CENTRE RÉGIONAL D’EXPÉRIMENTATION ET D’APPLICATION AQUACOLE
Réseau Conchylicole en Marais Salé : Volet suivi de l’hydraulique du marais
EVOLUTION HYDROLOGIQUE DES CHENAUX SUIVIS PAR LES PROFESSIONNELS 2000 à 2004
Chenal de la Poterie (Chaillevette) Chenal du Liman (L’Eguille sur Seudre)
Source CREAA SoChurenace ClR dEAe laA Poterie (Chaillevette)
Octobre 2004 Rédaction : Bouquet Anne Lise
CREAA . Prise de Terdoux . 17480 Le Château d'Oléron . Tél. 05.46.47.51.93. Fax 05.46.47.53.15 E-mail [email protected]
EVOLUTION HYDROLOGIQUE DES CHENAUX SUIVIS SOMMAIRE 1 Introduction ...... 5 2 Le réseau conchylicole en marais salé : suivi de l’hydraulique du marais ...... 6 2.1 OBJECTIFS ...... 6 2.2 PROTOCOLE DU SUIVI ...... 6 2.3 SITUATION GEOGRAPHIQUE ET EVOLUTION DES POINTS DE SUIVIS...... 7 2.3.1 Situation des points de suivi et évolution du réseau depuis 2000 ...... 7 2.3.2 Répartition géographique des chenaux suivis...... 8 3 Pluviométrie ...... 9 3.1 CARACTERISATION D’UNE SAISON...... 9 3.2 PARTICULARITE DE LA PLUVIOMETRIE TOMBEE AU CHATEAU D’OLERON...... 9 4 Evolution de la qualité de l’eau en chenaux depuis 2000 : mesures effectuées par les professionnels partenaires du réseau (salinité, température et oxygène dissous)...... 10 4.1 CHENAUX DE L’ILE D’OLERON ...... 10 4.1.1 Chenal de la Soulasserie (point n°18)...... 11 4.1.2 Chenal d’Ors (point n°19) ...... 12 4.1.3 Chenal d’Etier Neuf (point n°20)...... 13 4.1.4 Chenal de La Brande (point n°29) ...... 14 4.1.5 Chenal de la Baudissière (points n°23 et 26)...... 15 4.1.6 Chenaux d’Arceau et des Sables (points n°22 et 27) ...... 17 4.1.7 Chenal de la Perrotine (point n°28)...... 18 4.1.8 Situation de l’ensemble des chenaux de l’Île d’Oléron...... 19 4.2 DE BOURCEFRANC A PORT DES BARQUES ...... 20 4.2.1 Embouchure de la Charente : Port des barques (point n°24)...... 21 4.2.2 Bourcefranc : Marécareuil et Daire (points n°17 et 30) ...... 22 4.2.3 Situation des chenaux de Bourcefranc à Port des Barques ...... 23 4.3 CHENAUX DU MARAIS DE LA SEUDRE...... 24 4.3.1 Embouchure de la Seudre : Marennes et la Tremblade...... 25 a Marennes : Chenal des Faux et canal de Marennes (points n°16 et 15)...... 26 b La Tremblade : Chenaux de Putet et Péride (points n°1, 31 et 3)...... 27 c La Tremblade : Chenal de l’Atelier et de l’Audouine (points n°4 et 5)...... 28 4.3.2 Mi-parcours de Seudre : Saint Just-Luzac, Nieulle sur Seudre, Arvert, Etaules, Chaillevette et Breuillet...... 29 a Chenaux de Luzac et Recoulaine : Saint Just-Luzac (points n°14 et 13)...... 29 b Chenal de Pélard (Nieulle sur Seudre) (point n°12)...... 30 c Chenaux de la Guillatte (Arvert) et d’Orivol (Etaules) (point n°2 et 6) ...... 31 d Chenal de la Poterie (Chaillevette) (point n°7) ...... 