UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE NORMALE SUPERIEURE DEPARTEMENT DE LA FORMATION INITIALE SCIENTIFIQUE

CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHES SCIENCES NATURELLES

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT D’APTITUDE PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE NORMALE (CAPEN)

ETUDE BIOLOGIQUE ET EVALUATION DES MENACES D’EXTINCTION DE DEUX PLANTES ENDEMIQUES DE MADAGASCAR : Aloe capitata quartziticola et brevicaule SUR LE MASSIF D’IBITY

Présenté par :

RANDRIANANDRASANA Tsiory Andrianina

Année 2010

Date de soutenance : 12 Novembre 2010

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LES MEMBRES DE JURY

Président : Madame RAZAFIARIMANGA Zara Nomentsoa Maître de Conférences Docteur en Biochimie Enseignant Chercheur à la faculté des Sciences Université d’Antananarivo

Juge : Monsieur RAKOTONDRADONA Rémi Professeur d’Enseignement Supérieur Ph. D en Microbiologie et Physiologie Végétale Ecole Normale Supérieure

Rapporteur : Madame RAMANANDRAISOA Laurence Maître de Conférences Docteur de Troisième Cycle en Sciences Biologiques Appliquées Enseignant Chercheur de Biologie Végétale à l’Ecole Normale Supérieure

Deuxième rapporteur : RABOTOVAO Andrisoa Sylvain Doctorant en Environnement et Foresterie Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA)

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REMERCIEMENTS

En premier lieu, nos profonds remerciements s’adressent à Dieu tout puissant, qui nous a soutenu par sa bienveillance et par sa force. Je tiens à remercier les membres du jury :  Docteur RAZAFIARIMANGA Zara Nomentsoa d’avoir voulu présider le jury de ce mémoire. Veuillez trouver ici notre considération respectueuse.  Docteur RAMANANDRAISOA Laurence, vous m’avez inspiré la réalisation de cette étude, vous avez toujours été disponible à mon égard, malgré vos nombreuses activités personnelles. Veuillez trouvez ici le témoignage de mon immense gratitude.  Professeur RAKOTONDRADONA Rémi qui a accepté de juger ce mémoire, soyez assuré de ma profonde gratitude.  Monsieur RABOTOVAO Andrisoa Sylvain pour ses conseils et son consentement d’être notre encadreur technique. Je tiens à remercier aussi :  Les responsables du MBG, VOI d’Ibity de m’avoir accueilli durant les périodes d’enquêtes, pour toutes les données qu’ils m’ont communiquées, pour le temps qu’ils m’ont accordé afin de compléter mes questionnaires.  Tous les étudiants de la promotion FANILO qui ont également contribué à la réalisation de notre mémoire.  Mes parents qui m’ont soutenu moralement et financièrement afin de terminer mes cinq années d’étude et ce mémoire.  Les personnes qui m’ont permis d’arriver là, en particulier la famille Randrianarisoa et la famille Raobisaona.

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Les espèces végétales utilisées par la population d'Ibity ...... 15

Tableau II : Les paramètres physiques des espèces cibles ...... 36

Tableau III : Densité d'Aloe capitata et de Pachypodium brevicaule ...... 37

Tableau IV : Abondance des deux espèces en fonction du substrat ...... 38

Tableau V : Caractéristiques biologiques et dendrométriques d’ Aloe capitata ...... 39

Tableau VI : Caractéristiques biologiques et dendrométriques de Pachypodium brevicaule .. 39

Tableau VII : Taux de régénération de Pachypodium brevicaule et Aloe capitata ...... 40

Tableau VIII : Evolution de l'exportation de Pachypodium brevicaule et Pachypodium densiflorum de 2000 à 2006 ...... 47

Tableau IX : Résumé de l'évaluation des menaces qui pèsent sur chaque espèce cible ...... 50

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: Localisation géographique de la commune rurale d' Ibity ...... 4 Figure 2 : Carte du massif d'Ibity ...... 5 Figure 3 : Variation annuelle de la température d'Antsirabe (1991-2000) ...... 6 Figure 4 : Variation annuelle de la précipitation de la station d'Antsirabe et nombre de jours de pluies (1991-2000) ...... 7 Figure 5 : Diagramme ombrothérmique de la station d'Antsirabe (1991-2000) d'après la modèle de Gaussen P=2T ...... 8 Figure 6 : Variation d'humidité relative de la station d'Antsirabe ...... 9 Figure 7 : Le massif de KIBOY ...... 11 Figure 8 : Division phytogéographique de Madagascar (HUMBERT 1955) ...... 19 Figure 9 : Schéma de l'unité d'échantillonnage ...... 22 Figure 10 : Résumé de la méthode de travail ...... 25 Figure 11 : Aloe capitata à l'état juvénile ...... 29 Figure 12 : Aloe capitata adulte en floraison ...... 30 Figure 13 : Pachypodium brevicaule en floraison ...... 34 Figure 15 : Zone d'occurrence d' Aloe capitata ...... 42 Figure 16 : Zone d'occurrence de Pachypodium brevicaule à Ibity ...... 43 Figure 17: Les principales causes du feu de brousse...... 45 Figure 18 : Photo d'un lavaka ...... 46 Figure 19 : Evolution de l'exportation de Pachypodium brevicaule (2000-2006) ...... 48 Figure 20 : Pachypodium brevicaule destinée pour le commerce local ...... 48

vi GLOSSAIRE

Acaule : la tige est absent ou existe mais trop courte

Anémochorie : dispersion des diaspores effectuée par le vent. Autochorie : dispersion des diaspores a l’aide de ses propres structures. Barochorie : dispersion des diaspores par la pesanteur. Effet de Foehn : l’alizé perd beaucoup d’humidité en remontant les hautes terres Pachycaule : structure d’adaptation sur la tige : la tige est renflée et gorgée d’eau. Rocaille : étendue jonchée de pierre et cailloux. Sous population : lorsque deux récoltes sont séparées de plus de 10 km, elles appartiennent à deux sous population. Stipule : appendices foliacées ou épineux rencontrés à la base du pétiole de la feuille. Succulente : structure d’adaptation sur les feuilles : les feuilles sont riches en eau. Tépale : ensemble formé par les calices et les corolles Zone d’occupation : superficie occupée par un taxon au sein de la zone d’occurrence. Zone d’occurrence : superficie délimitée par la ligne imaginaire continue la plus courte possible pouvant renfermer tous les sites connus.

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LISTE DES ABREVIATIONS

CITES : Convention International on Trade in Endangered

COBA : Co mmunauté de Ba se

DGEF : Direction Générale des Eaux et Forêts

GPS : Global Position System

MBG : Missouri Botanical Garden

NAP : Nouvelle Aire Protégée

ONE : Office National de l’ Environnement

SVT : Sciences de la Vie et de la Terre

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

VOI : Vondron’ Olona If otony

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LISTE DES ANNEXES

ANNEXE I : Fiche de relevée ANNEXE II : Fiche d’enquête ANNEXE III : Données climatiques de la station d’Antsirabe ANNEXE IV : Positions géographiques des placettes et altitudes ANNEXE V : Formule de Rothe pour l’étude de la régénération naturelle ANNEXE VI : Critères pour les catégories en danger critique d’extinction et en danger (UICN) ANNEXE VII : Technique de mesure de la zone d’occurrence

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SOMMAIRE

INTRODUCTION ...... 1

I. GENERALITES ...... 3

I.1. Présentation du milieu d’étude ...... 3 I.1.1. Situation géographique ...... 3 I.1.2 Climatologie ...... 6 a. Température ...... 6 b. Précipitations ...... 7 c. Humidité relative ...... 8 d. Vents ...... 9 I.1.3. Reliefs ...... 9 I.1.4.Géologie et Géomorphologie ...... 9 I.1.5. Sol ...... 10 I.1.6. Milieu biotique ...... 11 I.1.6.1. Flore et végétation ...... 11 I.1.6.2 Faune ...... 13 a. Mammifère ...... 13 b. Oiseaux ...... 13 c. Reptiles et amphibiens ...... 13 d. Insectes ...... 13 I.1.6.3. Population et activités humaines ...... 14 I.2.Généralités sur la flore de Madagascar ...... 16 I.2.1. Les différentes formations végétales à Madagascar ...... 16 I.2.2. La division phytogéographique de Madagascar ...... 17 a. Historique de la division phytogéographique de Madagascar ...... 17 b. Division phytogéographique de Madagascar (Humbert) ...... 17 x

II. METHODOLOGIE ...... 21

II.1. Matériel d’étude ...... 21 II.2.Collecte des données ...... 21 II.2.1. Enquêtes ethnobotanique ...... 21 II.2.2. Inventaire forestier ...... 21 II.2.3. Unité d’échantillonnage ...... 21 II.2.4. Les paramètres relevés dans chaque placette ...... 22 II.2.4.1. Paramètres physiques ...... 22 II.2.4.2. Paramètres floristiques ...... 22 II.2.4.3. Les paramètres écologiques ...... 24 II.2.4.4.Etude de la régénération naturelle ...... 24 II.2.5.Traitement et analyses des résultats obtenus ...... 24 II.2.5.1.Traitement des donnés d’enquêtes ...... 24 II.2.5.2.Traitement des données d’inventaire ...... 24 II.2.5.3. Estimation du risque d’extinction ...... 25

III. RESULTATS ET DISCUSSIONS ...... 26

III.1. Etude biologique et écologique des espèces cibles ...... 26 III.1.1. Etudes biologiques et écologique d’ Aloe capitata ...... 26 III.1.1.1.Généralités sur les Aloes ...... 26 III.1.1.2. Historique des travaux sur les Aloes ...... 27 III.1.1.3. Caractéristiques de la famille des Liliaceae (17) ...... 27 III.1.1.4. Caractéristiques du genre Aloe (Reynolds) ...... 27 III.1.1.5. Position systématique d’Aloe capitata ...... 28 III.1.1.6. Descriptions d’Aloe capitata (REYNOLDS) ...... 28 III.1.1.7. Phénologie ...... 30 III.1.1.8. Pollinisation ...... 30 III.1.1.9. Agent de dissémination de la graine ...... 31 III.1.1.10. Affinité biogéographique ...... 31 III.1.1.11. Ecologie d’Aloe capitata quartziticola ...... 31 xi

III.1.2. Etude biologique et écologique de Pachypodium brevicaule ...... 31 III.1.2.1.Généralités sur les Pachypodium ...... 31 III.1.2.2. Caractéristique de la famille des ...... 32 III.1.2.3. Caractéristique du genre Pachypodium ...... 32 III.1.2.4. Description de Pachypodium brevicaule (23) ...... 33 III.1.2.5. Position systématique de Pachypodium brevicaule ...... 34 III.1.2.6. Phénologie ...... 34 III.1.2.7. Pollinisation ...... 35 III.1.2.8. Agent de dissémination de la graine ...... 35 III.1.2.9. Affinité biogéographique ...... 35 III.1.2.10. Ecologie de Pachypodium brevicaule ...... 35 III.1.3.Conclusion partielle sur l’étude biologique et écologique des espèces cibles ...... 35 III.2.Analyses et interprétations ...... 36 III.2.1.Paramètres physiques des espèces étudiées ...... 36 III.2.2. Densité de chaque espèce cibles ...... 37 III.2.3. Abondance des espèces en fonction de l’habitat ...... 38 III.2.4.Caractéristiques biologiques et dendrométriques ...... 39 III.2.5. Analyse du potentiel de régénération ...... 40 a. Taux de régénération de Pachypodium brevicaule et Aloe capitata ...... 40 III.2.6. Analyse cartographique ...... 41 III.2.7.Evaluation des menaces sur le milieu d’étude ...... 43 III.2.7.1.Le feu de brousse ...... 44 a. Aperçu sur le feu de brousse ...... 44 b. Les principales causes du feu de brousse ...... 44 c. Impact du feu sur les espèces cibles ...... 45 III.2.7.2. Facteur naturel de dégradation ...... 46 III.2.7.3.Collecte illicite ...... 46 III.2.7.4. Destruction de la forêt sclérophylle ...... 48 xii

III.2.8.Résumé sur l’évaluation des menaces qui pèsent sur Pachypodium brevicaule et Aloe capitata ...... 49 III.3. Discussions ...... 50 III.3.1.Discussions sur quelques résultats ...... 50 III.3.2. Plan de conservation des deux espèces ...... 51 III.3.2.1.Conservation in situ ...... 51 III.3.2.2.Conservation ex situ ...... 51 III.3.2.3.Transfert de gestion ...... 52 III.3.2.4.Création du Nouvelle Aire Protégée (NAP) d’Ibity...... 52 III.4. Intérêts pédagogiques ...... 52

CONCLUSION GENERALE ...... 56

BIBLIOGRAPHIE ...... 58

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INTRODUCTION

Actuellement la destruction de l’environnement à l’échelle planétaire devient un sujet fort préoccupant. Depuis longtemps l’Homme est le principal facteur de destruction de l’environnement. Les conséquences de cette destruction sont nombreuses si on n’en parle que du réchauffement climatique. Le monde a pris conscience de ces menaces qui pèsent sur notre planète et en 1972 le sommet qui s’est tenu à Stockholm a mis l’accent sur l’interaction environnement, économie et développement (1). C’est ainsi que le terme développement durable est né. C’est un modèle de développement capable de satisfaire les exigences économiques d’un pays tout en respectant les impératifs sociaux et environnementaux (1). Il s’avère donc indispensable de préserver l’environnement pour les générations futures. Pour Madagascar la richesse faunistique et floristique est connu mondialement, cette richesse est attribuée à l’ancienneté et l’isolement de l’île (27). On connaît aujourd’hui 14 000 espèces de plantes à Madagascar (27). L’isolement très tôt de Madagascar est à l’origine d’un taux d’endémisme considérable parmi les espèces animales et végétales d’autant plus que l’écosystème est très diversifié (32). Actuellement on connaît une détérioration de la biodiversité, plusieurs milliers d’hectare de forêt sont détruits chaque année par les actions irréfléchies de l’Homme (32). Prenons le cas de la commune rurale Alatsinainy Ibity situé à 22km au sud d’Antsirabe. D’après les études du Missouri Botanical Garden (MBG), le taux d’endémisme spécifique est de 67% sur le massif d’Ibity (3). Mais le massif d’Ibity est victime du feu de brousse et diverses pressions anthropiques. Il semble aujourd’hui que quelques espèces animales et végétales sont classées comme en danger critique d’extinction (31). Nous avons pris deux espèces de plantes endémiques malgaches qui poussent sur le massif : Aloe capitata quartziticola (Baker) et Pachypodium brevicaule (Baker). La problématique est de savoir si les deux espèces sont menacées actuellement faces aux pressions anthropiques et naturelles. Nous avons choisi ces deux espèces en fonction de la rareté des documents les concernant et la réalité sur les pressions d’origine anthropique et naturelle sur leur habitat naturel. L’estimation des menaces d’extinction est basée sur les critères et catégories de l’UICN version 3.1 2001(30). 2

Ainsi l’hypothèse que nous voulons vérifier est la suivante : les espèces sélectionnées sont menacées actuellement sur le massif D’Ibity. Pour réaliser cette étude on a coopéré avec le Vondron’Olona Ifotony (VOI) d’Ambarinakanga qui nous a donné l’autorisation de faire les études sur le massif du Kiboy (un des satellites du massif d’Ibity). Pour mener cette étude on a adopté le plan suivant : - la première partie concerne les généralités sur le milieu d’étude et la flore de Madagascar - la deuxième partie traite la méthodologie -la troisième partie met en relief les résultats et discussions ainsi que les intérêts pédagogiques du travail.

PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE MILIEU D’ETUDE ET LA FLORE DE MADAGASCAR

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I. GENERALITES I.1. Présentation du milieu d’étude I.1.1. Situation géographique

Le massif d’Ibity se trouve dans le firaisana d’Alatsinainy Ibity, Fivondronana Antsirabe II et faritany d’Antananarivo. Il se situe à 22km au sud d’Antsirabe suivant la RN7 près de HOLCIM et à 9,5 km environ au Sud Ouest de la plaine de Manandona entre 22° 00 et 20° 1 de latitude sud et 46° 50 et 47°15 de longitude Est. Le massif a une longueur maximale d’environ 13,5 km et large de 8 km. Le massif est limité à l’est par la RN7 et la rivière Manandona. Au Nord, il est limité par la région d’Antsirabe et au Sud également par la rivière Manandona. Le massif d’Ibity est orienté approximativement Nord Sud sur les hautes terres centrales malgaches (4). Il est nettement plus élevé et la plus grande partie s’étend au dessus de 1900m. L’accessibilité du massif est facilitée par une route secondaire praticable toute l’année. Faisant partie du domaine du centre, le massif abrite de nombreuses richesses en biodiversité. Le massif d’Ibity est constitué par des affleurements quartzites, avec une pente supérieure ou égale à 60°. Cette forte pente ne permet pas aux pâturages des zébus. En plus, presque tout le bas fond est transformé en riziculture. La zone des pâturages se trouve qu’au bas versant, sur la faible pente de la colline comme la versant Est face à la commune de Manandona et de Sahanivotry Sud. La Figure 1 concerne la localisation géographique de la commune rurale d’Ibity. La Figure 2 donne des renseignements sur la carte du massif d’Ibity et le site d’étude Kiboy. 4

Figure 1: Localisation géographique de la commune rurale d' Ibity (Source : Direction Générale des Eaux et Forêt)

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Figure 2 : Carte du massif d'Ibity (Source FTM)

e=1/100000

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I.1.2 Climatologie

Les données climatiques ont été obtenues auprès du service Météorologique d’Ampandrianomby. Ces données ont été recueillies durant les années 1991 – 2000, elles concernent la station d’Antsirabe car la commune rurale d’Ibity ne possède pas de station météorologique. Ces données sont valables pour Ibity, vu que les deux communes sont proches l’une de l’autre.

a. Température

Comme la majeur partie des hautes terres la saison se divise en 2 parties bien distinctes : la saison chaude et humide et la saison fraîche et sèche.

30 25 20 Tmax 15 Tmin 10 Tmoy 5 0

t t l e û e s ill r re ier ar vri mai juin u ao b v m a j mb an février octobre e em j ov c septembre n dé

Figure 3 : Variation annuelle de la température d'Antsirabe (1991-2000) (Source : service météorologique d’Ampandrianomby)

La saison chaude et humide s’étale d’octobre jusqu’au mois de mai avec une température maximale au mois d’Octobre. La saison fraîche et sèche du mois de juin au mois de septembre. La température minimale est en mois de juillet avec 5,5°C. Pendant l’été la forte précipitation orageuse est apportée par 7 la mousson. Pendant cette période, des perturbations cycloniques peuvent toucher toute la région du Vakinankaratra . Le massif appartient au bioclimat « subhumide » avec une saison sèche et la température minimale absolue est très faible (22). L’écart entre la température du jour et de la nuit est énorme (21°c) sur le massif.

b. Précipitations Les mois les plus arrosés sont du mois de Novembre jusqu’au mois d’Avril. Le nombre de jour de pluie est maximum au mois de janvier avec 343,1 mm qui se repartissent en 11 jours. Le mois d’Août est le mois le plus sec avec seulement 5,66 mm qui se repartissent en 0,99 jours.

400 12 précipitations Nombres de jours 350 10 de pluies 300 250 8 200 6

150 4 100 50 2 0 0

r ril n Précipitations et re ier v m ai jui août bre b m ars a juill m févr Nombres de jours de pluies octobre em bre janvie pte ov se n décem

Figure 4 : Variation annuelle de la précipitation de la station d'Antsirabe et nombre de jours de pluies (1991-2000) (Source : service météorologique d’Ampandrianomby) 8

200 400

175 350

150 300

125 250

T moyenne Température 100 200 Pluviométrie précipitation

75 150

50 100

25 50

0 0 r e ril ai n illet bre bre vie m jui ju août n vrier mars av em fé tem octobr ja sep novembre déc

Figure 5 : Diagramme ombrothérmique de la station d'Antsirabe (1991-2000) d'après la modèle de Gaussen P=2T (Source : service météorologique d’Ampandrianomby)

Si la courbe de température est au dessus de la courbe de précipitation, le mois est écologiquement sec et si la courbe des précipitations est au dessus de la courbe des températures, le mois est écologiquement humide. Ainsi on a deux saisons bien distinctes :  la saison chaude et humide du mois d’octobre au mois de Mai.  La saison fraîche et sèche du mois de Juin jusqu’au mois de Septembre.

c. Humidité relative L’humidité relative est élevée, celle-ci est attribuée aux brouillards matinaux quasi permanents dans la région. Cette humidité relative est faible à la fin de la saison fraîche et au début de la saison sèche.

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90 80 70 60 50 40 HUMIDITE RELATIVE 30 20 10 0

r i vie ma juillet mbre n mars e ja septembre nov

Figure 6 : Variation d'humidité relative de la station d'Antsirabe (Source : service météorologique d’Ampandrianomby)

d. Vents L’alizé austral est le vent du Sud Est qui souffle presque toute l’année. Il apporte une humidité importante sur la partie Est du massif. Cette masse d’air, une fois déchargée de son humidité, provoque un effet de foehn. L’effet de Foehn c’est que l’alizé en remontant les hautes terres perd beaucoup d’humidité. C’est pour cela que la partie occidentale du massif est écologiquement sèche (4). Des ruisseaux traversent toutes les vallées du massif. Ces ruisseaux se déversent toutes dans la rivière Manandona qui délimite le massif à l’Est (3). Le massif est un véritable château d’eau pour certaines plaines à cause de la présence de plusieurs sources : Sahamadio, Analatanterahina du fokontany Ambohimanarivo (3).

I.1.3. Reliefs

Le sommet du massif culmine à 2254 m (22). Le massif de l’Ibity a une forme ellipsoïdale et à l’Est du massif se trouve les montagnes satellites comme KIBOY, VOHIBONGO, AMBOROMPOTSY (4).

I.1.4.Géologie et Géomorphologie

Le sommet du massif de l’Ibity est l’affleurement rocheux quartzitique le plus élevé de Madagascar (3). 10

Le socle est formé par de schiste quartzitique. L’affleurement de granite est inférieur à 5%, des cipolins se trouvent à l’Ouest et au Sud, à l’Est on a une bande de micaschiste et de roches migmatitique (3). Le massif est allongé et couvre une surface de 45 km 2. La région de l'Ibity se trouve à une vingtaine de kilomètres au Sud d'Antsirabe. Elle est facilement accessible par la route de l'Ibity qui s'embranche sur la route du Sud à Vinaninkarena. Son intérêt géologique résulte de la présence d'un ensemble particulier dit Complexe schisto-quartzo-calcaire et schisto- quartzo -dolomitique dont l'âge et la stratigraphie ne sont pas nettement établis. En nous référant aux données actuelles, ce complexe comprend à la base, des micaschistes ou des schistes dans lesquels se développent irrégulièrement et avec un développement variable, des bancs de cipolins et de quartzites et, au sommet, une puissante série quartzitique constituant le sommet de l'Ibity (4) Du marché de l'Ibity, une autre route automobilisable part vers le Sud - Sud - Ouest, passant devant la carrière de cipolin de l'Ibity et par une descente recoupant les micaschistes et tangentant les quartzites, arrive au village d'Ihasy où on retrouve les cipolins dolomitiques. Au milieu des micaschistes, on remarquera quelques lits décimétriques de talc.

I.1.5. Sol

Le type de sol sur le massif conditionne le type de formation végétale qui s’y trouve (3) :

 sous la végétation sclérophylle, c’est un sol sableux de couleur blanche.  sous savane, on a un sol férralitique compact attaqué par l’érosion, et le phénomène de lavakisation s’installe.  au fond des ravins, on a des sols hydromorphes riches en matières organique. 11

Figure 7 : Le massif de KIBOY (Cliché de l’Auteur)

I.1.6. Milieu biotique

I.1.6.1. Flore et végétation Le site de l’Ibity fait partie de la région orientale, domaine du centre, étages des pentes occidentales (4). Selon la division phytogéographique d’Humbert le massif d’Ibity appartient à la zone écofloristique occidentale de moyenne altitude dont le climax est la forêt sclérophylle à Uapaca bojeri (4). Il n’y a plus de formation forestière pure. La formation végétale est caractérisée par Uapaca bojeri , famille des Sarcolenaceae quelques Anacardiaceae, Araliaceae , et beaucoup d’ Asteraceae . Différents types de formation végétale ont été rencontrés dans le massif (4) :

 Forêt sclérophylle ou bois de tapia constitué par un peuplement ouvert d’arbres atteignant 8m de hauteur (4). C’est une forêt claire avec un recouvrement des cimes de 40% ou plus, comprenant une strate herbacée généralement à dominance des graminées.

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Des fragments se trouvent sur les pentes Sud Ouest du massif, elles se localisent entre 1400m et 1700m :

 20° 03’de latitude Sud et 47° 00’ de longitude Est à 1624 m d’altitude.  20° 08’ de latitude Sud et 46°58’ de longitude Est à 1488 m d’altitude à Tananondry.  20° 06’de latitude Sud et 46°58’de longitude Est avec 1518 m d’altitude  20° 03’ de latitude sud et 47° 004 de longitude Est avec 1639 m.

Cette formation est caractérisée par la présence de Uapaca bojeri , Sarcolaena, Schizolaena microphylla, Schelferra bojeri, Agauria salicifolia.

 Forêt dense humide de moyenne altitude (forêt galerie) , un peuplement continu d’arbre atteignant au moins 10m de hauteur à cimes jointives. Cette formation ne couvre que 1% du massif, formant un fragment dégradé le long du massif. Cette formation est représentée par des espèces caractéristiques d’une forêt dense humide de moyenne altitude : la série à Tambourissa et Weinmania .

 Une formation herbeuse boisée ou savane arbustive avec un recouvrement des plantes ligneuses de 1et 40%. La strate ligneuse est composée de Pentachlaena laticifolia , Leptolaena pauciflora , Protorhus ibitiensis , Radamaea montana Vernonia sp . Ce type de végétation se rencontre sur les affleurements rocheux qui constituent une protection contre le feu. Cette formation occupe 50% de la surface du massif.

 Une végétation aquatique et marécageuse d’eau douce dominée par des espèces appartenants aux familles suivantes : Poaceae, Cyperaceae, Eriocaulaceae, Orchidaceae, et Droseraceae.

A cause du passage fréquent du feu de brousse, la forêt dense humide est dégradée. On trouve cette forêt le long des vallées traversant le massif. Les forêts à Uapaca bojeri sont aussi très dégradées et menacées suite aux coupes des arbres pour le bois de chauffe. Les jeunes pousses d’ Uapaca bojeri ne résistent pas au feu contrairement aux grands arbres (23).

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D’après les études du MBG en 2003, on connaît 242 espèces de plantes supérieures, elles se repartissent en 161 genres et 64 familles. Le taux d’endémisme spécifique est de 67.6%( 3). Le site abrite des espèces endémiques qu’on ne trouve nulle part ailleurs exemple Aloe ibitiensis.

I.1.6.2 Faune

a. Mammifère La richesse spécifique en mammifère est faible dans le massif comparé aux autres massifs de Madagascar. En 2003, le MBG a pu enregistré :

-8 espèces d’insectivores autochtones. - 2 espèces de chauves souris : Ptéropus rufus et Myotis goudoti. - aucune espèce de lémurien et rongeur autochtones (4).

