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Alain au fil du temps de Napoléon III à

ALAIN POLITIQUE et INSTITUTIONS CULTURE et FAITS DIVERS

SECOND EMPIRE Napoléon III est Empereur des Français depuis le 2 décembre 1852 (date de promulgation du Sénatus-Consulte du 7 novembre 1852, approuvé par le plébiscite des 21 et 22 novembre 1852 et portant rétablissement de la « dignité impériale »)

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3 mars 1868 – Naissance d’Emile Auguste CHARTIER à Mortagne-au-Perche). L’acte de naissance (n°16) conservé aux Archives Départementales de l’Orne mentionne qu’il est le fils : - d’Etienne Chartier, âgé de 32 ans, Médecin-vétérinaire, 28 mars 1868 - (calendrier grégorien) – demeurant rue de la Comédie ; Naissance à Nijni Novgord de l’écrivain russe - et de son épouse Juliette CHALINE, âgée de 28 ans, sans Maxime GORKI, fondateur en littérature du profession ; réalisme socialiste, engagé aux côtés de la - les témoins sont : Charles Bugleau, Huisser et Alphonse révolution bolchévique, proche de Lénine, il doit Chaline, rentier, grand-oncle de l’enfant. cependant s’exiler en Italie pour certaines prises de L’acte porte également les mentions suivantes : positions critiques, de 1921 à 1932, où Staline - marié « à » Le Vésinet le 27 décembre 1965 avec Gabrielle l’encourage à rentrer. Il meurt à Moscou le 18 juin Louise LANDORMY ; 1936 dans des conditions suspectes, mais aura des - décédé « à » Vésinet le 2 juin 1951 (acte de naissance encore funérailles nationales. non communicable moins de 70 ans)

1er avril 1868 – Naissance à Marseille de l’écrivain, dramaturge, poète et essayiste Edmond ROSTAND (Cirano de Bergerac, L’Aiglon…). Elu à l’Académie Française le 30 mai 1901, il est le père de l’écrivain, moraliste et biologiste Jean ROSTAND, lui aussi académicien français. Il meurt à au 4, avenue de la Bourdonnaie le 2 décembre 1918, de la grippe espagnole et repose au cimetière Saint-Pierre à Marseille.

6 mai 1868 – Naissance à Paris du romancier Gaston LEROUX (Le Mystère de la Chambre Jaune, Rouletabille, Le Parfum de la Dame en 11 mai 1868 - Loi abolissant l’autorisation préalable Noir…). Il meurt le 15 avril 1927 à Nice où il et les avertissements en matière de presse. D’où une repose au cimetière du Château. floraison de publications : « L’Electeur » de Favre, « Le Peuple » de Vallès, « Le Rappel » de Victor Hugo, « La Lanterne » de Rochefort. 18 juin 1868 - Naissance du peintre, sculpteur et photographe Georges LACOMBE dit « le Nabis Sculpteur » à Versailles. Inspiré dans la première partie de son œuvre par GAUGAIN, il s’installe en 1897, à Saint-Nicolas des Bois non loin d’Alençon, au château de l’Ermitage à l’orée de la forêt d’Ecouves, près des rochers du Vignage où il peindra de nombreuses œuvres. Engagé volontaire pendant la guerre de 14, il soigne les malades et blessés de guerre à l’Hôpital d’Alençon et contracte ainsi la tuberculose dont il décède, le 29 juin 1916 à Saint-Nicolas des Bois, où il est inhumé dans le cimetière au pied de l’église avec son épouse.

1 8 6 9 3 janvier 1869 – Naissance à Issy-les- Moulineaux du musicologue et critique musical Paul LANDORMY, condisciple d’Alain au lycée Michelet de Vanves puis à l’Ecole Normale Supérieure. Oncle de Gabrielle Landormy qui épousera Alain en 1945.

8 mars 1869 - Mort du compositeur Hector BERLIOZ à Paris en son domicile au 4, rue de Calais dans le quartier de la Nouvelle Athènes, 9ème art. (inhumé au cimetière Montmartre – 20ème division, 1ère ligne, auprès de ses deux épouses Hariette Smithson et Marie Recio) 24 mai 1869 - Elections législatives (4.430.000 voix aux gouvernementaux – 3.355.000 à l’opposition)

15 octobre 1869 – Le général Bazaine reçoit le commandement de la Garde Impériale. 17 novembre 1869 - Inauguration du canal de Suez par l’Impératrice Eugénie à bord de son yacht l’Aigle (Construction : Ferdinand de LESSEPS)

22 novembre 1869 – Naissance de l’écrivain André GIDE à Paris, un des créateurs de la NRF en novembre 1908. Prix Nobel de Littérature en 1947.

31 décembre 1869 – Naissance du peintre Henri MATISSE à CATEAU-CAMBRESIS. Décédé le 3 novembre 1954 à Nice, il repose au cimetière de Cimiez, auprès du peintre Raoul Dufy et de l’écrivain Roger Martin du Gard.

1 8 7 0 20 avril 1870 - Sénatus-consulte établissant une nouvelle Constitution, dans laquelle : - l’initiative des lois appartient à l’Empereur au Sénat et au Corps Législatif ; - l’Empereur nomme et révoque les ministres et est lui-même seul responsable devant le peuple (appel au peuple) Il s’agit d’un régime césariste plébiscitaire à tentation parlementaire

8 mai 1870 - Opérations du plébiscite sur le Sénatus-Consulte du 20 avril 1870

21 mai - Sénatus-consulte proclamant les résultats du plébiscite et fixant la Constitution de l’Empire (7.358.000 « oui » - 1.572.000 « non » - 114.000 bulletins blancs et nuls et 2 millions d’abstentions) L’Empire apparaît solidement installé et, pour longtemps…

19 juillet 1870 – Déclaration de guerre à la Prusse (succession d’Espagne proposée au Prince Charles- Antoine de Hohenzollern, manœuvres de Bismarck et dépêche d’Ems)

2 septembre 1870 - Capitulation de Sedan, l’Empereur est fait prisonnier avec l’Etat-Major

4 septembre 1870 - Chute du Second Empire - Troisième République THIERS puis Mac MAHON

Dès que la nouvelle de la défaite est connue, la foule envahit le Corps Législatif où Gambetta fait proclamer la déchéance de l’Empire et proclamer la République (Jules Vallès dans « L’Insurgé » qualifie Gambetta de « Danton de pacotille »).

23 septembre 1870 – Décès De l’écrivain et historien Prosper MERIMEE à Cannes, où il est inhumé. Inspecteur Général des Monuments Historiques, il confie à Viollet-le-Duc la restauration notamment de Vézelay, de Notre- Dame de Paris et de Carcassonne. Elu à l’Académie Française en 1844, il était né à Paris le 28 septembre 1803.

6 décembre 1870 – Décès d’Alexandre DUMAS (père) à Puys (Seine-Maritime) qui était né le 24 juillet 1802 à Villers-Cotterêts (Aisne). Ecrivain très prolixe (Les Trois Mousquetaires, le Vicomte de Bragelonne, le Comte de Montéchristo, la San Félice... Père de deux écrivains : Alexandre Dumas fils (Dame aux Camélias) et de Henry BAUËR. Inhumé d’abord à Villers-Correrëts sa ville natale, ses restes sont transférés au Panthéon le 30 novembre 2002.

1 8 7 1 18 janvier 1871 – Guillaume de Prusse est proclamé Empereur d’Allemagne dans la Galerie des Glaces du Château de VERSAILLES 29 janvier 1871 - Capitulation de Paris Entrée en vigueur de l’armistice, signé la veille.

8 février 1871 - Elections législatives remportées par les partisans de la paix (monarchistes et républicains modérés).

12 février 1871 - Réunion de la nouvelle Assemblée à BORDEAUX THIERS est élu « Chef du pouvoir exécutif de la République Française…en attendant qu’il soit statué sur les institutions de la ». La République est acceptée, mais à titre transitoire, c’est le « Pacte de Bordeaux » on attend en fait « le retour du Lys ».

18 mars 1871 – Début de la Commune de Paris

10 mai 1871 - Traité de Francfort Cette paix avec l’Empire Allemand entraîne cession de l’Alsace et de la Lorraine. Il comporte également une indemnité de 5 milliards payable en trois ans. Celle-ci, sera réglée grâce à l’emprunt qui la couvrira d’ailleurs 14 fois, à la grande surprise des Allemands dont les troupes d’occupation évacueront le territoire avec un an d’avance le 16 septembre 1873.

21/28 mai 1871 - La semaine sanglante, fin de la Commune de Paris Les troupes régulières, commandées par le général de Mac MAHON, entrent dans Paris et sont obligées de reprendre quartier par quartier. De nombreuses atrocités sont commises et plusieurs édifices publics sont détruits (Le Palais des Tuileries, l’Hôtel de Ville, la Cour des Comptes). Les fédérés massacreront leurs otages et compteront dans leurs rangs, environ 20.000 morts (Mur des Fédérés au Père Lachaise), 50.000 seront arrêtés dont 6.000 déportés

5 juillet 1871 - Le comte de CHAMBORD fait connaître qu’il accepte la Monarchie tempérée comme celle de 1814, mais refuse le drapeau tricolore, mais on espère encore le faire fléchir. 10 juillet 1871 – Naissance à Paris de Marcel PROUST. 1 8 7 2 9 avril 1872 - Naissance à Paris de Léon-André BLUM (Léon Blum), qui sera de la même promotion qu’Alain à l’École Normale Supérieure. Dreyfusard aux côtés de Zola. Conseiller d’État, il se lance en politique et devient une figure emblématique du socialisme (SFIO). Par deux fois Président du Conseil sous la troisième République et le Front Populaire. Arrêté et traduit en justice par le Régime de Vichy (procès de Riom), il est interné à Buchenwald. A la libération : président du Gouvernement Provisoire, il met sur rails la IV° République. Décédé le 30 mars 1950 à Jouy-en Josas où il est ihnumé. 13 novembre 1872 – THIERS prend partie en faveur de la République : « La République existe, elle est le gouvernement légal du pays. Vouloir autre chose serait une nouvelle révolution et la plus redoutable de toutes. » « La République sera conservatrice ou elle ne sera pas ».

1 8 7 3 (Alain a 5 ans) Peu d’éléments datés ou datables sur la petite enfance et l’école, 2 janvier 1873 - Naissance de Thérèse MARTIN à d’ailleurs dans « Histoire de mes pensées » publiée en 1936, Alençon, dite Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus. Alain au chapitre intitulé « Enfance » écrit : «...Je n’aime pas les 24 mai 1873 - Démission de THIERS mis en confidences, et jusqu’à ce point que je n’ai pas pu même sous la minorité sur un vote de défiance, accusé d’avoir forme du roman, écrire quelque chose de ma vie privée... ». rompu le pacte de Bordeaux. Au chapitre « Jeunesse », il ajoute : « J’ai dit que je passerais sur La monarchie ne pouvant être restaurée les souvenirs intimes. Je ne dirai rien de ma vie familiale ; et je immédiatement, il faut élire un nouveau Président de crois que je n’en pensais pas beaucoup. Je me prouverais bien la République destiné à s’effacer devant le Roi le que j’étais un enfant malheureux, mais ce ne serait pas vrai... » moment venu. Le Maréchal de Mac MAHON, est élu et accepte L’essentiel de ce qu’il racontera de sa famille tiendra dans sa mission. Il nomme à la tête du gouvernement le « Portraits de Famille » qui ne seront édités pour la première fois duc de BROGLIE, chef de la coalition royaliste. qu’en 1961 soit dix ans après son décès, d’autres éléments épars Tout est alors mis en place afin d’assurer la se retrouvent parfois dans ses correspondances que ce soit avec restauration : épuration de l’administration, Elie et Florence Halévy, avec Marie-Monique Morre-Lambelin, disgrâces, renforcement de la position de l’Eglise. ou encore Marie Salomon et d’autres...

1 8 7 4 9 février 1874 – Décès de l’écrivain et historien Jules MICHELET à Hyères (monumentale Histoire de la Révolution Française). Inhumé au cimetière du Père Lachaise (52ème division – Alain entre au collège libre de Mortagne ou Institution Sainte- Superbe tombeau en marbre signé Antoine Mercié). Marie, qui deviendra le collège Saint-Eloi en 1882, dirigé par les Frères de Tinchebray jusqu’à sa fermeture en 1893. 9 février 1874 – Décès à Paris de la romancière, L’établissement se situait à l’emplacement de l’ancien Couvent la Comtesse de SEGUR (née Marie Rostopchine à er des Trinitaires créé au XIIIème siècle, dans d’anciens bâtiments Saint-Pétersbourg le 1 août 1799 dans le du XVIIIème siècle, sans intérêt architectural semble-t-il, qui ont calendrier grégorien). Elle possédait à AUBE (Orne), le château des Nouettes où elle recevait de été démolis en 1900 pour ériger le nouvel abattoir, lequel à son nombreuses personnalités littéraires ou musicales tour a laissé la place à la Caserne des Pompiers en 1982. comme Charles Gounod. Elle est inhumé à Pluneret (Morbihan). Il y reste jusqu’à sa première communion. « Ce fut un diable d’enfant, mais par l’esprit. Il ne crut personne et travailla peu. Il 15 avril 1874 – Première exposition du groupe dit avait, dit-on une facilité merveilleuse. Il apprenait ses leçons en « impressionnistes » à l’atelier Nadar (de son vrai entendant un camarade réciter... »(cf. Notes autobiographiques de nom Félix Tournachon), 35 boulevard des 1946). Voir également un texte inédit par les Anciens Elèves du Capucines à Paris. Le nom impressionnistes viendra du critique Louis Leroy, dans Lycée d’Alençon intitulé « Alain Emile Chartier au lycée « Charivari » lequel se moquant du tableau de d’Alençon 1881-1886 (Archives Départementales). Monet « Impression, soleil levant » écrit ceci : « Impression j’en étais sûr. Je me disais aussi, puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l’impression là-dedans... »

Mai 1874 – Octave Mirbeau fait un ébouriffant compte-rendu du Salon, auquel les impressionnistes avaient été refusés, sous le 15 mai 1874 – Loi interdisant le travail des enfants en pseudonyme d’Emile Hervet : il éreinte dessous de 13 ans et réglementant le travail des Bourgereau, Bonnat et Carolus-Durand, ridiculise femmes. « les élucubrations peintes empâtées de bonnes intentions » et loue la peinture « à la va-te-faire- 19 mai 1874 – Création de l’Inspection du Travail. fiche » de Manet qui jette les bourgeois « dans des rages incommensurables ». 1 8 7 5 22 février 1875 – Disparition à Paris du peintre et graveur Jean-Baptiste Camille COROT, fondateur de l’Ecole de Barbizon, il était né à Paris le 16 24 février 1875 - Loi constitutionnelle sur le Sénat juillet 1796. Inhumé au Père Lachaise (division 24). 25 février 1875 - Loi constitutionnelle sur l’organisation des pouvoirs publics

16 juillet 1875 - Loi constitutionnelle sur les rapports des pouvoirs publics (ces trois lois formeront ce que l’on appellera la Constitution de la IIIème République ou de 1875)

1 8 7 6 Février/mars 1876 - Elections législatives ; Les premières sous le régime de la Constitution de 1875), ayant apporté une majorité républicaine à la Chambre, les monarchistes conservant le Sénat, un gouvernement républicain est formé avec .

1 8 7 7 16 mai 1877 - Mac MAHON adresse une lettre à Jules SIMON, où il blâme sa politique, et ce dernier démissionne. Un gouvernement monarchiste est alors formé en dehors de la majorité de la Chambre, sous la direction à nouveau du duc de BROGLIE.

14 octobre 1877 - Elections législatives après dissolution de la Chambre le 22 juin. Elles apportent une nouvelle majorité républicaine à la Chambre. Pendant la campagne électorale, le Président de la République s’est engagé et en face GAMBETTA avait dit clairement : « Lorsque le peuple aura prononcé, le Maréchal devra se soumettre ou se démettre ». 31 décembre 1877 – Disparition du peintre Gustave COURBET à Tour-de-Peilz (Suisse) où il s’était exilé, son corps sera transféré au cimetière d’Ornans en juin 1919. Il espérait alors pouvoir rentrer en France afin de participer à l’Exposition Universelle de 1878. Condamné à 500.000 Francs de dommages-intérêts pour les frais de reconstruction de la colonne Vendôme, par jugement du Tribunal Civil du 26 juin 1874, confirmé par la Cour d’Appel en août 1874, la créance finale de l’État est fixée en 1877 à la somme de 323.091,68 Francs et il lui est proposé de s’en acquitter par mensualités de 10.000 Francs. Bien qu’ayant commencé à régler ces échéances, ses meubles, tableaux et objets d’art sont dispersés à l’Hôtel Drouot le 26 novembre, moins d’un mois avant sa mort… Il est inhmé au cimetière d’Ornans (Doubs). 1 8 7 8 (Alain a 10 ans) 30 janvier 1878 - Démission de Mac MAHON - Après les élections de 1877, il avait d’abord hésité sur la conduite à tenir, pensant recouvrir à nouveau à la dissolution, à un gouvernement conservateur, voire à un coup d’état. Il se soumet d’autant que le Sénat est désormais républicain. 1er mai 1878 - Ouverture de la IIIème Exposition Universelle à Paris au Champ de Mars et sur la Colline de Challot où est érigé le « Palais du Trocadéro » par l’architecte Gabriel Davioud, qui laissera place à l’actuel Palais de Chaillot à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1937.

30 janvier 1879 – Jules GREVY (premier septennat)

Election de Jules GREVY à la présidence de la République, suite à la démission de Mac MAHON

1 8 8 1 4 février 1881 - Naissance du peintre Fernand LEGER à ARGENTAN – Orne - (ami d’enfance d’un autre peintre argentanais André MARE). Il août décédera à Gifs-sur-Yvette (Essonne) le 17 août 1955 où il est inhumé. 18 mars 1881 – Assassinat du Tsar Alexandre II de Russie au retour d’une parade militaire et avènement de son fils Alexandre III.

28 juillet 1881 - Loi sur la liberté de la presse : art. 5 - Tout journal ou écrit périodique peut être publié, sans autorisation préalable et sans dépôt de cautionnement, après la déclaration prescrite à l’article 7 (au Parquet du Procureur de la République). 18 Octobre 1881 – Emile Chartier entre au Lycée d’ Alençon, en quatrième comme interne, après l’obtention sans peine d’une bourse nationale « trois quarts » (cf. Notes autobiographiques de 1946). Son professeur de philosophie s’appelle Monsieur Joly. Le lycée se trouve alors, et ce depuis 1848, dans les anciens bâtiments du Collège des Jésuites, fondé en 1675, puis du Collège Royal supprimé en 1794 (actuellement Musée de Beaux- Arts et de la Dentelle, Conservatoire de Musique et Bibliothèque Municipale, Archives Municipales et Auditorium). L’établissement prend le nom de « Lycée Alain » en 1956 (arrêté publié au Journal Officiel du 13 juin 1956) et est transféré en 1963 à son emplacement actuel 27, boulevard Mézeray.

