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JEANNE DAILC
EST-ELLE LORRAINE?
PAR
I1ENBf LEPAGE,
Arcliivisle (lu département de la NemrLlme 2
NANCY,
GRIMBLOT ET VEUVE RAYBOIS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES, I Ince Stanislas, 7, et rue Saint-Dizier, 125.
1852.
I Document VII h II 1111111111 IIIIII III D __00000056192 JEÀNNE DAIIC
EST—ELLE LORRAINE?
Une tradition constante, tt peu prés universellement admise, avait, pendant longtemps, placé le lieu de nais- sance de Jeanne Pare dans la portion de territoire qui formait autrefois les duchés de Lorraine et de ilar; nos contrées s enorgueillissaient d avoir donné le jour â I hé- reine qui sauva la France:.... On cherche maintenant â leur ravir un genre d illustration dont elles étaient fiè- res, pour en doter une province voisine de la nôtre. Peu importé, aujourd hui que les anciennes divisions provinciales ont disparu, que le berceau de la Vierge de Domremy ait &é en Champagne ou en Lorraine; nous avons tous, comme citoyens de la même patrie, le droit de revendiquer sa gloire. Mais il n en est pas de
• Voir, tour l brthograpbe du nom de Jeanne Parc, la disser- tation publiée par M. de Haldat dans l Examen critique de l his- toire defeanne )Jarc. Nancy, 1850. (o) même au point de vue historique, et on peut, on doit même, sans crainte d être accusé d un amour propre na- tional étroit, chercher â établir, d une manière positive, Tes droits de chacun de ces pays à l honneur qu il ré- clame. Parmi les historiens qui ont abordé cette question, les uns ne se sont pas donné la peine de la discuter: ils ont, d un trait de plume, dépouillé la Lorraine et le Barrois d une prérogative dont ils étaient en possession depuis des siècles d autres ont bien voulu descendre jusqu à la discussion, et essayer, au moins, de prouver ce qu ils avançaient. De ce nombre est M. Athanase Renard, auteur d un travail intitulé: Souvenirs du Bassqny champenois, qui n été inséré dans les Mémoires de fa Société historique et archéologique de Langres; c est à lui surtout que je me propose de répondre. Je m efforcerai de le faire sans passion, sans entrainement, en imposant silence â la voix de mes affections pour n écouter que celle de la vérité; je m efforcerai surtout de ne pas oublier un seul instant que l homme û qui je m adresse mérite tous mes égards et tout mon respect. Toutefois, etje puis le dire sans offeflser mon adver- saire, je crains que M. Renard n ait trop subi l influence d un sentiment contre lequel l historien doit toujours se tenir en garde; je crains que sou patriotisme ne l ait entrainé malgré lui au-delà des bornes de la modération et de l impartialité. LI n était pas nécessaire, pour expo- ser les titres de la Champagne à l honneur d avoir vu naître Scanne Darc, de se livrer à des considérations gé- nérales tout â fait étrangères au sujet; de traiter avec tant de sévérité quelques auteurs lorrains, et de con- - damner la politique suivie vis-»â-vis de la France par les souverains qui ont régné sur notre pays. Petit-être aurait-il fdllu, avant de porter un jugement si rigoureux, examiner de plusprés les faits, tenir plus de compte des temps, des circonstances, de la situationré- ciproquc du royaume et des petits états qui, plus tard, furent réunis â la couronne. Etait-il besoin, surtout, de flétrir la mémoire de Charles JE (I), dont la conduite
(1) . Le duc de Lorraine Charles li, dit M. Renard, séparé de sa femme etvivant en concubinage avec la belle Alizon du May, dont il eut cinq enfants, traînant les restes d un corps usé par se; dé- huches et accablé d infirmités, se sentait au déclin de sa vie-C est dans cette situation qu ayant entendu parler de Jeanne, dont la réputation de sainteté -grandissait tous les jours, il désira la voir et la fit mander près de lui, espérant probablement qu elle pour- rait faire un miracle en sa faveur.» - Cette phrase est sans doute la traduaion de cette partie de l in- terrogaLoire de Jeanne « Item confessa fuit quod dux Lotharin- » gix nandavit quodïpsa dticeretur ai cura: ad quem et ipsa • ivit; sibique dixit quel ipso volebat ire in Francium. Et inter-
