REGION NOUVELLE AQUITAINE
PREFECTURE DES PYRENEES-ATLANTIQUES
ENQUETE PUBLIQUE RELATIVE AU RENOUVELLEMENT DE L'AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE D'UNE CARRIERE A CIEL OUVERT DE GRES SUR LA COMMUNE D'ASCAIN
RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR SUIVI DES CONCLUSIONS ET AVIS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR
Enquête publique déroulée pendant trente-trois jours consécutifs du lundi 21 septembre 2020 au vendredi 23 octobre 2020 inclus.
Le commissaire enquêteur :
Michel CAZAUBON
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 1/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 2/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur PARTIE I
RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR
SOMMAIRE
1 DESIGNATION ET MISSION DU COMMISSAIRE ENQUETEUR 2 CADRE GENERAL DE L'ENQUETE 2.1 Objet de l'enquête 2.2 Cadre législatif et réglementaire de l'enquête 3 PRESENTATION DU PROJET 3.1 Sa situation 3.2 Ses principales caractéristiques et ses objectifs 3.3 Composition et complétude du dossier 4 ORGANISATION DE L'ENQUETE PUBLIQUE 4.1 Préparation de l’enquête publique 4.2 Publicité de l’enquête publique 4.3 Visite des lieux 5 DEROULEMENT ET CLOTURE DE L’ENQUETE PUBLIQUE 5.1 Organisation et tenue des permanences 5.2 Clôture de l’enquête publique 6 OBSERVATIONS RECUEILLIES : RELEVE , ANALYSE, REPONSES DU PORTEUR DE PROJET ANNEXES
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Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 3/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur PARTIE I
RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR
1 DESIGNATION ET MISSION DU COMMISSAIRE ENQUETEUR
Par décision n°E20000046/64 du 28 juillet 2020 la présidente du tribunal administratif de Pau a désigné Monsieur Michel CAZAUBON, commissaire enquêteur figurant sur les listes départementales d’aptitude aux fonctions de commissaire enquêteur établies au titre de l’année 2020. Cette décision a été prise à la requête du préfet des Pyrénées-Atlantiques enregistrée le 21 juillet 2020 pour l’organisation d'une enquête publique ayant pour objet la demande d'autorisation environnementale pour le renouvellement d'une carrière à ciel ouvert de grès sur la commune d'Ascain.
Par le présent rapport, le commissaire enquêteur rend compte de la mission qui lui a été confiée et qu’il a accomplie conformément aux textes législatifs et réglementaires en vigueur relatifs à la matière dont il s’agit et en application des dispositions de l’arrêté préfectoral portant organisation de l’enquête.
2 CADRE GENERAL DE L’ENQUETE
2.1 Objet de l’enquête
Par lettre datée du 25 novembre 2019 Monsieur Mickaël SALLABERRY a déposé pour le compte de la société « LES GRANDES CARRIERES DE GRES DE LA RHUNE » dont il assure la gérance comme en atteste l'extrait de Kbis établi au 2 octobre 2019, une demande d'autorisation environnementale en application des articles R. 181-13 et suivants du code de l'environnement pour le renouvellement de l'autorisation de poursuivre l'exploitation d'une carrière de grès de La Rhune sise chemin des carrières sur la commune d'Ascain qui avait été précédemment autorisée par arrêté préfectoral du 31 mai 1996 pris pour une durée de vingt-cinq ans. Il convient de signaler, qu'au cours de la procédure d'instruction, la gérance a changé de main comme en atteste le nouvel extrait de Kbis établi au 1er février 2020 transmis au préfet qui mentionne Monsieur Jean-Michel SALLABERRY comme gérant de la société d'exploitation pétitionnaire.
La demande d’autorisation porte sur un site de deux hectares ; il s’agit strictement du même site que celui qui avait fait l’objet de la décision précédente pour les mêmes côtes d’altitude de 243 mètres NGF (nivellement général de la France) pour le « plafond » du site d’extraction et de 168 mètres NGF pour le « plancher » du site d’extraction.
Par cette démarche, la société pétitionnaire déclare vouloir pérenniser ses activités sur le site et exploiter au maximum les potentialités du gisement de grès. Celui-ci se présente en bancs que la société débite soit par la mise en œuvre de ciment expansif au sein de trous forés soit par morcellement du massif opéré au moyen d’un brise roche hydraulique. Les blocs débités sont alors triés à la pelle puis acheminés, selon leurs caractéristiques, vers les ateliers de sciage ou vers un lieu
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 4/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur de pré-stockage en vue de leur concassage dans une unité de traitement mobile installée sur le site d'exploitation.
2.2 Cadre législatif et réglementaire de l’enquête
La demande d’autorisation environnementale sollicitée par la société pétitionnaire est soumise aux dispositions législatives et réglementaires du code de l’environnement relevant (selon leur ordre de présentation dans le sommaire du code) : – du chapitre II, du titre II, du livre 1er relatif à l’évaluation environnementale ; – de la sous-section 1, du chapitre III, du titre II, du livre 1er, consacrée aux enquêtes publiques relatives aux projets, plans et programmes ayant une incidence sur l’environnement ; – au chapitre unique, du titre VIII, du livre 1er relatif à l’autorisation environnementale ; – de la section 1, du chapitre V, du titre 1er, du livre V relative aux carrières. L’activité de la société est rangée dans la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement aux rubriques n° 2510-1 pour l'exploitation de la carrière et n°2515-1b pour l'installation de concassage.
En outre, la demande entre dans le champ d’application de la législation sur l’eau et les milieux aquatiques en raison du système de collecte de ses eaux usées et de traitement de ses eaux collectées.
Pour répondre au cadre général ci-dessus circonscrit, le dossier de demande doit comprendre : l’indication de la personne morale pétitionnaire, sa dénomination ou sa raison sociale, sa forme juridique, son numéro de SIRET, l’adresse de son siège social ainsi que la qualité du signataire de la demande ; la mention du lieu où le projet doit être réalisé ainsi qu’un plan de situation du projet indiquant son emplacement ; un document attestant que le pétitionnaire est le propriétaire du terrain ou qu’il dispose du droit d’y réaliser son projet ou qu’une procédure est en cours ayant pour effet de lui conférer ce droit ; une description de la nature et du volume de l’activité, l’installation, l’ouvrage ou les travaux envisagés, de ses modalités d’exécution et de fonctionnement, des procédés mis en œuvre, ainsi que l’indication de la ou des rubriques des nomenclatures dont le projet relève, incluant les moyens de suivi et de surveillance, les moyens d’intervention en cas d’incident ou d’accident ainsi que les conditions de remise en état du site après exploitation, le cas échéant, la nature, l’origine et le volume des eaux utilisées ou affectées ; l’étude d’impact réalisée en application des articles R. 122-2 et R. 122-3-1 ; les éléments graphiques, plans ou cartes utiles à la compréhension des pièces du dossier, notamment de celles qui sont relatives à la nature et au volume de l’activité, aux installations et travaux (voir supra) ; enfin, une note de présentation non technique.
Le pétitionnaire peut inclure dans le dossier de demande une synthèse des mesures envisagées, sous forme de propositions de prescriptions de nature à assurer le respect des dispositions des articles L. 181-3, L. 181-4 et R. 181-43 pour éviter, réduire ou compenser les impacts sur l'environnement dans les matières suivantes : prévention des dangers liés aux changements climatiques (inondation, pollution, préservation des écosystèmes aquatiques, des zones humiques, de la ressource en eau, des continuités écologiques au sein des bassins hydrographiques, de la vie biologique des milieux récepteurs, du libre écoulement des eaux, de l'équilibre des différents usages -agriculture, pêche, industrie, production d'énergie, de la préservation du patrimoine hydraulique), respects des mesures relatives aux émissions de gaz à effet de serre, conservation des réserves naturelles, classement d'un site ou d'un monument naturel, conservation des sites d'intérêt géologique, habitat naturel des espèces animales non domestiques ou végétales non cultivées, conservation de sites Natura 2000, respect de l'utilisation confinée d'organismes génétiquement modifiés,
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 5/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur 3 PRESENTATION DU PROJET
3.1 Sa situation
Le site d'exploitation de cette carrière de grès à ciel ouvert, sur une superficie de deux hectares, se situe sur la commune d'Ascain aux lieux dits « Androla » et « Basatrumil, à 1,5 km du bourg ancien (voir annexe I). Il existe depuis 1924. La société pétitionnaire l'exploite pour sa part depuis 1959 aux termes de plusieurs arrêtés préfectoraux d'autorisation dont le dernier a été pris le 31 mai 1996 pour une durée de vingt-cinq ans à compter du 23 octobre 1994 et parvenu à échéance le 23 octobre 2019. L'activité d'extraction est stoppée depuis cette date. Sa reprise est subordonnée à la délivrance de l'autorisation environnementale sollicitée dans le cadre de cette procédure en cours. Les parcelles formant ce tènement exploité de deux hectares appartiennent à la commune d'Ascain qui les loue à la société d'exploitation aux termes d'un contrat de fortage signé entre les parties le 25 juillet 2019 pour une durée douze années à compter du 1er janvier 2020 moyennant le paiement d'une indemnité forfaitaire annuelle de 10 000 euros.
Le matériau exploité est un grès de couleur rose lie-de-vin connu sous le nom de « dalle de La Rhune ». Certains bancs du gisement présentent néanmoins des teintes blanchâtres commercialisées comme éléments architecturaux après avoir été façonnés en atelier. La qualité et la couleur de ce grès sont recherchées pour le génie-civil et la construction, notamment pour la rénovation des bâtiments anciens dont ceux placés sous la surveillance des architectes du patrimoine, en particulier les architectes des Bâtiments de France pour les travaux intéressant les monuments historiques.
3.2 Le projet et ses principales caractéristiques
La carrière est exploitée à ciel ouvert en fouille sèche sans tir de mine sur ce site de deux hectares. Elle est associée à un atelier de taille et de sciage doté d'un dispositif de stockage de carburant et de hangars pour le remisage des engins de travaux publics. Le débitage de la roche est réalisé soit à l'aide de ciment expansif versé à l'intérieur de trous forés soit en utilisant un brise-roche hydraulique ou au moyen du godet de la pelle hydraulique lorsque la fracturation de la roche le permet. Les blocs extraits sont ensuite acheminés vers l'unité de sciage et de découpe située en contrebas de la carrière en attente de façonnage.
L'exploitation du site se réalise sans utilisation de tir de mine. Cependant, il n'a été fait appel à ce procédé qu'une seule fois en 2018 dans le cadre d'une régularisation pour la hauteur des fronts de taille à l'occasion de laquelle la partie sommitale du gisement a été abattue à l'aide d'explosifs.
La commercialisation de la pierre de taille se fait par camion dans toute la France et sur le territoire européen. L'exploitant valorise en granulats, par concassage, les matériaux non commercialisables en pierre de taille. Ceux-ci représentent environ 70% de la quantité extraite et alimentent les chantiers de génie civil dans une zone d'environ trente kilomètres autour du site.
Compte tenue des réserves restantes de gisement dans l'emprise autorisée, la société pétitionnaire souhaite poursuivre l'exploitation de la carrière. Le projet porte sur le renouvellement de l'autorisation environnementale dans son emprise actuelle de deux hectares pour une durée sollicitée de trente ans. La cadence maximale d'extraction de 9500 tonnes par an est conservée avec une production moyenne d'environ 8700 tonnes par an. Au terme des trente ans, le volume extrait atteindra 135 000 m3 à raison de 45 000m3 pour la pierre de taille et 90 000m3 pour le matériau
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 6/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur concassé.
La société emploie cinq personnes sur le site et cesse son activité trois semaines en août. Son activité ne donne pas lieu à stockage de carburant sur la carrière. Ses engins et groupes mobiles sont mus par des moteurs thermiques. Le remplissage des réservoirs des engins à mobilité réduire œuvrant dans la zone d'extraction est effectué au moyen d'un camion-citerne muni d'un pistolet à arrêt automatique.
Les eaux pluviales sont rejetées après décantation dans le ruisseau Uharca (ruisseau des trois fontaines). Il n'y a pas d'usage d'eau sur le site ; l'eau potable est utilisée en bouteilles. Les déchets métalliques sont collectés régulièrement pour être évacués vers des centres agréés. Les boues de clarification des eaux situés dans un atelier à proximité de la carrière représentent 50 m3 par an. Elles s'ajoutent aux 100 m3 par an des boues provenant de deux bassins de décantation des eaux pluviales. Toutes ces boues seront utilisées dans le cadre de la remise en état de la carrière. Les huiles usagées sont stockées provisoirement dans des fûts de 200 litres avant d'être évacuées par un récupérateur agréé.
L'activité donne lieu a émissions diffuses très limitée de poussière compte tenu de la méthode d'exploitation du matériau et de la nature de ce matériau qui provient d'une roche massive fragmentée en gros blocs pour les besoins du taillage. L'unité mobile de concassage peut être équipée d'un dispositif d'abattage des poussières par aspersion avec de l'eau provenant du réseau d'alimentation en eau des unités de sciage. La configuration du site ne génère pas d'émission sonore présentant un risque de gêne pour la faible densité d'occupation de la population voisine.
La demande de renouvellement couvre également le remplacement de l'unité de concassage sédentaire des matériaux fixe par un groupe mobile de broyage-criblage d'une puissance de 180 kW destiné à s’y substituer pour la production de granulats.
Le gisement est déjà totalement décapé de sa terre végétale. Il ne nécessite aucun défrichement ni aménagement préliminaire.
Le projet prévoit de conduire l'extraction entre les cotes d'altitude 243 mètres NGF et 168 mètres NGF. En fin d'exploitation, la carrière se présentera sous la forme de gradins successifs chacun d'une hauteur maximale de quinze mètres et d'une banquette de cinq mètres de large. La remise en état du site vise un état final à vocation naturelle et écologique. Le dossier le décrit comme devant se présenter sous la forme d'un cirque de falaises rocheuses subverticales où alterneront roches nues et tâches de végétation arbustive de type lande. Des points bas, en pied de fronts, pourront recueillir les eaux météorologiques en formant des mares temporaires. Ce résultat final sera obtenu à l'issue d'un découpage séquentiel de l'extraction en six phases quinquennales. La remise en état du site se réalisera au fur et à mesure de la progression de l'exploitation. Elle consistera à taluter les fronts dans la masse. Dès qu'un front atteindra sa configuration finale de quinze mètres de haut et la banquette correspondante (palier horizontal) sa largeur de cinq mètres, ceux-ci seront alors laissés nus pour permettre une colonisation de la végétation affine avec la lande et la bruyère. A l'issue de chaque phase quinquennale, il est prévu de mettre en place un suivi naturaliste et généraliste du site qui fera état des observations réalisées au fil du temps. Il ciblera le printemps, car les enjeux relatifs aux espèces concerne l'avifaune.
Le volume de gisement extrait pendant chaque phase sera d'environ 22 500m3 soit une production de l'ordre de 42 750 tonnes réparties en 17 550 tonnes en pierre de taille et 25 200 tonnes en
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 7/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur matériaux concassés (voir profil reproduit ci-dessous).
Pour garantir la faisabilité de la remise en état, la société d'exploitation se conformera à ses obligations en matière de constitution de garanties financières en cas de défaillance de sa part. À cet effet, elle produira un acte de cautionnement solidaire qui pourra être fourni par un établissement de crédit, un organisme d'assurance, une société de caution mutuelle ou sous la forme d'une consignation entre les mains de la Caisse des dépôts et consignations ou d'une garantie autonome émanant d'une personne morale ou physique. Dans le cadre de ce projet, le montant de la garantie financière se calcule par l'emploi d'une formule spécifique dans laquelle sont prises en compte de manière pondérée, différentes surfaces caractérisant l'exploitation telles que la surface de l'emprise des pistes, de l'aire de traitement, les surfaces occupées par les stocks de produit brut (pierre de taille et concassage), par celle des zones en cours d'exploitation ainsi que la surface des fronts non remis en état. Chaque phase quinquennale donne lieu à détermination d'une garantie financière par l'emploi de cette formule. Le montant cumulé des six garanties sur la période de trente ans se monte à 191 987 euros.
Profil de la carrière en forme de cirque tel qu'il se présentera en fin d'exploitation
Les enjeux soulevés par le projet compte tenu de ses caractéristiques et de sa position géographique sont les suivants (voir annexe III au présent rapport) : – enjeu de biodiversité (enjeu estimé moyen à fort) car la carrière se situe dans le périmètre du site Natura 2000 « Massif de La Rhune et de Choldocogagna » et à proximité du site Natura 2000 « La Nivelle (estuaire, barthes et cours d'eau) », car elle est concernée aussi par ses rejets d'eau pluviale dans le ruisseau de l'Uharca qui traverse la carrière et par le talweg du ruisseau des Trois fontaines qui accueille un habitat linéaire de très forte sensibilité biologique et écologique. Sont également concernées la ZNIEFF de type II « Basse vallée de la Nivelle », la ZNIEFF de type II « Mont Choldokogagna, Larrun et fond de bassin de Sare » et la ZNIEFF de type II « Tourbières et Ruisseau des Trois fontaines ; – enjeu relatif à l'eau (enjeu estimé moyen) car la carrière se situe dans le périmètre de protection rapproché et sensible du captage AEP de la source Soccory situé en aval du site ; – enjeu de paysage (enjeu estimé moyen), la carrière étant incluse d'une part, dans le
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 8/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur périmètre du site inscrit « Ensemble dit du Labourd » et d'autre part, dans le périmètre du site naturel classé du Massif de La Rhune ; – enjeu relatif aux voies de communications (enjeu estimé moyen) du fait de l'utilisation d'une voie communale et de voies départementales pour l'accès au site et l'évacuation des matériaux ; – enjeu de population (enjeu estimé faible à moyen), celui-ci étant lié aux habitations voisines du site d'exploitation situées au lieu-dit Hiriburua agglomérées sous la forme de lotissements le long de la route des carrières empruntée par les camions comme précisé ci-dessus ; – enfin, enjeu relatif au réseau de distribution (enjeu estimé faible à moyen) en raison de la présence de réseaux (électrique, eau etc.) sur le site.
Ainsi, l'analyse résumée des effets du projet sur l'environnement tel qu'apprécié par le pétitionnaire, est présentée dans le tableau synoptique qui suit :
Niveau d'impact fort Domaines Effets pris en compte Nature des principaux effets en l'absence de protection Continuités écologiques Effet indirect, temporaire et négatif à court terme, car le Milieu naturel ruisseau des Trois Fontaines est un réservoir de biodiversité (voir supra).
Niveau d'impact moyen
Domaines Effets pris en compte Nature des principaux effets en l'absence de protection Eaux Pollution par fines Effet indirect, temporaire et négatif à court terme. Effet direct temporaire, négatif à court terme car l'activité Modification des ambiances d'exploitation est visible depuis le chemin de randonnée et ressenties quelques habitations. Sites et paysages Effet direct permanent, négatif à court, moyen et long terme. Il s'agit de la création d'une excavation avec fronts talutés Modification topographique tels qu'il en existe aujourd'hui résultant de la précédente période d'exploitation autorisée parvenue à expiration. Effet direct, négatif à court terme. Il n'est à prévoir aucune Faune et flore suppression d'espèces protégées et d'habitats patrimoniaux Milieu naturel identifiés. Natura 2000 Effet indirect, temporaire, négatif à court terme. Glissements des terrains Effet indirect, permanent, négatif à court terme. Cet effet Biens limitrophes potentiel est limité par le talutage des fronts.
Niveau d'impact faible
Domaines Effets pris en compte Nature des principaux effets en l'absence de protection Effet indirect, temporaire, négatif à court terme. Le risque Pollution par déversement Eaux est limité à l'emploi d'engins et de groupes mobiles, en cas d'hydrocarbures de fuite accidentelle. Effet direct, négatif à court terme. Il n'est à prévoir aucune Milieu naturel Habitats suppression d'espèce protégées et d'habitats patrimoniaux identifiés. Transport Accidents corporels Effets indirects temporaires, négatifs à court terme générés
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 9/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Domaines Effets pris en compte Nature des principaux effets en l'absence de protection Salissure des chaussées par l'annonce d'un trafic moyen de quatre camions par jour L'activité cesse durant trois semaines en août chaque année. Génération de bruit Circulation Effet direct et temporaire. Aucun réseau n'est impacté par le Biens Affectation de réseaux projet. Effet direct, temporaire négatif à court terme. L'activité Modification des niveaux étant faible et les habitations éloignées, il n'y a pas de risque sonores de gêne pour les riverains. Commodité du voisinage Effet direct, temporaire et négatif à court terme. Il n'y a pas Poussières de risque de gêne compte tenu de l’éloignement des habitations et de la configuration du site. Effet direct, temporaire et négatif à court terme. L'effet est Chute lié au front mais le risque est limité du fait de la présence de merlon.
Sécurité Incendie Effets directs, temporaires et négatifs à court terme. Ces risques, liés aux engins et groupes mobiles présents sur le site, ne peuvent concerner que des personnes entrées Heurt, écrasement illicitement sur le site.
Les risques estimés nuls sont les suivants : pollution des sols, émissions de gaz à effet de serre, gisement archéologique, monuments historiques, activités agricoles et de loisirs, vibrations, projections et explosions, émissions lumineuses, odeurs et fumées et dans le domaine de la santé, poussière, gaz, bruit, vibrations, liquides.
Les mesures prévues pour éviter, réduire et compenser les effets notables du projet sur l'environnement sont les suivantes :
Domaines / Effets pris en compte Mesures prévues / Effets attendus Modalités de suivi et effets attendus Mesure de réduction La remise en état coordonnée du site permettra la colonisation naturelle dès le Modalités de suivi Sites et paysages début de la seconde phase quinquennale de Suivi du phasage d'extraction, suivi de la Le projet ne crée aucune zone de la grande majorité des surfaces visibles remise en état et mise à jour régulière du perception. L'effet visuel est fort depuis le depuis les points de vue éloignés. plan d'état des lieux du site chemin de randonnée situé au sud-ouest ; Suivi des effets il est moyen depuis le village d'Ascain Effets attendus Par une analyse des cubatures et des plans. La réduction progressive de l'emprise du chantier Milieu naturel Mesure d'évitement Modalité de suivi Natura 2000 « Massif de la Rhune et de Conservation des vieux hêtres poussant au Suivi naturaliste quinquennal. Choldocogagna » sommet des fronts.
Réservoir de biodiversité du ruisseau Mesures de réduction Uharca Les fronts seront remaniés en dehors des périodes de reproduction des oiseaux.
