Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général

Samedi 18 juin Nathalie Stutzmann | Inger Södergren

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Dans le cadre de la 5 Biennale d’art vocal – 20h30 juin 18 Samedi | Du mardi 7 au samedi 25 juin

Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Nathalie Stutzmann | Inger Södergren | Inger Södergren Stutzmann Nathalie 5e Biennale d’art vocal

MARDI 7 JUIN – 19H MERCREDI 8 JUIN – 20H30 JEUDI 9 JUIN – 20H30 Rue musicale Salle des concerts Salle des concerts

Léo Delibes Johannes Brahms Felix Mendelssohn Messe Brève Ein deutsches Requiem Christus Benjamin Britten Cantates chorales A Ceremony of Carols Orchestre National de Lille BBC Symphony Chorus Accentus Maîtrise des Hauts-de-Seine Jean-Claude Casadesus, direction Ensemble Orchestral de Paris Chœur d’enfants de l’Opéra National Sally Matthews, soprano Laurence Equilbey, direction de Paris Dietrich Henschel, baryton-basse Sandrine Piau, soprano Gaël Darchen, direction Robert Getchell, ténor Markus Butter, baryton Entrée libre MERCREDI 8 JUIN – 15H ET 16H30 JEUDI 9 JUIN – 9H30 ET 11H SPECTACLE JEUNE PUBLIC VENDREDI 10 JUIN – 20H30 MARDI 7 JUIN – 20H30 Amphithéâtre Amphithéâtre Salle des concerts Ma Guillaume Dufay Le Jardin de Monsieur Lully Motet « Ecclesiae militantis » Conception, mise en scène de Sophie Grelié Stefano Gervasoni Les Arts Florissants Musique de Giacinto Scelsi Horrido Les solistes du Jardin des Voix Scénographie de Bruno Lahontâa Josquin des Prés William Christie, direction Miserere mei, Deus Éclats René Leibowitz Muriel Ferraro, chant A se stesso op. 37 n° 3 MERCREDI 8 JUIN – 19H Sophie Grelié, création sonore et régie René Leibowitz Rue musicale Two Settings Œuvres de Charles Trenet, Mac Huf, JEUDI 9 JUIN – 18H30 Meerfey op. 69 n° 5 Rudi Revil, Richard Rodgers, Giulio ZOOM SUR UNE œUVRE In Meeres Mitten op. 91 n° 6 Caccini, , Vicki Tucker Johannes Brahms Courtney, Jacques Ofenbach, Leonard Felix Mendelssohn : Christus Drei Gesänge op. 42 Cohen, Orlando di Lasso, Giovanni par Brigitte François-Sappey, musicologue Iannis Xenakis Battista Pergolesi, Jerry Estes Nuits

Chœur d’Enfants Sotto Voce JEUDI 9 JUIN – 19H Schola Heidelberg Scott Alan Prouty, direction Rue musicale Walter Nußbaum, direction Richard Davis, piano Christina Hess, Catherine Anne Motuz, Œuvres de Carl Nielsen, Felix trombones baroques Entrée libre Mendelssohn, Gioachino Rossini, Pekka Kostiainen, Bo Holten, Alain Louvier

Maîtrise de Paris Patrick Marco, direction Christine Lajarrige, piano

Entrée libre

2 DU MARDi 7 AU SAMEDi 25 jUin

MERCREDI 15 JUIN – 18H30 SAMEDI 18 JUIN – DE 9H30 à 18H MERCREDI 22 JUIN – 20H ZOOM SUR UNE œUVRE CITÉSCOPIE Salle des concerts

Johann Sebastian Bach : «Tilge, Höchster, Le de Schumann Claudio Monteverdi meine Sünden» (d’après le Stabat Mater de Avec Brigitte François-Sappey, Il Ritorno d’Ulisse in patria Giovanni Battista Pergolesi) Claire Badiou et Hélène Pierrakos, Par Sylvie Pébrier, musicologue musicologues La Venexiana Chiara H. Savoia, mise en scène Claudio Cavina, direction MERCREDI 15 JUIN – 20H30 SAMEDI 18 JUIN – 20H30 Martina Belli, La Fragilité humaine/Mélantho Salle des concerts Salle des concerts Salvo Vitale, Le Temps/neptune Valentina Coladonato, La Fortune/junon Arcangelo Corelli Giulia Peri, L’Amour Concerto grosso n° 4 op. 6 Frühlingsmorgen Mauro Borgioni, jupiter Francesco Bartolomeo Conti Erinnerung Giorgia Milanesi, Minerve Cantate « Languet anima mea » Rheinlegendchen Mirko Guadagnini, Ulysse (Arrangement Johann Sebastian Bach) Robert Schumann Oksana Lazareva, Pénélope Giuseppe Torelli Dichterliebe op. 48 Makoto Sakurada, Télémaque Concerto en ré mineur Johannes Brahms Marco Bussi, Antinoüs/Phénicien iii Johann Sebastian Bach Fantaisien op. 116 Alessio Tosi, Pisandre/Phénicien ii Psaume 51 « Tilge, Höchster, meine Hugo Wolf Alberto Allegrezza, Amphinome/ Sünden », d’après le Stabat Mater de Fußreise Phénicien i Giovanni Battista Pergolesi Nimmersatte Liebe Paolo Antognetti, Eumée/Eurymaque Begegnung Luca Dordolo, irus ll Giardino Armonico Das verlassene Mägdlein Gabriella Martellacci, Euryclée Giovanni Antonini, direction Auf ein altes Bild Roberta Invernizzi, soprano Verborgenheit Bernarda Fink, mezzo-soprano Der Rattenfänger SAMEDI 25 JUIN – 20H Salle Pleyel Nathalie Stutzmann, contralto VENDREDI 17 JUIN – 20H30 Inger Södergren, piano Arnold Schönberg Salle des concerts Gurre-Lieder

Ivan Fedele Orchestre Philharmonique de Animus Anima II Strasbourg Johannes Maria Staud Czech Philharmonic Choir Brno Par ici ! (Création mondiale, commande EIC) Marc Albrecht, direction Bruno Mantovani Christiane Iven, Tove Cantate n° 1 Lance Ryan, Waldemar Anna Larsson, la Colombe Ensemble intercontemporain Barbara Sukowa, la narratrice Neue Vocalsolisten Stuttgart Albert Dohmen, Bauer Susanna Mälkki, direction Arnold Bezuyen, Klaus-narr Robin Meier, Réalisation informatique Petr Fiala, chef de chœur musicale ircam Franck Berthoux, ingénieur du son ircam

Ce concert est précédé d’un avant-concert à la Médiathèque à 18h30. Entrée libre sur réservation au 01 44 84 44 84 3

SAMEDI 18 JUIN – 20H30 Salle des concerts

Gustav Mahler Frühlingsmorgen Erinnerung Rheinlegendchen

Robert Schumann Dichterliebe op. 48 entracte

Johannes Brahms Fantaisien op. 116

Hugo Wolf Fußreise Nimmersatte Liebe Begegnung Das verlassene Mägdlein Auf ein altes Bild Verborgenheit Der Rattenfänger

Nathalie Stutzmann, contralto Inger Södergren, piano

Fin du concert vers 22h30.

