6/12/6 Betsy Jolas
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Jean-Philippe Billarant, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Mercredi 6 | Vendredi 8 | Samedi 9 | Dimanche 10 décembre Domaine privé Betsy Jolas Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr EXPOSITION BETSY JOLAS Betsy Jolas Betsy Dans le hall de l'amphithéâtre, du 6 au 10 décembre, présentation de l'exposition Jolas Ricercare réalisée par le Centre de documentation de la musique contemporaine-CDMC Domaine privé Cycle Betsy Jolas DU MERCREDI 6 AU DIMANCHE 10 DÉCEMBRE Entretien avec Betsy Jolas en fréquentant à quinze ans les nés d’un jeu de « cadavre exquis » clubs new-yorkais. Mon professeur avec mon petit-fils, Quatuor VI « avec Cité Musiques : En quoi le programme de musique me conseillait alors clarinette », Für Celia affettuoso, que vous offre ce Domaine privé vous de travailler du boogie-woogie pour madrigal à six voix offert à ma petite- représente-t-il ? affermir ma main gauche. Je suis fille pour ses douze ans, Quatuor IV revenue au jazz par mon fils Antoine « Menus propos », quatuor à Betsy Jolas : Je l’ai d’abord rêvé. qui, en même temps que Haydn et cordes de trois minutes en cinq Puis il m’a fallu passer du rêve Mahler, écoutait les grands du jazz, mouvements, et Chant dormant - à la réalité, tirer les lignes de force : surtout Miles Davis, qui m’a influencée, Dormant chant, extrait de mon musique de chambre, musique notamment dans Onze Lieder pour Concerto-Fantaisie: « O Night, oh… ». ancienne, d’ensemble et d’orchestre, trompette et ensemble. Enfin, en la voix, les poètes, l’alto, l’Amérique, 1983, je redécouvrais le saxophone La programmation du samedi 9 la danse, la musique en famille, avec Points d’or… décembre se déroule en le jazz, le romantisme… plusieurs étapes. Pourquoi avez-vous choisi Elle commence avec L’Ascension du Vous, romantique ? un Stravinski néo-classique ? mont Ventoux, version filmée d’un Cela me vient peut-être de ma grand- J’admire tout Stravinski, et spectacle adapté de mon Motet IV. mère paternelle, qui était allemande. Apollon musagète appartient Pétrarque est incarné par une Mais aussi de ma mère américaine, à mes souvenirs. Je l’ai vu dansé, marionnette qui escalade un Ventoux qui a étudié le chant à Berlin en 1912- adolescente, par Balanchine, son dessiné par ma fille. Au sein du motet, 1913. Je l’accompagnais très tôt dans créateur. Autre souvenir, à quinze j’ai intercalé vingt interludes. Suit le répertoire allemand, mais elle ans, j’ai dîné avec Stravinski. Je ne une « betsyade » (comme on dit connaissait aussi des chants noirs, connaissais pas bien sa musique, schubertiades), concert non stop créoles, irlandais, écossais. Il suffisait mais je le savais grand compositeur. évoquant mes réunions de famille : de « tourner un bouton » pour qu’elle Or, le voilà qui relate ses maux Jay Gottlieb jouant mes se mette à chanter. J’ai toujours lu d’estomac. Je suis tombée de haut, Piècesjaypieces, une œuvre d’Antoine aussi avec grand plaisir Goethe, car comment imaginer un génie Illouz, trompette, et Frédéric Monino, Heine… et j’ai été la première à parler de son estomac ? C’était un guitare basse, divers canons à trois analyser le lied au Conservatoire de petit homme aux jambes arquées qui voix, mon cycle L’Œil égaré chanté Paris. Mon Frauenleben pour alto et ressemblait à un cavalier à la retraite. par Paul-Alexandre Dubois et, peut- orchestre – titre schumannien ! – est être, jouerai-je à quatre mains avec confié à l’excellent Antoine Tamestit, Le deuxième concert est Dominique My qui, le soir, dirige élève de Tabea Zimmermann. Enfin un « portrait croisé » Jolas/Lassus. l’Orchestre du Conservatoire de Paris, la Symphonie n° 4 de Schumann La musique de Lassus ne cesse de où j’ai enseigné dix-sept ans. À ce complète bien, je pense, ce tableau m’émerveiller. Son double chœur Ô programme figurent Just a Minute, romantique. Jeune fille, lisant Doux Parler sur des vers de Ronsard composé pour l’anniversaire de Jean-Christophe de Romain Rolland, était au programme de mon premier l’Orchestre du Festival de Boulder, et je me disais que je serais peut-être concert public en… 1942 ! Autre chef- Tales of a Summer Sea, ma vision de musicienne et, commençant d’œuvre, les Prophéties des sibylles la mer inspirée par La Tempête de à composer, je rêvais d’être auxquelles j’adjoins ici un quatuor. Shakespeare, mais aussi des œuvres Jean-Christophe. Pour les duos, j’ai réalisé des de Debussy qui, comme Lassus, est arrangements pour toutes sortes toute ma vie, et de Dutilleux, mon D’où vient votre goût pour le jazz ? d’instruments. En alternance, on « grand frère ». Enfin, la danse Je l’ai découvert pendant la guerre entendra mes Autres Enfantillages, et l’Amérique sont représentés par 2 le ballet On the Town de Bernstein MERCREDI 6 DÉCEMBRE – 20H Frédéric