Opera.Be La Collection Yves Becko
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Opera.be La collection Yves Becko Opera.be La collection Yves Becko Colophon Opera.be, la collection Yves Becko Pour commander cette publication : [email protected], tél. +32 70 23 37 28 Cette publication est aussi disponible en néerlandais ou fax +32 70 23 37 27 sous le titre ‘Opera.be, de collectie Yves Becko’. Dépôt légal: D/2006/2848/12 Une édition de la Fondation Roi Baudouin, ISBN-13: 978-2-87212-499-2 rue Brederode 21, à B-1000 Bruxelles, www.kbs-frb.be EAN: 9782872124992 ISBN-10: 2-87212-499-3 Coordination pour la Fondation Roi Baudouin : Juin 2006 Anne De Breuck, Mathieu Molitor, Karolien Baeten La Fondation Roi Baudouin s’est efforcée de prendre Auteur : Frédéric Lemmers contact avec les détenteurs des droits d’auteur des Photographie : Philippe de Formanoir illustrations figurant dans la présente publication. Au cas où certaines illustrations auraient été publiées Direction scientifique et artistique : Frédéric Lemmers sans leur accord préalable, ils sont invités à contacter Conseillers : Georges Cardol, Manuel Couvreur la Fondation Roi Baudouin, rue Brederode 21, à B-1000 Adaptation musicale : Marc Doutrepont (Equus) Bruxelles (+ 32 2 549 02 31 - [email protected]). Presseur : VTV Mise en page : Bailleul Impression : Euroset nv 2 Table des matières Avant-propos 4 Yves Becko (23 février 1943 - 10 août 2004) 7 Du cylindre au microsillon 16 La collection Becko 30 Panorama du chant lyrique belge à l’époque du disque 78 tours 60 Indications discographiques 76 Légendes des illustrations 90 Contribuer à l’amélioration des conditions de vie de la population 94 Fonds du Patrimoine culturel mobilier 95 3 Avant-propos La collection Becko, 40 ans de passion ! Yves Becko avait déjà eu l’occasion de collaborer professionnellement avec la Fondation Roi Baudouin en tant qu’ingénieur conseil. Quand le Fonds du Patrimoine culturel mobilier a sorti le coffret Jazz in little Belgium, il a tout naturellement pensé à la Fondation pour assurer l’avenir de sa collection d’enregistrements lyriques belges. Un avenir qui devait non seulement veiller à la conservation de la collection sans la disperser, mais également donner la possibilité d’écouter ce patrimoine musical : il fallait à tout prix éviter que la collection ne reste stérile. Rattrapé par la maladie, Yves Becko n’a pu mener à bien ses nombreux projets. Opera.be – avec be comme Belgique et Becko ! – est un hommage à sa mémoire et à son souhait de partager et de mieux faire connaître le chant lyrique. Dans cette entreprise, la Fondation a pu compter sur l’aide de son épouse, Madame Yves Becko-Goerres et de sa fille Sandra Goffaux-Becko. Qu’elles en soient vivement remerciées. 4 25.000 documents sonores qu’accompagne une bibliothèque très complète, source indispensable pour les recontextualiser : c’est ce témoignage historique unique que la Fondation Roi Baudouin s’est engagée à valoriser. Elle peut compter pour cela sur un partenaire idéal, la Bibliothèque royale de Belgique, qui a dores et déjà réussi le pari d’inventorier la collection et d’en numériser une partie. Merci à Patrick Lefèvre, son directeur, pour sa collaboration enthousiaste. Pour mener à bien ce projet, la Fondation a pu compter sur quelques personnes passionnées elles aussi et partageant le souhait de Yves Becko de révéler ce patrimoine : Frederic Lemmers, attaché scientifique à la section musique de la Bibliothèque royale de Belgique qui a pu défricher cette masse impressionnante d’information en un temps record, Marie Cornaz, Frédérique Dicop, Martine Martin, Christine Servais et Marc Appelmans, de la Section de la Musique de la Bibliothèque royale de Belgique ainsi que Michèle Friche, Michèle Isaac, Sara Lammens, Georges Cardol, Manuel Couvreur et Jean-Pierre Smyers. A tous un profond merci. L’édition de ce coffret accompagne une exposition au Pavillon Borgendael du Musée BELvue à l’été 2006. Jan Van Goethem, archiviste à La Monnaie et Jacques Fievez y ont apporté leur précieuse collaboration. Qu’ils en soient remerciés. 5 6 Yves Becko (23 février 1943 - 10 août 2004) Yves Becko est né à Liège le 23 février 1943. Ingénieur physicien de l’ULG (1967) et Docteur en Sciences appliquées de l’Université Libre de Bruxelles (1975), il fait carrière aux ACEC durant vingt ans. Diplômé du CEDEP Fontainebleau Cycle 33, il devient consultant en marketing, discipline qu’il enseigne également à la Haute École HEC à Liège. Yves Becko est aussi collectionneur. Parallèlement à ses multiples activités professionnelles, il cultive la passion du chant lyrique et des disques anciens avec frénésie et trouve l’énergie et le temps de constituer une exceptionnelle collection d’enregistrements historiques et pour la documenter, une bibliothèque spécialisée. L’odyssée discographique d’Yves Becko commence en 1961 par l’achat de quelques disques 78 tpm chez un disquaire liégeois. Yves Becko collectionne d’abord en dilettante. C’est en 1971, après s’être installé à Charleroi, que