Les espèces d’insectivores ont différents types d’habitat : Savanes arbustives pour Microgale cowani , dans les rocailles pour Microgale laungicaudata et Setifer setosus dans les basses altitudes.

b. Oiseaux MBG en 2003 a recensé 42 espèces d’oiseaux sur le massif. Les espèces forestières n’existent pas. Une espèce d’oiseau considéré comme rare ( Falco peregrinus) se reproduit dans le site.

c. Reptiles et amphibiens Au total, 20 espèces de reptiles et 10 espèces d’amphibiens ont été répertoriés sur le massif (3). On peut noter :  Lygodactylus arnoulti  Boophis williamsi classé comme gravement menacé

d. Insectes Le Missouri Botanical Garden a pu enregistrer 18 espèces de papillon en 24 heures en 2003. 14

I.1.6.3. Population et activités humaines La population est constituée majoritairement de Vakinakaratra, quelques Merina et de Betsileo (4). La zone périphérique du massif est très peuplée par contre la partie sommitale est presque inhabitée. La commune rurale d’Ibity compte environ 11000 habitants (4). L’agriculture concerne surtout la culture de maïs, haricot, patate douce, soja, et le riz. L’élevage prend aussi une considérable place, la plupart des habitants sont des éleveurs de porc et de volailles (24). La population exploite les ressources végétales comme Uapaca bojeri. L’exploitation des orchidées terrestres et Pachypodium brevicaule est fréquent sur le massif (4). Ces espèces sont collectées en quantité pour le commerce local ou pour l’exportation. L’existence de l’usine de cimenterie (HOLCIM) offre à la population une source de revenu secondaire. Il y a un Collège d’Enseignement Général et un hôpital dans la commune rurale d’Ibity. Le tourisme est un atout pour la commune grâce aux richesses en biodiversité majoritairement endémiques. Le Tableau I montre les différentes espèces végétales utilisées par la population locale. La pharmacopée traditionnelle occupe une place importante car selon les enquêtes, les médicaments ne sont pas à la portée de la population. C’est une des raisons pour la protection des espèces végétales sur le massif d’Ibity. Le massif d’ibity peut être considéré comme une zone vulnérable car le massif est un milieu que les espèces menacées utilisent pour leur reproduction et alimentation (15).

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Tableau I : Les espèces végétales utilisées par la population d'Ibity (Source : MBG)

NOM TYPE ESPECES REMARQUES VERNACULAIRE D’UTILISATION Contre la Cassinopsis manifestation Hazomafaitra Médicinale madagascariensis allergique (farasisa) Drosera Contre la toux Mahatanando Médicinale madagascariensis Tonique, aphrodisiaque, Brachylaena rétablissement du Hazotokana Médicinale ramiflora corps après les séquelles paludéens Equisetum Contre la Tsitohitohina Médicinale ramosissimum pneumonie Contre les maux Aloe capitata Vahona Médicinale d’estomac et antipelliculaire Helichrysum Tonique Rambiazina Médicinale gymnocephalum Tonique, Noronhia sp Tsilaitra Médicinale aphrodisiaque Contre les maux Schefflera bojeri Tsingila Médicinale d’estomac, diarrhées profuses Tonique (fortifie Woodfordia l’activité de Arify Médicinale floribunda l’organisme) aphrodisiaque Coutume et tradition Paix dans la Dypsis decipiens Faly (Superstition) famille Collecte souvent Pachypodium Sakamalaotany, illégale, vente des Commerciale brevicaule Kimondrimondry produits à Antsirabe Tige utilisée pour Anthocleista Dendemy Coutume et tradition la protection madagascariensis contre e la foudre Asteropeia Fabrication de divers Construction et Fandambanana densiflora matériels manche d’outils Fabrication de divers Construction Uapaca bojeri Tapia matériel

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Le Tableau I montre les plantes utilisées par la population d’Ibity et l’utilisation des espèces végétales est en général la pharmacopée traditionnelle, 9 plantes sur 14 la confirment. Après avoir présenté le milieu d’étude et ses caractéristiques physionomiques, faunistique et floristique, il est préférable de faire un bref aperçu sur la flore de Madagascar pour avoir une idée sur le type de végétation climacique sur le milieu d’étude.

I.2.Généralités sur la flore de Madagascar

I.2.1. Les différentes formations végétales à Madagascar

Madagascar est autrefois appelée île verte du fait que la totalité de sa superficie est couverte de forêt. Depuis quelques siècles, la dégradation de cette flore se fait de façon exponentielle. Madagascar figure parmi les 7 pays le plus riches du monde en biodiversité (30). Selon le rapport de l’Office Nationale de l’Environnement (ONE) en 1995 sur l’état de l’environnement, les forêts couvrent aujourd’hui 14 à 16 millions d’hectares ce qui représente 24 à 28 % du territoire national (20). La richesse floristique de Madagascar est attribuée à l’ancienneté et l’isolement de l’île (28). La flore de Madagascar est qualifiée de flore insulaire. La flore s’évolue et s’adapte en absence de compétition comme sur les continents (28). La flore de Madagascar est en relation avec le substrat, l’altitude, et le climat. La partie orientale a pu bénéficier de l’Alizé, il pleut presque toute l’année. C’est le domaine de la forêt dense humide sempervirente (28). La haute terre est autrefois couverte d’une forêt dense. Il n’y a plus que des vestiges, un exemple c’est la forêt d’Ambohitantely. Il y a aussi la forêt sclérophylle à Uapaca bojeri mais quelques vestiges subsistent encore à Ibity, Arivonimamo et Amoron’i Mania. Cette forêt couvre jadis d’importante surface. La pression anthropique a été la plus importante sur la haute terre. La formation savanicole domine largement cette partie de Madagascar. Le massif d’ibity montre cette dominance de la savane. Sur le massif, l’affleurement de quartzite permet la sélection d’une flore spécialisée qui s’adapte à ce milieu écologiquement sèche (27). L’Ouest de Madagascar est dominé par la forêt sèche caducifoliée. La partie australe est le domaine du fourré à Euphorbia et Aluaudia , c’est le bush xérophytes d’Humbert (28). Cette différence de la formation végétale en fonction de la localité a pu donner la division phytogéographique de Madagascar. 17

I.2.2. La division phytogéographique de Madagascar

a. Historique de la division phytogéographique de Madagascar

C’est Baron en 1890 qui a établi la première division phytogéographique de Madagascar en 3 régions naturelles : l’Est, le Centre et l’Ouest (28). La région du Sud n’est pas incluse dans cette division. En 1921, Perrier de la Bathie a donné une division en tenant compte du facteur anthropique : Il y a la végétation autochtone et la végétation modifiée. Perrier a pu distinguer la flore du vent et la flore sous le vent en tenant compte du facteur écologique. La flore du vent est soumise à l’Alizé tandis que la flore sous le vent est à l’abri (28). Humbert en 1965 a repris la subdivision antérieure et il a donné la subdivision en domaine, secteur et district. En 1988, grâce aux techniques de la télédétection, on a établi une classification en zone écofloristique. Les caractères écologique, floristique et biogéographique d’une région déterminent la zone écofloristique d’une région (10).

b. Division phytogéographique de Madagascar (Humbert) La division phytogéographique d’Humbert est illustrée sur la Figure 8. Dans la région orientale :Il s’agit du domaine de l’Est qui va de 0 à 800m d’altitude sur toute la région orientale à partir de Vohémar, et qui se prolonge cependant par la montagne d’Ambre. La végétation climacique est la forêt dense ombrophile. Sur les plaines littorales se trouvent généralement des formations édaphiques particulières, liées aux formations sableuses : la forêt littorale. -Le domaine du Sambirano est constitué par une enclave humide dans la partie Nord Ouest de Madagascar. La végétation climacique est la forêt ombrophile. -Le domaine du centre, compris entre 800 à 2000 m d’altitude, limité au nord par le massif de Tsaratanana, et au Sud il est resserré par le domaine du Sud et de l’Est On divise le domaine du centre en deux étages : - Etage de moyenne altitude entre 800 à 1800 m. On rencontre la forêt dense ombrophile ou la foret à mousse et à sous bois herbacée. - Etage montagnard entre 1800 à 2000 m. La végétation climacique est la silve à lichen. 18

-Le domaine des hautes montagnes qui rassemble les hauts massifs isolés, supérieur à 2000m d’altitude tel que le Tsaratanana, Marojejy ,Ankaratra, Andringitra et Andohahela . La végétation climacique est la silve à lichen ou brousse éricoide. -Le domaine du centre dans la partie occidentale entre 800 et 1600m d’altitude constitué généralement par la forêt sclérophylle de moyenne altitude ou bois des pentes occidentales. Dans la région occidentale : -Le domaine de l’Ouest compris entre 0 à 800m, caractérisé par la forêt dense sèche caducifoliée avec une nombreuse variation en fonction des facteurs édaphiques. Le domaine du Sud Ouest caractérisé par le fourré à xérophytes ou bush.

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Figure 8 : Division phytogéographique de Madagascar (HUMBERT 1955) (Source : Flore et végétation de Madagascar Philippe Morat)

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D’ après la division phytogéographique d’Humbert le massif de Kiboy se trouve dans le domaine du centre, étage des pentes occidentales.

Il s’avère donc indispensable de sensibiliser la population locale sur la mauvaise utilisation de la ressource naturelle. Le massif d’Ibity n’échappe pas à la dégradation. La reconnaissance de chaque espèce cible sur le milieu naturel, l’évaluation des menaces ainsi que les exigences climatiques et édaphiques sont difficiles si on n’adopte pas des méthodes de travail bien définies. La deuxième partie du travail traite les méthodes adoptées tout au long de notre travail.

DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE

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II. METHODOLOGIE II.1. Matériel d’étude

Nous avons choisi deux espèces endémiques de Madagascar, leur choix est en fonction de l’endémisme, de leur exploitation ainsi que des menaces qui existent sur le milieu naturel. Ces espèces sont : -Pachypodium brevicaule (Baker) endémique de l’Ibity et l’Itremo. - Aloe capitata quartziticola endémique de la région centrale Madagascar.

II.2.Collecte des données

Les collectes des données sont la recherche bibliographique, l’inventaire forestier et l’enquête auprès des personnes ressources comme les autorités locales, les éleveurs de zébus et les responsables du VOI.

II.2.1. Enquêtes ethnobotanique

L’enquête consiste à récolter des données auprès des personnes ressources tel que le président du fokontany, la personne plus âgée du village ainsi que les villageois. Les données obtenues permettent de connaître les caractéristiques biologiques de chaque espèce ainsi que les principales menaces qui pèsent sur ces espèces et la mise en place des placettes pour l’inventaire.

II.2.2. Inventaire forestier

La méthode utilisée est une placette carrée de 50 m x 50 m (2500 m 2). C’est la méthode utilisée par Razafimalala M.P. (26). Le choix de l’emplacement de ces placettes est en fonction de la rareté et l’abondance des espèces cibles pour savoir l’ampleur de la pression qui a existé sur le milieu naturel. On a mis les placettes sur l’habitat des deux espèces où ils sont abondants et sur les endroits très dégradés afin de savoir la tolérance de ces espèces à la dégradation.

II.2.3. Unité d’échantillonnage

L’unité d’échantillonnage est une placette carrée de 50m x 50m sur la végétation rupicole et la forêt sclérophylle à Uapaca bojeri . La surface d’une placette est donc d’environ 2500m 2. Chaque placette est délimitée par une corde et les coins sont marqués par des ou 22

« flags ». Au total on a placé 6 placettes sur le massif du KIBOY et la surface totale des relevées est de 1,5ha.

50 m

625 m 2

25 m

Figure 9 : Schéma de l'unité d'échantillonnage (Source : Auteur)

II.2.4. Les paramètres relevés dans chaque placette

Les paramètres relevés dans chaque placette sont les paramètres floristiques et les paramètres écologiques. Ces différents paramètres sont utiles pour l’étude biologique et écologique de chaque espèce. Pour chaque relevé les caractéristiques suivantes ont étés notés :

II.2.4.1. Paramètres physiques  Le numéro de la placette  La date de relevé  Station  Types de végétation  Coordonnées géographiques de la placette

II.2.4.2. Paramètres floristiques  Biologie florale  Etude des appareils végétatifs : racines, tiges, feuilles.  Observation des insectes et autres visiteurs  Etudes des agents de dissémination des graines  Phénologie  Etude des caractéristiques biologiques et dendrométriques 23

Selon Buren en 2005 (25), la dendrométrie traite la mensuration des arbres dans le cadre de l’inventaire forestier. C’est la mesure des différents paramètres au cours des relevées et aussi la sélection des arbres à relever sur la base de différente condition de sélection.  Abondance numérique L’abondance numérique est le nombre d’individu présent sur la surface de relever telle qu’elle a été délimitée sur le terrain (26). Nous avons travaillé dans des placettes carrées de 50mx50m. L’abondance spécifique est donnée par la formule suivant (26):

A = S X D

A : Abondance spécifique S : Surface d’étude D : Densité spécifique dans le site d’étude  Types biologiques de chaque espèce d’après la classification de Raunkier adapté par Lebrun (1947), on distingue : • Les phanérophytes (Ph) , dont les bourgeons sont situés à une hauteur supérieure à 50 cm. • Les hémicryptophytes (Ch) , arbrisseaux dont les bourgeons sont localisés juste à la surface du sol. • Les cryptophytes dont les bourgeons sont enfouis dans le substrat, selon les substrats on a :  Les géophytes (g) lorsqu’il s’agit du sol  Les hélophytes lorsqu’il s’agit de la vase  Les hydrophytes (hyd) : c’est l’eau qui protège les bourgeons • Les thérophytes (th) subsistent à l’état de graines durant les saisons défavorables. • Les lianes (l) : plantes qui grimpent ou s’accrochent sur d’autres substrats. Le spectre brut de Raunkier permet de déduire l’importance du type biologique au sein de la formation étudiée (4). Le spectre donne le pourcentage de la flore appartenant à chaque type biologique.

