Rapport d’expertise CATNAT :

Avis hydrogéologique suite aux inondations par remontée de nappe survenues du 1er au 3 février et du 3 au 4 mars 2014 sur la commune de (40), dans le cadre d’une demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle

BRGM/RP-65067-FR Septembre 2015

Cadre de l’expertise : Catastrophe naturelle

Date de réalisation de l’expertise : 13/08/2015

Localisation géographique du sujet de l’expertise : Mimizan

Auteur BRGM : A. Abou Akar

Demandeur : Préfecture des

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Ce rapport est le produit d’une expertise institutionnelle qui engage la responsabilité civile du BRGM. Il constitue un tout indissociable et complet ; une exploitation partielle ou sortie du contexte particulier de l’expertise n’engage pas la responsabilité du BRGM.

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Vérificateur : Date : 29/10/2015

Nom : M. Chabart

Approbateur : Date : 22/12/2015

Nom : N. Pédron Directeur du BRGM Aquitaine

Mots-clés : catastrophe naturelle, expertise, inondation, Landes, Mimizan, remontée de nappe.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

Abou Akar A. (2015) - Rapport d’expertise CATNAT. Avis hydrogéologique suite aux inondations par remontée de nappe survenues du 1er au 3 février et du 3 au 4 mars 2014 sur la commune de Mimizan (40), dans le cadre d’une demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. Rapport BRGM/RP- 65067-FR. 26 p., 22 ill., 7 ann.

© BRGM, 2015, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.

Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

Sommaire

1. Introduction ...... 5

2. Présentation de la zone d’étude...... 5

2.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE...... 5

2.2. CONTEXTE GEOLOGIQUE ET MORPHOLOGIQUE ...... 8

2.3. CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE ...... 9 2.3.1 Aquifères présents et suivis piézométriques ...... 9 2.3.2 Stations hydrométriques ...... 11

2.4. HISTORIQUE DES EVENEMENTS ANTERIEURS ...... 12

3. Description du sinistre ...... 13

3.1. CONTEXTE CLIMATIQUE ...... 13 3.1.1 Février 2014...... 13 3.1.2 Mars 2014 ...... 13

3.2. CONSTAT ...... 14

3.3. MESURES DISPONIBLES DURANT L’EVENEMENT ...... 18 3.3.1 Niveaux piézométriques ...... 18 3.3.2 Débit des cours d’eau ...... 21

4. Diagnostic ...... 24

5. Conclusion ...... 25

6. Bibliographie ...... 26

7. Annexes ...... 27

Liste des illustrations

Illustration 1 – Localisation générale des zones concernées par les inondations (http://www.geoportail.fr/). ... 6

Illustration 2 – Localisation détaillée des habitations sinistrées à Mimizan bourg et Mimizan plage (http://www.geoportail.fr/) ...... 7

Illustration 3 – Extrait de la carte géologique BRGM 1/50 000 (http://infoterre.brgm.fr) et localisation des zones inondées...... 9

Illustration 4 - Localisation des piézomètres captant la formation du Sable des Landes sur les communes de Mimizan et d’ (source ADES)...... 10

BRGM/RP-65067-FR 3 Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

Illustration 5 - Cartographie de la sensibilité aux remontées de nappes sur la commune de Mimizan...... 11

Illustration 6 - Stations le plus proches de Mimizan mises en place sur la Leyre...... 11

Illustration 7 – Risques et arrêtés préfectoraux relatifs à la commune de Mimizan. Données extraites du site web http://macommune.prim.net/ ...... 12

Illustration 8 – Précipitations 2014 (a) et normales mensuelles 1981-2010 (b) enregistrées sur la station de Dax (40) Données extraites du site web (www.meteofrance.com/climat)...... 14

Illustration 9 – Systèmes d’évacuation des eaux et dégradations constatées dans le sous-sol au 4 rue des Ramiers à Mimizan Bourg (clichés pris lors de l’expertise du 13/08/2015)...... 15

Illustration 10 – Dégradations constatées dans le sous-sol de la résidence de la Forêt à Mimizan plage (clichés pris lors de l’expertise du 13/08/2015)...... 16

Illustration 11 – Bâtiment communal situé sur l’avenue du Lac à Mimizan Bourg (clichés pris lors de l’expertise du 13/08/2015)...... 17

Illustration 12 – Centre nautique situé en bordure du lac de Mimizan (clichés pris lors de l’expertise du 13/08/2015)...... 17

Illustration 13 - Zoom sur la chronique piézométrique de l’ouvrage de Mimizan 08977X0036/P entre septembre 2013 et juillet 2015 permettant de faire le lien avec les précipitations...... 18

Illustration 14 - Chronique piézométrique de l’ouvrage de Mimizan 08977X0036/P depuis mars 2001 permettant éventuellement d’évaluer la fréquence du phénomène...... 19

Illustration 15 – Indicateur BSH, période de retour calculée pour l’ouvrage de Mimizan 08977X0036/P...... 19

Illustration 16 - Chronique piézométrique de l’ouvrage de Mimizan 08977X0009/F4NP1 depuis 1991 permettant éventuellement d’évaluer la fréquence du phénomène...... 20

Illustration 17 – Indicateur BSH, période de retour calculée pour l’ouvrage de Mimizan 08977X0009/F4NP1...... 20

Illustration 18 - Chronique piézométrique de l’ouvrage d’Escource 08986X0052/PZ depuis 1992 permettant éventuellement d’évaluer la fréquence du phénomène...... 21

Illustration 19 – Indicateur BSH, période de retour calculée pour l’ouvrage d’Escource 08986X0052/PZ...... 21

