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AVERTISSEMENT Ce document est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l’utilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pénale. Contact : [email protected] LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10 http://www.cfcopies.com/V2/leg/leg_droi.php http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm Ecole doctorale PIEMES Centre de recherche ECRITURES (EA 3943) L’ENTRANCE DES ECRIVAINS AFRICAINS ET CARIBEENS DANS LE SYSTEME LITTERAIRE FRANCOPHONE. LES ŒUVRES D’ALAIN MABANCKOU ET DE DANY LAFERRIERE DANS LES CHAMPS LITTERAIRES FRANÇAIS ET QUEBECOIS Thèse présentée par M. Gaël NDOMBI-SOW pour l’obtention du doctorat en Langues, littératures et civilisations Spécialité : Littérature générale et comparée Sous la direction de M. Pierre HALEN Soutenance : Vendredi 23 novembre 2012 Jury : M. Bernard MOURALIS Professeur des universités, Université de Cergy-Pontoise, rapporteur M. Romuald FONKOUA Professeur des universités, Université Paris IV-Sorbonne, rapporteur Mme Dominique RANAIVOSON Maître de conférences HDR, Université de Lorraine, membre M. Paul DIRKX Maître de conférences, Université de Lorraine, membre invité M. Pierre HALEN Professeur des universités, Université de Lorraine, directeur de thèse 1 REMERCIEMENTS J’exprime ma reconnaissance à mon directeur de thèse, Monsieur Pierre HALEN. En passant par sa magnifique attention, cette thèse a acquis pour moi comme une autorité affirmée. Je remercie Madame Chantal SAVOIE. Je ne doute pas de son intérêt manifesté pour ce thème, malgré la cotutelle de thèse avortée. Enfin, ce travail a vu le jour grâce aux soutiens divers de certaines à qui j’exprime mes sincères remerciements. Je m’honore de leurs conseils et souhaite qu’ils trouvent ici l’expression de ma plus grande reconnaissance. 2 SOMMAIRE INTRODUCTION GENERALE 04 Partie 1 : POUR UNE APPROCHE SOCIOCRITIQUE DES CORPUS LITTERAIRES FRANCOPHONES 23 Chap. 1 : Littérature francophone et théorie des champs 26 Chap. 2 : Présentation, définition et contextualisation des concepts 40 Chap. 3 : Constitution des axes : deux centres et deux périphéries 61 Partie 2 : DEUX TRAJECTOIRES D’ECRIVAINS FRANCOPHONES : DANY LAFERRIERE ET ALAIN MABANCKOU 105 Chap. 4 : Dany Laferrière, « l’autobiographiste américain » 110 Chap. 5 : Alain Mabanckou, sous le signe du binaire 139 Partie 3 : MODES D’ENTRANCE ET CONSECRATION LITTERAIRE 159 Chap. 6 : Stratégies d’écriture 164 Chap. 7 : Postures et réseaux littéraires : autour de la communication des auteurs 231 CONCLUSION GENERALE 299 BIBLIOGRAPHIE GENERALE 306 INDEX DES AUTEURS 334 TABLE DES MATIERES 339 3 INTRODUCTION GENERALE 4 La littérature en langue française est riche de plusieurs espaces d’écriture et de création. En dehors de la littérature dite « française de France », une importante production a lieu dans divers espaces dits « francophones » 1, en rapport, entre autres, avec l’histoire de l’occupation française (la plupart de ces espaces étant d’anciennes colonies françaises). Cette littérature abondante – sur le plan de la production – est souvent rangée sous la bannière de littérature francophone 2, dont le lieu de référence principal est Paris, la capitale française. Ce lien avec le centre franco-parisien s’explique par le fait que, ayant pour dénominateur commun l’utilisation de la langue française, les littératures en langue française non métropolitaines ont été de prime abord considérées comme de la littérature française, donc appartenant d’une manière ou autre au champ littéraire français. Cette catégorisation a eu pour conséquence une situation d’appartenance inverse à la normale : alors qu’il est logiquement attendu que 1 Les écrivains appartenant aux espaces littéraires francophones, dont certains sont regroupés dans l’A.D.E.L.F. (Association des Ecrivains de Langue Française), sont issus de la Belgique, de la Suisse, du Canada, du Maghreb, de l’Afrique noire, la Caraïbe et des zones de l’Océan Indien, pour n’évoquer que les plus visibles des zones francophones. 