Éducation Et Engagement Dans Le Hip Hop Global Charles Norton
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Éducation et engagement dans le hip hop global Charles Norton To cite this version: Charles Norton. Éducation et engagement dans le hip hop global. Art et histoire de l’art. Université de Nanterre - Paris X, 2020. Français. NNT : 2020PA100150. tel-03273448 HAL Id: tel-03273448 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-03273448 Submitted on 29 Jun 2021 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. École doctorale 138 : Lettres, langues, spectacles EA 4414 : Histoire des arts et des représentations Membre de l’université Paris Lumières Charles Norton Éducation et engagement dans le hip hop global Thèse présentée et soutenue publiquement le 18/12/2020 en vue de l’obtention du doctorat de Esthétique de l’Université Paris Nanterre sous la direction de M. Alain Milon (Université Paris Nanterre) Jury : Rapporteur : M. Alain-Philippe Durand Doyen et professeur des universités à University of Arizona Rapporteure : Mme. Vivian Nun Halloran Doyenne et professeur à Indiana University à Bloomington Membre du jury : M. Alain Milon Professeur des universités à l’Université Paris Nanterre, membre de l’IUF Membre du jury : M. Alain Vulbeau Professeur émérite à l’Université Paris Nanterre Membre du jury : Mme. Martina Dawley Chargé de recherche en archéologie à la tribu Hualapai Éducation et engagement dans le hip-hop global 1 2 Remerciements J’aimerais d’abord remercier mes parents Chuck et Karrol, ma sœur Pudd et mon frère Henry pour l’aide et le soutien qu’ils m’ont fournis tout au long de ma vie. De plus je remercie mes mentors dans le HHBE, Alain Milon et Alain-Philippe Durand, pour leur patience et assistance depuis des années. Un grand merci aussi à Sylviane Lamant et ma chère amie Ariane Turmel-Chénard pour ses relectures. En France je remercie Randa Chekroun, Hatoumata Magassa, Audrey Noeltner et l’équipe 123…Rap!, Alain Vulbeau, Sidi Seye, Ludovic Sauvajot, June Pham, Gaël Faye, Alban Noël et Miriam, Gérard et Françoise. A Malte je remercie Elise et David Pisani, Maria Pisani, Neil Falzon, Alba Cauchi, Maria Brown, Jon Mallia, Oliver Scicluna, Henry Naudi, Sam Janssen, Marjan Moris et Amanda Eke. En Haïti et à Miami je remercie Shai Stephenson, Jerry Rosembert, Krista Desgranges, Marylin Coicou, Alena Lowenthal, Christian Guerrier, David Atwood et Valery Rebecca. À Tucson je remercie Cydney et Ashley Tsosie-Mahieu, Pike Romero, Jocelyn Valencia, Enrique García Naranjo, Dana Drake Rosenstein, Nick Laluk, Jacob Campbell, Jose Alvarez, Micah Boyer et Tara Deubel, Luminița Mandache, Miriam Gay-Antaki, Martina Dawley et le Neoglyphix Crew, Rachel Beaty, Mike Brown, Jen Olendorf et sa famille, Hector Treto, Gauri Pathak, Lewis Borck, Jessica Nelson et Bruno Reis, Keri Miller, Jerry et Sei Lee, Jaime Lavallee, Jen Roth-Gordon, Drexel Woodson, Brackette Williams, Norma Mendoza-Denton, Qing Zhang, Diane Austin, Ana Alonso, Steve Lansing, Aomar Boum, Tad Park, Barbara Mills, Maribel Alvarez, David Gramling, Georgia Ehlers, Christian Sinclair, Adel Gamal, Scott Brown, Robert Hall, J.R. Harrison, Herm Guzman, Abraham et Adam Cooper-Terán, Timo Padilla, Robert Côté et Michael Bonine. À Phoenix je remercie Franco Habre, Alex Soto, Lawrence Martinez, Dwayne Manuel, Rezmo, Yuku, Samuel Peña, Jared Yazzie, Mariana Bahtchevanova et Markus Cruise. Au de-là je remercie Sonia Cooke, Elisabeth Otto, Vivian Nun Halloran et tous les gens que j’ai oublié de mentionner. Finalement, je remercie chaque lecteur de l’attention et de l’intérêt portés à mon travail, n'hésitez pas à me contacter pour toutes suggestions, critiques ou questions. La discussion et les échanges critiques sont au cœur du processus de croissance et d’amélioration personnelle que je préconise, tous les commentaires et critiques constructives sont ainsi les bienvenus. Cette œuvre est dédiée à Saul Hedquist, Andy « Wake Self » Martinez, Eddie Mendez et Marcus White. 3 RÉSUMÉ Selon ses adeptes, puisqu’elle touche à plusieurs domaines de connaissance tels que les arts et l’enseignement, la culture hip-hop peut être qualifiée de holistique. Le rap, qui est un des éléments que renferme la culture hip-hop, est devenu le genre musical le plus populaire et rentable aux États-Unis en 2017. Malgré ses origines diverses, ses différentes manifestations et son caractère parfois engagé, le rap commercial est souvent métonymique de la culture hip-hop en entier. Les artistes de rap commercial abordent, pour la plupart, des thèmes qui renforcent des stéréotypes racistes et enrichissent les grandes entreprises et les sociétés d’exploitation. À l’aide de travaux ethnographiques multi-sites menés de 2010 à 2019, cette thèse documente, analyse et diffuse certaines manifestations éducatives et engagées de la culture hip-hop dans son ensemble. Ces études ethnographiques ont permis de réfléchir : comment des artistes engagés utilisent