Illustration 20 - Chronique hydrométrique enregistrée en 2014 sur la station S2242510 « L’Eyre à Salles » (33)...... 22

Illustration 21 - Débits de crues, débits instantané et journalier maximaux enregistrés sur la station S2242510 « L’Eyre à Salles » (33)...... 22

Illustration 22 - Débits mensuels enregistrés en 2014 sur la station S2242510 « L’Eyre à Salles » (33)...... 23

4 BRGM/RP-65067-FR Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

1. Introduction

La préfecture des Landes a sollicité le 27 février et le 12 mars 2014 le BRGM Aquitaine pour émettre un avis hydrogéologique suite aux inondations par remontée de nappe survenues du 1er au 3 février et du 3 au 4 mars 2014 sur le territoire de la commune de Mimizan (40). Cette mission s’inscrit dans le cadre de l’instruction du dossier de demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle (demandes communales en date du 14 février et du 5 mars 2014 - cf. annexe 1).

Les objectifs de la mission sont les suivants : - décrire les phénomènes déclarés (nature, caractéristiques, conséquences) ; - caractériser les événements (intensité, etc.) ; - apprécier autant que possible les causes de leur déclenchement.

Ce diagnostic est établi par un intervenant du BRGM Aquitaine. Il s’appuie sur des observations visuelles effectuées lors d’une visite de la commune réalisée le 13 août 2015, en présence notamment de M. Rémy Pauillac, chef du service « Accueil populations » à la mairie de Mimizan ainsi que de quelques propriétaires concernés. En complément, une analyse des informations disponibles relatives au contexte général est menée au travers de la consultation des bases de données accessibles.

En complément aux observations visuelles, l’expertise s’est appuyée sur la consultation des documents suivants : mails échangés entre les sinistrés et le service Accueil populations de la mairie de Mimizan, rapports météorologiques de Météo , site officiel de Météo France et site Météociel

Ce rapport technique constitue un tout indissociable et complet ; une exploitation partielle ou sortie du contexte particulier du dossier d’instruction de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle n’engage pas la responsabilité du BRGM.

2. Présentation de la zone d’étude

2.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE

L’inondation s’est produite sur la commune de Mimizan au niveau de plusieurs endroits balisés sur la carte IGN de la commune (Illustration 1).

Toutefois, la majorité de ces inondations s’est limitée à des caves peu utilisées causant peu de dégâts et les occupants n’ont pas jugé utile de déposer des dossiers de demande d’indemnisation auprès de leur assureur ou d’en informer la mairie. Certains d’entre eux ont appelé cependant les pompiers pour des opérations de pompage.

M. Pauillac de la mairie de Mimizan nous a listé les emplacements suivants qui ont subi une ou plusieurs inondations :  Mimizan plage : rue Pignada, rue de la Poste, rue du Casino, allée des oiseaux, rue des Arbousiers, allée du camp d’argent,  Mimizan Bourg : rue des ramiers, avenue des trois collines, avenue du Lac, centre nautique, mairie.

BRGM/RP-65067-FR 5 Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

Illustration 1 – Localisation générale des zones concernées par les inondations (http://www.geoportail.fr/).

L’Illustration 12 concerne les 3 lieux qui ont fait l’objet d’une déclaration de sinistre auprès des assureurs non lié aux actions des vagues : il s’agit des habitations situées rue des Ramiers (n°4, parcelle 262) ; rue des Arbousiers (n°2bis, parcelle 417) et allée du camp d’argent (parcelle 250, appartement 35, RDC).

6 BRGM/RP-65067-FR Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

Rue des Arbousiers

Rue des Ramiers

Allée du camp d’argent

Illustration 2 – Localisation détaillée des habitations sinistrées à Mimizan bourg et Mimizan plage (http://www.geoportail.fr/)

BRGM/RP-65067-FR 7 Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

2.2. CONTEXTE GEOLOGIQUE ET MORPHOLOGIQUE

La notice de la carte géologique de Mimizan (Karnay, 1992) et les actualisations récentes de la charte chrono-stratigraphique (Karnay et al., 2008, Corbier et al., 2010 ; 2014) donnent une description des terrains qui affleurent sur le secteur de la commune ainsi que des terrains sous-jacents.

Pliocène et Pléistocène basal

Au Pliocène, le domaine landais forme une vaste plaine d'épandage fluviatile où s'accumulent des dépôts détritiques grossiers de la formation d'. Au Pléistocène basal, la séquence majeure identifiée sur cette feuille est représentée par la formation d'Onesse : sables blanchâtres et graviers ; silts et argiles gris sombre micacés ; lignites ; argiles silteuses gris bleuté. Cette formation affleure à la faveur de l’évidement de la région d’Aureilhan-Saint-Paul-en-Born.

Terrains affleurants du Quaternaire

Les terrains qui affleurent sur la moitié est du territoire et au sud du courant de Mimizan sont constitués de la formation du Sable des Landes l.s. (sens large) d’une épaisseur allant de 19 à 35 m. Ils sont datés du Pléistocène inférieur à supérieur (Illustration 3).

Cette accumulation sableuse est composée de deux corps sédimentaires : - à la base : les sables de la formation de : NF1 (sables éoliens repris par les cours d’eau), - au sommet : les sables des Landes s.s. (sens strict) ou sables dunaires NF2 (sables éoliens).

• La formation de Castets (NF1) est constituée de sables fluviatiles blancs laiteux, fins, à petits granules de quartz, avec quelques minéraux lourds et souvent un léger ciment kaolinique. La base peut renfermer quelques éléments de quartz blanc plus grossiers, bien roulés, ne dépassant pas 5 mm. Vers le toit, ces sables peuvent localement présenter des lentilles d'argiles silteuses à finement sableuses ou organiques, et même des petits bancs de lignite. • La formation du Sable des Landes s.s. (NF2) se présente sous la forme de sables hydro-éoliens plus ou moins fins, blanchâtres à jaunâtres, avec localement quelques traces organiques.

