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Table des matières

Table des matières ...... 2 La fête des fous. Bruegel redécouvert ...... 4 Plus qu’une exposition ...... 6 Titre ...... 7 Œuvres d’art << La fête des fous. Bruegel redécouvert >> ...... 8 Les emprunts ...... 8 1. Introduction ...... 8 2. Back to the Roots ...... 8 3. Everybody Hurts ...... 10 4. Fifty Shades of White...... 11 5. We Are at War ...... 12 6. In God We Trust (do we?) ...... 12 7. Keep Calm and Feast on ...... 13 Les artistes contemporains et les empruntes...... 14 Biographies ...... 16 Artistes modernes ...... 16 Artistes contemporains ...... 29 Films liés ...... 44 Musique liée...... 44 L’architecture de l’exposition ...... 45 Le cabinet d’exposition ...... 45 Sur support ...... 45 La structure : support, vitrine, table, banc, tour ...... 45 Biographies ...... 46 Le Château de Gaasbeek ...... 48 Aujourd’hui ...... 48 Une histoire mouvementée ...... 48 Un château de style néoromantique ...... 48 Des images du Château de Gaasbeek ...... 49 Images << La fête des fous. Bruegel redécouvert >> ...... 51 Informations pratiques ...... 52 Titre ...... 52 Dates ...... 52 Adresse ...... 52

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Prix d’admission ...... 52 Réservations ...... 53 Langues ...... 53 Avec des enfants ...... 53 Catalogue << La fête des fous >> ...... 54 Colophon ...... 55 Les Partenaires ...... 55 ...... 56 Contact ...... 57

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La fête des fous. Bruegel redécouvert Château de Gaasbeek, 7 April 2019 to 28 July 2019

L’exposition La fête des fous. Bruegel redécouvert s’inscrit dans le cadre du projet « Les Maîtres flamands » de VISITFLANDERS, qui soutient l’exposition.

Pieter Bruegel est souvent considéré comme l’incarnation ultime de l’identité flamande. Pourquoi en est-il ainsi depuis la redécouverte de son œuvre vers 1900 ? Comment se fait-il qu’il soit devenu une icône, une source inépuisable d’inspiration et un cliché incontournable ? L’exposition << Feast of Fools. Bruegel redécouvert >>, présentera au visiteur une série d’œuvres clés de maîtres modernes et de créations d'artistes contemporains qui « ont quelque chose en commun avec Bruegel ». Ils s’inscrivent dans le prolongement de ses thématiques, les réinterprètent, le citent… et montrent ainsi que son œuvre n’a rien perdu de sa pertinence.

L’exposition commence par « le grand malentendu », lorsque Bruegel a été proclamé, au lendemain du romantisme, barde pictural des psaumes paysans, des craquements des paysages envahis par la neige et des murmures éternels des champs de blé ondoyants, profondément enraciné dans l’argile flamande. Elle étudie la manière dont les artistes flamands et, par extension, belges et internationaux, ont traité son héritage artistique au cours de l’entre-deux- guerres et au-delà. Dans ce cadre, nous nous concentrons sur James Ensor, Valerius de Saedeleer, Jules De Bruycker, Gustave van de Woestyne, , Jean Brusselmans, , Anto Carte, Otto Dix, Stijn Streuvels, August Sander, Hubert Malfait et George Grosz. Les compositeurs et les cinéastes ne manquent pas à l’appel non plus.

En parallèle, l’exposition ouvre un certain nombre de registres contemporains. Les commissaires Luk Lambrecht et Lieze Eneman ont invité une série d’artistes contemporains de se lancer dans un dialogue avec l’œuvre de Bruegel. Les artistes participants sont Lázara Rosell Albear, Kasper Bosmans, Dirk Braeckman, Ricardo Brey, Carlos Caballero, Anetta Mona Chişa & Lucia Tkáčová, Leo Copers, Jimmie Durham, Christoph Fink, Jan Van Imschoot, Bart Lodewijks, Hana Miletić, Yola Minatchy, Elisabeth Ida Mulyani, Honoré d’O, Ornaghi & Prestinari, Jonathan Paepens, Emmanuelle Quertain, Kurt Ryslavy, Sam Samiee, Pascale Marthine Tayou, Grazia Toderi, Yurie Umamoto, Birde Vanheerswynghels, Peter Verhelst & Anneleen Boehme et Gosie Vervloessem. Ces créations seront liées aux œuvres existants de Marcel Broodthaers, Mario Merz, Panamarenko et Franz West.

Studio Job a créé une sculpture assez funky pour l’occasion, << Le Mariage Paysan >>, un gros clin d’œil à Bruegel.

L'exposition présente également une création de Rimini Protokoll, compagnie de théâtre ultra- créative de Berlin. Ils ont développé un projet immersif de réalité virtuelle autour de notre industrie alimentaire contemporaine portant le titre ironique de <>. À l’époque de Bruegel, la nourriture était produite près du consommateur, les produits exotiques n’étant apparus que petit à petit sur les tables. Au 21e siècle, la situation a radicalement changé : les familles de paysans de Bruegel sont devenues des industriels de l’agroalimentaire de haute technologie, les supermarchés proposent une infinité de produits et nous ne connaissons même

4 généralement plus l’origine de ce que nous mangeons et buvons. En outre, la population mondiale a doublé au cours des 50 dernières années. Rimini Protokoll se penche sur la transformation de notre production alimentaire au fil du temps. Le visiteur se retrouve dans un monde où des gens travaillent pour nous, bien loin de nos cuisines : de Rungis, près de Paris, le plus grand marché alimentaire au monde, à un immense abattoir en Bavière, en passant par des champs de légumes d’Almeria.

Six thèmes servent de fil rouge :

1) Back to the Roots. L'œuvre de Pieter Bruegel représente de nombreuses scènes de la vie quotidienne des paysans. Cet aspect est incontestablement le plus connu de son travail, malheureusement réduit la plupart du temps à du folklore pur et à du « romantisme de boîte à biscuits ». 2) Everybody Hurts. Bruegel était en inadéquation avec son époque. Il peignait des scènes du quotidien, tantôt subtiles, tantôt rudes, sans se soucier de détails superflus et souvent caricaturés. Chez Bruegel, la « Folie » revêt plusieurs aspects : des formes mi-hommes, mi-animales, des fous et leurs casquettes, des ivrognes, des aveugles et des infirmes... sans oublier l’étroitesse d’esprit, l’échec humain ou la bêtise en général. Le portrait de ceux vivant en marge de la société et un intérêt particulier pour cette marginalité s’observent aussi nettement chez bon nombre d’artistes modernes et contemporains. 3) Fifty Shades of White. L’art paysager est devenu une discipline artistique à part entière à l’époque de Bruegel. L’exposition se doit dès lors de présenter ce thème dans un lieu qui a su préserver de façon quasi intacte le paysage du XVIe siècle. Les paysages enneigés, composés de jeux raffinés de nuances de blanc, mais aussi la blancheur affective (le vide, l’infini, la mélancolie, la solitude, le silence), jouent un rôle essentiel dans cette exposition. 4) We Are at War. La violence, la guerre et la mort sont des thèmes récurrents de l'œuvre de Bruegel. Son époque a été marquée par la violence, la peste et les épidémies, ainsi que par les luttes incessantes entre catholiques et protestants. Selon certains critiques d’art, Bruegel a peint des tableaux plus sombres et plus cyniques vers la fin de sa vie. 5) In God We Trust (do we?). Le christianisme était omniprésent au XVIe siècle. Il a accompagné Bruegel et ses contemporains tout au long de leur enfance, ils connaissaient donc les principaux récits bibliques. On les retrouve dès lors fréquemment dans l'œuvre de Bruegel. 6) Keep Calm and Feast on. Certains de ses tableaux mettent en scène des fêtes. Étrangement, c’est précisément cet aspect de son œuvre (qualifié par la suite de « bruegelien ») qui mènera ensuite sa propre existence. Dans la globalité de son œuvre, le nombre de scènes de fêtes est non seulement limité, mais elles exultent également très peu la joie.

Certaines œuvres d’art sont présentées dans le Jardin Musée et le parc de Gaasbeek, gérés par l’Agence de la Nature et des Forêts (www.museumtuingaasbeek.be).

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Plus qu’une exposition

La Fête des Fous. Bruegel Redécouvert offre au visiteur une expérience complète aux aspects divers se renforçant mutuellement. L’exposition est présentée dans un château ancien dont la vue sur le paysage a été façonnée à la suite de la période romantique et dont la collection renferme bon nombre d’objets datant de l’époque de l’artiste. Situé dans un parc de 50 hectares, son jardin-musée présente au visiteur une sélection de légumes et de fruits oubliés et de techniques d’élagage d’antan. Le parc est niché au beau milieu de la région flamande ondoyante du Pajottenland, certainement le paysage le plus « bruegelien », où de nombreux projets consacrés au peintre sont en préparation. Les chemins de randonnée pédestre et cycliste comptent également parmi les attraits de la région. En outre, Gaasbeek est situé à 13 km seulement à vol d’oiseau de Bruxelles, la ville dans laquelle Bruegel a vécu, a travaillé et est décédé et abritant plusieurs de ses œuvres originales. Bruxelles et sa périphérie verdoyante se trouvent au cœur de la Flandre.

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Titre

La Fête des Fous se réfère littéralement à l’estampe de Bruegel et au thème de l’exposition : « Keep Calm and Feast on ». Plus généralement, les allusions de Bruegel font référence aux bêtises humaines (dans la lignée de l’Éloge de la Folie d’Érasme). L'œuvre de Bruegel s'apparente à une « fête de la déception », c’est-à-dire que ce que l’on voit peut être interprété de tellement de manières différentes que les bibliothèques ont été inondées d’allusions et de « lectures » possibles. Cette « moquerie » consciente est à la fois un jeu mais elle a également mené à de déroutantes exégèses auxquelles quasiment chaque génération a ajouté son point de vue : le « paysan Bruegel », le prophète de l’Apocalypse, l’intellectuel, l’homme du peuple, le caricaturiste, l’anarchiste, le comédien, le libertin semblable à Till Uilenspiegel, etc. En ce sens, la Tour de Babel est une œuvre fondamentale car la confusion biblique des langues devient chez Bruegel celle des images. Le mystère s’épaissit au fil des découvertes. L’insondable semble caractériser son œuvre. Prenons par exemple l’estampe Elck [Un Chacun] : une recherche à travers un tas de déchets. Que cherche-t-il ? La vérité ? Lui-même ? Mais quoi que l’on cherche dans l’agitation du monde, dans les images « grouillant » littéralement car tant de choses s’y passent qu’elles sont à peine compréhensibles, jamais on ne le trouvera. En ce sens, nous sommes tous des « Fous ». Bruegel en est parfaitement conscient et cela ne semble pas le déprimer ou l’emplir de mélancolie. Bien au contraire, il continue d’imaginer des scènes festives débordant littéralement de génie et de générosité iconographiques. Nous les observons tels des fous, probablement tout comme ses contemporains, ses amis et ses clients, cherchant à les « déchiffrer ». Un critique a récemment écrit : « Les Bruegel sont des « Bühnen der Erwarung (étapes d’attente) » festives ». Tout reste possible, rien n’est éternellement figé, la porte reste ouverte à de nouvelles interprétations et nous ne cessons de bavarder à leur sujet. Et peu importe si nous restons continuellement à côté de la question.

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Œuvres d’art << La fête des fous. Bruegel redécouvert >>

Les emprunts 1

1. Introduction • Henri Leys (1815-1869), Wandeling buiten de muren (Walk Outside the Walls) (1854), Museum for Fine Arts À travers ce projet, nous cherchons à illustrer le refuge romantique dans le XVIe siècle qui a mené à la redécouverte du peintre oublié Pieter Bruegel.

• Théophile Lybaert (1848-1927), Biddende vrouw (studie voor Oud Vlaanderen) (Praying woman (study for Old Flanders)), Museum for Fine Arts Ghent À travers ce projet, nous cherchons à illustrer la redécouverte des primitifs flamands. Au début de sa redécouverte, Pieter Bruegel était lui aussi considéré comme un primitif flamand.

• Walter Vaes (1882-1958), De misantroop (The Misanthrope) (1903), collection Ronny and Jessy Van de Velde, À travers ce projet, nous cherchons à illustrer l’idéalisation romantique du XVIe siècle, qui a mené à la redécouverte du peintre « oublié » Pieter Bruegel.

• Amedée Lynen (1852-1938), Les Primitifs Flamands à Bruges (The Flemish Primitives in Bruges) (1902), Royal Library of Belgium, À travers cette affiche, nous cherchons à illustrer l’importance de cette exposition, la manière dont elle a contribué à la redécouverte de Pieter Bruegel l’Ancien.

• Gustave Van de Woestyne (1881-1947), De belgen zullen, den 31 Mei, hulde brengen, aan den Schilder Pieter Breughel (Brussel, Volkshuis, 1924), Letterenhuis Antwerp Gustave Van de Woestyne compte parmi les artistes les plus influencés par Bruegel de notre exposition. Ne manquez pas son affiche créée pour la « Bruegelfeest » en 1924.

2. Back to the Roots • Stijn Streuvels (1871-1969), Twee boeren die koren maaien met een zeis (Two Farmers Who Mow Corn with a Scythe) (around 1901), Letterenhuis, Antwerp (long-term loan Collection Flemish Community) Avec son roman porté à l’écran De Vlasschaard (Le champ de lin), Stijn Streuvels compte parmi les auteurs à la base de notre perception d’une « Flandre primaire » dotée d’un folklore national. • Stijn Streuvels (1871-1969), Marie Staelens en twee andere vrouwen zetten het koren in schoven (Marie Staelens and two other women assemble wheat sheaves) (1903), Letterenhuis, Antwerp (long-term loan Collection Flemish Community)

1 Arranged by theme and artist

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• August Sander (1876-1964), Bauer beim Säen (Sowing Farmer) (1952), Cologne, Die Photographische Sammlung/SK Stiftung Kultur Köln – August Sander Archiv À l’instar de Bruegel, August Sander a représenté la vie paysanne. Le semeur rappelle la peinture de Bruegel, le Paysage fluvial avec la Parabole du Semeur.

• Gustave Van de Woestyne (1881-1947), Deeske (1902), Museum for Fine Arts Ghent Un Deeske peu connu signé Van de Woestyne, mis à l’honneur parmi d’autres en raison de ses couleurs uniques. • Gustave Van de Woestyne (1881-1947), De slechte zaaier (The Bad Sower) (1908), Antwerp, The Phoebus Foundation Le semeur, l’arbre nu rapidement dessiné et les oiseaux stylisés rappellent Pieter Bruegel. Ce paysan est sans aucun doute le plus remarquable de Van de Woestyne. • Gustave Van de Woestyne (1881-1947), De papeter (The Porridge Eater) (1911), oil on canvas, 59,5 x 45,5 cm, Municipality Sint-Martens-Latem Une « tête de paysan » pleine de caractère est récurrente dans l'œuvre de Bruegel. • Gustave Van de Woestyne (1881-1947), Boer of Het antwoord (Farmer or The Answer) (1911), Museum for Fine Arts Ghent Une « tête de paysan » pleine de caractère, souvent représentée par Pieter Bruegel.

• Constant Permeke (1886-1952), Ode aan Vlaanderen (Ode to Flanders) (1915), mudel, Deinze L’ode de Permeke à la vie paysanne flamande « bruegelienne ». • Constant Permeke (1886-1952), De zaaier (The Sower) (1935), Belfius Art Collection, Brussels Constant Permeke, like Pieter Bruegel, depicted peasant life. This sculpture is a beautiful and unique addition to the two-dimensional images of sowing farmers that we exhibit. • Constant Permeke (1886-1952), De zaaier (The Sower) (1935), Van Abbemuseum, Eindhoven Le petit semeur perdu dans un vaste paysage n’est pas sans rappeler le Paysage fluvial avec la Parabole du Semeur de Bruegel. • Constant Permeke (1886-1952), Moisson (Harvest) (1937), Collection Flemish Community, Brussels Cette œuvre nous fait penser à La Moisson de Bruegel.

• Anto Carte (1886-1954), Man met riek (Man with Fork) (1924), BPS22, Charleroi Dans ce tableau, Anto Carte fait clairement référence à l’iconographie bruegelienne. • Anto Carte (1886-1954), De veerman (The Ferryman) (1941), private collection Cette œuvre reflète une profonde affinité avec les personnages de Bruegel.

• Frits Van den Berghe (1883-1939), Avondschemering (De loofbrander) (Evening Twilight) (1924), Galerie Oscar De Vos, Sint-Martens-Latem Elle est basée sur un thème original reprenant un personnage bruegelien et un défilé de vaches proches de La Rentrée des troupeaux de Bruegel.

• Jean Brusselmans (1884-1953), Landschap met koeien (Landscape with Cows) (1927), Belfius Art Collection, Brussels L’hommage de Jean Brusselmans à la région du Pajottenland, probablement le plus « bruegelien » des paysages flamands, dans laquelle est situé le Château de Gaasbeek.

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3. Everybody Hurts

• Anto Carte (1886-1954), Les aveugles/De blinden (The Blind) (1924), La Boverie, Liège Dans ce tableau, Anto Carte fait clairement référence à l’iconographie bruegelienne.

• Gustave Van de Woestyne (1881-1947), De moedwillige blinde en de kreupele die een kindje wil leren lopen (The Malicious Blind Man and the Cripple Who Wanted to Teach a Child) (1917-1918), Deinze, mudel Dans cette œuvre, Van de Woestyne dénonce l’aveuglement spirituel de l’homme, à l’instar de Bruegel dans La Parabole des aveugles.

• August Sander (1876-1964), Blinder Bergmann und blinder Soldat (Blind Miner and Blind Soldier) (1921-1930), Cologne, Die Photographische Sammlung/SK Stiftung Kultur Köln – August Sander Archiv • August Sander (1876-1964), Kriegsinvalide (Crippled Veteran) (around 1928), Cologne, Die Photographische Sammlung/SK Stiftung Kultur Köln – August Sander Archiv August Sander choisit de représenter des personnages aveugles et mutilés, tout comme Bruegel plus de 350 ans auparavant.

• Constant Permeke (1886-1952), Bedelaars (Beggars) (1919), courtesy Galerie Oscar De Vos, Sint-Martens-Latem Dans une pure tradition bruegelienne, Constant Permeke est attentif aux mutilés dans ses œuvres. Le chien ressemble fortement à celui de George Grosz.

• George Grosz (1893-1959), Blinde kreupele (Blind Crippled) (1923), Galerie Ronny van de Velde, Antwerp/Knokke Fidèle à la tradition de Bruegel, les œuvres de George Grosz consacrent une attention frappante aux aveugles et aux mutilés.