• rogavit cern dux ipse de reeuperotione $11w sanilatis; sed ipsa • dixit si quel nihit mdc sciebat; et pauca de suo vniagio cidem • duci declaravit. Dixit (amen ipsi -duel quod ipse traderet cl • lilium simm et gentes, pro ducendo eam cd Ftanôiain, et ipsa • deprecaretur Deum pro sua sanitate," (8) privée fut condamnable sans doute, mais qui, par sa valeur, sou amour des arts sa modération et sa bonté, ut racheter ses faiblesses et se rendft digue dit ton.- élevé qu il occupait? La Lorraine, d ailleuù, ne se montrzi pas; comme on se plait à le dire; constamment hostile à la France et iàujours prête à s allier â ses ennemis. On la voit, au contraire, dès là commencement du XIV siècle, s asso- cier librement à elle: é Thibaut 11 combat à Courtray et à Mons-ezi-Puelle â•cité de Philippe-le-Bel. Son fils, Ferry 1V, est délivré par Chdùles-le. BeI de la captivité où le retenait Louis de Bavière. Depuis lors, éntre les ducs de Lorraine et les rois de France, c est, comme on disait autrefoig , à la vie S â la mort (1). Le même Ferry IV est tué à Casel, sous la bannièrebannière françiise son fils Raout périt sur le champ rie bataille de Crècy. Jean, fils de Raoul, se bat pour la France À Poitiers, à Auray,à B.osebecque;Chantes LI, end, se joint d abord à la Bourgogne; puis se rapproche bientôt de la Franco et lui demeure aussi fidèle que ses devanciers (2).» Mais, je le répiMe;ies faits sur lesquels on .s est plu à s étendre en invoquant le témoignage d historiens me- dernes évidemment hostiles à la Lorraine, ces faits sont complètement étrangers à la question; ce qu il s agit
(1) Lettres à M. C. de la Tôur sur ta Lorraine et la France, p3 M. Ch. Lenormant (T. XX1W du Correspondant). (2)Lorraine et France, par M. C. de la Tour. n ( 9 ) uniquement de déterminer, c est la véritable origine de .Jeanne Pare. Pour y arriver, je m appuierai sur deux sortes de preuves les ouvrages imprimés et les docu- ments inédits, et j essaierai de démontrer 1° Que Jeanne Pare a toujours été regardée comme Lorraine 2° Que le village où elle est née était mi-partie Cham- pagne et Barrois ° Enfin, que la maison de Pomremy, qu habita .Jeanne Parc, était dans la partie barrisienne,
I.
Ainsi que je le disais en commençant, la tradition est peu prés unanime en faveur de l opinion que je sou- tiens; cette tradition, où avait-elle puisé sa source? Comment, si Jeanne avait été Champenoise, comme on le prétend aujourd hui, les écrivains, qui furent ses con- temporains, ne l eussent-ils pas dit, et comment la pro- vince qui lui avait donné le jour n a-t-elle point protesté contre un mensonge qui, en se propageant, acquérait toute la force de la vérité? Or, les chroniqueurs, les historiens et les po4ites du XVe siècle, à part quelques- uns qui l appellent la Vierge française, la désignent, presque tous, sous la qualification de Vierge lorraine. Et ce sont non-seulement les écrivains fiançais qui s ex- priment dans ce sens; mais cette croyance était devenue tellement populaire, qu elle était admise jusque dans les pays étrangers. (40 ) Il suffit, pour s en convaincre, de jeter les yeux sur les nombreux extraits des auteurs du temps, que M. Jules Quicherat a rassemblés, dans les !.° et li e volumes de son savant et consciencieux ouvrage sur Jeanne Pare (t) ; ces auteurs étaient tellement convaincus de l origine lorraine de Jeanne, que quelques—uns vont même, par une grossiére erreur géographique, jusqu à placer Vaucouleurs dans la province où ils croyaient qu elle était née. Le premier écrivain cité par M. Quicherat est Per- ceval de Cagny, qui fit mettre par écrit, en 1436, les choses qu il avait recueillies sur la Pucelle d Orléans « En iceluy an [nccccxxvuzI], dit-il, le [vi e] jour • dudit mois de mars, une pucelle de l eage de xviii ans • ou environ, des marches de Lorraine et de Barrais, • vint devers le roy â. Chinon., Un autre chroniqueur alençonnais, qui fut, comme le précédent, attaché à la personne de Jean H, duc d A- lençon, écrivait, en 4473 «.....Le bon Dieu.....voulant donner remède et fin A l affliction des bons et loyaulx François, et l orgueil des Anglois réprimer et annichiler, suscita l esperit » d une jeune pucelle nagée de dix-huict à vingt ans, nu- » tifve de la ville de Dompretny, duché de Bar, â trois » petites lieues de Yaucouleurs.»