Tous les 5 ans, suivi naturaliste du site pendant l'exploitation
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 10/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Domaines / Effets pris en compte Mesures prévues / Effets attendus Modalités de suivi et effets attendus Maîtrise des fines par les bassins de gestion des eaux avant leur rejet dans le ruisseau Uharca
Effets attendus Bilan neutre pour la faune ; Absence d'influence notable sur les habitats naturels au droit de la carrière Mesure d'évitement C1/Interdiction de brûlage de déchets
Mesures de réduction A2/Entretien des pistes et des moteurs, utilisation d'avertisseurs de recul, Modalités de suivi limitation de vitesse A2/Surveillance du matériel et poursuite B1/Circulation à vitesse réduite, dispositif Commodité du voisinage, santé hygiène des campagnes de mesures acoustiques. d'abattage des poussières sur l'unité mobile et salubrité publique B1/Gestion courante du site de concassage-criblage. A/Modification des niveaux sonores C2/Tenue d'un cahier d'entretien des C2/Utilisation d'engins conformes aux engins et du groupe mobile de traitement normes en entretien du matériel B/Poussières d'exploitation Suivi des effets C/Gaz, odeurs et fumées A2/Analyse des résultats des mesures de Effets attendus bruit C1/Évitement d'émissions de fumées toxiques C2/Limitation des émissions atmosphériques B1/Limitation des envols de poussière 11/Limitation des émissions
Mesure de réduction Entretien des engins et des installations Climat Modalités de suivi Émission de gaz à effet de serre Surveillance de l'entretien du matériel Effets attendus Limitation des émissions atmosphériques Mesure d'évitement A1/Pas de stockage de carburant ni d'entretien d'engin sur la carrière mais dans des ateliers situés à proximité
Mesures de réduction Eaux A2/Pleins de carburant réalisés sur bac A/Pollution en cas de déversement étanche pour engins non mobiles et sur Modalités de suivi d'hydrocarbures aire étanche, entretien régulier des engins B/Suivi des rejets dans le ruisseau Uharca B/Mise en place de bassins de décantation B/Pollutions liée aux fines avant rejet
Effets attendus A1/Diminution des risques inhérents A2/Limitation des sources de pollution et du risque de fuite B/Suppression des risques inhérents Sécurité Modalités de suivi Accidents corporels Mesure de réduction Suivi de la carrière et du matériel 1/Barrière à l'entrée du site, panneaux réglementant l'accès durant les périodes d'activité
Mesure de compensation 2/Extincteurs et trousse de premier secours
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 11/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Domaines / Effets pris en compte Mesures prévues / Effets attendus Modalités de suivi et effets attendus Effets attendus 1/Limitation des risques de chute et de ceux liés à l'emploi du matériel 2/Limitation des fumées et émissions atmosphériques, assistance aux blessés Transport Mesures de réduction A/Génération de bruit A/Entretien des pistes B/Génération de poussière B/Entretien de la voie d'accès C/Dégradation et salissure des chaussées C1/Contrôle de la charge des camions par D/Accidents corporels peson, réduction de la vitesse de circulation et entretien des pistes
Mesure de compensation C2/Entretien de la voirie communale en cas de salissure ou de dégradation imputable à la carrière
Effets attendus A/Limitation du bruit à la source B/Limitation des envols de poussière C1/Limitation des risques de dégradation et de salissure C2/Maintien en état de la voirie publique Mesure d'évitement Respect de la bande inexploitée de 10m en Modalités de suivi limite du site et respect de la pente de Contrôle de la stabilité lorsque les fronts Biens et patrimoine stabilité des matériaux supérieurs atteignent leur position finale Stabilité des sols ou en cas de pendages générant des Effets attendus désordres Évitement du risque d'affaissement des sols voisins
Le projet analyse sa comptabilité avec les schémas et documents d'urbanisme régissant le territoire dans lequel il se trouve à savoir :
• le schéma de cohérence territorial (SCOT) du Sud Pays Basque approuvé en 2005 regroupant treize communes et couvrant une superficie de 283 km2. Les orientations portées par ce document concernant le projet sont celles relatives à la production, au stockage et à la distribution de l'eau potable soulignant qu'il s'agit d'un enjeu essentiel. À ce titre, le projet se situe dans le périmètre de protection du captage AEP de la source de Soccory institué par arrêté préfectoral pris en date du 11 juin 2004. Cependant, le rapport hydrogéologique établi dans le cadre de la déclaration d'utilité publique pour cette source, mentionne que le risque de dégradation de la qualité de l'eau du fait de l'activité de la carrière est très faible dans l'état actuel de l'exploitation industrielle. En outre, le projet est intéressé par l'orientation du SCOT relative à l'objectif d'améliorer la reconnaissance des milieux naturels ;
• le plan local d'urbanisme (PLU) de la commune d'Ascain approuvé le 27 février 2014, modifié qui a classé en zone naturelle Nc où les carrières sont autorisées (les parcelles formant le tènement de la carrière. Le projet est donc compatible au document d'urbanisme local ;
• le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du bassin Adour- Garonne approuvé le 1er décembre 2015 ; la carrière est concernée par les dispositions suivantes : mettre en œuvre les mesures nécessaires à la restauration de la continuité
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 12/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur écologique, préserver les milieux aquatiques et humiques à forts enjeux environnementaux, enfin, réduire les pollutions dues au ruissellement d'eau pluviale ;
• le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) Côtiers basque validé le 19 février 2014 ; les principaux enjeux identifiés par son plan d'aménagement et de gestion qui intéressent la carrière sont les suivants : connaissance et maîtrise des pollutions générées par les activités industrielles et artisanales, préservation des habitats et espèces d'intérêt patrimonial. Ils sont précisés dans le règlement du SAGE sous la forme des règles suivantes : connaître, améliorer les systèmes d'assainissement, d'eau potable et d'eaux pluviales, connaître les branchements non conformes, enfin, limiter l'anthropisation des berges ;
• le schéma régional du climat, de l'air et de l'énergie (SRCAE) d'Aquitaine approuvé le 15 novembre 2012 dont les orientations potentiellement concernées par le projet sont les suivantes : développer la sensibilisation, l'information et la formation auprès des acteurs industriels sur les enjeux de qualité de l'air, d'énergie et de climat ; renforcer les pratiques d'éco-management, optimiser aux échelles le transport de marchandises, développer les alternatives à la route et réduire à la source les besoins ;
• Le schéma régional de cohérence écologique (SRCE) de la région Aquitaine dont il convient de signaler qu’en dépit de son annulation en 2017 par le tribunal administratif de Bordeaux, l'état de la trame verte et bleue qui lui correspond peut être pris en considération par le projet car celui-ci est inclus dans la trame verte régionale et, en tant que tel, placé au sein d'un réservoir de biodiversité multi sous-trames (réservoir de biodiversité, pelouses, prairies de piémont et d'altitude, cours d'eau d'importance locale, réservoir de boisement de conifères et milieux associés) du fait que le talweg du ruisseau des Trois fontaines (Uharca) traverse le site de la carrière ;
• le schéma départemental des carrières (SDC) approuvé le 12 avril 2002 qui fixe l'objectif de favoriser une utilisation économe des matériaux par une exploitation rationnelle des gisements afin ne pas gaspiller la ressource ;
• enfin, le plan de gestion des risques d’inondation Adour-Garonne pour la période 2016-2021 déclinable sur la commune d'Ascain dans un plan de prévention des risques d'inondation (PPRI) actuellement en cours de révision. Le périmètre de la carrière est situé en dehors du zonage réglementaire du PPRI.
3.3 Composition et complétude du dossier
3.3.1 composition du dossier d'enquête
Le dossier soumis à l'enquête, comprend les pièces suivantes : • l'arrêté préfectoral n°202000/0183 du 21 août 2020 portant ouverture de l'enquête publique (pièce 1/13) ; • une traduction en langue espagnole du résumé non technique des impacts et dangers (Livret 2 espagnol) (pièce 2/13); • la lettre d'observation du préfet/DREAL en date du 19 février 2020 (pièce 3/13) ;
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 13/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur • l'addenda en réponse aux observations du préfet/DREAL (pièce 4/13) ; • l'avis de la mission régionale d'autorité environnementale du 27 mai 2020 (pièce 5/13) ; • le recueil des pièces jointes à la demande d'autorisation environnementale (pièce 6/13) ; • le formulaire normalisé de demande d'autorisation environnementale dûment rempli (pièce 7/13) ; • la note de présentation non technique (Livret 0) (pièce 8/13) ; • la demande administrative (Livret 1) (pièce 9/13) ; • les résumés non techniques des études d'impact et de danger (Livret 2) (pièce 10/13) ; • l'étude d'impact (Livret 3) (pièce 11/13) ; • l'étude de danger (Livret 4) (pièce 12/13) ; • une notice paysagère (pièce 13/13).
Toutes ces pièces ont été visées par le commissaire enquêteur.
3.3.3. Complétude du dossier de demande
Le dossier a été déposé à la préfecture le 13 décembre 2019 par lettre en date du 25 novembre 2019 signée de Monsieur Mickaël SALLABERRY, gérant de la société à l'époque (voir supra le changement de gérant intervenu en cours d'instruction du dossier).
L'examen de complétude réalisé par l'unité départementale de la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), en tant que service instructeur coordonnateur basé à Bayonne, donne lieu à la production d'une lettre d'observations en date du 19 février 2020 adressée au pétitionnaire dont l'objet est de demander des pièces complémentaires et de régulariser le dossier déposé. Par ce courrier, la DREAL signale la nécessité de fournir une description des capacités techniques de la société d'exploitation, de présenter, pour l'ensemble des mesures d'évitement, de réduction et de compensation, l'estimation des dépenses correspondantes et l'exposé des effets attendus de ces mesures à l'égard de l'impact sur l'environnement, enfin, de compléter l'évaluation des incidences notables sur l'environnement, car le diagnostic géotechnique réalisé n'a pas été pris en compte. Au surplus, la lettre d'observation pointe diverses scories ou insuffisances dont la correction ou le réexamen sont demandés dans les domaines de la sécurité des personnes et du risque d'inondation.
La société pétitionnaire y répond sous la forme d'un addenda versé au dossier (pièce 4/13) dont la teneur est la suivante : une note d'évaluation de la société réalisée par la Banque de France (succursale de Pau), une brève description des capacités techniques et financières illustrées par la production détaillée de la liste des véhicules formant le parc de la société à la date du 1er janvier 2019, le bilan comptable et le compte de résultat de l'exercice 2018, les états de synthèse détaillés des soldes intermédiaires de gestion établis au 31 décembre des années 2015-2016-2017 et le chiffrage des mesures prévues et les réponses attendues dans le domaine des dangers.
Par lettre en date du 28 mai 2020, la DREAL transmet la société pétitionnaire l'avis daté du 27 mai 2020 de la mission régionale d'autorité environnementale (MRAe) consultée obligatoirement comme le prévoit, en l'espèce, la procédure. La mission demande des précisions sur la fréquence des contrôles envisagés et la justification du protocole retenu pour le suivi de la qualité des eaux rejetées dans le milieu naturel ainsi que la description du dispositif d'alerte ; de préciser les volumes d'eau prélevés et rejetés ; de préciser l'adéquation de la reconduction à l'identique des dispositifs de
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 14/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur prévention des pollutions ainsi que pour les dispositifs d'alerte en cas d'incident ces précisions devant être mentionnées dans le dossier à soumettre à l'enquête publique ; de conclure de manière plus nette sur les incidences du projet sur les sites Natura 2000. En outre, la MRAe recommande que des contrôles des niveaux sonores soient effectués régulièrement afin de s'assurer du respect des émergences réglementaires.
En conclusion, la MRAe estime que l'analyse de l'état initial de l'environnement est traité de manière satisfaisante, que l'étude d'impact est proportionnée au projet, au contexte et que les mesures prévues apparaissent adaptées. Elle note que le porteur de projet s'engage à mettre en place différents protocoles de suivi dont un suivi naturaliste. Elle souligne qu'une surveillance régulière en matière de bruit est attendue ainsi qu'un suivi de la qualité des rejets d'eaux dans le milieu naturel. Elle estime que le réaménagement coordonné du site au fur et à mesure des travaux devrait permettre une meilleure intégration du site dans l'environnement paysager.
Par lettre du 23 juin 2020, la société répond aux observations de la MRAe à laquelle est joint un addenda versé au dossier d'enquête (pièce 5/13, feuillet 3/3).
L'instruction du dossier coordonnée par la DREAL a fait l'objet de la saisine de nombreux services qui ont donné un avis favorable ce qui a conduit le coordonnateur à proposer le 3 juillet 2020 au préfet de déclarer le dossier complet, acceptable, dépourvu de motif de rejet et apte à être soumis à l'enquête publique. Par lettre du 20 juillet 2020 adressée au pétitionnaire, le préfet déclare le dossier complet, régulier et recevable et annonce qu'il saisit le président du tribunal administratif pour désignation d'un commissaire enquêteur afin de le soumettre à l'enquête publique requise par le code de l'environnement.
4. ORGANISATION DE L'ENQUETE PUBLIQUE
4.1. Préparation de l'enquête publique
Le préfet/service de la coordination des politiques interministérielles/Bureau de l'aménagement de l'espace s'est rapproché du commissaire enquêteur pour lui proposer un projet d'arrêté organisant les modalités de l'enquête. D'un commun accord, ont été fixés la période d'enquête, le nombre, les dates et heures des permanences du commissaire enquêteur à la mairie d'Ascain, siège de l'enquête.
Les modalités de l'enquête ont ainsi été fixées par l'arrêté préfectoral n°2020/0183 pris le 21 août 2020 et régulièrement notifié aux personnes et collectivités intéressées, notamment, les autorités espagnoles.
4.2. Publicité de l'enquête publique
Un avis d'enquête a été régulièrement publié dans les quinze jours au moins avant l'ouverture de l'enquête ; il a donné lieu à un rappel dans les huit premiers jours de celle-ci dans les conditions suivantes : • publication dans le journal « La République des Pyrénées » du jeudi 3 septembre 2020, annonces officielles, page 35 ;
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 15/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur • publication dans le journal « Sud-Ouest Pays-Basque » du jeudi 3 septembre 2020, annonces légales officielles, page 25 ; • publication dans le journal « La République des Pyrénées » du mercredi 23 septembre 2020, annonces officielles, page 33 ; • publication dans le journal « Sud-Ouest Pays-Basque » du mercredi 23 septembre 2020, annonces légales officielles, page 28.
Ce même avis a été publié sur le site Internet de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques à l'adresse www.pyrenees-atlantiques.gouv.fr, page d'accueil, rubriques enquêtes publiques, enquêtes publiques en cours.
L'avis d'enquête à fait l'objet d'un affichage régulier à la mairie d'Ascain sur le lieu de l'enquête ainsi que dans les mairies des communes de Saint-Pée-sur-Nivelle, Sare et Urrugne incluses dans le rayon d'affichage de trois kilomètres du site d'exploitation tel que défini par la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement. En outre, la commune espagnole de Vera de Bidassoa, en Navarre, étant incluse dans le même rayon d'affichage le dossier a été adressé aux autorités espagnoles le 25 août 2020 conformément aux dispositions du code de l'environnement ainsi qu'au ministre français chargé des affaires européennes, pour information.
Les communes d'Ascain, de Saint-Pée-sur-Nivelle, de Sare et d'Urrugne ont adressé leur certificat d'affichage respectivement les 26 octobre 2020 pour les deux premières citées, 3 novembre 2020 et 4 novembre 2020.
En outre, l'exploitant de la carrière a certifié le 24 octobre 2020 avoir procédé à l'affichage de l'avis d'enquête sur le lieu d'exploitation de manière visible depuis la voie publique.
Les autorités espagnoles ne se sont pas manifestées quant aux modalités de leur participation à la consultation du public espagnol.
Le département des Pyrénées-Atlantiques a été consulté pour avis par lettre du préfet en date du 25 août 2020. Il n'a pas donné son avis dans le délai des quinze jours décomptés à partir de la date de clôture de l'enquête publique soit au plus tard le 7 novembre 2020 inclus.
4.3. Visite des lieux
Le commissaire s'est rendu sur le lieu d'exploitation le vendredi 4 septembre 2020. Il a été accueilli par M. Jean-Michel SALLABERRY, gérant de la société en présence de Mme Claire DESPESSAILLES, responsable administrative et commerciale, désignée par le gérant comme référente en charge du dossier. Durant cette visite, d'une durée approximative de plus de deux heures, le commissaire enquêteur a pu se rendre sur le site même de l'extraction qu'il a constaté à l'arrêt. Il a pu, en outre, visiter les bâtiments, voir les équipements, constater la présence des bassins de rétention, des stockages de matériaux bruts en attente de traitement, bref s’imprégner des lieux pour en saisir la réalité. Durant cette visite, le commissaire enquêteur ne s'est heurté à aucune tentative de rétention d'information à l'égard des sujets qu'il a évoqué oralement, tant lors de la visite proprement dite que durant l'entretien qui s'est déroulé dans le local administratif et commercial de la société. Ses hôtes se sont montrés conviviaux et coopératifs.
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 16/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur A l'issue de cette visite et de l'entretien avec les responsables de la société, le commissaire enquêteur a adressé un bref résumé des échanges intervenus. Il a donné lieu, en retour, à un mail de précisions et compléments en date du 7 septembre 2020 de Mme DESPESSAILLES. Pour l'essentiel, il y est précisé que les produits les plus courants en grès rose ou beige nuancé (ce dernier représente les trois quarts du gisement), réalisés par la société, répondent à sa clientèle. Il s'agit de monuments funéraires pour 20%, de dallages intérieurs et extérieurs pour 40%, de pavés pour 15%, de terrasses de piscines et de margelles pour 20%, de pierres ornementales pour 5%, soit environ 95% de l'activité. En outre, la société fournit des blocs pour la restauration de monuments situés sur la France entière, des blocs bruts de carrière pour l'ornement paysager et de petits blocs essentiellement à usage de gabions ou de petits aménagements paysagers. Les prix de ces divers produits sont établis au mètre carré ou au mètre cube selon la nature du travail à réaliser, les quantités à produire ou le degré de finition. En raison de cette très grande variété de façons, la société ne possède pas de tarifs commerciaux type.
5. DEROULEMENT ET CLOTURE DE L'ENQUETE PUBLIQUE
5.1. Organisation et tenue des permanences
Le commissaire enquêteur a tenu quatre permanences en mairie d'Ascain. La municipalité a réservé la salle des mariages à cet effet. Située au rez-de-chaussée du bâtiment, immédiatement à droite du hall d'entrée sa localisation bien connue des askaindars rend le lieu d'accès facile.
Conformément aux dispositions de l'arrêté préfectoral organisant l'enquête, celle-ci s'est déroulée pendant trente-trois jours consécutifs du lundi 21 septembre 2020 à 9h00 au vendredi 23 octobre 2020 à 17h15 inclus. Les quatre permanences prévues se sont effectivement tenues, pour la première le lundi 21 septembre 2020 de 9h00 à 12h00, premier jour de l'enquête, pour la seconde le jeudi 1er octobre 2020 de 9h00 à 12h00, pour la troisième le mercredi 14 octobre 2020 de 14h00 à 17h15, enfin, pour la quatrième le vendredi 23 octobre 2020 de 14h00 à 17h15, dernier jour de l'enquête.
Durant ces permanences, le commissaire enquêteur a reçu la visite de deux couples et trois personnes dont un élu de l'opposition municipale. En outre, deux adjoints au maire ont rencontré le commissaire enquêteur durant ces permanences M. Pascal PEYREBLANQUE, délégué au développement durable, aux espaces naturels et à l'agriculture et Mme Anita LACARRA, déléguée aux affaires sociales. Les échanges nourris avec les deux membres du bureau municipal ont satisfait le commissaire enquêteur dans sa recherche d'informations, notamment sur la politique communale en matière d'aménagement de l'espace.
5.2. Clôture de l'enquête publique
Le registre dédié à cette enquête coté et paraphé par le commissaire enquêteur a bien été mis à la disposition du public dès le premier jour d'enquête. Il a été clos par le commissaire enquêteur le 23 octobre 2020 à 17h15. Au même moment, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a fermé le site Internet donnant accès au dossier et au registre d'enquête dématérialisés. Quatre lettres reçues par le commissaire enquêteur de la part de ses visiteurs lors des permanences (voir supra) ont été annexées au registre d'enquête ; elles émanent de M. Jean-Louis GRACY, M. Jérémie SAVATIER, M. et
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 17/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Mme Sylvie et Guy DEVIESE et M. Rafael VALDIVISIO. Sur le registre n'a été consignée qu'une seule observation écrite part M. Marc RENOUX (voir infra 6).
6. OBSERVATIONS RECUEILLIES : RELEVE, ANALYSE, REPONSES DU PORTEUR DE PROJET
Durant l'enquête, ont été recueillies, sous toutes les formes possibles -observations manuscrites- lettres-courriers électroniques, quatorze observations acceptables car exprimées durant la période d'ouverture de l'enquête et avant sa clôture. Le commissaire enquêteur les a notifiées au pétitionnaire dans un procès verbal de synthèse sous la forme du tableau tel que présenté ci-dessous, par une remise en main propre dans les locaux de la société d'exploitation le mardi 27 octobre 2020. La notification s'est matérialisée par la signature conjointe de deux exemplaires du document datés du dit jour, l'un destiné au pétitionnaire, l'autre conservé par le commissaire enquêteur.
L'enquête a révélé plusieurs thématiques essentielles, deux d'entre elles se combinent pour faire naître le « paradoxe » de la problématique soulevée par le dossier. Elles sont pointées ci-après :
LA REVENDICATION PATRIMONIALE ET CULTURELLE
Le grès de La Rhune est qualifié de symbole territorial participant de l'identité du Pays-Basque en raison de sa grande diffusion, durant plusieurs siècles, sur l'aire géographique culturelle à travers son incorporation dans les espaces publics et le style architectural basques. Ayant laissé son empreinte ressentie implicitement « indélébile » dans l'espace public et le paysage, le grès est ainsi fortement revendiqué comme pierre naturelle à défendre et à continuer de produire.
LA DEFENSE DU MONUMENT NATUREL
L'extraction est ressentie par les défenseurs de l'environnement comme une « blessure » portant préjudice à l'intérêt du site classé de La Rhune. Pour eux, la montagne subit une sorte d'amputation matérielle altérant la beauté de son paysage en portant atteinte à ce qui fait l'essence même de son classement comme site naturel de très grande sensibilité qu'il convient de préserver farouchement.
Ces deux thématiques « revendication patrimoniale » et « défense du monument naturel » articulées l'une à l'autre constituent en effet un paradoxe qui devra être surmonté dans le cadre de ce dossier. Il apparaît que cette difficulté ne pourra se résoudre qu'à la faveur d'un comportement industriel irréprochable s'inscrivant dans le respect d'un équilibre permanent et raisonnable entre les deux exigences.
LA DANGEROSITE DE L'ACCES AU SITE
Le commissaire enquêteur a ressenti une forte préoccupation à l'égard de cette thématique. De manière objective, les témoignages relatent les dangers de la situation qui trouvent leur origine dans l'évolution urbanistique du secteur et dans les caractéristiques dégradées voire les insuffisances de la voie communale dite « route des carrières » desservant le parking de quatre vingts places situé à son extrémité. Ce parking doit être traversé pour entrer dans le site d'exploitation de la carrière située à son seuil. Ont notamment été mentionnés les divers usages de la voie souvent en conflit les uns avec les autres en particulier en haute saison touristique (camions, riverains, touristes,
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 18/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur randonneurs).
Le secteur urbanisé d'Hiriburua est stabilité dans sa densité d'occupation. Il ne dispose quasiment plus de terrains libres constructibles. On peut estimer sa population à trois cent cinquante personnes environ (voir infra). Il est traversé par cette seule voie d'accès à la carrière, pentue, étroite et sinueuse sur la presque totalité de son parcours et dont la signalisation horizontale s'est effacée avec le temps. Les témoignages recueillis ont évoqué les croisements difficiles, la vitesse de circulation stimulée par la pente, le gros tonnage des camions de la carrière, la non réalisation de l'élargissement à huit mètres prévu et réservé au plan local d'urbanisme. L'un des adjoints au maire d'Ascain, entendu par le commissaire enquêteur, a signalé le projet envisagé par la municipalité de valoriser l'ancien chemin piétonnier situé à proximité de la route des carrières cheminant de manière parallèle à celui-ci et prenant son origine au voisinage de la mairie d'Ascain. Ce chemin serait ainsi balisé et mieux affirmé dans son tracé en vue d'en promouvoir son utilisation par les piétons et les cyclistes désireux de se rendre sur le chemin de randonnée se dirigeant vers le sommet de La Rhune. Il est attendu de ces travaux un effet de délestage de la route des carrières et du parking situé à son extrémité.
LE MERITE ARTISANAL
Certaines observations témoignent de leur attachement au caractère artisanal de l'exploitation telle que pratiquée par la société pétitionnaire, notamment en raison de la non utilisation de tir de mine pour l'extraction. Celle-ci est vue comme utile et doit continuer de tenir le rôle de gardienne d'une tradition et d'un savoir-faire reconnus en matière de production de pierre de taille de grès, singulière par ses qualités intrinsèques. La défense du patrimoine artisanal est mis en avant à ce titre. Dans l'une de ses réponses (voir infra) le gérant annonce comme probable la concrétisation de son intérêt pour l'octroi du label « Entreprise du patrimoine vivant ». Ce label, délivré par l'État pour une durée de cinq ans, après une instruction rigoureuse est destiné à révéler la haute valeur ajoutée d'une fabrication française. A ce titre, il est une marque de reconnaissance qui distingue les entreprises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence avancés, renommés ou traditionnels, en général associés à un terroir. Son octroi peut apporter une médiatisation nationale voire internationale à son bénéficiaire œuvrant à la promotion des artisans en France.
Le commissaire enquêteur encourage le pétitionnaire à s'engager dans cette voie qui lui semble capable de procurer de nombreux bénéfices à la société d'exploitation et qui, de surcroît, montrerait sa volonté de se maintenir en permanence à un haut degré de performances « tous azimuts». Il lui paraît, en outre, que la détention d'une telle distinction serait apte à valoriser l'image industrielle de la carrière pour tout observateur attentif.
UN « BAIL » DE 30 ANS CONTESTE
La durée de trente ans sollicitée par la société pétitionnaire dans le cadre de cette procédure de renouvellement a paru injustifiée pour certains observateurs. Des durées ramenées à quinze ans (groupe des élus Azkaine Bai), voire vingt ans comme le souhaite notamment la commune dans son avis délibéré le 27 octobre 2020. Plusieurs arguments étayent cette opinion par exemple le fait que durant les vingt-cinq dernières années d'exploitation, la société n'ait atteint que 35% du volume d'extraction autorisé, comme en attestent les chiffres produits tirés du site gouvernemental www.géorisques.gouv.fr. Il est en outre observé, toujours à l'appui de ce jugement, que la société n'apporte pas la preuve de la réalisation d'importants investissements qui justifieraient, par leur durée d'amortissement, le bénéfice d'une autorisation d'une aussi grande longévité. D'autres encore,
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 19/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur signalent la baisse de l'activité d'extraction de l'exploitant depuis plusieurs années.
Il est vrai que la société n'a pas réalisé de lourds investissements sauf l'acquisition, en 2018, d'un concasseur mobile pour remplacer le concasseur sédentaire devenu obsolète, lequel participe, ainsi, du changement de méthode opéré par la société pour le concassage qu'elle réalise désormais sur un terrain de stockage dans le cadre de son activité relevant de la rubrique 2515-1 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l'environnement.
Le commissaire enquêteur s'est interrogé sur la base des informations tirées du dossier, des observations reçues et des réponses fournies par le pétitionnaire pour tenter de dégager ce qui pourrait constituer une durée raisonnable déduite de la confrontation de tous les éléments à prendre en compte.
