsistent. D’abord, les négociations doivent accorder une attention supplémentaire aux problèmes sans précédent que rencontrent les pays en développement, dont les eaux sont surexploitées et qui sont fortement tributaires des revenus et des emplois tirés des pêcheries, ainsi que des revenus issus du commerce et des accords internationaux d’accès relatifs aux pêcheries. Ensuite, les gouvernements doivent être tenus de rendre public leurs subventions aux pêcheries dans la mesure où l’efficacité de la réglementation repose sur la conformité de la mise en œuvre, des rapports et des dispositions relatives à la transparence. Enfin, les règles effectives doivent prendre en compte les indicateurs de durabilité tels que la santé des pêcheries et l’efficacité des systèmes de gestion. Pour ce faire, il s’agit de tirer parti des chiffres et de l’expérience acquis à l’extérieur de l’OMC et de collaborer avec des agences telles que la FAO, les organisations régionales de gestion des pêcheries et le PNUE. Afin de relever ces défis, l’OMC devra étendre ses pratiques au-delà de celles pratiquées habituellement. Ainsi lorsqu’il s’agira d’élaborer les règles sur les subventions, l’organisation du commerce devra les mettre en relation avec les questions de durabilité sans pour autant étendre son mandat au-delà de ses limites. Les négociations de l’OMC sur les pêcheries représentent une occasion unique pour l’organisation d’atteindre les objectifs de développement durable prévus dans le préambule de l’OMC. C’est également une occasion de prouver que les déclarations favorisant le commerce, l’environnement et le développement ne relèvent pas seulement de la théorie — elles prônent des objectifs réalistes et réalisables.

Sources: Worm 2006, FAO 2004 and 2006, UNEP 2002, 2004 and 2005.

(UN 2002). La Banque mondiale, le FMI et l’OMC de pratiques environnementales plus responsables; d’augmenter (ISO 200) (voir la section ‘Indicateurs’). travaillent, pour leur part, à promouvoir une plus grande et encourager la mise au point et la diffusion de Des établissements financiers privés ont, participation de la société civile et d’autres acteurs. technologies respectueuses de l’environnement. A la ces dernières années, entrepris d’intégrer les Les institutions internationales ne sont pas en reste mi-décembre 2006, 2 400 entreprises ont adhéré à exigences environnementales dans leurs projets puisqu’elles ne cessent de redoubler d’efforts pour ce Pacte mondial, en plus de 600 autres organisations d’investissement et leurs politiques d’octroi de prêts. associer le secteur privé à leur travail. A titre d’exemple, syndicales, universitaires et non gouvernementales Pour la seule année 2003, 17 grandes banques de M. Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies (United Nations Global Compact 2006). 12 pays ont adopté les Principes de l’Équateur, un a inauguré, en 2000, le Pacte mondial qui appelle les Dans bien des cas, des entreprises prennent ensemble de lignes directrices facultatives pour la entreprises qui y participent à “embrasser, promouvoir l’initiative d’ajouter le principe de durabilité à leurs gestion des enjeux sociaux et environnementaux et faire respecter” dans l’exercice de leurs activités opérations. Ces dernières années, de plus en plus dans les opérations de financement au niveau dix principes relatifs aux droits humains, aux normes d’entreprises – notamment dans les pays développés national et international. Les banques adhérant de travail, à la protection de l’environnement et à – rendent compte de leurs performances en matière de à ces Principes ont convenu d’exiger des clients la lutte contre la corruption. Trois principes guident responsabilité sociale, environnementale et d’entreprise. demandant des financements importants (ex.: pour la les entreprises qui adhèrent à ce Pacte en ce qui Des normes respectueuses de l’environnement, à construction de barrages ou de centrales électriques) concerne l’environnement, à savoir: promouvoir une l’instar de la norme ISO 1400, et de nouvelles normes d’adopter les normes sociales et environnementales approche prudente des grands problèmes touchant comme l’ISO 26000 sur la gestion durable, sont de la Banque mondiale, lesquelles normes sont en l’environnement; prendre des initiatives en faveur adoptées par un nombre d’entreprises qui ne cesse passe de devenir des bases de référence pour les

56 GEO ANNUAIRE 2007 Encadré 8: La certification des forêts

Les écosystèmes des forêts naturelles sont de première importance pour le bien-être de l’Homme et la santé de la planète : les forêts fournissent des matières premières pour le combustible et la construction. Les écosystèmes des forêts dispensent également des services relatifs à l’eau (la qualité et la quantité de l’eau et le rythme d’approvisionnement), la stabilisation des sols et la prévention des infiltrations, la qualité de l’air, la régulation du climat, la photosynthèse, les loisirs, des produits forestiers non ligneux et des aspects esthétiques. Tous ces bienfaits sont menacés. Entre 1960 et 1990, 20 % des forêts humides tropicales étaient détruits. Des efforts de longue haleine ont été déployés pour renverser la tendance. Réunies à Rio de Janeiro en 1992 dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et développement, les nombreuses parties prenantes se sont employées à établir une convention internationale dans le but de maîtriser et de réduire la déforestation massive révélée par les chercheurs. Si la convention n’a jamais abouti, des approches alternatives visant à gérer les forêts et les produits du bois de manière durable ont été adoptées comme l’Accord international sur les bois tropicaux et son successeur, le Forum intergouvernemental sur les forêts ainsi que des initiatives telles que l’entrée en vigueur et la gouvernance du droit forestier. L’un des instruments de gestion les plus intéressants a trait à la certification des forêts. En 1990, les discussions portant sur la possibilité de la mise en place d’une certification et d’une approbation des produits forestiers ont permis d’aboutir en 1993 à la fondation du Forest Stewardship Council dans l’optique de formuler un programme destiné à certifier des marchandises de bois particulières comme étant des produits issus de forêts durables et exploités dans le respect de pratiques forestières durables. La certification des forêts est un instrument orienté sur le marché et repose sur des ‘consommateurs respectueux de l’éthique’ qui donnent leur préférence à des produits certifiés comme étant des produits durables. Les forêts certifiées au titre de ce programme doivent être gérées conformément aux principes et aux critères du FSC dans le but de prouver une gestion responsable des forêts. Pour tenir compte des conditions propres aux responsables et propriétaires de petites forêts, en particulier de celles situées dans les pays tropicaux et moins développés, le FSC a mis en place des procédures particulières qui réduisent les coûts de certification et simplifient les procédures pour les forêts petites et gérées de manière peu intensive. Une autre approche qui réduit les coûts et simplifie les procédures pour les petits producteurs est la certification en groupe, réunissant un certain nombre de zones de petites forêts sous la direction unique d’un chef de groupe responsable du processus de certification. Ce programme s’adresse également à des membres faisant partie du groupe en autorisant des évaluations basées sur des échantillons qui ont pour effet de réduire les coûts d’audit. Si les certifications ont certainement été créées à l’origine pour juguler la déforestation sauvage des tropiques, leur adoption a été largement couronnée de succès dans les hémisphères nord et plus particulièrement dans les régions tempérées et boréales du monde développé. Toutefois, près de 13 % de la totalité de la zone forestière certifiée FSC est située dans les forêts tropicales, dépassant 10 millions d’hectares en 2006. En 2006, environ 270 millions d’hectares - soit 7 % de la totalité de la zone forestière mondiale —sont visés par le programme de certification leur garantissant un régime durable de gestion forestière. C’est une augmentation significative depuis que le Forest Stewardship Council a émis la première certification en 1993. Aujourd’hui, la certification FSC couvre 28 % (environ 75 millions d’hectares) de la totalité des zones forestières certifiées durables. Seulement en une Le bois de cette forêt certifiée au Brésil est destiné à une usine de année écoulée, les certifications ont augmenté d’un tiers, s’élevant à 20 millions d’hectares supplémentaires. production de crayons de la société Faber Castell, implantée à Sao La certification forestière est également appliquée par l’Association canadienne de normalisation, qui couvre 26 % de Carlos. la totalité des zones forestières durables tandis que le Programme for Endorsement of Forest Certification (Programme de Source: Joerg Boethling / Still Pictures reconnaissance des certifications forestières) couvre 23 %.

Sources: UNECE and FAO 2006, FSC 2006 investissements publics et privés (French 2004). Le Augmentation, dans le temps, des forêts garanties FSC nombre de signataires aux Principes de l’Équateur est (Déc. 95 – Nov. 06) (Déc. 95 – Nov. 06) de 45 (Equator Principles 2006).

90,000,000 Dans une initiative – quelque peu similaire 90,000,000 – destinée aux sociétés de financement par capitaux 80,000,000 80,000,000 propres, le PNUE a aidé à négocier les Principes 70,000,000 70,000,000 pour l’investissement responsable (PRI) qui ont été 60,000,000 60,000,000 officiellement adoptés et mis en oeuvre en avril 2006 50,000,000 50,000,000 par le Secrétaire général à la Bourse de New York. À 40,000,000 40,000,000 Tropical la fin décembre 2006, 54 investisseurs institutionnels 30,000,000 Tropical 30,000,000 et 52 sociétés de gestion de placements, contrôlant 20,000,000 Tempéré 20,000,000 Tempéré ensemble plus de 5 000 milliards de $US d’actifs 10,000,000 disponibles pour investissement, ont signé ces 10,000,000 Arctique 0 Principes qui encouragent l’intégration des critères 0 environnementales, sociales et de gestion d’entreprise Oct-96 Jun-01 Jun-04 Jan-97 Dec-01 Jun-99 Jun-03 Jun-06 Jun-02 Jun-05 Jun-97 Jun-98 Dec-04 Jun-00 Dec-05 Dec-98 Dec-03 Dec-02 Dec-97 Dec-99 Dec-00 Nov-06 Dec-95 May-96 Oct-96 Jun-01 Jun-04 Jan-97 Dec-01 Jun-99 Jun-03 Jun-06 Jun-02 Jun-05 Jun-97 Jun-98 Dec-04 Jun-00 Dec-05 Dec-98 Dec-03 Dec-02 Dec-97 Dec-99 Dec-00 Nov-06 Dec-95 May-96 dans leurs activités d’investissement (UNEP 2006, PRI 2006).

Dossier Thématique : Environnement et mondialisation 57 On reconnaît chaque jour un peu plus que les parties prenantes se retrouvent pour formuler des Les programmes de certification sont, eux aussi, une partenariats novateurs entre divers acteurs, orientations ou des normes pour des activités données autre forme importante d’initiative associant plusieurs y compris les entreprises, les syndicats, les ONG et dans lesquelles les entités participantes ont des parties prenantes. Ces formules maîtrisent le pouvoir les institutions intergouvernementales, sont à même compétences pertinentes et dont les résultats les du consommateur en introduisant des instruments d’apporter des résultats concrets et palpables. Cette concernent au premier chef (Reinicke et Deng, 2000). reposant sur les mécanismes du marché qui visent à démarche a reçu l’aval du Sommet mondial sur le Ces réseaux transnationaux sont, par définition, des améliorer la gestion des écosystèmes tout en créant développement durable en 2002 et a débouché sur rencontres souples et informelles d’experts, à la d’autres débouchés pour les biens et des services 230 accords de partenariat visant à réaliser les objectifs différence des institutions intergouvernementales et des respectueux de l’environnement. Le pionnier de cette de développement durable arrêtés à Johannesburg (UN accords inter-états qui sont le fruit de négociations plus démarche est le Forest Stewardship Council (FSC), un DSD 2003). officielles. On citera, à titre d’exemple, la Commission organisme indépendant créé en 1993 afin de réfléchir Autre concept connexe est la notion de ‘réseaux mondiale sur les barrages, le Bilan du Millénaire à des méthodes de production forestière durables et mondiaux des politiques publiques’, initiatives mixtes relatif aux écosystèmes et le réseau REN 21 créé pérennes par la concertation et la coopération constituées d’ONG, d’entreprises, de gouvernements en 2005 pour encourager le développement des Un Marine Stewardship Council (MSC), calqué nationaux et d’institutions internationales dans énergies renouvelables dans le monde (REN21 2006, sur le modèle du FSC, a été créé quelques années lesquelles l’ensemble ou quelques unes des Worldwatch Institute 2005). plus tard. A ce jour, 19 entreprises de pêche ont été

Encadré 9: Tourisme durable en Afrique australe

Tout comme la circulation des biens et services, un aspect significatif de la mondialisation incite de plus en plus l’homme à circuler, au gré des migrations et du tourisme, avec des ef- fets notables sur l’environnement. De nouvelles initiatives sont prises pour concilier le tourisme et le développement durable. L’Afrique est devenue la première destination touristique pour le monde entier. En 2004, le tourisme a amené plus de 33 millions de personnes sur le continent qui ont dépensé environ 19 milliards de $US(OMT 2005). Le tourisme durable - un certain type de tourisme qui a pour but de préserver les paysages, la biodiversité et les cultures qui sont les premières sources de tourisme - est prévu dans le programme écono- mique de la plupart des pays du continent. Après avoir fait l’objet de signatures internationales, l’éta- blissement d’une zone de conservation transfrontière, la Ka- vango-Zambezi Transfrontier Conservation Area (KAZA TFCA) permettra à un certain nombre d’initiatives de progresser en reliant entre elles les zones protégées au sein d’une région et en augmentant le potentiel touristique et le développement qui y est associé. (voir la section Afrique). L’initiative viendra en aide aux micro-entreprises ainsi qu’aux petites et aux moyennes entreprises afin de valoriser les bienfaits locaux issus de la conservation. La zone biogéographique Kavango- Zambèze TFCA fait partie des sept zones TFCA reliant les neuf pays de l’Afrique australe s’inscrivant dans l’optique de créer le plus de possibilités touristiques réalisables. Ces nouveaux efforts constituent la clé de voûte pour la Communauté d’Afrique australe (SADC) soucieuse de Les zones de conservation transfrontières de l’Afrique australe pourraient former des nœuds pour des projets de couloirs touristiques. préserver les zones transfrontalières de conservation de Source: Peace Parks Foundation 2006 l’environnement. Le Protocol on Wildlife Conservation and Law Enforcement de la SADC (le Protocole de 1999 de la SADC sur la conservation de la vie sauvage et de l’application des lois) désigne une zone de conservation transfrontière (TCFA) comme “une zone ou une partie d’une région écologique située à la frontière de deux ou de plusieurs pays, et présentant un ou plusieurs zones protégées ainsi des zones à ressources multiples” La Peace Parks Foundation et le Gouvernement d’Afrique du Sud défendent l’ ’itinéraire de la zone TFCA’ —une voie qui relie l’océan atlantique à l’océan indien en traversant les zones de conservation. L’initiative a pour but de préparer un chemin de développement pour les touristes assistant à la Coupe du Monde de football de 2010 en Afrique du Sud. Le projet aurait pour résultat de créer des emplois, de renforcer les capacités dans les communautés voisines tout en relevant le niveau du logement et des autres services. L’Afrique australe prévoit de faciliter l’accès aux itinéraires de voyage entre les pays en proposant l’utilisation d’un visa régional unique estampillé SADC dès 2008. La certification du tourisme durable ou de l’écotourisme n’est pas un processus unifié ni centralisé en 2006, même si des discussions sont en cours pour établir des normes et des points de référence réglementant un système mondial. Le Centre National Geographic’s Center for Sustainable Destinations (Centre national géographique des destinations durables) fournit des informations sur les différents rapports, services et initiatives.

Sources: UNWTO 2005, Suich and others 2005, Peace Parks Foundation 2006, National Geographic 2006

58 GEO ANNUAIRE 2007 certifiées conformes aux normes environnementales qu’il y a de vrais choix à faire tout en demeurant persistance des incertitudes sur les effets de l’introduction de bonne gestion du MSC dont l’entreprise de pêche conscient des conséquences et des répercussions de et de l’utilisation de masse de telles technologies. du saumon d’Alaska, la société de pêche du grenadier chaque décision prise. Pour être efficace, l’utilisation des marchés et des bleu (hoki) de Nouvelle-Zélande, la société de pêche Compte tenu de la puissance des forces de la technologies devrait aller de pair avec le renforcement de la langouste d’Australie occidentale et la société mondialisation économique, des instruments tels que la de la bonne gestion de l’environnement dans un de pêche du merlu (Afrique du Sud) (MSC 2006). création de marchés pour les services d’écosystèmes contexte marqué par la mondialisation politique. Les Des centaines de sociétés de fruits de mer, travaillant peuvent être conçus et mis en œuvre afin d’arriver à exemples de réussite en matière de préservation de sur des poissons de ces sources, ont pu obtenir la des résultats économiquement efficaces en matière l’environnement de la planète ne sont pas rares mais certification ‘Chaîne de la responsabilité’ qui garantit de gestion des écosystèmes. Ces instruments auront il reste encore fort à faire pour placer l’environnement la traçabilité des fruits de mer portant le label MSC, à tenir compte des limites des marchés ainsi que de au cœur de l’agenda du développement durable. veillant ainsi à séparer ce produit des autres produits l’équité dans la répartition des fruits du marché. La La reconnaissance de l’importance des services de non certifiés à toutes les étapes de production, du mondialisation technologique offre, elle aussi, une l’écosystème pour le bien-être de l’Homme est cruciale bateau de pêche jusqu’à la table du consommateur. myriade d’opportunités d’introduction et de promotion à tous les niveaux et dans tous les secteurs. Les On a assisté, ces dernières années, à une extension de technologies respectueuses de l’environnement. partenariats associant la société civile, le monde des des programmes de certification des pratiques et La technologie peut améliorer la qualité de l’information affaires et les opérateurs économiques sont d’un apport des produits respectueux de l’environnement à et des données disponibles et rendre l’accès à ces essentiel pour une gestion meilleure. des prestations de services dont un programme données plus facile pour informer la prise de la décision. En somme, il s’agit de définir les contours d’une de certification des sites éco-touristiques (voir LAC Le renforcement des capacités, pour la conception et mondialisation intelligente, avec la volonté chevillée de regional report) (Encadré 9). l’utilisation de technologies nouvelles, est un parcours transformer les idées novatrices en actions concrètes, Il s’agira, à l’avenir, d’élargir ces plans et programmes à semé d’embûches. Dans le même temps, les approches et fondée sur le respect de la nature et de cette d’autres ressources naturelles échangées sur les marchés de précaution peuvent s’avérer utiles en cas de Humanité qui est notre famille à tous. mondiaux comme les minéraux et les biocombustibles et de le faire de sorte que les pays en développement, d’où proviennent ces richesses, puissent disposer des mêmes chances d’obtention de ce type de certification et d’augmenter leurs parts du marché ou jouir des marges de prix qui peuvent en découler.

