Gaston Doumergue 1 Gaston Doumergue
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Gaston Doumergue 1 Gaston Doumergue Gaston Doumergue Le portrait présidentiel de Gaston Doumergue. Fonctions Titulaire du fauteuil 3 de la Section 6 de l'Académie des sciences morales et politiques 1934 – 18 juin 1937 Prédécesseur Fernand Laudet Successeur Étienne Bandy de Nalèche 100e président du Conseil des ministres français (112e chef du gouvernement) 9 février 1934 – 8 novembre 1934 Président Albert Lebrun Gouvernement Doumergue II Prédécesseur Édouard Daladier Successeur Pierre-Étienne Flandin 13e président de la République française 13 juin 1924 – 13 juin 1931 (7 ans) Élection 13 juin 1924 Président du Conseil Édouard Herriot Paul Painlevé Aristide Briand Édouard Herriot Raymond Poincaré Aristide Briand André Tardieu Camille Chautemps André Tardieu Théodore Steeg Pierre Laval Prédécesseur Alexandre Millerand Successeur Paul Doumer 11e président du Sénat (18e président de la Chambre haute du Parlement) Gaston Doumergue 2 22 février 1923 – 13 juin 1924 Président Alexandre Millerand Prédécesseur Léon Bourgeois Successeur Justin Germain Casimir de Selves 70e président du Conseil des ministres français (82e chef du gouvernement) 9 décembre 1913 – 2 juin 1914 Président Raymond Poincaré Gouvernement Doumergue I Prédécesseur Louis Barthou Successeur Alexandre Ribot Ministre des Colonies 26 août 1914 – 20 mars 1917 Président Raymond Poincaré Président du Conseil René Viviani Aristide Briand Gouvernement Viviani II Briand V Briand VI Prédécesseur Maurice Raynaud Successeur André Maginot Ministre des Affaires étrangères 3 – 26 août 1914 Président Raymond Poincaré Président du Conseil René Viviani Gouvernement Viviani I Prédécesseur René Viviani Successeur Théophile Delcassé Ministre du Commerce et de l'Industrie 14 mars 1906 – 4 janvier 1908 Président Raymond Poincaré Président du Conseil Ferdinand Sarrien Georges Clemenceau Gouvernement Sarrien Clemenceau I Prédécesseur Georges Trouillot Successeur Jean Cruppi Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts 4 janvier 1908 – 3 novembre 1910 Président Armand Fallières Gaston Doumergue 3 Président du Conseil Georges Clemenceau Aristide Briand Gouvernement Clemenceau I Briand I Prédécesseur Aristide Briand Successeur Maurice Faure Ministre du Travail 14 mars – 27 octobre 1906 Président Armand Fallières Président du Conseil Ferdinand Sarrien Gouvernement Sarrien Prédécesseur Georges Trouillot Successeur René Viviani Ministre des Colonies 7 juin 1902 – 24 janvier 1905 Président Émile Loubet Président du Conseil Émile Combes Gouvernement Combes Prédécesseur Albert Decrais Successeur Étienne Clémentel Biographie Nom de naissance Pierre, Paul, Henri, Gaston Doumergue Date de naissance 1er août 1863 Lieu de naissance Aigues-Vives (Gard) Date de décès 18 juin 1937 (à 73 ) Lieu de décès Aigues-Vives (Gard) Nature du décès Embolie Parti politique Radical Conjoint Jeanne-Marie Gaussal Diplômé de Faculté de droit de l'université de Paris Profession Avocat, Juge de paix Religion protestant Président du Conseil des ministres français Président de la République française Président du Sénat de la République française Gaston Doumergue, né le 1er août 1863 à Aigues-Vives (Gard) et décédé le 18 juin 1937 dans cette même ville, fut un homme d'État français. Ministres dans de nombreux gouvernements de la IIIe République, président du Conseil de 1913 à 1914, puis président du Sénat de 1923 à 1924, il fut élu président de la République en 1924 pour un mandat de sept ans, qui s'acheva en 1931, à l'issue duquel il ne se représenta pas. Gaston Doumergue 4 L'ancien président Doumergue fit un bref retour aux affaires en tant que président du Conseil, durant quelques mois de l'année 1934. Biographie Origines protestantes Gaston Doumergue est issu d'une famille protestante de la petite bourgeoisie languedocienne. Son père, Pierre Doumergue[1], est propriétaire vigneron à Aigues-Vives. Sa mère, Françoise Pattus[2], femme de bon sens, l'élève dans la foi protestante[3] et l'admiration des idées républicaines[4]. Élève brillant, il affirme avoir appartenu à la « génération de la revanche, animée d'une belle ardeur patriotique », après la défaite de 1870[5]. Après une licence et un doctorat de droit à Paris, il s'inscrit en 1885 au barreau de Nîmes et participe au procès retentissant du député Numa Gilly[6],[7], avant d'entrer en 1890 dans la magistrature comme substitut à Hanoï, en Indochine. Son séjour est bref car il revient en métropole à la mort de son père en 1891[8],[9]. Débuts en politique En 1893, alors qu'il est juge de paix à Alger, il revient en France, à Aigues-Vives, et présente sa candidature à une élection législative partielle, en décembre 1893, destinée à pourvoir le siège d'Émile Jamais, ami de longue date, tout juste réélu lors des élections d'août 1893 mais mort subitement le 18 novembre, avant l'ouverture de la session parlementaire. Rien ne le destine à la politique et son grand-père