Les édifices dunaires, couvrent la totalité de la moitié ouest du territoire de la commune en bordure de l’Océan, • Les édifices dunaires (DyA), de forme grossièrement parabolique, le plus souvent remaniés, s'étirent le long des petites dépressions de part et d'autre des axes de drainage actuels. Ils sont constitués de sables fins à moyens, jaunâtres, avec parfois des minéraux lourds. • Les édifices dunaires (Dyb-d) : ce complexe dunaire fixé par la végétation est postérieur aux premières dunes paraboliques.

Les Alluvions récentes (Fy-z ; T et Fz) : • Fy-z ; T : Formation des marais : Sables, graviers, limons, argiles et tourbes (1 à 3 m d'épaisseur). Ces dépôts détritiques constituent l'ultime comblement des chenaux creusés lors de la dernière phase glaciaire wurmienne. Ils sont le plus souvent représentés par des sables fins organiques ou des argiles grisâtres, voire des tourbes noires ou brunes de quelques décimètres d’épaisseur. •.Fz : Alluvions récentes. Ces alluvions sont représentées par des sables fins à grossiers, beige brunâtre à grisâtre dans les vallées, et par des sables fins à moyens, grisâtres à brunâtres, parfois argileux ou organiques sur les bordures de l'étang d'Aureilhan.

D’après la carte géologique au 1/50 000 du BRGM (Illustration 3), les zones concernées par les inondations se situent sur la formation de Castets (NF1).

8 BRGM/RP-65067-FR Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

Sables dunaires

Sables des Landes

Illustration 3 – Extrait de la carte géologique BRGM 1/50 000 (http://infoterre.brgm.fr) et localisation des zones inondées.

Les coupes géologiques des forages recensés dans la Banque de données du Sous-Sol (BSS) montrent : - pour le secteur de Mimizan plage (08972X0008/F et 08973X0021/S2 profonds de 26,50 m) : une formation sableuse ininterrompue de part et d’autre des zones inondées. - pour le secteur de Mimizan Bourg (08977X0009/F4NP1 (67 m) et 08977X0035/F5 (201 m)) : une formation argileuse (formation d’Onesse) entre 18-19 et 26-28 m de profondeur, séparant la formation d’Arengosse (Pliocène) de celle de Castets-Marcheprime (Pléistocène moyen).

Du point de vue morphologique, les zones concernées par les inondations correspondent à des terrains plats en zone urbaine, d’altitude inférieure à 10 m NGF. Les services de la mairie nous ont informés que la commune dispose de très peu de fossés et qu’elle compte d’habitude sur le courant de Mimizan pour le drainage des eaux.

2.3. CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE

2.3.1 Aquifères présents et suivis piézométriques

Historiquement, on distinguait, du plus profond au plus superficiel, deux ensembles aquifères (Karnay, 1992) : - aquifère du Pliocène et du Pléistocène basal (formation d'Arengosse et celle d'Onesse), - aquifère superficiel du Sable des Landes, constitué de dépôts sableux éoliens et directement alimenté par la pluviométrie.

Les études récentes (Karnay et al., 2008, Corbier et al., 2010 ; 2014) confirment la présence d’une éponte argileuse séparant les deux formations sur un secteur est de Mimizan. La présence d’une telle éponte aboutit ainsi à 2 ensembles aquifères sur le secteur concerné. C’est l’aquifère superficiel du Sable des Landes qui fera l’objet de la présente étude relative à la remontée de la nappe.

BRGM/RP-65067-FR 9 Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

L’interrogation de la banque de données ADES1, révèle la présence de deux piézomètres sur la commune de Mimizan (Illustration 34) suivis en continu par le Conseil départemental des Landes (CD 40) : - Le premier référencé 08977X0036/P dans la BSS est profond de 10 m. Il capte l’aquifère superficiel du Sable des Landes et permet ainsi de situer le niveau piézométrique de cette nappe au droit de la commune lors des inondations de février-mars 2014. Aussi, en l’absence de pluviométrie importante, l’Etang d’Aureilhan, permet d’avoir une bonne indication du niveau et du battement de la nappe, mais après un fort épisode pluvieux et de ruissellements conséquents, le niveau de l’Etang devrait être supérieur à celui de la nappe et ce jusqu’à son retour à l’équilibre. - Le second référencé 08977X0009/F4NP1 dans la BSS est profond de 67 m. Situé à proximité immédiate du premier, il capte l’aquifère du Pliocène et permet ainsi de situer le niveau piézométrique de cette nappe au droit de la commune. Sa coupe géologique révèle plusieurs faciès argileux situés entre 18 et 26 m de profondeur.

Illustration 4 - Localisation des piézomètres captant la formation du Sable des Landes sur les communes de Mimizan et d’Escource (source ADES).

En outre, le CD 40 suit aussi en continu, un troisième piézomètre (08986X0052/PZ) situé sur la commune d’Escource à 20 km du centre de Mimizan. Il est profond de 18 m et capte l’aquifère superficiel du Sable des Landes. Ce piézomètre fournit une information complémentaire sur le niveau de cette nappe pendant les inondations.

Pour mémoire, les nappes dites « profondes » (Aquitanien, Oligocène, Eocène), sous-jacentes aux ensembles aquifères décrits ci-dessus, ne sont pas concernées par la problématique « remontée de nappe » dans ce secteur. Elles sont captées par les 2 autres piézomètres visibles sur l’illustration (08974X0013/F2 et 08985X0001/F).

