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Parcours Université De Strasbourg

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Parcours Université De Strasbourg PARCOURS UNIVERSITÉ DE STRASBOURG CAMPUS CENTRE 2 LE CAMPUS DU XIXE SIÈCLE AU LENDEMAIN DE LA GUERRE DE 1870 ET DU TRANSFERT À NANCY DE L’UNIVERSITÉ FRANÇAISE DE STRASBOURG, L’EMPIRE ALLEMAND DÉCIDE DE LA CRÉATION D’UNE NOUVELLE UNIVERSITÉ. Inaugurée en grande pompe en 1872, elle a pour des Pêcheurs. L’absence de contrainte physique ambition d’être un établissement prestigieux et et l’important budget affecté par l’Empire à ce exemplaire à même de faire rayonner la culture projet (près de 9 millions de marks) permettent et la science allemande. l’élaboration d’un projet fastueux. Installée dans un premier temps dans les locaux Le plan arrêté en 1877 prévoit un ensemble affectés à l’Université française avant 1870, organisé autour de jardins et dominé par le répartis sur différents sites de la ville, la Kaiser- bâtiment collégial (actuel Palais universitaire). Wilhelms Universität se trouve rapidement à Les travaux sont ensuite rapidement engagés et l’étroit dans des bâtiments qu’elle estime trop les premiers bâtiments universitaires s’élèvent exigus et peu adaptés. sur des terrains alors complètement vierges. Ils constituent en effet les premiers édifices de la En 1875, un jeune architecte berlinois, Hermann Neustadt. Eggert (1844-1920), est chargé de la concep- tion d’un projet d’ensemble à même de réunir sur un site unique l’ensemble des instituts universitaires. Pour des raisons pratiques évidentes, la faculté de médecine souhaite rester à proxi- mité de l’hôpital. Toutefois, faute de place et en raison de l’opposition de l’armée, il n’est pas envisageable que l’Université entière s’installe dans ce secteur. Deux projets voient donc le jour. Le premier, devant la porte de l’Hôpital, regroupe tous les instituts médicaux, tandis que le second réunit les autres facultés. Le site choisi pour ce dernier est situé dans la future Neustadt, dont le plan est alors à l’étude, au lieu-dit près de la porte 3 4 LE CAMPUS DE L’ESPLANADE APRÈS LA SECONDE GUERRE MONDIALE, LES INSTALLATIONS UNIVERSITAIRES DU XIXE SIÈCLE COMMENCENT À MONTRER LEURS LIMITES. D’une part, les techniques et méthodes d’en- importante de France à l’époque après celle seignement et de recherche ont évolué, d’autre de la Défense à Paris, est menée par Charles- part, la démocratisation des études supérieures Gustave Stoskopf pour la partie logements associées aux effets du baby-boom ont fait et Roger Hummel pour la partie Université. croître la population étudiante de manière expo- Roger Hummel conçoit ainsi le campus de nentielle. Si toutes les universités de France sont l’Esplanade selon une logique similaire à celle confrontées à ce problème d’extension, l’Univer- du campus impérial : un édifice monumental, sité de Strasbourg a bénéficié d’une opportunité tourné vers la vieille ville, assure par un jeu de unique, la libération de 72 hectares de terrains perspective la liaison entre la vieille ville et le militaires à quelques pas du centre-ville. nouveau quartier. Ces terrains militaires, situés au XVIIIe siècle à À l’Esplanade, ce rôle est assuré par la l’extérieur des fortifications, ont peu à peu été Faculté de Droit (1960-1962) et la rue englobés dans la ville au cours des XIXe et XXe René Descartes, qui prend naissance sur siècles, avec la construction de la Neustadt. son parvis. Perpendiculairement à l’axe vers Dans le contexte d’après-guerre, le ministère de la cathédrale, un axe nord-sud, la rue Blaise la Défense cherche à se défaire de ses terrains Pascal, permet de relier les deux campus et et l’Université en achète 16 hectares en 1957. au-delà la Neustadt aux fronts de Neudorf. Si l’Université regrette très vite de ne pas avoir acquis une plus large part de terrain, cela lui per- Comme au XIXe siècle, l’Université joue ainsi à met néanmoins de bâtir son extension à proxi- nouveau dans les années 1960 le rôle de géné- mité immédiate des installations historiques et rateur d’un nouveau quartier et de liaison entre du centre-ville. celui-ci et le centre historique. Strasbourg devient ainsi une des seules villes françaises dont l’Université est principalement installée en centre-ville. Dans le contexte de reconstruction et de modernisation d’après- guerre, l’extension universitaire se double d’un quartier de logements, destiné à étendre la ville vers l’est. L’opération Esplanade, la plus 5 1 PALAIS UNIVERSITAIRE 7 OBSERVATOIRE OTTO WARTH, 1879-1884 HERMANN EGGERT, 1877-1881 Le Palais universitaire, initialement dénommé Pour ce premier chantier de l’Université bâtiment collégial, constitue le pôle majeur de impériale et comme ce sera le cas pour la nouvelle université. Destiné à abriter les services l’ensemble du campus, l’architecte Hermann administratifs ainsi que les mathéma- Eggert travaille en concertation étroite