UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie

Département : SOCIOLOGIE

Année Universitaire : 2003-2004

Option : Sociologie de la Santé

COUVERTURE SOCIALE ET

MEDECINE D’ENTREPRISE

DE LA SOCIETE SUCRIERE

D'ANALAIVA

MÉMOIRE DE MAÎTRISE EN SOCIOLOGIE

Présenté et soutenu par : RAZANAMANDIMBY Fanjarinosy Marcelline

Président : Madame Victorine ANDRIANAIVO Maître de conférence

Juge : Monsieur Martial RAZAFINDRALAMBO

Directeur de recherche : Monsieur André RASOLO

Date de soutenance : Mai 2005 2

REMERCIEMENTS

Ce livre est un travail de recherche effectué dans une Entreprise sucrière d’Analaiva appelée Sucrerie de Complant de « SUCOMA ». Un travail en vue d’obtenir le diplôme de maîtrise en SOCIOLOGIE. Le thème « COUVERTURE SOCIALE et MEDECINE d’ENTREPRISE » nous guide pour connaître la prestation sociale qui existe dans cette Entreprise. Pour mieux connaître la vie sociale d’une entreprise, il faut d’abord prendre conscience de la spécificité et de l’organisation sociale de cette entreprise, plus précisément des différentes prestations existantes. Ce livre analyse ce qu’il faut savoir en matière de sécurité sociale et de l’organisation d’une médecine d’Entreprise de la société SUCOMA. La réalisation de cet ouvrage n'était pas facile. Comprendre une vie économique et sociale d’une entreprise n'est pas chose aisée. En plus Analaiva est situé dans le fivondronana de . La distance a créé des problèmes matériels énormes. Alors au terme de ce mémoire, nous voudrions remercier « Dieu » de nous avoir donné l’audace, le courage et surtout la santé d’entreprendre cette étude dans des meilleures conditions. La réalisation de ce livre n’a pu être atteinte que grâce à la collaboration des travailleurs de la société SUCOMA. Alors nous tenons sincèrement à remercier : - Le Directeur général de la SUCOMA, Monsieur Lui Yong Ju ; - Le Directeur administratif, Monsieur RAKOTOSON Eleuther ; - Le chef de service personnel, madame Lala HARISOA ; - Le chef de service médico-social, le docteur NIRINASON Réné Roger ; - Le chef de section sociale, Monsieur Francis GILBERT ; - Et, bien entendu, tous les travailleurs avec qui nous avons fait des entretiens et qui nous ont permis de réaliser des contacts sur terrain.

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J’adresse mes vifs remerciements : - A Monsieur le doyen de la faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie ; - Au chef du département sociologie ; - Aux corps enseignants ayant assuré régulièrement nos cours ; - A mon professeur encadreur Monsieur RASOLO André ; - Aux personnels de notre département Sociologie ayant la sympathie de nous traiter avec générosité et avec indulgence ; - A mon mari Hassani Karani et sa famille qui m’ont aidé et soutenu durant mes études Universitaires ; - A mes parents, ma famille et mes amis qui m’ont encouragée aux moments les plus compliqués de mes études universitaires.

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Remerciements Sommaire Liste des tableaux Liste des graphiques Acronymes Glossaire

INTRODUCTION ...... 11 NOTE METHODOLOGIQUE ...... 13

PREMIERE PARTIE : LA PRESENTATION DE LA SOCIETE SUCOMA ...... 18

CHAPITRE I : DE LA SIRANALA A LA SUCOMA ...... 19

1.1) La présentation générale de la société SIRANALA ...... 19 1.2) Les moyens de productions et les productions de cette entreprise ...... 26

CHAPITRE II : Les conditions de travail et les risques d’accident de travail ...... 44

2.1) Les conditions de travail ...... 44 2.2) Les risques d'accidents de travail dans cette société ...... 51

DEUXIEME PARTIE : LA POLITIQUE SOCIALE DE L’ENTREPRISE SUCOMA ...... 75

CHAPITRE I : Les salaires et la médecine d’entreprise de la société SUCOMA ...... 76

1.1) Les salaires ...... 76 1.2) La médecine d'entreprise ...... 80

CHAPITRE II : La couverture sociale et les préventions aux risques professionnels ...... 108

2.1) La couverture sociale de l'entreprise SUCOMA ...... 108 2.2) Les préventions aux risques professionnels ...... 132

CONCLUSION ...... 140

BIBLIOGRAPHIE ...... 145

ANNEXES ...... 148

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LISTE DES TABLEAUX : N° Titre Page

01- Effectif des enquêtés par rapport aux effectifs totaux de chaque service ...... 15

02- Résultats obtenus au niveau de la plantation de 1983 jusqu'à 1994 ...... 22

03- Résultats obtenus au niveau de l'usine depuis 1983 jusqu'à 1994 ...... 22

04- Effectif des salariés permanents selon leurs directions et leurs services ...... 27

05- Effectif des salariés permanents du 01 janvier jusqu'au 31 décembre selon leur sexe et leur catégorie professionnelle ...... 29

06- Effectif des ouvriers journaliers de la société SUCOMA de l'année 2001 selon leurs directions et leurs services ...... 32

07- Effectif des ouvriers saisonniers de l'année 2001 selon leurs directions et leurs services ...... 34

08- Effectif total des ouvriers ...... 37

09- Les niveaux d'études des ouvriers ...... 37

10- Effectifs des membres de familles ...... 38

11- Les équipements de protection de chaque atelier de l'usine ...... 53

12- Les équipements de protection dans chaque atelier agricole ...... 55

13- Effectif des personnels accidentés (1994 -2001) ...... 60

14- Les accidents du travail par catégorie professionnelle ...... 62

15- Nature des lésions des accidents de travail de 1994 jusqu'à 2001 ...... 63

16- Eléments matériels ayant occasionné les accidents de travail ...... 65

17- Nature des lésions des ouvriers accidentés pour cette année 2001 ...... 69

18- Les éléments matériels ayant occasionné des accidents du travail selon leur catégorie professionnelle (année 2001) ...... 70

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19- La réglementation générale de l'attribution des catégories professionnelles relatives aux diverses fonctions au sein de la SUCOMA ...... 76

20- Salaires plafonnés des ouvriers pour cette année 2001 ...... 78

21- Le barème de l'enveloppe trimestrielle par famille ...... 81

22- Effectif des consultations dans le dispensaire de Tsaramandroso ...... 87

23- Diagnostic de consultation pour les enfants de moins d'un an (année 2001) ...... 89

24- Diagnostic de consultation des enfants de 1 à 4 ans ...... 90

25- Diagnostic des enfants de plus de 5 ans et plus ...... 91

26- L'effectif total des consultants à l'infirmerie de l'usine ...... 93

27- Les consultations externes du service médico-social de la SUCOMA ...... 95

28- Les achats des médicaments faits depuis 1998 jusqu'à 2001 ...... 99

29- L'achat de médicaments de l'année 2001 ...... 100

30- La cotisation des ouvriers pour les frais médicaux ...... 101

31- L'effectif des accidentés ayant bénéficié leur remboursement des frais médicaux ...... 103

32- L'effectif des ouvriers ayant trouvé leur remboursement par mois et la somme exacte remboursée par ouvrier par mois ...... 104

33- Cotisation des ouvriers à la CNaPS (année 2001) ...... 109

34- Le montant mensuel des allocations familiales (année 2001) ...... 113

35- L'effectif des allocataires et l'effectif des enfants ayant bénéficié des allocations familiales pour le mois de décembre 2001 ...... 114

36- La périodicité de paiement de la rente ...... 120

37- La ventilation des frais médicaux remboursés par la CNaPs en cas d'accident de travail ...... 121

38- Tableau figurant des maladies professionnelles ...... 122

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39- La durée du préavis ...... 125

40- L'effectif des travailleurs ouvriers ayant trouvé la pension de retraite ...... 127

41- L'effectif des travailleurs ouvriers décédés aux années 2000 et 2001 ...... 128

LISTE DES GRAPHIQUES :

N° Titre Page

1. Effectif des salariés accidentés (année 2001) ...... 66

2. Les accidents de travail enregistrés par mois (année 2001) ...... 67

3. Les diagnostics des consultations totales par groupe d'âge de l'année 2001 ...... 88

Schéma

N° Titre Page

1. Plan du dispensaire de Tsaramandroso ...... 85

ACRONYMES

- BAC : Baccalauréat

- B.A.D. : Banque Africaine de Développement.

- B.E.P.C. : Brevet d'Etude du Premier Cycle

- C.E.P.E. : Certificat d'Etude Primaire et Élémentaire

- C.F.D. : Coopération Française de Développement

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- D.A. : Direction Administrative

- D.A.V. : Direction Approvisionnements et Ventes

- D.F.C. : Direction Financière et Comptabilité

- D.G. : Direction Générale

- D.P.A. : Direction de Production Agricole

- D.P.I. : Direction de Production Industrielle

- E.E. : Entretien Electrique

- E.M.G.C. : Entretien Mécanique et Génie Civile

- Ha : hectare

- H.C. : Haute Catégorie

- IRA : Infection Respiratoire Aiguë

- P.C.F. : Préparation Canne et Fabrication

- Perm. : Permanent

- PMI : Protection Maternelle et Infantile

- R.H.A.G. : Ressource Humaine et Administration Générale

- Saison. : Saisonnier

- Ts : Tonnes de sucre

- Tc : Tonnes de cannes

- Tc / ha : Tonnes de canne par hectare

- T.P. : Travaux de Plantations

- U.C.B. : Unité Communautaire BAD

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GLOSSAIRE : - Antipalustre : Antipaludéen ou antipaludique. - Chaînage : c'est le fait d'attacher les cannes en paquet. - Chargement : c'est l'action de charger les cannes dans les tracteurs . - Coupe bouture : c'est l'action de couper les cannes en boutures. - Cuiviste : Ouvrier qui travaille dans le service cuite . - Epaillage : c'est le fait de débarrasser les cannes à sucre des feuilles intérieures. - Evaporeurs : ce sont les salariés qui travaillent dans le service Préparation cannes et fabrication plus spécialement dans l'évaporation - Fertilisation : qui se fait par la manutention engrais et d'épandage d'engrais. - Glanage : c'est l'action de ramasser dans les champs les cannes restées sur le sol. - Herbicidage : c'est le fait d'utiliser les produits chimiques servant à détruire les mauvaises herbes. - Inclinaison des cannes : c'est le fait de pencher les cannes. - Intercampagne : La période hors campagne (janvier jusqu'au mois de juin)

- Insecticidage : c'est l'action ou le fait d'utiliser des insecticides dans les champs de cannes pour détruire les insectes nuisibles. - Irrigation : c'est le fait d'amener de l'eau sur les champs de cannes cultivées. - Neutraliseur : Ouvrier qui neutralise - Plantations : c'est l'action de planter les cannes à sucre. - Pulvérisage : c'est l'action de pulvériser ou projeter un liquide en gouttelettes très fines. - Rebobineur : ouvrier qui bobine - Recouvrement : c'est l'action de remplacer les cannes pourries. - Réfection des chemins de roulements : c'est l'action de refaire les passages de pivots. - Sarclage : c'est le fait d'enlever les herbes dans les champs de canne à sucre. - Sillonnag e : qui est l'action de tracer à la surface du champ de canne par un instrument de labour pour faciliter le chemin de roulement du pivot - Turbineur : ouvrier conduisant les turbines d'extraction permettant de séparer, après cuite, le sucre du sirop.

- La masse cuite : le saccharose non cristallisable

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- Lingot : masse de métal ayant conservé la forme du moule dans lequel elle a été coulée

- Malaxage : action de presser et de rendre plus homogène la masse cuite

- La convention collective : accord officiel conclu entre les syndicats représentatifs des salariés et employeur pour régler les conditions d'emplois de travail et surtout l'ancienneté

- Société d'économie mixte : entreprise associant les capitaux privés et publics

- Société socialiste : entreprise de la deuxième République où l'on a fait la nationalisation

- Société anonymes : société de capitaux dont le capital est divisé en action négociables

- Société de capitaux : société commerciale dont les actionnaires ne supportent les pertes qu'à concurrence de leurs apports ou contributions

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INTRODUCTION

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Ce livre étudie les conditions de travail de la société SUCOMA. Il est composé d'un ensemble de dossiers qui montrent la situation des travailleurs de la société SUCOMA. Sur ces dossiers, on trouve des textes expliquant l'histoire de la société. On y trouve également des documents et des tableaux servant à éclaircir la situation des travailleurs.

Les textes historiques, les tableaux et les documents ont pour première fonction de permettre à travers l'étude de cas concret exposé de façon vivante, de faire comprendre aux étudiants la nature des problèmes qui va être traité et de les laisser exercer les sens critiques.

Ils ont comme information de regrouper des données précises souvent quantitatives mais aussi qualitatives sur les sujets traités qui permettent aux étudiants et aux enseignants de construire une analyse systémique de problème posé.

Ce travail semble être important car il comporte des tableaux statistiques permettant de saisir les informations de la société SUCOMA. Il comporte également d'autres informations des natures différentes (logements, accident de travail, matériel, fond, salaire, etc.). En effet, ces documents permettront aux étudiants et aux enseignants de mieux comprendre non seulement les problèmes de la société SUCOMA mais d'avoir aussi une image des conditions de travail des Malgaches en général.

Celui-ci comporte ensuite beaucoup des mots scientifiques souvent ignorés dans d'autres domaines. Ces vocabulaires peuvent être parfois introuvables dans les dictionnaires (sillonnages, herbicidage, glanage, etc.) et pourtant ce sont des mots importants maîtrisés et connus dans l'entreprise SUCOMA.

Par ailleurs, nous tirons l'attention de nos lecteurs d'être prudents car ils pourraient être facilement perdus dans la lecture. En fait, ce travail a un double objectif : - Comprendre les conditions de travail des Malgaches. C'est-à-dire savoir comment les Malgaches sont traités par les étrangers qui détiennent les contrôles de l'entreprise malgache en particulier la SUCOMA. - Porter des solutions si c'est possible. Car en tant qu'étudiant nous devons contribuer d'une manière intellectuelle pour sauver la majorité des salariés qui sont victimes des conditions misérables du travail. Il est temps que nos politiciens et nos penseurs comprennent ce qui se passe dans les entreprises installées au pays.

C'est pour cette raison que dans cette étude, nous avons essayé d'étudier les conditions des cadres moyens, des cadres supérieurs, des agents de maîtrise et surtout les ouvriers spécialisés et les manœuvres. C'est-à-dire partir d'une étude globale de la société. Elle nous amènera par la suite dans une étude plus pointue de cette société. En cela, nous avons abordé ce travail de cette manière : La première partie de ce travail consiste à parler de la généralité de la société SUCOMA; La deuxième partie montre les problèmes de la sécurité sociale, la médecine d'entreprise et la prévention aux risques professionnels de la société SUCOMA. Ces parties sont nécessaires car c'est grâce à ces études que nous saurons la réalité de l'entreprise SUCOMA.

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NOTE METHODOLOGIQUE

Le choix du sujet :

En tant que jeune sociologue, descendante d’une famille des cadres supérieurs de l’entreprise SUCOMA, nous étions motivées pour étudier les conditions des ouvriers de cette entreprise. Deux conditions nous amènent à faire ce choix :

- D’abord, l’envie de connaître la vie sociale des cadres et ouvriers de la SUCOMA ;

- Ensuite, l’envie de connaître l'investissement social accordé par l’entreprise.

L'entreprise SUCOMA était autrefois dénommée SIRANALA. Elle avait une forme juridique «société anonyme ». A partir du 1 er juillet 1997, cette société a pris une autre dénomination appelée SUCOMA. Elle est sous la Direction des investisseurs chinois. Les Chinois deviennent les nouveaux patrons et guident les ouvriers de cette entreprise.

Le choix de ce terrain :

Mes parents font partie du personnel de cette entreprise SUCOMA. Ayant vécu à Morondava, nous connaissons bien la région, l'entreprise et la plupart des travailleurs.

Cependant, il nous paraît si important d’orienter nos études et nos recherches sur cet angle car le terrain nous paraît moins compliqué et la collaboration avec le personnel de l’entreprise est plus facile.

La problématique :

Nous allons étudier la couverture sociale et médecine de l’entreprise SUCOMA. L’ensemble des questions que nous posons sont les suivantes :

- Comment sont organisées la sécurité sociale et la médecine de cette entreprise ?

- Est-ce que les ouvriers de cette entreprise sont bien sécurisés ?

- Quelles sont leurs difficultés ?

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La recherche des informations :

Nous sommes partis à Analaiva car c’est ici où s’installe le complexe sucrier de Morondava. A Antananarivo, nous pouvons trouver des informations concernant la SUCOMA, mais nous avons préféré partir à Morondava pour voir sur place comment réagissent les Chinois vis-à-vis du personnel. Prenant cette option, nous avons passé un stage de deux mois à la SUCOMA qui nous a permis de recueillir des informations et d'effectuer des enquêtes sociologiques.

Les questionnaires :

Il est très difficile de recueillir des informations, si on n’a aucune question en tête. C’est vrai que la méthode d’observation par participation peut offrir des informations. Mais le risque est que si on est étranger, on peut tomber dans l’erreur. Ces erreurs peuvent être entraînées soit par les préjugés, soit par les prénotions, soit par les illusions. De ce fait, il serait si opportun de parler un peu, car c’est par la parole que l’on puise de vraies informations. Ce qui est possible par le système des questionnaires.

Dans ce système, on trouve des questions fermées auxquelles on peut répondre par « oui » ou « non ». Il y a des questions organisées par lesquelles l’interlocuteur a le plein pouvoir de répondre largement aux questions posées. Ce sont des questions ouvertes. Il y a l’interview, une méthode par laquelle on cible les personnes concernées en leur posant des questions relatives. Dans cette méthode, on utilise des supports d’enregistrements. Toutes ces méthodes, nous les avons utilisées au cours de notre recherche.

La méthode d’observation par participation :

Lors d’une enquête, il ne faut pas uniquement utiliser la méthode des questionnaires. Il faut du moins varier les techniques et les méthodes d’enquête. Certains penseurs pensent que la méthode d’observation par participation est efficace pour recueillir des informations. C’est sous cet angle que nous avons opté pour le choix du stage à la SUCOMA. Cette méthode nous a été bénéfique dans la mesure où elle nous a permis de voir et de sentir les conditions de vie des personnels de la SUCOMA.

La technique de sondage dans notre recherche :

Cette technique consiste à choisir un échantillon de manière à rendre le plus petit possible le risque d’un écart notable entre les caractéristiques observées sur l’échantillon et celles de la population totale.

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De ce fait, cette technique comporte deux méthodes :

- La méthode des quotas ;

- Et celle probabiliste.

Parmi ces deux méthodes, nous avons utilisé la méthode probabiliste. Dans cette méthode, l’échantillon est constitué par un tirage au sort dans l’ensemble de la population mère. C’est de cette façon que nous avons procédé pour tirer notre échantillon :

TABLEAU N°1 : Effectif des enquêtés (échantillons) par rapport aux effectifs totaux de chaque service :

SERVICES Effectif total de chaque Effectif des Pourcentage service enquêtés (%)

Préparation cannes et 103 22 21,35 fabrication

Entretien mécanique et génie 54 27 50,00 civile

Entretien électrique 41 10 24,39

Energie 34 9 26,47

Laboratoire 9 5 55,55

Distillerie 10 2 20,00

Irrigation 54 12 22,22

Travaux de plantation 18 10 55,55

Garage 50 24 48,00

Motorisation 30 4 13,33

Recherche Agronomique 21 5 23,01

Approvisionnements 5 4 80,00

TOTAL 429 134 31,23

Source : Enquête personnelle faite auprès des salariés

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Nous avons enquêté 134 sur 429 ouvriers agricoles et industriels soit environ 31,23 % des ouvriers agricoles et industriels.

Le pourcentage que l'on voit ici concerne les pourcentages des ouvriers enquêtés de chaque atelier par rapport aux nombres totaux des ouvriers de ce même atelier.

Par exemple : Dans l'atelier de " préparation cannes et fabrication ", nous avons enquêté 22 sur 103 ouvriers soit 21,35 % enquêtés. Ensuite, dans l'atelier " entretien mécanique et génie civile ", nous avons enquêté 27 sur 54 ouvriers soit 50 % et ainsi de suite.

Le choix d’étude des ouvriers :

Nous avons pris la décision d’étudier les cas des ouvriers car ce sont eux qui font les travaux salissants et dangereux. En plus, c’est dans cette catégorie socioprofessionnelle où il y a beaucoup d’accidents du travail. Et la plupart des ouvriers auront besoin d’être sécurisés car certains d’entre eux sont dans les dangers du travail.

Nous avons fait aussi ce choix car nous n’avons pas trouvé beaucoup d’informations concernant les cadres. D’ailleurs, ces derniers ne sont pas nombreux, leurs travaux ne sont pas du tout dangereux et l’effectif d’accident du travail chez les cadres est minime, soit un accident du travail par an, soit il n’y a rien. Donc nous avons préféré étudier les ouvriers qui ont besoin des sécurités et de protections.

Les limites de notre recherche :

Les limites sont les difficultés que nous avons rencontrées pendant la réalisation de notre recherche sur terrain. Il convient de souligner que ce n’est pas facile de trouver toutes les informations qui nous ont intéressés car les investisseurs ont bloqué et classé quelques informations surtout concernant le budget de l’entreprise et les dépenses faites par cette entreprise.

Exemples :

- Les dépenses exactes de l’entreprise sur le remboursement de frais médicaux de ses salariés ;

- Le budget de l’entreprise concernant les dépenses de santé.

Nous avons aussi des problèmes, sur la classification en catégories professionnelles. Il y avait trop des mélanges de fonction.

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Exemple : dans chaque catégorie M 2, OS 1, OS 2, OP1 A, OP1 B et OP1 C, il y a des ouvriers permanents et des ouvriers saisonniers. Ce mélange de classification des catégories professionnelles nous a créé des grandes difficultés pour connaître les effectifs des ouvriers saisonniers par catégories professionnelles.

Au dispensaire de Tsaramandroso, une difficulté apparaît. Elle concerne la classification des personnels malades venant consulter et se soigner, c’est-à-dire l’effectif des ouvriers malades, les membres de leur famille, les cadres et les membres de leur famille etc.… Nous n’avons trouvé que l’effectif global des malades selon leur âge c’est-à-dire des classifications par âge (exemple : inférieur à 1 an, 1 à 4 ans, 5 ans et plus).

A l’infirmerie de l’usine, nous avons trouvé des problèmes sur l’effectif des ouvriers malades venant consulter et se soigner dans cette infirmerie. L’effectif que nous avons trouvé, est incomplet car quelques cahiers d’enregistrement des malades venant dans cette infirmerie pour les mois de janvier, février, mars et avril 2001 sont perdus. Nous n’avons trouvé que les cahiers des mois de mai jusqu’au mois de décembre 2001.

Enfin, nous n’avons pas trouvé les effectifs des travailleurs des années 1994, 1995, 1996, 1997, 1998, 1999 et 2000. Alors, nous n’avons pu étudier l’évolution dans le temps du taux des accidents de travail, depuis 1994 jusqu’en 2000.

Malgré toutes les difficultés que nous avons rencontrées, nous allons essayer de donner quelques informations qui nous paraissent nécessaires.

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LA PRESENTATION GENERALE

DE LA SOCIETE SUCOMA

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CHAPITRE I : DE LA SIRANALA A LA SUCOMA :

1.1)- Présentation générale de la société SIRANALA :

Le complexe sucrier SIRAMAMIN’ANALAIVA ou SIRANALA se situe à environ 25 Km à l’Est de la ville de Morondava, dans le village d'Analaiva et au Nord de la route Nationale reliant Morondava et . Cette zone de Morondava est caractérisée par une saison sèche d’environ 8 à 9 mois (entre avril jusqu’au mois de décembre). La pluviométrie est en moyenne de 800 mm par an. Elle a connu une forte concentration de mi-janvier jusqu’au fin février. La température minimale varie entre 12°3 et 22° et la température maximale dépasse 33°. C’est une zone très plate. Les sols de cette zone sont des sols ferrugineux tropicaux et sableux.

Dans cette zone d’exploitation, les terres sont des terrains domaniaux (disponibles à la culture de canne et à la construction des immeubles). L’inventaire foncier qui y a été effectué, a permis de mettre en évidence la disponibilité d’une large superficie de plus de 2400 Ha apte à la culture de la canne. La population agricole est en général la population du Fivondronana de Morondava et celle des Fivondronana environnants comme Mahabo, Manja, Belo sur Tsiribihina, etc. Elle a pu fournir la plupart de la main d’œuvre. Par contre, on a fait appel aux gens du centre urbain comme Antananarivo, Antsirabe et Tuléar pour renforcer surtout les métiers plus spécialisés. a)- Le processus de fondation de cette société :

L’usine a été construite entre 1979 et 1982 avec un coût global de 535.145.000 Francs français comprenant les investissements, les frais de fonctionnement, les pièces de recharge et les matières consommables. Ce complexe sucrier de SIRANALA a été créé initialement avec les statuts de « société d’économie mixte » par l’ordonnance n° 82-010 du 24 avril 1982, transformé en « Entreprise socialiste » par arrêté n° 357/83 du 21 janvier 1983, transformé en « Société Anonyme » par l’ordonnance n°92-029 du 17 juillet 1993. La société SIRANALA (Siramamin’Analaiva) est dénommée et transformée en société SUCOMA (Sucrerie de Complant de Madagascar) créée le 16 septembre 1997. Elle jouit toujours du statut d’une « Société Anonyme » et les actionnaires sont des Chinois. A l’époque de la SIRANALA, la participation de l’Etat est majoritaire à 65 % et 35 % pour l’assurance NY HAVANA. Actuellement, la participation des actionnaires chinois est à 100 %. La SUCOMA est une société à « location gérante ».

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Concernant l’installation de la culture de canne, elle a été faite en deux tranches :

- La première tranche de 510 ha (soit 7 plots) réalisée le 31 décembre 1982 est financée par la C.F.D. avec un montant de 81.900.000 francs français ;

- La deuxième tranche de 1900 ha (soit 26 plots) réalisée entre 1984-1986 et la construction des bâtiments logements et ingénierie ont été financées par le gouvernement malgache, la B.A.D. et la C.F.D. avec un montant de 45.320.000 U.C.B.

L’ensemble du patrimoine de la SIRANALA est formé par :

- Un domaine de 6506 ha bruts, 2409 ha aménagés dont environ 2300 ha sous- cannes ;

- Une usine de transformation ;

- Des infrastructures et matériels : bureaux, installations diverses, logements sociaux, réseaux de communications, …

La mise en place des différents financements est représentée par l'investissement industriel (fourniture, transport, montages des équipements industriels, construction du bâtiment de l’usine, du magasin sucre et du bâtiment administratif) et par l'augmentation de la capacité de broyage et augmentation de la capacité d’équipement de fabrication ou « arrière usine ». Cette capacité de broyage doit atteindre 1000 tonnes de cannes par jour et produire 20.000 tonnes de sucre par an. b)- Son importance :

Il y avait quatre autres sucreries créées avant la SIRANALA :

- D'abord, NOSY BE créée en 1922 avec une capacité de production d'environ 25.000 tonnes de sucre par an ;

- NAMAKIA, créée en 1930 avec une capacité de 25.000 tonnes par an ;

- BRICKAVILLE, créée en 1946 avec une capacité de 12.500 tonnes par an ;

- AMBILOBE, créée en 1953 avec une capacité de 60.000 tonnes par an.

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Ces quatre usines sucrières avaient une capacité de production d’environ 122.500 tonnes. Vers 1975, la consommation du sucre à Madagascar était estimée aux environs de 8 Kg par tête (population de 9 millions d’habitants). Avec la croissance démographique de 2,8 % par an, la consommation devrait augmenter. Alors le gouvernement malgache a estimé que les besoins globaux ne pourront plus être couverts si la production ne s’élève pas à 140.000 tonnes par an. C’est alors qu’était créée la cinquième sucrerie dans la région du . Cette cinquième sucrerie devrait produire 20.000 tonnes par an. Mais nous allons voir si elle a pu réaliser cet objectif.

D’autre part, il est opportun de voir l’importance de cette cinquième sucrerie. Il s’agit de couvrir les besoins de la consommation intérieure, de dégager un excédent suffisant pour honorer les quotas d’exportation sur les marchés européens et américains et surtout de créer un millier d’emplois salariés et des saisonniers dans la région du MENABE. c)- Résultats techniques obtenus par la SIRANALA :

On a constaté que l’objectif initial a été atteint en 1987 avec une production de 21.106 tonnes et des rendements en canne de 127 tonnes de canne par hectare. En 1988, la production a été 20.389 tonnes avec des rendements en canne 99 tonnes de canne par hectare. Mais à partir de 1989, la production de cette société a commencé à diminuer de plus en plus. En 1991, la société SIRANALA n'a produit que la moitié de l'objectif de production par an ( la moitié de 20.000 tonnes par an). Et à partir de 1992, la production n'a atteint que le 1/3 de cet objectif de production par an. De 1992 jusqu'à 1994, la somme de la production de sucre a été de 22.085 tonnes ( pendant 3 ans). Les tableaux ci-dessous récapitulent les résultats obtenus depuis 1983 jusqu’aux années 1994 par la SIRANALA, tant au niveau de la plantation qu’au niveau de l’usine.

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TABLEAU N°2 : Résultats obtenus au niveau de la plantation de 1983 jusqu'à 1994 :

objectif 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994

Surfaces sous 2190 1924 2312 2226 2259 2328 2111 2056 1403 1195 1217 cannes (ha)

Surfaces 2190 365 492 604 1405 1774 2062 1716 1661 1733 1256 1129 1179 récoltées (ha)

Surfaces non 452 197 612 450 323 147 66 récoltées (ha)

Production 197.100 25.390 49.097 57.571 150.348 224.822 204.515 175.171 158.485 103.042 92.385 61.660 70.464 cannes (Tc)

Rendement 90 70 90 95 107 127 99 102 95 59,4 73,6 54,6 59,77 (Tc/ha)

Source : Note de service N°112-SIR/DG

TABLEAU N° 3 : Résultats obtenus au niveau de l'usine depuis 1983 jusqu'à 1994 :

objectif 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994

Richesse à l’usine

( % saccharose par 13,09 11,53 14,36 12,55 13,12 13,83 13,56 13,88 14,52 13,40 13,77 14,12 canne)

Rendement usine

(saccharose extrait 10,50 9,29 8,12 11,11 8,91 9,37 9,35 9,75 8,91 9,95 8,60 10,59 10,77 % par canne)

Perte (%) 3,5 3,8 3,41 3,25 3,64 3,75 3,88 3,81 4,97 4,59 4,83 4,25 3,35

Production sucre 20.500 2559 4894 6410 134 19 21106 20.389 17126 14153 10257 7944 6530 7611 (Ts)

Mélasse 7245 1702 2938 2747 7005 8983 6855 6426 4909 4129 3147 2652 2841

Rendement (Ts/Tc) 9,77 10 9,97 11,13 8,93 11,9 9,9 10 8,52 5,92 6,33 5,78 10,8

Source : Note de service N°112-SIR/DG

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La cause de cette baisse de production est très nombreuse. Dans le paragraphe suivant, nous allons essayer de voir toutes les difficultés qui ont frappé la société SIRANALA.

d)- Difficultés de la société SIRANALA et les solutions :

L’objectif de produire 20.000 tonnes de sucre a été atteint aux années 1987-1988. Mais après cette période, la société était tombée dans des difficultés très importantes. Elle n’a pu réussir à produire à ce niveau de résultat à cause de :

- La dévaluation du franc malgache à partir 1987 a grevé les charges financières des emprunts libellés en devise et, partant, a détérioré les résultats des exploitations en 1988 ;

- Le passage du cyclone CYNTHIA en février 1991 a provoqué la rupture du canal DABARA. La société était obligée d’abandonner 1050 ha de plantation. Mais en juillet août 1991, elle a exécuté des gros travaux d’investissements de quatre forages de secours pour sauvegarder l’alimentation en eau ;

- Le grand problème de l’usine sur sa production d’énergie. On a enregistré des pannes fréquentes au niveau de la chaudière. Ce problème n’a pu être révisé, faute de pièces de rechange commandées en République Populaire de Chine ;

- La technologie de fonctionnement de l’usine est archaïque, alors elle s’est avérée inopérante ;

- La vétusté des pompes au niveau de l’usine et la fatigue des tracteurs handicapaient le transport des cannes.

En bref, tout cela a entraîné une baisse chronique de la production. Et cette baisse de production a provoqué un grand problème de trésorerie. La société a failli tomber en faillite.

Face à cette situation, les responsables de la SIRANALA réagissent très vite pour maintenir un niveau de production maximum et sauver ainsi le complexe sucrier. Un programme d’urgence s’impose pour l’année 1995, c’est un programme de consolidation du complexe sucrier :

- Pour redonner à l’usine sa capacité de production optimale, (c’est-à- dire améliorer les rendements des moulins ; maîtriser le bilan énergique de l’usine par une meilleure gestion de la vapeur ; diminuer les pertes en saccharose et les

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chaudières doivent permettre de dégager un supplément d’énergie électrique, utilisable pour les pompages en irrigation) ;

- Pour retrouver des cycles cohérents sur la plantation ;

- Pour assurer une meilleure sécurité de l’alimentation en eau ;

- Pour apporter des solutions à long terme aux problèmes de corrosion des pivots ;

- Pour conforter les acquis sociaux déjà obtenus comme la construction du village de Tsaramandroso et des équipements collectifs nécessaires qui doivent être poursuivis et achevés ;

- Et pour favoriser le désengagement de l’Etat pour permettre l’entrée des capitaux privés et favoriser ainsi la diversification des spéculations agricoles.