• Jules De Bruycker (1870-1945), Kermis, bedelaars (Fair, Beggars) (1928), Museum for Fine Arts Ghent Les gravures de Jules De Bruycker s’inscrivent elles aussi dans la plus pure tradition bruegelienne, à la fois sur le plan des formes mais aussi des thèmes traités.

• Otto Dix (1891-1969), Kriegskrüppel (War Cripples) (1920), The George Economou Collection La représentation de l’homme mutilé et infirme dans l'œuvre d’Otto Dix rappelle Les Mendiants de Bruegel. • Otto Dix (1891-1969), Der Streichholzhändler (Match Seller) (1920), The George Economou Collection On retrouve dans les ouvrages d’histoire de l’art plusieurs références au lien entre cette œuvre et ce tableau de Pieter Bruegel, en particulier au niveau des expressions des visages.

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4. Fifty Shades of White • James Ensor (1860-1949), De schaatsers (The Skaters) (1889), Museum for Fine Arts Ghent Un hommage décalé aux patineurs de Bruegel dans notamment Chasseurs dans la neige et Paysage d'hiver avec patineurs et trappe aux oiseaux.

• Valerius de Saedeleer (1867-1941), Hoeve in het dal (Farm in the Valley) (around 1916), Museum for Fine Arts Ghent Les paysages enneigés de Valerius de Saedeleer rappellent ceux de Bruegel, avec leur large panorama et leurs contrastes marqués entre les arbres sombres et la neige blanche. • Valerius de Saedeleer (1867-1941), De oude perelaar (The Old Pear Tree) (around 1925), Collection 't Gasthuys - Municipal Museum Aalst • Valerius de Saedeleer (1867-1941), Winter (around 1926), Collection 't Gasthuys - Municipal Museum Aalst • Valerius de Saedeleer (1867-1941), Sneeuw in Vlaanderen (Snow in Flanders) (1928), Royal Museum of Fine Arts Antwerp Ce tableau nous fait inévitablement penser aux Chasseurs dans la neige de Bruegel, lui aussi caractérisé par ce large panorama et ces contrastes marqués entre les arbres sombres et la neige blanche.

• Jean Brusselmans (1884-1953), Winter in Brabant (1928), Museum de Fundatie, and Heino/Wijhe Jean Brusselmans a un jour fait une copie d’une œuvre de Bruegel. Ce tableau représente sa version sereine du Pajottenland sous la neige bruegelien et de Brusselmans.

• Stijn Streuvels (1871-1969), Man met hond in de sneeuw, vermoedelijk in de omgeving van het Lijsternest (Man with Dog in the Snow, presumably in the Vicinity of the Lijsternest) (January 1940), Letterenhuis, Antwerp (long-term loan Collection Flemish Community) Stijn Streuvels était écrivain mais il était également photographe et immortalisait les paysans en plein travail, les processions religieuses, les paysages enneigés…

• Hubert Malfait (1898-1971), Jagers in de sneeuw (Hunters in the Snow) (1962), courtesy Galerie Oscar De Vos, Sint-Martens-Latem Tout est fortement inspiré des Chasseurs dans la neige de Pieter Bruegel : le thème, la composition et le chasseur accompagné de son chien.

• Otto Dix (1891-1969), Schaatsers aan het Bodenmeer (Skaters on Lake Constance) (1941), long-term loan of the Otto-Dix-Foundation, Vaduz in the Kunstsammlung Gera • Otto Dix (1891-1969), Winter in Randegg met zicht op het dorp (Winter in Randegg with a View on the Village) (1934), long-term loan of the Otto-Dix-Foundation, Vaduz in the Kunstsammlung Gera

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5. We Are at War • James Ensor (1860-1949), De triomf van de dood (The Triumph of Death) (1896), Museum for Fine Arts Ghent Le côté grotesque de l'œuvre de Bruegel a fortement inspiré Ensor, en témoigne cette impression. Elle est marquée par la crainte et le désarroi, tout comme dans Le Triomphe de la Mort de Bruegel.

• Jules De Bruycker (1870-1945), Dodendans (The Macabre Dance) (1916), Museum for Fine Arts Ghent Les gravures de Jules De Bruycker s’inscrivent elles aussi dans la plus pure tradition bruegelienne, à la fois sur le plan des formes mais aussi des thèmes traités. • Jules De Bruycker (1870-1945), Kermesse noire (1919), Belfius Art Collection, Brussels • Jules De Bruycker (1870-1945), Weer klepte de dood over 't Vlaanderen land (Death tolls over Flanders) (1919), Museum de Fundatie, Zwolle and Heino/Wijhe

6. In God We Trust (do we?) • James Ensor (1860-1949), Duivels rossen engelen en aartsengelen af (Devils Trashing Angels and Archangels) (1888), Museum for Fine Arts Ghent Cette gravure de James Ensor est inspirée de La Chute des anges rebelles de Bruegel. • James Ensor (1860-1949), De zeven hoofdzonden: De ontucht (The Seven Deadly Sins: Lust) (1888), Museum for Fine Arts Ghent Un hommage décalé à la série de Bruegel consacrée aux péchés capitaux. • James Ensor (1860-1949), De intrede van Christus in Brussel (Christ's Entry Into Brussels) (1895), Museum for Fine Arts Ghent Le tout petit Christ parmi une foule de personnages indifférents rappelle Le Portement de Croix de Bruegel. • James Ensor (1860-1949), De zeven hoofdzonden: De luiheid (The Seven Deadly Sins: Sloth) (1902), Museum for Fine Arts Ghent • James Ensor (1860-1949), De zeven hoofdzonden: De gramschap (The Seven Deadly Sins: Sloth) (1904), Museum for Fine Arts Ghent • James Ensor (1860-1949), De zeven hoofdzonden: De hoogmoed (The Seven Deadly Sins: Pride) (1904), Museum for Fine Arts Ghent • James Ensor (1860-1949), De zeven hoofdzonden: De hebzucht (The Seven Deadly Sins: Avarice) (1904), Museum for Fine Arts Ghent • James Ensor (1860-1949), De zeven hoofdzonden: De gulzigheid (The Seven Deadly Sins: Gluttony) (1904), Museum for Fine Arts Ghent • James Ensor (1860-1949), De zeven hoofdzonden: De afgunst (The Seven Deadly Sins: Envy) (1904), Museum for Fine Arts Ghent • James Ensor (1860-1949), De zeven hoofdzonden beheerst door de dood (The Deadly Sins Dominated by Death) (1904), Museum for Fine Arts Ghent

• Werner Tübke (1929-2004), Descent from the Cross (small version) (1982), Museum Barberini, Potsdam

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7. Keep Calm and Feast on • James Ensor, Skelet arresteert maskers (Skeleton Arresting Masks) (1891), The Phoebus Foundation, Antwerp Comme dans les scènes festives de Bruegel, les personnages carnavalesques d’Ensor exultent peu de joie. La mort est omniprésente, le cynisme marque l'œuvre. • James Ensor, Geraamten in travestie (Skeletons in Fancy Dress) (1894), Antwerp, The Phoebus Foundation, Antwerp

• August Sander (1876-1964), Bäuerliche Braut (Rural bride) (1920-1925), Cologne, Die Photographische Sammlung/SK Stiftung Kultur Köln – August Sander Archiv Un magnifique hommage aux mariées dans Le Repas de noces de Bruegel.

• Constant Permeke (1886-1952), Kermis (Fair) (1921), oil on canvas, 78 x 110,5 cm, Royal Museum of Fine Arts Antwerp Comme dans les scènes de fête de Bruegel, les personnages de Permeke ne respirent pas vraiment la joie de vivre dans ce tableau intitulé Foire.

• Frits Van den Berghe (1883-1939), De mallemolen (The Silly Mill) (1934), courtesy Galerie Oscar De Vos, Sint-Martens-Latem Citation du Prof.dr. Katharina Van Cauteren: « Parce que quatre siècles après Bruegel, le Flamand reste heureux, il boit sa bière au café ou s’amuse à la foire ».

• Jean Brusselmans (1884-1953), Carnaval (Carnival) (1952), Mu.ZEE, Ostende

• Jules De Bruycker (1870-1945), Carnaval (Carnival) (1920), Foundation Jules De Bruycker

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Les artistes contemporains et les empruntes

L’art contemporain repose indéniablement sur l’art classique. L'œuvre de Pieter Bruegel est enracinée dans la mémoire visuelle collective, souvent faite de scènes de foule énigmatiques et charmantes où la narration est parfois englobée dans le tableau tout entier. Les artistes contemporains s’inspirent de l’esprit de Bruegel en raison du sentiment global d’empathie ressenti dans le cadre de différentes relations sociales, essentiellement intemporel et permanent. La forme change avec le temps, à l’instar de la complexité qui n’existait pas « à l’époque ». À l’époque, le monde était tout au plus un village ou un paysage, alors qu’il est aujourd’hui « globalisé » et pour bon nombre synonyme de désespoir, de désarroi et de migration forcée. Cette exposition présente de nouvelles créations et/ou des œuvres existantes retravaillées. Nous avons sélectionné des artistes connus et moins connus d’un peu partout. Des valeurs sûres côtoient de nombreux jeunes artistes émergents encore méconnus.

ANETTA MONA CHIŞA & LUCIA TKÁČOVÁ, 1973, Roumanie & 1976, Slovaquie, vivre et travailler à Prague BART LODEWIJKS, 1972, les Pays-Bas BIRDE VANHEERSWYNGHELS, 1986, Belgique CHRISTOPH FINK, 1963, Gand, Belgique DIRK BRAECKMAN & FRANZ WEST (1947-2012) & LISBETH GRUWEZ, 1958, Eeklo, & 1977, Courtrai, ELISABETH IDA MULYANI, 1979, Indonésie, vit et travaille à Gand, Belgique EMMANUELLE QUERTAIN, 1987, Bruxelles, Belgique GOSIE VERVLOESSEM, 1973, vit et travaille à Bruxelles, Belgique GRAZIA TODERI, 1963, Padua, Italie HANA MILETIĆ, 1982, vit et travaille à Bruxelles et Zagreb HONORE D'O, 1961, , Belgique JAN VAN IMSCHOOT & SAM SAMIEE, 1963, Gand, Belgique & 1988, Iran JIMMIE DURHAM, 1940, Houston, Texas, vit et travaille dans l’UE JONATHAN PAEPENS, 1989, vit et travaille à Gand, Belgique KASPER BOSMANS, 1990, Lommel, Belgique KURT RYSLAVY, 1961, Autriche, vit et travaille à Bruxelles, Belgique LÁZARA ROSELL ALBEAR, 1971, Cuba and Belgique LEO COPERS, 1947, Gand, Belgique ORNAGHI & PRESTINARI, 1986, Milan and 1984, Milan PASCALE MARTHINE TAYOU, 1967, Yaounde,́ Cameroun RICARDO BREY, 1955, Havana, Cuba, vit et travaille à Gand, Belgique SAM SAMIEE, 1988, Iran YOLA MINATCHY, 1972, vit et travaille à Bruxelles YURIE UMAMOTO, 1983, Japon

PETER VERHELST (°1962), a créé un texte du poète. Le texte résonne dehors avec en arrière-fond les notes libres de la contrebassiste ANNELEEN BOEHME (°1989), Steven Delannoye (clarinette basse), Berlinde Deman (tuba) et Isolde Lasoen (vibraphone).

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JEROEN D’HOE (°1968) a fait une nouvelle composition pour l’exposition, qui offre à la fois un support musical et un pendant au film d’introduction par lequel débute l’exposition. Pour cette création, D’hoe s’est basé sur la structure et les thèmes du parcours de l’exposition et a utilisé des instruments tant anciens que modernes. La philosophie sous-jacente de l’exposition reçoit ainsi une traduction sonore.

Ces créations forment un ensemble avec des œuvres existantes de Marcel Broodthaers, Mario Merz, Panamarenko et Franz West.

• Marcel Broodthaers ‘Lettres ouvertes’, AVIS (1972) Galerie Ronny Van de Velde, Knokke- Antwerpen

• Mario Merz, Installation ‘Chambres d’Amis’, (1986) collection S.M.A.K., The Municipal Museum of Contemporary Art Ghent

• Panamarenko, Meikever (Hanneton), (1975) Collectie S.M.A.K., Bruikleen Collectie Vlaamse Gemeenschap

• Franz West, Paßstück BL 4 (1990) Collection Bernard Filliers, courtesy Peter Pakesch Wien

STUDIO JOB a créé une sculpture assez funky pour l’occasion, << The Peasant Wedding >>, un gros clin d’oeil à Bruegel.

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Biographies2

Artistes modernes James Ensor (1860-1949), BELGIQUE De père anglais et de mère flamande, James Ensor est né dans une famille de la petite- bourgeoisie d'Ostende, rue Longue no 444. Ensor quitte peu sa ville natale ; il y mourra. Commentant sa naissance lors d'un banquet offert en son honneur, il s'exprime en ces termes : « Je suis né à Ostende, le 13 avril 1860, un vendredi, jour de Vénus. Eh bien ! chers amis, Vénus, dès l'aube de ma naissance, vint à moi souriante et nous nous regardâmes longuement dans les yeux. Ah! les beaux yeux pers et verts, les longs cheveux couleur de sable. Vénus était blonde et belle, toute barbouillée d'écume, elle fleurait bon la mer salée. Bien vite je la peignis, car elle mordait mes pinceaux, bouffait mes couleurs, convoitait mes coquilles peintes, elle courait sur mes nacres, s'oubliait dans mes conques, salivait sur mes brosses. » Son père, James Frederic Ensor, un ingénieur anglais, sombre dans l'alcoolisme et l'héroïne. Sa mère, Maria Catherina Haegheman, de souche flamande, tient un magasin de souvenirs, coquillages et masques de carnaval. Les heures passées près d'elle, dans un décor coloré et fantastique, influencent son inspiration. À treize ans, Ensor suit des cours de dessin chez deux artistes locaux, Edouard Dubar (Ostende 1803-1879) et Michel Van Cuyck (Ostende 1797-1875). Dans la biographie du catalogue raisonné James Ensor, Xavier Tricot indique qu'il montre davantage d'intérêt pour le dessin que pour les cours donnés par ses professeurs du collège de Notre-Dame. En 1877, il s'inscrit à l'Académie des beaux-arts de Bruxelles, dirigée par Jean-François Portaels où il se lie d'amitié avec Fernand Khnopff et Willy Finch et fait la connaissance de la famille Rousseau qui l'introduit dans les milieux artistiques et intellectuels de la capitale. Ses professeurs sont Joseph Stallaert (Merchtem, 1825-1903) et Joseph van Severdonck (Bruxelles, 1819–1905). Mais il s'insurge contre l'académisme — « Je sors et sans façon de cette boîte à myopes » (il quitte l'Académie en 18805) — et décide de retourner s'installer chez sa mère. Dans la maison familiale où, célibataire convaincu, il vivra jusqu'en 1917, Ensor s'installe un cabinet dans les combles et commence à peindre des portraits réalistes ou des paysages inspirés par l'impressionnisme. À cette époque, il écrit : « Mes concitoyens, d'éminence molluqueuse, m'accablent. On m'injurie, on m'insulte : je suis fou, je suis sot, je suis méchant, mauvais… » Il entame alors une de ses périodes les plus créatrices. En 1883, Octave Maus fonde le cercle artistique d'avant-garde « Les XX » et Ensor peint son premier tableau de masques, et un autoportrait auquel il ajoutera plus tard le « chapeau fleuri ». En 1889, L'Entrée du Christ à Bruxelles est refusée au Salon des XX et il est question de l'exclure du Cercle dont il est pourtant l'un des membres fondateurs. Le groupe se sépare quatre ans après pour se récréer sous le nom de La Libre Esthétique.

À 33 ans, Ensor est déjà un homme du passé. Le pointillisme et le symbolisme semblent l'emporter. Les premières demeures de Victor Horta symbolisent un nouvel art de vivre. Il n'est plus le nain Hop-Frog, bouffon d'Edgar Allan Poe, moins encore le Christ martyr. En 1898, il est l'un des instigateurs du bal du Rat mort qui a lieu à la fin du carnaval d'Ostende. Ensor doit attendre le début du siècle suivant, alors qu'il a donné le meilleur, pour assister à la reconnaissance de son œuvre : expositions internationales, visite royale, anoblissement — il est

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16 fait baron —, Légion d'honneur. Il est désormais surnommé le « prince des peintres », mais il a une réaction inattendue face à cette reconnaissance trop longtemps attendue et trop tard venue à son goût : il abandonne la peinture et consacre les dernières années de sa vie exclusivement à la musique. Il décède le 19 novembre 1949 à l'hôpital du Sacré-Cœur d'Ostende et est inhumé quatre jours plus tard dans le cimetière Notre-Dame des Dunes à Mariakerke, près d'Ostende. Si la vie privée d'Ensor reste mal connue, c'est parce que l'artiste l'a désiré ainsi. Le peintre s'est construit une existence de beauté, de vérité et de veine poétique. Source: https://www.oscardevos.be/artist/237735/james-ensor

Valerius de Saedeleer (1867-1941), BELGIQUE Lorsque le jeune artiste Valerius De Saedeleer (Alost 1867 – Leupegem 1941) s’est installé à Laethem-Saint-Martin, en 1898, il ne savait pas vraiment quelle orientation il devait donner à sa peinture. Certes, les paysages naturels aux touches de peintures impressionnistes que peignait son maître Frans Courtens étaient remarquables, mais Valerius De Saedeleer cherchait autre chose. Il cherchait sa propre peinture. Laethem-Saint-Martin lui permit de se ressourcer dans un climat artistique, car le sculpteur et le peintre Gustave Van de Woestyne vinrent aussi s’y installer, séduits par la nature sauvage, la variété des paysages et la vie simple et modeste. Valerius De Saedeleer conserve clairement l’influence de Franz Courtens jusqu’en 1903. Ce n’est que l’année suivante qu’il peint sa toute première interprétation personnelle d’un paysage. À l’époque où l’impressionnisme connaît son dernier essor, où le fauvisme et le cubisme se développent en France et où quelques artistes allemands introduisent l’expressionnisme comme nouveau style, Valerius De Saedeleer opte, lui, pour des paysages classiques faisant preuve d’une composition très réfléchie, d’une texture lisse et d’une représentation minutieuse. La découverte des Primitifs flamands lors d’une grande exposition à Bruges en 1902 est généralement considérée comme le déclencheur du revirement artistique inattendu dans son œuvre. Il va, dès ce moment, accorder une attention soutenue à la perfection technique et s’inscrit ainsi dans la tradition de la peinture flamande. Il renonce à toute improvisation et ne laisse plus rien au hasard, à l’instar des Primitifs. Source: https://www.museumdd.be/fr/verleden/t80

Jules De Bruycker (1870-1945), BELGIQUE Jules De Bruycker, né le 29 mars 1870 à Gand et mort le 5 septembre 1945 dans la même ville, est un peintre, dessinateur et graveur belge. Il est considéré comme l'un des plus prolifiques et talentueux plasticiens de son temps, à l'instar de son contemporain James Ensor. Son influence est notable sur Frans Masereel qui fut son élève et ami. Ses travaux les plus connus sont des eaux-fortes représentant la ville de Gand, les tranchées de la Grande Guerre et des illustrations pour des ouvrages.