5 Gustav Mahler (1860-1911) Lieder und Gesänge aus der Jugendzeit – extraits

Frühlingsmorgen Erinnerung

Composition : probablement 1882. Durée : environ 8 minutes.

Des Knaben Wunderhorn – extrait

Rheinlegendchen

Composition : 1893. Durée : environ 3 minutes.

En parallèle d’esquisses d’œuvres de musique de chambre ou d’opéras, genres qui se verront par la suite abandonnés de Mahler, le jeune compositeur donne dès la seconde moitié des années 1870 ses premiers lieder ; mais il faudra attendre le début de la décennie suivante pour que certains soient jugés dignes de publication. C’est ainsi le cas de Frühlingsmorgen et d’Erinnerung, parus en 1892 dans un recueil composite, réunissant des textes divers et des poèmes extraits du Knaben Wunderhorn. Ceux-ci empruntent leur texte à Richard von Volkmann, un chirurgien poète à ses heures (sous le pseudonyme de Richard Leander) ; Erinnerung laisse déjà transparaître l’inquiétude mahlérienne, tandis que Frühlingsmorgen chante la nature sans prétention.

La Rheinlegendchen a d’abord été pensée pour orchestre, contrairement aux deux lieder précédents ; c’est une petite comptine souriante aux allures de valse, tout en grâce légère. Elle est issue du Knaben Wunderhorn, ce recueil de chants populaires collectés par Arnim et Brentano au début du XiXe siècle qui constituera pour Mahler un véritable vivier où puiser. Au il des années, il y consacrera une vingtaine de lieder tout en l’intégrant dans son monde symphonique ; une place véritablement privilégiée qui témoigne de la résonance intime ressentie par le compositeur avec son propre univers.

6 Robert Schumann (1810-1856) Dichterliebe op. 48 im wunderschönen Monat Mai Aus meinen Tränen sprießen Die Rose, die Lilie, die Taube, die Sonne Wenn ich in deine Augen seh’ ich will meine Seele tauchen im Rhein, im heiligen Strome ich grolle nicht Und wüßten’s die Blumen Das ist ein Flöten und Geigen Hör’ ich das Liedchen klingen Ein jüngling liebt ein Mädchen Am leuchtenden Sommermorgen ich hab’ im Traum geweinet Allnächtlich im Traume Aus alten Märchen Die alten, bösen Lieder

Textes : extraits du Buch der Lieder de Heinrich Heine. Composition : du 24 mai au 1er juin 1840. Dédicace : à Felix Mendelssohn. Durée : environ 23 minutes.

Pour inir ce programme, l’on quitte la Vienne de la in du siècle pour Leipzig cinquante ans plus tôt : 1840, l’« année du lied » schumannienne. Le musicien, qui s’est pendant des années refusé à la voix, se jette à corps perdu dans ce nouveau monde à deux et compose en moins d’un an quelque cent quarante lieder, qui sont bien souvent le réceptacle de ses désirs, de ses angoisses et de ses obsessions. Ainsi l’amour – bien souvent malheureux – tient-il une place de choix dans les thèmes abordés, comme en écho des batailles morales et juridiques qui opposent à l’époque le compositeur et celle qu’il veut épouser, Clara Wieck, au père de la jeune ille. Le cycle masculin de la Dichterliebe [Les Amours du poète], d’après Heine, se verra contrepointé quelques mois plus tard par le Frauenliebe und -leben [L’Amour et la Vie d’une femme] d’après Chamisso. Mais si l’histoire que conte la petite sœur de cet Opus 48 est celle d’un attachement partagé, consommé en une vie commune, les amours du poète sont faites de douleur et de perte – des thèmes éminemment schumanniens, abordés à de multiples reprises, qui s’expriment avec acuité sous la plume parfois corrosive de Heine.

7 Rapidement considéré, à raison, comme le parangon des cycles de lieder, ce Liedercyklus – un terme très fort – est une merveille. La subtilité de son écriture pianistique débarrasse déinitivement le clavier du rôle subalterne auquel certains avaient pu le cantonner pour en faire une seconde voix qui soutient, annonce et prolonge le chant, allant parfois jusqu’à suggérer ce qu’il n’a pas la force de dire ou à interroger la véracité de ses propos. C’est aussi bien souvent à lui que revient de tisser les liens qui unissent les lieder les uns aux autres dans ses préludes et postludes, des liens étroits encore accentués par le jeu des igures rythmiques ou mélodiques et, plus encore, par le biais d’une grammaire tonale uniicatrice. Chants d’espoir et d’adoration, bientôt assombris par la trahison de la bien-aimée, oscillant pour inir entre morne désespoir et douleur iévreuse, ces lieder s’achèvent dans le calme, entre rassérènement et tristesse : un ajout schumannien à la conclusion sans appel de Heine, dernier relet de l’appropriation du discours poétique par le musicien.

Johannes Brahms (1833-1897) Fantaisien op. 116

Capriccio en ré mineur intermezzo en la mineur Capriccio en sol mineur intermezzo en mi majeur intermezzo en mi mineur intermezzo en mi majeur Capriccio en ré mineur

Composition : 1892. Durée : environ 23 minutes. intermède (ou intermezzo…) pianistique avec un recueil contemporain des lieder de Mahler et de Wolf chantés ce soir : les Fantaisies op. 116 de Brahms. Pour cet autre Viennois, ce sont des œuvres de haute maturité ; elles appartiennent en efet aux dernières pièces, alors que Brahms retrouve l’instrument après plus de dix ans de silence. Avec ce piano devenu conident, il chante des « berceuses de [s]a douleur » dans un face-à-face où « même un seul auditeur est de trop ». Quatre recueils (Opus 116 à 119) empruntent le même chemin, dessinant une secrète poétique, profondément personnelle : tonalités volontiers mineures (cinq pièces sur sept ici), forme ABA, durée n’excédant pas les cinq minutes, prédominance des intermezzos… et inspiration sans faille.

Même si le ton se fait plus volontiers rêveur ou ombré de mélancolie, il reste tout de même des traces de la fougue des pièces précédentes, particulièrement dans les capriccios : écoutez les puissants accords et les syncopes marquées du Presto energico qui ouvre le recueil, les rapides croches du Capriccio en sol mineur ou certains passages de la dernière page. En réponse,

8 les pièces n° 2, 4, 5 et 6 prennent le temps d’un tempo andantino, andante ou même adagio qu’elles étirent dans une nuance piano. Sous leurs allures contemplatives, presque étranges parfois (l’Intermezzo en mi mineur et sa texture trouée), elles cachent un travail polyphonique abouti ou des progressions harmoniques recherchées typiques de Brahms.