Les investissements nécessaires pour la consolidation du complexe sucrier SIRANALA sont 12.635.239 U.C.B. soit environ 63.176.195.000 francs malgaches. Le remboursement de cet emprunt pour la consolidation du complexe sucrier se fait ainsi :

- La durée de remboursement est semestrielle pendant 15 ans ( c'est-à-dire durant 30 semestres ) ;

- Le début de ce remboursement commence le 01 juillet 1998 et la fin serait le 01 janvier 2013. Donc on rembourse 2.105.873.167 francs malgaches tous les six mois.

Malgré tous les efforts, les responsables de la société avec le programme d’urgence pour la consolidation du complexe, la SIRANALA avait un grand problème. Ceci nous amène à voir l’historique de la SUCOMA. e)- SIRANALA est devenue SUCOMA :

Au mois de décembre 1995, la société SIRANALA se trouvait en cessation de paiement. Elle avait produit 6100 tonnes de sucre durant la campagne 1995.

Mais pour préparer la campagne sucrière 1996, le trésor public octroie à la SIRANALA un montant de 10 millions de Yuans RENMINBI, prélevé dans le cadre du crédit inscrit dans l’accord de coopération Economique signé le 1 er juillet 1994 entre les gouvernements chinois et malgache. Le gouvernement chinois se propose d’octroyer un prêt de 50 millions de Yuans RENMINBI au gouvernement malgache pour le redressement de la SIRANALA le 27 juin 1996.

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Alors la SIRANALA a bénéficié d’un investissement extérieur sans attendre l’application de la loi sur le désengagement de l’Etat car :

- D'abord, le sucre est une denrée de première nécessité ;

- La réhabilitation de la SIRANALA lui permettra de rembourser ses emprunts ;

- Elle fait travailler environ 900 salariés permanents et 1500 saisonniers ;

- Enfin, c’est la seule société de production viable dans la région du MENABE.

L’Etat malgache a recouru au prêt de Chinois car seuls ils veulent reprendre la société pour la faire sortir de toutes ses difficultés. Alors 50 millions de Yuans RENMBI sont venus pour une réhabilitation de la société et pour la préparation de la campagne 1997. L’Etat a accepté l’offre des Chinois sans attendre l’application de la loi sur le désengagement de l’Etat. En reprenant la société, les Chinois proposent le système de « location-gérance ». Et le loyer est fixé à 32,6 milliards de francs malgaches par an à compter de l’année 1997. La détermination du loyer se présente comme suit : l’annuité des amortissements de toutes les dettes de la SIRANALA (BAD, CFD, République Populaire de Chine) sur 10 ans (19,6 milliards de francs malgaches) plus l’amortissement annuel des immobilisations (13 milliards de francs malgaches). Et le remboursement de ce prêt ( 50.000.000 Yuans RENMINBI) se fera pendant 20 semestres et sans taux d'intérêt. Le premier remboursement se fera à partir du 30 juin 2006 et le dernier sera le 30 décembre 2015 soit 1.250.000.000 francs malgaches par semestre.

Alors depuis ce temps-là, la société SIRANALA (SIRamamin’ANALAiva) était prise par des nouveaux investisseurs chinois et devenue SUCOMA (SUcrerie de COmplant de MAdagascar). Tous les travailleurs de la SIRANALA ont fait un nouveau contrat d’embauche le 1 er juillet 1997 et ils ont repris leurs travaux depuis ce temps-là. Mais la société SUCOMA est créée juridiquement le 16 septembre 1997 et restée toujours « société anonyme ».

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1.2)- Les moyens de productions et les productions de cette entreprise : a)- Les moyens de productions :

Quand on parle des moyens de productions, ceux-ci concernent surtout les matériels utilisés à l'usine et les salariés qui travaillent dans cette entreprise. a. 1)- Les salariés :

Un salarié est une personne liée à une autre par un contrat de travail, qui prévoit la rémunération, par un salaire, du travail qu'elle lui fournit. Dans une entreprise comme la SUCOMA, les salariés sont les cadres , les employés et les ouvriers .

Nous avons constaté que l'effectif des ouvriers saisonniers varie selon la période d'activité de cette entreprise. Par contre, sur l'effectif des salariés permanents, il n'y a pas trop des différences comme ceux des travailleurs saisonniers. Les salariés permanents sont des ouvriers permanents, les employés et les cadres. Voir le tableau N° 4 ci-dessous qui nous montre l'effectif des salariés permanents du mois de janvier jusqu'au mois de décembre 2001. Il est aussi opportun de souligner que dans cette entreprise, l'effectif des femmes permanentes est moins nombreux par rapport à celui des hommes. Par exemple : nous n'avons pas trouvé des salariés de sexe féminin dans certaines catégories professionnelles comme M 2, OS 1, OP2 A, OP3 B et OP3 C. Ceci peut être dû par le fait que les fonctions de ces catégories déjà citées n'appartiennent pas aux femmes. Ce sont des fonctions réservées aux hommes. Voir le tableau N°5 ci-dessous qui nous montre l'effectif des salariés permanents selon leur sexe et leur catégorie professionnelle.

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TABLEAU N° 4 : Effectif des salariés permanents selon leurs directions et leurs services :

INTERCAMPAGNE – CAMPAGNE 2001 DIRECTION SERVICE J F M A M J J A S O N D

STAFF/DG 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 D.G. TOTAL D.G 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3

STAFF/DA 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2

Représentation TANA 5 5 5 4 4 4 4 4 4 4 4 4

Contrôle de gestion 6 6 6 6 6 6 5 6 6 6 6 5

D.A . Sécurité 122 122 121 116 114 120 119 118 123 122 121 118

Médico-social 11 11 11 10 10 10 9 8 8 9 10 8

R.H.A.G. 26 26 26 26 26 25 24 24 24 24 24 23

TOTAL D.A 172 172 171 164 162 167 163 162 167 167 167 160

STAFF/DAV 3 3 3 3 3 3 3 3 4 4 4 4

Ventes 2 2 2 2 2 2 2

Gestion magasin sucre D.A.V 11 12 13 13 13 13 13 14 14 14 14 14

Approvisionnements 3 3 3 3 3 3 3 4 3 3 3 3

TOTAL D.A.V. 19 20 21 21 21 21 21 21 21 21 21 21

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INTERCAMPAGNE – CAMPAGNE 2001 SERVICE DIRECTION J F M A M J J A S O N D STAFF / D.F.C Comptabilité 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 D.F.C. Informatique 2 2 2 2 2 2 2 1 2 2 2 2 TOTAL D.F.C 5 5 5 5 5 5 5 4 5 5 5 5 STAFF/DPI 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 5 5 P.C.F. 63 62 63 63 63 64 64 64 62 63 63 63 Energie 23 23 23 23 23 22 22 22 22 22 22 22 E.E. 26 26 26 26 26 26 26 26 25 26 26 26 D.P.I. E.M.G.C 44 43 43 42 42 42 42 42 42 42 42 42 Laboratoire 10 10 10 101 10 10 10 10 10 10 10 10 Distillerie 10 10 10 9 10 10 10 10 9 10 10 10 TOTAL D.P.I 180 178 179 177 178 178 178 178 174 177 178 178 STAFF/DPA 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 9 T.P. 18 18 18 18 18 18 18 18 18 18 18 18 Garage 25 25 28 28 28 29 30 30 30 30 30 30

Recherche Agro 15 15 15 15 15 15 15 15 14 14 15 15 D.P.A Motorisation 19 19 19 19 19 19 19 19 18 19 19 19 Irrigation 60 60 60 60 59 58 57 57 55 55 55 54 TOTAL D.P.A 147 147 150 150 149 149 149 149 145 146 147 145 TOTAL GENERAL 526 525 529 520 518 523 519 517 515 519 521 512

Source : Dossier du service Administratif et Personnel

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TABLEAU N° 5 : Effectif des salariés permanents du 01 janvier jusqu'au 31 décembre selon leur sexe et leur catégorie professionnelle :

SEXE HC ou M2 OS 1 OS 2 OP1 A OP1 B OP1 C OP2 A OP2 B OP2 C OP3 A OP3 B OP3 C TOTAL cadre Masculin 27 98 14 7 46 44 25 142 71 6 2 2 1 485 JANVIER Féminin 4 11 2 7 2 8 2 5 41 Total 31 98 14 18 48 51 27 150 73 6 7 2 1 526 Masculin 27 98 14 7 45 43 25 143 70 6 2 2 1 483 FEVRIER Féminin 4 11 2 8 2 8 2 5 42 Total 31 98 14 18 47 51 27 151 72 6 7 2 1 525 Masculin 28 98 14 7 45 44 25 143 68 9 3 2 1 487 MARS Féminin 4 11 2 8 2 8 2 5 42 Total 32 98 14 18 47 52 27 151 70 9 8 2 1 529 Masculin 28 93 13 7 44 44 24 142 68 9 3 2 1 478 AVRIL Féminin 4 11 2 8 2 8 2 5 42 Total 32 93 13 18 46 52 26 150 70 9 8 2 1 520 Masculin 28 91 13 7 45 44 24 141 68 9 3 2 1 476 MAI Féminin 4 11 2 8 2 8 2 5 42 Total 32 91 13 18 47 52 26 149 70 9 8 2 1 518 Masculin 28 97 13 7 36 44 25 149 68 10 2 2 1 481 JUIN Féminin 4 11 2 8 2 8 2 5 42 Total 32 97 13 18 38 52 27 157 70 10 7 2 1 523

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Masculin 28 96 13 6 36 44 25 148 68 10 2 2 1 479 JUILLET Féminin 4 10 2 7 2 8 2 5 40 Total 32 96 13 16 38 51 27 156 70 10 7 2 1 519 Masculin 27 95 13 6 36 44 26 148 68 9 2 2 1 477 AOUT Féminin 4 10 2 7 2 8 2 5 40 Total 31 95 13 16 38 51 28 156 70 9 7 2 1 517 Masculin 27 101 13 6 35 42 25 144 68 9 2 2 1 475 SEPTEMBRE Féminin 5 10 2 6 2 7 2 1 5 40 Total 32 101 13 16 37 48 27 151 70 10 7 2 1 515 Masculin 27 100 13 6 35 43 28 146 68 9 2 2 1 480 OCTOBRE Féminin 5 10 2 5 2 7 2 1 5 39 Total 32 100 13 16 37 48 30 153 70 10 7 2 1 519 Masculin 27 99 13 6 35 43 30 146 68 9 2 2 1 481 NOVEMBRE Féminin 5 10 2 5 2 8 2 1 5 40 Total 32 99 13 16 37 48 32 154 70 10 7 2 1 521 Masculin 27 96 13 6 34 42 29 144 68 9 2 2 1 473 DECEMBRE Féminin 5 10 2 5 2 7 2 1 5 39 Total 32 96 13 16 36 47 31 151 70 10 7 2 1 512 Source : Dossier du service Administratif et Personnel

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Les cadres :

Un cadre est un salarié exerçant généralement une fonction de direction, de conception ou de contrôle dans une entreprise et bénéficiant d'un statut particulier. Dans cette entreprise, les cadres sont classés en trois catégories : il s'agit des cadres moyens, des chefs de service et des cadres supérieurs ou les directeurs.

En général, les cadres de cette entreprise sont des cadres administratifs et commerciaux, des ingénieurs et des cadres techniques d'entreprise. Chaque direction est dirigée par un directeur chinois. Mais la direction générale et la direction financière sont réservées uniquement aux employeurs chinois. Pourquoi ? Parce qu'ils ne veulent pas que les directeurs malgaches soient au courant de leur budget, de leur dépense et de tous ceux qu'ils font dans cette société. Quatre directions sont données aux anciens directeurs malgaches de la SIRANALA mais ils sont considérés comme des directeurs adjoints (comme la direction administrative ou D.A., la direction d'approvisionnement et de vente ou D.A.V., la direction de la production agricole ou D.P.A et la direction de production industrielle ou D.P.I. ). Ensuite, nous avons trouvé un chef de service malgache dans chaque service.

En 2001, il n'y avait que 32 cadres dans cette entreprise dont les 27 sont du sexe masculin et les restes sont du sexe féminin. Alors nous avons remarqué que les femmes qui travaillent dans cette entreprise, sont moins nombreuses que les hommes. Ceci montre la domination des hommes sur le marché du travail. En plus, nous avons constaté que ce sont les hommes qui arrivent à faire des études universitaires mais les femmes restent au village et au foyer. La plupart des cadres féminins viennent des autres provinces comme Antananarivo et Tamatave.

Le monde ouvrier :

D'abord, les ouvriers sont des personnes salariées ayant une fonction de production et qui se livrent à un travail manuel pour le compte d'un employeur. A la SUCOMA, on trouve plusieurs types d'ouvriers. Il y a les ouvriers journaliers, les ouvriers saisonniers et les ouvriers permanents.

D'abord, les ouvriers journaliers . Ce sont des travailleurs payés à la journée. Ce sont aussi des ouvriers agricoles. Ils occupent les travaux de plantations, la coupe des cannes à sucre, le glanage (ce sont surtout les femmes qui font ce travail), etc. Leurs effectifs varient selon l'ouverture de la campagne. Pendant la période intercampagne, les ouvriers journaliers sont moins nombreux. Cela est dû au fait que la société n'a pas besoin de beaucoup de travail pendant l'intercampagne. Elle n'embauche que quelques ouvriers journaliers. Mais pendant la campagne, l'effectif des ouvriers journaliers augmente de plus en plus surtout dans la direction

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de production agricole (DPA), plus précisément dans le service de " Travail de plantation". Par exemple, les mois de janvier, février et mars (C'est-à-dire pendant la période de l'intercampagne), l'effectif des ouvriers journaliers varie entre 174 et 184. Aux mois d'avril et mai, leur effectif augmente deux fois plus de l'effectif des trois premier mois. Mais à partir du mois de juin où la campagne a commencé, l'effectif des ouvriers journaliers augmente de plus en plus et ceci peut atteindre jusqu'à 900 ouvriers journaliers jusqu'au mois de décembre (fin de campagne) : voir le tableau N°6 ci-dessous. Cette augmentation est bien normale car pendant la campagne sucrière de la SUCOMA, cette entreprise a besoin de beaucoup de manœuvres pour terminer le plus vite possible la campagne avant l'arrivée des pluies.

Enfin, c'est dans ce service de "travaux de plantations" que l'on trouve plusieurs embauches d'ouvriers journaliers durant toute l'année. Ce service occupe les travaux de labour, de pulvérisage, de sillonnage, de la coupe bouture, d'épaillage bouture, de glanage, de chargement, des plantations et du recouvrement.

TABLEAU N° 6 : Effectif des ouvriers journaliers de la société SUCOMA de l'année 2001 selon leurs directions et leurs services :

Service INTERCAMPAGNE - CAMPAGNE 2001 Direction janvier février mars avril mai juin juillet août Sept. Oct. Nov. Déc. sécurité - - - - 01 01 ------D.A TOTAL D.A - - - - 01 01 ------STAFF/DP/ 04 04 04 04 04 04 ------Entretien D.P.I mécanique et génie - - - - 04 04 - 03 - 03 - - civile TOTAL D.P.I 04 04 04 04 08 08 - 03 - 03 - - Travaux de 180 170 170 403 350 510 510 570 660 780 900 900 plantation D.P.A Motorisation - - - 20 ------Recherche Agro ------15 15 - TOTAL D.P.A 180 170 170 423 350 510 510 570 660 795 915 900 Magasin - - - - 01 01 ------D.A.V approvisionnement TOTAL D.A.V - - - - 01 01 ------TOTAL GENERAL 184 174 174 427 360 521 510 573 660 798 915 900 Source : Dossier du service Administratif et Personnel

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Ensuite, les ouvriers saisonniers. Ce sont les ouvriers qui louent leurs services pour des travaux qui ne s'exercent, qui ne sont actifs que pendant une certaine période de l'année.

Pour la société SUCOMA, les ouvriers saisonniers ne travaillent que pendant la campagne (la période de mois de juin jusqu'au mois de décembre). Mais certains ouvriers qui ont bien travaillé durant la campagne seront appelés pour aider les ouvriers permanents sur les travaux de réparations et les nettoyages de l'usine. Ces travaux se font pendant la période de l'intercampagne. Ils seront appelés à ce moment-là des ouvriers temporaires , c'est-à-dire ils travaillent provisoirement et leur travail ne dure que peu de temps. Les ouvriers saisonniers sont regroupés par l'ensemble des catégories professionnelles de M 2, OS 1 et OS 2. L'effectif de ces ouvriers saisonniers varie aussi selon la période d'activité de l'usine. Alors l'effectif pendant l'intercampagne n'est pas semblable à celui de la campagne. Parmi les salariés de cette entreprise, ce sont les ouvriers saisonniers qui sont les plus nombreux. Le tableau N° 7 nous montre la variation de l'effectif des ouvriers saisonniers selon leurs directions et leurs services durant l'année 2001.

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TABLEAU N°7 : Effectif des ouvriers saisonniers de l'année 2001 selon leurs directions et leurs services :

INTERCAMPAGNE - CAMPAGNE

DIRECTION SERVICE J F M A M J J A S O N D

Direction R.H.A.G. 12 12 12 12 12 12 11 11 12 12 12 12 Administrative Médico-social 01 - - 01 01 01 01 02 02 02 02 02 (D.A.) Sécurité 01 01 01 01 01 15 40 15 16 18 18 18

TOTAL D.A. 14 13 13 14 14 28 52 28 30 32 32 32

STAFF/DPI 02 02 02 02 02 04 04 04 04 04 04 04

P.C.F. 46 46 46 46 46 243 243 243 243 244 244 239

Direction de E.M.G.C. 16 15 16 16 16 16 20 20 20 20 20 20 production Industrielle (D.P.I.) Entretien Electrique 07 07 07 07 07 14 15 15 15 15 15 15

Energie 11 11 17 17 17 72 72 72 72 72 72 71

Laboratoire - - - - - 21 21 21 21 21 21 20

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Distillerie - - - - - 17 17 17 17 17 17 14

TOTAL D.P.I. 82 81 88 88 88 387 392 392 392 393 393 383

STAFF/DPA 01 01 01 01 01 01 01 01 01 01 01 01

Irrigation - - 28 28 28 31 31 31 31 32 32 32

Direction de Travaux de Plantations - - - - - 29 29 46 48 47 47 54 Production Agricole Garage 24 24 18 18 19 30 35 35 35 34 34 34

(D.P.A.) Motorisation 12 50 78 78 72 214 214 221 229 244 250 235

Recherche Agronomique 08 06 06 07 07 ------

TOTAL D.P.A. 45 81 131 132 127 305 310 334 342 358 364 356

Direction Gestion magasin sucre - - - - - 19 22 22 22 22 25 21 Approvisionnemen t et Ventes (D.A.V.) STAFF/DAV 01 01 01 01 01 01 01 01 01 01 01 01

TOTAL D.A.V. 01 01 01 01 01 20 23 23 23 23 26 22

TOTAL GENERAL 142 176 233 234 230 740 777 777 787 806 815 793

Source : Dossier du service Administratif et Personnel

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Enfin, les ouvriers permanents . Ce sont les ouvriers qui travaillent et qui exercent une activité continuelle dans cette entreprise SUCOMA. Ils ont des catégories professionnelles

M2, OS 1, OS 2, OP1 A, OP1 B, OP1 C et OP2 A. Les ouvriers permanents sont divisés en deux catégories bien distinguées :

- Premièrement, il y a les manœuvres . Ce sont des salariés affectés à des travaux ne nécessitant pas de connaissances professionnelles spéciales et qui est à la base de la hiérarchie des salaires. M 2 et OS 1 sont les catégories professionnelles des manœuvres dans cette entreprise.

- Deuxièmement, les ouvriers spécialisés . Ce sont les ouvriers dont le travail ne demande aucun diplôme un simple mis au courant, par opposition à des ouvriers qualifiés ou professionnels dont l'apprentissage a été sanctionné au minimum par un certificat d'aptitude professionnelle. A la SUCOMA, les ouvriers spécialisés sont les ouvriers de catégories professionnelles OS 2, OP1 A, OP1 B, OP1 C et OP2 A.

Par contre, les catégories professionnelles OP2 B, OP2 C, OP3 A, OP3 B et OP3 C sont des Agents de maîtrises . Ce sont les salariés qui se situent entre les ouvriers et les cadres. On a constaté que l'effectif des agents de maîtrises n'est pas élevé. Ils sont environ 90 travailleurs.

En bref, le nombre total des ouvriers varie selon la période d'activité de cette entreprise. Les ouvriers saisonniers et journaliers sont beaucoup plus nombreux par rapport aux ouvriers permanents. L’effectif moyen des ouvriers de la SUCOMA pour l’année 2001 est environ 1457 ouvriers salariés . L'effectif des ouvriers (c'est-à-dire des techniciens, des chefs d'équipe et des manœuvres) représente environ 75% de l'effectif total de tous les salariés de la SUCOMA. Cette société a par ailleurs recours au personnel saisonnier aussi bien pour les travaux agricoles que pour les travaux industriels. Plus de 1.000 inscrits sont enregistrés annuellement.

Le tableau N°8 suivant nous résume l'effectif des ouvriers saisonniers, journaliers et permanents de l'année 2001.

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TABLEAU N°8 : Effectif total des ouvriers :

Ouvriers journaliers Ouvriers saisonniers Ouvriers permanents TOTAL

Janvier 184 142 406 732 Février 174 176 406 756 Mars 174 233 407 814 Avril 427 234 398 1.059 Mai 360 230 396 986 Juin 521 740 402 1.663 Juillet 510 777 397 1.684 Août 573 777 397 1.747 Septembre 660 787 393 1.840 Octobre 798 806 307 2.001 Novembre 915 815 399 2.129 Décembre 900 793 390 2.083 TOTAL 3.196 6.510 4.788 17.494 Effectif moyen 516 542 399 1.457 Source : Dossier du service Administratif et Personnel Vu l'effectif des ouvriers très nombreux dans cette société, il nous paraît intéressant d'étudier les niveaux d'études de ces ouvriers. Alors sur 100 ouvriers enquêtés, les 17 ouvriers ont quitté l’école sans diplôme. Ensuite, les 38 ouvriers ont eu le diplôme CEPE et 41 ouvriers ont eu le diplôme BEPC. Et enfin, seuls les quatre (4) ouvriers qui ont réussi aux examens baccalauréats. Le tableau suivant nous résume les niveaux d'étude des 100 ouvriers enquêtés.

TABLEAU N°9 : Les niveaux d’études des ouvriers :

Sans diplôme Diplôme CEPE Diplôme BEPC Diplôme BAC TOTAL

M2 13 5 18

OS 1 2 4 6

OS 2 6 6

OP1 A 2 10 6 18

OP1 B 2 8 10

OP1 C 5 7 12

OP2 A 6 20 4 30 TOTAL 17 38 41 4 100 Source : Enquête faite auprès des ouvriers de la société

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Les membres de familles des salariés permanents :

La plupart des salariés de la SUCOMA sont déjà mariés soit légitimement soit selon la coutume c'est-à-dire en concubinage. Sur 520 salariés permanents, 354 sont mariés (soit 68%) et 166 ne sont pas mariés ou certains d'entre eux ont divorcé (soit 32%). Nous avons pu constater que certains salariés non-mariés ou divorcés ont des enfants en charge. Nous avons pu compter 1.128 enfants des salariés dont 827 enfants ont moins de 18 ans et 301 ont plus de 18 ans.

En bref, la société SUCOMA nourrit et héberge environ 1482 membres de familles de salariés permanents. Donc nous avons vu que l'existence de cette société SUCOMA joue un grand rôle primordial dans la vie de la population du MENABE. Le tableau suivant nous montre l'effectif des membres de familles en charge des salariés et de la société elle-même. TABLEAU N°10 : Effectifs des membres de familles :

SERVICE EPOUX ou EPOUSE des ENFANTS des TOTAL des salariés salariés membres de

Service effectifs Mariés concubinage Total (époux - 18 + 18 Total des familles des

légitimes ou épouse ) ans ans enfants salariés Staff / DG 2 1 1 2 4 3 7 9 Comptabilité 3 1 1 2 8 0 8 10 Informatique 2 1 1 5 1 6 7 Staff / DPI 4 2 2 9 9 11 P.C.F. 63 16 40 56 151 61 212 268 Energie 22 3 19 22 45 14 59 81 E.M.G.C. 42 8 27 35 89 22 111 146 Entretien électrique 26 8 14 22 49 20 69 91 Laboratoire 10 1 4 5 24 7 31 36 distillerie 10 3 2 5 5 5 10 STAFF/DPA 10 1 3 4 18 3 21 25 Irrigation 60 10 44 54 98 24 122 176 Travaux de 18 1 15 16 51 20 71 87 plantation Motorisation - secteur génie rural 8 2 3 5 11 1 12 17 - secteur agricole 11 2 9 11 18 5 23 34 Garage 28 2 18 20 43 23 66 86 Recherche agro 15 2 7 9 19 14 33 42

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STAFF/ D.A.V 3 2 2 7 1 8 10 Approvisionnement 3 2 2 7 1 8 10 Gestion magasin 14 1 1 2 17 8 25 27 sucre Ventes 2 1 1 2 4 5 9 11 STAFF/ D.A 2 Représentant TANA 4 2 2 2 3 5 7 R.H.A.G. : - secteur espace verte 14 3 3 6 26 5 31 37 - secteur administratif 9 5 4 9 23 12 35 44 Contrôle de gestion 6 3 3 6 4 10 13 Médico-sociale 9 3 2 5 10 13 23 28 Sécurité 120 8 42 50 79 30 109 159 TOTAL 520 85 269 354 827 301 1128 1482 Source : Dossier du service Administratif et Personnel

a. 2 )- Les matériels et les équipements utilisés dans cette entreprise SUCOMA :

Plusieurs matériels sont utilisés afin de faire fonctionner cette entreprise tant en production agricole qu'en production industrielle.

Dans la production agricole, on trouve des matériels et des accessoires comme :

- Vandel + OFFSET pour le travail de labour, - Massey Fergusson pour le travail de sillonnage, - Massey Fergusson pour le travail de plantation, - Massey Fergusson + Vicon pour le travail d'épandage d'engrais, - Massey Fergusson + Bertoud pour le travail d'insecticide et de désherbages, - Canne loader pour le chargement des cannes, - Massey Fergusson + Remorque pour le transport des cannes, - Pulvérisateur de Vandel (machine servant à projeter un liquide en gouttelettes très fines), - Machine outils et etc.

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Dans le service de garage, on trouve les équipements comme :

- Les crics rouleurs 6 tonnes pour la sécurité hydraulique pour surcharge et le contrôle de descente ;

- La presse hydraulique de 20 tonnes pour le vérin compact équipé d'un dispositif de limitation de course et équipé d'un manomètre,

- Le chargeur de batterie pour la protection automatique contre les surcharges et contre les inversions de polarité,

- La poste statique de soudage,

- Les machines outils et etc.

Dans la production industrielle, on trouve plusieurs matériels et machines comme :

- La presse à cannes à sucre de 12,5 tonnes,

- Le mixeur glant Waring blendor,

- La balance de précision,

- La pompe à vide compresseur à membrane,

- La balance électronique,

- Le spectronic 501 visible,

- Le tamiseur (appareil, machine à tamiser),

- La centrifugeuse (appareil électrique destiné à produit du jus ),

- La servobalance / jus mélangé,

- Le four à souffre moderne,

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- Le débitmètre de vapeur (appareil de mesure, de contrôle ou de réglage du débit d'un fluide), - Le thermomètre enregistreur, - Le cuitomètre (appareil de mesure à contrôler la cuisson de jus), - La servobalance à mélasse, - La balance automatique à mémoire totalisateur, - Le pont bascule automatique à cannes, - Le poste soudure statique, - Le cric de forte capacité pour moulins de 30 tonnes, - La pompe d'épreuve hydraulique, - Le palan électrique pour fonderie de 4 tonnes (appareil de levage, il permet de soulever des charges), - La coupe canne dans le moulin, - L'échelle électricien 10,65 mètres, - La pompe à acide phosphorique, - Les pompes à jus clair, à jus mélangé, à jus neutralisé et à jus filtré, - Les pompes à eau condensée et à eau pour condenseur à jet caisse d'évaporation, - Les pompes à sirop de refonte et à sirop épuré, - La pompe à eau d'imbibition (pompe qui permet la pénétration profonde d'un liquide), - La pompe à jus imbibition, - La pompe pour accumulateur, - La pompe alimentation chaudière, - Le moulin (machines à moudre les cannes à sucre), - La chaudronnerie, - La chaudière (générateur de vapeur d'eau ou d'eau chaude servant au chauffage à la production d'énergie), - La turbine (moteur composé d'une roue mobile), - La fondeuse (machine pour fabriquer des moules ou pour couler une matière fondue), - La raboteuse (machine à bois servant à mettre à son épaisseur définitive une pièce de bois dégauchie sur une surface), - La scierie (usine où le bois est débité en sciages à l'aide des scies mécaniques), - La cuite (cristallisation du sucre par concentration du sirop), - L'évaporateur,

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- Le malaxeur (appareil muni d'une cuve servant à malaxer), - Les machines outils (machine destinée à façonner la matière au moyen d'un outillage mis en œuvre par des mouvements et des efforts appropriés) et etc.

Ensuite, pour faire les travaux de plantations, d'entretien et d'évacuation de la canne, la société dispose de tracteurs (exemple : des tracteurs agricoles) munis de leurs accessoires. En bref, la société utilise plusieurs véhicules afin de faciliter le transport des personnels. Elle utilise aussi des engins pour faire le travail mécanique et du génie. C'est le service motorisation qui s'occupe de tous les véhicules et de tous les engins. On trouve par exemple des camions J 9, J 13, TATA, des citernes, des voitures légères, des tracteurs agricoles, des tracteurs pour les transports de canne, des bulls (engin de terrassement sur tracteur à chenilles, très puissant) etc.

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b) Les productions : La société SUCOMA fabrique deux produits différents. Il s'agit :

b. 1)- Du sucre : Autrefois, le sucre produit par la SIRANALA était du sucre blanc mais non raffiné. C'est du sucre commercialisé sur le marché local. (Le sucre raffiné est du sucre blanc à faible granulométrie destiné essentiellement à l'exportation et à des utilisateurs industriels comme STAR, OFAFA, etc.). Actuellement, le sucre produit et commercialisé par la SUCOMA est du sucre blond. Il est toujours commercialisé jusqu'ici sur le marché local. L'année 2001, la production du sucre a dépassé l'objectif initial (20.500 tonnes). Elle a atteint plus de 21.000 tonnes.

b. 2)- De l'alcool : Autrefois, la mélasse produite par la SIRANALA était en partie utilisée comme fertilisant dans les champs de canne et en partie commercialisée auprès d'une distillerie de Morondava qui était la société SAGRIM. La mélasse est un résidu sirupeux non cristallisable de la fabrication du sucre. Elle sert toujours à fertiliser les champs de canne et à fabriquer de l'alcool à la distillerie de la SUCOMA. La SUCOMA a commencé à fabriquer de l'alcool dès la campagne de 1998. La capacité deux tanks d'alcool sont environ 1100 m 3 dont chacun mesure à 550 m 3. Durant la campagne de 2001, cette entreprise a produit 2300 m 3 d'alcool à 97°. Et enfin, il est nécessaire de souligner qu'à chaque fin de campagne, chaque salarié bénéficie gratuitement de deux litres d'alcool.

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CHAPITRE II : LES CONDITIONS DE TRAVAIL ET LES RISQUES D'ACCIDENT DE TRAVAIL :

2.1)- Les conditions de travail :

a)- L'automatisation totale du travail :

Dans cette entreprise, les salariés font ce qu'on appelle " un travail à la chaîne ", c'est-à- dire l'objet du travail à fabriquer se déplace devant les ouvriers chargés d'une seule et même opération, selon une cadence constante. Donc l'exécution des tâches techniques par des machines fonctionne sans intervention humaine. A vrai dire, le travail fonctionne automatiquement dès la préparation canne et fabrication jusqu'à la mise en sac. Mais les salariés ne font que surveiller et contrôler le travail.

Actuellement, pour mieux expliquer l'automatisation totale du travail, il est nécessaire de voir comment se font les processus de production de canne, du sucre et de l'alcool ?

Les processus de production de canne s'effectue suivant les principales étapes ci- après : - D'abord, les travaux de plantations : Dans ces travaux, les ouvriers font les travaux de labour , de pulvérisage , de sillonnage , de coupe bouture, d' épaillage bouture , de glanage , de chargement, de plantations , et du recouvrement .

- Ensuite, les travaux d'entretien : Ces travaux concernent surtout la fertilisation , l' insecticidage , l' herbicidage, le sarclage, l' inclinaison des cannes, la réfection des chemins de roulements, et l' irrigation .

- Et enfin, les travaux de récolte : Ce sont les travaux de coupe, de glanage, de chargement, de chaînage et du transport usine.

Tous ces faits évoqués (travaux de plantations, d'entretien et de récolte) sont tout appliqués dans l'entreprise SUCOMA plus particulièrement dans le domaine agricole. La plupart des salariés qui travaillent dans ces secteurs sont surtout des ouvriers saisonniers et des ouvriers journaliers. Nous avons constaté que ces travaux demandent vraiment des courages et des volontiers. Pourquoi ? Parce que la plupart des travailleurs surtout les glaneuses travaillent même la nuit. En outre, il est opportun de souligner que c'est grâce au

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bon fonctionnement du processus de la production de canne que la production du sucre sera nombreuse et rentable. Les surveillances des travaux de plantations, d'entretien et de récolte jouent un rôle très important au niveau de la production agricole et même industrielle car c'est grâce à tous ceux-ci que la production du sucre pourrait améliorer. Il est nécessaire maintenant de voir quel est le processus de production du sucre ?