1 8 8 2 13 juillet 1882 - Inauguration du Nouvel Hôtel de Ville de Paris, sur l’emplacement de l’ancien incendié pendant la Commune le 24 mai 1871 (architectes : Théodore Ballu et Edouard Deperthe), par le 29 octobre 1882 – Naissance de Jean Président Jules Grévy. GIRAUDOUX à BELLAC (Haute-Vienne), étudiant brillant, normalien (1903), décoré lors de la première Guerre Mondiale au cours de laquelle il est blessé deux fois (Bataille de la Marne et Dardanelles), diplomate, écrivain (« Les Provinciales », « Intermezzo », « l’Adieu à la guerre »...), auteur de pièces de théatre (« La Guerre de Troie d’aura pas lieu », « la Folle de Chaillot »…). Voyage Alain 2018 (photos) 31 décembre 1882 - Mort de Léon GAMBETTA. Inhumé au cimetière du Château à Nice son coeur a été transféré au Panthéon à Paris le 11 novembre 1920. 1 8 8 3 (Alain a 15 ans) 13 février 1883 - Mort du compositeur Richard WAGNER à Venise 25 août 1883 - Mort du comte de CHAMBORD à Frohsdorf (Allemagne) 26 décembre 1883 - Naissance à Paris du peintre Maurice Valadon dit UTRILLO (il décédera à à Dax à l’Hôtel Splendid où il est en cure, le 3 novembre 1955 - Inhumé au cimetière Saint- Vincent de Montmartre près du « Lapin Agile ») 1 8 8 4 5 avril 1884 – « Loi communale » - confirme la situation élective et du conseil municipal et du maire ; - les affaires de la commune sont réglées par délibération du conseil punicipa; - les délibérations du conseil municipal sont exécutoires et ne peuvent être annulées que pour cause légale, seul le budget doit faire l’objet d’une approbation expresse du Préfet ; - en cas de carence du conseil municipal, l’autorité de tutelle (le Préfet) peut s’y substituer

27 juillet 1884 - Loi NAQUET - Rétablissement du divorce, mais dans un souci de modération il n’y a pas de consentement mutuel. Le divorce avait déjà été légalisé par l’Assemblée Législative le 20 septembre 1792, puis limité sous le Consulat dans le Code Civil du 21 mars 1804, et enfin abrogé sous Louis XVIII, par la loi Bonald du 8 mai 1816.

14 août 1884 - Révision constitutionnelle partielle : « art.2 : « La forme républicaine du gouvernement ne peut faire l’objet d’une proposition de révision. Les membres des familles ayant régné sur la France sont inéligibles à la Présidence de la République ». 27 août 1884 – Naissance à Revel (Haute- Garonne) de Vincent AURIOL, avocat, plusieurs fois ministre sous la IIIème République, Résistant, membre du GPRF. A la Libération il est réélu (maire de Muret et Conseiller Général de Haute- Garonne). Il devient Président des deux Assemblées Nationales Constituantes, et sera le premier Président de la IVème République. Il s’éteint le 1er janvier 1966 à Paris et est inhumé au cimetière de Muret.

2 décembre 1884 – Naissance de l’écrivain, critique et éditeur Jean PAULHAN, blessé à Noël 1914 il publiera « Le guerrier appliqué » dont Alain et Paul Valéry feront l’éloge. Dirige en sous- main la NRF pendant l’occupation et finit par entrer dans la clandestinité après après été sauvé des griffes allemandes par l’écrivain collaborateur Pierre Drieu-Larochelle. Participe après la guerre à la revue «Les temps modernes » de Jean-Paul Sartre et prend la direction de la NRF lorsqu’elle est autorisée à reparaître en 1953. Membre de l’Académie Française le 24 janvier 1963, il décède à Neuilly-sur-Seine le 9 octobre 1968, il est inhumé au cimetière de Bagneux près de Paris. 1 8 8 5 31 janvier 1885 - Naissance du peintre André MARE à ARGENTAN (ami d’enfance de Fernand LEGER).Il décédera le 3 novembre 1932, dans son atelier parisien au 46, rue de la Santé de la tuberculose suite à une intoxication au gaz moutarde pendant la Grande Guerre, où il était affecté à la création de camouflages dans une section dirigée par son ami Dunoyer de Segonzac (inhumé au cimetière des LIGNERITS dans la Pays d’Auge).

14 février 1885 - Mort de l’écrivain Jules VALLES à Paris (né au Puy-en-Velay le 11 juin 1832 - Son père était enseignant) Il est inhumé au Père Lachaise, 66ème division. Trilogie de Jacques Vingtras : L’Enfant, le Bachelier et l’Insurgé.

22 mai 1885 - Mort de Victor HUGO - Sa popularité est telle que son cercueil est exposé toute la nuit sous l’Arc de Triomphe de l’Etoile et que son corbillard, le « corbillard des pauvres » sera suivi par une foule immense jusqu’au Panthéon.

6 juillet 1885 – Louis Pasteur expérimente le vaccin antirabique sur le petit alsacien Joseph MEISTER. 1er août 1885 – Réussite à la première partie du Baccalauréat à CAEN

28 décembre 1885 – Jules GREVY (second septennat)

Réélection de Jules GREVY à la Présidence de la République.

1 8 8 6 1er août 1886 – Emile Chartier est reçu aux épreuves du Baccalauréat ès lettres (mention bien), mais échoue en sciences.

1er août 1886 – Date figurant au livre-journal des entrées et sorties des élèves du Lycée d’Alençon, comme étant celle de sortie de l’élève Emile Chartier (Archives Départementales de l’Orne). Il ne reste aucun devoir, cahier ou dessin d’Alain, les archives ayant été malmenées lors de l’Occupation par les SS.

Octobre 1886 - Emile Chartier entre au lycée Michelet, à Vanves, afin de préparer le concours d’entrée à l’École normale supérieure. Il devient alors l’élève et le disciple de Jules LAGNEAU son professeur de philosophie. 1 8 8 7 1er décembre 1887 - Démission du Président GREVY, compromis par son gendre, Daniel WILSON, dans un trafic de décorations. 3 décembre 1887 –

Election de Sadi CARNOT à la présidence de la République (par 616 voix sur 887), lequel ne brille guère que par son intégrité.

1 8 8 8 (Alain a 20 ans)

1 8 8 9 23 avril 1889 - Mort de Jules Amédée BARBEY d’AUREVILLY à Paris inhumé au cimetière dit des « Frères » à Saint-Sauveur-le-Vicomte dans la Manche (né à Saint-Sauveur le Vicomte le 2 novembre 1808). Ecrivain du terroir normand, il fut surnommé le « connétable des lettres » (Le Chevalier Destouches, la Vieille Fille, les Diaboliques, Memoranda…)

6 mai 1889 – Inauguration de de l’Exposition Universelle de Paris (elle durera jusqu’au 6 novembre). Elle est marquée par la construction de la Tour Eiffel pour le centenaire de la Révolution. 14 juillet 1889 - Fondation de la 2ème internationale Juillet 1889 – Alain est admis, 23ème sur 24, rue d’Ulm (Ecole ouvrière à Paris. Normale Supérieure), où il rencontre Paul Landormy (futur musicologue et critique musical reçu en 1888) dans la classe de Jules Lagneau. Il y rencontre également Léon Brunschwicg et se lie d’amitié avec Elie Halévy (futur journaliste avec lequel il entretiendra une correspondance assidue de 1892 à 1937) et Léon Blum. A cette époque il devient également le précepteur du fils de M. et Mme Lanjalley, auxquels il demeurera toujours attaché (confident intime et hôte familier). Le journal « le Perche », le 11 août 1889, publie un article dans lequel il rend compte de cette admission à l’Ecole Normale Supérieure, félicitant le père et le fils (Archives Départementales de l’Orne). 1 8 9 0 29 juillet 1890 - Mort du peintre Vincent VAN GOGH à Auvers-sur-Oise où il est inhumé avec son frère Théo. Il était né le 30 mars 1853 à Groot Zundert (Pays Bas). Voyage des Amis d’Alain 4 juin 2010 (photos).

9 novembre 1890 – Mort du compositeur et organiste César FRANK à Paris (inhumé au cimetière de Montparnasse 26ème division). Considéré comme le JS BACH français, il laisse une œuvre majeure en particulier pour l’orgue (Prélude fugue et variations…), le piano et 12 novembre 1890 - Le Cardinal de la VIGERIE, en l’orchestre. accord avec le Pape, invite les catholiques à accepter la République dans un toast lors de la réception en l’honneur de la flotte française en visite à Alger. 29 novembre 1890 - Naissance de Maurice GENEVOIX à Decize (Nièvre) – Prix Goncourt 1925 avec Raboliot (Auteur notamment de : Ceux de 14 (Sous Verdun – Nuits de Guerre – Au seuil des Guitounes – Les Eparges, La dernière Harde, Un jour…) 1 8 9 1 1er mai 1891 – Une manifestation ouvrière d’environ deux cents personnes défilant au slogan « C’est les huit heures qu’il nous faut » est réprimée à FOURMI En marge de ses études à Normale Sup, Alain est admis au (ville industrielle du Nord, où l’on fabrique baccalauréat ès-sciences. notamment des locomotives), par l’armée (trois cents militaires armés des nouveaux fusils Lebel). Bilan Il présente sous la direction de Georges (1853-1929), neuf morts dont deux enfants (11 et 14 ans), trente agrégé de philosophie, docteur ès-lettres et maître de conférences cinq blessés et un grand retentissement politique, à l’Ecole Normale Supérieure, un mémoire sur la « Théorie de la Clémenceau notamment à la Chambre le 8 mai 1891 connaissance des stoïciens ». rend hommage aux victimes et réclame l’amnistie qui est refusée par 294 voix contre 191. 1 8 9 2 Il est reçu troisième au concours d’agrégation de philosophie à sa sortie de l’E.N.S.

21 septembre 1892 - « Je ne t’avais pas annoncé ma nomination au collège d’Avranches parce que j’espérais que ce ne serait pas sérieux. Je suis nommé aujourd’hui au lycée de Pontivy. Je n’en demande pas plus. J’aurai au moins deux élèves et cela me permettra de travailler Aristote... » (lettre à Elie Halévy sortant comme lui de l’Ecole Normale).

Alain sous le pseudonyme de Criton collabore à la Revue de Métaphysique et de Morale (RMM) crée en 1901 par Xavier LEON, philosophe né à Boulgne-Billancourt (1868-1935), spécialiste de Kant et de Fichte. 1 8 9 3 (Alain a 25 ans) Février 1893 – Dans une longue lettre à Elie Halévy, il évoque brièvement en préambule comme pour s’excuser d’avoir tardé à lui écrire, « quelques rhumatismes » qui ne le quitteront plus, le paralyseront même à la fin de sa vie.

20 avril 1893 – Naissance à Barcelone (Espagne) du peintre Joan MIRO 14 mai/15 novembre 1893 – Il collabore à la dépêche de Lorient

15 septembre 1893 - « Tu sais que je vais à Lorient ? » (Lettre à Elie Halévy depuis Mortagne après un séjour à Paissy). Dans « l’Histoire de mes pensées » il évoque ainsi sa nomination au Lycée de Lorient : « ...sortant donc de ma retraite je mis le pied dans une ville très gaie et très remuante. J’y trouvai deux camarades. Et ce fut une espèce de fête nocturne pendant six ans qui me guérit de mes humeurs. Alors, je connus un peu le monde des coloniaux et des navigateurs... »

3 octobre 1893 – Décès du père d’Alain, Etienne Chartier, en son domicile, rue de la Sous-Préfecture, à trois heures du matin (cf. acte de décès).

Novembre 1893 – La RMM publie un premier dialogue d’Alain sous le nom de Criton.. 27 décembre 1893 – Ratification par le Tsar Alexandre III d’une convention signée avec la France secrètement le 17 août 1892, que la France ratifiera à son tour le 4 janvier 1894 (alliance purement défensive destinée à rassurer l’opinion face à la Triple Alliance ou « Triplice » entre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Iralie). 1 8 9 4 Mars 1894 – Publication dans la RMM du deuxième dialogue, toujours sous le nom de Criton. 22 avril 1894 - Mort de Jules LAGNEAU à Paris (né à Metz le 8 août 1851), professeur de philosophie notamment au Lycée de Vanves (1886- 1894) où il eut Alain comme élève et disciple. 24 juin 1894 - Assassinat du Président Sadi CARNOT à Lyon par l’anarchiste CASERIO, lorsqu’il quitte un banquet donné à l’occasion de l’Exposition Universelle et Coloniale de Lyon.

27 juin 1894 – Casimir PERIER Election de Jean Paul Pierre CASIMIR PERIER à la présidence de la République (par 451 voix sur 853) (Né à Paris les 8 novembre 1847 où il décède le 11 mars 1897 - Président de la Chambre des députés en 1893, Président du Conseil et Ministre des Affaires Etrangères du 2 décembre 1893 au 22 mai 1894)

15 octobre 1894 - Arrestation du capitaine DREYFUS sous l’inculpation de haute trahison.

1er novembre 1894 – Mort du Tsar Alexandre III, son fils lui succède sous le nom de Nicolas II

22 décembre 1894 - Le capitaine DREYFUS est reconnu coupable de « haute trahison » et condamné à : « la peine de déportation dans une enceinte fortifiée et à la dégradation militaire », par le Conseil de Guerre, à l’unanimité de ses sept membres. Il sera envoyé à l’île du Diable en Guyane. Bien que la juridiction militaire eût obtenu illégalement des pièces ignorées de la défense et pour peu de temps encore du public, les dénégations de l’inculpé ne soulèvent aucun émoi. Seules quelques voix s’élèvent alors, mais pour critiquer la mansuétude du Conseil de Guerre, comme CLEMENCEAU ou JAURES qui se demandent pourquoi n’avoir pas condamné à mort le « capitaine juif ? ». 31 décembre 1894 - Rejet du recours en révision du capitaine Dreyfus 1 8 9 5 Janvier 1895 – Parution du 3ème dialogue de « Criton » à la RMM. 5 janvier 1895 - Parade de dégradation du capitaine Il donne des conférences à la Société Républicaine d’Instruction, Dreyfus à l’Ecole Militaire. fondée en 1890, collaboration qui se poursuivra pendant quatre ans 14 janvier 1895 - Violemment attaqué par la gauche républicaine, dont Jean JAURES, le Président CASIMIR PERIER démissionne.

17 janvier 1895 - Election de Félix FAURE à la Présidence de la République

29 mars 1895 – Naissance à Heidelberg (alors Royaume de Bade), de l’écrivain allemand Ernst JÜNGER auteur notamment d’ « Orages d’acier » au sujet duquel André Gide écrira : « Le livre d’Ernst Jünger sur la guerre de 14, Orages d’Acier, est incontestablement le plus beau livre de guerre que j’ai lu, d’une bonne fois, d’une honnêteté et d’une véracité parfaites. » Il se voit décerner le prix Goethe en 1982 pour l’ensemble de son œuvre, et s’éteint le 17 février 1998 à Reidlingen, à l’âge de102 ans. Juillet - Discours d’Emile Chartier à la distribution des prix du lycée de Lorient ("L’accord pour la vie"). 23 septembre 1895 - Congrès de - création de la C.G.T. « Les éléments constituant la Confédération Générale du Travail devront se tenir en dehors de toutes les écoles politiques. La CGT a exclusivement pour objet d’unir sur le terrain économique et dans les lignes d’étroite solidarité, les travailleurs en lutte pour leur émancipation intégrale. » 27 novembre 1895 – Décès à Marly-le-Roi de l’écrivain Alexandre DUMAS (fils), auteur de la Dame aux Camélias et Académicien Français. Il est inhumé au cimetière Montmartre (21ème division). 1 8 9 6 8 janvier 1896 – Décès à Paris de l’écrivain et poète Paul VERLAINE (né à Metz le 30 mars Septembre 1896 - 4e dialogue de Criton in RMM. 1844), il est inhumé au cimetière des Batignoles. 1 8 9 7 Mars 1897 - 5e dialogue de Criton (RMM).

11 avril ** – Article virulent contre Alain dans « La Croix du Morbihan » organe catholique dirigé par Xavier Hostin, à l’encontre de ses conférences et de son enseignement laïque : « ...On nous affirme que le Diable n’existe pas… Il faut retenir ceci : c’est que la philosophie enseignée au lycée de Lorient est absolument dangereuse pour la foi des élèves. Les parents qui se prétendent chrétiens savent ce qu’ils ont à faire ». Autrement dit ils doivent retirer leurs enfants… A la veille de son départ pour Rouen, Alain n’a plus que deux élèves (cf. lettre à Elie Halévy du 3 octobre 1900). 1 8 9 8 (Alain a 30 ans) 13/14 janvier 1898 - "J’accuse" de Zola, qui attaque les juges militaires et les chefs de l’armée et les accuse d’avoir condamné Dreyfus sans preuve. L’affaire Dreyfus devient "l’Affaire". L’opinion publique se divise entre dreyfusards, qui demandent la révision du procès au nom de la Vérité et de la Justice, et antidreyfusards qui s’y opposent au nom de la Patrie et de l’Honneur de l’armée.

24 février 1898 - Zola est condamné pour diffamation, mais il a atteint un de ses buts, on a parlé publiquement de « l’Affaire » et un grand pas a été fait vers la révision du procès du capitaine Dreyfus. Zola a notamment comme soutiens l’écrivain Octave MIRBEAU qui va même jusqu’à lui servir de garde du corps et Jules RENARD qui dans son journal écrit le 23 février 1898 : « Zola est condamné à un an de prison et mille francs d’amende. Et moi, je déclare : que je suis écœuré à plein cœur, à coeur débordant, par la condamnation d’Émile Zola… Zola est un homme heureux. Il a trouvé sa raison d’être, et il doit remercier ses pauvres jurés qui lui font cadeau d’une année d’héroïsme... » et charge Henri ROCHEFORT, Maurice BARRES, DRUMONT. Mars 1898 – Sous la signature d’Emile Chartier il présente les « Fragments de Jules Lagneau » (RMM). 21 novembre 1898 – Naissance à LESSINES (Belgique) du peintre René MAGRITTE, décèdera à Bruxelles le 15 août 1967. 1 8 9 9 Janvier-mars-sept 1899 - Emile Chartier publie « Matériaux pour une doctrine laïque de la sagesse » (RMM) 16 février 1899 - Mort du Président Félix FAURE à l’Elysée. Il perd ainsi « sa connaissance » Madame Marguerite STEINHEIL qui sera plus tard inculpée d’assassinat et de parricide. Un chansonnier écrira à propos du défunt : « Il se voulait être César, il ne fut que Pompée. »

18 février 1899 – Emile LOUBET

Election d’Emile LOUBET à la Présidence de la République, par les partisans de la révision du procès du Capitaine DREYFUS

1 8 9 9 3 juin 1899 - La Cour de Cassation ordonne la révision du procès du Capitaine DREYFUS.

30 août 1899 - Arrestation du Colonel HENRY, auteur d’un faux ayant facilité la condamnation du Capitaine DREYFUS. Le 31 août, le Colonel se suicide ou est assassiné dans sa cellule au Mont Valérien.

9 septembre 1899 - Le Conseil de guerre réuni à RENNES condamne DREYFUS, mais avec des circonstances atténuantes. Ce verdict a le don de mécontenter tout le monde et pour clore définitivement « L’Affaire », le Président LOUBET Octobre 1899 - Il fonde à Lorient avec des collègues du lycée le gracie. l’Université Populaire, plus ouvrière et militante que la Société Républicaine d’Instruction.

Novembre 1899 – Publication à la RMM de « Valeur morale de la joie d’après Spinoza». 1 9 0 0 1er janvier 1900 – Les automobiles sont désormais obligées de porter une plaque d’immatriculation.