Le site internet www.inondationsnappes.fr permet d’avoir une idée sur les secteurs sensibles au phénomène de remontées de nappes. Développé par le BRGM, et présenté aux professionnels et au grand public, il permet de consulter des cartes départementales de sensibilité. L’utilisation du site et de ses résultats, impliquent l’acceptation des conditions générales d’utilisation. Les cartes de sensibilité aux remontées de

1 Banque nationale d’Accès aux Données sur les Eaux Souterraines : http://www.ades.eaufrance.fr/

10 BRGM/RP-65067-FR Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40) nappes ont été établies à l'échelle départementale et suivant la méthodologie nationale. Elles reflètent l'état des connaissances à la date de leur élaboration.

La carte de sensibilité vis-à-vis du phénomène de remontée de nappe sur la commune de Mimizan est représentée sur l’illustration 5. Cette carte montre que la nappe est sub-affleurante en bordure de l’étang, du courant de Mimizan et sur des grandes franges du littoral.

Illustration 5 - Cartographie de la sensibilité aux remontées de nappes sur la commune de Mimizan. Données extraites du site web www.inondationsnappes.fr développé par le BRGM. : localisation des zones inondées.

A noter que la commune de Mimizan ne dispose pas d’un plan de prévention du risque inondation (PPRI).

2.3.2 Stations hydrométriques

Les stations hydrométriques les plus proches de Mimizan sont celles mises en place sur l’Eyre (ou son affluent la Petite Leyre) qui passe à l’Est de la commune avant d’aller se déverser dans le bassin d’Arcachon (illustration 6).

Illustration 6 - Stations le plus proches de Mimizan mises en place sur la Leyre.

BRGM/RP-65067-FR 11 Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

C‘est la station de l’Eyre à Salles, située à 45 km de Mimizan, qui sera retenue par la suite en raison de l’historique de données disponibles.

2.4. HISTORIQUE DES EVENEMENTS ANTERIEURS

Le site http://macommune.prim.net/ permet de consulter les arrêtés de reconnaissance de catastrophe naturelle pris pour la commune de Mimizan (illustration 7). La commune n’a pas fait l’objet, à ce jour, d’arrêté de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour des phénomènes d’inondation par remontées de nappes. Elle a toutefois fait l’objet depuis 1988, seule ou en tant que commune du département des Landes, de 5 arrêtés de reconnaissance de catastrophe naturelle par inondations et coulées de boue ou inondations et chocs mécaniques liés à l’action des vagues. Le dernier est relatif aux événements de février 2014.

Illustration 7 – Risques et arrêtés préfectoraux relatifs à la commune de Mimizan. Données extraites du site web http://macommune.prim.net/

12 BRGM/RP-65067-FR Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

3. Description du sinistre

3.1. CONTEXTE CLIMATIQUE

Les données ci-dessous proviennent des rapports Météo France relatifs aux précipitations du 1er au 3 février et du 3 au 4 mars 2014.

3.1.1 Février 2014

« Les 3 premières semaines de janvier 2014 sont maussades avec des passages perturbés alternant avec de courtes périodes d'accalmie. A partir du 22 janvier, et jusqu’à début février, dans un régime oscillant entre ouest et nord-ouest, les perturbations se font plus actives et s'enchaînent rapidement avec de forts cumuls.

Il pleut tous les jours sur l'ensemble du département des Landes à partir du 17 janvier avec des sols gorgés d'eau et des rivières bien saturées. L'étude de l'imagerie radar montre que pour la période étudiée l'épisode pluvieux le plus significatif, au regard des cumuls compris entre 1 heure et 48 heures, est caractérisé sur le secteur de Mimizan par la mesure du cumul des précipitations entre le 30 janvier à 00 heure légale et le 1er février à 00 heure légale ».

Avis de l'expert météorologique Présentant une durée de retour inférieure à 10 ans, les précipitations qui ont touché la commune de Mimizan entre le 1er et le 3 février 2014, au regard des cumuls entre 1heure et 48 heures, ne présentent pas un caractère exceptionnel. En revanche, le cumul pluviométrique estimé sur la commune de Mimizan sur la période de recharge des nappes phréatiques du 1er octobre 2013 au 3 février 2014, dépasse le 9ème décile et présente un caractère exceptionnel.

3.1.2 Mars 2014

Le département des Landes est soumis le 3 mars et le 4 en matinée à un fort régime instable d'ouest à nord- ouest. Les pluies deviennent plus continues le 4 en après-midi et la nuit suivante.

Au regard des cumuls compris entre 1 heure et 48 heures, l'épisode pluvieux le plus significatif sur le secteur de Mimizan pour la période étudiée est caractérisé par le cumul des précipitations comprises entre le 4 mars à 00 heure légale et le 5 mars à 00 heure légale.

Avis de l'expert météorologique Présentant une durée de retour inférieure à 10 ans, les précipitations qui ont touché la commune de Mimizan du 03 au 04 mars 2014 ne présentent pas un caractère exceptionnel. En revanche, le cumul pluviométrique estimé sur la commune de Mimizan sur la période de recharge des nappes phréatiques du 1er octobre 2013 au 04 mars 2014, dépasse largement le 9ème décile; ce cumul peut être considéré comme exceptionnel.

Pour les besoins d’interprétation des chroniques piézométriques, nous fournissons ci-après les mesures pluviométriques relevées sur la station de Dax et récupérées sur le site de Météo France (illustration 8) : janvier 2014 : 306 mm (normale 106 mm), février 2014 : 156 mm (normale 96 mm) et mars 2014 : 145 mm (normale 83 mm).