Le processus de production du sucre :

Extraction du jus

Epuration :

Traitement physico-chimique, décantation, filtration

1ère concentration : Evaporation (sirops)

2ème concentration : Cristallisation (masse cuite)

Malaxage

Turbinage : Séparation des cristaux de sucre brut des mélasses

Séchage - Conditionnement

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- D'abord , l'extraction du jus :

Cette extraction est effectuée par broyage dans des moulins (1 er jusqu'au 5 ème moulin) à cylindres imbibés d'eau pour épuiser la canne.

Les bagasses (écorces) obtenues comme sous produits vont directement alimenter les chaudières.

- L'épuration du jus :

Le jus extrait au moulin est trouble ; il est chargé des débris de canne, de terre et des bactéries. Il est procédé à la clarification du jus pour obtenir une solution chimiquement neutre. Ce traitement consiste en un chaulage à chaux, en une sulfatation et en une phosphatation. Les substances floculées (c'est-à-dire dégagée ou traitée) par le traitement précédent sont coagulées par chauffage et précipitées. La boue est soutirée puis filtrée par des filtres rotatifs sous vide, pressée et lavée pour constituer les écumes (mousses blanchâtres qui se forment sur un liquide agité) utilisables comme engrais.

- Ensuite, l'évaporation :

Le jus épuré est concentré rapidement dans des évaporateurs pour obtenir le sirop.

- Et enfin, la cristallisation :

Les sirops visqueux extraits des évaporateurs subissent une concentration dans des appareils à cuire donnant la masse cuite (le saccharose non cristallisable). Cette masse cuite est déversée dans des malaxeurs munis d'agitateur où sa température est à baisser progressivement. La séparation des cristaux de sucres de leurs eaux mères (égouts) se fait par centrifugation dans des turbines à sucre, tamis cylindrique à vitesse de rotation élevée. L'égout est soumis à une nouvelle cristallisation jusqu'à ce qu'il ne soit plus possible d'en retirer rentablement du sucre ; l'égout épuisé n'est autre que la mélasse.

En bref, la rentabilité de la production de sucre de cette entreprise dépend du bon fonctionnement des processus de production de canne et du sucre. Les mélasses seront envoyées à la distillerie pour en fabriquer de l'alcool. Ceci nous amène à voir le processus de production de l'alcool.

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Le processus de production de l'alcool s'effectue comme suit :

Les mélasses qui sont tirées dans les masses cuites (des sucres non cristallisables ) peuvent produire de l'alcool. La fermentation des sucres non cristallisables sous l'influence des levures donne de l'alcool après l'avoir distillé. Donc ces mélasses passent à la fermentation et à la distillation .

b)- Le travail humain pour faire fonctionner cette usine :

Dès les travaux agricoles jusqu'aux travaux industriels, la société SUCOMA utilise de la main d'œuvre. En plus, nous avons vu auparavant l'effectif des salariés qui travaille dans cette entreprise sucrière. Nous avons constaté que l'effectif des ouvriers et des manœuvres représente environ 75% de l'effectif total des salariés surtout pendant la campagne. Cet effectif nous montre que cette entreprise ne peut pas fonctionner sans la surveillance humaine. Le travail humain aide vraiment la société même si elle fonctionne automatiquement car grâce à ces travailleurs que l'industrie tourne normalement. Ce sont les travailleurs qui font fonctionner, surveillent et contrôlent les travaux agricoles et industriels de la société SUCOMA.

En outre, il est nécessaire de souligner que l'heure de travail des salariés varie surtout pendant la campagne. Durant la période de la campagne, les manœuvres, les ouvriers, les techniciens et les chefs d'équipe sont partagés en trois groupes (équipes). Il s'agit de : - L'équipe A ; - L'équipe B ; - L'équipe C.

Si l'équipe A commence à travailler à 4 heures du matin, elle sort à 12 heures ; si l'équipe B entre à 12 heures, elle sort à 8 heures de la nuit et si l'équipe C entre à 8 heures de la nuit, elle sort à 4 heures du matin. Pour l'équipe qui entre à 4 heures du matin, l'heure du ramassage des travailleurs à Tsaramandroso se fait à 3 heures 30 minutes du matin. Mais pour les travailleurs qui résident à Morondava, leur ramassage est à 3 heures du matin. Et l'arrivée de tous les travailleurs au grand portail de l'usine est vers 3 heures 45 minutes. La sortie du service de l'équipe à remplacer est à 4 heures et son ramassage se fait entre 4 heures et 4 heures 30 minutes. L'équipe remplaçante prend son poste à 4 heures du matin. Elle prend son petit déjeuner à 6 heures du matin et sort du service à 12 heures. Son ramassage se fait à 12 heures jusqu'à 12 heures 30 minutes. Les travailleurs arrivent au village de Tsaramandroso à 1 heure de l'après-

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midi. Mais pour ceux qui résident à Morondava, ils arrivent en ville vers 1 heure 30 minutes ou 2 heures de l'après-midi.

Pour l'équipe qui entre à 12 heures, son ramassage au village se fait à 11 heures 30 minutes. Mais pour les travailleurs résidant à Morondava, le ramassage est à 11 heures. L'arrivée au grand portail est vers 11 heures 45 minutes. La sortie du service de cette équipe est à 20 heures de la nuit et le ramassage se fait entre 20 heures jusqu'à 20 heures 30 minutes. Les travailleurs de Tsaramandroso arrivent chez eux au plus tard vers 21 heures. Par contre, pour ceux qui résident en ville, ils n'arrivent chez eux que vers 21 heures 30 minutes.

Et pour l'équipe qui entre à 20 heures, le ramassage à Tsaramandroso est à 19 heures 30 minutes. Pour ceux qui résident en ville, leur ramassage est à 19 heures. L'arrivée au grand portail est à 19 heures 45 minutes et la sortie du service sera à 4 heures du matin. On fait leur ramassage à 4 heures jusqu'à 4 heures 30 minutes. Et ces travailleurs n'arrivent au village qu'à 4 heures 45 minutes ou à 5 heures du matin et ceux qui résident en ville n'arrivent chez eux qu'à 6 heures du matin.

Par contre, les agents de maîtrises, les employés de bureau, les cadres moyens et les cadres supérieurs entrent dans leur service à 6 heures du matin. Pour les travailleurs qui résident à Tsaramandroso, leur ramassage se fait à 5 heures 30 minutes du matin. Mais pour ceux qui résident à Morondava ville, leur ramassage est à 5 heures du matin. Ils arrivent au bureau administratif à partir de 5 heures 45 minutes jusqu'à 6 heures du matin. En arrivant au bureau, quelques-uns uns ont encore le temps d'aller prendre leur petit déjeuner. En plus, ils peuvent prendre leur casse-croûte à 10 heures. Leur sortie du service est à 1 heure 30 minutes. Leur ramassage est vers 1 heure 40 minutes. Les travailleurs qui résident à Tsaramandroso arrivent chez eux vers 2 heures. Par contre, ceux qui résident à Morondava n'arrivent chez eux qu'à 2 heures 30 minutes ou 3 heures.

Pendant cette période de la campagne, tous les salariés travaillent 8 heures de temps par jour du lundi au vendredi et plus 6 heures de temps pour le samedi (6 heures du matin à 12 heures). Mais pour les travailleurs (ouvriers, techniciens, chefs d'équipe) qui travaillent plus de 8 heures de temps par jour ou pendant les heures non ouvrables (samedi après-midi et le dimanche toute la journée), on compte leurs heures comme des heures supplémentaires. Pour un régime agricole comme la société SUCOMA, un salarié travaille pendant 23 jours c'est-à- dire 184 heures par mois. Donc les surplus ou les travaux de week-end sont considérés comme des heures supplémentaires. Mais il est nécessaire de souligner que seuls les ouvriers pourront bénéficier d'heures supplémentaires. Ni les cadres techniciens, ni les cadres supérieurs, ni les agents de maîtrises ne peuvent avoir des heures supplémentaires.

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Mais pendant la période de l'intercampagne, l'heure d'entrée au travail de tous les salariés est la même. Ils entrent à 6 heures du matin et ils font tous des heures continues. Ils prennent leur casse-croûte à 10 heures et sortent du travail à 1 heure 30 minutes. En plus, ils travaillent 8 heures de temps par jour du lundi au vendredi sauf le samedi où ils travaillent 6 heures de temps. Donc, en général, un salarié de la SUCOMA doit effectuer un travail de 23 jours par mois soit 184 heures par mois. Ce petit calcul va nous éclaircir sur ce point c'est-à- dire sur les comptes des heures de travail dans cette société.

1ère semaine = (5 jours x 8 heures) + 6 heures

1 mois = 4 semaines 2ème semaine = (5 jours x 8 heures) + 6 heures

3ème semaine = (5 jours x 8 heures) + 6 heures

4ème semaine = (5 jours x 8 heures) + 6 heures

= (20 jours x 8 heures) + 24 heures

= 160 heures + 24 heures

= 184 heures

184 heures / mois : 8 heures / jour = 23 jours

D'autre part, pendant la campagne, la société SUCOMA fait ce qu'on appelle "travail posté". Ce travail est partagé en trois parties : il y a les postes du matin, de l'après-midi et de la nuit. C'est un travail en continu où trois équipes se relaient pour assurer successivement ces trois postes. Le processus de production est ininterrompu, nuit et jour, semaine et jours fériés. Mais si le travail est en continu comme nous l'avons vu dans cette entreprise, quelle est la vie des travailleurs postés ? Les conséquences d'un travail en continu sur la vie des ouvriers sont nombreuses. Leurs conditions de vie se modifient chaque semaine. Parfois ils mangent en solitaire. En plus l'absence du sommeil de nuit, son insuffisance, perturbent l'état physique et psychique des hommes. Ensuite, la désorganisation de la vie sociale, familiale et affective est évidente car toute la famille vit aussi en continu, femmes et enfants voient leurs activités rythmées par le retour du mari ou du père, par ces humeurs. Enfin, il est impossible de pratiquer une activité collective en dehors du travail pendant la campagne sucrière.

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En bref, il est nécessaire de souligner que l'automatisation du travail, l'existence et l'utilisation des matériels simples ou/et sophistiqués, les manques de formations, l'heure de travail des salariés (surtout pendant le travail de nuit, ils manquent de sommeil), les rythmes du travail, la désorganisation de la vie sociale, familiale et affective et les mauvaises humeurs pourraient provoquer et entraîner des accidents de travail aux salariés agricoles et industriels. Alors ceci nous amène à analyser les risques d'accident de travail dans cette entreprise.

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2.2)- Les risques d'accident de travail dans cette société : - Vu les effectifs des travailleurs très nombreux dans cette entreprise ;

- Vu les matériels, les machines et les engins utilisés pour pouvoir faire fonctionner les travaux agricoles et industriels de cette entreprise ;

- Vu les heures de travail de nuit pour les ouvriers agricoles et industriels ;

Nous avons constaté que ces ouvriers risquent d'être accidentés durant leur travail. Par exemple, les ouvriers agricoles qui travaillent la nuit dans les champs de canne à sucre et les ouvriers qui travaillent pour faire fonctionner l'usine pendant la nuit, risquent des accidents. Pourquoi ? Car certains d'entre eux ( surtout les saisonniers) n'ont pas l'habitude de travailler et de veiller les nuits. Et pourtant, ils sont obligés de travailler aussi en équipe la nuit pour pouvoir terminer la campagne avant les délais prévus. Les risques d'accident de travail de jour sont nombreux, n'en parlons plus le travail de nuit, c'est là où la plupart des ouvriers ne supportent pas le sommeil. Beaucoup d'entre eux sommeillent. En plus, certains ouvriers en profitent pour boire de l'alcool car c'est très rare de trouver des chefs (cadre) ou des employeurs qui vérifient les travaux de nuit. Alors ils n'arrivent plus à surveiller les machines qui fonctionnent et ne maîtrisent plus leurs actes. D'où plusieurs ouvriers sont victimes et risquent des accidents du travail. Pour éclaircir très bien sur ce point, nous allons voir les conditions d'hygiène, de sécurité et d'environnement du travail et les nombres d'accidents du travail effectués dans cette entreprise depuis 1994 jusqu'à 2001.

a)- Les conditions d'hygiène, de sécurité et d'environnement du travail chez les ouvriers :

- Vu l’arrêté N° 889 du 20 mai 1960 fixant les mesures générales d’hygiène et de sécurité du travail ;

- Vu la loi N° 94-027 du 17 novembre 1994 portant code d’hygiène, de sécurité et l’environnement du travail ;

- Vu l’avis émis par le comité technique consultatif ;

Le président de la république, chef du gouvernement arrête les dispositions du présent arrêté, les manufactures, les usines, les ateliers, les laboratoires, les magasins, les bureaux, les installations de chargement et de déchargement, les installations de traitement de produit où sont employés des travailleurs au sens du code du travail, de quelque nature qu’ils soient, agricoles, industriels, commerciaux seront le champ d’application du présent arrêté.

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La SUCOMA est une entreprise agro-industrielle. Elle transforme industriellement en produits finis (sucre et alcool) les cannes à sucre. Alors, cette société doit suivre et surveiller les conditions d’hygiène et de sécurité de travail. Mais est-ce que ces ouvriers sont satisfaits des conditions qui existent dans cette société ? Est-ce qu’ils sont bien sécurisés ?

La réponse à ces deux questions est « NON ». Les ouvriers ne sont pas bien sécurisés, ils se sentent abandonnés par les employeurs qui ne pensent qu’à leur bénéfice et à leur production. Pour ces derniers, si l’usine tourne et marche très bien, tout va bien. Ils ne pensent pas aux ouvriers permanents et saisonniers dans l’usine et dans les autres ateliers qui n’ont pas de protections. Les ouvriers se trouvent entre la vie et la mort.

Concernant le commentaire sur l’hygiène générale, des indications seront données sur les fléaux sociaux et en particulier la tuberculose. On a constaté que quelqu’un avait attrapé la tuberculose dans cette société.

En plus, les conditions de la lutte antipalustre ne sont pas indiquées. Il y avait des épidémies de choléra dans cette région (année 2000) ; la société a pris en charge la vaccination de ses salariés et les membres de leur famille le mois de janvier 2000 ; normalement, ils devront faire les rappels le mois de janvier 2002, mais rien n’est encore décidé jusqu’à ce moment. Et sur les conditions de vie des collectivités de salariés ouvriers, leurs logements ne sont pas équipés en eau, la coupure souvent du courant s’y ajoute. Et actuellement, les logements se trouvent vraiment dans une forêt : on ne coupe plus les arbres et les herbes. Les salariés ne bénéficient plus de jardiniers.

Nous avons fait des enquêtes auprès des 120 ouvriers concernant la protection du travail. Nous verrons par la suite si ces ouvriers sont bien protégés. Et est-ce qu'ils respectent aussi les conseils de leur employeur ? Est-ce qu'ils suivent toutes les consignes dans leur service ?

Les équipements de protection qui existent dans chaque atelier de l'usine et dans chaque atelier agricole : Les tableaux N° 11 et 12 ci-dessous nous résument les enquêtes faites auprès des ouvriers de l'usine et des ouvriers agricoles expliquant les équipements de protection qui existent et ceux qui n'existent pas dans cette entreprise sucrière.

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TABLEAU N° 11 : Les équipements de protection de chaque atelier de l'usine :

Equipements des protections Atelier Effectif Existants Manquants Préparation 2 combinaisons ; 1 robinet Extincteur ; Casques ; lunettes cannes et protectrices noires (soudeur) ; Gants fabrication en cuir Moulin 1combinaison, 1 robinet Casques, Gants en cuir, Vêtements de travail, Chaussures de sécurité, Casques silencieux 5 casques, 20 gants en tissu, 3 Lunettes plastique, Ceintures de Chaudière chaussures de sécurité, 2 robinets, 2 sécurité, Tablier en cuir, Casques combinaisons silencieux, Chaussures de sécurité, Vêtements de travail 11 combinaisons, 1 robinet Extincteur, Lunettes protectrices Fonderie 11 (spéciale fonderie), Casques, Masques anti-poussières, Gants (spéciale fonderie), Tablier en cuir

1 extincteur, 8 lunettes noires Lunettes blanches, Masques anti- Forge 8 (soudeur), 8 casques, 8 gants en cuir, 6 poussières, Anti-retour (protection de chaussures de sécurité, 8 tabliers en flamme), Vêtements de travail cuir, 3 casques silencieux, 3 combinaisons et 1 robinet 1 tablier en cuir, 1 robinet Extincteur, Lunettes blanches, Bois 8 perm. Lunettes plastiques, Ecrans faciaux, 3 saison. Masques anti-poussières, Gants en cuir, Gants en tissu, Chaussures de sécurité, Vêtements de travail, Lait

4 combinaisons, 1 robinet Extincteur, lunettes blanches, écrans Tour 10 perm. faciaux, masques anti-poussière, gants 4 saison. en cuir, chaussures de sécurité, tablier en cuir et du lait Laboratoire 9 1extincteur, 9 gants en plastiques, 4 Lunettes plastiques, masques anti- central blouses et 1 robinet poussières, combinaisons, lunettes de précision (loupe), tablier plastique et du lait

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1 lunette noire (soudeur), 3 bacs de Combinaisons, écrans faciaux, gants Distillerie 9 sable, 2 casques, 3 masques anti- en matière plastique, ceinture de poussières, 1 gant en cuir, 3 gants sécurité, tablier en cuir en tissu, 1 chaussure de sécurité, 1 robinet et 8 extincteurs Magasin de 4 2 combinaisons, 2 blouses, 4 stockage masques anti-poussières, 4 gants en usine cuir Entretien 24 1 robinet Combinaisons, casques, gants en Electrique caoutchouc, chaussures de sécurité, ceintures de sécurité, casques silencieux, extincteurs Fabrication 9 perm. 9 combinaisons, 11 masques anti- Casques, gants en cuir, chaussures de 11 saison. poussières et 2 extincteurs sécurité, tabliers en plastique, du lait 46 combinaisons (de l'an 2000), 10 Lunettes plastiques, masques anti- Evaporation 46 perm. casques, 46 chaussures (Patoga : poussières, gants en plastique, et cuite 19 saison. année 2000) ceintures de sécurité, tablier plastique et chaussures de sécurité (bottes)

Perm. = Permanent Saison. = Saisonnier

Source : Enquête faite auprès des salariés de la société

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TABLEAU N° 12 : Les équipements de protection dans chaque atelier agricole :

Equipements de protection Atelier Effectif Existants Manquants 3 masques anti-poussières en Combinaisons, lunettes en Vulgarisateur 3 cuir, 3 chaussures (patoga) plastique, casques, gants en cuir, casques silencieux, protection cercle, mesure de pression ou contrôleur de gonflage, du lait, du savon et de chiffon Combinaisons, casques, masques VL et VP 13 anti-poussières, gants en cuir, chaussures de sécurité, savon et chiffon Peintre et 3 Combinaisons, casques, masques graisseur anti-poussières, chaussures de sécurité, gants en cuir, savon, chiffon Magasin garage 3 2 combinaisons, 1 blouse Masques anti-poussières, chaussures de sécurité Combinaisons, masques anti- Electricité 4 poussières en cuir, gants en automobile plastique et en caoutchouc, tablier en cuir, chaussures de sécurité (isolant), casques silencieux Tracteur, engin 16 Combinaisons, gants en cuir, et matériel lunettes en plastiques, chaussures agricole de sécurité, raglan, casquette, savon, chiffon 1 lunette noire Combinaisons, casques, gants en Soudure 5 cuir, lunettes blanches, écrans faciaux, chaussures et ceintures de sécurité, tablier en cuir Dépôt central 2 2 combinaisons du carburant Tour (atelier 2 2 lunettes, 1 masque anti- Combinaisons, gants en cuir, mécanique) poussière chaussures de sécurité, savon

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2 combinaisons Lunettes en plastique, casques, Irrigation 6 masques anti-poussières, gants en cuir, chaussures de sécurité, ceintures de sécurité

Magasin de 1 Combinaison, masque anti- produit poussière, gant en cuir chimique

M 16 (labours) 6 masques anti-poussières en Combinaisons, lunettes en O Section cuir, 6 gants en cuir plastiques, chaussures de sécurité, T travail lait O agricole 4 3 masques anti-poussières, 2 Combinaisons, lunettes en R mécanisé (herbicidage) gants en cuir plastique, casques, chaussures de I sécurité, imperméables S Génie rural 30 Combinaisons, gants en tissu, A (inclinaison) chaussures de sécurité T 15 (curage Combinaisons, gants en tissu, I canal) chaussures de sécurité O Combinaisons, lunettes en N Plantation 6 plastique, masques anti- tractoristes poussières, gants en tissu, chaussures de sécurité Pompier 4 4 casques Combinaisons

Recherche 15 4 masques anti-poussières, 4 Combinaisons, lunettes en

agrono- gants en plastique plastique, tablier en plastique

mique

Source : Enquête faite auprès des salariés de la société

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Remarque : Il est nécessaire de souligner que :

- Seuls les travailleurs de l'herbicidage et celui qui travaille dans le magasin de produit chimique trouvent deux boites de lait par personne par mois.

- Dans le service garage, il n'y a qu'un extincteur et un seul robinet. Il n'y a ni W.C. ni douches. Alors les gens font leurs besoins dans la nature.

- La dernière distribution de combinaisons était faite pour certains ouvriers en 1999 et certains autres en 2000. Il est nécessaire de souligner que les ouvriers saisonniers ne bénéficient ni de combinaisons ni des autres équipements de protection, pourtant ce sont eux qui sont victimes des travaux dangereux et très salissants.

En bref, ces deux tableaux nous montrent les équipements de protection que les travailleurs ouvriers portent pendant les heures de travail. Ceux qui sont marqués "Manquants" sont des protections nécessaires pour les ouvriers de chaque atelier c'est-à-dire ce sont les protections qu'ils ont souhaité avoir pour protéger leur corps et pour prévenir les risques d'accidents de travail. Durant le déroulement de cette enquête et pendant la visite d'usine, nous avons constaté que certains ouvriers sont habillés de combinaisons très déchirées et d'autres n'en ont plus. Certains portent des combinaisons de la société Aqualma ou Aquamer .

Il y avait aussi des soudeurs qui ne portent aucune protection, ni vêtements de travail, ni casques, ni lunettes et ni gants. D’après leur dire, ils ont demandé des protections à leur chef mais jusqu’à présent, ils n'ont rien trouvé. Certains ouvriers ont dit qu’ils ont des bottes, des casques et même des vêtements de travail mais ils ne les ont pas apportés.

D’un autre côté, au moment où nous avons fait l’enquête dans le magasin de stockage de l’usine, la magasinière nous a dit qu’il y a quelques protections dans ce magasin mais il n’y a pas de demandes de bon de sortie qui arrivent chez eux. Donc les équipements de protection restent toujours dans cet endroit. Dans ce magasin de stockage, il y avait 2200 pièces de cache nez ou masques anti-poussière en cuir, 45 paires de chaussures de soudeur, 25 lunettes de soudeur, 12 pièces de tabliers de soudeur c’est-à-dire tablier en cuir, 3000 paires de gants de toile (tissu) et 06 paires de gants en plastique.

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Alors le problème se pose actuellement : qui sera responsable si un accident du travail se manifeste dans cet endroit : les travailleurs qui ont des matériels de protection mais qui ne veulent pas les apporter ou les employeurs qui ne surveillent pas et qui n’obligent pas ses ouvriers à porter les matériels qu’ils ont ou les employeurs qui n’achètent pas les équipements nécessaires pour prévenir et diminuer les accidents du travail. La réponse est que les ouvriers et les employeurs seront tous responsables. C’est vrai, les employeurs prennent leurs responsabilités et la CNAPS paie la rente en cas d’accident mais il faut savoir « qu’aucune rente ne pourra jamais remplacer un membre mutilé ». Alors, c’est bon de prévenir les risques d’accidents du travail et de les diminuer en utilisant des protections individuelles. Enfin, nous avons déjà vu ce qui se passe dans cette entreprise concernant les protections individuelles des travailleurs. Alors maintenant, nous devons voir - Combien d'accidents du travail se présentent dans cette entreprise depuis les années 1994 jusqu'à 2001 ? - Quelles catégories professionnelles sont les plus victimes de ces accidents ? - Quels sont les matériels qui ont causé ces accidents de travail ? - Et de quoi souffrent les accidentés du travail ?

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b)- Les effectifs des accidents du travail dans cette entreprise :

En définitive, un accident du travail est un événement imprévu qui provoque dans l'organisme du travailleur une lésion et/ou un trouble passager ou permanent. C'est l'accident qui survient pendant le travail ou à cause du travail.

Les accidents du travail considérés sont :

- L'accident survenu pendant le trajet de la résidence au lieu de travail et vice-versa sans qu'il y ait de détour pour intérêt personnel ; - Les accidents survenus par le fait ou à l'occasion du travail ; - Les accidents survenus pendant la mission que les travailleurs accomplissent pour le compte de la société.

Nous avons constaté que l'effectif des accidentés du travail a diminué depuis 1995 jusqu'à 1999. Ceci peut être expliqué par le fait que cette société a vécu plusieurs problèmes pendant cette période.

Premièrement, la société a failli tomber dans la faillite en 1995 et 1996. Elle n'a pas pu payer les salaires de ces travailleurs pendant ce dernier temps. Alors, la plupart de ces travailleurs ont démissionné.

Deuxièmement, à l'arrivée des Chinois, les salariés de l'ex-SIRANALA ont demandé aux nouveaux investisseurs (Chinois) de payer leurs droits à l'époque SIRANALA et ce n'est qu'après qu'ils vont faire les nouveaux contrats de travail avec la SUCOMA. Vu la situation financière très faible de cette nouvelle société puisqu'elle veut faire fonctionner et sauver d'abord cette société, les Chinois ont refusé à ce moment de payer ces droits. Alors plusieurs salariés ont fait la grève. Et en revanche, en faisant les moindres gestes (surtout les meneurs de grève), ils étaient obligés de démissionner à cause des Chinois. Certains autres étaient licenciés.

En plus, l'effectif des femmes accidentées n'est pas élevé comme ceux des hommes. Ceci peut être expliqué par le fait que les participations des femmes au travail sont moins importantes que celles des hommes. En plus, ce sont ces derniers qui font presque tous les travaux dangereux et mortels pour faire fonctionner la société SUCOMA.

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Enfin, il est nécessaire d'expliquer que sur les 123 accidentés du travail pour l'année 1994, 32 ont été évacués au grand centre hospitalier de Namahora. Et parmi ces évacués, seuls cinq accidentés graves sont hospitalisés. Alors les 91 accidentés sont soignés au dispensaire de Tsaramandroso ou à l'infirmerie de l'usine. Les explications sont pareilles pour les autres années. Mais les seules différences sont que pour les années 1997, 1998 et 2000, il y avait des accidents mortels. Et pour l'année 2001, il y avait un salarié amputé.

Le tableau récapitulatif ci-dessous nous montre la situation annuelle de l'effectif des personnels accidentés de 1994 jusqu'à 2001. Il nous montre les effectifs des accidents du travail par sexe et par classification professionnelle, l'effectif d'évacuation, d'hospitalisation et des observations de 1994 jusqu'à 2001.

TABLEAU N° 13 : Effectif des personnels accidentés (1994- 2001) :

Permanent Temporaire Saisonnier TOTAL Total Evacu Hospita Année observation Homme Femme Homme Femme Hom Fem Hom Fem général -ation -lisation 1994 61 - 2 - 57 3 120 3 123 32 5 - 1995 42 - 2 - 27 - 71 - 71 10 2 - 1996 17 - 1 - 24 - 42 - 42 11 1 - 1997 15 1 - - 6 - 21 1 22 3 3 Un accident mortel 1998 14 - - - 22 - 36 - 36 6 4 Un accident mortel 1999 19 - - - 13 - 32 - 32 19 4 - 2000 31 1 - - 35 1 66 2 68 12 2 Un accident mortel 2001 30 - 2 - 19 1 51 1 52 9 3 - Total 229 2 7 - 203 5 439 7 446 102 24 - général Source : Dossier du service administratif et personnel

Nous avons constaté aussi que le nombre d'accidents du travail varie selon la catégorie professionnelle. Mais plusieurs accidents du travail ne sont pas déclarés à la CNAPS car des fiches de comptes-rendus d’accidents ne sont pas envoyées au chef de section sociale de la SUCOMA. Mais sur le nombre d'accidents de travail enregistrés, nous avons remarqué que les ouvriers de catégories professionnelles M 2, OP1 A et OP2 A sont les plus victimes. Pourquoi? Parce que ce sont eux qui font les travaux très dangereux.

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Par exemple :

- Les ouvriers M 2 sont des manœuvres. Ils font tous les travaux permettant de mettre en marche et de faire fonctionner les machines, les véhicules et les engins.

- Les ouvriers OP1 A sont des aides mécaniciens, des équipes mobiles, des agents d'intervention, des aides maçons, des aides chaudronniers, des aides électriciens, des distillateurs, des dépanneurs, des cuivistes, des tractoristes, des aides tourneurs et etc.

- Et les ouvriers OP2 A sont des turbineurs, des conducteurs d'engin, des mécaniciens, des électriciens, des évaporeurs, des neutraliseurs, des opérateurs de groupe, des responsables d'entretien et etc.

Ces trois catégories professionnelles sont les plus victimes des accidents de travail dans cette entreprise car ce sont ces ouvriers qui font fonctionner surtout les machines très dangereuses dans cette usine. Mais ceci ne veut pas dire que nous n'avons pas trouvé des accidents de travail avec les autres catégories professionnelles. Assurément, il y avait des manœuvres de catégorie OS 1, des ouvriers spécialisés OS 2 , OP1 B et OP1 C, quelques agents de maîtrises de catégories OP2 B, OP2 C et OP3 A et quelques cadres sont accidentés. L'effectif des accidents de travail au niveau des agents de maîtrise et des cadres sont moindres par rapport à ceux des manœuvres et des ouvriers spécialisés car ce sont ces derniers qui font tous les travaux très dangereux et trop risqués. Par contre, les agents de maîtrise et les cadres ne font que surveiller et contrôler les travaux des ouvriers et c'est pour cette raison que nous ne les avons pas trouvé beaucoup d'accidents de travail. Les cadres accidentés sont des ingénieurs et des cadres techniques d'entreprise et les agents de maîtrise accidentés sont par exemples des chefs de section, des chefs de zone, des chefs de chantier, des conducteurs de travaux et des conducteurs d'engin. D'autre part, nous n'avons pas trouvé des accidents de travail au niveau des agents de maîtrise et les cadres bureaucrates parce qu'ils ne font que des travaux administratifs et commerciaux. Le tableau ci-dessous nous résume la variation des accidents de travail par catégorie professionnelle depuis 1994 jusqu'à 2001 se présente comme suit :

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TABLEAU N°14 : les accidents du travail par catégorie professionnelle :

Année 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 C.P

M2 53 27 22 3 22 10 36 9

OS 1 3 1 1 1 2 2

OS 2 6 5 5 2 2 2 3 6

OP1 A 17 4 6 4 6 7 16

OP1 B 14 7 2 2 1 3 8 4

OP1 C 6 5 3 3 2 1 2

OP2 A 13 13 2 4 5 3 6 9

OP2 B 9 8 1 1 4 4 3 5

OP2 C 1 1 1

OP3 A 1 1 1 Cadre 2 1 1 TOTAL 123 71 42 22 36 32 68 52 Source : Enquête faite auprès du service administratif et personnel

L'effectif des accidents de travail est nombreux. Alors les causes sont aussi nombreuses et très variées. D 'où l'analyse des natures des lésions et les éléments matériels ayant occasionné ces accidents du travail au niveau de cette entreprise.

En définitive, les natures des lésions sont les ensembles de modification de la structure d'un tissu ou d'un organe sous l'influence d'une cause morbide due aux accidents de travail. Nous avons remarqué que les natures de lésion les plus fréquentes sont les plaies et les blessures . C'est bien normal car dans cette entreprise, la plupart des accidentés sont blessés par des outils à main et des appareils divers comme des clous, des coupe coupes, des diverses pinces, des tournes vices, des marteaux, des compresseurs et etc. Ensuite, les brûlures provoquées par la chaleu r (eau chaude avec vapeur, sirop à température supérieure à 120°C, cendre), les produits caustiques (soude caustique), les matériels explosifs , les inflammables et l' électricité sont aussi nombreux.

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TABLEAU N°15 : Nature des lésions des accidents de travail de 1994 jusqu'à 2001 :

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Total 1-Fracture 2 1 2 5 2- Entorse 1 1 8 1 11 3- Contusion 10 2 2 3 3 1 11 1 32 4- Brûlure 10 5 6 2 5 4 8 40 5- Plaie, Blessure 88 56 38 10 28 13 30 30 293 6- Coupure 7- Présence d’un corps 5 1 1 5 1 13 étranger 8- Amputation 4 1 5 9- Traumatisme de l’œil 3 1 1 2 7 10- Traumatisme buccal 1 4 5 11- Traumatisme crânien 2 2 1 1 3 3 12 12- Traumatisme 1 1 2 oculaire 13- Traumatisme du 1 1 3 1 6 front 14- Traumatisme du 3 1 4 pied, jambe, cuisse 15- Déchirure 1 1 2 16- Ecchymose 2 2 17- Piqûre 18- Irritation oculaire 1 1 19- Écorchure 1 3 4 20-Intoxication de 1 1 produit chimique TOTAL 123 71 42 22 36 32 68 52 446 Source : Enquête faite auprès du service administratif et personnel

Les plaies, les blessures et les brûlures sont les lésions les plus fréquentes aux niveaux de nombreux accidentés. C'est bien évident car la plupart des ouvriers qui travaillent dans divers ateliers (comme la préparation canne et fabrication, le moulin, la chaudière, la fonderie, l'évaporation et cuite, l'entretien électrique, l'atelier tour, l'atelier bois et le service garage) ne sont pas bien sécurisés en matière de protections individuelles. La plupart d'entre eux font leur travail sans protection. Tous ceux-ci peuvent être vérifiés dans les tableaux N° 11 et 12 expliquant les équipements matériels qui existent dans chaque atelier de l'entreprise. Par

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contre, nous avons aussi constaté que certains ouvriers ont des protections mais ce sont eux qui ne veulent pas les utiliser car il se peut que c'est dérangeant le fait de mettre les protections individuelles comme les gants, les casques, etc. Alors ceux qui ont des protections ne veulent pas les mettre et ceux qui n'en ont pas veulent en avoir. D'autre part, plusieurs éléments sont à l’origine des accidents du travail depuis 1994 jusqu’à 2001 : ce sont les outils divers, les particules ou les petits éléments de matière, les machines, les engins divers et les objets en cours de manutention manuelle qui sont à l'origine des différentes lésions des accidents du travail. Pourquoi ? Car la plupart des ouvriers qui utilisent ces matériels ne sont pas protégés. Tout ceci nous amène à voir le tableau suivant qui nous résume les éléments matériels qui causent souvent des accidents de travail (de 1994 à 2001) dans cette entreprise sucrière.

