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THEATRE COMPLET NOUVELLE ÉDITION

D& ÉMILE 'AUGIER LES -BRIG'ANDS OP~RA-BOUFFE EN TROIS AÇTES TOME PREMIER , TOitlEIV PAROLES DE La Ci~uë. - Un Homme de Bien. Les Lionnes pauvres. - Un Beau Mariage. - Les Effronté8. - L'Aventurière. - Gabrielle. M-EILHAC '& IJUDOVIC HALÉVY - Le Joueur de Flûte. - TOME V Sa. ho. DB L'ACADÉ

\e Gendre de M. Poirier. - La TOME VII Pierre de touche. - Ceinture Jean de Thommeray. - Le... Four­ dorée.- LeMariage d'Olymp~. chambault. - Le Prix Martio.

PA RI S Chaque tome se rend séparément. CAL,MANN-LÉVY, ÉDtTEURS 3, RUE 3 SERVICE DES SPECTACLES ET CONCERT8 DE LA VILLE DE GENÈVE BIBLIOTHËQUE MUSICALE .

e, Promenade du Pin • '"

LES BRIGANDS

OPÉRA BOUFFE

leprésenté pev la première fois, à , sur le T.I'IlE us VA.Bd'r&.. le 10 décembre 1869.

GE Bibliothèque musicale

1111111111111111111111 1111111111 111111111111111111111111111' ~.... '1..,r~~" 1061222671 A CALMANN-LÉV''i" BOl" uns LES

DES MÊMES AUTEURS

FORM.AT &RA.!fD IN-l8 BARBE-BLEUE, opéra-bouffe en trois actes, •• •••• • BRIGANDS LA BELLE HÉLÈNE, opéra-bouffe en trois actes. • • • • 1 LA BOULANGÈRB A DES ÉCUS, opéra-bouffe en trois actes. • 1 LA BOULE, comédie en quatre actes. • • • • • • • • ! 1 Opéra Bouffe en trois Actes LB BOUQUET,. comédie en un acte. • • • • • • J 5( LES BREBIS DB PANURGB, comédie en un acte. • 1 50 LB BRÉSILIEN, comédie en un acte. • • • • • 15U PA.R , opéra-bouffe en trois actes. • • ! lt LE CHATRA U A TOTO, 0 péra-bouffe en trois actes. t JI; LA. CIGALE, comédie en trois actes, • • • • • » )! ET LUD. LA CLÉ DB MÉTELLA, comédie en un acte.. •• 1 5: H. MEILHAC HALÉVY LA DlVA, opéra-bouffe en trois actes.. •••• 2 .Ji: L'ACADKMIB FRANÇAISB L'ÉTÉ DB LA SAINT-MARTIN, comédie en un acte. 1 LB FANDANGO, ballet-pantomime en un acte. ••• J MUSIQUE D'E FANNY '\EAR, comédie en cinq actes. • . • • • • • • % • FROUFROU, comédie ,en cinq actes. . • • • • • • . ! • LA ORAND'B-9UCHESSE DE GÉROLSTEIN, op.-bouffe en troiaact, ! » L'nOMME At. t.A CLÉ, comédie en un acte. .••. 1 50 JACQUES OFFENBACH L'JNGÉt'lUB, comédie en un acte. . . . . • . . 150 'ANOT. -comique en troll actes. •• 1 • ..OLOTTB, comédie en un acte • • Il ••••••• 110 LoUl.OU, come.ne Pro un acte. .. ..•.. 1 tw LE MARI")E LA DÉBUTANTE, comédie en quatre actes ! • MADAME ATTEND MONSIEUR, comédie en un acte. • • 1 50 LES Jt'PRI~ES DE 1:A:MBINBT, comédie en un acte. • 1 50 LA MI-CAltEME, fohe en un acte. • • • • • • • 1 50 LES MOULINS A VENT. comédie en trois actes. •• 150 NÉMÉA, ballet-pantomime en deux actes. • • • • • • t 1) LB PASSAG\C DE VÉNUS, leçon d'astronomie en un acte. • 150 LA. PÉRICBOLE, opéra-bouffe en trois actes. ••••• J tif LA PETITE MADEMOISELLE, opéra-comique en trois ar.tes. 1 » LA PETITE MARQUISE, comédte en trois actes.. • 1 » u Pft'ITB liBRE, eomèdie en trOJS actes. • • • • • ' 1 » LB PHOTOGRAPHE, comédie en un acte. . • • •• • J » LH FE l'IT 1)\'C, opéra-cOmiq1le en trois actes. • • • 0 • 2 • LE PETIT HÔTEL, comédie en "n acte. . .• • ,i 1 50 LE PRINCB 1 comédie en quatre actes. • • • • • • • ! al LE RÉVBILLON, comédie en tfois ac\o... •• 2 ,. PARIS LB 'ROI OANDAULJI, comédie en un acte.. •••••• 1 50 LA ROUSSOTTE, comédie-vaudeville en trois actes. • t • LB alNa.DB NIOOLET. comédie en un acte. •• 150 CALMANN-E.ÉVY, ÉDITEURS LES SONNETTES. comëdie en un acte.. ••••• 1 se TOTO CHE .... TATA, comédie en un acte. • • • • • • • 1 50 3, ft UB A.UB BR, 3 TOU" J>UR LBS DAIIU, comédie en un acte. • • 1 5t LE TIJo41N"DY KlNUIT, comédie endenx actes,". • 150 LV 851 'l'B.ICOCBS ET CACOLET, vaudeville en cinq actes. • • • • ! • Droits d.e reprOdllCf.ÎoD, d. traducûon _ d. représentation. réser••• LA. V"u'VE, comédie en trois actes. •• •••• , . LA. VIB PARISIKNNIl, opéra·houife en cinq actes. 1 • .c.. &TO.41 ftC. SERVICE DES SPEerACLES ET CONCeRlS DE LA VilLE ee GENÈVE BIBLIOTHèQUE- BIBLIOTr{ÈQUE MUSICALE

au Pin PERSONNAGES

PALSACAPPA, chef de brigands ,• M. Dupt7I'. BRIGANDS FRAGOLETTO, jeune fermier. •• Mlle ZULMA BouPPA. PIÉTRÛ, son confident et sous-chef. MM. )(OPP. ANTONIO, caissier du duc de Mantoue. LÉO~CK. LE COMTE DE GLORIA - CASSIS, chambellan de la princesse de Grenade. • GOtl'RDOM. LE BARON DE CAMPOTASSO, premier écuyer du duc de Mantoue. • • • • .. • • • .. • • Cs. BLONDELB'I'. ACTE PREMIER LE DUC DE MANTOUE. • • • • • • • • LANJALL...Y. LE CHEF DES CARABINIERS DU DUCDE MANi .JVE. B...RON. Un site d'une sauvagerie étrange (paysage à la Salvator Rosa); d'énormes rochera. CARMAGNOLA, brigand, • .. • • • • • .. GOBIN. Au fond, nue montagne avec un sentier qui part du milieu du théâtre, monte à PIPO, aubergiste. • .. • • • .. • • • • BoULANGL droite, puis à gauche à une très-grande hauttUtr; ce sentier est praticable jusqu'eu ADOLPHEDE VALLADOLID, premier page de la prin- haut. - A droite au premier plan, l'entrée d'une caverne; du même côté, iur 1. cesse de Grenade. •• CooPER. devant, un escaheau. - Quelques arhres sur la montagne, BARBAVANO, brigand. •••••••••• n"'NIEL B...a. DOMINO, id.. •••••••••• BOIlDIBa. LE PRÉCEPTEUR DE LA PRINCESSE DE GRENADE. VmBl.x. UN COU&RIER ~ UN HUIS'SIER {. •••• FIORELLA , fille de Falsacappa Mlle. AnlÉB. SCENE PREMIÈRE LA PRINCESSE DE GRENADE. • LUCCUlU. ZERLINA # paysanne. JULIA H. BARRAVA~O, DOMINO, BRIGANDS, puis CAR. FIAMETTA, id. BESSY. MAGNOLA,p~FALSACAPPA, LA DUCHESSE. • Â.LleB RBGluuL'I. ZERLINA, FIAMETTA, BIANCA, CICINELLA LA MARQUISE. • Ga",vIER. ET D'AUTRES P AYSAMNBS. BIANCA, paysanne. OPPEl'l"SRIK. CICINELLA, id. . DaouÂ-aD. A..u lever du rideau, quelques brigands sont sur la montagne, on entend trois foÎl PIPETTA, fille de Pipo , GnAT. le son du cor. n fait petit jour. PIPA, femme de Pipa. • • LaOl'CUie DOM 1NO, il est en sentinelle au bas de la mont&sue• BRIG.ume, ~RÂBINIIn\S, PAYSANNES, MAR)HTONS, PAGBS DB LA COtnl DE MANTOUE, SEIGNEURS ET DAllES D'HONNEUR DB LA COUR DB Le cor dans la montagne a retenti trois fois,

GRENADE, PAGES DE LA PRI':'iCESSE DB GRBl'l"ADB, S.KIGIUnJU KT DAMU Alerte, mes amis, accourez à ma voix. DE LA COUR DB MAl'l"TOUB. Entrent cinq ou six brigands de droite et d, gaueàè. BARBAVANO, pusant à droite. Qui vive'! VOIX, au dehors *. Toutes les indications sont prises de la gauehe et de la droite du spe~tatenl'. Les brigands! Le4 personnaA'es sont inscrits en tête des scènes, dans l'ordre qu'ils occupent as Il6ltre. Le. ohangemellu de positioDIODt i»diquél par de. reavoU au.bu dei paese.. Domi•• Bu. 1 1 LES BRIGANDS .. eTH PREMIER • BA RBAVANO. En sourdine ils rentrent dans l'ombre, Dites le mot de passe. Les brigands de la forêt sombre. DOMINO. Les brigoands se cache~t derrière le. rochers, l droite et l gauche. A.peIne IOBt­ Le mot de passe! ils eaebés, que parait venant de gauche, par la montagne. un Ermite vénérable __. LES VOIX, du dehoftl. {('f)8tn me ries capucins de BaroIaètre). n est suivi de huit jeuD.e. pall&11M1e lA Escopette et mousquets, pistolets et tromblons! Jour parait. FIAMETTA *. DOMINO, passant à droite ", . Sentinelle, faites-leur place, 1 Laissez-les approcher, les hardis compagnons. Déjà depuis une grande heure, Entrée de brigands, par la montagne à droite. Bon Ermite, nous te suivons, CHŒUR Et pourtant ta sainte demeure, Deux par deux ou bien trois par trois Point encor ne l'apercevons••• Quatre par quatre quelquefois ' Ah! dis-nous vite, Ils arrivent, marchant dans ro'mbre Bon Ermite, Les brigands de la forêt sombre. ' Bon Ermite, où nous conduis-tu? D'autres brigand. sont entrés de tous les côtés. L'ERMrr E, d'une voix cassée. Entre Carmagnola par la montagne, l puo.... Dans le 'sentier de la vertu1••• DOMINO **. ZERLINA. Carmagnola! II CARMAGNOLA, venant au milieu~. C'est un joli sentier sans doute Silence! cachez-vous. Et qu'il est doux de parcourir; Mais, hélas 1 bien longue est la route.•• DOMINO. Pourquoi? :Ne la verrons-nous point finir? Ah! dis-nous VIte, CARMAC-NOLA. Bon Ermite, Disparaissez! Bon Ermite, où nous conduis-tu? BARBAVANO. L'ERMITB, de même. Commence par nous dire••• Dans le sentier de la vertu. CARMAGNOLA. n Ta vert la caver••• Je ne vous dirai rien; si vous aimez à rire FIAMETT Â. -. Cachez-vous! ' N'arriverons-nous pas? DOMINO. PALSACAPPA, d'une 'Voix terrible. Cachons-nous f Nous sommes arrivés! rejette Ion eapuehou, sa robe et sa barbe, et paratt en cher de brig&o". ­ MÊME CHŒUR, à voix basse. n Les brigands se montrent. Deux par deux ou bien trois par uois Quatre par quatre quelquefois, , LES FBMMES, 18 réfugiant à gauche***. Falsacappa! • Bar., Domi• .. Bar., Domi., Car. • Bian., Zerli, l'Brmi., Fiam., Ciel. ... Var., Car." Domi. ** Bian, , Zer., Cici.,Fiam., l'Ermi. •• Biaa.., Zer., Cici., Fiam., Fala., Bar., Domî••c... ACTB PIRMIl. 1 LE! BRIGANDS F.lLS.lCAPPA. CICINELLA. Vers ta beauté, vers l'Innocence NÜ8 amants sont flambés! Il se glisse, puis il s'élance... FALSACAPPA.. Il parle, et l'innocente enfant Oui c'est moi! c'est Falsacappal Chancelle et tombe en répétant: On ne s'attendait pas à ca! C'est Ernesto Falsacappat TOUS. TOUS. Falsacappa! Falsacappa1 FALSACAPPÂ. LES BRIGANDS. COUPLETS Vive Falsacappa! 1 LES FEMMES. Quel es! celui qui par les plaines Quoi! c'est Falsacappa! Conduit sa bande de lurons' FALSACAPPA, aux femm",. TOUS. ! Point de frayeur! Falsacappa En douceur F ALSACAPPA. Tout se passera, mes belles Celui qui commet par douzaines Demoiselles. Des forfaits dans les environs '1 Et maintenant, presto! presto! TOUS. Eloignez-vous tous subito, brigands, Falsacappa1 Tous, excepté les trois Qui sont mes premiers lieutenants. FALSAC&PPA. LES BRIGANDS. Vers le voyageur qui s'avance Il se glisse, puis il s'élance, Et maintenant, presto! presto! Et le voyageur mécontent Eloignons- nous tous subito, Chancelle et tombe en répétant: Tous, excepté les trois brigands, C'est Ernesto Falsacappa! Qui sont ses premiers lieutenants. TOUS. LES FEl\fMES. Falsacappa! Ah ! voyez comme, en nous lorgnant, F A~SACA.PP .l. Ils ont un regard flamboyant! regardant 1 II Leur œil brille en nous C'est flatteur, mais c'est effrayant f Quel est celui qui porte aux femmes à Falsacappa. Ufi culte tout particulier'1 LES BRIGANDS, TOUS. Ces mignonnes Falsacappa ! Que voilà, Ces friponnes FALSACAPPA.. Qui sont là, Et fait toujours devant les darnes o maître, tu nous les donnes' Fléchir la rigueur du métier? F ALSACAPPÂ... TOUS. Falsacappa! Halte-làl LBS BRIGANDS ACTE PREMIBR , .' LES BRIGANDS. PIÉ!RO. Pourquoi ça? Ne fais-tu pas d'exception? FALSACAPPA. FALSACAPPA. Conduisez-les d'abord dans le souterrain noir, Une seule..• Et qu'on ait 'des égards au moins ... jusqu'à ce soir t PI É TR0, avec émotion. LES BRIGANDS. Laquelle? Jusqu'à ce soir ..• FALSACAPPÂ. Quel espoir 1 Toi, mon bou Piétro•.• FALSACAPPA. n lui serre la maïa.:1 Et maintenant, presto! presto1 Eloignez-vous... ete, Ahr••• LES BRIGANDS. Domino, Barbavano et Carmagnola remontent et causent tout bas au fond a... Et maintenant, presto! presto! animation. Eloignons-nous... etc. FALSACAPPA *. LES FEMMES. Toi, qui m'as appris le métier... Toi, qui, prenant la place d'un père pendu avant l'âge... j'avais trois ans alors, et cette Ah! voyez comme, en nous lorgnant, mort, tu sais que je jurai de la venger et que je tiens mon ser­ Ils ont un ... eto. ment... Toi, dis-je, qui, prenant la place de mon père, fus le Cne partie des brigands emmène les femmes et entre avec elles danl la eaverne. guide de ma jeunesse et me conservas le commandement de - Les autres sortent de droite et de gauche. - Carmagnola suit les femmes cette bande qui était mon héritage. L'occasion était belle ce­ jus'IJU'A rentrée de la caverne, en lenr envoyant des baisers. Falsacappa vient pendant, la tentation aurait pu te venir d'exploiter pour ton le prendre par l'oreille et le fait pas&er à gauche. - Pj6tl'o parait ItoU:1& mon­ compte. - Tu n'en fis rien, honnête Piétro. tagne, venant de la gauche. PIÉTRO. Oh! je me rends justice, je ne suis pas un homme de haut SCÈNE II vol. l'ALSACAPPA. DOMINO,BARBAVANO, CARMAGNOLA, Que veux-tu dire '1 PIÉTRO. FALSACAPPA, puis PIÉTRO. Je ne suis pas fait pour le commandement. Je suis fait pour tenir auprès de toi l'emploi de confident et pour t'ad­ FALSACAPPA, regardant aTec mépris les brigands qui s'éloignent. mirer..• Que me faut-il à moi? Que tu me regardes de temps Voilà donc ce qu'il faut pour les conduire.•• des femmes .•• à autre•.• l'air ému.•. le regard humide, ell me disant••• et des liqueurs fortes! FALSACAPPA. PIÉTRO, ·.'approchant de lui *. Mon vieux canard! Tes paroles sont amères. PIÉTRO. FALSACAPPA. Cela me suffit à moi. Ah! te voilà, mon vieux Pietro. (}lU8Ut au milieu".) Je méprise Les trois brigandl!l au fond élèvent 1. TOÏK. lesbommes. FALSACAPPA, sa retourww&. Qu'est-ce?..• • Domi., Bar. 1 Car., Piê., Pall• .. Domi., Bar., Car., Fals... Pié. • Domi. Car. Bar. Fals. Pi'-

1 LES BRIGANDS ACTE PREMIER PIÉTRO, bas. Mais d'autres, peut-être, trouvent que cela ne leur suffit CAR~lAGNOLA. pas. Et pourquoi faire? .• Pour voler... dix-sept francs! FALSACAPPA. BARBAVANO. Que veux..tu dire? Qu'il a fallu partager entre soixante-treize personnes. PIl1TRO, montrant les trois brigande, bas. CARMAGNOLA. Ces messieurs, je crois, ont l'intention de radresser quel­ Et vous avez pris dix francs pour vous! ques observations. BARBAVANO. FALSACAPPA, hase Nos dividendes sont dérisoires... j'étais banquier, moi, je De l'indiscipline? rue suis fait voleur, parce que j'espérais qu'il y aurait moins PIÉTRO, bu. de travail et plus de bénéfice..• c'est le contraire qui est arrivé. J'en ai peur••• DOMINO. PALSACAPPA, bas. Et à qui la faute t .. Nous allons voir ça. - (Hant.) Approchez, messieurs- Il passe près de Barbavane; BARBAVAN 0, descendant avec ses camarades. BARBAVANO. Nous approcherons si nous voulons. Pas à nous, puisque nous ne faisons qu'obéir.... FALSACAPPA *. FALSACAPPA. *. A moi alors? Qui est-ce qui demande la parole? ~ BARBAVANO. BARBAVANO. Mais... oui. .. à vous! Je la prends. FAL8ACAPPA. FALSACAPPA. Messieurs! •••Qu'est-ce que vous demandez à la" fin t Gardez-la. CARMAGNOLA, allant à lui **. BARBAVANO. On vous demande tout uniment... (Se tournant vers Îes deux autre. Je vous remercie, chef, et je vous engage à ne pas per.dre et à demi-voix). Qu'est-ce qu'on lui demande, au fait! (Barbavano lui un mot de ce que je vais avoir l'honneur de vous dire, dit quelques mots à l'oreille. Haut à Falsacappa), On vous demande d'avoir une idée et de trouver quelque bon coup à faire. Nous ne sommes pas contents. FALSACAPPA, allant à Pietro, bas. FALSACAPPA. Qu'est-ce que tu penses de ça, toi? Messieurs!... ..' PIÉTRO, bas. TOUS LBS TROIS. Promettez-leur quelque chose... ou rendez les dix francs. Nous-ne-sommes-pas-contents. FALSACAPPA, bas. BARBAVANO. Je vais leur promettre quelque chose. (Haut et se tournant ver. Les affaires ne vont pas. les trois brigands.) Ecoutez-moi, mes fidèles lieutenants, je vous DOMINO. promets... Vous entendez! Je vous promets... Enfin, c'est Il Y a huit jours" vous nous avez fait faire trente lieues et bon, vous voulez qu'on ait une idée•.. on en aura une. passer vingt-.quatre heures dans une cave.•• TOUS. Bien vrai] • Domi., Car., Bar., Fals., Pié. • Car., Domi., Bar., Fals .• Pié . .. Domi.) Bar., Car., }l'ab., Piè,