Il y a tout d'abord la question du rapport entre le volume d'extraction et la cadence de production mentionnés au dossier comme potentiel d'atteinte que certains observateurs apprécient au regard des volumes produits durant la période précédente. Ce volume n'a représenté sur les quatre dernières années que 35% au plus du plafond autorisé. Ce constat stimule donc l'opinion selon laquelle la société étant dans l'incapacité d'atteindre le « taquet » autorisé, il serait excessif de lui fixer de nouveau un plafond inatteignable. Tel est bien le ressort de ce raisonnement. Sur ce point le pétitionnaire précise que ces données volumétriques et rythmiques ne sont que l'expression d'un potentiel émanant d'un calcul théorique des volumes détachables à partir d'une surface précisément délimitée, bornée par deux cotes d'altitude et sur la base d'un scénario commercial hypothétique.
Selon une optique symétriquement opposée l'on pourrait estimer que la durée de trente ans confrontée à la production précédente est de nature à établir objectivement que le gisement ne sera pas épuisé au bout de cette période et qu'ainsi la durée est proportionnée au potentiel susceptible d'être extrait sur cette échelle de temps.
Le commissaire enquêteur constate que ces seuls éléments ne permettent pas en eux-mêmes de justifier la prescription d'une durée d'exploitation particulière, objective et incontestable mais qu'ils sont néanmoins déterminants pour évaluer l'impact de l'activité sur l'environnement. S'agissant précisément de l'étude d'impact, il est constaté que celle-ci est convenable, qu'elle s'est livrée à une analyse satisfaisante de l'état initial de l'environnement, qu'elle est proportionnée au projet et qu'elle s'assortit de mesures adaptées. Le réaménagement coordonné du site fait partie de ces mesures. Il est rappelé qu'au terme de chaque phase quinquennale, la carrière, incluse dans un site classé et une aire de biodiversité protégée, se façonnera progressivement pour former, in fine, un cirque de falaises rocheuses subverticales offertes à la recolonisation naturelle de la faune et de la flore, la résilience de la nature en ces lieux étant garante de succès, accompagnée d'un suivi naturaliste tous les cinq ans. Ce choix suit les préconisations formulées par l'ingénieur horticole, écologue naturaliste et l'ingénieur paysagiste associés à l'identification des mesures d'évitements, de réduction et de compensation. Au vu des fronts de carrière anciens colonisés, le commissaire enquêteur constate que le procédé est pertinent tout en étant efficace et qu'il constitue une réponse appropriée en l'espèce pour effacer à terme les stigmates du façonnage industriel.
Enfin, pour cerner la durée pertinente, dans cette globalité complexe, il est probant de s'appuyer sur le critère des taux d'amortissement communément retenus en matière fiscale dont les valeurs indicatives sont publiées dans le bulletin officiel des finances publiques. Pour les bâtiments et les outils, ces taux sont respectivement de 5% et de 10 à 20% pour l'outillage soit une durée d'amortissement de 20 ans pour les bâtiments et une fourchette comprise entre 5 à 10 ans pour
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 20/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur l'outillage. Sur cette base, le commissaire enquêteur estime raisonnable de donner à la société une visibilité de vingt-cinq ans au moins soit un cycle d'amortissement immobilier majoré d'une période de cinq ans pour la préparation technique d'un tel investissement (études préalables, projet, permis de construire, désignations des entreprises, chantier) et de l'ordre de trois cycles d'investissement en outillage.
Si la durée de trente ans sollicitée par le pétitionnaire, soit le maximum possible, est supérieure de cinq ans à cette estimation, elle n'est pas pour autant disproportionnée et ne saurait, de son avis, constituer une erreur manifeste d'appréciation dans la mesure où le volume d'extraction moyen annuel annoncé est de 4500 m3, le volume maximum annuel susceptible d'être atteint de 4856 m3 et le volume effectif réalisé par la société sur sa performance de 2012 (Source : DREAL, inspection des installations classées) de 2955 tonnes soit 34% des 8700 tonnes mentionnées dans le dossier. Ainsi, pour épuiser le potentiel de 135 000 m3 du gisement actuel, il se déduit de ces volumes des durées d'exploitation respectivement de 30 ans, 28 ans et 88 ans.
UN BILAN CARBONE AVANTAGEUX
La production locale de pierres de taille de grès doit être poursuivie, car elle évite de recourir aux matériaux concurrents étrangers et favorise, par conséquent, l'utilisation de circuit court en matière d'approvisionnement qu'il convient d'encourager dans les métiers de la construction. Cette activité apparaît donc comme pertinente au regard des préoccupations mises en avant par les nécessités du développement durable.
L'INSUFFISANCE DES MESURES COMPENSATOIRES PREVUES
La critique est formulée par le groupe d'opposition municipale « Azkaine Bai » qui estime que l'étude d'impact n'aborde pas suffisamment la question de la compensation des impacts analysés. En guise de réponse corrective, elle propose une liste de prescriptions à assortir à la décision environnementale demandée.
Le groupe d'élus relève que les passages des camions à raison de quatre camions par jour au moins occasionneront des dégradations importantes de la voirie communale et qu'il conviendrait, en conséquence, de prescrire au pétitionnaire une « taxation » de 50% du coût des travaux de remise en état entrepris par la commune. Il convient de rappeler qu'en matière de participation au financement des équipements publics, la législation en vigueur adopte une approche restrictive. En effet, le code de l'urbanisme donne la liste limitative des contributions financières susceptibles d'être imposées aux constructeurs à l'occasion de la délivrance d'une autorisation de construire à savoir : la participation au titre d'une convention de projet urbain partenarial (PUP) dont le périmètre est délimité par la commune, la participation au titre des équipements propres à une opération particulière, enfin, la participation pour voirie et réseaux divers (qui n'ont pas le caractère d'équipements propres). Il convient de souligner que le fait générateur de ces participations est la délivrance d'une autorisation de construire. Or, en l'espèce, le quartier susceptible de servir d'assiette à une participation pour le financement des éventuelles dégradations de la route des carrières telle que souhaitée par le groupe d'élus serait inopérante puisque la zone desservie par la route des carrières est quasiment urbanisée en totalité.
Une autre possibilité serait de mobiliser les pouvoirs de police générale du maire, mais dans ce domaine également le recours au droit serait inopérant, car le but essentiel de cette police est de prévenir les atteintes à l'ordre public dans ses différentes composantes que sont la tranquillité, la
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 21/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur salubrité et la sécurité publiques. Sauf à établir que la dégradation porte atteinte à la sécurité publique, il semble donc que les pouvoirs du maire ne puissent être mobilisés pour résoudre la question.
Le champ d'application des pouvoirs du préfet en matière de prescription environnementale au titre de la protection des intérêts dont il a la charge en matière d'installation classées pour la protection de l'environnement n'inclut pas les dégradations de voirie (voir supra le champ d'application de l'autorisation environnementale) sauf, là aussi à interpréter la loi de manière extensive ce qui serait de nature à fragiliser la sécurité juridique de l'autorisation environnementale délivrée.
Enfin, il convient de rappeler que la société pétitionnaire, en tant que personne privée, a le loisir de consentir à la commune une offre de concours pour participer au financement des équipements publics dont elle a intérêt comme l'ont fait par le passé les deux prédécesseurs du gérant actuel (Cf. infra réponse à M. SAVATIER). Telle est bien l'approche à retenir semble-t-il. A cet égard le commissaire enquêteur note que le pétitionnaire s'engage à compenser l'impact négatif du passage de ses camions s'il est avéré que ce passage est la cause de la dégradation.
Cette approche «responsable» de la question exige la preuve d'un lien de causalité direct et certain. Elle est corroborée par l'analyse des flux imputables à chaque catégorie de déplacement présentée dans le tableau qui suit. Les hypothèses retenues sont les suivantes : l'appréciation des mouvements générés par les touristes se mesure par la fréquentation des personnes supposées de rendre sur le chemin de randonnée pour gravir la montagne de La Rhune au départ du parking des carrières, cette randonnée est proposée par plusieurs guides de grande notoriété ; les mouvements de camions sont calculés sur la base de la déclaration du pétitionnaire ; enfin les déplacements des résidents sont estimés à partir du dénombrement des boites aux lettres, réalisé par enquête de terrain, équipant les habitations, individuelles ou collectives, sur parcelles isolées ou insérées dans un lotissement, se desservant à partir de la route des carrières. Ils sont calculés sur la base d'un aller-retour dans la journée puis élargis au mois et totalisés globalement à l'année.
La comparaison des flux de chaque catégorie de déplacement (tourisme, carrière, résidents) met ainsi en lumière la part majeure attribuée aux déplacements « domestiques » des résidents soit 118 800 mouvements annuels (prioritairement sur la moitié basse de la longueur de la route, c'est-à- dire celle qui traverse la zone urbanisée d'Hiriburua) contre 8 220 mouvements attribuables aux touristes randonneurs et 2 696 mouvements générés par le trafic industriel de la carrière. Ces évaluations montrent qu'il est difficile d'établir un lien de causalité direct et certain entre le seul trafic de camions et l'usure ou la dégradation de la chaussée.
Fréquentation touristique du parking des Trafic de camions à gros Population résidente desservie par la route des carrières de 80 places tonnage de la carrière carrières Mouvements Mois Répartition de Nombre de Nombre de Nombre de Nombre de Unités AR de (Col.1) la véhicules par mouvements camions par mouvements ou Catégories résidents fréquentation jour AR par mois jour AR par mois % (Col. 9) (Unités) (Col.2) (Col.3) (Col.4) (Col. 5) (Col. 6) (Col. 8) (Col. 7) Janvier 0,15% 1 60 4 240 4194 Population (1) Février 0,15% 1 60 4 240 16,30% 0-14 ans Mars 0,15% 1 60 4 240 21,20% 60-74 ans Avril 0,15% 1 60 4 240 10,40% 75 ans et + Mai 2,50% 2 120 4 240 1820 Ménages Juin 12,00% 10 600 4 240 2,3 Taille ménages
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 22/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Fréquentation touristique du parking des Trafic de camions à gros Population résidente desservie par la route des carrières de 80 places tonnage de la carrière carrières Mouvements Mois Répartition de Nombre de Nombre de Nombre de Nombre de Unités AR de (Col.1) la véhicules par mouvements camions par mouvements ou Catégories résidents fréquentation jour AR par mois jour AR par mois % (Col. 9) (Unités) (Col.2) (Col.3) (Col.4) (Col. 5) (Col. 6) (Col. 8) (Col. 7) Boites aux Juillet* 28,00% 48 2 880 4 240 150 lettres Ménages Août* 36,90% 55 3 300 4 56 (2) 150 (3) résidents Septembre 13,70% 11 660 4 240 345 (4) Résidents Octobre 6,00% 5 300 4 240 180 (5) « Actifs mobiles » Novembre 0,15% 1 60 4 240 360 Pendulaires journaliers Décembre 0,15% 1 60 4 240 TOTAL 8 220 2 696 118 800 Pendulaires annuels ANNUEL ' Col. 2 : Cette répartition provient de l’étude de la fréquentation touristique sur le GR 10 publiée par l'Agence d'attractivité et de développement touristique des Pyrénées-Atlantiques, Année 2017. Il est proposé d'utiliser cette référence pour estimer le taux de fréquentation du parking par les randonneurs. Le taux appliqué de 0,15% sur les mois de janvier, février, novembre et décembre procède d'une extrapolation répartie de manière homogène sur ces mois. ' (Col. 3, Col. 7) Les nombres décimaux ont été arrondis à l’unité supérieure. ' (1) Source : INSEE, recensement de la population en 2017 ' (2) Il est tenu compte de la fermeture de la société d’exploitation durant trois semaines en août (Source : étude d’impact, page 145). ' (3) Il est compté un ménage par boite aux lettres. ' (4) Égal au nombre de ménages multiplié par la taille des ménages. ' (5) Les actifs mobiles sont déterminés par soustraction des jeunes de moins de 15 ans ne pouvant conduire une voiture et les personnes moins concernées par le déplacement journalier domicile/travail c’est-à-dire certains retraités en nombre indéterminé de la tranche 60-74 ans et les retraités de la tranche 75 ans et plus. Le coefficient de minoration appliqué est de 0,521 (1-[0,163+0,212+0,104]). L’élimination entière de la tranche 60-74 ans minore donc l'estimation du trafic induit. ' *En juillet et août, il est tenu compte d’une majoration du nombre de voitures stationnées sur 150 mètres le long de la route des carrières à raison de 6 mètres d’encombrement par voiture soit un total de 25 véhicules supplémentaires, phénomène observable en haute saison selon le témoignage de la société d’exploitation recueilli par le commissaire enquêteur lors de sa visite des lieux.
Le groupe Azkaine Bai propose qu’une prescription soit éditée pour limiter à quatre camions par jour durant les heures d’activité de la société le trafic de camion pour en limiter l’impact sur la voirie. Comme dégagé précédemment il semble difficile de ne prendre en considération que le trafic des camions sur la route des carrières. Les usagers de cette route sont nombreux certes, mais la régulation du trafic général observable sur cette voie ne peut raisonnablement se concrétiser par une telle mesure individuelle de police générale. Par ailleurs l’on ne peut écarter de la problématique les caractéristiques physiques de la voie et l'évolution future de son gabarit programmée par le document d'urbanisme communal. Là encore, il apparaît qu'une telle prescription serait disproportionnée eu égard à la prise en compte de tous les facteurs caractérisant la situation. Il convient de rappeler, pour compléter l'analyse sur ce point, que l'activité de la société cesse trois semaines durant le mois d'août, mois situé en période de haute fréquentation touristique ce qui témoigne d'une prise en compte des dangers inhérents à cette période.
Le groupe d’élus municipaux propose que la remise en état du site au bout des vingt-cinq ans d’exploitation fasse l’objet d’une nouvelle autorisation ou d’une procédure de déclaration sur la base d’un avant-projet concerté avec la commune et avec la communauté d’agglomération du Pays- Basque, animatrice du site Natura 2000. Cette intéressante proposition mérite d’être prise en considération tout en rappelant que le renouvellement d'une exploitation suit les mêmes règles de procédure que s'il s'agissait d'une nouvelle demande notamment lorsque la situation enregistre des évolutions substantielles. La notion de concertation est à retenir sans réserve, car le site appartient à la commune qui le loue aux termes d'un contrat de fortage dont l'une des clauses prévoit que la remise en état du site à l'expiration du contrat soit réalisée conformément à ce que prévoit
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 23/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur l'autorisation environnementale. La commune est donc bien partie prenante en tant que propriétaire et il serait « de bonne administration » que la société d'exploitation s'oblige à concerter avec elle sur ce point. De la même manière il paraît pertinent d'accueillir favorablement la proposition de concertation avec l'agglomération du Pays-Basque, elle-même partie prenante dans la gestion de la biodiversité de la zone impactée par l'activité industrielle. Il est aussi intéressant de retenir la proposition du groupe d'élus visant à ce que la société pétitionnaire améliore sa visibilité dans le paysage au moyen d'un panneau d'interprétation conçu avec l'office de tourisme d'Ascain ; ce panneau rappellerait l'historique du site et l'incorporation de son activité dans le paysage. De la même manière l'énoncé d'une proposition de participation financière volontaire au budget d'animation du site Natura 2000 retient l'attention. Elle ferait de la société pétitionnaire un « mécène du vivant » et rendrait compte ainsi de sa conscience environnementale.
Ces quelques propositions illustratives d'une compensation plus approfondie sont les bienvenues dans ce dossier. Elles pourraient d'ailleurs utilement et sans doute positivement trouver leur place dans une batterie d'actions stratégiques identifiées par la société si celle-ci s'engageait dans la démarche « responsabilité sociétale des entreprises » (RSE) ou à tout le moins dans l'adhésion à la Charte environnementale proposée par l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction qui offre des garanties similaires.
Enfin, une approche globale de l’impact touristique sur le territoire d’Ascain au-delà d’une prise en compte strictement limitée à la consommation réalisée dans les commerces situés sur le sommet de La Rhune ou lors de l’achat des billets pour s’y rendre avec le Petit train à partir de la gare du col de Saint-Ignace située sur la commune voisine de Sare, montre que les retombées économiques sur le territoire communal sont loin d’être négligeables et qu’elles participent de la création de richesse sur la commune.
En effet, pour les seuls hébergements touristiques marchands proposées par les cinq hôtels (dont un village de vacances) et les deux campings d’Ascain, soit au total 1 145 lits touristiques (Source : Atout France), la dépense générée par les nuitées consommées entre les mois de mai et septembre 2020, (Source : AADT 64) peut être estimée à 2,6 millions d'euros (Voir tableau ci- dessous). S'y ajoute la taxe de séjour perçue sur le territoire communal ; elle donne une illustration de l'impact de la saisonnalité touristique sur l'activité économique locale.
L'étude réalisée par l'agence touristique Atout France publiée en mars 2019 sur la randonnée pédestre, a permis d'établir que parmi les randonneurs, 20% à 46% d'entre eux logent à l'hôtel, 25% dans les campings et 35 % dans les locations en meublés touristiques. Par ailleurs, ils sont 56% à 78% à consommer un pique-nique en randonnant et de 56% à 67% à fréquenter les restaurants le soir. Il va sans dire que nombre de randonneurs pédestres s'engageant sur les sommets de La Rhune à partir d'Ascain fréquenteront les commerces alimentaires pour s'approvisionner avant le départ ou se restaureront au retour, le soir, dans les restaurants d'Ascain.
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 24/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Évaluation de la dépense touristique générée par les nuitées d'hôtels et de campings en haute saison et ailes de saisons sur Ascain
Potentiel de Potentiel de nuitées Nombre de Nombre de nuitées Prix moyen Prix moyen Dépense Dépense Nombre de nuitées au Pays touristiques nuitées nuitées touristiques nuitée nuitée Taux touristique des touristique des Basque en 2020 2020 des d'occupation consommées consommées des hôtels hôtels campings nuitées nuitées (4) campings dans (3) (3) (3) dans le mois (2) (2) le mois (1) (1) Hôtels Campings Nombre % Mai 11 910 22 440 51,50 € 11,00 € 30% 99 5 123 € 28 308 € 400 000 3,4% Juin 11 910 22 440 51,50 € 11,00 € 40% 274 14 088 € 77 848 € 1 100 000 9,3% Juillet 11 910 22 440 86,00 € 15,00 € 81% 9647 829 651 € 9647 144 707 € 4 580 000 38,8% Août 11 910 22 440 81,50 € 15,00 € 94% 11195 912 425 € 11195 167 931 € 3 760 000 31,9% Septembre 11 910 22 440 51,50 € 11,00 € 72% 8575 441 623 € 8575 94 327 € 1 950 000 16,5% TOTAUX 171 750 2 202 909 € 408 121 € 11 790 000 100,0% (1) Source : Atout France publiant la liste des hébergements marchands et leur nombre de lits touristiques soit 397 lits (Hôtels) et 748 lits (Campings) (2) Source : Office de tourisme d'Ascain (campings) et Atout France (hôtels). (3) Source : AADT 64 pour juillet, août et septembre 2020 pour les hôtels – Extrapolation pour les mois de mai et juin à partir des données de l'observatoire de l'AADT64. Par construction, en l'absence de données chiffrées, publiées il est appliqué le même taux pour les campings. (4) Source : Agence d'attractivité et de développement touristique 64 (AADT64), baromètre fréquentation.
Produits de taxe de séjour générés sur les nuitées consommées à Ascain (tous hébergements marchands) Années 2017 2018 2019 Produit collecté (1) 69 062 € 62 620 € 92 455 €* (1) Source : Office de tourisme du Pays-Basque. *dont 27 000€ collecté par les plate-formes de réservation en ligne.
Le tableau ci-après présente la transcription in extenso des observations recueillies durant l’enquête qui ont été notifiées sous cette forme au pétitionnaire à titre de procès-verbal de synthèse. Le mémoire en réponse du pétitionnaire parvenu sous la forme de deux livraisons successives dans le délai imparti a été pour la première livraison fidèlement reproduit dans le tableau et pour la deuxième livraison inséré en l'état en annexe V au présent rapport.