(t) Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne Darc, eue, Paris, 1845 et années suiv. C ) Jean Chartier, chantre de Saint-Denis, chroniqueur en titre des rois de France (1449), fait, comme Perceval de Cagny, venir Jeanne des marches du Barrois: « En cellui temps, vint nouvelles qu il y avait une pucelle d ernprez Vaucolour ès marches de Barrois... Et dist à messire Robert de Baudricourt,.. et à plu- sieurs autres, qu a estait nécessité qu ilz l amenassent » devers le royde France. Une histoire de la Pucelle, contenue dans le J!firoir des femmes vertueuses, petit livre qui parait avoir dté très-populaire du temps de Louis XII, contient ce pas- sage: « Incontinent après que le siège des Angloys fut assis 2 au devant de la ville d Orléans et durant celluy siège, » messire Robert de Baudricourt, capitaine de Yau- » couleur en Lorraine; lors estant en l est du roy, se » adressa une jeune pucelle dudit Vaucouleur, nommée » Jebanne.» On lit dns une relation du temps, écrite en langue romane, et que M. Quicherat désigne sous ce titre le Greffier de l Hôtel de Ville d Albi Se es assaher que en le mes de mars, l an mil t ccccxxviii verre al dich noble rey de Franssa una » (lIha, Puizela jobe de l atge de quatorse à quinse » ans, la calera de! pais et ciel dugat de Loreyne.» « La dessusditte Pucelle estoit de Lorraine, du lieu » de Vaucouleurs ... », dit Mathieu Thomassin, auteur d un livre sur l histoire, les droits et les prérogatives de ( 12 ) ht couronne deiphinale (t), composé du vivant même de Charles VII, par ordre de Louis XI, alors Dauphin de Viennois, qui, par lettres de commission datées du mois de mai 4456, avait chargé Thomassinde entravai], comme étant le plus ancien de ses officiers et comme ayant beaucoup de lumières et d expérience. Le témoi- gnage de cet écrivain est ici du plus grand poids c est un contemporain, car il était né en 1504, et il avait environ 37 ans â l époque du sidge d Orléans; il était conseiller au Conseil delphinal, fonctions auxquelles l avait appelé Charles VU quand ce prince était Dauphin de Viennois, et c est à Paris, il le dit lui-même, qu il a écrit une partie de son livre, qu on peut considérer comme un recueil officiel. M. Quicherat rapporte encore l extrait suivant d une lettre écrite de Lyon, le 22 avril 4429 (2) &.. Scripsit ulecrius... quod quœdarn Paella oriunda il ex Lotharingia, oetatis xviii annorum vel circiter, est » penespredictu n regem. Il faut citer enfin l Abréviateur du Procès, ouvrage qui n a pas de titre,- dont l auteur est inconnu 5 mais â diverses époques, on a tiré des fragments plus ou moins longs qui ont été mis au jour5 notamment la
(1)Le Registre Delphinal. V. Lelong, Bibliot. hist. de la France, t. 3, n° 5790. (2) Cet extrait a pour titre : cc Le Greffier de la Chambré des comptes de Brabant.» - -(15) relation qui fait suite â l Histoire et Chronique de No; - rnandie, imprimée â Rouen en 1581 ; relation qui a pour intitulé: Ensuit le livre de- la pucelle natifoc de Lorraine qui réduit France entre les mains du roy.» Voilà pour les historiens et les chroniqueurs français et bourguignons; voici maintenant ce qu ont écrit- les poètes. - Le premier que cite M. Quicherat est un anonyme, auteur d un po(me latin sur l arrivée de la Pucelle et sur la délivrance d Orléans (1); il s exprime ainsi
fdirabilis ecce Paella, Orto parentela perpaupere rurkolarum, Regni liligeri, patrie Barrensis in oris Emicat, ut, virgo, referat nova gaudia muadi.
Le second est Valeran Varanius (2), dont le porne,
(ï) Voici l extrait de quelques-unes des noies placées par M. Quicherat en tête des citations qu il a faites des différents au- teurs dont il mentionne les ouvrages. « Anonyme. L Auteur d un poème latin sur l arrivée de la Pucelle et sur la délivrance d Or- Jéans... Opuscule inédit transcrit à ta suite du procès de réhabili- tation et de la même main, dans le manuscrit 5970 de ta biblio- thèque royale. Comme il n a pu être placé là qu avec l assentiment des greffiers, peut-être même avec celui des juges, cette circon- stance prouve qu on y attachait nlor&quelque prix.» (2) « Il faut parler de cet auteur à cause de l autorité très-grande dont-il jouit par le fait des historiens de Jeanne d Arc. Il était (14 intitulé: Degestis Joannœ virqinis Francce (I), «qregice bellafricis, libri IV, renferme ce passage:
Flaccida quuw magnis lugeret GaDin bellis, Finibus Austrasfœ digressa juvencula, panels Huc veniL comitata vins ......
Et plus loin, dans une autre pièce de vers en forme de dialogue, composée pour l abbé de Saint-Victor, qui avait prêté â Fauteur le manuscrit du procès de Jeanne Darc:
Malte tibi, venerande pater, generosa virago Debet et Austrasiœ nobile stemma plag1e.
Enfin, le troisième poite ti citer est François Villon, dans la ballade des Dames du temps jadis, pièce qui fait partie de son Grand Testament, écrit en tAG!