14 avril 1900 – Inauguration de l’Exposition Universelle par le Président Emile Loubet - Il en subsiste le Grand et le Petit Palais ainsi que le pont Alexandre III, c’est également l’occasion de l’ouverture de la première ligne de métro Porte de 14 mai 1900 – Publication, sous le pseudonyme d’Alain qui Vincennes-Porte Maillot, ainsi que de la gare s’imposera par la suite, dans « La Dépêche de Lorient – d’Orsay. Journal76YIP des Bleus de Bretagne» de la première de vingt quatre chroniques qui paraîtront jusqu’au 15 novembre.

Juillet 1900 – Alain fait une communication au Congrès de Philosophie de Paris intitulée : « L’éducation du moi ».

Octobre 1900 – Alain est nommé au Lycée Corneille à Rouen, où il succède au poste de philosophie à Léon Brunschvicg et y rencontre Marie-Monique Morre-Lambelin. Il s’installe au 140 de la rue des Bons Enfants près du carrefour avec la rue Cauchoise. « Rouen devait me plaire, par le spectacle d’un grand port,par les monuments justement célèbres, et par une beauté géographique de l’ensemble, dont on est saisi dès qu’on s’élève sur les coteaux... » (Histoire de mes pensées - Rouen). Il a notamment pour élève André MAUROIS lequel dans son livre intitulé « Rouen » écrit ceci : « A Chartier, professeur de philosophie, je dois tout. Dans la classe de Chartier, pour la première fois, l’air frais de la vie réelle traversa le monde scolaire. Il avait des manières jeunes et libres, qui ne nous semblaient pas d’un professeur... »

Les Journées Alain se déroulent à Rouen le 3 octobre 2009 à l’Hôtel de Ville, où dans le hall est installé le buste d’Alain du sculpteur Henri Navarre, en présence de Valérie Fourneyron future ministre, alors député-maire de Rouen et de Mme Laurence, Vice Présidente de la Région Haute-Normandie (photos).

1er octobre 1900 – Mutation à l’Ecole Primaire Supérieure de Jeunes Filles de Rouen de Marie-Monique Morre-Lambelin, enseignante née en 1871 à Saint-Jean de Sixt, mariée à Maximin Morre début 1900 et veuve presque aussitôt. Décidant de se présenter au concours de directrice d’école normale, elle écrit, sans même connaître son nom au professeur de philosophie du Lycée Corneille, qui n’est autre qu’Alain, pour suivre des leçons de philosophie, qu’il viendra lui dispenser à domicile, d’où la naissance d’une longue et solide amitié, les cours se terminant généralement autour d’une tasse de thé ou du piano.

Novembre 1900– Publication dans la RMM (tome VIII p/745 à 754) de : « Le problème de la perception ». 1 9 0 1 Janvier 1901 – Il publie « Le culte de la Raison comme fondement de la République » dans la Revue de Métaphysique et de Morale (RMM). Il publie également chez Delaplane : « Spinoza »

Mai 1901 – Publication de « Sur les perceptions du toucher » (RMM) 21-22 et 23 juin 1901 – Création du parti radical et radical socialiste. CLEMENCEAU bien que n’adhérant pas au parti en est l’une des grandes figures. Dès les élections de 1902, il devient le parti pivot de la IIIème République et se trouve à l’initiative de grandes réformes : - séparation de l’Église et de l’État (1905 - Emile COMBES et ) ; - création du ministère du Travail (1906) ; - institution du repos hebdomadaire (loi du 13 juillet 1906) ; - premières retraites ouvrières et paysannes ( loi du 5 avril 1910) ; - impôt sur le revenu (1914 - ;) - gratuité de l’enseignement secondaire (Edouard HERRIOT. 1er juillet 1901 - Loi sur les associations - Elle pose le principe de la liberté d’association, complétant ainsi celle sur les associations professionnelles. Mais la liberté ne s’applique pas aux associations dirigées par des étrangers et aux congrégations religieuses qui doivent faire l’objet d’une autorisation préalable (anticléricalisme). 3 novembre 1901 – Naissance de l’écrivain, aventurier et homme politique André MALRAUX à Paris. Parix Goncourt 1933 pour la « Condition Humaine ». Décédé à Créteil le 23 novembre 1976, inhumé d’abord à Verrières-les-Buissons il a été transféré au Panthéon le 23 novembre 1996.

10 décembre 1901 - Attribution du premier Prix Nobel de Littérature au poète Sully PRUDHOMME, élu à l’Académie Française en 1881. Décédé le 6 septembre 1907, il est inhumé au cimetière du Père Lachaise (division 44, première ligne). 1 9 0 2 26 mars 1902 – Dans le journal électoral « La Démocratie Rouennaise » Emile Chartier participe à la campagne électorale de Louis Ricard, ancien ministre. Il rédige alors sous divers pseudonymes (Quart d’oeil, Philibert) dix chroniques sous le titre « Le Cabinet noir ». Cette campagne est un échec et Louis Ricard quitte la politique.

Juillet 1902 - Il publie « L’idée d’objet » (RMN) et au Lycée Corneille, il fait le discours de distribution des prix. : « ...La Raison et les idées sont les seuls trésors qui ne peuvent nous être ravis qu’avec l’existence même, les seuls trésors que nous n’aurons jamais à regretter. La richesse et la puissance du sage sont hors des coups du sort... » 1 9 0 3 (Alain a 35 ans) Janvier 1903 – Professeur au Lycée Condorcet à Paris (9ème arrondissement, rue du Havre entre la Gare Saint-Lazare et le Boulevard Haussmann) et s’installe au 90 rue de Provence, « dans une maison de médiocre apparence ».

Il fait des conférences à l’Université Populaire qui se situe d’abord à Montmartre, puis place d’Italie, près des Gobelins.

Mai 1903 – Publication dans la Revue de Métaphysique et de 8 mai 1903 - Disparition du peintre Paul Morale (RMM) du « Sixième Dialogue de Criton ». GAUGUIN à Atuona aux Iles Marquises, où il est inhumé. Postimpressionniste, chef de file de l’Ecole de Pont-Aven et inspirateur des Nabis.

1er juillet 1903 – Départ du premier Tour de France Cycliste de Montgeron devant le café « Le Réveil Matin » dont le vainqueur est Maurice Garin. Cette première édition est déjà un grand succès qui ne s’est jamais démenti depuis, malgré deux interruptions pour cause de guerres de 1915 à 1918 19 juillet 1903 (dimanche) - Parution dans le quotidien la et de 1941 à 1946. « Dépêche de Rouen » du premier « Propos du Dimanche ». Il en écrira ainsi jusqu’au l6 avril 1905 : 24 en 1903, 52 en 1904 et 16 en 1905.

19 août 1903 – Il commence à rédiger quatorze « Méditations sur la Mécanique ». 13 novembre 1903 – Décès du peinte impressioniste Camille PISSARO à Paris (inhumé au Père Lachaise, 7ème division).

10 décembre 1903 – Attribution du Prix Nobel de Physique à Pierre et Marie Curie, ainsi qu’à Henri Bécquerel, « en reconnaissance de leurs services rendus par leurs recherches communes sur le phénomène des radiations découvert la le professeur Henri Béquerel... ». 1 9 0 4 Janvier 1904 - Il publie une étude sur le livre de L. Weber intitulée « Vers le positivisme absolu par l’idéalisme » 11 mai 1904 – Naissance du peintre Salvator (RMM). DALI à FIGUERAS (Espagne), où il décédera le 21 janvier 1989. Juillet 1904 - Il prononce, avec un certain succès, le discours de distribution des prix au Lycée Condorcet, intitulé « Les 25 août 1904 – Mort du peintre Henri FANTIN- marchands de sommeil », lequel sera publié, le 15 novembre LATOUR à BURE (Orne), héritier des 1919 chez Bloch (535 exemplaires). romantiques, ami des impressionnistes, précurseur du symbolisme. (Inhumé au cimetière Par Charles et Marie Salomon, il fait la connaissance de Montparnasse (10ème division). Mathilde Salomon, fondatrice du Collège Sévigné.

4/8 septembre 1904 – Il intervient au Congrès de Philosophie de Genève pour soutenir Bergson sur le « paralogisme Psycho- physiologique. 1 9 0 5 21 mars 1905 - Loi militaire - Suppression du tirage au sort et de toutes les dispenses particulières. Le service militaire actif est réduit à deux ans, seuls les étudiants peuvent obtenir un sursis à incorporation 24 mars 1905 – Décès de Jules VERNE à Amiens afin de terminer leurs études. (il était né à Nantes le 8 février 1828). Inhumé au cimetière de la Madeleine à Amiens. 24 avril 1905 - Les « Propos du Lundi » remplacent dans la 22/25 avril 1905 - Fondation de la SFO au Congrès du Dépêche de Rouen et de Normandie, les propos jusque là « du Globe à Paris, du nom d’une salle située du boulevard Dimanche », jusqu’au 5 février 1906 (36 en 1905 et 6 en 1906) . de Strasbourg.

11 novembre 1905 - "Je viens de brûler ce onze novembre 1905 à peu près trois cents pages écrites depuis longtemps sous le nom d’Analytique Générale" (Cahiers de Lorient).

9 décembre 1905 - Loi concernant la séparation des Eglises et de l’État. Art. 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public… L’article 3 prévoit un inventaire descriptif et estimatif des établissements publics du culte qui sont supprimés.

29 décembre 1905 – Décret portant règlement d’administration publique en ce qui concerne l’inventaire prescrit à l’article 3 de la loi du 9 décembre 1905 sur la Séparation des Eglises et de l’État 1 9 0 6 25 janvier 1906 – Election de Maurice BARRES à l’Académie Française où il succède à José-Maria de Heredia

1er et 2 février 1906 – Début à Paris des Inventaires et premières échauffourées, suite au décret du 29 décembre 1905.

11 février 1906 – Encyclique « Vehementer nos » du Pape Pie X condamnant la séparation de l’Église et de l’État.

10 février 1906 – Armand FALLIERES

Election d’Armand FALLIERES à la Présidence de la République battant ainsi alors Président de la Chambre des Députés. Avocat, élu député (gauche républicaine) en 1876. Président du Conseil en janvier-février 1883, plusieurs fois ministre et Président du Sénat en 1899. Fervent partisan de l’abolition de la peine de mort, il gracie systématiquement tous les condamnés à mort, du moins au début de son mandat.

16 février 1906 – Parution dans la « Dépêche de Rouen » du premier propos d’un Normand, Alain écrira ainsi plus de trois mille Propos quotidiens, jusqu’au 1er septembre 1914, étant interrompu par la guerre et son engagement volontaire. 2, 3, 4 mars 1906 – Agitation liée aux Inventaires en Bretagne et en Vendée.

4 mars 1906 – Publication du recensement de la population française : 39.250.000 habitants dont 2.760.000 pour Paris.

9 mars 1906 – Démission du ministère de , suite à la mort d’un opposant aux Inventaires le 6, dans le Nord.

8 mars 1906 – A Thuboeuf près de l’Aigle (Orne), les agents venus faire l’Inventaire de l’Église se heurtent à l’hostilité de la population (carte postale).

10 mars 190 – Catastrophe minière à Courrières (officiellement 1 549 morts), laquelle entraîne une importante grève des mineurs dans le Nord et le Pas de Calais qui deviendra de plus en plus violente et ne se terminera que le avril 1906. 14 mars 1906 – Formation du gouvernement Ferdinand Sarrien qui est également ministre de la Justice (Clémenceau à l’Intérieur, Aristide Briand à l’Instruction Publique et aux cultes, Poincaré aux finances).

16 mars 1906 – Décret portant application de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Eglises et de l’État, en ce qui concerne l’attribution des biens, les édifices des cultes, les associations cultuelles, la police des cultes. Le même jour une circulaire confidentielle est adressée aux préfets les invitant à suspendre les opérations d'inventaire dans le cas où elles doivent se faire par la force. Clemenceau précise que « ça ne veut pas dire que nous ayons renoncé à l'application de la loi, seulement nous l'abordons à notre manière ». L'agitation née des inventaires, localisée mais considérable, prend fin. A cette date il ne reste plus que 5.000 sanctuaires à inventorier sur 68.000. 3 juin 1906 – Mise en service de la ligne 5 du métro parisien (place d’Italie – Austerlitz).

11 juin 1906 – Entrée en service des premiers autobus parisiens.

26 juin 1906 – Premier Grand Prix automobile du Mans. 12 juillet 1906 - Après l’amnistie votée par les Chambres, la Cour de Cassation annule la décision du Conseil de Guerre de Rennes qui condamnait une nouvelle fois le capitaine DREYFUS. Il est réintégré dans l’armée comme chef de bataillon. Septembre 1906 – Il passe ses vacances à TREBERON (près de Morgat sur la presqu’île de Crozon) chez ses amis Landormy. Sans doute y rencontre-t-il la nièce de Paul Landormy qu’il épousera à la fin de sa vie.

Octobre 1906 – Alain est nommé au lycée Michelet de Vanves où il avait été l’élève de Jules Lagneau. « Je suis à Michelet définitivement, et j’en suis bien aise. Cela réunit les agréments de la province et de Paris. Je vais donc refaire une promenade critique à travers les idées, avec un esprit très libre, car j’ai oublié à peu près tout... » (lettre à Elie Halévy 22 octobre 1906 – Décès à Aix en Provence du du 21 août 1906). peintre Paul CEZANNE où il était né le 19 janvier 1839 et où il est inhumé. Un hommage lui sera rendu au Salon d’Automne suivant où dix de ses œuvres seront exposées.

23 octobre 1906 – L’aviateur Alberto Santos- Dumont parvient en public, dans la pleine de jeu de Bagatelle près de Paris à faire décoller son aéroplane « 14Bis », un biplan à moteur « Antoinette » de 50 ch, sur une soixantaine de mètres.

6 novembre 1906 – Premier cours de Marie Curie à la Sorbonne. 1 9 0 7 17 janvier 1907 – Réception de Maurice Barrès à l’Académie Française, à la place laissée vacante par le décès de José »-Maria de Heredia, poète d’origine cubaine, naturalisé français (inhumé près 27 février 1907 – Alain voit et entend le naturaliste René de Rouen au cimetière de Bonsecours). QUINTON (1866-1925), qui établit une théorie sur l’origine marine des organismes vivants qui remporta alors un grand succès.

Août 1907 – Séjour à Dieppe.

Septembre 1907 – Séjour à Genève, au lac du Bourget et à la Grande Chartreuse.

Novembre 1907 – Il publie à la RMM, un « Essai sur les 13 novembre 1907 - Premier envol d’un éléments principaux de la représentation » par O. Hamelin hélicoptère, celui de Pierre CORNU à LISIEUX

30 décembre 1907 – Décret de création des brigades mobiles surnommées les « Brigades du Tigre », surnom du Ministre de l’Intérieur Georges Clémenceau (du 14 mars 1906 au 24 juillet 1909)

1 9 0 8 (Alain a 40 ans) 2 avril 1908 – Achèvement de l’impression des « Cent-Un Propos » 1ère série, chez Lecerf à Rouen.

23 avril 1908 - Alain achète une maison à PAISSY, paisible village de l’Oise, non loin de celle des Lanjalley, au pied du versant sud du plateau sur lequel court le « Chemin des Dames », ainsi nommé car créé sous Louis XV pour permettre à ses filles, Mesdames Adélaïde et Victoire, de rendre plus aisément visite à la dame d’atour et d’honneur de Madame Adélaïde, la duchesse de Narbonne-Lara qui possédait le château de la Bove à Buconville. Pillé et détruit pendant la Grande Guerre, il a été reconstruit et s’offre comme une réplique réduite du château de Champs-sur-Marne. Le premier étage de la maison d’Alain sera détruit pendant la Grande Guerre, elle sera restaurée par la suite (voir lettre du 11 février 1919 à Elie Halévy). Pose d’une plaque commémorative par les Amis d’Alain le 31 mai 2008. 19 mars 1908 – Barrès dans un discours à la Chambre s’oppose à la translation des restes d’Emile Zola au Panthéon, laquelle se déroulera le 4 juin 1908. .

15 novembre 1908 – Parution du premier numéro de la NRF sous la direction d’Eugène Monfort. 8 décembre 1908 – La Chambre rejette, par 330 voix contre 201, le projet de loi d’abolition de la peine de mort, porté par Aristide Briand, Garde des Sceaux, soutenu par Jean Jaurès, l’opposition étant menée par Maurice Barrès. Le président Fallières, lui même abolitionniste, avait jusque là gracié tous les condamnés à mort pour ne pas préjuger de la décision des assemblées. 1 9 0 9 3 janvier 1919 – Succès des radicaux au élections sénatoriales. 11 janvier 1911 – Exécution capitale à Lille d’un jeune lillois condamné à mort pour l’assassinat d’un employé de banque, c’est la première fois depuis le début de son mandat, que le Président Fallières, partisan de l’abolition de la peine de mort, refuse d’accorder son droit de grâce. Le même jour à Béthune, les frères Pollet et deux complices, surnommés les « bandits d’Hazebrouck » suite à leur condamnation par la Cour d’Assises de de Saint-Omer le 28 juin 1908, sont guillotinés pour une série d’assassinats et de vols, courant 1906. Ayant contribué avec d’autres faits divers (« les chauffeurs de la Drôme » les « Apaches ») à créer un climat d’insécurité, d’où la création par Clémenceau des « Brigades du Trigre ».

28 janvier 1909 – Réception à l’Académie Française de Henri Poincaré : mathématicien, physicien, philosophe, ingénieur. Un des fondateurs de l’étude qualitative des systèmes d’équations différentielles et de la théorie du chaos, ainsi que de la relativité retreinte et de la théorie des systèmes dynamiques. Né à Nancy le 29 avril 1854 et mort à Paris le 17juillet 1912 (Cimetière Montparnasse, 16ème division), il est cousin-germain avec Raymond Poincaré avocat et homme politique, Président de la République de 1913 à 1920. 6 mars 1909 – Vote par la Chambre du projet de loi sur l’Impôt sur le Revenu. 13 juillet 1909 – Décès à Paris de Jules Clément CHAPLAIN, sculpteur, médailliste, Prix de Rome en 1861, membre de l’Institut. Né à Mortagne-au- Perche le 12 juillet 1839, où il a son buste dans le parc de l’Hôtel de Ville, il est inhumé au cimetière Montparnasse (division 18).

25 juillet 1909 – Traversée de la Manche par Louis Blériot.

5 août 1909 – Première exécution capitale à Paris depuis 1899.

8 août 1909 – Catastrophe ferroviaire faisant douze morts, à Longjumeau (aujourd’hui dans l’Essonne). Un train de voyageurs immobilisé par un incident imprévu est heurté par un train de 14 août 1919 – Dans un propos intitulé « Monsieur Placide se marchandises, suite à l’inattention du mécanicien plaint », Alain, mentionnant entre les lignes l’exécution du 5 août de ce dernier. à Pairs et la catastrophe ferroviaire de Longjumeau du 8 août, s’interroge à nouveau sur l’efficacité des peines tant à l’égard des criminels, qu’en cas d’accident, préférant les « garde-fous »

Octobre 1909 – Alain est nommé en réthorique supérieure au Lycée Henri IV où il remplace Léon Brunschvicg qui est appelé à la Sorbonne. « ...Vous savez sans doute par Xavier que je remplace Br. À Henri IV. C’est une existence nouvelle ... » (carte illustrée de Paissy adressée à Elie Halévy le 8 août 1909). Il aura comme élèves notamment : le philosophe Georges Canguilhem (1904-1995), la philosophe Simone Weil (1909- 1943), l’écrivain Louis Poirier dit Julien Gracq (1910-2007).