avait même refusé en 1836 sa nomination comme maire du village en raison de la modestie de sa fortune dans un régime censitaire[10]. Mais, encouragé par sa mère qui suivra pas à pas sa carrière[11], Doumergue est élu député radical de Nîmes, battant au second tour, avec 10 101 voix, le maire de Nîmes, Gaston Maruejol, qui n'obtient que 24 suffrages[12],[13],[3]. Il assiste au banquet donné à Lyon par le président Sadi Carnot le 24 juin 1894 lors duquel ce dernier est mortellement poignardé par l'anarchiste italien Caserio. Cet événement lui fait prendre conscience du sérieux et du danger de l'exercice du pouvoir[14]. Il est réélu député le 8 mai 1898, au premier tour du scrutin, par 11 514 voix contre le conservateur Albert de Nesmes-Desmarets. Il est très impliqué dans la politique coloniale de la France et, lors de ses interventions à la tribune, bien accueillies sur les bancs de gauche, reproche aux gouvernements successifs leur interventionnisme militaire[3] et en particulier l'occupation de Madagascar[15]. Dès 1894, il dénonce d'ailleurs la « bienveillante indifférence et non la sympathie prononcée » de l'opinion publique vis-à-vis de la politique coloniale, qui masque les pillages des territoires conquis et la violence de l'administration[16]. Ses convictions laïques et républicaines lui font prendre parti pour Dreyfus. Ses mandats successifs sont aussi l'occasion pour lui de défendre les petits producteurs agricoles. Son influence au sein de la gauche grandit. Il est, pour la troisième fois, élu député le 27 avril 1902, dès le premier tour. Franc-maçon depuis 1901, il est membre de la loge L'Écho, à l'Orient de Nîmes, Grand Orient de France[17]. Au sein du gouvernement (1902-1910) Sous la présidence d'Émile Loubet, il est ministre des Colonies, dans le gouvernement Émile Combes, de 1902 à 1905. Il est ministre sans interruption de 1906 à 1910, d'abord au Commerce et à l'Industrie, où il crée la direction de la marine marchande, puis à l'Instruction publique et aux Beaux-Arts, à partir de 1908, en remplacement d'Aristide Briand. À ce titre, il prononce le 4 juin 1908 un discours, au nom du gouvernement, lors du transfert des cendres d'Émile Zola au Panthéon, louant l'« héroïsme » de l'écrivain[18], de même qu'il a, le 19 mars précédent, défendu l'organisation de la cérémonie de translation à la tribune de l'Assemblée, contre les anti-dreyfusards[19]. Il est un fervent défenseur de l'école laïque et plaide en faveur de l'enseignement de l'arabe en Algérie. Gaston Doumergue 5 Il devient par ailleurs vice-président de l'Assemblée nationale durant une année, de février 1905 à mars 1906, entre ses deux ministères. En 1910, il est élu sénateur du Gard, après le décès de Frédéric Desmons. Il est réélu en 1912 et en 1921. Président du Conseil (1913-1914) Du 9 décembre 1913 au 8 juin 1914, il est président du Conseil et ministre des Affaires étrangères à la demande du président Poincaré, qui cherche en Doumergue un conciliateur capable de former un cabinet « d'entente républicaine »[20]. Dès lors, il s'attache à concilier les revendications du parti radical et l'intérêt du pays, dans un horizon international qui s'obscurcit : l'homme d'État prend le pas sur l'homme de parti[21],[22]. Le radicalisme ayant officiellement répudié, depuis 1907, l'anticléricalisme et l'antimilitarisme, Gaston Doumergue doit défendre la loi du service militaire de trois ans, qu'il a votée, non sans scrupule, en août 1913 : « Nul d'entre vous d'attend que nous rouvrions le débat : c'est la loi[23] ». La proposition de création d'un impôt sur le revenu par son ministre des finances Joseph Caillaux déclenche une polémique au sein des conservateurs, mais est finalement votée en juillet 1914 par un Sénat qui y était hostile depuis cinq ans. L' « affaire Calmette » qui aboutit à la démission du ministre met en difficulté le Gaston Doumergue. gouvernement alors que se termine la Xe législature et que s'amorce une campagne électorale délicate. Doumergue avait cependant prévenu qu'il ne « resterait en aucun cas après les élections[24] ». L'heure est à la politique de réarmement et de resserrement des alliances, que mènent à bien Poincaré et Doumergue[25]. Mais il ne perd pas pour autant de vue la situation internationale et les chancelleries sont continuellement tenues en alerte[26]. Le parti radical arrive largement en tête des élections législatives du printemps 1914 et cette majorité de gauche, élue sur le thème de la paix, occasionne au Président un grand embarras pour constituer un cabinet pouvant succéder à Doumergue[27]. Ce dernier profite de la fin de ses fonctions pour entreprendre un voyage en Haute-Autriche[28]. Mais le 3 août 1914, le jour même de la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France, marquant le début de la Première Guerre mondiale, le nouveau président du Conseil René Viviani fait appel à lui pour le remplacer au ministère des Affaires étrangères, lors de la composition de son éphémère premier gouvernement.