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AC TB PREMIER 11 10 LES BRIGANDS Un fusil brille au clair de lune, FALSACAPP1.. Puis un coup retentit. .. Parole d'honneur! Pan!... pan! •.. c'est Fiorella, la brune, Les trois brigMld. rient. La fille du bandit! BA.RBAV A.NO. Je suis la fille du bandit !... Jurez sur autre chose..• Elle donne sa carabine à. Barbav~ On entend la voix de Fiorell.. II FALSAeAPPA, écoutant. Sur la tête de ma fille... , dont les accents se font entendre Jesais courir de roche en roche, Comme un chamois léger, au loin dans la montagne. Et mon cœur bondit, quand approche CARMAGNOLA. Le moment du danqer ; Sur la tête de ta fiUeFiorella? Cette main fluette et légère F AIASACAPP.1.. A des muscles d'acier, Quît sur la tête de ma tin.e Fiorella, je jure ,qu~ d'ici à Elle a couché dans la poussière peu de temps je ferai faire a la bande une operation fruc- P lus d'un carabinier! tueuse.. . Domino remonte. Un fusil brille au clair de lune, Puis un coup retentit: BARBAVANO ET CARMAGNOLA *. Pan!•.• pan!..• A la bonne heure!••• Elle tire deux coup. d. pistolet. Ils vont an devant de Fiorella, C'est Fiorella, la brune, Entre à gauche par la montagn~ Fiorella. - Chapeau pointu, carabine •• La fille du bandit! l'épaule, poignard et pistolets à la ceinture. Je suis la fille du bandit 1 DOMINO, au fond. FALSACAPPA. La voilà•..,la voilà.•• la belle Fiorella! Ma fille1••• Les brigands redescendent avec Fioren.. TI l'embrasa•• PIORELLÂ.. SCÈNE III Mon bon père! Rlle va à. Piétro. LES MtMES, FIORELLA. FALSACAPPA, anx trois brlg8Jlds *. La séance est levée, messieurs; je n'ai pas besoin de VOUI FIORBLLA. recommander de ne pas oublier ma promesse ... moi non plus, 1 je ne l'oublierai pas... Tenez, l'occasion de la tenir ne se fera Au chapeau je porte une aigrette, pas attendre. Le prochain mariage de la princesse de Gre­ Une croix d'or au cou, nade avec notre jeune souverain, le Duc de Mantoue, est offi­ Sur l'épaule mon escopette, ciellement annoncé... vous le savez..•

Un poignard au genou; .. l. BARBAVA·NO. Et quand tous les brigands sommeillent j Nous le savons..• Dans les rocs que voilà, F'ALSACAPPA. Ce sont mes deux yeux noirs qui veillent i A l'occasion de ce mariage, il y aura des fêtes. Peut-être Sur la bande à papa. oubliera-t-on de nous y inviter? mais cela ne fait rien....noua

• l'ar., Car., Fals., Pié., Domi., 811 foad. • Pié., Fio., Fal., Bu., Domi., Cu• .. fié.. Fala•• Fi01'.~ Bar." Domi.. Car.

j ACTE PREMIER 13 11 LBS BRIGANDS PIÉTRO. y serons... je n'ai pas autre chose à vous dire.•. nous seron! t~ à ce mariage. Bonjour, messieurs. Est-ce. que ne. t'e,s pas" dit quelquefois que cela était extraordinaire d aVOIr, a ton age, une fille aussi grande'i., Il vg, à sa fille. Pietro remonte un peu. FALSAéAPPA. PIÉT R 0, regardant les trois brigands *. . Je me le suis dit quelquefois... mais, nous autres, nous Vive Falsacappa !.. (Plus fort, comme pour les exciter.) Vive Fal­ vivons tellement en dehors des lois ordinaires.•• sacappa ! TOUS, après un mouvement d'hésitation et faiblement. PIÉTRO. C'est vrai,•. Vive Falsacappa! riorella se lève et retourne à Piêtro, l qui elle parle bas, et qui lui remet ua Piétro retonrne près de Fiorella, coffret qu'il a pris dans le creux d'un rocher.' F ALSACAPPA, allant à eux 1'*. C'est bien, messieurs... c'est bien!.. Croyez que l'émotion.•• FALSACAPPA, à part, se levant. la reconnaissance... Bonjour) messieurs, bonjour!.. ,I~s. ne sav~nt c~~ment fa~re pour me surprendre... c'est délicieux ! JOIes paisibles de 1innocence, que vous êtes douces Domino sort par la montagne à droite. - Barbavano et Carmagnola entrent au cœur des coupables! dans la caverne. FIORELLA, allant à Falsacappa, en cachant le coffret derrière elle. Petit papa.•• SCÈNE IV F ALSACAPPA, s'oubliant. C'est aujourd'hui ta... (S'interrompant) Quoi donc, ma tillet PIÉTRO, FIORELLA, FALSACAPPA. FIORELLA.. Quel jour sommes-nous 1 FIORELLA, bas à Pietro, FALSACAPPA, feignant de l'ignorer. Tu ne lui as rien dit, au moins? Mais... je ne sais pa&.•• PIÉTRO, bas. Pas si bête! FIORELLA.. F ALSACAPPA, après avoir reconduit Carmagnola et Barbavano, C'est aujourd'hui la Saint-Ernest, ô mon bon père!.. regardant sa tille. FALSACAPPA, même Jeu. La ramille, maintenant, la famille t•• Est-il possible t.. FIORELLA. FIORELLA, venant à lui. Mon bon père!•. Le jour de votre fête, et ce jour, le vieux Piétro et moi, En 3 retourne à Piètre, n'avons pas voulu le laisser passer sans vous apporter un FALSACAPPA. peti t présent•.• FALSACAPPA. Ma fille! .. (Piétro et Fiorella se font des signes en riant. A part.) Je sais blen que. c'~st ~ujourd'hui la Saint-Ernest..• le jour de ma 1 Ah! bien, par exemple....si je m'attendais!.. Ma fille! fete...mais .le feins de ne pas me le rappeler... pour leur lais­ (Allant à Piétro et lui serrant ~ main,) Mon vieux Plétro! • \A. sa fille.} ser le plaisir de me faire une surprise... (Haut à Piètre qui rit en Et où est-il ce petit présent? le regardant.) Comme elle est belle, ma fille! comme elle est f. It'IORELLA. grande! Le voilà, mon père. Il s'est assis sa.qo un escabeau à droite et prend sa lille 6W' ses genoux, Elle met le coffret dans les mains de son père. Falsacappa l'ouvre, et lBI pe\Jt gendarme, sortant vivement du coffret, lui saute en plein dü.uat ~b .lJ.cU•• 1 • Fior., Fals., Pié., Bar., Domi., Car, j **Pié., Fior., Fals., Bar., Domi.,Car. • Pié., Fals., Fior. 14 LES BRIGANDS A.CTE PREMIEB~ 16

FALSACAPPA.:, PIÉTBO. Qu'est-ce que etest que cela? J'ai remarqué que la dame, qui venait poser avant nous, se PIÉTRO, riant. faisait peindre avec ses diamants..• Une charmantesoubrette..• Ça t.c'est une petite farce••. Elle est de moi, la petitefarce. assez piquante, ma foi... (n veut faire une pirouette et trébuche. Falsa. a.ppa le rattrape et l'empêche de tomber.) une sou brette apportait les FIORELLA, avec ëmctioa, diamants et les remportait••• hier, nous sommes arrivés un Il y a autre chose, mon père..• peu en avance, et•.• FA LSACAP PA, fouillant dans le coffret. FALSACAPPA.. SOUS la botte du gendarme?. (n tire un portrait du coffret qu'il Et?. emet à Piétro.) En effet•.• Tiens, prends le gendarme, Piétro, PIÉTRO. (Regardant le portrait.) Ton portrait, Fiorella, ton portrait! Ah! Et ce sont les diamants de la dame qui encadrent si mer­ par exemple, ma fille, je suis surpris, et pour tout de bon. Je veilleusement le portrait de Fiorella. m'attendais à une paire de bretelles. FALSACAPP A, mettant le portrait dans sa poche. FIORELLA. Très-bien, vieux Piétro, voilà un bon tourl Oh! mon père! PIÉTRO. PALSACAPPA. Encore un vieux restant. Ton portrait!.. Et en costume de cour! Tu as l'air d'une marquise là-dessus. Et comment ras-tu fait faire ce por­ FALSACAPPA, li. sa fille ,trait? Pourquoi ne souris-tu pas, ma fille? Quand un des nôtres a fait quelque chose de bien, il est convenable de l'encourager PIORELLA.. par un sourire••. Ça excite le zèle et ça ne coûte rien, Tous les jOUrR, ta figure bien enveloppée, j'allais chez le peintre à la mode. Piétro m'accompagnait, déguisé en domes­ FIORELLA. tique de bonne maison. Pardonnez-moi, mon père ... PIÉTRO. F ALSACAPPA. Si tu m'avais vu, tu aurais ri... j'avais une boule... Ta figure tout d'un coup est devenue sérieuse•.• FIORELLA. PA.LSACAPPA. ~ Etvous avez payé?. Vous vous 'en êtes aperçu .. FALSACAPPA. PIÉTRO. En bon argent.• Et je te prie de m'expliquer ce changement de physio­ nomie. FALSACAPPA. En bon argent' FIORELLA. PIÉTRO. A Dieu ne plaise que je veuille juger votre conduite!.• Vous continuez l'état glorieusement exercé par votre père..• Comme j'ai l'honneur de te le dire' il n'y a rien de plus respectable, et il serait bon que cet exem­ FALSACAPPA.. ple fût suivi plus souvent..• Je suis fière d'être votre fille. Allons, pas de plaisanteries! j'aimerais à voler sur vos traces! ••et cependant••. depuis quel­ PIÉTRO. que temps au moins, je suis toute surprise de sentir en moi Seulement.•. des hésitations, des scrupules... FALSACAPPÂ. PIÉTR 0, avec onction. Ah! il Y a un seulement'/.... Ça lui vient de sa mère•.. une sainte femme 1 16 LES BRIGANDS A.CTE P REMI ER Jl

FALSACAPPA. Depuis quelque temps, dis-tu ~ Quel jour cela t'a-t-il pris pour la première fois?. SCÈNE V FIORELLA. Mt~fES. Le jour de cette visite que nous avons faite chez ce jeune LES FRAGOLETTO, DOMINO, fermier... Vous savez bien... BARRAVANO,CARMAGNOLA, F ALSACAPPA. TOUS LES BRIGANDS. A nous, Piétro, le répertoire... Quel jeune fermier?. CHŒUR". PI É TR 0, consultant un carnet. Nous avons pris ce petit homme! cc Fragoletto, jeune fermier aisé. » C'est mercredi dernier que vous lui avez fait cette visite. Il est tout petit, mais, en somme, Quoique petit, il est fort bien ; FIORELLA. Ce.a vaut encor mieux que rien. Vainement, pendantque vous mettiez cette maisonau pillage, vous me pressiez de m'unir à vos travaux dans la mesure de FIORELLA, à part, voyant Fragoletto. mes forces et de mon intelligence, je suis restée immobile... (Parlé.) C'est lui! s~r ho~me f~rt les yeux attachés ce jeune ... C'était plus que fRAGOLETTO, il part, regardant Fiorella. moi! J'ai tort peut-etre de vous faire cet aveu, mon pere.. _ (Parlé.) C'est elle! FALSACAPPA. FIORELLA, A part. Non ma fille bien-aimée... Il faut espérer que cela pas­ C'est lui! .• Cachons mon trouble. sera ... 'Je tiendrai compte, cepe~dant, de ce ql!e.tu me dis, et je ne t'emploierai que dans les CIrconstancesou 11 faudra de la DOM 1NO, teDant Fragoletto. grâce et de la délicatesse. Amis, ne craignez rien : FIORELLA. Je le tiens et je le tiens bien!

Merci, mon père, vous êtes bon! (Allant à Piétro.) * Il est FRAGOLETTO, il Domino. bon! Pourquoi cft air rageur et ces façons méchantes? PIÉTRO. Tu, dis que ~u me tiens .•. je crois que tu te vantes, Un peu trop gobichonneur... mais, à cela près, le roi des , Soit dit sans te fâcher. hommes! Il se dégage"et'envoie Domino rouler par terre; pendant que celui-ci se relève DOM 1NO, en dehors, criant. tout confus, les brir8nds se précipitent, le poignard levé" sur Fragoletto, Alerte! alerte! nous le tenons! LES BRIG'ANDS. BRIGAN DS, en deaors. Ah ! petit misérable! Nous le tenons! nous le tenons! l'IORELLA. **, ~ant aussi son poignard et se jetant entre Fragoletto et lee bri-­ Domino amenant Fragoletto ~ suivi de cinq ou six briganll~ Ill"rive d~ la iroite par la montagne. - Â ses cris, le reB1.O de la bande accow:t dQ tous 1.U gands. côtés. Essayez d'y toucher. Elle prend la maiu de FragoletfG.. • fié. Fior. FalI. * Pi~. Fior. Prag. Domi. 'Barb. Carma. .. fié, Fals. Fior. Bar. Carma. Domi. ACTE PREMIER 19 tA LES BRIGANDS • F AL SACAP PA, Tenant se placel' eutre eus. • PALSACAPPA, venant les séparer, l part. Cette affaire Eh! bien L.. N'est pas claire! FRAGOLETTO. y a quelqu'chose au fond de tout ça. Ne nous fâchons pas, chef. Tu as des hommes qui font Je su,is père, du zèle et voilà tout. Ils se sont donné bien du mal (Jour Et j'espère amener ici un bon jeune homme qui venait de lui-même. Que ma fille me le dira. FALSACAPPA. ENSEMBLE. Tu dis que tu venais ici? .• P ALSACAPPA. FRAGOLETTO. Cette affaire De moï-même.•• et de mon propre mouvement. N'est pas claire, etc. FALSACAPPA. FIORELLA. Pourquoi faire r Cette affaire FRAGOLETTO. Est très-claire! Pour te parler, chef, pdur te parler. Je suis foll' de ce garçon-là1 Du mystère! FALSACAPPÂ. Faut me taire.•. Qui donc es-tu! à Ça pourrait déplaire papa. FRAGOLETTO. FR A.GOLETTO. Je me nomme Fragoletto ; je suis le jeune fermier que voua Cette affaire avez dévalisé mercredi dernier. N'est pas claire! J'aime, j'adore Fiorella1 Barbavano remonte, puis redesoend à gauche. Leur colère FALSACAPPA. Peut me faire Et tu viens te plaindre peut-être? Repentir de cet amour-là. FRAGOLETTO. LES BRIGANDS. 'Cette affaire Me plaindre de toi... à toi 1... Tu me crois plus jeune en- ­ N'est pas claire! core que je ne le suis. Non, chef, je viens pour te taire une Ya quelqu'chose au fond de tort ça. communication. Faut nous taire: FALSACAPPA. Ce mystère Une communication? Tôt ou tard se découvrira. FRAGOLETTO. Ulle partie des brigands remonte; ils forment quelques groul98. - D'autres TODt Une communication..• relative à mademoiselle. le coucher au fond SUl' des rochers. Il va à Fiol'eJ. ** FRAGOLETTO. allant 11. Fiorella. FIORELLA.*. Mademoiselle, c'est à vous que je me rends, et non à ~ A moi! autre. FALSACAPPÂ.. A ma fille?

• Pié, Prag. FaI!Ïa. Fior. Bar. Carma. Domi• ..Pié.F'".... Fior. Bar. Carma, Domi. • »&r.j Fié., FalI., Fior., Dow., eu. 21 20 LES BRIGANDS ACTE PREMIER

FRAGOLETTO. FRAGOLETTO. Oui, à ta fille. - Ecoute, chef. Comme le regard de ta fille. C'est sa main gue je viens te demander... COUPLETS. FIORELLA. 1 Oh! tout de suite, papa, tout de suite !... Quand tu me fis l'insigne honneur FALSACAPPA, allant à sa fille~. rendre visite, De me que c'est L.. La main de ma fille à Ut)... J'eus un petit moment d'humeur, Qu'est-ce Mais cela passa vite, FRAGOLETTO. Car sur tes pas ta fille entra, A un honnête homme, n'est-ce pas]... C'est une idée qui Et mon âme étonnée ne t'entre pas dans la cervelle.•. Attends,donc, chef, ,attends S'adoucit et te pardonna donc... je comprends tous .les genres d amour-propre. .. tu Pour l'avoir amenée. es un coquin... (Mouvement de Falsacappa.) Tu veux pour gendre un Tous les deux nous étions contents! coquin. Pille, toi, vole, pille; FALSACAPPA. ce temps, Et des yeux, moi, pendant Eh bien, oui, je crois que j'aimerais mieux ça! Je dévorais ta fille! FRAGOLETTO. II tienne!.•• je désire m'engager dans ta bande. Tl] travailles fort bien, ma foi, Qu'à cela ne Les jours où tu travailles, FALSACAPPA. Et tu n'as rien laissé chez moi, Jeune présomptueux! Si ce n'est les murailles. FIORELLA baldaquin Le lit avec Je ... Ah! comme il m'aime! Et l'horloge qui sonne, Comme 11 m'aime! Tu les as pris ... Eh bien, coquin, FRAGOLETTO. Je te les abandonne. D'autant plus que c'est c~ que j'ai d~ mi~u?, à faire :main~e: Tous les deux nous serons contents! tout prIS chez mor..; ICI, au mOUlS, .Il al nant puisque tu as su~ Pille, toi, vole, pille, la cb~nce de remettre peuà peu:la. main toutes mes p,etItes Mais souffre au moins qu'en même temps affaires... (Allant à Barbavano.) AInSI, monsieur , vous, la-bas, Je pille un brin ta fille! vous avez mes bretelles et mon chapeau **..: (Allant à Piétro .qui due FALSACAPPA, rit.) VOUS, monsieur, qui riez, je ne voudrais pas vous montre..• Ah, çà! mais, sauf erreur, c'est une déclaration. descbosesdésagréables.•. maisenfin.•. vous avez ma je la reconnais à la chaîne. PIÉTRO. à une ficelle. Ça en a tout l'air. Piétro a une montre attachée FALSACAPPA PIÉTRO. Une déclaration à ma fille 1.•• Moi, ta montre ..• D la retire de sa poche. FRAGOLETTO. te fâcher, chef! Un jeune bomme 8 hien le FRAGOLETTO. , Pourquoi je suis sûr qu'elle droit de faire une décl~rati?n à une jeune fille, lorsque sea Il vous faut une preuve !... regardez-la, intenuons sont pures a ce Jeune homme, retarde de,cinq minutes. FALSACAPPA.. Fals., Fioe., Domi., Car. Ah ! tes intentions sont? .• • Bar., Pié.; Frag., •• Bar., Pié., Fl'8.i.) Fals., Fior., Domi., Car. !a LES BRIGANDS ACTE PREMIER 28 PIJiTR 0, étonné, regardant la montre. te temps seulement de faire faire à monsieur ses premières En effet..• armes et nous rentrons. FRAGOLETTO. FIORRLLA.. Là... (A Piétro qui vent remonter la montre.) Ah! tu auras beau la re­ Je vous attends, mon père. mettre à l'beure, ça sera toujours la même chose, PALSA.CAPPA. FALSACAPPA. En marche, compagnons! - Nous allons nous poster là• As-tu du cœur, au moins 1 bas dans cette gorge de montagnes. FRAGOLETTÛ, allant A Palsacappa*. REPRISE DU CHŒUR Je suis venu ici tout seul. .. Il me semble que cela n'an­ nonce pas un homme qui a froid aux yeux... Nous avons pris ce petit homme••• Piètre remonte et passe à droite, Etc. FALSACAPPA. TOUl, exceptéFiorella et Piétro sortent par la montagne l puoh.. Suis-moi donc. - Et nous, enfants (Les brigands qui avaient re • .monté redescendent tous**.) allons, avant le repas du soir, faire en­ SCÈNE VI core un tour dans la montagne. (A. Fragoletto) Je serai à côté de .toi, mon gaillard, et nous verrons si ton mérite e~t à la hau­ teur de ton ambition. FIORELLA, PIÉTRO. F'RAGOLE'rTO. Allon~ dansla montagne... (Us'approche de Fiorena".) Mais vous, PIÉTRO, à lui-même. mademoiselle.. vous, à cause de qui j'ai pris cette détermina.. Une histoire de voleurs... Quelle histoire vais-je lui ra­ tion qUI peut avoir une certaine influence sur ma vie entière .•• conter. ne me direz-vous pas un mqt? . - FIORELLA, revenant à PiétlO, FlûRELLA. Eh bien, bon vieillard, racontez-moi, comme vous ra dit Je vous ai écouté, jeune fermier..• mon père, racontez-moi une histoire de voleurs. FRAGOLETTO. PIÉTRO. Eh bien! Volontiers. - Il Yavait une fois un grand finanoier. PIORELLA. FIORELLA, aprè8 un silence. Je t'aime!••• je t'aime I,.. Et puis après '1 FRAGOLETrO, avec joie. PIÉTRO. Ah! ••• C'est tout. FIORELLA.. FIORELLA, riant. Contente-toi de ça pour aujourd'hui. Oh! oh! bon vieillard..• elle n'est pas de toi, cette histoire- FA.LSAC AP PA.. venant entre eux là. *... PIÉTRO. En voilà assez !- Vousallezveniravecnous, jeunebomme. Non, mademoiselle, c'est une histoire que j'ai volée à M. de TOi, ma fille bien-aimée, tu vas rester ici avec Piétro, il te racontera l'histoire des bandits célèbres.{:Mouvw.uea~ du Fior.) Voltaire. 11 passe à gauche. _ Pard alors sur la montagne, venant de la droite, un îeUDe cavalier, mis fort élégamment, costume de cheval, etc. - Fiorella .. retoUl'a. • B&r., Car., Dom}.,Frag., Fals., Fior., Pië, .. Bar., Car., Domi., Fals., Frag., Fior.• Pié., et pOUlie un cri ea l'apercev&üt• "'pomi , Car. , Bar., Frai_ F&la.,riOl'•• Pi... ACTE PREMIER 25

y 4 ici un-joli jeune homme à dévaliser... Mouvement de Fiord~a.

