Du Mvett Oral Au Mvett En Bande Dessinée : Modalités Et Enjeux De L’Adaptation Graphique Du Récit Épique Alum Ndong Minko D’Emmanuel Mvomo Eko
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Du Mvett oral au Mvett en bande dessinée : modalités et enjeux de l’adaptation graphique du récit épique alum ndong minko d’Emmanuel Mvomo Eko. Charleine Biveghe Assoumou To cite this version: Charleine Biveghe Assoumou. Du Mvett oral au Mvett en bande dessinée : modalités et enjeux de l’adaptation graphique du récit épique alum ndong minko d’Emmanuel Mvomo Eko.. Littératures. Université Paul Valéry - Montpellier III, 2019. Français. NNT : 2019MON30113. tel-03264298 HAL Id: tel-03264298 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-03264298 Submitted on 18 Jun 2021 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. 1 Dédicace Aux Miens, Au Mvett 2 Remerciements Un proverbe africain dit « Pour qu’un enfant grandisse il faut tout un village ». Je tiens donc à remercier ici toutes les personnes qui m’ont soutenue afin que ce travail de recherche aboutiss e. Mes remerciements vont d’abord à l’endroit de mes encadrants, les professeurs Michel Boeglin et Ludovic Obiang, leur soutien, leurs conseils, leurs encouragements et leur disponibilité ont été un support précieux. À madame Marie-Pierre Noël, qui a cru e n moi et a su motiver mes recherches par ses remarques et ses orientations, qu’elle trouve ici toute ma gratitude. Toute ma reconnaissance à l’Université Paul Valéry à travers les laboratoires de recherches de l’IRIEC et de CRISES, pour le cadre de travail , le financement de mes déplacements aux formations et aux colloques. Pour les excellentes formations scientifiques reçues ainsi que la disponibilité de ses membres. À mon époux, Nestor, un soutien de tout temps, une épaule solide et mon meilleur ami. Merc i pour ta patience et tes remarques judicieuses. À ma fille Zoé, mon rayon de soleil et mon petit lionceau, elle est ma motivation première, celle qui me pousse à me dépasser. À mes parents Jean de la Croix et Georgette, les mots sont superflus pour vous e xprimer toute ma gratitude et ma joie d’être votre fille. À Arnold, Christian et Grâce, ma fratrie. À Ludmila, Chimène, Eunice, Canissius, Charles Dandrick, Yvan Michel, à David. À tous ceux qui nous ont précédés , Au Tout-Puissant, qui fait pour moi des merveilles ! AKIBA ANENE1 1 Infiniment merci en langue fang. 3 INTRODUCTION GE%NE%RALE 4 I- La littérature gabonaise et le passage de l’oral à l’écrit. Le présent travail est le fruit de plusieurs années de recherches, i l a pour but d’interroger les enjeux de la mise en graphie d ’un récit épique fang du Gabon, plus précisément le récit Alum Ndong Minko qui fut déclamé dans les années 1960 par un jeune con teur de mvett Emmanuel Mvomo Eko Bikoro de la ville de Bitam au Gabon. Faisant partie de la littérature orale gabonaise, le Mvett est l’une des épopées majeures de la littérature gabonaise. Cette dernière comme toutes les autres littératures d’Afrique se décline sous deux acceptions principales, tout d’abord, elle est dite orale car étant tributaire des traditions orales de ces sociétés. La colonisation des pays africain et l’alphabétisation de leurs populations , font éclore une nouvelle littérature africaine écrite foisonnante qui met en exergue les textes oraux. Fruits de l’occidentalisation de l’Afrique, l’écriture r omanesque et l’utilisation des langues occidentales au Gabon ont contribué à l’émergence d’écrivains dont les œuvres sont originales car ces derniers revendiquent à travers leurs productions un attachement profond à leurs racines africaines et traditionnelles. Toutefoi s, à l’heure de l’éclosion des premières plumes africaines telles qu’Amadou Kourouma, Sembene Ousmane ou encore Mongo Béti, la plume gabonaise semblait être d’abord à la marge. Avec une product ion fictionnelle qui s’épanouit avec une lenteur d éconcertante – entre le premier texte de fiction gabonais de Robert Zotoumba Histoire d’un enfant trouvé en 1970 et le second roman Elonga d’Angèle Rawiri, il s’écoule plus de dix ans – les écrivains gabonais s’ investissent essentiellement dans des publica tions d’œuvre s en relation avec l’univers de l’oralité. 