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LE MONDE ÉCONOMIE

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56e ANNÉE – No 17094 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE MARDI 11 JANVIER 2000 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

Effet de serre : La vérité sur l’argent des fonctionnaires Lionel Jospin b La Cour des comptes fait le procès de l’Etat-employeur b Son enquête dévoile le système veut limiter opaque des rémunérations de la fonction publique b Primes dans toutes les administrations, réductions d’impôt aux finances b L’Etat ne connaît même pas le nombre de ses agents la puissance LA COUR des comptes a rendu Parlement à l’occasion du vote du public, lundi 10 janvier, un rapport budget. accablant sur « la fonction pu- Le rapport est encore plus des voitures blique de l’Etat ». Ce travail, qui critique sur les systèmes LIONEL JOSPIN devrait présen- résulte d’une enquête approfon- « complexes » et « opaques » de ter, mercredi 19 janvier, un pro- die menée sur le terrain pendant rémunération des agents de l’Etat. gramme national de lutte contre deux ans par une trentaine de ma- Le ministère de l’économie et des l’effet de serre. A cette occasion, le gistrats de la Cour, porte sur la finances est particulièrement premier ministre annoncera des gestion des effectifs et le système épinglé. Les agents de Bercy, ri- KARIM BEN KHELIFA mesures destinées à limiter les de rémunérations dans sept minis- goureux contrôleurs des autres émissions de gaz à effet de serre, tères : l’économie et les finances, ministères, se sont octroyé, au fil DOCUMENT au premier rang desquels le gaz la justice, l’intérieur, l’emploi et la des ans, des primes spécifiques carbonique. Imputée pour partie solidarité, l’équipement, l’agri- très nombreuses et des avantages L’OSCE aux changements climatiques pro- culture et l’éducation nationale. particuliers. voqués par l’effet de serre, la ré- L’état des lieux dressé par ce Certains des plus hauts fonc- et le Kosovo cente tempête qui a ravagé la rapport décrit les carences de tionnaires de ce ministère bénéfi- Le 6 décembre 1999, l’OSCE a publié France a donné du poids à ceux l’Etat dans les gestions de ses per- cient, par exemple, d’exonérations qui, au sein du gouvernement, mi- sonnels. L’absence de « système de fiscales sur le quart environ de deux rapports sur les violations des litent en faveur de mesures réelle- pilotage fiable et précis » des effec- leur rémunération. Bon nombre droits de l’homme au Kosovo. L’inter- ment efficaces. Parmi celles-ci, tifs est une constante dans tous de ces rémunérations « acces- prétation qui en a été donnée est que plusieurs devraient concerner l’in- les ministères contrôlés. L’Etat ne soires » ne reposent sur aucune l’intervention de l’OTAN aurait été lar- dustrie automobile et les conduc- connaît même pas le nombre base juridique solide et consti- gement responsable du drame vécu teurs. Sont envisagées une limita- exact de ses agents. Cette lacune tuent autant d’irrégularités au re- par les Kosovars, notamment des ex- tion de la puissance des véhicules, « est un obstacle tant à la maîtrise gard des règles budgétaires. Le pulsions massives. Or l’OSCE ne dit pas l’installation à leur bord de boîtes des dépenses qu’à la gestion pro- Parlement n’est pas en mesure noires et un accroissement de la pective », note la Cour. De nom- d’exercer pleinement son contrôle cela. Elle écrit que les bombardements fiscalité sur l’essence. Autre pro- breuses pratiques (surnombres, sur l’affectation des crédits qu’il ont amplifié une campagne planifiée, jet : la création d’une écotaxe. mises à dispositions, etc.) per- vote. commencée bien avant. Le Monde pu- mettent aux ministères d’échap- blie les conclusions de l’OSCE. Lire page 10 per, partiellement, au contrôle du Lire pages 6 et 7 p. 14 et 15, et notre éditorial p. 18 1999, année Ces militaires argentins qui volaient des bébés et tuaient les mères BUENOS AIRES gnages, cités par Pagina 12, de voisins des taires argentins ont ensuite été graciés. Mais des fusions de notre correspondante sous-officiers arrêtés. Ces témoignages au- cette mesure ne s’applique pas dans les cas de Soupçonnés de vols de bébés nés pendant la raient été recueillis par la justice au cours des vols d’enfant, qui n’avaient pas été évoqués L’ANNÉE 1999 a été marquée dictature militaire (1976-1983), plusieurs sous- dernières semaines. pendant leur retentissant procès et qui sont a par des records en matière officiers de la marine à la retraite ont été arrê- Le mandat d’arrêt a été émis par la juge fé- des délits imprescriptibles. La documentation de fusions et d’acquisitions. Selon la tés, vendredi 7 janvier à Mar del Plata (à dérale Maria Servini de Cubria à partir d’infor- recueillie à Mar del Plata révélerait que les banque de données de Thomson Fi- 400 km au sud de Buenos Aires), et seront in- mations livrées par les grands-mères de la sous-officiers ont tous des enfants nés entre REUTERS nancial Securities Data, le montant terrogés en début de semaine dans la capitale place de Mai qui recherchent inlassablement 1976 et 1980, avec des actes de naissance dou- VOILE des opérations annoncées dans le argentine. De source militaire, on parle de six leurs petits-enfants nés en captivité. L’associa- teux mentionnant des accouchements à domi- monde est passé de 2 600 milliards détentions, mais pour sa part le quotidien Pa- tion a retrouvé jusqu’à présent la trace de cile ou dans de petits villages de l’intérieur du de dollars, en 1998, à 3 160 milliards gina 12, qui a révélé l’information dans son édi- 63 enfants qui ont été enlevés par des mili- pays. L’enquête confirmerait aussi l’existence Un défi de dollars l’an dernier. Les restruc- tion de samedi, indique qu’il y a eu neuf arres- taires ou des policiers. Ces derniers ont, le plus d’un important centre illégal de détention à turations en Europe ont explosé et tations. Ces sous-officiers se seraient approprié souvent, torturé et tué les mères. Mar del Plata, qui est une des plus célèbres sta- de luxe les opérations hostiles se succèdent. illégalement une douzaine de nouveau-nés, Neuf anciens chefs de la dictature avaient tions balnéaires de la côte atlantique. Patrizio Bertelli est satisfait. Le patron de Inimaginables il y a quelques mois, dont les parents, ensuite disparus, auraient été déjà été arrêtés – parmi lesquels l’ancien géné- La présidente des grands-mères de la place Prada, multinationale italienne de la les offres inamicales se sont multi- détenus dans un centre clandestin de torture ral Jorge Rafael Videla (auteur du coup d’Etat de Mai, Estela de Carlotto, a lancé un appel aux pliées dans la banque. Une opéra- installé dans la base navale de Mar del Plata. de 1976) et l’ancien chef de la marine, l’amiral prétendus enfants de ces sous-officiers – qui mode, passionné de voile, voit se tion hostile a même été lancée en Vingt ans après, ces militaires vivent tou- Emilio Eduardo Massera –, qui en raison de sont actuellement âgés de 23 à 27 ans – pour concrétiser ses chances de parvenir en fi- Allemagne par un étranger. Mais, jours dans un ensemble d’immeubles apparte- leur âge sont maintenus en détention à leur qu’ils se prêtent à des examens génétiques afin nale de la Coupe Louis-Vuitton, qualifi- depuis 1990, moins d’une société nant à la marine. « Les bébés étaient offerts domicile, à Buenos Aires. de déterminer leur identité et de prouver, cative à la Coupe de l’America. Luna- sur cinq a réussi à prendre de force comme des petits chats » ; « ils voulaient seule- Jugés et condamnés en 1985 pour les graves comme le soupçonne la justice, qu’ils sont en le contrôle d’une autre. ment des nouveau-nés et des enfants ayant la crimes contre les droits de l’homme commis fait des enfants de disparus. Rossa, vainqueur de ces deux dernières peau blanche. Ils faisaient disparaître ceux qui pendant les années de la dictature, qui au- régates, occupe la deuxième place du Lire pages 20 et 21 avaient la peau foncée », rapportent les témoi- raient fait 30 000 morts et disparus, les mili- Christine Legrand classement, derrière AmericaOne. p. 27 Du bruit Vive les catastrophes, vive la croissance !

UN DES TRAITS les plus surpre- ces intempéries et de cette catastro- environnementale est source de remise à niveau après destruction a dans la musique nants des troubles climatiques et phe ». Denis Kessler, président de croissance. Les nombreux effets même un effet modernisateur : de la marée noire qui ont affecté la la Fédération française des sociétés négatifs sectoriels des tempêtes et EDF va enfouir un nombre beau- France est qu’ils n’auront pas d’in- d’assurances, assure même que de la marée noire devraient ainsi coup plus important que prévu de cidence macroéconomique impor- « ce sinistre est plutôt positif pour le être compensés par le surcroît lignes électriques, l’exploitation fo- tante. Aussi bien Lionel Jospin que produit intérieur brut » ! d’activité nécessité par les répara- restière va se restructurer, la pres- Christian Sautter, le ministre de Ce paradoxe est familier aux tions : par exemple, si les ostréi- sion pour le renouvellement de la l’économie et des finances, se sont économistes de l’environnement : culteurs risquent de perdre des re- flotte pétrolière mondiale devrait félicités de ce que « la croissance en suscitant des dépenses de répa- cettes, les artisans du bâtiment croître... n’aura pas à souffrir de l’impact de ration des dégâts, la dégradation croulent sous les commandes. La Bien sûr, cette analyse ne tient pas compte de la perte de patri- AFP moine provoquée par ces désastres ni de leur effet négatif sur le bien- ÉLECTION être. Quant aux dégâts écologiques ARTO LINDSAY – par exemple, la disparition de Juifs milliers d’oiseaux –, ils ne CET AMÉRICAIN a longtemps comptent économiquement pour d’Allemagne vécu au Brésil, ce dont on trouve la rien. Même si, comme le dit un Paul Spiegel (photo), directeur artis- trace musicale dans son nouvel al- économiste, ce constat peut être tique de soixante-deux ans, a été élu, bum Prize. Ancien guitariste formé jugé comme « une perversion key- par le groupe bruitiste DNA, Arto nésienne », il est clair : dans un dimanche, président du Conseil central Lindsay est l’une des figures de pays développé, le bilan d’une telle des juifs en Allemagne. Il succède à l’avant-garde des musiciens new- catastrophe, pour ce qui concerne Ignatz Bubis (en arrière-plan), décédé yorkais. Il utilise les bruits quoti- la croissance, est probablement en août 1999, et devra relever les défis diens dans ses paysages sonores. positif. posés à une communauté en muta- Ce premier paradoxe en ex- tion. De moins de 30 000 membres, Lire page 31 plique un deuxième : malgré la il y a dix ans, elle est passée à près multiplication apparente des dé- de 80 000. p. 2 Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, sordres climatiques – inondations 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; Côte-d’Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; et cyclones – et des tremblements International ...... 2 Carnet...... 26 Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Bre- de terre, les pays développés, parti- tagne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; France ...... 6 Aujourd’hui ...... 27 Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; culièrement les Etats-Unis, ne s’en- Emploi/annonces...... 8 Météorologie...... 29 Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; gagent pas réellement dans la lutte Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; Société...... 10 Jeux...... 29 Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. contre le changement climatique. Régions...... 12 Immobilier/annonces .. 30 Horizons...... 14 Culture...... 31 Hervé Kempf Entreprises ...... 20 Guide culturel...... 33 Communication...... 22 Kiosque ...... 34 Lire la suite page 18, Jeu-concours ...... 22 Abonnements...... 34 nos informations pages 12 et 13 Tableau de bord...... 23 Radio-Télévision...... 35 et les points de vue page 17 LeMonde Job: WMQ1101--0002-0 WAS LMQ1101-2 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0692 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000

SUCCESSION Par six voix contre Conseil central des juifs en Alle- veau dirigeant sera d’encourager le l’ex-Union soviétique au lendemain principal posé à la communauté trois à Charlotte Knobloch, Paul Spie- magne. Tous deux briguaient la diffi- dialogue au sein d’une communauté de la chute du mur de Berlin, confor- juive. Un arrivant sur deux est au gel, directeur d’une agence artistique cile succession d’Ignatz Bubis, décédé juive passée, en l’espace de dix ans, mément aux engagements de Hel- chômage et Paul Spiegel a souhaité âgé de soixante-deux ans, a été élu, en août 1999 et qui occupait ce poste de quelque 30 000 à 80 000 membres, mut Kohl. b L’INTÉGRATION de ces l’aide économique et le soutien de dimanche 9 janvier, président du depuis 1992. b LA PRIORITÉ du nou- après l’arrivée massive des juifs de nouveaux venus est le problème l’ensemble de la société allemande. La grande mutation de la communauté juive d’Allemagne Environ 30 000 il y a dix ans, ils sont aujourd’hui près de 80 000 après l’arrivée massive de juifs de l’ex-Union soviétique depuis 1990. Selon leur nouveau président, Paul Spiegel, beaucoup demeurent mal intégrés, économiquement et religieusement

BERLIN faisait partie des rares juifs à avoir qualifie Walser d’« incendiaire spi- passé. Injure suprême : un porc, avait décidé d’être inhumé en Is- IIIe Reich. « Un patron allemand de notre correspondant choisi de revivre en Allemagne, rituel », Le chef de la communauté affublé d’une étoile de David et du raël, pour que sa tombe ne soit m’a déclaré : “Vous ne vous ren- Paul Spiegel, un imprésario de alors que les siens avaient été as- juive se retrouve bien seul. Le nom de Bubis, est lâché sur pas profanée, comme celle de son dez pas compte que vous nous soixante-deux ans, a été élu, di- sassinés par les nazis. Le début de chancelier Gerhard Schröder, qui l’Alexanderplatz, à Berlin. Peu de prédécesseur, Heinz Galinski. faites du chantage.” Si on avait fait manche 9 janvier, président du son mandat, en 1992, avait coïnci- n’a connu ni la guerre ni son père, temps avant sa mort, Ignatz Bubis « Nous passons de la génération du chantage, on aurait obtenu Conseil central des juifs en Alle- dé avec la montée de crimes à ca- mort dans les rangs de la Wehr- confie son amertume au magazine des pionniers à la génération des quatre-vingts milliards de deutsche- magne. Il succède à Ignatz Bubis, ractère raciste après la réunifica- macht, incarne une nouvelle géné- Stern : il estime être parvenu à administrateurs. Bubis, du fait de marks et pas dix. Les patrons alle- décédé le 13 août 1999, à l’âge de tion. Multipliant les interventions ration décomplexée vis-à-vis du « presque rien ». Désenchanté, il son authenticité, pouvait aller au mands ont l’impression d’être les soixante-douze ans. M. Spiegel a publiques, Ignatz Bubis représen- devant des hommes politiques alle- victimes et que nous sommes les recueilli six des neufs voix du tait une autorité morale, montrant mands, avoir ses exigences. Nous coupables », accuse Michel Fried- conseil contre trois à Charlotte que l’on pouvait être juif et vivre Henri Hajdenberg, président du Congrès juif européen n’avons pas son autorité, explique man. « Tant que nous aurons be- Knobloch, présidente de la en Allemagne, voire se sentir alle- Salomon Korn, membre du soin de parler de la normalité, c’est communauté de Munich. Celle-ci mand. On avait même un instant Président du Conseil représentatif des institutions juives de Conseil central des juifs en Alle- qu’elle n’existera pas. La normalité a été élue vice-présidente du songé à lui pour devenir président France (CRIF), Henri Hajdenberg a été élu, dimanche 9 janvier à magne. Nous devons prendre en ne peut que se vivre », estime conseil ainsi que le très média- de la République en 1994. Bruxelles, président du Congrès juif européen (CJE). Il succède ainsi compte le fait que l’Holocauste va M. Korn. tique Michel Friedman. à Ignatz Bubis, qui avait été élu de manière inattendue à la tête du s’“historiser” lentement et qu’il ne L’extraordinaire couverture mé- M. Spiegel, qui souhaite une di- « INCENDIAIRE SPIRITUEL » CJE le 19 octobre 1998. La tradition veut en effet que le poste de pré- jouera pas le même rôle que dans diatique de l’élection de M. Spie- rection collective, devra réussir Toutefois, la fin de vie d’Ignatz sident revienne à l’un des responsables des deux principales les cinquante dernières années. Le gel, qui représente « seulement » l’intégration des juifs d’ex-URSS, Bubis fut douloureuse, troublée communautés juives européennes, la française et l’anglaise. statut à part des juifs en Allemagne 75 000 personnes, est révélatrice organiser les relations entre juifs par le discours de Martin Walser à L’élection de M. Bubis avait été interprétée comme le signe du va progressivement décroître. Mais d’une situation toujours singu- libéraux et orthodoxes et re- la Paulskirche de Francfort en poids nouveau des communautés juives d’Europe centrale et orien- cela prendra deux générations. » lière. Car rares sont ceux qui prendre le magistère moral de son 1998. Ce dernier dénonçait « l’ins- tale. Elle intervenait dans un contexte de tensions entre le CRIF et le La normalité entre juifs et Alle- connaissent en Allemagne le nom prédécesseur, même s’il sait qu’il trumentalisation de notre honte [la Congrès juif mondial à propos des restitutions des biens spoliés mands n’est pas encore à l’ordre du représentant des catholiques lui sera impossible d’avoir le Shoah] à des fins actuelles », sous pendant la deuxième guerre mondiale, tensions qui se sont récem- du jour. Les relations ont été em- allemands ou des quelque deux même poids. Né à Wroclaw en les applaudissements de l’assis- ment apaisées. M. Hajdenberg souhaite « donner plus de poids et de poisonnées depuis des mois par millions de Turcs. 1927, territoire allemand devenu tance. Lors du cinquantième anni- cohésion à l’expression unitaire du Congrès juif européen ». Le CJE re- les négociations sur l’indemnisa- polonais après 1939, Ignatz Bubis versaire de la Nuit de cristal, Bubis présente les communautés de trente-huit pays d’Europe. tion des travailleurs forcés sous le Arnaud Leparmentier

L’enfant ne parle que le français et, pour lui, les Alle- La difficile intégration des juifs de l’ex-URSS PROFIL mands sont « de gros monstres qui assassinent les pe- tits enfants juifs ». La vie reprend pourtant, dans une BERLIN tion de demander une aide finan- quelque 15 000 membres, contre PAUL SPIEGEL, famille bourgeoise et religieusement plutôt tradi- de notre correspondant cière du gouvernement. près de 600 000 en 1933. Au fil des tionnelle. Intégrer les juifs d’Europe de Seule une minorité des juifs ans, l’Allemagne a accueilli des UN DIRIGEANT DE TRANSITION ? Après avoir passé son baccalauréat, Paul Spiegel l’Est : c’est le défi que doit relever d’URSS considère l’entrée dans les juifs d’Europe de l’Est et d’Israël, et entame une carrière de journaliste, en commençant Paul Spiegel, nouveau président de communautés d’Allemagne les natifs d’Allemagne n’ont plus IL FAIT PARTIE de ceux qui ont connu la Shoah. Né par travailler à l’hebdomadaire Allgemeine Jüdische la petite communauté juive d’Alle- comme un moyen d’accès à la formé qu’une minorité. En Répu- le 31 décembre 1937 à Warendorf, en Westphalie, le Wochenzeitung. Pendant des années, il sera porte- magne, presque anéantie par les culture et à la religion juives, ex- blique démocratique allemande, la nouveau président du Conseil central des juifs en Al- parole des caisses d’épargne de la région. En 1986, il nazis. En dix ans, ses effectifs sont plique l’étude du centre Mendels- population n’a cessé de fondre, lemagne, Paul Spiegel, a fui avec sa famille l’Alle- fonde à Düsseldorf une agence artistique, qu’il dirige passés de moins de 28 000 à près sohn. Après avoir vécu pendant victime de l’hostilité du régime, et magne pour la Belgique à l’âge de deux ans. Lors de encore aujourd’hui. Dans son bureau figurent des de 80 000 personnes, à la suite de trois générations sous la dictature comptait seulement 650 membres l’invasion de Hitler, sa sœur – de dix ans son aînée – photos de lui en compagnie de Gerhard Schröder, de l’engagement d’Helmut Kohl, lors soviétique, ils ont largement perdu dans les années 80, écrit l’hebdo- est arrêtée. Elle ne reviendra pas des camps. Paul, lui, Tony Blair ou du président de la République, Jo- de la réunification, d’offrir aux leurs racines. « Ces gens savent madaire Die Zeit. passe la guerre caché chez des fermiers catholiques hannes Rau. Paul Spiegel s’est engagé très tôt dans la juifs d’URSS un permis de séjour qu’ils sont juifs mais ils ne savent pas Même si elle est couronnée de de Belgique et connaît de la terreur nazie surtout ce communauté juive de Düsseldorf, dont il a pris la tête illimité en Allemagne, sans toute- ce qu’est la judaïté », déclare succès, l’intégration actuelle des que lui en raconteront ses parents. en 1984. Le nouvel élu n’entend pas tout sacrifier à sa fois leur accorder la nationalité al- M. Spiegel. « Je ne vois pas de re- juifs d’ex-URSS pourrait conduire Après la libération, il se prépare avec sa mère à mission, comme son prédécesseur, Ignatz Bubis. Il lemande. naissance de la communauté. Je vois à l’émergence d’un nouveau ju- émigrer aux Etats-Unis. Puis vient la nouvelle : le veut faire un travail d’équipe et ne déménagera pas à L’intégration des nouveaux ve- seulement une croissance du daïsme, mais ne permettra pas de père, Hugo, a survécu. Libéré du camp de concentra- Berlin : « Je ne veux pas mettre en jeu dans mon man- nus, qui fuient davantage des nombre des membres », estime Sa- retrouver la culture d’avant- tion de Dachau, il est rentré chez lui, à Warendorf. dat ma santé, ma famille et mon entreprise », a pré- conditions économiques que l’an- lomon Korn, président de la guerre. « Ce judaïsme ne s’inscrit « Alors que pour Hugo Spiegel le retour à Warendorf venu celui qui, selon certains, pourrait n’être qu’un tisémitisme, est difficile. La moitié communauté juive de Francfort. plus dans la tradition du judaïsme signifiait en 1945 un retour chez soi, c’était pour le dirigeant de transition. d’entre eux sont au chômage, alors Michel Friedman, vice-président d’avant 1933, qui se rapporte à une petit Paul, âgé de sept ans, un retour vers l’étran- que beaucoup ont fait des études du Conseil central des juifs en Alle- culture spécifique juive-allemande, ger », écrit l’Allgemeine Jüdische Wochenzeitung. Ar. Le. supérieures. Mais ils parlent mal magne, veut aider les nouveaux ar- que nous connaissons avec les noms l’allemand et, selon une étude du rivants à retrouver leurs racines : de Heinrich Heine et Ludwig Centre d’études juives euro- « Mon problème n’est pas que les Börne », écrit dans l’hebdomadaire péennes Moses Mendelssohn de gens soient religieux ou non, je ne Die Woche Julius Schoeps, direc- Un face-à-face des Allemands avec eux-mêmes Potsdam, n’arrivent pas à faire re- suis pas le rabbin. Mais je veux qu’ils teur du centre Mendelssohn. connaître leurs diplômes. Leur ar- sachent ce qu’est leur religion. » Présents à Berlin depuis la fon- rivée a provoqué un vrai tremble- dation de la ville au XIIIe siècle, les entre passé ineffaçable et mémoire imposée ment de terre dans les « UNE CULTURE SPÉCIFIQUE » juifs allemands avaient dû accueil- communautés juives d’Allemagne : Ces arrivées renouvellent une lir de nombreux émigrants de l’Est LES MOTS déjà trahissent une participants à la dernière réunion événement fondateur, « intempo- les effectifs ont été multipliés par communauté vieillissante. La ma- au XIXe. Mais cette minorité, qui réalité sensible et complexe. Outre- qui a eu lieu à Berlin à l’automne rel », qui détermine le présent et le huit en Basse-Saxe, par cinq à jorité ne sera bientôt plus consti- représentait moins de 1 % de la po- Rhin, l’organisation représentative 1999 ? Ou, comme l’a écrit l’hebdo- passé, jusqu’à l’interprétation de Brême. Ils sont passés de 3 500 à tuée de survivants ou de descen- pulation en 1933, avait largement des juifs s’appelle le Conseil central madaire Die Zeit à l’occasion de la l’antisémitisme de Martin Luther. 12 500 à Berlin, la plus grosse dants des rescapés du génocide fini par se sentir allemande – plus des juifs en Allemagne. Le Conseil mort d’Ignatz Bubis, « le rapport Un événement qui ne peut être communauté du pays. Beaucoup nazi alors que, depuis la guerre, la du tiers des juifs épousaient des des Allemands aux juifs n’est-il pas dépassé par le seul fait que l’Alle- voient dans les organisations communauté juive allemande se non-juifs avant guerre – et a créé ANALYSE avant tout la question du rapport des magne soit devenue une démocra- juives allemandes des dispensa- définissait essentiellement par rap- une culture spécifique juive alle- « La normalité Allemands à eux-mêmes » ? tie. La Shoah n’est pas la consé- trices d’aides et autres prestations port à la Shoah. Composée de juifs mande, détruite par les nazis. Pour Cette question est relancée quence de l’effondrement de la sociales, ce qui crée des difficultés allemands ayant survécu à l’hitlé- M. Schoeps, « le nouveau judaïsme signifie aujourd’hui chaque fois qu’un cimetière juif est démocratie de Weimar, qui aurait financières alors qu’il faut risme – rescapés des camps ou se référera à ses racines et ses tradi- vivre avec profané, que des attentats sont pu conduire à un régime autoritaire construire synagogues, crèches, protégés par leur conjoint non tions d’Europe de l’Est ». l’anormal » commis contre des lieux de culte de droite sans un antisémitisme écoles et maisons de retraite. juif – , mais aussi de déplacés d’Eu- ou que le graveur de tombes juives poussé jusqu’au délire. M. Spiegel a annoncé son inten- rope de l’Est, elle comptait en 1950 Ar. Le. de Berlin fait l’objet de menaces C’est pourquoi le passé ne se dis- central des juifs allemands a été in- anonymes (comme c’est le cas ces sout pas dans la démocratie, terdit en 1935 et, après la guerre, la derniers temps). Elle devient un comme semblait le dire Martin communauté n’a pas voulu re- thème politique quand traînent en Walser quand il refusait « la massue prendre le nom, pour souligner que longueur les négociations sur l’in- morale » toujours suspendue au- les juifs avaient été exclus et que demnisation des travailleurs forcés dessus du peuple allemand, cin- cette exclusion restait en héritage à ou les polémiques sur le monu- quante ans après la fondation de la l’Allemagne contemporaine.L’ex- ment aux victimes de la Shoah. Il République fédérale. Un historien clusion suivie de près par la mise en ne s’agit pas d’argent, explique un israélien, spécialiste de l’Alle- œuvre par les nazis de la solution avocat sur le premier point, il s’agit magne, comprend cependant l’ar- finale avait été d’autant plus in- de la « confession » par l’industrie gumentation de Walser en repre- compréhensible pour les juifs alle- allemande qu’elle a eu recours à nant l’exemple du monument de mands qu’ils avaient fait mieux que l’esclavage. Quant au monument Berlin. Ce monument représente, chercher à s’intégrer, ils étaient de- qui devrait être construit dans le dit-il, « une mémoire imposée à une venus une composante essentielle centre de Berlin, il n’est pas destiné population qui n’en veut pas mais de la nation allemande. à la communauté juive, insistent qui n’a pas le droit de se prononcer Une même difficulté sémantique ses représentants. C’est un avertis- contre ». marque le « dialogue judéo-alle- sement lancé aux Allemands par les Le droit d’être contre : Klaus von mand » organisé depuis plusieurs Allemands. « Sinon, il n’a pas de Dohnannyi, dont la famille a payé années par la Fondation Bertels- sens », disait Ignatz Bubis. cher son opposition active au mann. Celle-ci réunit régulièrement IIIe Reich, le revendique pour ceux des Allemands non-juifs, des Alle- ÉVÉNEMENT FONDATEUR qui ne cherchent pas à effacer un mands d’origine ou de confession Au jour le jour, le dialogue entre crime ineffaçable mais qui veulent juive et des Israéliens. Allemands, juifs et non juifs, s’est pouvoir dire que cette mémoire est Au fil des rencontres, les lignes banalisé, on dirait même « norma- douloureuse, et particulièrement de front se sont estompées. Les lisé » si ce mot ne faisait pas lui- douloureuse quand on comprend controverses ont lieu entre Alle- même l’objet de controverse. qu’elle ne s’effacera jamais. «On mands, entre juifs, entre Israéliens, Qu’est-ce que la « normalité » dans doit avoir le droit de dire que ça fait et c’est précisément parce que les les rapports entre juifs et Alle- mal sans être soupçonné de vouloir convictions personnelles l’em- mands ? Beaucoup craignent que tirer un trait sur le passé, et de dire portent aujourd’hui sur les identi- ce terme ne recouvre la volonté de que ça fait encore plus mal pour tés que le terme même de « dia- tirer un trait sur le passé. « La nor- ceux qui s’opposèrent à Hitler » logue judéo-allemand » est sujet à malité signifie aujourd’hui vivre avec parce qu’ils avaient une autre idée caution. Ne s’agit-il pas plutôt d’un l’anormal », ajoute un réprésentant de l’Allemagne. dialogue des Allemands avec eux- de la communauté juive allemande. mêmes, se sont interrogés plusieurs C’est-à-dire avec la Shoah comme Daniel Vernet LeMonde Job: WMQ1101--0003-0 WAS LMQ1101-3 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:44 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0693 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 / 3

Les Tchétchènes ont lancé une contre-offensive Le chef du gouvernement dans l’est de la République indépendantiste espagnol en visite Des militaires russes annoncent des pertes élevées dans leurs rangs à Ceuta et à Melilla De violents combats se sont déroulés ces der- combattants indépendantistes ont lancé une annoncée par l’armée russe ne s’est pas concré- niers jours dans des régions de l’est de la Tché- contre-offensive dans les zones d’Argoun, de tisée. Des soldats russes entrés en Ingouchie tchénie que l’armée russe déclarait contrôler. Les Chali et de Goudermès. A Grozny, la « trêve » confirment de lourdes pertes dans leurs unités. Une étrange précampagne électorale L’ARMÉE RUSSE a reconnu, lun- annoncé vouloir faire une « pause » n’a été observé. Selon des experts Des soldats russes rencontrés à la MADRID versé Jésus Gil y Gil, maire de di 10 janvier, avoir perdu 26 soldats dans ses attaques contre Grozny, militaires, la pause a été décidée en frontière ingouche ont déclaré, sa- de notre correspondante Marbella et président du club de et avoir eu 30 blessés au cours des où les troupes de Moscou peinent à raison des difficultés rencontrées medi, à l’agence Associated Press Comment favoriser les intérêts football l’Atlético de Madrid, ac- dernières vingt-quatre heures de progresser face à la résistance tché- par les Russes dans la capitale tché- que des pertes élevées étaient enre- électoraux de son parti, sans se tuellement en délicatesse avec la combats en Tchétchénie, a rapporté tchène. La « suspension » de l’offen- tchène. L’arrêt apparent, dimanche, gistrées dans certaines unités, sans départir de la prudence diploma- justice pour malversations. l’agence russe Itar-Tass. Il s’agit des sive mentionnée par les militaires des bombardements sur Grozny que l’armée n’en fasse état officiel- tique qui sied à un chef de gouver- L’arrivée du GIL a rendu tout pertes les plus importantes signa- russes ne semble avoir consisté qu’à pouvait aussi s’expliquer par la pré- lement. Sur 115 hommes chargés de nement ? Surtout lorsqu’il s’agit calcul imprévisible. Aussi, épauler lées à ce jour en une seule journée surveiller un tronçon de route aux d’agir dans deux enclaves territo- le Parti populaire local valait bien de combats par des officiels russes. abords de Grozny, près du quartier riales, revendiquées par un voisin un voyage aussi lointain. Sans Elles ont été enregistrées au cours Vladimir Poutine décoré par la Stasi en 1988 de Tchérnoretchié, seuls 58 sont en- doté d’une forte susceptibilité na- compter que M. Aznar pourrait d’affrontements dans les villes d’Ar- core sur place, ont relaté des sol- tionale ? C’est à ce périlleux exer- aussi exploiter, sur place, le thème goun, de Goudermès et de Chali, a Le président russe par intérim, Vladimir Poutine, a été décoré en dats, précisant que la plupart cice de précampagne électorale de la réglementation de l’immi- précisé le service de presse des 1988 par le chef de la Stasi, la police politique de l’ex-RDA. Il travail- avaient été tués. « Notre groupe est que s’est livré, dimanche 9 janvier, gration, très sensible dans ces ter- forces russes chargé des opérations lait dans ce pays pour le compte du KGB, affirme l’hebdomadaire al- décimé, et les militaires continuent de le chef du gouvernement espa- ritoires qui sont un peu la porte dans l’est de la Tchétchénie. lemand Der Spiegel dans son édition du 8 janvier. M. Poutine a été en dire qu’il n’y a pas de pertes », dit gnol, José Maria Aznar, en se ren- sud de l’entrée en Europe, et qui Les forces tchétchènes ont lancé poste à Dresde de 1984 à 1990. Le chef de la Stasi, Erich Mielke, lui a Piotr, un jeune conscrit. dant à Ceuta et Melilla, ces bouts sont assiégés par les immigrants une série de contre-attaques dans décerné la médaille de bronze de l’armée nationale populaire, in- Des médias russes telle que la de terre espagnole en Afrique, clandestins. Thème d’autant plus des zones tenues par l’armée russe, diquent des sources proches de la commission Gauck, chargée des chaîne privée NTV ont commencé à que le Maroc revendique depuis sensible que, partant du constat essentiellement dans l’est de la Ré- archives de la Stasi. Selon le Spiegel, des espions recrutés par faire état de lourdes pertes dans les plus de quatre siècles. de la grande dénatalité qui affecte publique. Les combattants tché- M. Poutine en Allemagne pourraient aujourd’hui encore fournir des rangs de l’armée, sans toutefois M. Aznar, dont l’un des axes de l’Europe (Le Monde du 6 janvier), tchènes ont affirmé avoir pris Chali informations à Moscou. Le quotidien Sächsische Zeitung affirme de fournir de chiffres précis. Les orga- campagne, pour les législatives de l’Espagne devra faire appel à un dimanche, ainsi qu’Argoun et Mes- son côté que M. Poutine a été expulsé de RFA à la fin des années 70 nisations de mères de soldats jugent mars, sera l’unité de l’Espagne à afflux massif d’immigrants pour ker-Iourt vendredi. Ils ont par ail- pour ses activités d’agent du KGB à Bonn, où il travaillait officielle- que le nombre de tués est sans travers le bien-fondé de sa Consti- maintenir sa force de travail et leurs indiqué dimanche soir s’être ment pour l’agence Tass. M. Poutine avait ensuite tenu à Leipzig et doute trois fois plus élevé que ne tution, avait sans doute fait le cal- payer les retraites. emparés d’Atchkhoï-Martan, à Dresde un « poste important dans les services extérieurs du KGB », se- l’indiquent les sources officielles cul que rappeler leur pleine « his- 35 kilomètres au sud-ouest de lon une source allemande. – (Reuters, AFP.) russes (465 morts, 1 583 blessés). panité » à ces deux enclaves trop PROTESTATION GÉNÉRALISÉE Grozny. Une augmentation brusque dans le souvent oubliées serait payant sur L’ennui, c’est que tout voyage Le général Viktor Kazantsev, qui nombre de victimes russes de la le plan électoral pour son parti de officiel à Ceuta et Melilla fait commande les troupes russes dans alléger les bombardements sur la sence d’un épais brouillard dans la guerre nuirait à la campagne électo- centre-droit, le Parti populaire froncer le sourcil de Rabat. L’en- le Caucase du Nord, est intervenu ville, qui se sont poursuivis au mor- région. rale de Vladimir Poutine, le pré- (PP). Les sondages ont beau le nui aussi, c’est qu’imprudem- lundi sur la chaîne d’Etat russe ORT tier et avec des attaques à l’hélicop- Les militaires russes ont indiqué sident par intérim, qui a fait de la donner en tête, avec quatre à six ment, lors de la campagne législa- pour assurer que « à l’heure qu’il est, tère dans le quartier de Staropro- qu’une colonne de blindés était perspective d’une victoire militaire points d’avance sur l’opposition tive de 1996, M. Aznar s’était la situation est sous contrôle ». «A myslovski (nord-ouest de Grozny), tombée dimanche dans une embus- en Tchétchénie l’un de ses princi- socialiste, le chef du gouverne- engagé, s’il était élu, à faire sur 8 heures, heure locale, tous les princi- selon le correspondant sur place de cade entre Argoun et Goudermès. paux arguments. ment qui, pour avoir gagné avec place une visite de chef d’Etat. Ce paux sites d’Argoun se trouvaient sous l’AFP. Des officiers russes signa- Ces blindés étaient venus au se- Le ministre russe de la défense, une trop petite marge, en 1996, a que son prédécesseur socialiste, contrôle russe », a-t-il déclaré. «A laient dimanche des heurts spora- cours d’autres véhicules russes, eux- Igor Sergueïev, cité par l’agence In- dû passer sous les fourches Cau- Felipe Gonzalez, s’était bien gar- Chali, c’est la même chose. » diques dans le quartier de Staraïa même attaqués par les Tchétchènes. terfax, a annoncé lundi que la trêve dines des partis nationalistes pour dé de faire. Or M. Aznar n’avait Cette contre-offensive tché- Sounja. Quelque 300 Tchétchènes encer- à Grozny était « terminée ». Quel- « asseoir » sa majorité parlemen- pas tenu sa promesse. Que faire tchène est jugée la plus specta- La pause de l’offensive contre claient dimanche des forces russes à ques instants auparavant, le général taire, préférerait, cette fois, être aujourd’hui, poussé par l’urgence culaire depuis l’entrée des troupes Grozny a été justifiée officiellement Argoun (8 km à l’est de Grozny), Kazantsev déclarait à la télévision plus à l’aise. D’autant que la rup- électorale ? Très simple : venir, russes sur le territoire de la Répu- par la protection des habitants en- autour de la gare et du poste de qu’il n’y aurait pour les combattants ture est consommée avec le Parti non en chef du gouvernement, blique le 1er octobre. Elle intervient core dans la ville. Toutefois, aucun commandement, ont reconnu des tchétchènes « aucune pitié à l’ave- nationaliste basque (PNV), qui a mais en chef de parti politique, en au moment où l’armée russe avait départ notable de civils de Grozny sources militaires russes. nir ». – (AFP, Reuters, AP.) même refusé de voter le budget et avion privé, sans rencontrer les que les quatre députés de la Coali- autorités. tion canarienne, jusque-là ses al- L’exercice sera-t-il payant ? liés, l’ont trahi sur le vote d’une Pour l’instant, cet étrange début loi régissant le statut des étran- de campagne, alors que la date M. Karimov réélu « A cause des tirs, nous ne pouvions pas enterrer les morts » gers et des immigrants que le PP même des élections n’est toujours NAZRAN (Ingouchie) Oumar Saïdoullaïev, quarante-deux ans, a réussi à souhaitait amender au maximum, pas officielle et le Parlement loin président envoyé spécial de l’AFP s’enfuir juste avant le nouvel an après s’être entassé pour la rendre plus restrictive. Ce d’être dissous, s’est soldé par une Des corps mutilés jonchent les rues, les derniers avec dix-sept autres personnes dans la cave de leur vote, une des grandes déroutes protestation généralisée. Vexé, le incendies ont rongé les ruines des immeubles sous immeuble, situé au centre de Grozny, près de la parlementaires du gouvernement, maire de Melilla, l’indépendant de l’Ouzbékistan lesquelles se terrent plusieurs dizaines de milliers de place Minoutka. « Nous utilisions les matelas, les survenu en fin d’année, a montré Mustafa Aberchan, a organisé une civils : la vie à Grozny, la capitale tchétchène, est un draps et les couvertures crasseuses à tour de rôle, ra- que chaque voix, chaque siège se- réception à l’hôtel de ville à enfer, raconté par les réfugiés arrivés ces derniers conte-t-il. Mais, de toutes les façons, on ne pouvait pas ra crucial en mars. l’heure exacte du meeting électo- à 91,90 % jours en Ingouchie. « Il y a des cadavres partout. Les dormir tant il y avait de bombes qui tombaient. » Or Ceuta et Melilla repré- ral de M. Aznar, et son homo- ISLAM KARIMOV a été réélu gens ont déjà commencé à manger les chiens et les sentent deux sièges, jusque-là ac- logue de Ceuta, Antonio Sampie- dimanche 9 janvier président de chats. Quand vous ne voulez pas mourir de faim, vous « LES CORPS RESTENT DANS LA RUE » quis au PP, mais il faut prendre en tro, du GIL, est allé voir un match l’Ouzbékistan avec 91,90 % des n’avez pas d’autre choix », dit Ali Mounaïev, un réfu- Dans l’abri souterrain, les provisions ont commen- compte l’irruption sur place, aux de football, avec le reste de la mu- voix, contre 4,10 % au seul autre gié âgé de vingt-huit ans, qui a réussi à traverser la cé à s’épuiser. « Une semaine après le début des bom- dernières municipales du GIL, nicipalité. candidat, Abdoulhasiz Djalalov. Le frontière vendredi, le jour même où l’armée russe a bardements, nous n’avions plus de produits frais, ra- d’un parti populiste, créé de taux de participation a atteint décrété une pause dans son offensive contre la capi- conte Oumar. Ensuite, nous avons vécu de légumes et toutes pièces par le très contro- Marie-Claude Decamps 93 % dans cette ancienne répu- tale tchétchène. de fruits en conserve, mais on a épuisé ça aussi. Les blique soviétique d’Asie centrale Lorsque se déchaînait le vacarme des bombes et deux dernières semaines, nous n’avions presque plus de 24 millions d’habitants. Avant des roquettes, les rues de Grozny demeuraient rien à manger, on avait faim », ajoute-t-il. même la fin du dépouillement des étrangement vides, car la vie se passait sous-terre, A la surface, la ville est en ruine. « Quasiment tous bulletins de vote, le président de la raconte Ali. De temps en temps, dans un acte de dé- les bâtiments ont été détruits et les autres finissent de Commission électorale nationale sespoir, les gens remontaient à la surface pour cher- brûler », dit Oumar. Rosa Movlaeva, qui s’était ter- avait déclaré : « Il n’y a pas de cher de la nourriture ou de l’eau. rée avec sa famille dans la cave de leur maison du doute que l’actuel chef de l’Etat va « Nous avons vécu trois mois dans une cave, dans le quartier de Staraïa Sounja, au nord-est de Grozny, remporter l’élection. » froid et le noir, sans lumière, sans chauffage et sans raconte des bombardements incessants, nuit et jour, Les modalités du scrutin ont été eau, on ne s’est presque jamais risqué dehors », ex- avec des pauses de dix à quinze minutes. « Les corps dénoncées par l’Organisation pour plique Rosa Movlaeva, quarante ans, qui a fui Groz- restent dans la rue plusieurs jours, jusqu’à une se- la sécurité et la coopération en Eu- ny le 26 décembre pour trouver refuge en Ingouchie. maine. Nous ne pouvions pas sortir pour les enterrer à rope (OSCE), qui a refusé d’en- Les bombardements sur Grozny ont commencé le cause des tirs de snipers. Les blessés mouraient aussi voyer des observateurs à ces élec- 23 septembre. Des affrontements dans les rues de la dans la rue faute de pouvoir être secourus. » tions n’offrant, selon elle, pas de capitale entre soldats russes et combattants tché- « réel choix ». L’unique adversaire tchènes ont lieu depuis plusieurs semaines. Henry Meyer du chef de l’Etat, Abdoulhasiz Djalalov, avait indiqué qu’il vote- rait lui-même pour M. Karimov. M. Djalalov, un universitaire peu La Belgique, qui régularise ses sans-papiers, connu, professeur de philosophie, a été présenté par les observateurs politiques comme un simple faire- réintroduit le contrôle à ses frontières valoir censé donner une vague touche de pluralité au scrutin. BRUXELLES contre le racisme, l’antisémitisme la Convention de Schengen, qui Ancien apparatchik de l’ère so- de notre correspondant et la xénophobie (MRAX). Un supprimait les contrôles aux fron- viétique, le président Karimov di- Antoine Duquesne, ministre commentaire auquel le ministère tières, M. Duquesne a expliqué rige l’Ouzbékistan d’une main de belge de l’intérieur, a décidé de de l’intérieur oppose un chiffre : qu’il fallait « éviter un appel fer depuis l’indépendance en 1991. réintroduire, à partir de lundi 10 depuis que le gouvernement a an- d’air » et « l’entrée de personnes L’opposition a été réduite au si- janvier à 0 heure, les contrôles noncé, en novembre 1999, la pos- manipulées par des trafiquants ». lence. La plupart de ses chefs de aux frontières. Des centaines de sibilité d’une régularisation pour « De nombreux renseignements file sont en exil. Les médias sont gendarmes seront mobilisés pour les clandestins, les demandes nous indiquent que cette période va aux ordres du régime, dont le leit- une opération destinée à éviter d’asile ont augmenté de plus de être mise à profit par des filières motiv est la lutte contre « l’isla- que la Belgique, qui entame si- 50 %. mafieuses pour le trafic d’êtres hu- misme ». M. Karimov, qui dirige la multanément une vaste tentative mains », a pour sa part souligné le plus peuplée des cinq Républiques de régularisation des sans-papiers « FILIÈRES MAFIEUSES » porte-parole du ministère de l’in- ex-soviétiques d’Asie centrale, (Le Monde daté dimanche 9 lundi Les autorités affirment, par ail- térieur. n’est pas à l’abri des tensions qui 10 janvier), se trouve confrontée à leurs, avoir des preuves selon les- Afin d’assurer le succès d’un agitent la région. Contrairement à un afflux massif de demandeurs quelles des agences de voyages, plan difficile à mettre en place, les la République voisine du Tadjikis- d’asile. basées notamment en Europe de autorités belges ont sollicité l’aide tan, qui a connu une sanglante Motards, hélicoptères, véhi- l’Est, vendent la Belgique comme des pays voisins. Elles affirment guerre civile après la chute de cules rapides et chiens pisteurs : une prometteuse terre d’accueil. pouvoir compter sur la collabora- l’URSS, une certaine paix civile les gendarmes belges ont décidé Ces autorités soulignent égale- tion des polices néerlandaise et prévaut en Ouzbékistan. Mais en d’utiliser les grands moyens pour ment que diverses mafias dispo- luxembourgeoise. Le gouverne- février 1999, six attentats à la éviter que les filières d’achemine- sant de relais dans le pays se mo- ment luxembourgeois a ainsi an- bombe ont secoué la capitale. L’un ment de clandestins ne profitent bilisent actuellement pour vendre noncé sa décision de se joindre à d’eux, qui avait failli coûter la vie des vingt jours que durera l’intro- de faux papiers à des candidats cet effort en rétablissant de son au chef de l’Etat, a été imputé à duction des demandes de régula- qui doivent faire la démonstration côté « certains contrôles », a an- une organisation fondamentaliste risation pour orienter vers qu’ils étaient installés en Belgique noncé un communiqué officiel. islamiste. « Nous allons combattre Bruxelles des milliers de candidats avant le 1er octobre 1999 s’ils Des contacts auraient égale- l’extrémisme et le développement à l’asile. veulent voir leur requête exami- ment été noués avec la France et du terrorisme religieux », a déclaré « Le gouvernement accrédite née. l’Allemagne, selon le groupe de M. Karimov à la veille de sa réélec- ainsi l’idée d’une imminente inva- Pour justifier sa décision de re- liaison installé au ministère de tion. – (Reuters, AFP.) sion », estime le Mouvement mettre temporairement en cause l’intérieur. – (Intérim.) LeMonde Job: WMQ1101--0004-0 WAS LMQ1101-4 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:40 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0694 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 INTERNATIONAL La fuite en Inde du « bouddha vivant » tibétain Deux procédures compromettent le retour du petit Elian à Cuba plonge Pékin dans l’embarras MIAMI. Deux procédures judiciaires compromettent le retour à Cuba du petit naufragé cubain Elian Gonzalez, qui devait se réaliser avant vendredi en vertu d’une décision des services américains de l’immigra- tion. La première a été engagée par les proches d’Elian, qui l’ont re- Une enquête a été ordonnée sur les circonstances du départ du jeune dignitaire religieux cueilli : ils ont déposé, à la fin de la semaine dernière, devant un tribu- nal aux affaires familiales, une pétition afin de réclamer la garde La fuite à Dharamsala du dix-septième karmapa, démontre la vanité de la stratégie de « finlandi- cette fuite. L’agence officielle Chine nouvelle d’Elian. La deuxième procédure a été lancée par le républicain Dan troisième plus haut dignitaire du bouddhisme ti- sation » des dignitaires religieux au Tibet. La s’est bornée à annoncer son départ à l’étranger Burton, président de la commission des réformes gouvernementales, à bétain, inflige à la Chine un cuisant camouflet et presse chinoise s’est abstenue de faire état de pour y faire des emplettes. la Chambre qui, vendredi 7 janvier, a fait citer Elian à comparaître le 10 février au Congrès. La citation interdit normalement à la personne PÉKIN que de partir », car Pékin lui a tou- visée de quitter le territoire. de notre correspondant jours refusé la possibilité de par- Par ailleurs, le sénateur républicain du New Hampshire, Bob Smith, a Le silence donne la mesure de faire son éducation en se rendant demandé, samedi, à la ministre de la justice, Janet Reno, d’annuler la l’embarras. La presse chinoise ob- en Inde, à Dharamsala, ou au Sik- décision des services de l’immigration qui considèrent que seul le père servait toujours, lundi 10 janvier, kim, où avait trouvé refuge son a la responsabilité d’Elian, en raison de nouvelles informations. « Elian un mutisme total cinq jours après prédécesseur. Or les Chinois se se- m’a dit qu’il ne souhaitait pas rentrer à Cuba », a assuré le parlemen- l’arrivée à Dharamsala, fief des Ti- raient engagés, lors de son introni- taire, à l’issue d’une rencontre avec le garçon âgé de six ans. – (AFP.) bétains en exil ans le nord de sation en 1992, à accorder leur aval l’Inde, du dix-septième karmapa. à de tels voyages d’études ponc- Le troisième plus haut dignitaire du tuels. Il y aurait donc eu manque- Londres saisit des missiles Scud bouddhisme tibétain a fui, il y a ment à la parole donnée, une in- une semaine, son monastère de flexibilité dont Pékin devra tirer les Tsurphu, à proximité de Lhassa, ca- conséquences. destinés à la Libye pitale du Tibet, en compagnie de sa Face à une telle défection, le ré- sœur et de deux moines. Seule une gime chinois ne peut guère plus LONDRES. La Grande-Bretagne a saisi, sur l’aéroport de Gatwick, dépêche sur le fil anglais de jouer que la carte du jeune Gyain- près de Londres, 32 colis de pièces détachées – notamment des élé- l’agence Chine nouvelle, reprise en cain Norbu (dix ans), intronisé fin ments de propulsion – de missiles sol-sol Scud destinés à la Libye et en brève dans le quotidien anglo- 1995 par le gouvernement chinois partance sur un vol de British Airways. Le commerce des armes de phone China Daily, a mentionné onzième panchen-lama, à l’issue haute technologie avec Tripoli reste soumis à un embargo de l’Union jeudi 7 janvier le départ du « boud- d’une virulente controverse avec le européenne. La cargaison provenait d’une société de confection du dha vivant » à « l’étranger » pour y dalaï-lama, dont le choix s’était nom de Hontex, située à Taïwan et prétendant livrer du matériel auto- chercher des « instruments de mu- porté sur un autre garçonnet. Cloî- mobile, via Malte. sique » et les « chapeaux noirs » ap- tré depuis dans une villa de la ban- Le Royaume-Uni a rétabli, en juillet 1999, ses relations diplomatiques partenant à la tradition de la secte lieue de Pékin, ce panchen-lama avec la Libye, interrompues après l’attentat contre un avion de la Pan Kagyu, dont il est le chef. Mais au- « officiel » a effectué, il y a six Am, à Lockerbie, en 1988, qui avait fait 270 morts. Il a alors autorisé la cun organe de presse de langue avait même déclaré, lors d’un pas- paraît assez étonnante, compte te- mois, une sortie très médiatisée au reprise des relations aériennes avec Tripoli. A la suite de cette dé- chinoise n’a repris l’information. sage dans la capitale, qu’il était ré- nu de la surveillance rapprochée monastère de Tashilhunpo, à Shi- couverte d’un transit illégal de matériels militaires, Londres a décidé Les Chinois ne sauront donc pas solu à suivre les instructions de dont le précieux lama faisait l’ob- gatse, la deuxième ville du Tibet. d’élever des protestations diplomatiques auprès des autorités li- que la stratégie pékinoise de « fin- M. Jiang de « travailler dur pour la jet. La thèse de complicités en haut Les gardes du corps étaient en byennes. – (AFP.) landisation » des dignitaires reli- réunification de la mère patrie et lieu, à Lhassa, ne saurait être écar- nombre et la foule des moines gieux au Tibet vient d’essuyer un l’unité nationale ». Tels étaient du tée. avait dû obéir aux injonctions des cuisant camouflet. Car le dix-sep- moins les propos que Chine nou- autorités locales. Pékin souhaitait Le président des évêques allemands tième karmapa était quasiment la velle avait mis dans sa bouche. VIRULENTE CONTROVERSE orchestrer l’événement comme la seule carte dont les Chinois dispo- Selon le mouvement protibétain Pékin attend visiblement d’en sa- preuve de la reconnaissance du saient pour prouver aux Tibétains Tibet Information Network (TIN), voir plus avant de réagir officielle- panchen-lama « officiel » par les évoque une démission du pape et à l’opinion étrangère que le la stratégie de Pékin était de valori- ment. Le ton plat de la dépêche de Tibétains, mais l’exercice n’avait bouddhisme version « patrio- ser son « patriotisme », pour Chine nouvelle semble indiquer pas été très concluant. BERLIN. Mgr Karl Lehman, évêque de Mayence et président de la tique » était vécu dans l’allégresse contrecarrer l’influence du dalaï-la- que le régime souhaite ménager Quant au panchen-lama agréé conférence des évêques allemands, a évoqué, dimanche 9 janvier, dans au royaume des Neiges. Pékin avait ma, toujours tenu pour un dange- l’avenir et ne désespère pas de voir par le dalaï-lama, le jeune Gedun un entretien à la Deutschlandfunk de Berlin, l’hypothèse d’une démis- abondamment utilisé l’image de reux « séparatiste ». Mais les deux l’adolescent revenir à Lhassa. On Choeky Nyima (neuf ans), il est te- sion de Jean Paul II pour raisons de santé. Il ne doute pas du « courage cet adolescent de quatorze ans, re- lamas sont aujourd’hui réunis à ignore pour l’instant quelles sont nu au secret par le régime, proba- et de la force morale » du pape pour une telle décision, mais pense que connu – fait exceptionnel – à la fois Dharamsala – ils ont eu deux en- ses intentions – l’intéressé n’ayant blement à Lanzhou, dans la pro- son entourage ne sera pas d’accord. Il a ajouté qu’une Eglise d’un mil- par le dalaï-lama et par le pouvoir tretiens depuis jeudi –, un spectacle fait aucune déclaration publique à vince du Gansu. Des rumeurs sur liard d’hommes doit être « guidée par un homme fort ». C’est la pre- chinois, et qui semblait jouer le jeu pour le moins humiliant pour le ré- Dharamsala –, mais son retour pa- son décès en détention ont circulé mière fois qu’un évêque en exercice évoque publiquement une telle de sorties protocolaires sciemment gime chinois. raît d’ores et déjà peu vraisem- à l’automne, mais elles n’ont pas hypothèse. Selon l’article 332 du droit canon, un pape peut renoncer théâtralisées. A en croire Ming Pao, quotidien blable, sauf coup de théâtre. été confirmées. La querelle autour librement à sa fonction. Le dernier cas remonte à 1294 avec la démis- Il avait rencontré à Pékin les plus en langue chinoise de Hongkong, Pékin va-t-il tirer les leçons de de ces deux panchen-lamas est l’un sion de Célestin V. hauts dirigeants du Parti commu- Pékin a réagi avec «fureur»à l’an- cet échec ? Car c’est la ligne dure des plus gros obstacles à la reprise niste, y compris le président Jiang nonce de l’arrivée du dix-septième menée au Tibet qui est en cause à du dialogue entre le dalaï-lama et DÉPÊCHES Zemin. En 1994, il avait assisté aux karmapa à Dharamsala. Une en- travers cette fuite. Selon les Pékin. a CHYPRE : plus de 1 500 Chypriotes turcs ont traversé, dimanche cérémonies de la fête nationale quête officielle a été ordonnée sur proches du dix-septième karmapa, 9 janvier, la ligne de démarcation qui, depuis 1974, sépare les secteurs (1er octobre). En janvier 1999, il les circonstances d’une fuite qui le jeune lama « n’a eu d’autre choix Frédéric Bobin turc (nord) et grec (sud) de l’île, pour effectuer un pèlerinage à la mos- quée de Hala Tekké Sultan, près de Larnaca (sud). Ces pèlerins, qui ont fait le voyage à bord de 33 autocars, étaient escortés par les forces de paix de l’ONU à Chypre. – (AFP.) Affaires Weizman et Nimrodi : deux scandales en un en Israël ? a COLOMBIE : le président Bill Clinton doit annoncer cette se- maine le projet de déblocage d’une aide de 1 milliard de dollars JÉRUSALEM, dans la banque, les assurances, Mossad, dans sa résidence privée l’on ne prête qu’aux riches, que (presque autant d’euros), sur deux ans, à la Colombie, notamment de notre correspondant l’hôtellerie et la communication. de Césarée, mais, averti des nou- l’imprudence mégalomaniaque pour la modernisation de l’armée, a indiqué le Washington Post, dans Et si les deux scandales qui dé- Ce qui ne l’empêche pas d’être de- veaux soupçons qui pèsent sur d’Ofer Nimrodi est proverbiale, et son édition du samedi 8 janvier. Le président Clinton s’était engagé fraient la chronique israélienne puis plusieurs semaines en déten- l’homme d’affaires, il refuse la que l’acte d’accusation qui le vise courant décembre à débloquer une importante aide à la Colombie et n’en faisaient qu’un ? Et si le scan- tion provisoire, inculpé de tenta- grâce. Selon l’entourage présiden- évoque plusieurs centaines de mil- s’était déclaré convaincu que cette initiative recevrait un large soutien dale Weizman – qui met en cause le tive d’assassinat en relation avec tiel, la rencontre est ponctuée de liers de dollars versés tant aux au Congrès. La Colombie est le troisième plus important bénéficiaire président de l’Etat hébreu, soup- une sombre affaire d’écoutes télé- menaces à peine voilées à l’en- tueurs qu’à de hauts policiers, il au- d’aide militaire américaine après Israël et l’Egypte. – (AFP.) çonné d’avoir touché, en dollars, de phoniques. Il est également pour- contre du président. ra le plus grand mal à être cru sur a EURO : le Danemark et la Grèce envisagent d’organiser dans un bien suspects « cadeaux » – décou- suivi pour entrave à l’action de la Ce refus de grâce, disent au- parole. avenir proche un référendum sur leur adhésion à l’Union économique lait du scandale Nimrodi, du nom justice, subornation de témoins, jourd’hui de proches collabora- M. Weizman, qui clame son in- et monétaire (UEM). Le premier ministre danois, Poul Nyrup Rasmus- de ce brasseur d’affaires accusé fraudes et abus de confiance. teurs du président, serait à l’origine nocence, a promis que ses avocats sen, a déclaré, dimanche 9 janvier, à Kiel, dans le nord de l’Allemagne, d’avoir manigancé une tentative de L’affaire, passablement des ennuis actuels de M. Weizman, remettraient dans les deux se- qu’une telle consultation aurait lieu d’ici aux élections législatives de meurtre sur un témoin gênant ? complexe, commence en 1995, victime de la vengeance du clan maines tous les documents qu’ils 2002. Le premier ministre grec, Costas Simitis (socialiste), a indiqué, C’est ce que susurre depuis quel- lorsque Ofer Nimrodi, nouveau Nimrodi, qui aurait réussi à déter- pourraient posséder sur cette af- dans une interview au journal Kathimérini du 9 janvier, que l’adhésion ques jours l’entourage d’Ezer Weiz- propriétaire du Maariv, lance une rer contre lui une bien désagréable faire, mais, en attendant, il fait de la Grèce à l’UEM, prévue pour juin, lors du sommet de Porto (Por- man en laissant entendre que le guerre sans merci contre son prin- affaire : un « cadeau » de 453 000 l’objet de fortes pressions pour l’in- tugal), avec une entrée effective en janvier 2001, revêt une « même im- président d’Israël est victime d’un cipal concurrent, Yediot Aharonot, dollars (presque autant d’euros), citer à démissionner. A chaque ap- portance » que l’accession de ce pays à la CEE en 1981. – (Reuters.) règlement de comptes organisé par dont il fait truffer les locaux de mi- offert à celui qui n’était pas encore parition publique, des journalistes a NORVÈGE : un des deux trains norvégiens entrés en collision le un individu sans scrupules. cros. Ces derniers sont découverts président, par un « ami » français l’interrogent sur le sujet, tandis que 4 janvier avait emprunté, sur six kilomètres, la voie en dépit de feux Ce dernier, Ofer Nimrodi, pro- et, après des années de procédure, aussi riche que désintéressé. les éditoriaux se succèdent pour rouges et la station régionale de contrôle ne s’en est aperçue que priétaire du quotidien populaire Ofer Nimrodi est condamné à une M. Weizman a été sommé par les demander qu’il se retire « encore 35 secondes avant l’accident, qui a fait 19 morts, a indiqué, dimanche Maariv, est l’une des plus grosses forte amende et à huit mois de pri- services du procureur de fournir dans l’honneur ». De l’intérieur de 9 janvier, la commission d’enquête dans son rapport préliminaire. Elle fortunes d’Israël, avec des intérêts son. Il en est sorti en février 1999, indique que les contrôleurs ont tenté en vain de contacter les conduc- quatre mois et demi à peine après y teurs, ne possédant pas le bon numéro de téléphone mobile de l’un être entré, grâce à une remise de Fin de la deuxième session des pourparlers syro-israéliens des deux trains. – (Corresp.) L’Etat hébreu accusé peine accordée pour bonne a SOUDAN : un responsable de l’organisation humanitaire Care conduite. Les discussions syro-israéliennes animées par le président Bill Clinton international et son chauffeur ont été tués dans le sud du pays dans de « crimes de guerre » au niveau des chefs de délégation se sont achevées, dimanche soir 9 jan- une attaque attribuée à l’Armée de libération des peuples du Soudan MEURTRE PLANIFIÉ vier, après huit jours de pourparlers. Les chefs des deux délégations, le pre- (SPLA- rébellion sudiste), qui a démenti son implication. – (AFP.) au Liban sud Mais, à peine remis en liberté, le mier ministre israélien Ehoud Barak et le chef de la diplomatie syrienne a TAÏWAN : les Etats-Unis livreront quatre frégates à Taïwan, magnat de la presse, qui a la mé- Farouk El Chareh, qui ont eu un dîner de travail avec M. Clinton, devaient pour un montant de 4,8 milliards de dollars (environ 4,6 milliards Le groupe israélien de défense moire aussi longue qu’il adore les rentrer chacun dans leur pays lundi soir ou mardi. On ignorait encore lun- d’euros). Il s’agit de navires déplaçant 8 000 tonnes du modèle Aegis, des droits de l’homme B’Tselem, romans noirs, commence à organi- di matin si les experts demeureraient aux Etats-Unis pour continuer les armés de missiles mer-mer Harpoon, de missiles de croisière mer-sol dans un rapport publié dimanche ser le meurtre – déguisé en ac- discussions sur quatre grands dossiers : le tracé des frontières, les res- Tomahawk et de missiles mer-air Standard SM-2 susceptibles d’inter- 9 janvier, accuse Israël de « violer cident de voiture – du témoin qui sources en eau, les arrangements de sécurité et la normalisation des rela- cepter des engins balistiques assaillants des types M. 9 et M. 11 les droits de l’homme au Liban » au l’a fait condamner. Finalement, le tions. La secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright, devait exami- chinois. – (AFP.) point de commettre des « crimes meurtre planifié échoue, tandis ner avec les intéressés la suite à donner au processus de paix. Son de guerre ». Le rapport dénonce qu’un des assassins pressentis, ap- porte-parole, James Rubin, a estimé que MM. Barak et Chareh devraient « l’arrestation sans procès de per- paremment dépité de n’avoir pas se retrouver prochainement. « Il y a eu beaucoup de développements positifs Vers une modération salariale sonnes et leur emprisonnement » au obtenu ce qu’il demandait pour se pendant ce round de discussions. Toutes les questions ont été abordées sérieu- centre de détention de Khiam, au taire, décide de tout raconter à la sement, et c’est positif », a-t-il dit. Liban sud, ou leur mise en déten- police, provoquant l’ouverture en Allemagne tion administrative en Israël, des d’une enquête. tortures très graves, « notamment Cette dernière devait demeurer des éléments susceptibles d’expli- la direction du Parti travailliste, des BERLIN. L’Allemagne devrait éviter d’avoir en l’an 2000 un dérapage à l’électricité », infligées à Khiam, secrète, mais Ofer Nimrodi, qui quer cette sollicitude. Malheureu- voix s’élèvent pour l’inciter à des salaires, comme ce fut le cas en 1999, dans la foulée de la victoire lors des interrogatoires, et le ban- avait dans sa manche plusieurs sement, a-t-il expliqué, les docu- prendre les devants avant que la de la gauche. C’est la conséquence de la réunion, dimanche 9 janvier, nissement hors de la zone oc- hauts fonctionnaires de police ments nécessaires ont été volés justice ne l’y contraigne. Le pré- du pacte pour l’emploi, qui réunit gouvernement et partenaires so- cupée par Israël de centaines de convenablement « arrosés », en a dans le coffre de son avocat, lors sident assure qu’il n’en fera rien, ciaux. Ces derniers se sont engagés à mener « une politique salariale à personnes sans aucune forme de très vite connaissance. C’est alors d’un récent déménagement. mais les noms d’un éventuel suc- long terme favorisant l’emploi », ce que le chancelier, Gerhard Schrö- procès. B’Tselem fait également qu’il se souvient qu’une condam- Rien n’est formellement affirmé, cesseur commencent à courir les der, a interprété comme un engagement des syndicats à présenter des état de la mobilisation forcée de nation avec sursis pend toujours mais tout est suggéré : les docu- salles de rédaction et les milieux revendications modérées lors des négociations salariales de l’an 2000. résidents du Liban sud, y compris au-dessus de sa tête. En homme ments dérobés par un comptable politiques. L’ancien premier mi- Les hausses de salaires devront être « orientées vers la croissance de la des enfants de quinze ans, dans qui a ses entrées, il demande aussi- indélicat en conflit avec son patron, nistre Shimon Pérès et l’actuel mi- productivité », souligne l’accord. En contrepartie, le patronat s’est en- l’Armée du Liban sud (ALS), la mi- tôt – et obtient – audience auprès auraient été donnés – ou vendus – nistre des affaires étrangères, Da- gagé à étudier les moyens de mettre en œuvre des préretraites, mais lice auxiliaire de Tsahal, de la des- du président Weizman et du pre- aux Nimrodi, qui en auraient or- vid Lévy, sont les deux de manière flexible, selon les branches et les entreprises. Cette conces- truction de maisons de suspects, mier ministre, Ehoud Barak, et leur chestré la publication. Du fond de personnalités les plus fréquem- sion permet de faire disparaître la revendication du syndicat de la mé- de l’emploi de bombes au phos- demande d’intervenir en vue d’une sa prison, Ofer Nimrodi a démenti ment citées. tallurgie, IG Metall, qui plaidait, depuis des mois, pour l’abaissement phore ou à fléchettes et de grâce. M. Weizman reçoit M. Nim- cette interprétation, qui ne repose de la retraite à 60 ans. – (Corresp.) bombes télécommandées. – (AFP.) rodi et son père Yacov, ancien du sur aucune preuve. Mais comme Georges Marion LeMonde Job: WMQ1101--0006-0 WAS LMQ1101-6 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0696 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000

FONCTION PUBLIQUE La emplois et les rémunérations dans tème fiable et précis de pilotage de la spécifiques, avantages fiscaux et ar- mières tandis que 14 % des effectifs Cour des comptes a rendu public, lun- sept ministères, les magistrats machine administrative et l’accumula- rangements de carrières y sont plus de la police exercent d’autres fonc- di 10 janvier, un rapport sur la fonc- dressent un bilan très sévère de la tion de pratiques à la limite de la léga- fréquents que dans les autres minis- tions que de police. b LE PARLEMENT tion publique de l’Etat. Au terme gestion par l’Etat de ses personnels. lité. b BERCY est particulièrement cri- tères. b L’ADMINISTRATION PÉNITEN- est placé dans l’impossibilité d’exercer d’une enquête approfondie sur les Ils déplorent à la fois l’absence de sys- tiqué par le rapport : primes TIAIRE obéit à des règles quasi coutu- sérieusement son contrôle. Le réquisitoire de la Cour des comptes contre la gestion de l’Etat Dans un rapport rendu public lundi 10 janvier, les magistrats de la Cour des comptes dénoncent les carences de la gestion des fonctionnaires et l’opacité de leurs rémunérations et de leurs primes. Le Parlement n’est pas en mesure d’exercer son contrôle PIERRE JOXE, son premier pré- la nébuleuse des primes et rému- d’une extraordinaire hétérogénéité chaque ministère s’emploie à mul- comptes est encore plus accablante concernés, sans publication d’au- sident, aura beau dire que l’objectif nérations « accessoires ». Le rap- selon les ministères ou les services tiplier les pratiques de nature à quand elle aborde la question des cune sorte des dispositions en vi- – légitime – de la Cour des comptes port ne porte donc que sur quel- d’un même ministère. Non seule- s’affranchir de cette contrainte. rémunérations. Là encore, les gueur et, comme le relève la Cour, est la transparence, dans l’intérêt ques ministères, voire sur une ment il n’existe pas de comptabilité C’est le cas avec l’utilisation géné- « grilles » centralisées semblent « sans le contreseing [en principe des citoyens comme dans celui des partie seulement de leurs person- normalisée des emplois et des ef- ralisée des emplois en « sur- fournir un cadre rigoureux. Là en- nécessaire] du ministre de la fonc- fonctionnaires. Il aura beau assurer nels (économie et finances, inté- fectifs mais, à l’intérieur de chaque nombre », résultant le plus souvent core, la réalité dépasse l’imagina- tion publique ». qu’il n’est pas question de jeter la rieur, justice, éducation nationale, ministère, la connaissance de la si- de décisions gouvernementales, tion, tant se sont multipliées les Ces arrangements de toutes pierre à la fonction publique. C’est équipement, agriculture, emploi et tuation réelle des effectifs est défi- comme à l’éducation nationale. primes et rémunérations dites sortes sont comme sédimentés – le un véritable réquisitoire contre solidarité). Il doit être complété, en ciente ou lacunaire. C’est aussi le cas avec les emplois « accessoires », qui peuvent, dans plus souvent, la création d’une in- l’Etat-employeur que dresse la 2000 et 2001, par d’autres enquêtes « Les responsables des adminis- non budgétaires (de vacataires, certains cas, dépasser le salaire de demnité a été le moyen, ministère Cour dans le rapport sur « La fonc- et ce n’est qu’au terme de ce travail trations centrales ne disposent géné- stagiaires et intérimaires), qui ont base. Au point de constituer un par ministère, d’acheter la « paix tion publique de l’Etat », rendu pu- d’ensemble que la Cour entend ralement pas de systèmes de pilotage compensé, depuis quatre ans, la maquis totalement opaque. A cet sociale » –, mais ils conduisent à un blic lundi 10 janvier. formuler des conclusions et re- fiables et précis ; cette carence est un baisse des emplois inscrits au bud- égard, les cordonniers sont, pour empilement de dispositions coû- Encore ne s’agit-il que d’un pre- commandations. obstacle tant à la maîtrise des dé- get. C’est toujours le cas avec les une fois, les mieux chaussés : la di- teuses et dont le lien avec les mis- mier rapport, partiel. La Cour s’est penses qu’à la gestion prospective », mécanismes flous, voire occultes, rection des impôts (avec une sions du service concerné est en effet engagée, depuis trois ans, LA PORTE OUVERTE AU BRICOLAGE indique la Cour. Cette faiblesse des des personnels mis à disposition, soixantaine d’indemnités) et celle « souvent au moins discutable ». dans une enquête de grande enver- Dès à présent, le constat est ver- sytèmes d’information et d’organi- comme dans les directions dépar- du Trésor (avec près de quatre- Opacité malsaine, pilotage à gure qui a mobilisé, au total, une tigineux. D’un bout à l’autre des sation ouvre la voie à tous les bri- tementales de l’action sanitaire et vingts primes) se sont, de loin, les l’aveugle, irrégularités choquantes, trentaine de magistrats, dont une quatre cents pages de ce premier colages ou à toutes les « transgres- sociale. Sans parler des quelque mieux servies. affranchissement partiel du douzaine pratiquement à temps rapport, l’Etat apparaît comme un sions » de la règle qui confère au 300 000 emplois indirects, évalués Plus extravagant encore : dans la contrôle parlementaire, consensus plein. L’ambition est de dresser, employeur déplorable. Aucun des Parlement, à l’occasion du vote de pour la première fois par la Cour plupart des cas, ces rémunérations tacite de tout le monde : le constat pour la première fois, un état des ministères passés au crible la loi de finances, la compétence des comptes, que l’Etat finance par annexes ne reposent sur aucune loi dressé par la Cour des comptes est lieux global des effectifs employés n’échappe à la volée de bois vert : d’autoriser les dotations en crédits l’intermédiaire d’établissements ni décret, comme ce devrait être la accablant. Au regard de l’efficacité directement ou indirectement par la gestion des personnels de l’Etat, et en emplois. Certes, les grandes publics ou d’associations subven- règle. Elles ont été instituées dans autant que de la démocratie. l’Etat, de leur gestion et de leur encadrée en apparence par des sta- masses budgétaires sont connues tionnées. une sorte de flou juridique stupé- mode de rémunération, y compris tuts très centralisés, est en réalité et affichées, mais, à l’évidence, L’enquête de la Cour des fiant, à l’initative des ministères Gérard Courtois Des enquêtes jusqu’en 2002 « Pas de systèmes de pilotage fiables et précis » Le rapport publié par la Cour régionales de comptes. des comptes n’est que la b Entre 2000 et 2002, une série DANS son rapport, la Cour des comptes sou- sur les emplois et sur les crédits, sont entraîné des distorsions importantes par rap- première étape d’une enquête d’enquêtes lourdes est ligne à plusieurs reprises les distorsions entre les constamment et largement transgressées. port au classement résultant de la grille, certains globale, commencée en 1998. programmée sur l’immense dispositions votées dans le budget par le Parle- Il n’existe pas de comptabilité normalisée des corps ou services bénéficiant, à la suite d’aug- b En 2000, la Cour des comptes domaine de l’éducation ment et la réalité : « Au total, la présentation de emplois, ni des effectifs ; la connaissance de la mentations indemnitaires, de situations plus devrait finir les enquêtes sur les nationale. Un contrôle est en la répartition des emplois faite dans les annexes situation réelle des effectifs, service par service, avantageuses. (...) ministères des finances cours sur la gestion aux lois de finances n’est est déficiente, et les responsables des adminis- Les primes et indemnités peuvent être appré- (administration centrale et déconcentrée des personnels de pratiquement jamais sin- trations centrales ne disposent généralement ciées à trois points de vue : la prise en compte douanes), de l’intérieur, de la l’enseignement secondaire. cère, qu’il s’agisse de la ré- pas de systèmes de pilotage fiables et précis (...). de sujétions particulières, la prise en compte de justice (administration centrale, Viendront ensuite les partition par corps et Le système des rémunérations, homogène la manière de servir, la cohérence avec les mis- juridictions judiciaires et personnels de l’enseignement grades ou de la répartition dans son principe du fait de la grille, est très di- sions et les priorités du service public. Si le pre- administratives), de l’emploi et primaire et les personnels par service. » versifié en raison de la variété des primes ou in- mier objectif est assurément le mieux réalisé, la de la solidarité, de l’équipement administratifs. En 2000 En conclusion du rapport, demnités, dont la nature et le montant, en pro- pratique tend à élargir constamment la défini- et de l’agriculture. Elle devrait commenceront également les la Cour des comptes esquisse portion des rémunérations principales, diffèrent tion des sujétions à compenser, de sorte que commencer l’enquête sur le contrôles sur l’enseignement « quelques remarques dont considérablement d’un ministère, d’un service l’objet initial est perdu de vue, ce qui suscite des ministère de la défense (avec la supérieur. la portée dépasse le cadre des analyses secto- ou d’un corps à l’autre. demandes de créations d’indemnités nouvelles. gendarmerie). Par ailleurs, une enquête va être rielles » : Les rémunérations accessoires forment un En revanche, la modulation en fonction de la b Entre 2000 et 2001 entreprise sur les pensions et les La réalité des situations ne peut être appré- ensemble particulièrement complexe et opaque, manière de servir constitue l’exception et les démarreront les enquêtes sur la charges sociales. hendée au moyen des documents budgétaires, qui n’évolue pas dans le sens d’une simplifica- tentatives pour la développer avortent le plus fonction publique territoriale ; b A partir de 2001, un travail qui fournissent au Parlement des informations tion, mais dans celui de l’ajout de mesures caté- souvent. Quant à la cohérence avec la hiérarchie la méthodologie a été mise au similaire sera entrepris sur la incomplètes ou inexactes. De surcroît, (...) les gorielles nouvelles. des priorités dans les missions, elle est souvent point en 1999 avec les chambres fonction publique hospitalière. autorisations budgétaires, qui portent à la fois La multiplication des primes et indemnités a au moins discutable. (...) Bercy, citadelle des primes, des avantages fiscaux et des arrangements avec le budget IL Y A bien, en matière de gestion nancier – c’est-à-dire l’« œil » de tiser sur la base d’un traitement de que « cette activité n’est pas priori- autorisés à déduire 25 % des salaires motivation des agents. Or la notion des emplois et de rémunérations, Bercy dans chaque administration –, référence (l’« indice-pension ») supé- taire ». La Cour dénonce aussi le flou acquis à titre de frais qui, selon le de sujétion est « anormalement ex- une « exception Bercy ». Ce que les le ministère de l’économie est, lui, rieur à leur traitement réel, ce qui des règles sur le cumul entre traite- rapport, « sont en réalité bien infé- tensive » et la modulation des primes autres ministères dénonçaient volon- juge et partie. Du coup, note le rap- leur ouvre des droits à une pension ment de base et rémunérations ac- rieurs ». De son côté, l’administra- en fonction du rendement a été pra- tiers – un rien envieux ! – apparaît en port de la Cour, les irrégularités plus importante. La charge en est cessoires, qui autorise des cadres su- tion déclare rarement le montant des tiquement supprimée. pleine lumière au terme des constatées partout ont pris, à Bercy, d’autant plus lourde pour l’Etat. périeurs à percevoir des indemnités rémunérations exonérées de l’impôt D’une façon générale, les rémuné- contrôles de la Cour des comptes « une ampleur qu’elles n’ont pas ail- Certains agents de la DGI ou du plus importantes que leur traitement sur le revenu. rations accessoires versées aux dans les deux principaux réseaux du leurs ». Et d’ajouter : l’administration Trésor ont des rémunérations acces- de base. A la DGI, un directeur régional agents des finances, plus favorables ministère de l’économie : la direction des finances a « une tendance affir- soires liées à leurs fonctions, qui En outre, « certains avantages fis- touchait en moyenne 584 236 francs que celles qui sont octroyées par les générale des impôts (78 856 emplois mée à réserver à ses propres agents s’ajoutent aux compléments indem- caux ont été concédés aux personnels (nets de cotisations sociales), dont autres administrations, souffrent budgétaires pour 1998) et la direction certains traitements préférentiels ». nitaires propres au ministère et, par- dans des conditions de régularité dis- 298 282 francs de primes, en 1997, un d’une « absence de lisibilité » et générale de la comptabilité publique Ainsi, pour acheter la paix sociale, fois, à d’autres avantages (indice- cutables ». Ainsi, les rémunérations chef de service 517 278 d’« archaïsme », conclut la Cour. La (57 004). notamment dans les années 90, les pension, logement de fonction) : re- des TPG et comptables supérieurs (261 820 francs de primes), un ins- DGI et le Trésor se sont privés des Contrairement aux autres minis- ministres successifs se sont « large- ceveurs des impôts, agents des dans les trésoreries générales sont pecteur principal chef de centre instruments d’une politique salariale tères, qui ne peuvent pas prendre de ment affranchis des dotations en em- conservations des hypothèques, défiscalisés à hauteur de 25 % (entre 275 732 francs (76 543 francs). Ces volontariste au service de ses objec- liberté avec les autorisations budgé- plois budgétaires votées annuellement agents du cadastre. Les agents du 189 404 francs et 280 486 francs), les indemnités auraient pu se justifier si tifs prioritaires, notamment un meil- taires sans l’accord du contrôleur fi- par la Parlement, par un recours géné- Trésor bénéficient, eux, d’une rému- receveurs des finances à hauteur de elles avaient compensé des sujétions leur recouvrement de l’impôt. ralisé à la pratique des “sur- nération liée à la collecte de 13 % (de 159 479 à 98 486 francs). Les particulières (zones difficiles, respon- nombres” ». Elle consiste à utiliser un l’épargne au profit de l’Etat, alors conservateurs des hypothèques sont sabilités accrues...) et contribué à la Jean-Michel Bezat Les primes emploi budgétaire d’un grade infé- rieur pour payer un agent dont on a d’ingénierie publique accéléré la promotion dans un grade supérieur, en dépassant les quotas de Le contrôle du Parlement bafoué Les agents des corps techniques grades supérieurs prévus dans des ministères de l’équipement et chaque corps. Au total, 20 % des SI LA MACHINE administrative comptes apporte un nouveau motif cadre juridique et budgétaire fixé concentrés de la DGI devraient être de l’agriculture reçoivent des ré- 135 000 emplois budgétaires autori- s’est rendue opaque à elle-même, de lamentation pour le législatif : par le Parlement », observe la Cour. en fonctions dans les services cen- munérations accessoires au titre sés en 1998 ont servi à mieux payer comment le Parlement pourrait-il non seulement les parlementaires Si l’on ajoute à cela les ouver- traux de la direction », alors qu’«en de leurs activités d’ingénierie pu- des agents. Ce mécanisme, note la exercer sur elle un contrôle digne ne peuvent modifier qu’à la marge tures d’emplois croisées entre mi- fait, ils étaient environ 1 680 au blique. Ces rémunérations per- Cour, engendre des « surcoûts non de ce nom ? De l’inextricable ma- les projets de budget, mais, en nistères, les transferts d’emplois et 1er janvier 1998 ». Pour le Trésor, ces mettent de collecter 800 millions négligeables », évalués à 247 millions quis des emplois et des rémunéra- outre, ils le font sur la base de do- de crédits en cours d’année et les chiffres sont de 666 prévus contre de francs par an pour l’équipe- de francs (hors incidence sur les dé- tions dans la fonction publique, dé- cuments qui ne reflètent pas la réa- détachements ou les mises à dispo- 1 305 dans la réalité. ment et 400 millions pour l’agri- penses de pension) pour la seule peint par la Cour des comptes, lité, et l’administration ignore par- sition, on comprend pourquoi la Généralisé en matière d’emplois, culture. Jusqu’en 1999, ces re- DGI en 1997. ressort une évidence : le fonction- fois allègrement les décisions qu’ils Cour conclut : « Au total, la présen- le dédain à l’égard du Parlement se cettes alimentaient un compte Ce qui est vrai des emplois l’est, nement des rouages de l’Etat prennent. tation de la répartition des emplois vérifie en matière de rémunéra- spécial tenu au niveau local, igno- plus encore, des rémunérations an- échappe à l’Assemblée nationale et Le rapport contient d’innom- faite dans les annexes aux lois de fi- tions. Là non plus, note la Cour, ré du Parlement et permettant le nexes et des primes. La réputation de au Sénat, autrement dit aux ci- brables exemples de la manière nances n’est pratiquement jamais « les principes d’universalité, de sin- versement de rémunérations ac- Bercy de bien traiter ses cadres supé- toyens-contribuables. Dérives et dont l’administration s’exempte du sincère, qu’il s’agisse de la réparti- cérité et de spécialité ne sont respec- cessoires à certains fonction- rieurs est, à l’évidence, fondée. Et subterfuges se multiplient au nez contrôle parlementaire. La pra- tion par corps et grades ou de la ré- tés ». Ici, des dépenses indemni- naires des deux ministères. A cette bienveillance fonctionne dans et à la barbe des parlementaires. tique des surnombres se révèle par- partition par services. » taires sont imputées sur des l’équipement, les bénéficiaires la plus grande opacité. Les postes de On savait déjà que, lorsqu’ils ticulièrement répandue. En prin- A cet exercice de « trompe-Parle- chapitres de fonctionnement. Dans sont les fonctionnaires des corps trésorier-payeur-général (entre examinent les lois de finances, dé- cipe, il appartient au Parlement, et ment », le ministère des finances les ministères de l’équipement et techniques : ingénieurs des ponts 1,249 million et 775 800 francs de ré- putés et sénateurs n’ont qu’une à lui seul, de créer ou de transfor- est l’un des plus rompus. La Cour de l’agriculture, un pourcentage et chaussées, ingénieurs ou tech- munérations annuelles, primes marge de manœuvre très limitée mer des emplois de fonction- relève que « les tableaux d’emplois des prestations d’ingénierie pu- niciens des travaux publics de comprises) ou de conservateur des pour amender le texte que leur pré- naires ; dans la pratique, constate concernant les deux réseaux du Tré- blique alimente, en dehors de tout l’Etat, soit quelque 24 000 agents hypothèques sont très recherchés. Si sente le gouvernement. Ils par- la Cour des comptes, les adminis- sor public et de la DGI [direction gé- contrôle budgétaire, un fonds re- en 1995. Au ministère de l’agri- prisés qu’il n’est pas rare de voir un viennent rarement à modifier ne trations se passent de l’accord du nérale des impôts] », fournis au distribué à certains fonctionnaires culture, la « rémunération d’ingé- TPG rester en poste plusieurs mois, serait-ce qu’un millième de Parlement et s’arrangent pour créer Parlement lors de la discussion sous forme de « rémunérations ac- nierie publique » (RIP) souffre de voire plus d’un an, après avoir atteint l’énorme masse du budget de des surnombres, « c’est-à-dire des budgétaire, « comportent des cessoires ». Les montants collectés « défauts plus graves », notam- la limite d’âge. En fin de carrière, la l’Etat. La plus grosse part de celui- recrutements ou affectations interve- inexactitudes récurrentes ». C’est annuellement sont de 800 millions ment en raison d’une « définition pratique des nominations rétroac- ci va aux traitements et pensions nant au-delà des autorisations bud- ainsi que les postes de conserva- de francs au ministère de l’équipe- pour le moins empirique des béné- tives est courante afin que le cadre qui sont versés aux fonctionnaires gétaires ». « L’ampleur et la teurs des hypothèques (354 en ment, de 400 millions au ministère ficiaires » (8 700 en 1996) et d’un bénéficie d’une retraite calculée sur et retraités et reconduits quasi au- constance de ces pratiques (...) ré- 1998) n’y figurent pas, ou que, se- de l’agriculture. « contrôle insuffisant » des cumuls un « indice pension supérieur ». Ce tomatiquement d’une année sur vèlent l’aisance avec laquelle la pra- lon ces tableaux, « moins d’une di- traitement-RIP. système leur permet, en effet, de co- l’autre. Le rapport de la Cour des tique administrative s’affranchit du zaine d’agents des services dé- Cécile Chambraud LeMonde Job: WMQ1101--0007-0 WAS LMQ1101-7 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 11:06 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0697 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 / 7