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II.2.4.3. Les paramètres écologiques L’étude écologique de chaque espèce consiste à étudier les principaux facteurs écologiques qui agissent sur l’habitat naturel des espèces cibles. Selon Dazoz le facteur écologique c’est l’élément du milieu susceptible d'agir directement sur tous les êtres vivants au moins pendant une phase de leur développement (8). Les paramètres écologiques relevés dans chaque placette sont :  L’évaluation de l’humidité du substrat  La direction du vent  La position géographique  La durée d’insolation  La pente et le flanc du massif KIBOY

II.2.4.4.Etude de la régénération naturelle Le but de cette étude c’est de connaître le potentiel de régénération de chaque espèce cible. Le taux de régénération est le pourcentage des individus régénérés par rapport au nombre des individus semenciers. Ce taux est donné par la formule de ROTHE (1964). La formule de ROTHE est présentée en Annexe V.

II.2.5.Traitement et analyses des résultats obtenus

II.2.5.1.Traitement des donnés d’enquêtes Les données d’enquêtes sont des sources d’informations, les données obtenues sont utiles pour la caractérisation de la végétation, la mise en place des placettes d’inventaire et l’évaluation des menaces auxquels les espèces cibles font faces. Nous avons enquêtés 30 individus résidant dans le Fokontany d’Ambarinakanga ce nombre ne représente pas la population d’Ibity qui compte 11000 habitants. Les réponses obtenues sont confrontées avec les données bibliographiques. Ainsi il est inutile de traiter ces données sur le logiciel EXCEl parce que le nombre des personnes enquêtées n’est pas représentatif.

II.2.5.2.Traitement des données d’inventaire Les données d’inventaire sont traitées en EXCEL pour avoir des graphes et tableaux analysables et exploitables. Ces données renseignent sur les caractéristiques de chaque espèce, leur potentiel de régénération ainsi que leur abondance numérique. Les connaissances de ces caractéristiques facilitent l’estimation des statuts de chaque espèce selon les critères de l’UICN. 25

II.2.5.3. Estimation du risque d’extinction L’estimation du risque d’extinction des espèces cibles est effectuée selon les critères de l’UICN pour la liste rouge version 3.1 2001 (30). Les catégories des risques d’extinction sont présentées en Annexe VI. Le résumé de la méthodologie adoptée est présenté sur la Figure 12. Dans cette partie consacrée à la méthodologie, nous nous sommes efforcés de diversifier notre méthode d’approche et d’analyse. Celle-ci se base sur trois types : la recherche bibliographique, la discussion avec la population locale et l’inventaire forestier. Ces approches nous ont permis de constater et d’évaluer les menaces auxquelles les espèces cibles font faces.

Choix du sujet et de la zone d’étude

Travaux bibliographiques

Inventaire Enquêtes auprès des Observation forestier personnes ressources directe

Traitement des données obtenues

Evaluation des menaces

Finalisation des synthèses bibliographiques et cartographiques confrontées

aux données obtenues sur terrain

Solution proposées pour la conservation des espèces cibles et perspectives d’avenir

Figure 10 : Résumé de la méthode de travail

La troisième partie traite les résultats et discussions. Ce troisième volet est clôturé par les intérêts pédagogiques du travail.

TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSIONS

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III. RESULTATS ET DISCUSSIONS III.1. Etude biologique et écologique des espèces cibles L’étude biologique de chaque espèce cible a été faite dans le milieu naturel et complétée par les données bibliographiques. Cette étude biologique et écologique est utile pour connaître les capacités de régulation de l’espèce, la régénération mais aussi les facteurs qui déterminent le cycle biologique de chaque espèce.

III.1.1. Etudes biologiques et écologique d’ Aloe capitata

La description botanique des espèces consiste à décrire les caractères macroscopiques de chaque espèce. Elle consiste aussi à la description morphologique des espèces. Cette description a été faite dans le milieu naturel et complétée par les données bibliographiques.

III.1.1.1.Généralités sur les Aloes Le mot Aloes dérive du mot arabe « ALLOEH » qui signifie des substances amères et brillantes (24). Pour l’Afrique du Sud et Madagascar, on a identifié plus de 325 espèces et l’ensemble des espèces dans les régions tropicales dépasse les 500. Les Aloes sont d’origine méditerranéenne. Ils peuvent s’adapter aux différentes régions du monde et sur différents substrats par exemple le calcaire sec. Les Aloes se propagent par graine ou par coupage (24). Pour Madagascar, la richesse spécifique est élevée concernant les Aloes : des espèces de petite taille comme Aloe haworthioides et Aloe parvula et des grandes arbres comme Aloe suzannae et Aloe vahombe. Les gigantesques Aloes comme A .suzannae est considéré comme les plus primitifs des Aloes de Madagascar (19). Les Aloes sont des plantes ornementales par leur port particulier et leur fleur de couleur vive. Ils utilisent les Aloes dans les jardins publics actuellement. Les grandes industries cosmétiques commencent à exploiter les Aloes surtout Aloe vera qui possède beaucoup de vertus thérapeutique. Aujourd’hui, il existe des boissons énergisantes ou Aloe vera entre dans la préparation. Depuis l’antiquité le gel d’Aloe vera ou Aloe barbensis a été utilisé pour soigner la peau ou protéger la peau contre le soleil, le feu, la cicatrisation des blessures, les piqûres des insectes et les acnés (24). On a découvert que le gel des Aloes est hypoallergique et non cancérigène (24) et la fraction partiellement purifiée d’ Aloe vahombe dénommé ALVA est une fraction polysaccharidique à effet immunostimulant. Les racines des Aloes sont données aux enfants fatigués et aussi en cas de 27

constipation (28). Les Aloes renferment une substance tonique qui peut être toxique à forte dose (9).

III.1.1.2. Historique des travaux sur les Aloes En 1978 ont commencé les travaux expérimentaux sur les Aloes endémiques de Madagascar en vérifiant les enquêtes tirées de la médecine traditionnelle. Nombreux sont les botanistes qui ont travaillé sur les Aloes de Madagascar comme HUMBERT, BAKER, DECORS, POISSON, REYNOLDS. Aujourd’hui, beaucoup de travaux sont à faire concernant la détermination des espèces et variétés. Aloe capitata appartient à la famille des Liliaceae.

III.1.1.3. Caractéristiques de la famille des Liliaceae (17) Ce sont des herbes vivaces, à bulbe, à tubercule ou à racines fibreuses. Les espèces peuvent être des arbustes dressés ou grimpants et même des arbres. Ce sont des plantes terrestres jamais aquatiques. Les feuilles souvent étroites et allongées, parfois charnues, et aiguillonnées, parfois réduites à des écailles, rectinerves en général, ou très rarement à nervation réticulée. Les fleurs sont hermaphrodites, rarement unisexuées, solitaires ou plus souvent disposées en épi, grappe, corymbe, ombellules, simples ou composées.

III.1.1.4. Caractéristiques du genre Aloe (Reynolds) Les Aloes sont caractérisées par leurs feuilles épaisses et souples, très charnues, riches en eau. Les Aloes font partie des plantes grasses et succulentes. Pour certaines espèces, le bord des feuilles est dentelé. Il y a des espèces arborescentes comme Aloe dichotoma , Aloe pilansii, Aloe plicatilis qui atteignent plusieurs mètres. Aloe vahombe, Aloe helenae, Aloe ferox ont un tronc mais ne sont pas ramifiés (19). Il y a des espèces rampantes, c’est le cas des Aloes qui ont des tiges souples qui atteignent plusieurs mètres. Il y a des espèces acaules mais certains peuvent avoir une tige au cours de leur croissance. Les fleurs des Aloes sont de petite taille mais groupées sur de longues hampes florales. La couleur des fleurs est variable : rouge, jaune, orange. Les inflorescences peuvent être coniques ( A.arborescens ), ou bien cylindrique ( A. suzannae ) ou globulaire (A .capitata, A. helenae ). Contrairement aux Agaves, les Aloes ne meurent pas après avoir fleuri (24). En ce qui concerne la répartition, les Aloes poussent dans les savanes sèches et les déserts.

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On peut classer les Aloes en trois groupes selon leurs exigences climatiques :

Déserticoles : c’est un milieu caractérisé par une pluviométrie faible et un écart de température entre le jour et la nuit. Savanicoles : l’ensoleillement est variable. Aloe capitata est en général savanicole sauf la variété silvicola. Montagnards : la chute des neiges marque l’écosystème montagnard, il fait froid la nuit, les régimes des pluies sont variables.

III.1.1.5. Position systématique d’Aloe capitata

Règne : VEGETALE Embranchement : ANGIOSPERMES Classes : MONOCOTYLEDONES Ordre : LILIALES Familles : LILIACEAE Genre : Aloe Espèce : capitata Variété : quartziticola Nom vernaculaire : Vahona

III.1.1.6. Descriptions d’Aloe capitata (REYNOLDS) La Figure 11 renseigne sur Aloe capitata quartziticola à l’état juvénile et la Figure 12 renseigne sur Aloe capitata quartziticola à l’état adulte. Aloe capitata est une plante acaule dans les stations ensoleillées ou avec une tige atteignant au moins 60 cm de hauteur. Les feuilles sont de 20 à 30 groupés en rosette dense, ascendante courtes, larges et charnues. Il y a des aguillons grandes et distants (3 à 4mm de long, écartement de 10 à 20 mm) sur les feuilles. Les feuilles d’Aloe capitata sont riches en suc qui devient jaune en séchant. L’inflorescence est dressée, atteignant 80 cm. L’inflorescence est ramifiée (3 à 4 branches). Ce sont des grandes grappes à fleurs nombreuses avec des longues bractées étroitement deltoïdes. Les fleurs sont jaunes orangées, actinomorphes. Les fleurs de la partie terminale mûrissent en premier. Les fleurs sont composées de 6 tépales dont 3 sépales valvaires et 3 pétales valvaires également. Il y a 6 étamines introrses avec 3 étamines alternipétales et 3 altérnisépales. Les étamines sont plus longues que les sépales. L’ovaire est supère composée de 3 carpelles. Il y a 3 loges avec 29

de nombreuses ovules par loges. Le style est plus long que les étamines. Aloe capitata est une espèce fréquente des gneiss et granite de la région centrale. La variété gneissicola est propre aux affleurements gneissiques de la Tampoketsa. La variété quartziticola occupe les quartzites depuis le massif de l’Ibity et Itremo jusqu’au Sud d’Ambalavao. La variété cipolinicola est calcicole (7). La variété sylvicola à écologie très différente vit en épiphyte ou sur les rochers ombragés dans la forêt de Manongarivo (7). La figure 11 montre la photo d’Aloe capitata à l’état juvénile. La figure 12 montre la photo d’Aloe capitata à l’état adulte.

Figure 11 : Aloe capitata à l'état juvénile (Cliché de l’auteur)

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Figure 12 : Aloe capitata adulte en floraison (Cliché de l’auteur)

III.1.1.7. Phénologie La production de fleur et fruit se fait au mois de juin jusqu’au mois d’octobre à Ibity. On a recensé quelques individus en floraison dans les parties ensoleillées au moment de notre étude sur terrain.

III.1.1.8. Pollinisation On a observé 3 visiteurs sur Aloe capitata , les travaux déjà effectués confirment l’existence de ces visiteurs. Ces visiteurs sont : 31

-Souimanga nectarina (soimanga) -Appis mellifera (abeilles) -Musca sp (des mouches) Ce sont Appis mellifera et Souimanga nectarina qu’on peut considérer comme des pollinisateurs potentiels car les mouches sont des simples visiteurs et ne consomment ni les nectars ni les pollens.

III.1.1.9. Agent de dissémination de la graine La structure du fruit facilite la dissémination des graines car c’est un fruit capsulaire qui s’ouvre par 3 valves. Ce mode de dissémination c’est l’autochorie. La pesanteur assure aussi la dissémination des graines donc c’est à la fois barochorie et autochorie.

III.1.1.10. Affinité biogéographique Aloe capitata quartziticola est adaptée aux quartzites. Ces structures d’adaptation à la sécheresse sont la spinescence et la succulescence des feuilles. L’eau stockée sera utilisée en période sèche. Aloe capitata fait partie des plantes grasses. Les feuilles gorgées d’eau assurent la survie de ces plantes au moment où le déficit hydrique est très accentué (27).

III.1.1.11. Ecologie d’Aloe capitata quartziticola Aloe capitata est une plante endémique de Madagascar. L’espèce se répartit sur toute l’Imerina (6), mais la variété quartziticola est localisée surtout à Ibity et Ambatofinandrahana. Aloe capitata quartziticola est en affinité avec l’affleurement des quartzites. L’espèce est acaule dans les stations ensoleillées et dans les stations ombragées, il peut y avoir une tige de quelques cm de long (19). Les feuilles succulentes d’ Aloe capitata est une des structures d’adaptions à la sécheresse. L’eau sera utilisée en période sèche. Le feu de brousse fréquent sur le massif modifie le rythme de croissance d’Aloe capitata sans le tuer (22).

III.1.2. Etude biologique et écologique de Pachypodium brevicaule Pachypodium brevicaule est une plante naine endémique de l’Ibity et l’Itremo. L’espèce a été décrite par John Gilbert Baker en 1887.