Jules De Bruycker est né le 29 mars 1870 à Gand. Sa famille y tient une petite fabrique de tapisserie et de papier peint. De Bruycker se montrant doué pour le dessin, il entre en 1880 à l'Académie royale des beaux-arts de Gand. Son père meurt en 1884, le jeune homme quitte l'école et rejoint l'entreprise familiale. Neuf ans plus tard, il s'inscrit de nouveau à l'académie de Gand et suit les cours des peintres Théodore Canneel, Louis Tytgadt (1841-1918) et Jean Delvin[3].

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Vers 1902, De Bruycker installe son atelier dans une ancienne abbaye de carmélites, située près du château des comtes de Flandre (Gravensteen), appelée Patershol. Cette région était à l'époque considérée comme très pauvre, elle attirait de nombreux artistes qui trouvaient là à se loger, former des communautés, s'inspirer des paysages. Une partie de l'école de Laethem-Saint-Martin, marquée par l'impressionnisme, convergea vers cette région, des peintres comme Gustave van de Woestijne, George Minne et Valerius De Saedeleer. Minne y eut même un atelier pendant un certain temps. Tout en étant proche de cette communauté d'artistes, De Bruycker, durant cette période, continue d'aider à la fabrique familiale. Produisant des aquarelles et des huiles sur toile, il s'intéresse aux techniques de la gravure, notamment après avoir découvert les travaux d'Albert Baertsoen exposés au musée des beaux-arts de Gand en 1905[3]. De cette époque datent également ses vues dessinées des quartiers pauvres des environs de Gand, dont une série centrée sur le Gravensteen, très inspirée de Pieter Brueghel l'Ancien, Jérôme Bosch et de James Ensor[4]. En 1905, l'écrivain Frans Hellens lui demande d'illustrer son ouvrage En ville morte (1906). C'est aussi à ce moment-là qu'il rencontre Frans Masereel et l'initie aux techniques de la gravure, avant que cet artiste n'aille sur Paris puis en Grande Bretagne[6]. De Bruycker a exécuté un portrait en pied de son ami Masereel (1909). Avec l'entrée en guerre, De Bruycker, à l'instar de nombreux artistes de ce pays envahi, quitte la Belgique pour l'Angleterre. Il rejoint Émile Claus, Émile Fabry, Charles Mertens (1865-1919), George Minne, Isidore Opsomer, Gustave Max Stevens, Gustave van de Woestijne et Albert Baertsoen. Parmi cette communauté d'artistes belges en exil, De Bruycker rencontre Raphaëlle De Leyn, également native de Gand, et il l'épouse. Il produit quelques vues de Londres, mais se voit interdit de nombreuses régions, par peur de l'espionnage. Il parvient cependant à immortaliser sur la plaque de cuivre les horreurs de la guerre en Flandre. Une série de gravures sur ce sujet intitulée La Mort s'abat sur les Flandres est présentée à Rotterdam en 1917. Il revient chez lui en 1919 et commence à recevoir une reconnaissance officielle. Nommé chevalier de l'ordre de Léopold en 1921, il expose 154 œuvres à la galerie Georges Giroux de Bruxelles en 1922. La même année, il est exposé dans différents lieux et villes américaines, dont à l'Institut d'art de Chicago[2]. Il se voit alors offrir un poste d'enseignement à l'Académie royale des beaux- arts d'Anvers, qu'il accepte avec quelques réticences[3]. L'un de ses élèves en gravure fut Frans Van Immerseel (1909-1978)[7]. En 1923, il est nommé correspondant de l'Académie royale de Belgique, et devient membre à part entière en 1925. Deux ans plus tard, il reçoit le grand prix national des beaux-arts.Durant toute cette période, il vit au couvent des dominicains de Gand, où il a installé son atelier. En 1921, il exécute de nombreux dessins et eaux-fortes inspirées des environs. Durant les années 1922-1924, il produit plusieurs gravures sur bois pour une nouvelle édition illustrée du Ulenspiegel (1867) de Charles De Coster. En 1925, il visite Paris en compagnie de son ami Frans Masereel, lequel l'encourage à produire des vues dessinées d'après des monuments ; il en résulte de nombreuses gravures représentant avec minutie des cathédrales belges et françaises. Il produit également quelques autoportraits, ainsi que des nus. En 1934, il expose à la Biennale de Venise. Vers la fin des années 1930, sa santé se dégrade. Quand les Allemands envahissent la Belgique en 1940, il exécute une série gravée intitulée Gens de chez nous — 1942. Il participe également à un album, Gens pas de chez nous, son pendant, qui décrit avec acuité l'occupant allemand. Ces deux dernières séries furent publiées après sa mort[8]. Durant la guerre, des amateurs allemands de son œuvre visitent son atelier et lui demande un travail destiné à la propagande nazie, offre que l'artiste décline. Il meurt à Gand le 5 septembre 1945. Source: www.dbnl.org/tekst/_low001199601_01/_low001199601_01_0074.php

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Stijn Streuvels (1871-1969), BELGIQUE Stijn Streuvels, pseudonyme de Franciscus Petrus Marie dit Frank Lateur, né à Heule le 3 octobre 18711 et mort à Ingooigem le 15 août 1969, est un écrivain belge d'expression néerlandaise. La famille Lateur s’établit à Avelgem en 1887 et exploite une boulangerie dans cette localité. Frank Lateur interrompt ses études secondaires et choisit le métier de boulanger. Il travaille successivement à Avelgem, Courtrai, Heule et Bruges et s’installe dès 1892 comme boulanger dans l’entreprise familiale à Avelgem. En 1905, il abandonne ce métier et, peu de temps avant son mariage avec Alida Staelens, il construit le « Lijsternest » (le nid de grives) à Ingooigem où, de 1905 à sa mort survenue en 1969, il se consacre exclusivement à ses activités littéraires. Het Lijsternet, sa maison. Il publie ses premiers récits en 1894, collabore à la revue Van nu en straks (littéralement D'aujourd'hui et de tout à l'heure), et donne, avant la Première Guerre mondiale, le meilleur d'une œuvre composée de romans et de récits, qui peint de manière réaliste la vie des paysans de la Flandre-Occidentale, soumis aux exigences de la terre qu'ils travaillent, tout en y associant les thèmes métaphysiques du destin, du cycle cosmique de la nature, et de la dépendance de l'homme. La seconde partie de son œuvre, qui traite avec moins de bonheur des mutations sociales, économiques ou intellectuelles qui affectent la Flandre, ou de problèmes religieux, fournit encore deux chefs-d'œuvre relevant de la première source de son inspiration : Vie et mort dans le séchoir (1926), un récit mystérieux où la description est enrichie de plongées hardies dans l'inconscient et Le Déclin du Waterhoek (De teleurgang van den Waterhoek) (1927), qui laisse la victoire à la technique, au modernisme et à la jeune génération. Il a également tracé de merveilleux portraits d'enfants (L'Enfant de Noël, 1911 et Poucette, 1922, traduits par Camille Melloy) et laissé une importante œuvre de mémorialiste (Heule, 1942 ; Kroniek van de familie Gezelle, Chronique de la famille Gezelle, 1960). Ami intime du peintre luministe Emmanuel Viérin, il confia à plusieurs reprises à celui-ci le soin d'illustrer ses ouvrages, notamment l'édition de luxe (250 exemplaires) de la première impression de De Vlasschaard (1907). Ayant souvent ensemble exploré différents lieux de Flandre et des Pays- Bas, il n'est pas rare de retrouver dans les descriptions de l'écrivain les paysages peints par le peintre. Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Stijn_Streuvels

August Sander (1876-1964), ALLEMAGNE Le photographe allemand August Sander naît le 17 novembre 1876 à Herdorf, d’August Sander et de Justine Sander, née Jung. Son père, mineur, finira sa vie invalide. August Sander meurt le 20 avril 1964 à Cologne. Tout au long de sa vie August Sander cherche à transmettre une image de son époque, fidèle à la réalité, grâce à la photographie. August Sander fréquente l’école primaire du village. Il se passionne très jeune pour le médium et achète son premier appareil photo à 16 ans. D’abord employé d’un studio photo, August Sander s’installe très vite comme photographe professionnel à Cologne et gagne sa vie comme portraitiste. Au début des années 1920, Sander se lie avec les cercles culturels de Cologne. Musiciens, écrivains, architectes et acteurs posent pour le photographe qui commence à travailler au projet de sa vie, "Hommes du XXème siècle" (publié dans son intégralité en 1980). Le regard objectif porté par Sander sur la réalité est accueilli avec enthousiasme lors de la publication en 1929 de "Antlitz der Zeit (Visages d’une époque)". Ce recueil de portraits, avait pour objectif d’établir une sorte

19 d’inventaire sociologique des types humains, classes sociales et métiers, en évitant les clichés idéalisants. Parallèlement à l’attention portée aux hommes de son temps, August Sander observe précisément la nature. Il commence à établir un répertoire topographique des différentes régions d’Allemagne et réalise des études de botanique qui le passionnent. Il s’agit pour lui de montrer le lien existant entre l’homme et les espaces naturels qu’il façonne. Dès 1933 il élabore des albums ayant pour thème ces régions et notamment les paysages du Rhin, dont l’exposition à la Fondation présente un exemplaire complet. L’arrivée au pouvoir des nazis marque le début d’une période difficile pour le photographe, qui va déménager à la campagne avec sa femme Anna très active dans le studio ; il y met en sécurité 10 000 négatifs parmi les plus précieux Son livre "Antlitz der Zeit" est interdit à la vente en 1936, et les stocks mis au pilon. Son fils Erich est emprisonné (il meurt en 1944), et une grande partie de ses négatifs est détruite dans l’incendie de son appartement de Cologne. Après la guerre, Sander se consacre à l’organisation de ses archives et notamment à la constitution d’un vaste ensemble sur Cologne, avant la destruction de la ville pendant la guerre : "Köln wie es war (Cologne telle qu’elle était)". La ville l’achètera en 1953. En 1951, son travail est montré à la Photokina de Cologne, il fait partie de la célèbre l’exposition "Family of man" organisée par Steichen au MoMA de New York en 1955, mais sa première grande exposition personnelle hors d’Allemagne, se tiendra au MoMA de New York en 1969, après sa mort. August Sander laisse une oeuvre immense dont la lucidité et l’obsession de vérité furent d’une grande modernité. Son rapport à la série, son goût pour la démystification et la restitution objective ont éveillé chez de nombreux photographes contemporains une autre façon de voir. Source: http://www.moreeuw.com/histoire-art/biographie-august-sander.htm

Gustave van de Woestyne (1881-1947), BELGIQUE Dans sa jeunesse, Gustave Van de Woestyne étudie à l’Académie des Beaux-Arts de Gand. Son frère n’est autre que le peintre Karel, qui l’introduit dans le milieu artistique et intellectuel gantois auquel il a accès. Au côté de son frère, Van de Woestyne acquiert une formation intellectuelle qui, dès son plus jeune âge, le fait pénétrer dans l’univers de la littérature, de la musique classique et des arts plastiques. Lorsque Van de Woestyne s’installe en 1900, en compagnie de son frère, à Laethem-Saint-Martin, il a à peine 19 ans. L’étudiant d’académie inexpérimenté est confronté à l’intellectualisme raffiné de George Minne qui forme, avec Valerius De Saedeleer et Jules De Praetere, le noyau de ce que l’on a appelé la première École de Laethem, caractérisée par ses aspirations symboliques. Jeune artiste, Van de Woestyne est assez vite remarqué, et dans les années précédant la Première Guerre Mondiale, il peut participer à d’importantes expositions à Amsterdam, La Haye et Venise. Il est aussi accueilli par le groupe d’avant-garde bruxellois “La Libre Esthétique”. Van de Woestyne demeure à Laethem jusqu’en 1909. À ce moment, ce que l’on a appelé le premier groupe symboliste se dénoue. Par nostalgie pour les années à Laethem, il suit Valerius De Saedeleer à Tiegem, où il vit jusqu’en 1913. Tout près, à Ingooigem, réside un autre ami, l’écrivain Stijn Streuvels, pour qui il illustre en 1909 la traduction de l’épopée animale médiévale “Le Roman de Renart”. En 1913, il se rend à Florence avec Valerius De Saedeleer. Dès le début de la guerre, il prend la fuite avec la famille De Saedeleer et via Sint-Anna-ter- Muiden, Ostende et Londres, il échoue finalement au pays de Galles. Dans un premier temps, il

20 habite la petite localité côtière d’Aberystwyth. Ensuite, il s’installe à Llansiloes, le village où Georges Minne vit également son exil. Le pays de Galles ne lui convenant décidément pas, il se rend régulièrement à Londres en 1915 et 1916. Finalement, il déménage dans la capitale britannique en 1917. Ces connexions londoniennes lui assurent une relative aisance. Ce sont surtout ses relations avec le couple de Hollandais Jacob De Graaff-Bachiene et son épouse, qui sont d’une importance déterminante. Ces relations amicales et le succès rencontré en Grande- Bretagne le font même hésiter à la fin de la guerre à retourner en Belgique. Revenu en Belgique, il passe quelques années à la Rozenhuis à Waregem. Modest Huys avait également auparavant séjourné dans cette maison de la famille De Sutter. Après Van de Woestyne, Jules De Sutter y trouvera également un point de chute. À partir de 1925, il demeure à Malines, où il a été nommé directeur de l’Académie des Beaux-Arts. La même année, il devient professeur de peinture à l’Institut Supérieur National des Beaux-Arts d’Anvers et à l’École Supérieure des Arts Décoratifs de la Cambre à Bruxelles. Ces postes officiels n’empêchent cependant pas Van de Woestyne de continuer à faire partie de l’avant-garde. Ainsi, il est l’hôte en 1925 de la galerie bruxelloise moderniste “Le Centaure”. En 1929, il est l’hôte en solo du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles qui vient d’être inauguré. En 1926, il fait aussi partie du cercle artistique “Les 9” qui regroupe également, entre autres, et Frits Van den Berghe. Avec eux, il devient dix ans plus tard membre du célèbre cercle “Les Compagnons de l’Art”. Sur le plan international, il est aussi considéré comme d’avant-garde. Ainsi, en 1926, il est l’un des participants phares de l’exposition “L’Art Belge à Grenoble”. Par ailleurs, Van de Woestyne profite dès 1928 du mécénat du couple bruxellois David et Alice van Buuren. Leur collection visionnaire compte aujourd’hui le plus grand ensemble privé d’œuvres de Van de Woestyne, à découvrir au Musée van Buuren à Uccle. Source: https://www.oscardevos.be/artist/237733/gustave-van-de-woestyne

Frits Van den Berghe (1883-1939), BELGIQUE Frits Van den Berghe naît le 3 avril 1883 à Gand. À cette époque, son père Raphaël est secrétaire de la Bibliothèque de l’Université de Gand, et son érudition est célèbre dans tout le corps professoral. À partir de 1898, le jeune Frits se forme à l’Académie des Beaux-Arts de Gand. Parmi ses condisciples, il compte, entre autres, Leon De Smet et avec qui il s’installe en 1902 dans un atelier de la Rasphuisstraat. Mais, pendant cette même année, il part avec son ami intime Robert Aerens à Laethem-Saint-Martin. On le retrouve de nouveau avec Servaes en 1904 à Laethem. Dès 1908, il établit son domicile dans le village; il passe les hivers à Gand. La même année, il est nommé professeur à l’académie. Entre-temps, il a rencontré à Laethem Paul-Gustave et André De Ridder, qui seront toute sa vie ses amis. Peu avant la Première Guerre Mondiale, Van den Berghe traverse une crise grave. Avec une amie, il part aux États-Unis, mais il revient désappointé après quelques mois. Peu après, la guerre éclate et, avec Gustave De Smet, il s’enfuit aux Pays-Bas. Dans un premier temps, le peintre néerlandais Leo Gestel s’occupe de ses compères belges; André De Ridder emboîte lui aussi le pas de ses amis. Et tant De Smet que Van den Berghe sont rapidement remarqués dans le milieu artistique amstellodamois. En 1915 déjà, le “Larensche Kunsthandel” montre de l’intérêt pour leur travail. En 1916 suit la première grande exposition de leur travail sur une terre étrangère. À l’instigation de De Ridder, la galerie Heystee, Smith & Co propose une vaste exposition de leur œuvre. Amsterdam ne peut cependant pas leur suffire, et en août déjà ils partent à Blaricum. La même année encore, Van den Berghe est l’hôte remarqué d’une exposition des exilés belges au