avec tiques, la philosophie, la théologie protes- les scientifiques pour imaginer des bâtiments tante, l’archéologie, l’histoire et l’histoire répondant au mieux aux besoins fonctionnels de l’art, il est conçu non pas par l’architecte de chaque discipline. Rompant avec la conception de l’Université, Hermann Eggert, mais traditionnelle d’un bâtiment unique pour par l’architecte de Karslruhe Otto Warth. l’ensemble des activités, la disposition originale La structure du palais, dont le style et le décor de l’observatoire de Strasbourg s’inspire de sont inspirés par la Renaissance italienne, l’observatoire russe de Poulkovo et s’articule s’inscrit dans la filiation des grands édifices autour de trois bâtiments distincts – la grande d’enseignement de l’aire germanique, tels coupole, le bâtiment méridien et la maison la Technische Hochschule de Berlin : le plan du directeur – séparant ainsi les espaces symétrique en T inversé fait la part belle aux d’observation de ceux de vie et de services. espaces de circulation en particulier la cour couverte - l’Aula - qui, par sa monumentalité, Derrière les élégantes façades de style néo- constitue le dispositif le plus marquant au cœur Renaissance, tout a été conçu, du système de de l’édifice. fondation à celui des ouvertures des coupoles en passant par la structure des piliers des Le décor extérieur fait référence au savoir mais instruments, pour garantir la stabilité des aussi au prestige de l’Allemagne, à l’image des observations. statues des savants sur les pavillons d’angle. 6 6 INSTITUT ET JARDIN BOTANIQUE 10 INSTITUT ET MUSÉE DE ZOOLOGIE HERMANN EGGERT, 1878-1882 OTTO WARTH, 1890-1893 À la fin du XIXe siècle, un grand nombre de Édifié comme l’institut de géologie lors de plantes, diversifiées de par leur aspect, leur la seconde phase de travaux de l’université cycle de vie et leur origine géographique, sont impériale, sur la parcelle longeant l’actuelle nécessaires à l’enseignement de la botanique. rue de l’Université au sud, le bâtiment abrite les Des constructions de tous types, à la pointe activités d’enseignement et de recherche au rez- des innovations techniques du moment, de-chaussée, et celles du musée aux trois étages sont donc édifiées pour abriter et cultiver supérieurs. Musée et institut sont néanmoins ces végétaux au sein du jardin botanique : nettement séparés, chacun disposant d’une le complexe des serres – détruit suite à un orage entrée indépendante. La fonctionnalité des de grêle en 1958 et remplacé en 1967 par l’actuel espaces se traduit non seulement dans la institut de botanique – , la serre aquarium ou distribution mais aussi dans l’équipement : Victoriahaus, aujourd’hui appelée serre Anton outre les salles de cours et de travail, l’institut de Bary en hommage au fondateur de l’institut, disposait à l’origine de terrariums, d’aquariums ainsi qu’un alpinum et des bassins pour les et même d’un étang installé dans le jardin plantes aquatiques… pour la faune aquatique. Quant au musée, on y pénètre par un escalier monumental orné de Proche de ces collections vivantes, le bâtiment peintures murales réalisées par Anton Seder. de l’ancien institut, dont les espaces d’ensei- gnement et de recherche sont abondamment Les collections présentées, pour certaines sans éclairés par la lumière naturelle qu’amènent les grande modification depuis l’installation du grandes fenêtres, bénéficie en outre à l’origine musée, ont pour origine le cabinet d’histoire d’un appartement privé et d’une serre expéri- naturelle constitué au XVIIIe siècle par Jean mentale pour le directeur. Le tout constitue un Hermann. Elles ont par la suite été développées ensemble entièrement intégré, dédié à la péda- par les directeurs successifs du musée, lors de gogie de la botanique. dons, achats et échanges, pour aboutir à un fonds de plus de 1 500 000 spécimens. 7 2 INSTITUT DE PHYSIQUE 7 INSTITUT DE CHIMIE HERMANN EGGERT 1878-1881 HERMANN EGGERT 1878-1882 Le bâtiment de l’institut, en forme de H, tient L’institut de chimie, qui clôture au nord compte dans sa disposition de trois impératifs : le domaine universitaire, présente côté jardin la présence d’un grand amphithéâtre, de locaux sa façade principale, ornée dans sa partie dédiés à la recherche mais aussi aux travaux centrale d’une allégorie des sciences pratiques pour les étudiants, tous nettement chimiques. Grâce aux fenêtres en vis-à-vis, séparés dans l’espace par une partie médiane la forme allongée du bâtiment, sans aile ni au centre de laquelle on trouve une haute tour cours, permet à l’ensemble des salles de carrée. recevoir la lumière du jour de façon efficace tout en bénéficiant d’un brassage complet de Creuse et dépourvue de matériaux ferreux, l’air. Elle facilite également l’acheminement celle-ci est destinée aux expériences de l’eau et des produits chimiques ainsi que pendulaires ou à celles portant sur la gravité.
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