5 Face aux menaces qui vont peser sur le patrimoine culturel dû essentiellement à de profonds changements au sein de la société gabonaise postcoloniale 2, plusieurs récits appartenant à la littérature orale gabonais e vont être collectés et mis à la disposition du public par le biais du livre. Aussi, les phénomènes culturels mettant en relief « l’usage esthétique du langage non écrit 3» vont passer de l’o ral à l’écrit. D’où l’existence de récits, de contes , de fables, de berceuses, de mythes et légendes gabonais sous forme de livres. En exemple, nous avons les textes de Monseigneur André Raponda Walker, Les contes gabonais 4, qui est le premier ouvrage réunissan t les contes, les légendes et les devinettes d’ une vingtaine de groupes ethniques du Gabon. Cet ouvrage est considéré par certains comme une véritable source ethnologique gabonaise. En outre, les épopées gabonaises intéressent les écrivains qui vont trouver dans la littérature gabonaise écrite naissante un nou veau lieu d’expression de ces dernières, qui vont ainsi être recueillies, transcrites, traduites puis transposées sous formes écrites. Les Mvett de Tsira Ndong Ndoutoume et de Zwè Nguema, l’adapt ation de Maurice Okoumba Nkoghé 5 du récit Olendé, une épopée gabonaise ou encore le Mythe de Nzébi seront les principales œuvres dont la parution sera très remarquée. Ce passage des récits oraux aux récits écrit a fait émerger des travaux abondants sur les évolutions des genres appartenant aux littératures orales gabona ises. Ces travaux ont pour but principal l’étude des transcriptions, des traductions, des transformations et des évolutions que subissent les genres oraux, principalement les contes et les épopées . C’est dans le cadre de ces études sur l’évol ution des gen res oraux que se sont effectués les études sur le Mvett, épopée orale et première 2 Voir Pierre-Claver Nang Eyi Obiang « Au rythme des saisons » in Notre Librairie numéro 105, p.34. 3 Dictionnaire Le Robert, Edition 2014. 4 André Raponda-Walker, Les contes gabonais , Classiques Africains chez Présence Africaine, 1950. Il est considéré comme le pionner de la littérature gabonaise avec son livre regroupant les contes, les légendes, les de vinettes de plus de vingt ethnies gabonaises. 5 Maurice Okoumba Nkoghé, Olendé, une épopée gabonaise , Paris, L’Harmattan, 1989. 6 du genre à avoir fait l’objet d’un traitement du point de vue de la transcription, de la traduction et de l ’adapta tion littéraire. Le Mvett est l’une des épopée s majeures de la littérature gabonaise. Il s’agit d’un ensemble de récits portant essentiellement sur les origines ontologiques et intrinsèques des communautés fang, béti et bulu, évoluant principalement entre le Gabon, la Guinée-Équatoriale et le Camerou n. Celui- ci s e transmet de génération en génération par le biais d’artistes poètes, chanteurs et conteurs ayant passés de nombreuses étapes initiatiques. Les propos introductifs du professeur Bonaventur e Mvé Ondo en liminaire de l’ouvrage Mvett Ekang, forme et sens, qu and l’épique dévoile le sens 6 à propos du Mvett, qu’il présente comme les « récits des aventures imaginaires de ce peuple d’Afrique équatoriale que sont les Fangs, c’est aussi l’aventure même des hommes, de tous les hommes, quand la pensée veut bien en éclairer le sens » disent à leur façon l’universalité de cette épopée dont les messages s’adresseraient à « tous les hommes ». Ces propos font écho à ceux de Tsira Ndong Ndoutoume, éminent homme de culture et de littérature gabonais considéré au Gabon c omme le père du Mvett écrit , ce dernier pense le genre comme une totalité en ce qu’il renferme toute la richesse culturelle, toute la philosophie et tout le Savoir du peuple Fang 7. Si cette un iversalité du Mvett parait être une notion validée par de nombreux ch ercheurs il semblerait que le Mvett soit d’abord et avant tout une épopée emblématique de la littérature orale de l’Afrique centrale. De manière spécifique, le Mvett est un genre épique ethnique que l’on retrouve essentiellement au sein des divers sous-gr oupes et clans Fang. Ce groupe ethnolinguistique se divise en trois branches principales : les Bulu du Sud du Cameroun, les Beti de Guinée-Équatoriale et les 6 Bonaventure Mvé-Ondo pr éface de l’ouvrage d’Angèle C hristine Ondo, Mvett Ekang : Forme et sens. L’épique dévoile le sens, Par is, L’Harmattan, 2014, p.7. 7 Nous paraphrasons l es propos de l’auteur dans Le Mvett épopée fang, Paris, Présence Africaine, 1983, p.11. La citation exacte est : « Le mot mvett dans son sens le plus large est synonyme de culture Fang. ». 7 Fangs du Gabon. Ils ont en commun la p ratique d’une même langue, des traits culturels et des tradi tions tels que la dot, le système éducatif, le mode de vie sédentaire, le culte des ancêtres, les rites initiatiques, etc. Ces derniers se nourrissent également des mêmes récits des origines, dont le Mvett. Cette épopée occupe une place importante au sein de l’imaginaire collectif des peuples Fang qui le considèrent comme étant le récit de leurs origines à la fois mythologiques et historiques.