L'Etat-employeur en nombre d'emplois L’administration pénitentiaire sous le régime ÉDUCATION NATIONALE AIR EMPLOIS DGÉT ES NON BUDGÉTAIRES BU

IS O L P 6 des accords tacites et des affectations fictives 2 M 1 018 622 6 6 E 12612 626 C’EST une première : en choi- d’accords tacites passés avec les comme le voudrait le droit de la Les rémunérations principales EMPLOIS 310 514 INDIRECTS sissant de se concentrer, au titre personnels. » C’est ainsi que l’or- fonction publique, mais de s’élèvent à 3 milliards de francs ENSEIGNEMENT du ministère de la justice, sur les ganisation du « travail des surveil- 35 jour. Cette « interprétation ex- (457,34 millions d’euros), aux- SUPÉRIEUR 131 583 effectifs et les rémunérations des lants diffère peu, dans ses grandes tensive » correspond à 366 agents quelles s’ajoutent 28 primes, qui

AUTRES 560 544 personnels de l’administration règles, de ce qu’elle était au début en équivalent temps plein chaque représentent 778,51 millions de MINISTÈRES 101 140 pénitentiaire (AP), la Cour des du siècle ». année. Les magistrats de la Cour francs. Plusieurs d’entre elles

2 comptes lève un coin de voile sur Cette gestion archaïque a ou- relèvent, par ailleurs, que la pra- n’ont toujours pas fait l’objet de AGRICULTURE 8

101 370 4 cette institution réputée pour son vert la voie à nombres d’abus. tique du report des congés non publications au Journal officiel. 30 690 5

182 432 8 opacité. Gestion du personnel 855 surveillants sont ainsi affectés pris l’année précédente, en prin- Les magistrats notent d’ailleurs

1 DÉFENSE JUSTICE dictée par la tradition plutôt que à des tâches déconnectées de cipe prohibée par un décret de que l’AP s’est fait censurer à plu- 62 359 par le droit ; système de congés leurs missions premières. 1984, permet à certains agents de sieurs reprises par le juge admi- ÉCONOMIE dérogatoire ; absentéisme crois- 233 fonctionnaires sont affectés bénéficier parfois de 51 à 65 jours nistratif pour avoir voulu accor- ÉQUIPEMENT ET FINANCES INTÉRIEUR sant ; régime d’indemnités et de pour ordre dans un établissement de congé, voire 84 jours outre- der, en toute illégalité, des primes Source : Cour des comptes primes « déséquilibré et biaisé » : ou une direction régionale alors mer. à ses personnels de façon rétro- Les chiffres cités sont ceux du budget de 1998. Les emplois budgétaires, l’AP, qui regroupe quelque 25 000 qu’ils exercent leurs fonctions au L’absentéisme des surveillants active. inscrits dans la loi de finances, permettent de recruter des titulaires, cadres et agents, exerçant princi- ministère de la justice, à Paris. La pour raisons médicales est, en D’une manière générale, la des ouvriers de l'Etat et des contractuels. Les emplois non budgétaires, rarement décrits dans les documents budgétaires, sont des crédits ouverts palement dans 185 prisons, est Cour des comptes note que les outre, croissant, avec des varia- Cour note que « l’administration aux administrations pour leur permettre d'embaucher des personnels dépeinte comme une administra- personnels eux-même trouvent tions importantes d’une région à pénitentiaire a longtemps éprouvé non titulaires (vacataires, intérimaires, stagiaires, etc.). Les emplois indirects tion désuète, fonctionnant en des difficultés à faire évoluer sa permettent la rémunération sur fonds publics de personnels employés « vase clos » et dont la gestion du gestion sans y être contrainte par la par des établissements publics ou des associations subventionnées par l'Etat. personnel a longtemps été sou- Le système décrié de « la boule à deux mois » pression des personnels. C’est donc mise à la pression de la base, re- souvent dans l’urgence et dans la layée par les syndicats. Le système de compensation des heures supplémentaires des fièvre de mouvements sociaux par- 2 684 744 emplois financés La Cour des comptes rappelle agents de l’administration pénitentiaire, appelé le système de «la fois violents que les régimes indem- que l’AP a connu, depuis une boule à deux mois », est épinglé par la Cour des comptes, qui le juge nitaires ont été mis en place ». vingtaine d’années, une profonde « très coûteux » pour l’Etat. Au lieu d’être annualisée, la compensa- Opaques, car non publiées, les par l’Etat en 1998 mutation, consécutive à l’aug- tion des heures supplémentaires sur un mois avec les heures non primes sont souvent incohé- mentation de la population carcé- faites est limitée au mois donné ou au moins précédent. Ainsi un rentes : l’« indemnité de sujétions AU FIL de son enquête, minis- et mal connu. Au total, et au rale, passée de 35 000 détenus en agent qui a manqué dix heures de travail au cours du mois de dé- spéciales » (25 000 francs par an), tère par ministère, la Cour des terme d’une première approche 1983 à 52 000 en 1997. Pour faire cembre, effectué toutes ses heures en janvier et travaillé cinq créée dans les années 50 en comptes a entrepris de recenser, « encore imparfaite », la Cour des face à cette croissance, l’Etat a heures supplémentaires en février, se verra payer ces heures sup- contrepartie au statut spécial des depuis 1995, l’ensemble des em- comptes les évalue, dans la loi de augmenté considérablement les plémentaires comme telles, bien qu’il n’ait pas accompli la totalité surveillants, est modulée, depuis plois financés sur le budget de finances 1998, à 310 514. Si les effectifs de l’AP : de 1990 à 1998, de ses heures dans les deux mois précédents. Les dix heures non 1990, selon un critère géogra- l’Etat. Pour cela, les magistrats de quelque 176 000 relevant de l’édu- les emplois budgétaires ont crû faites du mois de décembre sont donc des heures perdues pour phique. Or ce critère ne prend pas la Cour sont allés chercher l’infor- cation nationale au 31 décembre de 17,2 %, passant de 21 407 à l’administration pénitentiaire. « Un même agent peut donc, au cours en compte la spécificité des éta- mation à la source en confrontant 1998 sont, pour l’essentiel, des 25 085. Cette augmentation a par- d’une même année, bénéficier du paiement d’heures supplémentaires blissements pénitentiaires et no- les données issues des documents professeurs de l’enseignement pri- ticulièrement bénéficié aux sur- tout en n’ayant pas effectué l’ensemble des heures exigibles », s’étonne tamment leur dangerosité. ll est budgétaires aux éléments en pos- vé sous contrat, bon nombre de veillants, dont le nombre, passé la Cour des comptes. ainsi plus avantageux d’être sur- session des services gestionnaires ministères sont incapables d’esti- de 14 143 en 1987 à 19 727 en 1997, veillant dans une petite maison ou des contrôleurs financiers. mer le poids des emplois indirects place aujourd’hui la France dans d’arrêt comme Melun, dans la ré- Cette approche globale – et origi- qu’ils financent. « Le ministère de la moyenne européenne (un sur- un avantage à ces situations : les l’autre (16,16 jours en moyenne à gion parisienne, que dans une nale – de l’emploi public conduit à la culture s’est, par exemple, décla- veillant pour 2,76 détenus). 33 directeurs de prison travaillant Dijon contre 31,01 jours à Mar- maison centrale comme Clairvaux des constats saisissants : aux « em- ré dans l’incapacité de fournir des dans l’administration centrale seille). La Cour des comptes es- (Aube), pourtant reconnue « dif- plois budgétaires » traditionnelle- informations sur les emplois finan- « DROIT COUTUMIER » perdraient, s’ils étaient officielle- time que 375 000 jours de travail ficile ». ment retenus s’ajoutent, d’une cés par l’Etat dans plus de 4 000 or- Malgré cette montée des effec- ment affectés à ces postes, le bé- ont ainsi été perdus en 1997, soit Au total, la Cour des comptes part, les « emplois non budgétaires ganismes qu’il subventionne ; il en tifs, l’AP n’a pas su moderniser sa néfice des logements de fonction l’équivalent de 1 300 agents en juge « pour le moins surprenant (...) rarement décrits et même dé- va de même pour un certain gestion des emplois. L’organisa- qu’ils occupent actuellement à temps plein. La « pénibilité du mé- que l’une des principales directions nombrés » (c’est-à-dire des postes nombre d’établissements relevant tion du temps de travail, régie par Fresnes, Fleury-Mérogis ou à la tier de surveillant » n’explique du ministère de la justice tolère des de contractuels de toutes sortes : du ministère des affaires sociales », un empilement de textes, est fon- Santé. qu’en partie ce phénomène, selon situations qui sont par ailleurs vacataires, stagiaires, intéri- note le rapport. dée sur un véritable « droit coutu- Plus grave, la Cour des comptes la Cour. Les magistrats ont ainsi poursuivies et sanctionnées par les maires...) et, d’autre part, des em- Cette comptabilité globale est mier (...) défini “à la base”, à par- relève de nombreuses irrégulari- observé « une remarquable conti- tribunaux (affectations fictives par plois indirects, financés par l’Etat singulièrement instructive quand tir de pratiques locales ou d’usages tés, fort coûteuses pour l’Etat, en nuité entre période de congés et exemple) et qu’elle soit régulière- dans des établissements placés on examine l’évolution entre 1995 anciens dont l’origine se perd dans matière de congés. Elle note ainsi période de maladie, dans un ment sanctionnée par la juridiction sous sa tutelle ou dans des orga- et 1998. Durant ces quatre années, l’histoire des prisons », note le rap- que les surveillants, aux termes nombre non négligeable de cas ». administrative pour ses infractions nismes qu’il subventionne. le nombre des emplois budgé- port. « Les normes professionnelles « d’usages anciens codifiés par La Cour des comptes est tout au droit de la fonction publique ». Ainsi le nombre d’emplois bud- taires stricto sensu – c’est-à-dire du métier résultent dès lors souvent quelques circulaires », bénéficient aussi critique dans le domaine de gétaires inscrits au budget 1998 ceux qui sont affichés et lisibles au d’usages validés par le temps ou non pas de 30 jours de congé, la rémunération des personnels. Cécile Prieur était de 2 247 604, mais le nombre moment du vote du budget – a di- total d’emplois financés directe- minué de 49 388 (soit une baisse ment par le budget s’élevait à de 2,15 %). Mais dans le même 2 374 230. L’écart était donc de temps les emplois non budgé- 126 626 emplois (soit 5,33 % du to- taires (directs ou indirects) ont 14 % des policiers font autre chose que la police tal des emplois financés directe- augmenté de 27,25 %, leur nombre LES POLICIERS sont loin d’accomplir tous nationale, réalisée en 1990, le rapport estime droit syndical », qui aboutit, selon lui, à un dé- ment par l’Etat). Ces emplois non passant, après corrections un travail de police. Au nombre d’environ qu’« un gardien de la paix consacrerait environ passement des droits de décharge portant sur budgétaires sont très inégalement comptables effectuées par la Cour, 130 000 en 1998, 80 % d’entre eux sont censés 20 % de son temps à des tâches non opération- soixante-quatre fonctionnaires. Les mutuelles répartis : ils pèsent plus de 41 % de 343 510 en 1995 à 437 140 en appartenir au personnel actif. Dans son rap- nelles, c’est-à-dire administratives ou de ges- bénéficient également de mises à disposition, des emplois du ministère des af- 1998. Autrement dit, la baisse port, la Cour des comptes conteste largement tion ». Au total, juge la Cour, environ au nombre de 320. Enfin, il faut ajouter à ces faires étrangères, 37 % de celui de d’emplois dûment répertoriés est ce chiffre. Elle dresse un constat sévère de l’ac- 10 000 fonctionnaires exerceraient à temps effectifs, précise le document, les 264 musi- la coopération, 32 % à l’aménage- plus que compensée par la hausse tivité réelle des fonctionnaires du ministère de plein des tâches administratives ou tech- ciens de la police nationale, et les policiers ment du territoire ou 12 % au mi- d’emplois beaucoup plus flous, l’intérieur. S’appuyant sur des estimations ef- niques. Ces pratiques sont à l’origine d’un sur- sportifs de haut niveau qui n’exercent aucune nistère de la jeunesse et des mal connus et encore moins fectuées à partir des chiffres de la fin de l’an- coût budgétaire, expliquent par ailleurs les mission opérationnelle, ou seulement à temps sports. contrôlés. née 1997, elle constate que « le flou le plus rapporteurs, « puisqu’un policier actif coûte en partiel. Selon l’estimation de la Cour, le taux L’ensemble des emplois indi- grand pèse sur la connaissance des effectifs de moyenne 50 % de plus qu’un agent administra- des pertes liées à ces différentes indisponibili- rects est encore plus hétérogène G. C. policiers actifs réellement disponibles » et attri- tif de grade et d’ancienneté équivalents ». En tés se monte à 14 % de l’effectif total ! bue cet état de fait à « l’insuffisance des outils 1995, le ministère de l’intérieur avait promis, Dernier point : les rapporteurs s’attaquent de suivi » du ministère de l’intérieur. « Il ré- dans le cadre de la loi d’orientation et de pro- au temps de travail réel des fonctionnaires de sulte de ces lacunes une situation gravement in- grammation, le recrutement de 5 000 agents police, la partie la plus délicate de leur étude. Directions des affaires sociales : satisfaisante, qui ne permet pas l’emploi opti- administratifs. Ils ne sont aujourd’hui que « La complexité du régime de travail des poli- mum de la ressource humaine coûteuse que 1 800. ciers condamne à l’avance toute généralisation représentent les forces de police », ajoute le do- La Cour souligne ensuite le trop grand hâtive ou toute affirmation péremptoire sur le 15 % des emplois non budgétés cument. nombre de policiers indisponibles pour le ser- temps de travail réel des policiers », reconnaît la La Cour des comptes voit trois causes prin- vice. Au 31 décembre 1997, elle a chiffré à Cour. Selon ses calculs, celui-ci varierait d’un « INFRACTIONS fiscales », em- 256 fonctionnaires des services cipales à l’état de fait qu’elle dénonce. Il y a « 1 641 le nombre de fonctionnaires indispo- volume hebdomadaire moyen de 33 heures 30 plois « fictifs », « carences » dans déconcentrés du ministère. L’exa- d’abord l’affectation indue de policiers à des nibles du fait de détachements, de mises à dis- à 37 heures hebdomadaires sur 46 semaines. la gestion des emplois budgétaires men de leur situation montre ainsi tâches administratives. Faisant référence à position, de décharges syndicales totales ». Le et des effectifs réels : le chapitre qu’ils « ne font pas l’objet d’arrêtés une étude de l’inspection générale de la police rapport condamne « une application laxiste du Pascal Ceaux consacré par la Cour des comptes de mise à disposition dans la majo- aux services déconcentrés du mi- rité des cas », certains étant même nistère de l’emploi et de la solida- affectés « pour ordre à la DRASS rité multiplie les révélations gê- d’Ile-de-France » : « cette direction nantes. Dans le secteur des régionale devient ainsi l’employeur Pas de sanctions, mais une forte pression affaires sociales, il est tout d’abord fictif d’agents dont le nombre varie IRRÉGULARITÉS en tout genre, sible de poursuites disciplinaires que et de rigueur ». Il souligne sa déter- « particulièrement difficile » de entre 136 et 150, selon les années », flou juridique, contrôles incertains pendant cinq années après l’infrac- mination à mener à bien la « refon- connaître les effectifs réels, dé- observe la Cour. ou inexistants : en bonne logique, tion. Pour des raisons d’équité, sur- dation juridique des régimes indem- plore la Cour, en raison notam- Ces mises à disposition ne les responsables des ministères ou tout, bon nombre des irrégularités nitaires » sur la base de la circulaire ment de l’absence de « documents concernent pas que la DDRASS des services épinglés par le rapport constatées n’étant que le prolonge- du 20 octobre 1999, cosignée par le exhaustifs et homogènes ». d’Ile-de-France : en 1996-1997, dix devraient être traduits devant la ment d’anomalies anciennes et en- ministre de l’économie et des fi- Seule certitude : les agents titu- agents ont aussi été mis à disposi- cour de discipline budgétaire. Cette térinées par des générations de res- nances et celui de la fonction pu- laires et contractuels rémunérés tion des centrales syndicales, en hypothèse a été envisagée dans un ponsables. blique, et qui rappelle les règles sur emplois budgétaires ne repré- « contradiction avec le statut géné- tout petit nombre de cas par la Cour d’élaboration et de publicité appli- sentent que 85 % des personnels ral de la fonction publique », et une des comptes. Il en a notamment été SUCCÈS DE LA MÉTHODE cables aux rémunérations des fonc- en poste dans les 123 directions ré- quinzaine d’autres affectés à la ainsi pour le ministère de l’intérieur. En réalité, plutôt que d’agiter la tionnaires. En outre, les frais d’as- gionales et départementales des Mutuelle générale des affaires so- Un décret du 6 novembre 1997 avait, menace de sanctions, la Cour des siette et de perception perçus par la affaires sanitaires et sociales ciales. D’après le rapport, « ces en effet, indiqué le taux de l’indem- comptes a jugé plus efficace de pla- direction générale des impôts et (23 DDRASS et 100 DDASS), et mises à disposition irrégulières nité pour sujétion spéciale de police, cer l’Etat devant ses responsabilités celle des douanes ont été inscrits 83 % des personnels dans les conduisent l’administration à ré- sans retenir une majoration d’un et de compter sur l’onde de choc dans le budget 2000, alors qu’ils 123 directions régionales et dépar- munérer des agents qui exercent des point de ce taux, introduite à titre des contrôles, puis du rapport, pour étaient affectés par la voie d’un tementales du travail, de l’emploi fonctions privées ». Inversement, la exceptionnel en 1962 et maintenue, inciter les ministères concernés à fonds de concours jusqu’à présent. et de la formation professionnelle mise à disposition des DRASS depuis, sans aucun fondement, pour mettre un terme aux anomalies. De même, les ressources extra-bud- (23 DRTEFP et 100 DDETEFP), qui d’une quarantaine de médecins et environ 90 % des agents. Or, trois Non sans succès. Les réponses des gétaires tirées de l’activité d’épargne emploient « environ » 23 000 per- d’infirmières « conduit à mettre in- semaines seulement après cette ré- ministères contrôlés témoignent, en du Trésor doivent être réintégrées sonnes sur tout le territoire. Il dûment à la charge de l’assurance- gularisation, le 20 novembre, un té- effet, des premières mesures correc- dans le budget 2001. Quant aux mi- n’existe pas en revanche de « re- maladie les dépenses de rémunéra- lex de l’administration centrale aux trices adoptées. Ainsi, le ministère nistères de l’équipement et de l’agri- censement systématique des autres tion de la compétence de l’Etat ». secrétariats généraux pour l’admi- de l’emploi souligne les efforts de culture, leur budget 2000 intègre les catégories d’effectifs », comme les Enfin, l’enquête de la Cour fait nistration de la police (SGAP) réaf- régularisation engagés depuis 1997, recettes et dépenses liées aux rému- agents vacataires ou les agents ressortir qu’en 1996 la moitié des firmait que le « point supplémen- qu’il s’agisse des emplois de coor- nérations accessoires des person- mis à disposition gratuitement ou DDASS auraient pu être poursui- taire » continuerait à s’appliquer donnateurs emploi-formation, re- nels des corps techniques. Il est contre remboursement, qui repré- vies pour infraction fiscale, après au-delà des taux affichés par le dé- budgétisés dès 1998, ou des emplois « sans précédent que le gouverne- sentent 15 % des effectifs. avoir omis de déclarer aux services cret... mis à disposition dont la situation ment prenne des mesures correctrices Plus grave, la Cour pointe un fiscaux, partiellement ou en totali- Même dans ce cas, cependant, les devrait être régularisée en quelques de cette ampleur avant même la pu- certain nombre d’« infractions », té, les rémunérations versées à magistrats de la rue Cambon ont re- années à partir de 2000. blication d’un rapport », note-t-on à dans la gestion de ces personnels, certains agents payés à l’acte. noncé à des poursuites. Pour des De même, le ministère des fi- la Cour des comptes. comme les « utilisations détour- raisons juridiques, tout d’abord, nances affirme partager les objectifs nées » de la mise à disposition de Alexandre Garcia puisqu’une irrégularité n’est pas- de « transparence, de bonne gestion G. C. LeMonde Job: WMQ1101--0008-0 WAS LMQ1101-8 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 11:14 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0698 Lcp: 700 CMYK

8 / LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 FRANCE M. Emmanuelli en campagne pour La CGT et la CFDT souhaitent plus de « clarté » reconquérir son siège de député HENRI EMMANUELLI a lancé, samedi 8 janvier, à Mugron dans le financement des syndicats (Landes), sa campagne pour reconquérir son siège de député lors d’une élection législative partielle dont le premier tour aura lieu le 30 janvier. L’ancien trésorier du Parti socialiste avait démissionné en décembre 1997 après sa condamnation à deux ans de privation de Robert Hue réclame une « mise à plat » du paritarisme ses droits civiques, 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d’amende, dans l’affaire Urba. Le débat sur la gestion paritaire des organismes so- ganisme de retraite complémentaire CRI. Le « démarche » de Jacques Chirac, à une semaine de la Cette partielle a été rendue possible par la démission du suppléant ciaux se fait plus aigu après la publication du conte- président du Medef, Ernest-Antoine Seillière, a ap- décision de son organisation sur son maintien ou de M. Emmanuelli, Joël Goyheneix, qui lui avait succédé à l’Assem- nu d’un rapport mettant en cause la gestion de l’or- pelé le gouvernement à reprendre à son compte la non dans les organismes sociaux paritaires. blée nationale. Lors d’une réunion publique, samedi, M. Emmanuelli a estimé que le pays est « bien gouverné sous la direction de Lionel VIVE la transparence ! Le débat scandaleux » ni « d’illégal » à ce poussiérage à faire ici ou là (...), al- Constitution afin « de donner au Jospin ». Devant François Hollande, premier secrétaire du PS, et sur le financement des organisations que « les organismes paritaires et lons-y, ce sera le meilleur service à dialogue social un meilleur an- Jean Glavany, ministre de l’agriculture, M. Emmanuelli a toutefois syndicales a rebondi, samedi 8 et di- les institutions publiques accordent rendre au syndicalisme ». crage » (Le Monde du 8 janvier). réclamé un effort de justice sociale : « Si l’on veut faire battre le cœur manche 9 janvier, la plupart des ac- aux organisations syndicales des do- Bien que le Medef soit lui aussi « J’espère beaucoup que le premier du socialisme, a-t-il affirmé, il faut remettre un peu d’égalité dans la teurs s’accordant désormais à récla- tations, le financement d’un certains mis en cause par l’IGAS à travers ministre et le gouvernement vont re- vie. » mer un « dépoussiérage » des nombre de conseillers techniques son représentant Yves Espieu, le prendre cette initiative et cette dé- pratiques et davantage de « clarté ». pour assumer les activités qui sont président de l’organisation patro- marche à leur compte », a déclaré Après le rapport de l’inspection gé- les leurs ». L’IGAS, qui a saisi le nale, Ernest-Antoine Seillière, qui le patron du Medef, qui s’est défini M. Lang attend du PS « une vision nérale des affaires sociales (IGAS) parquet de Nanterre, n’a manifes- participait à la même émission, n’a comme un « marrant sérieux », en mettant en cause un financement référence aux confidences de Lio- « secret » des cinq confédérations à nel Jospin se dépeignant comme nationale » pour les grandes villes travers le groupe de retraite complé- Le rapport Teulade fait rire M. Barre un « austère qui se marre ». « Res- mentaire CRI (Le Monde du 8 jan- tez » dans les organismes sociaux, JACK LANG n’a pas écarté sa candidature à la candidature comme vier), la CGT et la CFDT ont plaidé Alors que le Conseil économique et social (CES) doit examiner, l’a interpellé Mme Notat, « sinon chef de file des socialistes aux élections municipales de 2001 à Paris. non coupable. mardi 11 et mercredi 12 janvier, le rapport sur l’avenir des retraites vous ne serez plus crédible ». « Dans la mesure où je ne suis pas aveugle, sourd, a-t-il déclaré, di- rédigé par René Teulade, ancien ministre et ancien dirigeant mutua- Le même jour, lors d’un banquet manche 9 janvier sur France 2, dans la mesure où mon nom a été pro- UN TYPE DE GESTION A VÉCU liste, la polémique s’étend. Denis Kessler, numéro deux du Medef, de son parti à Ivry-sur-Seine (Val- pagé ici ou là, comment cette question n’aurait-elle pas traversé mon Dans un communiqué envoyé sa- avait déjà qualifié ce document de « rapport à l’eau de rose » (Le de-Marne), le secrétaire national esprit ? » « La grande et vraie réponse à donner (...), a ajouté l’ancien medi, en début d’après-midi, la cen- Monde du 5 janvier). Cette fois, Nicole Notat, Ernest-Antoine Seil- du PCF, Robert Hue, a critiqué l’in- ministre, passe par une politique nationale et une vision nationale du trale de Bernard Thibault, qui n’a lière, Raymond Barre s’en sont pris, tour à tour, dimanche 9 janvier, tervention de M. Chirac, qualifié Parti socialiste pour les grandes villes de France. » « rien à cacher », est sortie de son si- à ce texte qui se démarque du rapport du commissaire au plan, d’« allié du Medef », et a appelé à Pour le maire de Blois, « la question de Paris n’est pas une question lence. « La CGT est disponible pour un Jean-Michel Charpin. une réaction du gouvernement : seulement de parti ou de personnes », mais « une question nationale ». large débat public sur les moyens des La secrétaire générale de la CFDT a déclaré, sur TF 1, qu’elle ne « Le moment est venu d’une mise à « Veut-on redonner son rang à Paris ? Veut-on en faire une métropole organisations syndicales tant salariales peut « donner sa caution » à ce rapport, qui « risque d’être une illusion plat des organismes paritaires de mondiale ? (...) Veut-on améliorer la vie quotidienne des Parisiens, ce que patronales », affirme-t-elle, ajou- et dangereux pour les salariés ». Au « Grand Jury RTL-Le Monde-LCI », protection sociale. La gauche, la qui réclamerait un changement de statut ? », s’est-il interrogé. tant qu’elle « ne vit pas sur un "tas M. Barre a qualifié le document de M. Teulade d’« aimable cocasse- majorité et le gouvernement ont la d’or" mais [que] la réalité quotidienne rie ». Quant à M. Seillière, il l’a qualifié d’« irresponsable ». Tous trois responsabilité d’intervenir dans ce DÉPÊCHES est faite, pour les militants et les orga- reprochent à ce rapport ses prévisions optimistes de croissance. dossier. Le premier ministre (...) peut a FRANÇOIS MITTERRAND : Mazarine Pingeot, la fille de l’an- nisations, de dettes et de fins de mois et doit prendre l’initiative de convo- cien président de la République, accompagnée de l’ancien ministre difficiles ». La confédération pour- quer une table ronde. » Comme la Michel Charasse, a déposé, samedi 8 janvier à Jarnac (Charente), suit : « La mise en cause de la gestion tement pas vu les choses de la pas évoqué cette affaire. Il a en re- CGT, M. Hue réclame un fonction- une gerbe sur la tombe de son père. Elle a été suivie par les anciens de certains organismes sociaux et de même façon, puisque son rapport vanche abordé les problèmes du nement plus démocratique de ces ministres Roland Dumas, en congé de la présidence du Conseil prévoyance ne peut aboutir à un quel- qualifiait le dispositif mis en place paritarisme en crise. institutions, estimant qu’il faut en constitutionnel, et Jean-Louis Bianco, ainsi que par Pierre Bergé, conque amalgame. Il y a d’un côté des au groupe CRI « d’échanges de ser- examiner « la composition, le mode président d’Yves Saint Laurent Couture, et Gilbert Mitterrand, dé- choix de gestion de ces organismes qui vices, de compétences, voire d’in- UN « MARRANT SÉRIEUX » de désignation des membres de puté de Gironde. Jacques Chirac et Lionel Jospin ont fait déposer peuvent être discutés (...). Autre chose fluences ». L’inspection souligne Le Medef doit en effet décider, le leurs directions, leur fonctionne- des gerbes sur la tombe de François Mitterrand. sont les sommes versées aux organisa- que « la principale caractéris- 18 janvier, au cours d’une assem- ment (...) et engager une réforme a CORSE : les organisations autonomistes corses représenta- tions syndicales. » La CGT estime tique » de cette affaire « est d’être blée générale, s’il quitte ou non les sur leur démocratisation ». La balle tives du « nationalisme démocratique » qui, contrairement aux orga- néanmoins qu’« il est temps de chan- négociée en secret et de manière bi- organismes sociaux paritaires. est aujourd’hui dans le camp du nisations d’Unita, dénoncent la violence clandestine, sont «en ger de système. Un certain type de ges- latérale, syndicat par syndicat (...) Après avoir menacé haut et fort de Medef. En voulant recomposer les bonne voie » de fusion, a estimé, samedi 8 janvier, à Bastia, Rinnovu tion paritaire qui a d’ailleurs souvent au plus haut niveau des fédérations claquer la porte, le doute s’installe relations sociales, en réaction à la Naziunale, l’une des composantes de cette tendance, dans un servi [à la] marginaliser, a vécu ». In- et des confédérations ». Mme Notat aujourd’hui quant à ses véritables loi sur les 35 heures, il a ouvert un communiqué. « La perspective d’un meeting commun annonciateur terrogée dans le cadre de l’émission a reconnu, sur TF 1, que ces finan- intentions. M. Seillière s’est sur- chantier qu’il peine à maîtriser. de la fondation d’un mouvement pluraliste », qui réunirait Leva De- « 19 heures, dimanche », sur TF 1, la cements doivent s’effectuer « dans tout félicité de la position prise par mucrazia e Liberta, cercle de réflexion d’Edmond Simeoni, UPC- secrétaire générale de la CFDT, Ni- la transparence, dans la clarté, sur le président de la République, qui Isabelle Mandraud Scelta Nova et lui-même, « semble en bonne voie pour début février », cole Notat, a jugé qu’il « n’y a rien de des objectifs précis. S’il y a du dé- s’est déclaré prêt à réviser la et Caroline Monnot indique le texte. Le Rinnovu annonce aussi qu’il « ne se satisfera pas d’une autonomie au rabais ». a OUTRE-MER : environ 700 personnes ont participé, samedi 8 janvier, à Schoelcher (Martinique), à une rencontre organisée par les présidents des régions Guadeloupe, Guyane et Martinique, sur le Raymond Barre est prêt à voter la réforme du CSM développement économique des DOM. Lucette Michaux-Chevry IL L’A AFFIRMÉ benoîtement, dimanche « le contenu des deux lois organiques » (sur le organique sur le statut des magistrats soit (RPR, Guadeloupe), Antoine Karam (PSG, Guyane) et Alfred Marie- 9 janvier, au « Grand Jury RTL-Le Monde- fonctionnement du CSM et le statut des ma- discuté selon la procédure d’urgence. An- Jeanne (indépendantiste, Martinique) souhaitent « bâtir un projet de LCI » : Raymond Barre ne voit « pas pour- gistrats) nécessaires à l’application de la ré- cien premier secrétaire du Parti socialiste, développement économique, social et culturel » respectant l’identité quoi » il ne voterait pas la réforme du forme constitutionnelle. Henri Emmanuelli, qui tentera le 30 janvier de chacune de ces régions. Ils entendent aussi proposer « au pré- Conseil supérieur de la magistrature, le Le RPR est nettement plus exigeant. Dans de reconquérir son mandat de député des sident de la République et au gouvernement une modification législa- 24 janvier, lors de la réunion du Parlement un entretien publié lundi par Le Figaro, Mi- Landes, puis la présidence de la commission tive, voire constitutionnelle, visant à créer un statut nouveau de Région en Congrès. « Une réforme de la magistrature chèle Alliot-Marie exprime le souhait « que des finances de l’Assemblée, est, lui, carré- d’Outre-mer », dotée d’un « régime fiscal et social spécial (...) dans le comprenant une réforme du Conseil supérieur l’ensemble des textes » sur la réforme de la ment hostile à la réforme. « Un pouvoir qui cadre de la République Française d’une part, et de l’Union européenne de la magistrature est proposée par le pré- justice soit voté par l’Assemblée nationale n’est pas responsable n’est pas un pouvoir dé- d’autre part ». sident de la République (...), un texte est mis avant la réunion du Congrès, « conditions in- mocratique », a déclaré sur Radio-J, di- au point, il est approuvé en termes identiques dispensables (...) pour un vote » favorable. manche, l’ancien ministre, condamné dans par le Sénat et l’Assemblée (...). Pourquoi vou- « Chat échaudé craint l’eau froide. Après la l’affaire Urba. M. Gayssot juge que Lionel Jospin lez-vous ne pas voter ce texte ? », a demandé manière dont se sont déroulés certains débats Venue présenter ses vœux à la presse lo- l’ancien premier ministre. Le député (appa- au Parlement, nous sommes sur nos gardes. cale à Avignon, le 7 janvier, la ministre de la renté UDF) du Rhône et maire de Lyon rap- Nous ne voulons pas être trompés », souligne justice, Elisabeth Guigou, avait dénoncé les « a une réelle envergure » pelle qu’il a « toujours soutenu, depuis 1985, la présidente du RPR. « surenchères inadmissibles » de l’opposi- qu’il faut donner aux magistrats du parquet tion, qui nourrissent, selon elle, les craintes JEAN-CLAUDE GAYSSOT (PCF), ministre de l’équipement, des leur indépendance » (lire aussi page 16). « SURENCHÈRES INADMISSIBLES » des magistrats, et fait silence sur les réserves transports et du logement, déclare, dans un entretien au Parisien du Les responsables de l’opposition ne sont Dans L’Est républicain du 9 janvier, le pré- qui s’expriment au sein de la gauche. Se pré- 9 janvier, que Lionel Jospin « a une réelle envergure. Sa façon de gérer pas sur cette longueur d’onde. Chacun sident du Sénat, Christian Poncelet (RPR), valant du soutien du président de la Répu- le “collectif pluriel” contribue à sa popularité qui est aujourd’hui très continue, à des degrés divers, de poser ses suggère également au gouvernement, « pour blique, la ministre a affirmé que « le pro- grande (...), en particulier dans l’électorat communiste ». conditions à un vote favorable le 24 janvier. plus de clarté », de faire voter les autres vo- blème, c’est que [les] amis [de M. Chirac] ne Le ministre reconnaît, par ailleurs, « le besoin d’un nouveau Parti La version minimale a été donnée par Phi- lets de la réforme en procédure d’urgence, veulent pas » de la réforme. « Ceux qui vont communiste » fondé « sur les notions de responsabilités, de liberté, de lippe Douste-Blazy. Interrogé, dimanche, au avant le 24 janvier. Roger-Gérard Schwart- voter contre endosseront la responsabilité de modernité, de solidarité, d’efficacité », avant d’ajouter : « Je crois pro- « Forum RMC-Le Figaro », le président du zenberg, président du groupe Radical, Ci- l’échec », a-t-elle conclu. fondément à la nécessité du marché mais je dis non à l’exclusivité du groupe UDF de l’Assemblée nationale a de- toyen et Vert (RCV) de l’Assemblée natio- marché, et pas seulement en économie ». mandé que le gouvernement fasse connaître nale, souhaite qu’au moins le projet de loi Jean-Baptiste de Montvalon REPRODUCTION INTERDITE Le PS prévoit des accords municipaux dès janvier

EMPLOILES ÉLECTIONS municipales de cerné les villes dans lesquelles elles nahmias, secrétaire national du OFFRES mars 2001 constitueront le « premier sont en concurrence pour la tête de mouvement. Le parti écologiste es- tour » des élections législatives de liste, au nombre desquelles Vierzon time qu’il n’a pas « sa place au soleil » mars 2002. Dans les états-majors des (Cher), perdue par les communistes et entend faire mentir tous ceux qui Association œuvrant pour express. écrite, bonne écoute, cinq partis qui composent la majori- en 1995, et Romilly-sur-Seine estiment que le score des Verts aux l’insertion des personnes goût pour les arts, esprit té, cette idée semble acquise. Au (Aube). élections européennes est « éphè- handicapées cherche critique et maturité. point que l’on ne ménage pas les ef- Chez les communistes, le mé- mère » ou « conjoncturel ». journaliste, écrivain ou Envoi CV et référ. au journal, forts, tant au PS qu’au PCF, voire au contentement au sujet d’un accord consultant ressources qui transmettra (sous Parti radical de gauche (PRG) et au avec le PS est essentiellement le fait FAIRE MONTER LES ENCHÈRES humaines pour faire une étude réf. 9966), à : « Le Monde Mouvement des citoyens (MDC), de ceux qui sont hostiles à la ligne C’est le 11 et le 12 février que les sur des parcours d’artistes publicité », 21 bis, rue pour partir rangés en ordre de ba- suivie par Robert Hue à la tête du Verts doivent décider de leur straté- handicapés. Durée 6 mois. Claude-Bernard, BP 218, taille, contre la droite, dès le premier parti. Georges Hage, député du gie nationale – autonomie ou listes Qualités demandées : tr. bonne 75226 Paris Cedex 05. tour. Le PS devrait conclure des ac- Nord, faisait ainsi, le 5 janvier, l’amer d’union –, au cours d’une réunion de cords avec le PCF, le PRG et le MDC constat que, parmi ses collègues, une leur conseil national interrégional. dès le mois de janvier. Il s’est accordé quinzaine sont aussi maires de Interrogée, dimanche 9 janvier, sur un peu plus de répit avec les Verts, les grande ville et qu’ils ont « les yeux France 3, Dominique Voynet a fait AGENDA accords, qui s’établiront à l’échelon collés sur la ligne rose des munici- monter les enchères. La ministre de départemental, devant être conclus pales », ce qui limite leur marge d’au- l’environnement a indiqué que les ANTIQUITÉS DIVERS d’ici à la fin du mois de février. tonomie, vis-à-vis tant du PS que de Verts « savent d’ores et déjà qu’il n’y Achète GLOBES anc. et Organisation internationale Les autres négociations bilatérales la direction du PCF. aura pas de listes d’union partout » Ecole française intern. de Société de CRÉDIT rech. mod., terrestres et célestes d’échanges d’étudiants rech. entrent aussi dans leur dernière ligne Au MDC, où une charte pour les avec le PS, mais que, « là où les choses Philadelphie (USA) rech. AGENT. Conviendrait à même abîmés ou incomplets pour la France un agent droite. Jean-Paul Magnon, membre municipales est en cours d’adoption, se passent bien, où le travail en Tél. : +32-2-647-85-48 indépendant pouvant du secrétariat national du PCF, juge on observe que ces élections sont commun est de tradition, nous n’au- institut. diplômé(e)s retraité banque ou crédit. Tél. : 01-42-60-86-29. Fax : +32-2-640-73-32. s’occuper d’étudiants origin. « très positif » le climat de la réunion celles où la gauche s’est toujours pré- rons pas de difficultés à monter des Tous niveaux, 4 ans expér. d’Australie, Danemark, de préparation des élections munici- sentée unie depuis 1971 et celles où listes ensemble ». Les discussions (dont 1 aux USA souhaité), VACANCES Finlande... Anglais courant pales organisée, le 4 janvier, au siège elle a toujours obtenu ses meilleurs entre les Verts et le PS doivent re- pédagogie différenciée, DEMANDES indispens. Informations : du PRG. André Sainjon, qui repré- résultats. prendre le 19 janvier. Les Verts sou- anglais courant, pour rentrée VENISE Schüleraustausch GmbH, sentait les radicaux de gauche, parta- Seuls trouble-fêtes dans ce pay- haitent, à cette occasion, parler avec Direct. commercial 54 a. geait ce sentiment. Les deux organi- sage harmonieux, les Verts, avec seu- le PS « pas seulement de la composi- 2000 et suivantes. 100 m Saint-Marc, loue appt Ostlandstrasse 14, 50858 rech. situation à 4-6 P rénové, cft, calme. Vue, Cologne (Allemagne). sations se sont mises d’accord sur lement 23 maires sur 36 500 tion des listes », mais aussi « du conte- Tél. : 00-1-610-667-1284 responsabilité ds secteur charme, 80 m2, 2s.debs. Tél. : 0049-2234-9463634. deux principes : « la reconduction des communes et une centaine d’ad- nu politique », a dit Mme Voynet. Fax : 00-1-610-667-1286 ccial, import. export. 5 950 F c.c./sem. Fax : 0049-2234-9463633. sortants et le pluralisme dans les exé- joints, « n’ont pratiquement rien à E-mail : efi[email protected] A. Duval, T. : 06-80-05-03-60. 04-93-84-84-72. E-mail : [email protected] cutifs » municipaux. Elles ont aussi perdre », expliquait Jean-Luc Ben- Alain Beuve-Méry LeMonde Job: WMQ1101--0010-0 WAS LMQ1101-10 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 11:10 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0700 Lcp: 700 CMYK

10 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000

ÉCOLOGIE Lionel Jospin devrait les émissions de gaz à effet de serre la France a, semble-t-il, accéléré les gaz carbonique par les véhicules. accroître la fiscalité sur l’essence. présenter mercredi 19 janvier un pro- (surtout le gaz carbonique). b IMPU- choses et donné du poids aux parti- Trois moyens sont envisagés : limiter b LE GOUVERNEMENT devrait par gramme national de lutte contre l’ef- TÉE pour partie aux changements cli- sans de mesures réellement efficaces. leur vitesse au moment même de ailleurs annoncer la création d’une fet de serre. Les mesures qui seront matiques induits par cet effet de b PARMI celles-ci, le gouvernement leur construction ; installer à bord écotaxe dont les modalités précises alors annoncées viseront à diminuer serre, la tempête qui vient de ravager envisage de limiter les émissions de des dispositifs limiteurs de vitesse ; ne seront connues que le 19 janvier. La lutte contre l’effet de serre devient une priorité nationale Lionel Jospin devrait présenter le 19 janvier un arsenal de mesures destinées à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Le projet de limiter la vitesse des véhicules ainsi que la création d’une écotaxe devraient être annoncés par le premier ministre IL FAUT dé-car-bo-ni-ser ! Dé- agir. Après avoir pris une pre- son objectif de limitation par des ra étendue aux véhicules utili- tonne de carbone émis serait op- par la tempête trouvera sa place carboniser ? Limiter le contenu en mière série de mesures lors du « politiques et mesures ». Pour at- taires. La France proposera par timal à l’horizon 2010. On devrait dans le programme, qui devrait gaz carbonique de l’activité conseil des ministres du 26 no- teindre cet objectif – rester à ailleurs à l’Europe d’imposer une d’abord se situer à environ 150 ou aussi inclure des aides au reboise- économique. Le néologisme est vembre 1997, le gouvernement 144 millions de tonnes équivalent limitation technique de la vitesse 200 francs. D’ici au 19 janvier, il ment. aussi nouveau que la préoccupa- prépare depuis plusieurs mois un carbone par an –, il faut gagner automobile au niveau de la reste à trancher la question des b Bâtiment : les normes sur tion qui l’anime, mais celle-ci est plan plus ambitieux. 16 millions de tonnes d’émissions construction des voitures. L’aug- exemptions que demandent plu- l’isolement thermique, pour au cœur du Programme national Les tempêtes que la France annuelles en 2010. Les experts es- mentation de la fiscalité sur l’es- sieurs secteurs (ciment, alumi- économiser l’énergie, seront ren- de lutte contre l’effet de serre vient de connaître, et qui timent en effet que, sans effort sence est encore en discussion nium, sidérurgie), sachant que la forcées. dont le gouvernement achève la donnent une idée très concrète particulier, la croissance écono- entre les ministères. L’accéléra- taxe sur l’énergie sera compensée b Urbanisme : les plans ur- préparation, et que Lionel Jospin des conséquences que pourrait mique – qui devrait être de 2,3 % tion de l’alignement de la fiscalité par l’abaissement des charges so- bains devront intégrer une éva- présentera solennellement le avoir le changement climatique, par an d’ici à 2010, selon le du gazole sur celle de l’essence ciales. A trancher encore : le taux luation des émissions de gaz à ef- 19 janvier. Il s’agit d’inciter renforcent le camp de ceux qui commissariat général au Plan – est aussi toujours discutée. de la taxe sur l’électricité, et fet de serre induites par les l’économie française à émettre défendent le principe de mesures conduira à des émissions de b Ecotaxe : le principe d’une l’augmentation de la fiscalité sur différentes options étudiées. moins de gaz à effet de serre – au fortes. Pour l’heure, la mise au 160 millions de tonnes par an. taxe sur l’énergie est acquis de- l’essence de quelque 30 centimes, Au total, le programme natio- premier rang desquels le gaz car- point du programme national C’est sur l’automobile et sur la puis plusieurs mois. L’électricité assez peu populaire... nal ne comporte rien de révolu-

bonique (CO 2) – soupçonnés de donne lieu à une vigoureuse lutte fiscalité énergétique que les ef- sera elle aussi concernée. La b Engrais : la limitation de leur tionnaire. Les écologistes du Ré- provoquer le changement clima- interministérielle sur ses disposi- forts les plus nouveaux sont à France, qui assurera au deuxième usage, qui provoque l’émission seau Action Climat jugeaient tique. Par le protocole de Kyoto, tions fiscales. Les arbitrages que faire : semestre la présidence euro- d’un puissant gaz à effet de serre, même à l’automne, lors de la pre-

signé en décembre 1997, la France Matignon rendra entre Bercy et b Automobile : l’objectif d’une péenne, poussera ce dossier pour l’oxyde nitreux (N2O), sera encou- mière mouture du pRogramme, s’était engagée, comme tous les l’environnement seront un bon limitation des émissions du sec- le boucler rapidement. Mais ap- ragée. Par une taxe spécifique ? qu’il était « peu ambitieux ». Il pays industrialisés, à limiter ses indicateur quant à la question de teur des transports à l’horizon pliquera-t-elle cette taxe sans at- b Décharges : la récupération constitue cependant un premier émissions de gaz carbonique d’ici savoir si l’écologie appartient tou- 2010 sera nettement affiché. En tendre le train européen ? C’est du biogaz, ou méthane, issu de la pas concret dans une réorienta- à 2010. Mais, sans mesures cor- jours au domaine des bons senti- 2008, les nouveaux véhicules ne très probable, sous la forme décomposition des déchets, sera tion de l’économie sur d’autres rectrices, la croissance écono- ments ou commence à influencer devront pas émettre plus de d’une extension de la TGAP (taxe rendue obligatoire. voies que le gaspillage énergé-

mique s’accompagne d’une crois- réellement les politiques écono- 140 grammes de CO2 au kilo- générale des activités polluantes). b Bois et forêts : le développe- tique – à condition que les arbi- sance quasiment parallèle des miques. mètre, contre environ 180 gram- La question de son taux est plus ment du chauffage au bois sera trages soient rendus dans un sens émissions de gaz à effet de serre, Le principe de base du pro- mes aujourd’hui. Cette mesure, délicate. La mission interministé- soutenu, si possible par l’abaisse- environnemental. et les engagements de Kyoto ne gramme est d’affirmer que la déjà adoptée au niveau européen rielle de l’effet de serre a calculé ment du taux de TVA. L’utilisa- seront pas tenus. Il faut donc France respectera l’essentiel de (Le Monde du 8 octobre 1998), se- qu’un niveau de 500 francs par tion énergétique du bois abattu Hervé Kempf Tous les pays industriels préparent des programmes contre les émissions de gaz L’extension de l’« écotaxe » LA FRANCE sera le premier grand pays à adoptée par la communauté internationale, cette évolution est l’abandon progressif par la annoncer, mercredi 19 janvier, son pro- n’est pas suivie par les Européens : le Pro- Chine des subventions à la production de gramme national visant à atténuer le change- gramme français sur l’effet de serre a donc un charbon, ce qui diminue le gaspillage énergé- est prévue pour 2001 ment climatique. Mais la démarche n’est pas sens diplomatique, en ne comptant que sur tique. En tout cas, cette évolution, si elle se PARMI les mesures que le gou- nagers, la pollution industrielle, le exceptionnelle : ces programmes sont en effet des « politiques et mesures » pour satisfaire les confirme, est d’autant plus étonnante que vernement présentera le 19 janvier bruit provoqué par le trafic aérien, prévus par la Convention sur les changements objectifs de réduction des émissions. De seuls les pays développés se sont engagés à li- pour lutter contre l’effet de serre fi- etc.). L’objectif est de faire passer climatiques, signée en 1992 à Rio de Janeiro même, avec l’adoption du principe d’une taxe miter leurs émissions en 2010. gure une écotaxe progressive sur son rendement de 2,3 milliards de par plus de cent pays et renforcée par le Pro- sur l’énergie, l’Europe a confirmé son atta- Quant aux pays d’Europe centrale et de l’énergie. Elle sera appliquée à par- francs actuellement à 12,5 milliards tocole de Kyoto en 1997. Les pays développés chement à cette approche dont la consé- l’Est, ils ont vu leurs émissions décroître for- tir de 2001 en fonction des rejets de dans trois ans. préparent tous un programme de ce type, la quence est d’obliger à une modification tement, et devraient se situer en 2010 28 % carbone des énergies utilisées tant Grande-Bretagne étant, après la France, la concrète dans les comportements de consom- en-dessous du niveau de 1990, selon le Dé- par les entreprises que par les FISCALITÉ VERTE plus avancée. Les Pays-Bas ont, quant à eux, mation. partement américain de l’énergie. Ce phéno- consommateurs. Selon le ministère Pour cela, cette écotaxe, ou adopté une loi-cadre sur les mesures à mène est cependant surtout l’effet de la crise de l’environnement qui répond à « pollutaxe » pour les écologistes, prendre. La Suisse a été plus loin en inscrivant ENGAGEMENTS DE KYOTO économique. des informations publiées par le est étendue progressivement à dans la loi, en octobre dernier, la contrainte Cependant, pour l’instant, les choses n’ont Cette comptabilité tarabiscotée recouvre Journal du Dimanche du 9 janvier, d’autres secteurs comme certains de réduction des émissions de gaz carbonique guère avancé : alors que les pays développés une inquiétude profonde sur les effets pos- l’écotaxe pourrait en 2010 atteindre domaines agricoles et les lessives. de 10 % en 2010 par rapport en 1990. Par ail- doivent, en moyenne, diminuer leurs émis- sibles du changement climatique. Les experts 500 francs par tonne de carbone Le projet prévoit d’y inclure des leurs, une taxe sur l’énergie est en prépara- sions de gaz à effet de serre de 5 % en 2010 s’accordent à penser que l’augmentation dans rejetée dans l’atmosphère, alors consommations intermédiaires tion en Grande-Bretagne, en Italie et en Alle- par rapport à 1990, ils les ont souvent, pour l’atmosphère des quantités de dioxyde de car- que l’Europe prévoit 200 francs par d’énergie dès 2001. Les revenus magne. l’instant, augmenté : en 1995, selon le Secré- bone (CO2), de méthane, d’oxyde nitreux et tonne. Pour l’essence, ce montant procurés par l’écotaxe contribuent Les Etats-Unis ne restent pas inactifs. Mais tariat de la Convention, les Etats-Unis dépas- d’autres chlorofluorocarbones provoquera un correspondra à 35 centimes par au financement des allègements de alors que les Européens privilégient les ac- saient déjà de 5 % leur niveau de 1990, le Ca- accroissement de l’effet de serre. Au rythme litre pour le consommateur. charges sociales dans le cadre des tions politiques et fiscales, la première puis- nada de 8 %, le Japon de 8 %. Parmi des Etats actuel, la concentration de gaz carbonique Ces intentions s’inscrivent dans 35 heures. sance mondiale s’attache à renforcer la re- européens, plutôt stables, la France se signa- dans l’atmosphère doublera en 2030 par rap- le cadre du projet de directive eu- Les industriels n’ont jamais ca- cherche sur l’efficacité énergétique et à lait par une hausse de 2 %. La difficulté à en- port à l’ère pré-industrielle et triplera en 2100. ropéenne relative à la taxation des ché leur hostilité à toute fiscalité mettre en place un système d’échange des rayer ces augmentations, dans un contexte de Cette augmentation devrait provoquer un produits énergétiques étudié par verte et demandent régulièrement émissions de gaz à effet de serre. Selon la croissance économique forte, signifie que changement climatique, allant dans le sens Bruxelles depuis 1997. L’an dernier, son abandon. Le 30 novembre, Maison blanche, les Etats-Unis investissent l’effort pour respecter les engagements de global du réchauffement, même si les incerti- les ministères français des finances réunis à Paris, les présidents des plus d’un milliard de dollars chaque année en Kyoto sera d’autant plus exigeant. L’impres- tudes subsistent quant à la possibilité pour les et de l’environnement ont rédigé clubs de grandes chambres euro- recherche sur des technologies réduisant les sion se répand chez les observateurs que les océans, notamment, d’absorber le gaz carbo- un livre blanc sur « les modalités de péennes de commerce et d’indus- émissions tandis qu’un plan lancé en octobre Etats-Unis – premier émetteur mondial de ces nique et d’amortir le changement climatique. l’extension générale de la taxe géné- trie ont à nouveau demandé que 1997 vise à établir un système national gaz – ne pourront pas respecter leur engage- Les effets potentiels de ce changementm – ul- rale sur les activités polluantes soient retirés les projets d’éco- d’échange des émissions de gaz opérationnel ment. tiplication des désordres météorologiques, (TGAP) aux consommations inter- taxes. Ils estiment qu’il y a plus à en 2008 : l’idée est que, plutôt que de réduire En revanche, et paradoxalement, il semble sécheresses, submersion des côtes – seraient médiaires d’énergie » . espérer du progrès technique et de ses émissions, une entreprise dépassant un que les pays en développement parviennent à dramatiques pour de nombreux pays, et ont La première étape a consisté en la promotion de la recherche pour certain niveau d’émissions pourrait acheter à limiter la hausse de leurs émissions. C’est no- donc poussé la communauté internationale à la création de cette TGAP qui re- améliorer l’environnement que de une entreprise en deçà de ce niveau des tamment le cas de la Chine qui semble voir tenter de l’enrayer. groupe cinq anciennes taxes fis- la fiscalité. « droits d’émission ». Cette approche par le croître sa demande en énergie moins vite que cales et parafiscales (frappant la marché, que les Etats-Unis voudraient voir son produit national brut. Une des raisons de H. K. mise en décharge de déchets mé- Dominique Gallois Bridage des moteurs, « boîte noire »: la limitation de la vitesse entre environnement et sécurité routière PROPOSÉ depuis plus de dix d’un « bridage » des moteurs, li- routière, comme en terme de réduc- leurs directrice de la sécurité rou- vue en février, quelle sera la position teur général de Mercedes France. ans par les spécialistes de sécurité mitant à 140 km/h la vitesse maxi- tion des pollutions, est pratiquement tière au ministère des transports. que la France souhaite défendre à Sur beaucoup de nos modèles, nous routière, l’idée d’une limitation de male du véhicule. Par la suite, nulle, estime le professeur Got, Selon Mme Massin, c’est « un pro- l’échelon européen. » Il est clair, avons déjà un dispositif d’auto- vitesse des véhicules automobiles après avoir évoqué une limitation spécialiste de santé publique. Per- blème informatique » ayant entraî- pour le professeur Got que les res- contrôle, le Tempomat, et même de trouve aujourd’hui, avec le pro- de la vitesse dès la conception du sonne n’a vraiment compris les rai- né une « erreur de fichier » qui au- ponsables politiques seront rapi- bridage volontaire de la vitesse, le gramme de lutte contre l’effet de véhicule lors d’un conseil des mi- sons de ce revirement qui a aboutit à rait conduit le représentant de la dement accusés de « négligence » Speedtronic, sur les modèles à mo- serre, une nouvelle actualité dans nistres européens de l’environne- revenir sur une proposition essen- France devant le WP 29 à déposer ou d’« imprudence » s’ils ne teurs V6 et plus. Nous sommes en la mesure où cette limitation au- ment de 1988 (Le Monde du 8 octo- tielle en terme de santé publique, une proposition erronnée. « Cette mettent pas en œuvre ces disposi- train de les généraliser. Ils ont in- rait, outre son impact sécuritaire, bre 1998), la France avait surpris alors même que le ministre des explication fantaisiste n’est en au- tifs de sécurité. contestablement un effet positif sur un effet bénéfique sur l’environne- l’ensemble des constructeurs eu- transports reconnaît que la vitesse cune manière crédible a déclaré au le comportement des automobi- ment. La limitation de vitesse im- ropéens en déposant, le 25 juin excessive est à l’origine de 4000 Monde le professeur Got. C’est à « DISCOURS INCANTATOIRE » listes. » posée aux véhicules lors de leur 1999 à Genève, devant le WP 29 morts chaque année en France. » l’évidence un choix politique qui a « Le problème, conclut-il, n’est A l’Automobile club de l’Ouest, construction a depuis longtemps (organisme des Nations Unies en La version officielle est au- conduit le gouvernement à revenir plus celui de l’efficacité mais bien on souligne que « la puissance des été mise en œuvre, pour des rai- charge de l’harmonisation des jourd’hui fournie par Isabelle sur sa proposition intiale et à la vi- du calendrier de la généralisation moteurs est aussi un élément de sé- sons de sécurité, pour les cyclomo- normes techniques des véhicules Massin, déléguée interministé- der de toute portée. On verra lors de de ces dispositifs. Il nous faut sortir curité. L’insécurité routière n’est teurs et les tracteurs. Elle l’a été automobiles), une proposition rielle à la sécurité routière, par ail- la prochaine réunion du WP 29, pré- du discours incantatoire et prendre pas due à ceux qui roulent à plus de plus récemment pour les poids- d’amendement visant à réduire les les vraies mesures qui s’imposent 140 km/h. C’est affaire de comporte- lourds. Parallèlement à cette dis- vitesses maximales, notamment pour, comme le gouvernement s’y ment, d’éducation. C’est un en- position radicale, il existe plu- au moyen d’un dipositif limiteur Vers la saisine de la Cour de justice de la République est engagé, réduire de 50 % en cinq semble de facteurs qu’il faut amé- sieurs mécanismes (de type de vitesse (DLV). En pratique le ans la mortalité sur les routes. » liorer, pas seulement faire tout « boîte noire ») qui permettent DLV devrait permettre au conduc- Cofondatrice de la Ligue contre la violence routière (LCVR), Gene- Du côté des constructeurs, les porter sur le conducteur. Le coût du d’enregistrer la vitesse, l’enregis- teur de prédéfinir, entre 50 h et viève Jurgensen étudie actuellement avec Me Henri Fabre-Luce, avo- réactions sont pour le moins nuan- permis est trop élevé, par exemple, trement conservé permettant d’ef- 140 km/h, la vitesse maximale qu’il cat de cette association, la possibilité de saisir la Cour de justice de cées. « À notre avis, le constructeur cela incite les gens à prendre un mi- fectuer des contrôles plus faciles et entend ne pas dépasser. la République en déposant une plainte visant notamment les mi- doit donner au conducteur toutes nimum d’heures de cours. Il faut plus extensifs de la vitesse de cir- Mais, lors de la réunion du WP nistres des transports. « Seule l’assemblée générale de l’association les possibilités de s’autocontrôler, aussi améliorer les infrastructures culation par les forces de l’ordre. 29, organisée du 13 au 15 sep- pourra décider d’une telle initiative, mais nous avons bon espoir de dit-on prudemment chez PSA. routières. » tembre 1999 à Genève, la France fit pouvoir la lancer avant la fin de cette année, a déclaré au Monde Mais il faut que ce dernier demeure Au ministère des transports on MOTEURS BRIDÉS savoir qu’elle renonçait à l’enre- Me Fabre-Luce. A une époque où les autorités gouvernementales responsable de ses choix et de ses précisait, lundi 10 janvier, qu’au- Au terme d’un comité intermi- gistrement de la vitesse réelle et de mettent régulièrement en avant le concept du principe de précaution, il actes ». Mercedes partage ce dis- cune mesure définitive n’avait en- nistériel présidé par le premier mi- la vitesse choisie. « Le nouvel nous semble inacceptable, dans le dossier de la sécurité routière, où il cours : « nous préférons responsa- core été définitivement arrêtée. nistre, Jean-Claude Gayssot, mi- amendement transforme le DLV en n’existe plus aucune incertitude, que ceux qui ont le pouvoir d’agir ne se biliser le conducteur que d’en arri- nistre des transports, avait, simple régulateur d’allure et la por- donnent pas tous les moyens pour réduire les risques et prévenir ainsi ver à la délation par un mouchard, Pascal Galinier en novembre 1997, évoqué l’idée tée de ce texte en terme de sécurité plusieurs milliers de morts indues chaque année. » plaide François Le Clech, le direc- et Jean-Yves Nau LeMonde Job: WMQ1101--0011-0 WAS LMQ1101-11 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:55 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0701 Lcp: 700 CMYK

SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 / 11

Marée noire : Mme Voynet explique Les médecins inquiets d’un démantèlement avoir voulu éviter tout « catastrophisme » de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul Quatre mille personnes ont manifesté à Vannes La direction de l’AP-HP envisage de supprimer Des plaques de fioul échappées de l’ERIKA ont de nou- veille, une manifestation organisée par un collectif an- les services de chirurgie veau touché l’île de Noirmoutier, dimanche 9 janvier, ti-marée noire avait rassemblé quatre mille personnes tandis qu’elles menaçaient le sud de l’île d’Yeu. La à Vannes. de cet établissement de réputation internationale LES CÔTES de l’île de Noirmou- (200 000 francs) et allouerait Le Télégramme dimanche a pu- L’AVENIR de l’hôpital Saint- trique, particulièrement compé- un ensemble de ressources qui, de tier (Vendée) ont de nouveau été 200 francs pour l’équipement de blié, dans son édition du 9 janvier, Vincent-de-Paul est-il menacé ? Le tente pour les interventions l’avis de tous, est le mieux à même touchées par des plaques de fioul chaque bénévole travaillant sur les un sondage réalisé par le CSA, les 4 26 janvier 1999, le conseil d’admi- complexes sur la colonne verté- de traiter les enfants handicapés ? échappées du pétrolier Erika,di- îles de Belle-Ile, Houat et Hoëdic. et 5 janvier, sur un échantillon de nistration de l’Assistance pu- brale. Elle nécessite des compé- Il suffit d’examiner le flux des ma- manche 9 janvier. Une nappe me- Dominique Voynet, ministre de mille personnes. Pour les habitants blique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) tences multiples, notamment dans lades entre les différents services, naçait le sud de l’île d’Yeu. Le ro- l’environnement, a reconnu di- des régions côtières, l’Etat est le avait décidé de fusionner l’hôpital les domaines de la chirurgie viscé- de la maternité à la neurologie, de bot sous-marin Triton a été mis à manche avoir eu une « phrase mal- principal fautif de la marée noire, Saint-Vincent-de-Paul–La Roche- rale, de la stomatologie, de l’anes- la neurologie à la chirurgie, pour l’eau au-dessus des épaves du pé- heureuse » sur la marée noire de pour n’avoir pas assez réglementé Guyon avec le centre hospitalier thésie et de la réanimation pédia- se convaincre de l’utilité d’avoir trolier. Sa pemière mission sera de l’Erika. « J’ai cru pouvoir rassurer, je le trafic maritime, tandis que pour Cochin-Port-Royal. A la suite de trique, mais aussi pour le sur un même site ce qui convient récupérer Abyssub, l’autre robot me suis trompée, partiellement en l’ensemble des Français le respon- cette fusion, un groupe de travail traitement de différents troubles pour traiter ou prévenir les handi- bloqué dans l’épave depuis le tout cas. J’ai essayé de ne pas faire sable est l’armateur à qui appar- avait été mis en place par la direc- cognitifs des enfants ayant une lé- caps. 1er janvier. de catastrophisme, cela n’a pas été tient le bateau. Total apparaît en tion de l’AP-HP. Il propose l’am- sion cérébrale (unité du langage et La suppression de la chirurgie Quatre mille personnes ont défi- compris », a souligné Mme Voynet, troisième position sur l’échelle des putation de toute la chirurgie pé- de neuropsychologie). proposée par le groupe de travail lé, samedi 8 janvier à Vannes, pour interrogée sur France 3 dans responsabilités. diatrique – l’orthopédie serait La présence sur un même site de de l’AP-HP entraînerait, à l’in- protester contre la pollution de l’émission « France Europe Ex- délocalisée à Bicêtre et la chirurgie ce réseau de compétences est par- verse, le déplacement des enfants l’Erika, nous signale Gabriel Si- press ». La ministre a réaffirmé, « UN NOUVEAU SYSTÈME » viscérale fermée – ainsi qu’une ré- ticulièrement appréciée par les fa- d’un hôpital à l’autre dans Paris. mon, notre correspondant dans le d’autre part, que « les pollueurs Lors d’une réunion, le 7 janvier à duction de l’activité de neurologie milles d’enfants handicapés. Le Or les nouveau-nés, les enfants Morbihan. Un collectif anti-marée doivent payer ». « Les pollueurs, ce Concarneau, avec les profession- pédiatrique de Cochin-Saint- rattachement de l’hôpital de La handicapés et les enfants consul- noire, composé d’associations, de ne sont pas les contribuables fran- nels de la pêche et du tourisme du Vincent-de-Paul. La commission tant en urgence constituent trois partis politiques et de syndicats, çais. Les sommes que nous déga- sud de la Bretagne, Marylise Le- médicale d’établissement de l’AP- populations difficilement mobili- envisage maintenant d’organiser geons actuellement dans l’urgence, branchu, secrétaire d’Etat aux HP se prononcera le 11 janvier sur Pourquoi dépecer sables sans leur faire courir des un rassemblement régional. A ce sont des fonds que nous cherche- PME, au commerce et à l’artisanat, ces projets, préalablement à la dé- risques. Environ 10 000 enfants se Theix, près de Vannes, la Société rons à récupérer auprès du Fipol a annoncé qu’elle « se propose de cision finale de l’AP-HP, attendue un ensemble présentant chaque année pour pour l’étude et la protection de la [Fonds d’intervention contre la mettre en place un nouveau système en février. une urgence chirurgicale devraient nature en Bretagne (SEPNB, ou pollution due aux hydrocarbures] d’identification des produits frais de Les médecins du groupe hospi- de ressources qui, être transférés du fait de la sup- Bretagne vivante), qui a monté une ou auprès de Total », a-t-elle ajou- la pêche (...) qui viendra renforcer la talier sont aujourd’hui inquiets pression de la chirurgie à Saint- clinique pour oiseaux dans une té. « La garantie du Fipol est limitée traçabilité (...), permettra au alors qu’ils avaient en général ac- de l’avis de tous, Vincent-de-Paul. salle de sports mise à sa disposi- pour un bateau de ce tonnage à consommateur de faire la distinction cueilli avec enthousiasme le projet Les médecins ont analysé l’ori- tion par la municipalité, a reçu, di- 1,1 milliard de francs. Au-delà, nous entre les produits de la pêche et ceux de fusion. Initialement, ce projet est le mieux à même gine géographique de ces enfants : manche, la visite de François Pi- avons bien l’intention de faire payer de l’élevage. » semblait parfaitement cohérent. Il Saint-Vincent-de-Paul draine des nault. L’industriel breton, patron Total, qui a reconnu une responsabi- Pour sa part, l’Agence française prévoyait, d’une part, la réunifica- de traiter les enfants patients habitant la moitié est de de Pinault-Printemps-La Redoute, lité morale au-delà de sa responsa- de sécurité sanitaire des aliments tion sur un même site des deux la rive gauche de la Seine – XIVe, a annoncé qu’il offrirait une ma- bilité juridique », a conclu Mme Voy- (Afssa) a émis, le 7 janvier, de nou- maternités de Saint-Vincent-de- handicapés ? XIIIe etVe arrondissements – mais chine à nettoyer les oiseaux net. velles recommandations après la Paul et de Port-Royal, ainsi que aussi vivant dans le centre de Paris marée noire. Elle propose une ap- des services de néonatologie et de et dans les communes des Hauts- proche combinant examen visuel réanimation néonatale ; d’autre Roche-Guyon, qui peut accueillir de-Seine et du Val-de-Marne si- « Plus rien d’ici deux à trois mois », selon M. Chevènement et organoleptique (goût, odeur...) part, pour les adultes et les en- quatre-vingts enfants polyhandi- tuées sur l’axe de communication et dosage d’hydrocarbures, en pré- fants, la création d’un service d’ac- capés et lourdement médicalisés Nord-Sud (RN 20 et RER B). Cela Pour Jean-Pierre Chevènement, comme pour Lionel Jospin, la ma- cisant qu’en situation d’urgence cueil des urgences (SAU) mixte dans son service de neurologie pé- représente un bassin de popula- rée noire n’est pas une catastrophe écologique, mais un « drame « la simple mise en évidence de la (les sites adultes et enfants de- diatrique, permet à ces patients de tion d’environ 1 200 000 per- particulier » dans celui de la tempête, « dont les impacts sont beau- présence d’hydrocarbures aroma- vaient rester individualisés, per- bénéficier de l’ensemble des sonnes. coup plus considérables ». Le ministre de l’intérieur, qui constatait à tiques polycycliques suffit à rejeter le mettant l’hospitalisation des en- compétences réunies sur le site Pour le professeur Gérard Pon- Pontarlier (Doubs), samedi 8 janvier, les ravages causés par la tem- produit dans la mesure où il provient fants en pédiatrie générale) ; hospitalier. sot, chef du service de neuropé- pête dans la forêt communale de sa région natale, a commenté de- d’une zone polluée. » « En attente enfin, la prise en charge multidis- Les conclusions du groupe de diatrie, « la mise en œuvre des pro- vant la presse la pollution causée par l’Erika : « Je crois que d’ici deux d’éléments plus précis sur la compo- ciplinaire de l’enfant handicapé, travail de l’AP-HP supprimant la positions du groupe de travail de à trois mois il n’y paraîtra plus rien. » sition du produit », les experts de vocation ancienne et reconnue sur chirurgie pédiatrique abolissent la l’AP-HP entraînerait un démantèle- M. Chevènement, qui entend bien jouer le rôle de « ministre géné- l’Afssa déterminent cependant des les plans national et international cohérence du projet médical du ment de facto de la cohérence du raliste » de la tempête et de la marée noire que lui a reconnu Lionel valeurs « tolérables », en l’oc- de l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul. groupe hospitalier Cochin-Saint- projet médical et notamment une Jospin (Le Monde daté 9-10 janvier), a annoncé qu’il « se rendrait » currence les niveaux observés, Cette prise en charge médico- Vincent-de-Paul-La Roche- perte irréparable pour la prise en d’ici quelques jours à Lorient (Morbihan) pour « rendre publiques les dans des zones situées à proximité chirurgicale est aujourd’hui arti- Guyon : comment assurer charge de l’enfant ayant un handi- mesures prises » dans le cadre d’un « plan de nettoyage systématique d’installations industrielles pol- culée autour de deux pôles de ré- 25 000 urgences par an sans cap neurologique ». des plages », afin, a-t-il expliqué, que tout ait disparu avant la saison luantes, dans des organismes qui y férence : la neuropédiatrie et la chirurgie sur place, se demandent touristique. – (Corresp.) sont habituellement consommés. chirurgie orthopédique pédia- les médecins ? Pourquoi dépecer Elisabeth Bursaux

CORRESPONDANCE Tempête : « L’heure n’est pas à la polémique », selon M. Allègre Une lettre du Cedre « SI LA TEMPÊTE avait eu lieu pendant les classes, nous depuis un siècle ». Le ministre de l’éducation s’était, dès aurions eu une catastrophe humaine. » En se faisant le 4 janvier, interrogé sur la nécessité de revoir les A LA SUITE de l’article « Le du « polludrome » : « A aucun mo- tion du Cedre répondent à la l’écho d’une réflexion que de nombreux enseignants et normes de construction des bâtiments publics. Il visitait Cedre, principal interlocuteur scien- ment, il n’a été mentionné que cette mission du service public et à l’at- responsables du système éducatif partagent sur le ter- alors le lycée Van Gogh d’Aubergenville (Yvelines). Cet tifique du gouvernement, est en installation était en partie financée tente des pouvoirs publics. M. Tra- rain, Claude Allègre a voulu démontrer qu’il n’entendait établissement endommagé par la tempête, qui avait partie financé par Elf et TotalFi- par Elf et TotalFina, l’affréteur de mier, président du comité straté- pas traiter le problème de la sécurité des établissements rouvert partiellement à la date prévue de la rentrée sco- na », paru dans Le Monde du l’Erika. » En effet, cela n’a pas été gique, a été choisi en fonction de à la légère. Depuis quelques jours, les défaillances de la laire, a dû finalement être fermé jusqu’à nouvel ordre 5 janvier, Pierre Maille, président mentionné parce que cela n’est sa compétence et de son autorité maintenance et des normes de construction encadrant après le passage d’une commission de sécurité vendredi du Cedre, nous écrit : pas la réalité. Et sur ce polludrome au niveau national et internatio- le parc scolaire, révélées par les intempéries, font l’objet 7 janvier. « Je souhaite que soient modifiées les conditions 1. Le conseil d’administration du sont menés des essais avec des nal. Il a toujours conduit avec sé- d’une polémique (Le Monde daté 9-10 janvier). Le mi- dans lesquelles les bâtiments scolaires seront construits à Cedre est composé de dix-huit produits fournis par divers fabri- rieux et honnêteté les travaux du nistre a réagi, dans un entretien accordée au Journal du l’avenir, a répété Claude Allègre. Les normes [de membres : quinze représentent cants, sans exclusive ni chasse gar- comité. dimanche du 9 janvier, en soulignant qu’il « est effective- construction], qui sont du ressort du ministère de l’équipe- soit des ministères, soit des orga- dée pour Elf ou Total ! 6. Le Cedre est aujourd’hui as- ment étonnant de voir un bâtiment tout neuf dont le toit a ment, doivent peut-être tenir compte des nouvelles variabi- nismes publics, soit des collectivi- 3. L’article affirme : « Le Cedre a sailli de propositions de produits été arraché alors qu’un peu plus loin une construction plus lités climatiques. » Le ministre propose également que tés locales et des assemblées par- distillé un message rassurant... » Je utilisables contre les marées ancienne a bien résisté ». soit mis en place « un dispositif d’alarme » dans les éta- lementaires ; trois représentent n’épiloguerai pas sur le choix du noires. En temps normal, le Cedre Pour M. Allègre, cependant, le constat selon lequel la blissements et que soient créés des observatoires acadé- l’industrie pétrolière et chimique. mot « distiller » et ce qu’il sug- ne refuse pas de tester ou de don- tempête a d’abord, parmi le millier d’établissements en- miques décentralisés de la sécurité. L’Observatoire na- Y a-t-il noyautage des pétroliers ? gère. Mais un vrai journaliste sait ner un avis lorsqu’il est sollicité. dommagés, touché les plus récents, construits dans les tional de la sécurité des établissements scolaires a déjà La mission du Cedre est de distinguer un communiqué dont En temps de crise, il ne peut à la années 90 par les collectivités territoriales, « n’est pas exprimé cette préoccupation. Chargé d’une mission conseiller les pouvoirs publics sur l’auteur assume la responsabilité, fois répondre dans l’urgence à des exact dans tous les cas ». En outre, « l’heure n’est pas à la d’expertise à propos des dégradations dues à la tempête, les solutions les plus efficaces avec des propos ou des com- propositions nombreuses de test polémique mais à la solidarité, poursuit Claude Allègre. Il son président, Jean-Marie Schléret, réclame surtout une pour combattre les pollutions ac- mentaires rapportés par une et à la mission de conseil des pou- ne faut pas montrer du doigt les collectivités territoriales. extension du champ de compétences des commissions cidentelles. Comment connaître agence de presse ou d’autres mé- voirs publics pour lutter contre la Elles ont fait beaucoup d’efforts : seuls les élèves de 16 éta- de sécurité, pour rendre obligatoire une surveillance de les produits, leurs caractéristiques, dias. Depuis le naufrage de l’Erika, pollution. blissements ne seront pas rentrés [lundi 10 janvier]. Il faut la solidité des bâtiments. leurs conditions de transports, les le Cedre n’a publié aucun commu- A chaque pollution maritime, aussi souligner à quel point les conditions ont été excep- réactions possibles au contact des niqué. Alors pourquoi écrire «il l’émotion est grande. Les person- tionnelles. On n’avait pas connu de tempête de cette force N. G. milieux, les produits utilisables [le Cedre] publie un premier nels du Cedre (trente-six au total pour combattre la pollution, sans communiqué » ? dont une partie est présente dans coopérer avec les industries pétro- 4. La capacité d’expertise et le les cellules du plan Polmar), lors- lières ou chimiques ? Reproche-t- savoir-faire du Cedre l’amènent à qu’ils sont interrogés, essaient on aux principaux organismes de intervenir dans toutes les régions d’anticiper les événements. Il peut Bernard Squarcini promu inspecteur général de la police nationale recherche publics les coopérations du globe. Le Cedre répond à des leur arriver de se tromper. Est-ce BERNARD SQUARCINI, direc- laboration entre les policiers de la tion entre le ministère de l’intérieur qu’ils mènent avec les laboratoires appels d’offres ou est sollicité di- anormal pour des événements qui teur central adjoint des renseigne- sous-direction de la recherche des et l’Hôtel Matignon. Certains privés et n’admet-on pas, par rectement. Cela contribue à ali- se déroulent en mer, et qui dé- ments généraux, a été nommé au RG et la DNAT, en participant acti- conseillers du premier ministre y exemple, que des médicaments menter son budget. C’est ainsi pendent de la météo, des cou- grade d’inspecteur général de la po- vement à la direction des investiga- étaient en effet hostiles. A leurs soient issus de contrats de re- qu’avec le financement de l’Union rants, de la configuration de la lice nationale, par un décret du mi- tions. yeux, le numéro deux de la direction cherche auxquels participent des européenne, le Cedre a réalisé, côte, de la nature du produit, de la nistre de l’intérieur, Jean-Pierre Cette promotion, voulue par centrale des renseignements géné- instituts publics et l’industrie dans le cadre d’un contrat de pres- résistance des cuves du navire par Chevènement, en date du 31 dé- M. Chevènement et par le directeur raux (DCRG) aurait été trop lié avec pharmaceutique ? tation de service, des stages de 120 mètres de fond ? cembre 1999. Agé de quarante- général de la police nationale, Pa- des réseaux proches de l’ancien mi- 2. Selon le dernier rapport d’ac- formation et le plan antipollution Les présidents successifs du quatre ans, le policier est récompen- trice Bergougnoux, fait suite à celle nistre de l’intérieur Charles Pasqua. tivité annuel, de 1998, le budget de du gouvernement maltais. Le Cedre ont le plus souvent été des sé pour le travail accompli sous son accordée au mois d’août 1999 à Ro- Les résultats obtenus par M. Squar- fonctionnemment du Cedre, en Cedre est intervenu à Malte, élus du littoral breton. Ils ont été, autorité en matière de lutte antiter- ger Marion, l’ancien responsable de cini et son service ont permis de 1998, était de 14,5 millions de comme il intervient en Afrique du comme les habitants de notre ré- roriste, notamment contre les la DNAT, devenu depuis directeur contrecarrer ces accusations. Le dé- francs. L’industrie pétrolière a ap- Nord, dans l’océan Pacifique ou gion, blessés par les trop nom- groupes nationalistes corses, central adjoint de la police judi- bat parlementaire houleux autour porté 0,45 million de francs. Les ailleurs. breuses pollutions que nos côtes basques et bretons. M. Squarcini, ciaire. du rapport de l’Assemblée nationale sociétés Elf et Total, au travers de 5. Le comité stratégique a été ont reçues. J’ai été, avec d’autres, qui était jusque-là contrôleur géné- et du Sénat, intitulé « La sécurité : contrats d’études ont apporté mis en place par le conseil d’ad- acteur du syndicat mixte qui a ral, est le plus jeune fonctionnaire à ACTIF DANS L’ENQUÊTE ÉRIGNAC un droit pour les Corses, un devoir 1,5 million de francs. Ces études ministration du Cedre en dé- conduit le procès à la suite de ce grade, le plus élevé de la police Elle est décernée à un homme et, pour l’Etat », avait à nouveau retar- ont été partagées avec d’autres cembre 1994. Ses vingt membres l’échouage de l’Amoco-Cadiz. Et le nationale. à travers lui, à un service, qui, aux dé cette nomination. Les parlemen- partenaires du Cedre et leurs ré- sont répartis en collèges et là en- Cedre, dont j’assure aujourd’hui la Au cours de l’enquête sur l’assas- yeux des responsables de la police, taires mettaient en avant, dans leurs sultats sont bien évidemment ac- core, onze représentent la sphère présidence, serait à la solde des sinat du préfet de Corse, Claude Eri- ont joué un rôle éminent dans documents respectifs, les rivalités cessibles à tous. Voilà les chiffres. publique, quatre représentent les compagnies pétrolières et vou- gnac, menée en étroite liaison avec l’identification et l’arrestation du qui avaient animé les services de po- Pour ce qui est des installations industriels, cinq représentent les drait aujourd’hui les protéger ? la division nationale antiterroriste commando soupçonné de l’assassi- lice pendant l’enquête Erignac, du Cedre à Brest, elles ont été fi- autres partenaires ou clients po- C’est sans nul doute mal nous (DNAT), M. Squarcini a fait bénéfi- nat du préfet Erignac, dont un même si la DCRG et son numéro nancées en totalité par de l’argent tentiels. connaître, c’est sans nul doute mal cier la police judiciaire de sa membre, Yvan Colonna, est cepen- deux n’étaient pas directement visés public, au travers du contrat de La mission du comité straté- connaître aussi le dévouement et connaissance de l’île, dont il est lui- dant toujours en fuite. par ces critiques. plan Etat-région 1994-1999. Il n’est gique est essentiellement de veil- la conviction des personnels du même originaire. Il s’est par ailleurs La promotion de M. Squarcini a donc pas exact d’écrire en parlant ler à ce que les programmes d’ac- Cedre. attaché à maintenir une étroite col- fait l’objet d’une délicate négocia- Pascal Ceaux LeMonde Job: WMQ1101--0012-0 WAS LMQ1101-12 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:10 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0702 Lcp: 700 CMYK

12 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 Le paysage après la tempête Retour sur les intempéries. Les deux ouragans auront eu l’avantage d’imposer une réflexion aux parties prenantes d’un secteur émietté, qui n’a pas suscité jusqu’à maintenant une véritable politique. Ingénieurs, élus, administration ont chacun leur vision, fragmentaire, du dossier LES TEMPÊTES qui ont ravagé est trop souvent perçue comme dé- explique le philosophe, « nous se- le paysage français, les 26 et 27 dé- sordonnée ». Elle ajoutait : «La rions, devant nos villes et nos cam- cembre 1999, ont eu au moins le dysharmonie, la standardisation et pagnes, dans le même dénuement mérite de rappeler quelques évi- le manque d’âme de trop de pay- perceptif – esthétique – qu’un dences : la nature est toujours là, sages contemporains naissent pour homme du XVIIe siècle face à la mer violente, imprévisible ; il nous est une large part du manque de cohé- et à la montagne. Nous ne savons impossible de la nier. Elle a permis rence et du déficit de projet des col- pas encore voir nos complexes in- aussi de reposer avec force la ques- lectivités publiques. » dustriels, nos cités futuristes, la puis- tion du paysage, qui, selon le pay- Selon Michel Corajoud, le minis- sance paysagère d’une autoroute ». sagiste Michel Corajoud, sera «un tère de l’équipement en aurait une Les mentalités évoluent, indique des grands problèmes du vision purement technique, celui Patrick Gandil, le nouveau direc- XXIe siècle ». On sait qu’en Europe, de l’agriculture défendrait un teur des routes au ministère de et particulièrement en France, le point de vue exclusivement pro- l’équipement ; si la logique des in- paysage est essentiellement le ré- ductiviste, celui de l’environne- génieurs routiers a été pendant sultat d’actions économiques, ment proposerait une démarche longtemps purement technique, culturelles et politiques. Ses ac- naturaliste – alors que, « le pay- les Ponts et Chaussées, depuis le teurs sont innombrables (lire ci- sage, ce n’est pas seulement des début des années 90, prennent en dessous). Traditionnellement, les ours, des castors et des arbres, mais compte la double dimension es- agriculteurs sont les plus actifs, aussi des gens » –, tandis que la thétique et culturelle du paysage : mais il faut compter aussi avec les perspective de la culture serait « La route permet de découvir le forestiers, les urbanistes, les ingé- plutôt monumentale. Quant aux paysage, en étant elle-même un des nieurs, les élus, qui délivrent les quelque mille huit cents paysa- éléments de ce paysage », soutient- permis de construire ou qui gistes français, ils seraient, d’après il. Il reste à résoudre le problème règlent les plans d’occupation des Jacques Simon, « de simples infir- des entrées de ville où la route de- sols (POS), les grands commis de miers » : « On nous appelle pour vient boulevard, ce qui « donne l’Etat chargés de penser l’aména- tenter de cautériser les plaies de l’es- souvent des résultats catastro- gement du territoire, les entre- pace, des plaines, des montagnes, phiques, mais organiser cette transi- prises qui bâtissent usines ou des bords de l’eau qui sont attaqués tion n’est pas facile ». PAYSAGE(S) centres commerciaux, jusqu’au A Jouy-en-Josas, dans les Yvelines, le monde rural vient s’échouer au pied d’une zone urbaine. quotidiennement », déplore ce Bernard Lassus va plus loin : simple particulier qui cultive son paysagiste. « Les grands créateurs de paysage jardin. première région à avoir été tou- épargnés. Du coup, on annonce baine ou périurbaine ? » Le paysa- de notre temps, ce sont les construc- Dans le monde rural, il est cer- chée par l’arrachage systématique régulièrement la mort du paysage. giste Gilles Clément, constate que, ESTHÉTISME ET CULTURE teurs d’autoroutes. » Ce paysagiste, tain que la biomasse végétale a de ces paravents arborés qui C’était même le titre d’un ouvrage « s’il y avait une politique du pay- Alain Roger, qui enseigne la phi- qui a imaginé, à Rochefort (Cha- augmenté par rapport au début du constituent des écosystèmes mi- collectif publié dès 1982 (Mort du sage en France, cela consisterait losophie à l’université de Cler- rente-Maritime), le jardin des Re- XXe siècle. Dans les zones acciden- niatures importants. paysage ?, éd. Champ Vallon). d’abord à se rendre effectivement mont-Ferrand, part en guerre tours, a longtemps été le conseiller tées, là où on ne peut faire passer Dans les zones urbaines, l’ac- Avec un point d’interrogation, il sur le terrain pour organiser la contre cette vision catastrophiste du directeur des routes et il a amé- de grosses machines, le paysage se croissement des cités a provoqué est vrai. L’ouragan de décembre concertation de tous les acteurs « chère aux tenants d’une concep- nagé des centaines de kilomètres referme très nettement grâce à la une dégradation considérable de permet de reposer la question. réels du paysages ». tion patrimoniale du paysage ». d’autoroutes, notamment pour la reforestation. L’agriculture pro- l’environnement. L’installation de « Est-il raisonnable de planter des Quatre ministères et des admi- Dans un article publié dans un ou- société Cofiroute. Pour lui, le ductive se replie dans les terrains pôles commerciaux aux entrées de lignes de sapins comme s’il s’agissait nistrations souvent rivales se par- vrage collectif, La Mouvance « 1 % paysage » destiné à agencer d’accès plus facile. Là, on assiste à ville s’est faite dans le plus grand de blé ? demande Pierre-François tagent le dossier, chacun avec une (éd. de La Villette), il note que, non seulement les abords des une ouverture des paysages. No- mépris des hommes comme du Mourier, directeur du Centre du approche fragmentaire. Domi- « loin de s’appauvrir, notre vision voies routières mais aussi tout ce tamment dans l’Ouest, où le bo- paysage. Avec la bénédiction des paysage. L’heure est-elle au pro- nique Voynet, ministre de l’amé- paysagère ne cesse de s’enrichir. (...) qui tombe sous le champs visuel de cage a tendance à disparaître sous élus. Cette dérive n’a pas atteint ductivisme à tout prix, fût-ce au dé- nagement du territoire et de l’envi- Chaque décennie nous livre désor- l’usager a été une révolution : les coups du remembrement et de nos voisins de la même manière : triment d’un aménagement du ter- ronnement, reconnaissait, le mais son lot de nouveaux paysages, « L’autoroute n’est plus une bles- la production intensive. Au- des pays comme l’Allemagne et la ritoire durable et, surtout, vivable 19 mai 1999, en remettant le grand où l’art et la technique se prêtent un sure dans le paysage, elle permet de jourd’hui, on tente de recréer des Grande-Bretagne, mais aussi l’Ita- dans un pays dont la population est, prix du paysage à Gilles Clément, nouvel appui ». Alors pourquoi le découvrir. » Un discours qui fait haies. En Bretagne notamment, lie et l’Espagne, sont à peu près dans son écrasante majorité, ur- que « l’action de l’administration tant de pessimisme ? Parce que, bondir Pascal Cribier, paysagiste, aménageur du jardin des Tuile- ries : « Lassus est un grand décora- teur de paysage, mais, le paysage, ce Des centres de décision éclatés et des rivalités tenaces n’est pas du décor. Un paysage ra- conte l’état d’une société, une LES ACTEURS du paysage sont multiples. compétences ont été en grande partie trans- par Bertrand Hervieu – maintenant direc- « concertations entre des gens qui ne se ren- économie. Ce qui est créé le long des A commencer par les agriculteurs, les fores- férées au ministère de l’environnement. Le teur de l’Institut national de la recherche contrent pas » : agriculteurs et paysagistes, autoroutes, c’est un ersatz, l’équi- tiers, les éleveurs, les ingénieurs, les urba- paysage est néanmoins traité par différents agronomique –, commencent à être signés. forestiers et ingénieurs, artistes et élus, valent de la musique d’ascenseur. » nistes, les paysagistes, mais aussi les élus, les services comme la direction des routes, ac- L’Etat passe des contrats avec les agri- chasseurs et écologistes. Va-t-on traverser demain, en chasseurs, les écologistes, les artistes et les tuellement dirigée par Patrick Gandil. Elle a culteurs, qui reçoivent des aides dans la me- b Le Pôle de compétence paysage dé- France, des zones de grande agri- aménageurs de toutes sortes. Une évidence : autorité sur les zones qui jouxtent les voiries sure où ils ont une action jugée positive sur pend du conseil général des Ponts et Chaus- culture quasi désertiques, sur le le paysage est interdisciplinaire. Tous le (jusqu’à 100 mètres pour les routes et le paysage. C’est une véritable révolution sées, une des hautes instances de l’inspec- modèle américain, d’un rond- monde s’en occupe, mais chacun dans son 300 mètres pour les autoroutes). Grâce au dans le monde agricole, où le dogme de tion de l’administration. Son secrétaire point fleuri à un autre rond-point coin et dans le plus grand désordre, si l’on « 1 % paysage », elle dispose d’un budget l’agriculture productiviste a encore cours. général est Jean Cabanel, ancien directeur fleuri ? « Alain Roger a raison en croit la variété des ministères et des ser- important – autour de 50 millions de francs Les syndicats agricoles sont divisés à ce su- de la Mission paysage au ministère de quand il dit que nos yeux ne voient vices censés intervenir sur ce domaine de (7,62 millions d’euros), avec l’abondement jet. La FNSEA semble hostile, la Confédéra- l’équipement. Ce pôle, composé de « per- pas encore tout, reprend Pascal Cri- plus en plus sensible. des collectivités locales – pour l’aménage- tion paysanne serait plutôt favorable. sonnalités compétentes dans le domaine du bier. Le décor industriel de la vallée b Ministère de l’environnement et de ment de ces zones. On reproche habituelle- b Ministère de la culture. La direction paysage, universitaires, architectes, paysa- de la chimie autour de Feyzin, au l’aménagement du territoire. La direction ment aux ingénieurs des Ponts et Chaussées, de l’architecture et du patrimoine (DAPA), gistes... », a un but d’expertise : donner des sud de Lyon, est sans doute magni- de la nature et des paysages, sous la qui forment l’armature du ministère de sous l’égide de François Barré, s’intéresse au avis au gouvernement. Il s’intéresse au pay- fique, mais c’est un décor pour film direction de Marie-Odile Guth, fait un gros l’équipement, leur brutalité vis-à-vis de l’en- paysage. Un correspondant a été placé dans sage ordinaire et pas seulement aux espaces de Wim Wenders, pas pour y vivre. Il travail d’observation et de connaissance vironnement. Pourtant, l’Ecole des ponts chaque direction régionale des affaires protégés. oublie les quatre autre sens. Le pay- (publication d’atlas, campagnes photogra- envisage de créer un mastère paysage. Par culturelles. Il est chargé d’un observatoire b L’Ecole nationale supérieure du pay- sage ne s’appréhende pas seulement phiques...). Mais ses moyens sont modestes. ailleurs, les directions départementales de des jardins et du paysage. La paysagiste sage de Versailles (ENSP). Elle est sous la par la vision, il demande une impli- Elle tente de devenir un centre de concerta- l’équipement (DDE) recrutent des conseil- Joëlle Weil est chargée de ce programme, tutelle des quatre ministères déjà cités, sans cation totale du corps. Le réduire à tion avec les autres administrations concer- lers-paysagistes, des « libéraux » qui, deux mais dispose de peu de moyens. La DAPA a compter celui de l’éducation nationale. Des la seule vision, c’est finalement pri- nées, sans toujours obtenir des résultats po- jours par mois, donnent leurs avis sur des également permis la création d’un Centre du rivalités existent, par ailleurs, entre les six vilégier la culture de l’écran, celle de sitifs. Certains paysagistes pointent la dossiers. Presque tous les départements (86) paysage, à Lavoûte-Chilhac (Haute-Loire), écoles du paysage – cinq publiques et une l’ordinateur, de la télévision ou du « relative indifférence » de la titulaire du mi- en sont pourvus. avec l’aide du conseil régional d’Auvergne et privée – et les écoles d’architecture, qui ont pare-brise de la voiture. Le paysage nistère, Dominique Voynet. b Ministère de l’agriculture. Depuis dé- du conseil général de Haute-Loire. Le but de inscrit le paysage à leur cursus. doit échapper à cet encadrement. » b Ministère de l’équipement. Il y avait cembre 1999, les premiers contrats territo- ce centre culturel de rencontre, dirigé par naguère une Mission paysage, dont les riaux d’exploitation (CTE), mis en œuvre Pierre-François Mourier, est d’organiser des E. de R. E. de R.