Hugo Wolf (1860-1903) Gedichte von Mörike – extraits

Fußreise nimmersatte Liebe Begegnung Das verlassene Mägdlein Auf ein altes Bild Verborgenheit

Composition : 1888. Durée : environ 19 minutes.

Gedichte von Goethe – extrait

Der Rattenfänger

Composition : 1888. Durée : environ 3 minutes.

Si, chez Mahler, la sphère des lieder entre bien vite en résonance avec le monde symphonique, la première s’adjoignant volontiers les ressources d’un orchestre tandis que le second fait grand usage de la voix, l’écriture wolienne ne quittera pas, du moins en apparence, le cadre « historique » du lied : une voix, un piano, de courtes pièces. De fait, ce sera – presque – le seul sillon que labourera le compositeur, viscéralement attaché au texte, ce dire qu’il place au centre de toute sa poétique (il ne saurait ici y avoir de mot plus adapté) musicale. Pour compenser le caractère mosaïque de ces piécettes, il les réunit amoureusement dans des recueils qui, chacun, honorent un seul poète (Mörike, Goethe, Eichendorf)… ou un pays (Spanisches Liederbuch, Italienisches Liederbuch).

Trois ans suiront au musicien pour donner l’essentiel de son œuvre : une courte mais intense loraison, ouverte par le « livre de lieder » consacré à Mörike. Schumann et Brahms, entre autres, l’avaient déjà chanté ; certains poèmes, tels Das verlassene Mägdlein ou Gebet, ont connu plusieurs dizaines de mises en musique au cours du XiXe siècle. Mais c’est Wolf qui en fera, et de loin, la plus opiniâtre exploration et la plus pertinente (si tant est que l’on puisse parler de pertinence

9 en ce domaine) interprétation. Les quelques pièces interprétées ce soir ne représentent en efet qu’une petite partie des cinquante-trois lieder qui forment cet album ; mais ne boudons pas notre plaisir pour autant ! Plutôt détendues, elles prennent des allures archaïques pour chanter la Vierge (Auf ein altes Bild), mélancoliques pour Verborgenheit, qui s’anime cependant un court instant, un peu pompeuses pour le discours sur l’amour de Nimmersatte Liebe, franchement joyeuses pour le chant de marche de Fußreise, où l’on sent une forte inluence schubertienne. Begegnung est plus dramatique : dans les accords alternés des deux mains soule le vent qui, la nuit dernière, a décoifé la jeune ille – mais peut-être le jeune homme l’a-t-il aidé…

Pour clore cet épisode wolien, Der Rattenfänger, extrait des Goethe-Lieder : celui-là est de la veine du Feuerreiter du recueil sur Mörike, en moins ouvertement inquiétant peut-être. Ce charmeur de rats, d’enfants et de jeunes illes inspire à Wolf une ballade colorée, entraînante, vocalement exigeante, que le piano accompagne avec feu : clochettes dans l’aigu, trépignements, accords « arrachés », trilles mesurés.

Angèle Leroy

10 Gustav Mahler

Frühlingsmorgen Matin de printemps

Es klopft an das Fenster der Lindenbaum. À la fenêtre le tilleul frappe Mit Zweigen blütenbehangen: Avec ses branches couvertes de leurs : Steh’ auf! Steh’ auf! Debout ! Debout ! Was liegst du im Traum? Pourquoi être couché à rêver ? Die Sonn’ ist aufgegangen! Le soleil est levé ! Steh’ auf! Steh’ auf! Debout ! Debout !

Die Lerche ist wach, die Büsche weh’n! L’alouette est réveillée, les buissons s’agitent au vent, Die Bienen summen und Käfer! Les abeilles et les scarabées bourdonnent ! Steh’ auf! Steh’ auf! Debout ! Debout ! Und dein munteres Lieb’ hab ich auch schon geseh’n. Et ton amoureuse plein d’entrain, je l’ai vue aussi. Steh’ auf, Langschläfer! Debout, lève-tard, Langschläfer, steh’ auf! Lève-tard, debout ! Steh’ auf! Steh’ auf! Debout ! Debout !

Richard Volkmann sous le pseudonyme Richard Laender

Erinnerung Souvenir

Es wecket meine Liebe Mon amour réveille Die Lieder immer wieder! Les chansons sans in, sans in ! Es wecken meine Lieder Mes chansons réveillent Die Liebe immer wieder! L’amour sans in, sans in !

Die Lippen, die da träumen Les lèvres qui rêvent Von deinen heißen Küssen, De tes ardents baisers in Sang und Liedesweisen En chants et airs Von dir sie tönen müssen! Pour toi doivent résonner.

Und wollen die Gedanken Et si les pensées veulent Der Liebe sich entschlagen, Se débarrasser de l’amour, So kommen meine Lieder Alors mes chansons viennent Zu mir mit Liebesklagen! À moi avec des complaintes amoureuses !

So halten mich in Banden Ainsi je suis dans des liens Die Beiden immer wieder! Des deux côtés sans in ! Es weckt das Lied die Liebe! Le chant éveille l’amour ! Die Liebe weckt die Lieder! L’amour éveille le chant !

Richard Volkmann sous le pseudonyme Richard Laender

Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la in de la pièce avant de tourner la page. 11 Rheinlegendchen Petite Légende rhénane

Bald gras’ ich am neckar, Tantôt je coupe de l’herbe au bord du neckar, Bald gras’ ich am Rhein; Tantôt au bord du Rhin. Bald hab’ ich ein Schätzelein, Tantôt j’ai une belle, Bald bin ich allein! Tantôt je suis seul.

Was hilft mir das Grasen, À quoi bon couper de l’herbe Wenn d’Sichel nicht schneid’t! Si la faucille ne coupe pas ? Was hilft mir ein Schätzel, À quoi bon une belle Wenn’s bei mir nicht bleibt. Si elle n’est pas avec moi ?

So soll ich denn grasen Donc, si je dois couper de l’herbe Am neckar, am Rhein; Au bord du neckar, au bord du Rhin, So werf’ich mein goldenes j’y jetterai Ringlein hinein! Ma petite bague en or.

Es ließet im neckar Elle s’en ira Und ließet im Rhein, Avec le neckar, avec le Rhin, Soll schwimmen hinunter Au fond des eaux, ins Meer tief hinein. jusqu’à la mer.

Und schwimmt es, das Ringlein, Et elle s’enfoncera, So frißt es ein Fisch! Et un poisson la gobera, Das Fischlein soll kommen Et le petit poisson Auf’s Königs sein Tisch! Paraîtra au menu du Roi.

Der König tät fragen, Le Roi demandera, Wem’s Ringlein sollt’ sein? À qui est cette bague ? Da tät mein Schatz sagen: Et ma chérie dira : « Das Ringlein g’hört mein. » « Cette petite bague est à moi ! »

Mein Schätzlein tät springen Ma chérie viendra en courant, Bergauf und bergein, Par monts et vallées, Tät mir wied’rum bringen Me rapporter Das Goldringlein fein! Ma belle petite bague en or.