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Stedelijk Museum. Ces exilés belges se regroupent par la suite dans le Gooi, et forment en compagnie de De Smet et Jozef Cantré une colonie d’exilés dénommée ‘Klein Gent” (Petite Gand). Bien qu’il ne soit revenu en Belgique qu’en 1922, Van den Berghe joue un rôle déterminant dans la création de la galerie Sélection. Depuis la naissance du mouvement, en 1921, l’artiste est sous contrat avec la galerie; plus tard, Walter Schwarzenberg le lie contractuellement à la galerie Le Centaure. Après un court séjour chez Permeke à Ostende, Van den Berghe part à l’été 1922 à Bachte-Maria- Leerne. Un an plus tard, on le retrouve avec De Smet à la Villa Malpertuis de Paul-Gustave Van Hecke, où il retourne régulièrement les années suivantes. Le Centaure l’honore en janvier 1927 d’une exposition individuelle dans sa galerie. En avril de la même année, il en est de nouveau l’invité. Van Hecke continue à soutenir son poulain avec, entre autres, une exposition individuelle dans sa Galerie L’Époque en novembre 1928. En mars 1931 encore, Le Centaure réalise une exposition individuelle de son travail; dans le courant de cette année, Sélection consacre tout un numéro thématique à l’artiste. Lorsque ses principaux commanditaires font faillite en 1931-1932, dix ans d’histoire sont éparpillés en quelques mois. Les collections de De Ridder, Van Hecke et Schwarzenberg et celles de leurs galeries sont vendues aux enchères et sans limite plancher. Avec De Smet et Hubert Malfait, Van den Berghe fait partie des plus gravement touchés. Pas moins de cent et six œuvres majeures de l’artiste sont mises à l’encan pour des croûtes de pain. Il faut dire que la presse conservatrice s’empare de la crise économique et de la faillite des galeries modernistes pour annoncer également la fin de l’expressionnisme, le courant dominant dans les années 1920. En conséquence, les modernistes de 1920, De Smet et Van den Berghe en tête, sont subitement placés sous un piètre éclairage. Ajoutons à cela que Van den Berghe se retire d’un milieu artistique versatile. Pour assurer le pain quotidien, Van Hecke le présente à l’éditeur socialiste “Het Licht te Gent” chez qui il travaille comme illustrateur. Plein d’enthousiasme, Van den Berghe se consacre les années suivantes à cette mission. Ses illustrations paraissent dans le quotidien Vooruit; il porte également dans les hebdomadaires ‘Koekoek’ et ‘Voor Allen’ son regard humoristique et parfois satyrique sur les sommités culturelles et politiques de ce temps. Dans les années 1930, Van den Berghe n’apparaît plus que rarement à l’avant-scène. En 1933, le “Gentse Socialistische Studiekring” (Cercle d’Études Socialistes Gantois) organise une exposition double avec Jozef Cantré; la même année, Emile Langui publie la première monographie consacrée à l’artiste. Alice Manteau organise en 1936 une petite exposition de son travail. En septembre 1939, se profile quand même la reconnaissance officielle de son œuvre, lorsqu’il est porté à la direction de l’académie de Gand. Le décès inopiné de Van den Berghe le 23 septembre de cette même année rend cette reconnaissance impossible. Source: https://www.oscardevos.be/artist/237731/frits-van-den-berghe

Jean Brusselmans (1884-1953), BELGIQUE Peintre de portraits, de paysages, de natures mortes et de marines. Dessinateur, graveur et décorateur. Etudie très tôt la gravure mais choisit de se lancer dans la peinture. A l’Académie, il préfère suivre son programme personnel et étudier la nature. Il s’inspire de peintres aussi divers que P. Bruegel, J. Jordaens, G. Courbet et E. Manet. Formation à la « Société Belge de Lithographie » (1898) et à l’Académie de Bruxelles chez Jean Delville et Isidore Verheyden (1897- 1906). Il loue un atelier en 1907 avec Rik Wouters où il rencontrera Auguste Oleffe, Henri Ramah et Edgard Tytgat, ceux que l’on nommera plus tard les « fauves brabançons ». De 1906 à 1914, il

22 peint des paysages de la région de Linkebeek. Epouse Maria Frisch en 1911, son unique modèle féminin. En 1914, il participe au dernier Salon de « La Libre Esthétique », avec notamment Rik Wouters et G. Van De Woestyne. Habite Auderghem de 1914 à 1918 et se lie d’amitié avec Oleffe. En 1924, il s’installe définitivement à Dilbeek, avec de fréquents séjours à la côte belge. Il devient membre du cercle « l’Effort » et fonde un cercle artistique « Le Clan du Paruck ». Cofondateur de « L’Art Vivant ». A l’origine, il peint des paysages réalistes dans une touche impressionniste. Pendant la Première Guerre Mondiale, ses liens d’amitié se resserrent avec Ferdinand Schirren, Auguste Oleffe et Rik Wouters. Tous les quatre seront très influencés par Cézanne : la couleur devient l’élément primordial ainsi que les thèmes intimistes, plus fréquents. Bien qu’il utilise de larges touches rectangulaires, la construction du tableau est prépondérante. Il subira ensuite l’influence de Van Gogh et des expressionnistes de Laethem mais tout en assimilant ces influences dans un style personnel. Par sa vision objective de la nature, il se rattache autant au réalisme qu’au style subjectif de l’expressionnisme de Laethem. La peinture de Brusselmans transcende la réalité : sa vision, épurée, arrache ses figures, les plus déshéritées, à la banalité quotidienne et les met en lumière. Sa palette est sobre, des noirs, des blancs d’argent, des terres de Sienne, des bleus contrastent avec des jaunes clairs. Sa touche est rectangulaire, droite ou inclinée... la matière est épaisse, dense. Brusselmans a travaillé dans la solitude, la sobriété : il parle un langage intensément humain, celui de la détresse, de l’humble et du déshérité. Avec ses compositions rigoureusement construites et aux couleurs vives puis plus sobres, il occupe une place à part au sein des expressionnistes flamands. Source: https://lanczgallery.be/Artistes-11- Jean_Brusselmans?PHPSESSID=pcajgc685nfa79tck0l9gkaes6

Anto Carte (1886-1954), BELGIQUE Décorateur, illustrateur et artiste Il créa de superbes affiches pour les "animations de la ville de Mons", la "kermesse de Messine" ou le "Combat dit Lumeçon", et bien sûr cette célèbre affiche de 1922 commémorative de la Bataille de Jemappes. L'art du début du XXe siècle déborde de nouvelles tendances dues aux nombreux changements économiques, sociaux et politiques survenus à la fin du XIXe siècle. Le jeune Antoine Carte vit la frénésie de cette époque charnière, à la fois avec recul et déférence. Tout en se tenant à l'écart des grands courants artistiques, il est avide de s'ouvrir à l'avant-garde parisienne. En 1911-1912, il reçoit une bourse et part à Paris où il découvre le symbolisme et travaille chez un décorateur de l’entourage de L. Bakst. Lors de son séjour dans la capitale européenne des arts, il fréquente le Louvre où il étudie la peinture italienne des XVe et XVIe siècles. Puis il étudie la fresque à Florence. Anto Carte se marie en 1913 avec Louisa Dujardin à Mons d’où ils partent ensemble habiter à Bruxelles. Il y divorce et épouse en seconde noce Julia Franz. Anto Carte voyage au Maroc, en Espagne, en Italie et aux U.S.A, rencontre Emile Verhaeren (1912), dont l’œuvre poétique l’influencera considérablement, et dont il illustrera par ailleurs plusieurs poésies. Sa carrière s'amorce dès 1917 grâce au succès de sa première exposition à Bruxelles. A Pittsburgh (USA), les soixante toiles d'Anto Carte exposées sont vendues. Il enseigne d'abord l’aquarelle à l’Académie de Mons mais quitte sa ville natale pour enseigner à Bruxelles, s'installant à Wauthier- Braine (Brabant Wallon), et perdant quelque peu la source vive de son travail, à quelques exceptions près (Le Passeur d'eau date de 1941). A ses yeux, la terre n'est plus à labourer mais est

23 réduite au rang de décor. Les gestes de travail ne l'intéressent plus (il ne les voit plus?). Or, tout l'humanisme d'Anto Carte vient de la représentation du travail mais surtout du questionnement profond, douloureux, authentique qui a été le sien durant sa première époque. Il ne suffit pas de mettre des personnages humains en scène pour être artiste humaniste. Le peintre montois était direct; sa peinture ne s'adressait pas prioritairement à l'intellect, mais à ce qui émeut, à ce qui nous remue. Il fut l'un des grands peintres à avoir cultivé sans fioritures, ni subtilité intellectualiste, ce qui est l'un des traits majeurs de notre culture: celui de l'affectivité inter- subjective. Il enseigne la décoration théâtrale à la Cambre et devient professeur à l’Académie des Beaux Arts de Bruxelles (1932) où il dirige les ateliers d’art décoratif et monumental, y enseigne le vitrail, la fresque, la tapisserie … Anto Carte est l’un des fondateur du groupe Nervia (1928) dont l’exposition constitue un des grands tournants de sa carrière artistique. Il travaille avec Pierre Paulus, Taf Wallet, Léon Navez, Louis Buisseret, Rodolphe Strebelle, Frans Depooter et Léon Devos. Le groupe Nervia fut créé afin de se différencier du courant expressionniste dans lequel certains le conféraient. Nervia marquera son empreinte sur l’art en Hainaut et ailleurs pendant la période de l’entre-deux-guerres, inspiré par les maîtres italiens de la Renaissance mais proposant une sensibilité renouvellée par rapport aux thèmes traditionnels. On parlera plutôt d'art humaniste et social. Peintre à la fois expressionniste et symboliste, Anto Carte excelle dans le dessin. Son trait circonscrit avec une élégante netteté la silhouette de ses personnages, les détails d'une nature morte ou d'un paysage. La composition de ses œuvres est pensée longuement, la ligne est rigoureuse, le trait net, le dessin domine la couleur. Il eut le bonheur de trouver son style personnel dès ses débuts et put l'approfondir, le nuancer, le spiritualiser tout au cours de sa vie. Sa culture humaniste le porte à la représentation de la figure humaine. Son enthousiasme pour Verhaeren, qu'il rencontre à Paris, détermine le choix des sujets de sa première période, tels le pêcheur et le passeur d'eau. Certaines de ses œuvres inspirées de l’Evangile le font comparer à Breughel, d’autres inspirées par le terroir (paysages, représentations d’ouvriers, de femmes et d’enfants) évoquent les peintres siennois des XVe et XVIe siècles. Lorsqu'il aborde le monde des arlequins, des musiciens ou des clowns, sa peinture se fait plus légère, la lumière y joue un rôle plus subtil et ajoute à la grâce de la composition le charme de la poésie. Anto Carte décède à Bruxelles le 15 février 1954. Source: http://www.mons.be/culture/artistes-celebres/anto-carte

Constant Permeke (1886-1952), BELGIQUE Un curieux jeu du destin a voulu que le quartier du Patershol joue à plusieurs reprises un rôle décisif dans le développement de l’art pictural dans la région de la Lys. Dans les années 1890, le quartier était le lieu de rencontre des principaux membres de ce que l’on a appelé le premier groupe de Laethem: Minne, Van de Woestyne, De Saedeleer, De Praetere. En 1906, l’histoire semble se répéter. Cette année-là, dans ce même quartier, sont jetés les fondements du deuxième groupe: les étudiants d’académie Permeke, De Smet et Van den Berghe y échangent leurs réflexions et y bâtissent leur avenir. Les années de jeunesse de Constant Permeke à Anvers sont insignifiantes. Mais son univers est profondément bouleversé par son déménagement à Ostende en 1891. Son père, Henri-Louis, y a été nommé conservateur du Musée des Beaux-Arts local et, avec James Ensor, il joue un rôle important dans la vie artistique de la ville. Lors des expositions que tous deux organisent dans la ville, Constant Permeke est pour la première fois confronté à l’art moderne.

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Il reçoit sa première formation à l’académie de Bruges, mais c’est seulement lors de ses années gantoises vers 1906 que son talent éclate. Albert Servaes est un de ses condisciples à l’académie de Gand et a sur Permeke une influence particulière. À cette époque, il se lie également d’amitié avec les frères Gustave et Leon De Smet, Frits Van den Berghe et Paul-Gustave van Hecke, ce dernier se faisant très vite un nom comme critique d’art. Au printemps 1909, il s’installe à Laethem-Saint-Martin où il va habiter près de chez son ami Gustave De Smet et où il retrouve également ses amis Van Hecke et Van den Berghe. Le contact avec Albert Servaes est d’une grande importance artistique. Il expose d’ailleurs avec celui-ci en 1913 au Cercle Artistique et Littéraire de Gand. Après son mariage en 1912, Permeke s’en retourne à Ostende où il devient le voisin de Leon Spilliaert. Au début de la Première Guerre Mondiale, Permeke est gravement blessé et est transféré à Londres. Pendant sa convalescence, il réside d’abord à Stanton Saint-Bernard et ensuite à Chardstock. Permeke revient en Belgique au printemps 1919. Bien qu’il fasse partie du cercle gravitant autour des galeries bruxelloises Sélection et Le Centaure, l’artiste garde cependant une certaine distance. Contrairement à ses amis Gustave De Smet et Frits Van den Berghe, il n’entretiendra jamais de contacts permanents avec ces marchands d’art. En 1929-1930, il s’installe dans une maison-atelier à Jabbeke, ‘De Vier Winden’. Peu à peu, son travail connaît aussi un retentissement international. Ainsi, le marchand d’art amstellodamois Buffa organise des expositions personnelles presque chaque année à partir de 1925 et jusqu’en 1945. Comme ses amis Gustave De Smet et Frits Van den Berghe, Permeke fait aussi impression à l’exposition d’art belge à Grenoble en 1927; deux ans plus tard, il fait sensation à New York, Washington et Chicago. Cette même année, ses expositions individuelles aux Galeries bruxellois Le Centaure et Louis Manteau ont un écho international. Le triomphe suit lorsqu’en 1930, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles présente pas moins de 600 de ses œuvres. Vers 1930, Permeke entre en contact avec le peintre français Maurice De Vlaminck. Le Français sera à maintes reprises invité à Jabbeke. Les années de crise semblent avoir peu de prise sur Permeke. Les expositions prestigieuses se succèdent et il jouit d’une célébrité internationale. Il reçoit un soutien financier du mécène bruxellois Gustave van Geluwe. L’État Belge lui offre même en 1935 le titre de baron, distinction qu’il s’empresse de refuser. Il passe les années de guerre principalement à Bruxelles; Jabbeke se trouve dans la zone côtière où l’on a peu de liberté de mouvement. Il refuse énergiquement de participer à des expositions organisées par l’occupant. En conséquence, son exposition à la galerie Breughel en 1941 est classée ‘entartet’, (‘méprisable’), par les Allemands. Son engagement pour la galerie bruxelloise Apollo, qui navigue ostensiblement à contre-courant, est à cet égard exemplaire. Le point culminant se situe en 1947, lorsque l’on peut découvrir de grandes rétrospectives de son travail à Amsterdam, Bruxelles, Prague et Paris. Les années suivantes, il domine également le pavillon belge à la biennale de Venise et à São Paulo. En 1951 encore, l’association anversoise “Art d’Aujourd’hui” honore l’artiste avec une imposante exposition rétrospective. Constant Permeke décède le 4 janvier 1952 à la Clinique du Sacré-Cœur à Ostende. Source: https://www.oscardevos.be/artist/237728/constant-permeke

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Otto Dix (1891-1969), ALLEMAGNE Otto Dix est un peintre allemand expressionniste né en 1891. Il reçoit une éducation artistique par sa mère, Pauline Louise Dix, qui aimait la musique et la peinture. Durant sa jeunesse, il étudie l’art et entre même à l’École des arts appliqués de Dresde en 1909. Otto Dix expérimente tous les styles de peinture. Il s’essaye au cubisme, au futurisme et plus tard au dadaïsme, avant de devenir un adepte de la Nouvelle objectivité lors de son passage à Düsseldorf entre 1919 et 1922. Quand la première guerre éclate, Dix s’engage dans l’armée. Il en ressortira vivant mais traumatisé. Il essayera d’oublier ces atrocités en les peignant, comme en témoignent "Les Joueurs de skat" en 1920, "La guerre" (1929-1932) ou bien "La tranchée" en 1918. Lorsque les nazis s’imposent en 1933, Otto Dix paye le prix de son art décalé et exceptionnel : ses œuvres sont pour la plupart retirées des lieux d’exposition voire brûlées. Arrêté par la Gestapo en 1938, il doit ensuite s’engager contre son gré dans la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle il sera capturé par les Français. Lorsque la guerre se termine, Otto Dix reçoit plusieurs prix et distinctions de la part de la RFA, non seulement pour son œuvre mais aussi pour son mérite lors de cette guerre. Otto Dix est décédé le 25 juillet 1969, à Singen, près de Constance, d’un infarctus. Sa sépulture se trouve au cimetière de Hemmenhofen. Source: https://www.linternaute.fr/biographie/art/1775084-otto-dix-biographie-courte-dates- citations/

George Grosz (1893-1959), ALLEMAGNE Georg Gross, qui deviendra en 1916 George Grosz, est né en 1893 à Berlin (Allemagne). Il passe son enfance en Poméranie. Il fait ses études à l’Académie royale des Beaux-arts de Dresde de 1909 à 1911, puis à l’Ecole des arts et métiers de Berlin de 1912 à 1916. Au début des années 10, George Grosz publie des caricatures dans des journaux et revues. En 1913, il voyage à Paris où il rencontre le peintre Jules Pascin. Il s’engage comme volontaire dans l’armée en 1914 ; réformé pour blessures en 1915, il est de nouveau mobilisé en 1917 et réformé définitivement l’année suivante suite à une dépression. Dès 1915, Grosz traduit son expérience de la guerre dans des dessins violents et expressionnistes où il montre l’horreur et la cruauté du conflit. Il est farouchement anti-nationaliste allemand. Il parle anglais par provocation et caricature le peuple allemand, les bourgeois, les militaires, les ecclésiastiques, portant une violente attaque contre l'ordre établi. George Grosz participe à la formation du groupe Dada de Berlin en 1918 et s’engage auprès du parti communiste la même année. Il collabore à la revue « der Dada ». L’artiste s’exprime par le dessin réaliste ou satirique, la peinture, l’aquarelle, il réalise des photocollages, des photomontages. En 1920, se tient sa première exposition personnelle, année où il expose également à la Première Foire internationale Dada à Berlin, événement dont il est un des cofondateurs (avec John Heartfield et Raoul Hausmann) ; on y remarque la présence d'oeuvres de Max Ernst et d'Otto Dix. Grosz devient président du « Rote Gruppe » (Groupe Rouge), une association d’artistes communistes. Dans les années 20, George Grosz sera l’un des principaux représentants du mouvement de la Nouvelle Objectivité, période où il peint des portraits réalistes. L’artiste sera plusieurs fois condamné pour publication d’images indécentes et pour blasphème.

Invité pour enseigner à l’Art Students League de New York, George Grosz émigre aux Etats-Unis en 1933 (quelques jours avant l'arrivée d'Hitler au pouvoir) et acquiert la nationalité américaine

26 en 1938. Il dessine essentiellement des paysages qui traduisent une nouvelle « paix intérieure ». En 1937, certaines de ses oeuvres participent à l’exposition « Art dégénéré » organisée à Berlin par le pouvoir nazi ; ses oeuvres sont retirées de tous les musées allemands.

En 1941 et 1942, l’artiste sera professeur à la Columbia University.

George Grosz retourne vivre en Allemagne (Berlin-Ouest) en juin 1959 ; il y meurt accidentellement un mois plus tard. Grosz aura montré avec force la folie de la race humaine.