La royne blanche comme un lys Qui chantoit à voix de sereine, Berthe nu gront pié, Bietnis, Allys, Harembourges qui tint le Mayne, Et Jehanne & bonne Lorraine Qu Angloys bruslèrent à Rouan.
natif d Abbeville et théologien de la faculté de Paris. o (M. Qui- cherat.) (1) Un manuscrit contemporain de l édition qui est à la biblio- thèque Sainte-Genc y [ève (no 1643), n pour Litre: Libri quatuor de gestis .Jounnœ Puebœ loritnnoi. o (M. Quicherat.) (li)
Les écrivains étrangers ne sont pas moins unanimes. Voici de quelle manière s exprime VEcossais Walter Bower (1) « C irca idem tempus venU de Lotharingia qwvdarn virgo juvencula, nomine Johanna, quai dicebat se fuisse missam ab Altissiino aci propulsandunLet ener- >, vandum Anglorum ,nolimina. Un autre Ecossais, le religieux de Dumferling (2), tient le même langage cln diebusillis suscitavit JJominus spiritum oufvadam » puellai mirabilis, in finibus Franciœ oriundœ, in du- » catu Lolharingim prope castrum regaic de Vauco- » ]Our, in episcopatu Tullensi, versus Imperium. . « En ces mêmes temps, dit Eberhard de Windec- » ken (3), comme le roi de France et les Anglais étaient
(4) « Cet écrivain, Ecossais de nation et gradué en droit de l U- niversité dé Paris, naquit en 1585 ..... Il entreprit, en 1441, de continuer et de compléter Fordun, qui, à la lin du XIV siècle, avait commencé une histoire ou chronique générale de son pays... l3ower, dans son 15 livre, parle de Jeanne d Arc, sur laquelle il avait eu des renseignements par un témoin oculaire, » (M. Qui- cherat.) () « A continué Fordun... Il a sur Walter Bower l avantage de s être trouvé en France du vivant de Jeanne d Arc, de l avoir suivie dans toutes ses campagnes, et même d avoir assisté à ses derniers moments. » (Idem.) (5) .. Trésorier de l empereur Sigilmond, à écrit l histoire du (413 i en guerre, il se leva, en Lorraine, une jeune fille qui » fit en Franco des miracles dont les Anglais furent grau- dement affaiblis..... On lit le passage suivant dans l ouvrage intitulé De Europa, publié, par le pape Pie IJ, lorsqu il n était encore que le cardinal }Encas Sylvius, et du temps même de la Pucelle: « In regno ipso Franciœ quod nostra oetate Joarcna, » virgo Lothoringensis, diyinitus, ut credunt, admo- flua, virilibus indumeneis et armés induta, gallicas » ducens acies, ex dnqlorum manibus magna exporte, i. mirabiic dictu, prima inter primos pugnans, victo- » rianz eripuit. » Je citerai aussi Philippe de Bergame, dans son livre De clatis electis que mulieribus, qu il fit imprimer Ferrare en U97 cfoanna, virgo Gallica, nations Lothoringensis..... in metropoli Rotiiomagensi.....in sumtna castitate decessit, igne cremata. Une des pièces du procès. de réhabilition (ML Pari Maugierpropositio in latinum translata), contient ce qui suit « .... . Ipsa lute ut boum recordationis et bu- » milis J olianna d Arc, pridem vulgariter dicta la
règne de sonmaltre d après tes renseignements qu il avait recueillis sa cour. Son chapitre sur Jeanne d Arc est ta reproduction évi- dente de relations officielles envoyées de France ù l empereur. » (M. Quiclierat ) (17) » Pucelle, virgo leumiils et innocens de partibus b,- tharinqiœ; de Do;npno-Ilemigio. Voici enfin une citation qu on ne peut accuser d être - - entachée des erreurs qu ont parfois commises les chro- niqueurs ou les poètes; c est un extrait du 8 compte de Guillaume Cbarier, receveur général de toutes les finances: «  Jehan de Mets, escuier, la somme de cent livres pour le deffray de luy et autres gens de la compaignie • de la Pucelle n a guieres venue par devers le roy • nostre sire, du pays de Barrois ..... , laquelle somme • a esté aux dessusdictz octroiée par lettres du roy du • xxi jour d avril mil ccec xix.» Ces assertions, si nombreuses (1), si unanimes, ne
(1) Voir aussi : Manuscrit d Orléans (143O).— Or en eetemps avait une jeune fille, au pays de Lorraine, aagc (le dixhuiet ans ou environ, nomniée Jeanne. » (Tripauli.) - Mémoires de Saint-Rerny (1454). - e Vrai est qu en u6 vil- » laige sur lesmarehcs de Lorraine, avait un homme et ne lune- nie . etc. » (Pauthéàn liLt. Saint-Remy; p. 488.) Ilistoirc de France dc.fluhaillan (1500).— « il y eut unijeune » fille, de l âge de 22 ans, native de Vaucouleurs en Lorraine. (p. 95.)