TROIS QUESTIONS À... partementales de l’équipement est insuffisante. Ces spécialistes ne En Grande-Bretagne, des défenseurs du « vert paradis » très actifs JEAN CABANEL sont présents que deux jours par mois ; or c’est au quotidien qu’il LONDRES une kyrielle d’agences ad hoc. Tout construire 1,1 million d’habitations très BCBG du Conseil de protec- Secrétaire du Pôle compétence faut étudier les dossiers, donner de notre correspondant grand projet d’infrastructure, en dans la campagne ; la guérilla me- tion de l’Angleterre rurale, dont la 1 paysage, pouvez-vous porter des réponses. Bref, l’Etat em- A première vue, l’apanage de particulier les routes et les aéro- née contre la décision de replanter présidente d’honneur est la reine, un jugement sur la politique du ployeur n’utilise pas les compé- John Prescott en impose : vice-pre- ports, doit faire l’objet d’une en- des arbres après la tempête de et les « intellos » des Amis de la paysage en France ? tences de l’Etat formateur. Le re- mier ministre, ministre de l’envi- quête publique approfondie. 1987 au lieu de laisser faire la na- Terre. Une formidable force de Cette politique est un échec, et mède est d’ordre politique, au ronnement, des transports et des Les conclusions des auditions ture... On ne compte plus les ba- frappe soutenue par le prince c’est largement un échec de l’Etat. plus haut niveau, pour permettre régions, huit ministres délégués n’engagent en rien les autorités tailles remportées par le puissant Charles, toujours à la pointe du Au milieu des années 60, on affi- le bon recrutement. sous ses ordres, dont trois rien que centrales : récemment, sans fournir lobby de préservation du « vert pa- combat écologique, et les grands chait le désir d’éviter que les villes pour l’aménagement du territoire. d’explication, le ministre des trans- radis » anglais. propriétaires terriens du cru. Aux ne se développent en tache La situation est-elle désespé- Pourtant, en pratique, la politique ports a passé outre l’avis négatif dernières nouvelles, cette coalition d’huile. L’inverse s’est produit. 3 rée ? du paysage en Grande-Bretagne d’une commission d’enquête sur la aurait contraint les édiles locaux à Avec, en plus, une spécificité Non, il y a eu la généralisation est laissée aux autorités locales, ré- construction d’une route, dans Ces mouvements renoncer à désenclaver la ville, à la presque unique en Europe : la pro- du 1 % routier. C’est sans doute in- gionales, de comtés et de districts. l’est de la capitale, qui, selon les fureur du ministre britannique des lifération des calamiteuses « en- suffisant mais mieux que rien. Cela C’est là l’héritage d’une longue tra- écologistes, mettait en péril une ré- peuvent faire transports. trées de ville ». Or ce mitage est permet d’atténuer les consé- dition de décentralisation, de prag- serve naturelle d’oiseaux. «La Ces mouvements disposent de d’autant plus catastrophique que quences du traumatisme inévita- matisme et, surtout, de protection question posée était de savoir s’il fal- capoter tout projet ressources humaines – et finan- le paysage est capital pour notre blement engendré par la création de l’environnement. lait ou non percer un tunnel pour cières – à la hauteur de l’enjeu pays, où le tourisme est un atout d’une autoroute, de recoudre la Chargées de la planification, de laisser les oiseaux en paix. A aucun « écologiquement pour faire capoter tout projet à majeur de notre économie. blessure infligée au paysage. Sur- l’octroi des permis de construire moment on ne s’est demandé si la leurs yeux « écologiquement in- tout, les principaux acteurs du ou des travaux d’infrastructure route était vraiment nécessaire », incorrect » correct » ou pour accroître leur Quelles sont les raisons de ce paysage, les agriculteurs, sont en pour leur région, les autorités lo- souligne un porte-parole de la pression médiatique. Les green 2 dérapage ? train d’évoluer sensiblement. Ils cales doivent se soumettre, certes, Royal Society for the Protection of charities sont partout, sur le petit Il est dû à une incompétence des savent qu’à leur rôle traditionnel au « cadre général » (general fra- Birds. Il s’agit de groupes de pression écran aussi bien que sur les murs services de l’Etat. Plutôt que de re- de producteurs, ils doivent ajouter mework) édicté par le gouverne- Mais pour une défaite des « éco- particulièrement redoutables. Ain- des villes. Avec une rapidité d’exé- cruter les spécialistes qui lui font – comme dans tous les secteurs de ment central. Ces directives très los », combien de victoires reten- si, pour arrêter la construction cution sans bavure, ils ne laissent défaut – paysagistes, urbanistes, l’économie – une dose supplémen- vagues couvrent une trentaine de tissantes ? L’interminable étude d’une route contournant Salisbury, rien au hasard, s’intégrant parfai- architectes, etc. –, l’Etat préfère taire de services. L’entretien du domaines, de l’habitat à l’installa- – plus de dix ans – sur la création au sud de l’Angleterre, une dizaine tement dans les jeux politiques de confier la gestion de ces pro- paysage fait partie de ces services. tion d’hypermarchés en passant d’un cinquième terminal à l’aéro- d’associations, représentant au to- Westminster. Même si les Greens, blèmes à un corps quasi unique, Ce qui a d’ailleurs des retombées par les pylônes électriques. Il port d’Heathrow ; l’impasse sur le tal cinq millions de membres, ont pris en tenaille dans le système les Ponts et Chaussées, hâtivement valorisantes sur leurs productions. n’existe pas d’équivalent au minis- tracé de la ligne ferroviaire à uni leurs efforts. Il y avait là les majoritaire à un tour, n’ont jamais et superficiellement formé à ce tère de l’équipement français : de grande vitesse entre Londres et le « écoguerriers » de Greenpeace, réussi à faire élire un député. rôle. La présence de paysagistes- Propos recueillis par telles prérogatives sont éclatées tunnel sous la Manche ; le gel du les membres de la Société de pro- conseils auprès des directions dé- Emmanuel de Roux entre au moins trois ministères et grand projet travailliste de tection des oiseaux, les militants Marc Roche LeMonde Job: WMQ1101--0013-0 WAS LMQ1101-13 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 11:04 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0703 Lcp: 700 CMYK

RÉGIONS LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 / 13

27 800 foyers encore privés d’électricité

Hauts- Seine-St- Dominique Voynet plaide pour une stratégie LA SITUATION de- Paris Denis DIMANCHE 9 JANVIER Seine Val- À 20 HEURES de-Marne Oise Manche Calvados énergétique plus diversifiée et décentralisée Eure V.d'O. Marne Meurthe- Orne Yv. Seine- « LA SOLIDARITÉ du gouver- sures d’aide proposées par le gou- l’incident qui s’est produit dans direction de la sûreté de l’indus- Eure- Ess. et-M. et-Moselle Ille- et-L. Aube Vosges nement sera exceptionnelle et à la vernement et de leur finance- la nuit du 27 au 28 décembre à la trie nucléaire a été mise en place et-Vilaine Loiret hauteur de la situation, dans les ment », a expliqué le maire de centrale nucléaire du Blayais (Gi- (...) Ce n’est pas le premier dys- Yonne Loir-et- mesures financières, les procé- Lourdes. ronde), partiellement inondée à fonctionnement de cette nature, Cher dures et l’urgence », a promis, sa- Il est « hors de question que la suite de la tempête (Le Monde cette répétition appelle des déci- medi 8 janvier, le ministre de soient décidées de nouvelles aug- daté dimanche 2-lundi 3 janvier). sions un petit peu plus ambi- Vendée l’agriculture, Jean Glavany. En mentations des tarifs de la SNCF La ministre de l’aménagement tieuses », a ajouté Dominique rencontrant des professionnels consécutives » aux tempêtes qui du territoire et de l’environne- Voynet. Charente- Hte-Creuse M. Vienne Puy-de- Loire du bois en Gironde, le ministre a ont frappé la France fin dé- ment a regretté l’insuffisance de Charente Dôme Situation normale évoqué les mesures que Lionel cembre, a, pour sa part, déclaré sa propre information, « vu le ca- RETOUR À LA NORMALE Corrèze Hte- Dordogne Cantal Loire Jospin doit annoncer mercredi, le ministre des transports et de ractère sérieux de cet incident, on La ministre de l’environne- Gironde après les tempêtes de fin dé- l’équipement, Jean-Claude Gays- peut presque parler d’accident, en ment a estimé par ailleurs, Lot-et- Lot Situation rétablie Gar. cembre 1999 et les dégâts consi- sot, dans un entretien à l’Huma- tout cas dans les procédures. (...) comme l’avaient déjà fait les Landes dérables qu’elles ont causés à la nité Hebdo publié samedi 8 jan- Je n’ai pas été informée en temps Verts, que les conséquences des forêt française. vier. La SNCF évalue à plus de et en heure », a souligné deux tempêtes devaient amener Le ministre de l’économie, 500 millions de francs le préju- Mme Voynet. à s’interroger sur les options 1 001 à 10 000 clients privés d’électricité Christian Sautter, a, quant à lui, dice subi. » Je considère comme très françaises en matière d’énergie. assuré, dimanche 9 janvier, que De son côté, Dominique Voy- préoccupant le délai anormal qui Elle a notamment mis en cause le gouvernement ne lèvera aucun net a évoqué, dimanche 9 jan- s’est écoulé entre le moment où « le choix français d’avoir quel- Plus de 10 000 clients impôt supplémentaire pour fi- vier, lors de l’émission « France- l’incident a été constaté et le mo- ques centrales de production privés d’électricité nancer les dégâts causés par les Europe Express » de France 3, ment où la cellule de crise de la d’électricité, très centralisées, Source : EDF deux tempêtes des 26 et 27 dé- avec des lignes à très haute ten- cembre. Le ministre a souligné sion sur des centaines de kilo- que l’impôt exceptionnel levé 300 000 tombes endommagées mètres ». Il faut, selon elle, « re- En Corrèze, Jacques Chirac a rendu dans les années 70, après une donner leur chance à des outils vague de sécheresse, n’avait pas Plus de 300 000 sépultures ont été endommagées en France plus décentralisés, plus divers, laissé « un grand souvenir ». par les tempêtes, estime la Chambre syndicale nationale des plus adaptés aux besoins. Nous un nouvel hommage aux élus locaux pompes funèbres et marbrerie (CSNPM). Ces dommages ne avons besoin d’utiliser l’ensemble UN DÉBAT PARLEMENTAIRE sont pas couverts par les assurances. Les communes n’assu- des sources d’énergie qui sont à LIMOGES 60 % et le désastre subi par la forêt Le président du groupe UDF à rant que la remise en état des terrains, plus de 2 milliards de notre disposition pour produire de de notre correspondant va marquer durablement : selon la l’Assemblée nationale, Philippe francs de dégâts seront ainsi à la charge des seuls parti- l’électricité », a-t-elle insisté. La Haute-Corrèze a reçu, samedi DDAF (direction départementale de Douste-Blazy, a souhaité di- culiers, explique la CSNPM. Les pompes funèbres ne dis- Selon EDF, 27 800 foyers res- 8 janvier, la visite du président de la l’agriculture et de la forêt) ce sont de manche, lors du forum RMC/Le posent pas non plus de contrat d’assurance intempéries. Les taient privés d’électricité, lundi République : arrivé à 11 h 30 à l’aéro- 4 à 6 millions de mètres cubes qui Figaro, qu’un débat soit organisé professionnels ont donc mis en place une cellule de crise, 10 janvier, dans la matinée. Quel- port de Clermont-Ferrand-Aulnat, ont été abattus, soit l’équivalent de au Parlement sur les catastro- avec un collectif d’avocats et de juristes, afin d’intervenir au- que 75 000 lignes téléphoniques M. Chirac, ancien député de la cir- dix années de production. phes naturelles. Les parlemen- près de l’Etat et des collectivités locales. restaient coupées dimanche conscription, a rejoint Eygurande, taires doivent pouvoir « s’expri- « Il n’est pas pensable que ce soit les familles en deuil qui 9 janvier, a indiqué pour sa part pour un chantier EDF, puis Saint- « UNE EXCEPTION FRANÇAISE » mer sur les conséquences supportent un tel désastre », explique la CSNPM, pour qui France Télécom. L’opérateur Sulpice-les-Bois, au cœur du massif « La crainte des élus, a insisté le dramatiques » des tempêtes et « seule une mobilisation générale et solidaire peut permettre de table sur un retour à la normale forestier dévasté, où s’activent des président du conseil général, Jean- « prendre connaissance des me- sortir de cette situation impensable jusqu’alors. » dans les huit jours qui viennent. soldats du 126e régiment d’infanterie Pierre Dupont (RPR), est que les cré- de Brive-la-Gaillarde. Il a ensuite dits du contrat de Plan Etat-région participé à une réunion à la sous- (qui est désormais opérationnel) ne préfecture d’Ussel avec la cellule de soient détournés vers les opérations crise, les élus politiques et consu- d’urgence. » M. Chirac a promis la laires, des propriétaires forestiers. solidarité nationale et rendu un Cette fin de semaine en Corrèze, hommage appuyé aux élus locaux 3 300 foyers restaient encore privés dont la forte mobilisation de terrain d’électricité et plusieurs milliers de a permis d’atténuer les difficultés de téléphone. la population et de remettre en C’était la troisième visite de route les premières urgences. Il a M. Chirac en Limousin depuis la ainsi repris implicitement un propos tempête du 27 décembre : le 30 dé- qu’il avait déjà tenu lors de sa visite cembre, il était venu dans l’arrondis- à Rochechouart : celui de l’utilité sement de Rochechouart (Haute- pour les zones rurales des Vienne) et le weed-end du 1er janvier 36 000 communes, une « exception à Sarran pour les obsèques de Roger française » qui a montré son efficaci- Merpillat, syndicaliste agricole et mi- té et qu’il « convient de conserver ». litant gaulliste de longue date. Sa- Le président sera de nouveau en medi, le président s’est redit parti- Corrèze le prochain week-end, il y culièrement sensible à la présidera la traditionnelle cérémonie « catastrophe écologique » dans une des vœux à la préfecture de Tulle. région où il « a ses racines ». La Haute-Corrèze est boisée à plus de Georges Chatain Le projet de M. Tiberi de reconvertir un hippodrome parisien provoque des remous L’ANNONCE surprise par le maire temps de la fermeture des bois né- de Paris, Jean Tiberi (RPR), vendredi cessaire à leur restauration – a voca- 7 janvier, de son intention de trans- tion à être « pérennisé », d’autant former l’un des trois hippodromes qu’il suscitera « de lourds investisse- qui jouxtent la capitale en un im- ments ». mense espace de détente et de pro- Le bail d’Auteuil lie la Mairie de menade à la disposition des Pari- Paris à France Galop jusqu’au début siens (Le Monde daté 9-10 janvier) a des années 2020, tandis que celui de déclenché un tollé dans les milieux Longchamp arrive à expiration. La des courses. France Galop, conces- Mairie de Paris rappelle que jusqu’en sionnaire de ces hippodromes – Au- 1993, elle avait droit à une partie des teuil (obstacles), Longchamp recettes du PMU, qui lui ont été reti- (courses de plat) et Vincennes rées par Bercy. Aujourd’hui, ne lui (trot) –, attendait, lundi, le retour de sont versées que des redevances l’étranger de son président, Jean-Luc « dérisoires », estime-t-elle, sans rap- Lagardère, pour commenter l’an- port avec l’avantage qu’en retire nonce « lue dans la presse ». Une France Galop. Les jours de courses réunion des principaux responsables génèrent, par ailleurs, d’importants de la société devrait rapidement se frais de nettoiement. L’Hôtel de Ville tenir. En revanche, entraîneurs et met également en avant la sous-uti- propriétaires n’ont pas attendu pour lisation des deux hippodromes : Au- multiplier les commentaires. Ainsi, teuil est ouvert 44 jours par an et Daniel Wildenstein a qualifié sur Longchamp 31. « Les Parisiens sont France-info de « véritable scandale » largement exclus de ces espaces qui la décision du maire, en lui conseil- occupent 150 hectares », souligne lant de s’y prendre autrement, « s’il Jean-François Legaret, adjoint (RPR) veut se faire réélire ». Le propriétaire de M. Tiberi, responsable des fi- a souligné qu’Auteuil est l’un des nances de la ville et chargé de ce deux principaux hippodromes dossier. d’obstacles du monde. Les milieux du turf sont en effet persuadés que PARCS INTERDIT AU PUBLIC c’est Auteuil qui est visé par l’an- Les Parisiens devront, quoi qu’il nonce de M. Tiberi. advienne, attendre l’été pour la « Il y a un hippodrome de trop », réouverture totale des Bois de Bou- avait affirmé le maire, en effectuant, logne et de Vincennes, durement vendredi matin, au Bois de Bou- frappés par la tempête du 26 dé- logne, au côté de son adjointe aux cembre – ils ont perdu chacun quel- espaces verts, Françoise de Panafieu que 30 % de leur surface forestière, (RPR), une visite de « solidarité » soit près de 140 000 arbres, et 25 à aux bûcherons et ouvriers qui tra- 30 hectares de pelouses arborées. Ils vaillent sans relâche, depuis deux se- sont donc, tous les deux interdits au maines, à la remise en état des par- public (mais les grands axes de cir- celles dévastées et des voies de culation sont toutefois réouverts) circulation. Le choix n’est pas encore tout comme la majeure partie des fait, indique-t-on à la mairie de Paris, parcs intra-muros : Butte-Chau- en précisant : « Auteuil est très ouvert mont, Montsouris, Villette, Bercy. sur la capitale, mais Longchamp est En revanche, le Luxembourg, les Tui- plus grand et en plein bois. » S’il s’agit leries et le Jardin des Plantes sont d’offrir aux Parisiens, momentané- réouverts, tout comme les cime- ment privés par la tempête des bois tières, à l’exception du Père-La- de Vincennes et de Boulogne, un chaise. nouvel espace de détente, ce « recy- clage », loin d’être conjoncturel – le Ali Habib LeMonde Job: WMQ1101--0014-0 WAS LMQ1101-14 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:10 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0704 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 HORIZONS DOCUMENTS Kosovo : chronique d’une horreur généralisée Des milliers Les conclusions des rapports aux côtés des forces armées et de sécurité, au détriment des Albanais du Kosovo. de témoignages de la division des droits de l’homme – Les Albanais du Kosovo influents, instruits, riches, poli- L’escalade de la violence tiquement ou socialement actifs ont constitué des cibles de recueillis de l’Organisation pour la sécurité premier plan. Les personnels locaux de l’OSCE-KVM ont été ’EST au début de l’an- condamnations, croissantes, de la au Kosovo harcelés ou expulsés, tués pour certains, après le 20 mars. née 1998 que la vio- communauté internationale, la ré- et la coopération en Europe (OSCE) Troisièmement, a été dressée une « carte » géographique C lence au Kosovo fran- pression serbe ira crescendo durant des violations des droits de l’homme au Kosovo. Procédant chit un nouveau palier. tout l’été, jetant sur les routes entre avant, pendant N 1998, après plus de six mois d’escalade municipalité par municipalité, le rapport présente les événe- Le cycle répression-revendications « 200 000 et 300 0000 personnes entre et après dans le conflit armé opposant les forces ments survenus dans des centaines de collectivités. Il s’agit, (pacifistes) identitaires des Albanais les mois d’avril et de septembre ». yougoslaves et serbes à l’Armée de libéra- pour certains, de faits qui se sont déroulés au cours d’une se complique alors avec l’entrée en Le 16 octobre, le président yougo- l’intervention tion du Kosovo (UCK), le Conseil de sécuri- unique journée, révélant la façon dont ont été commises scène de l’Armée de libération du slave, Slobodan Milosevic, et l’en- té des Nations unies a, par la résolution contre une communauté les infractions les plus caractéris- Kosovo (UCK) à laquelle « les auto- voyé spécial américain, Richard Hol- de l’OTAN ont 1199, appelé à un cessez-le-feu immédiat au tiques aux droits de l’homme dans la période du rapport rités serbes répondirent par une aug- brooke, signèrent un accord dont Kosovo, à une présence internationale qui – expulsions, accompagnées de destruction délibérée des mentation énorme » de leurs forces l’application évolua positivement donné lieu à E le contrôle, au retrait des « unités de sécurité biens, souvent de massacres et autres violences ou exac- armées. pendant deux mois. Mais le mas- utilisées pour la répression des civils » et au tions. « L’objectif déclaré de l’UCK était sacre de Racak, le 15 janvier, de deux rapports dialogue sur l’avenir de la province. Le 16 octobre 1998, la Ces faits se sont produits dans toutes les zones rurales du d’offrir une résistance à la police serbe « 45 personnes dont des enfants, mon- Mission de vérification au Kosovo de l’OSCE (OSCE-KVM) a Kosovo. Ailleurs, en particulier dans les villes, les civils alba- et de continuer la politique séparatiste trait que les atrocités contre des civils de la division été mise en place afin de surveiller l’application de la résolu- nais du Kosovo ont été victimes, durant de nombreux jours par la lutte armée. L’UCK a intensifié désarmés n’avaient pas cessé ». des droits tion 1199 et du cessez-le-feu. La division des droits de ou de nombreuses semaines, de massacres où se mêlaient son activité au début de 1998, en atta- Ce tragique événement allait pré- l’homme au sein de l’OSCE-KVM est devenue opération- violences et actions arbitraires selon un processus général quant des commissariats, des poli- cipiter la réaction de la communauté de l’homme au nelle en décembre 1998, et a été largement déployée dans qui apparaît parfaitement réfléchi et systématique. Partout, ciers, des civils Kosovars serbes et al- internationale qui organisait la tout le Kosovo dès la fin janvier 1999. La tâche de cette divi- les attaques contre les communautés semblent avoir été dic- banais travaillant pour ou avec les conférence de paix de Rambouillet. sein de l’OSCE. sion consistait principalement à contrôler, enquêter, réunir tées par une stratégie, et n’être pas le fait d’une absence autorités. » Accepté par les Albanais le 18 mars, des informations, et à rendre compte des allégations de vio- d’ordres et de contrôle. Des renforts de police sont alors le plan occidental présenté en « Le Monde » lation des droits de l’homme chez tous les belligérants. acheminés au Kosovo. Aux accro- France était, en revanche, rejeté par Suite à l’échec du processus de paix de Rambouillet, chages avec l’UCK, les autorités de la Serbie. « Les rapports indiquaient publie les l’OSCE-KVM fut retirée du Kosovo le 20 mars 1999, face à Les signes d’une stratégie bien rodée Belgrade opposèrent « des opéra- alors que 30 000 troupes serbes/yougo- conclusions de une situation intenable – détérioration de la sécurité, nou- tions de représailles sur des villages, slaves venaient d’être déployées, sou- veaux déploiements à grande échelle des forces armées et et mise en place avec brutalité utilisant des hélicoptères et des véhi- tenues par des blindés et des unités de ces documents de sécurité yougoslaves et serbes, ainsi que de troupes irré- cules blindés, accompagnés par des milices irrégulières ». Le 20 mars, gulières, internationalisation imminente du conflit. La divi- De façon très révélatrice, l’analyse de certaines des viola- descentes brutales dans les maisons et l’OSCE retirait ses observateurs. «Le ainsi que sion des droits de l’homme a été redéployée en Albanie et tions les plus répandues des droits de l’homme et des lois des arrestations sans discernement ». 24 mars, les forces de l’OTAN dans l’ex-République humanitaires, de même L’une des conséquences de cette po- commençaient leur campagne d’at- la chronique yougoslave de Macé- que celle de leur réparti- litique fut de gonfler les rangs de taques aériennes contre des cibles doine, où elle a conti- tion géographique et de l’UCK. Ignorant les sanctions et les yougoslaves. » des principales nué de recueillir les ré- Le rapport dans son intégralité prend leurs répercussions sur cits de victimes et de les communautés, exactions. témoins des infractions en compte les violations commises par montre la façon dont Si celles-ci, aux droits de l’homme les deux belligérants. Il faut cependant les sévices infligés à la Ces Serbes parmi les réfugiés du population albanaise qui ont surtout Kosovo pendant deux du Kosovo après le mois et demi, jusqu’à ce souligner que la conclusion qui s’impose 20 mars ont continué touché qu’il soit mis un terme à est l’absence absolue d’équilibre l’action des forces mili- qui ont protégé des Albanais ses fonctions par déci- taires et de sécurité les Kosovars sion du Conseil per- ou de correspondance dans la nature yougoslaves et serbes, L ne fait aucun doute que les portée, quelques témoignages sou- albanais, se manent de l’OSCE, le action bien rodée dans Kosovars albanais ont, pro- lignent, en revanche, que « des Koso- 9 juin 1999. et l’ampleur des violations la mesure où elle avait I portionnellement, davantage vars serbes ont pris le risque d’être sont multipliées Une masse d’infor- déjà été expérimentée souffert que les Kosovars eux-mêmes victimes de violations de mations sur la situation des droits de l’homme dont sont en de nombreux lieux serbes. Néanmoins, les événements droits de l’homme pour aider ou pro- après des droits de l’homme du Kosovo bien avant entre le 20 mars et le 9 juin 1999 ont téger des Kosovars albanais ». Il s’agit au Kosovo a été réunie responsables l’un et l’autre camps cette date. Le massacre sans aucun doute été traumatisants de Serbes kosovars intervenant en le début de par l’OSCE-KVM au de Racak, le 15 janvier pour les Kosovars serbes. (...) Beau- faveur de leurs voisins pour empê- cours des deux phases 1999, illustre la plongée coup éprouvaient un sentiment d’insé- cher leur expulsion ou leur arresta- l’intervention de son déploiement. Il s’agit de centaines de témoignages dans une violence qui relève du crime de guerre et du crime curité et d’anarchie, de même qu’un tion. individuels, des rapports quotidiens et hebdomadaires des contre l’humanité, et qui devait servir de précédent à un sentiment général d’horreur et d’injus- Au sein des forces armées, aussi, de l’OTAN le représentants des droits de l’homme dans les centres régio- grand nombre d’autres atrocités rapportées à l’OSCE-KVM tice face aux nombreux crimes commis « quelques-uns de [leurs] membres naux et les antennes de la mission sur le terrain jusqu’au dans la période postérieure au 20 mars. contre la population albanaise. » ont agi en conformité avec les prin- 24 mars 1999, 20 mars, ainsi que de 2 764 entretiens réalisés auprès de ré- Autres événements-clés, à cet égard, dans la période anté- Si la participation de civils koso- cipes de protection des civils et, quel- fugiés en Albanie et dans l’ex-République yougoslave de rieure au 20 mars : l’exécution d’Albanais du Kosovo par la vars serbes aux atrocités commises quefois, ont essayé d’empêcher des l’OSCE montre Macédoine. police à Rogovo et Rakovina en janvier ; le déclenchement dans la province a souvent été rap- violations des droits de l’homme ». que l’appareil des « manœuvres d’hiver » de l’armée yougoslave, avec no- tamment le pilonnage de villages et l’expulsion des habi- répressif serbe Les violations des droits de l’homme, tants de la municipalité de Vucitrn/Vushtrri en février et mars ; une offensive militaire et policière à Kacanik en fé- était en place leurs répercussions sur la société du Kosovo, vrier, au cours de laquelle fut employée la tactique qui Après la guerre, consiste à incendier et à détruire les maisons des civils afin avant cette et la carte de ces violations de chasser l’UCK de la place ; une violente intervention de la date, avec son police, enfin, dans un quartier albanais de Pristina début le haro sur les Serbes Les découvertes de l’OSCE-KVM sont présentées sous mars, consécutive au meurtre de deux policiers. De même trois aspects. que les exécutions de Racak, ces événements révèlent les ’OSCE a publié un se- « Toutefois, l’écrasante majorité lot d’exécutions Il s’agit, premièrement, d’une analyse de la nature des vio- graves sévices que les forces yougoslaves et serbes ont fait cond rapport récapitu- des cas concernent des abus à l’en- sommaires lations des droits de l’homme et des lois humanitaires qui subir aux populations civiles. Ils se sont répétés après le lant les différentes at- contre de non-Albanais. (...) Les vio- ont été commises au Kosovo. Ainsi : 20 mars, d’après les récits des réfugiés. L teintes aux droits de lences recouvrent diverses formes : et de procès – Des exécutions sommaires et arbitraires de civils non L’ampleur des violations des droits de l’homme est im- l’homme au Kosovo entre les mois meurtres, viols, passages à tabac, combattants ont eu lieu dans les deux camps durant la pressionnante. On estime à 1 450 000 au moins, soit plus de de juin 1999 (entrée de l’OTAN et tortures, incendies et enlèvements. » truqués période allant jusqu’au 20 mars. Du côté des forces yougo- 90 % de la population civile, le nombre des personnes dépla- retour de la mission de l’OSCE au Les Kosovars serbes « sont les pre- slaves et serbes, la pratique des exécutions de masse comme cées dans ce conflit au 9 juin 1999. Le décompte des morts Kosovo) et octobre 1999. « Des in- miers à souffrir [de ces exactions], instrument de terreur, de coercition et de représailles contre ne fait encore l’objet que d’une estimation, mais la profu- cendies de maisons, des barrages, partant de l’hypothèse (répandue les Albanais du Kosovo était déjà une évidence en 1998, et sion des récits et témoignages confirmant les exécutions in- des arrestations arbitraires, des limi- chez les Kosovars albanais) d’une les événements de janvier 1999 (dont le massacre de Racak), dividuelles ou en groupes qui figurent dans le rapport est ré- tations de la liberté de mouvement, responsabilité collective [serbe].» de même que ceux qui ont suivi, en ont fourni la preuve cho- vélatrice. La violence infligée aux populations est extrême et des traitements discriminatoires sur Elle n’épargne pas « les personnes quante. L’exécution arbitraire de civils a constitué à la fois terrifiante. Les récits des réfugiés fournissent des exemples des bases ethniques dans les écoles, âgées ou les plus vulnérables » alors une tactique dans la campagne d’expulsion des Albanais du sans appel de la nature méthodique et systématique des les hôpitaux, pour la distribution de que l’opinion généralement admise Kosovo et un objectif en soi. actes perpétrés par les forces yougoslaves et serbes, ainsi l’aide humanitaire et d’autres ser- est que « les responsables des atroci- – Les arrestations et détentions arbitraires, tout comme la que de la tolérance de ces dernières face à la totale illégalité vices publics, des expulsions forcées tés commises pendant la guerre ont négation du droit à un jugement équitable, ont été de plus des opérations menées par les paramilitaires et les civils ar- nous rappellent certaines des pires quitté la province ». « Le résultat est en plus utilisées par les organes chargés de l’application de la més, et leur collusion avec eux. pratiques au Kosovo, dans un passé l’exode continu de Kosovars serbes loi, pour supprimer les droits civils et politiques des Albanais La commission des violations des droits de l’homme et récent », souligne Bernard Kouch- vers la Serbie ou le Monténégro, ou le du Kosovo et – s’accompagnant de tortures et de mauvais des lois humanitaires dans le conflit armé interne au Kosovo ner, le représentant spécial du se- déplacement intérieur, inévitable, traitements – intimider l’ensemble de la société albanaise du pour la période où il était sous surveillance de l’OSCE-KVM crétaire général de l’ONU au Koso- vers des enclaves mono-ethniques ». Kosovo. n’a pas été de parti pris. Le rapport dans son intégralité vo, en introduction au rapport. Un autre sujet de préoccupation « Kosovo/Kosova as seen, – Le viol et autres formes de violence sexuelle ont parfois prend en compte les violations commises par les deux belli- Dans de nombreux cas rapportés est « l’intolérance (...) qui a émergé as told ». An analysis of the tenu lieu d’armes de guerre. gérants. Il faut cependant souligner que la conclusion qui par l’OSCE, « il y a de sérieuses indi- au sein même de la communauté al- human rights findings of the – Les expulsions ont été conduites à grande échelle par les s’impose est l’absence absolue d’équilibre ou de correspon- cations sur les responsables de ces banaise ». L’opposition « au nouvel OSCE Kosovo Verification forces yougoslaves et serbes, dans un but stratégique dance dans la nature et l’ampleur des violations des droits de violations des droits de l’homme. Ce ordre, en particulier à l’ancienne Mission, October 1998 évident et en infraction manifeste aux lois et coutumes de l’homme dont sont responsables l’un et l’autre camps. Ceux sont soit des membres de l’ancienne UCK, ou tout simplement un manque to June 1999. guerre. Elles ont souvent été suivies d’une destruction déli- qui ont souffert au Kosovo dans la période sous surveillance UCK, soit des personnes se faisant d’empressement à soutenir sa cause bérée des biens, et du pillage. L’extorsion de sommes de l’OSCE-KVM, ce sont incontestablement les Albanais du passer pour tels, soit des membres a débouché sur des mesures d’intimi- d’argent a été la motivation première des Yougoslaves et des Kosovo par le fait de l’appareil militaire et des forces de sé- d’autres groupes armés albanais ». dation ou de harcèlement ». Serbes qui se sont rendus coupables de violation des droits curité yougoslaves et serbes. de l’homme et des lois humanitaires. Deuxièmement, est considérée la façon particulière dont les violations des droits de l’homme ont été infligées aux Une catastrophe qui a ses racines communautés et aux groupes au sein de la société du Koso- vo. Ainsi : dans un mépris de longue date des droits – Les jeunes hommes albanais du Kosovo en âge de se battre ont été arbitrairement détenus, torturés et exécutés, de l’homme et des libertés fondamentales chacun d’eux étant apparemment perçu comme un « terro- riste » potentiel. Les incessantes violations des droits de l’homme au Koso- – Les femmes ont été mises en situation de grande vulné- vo ont mis fin à la sécurité. La détérioration de la situation, rabilité, et ont fait l’objet de violences en raison de leur sexe. qui a abouti à un conflit armé et à une catastrophe humani- – Des preuves existent qui font frémir d’une volonté d’as- taire, aurait pu être évitée si les autorités yougoslaves et sassiner des enfants dans le but de terroriser les individus et serbes, au lieu de bafouer sans discontinuer les droits de les communautés et d’exercer contre eux des représailles. l’homme aux dépens de la population albanaise au Kosovo « Kosovo/Kosova as seen, as – La communauté serbe du Kosovo a été victime de viola- depuis dix ans, avaient cherché à construire une société ou- told » Part II. A report of the tions des lois humanitaires commises par l’UCK, parmi les- verte et unie fondée sur le respect des droits et des libertés human rights findings of the quelles de nombreuses disparitions consécutives à des en- fondamentales. OSCE Mission in Kosovo, lèvements. Cependant, beaucoup de civils serbes ont June to October 1999. activement participé aux violations des droits de l’homme, Traduit de l’anglais par Sylvette Gleize LeMonde Job: WMQ1101--0015-0 WAS LMQ1101-15 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:10 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0705 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-DOCUMENTS LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 / 15

Août 1999. Pendant les funérailles de trente-sept habitants albanais du village de Duz.

collaborateurs, et détruire les mai- sons pour s’assurer que leurs habi- tants n’y reviendront pas après leur expulsion. » L’offensive de 1998 avait déjà laissé des villages en- tiers déserts, principalement dans la Drenica et le long de la fron- tière avec l’Albanie. Avant et après le 20 mars, « les forces serbes ont extorqué, rançonné et volé des Kosovars albanais (...). Comme pour toutes les autres violations des droits de l’homme et des lois huma- nitaires, le nombre et la gravité des pillages, des mises à sac et des des- tructions de propriétés civiles ont augmenté considérablement après le retrait de l’OSCE et encore plus après le début de la campagne aé- rienne de l’OTAN ». Parmi les mil- liers de témoignages recueillis par l’OSCE auprès des réfugiés, « seu- lement quelques-uns ne men- tionnent pas de telles expériences ».

b Boucliers humains. Des mouvements de population ou au contraire des interdictions de mouvement après le début de la campagne aérienne de l’OTAN, « avaient au moins l’apparence de manœuvres destinées à protéger des sites, du matériel ou du person- nel militaires [serbes ou yougo- slaves] » des frappes aériennes. « Les convois de réfugiés étaient souvent accompagnés de matériels et de personnels militaires, une pratique qui pouvait être motivée par le désir de protéger [ces forces] pendant leurs déplacements. A plu- sieurs occasions, des civils ont été touchés » par l’OTAN qui visait ces cibles militaires. « Les boucliers humains n’étaient pas seulement utilisés pour la pro- tection des attaques de l’OTAN (...) mais aussi pour protéger les forces serbes ou leur donner un avantage « Un mépris croissant pour la vie humaine » lors d’opérations [contre l’UCK]. » D’autres témoignages font égale- b Les violations du droit à la due de ces violences, généralisées été exposées à ces violences de la l’été 1998 a également donné lieu documents étaient falsifiés . » ment état de civils ou de détenus vie contre des civils ou d’autres après le début des bombarde- part de civils, de policiers ou de à des « arrestations massives » et Souvent, durant leur procès, les obligés de marcher dans des personnes n’ayant pas participé ments, de la part des forces de po- militaires. Nombreux sont les té- des détentions abusives dans des prévenus ont affirmé avoir signé champs pour vérifier s’ils étaient activement au conflit – en lice, « principalement » à l’en- moignages de jeunes femmes re- centres improvisés. Que ce soit leurs aveux sous la contrainte ou minés. d’autres termes, les exécutions contre des Kosovars albanais. pérées, choisies, séparées des avant ou après un procès, «les la torture mais « jamais un pré- sommaires ou arbitraires de per- « Infligées par ou avec l’accord convois durant leur exode et vio- principes régissant des conditions sident de cour ou un procureur n’a b Expulsions forcées. Entre sonnes non armées – étaient cou- d’un officiel, ces pratiques sont im- lées pendant plusieurs heures. correctes de détention étaient violés demandé d’enquête complémen- mars et juin 1999, les forces you- rantes dès le déploiement de putables à l’Etat. L’usage de la vio- Quelques témoignages d’une façon criante par les autori- taire » sur les agissements de la goslaves et serbes ont « expulsé l’OSCE/KVM, en octobre 1998. En lence était un élément essentiel du évoquent des centres où des tés serbes et yougoslaves ». police. Les entretiens des préve- par la force et systématiquement » étaient alors responsables les traitement des personnes en garde femmes, détenues pendant plu- L’UCK est également montrée nus avec leur avocat, lorsqu’ils quelque 863 000 Kosovars alba- forces de sécurité serbes, et égale- à vue ou en détention » pour ex- sieurs jours, étaient maintenues du doigt. « Dans un effort d’asseoir étaient autorisés, « devaient se te- nais. 783 000 d’entre eux sont res- ment l’UCK, accusée d’exécuter torquer des aveux ou des infor- dans un état « d’esclaves sexuels ». sa légitimité, l’UCK a créé, très tôt, nir en serbe, étaient systématique- tés, pendant le conflit, en Albanie, des Albanais présentés comme mations. « Les passages à tabac « Comme en Bosnie-Herzégovine, il sa propre police militaire et son sys- ment enregistrés ». en Macédoine ou au Monténégro. des « collaborateurs » de Bel- (...) – à coups de matraque, de est clair que les violences sexuelles tème judiciaire. » Des personnes Parallèlement, « des convois grade. A l’exception du massacre barre de fer, de batte de base-ball, étaient utilisées comme un instru- ont été arrêtées, accusées d’être b Autres formes de persé- comptant souvent plusieurs di- de Racak en janvier 1999, les exac- de chaîne, etc. sur les reins, les ment de nettoyage ethnique. » Par- des « collaborateurs ou des cution. « Au moment de son dé- zaines de milliers de personnes se tions des forces serbes avaient plantes des pieds, les parties géni- fois les viols étaient commis en traîtres » et jugées sommairement ploiement au Kosovo, il existait déjà sont déplacés pendant tout le alors rarement un caractère mas- tales ou la tête – (...) et les tortures public devant une assistance aussi suivant un « code criminel de une limitation générale de la liberté conflit à l’intérieur de la province » sif. Mais après le 24 mars, le Koso- (chocs électriques, mutilations, large que possible dans le « but guerre » établi par la guérilla. de mouvement. Au-delà, des res- (en 1998, déjà, 200 000 à vo a été plongé « dans un état viols, etc.) étaient systématiques d’humilier non seulement la victime L’UCK a toujours refusé à l’OSCE trictions physiques (contrôles 300 000 personnes avaient été dé- d’anarchie par des autorités nor- lorsque les interrogatoires étaient mais également toute la société ko- le droit de venir visiter ses centres d’identité, barrages), cela tenait au placées par les combats entre malement chargées du maintien de menés par la sécurité d’Etat [ser- sovare albanaise ». de détention. climat de terreur existant », créé l’UCK et les forces serbes). « Parti- la loi et de l’ordre [et qui] ont mon- vices secrets] et les unités spéciales par « l’application de mesures [de culièrement après le début des tré un mépris croissant pour la vie antiterroristes. » Ces traitements, b Arrestations arbitraires et b Violations du droit à un sécurité] disproportionnées et ex- bombardements par l’OTAN, la po- humaine et la dignité ». Exécutions parfois fatals, pouvaient durer des détentions. « Des centaines de procès équitable. Au moment de cessivement sévères » donnant à la lice serbe et/ou l’armée, souvent ac- sommaires et arbitraires de Koso- heures, être répétés quotidienne- personnes ont été arrêtées ou pri- la conclusion de l’accord Milose- population le sentiment d’être compagnée de paramilitaires, sont vars albanais devinrent alors un ment. L’OSCE souligne l’« impuni- vées de liberté aussi bien par les au- vic-Holbrooke en octobre 1998, « harcelée ». allés de village en village, de quar- « phénomène généralisé à l’en- té » des auteurs de tels actes me- torités serbes que yougoslaves avec des centaines de personnes La difficulté voire l’impossibilité tier en quartier, dans les villes, pour semble du Kosovo. Dans de nom- nés aussi bien dans les un mépris total des lois locales ou avaient déjà été condamnées ou des Kosovars albanais d’accéder menacer et expulser les Kosovar al- breux cas, durant les expulsions for- commissariats qu’au domicile des internationales. » La déclaration attendaient leur jugement pour aux soins médicaux est une autre banais (...). Ceux qui n’étaient pas cées, nombre d’hommes, albanais, victimes. de l’état de guerre par Belgrade a « terrorisme ou activités subver- forme de persécution. L’un des directement expulsés ont fui à furent rassemblés en un lieu et tués donné des « pouvoirs très larges sives ». Ces délits étaient prévus principaux obstacles concernait cause du climat de terreur provo- arbitrairement ». Cibles privilé- b Viols et autres formes de aux forces de sécurité habilitées à par les articles 125 et 136 du code les risques liés aux déplacements qué par les passages à tabac systé- giées des forces de sécurité : les violences sexuelles. Les viols, in- fouiller les maisons sans mandat de criminel yougoslave et dont dans la province. Une fois hospi- matiques, les harcèlements, les ar- hommes en âge de combattre. dividuels ou collectifs, commis perquisition ou à placer n’importe l’usage « permettait de pénaliser talisés, « les Kosovars albanais restations, les meurtres, les Mais les « bombardements par des représentants des autori- qui en garde à vue, avec ou sans une large gamme d’activités ». étaient systématiquement discrimi- bombardements et les pillages me- aveugles de villages » coûtèrent tés et des paramilitaires étaient motif, pendant trente jours ». L’instruction et le déroulement nés dans leur accès aux soins médi- nés dans la province. » également la vie à de nombreux fréquents avant même l’escalade Même avant cette décision, tout des procès sont dénoncés comme caux ». La situation devait se dé- Le volume du flot de réfugiés innocents. du conflit. « Les jeunes femmes Kosovar pouvait être convoqué violant les règles de base. «Les grader après le 24 mars : malades durant la dernière semaine de L’OSCE dit ne pas disposer d’in- étaient particulièrement vulné- ou arrêté dans la rue par la police principales preuves à charge refusés, personnes hospitalisées mars « laisse penser à une planifi- formation sur d’éventuelles at- rables, quel que soit le lieu [public pour des « entretiens d’informa- consistaient généralement en une expulsées, parfois battues, hôpi- cation de ces opérations . Au total, taques de civils de la part de l’UCK ou privé] où elles se trouvaient et tion » que les autorités n’avaient déclaration faite par les prévenus taux utilisés par l’armée pour en- les chiffres retenus indiqueraient pendant le conflit. l’heure. » Il est trop tôt pour me- pas besoin de justifier légalement pendant l’enquête de police, avant treposer des munitions, snipers que 90 % de la population kosovare surer l’ampleur de ce phénomène, et durant lesquels, dans de nom- consultation des avocats de la dé- postés sur les toits... a été déplacée en 1999. Les Koso- b Tortures et mauvais traite- mais, durant le conflit plus encore breux cas, « les violences étaient fense. Certaines preuves étaient vars albanais étaient la cible des ments. Le rapport souligne l’éten- qu’avant, les jeunes femmes ont l’usage ». L’offensive serbe de montées de toute pièce (...) et des b Destructions délibérées de expulsions en raison de leur appar- propriétés civiles, pillages, tenance ethnique (...). Il n’apparaît Photographies mises à sac. A partir du 20 mars, pas clairement si l’objectif était [de ces actions étaient des « caracté- les] expulser du Kosovo, d’en ré- Karim Ben Khelifa ristiques de l’action des forces duire seulement le nombre (...) ou serbes et yougoslaves ». Elles sui- de nettoyer des zones abritant ou b vaient un triple objectif : « Affai- aidant l’UCK, ou suspectées de le blir la population kosovo-alba- faire ». Page de gauche : le flux naise, procurer un bénéfice continu de tracteurs additionnel et incitatif aux mili- Pages réalisées par transportant des réfugiés taires, forces de sécurité et leurs Christophe Châtelot kosovars entre la frontière de Morina et Kukës, pendant l’exode de mars 1999.

Mars 1999, à Morina. Ils ont fui leur maison, détruite par l’explosion d’obus d’artillerie.

Velika Krusa et Mala Krusa, juin 1999. Un jeune garçon erre dans les ruines de sa maison. Séparé de sa famille, il s’est caché aux alentours du village où des dizaines d’hommes furent mitraillés et brûlés par les paramilitaires et les habitants serbes. LeMonde Job: WMQ1101--0016-0 WAS LMQ1101-16 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:23 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 25Fap: 100 No: 0706 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 HORIZONS-CONFÉRENCES

Jean-Claude Mounolou, professeur de biologie Préserver et amplifier la biodiversité La variété du monde vivant offre des ressources indispensables à l’humanité, qui a appris à l’enrichir et à la renouveler. Les gènes, les espèces et les écosystèmes doivent donc être soumis à un encadrement juridique qui garantisse l’avenir des générations futures Dans la série des leçons propo- général, de moins d’une année. nion, ces tempêtes sont absolu- souveraineté des Etats sur la diver- sées par l’Université de tous les Certes, il y a des micro-organismes ment indispensables au maintien sité biologique qui est sur leur ter- savoirs chaque jour de l’an 2000, qui vivent quelques dizaines de mi- d’une biodiversité dynamique. ritoire. Ce qui veut dire que ce Jean-Claude Mounolou, profes- nutes ou quelques heures, des vé- (...) Alors, quelle démarche pro- n’est plus un patrimoine commun seur de biologie à l’université gétaux qui sont annuels, d’autres poser ? Nous proposons d’évaluer de l’humanité. Il est vrai que le mot d’Orsay, a qui sont bisannuels, d’autres qui la biodiversité, de regarder com- « souveraineté » ne veut pas dire prononcé, sont pérennes. Nous sommes par- ment elle évolue et de traiter cette « propriété ». D’où un champ de jeudi 6 jan- mi les espèces qui vivent relative- question-là dans nos décisions so- conflits extraordinaire. Mais c’est vier, une ment longuement. Les arbres en- ciales et politiques en fonction de cela que nous vivons aujourd’hui, conférence core plus. Les mêmes livres nous notre perception et de nos hiérar- exacerbé par la mondialisation. sur la biodi- disent que tous ces individus sont chies de valeurs. Cela passe aupa- Qu’est-ce qu’on vend ? Qu’est-ce versité, dont génétiquement différents. Chacun ravant par des inventaires, des ob- qu’on échange ? Qui a les droits ? nous pu- de nous, certes, se reconnaît servatoires, des systèmes de Qui échange les droits et selon blions de larges extraits. Il es- comme partie prenante d’une es- conservation, cela passe par des quels régimes ? time que la diversité du vivant, pèce, mais sait aussi qu’il est dif- ingénieries de gestion et d’admi- Enfin, nous vivons une situation menacée d’épuisement par férent de son voisin, de son père, nistration. Il est clair que, si nous dans laquelle sont apparus aussi l’évolution économique du de sa mère, sait que ses enfants lui devons être plus nombreux sur des espaces de liberté nouveaux. monde, doit être la plus riche ressemblent sans être identiques à cette planète, non seulement il D’abord, pour les Etats, qui ont vu possible, afin de répondre aux lui. C’est donc clair : cette biodi- faut accompagner cette préserva- leur souveraineté reconnue, mais besoins des hommes. versité bouge tout le temps. C’est tion de la diversité biologique mais aussi pour les citoyens. ce que j’appelle un « système en aussi nous avons intérêt à l’ampli- Dans cette nouvelle situation, je La biodiversité ne fait pas l’objet devenir ». fier, pour qu’elle soit la plus riche vois trois tendances se dessiner. La d’une discipline scientifique à pro- Pourquoi alors vivons-nous une possible, pour elle-même et peut- première est celle du biologiste qui prement parler, elle est à un carre- période de tension, d’inquiétude, à être aussi pour nous. s’intéresse à ses petites plantes ou four entre les disciplines-sciences propos de cette biodiversité ? La biodiversité est en train de re- à ses petits animaux et qui biologiques, sciences physico- Parce que les temps de cette bio- cevoir un encadrement juridique. constate l’effacement de l’idée de chimiques, sciences humaines et diversité sont clairement différents Le droit et les écosystèmes, c’est conservation statique, la priorité sociales. La biodiversité, c’est la du rythme et du temps de la vie une vieille histoire. C’est ce que donnée à une conservation dyna- variété du monde vivant autour de économique actuelle. Nous vivons j’appelle l’histoire de l’approche mique. Notre société va déjà dans nous : les arbres, ceux qui ont subi à un rythme beaucoup plus rapide environnementale. Le droit de pro- ce sens-là. la tempête mais aussi ceux qui y que celui de la biodiversité, nous priété est très ancien et il a des D’autre part, ce sera à nous de ont résisté, les poissons, qui vont accélérons les choses. Est-ce que conséquences sur la biodiversité : faire ce qu’il faut, c’est-à-dire à po- se trouver prisonniers dans des nous lui laissons le temps de se re- droit de propriété foncière privée ser la question : où sont, dans le mares quand les crues seront ter- nouveler, d’être toujours à la dis- et publique. Il est dans notre code, futur, la justice et l’équité ? Com- minées, les microbes, les virus, les position de l’homme ? Ce faisant, mais il existe aussi un code rural ment sont partagés les pouvoirs prions. Cette biodiversité a des je prends une position idéologique qui définit les usages, un droit de la des individus, les pouvoirs des fonctions. D’abord, pour chacun en mettant l’homme au milieu. En mer, dont on sait qu’il est parfois faibles et les pouvoirs des puis- de nous, c’est une ressource dans ai-je le droit ? bafoué. A l’intérieur de ce corps ju- sants ? Qui prendra en charge les la vie quotidienne. Nous avons be- Cette biodiversité n’est pas dis- ridique ont été définis par nos pré- coûts ? Qui gérera le patrimoine ? soin de manger, de nous vêtir, de tribuée de façon homogène : la décesseurs, par nos pères, par SIGG DESSIN IVAN Enfin, s’il y a eu un réel progrès nous chauffer. C’est une ressource flore de montagne n’est pas la flore nous-mêmes quand nous votons, dis pas que c’est bon ou mauvais, nous ne les voyons pas avec nos des connaissances, notamment sur susceptible d’épuisement, mais des plaines, la flore du petit square des droits et servitudes parti- je dis que c’est une question de yeux. Nous ne nous y sommes les gènes, les gènes ne sont pas c’est aussi une ressource que devant le CNAM n’est pas la flore culiers : les droits de chasse, le ré- perception. Nous n’avons pas la donc pas intéressés comme aux la- tout. Ce ne sont pas les gènes qui l’homme a appris à renouveler et à que vous trouverez, par exemple, gime des eaux qui règle la vie de la même attitude vis-à-vis d’espèces pins ou aux chênes. Depuis très font les hommes ni les citoyens. enrichir. C’est également un sur les bords de la Méditerranée, diversité aquatique mais aussi de que nous assimilons à nous- longtemps, ils sont cependant sou- De ces connaissances sur les gènes, champ d’activité et de profit pour maintenant que l’homme a mis du l’agriculture. Nous avons défini mêmes et vis-à-vis d’autres. Le mis aux droits de brevets. Ils ont comme de celles qui concernent le la société. C’est enfin une image de béton et des géraniums partout. des mesures collectives de protec- nounours de nos enfants, nous al- vécu une vie juridique, depuis la fonctionnement des organismes, nous-mêmes et des autres êtres vi- Ce sont pourtant des milieux tion et de conservation. Nous lons le défendre tout en piétinant fin du siècle jusqu’à récemment, nous aurons besoin pour vants dans une vision éthique, qui vivants, bien structurés, bien orga- avons un Conservatoire du littoral. gentiment les plantes protégées de différente de celle des plantes et construire nos ingénieries, nos implique des droits et une éduca- la flore pyrénéenne. Visiblement, des animaux. projets – et aussi pour pouvoir, à tion (...). nous n’avons pas le même senti- Aujourd’hui, se produisent des tout moment, les remettre en D’un point de vue plus scienti- JEAN-CLAUDE MOUNOLOU ment pour l’ours que pour cer- conflits. Nous venons de vivre une cause. fique, la lecture de livres écrits par taines petites plantes discrètes. quinzaine d’années durant les- des gens compétents me donne le a Né le 21 septembre 1940 à Bordeaux, Nous n’avons pas non plus de sen- quelles j’ai le sentiment d’avoir vé- Jean-Claude Mounolou vertige : vertige du temps et ver- titulaire d’un diplôme d’ingénieur timents très gentils pour protéger cu trois événements majeurs. tige des nombres. Dans les recen- agronome, d’une licence ès sciences et l’agent de la tuberculose. Pourtant, D’abord, même si elle est in- sements sont répertoriées d’un doctorat d’Etat, Jean-Claude c’est un être vivant, lui aussi. Nous complète, la maîtrise des gènes. De Programme 1 600 000 espèces, mais le total es- Mounolou est professeur de biologie avons donc des espèces en voie de la matérialité de l’ADN aux timé est probablement dix, voire générale à l’université Paris-Sud-Orsay et disparition, des espèces protégées, technologies classiques de géné- des conférences cent fois supérieur. Vertige devant directeur du centre de génétique un droit, des classements, des me- tique et de génie génétique, on est l’inconnu. A peine quelques mil- moléculaire du CNRS à Gif-sur-Yvette. sures. passé à la brevetabilité des sé- Janvier. Le 12, Vincent Courtillot, liers de ces espèces sont de façon Spécialiste de génétique moléculaire des Reste à parler du droit et de l’ap- quences, des procédés, et à une La dynamique du globe directe ou indirecte sous la tutelle relations nucléo-mitochondriales, il a proche génétique. Depuis le néoli- évolution du concept de ressource contrôle-t-elle l’évolution des de l’homme. Le reste, est-ce une ri- publié de nombreux articles dans des thique, les agriculteurs ont fait de génétique, puisque, si vous pensez espèces ? Le 13, Sylvie chesse ? Est-ce un fardeau ? Faut-il revues savantes. Depuis 1995, ses travaux l’approche génétique sans le sa- en termes de gènes, vous pouvez Jousseaume, Climats et paysages en chercher d’autres ? DR portent sur la diversité biologique, ou voir : ils ont domestiqué les plantes vous interroger. Quelle est la res- de l’ère préhistorique. Le 14, Pierre Le vertige s’accroît si je parle en biodiversité, le lapin européen, les plantes (...). En 1966, à une période de source ? Est-ce la plante ? Est-ce Cartier, Mathématiques et réalité. termes de renouvellement. Les pa- transgéniques et les ressources génétiques. gloire et d’activité économique, l’ADN ? Est-ce le procédé ? Est-ce Le 15, Daniel Parrochia, léontologues, les biologistes de l’Etat français a fait une loi sur celui qui a acheté le procédé ? L’expérience dans les sciences, l’évolution nous enseignent que la l’élevage et l’encadrement de l’in- C’est le débat aujourd’hui. modèles et simulation. Le 16, Jean demi-vie moyenne d’une espèce à nisés. Les biologistes nous disent Même l’Europe s’en est mêlée, sémination artificielle. Notre pays En parallèle, nous avons vécu Gayon, La théorie de l’évolution. Le la surface de la planète est de que ces sites de biodiversité sont avec la directive « Habitats ». Je a fait ainsi de la génétique animale, une révolution de notre perception 17, Gilles-Gaston Granger, l’ordre du million d’années. A des mosaïques plastiques, qui se n’ai pas besoin de vous dire les encadrant sa production de lait et du statut juridique du monde bio- Rationalité et raisonnement. Le 18, comparer aux trois et quelque mil- déforment. Nous l’avons vu avec la conflits qui existent avec les chas- sa production de viande dans des logique. Avant 1992, la diversité Pierre Boistard, Expertise liards d’années que la vie a déjà vé- tempête. Nous avons pensé que seurs. systèmes réglementaires. biologique était définie comme un scientifique et débat démocratique. cu sur la Terre. Ce qui veut dire cette tempête était terrible, et elle Ce droit a aussi été construit par Pour ce qui concerne le monde patrimoine commun de l’humani- qu’il en est passé des espèces sur l’a été pour les hommes, elle l’a espèces. Les sensibilités ont beau- microbien, les choses sont diffé- té. L’Unesco l’écrit ainsi dans ses Les conférences sont données au les sites sur lesquels nous vivons ! peut-être été aussi pour les plantes coup changé. Le loup, au temps de rentes parce que ces petits objets chartes. Vient 1992, la conférence Conservatoire national des arts et Si je m’intéresse maintenant aux – elles ne nous l’ont pas dit –, mais la guerre de Cent Ans, était une es- vivants, bien qu’ils représentent en de Rio : la biodiversité est en dan- métiers, 292, rue Saint-Martin, individus, vous trouverez que la nous savons que, dans un autre pèce bannie. Nous cherchons au- masse la moitié du protoplasme vi- ger. La Convention, qui a force de 75003 Paris, à 18 h 30 en semaine, à vie moyenne d’un individu est, en territoire national, l’île de la Réu- jourd’hui à le réintroduire. Je ne vant sur la Terre, sont si petits que traité international, reconnaît la 11 heures les samedis et dimanches.

Raymond Barre, maire (UDF) de Lyon, au « Grand Jury RTL-“Le Monde”-LCI » « M. Jospin est le chef du gouvernement. Il lui appartient de diriger la politique du pays » « La croissance très forte que peut toujours y avoir une catastro- même légèrement inférieur. Mais son autorité et son rôle en invo- hommes ne tirent pas toujours sident des Etats-Unis. Ce n’est pas connaissent l’Europe et la France phe, mais on ne la voit pas à brève nous n’irons pas plus bas, parce quant l’intérêt général, mais ce type de conclusion... possible. Evidemment, le septennat est-elle, selon vous, durable ? échéance. que les rigidités de notre économie M. Jospin, de son côté, est le chef – Oui, il n’y a que le général non renouvelable est peut-être la – Je le pense. Il y a deux ans – L’accident auquel on a assisté l’empêchent. Si nous avions une du gouvernement. C’est à lui qu’il de Gaulle qui l’ait fait. formule qui concilie une certaine qu’on m’annonce, régulièrement, est-il inquiétant pour les mar- autre politique en matière de appartient de diriger la politique – Faut-il donc modifier la durée et le fait qu’au bout d’un cer- que la croissance va s’interrompre chés financiers ? charges sociales, de réglementation du pays. Constitution pour rétablir l’esprit tain temps il faille quitter la fonc- aux Etats-Unis, que l’Europe va se – Cet accident est bienvenu ! Il du travail, de flexibilité, je suis – Que faire aujourd’hui ? At- de la Ve République ? tion. ” Et puis il s’arrête. Je le vois trouver dans une situation épou- était indispensable qu’après le der- convaincu que nous pourrions aller tendre ? – Tout le monde parle du quin- encore. Il me tapote sur l’épaule et vantable et que le Japon a touché nier mois, où nous avons vu la vers un taux de chômage qui serait – C’est bien connu : dans la vie quennat, mais ceux qui ont dit il me dit : “ Mais, monsieur Barre, le fond. Je dis, régulièrement, le Bourse monter dans des conditions de l’ordre de 7 %, peut-être 6 % ! politique, lorsqu’on peut avoir le qu’ils mèneraient à bien cette ré- vous verrez, vous n’imaginez pas : contraire. Quand on a examiné ces tout à fait exubérantes – dirait – Le premier ministre dit : “ Le pouvoir pour soi tout seul, on le forme ne l’ont jamais fait. Pour- sept ans, c’est bien court ! ” économies, on sait très bien quelles M. Greenspan – et irrationnelles, il gouvernement fait tout. ” Le pré- prend ; lorsqu’on ne peut l’avoir quoi ? Parce que, quand vous avez – Les élections législatives au- sont les forces qui sont en jeu. Ce y ait une correction. Vous remar- sident de la République dit : pour soi tout seul, au moins, on le une fonction, vous vous dites : ront lieu, en 2002, avant la pré- sont des forces qui agissent lente- querez d’ailleurs que cette correc- “ Mais l’intérêt général, c’est partage. Eh bien, la cohabitation “ Pourquoi l’abréger, alors que j’ai sidentielle. Faut-il inverser cet ment, mais de façon inexorable, si tion n’a pas été très forte, de moi. ” Qui a raison ? c’est ça : on partage le pouvoir. sept ans ? ” Et lorsque vous ordre ? je puis dire. La croissance améri- l’ordre de 7 % à 8 %. A mon avis, – Le président de la République a – Cette cohabitation doit-elle contemplez une fonction que vous – Il faut, pour cela, un accord caine se poursuit – elle aura peut- nous devrions avoir une correction été élu par les Français. Il a des aller à son terme ? pouvez avoir, vous vous dites : entre le président de la République être un léger ralentissement cette de l’ordre de 15 %. fonctions qui sont clairement défi- – Pourquoi voulez-vous qu’elle “ Pourquoi demander cinq ans, et le premier ministre. Si le pré- année –, l’Europe est en train d’en- D’une manière générale, nous nies par la Constitution. Il se n’aille pas à son terme ? alors que je peux avoir sept ans ? ” sident de la République et le pre- trer dans ce grand mouvement de entrons dans une période qui va trouve, à l’heure actuelle, dans une – La question est : quel est » J’ai eu un jour une conversa- mier ministre sont d’accord, il n’y a croissance. être favorable, tant sur le plan de situation difficile, puisqu’il n’a pas votre souhait ? tion avec François Mitterrand. Il pas de raison pour que les Assem- » Tout cela tient aux technolo- l’économie réelle que sur celui de de gouvernement, ni de majorité, – Mon souhait, c’est celui que je était question du quinquennat et blées ne suivent pas. Mais c’est l’af- gies de l’information, à l’origine l’économie financière. qui puissent conduire la politique à verrai se réaliser au lendemain du reste, et il me demandait mon faire du président de la République d’innovations qui touchent non – Moins de 10 % de chômeurs à laquelle il aspire. d’une élection où le chef de l’Etat sentiment. Je lui ai dit : “ Monsieur et du premier ministre, pas la seulement toute l’économie, mais la fin de l’année, dit M. Sautter, »La Ve République, c’est le constate qu’il ne peut plus gouver- le président, je suis pour le septen- mienne. » toute la société, et qui en- est-ce un objectif envisageable ? couple président-premier ministre, ner parce qu’il ne peut pas nom- nat non renouvelable. ” Il réfléchit traînent un accroissement massif – C’est tout à fait possible. Sur appuyé sur une majorité. Bon, cela mer son gouvernement, parce qu’il et il me dit : “ Le quinquennat, je Propos recueillis par de la productivité. Je crois donc les deux ou trois ans à venir, nous n’existe pas aujourd’hui. Le pré- ne peut avoir une majorité. Dans suis contre, parce que je ne veux Patrick Jarreau, que nous allons bénéficier d’une pouvons tomber à un taux de chô- sident de la République s’efforce ce cas-là, il s’en va. pas que le président français se Olivier Mazerolle croissance durable. Bien entendu, il mage de l’ordre de 9 %, peut-être de maintenir autant que possible – L’histoire prouve que les trouve dans la précarité du pré- et Pierre-Luc Séguillon LeMonde Job: WMQ1101--0017-0 WAS LMQ1101-17 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:10 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0707 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 / 17 Après la tempête : La poudrière territoires contre réseaux ? ivoirienne par Jacques Lévy par Michel Galy ANS les zones où c’est simplement la possibilité re- Quel enseignement tirer de ces Le débat ne fait que commencer IEN des chercheurs en pieds et poings – depuis le gouver- elle s’est produite, la confirmée d’un accès au monde de constatations ? L’idée qu’il y aurait en France. Longtemps, les dispo- sciences sociales ou nement Balladur – en soumettant D double tempête de la ville, qui est devenu leur ré- ici encore une « exception fran- sitifs constitutionnels, électoraux B politiques connais- d’avance son action à celle du FMI l’après-Noël a frap- férent quotidien. çaise » prenant provisoirement et fiscaux organisaient automati- sent les données de la et de la BM, a contribué aussi à pé indistinctement tout le monde, Du coup, on voit mieux appa- l’allure d’une fatalité – d’une tragé- quement les transferts financiers longue stabilité ivoirienne mais fermer le jeu politique. Des priva- villes et campagnes, bourgs et mé- raître une opposition majeure de die – française ? Sans doute pas, au profit des zones à faible densi- aussi la montée d’inquiétantes lo- tisations hâtives assorties de licen- tropoles. Paris lui-même n’a nulle- l’espace français entre territoires car l’action des hommes sur leur té au nom d’une ruralité fonda- giques de division. La Côte ciements au profit de proches du ment été épargné. Cependant, à et réseaux. Les zones à faible den- espace se déplace rapidement du trice et d’un intérêt supérieur de d’Ivoire était non seulement une régime ou de grands groupes fran- mesure que le paysage devient sité constituent, plus que les registre de la contrainte vers celui l’Etat, sans vraiment demander « kleptocratie » bien rodée mais çais comme Bouygues et Bolloré plus net, une différenciation claire autres, le domaine des réseaux, de la liberté. leur avis aux intéressés. Une telle aussi le lieu d’une cascade de re- suscitent toujours une sourde hos- de l’espace français se fait jour. avec ses lignes et ses points. Dans un monde mobile, qui est conception ne fait plus sens au- distributions, un pays stabilisé par tilité dans le pays. Le putsch, s’il a Dans les grandes villes, il s’agissait Lorsque le vent a soufflé, les aussi une société d’acteurs, où l’as- jourd’hui. un « caciquisme » contrôlé du été mené contre un pouvoir déli- pour l’essentiel, dix jours après routes et les voies ferrées, les signation à résidence, caractéris- Faut-il, ces prochaines années, sommet jusqu’au moindre village, quescent, traduit aussi l’échec l’événement, de réparer les toits et lignes électriques et télépho- tique des sociétés rurales, laisse puiser dans les finances publiques équilibré par un savant dosage po- d’un néolibéralisme sauvage pro- de restaurer les jardins publics. les dizaines de milliards néces- litique d’ethnies, de régions, de voquant une paupérisation crois- Dans les parties les moins peu- saires pour mettre à l’abri d’une secteurs d’activité. Système fonc- sante. plées du territoire concerné, on at- Avec ses immenses étendues sous-peuplées, prochaine tempête 5 % ou 10 % tionnant « à la rente foncière » ca- Le passé ne met pas les nou- tendait toujours l’électricité et/ou des habitants qui ont, pour une fé-cacao... ou au détournement de veaux acteurs à l’abri des diffi- le téléphone. la France marque une fois de plus petite part au moins, choisi de l’aide au développement. cultés à venir. Avant de prendre le Deux constats s’imposent. vivre dans des zones à risque ? Chacun connaissait aussi les pe- rôle d’un démocrate en exil, D’abord, la concentration protège. sa différence, et la fragilité Quelle que soit la réponse, elle se- santeurs politiques du « triangle M. Ouattara a représenté aussi la Dans les villes, les lignes élec- ra légitime si on se donne le ivoirien », entre pôles ethnico-ré- domination d’une technocratie triques peuvent être enterrées à d’une partie importante de son territoire temps de poser la question. gionaux alliés ou rivaux. Prépon- volontiers méprisante et parfois des prix abordables et, plus géné- Le point d’équilibre entre, d’une dérance akan-baoulé (ethnie du répressive, mettant en coupe ré- ralement, les actions d’équipe- part, la protection d’identités esti- Centre, d’où venaient les prési- glée le pays au profit de proches ment, de maintenance ou de re- niques, les émetteurs de radio, de peu à peu la place à un habitat mables et d’un patrimoine cultu- dents Houphouët et Bédié) dans ou de l’extérieur. Le « sauveur ivoi- construction sont immédiatement télévision et de téléphonie mobile choisi, l’idéal d’égalité prend de rel remarquable et, d’autre part, l’appareil d’Etat, par le biais de rien », le général Robert Gueï, ori- plus faciles car, desservant à coût ont soudain, par leur éclipse, cou- plus en plus la forme de l’équité. l’aide au développement de la so- l’ex-parti unique, le PDCI. In- ginaire du Nord-Ouest, n’a-t-il pas égal davantage d’usagers, elles pé ces lieux du reste du monde. La solidarité collective se combine ciété et de ceux qui, en son sein, fluence krou, de l’Ouest ivoirien sur la conscience la répression sont économiquement mais aussi L’autre manière de fabriquer de de manière beaucoup plus en ont le plus besoin ne peut être en général – et bété en particulier sauvage d’événements étudiants socialement plus rentables. l’espace, le territoire, offre conti- complexe avec la responsabilité in- fixé dans l’absolu. Définir ce point (ethnie de Laurent Gbabgo du en mai 1991 ? A l’époque, le colo- Avec ses immenses étendues nuité et contiguïté là où les ré- dividuelle et, parfois, s’y mêle inex- d’équilibre, c’est précisément ce Front populaire ivoirien) dans l’ar- nel Gueï dirigeait les paras- sous-peuplées, la France marque seaux sont discontinus et la- tricablement. que l’on peut attendre du poli- mée. Succès en affaires et bonne commandos et l’attaque par ses une fois de plus sa différence, et la cunaires. Les territoires Sur chaque dossier, la société tique comme mise en scène dyna- implantation dans la capitale soudards de la cité universitaire de fragilité d’une partie importante permettent des cohésions et des politique, électeurs compris, est mique de mésententes réduc- (60 % de la population) des Yopougon s’était soldée par la dé- de son territoire. Grâce à ses sécurités plus faciles à produire et alors invitée, sur un mode à la fois tibles. Quel espace français « dyoula » nordistes et musul- fenestration d’étudiants, le viol fortes densités, l’Allemagne peut, à maintenir. Dans les sociétés plus précis et plus pressant, à se voulons-nous ? Que sommes- mans qui soutiennent massive- systématique de jeunes filles et elle, enfouir les deux tiers de ses contemporaines, les territoires se prononcer sur la part de la collecti- nous prêts à faire pour qu’il ad- ment l’ex-premier ministre Alas- des violences sanglantes à la libé- lignes moyenne et basse tension trouvent dans les villes et plus spé- vité et la part de l’individu, le rôle vienne ? sane Ouattara et son parti, le rienne. Bien qu’il ait refusé plus quand, en France, on en est au cialement dans les villes qui de l’autonomie locale et celui des Nous sortons dans l’âge des ap- RDR. La dichotomie Ouest-Est tard de faire donner l’armée quart. conjuguent le mieux densité et di- subsidiarités régionales, nationales partenances imposées et méca- – porteuse d’alternance – cède contre l’opposition, cette expé- Ensuite, ce qui ressort, c’est que versité. La ville a, elle aussi, besoin ou européennes qui la complètent niques pour entrer dans celui des dangereusement le pas au- rience peu civile laisse des inquié- le rural n’existe plus. Les petits de réseaux, mais ceux-ci sont alors dans l’équipement et l’entretien du solidarités discutées et délibérées. jourd’hui à un clivage Nord-Sud tudes sur son pouvoir récent. pays ruraux atteignaient l’équi- maillés, capillaires, redondants, en territoire. Le débat que la déléga- La tempête apporte une « révéla- – dont l’antagonisme ethnico-reli- libre lorsqu’ils s’approchaient de sorte que, à partir d’un point – un tion à l’aménagement du territoire tion » au sens photographique du gieux serait à terme le plus redou- l’autarcie, obtenue, pour l’essen- quartier, un îlot –, ils permettent et à l’action régionale (Datar) et la terme : une image, devenue pour table. Le nouveau bloc tiel, par la production agricole. Or des contacts sociaux fiables et ministre de l’aménagement du ter- un instant hyperréaliste, de notre Félix Houphouët-Boigny alliait il y a désormais dans ces cam- stables dans toutes les directions : ritoire et de l’environnement ont géographie commune. Et, à ce une légitimité anticoloniale à une historique pagnes très peu d’agriculteurs et, ils rendent justement possible une lancé sur les « schémas de service » titre, une invitation à réfléchir aux habile politique de stabilisation eux-mêmes comme les autres, « territorialisation » alors même a bien intégré cette nouvelle dé- géographies désirables. interne. Henri Konan Bédié, héri- en Côte d’Ivoire vivent dans un univers pratique et que, là où la population manque marche visant la justice spatiale en tier autoproclamé en 1993, a choisi mental où les échelles pertinentes pour les activer, les réseaux sont arbitrant les évaluations, éventuel- jusqu’au bout l’exacerbation des est celui de tous se sont multipliées, et élargies, jus- peu connexes, tendus, soumis au lement contradictoires, que font Jacques Lévy est géographe, conflits et la destruction continue qu’à la planète. Ce que demandent moindre incident. Quand l’in- les habitants sur ce qu’ils exigent professeur à l’université de Reims de la légalité étatique. On sait les exclus ces populations dispersées mais cident est majeur, c’est la catastro- de la société et ce qui appartient à et à l’Institut d’études politiques de comment, contre le panafrica- urbaines par leur mode de vie, phe. leur propre décision personnelle. Paris. nisme houphouétiste, a été déve- – et peut-être loppé récemment le concept de l’« ivoirité », plus basé sur le sang de tous les dangers que sur le sol, à relents xéno- phobes et anti-islamistes. Les résultats ne se sont pas fait En brousse les revanches des attendre : expulsion ou massacre hommes de l’Ouest, bétés en par- D’un continent à l’autre par les autochtones, en novembre ticulier, pourraient être plus dures. par Patrick Lagadec et Erwann Michel-Kerjan dernier, de milliers de Burkinabés Les campements baoulés, installés et de Maliens des forêts de l’ex- à l’écart et aujourd’hui très vulné- AYSAGES de désola- de glace relevée était de deux à des efforts sur toute l’Amérique Les actions de cette commission trême Ouest. Des journaux ou ra- rables, avaient essaimé en s’ap- tion à perte de vue, trois fois supérieure aux normes du Nord. En France, les agents ont été multiples : 64 audiences dios bédiéistes distillaient en effet puyant implicitement sur le pou- P 3 000 km de lignes du de sécurité en vigueur. A en juger d’EDF sont sur le terrain depuis le publiques et autres forums ci- à longueur de pages ou d’émis- voir présidentiel. Les titres réseau électrique dé- par les archives météorologiques, début de la catastrophe et toyens ont été menés pour sions, à la rwandaise, le venin anti- fonciers transactionnels risquent truites, 3 millions d’habitants pri- qui remontent au début des an- œuvrent, avec une mobilisation à consulter la population et les or- « allogènes ». Mais les événe- d’être de peu de poids si les auto- vés d’électricité, plus de nées 50, cette tempête nord-amé- l’échelle de l’Europe, à un réta- ganismes représentatifs des sec- ments actuels s’inscrivent aussi chtones veulent reprendre leurs 700 communes touchées, ricaine avait été considérée blissement rapide du réseau, teurs sinistrés ; de très nom- dans une logique de répétition et terres, de gré ou de force. 30 000 entreprises contraintes comme la « tempête du siècle ». même si 370 000 foyers étaient breuses séances de travail ont un continuum de violences, civiles Le nouveau bloc historique ivoi- d’interrompre leur activité, effet Ici, la tempête qualifiée d’« histo- toujours privés d’électricité une réuni les membres de la Commis- puis militaires. rien est celui de tous les exclus – et en cascade sur les réseaux vitaux rique » par Météo-France a égale- semaine après le début des événe- sion, les ministères, les municipa- D’autres lynchages ont eu lieu, peut-être de tous les dangers. In- (eau, raffineries, transport, télé- ment placé les spécialistes en « li- ments. lités et les différentes entreprises – gestion de crise très houphoué- tellectuels prolétarisés, chômeurs, communications), 15 milliards de de services, plus de 60 experts ca- tiste – contre les ressortissants des « compressés » de la fonction pu- francs de dégâts et 30 morts : le nadiens et internationaux ont par- pays limitrophes. On a connu blique s’allieront-ils pacifique- bilan est catastrophique. Malgré Une question légitime après la tempête ticipé à ce retour d’expérience ap- d’autres coups de sang de l’ar- ment aux ressortissants de l’Ouest les apparences, nous ne sommes profondi en présentant leur mée : mal payés, les militaires de et du Nord ? Les classes pas en France, mais en Amérique de verglas de janvier 1998 au Canada : analyse technique, dont les résul- base avaient déjà pris la rue et moyennes, laminées par l’ajuste- du Nord en janvier 1998 : le Cana- tats font partie intégrante d’un l’aéroport comme en 1992. La ment, sont en ville les plus acti- da vient de vivre la plus grave un tel événement peut-il se reproduire rapport final publié l’été dernier. « non- participation active » du FPI vistes : l’attente populiste d’un tempête de son histoire. Elle a oc- Au travers de ce rapport, « près pendant la dernière élection pré- homme présidentiel réglant toutes casionné non une « panne » mais dans un futur proche ? de 500 avis, conclusions et re- sidentielle – truquée par avance – les attentes risque d’être déçue. la destruction d’une partie du ré- commandations ont été formulés, préfigure les troubles actuels : les Une alliance militaires-techno- seau électrique de la province du toujours dans la perspective que le rixes interethniques dans les quar- crates qui se dessine ou un pou- Québec. mite de connaissance », selon Il est beaucoup trop tôt pour Québec soit mieux préparé pour tiers populaires d’Abidjan ont pré- voir dyoula reprenant les an- Après les tempêtes qui ont rava- l’expression d’un prévisionniste. dresser un bilan de la tempête en faire face à un prochain sinistre ». cédé le coup d’Etat. ciennes clientèles et le soutien gé l’Europe de l’Ouest, nous ne La réaction de la compagnie Europe. Trop tôt aussi pour analy- Les examens et propositions Les vertueux donneurs de le- baoulé favoriseraient la montée pouvions manquer de faire un pa- québécoise qui distribue l’électri- ser nos vulnérabilités face à des ont deux thèmes principaux : çons de l’heure, bailleurs et Etats des périls. rallèle entre les deux événements. cité, Hydro-Québec, a été très ra- catastrophes d’ampleur inédite – le développement d’une occidentaux, ne récoltent-ils pas, Partout « la nouvelle génération « Catastrophe historique » dans pide. L’effort d’équipe déployé – qu’il s’agisse du réseau élec- culture de sécurité civile impli- eux aussi, ce qu’ils ont semé ? Si la de dirigeants africains » que chacun des cas, solidarité remar- par les salariés pour remettre en trique ou de tout autre infrastruc- quant tous les partenaires ; Côte d’Ivoire ne reçoit pas plus de croyaient avoir identifiés les Etats- quable, réparation du réseau élec- place le réseau a été très soutenu. ture essentielle. Côté canadien, – la sécurité du réseau élec- un dixième des prêts déjà consen- Unis a fait long feu. Museweni, trique – les similitudes ne Les employés d’Hydro-Québec deux ans jour pour jour après la trique, en repensant la configura- tis, c’est que les institutions de Kagame, Kabila ne sont plus des manquent pas, même si, hélas, le ont travaillé sans relâche pour ré- « crise du verglas », quelles leçons tion générale du réseau et en Bretton Woods n’ont jamais porté références à Washington. L’arro- bilan est ici bien plus lourd. tablir des légions de lignes en- ont été tirées de l’épreuve ? améliorant ses caractéristiques. dans leur cœur ce bastion franco- gance des « Chicago boys » afri- Les prévisions, fondées sur les dommagées. De nombreux retrai- Le gouvernement québécois a Une question légitime après la phile et pilier de la zone CFA... et cains, tel M. Soglo, n’a pas laissé données passées, n’ont pu envisa- tés de la compagnie sont même engagé un retour d’expérience et tempête de verglas de janvier 1998 que M. Ouattara, numéro deux du que des bons souvenirs au Bénin : ger un phénomène d’une telle am- venus prêter main-forte. Dans un confié ce travail à la « Commis- a été : un tel événement peut-il se FMI, n’avait nul intérêt à arrondir en sera-t-il ainsi pour M. Ouattara, pleur. Des pluies verglaçantes se premier temps, il s’est agi de sion scientifique et technique reproduire dans un futur proche ? les angles. Chacun sait à Paris et à qui a après tout le même profil ? sont abattues par vagues succes- construire des structures tempo- chargée d’analyser les événe- Personne ne peut aujourd’hui ré- Abidjan que le pays constitue de La France aurait tort, dans ce sives sur le Québec, l’Ontario et raires. En un mois, l’entreprise a ments relatifs à la tempête de ver- pondre assurément par la néga- longue date un des fiefs du RPR contexte, de tout miser sur un sur le nord-est des Etats-Unis. En pu rétablir le courant sur l’en- glas survenue du 5 au 9 janvier tive. D’un continent à l’autre, une – longtemps foccardien à ou- homme présidentiel de rechange, de nombreux endroits, l’épaisseur semble du territoire, en déployant 1998 ». Le mandat de cette autre interrogation vient alors à trance. Le grand déballage en militaire jugé éclairé ou écono- commission s’est articulé autour l’esprit : comment nous préparer cours à Abidjan risque de reléguer miste supposé populaire. Il serait de trois axes principaux : la tem- pour faire face à l’inconnu ? les affaires d’Elf à un scandale très plus sage de laisser, pour une fois, AU COURRIER puis deux mille ans ». Or cette pête de verglas elle-même (afin de secondaire. s’exprimer librement les Ivoiriens, DU « MONDE » théorie, telle que la résume l’au- mieux comprendre et anticiper un Quant au développement, si on et – pour être clair – de laisser teur de l’article sous une forme tel phénomène climatique dans le Patrick Lagadec est direc- ne peut reprocher aux bailleurs la toute leur place aux partisans de LA RÉDEMPTION passablement caricaturale, re- futur), l’interruption des approvi- teur de recherche à l’Ecole poly- chute des cours mondiaux du ca- Laurent Gbagbo, opposant modé- Dans son article intitulé « Le monte à un traité composé par sionnements en électricité (afin de technique et spécialiste de la pré- cao de 50 % en un an, la violente ré et intègre. christianisme et l’avenir de la rai- saint Anselme en l’an 1098 (Pour- limiter les coupures et leur impact vention et de la conduite des crises. et régulière volonté des bailleurs son européenne » (Le Monde du quoi un Dieu-homme). Manuel de sur les populations et l’activité Erwann Michel-Kerjan de fonds de démanteler la Caisse 28 décembre), Manuel de Dièguez Dièguez se trompe donc de onze économique) et le dysfonctionne- est membre associé du Cirano de de stabilisation a laissé de fait des Michel Galy est sociologue, reproche au cardinal Ratzinger siècles. Sur deux mille ans, c’est ment de certaines des infrastruc- Montréal et doctorant (économie centaines de milliers de planteurs chercheur associé au Certop d’avoir feint d’oublier la théorie beaucoup. tures de la société qui en a résulté des risques à grande échelle) au dans la misère, face à des groupes (Centre d’études et de recherches : de la rédemption enseignée par Hervé Savon (pour améliorer la gestion des si- sein du Greqam de Marseille et de d’import-export tout-puissants. La techniques, organisation et pou- « tous les docteurs de son Eglise de- Paris nistres). l’Ecole polytechnique. France, dès lors qu’elle s’est liée voir), université de Toulouse. LeMonde Job: WMQ1101--0018-0 WAS LMQ1101-18 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:46 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0708 Lcp: 700 CMYK