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TABLEAU N° 16 : Eléments matériels ayant occasionné les accidents de travail :

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 TOTAL 1- Obstacle au sol 3 3 1 2 9 2- Sol glissant 2 2 3 7 3- Chute de plein pied 3 1 1 1 6 4- Chute d’un niveau supérieur 4 1 2 2 2 4 2 17 5- Objet / masse en mouvement accidentel 7 4 5 2 5 2 5 11 41 6- Objet en cours de manutention manuelle 5 7 7 1 1 2 6 3 32 7- Choc par véhicule 1 3 1 6 4 3 18 8- Particules ou petits éléments de matières 28 13 3 2 4 1 10 5 66 9- Machine ou engins divers 8 4 1 5 25 6 49 10- Outils ou appareils divers 53 27 24 2 17 2 8 8 141 11- Electricité 2 1 1 2 6 12- Matières explosives 3 2 1 1 1 1 9 13- Inflammables 1 1 14- Eau chaude avec vapeur 3 3 4 1 2 13 15- Coulage 4 1 5 16- Choc provoqué par le heurt 1 1 2 contre un camion 17- Choc provoqué par le heurt contre un escalier, porte 18- Coup de pierre lancé 1 1 2 19- Soudure 1 1 20- Choc provoqué par le heurt 2 1 2 1 6 contre un matériel de l’usine 21- Agression 1 1 2 22- Accident de circulation 2 2 4 23- Brûlure par cendre 1 1 24- Feuille de canne à sucre 1 1 25- Produit toxique (insecticide) 1 1 26- Produit chimique (soude caustique) 3 1 4 27- Sirop > 120° C 1 1 28- Morsure d'un chien 1 1 TOTAL 123 71 42 22 36 32 68 52 446 Source : Enquête faite auprès du service administratif et personnel

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D'après ce que nous avons vu auparavant, nous avons constaté que ce sont surtout les ouvriers qui sont les plus victimes des accidents de travail. Alors nous allons essayer de voir l'effectif des ouvriers accidentés par rapport aux agents de maîtrise et aux cadres, les natures des lésions et les éléments ayant occasionnés l'accident du travail pour l'année 2001.

Le graphique ci-dessous nous représente l'effectif des accidents de travail de chaque catégorie professionnelle.

GRAPHIQUE N°01 : Effectif des salariés accidentés (année 2001) :

35 M2 30 OS1 25 OS2 OP1A 20 OP1B 15 OP1C OP2A 10 OP2B 5 OP2C OP3A 0 Cadre Pourcentage

Nous avons constaté que pour cette année 2001, les travailleurs de la catégorie professionnelle OP1 A étaient les plus victimes des accidents de travail. Ils étaient au nombre de 16 dans cette catégorie soit 30,77% des accidents de travail. C'est bien évident, car ce sont eux qui font les travaux les plus dangereux de la société.

Par exemple : aide mécanicien, aide maçon, aide chaudronnier, aide électricien, aide tourneur, aide d'entretien, équipe mobile, distillateur, dépanneur, cuiviste, tractoriste, soudeur, etc.

Ensuite, les catégories M 2 et OP2 A sont aussi victimes des accidents de travail. Chacune de ces catégories avait 09 accidentés soit 17,31%. Les ouvriers catégorie M 2 sont tous des gardiens et des manœuvres . La plupart d'entre ces manœuvres sont des ouvriers saisonniers qui ne maîtrisent pas encore leur travail car ce sont des apprentis. Et les ouvriers OP2 A sont des turbineurs, des conducteurs d'engin, des mécaniciens, des électriciens, des évaporeurs, des neutraliseurs, des tourneurs, etc. Par contre, les pourcentages des accidents de travail au

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niveau des agents de maîtrise (OP2 C et OP3 A) ont chacun de 1,92% et ainsi que ceux de cadres (environ 1,92%).

En bref, tous les ouvriers de catégories M 2, OP1 A et OP2 A sont les plus victimes des accidents de travail car on a enregistré plusieurs accidents dans ces trois catégories. D'ailleurs, ce sont eux qui pratiquent les travaux dangereux. C'est pour cette raison que nous avons pris l'initiative d'étudier un peu plus profondément le cas de ces ouvriers pour cette année 2001. Ceci nous amène à réfléchir sur le nombre des accidents de travail des ouvriers qui se produit par mois de cette année 2001. Le graphique N°02 ci-dessous nous explique les nombres d'accidents de travail des ouvriers de l'année 2001.

GRAPHIQUE N°2 : Les accidents de travail enregistrés par mois (année 2001) :

9 Janvier 8 Février 7 Mars 6 Avril Mai 5 Juin 4 Juillet 3 Août 2 Septembre 1 Octobre Novembre 0 Effectif des accidents Décembre

Sur ce graphique, nous avons vu qu'aux mois de janvier, février et mars, on n'a enregistré qu'un accident de travail par mois. C'est bien normal car pendant cette période, la société n'utilise que des ouvriers permanents et quelques ouvriers temporaires et journaliers pour faire les réparations et les nettoyages de l'usine. Alors l'accident de travail était rare. Pendant ces trois mois, les ouvriers (permanents, saisonniers et journaliers) qui travaillent ne sont pas nombreux comme pendant la période de la campagne. Ils sont environ 730 à 810 salariés.

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Par contre, au mois d'avril 2001, l'effectif des accidents de travail a augmenté. Il y avait cinq (5) accidents ce mois. Ceci peut être dû au fait que pendant ce mois, l'effectif total des ouvriers était environ 1059 salariés. Mais nous avons constaté qu'au mois de juin, l'effectif de cet accident de travail a augmenté. On a enregistré neuf (9) accidents. C'est bien évident car c'est le début de la campagne. Donc la société a embauché plusieurs salariés, surtout des ouvriers saisonniers et journaliers. Ils étaient alors au nombre de 1663 salariés (permanents, saisonniers et journaliers). Et la plupart d'entre eux sont de nouveaux travailleurs, ils ne maîtrisent pas encore leur tâche. En plus, le nombre des accidents de travail pendant l'intercampagne est moins important par rapport à celui des accidents de travail durant la campagne (juin jusqu'au décembre). Pendant cette campagne, les effectifs des travailleurs sont élevés. De l'autre côté, il y a le travail de jour et de nuit.

En bref, vu l'augmentation de l'effectif des travailleurs pendant cette campagne et vu les heures de travail jour et nuit (il y a toujours des travailleurs jours et nuits), les effectifs des accidents ont aussi augmenté et c'est bien normal. L'effectif moyen des ouvriers pour l'année 2001 est environ 1457 et on a enregistré 44 ouvriers accidentés soit 3,01% de cet effectif moyen des ouvriers. Alors dans cette entreprise, on peut dire que les accidents du travail ne sont pas fréquents. Ceci est vérifié par le taux des accidents du travail qui n'est pas du tout élevé. Tout ceci nous amène à analyser un tableau qui nous représente les natures des lésions des ouvriers accidentés pour cette année 2001 selon leur catégorie professionnelle.

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TABLEAU N° 17 : Nature des lésions des ouvriers accidentés pour cette année 2001 :

NATURE DE LESIONS M2 OS 1 OS 2 OP1 A OP1 B OP1 C OP2 A TOTAL Entorse 1 1

Contusion 1 1

Brûlure 4 1 1 6

Plaie, blessure 5 5 11 1 6 28

Traumatisme du front + 1 1 perte de connaissance

Présence d’un corps 1 1 étranger

Amputation 1 1

Traumatisme de l’œil 1 1

Traumatisme oculaire 1 1

Ecchymose 1 1

Traumatisme de jambe 1 1

TOTAL 9 6 16 4 9 44

Source : Enquête faite auprès du service administratif et personnel

En analysant ce tableau, nous avons vu que les lésions des ouvriers accidentés qui se présentent souvent sont des plaies et des blessures. Ceci peut être expliqué par le fait que les éléments matériels ayant occasionné souvent des accidents sont des objets ou masses en mouvement accidentel et des outils ou appareils divers comme des coupe coupes et des petits matériels de chaque atelier. Et enfin, nous avons vu qu'il y avait un accident grave cette année. Un ouvrier saisonnier de catégorie OS 2 s'est amputé la main gauche à cause d'une machine. Nous verrons le nombre d'accidents par catégorie professionnelle et les listes des matériels ayant occasionné ces accidents pour cette année 2001.

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TABLEAU N° 18 : Les éléments matériels ayant occasionné des accidents du travail selon leur catégorie professionnelle (année 2001)

M2 OS 1 OS 2 OP1 A OP1 B OP1 C OP2 A TOTAL 1- Obstacle au sol 1 1 2

2- Chute de plein pied 1 1

3- Chute d’un niveau supérieur 2 2

4- Objet ou masse en 1 2 3 1 2 9 mouvement accidentel

5- Objet en cours de manuten- 1 2 3 tion manuelle

6- Choc par véhicule 1 1

7- Particules ou petits éléments 1 1 2 1 5 de matières

8- Machines ou engins divers 1 2 1 4

9- Outils ou appareils divers 3 1 3 1 8

10- Electricité 1 1

11- Inflammable 1 1

12- Eau chaude 1 1 2

13- Choc provoqué par le heurt 1 1 contre un matériel de l’usine

14- Coulage

15- Agression 1 1

16- Morsure par un chien 1 1

17- Produit chimique (soude 1 1 caustique)

18- Sirop supérieur à 120° C 1 1

TOTAL 9 6 16 4 9 44 Source : Enquête faite auprès du service administratif et personnel

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Ce tableau explique les matériels qui causent souvent les accidents du travail des ouvriers selon leur catégorie professionnelle. On a remarqué que ce sont les objets ou masses en mouvement accidentel et des outils ou appareils divers qui provoquent souvent des accidents dans cette entreprise. Les 38,65% des accidents sont causé par des objets en mouvement accidentel et des outils ou appareils divers. c-) Les difficultés rencontrées par les ouvriers de cette entreprise :

Primo, les manques de communication, des formations ouvrières et des formations de secouriste:

D'abord, il y a des problèmes de communication. Ah ! Ceci est un problème très grave. Les ouvriers et les employeurs chinois ne se communiquent que par des gestes surtout pendant la première année des Chinois dans cette société. Alors ce problème pourrait entraîner des mésententes, des malaises sociaux et des malentendus entre les employés et leurs employeurs.

D’autre part, nous avons vu aussi qu’il n’y a plus de formations ouvrières dans cette entreprise ; pourtant la plupart de ses ouvriers ne sont pas professionnels, certains sortent de l’école primaire ou secondaire et les autres sont des sortants des écoles non-professionnelles qui seront obligés de faire une formation à l’initiation (stage de 6 mois). Les formations professionnelles des ouvriers sont très nécessaires pour avoir des capacités et des améliorations au niveau du travail. Depuis la période de SUCOMA, il n’y a qu’une formation ouvrière : c’est Monsieur RAMENA, conducteur d’engin qui avait fait une formation et c’est à celui-ci d’apprendre et de former les autres conducteurs. Dans la distillerie, il y avait une formation pratique qui était faite par des Chinois. L’objectif de cette formation est de savoir faire un entretien et la fermentation de la distillation.

En outre, il n’y a pas de formation des secouristes dans cette entreprise. Pourtant, les ouvriers sont souvent en danger dans cette grande usine, alors il est nécessaire de former des secouristes pour venir en aide et porter assistance à des victimes des accidents du travail et leur donner les premiers soins.

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Secundo, concernant surtout les protections du travail et les conditions d’hygiène et d’environnement du travail :

Certains ouvriers et surtout les saisonniers se trouvent dans l’insécurité et se sentent en dangers car la plupart d’entre eux n’ont pas d'équipements de protection, pourtant ils font les travaux dangereux et très nocifs.

Exemple : dans la fonderie où l’on fond les métaux pour en faire des lingots ou pour leur donner la forme d’emploi, les fondeurs n’amènent pas de protection ; pourtant dans cette fonderie, la température est de 1500°C pour faire fondre des métaux et ils utilisent aussi des coques qui se chauffent jusqu’à 800°C. Alors, beaucoup de travailleurs sont brûlés par des petits morceaux de cette coque chauffée et les autres par des coulages.

Ensuite dans l’atelier forge où l’on travaille les métaux au feu et au marteau sur l’enclume et dans l’atelier tour, les ouvriers ont demandé surtout des masques à soudeur ou verre de masque, des lunettes blanches et des tabliers en cuir. Au moment où nous avons fait l’enquête, certains matériels de protection existent dans le magasin de stockage. Or les travailleurs disent qu’on ne leur partage pas ces matériels de protection. Par contre une magasinière nous a dit qu’il n’y a pas des demandes arrivées dans ce magasin. Pourtant, nous avons pu confirmer que les chefs de section et les chefs d’équipe font ces demandes.

En plus, nous avons constaté aussi qu’il n’y a pas des dératisations dans les magasins de l’usine et dans l’usine elle-même. On ne fait pas des nettoyages et des désinfections des locaux de travail. Pourtant tout ceci est nécessaire à la santé de ces travailleurs.

D’autre part, nous avons constaté qu’il y a des manques de douches et de toilettes dans cette usine. Certains ateliers avaient des douches et des W.C. mais ils sont devenus impraticables à cause du manque d’eau ou de l’irresponsabilité de chacun car certains ont fait leurs besoins dans tous les quatre coins du WC et de la douche. Ainsi, l’environnement du travail devient insalubre.

Enfin, certains ouvriers disent que l’éclairage est insuffisant. Par exemple, dans l’atelier de fabrication, section d’évaporation, il n’y a qu’une lumière (ampoule) de 300 à 500 Watts. Celle-ci est insuffisante pour ce grand atelier et elle cause des problèmes sur la vue de certains travailleurs.

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Tertio, le problème de coupures d'eau et d'électricité :

Les coupures d’eau et d’électricité dans le village de Tsaramandroso et à l’usine de Betsipotika dérangent aussi les travailleurs. Pour certains travailleurs et surtout les ouvriers, leurs logements ne bénéficient pas d’eau courante, ce sont des citernes qui leur procurent de l’eau tous les deux ou trois jours ou même une fois par semaine. Alors, ils craignent vraiment de leur santé.

En bref, tous les problèmes soulignés ici sont presque évoqués par les délégués du personnel au chef d’entreprise. D’ailleurs, c’est dans ce rôle et cette mission qu’exercent les fonctions de délégués du personnel de l’entreprise.

Leurs fonctions sont définies par l’article 101 du code de travail. Il s’agit de :

- Présenter les réclamations individuelles ou collectives du personnel au chef d’établissement ; - Saisir l’inspection du travail de toute plainte ou réclamations relatives à l’application de prescriptions légales et réglementaires ; - Veiller à l’application des prescriptions relatives à l’hygiène et à la sécurité des travailleurs et proposer toute mesure utile ; - Communiquer et étudier avec l’employeur toutes mesures qui tendent à l’amélioration de l’organisation et du rendement de l’établissement.

Bref, tous ces problèmes que les ouvriers ont rencontrés dans cette entreprise, nécessitent des propositions des réponses. Alors nous allons essayer de porter des solutions à ces divers problèmes dans la conclusion.

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Pour conclure, cette première partie nous représente la localisation de cette entreprise SIRANALA ainsi que toute son histoire avant de devenir SUCOMA. Cette société a vécu plusieurs difficultés qui ont causé le désengagement de l'Etat au profit des investisseurs chinois. Ces derniers ont proposé le système de location gérance et payé petit à petit les dettes de la SIRANALA. Alors elle est devenue SUCOMA. Elle fait travailler plus des milliers des salariés et nourrir plus des 1482 membres de familles des salariés permanents. 75% de l'effectif total des salariés sont des ouvriers et des manœuvres. Ensuite, nous avons vu que plusieurs matériels et équipements sont utilisés afin de faire fonctionner cette entreprise pourtant la plupart des salariés qui utilisent ses matériels ne sont pas sécurisés. Ils risquent d'être accidentés. En plus, les conditions de travail des salariés sont très difficiles, ils travaillent jour et nuit. Les conditions d'hygiène, de sécurité et d'environnement du travail ne sont pas aussi bien équipées. Alors les travailleurs ne sont pas bien protégés. Enfin, nous avons enregistré 52 accidents sur 1457salariers pour cette année 2001 dont 44 accidentés sont des ouvriers soit environ de 3,01% de cet effectif moyen des salariés. Les causes et les conséquences de ces accidents sont très nombreuses. Elles sont montrées dans cette première partie par l'analyse des natures de lésion et les matériels ayant occasionné ces accidents. Si cette première partie nous a représenté tous ceux-ci, la deuxième partie ciblera la politique sociale de cette entreprise. Alors comment est organisée cette politique sociale de l'entreprise SUCOMA ?

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LA POLITIQUE SOCIALE DE

L'ENTREPRISE SUCOMA

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CHAPITRE I : LES SALAIRES ET LA MEDECINE D'ENTREPRISE DE LA SOCIETE SUCOMA :

1.1)- Les salaires : La fonction des ouvriers est classifiée en suivant les catégories professionnelles de cette société. Il est nécessaire d'expliquer que les catégories professionnelles M 2 et OS 1 sont des manœuvres, les OS 2 à OP2 A sont des ouvriers spécialisés et les OP2 B à OP3 C sont des agents de maîtrises. Les salaires qui se trouvent sur ce tableau N°19 ne concernent que les salaires minimums d'embauche et les salaires d'ancienneté de chaque catégorie sans les ajouts des heures supplémentaires.

Le tableau ci-dessous nous représente la réglementation de l'attribution des catégories professionnelles relatives aux diverses fonctions au sein de la société SUCOMA et les salaires mensuels des ouvriers selon leur catégorie professionnelle et leur fonction.

TABLEAU N° 19 : la réglementation générale de l’attribution des catégories professionnelles relatives aux diverses fonctions au sein de la SUCOMA

(E = Embauche ; A = Ancienneté) :

TAUX SALAIRE FONCTION CATEGORIE INDICE HORAIRE MENSUEL E = 1025 941 188.200 M2 Gardien ; Manœuvre A = 1080 991 198.200 E = 1090 1001 200.200 Gardien ; manœuvre ; agents OS 1 A = 1145 1145 210.200 d’entretien (espace verte) ; jardinier Agents d’entretien (incendie), femme E = 1150 1056 211.200 OS 2 de ménage, échantillonneuse, A = 1220 1220 224.000 irrigateurs (recherche Agronomique) Aide Mécanicien, équipe mobile, agents d’intervention, aide maçon, aide E = 1315 1207 241.400 chaudronnier, aide électricien, OP1 A A = 1430 1313 262.600 distillateur, dépanneur, cuiviste, tractoriste, aide tourneur, aide d’entretien, soudeur, planton, pompiste Maçon, magasinier, aide-soignante, E = 1440 1322 264.400 charpentier, vigile, chauffeur V.L, OP1 B A = 1510 1386 277.200 observateur, opérateur de saisie, secrétaire dactylo, chefs d’équipe

OP1 C E = 1515 1391 278.200 Conducteur pont roulant, menuisier,

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A = 1575 1446 289.200 modeleur, mouleur, stockiste, vaguemestre, magasinier Turbineur, chef peintre, chef vulcanisateur, conducteur d’engin, mécanicien, électricien, évaporeur, E = 1580 1450 290.000 OP2 A infirmier, laborantin, neutraliseur, A = 1780 1634 326.800 opérateur de groupe, plombier, rebobineur, responsable d’entretien, pivot, S.O.P, tourneur Chef de section, chef de zone, chef E = 1835 1685 337.000 OP2 B magasinier, conducteur de travaux, A = 2105 1932 386.400 conducteur d’engin A = 2110 1937 387.400 OP2 C Agent de trésorerie, chef de chantier B = 2155 1978 395.600 Comptable, infirmier major, E = 2160 1983 396.600 OP3 A responsable PMI, secrétaire de A = 2425 2226 445.200 direction E = 2435 2235 447.000 OP3 B A = 2520 2313 462.600 E = 2530 2323 464.600 OP3 C A = 2650 2433 486.600

Source : Dossier du service administratif et personnel

Pour un employé saisonnier, sa catégorie professionnelle n’est pas semblable à celle d’un employé permanent. Celle d’un saisonnier est inférieure à la catégorie professionnelle d’un permanent même s’il exerce une même fonction. Par exemple, on peut trouver un ancien gardien ou un ancien manœuvre de catégorie OS 1 et le nouveau gardien ou le nouveau manœuvre qui vient être embauché sera obligatoirement de catégorie M 2.

D'autre part, nous avons constaté que le passage automatique de l’indice d’embauche à l’indice d’ancienneté se détermine en fonction de la catégorie professionnelle. Les délais légaux pour l'ancienneté de chaque catégorie au sein de la société se font ainsi :

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- Les catégories M 2 à OS 2 : délai de 3 ans ;

- Les catégories OP1 et OP2 : 4 ans ;

- Les catégories OP3 : 5 ans.

Enfin, on a constaté que certains employés ont des catégories inférieures ou supérieures à celle qui correspond à leur fonction. Par exemple : On peut trouver une secrétaire de direction qui a une catégorie OP3 B pourtant dans ce tableau, elle devrait être classée dans la catégorie OP3 A et un comptable qui a une catégorie OP3 C pourtant il devrait être classé dans la catégorie OP3 A. En 2001, la SUCOMA a dépensé environ 3.890.601.295 Fmg pour payer les salaires de ces ouvriers saisonniers et permanents. Les salaires des ouvriers journaliers n'y sont pas compris. La société paye 7000 Fmg par jour à un ouvrier journalier. Les dépenses de la société pour le paiement des salariés ouvriers (c'est-à-dire les salaires plafonnés des ouvriers) pour cette année 2001 sont représentées par ce petit tableau. TABLEAU N° 20 : Salaires plafonnés des ouvriers pour cette année 2001 :

ouvriers Salaires plafonnés (fmg / année 2001) Saisonniers 1.854.252.517 Permanents 2.036.348.778 TOTAL 3.890.601.295 Source : Enquête faite auprès du service" budget et finance"

Nous avons pu trouver les salaires des travailleurs permanents et saisonniers de la société SUCOMA mais ce ne sont pas bien détaillés car il était difficile pour nous de les avoir. Ceux que nous avons trouvés, sont des salaires plafonnés. Chaque salarié a son propre salaire. On trouve des travailleurs qui ont les même fonctions et les même catégories mais qui n'ont pas les mêmes salaires. On peut trouver des salariés de la catégorie M 2 mais leurs salaires sont ceux des travailleurs de la catégorie OP1 B. Par exemple, un gardien peut avoir le même salaire qu'à un chauffeur de voiture légère.

Concernant les salaires des cadres moyens et des cadres supérieurs, on ne nous a pas accordé de les savoir. Mais selon les enquêtes faites, les salaires des cadres moyens sont environ 700.000 à 900.000 Fmg . Et pour les cadres supérieurs , ils sont rémunérés à partir de 1.000.000 Fmg .

Mais concernant les primes et les promotions , il est nécessaire de définir qu' une prime est une somme versée à un salarié en plus de son salaire à titre de gratification. Tandis qu'une promotion est une nomination, accession simultanée d'une ou plusieurs personnes à un grade ou à une dignité plus élevée, à une fonction ou à une position hiérarchique plus importante. En 2001, cinq (5) salariés ont trouvé des primes spéciales d'un million de francs malgaches (1.000.000 Fmg). Ce sont des salariés qui ont fait des exploits particuliers dans leur service.

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Par exemple : - Monsieur Eleuther, directeur administratif et personnel de la SUCOMA, a pu découvrir et arrêter des fraudes faites par certains salariés concernant les frais médicaux, les achats de médicaments et leurs remboursements. - Monsieur Augustin, cadre, a pu réduire la consommation de gasoil à 0 à la chaudière. - Monsieur Dewa, chef de service, a pu sauver la campagne de cette année 2001 à la suite d'une panne d'un groupe. Pour acheter un nouveau groupe, il faut dépenser environ 2 Milliards de francs malgaches. Pourtant, il a pu réparer ce groupe à 1/10 de ce prix c'est-à-dire la société a dépensé 200.000.000 Francs malgaches pour sa réparation.

Par contre, pour cette année 2001, aucun salarié n'a bénéficié de cette promotion dans cette entreprise. Une salariée l'a demandé car elle a travaillé à la société depuis plusieurs années. Mais la décision n'a été pas encore sortie cette année-là.

En bref, il était très difficile de connaître surtout les dépenses et les budgets de cette entreprise. L'accès à ceux-ci était interdit. L'entrée même dans le service budget et finance était interdite. Alors pourquoi les Chinois sont-ils strictes sur ce point ? Que cachent-ils derrière cet acte ?

Tout ceci nous amène actuellement à analyser la médecine d'entreprise de cette société. Est-ce que la médecine d'entreprise existe vraiment dans cette société sucrière ? Est-ce que les employeurs suivent les conditions de celle-ci ? Et est-ce que les employés suivent aussi les conditions et les règles de cette médecine d'entreprise ? Nous verrons les réponses à toutes ces questions dans le sous chapitre suivant.

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1.2)- La médecine d'entreprise : a)- Organisation de la médecine de l’entreprise SUCOMA :

D'abord, la médecine d'entreprise est l'ensemble des mesures préventives et curatives prises en charges par la société et particulièrement destinées à éviter ou à combattre l'action des facteurs sociaux défavorables. C'est l'ensemble des préventives destinées à dépister les maladies touchant les travailleurs et à éviter les accidents ou maladies résultant de l'activité professionnelle. La société «complexe agro-industriel SINARALA » est autorisée à créer et faire fonctionner un service Médical d’entreprise après avis de la direction du travail et de la Prévoyance sociale et par la décision N° 082- MT du 04 juillet 1987. Le service Médical d’Entreprise SIRANALA assure aux travailleurs et aux membres de leur famille la délivrance des prestations médicales suivantes : les visites médicales systématiques ou périodiques, les visites médicales d’embauche, les soins aux travailleurs malades et aux membres de la famille des travailleurs ainsi que leurs évacuations, les consultations, les médicaments, la consultation prénatale, l'accouchement par la PMI de la SIRANALA, la consultation et soins post-natal et la vaccination. Actuellement, il est opportun de souligner que certaines prestations n’existent plus dans le service médical de la SUCOMA : par exemple :

- La visite médicale systématique ;

- La visite périodique annuelle et la visite de reprise n’existent plus dans la société. Seuls les travailleurs saisonniers effectuent la visite médicale d’embauche au plus tard quelques jours suivant leurs embauches ;

- Actuellement, la consultation et les soins dentaires n’existent plus. A cause des manques de produit dentaire dans ce centre médical, le dentiste ne fait que l’extraction dentaire ;

- La consultation prénatale, l’accouchement, la consultation et soins post-natal et la vaccination n'existent plus à cause des manques d’effectifs. Il n’y a plus de sage- femme dans ce centre.

Autrefois, la société SIRANALA offre d’autres prestations : soit par la prise en charge directe des frais, soit par les biais de remboursement des frais engagés par l’employé. En plus, elle a pris en charge aussi les verres de lunettes optiques jusqu’à concurrence de 250.000fmg et le remboursement des montures de lunettes optiques jusqu’à concurrence de 50.000fmg. La

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société a pris en charge à 100 % les frais d’hospitalisation de ses travailleurs suivant la catégorie professionnelle :

- Première catégorie : pour les cadres

- Deuxième catégorie : pour les non-cadres

La société assure aussi gratuitement les soins médicaux et les médicaments. Les achats de médicaments, les frais d’évacuation et d’hospitalisation étaient remboursés à 100 %. Et autrefois, les frais de transport, des évacuations sanitaires étaient à la charge de la société, soit par avion, soit par terre. Mais actuellement, elle ne prend en charge que les frais d’évacuation sanitaire par voie terrestre.

Mais à présent, la société SUCOMA ne prend plus en charge les verres de lunettes optiques et les montures des travailleurs sauf les cas des travailleurs qui devraient subir des travaux de précision. Ces travaux seront certifiés par les chefs de service. Ensuite, les médicaments distribués au centre médico-social de la SUCOMA, les achats de médicaments dans les pharmacies, les frais de consultation, les frais d’analyse, les frais d’hospitalisation et évacuation sont pris en charge par la société dans le barème de l’enveloppe trimestrielle suivant :

TABLEAU N° 21 : Le barème de l'enveloppe trimestrielle par famille :

Catégorie socioprofessionnelle Barème de l’enveloppe trimestrielle (fmg par famille)

Ouvriers et employés 150.000

Agents de maîtrise et cadres 225.000 moyens

Cadres supérieurs 300.000

Source : Enquête faite auprès du service administratif et personnel

Ce barème est fait pour diminuer et limiter les fraudes et les détournements des frais médicaux qui étaient autrefois faits par certains travailleurs de la SUCOMA. Car on a remarqué que certains travailleurs ont profité de l’existence de ce remboursement et ils ont triché. Il est aussi nécessaire de souligner que ce sont les salariés permanents et leurs membres de familles qui bénéficient l'enveloppe trimestrielle. Mais quant aux ouvriers saisonniers, ils ne bénéficient que des médicaments existants dans la pharmacie de la société, soit à l’infirmerie de l’usine, soit à l’hôpital de Tsaramandroso. L’achat des médicaments d’un

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saisonnier ne sera pas remboursé. Alors leurs familles ne bénéficient rien. Par contre, nous avons constaté que les ouvriers saisonniers devraient être à la charge des employés parce qu'ils sont les plus victimes des accidents et des maladies causés par le travail. Cette remarque nous amène à voir : qui pourront bénéficier les prestations médicales offertes par le centre médico-social de la SUCOMA ?

Les bénéficiaires sont les travailleurs et leur famille. D'abord, on entend par travailleurs : les travailleurs saisonniers et les travailleurs permanents et par famille du travailleur : l'époux ou l’épouse légitime du salarié permanent, l'épouse ou l’époux du salarié permanent marié selon la coutume et les enfants mineurs (c’est-à-dire de moins de 18 ans) à la charge et vivant au sein de la famille du salarié. Ceux qui sont mariés selon la coutume devraient avoir des actes de concubinage délivrés par le Président du Fokontany .

Pour bénéficier de toutes les prestations offertes par la société, chaque travailleur et chacun du membre de leur famille doivent posséder une carte d’identification individuelle munie d’une photo d'identité délivrée par le service du personnel. Pour les travailleurs, ils devront amener aussi le cahier de visite médicale du service, signé par son chef hiérarchique. Dans ce cahier, le nom, le prénom et le numéro matricule du malade doivent être inscrits. Et pour les membres de la famille, même s’ils ont les cartes d’identification, ils devront amener un carnet où il y a les listes du membre de la famille, et signé aussi par le service du personnel. En cas d'évacuation sanitaire , seul le médecin du service médico-social est juge de l’état de santé du malade. C’est à lui de voir si le malade nécessite une évacuation ou non. Il évacue soit vers un centre régional (comme l’hôpital médico-chirurgical de Namahora, " toeram-pitsaboana aretin-koditra Bekoaka "), soit vers un centre provincial comme Antananarivo, Antsirabe et Tuléar. La prise en charge des frais de transport en cas d’évacuation sanitaire se fera après visa du médecin d’entreprise sur le choix du centre approprié. Mais quant aux consultations externes au service médico-social , les travailleurs et les membres de leur famille doivent prendre contact aux médecins de l’entreprise, soit à leur domicile (en dehors des heures et jours ouvrables), soit à l’infirmerie ou au dispensaire pendant les heures et jours ouvrables. Pour les cas d’urgences et en cas de nécessité absolue , les travailleurs et les membres de leur famille peuvent s’adresser aux médecins de leur choix à Morondava. L’urgence devra toutefois être dûment justifiée pour obtenir les remboursements. Les urgences, il s'agit de :

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- Traitement sur place. En dehors des heures et jours ouvrables, les infirmiers de garde sont à la disposition des malades présentant des cas graves ou nécessitant des soins d’urgence. Ces malades doivent toujours être munis de leur carte d’identification individuelle pour y être admis.

- Evacuation d’urgence pendant les heures de garde. Pour des cas qui dépasse la compétence de l’infirmier de garde ou si l’infrastructure ne permet pas le traitement sur place, cet infirmier peut ordonner une évacuation sanitaire vers le centre hospitalier de Morondava.