Il déménage de la rue de Provence au 145 rue de Rennes (la numérotation actuelle ne correspondrait plus à celle de l’époque). « Cette pouponnière me plaît, quoique de telles choses en elle- mêmes ne renferment seulement le plus petit commencement de bonheur ». 13 novembre 1909 – Acquittement de Madame Steinheil Décembre 1909 - Cent-Un Propos d’Alain (2e série) imprimerie 23 décembre 1909 – Couronnement du nouveau roi Wolf à Rouen (Editeur Cornély à Paris). des Belges Albert 1er, successeur de Léopold II, décédé le 17. 1 9 1 0 22 mai 1910 – Décès de l’écrivain Jules RENARD à Paris (44 rue du Rocher), soutien de Zola lors de l’Affaire Dreyfus. Inhumé civilement à Chitry-les-Mines (Nièvre), le 24, où ses parents s’étaient installés en 1866, deux ans après sa naissance le 22 février 1964 à Châlons-du-Maine (Mayenne), dans une maison dont il hérita et qui 26 octobre 1910 – Décès de sa mère Juliette Clémence Chartier existe toujours. à Choisy. « Ma mère, après avoir décliné pendant huit jours, est morte ce matin à 4 h., passant du sommeil à la mort aussi doucement que je le désirais. Elle a retrouvé son beau visage d’autrefois… » 28 octobre 1910 – Naissance du peintre Francis (lettre à Elie Halévy). BACON à DUBLIN (Irlande), il décédera à Madrid au cours d’un voyage, le 28 avril 1992. 2 décembre 1910 – Attribution à l’ancienne bergère, devenue couturière, Marguerite AUDOU (de son vrai non Marguerite DONQUICHOTE) du prix Fémina (appelé alors Prix Vie Heureuse) pour « Marie-Claire » préfacé par Octave MIRBEAU. Décédée à Saint-Raphaël (Var), le 31 janvier 1937, où elle est inhumée. Voyage des Amis d’Alain avec Michel Algrain le 17 juin 2001 sur les Traces de Marguerite Audou et d’Alain Fournier en Sologne (photos à retrouver et numériser). 1 9 1 1 Février-mars 1911 - Il écrit sous le pseudonyme de Criton les Lettres sur la philosophie première (qui ne paraîtront qu’après sa mort).

16 octobre 1911 – Parution de la troisième série des « Cent-Un Propos d’Alain » chez Lecerf.

Décembre 1911 - Alain esquisse un Traité de Morale. 1 9 1 2 15/16 avril 1912 – Naufrage du transatlantique réputé insubmersible, le Titanic lors de son voyage inaugural entre Southampton et New-York, suite à une collision avec un iceberg au large de Terre- 19 avril 1912 – Dans un superbe propos intitulé « Titanic » Alain Neuve. Sur 2224 personnes à bord il n’y aura que rend hommage à « son noble capitaine » et à l’équipage, y voyant 711 survivants essentiellement des femmes et des de façon sans doute un peu idyllique, un signe d’espoir sur fond enfants. de rumeurs de guerre : « La liste des survivants du Titanic est belle à lire ; on n’y voit guère que des femmes et des enfants ; ce sont cette fois les plus faibles qui ont survécu. Quand ce beau fait sera connu par les témoignages, quand on pourra imaginer ce noble capitaine, dominant tous ceux qui allaient mourir, et signalant aux embarcations de s’éloigner pour échapper au remous final, ce récit sera peut-être le plus beau de l’histoire et consolera les hommes… de leurs passions, de leur misères, de leurs fautes animales, et de la mort qui les attend tous... » « Après cela on peut bien se demander si une guerre est encore possible. Car tous ceux qui annoncent la guerre en sont toujours à dire que le peuple le plus fort usera de sa force nécessairement, au lieu de suivre la justice. Or de quoi est fait ce peuple ? De Gens qui agiraient comme les hommes du Titanic, c’est à dire des gens qui reconnaissent le droit des faibles et le signent de leur propre mort... » 24 avril 912 – Lors d’une perquisition à Ivry-sur- (Les Propos d’un Normand de 1912, n°2223 p.148) Seine, et alors que la plupart de ses complices sont déjà arrêtés, Bonnot reconnu par le sous-chef de la Sûreté Louis-François Jouin le tue et parvient à s’enfuir.

27 avril 1913 – Repéré à Choisy-le-Roi, Bonnot est blessé lors de l’assaut de sa dernière planque, menée par le Préfet de Police Louis Lépine et décède peu de temps après son admission à Août-septembre 1912 - Alain lit la « Logique », puis « La l’Hôtel-Dieu de Paris. Philosophie de la Nature » de Hegel

Octobre 1912 - Il lit la Politique Positive de Comte.

Décembre 1912 - Démêlés avec La Dépêche de Rouen.

17 janvier 1913 – Raymond POINCARE

Élection de Raymond Poincaré à la présidence de la République par 483 sur 870, il entre en fonctions le 13 février 1913. Lorrain (né à Bar-le-Duc le 20 août 1860), avocat de formation il entre en politique en 1887. D’abord député, plusieurs fois ministre, enfin sénateur. Laïc sans être anticlérical, il devient chef de file des modérés arborant l’étiquette « progressistes » évoluant du centre gauche au centre droit. Partisan dans un premier temps d’étouffer le scandale de l’affaire Dreyfus, il s’engage aux côtés des dreyfusards essentiellement par légalisme. Trois fois Président du Conseil dont une fois avant son mandat de Président de la République, et la Grande Guerre, prenant alors Aristide Briand comme Garde des Sceaux. Président de la République durant toute la Guerre de 14, il n’hésite pas à aller en premières lignes soutenir le moral des troupes. Bien que ne l’appréciant guère, en 1917 il nomme Clémenceau (futur « Père la Victoire ») à la Présidence du Conseil, pour sa fermeté et son caractère. Il meurt à Paris le 15 octobre 1934 (inhumé à Nubécourt dans sa Meuse natale).

21 février 1913 - Début des fêtes du tricentenaire de la monarchie des Romanov à Saint-Pétersbourg. Le 23 sera donnée au théâtre Marinski la représentation de l'opéra de Glinka : "La vie pour le Tsar". 27 février 1913 – Fin du procès de la « Bande à Bonnot » : quatre des survivants sont condamnés à mort, mais l’un sera gracié par le Président Poincaré ayant été disculpé à l’énoncé du verdict par l’un de ses coaccusés. 6 mars 1913 – Le ministère Briand dépose une projet de loi visant à rétablir la durée du service militaire à trois ans au lieu de deux, dont la discussion débutera 13 Mars 1913 – Le journal « l’Humanité » publie une pétition le 2 juin 1913. d’intellectuels contre « les trois ans », signée par 200 personnes dont Alain, mais il refuse d’intervenir comme orateur dans des réunions publiques : "il est clair que je ne veux point entrer dans l’action politique plus que par les Propos et c’est bien assez. » 2 avril 1913 – Inauguration du théâtre des Champs- Elysées par un concert dirigé par Désiré-Emile Inghelbrecht (Saint-Saëns, Debussy, Dukas, Vincent d’Indy, création de l’Ode à la Musique d’Emmanuel Chabrier). Bâtiment de style mixte Art-Déco et Classique, architecte Auguste Perret, décorations par le sculpteur Antoine Bourdelle sculptures et bronzes), coupole décorée par Maurice Denis.

21 avril 1913 – Exécution des trois condamnés à mort non gracié de la « Bande à Bonnot », devant la prison de la Santé à Paris. 15 mai 1913 – La Chambre approuve le maintien sous les drapeaux de la classe libérable, par 322 voix contre 155. D’où des incidents dans les jours qui suivent dans diverses casernes (Toul, Berfort, Mâcon et Rodez).

18 mai 1913 – Caillaux prend position contre « les trois ans » au banquet du congrès annuel du parti radical.

22 mai 1913 - Mariage au château royal de Berlin de la seul fille de l'empereur Guillaume II, la Princesse Victoria-Louise de Prusse avec le Prince Ernst-August de Cumberland. C'est la dernière fête familiale des grande familles régnantes d'Europe avant la Grande Guerre, et c'est la dernière fois où se rencontrent notamment Guillaume II de Prusse, Nicolas II de Russie et George V d'Angleterre.

25 mai 1913 – Discours de Jean Jaurès à la grande manifestation socialiste du Pré-Saint-Gervais, contre « les trois ans ».

20 juin 1913 – La Chambre rejette le projet de loi pour « une armée nouvelle » fondée sur un système de milices, présenté par Jaurès opposant aux « trois ans ».

30 juin 1913 – A Berlin, le Reichstag approuve l’augmentation de 30 % des effectifs de l’armée allemande.

19 juillet 1913 – Vote à la Chambre de la loi des « trois ans » par 358 voix contre 204, les socialistes et la majorité des radicaux-socialistes votant contre.

7 août 1913 – Le Sénat adopte à son tour la loi des « trois ans » par 244 voix contre 36. Octobre 1913 – Georges Bernanos, devenu directeur de la revue monarchiste « L’Avant-Garde de Normandie », polémique avec Alain et la « Dépêche de Rouen. » 7 novembre 1913 – Naissance d’Albert CAMUS à Mondovi (aujourd’hui Dréan en Algérie), écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, journaliste. Prix Nobel de Littérature en 1957. Il décède à Villeblevin (Yonne) le 4 janvier 1960 victime d’un accident de circulation dans un véhicule conduit par Michel Gallimard, il est inhumé au cimetière de Lourmarin (Vaucluse), où il possédait une maison.

31 décembre 1913 – Promulgation de la loi sur la protection des Monuments Historiques et sites patrimoniaux remarquables. 1 9 1 4 30 janvier 1914 – Mort de Paul DEROULEDE à Nice, poète, auteur dramatique, romancier, auteur de nombreuses chansons patriotiques, fondateur de la Ligue des Patriotes, chantre de la droite nationaliste. Soutien du général Boulanger, il s’est battu en duel au pistolet, d’une part contre Georges Clémenceau qu’il accusait de corruption à l’occasion du scandale du Panama, et contre Jean Jaurès à propos de Jeanne d’Arc. Inhumé au cimetière de la Celle-Saint-Cloud. 25 février 1914 – Le Sénat repousse l’impôt sur le revenu

13 mars 1914 – Violente attaque du Figaro contre Joseph Caillaux, le ministre des Finances.

Mars/juillet 1914 - Alain consacre plusieurs propos à l’Affaire 16 mars 1914 – Henriette CAILLAUX épouse de Caillaux et au procès : les 22 mars 1914 « Torturer par Joseph CAILLAUX assassine dans son bureau le l’opinion », 25 mars 1914 « La Violence », 15 avril 1914 « Crime directeur du Figaro, Jacques Calmette, qui avait mené passionnel », 31 mai 1914 « Aura-t-elle un Avocat ? », 25 juillet campagne contre son mari, ce dernier démissionne 1914 (sans titre) et 26 juillet 1914 (sans titre). aussitôt. (Dans la numérotation des Propos d’un Normand année 1924 : 2922, 2925, 2946, 2982, 3046 et 3047). 25 mars 1914 – Décès De l’écrivain Frédéric MISTRAL à Maillanne (Bouches-du-Rhone), où il était né le 8 septembre 1830 et où il est inhumé. Fondateur du « Félibrige » écrivant en langue d’oc, Prix Nobel de Littérature en 1904, pour son œuvre « Mireille » (Mirèio).

4 avril 1914 – Naissance à Gia Định (près de Saïgon en Indochine, aujourd’hui Vietnam) de la romancière Marguerite DURAS en réalité Marguerite DONNADIEU (Barrage contre le Pacifique, Le Vice Consul, la Maladie de la mort…), prix Goncourt 1984 pour « L’amant », décédée à Paris le 3 mars 1996, inhumée au cimetière Montparnasse (21ème division) 26 avril 1914 - Premier tour des élections législatives, forte poussée socialiste.

10 mai 1914 – Deuxième tour des élections législatives. La gauche dans son ensemble consolide ses positions. La SFIO gagne 25 sièges et devient derrière le PRRRS (Parti Républicain Radical et Radical-socialiste) le deuxième groupe de la Chambre. 21 mai 1914 – Naissance de l’écrivain Romain GARY, de son vrai nom Roman Kacew à Vilna en Russie (aujourd’hui Vilnius en Lituanie). Aviateur, résistant, diplomate, romancier, scénariste et réalisateur. Seul romancier à avoir eu deux fois le prix Goncourt, la première pour « Les Racines du Ciel » en 1956 et sous le pseudonyme d’Emile Ajard pour « La vie devant soi » en 1970. Il se suicide à Paris, le 2 décembre 1980 d’une balle dans la bouche, ses cendres seront dispersées en mer, au large de Menton, selon son vœu par sa dernière compagne Leïla Chellabi. 28 juin 1914 (dimanche peu avant 11 heures) - Assassinat à SARAJEVO de l’Archiduc François- Ferdinand de HABSBOURG, héritier du trône d’Autriche-Hongrie et de son épouse, la duchesse de Hohenberg, par un étudiant serbe : Gravilo Princip, appartenant à une organisation terroriste « la Main Noire ». Cet événement s’inscrit dans le contexte politique très tendu des Balkans, où les peuples slaves soutenus par la Russie s’opposent à la domination austro- hongroise. Il va servir de prétexte à l’Allemagne principalement, et à ses alliés, l’Autriche-Hongrie et l’Italie (la Triplice) pour déclencher la Guerre de 14.

Le Président Poincaré l’apprend dans l’après-midi, par un télégramme de l’Agence Havas, alors qu’il assiste avec son épouse, depuis la tribune présidentielle au Grand Prix de Longchamp et en informe lui-même l’ambassadeur d’Autriche-Hongrie, le comte Szecsen qui quitte alors la tribune.

Stefan Zweig, dans la ville thermale de Baden bei Wien profite du très beau temps dans un parc en lisant « Tolstoï et Dostoïesvski » de Merejkowski mais : « ...soudain la musique se tut au milieu d’une mesure… Il devait s’être passé quelque chose. Je me levai et vis que les musiciens quittaient leur kiosque. Cela était [aussi] singulier, car d’ordinaire le concert durait une heure ou plus. Il fallait que quelque événement eût provoqué cette interruption... » (dans « Le Monde d’Hier », chapitre Les premiers jours de la guerre de 14).

Pendant que l’Autriche-Hongrie médite en secret sa vengeance, à Paris l’inquiétude n’est pas encore de mise et on ne se passionne que pour la prochaine session d’assises où Madame CAILLAUX doit répondre de l’assassinat, le 16 mars 1914, du directeur du Figaro, Gaston CALMETTE. 7 juillet 1914 - Propos intitulé « L’utile est trop méprisé »: « C’est la paix qui est difficile. C’est la raison qui est rare. Et c’est la prudence que je veux honorer, car aucune folie n’est prudente, aucune passion n’est prudente. Et l’on se pique d’héroïsme comme de morphine. Terrassier mon ami, il faudra que nous donnions la douche à tous ces fous là. » 14/16 juillet 1914 – Congrès extraordinaire de la SFIO qui vote une motion présentée par Jaurès, en faveur d’une grève, internationalement organisée, comme moyen contre la guerre.

15 juillet 1914 – Après les festivités du 14 juillet qui se sont déroulées dans la liesse et l’insouciance générale, le Président Poincaré prend le train à 11 h en gare du Nord, afin de s’embarquer à Dunkerque à bord du cuirassé « France », avec M. VIVIANI pour Saint-Pétersbourg en visite officielle auprès du Tsar Nicolas II, allié de la France.

20/28 juillet 1914 – Procès d’Henriette Caillaux qui se termine par un acquittement.

23 juillet 1914 – Le Président Poincaré écourte son séjour en Russie et embarque à Kronstadt à 10 h du soir pour regagner la France. L’Allemagne et l’Autriche-Hongrie informées retardent d’une heure la remise d’un ultimatum à la Serbie, afin d’éviter toute concertation immédiate entre la France et la Russie. Ultimatum de l’Autriche-Hongrie au Roi Pierre 1er de SERBIE qui, d’accord avec l’Allemagne, rend le gouvernement Serbe responsable de l’attentat de SARAJEVO. Il est rédigé en termes inacceptables et la Triplice se soustraira à toutes les tentatives sérieuses de médiation.

28 juillet 1914 - L’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la SERBIE, afin d’en faire une province de son Empire. Déclaration du Comité Confédéral de la CGT : « Dans la situation présente, la CGT rappelle à tous qu’elle reste irréductiblement opposée à toute guerre. La guerre n’est en aucune façon une solution aux problèmes posés. Elle est et reste la plus effroyable des calamités humaines. A bas la guerre ! Vive la Paix ! »

31 juillet 1914 - Assassinat à Paris de Jean JAURES (au café du Croissant, 146 rue Montmartre) opposé à la guerre, par le jeune anarchiste Raoul VILLAIN, fils du greffier du Tribunal Civil de Reims, qui sera cependant acquitté le 29 mars 1919. Alain consacre un propos poignant à l’événement le 5 août 1914 qui débute ainsi : « L’Esprit de Jaurès pardonne... » (n° 3057 des Propos d’un Normand, année 1914).

La Russie, alliée à la Serbie mobilise. L’Allemagne adresse un ultimatum à la France et à la Russie.

1er août 1914 - Déclaration de guerre de l’Allemagne à la Russie qui n’a pas obtempéré à 1er août 1914 - Dans une lettre à Marie-Monique MORRE- l’ultimatum allemand de renoncer à la mobilisation LAMBELIN Alain écrit : générale pour aller au secours de la Serbie. « Mobilisation générale ; je suis angoissé de vous savoir par les En France c’est la mobilisation générale, elle chemins… ; je m’attendris et justement c’est défendu jusqu’à la commencera effectivement le lendemain malgré les fin de ces choses… En voyant larmes et désespoir partout, je mises en demeure de l’Allemagne, qui cherche rougirais d’être heureux. » également à obtenir la neutralité de l’Angleterre. « Quelle ambiguïté dans tous les discours que nous avons entendus sur l’amour de la patrie !…. » ainsi débute un propos datée du 1er août 1914, intitulé « Dans l’engrenage ». 2 août 1914 ( dimanche) - Sans déclaration de 2 août 1914 - Dans une autre lettre à MMML il écrit : « Je vais guerre préalable, l'Allemagne franchit la frontière m’occuper de prendre du service afin de prêcher pour la 2ème du Grande-Duché de Luxembourg et pénètre en ligne toujours sujette à découragement. Aux Dieux le reste ! » France, près de Longwy. Dans la soirée vers 19 h, l’Allemagne adresse à la Belgique un ultimatum, afin d’obtenir le libre passage de ses troupes, en contrepartie Guillaume II s'engage à garantir l'intégrité et l'indépendance du territoire belge, à l'évacuer à la fin des hostilités et à assumer la charge des dommages occasionnés par le passage de ses troupes.