32 e Chenal de Coulonges (Breuillet) (point n°8)...... 33 4.3.3 Haut de Seudre : Mornac, L’Eguille (point n°9, 10 et 11) ...... 34 4.3.4 Situation de l’ensemble des chenaux des marais de la Seudre ...... 35 a Embouchure de Seudre...... 35 b Chenaux du marais de Seudre (hors embouchure)...... 36 4.4 NORD – CHARENTE : ILE DE RE ...... 37 4.4.1 Ars en Ré (point n°32)...... 38 5 Synthèse ...... 39
3 1 Introduction La région Poitou-Charentes comprend deux zones de marais salé utilisées pour la conchyliculture gérées par la Section Régionale Conchylicole « Poitou-Charentes » (SRC). Le secteur nord est situé de l’embouchure de la Charente jusqu’à la Sèvre Niortaise. Les marais utilisés pour l’ostréiculture sont très isolés entre eux et se répartissent sur Yves, Angoulins, Aytré, Fouras, l’Île d’Aix, Nieul sur Mer (Lauzières), L’Houmeau, Marsilly, Esnandes et l’Île de Ré, Charron étant une zone de production mytilicole. Le secteur sud est limité au nord par l'estuaire de la Charente, au sud par le Pertuis de Maumusson (Bonne Anse, réservé au captage, lui étant rattaché). Il couvre les rives de la Seudre, l'Île d'Oléron, le littoral des marais de Brouage jusqu'à Port des Barques et l'Île Madame, soit 22 communes. Il est alimenté en eau douce par deux fleuves d'importance inégale : la Seudre au sud et la Charente au nord. Au centre du bassin s'ouvre l'estuaire de la Seudre, enserré dans le quadrillage des claires (bassins en terre) et des parcs d'élevage. Ce fleuve, entièrement charentais maritime coule dans un sens sud-est nord-ouest sur 65 km, se partageant en secteur doux, de sa source à l'écluse de Saujon (41 km), et secteur saumâtre, de l'écluse à l'estuaire (20 km), alimentant les marais avoisinant en fonction des marées. Son bassin versant est de 73 000 ha dont la moitié est continentale (Giraud S., 1999). L’activité aquacole principale est l'ostréiculture dont l’élevage est pratiqué sur l'estran et l'expédition est effectuée à partir des établissements répartis sur le marais : 942 établissements conchylicoles inscrits au casier sanitaire en juin 2004 (DDSV Charente Maritime) : 673 pour Marennes Oléron et 269 pour Nord Charente, auxquels il faut ajouter 483 éleveurs pour Marennes-Oléron et 176 éleveurs sur Nord-Charente (source SRC Poitou- Charentes). Le marais est situé essentiellement sur domaine privé, utilisé principalement pour l'affinage et le verdissement des huîtres. La surface exploitée communément admise en 1998 est d'environ 3000 ha (eau et terre) sur Marennes-Oléron, 1827 ha en eau recensés (titres de prise d'eau, Affaires Maritimes Marennes, 1998) et 220 ha pour Nord-Charente avec 310 titres de prises d’eau (Affaires Maritimes La Rochelle, 1997).