Le malade présente à la pharmacie de détail la fiche ordonnance établie par le médecin pour récupérer leurs médicaments. Cette pharmacie délivre au malade les médicaments selon la quantité prescrite et disponible en stock. La pharmacienne écrit sur la fiche ordonnance les médicaments qui manqueraient et à acheter par le malade. Cette fiche ordonnance est à faire signer par le médecin ou l’infirmier major. Mais pour la délivrance des médicaments prescrits par les médecins extérieurs à la SUCOMA, l’ordonnance doit être présentée au secrétariat du service médico-social à Tsaramandroso avec la carte d’identification individuelle du malade. Le secrétariat retranscrit sur la fiche ordonnance les cordonnées du malade, copie l’ordonnance dans le cadre réservé aux prescriptions du médecin, fait viser par le médecin du dispensaire et doit être présentée à la pharmacie de détail. Lors d’un achat prescrit par le service médico-social de la SUCOMA, le travailleur ou sa famille présente au secrétariat l'originale de la fiche ordonnance, la facture du fournisseur signée de la pharmacie en titre et même les médicaments achetés. Mais lors d’un achat prescrit par un médecin extérieur à la SUCOMA, le travailleur ou la famille présente au secrétariat du service médico- social l'ordonnance du médecin, la facture du fournisseur et les boites, les ampoules de médicaments achetés ou utilisés. Il s’agit ici des médicaments de traitement d’urgence et nécessaires le premier jour uniquement.

Concernant les médicaments périmés , à l’époque de la SIRANALA, il y avait des médicaments périmés. Après la vérification de la qualité, de la quantité et la date de péremption de chaque médicament par la commission de reforme de médicaments périmés, elle procède à la destruction de ce médicament périmé soit par la méthode d’enfouissement, soit par l’incinération. Après cette destruction, la commission rédige et signe le procès verbal de la condamnation des médicaments périmés. La commission de réforme de médicament est présidée par le médecin chef du service médico-social. Les membres qui la composent sont constitués par un représentant de service de contrôle de gestion et contrôle interne et de service de comptabilité. Mais actuellement, on a constaté qu’il n’y a plus des médicaments périmés car la société n’achète que deux ou trois boites de médicaments par mois ou même par trimestre. Il y a des pénuries de médicaments dans la société. On ne trouve que des

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médicaments génériques dans la pharmacie du centre médico-social de la SUCOMA (voir le liste des médicaments génériques existant dans le centre médico-social SUCOMA dans l'ANNEXE I).

En plus de ces prestations, sont dorénavant prises en charge par la société les contraceptifs, les préservatifs, les avortements involontaires et indication médicale pratiqués par un médecin ou sage-femme agrée et les traitements des maladies sexuellement transmissibles seront effectués par le dispensaire ou le centre spécialisé. Ceux qui sont exclus de ces avantages et ne sont pas pris en charge par la société. Il s’agit de traitements vers un centre non agréé par l’entreprise, de traitements à visée esthétique par voie chirurgicale, médicale ou chimique, des prothèses dentaires, des cures d’amaigrissement, des traitements de stérilité : chirurgicaux ou médicaux (exemple le médicament tel que Ephynal) et des médicaments achetés par le malade et sans ordonnance d’un médecin de la SUCOMA ou sur ordonnance d’un infirmier non approuvé par un médecin de la SUCOMA et sans caractère d’urgence.

Enfin, pour les maladies persistantes et déclarées incurables, la durée de l’absence ne peut excéder 183 jours. Si au 183 ème jour, l’intéressé n’a pas pu rejoindre son poste de travail, et en dehors des cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle, il sera mis fin au contrat liant le salarié et l’entreprise. Pendant les premiers 180 jours, les prises en charge des soins et des médicaments seront toujours faites par la société. b)- Caractéristique du service médical : Dans ce centre médico-social de la SUCOMA, il y a quelques personnels du service médical. Il s'agit de :

- Deux médecins : un médecin (en même temps dentiste) pour le dispensaire de Tsaramandroso et un autre médecin pour l’infirmerie de l’usine à Betsipotika ; - Trois infirmiers : pour le centre de service médico-social de Tsaramandroso et l’infirmerie de l’usine ; - Une infirmière majore pour le dispensaire de Tsaramandroso ; - Il n’y a pas de sage-femme ; - Une secrétaire pour le service médico-social ; - Une pharmacienne pour l’infirmerie de l’usine ; - Et deux femmes de ménages pour le dispensaire de Tsaramandroso.

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D'après les enquêtes faites, nous avons remarqué qu'il y a des manques d'effectif dans ce service. D'abord, il n’y a que trois infirmiers pour le dispensaire de Tsaramandroso et l’infirmerie de l’usine. En conséquence, dans cette infirmerie, il n'y a même pas un infirmier de garde toutes les nuits durant l'intercampagne. Alors durant l’intercampagne, l’infirmerie de l’usine bénéficie d'un infirmier le jour c'est-à-dire c'est seulement pendant les heures et les jours ouvrables qu'on trouve un infirmier. Mais la nuit, c’est le dispensaire de Tsaramandroso qui bénéficie d'un infirmier. C’est toujours le même infirmier qui travaille le jour à l’usine, qui assure la garde au dispensaire. Mais il sera remplacé par un autre infirmier le lendemain. Alors "que vont faire les travailleurs qui résident près du centre et qui ne bénéficient même pas d'un infirmier de garde pendant la nuit pourtant un cas grave se présente ou il y a urgence chez eux ?" Par contre, durant la campagne, c'est l'infirmerie de l'usine qui a un infirmier de garde pendant les nuits et vice- versa. C'est-à-dire pendant les heures et les jours ouvrables, c'est le dispensaire de Tsaramandroso qui bénéficie d'un infirmier. Ensuite, il n'y a aucune sage-femme dans le service médico-social de la société. Ce manque engendre l’inexistence de la consultation prénatale et postnatale, l’inexistence d’un programme élargi de vaccination chez les enfants de moins d’un an et la vaccination antitétanique pour tous les travailleurs et les membres de leur famille. Il n’y a plus aussi la planification familiale et la surveillance nutritionnelle des enfants de 0 à 3 ans. Enfin, il n’y a aucun accouchement enregistré dans ce centre. Les locaux et les équipements de ce service médico-social de Tsaramandroso sont représentés ainsi : SCHEMA N° 1 : Plan du dispensaire de Tsaramandroso :

9 11 12 8 2 2 7 1 1 13

6 2 1

5 10

4

3

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Légende des locaux du dispensaire 1- Salles d’attente = 2 salles 2- Cabinets médicaux = 3 cabinets 3- Salle de soins 4- Salle d’accouchement 5- Salle de laboratoire 6- Magasin de médicaments 7- Secrétariat 8- Pharmacie 9- Salle de PMI 10- Salle pour les accouchés 11- Salle pour les malades 12- Deux douches et deux W.C 13- Garage

Les équipements techniques du dispensaire sont une radioscopie TROPHY, un fauteuil dentaire GALLUS, deux matériels de stérilisation, un réfrigérateur, une salle de pansement avec un lit de consultation ou de repos, un brancard et des boites de secours et de l'eau courante et un éclairage. Pour l’infirmerie de l’usine, il n'y a qu'un cabinet médical, une salle de soins avec un lit de consultation, un réfrigérateur, des boites de secours et de l'eau et de l'électricité.

Mais quant aux médicaments et aux objets de pansements nécessaires, en général, un centre médical ou un dispensaire ou une infirmerie devrait avoir des médicaments et des objets de pansements nécessaires. Nous allons essayer de voir si le dispensaire de Tsaramandroso et l'infirmerie de l'usine possèdent tous les médicaments et tous les objets de pansements nécessaires (voir ANNEXE I). Concernant les médicaments, les pansements et les matériels existant dans le centre médico-social de la SUCOMA, nous avons constaté que seuls 25 % des médicaments nécessaires existent dans ce centre médico-social. En plus, on ne trouve que quelques listes de médicaments essentiels et génériques ( environ 43 médicaments génériques). Il existe quelques matériels de pansements dans ce centre médico-social mais ceux-ci sont insuffisants car les manques sont presque les 25 % des pansements et matériels nécessaires.

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Les fournisseurs de médicaments pour ce centre médico-social de la SUCOMA sont : la pharmacie de l’espoir, la pharmacie Mahasoa, le dépositaire Lovasoa, la pharmacie du centre, le DROGEMAD et l'OPHAM.

Par contre, pour l'année 2001, aucune maladie professionnelle n'est enregistrée. Mais concernant les accidents du travail, on a enregistré 52 accidentés dont 43 étaient soignés par le service médical et 9 n'étaient pas soignés par le service médical de la SUCOMA. Le nombre d’ouvriers hospitalisés du fait du travail était trois personnes. Enfin, cette année 2001, il n'y avait pas un accident mortel. Mais quand même, il y avait un accident grave car un ouvrier saisonnier s'est amputé la main gauche. c-) Diagnostic de consultation de cette année 2001 :

Tsaramandroso dispose d'un dispensaire qui traite des malades et des blessés durant toute l'année. Cependant, le registre 2001 nous donne le détail suivant :

TABLEAU N° 22 : Effectif des consultants dans le dispensaire de Tsaramandroso :

CONSULTANT (année 2001) Soins Total < 1 an 1 à 5 ans et Total (pansement, Ordonnances 4ans plus injections) prescrites Janvier 50 131 289 470 55 470 Février 52 132 264 448 43 448 Mars 41 134 322 497 43 497 Avril 14 86 258 358 51 358 Mai 11 59 219 289 62 289 Juin 12 61 229 302 60 302 Juillet 21 80 287 388 50 388 Août 25 86 256 367 46 367 Septembre 21 86 311 418 53 418 Octobre 32 91 312 435 48 435 Novembre 16 61 412 489 55 489 Décembre 17 60 297 374 40 374 TOTAL 312 1067 3456 4835 606 4835 Source : Enquête faite auprès du service médico-social

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Ce tableau nous représente l’effectif des malades, les soins et les ordonnances prescrites durant l'année 2001. Il est aussi nécessaire de voir l'effectif des malades par groupe d'âge durant une année. Le graphique ci-dessous nous montre les groupes d'âge des malades les plus souffrant et qui consultent beaucoup plus le médecin du centre médico-social de Tsaramandroso.

GRAPHIQUE N°03 : les diagnostics des consultations totales par groupe d'âge de l'année 2001 :

600

500

400 5 ans et plus 300 1 à 4ans Inférieur à 1 an 200

100

0

l n. s pt a ar mai juil J m Se nov.

Pour bien étudier la vie de santé des travailleurs et leurs membres de familles, nous essayons de voir un à un les diagnostics de consultations pour les enfants d'âge inférieur à un an, pour les enfants de 1 à 4 ans et les enfants de plus de 5 ans. Le tableau suivant nous représente l'effectif des enfants moins d'un an qui tombe malade et les types des maladies qui attaquent souvent ces enfants durant l'année 2001.

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TABLEAU N° 23 : Diagnostic de consultation pour les enfants de moins d'un an (année 2001)

J F M A M J J A S O N D Total Diarrhées sans déshydratation 10 12 5 3 6 6 5 10 8 9 74 Dysenteries sans déshydratation 2 2

Diarrhées et dysenterie avec 2 4 2 8 déshydratation Total IRA autres que pneumonie Pneumonie Toux de plus de 3 semaines 15 14 12 6 5 6 5 7 6 9 5 90 coqueluche Rougeole (vaccinés) Rougeole (non vaccinés) Ecoulement génital Ulcération génitale Infection cutanée Infection bucco-dentaire Infection de l’œil et de ses annexes 3 3 3 2 1 12 Malnutrition Hypertension Accidents, traumatismes Méningite (suspicion) Fièvre (suspicion de paludisme) 20 19 18 5 6 6 10 12 8 12 3 6 125 Autres 1 TOTAL 50 52 41 14 11 12 21 25 21 32 16 17 312 Source : Enquête faite auprès du service médico-social En 2001, sur 312 enfants d'âge inférieur à 1 an qui tombent malades, 125 souffrent de la fièvre (soit 40,06 %), 90 souffrent de la toux (soit 28,84 %), 74 ont attrapé la diarrhée sans déshydratation (soit 23,71 %), deux enfants souffrent de dysenteries sans déshydratation et 8 souffrent des diarrhées et des dysenteries avec déshydratation. Pendant les mois de janvier, février et mars, l'effectif des enfants malades ont augmenté. Ce sont les paludismes, les toux et les diarrhées qui frappent souvent les enfants pendant cette période. C'est bien normal car c'est la période de pluie et de la chaleur en même temps. Les moustiques et les mouches sont très nombreux. Si le diagnostic des enfants de moins d'un an se fait comme ceci, alors comment se présente celle des enfants de 1 à 4 ans ? De quoi soufrent-ils ? Le tableau suivant nous représente les diagnostics de consultations pour les enfants de 1 à 4 ans pour cette année 2001.

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TABLEAU N° 24 : Diagnostic de consultation des enfants de 1 à 5 ans :

J F M A M J J A S O N D Total Diarrhées sans 15 16 14 9 9 11 10 10 11 14 12 13 144 déshydratation Dysenteries sans 10 12 9 6 8 7 5 10 8 8 83 déshydratation Diarrhées et dysenterie 3 5 8 1 4 3 4 28 avec déshydratation Total IRA autres que pneumonie Pneumonie Toux de plus de 3 30 31 29 29 18 19 16 15 13 10 8 6 224 semaines Fièvre (suspicion de 39 35 40 29 12 11 30 28 29 38 20 22 333 paludisme) Coqueluche Rougeole (vaccinés) Rougeole (non vaccinés) Ecoulement génital Ulcération génitale Infection cutanée 5 6 3 3 5 3 5 7 9 2 48 Infection bucco- 12 10 10 6 4 4 6 6 7 8 5 3 81 dentaire Infection de l’œil et de 6 5 11 3 3 2 6 4 5 7 5 2 59 ses annexes Malnutrition 2 2 3 7 Hypertension artérielle Accidents, traumatismes Méningite (suspicion) Autres 11 10 8 6 2 3 7 6 7 60 TOTAL 131 132 134 86 59 61 80 86 86 91 61 60 1067 Source : Enquête faite auprès du service médico-social

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Ainsi que nous avons vu auparavant, les enfants de 1 à 4 ans souffrent des palus, des toux et des diarrhées pendant les trois premiers mois de l'année 2001. La cause de ces maladies est déjà connue (ce sont les moustiques et les mouches). Alors sur 1067 enfants de 1 à 4 ans qui tombent malades, 333 attrapent les palus, 224 toussent, 144 souffrent des diarrhées sans déshydratation, 83 souffrent des dysenteries sans déshydratation et 28 souffrent des diarrhées et des dysenteries avec déshydratation. Si les enfants de moins d'un an et les enfants de 1 à 4 ans souffrent des palus, des toux et des diarrhées, de quoi souffrent les enfants de plus de 5 ans ? Quand on parle des enfants de plus de 5 ans, les adultes sont y compris. Le tableau ci-dessous nous représente l'effectif des enfants de plus de 5 ans malades et leurs maladies durant l'année 2001.

TABLEAU N° 25 :Diagnostic des enfants de 5 ans et plus :

J F M A M J J A S O N D Total Diarrhées sans 32 29 32 18 10 10 25 12 17 18 20 22 245 déshydratation Dysenteries sans 19 20 19 12 18 18 15 13 10 12 23 20 199 déshydratation Diarrhées et dysenterie 3 5 1 3 3 2 2 19 avec déshydratation Total IRA 3 4 9 1 3 5 6 6 37 Pneumonie 2 2 Toux de plus de 3 35 29 63 38 16 20 39 29 26 20 15 14 344 semaines Fièvre 75 69 69 69 67 75 60 56 112 69 170 97 988 Coqueluche Rougeole Ecoulement génital 13 15 15 12 10 10 15 20 21 17 30 20 198 Ulcération génitale 6 8 10 9 4 5 10 12 7 6 5 4 86 Infections cutanées 10 10 15 12 10 10 15 15 15 10 6 4 132 Infection bucco- 30 25 30 28 38 36 35 32 30 28 23 20 355 dentaire Infection de l’œil et 25 18 10 8 5 5 14 13 12 20 16 13 159 de ses annexes Malnutrition Hypertension 3 5 4 3 4 4 5 5 4 5 3 45 artérielle Accidents, 3 4 3 3 5 6 10 11 11 11 14 12 93

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traumatismes Méningite Autres 35 25 39 41 30 30 45 38 45 89 77 60 554 TOTAL 289 264 322 258 219 229 287 256 311 312 412 297 3456 Source : Enquête faite auprès du service médico-social

Jusqu'à présent, nous n'avons ciblé que les enfants de moins d'un an à 4 ans qui souffrent des palus aussi bien que les enfants de plus de 5 ans mais la différence est que les adultes ont d'autres maladies que celles des enfants. Nous avons pu compter que sur 3456 malades ( 5 ans et plus), 988 ont attrapé le palus, 463 souffrent de diarrhées et de dysenteries (dont 245 cas de diarrhées sans déshydratation, 199 cas de dysenteries sans déshydratation et 19 cas de diarrhées et de dysenteries avec déshydratation) et 344 toussent. Nous avons aussi constaté qu'il y a d'autres maladies comme 198 cas d'écoulement génital, 86 cas d'ulcération génitale, les infections cutanées sont au nombre de 132, ensuite 355 infections bucco-dentaires, 159 infections de l'œil, 93 accidents et traumatismes et enfin 544 cas d'autres maladies comme ce que nous allons citer ci- dessous.

Nous avons constaté l’existence d'autres maladies très importantes à souligner dans ce centre médico-social de l’entreprise. Il s’agit des maladies cardio-vasculaires, d'infections urinaires, endocriniennes, ORL, de troubles hormonaux et d'infections métaboliques (une infection due à la transformation des matières et d’énergie par les cellules ou l’organisme).

En bref, sur 4835 consultations totales dans le centre médico-social de Tsaramandroso, nous avons compté 1446 cas de palus (soit 29,91%), 800 de diarrhées et de dysenteries soit 16,55% ( dont 463 diarrhées sans déshydratation, 284 dysenteries et 55 diarrhées et dysenteries avec déshydratation), 658 de toux soit 13,61% , 436 infections bucco-dentaires soit 09,02% , 230 infections de l'œil soit 04,76% , 180 infections cutanées soit 03,72% , 284 de MST soit 05,87% (dont 198 écoulements génitaux et 86 ulcérations génitales), 93 accidents et traumatismes soit 1,92% et enfin 615 cas d'autres maladies (soit 12,72% ) comme celles que nous avons déjà cité auparavant. Il est nécessaire de souligner que la plupart des malades qui vont dans ce centre étaient les familles des salariés. Donc les salariés qui tombent malades font leurs consultations à l'infirmerie de l'usine qui se trouve à Betsipotika. Alors maintenant, nous allons voir l'effectif des consultants dans l'infirmerie de l'usine.

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Par contre, à l'infirmerie de l'usine, nous avons constaté que la plupart des consultants sont surtout les salariés non-cadres et leurs familles. C'est le fait que plusieurs salariés non- cadres résident dans cet endroit ou aux alentours de Betsipotika.

TABLEAU N° 26 : l'effectif total des consultants à l'infirmerie de l'usine :

Mois Cadres et Ouvriers Ouvriers Total Non- Total leurs permanents et saisonniers cadres et leurs familles leur famille familles

Mai 24 159 45 204 228

Juin 19 135 67 202 221

Juillet 16 147 109 256 272

Août 16 161 181 342 358 246 Septembre 18 302 548 566

Octobre 21 280 315 595 616

Novembre 26 286 321 607 633

Décembre 20 195 252 447 467

TOTAL 160 1609 1592 3201 3361 Source : Enquête faite auprès du service médico-social

Ce tableau nous exprime l’effectif total des malades qui étaient venus à l’infirmerie de l’usine. Mais cet effectif n’est pas complet car les cahiers d’enregistrement des malades venus dans cette infirmerie pour les mois de janvier, février, mars et avril sont perdus.

En analysant ce tableau, nous avons constaté que l'effectif des malades venus à cette infirmerie augmente à partir du mois de juillet et surtout à partir du mois de septembre, l'effectif augmente et double l'effectif de mois mai et de juin. La cause de cette augmentation est que celui des salariés augmente aussi pendant ce temps. C'est la période de la campagne, les ouvriers saisonniers et journaliers sont nombreux. Alors plus l'effectif des salariés augmente, plus l'effectif des consultants augmente. Nous avons vu aussi que les cadres et leurs familles préfèrent faire leurs consultations au centre médico-social de Tsaramandroso. Car c'est dans ce centre que se trouvent plusieurs sortes de médicaments et des nombreux matériels de pansements. Par rapport à l'infirmerie de l'usine, ce centre médico-social de Tsaramandroso est bien équipé en matière de médicaments, de matériels et même de médecin

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(ce médecin est à même temps dentiste). C'est pour cette raison que sur 3361 consultants à l'infirmerie, il n'y a que 160 cadres avec leurs familles

Ensuite, concernant le monde ouvrier, seuls les ouvriers permanents, les membres de familles des ouvriers permanents et les ouvriers saisonniers bénéficient les prestations offertes par le service médico-social. Sur 3201 consultants ouvriers, 1609 malades sont des ouvriers permanents et leurs familles et 1592 malades sont des ouvriers saisonniers. Ici, nous avons remarqué que l'effectif des ouvriers saisonniers atteint presque la moitié de l'effectif total des ouvriers malades. Certains ouvriers saisonniers profitent de cette période de travail pour consulter les médecins concernant leur maladie et même concernant celles de leurs familles. Les familles des ouvriers saisonniers n'ont pas le droit de consulter les médecins de cette société mais elles trouvent toujours des moyens pour consulter par l'intermédiaire de leur époux ou épouse qui travaille dans cette société. Les ouvriers saisonniers essaient aussi de résoudre les problèmes sanitaires de leur famille. En plus, ils sont nombreux. C'est pour cette raison qu'on trouve que l'effectif des ouvriers saisonniers qui tombent malades sont nombreux.

En bref, nous avons déjà vu les effectifs des malades qui étaient venus consulter le médecin de l'infirmerie de l'usine. Mais nous allons essayer de voir et de résumer de quoi souffrent ces malades ? Quel type de maladie attaque souvent les ouvriers ? La réponse à ces questions se trouve dans le paragraphe suivant.

D'autre part, dans ce service médico-social de l'entreprise SUCOMA, il existe quelques consultations spéciales que les médecins de cette société ne peuvent pas faire. Par exemple : la stomatologie, la chirurgie, l'ophtalmologie et l'ORL (Oto-Rhino-Laryngologie). Tout ceci demande des consultations externes ou des hospitalisations ou des évacuations. Alors le tableau ci-dessous nous résume l'effectif des consultations faites à l'extérieur du service médico-social de l'entreprise, d'hospitalisation et des consultations spécialisées.

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TABLEAU N° 27 : Les consultations externes du service médico-social de la SUCOMA

Nombre de Travailleurs familles TOTAL

- consultant 480 240 720 - hospitalisation 19 21 40 - consultation spécialisée : • stomatologie • chirurgie 410 216 626 • ORL 8 5 13 • ophtalmologie 5 5

Source : Enquête faite auprès du service médico-social d)-Les maladies qui attaquent souvent les ouvriers :

Selon les enquêtes faites auprès du docteur HANATY, médecin diplômé d'Etat, les ouvriers souffrent souvent de maux de tête, de diarrhées, de toux, de la fièvre, des maladies cardiovasculaires, des infections ORL et des maladies vénériennes. Mais concernant cette maladie vénérienne, le docteur HANATY (docteur de l’infirmerie de l'usine) a trouvé des dons «préservatifs » de la part d’une ONG (organisation non gouvernementale) qui s’occupe de la MST- SIDA.

En plus, c’est encore ce docteur qui éduque surtout les ouvriers. Elle consacre 10 à 15 minutes de consultation pour chaque ouvrier malade. Elle les éduque et leur explique les avantages de l’utilisation de préservatif (Condom). Son but, c’est surtout d’essayer de diminuer la propagation des maladies vénériennes car elle a constaté que la plupart des malades qui viennent la consulter souffrent des écoulements génitaux et des ulcérations génitales. En plus, on a parlé souvent à la radio et à la télévision que Morondava est parmi les villes victimes et ciblées par la MST (Maladie Sexuellement Transmissible) et aussi le SIDA. C’est aussi une partie de la planification familiale car le fait d’utiliser le préservatif chez un couple pourra limiter l’effectif des naissances au niveau de la vie familiale de chaque travailleur et diminuer aussi celui des enfants non-souhaités.

La liste suivante montre les problèmes sanitaires que ce monde ouvrier a rencontré cette année 2001. Sur 3201 consultants dans l’infirmerie de l’usine 6 % des consultants souffrent de maux de tête (soit 192 malades), 17 % de diarrhées (soit 544 consultants), 18 % de toux et des grippes (576 malades), 30 % de la fièvre (soit environ 961 malades), 15 % pour les maladies vénériennes (soit 480 consultants), 2 % pour les infections ORL (soit 64 malades), 2 % pour

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les malades cardiovasculaires (soit environ 64 malades) et 10 % pour les autres maladies (soit environ 320 consultants).

En bref, nous avons vu l'effectif des consultants dans l'infirmerie de l'usine et les maladies qui attaquent souvent les ouvriers. Mais ce qui est aussi intéressent à connaître sont les causes de ces maladies qui se présentent souvent dans cette infirmerie de l'usine.

Actuellement, il est intéressant d’étudier les causes des maladies qui se manifestent le plus souvent chez les ouvriers et les membres de leurs familles. Alors il est nécessaire de voir ce qui a causé les maladies les plus fréquentes dont la fréquence est supérieure à 10%. Il s’agit: - Des diarrhées et de la fièvre (suspicion de palus) : Selon les enquêtes faites auprès de docteur HANATY, ces genres de maladie sont nombreux pendant la période de pluie et des mangues (entre le mois de novembre et le mois de mars). Pendant cette période, il y a beaucoup de mouches et de moustiques dans cette région. C’est bien normal car c’est une région chaude. Ce sont les moustiques qui transmettent le protozoaire responsable du paludisme. Par contre, les mouches transportent sur ses pattes et sa trompe des micro-organismes pathogènes (les bactéries, les champignons microscopique, les virus et certains protozoaires). Alors les mouches et les moustiques sont à l’origine des maladies infectieuses bactériennes et virales, de parasitoses (telles que le palus).

- De la toux et de la grippe :

La grippe est une maladie infectieuse épidémique d’origine virale, caractérisée par la fièvre, les céphalées et les courbatures et s’accompagnant souvent de catarrhe 1 nasal ou bronchique. Quand on a attrapé la grippe, c’est bien évident, on tousse. Le changement brusque de climats engendre cette épidémie de la grippe et la toux.

- Et les maladies vénériennes :

Morondava est une ville touristique. Alors beaucoup de gens font des va-et-vient dans cette région (des malgaches et surtout des touristes). On peut trouver dans cette ville des jeunes filles âgées de 13 à 16 ans qui abandonnent leurs écoles (en classe de 6 ème , 5 ème et 4 ème ) pour se prostituer. Elles ne s’intéressent qu’à l’argent et ne pensent qu’à se marier avec des étrangers. Pourtant les étrangers qui viennent dans cette ville pourraient transmettre des maladies vénériennes. Par conséquent, la ville tout entière et les autres régions d'alentours sont menacées par la propagation des maladies sexuellement transmissibles. Les jeunes

1 Catarrhe= écoulement ; inflammation aiguë ou chronique des muqueuses, avec hypersécrétion.

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s’aventurent entre la vie et la maladie. Et l’infidélité entre les couples s’y ajoute aussi. La preuve, c’est le taux de maladies vénériennes enregistré dans le centre médico-social et l’infirmerie de l’entreprise qui atteint jusqu’à 15 % des consultants soit 480 malades sur les 3201 consultants.

Vu l'effectif des consultants venant très nombreux dans le service médico-social ;

Vu les listes de quelques médicaments génériques existant dans ce centre ;

Nous avons constaté qu'il y a des manques de médicaments dans ce centre médico- social de Tsaramandroso et à l'infirmerie de l'usine. A l'époque de la SIRANALA, le magasin du service médico-social était rempli de médicaments. Ceci pouvait être vérifié par l'existence des plusieurs stocks de médicaments pour l'année précédente et l'existence des médicaments périmés sur place.

Par contre, au moment de nos enquêtes, nous n'avons trouvé que des médicaments génériques ou essentiels dans le magasin du service médico-social. Les stocks de médicaments durant une année n'existent plus. On fait des commandes à chaque fois que les médicaments sont épuisés (on fait des bons de commandes par mois ou tous les deux mois). Ensuite, les médicaments distribués par le service médico-social sont y compris par les barèmes d'enveloppe trimestrielle. Par exemple : un salarié malade ou un membre de sa famille est allé au centre médico-social, le docteur lui a donné des paracétamols ou des nivaquines, le prix d'un paracétamol est de 30 Fmg et le nivaquine à 50 Fmg. Alors on calcule les prix de ces médicaments et on les soustrait sur le barème d'enveloppe trimestrielle de ce salarié.

De plus, le dentiste ne fait que l’extraction dentaire dans ce centre. La cause n'est autre que les pénuries de médicaments pour ces soins. Alors, si les travailleurs ou les membres de leur famille veulent faire des soins dentaires, ils sont obligés de se déplacer chez les dentistes qui résident à Morondava ville. Pourtant, à l'époque de la SIRANALA, tous les travailleurs et leurs familles pouvaient faire des soins dentaires dans ce centre car les médicaments pour ces soins étaient complets, ils pouvaient même avoir des bains de bouche.

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e)- Consultation prénatale, accouchement, consultation post-natale et vaccination :

Il est nécessaire de souligner qu'auparavant, les travailleurs et les membres de leurs familles ont bénéficié des consultations prénatales et post-natales, de la vaccination et de l’accouchement dans le dispensaire de Tsaramandroso. Dans ce centre de service médico-social, on a enregistré 16 consultations prénatales, 12 accouchements, 12 consultations post-natales, 13 nouveau-nés et pas d’avortement du mois de janvier 2000 jusqu’au mois de septembre 2000. Mais à partir du mois d’octobre 2000 jusqu'à ce moment où nous avons fait les enquêtes, il n’y avait plus de sage-femme dans ce centre. Alors il n'y avait plus le programme élargi de vaccination chez les enfants de moins d'un an et la vaccination antitétanique pour tous. Ensuite, la planification familiale et les surveillances nutritionnelles des enfants de 0 à 3 ans n'existent plus. En bref, depuis ce temps-là, le service médico-social de la SUCOMA n’a pu offrir des vaccinations, des soins prénataux et post-natals et de la planification familiale à cause du manque de sage-femme. Mais pour essayer de résoudre à ce manque, les médecins d’entreprise devront se rapprocher des ONG chargés de la planification familiale et de la protection maternelle et infantile pour aider la direction de la SUCOMA sur ce programme. f)- Autres difficultés rencontrées par le service médico-social :

D'abord, le manque de voiture. Depuis un certain temps, ce service médico-social n'a plus une voiture «ambulance » pour les urgences. Alors les médecins et les infirmiers se trouvent vraiment dans des difficultés pour accomplir leurs tâches. Par exemple si un cas grave se présente, le médecin, l'infirmier et les personnels du service médico-social cherchent des voitures partout pour sauver le malade.

Ensuite, la coupure d’eau et d’électricité. On a constaté qu’il y avait souvent des coupures d’eau et d’électricité surtout dans le dispensaire de Tsaramandroso. Alors, les travailleurs dans ce service ont des difficultés surtout au niveau de la propreté de toilettes, de la stérilisation des matériels de soins et de la conservation de certains médicaments.

Bref, nous avons vu les divers problèmes rencontrés par les travailleurs de ce service médico-social. Mais tout nécessite des perspectives de solutions qui seront proposées dans la conclusion de cet ouvrage.

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g)- Financement des dépenses de santé et son évolution :

Concernant l'évolution du financement de dépense de santé faite par la société SUCOMA et selon les enquêtes faites auprès de quelques chefs de service responsable des dépenses de santé, celles-ci sont environ 27.000.000 fmg par trimestre soit environ 12.000.000 fmg pour la cession interne (c’est-à-dire l’achat des médicaments) et soit environ 15.000.000 fmg pour le remboursement de frais médicaux.

A l'époque de la SIRANALA, l'achat de médicaments était environ plus de 80 Millions à 90 Millions de francs malgaches par an. Mais depuis la création de la SUCOMA, on a constaté que cet achat a diminué de plus en plus. Le tableau suivant nous résume les dépenses de la société concernant les achats de médicaments de 1998 jusqu'à 2001.

TABLEAU N°28 : Les achats des médicaments faits depuis 1998 jusqu'à 2001 :

Année Achat des médicaments (fmg) 1998 76.000.000 1999 28.000.000 2000 79.173.730 2001 35.712.098 Source : Enquête faite auprès du service médico-social

En analysant ce tableau par rapport aux dépenses faites par la SIRANALA concernant les achats de médicament, nous avons vu qu'il y a une chute sur ces dépenses depuis la création de la SUCOMA en 1997. En 1999, il y avait vraiment une grande chute, l'achat de médicament a baissé jusqu'à 28 Millions de francs malgaches car il y avait la grève dans cette société à cette époque-là. Tout d'un coup, en 2000, le coût a augmenté. Ceci est dû à l'existence de maladie du choléra . Alors, l'employeur a décidé d'acheter les vaccins anti- cholériques qui ont coûté 39 Millions de francs malgaches pour aider et protéger les travailleurs et leurs membres de famille contre ce fléau social. Sur les dépenses de 79.173.730 fmg de cette année 2000, la société a assuré 40.173.730 Fmg pour l’achat des médicaments, et les 39.000.000 fmg pour l’achat des vaccins contre le choléra. En 2001, le coût d'achat de médicament a baissé. La société n'a dépensé que 35.712.098 Fmg. Pourquoi ce coût d'achat de médicament a baissé ? Nous verrons la réponse à cette question en analysant le tableau suivant qui nous explique le détail des achats de médicaments faits par la société SUCOMA pour cette année 2001.