3 août 1914 - A 7 h du matin, la Belgique répond à 3 août 1914 - Nouvelle lettre à MMML: « Demain obsèques de l'Allemagne: "Le gouvernement belge, en acceptant Jaurès ; j’y ferai peut-être un tour, mais en faux col mou et les propositions qui lui sont notifiées, sacrifierait brodequins graissés, sans gants. Tenue d’état de siège... » l'honneur de la nation en même temps qu'il trahirait Alain consacrera un propos entier à Jaurès, le 30 juillet 1921 ses devoirs vis à vis de l'Europe". intitulé « La part de Jaurès » . L’Allemagne déclare la guerre à la France, après Le même jour dans un propos poignant et visionnaire, intitulé avoir envahi la veille le Grand-Duché du « le Massacre des Meilleurs », il écrit : Luxembourg. Incidents au départ de l’Ambassadeur « Le massacre des meilleurs, j’y insiste. Considérez tout à nu cet de France en Allemande, Monsieur CAMBON. effet de la guerre, et même de la victoire. L’honneur est sauf, En quelques jours, le jeu des alliances plonge presque mais les plus honorables sont morts… Bref dans toute guerre, la toute l’Europe dans la guerre. Sur le front Ouest, les justice est assurément vaincue ; l’injustice rie en dedans. Je armées française, belges et britanniques vont reculer voudrais que les ombres des héros reviennent, et qu’ils admirent tout l’été face à l’offensive allemande. Sur le front cette paix honorable qu’ils ont acheté de leur vie ? » Est, les troupes russes seront défaites par Hindenburg, mais elles contiendront les Austro-Hongrois en Galicie.

4 août 1914 - Aux obsèques de Jean Jaurès, Léon 4 août 1914 – Il écrit à nouveau à MMML: « Je suis allé au JOUHAUX, Secrétaire Général de la CGT déclare : recrutement aujourd’hui. Mon cas étonne, car il est rare « Au nom de ceux qui partent et dont je suis, je aujourd’hui. Ils me convoqueront pour la visite médicale et déclare que ce n’est pas la haine du peuple allemand m’utiliseront au mieux... » qui nous poussera sur les champs de bataille. C’est la haine de l’impérialisme allemand ». La CGT a donc finalement décidé d’accepter la guerre.

Idem – Dans un message aux Assemblées le Président Poincaré en appelle à « l’Union Sacrée ».

7/24 août 1914 – Echec des offensives françaises en Alsace 7août 1914 – Alain s’engage comme volontaire et en informe par lettre Marie-Monique Morre-Lambelin : «...Je suis tenu sans discussion possible comme en présence d’un incendie, de faire le plus possible. Le plus possible, c’est évidemment (méprisons les sophismes) prendre les armes. C’est pourquoi j’ai fait une demande d’engagement. Bien qu’ayant été opposé à la guerre dans une autre lettre du 3 mars 1915, il s’en explique ainsi : « J’ai toujours pensé et dit qu’étant dispensé par une loi de faveur abolie en 1889, je m’engagerais en cas de guerre... » 19/23 août 1914 – Echec de l’offensive française en Lorraine.

21/23 août 1914 – Défaite dans la « bataille des frontières ».

25 août 1914 – Retraite générale des armées françaises

26 août 1914 – Ministère « d’Union Sacrée » : René 26 août 1914 - « Bon pour le service actif sans difficulté. Viviani Président du Conseil, Aristide Briand Vice- Artillerie lourde. On a besoin de gens qui aient 1 m 80. De Président et Garde des Sceaux, Théophile Delcassé l’infanterie il n’a pas été question à cause de la taille... » (Lettre Affaires Etrangères, Malvy Ministre de l’Intérieur, à Mme Salomon). Ministre des Finances, Ministre de la Guerre...

27 août 1914 – Départ pour Joigny (Yonne à 24 km d’Auxerre) où il arrive à minuit (cf. lettre à Elie Halévy). Il est affecté au 3ème Régiment d’artillerie lourde, 60ème bataillon, 11ème pièce (3ème Corps d’Armée). 29 août 1914 – Dans un communiqué l’état-major français, reconnaît que l’on se bat « de la Somme aux Vosges ».

1er septembre 1914 – Parution des derniers Propos d’un Normand (n°3083 année 1914), qui se termine ainsi : « Ne regardez point si les gouvernants tiennent bon, mais 2 septembre 1914 - Le gouvernement quitte Paris et soutenez les et portez les. Leur force est en nous tous. » s’installe BORDEAUX le lendemain, où il restera jusqu’au 10.

5 septembre 1914 - Bataille de l’Ourcq 5 septembre 1914 - Mort de Charles PEGUY à 5/12 septembre 1914 - Première Bataille de la Villeroy, près de Meaux alors qu’il crie aux Marne, gagnée par JOFFRE, grâce aux mille taxis hommes de sa compagnie d’Infanterie « Tirez, tirez parisiens que le Général GALLIENI employa, elle toujours ! ». Une croix marque l’endroit exact où il permis de sauver Paris de l’invasion. Sur tout le front est tombé et il est inhumé au cimetière militaire de de l’Ouest, les troupes vont progressivement Villeroy (monument). s’enterrer dans des tranchées, pour débuter une guerre de position qui va durer quatre ans. 22 septembre 1914 - Mort du lieutenant Alain- Fournier sur le territoire de la commune DE Vaux (Meuse), dans les bois de Saint-Remy non loin de la Tranchée de Calonnes (son corps et celui de ses hommes seront retrouvés par Michel ALGRAIN et son équipe le 2 mai 1991 et transférés au cimetière militaire de Saint-Remy-la- Octobre/novembre 1914 - Première Bataille d’Ypres Calonne (cf. voyage des Amis d’Alain le 10 juin 18 octobre 1914 - Fin de la période d’instruction à Joigny, au - C’est la fin de la course à la mer. Les Allemands 2006 avec Michel Algrain). cours de laquelle Alain se lie d’amitié avec son instructeur le sont arrêtés sur une ligne continue de tranchées qui va brigadier Georges GONTIER, ainsi qu’avec Lucien de Nieuport, sur la côte belge, à Ypres, Arras, CANCOUËT. Soissons, Reims et Verdun, jusqu’à Belfort. Il est affecté par le capitaine Trech à BEAUMONT dans la vallée de la Woëvre, dans un poste d’observation comme téléphoniste d’artillerie. « Je me risque à vous dire où je suis, pour une fois ; c’est à Beaumont (Meurthe et Moselle), sur les lignes avancées de la défense de Toul et à distance modérée de l’ennemi... » (lettre à Marie Salomon du même jour). 29 octobre 1914- Déclaration de guerre de l’Empire Ottoman aux côtés de l’Allemagne

15 novembre 1914 – Promu 1er Canonnier. « ...je vous écris à la hâte avant d’aller me coucher sur mon foin (où je suis très bien). Sachez que j’ai reçu aujourd’hui les galons de 1er canonnier. Ce qui est la même chose que la médaille militaire pour un général. Cette décision a produit un effet étonnant, jusque dans la cuisine où 1° on a cousu les galons, 2° on les a arrosés... »

Le même jour est publiée la 4ème série des « Cent un propos ». 1 9 1 5 1er février 1915 – Alain est nommé Brigadier (date figurant sur son état de services militaires), il en informe Marie-Monique Morre-Lambellin dans une lettre du 21 février 1975 : « … le canonnier est nommé brigadier, sans changement d’occupation et sans obligation de monter à cheval… Toute ligne de journal est un mensonge odieux. Je ne les lis presque plus... » (lettre à Marie-Monique Morre-Lambelin). 15 février 1915 - Première offensive de Joffre en Champagne, avec front secondaire en Artois. Avance limitée de deux à trois kilomètres (elle se déroule jusqu'au 18 mars).

18 mars 1915 - Expédition franco-britannique dans les Dardanelles. Echec et rembarquement fin décembre. 26 mars - Le Sénat vote une loi créant la Croix de Guerre. 8 avril 1915 - Disparition du lieutenant Louis PERGAUD (prix Goncourt 1910 pour « De Goupil à Margot » et auteur de la Guerre des Boutons) 22 avril 1915 - Première utilisation de l’arme lors d’une offensive à Marchéville sur la côte 233. chimique dans l’histoire - Près d’Ypres (Artois), les troupes allemandes envoient des nappes de chlore sur les tranchées françaises, canadiennes et belges. Les soldats qui ne disposent d’aucune protection vont souffrir de brûlures des yeux et des voies 25 avril 1915 - Alors que les troupes allemandes respiratoires. viennent de percer dans les bois au sud-ouest des Eparges menaçant la tranchée de Calonne et donc Verdun, le 106ème RI est placé en alerte et le lieutenant Maurice GENEVOIX est blessé, atteint de trois balles. Evacué vers l'hôpital de Verdun puis Vittel, Dijon et Bourges, il rentre à Châteauneuf- sur-Loire après sept mois de soins, réformé avec 70 % d'invalidité. 7 mai 1915 - Le Lusitania, un paquebot britannique, est coulé par les torpilles d’un sous-marin allemand au large de l’Islande (1198 personnes disparaissent dont près de 120 Américains). Ce naufrage va frapper l’opinion américaine et deux ans plus tard, l’entrée en guerre des Etats-Unis se fera aux cris de « Remember Lusitania ».

9 mai/18 1915 juin – Deuxième offensive de Joffre en Artois – Progression de 4 kilomètres. 11 mai 1915 – Le peintre Georges BRAQUE grièvement blessé doit être trépané. 23 mai 1915 - Entrée en guerre de l’Italie contre les Empires Centraux

25 septembre 1915 – Troisième offensive Joffre en Artois et en Champagne. 30 septembre 1915 - « Je ne sais quand cette lettre arrivera ; on dit que les lettres sont arrêtées. Toujours est-il que nous avons l’ordre de nous préparer au départ. Mes affaires sont déjà empilées dans un sac à avoine qui ira sur le fourgon téléphonique. Le lit est dans son étui et voyagera de même. Personne ne regrettera cet endroit-ci (Beaumont)... » (lettre à Marie-Monique Morre-Lambelin). 1er octobre 1915 – Alain est versé au 105ème Régiment d’Artillerie Lourde (cf. état des services militaires). Dans une lettre à Elie Halévy du 16 octobre 1916, il lui communique sa nouvelle adresse (105ème d’artillerie, 3ème groupe SP 120) et écrit ceci : « Mes bons amis, enfin me voilà chez moi, c’est à dire dans une caverne taillée dans la craie pure. L’époque des surprises étant terminée ici, je ne vois aucun inconvénient à vous dire où je suis. Arrivés par Châlons et S-Hilaire, nous avons gagné par Suippes les approches de Souains et nous voilà maintenant un peu en avant de ce village. Les cavernes étaient toutes creusées. Le plus dur a été de poser notre réseau et j’ai fait bien des kilomètres à droite et à gauche, en avant et en arrière... » 5 octobre 1915 - Premier débarquement allié à SALONIQUE (Front d’Orient). 6 octobre 1915 – Il prend position au point P 15, dans le Bois Guillaume, en avant de la ferme de Navarin près de Tahure (Voyage des Amis d’Alain 11 juin 2006 – photos).

Parution des « Vingt et un propos - Méditations à l’usage des non-combattants », choisis non par Alain mais par Marie- Monique Morre-Lambelin et, sans visa de censure (cf. lettre d’Alain à Florence Halévy du 20 octobre 1915). 11 octobre 1915 – Quatrième offensive de Joffre en Champagne. 26 octobre 1915 – Le régiment d’Alain est placé en repos dans le camp de Châlons-sur-Marne, puis peu après à Trondes. « Nous sommes au camp de Châlons dans des baraquements en planches ; nous couchons sur la paille...Nous avons quitté hier soir, au lever de la lune, le pays des obus… Il est probable que nous ne retournerons pas en Woëvre. En tous cas il n’est plus question d’aller en Serbie. Tout est donc pour le mieux. La dernière journée à Souains a été abondante en coups de canon ; cela nous enlève tout regret pour cette caverne si bien aménagée... ».

1er novembre 1915 – Alain passe du 105ème Régime d’Artillerie Lourde au 2ème Régime d’Artillerie des Camps (cf. fiche des états de services militaires). Le 4 novembre 1915, il écrit de La Neuville près de Toul à Florence Halévy : « … Nous sommes en réserve ici pour un temps illimité. Je ne sais si j’ai eu le temps de vous dire notre départ de Champagne, après trois semaines difficiles. Nous sommes revenus allègrement, accompagnés seulement par la vermine champenoise, heureux de retourner à Beaumont, mais nous nous 12 novembre 1915 – Naissance à Cherbourg de contentons d’apercevoir de loin notre ancienne position... » Roland BARTHES, philosophe, critique littéraire, professeur au Collège de France, animateur du structuralisme. Renversé par une camionnette à Paris le 26 mars 1980, alors qu’il se rend au Collège de France, il est inhumé à Urt au Pays Basque.

15 novembre 1915 – Attribution du Prix Nobel de Littérature à Romain ROLLAND, en hommage « au grand idéalisme de ses écrits ainsi qu’à la sympathie et à la vérité avec lesquelles il a peint les différents types humains ». Passionné d’art et de musique, auteur de nombreux ouvrages, il correspond notamment avec Alain et Stephan Zweig. Il meurt à Vézelay le 30 décembre 1944 et 6 décembre 1915 - Premier Conseil de Guerre entre est inhumé au cimetière de Breves (Nièvre). tous les chefs alliés à CHANTILLY. Le Général JOFFRE est nommé commandant en chef des armées françaises, le Général DOUGLAS HAIG commande les armées anglaises. 1 9 1 6 2 janvier 1916 - « J’écris cette date non sans étonnement. Voilà la 3ème année des armes... » (lettre à Elie Halévy). 8 janvier 1916 - Evacuation de Gallipoli par les alliés. Isolement des troupes françaises à Salonique. 9 au 16 janvier 1916 – Première permission à Paris. « Les conversations dans le train des permissionnaires sont belles, pleines de choses ; ce peuple en arme est beau à voir. A Paris j’ai vu fort peu de gens ; le chagrin se lit sur tous les visages ; je ne vois que les infirmes de naissance qui aient l’air contents. J’ai vu aussi des mutilés, beaucoup plus que je ne craignais… » (Lettre à Elie Halévy du 21 janvier 2016).

18 janvier17 avril 1916 – Alain entreprend un travail de réflexion suivi et approfondi sur la guerre, qui s’intégrera dans ce qui deviendra son ouvrage : « Mars ou la Guerre Jugée » lequel sera publié en 1921.

31 janvier 1916 - « Un mot au galop. Je suis en déménagement, étant désigné pour diriger un central (téléphonique) en avant d’ici, entre ici et le prochain village démoli. Ce n’est d’ailleurs pas sur les cartes, et je ne puis préciser. C’est l’endroit d’où nous étions partis en avril dernier... » Il s’agit de Flirey dans la Woëvre. (Lettre à Marie-Monique Morre-Lambelin du 31 janvier 1916). 21 février 1916 - Début de la bataille de VERDUN par une attaque allemande dirigée par le général von Falkenhayn, cette bataille durera jusqu’au 15 décembre. Elle fera plus de 700.000 pertes (morts, disparus et blessés).

25 février 1916 - Prise du Fort de Douaumont par les Allemands, qui sera par la suite repris, à nouveau perdu, puis repris... Dans la nuit le général Pétain prend le commandement de l’armée de Verdun. 17 mars 1916 - Guillaume Apollinaire est blessé à la tête, dans le Bois des Buttes devant Berry-au- Bac (Aisne) non loin de Laon. Réformé le 11 mai, il reçoit une citation à l’ordre du régiment et la 8 avril 1916 - Début de la rédaction des « Quatre-vingt un croix de guerre le 17 juin 1916. chapitres sur l’Esprit et les Passions » qui durera jusqu’au 1er août.

19 mai 1916 – Il quitte sa batterie de Flirey et contourne Toul en direction de Vézelise pour faire mouvement sur Verdun.

23 mai 1916 – A la bosse du Mont d’Anon, dans une descente en direction du village de Vitrey, le caisson sur lequel il est assis se renverse, son pied est coincé dans les rayons et doit être évacué. Il atteint finalement l’hôpital de Tantonville où il sera soigné jusqu’au 17 août, avant de partir en permission jusqu’au 25. « ...à la poursuite d’une ambulance j’ai enfin trouvé – on trouve toujours – ce qu’il me fallait, un hôpital spécial pour petits blessés, petits malades… tout laqué de blanc comme dans les images, et tout le monde charmant.Il n’y a donc plus qu’à attendre guérison. Le pied est enflé au niveau des doigts ; espèce d’entorse, douleur intermittente… Je n’ai nullement l’idée d’écrire. Attendons que le pied me laisse tranquille. Il faudrait dormir mais mes élancements s’y opposent ; ce n’est pas compliqué » (lettre à Marie-Monique Morre Lambelin du 25 mai 1916).

10 juin 1916 - « Un destin malin me tient par le pied.L’entorse va bien. Mais l’enflure au bout laisse soupçonner une ou deux fractures des petits os. Et tous disent que ce sera encore long, et m’envient. Mais je ne sais pas assez me réjouir de ces bonheurs- là. » Lettre à Georges Gontier.

2/17 août 1916 – Rédaction à l’Hôpital de Tantonville des « Vingt et une scènes de comédie ».

18 août 1916 – Il part sept jours en permission pour Paris. « Mon pied traîne encore, mais le nouveau major m’a dit : que « Cela peut durer des mois ». Et il est bien clair qu’il ne peut pas me mettre en permission pour des mois. Après cela j’irai à Gray et puis aux batteries… (Lettre à Florence Halévy eu 17 août 1916).

26 août 1916 – Il rejoint Gray, ainsi qu’il l’écrit à Elie Halévy le 22 août : « Je pars samedi pour Gray (dépôt d’éclopés). Je ne sais si j’y resterai plusieurs jours. Dans cette vie, heureusement, on ne peut ni prévoir ni changer. Mon pied traîne beaucoup et est enflé tous les soirs, mais normal tous les matins, avec une légère amélioration de jour en jour. Mais rien de tout cela n’est décisif pour le major. Il est donc probable que le mécanisme m’entraînera plus moins vite jusqu’au bois des clairs chênes, un peu au nord de la ligne Paris-Verdun entre Blercourt et Nixeville, où je trouverai l’administration de mes canons et un major encore… Je revois mes manuscrits d’hôpital, dont l’un est certainement bon (81 chapitres sur l’esprit et sur les passions)... »

27 août/20 décembre 1916– Rédaction du « Roi Pot ».

31 août 1916 – Il rejoint sur le front de Verdun le bois des Clairs- Chênes sur la crête des Bois-Bourus, où il demeurera jusqu’au 23 janvier 1917 (cf.lettre du 30 août 1916 à Elie Halévy). 31 octobre 1916 – Explosion du tunnel de Chavannes 1er novembre 1916 – Alain passe au 108ème Régiment d’Artillerie Lourde (cf. fiche des états de services militaires). Le 3 novembre il écrit à Elie Halévy : « Mon cher ami, changement de décor pour le brigadier. Métier à peu près nouveau, que je n’avais fait qu’en passant, c.a.d. travail de reconnaissance avec le capitaine et quelques petits instruments simples pour évaluer les angles ; et puis travail d’observation, naturellement très intéressant ; mais le coin n’est pas tranquille... » (abords de Verdun sur la rive gauche de la Meuse).