Source: https://www.mchampetier.com/biographie-George-Grosz.html

Hubert Malfait (1898-1971), BELGIQUE Fils de Jules Malfait, secrétaire communal de l’endroit, Hubert Malfait naît en 1898 à Astene. Le secrétaire communal est un bon ami d’, de Valerius De Saedeleer et d’Albijn Van den Abeele, et dès son plus jeune âge, Hubert est familiarisé avec leur art. Pendant les années de guerre, Hubert Malfait étudie à l’Académie des Beaux-Arts de Gand où il a Jules De Sutter pour condisciple. La rencontre avec les critiques André De Ridder, Paul-Gustave van Hecke et Georges Marlier, à l’occasion de l’exposition ‘Laethemsche Kunstenaarskolonie’ (Colonie d’artistes de Laethem) se déroulant en août et septembre 1924 dans l’ancien atelier de Gustave Van de Woestyne à Laethem-Saint-Martin, est déterminante. Peu de temps après, il est totalement partie prenante du groupe d’avant-garde expressionniste autour de Gust. De Smet, Frits Van den Berghe et Constant Permeke. Dès lors, les galeries bruxelloises progressistes le défendent avec bec et ongle. Pour les critiques, il est considéré comme le porte-drapeau d’une nouvelle génération expressionniste, qui perpétue les exemples formels des trois précurseurs De Smet, Van den Berghe et Permeke. En 1927 déjà, Hubert Malfait a droit à une exposition individuelle dans le cénacle moderniste de la galerie Le Centaure à Bruxelles. Jusqu’aux années de crise, Malfait participe activement à la vie artistique bruxelloise, où ses peintures enthousiasment un public international. Il passe d’ailleurs sous contrat avec la galerie Le Centaure en novembre 1928. Ce succès ne lui monte cependant pas à la tête. Malfait continue à se remettre lui-même en question et en 1929 il réside longuement à Paris. Dans la Ville Lumière, il est impressionné par le travail de Marc Chagall, Amedeo Modigliani, Ossip Zadkine, etc. En 1930, Malfait partage son atelier avec le sculpteur expressionniste gantois Josef Cantré. Plus tard cette même année, il est à nouveau l’hôte de la galerie Le Centaure. Ce succès bruxellois est brutalement interrompu par la crise économique. Lorsque son principal commanditaire, la Galerie Le Centaure, fait faillite, ce sont dix ans d’histoire qui sont en quelques jours vendus à l’encan. La collection de la galerie est vendue aux enchères sans limite plancher. Avec Gustave De Smet et Frits Van den Berghe, Hubert Malfait fait partie des plus durement touchés. Les cercles modernistes auront du mal à se relever de ce revers. D’autant plus que la presse conservatrice ne manque pas de s’emparer de la crise économique et de la faillite des galeries modernistes pour annoncer également la fin de l’expressionnisme, le courant dominant dans les années 1920. C’est seulement en 1934 que Malfait refait son apparition lorsque la galerie bruxelloise Louis Manteau organise une exposition de son travail. Il trouve alors un défenseur inattendu en la personne du critique Emmanuel de Bom, qui prend la défense de l’expressionnisme: “La jubilation du clan hostile a été un peu prématurée: l’art vivant, le véritable art vivant s’entend, n’est pas aussi mort que d’aucuns ont cru pouvoir le prétendre”.

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Dans les années 1930, Malfait revient régulièrement au devant de la scène artistique gantoise. Il a droit en 1933 à une exposition individuelle à la salle Ars. À partir de 1938, Malfait est régulièrement l’hôte de la Galerie Vyncke-van Eyck au Nederkouter à Gand. À partir de 1950, on ne peut pratiquement plus voir du Malfait que dans les galeries gantoises. Les années de guerre réduisent dramatiquement le nombre d’expositions. Les grandes expositions individuelles de Malfait ne réapparaissent qu’en 1944. Il expose alors ses peintures à la Galerie Breughel. Quant aux dessins, il les réserve à la Galerie Apollo du critique d’art Roger Delevoy. Peu avant sa mort, le Musée des Beaux-Arts d’Ostende organise une large rétrospective de son œuvre. L’artiste décède le 15 septembre 1971 dans sa maison de Laethem-Saint-Martin. Source: https://www.oscardevos.be/artist/237734/hubert-malfait

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Artistes contemporains Anetta Mona Chişa & Lucia Tkáčová Anetta Mona Chişa (° 1975) & Lucia Tkáčová (° 1977) collaborate as an artistic duo since 2000, with an extensive and well-established international activity. They work across a variety of media including video, performance and sculpture, often employing language and game tactics in their acts. At the heart of their collaboration lies their quest to find a means of reconciling the political with the aesthetic validity of art. Some of their most recent solo shows are: a no, A voLcanic attaCk, a hiT, a Muse, Museumcultuur Strombeek Gent (2018), i aM a hoT ice, an avAst Luck, a no aCt, Soga gallery, Bratislava (2017), a huMan, a Lack, a Coin, a cAst. voTe it., Future Museum, Bucharest (2017), i Look at A sun, i aM a catCh, a cave anT, Rotwand gallery, Zurich (2016), ah, souL in A coMa, aCt naive, atTack, GAK Bremen (2015). In 2011 the artists, along with Ion Grigorescu, represented Romania at the Venice Art Biennale. Their projects have been featured in numerous international museums and exhibitions from Art in General New York, n.b.k. Berlin, the 54th Venice Biennale, MoCA Miami, MuMoK Vienna, Manifesta 10, The Power Plant Toronto, Taipei Biennale, Schirn Kunsthalle Frankfurt, Migros Museum für Gegenwartskunst Zürich, ZKM | Museum fur Neue Kunst Karlsruhe, Bozar Brussels, Moscow International Biennale for Young Art to MNAC Bucharest among others. They live and work in Prague, Vyhne and Berlin. www.chitka.info

Christoph Fink Christoph Fink est un artiste belge né en 1963 qui a réalisé un grand nombre d’expositions et participé à des biennales de renommée internationale à l’image de celle de Venise. Il a en outre produit une riche palette de performances et publications. Son travail s’articule essentiellement autour du mouvement, du voyage et du déplacement. Il questionne les rapports que les individus entretiennent avec leur environnement et explore les liens entre espace et temps par des approches inédites mêlant une grande diversité de méthodes, sources et données à une rigueur et une minutie rarement observées chez les artistes et rappelant à premier abord les procédés scientifiques. Source : http://fr.forumviesmobiles.org/2018/07/08/christoph-fink-informations-objectives-et- experience-subjective-12521

Bart Lodewijks Bart Lodewijks (NL 1972) makes large scale, linear chalk drawings in public and private spaces. The drawings can be found on building facades, in hospitals and offices, but also inside private homes and the surrounding streets. His distinct abstract drawings respond to the social context in which they are made. In the case of a long-term project, the artist documents the process in writing, photography and film. Images and texts come together in books, made together with art publisher ROMA publications; an essay was published in the Mondriaan Fund essay series. Film documents are made in collaboration with filmmaker Griet Teck. The Dutch Government Architect and the Flemish cities of Ronse, Genk, Ghent and Brussels have commissioned long-term projects. Emergent galerie (Veurne, Belgium) commissioned drawings in private homes. In recent years Lodewijks worked with S.M.A.K. - Ghent (TRACK 2012, Kathmandu Triennnale 2016), Capacete - Rio de Janeiro (2010, 2013), The Model Sligo - Ireland (2013-2016),

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Whitechapel Gallery - London (2014-2015), BOZAR - Brussels (2016), MMCA Seoul (2016), Calcutta Art & Research Foundation India (2018) Publications: www.romapublications.org

Birde Vanheerswynghels Birde Vanheerswynghels (° 1986) is known for her large-scale charcoal drawings of imaginary, natural landscapes. These drawings are not a representation of an existing scene, but are the decor for an imaginary natural landscape, a world only existing on paper. What seems to be the result of a careful observation in first instance, is actually a composed image from personal impressions. An image that stems from a mental archive. Vanheerswynghels investigates how 3- dimensionality can be experienced as 2-dimensionality. As a child she saw a cat getting driven over by a car and got fascinated by the shape the animal transformed into. In her artistic practice she recreates this transformation: from figuration to abstraction and back again, by starting from photographs, mainly self-made polaroids. As the foundation for her drawings, these polaroids act as fragments of a composition that becomes a new image. Considering the process of drawing as an analysis of certain shapes, Vanheerswynghels often re- uses the same subjects, such as trees, bushes, flowers, ponds, plants and birds. In her series of drawings we see an enhanced adaption of techniques, creating a variety of patterns and contrasts. By using a combination of coloured pastel, charcoal and highlights made by erasing parts of the drawing, the work becomes rich of depth in which black is not just black. Rendering her subjects enlarged and overly dimensional, the photographic space of the images becomes alienated and the spectator is tricked. The experience of what we see becomes physical. The presence of colour in the charcoal drawings finds its research in a series of large- scale pigment prints. A blow-up of a digital image is covered with layers of pigment, thus creating an object that is in between drawing and photography. As with her charcoal drawings the viewer doesn’t immediately know what he is looking at. The image manifests itself slowly, creating the feeling of a lost or artificial memory. Birde Vanheerswynghels completed a two year post academic residency program at HISK (Higher Institute for Fine Arts in Ghent), Belgium. In 2015 she was the winner of the Baker Tilly Roelfs Prize, Düsseldorf (DE) for her work in the group show Terra Incognita, KIT, Düsseldorf (DE). She made several residencies in Cité Internationale des Arts, Paris (FR), Hangar Barcelona (ES), Boiling Point PRESS Berlin (DE) and Takt Kunstprojektraum, Berlin (DE). She had group exhibitions in amongst others Drawing Center Diepenheim, Diepenheim (NL), Croxhapox, Ghent (BE), Galerie Martin Kudlek, Köln (DE), Voorkamer, Lier (BE), Komplot, Brussels (BE). Solo shows at Tatjana Pieters gallery, Gent (BE) and Komplot, Brussels (BE).

Carlos Caballero ° 1983, Camagüey, Cuba. Lives and works in Ghent, Belgium.

EDUCATION 2005 - 2010 Graduated from the Instituto Superior de Arte (ISA), Havana, Cuba 1998 - 2002 Graduated from the Fine Arts Academy of Camagüey, Cuba

SELECTED SOLO EXHIBITIONS 2018 «Diario Deconstruido». Galerie Greta Meert, Brussels, Belgium 2017 «Emptying a Cloud». BLANCO, Ghent, Belgium

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2015 «Solo project». stART the Fotorama Window Project, Wevelgem, Belgium «Desertic Abundance». Salon Blanc, , Belgium 2010 «Les Bulles de L’amour (Homage to René Magritte)». Centro de Desarrollo de las Artes Visuales, Havana, Cuba 2008 «Persona». Galería Carmelo González, Casa de la Cultura de Plaza, Havana, Cuba 2002 «On Archetypes and Sex». Galería Miranda, Camagüey, Cuba SELECTED GROUP EXHIBITIONS 2018 «In de Wind: Carlos Caballero». Intervention, curated by Luk Lambrecht, CC Strombeek, Strombeek- Bever, Belgium 2017 «een groep». Galerie De Ziener, Asse, Belgium «CubaLanz». Group exhibition during the first festival at Bozar Museum, Brussels, Belgium «Cuban Art Now». Singer Laren Museum, Laren, The Netherlands «28». CC Strombeek, Bever, Belgium 2016 «12425 Ne 13 Ave #4 North Miami Fl 33161». Under the Bridge Art Space, Miami, US «Ronse Drawing Prize #48». CC De Ververij, Ronse, Belgium «(out of) position». D' Apostrof, Meigem, Belgium 2015 «Artenova 2015». Mechelen, Belgium «Group show». Galerie EL, Welle, Belgium 2014 «I Can Live In A Living Room». Zwart Wild, Ghent, Belgium «KARFOUR». Jan Colle Galerij, Ghent, Belgium «KRASJ». Semi-public space of Ninove, Belgium «Removal Identity». TUB Gallery Miami, US «Group show». TUB Gallery Miami, US «Nothing But Good Live». Park, Platform for Visual Arts, Tilburg, The Netherlands 2013 «Inhabited Zone». Alternative space, Havana, Cuba «Cachita: The Infinite Lightness of Being». The Olga M. and Carlos Saladrigas Gallery, at the Center for the Arts, Miami, US 2012 «SenseLab». Collateral exhibition to the 11th Havana Biennial, Facultad de Historia del Arte y Literatura, Universidad de la Habana, Havana, Cuba «Extraordinary Five». Wynwood Exhibition Center, Miami, US 2011 «Torbellino II». Galería Habana, Havana, Cuba «Cuba Now». 21c Museum, Louisville, Kentucky, US 2010 «Off The Record». Edge Zones Art Center, Miami, US «Bomb». Centro de Arte Contemporáneo Wifredo Lam, Havana, Cuba «Spores». Pabellón Cuba, Havana, Cuba 2009 «Over and Out». Collateral exhibitions to the 10th Havana Biennial, Instituto Superior de Arte, Havana, Cuba 2008 «Territorial References». Dock No 3, Avenida del Puerto, Havana, Cuba 2007 «Back Door». Instituto Superior de Arte, Havana, Cuba 2006 Collateral exhibition to the 9th Havana Biennial, Instituto Superior de Arte, Havana, Cuba

COLLECTIONS 21c Museum, Louisville, Kentucky, US. His work is represented in private collections in Cuba, Switzerland,Germany, Mexico, Nicaragua, the United States, Spain, The Netherlands, Russia and Belgium.

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Dirk Braeckman Né en 1958, Dirk Braeckman vit et travaille à Gand en Belgique. Depuis 1985, Braeckman expose régulièrement tant en Belgique qu’à l’étranger. En 1999, une exposition importante z.Z.(t) est organisée au Museum Dhondt-Dhaenes à Deurle et circule ensuite dans différents lieux dont à Anvers et à Gand. Son travail photographique a également été présenté lors d’expositions individuelles notamment à la Kunsthal à Rotterdam, au Centro de Fotographia de l’Université de Salamanca en Espagne, à l’International House d’Osaka et à L’Espace photographique Contretype à Bruxelles. Récipiendaire de plusieurs prix internationaux, ses oeuvres se retrouvent dans de nombreuses collections muséales en Europe et aux États-Unis. Il est représenté par la Zeno X Gallery à Anvers.

Elisabeth Ida Mulyani Elisabeth Ida Mulyani is an Indonesian artist who loves and works in Brussels. She studies photography at KASK School of Arts in Ghent. In the past years, she took part in different exhibitions in Belgium, France, Germany, the Netherlands and Indonesia with works that critically reflect on the history and the identity of her birth country. Besides a photographer and filmmaker, Elisabeth Ida is also active as a researcher, performance artist and exhibition maker. She is invited by the Auschwitz Institute for Peace and Reconciliation (NYC) to show an installation during de biennale of Venice in 2019.

Emmanuelle Quertain Emmanuelle Quertain (1987, Belgique) a obtenu son master approfondi en Art plastique visuels et de l’espace à l’erg en septembre 2010 (école de recherche graphique, Bruxelles). Elle a réalisé la project room « Quelques études sur la peinture » en 2011 à la galerie Baronian. Elle a pris part à l’exposition collective « PROLONGATION » chez Rosemarie Schwarzwälder à Vienne en 2012 et a exposé au centre culturel de Strombeek « Les racines du futur » en 2013, une exposition qui réuni une série de dix tableaux abordant la notion d’histoire et d’image usées et répétées. En 2013 également, elle expose certains travaux dans l’exposition collective « During the Exhibition the Studio Will Be Close » au wiels suite au programme de résidence dans lequel elle s’est engagée dans cette même institution. En 2014 son travail est sélectionné pour être présenté dans l’exposition « De Vierkantigste Rechtoek » à la Kunsthal Kade de Amersfoort (NL). Elle présente ensuite « Un chat dans un sac » à l’Emergent Gallery de Veurne en Octobre 2014, exposition durant laquelle elle créera sa propre agence fictive d’immobilier. En 2017, elle réalise un solo à Emergent s’intitulant « Nouvelles », une exposition questionnant l’image médiatique. Ensuite une autre exposition solo expérimentale, « Authentic Chinese Objects » à Gevaerts Dreef.01 à Audenaarde en 2018. Elle réalise également des publications qui sont des livres rares. En 2014, elle publie « DAMES en HEREN noir et blanc et une touche de bleu » pour le musée de Dhondt-Dhaenens ainsi que « To be done » avec la maison d’édition Bartleby et co. En 2018, Batelby & Co. colabore une deuxième fois avec Emmanuelle Quertain pour éditer IN PRIME , une réedition de To Be Done sous une nouvelle forme esthétique. Parallèlement, elle enseigne à l’agrégation ainsi qu’en cours de Master II Installation Performance à l’école de recherche graphique (ERG) à Bruxelles. Actuellement, elle vit et travaille à Bruxelles.

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Grazia Toderi Born in Padua in 1963, she moved to Milan in 1992 after studying at the Accademia di Belle Arti in Bologna. She lives in Milan and Turin since 2005. She has taken part in group exhibitions and major events, including the Venice Biennale (in 1993, 1999, when she was one of the winners of the Golden Lion, and 2009), and the Biennials of Istanbul (1997), Sydney (1998), Pusan (2000 and 2002), Pontevedra (2004), New Orleans (2011) Mechelen (2015). Her solo exhibitions in public museums include those at Frac Languedoc-Roussillon, Montpellier (1995), Casino Luxembourg, Luxembourg (1998), Castello di Rivoli, Torino (1998), Frac Bourgogne, Digione (1998), Museo Ludwig, Colonia (1999), De Appel Foundation, Amsterdam (1999), Fundaciò Joan Mirò, Barcellona (2002), Miami Art Museum, Miami (2006), PAC, Milano (2006), Museo Serralves, Oporto (2010), Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Smithsonian Institution, Washington D.C. (2011), MAXXI, Roma (2012), John Curtin Gallery, Perth (2013), MIT Museum, Boston (2016), MART, Rovereto (2017).

Hana Miletić Hana Miletić, born in 1982 in Zagreb, present-day Croatia, lives and works in Brussels (BE). Miletić first came to Belgium in 1990 and is based there since 2001. In her work she explores the residues and upheavals of economic and political changes, whereby she focuses on the formation of subjectivity, on the level of both the individual and the community. Miletić has a pluriform practice that includes textiles, performance, printed matter and text. In 2014–15 Miletić was a resident at the Jan van Eyck Academie in Maastricht (NL), and in 2015 she was awarded the BOZAR Prize in the framework of the Young Belgian Art Prize. She recently took part in the 13th Sharjah Biennial (AE, 2017) and is currently associated artist of the Beursschouwburg, Brussels (2017–21). Recent solo exhibitions include (selection): Dependencies, WIELS, Brussels (2018); Care Taking, Galerie van Gelder, Amsterdam (NL, 2017); Materials, Beursschouwburg, Brussels (2016).