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TABLEAU N° 29 : l’achat de médicaments de l’année 2001 :

Mois Montant Janvier - Février 13.490.777 Mars 2.111.080 Avril - Mai 1.758.400 Juin 3.584.700 Juillet 465.000 Août 2.731.657 Septembre 4.127.800 Octobre 7.442.684 Novembre - Décembre - TOTAL 35.712.098 Source : Enquête faite auprès du service médico-social

Le mois de janvier 2001, la société n’a pas acheté des médicaments. En ce temps-là, le service médico-social de la SUCOMA a utilisé les médicaments en stock c’est-à-dire les restes de l’année 2000. La valeur de ces stocks était environ 2.600.000 fmg.

Nous avons remarqué que les dépenses d'achat de médicament (cession interne) de 12 Millions de francs malgaches par trimestre ne sont pas respectées. Pourquoi ? Car en analysant le tableau ci-dessus, si nous additionnons les achats de médicaments faits tous les trois mois (c'est-à-dire par trimestre) dans cette entreprise, ces dépenses n'atteignent pas ce budget de 12 Millions de francs malgaches par trimestre. Actuellement, dans cette entreprise SUCOMA, l'achat de médicament se fait quand les stocks sont terminés. Donc, on n'achète que les médicaments génériques et essentiels tout simplement. En faisant cette enquête, nous avons constaté qu'on a fait des bons de commandes d'achats de médicaments deux fois par semaine ou plusieurs fois dans un mois et ce n'est qu'après quelques mois qu'on fait un nouveau bon de commande ou on le fait si tous les médicaments achetés sont épuisés.

Par contre, en ce qui concerne la cotisation des salariés pour les frais médicaux . Il est très important de souligner que le taux de la cotisation salariale en matière de frais médicaux est à 1 % du salaire de chaque salarié (ouvrier saisonnier, ouvrier permanent, employé, agent de maîtrise, cadre moyen et cadre supérieur). Alors pour tous les travailleurs, la société tire 1 % de leur salaire pour la participation à la cotisation concernant les frais médicaux. Mais

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concernant les dépenses exactes des cotisations de frais médicaux, nous n'avons trouvé que celles des ouvriers permanents et saisonniers. Le tableau suivant nous montre les cotisations des ouvriers pour les frais médicaux.

TABLEAU N° 30 : la cotisation des ouvriers pour les frais médicaux :

Salariés Salaires plafonnés (fmg) Cotisation de frais médicaux (fmg) Permanents 2.036.348.778 20.363.487 Saisonniers 1.854.252.517 18.542.525 TOTAL 3.890.601.295 38.906.012 Source : Enquête faite auprès du service budget et finance

Ce tableau montre les salaires plafonnés des ouvriers et la somme exacte de leurs cotisations (qui est 1 % du salaire plafonné) sur les frais médicaux dans l’entreprise. h)- Remboursement de frais d'hospitalisation, d'évacuation et les frais médicaux de l'année 2001 :

D'abord concernant le remboursement de frais d’hospitalisation et les traitements à l’occasion de l’évacuation : A l’époque de la SIRANALA, le frais d’hospitalisation et les traitements à l’occasion de cette évacuation étaient remboursés par la société à 100 %.

La note de service n° 036-SUC/DG du 30 avril 1998, faite par le directeur général CHEN Jie a changé le taux de remboursement de frais d’hospitalisation et les traitements à 80 %, c’est-à-dire le 80 % à la charge de l’employeur et le 20 % à la charge du salarié. Depuis que l’employeur a été au courant du détournement de frais médicaux fait par quelques travailleurs, il a changé et modifier le remboursement de frais d’hospitalisation et les traitements. Alors actuellement, les médicaments distribués au centre médico-social ou acquis dans les pharmacies, les frais de consultation et d'analyse, le frais d’hospitalisation et ces traitements à l'occasion d'une évacuation sanitaire sont pris en charge par la société dans le cadre de l’enveloppe trimestrielle qui a été auparavant concernant seulement les maladies courantes.

Ensuite, concernant les remboursements de frais médicaux des ouvriers : ce sont les ouvriers permanents et les membres de leur famille qui bénéficient le remboursement de frais médicaux ; mais les achats et les dépenses de santé d’un ouvrier ne doivent pas dépasser l’enveloppe qui est 150.000fmg par trimestre pour chaque ouvrier et sa famille.

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Alors si un salarié ou un membre de sa famille est évacué et hospitalisé, toutes les dépenses en surplus de cette enveloppe seront remboursées par le salarié. La société fait sortir une note de débit qui précise les surplus de dépense faites par le salarié, les calendriers du paiement et la valeur qu'on doit tirer par mois dans son salaire. Mais il est nécessaire de souligner que la société paye toutes les dépenses causées par l'hospitalisation ou l'évacuation du salarié et les membres de leur famille mais elle retire petit à petit les surplus sur le salaire du salarié.

Par exemple :

- Le cas de l'électricien de cette société. L'employeur lui a retiré 100.000 fmg par mois pendant neuf (9) mois car les dépenses qu'il avait fait pour guérir son enfant malade, a dépassé le cadre de son enveloppe qui n'était que 150.000 fmg par trimestre.

- Le cas d'un chauffeur. On lui a retiré 155.000 fmg par mois pendant six (6) mois.

D’autre part, les ouvriers saisonniers se soignent avec les médicaments en stock qui existent dans le centre médico-social. Ils ne bénéficient pas des remboursements de frais médicaux même s’ils achètent des médicaments. Mais en cas d’accident du travail, l’employeur rembourse à 100 % les dépenses des ouvriers saisonniers victimes d’accidents du travail.

Tout ceci nous montre les problèmes de remboursement qui existent actuellement dans la société. Le remboursement des frais médicaux, c'est-à-dire les médicaments acquis et achetés dans les pharmacies externes de la société, est environ 15 de Millions de francs malgaches par trimestre. Ce chiffre augmente ou diminue selon la dépense d'achat de médicament faite par les salariés. Mais cet achat ne doit pas dépasser l'enveloppe déjà établie pour chaque salarié. Si l'achat a dépassé cette enveloppe, le salarié doit rembourser le surplus à la société.

Ensuite, le remboursement de frais médicaux pour les victimes des accidents du travail (années 2000 et 2001) : sur les 68 salariés accidentés de l’année 2000, seuls 20 salariés ont trouvé les remboursements de leurs frais médicaux avec un montant total de 1.541.850 fmg. Alors, c’est bien évident que les 48 accidentés étaient traités et soignés avec les médicaments du service médico-social de la SUCOMA. Et sur les 52 accidentés de l’année 2001, 18 personnes ont trouvé les remboursements des frais médicaux avec un montant total de 1.191.300 Fmg, 34 personnes étaient soignés avec les médicaments de la cession interne. Le tableau ci-dessous nous résume les effectifs des accidentés qui ont bénéficié des

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remboursements de frais médicaux et la somme totale des remboursements pour les années 2000 et 2001.

TABLEAU N°31 : L'effectif des accidentés ayant bénéficié leur remboursement des frais médicaux :

Effectifs des accidentés ayant trouvé Montant Total du remboursement Année les remboursements de leurs frais (fmg) médicaux 2000 20 1.541.850 2001 18 1.191.300 Source : Enquête faite auprès du service administratif et personnel

En bref, il est important de souligner que c’est la société qui a remboursé les frais médicaux des accidentés c’est-à-dire les accidentés ont acheté leurs médicaments et ce n’est qu’après qu’ils demandent le paiement ou les remboursements des frais médicaux. Et enfin, toutes ces dépenses de remboursement faites par l’employeur seront remboursées par la CNaPS mais ceux-ci vont durer longtemps. Le remboursement de la CNaPS peut aller six (6) mois à un an après l'accident du travail.

Enfin, concernant le remboursement de frais médicaux pour les ouvriers victimes des accidents du travail (année 2001) fait par la société : pour cette année 2001, sur 52 accidentés, 44 sont des ouvriers. Ce sont les 11 ouvriers accidentés qui ont trouvé des remboursements des frais médicaux. Le tableau suivant nous éclaircit sur l'effectif des ouvriers ayant trouvé leur remboursement par mois et la somme exacte remboursée par ouvrier par mois.

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TABLEAU N°32 : l'effectif des ouvriers ayant trouvé leur remboursement par mois et la somme exacte remboursée par ouvrier par mois :

Ouvrier ayant trouvé Montant remboursé Période Total le remboursement par ouvrier accidenté Janvier 1 267.450 267.450 Février 1 102.750 102.750 Mars 1 62.000 62.000 Avril 2 100.600 150.600 50.000 Mai 2 67.000 165.750 98.750 Juin 1 36.000 36.000 Juillet 2 60.250 134.000 73.750 Août - - - Septembre - - - Octobre 1 37.200 37.200 Novembre - - - Décembre - - - TOTAL 11 955.750 955.750

Source : Enquête faite auprès du service administratif et personnel

Ce tableau nous montre l'effectif des ouvriers ayant trouvé le remboursement de frais médicaux des accidents du travail et aussi le montant remboursé par les ouvriers accidentés selon les demandes justifiées par leurs factures et leurs ordonnances.

Sur 44 ouvriers accidentés, 11 ont trouvé le remboursement de frais médicaux. C’est l’employeur qui paie ce remboursement. Mais la dépense de l’employeur concernant ce remboursement de frais médicaux pour les victimes d’accidents du travail sera remboursée par la CNAPS, quelques mois après l’accident. Par exemple, le mois de janvier 2001, un seul ouvrier ayant bénéficié d'un remboursement de 267.450 Fmg. Le mois de février, un ouvrier accidenté a trouvé aussi son remboursement. Mais pour le mois d'avril, deux ouvriers accidentés ont trouvé leur remboursement de frais médicaux : l'un a bénéficié de 100.600 Fmg et l'autre a trouvé 50.000 fmg et ainsi de suite. Et quant aux mois d'août, septembre, novembre et décembre, il n'y avait aucun remboursement des frais médicaux des accidentés.

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En bref, il est nécessaire de souligner que toutes les dépenses causées par les accidents du travail seront à la charge de la société à 100 %. Et si le salarié a acheté des médicaments ou s’il est hospitalisé, la société rembourse tout car elle sera remboursée par la CNaPS. i)-Les difficultés rencontrées par les salariés mais surtout les ouvriers de l'entreprise :

Primo, les difficultés au niveau du salaire :

Nous avons constaté que les salaires des ouvriers de même fonction ne sont pas les mêmes. Pour les travailleurs d’une même fonction, leurs salaires doivent être égaux, seule l’ancienneté pourrait les différencier. Mais la société n’a pas encore étudié la convention collective de l’ancienneté.

Exemple : nous avons vu que certains chauffeurs ont les même salaires que les gardiens pourtant leurs catégories professionnelles et leurs fonctions ne sont pas semblables. Donc, ces travailleurs ont demandé d'étudier leur cas. Alors, l'employeur doit étudier ce problème très bien sinon il risquera de perdre plusieurs travailleurs ou ces travailleurs vont faire n'importe quoi pour satisfaire leur besoin financier.

De l'autre côté, l’employeur ne suit pas comme il faut le décret gouvernemental concernant l’augmentation de salaire.

Exemple : le décret N° 2001-305 ( publié au journal officiel de Madagascar N°2710 du 21/05/2001, fixant la valeur du point d’indice pour le calcul des salaires minima d’embauche et d’ancienneté par catégorie professionnelle) à compter du 1 er avril 2001 n’était pas appliqué dans cette société que le mois de décembre 2001. Mais enfin, l’employeur a payé le droit de tous ces travailleurs pendant cette période.

Secundo, concernant la prise en charge de l’employeur : Cette prise en charge de l'employeur est limitée pour les ouvriers et les employés à 150.000 fmg par trimestre par famille, 225.000 fmg pour les agents de maîtrise et les cadres moyens et 300.000fmg par trimestre par famille pour les cadres supérieurs. Nous avons constaté que cette enveloppe est très mince. Autrefois, c’est la maladie courante seulement qui a été prévue dans cette enveloppe. Or actuellement, même le frais d’hospitalisation, d’évacuation, le frais d’analyses et le traitement y sont compris.

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Tertio, l’insatisfaction des salariés surtout les ouvriers concernant les médicaments :

Quand ils iront au dispensaire ou à l’infirmerie de l’usine, ils ne sont pas satisfaits car il y a souvent pénuries de médicament. Les malades achètent souvent les médicaments nécessaires pour leur santé dans les autres pharmacies. Ceux qui ont de l’argent achètent mais ceux qui n’ont rien restent et utilisent les seuls médicaments en stock distribués par les pharmacies du centre médico-social de l’entreprise. Ce sont surtout les ouvriers qui sont victimes des pénuries de médicaments car la plupart d'entre eux n'ont pas les moyens pour en acheter.

Exemple : le jour où nous avons fait l’enquête dans l’infirmerie de l’usine, il n’y avait même pas des aspirines dans la pharmacie de cette infirmerie. Alors comment les travailleurs pourront vivre avec cette situation ?

Quarto, les difficultés concernant surtout les ouvriers saisonniers :

Ces ouvriers saisonniers ne bénéficient pas des remboursements de frais médicaux pourtant l’employeur retire 1 % de leur salaire pour la cotisation de ce frais médical. On les traite et les soigne à partir des médicaments en stock dans la pharmacie du centre médico- social, si leurs médicaments n’existent pas dans ce centre, ils seront obligés d’acheter mais ils ne trouveront pas de remboursements. Alors pourquoi ? Est-ce qu’on ne doit pas traiter les ouvriers malades de la même façon ?

Quinto, les diverses difficultés rencontrées par les travailleurs au niveau du centre médico-social :

Plusieurs difficultés sont rencontrées par les travailleurs. Par exemple, concernant le manque d’effectif dans le service médico-social crée aussi des problèmes aux niveaux des travailleurs. Ce ne sont pas les travailleurs dans ce centre tout simplement qui rencontrent des problèmes mais aussi les autres travailleurs de l’entreprise et leurs familles qui viennent consulter les médecins.

Exemple : A l’infirmerie de l’usine, pendant la nuit de l’intercampagne, il n’y a aucun infirmier de garde. C’est vrai pendant cette période, il n’y aura pas d'accidents du travail la nuit (les travailleurs travaillent pendant les heures et les jours ouvrables) mais pour les travailleurs et les membres de leurs familles qui résident à Betsipotika, qu’est-ce qu’ils vont faire s’il y a des cas urgents dans leurs familles ? Est-ce qu’ils vont aller au dispensaire de Tsaramandroso qui se trouve à plus de 5 Km de Betsipotika pour se soigner car c’est là où il y

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a un infirmier de garde pendant la nuit de l’intercampagne ? Est-ce qu’ils vont courir à Morondava qui est à 20 Km de l’usine ?

A part ceci, à cause du manque de sage-femme et des manques de médicaments, certaines femmes d’ouvriers préfèrent accoucher chez les sages-femmes traditionnelles ou "RENIN-JAZA" ; celles qui ont de l’argent, accouchent dans le centre hospitalier de Namahora. Et certaines autres accouchent chez l’infirmière majore du centre médico-social de Tsaramandroso. En plus, la planification familiale pour les mères des enfants, les consultations prénatales et post-natales et les vaccinations des enfants n’existent plus. Est-ce qu'on peut dire que la médecine d'entreprise existe vraiment dans cette société pourtant ces travailleurs se trouvent beaucoup dans des difficultés pour réaliser leur fonction et pour se soigner ?

Ensuite, les ouvriers permanents ne font plus des visites médicales annuelles. Pourtant, la visite médicale est très nécessaire surtout pour cibler les maladies professionnelles que les travailleurs pourront affecter à cause de leurs travaux. Alors certains ouvriers ne savent pas qu’ils ont des maladies très graves qu’au dernier moment. Tous les ouvriers doivent faire cette visite pour cibler l’existence des maladies naturelles ou professionnelles et pour pouvoir les soigner de bonne heure.

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CHAPITRE II : LA COUVERTURE SOCIALE ET LES PREVENTIONS AUX RISQUES PROFESSIONNELS : 2.1)- La couverture sociale de l'entreprise SUCOMA :

D'abord, la sécurité ou couverture sociale est l'ensemble des mesures législatives et administratives qui ont pour objet de garantir les individus et les familles contre certains risques sociaux. C'est une organisation officielle visant à assurer la sécurité matérielle des travailleurs et de leur famille en cas de maladie, d'accident du travail, de maternité et à leur garantir une retraite.

La sécurité sociale de cette entreprise est assurée et surveillée par la CNaPS.

La CNaPS qui est la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, siégée à Ampefiloha, est un établissement public à caractère Industriel et Commercial, placé sous la tutelle conjointe du Ministère de la Fonction Publique, du Travail et des lois sociales et du Ministère des Finances chargé de l’économie. Elle est représentée dans toute l’île par ses délégations régionales. Son but est de servir les prestations qu’elle gère à ses ressortissants et appliquer la réglementation fixée par le code de prévoyance sociale. Elle exerce aussi une importante action sanitaire et sociale :

- La prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles ;

- Le service Médico-Social.

Le numéro matricule de l’employeur à la CNAPS est 946179. a)- Les contributions existant entre la CNaPS et la société SUCOMA : Il s'agit de : La demande d’affiliation de travailleur à la CNaPS : D'abord, il est nécessaire de souligner que dix huit (18) jours après l’embauche du travailleur, la société doit envoyer la demande d’affiliation de son travailleur à la CNaPS pour que ce dernier puisse bénéficier des biens de la protection sociale en cas d'accident de travail, de vieillesse et des prestations familiales.

Et ensuite, c'est la CNaPS, trente (30) jours après l'envoie de cette demande d’affiliation, qui délivre une carte d’affiliation au nom du travailleur demandeur. Nous verrons tous ceux-ci dans l'annexe. Sur cette carte, on trouve le nom et prénom du travailleur salarié, son numéro d’immatriculation à la CNaPS et le numéro de sa carte d’identité nationale.

La cotisation à la CNaPS : Pour un régime agricole comme la SUCOMA, la répartition de la contribution de cotisation à la CNaPS est variée comme suit : une cotisation de 01 % à la charge du salarié permanent et une cotisation de 08 % à la charge de l'employeur

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(pour le compte des salaries permanents) + un taux de 01 % (pour le compte des ouvriers saisonniers). Concernant la répartition de cette cotisation patronale de 08 %, le taux de 04,5 % est réservé aux retraités, le 02,25 % est pour les prestations familiales et le 01,25 % est réservé aux accidents de travail et les maladies professionnelles. Il est nécessaire de souligner que les ouvriers saisonniers ne paient pas des cotisations à la CNaPS. C'est l'employeur qui prend en charge leur cotisation. Il paie un taux de 01 % réservé aux accidents de travail des ouvriers saisonniers. Il paye cette cotisation avec le 01 % du salaire plafonné des saisonniers. Les ouvriers saisonniers ne bénéficient pas des prestations familiales ; ils bénéficient seulement des prestations d’accident du travail et de maladie professionnelle.

La gestion de la sécurité sociale ou la cotisation sociale des ouvriers à la CNAPS : Nous avons déjà vu auparavant le taux de cotisation salariale et patronale à la CNAPS (cotisation des employés permanents : 1 % du salaire et cotisation de l'employeur : 8 % des salaires plafonnés des ouvriers permanents + 1 % des salaires plafonnés des ouvriers saisonniers). Le tableau ci-dessous nous montre la valeur totale de cette cotisation (employé et employeur) à la CNAPS pour l’année 2001.

TABLEAU N° 33 : Cotisation des ouvriers à la CNAPS (année 2001) :

TOTAL général Cotisation versée à la CNAPS TRIMESTRE SALARIES plafonné (fmg) Employé (fmg) Employeur (fmg) Total (fmg) 1er Permanents 411.489.412 4.114.894 32.912.153 37.034.047 Saisonniers 97.158.597 971.586 971.856 Total 1 er 508.648.009 4.114.894 33.890.739 38.005.633 trimestre 2ème Permanents 478.974.565 4.789.746 38.317.965 43.107.711 Saisonniers 309.500.287 3.095.003 3.095.003 Total 2 ème 788.474.852 4.789.746 41.412.968 46.202.714 trimestre 3ème Permanents 575.695.201 4.756.952 46.055.616 51.812.568 Saisonniers 642.775.433 6.427.794 6.427.754 Total 3 ème 1.218.470.634 5.756.952 52.483.370 58.240.322 trimestre 4ème Permanents 570.189.600 5.701.896 45.615.168 51.320.064 Saisonniers 804.818.200 8.048.182 8.048.182 Total 4 ème Perm.+ Sais. 1.375.007.800 5.701.896 53.663.350 59.420.302 trimestre TOTAL 3.890.601.295 20.363.488 181.450.427 201.868.971

Source : Enquête faite auprès du service budget et finance

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Pour l'année 2001, la société SUCOMA a dépensé plus de 3 Milliards 890 Millions de francs malgaches pour le paiement des salaires uniquement pour les ouvriers. En plus, la cotisation patronale était environ 181.450.427 fmg (cotisation patronale de 8% pour les ouvriers permanents et de 1% pour les ouvriers saisonniers). Mais quant aux cotisations de 1% des salariés ouvriers permanents, celles-ci n'étaient qu'environ 20.363.488 fmg. Les ouvriers saisonniers ne participent pas à la cotisation, c'est leur employeur qui paye leur part (1% du salaire plafonné des ouvriers saisonniers).

Il est nécessaire de souligner que c’est l’employeur qui collecte toutes les cotisations de ses salariés. Il les paye et les cumule avec sa participation. Il les paye tous les trois mois à la CNAPS en suivant les périodes de paiement établies ci-dessous. Et ce n'est qu'après qu'ils les tirent du salaire de ces salariés.

Par contre, concernant les cotisations patronales et salariales des agents de maîtrises et des cadres, il était vraiment difficile de les avoir et de les connaître car les responsables de celles-ci avaient peur de nous donner des chiffres concernant les salaires des cadres et aussi concernant leurs cotisations à la CNaPS. Il était aussi difficile pour nous d'entrer dans le service budget et finance même si nous avions l'intention d'y aller car l'accès à ceci n'était pas libre pour tout le monde. Enquêter aussi les cadres un à un s'avérait difficile car ils étaient nombreux. De plus, chacun a son propre salaire même s'il pratique les mêmes travaux que les autres.

En bref, le directeur financier de cette société SUCOMA ne nous autorise pas à connaître et à savoir surtout ce qui concerne les budgets et toutes les dépenses de cette entreprise. Mais si nous avons pu connaître quelques chiffres sur les dépenses de cette société, c'est grâce aux aides de quelques travailleurs. Alors, on se demandait réellement qu'est-ce qui se passe dans cette entreprise ? Pourquoi l'employeur ne nous accorde pas de connaître les dépenses de son entreprise ? Qu'est-ce qu'il ne veut pas que nous découvrions dans ses services ?

La période de paiement de ces cotisations à la CNaPS est déjà fixée. Alors l'employeur ne doit pas être en retard pour la payer. Un retard de paiement entraîne une punition de 10 %. Les périodes de paiement des cotisations à la CNaPS sont déjà fixées comme suit :

- 1er au 30 avril : paiement des cotisations pour le premier trimestre ;

- 1er au 30 juillet : paiement des cotisations pour le deuxième trimestre ;

- 1er au 31 octobre : paiement des cotisations pour le troisième trimestre ;

- 1er au 31 janvier : paiement des cotisations pour le quatrième trimestre .

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Les prestations familiales dont les travailleurs de la SUCOMA affiliés à la CNaPS pourront bénéficier sont l’allocation familiale, l’allocation prénatale, l’allocation de maternité, le remboursement des frais médicaux d’accouchement et l’indemnité de demi-salaire. Les conditions d’octroi des prestations familiales sont :

- D'abord, être affiliée à la caisse ;

- Justifier six (6) mois consécutifs de travail chez l’employeur ;

- Accomplir un temps de travail mensuel d’une durée au moins égale à 18 jours;

- Etre rémunéré à un taux au moins égal au salaire minimum d’embauche.

D’abord, l’allocation familiale . C'est une prestation assurée aux familles ayant au moins deux enfants à charge. La CNaPS exige que cette allocation soit attribuée aux travailleurs chargés de famille, ayant rempli les conditions d’octroi des prestations familiales c’est-à-dire affiliés à la CNaPS ; un travailleur qui effectue mensuellement au moins 18 jours = 144 heures de travail pour les régimes agricoles ; un travailleur qui a eu au moins 6 mois de travail et être rémunéré à un taux au moins égal au salaire minimum d’embauche.

Par ailleurs, à la SUCOMA, les travailleurs effectuent mensuellement 23 jours de travail = 184 heures par mois. Donc, c'est bien normal que ces travailleurs bénéficient des allocations familiales. Les enfants à la charge de la société qui pourront bénéficier des allocations familiales à la CNaPS sont des enfants issus du mariage légitime et les enfants reconnus c’est-à-dire les enfants sous tutelle légale. Et pour bénéficier de cette allocation, les travailleurs doivent remplir et renouveler les formalités suivantes par an à la CNaPS : - Demande sur imprimé à retirer à la caisse ; Pièces justificatives ;

- Pour les enfants de 0 à 13 ans : un certificat de scolarité ou un certificat médical annuel ; certificat de vie ;

- Pour ceux qui sont âgés de 14 à 21 ans : un certificat de scolarité, un certificat médical justifiant la maladie incurable ou l’infirmité interdisant toute activité.

D'autre part, il est nécessaire de souligner que les montants des allocations familiales sont déjà fixés par la CNaPS selon le rang de l’enfant.

Par exemple :

- Le montant de chaque premier enfant est fixé à 4000 Fmg . Et les effectifs des premiers enfants des salariés affilés à la CNaPS sont au nombre de 130 enfants .

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- Les deuxièmes enfants qui sont au nombre de 131 bénéficient chacun 3000 Fmg .

- Les troisièmes enfants qui sont environ 113 gagnent chacun 2000 Fmg .

- Pour les quatrièmes enfants qui sont environ 87 , chacun trouve 1000 Fmg .

- Et enfin, pour les cinquièmes enfants et plus , ils sont au nombre de 148 enfants . Chaque enfant bénéficie 500 Fmg . Concernant le mode de paiement des allocations familiales, la CNaPS paie les allocations par chèque bancaire, accompagné d’un bordereau que la SUCOMA encaisse et distribue aux employés. Le paiement des allocations familiales est mensuel.

Pour l'année 2001, la CNaPS a payé 21.353.900 Fmg aux travailleurs de la SUCOMA bénéficiant les allocations familiales. Le montant varie mensuellement. Ceci peut être causé par le fait que certains allocataires ne trouvent pas mensuellement leurs allocations. Donc, ce sera le mois prochain qu'ils vont trouver leurs allocations. Par exemple, pour le mois de janvier 2001, la CNaPS a payé les restes des allocations familiales non-payés pour les mois de novembre et décembre 2000. En plus, le montant a varié car certains enfants atteignent l'âge limite (21 ans) donc ils ne pourront plus bénéficier des allocations de la part de la caisse. A côté, il y a aussi les nouveaux nés qui viennent bénéficier à nouveau des allocations familiales. Le tableau ci-dessous nous montre brièvement les dépenses mensuelles de la CNaPS concernant les allocations familiales que cette caisse paie aux travailleurs de la SUCOMA bénéficiant ces allocations et la variation de celles-ci.

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TABLEAU N° 34 : Le montant mensuel des allocations familiales (année 2001) :

PERIODE Montant mensuel des allocations familiales (fmg)

Janvier 2.122.900

Février 2.466.500

Mars 1.618.000

Avril 1.221.200

Mai 1.977.800

Juin 2.688.400

Juillet 1.503.700

Août 3.238.800 Septembre

Octobre 1.704.100

Novembre 1.385.100

Décembre 1.427.400

TOTAL 21.353.900

Source : Enquête faite auprès du service administratif et personnel

Selon toujours les enquêtes faites au mois de décembre 2001, pour ce même mois, la caisse a payé 1.427.400 Fmg à la SUCOMA. Cette somme était distribuée à 208 allocataires (travailleurs) dont le nombre total d'enfants est de 608.

A la SUCOMA, 40 allocataires n'ont chacun qu'un seul enfant. Donc, c'est sûr que leur enfant gagne chacun 4000 Fmg. Ensuite, 48 allocataires ont chacun deux enfants dont tous les premiers enfants gagnent 4000 Fmg et les deuxièmes enfants trouvent 3000 Fmg. En plus, 50 allocataires ont chacun trois enfants dont les premiers et les deuxièmes enfants suivent la fixation de la somme par enfant ci-dessus et tous les troisièmes enfants gagnent 2000 Fmg par mois. Ensuite, 38 allocataires ont chacun quatre enfants dont les quatrièmes enfants bénéficient 2000 Fmg. Enfin, 24 allocataires ont chacun cinq enfants, six (6) allocataires ont chacun six enfants et il n'y a que deux (2) allocataires qui ont chacun sept (7) enfants.

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TABLEAU N° 35 : L'effectif des allocataires et l'effectif des enfants ayant bénéficié des allocations familiales pour le mois de décembre 2001 :

Enfants Effectifs des allocataires Total des enfants (travailleurs)

1 40 40

2 48 96

3 50 150

4 38 152

5 24 120

6 6 36

7 2 14

TOTAL 208 608

Source : Enquête faite auprès du service administratif et personnel

En résumant ce tableau, nous avons constaté que la plupart des travailleurs de cette société sont des jeunes hommes car beaucoup d'entre eux n'ont qu'un ou deux ou trois enfants par famille.

En bref, il est intéressant de souligner que chaque année, il y a de nouvelles demandes à la CNaPS concernant surtout les demandes d'affiliation de travailleur et les demandes d'allocations familiales. Par exemple : En 2001, on a enregistré 168 nouvelles demandes d’affiliation de travailleur et il n'y a que sept (7) nouvelles demandes d’allocation familiale à la CNAPS.

Ensuite, l'allocation prénatale est payée à la future mère dès la réception de sa demande. Le montant actuel de cette allocation est 18.900 Fmg. Les bénéficiaires de cette allocation sont les femmes salariées et les épouses légitimes des salariés. Mais il est nécessaire de souligner que si l’examen prénatal est effectué soit avant le 3 ème mois, soit après le 4 ème mois de grossesse, la prestation est réduite de moitié, soit 9450 Fmg . Et si la demande n’est pas déposée avant le mois de la date probable d’accouchement, le droit sera annulé .

L’allocation de maternité : Le montant moyen mensuel de l’allocation de maternité est 25.200 fmg . Elle est payée en deux tranches. Les bénéficiaires de cette allocation sont les femmes qui ont reçu et rempli le feuillet N° 1 du carnet de maternité ou qui ont établi une demande d’allocation de

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maternité à la place et les personnes ayant la charge effective de l’enfant en cas de décès de la mère. Les formalités à accomplir :

- Remplissage du feuillet N°1 du carnet de maternité par la sage-femme ou le médecin qui a pratiqué l’accouchement ;

- Envoi à la caisse du feuillet N° 1 du carnet de maternité ou la demande d’allocation de maternité accompagnée de la copie d’acte de naissance du nouveau-né au plus tard quatre mois après la naissance.

L’allocation sera payée dès la réception des pièces de la 1 ère tranche. Elle est égale actuellement 12.600 fmg par enfant né viable. Mais si vous avez déposé le feuillet au-delà du délai de 4 mois, votre droit pour la 1 ère tranche sera nul.

Au cours du 5 ème ,6 ème ou 7 ème mois du nourrisson, la mère doit faire une visite médicale avec le nourrisson et remplir le feuillet N° 2 par le médecin. En cas de décès de la mère, seul l’enfant effectue la visite médicale.

A la réception de ce feuillet N° 2, la 2 ème tranche de l’allocation sera payée, soit 12.600 fmg par enfant ayant effectué la visite médicale. Si la visite médicale a été avant le 5 ème mois ou après le 7 ème mois, le droit pour cette deuxième tranche sera nul. Et si vous avez déposé le feuillet au-delà de quatre mois, votre droit sera aussi nul.

L’indemnité de demi-salaire est attribuée à une femme salariée en couche pendant son congé de maternité et ayant rempli les conditions d’octroi des prestations familiales. Cette indemnité est payée depuis la date d’arrêt jusqu’à la date de reprise du travail. Une tranche de 50 % de cette indemnité est à la charge de l’employeur et l’autre 50 % sera à la charge de la CNaPS. La période de paiement ne peut dépasser la limite de 42 jours avant et 56 jours après l’accouchement, c’est-à-dire 98 jours au total.

La première fraction est payée par la caisse dès la réception de la demande ; le calcul porte sur la période allant de l’arrêt de travail jusqu’à 15 jours après la date probable de l’accouchement. La deuxième fraction est payée dès la réception de l’attestation de reprise de travail établie par l’employeur. Mais en cas de maladie résultant de la grossesse ou des couches justifiées par un certificat médical, cette indemnité peut être prolongée de 21 jours. Les formalités à accomplir sont :

- Etablir une demande sur imprimé à retirer à la caisse ;

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- Effectuer une visite prénatale ;

- Déposer à la caisse la demande accompagnée du dernier bulletin de paie avant l’interruption.

Le remboursement de frais médicaux d’accouchement : Les bénéficiaires de ce remboursement sont les femmes salariées en couches et les épouses légitimes des salariés qui ont rempli les conditions d’octroi des prestations familiales et qui justifient les frais d’accouchement. Les frais médicaux d’accouchement sont remboursés jusqu’à concurrence de 25.000 fmg . Ils sont remboursés en cas de grossesse interrompue avant terme à condition qu’une demande d’allocation prénatale ait déjà été déposée à la caisse.

En bref, il est nécessaire de voir que l’effectif des allocataires aux allocations prénatales, de maternité, de paiement de demi-salaire et les remboursements des frais médicaux pour les années 2000 et 2001 n'est pas nombreux.

Pour l'année 2000, il n'y avait que deux allocataires (une épouse légitime d'un salarié et une femme salariée) ayant bénéficié l'allocation prénatale et de maternité. Aucune personne n'a bénéficié l'indemnité de demi-salaire et le remboursement de frais médicaux.