L’affinage, particularité de Marennes–Oléron, consiste à mettre les huîtres en claires à une densité maximale pendant une durée minimale : 14 jours à 1 kg/m² en période estivale (01/04 au 31/10) et 28 jours à 3 kg/m² en période hivernale (01/11 au 31/03) selon le cahier des charges de la marque collective « Huîtres Marennes Oléron – fines de claires et spéciales de claires » (Sous Section Marennes Oléron, 2004) : phase d’élevage obligatoire pour expédier ces mollusques sous la marque « Marennes-Oléron ». S’il n’est produit annuellement que 35000 tonnes d’huîtres dans le bassin, il en est affiné et commercialisé de 55000 à 65000 tonnes par an, soit 40% de la production française. Les mois d’octobre à avril correspondent à un enjeu économique considérable pour l’ostréiculture (prés de 75% de la commercialisation annuelle), d’où l’importance du suivi de l’eau des chenaux desservant les claires. Le marais de Seudre est sous l’influence marine en provenance de l’estuaire et des arrivées d’eau douce des bassins versants concernés, ce qui nécessite une surveillance accrue pour gérer les risques de brusques variations de salinité, sources de stress, voire de mortalité de cheptels en élevage. La situation insulaire des chenaux des îles d’Oléron et de Ré minimise le risque d’arrivée d’eau douce par les bassins versants. Suite aux mortalités d’huîtres à l’automne 1992, les professionnels inquiets ont demandé des moyens pour mieux connaître la qualité de l’eau de leur marais et comprendre ces phénomènes. En 1994, le financement du Conseil Régional Poitou-Charentes à permis au CREAA de recruter un conseiller aquacole et d’acquérir des appareils de mesure, permettant de rassembler des professionnels volontaires et mettre en place le « Réseau Conchylicole en Marais Salé ». Celui-ci permet d’étudier le fonctionnement de l’hydraulique du marais salé
5 grâce aux données acquises par les ostréiculteurs, de fournir un appui technique (conseils, circulation d’information) et la mise en place d’une démarche d’amélioration d’élevage et d’affinage grâce aux expérimentations chez les exploitants.
Ce document est la synthèse des différentes publications liés aux chenaux ostréicoles créées depuis 1994, comme les bilans annuels du réseau conchylicole (Mille D. et Bouquet AL.), les bulletins de liaison trimestriels émis depuis 2000, ainsi que les rapports spécifiques : « Suivi ponctuel et caractérisation du chenal de l’Atelier – La Tremblade. », Bouquet AL., 2000, « Suivi de l’eau du chenal de la Poterie : salinité, niveau d’eau et température, saison 2000-2001 comparée aux 2 années de suivi précédentes », Bouquet AL., 2001, « Synthèse : fonctionnement du chenal de la Poterie », Bouquet AL., 2003, et la fiche de synthèse, « Chenal de la Poterie, commune de Chaillevette », Bouquet AL., 2003. Il permet d’observer l‘évolution hydrologique en termes de salinité sur chacun des secteurs suivis de 2000 à 2004, en continuité du travail effectué depuis 1994.
2 Le réseau conchylicole en marais salé : suivi de l’hydraulique du marais
2.1 Objectifs L’objectif principal concerne la connaissance de la qualité de l’eau du marais salé afin de gérer au mieux son utilisation dans les structures d’élevage, notamment dans les milieux fermés que sont les claires, les bassins de stockage et les dégorgeoirs. L’ensemble du bassin conchylicole a été partagé en grands secteurs hydrographiques, composés au départ de 28 chenaux (24 sur Marennes-Oléron et 4 sur Ré Centre-Ouest). Au sein de chaque zone un professionnel volontaire, correspondant local entre ses voisins et le CREAA, participe aux mesures, ce qui permet une réactualisation perpétuelle des données, la détection d’anomalies éventuelles comme de fortes dessalures sur un secteur donné, une comparaison des particularités des différentes zones de marais et la mise en évidence d’une éventuelle évolution hydrologique sur plusieurs années. En complément, certains chenaux présentant d’importants exutoires d’eau douce sont suivis à l’aide de sondes enregistreuses pour mieux les caractériser. Ceux-ci font l’objet de rapports spécifiques détaillant ces données. C’est la vigilance des partenaires concernant le suivi qui permet de détecter d’éventuelles modifications de la qualité de l’eau.