III.1.2.1.Généralités sur les Pachypodium Madagascar possède de nombreuses espèces endémiques de Pachypodium allant des formes naines comme Pachypodium brevicaule ou Pachypodium densiflorum aux arbustes 32 comme Pachypodium runtenbergianum . Le genre est représenté à Madagascar par 23 espèces : 18 endémiques de Madagascar 5 endémiques de l’Afrique du Sud (19). L’aire de répartition des différentes espèces est en fonction des affleurements géologiques bien déterminés (19) :  Pachypodium densiflorum : sur les granites et gneiss, surtout dans les dômes granitiques de Fianarantsoa  Pachypodium horombense Granite également mais sur le plateau de Horombe et ses contreforts  Pachypodium rosulatum variété gracilius : massif gréseux de l’Isalo  Pachypodium brevicaule sur le massif quartzitique de l’Ibity et l’Itremo. L’écologie de ces différentes stations se présente de façon remarquable sur la morphologie des différentes espèces. Il y a une très grande diversité de formes et les formes herbacées sont considérées comme les plus évoluées (19). Pachypodium brevicaule appartient à la famille des Apocynaceae.

III.1.2.2. Caractéristique de la famille des Apocynaceae C’est une grande famille représentée par 200 genres et 1300 espèces (27). Principalement dans les régions tropicales et tempérées chaudes. Ce sont des buissons ou grands arbres hermaphrodites à exsudation laiteuse abondante et devenant jaune épaisse. Portant des épines stipuliformes appariés ou par trois avec des troncs parfois renflés et/ou aux branches succulentes. Les feuilles sont alternes, opposées ou en verticilles de 3 à 5. Les feuilles sont simples, penninerve. Les stipules sont absentes. L’inflorescence est soit terminale, soit axillaire en cyme ou corymbe ou parfois fleur solitaire. Les fleurs sont pentamères. Elles peuvent être petites ou grandes. Le calice est profondément et superficiellement lobé. La corolle est soudée en tube. L’anthère est biloculaire et introrse à déhiscence longitudinale. Les disques qui entourent l’ovaire peuvent exister ou non. L’ovaire est supère, biloculaire, composé de carpelle soudé ou séparé. Le style est commun élargi à l’apex. Le fruit peut être petit ou grand.

III.1.2.3. Caractéristique du genre Pachypodium Ce sont des buissons ou petit arbre succulent au tronc renflé et portant des épines stipulaires soit appariées soit par trois. Les feuilles sont alternes groupées à l’apex des branches. 33

L’inflorescence est axillaire en cyme avec de grande fleur au lobe aigu. La corolle est de couleur blanche, rouge ou jaune se recouvrant vers la droite. L’anthère est sessile inséré à l’apex du tube. On note la présence de disque de 5 écailles entourant l’ovaire. L’ovaire est composé de deux carpelles. Les fruits sont apocarpe composées de deux grands méricarpe déhiscente à multiple graine. Les graines sont aplaties portant un plume de poils apical. L’albumen est mince. Voici la clé de détermination du genre Pachypodium (J Kœchlin 1969) : 1) Fleurs blanches panachés : sous genre Chynopodium • Epines généralement 10 fois plus longues que large : Espèces Africaine • Epines plus courtes :  Cymes contractés, anthère incluses ; épines par 2 ou 3 :  Epines par 2 : - Espèces arborescentes : P. runtenbergianum, P.meridionale - Souches naines : P decaryi, P ambongense  Epines par 3 : P. lamerei variété typicum et ramosum  Cymes amples anthères exsertes, épines par 3 : P. geayi 2) Fleurs jaunes : sous genre Chrysopodium • Formes basse à tronc renflé, tiges plus ou moins allongées ou réduites à de simple excroissance : P. rosulatum var typicum, var gracilius , P horombense, P. densiflorum, P. brevicalyx, P. brevicaule. 3 ) Fleurs rouges sous genre Porphyropodium : P. baroni var typicum et var windsori

III.1.2.4. Description de Pachypodium brevicaule (23) C’est une plante pachycaule naine, à tronc tubériforme, enfoncée dans les fissures des roches. Le tronc est lisse avec des rameaux très courts, épineux. Il y a des épines groupées par trois sur les rameaux. Les feuilles sont caduques de 1 à 4 cm de long. Ce sont des feuilles membraneuses, sessiles elliptiques, acuminés au sommet et à la base, poilues au-dessous. L’inflorescence est poilue et ayant 2 à 6 fleurs serrées. Les fleurs sont actinomorphes colorées en jaune. Il y a 5 sépales de couleur verte, valvaires et 5 pétales de couleur jaune, tordues, libres au sommet mais soudées à la base formant un tube d’environ 2 cm de long. Les 5 étamines sont soudées entre eux et avec le pétale. L’ovaire est infère. Le fruit est un méricarpe droit cylindrique avec des poils. Les graines sont ovales et glabres. 34

III.1.2.5. Position systématique de Pachypodium brevicaule Règne : VEGETALE Embranchement : ANGIOSPERME Classe : EUDICOTYLEDONES Ordre : Famille : APOCYNACEAE Genre : Pachypodium Espèce : brevicaule Noms vernaculaires : Kimondromondro, Sakamalaombato

Figure 13 : Pachypodium brevicaule en floraison (Cliché de l’auteur)

III.1.2.6. Phénologie La production des boutons floraux commence au mois de Juin et la fructification au mois d’Août. Certains individus sont déjà en floraison d’après notre observation au mois de Mai. 35

III.1.2.7. Pollinisation Nous n’avons pas rencontré de pollinisateur potentiel ce qui confirment les travaux déjà effectués sur Pachypodium brevicaule . Les fleurs ne dégagent pas d’odeur et il n’y a pas production de nectar.

III.1.2.8. Agent de dissémination de la graine On peut dire que c’est le vent qui assure la dissémination de la graine vu que les graines sont de petites tailles. Le mode de dissémination est donc du type anémochorie.

III.1.2.9. Affinité biogéographique Le tronc renflé de Pachypodium brevicaule est une structure d’adaptation à la sècheresse. La chute des feuilles et les épines diminue la perte d’eau par évaporation et transpiration. L’eau stockée sera utilisée par la plante en période sèche. La spinescence et la chute des feuilles sont aussi parmi ces structures d’adaptation à la sècheresse. L’écologie des différentes stations se reflète de manière remarquable sur la morphologie du genre Pachypodium.

III.1.2.10. Ecologie de Pachypodium brevicaule Le genre Pachypodium s’adapte à des substrats différents mais l’espèce Pachypodium brevicaule semble en affinité avec le quartzite. L’aire de répartition de l’espèce est seulement Ibity et Itremo (6) Le substrat de P. brevicaule est écologiquement sec car la rétention d’eau est presque nulle (19). L’affleurement quartzitique se délite facilement et entre les fissures s’accumulent des matières organiques assez humifères (19). Selon Koechlin l’espèce pousse à une altitude entre 800 et 1000 m. Le climat de l’Ibity est caractérisé par une saison sèche très marquée et un minimum de température relativement faible.

III.1.3.Conclusion partielle sur l’étude biologique et écologique des espèces cibles

L’étude biologique et écologique des espèces cibles permet de savoir les caractéristiques botaniques, écologiques de chaque espèce cible. Cette étude va faciliter l’évaluation des menaces. On peut dire que Aloe capitata et Pachypodium brevicaule sont adaptées au substrat quartzitique de l’Ibity. La zone d’occurrence de chaque espèce cible est plus ou moins restreinte. Ceci pourrait engendrer une menace si l’exploitation est trop élevée. L’évaluation des menaces des espèces est facilitée par l’analyse des résultats obtenus sur les 36 placettes. On va analyser autant que possible les chiffres afin de mieux évaluer les degrés des menaces auxquelles les espèces cibles font face.

III.2.Analyses et interprétations

III.2.1.Paramètres physiques des espèces étudiées

Les paramètres physiques de chaque espèce permettent de connaître la localisation géographique, exposition topographique, ainsi que l’altitude où pousse chaque espèce cible. Ces paramètres sont présentés dans le Tableau II. Les deux espèces cibles sont abondantes sur le flanc du massif Kiboy (une des montagnes satellites du massif d’Ibity). Sur le piedmont du massif Aloe capitata et Pachypodium brevicaule sont peu nombreux.

Tableau II : Les paramètres physiques des espèces cibles

COORDONNEES POSITION ESPECES LOCALITE GEOGRAPHIQUES GEOGRAPHIQUE LATITUDE LONGITUDE

Pachypodium Sur le flanc de la 20°04’.20, 1’’ 46°59’.93.9’’ Montagne brevicaule montagne Sud Est d’origine Sur le flanc de la 20°04’.20, 6’’ 46°59.81, 7’’ Aloe capitata quartzitique montagne Sud Est

Les deux espèces s’adaptent au sol quartzitique très mince. Elles sont donc beaucoup plus sensibles à l’influence physique qu’à l’influence chimique, plus précisément, ils ont de faible exigence chimique vu leur substrat sec. Après avoir analysé les paramètres physiques de chaque espèce la partie suivante concerne l’analyse de la densité. Cette analyse permet de connaître la tolérance de chaque espèce face à la dégradation. 37

III.2.2. Densité de chaque espèce cibles

Le Tableau III renseigne sur la densité de chaque espèce cible. La densité des individus adultes pour Aloe capitata est de 33,33 individus à l’hectare. La plupart des individus recensés sont à l’intérieur de la forêt à tapia. La densité des individus juvénile pour Aloe capitata est de 50 individus à l’hectare. La densité des individus de régénération est de 16 individus à l’hectare. Cette faible densité pour les individus de régénération est due au feu de brousse qui modifie le cycle phénologique de l’espèce mais conduit aussi à la dégradation de l’habitat. Les individus matures sont nombreux par rapport aux individus régénérant pour Aloe capitata. Il y a alors un déséquilibre et un potentiel de régénération assez faible. Pour Aloe capitata, la densité totale est de 99,33 individus à l’hectare. La densité des individus adulte est de 76 individus à l’hectare pour Pachypodium brevicaule. Sur les rocailles quartzitiques, le nombre de Pachypodium brevicaule recensé est élevé avec 114 individus adultes. Pour la densité des individus juvéniles, le nombre est faible avec 10 individus à l’hectare. La densité de régénération est de 12 individus à l’hectare pour Pachypodium brevicaule . On pense que cette faible densité est attribuée aux collectes illicites de l’espèce mais aussi au feu de brousse qui est parfois très violent et aux piétinements de l’Homme et des zébus. La densité totale pour Pachypodium brevicaule est de 98 individus à l’hectare. Tableau III : Densité d'Aloe capitata et de Pachypodium brevicaule

ETAT DE PACHYPODIUM ALOE CAPITATA DEVELOPPEMENT BREVICAULE Individus Densité Individus Densité

recensés N / ha recensés N / ha

Adulte 114 76 50 33,33

Juvénile 15 10 75 50

Régénération 18 12 24 16

TOTAL 147 98 149 99,33

38

III.2.3. Abondance des espèces en fonction de l’habitat

L’observation sur terrain et l’enquête montrent que l’abondance des espèces est différente en fonction des différentes stations. D’après la Figure 16, la répartition des espèces cibles est différente en fonction de l’habitat. Le Tableau IV montre cette différence de répartition en fonction de l’habitat. Pour Aloe capitata , la densité est élevée sur la forêt à Tapia car c’est un endroit idéal pour cette espèce. Les feuilles mortes d’Uapaca bojeri assurent la richesse en humus du substrat. Pour Pachypodium brevicaule l’espèce est adaptée à un endroit sec et fort ensoleillé et leur nombre est assez faible à l’intérieur de la forêt sclérophylle à Uapaca bojeri . Sur la forêt galerie, le nombre des individus recensés est faible car la pression anthropique a été élevée sur cet endroit. D’après nos observations sur terrain, les espèces introduites comme Psidium guyava et Pinus sp commencent à s’installer et la savane entoure cette forêt. Tableau IV : Abondance des deux espèces en fonction du substrat

HABITAT ESPECES Forêt Rocailles Forêt galerie sclérophylle quartzitiques Aloe capitata 121 31 8

Pachypodium brevicaule 22 125 0

Densité 140 120 100 80 60 40 20 Aloe capitata Pachypodium brevicaule 0 Forêt Rocaille Forêt galerie sclérophylle quartzitique HABITAT

Figure 14 : Abondance des deux espèces en fonction de l’habitat

39

Cette forêt galerie très dégradée est donc un exemple de menace qui se produit si la pression anthropique ne cesse pas. Sur la savane nous n’avons plus trouvé ni Aloe capitata ni Pachypodium brevicaule . On peut dire que la tolérance à la dégradation pour les deux espèces est faible car le nombre d’indivisus recensés est nulle.

III.2.4.Caractéristiques biologiques et dendrométriques

Les caractéristiques biologiques et dendrométriques des espèces étudiées sont présentées sur le Tableau V. Ces mesures sont relevées à l’intérieur de chaque placette. Le Tableau V montre que la valeur plus faible pour la taille des individus adulte est observée chez Pachypodium brevicaule avec 30 cm de hauteur. Ce chiffre montre aussi les caractères de l’espèce qui sont l’absence des branches et le diamètre exagéré du tronc. La taille est élevée chez Aloe capitata avec plus de 1 m de longueur. La différence entre la varieté quartziticola est la variété cipolinicola est au niveau de la taille car la variété cipolinicola présente un tronc alors que la varieté d’Ibity est acaule.