Honoré d’O born in Oudenaarde and Ghent, 1961 and 1984 works and lives in Ghent and abroad. Honoré was a pupil of the Academy of Fine Arts in his home town Zottegem. He studied architecture in Ghent. From then on he was autodidact and developed an atmospherical visual language with an immaterial grammar and an ironic vocabulary. In his experimental intention is laying an extremely esthetic and ethic attention, especially towards a policy of humain and existential condition. Loaded with the pleasure of invention, he offers us a magic strategy of great escape, disconnecting his paradise proposal of new mythology and belief in breath from the globally alarming doom scenario. Honoré d'O represented Belgium on the 51th Biennale of Venice 2005.He was Laureat of the Prize Visual Art of the Flemish Community 2006. He was representative in the Biennales of Johannesburg, Taipei, Saõ Paulo, Sydney, Moscou, Busan, and his works are spread over international collections with permanent installations in Japan, South-Korea, China. He works alone without office. On the occasion of the commemoration of the 450th anniversary of Bruegel’s death Honoré d’O decided for the exhibition ‘Feast of Fools. Bruegel rediscovered’ in the Castle of Gaasbeek to put a book with links on the Marquise Visconti’s bedside table. To accomplish that Honoré d’O went on a journey: not just to have a look at Ambrogio Lorenzetti’s Castle on the Lake in Siena, or to

33 visit Pieter Bruegel’s large retrospective in Vienna and Adriaen Brouwer’s exhibition in Oudenaarde, but also to travel in his work and archive, and to make an exhibition in a book based on three great artists from history. What links these three artists, is their emphatic attention to the real human being in which we recognize ourselves. The book only comprises images. It’s a travelogue, a textbook. The images have been chosen and ordered in first instance to read them aloud one by one and to see them in the context of links developing. The purely visual language feeds on unacademic methods, the research seeks comparisons, proposes suggestions, discovers associations, uses subjectivities, fragments in interpretations, embraces symbolism,... and almost parallel with the academic study, reveals in its clarity the ‘mythological’ thinking of the work of art (the artist). God is a Child wears the mask of the metaphor. The metaphor for endless research is knowable only as work of art.

Jan Van Imschoot Né à Gand en 1963, Jan Van Imschoot vit et travaille en France depuis 2013. Jan Van Imschoot explore les possibilités de la peinture, élaborant une œuvre à forte charge critique et dramatique avec de nombreuses références artistiques, du Tintoret à Luc Tuymans, en passant par Goya ou Matisse. Jan Van Imschoot installe ses personnages, décors et narrations dans les marges de l’Histoire, à coup de perspectives recomposées, de tons forcés, de corps en mouvement et d’un coup de pinceau qu’il qualifie d’ « anarcho-baroque ». Son travail explore les motifs de la liberté, de la censure et de la violence des systèmes politiques ou idéologiques.

Jimmie Durham Sculptures, installations, peintures, dessins, performances, vidéos et photographies : l’œuvre de Jimmie Durham est protéiforme et résulte souvent d’un processus d’assemblage et de juxtaposition de matières brutes ou d’objets trouvés. Créés à partir de matériaux naturels ou manufacturés, de vestiges ou de rebuts, ses œuvres opèrent par ces rapprochements inattendus, un détournement du réel avec violence et humour. Cet artiste d’origine Cherokee s’affirme, dans les années 70 et 80, comme militant historique pour la cause indienne et les droits civiques. Sa production artistique relève alors d’une recherche identitaire, portée par une critique de l’impérialisme et de la ségrégation. En 1994, après son installation en Europe, (qu’il appelle Eurasie), il adopte dans une perspective plus générale et moins autobiographique, une approche critique des systèmes de connaissances et des cadres idéologiques qui structurent et figent notre rapport au monde. Métaphores d’une contestation, les pierres apparaissent de façon récurrente dans sa pratique, à la fois en tant qu’objets et outils. Pour réaliser Saint-Frigo (1996), il jette contre cet objet de la vie courante des pierres tous les jours pendant une semaine, jusqu’à ce que son apparence change, révélant une autre forme. Le réfrigérateur acquiert ainsi par l’action de l’artiste, le statut d’œuvre d’art. Dans la dimension performative de son œuvre, le recours à des objets domestiques (réfrigérateur, table, téléphone…), permet à Jimmie Durham de remettre en question avec une grande immédiateté tout ordre esthétique établi. Sensible au langage, l’artiste intègre dans ses travaux des mots simples qui par leur sonorité et leur inscription décalée, participent à la construction de l’œuvre en renforçant sa force évocatrice.

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Jimmie Durham ne peut être rattaché à aucun mouvement artistique. Il traverse les catégories et cherche à échapper à tout système hiérarchique, dans une revendication permanente de liberté.

Publications (excerpt): 1993 A Certain Lack of Coherence, collected essays, Kala Press, London 2014 Waiting To Be Interrupted, collected essays, Mousse Publishing, Milano 1985 Columbus Day, a book of poems, West End Press, Albuquerque. 2012 Poems That Do Not Go Together, a book of poems, Wiens Verlag and Edition Hansjörg Mayer.

Jonathan Paepens °1989 born in Zottegem, Belgium, lives and works in Ghent

Education 2016-2017 Post Graduate Studies, HISK (Higher Institute for Fine Arts), Ghent, BE 2013-2016 Master in Fine Arts, School of Arts (KASK), Ghent (BE) 2011-2013 Bachelor in Fine Arts, School of Arts (KASK), Ghent (BE) 2008 Bachelor Fashion Design, School of Arts (KASK), Ghent (BE) (Unfinished)

Upcoming exhibitions 24/03/2018 O que pode ser a videoarte mais recente?, Casa França-Brasil, Rio de Janeiro (BR) curated by Anna Bella Geiger & Fernando Cocchairale 23/11/2017 The grid and the cloud, How to connect, Vanderborght Building, Brussels (BE) curated by Elena Sorokina

Solo exhibitions 2014 THE EVER CHANGING BODY II, EXTRAMUROS, CC Strombeek, Strombeek-Bever (BE) curated by Luk Lambrecht and Lieze Eneman

Group exhibitions 2017 Trust in the unexpected, The Governor’s Mansion, Ghent (BE) 2017 Little HISK, gatehouse former military hospital, Antwerp (BE) curated by LLS 387 2017 Imago Mundi, Luciano Benetton collection, Venice (IT) curated by Marianne Van Boxelaere 2016 I LOVE CAMP, SHOWROOM MAMA, Rotterdam (NL) curated by Marloes de Vries 2015 ETCETERA III, SMAK, Gent (BE) curated by Godart Bakkers, Nadia Bijl, Wouter De Vleesschouwer & Ilse Roosens, with works by Jonathan Meese, Kati Heck, Emmanuel Van der Auwera, Dennis Tyfus and others 2015 GIRLS AND PONIES, De Nieuwe Vide, Harlem (NL) curated by Nathalie Hartjes 2015 WHY NOT, The college of Europe ism Het Entrepot, Bruges (BE) 2015 BAVO BABY, Bavokerk ism De Vishallen, Harlem (NL) curated by Marianne Hamersma 2015 Anger and Beyond, OFFoff Cinema, Ghent (BE) curated by Charlotte Van Buylaere 2014 KRASJ, de Taag is niet de rivier die door mijn dorp stroomt, Ninove (BE) curated by Ilse Roosens, with works by Paul Klee, Bas Jan Ader, Ante Timmermans, Kristof Van Gestel, Pascal Martin Tayou and others 2014 VIDEO ART SUPER DISCOUNT, Het Entrepot, Bruges (BE) curated by Port Actif, with works by Andy Warhol, Ryan Trecartin, Nam Jun Paik, James Kerr and others 2014 TUMULT, Ghent (BE) 2014 De dweil als Alibi, De Directeurswoning ism De Spil, Roeselare (BE) curated by Alibi- genootschap, with works of Johan Clarisse, Jean-Paul Lespagnard, Stefanie De Vos and others 2013 ASK A LUCK, Ghent (BE)

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2013 GRADUATION, School of Arts (KASK), Gent (BE) 2013 DODGE THIS, Zwarte Zaal, School ofArts (KASK), Ghent (BE)

2012 LAST CALL FOR FORTUNE, Arty party, Aalst (BE) 2012 LABEL 19, Tramzwart, School of Arts (KASK), Ghent (BE) 2012 AFTER DRESSING, Croxaphox, Ghent (BE) 2012 ABSOLUUT OUIMAISNON, Gallery Julien Dulait, Charleroi (BE) 2011 Jods, Vroonstalhoeve, Wondelgem (BE)

Kasper Bosmans Chercheur intuitif et rassembleur ludique de matériaux, Kapser Bosmans (née en 1990, Belgique) recueille et transpose, dans son travail, des éléments formels et des principes anthropologiques intrinsèques au phénomène étudié, ouvrant ainsi un royaume de sens qui les surpasse et les célèbre. Chaque ligne d’enquête est incorporée dans le langage visuel unique de Bosmans, et est traduite dans des peintures et ensembles sculpturaux.

Kurt Ryslavy Kurt Ryslavy (né à Graz en Autriche, le 6 mars 1961) est un peintre autrichien, artiste conceptuel et poète vivant à Bruxelles. Il a inventé le « travestissement bourgeois » comme expression artistique. Il produit des documents juridiques non-fictionnels au moyen de différents médiums. Ses images trouvées et ses créations visuelles, combinées à ses écrits, questionnent les tabous de l’art et de la société. Ses médiums favoris sont le texte, la vidéo, l’installation, la performance, la sculpture, la peinture et les expositions-concepts.

Etudes et Carrière

Kurt Ryslavy entame ses études en 1979 à l’Université de Vienne (philosophie) et à l’Université des Arts Appliqués de Vienne. Parmi ses professeurs figurent Herbert Hrachovec et Oswald Oberhuber. Il abandonne les deux cursus. En 1981, il déménage à Salzbourg où il travaille sur des textes, des collages et des aquarelles, cela en combinaison avec de la photographie. Cette même année, il rentre à Vienne où il rencontre l’artiste Franz West. Il montre dans cette ville le résultat de ses travaux réalisés à Salzbourg. En 1983, il choisit deux lieux – Boissano (Moratfoundation Ligurie, Italie) et Judendorf-Strassengel (Styrie, Autriche) – où il travaille en alternance. A Vienne, il fonde avec Thomas Angerer le « Eintagsfliegenorgan », une coopérative de travail et d’exposition. Entre 1981 et 1986, il passe chaque été dans un alpage abandonné de Dachstein, en Autriche, auquel on ne peut accéder que par de petits sentiers dangereux. C’est là qu’il crée des centaines de dessins, travaux sur papiers et textes, dont l’Antiquariat Wögenstein de Vienne exposera plus tard une partie. La galerie Heike Curtze de Vienne expose des travaux réalisés en Ligurie, et Dieter Roth s’avère un des premiers collectionneurs à acheter des œuvres de Ryslavy. En 1987, il déménage à Bruxelles pour devenir écrivain. Ses livres sont édités en collaboration avec des éditeurs de Bremen, Berlin et Gand. Plusieurs séjours de production dans ces villes donnent lieu à « Vierzeiler » (1986), « Yes, Ja-passende Texte » (1987), « Kurze Geschichten von vorne nach hinten » (1988), « Les formes de complexité moyenne attirent notre attention » (1989), « One fucking Move » (1989). Deux ans plus tard, en 1989, son travail commence à se transformer structurellement : une dégustation à l’aveugle faisant partie d’une exposition solo à Gand s’avère une expérience stimulante. Suite à l’acquisition de biens immobiliers et en réaction à la Guerre du Golfe, Ryslavy fonde en 1991 « une vie respectable de marchand de vin » – sans abandonner ses installations et travaux contextuels liés au phénomène de la perception. A la fin de l’année 1992, un one-man- show présenté par le célèbre acteur comique Gerhard Polt dans le bâtiment de la Sécession

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Viennoise (Salle principale et salle Ver Sacrum) est le cadre de présentation ses travaux de l’époque. Le caractère unique du concept de cette « exposition » attire un public exceptionnellement abondant pour la Sécession. En 1993, tout en enseignant à l’Université de Marmara à Istanbul (Turquie), il réalise une série d’expositions dans cinq villes de Turquie, pour un public étranger à la perception occidentale de l’art contemporain. En 1994, il utilise un concept d’exposition similaire à Alto Adige (zone de la région du Sud Tyrol où se pratiquent trois langues), considéré comme « Clash of cultural Matter- of-factness » (entrée réservée uniquement aux patrons de la Croix Rouge). En 1994, il crée la vidéo « Sonntagsmaler » (peintre du dimanche) et l’installation éponyme. En 1995 apparaissent les premières factures décoratives – des factures issues de son travail de négociant en vin, peintes à l’huile sur toile. A travers ce travail qui intègre des éléments de la société extra-artistiques, il formule un commentaire cynique sur la « vérité de l’art ». En même temps, il commence la série « le monochrome avec son arrière-plan économique » – des peintures de factures, résultant de ventes de vin effectives à ses amis artistes tels que Markus Oehlen, Georg Herold, Tobias Rehberger, Franz West, Dora García, Pierre Bismuth, Heimo Zobernig, parmi d’autres. En 1997, il montre le « Verkaufswerke » (1992-2003) à l’occasion de l’exposition « Sculpture. Projects Münster 97 ». Le plus grand « Verkaufswerk » en espace public, sur la place du marché de Münster, consiste en une camionnette Mercedes. A l’intérieur se trouve une sculpture en pierre de Georg Herold « à vendre ». A travers le pare-brise, on peut voir un certificat d’authenticité. Un autre « Verkaufswerk » exposé à la Westfälisches Landesmuseum (Münster) contient des travaux originaux de Martin Kippenberger, Franz West, Dieter Roth, Hans Richter, Cora Pongracz, Hermann Nitsch, Al Hansen, etc. En 2000, une exposition à Gand, en coopération avec de célèbres collectionneurs d’art, est dédiée, de manière légèrement provocante et humiliante, au phénomène des « artistes travaillant pour vivre en Belgique ». Une autre exposition au Landesmuseum de Graz en appelle en 2001 à la « Ungehorsam gegen Kuratoren / Désobéissance aux Curateurs ». L’œuvre de Kurt Ryslavy se réfère à des mouvements tels que Dada, Fluxus, l’actionnisme viennois. Il conteste sans cesse les modes traditionnels d’interprétation et questionne les concepts établis de l’art et de l’histoire de l’art. En traitant des classes sociales à sa manière spécifique, il a fondé une expression artistique originale. Ses moyens sont la provocation et le sarcasme combinés à une certaine sensualité. Ses thèmes préférés sont les valeurs sociales en relation aux conditions de la libre expression artistique. Ryslavy utilise la sculpture, la peinture, la performance, l’installation, la photographie, la vidéo, le livre d’artiste, les affiches, les catalogues, les cartons d’invitation.

Lazara Rosell Albear Après son arrivée en Belgique, en 1992, Lazara s’implique dans différents projets de danse- théâtre, de cinéma et multimédia au Victoria et au Het muziek Lod. Elle abandonne ses études de médecine en quatrième année et fidèle à son intuition, entame des études de cinéma à l’Académie Royale des Beaux Arts (K.A.S.K) de Gand, en Belgique. Elle rejoint les ballets C de la B en 1997 pour interpréter Iets op Bach, une pièce mise en scène par Alain Platel. En 1999, elle signe le documentaire One of Us consacré à la tournée de Iets op Bach.En 2001, elle fonde MahaWorks avec le musicien Eli Van de Vondel, et crée Foolish Mothers, un projet trans- média avec 5 acteurs-danseurs. En 2002, elle reçoit une bourse du Ministère japonais de la Culture et part, au Japon, étudier la danse et la musique japonaises durant 1 semestre. En 2003, elle signe DDDS-4 drummers-4 dancers project.

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En 2004-2005, elle crée un solo de danse multimédia Kaku (un projet MahaWorks). En 2005-2006, elle interprète KEYS (un projet Ontroerend Goed). Elle a organisé DANSCAMDANSE, un festival international de film de danse en Belgique. www.mahaworks.org

Leo Copers Depuis la fin des années 60, Leo Copers produit une œuvre très diversifiée, composée de sculptures, d’installations et de performances. Point de départ est l’objet du quotidien qu’il modifie, isole ou complète de cette manière que l’objet devient poétique et dramatique. Ainsi l’objet parle du danger, de la destruction et de la précarité. Copers compose ses œuvres non sans une certaine ironie, mais avec stratégie. Les objets utilitaires qu’il sélectionne répondent à un schéma d’attentes spécifiques qu’il détourne aussitôt en leur apportant une modification minime dans le contexte. Le choix des matériaux suggère le danger, mais résulte toujours en une œuvre à la fois aliénante et romantique. L’esthétisation de la violence est un élément récurrent dans l’œuvre de Leo Copers. L’artiste joue sur la frontière entre la dure réalité matérielle et la force inquiétante d’un univers onirique immoral. Copers se sert d’armes en tant que métaphores. Elles constituent le poing serré mental de l’artiste. Celui-ci engage des moyens qui ne sont normalement pas accessibles à l’artiste : le port d’arme est interdit au simple citoyen. À première vue, l’œuvre de Copers est souvent limpide et attire par sa beauté. Mais cette première impression est quasi toujours suivie d’un moment de perplexité. Les objets ne sont jamais ce qu’ils paraissent être au départ, ou du moins pas tout à fait. Le danger et le mystère demeure.

Ornaghi & Prestinari Valentina Ornaghi and Claudio Prestinari were born in 1986 and in 1984, respectively, in Milan, where they live and work. The former artist has a degree in Industrial Design, the latter a degree in Architecture, both from Milan Polytechnic. They continued their studies at the Università IUAV in Venice. In 2016 they had a first solo show in New York, curated by Vittorio Calabrese, at New York University - Casa Italiana Zerilli-Marimò. Their solo shows include: Galleria Continua, San Gimignano 2014 and 2018, Galleria Continua, Les Moulins 2018 and MAMbo - Casa Morandi, Bologna 2017. In 2012 they were awarded the Premio Regione Veneto by the Bevilacqua la Masa Foundation (Venice), and in 2018 the Club GAMeC Prize. In 2017 they presented the public sculpture Filemone e Bauci (Philemon and Baucis) for the new ArtLine park in CityLife in Milan. They have participated in workshops and residences, including ones at the Spinola Banna per l’Arte Foundation, Turin 2011; VIR-Viafarini in residence, Milan 2013; Artista x Artista, the first international residence in Havana 2016. In 2017 they were the winners of a residency at Museo Carlo Zauli in Faenza, with a final show at MIC Museo Internazionale delle Ceramiche. They have had many group shows, and their most recent ones include MAAT, Lisbon 2018; Museum Voorlinden, Wassenaar 2016; Aguila de Oro, Havana 2016; Le Centquatre, Paris 2015; Palazzo Reale, Milano 2015.

