Le Village De Gimbrède
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Inventaire thématique du patrimoine bâti : Les transformations des agglomérations en Gascogne gersoise à la fin du Moyen Âge LE VILLAGE DE GIMBRÈDE Vue générale du village de Gimbrède depuis le sud-ouest Conservation Départementale du Patrimoine et des Musées Abbaye de Flaran 32310 Valence-sur-Baïse [email protected] SOMMAIRE Introduction 1. Historique a. Les seigneurs de Gimbrède b. Le village et la communauté à la fin du Moyen Âge c. Gimbrède au cours de la première moitié du XVI e siècle d. Gimbrède au XVII e siècle e. Gimbrède de l’Époque moderne à aujourd’hui 2. Inventaire du patrimoine bâti a. La commanderie b. L’église paroissiale Saint-Georges c. La fortification d’agglomération d. Les maisons à pan-de-bois 3. Dynamiques morphologiques a. L’implantation de la commanderie (XII e siècle ?) b. Le regroupement de l’habitat à côté de la commanderie (XIII e siècle ?) c. Les transformations de certains édifices à la fin du Moyen Âge d. Le déplacement de la commanderie au sein du village (fin du XVI e siècle) Synthèse Bibliographie et sources Annexes : - 20-03-PL-01 : Le village de Gimbrède en 1837. - 20-03-PL-02 : Le village de Gimbrède en 2010. - 20-03-FIG-01 : Tableau récapitulatif des actes d’acquisition de maisons à Gimbrède et son faubourg pour le compte de la commanderie entre 1537 et 1542 d’après le Fonds de Malte (AD Haute-Garonne). - 20-03-PL-03 : Le village de Gimbrède au début du XVI e siècle, restitution hypothétique et schématique d’après les sources écrites. - 20-03-PL-04 : Le village de Gimbrède au XVII e siècle, restitution hypothétique et schématique d’après les sources écrites. - 20-03-FIG-02 : Dépouillement des biens nobles situés dans le village de Gimbrède en 1669 (Source : AD Gers, E suppl. 259, Compoix de Gimbrède, 1665-1669). - 20-03-PL-05 : Les fortifications de Gimbrède. - 20-03-PL-06 : Les maisons à pan-de-bois de Gimbrède. Inventaire du patrimoine bâti de Gimbrède – étude thématique – Anaïs Comet, août 2012 – IA00038549 2 La commune de Gimbrède se trouve au nord du canton de Miradoux en position frontalière à la fois avec le département de Tarn-et-Garonne et celui de Lot-et-Garonne. Le village 1 est implanté au cœur de la commune, sur les pentes douces descendant des coteaux, à l’ouest, vers la vallée de l’Auroue, à l’est. Il se situe à quelques mètres au nord du ruisseau de Capblanc. L’altitude varie entre 90 m à l’est et 200 m à l’ouest. Le sol, argilo-calcaire sur les coteaux et argilo- siliceux dans la vallée de l’Auroue et ses premières terrasses, est très fertile. Le village de Gimbrède ne se situe sur aucune route ni chemin important. La voie reliant Lectoure à Astaffort puis Agen passe à quelques centaines de mètres à l’ouest des limites occidentales de la commune. Le chemin de Saint-Jacques de Compostelle passe quant à lui au nord des limites communales. Le village est à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Lectoure et environ 25 km au sud d’Agen. La commune s’est formée par le rattachement de la communauté de Rouillac à celle de Gimbrède en 1823. Rouillac était une paroisse indépendante au Moyen Âge sur laquelle les commandeurs de Gimbrède avaient des droits seigneuriaux. Le village de Gimbrède et le hameau de Rouillac constituent encore aujourd’hui les deux seuls pôles d’habitat groupé de la commune. Extrait de la carte IGN au 25 000 e. © IGN 2009 –SCAN25® - Licence N°2009/CISO-21-167. 1 Voir annexes 20-03-PL-01 : Le village de Gimbrède en 1837 et 20-03-PL-02 : Le village de Gimbrède en 2010. Inventaire du patrimoine bâti de Gimbrède – étude thématique – Anaïs Comet, août 2012 – IA00038549 3 1. HISTORIQUE De très rares éléments de l’époque gallo-romaine ont été mis au jour sur le territoire communal. Il s’agit de découvertes isolées : quelques fragments de poterie et une monnaie, un aureus 2. Le territoire de l’actuelle commune de Gimbrède dépendait au Moyen Âge de la vicomté de Lomagne. Le château de Gimbrède et ses archives ayant brulé à l’extrême fin du XV e siècle, nous ne disposons malheureusement que de peu d’information historique sur les périodes antérieures à 1500. a. Les seigneurs de Gimbrède D’après l’abbé Benaben, dans sa monographie de Gimbrède, l’existence d’une commanderie de Templiers serait attestée dans la seconde moitié du XII e siècle 3. Celle-ci apparaîtrait dans certains des actes de la commanderie d’Argentens conservés dans le fonds de Malte aux Archives départementales de la Haute-Garonne. Cependant, l’abbé Benaben ne cite pas de