18 / LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 HORIZONS-ANALYSES 0 123 Ségolène Royal, la société et l’école 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F L’AFFAIRE a fait grand bruit même au-delà trepris de mettre de l’ordre dans un maquis de sonnelles ; ses ennemis préféreront parler de Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 des frontières. En autorisant les infirmières sco- textes réglementaires imprécis régissant les sorties calculs politiques, d’une ambitieuse plus que d’une Internet : http : //www.lemonde.fr laires à délivrer la pilule du lendemain dans les scolaires. novatrice. « En s’attaquant à des sujets de son collèges et les lycées, Ségolène Royal a déclen- Au risque d’être raillée, Mme Royal s’est définie époque, elle veut devenir la Simone Veil de gauche », ÉDITORIAL ché une réaction du Vatican et suscité l’intérêt comme la ministre « des enfants et des adoles- lâche un responsable syndical. Mais tous tombe- de la presse internationale. Pour spectaculaire cents » voulant tout mettre « au service de cette ob- ront d’accord pour dire qu’elle a trouvé un espace qu’elle soit, cette décision n’était pourtant pas session ». Comme prévu, les moqueries étaient au pour exister aux côtés de l’omniprésent Claude Al- L’OSCE et le Kosovo la première du genre pour la ministre déléguée rendez-vous, mais aussi les puissants lobbies qui lègre. Son passé de parlementaire, de conseillère à à l’enseignement scolaire. Depuis deux ans et avaient jusqu’ici largement contribué à faire ré- l’Elysée et d’auteur (Le Printemps des grands-pa- N document de plu- public et dont nous publions demi, elle a montré sa détermination à lever des gner l’omerta dans l’éducation nationale. En ma- rents et Le Ras-le-bol des bébés zappeurs) a, de sieurs milliers de (page 14) les conclusions et cer- tabous et à se saisir de sujets de société qui se- tière de pédophilie, c’est une révolution culturelle toute façon, amplement prouvé que son goût pour U pages est rarement tains extraits (page 15). Ce qui en couent l’école. qu’il a fallu opérer avec des enseignants encore les questions sociétales pouvait se mettre habile- réductible à la ver- a été retenu à l’époque est une Qui, avant elle, avait eu le courage de s’atta- marqués – bien qu’il ait été réalisé en 1967 – par le ment au service de sa carrière. sion de quelques centaines de observation que nombre de mé- quer à des thèmes aussi sensibles que la pédo- film d’André Cayatte Les Risques du métier, met- Contrairement à son prédécesseur, qui voyait mots qu’en donnent les agences dias avaient eux-mêmes faite au philie ou le bizutage ? En imposant, dès son ar- tant en scène un instituteur victime des allégations l’école comme un sanctuaire, Mme Royal a choisi de presse. Et encore moins à moment des événements : les ex- rivée Rue de Grenelle, que les enseignants mensongères d’une élève. Récemment, Ségolène d’en faire un lieu de vie et de considérer l’élève celle, de quelques dizaines de pulsions de Kosovars albanais pédophiles ne soient plus mutés mais sanction- Royal a dû réagir au soutien apporté par ses col- « dans sa globalité ». Cette stratégie a non seule- mots, que vont ensuite en don- par les Serbes ont été accélérées nés et en transformant le bizutage en délit ins- lègues enseignants à un directeur d’école condam- ment permis à l’école de faire face à ses tabous, ner les radios et les télévisions. durant la campagne de bombar- crit dans la loi, la ministre a brisé la loi du si- né en appel pour attouchements sexuels sur un mais elle a aussi relégué l’opposition au rang de C’est pourtant ainsi, parfois, que dements de l’OTAN. De ce fait in- lence qui prévalait jusque-là. Quel ministre de élève. spectatrice. Ainsi Claude Goasguen, porte-parole se construit ce qu’on appelle contestable, certains – deux l’éducation s’était sérieusement préoccupé du de Démocratie libérale, admet-il que Mme Royal « l’information ». De ce méca- lignes du rapport de l’OSCE à vaste champ de la santé à l’école ? Des pro- CROISADE OU COUP MÉDIATIQUE ? « a raison de poser les questions de société dans nisme de compression synthé- l’appui – ont tiré une conclusion messes non tenues du « nouveau contrat pour Dans le dossier piégé du bizutage, la ministre a l’école », tandis que Bruno Bourg-Broc, député tique, il ressort un titre, une im- qui l’est moins : l’intervention l’école » de François Bayrou – qui prévoyait une affronté à la fois l’esprit de corps des filières d’élite RPR (Marne), trouve « normal que les responsables pression qui vont s’imposer aurait provoqué la vague d’épu- infirmière scolaire pour cinq cents élèves –, le de l’enseignement supérieur et des oppositions du pays se saisissent de ces débats de société qui comme la vérité des faits – ou ration ethnique qu’elle cherchait débat s’est élargi à la place de la santé dans le dans son propre camp. Renvoyée devant la Cour transcendent les clivages traditionnels et passionnent que certains vont sciemment uti- à éviter. système éducatif. Même si les six cent quatre- de justice de la République pour diffamation, à la les Français ». liser à des fins partisanes. Le trai- Or le rapport dit le contraire. Il vingt-quinze nouveaux emplois d’infirmières suite d’une plainte de deux enseignants de classe Reste que cette politique laisse en suspens des tement que de nombreux mé- décrit la campagne d’atrocités sont loin de combler l’ensemble des besoins, préparatoire, elle a trouvé dans le bizutage, avoue- questions essentielles sur le rôle de l’institution dias, y compris Le Monde, ont des forces serbes contre la popu- Mme Royal a créé depuis juin 1997 davantage de t-elle, son « plus difficile combat ministériel ». scolaire. « On ne peut pas laisser croire que l’école accordé à un rapport rendu pu- lation d’origine albanaise. Il dit postes que son prédécesseur en quatre ans. Fai- Quant à la nouvelle réglementation des sorties peut tout régler », déplore Denis Paget, secrétaire blic le 6 décembre par la Division qu’elle a commencé bien avant sant de la santé une des conditions essentielles scolaires, thème apparemment consensuel, elle national du SNES-FSU. A force de « demander aux des droits de l’homme de l’OSCE l’intervention de l’OTAN. Il de la réussite scolaire, la ministre a défini ou ré- s’est heurtée aux intérêts économiques des orga- enseignants de tenir compte de tous les problèmes sur les événements du Kosovo il- ajoute qu’elle a été amplifiée au défini le rôle de l’institution, notamment dans la nismes de tourisme social et a nécessité près de que rencontrent leurs élèves on finit par trop charger lustre ce phénomène. moment des bombardements, prévention des conduites à risques, l’accueil des deux ans de négociations avec les syndicats d’en- la barque de l’école et on brouille le sens de la mis- L’Organisation pour la sécurité mais souligne que ce mouve- enfants atteints de troubles de la santé et l’édu- seignants. sion des professeurs », ajoute-t-il. De son côté, et la coopération en Europe avait ment avait vraisemblablement cation à la sexualité. Enfin, après la catastrophe L’intérêt porté par Mme Royal à ces sujets de so- Jean-Pierre Sueur, secrétaire national du Parti so- été mandatée par l’ONU pour été « planifié », en somme qu’il du Drac, dans laquelle six élèves et une ac- ciété relève-t-il de la croisade ou du coup média- cialiste à l’éducation, fait valoir que, si l’école était une mission de vérification au aurait eu lieu de toute façon. Il compagnatrice avaient trouvé la mort, elle a en- tique ? Ses amis évoqueront ses convictions per- uniquement consacrée à la transmission des sa- Kosovo. De fin janvier au 20 mars dresse un acte d’accusation impi- voirs, « il ne faudrait pas d’infirmières, de médecins 1999, ses « vérificateurs » ont toyable à l’encontre des forces de ou d’assistantes sociales, mais uniquement des salles dressé des milliers de procès-ver- Belgrade dont il juge les crimes de cours ». baux sur les atteintes aux droits sans commune mesure avec ceux Jours de colère en Bretagne par Alain Le Quernec de l’homme perpétrées par les de l’UCK. Il établit que ce qui ABSENCE DE VÉRITABLE POLITIQUE deux parties : d’un côté, l’armée était en cours avant même le Mme Royal encourt un autre reproche en se pen- et les paramilitaires serbes ; de 24 mars était bel et bien une ten- chant avec autant de sollicitude sur des sujets l’autre, les guérilleros de l’UCK, tative de vider le Kosovo d’une « périphériques » à l’école, celui de ne pas mener les indépendantistes kosovars. partie de sa population. de véritable politique d’éducation. Du cafouillage La dégradation de la situation a Le rapport ne justifie en rien sur le lancement et la mise en œuvre de la charte forcé les « vérificateurs » à quit- une réécriture révisionniste des pour l’école du XXIe siècle aux timides propositions ter le Kosovo avant le début des événements, qui viserait à faire pour réformer le collège, le volet pédagogique de bombardements de l’OTAN, le peser sur l’OTAN une partie d’un son action demande encore à faire ses preuves. Les 24 mars. Ils se sont repliés en Al- drame qui, à en croire l’OSCE, est vrais tabous seraient-ils dans le cœur du système banie et en Macédoine où, jus- quasi exclusivement imputable à scolaire – programmes, horaires, méthodes ? qu’à la fin de l’opération, en juin, la politique de Slobodan Milose- De tous bords, responsables syndicaux et poli- ils ont recueilli des milliers de té- vic. De bonne ou de mauvaise tiques critiquent enfin l’absence de débat et le dé- moignages parmi les réfugiés. foi, on a fait dire à l’OSCE ce ficit de concertation dont Mme Royal se serait ren- C’est ce travail qui a été rendu qu’elle ne disait pas. due coupable. M. Bourg-Broc considère que Mme Royal, en annonçant l’autorisation de délivrer 0123 est édité par la SA LE MONDE la pilule du lendemain dans les établissements du Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani second degré « au détour d’un salon, sans concerta- Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint tion du corps social, avec des effets essentiellement médiatiques », a « confisqué un débat qui incombe Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau à la société tout entière et pas à un ministre en cati- Directeur artistique : Dominique Roynette mini ». Il regrette que cette question, comme Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment d’autres sujets de société, n’ait pas donné lieu à Rédacteurs en chef : Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; « un débat devant le Parlement ». Une opinion par- Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; tagée par M. Goasguen. Ce dernier interroge : Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; « Maintenant que la société est entrée dans l’école, le Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) ministre de l’éducation doit-il être le seul à traiter de Rédacteur en chef technique : Eric Azan ces sujets ? » Médiateur : Robert Solé Que l’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg Mme Royal a contribué à donner une autre image Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; de l’école, plus ouverte, plus attentive, en s’atta- partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre quant à des domaines refoulés ou considérés Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président comme marginaux par les ministres. M. Allègre Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), voulait remettre l’éducation « à la “une” des jour- André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) naux ». Mme Royal y est parvenue, elle aussi. A sa Le Monde est édité par la SA Le Monde manière, proche de l’opinion, loin des débats Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. d’experts. Capital social : 1 003 500 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Sandrine Blanchard Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. et Béatrice Gurrey

ILYA50 ANS, DANS 0123 que ces pays ou ces régions ne sont changement climatique n’a pas Les responsables politiques et les pas intégrés dans les circuits du lieu, nous tirons les bénéfices d’une opinions publiques gardent les Vive commerce : si la production du pé- croissance qui continue de produire yeux rivés sur cet indicateur trom- Mots à tout faire trole vénézuélien n’est pas affectée, beaucoup de gaz à effet de serre ; peur et pernicieux, grand totem des peu importe... Pour les pays déve- s’il a lieu, nous saurons nous en peuplades occidentales. UN DE MES AMIS qui a été blo- passe-partout bons à ouvrir (ou à les catastrophes, loppés, ces catastrophes dans le protéger et cela aura peut-être La multiplication des désordres qué près de dix ans par la guerre fermer) toutes les serrures et qui Sud sont si négligeables que, même des effets favorables sur climatiques n’entraîne donc pas dans un lointain pays du Nord me deviennent exaspérants non seu- comme le rappelle le World Disas- l’économie. une conclusion évidente : l’incerti- disait, quelque temps après son lement par leur répétition, mais vive ters Report publié en 1999 par la tude scientifique perdure et donne retour : « On ne dit plus “oui” en surtout par leur emploi impropre. Croix-Rouge internationale, l’aide COMMERCE OU UTOPIE des arguments forts, dans le cadre France. Vous ne vous en apercevez « D’accord » est une expression publique des pays de l’Organisation Bien que rarement exprimée di- économique dominant, à ceux qui guère parce que le changement s’est raccourcie qui exprime un accord : la croissance ! de coopération et de développe- rectement, cette idée est sous-ja- ne veulent rien faire, ou faire le mi- fait insensiblement autour de vous. là où un accord n’existe pas, elle Suite de la première page ment économiques (OCDE) aux cente à beaucoup de raisonne- nimum. Mais il est clair qu’on ne Mais notre vieille affirmation millé- n’a pas sa raison d’être. Toute af- pays du Sud a décrû continûment ments. Par exemple, dans le Wall peut pas à la fois se réjouir d’un naire, qui avait donné son nom à firmation susceptible d’être ren- Pourquoi ? D’abord, parce que le depuis 1992. Street Journal du 19 août 1999, Peter taux de croissance élevé – et, par notre langue, la langue d’oïl, est en due par « oui » ne comporte pas coût monétaire de ces désordres est En fait, tout se passe comme si Huber, du Manhattan Institute, exemple, du niveau record de la train de disparaître au profit d’une un accord ; elle constate générale- en fait marginal : l’ouragan Andrew les conséquences possibles d’un écrivait que « le capitalisme occi- production d’automobiles fran- ellipse à la mode : “d’accord ! ” ment l’existence d’un fait. «Il de 1992, un des plus dévastateurs éventuel changement climatique dental est devenu très robuste et ré- çaises – et prétendre lutter contre le abrégée parfois en “dac ! ” par les pleut ? – D’accord ! » est une qui aient frappé les Etats-Unis, a étaient très lucidement assumées sistant », ajoutant : « La richesse et changement climatique. La ques- jeunes. Ecoutez les éclats de voix qui absurdité. coûté 0,5 % du PIB américain, selon par les décideurs économiques. la puissance que la technologie nous tion climatique appelle un choix de sortent d’une cabine téléphonique : Ces mots à tout faire, qui favo- l’International Institute for Applied Comme si l’adaptation du pari de procure s’avèrent la meilleure dé- société : rester dans le carcan de si vous n’entendez pas dix ou quinze risent la paresse du langage, Systems Analysis (IIASA) de Pascal, auquel se réfèrent implicite- fense que nous ayons contre les l’économie dominante, de son ob- “d’accord” modulés sur tous les évitent de rechercher l’expression Vienne, dans sa revue Options (au- ment la majorité de ceux qui s’in- catastrophes naturelles ». Dans son session de la consommation, de tons – interrogation, exclamation, juste. Le mot précis est la marque tomne 1999). D’autre part, les pays téressent aux politiques induites rapport consacré à l’effet du son ignorance des pays du Sud, ou acquiescement, impatience... –, du bon français : ne déparons pas développés savent de mieux en par le changement climatique, était commerce sur l’environnement pu- mettre en œuvre une économie c’est que vous n’avez pas affaire à notre langue par des mots à tout mieux se préparer à ces désastres : renversée. L’idée de Pascal est la blié en octobre 1999, l’Organisation mondiale plus sobre, plus équi- un Français. » faire. constructions antisismiques, éva- suivante : parions que Dieu existe, mondiale du commerce estimait de table, et qui suppose, dans le Nord, Mon ami exagère à peine : cuation des zones inondables, sys- « si vous gagnez, vous gagnez tout ; si son côté que le développement des une moindre consommation maté- « d’accord » est à ranger parmi ces Albert Dauzat tèmes d’alerte, etc. Les pertes en vous perdez, vous ne perdez rien ». échanges « conduit à des niveaux de rielle. La croissance ou l’utopie. La mots à la mode transformés en (11 janvier 1950.) vies humaines sont donc limitées, L’économiste Jean-Charles Hour- vie plus élevés qui, à leur tour, catastrophe ou un monde juste. le coût matériel supportable. cade a proposé, il y a quelques an- conduisent à un environnement plus En revanche, dans les pays en dé- nées, d’adapter ce pari au change- propre ». Hervé Kempf 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS veloppement, ces catastrophes cli- ment climatique. Agissons comme On a repéré la faille de ce raison- matiques ont un impact effroyable : si celui-ci devait se produire : s’il est nement : il s’appuie sur une mesure Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr c’est plus de dix mille morts qu’a réellement enclenché, nous en au- comptable de l’économie qui ne RECTIFICATIF Télématique : 3615 code LEMONDE provoqués le cyclone qui a frappé rons limité l’ampleur ; s’il ne se pro- rend pas compte de l’activité réelle Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) l’Orissa, en Inde, en novembre duit pas, nous n’aurons rien perdu des hommes, de leurs souffrances LÉGION D’HONNEUR ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) 1999 ; plus de vingt mille morts au change parce que les politiques et de leurs joies. Un décès est Dans la liste des personnalités qu’ont entraînés les inondations au mises en œuvre ont de toute façon compté pour rien ou pour des mil- nommées chevalier dans l’ordre de Le Monde sur CD-ROM : 01-44-88-46-60 Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 Venezuela, en décembre. Mais, du des effets positifs. lions selon le lieu où il se produit ; la Légion d’honneur, au titre du point de vue dominant, ces catas- Tout se passe comme si le raison- le taux de croissance du produit in- ministère de l’agriculture, il fallait Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 trophes n’ont quasiment aucun ef- nement inverse était tenu par ceux térieur brut reste l’étalon de réfé- lire Louis Minetti, ancien sénateur fet sur l’économie mondiale, parce qui ne veulent rien changer : si le rence de la politique économique. des Bouches-du-Rhône. LeMonde Job: WMQ1101--0020-0 WAS LMQ1101-20 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 11:05 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0710 Lcp: 700 CMYK

20 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000

BOURSE L’année 1999 a été mar- de 2 600 milliards de dollars en 1998, de 1998, ce sont les restructurations majeure : la banalisation des opéra- opérations gigantesques qui ont eu quée par de nouveaux records en le montant des opérations annoncées en Europe qui ont explosé. Le mon- tions hostiles, inimaginables il y a lieu l’an dernier et qui se préparent matière de fusions et acquisitions. Se- dans le monde est passé l’an dernier tant total des rapprochements an- quelques mois, qui se sont multi- encore : elles se font « en papier ». Il lon la banque de données de Thom- à 3 160 milliards de dollars (3 070 mil- noncés a doublé (1 200 milliards de pliées dans le secteur bancaire. s’agit essentiellement d’offres pu- son Financial Securities Data (TFSD), liards d’euros). b À LA DIFFÉRENCE dollars). b AUTRE ÉVOLUTION b DERNIÈRE CARACTÉRISTIQUE des bliques d’échange (OPE) d’actions. Depuis un an, l’Europe mène le bal des fusions et acquisitions Lors des douze derniers mois, le montant des rapprochements entre sociétés annoncés dans le monde a atteint le niveau sans précédent de 3 070 milliards d’euros. Un tabou a été brisé : les offres hostiles se sont multipliées

AVEC LA FUSION de Travelers san est la troisième opération la Les secteurs les plus actifs ont Group et Citigroup dans les ser- plus importante par sa taille au Ja- Les principales opérations annoncées en 1999 dans le monde... été ceux des télécommunications, vices financiers et celle d’AT & T et pon, derrière l’achat de RJ Rey- Acheteurs CiblesMontant Secteurs qui représentent au moins la moi- en milliards d'euros de Telecommunications Inc dans nolds par Japan Tobacco et de Ja- tié des dix plus grandes opérations le téléphone, l’année 1998 avait été pan Leasing Corp par General 1 Vodafone AirTouch (R.-U.) Mannesmann (Allem.) 144,22 Télécommunications lancées en 1999 (dont les deux considérée comme historique et Electric Capital. 2 MCI WorldCom (E.-U.) Sprint (E.-U.) 121,52 Télécommunications seules opérations dépassant exceptionnelle dans le monde des La principale caractéristique de 100 milliards d’euros) ainsi que des fusions et acquisitions. L’année l’année 1999 est la montée en puis- 3 Pfizer (E.-U.) Warner-Lambert (E.-U.) 83,77 Pharmacie médias et de la banque. Un débat 1999 l’a cependant surpassée. Se- sance des opérations hostiles. A ce 4 American Home Products (E.-U.) Warner-Lambert (E.-U.) 72,49 Pharmacie s’est instauré entre les profession- lon la banque de données de titre, 1999 est aussi une année à la nels du secteur financier : certains Thomson Financial Securities Da- fois record et très surprenante. 5 Vodafone (R.-U.) AirTouch Comm. (E.-U.) 58,05 Télécommunications prédisent que les fusions trans- ta (TFSD), de 2 600 milliards de Qui aurait imaginé, il y a deux ans, 6 AT&T (E.-U.) MediaOne (E.-U.) 58,02 Télécommunications frontières en Europe vont avoir dollars en 1998, le montant des que des opérations hostiles dans le lieu cette année. D’autres conti- opérations de fusions et acquisi- secteur bancaire seraient envisa- 7 TotalFina (France) Elf Aquitaine (France) 52,59 Pétrole nuent à penser que le marché de tions annoncées dans le monde est geables, et même fréquentes ? Qui 8 Qwest (E.-U.) US West (E.-U.) 45,46 Télécommunications l’euro n’est pas encore suffisam- passé à 3 160 milliards de dollars aurait pensé que le marché alle- ment unifié pour que de tels rap- en 1999. Si l’on prend uniquement mand pourrait être le théâtre 9 Royal Bank of Scotland (R.-U.) National Westminster (R.-U.) 42,15 Banques prochement soient rentables et at- en compte les opérations dont l’is- d’une offre hostile lancée par un 10 Bank of Scotland (R.-U.) National Westminster (R.-U.) 40,60 Banques tendent plutôt de nouvelles sue est déjà connue, ce montant groupe étranger n’appartenant Source : Thomson Financial Securities Data opérations domestiques, notam- s’élève à 2 324 milliards de dollars même pas à la zone euro ? Cela ment, en Allemagne, le rapproche- (2 249 milliards d’euros). s’est pourtant produit, même si, ... et en France ment de Dresdner avec une autre A la différence de 1998, ce sont comme le rappelle TFSD, depuis banque domestique. Acheteurs CiblesMontant Secteurs les restructurations en Europe qui 1990 moins d’une société sur cinq en milliards d'euros D’après TFSD, les groupes les ont été le principal moteur de a réussi à prendre le contrôle plus voraces en matière d’acquisi- 1 TotalFina (Fr.) ELF (Fr.) 52,59 Pétrole et gaz cette croissance. Le montant total d’une cible par voie non amicale... tions ont été Microsoft, qui a fait des opérations annoncées a dou- La banque américaine Goldman 2 Rhône-Poulenc (Fr.) Hoechst (Allem.) 25,92 Chimie 45 transactions pour quelque blé, atteignant 1 200 milliards de Sachs, qui avait la réputation de 13 milliards de dollars, et Intel, 3 BNP (Fr.) Paribas (Fr.) 20,00 Banque dollars. L’offre publique d’achat ne pas piloter d’OPA non amicale, avec 35 opérations totalisant plus (OPA) lancée par la société britan- a tenté d’en diriger deux : celle de 4 Alcan (Can.) Pechiney (Fr.) 17,99 Aluminium de 5 milliards de dollars, dont l’ac- nique Vodafone AirTouch sur l’al- la BNP sur SG Paribas et celle de quisition de Level One Communi- 5 Carrefour (Fr.) Promodès (Fr.) 16,77 Grande distribution lemande Mannesmann est emblé- Vodafone AirTouch. cations pour 2,3 milliards de dol- matique de cet emballement 6 Total (Fr.) Petrofina (Bel.) 11,59 Pétrole lars. européen : c’est la plus importante 7 Air Liquide+Air Products (FR+E.U) British Oxygen Corp. (R-U) 10,93 Gaz industriel Dans le secteur des télécomuni- opération de fusion et acquisition Les secteurs cations, le mouvement va si vite jamais initiée. Elle atteint 148 mil- 8 Sanofi (Fr.) Synthelabo (Fr.) 9,91 Pharmacie que la situation devient difficile à liards de dollars. La deuxième fu- gérer pour les banques qui les plus actifs 9 DASA (Allem.) Aerospatiale Matra (Fr.) 9,60 Défense et aér. sion européenne est aussi specta- conseillent les entreprises dans culaire : c’est le rapprochement de ont été ceux des 10 MCI WorldCom (E.-U.) Sprint (E.-U.) 8,54 Télécommunications leurs opérations. Goldman Sachs TotalFina et Elf (58,8 milliards de Source : Fusions & Acquisitions Magazine s’est ainsi fait pincer les doigts dollars). télécommunications, dans l’affaire Vodafone AirTouch- Sur le marché américain, la qui tentait de racheter l’assureur par un échec boursier. Dans les se- Suisse First Boston, il a engagé la Mannesmann. Un tribunal londo- fièvre est un peu retombée et le des médias Legal & General, deux banques maines qui ont suivi l’annonce de banque d’affaires américaine Mer- nien a contraint la banque qui marché se stabilise. Les Etats-Unis écossaises sont parties à l’assaut l’opération, les cours ont baissé. rill Lynch pour aller expliquer et conseillait le groupe britannique à ont, malgré tout, établi un nou- et de la banque de leur grande consœur britan- La sanction est venue très vite : réexpliquer au marché le bien-fon- se retirer du jeu, car elle était veau record, avec 1 720 milliards nique sans son consentement. profitant de la faiblesse des cours dé d’une opération mal comprise. conseil dans une autre opération de dollars d’opérations annoncées Dans la pharmacie, Pfizer a joué la de SG, la BNP a lancé son offen- Autre caractéristique des opéra- impliquant Mannesmann, le ra- (contre 1 630 milliards un an aupa- Les tabous sont brisés. En Eu- carte Warner Lambert de manière sive. De même, le marché a mal tions gigantesques qui ont eu lieu chat du groupe Orange. ravant). C’est la septième année rope, c’est l’OPA d’Olivetti sur Te- inamicale. Les deux plus grandes accueilli l’annonce d’un rappro- l’an dernier et qui se profilent pour Ce n’est pas le seul secteur où la consécutive de hausse de l’activité. lecom Italia qui a donné le ton. opérations annoncées l’an dernier chement NatWest-Legal & Gene- 2000 : beaucoup se font « en pa- concentration va très vite. Enfin, Les opérations impliquant des Dans la foulée de cette opération, sont également hostiles : Total a ral : il a dû être abandonné, au pier ». Ce sont essentiellement des les opérations menées l’an dernier, cibles asiatiques ont dépassé qui a montré qu’un groupe pou- pris le contrôle d’Elf contre le gré moins temporairement, et il paraît offres publiques d’échanges. Si les et à coup sûr celles qui le seront en 162 milliards de dollars en 1999, un vait s’attaquer à une cible bien des dirigeants de ce groupe, et Vo- peu probable que la banque bri- actionnaires des sociétés cibles en 2000, se retrouvent systématique- nouveau record. plus grosse que lui, la BNP a lancé dafone Airtouch tente de faire la tannique, qui fait l’objet de deux sortent gagnants à pratiquement ment sur la sellette à Bruxelles. Au Japon, les statistiques sont sa double offre publique même chose en Allemagne. offres hostiles, parvienne à rester tous les coups, ceux des sociétés Comme si la libéralisation des tirées à la hausse par les acquisi- d’échange (OPE) non amicale sur Autre tendance forte en 1999 : il indépendante. Thierry Desmarest, acheteuses sont souvent moins marchés, en Europe comme aux tions de groupes étrangers : les in- la Société générale et Paribas. De n’y a plus de droit à l’erreur. La fu- le PDG de TotalFina, a su mieux bien lotis. Certains observateurs Etats-Unis, était la meilleure occa- vestisseurs américains, les plus ac- même en Grande-Bretagne, sion Société générale-Paribas, que réagir : dès qu’il a vu que son s’interrogent donc sur ces sion de constituer... ou de re- tifs, ont dépensé 139 % de plus que lorsque le marché a montré qu’il les banques ont crû pouvoir faire cours de Bourse faiblissait après échanges en papier, qui aug- constituer des cartels. l’année précédente, suivis par les était sceptique sur la stratégie de sans conseil, mettant surtout en l’annonce de son rapprochement mentent les soupçons sur l’exis- français. L’opération Renault-Nis- la banque National Westminster, avant leurs équipes, s’est traduite avec Petrofina, piloté par Credit tence d’une bulle spéculative. Sophie Fay Bien figurer dans les palmarès est l’obsession des banques d’affaires

LES BANQUIERS aimeraient tiels. En général, plus une banque points et pour tenter de déstabi- nancière annonçant l’opération – l’opération. De toute façon, dans que la prime offerte par Total aux pouvoir ignorer les league tables, d’affaires fait d’opérations, plus liser les concurrents. L’affaire la Paribas figurerait à leurs côtés. quelques mois, l’anecdote sera actionnaires d’Elf a progressé ces classements de fin d’année les entreprises s’arrachent ses plus étonnante en 1999 a été, à ce Pour obtenir le crédit de l’opé- oubliée, et le crédit de l’opéra- entre le début et la fin de l’opéra- qui sacrent la banque la plus ac- conseils. titre, la fusion Carrefour-Promo- ration, les dirigeants de la BNP, tion restera à BNP-Paribas, qui tion. tive dans les opérations de fu- Dès la mi-décembre, les ban- dès, quatrième opération en qui venaient de mettre la main ne s’est par ailleurs vu donner Suivant la même logique, sions et acquisitions, celle qui a quiers d’affaires passent donc de France par sa taille. Fusion ami- sur Paribas, auraient passé un aucun point pour avoir mobilisé Rothschild et Merrill Lynch, qui fait le plus d’émissions obliga- longues heures (un temps pré- cale, elle mettait en présence, cô- coup de fil à Daniel Bernard, le une partie de ses équipes sur sa n’ont pas réussi à sauver Paribas, taires dans telle ou telle mon- cieux, facturé si cher à leurs té de Carrefour, la banque Roth- président de Carrefour. Au nom propre opération de fusion. Pari- ont le crédit de la fusion BNP-Pa- naie, ou encore celle qui a intro- clients...) à décrire leur rôle dans schild et, côté Promodès, la des longues relations entre Pari- bas se hisse au sixième rang dans ribas. En revanche, Morgan Stan- duit le plus de sociétés en les opérations de fusion ou d’ac- Société générale, ainsi que la bas et ce groupe, ils auraient de- les classements 1999 pour la ley, qui a conseillé la Société gé- Bourse. « Ces classements sont quisition aux spécialistes des banque américaine Morgan Stan- mandé à figurer parmi les ban- France, et le groupe BNP-Paribas nérale dans sa défense face à la purement quantitatifs et pas du classements, Fusions et acquisi- ley, qui a conseillé les deux par- quiers conseils de l’opération. figure même au premier rang du BNP, et a réussi sa mission, la Gé- tout qualitatifs », dénoncent-ils. tions magazine, Capital finance ou ties. Les équipes ont travaillé Leur insistance aurait même fini classement Thomson Financial. nérale étant restée indépen- Pourtant beaucoup, y compris les encore Thomson Financial Securi- d’arrache-pied pendant plusieurs par agacer M. Bernard. Mais ce- dante, ne se voit pas gratifiée de établissements qui ont la plus ties Data. Ils passent le même longues journées et soirées pour lui-ci, après avoir consulté ses l’opération, puisque, in fine, au- forte réputation de discrétion, temps avec IFR pour les classe- boucler le rapprochement. Elles banquiers, se serait résigné à ac- Les classements cune fusion n’a eu lieu ! comme Lazard, Rothschild ou ments sur les marchés primaires ont été quelque peu surprises cepter la présence de Paribas, Pour 1999, c’est la banque amé- Goldman Sachs, font tout pour y (émissions d’actions, d’obliga- d’apprendre, au cours du week- non sans préciser que son groupe de fin d’année ricaine Morgan Stanley qui cara- figurer en bonne place. L’explica- tions ou introductions en end des 28 et 29 août, précédant ne verserait aucune commission cole en tête du classement de Ca- tion est simple : ces classements Bourse). Mais les palmarès les l’annonce de l’opération, que à la banque. Rejetant ces ru- sont l’outil pital finance comme de celui de sont l’outil de marketing le plus obsèdent tout au long de l’année. dans le tombstone – littéralement meurs, le groupe BNP-Paribas af- Fusions et acquisitions. Elle est efficace auprès des clients poten- Tout est bon pour gagner des la « pierre tombale », publicité fi- firme avoir joué un rôle réel dans de marketing suivie par Lazard puis par une autre banque américaine, Gold- le plus efficace man Sachs, première banque Morgan Stanley occupe la première place en France dans l’achat de Guardian Royal b 7e : Credit Suisse First Boston conseil au niveau européen. Exchange. (74,6 milliards d’euros) auprès Rothschild et Merrill Lynch sont Le mensuel Fusions et Acquisitions ou encore Suez-Lyonnaise des b 4e : Rothschild (103,3 milliards a conseillé Total dans l’achat de ex-aequo au quatrième rang. Les Magazine de janvier a établi un eaux dans l’achat de Tractebel et d’euros) n’est pas intervenu dans Petrofina et, face à Elf, Pechiney des clients potentiels quatre banques américaines qui classement des banques d’affaires Gucci face à LVMH et l’opération Elf/TotalFina, mais a dans la fusion à trois, et Pathé face dominent le marché des fusions en fonction de la valeur des Pinault-Printemps-Redoute conseillé Rhône-Poulenc, à Vivendi. dans leur pays occupent désor- opérations conseillées impliquant (PPR). Carrefour, Paribas, Aerospatiale b 8e : la BNP (70,7 milliards L’opération de rapprochement mais la même place en Europe. au moins une entreprise b 2e : Lazard (128,2 milliards Matra, Dexia Belgium dans la d’euros) a été aux côtés d’Elf. Elf-TotalFina montre, elle, une Crédit suisse First Boston, qui a française. d’euros) a conseillé Elf, Hoechst, fusion avec Dexia France, France b 9e : JP Morgan (55,7 milliards autre limite des classements de notamment conseillé TotalFina, b 1re : Morgan Stanley (avec la BNP, Air Liquide dans l’achat de Télécom dans l’achat de 25 % de d’euros) n’est pas intervenu dans fin d’année. A elle seule, elle pèse arrive en huitième position en 141,1 milliards d’euros British Oxygen, Vivendi dans NTL, Vivendi dans l’achat de Pathé. l’opération Elf/TotalFina, mais a 345 milliards de francs, et huit France. JP Morgan et la Société d’opérations conseillées) a l’acquisition de US Filter, b 5e : Merrill Lynch conseillé Petrofina, Dexia, banques en ont le crédit. Elf avait générale, qui ne sont pas dans conseillé Elf face à TotalFina, Aerospatiale dans sa fusion avec (100,8 milliards d’euros) fait son Suez-Lyonnaise des Eaux dans engagé cinq banquiers (Lazard, Elf-TotalFina, et n’arrivent donc Hoechst dans sa fusion avec Matra, puis Aerospatiale Matra entrée dans le haut du classement l’achat de Nalco aux Etats-Unis, Goldman Sachs, BNP, Morgan qu’entre la huitième et la on- Rhône-Poulenc, la Société dans le rapprochement avec pour avoir conseillé TotalFina, PPR dans l’opération Gucci, et Stanley, Crédit agricole Indo- zième position, selon les classe- générale contre la BNP, Promodès l’allemand DASA, et Pathé, dont Paribas et Renault, dans Tabacalera et la Seita dans leur suez) pour sa défense. Ils n’ont ments, revendiquent une bonne et Carrefour, Alcan dans son Vivendi a pris le contrôle. l’opération Nissan. fusion. pas réussi à sauver l’indépen- année. Une des meilleures par le rapprochement à trois avec b 3e : Goldman Sachs b 6e : Paribas (99,7 milliards b 10e : la Société générale dance d’Elf face à TotalFina ni à montant des commissions, ce qui Pechiney et Algroup, Sanofi dans (124,3 milliards d’euros) a d’euros) a conseillé TotalFina et (44,9 milliards d’euros) n’était pas renverser les rôles dans la fusion se vérifie dans pratiquement l’achat de Synthélabo, E-Plus dans conseillé Elf, Rhône-Poulenc, la Total dans sa prise de contrôle de dans Elf/Total, mais a conseillé (la fameuse stratégie de pac- toutes les maisons. sa défense contre France Télécom BNP, Algroup, Dasa, E-Plus et Axa Petrofina. Promodès, Sanofi et Tabacalera. man), mais elles sont tout de même récompensées. Il est vrai S. F. LeMonde Job: WMQ1101--0021-0 WAS LMQ1101-21 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0711 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 / 21 La SNCF évalue à 500 millions de francs les dégâts des tempêtes sur son infrastructure Après un léger déficit en 1999, le budget 2000 prévoit une perte nette de 660 millions Le président de la SNCF, Louis Gallois, estime à 200 millions, l’entreprise publique devrait termi- mestre. Selon le budget 2000, la perte nette de- 500 millions de francs le montant des dégâts cau- ner l’année 1999 sur un léger déficit, malgré les vrait atteindre 660 millions cette année, en raison sés par les tempêtes. Après avoir provisionné excellents résultats commerciaux du second se- notamment de la mise en œuvre des 35 heures.

LOUIS GALLOIS, président de totalement instable ! » Sur le plan zéro. Les recettes ont suivi le mou- régions, l’entreprise a passé la SNCF, a dressé lundi 10 janvier financier, la SNCF reconnaît que le vement : + 4,3 % sur les grandes commande de 1,5 milliard de un premier bilan des consé- coût des tempêtes s’établira lignes et les TER, + 2,1 % sur l’Ile- francs de matériel TER, la plus im- quences des intempéries sur l’en- « vraisemblablement au-delà de de-France et – 1,7 % sur le fret, en portante depuis de nombreuses treprise nationale, avant de faire le 500 millions de francs ». Au-delà de raison des baisses tarifaires accor- années. L’année a également été point sur l’année. S’exprimant lors la remise à niveau, des travaux de dées pour suivre les prix pratiqués marquée par une politique d’al- de la présentation des vœux à la consolidation seront nécessaires. par le transport routier. liance européenne et « un ton nou- presse, il a évoqué la remise en L’entreprise a identifié plus de Sans les intempéries, et sans veau de dialogue avec la Deutsche état du réseau : « J’insiste sur la dégâts sur les petites lignes que ne compter les provisions pour le Bahn », ainsi que par la mise en performance de l’entreprise. Nous l’indiquaient les premières estima- Sernam, la filiale de messagerie vente de certains actifs – biens im- Le statut de société européenne avons eu 15 000 interruptions de tions. dont les pertes (600 millions de mobiliers, filiale de voyages Fran- voies, et, à un moment, les deux tiers francs en 1998) ont augmenté de tour, France-Rail Publicité – et le du réseau étaient impraticables. Or, PROGRESSION DU TRAFIC 3 %, les comptes prévisionnels réa- lancement d’une politique d’ac- reste dans les limbes quatre jours après la deuxième tem- Les comptes de 1999 en seront lisés à la veille de Noël « étaient lé- quisitions (Via GTI, Ermewa). pête, nous avons, pour l’une des plus bien sûr affectés. Après un pre- gèrement positifs ». Aujourd’hui, Autre décision stratégique, le pro- LE DÉBAT se fait de plus en syndicats. Pour justifier l’exten- grosses pointes de l’année, assuré mier semestre décevant, l’entre- compte tenu d’une provision de jet d’adossement du Sernam à plus pressant. Chaque jour, des sion de ce mode de direction très dans des conditions acceptables le prise a enregistré un très bon se- 200 millions de francs pour les in- Géodis dans le cadre d’un rappro- banques d’affaires et des fédéra- minoritaire en Europe, les Alle- transport d’un million de voyageurs cond semestre, surtout dans les tempéries, le résultat provisoire chement avec La Poste. tions professionnelles multiplient mands évoquent la crainte de au départ ou à l’arrivée de Paris. » trois derniers mois. Sur l’ensemble qui devait être communiqué au Pour 2000, le projet de budget les appels en faveur de la création graves risques politiques et M. Gallois a noté la qualité de de l’année, soutenue par la comité d’entreprise lundi 10 jan- présenté est en déficit, modéré d’un statut juridique et fiscal pour économiques : leurs entreprises, l’accueil des agents, meilleure que conjoncture, la croissance des tra- vier devrait être de - 73 millions de pour le résultat courant (– 130 mil- les sociétés européennes. Si l’Eu- qui jugent leur système très lors de la tempête de givre de 1997 fics a été en très nette progres- francs pour 1999. Mais, relève lions de francs) et plus fort pour le rope a su se doter d’un marché et contraignant, se précipiteraient, qui avait bloqué tous les trains. Le sion : + 3,2 % pour le transport M. Gallois, « c’est l’épaisseur du résultat net (– 660 millions), no- d’une monnaie uniques, elle a été selon eux, vers le statut de société président de la SNCF a reconnu passager sur les grandes lignes et trait sur 78 milliards de chiffre tamment en raison du coût des incapable, jusqu’à présent, de européenne. Les autres membres que l’information des voyageurs les trains express régionaux (TER), d’affaires ». 35 heures. Mais, relève M. Gallois, créer une Europe du droit. Alors européens refusent d’exporter en était encore perfectible, mais de- + 2,8 % sur l’Ile-de-France. Quant Sur le plan social, l’année a été les trois prochaines années cumu- que la vague des fusions-acquisi- Europe une cogestion qu’ils mande de l’indulgence : « On nous au fret, dont le chiffre d’affaires a riche : l’accord sur les 35 heures a lées (2000, 2001, 2002) devront être tions s’accélère, ce manque se fait jugent souvent contre nature. Le demande ce qui va se passer dans la reculé de 5 % au premier semestre, été conclu et le nombre de jours à l’équilibre. plus criant. blocage est donc total. minute ou les dix minutes ou dans il s’est amélioré au second pour fi- de grève de 1999 a été le plus faible Faute de règles communes à l’heure qui suit face à une situation nir l’année sur une croissance depuis quinze ans. Avec l’aide des François Bostnavaron toute l’Europe, les nombreux QUEL RÉGIME FISCAL ? groupes qui mènent des fusions Même si cette épineuse ques- sont contraints à de multiples ges- tion était tranchée, de nombreux ticulations, surtout lorsque les obstacles demeurent qui em- La Cour de cassation consacre Time Warner et AOL en discussion opérations se veulent des ma- pêchent la création rapide de so- riages « entre égaux ». Pour pré- ciétés européennes. D’abord, il TIME WARNER, premier groupe mondial de communications, et server les apparences et ne pas n’existe pas de droit européen des le droit d’expression American On Line (AOL), premier fournisseur mondial d’accès à In- donner l’impression que l’un sociétés. La dizaine de directives ternet, projettent de fusionner, a affirmé, lundi 10 janvier, l’agence l’emporte sur l’autre, tous – sur le capital, la protection des de presse Dow Jones. AOL, valant plus de deux fois en Bourse Time cherchent à se doter d’une nou- actionnaires, de l’environne- Un cadre peut critiquer la stratégie de la direction Warner, les actionnaires du premier seraient majoritaires dans le velle identité, qui soit neutre. En ment... – prises par la Commission nouvel ensemble qui réunirait le studio hollywoodien Warner Bro- l’absence de société européenne, européenne en vue d’harmoniser ON SE SOUVIENT de la fa- jouit, dans l’entreprise et en dehors thers, la chaîne de télévision CNN, l’hebdomadaire américain Time la plupart optent pour le statut les différentes pratiques ne meuse sentence de Jean-Pierre de celle-ci, de sa liberté d’expres- et les 20 millions d’abonnés d’AOL. Selon l’agence, Gerarld Levin, néerlandais. peuvent tenir lieu de code. Il se- Chevènement : « Un ministre, ça sion, qu’il ne peut être apporté à PDG de Time Warner, deviendrait le directeur général de la nouvelle Très avantageux fiscalement, rait donc nécessaire d’en écrire un ferme sa gueule ou ça démis- celle-ci que des restrictions justifiées société. Steve Case, PDG d’AOL, deviendrait le président de la nou- peu contraignant en matière de de toutes pièces. Mais sur quelles sionne. » Mais par la nature de la tâche à ac- velle entité. Cotées en Allemagne, les actions Time Warner et AOL droit des sociétés et d’informa- bases ? Droit romain ou droit an- qu’en est-il complir et proportionnées au but re- progressaient de près de 10 % lundi dans la matinée. tions boursières, très protecteur glo-saxon ? Contraignant ou très exactement cherché ». pour les directions en place, il est souple ? Les vues sont très diver- d’un cadre su- La liberté d’expression du salarié en passe de devenir le refuge pour gentes entre les pays. périeur ? Doit- n’est donc pas totale. Gare aux Le successeur de Claude Bébéar tous les groupes fusionnés en Eu- Le deuxième obstacle est tout il, lui aussi, « abus ». On savait depuis la cé- rope. Ainsi, lorsque Rhône-Pou- aussi important : l’absence d’har- « la fermer », lèbre affaire Clavaud – du nom de lenc et Hoechst décidèrent de monisation fiscale. Entre les pays ou peut-il, au cet ouvrier qui avait critiqué son sera connu le 19 janvier créer une société commune, de l’Union européenne, les diffé- contraire, employeur, Dunlop, dans un entre- Aventis, c’est naturellement vers rences entre les régimes fiscaux « l’ouvrir » ? Jusqu’ici, la jurispru- tien accordé à L’Humanité – qu’en LE NOM DU SUCCESSEUR de Claude Bébéar, président du direc- les Pays-Bas qu’ils se sont tour- sont flagrantes. Tandis que l’im- dence n’avait pas eu à se pencher dehors de l’entreprise un salarié toire et fondateur d’Axa, devrait être connu mercredi 19 janvier, jour nés. Une holding de droit néerlan- pôt sur les sociétés est de 15 % des sur cette question. C’est désormais jouissait, en tant que citoyen, de réunion du conseil de surveillance du premier assureur mondial. dais a été créée pour mener bénéfices aux Pays-Bas, 18 % au chose faite, grâce à un arrêt d’une grande liberté d’expression. Henri de Castries, actuellement directeur général, âgé de 45 ans, est toutes les opérations de rachat de Luxembourg, il atteint 44 % en (N0 4863) rendu le 14 décembre donné grand favori. M. Bébéar a toujours indiqué qu’il souhaitait titres Hoechst par Rhône-Pou- France. Si la création d’un statut 1999 par la chambre sociale de la PAS INJURIEUX prendre du recul au plus tard le jour de ses 65 ans, qu’il fêtera le lenc. Ce montage a permis aux ac- de société européenne voyait le Cour de cassation. L’arrêt Pierre affirme qu’à l’inté- 29 juillet. Toutefois M. Bébéar ne quitterait pas immédiatement le tionnaires du groupe allemand de jour, il faudrait aussi prévoir un Jean-Paul Pierre, directeur admi- rieur de l’entreprise il en va de groupe. Il resterait à la présidence du directoire jusqu’à l’assemblée ne pas payer d’impôts sur les statut fiscal européen. Mais sur nistratif et financier, avait été li- même. Le fait que le salarié en générale des actionnaires qui devront approuver ces changements le plus-values. Cette structure néer- quels critères ? La situation est à cencié par son employeur, la socié- question soit cadre ne change rien 3 mai. M. Bébéar serait alors nommé président du conseil de surveil- landaise discrète est appelée à nouveau inextricable. Si la té Sanijura, pour avoir remis aux à l’affaire. Au contraire « L’intéres- lance, poste aujourd’hui occupé par Jacques Friedmann. subsister. Elle détiendra les titres Commission choisissait un niveau membres du comité de direction, sé était chargé d’une mission admi- d’Aventis, qui, lui, est de droit bas d’imposition pour les sociétés dont il faisait partie, un document nistrative, comptable et financière français et basé à Strasbourg. Ae- européennes, la plupart des critiquant la nouvelle organisation. de très haut niveau dans des cir- rospatiale-Matra et Daimler-Benz groupes dans les pays où la fiscali- Pour la société, M. Pierre avait constances difficiles, de sorte qu’il HypoVereinsbank dément ont eux aussi choisi le statut néer- té est élevée opteraient pour le manqué à son obligation de ré- pouvait être amené à formuler, dans landais, pour la fusion de leurs ac- nouveau statut. serve. Exact, a confirmé dans un l’exercice de ses fonctions et le cercle tivités aéronautique et de dé- Face à cette menace d’expatria- premier temps la cour d’appel. A restreint du comité directeur, dont il une fusion avec Dresdner Bank fense. Le nouveau groupe, EADS, tion et de moindre rentrée fiscale, ses yeux, le document ne rentre était membre, des critiques, même qui se veut le symbole de la dé- les gouvernements les plus expo- pas dans le cadre du droit d’ex- vives, concernant la nouvelle organi- LA DEUXIÈME BANQUE allemande HypoVereinsbank a démenti, fense européenne, sera basé à La sés risquent de bloquer le projet. pression. De plus, tant sa rédaction sation proposée par la direction, et dimanche 9 janvier, les informations parues dans la presse alle- Haye et bénéficiera de toutes les Si la Commission européenne que sa diffusion « révèlent une alors que le document litigieux ne mande sur une fusion prochaine avec sa compatriote Dresdner souplesses de la loi hollandaise. penchait, en revanche, pour une grande détermination du salarié, comportait pas de termes injurieux, Bank, numéro trois de la banque outre-Rhin. La Dresdner se refusait Cette migration des principaux fiscalité assez élevée, le statut de qui avait la possibilité de retenir sa diffamatoires ou excessifs ». depuis quelques jours à tout commentaire, de même que l’assureur groupes inquiète la plupart des société européenne courrait le plume et de modérer ses ardeurs ». En émettant devant un cercle de allemand Allianz, l’actionnaire de référence des deux banques, avec pays européens. La Commission danger d’être mort-né, la plupart Pour elle, « le contenu du document dirigeants dont il faisait partie des 17,4 % de l’HypoVereins et 21,6 % de la Dresdner Bank. Les rumeurs européenne se dit qu’il est plus des groupes lui préférant les ré- va au-delà du simple devoir d’ex- critiques, « même vives », mais sans de mariage ont été annoncées la semaine dernière par le quotidien que temps d’intervenir, mais hé- gimes fiscaux plus souples des pression critique d’un cadre diri- employer de termes « excessifs », le Muenchner Merkur, qui a, en outre, affirmé qu’Albrecht Schmidt, pa- site tant les blocages sont nom- Pays-Bas ou du Luxembourg. geant ». directeur administratif et financier tron de l’HypoVereins, prendrait la tête de la nouvelle entité. Les breux : la création d’un statut de Devant tant de difficultés, le Mais la Cour de cassation n’a pas n’a fait qu’exercer ses fonctions. hebdomadaires Spiegel et Focus avaient, pour leur part, dévoilé les société européenne est en dis- statut de société européenne suivi cet arrêt. Certes, les magis- Onze ans après l’arrêt Clavaud, qui modalités que devrait prendre ce mariage. cussion depuis plus de trente ans. risque de rester pour longtemps trats ont confirmé que l’acte repro- avait consacré la liberté d’expres- De multiples projets ont été pré- encore dans les limbes. «Les ché au salarié « ne pouvait se ratta- sion hors de l’entreprise, la sentés. Tous ont échoué. banques d’affaires le savent bien. cher au droit d’expression des chambre sociale de la Cour de cas- General Motors et Ford sur Internet A chaque fois, l’écueil a été le Reposer la question leur permet de salariés sur le contenu, les condi- sation consacre celle-ci à l’inté- même : la cogestion à l’alle- souligner la complexité juridique tions d’exercice et l’organisation de rieur, non seulement de l’entre- LES DEUX PREMIERS constructeurs mondiaux automobiles Gene- mande. Depuis 1969, les différents existante. Ce qui leur sert d’alibi leur travail, prévu à l’article L 461-1 prise, mais également des comités ral Motors et Ford s’apprêtent à lancer des services sur Internet. Ge- gouvernements allemands en- pour justifier les honoraires exorbi- du code du travail, qui s’exerce seu- de direction. Les cadres dirigeants neral Motors est en discussions avec America On Line (AOL), pre- tendent que le statut de la société tants qu’elles ont demandés lors lement dans le cadre de réunions n’ont donc pas, théoriquement, à mier service en ligne américain pour vendre ses voitures sur le européenne prévoie la création des dernières fusions », explique collectives organisées sur les lieux et prendre exemple sur Jean-Pierre réseau. Jacques Nasser, président de Ford, a pour sa part annoncé, d’un conseil de surveillance où perfidement un avocat. pendant le temps de travail ». Mais, Chevènement. dimanche 9 janvier, qu’il allait équiper ses véhicules avec des sys- siègeraient à parité représentants notent les juges, la Cour d’appel a tèmes d’information à commande vocale, permettant notamment des actionnaires et membres des Martine Orange « méconnu que, sauf abus, le salarié Frédéric Lemaître d’accéder à l’Internet.

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Palmarès des classes préparatoires : tous les résultats aux concours d’entrée des Grandes Ecoles. LeMonde Job: WMQ1101--0022-0 WAS LMQ1101-22 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0712 Lcp: 700 CMYK

22 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 Marc Tessier affronte ses premières critiques à la tête de France Télévision Sept mois après sa nomination, le PDG de la télévision publique a annoncé sa stratégie sur le numérique terrestre, qui contribue à accentuer les tensions avec TF 1, mais ses détracteurs contestent ses nominations et la réorganisation de France 3 A LA MI-TEMPS de son premier tion de conseillers et l’opacité du devraient être prochainement si- « Les Forges du désert » et la sup- mandat, Marc Tessier, PDG de circuit de décision. « Nous ne Erosion des audiences gnés, le nombre de jours de congé pression de « Rince ta baignoire ». France Télévision, doit faire face à sommes pas plus nombreux que sous PART D'AUDIENCE ANNUELLE AUPRÈS DES 4 ANS ET PLUS en % supplémentaires dépassera de « Nous préparons dix nouvelles émis- quelques vents contraires. Sept mes prédécesseurs », se défend quatre jours, grâce à un artifice de sions d’ici à septembre », annonce mois après sa nomination, les com- M. Tessier, qui indique que certains 50 rédaction, les seize autorisés par le Michèle Cotta, directrice générale mentaires à propos des premières départs se sont faits discrètement. ministère de tutelle. Mais les négo- de France 2, qui veut conforter mesures qu’il a prises vont du scep- La complexité de l’organigramme 41 41 ciateurs de France Télévision ex- l’image de la chaîne autour des ticisme à la critique ouverte. Ses in- de France 3, élaboré tardivement, pliquent que, dans la mesure où ce- thèmes culturels, des magazines et terventions ont concerné des sujets provoque aussi des sarcasmes. «Il 40 la a été accordé dans des de l’information. plutôt arides. Marc Tessier a est novateur et permet d’affirmer les 35,4 entreprises comparables à la leur, ils Celle-ci reste un des points noirs d’abord voulu donner une stratégie objectifs et de mettre en place une 35,1 TF1 ne voyaient pas comment s’opposer de la grille. En régime de croisière, industrielle à la télévision publique nouvelle politique de programme, ré- à cette revendication. « En ce qui le « 20 heures » de France 2 re- et l’imposer dans le grand chantier pond M. Tessier. Mais il faut un 30 concerne l’organisation du travail, cueille entre 21 % et 24 % de parts du numérique terrestre. Infatigable temps de rodage et de compréhen- 24,7 ces accords ne sont que le début de la d’audience contre 40 % à celui de avocat de cet objectif, il ne cesse de sion des objectifs. » Pour France 3, le 23,4 24,2 France 2 mise en œuvre », expliquent les di- TF 1. Lors de la tempête du 26 dé- le défendre. Il doit convaincre le cap est fixé vers une affirmation de 22,3 rections. cembre, France 2, qui a été plus gouvernement, auquel il réclame l’identité locale et régionale. Au lente que sa concurrente à réaliser 20 17,7 1,5 milliard de francs, qu’il espère point de faire cohabiter une grille France 3 ACTION DISCRÈTE des journaux d’une heure, a attiré 14,6 16,3 obtenir sous forme de dotation en nationale avec des décrochages ré- 13 Dans le domaine des pro- 5,3 millions de téléspectateurs capital, et le Conseil supérieur de gionaux en fonction des événe- 11,9 13,6 M 6 grammes, Marc Tessier a agi plus contre 13,1 millions pour TF 1. Au- l’audiovisuel (CSA), peu enclin au ments et des possibilités des sta- discrètement. Il a multiplié les sémi- tant dire que la rédaction devra favoritisme envers le service public tions régionales de les réaliser. 10 10,3 11,2 naires notamment consacrés à la faire beaucoup d’efforts pour at- lors de la distribution de ces nou- Avec les 35 heures, Marc Tessier a 6,4 4,9 4,5 4,5 C + fiction et à l’information et changé teindre les 25 % à 30 % fixés par veaux canaux de diffusion. Enfin, en reçu son baptême du feu social. En- le responsable de la fiction sur Marc Tessier. voulant s’imposer sur cette techno- tamées tardivement en raison de la 4,4 La 5 3,93,7 0,9 1,3 1,9 5e France 2. Au cours des dernières se- Même si l’audience de France 2 logie et en réclamant sa rapide mise lenteur du gouvernement dans la 0 maines, trois incidents sont venus recule moins que celle de TF 1 1,7 en place, Marc Tessier va à l’en- définition du mandat, les négocia- 1989 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 Arte brouiller l’image de la chaîne, qui (– 0,1 % contre – 0,2 % entre 1998 et contre des intérêts de TF 1, plus tions ont débuté par une semaine Source: Médiamétrie s’était par ailleurs améliorée : le dé- 1999), la faiblesse des chaînes pu- soucieuse de rentabiliser sa diffu- de grève. « Il a tout lâché aux syndi- A l'exception de M6, et dans une moindre mesure d'Arte/La 5e, sintérêt des téléspectateurs pour bliques pèse sur leurs recettes pu- sion satellitaire par TPS. « En exis- cats », susurrent ses détracteurs. Il les chaînes généralistes enregistrent un tassement de leur audience l’émission consacrée à Laetitia Cas- blicitaires. En 1998, celles de tant dans ce périmètre, le service pu- est vrai que, dans les accords qui depuis cinq ans. ta, la déprogrammation du jeu France 2 ont été inférieures de blic dérange. Ce n’est ni la première 17 millions de francs aux prévisions ni la dernière fois », déclare-t-il pour budgétaires, ce qui est tout de commenter l’agressivité de ses même meilleur que les 60 à 80 mil- concurrents. lions de francs redoutés au prin- Autre corvée : à la demande de Escarmouches entre TF 1 et France 2 temps. Pour 1999, le déficit total de Catherine Trautmann, ministre de « QUATRE-VINGT-QUINZE des 100 meilleures blanc, avec deux pingouins en manteau qui consacré à une analyse des faiblesses de la France 2 et France 3 devrait s’élever la communication, Marc Tessier a audiences 1999 ont été obtenues par TF 1 » contre avaient froid ». Plus mesuré, Etienne Mougeotte, chaîne publique : « TF 1 a la culture du grand pu- à 200 millions de francs. rédigé un rapport d’une trentaine « Des événements exceptionnels qui touchent la vice-président de TF 1, explique, lui, dans Libéra- blic. A France 2, on a une tendance viscérale à ju- Pour réaffirmer sa stratégie, par- de pages sur le rôle et le fonction- France, les téléspectateurs préfèrent toujours tion , mardi 4 janvier : « Il me semble que le cli- ger que l’audience c’est mauvais, c’est pour les faire son image et convaincre à l’in- nement de la holding. Ce document France 3 » : ces deux publicités parues dans la vage service public-télévision privée appartient au beaufs, et du racolage. » térieur et à l’extérieur qu’il conduit devrait servir à compléter le projet presse, vendredi 7 janvier, représentent la face passé. Le caractère public ou privé a moins d’im- Cette succession d’attaques a irrité les respon- la télévision publique sur la bonne de loi sur l’audiovisuel et à rédiger aimable et policée de la guerre de communica- portance que le fait d’appartenir ou non à la caté- sables de France Télévision. Michèle Cotta, di- voie et d’une main sûre, Marc Tes- les décrets d’application. Il a en tion à laquelle se livrent TF 1 et France Télévision gorie des chaînes généralistes, qui se définit par la rectrice générale de France 2, qualifie les res- sier pourra profiter de ses vœux au même temps commencé à mettre en ce début d’année. vocation de s’adresser à tous les publics. » ponsables de TF 1 de « mauvais perdants » et personnel, mardi 25 janvier. Le en pratique ses idées, notamment Dès le lundi 3 janvier, dans France-Soir, Xavier Mais la trêve a été de courte durée. Dans Le Marc Tessier, PDG de France Télévision, se même jour débutera une campagne par des nominations faites au fil des Couture, directeur de l’antenne de TF 1, réagis- Nouvel Observateur paru jeudi 6 janvier, Robert fâche : « C’est comme si le PDG de Renault expli- de publicité pour France Télévision, mois. Mais entre les chargés de mis- sait ainsi au fait d’avoir été devancée par Namias, directeur de l’information de TF 1, quait dans une interview que les Peugeot sont de puis pour France 2 et pour France 3. sion, dont certains sont déjà repar- France 2 en première partie de la soirée du triomphe : « TF 1 n’a plus de concurrent au plan mauvaises voitures. » tis, et les promus à de nouveaux 31 décembre : « En face, on avait plutôt l’impres- des journaux télévisés » et il ajoute dans un en- Françoise Chirot postes, d’aucuns critiquent l’infla- sion d’être devant une télé bosniaque, en noir et tretien d’une page presque exclusivement F. Ch. et Guy Dutheil Les journaux de marque, second marché de la presse magazine Un quotidien pour ENRICHISSEMENT ou me- zine (APPM) totalisaient, à eux Maison de vie de Leroy Merlin, Aéro, Canal Plus Magazine et Canal effective au public, au numéro ou nace ? Les titres édités par les en- tous, une diffusion annuelle de Epok de la Fnac) sont proposés, Satellite, Santé & Fitness avec Mo- par abonnement, à un prix marqué treprises, appelés « magazines de 33,3 millions d’exemplaires en maintenant, à la vente. ving Magazine et Vitatop, etc.) à ayant un lien réel avec les coûts. les professionnels marque », représentent désormais 1996, le seul magazine de Canal+ Dans un premier temps, les ma- l’instar de la « vraie presse ». Cela n’a pas empêché la vente un créneau de presse à part en- était, lui, distribué en 1999, à gazines de marque ont peaufiné La maturité de la commercialisa- mixte kiosques/magasins de cer- tière. Selon une étude publiée, jeu- 55 milions d’exemplaires annuels à leur format pour ressembler le tion allant de pair avec une amé- tains titres publicitaires, comme de la mode di 6 janvier, par l’agence média Ca- ses abonnés, TV Shopi à 52 mil- plus possible à un titre de presse, lioration de la qualité formelle Santé & Fitness (Gymnase Club) ou FASHION DAILY NEWS, nou- rat, ils constituent une « réalité lions, celui des magasins Tati (Tati en parlant le moins possible de la – dos carré collé, papier glacé, celui du réseau de coiffure Des- veau quotidien pour les profes- pour les consommateurs et un véri- Magazine) à 33 millions, Vivre marque et des produits (comme photos, etc. – et un contenu rédac- sange Magazine, qui réalise, selon sionnels de la mode, a été lancé, table phénomène pour la presse ma- Champion, à 27,6 millions, etc. Gagnant de Continent, Ça se passe tionnel étoffé, « ces titres sont ten- Carat, 29 % de sa diffusion en lundi 10 janvier, par les éditions gazine » : 150 titres (520 millions D’après Carat, près de 40 maga- comme ça, chez McDonald’s, ou tés aujourd’hui de prendre le che- kiosques en étant distribué avec Méreau, qui publient Dessous d’exemplaires annuels) attirent dé- zines de marque diffuseraient à plus récemment Epok). Ensuite, les min des kiosques », affirme-t-on Elle (Hachette Filipacchi Médias). Mode international, un semestriel jà des recettes publicitaires brutes plus de 500 000 exemplaires. éditeurs ont ouvert leurs pages à la chez Carat. Cette forme sophistiquée de ré- spécialisé dans la lingerie. Tiré à proches des 600 millions de francs. pub extérieure et se sont organisés clame, dont le développement de- 30 000 exemplaires, ce journal de En quatre ans, l’épiphénomène a « TOUT DU VRAI » afin de drainer davantage de re- RÉCLAME SOPHISTIQUÉE vrait encore s’accélérer, risque-t- 16 pages, au format de Libération, pris des allures d’explosion publi- La comparaison avec les titres de cettes publicitaires : « Ils se sont do- Les barrières théoriques à leur elle de concurrencer les magazines et vendu 10 francs, sera essentielle- citaire. presse magazine s’arrête là. Même tés, pour un grand nombre, de distribution par un canal en temps de presse ? Pas nécessairement, ment diffusé par abonnements, Les magazines de marque repré- « s’il a tout du vrai », le magazine grilles tarifaires comparables à normal réservé aux produits de conclut l’étude de Carat, « à condi- avec une présence dans sentent déjà 30 % de la diffusion de marque reste un outil publici- celles des titres de presse maga- presse sont nombreuses : ces der- tion que [les lecteurs] continuent à 200 kiosques à Paris et dans les totale des magazines en France, taire destiné à faire vendre des zine », indique-t-on chez Carat. Un niers doivent disposer d’un numé- trouver dans la presse magazine grandes villes. selon Carat Expert. Le nombre de produits, à améliorer la notoriété peu moins de la moitié de ces ma- ro de commission paritaire, au payante les ressorts de cette indé- Dirigée par Anne-Elisabeth titres créés a été en forte crois- et l’image d’une marque, à créer gazines passent par des régies pu- moins un tiers du magazine doit pendance rédactionnelle au service Moutet, la rédaction, d’une ving- sance sur les douze derniers mois un climat de connivence entre une blicitaires extérieures. Suivant les avoir un caractère d’intérêt géné- du lecteur qui, seule, peut justifier taine de journalistes, se propose de (+ 21 %) et leur diffusion fait rêver. entreprise et ses clients. A la dif- affinités entre les filiales ou les ral, la périodicité doit être au qu’un titre ne soit pas uniquement traiter l’actualité économique et fi- Alors que les 123 titres édités par férence de la presse, la plupart des partenariats marketing histo- moins trimestrielle, la publication financé par une marque ou par les nancière ainsi que les tendances de des groupes de presse magazine magazines de marque sont gra- riques, les entreprises éditrices les ne doit pas consacrer plus des recettes publicitaires ». la mode, du luxe, des cosmétiques, enregistrés par l’Association pour tuits, même si un nombre crois- commercialisent en couplages pu- deux tiers de sa surface à la publi- de la décoration et de l’équipe- la promotion de la presse maga- sant de nouveaux venus (comme blicitaires (France TGV et France cité et doit faire l’objet d’une vente Florence Amalou ment de la maison. LeMonde Job: WMQ1101--0023-0 WAS LMQ1101-23 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 12:53 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0713 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS ¼ LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 / 23

EUROPE

TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

TWHVDVW TTIQDQH STTTDUH

TWSV SWSV

AGENDA de ses employés, dans le cadre TWQH L’inflation octobre, selon un chiffre provi-

TSWU STTS

d’un plan de réduction des coûts TUIV soire corrigé des variations saison-

TPQU SQUQ de 2 milliards de dollars. Ainsi, le TSHS nières (CVS) diffusé vendredi par

MARDI 11 JANVIER s’est ralentie SVUU SHVH groupe réduira la couverture des TPWQ le ministère allemand des fi-

a EUROPE : conférence à Madrid soins oculaires et certains nances. SSIT RUVU THVI en Russie en 1999

sur l’« Europe dans l’économie avantages pour les retraités. a Le chiffre d’affaires du SIST RRWS

d’Internet », organisée par le Parle- [[[SVTW [[[ [[[LES PRIX à la consommation en commerce de gros en Allemagne

II yF PR xF IH tF II yF PR xF IH tF ment européen. b CORUM : la manufacture II yF PR xF IH tF Russie ont augmenté de 36,5 % sur a augmenté de 7,4 % en novembre a FRANCE : prix des transactions horlogère familiale Corum, Indices cours Var. % Var. % l’ensemble de l’année 1999, contre 1999 en valeur nominale comparé

immobilières pour 1999 (Fédéra- spécialisée en Suisse dans la Europe 12 h 30 f se´lection 10/01 07/01 31/12 84,4 % en 1998, a annoncé lundi au même mois de 1998, selon un

± IDUU QDSS

tion nationale de l’immobilier). fabrication de montres en acier et EUROPE EURO STOXX 50 RUQHDRQ 10 janvier le comité d’Etat aux sta- chiffre provisoire annoncé vendre-

± RSIWDHS IDRW RDUI

a Débat, au Conseil économique en or, a été acquise par l’homme EUROPE ƒ„yˆˆ SH tistiques, cité par Interfax. Au dé- di par l’Office fédéral des statis-

± RHPDTQ IDVR QDPU

et social, sur le rapport de René d’affaires américain Severin EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR but de 1999, le taux d’inflation tiques de Wiesbaden.

± IDVI QDRW

Teulade sur les retraites. Wunderman, a indiqué cette EUROPE STOXX 653 QTTDPS mensuel laissait craindre une a Les prix à la consommation en

± STTTDUH PDPW RDVW

société vendredi 7 janvier. PARIS geg RH hausse des prix pouvant atteindre Allemagne ont augmenté de

PQIWDTQ IDVP IDTH

PARIS wshgeg 100 %, le résultat enregistré sur 0,3 % en décembre 1999 comparé

± QVVQDTH PDQT RDIU

MERCREDI 12 JANVIER b COUDRAY : l’entreprise PARIS ƒfp IPH l’année est donc considéré comme à novembre, ce qui porte leur

±

QTQHDVT IDSW RDUP

a ÉTATS-UNIS : rapports de l’US- sarthoise, mise en cause dans PARIS ƒfp PSH satisfaisant par les analystes. hausse annuelle à 1,2 %, selon un

Â

PRVTDVV HDWS PDHT

DA sur la production américaine l’affaire de la contamination par PARIS ƒigyxh we‚gri En 1998, la dévaluation du rouble chiffre définitif diffusé lundi par

± TSTDHW IDUR PDPV

et mondiale. la listériose de rillettes, a démenti AMSTERDAM eiˆ avait entraîné une forte hausse l’Office fédéral des statistiques de

± QIVRDHP IDRS RDTV

a EUROPE : Livre blanc de dimanche les accusations de Ouest BRUXELLES fiv PH des prix à la consommation en Wiesbaden.

± TWHVDVW IDVW HDUI

l’Union européenne sur la sécurité France, qui affirmait que FRANCFORT heˆ QH Russie, alors que la maîtrise de

± TTIQDQH IDTU RDSU

alimentaire. l’entreprise avait connaissance, LONDRES p„ƒi IHH l’inflation était un des principaux a PAYS-BAS : le budget devrait

± IIIVU HDUT QDWH

a FRANCE : prix à la consomma- depuis novembre, de la présence MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi acquis du gouvernement (11 % de dégager un léger excédent sur

±

RHRPSDHH HDST SDWU

tion, indice provisoire (décembre, d’un germe dans sa production MILAN wsf„iv QH hausse en 1997). En 2000, le gou- l’exercice 1999, pour la première

±

URWTDWH HDTT HDWU Insee). (lire page 36). ZURICH ƒ€s vernement russe table sur une fois en un quart de siècle, a indi- a ALLEMAGNE : produit intérieur hausse des prix de 18 %. qué le ministre des finances, Gerrit brut (1999) et production indus- b COCA-COLA : le producteur AME´ RIQUES Zalm, vendredi à La Haye. trielle (novembre). américain de boissons a nommé a ZONE EURO : la zone euro a a a ROYAUME-UNI : réunion men- un nouveau directeur pour NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR enregistré en octobre 1999 un SUISSE : le taux de chômage

suelle du comité de politique mo- l’Europe en la personne de excédent commercial de 6,9 mil- en Suisse en 1999 a été en

IISPPDST QVVPDTP

nétaire de la Banque d’Angleterre. Charles Frenette, actuel chef du IDHPQ liards d’euros avec le reste du moyenne de 2,7 % de la popula-

IISPP RIQI

a JAPON : indice domestique des marketing au niveau mondial de IDHVV monde, contre 6,4 milliards en oc- tion active, soit le meilleur résul-

IIPPI QVRP prix de gros (décembre). Coca-Cola. IDHUI tobre 1998, a annoncé vendredi tat depuis 1992, contre 3,9 % en

IHWPI QSSQ IDHSQ l’office européen des statistiques 1998, a indiqué vendredi 7 janvier

Eurostat, sur la base d’une pre- le secrétariat d’Etat à l’économie IHTPH QPTS

JEUDI 13 JANVIER SERVICES IDHQT mière estimation. (Seco).

IHQPH PWUT

a ÉTATS-UNIS : indice des prix à b SNCF : conséquence des deux IDHIV a Le ministre français de

IHHIW PTVV

IDHHI a

la production, ventes de détail (dé- tempêtes qui se sont abattues [[[ [[[ [[[l’économie et des finances, FRANCE : l’emploi intérimaire

II yF PR xF U tF II yF PR xF U tF cembre). sur la France les 26 et II yF PR xF IH tF Christian Sautter, s’est montré, occupait fin novembre 1999 a EUROPE : prix à la production 27 décembre, la société nationale dimanche 9 janvier, réticent en- 601 300 personnes, soit une aug- Indices cours Var. % Var. %

(novembre), production indus- prévoit 73 millions de francs de Ame´rique 9h50 f se´lection 07/01 06/01 31/12 vers une nouvelle hausse des taux mentation de 11,7 % par rapport à

IISPPDST PDQW HDPP trielle (octobre). pertes nettes en 1999, contre E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ de la Banque centrale européenne fin octobre et de 22,2 % sur un an

a

± IRRIDRU PDUI IDVW FRANCE : comptes trimestriels, 649 millions en 1998, pour un E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH (BCE), arguant que la zone euro (109 000 postes supplémentaires),

± QVVPDTP RDIU RDSW résultats détaillés, indice du coût chiffre d’affaires en légère hausse E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i n’est pas menacée par l’inflation. selon l’indicateur mensuel provi-

e a

VRPWDRP QDVV HDIW de la construction (3 trimestre, In- à 77,8 milliards de francs, a TORONTO „ƒi sxhiˆ L’économie européenne a de- soire publié vendredi par le régime

± ITQHWDIS IDPT RDSV see). annoncé lundi 10 janvier le PDG SAO PAULO fy†iƒ€e vant elle deux bonnes années en d’assurance chômage Unedic. Il

a ± QWQDIR RDTV PDIH ALLEMAGNE : chiffre d’affaires de la SNCF, Louis Gallois. Les MEXICO fyvƒe perspective, a estimé le chef s’agit de la quatrième hausse men-

± « plus de ± SPPDIP IDPH SDIS du commerce de détail (no- deux tempêtes coûteront BUENOS AIRES wi‚†ev économiste de la Banque centrale suelle consécutive de l’intérim.

500 millions de francs » ± IHHDPH HDTQ PWDWQ vembre). à SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev européenne (BCE), Otmar Issing, a L’indice mesurant le chiffre

SRSPDUH HDSU HDTR l’entreprise, dont quelque CARACAS ge€s„ev qixi‚ev dans l’édition dominicale de la d’affaires dans l’industrie (hors 200 millions de francs de pertes Frankfurter Allgemeine Zeitung. Les énergie et industries agroalimen- VENDREDI 14 JANVIER d’exploitation. (lire page 21) perspectives conjoncturelles sont taires) a atteint en octobre 1999 a ÉTATS-UNIS : stocks et ventes ASIE - PACIFIQUE « positives comme elles ne l’avaient son plus haut niveau historique, à des entreprises (novembre), indice plus été au cours des dix dernières 130 points, contre 126 en sep- des prix à la consommation, pro- FINANCE TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN années », a-t-il ajouté. tembre, en données corrigées des

b IVIWQDRI IHUDHS duction industrielle (décembre). COMMERCE ISVRVDIS variations saisonnières et jours

a JAPON : solde des comptes cou- ÉLECTRONIQUE : la compagnie a ALLEMAGNE : le chancelier ouvrables, a indiqué vendredi l’In- IWHHP IISDT

rants (novembre). britannique eXchange Holdings, IUQTW allemand, Gerhard Schröder, qui see. IVTSQ IIPDW

a FRANCE : balance des paie- spécialisée dans les services ITQPH conduisait dimanche les dis-

IVQHQ IIHDQ

ments (octobre). financiers sur Internet, a annoncé ISPUI cussions du pacte pour l’emploi a ÉTATS-UNIS : les crédits à la

IUWSQ IHUDT

a PAYS-BAS : inflation en 1999, lundi une alliance commerciale IRPPQ avec les syndicats et le patronat, a consommation en novembre

IUTHQ IHRDW production industrielle (no- avec le groupe britannique de IQIUR estimé qu’une « percée » avait été 1999 aux Etats-Unis ont augmenté

IUPSR IHPDQ vembre). services informatiques CMG. IPIPS atteinte sur le principe de départs de 15,6 milliards de dollars, à

a IRLANDE : chômage (dé- [[[ [[[ [[[anticipés à la retraite. 1 387 milliards de dollars, a annon- II yF PR xF IH tF II yF PR xF IH tF

cembre). b ESPIONNAGE ÉCONOMIQUE : II yF PR xF IH tF a Les exportations allemandes cé vendredi la Réserve fédérale. onze personnes sont impliquées Indices cours Var. % Var. % ont augmenté de 2,3 % en octo- a Le nombre des emplois non Zone Asie 9h50 f

en Suisse dans 60 cas de vente se´lection 10/01 07/01 31/12 bre 1999, comparé au même mois agricoles s’est accru aux Etats-

± IVIWQDRI HDIR QDWI

AFFAIRES d’informations bancaires TOKYO xsuuis PPS de l’année précédente, avec no- Unis de 315 000 en décembre 1999, ± ISVRVDIS PDVU TDSU

concernant des clients de l’UBS et HONGKONG rexq ƒixq tamment une hausse de 12 % vers a annoncé vendredi le départe-

± PRRPDWI IDSQ IDRV SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ

du Crédit suisse pour le compte les Etats-Unis, a annoncé vendredi ment du travail, précisant que le

± IPRDII RDPI RDSS SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ

INDUSTRIE de commanditaires suisses, l’Office fédéral des statistiques de taux de chômage est resté inchan-

± QIHQDIH IDWP IDSU SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ

b AT&T: l’opérateur européens, israéliens et Wiesbaden. gé, à 4,1 %. Le salaire horaire

± QQDQH PDRW RDIS BANGKOK ƒi„

téléphonique américain a américains, selon le ministère a Les commandes à l’industrie moyen a augmenté en décembre

SSVQDHS QDII IIDSQ BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ

annoncé la réduction des public de la Confédération allemande ont progressé de de 0,4 %, à 13,46 dollars, contre

± PIUQDHR IDQI IDSP WELLINGTON xƒiERH avantages sociaux pour 50 000 helvétique (MPC). 1,2 % en novembre 1999 comparé à 13,40 un mois plus tôt.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro

Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 07/01

HDISPRS UDRRQT FRANC...... TDSSWSU EURO...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDIWRS DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

PARIS NEW YORK ´ QDQVUUR VDTRSH Lucent Technologies LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUEDOISE ......