4-12 décembre 1916 – Nouvelle permission à Paris. Alain corrige les épreuves des Quatre-vingt-un-chapitres. 15 décembre 1916 - Henri BARBUSSE reçoit le prix Goncourt pour Le Feu – Engagé volontaire en 1914, puis pacifiste convaincu, il signe ainsi l’un des tout premiers témoignages de vétérans dans les tranchées. D’autres écrivains mobilisés témoigneront également de façon poignante comme: Alain (Souvenirs de Guerre, Mars ou la guerre jugée), Blaise Cendrars (La main coupée), Roland Dorgelès (les Croix de Bois, Je t’écris de la tranchée), Roger-Martin du GARD (dans les Thibault), Maurice Genevois (Ceux de 14…), Jean GIONO (Le Grand Troupeau), Ernest Hemingway (L’adieu aux armes), Ernst Jünger (Orages d’acier), Erich Maria Remarque (A l’Ouest rien de nouveau)… D’autres encore n’auront pas le temps de témoigner comme Alain-Fournier tué aux Eparges dès 1914 !… 1 9 1 7 8 janvier 1917 - Commence le Système des Beaux Arts (achevé une première fois le 23 octobre, repris en 1919).

24 janvier 1917 - Il rejoint à Dugny (Seine) le service météorologique. « Je pars pour Dugny (Seine) en stage d’instruction météoro. Ainsi la renarderie triomphe des obus puants, assez désagréables. Aurai-je une minute à Paris ? Je ne sais. J’y passerai le 25, ,j’arriverai sans doute avant cette lettre. J’irai à Sévigné si j’ai un moment... » (Lettre à Marie Salomon du 23 janvier 1917). Mais dans la lettre suivante (28 janvier 2017), il lui indique qu’ils travaillent « tout le temps » et qu’il n’y a pas de permission à 16 février 1917 - Décès du romancier, journaliste espérer. auteur de pièces de théâtre, critique, Octave MIRBEAU le jour de son soixante neuvième anniversaire à Paris. Né le 16 février 1848 à Trévières (Calvados), il avait passé une partie de son enfance à Rémalard (Orne). D’abord homme de droite, puis Dreyfusard, collabore à « l’Humanité » de Jaurès et sera très profondément 20 mars 1917 – Alain est affecté comme Caporal au 2ème affecté par la la Grande Guerre. »Inhumé au Groupe d’Aviation (section météorologique) cimetière de Passy (2ème division).

4 octobre 1917 - Alain est « mis en sursis d’appel illimité par décision du Gouverneur Militaire de Paris » (cf . État des services militaires). En fait il n’est réellement démobilisé que le 14 octobre 1917 et en informe Elie Halévy par lettre du 17 octobre 1917 : « Me voilà civil, et sans occupation pour deux ou trois jours. J’aurai ma classe d’H.IV. Très honoré partout, ce qui me rend stupide ; j’étais habitué au mépris… Je termine présentement l’ouvrage sur les Beaux-Arts, qui , n’est lui du moins, ni civil ni militaire... Je suis curieux de rencontrer la jeunesse. J’ai bien maigri de 20 kg. Je flotte dans mes vêtements. En revanche le pied se plaint. Au total je suis le mendiant qui devient roi. Cela mérite réflexion. » Il reprend ses cours au lycée Henri IV. Il achète une maison au Vésinet. Première publication des « Quatre-vingt-un chapitres sur l’Esprit et les Passions à l’Emancipation ». Rédige Abrégé pour les aveugles, édition en Braille.

3 juin 1917 - « Ma maison de campagne (Paissy) va voir des choses, dont l’issue sera celle que tu dis. Que n’y sommes-nous ! Mon meilleur camarade (Gontier), devenu officier, se trouve justement par là. Il tire sur mon canton... » (Lettre à Elie Halévy).

14 octobre 1917 – Alain est effectivement démobilisé et va achèter une maison au Vésinet (75, avenue Maurice Berteaux).

1 9 1 8 (Alain a 50 ans) Mars 1918 – Alain Rédige le « Petit Traité d’Harmonie pour les aveugles », qui paraît en Brail. 23 mars/9 août 1918 – Les Allemands bombardent Paris avec des canons à très longue portée et de gros calibre les Ferngeschütz, surnommés « Pariser Kanonen » héritiers de la « Gross Bertha », postés à 140 km dans la forêt de Saint-Gobain. Les 183 projectiles répertoriés feront 256 tués, 620 blessées et causeront de nombreux dégâts. Un obus tombe le 29 mars, sur l’Eglise Saint-Gervais près de l’Hôtel de Ville, au cours des Vêpres du Vendredi Saint (91 morts et 58 blessés). Déjà quelques temps avant Erick Satie avait échappé de peu à un bombardement : « Mon vieux – pour un peu, il n’y avait plus de Satie : j’ai manqué rudement d’être tué, l’autre jour. Terriblement près de moi les bombes. Qu’est-ce que j’ai pris ! Des tués, mais pas moi.Une veine quoi ! Bien que civil, j’ai tenu le coup. C’est la vie – la vie à grandes guides. » (Lettre de Erick Satie à Roland 25 mars 1918 – Mort à Paris du Compositeur Manuel du 14 mars 1918). Claude DEBUSSY (inhumé au cimetière de Passy, 14ème division). Il était né à Saint-Germain-en- Laye le 22 août 1862.

25 août 1918 - L’écrivain Ernst Jünger, engagé » volontaire de la première heure, est gravement blessé lors de l’assaut du village de Sapignies près de Bapaume (Pas de Calais). Evacué en Belgique puis vers l’hôpital de Hanovre, il reçoit la médaille d’or des blessés, puis sur ordre de Guillaume II est décoré de l’ordre « pour le mérite », la plus haute distinction militaire allemande remontant à 1740. Auteur notamment de « Orages d’acier ». Il s’éteint le 17 février 1998 à l’âge de 103 ans.

11 décembre 1918 – Georges DUHAMEL reçoit le prix Goncourt pour « Civilisations » livre décrivant les ravages de la guerre qu’il écrit sous le pseudonyme de Denis Thévenin. Décédé le 13 avril 1966 à Valmondois (Oise) où il est inhumé (voyage des Amis d’Alain juin le 4 juin 2010 - photos) 1 9 1 9 10 janvier 1919 – Parution tronquée du premier propos qu’Alain envoie au quotidien parisien de gauche l’Oeuvre, il rompt aussitôt sa collaboration, ce qu’il relate dans « Histoire de mes Pensées » au chapitre intitulé « Les Propos ». «... Dans la suite et à la fin de la guerre, le journal l’Oeuvre me demanda une collaboration quotidienne, celle-là bien payée ; mais au premier article je remarquai une coupure qui n’était pas de hasard ; ils ne nièrent point, et je m’enfuis en refusant de discuter... » Il rappelle juste avant qu’il n’était pas payé pour sa collaboration à la Dépêche de Rouen, pour laquelle il avait écrit 3083 Propos.

11 février 1919 - « J’ai revu bien des fois les Lanjalley. Je travaille à leur prouver que Paissy ne sera pas habitable avant longtemps. Pour moi j’accepte très bien la destruction comme un fait, et je n’y pense plus. Ce gendre d’épreuves a formé les grands anciens ; ils comptaient moins que nous les lois justes, et ils prenaient l’ordre public comme un mal supportable… » 24 mars 1919 – Stefan Sweig qui rentre de Suisse, (Lettre à Elie Halévy). s’arrête à la gare frontière de Feldkirch (Vorarlberg – Autriche), à sa descente sur le quai arrive un train dans lequel il reconnaît l’empereur François 1er d’Autriche et l’impératrice Zita qui partent pour l’exil : « C’était un moment historique que je vivais – et doublement bouleversant pour un homme qui avait été élevé dans la tradition de l’empire... » (« Le Monde d’Hier » de Stephan Zweig chapitre retour en Autriche). Avril-juin 1919 - Alain réécrit le premier livre du Système des Beaux- Arts

Mai/novembre 1919 - Il écrit 76 des chapitres de Mars ou la guerre jugée. 28 juin 1919 - Traité de VERSAILLES – Signature de la Paix avec l’Allemagne dans la Galerie des Glaces au château de Versailles. Retour de l’Alsace et de la Lorraine à la France, démilitarisation de la rive gauche du Rhin (Sarre) et occupation de celle-ci par les troupes françaises pendant 15 ans. Création de la S.D.N.

10 septembre 1919 - Traité de SAINT-GERMAIN- en-LAYE avec l’Autriche et les états successeurs de l’Autriche-Hongrie. Constitution de la Tchécoslovaquie avec interdiction de son rattachement à l’Allemagne.

16 novembre 1919 - Élections législatives : victoire des droites (le "Bloc National"), ce qu’on appellera la « chambre bleu-horizon ». 3 décembre 1919 – Décès du peintre Auguste RENOIR à Cagnes sur Mer (Alpes Maritimes) d’une congestion pulmonaire. Né à Limoges le 25 février 1841, il est inhumé à Essoyes (Aube) 10 décembre 1919 - Attribution du Prix Goncourt (six vois contre quatre) à la surprise générale à un quasi-inconnu : Marcel PROUST pour « A l’ombre des jeunes-filles en fleur ». Le favori était Roland Dorgelès qui devra se consoler du Prix Fémina, d’où aussitôt une polémique allant jusqu’à considérer que cette attribution serait un affront aux Poilus.

Décembre 1919 – Attribution du Prix Fémina à Roland DORGELES pour les « Croix de Bois » où il décrit les horreurs de la Grande Guerre. Engagé volontaire dès août 1914, il sera décoré de la Croix de Guerre. Auteur également d’ »un Bouquet de bohème » et de « Quand j’étais Montmartrois », où il décrit la vie sur la butte au temps des artistes. Président de l’Académie Goncourt en 1954, il décède le 18 mars 1973 à Paris (inhumé au cimetière Saint-Vincent 6,rue Lucien Gaulard à Paris XVIIIème quartier Montmartre, où reposent également Marcel Aymé, Harry Baur, Eugène Boudin, Arthur Honegger, Maurice Utrillo…) 19 janvier 1920 -

Fin du mandat du Président Raymond POINCARE. Les grands électeurs, par 734 voix contre 56, préfèrent Paul DESCHANEL au « Père la Victoire » CLEMENCEAU qui s’est fait de trop nombreux ennemis. 20 février 1920 - Achevé d’imprimer du Système des Beaux Arts, N.R.F.

28 février 1920 - Parution à la N.R.F. du tome 1 des Propos d’Alain, choisis par Michel Arnaud (Marcel Drouin). 5 avril/14 mai 1920 – Occupation de la Ruhr par l’armée française.

23 mai 1920 – Le Président de la République, tombé du train en pyjama, est retrouvé près de MONTARGIS.

4 juin 1920 – Traité de Traité de Trianon avec la 25 juin 1920 - Tome 2 des Propos d’Alain. HONGRIE.

Juillet 1920 - Achève Mars ou la guerre jugée. Août-septembre 1920 - Premières esquisses pour Les Idées et les Ages.

11 novembre 1920 – Inauguration de la tombe du Soldat Inconnu à l’Arc de Triomphe

21 septembre 1920 - Démission du Président Deschanel pour troubles mentaux.

23 septembre 1920 – Alexandre MILLERAND

Élection à la présidence de la République d’Alexandre Millerand Avocat et journaliste au quotidien « La Justice » de Clémenceau. Il s’engage en politique comme radical, puis socialiste avant de rompre avec la gauche et adopter des vues nationalistes. Successivement : conseiller municipal de Paris, député de la Seine pendant 35 ans, plusieurs fois ministres , par deux fois Président du Conseil, et enfin sénateur. Il votera les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain en 1940. Il ne finira pas son septennat et démissionnera suite à une crise ouverte avec le cartel des gauches.

25-30 décembre 1920 - Congrès de Tours : scission du parti socialiste. Naissance du Parti Communiste Français (PCF) qui se sépare de la SFIO et adhère à la IIIe Internationale de Moscou. 1 9 2 1 8 juillet 1921 – Première impression de « Mars ou la Guerre jugée » à la NRF (Gallimard). 10 décembre 1921 – Attribution du Prix Nobel de Littérature à Anatole France, pour l’ensemble de son œuvre. 1 9 2 2 4 novembre 1922 – Découverte dans la Vallée des Rois, en Egypte, de la tombe de Toutankhamon par les britanniques Howard Carter et Lord Carnavon.

18 novembre 1922 – Mort à Paris de l’écrivain Marcel PROUST d’une bronchite mal soignée en son domicile du 44, rue de l’Amiral Hamelin (inhumé au cimetière du Père Lachaise, divisions 85). 1 9 2 3 26 mars 1923 – Décès de l’actrice Henriette Marie Sarah BERNHARDT, à Paris 56, Boulevard Péreire alors qu’elle tourne un film pour Sacha Guitry. Surnommée par Victor Hugo « La Voix d’Or » et par d’autres « La Divine » ou « L’Impératrice du Théâtre », Jean Cocteau invente à son égard l’expression de « Monstre Sacré ». (Inhumée au Père Lachaise - division 44). 1er avril 1923 – Loi fixant la durée du service militaire à 18 mois et précisant le régime des sursis. 10 juin 1923 – Décès à Hendaye de l’officier de marine, écrivain et académicien français Pierre LOTI, auteur notamment de : Roman d’un Spahi, Madame Chrysanthème, Ramuntcho… Inhumé dans le jardin d’une maison que possédait sa famille )à Saint-Pierre sur l’Ile d’Oléron. 8 novembre 1923 – Putsh manqué d’Hitler à la « Bürgerbräukeller » brasserie de Munich où il tente de prendre le pouvoir avec Göring, Röhm, Rudolph Hess, Himmler, Julius Streicher. Arrêté, à l’issue d’un procès qui se déroule du 26 février au 1er avril 1924, il est condamné à six mois de forteresse, mais sortira de façon anticipée le 20 décembre 1924. Au cours de son incarcération à la prison de Landsberg, près de Munich il en profite pour écrire « Mein Kampf ». 4 décembre 1923 – Décès à Neuily-sur-Seine de l’écrivain, académicien français et homme politique, figure de proue du nationalisme Maurice BARRES. Auteur notamment de « Les déracinés », « L’appel au soldat », « Leurs Figures » et de la « Colline Inspirée ». 1 9 2 4 11/18 mai 1924 – Victoire du Cartel des Gauches aux élections législatives. 15 mai 1924 - George Sand est immortelle par Consuelo (64ème des 84 Propos de Littérature du 15 mai 1924). Alain consacre un autre Propos de Littérature à George Sand, intitulé « On parle mal de George Sand », et il y fait parfois référence dans les Propos (voir table des matière dans la Pléiade). 3 juin 1924 – Décès à Kierling (Autriche) de l’écrivain Franz KAFKA (« Le Procès », « Le Château »…). Il était né le 3 juillet 1883 à Prague (Hongrie), où il est inhumé dans le nouveau 11 juin 1924 – Démission du Président Alexandre cimetière juif. MILLERAND sous la pression du cartel des gauches. Journaliste il avait collaboré à « La Justice » avec Clémenceau qui dira de lui plus tard : « Il a l’air idiot, mais méchant...une tête au carré, fermé à tout, des yeux de myope, et pourtant il a des lueurs de bon sens... »

13 juin 1924 –

Élection à la Présidence de la République de Gaston DOUMERGUE alors Président du Sénat, suite à la démission d’Alexandre Millerand.

12 octobre 1924 – Décès de l’écrivain, libraire et critique littéraire Anatole FRANCE à Saint-Cyr- sur-Loire (Indre et Loire), ami de Jaurès il participe à la création de « L’Humanité », proche de la SFIO, il sera très critique à l’égard du Parti Communiste surtout à partir des procès en Union Soviétique et sera exclu en 1922 de toute collaboration avec les journaux communistes. Il est inhumé au vieux cimetière de Neuilly-sur-Seine (division A, alignement 320, tombe 8). 1 9 2 5 16 juin 1925 – Naissance à Paris du journaliste et écrivain Jean d’Ormesson, directeur général du quotidien « Le Figaro » de 1974 à 1977, il est élu à l’Académie Française le 18 octobre 1973 au fauteuil n°13 succédant à Jules Romain, face à Paul Guth. Il en est alors le benjamin et en sera le doyen à son décès le 5 décembre 2017 à Neuilly- sur-Seine. Incinéré, ses cendres ne seraient pas dans la chapelle familiale funéraire du Père Lachaise (56ème division), le « caveau étant plein comme un oeuf » comme il laissait entendre en 2014.

1er Juillet 1925 – Le compositeur et pianiste Erick SATIE meurt dans la misère à Paris (inhumé au cimetière d’Arcueil). Le musicologue Paul LANDORMY (ami d’Alain) écrira de lui : « Avec son pince-nez toujours un peu de travers, sa barbe en pointe et son long nez, ses yeux en coulisses et son sourire moqueur, il avait un air de faune qu’il ne perdit jamais, même quand, sur ses vieux jours il se fit ermite : cet ironique devint alors l’innocence même. Mais n’y a-t-il point une 6 juillet 1925 – Souvenirs concernant Jules Lagneau innocente ironie. L’homme le plus versatile du (Achèvement de l’impression à la NRF (Gallimard) monde ». 1 9 2 6 7 juin 1926 – Décès accidentel de l’architecte Antoni GAUDI à Barcelone (Espagne) renversé par un tramway. Né à Reus près de Tarragone le 25 juin 1852, l’achèvement de l’une des ses œuvres majeures la « Sagrada Familia » à Barcelone n’est pas prévu avant 2026.

5 décembre 1926 – Décès en son domicile à Giverny du maître de l’Impressionnisme Claude MONET, lors de ses obsèques dans le cimetière de l’Église Sainte-Radegonde à Giverny, son ami Georges Clémenceau s’effondre en pleurs. 1927 1928 1 9 2 9 29 janvier 1919 – Sortie en librairie du livre d’Erich Maria REMARQUE « A l’ouest rien de Nouveau » sur la Grande Guerre, lequel deviendra rapidement un grand succès. L’auteur pourchassé par le régime nazi s’exile en Suisse en 1933 et sera déchu de sa nationalité allemande en 1938. Naturalisé américain en 1947, il décédera en Suisse à Locarno, le 25 septembre 1970, après avoir longtemps séjourné aux Etats-Unis.

24 novembre 1929 - Décès à Paris de qu’on avait été surnommé notamment le « Tigre » ou le « Père la Victoire ». Il est inhumé à Mouchamps (Vendée) 1 9 3 0 29/30 juin 1930 – « Nuit des longs couteaux » en Allemagne, elle permet à Hitler, sous prétexte de réagir à une tentative de coup d’État par Rhöm, chef des SA, de l’éliminer ainsi que son mouvement et d’assurer la prépondérance des SS avec Heinrich Himmler qui en deviendra le chef absolu, et Reinhard Heydrich qui deviendra inspecteur général des Camps de Concentration.

13 mai 1931 – Paul DOUMER

Election à la Présidence de la République de Paul DOUMER alors Président du Sénat, préféré à Aristide Briand. D’abord ouvrier graveur, puis professeur de mathématiques, licencié en droit, il est tour à tour député de l’Aisne (1888/1889 puis 1902/1910), de l’Yonne (1891/1896), Gouverneur d’Indochine (1896/1902), plusieurs fois ministre et sénateur de la Corse (1912/1931)

1 9 3 2 7 mars 1932 – Mort d’Aristide BRIAND, avocat et homme politique, onze fois Président du Conseil et vingt-six fois ministre sous la IIIème République. Né à Nantes le 28 mars 1862, il est inhumé au cimetière de Cocherel (Houlbec-Cocherel ). Alain lui consacre un propos intitulé « BRIAND » daté du 19 mars 1932. 5 janvier 1932 – Création à Vienne du « Concerto pour la main gauche » de Maurice RAVEL, par son dédicataire le pianiste virtuose autrichien Paul Wittgenstein, lequel avait perdu son bras droit sur 6 mai 1932 – Assassinat du Président Paul DOUMER le front russe pendant la Grande Guerre. alors qu’il inaugure une exposition consacrée aux écrivains de la Grande Guerre, de coups de pistolet par Paul Gorguloff, lequel sera guillotiné le 14 septembre 1932

10 mai 1932 – (premier septennat) Election d’Albert LEBRUN à la Présidence de la République au premier tour, par 633 voix (né à Mercy-le-Haut en Meurthe et Moselle le 29 août 1871 – mort à Paris le 6 mars1950 – inhumé au cimetière de Mercy-le-Haut). Polytechnicien (Ingénieur des mines), élu député en 1900, il occupe différents postes ministériels de 1900 à 1920 et devient Président du Sénat en 1931. Ce premier septennat est marqué par une grande instabilité politique, les événements du 6 février 1934, et le Front Populaire avec Léon Blum dont il exècre le programme.