Joannis .rtTaucLri chronica (1500). — « Ferait ad regem L a- n rolum in Franciaru guadam puelta plebeia ex Lotiraringia. n - • :. Pair li .miIii Vcroncnsis, de rebus gestis Fiancerai,,, ( I 530.) ( 18 ) forment-elles pas, j en appelle â tous les hommes de bonne foi, comme un faisceau de témoignages qu une
- .JtlhannaLotbariaga ptielia duodcviginti cire iler annos na fa.» (p. ccxxv.)
Aurdliœurbis angiicuna obsidio, auct. L. MiqucIlo ( 1560).— La Pucelle y est nommée partout Virqo Lot haringa.
L Histoire tragique de la Pucelle, par Fronton du Duc (I8l)
n Messieurs, &est à l honneur du pays de Lorraine..... n n Aux terres de Lorraine elle naquist aussi ..... n
Syhilla fronctea sen de admira&iU Pueita Johonna Lotharinga. Orseiiiis, 1606.
Cubent Genebrardi Chronographia (1609). - Johanna
an !.Jaréia Puelia sive virgo, inopa pastorc, in Lotharingoruin » Domprcmio pago cria. » (p. .692.)
Puellw aureiiancnsis causa, anctore Jacoba Jolie (1609). - Dejohannœ Lotliaringe judiaio. (p. 4.) lieroïna nobitissinaœ Jofrannw Dore Lotharinga historia, asic- tore Bordai. Pontiinussi, 1612.
J ajouterai encore ce passage de la déposition de Guillaume de flicarville, lors do procès de réhabilitation n Dixit quod, ipso exgisrente infra vitiam Âtsreiiauensern.... cum Domino de Ihi-
a uoys et piuribus allis eapituneis, vencrunt nova quodpea viilom de Gnon tronsiverat une bergcreta, vocata la Pucelle, quant duo aut Ires nubiles viri de patria Loiharingke, ex qua trahebat or- n tum, co:nduccbant. » ( 49 ) simple dénégation ne saurait détruire? Ne démontrent- elles pas que la tradition qui faisaituaitre Jeanne Darc en Lorraine, ne puisait pas seulementsa source dans une prophétie devenue alors populaire, mais qu elle s ap- puyait sur l opinion générale de presque lotis les histo- riens, les chroniqueurs et les poètes contemporains? C est là un fait qui pourrait, au besoin, servir à lui seul de preuve, s il n y en avait pas d autres bien autrement concluantes. Ainsi donc, il est bien établi qu aucun écrivain du temps de Jeanne Pare, n a eu lapensée d accoler au non) de la Pucelle l épithète de Champenoise; et que quelques-uns seulement l ont qualifiée de Française. lroyons maintenant quels témoignages on invoque petit- avancer 1c contraire. Ce sont: d abord la Chronique de la Pucelle, différents passages de filM. Ilenri Martin, Rerriat Saint-Prix et Michelet, puis les géographes Nicolle de la Croix et Vosgien, puis l extrait d une lettre de Perceval de flou- lainvilliers, enfin les lettres-patentes de Charles VIII, qui anoblissent Jeanne Parc et sa famille. La Chronique 41a Pucelle, dit M Renard, un des • plus anciens documents qui nous soient pan enus sur • Jeanne 11arc, et l un des plus souvent cités, fait dé- pendre Pomremy de l eslec: ion de Langres. On verra tout à l heure que cette assertion est vraie dans un sens, mais qu elle ne peut s appliquer qu à une portion du village de flomremy 5 en attendant, il est bon (. 20 ) peut-être de faire voir ce que pense de cette fameuse Chronique de la Pucelle, qu on invoque comme une si grande autorité, l historien qui n réuni le plus graud nombre de documents relatifs à Jeanne flare: « Voici, dit M. Quicherat, un ouvrage sans nom d au- teur, qui, à en croire le titre qu on lui a donné, serait • le document par excellence sur Jeanne d Arc.... Il • s en faut qu elle (la Chronique) ait le caractère d ori- • ginalilé qu on lui attribue. Une partie de ce qu elle • contient sur la Pucelle, n est que la copie, légèrement » modifiée, soit dejean Chartier, soit.du Journal du y siége d Orléans, paraphrasant Jean Chartier; de sorte » que ces seuls emprunts en reculent la composition au- » delà de 1467. D autres portions du récit sont faites avec le procès de réhabilitation.... Toutefois, divers » détails, appartenant en propre à la chronique de la Pucelle, doivent avoir été fournis par des témoins ou » des acteurs des événements de 11.9. , Peut-être serait-il permis, après un tel jugement, de rejeter complètement la preuve qu on prétend tirer de cette Chronique; je veux bien, cependant, l accepter. II en est de nme des assertions de colle de la Croix et de Vosgien, lorsqu ils disent que Domremy