Pascale Marthine Tayou Pascale Marthine Tayou (Nkongsamba, Cameroun, 1966) est connu internationalement depuis les années 1990 et plus encore depuis sa participation à la Dokumenta 11 (2002) et à la Biennale de Venise (2005 et 2009). La variabilité caractérise son travail. Il explore tous types de médiums - sculpture, installation, dessin, vidéo - et bien que les thèmes abordés soient multiples, ils prennent tous pour point de départ l’image de l’artiste.

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Au début de sa carrière, Pascale Marthine Tayou prend un double nom au féminin : Pascal (e) Marthin (e). Il se distancie ainsi ironiquement de l’idée d’artiste démiurge, de la catégorisation homme / femme et de toute limitation géographique ou culturelle. Ses oeuvres construisent des ponts entre les civilisations et révèlent les liens ambigus entre l’homme et la nature. Mais elles soulignent surtout que ces différentes relations sont le fruit de constructions sociales, culturelles et politiques. Son Oeuvre est délibérément mobile, insaisissable, hétérogène et loin des schémas préétablis. Il est toujours étroitement lié à l’idée du voyage et du contact avec l’autre et il est si spontané qu’il semble presque désinvolte. Les créations de Tayou ont toutes une caractéristique commune: elles mettent en scène l’image de l’homme qui se déplace à travers le monde et qui explore la question du village global. C’est dans ce contexte que Tayou aborde ses origines africaines et les questionnements qu’elles engendrent. Tayou a participé à un grand nombre d’expositions internationales et évènements artistiques comme la Triennale de Turin (2008), les Biennales de Kwangju (1997-1999), Santa Fe (1997), Sydney (1997), La Havane (1997 - 2006), Liverpool (1999), Berlin (2001), Sao Paulo (2002), Munster̈ (2003), Istanbul (2003) et Lyon (2000 - 2005). Il a présenté des expositions personnelles au MACRO (Rome, 2004 - 2012), S.M.A.K. (Gand, Belgique, 2004), MARTa Herford (Herford, Allemagne, 2005), Milton Keynes Gallery (Milton Keynes, GB, 2007), Malmö Konsthall (Suède, 2010), Mudam (Luxembourg, 2011), La Villette (Paris, France, 2012), KUB (Bregenz, Austria, 2014), Fowler museum (Los Angeles, USA, 2014), à la Serpentine Gallery (Londres, GB, 2015), à Bozar (Bruxelles, 2015) et au musée de l’Homme (Paris, 2015). Enfin ses oeuvres figurent dans les collections de prestigieuses institutions internationales comme le Centre Pompidou, le Centre National des Arts Plastiques, le MUDAM (Luxembourg, 2011), le SMAK, Stedelijk Museum voor Actuele Kunst (Gand, Belgique, 2004), le Kunsthaus de Bregenz (Autriche, 2014), la Serpentine Gallery (Londres, Grande Bretagne, 2015), Bozar (Bruxelles, Belgique, 2015), le Musée de l’Homme (Paris, France, 2015), le CAC Malaga (Espagne, 2016), Varbergs Konsthall (Sweden, 2017) ou encore le Bass museum (Miami, 2018).

Ricardo Brey Ricardo Brey was born in Havana, Cuba in 1955 and has lived and worked in Ghent, Belgium since 1990. From the late 1970s onward, Brey’s practice, which spans drawing, sculpture, and installation, has focused on his research into the origins of humanity and humankind’s place in the world. A child during the Cuban Revolution, Brey was educated at the Escuela de Artes Plásticas San Alejandro (1970–1974) and the Escuela Nacional de Arte in Havana (1974–1978), at the time the best art school in Cuba. After graduating, he joined a dynamic artistic scene in Havana that included Cuban and international artists who were committed to advancing artistic practice in Cuba. Brey worked briefly as an illustrator and graphic designer before exhibiting in the landmark 1981 group show Volumen I at the Centro de Arte Internacional in Havana. Volumen I brought Brey widespread critical attention and ultimately provided him with the opportunity to travel and exhibit internationally. As the 1980s progressed, he continued to refine his interest in history and myth. Mining both the legacies of colonialism in Latin America and Afro-Cuban traditions, Brey produced a rich body of work that ranged from faux historical documents drafted by explorers and naturalists to Santería-influenced sculptures and installations. In 1992, at the invitation of the Belgian curator Jan Hoet, he participated in Documenta IX—the first Cuban artist to do so. Brey’s installation for Documenta consisted of a

39 series of objects, including old Venetian blinds, mattresses, panes of glass, and an electric fan, and represented a new stage in his artistic development. Moving away from the handmade Afro- Cuban objects that typified his late 1980s work, Brey began to create his own hybrid transcultural myths through the juxtaposition of disparate readymades. During the 1990s, Ricardo Brey continued to refine this approach to sculpture and installation, harnessing the associative potential of objects to suggest a narrative. For example, Brey used tires to construct installations that serve as meditations on transience and exile—the tires’ forms referencing the tire rafts built by Cuban refugees to cross the Florida Strait. Since 2000, Brey has experimented with vitrine installations, producing works like Universe (2002–2006), consisting of 1,004 drawings illustrating an “entire” universe—including every bird, fish, insect, and plant—its supplement Annex (2003—2016), and the ongoing series Every life is a fire, intricate boxes that unfold to reveal books, drawings, sculptures, and performative proposals. These recent works, like Brey’s earlier fantastical historical documents, reveal the artist’s decades-long inquiry into how humans understand and categorize reality and themselves. As Brey states, “What fascinates me is the origin of the human race, our culture and our society. It is from the relationship between different life forms and between the communities of earlier and today that we can deduce the state of the present world. We can learn from our evolutionary past and thus consider our current condition critically. From a global approach man can emphasize the underlying connection between everything around us.”

Ricardo Brey’s work has been the subject of numerous solo exhibitions, including Fuel to the Fire at the Museum van Hedendaagse Kunst Antwerpen (M HKA), Antwerp, Belgium (2015); BREY at the Museo Nacional de Bellas Artes de La Habana, Havana, Cuba (2014); Universe at the Stedelijk Museum voor Actuele Kunst (SMAK), Ghent, Belgium (2006–2007); Ricardo Brey, Hanging around at GEM, Museum of Contemporary Art, , the Netherlands (2004); Sources at the Centre d'Art Contemporain, Crestet, France (2000); Kunstverein Salzburg, Austria (1997); Galleria Civica, Palazzina dei Giardini, Comune di Modena, Italy (1996); Vereniging voor het Museum van Hedendaagse Kunst, Ghent, Belgium (1993); and El Origin de las Especies at the Museo Nacional de Bellas Artes de La Habana, Havana, Cuba (1981). He has also participated in innumerable group shows, including the 56th Venice Biennale, All the World’s Futures, curated by Okwui Enwezor (2015); Artesur, Collective Fictions at the Palais de Tokyo, Paris, France (2013); Trattenendosi at the 48th Venice Biennale, Italy (1999); Universalis at the 23rd São Paulo Biennial, Brazil (1996); Documenta IX in Kassel, Germany (1992); and Volumen I at the Centro Internacional de Arte de La Habana, Havana, Cuba (1981). He is the recipient of many awards and grants, including the Prize for Visual Arts from the Flemish Ministry of Culture (1998) and a Guggenheim Fellowship for Sculpture and Installation (1997). Brey’s work is featured in countless private and public collections, including the Bouwfonds Art Collection, The Hague, the Netherlands; Centro de Arte Contemporáneo Wifredo Lam, Havana, Cuba; CERA Art Collection, Leuven, Belgium; Collection of Pieter and Marieke Sanders, , the Netherlands; Collection de la Province de Hainaut, Belgium; de la Cruz Collection, Miami, FL; Fonds national d’art contemporain (FNAC), France; Ella Fontanals-Cisneros Collection, Miami, FL; Lenbachhaus, Munich, Germany; Louis-Dreyfus Family Collection, Mount Kisco, New York; Museo Nacional de Bellas Artes de La Habana, Havana, Cuba; Museum de Domijnen, Sittard, the Netherlands; Museum van Hedendaagse Kunst Antwerpen (M HKA), Antwerp, Belgium; Nova Southeastern University (NSU) Art Museum Fort Lauderdale, FL; Province of East Flanders Monuments and Cultural Heritage, Belgium; Sindika Dokolo Foundation, Luanda, Angola; Stedelijk

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Museum voor Actuele Kunst (SMAK), Ghent, Belgium; Suermondt-Ludwig-Museum, Aachen, Germany; Watari Museum of Contemporary Art, Tokyo, Japan; and others.

Rimini Protokoll Helgard Haug (°1969), Stefan Kaegi (°1972) et Daniel Wetzel (°1969) ont étudié à l’Institut des Études théâtrales appliquées à Giessen et travaillent ensemble, selon diverses formules, sous le nom de Rimini Protokoll. Ils sont reconnus comme les figures de proue du mouvement théâtral nommé « Reality Trend » (Theater der Zeit) : chaque projet commence par une situation concrète dans un endroit spécifique, et est ensuite développé dans un processus exploratoire intensif. Rimini Protokoll a attiré l’attention internationale par des œuvres dramatiques qui se déroulent dans une zone indécise entre réalité et fiction. Depuis 2000, ils ont introduit le « théâtre d’experts » dans l’espace scénique de différentes villes, interprété par des acteurs non- professionnels qu’ils appellent des « experts », précisément pour cette raison. Helgard Haug, Stefan Kaegi et Daniel Wetzel sont artistes en résidence à Hebbel am Ufer (HAU) Berlin depuis 2004. Rimini Protokoll a créé de nombreuses productions, parmi lesquelles Deadline, présenté au Berlin Theatre Encounters en 2004 ; Schwarzenbergplatz, nominé en Autriche pour le Prix Nestroy pour le Théâtre, et Wallenstein, présenté au Theatre Encounters en 2006. En avril 2008, ils ont gagné le Prix européen du Théâtre à Thessaloniki dans la catégorie « nouvelles réalités ». Call Cutta in a box a remporté la mention d’honneur au Prix Ars Electronica 09 (concours international de cyberarts) dans la catégorie « Art interactif ». En novembre 2011, Rimini Protokoll a remporté le Lion d’Argent à la 41e Biennale de Venise. Le travail du collectif a été présenté précédemment à Bruxelles dans le cadre du Kunstenfestivaldesarts. En 2004, on a pu voir Sabenation, go home & follow the news, une pièce spécialement créée à Bruxelles avec les anciens salariés de la compagnie aérienne Sabena, qui avait fait faillite. En 2008, ils ont présenté Call Cutta in a box, une expérience individuelle dans laquelle les opérateurs d’un call center à Calcutta conversaient pendant une heure avec des spectateurs à Bruxelles. En 2012, le festival a présenté Lagos Business Angels, une performance entre exposition et foire commerciale qui réunissait des hommes d’affaires nigérians et européens, afin qu’ils puissent se donner des conseils à propos de leurs stratégies commerciales respectives. Source: http://www.kfda.be/fr/programme/rimini-protokoll#bio

Sam Samiee Sam Samiee (1988, IRN) lives and works in Amsterdam, Berlin and Tehran. He studied painting and industrial design at the Art University in Tehran; AKI Art and Design at ArtEZ, Enschede and was a resident artist at the Rijksakademie Amsterdam during 2014-2015. Recently Samiee had a solo show at the Gemeentemuseum, The Hague and his work was part of the 10th Berlin Biennale. He won the Wolcevamp Prijs 2018 and in 2016 he was awarded the Royal Award for Modern Painting in the Netherlands. In 2016 he exhibited in the group show Baroque at Galerie Fons Welters. His work is held in the collection of the Gemeentemuseum, The Hague and AKZO NOBEL as well as various private collections.

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Studio Job Job Smeets born in 1969 and Nynke Tynagel born in 1977. The Dutch artists founded Studio Job in 2000. At the studio, traditional and modern techniques are combined to produce once-in-a- lifetime objects. Smeets and Tynagel, graduates of the Design Academy Eindhoven, have become contemporary pioneers of personal expression. A good twenty-five different crafts are practiced at Studio Job, where sculptors, furniture makers, painters, and specialists in casting bronze and making stained-glass windows work alongside professionals adept in using lasers and 3D printing. The results range from a royal stamp featuring the Dutch king Willem-Alexander (forty million stamps produced) to unique life- sized bronze sculptures installed in Miami Beach. Studio Job projects are distinguished by exquisite detail and freedom of expression. Works by Studio Job can be found in more than forty museums around the world, and Smeets and Tynagel have had dozens of solo exhibitions. They also regularly act as curators. Their iconic sculptures are popular with collectors as their highly collectable work creates a bridge between objects and products by merging monumental design and graphic artwork. Source: www.carpentersworkshopgallery.com/ArtistAbout?50

Yola Minatchi Art has always held an important place for Yola Minatchy; drawing since childhood in the seventies, painting in oils and making collages from the age of eleven, on her native Reunion Island. A born artist with a life map and destiny written with a capital Y. At 20 years old, Yola Minatchy leaves her Reunion Island to study at the Sorbonne in Paris. After a Phd in law, she works also as a lawyer, she moved to Brussels. She writes, makes little films, ‘court-métrage’ and photographs. But she first of all stays a painter. For example, her early work, a series of oils on canvas ‘The Tropical World’ presents a physical and metaphysical dialogue between elements of the natural world and memories of her childhood on the native island. Without doubt, these seperations have sharpened her memories of these places. The connection between the act of painting and the process of memory become more prominent in this series. Minatchy has explored, suspended, stretched her tropical world – a purification of the vegetal diluted in the clouds of colour and light which belong only to the south. This comes from her interesting ability to explore the medium, the colors, the movement, the lines. Another earliest serie, Roots, with bamboo and sugar cane, give evidence even of the ease to structure and to organize the medium in the space. The series ‘Water’ reveals certainly her concerns about the problems and future of water on the planet. The last series ‘The black box of the earth’, paintings of nature, with numbers, letters and symbols invite us to decipher the codes… For Yola Minatchy, reality seems a combination of mathematics components to question, to research, and to paint the world surrounding us. This is an ambitious work that entails the creation of a sort of ideal pathway bringing us closer together as we search for common meaning and understanding, leading us into the Unity. Beyond all poetic even philosophical contemplation, we ask whether the dunamism of creation begins with the mark on the canvas or with the idea. Because attentive to the planet, her work expresses also a reflection on certain social phenomenon. It consists of so many strokes, initiatives, which are shifting the barriers towards a respect for Man and the Earth. Yola is in the habit of working not only in situ on her native island of Reunion, but most of all in her studio in Brussels, New York being het ‘ancrage modern art’. Her art is influenced by her

42 experience of living in different societies, her nomadic life style and her relations with others. Her work reveals an art at once dense, poetic, inventive, talented constructive and above all beauty speaks. Yola Minatchy was awarded ‘Le Prix Marcel Broodthaers 2013’. Now, in 2019, she participates at "Salon de peinture" in Mukha. Yola Minatchy realize sculptures and objects : She presented for example en 2017 "Magritte, Broodthaers and Maria en route pour Sala y Gomez" at Royal Museum of art in Brussels, and "James Lee Byars and the rose" en 2018 at the Museum of Modern Art in Anvers (Mukha). More informations: yola-minatchy.com

Yurie Umamoto Yurie Umamoto (Tokyo, Japan) first trained in Ballet in Tokyo. After studying at RIDC (Rencontres Internationales de Danse Contemporaine) in Paris, she moved to Amsterdam. In 2010 she graduated from SNDO (School for New Dance Development). Since then she has been mainly developing performance installations and image works, and collaborating with artists from various disciplines. She has been interested in exploring the perception of time and memories, and the mixtures of physical, visual and acoustic approaches. Her works have been presenting in theatres, galleries and site-specific locations. As a performer she has participated in projects by Lea Martini, Theo Cowley, Simon Tanguy, Jija Sohn, Ruta Butkute and others.

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Films liés

• Veit Harlan (1899-1964), Die goldene Stadt (1942) • Boleslaw Barlog (1906-1999) after Stijn Streuvels (1871-1969), De vlaschaard (1943) • Paul Haesaerts (1901-1974), Bruegel zoals niemand hem kent (1969) • Andrej Tarkovsky (1932-1986), Solaris (1972) • Alexander Alov (1923-1983) & Vladimir Naumov (° 1927), De legende van Tijl (1976) • György Ligeti (1923-2006), Le Grand Macabre • André Delvaux (1926-2002), L'oeuvre au noir (1988) • Lars von Trier (°1956), Melancholia (2011) • Lech Majewski, The Mill and the Cross (2011)

Musique liée

• Michel Brusselmans (1886-1960), Scènes Bruegheliennes. Esquisses symphoniques (1911-1912) • Raymond Chevreuille (1901-1976), Bruegel, peintre des humbles (1963) • Jacques Brel (1929-1978), La bière (1968) • Wannes Van de Velde (1937-2008), Pieter Brueghel in Brussel (1969) • Marinus De Jong (1891-1984), Kinderspelen: Knikkeren (1973) • Marinus De Jong (1891-1984), Kinderspelen: Bikkelen (1973) • Marinus De Jong (1891-1984), Kinderspelen: Hoepelen (1973) • György Ligeti (1923-2006), Le Grand Macabre : Car Horn Prelude (1978) • György Ligeti (1923-2006), Le Grand Macabre : Doorbell Prelude (1978) • György Ligeti (1923-2006), Le Grand Macabre : ‘Hmm ! It’s delicious!’(1978) • György Ligeti (1923-2006), Le Grand Macabre : Finale. Passacaglia : ‘Ah, itw as good’ (1978) • Daniël Sternefeld (1905-1986), Symphony nr 2: a. Allegro (Dans van de boeren en de bruid in open lucht) (1981-1983) • Daniël Sternefeld (1905-1986), Symphony nr 2: b. Scherzo - Perpetuo Mobile (Winterlandschap - schaatsers en vogelknip) (1981-1983) • Daniël Sternefeld (1905-1986), Symphony nr 2: c. Andante - Passacaglia (Parabel van de blinden) (1981-1983) • Daniël Sternefeld (1905-1986), Symphony nr 2: d. Allegro feroce-lento (Triomf van de Dood - 'Een venusdierken hebbic uitvercoren') (1981-1983) • André Laporte (° 1931), De ekster op de galg (La pie sur le gibet) (1989) • Wannes Van de Velde (1937-2008), Café Brueghel (2008) • Jeroen D’hoe, Feast of Fools (2019)

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L’architecture de l’exposition

Dirk De Meyer, Bart Macken & Eef Boeckx

L’architecture de l’exposition La fête des fous. Bruegel redécouvert applique deux stratégies pour faire interagir Bruegel, les artistes modernes et contemporains et les espaces du Château de Gaasbeek.