CONCLUSION La mondialisation s’installe au courant d’une période oú la planète connaît une dégradation rapide des écosystèmes. Il est plus que jamais urgent pour les décideurs, les chefs d’entreprises et les acteurs de la société civile – ainsi que pour tous ceux qui, par leurs décisions, affectent la gestion des écosystèmes – de réfléchir aux retombées de ces tendances convergentes. Or, les règles et pratiques – en constante évolution – de l’économie mondiale se préoccupent peu de mettre un frein à ces tendances qui portent préjudice à l’environnement de la Terre. Les nombreux exemples et initiatives, fort prometteurs au demeurant, abordés plus haut, montrent qu’il existe bien des méthodes à même d’influer sur les forces de la mondialisation afin de protéger les services – inestimables – que nous offrent les écosystèmes et, partant, assurer le bien-être des collectivités humaines qui en dépendent. Dans bien des cas, il y aura des compromis : gains de certains services d’écosystèmes ou pour certaines catégories de populations et pertes d’autres services ou pour d’autres catégories de populations. Seules des solutions innovantes pourront créer des avantages mutuels et des bénéfices pour tous. Or, souvent il faut bien se résoudre à prendre des décisions difficiles lorsqu’il s’agit de choisir un ensemble d’avantages avec Des touristes en bicyclette se promènent au soleil couchant à Mashatu Game, dans la Réserve du Botswana les coûts qu’ils impliquent. Le tout est de comprendre Source: Still Pictures

Dossier Thématique : Environnement et mondialisation 59 Références bibliographiques IMF (2002). Mondialisation: Threat or Opportunity? International Monetary Fund UN (2002). World Summit on Sustainable Development. United Nations Department of Economic http://www.imf.org/external/np/exr/ib/2000/ 041200.htm#II [Accessed 17 December 2006] and Social Affairs, Division for Sustainable Development. http://www.johannesburgsummit.org/ [Accessed 20 December 2006] Annan, K. (2002). In Yale University Address, Secretary-General pleads cause of ‘Inclusive’ Internet World Stats (2006). Internet Usage Statistics - The Big Picture World Internet Users and Mondialisation. United nations new Centre. Press Release SG/SM/8412, 2 October 2002. Population Stats: Internet Users by World Region. UNCTAD (2006). 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60 GEO ANNUAIRE 2007 Ugait wisisim et aliquis dipit dolob metuero et am quat digna aute te tis at lobore- elisi bla facipisl incillaor ilissecte magna aliquatinit oreIriuscilla conse dionsed dolent wissed dolor riurer sum ex et vel doloboreetue dolobore vent praesse faccum vullan et enissit acincil dolum inim zzriliquis nissim velis nismolo rperat.N Ipitou lore inis exerov commoditeau vel ut nonsentx in venit aliqui eugait, sis num nostion sectet ipit at nullut acilisit consed erostin utpat. Rat eraessecte te magna ulput velit, veniatin ea adiat. Unt ilisi. wis ad eu feugiam consequat aliquam consed feu feu feuis aliscipsum atuer si. Gue do doloboreetdé dolortiefis facillum do con min velissi. Ugiamet ut utatisi. Enit wisi. vent volobor peraestrud elit, venim Ut pratis alismodignit del delis ad digna feugait

On heniam quat. Equipis dolum euip et incili- wismodiamet velit velit aliquis nibh exerat. Min quat lutpat nonsequisl dolorer augiam illa feuisl Ugait wisisim et aliquis dipit dolobore volorero conseniat. utLes aliquis dolesed nanotechnologies tionumm odiametummy nostis Ugait wisisim et aliquis duipit doloboreros elis Uguero consequamet, commodolor acil iusc- aliquatis digna conulputem iuscil dolorerosto num do conse molorti scilla consequisit venit, ing essim inim quat, core mod essequat ing et odionum iureet veliscing eummodolorel’environnement veliquis aci si blam dipit amet praesto consed ex eugiat alit nonum zzriure magna conullam euis augait tat lobortie tatis nisi tationulla augait, quiscilit ipit aliquat lut lutetum ing et ilis ercilit autem zzriusto alismolortis adipsum nos acillum irit eugait prae- ulla adit nonum doleniat ametue dolorpercip eum commy nos num eraestie dolorem ilis et loremSource: Donna Sheppard/strud dolor Light up inibh the World et nit Foundation lortio eugait atis nos alisim aliqui tisi tatio eugue dolut iure veniat, sed erat er alit volorer aessequ amconum ea consenit la vel deliquisi. sum nibh endiat lum il enisl et ipsustrud mag- feui etum irit duis nibh euisis aliquatis endrem Faccums andrem augue feugue enibh endit ilis niam coreet lut aliquismod ming erciduip esto exeriustin er sum quis nulput at iriliquam, velenit am et vel irit ut volenis nonsed del dolessi. odolestrud minim volor ad molobore doloreet la conullaorper secte tis eu faci te endre modi- Volore dolor sim do ea facilit, vel ullandre et ip- loborper iuscing euis nos alit, vel iriustis euis aut ons equametuero et am quat digna aute te tis•Introduction at isse deliquat iriurero cor augait, con henim quis- alit laore doluptat, sit ulla conulput ver si. loboreriurer sum eit vel ut nonsent in venit aliqui senisit at at. Wis nulla facidunt amcon ex ex ex Ugait wisisim et aliquis duipit doloboreros elis tat aut iliquam am, commodolorem ero con velit• Leseugue bienfaits tem zzril dolum in esed desendionu llaoreetue num do conse molorti scilla consequisit venit, si do commodiamet velessi smodignibh euisi ex nanotechnologiesver suscil dolobor eraessis el eu feu faciduip sur et blam dipit amet praesto consed ex eugiat aliquat eros non ut autem vulput velit, veniatin ea adiat. l’environnementwisl utpat iurerat wis amcommo dolore vel iuscin lut lutetum ing et ilis ercilit autem zzriusto commy Unt ilisi. ulput adit, con ullamet, conulla autpatum volor nos num eraestie dolorem ilis et lorem alit volorer Gue do doloboreet dolortie facillum do con• Lessummy risques nonsenim quisi. liés aux aessequ amconum ea consenit la feui etum irit vent volobor peraestrud elit, venim aciliss endip-nanotechnologiesRaessis cidunt nim dolenibh essi enit wis sur duis nibh euisis aliquatis endrem exeriustin er sum augiatie min ut wisim dolenit am enis nosto l’environnementeugue facidunt at. Ut lum iril ipit, sit in verilla sum quis nulput at iriliquam, velenit la conullaor- dolobor tinibh endreet ullam at. ortismo doloreetue duisiscip eugait velismo luptat per secte tis eu faci te endre modions equa- Acidunt nullutpatuer in velit am dolorer il et•Perspectives ex wis nim ver ipisl iuscipit aliquam doloreIriuscilla

GEO ANNUAIRE 2007 61 Nanotechnologies et l’environnement Les nanotechnologies recèlent un immense potentiel de bienfaits au point de vue social, économique et environnemen- tal —que peuvent fournir aussi bien des techniques médicales innovantes, des économies appliquées aux matériaux et à l’énergie que les progrès accomplis dans le dépistage et dans les solutions de dépollution. Mais, pour ce faire, il est néces- saire d‘approfondir les recherches systématiques et de définir plus de politiques propres au secteur dans la mesure où les impacts environnementaux sont bien peu connus et que les autorités publiques n’exercent pratiquement aucun contrôle.

INTRODUCTION de fabrication, l’énergie, l’approvisionnement en eau particulièrement les bienfaits possibles que peut offrir la La nanotechnologie est un domaine de sciences et les transports. nanotechnologie, mais on connaît nettement moins les appliquées concernant le contrôle de la matière à Les nanotechnologies sont en passe de devenir un effets néfastes qui peuvent en découler. En 2005, plus une échelle de 1 à 100 nanomètres—un nanomètre élément essentiel à l’économie mondiale. En 2004, les de 10 milliards de US$ étaient affectés en recherches équivaut à un milliardième de mètre (Encadré 1). produits nanotechnologiques représentaient moins de sur les nanotechnologies (Figure 1). Pourtant, on estime L’attrait des nanoparticules tient au fait qu’elles peuvent 0,1 % des bénéfices tirés de la fabrication. En 2014, il que les États-Unis et l’Union européenne ont dépensé être synthétisées pour fonctionner dans des formes qui est prévu qu’ils représentent 14 %, totalisant 2,6 mille seulement 39 millions de US$ par année pour la n’existent pas dans le système des matières naturelles. milliards de US$ —autrement dit le chiffre d’affaires recherche sur les effets des nanoparticules sur la santé La grande aire de surface par volume d’unité et la des industries de technologies d’information et des de l’homme et l’environnement (Service 2005). réaction chimique démultipliée font des nanoparticules télécommunications réunies (Lux Research 2004). Il est essentiel de corriger ce décalage et, pour cela, il une source d’exploitation pour des applications À l’heure actuelle, le secteur privé consacre la faut mobiliser plus de ressources consacrées à enquêter innovantes. moitié environ des dépenses dans les recherches en sur les retombées des nanomatériaux, à réduire les Les chercheurs dans ce domaine prévoient nanotechnologie. Jusqu’à présent, la majeure partie risques sur la santé et l’environnement, et à favoriser un que cette science aura des effets profonds sur des recherches en nanotechnologie a été menée par développement durable. l’évolution de l’industrie, des technologies, de la des pays membres de l’Organisation de la coopération Même s’il est souhaitable d’appréhender le domaine santé de l’homme, de la société, de l’économie et économique et du développement (OCDE). Or, un des nanotechnologies avec optimisme, les décideurs de l’environnement. Les investissements publics nombre croissant d’économies émergeantes telles que devront définir un cadre pour gérer les incertitudes et comme privés dans les nanotechnologies sont le Brésil et la Thaïlande l’ont placé au cœur de leurs les princips généraux de gestion des incertitues et des considérables et sont en augmentation en raison priorités (Millennium Project 2005). risques, en fonction des recherches scientifiques. De des possibilités de la technologie à transformer des Ainsi qu’il en est de nombreuses technologies même, il est nécessaire de renforcer la coopération secteurs aussi variés que la médecine, les processus nouvelles et en constante évolution, on souligne tout internationale pour traiter les questions transfrontières

Encadré 1: Définir les caractéristiques de la nanotechnologie

La nanotechnologie est un terme générique et en évolution qui englobe l’essor d’une large gamme de matières et de produits. Les définitions varient, mais les caractéristiques essentielles concernent l’exploitation délibérée des particules et des structures qui sont mesurées à l’échelle du nanomètre (nm). Un nanomètre est un milliardième d’un mètre ; en comparaison, un cheveu humain est de 80 000 nm d’épaisseur. Il existe trois types de nanoparticules: • Naturelle (comme les particules minuscules générées des éruptions volcaniques), • résiduelle (comme celles dégagées par les émissions des combustions de moteurs) et • de synthèse (fabriquée volontairement). Les nanoparticules peuvent être divisées en particules solubles et insolubles, les dernières présentant un risque majeur de toxicité préoccupant lorsqu’elles sont libérées. Les nanoparticules de synthèse sont habituellement mises au point en réduisant la matière ordinaire (par ex, le carbone, les oxydes de métaux et les métaux précieux) qui renferme de grosses particules en petites particules. D’autres particules sont construites atome par atome pour recréer des composants complètement nouveaux qui n’ont pas leur correspondant dans des proportions plus grandes. Certaines sont “fixées” (encapsulées dans des matériaux); d’autres sont « libres » et pourraient être libérées dans l’environnement. Grâce à la nanotechnologie, les chercheurs mettent au point de nouveaux matériaux dotés de propriétés extraordinaires. De nombreux matériaux combinent les avantages des nanoparticules non organiques (dureté et respirabilité) et ceux des particules polymères organiques (élasticité et étanchéité). À titre d’exemple, la nouvelle génération de ‘fixateurs’ mise au point par BASF connue sous la marque COL9TM. Lorsqu’ils sont intégrés dans une peinture extérieure, ces fixateurs font preuve d’une forte durabilité, d’une résistance aux marques de craie et aux fissures, et d’une stabilité de couleur.

Source: BASF Aktiengesellschaft

62 GEO ANNUAIRE 2007 Figure 1: Dépenses de recherches et développements techniques (en millions de dollars US) chimiques et de matières, particulièrement celles qui sont nuisibles à l’environnement comme les pesticides.

4000 Sources: European Commission (2005) and Lux Research (2006). Amélioration du suivi 3500 Un progrès que peut offrir la nanotechnologie en faveur de 3000 l’environnement (à l’intérieur comme à l’extérieur) réside dans 0 0 0 0 2 les dispositifs de détection qui sont moins chers et plus 6

2500 0 1 sensibles- dans certains cas, des milliers voire des millions 0 0 0 3 7 1 7 2000 0 0 de fois plus sensibles- que les dispositifs classiques. À titre 7 1 0 4 0 d’exemple, de nouveaux capteurs nanotechnologiques 5 5

1500 1 0 4 8 3 0 1 basés sur des protéines peuvent dépister du mercure à 3 3 3 2 3 0 1000 1 -15 0 4

0 des concentrations de plus ou moins une partie de 10 0 7 5 3 0 2 0 1 0 0 0

1 ou un millionième de milliardième, une mission auparavant 500 0 1 5 9 0 0 0 7 0 9 7 4 6 5 5 4 impossible (Bontidean 1998). Une méthode hautement 0 Privé 2004 2005 2004 2005 2004 2005 2004 2005 sensible est l’utilisation des nanoparticules d’oxyde Public d’europium, qui a été développée pour mesurer le pesticide UE États-Unis Japon Autres CE/États-Unis Fédéraux atrazine, un polluant fréquent des nappes phréatiques. (Feng et autres 2003). mettant en jeu l’essor et l’utilisation des nanomatériaux de matières premières, demande plus d’énergies pour De nombreux dispositifs de suivi basés sur les et des produits nanotechnologiques. Ainsi le dialogue sa fabrication et qui est connue pour son effet néfaste nouvelles nanotechnologies fonctionnent sur les sites mondial sur la nanotechnologie et les pauvres : sur l’environnement. (Masciangioli et Zhang 2003). Les et en temps réel, en mesurant simultanément un large opportunités et risques, le Conseil international pour la nouvelles nanotechnologies semblent appropriées pour éventail de produits polluants et d’agents toxiques. gouvernance des risques et le International Council for renforcer la protection de l’environnement et améliorer Un dépistage rapide permet de réagir rapidement Nanotechnology font partie des initiatives entreprises les solutions destinées à dépister et dépolluer. et de réduire, de fait, les dommages et les coûts de dans ce domaine. Des programmes supplémentaires On fonctionnalise de plus en plus de nanoparticules réparation (Encadré 3). d’appui sont parrainés par l’Union européenne, les États- pour faire en sorte que leur aire de surface déclenche Unis et d’autres gouvernements (Encadré 2). des réactions chimiques et biologiques spécifiques Tableau 1: La nanomatière ‘fabriquée pour commander’ (Tableau 1). Le procédé innovanteur permet de libérer Les bienfaits des nanotechnologies sur des médicaments spécifiques dans l’organisme de Les scientifiques peuvent adapter les propriétés de la matière de sorte l’environnement l’homme et de l’animal ou de fabriquer des pesticides que le produit obtenu sert un but particulier, et cela grâce à la capacité Les nanoparticules ont la possibilité d’offrir des et des fertilisants pour les cultures. Des fabrications de synthétiser les nanoparticules. avantages aussi bien dans les processus de ciblées permettent d’utiliser plus efficacement des Propriétés Exemples production qu’aux produits. La nanomatière peut substances en quantités infimes- dans la mesure où remplacer la matière traditionnelle qui nécessite plus le procédé permet de réduire l’utilisation des produits Chimique Les particules présentent une efficacité démultipliée, servant à stimuler les réactions chimiques souhaitées, du fait de leur haute réactivité résultant Encadré 2: La nanotechnologie et les objectifs de développement du Millénaire des Nations Unies d’un rapport élevé entre la surface et le volume. Électrique Augmentation de la conductivité électrique pour les La nanotechnologie a la possibilité d’aider à atteindre les buts céramiques et les nanocomposés magnétiques, fixés pour réaliser les Objectifs de développement du Millénaire augmentation de la résistance électrique pour les métaux des Nations Unies, notamment dans les domaines de l’énergie abordable, de l’eau propre, de la santé de l’homme et de Mécanique Amélioration de la dureté et de la résistance des métaux l’environnement. et des alliages, de la malléabilité et de la superplasticité Les diverses nanotechnologies promettent des moyens des céramiques. plus propres, plus abordables et plus efficaces pour exploiter Optique Augmentation de l’efficacité de la conversion de la les énergies renouvelables. Elles peuvent aider à réduire la lumière en charge électrique grâce aux dispositifs dépendance vis-à-vis des sources d’énergies classiques photoélectroniques tels que les panneaux solaires et à encourager une plus grande autonomie en énergie, ce qui représente un enjeu important pour les pays en Stérique L’arrangement spatial des atomes dans une substance développement. La nanofiltration peut élargir l’accès à l’eau affecte les réactions chimiques et permet une plus potable et abordable et à des systèmes sanitaires de base, grande sélectivité. Par exemple, on utilise les sphères avec des implications directes sur les systèmes sanitaires et creuses pour transporter et contrôler l’administration de Au Sri Lanka, des enfants qui montrent des ampoules blanches LED de la santé publique. Les programmes de recherche publique médicaments particuliers. 0,1 watt, fabriquées avec des nanocouches de matière semi-conductrice sur un substrat en saphir. Cette technologie transforme la vie quotidienne ont un rôle important à jouer pour que ces promesses Biologique Augmentation de la perméabilité à travers les barrières de certains villages les plus pauvres et les plus reculés. Il est possible portent leurs fruits, en prenant plus de mesures incitatives biologiques (membranes, barrière hématoméningée, d’allumer des villages entiers avec moins d’énergie que celle qui alimente et d’encouragement en faveur des nanotechnologies qui les bulbes ordinaires de 100 watts. etc.), amélioration de la biocompatibilité (autrement dit, soutiennent le développement durable. l’exigence de ne PAS exercer des effets toxiques ou Source: Light Up The World Foundation/University of Moratuwa Sources: Hillie and others 2006, Global Dialogue on Nanotechnology and the dommageables sur les systèmes biologiques). Poor 2006, Zhang 2003, Yavuz and others 2006, Yean and others 2005 Source: Luther, 2004.

Nouveaux défis - les nanotechnologies et l’environnement 63 Encadré 3: Suivi environnemental grâce à la nanotechnologie La dépollution Les solutions basées sur les nanotechnologies peuvent aider à réduire ou à prévenir la pollution et les émissions toxiques à la source. Les moteurs nanostructurés basés sur des oxydes de métal ou des nanoparticules de métal promettent de réduire les émissions des industries et des moyens de transport. (Rickerby et Morrison 2006). Par exemple, il existe une variété de nanoparticules de métaux précieux qui est capable d’oxyder le monoxyde de carbone (CO) dégagé par les gaz d’échappement des moyens de transports, le transformant en un dioxyde de carbone

moins nuisible (CO2). À l’échelle nanométrique, diverses particules font preuve de capacités étonnantes à combattre les agents polluants. Ainsi, les nanoparticules de dioxyde

de titanium (TiO2) absorbent de l’énergie de la lumière et oxydent à leur tour les molécules biologiques situées autour de l’objet ; cette propriété de photocatalyse Suivi des points sensibles de la pollution atmosphérique Dépistage des contaminants de l’eau permet de fabriquer des revêtements qui attirent et Les couches fines de l’oxyde de métal nanocristallin sont les L’eau passe par le tuyau de guidage du débit et devant les oxydent les agents polluants comme ceux présents composants essentiels des capteurs de gaz à l’état solide capteurs biochimiques installés qui contrôlent de cette manière, dans les émissions des moyens de transport et destinés à suivre la qualité atmosphérique. plus de 30 contaminants à la fois. d’industries (Strini et autres 2005). Ces résultats Source: Instituto de Fisica Aplicada, CISC Madrid Source: Eberhard-Karls-University Tuebingen, Institute of Physical and peuvent servir à créer des surfaces auto-nettoyantes Theoretical Chemistry (par ex, des surfaces de verres auto-nettoyantes ou On peut utiliser la nanotechnologie pour améliorer le suivi de la qualité de l’air et de l’eau. Par exemple, les dispositifs des murs en mesure de piéger les particules de la miniaturisés de suivi de la qualité atmosphérique détectent de manière sélective le monoxyde de carbone (CO) et le pollution atmosphérique). monoxyde de nitrogène (NO2) en mesurant l’évolution de la conductivité électrique qui se produit lorsque les molécules de gaz sont présentes sur la surface. Il est possible de dépister d’autres gaz comme le méthane, l’ozone et le benzène. Certaines matières nanostructurées ont la possibilité Dans certaines applications, les capteurs basés sur une nanostructure affichent de meilleurs résultats que les de nettoyer l’eau et les nappes phréatiques. Du reste, dispositifs de suivi de la pollution atmosphérique classiques (en haut, image de gauche). De fait, ils donnent des à l’heure actuelle, on commercialise des membranes réponses rapides avec une capacité analytique en temps réel, une résolution géographique bien meilleure et un système nanoporeuses qui filtrent les pathogènes et autres opérationnel simplifié et de faibles coûts de fonctionnement. Ils possèdent les fonctions idéales pour suivre les pics de pollution localisée dans les zones urbaines. Pour vérifier la qualité de l’eau potable, il est nécessaire de suivre les agents polluants (pesticides, antibiotiques, les toxines naturelles et les cancérigènes, les déchets industriels, etc...) afin de s’assurer qu’ils ne dépassent pas le niveau d’un nanogramme (soit un milliardième d’un gramme) par litre. Un nouveau capteur biochimique utilise une lentille optique intégrée pour analyser l’eau provenant de sources diverses, au moyen d’un système miniaturisé de dosage immunologique (en haut, image de droite). En l’espace d’environ 20 minutes, le capteur peut dépister et fournir des données sur plus de 30 substances différentes. Le dispositif peut être réutilisé jusqu’à 500 fois avant que la chimie de surface ne doive être régénérée.