24 LES BRIGAN DS LE PRINCE, à Piétro. Eh bien t PIÉTRO. SCÈNE VII Je vais VOU5 amener un guide, mon jeune seigneur. LE PRINCE. LES MÊMES, LE DUC DE MANTOUE. Allez, brave homme, allez. PI ÉTRO, bas à Fiorella. FIORELLA. •• Retenez-le•.. ne le laissez pas s'échapper (Haut, an prince.) J'y Ah! vais, monseigneur, je vais aussi vite qu'il est possible avec PI É TR0, se retournant Quoi donc? mes vieilles jambes. li gravit la montagne et disparaît par la gauche. ,. FIORELLA. La ... un Jeune homme... LE PRINCE, arrêté sur la montagne, et.... du fond apercevant Fîorella à lui-même. ' SCÈNE VIII Tiens, une jeune fille! FIORELLA, LE PRINCE. ,. PIÉTRO, bas à" Fiorella. à c~ ~~~;:~' ma foi, c'est un jeune ~amme, et son costume va J omme, anno~ce une certaine aisance. ce collier FIORELLA., li. part, examinant le prince. yez-vous ce beau call1er?... .., L'air un peu bébête, mais gentil 1... oui, bien gentil! et dire LE. PRINCE, toujours sur la montagne. que tout à l'heure••• Ah ! c'est dommage 1 Je vous en pne, ne pourriez-vous m'indiquer le chemin LE PRINCE. pour aller à la ville t . Qu'est-ce que vous dites! li descend en scène et ne quitte plus Fiorella des yeux. FIORELLA.• PIÉTRO, allant au prince **. Je dis que vous avez l'air un peu bébête, mais que vous . Mon Dieu! il seraitassez difficile de vous expliquer mais êtes gentil. SI vous voulez, je vais aller vous chercher un guide. ... 1 LE PRINCE. id LE PRINCE, distrait en regardant Fiorella A hsolument comme toi, c'est à dire non•.• toi, tu n'as pas Ufi gUI e f • l'air un peu ... mais tu es j.olie... PIÉTRO FIOR EL LA., passant 11 droite, tÔ~'~~e~~~s la montagne•.. je trouverai vite, et je serai bien- Voyez-vOUS ça .•• LE PRINCE*. . LE PRINCE, souriant et regardant toujours Fiorella. Excessivement jolie !... et puis te trouver là ... seule au mi­ se~;~: ~:o;~us lieu de ces rochers... avec ton petit chapeau et ta plume pressez pas trop, brave homme, ne vous pres- rouge..• Tout cela a un air ... Enfin, moi qui ai l'habitude FIORELLA., bas à Piètre, d'être adoré ... je t'adore! Que voulez-vous faire, Piétro '! PIORELLA, un peu ironique. PIÉTRO, bas. C'est vrai, ça Ce que je veux faire... retrouver votre père et l'avertir qu'il ." Le Prin. Fior. • Pié. Fior. le Prin. to* Itior. Pié, le Pria, ACTE PREMIER 17 LES 3RIGANDS PIORELLA.. LE PRINCE. Une bergère... enfant naïfL.• Mais oui, c'est vrai. LB PRINCB. FIon ELLA, indécise. Ça n'est pas ça ? Eh. bien, alors•.• (A part.) Mon Dieu! quel eombat ! (BlIftII.' FIORELLA. Eh ~Ien, !l'lors... (A {Jart.) Ah! ma foi, tant pis l, .• Il est srop gentil! •••Je ne veux pas qu'on lui fasse de mal. Non, ça n'est pas ça. LE PRINCE. LE PRINCE. Eh bien, alorsl, .• ~ais. si tu n'es pas une bergère, qui donc es-tu? .. Dis-le FIORELLA.. mor, dIS. Eh bien, alors••• va-t-en! PIORELLA. Qui je suis L.. Mon père est un chef de bandits, et je suis LB PRINe'!. moi, la fille de mon père. ' Je m'en irai quand ce vénérable vieillard sera revenu, LE PRINCE, effrayé. FIORELLA, avec un rire étrange. Ce vénérable vieillard? .. Ah ! monsieur votre père est? .. \ LE PRINCB. FIORELLA. Ouï. Oui. FIORELLA.. LE PRINCE. Ne l'attends pas, car il ne reviendra pas seul. Vilain état! FIORELLA... LB PRINCE. Je sais bien. Il ramènera un guide. Ça dépend des goûts. IlE PRINCB. FIORELLA.. nouvel éclat de rire. Un guide !••• Ah!•.• ah !.. Enfin, il l'est. Et il va revenir '1 PIORELLÂ.. LB PRINCB. Oui. Que veux-tu dire? LB PRINCE. FI08HLL!.. Avec ses hommes? Je l'eux dire que, si tu ne t'en vas pas, et tout de suite, tu es perdu. FIORELLA. Avec ses hommes. LE PRINCE, étonné et riant. LE PRINCE. - C'est une farce, pas vrai ? .• Alors, vous croyez que je devrais? •• FIORELLA.. Qui donc crois-tu que je sois? .. FIORELLA.· Ce serait prudent. LE PRinCE. LE PRINCE. Attendsun,peu que je merende compte... ce chapeau pointu Mais, si je m'en vais, que penserez-vous de moi r cette plume rouge.•. tu dois être une bergère. t 28 LER BRIGA.ND. .. eTH PREMI!R pa8~8.nt FIOBELLl.. A part, l gauehe• Prudence n'est pas poltronnerie. Sa~s m'éoouter, il m'embrasse! Au fond ça me fait plaisir. LB PRINCB. C'est votre avis t Finis donc, le temps se passe.•• FIORELLA.. Et papa va revenir; Oui Et si papa te trouve là, LE PRINCE. Petit papa t'escofiera! Tout en haut de la montagne, Alors, je m'en vais ... mais nous nous reverrons? •• Tu m'entends, tu grimperas; FIORBLLA.. Si la fatigue te gagne, Peut-être. ITfi instant tu souffleras, Puis, tu poursuivras ta route, LE PRINCE. Sans courir, à petits pas; • Je n'en. demande pas davantage.•. dis-moi seulement quel Et dans ton logis sans doute chemin il faut prendre '1 Sain et sauf tu rentreras. FIORELLA. ENSEMBLE. Quel chemin•.•• Je vais te le dire. FIORELLA. Désignant un senner à gauche. Il te faut maintenant RONDEAU. Sans perdre un seul instant, Après avoir pris à droite. Sans tarder, sans parler, A gauche tu tourneras, Il te faut t'en aller. Et par une route étroite LE PRINCE. Vivement tu descendras; Là tu verras la rivière, Il me faut maintenant: Et tu la traverseras... Sans perdre un seul instant, Sur un petit petit pont en pierre Sans tarder, sans parler, Qu'aisément tu trouveras. Il me faut m'en aller. Le prince lui prend la maïa. Le prinr.A s'éloigne rapidement 'Par un sentier à gauche dans 1e9 rochers..­ Ne prends donc pas ma main. Au moment où il disparaît, Falsacappa arrive par le haul de la moJlta~ll.e à gauche, Enfant, tu n'écoutes pas; 1 est suivi de Piétee, Je te dis ·le chemin, Le chemin que tu prendras. Tout en haut de la montague, , Fior. le PI"'" Après ça tu grimperas; Si la fatigue te gagne, Un instant tu souffleras, Puis tu poursuivras ta route, Sans courir, à petits pas, Et dans ton logis sans doute Sain et sauf tu rentreras. Le prince l'embrasle. 10 LEI BBIGA.N DI ACTE PREMIER 31 C'est encore une de ces hésitations, un de ces scrupules dont tu me parlais tout à l'heure. SCÈNE IX FIORELLÂ. Justement, mon bDD père. FIORELLA, FALSACAPPA, PIÉTRO. FALSACAPPA. . Ab! mais ... ah! mais .•• faut soigner ça... C'est très-mau­ F ALSACAPPA, sur la montagne. vais dans notre état! Eh bien L•. ce jeune homme? .• FIORELLA, le eâlinant, n descend vivement, ainsi que Piètre, Je soignerai ça, mon père..• et je vous promets de me bien FIOREIJLA. conduire à la première occasion. Parti !..• ..lLSACAPPA. FALSACAPPA, furieux. A la bonne heure 1 Bruit en dehors. Comment, parti? ..·C'est vrai, ma foi..• je le vois là-bas, PIÉTRO, remontant. li arme un pistolet. Voici nos hommes !... nous allons savoir comment ce jeune FIORELLA, retenant SOD père. audacieux s'est tiré de sa première affaire. Doucement, mon père f Il passe à gauche. - Les brigands arrivent par la montagne' gauche. FALSACAPPA, repoussent Fiorena. Laisse-moi! FIORELLA, avec énelgie• .Je vous dis,mon père, que je ne veux pas que vous frap­ SCÈNE X prez ce Jeune homme! M~MES, FALSACAPPA. LF.S CARMAGNOLA, DOMINO, Tu ne veux pas'.•. BARBAVANO, LES BRIGANDS, puis FRA(iOLETTO FIo-RELLA, s'emparant du pistolet de Falsacappa. et UN COURBIER. Non, je ne veux pas!..• CHŒUR FALSACAPPA. Ce petit est un vrai luron! Ah ! n lève la main. - Piétro 8e jette entre eux de11L Il s'est battu comme un lion! PIORELLA, criant et passant à droite *. Jamais on ne fut plus hardi Oh! la la! Oh! la la ! Que ce brave petit bandit. PIÉTRO. Pendant ce eaœur, Fragoletto arrive par la montagne il gauche, tenant. am... Arrête, c'est ta :fille! (Les porsonnages restent immobiles.) Tableau' nant le Courrier. - Un brigand les suit portant WlQ v~ Après ce mot, ils changent d'attitude. - Piétro passe à droite. FRAGOLETTO. P ALSACAPPA Ho. . Falsacappa, voici ma prise ; Ah çà' mais j'ai une fille qui sauve tous les jeunes gens ~encontre C'est un courrier de cabinet! qu'elle 1 (A FloreUa). Je vois ce que c'est, ma tille••• Le de sa jument grise Retentissait dans la forêt; .. Pals•./I Pié•./I Fior. 1 Moi, j'étais caché, je l'avise, / • YJOr•• Fals., Pié. \ Je bondis hors de mon bosquet, 32 LES BRIGANDS L'étonnement le pulvérise, Je l'empoigne par le collet, s'agit de ce rnartage dont je vous parlais; M~~sieurs. de ce Et, profitant de sa surprise, mariage entre la princesse de Grenade et notre jeune souve­ Je lui présente un pistolet; rain, le duc de Mantoue. (Tous les brigands saluent, - Fals&cappa oom. Il me répond : pas. de bêti-e, menceIl lire).~'" En défalquant les deux millions.•. " (D fait ligne à Je suis courrier de cabine. tout le monde de s'élcigner un pen, Piétro seul reste auprès de lui. - Reprenant Falsacappa, voici ma prise: bas). « En défalquant les deux million- qui représentent la C'est un courrier de cabinet! » dot de la Princesse, la somme due par la cour de Mantoue Le galop de sa jument grise » à la Cour de Grenade se trouve réduite à trois millions. Retentissait dans la forêt. .. » Ces trois millions seront remis à la personne qui accompa­ C'est un courrier de cabinet. " gnera la princesse..• » Trois millions! Un moment j'hésite..• PIÉTRO. C'était un peu vite Trois millions L.• Faire métier de bandit..• J'ai peur et je reste interdit.•• FA L SACAPPA, continnant à lire tout bas. Mais à l'instant même Il est dit dans ces dépêches qu'on envoie au Prince de A celle que j'aime Mantoue le portrait de la Princesse de Grenade..• il doit être Je pense et.dis là-dessus: là, ce portrait ? Allons, n'hésitons plus! PIÉTR0, tirant un écrin de la ...alise. Anssitôt mon âme indécise Le voici. (Il l'ouvre). s:: raffermit et se remet. .Je l'empoigne et je le maîtrise FA LSACAPPA, regardant le portrait que tient Piétro. Avec les clic-clac de son fouet. Ah! mais elle est fort jolie, la Princesse••. fort jolie... mais Falsacappa, voici ma prise : pas plus jolie que ma fille... C'est un courrier de cabinet! n prend dans sa poche le portrait de Fiorella et compare. J'ai tout pris, cheval et valise! PIÉTR0, qui a retiré le portrait de l'écria. Je te l'apporte au grand complet. Eh bien, chef? Il me semble, quoi qu'on en dise. Que ce petit début promet! F ALSACAPPA., prenant l'écrin et y mettant le portrait de sa fille. C'est un courrier de cabinet1 Eh bien... mais je pense qu'il ne faut rien faire qui puisse retarder un si beau mariage... remettons ce portrait •. CHŒUR n remet dans la ..-alise l'éeriD et les papiera. PIÉTRO, hu. C"est un courrier de cabinet! Mais, prends garde... tu t'es trompé.•• c'est le portrait de ta Piétro prend la valise des mains du brigand et la dépose aux '[lieds de FalsaeaJ'\pa_ fille que tu as mis..• - Les brigands se rapprochent. FALSACAPPA, ba•• Oui. .. c'est le portrait de ma fille••• mais es-tu bien sûr que FALSACAPPA *. je me sois trompé? : PI ÉTR0, montrant le portnit de la prlDCeue. Ii (aut savoir ce qu'il y a dans cette valise. (Deux brigand. s'éloignent, gardant le courrier au milieu u'eux au fond du théâtre). A nous, Certainement, puisque... Domino! (Domino vient et fait sauter la serrure). Ho! ho! nous tou­ Falnoappa hausse les épaules, prend le portrait de 1.. PrinC8ue et le met chons à la haute poli tique. (Il a pris des dépêches et les parcourt). Il dan. 1& poche. P ALSACAPPA. Tiens. courrier, reprends ta valise, reprends ton cheval et • Car. Oomi. Fié. Courrier. J/r&&. Fals. Fior. Bar. reprends••" ta route vers Mantoue. tlou.l'ament de. brig&IMÙI pi redelC8l1d.DL. 2. ACTE PREMIER LBS BRIGANDS • DOMIN'O. DOMINO. * Ouoi ! chef, vous permettez? Allons chercher les accessoires, Les instruments. FAS ALCAPPA, aux brigands. LES BRIGANDS. Laissez passer cet homme! (Le courrier, qui a saisi la vatl8e, se met l gravir rapidement la montagne du fond et sort par la gauche. - La nnit vient tout Allons chercher les accessoires. doucement pendant ce qui snir.] La journée a été bonne mes enfants' vous m'aviez dit de trouver une idée ... l'Idée est trouvée 1... à FALSACAPPA. demain l'exécution du projet le plus grandiose qui jamais ait Apportez-nous du vin en même temps, germé dans la cervelle d'un chef de brigands !... Ce soir, j'au­ Car nous aurons, ce soir, grand'fête aux roches noires. torise une petite débauche pour célébrer rentrée de Fuagoletto dans la bande. Amusez-vous, mes amis, amusez-vous. Pietro, Domino, Barbavano et Carmagnola sortent par la droite et rentrent presque aussitôt apportant: Piétro une carabine, Domino un chapeau, Barbavano un poi.. DOMINO. gnard et Carmagnola un manteau. Des brigands entrent aree dei wl'cil.... Alors, les femmest..• F ALSACAPPA, consultant sa montre. REPRISE DU CHŒUR. Oui, maintenant... mais avec modération. (Domino, Barbavano Pour cette cérémonie, etc. et Cazmagnola tont joyeux se précipitent dans la caverne **. A Fragoletto.) Tu as mérité d'être des nôtres, petit Fragoletto, et nous allons te FALSACAPPA, à Frago19tto·. recevoir en cérémonie. - Je suis content de toi, tu seras mon Pour obéir au règlement, bras droit! PI:~TRO. Il faut qu'il nous prête serment; Eh bien! et moi? A.Fiorella, FALSACAPPA. Fais-lui connaître, mon enfant, Toi aussi'. - J'en aurai deux. Les clauses de l'engagement. Domino, Barbavano et Carmagnola sortent de la caverne avec les femme.. FIORELLA, à Frsgolettc, Promets-tu, c'est irrévocable SCÈNE XI De suivre la loi des brigandsr' Cet engagernent est valable, LES M~MES, ZERLIN A, FIAMETT A, crc TN'ELLA, Pour trois, pour six ou pour neufans. BIANCA ET LES AUTR ES PAYSANNES, puis FRAGOLETTO.. LES CARABINIERS. (Parlé.) Je le jure! CHŒUR ...... FIORELLA. Voici le manteau ! 'Pour cette cérémonie. Voici le chapeau! Enfants, il faut tout préparer; Voici le poignard et la carabine! Dans notre illustre compagnie Ah! comme Il est gentil! comme 11 a bonne mine! Dignus, dignus est intrare. Pendant ce ct...œur, Fa188,Cappa présente Fragoletto aux brigand-. .Â.mesure quc Fiorella nomme un objet, le brigand qui le porte le remet. Fragoletto, puis Domino, Barbavano et Carmagnola. vont rejoindre le. femmes. Les porteurs de torches vont s'échelonner .ur la ·montagD&e -Bar Car. Domi. Pié. Fals. Frag, Fior. - Pié. Pals, Frag. Fior• ... Car. Fiaw. Bar. Zero Pié, Fals. Fras. Fior. Domi. Bisa, Ciel, un bris. LES BRIGANDS ACTE PREMIER 97 Aussî scabreuse aventure, COUPLETS· C'est bien par amour pour vous! J'entends, cela me console, Ji'ALSACAPPA, à Fragolette. Un mot murmuré tout bas..• 1 CHŒUR Jure d'avoir du courage, Il entend, ça le console, etc. Engage-toi sur ta foi FIORBLLA et FRAGOLBTTO,. A ne pas, lors du partage, Vouloir garder tout pour toi. Vole, vole, gamin, vole, Nous donnes-tu ta parole ( Vole, vole, dans l ~ bras 1 Oui, nous l'avons... en ce cas •• r::: CHŒUR CHŒUR Nous donnes-tu ta parole? etc. Vole, vole, gamin, vole, etc. FIORELLA. et FRAGOLETTO. iragoletto remet sa carabine, son chapeau et eon manteau à nn brigand. Vole, vole, pille, vole, CHŒUR Vole autant que tu pourr•• Et maintenant, faisons ripailles, CHŒUR Défonçons les vieilles futailles. Vole, vole, pille, vole, etc. Pendant ce chœur, des brigands vont chercher deux tonneaux qu'ils placeae à droite et l gauche; d'autres apportent des gobelets qu'ils distribuent }l' 10 RELLA., à Fragoletto. .. tout le Jllonde. - On boit. - Orgie. II FALSACAPPA *. Dans l'état que tu vas prendre, Grisons-nous tous On a mainte occasion ... Comme des fous 1 Les femmes ont le cœur tendre.•• Pas de bêtise, ou sinon... CHŒUR Songe que j'ai ta parole; Grisons-nous tons Ton serment tu le tiendra•• Comme des fous 1 CHŒUR Et chacun ayant sa chacune, Songe qu'elle a ta parole, ete. Amusons-nous au clair de lune, Grisons-nous tous FIOBELLA. ~ FRAGOLETTO. Comme des fous! Vole, vole, pille, vole, FIORELLA, au milieu, le verre à la maiL Vole et ne lf: \ trahis pas \ Flamme claire, Elle éclaire CHŒUR Le repaire Vole, vole, pille, vole, etc, Du bandit, FRAGOLETTO, à Fiorella, Et l'orgie III En furie Hurle et crie Eh bien! c'est dit, je le jure1 Dans la nuit! Mais si je risque, entre nous,