BRGM/RP-65067-FR 13 Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

a

b

Illustration 8 – Précipitations 2014 (a) et normales mensuelles 1981-2010 (b) enregistrées sur la station de Dax (40) Données extraites du site web (www.meteofrance.com/climat).

3.2. CONSTAT

L’expertise s’est déroulée de la façon suivante : entretien à la mairie avec M. Pauillac, chef du service Accueil populations, suivi d’une visite de terrain de quelques sites à Mimizan Bourg et Mimizan plage.

Suite aux fortes précipitations décrites ci-dessus, des inondations ont frappé la commune de Mimizan en février et en mars 2014. En conséquence, la mairie a déposé auprès de la Préfecture des Landes deux demandes de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle par remontée de nappe pour les périodes suivantes : 1er au 3 février et 3 au 4 mars 2014.

Plusieurs lieux, situés à Mimizan Bourg et à Mimizan plage ont été affectés par les inondations qui ont duré plus que les deux courtes périodes spécifiées. La majorité de ces inondations s’est toutefois limitée à des caves souvent peu utilisées causant peu de dégâts et les occupants n’ont pas jugé utile de déposer des dossiers de demande d’indemnisation auprès de leur assureur ou d’en informer la mairie. Certains d’entre eux ont appelé les pompiers pour des opérations de pompage.

Trois habitants ont déclaré les inondations à leur assureur et font l’objet du présent rapport. Nous nous sommes rendus chez chacun d’entre eux pour l’examen du contexte local et la collecte des informations.

Nous ne sommes pas en mesure de fournir davantage d’informations sur la chronologie des événements, les sinistrés n’ayant pas eu le réflexe de noter leur déroulement quotidien. La mairie n’a pas tenu non plus un journal des événements.

Nous avons également évoqué avec M. Pauillac les inondations à et l’ouverture partielle des vannes pour évacuer l’eau des lacs vers l’océan à travers le lac d’Aureilhan et le courant de Mimizan. M. Pauillac nous a confirmé l’information transmise par la mairie de Biscarrosse : un cm de baisse de niveau dans l’étang de génère 10 cm de hausse dans le lac d’Aureilhan.

14 BRGM/RP-65067-FR Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

Habitation située au 4, rue des Ramiers (parcelle 262) :

Il s’agit d’une maison dont le sous-sol a été aménagé en lieu d’habitation (illustration 9). L’allée qui longe la maison est en pente et mène vers un jardin à l’arrière situé en contrebas de la rue. Nous avons pu constater que le plancher du sous-sol se situe à environ 50 cm sous le niveau du terrain. Un regard récupère l’eau de pluie (toiture, ruissellement), mais les deux drains mis en place sous le terrain du jardin n’arrivent pas à évacuer toute l’eau lors des fortes précipitations. Le propriétaire avait creusé un puits profond de 120 cm dans son jardin en prévision de ce genre d’événements. Il nous a précisé, qu’étant en mission à l’étranger pendant les inondations, son père s’était occupé en son absence des opérations de pompage. Ceci n’a pas empêché l’eau de remonter dans son sous-sol jusqu’au niveau des plinthes. Il y avait toujours de l’eau après chaque pluie et les pompages étaient réguliers jusqu’au mois de mai. Son assureur l’a indemnisé partiellement (meubles et électroménager détériorés) et attend la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle par remontée de nappe pour la suite. Lors de notre passage, les travaux de peinture étaient déjà terminés, mais nous avons constaté des nouvelles dégradations suite aux fortes précipitations de mars 2015.

Le propriétaire nous a informé qu’il a acquis cette habitation en 2012, que l’ancien propriétaire a subi des inondations avant l’an 2000, mais qu’il n’a jamais été inondé entre 2000 et 2012 et qu’il a lui-même subi une arrivée d’eau dans son sous-sol en mars 2015.

a Fenêtre du sous-sol b

Puits d’évacuation des eaux

Regard de récupération Drains de récupération des des eaux pluviales eaux de ruissellement

c d

Dégradation du bois et de la peinture du fait de l’humidité

Illustration 9 – Systèmes d’évacuation des eaux et dégradations constatées dans le sous-sol au 4 rue des Ramiers à Mimizan Bourg (clichés pris lors de l’expertise du 13/08/2015).

BRGM/RP-65067-FR 15 Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

Habitation située à l’allée du camp d’argent (parcelle 250) :

Il s’agit de l’appartement 35 situé au rez-de-chaussée de l’immeuble ouest porte B de la résidence de la Forêt. Le propriétaire a constaté que suite à l’inondation du sous-sol de la résidence, l’humidité est remontée par capillarité jusqu’aux murs de son appartement. Il a fait constater les dégâts par le syndic de copropriété et a remis une copie du constat à la mairie qui nous l’a transmis. D’après le constat, les dégâts sont limités aux portes, aux murs et aux papiers peints. Le propriétaire réside en région parisienne et ses locataires saisonniers étaient absents le jour de notre passage. Nous n’avons pas pu visiter l’appartement. La représentante du syndic qui nous accompagnait nous a fait visiter le sous-sol où les traces des inondations étaient encore visibles sur les portes des caves (illustration 10). Elle a par ailleurs précisé que les pompiers sont intervenus à maintes reprises, suite aux appels des résidents, pour pomper et évacuer les eaux qui envahissaient le sous-sol.

a b

Traces des inondations sur les portes du sous-sol de la résidence

Illustration 10 – Dégradations constatées dans le sous-sol de la résidence de la Forêt à Mimizan plage (clichés pris lors de l’expertise du 13/08/2015).