Sources: Rickerby and others 2000, Comini and others 2001, Graf and others 2004, Tschmelak and others 2005, Proll and others 2005, Hua and others 2005

Encadré 4: Les fenêtres qui économisent de l’énergie

Les fenêtres sont inefficaces du point de vue énergétique. Pendant la saison chaude, le soleil qui chauffe à travers les vitres augmente la température intérieure avec la nécessité de refroidir les pièces. Pendant la saison froide, les fenêtres, source de fuite d’une grande partie du chauffage intérieur, gaspillent, ce faisant, l’énergie de chauffage. Selon le pays, un montant considérable d’énergie est utilisé pour chauffer ou refroidir les bâtiments.

Les enduits à l’échelle du nanomètre promettent de réduire la consommation d’énergie et les émissions de CO2. Les enduits adaptés aux climats chauds laissent passer la lumière visible à travers le verre en bloquant les rayons infrarouges. Sous les climats froids, les enduits utilisent plus efficacement la lumière et la chaleur en empêchant que les rayons soient renvoyés vers l’extérieur. D’autres enduits en cours d’élaboration peuvent s’adapter aux changements climatiques ou à l’angle de la lumière. Le bois enduit avec une surface de nanoparticule devient un Pour l’heure, les enduits réflectifs sont chers à produire. Même s’ils sont moins efficaces, les prétendus ‘enduits déperlant très actif ou ‘superhydrophobique’. Les surfaces traitées absorbants’ fournissent une solution plus abordable. Un enduit qui contient des nanoparticules de hexaborure de de cette manière deviennent auto-nettoyantes et nécessitent peu lanthane (LaB6) est déjà commercialisé pour rendre le vitrage solaire plus rentable. d’entretien.

Sources: Muir 2004, Schelm 2003 Source: BASF Aktiengesellschaft

64 GEO ANNUAIRE 2007 Encadré 5: la nanotechnologie et un meilleur choix d’énergies

Les piles en lithium augmente la sécurité et durent plus longtemps La production d’énergie des piles de lithium rechargeables peut augmenter de 50 % en utilisant les électrodes nanostructurées faites d’oxyde de cobalt et de lithium. Ces piles sont intrinsèquement plus sûres : elles ont un rythme de recharge et de décharge plus rapides et peuvent mieux traiter la fuite causée par les ions de lithium qui migrent au moment de la recharge. Les piles de lithium sont déjà utilisées dans une large gamme de dispositifs, dont nombre d’entre eux fonctionnent dans les lieux De nouveaux nanomatériaux sont mis au point pour fixer les agents reculés et dans des environnements extrêmes – des océans à polluants et sont ensuite « essuyés » de la même manière que des espaces extérieurs. l’on essuie avec une éponge de l’eau renversée. Le procédé peut Image de microscope électronique de balayage de l’électrode s’avérer particulièrement utile, par exemple, dans des pays tels que nanostructurée insérée dans une pile de lithium avancée. Les le Bangladesh où l’arsenic présent dans les nappes phréatiques colonnes individuelles mesurent près de 200 nanomètres de atteint des niveaux dépassant les limites de sécurité fixées par diamètre. l’Organisation Mondiale de la Santé, et provoque divers problèmes Source: Université de Picardie Jules Verne, Amiens de santé.

La nanomatière piège et transforme l’énergie solaire Source: Still Pictures Les diverses nanomatières telles que le cadmium et le cuivre indium disélénide nanostructurés offrent une efficacité dans matières néfastes. Certains scientifiques proposent de les technologies d’énergie solaire, notamment les cellules procéder à la dépollution des nappes phréatiques en photovoltaïques. Les fines couches des matériaux semi- conducteurs peuvent être appliquées pour un coût dérisoire, recourant à des nanoparticules de fer comme réducteur telles que le verre, le plastique, le métal, dans le but de créer de produits chimiques; au cours du processus, le fer des cellules photovoltaïques. Par rapport aux cellules solaires s’oxyde pour devenir de la rouille, une substance se classiques, le matériel semi-conducteur est moins important, produisant naturellement. En tirant parti de la grande tandis que les coûts de fabrication sont bien réduits. aire de surface des nanoparticules, les nanocrystaux magnétiques de fer sont utilisés pour ôter l’arsenic de l’eau potable. On dit que cette méthode réduit, de plus de 100 fois, le montant de déchets produits par les techniques classiques. Une autre approche novatrice nécessite d’encapsuler la surface de particules d’oxyde de fer avec des molécules sélectionnées pour attirer les Les nanomatières renforcent l’efficacité des technologies molécules ou les ions polluants. Immergée dans l’eau, les d’énergie solaire existantes. particules enduites attirent les agents polluants tandis que Source: Audio Visual Library of the European Commission le champ magnétique sert à concentrer et à récupérer les paires fixées.

Un meilleur stockage destiné à des combustibles sans émissions Économiser l’énergie et les ressources De nouveaux véhicules en cours de développement fonctionnent Certains nouveaux moteurs basés sur une nanostructure en convertissant l’essence d’hydrogène en énergie électrique, et dégagent de l’eau en produit dérivé. Ainsi, les véhicules sont fonctionnent à température ambiante. C’est là un un espoir d’éliminer les émissions de gaz à effet de serre dans grand atout par rapport aux moteurs traditionnels, le secteur des transports. Toutefois, le gaz à hydrogène est qui fonctionnent généralement à des températures hautement inflammable et présente de sérieux problèmes de élevées et nécessitent un apport d’énergie plus stockage et de transport. La nanomatière qui permet un meilleur important. Cette capacité à fonctionner à température stockage comprend des métaux hydrides (composés chimiques ambiante ouvre la voie à des applications plus larges formés lorsque le gaz à hydrogène interagit avec les métaux). Certains métaux hydrides réagissent presqu’à température de matières nanostructurées à l’échelle des produits de ambiante et à des pressions à peu de fois supérieures à celle consommation ou ménagers. de la Terre, ce qui les rend adaptés au stockage d’hydrogène. La nanotechnologie peut transformer la production, le Les nouveaux véhicules alimentés par l’essence à hydrogène ne Toutefois, ils ont une absorption et une désabsorption stockage et la consommation d’énergie en fournissant des produisent aucune émission de gaz à effet de serre. La nanote- relativement lentes. Or, la nanomatière peut réduire ce problème solutions respectueuses de l’environnement différentes chnologie peut permettre de stocker les gaz à hydrogène. en traçant des voies rapides de diffusion pour l’hydrogène. de la pratique courante (Encadré 5). Il existe plusieurs Source: Daimler-Chrylser technologies qui peuvent renforcer l’efficacité des sources Sources: Baughman and others 2002, Oelerich and others 2001, Rosi and actuelles d’énergie et réduire les émissions de dioxyde de others 2003, Poizot and others 2000, Tarascon and Armand 2001,Bruce carbone (CO ) –notamment les cellules de pétrole dans and others 2005, Stalmans and others 1998, Pizzini and others 2005 2 les moteurs nanostructurés, des matières d’électrode

Nouveaux défis - les nanotechnologies et l’environnement 65 améliorées dans les piles d’ions de lithium (Tarascon et la matière. Bientôt, ces produits seront couramment difficile de prévoir les effets liés à leur utilisation Armand 2001), et du silicone nanoporeux et TiO2 dans utilisés dans les produits ordinaires de consommation. généralisée sur l’environnement en raison des des cellules photovoltaïques améliorées (Stalmans À cet égard, les organisations publiques et privées interactions complexes au point de vue physique, et autres 1998, Pizzini et autres 2005). Des enduits ont été promptes à reconnaître les bénéfices apparents chimique et biologique qui entrent en jeu dans des optiques sélectionnés d’échelle nanométrique pour les de la nanotechnologie. Or, il existe un besoin parallèle conditions de vie réelle. fenêtres peuvent réduire la consommation d’énergie tout d’évaluer la totalité des coûts liés à ce domaine en Jusqu’à présent, on sait très peu des effets en améliorant la qualité de l’air intérieur (Encadré 4). plein essor, notamment les coûts du cycle de vie des possibles de nanoparticules de synthèse sur Les nanotechnologies révèlent également produits. Par exemple, on économise de l’énergie à l’environnement, quelque soit leur quantité. Trois des possibilités impressionnantes pour ce qui utiliser de nombreuses matières nanotechnologiques questions essentielles se posent: est d’économiser des ressources. Au stade de mais, en contrepartie, leur fabrication peut nécessiter i) de quelle manière les nanoparticules se modifient production, elles offrent la possibilité de réduire beaucoup d’énergie. dans l’environnement une fois qu’elles y sont l’utilisation de matières qui ont une lourde «empreinte Les analyses coûts-bénéfices doivent prendre en présentes; environnementale» en en proposant d’autres qui ont compte les effets réels sur l’environnement issus de ii) quels effets peuvent-elles avoir sur les moins d’effet, et favorisent par ce biais, une utilisation ces matières premières —tandis que la destination et le organismes; et plus efficace des matières premières. Certains transport des nanoparticules lorsqu’elles sont libérées ii) quels effets peuvent-elles avoir sur les efforts sont réalisés pour produire des matières de dans l’environnement doivent faire l’objet d’études plus écosystèmes structure nanotechnologique en recourant à des poussées. sources renouvelables ou abondantes (comme les Le devenir et le transport des produits nanotechnologiques basés sur le carbone se Les risques des nanotechnologies sur nanoparticules dans l’environnement substituant au métal précieux). Cependant, ces efforts l’environnement Quand il s’agit d’étudier le devenir et le transport devront être accompagnés de stratégies solides en La plupart des nouvelles technologies sont produites sans des nanoparticules, il faut avant tout déterminer la matière de récupération ou de recyclage des matières qu’elles aient fait l’objet d’une réelle enquête sur les effets façon dont leurs propriétés et leur comportement se nanotechnologiques. à long terme dans l’environnement du monde réel- or modifient avec le temps, notamment lorsqu’elles sont Le recours aux matières nanotechnologiques robustes les nanotechnologies peuvent présenter des risques libérées dans l’environnement. Pour l’heure, on sait et légères peut allonger la durée d’utilisation des matières spécifiques qui nécessitent une évaluation attentive. très peu sur la façon dont la nanomatière pourrait traditionnelles telles que le plastique et économiser Même si la quantité est inférieure, la taille des particules évoluer selon les différents environnements, et très l’énergie du transport et dans d’autres domaines. est beaucoup plus petites- elles sont assez petites pour peu également sur la question de savoir si elle reste Prenons comme exemple les nanotubes de carbones pénétrer dans la peau ou dans le cerveau en franchissant la stable ou change dans des manières qui modifient les qui, par leurs cylindres de carbone à l’échelle des barrière hémato-méningée. Une grande proportion de leurs résultats attendus. molécules, démontrent des propriétés nouvelles telles atomes reste sur la surface et peut être hautement réactive Il faudra veiller à étudier intégralement les que leur solidité étonnante, des propriétés électriques (Service 2005) (Encadré 6). impacts possibles de la nanomatière dans tous ses uniques et une grande efficacité à conduire la chaleur. Les scientifiques sont parvenus avec quelque supports et les comparer aux impacts de la matière Par leurs propriétés, ils peuvent servir à l’électronique, succès à caractériser et à prédire le comportement classique. L’étude comprend les effets directs à l’optique et à d’autres applications scientifiques de des nanoparticules en laboratoire. Il est bien plus sur l’environnement ainsi que ceux qui risquent

Encadré 6: À petites quantités, grands effets

La quantité de nanomatière actuellement générée, Les principaux types de nanoparticules qui devraient être disponibles dans le commerce entre 2006 et 2014 ou prévue dans un avenir proche, est beaucoup plus petite que les composés commerciaux classiques. Par Produit 2006-07 2008-10 2011-14 exemple, l’Académie Royal Society and Royal Academy of Engineering (2004) du Royaume-Uni estime que la Tonnes/année production annuelle totale de nanomatière de synthèse Poudres de nickel (enduit de carbone) (Ni-C) 3 500 7 500 15 000 approchera les 58 000 tonnes par année pour la période Nanofibres de poly (acide L-lactique ) 500 2 500 5 000 de 2011 à 2020. Ces chiffres peuvent prêter à confusion. Nanopoudres d’oxyde d’yttrium(Y203) 2 500 7 000 7 500 Les nanoparticules peuvent être produites en petits Nanoparticules, enduits, de ceria (CeO2) N/A 10 000 N/A volumes, mais chaque mètre cube représente un nombre Fullerènes N/A 300 N/A élevé de particules. En outre, à l’échelle du nanomètre, les Particules de graphite 1 000 000 N/A N/A caractéristiques clés sont l’aire de surface au lieu du volume Nanoparticules, enduits de Silice (SiO2) 100 000 100 000 >100 000 et de la masse. Le résultat net donne de nombreuses particules minuscules qui peuvent être hautement réactives. Nanopoudres, fines couches de Titane (TiO2) 5 000 5 000 >10 000 Par contre, selon l’Agence américaine US Environment Nanopoudres, Fines pellicules d’oxyde de Zinc(ZnO) 20 N/A N/A Protection Agency, des millions de tonnes de carbone noir USD/par année sont produits par année (EPA 2000). Ce nanoproduit dérivé issu de l’industrie de pétrole est couramment utilisé comme Carbone noir ~ 8 milliards 10 milliards 12 milliards un composant des couleurs ou pour renforcer les produits Nanotubes de carbone 700 milliards 3.6 milliards 13 milliards caoutchouc et de plastique. Source: NanoroadSME, a research project funded by the European Commission, 2006.

66 GEO ANNUAIRE 2007 éventuellement d’affecter la santé de l’homme. La Sols réponse dépendra des caractéristiques uniques On sait très peu de choses sur ce que deviennent Encadré 7: Considérations politiques sur la nanotechnologie propres à chaque support d’environnement. Comme les nanoparticules dans les sols. Elles peuvent «être c’est le cas pour tout composé, les effets possibles cloisonnées» de manière à influencer l’endroit où elles L’émergence rapide de la nanotechnologie oblige (qui peuvent être positifs, neutres ou négatifs) sont sont et la façon dont elles y parviennent. Certaines les décideurs à réagir avec célérité. Il est nécessaire liés à des caractéristiques telles que la toxicité, la peuvent se fixer chimiquement à une particule des d’entreprendre des initiatives et des programmes disponibilité biologique, la mobilité, la stabilité, la sols; d’autres peuvent rester isolées, demeurant sur de pair avec les ressources financières et humaines solubilité et la réactivité. la surface des particules des sols ou dans l’espace appropriées pour s’assurer des points suivants: poreux entre les particules. Air Les scientifiques tentent de retracer les interactions • Uniformiser la nomenclature et les protocoles de Des nanoparticules de synthèse peuvent stagner entre la nanomatière constatée sur les particules des test pour permettre une comparaison optimale des longtemps dans l’air en raison de leur petite taille et sols et celle observée dans la surface poreuse (Wan résultats des tests et pour favoriser la généralisation de leur petit poids (Biswas et Wu, 2005). Ce procédé et autres 2005). La biodégradabilité est une question des conclusions. risque d’augmenter la possibilité pour la nanoparticule de importante : personne ne sait encore si les populations voyager de longues distances, de traverser les frontières microbiennes issues des sols naturels seront à même • Favoriser la coopération entre les secteurs public et privé, entre les pays développés et en développe- et d’interagir avec des gaz et d’autres particules de dégrader les nanoparticules de manière efficace et ment, et entre pays en développement. aéroportées. adéquate. En revanche, on connaît relativement bien les • Sensibiliser les agences nationales de réglementa- propriétés liées aux particules ultrafines qui se Combler le fossé des connaissances tion et environnementales sur les possibilités et les produisent naturellement ou incidemment (par La façon dont la matière de structure risques de la nanotechnologie (dans les domaines exemple, celles dotées d’un diamètre d’environ 100 nanotechnologique agit sur l’environnement est une de l’environnement, de la santé de l’homme ou nm) dans l’air, ce qui peut servir de base pour étudier question complexe qui peut être appréhendée par une socio-économique) les nanoparticules de synthèse aérotransportées. méthode efficace telle que l’analyse du cycle de vie. Cette méthode nécessite de retranscrire l’itinéraire et • Soutenir la recherche et le développement des Eau les moyens de transport de la nanoparticule à chaque applications de nanotechnologies qui contribuent au Les scientifiques manquent cruellement de données étape, des intrants de production à la dissémination développement durable sur la biodisponibilité, la biodégradation et la ou à l’élimination finale. Les méthodes disponibles biotransformation des nanoparticules solubles dans sur l’analyse du cycle de vie devront être modifiées en • Evaluer les impacts de la nanomatière de syn- l’eau. De petites particules naturelles suspendues et prenant en compte le manque de données concernant thèse sur l’environnement et la santé de l’homme, dispersées dans l’eau tendent à s’accumuler pour la nanomatière. en commençant par les matériaux qui sont déjà éventuellement devenir assez larges et stables pour La capacité à mesurer et à dépister les produits en masse et qui pourraient être libérés dans se condenser. Actuellement, des recherches se nanoparticules de synthèse, et à les distinguer des l’environnement. poursuivent sur la tendance et le degré auxquelles autres matières nanotechnologiques est essentielle se rassemblent les particules de synthèse dans l’eau pour concevoir des modèles de transports et de • Rassembler les connaissances et les expériences ainsi que sur les mécanismes de précipitation. Même destination appropriés à la nanomatière. Il conviendra tirées desde gestion de risques du secteur privé concernant la nanomatière et les diffuser (dont les si elles suivent un comportement déjà prévu, nul d’explorer plus en avant et valider systématiquement procédures s’adressant à la sécurité des employés ne connaît les conséquences qu’elles auront sur la les modèles existants conjugués à des simulations sur et portant sur la manipulation du matériel) biodisponibilité, la toxicité, ou par leur exposition. De ordinateurs, dans le but de déterminer leur efficacité fait, on connaît peu de choses sur la manière dont et leur adéquation pour prédire où, quand et sous • Rassembler le savoir et les expériences tirées des elles peuvent interagir avec les organismes et affecter quelles formes les nanoparticules se trouveront dans politiques en matière de produits chimiques, liées le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. l’environnement en fin de parcours, et notamment si aux questions environnementales et de santé, dans Cependant certaines études progressent. Le milieu elles restent dans le support environnemental dans le but de remédier aux problèmes posés par les scientifique a commencé à enquêter d’une part, sur lequel elles ont été initialement libérées. Évaluer les nanotechnologies. la façon dont les procédés actuels de traitement des effets possibles des nanoparticules de synthèse sur eaux usées affectent et sont affectés par les matières l’environnement avant de les produire en masse est • Former le public sur les bienfaits et les risques de la nanotechnologiques, et d’autre part, sur les effets indispensable pour tenir compte des préoccupations nanotechnologie, le sensibiliser et lui faciliter l’accès de la solubilité de la nanomatière sur la toxicité, la en matière environnementale et de santé de l’homme aux informations concernant les répercussions sur la biodisponibilité et la mobilité de l’eau (Westerhoff et et pour développer des nanotechnologies durables. santé et l’environnement. autres 2006). Même des analyses préliminaires peuvent fournir des Nombreuses sont les questions qui subsistent, informations pratiques pour concevoir et optimiser des • Encourager la coopération entre les gouvernements comme celles sur la façon dont les conditions procédés plus respectueux de l’environnement (Olsen et les organisations intergouvernementales pour faire variées aqueuses (la salinité, les niveaux de et Jørgensen 2005). face aux répercussions des nanotechnologies sur phosphate, etc.) influencent la stabilité de la l’environnement et la santé de l’homme et échanger structure nanotechnologique qui a été enduite ou La toxicologie et les risques pour la santé les informations les concernant. fonctionnalisée pour réduire ou éliminer la toxicité et Pour l’heure, les études écotoxicologiques des les risques d’exposition potentiels. nanoparticules ont été limitées à un très petit nombre