Monino, guitare basse (qui m’a prise en stop lors d’un Festival p. 5 Antoine Illouz, trompette de Tanglewood, où je retourne cet été Sarah Breton, mezzo célébrer mon anniversaire). Orchestre National de Lyon Dorothée Lorthiois, soprano Jun Märkl, direction Cerise sur le gâteau, le concert Antoine Tamestit, alto Œuvres de Betsy Jolas, Robert de l’Ensemble intercontemporain… Schumann, Henry Purcell, John À défaut de Dialogue de l’ombre Œuvres de Igor Stravinski, Betsy Hilton, Franz Schubert, Antoine double de Boulez que je souhaitais, Jolas et Robert Schumann Illouz et Johannes Brahms le programme s’ouvre sur mon Trio « Les Heures » initialement prévu pour le Domaine musical, mais auquel j’avais substitué Quatuor II, qui conclut VENDREDI 8 DÉCEMBRE – 20H SAMEDI 9 DÉCEMBRE – 20H le concert. Le Trio surprise m’a été p. 10 p. 23 offert en 1992 par trois de mes élèves, François Narboni, Mark André et Portrait croisé : Orchestre du Conservatoire de Paris Thierry Blondeau, en guise de cadeau Betsy Jolas/Roland de Lassus Dominique My, direction de retraite. Chacun a composé une Raphaël Oleg, violon ligne, mais je ne sais plus qui a écrit Solistes de Lyon-Bernard Tétu quoi. Je tenais aussi à ce que Berio Musiciens de l’Orchestre National Œuvres de Betsy Jolas, soit représenté, et Ohimé (« hélas ») de Lyon Claude Debussy, Henri Dutilleux m’a été dédié par Dusapin pour mon Bernard Tétu, direction et Leonard Bernstein petit Festival de Charonne. Œuvres de Betsy Jolas Propos recueillis par Bruno Serrou et Roland de Lassus Paru dans Cité Musiques n° 52 DIMANCHE 10 DÉCEMBRE - 16H30 p. 31 SAMEDI 9 DÉCEMBRE Marie-Bénédicte Souquet, soprano DE 15H À 19H Solistes de l’Ensemble p. 21 intercontemporain : Jeanne-Marie Conquer, violon Forum Betsy Jolas Odile Auboin, alto Pierre Strauch, violoncelle 15H : Projection L’Ascension du mont Ventoux Œuvres de Betsy Jolas, François Narboni/Mark André/ 16H : Table ronde Thierry Blondeau, Luciano Berio et Pascal Dusapin 17H30 : Betsyade (concert) Jay Gottlieb, piano Dominique My, piano, voix Paul-Alexandre Dubois, baryton 3 MERCREDI 6 DÉCEMBRE – 20H Salle des concerts Igor Stravinski Apollon musagète Betsy Jolas Frauenleben entracte Robert Schumann Symphonie n° 4 en ré mineur op. 120 Orchestre National de Lyon Jun Märkl, direction Antoine Tamestit, alto Fin du concert vers 21h50. 5 Igor Stravinski (1882-1971) Apollon musagète Ballet en deux tableaux pour orchestre à cordes Tableau 1 Prologue : Naissance d’Apollon Tableau 2 Variation d’Apollon : Apollon et les Muses Pas d’action : Apollon et les trois Muses : Calliope, Polymnie et Terpsichore Variation de Calliope : l’Alexandrin Variation de Polymnie Variation de Terpsichore Variation d’Apollon Pas de deux : Apollon et Terpsichore Coda : Apollon et les Muses Apothéose Composition : 1927-1928. Commande : Fondation Coolidge pour le Festival de musique contemporaine de la Library of Congress de Washington. Création : le 27 avril 1928 à Washington sous la direction d’Igor Stravinski par les Ballets Russes sur une chorégraphie de George Balanchine. Durée : environ 30 minutes. Ce ballet est moins la mise en scène d’un épisode de mythologie grecque qu’un hommage au classicisme d’un XVIIe siècle français féru de Grèce ancienne. L’argument est certes antique : Apollon conduit les Muses au Parnasse pour les consacrer après les avoir investies de leurs attributs respectifs. Mais il est traité avec les conventions stylistiques du Grand Siècle. Ainsi Stravinski adopte des structures calquées sur l’alexandrin, vers de Racine, et construit ses motifs sur l’iambe, mètre classique par excellence, composé d’une note brève puis d’une note accentuée. Le Prologue, qui raconte la naissance d’Apollon, prend ainsi, avec son rythme pointé, l’allure d’une ouverture française comme on peut en trouver chez Lully. Le second tableau présente les protagonistes, à commencer par Apollon, dont la variation est introduite par une cadenza au violon solo. Le fils de Zeus et de Léto est ensuite figuré à l’orchestre par un dialogue galant et raffiné entre deux violons. Viennent alors les trois Muses, chacune ayant droit à sa variation musicale et chorégraphique. Celle de Calliope, muse de la poésie, est opportunément sous-titrée « l’Alexandrin » et accompagnée de ce précepte de Boileau : « que toujours de vos vers le sens coupant les mots/suspende l’hémistiche et marque le repos ». Les phrases musicales qui composent cette variation sont en effet construites sur des cellules iambiques regroupées par paires de trois, comme les deux hémistiches d’un alexandrin. Plus rapide, plus frivole et plus espiègle, la variation suivante illustre les attributs de Polymnie, muse du mime. Terpsichore, muse de la danse, est ensuite 6 DOMAINE PRIVÉ BETSY JOLAS accompagnée par des basses légères, tout en pizzicato, et de gracieuses courbes mélodiques des violons.