Observations consignées sur le registre (O), ou courriers reçus (L) ou mails postés sur le registre dématérialisé (M) – (Présentation par ordre croissant de date de dépôt) Sujet (s) évoqué (s), question (s) posée Réponse du porteur de projet (la société Date Nom du rédacteur (s) d’exploitation) 01/10/2020 (M1) Yves et Ces riverains de la voie d’accès à la Nous partageons les inquiétudes de Véronique carrière affirment que la voie est en forte Monsieur et Madame MASSENET quant à MASSENET évolution d’usage depuis plusieurs années l’accroissement exponentiel du nombre de 464, chemin des du fait de l’urbanisation et constatent une touristes qui aspirent à effectuer l’ascension carrières, Ascain forte augmentation de la fréquentation de de la Rhune. Nous déplorons nous aussi de la route des Carrières par les promeneurs, devoir en subir les conséquences, en tant riverains et automobilistes. Ils affirment, qu’entreprise, tout en veillant à limiter nos en outre, que cette route ne permet pas rotations au strict minimum (le matin très partout le croisement de deux voitures. Ces tôt et/ou le soir en toute fin d’après-midi). riverains notent que le dossier d’enquête ne En vue de notre renouvellement, notre fait pas état d’accroissements notables des activité a même été révisée pour s’adapter transports à prévoir. Ils saisissent aux contraintes environnementales et aux l’occasion de cette enquête pour rappeler la éventuelles nuisances engendrées par notre municipalité à ses obligations pour activité. De manière à limiter l’impact sur le l’aménagement de cette voie à la mesure trafic par exemple. du développement de ses fonctions. Nous saluons le geste de ce couple qui profite de cette enquête pour interroger la Mairie sur la question de la gestion des flux
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 25/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Sujet (s) évoqué (s), question (s) posée Réponse du porteur de projet (la société Date Nom du rédacteur (s) d’exploitation) du chemin des carrières. Nous n’avons pas la réponse. Quoi qu’il en soit, Monsieur et Madame MASSENET ne peuvent que confirmer que depuis plusieurs mois, ce n’est pas tant notre activité professionnelle que les passages incessants de véhicules de touristes qui sont une gêne. Nous ne stationnons pas sur les deux bas-côtés du chemin des carrières (par ex.), y compris sur le parking des randonneurs. Nous sommes nous-mêmes de manière régulière contraints de devoir assurer la circulation des véhicules en les sommant, parfois, de sortir de l’enceinte des carrières, pour ne pas qu’ils y stationnent au risque d’entraver sans vergogne notre activité ! Parfois même, nous leur rappelons, bien qu’il ne nous en incombe pas, l’obligation, de respecter interdiction de stationner sur l’accès pompier devant et à proximité des carrières, Mon personnel et moi-même, sommes parfois pris à partie par des randonneurs agressifs et insultants, au point de devoir faire intervenir la police municipale… Nous sommes nous-même victimes de cette situation et malgré nos efforts seule la Mairie sera en mesure de fournir une réponse à Monsieur et Madame MASSENET. 7/10/2020 (M2) Régis Ce sculpteur signale que le grès de la Nous considérons que Monsieur POCHELU POCHELU, Harriaren Rhune est son matériau privilégié en raison est un professionnel avisé, dont la Eskultorea (Sculpteur de son aspect unique, qui en fait un renommée est incontestable. Nous avons eu sur pierre) élément indispensable et reconnaissable de l’occasion de travailler avec lui dans le sa signature artistique en raison de son cadre de ses projets artistiques soutenus par grain fin lui donnant un aspect « marbre » ailleurs par des villes telles que Espelette, une fois poli. Cette pierre est devenue le Louhossoa, Hasparren, ou encore Bayonne symbole d’un territoire affirme-t-il. Il en ce qui concerne les quelques villes qui rappelle l’importance de continuer à pourraient témoigner de leur attachement à militer pour « produire et utiliser local » et la tradition, l’expression artistique et le insiste sur le caractère unique de la carrière respect de symboles tels que notre précieux de grès dans tout le Pays basque. Il grès de la Rhune. Régis POCHELU a ça de demande expressément l’acceptation de la particulier, qu’il a su promouvoir notre grès mise en conformité de la carrière aux fins à l’international (Portugal, Japon,…). Nous de poursuite de l’exploitation car, selon lui, lui sommes reconnaissant de sublimer le grâce à son savoir-faire et son grès de la Rhune avec autant de talent. professionnalisme la société d’exploitation est un partenaire indispensable de son expression artistique. 14/10/2020 (L3) Jean-Louis Cet agriculteur, éleveur, fait part de ses Concernant les inquiétudes de GRACY, ferme inquiétudes concernant l’exploitation de la Monsieur GRACY, je rappelle que le Haranederrea, Ascain carrière. Sa propriété est limitrophe de la 05/03/2019, une réunion contradictoire en (agriculteur, éleveur) zone d’exploitation. Selon lui, le site est présence d’élus de la Mairie d'Ascain, de dangereux car, d’une part, au sommet (côté représentants de la DREAL, de Monsieur sud, à cinq mètres de sa prairie) se trouvent GRACY Jean-Louis accompagné de son des failles qui pourraient s’élargir et gendre, de mon fils (gérant de la SARL) et provoquer des éboulements ainsi que des de moi-même a été provoquée à la demande hêtres centenaires situés à deux ou trois de la Mairie. Lors de cet entretien sur le site, mètres du vide de la carrière susceptibles les différents points évoqués par de tomber un jour de tempête et d’entraîner Monsieur GRACY dans ses observations avec eux des pans de muret de sa prairie, et consignées le 14/10/2020, quant à la d’autre part, (côté sud-ouest) signale le contestation des limites de la propriété avec
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 26/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Sujet (s) évoqué (s), question (s) posée Réponse du porteur de projet (la société Date Nom du rédacteur (s) d’exploitation) grand vide du fait de l’absence d’une le site d’exploitation, les clôtures, les arbres clôture le long de la carrière où brebis et et la dangerosité du site ont effectivement vaches effarouchées par un chien été évoqués. Des solutions ont été pourraient y tomber. Il souligne que la envisagées à cette occasion qui ont par situation est inquiétante du fait de la ailleurs, fait l’objet d’un rapport de la part présence de randonneurs dans cette zone de la DREAL. (pj – rapport du 06/03/2019). très fréquentée par des marcheurs qui La SARL a répondu à ses obligations et en a peuvent inopinément arriver dans ce fait part, à la DREAL et à la Mairie dans les précipice. En conséquence, M. GRACY meilleurs délais. demande expressément de protéger sa Nous considérons que ce sujet n’a pas lieu propriété et de ne pas toucher le sommet de d’être rapporté aujourd’hui au Commissaire la carrière afin que sa prairie ne disparaisse enquêteur, dans le cadre de notre demande pas en éboulis. Il suggère que les fronts de de renouvellement d’exploitation, à partir du pierre soient stabilisés en plantant des moment où : arbres dans les terrasses avec apport – nous avons répondu aux exigences dictées végétal et que le côté sud du site soit par la Mairie et la DREAL ; absolument sécurisé en érigeant une – que nous avons avisé la Mairie et les clôture pour éviter une catastrophe. services de la DREAL dès lors que les travaux ont été réalisés (photo à l’appui) et que cette dernière est venue le constater le 02/10/2019 en la personne de Monsieur DEJONGHE, inspecteur subdivisionnaire. Je souligne par ailleurs, que c’est suite à cette visite de contrôle de la DREAL sur le site le 02/10/2019, qu’il a été retenu, que l’ensemble des obligations et contraintes qui pesaient sur la SARL n’avaient plus lieu d’être et qu’elle était en règle. Il en a résulté notamment, un arrêté préfectoral n°4549/2019/017 du 29/10/2019 abrogeant la consignation qui pesait sur notre entreprise. Les mesures appliquées lors de la prochaine exploitation ont été détaillées de manière exhaustive dans le dossier d’instruction et étayées par des données fournies par le bureau d’études ENCEM. Le dossier d’instruction a d’ailleurs été approuvé par les services compétents de la DREAL, en ce qui concerne la partie technique de notre demande (cf. courrier du Préfet du 16/07/2020). Nous entendons les inquiétudes de Monsieur GRACY qui, cependant, semble extrapoler une situation qui s’est fortement améliorée en s’adaptant avec le temps, aux différentes recommandations de la DREAL, depuis 1926, date officielle de la première concession consentie à Monsieur FRAYE. Nous encourageons, une fois de plus, Monsieur GRACY à revenir vers nous, pour entretenir ses arbres, puisque nous ne sommes pas compétents pour le faire. Hasard ou coïncidence, une branche vient de se briser et Dieu merci, aucun de mes ouvriers n’a été blessé. Concernant l’arbre calciné, en partie sud et surplombant les fronts de taille, il semble qu’il ne pose aucun risque accidentel et pourtant, permettez-moi d’en douter. Nous ne pouvons pas être tenus pour responsables de l’agissement de quelques
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 27/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Sujet (s) évoqué (s), question (s) posée Réponse du porteur de projet (la société Date Nom du rédacteur (s) d’exploitation) randonneurs intrépides qui font fi des panneaux de vigilance et qui n’ont aucun scrupule à endommager régulièrement les grillages que nous prenons soin de positionner en partie sommitale. Nous n’avons jamais eu, Dieu merci, à déplorer aucun accident humain ou animal. Nous nous en remettons pleinement aux recommandations et avis de l’autorité compétente : la DREAL qui s’est déjà positionnée. Commentaire du commissaire enquêteur : Le pétitionnaire a communiqué au commissaire enquêteur un ensemble de documents (échanges de mails, étude géotechnique, rapports de contrôle, courriers, convocations) relatant la réunion qui s’est tenue sur place en février 2019 sur les défauts de la clôture à corriger, sur les mesures à prendre pour cela et concernant le contrôle post-réunion réalisé par l’inspection des carrières de l’effectivité des mesures prises et des travaux réalisés qui ainsi ont purgé les problèmes à résoudre. Il apparaît ainsi que M. GRACY n’est plus fondé à réclamer la mise en place de la clôture dont il est question dans son observation. 19/10/2020 (O4) Marc RENOUX, Ce professionnel libéral établi sur la Nous invitons Monsieur RENOUX, docteur docteur en médecine, commune déclare que la poursuite de en médecine, à prendre connaissance de Rue Oletako Bidea, l’exploitation de la carrière sur son site notre dossier d’instruction, lequel lui Ascain qu’il qualifie de vaste, pose problème en indiquera que la zone d’exploitation est de raison d’une part des nuisances routières 2 ha. Elle restera inchangée lors de la subies, car la route des carrières est très prochaine campagne. Ce qui, au regard de empruntée tout au long de la journée par bon nombre de carrières d’extraction les camions de très gros volume massive sur le territoire basque, est (transportant terre, pierres taillées, etc.) et dérisoire. J’en veux pour référence, les les croisements rendus réellement carrières de Souraïde, Ainhoa, Sare,... difficiles, d’autre part, du préjudice Nous pratiquons une extraction raisonnée, esthétique lourd que crée la carrière au qui répond à nos chantiers en cours. Cette regard de l’intérêt du classé de La Rhune, extraction se fait, par ailleurs, uniquement enfin, de l’exploitation qui génère du bruit par ciment expansif, ce qui supprime et une poussière très volatile. Ainsi l’émission de poussière, évite les vibrations déclare-t-il qu’au nom d’une saine et les nuisances sonores. Si par le passé, écologie, au-delà de tout esprit partisan, nous avons effectivement été retoqués sur la par volonté de ne pas abîmer davantage question de la poussière, c’est en raison cette montagne emblématique et avec le notamment, de la vétusté du concasseur souci de protéger la nature et aujourd’hui HS. Nous avons investi depuis l’environnement, en pensant aux zones de dans un concasseur mobile, aux normes CE, pastoralisme, aux chevaux, il lui semble lequel peut éviter cette émission de sage et bien conforme à la volonté de poussière par un système de brumisateur. promouvoir les espaces verts de la (cf. quantité annuelle retraitée : environ 800 moyenne montagne de CESSER tonnes de chutes de sciage, loin des millions L’EXPLOITATION de la carrière avant de tonnes réalisés par les carrières de d’atteindre un point de non-retour de SO.BA.CA à Urrugne ou encore massacre du site, du paysage. DURRUTY, Ainoha , Sare et Souraïde. Concernant la nuisance sur le chemin des carrières, je vous renvoie à mon commentaire précédent, pour lequel, tout comme Monsieur RENOUX, je fais l’amer constat d’une affluence exponentielle de
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 28/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Sujet (s) évoqué (s), question (s) posée Réponse du porteur de projet (la société Date Nom du rédacteur (s) d’exploitation) randonneurs et touristes, qui pour ma part, ne me semble pas avoir été envisagée en amont, en ce qui concerne leur accueil. Concernant le trafic, nous sommes une entreprise d’extraction et de transformation de pierre ornementale, ce qui suppose un passage de camions et camionnettes qui peuvent se rendre sur place récupérer leurs commandes. Je rappelle à Monsieur RENOUX, qui semble faire preuve de bienveillance à l’égard de « l’humain », que nous faisons vivre pas moins de 7 familles, et bon nombre d’entreprises du BTP de part notre activité, aussi modeste soit elle. Il me semble incompréhensible que ce Monsieur m’oppose la question de l’importance de la fréquentation des randonneurs, qui, à mon sens, est loin d’apporter une richesse économique aussi important que la nôtre, en se rendant sur les chemins de randonnées depuis Ascain. Doit-on considérer, au regard de son observation, que nous devrions disparaître pour laisser place nette à ce flux de randonneurs, qui se presse d’aller consommer dans les « ventas » espagnoles au sommet de la Rhune ? Mais qui porterait assistance aux petits « bobos » de ces derniers chaque fois qu’ils se présentent à notre porte, faute de réseau téléphonique et alors même que nous ne sommes pas une infirmerie ? Qui leur donnerait une bouteille d’eau pour réhydrater leurs enfants rouges pivoine ? Qui leur indiquerait le chemin à prendre quand aucune signalisation ne le fait ? Qui les conduirait, quand ils sont épuisés, jusqu’au petit train de la Rhune parce qu’il se sont perdus sur les sentiers non balisés ?... Ces randonneurs qui ne sont que de passage, ne consomment pas ou peu à Ascain, stationnent où bon leur semble, sans vergogne et au mépris de l’environnement, en jetant leurs poubelles sans se soucier de qui les trouvera après eux, en brisant des bouteilles de verres ou jetant des mégots de cigarettes çà et là au risque d’incendier la Rhune qui nous est à tous très chère ou de blesser les animaux qui vivent dans la nature. Monsieur RENOUX ne sait peut-être pas que les chèvres et les « Pottoks », car non, ce ne sont pas des chevaux ici sur la Rhune, se retrouvent à manger ces mêmes déchets que nous prenons soins chacun d’entre nous ici, de ramasser, chaque fois que nous en avons l’occasion. Nous cohabitons avec les mêmes bêtes dont il fait référence ! Elles dorment sous nos hangars la nuit, s’y abritent aussi par mauvais temps, viennent trouver de quoi s’abreuver dans le bac qui leur est destiné ici, ou donnent bas à leur progéniture : c’est
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 29/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Sujet (s) évoqué (s), question (s) posée Réponse du porteur de projet (la société Date Nom du rédacteur (s) d’exploitation) dire la nuisance que nous engendrons ! Monsieur RENOUX semble par ailleurs, très au fait de la réglementation en vigueur en ce qui concerne le relevé de bruit et de poussière. Je l’invite sur cette question à prendre prestement contact avec la DREAL et le bureau d’étude PREVENCEM, lesquels, je suis certain, seront très intéressés par sa fine analyse fondée sur sa « SAGESSE » et, il va sans dire, sur des données scientifiques incontestables. Permettez-moi de demander à mon tour, l’intérêt que l’on peut accorder à cette observation, si ce n’est de retenir, que c’est celle d’un homme qui se prétend fervent défenseur de notre environnement, prêt à sacrifier une activité économique éprouvée, au profit d’une activité touristique qui n’apporte que nuisance et pollution ? 20/10/2020 (M5) Luc Cet habitant d’Ascain précise que « le Les camions sont de même tonnage depuis ALAGUILLAUME dossier technique apparaît comme 40 ans. Le trafic a peut-être été plus 263, Route de complètement incomplet dans son volet important à certaines époques et en 25 ans, Monségur, environnemental sur l’accès au site en mais la taille des camions est toujours la Ascain 2020, par la route des Carrières. » Il même. Tout comme celle des tracteurs. Par précise, en outre, que « lors de l’arrêté contre, les véhicules automobiles ont eux d’approbation du 23 octobre 1994, l’accès beaucoup évolué tant en tailles qu’en au site par la route des Carrières, laquelle consommation de carburant et surtout en n’a pas été modifiée, était tout à fait nombre. suffisant. Aujourd’hui, en 2020, avec un Pour le reste de l’observation, j’invite une accès identique il constate que : fois de plus ce Monsieur à se rapprocher de 1) les véhicules pour évacuer les matériaux la Mairie, qui sera plus à même de lui de la carrière sont de plus en plus gros : apporter une réponse, car nous ne sommes entre quinze et vingt tonnes ; pas habilités à délivrer des permis de 2) deux ensembles immobiliers comportant construire, fixer le sens de circulation en plus de cinquante logements chacun, ont ville, décider l’élargissement de la voie été construits depuis 2010, le long de la publique, ou même de voter un PLU… route des Carrières, sans qu’aucun Je regrette cependant de constater, une fois aménagement n’ait été fait ; de plus, de devoir servir de faire valoir pour 3) plusieurs lotissements de cinq à six des interrogations qui ne concernent que la logements individuels, desservis par la Mairie et ses administrés ; que ces route des Carrières, ont été autorisés interrogations soient prétextes pour un depuis vingt-cinq ans ; administré de revendiquer le sacrifice d’une 4) la fréquentation touristique du site de la activité économique au sein d’Ascain, au Rhune a été multipliée par trois. Chaque profit d’une large affluence de touristes et année, des milliers de piétons empruntent randonneurs qui engendrent des flux de la route des Carrières et, parfois, quelques voitures interminables et ne sont même pas centaines, certains jours d’août ; une valeur économique ajoutée pour la ville. 5) la route des Carrières comprend des Je rappelle que ce flux de touristes et rétrécissements avec parfois une chaussée randonneurs qui se rendent sur le sommet de de quatre mètres de large sur trente mètres la Rhune consomment dans les « ventas » de long. Les croisements des poids lourds espagnoles et non pas en France. J’ose et des transports en commun desservant le espérer, par ailleurs, que Monsieur village de vacances sont impossibles ; ALAGUILLAUME ne nous portera pas « la 6) les municipalités successives depuis poisse », en suggérant d’attendre un drame vingt-cinq ans n’ont jamais profité de pour justifier de notre fermeture car il est l’occasion offerte par les différents projets vrai, qu’au nombre de véhicules incessants immobiliers pour organiser un qui transitent par ce chemin, chaque jour de élargissement de cette route des Carrières. l’année, jamais aucun d’eux ne pourra Il faut rappeler que POS et PLU avaient engendrer tôt ou tard un drame ! ? prévu, ou prévoient une chaussée de Je rappelle à Monsieur le commissaire huit mètres d’emprise. enquêteur que depuis des décennies, nous
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 30/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Sujet (s) évoqué (s), question (s) posée Réponse du porteur de projet (la société Date Nom du rédacteur (s) d’exploitation) La sagesse populaire ne comprendrait pas n’avons aucun sinistre ou reproche de en 2020, que soit autorisé le riverain à déplorer sur le chemin des renouvellement de l’autorisation carrières. d’exploitation de la carrière de La Rhune, sans prendre en considération un aménagement automobile et piétonnier de la route des Carrières. Faudra-t-il attendre l’irréparable, un jour, pour se pencher sur ce problème se demande-t-il ? Pour les piétons, existe l’emprise d’un ancien chemin rural emprunté par le petit bétail autrefois. Ce chemin partait de la mairie et montait vers le sud. Son emprise a pratiquement disparu au profit des propriétés privées. »
20/10/2020 (M6) Jean-Luc Cet habitant d’Ascain dit ne pas Nous avons demandé une reconduction de MENDIZABAL, comprendre pourquoi l’autorisation notre autorisation d’exploiter pour Larreko Lorea, 103 d’exploiter est demandée pour trente ans. Il 30 années de plus, car la réglementation en Etxarren Bidexka, précise qu’en 1995 la durée autorisée était vigueur nous y autorise. C’est le maximum Ascain de vingt-cinq ans et que le droit d’exploiter autorisé. était non renouvelable à la satisfaction de Je suppose que ce Monsieur s’est peut-être nombreux askaindards de l’époque. Il se un jour installé à Ascain, comme l’ensemble demande s’il faudra attendre trente ans des administrés qui ont jugé bon de porter pour que le site soit réhabilité. Pour lui, une observation pertinente dans le cadre de une carrière est synonyme de dégradation notre enquête, car il trouvait l’architecture de l’environnement et d’atteinte au site de de nos maisons aussi pittoresque que La Rhune. Il pense à cet égard, que le charmante, avec ses volets rouges et ses rapport rédigé par le bureau d’études a pierres ornementales en grès de la Rhune. sous-évalué l’impact de la carrière sur Ces mêmes pierres que l’on retrouve sur l’environnement dans tous les domaines. Il l’église d’Ascain et son parvis au pied du constate que cette zone de la commune a fronton ; ces mêmes pierres qui font la beaucoup changé du fait des constructions beauté de notre cimetière paysager ici à (ndce : urbanisation) et que l’accès à la Ascain, comme dans bon nombre de nos carrière se fait par une route étroite de villages ; ces mêmes pierres qui ont servi à surcroît très fréquentée en période de refaire le bourg d’Ascain ces derniers mois. vacances. Il ajoute que les véhicules sont C’est amusant de constater que ces mêmes stationnés sur les bas-côtés. Il pointe le fait motivations qui ont certainement poussé ces que le dossier annonce, dans la administrés à acquérir un jour une maison présentation du projet, que la carrière n’est ici à Ascain sont les mêmes qui, plus exploitée à cause de la concurrence aujourd’hui, investissent le rôle de fervents des pierres venant de l’étranger. Il se défenseurs de l’environnement en nous demande alors pourquoi l’exploitation condamnant aujourd’hui, nous, les Grandes serait possible aujourd’hui. Pour toutes ces carrières de grès de la Rhune. raisons, il déclare être contre le Enfin, en ma qualité de gérant des renouvellement de l’autorisation GRANDES CARRIERES DE GRES DE d’exploiter la carrière pendant encore LA RHUNE, je tiens à rassurer Monsieur trente ans. MENDIZABAL que l’exploitation du grès de la Rhune constitue notre fonds de commerce depuis 1926. Notre contribution dans le respect de l’environnement consiste aussi à refuser d’exploiter des pierres venues des 4 coins de la terre, pour réduire à néant notre empreinte carbone et valoriser les qualités de notre grès qui fait notre fierté. Peut-être que ce Monsieur fait un amalgame avec un concurrent route de Saint Jean de Luz ? Nous ne sommes pas des négociants en pierres mais bien « LES » artisans du grès de la Rhune. C’est dire la nuisance que nous avons engendrée durant
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 31/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Sujet (s) évoqué (s), question (s) posée Réponse du porteur de projet (la société Date Nom du rédacteur (s) d’exploitation) ces années, quand on peut lire que nous « n’exploitons plus » ! Enfin, en nous octroyant l’autorisation d’exploitation, la garantie de la maîtrise de l’extraction est assurée par les services de l’État, face à l’éventualité d’extractions sauvages comme on a pu en connaître par le passé, même s’il est de notoriété commune de dire que ces activités illégales perdurent, encore aujourd’hui, du fait de certains individus peu scrupuleux. 23/10/2020 (M7) Denis Cet habitant de Bidart, se déclarant Enfin un fervent défenseur de notre SARTHOU, Maison particulièrement attaché à la conservation patrimoine culturel et architectural ! Augusta, 64210 Bidart du patrimoine artisanal local, souligne les Je salue Monsieur SARTHOU de ne pas divers points résumés ci-après qu’il estime nous condamner sans avoir pris soin de nous important d’évoquer : la préservation des connaître. Il a compris nos valeurs, emplois pourvus par cette société reconnaît notre savoir faire et souligne nos artisanale d’exploitation pour leurs effets efforts pour répondre au respect de économiques directs, indirects sur le l’environnement dans le cadre de notre territoire local impacté ; l’intérêt de activité professionnelle. préserver une société qui applique un processus industriel sans tir de mine, économe de la ressource dans la mesure où le volume d’extraction est directement corrélé sur la demande à satisfaire ; la singularité du grès de La Rhune qui a été utilisé depuis plusieurs siècles dans la construction et le génie civil et dont il importe de pouvoir continuer à l’utiliser d’autant qu’il constitue l’empreinte du Pays Basque mais surtout pour limiter l’empreinte carbone de l’utilisation à outrance de pierres provenant de l’étranger (Chine, Inde, Brésil). Il conclut en pensant que l’activité de cette petite entreprise est en parfaite concordance avec le territoire dans lequel elle se situe, en parfaite adéquation avec le monde plus résonné et sensé vers lequel nous devons tendre. Il demande, en conséquence, qu’une suite favorable soit donnée au renouvellement de l’exploitation de la carrière. 23/10/2020 (M8) Jean-Louis Cette personne rappelle que les carrières Que dire de plus si ce n’est merci Monsieur IRATZOKI d’Ascain existent depuis la fin du IRATZOKI ? XVIIIème siècle, qu’elles sont très importantes pour l’économie et aussi pour l’image qu’elles véhiculent. Il énonce que la pierre de La Rhune est peut-être le matériau qui permet le mieux de comprendre l’histoire du village, son activité actuelle et certainement son développement dans le futur. Pour lui, nos villages ne sont pas des décors d’un pays figé ; ils sont le cœur d’une volonté de développement certes raisonné mais actif. En conséquence, il affirme que les carrières doivent pouvoir participer au développement du village et à son activité économique. 23/10/2020 (M9) Xavier LEIBAR, Ce professionnel s’exprime au nom de son Voici une fois de plus la parole d’un
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 32/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Sujet (s) évoqué (s), question (s) posée Réponse du porteur de projet (la société Date Nom du rédacteur (s) d’exploitation) architecte, 2 chemin agence d’architecture impliquée dans le professionnel avisé qui reconnaît lui aussi de la Marouette, développement culturel de la région les vraies valeurs et la qualité de notre grès 64100 Bayonne Nouvelle Aquitaine . Il tient à souligner le de la Rhune. Il a su lui aussi sublimer notre caractère éminemment patrimonial du grès grès au travers de ses projets jusqu’à sa de La Rhune. Il rappelle que le matériau propre maison. Merci Monsieur LEIBAR. extrait de cette carrière a constitué et devrait continuer de constituer une part significative des ouvrages emblématiques de cette région. Il affirme que le grès de La Rhune fait fondamentalement partie de notre identité. Il ajoute que ses qualités ont été très largement éprouvées au cours de l’histoire. Il déclare qu’à l’heure où l’architecture valorise les cycles courts et les matériaux bio et géo-sourcés, l’exploitation de la carrière d’Ascain lui paraît s’inscrire pleinement dans cette logique. En outre, la dimension économique de cette exploitation et les bénéfices induits dans le bassin d’emploi dans lequel elle s’inscrit, lui semblent également représenter un atout majeur en faveur du renouvellement de son exploitation. 23/10/2020 (L10) Rafael Ce représentant associatif énonce que les Il est sans conteste reconnu que le propre VALDIVIELSO, associations qu’il représente sont très d’une association de défense de s’exprime en tant que attachées à la défense d’un massif l’environnement est de contester. Je déplore, délégué de l’inter- bénéficiant de diverses protections (site, une fois de plus, que notre entreprise soit associatif de zone Natura 2000). Il rappelle qu’en tant jugée par des personnes qui ne se sont l’association « Larrun que membre du comité de pilotage même pas données la peine de venir jusqu’à patrimoine commun » « Natura 2000 LARRUN nous pour nous rencontrer et pour que nous et de la commission XOLDOKOGANA » son association s’est puissions répondre à leurs interrogations. « montagne » du attachée à ce que le massif adulé par le Quelle tristesse de constater que des « Collectif public et support de diverses activités individus aussi « sages », ne fondent leurs d’associations de économiques, pastorales, patrimoniales, accusations que sur des préjugés infondés, défense de retrouve et garde ses caractéristiques, en restant cachés derrière leur ordinateur, ou l’environnement du équilibres et atouts naturels (faune, flore). même, pire, sur rien d’autre que du Pays-Basque et du sud Il déclare qu’un effort d’effacement de la « vent » ! Les titres ne font pas les des Landes ». carrière est absolument nécessaire et doit hommes ! Association ou pas de défense de aboutir à la suppression totale de cet l’environnement, vous vous devez de impact négatif, visible à des kilomètres vérifier vos sources avant de porter des depuis toute la côte basque et au-delà, ne accusations. Il semblerait que ce Monsieur respectant pas un panorama et ses au nom imprononçable se soit trompé de perspectives naturelles de base. Au nom cible. Je me dois donc de le lui indiquer, car des associations, il fait le constat que il évoque une nuisance caractérisée par une l’exploitation directe de la roche est carrière qui ne serait plus exploitée depuis stoppée depuis longtemps, que l’espace de des années. Je l’encourage à consulter la carrière sert aujourd’hui de stockages et SOCIETE.COM et à constater que nous de travail de matériaux qui ne proviennent sommes bien « vivants ». Quant aux pas de l’exploitation. À cet égard, il allégations et suspicions de décharge souligne le paradoxe consistant à ce que sauvage à ciel ouvert, car c’est bien de ça d’imposants matériaux soient transportés, qu’il nous accuse, Monsieur CAZAUBON apportés par de forts dénivelés en ce lieu commissaire enquêteur et Messieurs fréquenté, avec de dangereuses rotations de DUBERT et DEJONGHES de la DREAL lourds camions et autres engins de seront certainement enchantés d’apprendre chantier. Il déclare qu’il serait nécessaire qu’ils sont « incompétents » au point de ne que ces travaux et transformation de pas avoir constaté par eux-mêmes une telle matériaux extérieurs soient déjà ou horreur lorsqu’ils se sont rendus sur place, puissent être réalisés hors surface actuelle. ici, dans nos carrières. En conséquence, le collectif associatif Je remercie ce Monsieur pour ses conseils demande la non reconduction du contrat quant à la manière judicieuse d’exploiter, je
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 33/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Sujet (s) évoqué (s), question (s) posée Réponse du porteur de projet (la société Date Nom du rédacteur (s) d’exploitation) d’exploitation de la carrière assorti de la cite, des « matériaux qui ne proviennent pas remise en état du site, de son effacement et de l’exploitation ». Mais au risque de le une intégration harmonieuse, dans les décevoir, notre raison sociale est : meilleurs délais. SARL LES GRANDES CARRIERES DE GRES DE LA RHUNE, ce qui implique que nous ne travaillons que le grès de la Rhune et de manière très ponctuelle, du grès d’Espagne afin de satisfaire nos clients les plus modestes, mais, cependant, amoureux de la pierre.