Nouveaux défis - les nanotechnologies et l’environnement 67 de matériaux et d’organismes ciblés. On manque de TiO2 ont été libérées dans un environnement aquatique données sur les effets des nanoparticules sur la flore. (comme il peut arriver lors de baignade ou de douche), C’est pourquoi il est impossible de dire avec certitude elles présentent des risques néfastes pour les algues et si la nanomatière, qui peut être construite à partir de les cladocères (Daphnia spp.) (Hund-Rinke et quasiment toute structure chimique, est semblable Simon 2006). aux nanoparticules naturelles (qui sont le plus souvent D’autres études signalent que les nanotubes de neutres ou moyennement toxiques) ou entièrement carbone ont des propriétés toxiques lorsqu’ils sont différente, suscitant, ce faisant des inquiétudes. absorbés par la peau (Monteiro-Riviere et autres 2005). Cependant les recherches limitées à ce jour révèlent Une question plus controversée est celle de savoir si que certaines nanoparticules peuvent avoir des l’inhalation ou l’ingestion des nanotubes de carbone effets écotoxicologiques. À titre d’exemple, dans des ou si les impuretés liées à leur production causent des conditions de laboratoire, les nanoparticules de latex lésions aux poumons chez les animaux de laboratoire fluorescent, suspendues dans l’eau, ont été absorbées (Lam et autres 2004, Donaldson et autres 2006, et se sont accumulées dans quasiment tous les organes Shvedova et autres 2005, Wörle-Knirsch 2006). Le du poisson médaka (Oryzias latipes) et se retrouvaient milieu scientifique nécessite d’entreprendre encore Le dioxyde de titane est une nanomatière servant à l’écran solaire dans les œufs médaka. La toxicité dans les œufs et des études et expériences dans ce domaine pour en raison de sa propriété bloquant les rayons ultraviolets avec une l’absorption par le corps du poisson adulte dépendaient fournir une base scientifique à l’élaboration des cadres absorption très limitée par les peaux en bonne santé. de la taille des nanoparticules et des facteurs externes politiques destinés à appréhender les incertitudes et tels que la salinité de l’eau (Kashiwada 2006). les risques. Source: AP Photo/Mary Godleski Le comportement toxicologique de la nanomatière Les fullerènes sont un type particulier de qui entre en contact avec les cellules dépend des nanoparticules composé entièrement d’atomes de propriétés telles que la composition chimique, la carbone en forme de sphère creuse, ellipsoïdale, ou généralement pas exposés à des particules plus larges. quantité, la solubilité, la forme et les caractéristiques de tube. Ces particules révèlent une forte toxicité vis- En outre, des études sont également nécessaires comme l’aire et la charge. Les effets peuvent être à-vis des bactéries (Lyon et autres 2005). Les études pour examiner les effets des nanoparticules à long également influencés par des facteurs comme la sur la population des variétés de poissons exposées terme sur les différents environnements et organismes persistance (durée d’une nanoparticule qui reste aux fullerènes donnent des résultats contradictoires- les recueillant. intacte) et la bioaccumulation (nombre de particules allant des impacts non négatifs à 100 % de mortalité Jusqu’à présent les expériences réalisées indiquent qui s’accumulent dans un système biologique) (Oberdorster 2004, Zhu 2006). Une fois de plus, qu’il faut procéder à une évaluation exhaustive des (SCENIHR 2005). Les impuretés dégagées par il convient de réaliser d’autres études à l’aide de données qu’elles soient nouvelles ou déjà existantes et des procédés de production affectent également la méthodologies appropriées. réaliser des recherches conçues avec soin dans le but toxicité d’une nanoparticule donnée. Les moyens d’établir l’écotoxicité des nanoparticules. Il faut aussi servant à exposer la particule jouent aussi un rôle Des recherches supplémentaires déterminer comment chacune d’elle diffère des formes déterminant. Il faut également prendre en compte des De fait, il y a un besoin de réaliser des recherches classiques tout en appartenant à la même substance. caractéristiques supplémentaires comme le transfert supplémentaires pour déterminer si les méthodologies Pour ces raisons, il faudra peut-être recourir à des et l’accumulation de particules dans des organes en existantes visant à évaluer les effets écotoxicologiques approches différentes pour évaluer l’écotoxicité des particulier (Oberdörster et autres 2004). au point de vue écologique sont bien adaptées à la nanoparticules nouvelles qui n’ont pas de particules Certaines études de pollution atmosphérique ont nanomatière ou s’il faut en concevoir d’autres. correspondantes qui se reproduisent de monière examiné des nanoparticules se produisant incidemment Il est largement admis que les méthodes classiques naturelle. (non synthétisées) issues dans leur grande majorité utilisées pour mesurer le degré de risque d’exposition ne de gaz d’échappement de combustion. Toutefois, les sont pas très utiles pour prévoir les effets toxicologiques Perspectives recherches menées jusqu’à aujourd’hui suggèrent des nanoparticules. Les instruments de suivi ordinaires La nanotechnologie n’est plus une vision qui se profile qu’il est impossible de généraliser le comportement ne peuvent pas toujours détecter les nanoparticules «à l’horizon», elle est entrée rapidement dans la vie toxicologique des nanoparticules. Elles ne reflètent dans les échantillons extraits de l’environnement. quotidienne. Aujourd’hui, les nanoparticules présentes pas toujours les caractéristiques de l’ensemble du C’est pourquoi, c’est un réel problème au point de sur le marché, y ont pénétré sans avoir, cependant, matériel dont elles sont issues. Du reste, des données vue scientifique et technique que de caractériser leur fait l’objet d’une part, de sérieux débats publics et concernant un produit ne peuvent être extrapolées à comportement et les nouvelles propriétés qui y sont liées d’un cadre supplémentaire sur la réglementation toutes les nanoparticules. et de suivre leurs effets pas à pas. du suivi propre à leurs caractéristiques novatrices. De plus, les espèces différentes de plantes et Dans ce contexte, il peut être utile de faire appel à des Les recherches et le développement commercial d’animaux possèdent leurs propres sensibilités. Par données de tests de toxicité issues des rats, souris et actuels visent à exploiter rapidement les applications

exemple, le dioxyde de titanium (TiO2) est fréquemment autres espèces animales de laboratoire pour apprécier les novatrices de la nanomatière. utilisé dans des revêtements de surface et dans les risques sur la santé de l’homme et sur les autres animaux Or, les autorités publiques ont un rôle important produits de beauté, y compris des produits d’écran terrestres. Si la littérature actuelle renferme des données à jouer pour évaluer et considérer les implications solaire. Les études indiquent que l’absorption cellulaire contradictoires, de plus en plus de preuves indiquent que complexes à court et à long terme, liées à la

des particules TiO2 par une peau en bonne santé est certaines nanoparticules posent un problème de plus, propagation à grande échelle de la nanomatière, très restreinte (Schulz et autres 2002). Toutefois, des dans la mesure où elles démontrent une plus grande compte tenu des investissements considérables tests de laboratoire, montrent que lorsque les particules capacité à atteindre les organes internes qui ne sont consacrés au développement du produit. Leur

68 GEO ANNUAIRE 2007 rôle serait particulièrement utile pour le cas rédige un document administratif sur la politique de réglementation. La mondialisation actuelle offre des nanoparticules qui pourraient être libérées nanotechnologique (US EPA 2006). une occasion unique d’accroître, de disséminer et intentionnellement ou non dans l’environnement. Il sera nécessaire de prendre un certain nombre de de partager rapidement les bienfaits de l’innovation Il est possible de réglementer les produits de mesures complémentaires qui vont des expériences technique en faveur d’utilisateurs de plus en plus la nanotechnologie en leur appliquant les lois en laboratoire et des simulations sur ordinateur nombreux. Toutefois, il importe d’éviter que cet essor existantes contre la pollution. Par exemple, l’agence conduites avec soin aux essais à petite échelle sur ne creuse un fossé nanotechnologique entre les Environmental Protection Agency of the United States le terrain. De même, il faudra élaborer des normes et nations dotées de programmes nanotechnologiques (EPA) (Agence de protection de l’environnement des instruments qui peuvent autant les caractériser de pointe et celles qui en sont dépourvues. (Balbus et américaine) a annoncé vers la fin de 2006 que la loi avec justesse que suivre les effets découlant de la autres 2005). requiert des fabricants de nanoargent de fournir des matière novatrice. Dans la mesure où de nombreuses Les connaissances sur les processus preuves scientifiques attestant que l’utilisation du conséquences imprévues et non délibérées se environnementaux s’enrichissent à l’image de la produit ne nuit ni aux voies navigables ni à la santé produiront à long terme, il peut être nécessaire prise de conscience générale sur les questions de l’homme. Le nanoargent est utilisé en traitement d’adapter les protocoles existants pour réaliser la environnementales. Il n’en demeure pas moins que les antibactérien dans les semelles de chaussures, traçabilité et l’analyse de cycle de vie des produits- ou décideurs, l’industrie, les organisations internationales des containeurs de stockage alimentaire et les en imaginer de nouveaux. et le milieu scientifique doivent œuvrer ensemble pour désodorisants et les machines à laver (Heilprin 2006). Les gouvernements et les organisations sensibiliser le public aux possibilités et aux risques Rien n’atteste avec certitude que les cadres de internationales doivent travailler de concert avec propres à la nanotechnologie. Ils devront également réglementation actuels sont adaptés pour juger des les scientifiques et le secteur privé pour établir tenir le public informé des étapes entreprises pour caractéristiques spécifiques à la nanotechnologie. des normes basées sur les risques, qui soient évaluer les effets pouvant découler de la nanomatière Jusqu’à aujourd’hui, aucun gouvernement n’a respectueuses des règles scientifiques et éthiques avant sa commercialisation. élaboré de cadre réglementant spécifiquement dans le domaine des nouveaux produits basés sur La nanotechnologie crée de nombreuses la nanotechnologie. Toutefois certains d’entre la nanotechnologie, et pour encourager les bonnes possibilités nouvelles pour le développement socio- eux accomplissent des efforts considérables pratiques en vue d’éviter les menaces qui pèseraient économique, aussi bien à court terme qu’à long terme. pour déterminer si les cadres réglementaires sur la santé de l’homme et sur l’environnement. Ainsi, elle fait preuve de grandes capacités dans le actuels suffisent à traiter des questions liées à la De plus, une nomenclature des normes est suivi de l’environnement, pour augmenter l’efficacité nanotechnologie avec ses effets possibles sur la nécessaire pour éliminer toute ambiguïté lorsqu’on de l’énergie et pour réduire les effets des activités société, ou s’il est besoin d’adopter des approches de communique des informations sur les différences anthropiques sur l’environnement, mais une approche gestion de risques entièrement nouvelles ou qu’il faut entre la nanomatière et l’ensemble du matériel et équilibrée est nécessaire pour maximiser les bénéfices modifier. À titre d’exemple, l’Agence EPA américaine lorsqu’il est question de rapports de suivi à des fins tout en réduisant les risques.

La recherche et l’élaboration des nanotechnologies font partie des sujets prioritaires dans les politiques scientifiques de certains pays en développement, contrairement au fossé technologique traditionnel qui oppose les pays développés et en développement.

Source: Joerg Boethling / Still Pictures

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70 GEO ANNUAIRE 2007 INDICATEURS GEO

Source: Joerg Boethling/ Still Pictures

•Tendances environnementales en 2006 •Énergies •Changements climatiques •Appauvrissement de l’ozone stratosphérique •Forêts •Pêcheries •Diversité biologique •Ressources en eau et systèmes d’assainssement •Gouvernance environnementale Indicateurs GEO Si, à la lecture des données publiées au cours de l’année 2006, on note une surexploitation continue des écosystèmes de la Terre qui a pour effet de nuire à l’environnement, on constate également que des progrès ont été réalisés, à l’échelle des politiques mondiales, pour résoudre les principaux problèmes de l’environnement.

Les experts ont mis au point un ensemble varié l’ozone stratosphérique, des forêts, des pêcheries, de Pour ce qui est des pressions sur les ressources d’indicateurs sur l’environnement ainsi que de larges la protection de la diversité biologique, des ressources naturelles, les prises totales de poissons marins donnent indices cumulant plusieurs indicateurs, qui ont pris en eau et des systèmes sanitaires et de la gouvernance des signes de stabilisation (même si on ne peut pas de l’importance au fil des années dans les forums environnementale. conférer au niveau actuel le statut de durabilité), tandis internationaux et dans diverses parties du monde. Les Les indicateurs fondamentaux sont, sans cesse, que l’aquaculture marine augmente. Le taux de récolte indicateurs GÉO diffèrent par leur portée et par leur réexaminés, ajustés et actualisés et sont disponibles sur des forêts indique une augmentation de la demande en but : si certains recensent les effets dus aux activités Internet. Ils donnent des informations sur les tendances bois, en particulier en Afrique et en Asie-Pacifique. Il se économiques de l’homme, et les soutiens apportés les plus récentes et sur les dernières évolutions jusque dessine également une tendance vers une instauration directement à l’action politique, d’autres décrivent les dans le courant de l’année- ou jusqu’à la date à de plus en plus courante des aires terrestres et marines, cadres du développement durable à l’échelle mondiale. laquelle les données sont accessibles. L’ensemble des destinées à protéger et à maintenir la diversité biologique. Ils ont pour objectif d’offrir un aperçu complet des indicateurs fondamentaux- ainsi que d’autres données de Dans le domaine de la gouvernance, le processus tendances majeures sur l’environnement qui suscitent base complémentaires – peut être consulté librement sur de ratification des divers Accords multilatéraux sur de l’intérêt au niveau régional et mondial. Ils servent le site : http://geodata.grid.unep.ch/. l’environnement a continué à progresser dans la majorité à simplifier et mettre en évidence les informations des régions en 2006. Parallèlement, les programmes de s’adressant aussi bien à des décideurs quand il s’agit Tendances eNVIRONneMENTALes en 2006 certification des forêts (Forest Stewardship Council) et des d’élaborer des politiques au niveau national, régional et Les dernières données recueillies confirment une fois de systèmes de gestion environnementale, entre autres, attirent mondial, qu’au grand public en général. Cependant, il plus l’augmentation des pressions dommageables aux de plus en plus l’intérêt des entreprises et des organisations. reste néanmoins à cerner les données sur les séries systèmes écologiques garants de toute vie sur la planète. La Enfin, on note des progrès dans la réalisation des séquentielles sur l’environnement qui soient utiles pour tendance générale décrit une surexploitation continue des objectifs du développement du Millénaire (ODM) fixés que les indicateurs isolés ou cumulés soient crédibles. ressources fournies par les écosystèmes terrestres. L’indice pour 2015, mais il reste beaucoup à faire pour garantir la (UNESCO-SCOPE 2006). de l’Empreinte écologique indique que la consommation des durabilité de l’environnement (Objectif 7). Par exemple, si La sélection qui suit est tirée de l’ensemble des ressources et de la production des déchets de l’humanité a la communauté est en passe de réaliser l’objectif de l’eau indicateurs fondamentaux GÉO et illustre graphiquement dépassé la « biocapacité » de la Terre de près de 25 % en potable, il semble improbable que l’objectif des systèmes les principales tendances mondiales sur l’environnement. 2003 (WWF 2006). L’Évaluation des écosystèmes en début sanitaires de base puisse être atteint (United Nations Les indicateurs étayent et complètent les conclusions de Millénaire datée de 2005 a estimé que 15 des 24 services 2006). Les indicateurs se référant aux objectifs fixés des aperçus mondiaux et régionaux de l’Annuaire GEO dispensés par les principaux écosystèmes qui assurent le dans le cadre des Objectifs du Millénaire en matière de ainsi que celles des chapitres spéciaux. S’adressant aux bien-être de l’humanité—par l’approvisionnement en eau Développement ont été explicitement mentionnés dans responsables politiques, ils permettent de souligner les douce, la reconstitution des sols ou par la régulation des les pages suivantes. tendances d’importance dans les domaines de l’énergie, climats- sont utilisés au-delà de leurs limites durables ou des changements climatiques, de l’appauvrissement de sont déjà dans un état de degradation avancée (Évaluation des écosystèmes en début de Millénaire de 2005). ”en général, le message des données Certaines tendances principales peuvent être de 2006 exprime que les pays industrialisés auront besoin d’intensifier identifiées. La consommation de l’énergie totale ne cesse leurs efforts dans la réduction des émissions d’augmenter malgré les recherches incessantes en de gaz à effet de serre…. efficacité énergétique. La part des combustibles fossiles (CCNUCC)” dans la consommation des énergies a peu évolué depuis le milieu des années 90. Les émissions de dioxyde de

carbone (CO2) dégagées par les combustibles fossiles figurent parmi les facteurs déterminants qui expliquent les changements climatiques. Les données montrent que

les émissions totales de CO2 continuent d’augmenter

tandis que les émissions de CO2 mondiales par habitant sont restées au même niveau ces dernières années. La consommation des chlorofluorocarbones et des hydrochlorofluorocarbones qui accusent une tendance à la baisse devrait conduire au rétablissement total de Portail de données GEO du PNUE l’ozone stratosphérique à long terme.

72 GEO ANNUAIRE 2007 LES ÉNERGIES: Efficacité énergétique

Indicateur: Consommation d’énergie par unité de PIB (indicateur OMD N°27-Cible 9, Objectif 7)

Près de 80 pour cent de l'énergie consommée dans l'Union européenne vient de combustibles fossiles. Malgré d'importants bénéfices Les bénéfices quant au rendement quant au rendement énergétique énergétique sont en grande partie annulés de plus de 18 pour cent depuis 1990, par une croissance continue de la l'Amérique du Nord utilise plus d'énergie consommation totale d'énergie. par unité de PIB que les autres régions (Afrique exceptée).

koe per US$1 000 at PPP for 2000 350

300

250

200

Afrique 150 Asie et Pacifique

100 Europe Amérique latine et Caraïbes 50 Amérique du Nord Globalement 0

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Note: Insufficient data for West Asia.