Lucent débute ` QDWRPQV QTDHPUH PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

en dollars à New York L’INDICE CAC 40 de la Bourse WALL STREET a fini la séance du

QDPUIWH IDSUQV ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDSHIH

une longue de Paris était en hausse de 1,96%, vendredi 7 janvier sur une forte SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

85 54 ´ ´ VDQPVWR IDWWRP à la mi-séance, lundi 10 janvier. reprise. L’indice Dow Jones a PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND

le 7 janv. ´ ´ PDWUTTH QQHDTSHH

L’indice gagnait plus de grimpé de 2,39 %, à FLORIN NEERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

IDTPTHU PSRDTQHH

convalescence 80 FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

IDIHQPR RDIVWU 100 points, à 5 648,43 points. Il 11 522,56 points. Il est ainsi le seul MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... LE NUMÉRO un mondial des télé- profitait du rebond spectaculaire indice boursier occidental à avoir communications, Lucent Techno- 75 observé à Wall Street à la veille fini la semaine à un niveau supé- Cours de change croise´s logies, a entamé sa convalescence, du week-end. Vendredi 7 janvier, rieur à celui du 30 décembre 1999. vendredi 7 janvier, avec une hausse 70 l’indice CAC 40 avait rebondi de Pour sa part, l’indice des valeurs Cours Cours Cours Cours Cours Cours 10/01 12 h 30 f DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S.

de 4 % de son action. Mais il faudra 1,64 %, à 5 539,61 points. de croissance, le Nasdaq, a connu DOLLAR ...... FFFFF HDWSTPS IDHPQUS HDISTHS IDTQVIS HDTQTHS

65 sa plus forte séance de hausse, en

sans doute plusieurs mois à l’an- YEN ...... IHRDSUSHH FFFFF IHUDHSHHH ITDQPHHH IUIDPVHHH TTDSISHH

cienne branche industrielle points, de son histoire avec un EURO...... HDWUTVH HDWQRIR FFFFF HDISPRS IDTHHTS HDTPIQS

d’AT & T pour se remettre de la 60 FRANCFORT gain de 4,17 %, à 3 882,42 points, FRANC...... TDRHVHS TDIPUUH TDSSWSU FFFFF IHDRWSUS RDHUTSH LIVRE...... HDTIHRR HDSVQVS HDTPRUS HDHWSQS FFFFF HDQVVPS

sanction infligée par les marchés fi- À LA BOURSE de Francfort, l’in- effaçant une partie des pertes de FRANC SUISSE ...... IDSUPPH IDSHQQH IDTHWQH HDPRSQS PDSUSWH FFFFF nanciers, jeudi 6 janvier, avec la 55 dice de référence DAX des trente la semaine. chute de 28 % de son action et la valeurs vedettes gagnait 1,64 %, perte de 60 milliards de dollars de 50 à 6 892,05 points, au milieu de la Taux d’inte´reˆt(%) Matif capitalisation boursière. La même journée, lundi. L’indice DAX 30 TAUX J ASOND J Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier s’était offert, vendredi, une EN DÉBUT de séance, lundi Taux 07/01 f Cours 12 h 30 f

mésaventure était arrivée à son 1999 00 j. j. 3 mois 10 ans 30ans 10/01 prix prix

Notionnel 5,5 QDHW SDSU TDHW

séance de très forte hausse, avec 10 janvier, les marchés obliga- FRANCE ...... PDWP

concurrent français, Alcatel, qui Source : Bloomberg

VRDWQ VRDUV

MARSNC...... PPTSU QDQI SDRR TDHS

avait déçu les investisseurs, en sep- un bond de 4,73 %, à taires européens ont consolidé le ALLEMAGNE .. PDVU

SDVQ SDUI RDTH GDE-BRETAG. RDUS Euribor 3 mois

6 780,96 points. mouvement de décrue des taux à xg xg xg QDPT SDTV TDPS tembre 1998, en leur annonçant 14 % par an. Avec le rachat d’As- ITALIE...... PDVU JANVIERNC.....

HDHU IDUP PDRP des résultats trimestriels moins cend, spécialisée dans les réseaux long terme du vendredi. Dans les JAPON...... HDHR

´ SDQW TDSS TDSV

bons que prévus. de données, et sa propre avance premières transactions à Paris, le ETATS-UNIS... SDST IDTS QDTH RDPW

LONDRES SUISSE...... HDUS Pe´trole QDPT SDSV TDIP Lucent Technologies a prévenu dans les technologies de la trans- rendement des emprunts d’Etat à PAYS-BAS...... PDVP que ses résultats du premier tri- mission optique, Lucent Technolo- L’INDICE FOOTSIE de la Bourse 10 ans (OAT) est resté stable à Cours Var. %

mestre (octobre-décembre) se- gies avait convaincu les investis- de Londres a poursuivi, à la mi- 5,57 %. Sur le marché à terme En dollars f 07/01 06/01

FFFF raient compris entre 36 et 39 cents seurs qu’elle n’avait rien à envier à journée lundi, sa hausse initiale. (Matif), le contrat notionnel a ga- Matie`res premie`res BRENT (LONDRES) ...... PQDHW

C HDHR

Le Monde WTI (NEW YORK) ...... PQDUU

par action, alors que les analystes une start-up ( du 19 no- L’indice gagnait 1,46 %, à gné 16 centièmes, à 84,79 points. Cours Var. % FFFF LIGHT SWEET CRUDE .... PRDUW tablaient sur environ 54 cents. vembre). 6 599,90 points, dans le sillage A Francfort, les taux à 10 ans des En dollars f 07/01 06/01

Lucent a eu beau promettre que Mais Lucent semble avoir sous-es- des autres places européennes. emprunts d’Etat (Bund) ont légè- ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

± HDPR

l’ensemble de l’année serait timé l’appétit de ses clients pour La Bourse de Londres avait ter- rement fléchi à 5,441 %. CUIVRE 3 MOIS...... IVTUDSH Or

± HDHT ALUMINIUM 3 MOIS ...... ITTI

miné la semaine précédente sur ± HDTW

conforme à ses prévisions, avec les équipements de dernière géné- PLOMB 3 MOIS ...... SHHDSH

Cours Var %

± HDQQ

une croissance annuelle de son ration, qu’ils sont allés chercher une hausse limitée à 0,89 %, à ETAIN 3 MOIS ...... TIPH En euros f 07/01 06/01

±

HDRI

MONNAIES ZINC 3 MOIS...... IPPP

C

IDPU

chiffre d’affaires de 20 % à 25 %, les chez ses concurrents plus petits et 6 504,80 points. OR FIN KILO BARRE ...... VUTH

±

HDIP NICKEL 3 MOIS ...... VPRS

C HDTV

OR FIN LINGOT...... VVRH

investisseurs sont désormais scep- plus réactifs. Son grand rival dans L’EURO a débuté la semaine sur ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF ONCE D’OR (LO) $ ...... QHU

C

HDPW

tiques. D’autant que le carnet de l’optique, Ciena, et surtout la star une légère baisse face au billet ARGENT A TERME ...... SDIV

` C IDHI

PIECE FRANCE 20 F...... SHDPH

± HDVR

TOKYO PLATINE A TERME ...... WSHQIDII ` C IDVQ commandes à fin septembre 1999 incontestée des équipements de vert. Lundi 10 janvier, il s’est né- PIECE SUISSE 20 F...... SHDPH

´

` C IDVQ

est tombé à 6,9 milliards de dollars, réseau de données, Cisco, creusent LA BOURSE de Tokyo était fer- gocié à 1,0264 dollar, alors qu’il GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIECE UNION LAT. 20 .... SHDPH

´ ± ± IDHW PRW ` IDIS BLE (CHICAGO)...... PIECE 10 DOLLARS US ... PSU

avait terminé, vendredi 7 janvier, contre 10,2 milliards un an plus tôt. l’écart. Cisco vaut désormais mée pour cause de jour férié, ± HDUP PHSDSH ` FFFF MAu¨S (CHICAGO)...... PIECE 20 DOLLARS US ... QTSDSH

C ± HDTT IRWDUH ` RDRQ La concurrence est rude, même si 360 milliards de dollars en Bourse, lundi. Toutefois, la vague de à 1,0292 dollar. En revanche, la SOJA TOURTEAU (CHG.). PIECE 50 PESOS MEX...... QQRDUS

la déréglementation, le développe- plus de deux fois la valeur de hausses a atteint Hongkong, monnaie japonaise a regagné un SOFTS $/TONNE

C

IDRQ

ment des réseaux de téléphonie Lucent... dont l’indice Hangseng s’est ad- peu du terrain perdu face au dol- CACAO (NEW YORK)...... VSQ

´ C HDRH CAFE (LONDRES) ...... IRWH Cotations, graphiques et indices en temps

FFFF sans fil et l’explosion d’Internet jugé un gain de 2,63 %, à lar. Lundi 10, elle se négociait à SUCRE BLANC (PARIS) ... FFFF re´elsurlesiteWebdu«Monde». font croître le marché d’environ Christophe Jakubyszyn 15 810,15 points, lundi. 104,92 yens pour un dollar. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ1101--0024-0 WAS LMQ1101-24 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 12:53 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0714 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 ¼ FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours

RUQHDRQ

VALEURS EUROPE´ENNES QTTDPS

QUW RWHQ

RSVU

b Les équipementiers des télé- qu’il atteindrait son objectif de QSW QTTDPS RUQHDRQ

RPUP communications, comme Nokia, hausse de chiffre d’affaires en 1999 QQV

QTPDSQ QWST ont été secoués en Bourse, vendre- entre 15 % et 20 % grâce à un bon QIV RTSUDRP RSPWDQW RTSHDQI

di 7 janvier, après la révision en quatrième trimestre 1999. QSPDVR QSWDVR QSPDHW QTRI

baisse des prévisions de résultats b Vendredi, l’action Mannes- PWU RSHHDTW

QQPS

de Lucent. A Helsinki, l’action a mann a bondi de 7,09 %, à 225 eu- PUU [[[[[[[[ [[[[[[[[

ww t † v II tex†F W t svF IH tex†F ww t † v gagné 5,34 % en clôture, à ros, à la suite de l’annonce d’une II tex†F W t svF IH tex†F

166,45 euros, après avoir cédé progression de son bénéfice de

C C C e QDPU HDWW ps RDIW IDUH ƒi PVDIU SDIV ƒi PPDTU FFFF 3,6 % en cours de séance. L’équipe- 37 % en 1999, dû à la forte progres- HILTON GROUP qf RAISIO GRP -V- SKANDIA INSURAN SYDKRAFT -A-

C e C RHIDPH RDRV xy SDVT FFFF xy UDHV FFFF ƒi IUDSV IDQQ

mentier finlandais a par ailleurs sion du secteur des télécommuni- LVMH / RM p‚ RIEBER & SON -B STOREBRAND SYDKRAFT -C-

C e C

± WDUV IDHQ qf UDQQ IDUI qf UDTV IDWI qf IPDQV FFFF

annoncé, vendredi, qu’il livrerait cations. MOULINEX /RM p‚ SCOTT & NEWCAST SUN LF & PROV H THAMES WATER

C e ± ± ± RDIW HDPW qf IHDIU SDIP gr STQDRU HDQQ iƒ IVDPW IDIW NCL HLDG xy SOUTH AFRICAN B SWISS LIFE REG FENOSA

C 200 millions d’euros de matériel b Le cours de l’assureur Allianz C ± ± QDUU IDPT qf TDRR IDPT hu IWDUU HDUV qf IHDSP IDPH PERSIMMON PLC qf TATE & LYLE TOPDANMARK UNITED UTILITIE

C C e C e

± SRDWH HDVQ qf RDWQ HDTS gr SQUDQS IDHS hi IWDIH HDUV pour moderniser le réseau GSM s’est apprécié de 2,78 %, à PREUSSAG AG hi UNIGATE PLC ZURICH ALLIED N VIAG

C C C C e e

QDQI PDRV xv SVDTH HDPT QVIDSP HDVQ p‚ VRDUH RDWT

1 800 de l’opérateur mobile néer- 338,15 euros, vendredi. Le groupe a RANK GROUP qf UNILEVER f DJ E STOXX INSU P VIVENDI/RM

C ± ± PIRDVV IDPW qf UDVR HDPH QIIDRV IDPQ gr f

landais Ben. indiqué avoir vendu les 3,7 % du SAIRGROUP N UNILEVER DJ E STOXX PO SUP P

C ± IHDPV HDTT qf IHDQQ HDIS SAS DANMARK A/S hu WHITBREAD

e C ± UT HDUV PIVDTW HDVS b Le cours de l’action de l’éditeur capital de son concurrent Ergo, la SEB /RM p‚ f DJ E STOXX F & BV P MEDIAS

e C

p‚ ITPDRH IDVP

SODEXHO ALLIANC C ISDVU UDVI

de logiciels de gestion à destina- filiale du premier réassureur mon- BSKYBGROUP qf

C

gr IHSPDWQ IDVH

THE SWATCH GRP e C IQQDSH IIDTP

tion des entreprises, SAP, a clôturé dial, l’allemand Munich Ré. Ce CANAL PLUS /RM p‚

C

gr PIQDWR IDIV

THE SWATCH GRP C WDSP RDPH CARLTON COMMUNI qf EURO

en hausse de 18,52 %, à 640 euros, dernier a gagné 4,51 % en Bourse, à BIENS D’E´QUIPEMENT si HDWW FFFF

WW/WW UK UNITS e C IPDQU TDTR

ELSEVIER xv ______

±

qf IHDVI HDVV ±

e C IIWDUP HDPT WILSON BOWDEN gr TRDRH QDIR vendredi. Le groupe a annoncé 278 euros. ABB N EM.TV & MERCHAN hi

e C

e„ QW IDQH C

C USPDSQ PDWV WOLFORD AG gr PIDUP PDVU

ADECCO N EMAP PLC qf NOUVEAU

C

PDIV IVQDVV e ± f e C QPDTS IDHT

DJ E STOXX CYC GO P p‚

QVRDSH IDSH

ALSTOM HAVAS ADVERTISI p‚ ´

C e ƒi IQDRP PDTS

TDPH FFFF

ASSA ABLOY-B- INDP NEWS AND M s‚ MARCHE PIDWT FFFF

BOC GROUP PLC qf

±

e C qf RDRW HDUI

SWDWH VDSI

ASSOC BR PORTS LAGARDERE SCA N p‚

Code Cours % Var. e C

PIDVH QDVI

10/01 12 h 31 f CELANESE N hi C

e C PWDSH IDSW pays en euros 07/01 ƒi IRDVH QDUI

PHARMACIE ATLAS COPCO -A- MEDIASET s„ Cours % Var. C

USDVV PDHW

CIBA SPEC CHEM gr 10/01 12 h 31 f en euros 07/01

±

C

q‚ IUDST PDIW

QHDUW IPDPP

ATTICA ENTR SA PEARSON qf ±

C gr RVTDWU HDVW

RHDPW PDWV

CLARIANT N ASTRAZENECA qf

C C

qf UDII HDWI

UDVP VDRI

AUTOMOBILE e BAA REED INTERNATIO qf ±

C hi QVDWH IDSP e

SWDPS QDHR

DEGUSSA-HUELS AVENTIS /RM p‚ AMSTERDAM C

C

qf VDRT IDWP

IQDHW VDIV

BBA GROUP PLC REUTERS GROUP qf C e C

C ƒi PWDWH PDWW

xv QWDRS HDPV

PVDQS HDPV

AUTOLIV SDR DSM ELAN CORP qf

C C

IWDSH IDVQ C

xy ITDSR HDUR

IUDHV TDHT

BERGESEN SCHIBSTED xy AIRSPRAY NV e C

C fi SHDPH HDTH

xy PRDRI FFFF

PVDHW RDPI

BASF AG DYNO GLAXO WELLCOME qf

C

IDHS IDWR C

xy PRDRI FFFF

SDQS VDHT

BONHEUR TELEWEST COMM. qf ANTONOV e C C hi PVDIH IDRR

C gr RSVWDVR HDSR

IRTSDPU IDRP

BMW EMS-CHEM HOLD A NOVARTIS N gr

C C

WDVS QDTV

e C qf TQDRV TDTQ

RWRDSH UDUQ

CMG TF1 p‚ C/TAC C e C

hi IWDQS HDUV C

qf IHDUV HDQH

IQWDHS RDHP

CONTINENTAL AG ICI NOVO NORDISK B hu

C ±

HDWU SDPH

C

qf RDHP IDWS

IQDSU TDWP

COOKSON GROUP P UNITED NEWS & M qf CARDIO CONTROL C e e C

hi UT RDII C TDQS IDRR ps e

PRDVH QDQQ

DAIMLERCHRYSLER KEMIRA ORION B ps

PQDWH FFFF

e C hu IHPSQDUV FFFF

IHSDTS SDTS

e DAMPSKIBS -A- UNITED PAN-EURO xv CSS ± ± s„ QIDPH PDIW

qf VDRV IDTU ±

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FIAT LAPORTE ROCHE HOLDING gr

C

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e C hu IIISHDSP FFFF

QTDUU WDUT

DAMPSKIBS -B- WOLTERS KLUWER xv HITT NV e C ±

C s„ IRDRH HDVW gr SWVDQH HDUQ

IIUTQDUW HDQR

FIAT PRIV. LONZA GRP N ROCHE HOLDING G gr

C ±

PIDPH HDRU C

hu ITRHTDQI PDTP

IRDSS IDQQ

DAMSKIBS SVEND WPP GROUP qf INNOCONCEPTS NV e e C ±

C p‚ RIDQH HDQT

PQDIU HDWT p‚ e

RIDWU TDPS

MICHELIN /RM RHODIA SANOFI SYNTHELA p‚

C

C PPDRS IDVI

C

xy TDTS PDVQ

TDVW

DET SONDENFJ NO f DJ E STOXX MEDIA P RUSDQS NEDGRAPHICS HOLD e C e ±

C p‚ PPT PDUQ s„ IDHS HDWR e

IIVDTH IDIW

PEUGEOT SNIA SCHERING AG hi

C ± PDUV VDUS

IHDVW HDIS

ELECTROCOMPONEN qf SOPHEON

e e C ± C s„ PDUP HDUQ fi VHDWS IDUH

IPDTS RDWH

PIRELLI SOLVAY SMITHKLINE BEEC qf

e WR FFFF

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e EUROTUNNEL /RM p‚ PROLION HOLDING e C ±

p‚ SIDIH IDTR C SRDIH PDRT fi e

RIDTH RDQW

RENAULT TESSENDERLO CHE UCB fi

C e ± TDPH IDSW

QQDPH IDSQ

FINNLINES ps BIENS DE CONSOMMATION RING ROSA

e C ±

p‚ VH PDRR C QWUDSU HDSV

QDVW

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C

C

HDSS IH

RDHT HDUW

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e C xv PWDPR IDUI

SRDIH IDSH

VOLKSWAGEN hi AHOLD

C

C

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± C iƒ IQDSH PDSQ PRDUH PDIS

VOLVO -A- ƒi ALTADIS -A-

e C

QTDUQ IDVW

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C

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VOLVO -B- ƒi CONGLOMERATS E´NERGIE ATHENS MEDICAL

C

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C e„ SPDPT IDVU

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f DJ E STOXX AUTO P PSWDWV AUSTRIA TABAK A

e C

SWDTH RDUS

CGIP /RM p‚

C

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AKER MARITIME xy GLYNWED INTL PL e BRUXELLES ± TTDQH HDQH

BEIERSDORF AG hi

e C

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CHRISTIAN DIOR p‚

C

qf SDQS FFFF q‚ WDWV IDTW

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e C RSDST IDPR

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e BRIT AMER TOBAC

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qf ISDHI FFFF

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GAZ ET EAUX /RM p‚

e C e ±

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C

PQVIDWW IDQP

gr INTL BRACHYTHER B

e C CFR UNITS -A-

xv PPDTV HDRH

ABN AMRO HOLDIN e C

IWR IDWR

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e e C

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DORDTSCHE PETRO IFIL C

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e C

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qf IIDWV IDHV

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s„ SDQH IDRW qf RDTQ FFFF

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C ESSILOR INTL /R

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±

iƒ PPDRR HDUI

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C

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e„ SUDII PDQS

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C

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C

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C

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ROYAL DUTCH CO xv LINDE AG e

€„ PQDTH FFFF

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±

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ORKLA -B- xy

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±

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C

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BCA INTESA C

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±

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±

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±

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C

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e C DJ E STOXX N CY G P

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DEUTSCHE TELEKO hi

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C

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VVDQS PDTU

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IHPDVU HDUT

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C

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± HDSH PSDWU C

e C

ƒi QQDUV SDRP IRWDSH HDTU

DEXIA fi HENNES & MAURIT PFEIFFER VACU TECH

C

USDIH PDHI

TELE DANMARK -B hu

C PIDQH EN DIRECT e RDRI e C hi QVDSH FFFF

SUDRH PDSH

DRESDNER BANK N hi KARSTADT QUELLE PLENUM

e

ITDUH FFFF

TELECEL €„

C IDWV QQDRS C

± qf IIDIQ HDIR

QWDVS PDSW

EFG EUROBANK q‚ KINGFISHER PSI

e C

IQDIH PDQR

TELECOM ITALIA s„

C VUDVH IUDPP C

C qf RDWU HDWU

WPDIP HDHQ

ERGO BANK q‚ MARKS & SPENCER QIAGEN NV

e C

SDVW PDRQ

TELECOM ITALIA s„

± C UDVS e PDRV

e C hi RWDVH HDRH

RUDIS HDQP

ERSTE BANK e„ METRO REFUGIUM HOLDING AG

e C

PQDRS PDRS

TELEFONICA iƒ

IIDPS FFFF C

C

qf WDVP IDIS IRDSU QDPV

FOERENINGSSB A ƒi NEXT PLC SACHSENRING AUTO

e C

IHDHW IDWP

TIM s„

C IUDIH QDTR

e C C

p‚ PQH RDVV IHDQT IDHW

HALIFAX GROUP qf PINAULT PRINT./ SALTUS TECHNOLOGY

C

RDUR QDRV

VODAFONE AIRTOU qf

C SU C

e RDSW ±

s„ SDWT HDSI IPDRW HDIQ HSBC HLDG qf RINASCENTE SCM MICROSYSTEMS

C

PDVR

f DJ E STOXX TCOM P IHVTDQR

C

PDRR RHDVH

C ± gr PUTDIR HDVW

RVDSU HDQR

IONIAN BK REG.S q‚ VALORA HLDG N SER SYSTEME

C e C e

IPIDTH HDSH ps IRDVS QDIP

TOTAL FINA /RM p‚ METSO

SDVH FFFF

± e C qf UDHI PDVV SHDWH PDII

KBC BANCASSURAN fi W.H SMITH GRP SERO ENTSORGUNG

± ±

HDRS qf RDWS IDSW

f DJ E STOXX ENGY P QHQDVS MORGAN CRUCIBLE

C

HDWW UIDPH

C ± qf UDPS HDRR

IIDHS PDTU

LLOYDS TSB qf WOLSELEY PLC SINGULUS TECHNOLOGI

±

RDPH IDSH

NFC qf

CONSTRUCTION C IDVR QVDUH C

e C RIWDUS HDVI

SDTH IDRS

MERITA ps f DJ E STOXX RETL P SOFTM SOFTWARE BERA

STDRV FFFF

NKT HOLDING hu

C

IVDIH IIDHR

e C ± TVDRR HDPT iƒ SPDSH HDIW

NAT BANK GREECE q‚ ACCIONA TDS

C

IUDSU PDVH

SERVICES FINANCIERS OCEAN GROUP qf

± RH IDPQ

e C ± q‚ PPDRI RDUT

UI IDIR

NATEXIS BQ POP. p‚ AKTOR SA TECHNOTRANS

e C

IRDPH IDRQ

PARTEK ps

C C RDPT IIDWW

C e qf IUDRS PDIS ± HAUTE TECHNOLOGIE ps IVDIS PDSR

PHDIW IDIH

NATL WESTM BK qf UPONOR -A- 3I TELDAFAX

ISDTS FFFF

PENINS.ORIENT.S qf

C

e C QS IRDHI

C

C e fi RWDVS PDIQ

iƒ ITDUV IDHV

SDST IDPT

ƒi ALMANIJ TELES AG

NORDBANKEN HOLD AUMAR R e C

PHDVS HDRV

AEROSPATIALE MA p‚

TDWS FFFF

PREMIER FARNELL qf

C

QDSV ± RDWP

e C e q‚ UQDRW IDQH ±

iƒ WDTR HDQI

IVDQH HDQQ

s„ ALPHA FINANCE TIPTEL

ROLO BANCA 1473 ACESA R e C

PIWDSH PDHW

ALCATEL /RM p‚

C

ITDWV PDRI

RAILTRACK qf

C

C PDST RH

qf IHDST HDUT ±

± qf SDVI IDTP

IUDPS IDHI

qf AMVESCAP TRANSTEC

ROYAL BK SCOTL BLUE CIRCLE IND ±

PSDQU IDIP

ALTEC SA REG. q‚

e C

RVDSH QDUR

RANDSTAD HOLDIN xv

e ± QUDSH HDPU

e C e s„ HDQR FFFF ±

p‚ SWT TDHS IPDRH HDQP

s„ BENI STABILI W.E.T. AUTOMOTIVE S

SAN PAOLO IMI BOUYGUES /RM e C

IHRDTH TDHW

ASM LITHOGRAPHY xv

IPPDWP FFFF

e RATIN -A- hu FFFF FFFF

C

€„ RDIR FFFF

qf TDHR HDVH

WDTH FFFF

ƒi BPI R

S-E-BANKEN -A- BPB e C

VDUR UDII

BAAN COMPANY xv

C

IQHDQI RDQH

RATIN -B- hu

FFFF FFFF ±

C

e qf TDUT IDIU

± s„ IHDWU HDVQ

IQDTR IDIT

qf BRITISH LAND CO e STANDARD CHARTE BUZZI UNICEM ±

IQI HDVQ

BARCO fi C

RDQQ SDRS

RENTOKIL INITIA qf

C FFFF FFFF

C e qf TDPQ HDPT ±

qf PDRH IDQP

PPPDPH IDWQ

STE GENERAL-A-/ p‚ CARADON CANARY WHARF GR

FFFF FFFF

BRITISH AEROSP. qf C

RDUI IDUP

REXAM qf

FFFF FFFF

C e qf TDPQ FFFF

€„ ISDVH FFFF

IPDUP IDQV

ƒi CAPITAL SHOPPIN

SV HANDBK -A- CIMPOR R e C

PRIDIH TDTV

CAP GEMINI /RM p‚

e C

WH IDTW

REXEL /RM p‚

e C FFFF FFFF

C

C e fi SUDWH PDRV

p‚ PITDSH PDWS PSWDWU HDPR

gr COBEPA

UBS REG COLAS /RM C WRDHR IDRS

COLOPLAST B hu

e C

PVDUH IDPH

RHI AG e„

e C FFFF FFFF

C

C e hi VP QDVH

qf QRDIU IDRP

RDTI IDQP

s„ CONSORS DISC-BR

UNICREDITO ITAL CRH PLC C

RSDWI TDRH

COLT TELECOM NE qf

C

TQRDQU RDHV

RIETER HLDG N gr

e C FFFF FFFF

C

e iƒ QPDRH IDRI

± iƒ VDQQ HDTH

TSDRQ HDTI

hu CORP FIN ALBA

UNIDANMARK -A- GRUPO DRAGADOS e C

TQ S

DASSAULT SYST./ p‚ C

QQDTH HDIU

SANDVIK -A- ƒi

C FFFF FFFF

e C gr IVWDQV IDIT

± iƒ IWDUS IDVH PQDPT HDPT

q‚ CS GROUP N

XIOSBANK FCC C THDTI PDQR

ERICSSON -B- ƒi

C

QRDRU HDQR

SANDVIK -B- ƒi

e C FFFF FFFF

C

C e p‚ SRU HDTR

p‚ WUDWS QDRQ HDRI

f DJ E STOXX BANK P QIPDWW GROUPE GTM EURAFRANCE /RM e IDIR FFFF

FINMECCANICA s„

C

SPPDRP IDQQ

e SAURER ARBON N gr

FFFF FFFF

C

fi QQDTH FFFF

VDHP SVDQT qf FORTIS (B)

HANSON PLC C

VDVS SDSP

e GAMBRO -A- ƒi

±

UTDWH IDSR

e SCHNEIDER ELECT p‚ FFFF FFFF ±

e C xv QQDSV HDTS

UPDTH IDSR

hi FORTIS (NL)

HEIDELBERGER ZE e C UIDSH SDWQ

e GETRONICS xv

PDQR FFFF

SEAT-PAGINE GIA s„

e C FFFF FFFF

p‚ IHVDSH HDIV ±

QRDIV HDRV

PRODUITS DE BASE q‚ GECINA /RM

HELL.TECHNODO.R C

RSDTV IDVH

GN GREAT NORDIC hu C

PDRR RDUW

SECURICOR qf

C

FFFF FFFF

qf TDWH HDRU

±

QQDPU HDSR

e q‚ HAMMERSON

± ± HERACLES GENL R

q‚ RQDUS IDWQ RIDHU HDHU

ACERINOX R iƒ INTRACOM R

± IVDQW IDPR

SECURITAS -B- ƒi

e C FFFF FFFF

e C xv SW HDRT

QP PDVW

hi ING GROEP

C C HOCHTIEF ESSEN

qf PRDHP VDSW VHPDPW HDUV

ALUSUISSE LON G gr LOGICA

QDUH FFFF

SHANKS GROUP qf

C

FFFF FFFF

C

hu RUDTW IDHR

IQQWDTR HDWV

gr KAPITAL HOLDING

C

C HOLDERBANK FINA

xy IIDQS QDWI RSDHT HDUR

ALUMINIUM GREEC q‚ MERKANTILDATA

e C

IHPDIH RDTT

SIDEL /RM p‚

C FFFF FFFF

C

e qf IIDIW IDQH

ISPDSH IDTU

p‚ LAND SECURITIES

C

± IMERYS /RM

qf IPDVP UDQS QDQS HDRU

ARJO WIGGINS AP qf MISYS

C

SDQH HDQH

INVENSYS qf

± FFFF

e FFFF qf UDIS IDIH

±

IPDIU HDTS s„ LIBERTY INTL

C ± ITALCEMENTI

xy RDPS PDWT ITDQI HDQS

ASSIDOMAEN AB ƒi NERA ASA C

PQDWR RDHP

e SKF -A- ƒi ± FFFF

e FFFF s„ WDSH HDPI

±

IIH PDPP

p‚ MEDIOBANCA

e C ± LAFARGE /RM

ps IUIDVS QDPI SDRU HDRP

AVESTA ƒi NOKIA C

PSDVH QDRV

SKF -B- ƒi

C FFFF FFFF

qf UDSW IDSH

±

IVDHT IDVI q‚ MEPC PLC

C

e C MICHANIKI REG.

qf TDSS HDPR SSDWS PDTT

BEKAERT fi NYCOMED AMERSHA C

PSDQW PDIT

e SOPHUS BEREND - hu

FFFF FFFF ±

iƒ IU HDHT

±

VDVS HDQT

qf METROVACESA

e C

± TARMAC

xv ISDVQ QDUR TDHR PDSV

BILLITON qf OCE

±

UIQDWU IDHQ

SULZER FRAT.SA1 gr

C

FFFF FFFF

qf IIDWS QDRT

±

IDQU IDIS qf PROVIDENT FIN

e C e C PILKINGTON PLC

s„ PDTH IDST RVDQH IDHS

BOEHLER-UDDEHOL e„ OLIVETTI C

IVDSI RDSV

e SVEDALA ƒi

± FFFF FFFF

xv QVDIS HDSP

±

IQDRV HDUI

qf RODAMCO UK

e C

e C RMC GROUP PLC

xv IQSDTS PDVV ITDWV HDPR

BUHRMANN NV xv KON. PHILIPS

± UDTP HDPI

T.I.GROUP PLC qf

e C FFFF FFFF

xv QWDIH HDUU

PDIW FFFF

qf RODAMCO CONT. E

C ± RUGBY GRP

qf QDTW IDQP SDUS IDIH

BUNZL PLC qf ROLLS ROYCE C

ITDPW IDSP

TOMRA SYSTEMS xy

e C

FFFF FFFF

e C xv QUDTH IDWH

IVS HDUT

p‚ RODAMCO NORTH A

e C ± SAINT GOBAIN /R

qf IHDSP IHDUT TDQT HDTQ

CART.BURGO s„ SAGE GRP

e C

TWDHW HDSU

VA TECHNOLOGIE e„

C FFFF FFFF

C

qf IVDQH PDQP

QUDIQ IDRP

ƒi SCHRODERS PLC e ± SKANSKA -B-

p‚ IUQPDSH FFFF PDTV IDUS

CORUS GROUP qf SAGEM C

IDWH

e f DJ E STOXX IND GO P SRQDUT

FFFF FFFF

p‚ VH FFFF

PIDRW FFFF hu SIMCO N /RM

e C C SUPERFOS hi SQI PDWI PPDHW IDTW

ELKEM ASA, OSLO xy SAP AG

± FFFF FFFF

qf SDTR HDPV

±

PDQQ QDQI qf SLOUGH ESTATES

e C ± TAYLOR WOODROW hi TTV SDII IRDIS IDPU

ELVAL q‚ SAP VZ

e C FFFF

e FFFF p‚ IQIDSH IDIS

±

IHTDVH PDUQ p‚ UNIBAIL /RM

C ± TECHNIP /RM qf ITDPP IDTH IIDVS IDHU

JOHNSON MATTHEY qf SEMA GROUP

e C

FFFF FFFF

iƒ UDTP HDWQ

±

STDRW HDVV q‚ VALLEHERMOSO e C e C TITAN CEMENT RE IPQDQH QDVV ASSURANCES hi SH PDPI

MAYR-MELNHOF KA e„ SIEMENS AG N

e

± FFFF FFFF

C

e hi QW HDUT

PPDIW HDVT

e„ WCM BETEILIGUNG

e C

WIENERB BAUSTOF ±

qf IRDTR HDPP ps IIDPP HDIV

METSAE-SERLA -B e C SMITHS IND PLC

WIDTH IDTT

AEGON NV xv

± FFFF FFFF

qf SDPP HDQH

± RDVI HDTT

qf WOOLWICH PLC

e C

C WILLIAMS

p‚ IQRDWH TDPP ƒi QTDWH IDSW

MODO -B- e C STMICROELEC SIC

SPDSH HDSU

AGF /RM p‚

C

FFFF FFFF

C

PTHDHI HDTI

IDQR PRPDQP f

f DJ E STOXX FINS P e C

± DJ E STOXX CNST P s„ QDIR PDPV RWDUW IDPI

xy e TECNOST NORSKE SKOGIND- ± IIDPH QDQT ALLEANZA ASS s„

FFFF FFFF

e C e C

p‚ QSDIR HDPT ps ISDQH PDWT

OUTOKUMPU OY -A e C THOMSON CSF /RM QRHDSH HDVW ALLIANZ AG hi

FFFF FFFF

e C e C

ps SUDRH PDSH p‚ UUDUS PDQH

PECHINEY-A- C TIETOENATOR IIDHU IDIU ALLIED ZURICH qf

FFFF FFFF

e C

hu WUDQT HDTT UDPS FFFF €„ CONSOMMATION CYCLIQUE ALIMENTATION ET BOISSON

PORTUCEL INDUST e C WILLIAM DEMANT IQPDPH HDSQ

AXA /RM p‚

FFFF FFFF

C e C

VHHDTH QDTS U IDRS

ps f e C

± RAUTARUUKKI K ± DJ E STOXX TECH P RVDWH IDRS qf SDHS HDQP gr UUIDIW HDIT ACCOR /RM p‚ ALLIED DOMECQ BALOISE HLDG N

FFFF FFFF

±

qf PQDQP HDHU

C C

RIO TINTO e C UQ HDTW qf SDUQ IDIQ qf IRDUR IDIH ADIDAS-SALOMON hi ASSOCIAT BRIT F CGU

FFFF FFFF

±

q‚ IU QDPU

C e C e

SIDENOR ±

PHDWT HDQR qf IIDUU HDSR p‚ QTDTI IDTU AIR FCE p‚ BASS CNP ASSURANCES

FFFF FFFF

C SERVICES COLLECTIFS q‚ RSDWU HDIQ

SILVER & BARYTE e e C TDQP FFFF e„ RHDQH FFFF iƒ IT HDTQ AIRTOURS PLC qf BBAG OE BRAU-BE CORP MAPFRE R

FFFF FFFF

±

qf QDIH IDHP C C

SMURFIT JEFFERS e e C e e PDPS FFFF e„ RRDRH IDPS hi IIQDUS HDPP s„ QDVU HDPT

ALITALIA s„ BRAU-UNION ERGO VERSICHERU AEM

FFFF

e FFFF

€„ IQDPH FFFF

C e C

± SOPORCEL ± IWDQH IDSQ qf TDHS IDVI q‚ RHDVQ HDUR qf WDRU HDSI AUSTRIAN AIRLIN e„ CADBURY SCHWEPP ETHNIKI GEN INS ANGLIAN WATER

FFFF FFFF

e C

ps IUDVH IDUU C C

± STORA ENSO -A- ± QQDWW QDPU hu QUDVV HDUI hu UTDSV PDST qf TDIS QDUS

BANG & OLUFSEN hu CARLSBERG -B- FORSIKRING CODA BRITISH ENERGY

FFFF

e FFFF

±

ps IUDTS HDVR

C C e

STORA ENSO -R- ± RDSS HDUH hu QUDTP QDQP fi QQDTH FFFF qf PDVR IDUI BARRATT DEV PLC qf CARLSBERG AS -A FORTIS (B) CENTRICA

FFFF FFFF

C

ƒi QIDIP IDSI

C e e ± ± SVENSKA CELLULO ± PDQT IDQQ hu QUDUS IDRR s„ QHDUS HDQP s„ VDIU IDSU

BEAZER GROUP qf DANISCO GENERALI ASS EDISON

FFFF

e FFFF

±

hi QPDVH QDQW

C e e C e e

THYSSEN KRUPP ± PDQT PDRV p‚ PQV HDRP e„ IVPDQH FFFF fi QHP IDIU BENETTON GROUP s„ DANONE /RM GENERALI HLD VI ELECTRABEL

FFFF FFFF

C

VDST IDQU

ƒi e e

± ± TRELLEBORG B ± IHDVW IDVU q‚ QQDPV PDVU s„ PDSP IDST €„ ITDRP FFFF BERKELEY GROUP qf DELTA DAIRY INA ELECTRIC PORTUG

FFFF FFFF

e C

fi QUDWR HDQU

C e

± ± UNION MINIERE ± TDRP HDWW qf VDTW QDUP q‚ QPDUS HDWQ iƒ IWDIP HDWV BRITISH AIRWAYS qf DIAGEO INTERAM HELLEN ENDESA

FFFF FFFF

e C

ps RPDRH PDIU C e C e ± UPM-KYMMENE COR ± IPT IDVT q‚ QUDWH IDVV qf WDWH PDTS e„ IRPDRI IDUW CLUB MED. /RM p‚ ELAIS OLEAGINOU IRISH LIFE & PE EVN

e

±

p‚ IWDUQ QDPV

C C C e e USINOR ± IQDQU HDTH p‚ IHWDUH HDUQ qf PDST IDPQ ps RDUR IDPV COMPASS GRP qf ERID.BEGH.SAY / LEGAL & GENERAL FORTUM

±

q‚ QPDSW HDRP C e C e e ± VIOHALCO ± PQDUH HDVR qf QDHV IDSV s„ IIDRU RDPU iƒ PPDPI HDRS DT.LUFTHANSA N hi GREENCORE GROUP MEDIOLANUM GAS NATURAL SDG

e e

±

QWDHS IDPT e„ CODES PAYS ZONE EURO

C C e e e ± VOEST-ALPINE ST ± PRDTR IDTU xv QTDIH IDQU hi PVP HDUI iƒ IQDPH HDUS ELECTROLUX -B- ƒi HEINEKEN HOLD.N MUENCH RUECKVER IBERDROLA

C

HDHQ PTVDQH FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne C f C e ± DJ E STOXX BASI P ± IHDSR IHDWP q‚ PPDRQ HDUR qf TDWS HDPQ s„ QDTP HDPV EMI GROUP qf HELLENIC BOTTLI NORWICH UNION ITALGAS

IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande C e C e ± ± HDWS PDIS q‚ PTDHI QDRQ ps SU HDHP qf UDQT HDTS EURO DISNEY /RM p‚ HELLENIC SUGAR POHJOLA YHTYMAE NATIONAL GRID G

LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche C C IDWP FFFF qf IPDHU FFFF qf IUDVR PDWS qf TDQT QDII G WIMPEY PLC qf KERRY GRP-A- PRUDENTIAL NATIONAL POWER

CHIMIE FI : Finlande - BE : Belgique.

C e e e ± ± ± IHDRT IIDSV s„ IDSV IDPS s„ WDPV HDPP e„ IQVDSH HDQT GRANADA GROUP qf MONTEDISON RAS OESTERR ELEKTR

C C C C e C e IUHDQH HDSQ p‚ IQV QDUT gr IVQUDIV HDHQ qf UDUQ RDUT qf UDUW HDTP

AIR LIQUIDE /RM p‚ HERMES INTL NESTLE N ROYAL SUN ALLIA POWERGEN CODESPAYSHORSZONEEURO

C e e e C e ± ±

RUDUS IDWS s„ HDVV FFFF xv QWDPP HDQQ ps QTDWW PDUS qf UDVW PDIV

AKZO NOBEL NV xv HPI KONINKLIJKE NUM SAMPO -A- SCOTTISH POWER CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

C e C e e ± ± ±

SHDPH HDTH xv PUDPS QDPP s„ IDPR IDSW gr IWRSDQW HDIW qf IHDSW HDUS

BASF AG hi HUNTER DOUGLAS PARMALAT SWISS RE N SEVERN TRENT GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

C C e C e e e e RTDUV IDRV xv PRDSH FFFF p‚ SV PDTS €„ SIDTS FFFF p‚ ISRDRH HDPT BAYER AG hi KLM PERNOD RICARD / SEGUROS MUNDIAL SUEZ LYON EAUX/ LeMonde Job: WMQ1101--0025-0 WAS LMQ1101-25 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 12:53 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0715 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS ¼ LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 / 25

C C ± ± ± ± IPH UVUDIS QDIV RDQV VI VQDSH SRUDUP QDHW IDHT ISR ISQDUH IHHVDPI HDIW QDQW BAZAR HOT. VILLE ...... IITDQH GROUPE PARTOUCHE ... SUEZ LYON.DES EAU .....

C C C C ± RSDSH PWVDRT IDII HDUH IQS IQS VVSDSR FFFF IDIW RSW SHRDSH QQHWDQH WDWI PDWV BIC...... RS GUILBERT...... TF1 ......

C C ± ± ± ± VUDHS SUIDHI HDTR PDQS RTH RSWDTH QHIRDUV HDHW PDPI IHWDVH IHVDUH UIQDHQ I TDUU BIS...... VTDSH GUYENNE GASCOGNE... TECHNIP......

C C C C C ± VVDPH SUVDSS PDSH QDUI TP TSDIH RPUDHQ S QDQQ QSDHS QSDPH PQHDWH HDRQ UDQR VALEURS FRANC¸AISES B.N.P...... VTDHS HACHETTE FILI.MED ..... THOMSON-CSF......

C C C ± ± ± IWS IPUWDIP IDQH HDSI QUVDVH QVVDWH PSSIDHP PDTU VDHT RRDVH RVDST QIVDSQ VDQW WDPQ BOLLORE ...... IWPDSH HAVAS ADVERTISING..... THOMSON MULTIMEDI

C C C ± ± ± QPR PIPSDQH HDQI IDTH ISH ISPDIH WWUDUI IDRH PDUU IPI IPPDRH VHPDVW IDIT UDTP BONGRAIN ...... QPS IMERYS(EX.IMETAL)...... TOTAL FINA SA......

C C C

± ± ± SWW QWPWDIV TDSV SDHU IUDTH IUDUS IITDRQ HDVS PDHW IIIDRH IIRDSH USIDHU PDUV RDSH b Au début des transactions, lundi 10 janvier, l’action BOUYGUES ...... STP IMMEUBLES DE FCE ...... TRANSICIEL # ......

C C C C C C RHDTS PTTDTS QDUH VDWV QPDVP QRDQW PPSDSV RDUV RDVR IQH IQIDSH VTPDSV IDIS RDWR

Lagardère s’échangeait en hausse de 3,62 %, à 57,2 eu- BOUYGUES OFFS...... QWDPH INFOGRAMES ENTER. ... UNIBAIL ......

C C C ± ± UDRT RVDWQ HDSR TDTQ RTDVS SHDUH QQPDSU VDPP IVDPH WVDSH FFFF FFFF FFFF WDHR BULL#...... UDRP INGENICO ...... UNILOG ......

C C ros. Dans les prochains jours, le groupe devrait annoncer C ± ± ± IPVDSH VRPDWH SDSW TDPH THDTS TPDTS RIHDWT QDQH SDRU IIPDWH IIPDIH UQSDQQ HDUI QDVS BUSINESS OBJECTS...... IPIDUH ISIS ...... UNION ASSUR.FDAL ......

C C C C ± ± IQW WIIDUV ITDPP QDVH WSDSH WTDHS TQHDHS HDSV HDHS PHDRH IWDVH IPWDVV PDWR TDIT

son entrée dans le capital de CanalSatellite et de Multi- CANAL + ...... IIWDTH KLEPIERRE COMP.FI ...... USINOR......

C C C C

± ± PRH ISURDQH TDIW RDUT IHSDWH IIHDQH UPQDSP RDIS IDQU VP VHDVH SQHDHI IDRT SDRV

thématiques, respectivement à hauteur de 34 % et de CAP GEMINI ...... PPT LABINAL...... VALEO ......

C C ± ± ± ± RSDSV PWVDWW IDPW PDTH IIPDSH IIHDSH UPRDVQ IDUV RDRI RUDQH RT QHIDUR PDUS VDPQ CARBONE LORRAINE..... RS LAFARGE...... VALLOUREC......

C C C ± ± ± ITS IHVPDQQ IDUW WDVV SSDPH TQ RIQDPS IRDIQ ITDTT PTDTW PTDVI IUSDVT HDRS RDPS 30,2 %. CARREFOUR ...... ITV LAGARDERE...... VIA BANQUE ......

C C C ± ± III UPVDII FFFF PDQU TU TUDPH RRHDVH HDQH QDQV VHDUH VRDWH SSTDWI SDPH SDPW

b L’action AXA s’inscrivait, lundi matin, en hausse de CASINO GUICHARD ...... III LAPEYRE ...... VIVENDI ......

C C

± ± ± ±

URDVS RWHDWV IDIW PDPP SPDVS SIDTS QQVDVH PDPU PDRS ISDWP ITDPQ IHTDRT IDWS HDIV

1,14 %, à 133 euros. Claude Bébéar s’apprête à désigner CASINO GUICH.ADP ...... USDUS LEBON (CIE)...... WORMS (EX.SOMEAL)....

C C C ± ± ± PWR IWPVDSI PDVU PDTR PRPDSH PRUDTH ITPRDIS PDIH RDUV PHV PHUDWH IQTQDUQ HDHS HDWS CASTORAMA DUB.(LI..... PVSDVH LEGRAND ...... ZODIAC......

C C C C IPVDQH VRIDSW HDQI QDUI IRSDSH IRSDWH WSUDHR HDPU QDRU FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF Henri de Castries, actuellement directeur général d’AXA, C.C.F...... IPUDWH LEGRAND ADP ......

C C C C

IWR IPUPDST RDVT IDWW RHDSH RQDSH PVSDQR UDRI VDVV FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

pour lui succéder à la tête du groupe d’assurance. CEGID (LY) ...... IVS LEGRIS INDUST......

C C ± ± VDIS SQDRT QDHQ PDIQ IIIDRH III UPVDII HDQT PDHQ FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

b Après avoir fortement chuté en Bourse, les valeurs du CERUS...... UDWI LOCINDUS...... C C ± ± TH QWQDSU SDRS UDTW USH UTWDSH SHRUDSW PDTH QDQV FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CGIP ...... STDWH L’OREAL ......

C C C ±

SVDPH QVIDUU HDIU RDII QVR RHP PTQTDWS RDTW WDTH FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF secteur des technologies et des médias enregistraient un CHARGEURS...... SVDIH LVMH MOET HEN......

C C

± ± SVDIH QVIDII HDTV HDSI IWPDVH IWV IPWVDUW PDUH TDVP FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

rebond en début de matinée, lundi. L’action de Cap Ge- CHRISTIAN DALLOZ ...... SVDSH MARINE WENDEL ......

C C C ± PPR IRTWDQR SDWI VDWR UDSU UDTS SHDIV IDHT QDQU FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CHRISTIAN DIOR ...... PIIDSH METALEUROP ......

C C C mini progressait de 7,43 %, à 242,8 euros, tandis que ± WR TITDTH IDIT PDIU RIDRS RIDSH PUPDPP HDIP TDRI FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CIC -ACTIONS A...... WSDIH MICHELIN......

C C C C TWDVS RSVDIW IDTH QDSS QUDHP QUDUH PRUDQH IDVR VDTR FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

Thomson Multimédia gagnait 9,6 %, à 49,1 euros. CIMENTS FRANCAIS ...... TVDUS MONTUPET SA......

C C C

±

IIVDSH UUUDQI IDPV UDQQ WDTV WDUH TQDTQ HDPI HDUI FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF

b Le titre France Télécom gagnait 1,84 %, à 121,7 euros, CLARINS ...... IIU MOULINEX ......

C C C ± IPT VPTDSI IDVT WDUS UHDPH UHDWH RTSDHU I PDRU FFFF FFFF FFFF FFFF FFFF CLUB MEDITERRANEE .. IPQDUH NATEXIS BQ POP......

C C C C QTDTQ PRHDPV IDUP HDIW QWDVH RIDVW PURDUV SDPS HDQQ lundi matin, bien que l’opérateur français ait été CNP ASSURANCES ...... QTDHI NEOPOST......

C C C ± UUDRS SHVDHR PDIV UDQR PHDSH PHDVH IQTDRR IDRT HDWW

condamné par le tribunal de grande instance de Paris à COFLEXIP...... USDVH NORBERT DENTRES.# ...

C C C C % Var. PPH IRRQDII RDTI QDPV PUDIH PUDVH IVPDQT PDSV PDSR

COLAS ...... PIHDQH NORD-EST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

verser 50 000 francs d’amende par infraction constatée 31/12 C International ± ± ± f QWDHI PSSDVW IDSW HDIH TV TTDQH RQRDWH PDSH SDPV

CDE PROV. REGPT...... QVDRH NORDON (NY)...... en euros en euros en francs veille

(1)

C C C ± RQDUS PVTDWV IDHT IHDVI THH TUTDSH RRQUDSS IPDUS IDHP s’il continue à faire travailler ses équipes les dimanches CPR ...... RQDPW NRJ # ......

C C ± ± ± ±

IUDTH IISDRS IDIS IDRS WDQQ WDIH SWDTW PDRU IDRH IRTDQH IRWDTH WVIDQI PDPT WDVU

et jours fériés. CRED.FON.FRANCE ...... IUDRH OLIPAR...... AMERICAN EXPRESS...... a

C C C C C ± QUDQH PRRDTU PDUS IDRR UT UV SIIDTS PDTQ WDWQ RTDWH RVDPS QITDSH PDVV SDSU CFF.(FERRAILLES) ...... QTDQH PECHINEY ACT ORD ...... A.T.T. #......

C C b La valeur Ingénico gagnait 8,86 % à 51 euros, lundi C ± ± ± RPDWH PVIDRI IDTT SDSH RPH RPQ PUURDUH HDUI TDPV IUDQU IUDIS IIPDSH IDPU TDTW CREDIT LYONNAIS...... RPDPH PENAUILLE POLY.CB...... BARRICK GOLD #......

C C C C C C

RTDVH QHTDWW HDSR IDHU STDSH SVDPH QVIDUU QDHI PDRT PQ PQDQH ISPDVR IDQH UDIP matin. A la suite d’une visite privée, les analystes de CS SIGNAUX(CSEE)...... RTDSS PERNOD-RICARD...... CROWN CORK ORD. #....

C C C C C

URDSH RVVDTW IDHW FFFF PPH PPVDSH IRWVDVT QDVT IDQU PUDWH PWDQW IWPDUW SDQR IDSI

l’EIFB recommandent le titre à l’achat, considérant que DAMART ...... UQDUH PEUGEOT...... DE BEERS # ......

C C C C ± ± PQUDUH ISSWDPI HDQH IDSV PIWDQH PQIDIH ISISDWP SDQV IIDUW UIDUH TWDTS RSTDVU PDVT TDWV DANONE...... PQU PINAULT-PRINT.RED..... DU PONT NEMOURS # ..

C C C ± ± ± IWV IPWVDUW HDIH PDHT IIU IIVDTH UUUDWU IDQU PDSR SWDSS TIDRH RHPDUT QDII SDUS la stratégie de croissance du groupe devrait permettre DASSAULT-AVIATION..... IWVDPH PLASTIC OMN.(LY) ...... ERICSSON # ......

C C ± ± ± TQDQS RISDSS SDSV PDHV WUQ WTQ TQITDVU IDHQ IHDRI SI SQ QRUDTT QDWP FFFF

une revalorisation du cours jusqu’à 60 euros. DASSAULT SYSTEMES.... TH PROMODES...... FORD MOTOR # ......

C C C ± ± ± STDTH QUIDPU IDHU RDUI QQIDTH QSW PQSRDVW VDPT RDPT IRPDUH IRVDIH WUIDRU QDUV SDPR DE DIETRICH...... ST PUBLICIS #...... GENERAL ELECTR. #......

C C C ± UQ RUVDVS IDQW FFFF PP PP IRRDQI FFFF IDRQ UIDPH UQDVH RVRDIH QDTS QDUP DEVEAUX(LY)# ...... UP REMY COINTREAU...... GENERAL MOTORS # .....

C C C ± ± IRDQS WRDIQ FFFF PDSH SIDWS SIDIH QQSDIW IDTR TDUT IRDPP IRDVS WUDRI RDRQ VDVQ DEV.R.N-P.CAL LI...... IRDQS RENAULT ...... HITACHI #......

C C C C

± ± SDTH QTDUQ PDTI QDRR VVDSH WIDWH THPDVP QDVR QDVR III IIIDWH UQRDHP HDVI PDIW

RE`GLEMENT MENSUEL DMC (DOLLFUS MI)...... SDUS REXEL...... I.B.M......

C C C C ± ±

PUDRV IVHDPT IDUV IDRU PPDWS PQDQV ISQDQT IDVU RDIV WTDPS WWDUS TSRDQP QDTR UDTQ

______DYNACTION...... PU RHODIA ...... ITO YOKADO #......

C C C C ± ± TTDWS RQWDIT QDUP RDTP TDRH TDSQ RPDVQ PDHQ PDHQ PRDWS PSDVH ITWDPR QDRI RDUW EIFFAGE ...... TRDSS ROCHETTE (LA) ...... MATSUSHITA......

C C C C ± ± SWDUS QWIDWQ IDVW RDVP UQDIH URDHS RVSDUR IDQH SDVT QVDUW QWDRS PSVDUV IDUH HDTS ERAMET ...... THDWH ROYAL CANIN...... MC DONALD’S ......

v xhs IH tex†si‚ Cours releve´sa` 12 h 30

C C C C C C IHWDTH UIVDWQ HDTR PDTP IVRW IVSI IPIRIDUT HDII HDVU UIDWS UQDQH RVHDVP IDVV UDHV ERIDANIA BEGHIN...... IHVDWH RUE IMPERIALE (LY...... MERK AND CO ......

C C C C ± ±

QIH PHQQDRU IDSU HDTR QUDQH QUDUS PRUDTP IDPI HDTS UDSH UDVR SIDRQ RDSQ IDSH ESSILOR INTL ...... QHSDPH SADE (NY) ...... MITSUBISHI CORP.# ...... viquid—tion X PR j—nvier

C C ± ± ± ± QRS PPTQDHS PDHU IDHV TSH TUQ RRIRDSW QDSR PDRT IPIDSH IIUDVH UUPDUP QDHS UDVP ESSILOR INTL.ADP...... QQV SAGEM S.A...... MORGAN J.P.# ......

C C ± ± ± USDIH RWPDTP IDIR HDSP IVQDTH IVSDRH IPITDIR HDWV HDTW IIDIH FFFF FFFF FFFF IUDIH ESSO...... URDPS SAINT-GOBAIN...... NIPP. MEATPACKER#.....

C C C C ± ± SRTDSH QSVRDVI HDSS RDHR UR US RWIDWU IDQS HDPT PPDSI PQDQH ISPDVR QDSI IDIH EURAFRANCE...... SRQDSH SALVEPAR (NY) ...... PHILIP MORRIS#......

C C C C C % Var. ± HDWS TDPQ PDIS SDSS QWDSH RIDIT PTWDWW RDPH HDRQ IIIDSH IIS USRDQS QDIR UDRU

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURO DISNEY...... HDWQ SANOFI SYNTHELABO ... PROCTER GAMBLE ......

31/12 C C France C ± ± f ± IDIS UDSR IDUI IDUH WPDWH WIDSH THHDPH IDSI PDPQ QR QSDQS PQIDVV QDWU IQDVR

en euros en euros en francs veille EUROTUNNEL...... IDIU SAUPIQUET (NS) ...... SEGA ENTERPRISES ......

(1)

C C ± ± ± TWDSH RSSDVW FFFF QDRU UVDIH UU SHSDHW IDRI IDPI STDSS SUDTS QUVDIT IDWS WDTP FACOM SA...... TWDSH SCHNEIDER ELECTRI..... SCHLUMBERGER# ...... x

C C C C ± ± ± ± IRPDSH WQRDUR HDVR HDQR STDRH SUDPH QUSDPI IDRP SDWP RVDPH RUDVH QIQDSS HDVQ WDIQ PIV PRHDWH ISVHDPH IHDSH ITDVI B.N.P. (T.P)...... IRQDUH FAURECIA ...... SCOR...... SONY CORP.#RGA ......

C C C ± ± ± ± IRH WIVDQR FFFF IDRH IPH IIW UVHDSW HDVQ HDVQ UTDTH UVDWH SIUDSS Q IPDUI IQDWH IRDPH WQDIS PDIT PDHT CR.LYONNAIS(TP) L ...... IRH FIMALAC SA...... S.E.B...... SUMITOMO BANK #......

C ± ± ± ± QQHDIH PITSDQI IDRH HDUV VQ VQ SRRDRR FFFF IDUU RHDTH RIDRS PUIDVW PDHW UDVV RENAULT (T.P.)...... QQRDVH FIVES-LILLE...... SEITA......

± ± ± ± ± ± ITWDWH IIIRDRU HDHT HDHS IPT IPSDSH VPQDPQ HDRH QDQV IQDPS IQDPH VTDSW HDQV SDHQ SAINT GOBAIN(T.P...... IUH FONC.LYON.# ...... SELECTIBANQUE......

C C C C

± ISH WVQDWR IDQS FFFF IIWDSH IPHDSH UWHDRQ HDVR VDPP RV RVDIS QISDVR HDQI QDSR

THOMSON S.A (T.P) ...... IRV FRANCE TELECOM...... SGE...... ABRE´VIATIONS

C C C C ± ± RVDVU QPHDSU IDQW IDVU UHR UHT RTQIDHT HDPV HDST WUDSS IHIDTH TTTDRS RDIS HDVU

ACCOR ...... RVDPH FROMAGERIES BEL...... SIDEL......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C C C C C ± PHDWR IQUDQT HDWP QDWH IVT IWH IPRTDQP PDIS ISDPW ITR ITS IHVPDQQ HDTI QDUH AEROSPATIALE MATR.... PHDUS GALERIES LAFAYETT ...... SILIC CA ......

C C C

± ± ± SPDSS QRRDUI HDTU PDQP STDRH SUDSH QUUDIV IDWS RDSR VH UWDTS SPPDRU HDRR HDVU AGF ...... SPDPH GAUMONT #...... SIMCO...... SYMBOLES

C C C ± ± ± PHDWP IQUDPQ HDIR IHDIH SHDIH SP QRIDIH QDUW IHDQR IT ISDWR IHRDST HDQV HDQU

AIR FRANCE GPE NO ..... PHDVW GAZ ET EAUX ...... SKIS ROSSIGNOL...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C C C C ± ± ITWDWH IIIRDRU HDQH PDPP IHVDQH IHVDRH UIIDHT HDHW QDPI PIV PPPDRH IRSVDVS PDHP QDUP

AIR LIQUIDE ...... ITWDRH GECINA...... SOCIETE GENERALE...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C C C ± ± PPI IRRWDTT PDUW QDHU SHDHS SIDSH QQUDVP PDWH SDIH ISWDSH ITIDWH IHTIDWW IDSH UDVS

ALCATEL ...... PIS GEOPHYSIQUE ...... SODEXHO ALLIANCE...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ; d cours pre´ce´dent.

C C ± ± ± ±

QPDUW PISDHW HDTR HDWQ IIUDIH IPW VRTDIV IHDIT HDVT VIDQH VI SQIDQQ HDQU RDVI

ALSTOM...... QQ GFI INFORMATIQUE...... SOGEPARC (FIN) ...... `

C C C C ± ± DERNIERE COLONNE RM (1) : IVQDVH IPHSDTS SDVV VDHW PVDSU PW IWHDPQ IDSI PDQP PVDRW PWDQS IWPDSP QDHP WDQW ALTRAN TECHNO. #...... IUQDTH GRANDVISION ...... SOMMER-ALLIBERT......

C C C C ± ± ITSDTH IHVTDPT RDTV HDTH IUH IUHDIH IIISDUV HDHT SDSH PTDTP PTDVR IUTDHT HDVQ RDIR ATOS CA...... ISVDPH GROUPE ANDRE S.A...... SOPHIA EX.SFI ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C C C C C ± SWDSS QWHDTP QDSU QDPH VPDWS VQ SRRDRR HDHT PDRT WIDVH WSDSH TPTDRR RDHQ QDHR AVENTIS...... SUDSH GASCOGNE...... SOPRA # ...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C C ± ± ± ± IQQDIH VUQDHV IDPP QDVP RPDII RIDTH PUPDVV IDPI RDPS UR URDWH RWIDQI IDPP QDWU AXA...... IQIDSH GR.ZANNIER (LY) #...... SPIR COMMUNIC. # ...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C C C C C C IPVDSH VRPDWH HDQI HDPQ WRDUH WUDWH TRPDIV QDQV IDRS PHQ PIVDSH IRQQDPU UDTR IUDRU BAIL INVESTIS...... IPVDIH GROUPE GTM ...... SR TELEPERFORMANC ..

C C ± QPRDUH SDQP PHDVH IQTDRR RDWR RQDSH PVSDQR FFFF RUDSH QIIDSV FFFF ISDPH WWDUI IDUS COIL ...... RWDSH IT LINK ...... TITUS INTER...... d C.A.LOIRE/H...... LOUIS DREYFU.....

C C C C PWSDIV SDVV UU SHSDHW IH IH TSDTH FFFF VV SUUDPR QDSQ QSDSH PQPDVT IDUP CONSODATA #...... RS KALISTO ENTE ..... TITUS INTER...... d CEGEDIM #...... LVL MEDICAL......

C C C C ± ITVVDRQ IH IUDHI IIIDSV HDHT QU PRPDUH TDWR UQ RUVDVS RDHI RSUDWH QHHQDTQ UDRW NOUVEAU CROSS SYSTEM .... PSUDRH LEXIBOOK # ...... TRANSGENE #...... CIE FIN.ST-H ...... M6-METROPOLE ..

C C C PVHDUS IDWH UDUP SHDTR SDHQ HDQS PDQH FFFF TP RHTDTW FFFF TUDWH RRSDQW PDII CRYO INTERAC..... RPDVH JOLIEZ-REGOL ..... UNION TECHNO .. CR.AG.SUD RH..... MANITOU #......

C C ±

IUQDVQ FFFF HDIV IDIV FFFF WRDVH TPIDVS QDHR RWDQV QPQDWI IDVI TW RSPDTI IDRQ

´ CYBER PRES.P ...... PTDSH JOLIEZ-REGOL .....d VALTECH ...... CROMETAL ...... MANUTAN INTE... C ± ± ± RWDHU PDRU UDUW SIDIH HDVW II UPDIT FFFF RSDSH PWVDRT VDVP VUDVS SUTDPT HDIU

MARCHE CYRANO #...... UDRV LACIE GROUP ...... V CON TELEC...... DECAN GROUPE.. MARC ORIAN ......

C C UPDIT FFFF PPDVH IRWDST FFFF QTDRH PQVDUU TDIP UP RUPDPW IDRI UR RVSDRI FFFF DESK #...... II MEDIDEP # ...... VISIODENT # ...... DU PAREIL AU ..... MARIONNAUD P..

C C C C QDHP FFFF IVW IPQWDUT S VV SUUDPR RDUT SWDTH QWHDWS PDRI RH PTPDQV PDST

DESK BS 98...... d HDRT METROLOGIC G... WAVECOM # ...... ENTRELEC CB...... MECATHERM # ....

v xhs IH tex†si‚

C C C ± SHIDVI IPDHI UDTH RWDVS HDIQ IH TSDTH IDSP IHUDSH UHSDIS HDTT ISS IHITDUQ FFFF DEVOTEAM #...... UTDSH MILLE AMIS # ...... WESTERN TELE .... ENTREPRISE I...... MICHEL THIER.....d

C C

TRDPV QDIT HDTV RDRT FFFF PSDIH ITRDTS PDTP ISDUH IHPDWW FFFF

Cours releve´sa` 12 h 30 DMS #...... WDVH MILLE AMIS B...... d ETAM DEVELOP... NAF-NAF # ......

C C C ± QIDHW SDIH VDPS SRDIP TDVU QVDSH PSPDSR VDRS ISV IHQTDRI HDSU DURAND ALLIZ .... RDUR MONDIAL PECH .. EUROP.EXTINC .... ONET #......

C C C ± VQQDHU UDRS WDTW TQDST TDRV IPS VIWDWS RDIU QHDIQ IWUDTR HDRH DURAN DUBOI..... IPU NATUREX...... EUROPEENNE C... PIERRE VACAN.....

Cours Cours % Var. SECOND

C

± ± VIWDWS FFFF RS PWSDIV PDIU TIDWH RHTDHR QDPV UQ RUVDVS IDQW

Valeurs f DURAN DUBOIS ...d IPS NICOX...... ______EXEL INDUSTR .... POCHET ......

en euros en francs veille

C C C ± IRRDQI RDUT TP RHTDTW RDTR QIDQH PHSDQI PDVH VS SSUDST IDIW EFFIK # ...... PP OLITEC...... EXPAND S.A...... RADIALL #......

C C C WHDIW FFFF TQ RIQDPS IDTI IDVR IPDHU VDPR IIH UPIDSS FFFF TUDQH RRIDRT IDQT

ADL PARTNER...... IQDUS EGIDE # ...... OXIS INTL RG ...... MARCHE´ EXPLOIT.PARC .....d RALLYE(CATHI...... C C C TUDST TDIW RI PTVDWR IDWT PU IUUDII TDUP ISP WWUDHS FFFF UV SIIDTS FFFF AB SOFT...... IHDQH ESKER...... PERFECT TECH .... FACTOREM...... RODRIGUEZ GR ...

C C C C ± SQVDSR PDTQ IIH UPIDSS IIDUW IVDRW IPIDPW ISDST IIPDWH URHDSV HDWT PRDWS ITQDTT HDRH ACCESS COMME .. VPDIH EUROFINS SCI...... PHONE SYS.NE .... FINATIS(EX.L...... RUBIS #......

C C C C C ISHDVU TDUQ VDRH SSDIH S QPDSH PIQDIW QDIU PUS IVHQDVV PDTI IPDVW VRDSS HDUH ALGORIEL#...... PQ EURO.CARGO S..... PICOGIGA ...... FININFO ...... S.T. DUPONT...... v xhs IH tex†si‚

C C C ± VSDPU FFFF RTW QHUTDRR RDTW PSH ITQWDVW UDHQ QVDPH PSHDSV HDSQ IPPDRH VHPDVW PDHW

ALPHAMEDIA...... IQ EUROPSTAT #...... PROSODIE #...... FLO (GROUPE)..... SABATE SA #......

ne se le™tionF

C C ´ ` ± RUDVV TDSU IU IIIDSI FFFF VH SPRDUU SDIP VI SQIDQQ FFFF SSDIH QTIDRQ QDQQ ALPHA MOS ...... UDQH FABMASTER #...... d PROLOGUE SOF ... Cours relevesa12 h 30 FRAIKIN 2# ...... SECHE ENVIRO.....

C C C ± ± IPSWDRR IDHQ QQWDRH PPPTDQP ISDRR PDIW IRDQU RDPW SIDTS QQVDVH IDHV VPDSH SRIDIT IDUW ALTAMIR & CI...... IWP FI SYSTEM # ...... PROXIDIS...... GAUTIER FRAN.... SEGUIN MOREA...

Cours Cours % Var. C C UPDRV FFFF IHDQH TUDST RDHR R PTDPR FFFF TQDPH RIRDST IDWR TV RRTDHS FFFF

ALTAMIR BS 9 ...... d IIDHS FLOREANE MED ... QUANTEL...... GENERALE LOC ... SERVICES ET ...... d

Valeurs f en euros en francs veille

C C C ± QQDPT HDQW TSDTS RQHDTR SDHR PDQW ISDTV HDRP TT RQPDWQ FFFF IRUDVH WTWDSH SDSU ALDETA...... SDHU GENERIX #...... APPLIGENE ON.... GEODIS...... SIDERGIE ......

C C C C ± SSUDST UDUQ QQDSH PIWDUS TDHV RH PTPDQV FFFF PQDRH ISQDRW PDRI PQDRS ISQDVP IDRU PWDUH IWRDVP PDRI ALTI #...... VS GENESYS #...... R2I SANTE...... ALES GPE EX...... GFI INDUSTRI ..... SIPAREX (LY) ......

C C C C ± IHTPDTS QDSI TQDTH RIUDIW UDVH RIDRU PUPDHQ QDRP VH SPRDUU QDSH TU RQWDRW IDSP IPS VIWDWS FFFF A NOVO...... ITP GENSET...... RADOUX INTL...... ALGECO #...... GO SPORT ...... SODICE EXP.( ......

C C C C ± IIDVI HDST PRDIH ISVDHW UDSW PW IWHDPQ IDUS ITR IHUSDUU QDVT SRRH QSTVRDHT FFFF RVDPS QITDSH HDSP ASTRA ...... IDVH GL TRADE #...... RECIF # ...... ALTEN # ...... GRAND MARNIE.. STEF-TFE #......

C C C ± ± QTDHV FFFF ST QTUDQR IDVP PWDWQ IWTDQQ SDHP IPRDQH VISDQS HDRV SV QVHDRT HDIU IPQDWH VIPDUQ RDHQ ATN...... d SDSH GROUPE D #...... REPONSE # ...... APRIL S.A.#(...... GROUPE BOURB.. STERIA GROUP.....

C C ± ± ± IQUDTW HDHS VWDVH SVWDHS HDII WDQH TI PDII UH RSWDIU FFFF UR RVSDRI PDQS RV QIRDVT QDWH AUTOMA TECH .... PHDWW GUILLEMOT #...... REGINA RUBEN ... ARKOPHARMA #... GROUPE J.C.D...... SYLEA......

C C C ± IRRQDII ISDUW HDRI PDTW FFFF PU IUUDII QDVI WT TPWDUP IDSR QV PRWDPT FFFF PSH ITQWDVW PDHR AVENIR TELEC...... PPH GUYANOR ACTI .... RIGIFLEX INT...... ASSUR.BQ.POP ..... GUY DEGRENNE.. SYLIS # ......

C C C RTDWU FFFF IHSDWH TWRDTT QDVP ITDSH IHVDPQ FFFF RP PUSDSH IDPS TH QWQDSU FFFF WH SWHDQT HDSH BARBARA BUI...... UDIT HF COMPANY...... SAVEURS DE F ..... ASSYSTEM # ...... GUYOMARC H N.. TRIGANO ...... a

C C C C C SSI FFFF TRDWH RPSDUP VDIU IW IPRDTQ VDSU IPHDPH UVVDRT QDIV IQW WIIDUV RDSI PHPDSH IQPVDQI UDQU BELVEDERE...... VR HIGH CO...... GUILLEMOT BS.... AUBAY TECHNO... HERMES INTL...... UBI SOFT ENT......

C C C C C IPQDQP RDRR VIDWH SQUDPQ S QSDUH PQRDIV FFFF QPS PIQIDVT SDHV IRUDVH WTWDSH RDQV IIWDVH UVSDVR HDPS BIODOME #...... IVDVH HOLOGRAM IND .. SILICOMP #...... BENETEAU CA# .... HUREL DUBOIS ... UNION FIN.FR .....

C C C ± ITQDWW WDTS PDTH IUDHS FFFF UDRW RWDIQ FFFF SVDHS QVHDUV HDTH RH PTPDQV HDSQ UUDTH SHWDHP PDUV BOURSE DIREC .... PS IDP ...... d SERP RECYCLA.....d BOIRON (LY)#...... HYPARLO #(LY ..... VILMOR.CLAUS ....

C C C C ± QHVDQH WDQH IDHU UDHP FFFF IPPDVH VHSDSP IDRW VRDIH SSIDTT IDPT QRDSH PPTDQI HDVT ST QTUDQR IDQT BRIME TECHNO... RU IDP BON 98 (...... d SOI TEC SILI...... BOIZEL CHANO.... I.C.C.# ...... VIRBAC......

C C ± RVPDUV WDVS IQDSH VVDSS FFFF RQDVH PVUDQI FFFF IUDWW IIVDHI IDIS WDPH THDQS FFFF RT QHIDUR HDVV BVRP EX DT S...... UQDTH IGE + XAO...... STACI # ...... BONDUELLE...... IMS(INT.META..... VRANKEN MONO.

C C C C QSQDVW FFFF PQ ISHDVU SDHP HDUH RDSW ITDTU UWDQH SPHDIU FFFF QIDRI PHTDHR PDWS IHP TTWDHV UDQU BVRP ACT.NOU ....d SQDWS ILOG # ...... STELAX...... BQUE TARNEAU... INFO REALITE...... WALTER #......

C C C C C SUDRH IDTQ SDVH QVDHS SDHU PW IWHDPQ QDSU SRDQH QSTDIV PDRS SR QSRDPP IDVW FFFF FFFF FFFF CAC SYSTEMES .... VDUS IMECOM GROUP .. SYNELEC # ...... BRICE...... INTER PARFUM ......

C C C ± ± RDQI IHDQV IH ISHDVU UT RWVDSQ IPVDUH VRRDPP VS SSUDST QDWS RW QPIDRP HDRQ FFFF FFFF FFFF CAST ...... PQ INFOSOURCES...... SYSTAR NOM...... BRICORAMA # ...... IPO (NS) #......

C C C C IQIDIW VDII PRDWS ITQDTT FFFF QQDWH PPPDQU SDWR WQDTH TIQDWV IDUR RQU PVTTDSQ PDVP FFFF FFFF FFFF CEREP ...... PH INFOSOURCE B ....d TEL.RES.SERV...... BRIOCHE PASQ .... JET MULTIMED......

C C C ± WVDQW FFFF SWDRH QVWDTR IDVW IDVH IIDVI HDST PPDHS IRRDTR IDSP WH SWHDQT IDIP FFFF FFFF FFFF CEREP ACT.NO.....d IS INFOTEL #...... LA TETE D.L...... BUFFALO GRIL ..... L.D.C......

C C C C QDTU FFFF IQTDUH VWTDTW IHDTW QP PHWDWI RDWW TP RHTDTW HDRW IHQDRH TUVDPT QDWP FFFF FFFF FFFF CHEMUNEX #...... HDST INTEGRA NET...... THERMATECH I ... C.A. MIDI CC ...... LATECOERE #......

C C C C IHUSDUU IDSS QWDPH PSUDIR UDTW RUDHQ QHVDSH RDSI ISI WWHDSH FFFF QWDRS PSVDUV IDRI FFFF FFFF FFFF COHERIS ATIX...... ITR INTERCALL # ...... TITUS INTERA...... C.A. PARIS I ...... LAURENT-PERR ......

C C ± ± TVDVV PDUV UPDUS RUUDPI IDHR QPDRH PIPDSQ FFFF SU QUQDWH HDQS TDHW QWDWS HDIT FFFF FFFF FFFF CMT MEDICAL ..... IHDSH IPSOS #...... TITUS INTER...... d C.A. SOMME C...... LECTRA SYST......

´ ´ QPPDWQ HWGHI PIDQH IQWDUP HTGHI QHTDHS PHHUDST HUGHI UWDUS SPQDIQ HWGHI ECUR. ENERGIE D PEA...... RWDPQ OPTALIS DYNAMIQ. D...... CM OBLIG. MOYEN TERME . POSTE EUROPE D ......

´ ´ IQTVPDHV VWURVDST HWGHI IQHDUQ HTGHI ISWDWI IHRVDWR HUGHI

ECUR. EXPANSION C...... OPTALIS EQUILIB. C ...... IWDWQ CM OBLIG. QUATRE...... ` IIRQDWW HWGHI

POSTE PREMIERE 8 ANS C... IURDRH

´ PSUDUQ HWGHI QWDPW ´ IPRDUH HTGHI

SICAV et FCP ECUR. EXPANSIONPLUS C.... OPTALIS EQUILIB. D...... IWDHI ` IHUPDTP HWGHI Fonds communs de placements ITQDSP

´ POSTE PREMIERE 8 ANS D... THDIV QWRDUS HWGHI IQHDRH HTGHI

ECUR. INVESTIS. D PEA...... OPTALIS EXPANSION C ...... IWDVV ´ IIVDRU HUGHI

´ ´ CM OPTION MODERATION . IVDHT PIHDPW IQUWDRI HWGHI IPWDVV HTGHI EC. MONET.C/10 30/11/98...... OPTALIS EXPANSION D...... IWDVH

´ ´ SG ASSET MANAGEMENT IPIPDVT HWGHI IVRDWH ´ ´ ´ IIRDPU HTGHI EC. MONET.D/10 30/11/98...... IUDRP  le™tionF

ne se Cours de cloˆ ture le 7 janvier OPTALIS SERENITE C...... LCF E. DE ROTHSCHILD

´ Serveur vocal : IHTIDTH HWGHI ITIDVR ´ ´ ´ IHTDUW HTGHI

ECUR. OBLIG. INTERNAT. .... OPTALIS SERENITE D ...... ITDPV ´

IHHUDSS HUGHI

´ AMERIQUE 2000...... ISQDTH 08 36 68 36 62 (2,23 F/mn) PUPDIQ IUVSDHT HWGHI RVVDRQ HRGHI

ECUR. TRIMESTRIEL D...... PACTE SOL. LOGEM...... URDRT

UIIDHT HUGHI

e IHVDRH

Valeurs unitaires Date ´ ASIE 2000...... PVDQI IVSDUH HWGHI

SIVDVH HRGHI ´ UWDHW IHISDTP HUGHI

Emetteurs f EPARCOURT-SICAV D...... PACTE VERT T. MONDE...... CADENCE 1 D...... ISRDVQ

IUHSDTV HUGHI

Euros francsee cours ´ NOUVELLE EUROPE...... PTHDHQ IQTRWDUR HWGHI

GEOPTIM C ...... PHVHDVW

IHITDRI HUGHI ´ ISRDWS PIPSHDUV HSGHI SAINT-HONORE CAPITAL .... QPQWDTT CADENCE 2 D......

QTPUDTR HWGHI

AGIPI HORIZON C...... SSQDHQ CIC BANQUES ´ PHIVDVR HTGHI

ST-HONORE CONVERTIBLES QHUDUU IHHRDUQ HUGHI

´ ´ CADENCE 3 D...... ISQDIU WUDTI HWGHI

PREVOYANCE ECUR. D...... IRDVV ´

QUQDRR HUGHI

ST-HONORE FRANCE...... STDWQ IVSDWH HSGHI

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PVDQR

SIDSQ QQVDHI HUGHI

PTTDWI HUGHI

FRANCIC...... RHDTW ´ INTEROBLIG C ......

WRQDHU HUGHI

Fonds communs de placements ST-HONORE PACIFIQUE ...... IRQDUU IWRDHQ HSGHI

AGIPI ACTIONS (AXA)...... PWDSV

PHUDPP HUGHI

QIDSW ´ SUIDVH HUGHI

´ ´ FRANCIC PIERRE...... INTERSELECTION FR. D...... VUDIU PRPDSU HWGHI

QTDWV ´ IRSTDUS HUGHI ECUREUIL EQUILIBRE C...... PPPDHV

´ ST-HONORE TECH. MEDIA .. RPIDWV HUGHI

´ EUROPE REGIONS...... TRDQQ PIPDHU HWGHI QPDQQ ´ ´ IPPUDPQ HUGHI ´ ´ IVUDHW PHPWDSQ HTGHI

3615 BNP ECUREUIL PRUDENCE C ...... ST-HONORE VIE SANTE ...... QHWDRH SELECT DEFENSIF C......

´ ´ PWR HWGHI

RRDVP ´ UPTDWQ HUGHI ECUREUIL VITALITE C ...... ST-HONORE WORLD LEAD. . IIHDVP ´ IUUHDRQ HUGHI SELECT DYNAMIQUE C ...... PTWDWH

CIC PARIS ´ ´ STVDVS HTGHI

ST-HONORE MAR. EMER. .... VTDUP WPVDPR HUGHI

BNP ACTIONS EURO...... IRIDSI ´ ´ IISUDRR HUGHI

SELECT EQUILIBRE 2...... IUTDRS

IIWIDVI HUGHI

BNP ACTIONS FRANCE...... IVIDTW CRE´DIT AGRICOLE IIHIDRP HWGHI ITUDWI ´ IITSDVQ HUGHI

ASSOCIC ...... SELECT PEA 3...... IUUDUQ

WUWDPI HUGHI

BNP ACT. MIDCAP EURO..... IRWDPV LEGAL & GENERAL BANK

STPDIT HUGHI

08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) AURECIC...... VSDUH

QQQVDTP HUGHI

SG FRANCE OPPORT. C...... SHVDWU QQVDSR HUGHI

BNP ACT. MIDCAP FR...... SIDTI

PHVSDSS HUGHI

´ CAPITAL AVENIR...... QIUDWR QPTDPU HUGHI

ATOUT AMERIQUE ...... RWDUR

PHTDPQ IQSPDUV HUGHI QIQVDTP HUGHI

BNP ACTIONS MONDE...... ´ SG FRANCE OPPORT. D ...... RUVDRV

IWQVDPP HWGHI

SECURITAUX ...... PWSDRV

PQUDUV HUGHI

CICAMONDE...... QTDPS

IUTDSV HUGHI

ATOUT ASIE...... PTDWP

IRVQDIP HUGHI

BNP ACTIONS PEA EURO..... PPTDIH ´

PRIDVR ISVTDQU HTGHI QTQPDRW HUGHI

STRATEGIE IND. EUROPE .... SOGENFRANCE C...... SSQDUU SSUDUT HUGHI

CONVERTICIC...... VSDHQ

QIRSDQV HUGHI

´ ATOUT CROISSANCE...... RUWDSI PIPDVT HUGHI

BNP EP. PATRIMOINE...... QPDRS ´ PIIVDSR HTGHI

STRATEGIE RENDEMENT .... QPPDWU

VHHDQU SPSHDHV HWGHI

QPVRDRR HUGHI

EPARCIC ...... SOGENFRANCE D...... SHHDUI PIQIDRH HUGHI

´ ATOUT FONCIER...... QPRDWQ PQVDHS HUGHI

BNP EPARGNE RETRAITE .... QTDPW

QQPHDQP HUGHI

EUROCIC LEADERS...... SHTDIV

PPWDIU ISHQDPT HUGHI

TTTDPT HUGHI

´ ATOUT FRANCE EUROPE ..... SOGEOBLIG C...... IHIDSU ISPPIDHP HUGHI

BNP MONE COURT TERME . PQPHDRQ Sicav Info Poste : WRSQ HUGHI

MENSUELCIC...... IRRIDIH

QTPDRP HUGHI

´ ATOUT FRANCE MONDE...... SSDPS ´ SUSTDTI HUGHI RRDPT PWHDQQ HUGHI

BNP MONETAIRE C...... VUUDSW 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) SOGEPARGNE D...... RQRUDVI HUGHI

OBLICIC MONDIAL...... TTPDVP

ISQTDUI HUGHI

´ ATOUT FUTUR C ...... PQRDPU SPPHDVW HUGHI

BNP MONETAIRE D ...... UWSDWP

IUWIDWR HUGHI

´ ´ SOGEPEA EUROPE...... PUQDIV PVDTS IVUDWQ HWGHI IIRRDWI HTGHI

OBLICIC REGIONS...... IURDSR AMPLITUDE AMERIQUE C ... IRPQDIH HUGHI

´ ATOUT FUTUR D...... PITDWS VQVTPDSW HUGHI

BNP MONE PLACEMENT C.. IPUVRDUU ´ PVDRH IVTDPW HWGHI PQDVW ISTDUI HUGHI

SVUDTI HUGHI

´ RENTACIC...... AMPLITUDE AMERIQUE D... VWDSV UTSDIU HUGHI

´ ATOUT SELECTION ...... IITDTS SOGINTER C...... USITSDTS HUGHI

BNP MONE PLACEMENT D.. IIRSVDWQ

RPDQQ PUUDTU HWGHI PRHVDPV HWGHI

SECURICIC...... QTUDIR AMPLITUDE EUROPE C...... PHURDHU HUGHI

´ ´ ´ COEXIS ...... QITDIW IISRIDRQ HUGHI

BNP MONE SECURITE ...... IUSWDRV Fonds communs de placements

PIQWDHV HWGHI RIDQR PUIDIU HWGHI ` SECURICIC D ...... QPTDIH AMPLITUDE EUROPE D ...... QIPVDQW HUGHI

´ ´ DIEZE ...... RUTDWP WRWVQRDPT HUGHI

BNP MONE TRESORIE ...... IRRVHIDQH ´ PHDHT IQIDSV HTGHI IWHIDRP HWGHI

AMPLITUDE MONDE C...... PVWDVU DECLIC ACTIONS EURO...... RIRQDUS HUGHI

EURODYN...... TQIDUI

IHVRDTP HUGHI

BNP OBLIG. CT ...... ITSDQS

IURIDUH HWGHI

AMPLITUDE MONDE D ...... PTSDSP VWWDQP HTGHI IQUDIH ´ QVRDSW HTGHI

INDICIA EUROLAND...... DECLIC ACTIONS FRANC ..... SVDTQ

PPQDHW HUGHI

BNP OBLIG. LT...... QRDHI

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BNP OBLIG. MONDE...... IUWDTR DECLIC ACTIONS INTER......

IUIDQR HWGHI ´ PTDIP

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INDOCAM CONVERT. C...... PTVDTH EURCO SOLIDARITE ...... AMPLITUDE PACIFIQUE D...

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BNP OBLIG. MT C...... ´ DECLIC BOURSE PEA ...... SVDVV SIDIW QQSDUV HWGHI

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INDOCAM CONVERT. D ...... PQUDRT LION 20000 C/3 11/06/99 ...... ELANCIEL FRANCE D PEA....

VUSDSI HUGHI

BNP OBLIG. MT D...... IQQDRU ´ ´ IISDHS HTGHI ´ IUDSR IPVDUV VRRDUR HWGHI

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INDOCAM EUR. NOUV...... PRHVDPI LION 20000 D/3 11/06/99 ...... ELANCIEL EURO D PEA......

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BNP OBLIG. REVENUS ...... ITHDTV ´ QWDQQ PSUDWW HWGHI IWUDQS IPWRDSQ HUGHI

IPHIDQW HUGHI IVQDIS SICAV 5000 ...... EMERGENCE E.POST.D PEA. ´ IIQDRV HTGHI

INDOCAM HOR. EUR. C ...... DECLIC OBLIG. EUROPE...... IUDQH

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BNP OBLIG. SPREADS...... ITTDWT ´ IHTDIU TWTDRQ HWGHI QRIDVV PPRPDSW HUGHI IHTHDQS HUGHI

INDOCAM HOR. EUR. D...... ITIDTS SLIVAFRANCE ...... GEOBILYS C ...... ´ IRUDRT HTGHI

´ PPDRV IIWITDUU HUGHI

BNP OBLIG. TRESOR...... IVITDUH ´ DECLIC PEA EUROPE ...... WVDUU TRUDVW HWGHI

QVDWH PSSDIU HUGHI

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INDOCAM MULTI OBLIG...... IRVDRT SLIVARENTE ...... GEOBILYS D......