était dans la Champagne et dans le Bassigny; cela est vrai encore, mais, joie répfSte,seulement pour unepartie de ce village. La même observation s applique encore à la lettre écrite, le 21 juin 1429, A Philippe-Marie Visconti, duc de Milan, par Perceval de Boulainvilliers, conseiller- ( 2!) &iambellan du roi et sénéchal de Berry; voici comment il s exprime en parlant de Jeanne Parc; c Mata est in • uno parvo viilagio nominaeo Dornpremii, in baihvia • Bassignata, infra et finibus refui Franciœ, Super fluvium de Mense, qua, fuxta Lottrinqianz, jusds et » sirnplicibus parentibus noscitur progenita. » Quant aux passages empruntés à MM. fleuri Martin et Michelet, ils ne peuvent pas être discutés; car, ou ils sont trop vagues, ou ils ne concernent que des faits gé- néraux et ne prouvent absolument rien. Je nie borne â renvoyer ceux qui pourraient avoir des doutes à cet égard, au mémoire de M. Athanase Renard. M. Berriat Saint-Prix, s appuyant sur une déclaration de Jeanne Dare, et l interprétant ii sa manière, prétend que les habitants de Domretny, à l exception d un seul, "taient d ardents royalistes; ce qui n est pas tout-â-fait, on en conviendra, la traduction littérale de ces paroles de la Pucelle c Interroguée si ceux de Pomprerny te- • noient le parti des Bourguignons ou Ârmignacs, res- • pond :.qu elle ne counaissoit que ung Bourguignon. » On n prétendu tirer, aussi des arguments de deux autres parties de l interrogatoire de Jeanne : celle mi elle raconte les espèces de combats que se livraient les en- khnts de Doruremy et de Maxey, et celle mi elle dit que quand on signalait l arrivée de gens d armes, elle aidait ses frères fi conduire les troupeaux c ès prés, en un chaste] nommé l Isle. » Ce château, que M. Renard appelle complaisamment une forteresse françai3e, è4ait (2) justement, comme on le verra bientôt, une seigneurie comprise dans la partie barrisienne de Domreniy, et dont les possesseurs faisaient hommage aux ducs de Bar. Les lettres-patentes de Charles VU, portant anoblis- sement de Jeanne Parc et de sa famille, et celles par les- quelles il affranchit de tous impôts les habitants de Dom- remy et de Creux, paraissent, au premier abord, con- cluantes, car il y est positivement dit que i)omremy dépendait du bailliage de Chaumont; mais, encore une fois, je ne nie pas ce fait, puisqu il est vrai, sauf restric- tion. Charles Pulys a donc eu raison aussi de dire que Pomreiny était de ce même bailliage de Chaumont et de la prévôté d Andelot; mais il a eu tort de l affirmer d une nianiére absolue. Au reste, la reconnaissance qui atta- chait les flulys à la France, explique facilement l erreur commise par un des membres de cette famille, lequel, d ailleurs, en raison des fonctions imporLantes qu il tenait de la bonté du Roi (il était avocat-général à la cour des aides), ne devait ni ne pouvait rien écrire qui fùt contraire aux prétentions de la couronne. Il me reste â parler maintenant d un document que nos adversaires ont essayé d employer comme une arme contre nous, ?t qui leur a servi de prétexte pour tourner en ridicule plusieurs écrivains lorrains et pour (rainer dans la boue la mémoire de Charles 11. Ce do- cument est la Chronique de Lorraine, autorité plus que coxjtestable sans doute, mais oi se trouvent cependant ( 25 ) rapportés des faits qui furent également racontés par les témoins appelés lors du procès de réliâbilitation de Jeanne Hait. Voici le passage de la Chronique ;je suis loin de l invoquèr comme un témoignage â l appui de la thèse que je soutiens, mais il m était impossible de le passer sous silence: « En l an mil quatre-cent dix-sept, au lieu de Domp- " remys sur Meuse y must une jeune fille nommée la Pucelle, en l ange de dix-huict ans, inspirée de Dieu..., n dont cette fille disoit que si elle estoit â Bourges vers le Roy, qu elle garderoit bien les Anglois d aussi cruel- lement persécuter le royauluie. Mesure Robert de » flaudrecourt, qui pour lors estoit cappilaine de Vau- » couleurs, ladicte fille vers luy alla et loy diet Cap- » pitaine, pour votre honneur et proflict, je vous prie » que me nienié â Bourges vers le Roy, je vous profliect »-par tous que je liens de Dieu, premier