L’intensité de la consommation énergétique continue Consommation mondiale en énergie par Entre 1973 et 1990, la part du secteur du transport dans la à décroître progressivement dans la plupart des secteur en 2004 consommation totale d’énergie est passée de 23 % à régions-mais se stabilise dans d’autres. Cette Utilisation non énergétique – 26 %, mais a plus que doublé en termes absolus (de 967 à constatation montre qu’en moyenne, l’énergie est 9 % (679) 1 975 millions de tonnes équivalent pétrole). Dans la même utilisée plus fréquemment et de manière plus efficace période, la consommation totale d’énergie a augmenté Transport – dans la production économique, même si on note des 26 % (1975) de plus de 65 % (de 4 608 à 7644 millions de tonnes différences sensibles de la consommation d’énergie équivalent pétrole). Malgré les gains technologiques en entre les régions, qui s’expliquent par la structure de efficacité, le secteur des transports est de plus en plus perçu l’économie générale et la disponibilité des ressources comme une source majeure d’émissions de gaz à effet de naturelles. Toutefois, la tendance générale vers plus serre (GES) puisque la demande en services de transport ne d’efficacité est annulée par une croissance continue Autres secteurs – cesse de croître. 38 % (2933) de la production économique totale, qui entraîne une hausse de la consommation d’énergie dans le monde Industrie – Unité de mesure: kilogramme d’équivalent pétrole par 1000 en général, qui passe de 5 559 millions de tonnes 27 % (2058) dollars US de PIB, en Parité de pouvoir d’achat (PPA), taux de d’équivalent pétrole en 1990 à 7 645 millions de conversion de 2000. tonnes équivalent pétrole en 2004. Unités de mesure: Millions de tonnes équivalent pétrole Définition: La consommation d’énergie (soit l’approvisionnement Définition: ‘Autres secteurs’ comprennent l’agriculture, le total en énergie) est calculée par l’Agence internationale de commerce, le service public, le résidentiel et non précisé. ‘La l’énergie comme suit : production d’énergie primaire + importations consommation non énergétique’ se réfère aux substances utilisées énergétiques- exportations énergétiques-soutes maritimes comme matières premières dans les processus industriels tels que internationales et +ou-les variations des stocks survenues en cours le propylène, le benzène et la naphtaline. d’année. Source: IEA 2006 Source: Portail de données GEO, d’après les données de UNSD 2006

indicateurs GEO 73 ÉNERGIE: Consommation d’énergies renouvelables

Indicateur: Indice d’approvisionnement en énergies renouvelables

1 475

L'approvisionnement en énergie solaire a nettement augmenté L'énergie éolienne est la depuis 1998, mais il ne représente que source d'énergie renouvelable 0,04 pour cent de l'approvisionnement augmentant le plus rapidement, total en énergie et 0,5 pour cent mais elle représente seulement de l'énergie renouvelable. 0,03 pour cent de l'approvisionnement mondial total en énergie.

index 1990=100 240

69 pour cent de la capacité 220 totale installée en énergie éolienne mondiale est située dans l' Europe de l'Ouest. 200

180 Wind 160 Solar Tide, wave, ocean Les prix élevés du pétrole 140 ont fait du biocarburant une solution Biofuels de remplacement viable. Au Brésil, on évalue la croissance de la demande 120 Geothermal en sucre canne et en alcool éthylique sur les huit prochaines années à plus de Hydro 56 pour cent, à savoir 610 millions 100 de tonnes. World total 80

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

La part des combustibles fossiles dans les sources et l’hydroélectricité affichant respectivement 10,3 et que celle des technologies de combustibles fossiles. énergétiques s’est plus ou moins stabilisée au 2,2. Il est possible d’encourager des tendances de Entre 1980 et 1995, le coût de l’électricité produite milieu des années 90 autour de 86 à 87 % de production et de consommation d’énergies durables en Europe a baissé de 88, 84 et 50 % pour l’énergie la consommation totale d’énergie. Quant à la par la réduction de la consommation totale des solaire, éolienne et pour la biomasse, respectivement part des sources d’énergies renouvelables pour combustibles fossiles, l’amélioration de l’efficacité tandis que le coût de l’électricité tirée du charbon a 2004, elle a légèrement diminué à 13,0 % par énergétique et par la promotion incessante de la part peu évolué (IEA 2003). rapport à 13,2 % en 2003 (1990 : 12,9 %). Parmi des sources d’énergie renouvelables. Unité de mesure: aucune (indice avec 1990=100) les énergies renouvelables, l’énergie éolienne Lorsqu’il s’agit d’encourager les énergies et solaire sont très peu représentées mais renouvelables, la difficulté majeure réside dans le fait Définition: Les données relatives aux énergies augmentent rapidement, comme l’illustre l’indice de réduire les coûts, d’améliorer l’intégration des renouvelables se réfèrent à l’approvisionnement total en de croissance sur le graphique. On note que les sources renouvelables dans le système énergétique, énergie primaire exprimé en millions de tonnes d’équivalent parts les plus importantes dans l’ensemble de de renforcer l’utilisation des technologies et de pétrole, pour tous les pays du monde de1990 à 2004. l’approvisionnement en énergies renouvelables faire plus d’acquisitions permettant des économies Source: Portail de données GEO, d’après les données de demeurent les énergies combustibles renouvelables d’échelle. Les coûts des technologies renouvelables l’IEA 2006 (telles que les biocombustibles et essentiellement baissent plus vite dans le sens où la mise au point la biomasse traditionnelle du bois et des déchets) des technologies renouvelables est moins avancée

74 GEO ANNUAIRE 2007 CHANGEMENTS CLIMATIQUES: Émissions de dioxyde carbone par habitant

Indicateur: Émissions de dioxyde de carbone par habitant, par région et dans le monde (Indicateur OMD 28a – Cible 9, Objectif 7 [Émissions de dioxyde de carbone])

Globalement, l'Asie et le Pacifique ont été témoins de la plus grande augmentation des émissions de gaz à effet (MPCBMMZ "TJBBOEUIF1BDJmD de serre, équivalente à 760 millions de (MPCBMMZ "TJBBOEUIF1BDJmDIBWFTFFOUIFCJHHFTUJODSFBTFJO tonnes en équivalent CO2 en 2003, soit IBWFTFFOUIFCJHHFTUJODSFBTFJO()(FNJTTJPOT‰BNJMMJPOUPOOF 8,5 pour cent de plus que l'année ()(FNJTTJPOT‰BNJMMJPOUPOOFJODSFBTFPG$0 FRVJWBMFOUJO  million tonnes CO  Pour 2003, la quantité 2 précédente. JODSFBTFPG$0 FRVJWBMFOUJO   QFSQFSDFOUNPSF totale d'émissions de gaz à 30 000 QFSQFSDFOUNPSF UIBOUIFQSFWJPVTZFBS effet de serre dans l'entière région UIBOUIFQSFWJPVTZFBS (MPCBMMZ "TJBBOEUIF1BDJmD européenne était de 7218 millions de  IBWFTFFOUIFCJHHFTUJODSFBTFJO 'PS UIFUPUBM tonnes en équivalent CO2, alors qu'en 25 000  ()(FNJTTJPOT‰BNJMMJPOUPOOF 'PS UIFUPUBM BNPVOUPG()(FNJTTJPOTJO 2002 elle était de 7094 (1990 : 9838 millions JODSFBTFPG$0 FRVJWBMFOUJO (MPCBMMZ "TJBBOEUIF1BDJmD BNPVOUPG()(FNJTTJPOTJOUIFFOUJSF&VSPQFBOSFHJPOXBT  de tonnes). Pour les nouveaux 25 pays de QFSQFSDFOUNPSFIBWFTFFOUIFCJHHFTUJODSFBTFJO UIFFOUJSF&VSPQFBOSFHJPOXBTNJMMJPOUPOOFTPG$0FRVJWBMFOU   l'UE, les émissions totales ont chuté de 7,3 UIBOUIFQSFWJPVTZFBS()(FNJTTJPOT‰BNJMMJPOUPOOFpour cent entre 1990 et 2004, chute 20 000 Afrique NJMMJPOUPOOFTPG$0FRVJWBMFOU VQGSPNJO NJMMJPO (MPCBMMZ "TJBBOEUIF1BDJmD JODSFBTFPG$0FRVJWBMFOUJO principalement due au déclin économique VQGSPNJO NJMMJPOUPOOFT 'PSUIFOFX&6 UPUBMFNJTTJPOT IBWFTFFOUIFCJHHFTUJODSFBTFJO  QFSQFSDFOUNPSFdes années 1990 – mais elles sont de Asie et Pacifique UPOOFT 'PSUIFOFX&6 UPUBMFNJTTJPOTGFMMCZQFSDFOUCFUXFFOBOE 'PS UIFUPUBM  ()(FNJTTJPOT‰BNJMMJPOUPOOF UIBOUIFQSFWJPVTZFBS nouveau à la hausse. 15 000 GFMMCZQFSDFOUCFUXFFOBOE NBJOMZEVFUPFDPOPNJDEFDMJOFJOBNPVOUPG()(FNJTTJPOTJO "GSJDB  JODSFBTFPG$0FRVJWBMFOUJO  Europe NBJOMZEVFUPFDPOPNJDEFDMJOFJO "GSJDB UIFT‰CVUUIFZBSFPOUIFFOUJSF&VSPQFBOSFHJPOXBT  QFSQFSDFOUNPSF (MPCBMMZ "TJBBOEUIF1BDJmD"TJBBOEUIF1BDJmD UIFT‰CVUUIFZBSFPONJMMJPOUPOOFTPG$0FRVJWBMFOU UIFSJTFBHBJO 'PS UIFUPUBM  UIBOUIFQSFWJPVTZFBS"TJBBOEUIF1BDJmD IBWFTFFOUIFCJHHFTUJODSFBTFJO 10 000 Amérique latine et Caraïbes UIFSJTFBHBJO VQGSPNJO NJMMJPO BNPVOUPG()(FNJTTJPOTJO ()(FNJTTJPOT‰BNJMMJPOUPOOF&VSPQF UIFFOUJSF&VSPQFBOSFHJPOXBT Amérique du Nord UPOOFT 'PSUIFOFX&6 UPUBMFNJTTJPOT &VSPQF JODSFBTFPG$0FRVJWBMFOUJO  'PS UIFUPUBMGFMMCZQFSDFOUCFUXFFOBOE NJMMJPOUPOOFTPG$0FRVJWBMFOU    -BUJO"NFSJDBBOEUIF$BSJCCFBOQFSQFSDFOUNPSF Pour 2003, la quantité d'émissions BNPVOUPG()(FNJTTJPOTJONBJOMZEVFUPFDPOPNJDEFDMJOFJOVQGSPNJO NJMMJPO "GSJDB 5 000 Asie de l'Ouest -BUJO"NFSJDBBOEUIF$BSJCCFBOUIBOUIFQSFWJPVTZFBS de gaz à effet de serre en Amérique du  UIFFOUJSF&VSPQFBOSFHJPOXBTUIFT‰CVUUIFZBSFPOUPOOFT 'PSUIFOFX&6 UPUBMFNJTTJPOT /PSUI"NFSJDB  NJMMJPOUPOOFTPG$0FRVJWBMFOU   "TJBBOEUIF1BDJmD Nord est passée de 6768 millions de Globalement UIFSJTFBHBJOGFMMCZQFSDFOUCFUXFFOBOE   /PSUI"NFSJDB VQGSPNJO NJMMJPO'PS UIFBNPVOUPG()('PS UIFUPUBM  "GSJDB tonnes à 7094 millions de tonnes 0  NBJOMZEVFUPFDPOPNJDEFDMJOFJO 8FTU"TJB&VSPQF (1990 : 5488 millions de tonnes).  UPOOFT 'PSUIFOFX&6 UPUBMFNJTTJPOT'PS UIFBNPVOUPG()(FNJTTJPOTJO/PSUI"NFSJDBSPTFBNPVOUPG()(FNJTTJPOTJO UIFT‰CVUUIFZBSFPO 8FTU"TJB FNJTTJPOTJO/PSUI"NFSJDBSPTFUIFFOUJSF&VSPQFBOSFHJPOXBT "TJBBOEUIF1BDJmD GFMMCZQFSDFOUCFUXFFOBOE UPNJMMJPOUPOOFTGSPN UIFSJTFBHBJO (MPCBM 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 NJMMJPOUPOOFTPG$0FRVJWBMFOU    "GSJDB -BUJO"NFSJDBBOEUIF$BSJCCFBO NBJOMZEVFUPFDPOPNJDEFDMJOFJOUPNJMMJPOUPOOFTGSPNNJMMJPOUPOOFT  (MPCBM  NJMMJPOUPOOFTVQGSPNJO NJMMJPO &VSPQF  UIFT‰CVUUIFZBSFPO NJMMJPOUPOOFT  "TJBBOEUIF1BDJmD /PSUI"NFSJDB NJMMJPOUPOOFT UIFSJTFBHBJO UPOOFT 'PSUIFOFX&6 UPUBMFNJTTJPOT                    -BUJO"NFSJDBBOEUIF$BSJCCFBOLe climat de la Terre évolue rapidement. Au cours du siècle , HFC, PFC, et SF , parmi d’autres) dans les pays industrialisés, GFMMCZQFSDFOUCFUXFFOBOE 'PS UIFBNPVOUPG()(   CO emissions per capita by region, 2003 6                  &VSPQF 8FTU"TJB"GSJDB 2  FNJTTJPOTJO/PSUI"NFSJDBSPTFNBJOMZEVFUPFDPOPNJDEFDMJOFJO /PSUI"NFSJDBdernier, la température moyenne de la surface de la planète a diminué de 3,3 % pendant la période de 1990 à 2004. Or, UPNJMMJPOUPOOFTGSPNUIFT‰CVUUIFZBSFPO (MPCBM  -BUJO"NFSJDBBOEUIF$BSJCCFBO "TJBBOEUIF1BDJmD progressait d’environ 0,6°C. On prévoit qu’elle progressera cette baisse peut s’expliquer en grande partie par un recul de NJMMJPOUPOOFTUIFSJTFBHBJO'PS UIFBNPVOUPG()(  8FTU"TJB     de 1,4 % à 5,8 °C d’ici à la fin du siècle (IPCC 2001) avec   36,8 % des émissions dans les pays à économie de transition NJMMJPOUPOOFT FNJTTJPOTJO/PSUI"NFSJDBSPTF /PSUI"NFSJDB &VSPQF 1,1 2,4 2,6 UPNJMMJPOUPOOFTGSPN (MPCBMpour effet des manifestations notables telles la montée des  en Europe centrale et orientale. Car, ce même groupe a 'PS UIFBNPVOUPG()(                   Afrique Amérique latine et Asie et Pacifque NJMMJPOUPOOFT  8FTU"TJB -BUJO"NFSJDBBOEUIF$BSJCCFBOniveaux des océans, la réduction des glaciers et de la masse  augmenté ses émissions de 4,1 % au cours de la période plus FNJTTJPOTJO/PSUI"NFSJDBSPTF NJMMJPOUPOOFT  Caraïbes   UPNJMMJPOUPOOFTGSPN glacière, le changement de végétation et de l’évolution de récente couvrant les années de 2000 à 2004 (UNFCCC, GHG (MPCBM /PSUI"NFSJDB NJMMJPOUPOOFT                   la diversité biologique. Prenons pour exemple les glaciers  Data 2006). NJMMJPOUPOOFT 'PS UIFBNPVOUPG()(  8FTU"TJB   FNJTTJPOTJO/PSUI"NFSJDBSPTF montagneux dans le monde, l’équilibre moyen de leur masse En comparaison, les émissions de CO2 par habitant sont                   UPNJMMJPOUPOOFTGSPN (MPCBM ne cesse de diminuer ce que viennent appuyer les dernières  restées presqu’au même niveau au cours de ces dernières NJMMJPOUPOOFT  données signalant que leur épaisseur perdra encore 0,5  années. La moyenne mondiale en 2003 est estimée à 4,1 NJMMJPOUPOOFT    mètres en 2005. Ce sont autant d’éléments qui confirment une  tonnes par habitant, par rapport à 4,0 l’année auparavant.                  accélération de la perte en glace pendant les deux dernières Les différences entre les régions sont considérables avec 7,2 8,3 19,8 décennies et demie, ce qui revient à environ 9,5 mètres en  des chiffres les plus élevés en Amérique du Nord (19,8 Asie de l’Ouest Europe Amérique perte de glace depuis 1980. Les raisons qui expliquent la tonnes par habitant en 2003) et les plus faibles (1,1 tonnes   du Nord rapidité du changement climatique tiennent aux émissions par habitant) en Afrique. La principale difficulté consiste à de gaz à effet de serre (GES) dégagées par la consommation limiter les émissions de GES et à stabiliser les concentrations des combustibles fossiles, conjuguées à la conversion de Unités de mesure: Tonnes par habitant  de CO et d’autres gaz qui se dégagent dans l’atmosphère Définition:la quantité de CO par habitant est le montant total des 2 l’utilisation des terres et des forêts. Ainsi, les émissions totales 2 en renforçant les stratégies et les initiatives à l’échelle locale, émissions pour une région divisé par la population de la région en de CO2 issues des activités anthropiques ne cessent de nationale et internationale destinées à diminuer les émissions progresser, même si l’augmentation est relativement infime question. de GES et la consommation des énergies fossiles. dans la majorité des régions. De plus, on estime que la totalité Source: Portail de données GEO d’après les données de l’UNFCCC 2006, Marland et autres 2006 et UN Population Division 2005. Unités de mesure: Millions de tonnes équivalent CO des émissions de CO dans le monde, y compris celles tirées  2 2 Les données globales et régionales sont compilées d’après les données Définition: les émissions de CO couvrent toutes les émissions des conversions des forêts et des terres, a dépassé le seuil de 2 provenant de source anthropique (production et consommation) 26 milliards de tonnes en 2003, comparé à 24,8 en 2002 (et nationales fournies à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) par les pays recensés à l’Annexe 1 et 22,2 en 1990). Pourtant, l’ensemble des émissions de gaz à Source: Portail de données GEO d’après les données de d’après les estimatifs du Centre d’analyse pour l’information sur le dioxyde effet de serre, dues aux activités anthropiques (CO , N O, CH l’UNFCCC 2006 et Marland et autres 2006. 2 2 4, de carbone (CDIAC) pour le reste du monde.

indicateurs GEO 75 45 000 La consommation 40 000 d'hydrochlorofluorocarbures (HCFC) 35 000 dans la région d'Asie et du Pacifique a augmenté de 48 pour cent entre 2000 et 30 000 2005, et plus que doublé depuis 1995. 25 000 20 000 15 000 APPAUVRISSEMENT DE L’OZONE STRATOSPHÉRIQUE: Diminution des substances appauvrissant la couche10 000d’ozone 5 000 45 000 0 La consommation Indicateur: Consommation40 de000 CFC, HCFC et du MeBr (OMD n°28b-Cible 9, Objectif 7 [Consommation CFC])d'hydrochlorofluorocarbures (HCFC) 35 000 dans1989 la région1990 1991 d'Asie1992 et1993 du Pacifique1994 1995 a 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 augmenté de 48 pour cent entre 2000 et 30 000 ODP tonnes HCFC 2005, et plus que doublé depuis 1995. 45 000 25 000 La consommation 4020 000000 d'hydrochlorofluorocarbures (HCFC) 35 000 dans la région d'Asie et du Pacifique a 15 000 augmenté de 48 pour cent entre 2000 et 3010 000000 402005, 000 et plus que doublé depuis 1995. 255 000 000 35 000 20 0000 30 000 15 000 25 000 10 0001989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 20 000 5 000 15 000 0 10 000 5 000 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 0 Note: Insufficient data for West Asia. 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 ODP tonnes methyl bromide 40 000 35 000 30 000