Fi81D.~ , Fm." BiaD., • Cu, Piam. Barb. Zer. }'eJs. Frag. Fior. Piè, Bian. Domi, Coi. un Imf • t.r." Bax. !er., Fal., Frag., lié., norDi., Ciel.,un bri: ACTB PREMIBB 89 88 LES BRIGANDS CH Œ U R, piano. CHŒUR J'entpnd~ un bruit de bottes, de bottes, de bottes, Ue. Flamme claire, Tou,: les brigands S8 cachent dana les rochers à droite et li galll'he. - Arrive Elle éclaire... ete. alors par le troisième plan à droite une patrouille de carabiD.iera conduite par ua FALSACAPPA.. capitaine. - Cette patrouille traverse le théâtre. Amusons-nous LE CAPITAINE. Comme des fous! Nous sommes les carabiniers, La sécurité des foyers, CHŒUR Mais, par un ma lheureux hasard. Amusons-nous au clair de lune, A u secours des particuliers Et chacun ayant sa chacune, Nous arrivons toujours trop tard. Grisons-nous tous TOUS LES CARABINIERS. Comme des fous! Toujours trop tard. A. ee moment une fanfare de cavalerie se fait entendre au dehors li. droite. - Tou Les earabiniers disparaissent par le deuxième plan à gauche. - Aussitôt !te mnD. lei brigands s'nrrêtent, Falsacappa et Pietro remontent, trant Falsacappa, Piètre, Domino, Barbavano, Carmagnola et l{Ue1'luel h!·igaud,. PlÉTR 0, regardant à droite • • DOMINO *. tou~ p~ès La ronde est-elle terminée, Ecoutez! voyez-vous, là-bas, des grottes, Ou y a-t-il un' second' tournée' ReJuire des casques d acier t F ALSACAPP.A, regardant vers la gauche. FALSACAPPA. La ronde n'est pas terminée, Il a raison•.. j'entends un bruit de bottes.•• Voici la seconde tournée. C'est le premier carabiniers l Cachons-nous bien, Descendant avec Piétro. Ne disons rien. Ce sont les bottes, les bottes, les bottes, LES BRIGANDS. Les bottes des carabiniers t Cachons-nous bien. CHŒUR Ils 8e cachent de DOU veau. - Les carabiniers rentrent par Je premier plu • J'entends un bruit de bottes, de bottes, de bottes, gauche et traversent le théâtre dans le sens opposé. C'est le premier carabiniers ~ LE CAPITAINE. Ce sont les bottes, les bottes, les bottes, NOUf\ sommes les carabiniers, Les bottes des carabiniers. La sécurité des foyers; ~. Mais, par un malheureux hasard, "FRAGOLETTO, allant à Falsacappa A u secours des particuliers S'il faut se battre, me voilà , Nous arrivons toujours trop tard. FALSACAPPA.. TOUS LES CARABINIERS. Halte-là, petit, halte-là! Toujours trop tard. Cachons-nous bien, faisons silence, Les earablnlers sortent par le deuxième plan à d.tY.lite. - À peine ont..b cIIspu.'II Plus tard nous montrerons du cœur. que toua les brigands sortent de leurs cachettes. S'il est un temps pour la valeur, CHŒUR, très-fort **. li en est un pour la prudence. On n'entend plus les bottes, les bottes, les bottes.•• Silence! ., Bar;; Car-,; Fals., Pié• • Car.,Piam.,Bar.,Zer.,Prag.,Fiot".,Fals.,Pié.,Dom., BiAn., Ciei. Un bri~at'J"...... Car., Fia., Bac,; Zer., Fra., Fior., Val., Pitt., Bian., Dom., Cie. Un brig&D4. • Car' Fiam. Bar., Zer., Fior., Frag.,Fals.) Pié., Biaa., CW.Un. htig'&ll4. J J Dow., LES BB.IGÂND8

, ALSA.CA.PP A, interrompant. Silence! n'entendez-vous pas Encore le bruit de leurs pas '1 Chantons, mais bien bas. ACTE DEUXIÈ~IE Piano, piano, tout bas, tout bas. sans donner de voix ct en remuant seuld1ent les lèvrel. auberge, eH Œ UR, Un softe dans la campagne. -A gauche, premier plan, une grande - Uu 5Oupira..il On n'entend plus les bottee, les bottes, les bottes, ave. h:~ 1(")/1 en saillie, - Au-dessus du balcon une petite iel.léU'e. Les bottes des carabiniers. - de cave ,Wel4 en vue du publiu.

RE P RIS E, à pleine voix. Flamme claire, Elle éclaire Le repaire SCÈNE PREMIÈRE Du bandit, Et l'orgie PIPO, PIPA, PIPETTA. En furie Hurle et crie BU 1T M:.A.. R 1\1 1TON S (quatre {t'mUles et quatre homme.J. Dans la nuit! du rideau, tous v-ont et viennent ayant dans tes mains, "­ qne l'on a placê an milien. - '" Ân lever Pendant Mtte reprise, oa a rapporté un tonneau ua bouquet, ete., ece­ suspend des bouteilles, l'autre des volailles, l'autre gauche et à droite on allume dei feux; au-dessus de celui de droite on d'au. Pipotrès-agité va de l'un à l'antre. une marmite à nne crémaillère, au-dessus de celui de gauche des volailles; heUe. CHOEUR Ires feux .'allumen\ .ur la moutagJle. - L'orsie rQoommenae de plUB Les fourneaux sont allumés Et les canards sont plumés; Les consommateurs viendront Maintenant quand ils voudront. PIPO. Rôtisseurs petits et. grands, :au Mes amis et mes enfants, A ujourd'hui, j'en ai l'espoir, Vous ferez tous votre devoir. LES HtllT MARMITONS. Oui, chacun fera son devoir. PIPO. Allez, mes amis, faites ce que VOUtS avez â faire; ne perdez pas une minute. REPRISE Les fourneaux sont allumés, etc. Lei huit marmitons enuent dans l'auberge. femme de l'auber­ Bestent en seène r l'aubergiste, sa femme et sa fille. - La 4le\Oilea giste a dans les lDaÎD8 Wl boWluet et 1& tille UDi hguteille oouveN .'araip'M. tES BRIGAND' ACTE DEUXIl!:ME 43

SCÈNE II SCÈNE III

PIPO, PIPA, PIPETTA.. PIPO, PIÉTRO, FRAGOLETTO, puis FALSACAPPA et FIORELLA, PIPO. puis BARBAVANO, DOMINO, CARMAGNOLA, Ma femme et ma fille, entourez-moi. Quelle journée) mon puis ZERLINA, FIAMETTA, BIANCA, Dieu! quelle journée1 CICINELLA, puis LE RESTE DES BRIGANDS. PIPA. Tous sont en mendiants et mendiante•• Quel coup de feu 1 PIPO. Âu moment où Pipo 88 retourne ponr aller à les affaire., il se trouve nez à ne. aVEC Pietro et Fragoletto, qui entren\ par la droite, bizarrement accoutrés eD Et quelle excellente idée j'ai eue de m'établir sur la fron­ mendiants. tière même, au beau milieu de la route qui cond uit de Grenade à Mantoue! Jamais, sans cela, nous n'aurions eu la bonne PI~TRO et FRAGOLETTO *. aubaine qui nous arrive aujourd'hui. Soyez pitoyables PIPETTA.. Et donnez du pain Ça, c'est vrai, mon père, A de pauvres diables, PIPO. Qui meurent de faim. Et maintenant, à l'ouvrage! Je vais, moi, soigner les four­ Facitote caritatem; neaux; vous, ma femme, ayez soin de mettre des fleurs par­ Date panern, date panem, tout••• Quant à toi, ma fille.•• PIPO, remontant à gauche, (parlé.) PIPETTA. Allezau diable! je n'ai pas de monnaie. J'ai fait ce que vous m'avez dit, mon père, et j'ai mis des Entrent Falsacappa et Fiorel1apar le fond k ,gauche. toiles d'araignées à un tas de bouteilles de vin ordinaire, afin d'en faire des bouteilles de vin extraordinaire. FALSACAPPA et FIORELLA.**. Ils chantent aussi. P1PO. Ah! soyez pitoyables, etc. Bien, ma fille, bien, allez toutes les deux, veillez à la cave, au,grenier•.• allez•.• allez... Entrent par la droite, Domino, Barbavano et Carmagnola. PiRa et Pipette. rentrent dan. l'auberge. LES TROIS BRIGANDS ***. Ab! soyez pitoyables, etc. !erlna, Piametta, Bianca, Cieinella entrent par le fond, à.gauche, puis d. tous côtés entrée successive des brigands qui barrent le passage l l'aubergiste.

• Pip., Piê., Prag• .. Fior., Fals., Pip., Pié., 'rage *** 'io., FalI., Pip., Bar., Domi., Car., Pié., p~ ACTE DElJXIÈHB LES BRIGAN DS BARBA v ANO *. TOUS *. Je crois bien qu'elle nous va! Facitote caritem CARMAGNOLA. Date panem, date panern! D'autant plus qu'une fois là-bas, il y aura sans doute de Ah à ~ ., PIPO, parlé. bons coups à faire. e; • mais, qu est-ce que c'est que ces g-ens-Ià' Il fait un geste. TOUS LES BRIGANDS *.. , formidabIe. F ALSACAPPA. , d une voix voler des Ah! soyez pitoyables, etc. C'est cela, n'est-ce pas?.. tâter les poches.v, Â la fin du chœur p. montres. (A.vec mépris.) Des mouchoirs! .• ~ lpo est entouré de toutes parts par le8 brigand8c CARMA.GNOLA. FALSACAPPA se déb E ,arrassant de son accoutrement de mendiant. Dame! mparez-vous de cet homme-là! vous le tenez? FALSACAPPA. par exemple!.. Quand nous "u, venant saisir Pipo Voilà ce que je ne veux pas, . CAR MAGNOLA costumés en hommes du monde, si nous nous mettons Falsacappa, nOUS le tenons! • serons OUI, à chiper des tabatières, ça nous fera remarquer. PIPO, épouvanté. PIÉTRO. Falsacappa! Tandis qu'en prenant des millions••. FALSACAPPA, il Pipo, FALSACAPPA. C' t bi · occupe Répondez, bonhommeveni~ v~tre hôtellerie, n'est- Sans doute.•• il faut voler selon la position qu'on ce :pas,que doivent Ïes es leu a ... Je vous en prie, mes­ a g~ns envoyes ~ar notre auguste dans la société... C'est élémentaire maître le duc de Mantoue aucun prétexte, dans une affaire comme celle-ci, princesse de Grenade? ' u- evant de sa Jeune fiancée, la sieurs, sous pas de tabatières, pas de mouchoirs•.• et je vous promets le • P I PO, tremblant. succès. OUI, monsieur le voleur t PIÉTRO. A une condition cependant. , FALSACAPPA. TOUS. C est également ici que doitI .. C'est ici qu'elle dOOI·t venir laI Jeu~e princesse avec sa Laquelle' suite? .. passer a nuit] PIÉTRO. bien nous seconder, o . PIPO. A condition que ta fille voudra ur, monsieur le brigand! FALSACAPPA. compter sur elle... (A se fille.) Pas vrai, fillette, , FALSACAPPA Nous pouvons que nous pouvons compter sur toi ?. Hier, après avoir pro­ C est bon.,; Emmenez monsi • tu cave aveo toute sa famille t eur et. enfermez-le dans sa tégé la fuite de ce jeune homme qui avait un collier d'or, (Dellx brie de gands entra.1nent Pipo dans .e ses marmitons, Allez... m'as promis de réparer un instant d'oubli; tu m'as promis messieurs~ il s'agit d'aiie;;~~hV~us. sav~z .de

FRAGOLETTO. PALSACA.PPÀ. Nous avons encore chef d'une nombreuse famille. Et si le voyageur F ALSACAPP Â.. Est une voyageuse.•. Et chef-lieu d'arrondissement. FRAGOLETTO. PIÉTRO. Et si le voyageur Il y a aussi chef-vrefeuille. Est une voyageuse..• FALSACAPPA.. FALSACAPPA. Prenantla bouche en cœur Mais laissons cela. Savez-vous que nous avons tout à. fait Et la voix doucereuse, bon air sous ce costume, et qu'il est fâcheux que ql!t':qlJe Nons dirons tous les trois: voyageur ne profite pas du moment pour venir nous deman­ Vovageuse au gentil minois, der à déjeuner. Voj·ageuse au regard si doux. FRAGOLETTO *, riant. li remonte en imitant 1& démarche d'une femme. C'est ça qui serait amusant! FRAGOLETTO. PIÉTRO. Où courez-vous ~ En voilà un qui pourrait se vanter d'être bien reçu! PI ÉTR 0, suivant Falsacappa et redescendant IJ. droite. FALSACAPPA. Où courez-vous? Si bien reçu, qu'après être venu ici, il lui serait tout à fait Fragoletto a passé à ~4uche. impossible d'aller autre part. FALSACAPPA *, prenant la TOix de femma. Pendant les trois dernières répliques, ils ont caressé la crosse des pistolets et Je cherche une hôtellerie, les poignards qu'ils ont gardél à leur ceinture avec les costumes de marmi»a. Mes bons messieurs, Le repos me rendrait la vie PIÉTRO. Une heure ou deux. Nous prendrions un air si engageant!•.• FRAGOLETTO, prenant la voix d'homme. FRAGOLETTO. Entrez ici, Nous l'appellerions avec une voix si douce !••• Chacun de nous sera poli; F ALSACAPPÂ.. Entrez ici, Nous lui dirions si gentiment.•• Car nul hôtel n'est plus joli. TOUS. TRIO Entrez ici, etc. F ALSACAPPA. Chère madame, arrêtez-vous, Entrez chez nous, Arrête-toi, viens, je t'en prie, Entrez chez nous. Arrête-toi, nous t'invitons A visiter l'hôtellerie PRA.GOLETTO. Des trois jolis marmitons. Nos lits de plume sont doux, V ous y dormirez très-bien, ENSEMBLE Et si l'onvous dit qu'chez no \.1 16 Arrête-toi, viens, je t'en pri, Ya des bêt's, n'en croyez rieu>'> Etc. TOUS. N'en croyez rien, • Pl'ag., PalI., Pié. • l'ras., l'al••, Pi'. LES BRIGANDS ACTE DEUXIÈME

FAI~SÂCÂ.PPA. CARMAGNOLA. Si Pon tient à la cuisine.•• Pardon... je ne vous remettais pas ... Les gens qui viennent PIÉTRO. au devant de la Princesse... ils arrivent•.• les VOICI! La cuisine! FALSACAPPA.. FALSACAPPA. Combien sont-ils? ~Je pense que l'on devine CARMAGNOLA. L'on devine Il Y a d'abord un petit gros, un seigneur. L'on devine, :FALSAf.APPA. Rien qu'à nous voir tous les trois... Oui, [e sais ..• le chefde l'ambassade... (À Piétro.) Ça t'amu­ ENSE~.1BLE serait-il d'être le chef de l'ambassader Tous les trois, PIÉTRO. Tous les trois, Ça ne me déplairait pas. Que nous la faisons, la cuisine, Nous la faisons qu'on s'en lèche les doigts] FALSACAPPA. Pas un mot de plus!•• Tu l'es, ou du rn.oins tu le serai FRAGOLETTO. tout à l'heure••. (A Carmagnola). Et avec le peut grosl., Venez donc, mes chers enfants, Pour vous le couvert est mis, CARMAGNOLA. Et, si vous êtes contents, Il yale capitaine des carabiniers. Envoyez-nous vos amis. FALSACAPPA. P 1É TR 0, montrant 8OJ1 poignard. Une vieille connaissance! très-bienr C'est moi que je larde. CARMAGNOLA. FRAGOLETTO, de même. Et six de ses hom] es, plus deux trompettes. Et moi qui découpe. Il remonte. F ALSACAPPA, de même. FALSACAPPA. Et c'est moi qui trempe la soupe. Six carabiniers... nous allons les fourrer dans la cave au ENSEMBLE vin. .. comme cela ils nous laisseront tranquilles... vous Si l'on tient à la cuisine, etc. avez entendu.•• dans la cave au vin' Venez savourer les bons mirotons CARMAGNOLA, redescendant. Que nous fricotons, Les voilà !.. Les voilà 1.•• Jolis marmitons. n entre dans I'auberge, FALSACAPPA ",