Tableau V : Caractéristiques biologiques et dendrométriques d’ Aloe capitata

ETAT DE HAUTEUR NOMBRE DE ESPECES DIAMETRE DEVELOPPEMENT (m) FEUILLES 1m Supérieur Adulte 60 ou plus à 30 Aloe capitata Juvénile 0,50 30 48

Régénération 0,10 5-10 10

Tableau VI : Caractéristiques biologiques et dendrométriques de Pachypodium brevicaule

ETAT DE HAUTEUR NOMBRE DE DIAMETRE ESPECES DEVELOPPEMENT (m) FEUILLE (cm)

Adulte 0,30 20 – 30 40 Pachypodium Juvénile 0,20 – 0,30 15 – 20 20 – 30 brevicaule Régénération 0,03 – 0,05 2 - 5 3 - 4 40

Après avoir analysé ces caractéristiques biologiques et dendrométriques, on va étudier le potentiel de régénération de chaque espèce cible pour évaluer la tolérance à la dégradation.

III.2.5. Analyse du potentiel de régénération

Le potentiel de régénération est obtenu à partir de la formule de Rothe. Les détails concernant cette formule est présenté en Annexe V. La régénération naturelle est l’ensemble des processus par lesquels les plantes se reproduisent naturellement sans intervention sylvicole c'est-à-dire sans intervention de l’Homme. Dans chaque placette, les individus régénérants et les individus semenciers ont été inventoriés. Les individus régénérés sont ceux aux stades de développement incapables de se reproduire parce qu’ils ne sont pas encore porteurs d’appareils reproducteurs. Les individus semenciers sont les individus qui portent des appareils reproducteurs. La connaissance du taux de régénération de chaque espèce permet de connaître si la survie de l’espèce est assurée ou non.

a. Taux de régénération de Pachypodium brevicaule et Aloe capitata L’analyse du potentiel de régénération est nécessaire pour connaître la capacité de l’espèce à se régénérer. Cette étude permettra de mettre en exergue la tolérance de l’espèce face à la dégradation. Le taux de régénération d’ Aloe capitata et Pachypodium brevicaule est présenté dans le Tableau VII. Le taux de régénération de Pachypodium brevicaule est obtenu sur une surface de 1,25 ha parce que nous n’avons plus trouvé Pachypodium brevicaule sur la sixième placette. Le taux de régénération est donné par la formule TR = Nr/Ns x 100 TR : taux de régénération Nr : nombre d’individus régénérant Ns : nombre d’individus semencier Tableau VII : Taux de régénération de Pachypodium brevicaule et Aloe capitata

NOMBRE NOMBRE TAUX DE D’INDIVIDUS D’INDIVIDUS REGENERATION REGENERES SEMENCIERS Pachypodium brevicaule 18 129 13,95%

Aloe capitata 24 125 19,2%

41

Le taux de régénération est faible pour Pachypodium brevicaule avec 13,95%. L’espèce peut disparaître si son exploitation est trop élevée d’après la formule de Rothe. Ce taux de régénération assez faible est attribué à la dégradation de l’habitat naturel, l’exploitation de l’espèce mais aussi le piétinement de l’homme et des zébus qui détruit les jeunes pousses. Le nombre des jeunes pousses de Pachypodium brevicaule est très rare d’après notre observation sur terrain. Le taux de régénération est aussi faible pour Aloe capitata avec 19,2% . La dégradation de l’habitat naturel et le feu de brousse peuvent être à l’origine de ce faible taux de régénération. Il a alors un risque pour l’espèce dans l’avenir si les pressions continuent toujours. Le taux de régénération pour Aloe capitata est obtenu sur une surface d’environ 1,5 ha car sur la forêt galerie nous avons recensées quelques individus adultes.

III.2.6. Analyse cartographique

Les figures 15 et 16 montrent la zone d’occurrence des deux espèces cibles. On estime la zone d’occurrence d’Aloe capitata à 36 km 2. La zone d’occurrence d’Aloe capitata quartziticola est relativement restreinte et fragmentée. Pour Pachypodium brevicaule la zone d’occurrence est inférieure à 40 km 2. La zone d’occurrence de Pachypodium brevicaule est restreinte et fragmentée. Cette estimation de la zone d’occurrence permet d’estimer le risque d’extinction des deux espèces cibles en se referant aux critères et catégories de l’UICN pour les espèces menacées.

42

Figure 15 : Zone d'occurrence d' Aloe capitata (Source MBG)

43

Figure 16 : Zone d'occurrence de Pachypodium brevicaule à Ibity (Source : MBG)

III.2.7.Evaluation des menaces sur le milieu d’étude

L’évaluation des menaces est obtenue à partir des enquêtes, observations sur terrain, et les travaux bibliographiques. On tient compte des pressions essentiellement anthropiques mais aussi des facteurs naturels de dégradation. 44

III.2.7.1.Le feu de brousse Le feu de brousse est l’un des facteurs écologiques le plus important en savane. Il s’avère important de connaître les principales causes du feu de brousse.

a. Aperçu sur le feu de brousse En effet lorsqu’ on parle du feu de brousse, il s’agit du feu qui parcourt une savane. C’est un feu le plus souvent volontaire et mal maîtrisé. Dans toutes les savanes, la recherche de solution à ce grave problème nécessite une connaissance préalable du type de feu, de leur origine et des principales causes. Nous présentons ici la synthèse bibliographique des résultats des travaux déjà effectués dans la région d’Ibity. Les spécialistes distinguent deux grands types de feux de brousse à savoir les feux précoces et les feux tardifs (4).

 Les feux précoces

Il s’agit des feux qui se propagent au début de la saison sèche ; période à laquelle la teneur en eau de la végétation est encore élevée surtout herbacée. Ce type de feu est réputé comme moins nocif car il consomme peu de matériel végétal (3).

 Les feux tardifs

Il est allumé à la fin de la saison sèche. Ce type de feu est le plus souvent violent. Les végétaux étant rapidement consumées. Ce caractère très destructif du feu est dû au fait que ces feux sont déclenchés au moment où la formation graminéenne est sèche.

b. Les principales causes du feu de brousse D’après la Figure 17 la principale cause du feu de brousse est d’origine criminelle. Les interviews effectuées montrent aussi que le feu peut être accidentel et volontaire. Les causes du feu accidentel en zone savane sont aussi nombreuses que variées : • La pratique de feu de culture : le feu utilisé pour brûler les résidus de culture s’échappe des parcelles et gagne la savane • La foudre qui tombe va brûler la formation graminéenne et les arbres.

45

Figure 17: Les principales causes du feu de brousse (Source www.pnae.mg)

• Les apiculteurs traditionnels, au moment de la récolte du miel brûlent des tissus afin de rendre les abeilles inoffensives. Ces feux mal éteints gagnent la savane. • Les passagers négligents d’éteindre leur mégot de cigarette, avant de le jeter dans l’herbe du bord du chemin sont responsables du feu de brousse.

En ce qui concerne le feu volontaire, d’après le graphe et les enquêtes, les feux volontaires sont : • Le renouvellement des pâturages : après brûlage de la savane, les herbes sont verdoyants et de meilleurs qualités pour les bétails. • Feu allumé par les Dahalo : les voleurs de zébus brûlent la savane pour effacer les traces des zébus. • Feu criminels : ce type de feu est allumé pour des causes indéterminées .

c. Impact du feu sur les espèces cibles Pachypodium brevicaule et Aloe capitata adulte supportent le feu de brousse (19). En ce qui concerne les graines et les jeunes pousses, le feu de brousse violent peut les endommager et de ce fait il y a diminution des individus de régénération. Le feu détruit l’habitat des espèces cibles car, selon N Beadle en 1940, après un simple feu de graminées, la 46 température du sol s’élève de 80 à 213 ° C (29). Le feu entraîne la diminution de C, N, Mg, Ca, K et assimilable qui varie de 50 à 55 % par rapport aux taux relevés avant le passage du feu et le sol devient plus desaturée en base échangeable (32). L’érosion hydrique et éolienne devient très intense à cause de la faible couverture végétale. A long terme, la répétition successive du feu au même endroit entraîne le ravinement, l’ensablement des bas fond, l’envasement du canal d’irrigation et l’incinération de toutes les ressources naturelles.

III.2.7.2. Facteur naturel de dégradation La topographie est un facteur naturel de dégradation car les terrains en forte pente sont facilement attaqués par l’érosion. Les éléments minéraux sont entraînés par l’eau de ruissellement au moment des pluies torrentielles. Les plaines et les rizières au pied du massif sont ensablées. Le phénomène de lavakisation s’installe un peu partout sur le massif. La Figure 18 montre un lavaka sur le milieu d’étude. Le phénomène d’érosion est accentué par la destruction de la forêt sclérophylle.

Figure 18 : Photo d'un lavaka (Source : Cliché de l’auteur)

III.2.7.3.Collecte illicite La collecte des espèces pour des fins commerciaux ne concerne que Pachypodium brevicaule car Aloe capitata n’est pas exploitée pour le commerce. Pachypodium brevicaule 47 est collecté massivement pour la vente locale à Antsirabe. On vend l’espèce aux environs de 1500 AR à 3000 AR. Pachypodium brevicaule est parmi les espèces les plus demandées au niveau international. Depuis 2003, l’exportation de l’espèce a connu une augmentation spectaculaire. L’exportation de Pachypodium est réglementée par la Convention International in Trade of Endangered spécies (CITES) car l’espèce est inscrite à l’Annexe II de la CITES (21). Il y a une exportation illicite à cause de la forte demande au niveau international.

Tableau VIII : Evolution de l'exportation de Pachypodium brevicaule et Pachypodium densiflorum de 2000 à 2006 (Source : Base de données du Direction Générale des Eaux et Forêts) (DGEF)

ESPECES 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Pachypodium 207 490 0 505 1814 1279 1628 brevicaule

Pachypodium 33 235 3 514 942 1825 1191 densiflorum

Le Tableau VIII met en exergue l’évolution de l’exportation de Pachypodium brevicaule de 2000 à 2006. Cette évolution se fait de façon exponentielle après la crise économique de 2002. On pense que l’instabilité politique et économique a entraîné une forte demande aux niveaux internationaux et l’augmentation des exportateurs au niveau national. Les pays de l’Est sont les principaux importateurs d’après les données de la Direction Générale des Eaux et Forets (DGEF).

48 2000

1800

1600 Pachypodium brévicaule 1400 Pachypodium densiflorum 1200

1000

800

600

400

200

0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Figure 19 : Evolution de l'exportation de Pachypodium brevicaule (2000-2006) (Source : DGEF)

Figure 20 : Pachypodium brevicaule destinée pour le commerce local (Source : cliché de l’auteur)

III.2.7.4. Destruction de la forêt sclérophylle D’après les enquêtes auprès de la population locale, le bois de chauffe constitue la principale source d’énergie pour la cuisson des aliments. Uapaca bojeri est le seul arbre autochtone de la région, utilisée pour le bois de chauffe ou la construction des maisons. La forêt sclérophylle à Uapaca bojeri est très dégradée actuellement, elle n’occupe plus que 34 ha (3). Les individus adultes d’Uapaca bojeri supportent le feu de brousse, mais le feu empêche l’extension de la forêt sclérophylle. 49

III.2.8.Résumé sur l’évaluation des menaces qui pèsent sur Pachypodium brevicaule et Aloe capitata

Pour Pachypodium brevicaule, l’espèce est en danger critique d’extinction, au niveau régional d’après notre estimation vu l’exploitation, son absence dans les Aires protégés et la zone d’occurrence restreinte.. La zone d’occurrence est inférieure à 100 km 2 donc Cr (B1 ) et on assiste à un déclin continu dans la zone d’occurrence donc b, i . Le risque d’extinction est Cr (B1, b, i) (Annexe VI) pour Pachypodium brevicaule . Au niveau national, le manque d’information ne permet pas d’évaluer le statut de l’espèce. La destruction de son habitat naturel est aussi une des causes de ce danger. Pour Aloe capitata, l’espèce est en danger critique d’extinction d’après notre estimation sur massif d’Ibity vu la destruction de son habitat naturel et la zone d’occurrence très restreinte. La zone d’occurrence est inférieure à 100 km 2 donc Cr (B1). La population est fragmentée au sein de la zone d’occurrence donc a (figure 13). Le risque d’extinction est Cr (B1, a) (Annexe VI). Au niveau national, le statut de l’espèce n’est pas évalué. La seule utilisation d’Aloe capitata est antipelliculaire mais cet usage n’entraîne pas des menaces pour l’espèce. Toutefois, il convient de mentionner que les données qui servent à évaluer les taxons en fonctions des critères sont souvent estimées avec une incertitude. Lorsqu’il est évident qu’un taxon est menacé par la détérioration de son seul habitat connu une inscription dans la catégorie menacée peut se justifier selon l’UICN. Le tableau VII résume l’évaluation le risque d’extinction de chaque espèce cible.

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Tableau IX : Résumé de l'évaluation des menaces qui pèsent sur chaque espèce cible

Espèces Pachypodium brevicaule Aloe capitata Kimondromondro Nom vernaculaire Vahona Sakamalaombato Formation végétale Végétation rupicole Sols Quartzitiques Densité des individus 76 33,3 adultes Taux de régénération 13,95% 19,2% Zone d’occurrence Estimée à 40 km 2 Estimée à 36 km 2 Zone d’occupation Estimée moins de 6 km2 Estimée moins de 3 km 2 Nombre de sous NON ESTIME population Tolérance à la Faible : aucun individu trouvé dans les zones très dégradées dégradation • Collecte pour la • Destruction de l’habitat vente (feu de brousse) • Destruction de • Endémique Menaces l’habitat (feu de brousse) • Endémique Nombre de sous population dans les Aires 0 0 protégées Risque d’extinction CR (B1, b, i)( Annexe VI) CR (B1, a) (Annexe VI)

III.3. Discussions

III.3.1.Discussions sur quelques résultats

Cette étude a permis de connaître deux espèces supposées menacées à savoir Aloe capitata et Pachypodium brevicaule. Ces espèces présentent des caractéristiques propres à chacune d’elle en ce qui concerne la biologie, écologie, et leur abondance. En ce qui 51 concerne l’abondance des espèces étudiées, leur densité est relativement faible. La densité de Pachypodium brevicaule , une espèce classée en danger critique d’extinction est de 18 individus à l’hectare pour les individus de régénération et 76,6 individus à l’hectare pour les individus adultes. La densité d’Aloe capitata , un individu classé en danger critique est de 16 individus à l’hectare pour les individus de régénération et 33,3 individus à l’hectare pour les individus adultes. En ce qui concerne le taux de régénération, ces taux sont faibles pour les deux espèces cibles avec 13,95% pour Pachypodium brevicaule et 19,2% pour Aloe capitata. Ces faibles taux de régénération sont en général les résultats des pressions anthropiques. Avec le rythme que ce soit anthropique ou naturelle, toute ces deux espèces sont vraiment menacées et elles méritent d’être conservées. Ces résultats confirment les travaux déjà faites par MBG et les groupes des botanistes de l’UICN.