23/10/2020 (L11) Jeremy Cet élu municipal rapporte la position de Une erreur matérielle semble s’être glissée SAVATIER, conseiller son groupe politique (ndce : ci-après et vous avez su la relever. Je vous en municipal d’Ascain, désigné « le groupe ») et déclare en remercie. Notre capacité ne nous permet pas membre de la liste préambule soutenir l’avis des services de d’être propriétaire d’autant de camions. À « Azkaine Bai », l’État/direction régionale de ce jour, nous ne sommes propriétaires que d’opposition à la l’aménagement et du logement/Autorité d’un seul. Autant dire que le trafic ne sera majorité municipale. environnementale ainsi que le projet de pas plus conséquent demain qu’il ne l’est délibération du conseil municipal aujourd’hui. Je rassure Monsieur convoqué le 27 octobre 2020 pour rendre SAVATIER sur le fait que je veille chaque un avis sur le dossier. Le groupe souhaite année à ce que mes ouvriers puissent formuler quelques précisions et profiter de la période estivale pour fermer propositions. Il rappelle que les activités l’entreprise durant 3 semaines au mois susceptibles d’être autorisées ne d’août comme nous l’avons toujours fait et concernent que les activités utiles et ce, parce qu’il est impossible de circuler en nécessaires à l’exploitation du site à cette période de l’année. Je n’ai nullement l’exclusion de toute autre activité telle par besoin d’aucune prescription pour ce faire. exemple qu’entreposage de matériaux Concernant enfin l’éventualité de nous provenant de l’extérieur, de véhicules ou mettre à contribution à hauteur de 50% du de matériels non nécessaires à coût des travaux de réfection de la route du l’exploitation du site. Le groupe souhaite fait de notre activité, je vous rappelle que que le pétitionnaire lève l’ambiguïté sur le mon entreprise règle chaque année une taxe trafic routier maximal engendré par à l’essieu, destinée justement à cet effet. l’activité car il note que ses mentions Pour la petite histoire, c’est Monsieur diffèrent selon les documents versés au FRAYE, premier exploitant des carrières dossier : maximum deux rotations par jour dès 1926 qui a élargi et adapté le chemin de camions (Cf. note de présentation non communal pour accéder jusqu’à l’entreprise. technique) ; trafic moyen de quatre C’est d’ailleurs ses employés qui ont camions par jour (Cf. étude d’impact) ; longtemps entretenu les fossés. Puis, c’est trafic de quarante camions par jour au Monsieur MOREL, mon prédécesseur maximum, limité à deux ou trois semaines depuis 1964, qui a fourni et réalisé toutes les par an (Cf. résumé non technique des couches de fondation de ce même chemin études d’impact et de danger). Il signale, à en accord avec Monsieur le Maire cet égard, que la mention « quarante LUBERRIAGA André, pour que la camions par jour maximum » semble municipalité le goudronne. Ainsi, le chemin constituer une erreur dans ce résumé des carrières depuis chez Monsieur DUFAU puisque l’étude d’impact n’en fait pas jusqu’à l’entrée des carrières a été adapté et mention. Il ajoute, que l’impact d’un tel entretenu par les carrières. Ce n’est que bien trafic ne serait plus négligeable sur les après, que la Mairie a décidé de créer le voiries communales et nécessiterait des parking des randonneurs, tel qu’on le mesures d’accompagnement connaît aujourd’hui et que les carrières ont supplémentaires. En conséquence, sur ce une fois de plus fourni les cailloux pour les point, le groupe propose que l’État fixe le fondations. nombre maximal de passages de véhicules Je vous remercie pour votre bienveillance et lourds à quatre par jour et uniquement vos bons conseils, mais je m’en remets à pendant les horaires d’ouverture de la l’autorité de la DREAL et aux éventuelles carrière. S’agissant des horaires et de la recommandations de la municipalité. période d’activité, le groupe souhaite que En ce qui concerne une fois de plus ma soit évitée toute ambiguïté concernant contribution à, je cite : « la mise en place l’absence d’activité le samedi. Ainsi d’un dispositif d’information et de mise en recommande-t-il de remplacer « ouvrables valeur du patrimoine historique du site en
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 34/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Sujet (s) évoqué (s), question (s) posée Réponse du porteur de projet (la société Date Nom du rédacteur (s) d’exploitation) « par « ouvrés » dans le livret 1 où ce point faveur du public de toute nature (résidents, est évoqué. Il suggère en outre, que la touristes) sous la forme d’un panneau fermeture annuelle de la carrière soit d’interprétation, conçu en concertation demandée en août, période de plus forte avec l’office de tourisme d’Ascain, à ériger affluence touristique et fasse l’objet d’une à proximité de l’entrée du site qui prescription dans l’autorisation rappellerait l’historique du site, son préfectorale. S’agissant de l’impact foncier activité, illustrées par des photographies ; et des arbres surplombant le site la participation volontaire de l’exploitant d’exploitation, le groupe recommande que, de la carrière au financement du budget lors des travaux visant à repousser les d’animation du site Natura 2000 de La fronts de taille, la plus grande attention soit Rhune en raison de son impact résiduel sur portée pour ne pas déstabiliser les terrains la biodiversité », je vous encourage à mettre surplombant d’autres propriétaires ainsi toute votre énergie et « votre » contribution que les arbres s’y trouvant car des racines à baliser vous-même le sentier depuis le d’arbres sont observées à nu suite à de parking des randonneurs, accessoirement précédents travaux. S’agissant de l’impact aussi au carrefour qui mène soit vers Sare visuel et de la remise en état du site, le soit vers Ascain, car, chaque fois qu’un de groupe estime que le dossier se livre à une mes employés et moi-même devons assurer sous-évaluation de l’impact de la carrière un service de TAXI pour reconduire des qu’il déclare comme « faible » alors que familles épuisées qui réalisent s’être celle-ci est visible selon certains points de trompées de chemin, arrivées devant notre vue sur le site remarquable du massif de La portail, je pense que ma contribution est Rhune. Concernant la remise en état telle pleine et entière. Je vous assure que la route que prévue au dossier sur une période de est assez longue jusqu’à Sare pour vingt cinq années, le groupe propose qu’au promouvoir l’histoire de nos carrières ! terme de cette période d’exploitation, la Par ailleurs, je trouve paradoxal de me carrière fasse l’objet d’une nouvelle demander de promouvoir nos carrières d’un autorisation ou a minima d’une procédure point de vue historique après les avoir de déclaration sur la base d’un avant-projet condamnées et dans le seul but d’engorger ou d’un projet établi en concertation avec une fois de plus notre route des carrières par la commune et la communauté un flot plus incessant encore de touristes ?!! d’agglomération du Pays-Basque, Je vous renvoie sur mon code APE 0811Z animateur du site Natura 2000 cela dans le lequel vous informera de la nature de mon but de concevoir une remise en état activité : celles de guide de montagne, taxi, favorable à la recolonisation du site par les infirmerie, agent de circulation, « Dame espèces remarquables du site Natura 2000. pipi » (durant plusieurs années), bar, guide S’agissant du suivi naturaliste et de la touristique, éboueur, soigneur animalier, qualité des eaux, le groupe recommande agent de sécurité, guichet de gare pour le que les suivis soient adressés à la petit train de la Rhune, j’en passe et des commune et à la communauté meilleures, n’en font pas partie ! d’agglomération du Pays-Basque. Puisque nous en sommes aux suggestions, S’agissant des mesures compensatoires, le pourquoi ne pas mettre en place un service groupe estime que le dossier est insuffisant de navettes électriques depuis les parkings quant aux mesures annoncées pour réduire du village jusqu’au départ de la randonnée, ou compenser les atteintes à pour maîtriser ces flux ? Pourquoi ne pas l’environnement (ndce : séquence « Éviter, mieux baliser les emplacements de parking réduire, compenser dite « ERC »). Ainsi afin de luter contre les stationnements propose-t-il la liste suivante de mesures anarchiques et dangereux ? Pourquoi ne pas compensatoires : en matière de transport, mieux baliser les sentiers afin d’éviter les l’édiction d’une prescription de accidents et les randonneurs perdus ? participation budgétaire par l’exploitant Pourquoi ne pas se concentrer sur ce qui fait fixée à 50 % des coûts de rénovation de la défaut aujourd’hui avant de se créer de voirie communale chaque fois que nouvelles contraintes ? nécessaire durant l’exploitation ; la mise en Enfin, je conclus en affirmant que si je place d’un dispositif d’information et de devais investir pour valoriser le patrimoine mise en valeur du patrimoine historique du culturel que représente notre entreprise, ce site en faveur du public de toute nature serait en postulant au label EPV (entreprise (résidents, touristes) sous la forme d’un de patrimoine vivant), qui serait une vraie panneau d’interprétation, conçu en marque de reconnaissance de notre grès de concertation avec l’office de tourisme la Rhune. d’Ascain, à ériger à proximité de l’entrée du site qui rappellerait l’historique du site, Commentaire du commissaire enquêteur :
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 35/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Sujet (s) évoqué (s), question (s) posée Réponse du porteur de projet (la société Date Nom du rédacteur (s) d’exploitation) son activité, illustrées par des la taxe à l’essieu payée par la société dont photographies ; la participation volontaire il est question dans la réponse du de l’exploitant de la carrière au pétitionnaire, alimente le budget de l’État. financement du budget d’animation du site Son produit, agrégé au niveau national, Natura 2000 de La Rhune en raison de son couvre une partie de la dépense consacrée impact résiduel sur la biodiversité. Enfin, aux réparations, à l’entretien courant et s’agissant de la durée d’exploitation préventif du réseau routier national non sollicitée pour trente ans, le groupe estime concédé, aux opérations de réhabilitation que le dossier ne fait mention d’aucun ou de rénovation et de réparation du investissement particulier justifiant une patrimoine routier. L’assujettissement à la telle durée et propose ainsi que taxe à l’essieu ne frappe donc pas le l’autorisation soit accordée pour quinze contribuable local mais national. ans susceptibles d’être renouvelée pour une durée équivalente de quinze ans. 23/10/2020 (L12) Sylvie et Guy M. et Mme DEVIESE se déclarent Une fois de plus, nous servons de faire DEVIESE, 5 sensibles à l’histoire de La Rhune et à valoir pour montrer du doigt certaines lotissement Pentzea, l’exploitation de ses pierres. Néanmoins, lacunes. Comment peut-on envisager de Ascain ils sont surpris du fait que ce projet de condamner une entreprise aussi ancienne renouvellement de l’autorisation que la nôtre, qui répond à une demande d’exploitation ne prenne pas en compte constante de fourniture de grès selon les l’évolution du contexte de La Rhune en exigences des architectes des bâtiments de particulier le très fort développement France, quand il s’agit de restaurer à touristique du massif et l’augmentation la l’identique les rues de Bayonne, de fréquentation de la route des carrières qui réaménager tout simplement Ascain ou de en est la conséquence. Pour eux, respecter l’harmonie de nos cimetières, ou l’appréciation des impacts de la carrière ne l'architecture de nos maisons,…tout cela au peut s’abstraire de la prise en compte de la seul profit d’un flux incessant de dangerosité que représente la coexistence randonneurs dont tout le monde s’accorde à du trafic des camions lié à l’activité de la dire qu’il constitue une vraie nuisance. carrière et le trafic généré à la fois par la L’incompréhension me gagne ! Vous fréquentation touristique et les préférez sacrifier nos traditions et notre déplacements des résidents sur la route des savoir-faire au profit de quelques carrières. En effet, M. et Mme DEVIESE randonneurs ? observent que depuis plus de vingt ans Quant à la raison pour laquelle nous avons l’environnement de la route des carrières opté pour une reconduction de 30 années, je s’est transformé du fait du développement vous renvoie à mon précédent commentaire continu du tourisme généré par sur ce point. Il va sans dire qu’il est difficile l’attractivité du massif de La Rhune d’envisager des investissements majeurs au produisant ainsi un accroissement très moment où nous devons justifier de notre important du nombre d’usagers (piétons, existence et du pourquoi de notre devenir. cyclistes, motocyclistes, sportifs, Cependant, pour rassurer Monsieur et automobilistes, camping-caristes ; bus) se Madame DEVIESE, nous avons investi rendant notamment au parking des dans un concasseur mobile, en 2018, que carrières se cumulant aux déplacements nous finançons par crédit-bail et dont la des fourgonnettes, camions, tracteurs des valeur est tout de même de près de résidents alors que, dans le même temps, 120 000€, cela dans le but de nous mettre en l’urbanisation du secteur a crû par l’apport adéquation avec le respect des normes de nouveaux logements (dont ils estiment environnementales. le nombre multiplié par quinze ou vingt sur Par ailleurs, nous avons concentré toute les deux dernières décennies). Ils observent notre énergie durant ces dernières années, à que la forte pente de la route des carrières la remise en état des fronts, à la mise en favorise la vitesse de circulation des conformité de nos installations électriques véhicules dont le croisement est pourtant (ce qui est un coût et un véritable rendu difficile en raison de l’étroitesse de investissement), à la constitution d’un la chaussée dépourvue d’aménagements dossier administratif et technique de latéraux pour les piétons. Ils observent, en demande de renouvellement de notre outre, qu’aucune mesure de limitation de exploitation avec l’aide de bureaux d’études vitesse n’a été prise comme la mise en indépendants, à répondre aux différents place d’une « zone 30 » ou l’installation chantiers pour des villes telles que Bayonne, d’un dispositif physique de limitation de des projets de restauration tel que l’Hôtel du vitesse. Ils déclarent que la chaussée est en Palais à Biarritz, pour des architectes,
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 36/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Sujet (s) évoqué (s), question (s) posée Réponse du porteur de projet (la société Date Nom du rédacteur (s) d’exploitation) mauvais état sur une bonne partie de son entreprise du BTP et de rénovation, bref, tracé. Bref, ils estiment que tous ces nous n’avons pas chômé. facteurs augmentent continuellement au Il apparaît surprenant que l’on puisse nous cours du temps et créent une configuration condamner pour ne pas avoir exploité à propice au danger majeur quasi permanent outrance la ressource en grès de la Rhune qui leur fait craindre la survenance d’un qui nous a été confiée. Aussi, si nous avons accident duquel découlera la prise de établi un volume maximum exploitable décisions pertinentes. Toutes ces raisons chaque année, cela ne veut pas pour autant nourrissent leur incompréhension quant à dire que nous l’exploiterons dans sa totalité. l’éventuelle reconduction de l’autorisation Ce sont des estimations établies par un d’exploitation de la carrière sans que des bureau d’études. Nous n’avons pas la réponses adaptées à la situation soient prétention de vouloir nous développer, mais apportées et effectivement mises en place. de perdurer pour maintenir les emplois, la De la même manière leur incompréhension tradition et le savoir-faire. Pour information, se porte sur le choix de la durée de trente si nous répondons régulièrement à des ans sollicitée, cette durée leur apparaissant entreprises de rénovation du bâtiment au 4 non justifiée au regard de l’absence coins de l’hexagone, faute pour ces d’investissement majeur prévu dont la dernières de ne trouver aucune autre carrière durée d’amortissement serait supérieure à ornementale en France capable de répondre sept ans selon le barème fiscal. M. et Mme à leurs exigences de pierres, nous nous DEVIESE ne comprennent pas non plus sommes tout de même opposés au rachat de quelle logique sous-tend simultanément la nos carrières lorsque celles-ci ont été la création des zones Natura 2000 cible d’entreprises engagées dans la protectrices de l’environnement et la construction de la SAGRADA FAMILIA à continuation de l’exploitation de la carrière Barcelone. Je vous laisse imaginer ce durant les trente prochaines années de qu’aurait été la vie des habitants d’Ascain ? manière identique aux deux précédentes décennies. Ils estiment que la carrière, certes historique, défigure de manière très visible le site touristique le plus visité du Pays-Basque et impacte très significativement l’environnement. Ils soulignent, en l’appuyant, que l’activité réelle effective réduite de ces dernières années par rapport aux limites plafond du dernier arrêté préfectoral d’autorisation devrait être la nouvelle référence maximum, surtout pour une durée de trente ans (Des données chiffrées sont mentionnées pour justifier leurs remarques tirées du site gouvernemental www.georisques.gouv.fr. Ainsi est-il montré que sur la période 2012 – 2016 le tonnage extrait par la carrière enregistre une tendance à la décroissance : 2955t/2900t/2790t/2475t/2750t). Ils observent que l’activité réelle de la carrière s’est située en moyenne à 35 % du plafond autorisé en 1996 de 8400 tonnes. Comme le dossier soumis à l’enquête mentionne à l'avenir une production de 8700 tonnes susceptible d’atteindre 9500 tonnes maximum, il leur semblerait donc possible et envisageable d’augmenter l’activité réelle de la carrière en la multipliant presque par trois par rapport à l’activité réelle de ces dernières années, ce qui impliquerait de majorer également par trois les impacts sur l’environnement notamment le trafic des camions sur la route des carrières.
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 37/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Sujet (s) évoqué (s), question (s) posée Réponse du porteur de projet (la société Date Nom du rédacteur (s) d’exploitation) 23/10/2020 (M13) Aurélie Cette personne estime qu’il est primordial Madame ARCOCHA est une de nos ARCOCHA que les Grandes carrières de Grès de La clientes, amoureuse de notre grès et qui Rhune puissent continuer à exister et à nous a sollicités pour que nous représenter la mémoire du territoire l’accompagnions dans le cadre de son projet basque. Elle signale que la pierre de La de monument funéraire. Merci Madame Rhune aux teintes uniques, taillée avec ARCOCHA pour votre soutien. amour depuis des siècles par les meilleurs artisans, ornant façades, linteaux, cimetières (magnifiques stèles discoïdales anciennes dont la tradition se perpétue aujourd’hui dans les cimetières-jardins « hilarriak » contemporains) est la mémoire pérenne du Pays-Basque. Un symbole ! 23/102020 (M14) Inaki NOBLIA, Ce professionnel utilise le grès de La Monsieur NOBLIA est lui aussi un de ces architecte Rhune pour la construction, notamment professionnels qui connaît la richesse de dans les monuments historiques ou à notre grès de la Rhune et qui sait en parler proximité. Il déclare que l’intérêt de cette avec passion. Merci à vous Monsieur pierre est d’être locale et de correspondre à NOBLIA. ce qui est utilisé dans les constructions anciennes. Il déclare que si cette pierre venait à disparaître, elle serait remplacée par une pierre extraite à des milliers de kilomètres et que nous avons besoin de nos ressources locales.
Par le même document, le commissaire enquêteur a notifié au pétitionnaire son propre questionnement joint au tableau précédent et mentionné dans le tableau ci-dessous :
Questionnement du commissaire enquêteur n° Questionnement Réponses du porteur de projet (la société d’exploitation) Q1 Pourquoi la société d’exploitation a-t-elle décidé de Cette dernière était obsolète et ne répondait plus aux normes démanteler l’unité « sédentaire » de concassage et de lui réglementaires environnementales. Le coût de la mise en substituer une unité mobile de concassage ? À quelle finalité conformité devenait trop conséquent. La SARL a donc opté ce changement répond-il ? (Cf. page 37 du livret 1) pour l’acquisition d’un concasseur mobile, (financement par crédit-bail) plus en adéquation avec les normes en vigueur. Il constitue par ailleurs, une ressource financière ponctuelle, en le louant à un tiers. Q2 L’adjoint au maire d’Ascain, délégué à l’environnement a Il conviendra d’organiser une entrevue avec les services indiqué oralement au commissaire enquêteur lors d’une de compétents dès lors que nous serons titulaires du ses quatre permanences que la commune a amené le réseau renouvellement d’exploitation afin d’envisager ensemble la d’assainissement jusqu’au parking situé à l’extrémité de la question du raccordement au réseau d’assainissement. route des carrières c’est-à-dire à proximité de l’entrée du site Actuellement, nous avons un système autonome d’exploitation (voir annexe IV au présent rapport). Il dessert d’assainissement qui fonctionne et qui date de moins de 5 ans. un point sanitaire qui s’y raccorde construit sur le parking Il convient de rappeler que le coût du raccordement ainsi que des carrières pour être mis à la disposition des randonneurs la taxe d’assainissement sont conséquents et que cet notamment. Pourquoi la société d’exploitation ne s’est-elle investissement ne se justifiera que dès lors que nous serons pas raccordée à ce réseau ? renouvelés. Par ailleurs, ce sera l’occasion d’envisager le devenir des bâtiments existants, en prévoyant une rénovation et un raccordement intelligent à l’eau potable et au tout à l’égout. Je suis quelque peu dubitatif quant au fait que la réservation se trouverait devant le portail des carrières. Sauf erreur de ma part, si réservation il y a, celle-ci se trouve juste à l’arrière des sanitaires du parking des randonneurs. Lors des travaux, pour la maison des chasseurs, commandés par les services de la Mairie, nous nous en étions inquiétés. Il aurait été plus aisé de
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 38/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur n° Questionnement Réponses du porteur de projet (la société d’exploitation) venir se connecter entre la maison des chasseurs et l’entrée de nos carrières, plutôt que depuis les WC publics. Aussi, un accord de la municipalité et certainement de la communauté d’agglomération seront nécessaires pour une éventuelle intervention de notre part sur le domaine public, afin d’aller chercher ce raccordement. Que Monsieur l’adjoint se rassure tout de même, car la SARL n’en est pas en reste : elle est soumise à bon nombre de taxes, impôts et loyers : taxes ornementales (sur le grès transformé vendu), taxes à l’essieu (pour la réfection des routes), impôt sur les sociétés, cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, cotisation sur la valeur foncière des entreprises, bail d’occupation (10 000€/an)… Q3 A la date du dépôt de la demande de renouvellement de La constitution d’un dossier de demande de renouvellement l’autorisation environnementale soit au 25 novembre 2019 d’exploitation requiert près de 3 années. Entre le moment où (date de la lettre de demande d’autorisation) Monsieur nous avons entrepris cette démarche et aujourd’hui, Michaël Michaël, Dominique SALLABERRY assurait la gérance de SALLABERRY a décidé de quitter l’entreprise pour d’autres la société d’exploitation (Cf. Livret 1 – Extrait Kbis établi au activités. 2 octobre 2019). Actuellement, le gérant de la société À présent, nous pouvons dire que nous n’avons plus d’activité d’exploitation est Monsieur Jean Michel SALLABERRY, annexe de terrassement et démolition. Nous nous consacrons selon l’extrait Kbis établi au 1er février 2020 communiqué exclusivement à l’activité d’extraction et de transformation de par la société à la préfecture des Pyrénées pierre ornementale. C’est par là aussi que passe la Atlantiques/DREAL et répercuté au commissaire enquêteur « réorientation de nos objectifs). par mail du 20 octobre 2020. A quelle finalité répond ce changement de gérant ? Q4 Les capacités techniques et financières de la société sont mentionnées page 70 du livret 1, complétées à la demande de l’État/DREAL par l’addenda de mars 2020 Dossier E33 64 5786 versé au dossier. L’addenda présente un tableau (élaboré par Stéphane ORDAX) listant l’état du parc au 1er janvier 2019 qui comprend une liste de treize véhicules. Pour chaque véhicule présenté, le commissaire enquêteur demande que lui soit précisée la durée d’amortissement comptable pratiquée. Il demande en outre que lui soit fournie la liste des immeubles entrés dans l’inventaire de la société, Commentaire du commissaire enquêteur : le millésime de l’entrée dans le patrimoine et la durée Le concasseur date de 2008. Il a été acheté d’occasion en d’amortissement pratiquée pour chacun d’eux. 2018 par crédit-bail d'un montant de 120 000€ (voir supra) amortissable en 48 mensualités jusqu'en janvier 2023. La société n’a pas fourni l’inventaire des immeubles demandé ni les durées d’amortissement pratiquées. Q5 Page 11 du livret 1, il est mentionné que la société sollicite le La durée maximale autorisée est de 30 années. Nous avions renouvellement de l’autorisation environnementale pour une obtenu lors de la précédente autorisation, 25 ans. D’une part, durée de trente ans, la précédente autorisation préfectorale pour des raisons financières évidentes, dues au coût d’un tel ayant été accordée pour vingt-cinq ans. Elle justifie cette dossier de demande de renouvellement, et, d’autre part, au demande du fait de sa restructuration récente notamment par regard de l’activité durant ces 25 dernières années, et des une réorientation de ses objectifs de production. Le perspectives à venir avec un engouement certain pour un commissaire enquêteur demande que lui soit précisé ce qu’il retour au « traditionnel » ou pour le « naturel », il nous est faut entendre par « une réorientation de ses objectifs de apparu évident que nous devions demander une autorisation production » ? de 30 années, afin de pérenniser l’activité et continuer ainsi à satisfaire notre clientèle. Concernant la réorientation de nos objectifs, elle concerne principalement notre manière d’exploiter le grès de la Rhune. Bien qu’étant une SARL, nous fonctionnons comme une entreprise artisanale, dont le savoir-faire et la renommée sont le fait du travail des hommes qui la constituent : – nous privilégions les marchés à bon de commande tels que celui que nous avons obtenus de la Ville de Bayonne en avril 2020, pour la fourniture de dalles et pavés ; marchés de fournitures pour l’Hôtel du Palais (2018-2019) ; – nous développons nos produits, en travaillant plus régulièrement avec des constructeurs locaux de maison
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 39/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur n° Questionnement Réponses du porteur de projet (la société d’exploitation) individuelles que nous fidélisons par la qualité de nos prestations (rapidités et qualité), et la variété de nos produits en pierre naturelle, travaillés en tout ou partie à la main ; - nous ne travaillons plus les granulats qui requièrent du matériel et des installations à la fois coûteux et volumineux dont la configuration de nos carrières n’est pas en capacité de répondre. Pour autant, nous revalorisons les chutes de grès en pavés, moellons, gabions, ou concassés, afin de ne rien gâcher et d’optimiser le moindre m3 extrait ; – nous privilégions autant que faire ce peut l’extraction et la transformation, au cas par cas, de nos blocs de grès extraits au ciment expansif, tout en proposant d’autres alternatives en grès d’Espagne, exclusivement, en circuit court, pour minimiser l’empreinte carbone et toujours faire valoir le produit régional ; – afin de toucher une plus large clientèle qui souhaite de la pierre ornementale, ou funéraire, nous proposons des services de gravure en plus de la fabrication et de la fourniture de la pierre ; – nous n’avons plus d’activité annexe de TERASSEMENT/DEMOLITION. Nous attachons une grande importance à l’accompagnement de nos clients dans l’aboutissement de leurs projets. Nos clients sont ainsi aussi bien des particuliers que des entreprises ou des collectivités ; il n’y a donc pas de petit ou gros client. Nous avons opté pour travailler exclusivement à la demande. Cette manière de travailler est plus respectueuse de la Rhune, puisque nous ne travaillons pas pour constituer du stock mais pour répondre à une commande étudiée en amont. C’est ainsi que nous veillons à exploiter et préserver le grès de la Rhune en privilégiant une économie circulaire.