2.2 Protocole du suivi Le CREAA met à la disposition de chaque professionnel partenaire un oxymètre (mesure le taux d’oxygène dissous dans l’eau) et un conductimètre (mesure la teneur en sel de l’eau) afin de réaliser sur une base hebdomadaire le suivi des paramètres hydrologiques du chenal, de la réserve et d’une claire de référence alimentées par ce chenal, durant la saison ostréicole (octobre à avril). Le planning est défini par le rythme des mesures (début et fin de vives eaux, coefficient de marée de 70 correspondant au débuts et fins d’alimentation des claires) et l’heure de la mesure (pleine mer) afin que tous les chenaux soient correctement alimentés en eau et que les paramètres hydrologiques soient stabilisés. Les données sont consignées dans un tableau sur le modèle suivant : Période Jour Heure Salinité Oxygène Température dissous Début de maline1 Degré de 70 pleine mer Fin de maline Degré de 70 pleine mer
1 Maline : période de vives eaux (coefficients de marée >70)
6 2.3 Situation géographique et évolution des points de suivis Depuis 2000, la majorité des chenaux suivis est similaire malgré quelques changements : 18 points dans le marais de Seudre, 10 points sur Oléron, 1 point sur l’embouchure de La Charente 1 point sur Ré
2.3.1 Situation des points de suivi et évolution du réseau depuis 2000 N° Chenal Commune Saison suivie 18 La Soulasserie Saint-Trojan 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 19 Ors Le Château d’Oléron 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 20 Etier Neuf Le Château d’Oléron 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 29 La Brande Le Château d’Oléron 2001-02 ; 2002-03 23 Baudissière haut Dolus d’Oléron 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 26 Baudissière milieu Dolus d’Oléron 2003-04 22 Arceau Dolus d’Oléron 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 27 Les Sables Dolus d’Oléron 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 28 La Perrotine Boyardville 2000-01 ; 30 Daire Bourcefranc 2000-01 ; 17 Marécareuil Bourcefranc 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 16 Les Faux Marennes 2000-01 ; ; 2002-03 ; 2003-04 15 Canal de Marennes Marennes 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 14 Chenal de Luzac Saint Just-Luzac 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 13 Recoulaine Saint Just-Luzac 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 12 Pélard Nieulle sur Seudre 2002-03 ; 2003-04 11 La Seudre L’Eguille sur Seudre 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 10 Le Liman L’Eguille sur Seudre 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 9 La Seudre Mornac 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 8 Coulonges Breuillet 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 7 La Poterie Chaillevette 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 6 Orivol Etaules 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 2 La Guillate Arvert 2000-01 ; 2001-02 ; ; 2003-04 5 L’Audouine La Tremblade 2002-03 ; 2003-04 4 L’Atelier La Tremblade 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 31 La Péride haut La Tremblade 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 3 La Péride milieu La Tremblade 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 1 Putet La Tremblade 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 24 La Charente Port des barques 2000-01 ; 2001-02 ; ; 2003-04 32 Ars Ars en Ré 2002-03 ; 2003-04 SONDES ENREGISTREUSES La Poterie Chaillevette 1998 à 2001 ; L’Atelier La Tremblade 2000-01 ; 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 Brouage Brouage 2001-02 ; 2002-03 ; 2003-04 B La Brande Le Château d’Oléron 2003-04 C Arceau Dolus d’Oléron 2003-04 Seudre Tremblade à l’Eguille Novembre 2000
7 2.3.2 Répartition géographique des chenaux suivis
8 3 Pluviométrie
3.1 Caractérisation d’une saison
Pluviométrie mensuelle 2000-2001 Pluie mm de septembre à avril 2001-2002 300 300 2002-2003 250 2003-2004 250 Moyenne ajustées 1974-2003 200 200
150 150
100 100
50 50
0 0 Septembre Octobre Novembre Décembre Janvier février mars avril
Figure 1 : Pluviométrie mensuelle tombée au château d’Oléron pendant la saison ostréicole depuis 2000 comparée aux normales saisonnières (sources : Météo-France). Selon les normales saisonnières : o Mois les plus pluvieux de l’année : octobre, novembre et décembre (87 à 95 mm). o Mois le moins arrosé de la saison ostréicole : mars (normale : 50 mm). o Mois les plus secs de l’année : Juillet et août (normales : 40 et 42 mm). 3.2 Particularité de la pluviométrie tombée au Château d’Oléron
Pluviométrie de septembre à avril au Chateau d'Oléron 1400 Excés d'eau : 1,4 Excés d'eau : Déficit d'eau : fois la normale 2 fois la normale 0,5 fois la 1200 normale 1000
800
593,53 : normale
600