Vite, vite, Fragoletto!... vois si nos hommes sont prêts.•e SCÈNE VI qu'ils viennent! FRAGOLETTO, allant à l'auberge. LES MEMES, CARMAGNOLA,; A nous, holà! les marmitons1 Les cuisiniers et les mitrons1 CAR MAGNOL A, accourant du fond à gauche. Chbf! chef! ENSEMBLE A nous, holà 1etc. F.A.LSACAPP.... Qu'est-ce qu'il y a'l • lrag., Fals., Fié ,,"OTI DIl1XIBMI LB8 BRIGANDS 56 PA.LSACAPPA.. Et vous avez trouvé plus simple ••• BIA.NCA. SCÈNE VII De ne pas rentrer du tout. FALSACAPPA. C'est fort bien. MtMES, DOMINO, ZERLINA, FIAMETTA, LES DOM 1NO·, qui est allé au fond, redeseendaal. BRI~ÂND8. BIANCA, CICINELLA, Chef! chefl DB sont tous en marmitons, F.A.LSACAPPA.. Qu'y a-t-il? • ces marmiton. DOMINO Entrent les faux marmitons armés [usqn'anx dent •• n faut que tous leur. bonnet. de coton, leurs Iongues moustache. Voilà le cortége. avec leurs vestes blanches, F ALSACAPPA, aux brigands. aient UIl air tout à fait extr&œ'dillaire. et leurs pistolets, Mes enfants, je vous le répète, dissimulez... dissimulez•.• CHŒUR ayez l'air de vrais marmitons 1 Domino. Nous arrivons, Les quatre femmes passent IL gauche aTec Nous accouronst Vous voyez que nous sommes SCÈNE VIII En marmitons De bien beaux hommes. M~MES, DE CAMPOTASSO. .~n'. LES LE BARON II'ALSACAPPA ., parlé lUI' de la musique de LE CAPITAINE DES CARABINIERS. l~s femme••) Messieurs, vous êtes bien... très-bien! (Regardant CARA.BINIERS, DEUX PAGES, puis BARBAVANO. Seulement.,_Oh! les petits, je vous en prie, dissimulez) dis­ simulez.•• LES BRIGANDS .*. PIAl\'IETTA. Dissimulons, dissimulons, Nous faisons ce que nous pouvons chef, mais nous ne Ayons l'air de vrais marmitons. le baren cie pouvons dissimuler davantage. ' Entre par la gauche le cortège de l'ambassade Tenant de Mantoue; petits P&I-. F ALSACA.PPA. Campotesso, le capitaine des carabiniers, .ix carabiniers, deux Eh! eh! mesdemoiselles, vous n'êtes donc pas retournées qui précédent le cortége. dans vos familles 1 CAMPOTASSO ***, regardant les marmitons. ZERLINA. Voilà d'étranges figures, Non, chef. De singulières tournures! :rALSACA.PP~ Ces marmitons, sauf respect, Et pourquoi ça ? Ont un singulier aspect? ZERLINA. LES BRIGA.NDS, à mi-voix. Nous avons eu peur d'être grondées. Dissimulons, F ALSÂC.A.PP A. Etc. sur le devant de la !Io~ne. Pour être rentrées beaucoup trop tard. Campotasso et le capitaille TÎennent CICINELLA. Pi~,. Fr&li;'. Justement, chef. .. Ciei., Zer., Demi,; Fsls,; Fiam,; Bian., ,,* Ciei,; Zer., Doml,; Fiam., Bian., Fals., Pié,; Frdg • Frai_ ...... Ciai., Zer., Domi., Fiam., Bian. Fals., le Capit., Campo., Pië., tE8 BRIGANDS ACTE DEUX1EMB COUPLETS LE CAPITAINE. homme! 1 Je suis, moi, le bel CAMPOTASSO. CAMPOT ASSO. Il est, lui, le bel homme! ~t)us avons, ce matin, tous deux Son Altessse, TOUS. Eté mandés par Ah! le bel homme! Laquelle nous a dit: Messieurs, AJlez recevoir la Princesse. FA 1.S ACA P PA, même i en qu'au premier eonples, LE CAPITAINE, avec écI.e. Ah! le bel homme! Recevoir la Princesse. REPRISE CAMPOTASSO. Et voilà comme, etc. Pour la recevoir, que faut-il? tes quatre femmes et Domino remontent an second plan. Les cal'abin\erl Que faut-il pour la satisfaire? descendent à gauche, en ligne. Combiner l'élément civil PALS ACAPP·, allant à Campotasso, Avec l'élément militaire. Et alors nous avons l'honneur de parler à1..• LE CAPITAINE. CAl\1POTASSO. Je suis le militaire! 'Tous avec l'honneur de parler à son Excellence le baron de CAM POTASSO, Cainpotassa 1 D est le militaire! FALSACAPPA, à Piétro, TOUS. .•. vous entendez, bon vieillard'••• militaire! Campotasso Le PIÉTRO. FA L SACA P P A, imitant le capitaine. t. Le militaire! . Ouï. .. j'entends... et je comprends et LE CAPITAINE. CAMPûTASSO. CAl\fPOTASSO des deux pays, n'est-ee Et voilà comme, en un instant, Nous sommes bien ici sur la limite On a composé l'ambassade pas? Qui devait aller au devant' PIÉTRO, le tournant du côté de l'auberge. D~ la princesse de Grenade. Voyez l'enseigne.  lisant l'enseigne. CHOEUR CAMPOT SSO, " Aux frontières naturelles, Pipo, aubergiste••• " C'est Et voilà comme, etc. vous êtes Pipo ! I[ bien cela •.. PIÉTRO CAMPOTASSO. Je suis Pipo! tous les deux, En nous envoyant BRIGANDS, avee •• gros rire. eut raison, je pef1se; TOUS LES Notre maitre Il est Pipo! le capitaine. S'inclinant devant P ALSACAPPA, an capitaine. Il a voulu flatter les yeux, L. il est Pipo 1.. Tout autant que lïntelligence. Il est Pipa LE CAPITAINE. NE, s'inclinant devant Campotasse, LEeAPI TAI Qu'est.· te que ça me fait qu'il soit Pipo. Ah 1 c'est beau l'intelligence! des marmitons. CA 1\1 POTAS S 0, de plus en plus étonné des mines smgulieres CAMPOTASSO. que leur figure ne le ferait « A ma future, s'est-il dit, Ces marmitons sont plus gais • Il ,suffit d'envoyer, en somme, Domino a. » D envoyer un homme d'esprit, , * Carebi,; le Cap." Fals •• Campo., N., Frag. - Les femmei et • En le soutenant d'un bel homme! • deuxième plaa, ACTE DEUXIÈME 61 60 LES BRIGANDS CAMPOTASSO. supposer. (Montrant le. pistolets et les poignards.) Ql1'est:c~ que c'est Pourquoi ça? que ça ?. Est-ce que ça vous sert pour faire la cuisine? LE CAPITAINE. . PALSACAPPÂ. C'est à cause de mes trompettes qui l'avertl~sRlent en rRi. Non, mais comme l'on prétend que Falsacappa est dans sant du bruit, alors, vous comprenez... je supprime les trein- les environs•.• pettes.•. LE CA.PITAINE, aTec d'dam. FALSACAPPA. Oh ! Falsacappa ! Ah! diablel Lei femme! descendent l droite. LE CAPITAINE. FALSACAPPA.. if Et je les remplace par des tambours, comme dans l'infan­ Oui, Falsacappa. ) terie. LE CAPITAINE. FALSACAPPA, soulagé. Je l'ai taillé en pièces hier soir. A la bonne heure! ... FALSACAPPA.. BARBAVANO *, accourant du fond à droite, bas à Falsacappa Êtes-vous bien sûr? Chef? .. chefl••. LE CAPITAINB. F ALSACAPP À.. Tout à fait sûr; et la première fois que je le rencontrerai, je le retaillerai en pièces, Qu'est-ce qu'il y a? FALS.A.CAPPA. BARBAVANO, bu. Mais, si vous l'avez taillé, comment pourrez-vous le retail­ L'ambassade de Grenade! ler? FALSACAPPA, hase LE CAPITA.INE. Où est-elle? Je pourrais vous répondre qu'après l'avoir taillé dans un BARBAVANO, bas. sens, je pourrais le retailler dans l'autre; mais j'aime mieux Sur mes talons ! vous dire que j'ai eu tort de vous dire que je l'avais tai lié, n remonte. parce que la vérité est que je ne l'ai pas taillé, mais je le FALSACAPPA., à part, regardant les genllJ de Mantoue. taillerai. Et les autres qui sont encore là!.~. ~ous ne serons jamais FALSACAPPA. prêts. (Haut.) Allons, vous autres, depechons-nous... (Mont.l>ant Et pourquoi ne l'avez-vous pas taillé? fauberge.) Entrez là-dedans. LE CAPITAIN E. TIremonte un peu. Parce que je n'ai jamais pu le rencontrer. CAMPOTASSO, choqué. FALSACAPPA. dites! C'est une raison. Qu'est-ce que YOUS LE CAPITAINB. FRAGOLETTO **, Tcnant entre le capitaine el Campotauo. Mais je le rencontrerai. On VOUS a nréparé une collation. FALSACAPPA. CAMPOTASSO Vous croyez? Ah! c'est juste... venez-vous, capitaine' (\, LE CAP1TAI N E. J'en su~~ sûr, car je sais pourquoi je n'ai jamais pu le ren.. • Carabi. le Csp., Fsla., Bar., Campo., Piè ,; Frag,; F:sam•• Ciel. Zer., Bias. contrer. J Domi. Au deuxième plan. ** Carabi,; Fals., le Cap., Frag., Campo., Pié-, Piam." Cim., Zer .; Bian.,

IF Carabi., le Capit., Fala' J Pié' J Frag., Fiam•• Cici." Zer. J Bian. - Dr .... Domi, et Bar. au deuxième plan. mino au deuxième piao. LES BRIGANDS AcrB DBUXltMB

FALSACAPPA, venant près dn capitaine. On a spécialement préparé un petit Iuncu ~üur messieurs les carabiniers. SCÈNE IX LE CAPITAINE. y a-t-il à boiret GLORT A-CASSIS, LE PRÉCEPTEUR, FALSACAPPÂ.. LA PRINCESSE, ADOLPHE DE V ALLADÛLID, S'il Ya à boire... vous verrez ça. Qi1 A TRE SEIGNEURS, QUATRE DAM ES, QUATRE PAGES, LE CAPITAINB. puis et successivement FALSACAPPA ET PIÉTRO. Allons alors. PI É TR 0, brusquement. Et plus vite que ça L.. Allons, allons! CHŒUR FRAGOLET T0, poussant le capitame. Grenade, infante des Espagnes, Dépêchez-vous, on vous dit! ViIle favorable aux amours, FALSACA.PPÂ. Nous avons quitté tes campagnes Et ne" faites pas les malins! Depuis déjà quinze grands jours. n. da.nsont sur la ritournelle, en jouant dl! tambour de basque et des eastag.ettee. ENSEMBLE Entrez là, .ADOLPHE, ilIa Princesse. Plus vite que ça t n va donc, ma charmante princesse, Ne faites pas Il va donc falloir nous quitter. Tant d'embarras. LA PRINCESSB. L'AMBASSADE. pour m'en aller épouser une altesse, Eh! la la! Que je ne pourrai supporter. Pas si fort que ça! Ne poussez pas! CHŒUR Bousculade pou.' dêeider Campotasso et sa suite à entrer dans l'auberge. - 14. brigands 1 entrent avec eux. Grenade, infante des Espagnes, Etc. à FALSACAPPA., seul, regardant droite. Les Espagnols dansent sur la ritolH'nAl1•. Il était temps... voici les Espagnols t Il entre à son tour dans l'althet-ge. GLORIA-CASSIS, à la Princeas.. Arrivent alors par le fond A. droite Gloria-Cassis, le Précepteur, la Princesse de 1 Grenade, son premier page Adolphe de Valladolid, quatre seigneurs espagnola, JAolR vous n'aviez qu'un' patrie, quatre dames d'honneur et quatre pages. Tous ont des tambours de basque ou vlamtenant vous en aurez deux jel eaatagnette, dont ils lJ'accom,Pagnent en chantant et en dansaat, La nouvelle, c'est l'Italie, L'Espagn', c'est cell' de vos aïeux! Vous devez aimer la seconde, On vous le dira, je vous l' dIS, MalS n'oubliez, pour rien au monde, Que l'Espagne est vot' vrai pays. 65 64 LBI BBIGA,NDI ACTE DEUXIÈME Y a des gensqui sedis'ni Espagnols GLORIA-CASSIS, offusqué. Et qui n' sont pas du tout ESpagnols... Comment, on y va ! ' Pour nous, nous somm's de vrais Espagnols, CJne des fenêtres de l'auberge s'ouvre et l'on ...oit parattre sur le balCOft Palsaeappa Et ça nous distingu' des faux Espagnols. en train de s'habiller. - Il a déjà l'habit et 1& cuirasse du capitaine. -A 8a vue, tous le. Elpagnola lèvent le Dez en l'air et restent aiDJi ;.qu'" ee qu'il 88 REPRISE EN CHŒUR retire. Y a des gens, etc. F ALSAC'APPA. Danse-!~.la ritOlll'Dea.. Mesdames, messieurs, j'ai bien l'honneur... Mais, Dieu me pardonne, est-ce que vous n'êtes pas les personnes qui vien­ GLORIA-CA.SSiS. nent de la cour de Grenade? II LA PRINCESSE. Et quand vous aurez la puissance, Mais si.•. nous sommes ces personnes. Usez-en, c'est moi qui vous l'dis, FALSACAPPA. Pour faire avoir de l'influence Ah! c'est très-bien !... c'est très-bien t Aux gens de votre ancien pays; GLORIA-CASSIS. Donnez-leur tout rargentd' Mantoue Et vous, est-ce que vous êtes, vous, au nombre des per.. Et tous les emplois importants... sonnes que l'on envoie au devant de nous? Si les gens d'ici font la moue, FALSACAPPA. LEs gens d' là-bas seront contents. Mais oui, je. suis, moi, le chef des carabiniers du duc de REPRISE EN CHŒUR Mantoue. Mais il n'y a pas que moi, il y a mes hommes.•• et puis le baron de ••• le baron de..• y a des gens, etc. Il cherche le Dom qu'il ne sait pas. Reprise de la JaRS" oLO RIA-CASSis. LA PRINCESSE, svee dignité. Le baron de Campotasso ? N'est-ce pas ici que l'on devait nous attendre'1 FALSACAPPA. GLORIA-CASSIS. Oui, et puis des petits pages.•. vous verrez tout ça tout 1& Si fait, princesse. l'heure, vous verrez, c'est très-convenable... (CriaDt.)Eh! baron LA. PRINCESSE. de l.,; (A. Gloria-Cuail.) Comment avez-vous dit! Eh bien! mais je ne vois personne. GLORIA-CASSIS. LE PRÉCEPTEUB.• Campotasso! Moi non plus, je ne vois personne et je la trouve raide. PALSACAPPA. ADOLPHE. Eh! Campotasso l Eh' Campotasso! Vile autre fenêtre .'ouvre .u..deaus du balcon. - Paratt PiêtN ...., •• tnia Le fait est que c'est indécent. d. .'habiller. GLORIA-CASSIS. PliTRO. Jamais on ne s'est moqué à ce point de la morgue espa­ Campotasso, c'est moi! Qu'est-ce qu'il y a" gnole 1 F ALSACAPPA. LB PRÉCEPTEUR. Voilà les personnes de Grenade!..• Il faut voir cela, ilfaut voir. (n erie t. la porte de l'auberge.) Holàt PIÉTRO. holà 1Est-ce qu'il n'y a personne 1 Allons dono! Tous les Espagnols remontent, regardant l'auberss 8\ attend..... PALSACAPPA. F A.LSACAPPA, dans l'auberg.. Parole d'honneur! avec la Princesse•.. Voyez tous ca On y va! on y va 1 Espagnols J LES BRIGANDS ÂCTE DRnXI:a:MB

PIÉTRO. ADOLPHB. .. Je vous de­ Oni, .i'ai pntendn! Est-il possihle? ,. C'est vous, princesse? ~ostume cher.d~s ma's três-lueomplet le EH: <: IHW' le du -carabinieH, p~rdon•.. Je finis de m'habiller et je descends. ~aJsaCtippa carabinier- par en ha i.t pt hrurand pal' en bas- • est mande • 1 • que rou e Ja m la cnl .tte des carabiniers, il a le easqlle I'üsbit FALSACAPPÂ.. 11 JI ['1 bJttl>s., épaulett~. g , euu'u::lse, mais la eun-asse est à l'envers et il n'a qu'une Nous descendons. GLORIA.-CASSIS. SCÈNE X Oui, descendez et dépêchez-vous, car, en vérité, vous ma ne tenez pas suïâsammenr permettrez de vous dire que vous CARMAG~OLA, compte de la morgue espagnole 1 L~~::MES, FA L8A CAPP A, puis carabiniers, puis PIETRO FALSACAPPA. NO ET BARBA V ANO en sous le costume de CAMPOTASSO. Nous descendons, Excellence. PIÉTRO. , FALSACAPPA *. Nous descendons, nous descendons. Me voila, princesse, me voilà l TOUS DEUX, disparaissant. GLORIA...cASSIS, stupéfait. La morgue espagnoletla morgue espagnole! Qu'est-ce que c'est que ça? qui &lori Lei deux fenêtrel se referment. - Stupeur et indignation des Espagnols FALSACAPPA. descendent la scène. Le che~ des. carabiniers du prince de Mantoue, avec mes meshommes GLORIA-CASSIS ., à la princesse. homme~, Je vais les chercher. (u fait ligüe.) Venez de pareils venez ça, mes hommes. " Je ne voulais rien dire ... mais, en vérité•.. devant d'uniformes d Entrent ~~rmag'nola, Domino et Barbavano grotesquement affllblés pourquoi vous épousez le ° Domlo: -procédés !.. Savez-vous, princesse, earahiniars, Ba,rba~ano a sen/ement l'habit et le casque de t'arabinier parce que la cour de Mantoue nous 1habit et le casque; Carmagnola a l'habit et le casgue.'_ Tons prince de Mantoue?. C'est a la entrasse, .. et que nous ne pouvions pas arri­ on~ gardé leurs culottes e,t leurs chaussures de brigands, excepté Carma nol devait cinq millions, une botte de carabniers à la Jambe gauche. g payer. Alors, nous leur avons proposé une 'lm a ver à nous faire LES ESPAGNOLS, aree Itupéfaeûoa. transaction, nous leur avons dit : " Voulez-vous épouser Oh! » notre princesse'} nous vous ferons grâce de deux millions, nous FALSACAPPA. " • • ce sera la dot.•. Reste trois millions .•• Pouvez-vous Belle tenue, n'est-ce pas 1 » payer trois millions' » Ils ont répondu: « Pour trois mil­ la princesse..• nous . GLORIA-CASSIS. " lions, nous pouvons les payer.•. amenez MaIS non! " remettrons les trois millions à la personne qui l'accom­ de FALSACAPPA. • pagnera, » Et voilà comment vous épousez le prince tenue de campaO'ne le ,Tenue de campagne..• princesse, ~ Mantoue. desordre.•• l'animation, la lutte••. Ilssont superbes i ... LA PRINCESSE, indignée. Lee faux earahiniers se mettent en ligne. Ah!••• LES ESPAGNOLS. GLORIA-CA.SSIS. Heu! heu! Et c'est l moi, comte de Gloria-Cassis, qu'ils doivent J1'ALSACAPPA.. remettre les trois millions.•• et il faudra .qu'ils les donnent!••• Voulez-vous les voir manœuvrer, non••• vous savez..• si il faudra qu'ils les donnent!.•• voulez ... L!. PRINCESSE. LÀ PRINCESSB. Nous n'osions pas vous le demander. Vous avez entendu, Adolphe? o Préc. :'Fals " Glor., la Prine., Adol., le il. Pages au fond. Car., Fal••, Glor., la Princ., Adol., le Pr-. • La Prée., Glor' J la Prine., '&pagnols drQite. DoWJ.... Bar., 88 LII BBIGANni .lorI DltrXltMI . PALSACAPPA·. Pl~TIlO, ~ttention,. VOUI bu. Oh! ne VOU! gfneJ pas, vous aUez voir.•• Qu'est-ceque je suis alors! autres..• attention. (n tire lOB labre.) Sabre en main. . bu. B8rbav~no réll88188ent PALSACÂPPA, LeI labree dei carabiniert sont gigantetqnel. çarmag:Dola et, peu~ lU) peut aD tu viens au de'ftnt de la cependant lleslaire 8Ortifo du fourre..u; md Domino, qm 88' !u es le baron de Oampotasso, Tenir~bon'- pnncesss. GLORI A.-CASSIS. PItTRo, bas. li Le petit ne peut pas. Ah! c'est jdste! (Haut.) Pardonnez-moi, princesse.•• il y a LA PRINCESSE. peu de temps que j'ai quitté la cuisine... Voyez donc, A.dolphe, il ne peut pas. GLORIA -CASSIS. A.DOLPHE. Mais qu'est-ce qu'il dit? qu'est-ce qu'il ditr Je ..ois bien, il ne peut pas ... LA PRINCESSE, étonnée. FALSACA.PPA. La cuisine! ~e ~o Il est intimidé... et puis d.'ailleurs il peutJamais.:. ..u: FALSACAPPA, allant à Gloria-Cassis. lez-vous unepetite revue maintenant, princesse, un peut defile La cuisine politique, princesse... la cuisine politique... ne d'honneur! faites pas attention.•. LA PRINCESSE. LA PRINCESSB. Nous n'osions pas vous le demander! Ah! très-bien!.•. FALSACAPPA. Piétro repasse près de Gloria-Cassis. .Ne vous gênez donc pas.•. Attention, vous autres, attention..• GLORIA-CASSIS, à Piétro. c~abiniers, mo~ les personnes qui accom­ Un petit défilé... En avant, en avan~! (Les cond.uïts par C'est à de vous l?résenter trot.) MOI d'abord, le comte de Gloria-Cassis. P'alsacappa décrivent deTant les EspaSf'Ols 8tnpéf81ts un petit cercle au petit pagnent la pnncesse. Gloria-Cu~) Si vous voulez, ils feront deux tours. grand d'Espagne, de onzième classe, chef réel de l'ambo.s': Halte... '(.A. sans impor­ GLORIA-CASSIS. sade ... Pablo, precepteur... quelques seigneurs Adolphe de Valladolid.•• assez... . 1 • tance..• Non, c'est malS QI Entre Piétro en Campotesso. -Il a rltabit, la veste, Je jabot et Je chapeaft, LA PRINCESSE. aussi a gardé sa culotte et ses guêtres de brigand ••• Mon page favori. .. Il ne me quitte jamais. FALSACAPPA. ADOLPHE. Arrivez donc, baron, l'on n'attend plus que vous. Jamais! .. PItTR 0, allant AGloria.Cassis ***. ADOLPHE et LA PRINCESSE, euamJi Jamais! Me voilà!... me voilà!..• qu'est-ce que je vais vous ser­ pieds de mouton poulettel,.• PIÉTRO. vir? •. beefteack aux pommes, Jamais? LA PRINCESSE. dit? LA PRINCESSE. Qu'est-ce qu'il que vous comptez vous opposer!••• F ALSACAPPA, ha. A PiéU.. Est-ce PIÉTRO. dis, animal! Qu'est-œque tu Moi?..• Eh bien! par exemple, voilà quelque chose qui m-es& PIÉT R 0, bal 1 FalJacappa. égall..• il est tout naturel que Eh bien 1 puisque je suis marmiton, GLORIA-CASSIS, à Piétro. je••• A moi, baron, deux mots? F A.LSACJ..PPA, bas. PIÉTRO. Mais tu ne l'es plus, marmiton, c'estfini. le vous écoute. GLORIA-CASSIS., • Domi., Bar., Car., Fals., Glor., La Princ., Adol., Le Prée. Vous êtes en mesure, je suppose• Pi~., La Pri~c., Le Prée. .. Domi., Bar., Car., Fale., Glor., PI~TRO• PrUlc., Adol., Le Prie. ... l1JJIlÏ., Bar., Car., Pië., Fals., Glor., La Enmesure.•. pourquoi faire 1 70 LES BRIGA.NDS ACTE DEUXI:t;:MB '71