Kannst grasen am neckar, Coupez de l’herbe au bord du neckar, Kannst grasen am Rhein, Au bord du Rhin, Wirf du mir nur immer Mais jetez-y toujours Dein Ringlein hinein! Votre petite bague !

Chant populaire

12 Robert Schumann Dichterliebe op. 48 Textes de Heinrich Heine

Im wunderschönen Monat Mai Au mois de mai im wunderschönen Monat Mai, Au mois de mai, quand la lumière als alle Knospen sprangen, voyait tous les bourgeons s’ouvrir, da ist in meinem Herzen l’amour, en sa douceur première, die Liebe aufgegangen. dans mon cœur s’est mis à leurir. im wunderschönen Monat Mai, Au mois de mai, sous la rainée, als alle Vögel sangen, tous les oiseaux chantaient en chœur da hab’ ich ihr gestanden quand j’ai dit à la bien-aimée mein Sehnen und Verlangen. le tendre secret de mon cœur.

Aus meinen Tränen sprießen De mes larmes s’épanouissent

Aus meinen Tränen sprießen De mes larmes s’épanouissent viel blühende Blumen hervor, des leurs en bouquets radieux, und meine Seufzer werden et de tous mes soupirs surgissent ein nachtigallenchor. des rossignols mélodieux. Und wenn du mich lieb hast, Kindchen, D’amour que ton cœur se pénètre, schenk’ ich dir die Blumen all’, les leurs à tes pieds tomberont, und vor deinem Fenster soll klingen et, jour et nuit, à ta fenêtre, das Lied der nachtigall. mes doux rossignols chanteront.

Die Rose, die Lilie, die Taube, die Sonne Autrefois lys et rose, et colombe et soleil

Die Rose, die Lilie, die Taube, die Sonne, Autrefois lys et rose, et colombe et soleil, die liebt’ ich einst alle in Liebeswonne. je les ai tous aimés d’un amour sans pareil. ich lieb’ sie nicht mehr, ich liebe alleine À présent de mon cœur qui changea de tendresse, die Kleine, die Feine, die Reine, die Eine; ma mignonne si douce est l’unique maîtresse ; sie selber, aller Liebe Wonne elle-même est pour moi source pure d’amour, ist Rose und Lilie und Taube und Sonne. la colombe et la rose, et le lys et le jour.

Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la in de la pièce avant de tourner la page. 13 Wenn ich in deine Augen seh’ À tes yeux si beaux quand mes yeux s’unissent

Wenn ich in deine Augen seh’, À tes yeux si beaux quand mes yeux s’unissent, so schwindet all’ mein Leid und Weh; tous mes chagrins s’évanouis sent ; doch wenn ich küße deinen Mund, d’un baiser ta bouche, au rire enchanté, so werd’ ich ganz und gar gesund. me rend la joie et la santé. Wenn ich mich lehn’ an deine Brust, Sur mon cœur brulant quand mon bras te presse, kommt’s über mich wie Himmelslust; du paradis je sers l’ivresse ; doch wenn du sprichst: ich liebe dich! mais quand tu me dis : je t’aime ardemment, So muß ich weinen bitterlich. je pleure, hélas ! amèrement.

Ich will meine Seele tauchen Dans le lys le plus pur mon âme ich will meine Seele tauchen Dans le lys le plus pur mon âme, in den Kelch der Lilie hinein; ivre de bonheur, plongera ; die Lilie soll klingend hauchen soudain la leur exhalera ein Lied von der Liebsten mein. un chant à l’honneur de ma dame. Das Lied soll schauern und beben je veux qu’il vibre, énamouré wie der Kuß von ihrem Mund, en doux frissons, comme une lyre. den sie mir einst gegeben Pareil au baiser, qu’en délire in wunderbar süßer Stund’. De ses lèvres j’ai savouré.

Im Rhein, im heiligen Strome À Cologne, la ville sainte im Rhein, im heiligen Strome, À Cologne, la ville sainte, da spiegelt sich in den Well’n la cathédrale au front serein mit seinem großen Dome relète sa gothique enceinte das große, heil’ge Köln. aux lots majestueux du Rhin. im Dom da steht ein Bildnis, Dans le temple on garde une image, auf goldnem Leder gemalt; sur cuir doré ; j’ai vu toujours in meines Lebens Wildnis rayonner ce charmant visage, hat’s freundlich hineingestrahlt. dans le désert ou vont mes jours. Es schweben Blumen und Eng’lein Entre des leurs, parmi des anges, um unsre liebe Frau; c’est notre-Dame ; trait pour trait, die Augen, die Lippen, die Wänglein, bouche, regard, charmes étranges, die gleichen der Liebsten genau. de ma belle c’est le portrait.

14 Ich grolle nicht De mon coeur qui te perd s’accomplit l’infortune ich grolle nicht, und wenn das Herz auch bricht, De mon cœur qui te perd s’accomplit l’infortune ; ewig verlor’nes Lieb! ich grolle nicht. il se brise, et pourtant il n’a pas de rancune ; Wie du auch strahlst in Diamantenpracht, un trésor de joyaux sur ta tête reluit ; es fällt kein Strahl in deines Herzens nacht. nul rayon de ton cœur n’illumine la nuit. Das weiß ich längst. je le sais depuis longtemps. ich grolle nicht, und wenn das Herz auch bricht, De mon coeur qui te perd s’accomplit l’infortune ich sah dich ja im Traume, je t’ai vue apparaître en un songe ; und sah die nacht in deines Herzens Raume, de tes jours désolés j’ai sondé le mensonge ! und sah die Schlang’, die dir am Herzen frißt, j’en ai vu tout l’abîme, ou, sinistre vainqueur, ich sah, mein Lieb, wie sehr du elend bist. un serpent, dans la nuit, te dévore le cœur !

Und wüßten’s die Blumen Si les petites leurs connaissaient mes alarmes

Und wüßten’s die Blumen, die kleinen, Si les petites leurs connaissaient mes alarmes wie tief verwundet mein Herz, pour guérir mes douleurs, sie würden mit mir weinen, chacune avec mes pleurs zu heilen meinen Schmerz. voudrait mêler ses larmes. Und wüßten’s die nachtigallen, Si les rossignolets savaient quel mal m’oppresse, wie ich so traurig und krank, ces charmants oiselets, sie ließen fröhlich erschallen de leurs plus doux couplets, erquickenden Gesang. berceraient ma détresse. Und wüßten sie mein Wehe, Les étoiles aussi, regardant ma misère, die goldenen Sternelein, sur mon afreux souci, sie kämen aus ihrer Höhe, aussitôt radouci, und sprächen Trost mir ein. verseraient leur lumière. Sie alle können’s nicht wissen, Mais de sa cruauté nul ne sait la torture, nur eine kennt meinen Schmerz; excepté la Beauté sie hat ja selbst zerrissen, dont la main m’a porté zerrissen mir das Herz. l’incurable blessure.