Habitation située au 2bis, rue des Arbousiers (parcelle 417) :

Le propriétaire est en litige avec l’architecte et son entrepreneur et a engagé des poursuites judiciaires contre eux pour défaut de construction. M. Pauillac l’a contacté et lui a expliqué la démarche du BRGM mais il a refusé de nous recevoir et nous a renvoyé vers son cabinet d’avocats. M. Pauillac nous a toutefois remis une copie de ses échanges de mails avec un expert en architecture auprès de qui l’architecte mis en cause s’est pourvoyé. L’expert précise que le propriétaire a fait dresser un procès-verbal par un huissier de justice en date du 28 janvier 2014. Il rajoute qu’il a lui-même constaté, lors d’une réunion d’expertise en date du 19 mars 2014, que le sous-sol était encore inondé avec une hauteur d’eau de 10 à 15 cm. Par ailleurs, lors d’une nouvelle réunion d’expertise en date du 10 mars 2015, il a, de nouveau, constaté la présence de 10 à 15 cm d’eau dans le sous-sol.

Quelques heures après notre passage, M. Pauillac a recontacté par courriel le propriétaire pour lui proposer de transmettre notre demande d’informations à son cabinet d’avocats.

Visites et informations diverses

Outre ces trois lieux, nous avons pu visiter ou recueillir des informations concernant plusieurs endroits de la ville : - le sous-sol de la mairie de Mimizan : à ce sujet, M. Pauillac nous a précisé que le sous-sol de la mairie subi des inondations quasi annuelles (dont février 2014 et mars 2015) et qu’à chaque fois, les services techniques municipaux doivent intervenir pour les opérations de pompage. Nous avons pu relever des traces d’humidité contre les murs et les portes du sous-sol du bâtiment ;

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- le sous-sol d’un restaurant situé rue du Casino à Mimizan : la gérante a constaté une remontée d’environ 10 cm d’eau dans le sous-sol de son restaurant et a tout entreposé sur des palettes. Les pompiers sont intervenus à plusieurs reprises pour évacuer l’eau. Elle n’a pas déclaré le sinistre, jugé de faible importance, à son assureur ; - intervention des pompiers pour des opérations de pompage à plusieurs endroits de la rue Pignada à Mimizan plage ; - intervention des pompiers pour des opérations de pompage au 40, rue de la Poste à Mimizan plage ; - la représentante du syndic de la résidence de la Forêt nous a informés que la cave de la propriété de ses parents, située sur l’avenue des Oiseaux, a été inondée en février 2014 et en mars 2015 (pendant 3 mois en 2015). La cave ne s’est bien asséchée que depuis juillet. De nombreuses flaques d’eaux se trouvaient également dans le jardin de la propriété ; - la mairie nous a remis des photos de lieux inondés situés entre l’avenue du Lac et le courant de Mimizan (illustration 11) et en bordure du lac de Mimizan-Aureilhan (centre nautique) prises lors des inondations de février-mars 2014 (illustration 12).

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Passerelle

Illustration 11 – Bâtiment communal situé sur l’avenue du Lac à Mimizan Bourg (clichés pris lors de l’expertise du 13/08/2015).

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Illustration 12 – Centre nautique situé en bordure du lac de Mimizan (clichés pris lors de l’expertise du 13/08/2015).

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3.3. MESURES DISPONIBLES DURANT L’EVENEMENT

3.3.1 Niveaux piézométriques

Nous avons précisé au chapitre 2.3 que le conseil départemental des Landes (CD 40) suit en continu, dans le cadre du réseau départemental de suivi quantitatif des eaux souterraines des Landes, 2 piézomètres situés sur la commune de Mimizan qui captent la nappe superficielle du Sable des Landes et celle du Pliocène sous-jacente. En outre, un 3ème piézomètre situé sur la commune d’Escource et exploitant lui aussi la nappe superficielle du Sable des Landes est également suivi en continu par le CD 24.

La relation directe entre précipitations et niveau piézométrique de la nappe pour le premier trimestre 2014 a ainsi pu être mise en évidence par les mesures réalisées sur ces piézomètres.

Cas du piézomètre 08977X0036/P exploitant la nappe superficielle du Quaternaire à Mimizan

L’illustration 13 montre la chronique piézométrique enregistrée depuis le 1er septembre 2013 sur ce piézomètre.

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1 5 7

Illustration 13 - Zoom sur la chronique piézométrique de l’ouvrage de Mimizan 08977X0036/P entre septembre 2013 et juillet 2015 permettant de faire le lien avec les précipitations.

Les extrema pointés par les flèches rouges correspondent aux dates suivantes : (1) 12 janvier …. : début des précipitations quasi ininterrompues de janvier 2014, (2) 31 janvier …. : atteinte de la cote maximale de la nappe, (3) 15 février …. : fin de l’épisode pluvieux ininterrompu depuis le 18 janvier 2014, (4) 5 mars …… : nouveau pic piézométrique, (5) 19 mai …….. : début des précipitations quasi ininterrompues jusqu’au 29 mai 2014, (6) 26 mai …….. : atteinte de la cote maximale de la nappe, (7) 2 novembre : début des précipitations ininterrompues jusqu’au 17 novembre 2014, (8) 2 mars ……. : atteinte de la cote maximale de la nappe (2 mars 2015).

L’historique et les chiffres des précipitations quotidiennes ont été récupérés sur le site de Météo Ciel (www.météociel.fr). Ils concernent la station de Biscarrosse.