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IWDPQ IPTDIR HWGHI IWTDVS IPWIDPS HUGHI PVWDHV HTGHI INDOCAM ORIENT C...... RRDHU SLIVINTER ...... INTENSYS C......

FFFF FFFF FFFF IUDIS IIPDSH HWGHI URHDSS RVSUDTW HUGHI

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BPAM INDOCAM ORIENT D ...... QWDQH TRILION...... INTENSYS D......

PRWDPT ITQSDHR HWGHI

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PPQDVU KALEı¨S DYNAMISME C...... FFFF FFFF

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BP NOUV. ECONOMIE...... PTUDVP

PRRDPS ITHPDIU HWGHI PHRPDHT HUGHI

INDOCAM STR. 5-7 C ...... QIIDQI KALEIS DYNAMISME D ......

PIVDIW IRQIDPQ HUGHI FFFF FFFF FFFF

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BP OBLIG. EUROPE...... RTDUQ ACTILION DYNAMIQUE C * . ´ ...... PHSDUH IQRWDQH HWGHI

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INDOCAM STR. 5-7 D...... PIQDHW KALEı¨SEQUILIBRE C......

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MONEDYN ...... ISSPDRQ ´ KALEIS EQUILIBRE D ...... IWPDUW IPTRDTP HUGHI

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PQQTDWV HWGHI

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´ QRRDSU HWGHI PIDVU IRQDRT HTGHI ISIDIU WWIDTI HUGHI VPDRH SRHDSI HWGHI ECUR. DYNAMIQUE+ DPEA SPDSQ OPTALIS DYNAMIQ. C...... CM OBLIG. COURT TERME.. POSTE EUROPE C...... LeMonde Job: WMQ1101--0026-0 WAS LMQ1101-26 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:39 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0716 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 CARNET

DISPARITIONS NOMINATIONS

a Mgr ANDRÉ FAUCHET, ancien BUDGET de-Dôme (1990-1992), il devient conseiller cret publié au Journal officiel du évêque de Troyes, est mort samedi Nicolas Théry, inspecteur des technique, puis directeur adjoint du cabinet 31 décembre 1999, en remplace- Don Martin finances, a été nommé directeur de Paul Quilès, ministre de l’intérieur (1992- ment de Jean-Noël de Bouillane de 8 janvier à Saint-Brieuc (Côtes- d’Armor). Né le 30 novembre du cabinet de Florence Parly, se- 1993), avant d’être préfet délégué pour la sé- Lacoste, qui est parti à la retraite. 1918 à Langourla, dans le diocèse crétaire d’Etat au budget, par dé- curité et la défense auprès du préfet de la [Né le 8 janvier 1943 à Boulogne-Billan- L’auteur le plus « fou » de « Mad » de Saint-Brieuc, André Fauchet cret paru au Journal officiel du 8 zone de défense Est, préfet de la région Lor- court, Jacques Huntzinger est diplômé de avait été ordonné prêtre en 1943 et janvier. raine (1993-1994), puis directeur adjoint de l’Institut d’études politiques de Paris et doc- DON MARTIN, qui fut l’un des inimitable, et nouveau, des ono- consacré évêque de Troyes en 1967. [Né le 22 décembre 1965, Nicolas Théry in- l’Institut des hautes études de défense natio- teur en droit. Professeur agrégé de droit pu- auteurs les plus populaires du matopées. Dans le monde de Don Président de la commission sociale, tègre l’inspection des finances à sa sortie de nale (Ihedn) (1994-1998). Depuis juillet 1998, blic, il a enseigné à l’université de Besançon, magazine satirique Mad, est mort Martin, les « blort », « skroinch » puis de la commission Justice et l’ENA (1987-1989). A la direction du Trésor de Christian Decharrière était préfet de l’Aude.] puis à celles de Paris-X Nanterre et de Per- jeudi 6 janvier à Miami (Floride) et autres « katoong », censés ac- paix de l’épiscopat, Mgr Fauchet a 1993 à 1997, il est nommé conseiller tech- pignan. Secrétaire national du PS aux rela- des suites d’un cancer. Il était âgé compagner des gens qui parlent été l’un des artisans de la réflexion nique de Dominique Strauss-Kahn au minis- COUR DES COMPTES tions internationales (1981-1985), membre du de soixante-huit ans. ou des objets qui tombent étaient de l’Eglise sur la peine de mort. tère de l’économie, des finances et de l’indus- Jean-François Lorit, inspecteur Conseil économique et social (1984-1989), il Né à Paterson (New Jersey) en légion. Don Martin était fier de la Dans la ville où fut jugé Patrick trie en juin 1997. Devenu chargé de mission général de l’administration, a été fut chargé, en 1988, d’une mission d’étude 1932, Don Martin, influencé par plaque minéralogique de son au- Henry en 1977, l’évêque de Troyes en septembre 1999, il l’est resté auprès de nommé conseiller maître à la Cour sur la coopération avec les pays riverains de les dessins de Vergil Partch dans tomobile, dont il avait obtenu s’était prononcé en 1978 pour Christian Sautter.] des comptes en service extraordi- la Méditerranée occidentale. Ambassadeur Look Magazine, avait d’abord étu- qu’elle soit gravée de « stoink », l’abolition : « Nous sommes à la fois naire, lors du conseil des ministres en Estonie (1991-1994), puis conseiller pour dié la peinture et le dessin à un des « bruits » symboliques de du côté des victimes et du côté des INTÉRIEUR de mercredi 5 janvier. D’autre part, les affaires internationales au secrétariat gé- l’Académie des beaux arts de Phi- l’univers qu’il avait créé. assassins », écrivit-il dans un docu- Daniel Limodin, inspecteur gé- Jean-Charles Savignac et Jean- néral pour la défense nationale (SGDN) de ladelphie avant de se lancer, Dans la vie, Don Martin n’avait ment de la commission sociale. De néral de l’administration au minis- Pierre Lafaure, conseillers référen- septembre 1994 à décembre 1995, Jacques comme beaucoup d’auteurs de pourtant rien d’un extraverti. «Il même a-t-il pris position sur la tère de l’intérieur, a été nommé daires, ont été nommés conseillers Huntzinger était ambassadeur en Macédoine bandes dessinées, dans l’illustra- était totalement inexcentrique », Nouvelle-Calédonie, encouragé les chef du service de l’inspection gé- maîtres à la Cour des comptes. depuis juin 1996.] tion. rapporte Frank Jacobs, un ancien pressions économiques contre nérale de l’administration, lors du [Né le 6 avril 1940 à Limoges, Jean-François Stanislas Lefebvre de Labou- Paradoxalement, cet homme scénariste de Mad qui écrivit l’Afrique du Sud dans les années conseil des ministres de mercredi Lorit est affecté à l’inspection générale de laye a été nommé ambassadeur à qui prit un malin plaisir à dyna- l’histoire de ce magazine sous le d’apartheid. Mgr Fauchet fut enfin 6 janvier ; il remplace Jean-Fran- l’administration, au ministère de l’intérieur, à Madagascar, par décret publié au miter la morale américaine admi- titre The Mad world of William l’un des animateurs de la « pasto- çois Lorit, nommé conseiller sa sortie de l’ENA (promotion « Montes- Journal officiel du 31 décembre rait aussi l’illustrateur le plus ap- M. Gaines (1972). « Vous pouviez rale diocésaine d’ensemble », qui maître à la Cour des comptes en quieu », 1964-1966). Conseiller technique au- 1999, en remplacement de Camille précié de l’Amérique profonde, très bien être dans la même pièce consiste pour les paroisses à s’unir, service extraordinaire (lire ci-des- près du secrétaire général pour la police Rohou. Norman Rockwell, mais s’en dé- que lui et ne vous rendre compte voire à fusionner, pour mieux tra- sous). D’autre part, Christian De- (1968-1971), il a été secrétaire général des [Né le 12 décembre 1946 à Beyrouth (Li- tacha vite et trouva son trait de sa présence qu’au bout d’une vailler. Il s’était retiré en 1992. charrière a été nommé directeur Alpes-de-Haute-Provence (1971-1975), puis ban), Stanislas Lefebvre de Laboulaye est propre, très graphique et proche heure », renchérit John Ficarra, a RUDI VERCRUYSSE, patron de des services actifs de la police na- de la Savoie (1975-1979), chargé de mission agrégé de lettres modernes et ancien élève de la caricature. Ses véritables coéditeur du journal. la maison d’édition belge Caster- tionale, chargé de la direction cen- auprès du préfet de la région Centre (1979- de l’ENA (1978-1980). Il a été notamment en débuts et la reconnaissance de Cet auteur plutôt timide, qui man, est mort d’une crise car- trale de la sécurité publique ; il 1981), avant de réintégrer l’inspection géné- poste à Bruxelles auprès des communautés ses talents datent de son entrée devait s’aider d’une loupe pour diaque vendredi 7 janvier à Tournai succède à Michel Bart, devenu di- rale de l’administration. Délégué à la qualité européennes (1984-1987), à Madrid (1987- dans le comic book satirique Mad, dessiner et pallier ainsi un pro- (Belgique). Né le 25 avril 1943 à recteur adjoint du cabinet de Jean- de la vie au ministère de l’environnement et 1991) et à l’administration centrale du Quai créé en 1952 par William blème oculaire, travailla pendant Lichtervelde (Flandre occidentale), Pierre Chevènement, ministre de secrétaire général du haut comité de l’envi- d’Orsay. Depuis janvier 1996, Stanislas Le- M. Gaines et Harvey Kurtzman, trente ans à Mad, jusqu’en 1987. Rudi Vercruysse était administra- l’intérieur. ronnement (1986-1989), il a été aussi pré- febvre de Laboulaye était consul à Jérusa- qui s’imposa rapidement en pa- Mais une violente discussion avec teur délégué et vice-président du [Né le 7 février 1944 à Trainel (Aube), ins- sident de l’Agence pour la qualité de l’air lem.] rodiant les principales séries de les éditeurs du magazine concer- conseil d’administration du groupe pecteur des douanes, Daniel Limodin est af- (1990-1991). Depuis janvier 1994, Jean-Fran- BD américaines et en versant nant ses droits d’auteur, que Don basé à Tournai et qui publie no- fecté au ministère de l’intérieur à sa sortie de çois Lorit était chef du service de l’inspection MONACO dans la subversion et le détour- Martin voulait absolument tamment les albums de Tintin. Il l’ENA (promotion « Léon Blum », 1973-1975). générale de l’administration.] Patrick Leclercq a été nommé nement des principaux aspects contrôler, notamment en matière avait commencé sa carrière dans En juin 1977, il est nommé et titularisé dans ministre d’Etat de la principauté dominants de l’idéologie améri- de produits dérivés (T-shirts, une entreprise d’intérim, avant de le corps de l’inspection générale de l’admi- DIPLOMATIE de Monaco, par ordonnance du caine. posters, etc.), mit fin à sa collabo- travailler pour l’entreprise de res- nistration. Sous-préfet de Saint-Paul-de-la- Daniel Contenay a été nommé prince Rainier III parue au Journal Il avait suffi que Don Martin ration. tauration Sodexho, puis pour le Réunion (1980-1982), il a été notamment ambassadeur en Tunisie, par dé- officiel de la principauté le 31 dé- montre ses dessins à William Il dessina ensuite pour Cracked groupe commercial GIB. C’est en conseiller technique au cabinet de Pierre cret publié au Journal officiel du cembre 1999. Il succède à Michel M. Gaines, responsable d’EC Magazine, lança en 1994 son 1997 qu’il avait rejoint Casterman. Joxe, ministre de l’intérieur (1984-1985), di- 31 décembre 1999, en remplace- Lévêque, qui part à la retraite. Comics et de Mad, pour être em- propre titre, Don Martin, pour le- Il y fut l’artisan d’une importante recteur des personnels, de la formation et de ment de Jacques Lanxade, qui est [Né le 2 août 1938 à Lille, Patrick Leclercq bauché, en 1957. Très vite, les lec- quel il créa le personnage du restructuration, achevée en octo- l’action sociale à la direction générale de parti à la retraite. est diplômé de l’Institut d’études politiques teurs du magazine l’identifient Dr Dork, qui s’ajouta à ses bre 1999 par la scission de la socié- l’administration (1985-1988), préfet, repré- [Né le 1er mai 1937 à Nice, Daniel Contenay de Paris et ancien élève de l’ENA (1964-1966). comme le plus « fou » des au- « créatures » précédentes comme té en Casterman-Imprimerie et sentant du gouvernement à Mayotte (1988- est licencié en droit public, diplômé de l’Ins- Il a été notamment en poste à Madrid (1967- teurs du journal. Ses gags frôlent le grotesque Fester Besterster et Casterman-Edition, puis par la 1990), secrétaire général de la préfecture de titut d’études politiques de Paris et ancien 1971), à New York auprès des Nations unies sans cesse l’absurde et adoptent son alter ego aux allures de faire- vente de cette dernière au groupe Paris (1990-1993), avant de réintégrer l’ins- élève de l’ENA (1961-1963). Il a été notam- (1971-1976), à Montréal (1981-1985) et à l’ad- un ton surréaliste. Aimant plus valoir, Karbunkle, ou encore Cap- Flammarion. pection générale de l’administration en juil- ment en poste à Londres (1973-1977) et à ministration centrale du Quai d’Orsay. Il a que tout pourfendre les canons tain Klutz, détournement du su- let 1993. ] l’administration centrale du Quai d’Orsay. Il été aussi conseiller technique, puis directeur de l’esthétique, de la bienséance, per-héros cher à la culture nord- [Né le 29 décembre 1949 à Champagnole a aussi participé aux cabinets ministériels adjoint du cabinet de Louis de Guiringaud, Don Martin détestait aussi l’ame- américaine. JOURNAL OFFICIEL (Jura), Christian Decharrière intègre le minis- d’Edgard Pisani (1965-1967), d’Yvon Bourges ministre des affaires étrangères (1976-1978) rican way of life qui triomphait Don Martin a réuni ses dessins tère de l’intérieur à sa sortie de l’ENA (pro- (1977-1978), de Jean François-Poncet (1980- et conseiller technique chargé des affaires di- dans les années 50-60, et son cor- dans une douzaine de livres, dont Au Journal officiel du jeudi 6 jan- motion « Voltaire », 1978-1980). Directeur du 1981) et a été ensuite consul général à Mu- plomatiques au secrétariat de la présidence tège d’arrivisme, d’alignement certains ont été traduits en fran- vier est publié : cabinet du préfet de l’Aude (1980-1981), puis nich (1982-1986), ministre conseiller à Bonn de la République (1979-1981). Il a été ensuite sur la majorité muette et de stu- çais sous le titre Les singes rient b Redevance audiovisuelle : un du préfet de la région Corse (1981-1983), se- (1986-1989), ambassadeur en Syrie (1989- ambassadeur en Jordanie (1985-1989), direc- pidité, qu’il prenait plaisir à (1988, Comics-USA) et Les décret relatif à la fixation des taux crétaire général de l’Ardèche (1983-1985), di- 1993), puis en Pologne (1994-1996). Depuis teur d’Afrique du Nord et Moyen-Orient au mettre en scène et à ridiculiser. chauves sourient (1989, Comics- de base de la redevance pour droit recteur du cabinet du directeur général de décembre 1996, Daniel Contenay était ins- ministère des affaires étrangères (1989-1991), Ses dessins en rendaient USA). d’usage des appareils de télévision l’administration du ministère de l’intérieur pecteur général des affaires étrangères. ] ambassadeur en Egypte (1991-1996). Depuis compte, avec cette touche spéci- applicables à compter du 1er jan- (1986-1988), puis du préfet des Alpes-Mari- Jacques Huntzinger a été nom- juillet 1996, Patrick Leclercq était ambassa- fique que lui conférait un usage Yves-Marie Labé vier 2000. times (1988-1990), secrétaire général du Puy- mé ambassadeur en Israël, par dé- deur en Espagne.]

AU CARNET DU « MONDE » – M. et Mme Jacques Bloch, – Chambéry (Savoie). –Mme Hélène Richet, née Tostain, Anniversaires de décès Colloques M. et Mme Bernard Bloch, son épouse, Naissances Mme Françoise Sakai-Bloch Le docteur et Mme Jean-Pierre Marcy, Michel Richet, – En souvenir de – Colloque : « Hommage à Abraham et M. Mitsuo Sakai, M. Yves Marcy, Jean et Marie-Claude Richet, Heschel », 15, 16, 17 janvier, organisé par Le professeur Claude LUTTON, Mme Chantal Marcy, Ulysse KIFFER. le Centre communautaire de Paris et la me ses enfants, Lucile et Bertrand Ballu, et M , née Claudine DAUNAY, M. et Mme Bruno Marcy, Véronique Richet, Fondation du judaïsme français. Samedi Ses petits-enfants me 15 janvier, à 20 h 30. Leçon d’ouverture ont la joie de faire part de la naissance de M et M. Alain Roujas, ses enfants, Deux ans après le drame, tu es toujours leur premier petit-fils et arrière-petits-enfants, ses enfants, « L’éthique du judaïsme dans la pensée me Laure, Karine, Chloé, Martin, Julia, dans nos cœurs. M Jacqueline Martinon, Ses petits-enfants, arrière-petits-enfants d’Abraham Heschel «, de José Faur, pro- Les familles Hayem et Grimot, Caroline, Hugo, fesseur à l’université Bar-Ilan, sous la Quentin, et son arrière-arrière-petit-fils, Ses parents, ont le chagrin de faire part du décès de Marie-Augusta Da Silva, ses petits-enfants, présidence du grand rabbin René Samuel Son frère et ses sœurs, Léon, Sirat - PAF. Demandez le programme dé- le 28 décembre 1999, chez Les familles Marcy, Thibault, Soulez, son frère. me ont la douleur de faire part du décès du Ses beaux-frères et belles-sœurs, taillé au 01-53-20-52-52. Nouveau centre Isabelle et Nicolas. M Germaine BLOCH, font part du décès de née ETTINGER, communautaire de Paris, 119, rue La Fayette, 75010 Paris. Métro Poissonnière. me M. et M Lutton, docteur Jacques MARCY, Olivier RICHET, Séminaires 73 bis, rue G.-Vatonne, survenu le 28 décembre 1999, dans sa cent unième année. chirurgien, commandeur de la Légion d’honneur, 91190 Gif-sur-Yvette. ancien vice-président du Conseil national ancien déporté politique, COLLÈGE INTERNATIONAL Conférences DE PHILOSOPHIE Ils lui associent le souvenir de son mari, de l’ordre des médecins, chevalier de la Légion d’honneur, survenu le 6 janvier 2000. LE MOUVEMENT JUIF LIBÉRAL Yvelise SCHWARTZ-DIZIER croix de guerre 1939-1945, b Séminaire : DE FRANCE (MJLF) et Bernard DIZIER Marc-André BLOCH, croix du combattant volontaire Une cérémonie sera célébrée le jeudi Paul Jorion et Francis Rousseaux : «La ont la joie d’annoncer la naissance de de la Résistance, 13 janvier, à 11 heures, en la chapelle décision sous condition d’une artificia- vous propose, dans le cadre de son cycle décédé le 24 août 1982, et rappellent la haute de l’église Saint-Pierre de Neuilly- lisation du changement », 17 janvier, de conférences sur la pensée juive, Martin, mémoire de ses deux frères, sur-Seine, boulevard Jean-Mermoz. 18 heures-20 heures, Villa Douce la première intervention du survenu le 7 janvier 2000, dans sa quatre- (Bus D), 9, boulevard de la Paix, Reims. le 7 janvier 2000. Maurice et Simon ETTINGER, vingt-treizième année. Le présent avis tient lieu de faire-part. b Samedi autour d’un livre Rabbin Daniel FARHI, Herméneutique, sous la direction de sur le thème : tombés au cours de la première guerre La cérémonie religieuse aura lieu le 1, place Winston-Churchill, Jean-Michel Salanskis, Ruth Scheps et « Que sont les sept lois de Noé ? » Qu’il connaisse amour, partage et dé- mardi 11 janvier, à 15 heures, en l’église couvertes ! mondiale. 92200 Neuilly. François Rastier, avec P. Judet de la métropole de Chambéry. Combe, F.-D. Sebbah, Y.-M. Visetti, Jeudi 13 janvier 2000, à 20 h 15. Les obsèques ont eu lieu dans l’intimité 15 janvier, 9 h 30-12 h 30, Amphi Stourdzé, Renseignements et réservations : familiale au cimetière de Thilouze (Indre- Ni fleurs ni couronnes. – Les anciens du mouvement de Résis- Carré des sciences, 1, rue Descartes, MJLF, 11, rue Gaston-de-Caillavet, Adoptions et-Loire). tance « Défense de la France », Paris-5e. Paris 15e. Tél. : 01-44-37-48-48. Condoléances sur registre. ont la grande tristesse de faire part du Annick et Bernard KÜPPERS décès de leur camarade 46, rue Sarrette, L’accès à toutes les activités du col- partagent avec Maison Saint-Benoît, lège est libre et gratuit (dans la limite Les Mardis de la philo Alexis et Thomas 75014 Paris. 27, rue du Laurier, Olivier RICHET, des places disponibles). Trois nouveaux cycles de conférences, 73000 Chambéry. commandeur de la Légion d’honneur, Renseignements sur salles, répon- le mardi matin, à partir du 25 janvier, la joie d’annoncer l’arrivée de leur fille, ancien déporté. deur : 01-44-41-46-85. 4, place Saint-Germain-des-Prés, Paris-6e. – Claude Boiziau, Autres renseignements : 01-44-41-46-80. Jade, son mari, – M. Alain Pochet, b La philosophie dans le monde Serge, Claudine, Alain, M. et Mme Philippe Joly, –Mme Francis Waché, contemporain. Philosophie et langage, ses enfants, ses enfants et petits-enfants, M. et Mme Claude Waché, philosophie et psychanalyse, philosophie née le 25 mai 1996 à Ngoc-Hoi (Vietnam). et communication. Les familles Henry, Paillard, Tarnaud, M. et Mme François Berger, Tables rondes Christophe Gaillard, b Les philosophes modernes. De Marx son gendre, ont la douleur de faire part du rappel à Mlle Brigitte Waché, Dieu de Collège des études juives au structuralisme. Pacs Nicolas Gaillard, ses enfants, de l’Alliance israélite universelle : b Le Bien, le Mal, qu’est-ce qu’être Ses petits-enfants, son petit-fils, me « Judaïsme allemand, moral ? Histoire des grandes doctrines de M Robert POCHET, Ses arrière-petits-enfants, Robert et Janine Marchand, née Odile HENRY, une fin programmée ? » la pensée morale. Renaud et Quan son frère et sa belle-sœur, ont la tristesse de faire part du décès de Table ronde avec Marc B. de Launay, Ses neveux et ses nièces, dans sa quatre-vingt-douzième année, le Jacques Le Rider, Enzo Traverso, suivie Renseignements tél. : 01-47-22-13-00. ont le plaisir d’annoncer leur Pacs, signé ont l’immense tristesse d’annoncer le 7 janvier 2000, à Neuilly-sur-Seine M. Xavier WACHÉ, d’un concert : « Sur les ailes de mon le 22 décembre 1999, à Paris-20e. décès, dans sa soixante-troisième année, de (Hauts-de-Seine). chevalier de la Légion d’honneur, chant... de Berlin à Paris », lieder de compositeurs juifs allemands à Paris au Cours La cérémonie religieuse aura lieu le survenu le 7 janvier 2000, dans sa quatre- temps de Heine, interprétés par Nicole Jeannine BOIZIAU, vingt-dix-huitième année. Schnitzer-Toulouse (mezzo-soprano), pré- Décès née MARCHAND, mardi 11 janvier, à 9 heures, en l’église Cours particuliers Saint-Jacques, 167, boulevard Bineau, à sentés par Danielle Cohen-Levinas. Au d’informatique à domicile Neuilly. La cérémonie religieuse, suivie de l’in- piano, Gilbert Elkaïm, poèmes lus par (Internet, bureautique, multimédia). – Gérard et Geneviève Bourgadier, survenu le 7 janvier 2000. Elya Trigano. Valérie et Hermine, humation, aura lieu ce lundi 10 janvier, Tous niveaux. 300 formateurs en IDF. Cet avis tient lieu de faire-part. à 14 h 30, en l’église de Tréflez (Finistère). leurs enfants, Son énergie et son courage, sa gen- Dimanche 16 janvier 2000, Jean-Philippe et Patricia Gimond, ALDISA. Tél. : 01-46-10-50-32. tillesse et sa générosité, son respect d’au- 183, boulevard Bineau, 31, rue de Bizy, de 14 heures à 18 h 30. Raphaëlle, e trui et sa modestie resteront dans la mé- 92200 Neuilly-sur-Seine. 27200 Vernon. AIU, 45, rue La Bruyère, Paris-9 (PAF). leur fille, moire de ceux qui l’ont connue, admirée ses enfants et petits-enfants, et aimée. Renseignements : 01-53-32-88-58. Communications diverses ont la douleur de faire part du décès de Site Internet : http://www.aiu.org – Jasmine D.-Salachas, présidente On se réunira le mardi 11 janvier, à comm. « Cartographie Numérique et Mme Ada-Leila GIMOND, 15 heures, au crématorium de l’Essonne, CARNET DU MONDE Multimédia », vous attend au née CORNEO, 7, route d’Arpajon, à Avrainville (Es- Téléphones : Concours Rendez-Vous CARTO, sonne). jeudi 13 janvier 2000, à 18 heures, survenu le 5 janvier 2000. 01-42-17-39-80 01-42-17-38-42 – Enseignant prépare à la note admi- avec Sylvie Rimbert, présidente CFC, Ni fleurs ni couronnes. 01-42-17-29-96 nistrative et à la note de synthèse ENA- au Comptoir du Panthéon, La cérémonie religieuse sera célébrée IRA. 5, rue Soufflot, Paris-5e. le mercredi 12 janvier, à 10 h 30, en Des dons pourront, à sa mémoire, être Fax : 01-42-17-21-36 – e-mail: [email protected]. Tél. : 01-43-36-80-70, à partir de Nos Rendez-Vous sont ouverts à tous. l’église Saint-Médard, Paris-5e. adressés au Secours populaire français. 19 heures et le week-end. Rens. : 06-87-42-84-32 LeMonde Job: WMQ1101--0027-0 WAS LMQ1101-27 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 11:06 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0717 Lcp: 700 CMYK

27 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000

SPORTS Luna-Rossa, le voilier du toutes les chances d’accéder en fi- Stars-and-Stripes. b APRES DE SÉ- da, a retrouvé son rang de sérieux le bateau français 6e-Sens, battu di- défi italien de la Coupe de l’America, nale. b LE BATEAU TRANSALPIN a si- VÈRES TURBULENCES, le défi financé challenger. b LA HUITIÈME RÉGATE, manche et lundi par AmericaOne et occupe la deuxième place du classe- gné dimanche 9 et lundi 10 janvier à hauteur de 300 millions de France mardi 11 janvier, devait opposer le les Japonais d’Asura, et définitive- ment de la Coupe Louis-Vuitton, qua- deux succès significatifs devant les (47 millions d’euros) par Patrizio Ber- leader AmericaOne à son dauphin ment écarté de la course à la finale. lificative à la célèbre épreuve, et a Américains d’America-True et de telli, patron de la société de luxe Pra- italien. b ENORME DÉCEPTION pour Dans la Coupe Louis-Vuitton, Patrizio Bertelli conjugue le luxe avec l’intransigeance Grand favori de l’épreuve qualificative à la Coupe de l’America, le défi italien Prada Challenge a renoué avec la victoire sous la pression de son armateur, Patrizio Bertelli, patron de la prestigieuse griffe. « Luna-Rossa » est notamment venu à bout du « Stars-and-Stripes » de Dennis Conner AUCKLAND di-Venezia, son challenger italien, en Toscane, et le deuxième Luna- de notre envoyée spéciale ont conçu les deux « coursiers ». Rossa a été mis à l’eau un mois plus Patrizio Bertelli déteste l’approxi- Outre Laurent Esquier, vétéran de tard. mation et les tergiversations. Il se la Coupe depuis 1974 et ancien col- Enfin, même le nom des deux souvient parfaitement du jour où il laborateur de Dennis Conner, des voiliers a été soigneusement pen- s’est lancé dans l’aventure de la défis néo-zélandais ou italien qui sé : Luna-Rossa, (Lune rousse), aus- Coupe de l’America. « C’était le assume la coordination du quoti- si incandescente que le bateau du 7 février 1997, dit le patron de Prada dien, l’Américain Rod Davis, avec defender néo-Zélandais Black-Ma- Challenge sans hésitation. J’étais al- sept Coupes à son actif dont trois gic (magie noire) que Patrizio Ber- lé voir l’architecte argentin German comme skipper, médaillé d’or puis telli veut rencontrer en finale est Frers pour lui commander un bateau d’argent aux Jeux olympiques en sombre. S’il admet que la victoire pour moi. Au cours de la discussion, 1984 et 1992 et numéro un mondial dans la Coupe de l’America repose il m’a dit que j’étais la personne de match racing en 1994, coache les souvent sur l’expérience, le patron idéale pour lancer un défi sur la navigants. de Prada rêve de démontrer qu’une Coupe de l’America ». Le patron de L’équipage est italien, à l’excep- préparation sans faille peut suffire. Prada, 53 ans, qui est un homme tion du tacticien Torben Grael, le Il n’est pas tendre pour l’adversaire. d’affaires avisé, n’a pourtant pas Brésilien médaillé olympique en Selon lui, Paul Cayard « sourit un réfléchi plus de 24 heures : il est fol- 1988, 1992 et 1996. Tous les marins peu trop » et les Français comme lement épris de voile et de régate, sont à leur affaire. Ils ont en effet les Espagnols « se contentent de qu’il pratique régulièrement sur pu s’étalonner dès 1997, sur trois participer » : « Je sais que la défaite Nyala, son 12 m construit à la fin Class America racheté au milliar- existe, assène-t-il. Mais simplement des années 30. L’aiguière d’argent daire texan Bill Koch : Mighty-Mary, participer ne m’intéresse pas. Je veux de la Coupe de l’America fascine Kanza et America3 , vainqueur de la gagner. » Selon la formule de Pas- aussi son épouse, Miuccia Prada, Coupe de l’America en 1992. A la cal Hérold, un des initiateurs du dé- héritière de la société italienne de fin de l’été, elle était la première à fi français, la Coupe de l’America produits de luxe homonyme, dont pied d’œuvre pour des entraîne- éveille toujours « un subtil mélange

ils ont fait ensemble un succès NIGEL MARPLE/REUTERS ments en situation. Le premier Lu- d’ego et nationalisme ». mondial. L’argent ne les intéresse Bateau (« Luna-Rossa ») et équipage très au point : Prada est le favori na-Rossa a été inauguré le 5 mai pas : une chance dans une épreuve pour aller défier les tenants de la Coupe de l’America. 1999 au Yacht Club de Punta Ala, P. Jo. qui ne rapporte que la gloire. D’autres milliardaires s’y sont es- couleur des tasses à café. C’est son letantisme du « responsable ». Lui sayés avant lui avec plus ou moins souci de la perfection qui m’a ne laisse jamais rien au hasard. Il de bonheur. Patrizio Bertelli l’in- convaincu de le suivre. Je n’ai plus prend en compte jusqu’au signe as- transigeant a son idée sur les rai- l’âge des projets dénués des moyens trologique de ses collaborateurs : Eliminé, le défi français veut soigner sa sortie sons de certains échecs. « D’abord, de réussir ». « C’est un jeu, prétend-il, mais il AUCKLAND reste plus que trois courses pour le prouver. Si le temps le leurs bateaux n’étaient pas assez ra- M. Bertelli assume son obsession donne des indications intéressantes de notre correspondante permet, les Français devaient rencontrer, mardi 11 jan- pides. Ensuite, les patrons avaient du détail : « Les directives ne suf- sur la personnalité et je suis convain- « On a au moins prouvé qu’on n’a pas volé notre qualifi- vier, Stars-and-Stripes. L’équipage français, et tous les trop délégué à des personnes inadé- fisent pas, explique-t-il, il faut pen- cu qu’il vaut mieux confier les tâches cation pour les demi-finales. » Thierry Peponnet, le tacti- autres challengers avec eux, seraient ravis de « manger quates ou ne disposaient pas d’une ser à tout pour gaspiller le moins administratives à une Vierge méti- cien du défi français, 6e-Sens, a de bonnes raisons de ne du Dennis » comme le dit en plaisantant, Xavier de Les- marge de de manœuvre suffisante d’énergie possible l’heure h venue. culeuse qu’à un Bélier fougueux ». pas afficher son dépit malgré l’élimination de 6e-Sens qui quen, directeur général du défi. Car le « big bad Den- par rapport aux sponsors ». Lui s’est Cette compétition est bien plus diffi- Horoscope ou non, le patron de se profilait malgré la victoire, samedi 9 janvier, face à nis », quadruple vainqueur de la Coupe de l’America, est voulu seul responsable du destin de cile à gérer qu’une société commer- Prada a su identifier les talents America-True, le syndicat de San Francisco, hors course à nouveau au cœur d’une polémique, dans la plus pure son projet. « Quand on commence ciale car elle se dispute dans un techniques et sportifs des brillants lui aussi avec un seul succès à son actif. « Il ne faut pas tradition de la Coupe de l’America qui lui a valu de se de zéro dans un domaine, il faut temps limité même si elle est longue, défis passés et les faire travailler en accuser les techniciens, ils ont fait un travail exceptionnel. sortir haut la main d’une situation qui aurait sans doute faire ses preuves, dit-il. Après seule- et il faut gérer sa fatigue physique et harmonie ou en complémentarité. L’avarie lors de la régate contre Prada ne leur est pas impu- été fatale à d’autres. Donc pour le plaisir d’écorcher la lé- ment, on peut obtenir des soutiens. mentale sept jours sur sept ». Son investissement dans son défi se table. 6e-Sens reste l’un des bateaux les plus fiables de gende et pour le plaisir de gagner une régate, les Français C’est la capacité de travail et de Alors Patrizio Bertelli veille per- chiffre en milliards de lires l’épreuve », déclare Philippe Pallu de la Barrière, le coor- voudront prendre à Ken Read ce point-là. réussite qui inspire le respect, pas les sonnellement au grain. Le fabricant (300 millions de francs, 47 millions dinateur de l’équipe de conception. Pour la course suivante, contre Prada, nul doute que titres de noblesse ou la particule ». de la pièce cassée qui a provoqué le d’euros) lui a facilité la tâche. Aujourd’hui, l’objectif n’est donc plus de se qualifier l’équipe de Bertrand Pacé l’abordera aussi avec un esprit « Il choisit tout, dit le Français démâtage de Luna-Rossa contre L’équipe technique a été recrutée pour la finale de la Coupe Louis-Vuitton. Avec une seule de combattant. Et puis, quitter en ayant battu l’un des fi- Laurent Esquier, directeur des opé- America One (Paul Cayard), mercre- en grande partie à l’étranger. Doug victoire et un total d’un demi-point, les Français vont ter- nalistes vraisemblables, offrirait une belle sortie au défi rations et de la logistique de Prada di 5 janvier a été rayé de la liste des Peterson et German Frers, les ar- miner l’épreuve pour l’honneur mais avec la volonté de Bouygues Telecom Transiciel. La « der » se jouera contre Challenge, de la matière des chaises fournisseurs. « Les certificats de chitectes américain et argentin res- prendre leur revanche. Comme à la fin du deuxième America-True, qui lors des matchs « aller » a offert au défi de l’espace de réception au bois de qualité et de conformité ne garan- pectivement impliqués dans la round robin, les Français se sentent lésés par les résultats. sa première victoire. récupération qui compose le plan- tissent pas la victoire », lâche construction d’America 3, victorieux Tout le monde le dit, 6e-Sens aurait pu gagner trois cher en passant par la forme et la M. Bertelli encore agacé par le dil- de la Coupe en 1992, et de Il-Moro- points au cours des quatre premieres régates. Mais il ne Florence de Changy

Résultats et classement Pacé) de 1 min 16 s ; Luna-Rossa La mode essuie les nombreux coups de griffe de Prada (Ita., Francesco de Angelis) b. Le bateau américain America-True (EU, Dawn Riley) de « Stars-and-Stripes » a été 1min16s; Stars-and-Stripes (EU, La dynamique firme milanaise s’impose comme la troisième marque italienne dans ce secteur emblématique sanctionné d’un point (alors qu’il Dennis Conner) b. Asura (Jap., courait le risque d’être exclu), Peter Gilmour) de 10 s. MILAN installée près d’Arezzo, en Toscane, da contrôle tout, du dessin à la qu’il empoche une plus-value esti- dimanche 9 janvier, pour avoir Lundi : AmericaOne b. correspondance fabrique alors des ceintures. Coup de distribution. mée à 140 millions de dollars, qui lui utilisé un gouvernail fabriqué en America-True de 1 min 16 s ; L’année 1999 a consacré le rôle de foudre : la jeune Milanaise et le rusé Les résultats économiques sont ex- servira à financer des acquisitions, et Australie. Le règlement stipule Luna-Rossa bat Stars-and-Stripes Miuccia Prada et de Patrizio Bertelli, Toscan s’associent en affaires et se ponentiels : d’environ 361 millions pose les bases d’une alliance avec le que les équipements des voiliers de 1min9s;Asura bat 6e Sens de mari et femme et patrons de Prada, marient. I Pelletieri d’Italia, l’entre- d’euros, le chiffre d’affaires bondit à colosse français, dont le premier fruit doivent provenir de leur pays 52 s. sur la scène de la mode italienne. De prise de Patrizio Bertelli, produira dé- 688 millions d’euros en 1998, avec est la reprise de Fendi. Une entre- d’origine ou du pays d’accueil de b Classement l’alliance avec LVMH pour la prise de sormais les accessoires griffés Prada. une prévision d’environ 1 milliard prise mixte LVMH-Prada, après un la compétition. 1. AmericaOne, 6 points ; contrôle de la griffe romaine Fendi à duel contre Gucci, a en effet pris le b Résultats 2. Luna-Rossa, 5 ; l’offre publique d’achat sur les chaus- contrôle en octobre 1999 de la griffe Dimanche : AmericaOne (EU, Paul 3. Stars-and-Stripes et Asura, 3 ; sures britanniques Church, en pas- La nostalgie du naturel des années 70 romaine, célèbre pour ses fourrures Cayard) b. 6e-Sens (Fra, Bertrand 5. America-True, 1 ; 6. 6e Sens, 0,5. sant par la conquête des marques Jil et ses sacs « baguettes ». Sander et Helmut Lang, il ne s’est pas Robes charmeuses de mousseline, blouses à la Saint Laurent, passé de mois sans que les époux ter- shorts en ville et maille fine : larguant les amarres du sport chic, PÔLE MULTIMARQUE TROIS QUESTIONS À... ment. La meilleure preuve que cette ribles fassent parler d’eux. On aurait Muccia Prada a créé l’événement avec sa collection de l’été 2000, Prada avait déjà avancé de son cô- rumeur est infondée est que, lorsque tort de croire à un feu de paille. La sous le signe du charme discret de la bourgeoisie. A l’opposé de Guc- té vers un pôle multimarque : au TORBEN GRAEL nous effectuons des tests comparatifs croissance de Prada – qui, en 1998, ci et des amazones crissantes et fardées de Tom Ford, Muccia Prada printemps 1999, la griffe de Helmut avec le deuxième bateau, je reste avec s’est placée au troisième rang des a toujours privilégié un univers beige et plus introverti, davantage Lang – styliste américain d’origine Vous êtes le tacticien brésilien de Francesco sur le premier, tandis que griffes italiennes, derrière Gucci et tourné vers la nostalgie de l’« ordinaire » et du « naturel » des an- autrichienne – tombe dans son es- 1 Luna-Rossa, seul non-Italien à Rod Davis barre le second. Francesco Armani, selon les données du cabi- nées 70 : talons « bûches » contre talons aiguilles, imprimés naïfs carcelle, suivie, à l’automne, de Jil bord, n’est-ce pas une situation in- s’entraîne depuis trois ans pour ces ré- net Pambianco Strategie d’Impresa – contre décolletés psychédéliques, le match Prada-Gucci définit deux Sander. La formule est la même dans confortable dans un contexte de gates et nos résultats prouvent qu’il a a été construite méthodiquement visions de la mode, de la sexualité et du temps. les deux cas : les stylistes garderont la compétition ? rattrapé une large partie de son re- par un binôme redoutable d’efficaci- En témoigne le QG de Prada, via Maffei à Milan, sorte de couvent maîtrise de la création et de l’image C’est au contraire très agréable. Je tard initial sur les spécialistes. té : la styliste au tempérament re- blanc high tech, où les hôtesses d’accueil (comme toutes les ven- des produits portant leur nom, Prada me sens très à l’aise, car je navigue de- belle et à la sensibilité artistique, deuses des boutiques Prada dans le monde) sont revêtues d’uni- se chargera du développement in- puis presque dix ans avec des Italiens Luna-Rossa semble bien placé l’homme d’affaires audacieux et formesbleu marine, beige ou kaki. Sur les traces de Boccace, Muccia dustriel et commercial. Le groupe et je maîtrise suffisamment leur 3 pour disputer la finale des chal- clairvoyant. Prada, la mère de famille, ancienne militante communiste, a réhabi- italien a en outre considérablement langue pour qu’ils comprennent ma lengers, mais craignez-vous le tacti- Miuccia Prada et Patrizio Bertelli lité la nonne attirée par les hommes, là où Tom Ford le Texan dé- renforcé ses positions dans les acces- vision de la situation et interprètent cien d’un autre Défi en particulier ? viennent tous les deux de l’univers fend les guerrières et la séduction, dans l’urgence de la conquête et soires, avec Church bien sûr, mais justement mes pensées. Je me suis Tous ceux qui ont navigué à un du cuir. Le grand-père de Miuccia, du pouvoir. Tom Ford le playboy et Muccia Prada la madone ont aussi en nouant une alliance avec le trouvé pour la première fois sur un haut niveau de voile olympique ont Mario Prada, avait installé dès 1913, pourtant en commun une passion : Yves Saint Laurent. producteur d’optique italien De Ri- voilier avec le barreur, Francesco de un avantage énorme : la compréhen- dans la prestigieuse galerie Vittorio- go. Angelis, en 1981, et on s’est immédia- sion globale du bateau, car, sur un pe- Emmanuele de Milan, une boutique Reste à savoir si le couple vedette tement bien entendus. Nous avons tit bateau, ils ont forcément joué tous où il vendait de la maroquinerie et Miuccia Prada a l’idée d’utiliser un d’euros pour 1999, hors acquisitions. de la mode italienne n’est pas allé gagné ensemble le championnat du les rôles eux-mêmes, de la prépara- des objets de luxe qu’il importait fil nylon imperméable pour produire Patrizio Bertelli comprend cepen- trop vite. Prada a certes réalisé en monde des one-tonner en 1992 et tion au réglage des voiles en passant des petits sacs à dos : résistants et dant que Prada ne peut pas croître 1998 des bénéfices nets estimés à c’est lui qui m’a recommandé à Patri- par la tactique et le transport. Mais je SANS PRÉDISPOSITION élégants, marqués du triangle à l’en- seul indéfiniment. En s’invitant, en 10 % de son chiffre d’affaires, mais il zio Bertelli. Nous nous vouons une prends tous mes adversaires autant au Miuccia Prada entre sans grand vers qui deviendra le symbole de juin 1998, au capital de Gucci, son a dû fortement s’endetter pour sou- grande confiance mutuelle, et c’est in- sérieux. Je sais simplement que la enthousiasme, en 1978, dans l’entre- Prada, ces sacs font fureur et les re- principal concurrent, Patrizio Bertelli tenir son ambitieuse politique d’ac- dispensable car le barreur fait ce que Nouvelle-Zélande et plus particulière- prise familiale, qui végétait depuis la vues de mode internationales consa- devient le premier protagoniste du quisitions. Miuccia Prada et Patrizio le tacticien lui recommande. ment le golfe d’Hauraki me réus- mort de l’ancêtre. Ses études de creront le style Prada. Le groupe mouvement de concentrations qui a Bertelli doivent maintenant faire Avez-vous eu vent de la rumeur sissent bien. Ça me rappelle le Brésil, sciences politiques mais aussi ses an- lance en 1985 une gamme de chaus- depuis bouleversé le monde de la leurs preuves à la tête d’un groupe 2 selon laquelle M. Bertelli voulait en moins chaud. La météo y est im- nées de militantisme – du Parti sures à son nom, puis, au tournant mode italienne. en passe de devenir un géant mon- que vous remplaciez Francesco de An- prévisible, les vents changeants, il communiste italien au féminisme – des années 90, une ligne de vête- Le patron de Prada n’arrive cepen- dial du luxe, sans cannibaliser les gelis après les déboires de Luna-Ros- peut y avoir de bonnes vagues, et tout la préparaient bien peu à une activité ments. Avec son réseau de boutiques dant pas à s’entendre avec Domeni- griffes dont ils viennent de prendre le sa au début de la demi-finale ? cela rend les choses plus exaltantes. aussi frivole. gérées en direct – plus de 130 au- co de Sole, le PDG de Gucci. Il re- contrôle. Je n’en savais rien, mais j’ai été ap- Très vite, elle rencontre Patrizio jourd’hui – et l’acquisition d’entre- vend alors sa participation à LVMH, pelé sur ce Défi en qualité de tacti- Propos recueillis par Bertelli, dont l’entreprise familiale, prises productrices spécialisées, Pra- et gagne sur les deux tableaux puis- Marie-Noëlle Terrisse cien, et ce rôle me convient parfaite- Patricia Jolly LeMonde Job: WMQ1101--0028-0 WAS LMQ1101-28 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:34 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0718 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 AUJOURD’HUI-SPORTS

Avec Georges Coste aux commandes, En l’an 2000, l’OM le Stade français retrouve sa confiance est toujours déliquescent Le club a battu Leicester (38-16) en Coupe d’Europe Les Marseillais ont été battus (0-3) es Manager du Stade Français depuis le 3 janvier, Coste, a remotivé des troupes déstabilisées par un riter d’un nouvel entraîneur en pleine saison n’est à Bastia en 16 de finale date à laquelle il a succèdé à Bernard Laporte, début de championnat hésitant et des prestations pas chose évidente. Maintenant, on est rassuré », nommé entraîneur du XV de France, Georges européennes jusqu’alors peu convaincantes. « Hé- a confié le demi-de-mélée Christophe Laussuq. de la Coupe de la Ligue « ON A QUITTÉ un fou et on en a niser dans les espaces, réplique grands gestes en direction de ses thousiasme intact la revanche d’une UN VENT MAUVAIS continue de nom. Cet oiseau rare pourrait être retrouvé un autre. » Franck Comba, le Georges Costes. Mais ne nous embal- joueurs et ne hausse pas le ton du- carrière de joueur trop vite achevée à souffler sur l’Olympique de Mar- George Weah, trente-trois ans, dont trois-quarts centre du Stade français, lons pas, il reste encore du chemin à rant la partie. Il s’installe dans les tri- l’âge de vingt et un ans, pour cause seille, qui s’est lourdement incliné le Milan AC ne veut plus. Le Libérien parle sans méchanceté. Au contraire. parcourir. » Cette fois, une page de bunes et communique par talkie- de blessure ? En tout cas, c’est un (0-3), dimanche 9 janvier, à Bastia, est tenté par un retour en France, Le sourire qui souligne son visage l’histoire du club champion de walkie avec l’un de ses adjoints assis fait. Petites ou grandes, modestes ou pour le compte des seizièmes de fi- mais ses prétentions salariales ne laisse échapper France en 1998 vient vraiment de se sur le banc. « Je préfère prendre de la riches, célèbres ou inconnues, nale de la cadrent pas avec le standing en une réelle affec- tourner. L’ancien pilier Serge Simon, hauteur », dit-il. Georges Coste a dirigé toutes sortes Coupe de la baisse de l’OM. tion. « Ils ont l’un des protagonistes de cette d’équipes. « C’est un gars qui marche Ligue. L’OM, Mis à part Marseille, sept autres l’un et l’autre la période, a beau promener sa sil- CLIMAT DE CONFIANCE à l’affectif, remarque Christophe qui alignait clubs de première division ont déjà même passion, houette au milieu de ses ex-équi- Tout juste rentré d’Italie, où en Laussuq, le demi de mêlée du Stade deux de ses re- fait leurs adieux à la Coupe de la la même éner- piers, il n’empêche : la crinière missionnaire du rugby il a occupé français. A cet égard, cela ne nous crues hiver- Ligue de l’an 2000. l’AS Saint- gie. » A l’heure blanche de Georges Costes a bel et jusqu’en juin 1999 le poste de direc- change pas de Bernard. Au départ on nales, le défen- Etienne a confirmé son bon début de ce premier bien remplacé le crâne dégarni et les teur technique national, ce Catalan, était un peu inquiets. Hériter d’un nou- seur central de saison en dominant (3-1) le après-match de fines lunettes de Bernard Laporte, ex-entraîneur de l’USA Perpignan, est vel entraîneur en pleine saison n’est Jean-Pierre Cy- FC Nantes. Le RC Strasbourg a éli- l’ère Georges Costes, une ambiance parti il y a maintenant plus d’un mois un professeur d’éducation physique. pas une chose évidente. Maintenant on prien et le milieu de terrain Jérôme miné le FC Metz à l’issue de de fête envahit les vestiaires du stade à la tête du XV de France. Il appartient à cette caste des éduca- est rassurés. » Leroy, a affiché des lacunes na- l’épreuve des tirs au but grâce à son Jean-Bouin, à Paris. Debout, installé Georges Coste, né en 1943, à Cor- teurs sportifs professionnels dans la Au vu du match disputé samedi, la vrantes. Après avoir pratiqué une ré- gardien de but remplaçant, Thierry dans un coin devant l’entrée de la bère-les-Cabanes (Pyrénées-Orien- lignée des Robert Bru, père de la mé- greffe d’entraîneur entre le donneur sistance passive pendant une mi- Debes, qui a détourné trois frappes ! douche, l’homme du jour n’en finit tales), a officiellement pris ses nou- thode toulousaine des années 80, Georges Coste et le receveur Stade temps, les Marseillais ont lâché prise Mauvaise fortune pour Rennes et pas de deviser. « Le message est bien velles fonctions de manager du Stade avec lequel il fit ses études au Creps français présente des résultats encou- après le but marqué par Yann La- Lens, battus par des équipes de passé. » La voix rocailleuse exprime français, le 3 janvier, à l’aube de de Toulouse entre 1964 et 1968. « De- rageants. En l’espace de cinq jours, chuer à la 56e minute. Un coup franc deuxième division. Les Bretons ont la satisfaction. l’an 2000. Contrairement à son pré- puis toujours, j’ai voulu entraîner des avec ses « r » qui roulent comme des de Franck Jurietti (61e) et une frappe ployé (0-2) à Sochaux et les Nor- Ce soir, Georges Costes est soula- décesseur, on ne le voit pas durant types. J’ai toujours eu envie de commu- cailloux dévalant la pente du Cani- du gauche de Pierre-Yves André distes à Toulouse (2-3, après prolon- gé. Il a réussi son entrée dans la capi- les quatre-vingts minutes du match niquer. C’est comme ça. C’est là », gou, cet homme a d’ores et déjà éta- (72e) ont scellé ce nouvel avatar qui gation). tale. Le nouvel entraîneur du Stade arpenter le morceau de pelouse qui montre-t-il en tapant son poing droit bli le contact et créé un climat de assombrit un peu plus l’avenir du Les deux clubs de National (l’an- français respire. Samedi 8 janvier longe la ligne de touche, un ballon contre son cœur. confiance. Après un début de saison vice-champion de France. cienne division 3) restent en course 2000, devant près de 11 000 specta- sous le bras. Lui n’adresse jamais de Peut-être faut-il voir dans cet en- difficile en championnat et en Coupe « Nous avons montré de grosses la- puisque Beauvais l’a emporté devant teurs et face aux Tigres de Leicester, d’Europe, à la suite de l’absence de cunes tactiques », déplore l’entraî- Le Havre aux tirs au but alors que le champion d’Angleterre en titre, neuf joueurs sélectionnés pour la neur marseillais, Bernard Casoni, qui Red Star a évincé Nîmes (4-2, après Christophe Dominici et sa bande ont Toulouse prend goût à l’Europe Coupe du monde 1999, les Rouge et a titularisé un néophyte, Richard prolongation). réalisé un sans-fautes. Ils ont gagné Bleu de la porte d’Auteuil ont renoué Martini, vingt et un ans, en défense le match et ont pris une sérieuse op- Le Stade toulousain, vainqueur des Gallois de Swansea (18-9), vendre- avec un jeu simple et dynamique. centrale. Un choix qui s’est révélé E. B. tion pour disputer les quarts de finale di 7 janvier, a assuré sa qualification pour les quarts de finale de la Reste à concrétiser, le 14 janvier, en préjudiciable pour l’équilibre d’une de la Coupe d’Europe les 15 et 16 avril Coupe d’Europe lors de la 5e journée alors que le Stade français a Ecosse, où les Parisiens affronteront équipe en proie au doute depuis a Les résultats : Beauvais (Nat.) - 2000. Le score final – 38-16 – en dit conservé espoir après son succès sur Leicester (38-16), le lendemain. En Glasgow pour l’ultime rencontre de trois mois. « On a l’impression que Le Havre (D1) 1-1, après prolonga- moins que la manière (quatre essais revanche, Montferrand, qui s’est nettement incliné à Cardiff (30-5), et cette phase qualificative de Coupe certains ne veulent pas le ballon de tion (5 tirs au but à 4) ;Auxerre contre un), laquelle a révélé, côté pa- Grenoble, battu par les Anglais de Northampton (27-16), n’ont plus que d’Europe. Un succès leur assurerait la peur de commettre une erreur, on (D1) - Monaco (D1) 0-0 a.p. (4 t.a.b. à risien, des dispositions défensives des chances mathématiques de se qualifier lors de la 6e et dernière jour- première place et la promesse d’un n’arrive à rien », constate le nouveau 5) ; Troyes (D1) - Bordeaux (D1) 0-1 particulièrement efficaces. née de la phase initiale prévue les 14, 15 et 16 janvier. Quant à Bourgoin, quart de finale au printemps. capitaine, Patrick Blondeau. a.p. ; Red Star (Nat.) - Nîmes (D2) « J’ai surtout insisté sur l’occupation dominé par Llanelli (30-36), et Colomiers, vainqueur de Pontypridd (38- Distancé en championnat, prati- 4-2 a.p. ; Lyon (D1) - Amiens (D2) du terrain et sur la manière de s’orga- 21), ils semblent désormais écartés de cette course européenne. Yves Bordenave quement hors course en Ligue des 3-1 ; Strasbourg (D1) - Metz (D1) 0-0 champions et éliminé de la Coupe a.p. (2 t.a.b. à 0) ; Toulouse de la Ligue, l’OM n’a plus que la (D2) - Lens (D1) 3-2 a.p. ; Paris-SG Coupe de France pour obtenir une (D1) - Créteil (D2) 4-3 ; Louhans- Bernard Laporte n’a pas choisi le capitaine de son XV de France nouvelle qualification européenne. Cuiseaux (D2) - Nancy (D1) 0-1 ; Pour raviver la flamme de l’espoir, Le Mans (D2) - Châteauroux (D2) 1-1 UN SKRÉLA peut en cacher un autre. David (21 cinq sélectionneurs (Bernard Laporte, Pierre Ville- nez, capitaine sortant. « Je jugerai l’influence des les dirigeants comptent sur la ren- a.p. (5 t.a.b. à 6) ; Niort (D2) - Gueu- ans en mars), le jeune attaquant de Colomiers, fils preux, Jo Maso, Didier Codorniou et André Qui- hommes sur le groupe lors du premier stage », a trée de leur troisième renfort, le libe- gnon (D2) 0-1 ; Sochaux de Jean-Claude, l’ancien entraîneur du XV de lis). précisé l’entraîneur. Ce 23 janvier seront égale- ro Franck Dumas, dès le prochain (D2) - Rennes (D1) 2-0 ; Saint- France, participera dans une semaine au stage des Outre le retour prévisible de l’ouvreur du Stade ment connus les 22 joueurs qui débuteront dix match de championnat, mercredi Etienne (D1) - Nantes (D1) 3-1 ; Tricolores en vue de la sélection pour le match toulousain, Alain Penaud, Bernard Laporte a rap- jours plus tard, à Cardiff. 12 janvier, à... Bastia. Ils poursuivent Guingamp (D2) - Montpellier (D1) Galles-France, le 5 février, date du coup d’envoi pelé quelques « anciens » écartés ces derniers également les négociations pour fi- 1-3 ; Nice (D2) - Sedan (D1) 0-1 ; Bas- du Tournoi des six nations. « Lui et Alexandre Al- mois, comme le centre briviste David Venditti ou Y. B. naliser l’arrivée d’un attaquant de re- tia (D1) - Marseille (D1) 3-0. bouy [le demi de mêlée de Castres] représentent les Parisiens du Stade français Christophe Laus- l’avenir », a déclaré Bernard Laporte, le nouvel en- sucq (demi de mêlée) et Thomas Lombard (ailier). a La liste des 35 : Avants : Tolofua (Grenoble), traîneur du XV de France, qui avait choisi Tou- En revanche, Philippe Bernat-Salles, l’ailier de Collazo (Bègles), Califano (Toulouse), Tournaire louse pour annoncer dimanche matin la liste des Biarritz opposé à Jonah Lomu lors de la fameuse (Toulouse), De Villiers (Stade français), Ibanez Tennis : Fabrice Santoro, leader 35 joueurs convoqués à Blagnac les 17 et 24 jan- demi-finale de la Coupe du monde 1999 (43-31), (Perpignan), Pedrosa (Montferrand), Dal Maso vier. ne jouit pas des faveurs du nouveau coach : « Je le (Colomiers), Daudé (Bourgoin), Matiu (Biarritz), Bernard Laporte a retenu 20 joueurs parmi les trouve trop classique. J’aimerais qu’il vienne jouer Brouzet (Bègles), Barrier (Montferrand), Benazzi du nouveau classement mondial 33 qui avaient participé à l’aventure des vice- davantage dans la ligne. » (Agen), Magne (Montferrand), Betsen (Biarritz), champions du monde, extraordinaires vainqueurs Bernard Laporte, qui lance 9 débutants sur la Lassissi (Castres), Mallier (Brive), Pelous (Tou- VICTORIEUX, DIMANCHE 9 JANVIER, du tournoi de Doha (Qatar), Fa- des All Blacks le 31 octobre à Twickenham. « J’ai scène internationale, préfère attendre le 23 janvier louse), Th. Lièvremont (Perpignan). Arrières : Al- brice Santoro a pris la tête du nouveau classement mondial institué cette beaucoup de passion pour ce jeu. J’irai au bout de pour désigner le futur capitaine du XV de France. bouy (Castres), Galthié (Colomiers), Laussucq année par l’Association des tennismen professionnels (ATP). Il devance un mes convictions », a-t-il expliqué. Arrivé le 21 no- « J’ai deux ou trois solutions », a-t-il affirmé. Parmi (Stade français), Penaud (Toulouse), Lamaison autre Français, Jérôme Golmard vainqueur du tournoi de Chennai (Chine) vembre au poste d’entraîneur, cinq semaines du- les postulants figurent Fabien Pelous et Abdelatif (Brive), Skrela (Colomiers), Venditti (Brive), Des- face à l’Allemand Markus Hantschk (6-3, 6-7 [6-8], 6-3). Santoro a bénéfi- rant, l’ex-manager du Stade français a parcouru la Benazzi, que Bernard Laporte souhaite voir évo- brosse (Toulouse), Glas (Bourgoin), Lombard cié en finale de l’abandon (pour cause de crampes) de l’Allemand Rainer France d’Ovalie avant de composer le groupe de luer ensemble en troisième ligne, Fabien Galthié, (Stade français), Dominici (Stade français), Nta- Schuttler, tenant du titre, pour signer le troisième succès de sa carrière 35, enteriné, vendredi 7 janvier, au matin, au siège qui avait si bien pris le jeu à son compte lorsqu’il mack (Toulouse), Bory (Montferrand), Sarraméa après Copenhague en mars dernier et Lyon en 1997. « J’étais nerveux tout de la Fédération française de rugby (FFR) par les avait rejoint la Coupe du monde, et Raphaël Iba- (Castres), Dourthe (Dax), T. Castaignède (Castres). au long de la rencontre et je suis ravi de ma performance mentale », a com- menté le Français qui s’est imposé 3-6, 7-5, 3-0. L’ATP Tour a souligné l’événement en titrant, en français, dans son site internet de langue an- glaise : « Vive La France ! » Le classement, qui prévoit une remise à zéro des compteurs en début de saison, sera réactualisé chaque semaine en Laurence Leboucher décroche le premier titre national en cyclo-cross féminin fonction des résultats et permettra de désigner officiellement le numéro MANOSQUE mande, qui s’était payé son premier 1999, va maintenant participer aux m’étais donné un an pour revenir en un mondial à la fin de la saison. (Alpes-de-Haute-Provence) vélo en élevant et en vendant des la- championnats du monde de cyclo- misant sur le VTT, domaine où je suis a BASKET-BALL : Villeurbanne, sur son parquet, a été sérieusement de notre envoyé spécial pins, décroche son cinquième titre cross, qui auront lieu les 29 et 30 jan- arrivée en même temps que La Poste, menacé par Limoges (75-74), samedi 8 janvier, lors de la 17e journée du A quelques jours du premier national. vier à Saint-Michielsgestel (Pays- côté sponsor, avec qui j’ai signé un Championnat de France. Au classement, l’ASVEL partage toujours sa championnat de France de l’histoire Bas). Elle n’y nourrira pas d’ambition contrat d’athlète de haut niveau. J’y place de leader avec Pau-Orthez, vainqueur de Châlons-en-Champagne du cyclisme féminin, elle assurait « JE LE PRATIQUE COMME UN JEU » particulière, car elle n’a « jamais cou- suis toujours salariée, avec un emploi (86-76). aborder la dernière ligne droite «se- Elle en a glané trois en VTT cross- ru hors de France » en cyclo-cross. à temps partiel à la communication à a FOOTBALL : Deportivo La Corogne, auteur d’un match nul face à l’Es- reinement », déclarant qu’elle serait à country, discipline où elle est plus « Je ne sais pas à quoi m’attendre, dit- la direction régionale à Alençon. » panyol Barcelone (0-0), ne compte plus que 3 points d’avance en tête du Manosque (Alpes-de-Haute-Pro- connue et où elle évolue depuis cinq elle. Si je peux faire quelque chose... L’aventure VTT lui a souri, puis- championnat d’Espagne, au terme de la 19e journée disputée samedi 8 et vence), ville hôte de l’épreuve, « pour ans. « J’en ai également gagné un sur On verra. » Son objectif majeur, en qu’en 1998 Laurence Leboucher a dé- dimanche 9 janvier. Saragosse, son dauphin, a dominé Valence (4-2), et le gagner ». Sereine, Laurence Lebou- route en juniors en 1989 », a-t-elle 2000, concerne le VTT. Tout parti- croché les titres de championne de FC Barcelone, 3e à 4 points, s’est imposé sur le terrain du Celta Vigo (0-2). cher l’aura été tout au long de la rappelé, notant au passage qu’elle culièrement l’épreuve de cross-coun- France, d’Europe et du monde en a La Lazio Rome, qui a battu Bologne (3-1), a repris la tête du Cham- course, dimanche 9 janvier. Assu- n’a « jamais été battue » dans un cy- try aux Jeux olympiques de Sydney cross-country. En 1999, affichant un pionnat d’Italie devant la Juventus, tenue en échec (1-1) à Parme, di- mant son statut de favorite, elle a clo-cross depuis neuf saisons qu’elle (Australie), mi-septembre, où elle es- peu moins de puissance, elle est par- manche 9 janvier lors de la 16e journée. Parme, malgré sa défaite, reste 3e écrasé ce championnat, prenant s’adonne à cet exercice. « Je le pra- père emporter une médaille. venue à conserver son titre national, avec 2 points d’avance sur l’AS Rome, qui a obtenu un point précieux face d’emblée le commandement et n’au- tique comme un jeu, a-t-elle assuré. Venue au VTT « par hasard en mais n’a fini que 8e du rendez-vous au Milan AC à San Siro (2-2). torisant sa dauphine, Sandra Tempo- Pourvu que ça dure ! » 1993 », Laurence Leboucher n’a mondial. Même si elle a empoché a L’AS Rome aurait l’habitude d’offrir des montres de luxe aux ar- relli, à prendre sa roue que pendant Laurence Leboucher, qui a égale- « réellement attaqué » cette discipline également la Coupe de France, elle bitres en cadeaux de Noël, a affirmé le quotidien sportif italien La Gazetta un tout petit tour – le premier – ment décroché le premier Challenge qu’en 1995. « En 1994, j’avais eu des reconnaît avoir « fait une saison en dello sport dans son édition du dimanche 10 janvier. avant de creuser irrémédiablement national féminin de cyclo-cross en vertèbres cassées, explique-t-elle. Je demi-teinte ». « Mais j’ai appris plus a SKI ALPIN : La Française Christel Saïoni a signé, dimanche 9 janvier, l’écart. que si ça a avait marché », assure- son troisième podium de la saison, en terminant deuxième du slalom de « Cela n’a pas été si facile que ça. t-elle, ajoutant qu’elle s’attaquera à Berchtesgaden (Allemagne) derrière la Slovène Spela Pretnar. Chez les Les quinze premières minutes ont été Doublé troublé pour Christophe Morel la Coupe du monde de VTT cross- hommes, l’Autrichien Hermann Maier a gagné, samedi 8 janvier, la des- dures, car je devais faire la différence country « après 2000 ». cente de Coupe du monde de Chamonix, et, le lendemain, l’Italien Angelo et ça faisait mal : il y avait une bosse Pour la deuxième année d’affilée, Christophe Morel (Besson Auparavant, elle ne désespère pas Weiss s’est imposé dans le slalom. terrible et des planches, hautes, pas fa- Chaussures) a emporté le championnat de France Elite de cyclo- de pouvoir briller, sur route cette ciles à passer », a malgré tout pondé- cross. Le Dauphinois (vingt-quatre ans), désormais professionnel au fois-ci, lors du championnat du ré, après l’arrivée et tout sourire, la sein de l’équipe Besson, a fait étalage de puissance, menant seul la monde à Plouay, en octobre. a LOTO : résultats des tirages no 3 effectués samedi 8 janvier. lauréate de ce premier titre national chasse durant plusieurs tours derrière Jérôme Chiotti (VS Chartres), « Quand je suis bien sur route, je ne Premier tirage : 1, 21, 29, 31, 40, 44, numéro complémentaire : 20. féminin. Une première qu’elle a plei- puis Cyrille Bonnand (CSM Persan), avant de partir seul dans le der- suis pas ridicule », avance-t-elle, s’en- Rapports pour 6 numéros : 8 589 015 F, 1 309 386 ¤; pour 5 numéros et nement savourée. « C’est toujours im- nier tour. Une énergie sujette à caution, puisque, avant l’épreuve, il thousiasmant déjà de l’ambiance qui le complémentaire : 127 240 F, 19 397 ¤ ; pour 5 numéros : 10 005 F, portant de mettre son nom sur un pre- était de notoriété dans le peloton que Christophe Morel a présenté devrait régner sur le circuit breton. 1 525 ¤ ; pour 4 numéros et le complémentaire : 396 F, 60,36 ¤; pour mier titre », a relevé la licenciée de un hématocrite tout juste inférieur au seuil autorisé de 50 % lors d’un Mais, dans l’immédiat, elle aspire à 4 numéros : 198 F, 30,18 ¤; pour 3 numéros et le complémentaire : l’UC Alençon (Orne), dédiant sa vic- contrôle sur une épreuve de Coupe du monde en décembre. Inter- prendre « le soleil » : « Je pars quel- 36 F, 5,42 ¤; pour 3 numéros : 18 F, 2,74 ¤. toire à Pascale Ranucci, la respon- rogé, le coureur n’a ni infirmé ni confirmé, déclarant : « Ce matin, j’ai ques jours à Cannes avant d’aller cou- Second tirage : 14, 23, 31, 35, 36, 47, numéro complémentaire : 7. sable du cyclisme féminin au sein de été contrôlé. » Dix contrôles sanguins ont été pratiqués avant rir un cyclo-cross à Nommay » et à re- Rapports pour 6 numéros : 2 311190 F, 352 333 ¤; pour 5 numéros et le la direction technique nationale de la l’épreuve, sans déclaration d’inaptitude. Mais Daniel Baal, président trouver les ânes qu’elle élève chez complémentaire : 64 630 F, 9 852 ¤; pour 5 numéros : 4 200 F, 640 ¤; Fédération française de cyclisme de la Fédération française de cyclisme (FFC), a expliqué au Monde elle, à Saint-Léonard-des-Bois pour 4 numéros et le complémentaire : 288 F, 43,90 ¤; pour 4 numé- (FFC), décédée accidentellement que, « bien sûr », l’affaire de l’hématocrite élevé lui « est remontée ». Il (Sarthe). ros : 144 F, 21,95 ¤; pour 3 numéros et le complémentaire : 32 F, 4,87 ¤; avant Noël. a toutefois noté que le coureur « n’a pas été contrôlé au-dessus de pour 3 numéros : 16 F, 2,43 ¤. A vingt-sept ans, la cycliste nor- 50 % », indiquant « vouloir croire qu’il est sur la bonne voie ». Philippe Le Cœur LeMonde Job: WMQ1101--0029-0 WAS LMQ1101-29 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:39 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0719 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 / 29 ------Gelées matinales 11 JANVIER 2000 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI. L’anticyclone installé Champagne, Lorraine, Alsace, vers 12h00 DU VOYAGEUR sur la France assurera un temps sec. Bourgogne, Franche-Comté. – La Des brouillards givrants parfois te- grisaille sera assez généralisée de Peu naces vont, par endroits, limiter l’Alsace à la Franche-Comté. Elle sera Belfast nuageux a FRANCE. Près de 300 produits l’ensoleillement. Une perturbation plus sporadique ailleurs. En journée, Liverpool (hébergements, séjours à thème Dublin s’approchera des côtes de la les espoirs d’éclaircies seront plus Varsovie Kiev sportifs et culturels, stages multi-acti- Manche, mais il faudra attendre nets de la Champagne à la Bour- vités pour les juniors) sont référencés Amsterdam Berlin Brèves jeudi pour qu’elle s’étende sur le gogne. Il fera de 0 à 3 degrés. éclaircies dans le nouveau catalogue séjours pays. Londres en Pyrénées-Atlantiques. Renseigne- Poitou-Charentes, Aquitaine, 50 o Bruxelles Bretagne, pays de Loire, Basse- Midi-Pyrénées. – Petite froidure ma- Prague ments au 05-59-46-37-05. A complé- Normandie. – Le temps sera froid, tinale. Au fil des heures, le soleil Couvert ter par la carte des chambres d’hôtes avec des brumes le matin. Seul le prendra souvent le dessus, mais la Paris Strasbourg Vienne du département contenant les des- Budapest pays de Léon et la pointe du Coten- grisaille pourra se montrer coriace Brume criptifs : 1 à 4 épis et, pour certaines, tin feront exception, avec beau- dans certaines vallées. Les tempéra- Nantes les labels « prestige » (maisons d’ex- Berne brouillard coup de nuages et une certaine tures s’étageront de 4 à 7 degrés. Bucarest ception), « Bacchus » (propriétés de douceur : de 7 à 9 degrés. Ailleurs, Limousin, Auvergne, Rhône- Lyon viticulteurs), « pêche » ou « bas- Milan Belgrade le mercure atteindra de 3 à 5 degrés Alpes. – Le soleil s’imposera en mon- Sofia Averses tide ». Renseignements au 05-59-80- à la faveur des éclaircies, mais res- tagne, mais il devra composer en Toulouse Istanbul 19-13 ou au 05-59-46-37-00. tera proche de 0 degré sous une gri- plaine avec des brumes ou brouil- a CANADA. Les bateaux de croi- saille tenace. lards qui déposeront du givre. Les Rome Pluie sière remontant le Saint-Laurent et Nord-Picardie, Ile-de-France, températures s’inscriront entre 4 et Barcelone Naples exploitant des casinos pourront o Madrid Centre, Haute-Normandie, Ar- 7 degrés. 40 continuer leurs activités jusqu’à une dennes. – Matinée froide : de - 1 à Languedoc-Roussillon, Pro- Lisbonne Athènes Orages limite de 50 milles marins du port - 4 degrés dans les terres (voire vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse. – d’escale. Les passagers pourront ainsi - 7 degrés en Sologne), 2 degrés sur Le ciel restera incertain de la Côte Séville continuer à jouer jusqu’à Québec la côte. Quelques brouillards et du d’Azur à la Corse, où tomberont Tunis Neige alors qu’auparavant les navires de- givre. Après dissipation, le soleil fe- quelques ondées. Le soleil se montre- Alger vaient fermer leurs casinos dès leur ra quelques percées. Pas plus de 2 à ra généreux en revanche en Langue- entrée dans les eaux territoriales ca- 4 degrés l’après-midi. doc-Roussillon. Environ 10 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort nadiennes.

PRÉVISIONS POUR LE 11 JANVIER 2000 PAPEETE 24/30 P KIEV -3/-2 C VENISE -3/4 N LE CAIRE 10/17 N Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 22/28 S LISBONNE 3/11 S VIENNE -6/-3 C NAIROBI 17/28 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 25/29 C LIVERPOOL 7/8 C AMÉRIQUES PRETORIA 18/29 S EUROPE LONDRES 6/9 C BRASILIA 19/25 C RABAT 6/15 N C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 1/4 N LUXEMBOURG -4/1 N BUENOS AIR. 19/29 S TUNIS 7/14 N FRANCE métropole NANCY -2/2 C ATHENES 6/11 N MADRID -2/7 S CARACAS 23/26 P ASIE-OCÉANIE AJACCIO 5/12 P NANTES -4/3 N BARCELONE 4/10 N MILAN -4/4 S CHICAGO -2/2 S BANGKOK 23/34 S BIARRITZ -1/7 S NICE 4/13 C BELFAST 3/6 N MOSCOU -4/-2 C LIMA 20/22 C BEYROUTH 11/16 N BORDEAUX -2/6 N PARIS -4/2 N BELGRADE -6/-2 C MUNICH -6/-1 C LOS ANGELES 10/19 S BOMBAY 18/33 S BOURGES -4/3 N PAU -3/6 N BERLIN -2/1 N NAPLES 5/12 N MEXICO 8/21 S DJAKARTA 25/29 S BREST 4/8 N PERPIGNAN 4/10 S BERNE -6/-2 C OSLO 0/2 N MONTREAL -3/0 C DUBAI 15/21 S CAEN 0/4 C RENNES -3/4 N BRUXELLES -1/3 N PALMA DE M. 4/12 P NEW YORK 4/10 S HANOI 20/28 S CHERBOURG 1/6 C ST-ETIENNE -3/2 N BUCAREST -7/-3 C PRAGUE -5/-1 C SAN FRANCIS. 11/13 C HONGKONG 20/22 S CLERMONT-F. -4/3 N STRASBOURG -2/2 C BUDAPEST -5/-3 N ROME 2/11 N SANTIAGO/CHI 13/31 S JERUSALEM 10/18 N DIJON -2/2 C TOULOUSE -2/5 S COPENHAGUE 2/6 P SEVILLE 3/15 N TORONTO -1/2 C NEW DEHLI 8/21 S GRENOBLE -2/5 N TOURS -5/2 N DUBLIN 6/9 C SOFIA -10/-4 C WASHINGTON 3/13 S PEKIN -10/-5 C LILLE -2/3 C FRANCE outre-mer FRANCFORT -3/1 C ST-PETERSB. -3/2 C AFRIQUE SEOUL -6/-1 S LIMOGES -3/3 S CAYENNE 23/29 P GENEVE -2/4 C STOCKHOLM 1/6 C ALGER 5/14 P SINGAPOUR 25/30 S LYON -2/4 N FORT-DE-FR. 24/27 S HELSINKI -3/2 * TENERIFE 8/12 S DAKAR 20/25 S SYDNEY 18/23 S MARSEILLE 1/10 S NOUMEA 19/25 S ISTANBUL 3/5 C VARSOVIE -3/-1 N KINSHASA 21/27 P TOKYO 4/10 S Situation le 10 janvier à 0 heure TU Prévisions pour le 12 janvier à 0 heure TU ASTRONOMIE Andromède et Pégase

DIFFICILE de les séparer ces mède, Cassiopée, qui avait eu l’im- dans Pégase leur permet de compo- deux-là ! Parfaitement visibles en pudence de se déclarer plus belle ser une figure céleste surnommée le début de soirée ces jours-ci, les que les cinquante Néréides réunies. carré de Pégase. Sirrah vient s’ajou- constellations d’Andromède et de Persée mettra en fuite le monstre, li- ter aux trois principales étoiles de la Pégase se disputent le même coin de bérera puis épousera la belle et tout constellation – Markab (« attelage ciel. La mythologie grecque met les se terminera pour le mieux. équestre »), Scheat (« jambe ») et personnages qu’elles représentent Algenib (d’une locution signifiant dans le même cycle de légendes, ce- DEUX NOMS POUR UNE ÉTOILE « aile du cheval ») – pour former un lui de Persée (Le Monde du 21 dé- Dans la représentation classique remarquable quadrilatère géant, cembre 1999). En tuant la Gorgone, des constellations, Andromède a bien plus grand que celui, plus le héros fait naître le merveilleux gardé comme « souvenir » de sa connu, de la Grande Ourse. cheval ailé Pégase, qui jaillit du cou mésaventure des bouts de chaîne Andromède compte une autre tranché de Méduse. Après cet ex- aux poignets. Et, surtout, elle est particularité, visible sur le fac-similé ploit, Persée, sur le chemin du re- « coincée » entre Persée, à ses pieds, qui illustre cet article. Extraite du ca- tour, trouve la belle princesse An- et Pégase, à sa tête. Si bien que son talogue d’étoiles du Britannique dromède, attachée à un rocher où étoile la plus brillante (α) se situe John Flamsteed, publié en 1725, elle est donnée en pâture à un très exactement à la frontière – invi- cette carte est une des premières à monstre marin, fléau envoyé par Po- sible sur la plupart des atlas célestes, comporter un détail d’une impor- séidon pour punir la mère d’Andro- mais parfaitement définie par les as- tance capitale pour l’astronomie. A tronomes – la séparant de la la naissance de la cuisse droite d’An- SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE constellation de Pégase. dromède, à droite de l’étoile ν, se • vendredi 14 janvier 2000 (à Paris) • Ce véritable conflit frontalier est voit un petit astre sans nom. En fait, allé très loin, car cette étoile porte il ne s’agit pas d’une étoile, mais de deux noms, suivant qu’on la situe la « nébuleuse d’Andromède », une dans le territoire d’Andromède – elle galaxie-spirale située, selon le téle- s’appelle alors Alpheratz, d’une lo- scope spatial Hubble, à 2,9 millions cution arabe qui peut se traduire par d’années-lumière de nous. Ce qui en 8 h 42Lever Coucher 17 h 18 « la tête de la femme » – ou dans ce- fait le plus lointain astre visible à lui de Pégase – on la nomme dans ce l’œil nu. cas Sirrah, qui désigne le nombril du cheval ailé. Pierre Barthélémy Les astronomes amateurs 12 h 33Lever Coucher 1 h 43 peuvent préférer cette seconde PROCHAIN ARTICLE : (le 15/01) éventualité, car considérer cet astre la galaxie d’Andromède BNF/in « FIGURES DU CIEL » (éd. SEUIL/BNF)

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 00-009 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 154

On la retrouve chez Colette et chez Proust. – 8. Sans retouche. Son Les deux cordes regard enflamma Louis. – 9. Veut être sûr d’avoir une bonne place. Assura le maintien. – 10. Entendent LA FIGURE ci-contre repré- comme autrefois. Juste la moyenne. sente : Note renversée. – 11. A du mal à – un cercle ; avancer sans regarder en arrière. – deux cordes perpendiculaires ; – les longueurs, en centimètres, Philippe Dupuis de trois des segments qu’elles for- ment en se coupant. SOLUTION DU No 00-008 Quel est précisément le rayon HORIZONTALEMENT du cercle ?

I. Provocateur. – II. Lavoir. Pose. Catherine Busser et – III. Opérées. Lia. – IV. Us. Mérens. – Gilles Cohen V. Torchère. Es. – VI. Odieuse. Feu. © POLE 2000 – VII. Cid. Néo. – VIII. Réel. Marina. – IX. Lipide. On. – X. Tolérée. TTC. – Solution du problème dans Le XI. Ebènes. Suée. Monde du 18 janvier.