Par contre, en 2001, deux épouses des salariés ont bénéficié des allocations prénatales et de maternité et une femme salariée ayant bénéficié une indemnité de demi-salaire.

La CNAPS n’a pas remboursé les frais médicaux d’accouchement de l’année 2000 et 2001 car la femme salariée et les épouses légitimes des salariés n’ont pas pu remplir toutes les formalités. Leurs demandes étaient refusées.

Les accidents du travail et les maladies professionnelles :

D'abord, les accidents du travail : Les procédures à faire en cas d’accident du travail, il faut :

- D'abord, prévenir immédiatement l’employeur pour lui permettre de faire la déclaration à la caisse dans un délai de 48 heures ;

- Préciser l’identité du ou des témoins de l’accident

- Demander la carte d’accidenté à l’employeur ;

- S'il s’agit d’un accident causé par un tiers, on doit informer l’employeur sur l’autorité administrative.

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Si l’employeur n’a pas fait la déclaration, l’accidenté vu ses ayants droits peuvent le faire dans un délai de un an dater de l’accident. Les imprimés de déclaration de sinistre professionnel peuvent être retirés auprès du bureau de la CNAPS le plus proche de l’accidenté. Les imprimés que l’employeur doit délivrer en cas d’accident du travail sont : - Compte rendu d’accident de travail : c’est le chef de section ou le chef d’équipe ou le chef de service qui remplit la première partie de cette fiche, et le médecin ou l’infirmier traitant remplit et fait son diagnostic sur la deuxième partie en bas de cette fiche ;

- La déclaration de sinistre professionnelle en deux exemplaires : l’une pour la CNAPS et l’autre reste pour la SUCOMA ;

- la carte d’accidenté du travail avec les trois feuillets A, B, C :

* Le feuillet A est un certificat initial de constatation ;

* Le feuillet B est un feuillet de frais médicaux ;

* Le feuillet C est un certificat final de guérison ou consolidation. Ces trois feuillets sont remplis par le médecin traitant. Et c’est à partir du «feuillet C » que la CNaPS pourra déterminer si l’accidenté bénéficie de la rente ou non. Ensuite, il est nécessaire de voir l’obligation de l’employeur en cas d’accident de travail . Il s’agit de :

- Faire assurer les soins de première urgence dans l’infirmerie de l’usine ou dans le dispensaire de Tsaramandroso ;

- Diriger la victime sur le centre médicale ;

- Faire la déclaration à la CNaPS dans les 48 heures suivant l’accident ;

- Délivrer à la victime tous les imprimés de certificats médicaux et la carte d’accidenté ;

- Remplir les questionnaires envoyés par la CNaPS pour complément d’information ;

- Verser à la victime le salaire de la journée au cours de laquelle le travail a été interrompu ;

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- Payer et assurer toutes les dépenses de frais médicaux, d’hospitalisation et d’évacuation de l’accidenté en attendant le remboursement de la CNaPS. En cas d’incapacité permanente , l’employeur transmet la photocopie légalisée de la carte d’identité nationale de la victime. Mais en cas de décès de la victime , les ayants droits doivent fournir la copie de l’acte de décès, les copies des actes de naissances ou les photocopies légalisées des cartes d’identité nationale et certificat de vie de chacun des ayant droits, le certificat de charge et de garde d’enfant, l'acte de mariage et le certificat de non- remariage du conjoint survivant.

Les saisonniers accidentés du travail bénéficient de toutes les prestations d’accident du travail comme tous les permanents. Alors, en cas d’incapacité permanente, ils bénéficient de la rente d’accident du travail. Et s’ils sont morts à cause de l’accident du travail, ces ayants droits bénéficient aussi de cette rente. Exemple : le cas de Monsieur FAHANY qui était saisonnier et accidenté lors de la campagne 2001. Sa main gauche est amputée. Il était soigné de première urgence dans l’infirmerie de l’usine et envoyé dans le centre hospitalier de Namahora (Morondava). L’employeur a assuré toutes les dépenses de frais médicaux, d’évacuation et d’hospitalisation qui seront remboursées par la CNAPS. Et l’employeur a payé aussi le salaire de la victime durant son séjour à l’hôpital et jusqu’à la fin de la campagne. Il était toujours considéré comme un travailleur jusqu’à la fin de cette campagne 2001 (22 décembre 2001).

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Les différentes prestations d’accident du travail :

Primo , l’indemnité journalière . Cette indemnité ne dépasse pas 6000 fmg par jour. Elle est payée par la caisse dès la réception du certificat attestant la nécessité d'un repos médical. Et elle est attribuée à la victime à compter du lendemain de son accident jusqu’à la reprise du travail, s’il est obligé d’arrêter son travail.

Secundo, les frais médicaux : La CNAPS prend en charge tous les frais médicaux occasionnés par un accident du travail comme les soins médicaux ou chirurgicaux, les achats de médicaments et les frais d’hospitalisation. L’accidenté a le libre choix du médecin traitant ou le centre hospitalier où il veut subir son traitement. La caisse prend en charge aussi la fourniture, la réparation ou le renouvellement des appareils de prothèse et d’orthopédie (gants, lunettes, dentier….). Le montant maximum du remboursement du prix de la monture des lunettes est de 20.000 fmg. Elle prend en charge aussi les frais de déplacement de la victime en cas d’évacuation sanitaire, convocation pour contrôle médical, traitement, y compris les frais de séjour et le découcher. Et en cas d’accident mortel, le transport du corps au lieu de sépulture choisi par la famille de l’accidenté si ce dernier est un travailleur déplacé ou évacué sanitaire sera prise en charge par cette caisse. Enfin, les frais occasionnés par la réadaptation professionnelle ou la rééducation fonctionnelle devrait être prise en charge par la CNaPS.

Tertio, la rente d’accident du travail . Si l’accident du travail a causé une Incapacité Physique et Permanente (IPP) supérieure à 10 % une rente sera allouée à la victime et à ses ayants droits en cas d’accident mortel mais si le taux d'IPP est inférieur à 10 %, aucune rente ne sera allouée. Ensuite, il est nécessaire de souligner que la rente allouée à la victime dépend de son salaire pendant les douze mois précédents l’accident. La période de paiement de la rente d'accident de travail dépend du taux d'IPP. Pour les accidentés ayant trouvé un taux d'IPP inférieur ou égal à 10 %, ils ne bénéficient rien. Pour les accidentés ayant trouvé un taux d'IPP supérieur à 10 % mais inférieur à 75 %, leur rente serait payée trimestriellement. Mais pour ce qui ont gagné un taux d'IPP supérieur ou égal à 75 %, leur rente serait payée trimestriellement ou mensuellement selon leur demande. Enfin pour les victimes ayant bénéficié un taux d'IPP de 100 %, leur rente serait payée officiellement par mois. Le tableau ci-dessous nous résume tout ceci.

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TABLEAU N° 36 : La périodicité de paiement de la rente :

Taux d’IPP Période de paiement

≤≤≤ 10 % -

>10 % mais < 75 % trimestrielle ≥≥≥ 75 % trimestrielle ou mensuelle (selon la demande de la victime)

mensuelle (d’office) = 100 %

I.P.P = Incapacité Physique et Permanente Source : la CNaPS

La rente d’accident du travail dépend du taux d’IPP alors il est difficile de connaître le montant exact d’une rente. Par exemple : Monsieur FAHANY qui est amputé de la main gauche a trouvé le taux d’IPP à 50 % selon le médecin traitant. C’est le médecin conseil à la CNAPS qui vérifie si ce taux d’IPP que le médecin traitant a donné, est valable. Alors c’est ce médecin conseil qui prendra la décision si c’est vrai que ce taux est valable ou non. Selon sa constatation, il peut décider soit de diminuer, soit d’augmenter, soit de garder ce taux d’IPP. D'autre part, une indemnité pour frais de funérailles de 100.000 fmg est versée à la famille du travailleur décédé par la suite d’un accident du travail. Et enfin, les accidentés de travail ne doivent pas être licenciés avant la date de guérison ou de consolidation. En cas d’incapacité physique et permanente qui les rend inaptes à leur ancien poste, le reclassement professionnel doit être fait En cas d'accident de travail, la CNaPS rembourse tous les frais médicaux mais seulement il y a des ventilations c'est-à-dire des répartitions bien limitées des dépenses faites par la caisse sur le remboursement des frais médicaux d'accident de travail. Par exemple pour le frais de consultation, la caisse ne rembourse que 800 fmg par consultation, 1800 fmg pour la première petite chirurgie et 600 fmg par jour pour les restes. Concernant l'hospitalisation, la caisse ne rembourse que 3000 fmg par jour pendant le séjour à l'hôpital. Par contre, elle rembourse toutes les dépenses de frais médicaux. Le tableau suivant nous montre la ventilation des frais médicaux remboursés par la caisse.

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TABLEAU N°37 : La ventilation des frais médicaux remboursés par la CNAPS en cas d'accident de travail : Dates des Consultation Certificat Petite radio chirurgie Hôpital pharmacie TOTAL actes (fmg) médical chirurgie (fmg) médicaux (fmg) (fmg) 1er jour 800 1800 3000 2ème jour 600 3000 ème 3 jour 600 3000 ème 4 jour 600 3000 ème 5 jour 600 3000 ème 6 jour 600 3000 7ème jour 600 3000 100 % à Payé ème 8 jour 600 3000 ème 9 jour 600 3000 ème 10 jour 800 800 1200 3000 Source : Enquête faite auprès du service administratif et personnel

La maladie professionnelle : est celle que les salariés ont contractée à l’occasion de leur travail c’est-à-dire la maladie contractée dans l’exercice d’une profession déterminée. L’employeur doit faire une déclaration à la caisse dans un délai de 15 jours suivant la constatation du caractère professionnel de la maladie par le médecin.

Dans la société SUCOMA, on n’a pas encore enregistré même un cas d’une maladie professionnelle. Les produits dangereux qui provoquent des maladies professionnelles sont le plomb, le mercure, le tétrachloréthane, le benzène, le phosphore blanc etc. Tandis que les produits chimiques que la société utilise pour la préparation et la fabrication du sucre et de l’alcool (comme l’acide sulfurique, le sulfate d’ammoniaque, le soude caustique, la chaux et le souffre) ne figurent pas dans les listes des produits chimiques qui peuvent causer et entraîner une maladie professionnelle.Les maladies professionnelles sont des maladies figurant au tableau des maladies professionnelles (annexe I du livre troisième du décret N° 63-124 du 22 février 1963 instituant un code des allocations familiales et des accidents du travail paru au Journal officiel de la république de Madagascar du 15 mars 1963 page 674).

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TABLEAU N° 38 : Tableau figurant des maladies professionnelles :

Maladies professionnelles causées par Noms des maladies et des exemples Saturnisme professionnel : - syndrome douloureux abdominal paroxystique avec état subocclusif Plomb et ses composés - paralysie des extenseurs des doigts ou des petits muscle de la main - intoxication benzolique - anémie Hydrargyrisme professionnel : - encéphalopathie aiguë Mercure et ses composées - ataxie cérébelleuse - stomatite - coliques et diarrhées Intoxication professionnelle par le - accidents nerveux aigus tétrachloréthane Benzolisme professionnel : Le benzène et ses homologues - anémie, syndrome hémorragique - accidents aigus (coma, convulsions) Phosphorisme professionnel : Phosphore blanc - nécroses phosphorées Affections provoquées par les rayons X ou les - anémie, syndrome hémorragique substances radioactives naturelles ou artificielles - radiodermites aiguës ou chroniques - cancer broncho-pulmonaire par inhalation Tétanos professionnel Affections causées par les ciments - ulcération ; blépharite, acné Ulcération causée par l’action de l’acide - ulcérations nasales chronique ainsi que des chromates et bichromates - ulcérations cutanées alcalins Intoxication professionnelle par le tétrachlorure de - accidents nerveux carbone - néphrite aiguë - œdème malin Charbon professionnel - charbon pulmonaire - charbon gastro-intestinal - vertiges, amnésie Le chlorure de méthyle - accidents aigus (coma, délire)

Des manifestations morbides d’intoxications aiguës ou chroniques des infections microbiennes ou parasitaires sont considérées comme maladies professionnelles.

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b)- L’assistance patronale en cas de retraite, d’accident du travail et en cas de décès :

* En cas de retraite , il y a aussi l’assistance patronale. Dans la société SUCOMA, l’employeur donne une faveur à ses retraités. Il les donne des maisons sans payer les droits de logements. Une personne retraitée peut prendre et rester dans un logement de la société. En plus, les retraités pourraient demander de rester dans leur travail mais ils seront considérés comme des saisonniers. Alors ils ne seront plus permanents comme avant.

* En cas d'accident du travail :

D’abord, pour le cas d’un permanent accidenté, on le traite à l’infirmerie de l’usine. Si la lésion est très grave, on l’évacue dans le centre hospitalier de Namahora. En ce moment, l’employeur prend en charge toutes les dépenses de soins médicaux, le frais d’hospitalisation et le frais d’évacuation mais leur dépense sera remboursée par la CNAPS. Si par exemple l’employé a pris en charge ses frais médicaux lui-même, ses dépenses seront remboursées par l’employeur en faisant la demande de paiement de frais médicaux ou demande de remboursement de frais médicaux. Mais cette dépense de remboursement de l'employeur sera aussi remboursée par la CNAPS.

De même pour le cas d’un saisonnier accidenté, il bénéficie de la même assistance patronale qu’un permanent. Et il convient de souligner que pendant son hospitalisation, il sera toujours payé comme tous les autres travailleurs jusqu’à la fin de campagne qu’il a déjà commencée, même s’il vient de commencer son premier poste dans la société.

* En cas de décès d’un personnel de la société ou d’un membre de sa famille :

Primo, en cas de décès d’un personnel de la société :

Un personnel de la société peut être un personnel permanent ou un personnel saisonnier. Si un personnel de la société est mort naturellement , pendant la veillée funèbre, la société prend en charge un sac de riz de 50 kg, 10 Kg de sucre, 500g de thé, 5 Kg de café grain, 500 kg de bois de chauffe de chaudière, s’il pleut. Et pendant la saison sèche, la société assure le transport pour chercher du bois dans la forêt, l'électrification, la bâche, les banquettes et le formol. En plus, l’employeur et ses employés présentent leurs condoléances auprès de la famille du défunt. La société assure aussi la confection du cercueil et le transport du corps vers le lieu de l’enterrement.

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Il est aussi nécessaire de souligner que si un personnel permanent est mort, la société, en plus du solde de tout compte du personnel mort donne un mois de salaire à la famille du défunt.

Concernant le décès d’un personnel permanent ou personnel saisonnier à la suite d’un accident du travail , pendant la veillée funèbre, la société prend en charge deux sacs du riz de 50 Kg, 20 Kg de sucre, 500 g de thé, 5 Kg de café grain, bois de chauffe (de la même condition qu’auparavant), l'électrification, la bâche, les banquettes, le formol et la confection de cercueil.

L’employeur et ses employés présentent leurs condoléances. La société assure aussi le transport du corps vers le lieu d’enterrement. La prise en charge de ce transfert du corps d’un salarié accidenté est plafonnée à 500.000 fmg.

Concernant la mort d’un personnel permanent accidenté, la société décide l’octroi d’un salaire équivalent d’un préavis plus le solde de tout compte de l’intéressé pour secourir sa famille. Mais ceci ne doit pas descendre ou être inférieur à un mois de salaire. Par contre, le cas d’un personnel saisonnier mort accidenté, la société ne donne qu' un mois de salaire plus le solde de tout compte de l’intéressé à sa famille.

Ensuite le secours à la famille en cas de décès , ceci dépend du consentement de l’employeur. Il peut accorder ou non le recrutement de l’enfant du travailleur décédé.

D'autre part, il y a aussi l'insertion sociale des invalides. Si le travailleur est considéré inapte à son ancien poste, il serait reclassé dans un autre poste qui serait favorable pour lui. Mais ceci dépend aussi du consentement de l’employeur.

Pour le cas des permanents , s’ils sont vraiment considérés inaptes, ils ne pourront plus travailler, des certificats médicaux appuient leurs incapacités, ils seront licenciés et auront des préavis. Mais pour les saisonniers considérés inaptes, ils seront licenciés à la fin de la campagne mais sans préavis.

Selon le décret N° 64 – 122 du 22 avril 1964 (Article 3- Alinéa 3), la durée du préavis est fixée sur le tableau suivant et ne peut être inférieure en aucun cas. Un préavis est un avertissement préalable avant la rupture d'un contrat, d'une convention, etc. C'est le délai qui s'écoule entre cet avertissement et le moment où il prend effet.

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TABLEAU N° 39 : La durée du préavis :

CATEGORIE PROFESSIONNELLE

Ancienneté dans M2 – OP1 OS 2-OP1 OP2-OP3 Encadrement Direction l’entreprise - de 8 jours 2 heures - - - - - de 3 mois 1 jour 8 jours - - - - d’un an 8 jours 15 jours 1 mois 1 mois 1/2 3 mois + d’un an 10 jours 1 mois 1 mois 1/2 2 mois 4 mois + de 2 ans 12 jours 32 jours 1 mois 1/2 2 mois 1/2 4 mois + de 3 ans 14 jours 34 jours 2 mois 2 mois 1/2 4 mois + de 4 ans 16 jours 36 jours 2 mois 2 mois 1/2 4 mois + de 5 ans 1 mois 1 mois 1/2 2 mois 3 mois 6 mois

Secundo, en cas de décès d’un membre de la famille d’un personnel de la société :

Les membres de la famille du personnel sont l’époux ou l’épouse légitime du salarié permanent et leur enfant légitime âgé au maximum de 21 ans.

Pendant la veillée funèbre d’un membre de la famille d’un salarié permanent, la société prend en charge 25 kg de riz, 5 Kg de sucre, 250 g de thé, 2,5 Kg de café grain, des bois de chauffe, l'électrification, la bâche, les banquettes et le formol.

La prise en charge du transfert du corps se fera dans une distance maximum de 50 Km à partir de l’usine vers le lieu d’enterrement. Mais il est nécessaire de souligner que c’est la direction générale qui décide de la prise en charge des frais de transfert du corps d’un membre de la famille sur la demande du salarié permanent. Et toujours à la demande de ce dernier, la société peut octroyer une avance exceptionnelle pour soutenir la famille.

Enfin, les décès causés par des fautes intentionnelles (comme ivresse, drogue, suicide, criminalité) voulues ne seront pas pris en charge par la société.

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c)- La pension et la retraite

Les bénéficiaires sont tout travailleur salarié cotisant à la caisse, le conjoint (ou la conjointe), les descendants et les ascendants à charge du retraité décédé.

L’assurance vieillesse comprend :

* La pension de vieillesse : Les bénéficiaires de cette pension sont les travailleurs qui ont rempli les conditions suivantes :

- Atteindre l’âge d’ouverture de droit à la retraite c’est-à-dire 60 ans pour le sexe masculin et 55 ans pour le sexe féminin ;

- Affilier à la CNAPS pendant 15 ans ;

- Cesser toute activité ;

- Cotiser pendant 28 trimestres au cours des 10 années civiles précédent l’âge d’ouverture de droit à la retraite.

Le calcul de cette pension se fait comme suit (en additionnant les éléments ci-après) :

- 30 % du salaire minimum d’embauche annuel du salaire minimum d’embauche ;

- 20 % du salaire annuel moyen revalorisé des 10 dernières années civiles précédent l’âge d’ouverture de droit à la retraite ;

- 1 % de ce même salaire moyen par période de quatre trimestres de cotisations constatés au-delà de ces 10 années civiles.

* La pension proportionnelle de vieillesse

Si le travailleur n’a pas effectué les 28 trimestres de cotisation pendant les 10 dernières années civiles, il pourra prétendre la pension proportionnelle de vieillesse à condition qu’il soit affilé à la caisse au moins pendant 15 ans et il a cotisé au moins 100 trimestres pour les hommes et 80 trimestres pour les femmes.

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Le calcul de cette pension se fait de la même manière que la pension de vieillesse. La seule différence est que les salariés de ces 10 années civiles ne seront pas revalorisés.

* L’allocation de solidarité : Les conditions d’attribution de cette allocation sont : - Avoir atteint l’âge d’ouverture de droit ; - avoir cessé toute activité salariée - Avoir effectué au moins 15 trimestres civils d’emploi salarié.

Le calcul se fait comme suit ; on additionne :

- 30 % du salaire minimum d’embauche ; - 10 % du salaire annuel moyen des cinq dernières années civiles d’emploi ; - 1 % de ce salaire annuel moyen par période de quatre trimestres de cotisations.

* Rente d’invalidité : Le montant de cette rente est fixé à 80 % de prestation d’assurance vieillesse à laquelle le travailleur pourrait prétendre si la demande a été faite à l’âge normal. Mais il est opportun de souligner qu'il n’y avait pas encore un travailleur de la SUCOMA qui a bénéficié de cette rente.

* L’allocation aux survivants : En cas de décès du pensionné ou du travailleur remplissant toutes les conditions d’ouverture au droit à prestation, leur ayant droit pourra bénéficier de cette allocation. Mais concernant le cas du travailleur retraité à la SUCOMA, aucun pensionné n’est mort. On a enregistré (3) trois travailleurs retraités pour l’année 2001. Mais il est impossible de connaître le caractère de la pension qu’ils ont trouvé car c’est à la CNaPS de faire les calculs et en plus, les dossiers sont tous déjà envoyés à la CNaPS.

TABLEAU N°40 : L'effectif des travailleurs ouvriers ayant trouvé la pension de retraite

Période HOMME FEMME TOTAL Septembre 2001 1 1 Octobre 2001 2 2 TOTAL 2 1 3 Source : Enquête faite auprès du service administratif et personnel Il est très difficile de connaître le montant exact de la pension de retraite de chaque pensionné, car le calcul est fait par la CNaPS. Et en plus, c’est seulement cette dernière qui a ce montant pour le moment car elle n'a pas encore envoyé la pension de chaque retraité de l'année 2001.

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d)- Remboursements des cotisations : La CNaPS rembourse les cotisations d’un travailleur retraité qui n’a pas rempli les conditions requises pour l’obtention d’une pension de retraite et d'un travailleur qui n’a pas cotisé à la caisse pendant la période totale d’au moins quatre trimestres. Le total du remboursement est égal aux cotisations versées par le travailleur et augmentées d’un intérêt de 2 % par an.

Concernant le cas d’un travailleur décédé avant l’âge d’ouverture de droit à la retraite, la CNaPS rembourse leurs cotisations. Dans ce cas, le remboursement est égal au montant de sa contribution, ajouté une part égale de celle de l’employeur, le tout augmenté d’un intérêt de 2 % par an. En plus, il est nécessaire de souligner que le remboursement de cotisation d’un travailleur décédé avant la retraite ou un travailleur mort naturellement sera fait si ses ayants droits font et remplissent toutes les conditions de la demande de remboursement de cotisation.

TABLEAU N° 41 : L'effectif des travailleurs ouvriers décédés aux années 2000 et 2001 :

Année Mort accidenté Mort naturelle TOTAL 2000 1 3 4 2001 1 1 TOTAL 1 4 5 Source : Enquête faite auprès du service administratif et personnel

La CNAPS devrait rembourser les cotisations de cinq travailleurs décédés mais leurs ayants droits n’ont pas encore fait les demandes de remboursement des cotisations de leurs familles décédées. Alors aucun travailleur décédé n'a trouvé le remboursement de cotisation pour ces deux derniers années. e-) Les conditions de logement, de l'eau et de l'électricité des travailleurs :

* Les divers types de logements et ces conditions d'octrois :

A l'époque où la société SIRANALA n'a pas encore terminé les logements pour ces travailleurs, la plupart de ces salariés résident à Morondava ville. En ce temps-là, la société a fait beaucoup de dépenses pour satisfaire et diminuer un peu les charges de ces salariés en matière de logement, d'eau et d'électricité. Elle était obligée de donner des indemnités de logements à ces travailleurs qui résident en ville. Ensuite, les dépenses de carburants s'ajoutent aussi pour transporter les travailleurs vers le lieu du travail (à Betsipotika) qui se trouve environ à 20 km de la ville. Alors la société a pris la décision de construire des logements pour ces travailleurs qui se trouvent environ 5 km de l'usine appelée Cité de

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Tsaramandroso. Avant 1980, Tsaramandroso était couvert des grandes forêts et des tombeaux pour les Sakalava. Il n'y avait que des animaux sauvages, des oiseaux sauvages et des grands arbres comme des "baobabs", des "fihamy" et des "tamarins" dans cet endroit avant. En 1980, la société SODEMO (Société de Développement de Morondava) a cultivé des cannes à sucre sur ce terrain et c'était la société SAGRIM qui prépare l'alcool à 90°. Ce terrain appartenait à la société SODEMO mais la société SIRANALA l'a pris car cette première était tombée en faillite à partir de 1982. Alors c'était la société SIRANALA qui a pris les cannes à sucre avec les maisons qui étaient déjà construites par la SODEMO. Il y avait 35 logements sur ce terrain en ce moment-là : quatre (4) villas pour les directeurs, huit (8) logements pour les chefs de service, et puis huit (8) petit logements appelés "bases tôles" et seize (16) autres appelés "bases tuiles" pour les agents de maîtrises. En 1983 et 1984, c'était la construction des 22 logements en planches de la SIRANALA par la société SARA dont les sept (7) grands logements appartenaient aux chefs de service et les quinze (15) petits logements appartenaient aux cadres moyens. La construction était terminée au mois de juin 1987. Alors les travailleurs de la société ont commencé de venir habiter dans ces logements à partir du mois de juillet 1987. Une autre construction a été mise en place à partir de 1988 par la société TATSINANANA. C'était la construction des 30 longs bâtiments pour les ouvriers. Chaque bâtiment a six appartements. Et la dernière construction a été mise en œuvre en 1991 par la société EMGCTP sous la surveillance de la société BMET. C'était la construction des 20 grands logements pour les cadres et 50 longs bâtiments pour les ouvriers. Chaque bâtiment a trois (3) appartements Alors depuis 1987 (époque de la SIRANALA) jusqu'à l'époque de la SUCOMA, les travailleurs de cette société sont toujours logés. Les salariés permanents bénéficient des logements en faisant des demandes auprès du service logistique. Les ouvriers saisonniers peuvent aussi loger mais à condition qu'il y ait des bâtiments libres. La distribution de ces logements se fait selon les catégories professionnelles des travailleurs. - Pour les ouvriers, ils bénéficient chacun d'un appartement en brique de deux (2) chambres (pour la construction de 1988) ou trois (3) chambres (pour la construction de 1991), une cuisine et une douche. Et on trouve un WC public pour chaque bâtiment. - Pour les secrétaires et les agents de maîtrise, chacun bénéficie d'une petite maison en planche et en moitié béton. Chaque maison comprend deux petites chambres à coucher, un petit salon, une cuisine, une douche et un WC. - Les maisons en "base tuile" et en "base tôle" sont aussi pour les agents de maîtrise. Chaque maison a deux chambres à coucher, un salon, une cuisine, une douche et un WC. - Les quinze (15) grandes maisons sont pour les chefs de service. Chaque logement a trois chambres à coucher, un grand salon, une cuisine, une douche et un WC.

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- Les vingt (20) logements construits par l'EMGCTP appartenaient aux cadres. Chaque maison a deux chambres à coucher, un salon, une cuisine, une douche et un WC. - Et enfin, les quatre villas sont pour les directeurs. Chaque villa a quatre grandes chambres à coucher, un grand salon, une grande cuisine, une douche et un WC. A l'époque de la SIRANALA, les maisons pour les directeurs et les chefs de service ont bénéficié aussi des équipements de logements, c'est-à-dire des meubles de salons, des lits, des matelas, des tables à manger, des chaises, des frigidaires et des cuisinières à gaz. Leur maison avait aussi des chauffe eaux. Mais actuellement, c'est-à-dire à l'époque de la SUCOMA, les logements des salariés (directeur, chef de service) ne bénéficient plus des équipements de logements.

Il est aussi nécessaire de souligner que chaque salarié qui bénéficie d'un logement participe à une indemnité de logement ou de réparation. La société retire par mois cette indemnité des salaires de ces travailleurs. Ce petit schéma nous représente l'indemnité payée par chaque catégorie des salariés.

Catégorie Professionnelle Participation

- Cadre supérieur (directeur)------15.000 fmg/mois

- Chef de service------11.000 fmg/mois

- Cadre moyen------9.000 fmg/mois

- Agent de maîtrise------6.000 fmg/mois

- Ouvrier------5.000 fmg/mois

En bref, avec la réalisation des cités pour les salariés, la consommation de carburant par les camions de transport des personnels est réduite d'au moins de deux tiers car la distance séparant l'usine de Betsipotika à la cité de Tsaramandroso est trois fois moindre à celle qui sépare l'usine et de Morondava. Plus de 450 foyers résident à Tsaramandroso.

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* L'eau et l'électricité :

En 1987 jusqu'à 1994, dans la cité de Tsaramandroso, l'eau et l'électricité ont marché 24 heures sur 24. Mais depuis que la société avait des problèmes sur le plan financier en 1995 et 1996, les salariés n'ont plus bénéficié de l'eau et de l'électricité comme avant. Il y avait souvent des coupures d'eau et d'électricité. Ceux-ci sont causés par des manques de groupes électrogènes qui pourront satisfaire les besoins de la cité en matière d'éclairage et d'eau. Les groupes électrogènes étaient tombés souvent en panne. En plus, il y avait les manques de carburants pour faire marcher les groupes qui ont déjà des problèmes.

En 1997, à l'arrivée des nouveaux investisseurs, les salariés qui résident à Tsaramandroso ont toujours des problèmes concernant l'eau et l'électricité. Et jusqu'à maintenant (en 2001), ce problème persiste toujours. La lumière vient à partir de 18 heures et s'éteint à 06 heures du matin où les travailleurs iront au travail. Et concernant l'eau, elle vient à partir de 16 heures jusqu'à 06 heures ou 09 heures du matin. On pratique les systèmes de délestages jusqu'à présent dans cette cité. Mais il est nécessaire de souligner que cette méthode de délestage existe pour les salariés malgaches mais les salariés chinois bénéficient de l'eau et d'électricité toute la journée (24 sur 24 heures).

Enfin, les coupures fréquentes d'eau ou d'électricité et les systèmes de délestages dérangent vraiment les salariés mais ils ne peuvent rien faire. Les délégués du personnel et les salariés ont déjà réclamé et demandé d'annuler ce système de délestage car à présent la société fonctionne très bien donc elle devrait satisfaire les besoins de ces salariés en eau et en électricité. Malheureusement, il n'y a pas des réponses et des changements de la part des employeurs chinois.

f)-Les problèmes rencontrés par les travailleurs concernant la couverture sociale : En général, les travailleurs n’ont pas trouvé des difficultés concernant la couverture sociale de la société. C’est à la Caisse Nationale de la Prévoyance Sociale (CNaPS) qu’on a trouvé un peu de difficulté. Il s’agit de la ventilation de frais médicaux remboursés par cette caisse en cas d’accident du travail. La caisse ne rembourse que 800 fmg pour la consultation, 800 fmg pour un certificat médical, 1800 fmg pour le 1 er jour de soins ou petite chirurgie, 600 fmg par jour pour les autres jours et 1200 fmg pour le dernier soin. Le frais d’hospitalisation est remboursé au barème de 3000 fmg par jour. Par contre actuellement, pour faire une consultation on paie entre 4000 fmg à 10.000 fmg chez le médecin et plus de 60.000 fmg chez un spécialiste. Ensuite, pour avoir un certificat médical, on paie 10.000 à 25.000 fmg. Et en plus, chaque hôpital ou chaque clinique a son prix. Tout est cher.

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En bref, la CNAPS devrait étudier les barèmes qu’elle a posés concernant le remboursement des frais médicaux des accidents du travail.

2.2)- Préventions aux risques professionnels : Les accidents du travail entraînent des souffrances humaines et des pertes économiques. Alors ce ne sont pas seulement les ouvriers accidentés qui sont victimes des conséquences de l’accident, mais aussi le foyer et l’entreprise.

D'abord dans le foyer , les accidents provoquent le désarrois, l'angoisse, le trouble de la vie familiale et l'effet encore plus catastrophique en cas d’accidents mortels et d’une incapacité physique permanente.

Ensuite, dans l’entreprise , ils entraînent la perturbation des chaînes de travails pour porter secours à la victime, la diminution de la production, l'augmentation des frais pharmaceutiques destinés aux soins d’urgence, les dégâts matériels et la diminution des ressources techniques (en cas d’accident survenu à un personnel cadre). Il est opportun de dire qu'en cas d’accident, la caisse paie une rente mais il est nécessaire de souligner que «aucune rente ne pourra jamais remplacer un membre mutilé ». Mais on peut dire que dans le contexte de la prévention, les accidents ont des conséquences dangereuses qu’on peut prévenir. C’est ici où l’on parle des préventions aux risques professionnels.

Une prévention est l’ensemble des moyens et voies mises en œuvre pour diminuer ou supprimer le rapport entre le dommage et le risque. Son but est de préserver l’intégrité physique du travailleur en veillant sur sa santé, ses facultés d’utiliser tous ses membres et lui permettre de gagner entièrement son salaire.

Alors il est nécessaire de prévenir et diminuer les risques d'accident de travail pour abaisser les coûts de cet accident. Plus l'accident est nombreux, plus la société est perdante. Cette prévention concerne surtout : - Les visites d’entreprises pour vérifier l’application par les employeurs des dispositions relatives à l’hygiène et la sécurité au travail ;

- L’édition et la distribution d’affiches de sécurité ;

- Les causeries avec les travailleurs pour la promotion de l’esprit de sécurité ;

- Les projets de films sur l’hygiène et la sécurité au travail si c’est possible.