Le 31 janvier 2014, la cote de la nappe sur le piézomètre de Mimizan 08977X0036/P était à 27,70 m NGF. Cette cote n’avait été dépassée que le 21 juin 2013 (27,78 m NGF), période correspondant aux fortes précipitations qui ont frappé le département des Landes et causant plusieurs inondations par remontée de nappe. Elle a atteint 27,39 m NGF le 5 mars 2014, soit 31 cm plus bas. Le 2 mars 2015, la nappe a atteint la cote la plus élevée jamais observée sur ce piézomètre (27,80 m NGF) depuis le début de son suivi en mars 2001 (illustration 14). A noter que la cote du sol de ce piézomètre est à 28 m NGF.

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L’illustration 14 montre également que le toit de la nappe lors de la période des basses eaux 2013 était déjà à un niveau supérieur à celui habituellement observé à cette période de l’année.

La chronique disponible (14 années de suivi effectif) permet de calculer la période de retour des niveaux moyens pour les mois de février et de mars 2014 pour cet ouvrage. On notera au regard de l’illustration 15 que cette période est très humide (niveau moyen de février 2014 correspondant à la décennale humide). Ces niveaux sont des niveaux moyens et ne sont donc pas, sauf cas spécifique, représentatifs des phénomènes de débordements et/ou d’inondations.

Remarque : les points en rouge sur les illustrations 14, 16 et 18 correspondent chacun à une période d’interruption des mesures journalières (très courte dans les cas présents).

Illustration 14 - Chronique piézométrique de l’ouvrage de Mimizan 08977X0036/P depuis mars 2001 permettant éventuellement d’évaluer la fréquence du phénomène.

Illustration 15 – Indicateur BSH, période de retour calculée pour l’ouvrage de Mimizan 08977X0036/P.

Cas du piézomètre 08977X0009/F4NP1 exploitant la nappe superficielle du Pliocène à Mimizan

La chronique piézométrique observée sur l’ouvrage de surveillance 08977X0009/F4NP1 montre que cette nappe qui n’est pas toujours isolée de la nappe du Sable des Landes sus-jacente a elle aussi enregistré au premier trimestre 2014 des cotes maximales jamais atteinte depuis le début du suivi en 1991 (illustration 16).

BRGM/RP-65067-FR 19 Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

La période de retour des niveaux moyens pour les mois de février et de mars 2014 pour cet ouvrage peut être calculée compte tenu de la période de la chronique disponible (23 années de suivi effectif). On notera au regard de l’illustration 17 que la période est très humide (niveaux moyens de février et de mars 2014 supérieurs à la décennale humide). Ces niveaux sont des niveaux moyens et ne sont donc pas, sauf cas spécifique, représentatifs des phénomènes de débordements et/ou d’inondations.

Illustration 16 - Chronique piézométrique de l’ouvrage de Mimizan 08977X0009/F4NP1 depuis 1991 permettant éventuellement d’évaluer la fréquence du phénomène.

Illustration 17 – Indicateur BSH, période de retour calculée pour l’ouvrage de Mimizan 08977X0009/F4NP1.

Cas du piézomètre 08986X0052/PZ exploitant la nappe superficielle du Quaternaire à Escource

La chronique piézométrique observée sur l’ouvrage de surveillance 08986X0052/PZ montre que la nappe du Sable des Landes a enregistré en mars 2014, au droit d’Escource, une cote maximale jamais atteinte depuis le début de son suivi en 1992 (illustration 18).

La période de retour des niveaux moyens pour les mois de février et de mars 2014 pour cet ouvrage peut être calculée compte tenu de la période de la chronique disponible (22 années de suivi effectif). On notera

20 BRGM/RP-65067-FR Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40) au regard de l’illustration 19 que la période est très humide (niveaux moyens de février et de mars 2014 supérieurs à la décennale humide). Ces niveaux sont des niveaux moyens et ne sont donc pas, sauf cas spécifique, représentatifs des phénomènes de débordements et/ou d’inondations.

Illustration 18 - Chronique piézométrique de l’ouvrage d’Escource 08986X0052/PZ depuis 1992 permettant éventuellement d’évaluer la fréquence du phénomène.

Illustration 19 – Indicateur BSH, période de retour calculée pour l’ouvrage d’Escource 08986X0052/PZ.

3.3.2 Débit des cours d’eau

A titre d’information, des informations synthétiques issues de la banque HYDRO sont présentées ci-après. Elles sont relatives aux mesures de débit effectuées sur la station de l’Eyre à Salles (33), située à 45 km de Mimizan.

La figure 22 montre les débits journaliers mesurés en 2014 sur cette station. Un pic de 119 m3/s a été mesuré le 30 janvier 2014. Cette valeur correspond, d’après la banque HYDRO, à une fréquence décennale (Qix10 = 120 m3/s, illustration 20).

Ce pic est aussi très proche du débit maximal instantané jamais enregistré sur cette station et qui est de 128 m3/s mesuré le 11 novembre 2000 (illustration 21).

BRGM/RP-65067-FR 21 Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

Illustration 20 - Chronique hydrométrique enregistrée en 2014 sur la station S2242510 « L’Eyre à Salles » (33).

Illustration 21 - Débits de crues, débits instantané et journalier maximaux enregistrés sur la station S2242510 « L’Eyre à Salles » (33).

L’exemple de l’Eyre montre que des débits très importants ont été observés en février et en mars 2014 dans les cours d’eau du triangle landais, associés à un fort ruissellement et à une forte mise en charge de la nappe.

Le débit moyen mensuel de février 2014 n’a jamais été dépassé un mois de février durant les 47 dernières années (illustration 22). La période de retour de ce débit moyen est de 33 ans « année humide ».