Das ist ein Flöten und Geigen De ma belle aujourd’hui c’est la noce

Das ist ein Flöten und Geigen, De ma belle aujourd’hui c’est la noce ; trompeten schmettern darein; on entend le bal triomphant qui commence ; da tanzt wohl den Hochzeitreigen elle y danse, folâtre, et l’orchestre éclatant die Herzallerliebste mein. excite sa valse en démence. Das ist ein Klingen und Dröhnen, Et cymbales, clairons, langoureux violons, ein Pauken und ein Schalmei’n; et ifres moqueurs qui silotent, dazwischen schluchzen und stöhnen à travers leurs doux sons emplissant les salons die lieblichen Engelein. les bons petits anges sanglotent.

Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la in de la pièce avant de tourner la page. 15 Hör’ ich das Liedchen klingen Quand j’entends cet air qu’autrefois

Hör’ ich das Liedchen klingen, Quand j’entends cet air qu’autrefois das einst die Liebste sang, chantait sa bouche purpurine, so will mir die Brust zerspringen je tremble, et mon cœur aux abois von wildem Schmerzendrang. s’agite à briser ma poitrine. Es treibt mich ein dunkles Sehnen Vers l’âpre cime des forêts hinauf zur Waldeshöh’, je cours, poussé par ma détresse ; dort löst sich auf in Tränen là, j’exhale en des pleurs secrets mein übergroßes Weh’. l’immense chagrin qui m’oppresse.

Ein Jüngling liebt ein Mädchen Un jeune homme adore une belle

Ein jüngling liebt ein Mädchen, Un jeune homme adore une belle die hat einen andern erwählt; dont le cœur d’un autre s’éprit ; der andre liebt eine andre, l’autre d’une autre demoiselle und hat sich mit dieser vermählt. s’éprend et devient son mari. Das Mädchen nimmt aus Ärger Alors la première, jalouse, den ersten besten Mann, en son dépit, se jette au cou der ihr in den Weg gelaufen; du premier venu, qu’elle épouse ; der jüngling ist übel dran. le jeune homme en pâtit beaucoup. Es ist eine alte Geschichte, Ancienne histoire, toujours neuve, doch bleibt sie immer neu; on n’en est point scandalisé ; und wem sie just passieret, mais quiconque en subit l’épreuve, dem bricht das Herz entzwei. n’en revient que le cœur brisé.

Am leuchtenden Sommermorgen Par un matin d’été splendide

Am leuchtenden Sommermorgen Par un matin d’été splendide, geh’ ich im Garten herum. j’errais tout seul dans le jardin ; Es lüstern und sprechen die Blumen, les jeunes leurs, groupe candide, ich aber wandle stumm. causaient tout bas de mon chagrin. Es lüstern und sprechen die Blumen, À notre sœur ; me dit chacune, und schaun mitleidig mich an: avec un regard douloureux, Sei unsrer Schwester nicht böse, cesse donc de garder rancune, du trauriger blasser Mann. lamentable et pâle amoureux !

16 Ich hab’ im Traum geweinet En pleurant j’ai rêvé, ma belle ich hab’ im Traum geweinet, En pleurant j’ai rêvé, ma belle, mir träumte, du lägest im Grab. que la mort éteignait tes jours ; ich wachte auf, und die Träne quand cette vision cruelle loß noch von der Wange herab. disparut, je pleurais toujours. ich hab’ im Traum geweinet, En pleurant j’ai rêvé, ma chère, mir träumt’, du verließest mich. que tu trahissais nos amours ; ich wachte auf, und ich weinte quand l’aube éveilla ma paupière, noch lange bitterlich. mes pleurs amers coulaient toujours. ich hab’ im Traum geweinet, j’ai rêvé que ta vie entière mir träumte, du wär’st mir noch gut. me gardait un cœur sans détours ; ich wachte auf, und noch immer mes yeux revoyant la lumière strömt meine Tränenlut. pleuraient, pleuraient, pleuraient toujours.

Allnächtlich im Traume Chaque nuit je revois tes charmes

Allnächtlich im Traume seh’ ich dich Chaque nuit je revois tes charmes und sehe dich freundlich grüßen, dans un rêve où tu me souris ; und laut aufweinend stürz’ ich mich je tombe à genoux, et mes larmes zu deinen süßen Füßen. vont arroser tes pieds chéris. Du siehest mich an wehmütiglich Les yeux en pleurs, dans les ténèbres und schüttelst das blonde Köpfchen; secouant l’or de tes cheveux aus deinen Augen schleichen sich tu me tends des bouquets funèbres die Perlentränentröpfchen. que saisissent mes doigts nerveux. Du sagst mir heimlich ein leises Wort Tu me dis tout bas à l’oreille und gibst mir den Strauß von Zypressen. un mot magique ; ouvrant les yeux, ich wache auf, und der Strauß ist fort, je cherche en vain, quand je m’éveille, und’s Wort hab’ ich vergessen. cyprès et mot mystérieux.

Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la in de la pièce avant de tourner la page. 17 Aus alten Märchen Les vieux contes charmant nos veilles

Aus alten Märchen winkt es Les vieux contes charmant nos veilles hervor mit weißer Hand, parlent en langage ingénu, da singt es und da klingt es d’un beau pays, plein de merveilles, von einem Zauberland; qui reste à la terre inconnu, Wo bunte Blumen blühen On y voit, d’amour languissantes, im gold’nen Abendlicht, l’une vers l’autre se penchant, und lieblich duftend glühen, de grandes leurs éblouissantes, mit bräutlichem Gesicht; se bercer dans l’or du couchant. Und grüne Bäume singen Les arbres, dans un chœur féerique, uralte Melodei’n, mêlent leurs chants mélodieux die Lüfte heimlich klingen, aux sources d’où sort la musique und Vögel schmettern drein; d’un orchestre fait pour les dieux. Und nebelbilder steigen Des chansons d’amour enivrantes, wohl aus der Erd’ hervor, vibrant sur un mode enchanté, und tanzen luft’gen Reigen passent dans l’air, si délirantes, im wunderlichen Chor; qu’on en pleure de volupté. Und blaue Funken brennen Et de bleues étincelles brûlent an jedem Blatt und Reis, à chaque feuille, à chaque rameau, und rote Lichter rennen Et de rouges lueurs courent im irren, wirren Kreis; en une ronde égarée et confuse. Und laute Quellen brechen Et de hautes sources jaillissent aus wildem Marmorstein. du marbre sauvage, Und seltsam in den Bächen Et dans les ruisseaux, étrangement, strahlt fort der Widerschein. rayonnent de puissants relets.] Ach, könnt’ ich dorthin kommen, Pour rendre à mon cœur solitaire und dort mein Herz erfreu’n, la joie impossible à troubler, und aller Qual entnommen, dans ce pays, loin de la terre, und frei und selig sein! que ne puis-je enin m’en aller ! Ach! jenes Land der Wonne, Ce pays merveilleux en rêve das seh’ ich oft im Traum, bien souvent m’apparaît, la nuit ; doch kommt die Morgensonne, mais, hélas ! quand le jour se lève, zerließt’s wie eitel Schaum. comme une ombre il s’évanouit !