III.3.2. Plan de conservation des deux espèces

Ces espèces sont menacées par leur utilisation, leur abondance plus ou moins faibles et la dégradation de leur habitat naturel. Toutes les espèces endémiques du massif d’Ibity sont menacées d’après les études déjà faites. Des mesures sont nécessaires pour stopper ces menaces et assurer la survie des espèces ainsi que les patrimoines génétiques.

III.3.2.1.Conservation in situ C’est la conservation de l’espèce à l’intérieur de son habitat naturel. Avant tout, il faut sensibiliser la communauté de base (COBA) sur l’endémicité et la richesse du massif d’Ibity en biodiversité. La diminution de la pression sur la forêt à Tapia est aussi une mesure qu’on devrait prendre car la forêt sclérophylle assure la pérennisation des espèces qui s’y trouvent. L’intégration de l’Education Relative à l’Environnement (ERE) dans les programmes scolaire et nécessaire car dès son jeune âge, l’enfant connaît le complexe environnement et conservation. La recherche d’une stratégie efficace pour diminuer le feu de brousse est aussi une solution pour protéger les espèces floristique et faunistique.

III.3.2.2.Conservation ex situ C’est la conservation de l’espèce en dehors de son habitat naturel. Il s’agit de la conservation du patrimoine génétique des espèces. Une étude de la germination des espèces est aussi un moyen de stopper leur extinction. La plantation de ces espèces dans les jardins 52 botanique et les arboretums permet de conserver le patrimoine génétique. La création d’un jardin botanique a Antsirabe ou ailleurs est alors suggéré.

III.3.2.3.Transfert de gestion La solution aussi est la décentralisation de la gestion des ressources naturelles pour permettre leur valorisation par la population locale. Selon la loi 96025 du 30 septembre 1996 on peut transférer la gestion des ressources entre les mains de la VOI (16). Ce transfert de gestion dans les autres régions de Madagascar a apporté du succès comme à Andasibe Kobahina avec la Gestion Locale Sécurisée (GELOSE). La gestion forestière socialement équitable consiste à mieux intégrer la population locale dans les processus de gestion des ressources.

III.3.2.4.Création du Nouvelle Aire Protégée (NAP) d’Ibity Le but d’une classification en aire protégée st effectivement de protéger la faune et la flore de certaines régions. MBG a déjà tracé les limites de cette Nouvelle Aire Protégée (NAP) d’Ibity tout en intégrant la population locale dans la gestion. Cette NAP d’Ibity assurera la pérennisation des espèces végétales et animales menacées d’extinction. Le Missouri Botanical Garden, en collaboration avec la Région du Vakinankaratra, ses services techniques ainsi que les autorités locales et la communauté locale, avec un financement de la Conservation International, ont collecté tous les dossiers nécessaires pour la mise en protection temporaire du massif d’Ibity. Le dossier a été soumis au Ministère de l’Environnement, des Forêts et du Tourisme au mois de Novembre 2007 et on a obtenu l’arrêté de protection temporaire le 02 Décembre 2008 (14). Pour atteindre l’objectif final, qui est l’établissement d’une nouvelle aire protégée dans le massif d’Ibity, il est nécessaire de passer à une nouvelle phase, qui est la phase de création définitive et dont un financement a été reçu de l’USAID. La surface approximative de l’aire protégée proposée est de 5600 ha. Le but de cette création du NAP d’Ibity est de développer un paysage ou l’Homme et la nature vivent en harmonie, et où l’utilisation rationnelle s’épanoui et la biodiversité est conservée.

III.4. Intérêts pédagogiques

Concernant notre travail, il s’agit des Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) et concerne en particulier les classes de Sixième et classes de Seconde du programme officiel. Par la même occasion, ils permettront aux utilisateurs de :  indiquer les respects de la vie et de la nature.  donner des connaissances de base en biologie, écologie, géologie. 53

 développer chez l’élève l’esprit scientifique, les facultés d’observation et les raisonnements logiques, le sens de responsabilité et la persévérance. Ainsi, ce présent mémoire constitue une source d’information pour le phénomène de destruction des ressources naturelles à Madagascar et incite l’utilisateur à aimer l’environnement. Il sert également à aider les enseignants dans la préparation d’une leçon dans l’enseignement secondaire. En classe de 6 ème , l‘étude d’une plante monocotylédone et dicotylédone suivie d’une classification des plantes à fleur, exemple pour la plante monocotylédone Aloe capitata et pour la plante dicotylédone Pachypodium brevicaule . Ce mémoire nous a conduits dans le premier essai de recherche, le goût de l’aventure et l’amour de la nature. Prenons par exemple une classe de 6 ème et une classe de seconde de l’enseignement général :

54

FICHE PEDAGOGIQUE

Matière : Science de la Vie et de le Terre Sujet : ECOLOGIE Titre : Quelques problèmes liés à l’environnement Classe : 2nde Fiche N° :

OBJECTIF GENERAL : l’élève doit être capable de définir la diversité des être vivants et réaliser les interrelations entre eux et avec le milieu

OBJECTIFS CONTENU OBSERVATIONS SPECIFIQUES I. Les problèmes de l’environnement Connaître les I.1.Le feu de brousse Utilisations des interrelations des êtres a. Causes du feu de brousse documents relatifs aux vivants et leurs milieux -Renouvellement du pâturage causes du feu de brousse

-Feu accidentel et feu criminel

b. Conséquences du feu de Demander aux élèves les

brousse conséquences du feu de

- Erosion hydrique devient brousse

intense.

- Glissement de terrain

- Destruction de l’habitat naturel

de quelques espèces

endémiques

Ex : Pachypodium brevicaule

c. Solutions proposées Demander aux élèves les Sensibiliser la population -Sensibilisation des gens mise en solutions à protéger la nature place des coupes feux

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FICHE PEDAGOGIQUE

Matière : Science de la Vie et de le Terre Sujet : Biologie végétale Titre : Classification Classe : 6ème Fiche N° : OBJECTIF GENERAL : l’élève doit être capable de développer une attitude éclairée concernant l’environnement à partir des connaissances sur la structure des plantes, leur mode de vie et leur rôle dans la biosphère.

OBJECTIFS CONTENU OBSERVATIONS SPECIFIQUES

Donner une définition a. Définition de la Initier les élèves à la classification simple de la classification classification simple en utilisant comme critères les éléments de l’appareil végétatifs et de l’appareil Comparer les plantes reproducteur monocotylédones et b. Caractéristiques des dicotylédones plantes monocotylédones -Graine à un cotylédon -Observation de quelques -Feuille à nervure parallèle échantillons -Fleur de type 3 -On peut analyser une photo de Pachypodium brevicaule et Aloe c. Caractéristiques des capitata plantes dicotylédones -Laisser les élèves classifier les -Feuilles à nervure ramifiée deux plantes après observation. -Fleur de type 4 ou 5

56

CONCLUSION GENERALE

La conservation de la biodiversité est une priorité de l’état. Ce contexte cadre avec toutes les actions visant à protéger les espèces animales et végétales menacées de disparition à cause de la dégradation et la fragmentation de leur habitat. L’étude de ces espèces menacées est importante afin de déterminer les mesures de conservation pour l’avenir. Ce travail consiste à estimer le risque d’extinction de ces deux espèces endémiques et menacées à travers les études de leurs caractéristiques biologiques, écologiques, ainsi que leur utilisation et évaluation des menaces auxquelles elles sont confrontées. Elles ont été choisies pour leur degré de menaces élevées et l’insuffisance d’informations les concernant. Les travaux sur terrain sont consacrés aux enquêtes et inventaire forestier. Les résultats de cette étude montrent que ces espèces sont rencontrées dans le domaine du centre de Madagascar. Dans la région d’Ibity, les principales menaces à laquelle elles font face sont la dégradation de leur habitat naturel par le feu de brousse récurrent et la collecte illicite pour des fins commerciaux.

D’après notre étude la densité et le taux de régénération des deux espèces cibles sont faibles. Pachypodium brevicaule est en danger critique d’extinction au niveau régional (Ibity) d’après nos estimations vu le degré d’extinction à l’état sauvage très élevé. La destruction de l’habitat naturel, la collecte illicite et l’absence de l’espèce dans les Aires Protégées sont la cause de cette menace d’extinction très élevé.

Pour Aloe capitata l’espèce est aussi en danger critique au niveau régional d’après nos estimations. L’absence dans les Aires Protégées et la dégradation de son habitat naturel est à l’origine de cette menace d’extinction pour Aloe capitata .

On peut alors inclure Aloe capitata et Pachypodium brevicaule dans la liste rouge des espèces menacées d’extinction à Madagascar.

Alors notre hypothèse de départ est confirmée c'est-à-dire ces deux espèces sont menacées au niveau régional. 57

De ce fait la stratégie de conservation de ces espèces est focalisée surtout à la conservation de leur habitat naturel. Il s’agit de mettre des barrières de protection pendant le renouvellement des pâturages et de sensibiliser la Communauté de base dans la protection de la forêt sclérophylle à Uapaca bojeri . Actuellement la fondation Tany meva en partenariat avec MBG et le VOI d’Ibity essaient de repeupler le massif en arbres autochtones comme

Uapaca bojeri et d’autres arbres fruitiers.

Outre la protection de l’habitat naturel des espèces étudiées, leur reproduction en dehors de leur aire de distribution originelle est suggérée. Il s’agit de les planter dans les jardins botaniques existant après avoir effectué une étude préalable de leur condition de germination.

Les résultats de cette étude pourront constituer une base de recherches ultérieures concernant ces espèces cibles ou d’autres espèces.

58

BIBLIOGRAPHIE

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31) VINTSY N°43 ; 1990 ; Pour nos descendants; 32 P.

32) VINTSY N°47 ; 1991 ; Population et environnement ; 31 P.

33) www. pnae. mg ; 2005 ; Tableau de bord environnemental de la région Vakinankaratra

ANNEXE I

FICHE DE RELEVEE

N° Placettes : Type d’habitat : Position géographique : Pente : Date : Coordonnées géographiques :

ETAT DE ESPECES INDIVIDUS RECENSES OBSERVATIONS DEVELOPPEMENT

Aloe capitata Régénérant

Juvénile

Adulte

Pachypodium Régénérant brevicaule Juvénile

Adulte

ANNEXE II

FICHE D’ENQUETE

Renseignement de la personne enquêtée

Age : sexe : Occupation :

Questionnaires - Est-ce que vous savez que le massif d’Ibity est riche en espèces végétales endémiques ? - Où peut-t-on trouver Aloe capitata et Pachypodium brevicaule ? - Comment est leur abondance il y a quelques années par rapport à aujourd’hui ? - Quelles sont les utilités de ces deux espèces pour les habitants d’Ibity ? - Quelles sont les maladies guéries par ces deux espèces ? - Quels sont selon vous les signes de la dégradation de l’environnement à Ibity ? - Est-ce que vous pouvez énumérer les principales causes du feu de brousse ? - Quels sont les moyens à votre disposition pour éteindre le feu ? - Quelles sont les stratégies de lutte contre le feu de brousse ? - Comment remédier la dégradation de l’environnement Ibity ? - Quels sont les bénéfices apportés par la forêt à Tapia ? - Comment trouvez-vous l’évolution de la forêt ?

ANNEXE III

Données climatiques de la station d’Antsirabe a- Température

Mois Juillet Août Sept Oct Nov Dec Jan Fev Mar Avr Mai Juin

T° max 20,95 22,26 25,47 27,26 27 ,07 26,11 25,35 25,34 25,6 24,77 23,16 21,93

T°moy 5,74 6,47 7,71 9,77 12,27 13,92 12,64 15,07 13,82 12,6 9,14 5,55

T° min 13 ,34 14,61 16,59 18,53 19,67 20,01 18,99 20,2 19,71 18,68 16,15 13,74

b- Pluviométrie

Mois Juillet Août Sept Oct Nov Dec Jan Fev Mar Avr Mai Juin

Pluies (mm) 06 5,66 23,01 68,66 111,44 208,2 343,1 235,43 220,7 251,2 100,6 6,2

Nb de jours 0,46 0,99 2,01 3,7 7,36 8,45 11,09 11,37 10 ,18 6,71 3,48 ,63

c- Humidité relative

Mois Juillet Août Sept Oct. Nov. Dec Jan Fev Mar Avr Mai Juin

H R 74 68,22 64,87 66,54 69,5 77,75 81,8 81 77,81 78,27 75 72,9

T° min : température minimale

T°max : température maximale

T° moy : température moyenne

HR : humidité relative

ANNEXE IV

Positions géographiques des placettes et altitudes

POSITIONS N° PLACETTES ALTITUDE GEOGRAPHIQUES

20°03’ 86.2’’ Sud 1 1436m 46°59’ 19.7’’ Est 20°04’ 22.4’’Sud 2 1445m 46°59’ 90.2’’Est

20°04’ 20.1’’Sud 3 1455m 46°59’ 93.3’’Est

20°04’ 20.6’’Sud 4 1446m 46°59’ 81.7’’Est

20°04’ 31.9’’Sud 5 46°59’ 82.0’’Est 1452m

20°04’ 31.9’’Sud 6 46°59’ 43.0’’Est 1364m

ANNEXE V

Formule de Rothe pour l’étude de la régénération naturelle

TR= Nr/ Ns x 100

TR : Taux de régénération Nr : Nombre d’individus régénérés Ns : Nombre d’individus semenciers

Si le taux de régénération naturelle calculé TR est :  compris entre]0 – 100%] l’espèce a une difficulté de se régénérer, elle pourra disparaître si son degré d’utilisation est trop élevé.  compris entre] 100- 1000%] l’espèce a une potentiel de régénération moyen sa survie est certaine si le milieu n’est pas perturbé.  supérieur à 1000 % l’espèce a un bon potentiel de régénération, la survie de l’espèce est assurée.