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Dans les préventions de risques professionnels, la CNaPS, l’inspecteur du travail, le médecin, les travailleurs et les employeurs ont leurs rôles respectifs. a)- Rôle de la caisse et l’inspecteur de travail : Concernant aussi les préventions des accidents du travail et maladies professionnelles, la caisse doit œuvrer en étroite collaboration avec l’inspecteur du travail. Il s'agit de recueillir pour les diverses catégories d’établissement tous les renseignements permettant d’établir les statistiques des accidents du travail et des maladies professionnelles en tenant compte de leurs causes et des circonstances dans lesquelles ils sont survenus, de leur fréquence et de leurs effets, notamment de la durée et de l’importance des incapacités qui en résultent. Ils doivent aussi procéder ou faire procéder à toutes enquêtes jugées utiles en ce qui concerne l’état sanitaire et social, les conditions d’hygiènes et de sécurité des travailleurs. Il est aussi de leur devoir de vérifier si les employeurs observent les mesures d’hygiène et de préventions prévues et de recourir à tous les procédés de publicité et de propagande pour faire connaître, tant dans l’entreprise que parmi la population, les méthodes de préventions. Et enfin, Ils doivent aussi favoriser par des subventions ou avances, l’enseignement de la prévention. b)- Rôle du médecin d’entreprise : Il est nécessaire de souligner que le médecin d’entreprise exerce auprès du chef d’entreprise le rôle de conseil en ce qui concerne notamment :

- La surveillance de l’hygiène générale de l’établissement en particulier du point de vue climatisation, éclairage, moyens de propreté (lavabos, cabinets, douche), eau de boisson, cantines ;

- L'hygiène des ateliers et la protection des ouvriers contre les poussières, les vapeurs dangereuses et contre les accidents. Le médecin effectue des prélèvements et des analyses des produits nocifs ;

- La surveillance de l’adaptation des salariés aux postes de travail ;

- L'amélioration des conditions de travail, notamment les constructions et aménagements nouveaux, l’adaptation des techniques de travail à la psychologie humaine, l’élimination des produits dangereux, l’étude des conditions de l’effort et rythmes de travail. Le médecin d’entreprise est aussi chargé de veiller à l’éducation des travailleurs en matière d’hygiène et de prévention contre les accidents du travail et les maladies professionnelles. Enfin, il doit aussi former des secouristes pour l’établissement.

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c)- Rôle du travailleur : Ce ne sont pas la caisse, l'inspecteur du travail et le médecin tout simplement qui ont des grands rôles pour assurer la sécurité du travail ou pour prévenir et diminuer les risques d'accidents du travail, mais il y a aussi le rôle des travailleurs. Il s’agit de respecter les consignes de sécurités prodiguées par son chef hiérarchique, d'utiliser correctement l’équipement de protection mis à sa disposition, d'éviter de prendre des boissons alcooliques pendant les heures de travail, de se faire soigner au poste des premiers soins même pour les moindres blessures et d'adopter un esprit d’équipe. d)- Rôle de l’employeur : ce dernier a aussi un rôle primordial pour prévenir et diminuer les risques d'accident de travail. C’est :

- D'abord, assurer la protection contre des machines dangereuses pour protéger ses travailleurs, doter les ouvriers de matériels de protection individuelle adéquats au poste de travail et remplacer les outils défectueux ;

- Ensuite, veiller à développer de bonnes relations humaines à tous les niveaux et motiver les travailleurs en leur octroyant les rémunérations équitables ;

- Et enfin, promouvoir la sécurité et l’hygiène dans son établissement.

En bref, chacun a sa part de responsabilité pour lutter contre l’accident car c’est par la conscience et la volonté de chacun de nous que la gravité et le nombre d’accident du travail diminueront. D’où, lutter contre l’accident, c’est le prévenir et promouvoir l’esprit de sécurité. Alors cette remarque nous amène voir les équipements de protection nécessaires pour la protection du travail.

Les équipements de protection nécessaires pour la protection individuelle :

D'abord, les vêtements de travail . Ceux-ci sont nécessaires à tous travaux constatés salissants. Le vêtement de travail est fourni au travailleur 2 fois par an et à la charge de l’employeur.

Ensuite, les lunettes protectrices . Elles sont nécessaires pour les soudeurs et à tous ceux dont le travail peut porter atteinte à la vue comme projection de particules, émissions lumineuses ou rayonnements dangereux. Mais pour les travailleurs qui travaillent dans les fonderies, les montures de lunettes ne doivent pas être faites de celluloïd ou de métal qui s’échauffe. Il est nécessaire de souligner que les lunettes noires sont destinées aux soudeurs et les lunettes blanches pour les menuisiers et pour les travailleurs qui risquent la projection de petites particules.

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Les masques à soudeur ou les écrans faciaux : à utiliser contre les projections d’éclats de verre ou de métal fondu.

Les casques : sont destinés aux travailleurs travaillant dans les travaux en hauteur : exemple, casque en matière plastique. Le casque en matière isolant est destiné aux électriciens.

Les masques anti-poussières ou cache nez : ceux-ci sont réservés aux travailleurs exposés à la poussière, vapeurs, gaz nocifs et les produits chimiques.

Les gants : pour protéger les mains. Il y a des gants adaptés à la nature du risque :

- Gants en cuir (manutention) ;

- Gants en matières plastiques (produits chimiques) ;

- Gants en caoutchouc (gants d’électriciens) ;

- Gants en tissu (travail constaté salissant).

Les chaussures de sécurité : sont très nécessaire pour prévenir les risques d’écrasement du pied (manutention), les risques de piqûre (clous, tessons de verre), le contact avec des produits chimiques et le contact avec l’eau (chaude ou humidité constante). Dans les fonderies, les chaussures de sécurité doivent être des bottes spéciales réservées à ces effets.

Ensuite, le tablier en cuir : pour les soudeurs et les fondeurs.

Et enfin , les ceintures de sécurité sont destinées aux travailleurs travaillant dans les travaux en hauteur pour prévenir les chutes dans ce travail.

Autres équipements de protection : Ceux-ci concernent surtout les protections collectives des travailleurs. Il s’agit d’abord :

- Des extincteurs pour prévenir les incendies. Ces extincteurs doivent se trouver à portée de main dans chaque atelier ;

- Et dans chaque atelier, il sera placardé par les soins des chefs d’entreprise, une affiche destinée à appeler l’attention des travailleurs sur les dispositions essentielles de la réglementation en matière d’accidents du travail et de maladies professionnelles.

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A part ce que nous avons vu sur cette prévention, les travailleurs doivent connaître les matériels, les équipements et les engins qu'ils utilisent pour prévenir les accidents. Il s'agit :

D'abord , des outils à main . Les travailleurs emploient souvent ces outils dans les travaux d’entretien et réparation provoquant de nombreuses blessures. Alors, chaque ouvrier blessé par un outil à main en mauvais état ne doit pas négliger, même les petites blessures. Il doit utiliser des outils à main appropriés au travail auquel il est destiné, vérifier toujours ses outils avant les utilisations, ne pas mettre des outils coupants et pointus dans ses poches, ne pas laisser les outils sur le plancher ou dans les escaliers ou sur la circulation, et enfin remplacer ou réparer les outils défectueux.

Ensuite, en ce qui concerne les machines . Avant d’entreprendre un travail, le travailleur doit dégager tous les objets qui se trouvent autour de la machine et sur les surfaces de circulation, vérifier tous les éléments dangereux qui doivent être protégés et connaître les consignes et les observer. Par exemple : pendant le graissage, réparation et nettoyage des machines, les travailleurs ne doit pas oublier de remettre le protecteur, il doit toujours arrêter les machines (avant de les graisser, réparer ou nettoyer), il ne doit pas essayer de nettoyer, réparer ou faire fonctionner une machine dont il ne connaît pas le fonctionnement, il doit se servir d’une brosse ou de tout autre moyen pour enlever les éclats logés dans la machine (attention ! Ne les enlever jamais avec la main), lorsqu’une machine ou un outil ou tout autre équipement se trouve dans un état défectueux, le travailleur ne doit pas l’utiliser et signaler immédiatement au chef en vue d’obtenir sa réparation ou son remplacement.

D'autre part, il est nécessaire de souligner que pendant l’utilisation des machines, les conducteurs ne devraient pas porter des vêtements flottants, de cravate, de foulard, de bague. Ils doivent aussi se couvrir les cheveux, s’il y a lieu pour éviter qu’ils se scalpent. Et enfin, ils doivent assurer préalablement qu’il n’y a pas de danger pour les autres avant de faire fonctionner une machine au cas où ils travailleraient en équipe.

Et en cas de panne de courant, le machiniste doit placer la commande en position d’arrêt, utiliser correctement les dispositifs de protection, ne pas dérégler et signaler les défauts de fonctionnement dès qu’ils apparaissent. Il doit aussi employer les protections individuelles et les aides matérielles (poussoir, pince, brosse etc.….)

Ensuite, les machines outils. Dans l’entreprise, on peut trouver des différentes machines-outils comme les machines-outils pour le travail du bois, pour le travail des métaux, des engins de manutention et appareil de levage, les machines et engins divers employés dans la fabrication du sucre. Tout ceci peut occasionner des accidents graves soit dans leurs utilisations soit au cours de leurs entretiens. C’est pourquoi, la prudence est de rigueur pour

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ceux qui s’en servent car la machine est comme une bête féroce dont il faut se protéger. Alors ne toucher jamais à une machine dont vous n’êtes pas le responsable.

Avant d’entreprendre le travail, chaque travailleur qui utilise des machines-outils doit éviter les fausses manœuvres et utiliser toujours les protecteurs. Il doit tenir bien dégagé toute la surface autour des machines afin d’éviter de s’accrocher à l’outil en cas de chute de plein pied. Et enfin, il doit vérifier tous les éléments dangereux afin d’empêcher le contact involontaire du corps humain avec les machines-outils.

Mais en ce qui concerne l’électricité , celle-ci est nécessaire pour la vie courante et indispensable pour le travail. Mais il faut toujours connaître qu’elle peut provoquer un incendie et des accidents souvent mortels. Alors, pour raison de sécurité, laissons aux spécialistes le soin de réparer ou ajuster les éléments de l’installation électrique. Donc en cas de réparation d’une machine, il faut non seulement couper le courant par l’interrupteur mais aussi verrouiller ou cadenasser le disjoncteur ou mettre un panneau interdisant la mise en marche.

Ensuite, la prévention de l’incendie : Pour prévenir l'incendie, chaque travailleur doit connaître le danger et respecter les consignes de sécurité pour prévenir l’incendie. Ensuite, il ne doit jamais fumer dans un endroit où sont stockées des matières inflammables ou explosives. En plus, il doit penser toujours avant de quitter le lieu de travail à débrancher les outils électriques (par exemple le fer à souder.).

D’autre part, dans chaque atelier, des extincteurs doivent s'y trouver. Et chaque travailleur doit savoir se servir des ces appareils de lutte contre l’incendie. Il doit aussi vérifier très bien l’origine du feu car les moyens d’extinction varie avec la nature du risque. Par exemple :

- Extincteurs à mousse, à poudre, à neige carbonique pour les feux secs (bois, papiers) ;

- Extincteurs à mousse, à poudre, à neige carbonique pour les feux gras (essence, pétrole, alcool) ;

- Extincteur à poudre, à neige carbonique pour les feux de gaz.

Et enfin, dans les grandes usines comme la SUCOMA, il est nécessaire de former une équipe de sauveteurs contre l’incendie. Et des surveillances constantes doivent être exercées pour prévenir tout risque d’incendie particulièrement au poste de soudage, de fonderie, de chaudronnerie et etc.…

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L’échelle : l’utilisation de celle-ci est très courante dans la vie quotidienne. Elle permet d’accéder aux échafaudages et aux différentes parties d’un bâtiment en cours de réparation. Alors pour prévenir la chute de hauteur, il faut éviter de monter nombreux sur une échelle. Il ne faut pas utiliser une échelle qui a manqué un échelon et qui présente des fissures car elle risque de se rompre. Ensuite, il ne faut jamais surmonter un échelon court sur une démi-brique ou un autre objet quelconque. Enfin, il faut que la charge transportée par une échelle ne dépasse pas de 50 Kg D’autre part, l’échelle doit reposer sur assise ferme et plane et veiller à son inclinaison qui est de 70° sur l’horizontal. En effectuant un travail sur une échelle, il vaut mieux descendre et la déplacer au lieu de se pencher ou s’allonger un bras pour atteindre un point quelconque voulu. Dans tous les cas, il ne faut pas dresser une échelle devant une porte susceptible de s’ouvrir en direction de l’échelle. Et pour descendre et monter, il faut faire face à l’échelle.

Et enfin, la manutention manuelle : Le progrès technologique, utilisant des appareils de levage mécanique n’exclut pas la manutention manuelle dans tous les travaux professionnels. Cette manutention manuelle apparaît aux yeux de tout le monde comme ne nécessitant aucun apprentissage. Elle occasionne des accidents tels que le lumbago ou douleur lombaire due à une atteinte des vertèbres lombaires, l’entorse, la hernie, la déchirure musculaire, la fatigue et les accidents aux mains et aux pieds. Alors, pour soulever une lourde charge, le travailleur doit prendre la position convenable et avoir le dos bien droit et genoux pliés, utiliser en priorité la force des jambes par flexion et extension et les bras doivent rester tendus pour saisir et maintenir la charge et non pour la soulever et ne pas oublier l’utilisation de protection individuelle (casques, gants, masques, bottes).

A part de ce que nous avons vu auparavant, il est nécessaire de souligner que le fait de protéger l'environnement est parmi les préventions des risques d'accidents de travail. Alors nous allons essayer de voir :

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La protection de l’environnement dans cette entreprise :

La protection de l’environnement est l’une des préventions nécessaires aux risques professionnels et aux diverses maladies. Alors pour protéger cet environnement, la société a construit une lagune qui est un étendu de bassin pour l’épuration d’eau. Cette lagune a une dimension de 2500 à 3000 m 2. Ce sont des vinasses (résidus de la distillation des moûts fermentés) qui coulent vers cette lagune. Mais en ce qui concerne l’effet de cette vinasse , la vinasse pure détruit la culture, c’est pour cette raison qu’on le met d’abord dans cette lagune.

En outre, des eaux usées sont envoyées dans cette lagune et évacuées dans le canal Dabara. Elles sont très fertiles aux cultures du riz de cette région. Quelques eaux usées aident la société sur le plan d’irrigation. Et des canaux les évacuent vers les pivots et les plots de canne à sucre. D'autre part, des eaux chaudes usées sont aussi récupérées pour nettoyer les cubes dans l’usine.

De l’autre côté, les fumées qui sont des gaz carboniques pourraient étouffer les travailleurs si on ne les traite pas très bien. Mais avec la manière que la société a fait pour protéger son environnement, les travailleurs ne risqueront rien car les fumées sont perdues dans l’atmosphère.

Enfin, la société essaye de protéger son environnement pour prévenir des risques qui pourraient être dangereux sur la santé de ses travailleurs et la vie du voisinage. En bref, nous avons vu que les accidents ont des conséquences dangereuses sur la vie des travailleurs. Mais on peut les prévenir et les éviter car chacun est le premier responsable de sa sécurité.

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CONCLUSION

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Pour conclure, à l’époque de la SIRANALA, la sécurité sociale et la médecine d’entreprise sont organisées pour :

- Assurer la sécurité de ses travailleurs et les membres de leur famille en cas de maladie, d’accident du travail et maladie professionnelle, de maternité et de retraite ;

- Résoudre les problèmes sociaux et économiques de ses travailleurs en matière de soins, de consultations et de toutes les dépenses sur leur santé ;

- Réparer et prévenir tous les risques professionnels qui pourront avoir des conséquences sur l’entreprise et sur la vie des travailleurs.

Mais depuis l'arrivée des nouveaux investisseurs chinois dans cette entreprise Agro- industrielle SUCOMA, plusieurs difficultés y apparaissent. La société a adopté une nouvelle manière d’organiser sa sécurité sociale et sa médecine d’entreprise.

Parmi ces difficultés, il y a le problème de salaire. Les salaires devraient être pareils pour les gens de la même fonction. D'après les enquêtes faites auprès des délégués du personnel et quelques salariés, l'employeur a accepté de régler ce problème, mais il a demandé à ses employés de faire une convention collective pour étudier l’ancienneté et un rapport concernant l’effectif, les catégories professionnelles de tous les salariés avec leurs qualifications et leurs anciennetés. Il a aussi accepté de suivre convenablement le décret gouvernemental concernant l’augmentation du salaire. Ceci était vérifié par le fait de régler ou payer les droits de tous les salariés le mois de décembre dernier. Ensuite, sur les propretés des douches et W.C., ceux-ci devraient être à la responsabilité de tous les travailleurs. L'employeur doit aussi ajouter les toilettes car celles-ci sont insuffisantes.

Et concernant les coupures d'eau et d'électricité, une suggestion était faite. Si c’est possible, la société devrait acheter des nouveaux groupes électrogènes pour assurer l’éclairage de l’usine et le village de Tsaramandroso. En ce qui concerne l’organisation de la sécurité sociale et la médecine de l’entreprise, les employeurs sont obligés d’assurer tous les soins médicaux nécessaires pour ces travailleurs et les membres de leur famille et protéger ces travailleurs contre les accidents du travail et les maladies professionnelles. L’octroi de tous ceux-ci était facile à l’époque de la SIRANALA et au début de la création de la SUCOMA. Mais depuis 1998, tout a commencé à se dégrader. L'avantage de tous les travailleurs en matière de soins médicaux ne cesse pas de

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diminuer. En plus, la grève de 1999 a ajouté aussi les problèmes qui ont déjà existé et commencé. Et en 2000 et au début de l'année 2001, le détournement de frais médicaux fait par quelques travailleurs a condamné l'organisation de cette sécurité sociale et médecine d'entreprise de la société SUCOMA, car face à ce problème de détournement, les Chinois ont réagi, ils ont presque enlevé les avantages et les droits des travailleurs sur la prise en charge de la société et le remboursement des frais médicaux. D’où actuellement l’insatisfaction des travailleurs sur la sécurité sociale et la médecine de cette entreprise.

Mais même si l'employeur veut punir ses travailleurs, il devrait recruter au moins une sage-femme et trois infirmiers pour satisfaire les besoins des travailleurs et les membres de leur famille en matière des soins sanitaires et des consultations prénatales, post-natales, accouchement et les vaccinations. Il devrait aussi donner au moins une ambulance à ce service médico-social de l’entreprise pour faciliter les soins et les cas d’urgence dans le centre médico-social. Et pour résoudre aux problèmes de pénuries de médicaments, les Chinois devraient les importer de la Chine, s’ils voient que leurs dépenses seront bien aisées par cette méthode. En plus, les difficultés des ouvriers sont surtout basées sur le plan social et économique. Les barèmes de prise en charge (c’est-à-dire l’enveloppe) que les employeurs ont donné, sont insuffisants. Alors certains d’entre eux sont obligés de laisser et de ne plus continuer leurs traitements (faute d’argent) car ils ne pourront pas se soigner avec leurs maigres salaires mensuels. Malgré le détournement de frais médicaux fait par quelques travailleurs, les délégués du personnel étaient allés voir l’employeur pour lui demander de régler et d’étudier cette enveloppe. L’employeur n’a pas répondu. Alors les délégués ont proposé quelques propositions comme suit :

- Avec les barèmes que l’employeur avait donnés, cette enveloppe devrait être mensuelle ou concernant tout simplement les maladies courantes ;

- L'employeur ne doit pas retirer dans cette enveloppe les prix de médicaments de la cession interne ;

- Et pour le salarié qui n’a pas utilisé ou terminé son enveloppe pour le premier trimestre, on doit accumuler cette enveloppe avec celle du trimestre suivant c'est-à- dire on devrait lui donner le reste ou sa part du premier trimestre pour lui secourir. Mais s'il n’y avait pas des malades chez lui ou il n’a jamais acheté des médicaments pendant l’année, ce n'est qu'à ce moment-là que ses enveloppes devraient être annulées. Et on fait un nouveau contrat sur l’enveloppe sanitaire à partir de la nouvelle année (l'enveloppe devrait d'être annuelle).

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Concernant les remboursements des frais d’évacuations, d’analyses, d’hospitalisation et les frais de traitement causés par cette évacuation, la société devrait toujours les prendre en charge au moins à 80 % pour l’employeur et 20 %pour le salarié permanent. Et les cas des ouvriers saisonniers, ils devront aussi trouver des remboursements de frais médicaux (même si ceux-ci sont limités toujours par les barèmes de l’enveloppe) et leurs frais d’évacuation ou d’hospitalisation pendant la campagne car chaque ouvrier saisonnier paie 1 % du salaire pour la cotisation de frais médicaux. Donc ils méritent d’être bénéficiés à toutes les prestations et les remboursements que la société a donnés aux personnels permanents.

Ensuite, les salariés ont aussi des grandes difficultés sur les équipements de protection de travail. La plupart d’entre eux, surtout les ouvriers saisonniers ne bénéficient pas des équipements de protection. Pourtant ce sont eux qui font les travaux dangereux et nocifs. Ils travaillent sans protéger leurs corps. D’où la plupart d’entre eux sont victimes des accidents du travail et des dangers survenant du fait du travail. Alors ils risqueront soit de perdre les membres du corps soit d’être aveugles voir même perdre la vie. Mais ils travaillent toujours même si des dangers les attendent car ils veulent vivre et nourrir leur famille. De toute façon l'employeur ne pense qu’à sa production et son bénéfice. Mais en tout cas, il doit souvent faire des visites des lieux de travail pour contrôler et vérifier les conditions d’hygiène, de sécurité et environnement du travail et aussi voir si ses travailleurs ne risquent rien et portent comme il faut les matériels de protections destinés à chacun d’entre eux. Et concernant surtout à cette protection du travail, nous avons constaté qu’il y avait des problèmes entre les employés et les employeurs. Alors, pour résoudre à ce problème, l’employeur devrait designer un responsable pour surveiller les distributions de ces équipements de protection. Ce responsable doit aussi surveiller que les travailleurs ne devront pas amener leur matériel de protection dans leur maison ; seuls les samedis qu’ils devront amener leur combinaison pour les laver et ils ne devront pas sortir de cet établissement. Et enfin pour diminuer et prévenir les risques professionnels: l’employeur, le médecin de l’entreprise, le service personnel et quelques autorités administratives comme inspecteur de travail, médecin consultant de la CNAPS devraient faire une visite d’usine ensemble afin qu’ils puissent prendre des mesures et des précautions sur la protection du travail.

Des formations professionnelles sont aussi nécessaire. A chaque année, l’employeur doit envoyer des cadres et non-cadres dans les écoles professionnelles pour améliorer leur capacité, leur technique de production et pour savoir faire des entretiens.

En ce qui concerne les formations de secouristes. L’employeur doit donner l’ordre à ces médecins de former des secouristes dans son entreprise pour donner le premier secours en cas d’accident car le secourisme est très nécessaire pour porter secours et sauver la vie de ces travailleurs en danger et leur donner les premiers soins nécessaires.

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Et pour résoudre au problème de communication, certains cadres et non-cadres ont suggéré que les Chinois doivent apprendre aux travailleurs quelques dialectes chinois ou quelques mots courant utilisés souvent au travail au moins deux fois par semaine.

En bref, ces solutions ne sont que des propositions et des suggestions de la part de quelques travailleurs de la société. Mais ce sont aux employeurs de prendre la décision et les réponses qui leur semblent favorables pour améliorer le bon fonctionnement du travail de l’entreprise en matière de la sécurité sociale et médecine d'entreprise. Nous pensons qu'ils vont essayer de régler et résoudre toutes les difficultés que ces ouvriers ont rencontrées dans cette entreprise car "la sécurité est pour le bien de chacun et pour l’intérêt de tous". En plus, "la prudence n’est pas de la faiblesse mais au contraire une preuve d’intelligence ". Et à la fin de cet ouvrage, nous aimerons souligner que l'Etat a aussi un rôle primordial de surveiller l'avenir et la vie de ces peuples qui travaillent dans des entreprises investies par des étrangers comme le cas de cette société sucrière de Morondava appelé SUCOMA dirigée par des investisseurs chinois.

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BIBLIOGRAPHIE

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I-Travaux et dossiers sur la SUCOMA : 1- Arrêté N°2806 organisant la médecine d'entreprise (Archive SUCOMA)

2- Décision N°082-MT portant autorisation de fonctionnement d'un service médical d'entreprise à la SIRANALA 3- Délégué du personnel (Archive de la SUCOMA)

4- Des syndicats professionnels (Archive de la SUCOMA) 5- Dossier de réhabilitation financière : Cabinet FIVOARANA , Octobre 1989, 60 pages

6- Dossier 1994 concernant l’accident du travail – SIRANALA 7- Dossier 1995 concernant l’accident du travail – SIRANALA

8- Dossier 1996 concernant l’accident du travail – SIRANALA 9- Dossier 1997 concernant l’accident du travail – SIRANALA et SUCOMA 10- Dossier 1998 concernant l’accident du travail – SUCOMA 11- Dossier 1999 concernant l’accident du travail – SUCOMA 12- Dossier 2000 concernant l’accident du travail – SUCOMA 13- Dossier 2001 concernant l’accident du travail – SUCOMA 14- Note de présentation sur la ratification de la loi N° 25/96 relative au prêt de 50 Millions de YUANS RENMBI, conclu entre la République Populaire de Chine – le 03 Septembre 1996. 15- Note de service N° 112 – SIR / DG, 29 août 1994 DG MAHONJO Hugues Laurent. 16- Note de service N° 104 / SUC / DG, 24 Octobre 1997 D.G Chen JIE 17- Note de service N° 21 / SUC / DG, 10 Mars 1998 D.G Chen JIE. 18- Note de service N° 036 – SUC / DG, 30 Avril 1998 D.G Chen JIE 19- Rapport annuel d’activités pour les services médicaux autonomes d’entreprise 20- Rapport mensuel d’activités de centre de santé de Base ou CSB 21- Requête du financement pour la consolidation du complexe sucrier d’Analaiva, mai 1995 D.G MAHONJO Hugues Laurent.

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II- Dossiers sur la CNaPS et le MIN/FOP : 22- Asa vadi-drano N° 1 - MIN / FOP Septembre-Octobre 2000

23- Asa vadi-drano N° 2 - MIN / FOP Novembre-Décembre 2000 24- Caisse Nationale de Prévoyance Sociale - Année 2000

25- Extrait du code de prévoyance social (CNaPS). 26- Guide de sécurité (CNaPS).

27- Toralalana ho an’ ny mpampiasa sy ny mpiasa (CNaPS) 28- Réglementation générale du travail à Madagascar, Prévoyance Social 1967, Direction du travail et des lois sociales.

III- Ouvrages : 29- BREMOND (J.) –COHEN (A.) –COVET (J.F.) : Initiation économique et sociale , Hâtier, Paris – Avril 1984 ; 320 pages 30- BREMOND (J.) –COHEN (A.) –COVET (J.F.) : Initiation économique et sociale , Hâtier, Paris – Avril 1987 ; 287 pages 31- D’ HOOP (J.M .) et HUBAC (R.) : Histoire Contemporain , Librairie Delagrave 1962 441 pages 32- GOEDEFROIT (S.) : A l'Ouest de Madagascar ; Edition Karthala - ORSTOM 33- GURVITCH (G.) : Traité de SOCIOLOGIE , Presses Universitaires de France 1958 ; 514 pages , pp 439 à 511. 34- RAHARINARIVONIRINA (A.) et BERTONE (A.) : Droit malgache du travail , édition du centre malgache de promotion du livre. 35- RAKOTOSEHENO Belan Harinely : Contributions d'étude d'une gestion de personnel : Le cas de CIMELTA , mémoire de maîtrise , année 1987 36- RAKOTOSON Raharizafy Nahary : Le travail en Zones Franches et ses incidences sociales sur les salariés non cadres , mémoire de maîtrise, Année 2001 - 93 Pages 37- RAZAFIMAHATRATRA Pascal Honoré Aimé Arthur : Conditions sociales des ouvriers-paysans à Moramanga , mémoire de maîtrise, année 1983 38- REVUE de l'OCEAN INDIEN MADAGASCAR - N° 153 : Les Chinois, ces nouveaux immigrés - 1996/04 pages 38 à 41

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ANNEXE

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ANNEXE I : Médicaments nécessaires qui existent dans le centre médico-social : 1- Alcool à brûler 2- Alcool à 95° 3- Teinture d’iode 4- Eau oxygénée 5- Mercurochrome 6- Ampoules de quinine 0,50 7- Ampoules de xylocaïnes adrénaline 8- Comprimés d’antipalustre de synthèse (chloroquine) 9- Ampoules de pénicilline (200.000 UI) 10- Ampoules de pénicilline (1 million UI) 11- Comprimés d’aspirine 12- Comprimés de tétracycline 0,25 13- Comprimés de parégoriques

Médicaments nécessaires qui n'existent pas dans le centre médico-social :

2- Ampoules de caféine à 0,25 3- Ampoules d’éther à 1 cm 4- Ampoules d’émétine à 0,04 5- Ampoules de streptomycine 1g 6- Ampoules de sérum antitétanique 7- Collyre au sulfate de zinc à 0,15 % 8- Collyre à l’argyrol à 1 % 9- Collutoire au navarsénobenzol 10- Comprimés de stovarsol à 0,25 11- Comprimés de terpine codéine 12- Comprimés de sulfathiazol à 0,50 13- Comprimés de sulfaguanidine à 0,50 14- Comprimés de thymol à 0,5 15- Comprimés pectoraux 16- Comprimés de vit C 17- Comprimés de polyvitamines B 18- Comprimés antihistaminiques de synthèse 19- Comprimés de chloramphénicol à 0,25 20- Huile goménolée à 2 % 21- Huile camphrée à 10 %

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22- Huile de ricin

23- Vit D 2 solution alcoolique 24- Rigollots 25- Vaseline 26- Pommade codoformée 27- Pommade à l’oxyde de zinc 28- Pommade à l’oxyde jaune de mercure au centième 29- Pommade ophtalmique aux antibiotique 30- Pommade dermique aux antihistaminiques de synthèse 31- Poudre DDT à 10 % 32- Poudre de sulfamide 33- Bicarbonate de soude 34- Chloramide T ou tochlorine

Pansements et matériels nécessaires qui existent : 1- Bandes gaze 5*0,25 2- Bandes coton 5*0,05 3- Compresse gaze petites 4- Coton hydrophile 5- Thermomètre médical (étui) 6- Nécessaire à ébullition 7- Seringues de 2 cm cubes 8- Seringues de 5 cm cubes 9- Aiguilles à injection 40 millimètres 10- Pinces à pansement 11- Bistouris 12- Ciseaux à pansement, mousses 13- Plateaux à pansement 14- Sparadrap caoutchouté à l’oxyde de zinc de 5*0,2 15- Garrot 16- Pince à agrafes de Michel double effet 17- Agrafes de Michel 18- Pince de Kocher

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Pansements et matériels nécessaires que le centre médico-social ne possède pas : 1- Coton cardé 2- Ventouse 3- Bock laveur de 2 l 4- Tube caoutchouc pour bock 5- Canule en verre 6- Attelles métalliques

Autres médicaments essentiels et génériques qui existent dans le magasin de médicaments de la SUCOMA : 1- Doxycycline 26- Bipenicilline 2- Primperan 27- Catalgine enfant 3- Atropine 28- Cotrim adulte 4- Brulex pommade 29- Nifluril 5- Xylocaine 2 % 30- Nivaquine 6- Quinimax 0,50 31- Polaramine 7- Paracétamol 32- Syntocinon 8- Ampicilline 33- Dicynone 9- Valium 34- Fansidar 10- Bétadine 35- Spasfon 11- Voltarène 36- Compresse parfumée 12- Aspegic 37- fil de suture 13- Cotrim enfant 38- quininat 0,60 14- Hydrocortisone 39- quininat 0,40 15- Ibuprofen 40- Buscopan 16- Métronidazde 41- Diclofenac 17- Maalox 42- Heptaminol 18- Otrivine 43- Synactène 19- Paludar 44- Sérum 20- Terpine 21- Theofarplus 22- Totapen 23- Rhinathiol 24- Néoquine 25- Amoxicilline

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Nom : RAZANAMANDIMBY Prénom : Fanjarinosy Marcelline Née : le 05 juillet 1974 à Firavahana

Titre : COUVERTURE SOCIALE ET MEDECINE D'ENTREPRISE DE LA SOCIETE SUCRIERE D'ANALAIVA

Pagination : 152 Tableaux : 41 Graphiques : 03

Résumé : Le complexe sucrier de SIRANALA, dénommé SUCOMA actuellement était créé en 1982 avec des statuts de "société d'économie mixte", transformé en "Entreprise socialiste" en 1983 et transformé en "société anonyme" depuis le 17 juillet 1993. Elle se situe à 25 kilomètres de Morondava plus particulièrement à Analaiva. La société SUCOMA dispose des logements pour ses personnels. Ces logements se situent à Tsaramandroso. Par ailleurs, une organisation de la médecine de l'entreprise existe au sein de la société SUCOMA pour délivrer des prestations médicales. Ensuite, des prestations sociales sont organisées officiellement pour viser et assurer la sécurité des travailleurs et de leur famille en cas de maladie, d'accident du travail, de maternité et à leur garantir une retraite. Enfin, cette société utilise des gros engins, des machines et des diverses techniques pour faire fonctionner l'usine. Ces machines et ces engins très dangereux entraînent parfois des blessures, des brûlures, des amputations et même des accidents mortels. Tous ces risques appellent aux employeurs à respecter certains droits de travail exigés par l'Etat malgache.

Mots clés : Sécurité sociale, prestation, médecine d'entreprise, médico-social, accident du travail, prévention, risques professionnels, condition de travail et allocation familiale.

Directeur de mémoire : Monsieur André RASOLO

Adresse de l'auteur : lot II F 34 EK Bis Antsahanierana - Andraisoro ANTANANARIVO