18 Die alten, bösen Lieder Chants d’amour, tourments de mon âme

Die alten, bösen Lieder, Chants d’amour, tourments de mon âme, die Träume bös und arg, espoirs trompés, rêves en deuil, die laßt uns jetzt begraben, la tombe est la qui vous réclame ; holt einen großen Sarg. que l’on m’apporte un grand cercueil ! Hinein leg’ ich gar manches, Pour garder la relique sainte doch sag’ ich noch nicht, was; que j’y voudrais mettre à couvert, der Sarg muß sein noch größer, il faut qu’il ait plus vaste enceinte wie’s Heidelberger Faß. que le tombeau de Heidelberg. Und holt eine Totenbahre, En bois de forte résistance und Bretter fest und dick; hâtez-vous de faire achever auch muß sie sein noch länger, plus long que le pont de Mayence, als wie zu Mainz die Brück’. un brancard pour le soulever. Und holt mir auch zwölf Riesen, invitez à cette besogne die müssen noch stärker sein douze Titans, frères d’airain als wie der strake Christoph du Saint-Christophe de Cologne, im Dom zu Köln am Rhein. dans le grand dôme au bord du Rhin. Die sollen den Sarg forttragen, ils descendront leur lourde charge und senken ins Meer hinab; dans la mer au goufre béant : denn solchem großen Sarge il faut une fosse aussi large gebührt ein großes Grab. pour couvrir le cofre géant. Wißt ihr, warum der Sarg wohl Ce grand cercueil est nécessaire ; so groß und schwer mag sein? car, apprenez que sans retour ich senkt auch meine Liebe dans sa nuit profonde il enserre und meinen Schmerz hinein. et ma soufrance et mon amour !

Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la in de la pièce avant de tourner la page. 19 Hugo Wolf

Fußreise Voyage à pieds

Am frischgeschnittnen Wanderstab, Quand aux premiers moments Wenn ich in der Frühe D’une jeune journée, So durch die Wälder ziehe, Un bâton frais coupé en main, Hügel auf und ab: je traverse forêts, Dann, wie’s Vöglein im Laube Collines et vallées, Singet und sich rührt, Tel l’oiseau chante et vole au bois Oder wie die gold’ne Traube De sa première volupté, Wonnegeister spürt Ainsi le vieil Adam ressent en lui la ièvre in der ersten Morgensonne: Des automnes et des printemps So fühlt auch mein alter, lieber La volupté divine Adam Herbst und Frühlingsieber, Et jamais condamnée Gottbeherzte, Du premier homme au paradis. nie verscherzte Ainsi donc, ô vieillard Erstlings Paradiseswonne. Tu n’es pas aussi peride Also bist du nicht so schlimm, o alter Que le disent les magisters ; Adam, wie die strengen Lehrer sagen; Tu sais encore aimer, louer, chanter la gloire Liebst und lobst du immer doch, Du Dieu qui t’a donné le jour Singst und preisest immer noch, Et qui te garde en vie Wie an ewig neuen Schöpfungstagen, – Redisant ses louanges Deinen lieben Schöpfer und Erhalter. Comme au premier matin de la création. Möcht’ es dieser geben Que ce Dieu m’accorde la grâce Und mein ganzes Leben De vivre chaque jour comme le pèlerin Wär’ im leichten Wanderschweiße D’une heureuse fatigue lasse Eine solche Morgenreise! Durant la marche du matin.

Eduard Mörike

20 Nimmersatte Liebe L’amour inassouvi

So ist die Lieb’! So ist die Lieb’! L’amour est tel, l’amour est tel, Mit Küßen nicht zu stillen : Qu’il a toujours soif de baisers. Wer ist der Tor und will ein Sieb Quel est le fou qui prétendrait Mit eitel Wasser füllen? Qu’il va remplir un tamis d’eau ? Und schöpfst du an die tausend jahr; Tu peux puiser pendant mille ans, Und küßest ewig, ewig gar, Et donner des baisers sans cesse, Du tust ihr nie zu Willen. il ne sera pas satisfait.

Die Lieb’, die Lieb’ hat alle Stund’ L’amour, l’amour sent à toute heure neu wunderlich Gelüsten; naître en lui d’étranges désirs ; Wir bißen uns die Lippen wund, Aujourd’hui, nos lèvres ont mal Da wir uns heute küßten. Sous la morsure des baisers. Das Mädchen hielt in guter Ruh’, La belle est restée immobile, Wie’s Lämmlein unter’m Messer; Comme l’agneau sous le couteau ; ihr Auge bat: nur immer zu, Ses yeux disaient : encor, encor, je weher, desto beßer! Le plus cruel, c’est le meilleur !

So ist die Lieb’, und war auch so, L’amour est tel et fur toujours Wie lang es Liebe giebt, Ainsi depuis qu’il est au monde. Und anders war Herr Salomo, Et Salomon, le sage roi, Der Weise, nicht verliebt. n’eut pas d’autre secret d’amour.

Eduard Mörike

Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la in de la pièce avant de tourner la page. 21 Begegnung Rencontre

Was doch heut nacht ein Sturm gewesen, Quelle tempête il y a eu cette nuit, bis erst der Morgen sich geregt! Qui s’est déchaînée jusqu’au petit matin ! Wie hat der ungebetne Besen Comme ce balayeur malvenu Kamin und Gassen ausgefegt! A nettoyé cheminées et ruelles !

Da kommt ein Mädchen schon die Straßen, Soudain dans la rue arrive une ille das halb verschüchtert um sich sieht; Qui à demi intimidée regarde autour d’elle ; wie Rosen, die der Wind zerblasen, Comme les roses que le vent fouette so unstet ihr Gesichtchen glüht. Son petit minois brûle d’agitation.

Ein schöner Bursch tritt ihr entgegen, Un beau garçon vient à sa rencontre, er will ihr voll Entzücken nahn: Tout à fait ravi, il va s’approcher d’elle : wie sehn sich freudig und verlegen Comme ils se regardent joyeux et embarrassés, die ungewohnten Schelme an! Ces extraordinaires fripons !

Er scheint zu fragen, ob das Liebchen il semble demander si la petite chérie die Zöpfe schon zurecht gemacht, A déjà remis en ordre ses tresses die heute nacht im ofnen Stübchen Qui cette nuit dans sa chambrette ouverte ein Sturm in Unordnung gebracht. Ont été dérangées par une tempête.

Der Bursche träumt noch von den Küßen, Le garçon rêve encore des baisers die ihm das süße Kind getauscht, Qu’avec lui la douce enfant a échangés, er steht, von Anmut hingerissen, il est là, enthousiasmé par son charme, derweil sie um die Ecke rauscht. Tandis qu’elle fonce vers le coin de la rue.