Q6 Quelles sont les sommes acquittées par la société sur CFE CVAE chacune des années 2016, 2017, 2018 et 2019 au titre de la contribution économique territoriale pour la part relative à la 2016 1 088 € 839 € cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises et pour la part 2017 1 110 € 261 € relative à la cotisation foncière des entreprises ? 2018 1 619 € 258 € 2019 1 669 € 257 €
Par délibération du 27 octobre 2020 le conseil municipal d’Ascain a donné son avis sur le dossier de demande d’autorisation dont la teneur suit : « Considérant que, eu égard à ce contexte environnemental sensible, la Mairie d’Ascain souhaite apporter quelques prescriptions indispensables, propres à préserver ces milieux naturels mais tenant compte aussi du milieu humain, du cadre de vie dans lequel ce projet s’inscrit, dans le respect scrupuleux des remarques et orientations de la M.R.A.E., de l’A.R.S. qui sont : . Eaux superficielles et souterraines : - Veiller scrupuleusement à l’application des dispositions limitant l’impact de l’exploitation de la carrière sur le milieu aquatique (dispositif de contrôle des bassins de décantation/contrôle des boues et évacuation vers une filière agréée, mise en place de dispositifs d’alerte et de mesures curatives durant la première année d’exploitation, maintien des prélèvements en eaux identiques, maintien des analyses physico-chimiques annuelles, conformément aux dispositions de l’arrêté du 22 septembre 1994 modifié ; entretien régulier des engins et camions, plein de carburant des engins hors site et sur aire étanche, aucun rejet d’huile ou de produit toxique effectué sur le site,
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 40/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur stockage des huiles issues de l’atelier présent en rive gauche sur une aire bétonnée étanche reliée à un décanteur/déshuileur)... - Respect des prescriptions de l’A.R.S.(Agence Régionale de la Santé) concernant les périmètres sensibles de la protection de la zone de captage d’eau potable de la source de Socorry, située à 350 m. en aval. . Milieux naturels - Application dès la première année des mesures édictées par le porteur du projet et soulignées par la Mission Régionale d’Autorité Environnementale, prévoyant des mesures d’évitement ou de réduction des impacts et portant sur les landes et pâturages entourant le site, le talweg du ruisseau de l’Uharka (classé comme réservoir de biodiversité d’importance régionale par le Schéma Régional de Cohérence Écologique/S.R.C.E.), sur la préservation des vieux hêtres en partie sommitale, habitats potentiels pour les oiseaux et préservation des jeunes arbres situés dans le talweg, remaniements des fronts de taille hors période de nidification, mesures/eaux et rejets. - Mise en place du suivi naturaliste tous les 5 ans (proposé par le porteur de projet) et communication, propre à satisfaire d’une part les objectifs environnementaux précédemment cités et d’autre part communiqué à l’autorité municipale en vue d’un affichage en Mairie à destination des administrés. - Interdiction formelle de tout apport exogène de matériaux type déchets, remblais, l’objet de la demande ne portant que sur l’extraction du grès et granulats du site. - Remise en état du site conforme au cahier des charges à respecter scrupuleusement, l’extraction de matériaux cessant définitivement 6 mois avant la date de fin de l’autorisation d’exploiter afin de permettre l’achèvement de la remise en état du site. - Raccordement immédiat du site au réseau eaux usées situé en aval, au niveau des toilettes publiques du parking des Carrières pour une mise en conformité avec le service assainissement de l’agglomération. . Prescriptions sécuritaires, environnement humain - Respect de l’art.6-2 de l’arrêté préfectoral relatif à la hauteur maximale des fronts limitée à 15 m. - Respect des art.8.2 et 8.3 quant aux panneaux de signalisation autour du site prévenant des dangers potentiels (randonneurs…) à vérifier régulièrement et fermeture totale des clôtures du site en amont dont l’absence constituerait un danger tant pour les humains que pour le bétail. - Respect de la bande de protection des 10 m. par rapport aux hêtres, autres plantations et végétaux afin de lutter contre l’instabilité due à l’excavation des fronts de tailles sommitaux et fissures ouvertes propres à favoriser les infiltrations d’eaux et glissements de terrains. - Respect des préconisations de la MRAE quant aux nuisances sonores - Limitation de la vitesse sur le parcours des véhicules de la société des Carrières /sécurisation des zones riveraines, de la propreté de la voirie - Limitation à la rotation de 4 véhicules de la société /jour en moyenne
Dans le respect des prescriptions précédemment évoquées, il est proposé au Conseil Municipal d’Ascain d’émettre un avis favorable pour le renouvellement de l’autorisation d’exploitation de la carrière à la Société des Grandes Carrières de La Rhune aux lieux-dits « Androla » et « Basatrumil », pour une durée de 20 ans, avec une période de reconduction possible de 10 ans si le cahier des charges est scrupuleusement respecté.
Le Conseil Municipal, ouï cet exposé, et après en avoir délibéré, à l’unanimité,
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 41/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur ÉMET un avis favorable pour le renouvellement de l’autorisation d’exploitation de la carrière à la Société des Grandes Carrières de La Rhune aux lieux-dits « Androla » et « Basatrumil », pour une durée de 20 ans dans le respect des prescriptions précédemment évoquées, avec une période de reconduction possible de 10 ans si le cahier des charges est scrupuleusement respecté. »
Au vu de cet avis, le commissaire enquêteur prend note de la volonté d’adresser à l’État la liste des points de vigilance que la commune estime devoir mettre en exergue pour s’assurer de l’effectivité des mesures de réduction et de compensation prévues dans le dossier dont elle souhaite qu’elles se muent en prescriptions insérées dans le dispositif de l’arrêté préfectoral d’autorisation environnementale faisant l’objet de la présente demande. Le commissaire enquêteur souscrit à cette volonté : il note en outre, qu’elle tend à ratifier l'avis favorable du maire d'Ascain daté du 19 novembre 2019 sur la remise en état du site prévue au dossier soumis à l'enquête publique et annexé à ce dernier.
Il observe, en outre, que la commune est défavorable à la durée de trente ans sollicitée ce qui l'amène à assortir son avis d'une demande de prescription d'une durée ramenée à vingt ans, sans s'opposer toutefois à la reconduction possible sous toutes les garanties prévues par les textes applicables, pour une durée complémentaire de dix ans, reconduction conditionnée par un bilan positif quant au respect des prescriptions par le pétitionnaire. A cet égard, il convient de préciser que l'esprit de la délibération du conseil municipal est inscrit dans les textes législatifs et réglementaires en vigueur relatifs aux carrières, car, notamment, toute demande de renouvellement s'instruit comme une nouvelle demande dans toute la plénitude des exigences requises en matière de remise en état, d'étude d'impact et d'identification des enjeux au regard des mesures d'évitement, de réduction ou de compensation des impacts sur l'environnement. Par ailleurs, il n'échappe pas au commissaire enquêteur que la commune, propriétaire du terrain sur lequel la carrière est installée, dispose d'un levier d'action efficace à travers le contrat de fortage dont les clauses laissées à sa libre appréciation peuvent exprimer des exigences fortes en matière environnementale dans les limites légales.
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 42/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur ANNEXES
• I -Plan de situation de la carrière • II - Plan de la carrière • III - Carte des zonages biologique et aires d'étude • IV - Plan du réseau public d'assainissement réalisé sous le parking des carrières • V – Mémoire en réponse du pétitionnaire – 2ème livraison
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 43/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 44/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur ANNEXE I
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 45/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 46/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur ANNEXE II
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 47/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 48/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur ANNEXE III
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 49/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 50/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur ANNEXE IV
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 51/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 52/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur ANNEXE V
Ci-dessous, reproduction in extenso de la 2ème livraison du mémoire en réponse du pétitionnaire, reçue par le commissaire enquêteur dans le délai imparti :
La société « Grandes Carrières de Grès de la Rhune » a déposé le 13 décembre 2019 un dossier de demande d’autorisation environnementale pour le renouvellement de sa carrière à ciel ouvert de grès sur la commune d’Ascain.
Ce dossier a été soumis à enquête publique du lundi 21 septembre 2020 au vendredi 23 octobre 2020 à la mairie d’Ascain.
Le 26 octobre 2020, le commissaire enquêteur en charge de ce dossier a transmis à la société « les Grandes Carrières de Grès de la Rhune » les différentes observations recueillies au cours de l’enquête publique.
Cette présente note reprend l’ensemble des observations et apporte les éléments de réponse.
Date Nom du rédacteur Sujet (s) évoqué (s), question (s) posée (s) 01/10/2020 (M1) Yves et Ces riverains de la voie d’accès à la carrière affirment que la Véronique voie est en forte évolution d’usage depuis plusieurs années du MASSENET fait de l’urbanisation et constatent une forte augmentation de la 464, chemin des fréquentation de la route des Carrières par les promeneurs, carrières, ASCAIN riverains et automobilistes. Ils affirment, en outre, que cette route ne permet pas partout le croisement de deux voitures. Ces riverains notent que le dossier d’enquête ne fait pas état d’accroissements notables des transports à prévoir. Ils saisissent l’occasion de cette enquête pour rappeler la municipalité à ses obligations pour l’aménagement de cette voie à la mesure du développement de ses fonctions. 20/10/2020 (M5) Luc Cet habitant d’Ascain précise que « le dossier technique ALAGUILLAUME apparaît comme complètement incomplet dans son volet 263, Route de environnemental sur l’accès au site en 2020, par la route des Monségur, Carrières. » Il précise, en outre, que « lors de l’arrêté ASCAIN d’approbation du 23 octobre 1994, l’accès au site par la route des Carrières, laquelle n’a pas été modifiée, était tout à fait suffisant. Aujourd’hui, en 2020, avec un accès identique il constate que : 1) les véhicules pour évacuer les matériaux de la carrière sont de plus en plus gros : entre quinze et vingt tonnes ; 2) deux ensembles immobiliers comportant plus de cinquante logements chacun, ont été construits depuis 2010, le long de la route des Carrières, sans qu’aucun aménagement n’ait été fait ;
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 53/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur 3) plusieurs lotissements de cinq à six logements individuels, desservis par la route des Carrières, ont été autorisés depuis vingt cinq ans ; 4) la fréquentation touristique du site de la Rhune a été multipliée par trois. Chaque année, des milliers de piétons empruntent la route des Carrières et, parfois, quelques centaines, certains jours d’août ; 5) la route des Carrières comprend des rétrécissements avec parfois une chaussée de quatre mètres de large sur trente mètres de long. Les croisements des poids lourds et des transports en commun desservant le village de vacances sont impossibles ; 6) les municipalités successives depuis vingt cinq ans n’ont jamais profité de l’occasion offerte par les différents projets immobiliers pour organiser un élargissement de cette route des Carrières. Il faut rappeler que POS et PLU avaient prévu, ou prévoient une chaussée de huit mètres d’emprise. La sagesse populaire ne comprendrait pas en 2020, que soit autorisé le renouvellement de l’autorisation d’exploitation de la carrière de La Rhune, sans prendre en considération un aménagement automobile et piétonnier de la route des Carrières. Faudra-t-il attendre l’irréparable, un jour, pour se pencher sur ce problème se demande-t-il ? Pour les piétons, existe l’emprise d’un ancien chemin rural emprunté par le petit bétail autrefois. Ce chemin partait de la mairie et montait vers le sud. Son emprise a pratiquement disparu au profit des propriétés privées. »
Réponses :
Les observations relatives aux aménagements découlant de l’augmentation de la fréquentation du chemin rural par les promeneurs mentionnées dans les différentes observations formulées lors de cette enquête publique n’entrent pas dans le cadre de la présente demande d’autorisation de renouveler l’exploitation de ce site. En effet, le trafic moyen journalier généré par l’exploitation de ce site représente actuellement 3 rotations de camions par jour. Ce trafic est intégré depuis plusieurs décennies au trafic routier local. La demande d’augmentation de la cadence d’exploitation ne va entrainer que la rotation d’un camion supplémentaire par jour par rapport à la situation actuelle.
En ce qui concerne la circulation des camions desservant le site de la carrière empruntant la route des Carrières, les mesures suivantes ont été mises en place. Elles seront poursuivies par l’exploitant dans le cadre du renouvellement de l’autorisation. Ces éléments ont été décrits et figurent aux chapitres 4.4.1 et 4.4.2 de l’étude d’impact, Livret 3 :
Elément important à rappeler : il n’est pas réalisé de transport lors de la période estivale de manière à privilégier la circulation des randonneurs du sentier menant au Massif de La Rhune. La majorité des chauffeurs de camions desservant le site pratique régulièrement le trajet. Ils
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 54/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur ont une parfaite connaissance des zones de risques, connaissent l’emplacement des refuges le long de ce chemin. Ils circulent à faible vitesse, adaptée à la configuration de cette route. Les consignes de sécurité sont et seront régulièrement rappelées aux chauffeurs. En cas de dépôts de boue, la chaussée du chemin rural à l’extérieur du site est et sera régulièrement nettoyée par la société.
L’entretien de ce chemin rural est de la compétence des services de la mairie d’ASCAIN.
14/10/2020 (L3) Jean-Louis Cet agriculteur, éleveur, fait part de ses inquiétudes concernant GRACY, ferme l’exploitation de la carrière. Sa propriété est limitrophe de la Haranederrea, zone d’exploitation. Selon lui, le site est dangereux car, d’une ASCAIN part, au sommet (côté sud, à cinq mètres de sa prairie) se (agriculteur, trouvent des failles qui pourraient s’élargir et provoquer des éleveur) éboulements ainsi que des hêtres centenaires situés à deux ou trois mètres du vide de la carrière susceptibles de tomber un jour de tempête et d’entraîner avec eux des pans de muret de sa prairie, et d’autre part, (côté sud-ouest) signale le grand vide du fait de l’absence d’une clôture le long de la carrière où brebis et vaches effarouchées par un chien pourraient y tomber. Il souligne que la situation est inquiétante du fait de la présence de randonneurs dans cette zone très fréquentée par des marcheurs qui peuvent inopinément arriver dans ce précipice. En conséquence, M. GRACY demande expressément de protéger sa propriété et de ne pas toucher le sommet de la carrière afin que sa prairie ne disparaisse pas en éboulis. Il suggère que les fronts de pierre soient stabilisés en plantant des arbres dans les terrasses avec apport végétal et que le côté sud du site soit absolument sécurisé en érigeant une clôture pour éviter une catastrophe.
Réponses : Concernant le risque d’éboulement de fronts et de glissement des terrains limitrophes, un diagnostic géotechnique a été réalisé le 11 mars 2019 sur la carrière et ses alentours. Ce diagnostic a été effectué à la suite de la mise en œuvre un tir de mines en octobre 2018, ayant pour objectif de réduire la hauteur d’un ancien front de taille et d’aménager une banquette intermédiaire participant ainsi à une amélioration de la stabilité des fronts existants et à venir. Ces travaux une fois réalisés, et le constat positif de l’action menée, il a été émis des préconisations sur les principes et caractéristiques des pentes de talus des futurs fronts de taille à respecter par l’exploitant. Un talus en pied de front plus ou moins régulier pourra être mis en place pour compléter la mise en sécurité des fronts de taille (cf. chapitre 1.2.5 de l’étude d’impact. De plus, un contrôle de la stabilité est prévu par l’exploitant lorsque les fronts supérieurs auront atteint leur position finale ou dans le cas de rencontre de pendages pouvant entraîner des désordres.
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 55/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur 19/10/2020 (O4) Marc Ce professionnel libéral établi sur la commune déclare que la RENOUX, docteur poursuite de l’exploitation de la carrière sur son site qu’il en médecine, Rue qualifie de vaste, pose problème en raison d’une part des Oletako Bidea, nuisances routières subies, car la route des carrières est très ASCAIN empruntée tout au long de la journée par les camions de très gros volume (transportant terre, pierres taillées, etc.) et les croisements rendus réellement difficiles, d’autre part, du préjudice esthétique lourd que crée la carrière au regard de l’intérêt du massif classé de La Rhune, enfin, de l’exploitation qui génère du bruit et une poussière très volatile. Ainsi déclare- t-il qu’au nom d’une saine écologie, au-delà de tout esprit partisan, par volonté de ne pas abîmer davantage cette montagne emblématique et avec le souci de protéger la nature et l’environnement, en pensant aux zones de pastoralisme, aux chevaux, il lui semble sage et bien conforme à la volonté de promouvoir les espaces verts de la moyenne montagne de CESSER L’EXPLOITATION de la carrière avant d’atteindre un point de non-retour de massacre du site, du paysage.
Réponses : Cf. réponses apportées aux observations M1 et M5 ci-avant pour la partie trafic routier. Il est à rappeler que la présente demande concerne un renouvellement de l’autorisation, sans modification de l’emprise exploitée. La remise en état prend en compte un certain nombre de critères environnementaux, paysagers et écologiques : cf. chapitre 9-2 de l’étude d’impact et de l’étude paysagère spécifique (Livret 3) réalisée dans le cadre de ce dossier. Concernant le paysage, aucune nouvelle zone de perception ne sera créée par le projet, puisque le projet de poursuite d’exploitation ne prévoit de s’étendre ni en hauteur, ni en surface. Ainsi, seule la partie supérieure des fronts, est visible. Le projet n’augmentera donc pas les surfaces minérales actuellement visibles ; l’impact est à son maximum - L’impact du site restera fort depuis le chemin de randonnée sud-ouest. Le climat et le substrat autorisent une résilience écologique plutôt rapide des zones rocheuses perturbées. De plus, du fait de la nature de la roche, délitée par de nombreux joints de stratification, la structure des falaises est bien diversifiée (ressauts, vires, trous, fissures ...). Ainsi, de part et d’autre de la zone du projet, on observe que les anciens fronts ont été largement colonisés par les plantes de la lande, notamment l’Ajonc d’Europe, la Fougère aigle, la Bruyère vagabonde. Ainsi, les fronts du projet et leurs banquettes seront eux-aussi facilement et assez rapidement colonisés par ce type de végétaux.
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 56/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur De plus, la patine naturelle grise qui s’installera avec le temps sur ces surfaces minérales contribuera à réduire l’impact visuel des fronts en les assombrissant. Compte-tenu du phasage, la remise en état du site sera coordonnée à l’exploitation, pour réduire les contrastes engendrés par les travaux. Cette mesure concerne principalement les fronts et banquettes supérieures, élément principal visible de l’extérieur. Le front supérieur est d’ores et déjà en position définitive. Au cours des cinq prochaines années, il sera purgé des matériaux à son pied, tandis que le second front sera mis en position définitive. La banquette et les deux fronts supérieurs, constituant la grande majorité des surfaces visibles depuis les points de vue éloignés, notamment depuis Ascain, pourront donc être laissés à la recolonisation naturelle dès le début de la seconde phase quinquennale. Ce réaménagement coordonné permettra de limiter les surfaces minérales en chantier tout au long du projet et ainsi constituera une mesure de réduction de l’impact paysager.
L’exploitant a mis en place des mesures de réduction concernant le trafic routier, le bruit, les poussières, éléments décrits dans le dossier de demande de renouvellement d’autorisation : * Utilisation d’engins conformes à la réglementation, maintenance et entretien régulier des engins ; * Limitation à 20 km/h de la vitesse des camions circulant sur la piste interne à la carrière ; * Mesures acoustiques régulières de contrôle ;
20/10/2020 (M6) Jean-Luc Cet habitant d’Ascain dit ne pas comprendre pourquoi MENDIZABAL, l’autorisation d’exploiter est demandée pour trente ans. Il Larreko Lorea, 103 précise qu’en 1995 la durée autorisée était de vingt cinq ans et Etxarren Bidexka, que le droit d’exploiter était non renouvelable à la satisfaction ASCAIN de nombreux askaindards de l’époque. Il se demande s’il faudra attendre trente ans pour que le site soit réhabilité. Pour lui, une carrière est synonyme de dégradation de l’environnement et d’atteinte au site de La Rhune. Il pense à cet égard, que le rapport rédigé par le bureau d’études a sous-évalué l’impact de la carrière sur l’environnement dans tous les domaines. Il constate que cette zone de la commune a beaucoup changé du fait des constructions (ndce : urbanisation) et que l’accès à la carrière se fait par une route étroite de surcroît très fréquentée en période de vacances. Il ajoute que les véhicules sont stationnés sur les bas-côtés. Il pointe le fait que le dossier annonce, dans la présentation du projet, que la carrière n’est plus exploitée à cause de la concurrence des pierres venant de l’étranger. Il se demande alors pourquoi l’exploitation serait possible aujourd’hui. Pour toutes ces raisons, il déclare être contre le renouvellement de l’autorisation d’exploiter la carrière pendant encore trente ans.
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 57/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Réponses : Concernant la durée : Le Schéma Départemental des Carrières (SDC) des Pyrénées-Atlantiques approuvé par arrêté préfectoral en date du 12 avril 2002 précise dans ses orientations prioritaires et objectifs à atteindre pour favoriser une utilisation économe des matériaux, qu’il est important de ne pas gaspiller les ressources et pour cela il faut une exploitation rationnelle des gisements et notamment il faut que la totalité du gisement soit exploitée. Les réserves de gisement disponibles dans l’emprise actuelle sont estimées à plus de 50 ans. Le projet consiste en un renouvellement d’exploitation sans extension pour consommer la totalité du gisement en place. Conformément à la réglementation en vigueur, la demande de renouvellement a porté sur 30 ans, durée maximale pour ce type d’exploitation. Notons que l’ensemble du gisement n’a pas été exploité du fait des variations du marché de la pierre de taille. La restructuration récente de la société par une réorientation de ses objectifs de production, une recherche de débouchés nouveaux pour ses produits, sa volonté de pérenniser son activité sur le site et les activités connexes de valorisation des produits extraits que ce soit par découpe et usinage, ou production de granulats, ont amené la société à déposer, par l’intermédiaire de ce dossier, une demande de renouvellement de l’autorisation d’exploiter ce site.
Concernant le trafic sur le chemin des Carrières, il n’est et ne sera pas réalisé de transport lors de la période estivale de manière à privilégier la circulation des randonneurs du sentier menant au Massif de La Rhune. Concernant la « dégradation » de l’environnement, le dossier, comme le précédent ont pris en compte, conformément à la réglementation en vigueur, les effets et mesures relatives à l’exploitation de ce site, que ce soit au niveau paysager, écologique, environnemental. Cf. réponses à l’observation O4 ci-avant pour la partie paysage.