VERTICALEMENT Solution du problème no 153 cuser Caroline, Daniel ou aucun naud mentent : ce dernier est le 1. Ploutocrate. – 2. Rapsodie. Ob. paru dans Le Monde du 4 jan- des quatre enfants. Explication : coupable, facilement identi- HORIZONTALEMENT S’accroche au tronc. – XI. Passa de – 3. Ove. Ridelle. – 4. Vorace. Lien. vier. b Parmi Bénédicte et Caro- fiable par le commerçant. nombreuses nuits pour distraire le – 5. Oie. Hue. Pré. – 6. Crèmes. line, l’une ment, l’autre dit la b Reste le cas de deux men- I. La fin des luttes. – II. Qui restera roi. Mies. – 7. Sérénade. – 8. TP. Ré. Ere. Deux des garnements ont vérité. Le nombre de menteurs teurs. Cette fois : insatisfait. Trop vache pour plaire à – 9. Eole. Foi. Tu. – 10. Usinée. menti. est donc 1, 2 ou 3. – ou bien Caroline ment, Bé- Héra. – III. Bout de zinc. Ramassent VERTICALEMENT Note. – 11. Réassurance. Le confiseur hésite entre ac- b S’il n’y a qu’un menteur, il nédicte dit vrai et Caroline est tout ce qui traîne. – IV. Levé pour est parmi Bénédicte et Caroline. coupable (Arnaud dit vrai et descendre. Vient d’avoir. – V. Gros- 1. Pour prendre un petit bain. – Daniel dit la vérité : Bénédicte a Daniel ment) ; sit la Seine. Rata son coup sur le 2. Exposé fâcheusement. Marque commis le larcin (comme ce – ou bien Caroline dit vrai, tapis. – VI. Bien serré. Enferme les l’hésitation. – 3. Points. Petits vau- n’est pas Caroline, la menteuse Bénédicte ment. Si Arnaud dialogues. – VII. Laissées derrière tours. – 4. Amateur de sang frais. Un est Bénédicte). Le confiseur ment tandis que Daniel dit vrai, soi. Réunion. – VIII. Dans le doute. thé mal servi. – 5. Range convenable- connaîtrait donc le coupable. il y aurait contradiction. Donc, Dans le Tarn. – IX. Comme le lan- ment. Machin quelconque. – b S’il y a trois menteurs, l’en- Arnaud dit vrai, Daniel ment : gage des sourds-muets. – X. Person- 6. Dépouillée. Tend la main aux fant « sincère » est parmi Béné- le coupable est soit Daniel, soit nel. Mise en place par la majorité. autres. – 7. Ajoute un filet de citron. dicte et Caroline. Daniel et Ar- aucun des quatre. LeMonde Job: WMQ1101--0031-0 WAS LMQ1101-31 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:10 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0721 Lcp: 700 CMYK

31 CULTURE LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000

MUSIQUE Héritiers des expé- américain John Cage puis le duo al- qu’offrent les bruits quotidiens et b PARMI EUX, Arto Lindsay, Améri- yorkaise vient de publier un album, riences limite initiées par le bruitiste lemand Kraftwerk, des musiciens les sons naturels. b CES ARTISTES cain ayant longtemps vécu au Brésil, Prize, œuvre de collages et de frag- italien Luigi Russolo, les pères de la installés à New York sculptent de multidisciplinaires aiment se disper- ancien guitariste formé sur le tas du mentations qui mêle aux tambours musique concrète (Pierre Henry, nouveaux paysages sonores en utili- ser en intervenant sur tous les groupe bruitiste DNA. Cette figure de la samba la nouvelle vague de Pierre Schaeffer), le compositeur sant toutes les possibilités fronts, du cinéma aux galeries d’art. légendaire de l’avant-garde new- l’électronique brésilienne. Eloge du bruit, moyen efficace de lutte contre le conservatisme Dans la lignée de leurs prestigieux aînés – Luigi Russolo, John Cage, Pierre Schaeffer ou Karlheinz Stockhausen –, de nombreux musiciens installés à New York concoctent dans leurs studios bourrés d’électronique l’environnement sonore d’aujourd’hui EN 1981, le journaliste américain mand Panacea a planché sur Lee, la techno remonte aux racines Lester Bangs rédigeait pour l’heb- Brasilia et son concepteur Oscar de la révolution industrielle. Elle est domadaire Village Voice un mani- Niemeyer. « Il a accepté de rédiger fondée sur une double spirale mê- feste en faveur des musiques le livret », affirme Iara Lee, conviée lant les expériences essentiellement « tentées par le bruit ». Ce bref fin 1999 à présenter Modulations, européennes d’innovateurs, comme Guide raisonnable pour bruit hor- documentaire sur la musique tech- Stockhausen et Kraftwerk, et la rible définissait le champ de la no au Musée d’art moderne de pêche urbaine des soirées en entre- comparaison critique : certains, Strasbourg. « N’oublions pas que pôt de Detroit, Chicago et New « des gens aventureux ou effective- Iannis Xenakis fut l’assistant de Le York », écrivait en juin 1999 le Los ment cognés », peuvent « réécouter Corbusier. » Angeles Times (repris par Courrier comme autant de sons mielleux... le Journaliste, critique, peintre international dans son dossier grincement noueux de tron- (beaucoup de loops, des boucles « Vibrations urbaines »). çonneuse, le hurlement et le siffle- sonores, traduites au pinceau), DJ Qui voit-on dans Modulations ? ment qui décapitent » ; d’autres Spooky, comme Arto Lindsay, in- DJ Spooky et un nombre incal- peuvent les exécrer. Voilà une tervient sur tous les fronts de la vie culable de ses confrères expéri- bonne raison d’en considérer l’im- artistique, galeries d’art comprises. mentateurs ; la Love Parade de portance. « Je suis fermement Traquant le son quotidien à l’aide convaincu, poursuivait Bangs, d’un enregistreur MiniDisc pour mort en 1984, qu’une raison de la bâtir « une musique des fragments Trahisons popularité de la musique rap, du monde », Spooky s’inscrit dans comme le disco ou le punk avant la lignée des pionniers de la mu- Comme Modulations, le film de elle, est qu’elle est parfaitement sique concrète. Une visite sur son Iara Lee, le livre Global Tekno, qui exaspérante pour ceux d’entre nous site Internet (www.djspooky.com) vient d’être couronné par l’Aca- dont ce n’est pas la tasse de bou- en dit long sur le personnage : des démie Charles-Cros, dresse l’his- can ». De quoi s’agit-il ? De gui- notes sur l’art conceptuel de de- torique des musiques électro- tares et de voix humaines, agré- main, des articles renvoyant niques (de Cage, Stockhausen à mentées de vaisselle cassée (Pere Jacques Derrida et Marshall McLu- Brian Eno), avant d’entreprendre Ubu), poubelles râclées, car- han dos à dos. Au premier rang une visite géographique (Chica- touches de phono, « les cure-dents, des liens avec des sites amis, celui go, Detroit, Londres, Ibiza ...) de les nettoie-pipes, etc. » (John Cage). de Iannis Xenakis, où figure une la culture dance. Sur la liste des représentants du longue biographie du compositeur Ce « carnet de voyages des dan- « bruit horrible », figure The Mars canadien James Harley. Des soi- cefloors et des home studios », tenu EP, « barouf psychotique » paru en rées dans les entrepôts du Bronx par deux anciens journalistes du 1980 avec Teenage Jesus, DNA et aux saveurs fluides de l’électro- magazine Coda, Jean-Yves Leloup les Contortions. Bangs inscrit au acoustique, Spooky invente des ré- et Jean-Philippe Renoult, large- panthéon des orages sonores A seaux... ment illustré par le photographe Taste of DNA, de DNA, le groupe Pierre-Emmanuel Rastoin, af- où Arto Lindsay tient la guitare, LSD ET INTERNET firme que « jamais la techno ne Tim Wright la basse et Ikue Mori, En janvier 1996, quelques mois serait née sans une première trahi- proche comme Lindsay de John avant sa mort, Timothy Leary était son, signée des avant-gardes artis- Zorn, les machines à fabriquer des l’invité du Sundance Film Festival, tiques du XXe siècle. Trahison des rythmes. La légende, confirmée festival du cinéma indépendant conceptions bourgeoises de l’art par l’intéressé, raconte qu’Arto américain où Iara Lee présentait qui a rendu possible la création de Lindsay n’avait aucune idée de alors Synthetic Pleasures, film do- musiques à partir de machines l’usage de la guitare, bien que pos- cumentaire détaillant les vertus et sans grandeur, des sales bruits de sédant une douze cordes « qu’il les impasses de l’artificiel et du vir- la ville et des blurps mécaniques de râcle et qu’il cogne mais sur laquelle tuel. Là comme dans son livre l’ouvrier ». La deuxième félonie il ne joue jamais d’accords », pré- Chaos et cyberculture, le fondateur viendrait de Pierre Henry, auteur cise Bangs. du mouvement psychédélique de Psyché Rock en 1967, pour lui vantait les mérites d’Internet, un accident de parcours, mais un DU BOUCAN À L’« ILLBIENT » après ceux du LSD (deux items in- succès populaire, qui poussa le Arto Lindsay commence donc ventés par les militaires), moyens duo allemand Kraftwerk à quit- par produire du bruit, en l’organi- d’expansion de la conscience et ter la Kunstakademie de Düssel- sant selon sa logique et ses hu- terrains de lutte politique. dorf pour fricoter avec le rock et

meurs. Complice de Brian Eno ou JOHN FRANCIS-BOURKE « Qu’est-ce qui est naturel au- l’industrie. de Laurie Anderson, on le retrouve Arto Lindsay, un organisateur de bruit devenu prince de la marginalité érudite. jourd’hui ?, s’interroge Iara Lee. dix ans après l’expérience DNA Quelle réalité cherchent à traduire dans la sphère de l’illbient new- Livret et pochette de Prize, le ter de l’Université de Columbia. l’oreille » et produit des disques les jeunes musiciens électroniques Berlin ; des raves sous ecstasy ; yorkaise, courant sombre, maladif, nouvel album d’Arto Lindsay, sont Leur travail commun, File Under sans but commercial, dont ceux de ou les inventeurs du “turntable” l’écrivain Alvin Toffer ou Robert de l’électronique, où le bruit cède ornés des photographies d’œuvres The Futurism, est publié sur le label la collection Archittetura, enfin [musique uniquement produite Moog, inventeur, en 1964, du syn- à l’ambiance, aux côtés de DJ du sculpteur et vidéaste Matthew Caïpirinha, fondé à New York par disponible en France. Pour ces par les platines-disques] ?». thétiseur moderne. Mais aussi Spooky That Subliminal Kid ou de Barney. De son côté, DJ Spooky Iara Lee, jeune cinéaste brésilienne disques, un DJ est chargé de trans- Modulations, son deuxième long Pierre Henry (« Quand j’étais en- DJ Soul Slinger, new-yorkais d’ori- That Subliminal Kid, alias Paul D. née de parents coréens et membre former en matière sonore, sur métrage, explore l’histoire de la fant, j’avais dans la tête des sons gine brésilienne. La recherche se Miller, fils d’un avocat afro-améri- de droit de cette famille de cas- plans, l’œuvre d’un architecte : le culture électronique, évitant le inouïs que je ne pouvais pas inter- pratique en communauté – ce qui cain de Washington, invente des seurs de frontières, géographiques Japonais Tetsu Inoué s’est attelé piège de l’incohérence inhérente à préter»), Pierre Schaeffer, manipu- n’exclut pas les rivalités, mais af- paysages sonores, notamment et artistiques. au Waterloo Terminal (la gare lon- ce monde de navigation en sur- lateur des réverbérations, de la ré- firme l’appartenance à la famille avec les The Freight Elevator Vivant à New York depuis dix donienne de l’Eurostar) de Nicho- face, d’échantillonnage et d’en- pétition (l’album Modulations Early des avant-gardes. Quartet, formés à l’Electronic Cen- ans, Iara Lee fait « du cinéma pour las Grimshaw ; le musicien alle- thousiasmes soudains. « Selon Iara Vintage, publié par Caïpirinha, contient son édifiante Etude aux chemins de fer) ; Kraftwerk (« Nous A écouter et à lire avons une âme, même si elle est Arto Lindsay, enfant naturel du Brésil et de New York électronique et mathématique », b Disques. Arto Lindsay : Prize,1 1970), John Cage (« Les instruments CD Ryko/Harmonia Mundi ; AMÉRICAIN, Arto Lindsay a vé- très naturel »), avec le même appé- usage exclusif, par l’indisciplinée té est peu intéressante », dit-il. A électriques rendent utilisables tout Hypercivilizado, 1CD cu son enfance et son adolescence tit délicat et connaisseur qui l’avait folkeuse, punk et gauchiste Ani l’inverse de celle du mariage de son qui peut être entendu », 1937). Ryko/Harmonia Mundi. Caetano dans le Nordeste du Brésil. Il re- porté aux côtés de David Byrne ou DiFranco (Le Monde du 4 janvier). l’histoire, de la culture séculaire et Veloso : Estrangeiro, 1 CD vient sur cette histoire croisée des Lounge Lizards. A bien des Depuis quelques années, une des avant-gardes. En marge du ROCHERS DE PERCUSSION Elektra/Wea. DJ Soul Slinger ; dans son nouveau disque, Prize, égards, Prize évoque, prolonge le fois passées les tentations du rock work in progress de la Knitting Fac- A Berlin, le rock électronique et Upload, a continuous mix, 1 CD travail entrepris en 1989 dans l’al- bruitiste puis de l’illbient, une tory, en marge du rock qu’il sert un punk d’Alec Empire, vingt-sept Jungle Sky Records. DJ Spooky vs. PORTRAIT bum Estrangeiro avec le Brésilien bande de musiciens atypiques et temps au sein des Golden Palomi- ans, affirme les vertus révolution- The Freight Elevator Quartet : File Le musicien a jeté Caetano Veloso, qui cherchait à doués accompagne les déplace- nos, Arto Lindsay a mis en pratique naires du bruit, avec des slogans Under The Futurism, 1CD donner une nouvelle définition ments musicaux d’Arto Lindsay les leçons de son adolescence. «Au tels que : « Le son des émeutes pro- Caïpirinha Music/PIAS ; Riddim des ponts entre bossa, musicale à sa vision du chaos et de – on peut commander son concert Brésil, dans les années 60, à l’époque duit les émeutes », « Le bruit est une Warfare, 1 CD Outpost/Geffen. samba, jazz, soul la volupté. (solo, groupe, performance, gui- du tropicalisme, dit-il, les gens ai- insulte au conservatisme ». En 1913, Compilations : Modulations, et avant-garde Ayant alors endossé l’habit de tare, électronique) sur www.li- maient toutes sortes de musiques, quand l’électronique n’était pas à Cinema for the Ear (1970-2000), producteur, aux côtés de Peter quidskymusic.com, site où DJ des Beatles à la MPB, des Rolling l’ordre du jour, le futuriste et brui- 1 CD Caïpirinha/PIAS ; Vintage Sherer, ancien comparse des Gol- Soulslinger propose également sa Stones à l’avant-garde, John Cage ou tiste italien Luigi Russolo, égale- Volts-Early Modulations (extraits comme dans Noon Chill et Mundo den Palominos, Arto Lindsay de- boutique de mode. la musique sérielle ». ment peintre, écrivait L’Arte dei ru- de Vladimir Ussachevsky/Otto Civilizado (1997), album de ten- vint le grand sorcier moderniste de Arto Lindsay raconte comment, mori (« L’Art du bruit ») – Luening, Pierre Schaeffer, Luc dresses et de ruptures qui devint la MPB (musique populaire brési- UN ARBRE À NOTTING HILL l’hiver 1998, il a demandé conseil gémissements, heurts, explosions, Ferrari, John Cage, Ianis Hypercivilizado sous les coups lienne) des années 90, travaillant Aux côtés de Lindsay : l’agile aux experts du carnaval de Notting cris, stridences y étaient décrits et Xenakis...)1 CD Caïpirinha/PIAS d’une joyeuse équipe de bûche- notamment avec Marisa Monte Melvin Gibbs (du Rollins Band) à la Hill à Londres, pour voler au se- classés. Puis, Pierre Schaeffer a fait (sortie française le 31 janvier, ou rons remixeurs (DJ Spooky, DJ pour Rose and Charcoal (EMI), ou basse, le Vénézuélien Andres Levin cours des blocs carnavalesques du micro un instrument à part en- sur www.caïpirinha.com). SoulSlinger, DJ Olive et DJ Loop, avec le Bahianais Carlinhos (des Amigos Invisibiles, rock latin), afro-brésiliens, militants de la tière, amplifiant, déformant, dé- b Livres. Global Tekno, voyage Sub Dub...). Peu de musiciens sont Brown. Prize a été conçu à Salva- Davi Moraes, Bahianais, bassiste et cause noire et fiers partisans des coupant. Un demi-siècle plus tard, initiatique au cœur de la musique ainsi capables d’établir des ponts dor de Bahia alors qu’Arto Lindsay mari de Marisa Monte, Vinicius percussions yoruba. Préférant les le DJ Japonais Atau Tanaka traque électronique, de Jean-Yves Leloup, entre Billie Holiday, Al Green et mettait son grain de sel dans le Cantuaria, autre magicien brésilien défilés pédestres aux trios electricos, à la perche le souffle du four à mi- Jean-Philippe Renoult, Joao Gilberto, entre l’excellente nouvel album du bloc carnava- de New York. S’ajoute Beans, rap- camions bourrés d’électricité et de cro-ondes et le glissement de la ca- Pierre-Emmanuel Rastoin, éd. nouvelle vague électronique brési- lesque afro-brésilien Ilê Aiyê. Au per du collectif new-yorkais Anti haut-parleurs, Filhos de Gandhi ou méra digitale. A des milliers de ki- Camion Blanc, 258 p., 249 F lienne et la structure rythmique de royaume de la samba-reggae, ce Pop Consortium, engagé pour un Iyê Aiyê étaient voués à la noyade lomètres de là, le jazzman (37,96 ¤). Psychotic Reactions et la samba ou les élucubrations de prince de la marginalité érudite titre, Pre-feelings, évocation de la sonore. « Nous avons pensé à une brésilien Hermeto Pascoal, métis autres carburateurs flingués, de John Zorn sur la musique d’Ennio new-yorkaise a semé le trouble. phrase de début de Matrix, le film sorte d’arbre, un sapin de Noël de indien de l’Etat nordestin d’Ala- Lester Bangs, éd. Tristram, 530 p., Morricone (The Big Gundown, Mais les tambours se vengeant d’Andy et Larry Wachovsky : «Tu micros, couché à l’horizontale, pas- goas, joue de la bouilloire et de la 145 F (22,11 ¤). Altered State, The 1986). toujours, les voici revenus dans penses que tu es en train de respirer sant au-dessus des musiciens – il poêle à frire, transforme les ri- Story of Ectasy Culture and Acid Prize est un album sans autre Prize. Pour arriver à ce résultat, le de l’air ? » dessine. Mais nous ne savions pas le vières et les rochers en instrument House, de Matthew Collin, éd. domicile fixe que les références de grand garçon filiforme et pensif, A New York, « l’énergie ne baisse construire, avoue cet habitué des de percussion. Sans micro, ni sys- Serpent’s Tail, Londres, 7 £ son auteur. Il y chante – la voix presque inquiet, a bien entendu jamais, malgré le maire, Rudolph ordinateurs. C’est Vovo, un vieux du tème MIDI, ni platines Technics, (11,11 ¤). Chaos et cyber culture, de n’est pas son meilleur atout – des enregistré le tout à New-York. Giuliani », précise Lindsay, qui Ilê, qui a trouvé les solutions : il était mais avec le même appétit anthro- Timothy Leary, éd. du Lézard, textes amoureux et métapho- Prize est paru aux Etats-Unis sur évoque aussi le Japon, son ami le plombier à Bahia. » pophage. 274 p., 160 F (24,39 ¤). riques, des collages de mots (« La Righteous Babe Records, le label musicien Ryuichi Sakamoto, les tis- fragmentation, dit-il, est un usage créé, et réservé jusqu’alors à son sus anciens. « L’idée de la nationali- V. Mo. Véronique Mortaigne LeMonde Job: WMQ1101--0032-0 WAS LMQ1101-32 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:10 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0722 Lcp: 700 CMYK

32 / LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 CULTURE L’avenir du cinéma Richard Rogers critique passe par « le reste du monde » le réaménagement A l’exception des œuvres de Terrence Malick et de Stanley Kubrick, du Centre Hollywood aura déserté en 1999 le terrain de l’art au profit de l’Europe et plus encore, de l’Asie Pompidou A L’IMAGE des festivals de Mis en regard avec la production Romance, de Catherine Breillat, La A L’OCCASION de la réouver- Cannes et de Venise, qui ont ai- cinématographique européenne vie ne me fait pas peur, de Noémie ture du Centre Pompidou (Le manté la plupart des plus beaux ou asiatique, le constat devient Lvovsky, Pas de scandale, de Be- Monde du 31 décembre), l’archi- films produits en 1999, cette année patent, tant sont nombreux les an- noît Jacquot. Cette réjouissante tecte britannique Richard Rogers, aura été particulièrement riche en ciens qui nous ont offert de carte du monde, qui semble re- co-lauréat du concours initial avec films de qualité. Elle constitue ainsi grandes leçons de cinéma, et plus nouer avec la vocation encyclopé- Renzo Piano, a déclaré sur France- l’apothéose d’une décennie para- encore les multiples talents qui se dique et universaliste du cinéma, Culture que le Centre n’était plus doxale, où le poids de Hollywood sont confirmés, parfois avec un doit évidemment être relativisée. « un bâtiment pour le peuple ». n’aura jamais été aussi grand sur le éclat qui porte leur œuvre à des Tracée du seul point de vue de Consulté au début du projet de plan économique et aussi négli- sommets inégalés. Mentionnons l’utopie esthétique, elle recouvre réaménagement confié à Renzo geable sur le plan artistique. Dans parmi les premiers La Lettre ou Le de fait des réalités très disparates, Piano et Jean-François Bodin, l’ar- ce domaine, l’Europe et, plus en- Fleuve d’or, des Portugais Manoel qui vont de l’isolement de Sissako chitecte se réjouit de l’importance core, l’Asie raflent la mise. Seuls de Oliveira et Paulo Rocha, La à l’efflorescence d’une production de la rénovation. Mais il critique la deux films admirables contredisent Nourrice, de l’Italien Marco Bello- indépendante japonaise dont la décision de faire payer les visiteurs ce constat : La Ligne rouge, de Ter- chio, L’Autre, de l’Egyptien Youssef consécration internationale de Ta- du musée avant la montée par rence Malick, et Eyes Wide Shut, de Chahine, Au cœur du mensonge, de keshi Kitano est le signe le plus vi- l’escalator en façade : « Le concept Stanley Kubrick. Le rythme pour le Claude Chabrol, ou Sicilia !, de sible. Il n’en reste pas moins que initial était que le bâtiment soit aus- moins sporadique avec lequel Ma- Jean-Marie Straub et Danièle Huil- c’est dans cette vaste zone qu’on si libre d’accès que possible. La to- lick réalise ses films (trois longs let. pourrait appeler « le reste du tale flexibilité des niveaux et le sys- métrages en trente-cinq ans !) et la monde », et non aux Etats-Unis, tème de circulation en façade pour mort de Kubrick en mars TALENTS CONFIRMÉS que semble résider l’avenir du ci- créer une continuité entre la piazza confirment cependant que le ciné- Etablir une liste exhaustive des néma, un des plus grands acquis et la façade par le mouvement des ma américain, dominé par Holly- seconds nécessiterait une édition des années 90 étant d’avoir redon- gens » sont des « principes très in- wood, ne subsiste sur le plan artis- spéciale ; les plus marquants né consistance à cette idée même novants » qui « ont assuré le succès tique que sur des exceptions de d’entre eux ont été Le vent nous d’un avenir du cinéma, un peu ra- de l’édifice auprès du public en Eu-

plus en plus rares. emportera, de l’Iranien Abbas Kia- pidement enterré durant la décen- BROS MANUEL HARLAN/WARNER rope ». Ces créateurs au talent unanime- rostami, L’Été de Kikujiro, du Japo- nie précédente. Avec « Eyes Wide Shut », Stanley Kubrick a sauvé l’honneur L’architecte conteste également ment reconnu, qui ne survivent nais Takeshi Kitano, The Hole, du Il suffit d’aborder le chapitre artistique du cinéma américain en 1999. Sa disparition l’installation d’un « double escala- dans un milieu aussi défavorable Taïwanais Tsai Ming-liang, Tout des révélations de l’année pour pourrait symboliquement précéder celle des « super-auteurs ». tor dans une immense cage d’esca- que grâce à leur goût du secret et à sur ma mère, de l’Espagnol Pedro s’en persuader. Hormis quelques lier complètement fermée qui casse la puissance démiurgique qu’on Almodovar, Khroustaliov, ma voi- très rares exceptions américaines province de Kangwoon, Le jour où de Tarzan, dernière production en totalement la fluidité des étages » leur attribue, sont aujourd’hui des ture !, du Russe Alexeï Guerman, (Buffalo 66, premier long métrage le porc est tombé dans le puits) date des studios Disney, et des pour accéder à la bibliothèque. Il monstres en voie de disparition. Le Le Fils adoptif, du Kirghiz Aktan de l’acteur Vincent Gallo), les plus pour la Corée ; Murali Naïr (Le prouesses électroniques des redoute « que Beaubourg ne de- culte dont bénéficient ces « super Abdykalykov, Les Noces de Dieu, remarquables des jeunes cinéastes Trône de la mort) pour l’Inde ; Em- 1 001 pattes, le charme et l’audace vienne un monument figé plutôt auteurs » masque difficilement la du Portugais Joao Cesar Monteiro, apparus en 1999 se nomment Jia manuel Finkiel (Voyages), Laurent sont à porter cette année au crédit qu’une machine populaire et dyna- faillite d’un système où tel film Teatro di guerra, de l’Italien Mario Zhang-ke (Xiao wu, artisan pick- Achard (Moins qu’hier, plus que de Kirikou et la sorcière, du Fran- mique (...). Les bâtiments doivent d’Abel Ferrara (l’envoûtant New Martone, ou La Vie sur terre, du pocket), Fruit Chan (Made in Hong demain), Marie Vermillard (Lila Li- çais Michel Ocelot, de La Nounou, changer, mais en tenant compte de Rose Hotel), de Woody Allen (l’im- Malien Abderrahmane Sissako. Kong) ou Wang Xiao-shuai (So li), Hélène Angel (Peau d’homme, du Russe Gari Bardine, et de Per- leur vraie nature », a-t-il conclu. placable Celebrity) ou de Frederick On peut y ajouter une belle bro- Close to Paradise) pour la Chine ; cœur de bête) pour la France. fect Blue, du Japonais Satochi Wiseman (le documenté Public chette française : L’Humanité, de Hirosaku Kore-Eda (After Life, Il n’est pas jusqu’à l’animation, Kon. DÉPÊCHES Housing) semblent cette année en- Bruno Dumont, Le Vent de la nuit, Maborosu) et Kiyoshi Kurosawa domaine qui fut longtemps l’apa- a POLITIQUE CULTURELLE : core avoir échappé comme par mi- de Philippe Garrel, Trois ponts sur (Cure, Charisma) pour le Japon ; nage de Hollywood, qui change Samuel Blumenfeld dans un entretien accordé à La racle aux mailles du filet industriel. la rivière, de Jean-Claude Biette, Hong Sang-soo (Le Pouvoir de la d’horizon. En dépit des envolées et Jacques Mandelbaum Lettre du spectacle, no 18, la mi- nistre de la culture, Catherine Trautmann, fait le bilan de son ac- tion durant l’année écoulée et pré- Vers la fin de l’exception française ? cise que la décision concernant la nouvelle direction du Théâtre na- IL Y A UN AN, tous les indica- une baisse moins accusée que prévu réussite de quelques films d’auteur préoccupation majeure est la distri- ra dès lors vingt films par semaine ? tional de Chaillot, annoncée pour la teurs laissaient augurer que 1999 se- – 155 millions d’entrées et une part inattendus, comme Vénus Beauté bution – salles, circuits de multi- Evidemment non : on verra ceux sur fin de 1999, sera prise « au plus tard rait une belle année pour le cinéma de marché du cinéma français qui Institut ou Kirikou, qui ont passé le plexes notamment, qui vivent au- lesquels le marketing aura concen- fin janvier ». Mme Trautmann assure français, en termes de qualité artis- se maintiendrait à 30 % –, l’examen million d’entrées. jourd’hui surtout de la distribution tré l’attention du public. Le moment « privilégier l’association entre un tique, de réussite commerciale des résultats en salles au cours de En revanche, la plupart des pro- des films américains. est proche où les budgets de diffu- chorégraphe de tout premier plan sur l’année est significatif d’une vraie jets lourds, rendus possible par le sion seront supérieurs à ceux de la scène internationale, un grand ANALYSE menace. système d’aide à la production, ont LES DISTRIBUTEURS MENACÉS production – et l’isolement des ar- professionnel de l’accompagnement Derrière « Astérix » Avec près de neuf millions d’en- essuyé des échecs plus ou moins Cette disjonction aura logique- tistes de la caméra pire qu’il n’a ja- des artistes (...) et un metteur en trées, un film français, Astérix, oc- cinglants : Les Enfants du siècle, de ment touché la profession intermé- mais été, enfermés dans un ghetto scène révélé ces dernières années et et « Jeanne d’arc », cupe la tête du classement. La Diane Kurys, La Débandade, de diaire, les distributeurs, qui sont au- où ils pourront à loisir jouer avec s’installant à Chaillot avec un noyau on assiste à une Jeanne d’Arc de Luc Besson, avec Claude Berri, Peut-être, de Cédric jourd’hui les plus menacés. Elle ne leurs caméras numériques sans que de comédiens ». déroute commerciale près de trois millions d’entrées, re- Klapisch, La Fille sur le pont, de Pa- peut que continuer à s’aggraver leurs œuvres, faute de soutien des a THÉÂTRE : le premier jeudi de présente également un succès, mais trice Leconte, Est-Ouest, de Régis sous l’effet des évolutions technolo- diffuseurs, puissent en sortir jamais. l’opération tarif unique à 50 F a en deçà des espoirs nourris par ses Wargnier, Rembrandt, de Charles giques, selon un modèle que le phé- La fracture BLIC-BLOC, l’incapa- connu « un grand succès » dans les comme de mobilisation collective promoteurs. Elle ne se classe qu’au Matton, Mookie, d’Hervé Palud nomène Blair Witch Project a illus- cité à reformuler les enjeux cultu- cinq théâtres nationaux le 6 janvier, pour la défense de l’exception neuvième rang. Derrière ces deux (sept films au budget supérieur à tré : le tournage en vidéo rels dans les débats internationaux selon le ministère de la culture. La culturelle. Sur le premier aspect, le champions, mettant en scène deux 60 millions de francs) ou encore Un numérique va réduire considérable- comme la passe d’armes contre la totalité des places disponibles ont bilan est largement positif, au dia- archétypes de la France – et sa résis- pont entre deux rives, de Gérard De- ment les coûts de production, per- critique auront été des symptômes été vendues à la Comédie-Française pason d’une fécondité mondiale ré- tance à l’envahisseur –, on assiste à pardieu, Le Schpountz, de Gérard mettant la multiplication de films de l’impréparation du cinéma fran- (Salle Richelieu) comme à l’Odéon jouissante (lire ci-dessous). Sur les une déroute commerciale. Parmi les Oury... Que des projets commercia- que la prolifération des canaux de çais à affronter cette mutation. à Paris, ainsi que plus des deux tiers autres points, la situation est moins cinquante titres sortis depuis le lement ambitieux aient connu diffusion va rendre théoriquement des places disponibles au Théâtre exaltante. Elle traduit sans doute la 1er janvier et ayant attiré le plus de l’échec est un phénomène qui s’est disponibles. Est-ce à dire qu’on ver- Jean-Michel Frodon national de Strasbourg. fin d’une exception française dans spectateurs en 1999, seulement on- toujours produit dans le cinéma, fa- le domaine du cinéma, d’autant ze sont français. brique de prototypes. Mais le plus mal vécue que, depuis 1992, nombre de ces échecs est, en 1999, date à laquelle la fréquentation a ÉCHECS DES PROJETS LOURDS particulièrement élevé. Et ils se pro- commencé de remonter grâce sur- Avec respectivement plus de 2,1 duisent dans un paysage modifié tout au développement des multi- et 1,7 million de spectateurs, Les En- par deux éléments nouveaux. plexes (il en existait 65 au 31 dé- fants du marais et Quasimodo ob- Le premier est donc la tendance à cembre 1999), les professionnels tiennent de bons résultats, à 1,2 mil- la remontée globale du marché qui baignaient dans une douce eupho- lion d’entrées. Belle-maman, de rend amers ceux qui n’y participent rie. Gabriel Aghion, s’en tire correcte- pas. Le deuxième tient au mode de Mais 1999 connaît une baisse de ment (mais loin des 4 millions d’en- financement des films. Jusqu’à une fréquentation de 9 % par rapport à trées du même réalisateur avec Pé- date récente, les cinéastes « popu- 1998, année de l’« effet Titanic ». dale douce); Le Ciel, les oiseaux... ta laires » se devaient d’être en phase Les films français ne bénéficient mère (1,2 million), La Bûche (1,1 mil- avec le public. Ce n’est aujourd’hui pas, autant qu’on l’attendait, d’une lion), Ma petite entreprise (790 000) plus le cas : les films français, dont tendance de fond à l’amélioration. sont des réussites. Cette structure les budgets ont grimpé dans des Tandis que la conférence de Seattle, du box-office – une poignée de suc- proportions sans rapport avec où le dossier culturel a été relégué cès nationaux bâtis sur des vedettes l’évolution du public, ne sont plus dans les marges, n’a pas permis la locales inexportables au milieu d’un payés par les billets qu’achètent les mobilisation qui avait naguère su considérable ensemble américain – spectateurs. Ils sont payés, avant ressouder une profession divisée et est tout à fait comparable à ce qui d’être réalisés, par les prélèvements inquiète. Même si le nouveau direc- se passe aujourd’hui dans les réglementaires et par les obligations teur général du Centre national du grands pays européens ou au Japon. d’investissement que la loi impose cinéma, Jean-Pierre Hoss, prévoit La seule variante française tient à la aux télévisions. Au-delà du côté folklorique des sigles, BLIC (Bureau de liaison des Les meilleures entrées de 1999 industries cinématographiques) contre BLOC (Bureau de liaison des b Astérix et Obélix : 9 944 044 b Quasimodo : 1 939 119 organisations cinématographiques), b Star Wars : 7157124 b Shakespeare in Love : et des rivalités de personnes qui s’y b Tarzan : 5 960 798 1 681 915 sont exprimées, la fracture de la b Matrix : 4 666 534 b Eyes Wide Shut : 1 629 112 profession qui a marqué l’année – b Coup de foudre à Notting b The Faculty : 1 514 572 avant que les attaques contre la cri- Hill : 4 453 226 b La Neuvième Porte : 1 425 170 tique ne servent un temps de déri- b La Momie : 3140107 b Payback : 1 400 025 vatif – reflète un changement struc- b 1 001 Pattes : 3 110 956 Source : Le Film français turel dans le cinéma. Cette cassure b Wild Wild West : 3 083 210 Ces chiffres sont arrêtés au traduit l’éloignement entre la lo- b Jeanne d’Arc : 2 898 585 28 décembre 1999 au soir. gique de la production et celle du b Le monde ne suffit pas : Certains films, comme Tarzan et public. Le BLOC avait été créé par 2 894 192 Le monde ne suffit pas, les professionnels dont l’essentiel b Haute Voltige : 2 617 618 poursuivent leur carrière, tandis de l’activité est centrée sur la pro- b Les Enfants du marais : que Just Married (ou presque) est duction, attachés à sécuriser leur fi- 2 115 973 entré dans le Top 20 la semaine nancement par les diffuseurs, c’est- b Ennemi d’Etat : 2 063 752 suivante avec 1 617 625 entrées à-dire, dans le statu quo ante, b Tout sur ma mère : 1 939 119 au 4 janvier. d’abord par Canal+. Au BLIC étaient restés les professionnels dont la LeMonde Job: WMQ1101--0033-0 WAS LMQ1101-33 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:10 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0723 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 / 33 Don Juan, surprenant héros SORTIR PARIS de Bari, René Aubry (notamment compositeur de musiques de Ballet Atlantique-Régine scène pour la chorégraphe d’une comédie musicale en langue corse Chopinot Carolyn Carlson, le Le travail de recherche sur soi et marionnettiste Philippe Genty...) de rélexion entrepris par Régine avait donné le premier concert Chopinot depuis une dizaine d’une carrière débutée en 1978. Un spectacle d’Orlando Forioso et Marcellu Acquaviva, mis en musique par Bruno Coulais et A Filetta d’années affleure, devient visible Avec son bel ensemble de six ou dans cette Danse du temps. L’eau, sept instrumentistes, le guitariste Cette production du Svegliu calvese, réalisée en hauteurs de Calvi le 3 juillet 1999. Dans l’esprit nique de Balagne A Filetta, acteurs avant d’être la terre, sont au cœur du décor de et joueur de claviers a su collaboration avec Ars nova et le Teatro del Me- de la commedia dell’arte, les masques re- chanteurs, même si leur chant participe d’une l’Anglais Andy Goldsworthy, transposer du disque à la scène diterraneo, avait été donnée en plein air sur les viennent aux membres de la phalange polypho- façon déterminante à la magie du spectacle. spécialiste du land art, et de la les belles musiques rêveuses, musique du Vietnanmien Tôn romantiques ou joyeuses. de son la difficile gymnastique linguistique fuite (Orlando Forioso et Marcello gende.Le mythe de Don Juan Thât Tiêt. A l’honneur : Françoise récent album Plaisirs d’amour DON GHJUVANNI IN COMME- de l’exercice, ont assisté le lende- Colasurdo) auquel un vieillard aborde donc ici aux rivages du bur- et Dominique Dupuy, beaux (Hopi Mesa). DIA DELL’ARTE, d’Orlando Fo- main à la reprise de la comédie spectral, propriétaire des lieux lesque et de la farce grave. Ce n’est sexagénaires, qui prouvent que la Auditorium Saint-Germain, 4, rue rioso et Marcellu Acquaviva. musicale Don Ghjuvanni in comme- (Fernando Pannullo), vient récla- certes pas une première, la danse n’est pas une affaire d’âge, Félibien, Paris 6e. Mo Odéon. Les 11, Musique : Bruno Coulais. Mise dia dell’arte. Cette production du mer ses loyers : il doit aller à Paris commedia dell’arte s’étant très tôt mais d’esprit. 12 et 13, 20 h 30. Tél. : en scène : Orlando Forioso. Scé- Svegliu calvese, réalisée en collabo- pour obtenir auprès du roi répara- emparée d’une figure excessive Théâtre de la Ville, 2, place du 01-44-07-37-43. 120 F. nographie : Toni Casalonga. ration avec Ars nova et le Teatro tion du tort que lui a fait Molière digne d’accompagner celle de Pan- Châtelet, Paris 4e. Mo Châtelet. Les Avec les chanteurs d’A Filetta, del Mediterraneo, avait été donnée en travestissant sa propre his- talon, Arlequin, Pulcinella, du Doc- 11, 12, 13, 14 et 15, 20 h 30. Tél. : DOUAI Marie Kobayashi, Fernando Pan- en plein air sur les hauteurs de Cal- toire... teur et du Capitaine dont les 01-42-74-22-77. De 95 F à 140 F. Josef Nadj nullo, Marcello Colasurdo, Or- vi le 3 juillet 1999 en ouverture de masques reviennent aux chanteurs Pascale Houbin Pour l’Hippodrome Scène lando Forioso et Silvia Lemmi. Festivoce. AVENTURE THÉÂTRALE de la phalange polyphonique de La chorégraphe Pascale Houbin nationale de Douai, le Théâtre de Bastia, vendredi L’argument de ce nouveau Don Sa quête de reconnaissance et de Balagne A Filetta. Une gageure conduit depuis dix ans une chorégraphe Josef Nadj a conçu 7 janvier, à 20 h 30. Juan – il est donné en italien et en mémoire tourne au drame. Une pour des artistes qui s’étaient timi- recherche autour de la langue des une Carte blanche bourrée de corse, mais s’autorise des in- troupe de comédiens ambulants, dement essayés à la scène en no- signes qui ne manque ni d’allure curiosités spectaculaires et BASTIA (Haute-Corse) cursions dans les langues française qui s’avère être la redoutable garde vembre 1997 pour la Médée que ni d’inspiration. Parole, conçue et musicales : le Sofa Trio qui fait de notre envoyé spécial et japonaise selon les exigences des corse du pape, va déranger tous les créa dans cette même salle Jean- réalisée en collaboration avec valdinguer le vieux mythe des rois A Bastia, l’année commence rôles – s’apparente à ces fables plans : venus empêcher « la Perla Yves Lazennec. Ils explosent ici, ac- Abbi Patrix, tente d’élaborer un mages sur un immense divan tambour battant. Le 6 janvier, le mises en musique par Offenbach d’Oriente » (Marie Kobayashi) teurs avant d’être chanteurs, même dialogue entre une danseuse, un (11 janvier) ; le percussionniste centre culturel Una Volta inaugu- où les distorsions géographiques et d’épouser le très catholique héritier si bien sûr leur chant participe conteur et un comédien sourd lituanien Vladimir Tarasov (entrée rait une exposition proposée en chronologiques participent à l’in- espagnol, elle sèmera la mort sous d’une façon déterminante à la ma- (Levent Beskardes). Le résultat, libre le 13 à 19 heures) qui signe partenariat avec le Centre méditer- vention du ton. le masque trompeur de la panto- gie du spectacle. Rompant avec très émouvant, compose un aussi la musique du duo Josef ranéen de la photographie que les Comme pour Les Brigands (1869), mime. Mais la morale sera sauve, l’expression hiératique de la poly- poème ans lequel il faut se laisser Nadj et Cécile Thiéblemont, Le Bastiais pourront voir jusqu’au une auberge perdue est le cadre puisque les spadassins seront, phonie, A Filetta convainc en his- entraîner. Temps du repli (le 12) ; les 29 janvier. « Les jeunes » de la cité d’un complot où se jouent les fu- comme il se doit, convoqués à leur trions bravaches, élèves appliqués Théâtre Gérard-Philipe, 59, chorégraphes Nasser tels que les a perçus le Belge tures noces du roi d’Espagne. La insu à un nouveau festin de pierre d’un Orlando Forioso qui sait tirer boulevard Jules-Guesde, Martin-Gousset (le 14, au Théâtre Laurent Van Der Stockt ne res- taverne de montagne est tenue par où Don Juan reprendra le rôle du de chacun la juste nuance pour que 93 Saint-Denis (93). d’Arras) et Jozsef Sarvari, ancien semblent guère à ceux qui, malgré un couple d’acteurs napolitains en Commandeur pour défendre sa lé- la métamorphose sonne toujours Mo Saint-Denis-Basilique. Les 11, danseur de Nadj, et son spectacle juste. Cette audace, c’est aussi à 12, 13, 14, 18, 19, 20, 21 et 25, Mâchoires (le 15 au Centre Bruno Coulais qu’on la doit. Repre- 20 h 30 ; les 15, 16, 22 et 23, historique minier de Lewarde). TROIS QUESTIONS À... L’origine polyphonique de tité peut-il s’en accommoder ? nant l’éblouissante partition qu’il 16 heures. Tél. : 01-48-13-70-00. Hippodrome, place du Barlet, 2 leur chant constitue-t-elle un Ce n’est pas le problème. Seuls avait composée autour des poly- Jusqu’au 30 janvier. 59 Douai. Jusqu’au 15 janvier, BRUNO apport pour le compositeur que comptent la sincérité, l’investisse- phonistes pour le Don Juan de René Aubry 20 h 30. Tél. : 03-27-99-66-66. De vous êtes ? ment, le désir partagé de ren- Jacques Weber – il les a depuis sol- En 1994, au festival Times Zones 60 F à 110 F. COULAIS Dans mon désir de travailler contre et de création. Si le mé- licités dans un registre résolument avec A Filetta, il y a d’abord l’en- lange volontariste des genres qui différent pour la bande originale Parallèlement à ce travail sur vie de les emmener sur de nou- vise à monter des « coups » est du film Himalaya, l’enfance d’un GUIDE 1 Don Juan, vous signez la mu- velles voies rythmiques et contra- épouvantable, le métissage est chef –, le musicien signe là sa pre- sique d’Himalaya, film d’Eric Val- punctiques, de les embarquer en fait déjà là, dans l’écoute du mière aventure théâtrale. Bous- li. Vous y faites à nouveau appel vers d’autres univers musicaux. monde qui ne correspond plus culant davantage encore les SÉANCES SPÉCIALES Athénée-Louis Jouvet, 4, square de au groupe polyphonique A Filet- Leur exceptionnelle faculté aux normes traditionnelles. Il conventions, il a pastiché pour la l’Opéra-Louis-Jouvet, Paris 9e. Mo Opé- d’adaptation me permet d’utili- mort de la princesse japonaise les L’Apocalypse à l’Auditorium ra. Du 11 janvier au 12 février. Mardi, ta. Pourquoi ? faut savoir aussi rejeter tout ce 19 heures ; du mercredi au samedi, ser sans limite leurs timbres et accents véristes de Madame Butter- du Louvre Le choc est venu de l’audition qui pétrifie : creuset essentiel, la Ce nouveau cycle explore en une cin- 20 heures ; dimanche, 16 heures. Tél. : de Médée à Bastia en novembre leur homogénéité. Je songe déjà tradition est faite pour être dé- fly, tendu ailleurs des pièges de vir- quantaine de films les visions de l’apo- 01-53-05-19-19. De 35 F à 160 F. 1997. Mais j’ignorais tout du tra- à d’autres projets où les voix ve- passée. L’aridité presque sauvage tuosité acrobatique à Marie Ko- calypse. Films rares (Hitler, un film Le Saperleau bayashi, inclus même au passage d’Allemagne, de Syberberg, Satan Tan- de Gildas Bourdet, mise en scène de vail avec eux et je l’appréhendais. nues du passé se confronteront des voix d’A Filetta évite le dan- l’auteur. aux techniques et aux machines un choral saisissant composé pour go, de Bella Tarr, ou encore La Jetée, Or à chaque répétition de Don ger du pittoresque, toujours réel de Chris Marker), courts-métrages do- Cartoucherie-Théâtre de la Tempête, Ghjuvanni, j’étais bouleversé, et les plus modernes. Est-ce parce dès qu’on veut « revenir à la tra- le prochain long métrage de Ga- cumentaires sur les catastrophes du route du Champ-de-Manœuvre, Paris e o cette émotion reste pour moi une qu’en Corse, le chant est d’abord dition ». Eux savent faire en- briel Aghion, Libertin. XXe siècle, films expérimentaux, per- 12 . M Château-de-Vincennes. Du Sans doute cette expérience iné- formance de Jürgen Reble et Thomas 11 janvier au 13 février. Les mardi, mer- énigme. Je découvrais là l’intem- une parole ? Avec eux, le travail tendre l’antique dans les chants credi, vendredi, samedi, 20 h 30 ; jeudi, poralité d’un chant issu de la mé- n’est jamais figé. Expérience rare- contemporains et rendre neuf le dite appellera-t-elle une suite. On Köner présentée en avant-première, chefs-d’œuvre (Le Septième Sceau,de 19 h 30 et 20 h 30 ; dimanche, moire et formidablement vivant. ment offerte à un musicien et répertoire séculaire. Comme si le l’espère, tant les connivences tan- Bergman, Allemagne année zéro,de 16 heures. Tél. : 01-43-28-36-36. De 60 F Leur engagement total, qui que je vis comme une chance. temps de l’interprétation seul gibles entre ces aventuriers aussi Rossellini, Le Sacrifice, de Tarkovski, En à 110 F. Un conte d’amour m’évoque celui des musiciens de comptait. imaginatifs que déraisonnables au- quatrième vitesse, d’Aldrich, Apoca- lypse now, de Coppola... d’après Peine d’amour perdue, de Wil- jazz capables de se mettre en Musical, le métissage est au- gurent du meilleur. liam Shakespeare, mise en scène d’Em- Auditorium du Louvre, accès par la Py- manuel Demarcy-Mota. danger sur chaque note, me 3 jourd’hui linguistique. Un Propos recueillis par ramide, Paris 1er. Mo Louvre. Du 10 au trouble. chant aussi marqué par son iden- TJS, 26, place Jean-Jaurès, 93 Mon- Philippe-Jean Catinchi Ph.-J. C. 31 janvier. Tél. : 01-40-20-51-86. 30 F. treuil. Du 11 au 30 janvier. Les mardi, Némo Cinéma Indépendant jeudi, lundi, à 14 h 30 ; vendredi et sa- Le Festival Némo est une fenêtre ou- medi, 20 h 30 ; dimanche, 17 heures. verte sur les formes émergentes du ci- Tél. : 01-48-70-48-91. De 32 F à 65 F. SALLE GAVEAU néma indépendant et de la création Quatuor Harid Les adieux de Janowski à l’Orchestre artistique dans son ensemble. Organi- Bartok : Quatuor à cordes no 4. Ives : CONCERTS 19 janvier 2000 - 20 h 30 sé par le Forum des images du 10 au Intermezzo pour quatuor à cordes. Abdel Rahman 16 janvier, cette manifestation pré- Schubert : Quatuor à cordes D 804. sente des avant-premières de courts, Musée d’Orsay, 1, rue de Bellechasse, EL BACHA philharmonique de Radio-France moyens et longs-métrages soutenus Paris 7e. Mo Solférino. Le 11, 12 h 30. par Thécif (Théâtre et cinéma en Ile- Tél. : 01-40-49-47-57. 80 F. piano lyphonie est défigurée, l’harmonie de-France), un panorama de l’audiovi- L’Opéra de quat’sous SALLE GAVEAU Beethoven-Chopin ANTON BRUCKNER : Symphonie modifiée. La salle privilégie des hau- suel parallèle, du cinéma muet en de Kurt Weill. Dominique Muldowney Mardi 8 février - 20 h 30 no 8, version de 1890. Orchestre teurs dans les accords, des groupes concert, une programmation consa- (direction), Jean-Claude Fall (mise en 28 janvier 2000 - 20 h 30 crée aux liens entre la littérature, les scène), Lila Greene (chorégraphie). Concert au profit philharmonique de Radio- instrumentaux au profit d’autres et arts plastiques, la musique et le Théâtre d’Ivry Antoine-Vitez, 1, rue Si- “d’Eau Sans Frontière” Vardan France, Marek Janowski (direc- l’on n’entend pas réellement ce que théâtre avec le cinéma, un coup d’œil mon-Dereure, 94 Ivry-sur-Seine. tion). SALLE PLEYEL, vendredi le chef veut que l’on entende... sur le jeune cinéma québécois et Mo Mairie-d’Ivry. Jusqu’au 30 janvier, MAMIKONIAN 7 janvier, 20 heures. Quand le chef d’orchestre alle- l’avant-garde européenne. Toutes les 20 heures ; dimanche, 16 heures. Tél. : QUATUOR VIA NOVA piano projections seront suivies de débats. 01-46-70-21-55. De 50 F à 110 F. Mozart, Ravel, Schubert mand est arrivé au « Philhar » il y a Forum des images, 2, Grande Galerie, François Théberge Loc : Salle Gaveau, Fnac, Virgin, agences Beethoven-Prokofiev-Debussy-Ravel « Marek ! Merci ! » Une femme seize ans, il lui aurait cependant été Nouveau Forum des Halles, Paris 1er. & the Medium Band Valmalete du parterre s’adresse à Marek Ja- bien difficile de diriger une Huitième Mo Les-Halles. Tél. : 01-44-76-62-00. Au duc des Lombards, 42, rue des Lom- Tél. rés. : 01-49-53-05-07 er o nowski, visiblement ému de l’ac- de la qualité de celle que les audi- 30 F. bards, Paris 1 . M Châtelet. Les 11 et 12, 21 heures. Tél. : 01-42-33-22-88. cueil triomphal fait par le public de teurs de France-Musiques ont pu TROUVER SON FILM 100 F. Centre Culturel Calouste Gulbenkian la salle Pleyel à l’interprétation qu’il entendre en direct. D’un groupe de Muse 51, avenue d’Iéna - 75116 Paris vient de donner de la Huitième Sym- musiciens sans véritable culture Tous les films Paris et régions sur le Mi- Elysée-Montmartre, 72, boulevard Ro- jeudi 13 janvier - 20 heures nitel, 3615 LEMONDE ou tél. : 08-36- chechouart, Paris 18e. Mo Anvers. Le 11, phonie d’Anton Bruckner avec ses d’ensemble, Janowski a fait un or- 68-03-78 (2,23 F/min) 19 h 30. Tél. : 01-55-07-06-00. Ana Paula Russo, soprano musiciens. Le dernier son évanoui, chestre qui a accumulé une telle Taraf de Haïdouks les mélomanes se sont levés d’un quantité de travail qu’il peut, de- ENTRÉES IMMÉDIATES L’Européen, 3, rue Biot, Paris 17e. o Ana Ester Neves, soprano coup, ce qui est rare, pour ovation- main, égaler les meilleures forma- M Place-de-Clichy. Jusqu’au 23 jan- Le Kiosque Théâtre : les places du jour vier, 20 h 30 ; dimanche, 17 heures. Re- ner le chef d’orchestre qui vient de tions internationales, si l’outil n’est piano vendues à moitié prix (+ 16 F de lâche lundi. Tél. : 01-43-87-97-13. 138 F. Joâo Paulo Santos, diriger son dernier concert à la tête pas cassé par la présidence de Ra- commission par place). Place de la Ma- Œuvres du XIXe et du XXe siècle du Philharmonique de Radio- dio-France (qui n’a rien fait de sé- deleine et parvis de la gare Montpar- nasse. De 12 h 30 à 20 heures, du mardi Entrées dans la limite des places disponibles France, en tant que directeur musi- rieux avec l’Orchestre national de- (Valmalete) au samedi ; de 12 h 30 à 16 heures, le cal. puis près de quinze ans) et s’il n’est dimanche. Plus encore qu’une lecture un pas pris en main par un directeur Après la répétition rien massive, parfois réellement ins- musical de la trempe de celui que d’Ingmar Bergman, mise en scène de Jacques Rosner. pirée, avec notamment un adagio ses musiciens respectent vraiment. Théâtre 13, 24, rue Daviel, Paris 13e. suspendu entre ciel et terre (que la C’est qu’il en aura fait de la résis- Mo Glacière. Du 11 janvier au 12 février. ronflette des projecteurs du plafond tance, Janowski, pour imposer ses Du mardi au samedi, 20 h 30 ; di- aura un peu gâché dans les si- vues auprès de certains (ir)respon- manche, 15 heures. Tél. : 01-45-88-62- 22. 85 F et 120 F. lences), sublimement phrasé, c’est sables de Radio-France. C’est pour- Les Combustibles seize années d’un travail acharné quoi on regrette que Catherine d’Amélie Nothomb, mise en scène que le public acclame. Car, à vrai Trautmann, ministre de la culture, d’Arlette Tephany. dire, l’allegro moderato initial aura retenue par son élection à la tête de Essaïon de Paris, 6, rue Pierre-au-Lard, Paris 4e. Mo Hôtel-de-Ville. Du 11 jan- flotté à cause d’une mise en place la Communauté urbaine de Stras- vier au 26 février. Du mardi au vendre- parfois sujette à caution, le scherzo bourg, ne se soit pas montrée à di, 20 h 30 ; samedi, 17 heures et manqué de précision rythmique et Pleyel pour faire honneur à ce di- 20 h 30. Tél. : 01-42-78-46-42. De 70 F à exposé quelques problèmes d’into- recteur musical exemplaire. 120 F. Psyché nation tandis que le finale n’aura d’après Molière et Corneille, mise en manqué ni de puissance ni d’éclat Alain Lompech scène de Yan Duffas. mais peut-être d’élévation de pen- sée. Marek Janowski donne de Bruck- ner une interprétation plus matéria- liste que portée vers le divin. En bis, le prélude de l’acte III des Maîtres chanteurs de Wagner nous remé- more quel chef wagnérien il est : le premier, loin devant les habitués de Bayreuth. Mais il faut redire que l’acoustique de Pleyel est mauvaise : dès qu’un certain niveau sonore est atteint, les sons se mélangent, la po- LeMonde Job: WMQ1101--0034-0 WAS LMQ1101-34 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 11:15 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0724 Lcp: 700 CMYK

34 KIOSQUE LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 EN VUE

a « Je me suis présenté pour que Les cinéastes italiens aussi débattent de la critique la démocratie gagne », a déclaré Abdoulhaziz Djalalov, chef du Parti populaire démocratique, Le quotidien « La Repubblica » a interrogé plusieurs réalisateurs de cinéma sur leurs rapports avec la presse. Tous regrettent candidat contre Islam Karimov, en votant pour Islam Karimov, la part réduite désormais réservée aux films et attendent des journalistes qu’ils sachent transmettre leur passion président sortant, réélu dimanche 9 janvier en DANS LES ANNÉES 50, Vittorio maintenant, les journalistes eux- veut pas aux journalistes qui ont lien ne sont absolument pas liés à la Ouzbékistan. Gassman usait, paraît-il, d’une mé- mêmes n’ont pas pris part à la dis- émis des jugements sévères. critique ». thode radicale pour trancher le dé- cussion, les opinions exprimées par Bernardo Bertolucci non plus. Il Selon plusieurs metteurs en scène a George W. Bush, fils de bat entre artistes et critiques. « l’autre partie » sont loin d’être se sent « quelque part d’accord interrogés par La Repubblica, le l’ancien président, gouverneur Quand un article éreintait un de unanimes. avec les jeunes critiques français ». Il combat est inégal. Les cinéastes du Texas, farouche partisan de la ses spectacles, il se rendait au jour- Tout le monde est cependant lui semble aussi que « le cinéma « n’ont pas le droit de répliquer », re- peine de mort, candidat à nal et boxait l’auteur. « Il faut d’accord pour regretter une évolu- européen est vieillissant » et que marque Roberto Faenza, réalisateur, l’investiture républicaine, rendre coup pour coup », com- tion : la place réservée dans les « les surprises les plus fascinantes entre autres, de Pereira prétend, s’engage à soulever « une armée mente Dino Risi, qui ajoute cepen- journaux italiens aux articles sur viennent des cinémas nouveaux : d’après le roman d’Antonio Tabuc- de compassion à travers toute dant que ce n’est pas son style. De- les films est de plus en plus réduite Taïwan, Iran, Afrique, Hongkong ». chi. « L’œuvre en elle-même, sou- l’Amérique ». Déjà, grâce à son puis le début de la semaine, et la télévision parle seulement du Il met cependant en garde contre ligne-t-il, ne peut suffire à la défense, frère, Jeb Busch, gouverneur de La Repubblica a relancé en Italie la cinéma pour s’intéresser aux can- les conséquences désastreuses puisque la discussion a lieu dans un l’Etat, les condamnés de Floride polémique née en France après la cans. C’est « le triomphe des pette- l’adhésion de tous : « Il y a des cri- d’une critique négative pour les autre média où l’auteur des films n’a auront le choix entre la chaise publication d’un manifeste de golezzi [ragots]», dit Paolo Virzi. tiques honnêtes et des imbéciles, œuvres ambitieuses à la recherche pas voix au chapitre. » Le seul moyen électrique, « châtiment cruel », et l’ARP (Auteurs-Réalisateurs-Pro- Le réalisateur d’, grand c’est la règle du jeu », comme l’écrit d’un public, alors qu’elle n’a aucun de rétablir l’équilibre, ce sont les l’injection létale. ducteurs) contre les critiques de ci- prix spécial du jury à la Mostra de Dino Risi. L’auteur du Fanfaron et effet sur la carrière et le succès milliers et les milliers de dollars que néma (Le Monde du 25 novembre). Venise en 1997, se félicite « de la de Parfum de femme regrette que d’un film commercial. Marco Bel- les producteurs dépensent en publi- a Les autorités de Pékin Le quotidien romain a interrogé passion et de l’élan, introuvables l’esprit de synthèse – « que nous lochio (La Chine est proche, Les cité pour la promotion des films. procédant à de nombreuses des metteurs en scène sur leurs chez nous », dont témoigne le do- admirions chez les Français » – ait Poings dans les poches) remarque, Claude Chabrol (qui n’a pas signé le exécutions avant les fêtes du rapports avec la critique. Le résul- cument des cinéastes français. disparu au profit d’une tendance quant à lui, que « les problèmes très texte de ses collègues français) y nouvel an chinois, les chirurgiens tat est contrasté, et si, jusqu’à Autre constatation qui emporte « à tout compliquer ». Mais il n’en graves que rencontre le cinéma ita- voit un risque de corruption : «Tous de l’hôpital universitaire Sun Yat ces dollars doivent bien finir dans la Sen à Canton, qui, en janvier, poche de quelqu’un, non ? Bien sûr s’attendent à un gros arrivage DANS LA PRESSE dans le débat. Jean-Pierre Chevène- proclamer une trève unilatérale, RTL pas matériellement dans celles des d’organes de condamnés à mort, ment, depuis les affaires corses, a quelques jours après avoir rejeté Alain Duhamel critiques... » Et Roberto Faenza de rassurent cependant leur BFM adopté un ton plus progressif. Et une demande de trêve tchétchène. a Raymond Barre est irremplaçable conclure : « Pour être sincère, face au clientèle : « Ceux qui ne pourront Philippe Alexandre Elisabeth Guigou est en panne de Un changement de commandement dans le paysage politique français : il pouvoir démesuré de l’argent, je pré- pas être transplantés en ce a Christian Sautter n’a pas les ta- réforme de la justice. L’opinion ne opérationnel a accompagné cette dit ce qu’il pense, il ne dit pas tout ce fère encore une démolition en moment devront attendre la fête lents d’éloquence, de malice et semble pas encore refuser au gou- pause. Les Russes voudraient le qu’il pense, mais il dit uniquement règle ! » du Travail du 1er mai ». d’habileté politique de son prédé- vernement sa confiance. Mais faire passer pour une relève « sans ce qu’il pense. Rien d’étonnant à ce Qu’attendent alors des critiques cesseur. C’est un fait que le rempla- comme dirait Christian Sautter, les surprise », mais tout le monde sait qu’il prenne maintenant position en les auteurs de films ? Qu’ils aient cement d’un politique subtil comme échéances électorales sont encore bien qu’on ne change pas une faveur de la réforme de la justice. Il a « la force et le talent de transmettre a Jonathan Aitken, ancien Dominique Strauss-Kahn par l’an- loin. équipe qui gagne. toujours été partisan de fortifier l’in- leur passion aux lecteurs ». « Les député britannique, ancien cien préfet modifie la physionomie C’est l’aveu même de l’embourbe- dépendance des magistrats. Il est meilleurs le font, écrit Paolo Virzi, et directeur du Trésor, condamné du gouvernement. Du coup, RFI ment. Non seulement les Russes donc acquis à l’idée de la non-inter- c’est grâce à eux qu’on se souvient de pour faux témoignage, remis en l’équipe de Lionel Jospin a perdu Jacques Rozenblum pataugent à Grozny, mais ils ne vention du garde des sceaux dans les bien des films. » Bernardo Bertolucci liberté conditionnelle, vendredi beaucoup de sa fraîcheur et de son a Grozny, la bien nommée, est tou- contrôlent pas les « zones libé- affaires individuelles et au renforce- dit la même chose en citant Jean Re- 7 janvier, devra porter un allégresse. Outre le départ de sa jours restée fidèle à son patronyme rées », comme le prouve la specta- ment des garanties du parquet. noir : « Ne perdez pas votre temps à bracelet électronique pendant star, le gouvernement commence à signifiant « la terrible ». La résis- culaire contre-offensive des Tché- Puisque telle est sa conviction, il va dire du mal des films que vous détes- encore deux mois. souffrir d’une certaine usure. Mar- tance farouche de la ville martyre a tchènes sur leurs arrières. A donc voter le projet sans états tez ; parlez au contraire des films que tine Aubry, avec les difficultés que fait voler en éclats le mythe de la l’évidence, la campagne de Tché- d’âme. Cela ne fera pas plaisir dans vous aimez et partagez votre plaisir a Les Néerlandais pourront rencontrent les 35 heures dans les guerre zéro mort, que Moscou avait tchénie, qu’on avait annoncé rapide son camp. En revanche, les Français avec les autres. » savoir si un pédophile rôde à entreprises et ses propres conflits tenté d’imposer. Le retour en masse commence à tourner au cauchemar qui le savent informé et désintéressé moins de 2 500 mètres de leur avec le patronat, est moins présente des cercueils a poussé les Russes à pour Moscou. l’écouteront peut-être plus. Daniel Vernet ordinateur en se connectant sur le site internet de l’association Strop. « Nous ne voulons pas faire SUR LA TOILE de chasse à l’homme mais juste isoler les délinquants sexuels », www.front.qc.ca LOGICIEL LIBRE précise Jan Hofte, à l’origine du a Le Prix du logiciel libre, dé- projet. cerné chaque année par la Free Des Québécoises exerçant des « métiers d’hommes » se regroupent et s’organisent Software Foundation, est reve- a Walter Howel, curé d’Escazu, nu pour 1999 au chercheur au Costa Rica, qui, après trois ELLES ONT DÉCIDÉ de s’appeler nomène social ou erreur de la na- mexicain Miguel de Icaza, qui a ans d’attente, les a finalement les « non-trads ». Ce sont des ture ? » D’autres préfèrent participer dirigé via Internet une équipe reçus pour Noël, exposera dans femmes québécoises exerçant un à la liste de discussion, qui leur per- de 300 développeurs bénévoles son église une paire de souliers métier non traditionnel pour leur met de se retrouver dans le monde du monde entier dans le cadre de pointure 44, couleur café, sexe : conductrices de véhicules réel et d’organiser des programmes du projet GNOME, un logiciel « portée plusieurs fois par le lourds, « tuyauteures-plombières », de terrain : campagne de sensibilisa- graphique pour le système pape ». mécaniciennes auto ou monteuses- tion en milieu agricole, sur les chan- d’exploitation Linux. câbleuses dans l’aérospatiale. tiers, ou dans les écoles de métiers... www.fsf.org a Teruyoshi Fukunaga, Souvent isolées dans leur travail, Grâce à Internet, Front richissime gourou japonais, parfois considérées comme des commence à se faire connaître hors INVESTIR EN CHINE inventeur d’une thérapie fondée « cas », elles se sont regroupées au du Québec. A terme, le mouvement a La Chine a décidé d’autoriser sur l’examen de la plante des sein d’une association, le Front aimerait faire de son site « un centre les investisseurs étrangers à pieds, soupçonné d’escroquerie, (Femmes regroupées en options de ressources pour les non-trads fran- prendre des participations pou- a annoncé sa démission, non traditionnelles). Fort d’une cen- cophones du monde entier ». Les vant aller jusqu’à 50 % dans les vendredi 7 janvier, « obéissant à taine de membres, le mouvement a femmes concernées sont nom- sociétés prestataires de services des voix venues du ciel ». développé un système d’aide effi- breuses, puisque un métier est Internet. Trois villes (Pékin, cace : les professionnelles aguerries considéré comme « non tradition- Canton et Shanghaï) seront a En composant, vendredi épaulent les étudiantes et les ap- nel » quand il est exercé par moins concernées dès mars 2000, qua- 7 janvier, le numéro d’un prenties en jouant le rôle de mar- d’un tiers de femmes. torze autres en 2001. Les inter- téléphone rose, un Italien de raine. Depuis peu, ce « mentorat » Enfin, au-delà de l’action mili- nautes chinois sont passés de Trente, mari lassé en quête s’organise également sur Internet : tante, le site offre aux participantes 2 millions à 7 millions en d’aventures, est tombé sur la « De cette façon, la jeune protégée le simple plaisir de se retrouver et de 1999. – (AFP.) voix de sa femme qui trompait trouve toujours quelqu’une vers qui se qui est menuisière, veut transmettre Les « non-trads », jeunes ou expé- se sentir solidaires : « C’est le droit son ennui à l’autre bout du fil. tourner en cas de pépin », explique une expérience chèrement acquise : rimentées, peuvent aussi se conten- d’exprimer son indignation », « le lieu JEUX VIDÉO Nicole Nepton, responsable du site « Les mauvais coups, les paroles bles- ter de consulter la documentation où tu n’es plus le phénomène rare », a URwired, boutique électro- a Depuis le 1er janvier 2000, les Web. santes, les agressions n’ont plus de se- publiée sur le site. Les nouvelles ve- « un souper de femmes en bottes de nique britannique spécialisée femmes, à leur tour, pourront La tâche principale des « cyber- cret pour moi. Rien ne peut plus me nues y découvriront des paroles de travail » et par-dessus tout « une dans la vente de jeux vidéo, a entrer dans l’armée mexicaine. mentors » est d’aider les jeunes à se surprendre. J’ai dans mon bagage femmes sans complexes, ainsi que fierté à partager ». ouvert un site Web destiné à la faire respecter dans un milieu pro- tout un arsenal de défenses, de la plus des études au titre provocateur : clientèle française. Christian Colombani fessionnel hostile. Une conseillère, subtile à la plus acerbe. » « Le non-trad : choix individuel, phé- Claire Charpy www.urwired.fr.

Saint Paul Amar par Alain Rollat EN BONNE logique chrétienne, du célibat des curés. Personne, Moyen Age pour autoriser le ma- Paul Amar devrait être dispensé avant lui, n’avait osé mettre face à riage de ses prêtres. d’aller faire Jubilé jusqu’à Rome face, à la télévision, un évêque et Entre cet homme en soutane et pour s’épargner le purgatoire. l’une de ces pécheresses que la cette femme de cœur, le débat Nonobstant les bulles papales, le morale ecclésiastique voue aux était inégal. Elle parlait d’amour, Vatican devrait lui accorder une catacombes de la clandestinité avait le beau rôle. Sa parole expri- grosse brassée d’indulgences plé- parce qu’elles aiment des prêtres mait une conception de Dieu sans nières sans l’obliger à se rendre en et en sont aimées. frontières affectives. On ne par- pèlerinage au tombeau des Bien sûr, Paul Amar n’aurait pas tage pas la vie d’un prêtre pen- Apôtres. La Porte sainte de la ba- pu accomplir un tel exploit sans la dant dix-huit ans si l’on ne pos- silique Saint-Pierre devrait même complicité active de ses deux invi- sède pas une âme bien trempée. Il lui être ouverte ad aeternam. Car tés. Nous réclamons donc mille parlait de fidélité à la parole don- ce que Paul Amar a fait pour indulgences conjointes en faveur née, d’engagements à respecter, il l’Eglise catholique, en ce di- de l’évêque de Moulins, Mgr Phi- était bridé par sa charge sacerdo- manche 9 janvier de l’an 2000 et lippe Barbarin, qui a eu le courage tale. Le catéchisme affleurait sous de la vingt-neuvième année d’inaugurer ce dialogue sans pré- son verbe. Il n’y eut pas de match. sainte, sur France 2, vers midi et cédent, et de la présidente de l’as- Que peut répondre un évêque à la demi, aucun apôtre ne l’avait en- sociation Plein jour, Marie-Bri- concubine d’un prêtre quand elle core fait. gitte Pasquier, venue témoigner pose la question de la paternité Personne, avant lui, dans la tra- que les femmes ne font pas de l’enfant à naître ? Qu’aurait ré- dition romaine, n’avait osé, à une concurrence à Dieu quand elles pondu saint Pierre à Marie-Made- heure de grande écoute, soulever, partagent, jusqu’au lit, la vie des leine si elle lui avait souhaité «la en direct, la question de la sexua- curés. Il ne faudra pas oublier de chance de rencontrer l’amour» ? lité des serviteurs de Dieu. Per- rendre hommage à ces deux pion- Le Saint-Esprit inspirait cette sonne, avant lui, n’avait osé, en niers de la lutte contre l’hypocri- femme et Paul Amar eut l’intel- public, dans la foulée du « Jour du sie le jour où l’Eglise catholique ligence de rester neutre. Il fera un Seigneur », transgresser le tabou du XXIe siècle sortira de son bon pontife. LeMonde Job: WMQ1101--0035-0 WAS LMQ1101-35 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 10:10 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0725 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 / 35 LUNDI 10 JANVIER GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

23.45 Elena Ceaucescu, doctor 16.20 L’As des as aa DÉBATS THÉÂTRE Gérard Oury (Fr. - All., TÉLÉVISION ARTE horroris causa. [2/2]. Histoire 1982, 105 min). Cinétoile 15.10 Le Monde des idées. 0.00 Fabuleusement riches. 22.25 La Répétition ou l’Amour puni. 19.00 Nature. Les marées noires. Le salaire de la guerre. Odyssée 16.35 Cléopâtre aa TF 1 Thème : Le mystère Poutine. Pièce de Jean Anouilh. Mise en scène Joseph Mankiewicz (EU, 1963, 19.45 Arte info, Météo. Invités : Georges Mink ; 0.10 B.B. King. de Bernard Murat. Festival v.o., 235 min). Ciné Cinémas 1 Jean-Charles Szurek. LCI Le roi du blues. Paris Première 17.40 Melrose Place. 20.15 360o , le reportage GEO. 17.45 Hélas pour moi aa 18.30 Exclusif. Séismes : intervention immédiate. 21.00 Quel avenir pour 0.35 La Case de l’oncle Doc. Bruay, TÉLÉFILMS Jean-Luc Godard (Fr. - Sui., histoire d’un crime impuni. France 3 19.05 Le Bigdil. 20.45 La Femme de chambre le syndicalisme ? Forum Planète 1992, 85 min). Ciné Cinémas 3 20.00 Journal, Météo. du Titanic 21.50 L’Ecran témoin. 20.50 Les Rives du paradis. 18.05 Shadows aa Film. Bigas Luna %. SPORTS EN DIRECT Robin Davis. France 2 20.50 Toutes les femmes Cette année, j’arrête de fumer. RTBF 1 John Cassavetes (EU, 1960, 22.20 Court-circuit.. Gros lolos. N., v.o., 85 min). Cinétoile sont des déesses. 21.00 Pacte avec le diable. 22.30 Les Diables a 20.40 Football. Coupe d’Angleterre Bobby Roth. ?. France 3 Téléfilm. Marion Sarraut [1/2]. MAGAZINES (4e tour). Match aller : 18.40 Vers la joie aa Film. Ken Russell (v.o.). Ingmar Bergman (Suède, 1949, 22.30 Y a pas photo ! Liverpool - Blackburn. Canal + vert 21.00 L’Allée du roi. 0.15 Court-circuit. Scènes de lit. N., v.o., 100 min). Ciné Classics 0.00 Affaires non classées. [1 et 2/2] ?. 18.20 Nulle part ailleurs. 1.15 Voile. Coupe de l’America. Nina Companeez [2/2]. Histoire 1.40 TF 1 nuit, Météo. 0.45 Silent Tongue Invités : David Bailey, Taraf Eliminatoires des Challengers. 22.50 Traque acharnée. 19.30 Péril en la demeure aa Film. Sam Shepard (v.o.). de Haïdouks, Julian Barnes, Coupe Louis-Vuitton. Douglas . Jackson. %. M6 Michel Deville (France, 1984, 105 min) %. Cinétoile Christophe Lambert. Canal + Demi-finales. Paris Première 23.05 Engrenage fatal. FRANCE 2 M6 18.30 L’Invité de PLS. Valéry Turcey. LCI Richard Trevor. ?. France 3 20.30 Pépé le Moko aaa 21.05 La Route. Jean-Pierre Mocky MUSIQUE Julien Duvivier (France, 1936, 17.25 Cap des Pins. N., 95 min). Ciné Classics 18.30 Sliders, les mondes parallèles. et Juliette. Canal Jimmy COURTS MÉTRAGES 18.00 Friends. 19.20 Susan ! 22.30 Y a pas photo ! Les histoires 19.59 Soirée Séville. Muzzik 18.25 Nash Bridges. 19.54 Le Six Minutes, Météo. étonnantes et drôles des bébés. TF 1 20.05 Trois Vêpres, de Rachmaninov. Par 19.15 Qui est qui ? le Chœur Svetoslav Obretenov, dir. 22.20 Court-circuit. Gros lolos. G.Vikene. 20.10 Une nounou d’enfer. 22.30 Mots croisés. Tempête, marée noire, Scènes de lit. F. Ozon. Arte 20.00 Journal, Dakar, Météo. peux t-on éviter ou prévenir de Georgi Robev. Mezzo 20.40 Cinésix. nouvelles catastrophes ? Invités : 21.00 Don Giovanni. Par l’Orchestre 20.50 Les Rives du paradis. 20.55 Highlander Téléfilm. Robin Davis. Jean-Claude Gayssot, Philippe de du Ferrara Opera House de Rome, SÉRIES Film. Russell Mulcahy %. Villiers, Corinne Lepage, Michel dir. Claudio Abbado. Muzzik 22.30 Mots croisés. 22.50 Traque acharnée. Charasse, Denis Kessler. France 2 22.30 Sonate pour violon et piano 20.20 Happy Days. 0.05 Journal, Météo. Téléfilm. Douglas Jackson %. L’Amérique en musique. Série Club no 2, de Brahms. 0.30 Dakar : Le Bivouac. 0.30 Culture pub. DOCUMENTAIRES Avec Itzhak Perlman, violon ; 21.50 New York Police Blues. 0.55 Jazz 6. Le Cotton Club. Daniel Barenboïm, piano. Mezzo Trou noir (v.o.). Canal Jimmy FRANCE 3 20.00 Jazz sous influences [9/13]. Planète 22.40 Luciano Pavarotti à Hyde Park. 22.20 The PJ’s, les Stubbs. 20.15 360o , le reportage GEO. A Londres, le 30 juillet 1991. TMC He’s Gotta Have It (v.o.). Série Club 18.13 Comment ça va aujourd’hui ? Quand la nature se déchaîne. La stérilisation alimentaire. RADIO [1/4]. Arte 0.20 Quatuor à cordes 23.20 New York District. Un moment de gloire (v.o.). 13ème RUE 18.20 Question pour un champion. 21.15 Itinéraires sauvages. Chroniques « Américain », de Dvorak. de l’Afrique sauvage. Odyssée Par le Quatuor Prazak. Mezzo 23.40 Profiler. Voyeurisme. %. TSR 18.48 Un livre, un jour. FRANCE-CULTURE 22.05 Un siècle de science-fiction. 0.35 The Doors. 0.00 Affaires non classées. 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. La fin du monde. 13ème RUE A Londres, en 1968. Canal Jimmy [1 et 2/2]. La marque du diable. ?. TF 1 COLLECTION CHISTOPHE L. 20.05 Fa si la. 20.30 Décibels. 20.30 L’Empire du soleil aa 20.35 Tout le sport, Le Dakar. Les Bretons et leurs musiques. Steven Spielberg. 22.10 Multipistes. Avec Christian Bale, 21.00 Pacte avec le diable. John Malkovich (Etats-Unis, Téléfilm. Bobby Roth ?. 22.30 Surpris par la Nuit. 1987, 150 min). Ciné Cinémas 1 22.30 Météo, Soir 3. 0.00 Du jour au lendemain. 21.00 Palombella rossa aa 23.05 Engrenage fatal. Alain Bergala (Nul mieux que Godard). Nanni Moretti (Italie, 1989, Téléfilm. Richard Trevor ?. FRANCE-MUSIQUES ARTE RADIO CLASSIQUE CANAL JIMMY 90 min). Cinéfaz 0.35 La Case de l’oncle Doc. 22.30 Blade Runner aaa Bruay, histoire d’un crime impuni. 20.00 Concert. Donné le 9 décembre 1999, 20.15 Quand la nature 20.40 Le jeune Chopin à Varsovie 21.05 La Route Ridley Scott (Etats-Unis, 1.25 Nocturnales. version réalisateur, 1982, au Théâtre des Champs-Elysées, à se déchaîne L’un des grands mérites des émis- Pour son quinzième tour de roues, v.o., 110 min) ?. Ciné Cinémas 3 Paris, Aldo Ciccolini, piano : Œuvres CANAL + de Scarlatti, Schubert, Scriabine, Liszt. Pendant quatre jours, Arte diffuse sions thématiques de Radio Clas- « La Route » embarque un duo de 22.30 Fellini-Roma aaa 22.30 Jazz, suivez le thème. Federico Fellini (Italie, 1972, f En clair jusqu’à 20.40 un documentaire de vingt-six mi- sique est de parvenir à recréer, par choc : Jean-Pierre Mocky et Ju- 115 min). Cinéfaz 23.00 Le Conversatoire. nutes sur les catastrophes natu- le choix judicieux des œuvres, l’at- liette. Le cinéaste provocateur et 18.15 Flash infos. Invité : Gérard Fremy, pianiste. 22.35 Le Guet-apens aa 18.20 Nulle part ailleurs. relles et leur prévention, de facture mosphère musicale d’une époque, poète, agent trouble du septième Sam Peckinpah (Etats-Unis, 1972, 120 min). Canal Jimmy 20.30 Le Journal du cinéma. RADIO CLASSIQUE très anglo-saxonne. Des images l’univers d’un créateur, les mille fa- art, dialoguera avec la chanteuse, 0.00 Le Caporal épinglé aa 20.40 Les Couloirs du temps, d’une équipe de sauveteurs alle- cettes d’un interprète. Ici, des formée à l’école des pianos-bars et Jean Renoir (France, 1962, les visiteurs 2. 20.40 Le Jeune Chopin à Varsovie. N., 105 min). Ciné Classics Film. Jean-Marie Poiré &. Œuvres de Rossini, Chopin, Field, mands, dans les décombres de la œuvres de Rossini, Field, Weber, des cabarets. Ces deux adeptes du Weber, Hummel, Purcell, Paganini. 22.33 Tragédies minuscules. &. 1.25 Le Samouraï aa 22.35 Les Soirées. ville turque d’Izmit (lundi 10), pré- Hummel, etc., encadrent Frédéric franc-parler échangent des mots et Jean-Pierre Melville (France, 22.35 Ouvre les yeux Don Giovanni (ouverture), de Mozart, 1967, 100 min). Ciné Cinémas 1 cèdent celles des tsunamis japo- Chopin et sa Sonate no 1 ou encore des idées, en rupture avec les pro- Film. Alejandro Amenabar (v.o.). %. dir. K. Ancerl ; Variations sur "la ci nais, des faiseurs de pluie et, enfin, ses Variations sur « la ci darem la pos lénifiants de tant d’invités de 1.55 Courage, fuyons aa 0.35 Boxe hebdo. darem la mano" op. 2, de Chopin ; Yves Robert (France, 1979, 1.35 Football. Octuor op. 65, de Spohr, par l’Ensemble celles d’éruptions volcaniques. mano » opus 2. tant d’autres émissions. 95 min). Cinétoile Melos ; Œuvres de Chopin.