qu il soit un an, » tous les Anglais hors du royaulme les mettray, et vous certifie que la puissance en moy est. Lediet Bau- > drecourt voyant la hardiesse de la fille... luy dict » Mafille, â Nancy vous veux mener vers ic duc Charles • qui est vostre souverain seigneur, et de lui congié • prendre, pour vous en venir et emmener... Quand • ledit J3audrecourt avec la fille à Nancy vint vers le • duc Charles, ledit Baudrecourt la présenta au duc en - • lui disant comment elle désiroit d aller vers le Roy » Charles pour te remettre en France et chasser les An- » glois hors. Le Duc luy demanda si elle avuiL cette ( 24 ) » volonté? elle respondit que ouy, Monsieur, je vous promeci que il me darge beaucoup que je n y suis. Comment, dit le duc, tu ne portas jamais armes, ne zi cheval ne fus. La fille respondit que quand elle au- roit un harnois et un cheval, dessus je monteray, là » verra-t-on si np le sçay guider. Le Duc pour lors son escurie cstoit où les pieds desehaux (les Cordeliers) » sont à présent. Le Duc luy donna un arnois et un » cheval, et la fit amener: elle estoit légiire; on amena » le cheval et des meilleurs, tout sellez bridez; en pré- sence de tous, sans mettre pied en l estricr, dedans la selle se rua; on luy donna une tance, elle vient en la » place du Ctiasteau, elle la courut; jamais homme d armes mieux ne la courut, toute la noblesse esbaby » estoit; on en fit le rapport ait Duc, bien eongneut » qu elle avoit vertu. Le Duc dit Messire Robert Or, l emmenay, Dieu lui veuille accomplir ses désirs. Ledit Baudrecourt sans s arrester droit à Bourges I em-
)4 mena... » La venue de Jeanne Darc â la cour de Charles IL, de même que son pèlerina ge â Saint-Nicolas-de-Port, rapporté par plusieurs historiens, tic sont pas, au reste, quoique ne prouvant rien des fables dénuées de tout fondement; il est facile d0 s en assurer en lisant les pièces de l enquête Laite, lors du procès de réhabilita- tion, dans le lieu de naissance de la Pucelle. Voici le texte de la déposition de quelques-uns des témoins: JOIJANNES MOJIELLL, DE Gtuux. - ...... 4udivie dici (25) . quod domiaus Karolus, lune dux Lotltarinqhê, vo- , luit eam yidere, et tradidit sihi unum equum, ut dice- l azur, p111 nigri. Lunovicus DE MAIITIGNEIO...... Dixit quod au- » divit déci jquodj, duna volait ire cd Franciain, ipsa ivit... ad dominam ducem Lotharingiw; et dominais • dur dedit sUd wum equuin et pecunias. » JOJIANNESDE NOVEL0NJ ONT, - ...... Et dam fuit in- • data et Itabuit equunz, ex salyo con ductu domitaj • Karoli, dueis Lot/iaringiœ, ipsa Paella iç it locutu,n • dicte domino daci, et iyit secum idem testis us que cd » civitatem Tullensem. »
PunArrnJs LAXÀI1T. - c ..... Idciia testis eam addu-. » xit ad Sanetum iVicolaum (t); et postquam ipsa • fait, ex salvo conducta fait ducta cd dominum Net. • r-clam, ducem Lotîtaringim; et quando ipsedux eaux • vidit, sibi locutus fuit, ac idem dominus Karo las • quatuor francos, quos ipsa .ïohanna sibi testi nions- • travit, sibi dedit. .
kATHARRNA UXOIt lLtNBICI ROTARII. - c .....Et dam » ipsa .ïoltanna vidit quod dictais liobertu s noleMt • eam daeere, dixit ipset lestis quod audivit eidem • Jocsnnœ dici quod oportebat quod ira cd dictum b- • cum ul i erat Daipitinus, dicendo « Nonne audistis
(1)11 y n, dans te texte, jTallisColorern, mais M. Quicherat dit qu il faut remplacer ces mots par Sanction Rite aum, C m quod propliettzatu;n (1) fuit quod Francia p67 mu- » lierem deperderetur, et per imam VirfluZelfl de mur- ), chus Loth.aringiœ rcstauraretur...... Et post hœc, » ipsa testis et mufti alii suis veréis crediderunt, ita » quod quidam Jacobus Main et Durandus Lnart vo- » luerunt cana durci-e, et duxerunt cana us que ad Sane- , tum IVicolaum... » Je ne sais si je m abuse, mais je crois avoir démontré que Jeanne Parc était généralement regardée comme Lorraine; que telle était la croyance populaire, et que la tradition, qui s est perpétuée jusqu à nous, repose sur des témoignages nombreux et dignes de foi. Ceux qui ta font Champenoise peuvent-ils invoquer autant d auto- rités? Je vais essayer de démontrer maintenant qu une par- tie du village de Pomremy appartenait au duché de Bar.
11.