4025 000000 Afrique 3520 000000 Asie et Pacifique Europe 3015 000000 Amérique latine et Caraïbes 2510 000000 Amérique du Nord 205 000 000 Globalement 15 0000 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 10 000 Note: Insufficient data for West Asia. 5 000 Le recours aux hydrochlorofluorocarbones (HCFC) pour de préoccupation, en raison de ses effets à long terme sur la couche d’ozone ainsi que leurs agents de substitution comme 0 remplacer les chlorofluorocarbones (CFC) a faiblement santé de l’homme, sur l’agriculture et l’environnement. Car, la les HCFC qui sont aussi des gaz à effet de serre —la com- 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 diminué depuis l’année 2000, mais on remarque une légère reconstitution intégrale de la couche d’ozone devrait prendre munauté internationale pourrait contribuer également à lutter hausse pendant ces dernières années à 31 700 tonnes de plus de temps que prévu initialement (WMO/UNEP 2006). contre les changements climatiques. potentiel de destruction de l’ozone (PDO)Afrique en 2005 qu’on Parallèlement, en diminuant les substances appauvrissant la La difficulté majeure consiste à encourager la diminution de peut principalement attribuer à la hausse de consommation la production et de la consommation des CFC, HCFC et du Asie et Pacifique Consommation de CFC par région, 2005 dans la région Asie-Pacifique. bromure de méthyle ; de ralentir les mouvements internationaux Europe Le bromure de méthyle, une substance affichant un rapport Amérique du Nord et décourager le commerce illégal impliquant ces substances, 3,6 % (1497) élevé en PDO, que les cultivateurs utilisentAfriqueAmérique surtout latine comme et Caraïbes Amérique latine Afrique 9,4 % (3892) et de soutenir les pays en développement dans leurs efforts de et Caraïbes un fumigène pour les sols avant de planterAsieAmérique deset Pacifique tomates, du Nord des (6769) diminution de la consommation des substances en question. fraises et autres légumes, a été interdit de consommation par Asie et Pacifique EGlobalementurope 65,6 % (27031) le Protocole de Montréal de 2005 sauf pour les usages dits Unités de mesure: Tonnes de potentiel de destruction de l’ozone critiques. La consommation de bromureAmérique de méthyle latine etne Caraïbes cesse Définition: Le potentiel de destruction de l’ozone (PDO) est le de décliner, enregistrant 12 450 tonnes Amériquede PDO du en Nord 2005 dans rapport entre la capacité d’une substance donnée à détruire l’ozone le monde en général. Les dérogations accordées à certains et la capacité de destruction d’une masse équivalente de CFC-11. Globalement pays industrialisés les soustrayant à l’obligation de la suppres- Ainsi, le PDO du CFC-11 est estimé à 1,0. Les cinq CFC composant sion, sont passées de 14 132 tonnes en 2005 à 5 122 pour Total 100 % (41232) l’indicateur OMD n°28 sont: CFC-11, CFC-12, CFC-113, CFC-114 2008. Quant aux pays en développement, ils doivent achever Note: L’Europe enregistre une consommation négative de et CFC-115. Les HCFC dont la suppression est prévue sont HCFC- CFC (-187 tonnes) en 2005 en raison de la destruction des la suppression totale en 2015. exportations destinées à la consommation pour le bétail. 22, HCFC-123, HCFC-124, HCFC-133a, HCFC-141b, HCFC-142b, Pour ce qui est des CFC, la consommation a encore HCFC-225ca et HCFC-225cb. Le bromure de méthyle, MeBr ou Au cours de la dernière décennie, la consommation mon- reculé en 2005 ; elle est estimée à environ 41 000 tonnes de CH3Br doit être supprimé en 2005 dans les pays développés et en PDO dans le monde entier, comparé aux 66 000 tonnes de diale des CFC a reculé de 283 870 (1995) à 41 232 (2005) 2015 dans les pays en développement (sauf pour les usages l’année dernière. Toutefois, malgré la suppression soudaine de tonnes de PDO. ‘dits critiques’). et rapide des CFC au cours des deux dernières décennies, Définition: Tonnes de potentiel de destruction de l’ozone (PDO) par Source: Portail de données GEO d’après les données de l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique reste une source région en pourcentage. l’UNEP Ozone Secretariat 2006.

76 GEO ANNUAIRE 2007 FORÊTS: Gestion durable des forêts

Indicateur: Taux de récoltes des forêts et totalité des aires de forêts certifiées FSC

Forêt taux de récolte en pourcentage 12 Unité de mesure: Pourcentage 1012 Définition: Le taux de récolte de forêts est le 108 montant de coupe de bois produit divisé par le volume total de forêts ou ‘stock en croissance’ . Le 68 bois rond est le bois dans son état naturel, abattu ou récolté, avec ou sans écorce, rond, fendu, sous une 6 4 1990 forme grossièrement carrée ou sous d’autres formes (telles que les racines, les moignons et les loupes). 24 19902000 Le volume de bois rond est mesuré en tonnes par 20002005 02 mètres cube sans l’écorce, tandis que le volume de 2005 forêts est mesuré en tonnes par mètres cube avec Afrique Asie et Europe Amérique Amérique Globalement 0 l’écorce; on a appliqué une augmentation de 10 % Pacifique du Nord latine Afrique Asie et Europe Amérique Amériqueet Caraïbes Globalement au volume de production de bois rond à des fins Note: Les chiffres sur Pacifiquel’Amérique latine et les du Nord latine d’harmonisation. Le volume de bois rond comprend Caraïbes ne sont que des estimations puisque et Caraïbes la production de bois dans des zones hors des forêts plusieurs pays n’ont pas livré de données. Toutes les (‘autres terres boisées’). La densité des bois a été données ne sont que des approximations en raison des différences de méthodes dans les calculs et les fixée à une moyenne de 0,57 tonnes/m3 pour toutes définitions. Sur l'année passée, la les régions. certification FSC a augmenté d'un tiers

(20 millionsSur d'hectares), l'année passée, principalement la en En 2006, plus de 10 millions d'hectares Source: Portail de données GEO d’après les Amériquecertification du FSC Nord a augmentéet en Europe, d'un ce tiers qui de la zone de forêts certifiées FSC sont données de la FAO 2005 et FAO 2006a. (20répond millions à d'hectares), la demande principalement croissante des en En 2006,issus deplus la deforêt 10 tropicale millions d'hectares– près de Amériqueconsommateurs du Nord eten en produits Europe, à basece qui de la zone13 de pour forêts cent certifiées du total. FSC sont répond à lade demande bois certifiés. croissante des issus de la forêt tropicale – près de consommateurs en produits à base 13 pour cent du total. Total des zones de forêts 90 de bois certifiés. certifiées FSC en millions d’hectares 8090 Afrique 7080 AfriqueAsie et Pacifique 6070 Europe 5060 Asie et Pacifique 4050 EuropeAmérique latine Unités de mesure: Millions d’hectares 30 Amériqueet Caraïbes latine 40 Définition: La zone de forêts certifiées FSC repré- 2030 etAmérique Caraïbes du Nord sente la zone de forêts bénéficiant de la certification 1020 AmériqueGlobalement du Nord de gestion durable de forêt du FSC. La certification 100 Globalement est menée par un organe indépendant chargé de 2002 2003 2004 2005 2006 s’assurer que la gestion des forêts est conforme aux 0 2002 2003 2004 2005 2006 Principes de gestion responsable des forêts FSC approuvés à l’échelle internationale. Les responsa- Note: Données insuffisantes pour l’Asie occidentale bles des activités de forêts certifiées peuvent déclarer que les produits de forêts fabriqués proviennent La croissance de la demande des produits ligneux Au cours de la dernière décennie, environ 80 d’une forêt gérée de manière responsable. Avant que peut représenter une menace pour la totalité du millions d’hectares situés dans plus de 80 pays ont les commerçants d’une activité de forêt certifiée ne couvert forestier dans le monde. Même si nous ne été certifiés selon les normes de gestion durable puissent vendre leurs produits de forêts portant la disposons pas de nombreuses données fiables et du Forest Stewardship Council (FSC), tandis que certification FSC, ils doivent également obtenir une comparables sur les séries séquentielles concernant plusieurs milliers de produits sont maintenant certification sur ‘une chaîne de contrôle’ (FM/COC). le volume des forêts et la production du bois, les fabriqués avec du bois certifié FSC et portant la Les données de 2006 s’achèvent à la fin juillet. informations actuelles indiquent une augmentation marque commerciale FSC. La certification FSC est des taux d’abattage des forêts dans la plupart des menée par des organes indépendants. La demande Source: GEO Data Portal, compiled from FSC régions du monde, notamment en Afrique, en Asie et du consommateur pour les produits certifiés 2006. dans le Pacifique. Il a été estimé que le taux mondial augmente sans cesse dans toutes les régions, de récolte de forêts a augmenté jusqu’à 3,8 % en notamment en Amérique du Nord et en Europe, et a 2005, sur la base de données livrées par l’Évaluation même doublé ces deux dernières années. des ressources forestières mondiales de la FAO.

indicateurs GEO 77 DIVERSITÉ BIOLOGIQUE: Consommation des ressources marines vivantes

Indicateur: Prise annuelle de poissons marins et production d’aquaculture

Environ un sixième du poisson consommé par les humains La production de poisson provient désormais d'élevages de poissons d'aquaculture marine a, depuis 1970, en milieu marin alors qu'un autre tiers provient augmenté jusqu'à un taux annuel moyen d'élevage en eau douce. La Chine, le Japonet de 1,4 pour cent. d'autres pays de la région d'Asie et du Pacifique comptent pour 82 % de la production globale d'aquaculture.

million de tonnes 100

90

80

70

60

Afrique – Pêche marine 50 Amérique latine et Caraïbes – Pêche marine Globalement - Pêche marine 40 Asie et Pacifique - Pêche marine Amérique du nord - Pêche marine Europe - Pêche marine 30 Asie de l'Ouest - Pêche marine

20 Amérique latine et Caraïbes - Production d'aquaculture marine Asie et Pacifique - Production d'aquaculture marine Amérique du Nord - Production d'aquaculture marine 10 Europe - Production d'aquaculture marine Globalement - Production d'aquaculture marine 0 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

La totalité des prises de poissons, crustacés marine monte en flèche, notamment dans la région excluent la production de l’aquaculture. La production et mollusques dans les aires marines s’est Asie et Pacifique- aggravant les menaces pesant de l’aquaculture marine est composée de tous types de stabilisée dans la fourchette de 80 à 87 millions de sur les écosystèmes côtiers. Il convient de faire poissons, mollusques, crustacés, animaux aquatiques et tonnes depuis 1994. En 2005, la dernière année face aux défis avec une gestion plus durable des les produits d’animaux cultivés dans des environnements d’observation, les prises totalisaient 86 millions de ressources de poissons marins de toutes les régions saumâtres et marins; elle exclut les chiffres de production tonnes. Les chiffres rapportés ne sont pas totalement du monde, par une coopération internationale sur les mammifères, coraux, éponges marines et les plantes fiables et il est difficile d’évaluer les prises illicites. effective - en reconnaissant l’importance du poisson aquatiques. Les données reposent sur des rapports officiels Toutefois, il semble clair que les stocks de poissons dans la nutrition et la croissance économique et éviter des pays. naturels arrivent à leurs limites, obligeant les autorités d’exercer des effets néfastes sur les stocks et les Source: Portail de données GEO d’après les données de la à imposer des règles et des réglementations de plus habitats des poissons. FAO 2006b en plus strictes en matière de quotas de poissons, de Unités de mesure: Millions de tonnes types de poissons et de pêches saisonnières. Si le chiffre total des prises de poissons stagne, Définition: Les captures marines sont composées de la production de poissons marins en aquaculture poissons, crustacés et mollusques en zones marines et

78 GEO ANNUAIRE 2007 DIVERSITÉ BIOLOGIQUE: Protection de la diversité biologique

Indicateur: Superficie protégée en pourcentage de la superficie totale (OMD Indicateur n°26-Cible 9, Objectif 7)

Pour l'Asie de l'Ouest, le bond effectué entre 1990 et 1995 est dû à la déclaration de l'une des plus grandes zones protégées au monde, comprenant la gestion de la zone sauvage de 64 millions d'hectares d'Ar-Rub’al-Khali, Arabie Saoudite, en 1994. Pourcentage de la zone totale 25

20 Dans la région Asie et Pacifique, le rapport entre la zone protégée et la zone surface est passé de 7,4 pour cent en 1990 à 10,6 pour cent en 15 Afrique 2006 – principalement pour les zones Asie et Pacifique forestières. Les zones marines protégées ont, par contre, augmenté modérément pour Europe passer de 1,6 pour cent de la zone 10 territoriale en 1990 à 2,2 pour cent Amérique latine et Caraïbes en 2006. Amérique du Nord 5 Asie de l'Ouest Globalement 0 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005

Les pressions constantes sur les aires naturelles disponible, et, d’autre part, que le nombre d’aires Unités de mesure: Pourcentage créent des difficultés majeures entravant les efforts de marines protégées est probablement sous-estimé. Définition: Une zone protégée est une zone terrestre conservation, destinés à protéger les écosystèmes et La tendance à la hausse a un peu ralenti ces et/ou maritime spécifiquement consacrée à la protection autres aires d’intérêt. De fait, les effets que la société dernières années dans certaines régions avec la plus et au maintien de la diversité biologique et des ressources exerce généralement sur l’environnement naturel manifeste au cours de la dernière décennie dans la naturelles et culturelles associées et gérée par des dispositifs et la diversité biologique restent un sujet majeur région de l’Amérique du Nord : de 11,9 % en 1995 à juridiques ou par d’autres moyens. Les données sont de préoccupation, même si la protection des aires 14,4 % en 2005 et aujourd’hui 15,6 % en 2006. composées des aires classées dans les six catégories naturelles s’étend dans de nombreuses parties du L’indicateur ne signale pas de mesures prises de gestion IUCN et des autres aires protégées. Elles monde, que la gestion les concernant s’améliore quant à l’efficacité de la protection de la diversité comprennent les zones protégées terrestres et marines et que la protection est mieux intégrée dans les biologique dans les aires protégées. La protection mais excluent toutes les zones dont les données ne sont politiques urbaines, forestières, agricoles et des requiert invariablement des interventions de gestion pas disponibles. Les données de 2006 s’achèvent à la fin pêcheries. active si on veut qu’elle exerce son rôle de maintien novembre. Au cours des dernières décennies, on constate une de la diversité biologique. Les mesures à prendre augmentation progressive du nombre et de la surface préconisent la protection des aires contre les activités Source: Portail de données GEO d’après les données de des aires protégées enregistrées dans le monde- humaines à effet néfaste telles que l’empiétement l’UNEP-WCMC 2006. autant celles qui sont dans le classement établi par du territoire, le braconnage ou la surexploitation de l’Union internationale pour la Conservation de la ressources particulières, et d’intervenir pour maintenir Nature (UICN) que celles des autres classements. des processus écologiques ou des populations D’ici à la fin de l’année 2006, les aires protégées d’espèces. Or, une gestion durable ne peut être enregistrées s’élevaient à presque 13 % de la surface assurée que s’il y a suffisamment de ressources totale des terres et des eaux territoriales. En réalité, adéquates investies dans les aires protégées, et le chiffre est légèrement supérieur, d’une part, du c’est là que le bât blesse pour de nombreuses aires fait que les données soumises excluent les aires protégées. (UNEP-WCMC 2007). protégées pour lesquelles aucune donnée n’est

indicateurs GEO 79 Malgré le progrès fait en Afrique de 1990 à 2004, dans son ensemble, le nombre total de personnes n'ayant pas accès à l'eau potable en Afrique subsaharienne a augmenté de 100 23 pour cent. 90 EAU ET SYSTÈMES D’ASSAINISSEMENT: Accès80 à l’eau et aux systèmes d’assinissement 70 Indicateur: Proportion de la population ayant60 accès à une source d’eau meilleure et proportion de la population ayant accès à un meilleur système sani- taire (Indicateur OMD N°30 et50 31- Cible 10, Objectif 7) 40 1990 30 Malgré le progrès 1995 20 fait en Afrique de 1990 à 2004, 2000 dans son ensemble, le nombre total de 10 Pourcentage de la population totale avec accès durable à une source d’eau améliorée personnes n'ayant pas accès à l'eau potable 2004 en Afrique subsaharienne a augmenté de 1000 23 pour cent. 90 Afrique Asie et Amérique latine Amérique Asie de Europe Globalement 80 Pacifique et Caraïbes du Nord l'Ouest 70 60 50 40 1990 30 1995 20 2000 10 2004 0 Afrique Asie et Amérique latine Amérique Asie de Europe Globalement Pacifique et Caraïbes du Nord l'Ouest

Note: Les données sont insuffisantes pour l’Europe en 1990 et pour l’Asie occidentale en 2004

Malgré les progrès evidents réalisés en Afrique, de 1990 a 2004, le nombre Pourcentage de la population totale ayant accès à des systèmes sanitaires améliorés des populations non connectés aux services 100 d'assainissment au Sud du Sahara a augmenté de 30 pour cent. 90 80 70 60 50 40 1990 30 1995 20 2000 Malgré les progrès evidents réalisés 10 en Afrique, de 1990 a 2004, le nombre 2004 des populations non connectés aux services 0 100 d'assainissment au Sud du Sahara a Afrique Asie et Amérique latine Amérique Asie de Globalement augmenté de 30 pour cent. 90 Pacifique et Caraïbes du Nord l'Ouest 80 70 Note: les données ne sont pas disponibles pour l’Europe et sont insuffisantes pour l’Asie occidentale en 1990 et 2004 60 50 Une eau potable, des systèmes d’assainissment manquent de systèmes d’assainissement de base. d’eau amenées jusqu’aux habitations, au terrain ou au jardin; 40 1990 sûrs et une bonne hygiène sont fondamentaux pour Ces chiffres n’ont pas beaucoup changé ces dernières robinet ou colonne d’eau publics ; puits foré/trou de sonde; puits 30 1995 la santé de l’homme et son développement. L’accès années. De plus, les mouvements de migration des creusé et protégé; source protégée; recueil d’ eaux de pluie). 20 à des approvisionnements en eau et à des systèmes zones rurales aux zones urbaines posent des problèmes Les technologies d’eau potable meilleure sont2000 mieux à même 10 de donner de l’eau potable que celles considérées comme non d’assainissement ne cesse de progresser : en majeurs aux gouvernements et aux planificateurs urbains, 2004 0 améliorées. 2004, 83 % et 59 % de la population mondiale avait Afriquecar les changementsAsie et nécessitent Amérique d’élargir latine l’accèsAmérique aux La Asieproportion de de la populationGlobalement ayant accès aux réseaux respectivement accès à l’approvisionnement en eau et services d’eau Pacifiquepotable et auxet systèmes Caraïbes d’assainissementdu Nord d’assainissementl'Ouest de base est exprimée par le pourcentage de aux systèmes d’assainissement. Malgré ces progrès, aux zones des périphéries et des bidonvilles où se personnes ayant recours à des meilleurs systèmes d’assainis- le monde n’est pas encore sur la voie de réaliser trouvent les habitants les plus pauvres. (WHO/UNICEF sement (chasse d’eau, ou eau à verser; trou ventilé et amélioré; l’objectif du système sanitaire fixé par les Objectifs de 2006). latrines; trou de latrine avec fosse; latrines à fosse sèche pour le développement du Millénaire(ODM). compost).Les systèmes sanitaires meilleurs sont plus à même de Ces besions élémentaires de base sont encore un Unités de mesure: pourcentage protéger les humains du contact d’avec les excréments humains service de luxe pour beaucoup de populations pauvres. que les systèmes non améliorés. Définition: la proportion de la population ayant accès à de l’eau Actuellement, plus d’1,1 milliard de personnes n’utilisent potable est exprimée par le pourcentage de personnes faisant Source: Portail de données GEO d’après les données de pas des sources d’eau meilleures, tandis que 2,6 milliards usage de sources ou de points d’eau meilleurs (canalisations WHO/UNESCO 2006.

80 GEO ANNUAIRE 2007 GOUVERNANCE ENVIRONNEMENTALE: Normes de gestion environnementale

Indicateur: Certifications ISO 14001

LeLe Japon Japon et et la la Chine Chine ont ont le le nombre nombre Ensemble, l'Europe et l'Asie et Pacifique Ensemble, l'Europe et l'Asie et Pacifique lele plus plus élevé élevé de de certificats certificats ISO ISO 14001 14001 – – comptent pour 89 pour cent des comptent pour 89 pour cent des 21,121,1 pour pour cent cent et et 11,8 11,8 pour pour cent, cent, certifications ISO 14001 mondiales (2005). certifications ISO 14001 mondiales (2005). respectivement,respectivement, du du total total mondial. mondial.