GLORIA.-CASSIS. '10RELLA *,allant à la princesse. Pour nous payer les trois millions ... Vous faites semblant nui, princesse... je suis son amoureuse... et lui, c'est mon de ne pas me comprendre. aU.ioureux. ' PIÉTRO. c Les trois millions !... (Falsacappa le pousse.) Oui ... je sais .•• je LA PRINCESSE. sais ..• Vous entendez, Adolphe, des amoureux! GLORIA-CASSIS. ADOLPHE. Vous les donnerez, par Notre-Dame de Compostelle, vous Oui, princesse, des amoureux1... (A Fiorella et à Fragoleuo.; Et•• les donnerez! dites-nous, comment vous êtes-vous aimés? LA PRINCESSE, à part. LA PRINCESSE. Mon Dieu J••• quel drôle de baron! Ob ! oui, je vous en prie, dites-nous comment. Entrent Fragoletto en aubergiste, Fiorella en fille de l'aubergiste, et quatre femmes en marmitons. FIORELLA. CO'UPLETS SCÈNE XI 1 Vraiment, je n'en sais rien, madame, LES MtMES, FRAGOLETTO, FIORELLA. Et je l'avoue avec sincérité, Les quatre femmes en marmitons. J'eus grand désir d'être sa femme, En le voyant. .• voilà la vérité. FltAGOLETTO*, t!!8.1nant. Comment cela me vint, je n'en sais rien moi -même... Princesse..• Sait-onjamaispourquoi l'on aime? Lea trois Brigands remontent et T'estent au deuxième plan entre les quatre femmes. - Gloria-Cassis a passé près du précepteur, "'ENSEMBLE FIORELLA, faisant la révérence. Sait-on jamais pourquoi l'on aime? VOS appartements sont préparés, princesse, et quand il vou FIORELLA. plaira.•. Un soir, j'entrai dans sa chaumière, ADOLPHE. Et je compris, le trouvant fort joli, A la bonne heure! En voilà qui ont figure humaine!... Ils (l,ue je n'aurais plus sur la terre sont gentils, très-gentils. Aucun plaisir, si je n'étais à lui! LA PRINCESSE, à Fragoletto. Comment cela me vint, jen'en sais rien moi-même.•• C'est donc vous, mon petit homme, qui êtes le maître de Sait-on jamais pourquoi l'on aime? cette hôtellerie? ENSEMBLE FRA.GOLETTO. Sait-on jamais pourquoi l'on aime? Oui, princesse. . LA. PRINCESSE, montrant Fiorella LA PRINCESSE, à Fiorella et à Fregoletto, Et elle... C'est? Tenez, les amoureux, voilà pour vous. FRAGOLETTO. Elle leur donne sa bourse. C'est mon amoureuse. FIORELLA et FRAGOLETTO. LA. PRINCESSE. lierci, princesse. Ah! vous êtes t••. Ils remontent un peu.

• Pié., Fals., Fior., Frag., la Prlne., Adol•• Glor., le Prée, - Au dell&ième • Piè., Pals., Prag., .Vior., la Princ., Adol., Glor., le Prée. - Au deuième tian: Ciei., Zer., Fiam., Bian., Bar., Domi., Car. plan Ciei., Zer., P'iam., Bian., Bar., Domi., Car. LES BRIGANDS FALSACAPPA *, allant à la prineesse, ACTE DEUX.l&ME 71 Princesse, je suis ému jusqu'aux larmes L.. Vos apparte­ ments sont préparés, princesse, on a eu l'honneur de vous le dire, vos appartements sont préparés. SCÈNE XII LA PRINCESSE. Eh bien! LES M~MES moins le8 ESPAGNOLS, puis GLORIA-CASSIS, FALSACAPPA. puia PIPû. Eh bien t quand vous voudrez... GLORIA-CASSIS., F ALSACAPPA·. Nous avons le temps, je suppose. Et voilà! Ils entrent dans leurs chambres, ils se couchent FALSACAPPA.. et s'endorment. Nous, au bout d'un quart d'heure, nous crochetons les serrures, nous prenons leurs habits... et Je vous demande bien pardon; je ne connais que ma con­ après... signe, moi, et il est dit dans ma consigne qu'une fois arrivés TOUS. ici, vous devez entrer dans vos appartements. Après.•• ADOLPHE. FINALE Mais il n'est que deux heures de l'après-midi. ENSEMBLE FALSACAPP.A.. Tous, sans trompette, ni tambour, Ça ne me regarde pas... j'ai ma consigne. Nous nous en irons à la cour, ADOLPHE. Et dans nos poches nous mettrons, Ah! ça mais, militaire... Nous mettrons les trois millions, FALSACAPPA. FALS ACAPP A.. Et ne faites pas les malins? Toi, Pietro, tu seras le précepteur. PIÉTRO. LES BR 1GAN DS, pGlUI8&"t les Espagnola. C'est bien. En voilà assez. F s.LSACAPPÂ.. CHOEUR Tule seras... A.. ux trG~' briganda. LES BRIGANDS.' Et vous, mes compagnees, Entrez là Les trois seigneurs sans importance, Plus vite que ça! LES TROIS BRIGÂ.JfDi. Ne faites pas Nous le serons. Tant d'embarras! F ALSACAPPÂ.. LES ESPAGNOLS. Vous le serez. Eh! la laI LES BRIGANDS. Pas si fort que ça! Comptez sur notre intellipnae. Ne poussez pas! FIORELLA.. Pendant ce chœur, les brigands ont poussé les Espagnols ",ers t'auber~8, ol n. (Parlé.) Et moi '1 les font entrer violemment. P'Â.LSACA.PPÂ. Tu seras la princesse... • Pié, .Fels., La Princ., Adol., Glor., Le Prée. - lu deuxième plan: Giei..Ioer., A.Fragoletto. Fior., Fl'ag.* Fiam., Bian., Bar., Domi., Car. Et toi, le petit page.

• DOllli., Car., Bar., Pio., Frag., Fals•• Pié•• Bian.# Zer., Fiam., cw.. ACTE DEUXI~MB 76 LE8 B!tIGAND8 74 CLORIA-CASSIS *, lur le baloo. FIORELLA. Falsacappa! Jeserai la princesse! n di!lpard. FRAGOLETTO. TROIS BRIGANDS, tenant Pipo. page. LES Et moi, le petit Si tu dis un mot, tu nous comprends bien!••• FIORELLA. PlPO, tremblant. Ab ! mongentil page 1 Je ne dis rien. FRAGOLETTO. Adolphe, Gloria-Cuais, le Pl'écept8Ul' -' 181 EspagnolJ ma noble dame1 .. Princesse, Ah! IOrtent de l'auberge. FIORBLLA. n faudra m'aimer! FRAGOLETTO. SCÈNE XIII De toute mon âme! PALSACAPPA • LES BRIGANDS. Ils sont charmants. BARBAVANO, CARMAGNOLA, DOMINO, FIORF:LLA, FRAGOLETTO, FALSACAPPA, F ALSACA-PPA. PIETRO, LES QUATRE FEMMES, au deuxième 111''11; Mais ne perdons pas notre temps. GLORIA-CA..SSIS, LA PRINCESSE, ADOLPHE, ENSEMBLE LE PRECEPTEUR, PIPO, au Jeuxième pian , Tous, sans trompet.te ni tambour, etc, puis CAMPOTASSO, puis LES CARABINIERS. .. Brigands. Fanfare dans la cave de l'auberge. - Cris: VIVE LE CAPITAINE! - L ;u;r f '..ste des brigands remontent. F Â.LSACAPPA. LES ESPAGNOLS **. (Parlé.) Ah! les carabiniers: .•• je les avais oubliés! Falsacappa! GLORIA-CASSIS*, paraissant au balcon. Qui donc a parlé de ce brigand-là? Q,uelssont ces cris t quels sontees chants! FALSACAPPA, à la Princesse. Que se passe-t-illà dedans'1 Princesse, d'où vient cette alarme' PIÉTRO. Pourquoi sortez-vous de chez vous, Ce n'est rien. LA PRINCESSE. GLORIA-CASSIS. N'entendez-vous pas ce vacarme? Comment rien t AD 0 LP H E, montrant le soupirail de la cave. Nous entendons bien. Que se passe-t-il là-dessous! ~ remontent Domino, Barbavano et Carmagnola passenU. droite. - Les quatre femme LES ESPAGNOLS, passant à droite. ait en lDl.là~hes de chemise _ Pipo sort tout effaré par le soupirail de la cave. Il On a nommé FaJsacappa! et en -stoR. Les brigands passent tous à ganche. PIPO. "+*,A Falaacappa. A moi! holà! GLORIA-CASSIS VOUS connaissez Falsacappa1 FALSACAPPA", A part. Le diable emporte celui-là1 1. • Gl~" Pié., Fals., Fior., Frag., Bar., Pip., Car., DOID1e - Au deuxlmneplan: PI PO. quatre lemmes • Cae., Dom. A Il rleuxième Défendez-moi contre Falsacappat •• Lb, Pl'è". Glo. Adol., La Prine., Fals., Pié., Bar., Pip., Palsacappa le pousse Ters les trois brigands qui le ccntienneDte plan, Fier., Frag. et les quatre femmes• laPriM., le Prdc.­ ... Bar., Car., Domi., Pië., Fior., Frag., Fals., Glor. J Adol., Les quatre femmu• • Ç1or., Bar., Domi., Fale., Fior., Frag., Pié., Bian., Zer., Eiam., Ciei. Au deuxième plan, à gauche: teJllllle•• •• Pié.,Pipe, FalI.,Fior., Frag_, Bar., Car., Dom. -Aui.plall: leaquatre ACTE DBUXItYB 76 tBS BRIGANDS " lALSACAP PA, aux Bspagnols ell l'avançant devant .81 oompagnoa.. F ALSACAPPA. Tremblez, car nous vous tenons Où prenez-vous Falsacappa? Trem1l1antsau bout de nos longs Rassurez-vous, princesse... Tromblons 1 Falsacappal.. Quoi?. Qu'est-ce' LES ESPAGNOLS, touJours à genou. Ni vu, ni connu 1 Je ne l'ai jamais vu, Tremblons, car nous nous trouvons Son nom m'est inconnu, Tremblants au bout de leurs longs Je ne l'ai jamais vu, Tromblons! Jamais vu! CAHPOTASSO, reparaissant au balcon. LES BRIGANDS. Ne tremblez plus, nobles fils de l'Espagne, On ne l'a jamais vu, J'ai découvert dans la cave au champagne, Ni vu, ni connu. J'ai découvert des soldats valeureux, Etje m'en vais apparaître avec eux! CAMPOTASSO, paraissant sur le balcon et désignant Faleaesppa, Il disparaît, - Les Espagnols .e relèvent. Il est en pet-en-l'ail' et en caleçon. FALSACAPP.Â. *. Parlé. Le voilà 1le voilà! c'est lui! ce grand-Hl, c'est Falsa­ eappa l Bataille alors1- J'aime mieux çal Les Espagnols sont terrifiés. - Entre alors de tous côtés le reste des bri-­ Aux brigands. gands; ils apportent des carabines dont s'emparent Falsacappa, Fiorella, Garde à vous, amis' Fragoletto, Piétro, Domino, Carmagnola, Barbavano et les quatre Campotasao sort de l'auberge avec les carabinier. qui sont tolU grill et qui femmes. - Les Espagnols occupent toujours la droite et les brigands la tiennent des bouteilles à la main. - Ils n'ont plus que leurs culottes et gauche. - .Cela forme deux camps. - On a remis Pipo aux mains d. leurs hottes, - III descendent à gauche, leibrigand. occupent1. milieu el deux brigands. lei Eipagnols la droite. ' FAL SACA PPA·, à Campotasse toujours sur le balcon. CAMPOTASSO, une épée à. la maïa. J'aurais voulu ne pas user de violence, Les voilàl Mais j 'y suis contraint, Excellence, inx carabiniel'l. Aux Espagno1J. Parlé. En avant! Oui, cet homme a dit vrai, mon nom, t'Ua ueu ae fie porter eD a~ant, le. carabiniert fraternisent avec le. Mon nom, la terreur du canton, brigands; le capitaine embrasse Falsacappa, puis il don~e. de grandes C'est Ernesto Falsacappa! poignées de main l Pi6tro. - OD a mil CampOWIO ail milieude. Eip" A ses brigands montrant lei Espagnols. gDOJ.. Empoignez-moi ces gaillards-là 1 LES CARABINIERS-. Campotasso quitte le baleoa, Nous sommes les carabiniers,

LES ESPÀ.GNOLS **, tremblantsl tombant à genoux. La sécurité des foyers ..• Falsacappa 1 LES BRIGANDS, ltalmenL LBS ESPAGNOLS, trilt8lD8ll&. F ALSACAPP A, aux brigands. Mais, par un singulier hasard, Jusqu'à demain matin vous les tiendrez en joue... Au secours des parncuhers, Et nous, mes compagnons, en route pour Mantouet Vous arrivez toujours trop tard. 1, BS BR1GAN DS, mettant en joue les Espagnols. Le capitaine retourne prè. de ... carabinier-. Jusqu'à demain matin, nous les tiendrons en joue••• Et VO"i sans plus tarder, en route pour Mantoue r .pié., PaIL, Fior., Frag., Glor., Adol., la PriD~, le Prée. - Au deuxième plan 1 les trois brigands et les quatre femmes. - Pipo au fond. ·Camp.~ié., Fals., Fior.,Prag., Glor., Adol.,la Prine., le Prée. -Au deuxième •• Carabi., Pié., le Capi, Fals., Fior., Frag., Glor., Adol., la Prine., Campo., le plan : les trois brigands et les quatre femmes. - Pipo au fond. Prée. - Au deusième pl4IW: le. troil briganda 4tt lea ~uatr~ femmül. - P.i.po au •• Pié., Fior., Frag., Fals., Piam., Zerl.. Bian., Cioi., Bar.,Car., Domi., GlflL'. ""'01., la Prille.; 1. Prée., Pipoau foH...... ,. LES BRIGANDI