L’illustration suivante permet de montrer que la période est très humide, ces débits sont des débits moyens et ne sont donc pas représentatifs des phénomènes de débordements et/ou d’inondations.

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Illustration 22 - Débits mensuels enregistrés en 2014 sur la station S2242510 « L’Eyre à Salles » (33).

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4. Diagnostic

L’ensemble des informations collectées et portées à notre connaissance nous conduit à déterminer que l’origine des inondations qui ont frappé la commune de Mimizan à partir de la fin du mois de janvier 2014 est liée : - d’une part, aux fortes précipitations des mois de janvier, février et mars 2014 qui ont entraîné un fort ruissellement et une montée du niveau des cours d’eau qui a mis en charge la nappe du Sable des Landes. En outre, les forts coefficients de marée ont également contribué à la montée des eaux dans le courant de Mimizan et par conséquent, à la mise en charge de la nappe. - d’autre part, à une recharge hivernale importante qui explique les niveaux moyens particulièrement hauts de la nappe. Il conviendra de citer également les précipitations abondantes de l’année 2013 qui ont largement alimenté la nappe du Sable des Landes et qui se trouvait ainsi lors de la période des basses eaux 2013 à une altitude supérieure à celles observées les années précédentes.

Ces deux événements sont responsables de la remontée de nappe et des phénomènes d’inondation constatés.

Les 2 rapports Météo France précisent en effet que les précipitations qui ont touché la commune de Mimizan du 1er au 3 février et du 3 au 4 mars 2014 ne présentaient pas un caractère exceptionnel. Ils rajoutent toutefois que le cumul pluviométrique estimé sur la commune de Mimizan sur la période de recharge des nappes phréatiques du 1er octobre 2013 au 3 février 2014 (puis au 4 mars 2014), peut être considéré comme exceptionnel.

La persistance des inondations jusqu’au mois de mai, longtemps après les fortes précipitations de janvier et de février, est très caractéristique d’une inondation par remontée de nappe. L’état du terrain (très faible dénivellation et absence de fossés) ne facilitant pas l’écoulement des eaux. Compte tenu de la faible inertie de la nappe, il est vraisemblable cependant que l’importance des phénomènes s’est fortement réduite à partir du mois d’avril (voir chroniques piézométriques, § 4.2).

La hauteur exceptionnelle des niveaux piézométriques en février et en mars 2014 est constatée par les observations effectuées sur les deux piézomètres de Mimizan et celui d’Escource. Il est confirmé par le calcul de la période de retour de ces niveaux moyens (cf. § 4.2) qui est supérieure à la décennale humide.

Il conviendra enfin de préciser l’existence d’une influence anthropique : l’ouverture partielle des vannes d’évacuation de l’eau de l’étang de Sanguinet a contribué à l’augmentation du niveau du courant de Mimizan et à mettre ainsi en charge la nappe du Sable des Landes.

Et même si la mairie de Mimizan n’a pas déposé une demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle pour la période de mars 2015, la cote atteinte par le piézomètre le 2 mars 2015 laissait présager à nouveau une inondation par remontée des eaux ce qui fut confirmé à plusieurs reprises lors de la visite d’expertise sur le terrain.

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5. Conclusion

Les inondations qui ont frappé en février-mars 2014 le territoire de Mimizan (département des Landes), sont la conséquence d’une pluviométrie exceptionnelle enregistrée par Météo France, sur la période allant d’octobre 2013 à mars 2014 et correspondant à la période de recharge de la nappe.

Les fortes précipitations de début février et de début mars sont survenues alors que le niveau de la nappe était particulièrement haut suite à une recharge hivernale importante. La conjugaison de ces deux événements a eu comme conséquence une remontée de nappe avec des niveaux moyens en cette période de l’année considérés comme exceptionnels et qui ont été mis en évidence grâce aux chroniques piézométriques enregistrées sur les deux ouvrages de surveillance situés à Mimizan et à Escource (commune située à l’est de Mimizan).

A noter que si l’information figurant dans les graphiques relatifs au calcul de l’indicateur BSH permet de montrer que la période est très humide, ces niveaux sont des niveaux moyens et ne sont donc pas, sauf cas spécifique, représentatifs des phénomènes de débordements et/ou d’inondations et la fréquence fournie n’est pas celle que l’on cherche.

Ces fortes précipitations ont également entraîné une forte augmentation des débits des cours d’eau pouvant être qualifiée d’exceptionnelle. Si les calculs fournis par la banque hydro permettent de montrer que la période est très humide, ces débits restent toutefois des débits moyens et ne sont donc pas représentatifs des phénomènes de débordements et/ou d’inondations.

Ces inondations qui ont perduré jusqu’au mois de mai sont caractéristiques d’une inondation par remontée de nappe.

En outre, la mise en charge de la nappe a été accentuée par la montée des eaux dans le courant de Mimizan suite aux importantes précipitations, à l’ouverture partielle des vannes d’évacuation de l’eau de l’étang de Sanguinet (facteur anthropique) et aux forts coefficients de marée.

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6. Bibliographie

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7. Annexes

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28 BRGM/RP-65067-FR Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

BRGM/RP-65067-FR 29 Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

30 BRGM/RP-65067-FR Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

BRGM/RP-65067-FR 31 Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

32 BRGM/RP-65067-FR Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

BRGM/RP-65067-FR 33 Avis sur phénomène de remontée de nappe, commune de Mimizan (40)

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Centre scientifique et technique Direction Régionale Aquitaine 3, avenue Claude-Guillemin 24, avenue Léonard de Vinci BP 36009 - 45060 Orléans Cedex 2 - France 33600 Pessac – France Tel. 02 38 64 34 34 Tél. : 05 57 26 52 70