le breakdance et la pédagogie hip-hop pour critiquer la corruption politique et renforcer l’autonomisation des jeunes handicapés à Malte ; l’histoire des graffitis politiques en Haïti, et comment les artistes s’en servent comme outil de résistance face aux interventions néolibérales provoquées par la nécessité de reconstruire le pays après le tremblement de terre de 2010 ; le Settler Colonialism américain, ainsi que la façon dont les artistes autochtones utilisent le hip-hop pour combattre l’appropriation culturelle, le racisme structurel et les politiques suprématistes blanches qui régissent les limites frontalières en Arizona. Une section de réflexion critique clôt finalement ce travail d’analyse dans la tradition de pédagogie engagée de Freire. J’y fais des liens entre ces ethnographies et discute des projets connexes qu'ils ont engendrés, interrogeant la position et les expériences du chercheur. J’étudie également dans cette section l’interaction entre l’industrie du rap et l’engagement militant, en proposant une nouvelle théorie esthétique de la culture hip-hop. Les données recueillies par cette étude démontrent que le hip- hop est bien plus qu’une entreprise, un art ou même une culture. C’est un cadre transformateur et intersectionnel qui valorise les droits de l'homme et favorise l'autonomisation en transcendant l’espace physique entre les artistes et leurs publics. Mots clés : Pédagogie hip-hop, arts engagés, ethnographie, recherche participative, esthétique. 4 ABSTRACT According to its practitioners, hip hop is a holistic culture that encompasses numerous artistic elements and even knowledge and teaching. Rap, one element of hip-hop culture, became the most profitable and popular musical genre in the United States in 2017. Despite its global origins, diverse manifestations, and myriad social engagements, commercial rap is often metonymic with hip-hop culture as a whole, despite its espousal of problematic messages, reinforcement of racist stereotypes, and enrichment of exploitative corporations. Using multi-sited ethnography and bibliographic research conducted between 2010 and 2019, this dissertation documents, analyzes, and amplifies selected initiatives in education and social engagement in hip-hop culture in a global context. These ethnographies describe: how engaged hip hop artists use breakdance and Hip-Hop Based Education to critique political corruption and empower handicapped youth in Malta; the history of political graffiti in Haiti, and how artists use it to resist the predatory neoliberal interventions that continue to dominate reconstruction following the earthquake of 2010; and confront and resist the legacy of Settler Colonialism in the United States, and how Indigenous artists are using hip hop to combat cultural appropriation, structural racism, and white supremacist border politics in the US state of Arizona. Finally, a critical reflection chapter uses Freire’s concept of engaged pedagogy to make connections among the preceding ethnographies, discuss related projects beyond the geographic boundaries of the three main ethnographic chapters, interrogate the researcher’s positionality and experiences, and investigate the interplay of commercialization and engagement to propose a new aesthetic theory for hip-hop culture. This research demonstrates that hip hop is indeed much more than a business, an art, or even a culture. It is a transformative and intersectional framework for human rights and empowerment that transcends not only languages and cultures, but also the physical spaces of its participants. Key words: Hip-Hop Based Education, engaged arts, ethnography, participant observation, aesthetics. 5 6 Préface My grandmama was raised on a reservation (Huh) My great-grandmama was from a plantation (Huh) They sang - songs for inspiration They sang - songs for relaxation They sang - songs, to take their minds up off that Fucked up situation I am, yes I am, the descendant (yes yes) Of those folks whose, backs got broke Who, fell down inside the gun smoke (Black people!) Chains on their ankles and feet I am descendance, of the builders of your street (Black people!) Tenders to your cotton money I am hip hop […] -Mos Def, extrait de la chanson « Rock N Roll »1 Dans cet extrait de treize lignes, le rappeur new yorkais Mos Def fait une synthèse puissante des arts populaires américains. Il établit un lien critique entre différentes expériences afro-américaines et autochtones de la violence, de la dépossession et de l’exploitation en révélant que ce sont ces mesures coloniales qui ont permis au capitalisme américain de se développer et aux États-Unis de prospérer. Ce faisant, le rappeur conteste la stratégie (néo)coloniale eurocentrique qui vise à diviser pour mieux régner, et rejette le faux récit suprématiste blanc de l'histoire américaine perpétré par les manuels scolaires, les médias populaires et les mentalités conservatrices qui dominent dans le pays.