source précise pour étayer cette information. La première véritable mention de Gimbrède dans la documentation écrite date de 1246 4. La paroisse est alors mise sous la protection immédiate du Saint-Siège par le pape Innocent IV à la demande des frères et du commandeur. En 1312, l’ordre des Templiers est supprimé par le roi Philippe le Bel. Les biens templiers passent alors à l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Il en va de même de la commanderie et seigneurie de Gimbrède. Plusieurs actes des XIV e et XV e siècles attestent de la suzeraineté du vicomte de Lomagne sur la seigneurie de Gimbrède 5. Par ces actes, les commandeurs successifs constituent des procureurs afin de rendre hommage et prêter serment de fidélité au vicomte de Lomagne en leur nom. C’est le cas par exemple en 1374 : L’an mil trois cent soixante quatorze et le septieme jour du mois d’aoust le frère Baptiste de Rolland grand prieur de Saint Jean de Toulouse commandeur de Gimbrède constitua pour son procureur frère Pierre de Capluc religieux dudit ordre pour rendre hommage et prêter le serment de fidélité au comte d’Armaignac comme vicomte de Loumagne a raison de la terre de Gimbrède et de ses membres acte retenu par Pierre Combetis notaire ledit acte cotté Liasse 1 n°1 6. En 1418, un acte semblable donne quelques précisions : il est déclaré que ledit sieur commandeur a dans le susdit lieu la justice haute moyenne et basse et l’exercice d’icelle avec le droit de chasse et peche terres prés guerets ou pastens, moulins, rentes, oblies, même qu’il peut uzer du droit de prelation acaptes (…) et autres droits seigneuriaux 7. Le commandeur est à la fois seigneur foncier et seigneur spirituel du lieu. Si l’on en croit l’abbé Benaben, il établit chaque année quatre consuls, a le droit de nommer le recteur et de percevoir la dîme. Il jouit de la haute, la moyenne et la basse justice sur l’ensemble de la seigneurie. Le commandeur est cependant tenu à l’hommage envers le vicomte de Lomagne son 2 LAPART, Jacques et PETIT, Catherine (dir.), Carte archéologique de la Gaule, Le Gers , Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Ministère de la Culture, Paris, 1993, p. 249. 3 BENABEN, Abbé, « La commanderie de Gimbrède », BSAG , 1920, p. 135. 4 AD Haute-Garonne, H Malte Argentens 1, document n°1 bis ; cité dans RAMIS, Pauline, Les commanderies templières du Gers, étude archéologique , mémoire de master 2 sous la direction de Nelly Pousthomis-Dalle, UTM, 2 volumes, 2011, vol. 1, p. 68. 5 AD Haute-Garonne, H Malte Golfech 16, documents n°1 , 2 et 3 par exemple. 6 AD Haute-Garonne, H Malte inv. 72, Inventaire du fonds de Malte, 1747 ; numérisé et accessible sur le site Internet : www.archives.cg31.fr. Cote actuelle de l’acte inventorié : AD Haute-Garonne, H Malte Golfech 16, document n°1. 7 AD Haute-Garonne, H Malte inv. 72, op. cit. Cote actuelle de l’acte inventorié : AD Haute-Garonne, H Malte Golfech 16, document n°3. Inventaire du patrimoine bâti de Gimbrède – étude thématique – Anaïs Comet, août 2012 – IA00038549 4 suzerain. En 1543, les droits de justice sont reconnus et confirmés au commandeur par François Ier à l’encontre d’Henri d’Albret, alors roi de Navarre et vicomte de Lomagne 8. Malgré le rattachement de la commanderie de Gimbrède à celle de Golfech au début du XVI e siècle, la seigneurie reste entre les mains du commandeur de Gimbrède, et ce jusqu’à la Révolution. b. Le village et la communauté à la fin du Moyen Âge Le village de Gimbrède n’apparaît dans les sources écrites pour la première fois qu’au milieu du XIV e siècle. Un accord est alors passé entre le commandeur et les habitants : L’an mil trois cent quarante un et le dix septieme jour du mois de may le commandeur de Gimbrède et les habitans dudit lieu passerent un accord par lequel il est permis audit sieur commandeur de faire vendre son vin audit lieu dans une ou plusieurs tavernes pendant quinze jours du mois d’aoust a l’exclusion de tout autre pendant chaque année. Plus lesdits habitans accorderent au sieur commandeur un local ou place contenant douze razes pour y batir une maison ladite place confrontant avec la rue publique et avec le ruisseau dudit lieu de Gimbrède et avec la place de Fortanier et Pierre Arman frères et avec la place commune dudit lieu cela fut accordé pour le prix de trois deniers morlas acte retenu par Géraud notaire cy cotté Liasse 8 n°8 9. Ce texte est intéressant à plusieurs égards. Il indique tout d’abord qu’à cette date, en 1341, la communauté des habitants est organisée et en mesure de transiger avec le seigneur.