Ce quia induit en erreur les écrivains que jecombats, ce qui a trompé surtout M. Athanase Renard, c est ce
(1) lI est fait mention de cotte prophétie dans l interrogatoire de Pierre Migerius (Petri Migarii), dans le procès de réhabilita- lion « Dixit etiam (pu (astis quod alias in quodana 110m anti- • quo, ubi recitabatur profcssio (ou prophctia) Merlini, invenit • scriptum quod debebat t cnire quœdani puctia cx quodaan ne- • niera canuto, de partibus Lotliaringiœ.» (27) fait, formellement exprimé dans plusieurs documents anciens: â savoir que Domremy était du bailliage de Chaumont et de la prévôté (l Andelot. Mais si nos adver- saires avaient songé à consulter quelques dénomhrejen(s des villages de Lorraine ou de Barrois, ils auraient vu que plusieurs localités de ces provinces étaient ce qu on appelait autrefois mi-partie, c est-à-dire qu elles dé- pendaient en même temps de deux souverainetés dis- tinctes. Ces exemples ne sont pas rares, et je pourrais en citer un grand nombre parmi les communes qui composent aujourd hui les départements de la Meurthe et des Vosges. Domremy était dans ce cas, et je vais le prouver, d abord par des actes de reprises de cette sei- gneurie aux comtes et aux ducs de Bar, ensuite par d autres documents également inattaquables. Les uns et les autres se trouvent dans le Trésor des Chartes de Lorraine. Le plus ancien de ces titres remonte à l année 409; ce sont des lettres de Jean d Ancel, seigneur de Sainte- Marie, qui déclare que ses hommes et feintes de corps de Vouleroncourt, Domremy, etc., se sont mis sous la protection de Jean de Bar, comme tuteur d Edouard Pr, comte de Bar (I). En 1332, Jean de Sainte-Marie, écuyer, sire de Triconville, donne son dénombrement au comte de
(I) Layette Bar Nicoy, n- 7.
t ( 98 Bar pour ce qu il n A Triconville, Domremy, etc. (I). En 1334, Jean de Boullammont donne également son dénombrement â Edouard 1° , comte de Bar, et il s oxpi imc ainsi: c Je Jehans, sires de Boullammont, • fils savoir.., que je suis bolus liges de... mon signour • Edouard, conte de Bar, contre tous homes qui puelent • vivre et mûrir, ahores le honniige, la feaultey et la • liegey que je ay et doy avoir A l ovesque de Toul et • le Roy de France pour cause de la contoy de Cham- • paigne, et don dit mon signour le conte de Bar teing • je pour cause don diet homaige la fort maison de Don » Itemoy (e)....» Un autre dénombrement, donné par Robert, duc de Bar, au roi Charles VI, en 1397, contient la même dé- claration: « C est, y est-il dit en commençant, le de- nombrenjent des terres, fiedz et seigneuries que je • Robert, (lue de Bar..., tiens et advoue à tenir ligenient , A Gondrecourt; en la cliastellenie d illee et ses appar- tenances de.....monseigneur le Roy de Franco, â • cause dosa conté de Champaigne. » Et plus loin; « .....Item ce que Jean de Boullemont • Lient de moy en la ville, ban et fanaige de Dompre- • [Dy, en justice haulle, moyenne et basse, la forteresse • appelée Liste rendable â moy, en bois, en eaues et
(1) Lay. Bar fiefs de la ville, n° U. (2) Lay. Gondrecourt, n°IIL
J la
(29) en tous aultres drois, prof{itz et emolumens quel- » conques (I)... » •. - J ai rapproché à dessein ces deux Litres, dont on trou. vent plus loin l explication; voici maintenant l indication des autres pièces qui concernent le village de Domrcmy. En 4344, Thibaut de Bar, sire de Pierrepont, donne à Gérard de Batilly, écuyer, en fief et hommage, quinze li- vrées de terre, moitié blé, moitié deniers, âprendre sur cc que ledit Thibaut peut avoir en la ville de Domre- my (2). Le dernier novembre 104, Henri, comte de SaIm, recourait et avoue tenir en plein 6cC de son très-redouté seigneur et prince le Roi de Sicile, A cause de son duché de Bar, mêmement de son châtel et châtellenie de Condrecourt, tout ce qu il a en seigneurie au lieu .de Donaremy, iet premier une forte maison ainsi qu elle • est située et environnée de la rivière de Meuse, avec • toutes ses aisances et appartenances (5). Le 5 août 1558, Wolff, comte de Salin, tant en son nom que comme procureur de Nicolas, comte de Salin et de Neubourg, son frère, vend â Jeau aussi comte de Salin, leur cousin, tout ce qu ils pouvaient avoir â Salin, Viviers, Rupes, Domremy, etc. (4). -
(1)Lay. Gondrecourt, n 103. (2)Lay. Apremont, 20° liasse, n° 1. (3) Lay. Gondreeourt III, n° 10. (4)Lay. Satin, n° 1I. -
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