F.A.LSACAPPA *. QUand les carabiniers sont gris ACTE TROISIÈME Ce ne sont plus des ennemis. ' - Au romen 'Mantone. - Une grande salle très-riche. ENSEMBLE Dan~ Je palais du dnc de table. ­ REPRISE servie. - Candélabre. allumés sur la nue table ovale somptueusement portei portes garnies de portières. - Ces LES BRIGANDS. C~tte est ouverte au fond partrois salle adOSiéeau mur, A droite, le fauteuil ducal ; à gauche, Tremblez, car nous vous tenons donueut sur une galerie. - plan, à droite, une porLe. Tremblants au bout de nos longs ua~ table carrée. - Au deuxième Tromblons f Et maintenant, enfin, par'tons, Allons toucher les trois millions. LES ESPAGNOLS. Tremblons, car nous nous trouvons SCÈNE PREl\JIIÈRE Tremblants au bout de leurs longs Tromblonsl DE MANTOUE, LA MARQUISE, LE DUC DOME5­ Dans la Providence espérons, DAMES DE LA. COUR, PAGES, ces fripons. LA DUCHESSE, Nous verrons pendre TlQUES dans la galerie du fond. LES CARABINIERS. table, fi a troit dames à sa le prince est assis an milieu de la les carabiniers, etc. An lever du rideau, sont aux deux Nous sommes droite. - La marquise et la duchesse e' 1 . gauche et trois dames à sa chœur, les brigands remettent à droite et à gauche différem­ Pendant ce dernier D jons es EspaJfuoli, Les autres dames sont assiees à genoux. bouts de la table. - boire.­ qui retombent et deus pages à gauche Terlent à ment groupées. Deux pages à droite Gl . C'est la fin du souper, C8rabi~, Pié., le Capi. Fals. Fior Fr Cawj'CI., ~ • m~mes ..·' or., Adol.,la PrlUc., fl'ée. - Les autres aux ;laca ar·, CHŒUR L'aurore paraît, fêtons l'aurore, Salnons-la d'une chanson, Et faisons-la durer encore Sa dernière nuit de garçon. LA MARQUISE. Quel vide à présent dans la vie f Quel désespoir et quel chagrin! L DCCHHSSE. On nous le prend, on le marie, Pas plus lard que demain matin! REPRISE DU CHœUR L'aurore paraît, fêtons l'aurore, etc. 'tB PRINCE, le levant. dire une, Vons aimez les chansons, je vais vous en Qui s'applique à merveille à ma situation. 80 LES B RIGANDI ACTB TBulSIEMB 81 LES FEMMES, 88 levant aUlsi. A sa femme fidèle, Quoi que vous nous chantiez, fut-ce: au clair de la lune, Nous vous écouterons avec émotion: Il renonce aux amours. • C'est très-bien, dit la belle, Le prince et les dames descendent en scène. - Les domestiqlles viennent ~nlever l~ table et le.scandélabres qu'ils emportent. - Les pages rangent les &I~~I~S et_ • Je r'passerai dans huit jours. 1 cliapo8eDt trOll à gauche, un peu de hiaie, - Puis il. TODt se placer au lonG. REPRISE DU REFRAIN COUPLETS Pan t pan! pan 1 pan! 1 Le prince, la marquise et la duchesse vont s'asseoir wnr les I!liêges préparés LE PRINCE. à gauche, le prince entre les femmes; les autres dames VIennent •• Jadis régnait un prince, grouper derrière. - LeI pages se placent à droite. Joli comme le jour. . LA DUCHESSE, IOuriaœ. LES FEMMES. Joli comme Jejour, Je repasserai dans huit jours. LB PRINCE. LA. MA.RQUISE. Les dames de province Il eût été plus sage encore de supprimer ces huit jours Pour lui mouraient d'amour, d'intervalle et de ne pas vous marier. LES FEMMES. Pour lui mouraient d'amour. LA.. DUCHESSE. LE PRIJfCE. A quoi bon se marier quand on est jeune, quand on est Une, la plus jolie, gentil, quand on est prince?. Mignonne et faite au tour, LA. MARQUISE. Pour passer son envie S'en fut droit à la COUT. Quand on peut nous aimer toutes••• Pan1pan! pan! pan! LA DUCHESSB. Beau prince aux cheveux bouclés, Et être aimé par nous toutes 1•• Ouvrez-nous à l'instant même Pan! pan! pan! pan! ' LE PRINCE. Ouvrez, gentil prince, ouvrez Je sais bien, mais 1~ raison d'État... vous ne tenez pas A la femme qui vous aime. compte de la raison d'Etat. TOUTES LES FEMMES, entourant le priDf~" LA MARQUISE. Pan! pan! pan! pan! Qu'est-ce que cela nous fait à nous, la raison d'État? nous Beau prince aux cheveux boucl-és, etc. ne savons qu'une chose, c'est que nous allons vous perdre. 1 1 TOU TES, gémissant. LB PRINCE. Hélas! hélas 1 Vous ferez bien, madame, LE PRINCE. De vous en retourner••• Allons, allons, ne pleurez pas... on tâchera de vous conso.. TOUTES. 1er... (Se levant, à UIl page.) Qu'on cherche mon caissier, et qu'on De vous en retourner. lui dise que je veux lui parler. LB PRINCE. Le page sort pal" le fond à droite. L'objet de votre flamme LES PBIIIIES, avec empressement. Vient de se marier. Le caissier1 TOUTES. Le Prince se rassied. Vient de se marier. LA DUCHESSE. Et est-elle jolie, au moins, notre future souverainet.• 83 82 LES BRIGANDS ACTE TROISfÈME que, si je ne vous connaissais LE PRINr.E bien, monsieur mon caissier, avec • faire la fête pas mal' (Il 0 vous avez passé la nuit à Pas mal e de sa poche) mais elle a un pas, je croirais que défaut qui'est de rap·p··ele:runune portrait 1" personne beauc.ou~ Po u~ jolie des demoiselles. q , 11 le portrait et le lenr m t ) II LE CAISSIER. dli e e... (Regardant a ,1.·MjIS .iours, rno~tagne •.. je me suis tro~~r~nt. y croire.•• uns la:, e. ~n ofac~ clune JPune Moi, monseigneur, vous pourriez qUI avait les mêmes traits mais fi,lIe était bien autrement LE PRINCE. hien autrement original~ %.. qUI de vive, ... mais cette figure•.. le désordre Le page renue. Non, je ne crois pas ... " LA MARQUISB. votre toilette OU est-elle... cette jeune fille 1 LE CAISSIER. s~r mes chiffres... LB PRINCE. J'ai passé la nuit courbé , ., .'., . . Ou elle est?Je n en sais rien LE PRINCE. me la retr~~.:nalS,J al donné des ordres et J'espère bien qu'on era ... Oh ! alors ..• Le " °t 01 entre par le fond à dr Q.8 eaisse. LE CA.ISSIER. caissier 01 e, 1 porte un grand. li vre vous aussi, mesdames, Imaginez-vous, monseigneur... fila ... imaginez-vous qu'hier, en faisant vous pouvez écouter me SUIS SCÈNE II deux centimes de trop.... alors, je caisse, j'ai trouvé il faut que pas aller me coucher comme ça dit : je ne peux j'ai retrouvé LBS M~MES, LE CAISSIER. l'erreur... je ne me suis pas couché jeretrouve pourquoi j'ai ce matin le l'erreur..• et voilà, monseigneur, LB CAISSIER * vlsage défait et la mine éreintée. demander? (~ • 1 Son Altesse m'a fait • oyant es dames.} Oh rpardonr LE PRINCE. Il se sauve un caissier ordinaire.••• • sais que vous n'êtes pas L E PRINCE se le t . • Je van, 8IDSI que les dames. peu riches, en ce moment? Eh bien! eh b' " 1 Sommes-nous un •••• len (n ' 1 port~ e~ appelle.) Hé! là bas' L. Entrez donc m~~~ieurvamaoa ..•• LE CA.ISSIER. lié , fi caISSIer' que nous sommes Le caissier rentre _ L ••• riches... je crois bien • es pages vont ranger Jes siégea. Si nous sommes **, d'ua air aimable. riches! '" LA DUCHESSE LB PRINCE. VOUS n etes pas de trop. ce que •.• La marquise, alors, vous dira LE CAISSIER, salua.. C'est très-bien! . .• vous paierez... Monselgneur•.. mesdames.•. coqte son hôtel. LE CAISSIER. . LE PRINCE. pas quand on vous a II' Ah! ahl ne venez-vous 0 Pourquoi droite _ L ppe e. LE PRINCE. La Duchesse passe à autres dames vont an fond . es • note que la Duchesse a chez son LE CAISSIER Vous paierez aussi une était ' m'avait semblé que monseigneu·r occupe... alors couturier. n LA. DUCHESSB, bas an caissier. Il donne son registre à···un page. *** l'argent et payer moi-même••• LE PRINCE en riant J'aimerais mieux avoir fatigué... cli.o.ant• Quelle mine vous avez l., cet air savez-vous LB CAISSIER, bas et e'iD toujours la même, madame la Duchesse :.La Marq., le",.Prin., la Duch., le Caiss. Vous serez donc le CaiS8. .. La Marq., la Dueh., le Princ., LE PRINCB. le Caiss., la DucÀe mesdames.c. (lM • La Marfl., le Princ., Autre chose, maintenant. - Pardon, LES BRIGANDS ,&.CTE TROISl:t'MB C'est un peu vif, mais, Si c'était à refaire. ~1e le refeiats SCÈNE IV \'oiià mon caractère!

II LE ~AlSSIER SEIGl/EURS ET Di\MES, l'>AGES, Hélas! j'ai mangé la grenouille! . LE:.A DJI....)C DF M'ANTOUE, LA MAR(î.UISE, LA p~ J ~ FIÜRELLA La cour des comptes va DUCHESSE, ensuite F AL8A,.CAPPA,. , Probablement me chanter pouille FRAGOLETTO, PIETRO, DOMINO, Sous ce prétexte-là... CAR~lAGNOLA, BARBA V ANO, ZERLINA, On va vérifier ma caisse, FIAMETTA, CIClNELLA, BlANC A.. On va tout découvrir, Et je serai révoqué L. Qu'est-ce Que je vais devenir? CHŒUR Ce sera dur... mais, Voici venir la princesse et ~on ,page; Si c'était à refaire, Elle s'avance avec ûerté, Je le referais, .. Sûre qu'elle est d'obtenir notre hor~~age Voilà mon caractère! Par sa grâce et par sa beaute. . , 1 d h t la marqUlse par le fond. Que devenir! L'hôtel de la Marquise à payer... le coutu­ Le duc de Mantoue entre par la droite, a uc esse e ... rier de la Duchesse••. et trois millions à donner à l'Espagne1.•• l,E PRINCE, allant au caissier*. et je la connais, l'Espagne... Elle les réclamera ses trois VOUS avez les fonds? millions.•. elle en a besoin... que faire 1.•. (Il tire un pistolet de LE CAISSIER. 1& poche. - Avec énergie.) Me voilà arrivé au moment où il faut Je crois bien que je les ai les fonds.•• absolument... (Avec calme) que je trouve quelque chose pour . " sur le fauteuil de droite qui a été avancé par les pages. - La Le prmce va 8 asseoir .. à he ne pas être obligé d'en venir là! .• (Il remet tranquillement le pis­ marquise et la duchesse s'asseoient à sa droite et le caISSIer sa gaue • tolet dans sa poehe.) Voyons un peu ... voyons.•. j'ai en caisse 1,283 fr 25 c. Je dirai à la Marquise et à la Duchesse de se UN HUISSIER **, annonçant du fond. partager les 283 fr. 25 c. - De ce côté-là. rien à craindre..• L'ambassade de Grenade! Mais l'envoyé Espagnol, •. si cet envoyé est un honnête LE PRINCE. homme. je suis perdu.. mais si c'est un homme... d'esprit..• C'est bien, faites entrer. en lui offrant les mille francs qui restent... (Musique; coup de canon et bruit de castagnettes en dehors. - Les portières du fond s'ouvrent.) REPRISE DU CHŒUR Qu'est-ce que j'entends?.. le son des canons mêlé au bruit Voici venir, etc., etc, , des castagnettes••• Ce sont eux!.. ce sont les Espagnols1•• . l' b ssade, _ Ce sont les briganda qui ont reconstitué toute 1 am~a~ En1r">e de am a n t un peu mieux habillés qu'au second acte, 1»09.1S Il attention !.. saue de Grenade. - s son GI . C" . . d ôle d'air - Falsaeappa est devenlt orla- a8S15 l' Entrent par le fond les Seigneurs et Dames de la Cour, qui se rangent de faut qu'i1salent touJours un r· d F 1 tt ut cha

page de a p:lDcesse, - é _ Les quatre femmes en dames d'honneur. eu singulIèrement eceoutr s. i C un P , f it d 8 l'ordre suivant: D'abord les quatre femmes, pu 8 arma­ - L'entrée se al an 1 F" 11 et Fra .D. t Barbavano . ensuite Piétro, et enfin Fa sacappa, lore a . pola, ommo e , , JOLetto.- Tou, eD entrant, saluentle PI'lDCe.