1 9 3 3 (Alain a 65 ans) 30 janvier 1933 - Adolf Hitler devient Chancelier d’Allemagne

10 mai 1933 - Autodafé dans les villes allemandes des ouvrages témoignant d’un « esprit non allemand ». Peu d’indignation de cette mise au ban de nombreux écrivains. Pourtant Heinrich HEINE, le dernier des grands romantiques allemands (Düsseldorf 1797 – Paris 1856) écrivait déjà : « Quant on brûle des livres, on 3 juillet 1933 – Alain donne son dernier cours à Henri IV, finit par brûler des hommes ! ». devant soixante dix élèves. Le ministre de l’Education Nationale, ainsi qu’un autre ministre et le recteur de l’Académie de Paris, y assistent. 1 9 3 4 6 février 1934 – Une manifestation d’associations d’anciens combattants et de ligues d’extrême droite contre le nouveau gouvernement radical d’Edouard Daladier, sur fonds de scandales financiers, tente d’investir l’Assemblée Nationale (16 morts).

9 octobre 1934 – Assassinat du roi Alexandre 1er de Yougolsavie et de , ministre français 23 décembre 1934 – Propos de Littérature (achèvement de des Affaires Etrangères, à Marseille. l’impression chez Paul Hartmann Editeur). Florilège de propos consacrés par Alain à la littérature tout au long de son œuvre notamment sur : l’Iliade, Chakespeare, Pascal, La Fontaine, Molière, George Sand, Goethe, Stendhal, Tolstoï, Kant etc...

1 9 3 5 9 avril 1935 – Charles Mauras dans l’Action Française écrit que Léon Blum est un « monstre de la République démocratique… Détritus humain à traiter comme tel… un homme à fusiller, mais dans le dos ». 1 9 3 6 13 février 1936 – Lors des obsèques de Jacques Bainville, Léon Blum, alors Président du Conseil, sortant de l’Assemblée Nationale en compagnie du député Georges Monnet croise le cortège funèbre boulevard Saint-Germain, il est alors reconnu par les membres de l’Action Française et des Camelots du Roi, qui tentent de l’extirper de sa voiture pour le lyncher aux cris de « Au poteau » « On va le pendre ». Le 15 mai Mauras réitère des menaces de mort à l’encontre de Léon Blum : « C’est en tant que juif, qu’il faut voir, concevoir, entendre, combattre et abattre le Blum... »

26 avril/3mai 1936 - Elections législatives : victoire du « Front Populaire » 3 juin 1936 - Impression de « Histoire de mes pensées » (NRF – Gallimard) 4 juin 1936 - Formation du ministère Léon BLUM, c’est le centième gouvernement de la troisième République

7 juin 1936 - Accords de Matignon (congés payés, semaine de 40 heures…)

20 juin 1936 - Loi sur les congés payés

28 septembre 1936 - Dévaluation du franc 1 9 3 7 Mai 1937 – Les « Souvenirs de guerre » sont achevés d’imprimer chez Paul Hartmann 9 juin 1937 – Assassinat à Bagnoles de l’Orne, par la Cagoule sur ordre de Mussolini de deux antifascistes italiens, les frères Carlo et Nello ROSELLI.

21 juin 1937 – Démission de Léon BLUM 10 novembre 1937 – L’écrivain Roger Martin du Gard reçoit le Prix Nobel de Littérature. Il séjourne souvent au château du Tertre à Sérigny près de Bellême (Orne), où il décède le 22 août 1958. Inhumé au cimetière de Cimiez (Alpes Maritimes) où reposent également les peintres 21 décembre 1937 – Alain immobilisé par les rhumatismes et qui Henri Matisse et de Raoul Dufy. n’a quasiment plus de vie publique, en dehors de quelques visites essentiellement chez lui au Vézinet, débute l’écriture de son 28 décembre 1937 – Mort du compositeur journal, lequel ne sera publié qu’en 2018 à l’occasion du cent Maurice RAVEL à Paris (il était né à Ciboure le 7 cinquantième anniversaire de sa naissance. mars 1875 – inhumé au cimetière de Levallois- Perret avec ses parents). 1 9 3 8 (Alain a 70 ans) 11 mars 1938 – Invasion de l’Autriche par l’Allemagne hitlérienne (Anschluss) 7 avril 1938 – Décès à Paris de Suzanne VALADON (en réalité Marie Clémentine), peintre et père du peintre Maurice Utrillo. Elle était née à Bessines-sur-Gartempe (Haute-Vienne) au nord de Limoges. 27 juin/23 septembre 1938 – Séjour au Pouldu (cf. Almanach de Marie-Monique Morre-Lambelin dans « Journal Inédit »).

26 juillet 1938 – Alain est au Pouldu et peint « Les Hortensias du Puits » (tableau visible au musée Alain de Mortagne et n°46 de l’exposition 2018 au Pouldu). Dans son journal, à la date du 27 juillet il écrit ceci : « Hier 26 juillet, j’ai essayé de peindre les hortensias du puits. Sans succès, mais non sans des vues justes sur le succès possible d’une telle entreprise. Il faudrait travailler pendant plusieurs années la peinture des fleurs et apprendre cette palette qui est neuve pour moi. Et pourquoi ce travail ? Ma foi je n’en sais rien. Par ambition sans doute, ne pouvant supporter une chose que je ne sais pas faire... » Le 25 août 1938, il peint un bord de plage des environs du Pouldu, intitulé « L’avancée des rochers », lequel se trouve à la Bibliothèque du Vésinet (n°22 du catalogue de l’exposition 2018). Le même mois il peint dans la campagne environnante : « Le Pré » (Bibliothèque du Vésinet, n°36 du catalogue de la même exposition. Aucun des tableaux exposés au Pouldu en 2018 n’est postérieur à 1938, la plupart de ceux qui sont datés ont été peints de 1935 à 1937, et les deux plus anciens l’ont été les 12 avril 1928 « Matin au Puits Fleuri » et 13 avril 1928 « Etude de rochers » tous deux au musée de Mortagne (n°48 et 23 de l’exposition du Pouldu 29/30 septembre 1938 – Accords de Munich entre 2018). l’Allemagne (Adolf Hitler), la France (Edouard Daladier), le Royaume Uni (Neville Chamberlain) et 29 septembre 1938 – Dans son journal Alain croit ou espère l’Italie (Bénito Mussolini). La guerre est évitée, encore, comme tant d’autres que la guerre peut encore être semble-t-il, mais la Tchécoslovaquie est abandonnée à évitée : « J’ai vu des événements admirables ; le dernier c’est la l’Allemagne. réunion des quatre chefs d’État à Munich. Nous l’avons appris hier par Pierre Pierchot, qui, de son métier, est l’homme le mieux informé de Paris. Après quoi nous avons tous mieux respiré. » Octobre 1938 – Rupture du Front Populaire 1 9 3 9 15 février 1939 - « Du roman d’ambition ou l’amour chez Stendhal » dans la Revue de paris. 15 mars 1939 – L’Allemagne envahit la Tchécoslovaquie Mars 1939 – Fin d’impression chez Paul Hartmann de « Minerve ou de la Sagesse »

5 avril 1939 – Albert LEBRUN (second septennat)

A l’approche de la guerre, il apparaît comme un homme de consensus et accepte de briguer un second mandat, ce qui n’était pas arrivé depuis Jules Grévy. Toutefois ce mandat, dont le terme normal se situe en 1946, sera écourté par le Régime de Vichy, en particulier l’acte constitutionnel n°1 du 11 juillet 1940, dans lequel le maréchal Pétain se proclame chef de l’État. Opposé à la signature de l’armistice avec l’Allemagne, il est placé en résidence surveillée jusqu’à la Libération. Lorsque le Général de Gaulle, alors président du GPFR le reçoit le 13 octobre 1944, alors que la guerre n’est pas encore finie, il relate ainsi la fin de leur entrevue : « Je lui serrai la main avec compassion et cordialité. Au fond, comme chef de l’État, deux choses lui avaient manqué : qu’il fût un chef ; qu’il y eût un Etat. » (cf. « Mémoires de Guerre » « Le Salut »).

21 juin/27 septembre 1939 – Séjour d’Alain au Pouldu (cf. Almanach de Marie-Monique Morre-Lambelin dans « Journal Inédit ») 23 août 1939 – Pacte de non-agression germano- soviétique

1er septembre 1939 – Invasion de la Pologne par les troupes hitlériennes, laquelle capitule le 27

2 septembre 1939 - Mobilisation générale en France 3 septembre 1939 - Déclaration de guerre de la France à l’Allemagne à 17 heures, début de la « Drôle de Guerre ». 23 septembre 1939 – Gabrielle vient au Pouldu voir Alain, où il séjourne depuis le 21 juin et à qui les rhumatismes ne permettent plus de se déplacer par lui-même. Visite qu’il relate sans en préciser la date exacte: « Hier promenade à la Laïta, avec la présence inattendue de Gabrielle, la vraie Gabrielle, qui efface les autres par une vigoureuse simplicité. Elle va retourner à Paris où sans doute nous la retrouverons. La guerre est heureusement un peu oubliée dans ces rencontres. On remonte le cours des âges ; on rêve… C’est la femme pour laquelle j’ai écrit le plus de vers... ». (« Journal Inédit » p.320, septembre 1939) 8 novembre 1939 – Tentative d’assassinat d’Hitler à la Bürgerbräukeller, une brasserie de Munich, par Johann Georg Elser.

30 novembre 1939 – Daladier reçoit les pleins pouvoirs

12 décembre 1939 – Accord franco-anglais 1 9 4 0 1er mars 1940 – Article sur « L’imagination dans le roman » dans la Revue de Paris. 21 mars - Démission de Daladier, remplacé le 23 par à la Présidence du Conseil

10 mai – Début de la Bataille de France

10 juin – Déclaration de guerre de l’Italie à la France

14 juin – Les troupes allemandes sont à Paris 16 juin 1940

Démission de Paul Reynaud, aussitôt remplacé par le Maréchal Pétain (Première date pouvant être retenue pour fixer la fin de la IIIème République)

17 juin 1940 – Pétain annonce qu’il va demander l’armistice

18 juin 1940 – Appel du Général de Gaulle à radio- Londres. Arrivé la veille dans la capitale du Royaume Uni, il avait été brièvement (6 au 9 juin 1940) sous- secrétaire d’Etat à la Défense Nationale dans le dernier cabinet formé par Paul Reynaud. Le même jour, le conseil des ministres à Bordeaux, sous la Présidence de Pierre Lebrun, envisage un repli sur Alger pour y former un gouvernement en exil, ce qui ne se fera pas sous l’influence de .

19 juin 1940 - Défense des Cadets de Saumur

21 juin 1940 - Départ du paquebot le « Massilia », depuis Bordeaux à destination de Casablanca Il n’emporte que vingt-sept députés dont Pierre Mendès-France, Edouard Daladier, Jean Zay… lesquels sont considérés comme des traîtres et des déserteurs par ce qui va devenir le Gouvernement de Vichy.

22 juin 1940 – Signature, à Rethondes en forêt de Compiègne d’une convention d’armistice qui entre envigueur le 25 (Hitler, présent, impose que la scène se passe dans le wagon où avait été signé l’armistice du 11 novembre 1918)

28 juin 1940 - L’Angleterre reconnaît de Gaulle comme chef des Forces Françaises Libres (F.F.L.), mais à cette date il y a en France quarante millions de « pétainistes » et une poignée de « gaullistes ».

2 juillet 194 - Le gouvernement s’installe à VICHY, Juillet/août 1940 – Alain écrit « Portraits de Famille » au après avoir quitté Bordeaux le 29 juin. Convocation Vésinet. de l’Assemblée Nationale

9 juillet 1940 - L’assemblée Nationale (Chambre des Députés et Sénat) vote la révision du mode de révision de la Constitution de 1875, par 624 voix contre 24. 10 juillet 1940 – Régime de Vichy L’Assemblée Nationale confie au Maréchal Pétain tous pouvoirs afin de réviser la Constitution, par 569 voix, contre 59 et 19 abstentions. Pour Charles Maurras, c’est « la divine surprise », enfin « la gueuse » est abattue, et pour beaucoup c’est la revanche sur 1936. L’Assemblée qui ainsi se saborde, n’est pas exactement celle du Front Populaire, en l’absence de : - 80 députés communistes déchus par Daladier en 1939 ; - 30 députés embarqués sur le « Massalia » ; - une centaine de députés et de sénateurs qui n’ont pu être touchés, ou qui sont bloqués par la ligne de démarcation. Même si l’Assemblée avait été au complet, cela n’aurait rien changé. Tout est en place pour les actes constitutionnels du Maréchal Pétain

11 juillet 1940 – Acte constitutionnel n°1 : « Nous Philippe Pétain, maréchal de France, Vu la loi constitutionnelle du 10 juillet 1940 ; Déclarons assumer les fonctions de chef de l’État français. En conséquence décrétons : l’art.2 de la loi constitutionnelle du 25 février 1875 est abrogé. »

Acte constitutionnel n°2 - Fixant les pouvoirs du chef de l’État français.

Acte constitutionnel n°3 – Prorogeant et ajournant les Chambres

12 juillet 1940 – Acte constitutionnel n°4 – Relatif à la suppléance et à la succession du chef de l’État. Cet acte sera remanié à plusieurs reprises, notamment le 10 février 1941, en faveur de l’amiral Darlan, puis d’un collèges de personnalités le 26 novembre 1942.

30 juillet 1940 – Acte constitutionnel n°5 – Relatif à la Cour suprême de justice

21 août 1940 – Ecrit sur Jules Lagneau. 24 octobre 1940 – Poignée de mains en gare de Montoire (Loir et Cher), entre Hitler et le maréchal Pétain, marquant officiellement le début la collaboration de l’État Français avec le régime nazi

1er décembre 1940 – Acte constitutionnel n°6, sur la déchéance d’un député ou d’un sénateur. 1 9 4 1 27 janvier 1941- Acte constitutionnel n°7, imposant un serment de fidélité au chef de l’État, aux secrétaires d’État, aux hauts dignitaires et hauts fonctionnaires de l’État, lesquels sont également déclarés responsables devant le chef de l’État y compris sur leurs biens.

22 juin 1941 - « Opération Barbarossa », invasion de l’URSS par les troupes du IIIè Reich.

14 août 1941 – Acte constitutionnel n°8, imposant un serment de fidélité au chef de l’État à tous les militaires.

Acte constitutionnel n°9, imposant un serment de fidélité au chef de l’État aux magistrats.

4 octobre 1941 – Acte constitutionnel n°9, possibilité d’extension du serment à d’autres fonctionnaires non déjà soumis à cette obligation.

22 octobre 1941 – Exécution de 27 otages dans la carrière de la Sablière, près de Chateaubriant, dont le jeune Guy MÔQUET militant communiste, fils du député de la Seine Prosper Môquet (cf. voyage des Amis d’Alain 2017). 2 novembre 1941 – Décès de Marie-Monique MORRE- LAMBELIN (inhumée au cimetière du Vésinet) 6 novembre 1941 – Décès de l’écrivain Maurice LEBLANC, d’une pneumonie à Perpignan où il est réfugié. Auteur notamment d’ « Arsène Lupin » de « L’aiguille creuse ». Il écrit la plupart de ses romans dans la maison d’Etretat, « Le Clos Lupin » qui existe toujours, et qu’il quitte face à l’occupation allemande. Il était né à Rouen le 11 décembre 1864. Inhumé d’abord à Perpignan, il est exhumé pour être enterré le 14 octobre 1947 au cimetière Montparnasse, à côté de son épouse (10 ème division). 1 9 4 2 1er janvier 1942 – Jean MOULIN est parachuté en Provence afin de prendre, au nom du général de Gaulle contact avec les mouvements de résistants.

19 février 1942 – Ouverture du procès de RIOM, où Léon BLUM, Edouard DALADIER, Paul RAYNAUD et le Général GAMELIN sont jugés comme étant responsables de la défaite. Le 14 avril 1942, le procès tourne court et est renvoyé sine die, les accusés se montrant trop convaincants. 22 février 1942 – Suicide à Petropolis (Brésil) de l’écrivain, journaliste et biographe autrichien Stephan ZWEIG et de son épouse Charlotte Elisabeth ALTMANN (Lotte), où ils sont enterrés. En 1934, face aux persécutions antisémites il se réfugie d’abord à Londres où est naturalisé, puis s’installe par la suite au Brésil. Auteur notamment de : « Le joueur d’échecs », « Vingt-quatre heures dans la vie d’une femme ». Remarquables biographies de Marie-Antoinette, Fouché, Marie 28 mars 1942 – Création du groupe de résistance des Stuart… FTPF (Francs Tireurs et Partisans français), contrôlés par les communistes.

18 avril 1942 – Acte Constitutionnel n°11. Pétain crée la fonction de chef de gouvernement, responsable devant le chef de l’État. Cette fonction est confiée à Pierre LAVAL qui reçoit également les portefeuilles de l’Intérieur, des Affaires Etrangères et de l’Information. 30 septembre 1942 – Décès du peinte, graveur et écrivain Jacques-Emile BLANCHE à Offranville (Seine-Maritime). Excellent pianiste, il hésite entre la peinture et la musique et acquiert une grande réputation de portraitiste (nombreux tableaux au Musée des Beaux-Arts de Rouen). Elève de Stéphane Malarmé au Lycée Condorcet, il se lie d’amitié notamment avec Henri Bergson et André Gide. Il était né à Paris le 31 janvier 1861 et repose au cimetière de Passy (2ème division). 8 novembre 1943 – Opération « Torch » Débarquement américain en Afrique du Nord, sous le commandement du général Eisenhower.

11 novembre 1942 – Hitler ordonne l’occupation de la « zone libre » , opération « Attila », en réponse au débarquement allié en Afrique du Nord. Sabordage de la flotte à Toulon.

17 novembre 1942 – Acte constitutionnel n°12 , permettant au chef du gouvernement de publier sous sa seule signature les lois et décrets, à l’exception des lois constitutionnelles. 1 9 4 3 (Alain a 75 ans) 30 janvier 1943 – Création de la Milice par le régime de Vichy, pour lutter contre la Résistance. Le chef officiel est le chef du gouvernement Pierre Laval, mais elle est placée sous la responsabilité du général Joseph DARNAN, engagé dans la Waffen SS depuis le 8 août 1943 et qui sera fusillé le 10 octobre 1945.

2 février 1943 – Capitulation de l’armée allemande à Stalingrad

31 mars 1943 -Léon Blum est emmené comme otage en Allemagne près du camp de Duchenne.