Nombre de certifications 120120 000 000 AfriqueAfrique 100100 000 000 AsieAsie et et Pacifique Pacifique 8080 000 000 EuropeEurope 6060 000 000 AmériqueAmérique latine latine et et Caraïbes Caraïbes

4040 000 000 AmériqueAmérique du du Nord Nord AsieAsie de de l'Ouest l'Ouest 2020 000 000 GlobalementGlobalement 00 19981998 19991999 20002000 20012001 20022002 20032003 20042004 20052005 20062006

L’Organisation internationale de normalisation (ISO) d’audit de son propre chef. Par contre, nombreuses sont Unités de mesure: Nombre de certifications est la plus grande instance d’élaboration de normes les sociétés et organisations qui décident de mener un Définition: Le nombre de certifications ISO14001 est le internationales volontaires s’adressant aux entreprises, audit ou d’obtenir un certificat pour garantir la conformité nombre d’organismes (entreprises, institutions) certifiés ISO aux gouvernements et à la société. Les normes les plus de leur service de gestion aux normes. Si la certification 14001. La famille ISO 14000 est un ensemble de normes connues dans le monde concernant le domaine de ne fait partie des normes obligatoires à respecter internationales sur le management de l’environnement dont l’environnement sont ISO 9001 en matière de gestion beaucoup d’organisations la demandent car elle est ISO 14001 est la pierre angulaire. ISO 14001 prescrit un de la qualité et ISO 14001 pour les systèmes de gestion perçue comme importante du fait qu’elle représente la cadre de contrôle définissant un système de management de l’environnement. Les normes sont utilisées dans confirmation d’un organisme indépendant de la mise en environnemental appliqué par une entreprise qui peut le faire le monde entier que ce soit par les entreprises et les œuvre de normes élevées. D’ici à la fin 2005, près de certifier par des organismes tiers accrédités. Les données pour organisations qu’elles soient de grande ou de petite 111 000 certificats ISO-14001 ont été émis dans 138 2006 s’achèvent au début du mois de novembre. taille, par les secteurs publics et privés, par les fabricants pays. Les chiffres de 2005 représentent une hausse de ou par les fournisseurs de service dans tous les secteurs 24 % par rapport à 2004 qui dénombrait environ 90 000 Source: Portail de données GEO d’après les données de l’ d’activité. L’ISO n’élabore aucune certification ni ne mène certifications dans 127 pays (ISO 2006). ISO 2006.

indicateurs GEO 81 GOUVERNANCE ENVIRONNEMENTALE: Accords multilatéraux sur l’environnement

Indicateur: Ratification des Accords multilatéraux sur l’environnement (AME)

Plusieurs Accords Multilatéraux sur l'Environnement (AME) jouent un rôle Nombre de ratifications important dans les régions polaires telles que 200 Vienne/Montréal, CBD, Stockholm, Basel UNCLOS, et CCNUCC. 180 CBD

160 CITES En Novembre 2006, CMS les parties de la Convention de 140 Bâle ont convenu d'augmenter leurs Heritage efforts en vue d'aborder les problèmes liés 120 Kyoto aux déchets électroniques.De 20 à 50 millions de tonnes métriques de déchets Vienna / Montreal électroniques sont produits chaque année 100 dans le monde, incluant plus de 5 % de Ramsar tous les déchets solides 80 Rotterdam municipaux. Stockholm 60 UNCCD Parmi les pays s'étant engagés à réduire leurs émissions 40 UNCLOS lors du protocole de Kyoto, seuls le Danemark, la France, l'Islande, le 20 UNFCCC Royaume-Uni, l'Allemagne et la Norvège ont déclaré des émissions plus basses (exclusion Cartagena faite des activités liées à la modification dans 0 l'affectation des terres et à l'exploitation 1975 1987 1995 forestèrie) en 2004 qu'en 1990 avec 1971 1972 1973 1974 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 dix pays à l'économie en transition.

Vienne / Montréal CCNUCC Kyoto CDB Carthagène CITES CMS uNCCD Patrimoine mondial uNCLOS ramsar Bâle rotterdam Stockholm Afrique (53) 53 52 39 53 39 52 32 53 48 39 47 44 32 38 Asie + Pacifque (45) 44 44 38 47 29 31 10 45 40 34 27 33 20 28 Europe (49) 48 47 38 46 38 45 37 46 48 40 46 46 27 28 Amérique latine et Caraïbes (34) 33 33 31 32 23 32 8 33 32 27 27 30 15 21 Amérique du Nord (2) 2 2 1 1 0 2 0 2 2 1 2 1 1 1 Asie occidentale (12) 11 10 9 10 4 7 3 10 11 9 4 10 7 7 Total (195) 191 188 156 189 133 169 90 189 181 150 153 164 102 123 Total (% ratifés) 98% 96% 80% 97% 68% 87% 46% 97% 93% 77% 78% 84% 52% 63% Variation du nombre de parties de 2005 à 2006 +5 - +8 +3 +6 - +2 - +2 +3 +7 +2 +10 +19

Unités de mesure: nombre de parties

Définition: Le nombre de Parties contractantes aux Accords multilatéraux sur l’environnement est le nombre de pays et d’organisation d’intégration économique et/ou politique qui ont déposé leurs instruments de ratification, d’acceptation, d’accession ou d’approbation sur les 14 Accords multilatéraux sur l’environnement (AME) relevés dans la page suivante. Les données de 2006 s’achèvent au mois de novembre.

Source: Portail de données GEO d’après les données des différents secrétariats AME.

82 GEO ANNUAIRE 2007 Le processus de ratification des divers Accords multila- nécessairement que toutes les parties prennent des procédure de consentement préalable en connaissance téraux sur l’environnement (AME) a progressé en 2006 mesures immédiates et appropriées ni que les problèmes de cause applicable à certains produits chimiques et dans presque toutes les régions. On estime à 700 ou environnementaux sont traités de manière judicieuse. pesticides dangereux qui font l’objet d’un commerce plus les différents accords internationaux qui régissent Le problème qui se pose fréquemment dans la mise au international (PIC) ainsi que le Protocole de Kyoto relatif à certains aspects de l’environnement (UNEP 2006b). point des accords internationaux est celui de renforcer la Convention-cadre des Nations Unies sur les change- Pour ce qui est des 14 accords fondamentaux qui et de simplifier les mécanismes de rapports de suivi ainsi ments climatiques. Des négociations sont en cours pour sont présentés dans ce dossier, 86 % des signataires que de mieux les intégrer dans les politiques nationales. inscrire les engagements pris par les pays industrialisés potentiels devenaient officiellement des Parties à la fin Même les conventions les plus récentes ont vu leur et les grands pays en développement en vue de la péri- de 2006 (par rapport à 83 % en 2005). Les conventions nombre de parties augmenter rapidement, telles que la ode succédant au Protocole de Kyoto en 2012. sont nombreuses aujourd’hui à approcher leur nombre Convention de Stockholm sur les polluants organiques maximal de Parties. Toutefois, ce point n’implique pas persistants (POP), la Convention de Rotterdam sur la

Sites Internet des Conventions Environnementales

Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfron- Convention relative aux zones humides d’importance inter- Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertifica- tières de déchets dangereux et leur élimination (Bâle) : nationale particulièrement comme habitat des oiseaux d’eau tion dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou http://www.basel.int/ratif/convention.htm (Ramsar) : la désertification, en particulier en Afrique (CLD) : http://www.ramsar. org/key_cp_e.htm http://www.unccd.int/convention/ratif/doeif.php Protocole de Carthagène sur la prévention des risques Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) biotechnologiques à la Convention de la diversité biologique Protocole de Kyoto à la Convention-cadre des Nations Unies : (Carthagène) : sur les changements climatiques (Kyoto) : http://unfccc. http://www.un.org/Depts/los/reference_files/chronologi- http://www.biodiv.org/biosafety/default.aspx int/essential_background/kyoto_protocol/status_of_ratifica- cal_lists_of_ratifications.htm#The United Nations Convention tion/items/2613.php on the Law of the Sea Convention sur la diversité biologique (CDB) : http://www.biodiv.org/world/parties.asp La Convention de Rotterdam sur la procédure de consente- Convention-cadre des Nations Unies sur les changements ment préalable en connaissance de cause applicable à climatiques (CCNUCC) : Convention concernant la protection du patrimoine mondial, certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font http://unfccc.int/essential_background/convention/status_of_ culturel et naturel (Patrimoine mondial) : l’objet d’un commerce international (PIC) : ratification/items/2631.php http://whc.unesco.org/en/statesparties/ http://www.pic.int/en/ViewPage.asp?id=345 Convention de Vienne pour la Protection de la couche d’ozone Convention sur la conservation des espèces migratoires Convention de Stockholm sur les polluants organiques et le Protocole de Montréal sur les substances appauvrissant appartenant à la faune sauvage (CMS) : http://www.cms. persistants (POP) : l’ozone (Vienne/Montréal) : int/about/intro.htm http://www.pops.int/documents/signature/signstatus.htm http://ozone.unep.org/Ratification_status/index.asp

Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) : http://www.cites.org/eng/disc/parties/index.shtml

rÉfÉrences bibliographiques Marland, G., Boden, T.A. and Andres, R. J. (2006). Global, Regional, and National Fossil Fuel UNESCO-SCOPE (2006). Indicators of sustainability: reliable tools for decision-making. UNESCO-

CO2 Emissions. In Trends: A Compendium of Data on Global Change. Carbon Dioxide Information SCOPE Policy Briefs, 1/2006. FAO (2005). Global Forest Resource Assessment 2005. Progress towards sustainable manage- Analysis Center, Oak Ridge National Laboratory, US Department of Energy. http://www.unesco.org/mab/publications/pdf/PolicyBriefsNo1.pdf [Accessed 8 December 2006] http://cdiac.esd.ornl.gov/trends/emis/em_cont.htm [Accessed x November 2006] ment. FAO Forestry Paper 147. Food and Agriculture Organization, Rome. UNITED NATIONS (2006). The Millennium Development Goals Report 2006. United Nations, http://www.fao.org/forestry/site/fra2005/en/ [Accessed 5 December 2006] Millennium Ecosystem Assessment (2005). Ecosystems and Human Well-being: Synthesis. Island New York. FAO (2006a). FAOSTAT database. Food and Agriculture Organization, Rome. Press, Washington, DC. http://www.maweb.org/en/products.aspx [Accessed 28 November 2006] http://mdgs.un.org/unsd/mdg/Resources/Static/Products/Progress2006/MDGReport2006.pdf [Accessed 11 December 2006] http://faostat.fao.org/ [Accessed 5 December 2006] UNEP (2006a). GEO Year Book 2006. United Nations Environment Programme, Nairobi UNSD (2006). Millennium Development Goals Indicators Database. United Nations FAO (2006b). FishStat Plus database. Food and Agriculture Organization, Rome. UNEP (2006b). Manual on Compliance and Enforcement of MEAs. United Nations Environment Statistics Division, New York. http://unstats.un.org/unsd/mi/mi_series_list.asp http://www.fao.org/fi/statist/FISOFT/FISHPLUS.asp [Accessed 27 November 2006] Programme, Nairobi [Accessed 24 November 2006] FSC (2006). Forest Management Certificates by Continents. Forest Stewardship Council, Bonn. UNFCCC (2006). Greenhouse Gases Database. United Nations Framework Convention on WHO/UNICEF (2006). Meeting the MDG drinking water and sanitation target: the urban and rural http://www.fsc.org/en/whats_new/fsc_certificates [Accessed 24 November 2006] Climate Change, Bonn. http://ghg.unfccc.int/ [Accessed 31 October 2006] challenge of the decade (2006). WHO/UNICEF Joint Monitoring Programme. IEA (2003). Integrating Energy and Environmental Goals-Investment Needs and Technology Op- UN Population Division (2005). UN World Population Prospects, The 2004 Revision. http://www.wssinfo.org/pdf/JMP_06.pdf [Accessed 24 November 2006] tions. International Energy Agency. Paris. United Nations, New York WMO/UNEP (2006). Scientific assessment of ozone depletion: 2006. Executive summary. http://www.iea.org/textbase/papers/2003/minambiente.pdf [Accessed 19 December 2006] http://www.un.org/esa/population/publications/WUP2005/2005wup.htm Geneva. http://ww.wmo.ch/web/arep/reports/ozone_2006/exec_sum_18aug.pdf [Accessed 1 December 2006] IEA (2006). World Energy Statistics and Balances (2006 edition). International Energy [Accessed 7 December 2006] Agency, Paris. http://data.iea.org/ieastore/statslisting.asp [Accessed 6 November 2006] UNEP Ozone Secretariat (2006). ODS Data Report Centre. United Nations, Nairobi. WWF (2006). Living Planet Report 2006. World Wildlife Fund, Gland, Switzerland. http://ozone.unep.org/Data_Access/ [Accessed 27 November 2006] IPCC (2001). Third Assessment Report – Climate Change 2001. Intergovernmental Panel on http://assets.panda.org/downloads/living_planet_report.pdf [Accessed 12 December 2006] Climate Change, Geneva. http://www.ipcc.ch/ [Accessed 4 December 2006] UNEP-WCMC (2006). World Database on Protected Areas. UNEP World Conservation Monitirong ISO (2006). The ISO Survey of Certifications 2005. International Organisation for Standardization, Centre. Cambridge. http://sea.unep-wcmc.org/wdbpa/ [Accessed 22 November 2006] Geneva. http://www.iso.org/iso/en/iso9000-14000/pdf/survey2005.pdf UNEP-WCMC (2007). Millennium Development Goals: Indicator 26 Protected Areas Report [Accessed 6 November 2006] (forthcoming). UNEP World Conservation Monitoring Centre. Cambridge.

indicateurs GEO 83 Sigles et abréviations AID Association internationale de développement EPA Environmental Protection Agency (of the NOAA National Oceanographic and Atmospheric AIE Agence internationale de l’énergie United States) (Agence de protection Administration (États-Unis) AME Accord multilatéral sur l’environnement environnementale) NU Nations Unies API Année polaire internationale ESA Endangered Species Act (Loi canadienne sur OCDE Organisation pour la coopération ASEAN Association des Nations du sud-est asiatique les espèces en danger) économique et le développement ATCM Réunion consultative du Traité de ETS Emissions Trading Scheme (Système OMC Organisation mondiale du commerce l’Antarctique Banque Mondiale européen d’échanges des quotas OMD Objectifs du Millénaire pour le développement BIRD Banque internationale pour la reconstruction d’émissions) OMI Organisation maritime internationale et le développement FAO Organisation des Nations pour l’alimentation OMM Organisation mondiale de la météorologie BASF Badische Anilin und Soda Fabrik (société et l’agriculture OMS Organisation mondiale de la santé allemande de produits chimiques) FEM Fonds pour l’environnement mondial ONG Organisation non gouvernementale BP Beyond Petrolem (anciennement British FIFA Fédération Internationale de Football PALL Poly (acide L-lactique) Petroleum) Association PDO potentiel de destruction de l’ozone BTC Baku-Tbilisi-Ceyhan (oléoduc de pétrole) FMI Fonds monétaire international PIC Procédure de consentement préalable en CAP Programme d’aide à la conformité FSC Forest Stewardship Council connaissance de cause Carthagène Protocole de Carthagène sur la sécurité GCC Gulf Cooperation Council PM matière particulaire inférieure à x micromètres biologique à la Convention de la diversité GEO Global Environment Outlook (of UNEP) PNA Plan national d’allocation biologique (Annuaire de l’avenir de l’environnement PNUD Programme des Nations Unies pour le CBI Commission baleinière internationale mondial) développement CCAMLR Convention on/Commission for the GES Gaz à effet de serre PNUE Programme des Nations Unies pour Conservation of Antarctic Marine Living GIRE Gestion intégrée des ressources en eau l’environnement Resources (Convention ou Commission pour GMS Greater Mekong Sub-region (Sous-région du POP Polluant organique persistant la conservation de la faune et de la flore Grand Mékong) ppm parts par million marines de l’Antarctique) HCFC hydrochlorofluorocarbones PPP parité de pouvoir d’achat CCNUCC Convention-cadre des Nations Unies sur les ICCM Conférence internationale sur la gestion des PRI Principes pour l’investissement responsable changements climatiques produits chimiques Protocole de Kyoto Protocole de Kyoto à la Convention-cadre CDB Convention sur la diversité biologique ICLEI Local Governments for Sustainability des Nations Unies sur les changements CEE-ONU Commission des Nations Unies pour l’Europe (Gouvernements locaux pour la durabilité) climatiques CeO2 ceria IGAD Autorité intergouvernementale sur le Ramsar Convention relative aux zones humides CEWARN Conflict Early Warning and Response développement d’importance internationale particulièrement Mechanism (Mécanisme d’alerte précoce et IGCP Programme international de conservation des comme habitat des oiseaux d’eau de réaction aux conflits) gorilles REACH Programme sur l’enregistrement, l’évaluation CFC chlorofluorocarbone INPE Instituto Nacional de Pesquisas Espaciais et l’autorisation des produits chimiques

CH4 méthane (Institut national pour la recherche dans Rotterdam la Convention de Rotterdam sur la procédure CI Conservation International l’espace au Brésil) de consentement préalable en connaissance CIJ Cour internationale de Justice ISO Organisation internationale de la normalisation de cause applicable à certains CITES Convention sur le commerce international IUU Illegal, Unregulated and Unreported (pêche produits chimiques et pesticides dangereux des espèces de faune et de flore sauvages illicite, non réglementée et non déclarée) qui font l’objet d’un commerce international menacées d’extinction IVDN Indice de végétation par différence RU Royaume-Uni CMS Convention sur la conservation des espèces normalisée SADC Southern African Development Community migratoires appartenant à la faune sauvage IYDD Année internationale des déserts et de la SAICM Approche stratégique de la gestion CO monoxyde de carbone désertification internationale des produits chimiques

CO2 dioxyde de carbone KAZA TFCA Kavango-Zambezi Transfrontier Conservation SAO substance appauvrissant l’ozone CONAMA Comisión Nacional del Medio Ambiente Area (zone de conservation transfrontière) SARS Syndrome respiratoire aigu sévère

(Commission nationale sur l’environnement) Kengen Kenya Electricity Generating Company SiO2 silice Convention de Bâle Convention de Bâle sur le contrôle LaB6 hexaborure de lanthane SMDD Sommet mondial pour le développement des mouvements transfrontières de déchets LAC Latin America and the Caribbean (Amérique durable

dangereux et leur élimination latine et les Caraïbes) TiO2 dioxyde de titane Convention de Vienne Convention de Vienne pour la Protection de LED Diode électroluminescente TiO2 titane la couche d’ozone et le Protocole de MDP Mécanisme de développement propre TIRPAA Traité international sur les ressources Montréal sur les substances appauvrissant MeBr bromure de méthyle phytogénétiques pour l’alimentation et l’ozone (Vienne/Montréal) MERCOSUR Mercado Común del Sur (Marché commun l’agriculture COREMA Comisión Regional del Medio Ambiente du cône sud sud-américain) TPO Territoires palestiniens occupés (Commission régionale sur l’environnement) MIKE Monitoring of Illegal Killing of Elephants UE Union européenne Convention de Stockholm Convention de Stockholm sur les polluants (système de suivi pour l’abattage des UICN Union internationale pour la conservation de organiques persistants éléphants) la nature DMSP Defense Meteorological Satellite Program MODIS Moderate Resolution Imaging UNCLD Convention des Nations Unies sur la lutte (Programme de satellite météorologique de Spectroradiometer (spectroradiomètre contre la désertification dans les pays défense) d’image à résolution modérée) gravement touchés par la sécheresse et/ou E/MSY extinction per million species per year Patrimoine mondial Convention concernant la protection du la désertification, en particulier en Afrique (extinction mesurée par million d’espèces par patrimoine mondial culturel et naturel UNCLOS Convention des Nations Unies sur le droit de année) MPA Zone marine protégée la mer EAU Emirats Arabes Unis MSC Marine Stewardship Council (Conseil pour la UNESCO Organisation des Nations Unies pour EEE espèces étrangères envahissantes gestion des ressources marines) l’éducation, la science et la culture EIA Environmental Impact Assessment Mtoe millions de tonnes équivalent pétrole US États-Unis