• Le Caiss., le Prin., la Marq., la Duch• .. La Karq. la DocIl.n le Prin., le eaw.. A.CTE TROISIÈMB LBS BRIGAND' LES BRIGANDS. LES IT AT~IENS. LE PRINCE *, reconnaissant Fiorella. C'est elle! L'aûaire est certaine... C'est une parade.•. Le. Dames et le caissier se lèvent 81llh1!. '10RBLLA, l part, regardant le prince. .IORELLA, reeonnaissant le prince à part Ah! quelle surpri.se t C'est lui f ,. Pristi 1 je suis prise, FRAGOLETTO, IUrpris, à Fiorella.. Et notre entreprise ~e cri, ce cri, ce double cri! Est en grand dang..! Que veut dire ce double cri? LES BRIGANDS. LES ITALIENS. LES BRIGANDS, à. part. Nous pouvons sans peine... Une mascarade! Ah! la bonne aubaine FIORELLA, l part. L'affaire est certaine! " Car, dans son ensemble, Nous pourrons sans peine Ce prince, il me semble, Les dévaliser · ' En tout point ressemble Et puis, sans ~candale A.mon étranger1 Faire notre malle ' LES BRIGANDS. LES ITALIENS. Raides comme balle Nous pourrons sans peine Quel joli quadrille 1 Et nous la briser!.•. FBAGOLETTO, en regardant Piorena et le prince, à par'­ I.ES GENS DE LA. COUR, regardant les brigande, à pan. Ab! quelle ambauadeJ Ah t cela m'agace, C>est une parade, Cela me tracasse, Une mascarade! Et ce qui se passe Ils ont un bon chic! M'annonce un danger 1 Vient-il de Castille J,ES BltIGAlfDS. LBS ITALIENS. Ou de la Courtille Les dévaliser! Pour un bal public! Ce joli quadrille, ' Pour un bal public' PRAGOLETTO, bal à Fiorella Je ne l'aime guère, LEPR 1Nr.E, regardant YlOreUa, l pli&. Cet air de mystère, Ah! la bergerette Entre vous, ma chère, A qui sur l'herbette, Et cet étranger!... J'ai contéfleurette.•• Pardieu la voiei !••• REPRISE GÉNÉRALE 'f,!S BRr~ANDS. L~S ITALI~NS. ~IORELLA et 1JE PRINCB. - Ah! quelle surprise, ete. AhJ la bonne aubaine! FRAGOLBTTO. - m'agace, etc. Ah ! quelle anUtilU;sade f Ab! cela LES BRIGANDS. - Ab l la bonne aubaine! e\«!. LE PRINCI, l part. LBS ITA.LIBNS. - Ah! quelle ambassade! etc. MaiEcette jeunesse LeB quatre femmes reurontent, Par quel tour d'ad;essea FIORBLLA ., bu à Palaacappa. Est-elle princesse Au jour d'aujourd'hui' (Parlé.) C'est lui! • Car., Domi.. Bar., Pié., Pals., Fior., Frag., le PriD., le Cai.s., la Marq., la Duc" :~8m'~1 Zel'J., Bian., Cici., Car., Domi., Bar.; Pié., Fals., Fior. Pl'ag. le Plia. 1• ~I., a Marq., 1. Duca, ', Les '1u&\re femmes au deu.sième plaDe ACTE TROIBltME 9i 90 LES BRIGA N ns LB PRINCE. part regardant Fiorella.; !JE P RI NeE, à Comment ~te8-VOUsvenus seuls? J'avais envoyé au devant (parlé.) C'est bien elle! de vous ••• le baron de Campotasso. FlûRELLA, bM A Falaecappa. P 1 ~ T R0 ., s'oubliant et allant au prince. Allons-nous-en... j'ni peur! Campotasso, c'est moi L.• tout de suite. Mon père, partons LE PRINCB. FALSACAPPA, bas. Vous dites' Nous en aller! Pourquoi! PIÉTRO. FlûRELLA, bas, Je dis que c'est mot..• C'est le jeune seigneur" FALSACAPPA, bas à Piêtro. Dont, l'autre soir, rai protégé la fuite Maie non, animal, tu ne l'es plus] FA LSAC.APPA, bas. PIl1TRO, bes, Est-ce bien lui? Ah! tiens. Mais c'est vrai. Je suis le précepteur main­ FlûRELLA, bas, tenant.•• C'est lui! FALSACAPPA, an prlnco. pas vu. (~ FioreUa.) Il me reconnaît aussi! M. de Campotasso? .. nous ne l'avons pas, princesse1.•• n'est-ce pas messieurs, que nOU5 A. bal N'est-ce F ALSACAPP n'avons pas vû M. Campotasso. garde i Sapristi! prenons Les quatre femmes remontent au deuxième plan, - Carmegnole, Domino et Bar­ regarde FIüRELLA, bas. bavano prennent leurs places A droite et entourent le caissier, qui les Voyez comme il me regarder avec une espèce de terreur, PltTRO, an prince. FALSACAPP A, baa. Nous n'avons rencontré personne, mais comme nous avions Prenons garde! l'adresse par écrit, ça ne nous a pas empêchés d'arriver. brigands, il droite. FRAGOLETTO, inquiet, à part. n remonte et 'Va rejoindre les trois Je ne l'aime guère, LE PRINCE, A part. Cet air de mystérel C'est bien elle pourtant! (n s'approche. - Haut.) Ainsi, made­ moiselle, vous êtes la princesse de Grenade? •. REPRISE DR L'ENSEMBLE GÉNÉRAL Falsacappa est toujours entre eU&. LE PRINCE. - Par quel tour d'adresse... etc. FIORELLA **. FIORELLA. - Ah! quelle surprise f etc. Un peu. PRAGOLETTO. - Ab' cela m'agacer etc. LE PRINCE. bonne aubaine r ete, LES BRIGANDS. - Ah! la Et pourriez-vous me dire. s'il vous plaît, qu'est-ce qui quelle ambassade1 etc. LES ITALIENS. - Ah! règne à Grenade en ce moment? et la duchesse pa.. Carmagnola, Domino et Barbavano remontent. - La marquise FIOBELLA.. un peu~ - Bianca, Zerliua el sent à gauche. - Fiorella et Fragoletto remontent C€tte bêtise!••• c'estpapa, Cicinella descendent à droite. allant an peinee, et cherchant à masquer FiOl'ella. le Cross. Les qrt&trft FALSACAPPA·, • 'LaMu.rq." la Dnch., Frag., Fior., Pall., PiA., le Prin., Altesse..• femmes.-Au deuxième plan: Car., Domi., Bar • le CuÜH~., Ra". .. La Marq., la Duch., Frag., Fior., Fals., le Prin., Piâ., Car., le Prin•• le Caiss. Lee pat,re femwQl. YI' La Marq., la DIICh., Prag., Pior,; Pié., Fats., - Au deuxième plàa : Les quatre "'mwetl. - Â.u deuxième plan: Car., Domi .. Bu. 83 9. LIS BRIGANDS ÂCTB TIOI81_KB LI Pl\IlfCB, l part. FÂ.LSA.C.A.PPÂ.. Je vais la lui reprendre... c'est plus simple. (rl 'Y' la quatr. Ene a réponse à tout... (Haut e\ mODtl'&lU frl8'oletto.) Et mon­ sieur? .. briganda, - bu.)Qui est-ce qui a pris la montre? TOUS LBS QUATRE. PIORELLA. •• c'est mon page. Mais, chef..• Monsieur? FALSACAPPA, insistant. LE PRINeB. Qui est-ce qui a pris la montre? (Sans dire un mot, Domino, Barbavane Ah J. •• 1 et Carmagnola tendent chacun uae montre.) Ah! ah t••• c'est très-bien présente FIORBLLA.. (Il prend les trois montres et va pour 8' éloigner, lorsque Piétro lui en ne me quitte jamais. Il timidement nne quatrième. - Avec un ton de reproche.) Toi aussi, mon LB PRINCE. 'Vieux Piétro? Jamais? PIÉTRO. FRAGOLETTO restant... Jamais! Toujours le vieux A., venant présenter les montres au caissier. LB PRINCE, à p~H't. F ALSACAPP est-ce? ,Cela, ~'accor~e parfait~ment ave.c les renseignements qui Laquelle la princesse... Je ne sais plusque croire... LB CAISSIER, prenant une montre. m ontet.e donnes.sur Drôles (Baut à FlOrelIa.) Princesse... Celle-ci, monsieur. - Je vous remercie. (A part.) s'interposant. d'Espagnols. FALSACAPPA., Ils remontent li. gauche. vo~s Altesse, il y a un petit compte à Je demande pardon, A, li. part regarda.., les trois montres qu'il tient. régler... Il y a un petit compte... F AL SAC APP Eb bien! mais.,; puisque les trois autres personnes ne • LE PRINCE. réclament pas ... Je SMS ••• Trois millions à vous donner••• n met les montre! dans SR poche. FA.LSACAPPA. UN RU 1 SSIER, entrant par Je fond, un message li.la main. Justement. Altesse. . LB P RI NeEJ montrant le caissier LE PRINCE *. Voici monsieur mon caissier... il va monter dans ses bu- que c'est? (li prend le message et lit bas:) c Monseigneur, . Qu'est-ce reaux, et vous apporter les trois millions. " on a des nouvelles de cette bande de brigands que Votre n va à Fiorella. a ordonné de poursuivre. » (Hant après avoir lu.] Ah! fy A. " Altesse PALSACAPP de suite. (Allant à Fiorella.) Princesse, je ne veux pas avez entendu? .• vais tout Ah! très-bien !... monsieur le caissier vous vous séparer trop brusquement de ces messieurs, vous avez LE CAISSIER, s'approchant de lui. - Bas. cinq minutes pour leur faire vos adieux. Après cela, on vous .Monsieur, je ne v~u~ dirai qu'un mot, je ne voudrais pa s conduira dans vos appartements... j'irai vous retrouver. (AUJ: faire de scandale, mais 11 y a un de vos messieurs qui vient de gens de la cour.) Vous avez entendu, messieurs, retirons-nous. me prendre ma montre. FALSACAPP A. **, venant à lui. FALSACAPPA, bu. Monseigner..r, je ne voudrais pas avoir l'air d'un homme Lequel? qui dit toujours la même chose... mais enfin, je vous ai parlé LB CA.ISSIER, hu. de trois millions.•• C' ~st un de .ces quatre-là.•. (TI les montre ) VOUS me feriez Car., Domi., plaisir en la lUI redemandant. • La Mar., la Dueh., J'rag., Pior., le Prin., le CailSe,Fals., Piê., Bar. - A~ deuxième plan: Les quatre femmes. Gar.. 00-. Car., Domi•• • La Marq., la Duch., Frago., Fior., le Prin., Fals., le CaiN., Pië., •• La Marq., ta Dueh., le Caiss., Fra., Fior., le Prin., Fals., Pié., .. Bar. - Â.u deuxième plan 188 quatre femme Bar. - Â,udeuxième plan: Les quatre felllUlea. 94 LBS BRIGANDS ACTE TROI81:kME LEPR 1N CB, un peu impatienté et montrant le c8i~@iet" FALSACAPPA. Et je vous ai répondu, moi, que monsieur mon caissier••• Vous irez m'attendre sur la grande route. - Les enfants et 11 remonte. moi, nous irons vous retrouver, dès que j'aurai empoché les LE C A.!~SIE R ., allant A Falsacappa. trois millions. Monsieur, je monte dans mes bureaux... je prends les trois Pietro est allé s'asseoir sut" le fauteuil de droite. - Là, il retire de sel millions et je vous les apporte. - Voulez-vous de l'or ou des poches une foule de petits objets qu'il examine. - Falsacappe remonte vers les quatre femmes et leur f arle bas. billets? FAIJSACAPPA. DOM 1NO, bas aux doux autres briganda. Ça m'est parfaitement égal. C'est ça, nous éloigner..• CARMAGNOLA, bas. LB CA.ISSIER. Et à moi donc, Et, pendant ce temps-là, les trois millions .. ~ Il 80rt par le fond. BARBAVANO, de même. LE PRINCE, à sa cour. Iraient retrouver les trois montres... Mesdames et messieurs•.• CARMAGNOLA, de même. Mais nous pas bêtes ... REPRISE DE L'ENSEMBLE PR~CÉDENT DOMINf~, de même. Le prince sort par le fond avec toute la COUf. - Restent en scène Falsacappa Nous resterons ici. •• Fiorella, Fragoletto, Pietro, Domino, Carmagnola, Barbavano et les quatre femmes. - Les portière. se referment. BARBAVANO, de même. Pour veiller au grain. Les quatre femmes congédiées par Falsacappa sortent par le fon" SCÈNE V F ALSACAPPA, redescendant, aux trois brigal1Js. Allez, mes amis, allez! FRAGOLETTO, FIORELLA, FALSACAPPA, Domino, Barbavano et l..a.rmagnolasortent par le fonL CA~MAGNOLA~ BARBAV ANO, DOMINO, PIETRO; LES QUATRE FEMMES, au deuxième plan, SCÈNE VI FALSACAPPA.. Eh bien! FRAGOLETTO, FIORELLA, FALSACAPPA, BARBAVANO, il Faleaeappa, PIETRO. Avec tout ça, les montres, vous les avez gardées. FA.LSACAPPA. FALSACAPPA, à Piétro. Ne parlons pas deça. On nous a laissés ici pour que nous fas­ Eh bien 1qu'est-ce que tu fais là1 sions nos adieux à la Princesse... Si vous voulez, nous les PIÉTRO. abrégerons. Vous allez remonter dans les carrosses de la cour Je vérifie ma petite recette. que l'ou a mis à notre disposition..• FRAGOLETTO. CARMAGNOLA.. Et nous irons faire un tour. Ah 1ah !.• TI paraît que, sans compter la montre.•o PIÉTRO, se levaat, • La Marq., la Dueh., Frag., Fior., le Prine., le Cails., lI'al8., Pi,., DomS., Ba... J'ai donné quelques poignées de main... et je ne sais com­ _ Au deuxième plu : Les quatre femme •• ment cela s'est fait, en retirant Ina main à moi, ces bagues .•. LES BR IGANDfI 96 ACTE TROISIÈMB 97 FIORELLA.. Ont suivi. FALSACAPPA. Atientlon, les enfants il faut cl • PIÉTRO. nous ayons filé d'ici h' d que ~n~ une demi-heure Justement. - Un bracelet encore et puis un m~c1~inon ..• ... c acun e notre cote Nou trouverons dans le souterrain mysterreux1 • ... • s nous re- et puis ça... Il montre un chignon garni de fer1ea. FRAGOLETTO. Et nous y ferons la noce t .. PA~SACAPPA. , . FALSAC~PPÂ, bas. Un chignon! A mort .... (Haut à Fiorella.) Adieuv nri (. . FRAGOLETTO. monsieur le préce t ( , prInces.se... à Plétro.) Adieu' peur... A Fragoletto.) Adieu, Adolphe. Pourquoi as-tu pris ça1 . FRAGOLETTO. PIÉTRO. Adleu, comte. V cause des perles.•. les cheveux sont venus avee, FIORELLA, aux deux dames. Entrent par le fond, le caissier,la Duchesse et la Marquise. - Le caissiertieat Venez, mesdames. IOUS son bras un énorme portefeuille. - Fiœ'ella a passé prèl de Piètre, Elle sort par le fond avec les dames. - Fragoletto les suie. . • PI ÉTRO, à Falsacappa AdIeU, Gloria ... (bas.) Gloria quoi? SCÈNE VII FALSACAPPA, bas. Cassis. LES MÊMES, LE CAISSIER, LA DUCHESSE, PIÉTRO. LA MARQUISE. Adieu, Gloria-Cassis. Il sort majestueusement par le fond Adroite. LE' -eaissier,sans rien dire, frappe sur "on portefeuille qu'il montre à Fa18a~appa. SCÈNE VIII F ALSACAPPA *, à part. LE CAISSIER, F ALSACAPPA. Les trois millions 1•• Son émotion est tellement violente qu'il manque de tomber, Fragolettc FALSACAPPA, an caissier, qui est debout à gauche de la table soutient. A nous deux, maintenant. • LB CAISSIER, à Falsacappa. Le caissier s'établit sur la table et ouvre son portefeuille ·le~doi;t~~C8ppaF 1 Bon nanan, ça! main. Le caissier lui donne un conp sur avance la Il passe à gauche et donne tout bas des ordres k un domestique qui vient . FALSA,CAP~ A, tirant un parchemin de sa poche. d'entrer par le fond à gauche. - Celtti-ei STance la table qui est à SI VOUS tenez a VOIr mes titres 1 gauche, place un siège de chaque côtll et se retire. - Pendant ce tempa, , LE CAlSSIE R, regardant négligemment. la Duchesse et la Marquise se sont approchées de Fiorella. Oh. p01!r la forme seulement... Très-bien1 très-bien' ils LA ouca ESSB •• , à Fiorella. sont parfaitement en règle... . Princesse, vos appartements sont prêts. FALSACAPP!. LA MA RQUISE. Alors, ça va aller tout seul. li avanceport~fellillela main, le caissier lui donne un e~~,Pcids~~r 8 . ... votre altesse son un billet de bannue 3 otgts, pms 11 tire du fond de Nous allons y conduire LeI! dames remonte. sance. _ Ils se sont assis chacun d~u; côté ~~ll: t:W~~t Falsacappa avec complai- ., LE CAISSIER, à part . • Frag., Fals., le Caiss•., la Marq., la Ducb., Fior., Pié, SI c est un honnête homme, je suis perdu..• mais si c'est •• Le Caiss., Frag., Pals., la M8.rq.~ la Dneh., Fior.,Pi6. un malin, avec ce billet..• U continue Il ;':l~:itf\r. ACTE TROI8IÈMB LES BRIGANDS 98 FA L SAC AP PA, s'impatientanle F ALSA CAPP A. Ah çà! mais ... Qu'est-ce que c'est que ça le.. LE CAISSIER. LE CAISSIER. Heureuse-cent que les particuliers s'en occupent, eux, de ça. (Avec orgueil.) C'est un billet de mille francs, ca.• , leurs intérêts... FALSACAPPA. FALSACAPPA, se levant. Ah ! très-bien !•.. il faut encore 2 milnous 999 mille francs. Qu'est-ce que vous dites. LE CAISSIER. LE CAISSIER·. Vous dites qu'il faut encore... attendez... (n commence à caleuler Je dis que nous sommes là..• asseyez-vous donc!.•• (Falsa. après avoir placé le billet sur la table à portée de Falsacappa. - Voyant que Falsa­ eappa se rassied. ) Je dIS que nous sommes là.•. deux bons enfants1 cappa ne le prend pas, il pousse un peu le billet, puis il se replonge dans s~s vous, de ce côté de la table, vous êtes un bon enfant... moi, ea.culs. - A la fin, il relève la tête et dit à part avec surprise): li n'a pas prIS de ce côté-ci de la table, je suis un autre bon enfant. - Eh 1 le billet..• bien, ne nous occupons pas de la cour de Grenade... Occu­ FALSACAPPA. pons-nous de nous. - Qu'est-ce que ça nous fait, à nous, que Je vous disais que cela fait encore deux millions••• la cour de Grenade ait ses trois millions, ou qu'elle ne les ait LE CAISSIER. pas! 999 mille francs ... c'est parfaitement juste, vous vous êtes PALSACAPPA. occupé de finances 't •• Ah çà! mais, ah çà1 mais... FALSACAPPA. LE CAISSIER, montrant le billet. Oui, quelquefois... mais si nous parlions des trois millions ., Voilà un bon billet de mille francs ... et ce n'est pas un billet I.E nAISSIER. de mille francs, comme il y en a dans les théâtres... avec Vous tenez à en parler? des bêtisesécritesdessus! non, c'estun bon billet de miIlefrancs, FALSACAPPA. un vrai... voyez ... vous pouvez voir... Eh bien! moi, qui suis Oui. un bon enfant, je le mets là ce billet... (Ille met sur la table devant LE CAISSIER. Falsacappa.) et une fois que je rai mis là, je n'y pense plus, plus Parlons-en alors... parler de cela ou parler d'autre ?hos~, du tout... (Se ler-mt.) Qu'est-ce que j'ai fait de ma plume'? .. Ah 1 cela m'est bien égal à moi.•• nous disons donc que J'al trOIS elle est la, sour la table ... je vais la chercher, vous entendez, millions à vous remettre... je vais cherche ma plume..• et jene pense plus au bon billet de FALSACAPPA.. mille francs..• A la bonne heure... Il disparatt sous la table. LE CAISSIER. FALSACAPPA, se levant et faisant le tour de la table. Et vous les porterez à votre gouvernement, ces trois mil­ Eh bien 1 mais qu'est-ce qu'il fait? .. qu'est-ce qu'il fait' lions 1 LE CAISSIER **, reparaissant de l'autre côté de la table, à pan. FALSACAPPA.. Iln'a pas pris le billet..• c'est un honnête homme1... Naturellement. FALSACAPPA. LE CAISSIER. Et qu'est-ce qu'il vous donnera Ià-dessus, votre gouverne­ Ah! ça mais, voyons, à la fin, ces trois millions'._ ment 'l •.• qu'est-ce qu'il vous donnerat .. rien du tout... I.E CA.ISSIER, S8 relevam. FALSACAPPA. Chut! Ohl LE CAISSIER. • Fals., Le CaisL Non... rien du tout. Ils sont si ingrats, les gouverne­ .. Le Caiaa.,Fala. ments1..• ils s'occupent si peu des mtérêts-tes particuliers! l'RUI81~MB 100 LES BRIGAND8 ÂCTE

FALSACAPPA. Co.ximent, chutf,•• LE CAISSIER. SCÈNE IX "Taisez-vous ~onc !:.. je vais vous parler comme Aun hon­ ~ete homme... Je sais maintenant que vous êtes Un honnête CARMASNOLA, DOMINO, BARBAYAN~ orome ... FA LS1\CAPPA, LE CAISSIER, PIETRO. F ALSACAPPA, inquiet. Ces trois millions? .. FAS ALCA P PA, aux briganda. LE CAISSIER. Les trois millions, il ne les a pas] Je ne les ai pas L•• LES BRIGANDS. FALSACAPPA, avec éclat, le saisissant et le faisant passer à O'al1ene. 0 les a pas! Tu ne les as pas !... Il ne A, au caissier. LE CAISSIER *. FALSACA.PP des tu nous le paieras] N.on, mais attendez donc ... on peut prendre arrange- Ah! triple coquin, ments..• LE CAISSIER, criant. FALSACAPPA. A moi! Je suis flambé, c'est un confrère! TOUS LE CAISSIER. Tu nous le paierasr 1. Marqu188 Voulez-vous des crocodiles empaillés' tes trois portières du fond s'ouvrent.- Entrent le due de Mantoue, COUf. - Zerlina, Fiametta, Bianca et Cicinella arrivent ~ il le fait passer à droit.. la Duchesse et toute la , F AL A,CA P PA, même jeu, - brigands. Ah. coquin .•.• en même tempa et descendent à. gauche près des LE CAISSIER **. Voulez-vous ma signature? SCÈNE X ,F ALSACAPPA, le secouant de nouveau. Ah. voleur! (Il le couche sur la table.) Les trois millions! BIANCA, ZERLINA, FIAMETTA, CICINELLA, . LE CAISSIER ***, criant. DOMINO, BARBA V ANO, Un bon billet de mille francs... C.t\.R ..MAGNOLA, PIETRO, FALSACAPPA, LE DUC DE FINALE MANTOUE, LE CAISSIER, LA MARQUISE, SEIGNEURS ET DAMES DE LA COUR, FALSACAPPA. LA DUCHESSE, PAGES, puis un HUISSIER, ensuite la PRINCESSE DE r traître! bandit! Coquin! brigand GRENADE, GLORIA-CASSIS, CAMPOTASSO, Amoi! ADOLPHE, LE PRÉCEPTEUR, LE CAPI­ A ees cris accourent par lei trois portes du fond. Piétro Carmagnola D omlao Il Barbavano. " TAINE DES CARABINIERS ET SES HOMMES, FRAGOL~TTO .. TOUS LES QUATRE. et à la fin FIORELLA et Quel est ce bruit'> Falsacappa IAch8 le caissier, qui passe vivement à droite, LE PRINCE. Que veut dire tout ce ta page'? • Le caiss., Fals. LE CAISSIER• •• FaI., le Caiss. On me bouscule, on m'étrangle, on m'outrage! ... L~ ""188., Fal. FALSACAPP A, au prince. Parce qu'il ne veut iJU8 payer 1 102 BRIGANDS LES A.CTE TROI8ItME 101 LES BRIGAN DS. ••• capitaine et montrant les Espagnol ilop~ieur ne veut pas nous payer! LEPR I NeE, passant près du les vrais, montrant Falsacappa. Si ceux-ci sont LEeAISSIE R, au prince, brigands. est fou 1 Montrant les N'écoutez pas, cet homme Ils sont donc faux ceux -là? A, au prince. F ALSACAPP CAMPOTASSO caissier n'a pas le sou' Votre C'est. la bande à Falsacappa! LE PR 1N CE, au eaissiee, collet de Falsacappa. LE C.I\PIT AIN E, mettant la main sur le Expliquez-vous, monsieur. 1 . .Et j' em poigne Falsacappa .. genoux, exeepW LE CAISSIER. placer derrière les brigands qui tombeat •• Les carabiniers vont se Oui, mon prince, écoute Plétro et Palsaceppa, LE PRINCE. TOUS, f ainsi que mes volontés.•. Falsacappa Est-ce à parte entend au dehors un hruit de CAstagnettet. LES BRIGANDS, On perdus, LE CAISSIER. Nous sommes allons êtrependus! Pas un mot de plus!... Écoutezl Et nous AUTRES, avec joie. TOUS. J.ES Écoutez! Les voilà perd us! êtrependus! à droite. Ces brigands vont L'HUISSIER, entraD~ par le fond LE PRINCE. Une seconde ambassade de Grenade! (Parlé. ) pendre ces gaillards-là ! LE PRINCE. (Parlé.) Menez-moi compagnons, une seconde ambassade de Grenade? F ALSACAP!- â, à ses (Parlé.) Comment, cette fois. à droite, le capitaine des carabiniers, Nous sommes flambés entrent par la porte du fond (Parlé.) entend ElUdeboN \ ce moment, J. précepteur ot à emmener les brigands, lorsqu'on princesse de Grenade, A.dolphe, Campotasso, Les ca rabiniers se disposent ~oit pa­ Gloria-Cassis, la tendus vers les br;­ Fiorella au premier acte et l'on s'avancent menaçants et les bras le refrain de l'air de la chanson de les carabiniers. - Tous le brigande, la carabine sur 1 épaule, se fait sur Le chœur suivant qui rattre au fond Fiorella dans son costume de gands qui sont terrifiés. - Ce mouvement général. ~ Pen­ Fragoletto en petit brigand. - Mouvement ehante d'Un air sombre. accompagnée de ..& et Adolphe se rapprochent du prlDce dant ce mouvement, la princesse ESPAGNOLS et LES CARABINIERS. LES passe près du caissier. dis'nt Espagnols Gloria-Cassis , Y a des gens qui se descendant lentement la ICène .. pas du tout Espagnols; FIORELLA ET FRAGOLETTû, Et qui n'sont la brune, nous somm's de vrais Espagnols. C'est Fiorella Pour nous, bandit r Et ceux-ci sont de faux Espagnols. La fille du ~uis fille du bandit! PRINCESSE *, au peinee, Je (La LA OUI, c'est , Moi, je suis la princesse. FIORELLA, au prince. ADOLPHE. souviens, j.e ~'ai sauvé J~ vie••• petit page. Prince, tu t'en I Et moi, le Si tu n'est pas ingrat, amnistie! Amnistie PAGNOL S, montrant Campotaaso, LES ES St Pié., Fals., le tapi., GfOP' j monsieur à témoignage, Fiam., Ciei., Carm., Bar., Domi., Nous en prenons • Bian., Zer., . Adol., le Caiss., la Marq., la Duch. Prinee, la Princ., 6ur., P,;, •• Pals., 1. Capi., GI...... plan: Car., Domi., Carlll., Bar., DOllli., Pië., "'* Bian., Zer., Fiam., Ciei. - Un peu au deuxième • Bian., Zor., Fia., Ciei., Âdol. Campo•• Glor•• Le CaJ.... ) Prince, le Caias' la Alarq., la Olle&. Frae., Fior., le Prince, la Prine., J Oampo., Adol' J La Peine., le J Pals., le Capi., la Marq., la Dueh., le Prée. 104 LES BRIGANDS

lI'AL5A CAPPA et LES BRIGAN DS, tombant à genou. Amnistie! LE PRINC~. Je ne suis pas ingrat, j'accorde l'amnistie. LES BRIGANDS, se relevant. (Parlé.) Vive Monseigneur J Falsaeappa passe près de ses enfants avec Piétro. Le prince se plaee pMs de la princesse. GLORIA-CASS TS *, an caissier. VOUS avez un compte à me rendre.•• Trois millions... LE CAISSIER, bas. C'est vrai,.. mais on pourrait s'entendre.• ~ Lui présentant le billet de mille francs. Un bon billet de mille francs! GLORIA-CASSIS, bas et saisissant le bille'. Je vous comprends. FRAGOLETTO. Adieu le vol! adieu le brigandage! Nous devenons d'honnêtes gens. FIORELLA. Nous donneronsau voisinage L'exemple d'un tas de vertus! r ALS A CA P PA. Èt nous ne frissonnerons plus.•• FALSACAPPA, FIORELLA et FRAGOL ETTO. En entendant les bottes, les bettes, les bottes. Les bottes des carabiniers. CHOEUR GÉNÉRAL. En entendant les bottes, les bottes, les bottes, Les bottes des carabiniers.

• Bian., Zer., Fiam., Cici. - Au deuxième plan: Car., Domi., Bar., le Capl., Pié., Fals., Fla~.• FIOr'., le Pnnce, la Peine•• Adol., Campo., Glor., te Cai..., .la Mill"., ia uuch•• le Prée,

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PARIS - CALIrIANN-LÉVY. 3,BUB AUB.R - 31-6- 2&46