Eduard Mörike

22 Das verlassene Mägdlein La Petite Femme abandonnée

Früh, wann die Hähne kräh’n, Tôt, lorsque chantent les coqs, Eh’ die Sternlein verschwinden, Avant que les petites étoiles disparaissent Muß ich am Herde stehn, je dois être à la cheminée, Muß Feuer zünden. je dois allumer le feu.

Schön ist der Flammen Schein, L’éclat des lammes est beau, Es springen die Funken. Les étincelles voltigent. ich schaue so drein, je regarde le feu, in Leid versunken. Plongée dans mon chagrin.

Plötzlich, da kommt es mir, Soudain il me revient, Treuloser Knabe, inidèle enfant, Daß ich die nacht von dir Que cette nuit Geträumet habe. j’ai rêvé de toi.

Träne auf Träne dann Alors larmes et larmes Stürzet hernieder; Sont tombées ; So kommt der Tag heran– Ainsi pointa le jour - O ging er wieder! Ô s’il pouvait revenir !

Eduard Mörike

Auf ein altes Bild Sur un vieux tableau in grüner Landschaft Sommerlor, Dans un vert paysage aux leurs d’été, Bei kühlem Wasser, Schilf, und Rohr, À côté d’une eau fraiche, de roseaux, de joncs, Schau, wie das Knäblein Sündelos Vois comme l’enfant sans péché Frei spielet auf der jungfrau Schoss! joue librement sur les genoux de la Vierge ! Und dort im Walde wonnesam, Et là dans une merveilleuse forêt, Ach, grünet schon des Kreuzes Stamm! Ah, déjà pousse le bois de la croix !

Eduard Mörike

Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la in de la pièce avant de tourner la page. 23 Verborgenheit Claustration

Laß, o Welt, o laß mich sein! Laisse, ô monde, laisse-moi être ! Locket nicht mit Liebesgaben, ne me séduis pas avec des dons d’amour, Laßt dies Herz alleine haben Laisse ce cœur seul avoir Seine Wonne, seine Pein! Ses délices, ses peines !

Was ich traure, weiß ich nicht, je ne sais ce que je pleure, Es ist unbekanntes Wehe; C’est un mal inconnu ; immerdar durch Tränen sehe C’est à travers des larmes qu’à jamais ich der Sonne liebes Licht. je verrai la chère lumière du soleil.

Oft bin ich mir kaum bewußt, je suis souvent à peine conscient Und die helle Freude zücket Et une vive joie palpite Durch die Schwere, die mich drücket, Au sein du poids qui oppresse Wonniglich in meiner Brust. Délicieusement ma poitrine.

Laß, o Welt, o laß mich sein! Laisse, ô monde, laisse-moi être ! Locket nicht mit Liebesgaben, ne me séduis pas avec des dons d’amour, Laßt dies Herz alleine haben Laisse ce cœur seul avoir Seine Wonne, seine Pein! Ses délices, ses peines !

Eduard Mörik

24 Der Rattenfänger Le Chasseur de rats ich bin der wohlbekannte Sänger, je suis le chanteur bien connu, Der vielgereiste Rattenfänger, Le chasseur de rats voyageur, Den diese altberühmte Stadt Dont cette ville à l’ancienne renommée Gewiß besonders nötig hat. A un besoin sûr et certain. Und wären’s Ratten noch so viele, Et même si les rats sont nombreux Und wären Wiesel mit im Spiele, Et même si les belettes entrent dans la danse, Von allen säubr’ ich diesen Ort, D’eux tous je nettoierai cet endroit Sie müssen miteinander fort. ils devront partir, les uns et les autres.

Dann ist der gut gelaunte Sänger Et puis, ce chanteur bien disposé Mitunter auch ein Kinderfänger, Est aussi parfois un piégeur d’enfant, Der selbst die wildesten bezwingt, Qui subjugue même les plus sauvages, Wenn er die goldnen Märchen singt. Quand il chante ses contes d’or. Und wären Knaben noch so trutzig, Et même si les garçons sont déiants Und wären Mädchen noch so stutzig, Et même si les illes sont intriguées, in meine Saiten greif ich ein, je les attrape avec mes cordes, Sie müssen alle hinterdrein. Et tous doivent me suivre.

Dann ist der vielgewandte Sänger Et puis, ce chanteur bien doué Gelegentlich ein Mädchenfänger; Est occasionnellement un piégeur de illes ; in keinem Städtchen langt er an, il n’est pas une ville qu’il visite Wo er’s nicht mancher angetan. Où il n’en a pas séduit. Und wären Mädchen noch so blöde, Et même si les illes sont bêtes Und wären Weiber noch so spröde, Et même si les illes sont rêches Doch allen wird so liebebang Toutes attrapent le mal d’amour Bei Zaubersaiten und Gesang. De ses cordes enchantées et de ses chants.