2 Déjà, à ce niveau, les débats se positionnent sur deux formes orthographiques : littérature francophone au singulier d’une part, et au pluriel d’autre part. Selon Sarah Iundt, « le terme le plus courant (car intronisé par les usages universitaires) reste celui de littérature francophone, la variation au pluriel permettant d’avouer la pluralité des objets, ou des espaces. Il permet de mettre à jour un premier paradoxe, de taille : la littérature francophone, dans son acception la plus stricte, est la littérature écrite en langue française (une telle définition soulevant d’ailleurs un problème lexical annexe : pourquoi francophone et non francographe ?) ; pourtant, la littérature que l’on étudie sous ce terme est la littérature française non métropolitaine », Iundt (Sarah), « Retour sur la notion de littérature francophone », document en ligne, http://malfini.ens-lyon.fr/document.php?id=128 consulté le 05 mai 2010. Pour notre part, dans un souci de mieux préciser les contours de l’emploi de la notion de francophonie, l’expression « littérature francophone » au singulier est une appellation globalisante regroupant toutes les productions littéraires en langue française. Ici, aucune distinction n’est établie entre les espaces de production de ces œuvres. « Littératures francophones » au pluriel fait référence aux différentes littératures des espaces francophones, en tenant compte de leurs foyers de production. Pour un examen critique et approfondi des différentes approches de la francophonie, voir entre autres : Beniamino (Michel), La Francophonie littéraire. Essai pour une théorie, Paris : L’Harmattan, coll. « Espaces francophones », 1999, 462 p. 5 la littérature française fasse partie du grand ensemble de la littérature francophone, la réalité du terrain est tout autre : la littérature francophone est parfois perçue comme une composante de la littérature française métropolitaine. De ce fait, tout se passe comme si les lettres francophones ne devaient être comprises que comme une dépendance de la littérature française. On insiste ainsi sur le rapport inégal entre la France et la francophonie, qui serait l’héritage de la domination coloniale 3. Celle-ci serait à l’origine de ce que Jean-Philippe Mathy a appelé « l'intériorisation d'une infériorisation » 4 pour expliquer le mouvement centripète, mettant en jeu la subordination des littératures francophones à l’égard de la littérature française, voulant que toute reconnaissance passe par Paris, le centre de la francophonie. De ce fait, toute activité littéraire converge vers le centre. Dans une telle perspective, la littérature française ne peut pas faire partie de l'ensemble des littératures francophones, car on ne peut pas être à la fois évaluateur et compétiteur. Au sein des littératures francophones, la domination de Paris qui abrite la majorité des maisons d’édition est considérable. C’est aussi le lieu de production de la critique littéraire qui conditionne la réception des œuvres. Tout est réuni pour que Paris tienne son rôle centralisateur. En tant qu’écrivains de langue française, les auteurs issus des espaces périphériques doivent subir l’hégémonie de la capitale française, comme c’est le cas des écrivains anglophones avec celle de Londres : Ainsi les grandes capitales littéraires mettent en œuvre divers systèmes de consécration, leur permettant de garder une sorte de « protectorat » littéraire : elles continuent à exercer, grâce à l’ambiguïté de l’usage des langues centrales, un pouvoir politique à base littéraire. 5 3 Combe (Dominique), Poétiques francophones, Paris : Hachette, coll. « Contours Littéraires », 1995, 176 p. ; p. 4-6. 4 Mathy (Jean-Philippe), « Directions dans la discipline », entretien paru dans Equinoxes, Issue 1, Printemps/Été 2003 ; document en ligne : http://www.brown.edu/Research/Equinoxes/journal/issue1/eqx1_mathy.html, consulté le 15 septembre 2010. 5 Casanova (Pascale), La République mondiale des lettres, Paris : Seuil, coll. « Point/Essais », 2008 [1999], 505 p. ; p. 176-177. 6 Il faut néanmoins nuancer ce jugement en rappelant que Paris ne domine pas les littératures francophones uniquement en fonction de son rôle de pôle d’excellence en matière de langue française, puisque le statut glorieux de la capitale française comme « ville-littérature » s’y ajoute. Nous aurons l’occasion de revenir sur ces données lorsqu’il s’agira de développer la constitution des axes d’étude, soit les centres et les périphéries. Mais si Paris a longtemps tenu cette place de foyer littéraire francophone, actuellement, les dispositions ont changé avec la montée en puissance de Montréal. En effet, Montréal s’impose de plus en plus comme une concurrente partielle dans le cadre des littératures francophones. Le fait est qu’il y a à Montréal des instances littéraires (Académies, Universités, revues, associations, etc.) qui exercent un effet intérieur et extérieur. Ce rayonnement a été créé par des éléments d’ordre institutionnel (des histoires littéraires, des collections, des revues, des anthologies québécoises). La dynamique de ce champ a ainsi incité la littérature québécoise à prendre des distances – sans qu’il ait rupture totale – par rapport aux instances de légitimation