3 juin 1943 – Création du Conseil National de la Résistance (CNR), afin d’unifier, diriger et de coordonner les mouvements de la Résistance intérieure française, présidé par Jean Moulin, délégué du Général de Gaulle. 24 août 1943 – Mort de Simone Weil, qui fut élève d’Alain à Henri IV et une de ses disciples. Agrégée de philosophie, puis professeur au Puy- en-Velay. En 1942 elle part aux Etats-Unis avec ses parents, puis rejoint l’Angleterre où elle devient rédactrice à la France Libre. Demande à rejoindre la Résistance intérieure, ce qui lui est refusé. Décède à Ashford dans le Kent, le 24 août 1943, où elle est inhumée, des suites de la tuberculose. 30 août 1943 – « Abrégés pour les aveugles », publiés chez Hartman.

10 septembre 1943 – Publication des « Préliminaires à la mythologie » chez Hartman. 17 novembre 1943 – Décès à Paris du musicologue et critique musical Paul LANDORMY (né le 3 janvier 1969), condisciple l’Alain au Lycée Michelet et à l’Ecole Normale Supérieure. Oncle de Gabrielle Landormy qu’Alain épouse le 30 décembre 1945. 1 9 4 4 1er janvier 1944 – Création des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur)

12 janvier 1944 – Conférence de Marrakech entre de Gaulle et Churchill 31 janvier 1944 – Décès du diplomate et écrivain, Jean GIRAUDOUX à Paris (né à Bellac en Haute- Vienne le 29 octobre 1882 (inhumé au cimetière de Passy 9ème division). 27 janvier 1944 – La Milice étend son activité en zone Nord 24 février 1944 – Arrestation à Saint-Benoît-sur- Loire du poète et romancier Max JACOB d’origine juive et converti au catholicisme, par la Gestapo. Conduit à la prison militaire d’Orléans, le 28 il est transféré à Drancy en vue d’être déporté à Auschwitz. Malgré l’intervention de Sacha Guitry, d’André Salmon, de Marcel Jouhandeau, de José Maria Sert, de Conrad Morican, de Charles Trenet, d’Henri Sauguet et de Jean Cocteau qui dans une lettre offre de prendre sa place, il décède à Drancy d’une broncho-pneumonie le 5 mars 1944, où l’ordre de libération obtenu par ses amis n’arrive que le lendemain. 26 mars 1944 – Assaut allemand et de la Milice sur le Plateau des Glières (Haute-Savoie)

21 avril 1944 – Ordonnance du CFLN sur l’organisation des pouvoirs publics après la Libération, accordant notamment le droit de vote aux femmes. 23 avril 1944 – Attaque du Maquis du Vercors par la Milice.

26 avril 1944 – Visite triomphale du Maréchal Pétain à Paris et en particulier à l’Hôtel de Ville.

2 juin 1944 – Le CFLN (Comité Français de Libération Nationale), se proclame à Alger Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF), il est présidé par le général de Gaulle.

6 juin 1944 – Opération « Overlord », débarquement allié sur les plages de Normandie, annoncée à la Résistance par Radio Londres notamment par les vers de Verlaine : « Les sanglots longs des violons, bercent mon coeur d’une langueur monotone... » que Charles Trenet mettra par la suite en musique…

9 juin 1944 – Massacre de Tulle puis le lendemain d’Oradour-sur-Glane par la division SS das Reich remontant vers la Normandie, commandée par le général Lammerding.

14 juin 1944 - Le général de Gaulle installe à Bayeux, le premier Commissaire du Gouvernement, François Clouet.

27 juin 1944 – Prise de Cherbourg par les Alliés

9 juin 1944 – Libération de Caen

31 juillet 1944 – Percée d’Avranches par les troupes américaines du général Patton, ce qui ouvre la route vers Rennes d’une part et permet l’encerclement des troupes allemandes en Normandie par le Mans, Alençon et Chambois (poche de Falaise) d’autre part. 1er août 1944 – Mort de Jean Prévost (Goderville dans la Résistance), dans une embuscade au pont Charvet dans les gorges d’Engins avec quatre autres camarade du maquis du Vercors. Inhumé à Sassenage (Isère). Écrivain et journaliste, il fait ses études secondaires au Lycée Corneille de Rouen, puis devient élève d’Alain à Henri IV avant d’entrer à l’École Normale Supérieure. Il n’apprendra cette mort violente que bien plus tard et en août 1945 il écrit : « Jean Prévost. Je ne crois pas aisément qu’un tel homme soit mort. Dans les faits, je ne l’ai point su. Seulement on me l’a dit. Et je trouvai pénible de le croire... » (Cf. « Journal Inédit » 1945 p.648)

9 août 1944 – Ordonnance portant « rétablissement de la légalité républicaine... » - Fin du Régime de Vichy

article 1 - La forme du Gouvernement est et demeure la République. En droit, celle-ci n'a pas cessé d'exister.

Article 2 - Sont en conséquence, nuls et de nul effet tous les actes constitutionnels législatifs ou réglementaires, ainsi que les arrêtés pris pour leur exécution, sous quelque dénomination que ce soit, promulgués sur le territoire continental postérieurement au 16 juin 1940 et jusqu'au rétablissement du Gouvernementprovisoire de la République française. Cette nullité doit être expressément constatée…

15 août 1944 – Débarquement franco-américain en Provence

24/25 août 1944 – Libération de Paris par la 2ème DB du général Leclerc

31 août 1944 – Le GPRF s’installe à Paris et il est reconnu le 23 octobre 1944 par les Grandes Puissances (USA, Royaume Uni, URSS et Canada).

7 septembre 1944 – Pétain et Laval sont transférés par les Allemands à Sigmaringen (château des Hohenzollern-Sigmaringen en Bavière), où un semblant de gouvernement, sans pouvoir effectif, se met en place.

5 octobre 1944 – Ordonnance du GPRF confirmant le droit de vote accordé aux femmes par le CFLN. 6 octobre 1945 – Inauguration du Salon d’Automne, baptisé Salon de la Libération (Pablo Picasso, Paul Klee, Joan Miró, Max Ernst, Nicolas 28 octobre 1944 – Ordonnance sur la politique de Staël). pénale, dissolution des milices communistes et création des Cours Spéciales de Justice et des Chambres Civiques chargées de prononcer les indignités nationales

18 novembre 1944 – Création de la Haute Cour de Justice, qui jugera notamment Pétain et Laval.

23 novembre 1944 – Libération de Strasbourg par les troupes du général Leclerc (2ème DB), accomplissant ainsi le serment de Koufra (2 mars 1941).

25 novembre 1944 – Retour du Secrétaire Général du PCF, Maurice Thorez, qui a passé la guerre en URSS, il sera amnistié par le général de Gaulle de 27. 13 décembre 1944 – Décès à Neuilly-sur-Seine du peintre Wassily KANDINSDKI qui était né à Moscou (Russie) le 4 décembre 1866. Inhumé au nouveau cimetière de Neuilly-sur-Seine 1 9 4 5 7 mai 1945 – Signature à Reims, dans une salle du collège technique, actuellement Lycée Roosevelt, de l’acte de capitulation par le Maréchal allemand Alfred Jodl, devant le général américain Walter Bedel Smith (chef d’état-major du général Eisenhower futur Président des Etats-Unis), du général français François Sevez et du général soviétique Ivan Sousloparov, le cessez le feu est fixé au 8 mai à 23 h 1.

8 mai 1945 – Staline furieux que l’acte de capitulation n’ai pas été signé dans l’ancienne capitale du Reich, où il règne en maître, exige une nouvelle signature qui intervient à Berlin dans la nuit du 8 au 9, dans la villa Karlshorst où s’est établi le maréchal soviétique Joukov (aujourd’hui musée germano-russe). L’acte est signé côtés alliés par : le Chief Marchal Arthur William Tedder (Royaume Uni), le maréchal Gueorguy Joukov (Union Soviétique), le général Jean de Lattre de Tassigny (France) et le Général Carl Spaatz (USA), côté allemand par le maréchal Wilhelm Keitel (étonné par la présence française), l’amiral Hans-Georg von Friedeburg et le général Hans-Hürgen Strumpff 20 juillet 1945 – Mort de l’écrivain, poète et (armée de l’air). philosophe Paul VALERY à Paris au 40 rue de Villejust. Il est inhumé dans sa ville natale, Sète, dans le cimetière marin, après des obsèques nationales voulues par les Général de Gaulle. Académicien Français, il perd son poste de Secrétaire, ainsi que celui d’administrateur du Centre Universitaire de Nice pour avoir fait l’éloge en pleine occupation du « juif Henri Bergson ». 6 et 9 août 1945 – Utilisation de l’arme nucléaire par Alain, très affecté, écrit sur lui plusieurs pages les USA sur les villes nipponnes de Hiroshima et dans son journal, en août 1945, lesquelles Nagasaki, ce qui précipitera la capitulation japonaise commencent ainsi : « Sa mort m’a touché le 15 août, signée officiellement le 2 septembre 1945, violemment ; ce fut un scandale. Réellement je le à bord du cuirassé américain Missouri, en baie de croyais immortel... » Tokyo.

20 novembre 1945 – Ouverture du procès de Nuremberg où sont jugés les principaux dignitaires nazis, trente et un accusés : dont le maréchal Göring, le maréchal Keitel, l’amiral Dönitz, Rudolph Hess, von Ribbentrop, Albert Speer etc... ainsi que des personnes morales comme la SS et la Gestapo. Chaque pays vainqueur y délègue un juge et un procureur avec des assistants. La France désigne comme juge : le professeur Henri Donnedieu de Vabres ; comme procureur François de Menthon assisté notamment par . Il se terminera le 1er octobre 1946, aboutissant à douze condamnations à mort, sept peines de prison et trois acquittements. Trois accusés se suicideront en cours de procédure et trois seront libérés pour raison de santé étant inaptes à comparaître comme l’industriel 30 décembre 1945 – Mariage d’Alain avec Gabrielle Landormy Gustav Krupp von Bohlen. (nièce de son ancien condisciple de l’Ecole Normale, le musicologue Paul Landormy), elle était rentrée en France en février 1945, avec l’armée du Maréchal Juin, après avoir fait la campagne d’Italie comme infirmière. (acte d’Etat-Civil non encore communicable car moins de 75 ans). 1 9 4 6 20 janvier 1946 – Le Général de Gaulle démissionne de la présidence du GPRF (gouvernement provisoire de la République Française) par opposition au régime des partis. Il sera remplacé le 26 par Félix GOUIN, 4 avril 1946 – Paul CLAUDEL, Marcel PAGNOL et Jules ROMAIN entrent à l’Académie Française

14 octobre 1946 – Le prix Nobel de Littérature est attribué à l’écrivain naturalisé suisse, d’origine allemande, Hermann HESSE. 27 octobre 1946 – Promulgation de la Constitution de la IVème République

19 décembre 1946 – Début de la guerre d’Indochine qui durera jusqu’au 21 juillet 1954

16 février 1947 - Vincent AURIOL

Election de Vincent AURIOL à la Présidence de la République, dès le premier tour.

Le 10 juillet 1940, il avait fait partie des parlementaires qui avaient refusé de voter les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Il avait également refusé de s’embarquer sur le Massilia, ce qui lui vaudra d’être arrêté en même temps que Léon Blum et d’être inquiété lors du procès de Riom.

Traduit devant le Tribunal Civil de Muret, il bénéficie alors d’un non lieu et profite d’être placé en résidence surveillée, pour raisons de santé, afin entrer dans la clandestinité dans les montagnes de l’Aveyron et les Causses du Tarn, participer à la Résistance en zone sud, rejoindre Londres puis Alger. Il devient alors membre de l’Assemblée Consultative Provisoire où il préside la Commission des Affaires Etrangères et participe de la Commission de Réforme de l’État.

A la Libération il devient membre de l’Assemblée Consultative Provisoire de Paris. Il est réélu maire de Muret et Conseiller Général de Haute-Garonne, puis il est élu à la première Assemblée Nationale Constituante. En janvier 1946, il devient Ministre d’État dans le gouvernement du Général de Gaulle (GPRF), dont il assure l’interim lorsque ce dernier démissionne, et ce jusqu’à l’investiture de Félix Gouin.

Elu à la seconde Assemblée Constituante, il en devient Président et promulgue la Constitution de la IVème République. Elu député le 10 novembre 1946 à l’Assemblée Nationale, il y siège jusqu’à son élection à la Présidence de la République.

Sous le mandat de son successeur, René COTY, après avoir souscrit à l’appel du Général de Gaulle en 1958, il préconise le « non » au referendum sur la Constitution de la future Vème République et démissionne de la SFIO. Dernier acte politique avant son décès le 1er janvier 1966, il soutient la candidature de François Mitterrand à l’élection présidentielle de 1965, face au Général de Gaulle qui, mis en ballottage n’est élu qu’au second tour. 22 janvier 1947 - Ramadier est investi Président du Conseil par l’Assemblée Nationale, mais il demandera une seconde investiture, ce qui affaiblira son pouvoir.

Mars/avril 1947 – Alain écrit les « Souvenirs sans égards » 14 avril 1947 - Création du RPF par le Général de Gaulle

4 mai 1947 – Renvoi des ministres communistes par Ramadier, ceux-ci s’étant désolidarisés du gouvernement en votant le même jour, la question de confiance contre lui. 13 juin 1947 – Albert Camus reçoit le prix des critiques pour « La Peste ».

25 août 1947 – Alain écrit « Souvenirs de musique » .

4 septembre 1947 – Création du Festival d’Avignon par Jean Vilar.

23 octobre 1947 – André GIDE reçoit le prix Nobel de Littérature

7 décembre 1947 – Mort de l’écrivain Tristan BERNARD de son vrai nom : Paul Bernard), à Paris. Né le 7 septembre 1866 à Besançon, il est proche notamment de Léon Blum, Jules Renard, Lucien Guitry, Marcel Pagnol. Juif, il est arrêté par les Allemands en 1943, et doit sa libération trois semaines plus tard, alors qu’il est déjà à Drancy, à Sacha Guitry et Arletti . Il est inhumé au cimetière de Passy (10ème division).

1 9 4 8 (Alain a 80 ans) 30 janvier 1948 - Assassinat en Inde de Gandhi par un fanatique hindou, Naturam Godai 31 mars 1948 - Les Soviétiques organisent le blocus de Berlin auquel il sera mis fin le 12 mai. C’est le début de ce qu’on appellera « la guerre froide » qui se terminera par la chute du mur de Berlin en 1989.

3 avril 1948 - Le Président américain Truman signe le « Foreign Assistance Act », plus connu sous le nom de « Plan Marshall »

16 avril 1948 - Naissance à Paris de l’Organisation Européenne de Coopération Economique (OECE), afin d’assurer l’utilisation rationnelle et la répartition de l’aide apportée par le Plan Marshall.

10 décembre 1948 – Adoption par l’Assemblée Générale des Nations Unies de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Acte essentiellement déclaratif, qui n’a pas en principe d’effet immédiat en droit interne seuls les état signataires étant sujets de droit, ce qui signifie que les citoyens ne peuvent l’invoquer à leur profit dans un procès, contrairement à la Convention de sauvegarde des Droits de l’Homme et libertés fondamentales, plus connue sous l’intitulé de Convention européenne des Droits de l’Homme du 4 novembre 1950. 1 9 4 9 25 janvier 1949 - Fondation en Europe de l’Est du Conseil d’Assistance Economique Mutuel (COMECON)

4 avril 1949– Signature à Washington du Pacte Atlantique (OTAN)

2 mars 1949 – Suppression du Haut Commissariat au Ravitaillement 1er mai 1949 – Parution d’articles d’Alain dans le n°1029 du Mercure de France, sur César Franck, Balzac, Claudel, Wilhelm Meister, poèmes de l’humanité, ainsi que dans les Nouvelles 12 mai 1949 – Fin du blocus de Berlin par les Littéraires. soviétiques. 10 septembre 1949 – Publication aux Éditions du Dimanche, collection des « Demi-Dieux » d’un texte d’Alain intitulé « Ingres». 1er octobre 1949 - Proclamation de la République Populaire de Chine, place Tien’anmen par Mao Tsetoung, lequel en sera élu Président le 30. 1 9 5 0 21 janvier 1950 – Mort de l’écrivain journaliste anglais Georges ORWELL (de son vrai nom Eric Arthur BLAIR) à Londres. Il était né à Motihari (Inde) le 25 juin 1903. Auteur notamment de 1984 et de la « Ferme des Animaux ». 11 février 1950 – Création du SMIG (salaire minimum interprofessionnel de croissance).

25 mars 1950 - Alain publie un article dans le Figaro Littéraire intitulé : "La France est-elle toujours cartésienne ?" 30 mars – Mort de Léon BLUM à Jouy-en-Josas (Yvelines) où il est inhumé.

Avril 1950 - Il publie Simone Weil, dans la Table Ronde.

Juin 1950 - Début de la guerre de Corée. Juillet/septembre 1950 – Dernier séjour d’Alain en Bretagne, à Morgat : « Quand j’ai vu disparaître la petite maison, nommée Corn-ar-hoat (au Coin du Bois), j’avoue que je n’ai pu retenir mes larmes… Et j’ai dit à Gabrielle : « Sais-tu comme s’appelle ce pays ? Pour moi, il s’appelle Bonheur » (Journal – 8 septembre 1950) 24 octobre 1950 - Plan Pleven de Communauté européenne de défense (CED).

4 novembre 1950 – Signature par les états membres du Conseil de l’Europe de la la Convention de sauvegarde des Droits de l’Homme et libertés fondamentales, plus connue sous l’intitulé de Convention européenne des Droits de l’Homme. Étant d’effet immédiat, elle s’impose dans chaque état membre au législateur au sens large (de la Constitution à la simple circulaire), aux juridictions de tous ordres (constitutionnelle, administrative, judiciaire) et peut être invoquée devant les tribunaux par tout citoyen au soutien de la protection de ses droits. 1 9 5 1 19 février – Décès de l’écrivain André GIDE en son domicile1bis rue Vanneau à Paris, prix Nobel de Littérature en 1947Dr. Mutricy . Inhumé à CUVERVILLE (Seine-Maritime) où il possède un 10 mai 1951 – Alain reçoit chez lui, en présence d’André château (Visite des Amis d’Alain le 27 mai 2012 - Maurois, le Grand Prix National des Lettres, qui vient d’être créé photos) par le Ministère chargé de la Culture et qui est décerné pour la première fois, afin de couronner un écrivain ayant contribué au rayonnement des lettres françaises.

2 juin 1951 - Décès d’Alain dans sa maison au Vésinet.

6 juin 1951 – Inhumation d’Alain au cimetière du Père Lachaise (division 94)

22 juin 1951 – Fondation de l’Association des Amis d’Alain, dont le premier président est André Maurois.

17 novembre 1857 – Inauguration du buste d’Alain, œuvre du sculpteur Godard au Lycée Alain d’Alençon, cérémonie présidée par Maurice Savin, Professeur de philosophie au Lycée Louis-le- Grand, en présence de Monsieur Hébert Maire d’Alençon, Madame Alain-Chartier. Discours de : Marcel Hébert, E. Chaufrein (Proviseur), M Didier (professeur de philosophie au Lycée Alain), Dr. Mutricy (Président de l’association des Anciens Elèves du Lycée Alain) et Maurice Savin. 1969 Septembre 1969 – Mort de Gabrielle Chartier épouse Landormy à Morgat (Finistère – acte encore non communicable moins de 70 ans)