Attente de la remise en état du site : la remise en état du site a déjà été effectuée sur certains secteurs. L’étude paysagère mentionne en effet : « Ainsi, de part et d’autre de la zone du projet, on observe que les anciens fronts ont été largement colonisés par les plantes de la lande, notamment l’Ajonc d’Europe, la Fougère aigle, la Bruyère vagabonde. Ainsi, les fronts du projet et leurs banquettes seront eux-aussi facilement et assez rapidement colonisés par ce type de végétaux. » « De plus, la patine naturelle grise qui s’installera avec le temps sur ces surfaces minérales contribuera à réduire l’impact visuel des fronts en les assombrissant. »
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 58/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Il est à spécifier et à rappeler que le site d’Ascain exploité par les Grandes Carrières de la Rhune est la dernière carrière exploitant le gisement spécifique des grès dits de La Rhune dans le secteur, ce qui lui en rend le caractère patrimonial prépondérant.
23/10/2020 (L10) Rafael Ce représentant associatif énonce que les associations qu’il VALDIVIELSO, représente sont très attachées à la défense d’un massif s’exprime en tant bénéficiant de diverses protections (site, zone Natura 2000). Il que délégué de rappelle qu’en tant que membre du comité de pilotage « Natura l’inter-associatif de 2000 LARRUN XOLDOKOGANA » son association s’est l’association attachée à ce que le massif adulé par le public et support de « Larun patrimoine diverses activités économiques, pastorales, patrimoniales, commun » et de la retrouve et garde ses caractéristiques, équilibres et atouts commission naturels (faune, flore). Il déclare qu’un effort d’effacement de la « montagne » du carrière est absolument nécessaire et doit aboutir à la « Collectif suppression totale de cet impact négatif, visible à des kilomètres d’associations de depuis toute la côte basque et au-delà, ne respectant pas un défense de panorama et ses perspectives naturelles de base. Au nom des l’environnement du associations, il fait le constat que l’exploitation directe de la Pays-Basque et du roche est stoppée depuis longtemps, que l’espace de la carrière sud des Landes ». sert aujourd’hui de stockages et de travail de matériaux qui ne proviennent pas de l’exploitation. A cet égard, il souligne le paradoxe consistant à ce que d’imposants matériaux soient transportés, apportés par de forts dénivelés en ce lieu fréquenté, avec de dangereuses rotations de lourds camions et autres engins de chantier. Il déclare qu’il serait nécessaire que ces travaux et transformation de matériaux extérieurs soient déjà ou puissent être réalisés hors surface actuelle. En conséquence, le collectif associatif demande la non reconduction du contrat d’exploitation de la carrière assorti de la remise en état du site, de son effacement et une intégration harmonieuse, dans les meilleurs délais.
Réponses : Concernant le paysage, aucune nouvelle zone de perception ne sera créée par le projet, puisque le projet de poursuite d’exploitation ne prévoit de s’étendre ni en hauteur, ni en surface. Cf. réponse à l’observation O4 ci-avant. Il est à rajouter que lors de la poursuite de l’exploitation de ce site, le phasage d’extraction a été établi pour « libérer » les fronts supérieurs en premier lieu et descendre les fronts et banquettes. Ainsi la remise en état de ces fronts supérieurs permettra de réduire les effets de l’exploitation sur le paysage.
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 59/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Dans le cadre de l’exploitation de ce site, il n’y a pas et il n’y aura d’apports de matériaux extérieurs sur le site de la carrière. Concernant les matériaux présents sur le site malgré l’arrêt des activités de la carrière, ceux- ci proviennent d’un tir de mines mis en œuvre en octobre 2018, en partie supérieure du site, sur une partie de front supérieur ancien, de manière à mettre en conformité la hauteur maximale de 15 m entre deux banquettes. Ce volume de matériaux, de l’ordre de 10 000 m3, est destiné à être commercialisé sous forme de pierre de taille, ou de remblais ou de granulats après concassage- criblage. Il s’agit d’une valorisation maximale des produits générés dans le cadre de l’exploitation de cette carrière. Notons également qu’à l’activité d’extraction est associée une activité de découpe et d’usinage des produits extraits sur la carrière par l’intermédiaire des ateliers présents au Nord immédiat du site. Ces ateliers de découpe se situent à l’extérieur du périmètre carrière et l’exploitant dispose d’une déclaration au titre de la rubrique 2524 pour leur fonctionnement.
Concernant le trafic sur le chemin des Carrières, cf. réponses aux observations M1 et M5 ci- avant.
23/10/2020 (L11) Jeremy Cet élu municipal rapporte la position de son groupe politique SAVATIER, (ndce : ci-après désigné « le groupe ») et déclare en préambule conseiller soutenir l’avis des services de l’Etat/direction régionale de municipal l’aménagement et du logement/Autorité environnementale ainsi d’Ascain, membre que le projet de délibération du conseil municipal convoqué le de la liste 27 octobre 2020 pour rendre un avis sur le dossier. Le groupe « Azkaine Bai », souhaite formuler quelques précisions et propositions. Il d’opposition à la rappelle que les activités susceptibles d’être autorisées ne majorité concernent que les activités utiles et nécessaires à l’exploitation municipale. du site à l’exclusion de toute autre activité telle par exemple qu’entreposage de matériaux provenant de l’extérieur, de véhicules ou de matériels non nécessaires à l’exploitation du site. Le groupe souhaite que le pétitionnaire lève l’ambiguïté sur le trafic routier maximal engendré par l’activité car il note que ses mentions diffèrent selon les documents versés au dossier : maximum deux rotations par jour de camions (Cf. note de présentation non technique) ; trafic moyen de quatre camions par jour (Cf. étude d’impact) ; trafic de quarante camions par jour au maximum, limité à deux ou trois semaines par an (Cf. résumé non technique des études d’impact et de danger). Il signale, à cet égard, que la mention « quarante camions par jour maximum » semble constituer une erreur dans ce résumé puisque l’étude d’impact n’en fait pas mention. Il ajoute, que l’impact d’un tel trafic ne serait plus négligeable sur les voiries
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 60/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur communales et nécessiterait des mesures d’accompagnement supplémentaires. En conséquence, sur ce point, le groupe propose que l’Etat fixe le nombre maximal de passages de véhicules lourds à quatre par jour et uniquement pendant les horaires d’ouverture de la carrière. S’agissant des horaires et de la période d’activité, le groupe souhaite que soit évitée toute ambiguïté concernant l’absence d’activité le samedi. Ainsi recommande-t-il de remplacer « ouvrables « par « ouvrés » dans le livret 1 où ce point est évoqué. Il suggère en outre, que la fermeture annuelle de la carrière soit demandée en août, période de plus forte affluence touristique et fasse l’objet d’une prescription dans l’autorisation préfectorale. S’agissant de l’impact foncier et des arbres surplombant le site d’exploitation, le groupe recommande que, lors des travaux visant à repousser les fronts de taille, la plus grande attention soit portée pour ne pas déstabiliser les terrains surplombant d’autres propriétaires ainsi que les arbres s’y trouvant car des racines d’arbres sont observées à nu suite à de précédents travaux. S’agissant de l’impact visuel et de la remise en état du site, le groupe estime que le dossier se livre à une sous-évaluation de l’impact de la carrière qu’il déclare comme « faible » alors que celle-ci est visible selon certains points de vue sur le site remarquable du massif de La Rhune. Concernant la remise en état telle que prévue au dossier sur une période de vingt cinq années, le groupe propose qu’au terme de cette période d’exploitation, la carrière fasse l’objet d’une nouvelle autorisation ou a minima d’une procédure de déclaration sur la base d’un avant-projet ou d’un projet établi en concertation avec la commune et la communauté d’agglomération du Pays-Basque, animateur du site Natura 2000 cela dans le but de concevoir une remise en état favorable à la recolonisation du site par les espèces remarquables du site Natura 2000. S’agissant du suivi naturaliste et de la qualité des eaux, le groupe recommande que les suivis soient adressés à la commune et à la communauté d’agglomération du Pays-Basque. S’agissant des mesures compensatoires, le groupe estime que le dossier est insuffisant quant aux mesures annoncées pour réduire ou compenser les atteintes à l’environnement (ndce : séquence « Eviter, réduire, compenser dite « ERC »). Ainsi propose-t-il la liste suivante de mesures compensatoires : en matière de transport, l’édiction d’une prescription de participation budgétaire par l’exploitant fixée à 50 % des coûts de rénovation de la voirie communale chaque fois que nécessaire durant l’exploitation ; la mise en place d’un dispositif d’information et de mise en valeur du patrimoine historique du site en faveur du public de toute nature (résidents, touristes) sous la forme d’un panneau d’interprétation, conçu en concertation avec l’office de tourisme d’Ascain, à ériger à proximité de l’entrée du site qui rappellerait
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 61/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur l’historique du site, son activité, illustrées par des photographies ; la participation volontaire de l’exploitant de la carrière au financement du budget d’animation du site Narura 2000 de La Rhune en raison de son impact résiduel sur la biodiversité. Enfin, s’agissant de la durée d’exploitation sollicitée pour trente ans, le groupe estime que le dossier ne fait mention d’aucun investissement particulier justifiant une telle durée et propose ainsi que l’autorisation soit accordée pour quinze ans susceptibles d’être renouvelée pour une durée équivalente de quinze ans.
Réponses : Le trafic moyen sera de 4 camions par jour. ll n’est et ne sera pas réalisé de transport lors de la période estivale de manière à privilégier la circulation des randonneurs du sentier menant au Massif de La Rhune. Jours ouvrables ou ouvrés : il s’agit en effet de jours ouvrés, il n’est et ne sera effectué d’activité les samedi. La phrase mentionnée au chapitre 4-4-2 : « Il n’est pas réalisé de transport lors de la période estivale de manière à privilégier la circulation des randonneurs du sentier menant au Massif de La Rhune » peut être reprise dans le livret 1 en complément au chapitre IV-2- Procédés de fabrication.
Concernant le paysage, aucune nouvelle zone de perception ne sera créée par le projet, puisque le projet de poursuite d’exploitation ne prévoit de s’étendre ni en hauteur, ni en surface. Il est à rajouter que lors de la poursuite de l’exploitation de ce site, le phasage d’extraction a été établi pour « libérer » les fronts supérieurs en premier lieu et descendre les fronts et banquettes. Ainsi la remise en état de ces fronts supérieurs permettra de réduire les effets de l’exploitation sur le paysage. Réaménagement coordonné (extrait chapitre 7-9-1 de l’étude d’impact, livret 3) : « Compte-tenu du phasage, la remise en état du site sera coordonnée à l’exploitation, pour réduire les contrastes engendrés par les travaux. Cette mesure concerne principalement les fronts et banquettes supérieures, élément principal visible de l’extérieur. Le front supérieur est d’ores et déjà en position définitive. Au cours des cinq prochaines années, il sera purgé des matériaux à son pied, tandis que le second front sera mis en position définitive. La banquette et les deux fronts supérieurs, constituant la grande majorité des surfaces visibles depuis les points de vue éloignés, notamment depuis Ascain, pourront donc être laissés à la recolonisation naturelle dès le début de la seconde phase quinquennale.
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 62/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Ce réaménagement coordonné permettra de limiter les surfaces minérales en chantier tout au long du projet et ainsi constituera une mesure de réduction de l’impact paysager. »
Les mesures prises par l’exploitant sont proportionnées aux effets attendus. Rappelons que le projet concerne le renouvellement de l’exploitation sans modification d’emprise ou de méthodes. Les suivis environnementaux (eau, bruit) réalisés pendant l’exploitation de la carrière n’ont fait d’aucune pollution. L’exploitant prend dans le cadre de la demande de renouvellement de nouvelles mesures pour plus de protection. Ces mesures sont détaillées dans le livret 3 – chapitre 7 en pages 181 à 202. Les suivis environnementaux (bruit, eau, naturaliste) seront réalisés conformément à la réglementation et tenus à la disposition des services instructeurs.
La notion de limitation de durée à 15 ans du fait du non investissement lourd n’a pas lieu d’être évoqué pour les exploitations de carrières. L’exploitation d’une carrière pouvait, jusqu’en 2012, être limité à une durée de 15 ans, en cas de défrichement et de non justification d’investissement lourd. Ceci a été abrogé en janvier 2012. La durée de validité de l'autorisation administrative prévue à l'article L. 512-1 du Code de l’Environnement ou de l'enregistrement prévu à l'article L. 512-7 des exploitations de carrières ne peut excéder trente ans. L'autorisation administrative ou l'enregistrement initial est renouvelable dans les mêmes formes. Dans le cadre de ce site, l’ensemble du gisement exploitable ne sera pas extrait au terme de 30 ans, car il dispose de 50 ans de réserve (cf. chapitre Présentation – Objet du dossier du Livret 1). D’autre part, le Schéma départemental des carrières des Pyrénées Atlantiques préconise (cf. chapitre 6-3-5 de l’étude d’impact, Livret 3) : « Dans ses orientations prioritaires et objectifs à atteindre pour favoriser une utilisation économe des matériaux, le SDC précise qu’il est important de ne pas gaspiller les ressources et pour cela il faut une exploitation rationnelle des gisements et notamment il faut que la totalité du gisement soit exploitée. » La société complète ceci par le fait qu’elle dispose des capacités techniques et financières pour poursuivre l’exploitation de ce site. Elle a mis et mettra tout en œuvre que ce soit au niveau de l’investissement en matériel, contrôles, aménagements, suivis environnementaux pour mener à bien la poursuite de cette exploitation, afin de pérenniser son activité.
23/10/2020 (L12) Sylvie et Guy M. et Mme DEVIESE se déclarent sensibles à l’histoire de La DEVIESE, 5 Rhune et à l’exploitation de ses pierres. Néanmoins, ils sont lotissement surpris du fait que ce projet de renouvellement de l’autorisation
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 63/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Pentzea, ASCAIN d’exploitation ne prenne pas en compte l’évolution du contexte de La Rhune en particulier le très fort développement touristique du massif et l’augmentation la fréquentation de la route des carrières qui en est la conséquence. Pour eux, l’appréciation des impacts de la carrière ne peut s’abstraire de la prise en compte de la dangerosité que représente la coexistence du trafic des camions lié à l’activité de la carrière et le trafic généré à la fois par la fréquentation touristique et les déplacement des résidents sur la route des carrières. En effet, M. et Mme DEVIESE observent que depuis plus de vingt ans l’environnement de la route des carrières s’est transformé du fait du développement continu du tourisme généré par l’attractivité du massif de La Rhune produisant ainsi un accroissement très important du nombre d’usagers (piétons, cyclistes, motocyclistes, sportifs, automobilistes, camping- caristes ; bus) se rendant notamment au parking des carrières se cumulant aux déplacements des fourgonnettes, camions, tracteurs des résidents alors que, dans le même temps, l’urbanisation du secteur a crû par l’apport de nouveaux logements (dont ils estiment le nombre multiplié par quinze ou vingt sur les deux dernières décennies). Ils observent que la forte pente de la route des carrières favorise la vitesse de circulation des véhicules dont le croisement est pourtant rendu difficile en raison de l’étroitesse de la chaussée dépourvue d’aménagements latéraux pour les piétons. Ils observent, en outre, qu’aucune mesure de limitation de vitesse n’a été prise comme par exemple la mise en place d’une « zone 30 » ou l’installation d’un dispositif physique de limitation de vitesse. Ils déclarent que la chaussée est en mauvais état sur une bonne partie de son tracé. Bref, ils estiment que tous ces facteurs augmentent continuellement au cours du temps et créent une configuration propice au danger majeur quasi permanent qui leur fait craindre la survenance d’un accident duquel découlera la prise de décisions pertinentes. Toutes ces raisons nourrissent leur incompréhension quant à l’éventuelle reconduction de l’autorisation d’exploitation de la carrière sans que des réponses adaptées à la situation soient apportées et effectivement mises en place. De la même manière leur incompréhension se porte sur le choix de la durée de trente ans sollicitée, cette durée leur apparaissant non justifiée au regard de l’absence d’investissement majeur prévu dont la durée d’amortissement serait supérieure à sept ans selon le barème fiscal. M. et Mme DEVIESE ne comprennent pas non plus quelle logique sous- tend simultanément la création des zones Natura 2000 protectrices de l’environnement et la continuation de l’exploitation de la carrière durant les trente prochaines années de manière identique aux deux précédentes décennies. Ils estiment que la carrière, certes historique, défigure de manière
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 64/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur très visible le site touristique le plus visité du Pays-Basque et impacte très significativement l’environnement. Ils soulignent, en l’appuyant, que l’activité réelle effective réduite de ces dernières années par rapport aux limites plafond du dernier arrêté préfectoral d’autorisation devrait être la nouvelle référence maximum, surtout pour une durée de trente ans (Des données chiffrées sont mentionnées pour justifier leurs remarques tirées du site gouvernemental www.georisques.gouv.fr. Ainsi est-il montré que sur la période 2012 – 2016 le tonnage extrait par la carrière enregistre une tendance à la décroissance : 2955t/2900t/2790t/2475t/2750t). Ils observent que l’activité réelle de la carrière s’est située en moyenne à 35 % du plafond autorisé en 1996 de 8400 tonnes. Comme le dossier soumis à l’enquête mentionne à l'avenir une production de 8700 tonnes susceptible d’atteindre 9500 tonnes maximum, il leur semblerait donc possible et envisageable d’augmenter l’activité réelle de la carrière en la multipliant presque par trois par rapport à l’activité réelle de ces dernières années, ce qui impliquerait de majorer également par trois les impacts sur l’environnement notamment le trafic des camions sur la route des carrières.
Réponses :
Trafic routier : Cf. réponse aux observations M1 et M5 ci-avant.
Investissements : Cf. réponse à l’observation L11 ci-avant. La baisse de l’activité constatée sur la période 2012 – 2016 est liée aux variations du marché de la pierre de taille. La restructuration récente de la société s’est faite par une réorientation de ses objectifs de production, accompagnée d’une recherche de débouchés nouveaux pour ses produits.
Quoiqu’il en soit, le dossier a été établi de manière à ce que soient étudiés les effets et mesures dans le cas des productions moyennes et maximales envisagées.
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Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 65/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 66/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur PARTIE II
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 67/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 68/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur PARTIE II
CONCLUSIONS ET AVIS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR
SOMMAIRE
1 CONCLUSIONS 1.1 Les mesures de publicité 1.2 La visite des lieux-dits 1.3 Le projet 1.4 Le cadre législatif et réglementaire 1.5 L'étude d'impact et les mesures de neutralisation des impacts environnementaux 1.6 Le déroulement de l'enquête 1.7 L'essentiel révélé par l'enquête
2 AVIS
ANNEXES
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Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 69/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 70/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur 1. CONCLUSIONS
Par décision n°E20000046/64 du 28 juillet 2020 de la présidente du tribunal administratif de Pau, j'ai été désigné pour conduire l'enquête publique relative à la demande d'autorisation environnementale pour le renouvellement d'une carrière à ciel ouvert de grès sur la commune d'Ascain présentée par la société « Les Grandes carrières de grès de La Rhune ».
1.1 Les mesures de publicité
Les modalités de l'enquête publique ont été fixées par l'arrêté préfectoral n°2020/0183 du 21 août 2020. Il a fait régulièrement l'objet des formalités de publicité requises sous la forme de la publication d'un avis d'enquête dans les quinze jours au moins avant l'ouverture de celle-ci et rappelée dans les huit premiers jours de l'enquête sous les formes suivantes : les 3 septembre et 23 septembre 2020 sur chacune des deux dates dans le journal « La République des Pyrénées » et dans le journal « Sud-Ouest Pays basque. En outre, l'avis d'enquête a été affiché dans la commune d'Ascain, sur le lieu d'exploitation visible de la voie publique et dans les communes comprises dans le rayon de trois kilomètres fixé par la nomenclature relative aux installations classées -carrières (voir supra) à savoir : Saint-Pée-sur-Nivelle, Sare et Urrugne. La commune espagnole de Vera de Bidassoa en Navarre étant incluse dans le périmètre, le préfet a régulièrement saisi les autorités locales espagnoles le 25 août 2020 pour les inviter à s'associer à la consultation du public conformément à ce que prévoit le code de l'environnement. Il a régulièrement informé de cet envoi le ministre chargé des affaires européennes.
Les certificats d'affichage formant preuve ont été adressés par les communes concernées au préfet.
Le dossier a été régulièrement publié sous une forme dématérialisée sur le site Internet de la préfecture.
1.2 La visite des lieux
Je me suis rendu sur la carrière le 4 septembre 2020. J'ai été accueilli par Monsieur Jean- Michel SALLABERRY, gérant de la société en présence de Madame Claire DESPESSAILLES, responsable administrative et commerciale, désignée comme référente en charge du dossier. Durant plus de deux heures j'ai pu m’imprégner du site d'exploitation, de l'organisation de l'espace, de l'importance des installations et in fine obtenir toutes précisions de la part de mes hôtes qui m'ont aimablement accordé tout le temps nécessaire, notamment en prolongeant la visite d'un entretien dans les locaux commerciaux durant lequel nous avons échangé sur les nombreux aspects du dossier. Par un courrier électronique reçu à l'issue de cette visite, des compléments d'information m'ont été apportés. Ils ont précisé certains points et clarifié ma compréhension de la nature des
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 71/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur produits commercialisés et des clientèles de la société. Cette bienveillance à mon égard s'est prolongée durant l'enquête publique lorsqu'il m'a été donné de questionner de nouveau les responsables du dossier au fur et à mesure de la progression de ma réflexion et de mon investigation administrative et économique.
1.3 Le projet
Le projet porte sur le renouvellement d'une carrière précédemment autorisée par arrêté préfectoral du 31 mai 1996 pris pour une durée de vingt-cinq qui a expiré le 23 octobre 2019. Le site d'exploitation, d'une superficie de deux hectares, est situé sur les lieux-dits « Androla » et « Basatrumil » sur le territoire de la commune d'Ascain à 1,5 kilomètre du bourg historique. Il existe depuis 1926 mais la carrière est exploitée depuis 1959 par la société pétitionnaire qui en extrait un grès de couleur rose ou lie de vin utilisé en pierre de taille ou ornementale pour les besoins de l'architecture et du génie-civil. Sa commercialisation se réalise par camions. Ils sillonnent le territoire local, national ou international pour livrer les produits aux clients. Le tir de mine n'est pas utilisé dans la carrière. Les matériaux non commercialisables en pierre de taille ou ornementales sont valorisés en granulats par concassage sur un site extérieur sur lequel est installé une unité mobile de concassage-criblage. Les volumes de granulats ainsi obtenus représentent environ 70% de la quantité extraite. Ils alimentent les chantiers de travaux publics et de voirie situés dans un rayon de trente kilomètres environ autour du site.
Compte tenu des réserves restantes de gisement dans l'emprise autorisée, la société pétitionnaire souhaite poursuivre l'exploitation. Le projet de renouvellement de l'autorisation environnementale porte sur la même emprise de deux hectares sur laquelle l'extraction sera conduite entre les cotes 243 mètres et 168 mètres NGF. La demande est sollicitée pour une durée de trente ans, soit la durée « plafond » de l'autorisation susceptible d'être accordée. La cadence maximale d'extraction de 9500 tonnes par an sera conservée avec une production moyenne d'environ 8700 tonnes par an. La demande couvre également le remplacement d'une unité sédentaire de concassage des matériaux par un groupe mobile de broyage-criblage d'une puissance de 180kW pour la production de granulats.
La remise en état du site vise un état final à vocation naturelle et écologique qui se présentera sous la forme d'un cirque de falaises rocheuses subverticales où alterneront roches nues et tâches de végétation en surplomb d'une zone minérale plane progressivement regagnée elle aussi par une végétation arbustive de type lande. Des points bas en pied de fronts pourront recueillir les eaux météoritiques en formant des mares temporaires.
1.4 Le cadre législatif et réglementaire
La demande d'autorisation environnementale concernant ce projet est soumise aux dispositions du code de l'environnement régissant l'évaluation environnementale, les enquêtes publiques relatives aux projets, plans, programmes ayant une incidence sur l'environnement, l'autorisation environnementale elle-même et les installations classées pour la protection de l'environnement à laquelle est associée une nomenclature dont les rubriques n°2510-1 pour l'exploitation de la carrière et n°2515-1-b pour l'installation de concassage concernent le projet. Elle relève également du régime de l'autorisation relative aux installations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) issu de la loi
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 72/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur sur l'eau au titre de la rubrique n°2150 concernant le rejet d'eaux pluviales dans les eaux douces superficielles ou sur le sol ou dans le sous-sol.
1.5 L'étude d'impact et les mesures de neutralisation des impacts environnementaux
A l'appui de la demande, le pétitionnaire a produit l'étude d'impact requise par le code de l'environnement. Elle a été régulièrement adressée, pour avis, à la Mission régionale de l'autorité environnementale (MRAe) ; son avis a été régulièrement versé au dossier soumis à l'enquête. Le pétitionnaire a tenu compte des observations de la MRAe, laquelle a souhaité que l'étude soit plus précise sur les incidences du projet en matière de qualité des eaux rejetées, de pollution, d'incidences sur les sites Natura 2000 et de bruit.
