De Cicon À La Grâce-Dieu. Histoire Des Villages Du Canton De Vercel
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DE CICON A LA GRACE DIEU HISTOIRE DES VILLAGES DU CANTON DE VERCEL (Doubs) Du même auteur HISTOIRE DES VILLAGES ET DU CANTON DE ROUGEMONT (Doubs) ALFRED BOUVERESSE DE CICON A LA GRACE DIEU HISTOIRE DES VILLAGES DU CANTON DE VERCEL (Doubs) // revint au village Chausser ses racines... PRÉSENTATION Du château de Cicon à l'abbaye de La Grâce-Dieu, du roc au val, du temporel au spirituel... l'histoire a réduit les distances. La pluie qui tombe sur la montagne devient la rivière qui anime la vallée. La famille de Cicon n'a cependant été ni la fondatrice ni la bienfaitrice attitrée de l'abbaye, bien que Jacques de Cicon y fut enterré aux environs de l'an 1324, faveur sollicitée et accordée pour ses largesses. 1479-1979. Voici cinq siècles, cette année, que le château de Cicon a été détruit par les Français, les Lorrains et les Suisses, il ne fut jamais relevé ; la famille portant son nom subsistera deux siècles encore. L'abbaye de La Grâce-Dieu, de son côté, connaîtra elle aussi les incendies et les pillages tout comme le relâchement spirituel, elle s'est toujours relevée. Les femmes y ont remplacé les hommes, mais c'est toujours la même prière de louange qui s'élève, à peine rythmée par les murmures de l'Audeux. De Cicon à La Grâce-Dieu et d'Eysson à Hautepierre, la Révolution française a délimité un territoire qu'elle a appelé le canton de Vercel et à l'intérieur duquel il fallait bien s'accepter, créer de nouvelles relations ou tout au moins admettre de se savoir réunis, quoique distants dans l'espace et parfois différents dans l'histoire. Ce livre essaie une histoire rurale de vingt neuf villages (celui de La Villedieu a été réssucité pour la circonstance), groupés autour et parfois loin de leur chef-lieu : Vercel, lequel est aussi rural qu'eux ; une histoire arrêtée volontairement au début de ce siècle, disons avant la guerre 1939-1945. Une histoire de la vie quotidienne plus que de la vie exceptionnelle, celle-ci faite habituellement des troubles de l'histoire et ils n'ont pas manqué. Cette histoire se veut rurale et à ras de terre, collant à la vie des gens qui furent des ruraux et sont encore d'abord des ruraux. Elle s'attache à dire quelles furent leurs origines ; leur implantation ; le sens même de leurs noms ; les défrichements qu'il a fallu faire pour le compte d'un seigneur, d'un abbé ; l'attitude face aux événements, aux puissants, à la Révolution française. C'est aussi la vie quotidienne par l'habitat, le travail de la terre, l'élevage, l'usage de la forêt, le sens des lieux-dits, le langage préféré, les coutumes adoptées par nos pères et conservées jusqu'au grand chahut des temps modernes. Notre présent est tout imprégné d'un passé qu'il ne faut pas avoir la sottise de nier ou seulement d'oublier, mais plutôt l'intelligence de découvrir et le cœur d'aimer. Il est bon de retrouver toutes les spontanéités de l'histoire en même temps que ses logiques. Il est convenable, sur son tracteur, de ne pas promener sa coupable indifférence, son ignorance voulue des choses et des gens d'autrefois qui ont marqué lentement, mais combien sûrement, leur époque et la terre, une époque qui va de dix à vingt- deux siècles selon les villages. Ce livre s'adresse d'abord à toute famille habitant ou issue de ce canton, partageant de près ou de loin cette histoire, décidée à découvrir avec émotion et humilité, décidée à reprendre ce livre de temps à autre pour garder le contact avec nos ancêtres, avec l'histoire, avec soi-même. Comme il faut choisir le public auquel l'on s'adresse et ce choix ayant été fait en fonction d'un très large public, il devient alors impossible, et coûteux par ailleurs, de donner toutes les références, ce dont nous nous excusons auprès des historiens ; une bibliographie sera donnée à la fin de l'ouvrage. Une explication s'impose aussi à propos de la reproduction des blasons, la page couleur avait été prévue depuis longtemps dans la perspective d'un ouvrage limité au seul village d'Epenoy. L'extension de la recherche à tout le canton a amené la composition d'une seconde page de blasons, en noir et blanc cette fois, mais qui comporte l'avantage de voir la traduction des couleurs par leurs signes conventionnels. Une histoire qui risquerait le déséquilibre si... Pour qui serait tenté de se limiter à la seule rubrique concernant son village, il n'aurait en fait qu'une histoire en déséquilibre. En effet les documents sont inégaux selon les