le hobby se transforme en collection systématique des disques d’opéra anciens. Grâce au soutien inconditionnel de son épouse, qui souvent l’accompagne dans ses chasses aux « vieilles cires », Yves Becko devient rapidement un collectionneur averti et réputé. Après quarante ans de recherches, il possède environ 20.000 disques 78 tpm et plusieurs milliers de disques 33 tpm et 45 tpm, 7 ainsi qu’une bibliothèque exceptionnelle consacrée aux interprètes du passé, aux théâtres lyriques et à l’histoire de l’enregistrement. Adolescent, Yves Becko ne peut se rendre à l’opéra aussi souvent qu’il l’aurait souhaité. Des œuvres comme Thaïs (Massenet) étaient « enfants non admis » au Théâtre de Liège, nous confie-il en juillet 2003. Cette censure l’oriente résolument vers le disque par lequel il peut découvrir toujours plus de répertoire. Comme la plupart des collectionneurs de disques, Yves Becko est fasciné par les voix d’opéra, en particulier les voix amples, percutantes et puissantes, celles qui au concert sont capables de toucher physiquement l’auditeur. Cet attrait pour la vibration vocale conduit naturellement aux disques anciens, qui véhiculent l’art d’innombrables artistes prestigieux de légende. Par ailleurs, Yves Becko éprouve peu de sympathie pour les voix plates ou blanches tant prisées des baroqueux. La mise en scène est pour lui secondaire au chant, si celui-ci est de belle facture et servi par une intelligente musicalité. Si la recherche du plaisir vocal constitue certainement l’un des moteurs de la quête discographique d’Yves Becko, le côté « strasses et paillettes » de l’opéra à l’américaine ne l’intéresse pas. Ses premiers souvenirs scéniques remontent à l’immédiat après-guerre, 8 lorsque des artistes russes et bulgares transitaient par Liège pour gagner Paris. Yves Becko aurait également entendu Gaston Demarcy (1884-toujours en activité en 1944) qu’il nous décrit comme « un beau baryton à la voix large, figure emblématique de l’école wallonne des barytons » (sic.). Il se déclare avoir également été fasciné par le baryton Jean Laffont (1918-2005), pour l’excellence de son articulation et la qualité de son jeu, et par le ténor Tony Poncet (1918-1979), pour sa capacité à électriser le public à chaque représentation. Outre la fréquentation des disquaires de seconde main, Yves Becko fréquente les marchés aux puces, notamment celui de Saint-Ouen près de Paris, les brocantes locales et visite les fonds de grenier. Il passe de nombreuses petites annonces dans les éditions locales pour faire sortir les documents des greniers auxquels il ne peut accéder. Progressivement, il dispose d’un réel réseau de relations attirant son attention sur la disponibilité de l’une ou l’autre rareté discographique. Ses déplacements à l’étranger et ses vacances sont organisés par rapport au calendrier des grandes brocantes et ventes de disques. Ces voyages sont l’occasion d’agréables découvertes mais aussi, hélas, de désillusions. Par exemple, un jour qu’il voyageait en France, il découvrit au détour d’un rond-point giratoire, des bordures de parterre de fleurs réalisées à l’aide de disques 78 tpm cassés en deux et directement plantés dans le sol. 9 10 On imagine aisément la rancœur d’un amoureux du disque face au désintérêt marqué par la société pour le patrimoine sonore ! Pour Yves Becko, le métier de collectionneur n’est pas une sinécure. Le collectionneur recherche parfois des titres inexistants ou détruits par le temps, en vain. La survie de certains titres tient en effet du miracle. À l’époque, les disques 78 tpm coûtent cher à l’achat et sont l’apanage d’une élite sociale. Les maisons de disques tentent de récupérer la matière première en reprenant les disques usagés à l’achat de nouveaux titres. Les disques sont bien souvent achetés par lots de cinquante unités en accompagnement du phonographe. L’acheteur choisit un genre musical particulier sans se soucier du détail des titres ou des interprètes. Les disques étant considérés comme des biens de pure consommation ne suscitant aucune vocation patrimoniale dans le chef des acheteurs, les collections privées dépassaient rarement les deux cents unités de musique sérieuse. Les collectionneurs n’y trouvent pas leur compte. Le premier disque 78 tpm acheté par Yves Becko est un Jean Noté ! Jean Noté (1858-1922), ce grand baryton belge à l’incroyable discographie de près de quatre cents titres ! Yves Becko affectionne visiblement la personnalité de cet artiste belge, dont il collectionne les disques sans fin. Nous avons recensé dans 11 12 13 sa collection neuf cent quarante-deux faces de disques portant le patronyme Noté. « Jean Noté », dit Yves Becko, « fut l’un des derniers tout grands barytons de la trempe des Battistini. Premier baryton à l’Opéra de Paris, il était le plus bouillonnant de l’équipe mais il n’avait pas l’élégance ni la manière racée de chanter d’un Maurice Renaud, son rival direct à l’Opéra, qui raflait systématiquement les Premières et les Galas, et du même coup les articles dans la presse ».