La demande a fait l'objet d'une instruction régulière qui s'est déroulée du 13 décembre 2019, date du dépôt de la demande, au 20 juillet 2020 date à laquelle le préfet a déclaré la complétude du dossier et sa recevabilité sur proposition de l'unité départementale de la direction régionale de l’environnement, de l'aménagement et du logement, basée à Bayonne, en vue de le soumettre à l'enquête publique.
Cette ancienne carrière qui demande son renouvellement dans le même périmètre, génère des impacts environnementaux connus à l'égard des enjeux soulevés par des espaces réglementés qui la concernent : deux sites Natura 2000 (« Massif de La Rhune et de Choldocogagna » ; « La Nivelle »), trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (« Basse vallée de la Nivelle » ; « Mont Choldokogagna » ; Tourbières et Ruisseau des Trois fontaines ») et le site classé de La Rhune.
L’analyse des incidences sur les milieux naturels et l’évaluation des incidences du projet sur les espèces et les habitats des sites Natura 2000 ont permis de présenter une mesure d’évitement relative à la mise en défens de sites de nidification des oiseaux rupestres, notamment l’hirondelle de rochers. Des mesures de réduction et d’accompagnement sont également proposées, notamment la gestion raisonnée des écoulements d’eau avec un traitement adapté avant rejet vers le ruisseau. La mise en place de ces mesures d’évitement, de réduction et d’accompagnement permettra d’assurer un impact réduit sur la faune, la flore et les habitats naturels. Le suivi de l’environnement naturel quinquennal, ciblant le printemps proposé dans le dossier établira un suivi des mesures d’évitement et de réduction, ainsi que des observations sur l’évolution du site.
Le projet est situé, en outre, au sein du site naturel du Massif de la Rhune classé en 1980 couvrant une superficie de 2 500 ha. Ce site est entouré par un grand site inscrit « ensemble dit du Labourd » d’environ 15 000 ha. Le principal effet sur ces sites concerne l’impact paysager, pour lequel l'étude paysagère établie, présente des mesures efficaces à mettre en œuvre pour faciliter l’intégration optimale et permanente du projet dans le paysage.
L’emprise du projet se situe dans le périmètre de protection rapprochée et sensible d’un captage d’eau potable dont l’arrêté préfectoral définissant les périmètres de protection a été établi le 11 juin 2004. Son article 7 attire l’attention du pétitionnaire sur les risques de pollution de la source en cas d’extension vers l’aval en rive droite du ruisseau.
Enfin, l'évacuation des matériaux s’effectue par camions sur une route communale avant de
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 73/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur rejoindre le réseau des routes départementales.
1.6 Le déroulement de l'enquête
L'enquête s'est déroulée pendant trente-trois jours consécutifs du lundi 21 septembre 2020 à 9h00 au vendredi 23 octobre 2020 17h15 à la maire d'Ascain, siège de l'enquête. Le dossier complet a été mis à la disposition du public qui a pu le consulter librement dans la salle des mariages située au rez-de chaussée de l'immeuble, parfaitement connu de la population locale et facilement accessible.
Le climat de cette enquête s'est révélé paisible ; le projet n'ayant pas provoqué de polémique particulière. Durant les quatre permanences que j'ai tenues (les matins des 21 septembre et 1er octobre 2020 et les après-midi des 14 et 23 octobre 2020) j'ai reçu au total deux visites d'adjoints au maire d'Ascain dont l'adjoint délégué à l'environnement plusieurs fois et cinq visites de particuliers dont quatre d'entre eux m'ont remis une lettre en main propre qu'ils ont de surcroît déposée sur le site Internet de la préfecture.
A l'issue de l'enquête, j'ai clos le registre le 23 octobre 2020 à 17h15 sur lequel un visiteur a consigné une observation. J'ai annexé au registre les quatre lettres mentionnées ci-dessus. J'ai reçu régulièrement neuf observations sous la forme de courriers électronique postés sur le site Internet de la préfecture qui a été fermé le 23 octobre 2020 à 17h15 également. Au total, l'enquête publique a donné lieu à l'expression de quatorze observations. Si le nombre de celles-ci est relativement faible, j'ai constaté avec satisfaction que les thématiques soulevées, ou les opinions manifestées, ont circonscrit un large champ de questions qui m'a paru embrasser les problématiques essentielles portées par ce dossier et donner à cette enquête une valeur efficiente quant à son objet sans qu'il soit besoin d'envisager un prolongement de sa durée. En effet, les mesures de publicité ont été accomplies de manière satisfaisante dans les deux journaux à forte audience et l'affichage s'est multiplié dans trois autres communes du côté français.
1.7 L'essentiel révélé par l'enquête
Je commencerais par exprimer le paradoxe qui a émergé de cette consultation à l'égard de la montagne mythique et vénérée de La Rhune, ce monument naturel inscrit depuis des siècles dans la culture basque dont rend compte pour sa part le poème de Jean Diharce IRATZEDER ou d'autres textes (voir annexes I et II). Peut-on se protéger de la fascination que cette grande silhouette posée là comme un sphinx au-dessus de l'agitation du monde exerce sur ceux qui la regardent ? Cette image semble s'inscrire en filigrane dans ce dossier. Le paradoxe tient à la dualité positive entre d'une part la volonté exprimée de préserver le fragile et précieux site classé dans son entité de monument naturel totémique et d'autre part la défense de la noble pierre de taille tirée de sa substance devenue «épiderme» du Pays-basque.
1.7.1 Préserver la biodiversité, les milieux aquatiques et le paysage
Comme il convient de le rappeler d'emblée, cette carrière exploitée depuis 1929 et particulièrement
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 74/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur depuis 1959 par la société pétitionnaire, sur ce site d'« Androla » et de « Basatrumil » de deux hectares, génère des impacts sur l'environnement parfaitement connus de tous les observateurs avertis, notamment des autorités chargées du contrôle des installations classées pour la protection de l'environnement.
Les enjeux sont donc parfaitement identifiés et d'ailleurs l'étude d'impact en rend compte de manière proportionnée aux problématiques qu'ils soulèvent.
Le premier d'entre eux est l'enjeu de biodiversité qui se porte sur les atteintes que le projet aura sur les habitats naturels, la faune et la flore. Comme précisé ci-dessus le site est concerné par deux sites Natura 2000, trois ZNIEFF longeant la carrière et le ruisseau des Trois fontaines considéré comme réservoir de biodiversité. Ces milieux riches écologiquement ne sont pas impactés par le projet. Toutefois, ce dernier prévoit de conserver les vieux hêtres situés au sommet du front de taille le plus haut afin de préserver les oiseaux qui y nichent en particulier l'hirondelle de rochers. Ces fronts seront remaniés en dehors de la période de reproduction des oiseaux. Par ailleurs, à l'issue de chaque phase quinquennale, un suivi naturaliste sera réalisé. Enfin, s'agissant des fines résultant du façonnage des blocs, celle-ci transiteront par les bassins de gestion des eaux avant rejet dans le ruisseau des Trois fontaines. Ces mesures de réduction auront pour effet de préserver la faune et de ne pas dégrader les habitats naturels menacés par la carrière.
S'agissant plus généralement des eaux, le pétitionnaire s'engage à poursuivre la mise en œuvre des mesures d'évitement en s'interdisant de stocker sur la carrière le carburant alimentant les engins. Le stockage et l'alimentation des engins se fait et continuera de se faire dans des ateliers situés à proximité du site.
Enfin, le site est situé au voisinage de la zone de protection rapprochée de la source de captage Soccory située à plusieurs centaines de mètres en aval mais n'a pas d'impact sur le captage. Toutefois j'estime nécessaire que la carrière raccorde ses eaux usées sur le réseau d'assainissement que la commune a réalisé sous le parking des carrières c'est-à-dire à la lisière du site industriel.
Le thème de l'atteinte au paysage a suscité des réactions du public exprimées de manière assez radicale. Ces dernières traduisent la crainte d'une dégradation traumatisante et irréversible du site classé du massif de La Rhune en raison des stigmates industriels occasionnés par l'extraction de la roche massive. Les personnes ayant eu ce regard sur le dossier souhaitent la cessation pure et simple de l'activité et demandent que le renouvellement de l'autorisation environnementale ne soit pas accordé. Je comprends ce qui les anime et je partage l'intérêt que suscite le massif dont la puissante beauté et le rôle historique qu'il tient dans la culture basque ne suscitent aucun doute quant au caractère impératif de cette préoccupation.
Cependant, la manière dont les fronts anciens ont été colonisés par la nature laissée libre de reprendre ses droits (voir photographie en annexe III) aboutit à restaurer efficacement habitats, faune et flore et à patiner la roche d'une couleur sombre. Il en résulte un effacement des traces industrielles. La remise en état proposée par le pétitionnaire reproduit cette méthode qui s'avère particulièrement bien adaptée au site en raison de la forte résilience de la nature en ces lieux. En outre, la forme la plus visible de la carrière dans le paysage du massif est due à la partie supérieure du front de taille le plus haut ; il sera ainsi le premier à subir l'épuisement du gisement et à s'offrir in fine à la colonisation naturelle.
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 75/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur 1.7.2 Soutenir l'égalité dans l'attribution de la charge d'amoindrissement des dangers
L'étude de danger dresse la liste des dangers identifiés en sus de ceux qui sont évoqués ci-dessus. Ils concernent l'inondation, la pollution de la biodiversité et des sols par les hydrocarbures, les dangers à l'égard de la santé à savoir, le bruit, les poussières, les fumées, les déchets et ceux relatifs au transport par camion.
Les réponses à la plupart des risques appellent de la part du pétitionnaire une vigilance accrue sur les mesures de réduction. La plupart d'entre elles consistent à de la surveillance, à la réalisation de mesures de contrôles, à de la performance dans l'entretien des engins et du matériel, au respect des mesures évitant la pollution et aussi à la formation du personnel. Elles se situent dans le « registre » du professionnalisme et de la recherche de qualité globale.
Toutefois, la question du danger de circulation auquel est exposée la population résidente a donné lieu à des observations portées avec insistance, voire gravité. Cette thématique me paraît particulièrement appuyée dans cette consultation et la passer sous silence pourrait s'interpréter comme une volonté de la nier.
Les arguments à charge et à décharge se sont télescopés ; ils me paraissent refléter la situation d'un conflit d'usages qui s'est progressivement installé au cours du temps. Le trafic des camions de gros tonnage est dangereux si leur vitesse est rapide, car la route d'accès à la carrière est pentue, étroite et sinueuse, les croisements y sont rendus difficiles. Les mouvements engendrés par les différents usages sont nombreux à l'année ; la part des résidents y est la plus importante, suivie de celle des randonneurs, enfin de celle attribuable aux mouvements pendulaires de quatre camions par jour comme précisé par le pétitionnaire ; elle s'avère être la moins importante des trois (voir l'estimation des flux dans le rapport).
J'observe qu'il est naturel de ne pas remettre en cause l'état de fait observable et de se focaliser sur l'objet cible de l'enquête à savoir l'exploitation de la carrière. Cependant, cette optique à laquelle l'opinion se livre assez facilement peu expliquer l’émergence de diverses propositions de prescriptions. Elles sont énoncées pour émailler l'autorisation environnementale sollicitée afin d'encadrer l'activité industrielle d'exploitation et ainsi réduire les risques inhérents à la circulation des camions dans l'agglomération urbaine traversée. Cette approche m'a parue déséquilibrée et exagérément portée à charge contre l'activité industrielle. Tous les flux, ici, en cause, sont légitimes ; ils méritent une égale considération.
En conséquence, et alors même que l'objet de l'enquête publique ne porte pas sur la politique d'aménagement et d'urbanisme de la commune, la préoccupation de sécurité publique révélée par l'enquête m'amène à recommander à la commune d'engager des actions pour améliorer les conditions de circulation sur la route des carrières. Il n'est pas douteux que cet ancien chemin de montagne a gardé nombre de ses caractéristiques originelles telles que forte pente, sinuosité, étroitesse, visibilité lacunaire à certains endroits comme je l'ai mentionné plus haut. L'effacement du marquage au sol voire son inexistence sur une grande partie du parcours vers le parking public des carrières et le stationnement anarchique qui l'accompagne n'échappent pas à l'observation. Je perçois que cette situation est de nature à créer un climat anxiogène pour les nombreux riverains habitant dans la zone urbanisée traversée par cette voie communale lorsqu’ils se confrontent régulièrement aux nombreux usages qu'elle supporte, en particulier dans les périodes de forte
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 76/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur fréquentation touristique. J'estime que la volonté municipale, qui m'a été exposée par un adjoint au maire, de réhabiliter l'ancien chemin latéral, situé à l'ouest de la route des carrières et quasiment parallèle à celle-ci, pour promouvoir son usage par les piétons et les cyclistes désireux de randonner sur le sentier de La Rhune, constitue une réponse pertinente et sera de nature à délester la voie communale desservant la zone habitée, le site de la carrière et le parking public durant les périodes touristiques. Cependant, il m’apparaît qu'il ne saurait constituer en soi une réponse suffisante pour purger la situation de ses défauts.
D'autres actions complémentaires, s'offrant à la libre décision de la commune, pourraient s'envisager telles que la réalisation ponctuelle d'élargissements aux fins de facilitation des croisements (l'emplacement réservé n°8 inscrit au plan local d'urbanisme d'Ascain est d'ailleurs un outil dédié à cet objectif), le rafraîchissement du marquage au sol des places de stationnement du parking public utilisé par les randonneurs, la création d'un marquage au sol signalant l'interdiction de stationner le long de la voie, l'installation d'un balisage touristique efficace entre la mairie et le parking des carrières ou encore la matérialisation de zone de sécurité pour les piétons dans la traversée urbanisée.
Je suis convaincu que la combinaison de ces actions pourrait améliorer les conditions de circulation sur la route des carrières en favorisant l'atténuation des conflits d'usage, neutraliser les dangers et ainsi apporter l'apaisement souhaité.
1.7.3 Adopter un comportement industriel loyal à l'égard de l'environnement et de l'écosystème local
Ce point est non moins essentiel ; il est même la condition de tout le reste !
L'engouement pour le grès de La Rhune est palpable. Il se manifeste par la demande émanant de la clientèle désireuse d'orner constructions individuelles, monuments historiques ou espaces publics. La pierre de taille est ainsi distribuée sur l'ensemble du territoire national et au-delà. Son commerce est créateur de richesses, révélateur d'un savoir-faire artisanal revendiqué par l'exploitant lui-même et reconnu par les clients.
Cette entreprise artisanale distribue des salaires et une part de la valeur ajoutée qu'elle produit alimente à travers la fiscalité locale et nationale la redistribution des richesses et la couverture des dépenses publiques. Cette dimension économique est à mettre en balance avec les aspects négatifs que l'activité industrielle fait peser sur l'environnement.
Le dossier propose les mesures de réduction pertinentes mais dont l'efficacité repose sur le sérieux avec lequel le pétitionnaire les appliquera et s'estimera quitte de ses obligations à l'égard de l'écologie. L'une des opinions émises durant cette enquête a porté la critique sur l'insuffisance des mesures compensatoires et a souhaité proposer deux prescriptions que j'estime fort intéressantes pour ce qu'elles permettent d'exprimer : l'une pour accroître la visibilité de la carrière au moyen d'un panneau d'interprétation à concevoir avec l'office de tourisme (historique du site, activités, photographies etc.), l'autre consistant à assujettir l'activité industrielle à une sorte d'obligation morale la conduisant à participer volontairement au financement de l'animation du site Natura 2000 de La Rhune lui conférant ainsi un rôle de « mécène du vivant ». Cette même proposition ajoute un plaidoyer en faveur de la pratique de la concertation entre l'exploitant de la carrière et ses
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 77/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur partenaires publics. J'y souscris sans réserve et rebondissant sur cette proposition je ne verrais que des avantages à ce que le pétitionnaire s'engage dans une démarche vertueuse globale telle que la « Responsabilité sociétale des entreprises » qui propose une norme analysant toutes les actions stratégiques de l'entreprise passées au crible de son environnement et des relations qu'il sous-tend. L'union Nationale des Industries de Carrières et Matériaux de Construction propose une charte qui adapte cette norme aux industries minières.
Enfin, l'idée avancée par le pétitionnaire de s'engager dans la voie de l'obtention du label d'Etat « Entreprise du patrimoine vivant » me paraît s'inscrire dans la même logique à promouvoir puisqu'il constitue une reconnaissance des mérites d'un savoir-faire enraciné dans un terroir. Il donne lieu à une sélection exigeante et traduit un haut niveau de qualité que le bénéficiaire est invité à confirmer tous les cinq ans de sorte que la stimulation opère continuellement.
En conclusion de ce qui précède j'émets l'avis ci-dessous.
2. AVIS
Considérant que l'enquête publique qui s'est régulièrement déroulée du 21 septembre 2020 au 23 octobre 2020 en mairie d'Ascain, en dépit du faible nombre d'observations qu'elle a suscitées, malgré les mesures de publicité accomplies conformément aux textes applicables et jugées suffisantes par le commissaire enquêteur, a été riche de problématiques soulevées dont le nombre et l'ampleur ont circonscrit un large champ de réflexion dans les domaines environnemental, économique et social et qu'ainsi elle est satisfaisante ;
Considérant l'avis de la commune d'Ascain sur le renouvellement de l'autorisation environnementale délibéré le 27 octobre 2020 ;
Considérant que les collectivités territoriales situées dans la zone des trois kilomètres de l'affichage obligatoire, consultées pour avis, ne se sont pas prononcées sur le dossier dans le délai imparti ;
Considérant que le département des Pyrénées-Atlantiques consulté pour avis ne s'est pas prononcé dans le délai imparti ;
Considérant que le projet n'a suscité aucune réaction du public espagnol invité à s'associer à l'enquête publique en raison de l'incorporation de la commune de Vera de Bidassoa, en Navarre dans la zone des trois kilomètres relative à l'affichage obligatoire ;
Considérant que les mesures d'évitement, de réduction et de compensation prévues sont de nature à neutraliser l'impact du projet quant à ses effets sur la biodiversité, les habitats naturels, la faune, la flore et les milieux aquatiques ;
Considérant que les atteintes au paysage impacté seront progressivement neutralisées grâce aux mesures de remise en état par recolonisation naturelle et qu'ainsi, au terme de l'exploitation industrielle, s'installeront durablement les signes de l'effacement de la carrière participant de la résolution du préjudice esthétique subi ;
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 78/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Considérant que les mesures de réduction des impacts sur l'environnement qui procèdent d'actions concrètes à mettre en place et de mesures de contrôles à effectuer doivent participer à la constitution de la preuve par leur tangibilité ;
Considérant que l'activité d'extraction exercée par la Société des grandes carrières de La Rhune est créatrice de valeur au bénéfice du territoire et au-delà, en raison de la diffusion de la pierre de taille de grès spécifique au massif de La Rhune sur une aire géographique nationale et internationale à travers son incorporation ornementale historique et contemporaine dans l'architecture et les paysages urbains ;
Considérant que l'enquête publique a révélé l'opinion, exprimée notamment par des professionnels de la construction, selon laquelle la société est dépositaire d'un savoir-faire spécifique en matière de production de pierres ornementales, que le pétitionnaire lui-même a évoqué son intention de solliciter le label « Entreprise du patrimoine vivant » ;
Considérant qu'il est raisonnable d'estimer la durée de l'autorisation environnementale sollicitée en se projetant à un horizon proportionné au risque d'invalidation des hypothèses de développement assises sur un scénario industriel à long terme ;
Considérant, dans ce contexte global et malgré le fait que la société n'ait pas réalisé d'importants investissements dans le passé restant à amortir justifiant de lui accorder une pérennité proportionnée à cet effort, qu'il est admissible de prendre en considération l'objectif annoncé par le pétitionnaire d'un développement artisanal mesuré pour sécuriser à l'avenir une stratégie industrielle apte à asseoir une politique d'investissement en rapport, d'une part avec le potentiel du gisement appréhendé de manière raisonnée et économe de la ressource, d'autre part avec la nécessité d'une adaptation constante de l'entreprise à la demande et à l'évolution des normes et qu'ainsi la durée pertinente, estimée en tenant compte du potentiel du gisement et au regard des taux d'amortissement communément pratiqués en matière d'immobilisation et d'outillage, traduit, en l'espèce, une appréciation équilibrée entre intérêts environnementaux, économiques et sociaux en présence ;
Considérant que le projet tel que décrit dans la demande d'autorisation environnementale déposée en raison des mesures d'évitement, de réduction et de compensation qu'il présente au regard des enjeux soulevés par l'activité industrielle pour l'appréciation de ses impacts sur l'environnement et le paysage dont il est le support ne sont pas excessifs eu égard à l'intérêt économique, social et patrimonial qu'il présente ;
Le commissaire enquêteur émet un AVIS FAVORABLE SOUS LES RESERVES suivantes :
• qu'il soit prescrit à la société pétitionnaire : ◦ de raccorder à très court terme ses eaux usées au réseau public d'assainissement amené par la commune à proximité du site d'exploitation ; ◦ de tenir des registres particuliers rassemblés dans un dossier unique pour assurer la traçabilité de tous les contrôles et mesures récurrents qu'elle doit pratiquer en application des textes en vigueur ou qu'elle se propose de mettre en place, afin qu'ils soient complets, suivis et facilement accessibles pour être mis à la disposition des autorités de contrôle.
Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 79/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Au surplus, le commissaire enquêteur RECOMMANDE VIVEMENT à la société pétitionnaire de s'engager dans la démarche volontaire « responsabilité sociétale des entreprises » dite « RSE » notamment, pour en tirer le bénéfice d'une meilleure intégration de ses activités dans l'écosystème local ou d'adhérer à la charte environnementale proposée par l'Union Nationale des Industries de Carrières et Matériaux de Construction aux mêmes fins.
Enfin le commissaire enquêteur RECOMMANDE à la société des Grandes Carrières de La Rhune de viser l'obtention du label d'Etat « Entreprise du patrimoine vivant » pour tirer profit d'une médiatisation accrue de ses atouts industriels.
Fait à Bidart, le 12 novembre 2020
Le commissaire enquêteur
Michel CAZAUBON
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LARRUNGO MENDIA LE MONT DE LARRUNE (LA RHUNE)
Larrungo mendia, Ama Bihotz bat bezein zabala, burua gora bazaude. Tirainek nahi lukete ito pean daukazun Herria, Bainan marrumaz ikaraturik itsasperatzen dirade. Mont de Larrune (La Rhune), Maite zaitut nik haize-hegoak zaituelarik hurbiltzen, Vaste cœur maternel et tête altière, Zure patxadan ager-araziz mendeek zilatu zimurrak. Les flots voudraient noyer votre bas Pays, Maite, galernak dautzuenean burua lanoz apaintzen; Mais tremblant et grondant ils plongent dans l’Océan. Ilun-nabarrak dauzkitzularik urdintzen, histen bizkarrak. Je vous aime quand le vent du sud vous rapproche, Larrungo mendia, Révélant sur votre visage les rides creusées par les siècles Bazterrez bazter nabilalarik maiz nago zuri begira: Quand le vent de galerne vous coiffe de nuées ; Ardura eta polliki duzu aldatzen zure jauntzia. Quand le crépuscule bleuit et pâlit votre versant. Eta Lapurdi guzirat doa zure gainaren lillura. Uda goizetan, irriz, jauzteka, gazteak jiten zauzkitzu. Mont de Larrune (La Rhune), Zenbatek duten zerutik hurbil gain hortan elgar maitatu! Quand je vais de-ci, de-là, souvent je vous fixe : Lurreko goiti beheitien jaun, oro ikusten ditutzu: Fréquemment vous changez de tenue avec élégance Zure buruak, mendeak hiltzen, pean ikusten baititu. Et la vue de votre sommet charme tout le Labourd.
Larrungo mendia, Mont de Larrune (La Rhune), Arbaso gaitzak itsas bururat joaki ditutzu ikusi. Que mon esprit s’enfouisse en vous Maiz duzu edan Aitek garraitu etsaien odol gorria. Et que des flammes qui consument le Pays Basque d’antan Orroitzapenen mendi zaharra, orori zaude nagusi. Montent vers les cieux le souffle des chants et poèmes basques. Zure errekak hautsez, nigarrez, irrintzin luzez beteak, Urdin, hits, gorri beti zirare gogoetan hor egoki. Bururatuko zaizkotenean zeru lurreri mendeak, Tirainak sutan azkenik zuri jinen zaizkitzu salbaiki. Traduit par Jean-Louis DAVANT, membre de l'Académie Larrungo mendia, de la langue basque Ororen jauna, nere gogoa zure baitan sar dadila Eta su pean ito orduko lehengo Euskal-Herria, Pertsutan, oihuz, Euskaldun hats bat zeruetarat doala
Jean Diharce IRATZEDER Donibanen: 31 décembre 1939
Remerciements adressés à Monsieur Jean-Louis DAVANT pour son aimable traduction.
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Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 91/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur Renouvellement de l'autorisation environnementale pour les carrières de grès de La Rhune – Commune d'ASCAIN (64) – Novembre 2020 92/93 Rapport d'enquête publique – Conclusions et avis du commissaire enquêteur ANNEXE III
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