Johann Wolfgang von Goethee

Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la in de la pièce avant de tourner la page. 25 Nathalie Stutzmann autour de ce répertoire. Sir Simon nathalie Stutzmann a enregistré plus nathalie Stutzmann est considérée Rattle l’a invitée pour les Symphonies de 75 disques. Parmi ses plus récentes comme une des personnalités n° 3 et n° 8 à la Philharmonie de Berlin, nouveautés discographiques, citons musicales les plus marquantes au Royal Festival Hall de Londres et Die schöne Müllerin de Schubert de notre époque et comme une au Concertgebouw d’Amsterdam. avec inger Södergren, des cantates des rares authentiques voix de Elle interprètera Mahler également de Bach et l’Alt-Rhapsodie de contralto. Elle vient de signer un à Munich (Bayerische Rundfunk Brahms sous la direction de Sir contrat d’exclusivité avec Deutsche Orchester et Mariss jansons), john Eliot Gardiner, L’Enfant et les Grammophon, comme chanteuse et Washington (national Symphony Sortilèges de Ravel avec l’Orchestre chef d’orchestre. Un premier disque Orchestra et Christoph Eschenbach), Philharmonique de Berlin dirigé par consacré aux grands contraltos Londres (London Philharmonic Sir et la Messe en si de vivaldiens et intitulé Prima Donna Orchestra et Kazushi Ono), São Paulo Bach avec Marc Minkowski. Chevalier vient de paraître. Elle sera également (Orquestra Sinfônica do Estado de São des dans l’ordre des Arts et des à la tête de son ensemble Orfeo Paulo et Giancarlo Guerrero). Au cours Lettres, nathalie Stutzmann donne 55. nathalie Stutzmann travaille de cette saison, nathalie Stutzmann également des cours d’interprétation régulièrement avec les plus grands chantera également à Paris (Salle à travers le monde. chefs, Christoph Eschenbach, Sir Pleyel), Boston (Symphony Hall), john Eliot Gardiner, Mariss jansons, Madrid (Auditorio nacional)… Grande Inger Södergren Marc Minkowski, , Sir récitaliste, spécialiste du lied allemand née en Suède, la pianiste inger Simon Rattle… et se produit avec et de la mélodie française, elle se Södergren reçoit une bourse de les formations les plus prestigieuses produit dans le monde entier avec la l’Académie Royale de Musique de – orchestres philharmoniques pianiste suédoise inger Södergren. Au Stockholm pour poursuivre ses de Berlin et de Vienne, Orchestre cours des prochains mois, on pourra études à Vienne dans la classe de national d’Espagne, Philharmonique les entendre en récital à Paris, Tokyo, Carlo Zecchi, puis en France avec de new York, Orchestre de Paris, Madrid, La Haye… Avec Orfeo 55, nadia Boulanger et Yvonne Lefébure. London Symphony Orchestra… elle se produira à Paris, Amsterdam, Elle s’embarque alors dans une Exemple même de la musicienne Monte-Carlo, Bordeaux et Metz, carrière internationale, se distinguant complète, dès son plus jeune âge, mais aussi en Espagne au Festival de tout particulièrement dans les nathalie Stutzmann fait des études Cuenca et à Torroella, entre autres. œuvres de Beethoven, Schumann approfondies de piano, basson, Cette saison, on pourra la retrouver et Brahms. Ses enregistrements ont musique de chambre et direction comme chef invité dans un répertoire été salués par la critique. Ses deux d’orchestre. Parallèlement à ses classique et romantique, à la tête de plus récents disques sont consacrés nombreux concerts en tant que l’Orchestre Symphonique de Kuopio à trois sonates de Beethoven dont cantatrice, elle consacre désormais en Finlande, des Pomeriggi Musicali à la Sonate « Waldstein » et la Sonate une partie de sa saison à la Milan, des orchestres de Montpellier, « Les Adieux », ainsi qu’à Mozart. inger direction de son propre orchestre nancy et Metz. nathalie Stutzmann Södergren participe aux grands de chambre, Orfeo 55, créé en a reçu, pour le chant, l’enseignement événements du piano et est l’invitée 2009 et en résidence à l’Arsenal de sa mère, Christiane Stutzmann, de diférentes séries prestigieuses de Metz, ainsi qu’à ses activités de puis a étudié à l’École d’Art lyrique de concerts : Piano****, Les Grands chef d’orchestre invité. À l’occasion de l’Opéra de Paris, et enin a été Concerts à la Salle Gaveau, Théâtre du 100e anniversaire de la mort de l’élève du baryton allemand Hans du Châtelet, festivals de La Roque- Gustav Mahler, nathalie Stutzmann Hotter. Elle a été formée par jorma d’Anthéron et de Montpellier- donnera de nombreux concerts Panula pour la direction d’orchestre. Radio France, Concertgebouw

26 d’Amsterdam, Fundação Calouste Gulbenkian à Lisbonne, Bunka Kaikan de Tokyo, ainsi qu’à Londres, Berlin, Milan, Madrid, etc. Depuis 1994, elle est également la partenaire de la contralto nathalie Stutzmann, avec laquelle elle parcourt le monde musical, du japon à São Paulo en passant par tous les grands centres musicaux d’Europe et d’Amérique du nord. Elles ont enregistré (pour RCA Victor Red Seal) des lieder de Schumann (japan Record Academy Award) et Brahms, des mélodies de Chausson et Poulenc. Toujours aux côtés de nathalie Stutzmann, inger Södergren a entrepris l’enregistrement des trois grands cycles de lieder de Schubert, Le Voyage d’hiver, Le Chant du cygne et enin La Belle Meunière.

27 Et aussi… Jean-Marie Lamour Jean-Marie Franz Liszt DIMANCHE 20NOVEMBRE, 15H > SALON ENFAMILLE MUSICAL enchantée de Airs etduosextraits Wolfgang Amadeus Mozart SAMEDI 17SEPTEMBRE2011,20H > CYCLE PASSIONS Juraj Valcuha Ensemble Orchestral deParis La Voix humaine Francis Poulenc Pelléas etMélisande Jean Sibelius MARDI 20SEPTEMBRE2011,20H France. Coproduction Cité delamusique, Radio Detlef Roth PiauSandrine Bernard Labadie France Orchestre Philharmonique deRadio Juan Don Orchestral deParis. Coproduction Cité delamusique, Ensemble Karen Vourc’h Éditeur enchef : Huguesde Saint Simon |Rédacteur : Pascal Huynh |Rédactrice Plasseraud: Gaëlle |Graphiste Fermont: Ariane |Stagiaires Anquetil et Delphine :Anna Soliman

, des , baryton , direction , soprano , soprano Noces deFigaro , direction , intervenant La Flûte etde de Toulouse, Pleyel. Salle Coproduction Orchestre national duCapitole Olga Borodina Tugan Sokhiev Toulouse Orchestre National duCapitole de Symphonie n° 1 Johannes Brahms Chants etdansesdelamort Moussorgski Modeste Roméo etJuliette (Ouverture) Ilitch TchaïkovskiPiotr SAMEDI 17DÉCEMBRE2011,20H > SALLEPLEYEL VENDREDI 7, SAMEDI 8 ET VENDREDI 7,SAMEDI8ET > CYCLE WAGNER RINGSAGA l’institut Camoes àParis.l’institut Quentin-en-Yvelines. Avec lesoutiende -StrasbourgMusica et Théâtre deSaint- de lamusique, Festival Culture delaCommission Européenne), Cité Varèse (subventionné parleProgramme Grand Théâtre deLuxembourg, Réseau Coproduction T &M–Paris, Casa daMusica, Fanny Brouste Tomek Jarolim Daniel Levy Elise Capdenat Antoine Gindt Peter Rundel EnsembleCasaRemix daMusica DIMANCHE

, lumières 9OCTOBRE , direction , miseenscène , costumes , mezzo-soprano , création numérique , scénographe , direction (direction) Lieder … deregarder Lieder undGesänge … delire lapartition : Pousseur • deDichterliebe d’une lecture moments lepoète,Schumann, vingt-cinq Lieder … d’écouter : Christine Schäfer Dichterliebe Cité delamusiquele25juin2002• par Fischer-Dieskau Fantaisies op. 116 les « Concerts » : … d’écouter unextrait audiodans http://mediatheque.cite-musique.fr > Surlesite Internet proposons… En échoàce concert, nousvous > MÉDIATHÈQUE Les Lieder … delire : > àlamédiathèque musicologiques » Le Romantisme pédagogiques » : … deconsulter dansles« Dossiers musique.) intégralité delaCité àlaMédiathèque dela (Les sont accessibles concerts dansleur la musiqueen2009 Trekel Elena Bashkirova Dichterliebe

Maurizio PolliniMaurizio d’ d’ (baryton), enregistré (baryton), àlaCité de Hugo Wolf Hugo Wolf

de Wolf de de dansles« Repères Robert Schumann Robert Robert Schumann Robert , de de Daniel Barenboim (piano) et de par par , enregistré àla Mosco Carner Johannes Brahms Gustav Mahler Christa Ludwig Dietrich Dietrich d’ Roman Roman Henri par • par

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