Le cabinet d’exposition

Lorsque les pièces du château le permettent, il a été opté pour une disposition en cabinet. Les travaux des modernes, présents dans l’exposition en raison de leur lien avec l’oeuvre de Bruegel, y sont montrés de la même façon que l’on exposait les tableaux de Bruegel à la fin du XVIe et au XVIIe siècle : dans des cabinets d’artistes très chargés, où trois œuvres étaient parfois accrochées l’une au-dessus de l’autre. C’est une façon d’exposer les oeuvres que l’on peut encore voir de nos jours dans des collections privées, comme celle des princes Doria-Pamphilj à Rome, dans laquelle figure entre autres la célèbre Bataille navale dans le golfe de Naples de Bruegel, entourée d’innombrables autres oeuvres telles que les peintures de paysage flamandes de Paul Bril (1554- 1626) et de contemporains. Concentrer un groupe relativement nombreux d’oeuvres dans chaque pièce se justifie d’un point de vue historique et accroît de plus la lisibilité des thèmes de l’exposition et l’intensité de la confrontation entre les oeuvres.

Sur support

Dans les salles où l’on ne peut accrocher d’œuvres aux murs, le cabinet est constitué par l’aménagement historique et la collection permanente, qui reste le plus possible présente. Dans ces salles est installée une structure indépendante qui sert de support multiple. Les œuvres de l’exposition temporaire sont placées ainsi devant les œuvres permanentes, toujours en étroite interaction entre elles mais aussi avec leur environnement. D’ailleurs, cette présentation sur des supports, devant d’autres tableaux ou tapisseries, était courante dans les cabinets d’art flamands du XVIIe siècle. On la retrouve par exemple dans les tableaux de Cornelis de Baellieur (1607-1671). C’est une manière de présenter l’art qui était encore usitée à la fin du XVIIIe siècle, entre autres dans le cabinet du bourgmestre de Bruxelles, une restauration historique datant de la même période que les pièces du château.

La structure : support, vitrine, table, banc, tour

La même structure modulaire du support multiple revient dans tout le mobilier de l’exposition : elle se transforme successivement en table, vitrine, paroi d’exposition, banc et tour sonore dans le parc. Elle rappelle les structures en bois du chantier de la grande Tour de Babel de Bruegel, au Kunsthistorisches Museum de Vienne. On retrouve aussi ces structures dans la version réalisée par Martin van Valckenborch (1535-1612), appartenant à la collection du Château de Gaasbeek, mais elles peuvent tout aussi bien renvoyer à des oeuvres contemporaines comme celles de l’artiste belge Willy De Sauter (°1938). La structure est peinte au moyen d’une peinture à la chaux et à la caséine selon la méthode de la lasure, une technique qui était également courante à l’époque de Bruegel. La blancheur transparente souligne l’autonomie de la structure par rapport tant aux lambris et au mobilier en bois sombres que par rapport aux teintes intenses des tapisseries et des revêtements muraux des pièces du château.

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Biographies

Dirk De Meyer Dirk De Meyer is a professor in History of Architecture and Architectural Design at the Department of Architecture and Urban Planning, Ghent University, Belgium. From 2003 till 2005 he was Chief Curator at the Canadian Centre for Architecture, Montréal. After his training as an engineer-architect at Ghent University he studied architectural history at the IUAV (Venice). He holds a Ph.D. from TU Eindhoven. He held study residencies in Prague and at the Academia Belgica in Rome, and was a Visiting Scholar at CCA. He is a founder of the interdisciplinary research team GUST (Ghent Urban Studies Team), and was the Director of IRHA, the Institut de Recherche en Histoire de l’Architecture, an interuniversity research organization based in Montréal. His major research areas are: eighteenth-century European architecture and its relation to culture, sciences and politics; in particular Gianbattista Piranesi; and Johann Santini Aichel and early-eighteenthcentury architecture and urbanism in Bohemia and Moravia; the historiography of the architecture of the 16th through mid-eighteenth centuries, its impact on twentieth century architecture, and its relationship to cultural and political issues, including nationalism; architecture collections, their development, conservation and communication. He is the author of books, such as Johann Santini Aichel: architectuur en ambiguiteit (1998); The Urban Condition: Space, Community and Self in the Contemporary Metropolis (1999); Piranesi: de prentencollectie van de Universiteit Gent (2008), Aspects of Piranesi: Essays on History, Criticism and Invention (2015), and Eighteenth-Century Neapolitan Staircases (2017 and 2018, 2 vols). He contributed to books published by a.o. the Zentralinstitut für Kunstgeschichte (München), Blackwell (New York), Electa (Milano), Maison des Sciences de l’Homme (Paris), Electa (Milan) and 010 (Rotterdam). He contributed to journals such as the Journal of the Society of Architectural Historians, the Journal of Architecture, Casabella, Disegno d’Architettura, Oase and SanRocco. He has curated international exhibitions in Belgium, Prague and Montréal, on aspects of Baroque architecture in Italy and Central Europe, and on Piranesi. He taught in various doctoral schools, a.o. at IUAV, Università di Palermo and McGill University, and has lectured at various universities and research centres, including: Columbia University, New York; UC Berkeley; I.I.T, Chicago; University of Miami; CCA, Montreal; University of Toronto; Sendai Mediatheque (Japan); Politecnico di Milano; Stiftung Bibliothek Werner Oechslin, Einsiedeln. He has served as a jury member in various international architecture competitions, and on the advisory boards for grants and prizes. He is on the board of the peer-reviewed journals Oase, Journal for Architecture (Rotterdam) and Città & Storia (Roma), and is a member of ICAM, the International Confederation of Architectural Museums. He speaks and lectures fluently in Dutch, French, English and Italian. He reads and understands German, and has unfortunately lost most of his notions of Czech.

Bibliography https://biblio.ugent.be/person/801000641772

Bart Macken °1964 / Aarschot/ 1988 / Civil Engineer and Architect, University of Leuven / 1989 / Master at the Raymond Lemaire International Center for Conservation, University of Leuven / 1989 / Co- founder and partner of Macken & Macken Architecten / 2009 / Partner in Charge with Eef Boeckx, Brussels / Teaching / 1990-1996 / Assistant Professor at the department of Architecture, Urbanism and planning, University of Leuven / 2008-2010 / Guest Lecturer and Visiting Critic at the University of Ghent.

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Eef Boeckx °1974 / Beerse / 1997 / Architect, St-Lucas Higher Architectural Institute Brussels / 1998 / ‘Hedendaagse Wijsbegeerte’ and ‘Lezing van filosofische auteurs’ with Patricia de Martelaere, KUB / 1999-2008 / Project-architect at Macken & Macken Architecten / 2006-2007 / Project Architect at Gigantes Zenghelis Architects + Associates, Brussels / 2009 / Partner in charge with Bart Macken, Brussel / teaching / 1998 / Tutor at a workshop EASA Malta with Matthias Brettschneider / 2005- / Teaching Assistant at the Department of Architecture & Urban Planning, University of Ghent / 2012-2014 / Visiting Critic Erasmus Intensive Programmes at Università luav di Venezia, Facoltà di Architettura / 2015-2016 / Visiting Critic Erasmus Intensive Programmes at Università di Napoli, Dipartimento di Architettura

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Le Château de Gaasbeek

Aujourd’hui

Le Château de Gaasbeek se niche au creux des collines verdoyantes du Pajottenland, aux portes de Bruxelles. C’ est une maison historique unique dotée d’une riche collection qui lui est indissociable. Nous veillons de façon durable sur ce patrimoine. Ces dix dernières années, le château s’est imposé comme un lieu d'expositions prestigieuses destinées à un large public. Nous avons choisi de faire preuve d’audace en présentant cette maison et sa collection sous la forme d’un laboratoire patrimonial et d’un lieu de rencontre laissant libre cours à l’inspiration. Le château est un work in progress : nous développons des initiatives systématiquement innovantes que nous partageons avec la communauté patrimoniale locale et supralocale. Nous plaçons à cet effet le visiteur au centre de l’expérience en le stimulant, en éveillant ses émotions et en l’invitant à la réflexion. Nous avons adopté une approche interdisciplinaire et portons une vision plurielle sur la façon dont l’art, le patrimoine, la nature, l’éducation et le tourisme peuvent mutuellement se supporter tout en visant une pertinence sociale maximale, et ce, sans concession sur la qualité.

Une histoire mouvementée

Le prédécesseur du château actuel fut construit au XIIIe siècle en tant qu’élément constitutif de l’enceinte défensive de Bruxelles. Au cours des siècles suivants, le château fut détruit et reconstruit à plusieurs reprises. Sa fonction évolua elle aussi au fil du temps, de place forte stratégique à résidence d'été et lieu de villégiature. La demeure fut successivement habitée par différentes familles nobles. Lamoral, comte d’Egmond, en fut l’un des propriétaires les plus célèbres. À la fin du XVIIIe siècle, le château passa aux mains des marquis italiens Arconati Visconti. Il devînt alors un lieu rassemblant artistes et érudits.

Un château de style néoromantique

À la fin du XIXe siècle, la marquise Arconati Visconti, dernière propriétaire en date, prit l’initiative de faire restaurer le château en profondeur. Elle transforma le château en un musée accueillant son immense collection d'art, créant ainsi une véritable machine à remonter le temps où elle pouvait revivre le passé. La restauration par l’architecte Charle-Albert ne visait pas tant à rétablir un ‘état originel’, mais s’inscrivait davantage dans la conception idéalisée de la conservation du patrimoine en vogue au XIXe siècle. La façade avant devait paraître aussi ‘ancienne’ que possible et accentuer le caractère de forteresse médiévale, justifiant l’ajout de tourelles, meurtrières et créneaux. Pour les façades intérieures du château, un tout autre style fut choisi : le style néo-Renaissance, d'après la période favorite de la marquise. À l’intérieur, on créa un décor historisant où les œuvres d’art et antiquités originales voisinaient les copies. Quant à son confortable appartement privé, la marquise le fit aménager en style néo-rococo. La marquise légua le château à l’État belge en 1921. Trois ans plus tard, il ouvrait ses portes en tant que musée.

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Des images du Château de Gaasbeek

Le Château de Gaasbeek, source www.vlaanderenvanuitdelucht.be

Le Château de Gaasbeek, Bibliothèque © Luc Van Muylem – www.vanmuylem.com

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Le Château de Gaasbeek, © Jo Exelmans

Le Château de Gaasbeek, © Luc Bohez

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Images << La fête des fous. Bruegel redécouvert >>

Cliquez sur ce lien https://kasteelvangaasbeek.prezly.com/fr/media pour accéder à notre galerie de médias où vous trouverez des photos des œuvres d’art moderne et contemporain, ainsi que des portraits des artistes contemporains. Les copyrights se trouvent dans la description en néerlandais, français en anglais.

Les photos et la liste des copyrights sont également disponibles sur demande.

Veuillez contacter :

Tess Thibaut, attaché de presse jusqu’au 7/04/2019: [email protected]

Joke Beyl, attaché de presse après 8/04/2019: [email protected]

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Informations pratiques

Titre

• NL: Feast of Fools. Bruegel herontdekt • FR: La fête des fous. Bruegel redécouvert • EN: Feast of Fools. Bruegel Rediscovered • DU: Das Narrenfest. Bruegel wiederentdeckt • IT: La Festa dei Folli. Bruegel riscoperto • SP: La fiesta de los locos. Bruegel redescubierto

Dates

Lundi: Fermé Mardi – dimanche : 10:00 – 18:00 h Dernière entrée: 17:00 h Ouvert les jours fériés

Adresse

Château de Gaasbeek Kasteelstraat 40 1750 Gaasbeek (Lennik) Belgique T. +32 (0)2 531 01 30 [email protected] www.kasteelvangaasbeek.be www.feastoffools.be

Prix d’admission

€ 15 (incl. Jardin Musée ) Tarif réduit & groupes: € 14 p.p. Trade: € 13 Steunpunt Vakantieparticipatie: € 5 p.p. - 18: € 2 - 7: gratuite

Un guide audio est inclus.

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Réservations

Billetterie en ligne sur www.feastoffools.be Les visites guidées peuvent être réservées à l’adresse [email protected] Trade contact: Nancy Verhulst, [email protected], T +32 (0)2 531 01 44

Langues

Toutes les informations sur l’exposition pour les visiteurs sont disponibles en français, néerlandais, anglais, allemand, italien et espagnol. Un catalogue de l'exposition sera disponible en néerlandais, anglais et français.

Avec des enfants

Nous avons travaillé avec « Het Geluidshuis » pour créer un guide audio spécialement conçue pour les familles et les enfants.

© Illustratie: Korneel Detailleur

Des visites guidées pour familles sont possibles en néerlandais et en français.

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Catalogue << La fête des fous >> en collaboration avec Snoeck Publishers

Avec des contributions de Luc Vanackere, Leen Huet, Rimini Protokoll, Luk Lambrecht et Lieze Eneman

• 21 x 27 cm (portrait) • 176 pages • Papier de haute qualité (Arctic Volume White) • 80 illustrations • Full color • Couverture rigide • Néerlandais / anglais avec texte français en pièce jointe • ISBN: 978-94-6161-520-6 • Prix: € 24

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Colophon

CO-ORDINATION GÉNÉRALE Marieke Debeuckelaere

CURATEURS CRÉATIONS Lieze Eneman, Luk Lambrecht

SCÉNOGRAPHIE Concept et design: Dirk de Meyer, Bart Macken & Eef Boeckx Exécution: Zuidervaart led by Jeroen Provoost

Les Partenaires • Visit Flanders: www.visitflanders.com • Tourisme Pajottenland and Zennevallei • De février à mai, BOZAR présente la première exposition de grande envergure consacrée à Bernard van Orley, grand maître flamand intégré dans l’histoire de Bruxelles. https://www.bozar.be/fr/activities/133868-bernard-van-orley • Le Regard de Bruegel: Reconstruction du paysage Un exposition en plein air avec 15 interventions d’artistes contemporains et designers. Contemplez le paysage à travers les yeux de Bruegel. Du 7 avril au 31 octobre 2019. Regardez attentivement la « Parabole des aveugles » de Bruegel et vous reconnaîtrez distinctement l'église Sainte-Anne de Pede-Sainte-Anne. Cette église est toujours sur pied et est le point de départ d'un itinéraire pédestre et cycliste qui catapulte Bruegel au XXIe siècle. Des artistes et créateurs contemporains ont créé quinze installations uniques en regardant le paysage magnifique du Pajottenland à travers le regard de Bruegel. Surprenant tout en étant très original. L'itinéraire se termine au moulin à eau de Pede- Saite-Gertrude, qui apparaît dans les peintures « La Pie sur le gibet » et « Chasseurs dans la neige ». Une exposition incontournable pour les familles avec enfants de par la présence de terrains de jeux et d'aires de pique-nique. Mais vous pouvez également siroter une bière dans l'une des brasseries locales. www.blikvanbruegel.be • Le monde de Bruegel. Bokrijk, le célèbre musée en plein air qui a ouvert ses ortes en 1958, vous fait découvrir la riche histoire flamande d'une manière spectaculaire. Avec une immense variété de thèmes, ce domaine créé son propre monde bien à lui. Et des technologies dernier cri rendent cette expérience encore plus intense. Ainsi la réalité augmentée permet-elle de découvrir de toutes nouvelles facettes de la peinture « Le combat de Carnaval et Carême » de Bruegel. www.bokrijk.be • Retour à l’époque de Bruegel. Une plongée dans le XVIe siècle. Le XVIe siècle a été marqué par de fortes turbulences : une période caractérisée par la rébellion et l'agitation religieuse. Bruegel a réussi, à sa manière inimitable, à représenter

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l'esprit de cette époque dans ses oeuvres, tout en confrontant les gens de l'époque. mais aujourd'hui, nous disposons d'autres moyens beaucoup plus spectaculaires. Chauqe visiteur de cette exposition se voit remettre une paire de lunettes de réalité virtuelle qui le catapulte dans le monde de la peinture. Non seulement ce procédé vous donne un regard spécial sur les objets représentés dans les peintures, mais il vous permet également de les toucher, de les ressentir et même des les sentir, et de vous plonger dans l'ambiance du XVIe siècle.Mais la cerise sur le gâteau est sans aucun doute la panorama qui se détachte du sommet du parapet de la port de Hal (l'ancienne porte de Bruxelles). Vous découvrirez des bâtiments emblématiques et, à travers les télescopes, vous devinerez l'image virtuelle de la silhouette de Bruxelles au XVIe siècle. Une expérience qui vous plonge en situation réelle. De plus, les informations qui accompagnent l'exposition sont disponibles en six langues. www.kmkg-mrah.be/nl/expositions/back-bruegel • Le monde de Bruegel en noir et blanche Au milieu du XVIe siècle, la Flandre était considérée comme l'épicentre international pour la production et le commerce d'estampes. Avec son éditeur Hieronumus Cock, Bruegel y a joué un rôle clé. Cette maîtrise artisanale, associée à un esprit d'entreprise mercantile, fournit une grande quantité de matériaux pour une exposition fascinante. La Bibliothèque royale de Belgique offre une vue d'ensemble de l'oeuvre graphique de Bruegel. Beaucoup de ces oeuvres graphiques sont apparues dans différentes estampes. Mais avant même qu'une première estamp puise être réalisée et diffusée, beaucoup de travail a dû être accompli. Par exemple, nous savons que Bruegel avait pour habitude de fixer certains de ses dessins au mur ou sur une table, afin que la famille ou ses amis puissent les juger avant leur impression. Cette exposition vous donne un aperçu des estampes de Bruegel telles qu'elles ont été présentées à ses amis. À ne rater sous aucun prétexte ! www.kbr.be • Musées royaux des Beaux-arts de Belgique - A l’occasion du 450e anniversaire de la disparition de Pieter Bruegel l’Ancien, les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique honorent le grand maître flamand à travers divers projets. www.fine-arts-museum.be

Avec le soutien de

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Contact

Pour plus d’informations sur cette exposition, veuillez contacter notre attachée de presse Jusqu’au 8.04.2019: Tess Thibaut, T. +32 (0)2 531 01 36, [email protected] Après 8.04.2019: Joke Beyl, T. +32 (0)2 531 01 36, [email protected]

www.feastoffools.be www.kasteelvangaasbeek.be

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