villages et volontairement nous nous sommes étendus sur ceux que nous avions... ce qui forcément met en déséquilibre l'histoire même de chaque village, laquelle devient généreuse sur un point peut-être secondaire et muette sur ce qui serait important. C'est pourquoi il est absolument nécessaire de lire d'une part les chapitres de généralités, d'autre part les chroniques de chaque village et ce sera seulement au terme d'une lecture totale que l'on aura pu « rééquilibrer l'histoire ». Nous tenons à remercier toutes les personnes qui nous ont aidé dans ce travail et spécialement messieurs les maires et messieurs les curés pour leur disponibilité. Ont illustré ce livre M. l'abbé Garneret, Antoine Buonomo, Robert Faivre, Anne-Marie Lambert, Jean-Paul et Martine Lanchy, Claude Nappez, Michel Pouthier. Les photos sont du Studio Stainacre de Pontarlier. Ont dactylographié le manuscrit : Martine Barbier, Nadine Doutey, Etiennette Grandjacquet, Anne-Marie Lambert, Josiane Petegnief, Martine Poirson, Françoise Roland, Colette Würtz, Christine Zbinden et Marc Girardot, à tous et à toutes merci. Cuse et Adrisans. Avril 1979 CHAPITRE PREMIER GÉOGRAPHIE DU CANTON DE VERCEL Situation Le canton de Vercel se trouve sensiblement au centre du département du Doubs, au centre-sud exactement. Si l'on prend le carrefour routier de l'Homme Mort, situé sur Epenoy, ce point se trouve à 33 km de Besançon et de Morteau, à 31 de Baume-les-Dames et à 30 km de Pontarlier. C'est ici la zone des plateaux. Une ligne fictive : Vernierfontaine-Epenoy-Longechaux délimite au nord la partie basse du canton avec Vercel : 659 mètres et l'Audeux a son entrée à Aïssey : 420 mètres, ce qui constitue la plus basse altitude. Au sud de cette ligne, qui correspond à l'apparition des sapins, est la partie haute avec une altitude moyenne allant de 750 à 900 mètres. La roche d'Hautepierre est à 882 mètres, le mont Cicon à 925, la Roche du Séminaire à 955 et le mont Chaumont, situé en partie sur Longemaison, à 1 092 mètres, c'est là l'altitude maxima pour le canton ; non loin se trouve le Cret Monniot : 1 142 mètres. Le canton de Vercel reçoit en moyenne 1 475 millimètres de pluie par an, répartis en 178 jours ; il pleut donc presque un jour sur deux et surtout au printemps, en août et septembre et en début d'hiver. Les mois les plus secs sont juin, juillet et octobre. Les variations de température sont assez grandes, les minima avec - 10 et - 15 (- 29 en 1968) et les maxima aux environs de + 30. Le printemps est souvent long à démarrer et l'été n'en paraît que plus brusque. Les besoins en eau étant de plus en plus grands et les sources de ce plateau calcaire de plus en plus souterraines, l'aduction des eaux de la Loue, à partir de 1958, a été la bienvenue. L'habitat dans la partie basse est assez groupé, et assez dispersé dans la partie haute avec des fermes isolées dont l'ancienneté ne remonte guère qu'à la fin du XVIe siècle. Géologie du canton Il y a à peine 150 ans, l'enseignement public officiel ne donnait à la terre que 5 832 ans d'âge, chiffre emprunté à la Bible dans sa chronologie littérale. Peu de gens, encore aujourd'hui, savent que la mer était autrefois ici, et à la question : D'où proviennent les fossiles ? la réponse..., pour ceux qui en ont une, c'est le Déluge. La Science aujourd'hui donne à la terre environ 4 milliards 500 millions d'années. La vie, dans sa forme la plus primitive, serait apparue il y a environ un milliard d'années. L'homme, d'après les découvertes récentes, verrait ses origines remonter à trois millions et peut-être à trois millions 500 000 ans. L'homme, à notre niveau géographique, n'a guère laissé de trace qu'avec l'homme de Néanderthal il y a 40 000 ans et peut-être, si la trouvaille faite à Vergranne se confirme en tout, avec un homme qui aurait vécu il y a 400 000 ans. Remontons le temps pour dire que les mers et les continents, tels qu'ils sont à présent, n'ont pas toujours été ainsi. Il y a environ 300 millions d'années, les Vosges sont majestueuses, leurs sommets culminent à 2 000 et 3 000 mètres. Le Jura n'existe pas encore. Nous sommes à l'ère primaire. La mer qui s'est retirée, revient en force. Les pluies et le dégel ont déjà commencé d'arrondir ce que l'on appellera plus tard les Ballons. Au début de l'ère secondaire, il y a de cela environ 185 millions d'années, nos régions sont couvertes par la mer, même les Vosges ont disparu sous les flots. Le Jura apparaît, c'est un plissement avant-coureur du mouvement alpin, lequel connaîtra son apogée au début de l'ère tertiaire.