ANNEXE VI

Critères pour les catégories en danger critique d’extinction et en danger (UICN)

L’UICN reconnaît les catégories suivantes en fonction des risques d’extinction :  Eteint (Ex) le dernier individu du taxon est mort  Eteint à l’état sauvage (EW) lorsqu’il ne survit qu’en culture, en captivité ou dans le cadre d’une population (ou de population naturalisées, nettement en dehors de son aire de répartition.  En danger critique d’extinction (CR) : risque extrêmement élevé à l’état sauvage  En danger : (EN) risque très élevé d’extinction à l’état sauvage  Vulnérable (VU) risque d’extinction à l’état sauvage  Quasi menacée (NT) lorsque les critères ne remplissent pas les critères de catégories en danger critique d’extinction, en danger, vulnérable.  Préoccupation mineure (LC) un taxon est dit de préoccupation mineure lorsqu’il a été évalué d’après les critères et ne remplit pas les catégories en danger critique d’extinction, en danger, vulnérable, et quasi menacée.  Données insuffisantes (DD) un taxon entre dans les catégories «données insuffisantes » lorsqu’on ne dispose pas assez de données pour évaluer directement ou indirectement le risque d’extinction en fonction de sa distribution et/ou l’état de sa population.  Non évalué (Nt) un taxon est dit non évalué lorsqu’il na pas été confronté aux critères.

EN DANGER CRITIQUE D’EXTINCTION (CR)

Un taxon est dit en danger critique d’extinction lorsque les meilleures données disponibles indiquent qu’il remplit l’un des critères suivants (A à E) et, en conséquence, qu’il est confronté à un risque extrêmement élevé d’extinction à l’état sauvage:

A. Réduction de la taille de la population prenant l’une ou l’autre des formes suivantes : 1. Réduction des effectifs ³ 90% constatée, estimée, déduite ou supposée, depuis 10 ans ou trois générations, selon la plus longue des deux périodes, lorsque les causes de la réduction

sont clairement réversibles ET comprises ET ont cessé, en se basant sur l’un des éléments suivants (à préciser): a) l’observation directe b) un indice d’abondance adaptée au taxon c) la réduction de la zone d’occupation, de la zone d’occurrence et/ou de la qualité de l’habitat d) les niveaux d’exploitation réels ou potentiels e) les effets de taxons introduits, de l’hybridation, d’agents pathogènes, de substances polluantes, d’espèces concurrentes ou parasites. 2. Réduction des effectifs ³ 80% constatée, estimée, déduite ou supposée, depuis 10 ans ou trois générations, selon la plus longue des deux périodes, lorsque la réduction ou ses causes n’ont peut-être pas cessé OU ne sont peut-être pas comprises OU ne sont peut-être pas réversibles, en se basant sur l’un des éléments a) à e) mentionnés sous A1 (à préciser). 3. Réduction des effectifs ³ 80% prévue ou supposée dans les 10 années ou trois générations prochaines, selon la période la plus longue (maximum de100 ans), en se basant sur l’un des éléments b) à e) mentionnés sous A1 (à préciser). 4. Réduction des effectifs ³ 80% constatée, estimée, déduite ou supposée,pendant n’importe quelle période de 10 ans ou trois générations, selon la plus longue des deux périodes (maximum de 100 ans dans l’avenir), la période de temps devant inclure à la fois le passé et l’avenir, lorsque la réduction ou ses causes n’ont peut-être pas cessé OU ne sont peut-être pas comprises OU ne sont peut-être pas réversibles, en se basant sur l’un des éléments a) à e) mentionnés sous A1 (à préciser). B. Répartition géographique, qu’il s’agisse de B1 (zone d’occurrence) OU B2 (zone d’occupation) OU des deux: 1. Zone d’occurrence estimée inférieure à 100 km2 et estimations indiquant au moins deux des possibilités a) à c) suivantes: a) Population gravement fragmentée ou présente dans une seule localité. b) Déclin continu, constaté, déduit ou prévu de l’un des éléments suivants: i) zone d’occurrence ii) zone d’occupation iii) superficie, étendue et/ou qualité de l’habitat iv) nombre de localités ou de sous populations v) nombre d’individus matures c) Fluctuations extrêmes de l’un des éléments suivants: i) zone d’occurrence

ii) zone d’occupation iii) nombre de localités ou de sous populations iv) nombre d’individus matures 2. Zone d’occupation estimée à moins de 10 km2, et estimations indiquant au moins deux des possibilités a) à c) suivantes: a) Population gravement fragmentée ou présente dans une seule localité. b) Déclin continu, constaté, déduit ou prévu de l’un des éléments suivants: i) zone d’occurrence ii) zone d’occupation iii) superficie, étendue et/ou qualité de l’habitat iv) nombre de localités ou de sous populations v) nombre d’individus matures c) Fluctuations extrêmes de l’un des éléments suivants: i) zone d’occurrence ii) zone d’occupation iii) nombre de localités ou de sous populations iv) nombre d’individus matures C. Population estimée à moins de 250 individus matures et présentant l’un ou l’autre des phénomènes suivants: 1. Un déclin continu estimé à 25% au moins en trois ans ou une génération, selon la période la plus longue (maximum de 100 ans dans l’avenir), ou 2. Un déclin continu, constaté, prévu ou déduit du nombre d’individus matures et l’une au moins des caractéristiques (a, b): a) Structure de la population se présentant sous l’une des formes suivantes: i) aucune sous population estimée à plus de 50 individus matures, ou ii) 90% au moins des individus matures sont réunis en une seule sous population. b) Fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures. D. Population estimée à moins de 50 individus matures. E. Analyse quantitative montrant que la probabilité d’extinction à l’état sauvage s’élève à 50% au moins en l’espace de 10 ans ou 3 générations, selon la période la plus longue (maximum de 100 ans).

EN DANGER (EN)

Un taxon est dit En danger lorsque les meilleures données disponibles indiquent qu’il remplit l’un des critères suivants (A à E) et, en conséquence, qu’il est confronté à un risque très élevé d’extinction à l’état sauvage: A. Réduction de la taille de la population prenant l’une ou l’autre des formes suivantes: 1. Réduction des effectifs ³ 70% constatée, estimée, déduite ou supposée, depuis 10 ans ou trois générations, selon la plus longue des deux périodes, lorsque les causes de la réduction sont clairement réversibles ET comprises ET ont cessé, en se basant sur l’un des éléments suivants (à préciser): a) l’observation directe b) un indice d’abondance adaptée au taxon c) la réduction de la zone d’occupation, de la zone d’occurrence et/ou de la qualité de l’habitat d) les niveaux d’exploitation réels ou potentiels e) les effets de taxons introduits, de l’hybridation, d’agents pathogènes, de substances polluantes, d’espèces concurrentes ou parasites. 2. Réduction des effectifs de 50% constatée, estimée, déduite ou supposée, depuis 10 ans ou trois générations, selon la plus longue des deux périodes, lorsque la réduction ou ses causes n’ont peut-être pas cessé OU ne sont peut-être pas comprises OU ne sont peut-être pas réversibles, en se basant sur l’un des éléments a) à e) mentionnés sous A1 (à préciser). 3. Réduction des effectifs ³ 50% prévue ou supposée dans les 10 années ou trois générations prochaines, selon la période la plus longue (maximum de 100 ans), en se basant sur l’un des éléments b) à e) mentionnés sous A1 (à préciser). 4. Réduction des effectifs ³ 50% constatée, estimée, déduite ou supposée, pendant n’importe quelle période de 10 ans ou trois générations, selon la plus longue des deux périodes (maximum de 100 ans dans l’avenir), la période de temps devant inclure à la fois le passé et l’avenir, lorsque la réduction ou ses causes n’ont peut-être pas cessé OU ne sont peut-être pas comprises OU ne sont peut-être pas réversibles, en se basant sur l’un des éléments a) à e) mentionnés sous A1 (à préciser). B. Répartition géographique, qu’il s’agisse de B1 (zone d’occurrence) OU B2 (zone d’occupation) OU des deux:

1. Zone d’occurrence estimée inférieure à 5000 km2 et estimations indiquant au moins deux des possibilités a) à c) suivantes: a) Population gravement fragmentée ou présente dans cinq localités au plus. b) Déclin continu, constaté, déduit ou prévu de l’un des éléments suivants: i) zone d’occurrence ii) zone d’occupation iii) superficie, étendue et/ou qualité de l’habitat iv) nombre de localités ou de sous populations v) nombre d’individus matures c) Fluctuations extrêmes de l’un des éléments suivants: i) zone d’occurrence ii) zone d’occupation iii) nombre de localités ou de sous populations iv) nombre d’individus matures 2. Zone d’occupation estimée à moins de 500 km2, et estimations indiquant au moins deux des possibilités a) à c) suivantes: a) Population gravement fragmentée ou présente dans cinq localités au plus. b) Déclin continu, constaté, déduit ou prévu de l’un des éléments suivants: i) zone d’occurrence ii) zone d’occupation iii) superficie, étendue et/ou qualité de l’habitat iv) nombre de localités ou de sous populations v) nombre d’individus matures c) Fluctuations extrêmes de l’un des éléments suivants: i) zone d’occurrence ii) zone d’occupation iii) nombre de localités ou de sous populations iv) nombre d’individus matures C. Population estimée à moins de 2500 individus matures et présentant l’un ou l’autre des phénomènes suivants: 1. Un déclin continu estimé à 20% au moins en cinq ans ou deux générations, selon la période la plus longue (maximum de 100 ans dans l’avenir), OU

2. Un déclin continu, constaté, prévu ou déduit du nombre d’individus matures ET l’une au moins des caractéristiques (a, b):

a) Structure de la population se présentant sous l’une des formes suivantes: i) aucune sous population estimée à plus de 250 individus matures, OU ii) 95% au moins des individus matures sont réunis en une sous population. b) Fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures.

D. Population estimée à moins de 250 individus matures.

E. Analyse quantitative montrant que la probabilité d’extinction à l’état sauvage s’élève à 20% au moins en l’espace de 20 ans ou cinq générations, selon la période la plus longue (maximum de 100 ans).

ANNEXE VII

Technique de mesure de la zone d’occurrence

Nom de l’auteur : RANDRIANANDRASANA Tsiory Andrianina Adresse : Antanivao Sud Antsirabe Tél. : 033 72 642 38 Directeur de mémoire : Docteur RAMANANDRAISOA Laurence

ETUDE BIOLOGIQUE ET EVALUATION DES MENACES D’EXTINCTION DE DEUX PLANTES ENDEMIQUES DE MADAGASCAR : Aloe capitata quartziticola et Pachypodium brevicaule SUR LE MASSIF D’IBITY

Nombre de pages : 60 Nombre de figures : 20 Nombre de tableaux : 09

RESUME

Cette étude permet de mettre en exergue l’importance de deux plantes endémiques et menacées sur le massif d’Ibity, commune rurale d’Alatsinainy Ibity, district d’Antsirabe, région du Vakinakaratra, il s’agit de Pachypodium brevicaule et d’ Aloe capitata variété quartziticola en vue de leur étude biologique, écologique, et les menaces auxquelles elles font face ainsi que leur conservation. Pachypodium brevicaule est une plante pachycaule naine endémique de l’Ibity et l’Itremo. Elle est remarquable par la croissance exagérée en diamètre du tronc. Aloe capitata est une plante ne dépassant pas un mètre de long avec des feuilles succulentes. C’est une plante endémique de la région centrale de Madagascar. Ces deux espèces poussent et se développent sur le massif quartzitique de l’Ibity, domaine du centre de Madagascar. La méconnaissance de la richesse en matière de biodiversité est la cause indéniable de la perte de la richesse faunistique et floristique. Les espèces citées ci dessus sont victimes de cet acte irraisonné de l’Homme car elles sont menacées d’extinction d’après nos estimations du à l’utilité de ces espèces et leur zone d’occurrence restreinte. Pachypodium brevicaule est en danger critique d’extinction, elle serait probablement disparue de ce site dans quelques décennies (UICN). Pachypodium brevicaule est utilisée pour le commerce local et pour l’exportation. Aloe capitata est en danger critique d’extinction d’après nos estimations. La dégradation de son habitat naturelle est à l’origine des menaces pour Aloe capitata . Cette estimation permet de suggérer les manières à entreprendre pour la conservation de ces espèces. Cette étude présente des intérêts pédagogiques qui incitent à la prise de conscience sur toute action humaine. Elle constitue aussi un document pour l’éducation relative à l’environnement en tant que document permettant d’acquérir diverses connaissances sur la valeur de la biodiversité.

Mots clés : Pachypodium brevicaule , Aloe capitata , espèces menacées, conservation, critères de l’UICN.2001, Ibity.