(Evaluation sur l’impact environnemental) N2O oxyde nitreux WfW Working for Water (Programme œuvrer pour EM Évaluation des écosystèmes pour le NASA National Aeronautics and Space l’eau) Millénaire Administration (États-Unis) WWF World Wide Fund pour la nature

EMEP Environmental Monitoring, Evaluation and NEPAD Nouveau partenariat pour le développement Y203 oxyde d’yttrium Protection Programme (Programme de suivi, de l’Afrique ZnO oxyde de zinc d’évaluation et de protection de Ni-C nickel (enduit de carbone)

l’environnement) NO2 dioxyde de nitrogène ENCE Empresa Nacional de Celulosa España

84 GEO ANNUAIRE 2007 Remerciements

Overview 2006: Global Overview 2006: Latin America and the Caribbean Emerging Challenges: Nanotechnology and the Environment Lead Authors: Lead Authors: Lead Authors: Reem Hajjar, Elisa Morgera, Marcela Rojo, Chris Spence, and Lynn Wagner, International Gerardo Hony, Centro de Estudios Uruguayo de Tecnologias Apropiadas, Montevideo, Bernard D. Goldstein, University of Pittsburgh Graduate School of Public Health, Institute for Sustainable Development Reporting Services, New York, USA. Uruguay; Diego Martino, Centro Latino Americano de Ecología Social, Montevideo, Pittsburgh, USA; and Marilyn Smith, Science Writer, Paris, France. Uruguay; and Salvador Sánchez-Colón, UNEP, Panama City, Panama. Contributors and Reviewers: Contributors and Reviewers: Soledad Aguilar and Nienke Beintema, International Institute for Sustainable Contributors and Reviewers: Pilar Aguar, Directorate-General for Research, European Commission, Brussels, Belgium; Development Reporting Services, New York, USA. Mark Griffiths, Kakuko Nagatani-Yoshida, and Ricardo Sanchez Sosa, UNEP, Panama Todd Barker, Meridian Institute, Washington D.C., USA; Susanne Bech and Tessa City, Panama; Eduardo Gudynas, Centro Latino Americano de Ecología Social, Goverse, UNEP, Nairobi, Kenya; Michael Cortie, Institute for Nanoscale Technology, Overview 2006: Africa Montevideo, Uruguay; Bernadete Lange, UNEP, Brasilia, Brazil; Bruce Potter, Island University of Technology, Sydney, Australia; Cylon Goncalves da Silva, Genius Institute of Resources Foundation, Washington D.C., USA. Technology, São Paulo, Brazil; Peter Kearns and Rob Visser, Organisation for Economic Lead Author: Co-operation and Development, Paris, France; Diego Martino, Centro Latino Americano Jennifer Mohamed-Katerere, Environmental Law and Human Rights Lawyer, Jakarta, Overview 2006: North America de Ecología Social, Montevideo, Uruguay; Jeff McNeely, IUCN—The World Conservation Indonesia. Union, Gland, Switzerland; Lera Miles, UNEP—World Conservation Monitoring Lead Author: Contributors and Reviewers: Centre, Cambridge, UK; Mohan Munasinghe, Munasinghe Institute for Development, Jane Barr, Environmental Consultant, Montreal, Canada. Luke Hunter, Wildlife Conservation Society, New York, USA; Sam Kanyamibwa, Colombo, Sri Lanka; Véronique Plocq Fichelet, Scientific Committee on Problems of the Albertine Rift Conservation Society, Kampala, Uganda; James Murombedzi, IUCN–The Contributors and Reviewers: Environment, Paris, France; David Rickerby, Institute for Environment and Sustainability, World Conservation Union, Regional Office for Southern Africa, Pretoria, South Africa; Robert Cronan, Lucidity Information Design, Baltimore, USA; Dusty Horwitt, European Commission Joint Research Centre, Ispra, Italy; Nora Savage, Environmental Caroline Pollock, IUCN–The World Conservation Union, Species Survival Commission, Environmental Working Group, Washington D.C., USA; Shashi Kant, University of Toronto, Protection Agency, Washington D.C., USA; Jaroslav Vacek, Institute of Organic Chemistry Cambridge, UK; and Guy Preston, Working for Water Programme, Department of Water Toronto, Canada; Kamie Liston and Cory Wilson, Protecting the World’s Oceans, Juneau, and Biochemistry, Prague, Czech Republic; Liya Yu, Division of Environmental Science Affairs and Forestry, Cape Town, South Africa. USA; H. Gyde Lund, Forest Information Services, Gainesville, USA; Joanna Pajkowska and Engineering, National University of Singapore, Singapore; and Yuliang Zhao, Institute and Ashbindu Singh, UNEP, Washington D.C., USA; and Bruce W. Pengra, Science of High Energy Physics, Chinese Academy of Sciences, Beijing, China. Overview 2006: Asia and the Pacifc Applications International Corporation, USGS Center for Earth Resources Observation and Science, Sioux Falls, USA. GEO Indicators Lead Authors: Tunnie Srisakulchairak Sithimolada and Jinhua Zhang, UNEP-Regional Resource Centre Overview 2006: West Asia Lead Author: for Asia and the Pacific, Bangkok, Thailand. Jaap van Woerden, UNEP, Geneva, Switzerland. Lead Author: Contributors and Reviewers: Contributors and Reviewers: Mohammed S. Abido, Arab Forest and Range Institute, Lattakia, Syria. An Bollen, Ludgarde Coppens, Shaofeng Hu, Ning Liu, Mahesh Pradhan, and Surendra Romona Anton, Accreditation Services International, Bonn, Germany; Andrea de Bono, Shrestha, UNEP, Bangkok, Thailand; Yi Huang, Peking University, Beijing, China; Toshiaki Contributors and Reviewers: Gregory Giuliani, Diawoye Konte and Stefan Schwarzer, Global Resource Information Ichinose, National Institute for Environmental Studies, Tsukuba, Japan; Mylvakanam Adel F. Abdel-Kader, Abdul Elah Al-Wadaee, A. Basel Al-Yousfi, Fareed Bushehri, Database-Geneva, Switzerland; Volodymyr Demkine, UNEP, Nairobi, Kenya; Arvydas Iyngararasan, UNEP-Regional Resource Centre for Asia and the Pacific, Bangkok, Habib El-Habr, Ayman El-Talouny, Ahmad Ghosn, Abdul–Majeid Haddad, and Melanie Lebedys and Simonne Rose, Food and Agriculture Organization of the United Nations, Thailand; Peter Kouwenhoven, International Global Change Institute, University Hutchinson, UNEP, Manama, Bahrain; Marwan Dimashqi, Ministry of Local Administration Rome, Italy; Myriam Lynster, Organisation for Economic Co-operation and Development, of Waikato, Hamilton, New Zealand; Murari Lal, Climate, Energy and Sustainable and Environmental Affairs, Damascus, Syria; and Jamal Hajjar, Ministry of Agriculture and Paris, France; Ian May, UNEP—World Conservation Monitoring Centre, Cambridge, UK; Development Analysis Centre, Ghaziabad, India; Qiangzi Li, Institute of Remote Agrarian Reform, Damascus, Syria. Gerald Mutisya, UNEP—Ozone Secretariat, Nairobi, Kenya; and Ron Witt, UNEP, Geneva, Sensing Applications, Chinese Academy of Sciences, Beijing, China; Sunil Malla, Asian Switzerland. Institute of Technology, Bangkok, Thailand; Catherine McMullen, UNEP, Nairobi, Kenya; Overview 2006: Polar Somrudee Nicro, Thailand Environment Institute, Bangkok, Thailand; Shilpa Nischal, Lead Authors: The Energy and Resources Institute, New Delhi, India; Akira Ogihara, Institute for Global Joan Eamer, UNEP/Global Resource Information Database-Arendal, Norway; and Environmental Strategies, Kanagawa, Japan; Hitomi Rankine, United Nations Economic Michelle Rogan-Finnemore, Gateway Antarctica, Centre for Antarctic Studies and and Social Commission for Asia and the Pacific, Bangkok, Thailand; Yue Ruisheng, State Research, University of Canterbury, Christchurch, New Zealand. Environmental Protection Administration, Beijing, China; and Bingfang Wu, Institute of Remote Sensing Applications, Chinese Academy of Sciences, Beijing, China. Contributors and Reviewers: John Crump, Global Resource Information Database-Ottawa, Canada; Alan Hemmings Overview 2006: Europe and Wolfgang Rack, Gateway Antarctica Centre for Antarctic Studies and Research, University of Canterbury, Christchurch, New Zealand; Kathrine Johnsen, UNEP/Global Lead Author: Resource Information Database-Arendal, Norway; Finn Katerås, Directorate for Nature Mirjam Schomaker, Consultant, Lentillères, France. Management, Trondheim, Norway; Christian Lambrechts, UNEP, Nairobi, Kenya; Stefan Contributors and Reviewers: Norris, World Wide Fund for Nature, Oslo, Norway; Bjørn Willy Robstad, Standing Evelyne Bertel and Karen Daifuku, Organisation for Economic Co-operation and Committee of Parliamentarians of the Arctic Region, Oslo, Norway; and Leif Toudal, Development, Nuclear Energy Agency, Issy-les-Moulineaux, France; Susanne Bech Pedersen Technical University of Denmark, Kongens Lyngby, Denmark. and Nurit Bodemann-Ostow, UNEP, Nairobi, Kenya; Andrea de Bono, Global Resource Information Database-Geneva, Switzerland; Alexandre Chachine and Charlotte Griffiths, Feature Focus: Environment and Globalization United Nations Economic Commission for Europe, Geneva, Switzerland; Barbara Clark, Lead Authors: Francois Dejean, Jaroslav Fiala, Andre Jol, Jan Karlsson, and David Stanners, European Hilary French, Worldwatch Institute, Washington D.C., USA; Philippe Roch, Consultant, Environment Agency, Copenhagen, Denmark; Nicolai Dronin, Moscow State University, Geneva, Switzerland; Charles Arden-Clarke, UNEP, Paris, France; Catherine McMullen, Moscow, Russia; Frank de Leeuw, Milieu en Natuur Planbureau, Bilthoven, Netherlands; UNEP, Nairobi, Kenya; and Benjamin Simmons, UNEP, Geneva, Switzerland. Daniel Puig, UNEP, Paris, France; Frits Schlingemann, Ron Witt, and Jaap van Woerden, UNEP, Geneva, Switzerland; and Svetlana Tsyro, The Norwegian Meteorological Institute, Contributors and Reviewers: Oslo, Norway. Hussein Abaza, UNEP, Geneva, Switzerland; Marion Cheatle, Munyaradzi Chenje, Anantha Duraiappah, R. Norberto Fernandez, Tim Kasten, Marcus Lee, Thierry Oliveira, and Kilaparti Ramakrishna, UNEP, Nairobi, Kenya; Jim Curlin and Eric Usher, UNEP, Paris, France; Nina Haase, Forest Stewardship Council International Centre, Bonn, Germany; and Daniel Nepstad, Woods Hole Research Center, Falmouth, USA.

85 Collection des Annuaires GEO G

7 0 0 2 K O O B A R E Y K O O L T U O T N E M N O R I V N E L A B O L Annuaire 2007 Annuaire 2004/5 Les possibilités et les risques issus des Le Dossier thématique de l’Annuaire liens qu’entretiennent l’environnement et 2004/2005 analyse les liens entre les la mondialisation sont examinés dans le genres, la pauvreté et l’environnement. Le dossier thématique de l’Annuaire GEO 2007 chapitre des Nouveaux défis-Nouveaux d’un point de vue dynamique et interactif. résultats étudie comment les changements Si la gestion est responsable, les risques de l’environnement peuvent déclencher peuvent être atténués ou même ouvrir l’apparition et la réapparition de maladies de nouvelles perspectives. Dans le cas infectieuses, et démontre le rôle que contraire, si la gestion n’existe pas ou si elle peut apporter une bonne gestion de n’est pas appropriée, les possibilités peuvent l’environnement dans l’atténuation des générer rapidement des risques. À titre tendances négatives. L’Annuaire présente d’exemple, les effets des nanotechnologies également un aperçu sur les récents sur l’environnement et la santé de l’homme changements de la salinité des océans sont abordés dans le chapitre Nouveaux et explique, étape par étape, en quoi défis-Nouveaux résultats. ce phénomène pourrait avoir de graves conséquences.

Annuaire 2006 OUTLOOK 2003 ENVIRONMENT BOOK GLOBAL YEAR Annuaire 2003 Le Dossier thématique de“It l’Annuaireis our duty individually 2006 and collectively to take L’eau est le thème du Dossier thématique de stock of the issues and developments of 2003 and of the measures taken during the year to achieve a étudie les effets de la pollutionmore sustainable atmosphérique future for the environment.” l’Annuaire 2003. L’eau joue un rôle important From the Preface by Klaus Töpfer, Executive Director, United Nations Environment Programme

liée à l’énergie, sur l’environnement,The GEO Year Book 2003 is the firstla in an société,annual series associated with the United dans la réalisation de divers objectifs Nations Environment Programme (UNEP) flagship report, Global Environment Outlook (GEO). Based upon a collaborative/comprehensive tracking and stocktaking l’économie et le grand public. Leprocess establishedproblème with partners, the GEO Yearde Book 2003 includes: fixés par la communauté internationale, • An Overview of major global and regional environmental issues and developments la consommation énergétique thatqui shaped policycontribue decisions and actions during theà course of the year notamment ceux visés par la Déclaration du • A Feature Focus on Water and its critical role in realizing various internationally-agreed development goals and targets, including those contained in the UN Millennium la pollution suscite des questions deDeclaration plus and in the Plan ofen Implementation agreed at Millénaire issue du Sommet du Millénaire the World Summit on Sustainable Development

plus préoccupantes que sont les changements• Emerging Challenges – New Findings presenting des Nations Unies des Chefs d’État et des scientific progress made in 2003 that may assist society in recognizing and better understanding climatiques, la sécurité et l’accès auxemerging énergies. environmental issues and help decision Gouvernements convoqué en 2000. Le makers in designing adequate responses

• GEO Indicators highlighting some of the key Le chapitre des Nouveaux défis-Nouveauxglobal and regional environmental issues and trends chapitre sur les Nouveaux Défis-Nouveaux that have been identified in GEO reports. The selected set of trend indicators will provide a consistent and harmonized oversight of major résultats traite de deux thèmes portant sur laenvironmental changes résultats s’oriente sur les constatations sur on an annual basis

Keeping abreast of environmental issues as they unfold, sécurité alimentaire qui sont d’intérêtUNEP has encapsulated politique. the most significant of theseLe recent la science et la recherche liées au cycle du developments in this readable and reliable volume – to inform, guide premier étudie la question des culturesand stimulate further action dans for the health of un our environment nitrogène et des pêcheries marines. climat en évolution, tandis que le second recense www.unep.org UNEP Division of Early Warning and Assessment les effets environnementaux et les bonnesP O Box 30552, Nairobi 00100 Kenya Tel: +254 20 623562 UNEP ISBN paperback: 92-807-2415-0 Fax: +254 20 623944 e-mail: [email protected] United Nations Environment Programme pratiques liées à l’aquaculture de poissons etwww.unep.org/geo/yearbook de crustacés dans les écosystèmeshardcover: 92-807-2421-5 marins.

Vous pouvez télécharger la dernière version en ligne gratuitement à partir du lien qui suit : http://www.unep.org/geo/yearbook/ ou acquérir des copies imprimées de l’Annuaire à www.earthprint.com. La collection intégrale des Annuaires est accessible à un prix réduit. Des copies sont disponibles en anglais, arabe, chinois, espagnol, français et russe.

PRODUCTION

Équipe de production de Équipe de coordination Équipe de support: Activités Nairobi: régionale: communautaires: Marion Cheatle Susanne Bech Adel Abdelkader Volodymyr Demkine Beth Ingraham Nurit Bodemann-Ostow Charles Sebukeera Salif Diop Francis Njoroge R. Norberto Fernandez Salvador Sánchez-Colón Marcus Lee Nick Nuttal Catherine McMullen Ashbindu Singh John Mugwe Audrey Ringler Ron Witt Caroline Mutua Jinhua Zhang Hua shi Rédacteur: Jaap van Woerden Paul Harrison

86 GEO ANNUAIRE 2007

Copyright © 2007, United Nations Environment Programme

ISBN: 978-92-807-2768-9

UNEP/GC/24/INF/2

DEW/0907/NA

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Tél. : (+254) 20 7621234 Fax : (+254) 20 7623927 Courriel : [email protected] Site web du PNUE : www.unep.org Site web de l’Annuaire GEO : http://www.unep.org/geo/yearbook Le PNUE promeut des pratiques re- Rédacteur : Paul Harrison spectueuses de l’environnement au sein de Photocomposition, mise en page et impression : Phoenix Design Aid, Danemark ses propres activités et à l’échelle mondiale. Coordination de la production : Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) Le présent ouvrage est imprimé sur du papier Distribution : SMI (Distribution Services) Ltd. (R.-U.) sans chlore et sans acide, provenant de forêts Le présent ouvrage est accessible à l’adresse suivante : Earthprint.com http://www.earthprint.com gérées conformément au principe du dével- oppement durable. La politique de publication du PNUE a pour objectif de réduire les traces de carbone dégagées par l’organisation. 7 0 0 2 E R I A U N N A - L A I D N O M T N E M E N N O R I V N E ’ L E D R I N E V A ’ L

L’annuaire GEO 2007 est la quatrième édition du rapport annuel sur l’avenir de l’environnement mondial publié par le PNUE. Il est le résultat d’une collaboration avec des experts mondialement reconnus dans le domaine de l’environnement.

L’annuaire GEO 2007 comporte un état des lieux détaillé de l’environnement sur les évolutions notables constatées au cours de l’année écoulée, au niveau mondial et régional. Il met en lumière les relations existant entre la santé des écosystèmes, le bien-être de l’Homme et les évolutions économiques. Il étudie de nouvelles approches sur la valeur accordée aux services dispensés par les écosystèmes et les dangers résultant de la dégradation des écosystèmes. Il rend compte des résultats des recherches les plus récentes et des décisions politiques impliquant une prise de conscience de la situation écologique et une réponse adéquate.

Un dossier thématique analyse les relations entre l’environnement et la mondialisation mettant en jeu les services fournis par les écosystèmes- et le bien-être de l’Homme qui en dépend- dont les ressources naturelles sont exploitées pour répondre à la demande mondiale. Ce chapitre explore également des dispositifs politiques innovants qui concilient l’approvisionnement mondial en biens et services et les objectifs de développement durable. A N N U Sont également étudiés en détail les nouveaux défis scientifiques et politiques posés par la nanotechnologie sur le plan de l’environnement. Il est certain que les nanotechnologies sont avantageuses pour l’environnement mais, pour ce faire, il est essentiel d’adopter des instruments appropriés en matière d’évaluation et de législation destinés à répondre aux problèmes majeurs posés par les composants de la nanotechnologie et leur recyclage.

Les indicateurs GEO illustrent graphiquement les principales évolutions et les menaces croissantes sur A I R E l’environnement, garant de toute vie sur la planète.

L’annuaire GEO 2007 est un document d’information essentiel, un ouvrage de référence pour toute personne impliquée ou simplement intéressée par les mutations que connaît notre environnement. Tour dʼhorizon dʼun

www.unep.org Programme des Nations Unies pour l’environnement environnement en pleine mutation P.O. Box 30552, Nairobi 00100 Kenya Tél: +254 20 7621234 Fax: +254 20 7623927 Courriel : [email protected]

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