MARDI 11 JANVIER GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 19.05 Vatican. 23.00 Oratorio de Noël, 16.05 Blade Runner aaa TÉLÉVISION Pie XII et l’Holocauste. Odyssée cantates no 4, 5 et 6, de Bach. Ridley Scott (Etats-Unis, LA CINQUIÈME/ARTE 20.00 Gavarnie, Par le Concentus Musicus de Vienne version réalisateur, 1982, v.o., 21.00 Crimes contre l’humanité, payer 115 min) ?. Ciné Cinémas 3 14.30 La Cinquième rencontre... cirque de plaisir. Odyssée et le Tölzer Knabenchor, TF 1 sa dette cinquante ans après... dir. Nikolaus Harnoncourt. Mezzo 16.10 La Ballade Pitbulls, attention danger ! 20.15 360o , le reportage GEO. Invités : Agnès Lejbowicz, Rémi 23.00 Marciac Sweet 99. Elvin Jones. des sans-espoir aa 15.25 Magnum. 16.00 Bienvenue au grand magasin. Ourdan, Gilles Sainati, Eyal Sivan, Quand la nature se déchaîne. [2/4]. [1/4] Piercing interdit. Tsunami, la vague mortelle. Arte Avec John McLaughlin, guitare ; John Cassavetes (EU, 1961, 16.10 Pacific Blue. Yves Ternon. Forum Planète Jœy Defrancesco, orgue. Muzzik N., v.o., 100 min). Cinétoile 16.30 Alf. 22.00 Vivre la Chine... en France. 20.40 La Vie en face. Hillbrow Kids. 16.55 Sunset Beach. 16.55 Galilée : L’esprit des lois. Les enfants des rues 23.35 Chopin. Etude en fa majeur op. 25 16.55 Vers la joie aa 17.40 Melrose Place. Invités : Yang Din, Dong Qiang, no 3, par Gabriela Montero ; Etude en Ingmar Bergman (Suède, 1949, 17.10 Qu’est-ce qu’on mange ? Les pâtes. Jacqueline Costa-Lascoux, de Johannesburg. Arte la mineur op. no 4, par Katia Skanavi N., v.o., 100 min). Ciné Classics 18.30 Exclusif. 17.30 100 % question. Viviane Phi, Ke Wen, 21.00 Inde, la saga des Nehru. [1/4]. et Etude en mi mineur op. 25 no 5, 19.05 Le Bigdil. Hsiung Ping Ming. Forum Planète 17.55 Côté Cinquième : La lutte pour l’indépendance. Histoire par Alexeï Sultanov. RTBF 1 20.00 Journal, Météo. 23.00 Mille ans d’économie. C’est bien, c’est mâle. 21.25 Les Chefs-d’œuvre 20.50 Jack aa Invités : Philippe Barbet, Joël Cornette, 18.25 Le Monarque des papillons. et leurs Secrets. [2/6]. TÉLÉFILMS Film. Francis Ford Coppola &. Jean-Michel Gaillard, Bernard Maris, 18.56 C’est quoi la France ? Stephen Pierce. Forum Planète La foi et la matière. Odyssée 22.55 Le Droit de savoir. 19.00 Archimède. 21.55 Roger Caillois. [3/8]. Histoire 18.15 L’Allée du roi. Enquête sur le marché des ados : Nina Companeez [1/2]. Histoire des clients de marque. 19.45 Arte info, Météo. MAGAZINES 22.00 Les Kamikazes de l’Islam. Odyssée 21.45 J’aime pas qu’on m’aime. 0.15 Les Rendez-vous de l’entreprise. 20.15 Tsunami, la vague mortelle. 22.10 Thema. Melvin Van Peebles. Stéphane Kurc. Festival 0.40 TF 1 nuit, Météo. 20.40 La Vie en face. Hillbrow Kids. 14.30 La Cinquième rencontre... Carte blanche à un cinéaste noir. Arte Justice, société : Pitbulls, 22.20 Abus de pouvoir. 1.00 Reportages. Coup de foudre. Les enfants des rues de Johannesburg. attention danger ! La Cinquième 22.25 Jazz sous influences. Brian Trenchard-Smith. RTL 9 22.10 Thema. Melvin Van Peebles. [9/13]. Afrique mythique. Planète Carte blanche à un cinéaste noir. 15.50 Saga-Cités. J’y suis, j’y vote. France 3 22.50 L’Homme au double visage. FRANCE 2 22.30 Danger réel. Claude Guillemot. %. M6 22.15 Classé X. 17.00 Les Lumières du music-hall. L’enfer du feu. 13ème RUE 23.10 Sweet Sweetback’s Patachou. Léo Ferré. Paris Première 23.15 Le Quatrième Roi. 14.55 Le Renard. 23.30 Bob Marley & The Wailers. Baadasssss Song aa 17.55 Côté cinquième : Stefano Reali. Festival 16.00 Tiercé. Film. Melvin Van Peebles (v.o.). Carribean Nights. Canal Jimmy 16.10 La Chance aux chansons. 0.45 L’homme qui court. c’est bien, c’est mâle. 0.00 Angleterre, mon Angleterre. 23.45 Histoires secrètes de la Deuxième Tony Palmer. Muzzik 16.55 Des chiffres et des lettres. 1.15 Les Cavaliers de l’Apocalypse. Marée noire, les hommes de la mer. Téléfilm. Martin Gies. Invités : Bruno Rebel ; guerre mondiale. [10/26]. 17.50 Sylvia Scarlett aa 17.20 Un livre, des livres. Edouard Berle. La Cinquième La poche des Ardennes. Histoire COURTS MÉTRAGES George Cukor. Avec Cary Grant, 17.25 Cap des Pins. 18.20 Nulle part ailleurs. 23.50 Le Tour de France des métiers. Fer Katharine Hepburn (EU, 1935, N., 18.00 Friends. M6 en Nivernais v.o., 100 min). Cinétoile Invités : Mélanie Thierry, 113, 0.05 Libre court. Les Petits Souliers. Olivier 18.25 Nash Bridges. John Lasseter, Alfredo Arias. Canal + Ocre en Puisaye. Odyssée Nakache et Eric Tolédano. France 3 18.00 L’Empire du soleil aa 13.30 D’amour et de courage. 19.15 Qui est qui ? Téléfilm. H. Gordon Boos. 19.00 Archimède. Voir : Mixotrophie. 0.40 Hitler-Staline, liaisons Steven Spielberg (Etats-Unis, 1987, v.o., 150 min). Ciné Cinémas 3 20.00 Journal, Dakar, Météo. 15.10 Models Inc. Pourquoi : Chiralité. Expérience : dangereuses. [2/3]. SÉRIES Anti-hydrogène. Brève : Trouver Pacte avec le diable. Histoire 18.15 La Minute de vérité aa 20.50 Pirates a 16.00 M comme musique. la rouge. Sciences animées : E=mc2. 18.00 Friends. Jean Delannoy (France, 1952, Film. Roman Polanski. 17.40 Les Bédés de M 6. Application : Cartographie. Arte SPORTS EN DIRECT Celui qui a du jus. France 2 N., 90 min). TV 5 22.55 Un livre, des livres. 18.30 Sliders, les mondes parallèles. 19.30 Rive droite, 19.30 et 0.45 Mission impossible. 18.35 Le Caporal épinglé aa 23.00 Alors, heureux ? 19.20 Susan ! J’ai peur de la foule. Episode pilote. Jean Renoir (France, 1962, rive gauche. Paris Première 15.00 Combiné nordique. J’élève mon enfant seule. Victime 19.54 Le Six Minutes, Météo. Complot à Santa Costa. Série Club N., 105 min). Ciné Classics 20.50 Fréquenstar. Patrick Bruel. M6 Coupe du monde. de la rumeur. J’aime le sexe. 20.10 Une nounou d’enfer. Epreuve de saut à skis. Eurosport 18.55 Allemagne, années 90 21.05 Temps présent. 19.30 Hercule Poirot. 0.35 Journal, Météo, Dakar. 20.40 E = M 6 découverte. [2/2]. Le crime du golf. TMC La Dernière Bataille 17.30 Hockey sur glace. Ligue européenne neuf zéro aa 20.50 Fréquenstar. Patrick Bruel. du cheval suisse. TV 5 (Demi-finale, Match retour) : 20.00 Les jumelles s’en mêlent. Jean-Luc Godard (France, 1991, 22.50 L’Homme au double visage. Bratislava - Lugano. Pathé Sport Ma meilleure amie. Canal J 60 min) &. Ciné Cinémas 1 FRANCE 3 Téléfilm. Claude Guillemot %. 22.55 Le Droit de savoir. 0.30 Capital. Business en famille. Enquête sur le marché des ados : 18.30 Football. 20.20 Happy Days. 20.30 Capitaine téméraire aa 14.40 Longarm, shérif fédéral. e Raoul Walsh (Etats-Unis, 1952, des clients de marque. TF 1 Championnat de D 1 (21 journée) : La colère de Joanie. Série Club Téléfilm. Virgil W. Vogel. Metz - Bordeaux. Canal + vert 105 min). Ciné Cinémas 1 23.00 Alors, heureux ? 20.45 Le Caméléon. A la recherche 15.50 Saga-Cités. J’y suis, j’y vote. RADIO J’ai peur de la foule. J’élève mon enfant 20.30 Football. Tournoi international du passé. SL-27. Série Club 20.30 Ratboy aa Sondra Locke (Etats-Unis, 16.15 Les Zinzins de l’espace. seule. Victime de la rumeur. de Maspalomas. Rosenborg BK - 21.00 Maximum Bob. J’aime le sexe. France 2 Croatie Zagreb. Eurosport 1986, 110 min). Cinéstar 1 16.35 Les Minikeums. FRANCE-CULTURE Episode pilote. Canal Jimmy 17.40 La Piste du Dakar. 23.10 Comment ça va ? 20.45 Football. 21.40 Ally McBeal. e 18.13 Comment ça va aujourd’hui ? 20.30 Accord parfait. Le Messie, de Dossier : L’oreille cassée. Championnat de D 1 (21 journée) : Civil Wars (v.o.). Téva Régime crétois. Paris-SG - Lyon. Canal + Le syndrome de Raynaud. Haendel, version cinématographique ; Comment ça marche ? France 3 21.55 That 70’s Show. 18.20 Question pour un champion. Générations 2000. Invités : Natalie Une soirée inoubliable. Canal Jimmy 18.46 Un livre, un jour. Dessay ; Hélène Grimaud ; Jérôme 0.30 Capital. Business en famille. M6 MUSIQUE Pernoo ; Anne Bylsma. 22.20 Friends. Celui qui 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. s’énervait (v.o.). Canal Jimmy 21.30 Fiction 30. DOCUMENTAIRES 21.00 Rachmaninov Centenary Concert. 20.05 Fa si la. L’Invention du monde, d’Olivier Rolin. 22.25 Frasier. Brisons la glace. Série Club Lors du festival des Proms de la BBC. 20.35 Tout le sport, Le Dakar. 22.10 Multipistes. 17.40 Le Rêve américain. [5/5]. Odyssée Œuvre de Rachmaninov. 22.30 Sex and the City. 21.00 Les Princesses du cirque 3. Par le London Symphony Orchestra et Abstinences (v.o.). Téva 18.25 Le Monde des animaux. le Chœur 22.35 Météo, Soir 3. FRANCE-MUSIQUES Le Monarque du London Symphony Orchestra, 22.45 The Practice. 23.10 Comment ça va ? Juge et juré (v.o.). Série Club des papillons. La Cinquième dir. André Previn. Muzzik Dossier : L’oreille cassée. 20.00 Un mardi idéal. 22.45 Profit. Chinese Box. Canal Jimmy 18.55 L’Histoire des grands ballets. 21.20 Ma patrie, de Smetana. Régime crétois. Comment ça marche ? Invités : Jean-Guihen Queyras, [2/20]. Casse-noisette. Mezzo Lors du Festival Printemps 23.25 New York District. 0.05 Libre court. Les Petits Souliers. violoncelliste ; Laurent Korcia, Coup de foudre (v.o.). 13ème RUE violoniste ; Jean-Efflam Bavouzet 19.05 Des hamburgers de Prague en 1990. Par l’Orchestre 0.25 Le Magazine olympique. philharmonique tchèque, 0.15 La Planète des singes. et Manuel Rocheman, pianistes. au Zimbabwe. Planète dir. Rafael Kubelik. Mezzo La déception. 13ème RUE 22.30 Jazz, suivez le thème. CANAL + 23.00 Le Conversatoire. 20.50 Jack aa 15.15 Jamel Show. 0.00 Tapage nocturne. Francis Ford Coppola. La musique des films de Jacques Tati. Avec Robin Williams, 16.15 Ouvre les yeux Diane Lane (Etats-Unis, 1996, Film. Alejandro Amenabar %. 125 min) &. TF 1 f En clair jusqu’à 20.45 RADIO CLASSIQUE 21.00 Tess aa 18.15 Flash infos. 20.15 Les Soirées. Danses et Airs antiques LA CINQUIÈME FRANCE-CULTURE CINÉ CLASSICS Roman Polanski (Fr. - GB, 1979, 18.20 Nulle part ailleurs. suite no 3, de Respighi, v.o., 165 min). Ciné Cinémas 3 20.15 Football. D 1 : PSG - Lyon. dir. Herbert von Karajan. 8.10 L’Echo du siècle 21.30 L’Invention du monde 16.55 Vers la joie aa 22.30 Europa aa 20.45 Coup d’envoi. 20.40 Simon Rattle et l’Orchestre Cette encyclopédie illustrée de la Que s’est-il passé sur Terre, le Tout au long de ce film d’Ingmar Lars von Trier (Fr. - Dan, 1991, 22.50 Flubber philharmonique de Birmingham. radio et de la télévision corres- 21 mars 1989, pour l’équinoxe de Bergman, distribué en France seu- v.o., 105 min). Paris Première Film. Les Mayfield (v.o.) &. 22.15 Les Soirées... (suite). Œuvres 0.20 Football. D 1 : Metz - Bordeaux. pond au pari gagné de l’adaptation printemps ? Olivier Rolin a dé- lement en 1974 et jamais présenté 23.10 Sweet Sweetback’s de Beethoven, Brahms, Zemlinsky. Baadasssss Song aa au petit écran du très complet pouillé près de 500 quotidiens en à la télévision, la musique est pré- Melvin Van Peebles (EU, 1971, L’Echo du siècle, dictionnaire histo- 31 langues pour écrire L’Invention sente, symbole de réconciliation v.o., 95 min). Arte SIGNIFICATION DES SYMBOLES rique de l’audiovisuel en France, du monde (Seuil), énumération avec la vie. Il débute d’ailleurs par 23.35 Pépé le Moko aaa Les codes du CSA Les cotes des films Julien Duvivier (France, 1936, publié l’an dernier sous la direc- poétique et fantaisiste de l’activité une répétition d’une symphonie de N., 90 min). Ciné Classics & Tous publics a On peut voir tion de Jean-Noël Jeanneney. Avec humaine en une journée. Une di- Beethoven : le violoniste Stig % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer 23.45 1900 aaa ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’œuvre ou classique une vedette : la télévision, le zaine de chapitres sont lus par des Eriksson, appelé au téléphone, ap- Bernardo Bertolucci (Italie, 1976, 300 min). Cinétoile ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + XXesiècle ayant été celui de la comédiens (du mardi 11 janvier au prend que son épouse, Marta, ! Public adulte DD Dernière diffusion communication et de la télé- vendredi 21 et mardi 25 et mercre- vient de mourir dans l’explosion 0.00 Cléopâtre aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Joseph L. Mankiewicz (EU, 1963, # communication. di 26). d’un appareil de chauffage. 215 min). Ciné Cinémas 2 Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ1101--0036-0 WAS LMQ1101-36 Op.: XX Rev.: 10-01-00 T.: 11:06 S.: 111,06-Cmp.:10,15, Base : LMQPAG 26Fap: 100 No: 0726 Lcp: 700 CMYK

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MARDI 11 JANVIER 2000 Dans le ventre de la baleine L’action des patrons routiers contre les 35 heures par Pierre Georges provoque d’importantes difficultés aux frontières MARÉE NOIRE, tempête, et Clinton et à sa ministre de la jus- maintenant listériose. La vie tice, Janet Reno. Et une commis- POUR PROTESTER contre le poser. » Aux arguments des syndi- dans le Valenciennois et dans péenne qui ignore les 35 heures ou les continue. Rien que de bonnes sion du Congrès a lancé, vendre- projet de décret sur les 35 heures cats des salariés, Georges Gallix ré- l’Avesnois, à l’est du département. temps de repos réglementaires, leurs nouvelles ! Ce que l’on doit ap- di, une injonction judiciaire pour présenté, vendredi 8 janvier, par le pond : « Il faut rentrer dans une En revanche, la circulation était coûts sont très bas, commente un peler la loi des séries probable- empêcher le retour à Cuba du ministre des transports (Le Monde polémique alors qu’on défend aussi le normale sur le littoral, à Calais, conducteur français. Ils exploitent un ment et qui n’est pas autre chose petit Elian, aussi longtemps que des 9-10 janvier), plusieurs syndi- casse-croûte de nos employés. » En Dunkerque et Boulogne. Une seule vide juridique et on ne peut pas leur que l’actualité, rupture de coque son cas n’aura pas été examiné cats de transporteurs routiers ont milieu de matinée, peu de camions intervention, organisée par l’Unos- reprocher grand-chose », conclut-il, ici, des éléments là, de la chaîne par la justice de Floride. «La appelé leurs membres à bloquer les en provenance d’Allemagne sont tra était prévue dans la matinée à lui qui garde un mauvais souvenir du froid encore. mère du garçon est morte en ten- frontières : la Fédération nationale venus s’agglutiner sur le barrage fil- Calais. Les responsables de la direc- de récents contrôles de disques. Rupture de raison enfin à pro- tant d’amener son fils à la liberté du transport routier (FNTR), la Fé- trant. Les autorités allemandes tion de l’équipement s’attendaient b A la frontière italienne (inté- pos de cet enfant cubain, Elian aux Etats-Unis. Nous lui devons de dération des entreprises de trans- avaient mis en place dans la petite cependant à de gros problèmes de rim) : tandis que le tunnel du Fréjus Gonzalez six ans, repêché, le faire en sorte qu’Elian puisse aller port et logistique de France (TLF), ville de Kehl, située de l’autre côté circulation dans l’agglomération lil- était bloqué aux premières heures, 25 novembre, sur une chambre à en justice et exercer ses droits », a et l’Unostra. Lundi matin, la circula- du port de l’Europe, un dispositif loise dans la mesure où le poste en Savoie, près d’une centaine de air en mer de Floride, sauvé des déclaré le très conservateur Dan tion était pénalisée sur les princi- avertissant les camionneurs que frontière de Baisieux était fermé semi-remorques ont commencé, eaux et non point tout à fait des Burton, président de cette paux points de passage vers la Bel- l’accès au territoire français était dans les deux sens. peu avant 9 heures, à bloquer le hommes. Car voici que ce petit commission. gique, l’Allemagne, l’Italie et bloqué. Un camion flambant neuf b A la frontière espagnole : là péage de l’autoroute A 8 à La Tur- Jonas séjourne désormais dans Voilà très précisément où l’on l’Espagne. Nos correspondants immatriculé en Pologne tentait en où passent jusqu’à 8 800 camions bie (Alpes-Maritimes). Ces patrons le ventre de la baleine politique, en est, et l’enfant est cité à Pierre Cherruau à Lille, Marcel vain de passer quand même. « C’est dans les deux sens, les jours de routiers, pour la plupart, appar- otage d’un combat qui le dé- comparaître le 10 février. Absur- Scotto à Strasbourg, et Michel Gari- cette société qui propose des prix de pointe, le trafic était nul lundi à tiennent à la FNTR. « Nous reste- passe nettement, symbole même dité totale. Elle a bon dos, la li- coix, à Bayonne, nous ont dressé le fret moitié moins cher que ceux que 8 h 30. À Biriatou, en Pays basque, rons là le temps que notre gouverne- d’un affrontement entre tous berté. Elle a bon dos, qui véhi- tableau suivant. je pratique », commente le patron sur l’autoroute A 63, des poids ment réagisse, expliquait, ceux qui veulent faire le bonheur cule partout, au village b A la frontière allemande : d’une PME. lourds d’entreprises françaises oc- déterminé, Roger Capeletti, pré- diplomatique des enfants par ce- planétaire, l’image d’un enfant « C’est un petit coup de semonce, b A la frontière belge : dans le cupent la montée du col de Courlé- sident de la FNTR Alpes-Maritimes, lui des nations. rieur, jouant avec ses cousins, gentil, sympa, mais si on n’est pas en- Nord-Pas-de-Calais, des centaines cou qui suit le péage. Des escadrons nous pratiquons des barrages fil- Il faut sauver l’enfant Elian voyez comme il aime la liberté et tendu, là, on va montrer à l’Europe de camions se sont mis en place aux de gendarmes mobiles veillent, le trants afin de laisser passer les auto- Gonzales, soldat d’une guérilla comme l’air de la liberté lui va ce que les transporteurs français sont principaux axes autoroutiers du camion-grue prêt à intervenir. «Le mobilistes. Nous ne sommes pas là américano-cubaine ! Sa mère bien au teint et au sourire. Ou capables de faire. » Georges Gallix, Nord de l’Europe, sur l’A 22 (Lille- pavillon français est en danger, 30 % pour les gêner mais pour défendre s’est noyée au large des côtes de l’image d’un enfant sauvé et des président régional de l’Unostra, fait Gand) à Neuville-en-Ferrain et sur de plus sur le prix du gazole en un an, notre beefsteak. » Le transport rou- Floride, dans le naufrage d’un mers et du régime cubain et partie de la trentaine de patrons l’A 27 (Lille-Tournai) à Baisieux, dès la masse salariale en hausse d’un tier va prendre en France le même esquif qui a provoqué la mort qu’on emmènera à Disneyworld routiers bloquant le pont de l’Eu- 21 h 30. Il s’agissait pour eux d’in- quart avec les 35 heures, c’est l’arrêt chemin que la marine marchante d’une dizaine de personnes où il fera, l’orphelin politique, rope à Strasbourg. Tout aussi déter- tervenir avant 22 heures, moment de mort du transport routier français dont le pavillon a disparu, estime fuyant le régime castriste. Son l’attraction parmi les attractions. miné, Michel Chalot, représentant où les poids lourds européens et la portière ouverte aux camions Roger Capeletti : « Comment rester père vit toujours à Cuba, un bon Ou encore celle d’un bambin départemental de la FNTR, ex- peuvent entrer sur les autoroutes étrangers », résume Philippe La- compétitifs quand nos concurrents père clame toute l’île, qui ré- submergé de cadeaux par la plique « qu’il y a tout ce qu’il faut françaises. Sur l’A 22, le barrage pègue, délégué local de la FNTR. européens ne sont pas soumis aux clame avec lui le retour de l’en- communauté cubaine de Miami, dans les bahuts pour tenir le temps n’était bloquant que dans le sens Plusieurs patrons routiers ins- mêmes contraintes, d’où la très fant. prête à se coucher en travers des qu’il faudra. » D’entrée de jeu, le nord-sud. Les autorités belges ont pectent sous toutes leurs soudures grande difficulté pour mettre en Toute l’histoire a été racontée, pistes pour s’opposer au départ patron alsacien affirme que son or- très vite interdit l’autoroute, à partir deux camions Mercedes bleu et place les 35 heures quand on fait la semaine dernière, dans ce de l’enfant-symbole. ganisation n’est pas contre la réduc- de Mouscron, pour permettre aux jaune de l’entreprise allemande presque le double ? » journal, les négociations améri- Admirable souci d’adultes. On tion du temps de travail. « Mais voi- poids lourds de faire demi-tour. Willi Betz. L’un des chauffeurs, pas- cano-cubaines, les mobilisations imagine l’audience, si audience il là, le marché européen est ouvert et Lundi matin, plusieurs autres bar- seport bulgare à la main, résigné, Avec nos correspondants ici et là, à Miami, chez les exilés doit y avoir un jour, devant les nos concurrents ne sont pas tenus aux rages, mobilisant quelques dizaines n’ose pas descendre de son tracteur. à Lille, Strasbourg, Bayonne cubains, comme à La Havane, la juges ou une commission du règles que M. Gayssot veut nous im- de véhicules, étaient aussi en place « Avec du personnel hors union euro- et Nice décision enfin des autorités amé- Congrès. Alors, mon petit, parle ricaines, conformément à la loi sans peur ! Qui préfères-tu ? Ton et au droit international, de res- père ou la liberté ? Cuba ou la tituer le fils à son père. Floride ? Vivre comme ta mère Une rupture dans la chaîne de conservation par le froid Mais, voilà, l’enfant est deve- l’aurait voulu ou comme ton nu une cause, un symbole, père le désire ? Tu es libre de dé- presque un otage dans la lutte cider. De toute la liberté orphe- pourrait expliquer l’actuelle épidémie de listériose qui oppose le Congrès américain line de tes six ans sous in- à majorité républicaine à Bill fluence ! PLUSIEURS ÉLÉMENTS nou- 100 germes par gramme, et ce pour la volonté de cacher un quelconque qués par la firme sarthoise. Trois des veaux permettent aujourd’hui de la quasi-totalité des produits alimen- risque », a déclaré, dimanche 9 jan- six personnes atteintes ont notam- mieux comprendre l’origine de l’épi- taires (légumes, poissons fumés, vier, Alain Prédo, le président de la ment indiqué, lors de l’enquête épi- démie de listériose à l’origine, ces viandes hachées, charcuteries, etc.) à société lors d’une conférence de démiologique, avoir acheté les char- DÉPÊCHES dernières semaines, de deux décès. l’exception des fromages au lait cru, presse organisée au siège du groupe cuteries suspectes dans des a TRANSPORTS : la desserte de Vénissieux par les bus des Trans- L’enquête diligentée par les services pour lesquels aucune trace de Liste- Paul Prédault à Gonesse (Val-d’Oise). établissements de la chaîne Super-U. ports en commun de Lyon (TCL) restait limitée, lundi 10 janvier au du ministère de l’agriculture dès le ria monocytogenes n’est tolérée dès la Selon lui, les résultats parvenus le D’autre part, les résultats des en- matin, après les incidents qui y sont survenus dans le quartier de la Dar- 4 janvier a permis de fournir un cer- production. Ces données résultent 8 novembre faisaient état sur quêtes effectuées sur 22 des naise dans la soirée du samedi 8 janvier. Quatre conducteurs de bus tain nombre d’informations permet- d’un avis établi en 1992 par le Comité l’échantillon positif d’une présence 50 échantillons conservés par la so- avaient été agressés, dont trois avaient été légèrement blessés, entre tant de mieux situer la chronologie supérieur d’hygiène publique de de germe dont la proportion était in- ciété Coudray pour la période incri- 18 heures et 19 heures. Des groupes de jeunes avaient brisé par des jets des événements. France. férieure à 10 germes par gramme, la minée se sont d’ores et déjà révélés de pierre les vitres et pare-brise de sept bus. Les conducteurs de bus des Comme l’indiquait Ouest-France négatifs. « Aujourd’hui, on suppose six lignes concernées avaient décidé dès samedi soir de suspendre le tra- Dimanche du 9 janvier, il est établi que le produit était faiblement conta- fic des bus desservant les cités de la Darnaise et des Minguettes. Selon que, dans le cadre de sa politique La justice n’avait pas été saisie en 1992 miné quand il est sorti de l’entreprise Yves Gelibert, secrétaire général du syndicat CGT des TCL, ces « événe- d’assurance-qualité mise en œuvre et qu’il y a eu ensuite une rupture de la ments liés à la fin du ramadan étaient prévisibles et auraient pu être évités ». depuis 1993, la société Coudray, fi- Tenue pour être directement ou non à l’origine d’une épidémie na- chaîne du froid dans le circuit de logis- a MEURTRES : les règlements de comptes se poursuivent dans le mi- liale sarthoise du groupe Paul Pré- tionale de listériose qui avait, en 1992, touché 279 personnes dans tique et de distribution », indique-t-on lieu des machines à sous, avec deux meurtres en deux jours. Samedi dault, avait, le 16 septembre 1999, fait 53 départements et provoqué 63 décès et 22 avortements, la société auprès du ministère de l’agriculture. 8 janvier, Marc Monge, plusieurs fois condamné et considéré comme le effectuer, par un opérateur extérieur, Coudray n’a jamais fait l’objet de poursuites judiciaires. « Lors de Les travaux actuellement conduits « parrain » du Vaucluse, a été tué de six balles, alors qu’il circulait en voi- des prélèvements bactériologiques cette épidémie, de très nombreux produits alimentaires avaient été sus- par la direction générale de la ture à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Dimanche 9 janvier, Roger Spanu, sur six échantillons de produits ali- pectés ainsi que, pour la première fois, des produits de charcuterie éma- consommation, de la concurrence et dit « Roger lunettes » ou « le Grand Roger » a été tué à Marseille. mentaires identifiés, de manière gé- nant de sept entreprises dont la nôtre, a déclaré au Monde Alain Prédo, de la répression des fraudes, ainsi L’homme, considéré comme un des chefs de file du milieu marseillais, nérique, comme des « pâtés ». L’un PDG et actionnaire majoritaire du groupe Paul Prédault, dont Cou- que par les services de l’Institut de sortait d’un restaurant lorsque deux hommes ont tiré sur lui à dix re- de ces échantillons s’est révélé positif dray est la filiale sarthoise. De notre point de vue il n’y avait aucun veille sanitaire, pourraient, sur ce prises. vis-à-vis de la présence de Listeria fondement scientifique permettant d’engager contre nous une action en point, permettre d’apporter de nou- a IMMIGRATION : 55 ressortissants turcs en situation irrégulière ont monocytogenes. Les conclusions de justice. » En publiant, en 1993, les résultats de leur enquête, les épidé- veaux éléments. été interpellés, samedi 8 avril, à l’arrière d’un poids lourd, tombé en l’analyse étaient : « Faible présence, miologistes du Réseau national de santé publique n’avaient pas cité Plus généralement, la question est panne à Saint-André-d’Hébertot, sur l’autoroute A 13 (Paris-Caen). Les suite à un enrichissement ». En le nom du fabricant qu’ils tenaient, au vu des données dont ils dispo- d’ores et déjà ouvertement posée de 30 adultes et 25 enfants, dont un bébé de neuf mois, voyageaient depuis d’autres termes, en dépit des condi- saient, pour être à l’origine de la contamination. savoir s’il convient, pour des raisons environ 14 heures à destination de l’Angleterre. Le conducteur grec du tions de mise en culture qui sanitaires, d’aligner l’ensemble des camion et son accompagnateur anglais ont été placés en garde à vue. cherchent à favoriser sa croissance et produits de l’agroalimentaire sur les sa multiplication, la bactérie patho- La situation se complique du fait DLC des produits concernés étant normes fixées pour les fromages lai- Tirage du Monde daté dimanche 9 lundi 10 janvier 2000 : 611 062 exemplaires. 13 gène n’avait alors été retrouvée qu’à que ce seuil ne s’applique pas direc- d’autre part dépassée depuis quinze tiers au lait cru. de très faibles concentrations, et ce tement dès la fabrication des pro- jours à trois semaines. Les autorités dans un seul lot. La société Coudray duits alimentaires, mais seulement sanitaires confient aujourd’hui que Jean-Yves Nau avait été informée de ce résultat le lors de leur présence dans les circuits tous les éléments administratifs dis- 8 novembre 1999 et n’avait pas alors de distribution. De ce fait, les pou- ponibles confirment que la société jugé nécessaire de transmettre cette voirs publics laissent aux fabricants Coudray a, ces dernières années, information aux services vétérinaires la possibilité d’extrapoler, à partir des pleinement respecté les dispositions compétents. résultats obtenus via les procédures réglementaires en vigueur. Cette d’autocontrôle, le risque auquel firme faisait notamment effectuer SITUATION COMPLIQUÉE pourraient être ultérieurement expo- 20 contrôles « Listeria » par jour sur Doit-on en conclure qu’elle est, de sés les consommateurs. Ce calcul les 20 tonnes de charcuterie qu’elle ce fait, en infraction ? En l’état actuel d’extrapolation doit en outre inté- produisait quotidiennement. ACTIVE:LMQPUB:PUBQUO03-0004 de la réglementation, la question ne grer la notion de « date limite de Dans ces conditions, le ministère does not exist permet pas de fournir de réponse consommation » (DLC), que les de l’agriculture se demande si la simple. A la direction générale de grandes chaînes de distribution sou- cause de l’épidémie actuelle n’est pas l’alimentation du ministère de l’agri- haitent voir fixée le plus loin pos- à rechercher plutôt du côté des dis- culture, on précise que, compte tenu sible. En d’autres termes, plus la DLC tributeurs. Les cas de listériose pour- du caractère ubiquitaire du germe est éloignée, plus la norme initiale raient ainsi résulter d’une rupture responsable de la listériose, la limite doit être sévère. dans la chaîne de conservation par le maximale autorisée est de « A aucun moment Coudray n’a eu froid des produits alimentaires fabri- Kosovo Enquête sur les écoles Les enfants albanais, exclus avant la guerre du système scolaire officiel, entièrement serbe, vivent leur première vraie rentrée des classes. Cependant la cohabitation entre 0123 élèves serbes et albanais s’avère périlleuse et dissout le rêve d’un Kosovo multiethnique Dès demain dans Le Monde daté12 LeMonde Job: WDE0200--0001-0 WAS MDE0200-1 Op.: XX Rev.: 08-01-00 T.: 10:49 S.: 111,06-Cmp.:10,08, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0072 Lcp: 700 CMYK

MARDI 11 JANVIER 2000

FOCUS HISTOIRE LES RENDEZ-VOUS DE L’EMPLOI Un écart croissant Une ère nouvelle s’ouvre pour A la fin du XIXe siècle, les fabricants ET DU MANAGEMENT la Turquie avec sa candidature de colorants suisses et allemands b La pénurie en informaticiens persiste à l’Union développent leurs activités pour au-delà de l’an 2000. Les télécoms et Internet européenne. détrôner les produits entraînent des recrutements massifs 2000 2002 Candidats Postes Pour Ishak Alaton, de teinture (page VIII) président du traditionnels et b La Belgique s’arme d’un « plan Rosetta » pour combattre le chômage groupe Alarko, occuper l’essentiel des jeunes (page IX) ANNONCES CLASSÉES le rôle des milieux des marchés b 600 milliards de dollars Le poids de l’externalisation De la page XI d’affaires est primordial de la planète au niveau mondial. La démarche se généralise dans les entreprises à la page XXVIII (page VI) (page VI) anglo-saxonnes. La France et l’Allemagne restent à la traîne (page X)

En un an, la devise s’est dépréciée face L’euro, monnaie trébuchante au dollar. Et les entreprises comme les consommateurs négligent cette unité mais toujours pas sonnante d’échange virtuelle

lors, euro ? » Dans les collective des valeurs mobilières a C’est oublier que l’essentiel des Un anniversaire sans éclat jours qui ont suivi la également tiré profit de ce nouvel échanges de l’Europe se fait désor- naissance de la monnaie environnement monétaire. mais intra-muros et que l’effet de A Parallèlement, en même temps dopage d’une devise affaiblie s’en unique européenne, le Depuis sa création, la monnaie unique a chuté de 19% face au billet vert. 4 janvier 1999, la formule faisait flo- qu’elle favorisait, via fusions et re- trouve nécessairement amoindri. rès. Le rival supposé du dollar s’af- groupements, la mutation de l’ap- De plus, si la morosité de la mon- firmait, d’emblée, comme une de- pareil productif européen, l’intro- naie unique européenne doit beau- EURO CONTRE DOLLAR duction de l’euro a obligé les onze coup à la vigueur de l’économie 4 JANV. vise forte qui ne devait faire que des LANCEMENT « heureux ». Le grand public avait pays membres à renforcer la coordi- américaine qui rejaillit nécessaire- DE L'EURO 1,03 même manifesté un intérêt certain nation de leurs politiques écono- ment sur le billet vert, il reste que À 1,17 $ 11 MARS 4 NOV. le 7 janvier DÉMISSION DU MINISTRE LA BCE* RELÈVE D'UN pour cet étrange animal monétaire miques, voire à corriger les éven- l’important déficit de la zone euro, ALLEMAND DES FINANCES DEMI-POINT SON TAUX tuels dérapages susceptibles de en termes de sorties de capitaux, OSKAR LAFONTAINE dont il ne pourrait réellement flatter DIRECTEUR À 3 % déstabiliser la position extérieure de par rapport aux entrées (plus de 1,20 15 JUILLET l’échine que trois ans plus tard, LA BCE* LAISSE 3 DÉC. 8 AVRIL lorsque pièces et billets marqués la monnaie commune. D’où la ré- 150 milliards d’euros) contribue à ENTREVOIR UNE L'EURO LA BCE* ABAISSE cente passe d’armes entre certains l’affaiblissement. HAUSSE DES TAUX PASSE POUR aux armes de l’euro figureraient en SON TAUX 1,15 LA PREMIÈRE FOIS membres du directoire de la BCE et Ce déficit résulte en partie des DIRECTEUR D'UN bonne place dans leur gousset. EN DESSOUS DEMI-POINT À 2,5 % Douze mois après, le bilan est très le gouvernement allemand sur le transferts financiers effectués vers DE 1 DOLLAR 1,10 mitigé et il faut reconnaître aux res- laxisme supposé de ce dernier qui des pays extérieurs à l’Euroland, à ponsables monétaires et politiques expliquerait en partie la longue glis- commencer par le Royaume-Uni, de l’Euroland un art consommé de sade de l’euro face au dollar. laquelle a réussi à bloquer, lors du 1,05 la rhétorique pour affirmer, à l’ins- Avec une chute de près de 19 % en sommet d’Helsinki, la nécessaire tar de Christian Sautter, que l’euro un an, l’euro a, par moments, été ra- harmonisation fiscale européenne. 1,00 est décidément « un beau bébé », ou mené à la parité parfaite face à la Une nouvelle preuve que les pro- janv. fév. mars avr. mai juin juil. août sept. oct. nov. déc. janv. encore « qu’il possède un potentiel devise américaine. « C’est excellent, blèmes de l’euro et de l’Europe 1999 2000 important de réappréciation », selon surtout pour nos exportations », affir- – alors que le processus d’élargisse-

* Banque centrale européenne les déclarations œcuméniques des ment, après coup, les mêmes qui, il ment avance à grands pas – sont responsables de la Banque centrale y a un an, vantaient les mérites d’un moins économiques que politiques. européenne (BCE). euro fort et qui, aujourd’hui, dé- L'euro n'est pratiquement pas utilisé Pour faire court, disons que la couvrent les vertus de l’euro faible. Serge Marti comme moyen de paiement... monnaie unique a parfaitement réussi l’unification des marchés de capitaux née de la création de l’Eu- roland, débarrassé du risque de INTERNATIONAL SCHOOL OF MANAGEMENT change, mais que sa faiblesse conti- carnet de chèques nue face au dollar l’a privée pour FULLY ACCREDITED * l’instant de la réelle stature interna- ISM 565 12 2545 489 tionale que lui aurait conférée, par Pour cadres et dirigeants de 30 à 45 ans, diplômés de l’enseignement supérieur, exemple, un rééquilibrage des ré- le seul MBA accrédité USA Europe compatible avec votre vie professionnelle : 0,03% serves de change des pays asia- 0,08%n La proportion tiques au profit de l’euro. International Executive roportio La p ns par de transactions par La zone euro n’a pas davantage nsactio Master of Business Administration de tra caires cartes bancaires su s’imposer comme acteur poli- ieMBA s ban 025 414578 hèque uros réalisées en euros tique sur la scène mondiale. En rai- a 520 h de formation intensive en management international : c s en e 325 025 414578 alisée 999 en novembre 1999 son de la fiction que demeure l’Eu- ré mbre 1 00/00 b 10-18 séminaires mensuels à PARIS n nove ns sur (61427 opérations sur ro 11, l’instance politique e ératio b 1-2 mois à NEW YORK et thèse 38 op 160) un total de 204934092) d’Euroland, le seul véritable interlo- (2372 9935 l de 29 cuteur, pour les Etats-Unis, lorsqu’il b diplôme ieMBA accrédité * un tota s’agit de parler de l’euro est... la d BCE ! Enfin, une fois passé l’effet de mode, particuliers et entreprises ont Master of Business Administration ... mais il conserve une bonne image. totalement délaissé un instrument MBA in International Management qui reste, à leurs yeux, une monnaie a virtuelle, au demeurant dénuée de Diplômés de l’enseignement supérieur, 27 à 35 ans, avec expérience professionnelle patrie. Selon la Commission de a 10 mois dont 6 mois à NEW YORK : MBA accrédité * % DE PERSONNES AYANT UNE OPINION POSITIVE Bruxelles, la part des paiements en euros atteint, sur l’année, à peine d 70% 0,8 % du total. « Un courtier qui tra- 63% 65% 64% 58% 61% vaille chaque matin sur le marché des changes est imprégné d’euros. Mais, DBA Doctorate of Business Administration chaque soir, c’est encore en francs a Pour cadres ou dirigeants, 35 à 45 ans, titulaires d’un MBA ou équivalent qu’il paie sa baguette de pain », re- lève malicieusement un écono- a Sur une période de deux ans, compatibles avec votre vie professionnelle : miste. L’un des grands succès de la mon- Séminaires intensifs spécialisés et thèse

Sources : Bloomberg, Association française des banques, Baromètre Ipsos : Bloomberg, Association française des banques, Baromètre Sources naie unique européenne aura été de DBA accrédité * FRANCE EUROPE faire désormais jeu égal avec le bil- let vert sur le vaste marché obliga- nov. 98 mai 99 nov. 99 International School of Management taire international. En 1999, 450 mil- 148, rue de Grenelle, 75007 Paris liards d’euros auront été émis dans Tél. : 01-45-51-09-09 – Fax : 01-45-51-09-08 cette enceinte, face à 540 milliards Programmes exclusivement gérés par International School of Management USA d’émissions en dollars. La gestion Internet : http://ism-mba.edu e.mail : [email protected] ISM LeMonde Job: WDE0200--0002-0 WAS MDE0200-2 Op.: XX Rev.: 07-01-00 T.: 20:04 S.: 111,06-Cmp.:10,08, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0073 Lcp: 700 CMYK

II / LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 DOSSIER ̄ EURO Les entreprises tardent à se convertir Questions-réponses à la monnaie unique Quand seront introduits ments bancaires à réduire le ’il reste convaincu des à convertir toutes leurs activités en du contexte dans lequel nous tra- les billets et les pièces coût de ces opérations, à limiter bienfaits de l’euro, Les rares sociétés euros, comme on le pensait. Si l’euro vaillons, estime Jean-François Phe- en euros ? le délai d’exécution et à favori- Jacques Maillot, président a fait une percée remarquable sur lizon, directeur général adjoint fi- 1Il sera possible d’effectuer des ser la transparence des frais pré- de Nouvelles Frontières, qui tentent les marchés financiers, les entre- nancier de Saint-Gobain. L’euro a règlements avec des pièces et levés par la mise en place de sys- neS cache pas sa surprise, si ce n’est prises entre elles font encore très peu mis fin aux effets négatifs que pou- des billets en monnaie unique à tèmes de compensation et de sa déception. Sur trois millions de d’abandonner le franc de transactions en euros. Ni les vait avoir une anticipation à la compter du 1er janvier 2002. Les règlements européens adaptés. voyageurs par an, son entreprise a grands facturiers ni les grands don- baisse des prix consécutive aux dé- Etats se sont engagés à tout enregistré en 1999 seulement une se heurtent neurs d’ordres n’ont jusque-là pris valuations compétitives des mon- mettre en œuvre pour que l’es- Comment dizaine de paiements en euros par l’initiative d’inciter leurs partenaires naies de l’Euroland. Aujourd’hui, sentiel des opérations puisse se pratique carte bancaire, une douzaine par à l’attentisme à basculer en euros. » leur parité étant fixe, nous n’avons être réalisé en euros dans un dé- le double affichage ? virement et une cinquantaine par Carrefour vient récemment plus à craindre des fluctuations de lai de quinze jours à partir de 3Si les paiements en euros chèque. Des chiffres « insigni- de leurs partenaires d’écrire à chacun de ses fournis- prix. Sinon, l’euro n’a pas entraîné cette date. restent très faibles (1 % des fiants ». seurs en leur proposant de fixer, de grands changements, si ce n’est Toutefois, les établissements Français), le double affichage est Chez Leroy-Merlin, grande sur- et des consommateurs d’ici au 31 décembre 2000, une qu’il nous facilite la tâche au niveau financiers, les transporteurs de de plus en plus pratiqué par les face qui était également prête dès date de bascule des flux moné- central dans la consolidation de nos fonds et les détaillants seront commerçants. Selon la dernière le 1er janvier 1999 à accepter des la monnaie dans l’aéronautique taires qu’ils échangent. « Mais au- comptes. » Pour Saint-Gobain, le préalimentés en pièces et billets enquête réalisée l’été dernier encaissements en euros, seul un était le dollar ! » cune négociation concernant les ta- grand basculement se fera au avant le 1er janvier 2002. Et, pour par la direction générale de la client sur quatre mille a utilisé la « Même les entreprises cotées qui rifs de l’année 2000 ne s’est faite en 1er janvier 2001. A cette date, toutes se familiariser avec la nouvelle concurrence, de la consomma- monnaie unique pour régler ses publient désormais leurs comptes en euros », confirme Bruno Poloniato, les filiales devront tenir leur monnaie, les particuliers pour- tion et de la répression des achats. Aucune de ces deux entre- euros n’ont pas basculé leur directeur de la trésorerie et du comptabilité en euros. ront obtenir des pièces en fraudes, 87,1 % des produits prises n’a donc à ce jour basculé sa comptabilité, souligne Richard Cor- contrôle de gestion du groupe lai- « Tout va se jouer cette année », nombre limité dès la seconde commercialisés par les hyper- comptabilité en euros. « Nous gar- dero, chargé de mission euro de tier Sodial (Yoplait, Candia). assurent Richard Cordero, de quinzaine de décembre 2001. marchés et 70,5 % des produits derons une comptabilité en francs l’Association française des tréso- Pour l’heure, les entreprises ne l’AFTE, comme Jacques Creyssel, La période de circulation pa- proposés en supermarchés font tant que l’essentiel des flux clients riers d’entreprise (AFTE). Les mon- traitent guère en euros que leurs directeur délégué du Medef et coa- rallèle des pièces et des billets désormais l’objet d’un double seront en francs », avance Rémi naies nationales n’ont plus cours sur opérations financières, voire les nimateur d’un groupe de travail, en euros et en unités monétaires affichage, contre respective- Rodier, responsable de la trésore- les marchés des changes, financiers flux entre leurs différentes filiales mis en place à la demande du mi- nationales durera entre quatre ment 78,5 % et 56,2 % en mars rie de Leroy-Merlin. et boursiers. Mais cela n’a pas européennes et la consolidation de nistère de l’économie et des fi- semaines et deux mois. 1999. Ces deux entreprises ont certes conduit les entreprises, du moins leurs comptes. En fait, « le princi- nances, sur le passage des entre- Le double affichage varie se- pour clientèle le grand public, pour celles qui ont recours à ces marchés, pal acquis de l’euro, c’est la stabilité prises à l’euro. Dans l’immédiat, lon la nature des produits. Il est qui l’euro reste une monnaie vir- N’ayant pas basculé le 1er janvier quels sont les moyens très élevé pour les biens indus- tuelle. Mais Jacques Maillot et Ré- 1999, les entreprises auraient re- 2 de paiement en euros ? triels ou standardisés (près de mi Rodier ne réalisent pas davan- L’administration aussi doit se mettre à la page porté de deux ans l’échéance, la Un certain nombre de moyens 100 %), et beaucoup plus faible tage de transactions en euros avec priorité de 1999 étant au... bogue de paiement sont d’ores et déjà pour les produits frais peu les autres entreprises. L’un et Les entreprises n’utilisent pas davantage l’euro dans leurs rela- de l’an 2000 (lequel ne s’est pas disponibles en euros : chèques, transformés (environ 25 %). Si l’autre ont essayé de proposer à tions avec l’administration qu’avec leurs partenaires professionnels. produit). « Et au passage aux cartes, virements, prélève- les prestataires de services leurs plus gros partenaires de tra- Selon le dernier bilan du ministère des finances, seulement 5 % des 35 heures », ajoute Frédérique ments... Pour les règlements par restent un peu en retrait, ils sont vailler en euros. Sans grand succès. impôts et droits de douane versés par les entreprises sont réglés en Boulet, de la CGPME, qui ne cache carte, les paiements se font pro- cependant 29,3 % à avoir adopté « Les habitudes ont la vie dure, euros. Sur les 1,5 million d’établissements assujettis à la TVA, moins pas que parmi les PME seuls quel- gressivement, au rythme de cette pratique contre 24,3 % en constate Jacques Maillot. Les entre- de 5 000 (0,34 %) font aujourd’hui leurs déclarations en euros. ques rares patrons facturent au- l’adaptation des terminaux élec- mars. Parmi eux, les hôteliers et prises continuent à utiliser les mon- « Des dispositions vont être prises cette année pour rendre plus systé- jourd’hui leurs clients et paient troniques. les concessionnaires automo- naies locales ou le dollar, dans les matique l’utilisation de l’euro dans les entreprises et pour que l’ad- leurs salariés en euros. Si nombre Pour réaliser des opérations biles sont les plus en avance. domaines où il est la monnaie tradi- ministration prenne l’euro comme référence, relève Jacques Creyssel, de grandes entreprises devraient en euros, il n’est pas nécessaire L’enquête de la direction gé- tionnelle de référence. Même Airbus coanimateur du groupe de travail mis en place par le ministère des se convertir à l’euro courant 2000, d’avoir un compte bancaire en nérale de la concurrence a refusé que nous réglions en euros finances sur le passage des entreprises à l’euro. Jusqu’ici, l’adminis- pour la plupart des PME, euros. En effet, les banques as- montre, par ailleurs, que les l’achat de deux avions pour notre fi- tration a offert aux entreprises la possibilité de travailler en euros mais l’échéance est encore lointaine. surent gratuitement les conver- règles de conversion et d’arron- liale Corsair. Ses dirigeants, comme elle ne les y a pas vraiment incitées. » Même les nouvelles sociétés sions des opérations franc vers dis sont de mieux en mieux res- les banquiers, nous ont objecté que choisissent encore le franc pour déclarer le montant de leur capital. L. V. E. euro et inversement. Elles se pectées. Dans la majorité des sont également engagées à ne cas, les écarts de conversion pas faire de discrimination dans s’élèvent à 0,01 euro seulement. le traitement des opérations entre le franc et l’euro. Ainsi, les Les petites et moyennes Des prophéties entre miracle et cataclysme prestations bancaires en euros entreprises sont-elles sont assurées dans les mêmes 4 prêtes à passer à l’euro ? conditions tarifaires que celles Selon la dernière enquête réa- ussent-elles monétaires, les révolu- croissance mondiale ». Pour convaincre, la qu’avec l’euro, « ils échappent complètement à la en francs. Les paiements domes- lisée par la chambre de tions sont toujours précédées d’un Commission européenne a multiplié les an- tutelle des marchés des changes. Ce qui nous a fait tiques en euros par chèque et commerce et d’industrie de Paris vaste bouillonnement prophétique. nonces optimistes : « L’euro va permettre plus de tant souffrir, à savoir la volonté de rassurer les carte bancaire sont donc gra- en octobre 1999, 53 % des PME Le lancement de l’euro au début de prospérité en supprimant les coûts de change, qui marchés des changes sur la conviction anti-infla- tuits pour les particuliers. ont pris contact avec leurs prin- l’annéeF 1999 n’a pas dérogé à la règle. Dès 1997, pèsent sur les entreprises. » La compétitivité des tionniste des gouvernements, vient de disparaître En revanche, le coût des paie- cipaux clients au sujet du pas- Fred Bergsten, directeur de The Institute for In- entreprises en sera améliorée et « le bénéficiaire avec l’euro ». ments transfrontaliers de petits sage à l’euro, mais 8 % seule- ternational Economics, un think-tank de Was- final de cette meilleure compétitivité sera le Pour André Orléan, directeur de recherche au montants (moins de 10 000 eu- ment disent être désormais hington, prévoyait que « des centaines de mil- consommateur. Enfin, le taux d’intérêt moyen de CNRS, l’euro engendre au contraire davantage ros) effectués par virement au fréquemment payées avec des liards de dollars de bons du Trésor américain iront l’euro sera bas... C’est bon pour l’investissement, de contraintes. Les marchés financiers oblige- sein de la zone euro reste encore chèques ou des virements en eu- se placer en obligations libellées en euros. La va- c’est bon pour l’emploi ». ront l’Union européenne à avoir « une monnaie supérieur au coût des virements ros. leur du dollar chutera brusquement, ce qui entraî- forte » − donc une inflation faible − et chaque domestiques. Cette différence Seules 4 % des PME tiennent nera une hausse de l’inflation par renchérissement SARCASMES fois qu’un Etat voudra emprunter pour financer s’explique par l’absence de d’ores et déjà leur comptabilité des importations ». Dans cette veine catastro- Face à cet optimisme quelque peu béat, le Wall son déficit ou « négocier [sa] dette publique [il se compatibilité entre les systèmes en euros. La grande majorité des phiste, James Grant, influent éditeur de Grant’s Street Journal répliquait sur le mode sarcastique retrouvera] face à une finance centralisée et nationaux de compensation et PME envisagent de reporter le Interest Rate Letter, a prédit que « les Etats-Unis que « rien dans le manuel d’utilisation de l’euro toute-puissante, [le marché] saura sanctionner de paiement des onze pays de la passage à l’euro à la fin de la vont perdre un privilège que nous étions peu à n’indique comment diviser par deux un chômage telle politique nationale jugée mauvaise » (Libéra- zone euro. Ceux-ci ne sont pas période transitoire. 25 % ne soupçonner posséder : celui d’emprunter à l’étran- qui dépasse 10 %, pousser la croissance à 3,5 % ou tion du 4 janvier 1999). aux mêmes normes, ce qui rend savent toujours pas quand elles ger dans la monnaie nationale ». favoriser l’émergence d’un Microsoft européen ». Le New York Times du 3 janvier résume la si- impossible leur interconnexion basculeront à l’euro et 32 % Plus confiant, Mitchell Hell, chief economist de En France, les réactions varient selon que l’on tuation en estimant que « l’Europe va rester un et nécessite un traitement spéci- disent qu’elles ne le feront qu’en Salomon Smith Barney, déclarait à La Tribune, le est de droite ou de gauche. Jean-Paul Fitoussi, animal hybride, avec l’anglais pour langue domi- fique, de banque à banque, des 2002. L’année 2001 est cepen- 4 janvier 1999, que le lancement de l’euro était président de l’Observatoire français des nante, une politique monétaire allemande et des virements. Pour lever ce frein au dant de plus en plus citée et est de peu d’importance dans la mesure où «la conjonctures économiques (OFCE), écrit en jan- instruments de gestion, notamment le budget, na- développement de l’euro, les aujourd’hui envisagée par près croissance européenne va ralentir, l’économie ja- vier 1999 que « les gouvernements qui souhaitent tionaux ». pouvoirs publics français et eu- d’une entreprise sur quatre ponaise demeurer extrêmement faible. Seule mener une politique de gauche » n’ont plus d’ali- ropéens ont invité les établisse- (23 %). l’économie américaine peut continuer de tirer la bi pour ne pas le faire, pour la bonne raison Yves Mamou Les Allemands ne regrettent pas d’avoir abandonné un mark fort FRANCFORT on, en privé, dans les cercles mo- zone euro lors de leurs voyages et poursuit-il, ce recul [de la monnaie suivre, il pourrait « amoindrir la de notre correspondant Pour les autorités nétaires allemands : dans le passé, ne sont donc pas concernés par la unique] ne reflète en rien la fragilité confiance dont a besoin la jeune ttachés à la force du le deutschemark a connu des vigueur du dollar et du yen. « Sur de la zone, mais plutôt les bonnes monnaie », estime Reinhard Ku- deutschemark, la po- fédérales, le recul mouvements plus amples, et son le plan interne, l’euro est au- performances des autres pôles diss, car « l’euro n’est pas aussi fort pulation et les respon- cours actuel de 1 dollar pour envi- jourd’hui stable comme le deutsche- économiques, comme les Etats- qu’attendu ». sables allemands de- de l’euro explique ron 2 marks reste dans la four- mark l’a rarement été et l’inflation Unis. » vaientA être, pensait-on, chette de ses fluctuations précé- reste faible », souligne un respon- Sans dramatiser, Reinhard Ku- INCONVÉNIENTS particulièrement sensibles à la en partie la reprise dentes. sable monétaire allemand, pour diss, économiste à la Fédération de Certains responsables moné- bonne tenue « extérieure » de Pourquoi tant de sérénité appa- expliquer l’apparente sérénité de l’industrie allemande, reconnaît taires allemands, optant pour une l’euro. Après avoir sacrifié le sym- outre-Rhin rente ? Le taux de change actuel ses concitoyens, dans un pays où toutefois, que « les sentiments sont grande discrétion sur le sujet, se bole de leur réussite économique, de l’euro est « un soutien bienve- la mémoire collective est encore partagés » parmi les chefs d’entre- gardent d’une trop grande indif- les Allemands étaient censés re- que ses interventions dans les dos- nu » aux exportations en dehors marquée par les périodes d’hyper- prise. Si l’actuel niveau de l’euro férence vis-à-vis des taux de douter les excès de faiblesse de la siers Mannesmann et Holzmann de la zone euro, juge l’institut de inflation de la première moitié du profite aux exportateurs, il renché- change actuels. Un responsable monnaie unique. Au moment de ont accentué le recul de la mon- conjoncture IFO. Après un début siècle : « Contrairement à ce qui a rit aussi les achats d’énergie et de monétaire régional, membre du quitter la scène monétaire fin naie unique, ne s’inquiète pas d’année difficile, suite aux crises pu survenir avec différentes mon- certaines pièces détachées. Sur- conseil de la Bundesbank, consi- août, Hans Tietmeyer, le très in- outre mesure. Sans multiplier les survenues en Asie et dans certains naies européennes avant l’euro, tout, si ce recul devait se pour- dère, sous couvert d’anonymat, fluent président de la Bundesbank, déclarations sur le sujet, il consi- pays émergents, « la faiblesse de que cette situation monétaire remarquait que le mouvement de dère, selon la formule rituelle, que l’euro facilite la reprise des exporta- « est l’un des domaines où l’euro baisse de l’euro vis-à-vis du dollar « l’euro dispose d’un potentiel d’ap- tions », constate de son côté Udo Cours de l’euro contre le dollar (écu avant 1999) n’a pas convaincu ». « a provoqué de l’incertitude chez préciation ». Ludwig, de l’institut économique Selon lui, le recul actuel pour- beaucoup de gens », espérant que De son côté, Ernst Welteke, le IWW à Halle. 1,6 rait avoir plusieurs inconvé- ce recul « ne s’accroisse pas ». nouveau président de la Bundes- nients : « Outre son impact sur Malgré le reflux continu de la bank, estime que la monnaie TOURISME 1,4 l’inflation, il empêche l’euro de monnaie unique, qui flirte avec la unique « reste stable » et souligne, Dans les sphères gouvernemen- s’imposer en tant que monnaie de parité dollar depuis plusieurs se- pour rassurer ses concitoyens, que tales, on a tendance à estimer que réserve internationale, et risque de 1,2 maines, nos voisins ne semblent sa stabilité intérieure prévaut sur ce bonus explique en partie la re- fragiliser son acceptation parmi la pourtant pas se faire trop de sou- les fluctuations vis-à-vis des de- lance de l’activité économique en population comme dans les pays ci ; ils se contentent des messages vises internationales. M. Welteke Allemagne et qu’« il influencera à 1 susceptibles de rejoindre l’actuelle apaisants distillés par une Banque considère maintenant que le cours terme le marché de l’emploi ». Union monétaire à onze, notam- centrale européenne (BCE) en de lancement de la monnaie Quant aux simples citoyens, « ils 0,8 ment la Grande-Bretagne. » Ces passe de remplacer dans les esprits unique, le 1er janvier 1999, n’était ne se font pas de soucis car ils ne préoccupations sont encore mi- pas adapté. Il avait laissé entendre comprennent pas nécessairement ce noritaires dans l’opinion pu- la puissante Bundesbank. Les res- 0,6 ponsables allemands ont cherché à l’issue de l’été que le taux de qui se passe : l’euro n’est pas encore blique. Mais il est probable ces dernières semaines à dédrama- change le plus souhaitable serait une réalité pour la plupart des gens, qu’elles trouveront davantage tiser les fluctuations de l’euro. Le 1,05 dollar pour 1 euro. « ll faut ju- qui ont encore des deutschemarks 0,4 d’écho si le repli de l’euro devait chancelier Schröder, pourtant ser- ger sur une tendance longue, ce qui entre les mains », explique un se poursuivre. monné par le président de la BCE, n’est pas encore le cas pour une économiste. Un grand nombre de 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 Wim Duisenberg, qui considère monnaie âgée d’un an », estime-t- touristes allemands restent dans la Source : Association pour l'Union monétaire européenne Philippe Ricard LeMonde Job: WDE0200--0003-0 WAS MDE0200-3 Op.: XX Rev.: 08-01-00 T.: 09:06 S.: 111,06-Cmp.:10,08, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0074 Lcp: 700 CMYK

DOSSIER LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 / III Robert Rochefort, directeur général du Credoc ̄ CHRONIQUE « Les consommateurs ne raisonneront en euros par Serge Marti que lorsqu’ils seront en immersion complète » Le high tech se fait

« L’euro est loin d’avoir connu − Le double affichage des prix jourd’hui s’assimile à celui d’une ries aisées et les classes popu- l’engouement qu’on lui promet- en francs et en euros favorise- langue étrangère au lycée : c’est laires qui gèrent leur budget, à la corbeille tait à sa naissance. Cette désaf- t-il néanmoins une appropria- un apprentissage utile, mais qui n’auront pas de problèmes. Les fection n’est-elle pas préoc- tion de l’euro ? ne représente que 10 % de l’effica- personnes qui savent que 1 franc, edouté par les informaticiens du monde entier, le bogue du cupante ? − Les gens regardent à peine le cité d’une immersion complète. c’est 1 franc, sauront demain que passage à l’an 2000 est finalement mort-né. En revanche, − S’il est bien un succès écono- prix en euros mais ils le voient » Il faut aux expatriés trois à six 1 euro, c’est 1 euro. l’engouement pour les nouvelles technologies, lui, semble mique, l’euro est un non-événe- quand même. Le double affichage mois pour penser dans la mon- » C’est surtout ceux qui ne bien parti pour passer l’hiver, à en juger par l’euphorie ment d’un point de vue sociolo- a certainement plus d’effet dans naie locale. Ce sont d’ailleurs les gèrent pas leur budget et qui boursièreR qui a prévalu en fin d’année 1999 et que le sévère correctif gique. Courant 1998, à l’approche une station essence que sur un associations de consommateurs n’ont pas un revenu suffisant de début janvier ne devrait pas remettre en cause durablement. Eu- de l’échéance de l’euro, un tiers paquet de biscuits. Il favorise qui ont demandé les premières pour avoir le luxe de ne pas avoir phorie qui doit beaucoup à l’intérêt suscité par la « nouvelle écono- des consommateurs disaient dans probablement une certaine ac- que le délai de cohabitation mo- à le faire, qui sont les plus vulné- mie », liée au high tech et aux perspectives de plus-values qu’offrent les sondages qu’ils payeraient en coutumance : quand les pièces et nétaire, en 2002, soit réduit de six rables. S’il y a un vrai effort de les « net-entrepreneurs », dès que leur baby-entreprise a esquissé ses euros dès qu’ils pourraient le billets arriveront dans les poches à deux mois. communication et de formation à premiers pas en Bourse. faire. Un an après, 1 % à 2 % des des consommateurs, ils seront − Le choix d’une période de faire aujourd’hui, c’est moins sur Récompensée en la personne de Jeff Bezos, le fondateur d’Ama- consommateurs seulement ont moins surpris d’avoir beaucoup trois ans entre l’entrée en vi- l’euro en tant que tel, que sur la zon.com, désigné « personnalité de l’année » par le magazine améri- effectivement utilisé l’euro. moins d’euros qu’ils n’avaient de gueur de l’euro et l’apparition gestion d’un budget familial. cain Time (bien que sa société soit dans « le rouge » depuis sa créa- » Cet encéphalogramme plat francs. des pièces et des billets n’a-t-il − On assiste, avec la reprise tion, au milieu des années 90), la Net-Economie a reçu ses lettres de n’est pas si inquiétant, ni même » En revanche, il est sûr que le pas été une erreur ? L’argument économique, à une relance de la noblesse à la fin octobre. PIB en volume finalement surprenant. Le plus double affichage ne permet pas technologique selon lequel ce consommation. Quel sera l’im- variations annuelles en % Quelques enseignes parmi frappant est l’erreur d’apprécia- l’apprentissage des réflexes de temps est nécessaire pour adap- pact de l’euro ? les plus représentatives de la tion sur laquelle on a pensé toute conversion. Les gens commence- ter les terminaux de paiement et − Je ne pense pas que l’euro au- haute technologie ont alors 5 la pédagogie de l’euro. Celle-ci a ront à raisonner en euros lors- frapper monnaie tient-il vrai- ra un effet de déprime sur la 4,7 fait leur entrée au presti- été fondée sur l’idée d’un temps qu’ils en auront vraiment besoin. ment ? consommation. Au départ, ce- gieux indice Dow Jones des long d’adaptation pour acclima- L’apprentissage de l’euro au- − Ce n’est pas tant l’argument pendant, l’écart entre les moins 4 valeurs industrielles. ter le consommateur, l’apprivoi- technologique que l’argument consommateurs et les plus A cette occasion, Micro- ser, et ainsi réduire le trauma- politique qui a pesé. Si elle consti- consommateurs s’accroîtra cer- soft, leader mondial des 2,9 tisme du changement d’unité tue une erreur de planification tainement. A mon avis, s’il doit y 3 logiciels, Intel, numéro un monétaire. C’était là une idée de sur le plan de la vie quotidienne avoir une baisse de la consomma- 2,8 international des micropro- technocrates. En fait, dans une des individus, la période de tran- tion, elle sera modérée et tempo- cesseurs, et SBC Communi- 2 2 société hyper-pressée comme la sition était une nécessité poli- raire, et ne concernera que les cations, l’un des grands

nôtre, les personnes se tique. Elle permettait d’atténuer premiers. Craignant de se faire OCDE opérateurs de télécommuni- comportent de façon très prag- la violence de la perte de la mon- avoir avec la conversion des prix, 1 cations américains, ont matique vis-à-vis de la consom- naie nationale, qui est quelque ceux-ci s’abstiendront un temps rejoint les sociétés phares de Source : mation et de la monnaie. Mais il chose d’extrêmement fort symbo- de consommer pour tout ce qui la Bourse new-yorkaise, faut être honnête ; il y a un an, liquement. n’est pas produits de première 0 évinçant du même coup

0,1 ations tout le monde donnait plutôt rai- » Avec l’euro, on a réussi un nécessité. trois représentants de la -0,5 son aux technocrates. tour de magie extraordinaire. En » Mais pour les seconds, l’euro -1 *estim « vieille » industrie : Che- − Les nombreuses campagnes réalité, l’euro s’étant substitué va jouer un rôle de dynamisation vron, le géant pétrolier, Goo- d’information sur l’euro n’ont- ̄ aux monnaies de l’Euroland, le de la consommation. D’autant 1981 84 86 88 90 92 94 96 98 2000* dyear, le rival de Michelin, et elles été d’aucune utilité ? franc n’existe plus ; il n’existe plus qu’arrivant avec Internet, l’euro OCDE UNION EUROPÉENNE Union Carbide, l’un des − Les campagnes de sensibilisa- que de façon fictive. Or dans l’es- va leur permettre de jouer à fond La convergence grands noms de la chimie tion lancées en 1998 et début 1999 Robert Rochefort prit des gens, c’est l’euro qui la comparaison internationale. mondiale. Il ne s’agissait pas n’ont eu qu’une efficacité limitée. b Spécialiste de l’analyse n’existe pas. On a réussi à mettre » L’euro va surtout changer Union européenne-OCDE là d’un simple troc de va- Elles ont peut-être permis une du comportement des en place un “stratagème”, et ce notre perception des prix relatifs. leurs − une nouvelle pour certaine sensibilisation au sujet consommateurs, Robert sans mentir ; c’est cela qui est Entre un produit valant 1 euro et une ancienne − mais de la reconnaissance accordée par le marché à mais celui-ci reste, pour l’heure, Rochefort, 44 ans, dirige depuis fort. Tout le monde, aujourd’hui, un produit valant 1,05 euro, la dif- ce secteur en pointe dont la valeur ajoutée représentait déjà quelque abstrait. A quoi cela sert-il de 1987 le Centre de recherches pour est en mesure de savoir que l’euro férence n’est que de 5 cents, alors 680 milliards de dollars (environ 4 000 milliards de francs) en 1998, sur payer en euros aujourd’hui ? l’étude et l’observation des existe. Mais en gardant le franc, qu’en francs l’écart est de 35 cen- un taux annuel de 3 % et qui n’a fait que progresser depuis, ainsi que L’usage de la monnaie naît de conditions de vie (Credoc). on a sécurisé les populations les times. Beaucoup auront le senti- le souligne le cahier spécial « Innovation » du Bilan du monde dans l’existence de pièces et de billets. b Diplômé de l’Ecole nationale plus “fragiles”, les catégories po- ment d’un moindre écart de prix. son édition 2000 (à paraître le 12 janvier, 192 p., 50 F, 7,6 ¤). Avec une Mais même à supposer qu’il y ait de la statistique et de pulaires et les personnes âgées. Ils seront donc peut-être incités à capitalisation boursière qui atteint aujourd’hui près de 490 milliards déjà des billets en euros, cela ser- l’administration économique − Le réveil en 2002 ne risque- acheter l’article le plus cher. Ce de dollars pour Microsoft, et un peu plus de la moitié pour Intel, ces virait à quoi tant que demeure la (Ensae), il a commencé sa carrière t-il pas d’être brutal ? phénomène ne sera peut-être que deux entreprises pèsent de tout leur poids sur une économie qui a monnaie nationale ? Dans la vie en 1981 au département − Pendant les trois premiers temporaire, mais il est très inté- trouvé dans la technologie le nouveau moteur de sa productivité, de de tous les jours, les gens n’ont « statistiques » de la Caisse mois, cela va certainement être ressant lorsqu’on sait l’enjeu que sa croissance et, au bout du compte, des créations d’emplois. pas besoin de l’euro. Même dans nationale d’assurance-maladie. un grand désordre. Il y aura des représentent les marques des dis- Exprimée en termes de points de produit intérieur brut, la contribu- les déplacements à l’étranger, uti- En parallèle, de 1985 à 1986, il a contestations. Mais après, cela se tributeurs et les produits sans tion des nouvelles technologies à la création de richesse par l’écono- liser l’euro n’apporte rien, été directeur délégué du Centre passera assez bien. Et je ne suis marque. » mie américaine a quasiment été multipliée par trois en l’espace de puisque payer en euros ou en de recherche, d’étude et pas sûr que ce soit les personnes cinq ou six ans. De 0,4 % du PIB en 1993, elle atteignait un peu plus de monnaie locale ne change pas de documentation en économie auxquelles on pense qui seront Propos recueillis par 1 % en 1998 sur un taux annuel de 3% (et à peu près autant l’année sui- grand-chose. de la santé (Credes). les plus perturbées. Les catégo- Laetitia Van Eeckhout vante) en s’appuyant notamment sur un développement continu du parc d’ordinateurs personnels. Face à ces chiffres, on comprend que chacun prenne garde à ne pas casser une tirelire qui, en 1999, aura permis à l’économie américaine de continuer à tourner à plein régime, jusqu’à afficher un taux de La City voit l’avenir en rose croissance annuel proche de 4 % pour les douze mois écoulés (iden- tique, à peu de chose près, à l’actuel taux de chômage). Une perfor- mance qui ne fait que prolonger le long cycle d’expansion que vivent LONDRES vises ont baissé globalement de faits comme une place offshore par depuis maintenant près de dix ans les Américains. de notre correspondant à la City Première place 15 % à 30 % avec la disparition des rapport à l’économie britannique, est Le mirage de la « nouvelle économie » va-t-il se dissiper et Wall a période critique du lan- onze monnaies, cette contraction déjà à l’intérieur. Dans ces cir- Street tiendra-t-il le choc en cas de ralentissement trop brutal outre- cement de l’euro a été posi- mondiale pour n’a été que de 5 % pour Londres. constances, la participation ou non Atlantique ?, se demande l’hebdomadaire The Economist dans une de tive pour le secteur finan- Les places européennes régionales du sterling à la monnaie unique est ses dernières livraisons, sans s’aventurer à répondre. En ce début L comme Amsterdam, Bruxelles, Mi- hors de propos », indique un expert. d’année, boursiers et conjoncturistes se contentent de croiser les cier britannique... La City les transactions sur n’a pas du tout souffert de la non- lan ou Madrid qui dominaient le L’opposition du gouvernement doigts. En confiant leur destin − et celui de l’économie américaine − à adhésion de la Grande-Bretagne, au les devises, le marché marché de leur monnaie locale ont Blair à l’harmonisation fiscale vou- Alan Greenspan. Une chance : le patron de la Fed, qui vient d’être re- contraire » : à l’instar du banquier été les principales victimes de ce lue par les Allemands, qui aurait pu conduit pour un quatrième mandat à la tête de la Réserve fédérale, Lord Levene, qui était jusqu’à no- londonien a conservé ressac. provoquer un exode de capitaux en adore pianoter sur son ordinateur ! vembre dernier lord-maire de Comment expliquer ce succès du Suisse ou aux Etats-Unis, souligne Londres, la City, premier marché sa suprématie Forex face au pessimisme prévalant de surcroît le maintien de liens so- mondial pour les transactions sur à la fin 1998 pour son avenir ? Dans lides entre les seigneurs de l’argent les changes, voit l’avenir en rose, ment à Francfort, siège de la la bataille commerciale livrée avec et le pouvoir politique de West- malgré l’absence du Royaume-Uni Banque centrale européenne (BCE) Francfort, Londres a eu une foi minster, qu’il soit de gauche ou de au club des onze pays qui parti- et 4 % à Paris. aveugle dans sa capacité à accroître droite. cipent depuis un an à l’aventure de « De nouveaux marchés s’ouvrent encore sa prospérité. Tout d’abord, la monnaie unique européenne. tout le temps, particulièrement en la City a parié sur la formidable RÉSISTANCES AUX CHANGEMENTS Un optimisme aisément compré- raison de la libéralisation des mouve- force de frappe constituée par les Pourtant, dès qu’on aborde le su- hensible ! D’après un rapport de la ments de capitaux. Les opérateurs banques étrangères − 537 à ce jour jet de l’euro, on sent une pointe de Banque d’Angleterre, en dépit de n’ont guère eu de mal à compenser contre 242 pour Francfort et 187 nervosité chez les banquiers des l’arrivée de l’euro, Londres a la perte de revenus réalisés sur le pour Paris − qui ont élu domicile bords de la Tamise. A terme, en conservé ses parts de marché entre Vieux Continent qui représentait dans ce sanctuaire du capitalisme l’absence d’un engagement ferme le premier et le troisième trimestre entre 8 % et 10 % du total des recettes européen. La course au contrôle du gouvernement britannique en- 1999. Ainsi, en matière de changes, du change », explique Francis Bee- des coûts ainsi que les retombées vers l’adhésion ou envers un calen- le Forex londonien, numéro un don, analyste Forex chez Lehman des nombreuses fusions bancaires drier d’engagement, la City pourrait mondial, a vu sa part dans le total Brothers. ont favorisé la concentration en un souffrir de l’unification en cours des transactions planétaire passer Outre les cotations dollar-sterling seul lieu − Londres − des activités des marchés de capitaux euro- de 30 % à 32 % contre 5 % seule- et les monnaies toujours collées à de change effectuées par de nom- péens. Les mésaventures du Liffe, le la devise américaine (celle du Cana- breux établissements, en particulier marché à terme londonien, face aux da, d’Australie et de Hongkong), les américains. assauts de l’Eurex ou les retards Bibliographie professionnels se sont tournés vers Le plus gros des activités du Fo- technologiques et en matière de rè- d’autres devises européennes, rex comme la fixation des cours, glements du London Stock Ex- b L’Euro, facteur d’avancée de comme celles des pays d’Europe de l’invention de nouveaux produits fi- change, soulignent la persistance l’Europe, actes du colloque du l’Est les mieux placés pour adhérer nanciers dérivés et le contrôle des de résistances aux changements de 18 juin 1999 (Economica, 1999, à l’Union européenne, celles de Po- risques est désormais concentré à la part d’une place plus imbue que 110 p., 95 F, 14,5 ¤). logne, de République tchèque et de Londres. Les centres régionaux jamais de sa légitimité de leader en b Anniversaire morose pour Hongrie. continentaux sont souvent canton- Europe. l’euro (« Dossiers et documents » Par ailleurs, le rétablissement de nés aux opérations de marketing ou Les lézardes apparues au sein du Monde, n° 283, « Les clés de certaines économies asiatiques et aux contacts avec la clientèle locale. même des instances dirigeantes l’info », janvier 2000, 12 F, 1,8 ¤). les réformes menées sous la hou- La City, qui emploie plus d’un entre partisans et adversaires de b Intégrer le facteur humain : lette du Fonds monétaire interna- million de personnes, a ensuite su l’adhésion britannique à l’euro ré- aspects psychologiques du tional (FMI) ont profité aux mon- exploiter à bon escient ses avan- duisent également l’efficacité du passage à l’euro, sous la naies de pays émergents comme la tages traditionnels : fuseaux ho- « lobbying » à l’étranger. Enfin, direction de Thierry Vissol (Revue Malaisie et la Thaïlande. De même, raires, savoir-faire des traders (né- Londres, où la vie coûte désormais du Marché commun et de l’Union les devises des pays producteurs de gociants), utilisation de l’anglais, aussi cher qu’à New York ou Tokyo, européenne, 1999, 104 p.). matières premières libellées en dol- déréglementation du marché du souffre du délabrement du métro, b L’Euro, d’Yves-Thibault de lars comme la Norvège, le Mexique, travail indispensable dans une acti- des embouteillages et de la conges- Silguy (Le Livre de poche, 1998, l’Afrique du Sud ou le Brésil ont eu vité soumise aux variations cy- tion de l’aéroport d’Heathrow. Au- 448 p., 48 F, 7,3 ¤). également les faveurs des cam- cliques et enfin la souplesse de la tant de maux qui ternissent l’attrait b Paroles d’euro, de Serge Marti bistes londoniens. Ainsi, alors que, réglementation financière. de la City. (Le Cherche-Midi Editeur, 1998, dans l’ensemble, les échanges entre « Le Royaume-Uni n’est pas dans 207 p., 98 F., 14,9 ¤). l’euro et les autres principales de- l’euro, mais la City, qui agit dans les Marc Roche LeMonde Job: WDE0200--0004-0 WAS MDE0200-4 Op.: XX Rev.: 07-01-00 T.: 20:04 S.: 111,06-Cmp.:10,08, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0075 Lcp: 700 CMYK

IV / LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 EUROPE ̄ DANS LES COULISSES DE L’UNION Simon Kessler guide les salariés par Nicolas-Jean Brehon dans le maquis des réglementations nationales Pour l’égalité STRASBOURG Les problèmes se multiplient, Globalement, c’est la Suisse qui de notre correspondant Pour le président même si un règlement communau- pose le plus de difficultés pour la hommes-femmes imon Kessler, soixante- taire de 1971 prévoit l’harmonisa- simple raison qu’elle ne fait pas e constat est connu. Les femmes restent plus touchées par le quinze ans, est toujours de l’Union européenne tion sociale pour les frontaliers tra- partie de l’Union et a refusé, qui chômage et moins payées que les hommes. Les métiers se S solide et fidèle au poste. vaillant dans la CEE. Les plus est, l’Espace économique eu- sont féminisés, mais les femmes continuent d’y occuper des Dans son bureau, installé des frontaliers, contentieux sont pléthore. Comme ropéen (EEE) proposé par les positions inférieures à celles des hommes. Dans la vie poli- dans la maison familiale de Saint- le cas de cet Allemand résidant en Quinze. La situation est d’autant tique,L la marginalisation des femmes s’estompe, mais la règle générale Louis, ville française contiguë de la Suisse pose France mais travaillant dans son plus grave que 170 000 ressortis- d’inégalité prévaut encore. Bâle, les piles de courrier et de pays d’origine, auquel l’adminis- sants de l’Europe communautaire Pourtant, le principe d’égalité entre les hommes et les femmes fait dossiers cernent le bureau où les problèmes tration allemande prélevait l’impôt y travaillent. partie des fondements de la Communauté. Limité à la seule égalité des trône l’ordinateur. « Les législations sur le revenu en qualité de céliba- rémunérations dans le traité de Rome (art. 119), il a été élargi à l’égali- du travail sont extrêmement diffé- les plus épineux taire alors qu’il avait des personnes PERMIS DE TRAVAIL té de traitement et l’égalité des chances par le traité d’Amsterdam en rentes en Suisse, en Allemagne, en à charge. La Cour de justice euro- Compte tenu du faible taux de 1995 (art. 141). Il a été régulièrement réaffirmé tant par de nombreuses Belgique, au Luxembourg ou encore Cette prise de conscience se péenne a condamné Bonn en 1995. chômage dans la Confédération, directives que par la jurisprudence de la Cour de justice européenne. à Monaco », explique le président transforme en révolte lorsque Elle devrait faire de même pour les cotisations sont trois fois Le sujet est sensible et les sanctions sont lourdes. La Commission a de l’Union européenne des fronta- l’« ordonnance Ortoli » instaure l’application de la CSG de Michel moins élevées que dans les Etats d’ailleurs demandé à la Cour de condamner la France à une astreinte liers, comme pour s’excuser de cet un contrôle des changes strict Rocard et la CRDS d’Alain Juppé membres de l’Union. Aussi les al- de 142 425 euros par jour (934 000 francs) pour avoir conservé une lé- impressionnant volume de docu- pour stopper la fuite des capitaux. aux frontaliers français. En sep- locations qui sont payées dans le gislation spécifique interdisant le travail de nuit des femmes dans l’in- ments. La diversité des situations Les frontaliers sont tenus de tembre 1999, l’avocat général de la pays de résidence sont-elles af- dustrie. Législation protectrice, mais discriminante. Les femmes ne des 17 000 adhérents de la fédéra- déclarer tous les jours les nu- juridiction des Quinze a en effet fectées d’un coefficient correc- veulent pas être protégées, elles veulent le respect et l’égalité. Ce n’est tion et des 500 000 personnes méraires en leur possession. Ils demandé que la France soit sanc- teur conduisant à une indemnisa- certainement pas un hasard si le premier discours officiel d’Anna Dia- concernées, dont 200 000 en sont pénalisés s’ils se trouvent en tionnée, considérant qu’ils acquit- tion sensiblement inférieure à ce mantopoulou, commissaire européen chargé de l’emploi, moins d’une France, le conduit à se montrer possession de relevés bancaires taient déjà des prélèvements so- qu’elle devrait être en regard du semaine après sa nomination, a été consacré à ce thème. L’action bud- modeste : « Il est impossible de do- émanant d’établissements helvé- ciaux dans leur pays d’activité. dernier salaire perçu en Suisse. gétaire de l’Union ne peut être que marginale dans ce contexte poli- miner l’ensemble du problème. » tiques. Mais la plus grosse difficulté tique, culturel. Marginale et, hélas, particulièrement complexe. On dis- Modestie ou pas, Simon Kessler Mosellans, Alsaciens et Sa- est sans doute le maintien par les tingue trois relais budgétaires. est devenu une sommité en ma- voyards se rendent compte qu’ils autorités suisses du permis de Il existe tout d’abord un programme d’action communautaire plu- tière de défense des droits des ont des intérêts communs à dé- travail pour les ressortissants de riannuel qui donne, d’une certaine façon, le cadre de référence poli- frontaliers, après quarante ans fendre ; Simon Kessler participe à l’Union. A telle enseigne que tique. L’année 2000 marque la fin du quatrième programme quinquen- d’expérience. C’est en 1961 que ce la résistance. Ils unissent leurs ef- Bruxelles a arraché à Berne un nal débuté en 1996. Il comporte un petit volet financier (30 millions médecin des hôpitaux de Paris est forts et obtiennent gain de cause. accord dont l’entrée en vigueur d’euros sur cinq ans pour les quin- attiré par une proposition allé- Ils transforment l’essai en créant, est prévue au 1er janvier de l’an- ze Etats membres), destiné à la chante du laboratoire pharmaceu- en 1972, le Comité national des née prochaine. Les autorités La réforme des fonds réalisation d’études, l’échange et la tique Hoffmann-La Roche, qui lui travailleurs frontaliers de France suisses ont accepté de permettre diffusion d’expériences commu- offre un poste de chercheur en et font du chercheur leur premier l’embauche sans autorisation, en structurels supprime, nautaires... Le second levier, beau- cancérologie et en pharmacologie président. assortissant cette liberté de coup plus important, est celui de clinique à Bâle. Après quelques Sa présidence dure quinze ans, conditions. En 2003, il sera procé- à partir de 2000, l’initiative communautaire (IC). mois de résidence dans la cité mais déjà se dessine une autre dé à un premier bilan qui pourra Il ne faut pas confondre pro- suisse, il décide de s’installer avec aventure. Des frontaliers, il en les amener à mettre fin à l’expé- l’approche gramme communautaire et initia- son épouse et ses cinq fils dans la existe ailleurs qu’en France : des ̄ rience. Le retour à la case départ tive communautaire. Le pro- banlieue alsacienne de la ville pour Belges aux Pays-Bas, des Néerlan- sera en tout état de cause exé- par groupe-cible gramme est décidé par le Conseil disposer d’une plus grande de- dais en Allemagne, des Alle- Simon Kessler cutoire cinq ans plus tard si le et géré par la Commission sur les meure à un coût sensiblement mands, des Autrichiens et des Ita- b Médecin hospitalier dans la nombre des travailleurs étrangers (les jeunes, crédits des politiques internes, tan- moins élevé. liens en Suisse, des Transalpins à région parisienne pendant dix ans, venant des Quinze devait aug- dis que l’initiative est décidée par Monaco, etc. « Le phénomène le français Simon Kessler rejoint en menter de 10 %. les handicapés, la Commission et gérée par les RÉVOLTE frontalier est la traduction d’un dé- 1961 l’entreprise pharmaceutique Simon Kessler sait que la route Etats membres sur les crédits des « Je ne savais pas ce qu’était un séquilibre entre régions traversées suisse Hoffman Laroche, où il sera longue et difficile avant que les femmes...). fonds structurels, en l’espèce le frontalier, mais j’ai constaté très vite par des frontières ; il est significatif travaille pendant trente ans. travailler en Suisse ne devienne Fonds social européen. Jusqu’en que l’on passait beaucoup de temps de l’évolution économique et so- b Il devient président du Comité moins aléatoire. Le président des Il n’y aura plus 1999, les femmes avaient « leur » à traverser la frontière », sourit-il. ciale », souligne Simon Kessler. des travailleurs frontaliers du frontaliers européens devance initiative communautaire, dite C’était le temps où les douaniers C’est cette réalité qui l’intéresse. Haut-Rhin en 1969, puis prend la l’interrogation : « Soyez rassuré, une action spécifique NOW − New Opportunities for contrôlaient systématiquement, Alors il œuvre à la création, en tête de l’organisation nationale en je n’irai pas au-delà des mes Women −, qui constituait le volet matin et soir, les coffres et réser- 1990, de l’Union européenne des 1972, avant de présider la forces. » pour les femmes, « femmes » de l’initiative commu- voirs d’essence des véhicules fran- frontaliers, dont il devient aussi le fédération européenne nautaire Emploi. NOW visait à çais en provenance de Bâle. premier président. à partir de 1990. Marcel Scotto mais l’égalité promouvoir l’égalité des chances en faveur des femmes sur le mar- hommes-femmes ché du travail par des mesures de formation et d’accès à l’emploi. sera prise en compte Les projets soutenus dans le Les défaillances d’entreprises cadre d’une initiative communau- dans toutes taire doivent être innovants et avoir une dimension transnatio- les actions nale. Les appels d’offres, dits ap- diminuent sous l’effet de la reprise économique pels à projets, sont lancés par les de la Communauté Etats membres. Les projets sont cofinancés par l’Union et un ou ’après les chiffres rele- La Belgique n’est pas dans une que le troisième trimestre de l’an- plusieurs Etats membres. Les financements communautaires ont re- vés par le groupe Les Pays-Bas, la Suède, forme éblouissante (+ 6,7 %) et l’Al- née civile est traditionnellement le présenté 500 millions d’euros (3,3 milliards de francs) sur la durée de D Dun & Bradstreet dans lemagne continue à payer l’atonie plus favorable de l’année en ma- l’initiative Emploi-NOW, entre 1994 et 1999. Environ 10 % d’entre eux treize pays d’Europe l’Italie et la France de son économie et de celle de ses tière de défaillances, en raison des ont été affectés à la France. occidentale, le nombre des défail- principaux clients : elle connaît son vacances judiciaires d’été qui li- La réforme des fonds structurels supprime, à partir de 2000, cette lances d’entreprises est resté quasi- s’en sortent mieux pire trimestre depuis quatre ans mitent la possibilité des dépôts de approche par groupe-cible (les jeunes, les handicapés, les femmes...) ment stable en 1999. Il s’est élevé à (+3%). bilan dans de nombreux pays. au profit du mainstreaming, qui consiste à généraliser la prise en 36 961 au troisième trimestre 1999 que la Norvège, En France, le détail des statis- compte de l’égalité hommes-femmes dans toutes les politiques contre 36 891 au cours du trimestre tiques montre une situation FORTE MORTALITÉ communautaires. En d’autres termes, il n’y aura plus une action spéci- correspondant de 1998, soit une le Royaume-Uni contrastée. On compte 12,1 % de Il faut aussi se souvenir que ces fique pour les femmes, mais l’égalité hommes-femmes sera prise en progression de 0,2 % seulement. La défaillances en moins parmi les en- pourcentages, tout comme le compte dans toutes les actions de la Communauté. La future initiative situation est meilleure si l’on ou l’Allemagne treprises de moins de 50 salariés ; nombre absolu de faillites, ne sont Equal, qui succédera à l’ancienne Emploi, est en cours de bouclage. compare les neuf premiers mois de en revanche, les moyennes et les que des paramètres parmi d’autres. Le dernier relais vient des initiatives pilotes, qui sont des crédits des 1999 à ceux de 1998, puisqu’on note de la dévaluation « sauvage » de la grandes entreprises sont 24,1 % de Comme on peut en juger dans le fonds structurels (comme les IC), mais gérés par la Commission alors une réduction des dépôts de livre sterling ne sont plus qu’un plus à déposer leur bilan, alors tableau faisant apparaître la « sinis- (comme le programme d’action). Les appels d’offres sont ici commu- bilan de 1,9 %. Cette stabilisation souvenir... L’Irlande, qui vit au ryth- qu’un an plus tôt le nombre de dé- tralité » des entreprises dans cha- nautaires. L’enveloppe budgétaire est moindre (50 millions d’euros sur d’un des indices permettant d’ap- me de son voisin et principal parte- faillances dans cette catégorie était cun des pays étudiés (c’est-à-dire le six ans), les projets sont moins importants, mais les taux de cofinance- précier les difficultés des entre- naire économique, voit ses défail- en recul de 35,8 %. Côté secteur nombre des défaillances au cours ment européen sont supérieurs aux initiatives communautaires. Le ca- prises s’explique par la vigueur de lances d’entreprises progresser de d’activité, c’est l’industrie textile des neuf premiers mois de 1999 ractère innovant est déterminant pour la sélection d’un projet pilote. la reprise économique, bien que 17,3 % mais, sur neuf mois, celles-ci qui peine le plus (+ 8 %). Côté ré- rapporté au nombre d’entreprises), Dans la majorité des cas, le projet doit également être transnational. celle-ci ne soit pas générale. régressent, ce qui laisse à penser gions, la Picardie et l’Auvergne la mortalité des entreprises reste Ce type d’actions se heurte à trois difficultés pratiques. Tout Les Pays-Bas enregistrent le plus qu’il s’agit d’un « trou d’air » passa- connaissent une progression d’en- forte dans les grands pays d’Eu- d’abord, on l’aura compris, la complexité de l’organisation. Appel beau redressement puisque l’indi- ger. viron 13 %. rope. d’offres national ou européen, contreparties nationales ou plurinatio- cateur trimestriel indique un recul La Finlande, qui caracolait pour- Les résultats de l’enquête de Malgré la taille de leur marché nales, taux de cofinancement variables selon les cas... Difficile, même des défaillances de 32,1 % d’une an- tant en tête de la conjoncture euro- Dun & Bradstreet doivent être ap- national et malgré les avantages à la Commission, de s’y retrouver. Une multiplicité de guichets d’au- née sur l’autre. La Suède arrive en péenne, marque le pas (+ 13,6 %). préciés en tenant compte du fait que leur apporte cycliquement la tant moins justifiée qu’elle est plus liée aux cloisonnements entre ser- deuxième position avec – 21,9 %. conjoncture, le Royaume-Uni et la vices et aux modes d’imputation budgétaire qu’aux spécificités des ac- L’Italie est troisième avec – 18,4 %, La résistance des sociétés portugaises France se singularisent − et de tions financées. Incontestablement, une amélioration est possible sur et les chefs d’entreprise y font longue date − par un taux de dispa- DÉFAILLANCES AU 3e TRIMESTRE 1999 NOMBRE TOTAL CUMUL DES DÉFAILLANCES ce point. preuve d’un net regain d’opti- COMPARÉES AU 3e TRIMESTRE 1998 D'ENTREPRISES DEPUIS JANV. 1999 rition d’entreprises élevé, soit Ensuite, la plupart des actions doivent avoir un volet transnational. misme, notamment en raison de la 0,87 % pour le premier et 0,65 % en % en milliers en milliers en % Ce qui implique des contacts et surtout une harmonisation des ap- renaissance inattendue de l’Asie où pour la seconde. L’Allemagne n’est proches et des procédures entre les partenaires européens. Cette les industriels de la Péninsule ex- pas très loin dans ce palmarès de condition n’est pas simple à respecter. Tant s’en faut. Enfin, la gestion portent beaucoup. Le Portugal se PAYS-BAS -32,1 1 800 2,079 0,12 la morbidité entrepreneuriale financière est délicate. Après une première avance des fonds euro- classe au quatrième rang avec une (0,61 %). SUÈDE 1 700 4,930 0,29 péens, qui donne une aisance trompeuse, les paiements communau- diminution des défaillances de -21,9 Il est préférable de diriger une taires sont versés au vu de l’avancement de l’ensemble des projets 18,3 %, bien que les investissements ITALIE -18,4 5 500 7,087 0,13 entreprise en Italie, où le taux de dans l’Etat membre. Il existe donc une solidarité de fait entre les por- s’y ralentissent. faillite tombe à 0,13 %, en Irlande teurs de projets, de telle sorte que le retard de l’un se répercute sur le La France profite de la confiance PORTUGAL -18,3 850 0,372 0,04 (0,12 %) ou aux Pays-Bas (0,12 %). paiement des autres. retrouvée des consommateurs aus- Le petit Portugal, souvent mésesti- Autant dire que les programmes européens ne sont pas faits pour si bien que des chefs d’entreprise ; FRANCE -11,9 5 500 35,735 0,65 mé pour son retard économique et les petites structures, associations, entreprises ou collectivités. Mais elle vient en cinquième position social et pour sa localisation péri- SUISSE celles qui osent braver ces difficultés et se lancer dans l’aventure euro- avec 11,9 % de défaillances en -7,1 700 3,135 0,45 phérique, est pourtant le pays où péenne, à condition de se doter d’équipes adaptées et de s’assurer de moins. On trouve ensuite la Suisse les firmes font preuve de la plus AUTRICHE -5,3 400 2,173 0,54 garanties financières, s’en sortent plutôt bien. Le Centre national d’in- (– 7,1 %) et l’Autriche (– 5,3 %), grande capacité de résistance : formation et de documentation des femmes et des familles (CNIDFF) dont il faut souligner qu’elles se ALLEMAGNE 3,0 3 500 21,227 0,61 372 entreprises seulement s’y sont a ainsi pu développer quatre programmes de formation (trois projets trouvent à leurs plus bas niveaux déclarées en état de cessation de retenus dans le cadre de NOW et une initiative pilote) représentant historiques en la matière, respecti- BELGIQUE 6,7 1 750 5,384 0,31 paiement au cours des neuf pre- plus de 10 millions de francs sur trois ans de crédits européens, soit vement avec 972 et 656 défaillances miers mois de 1999, soit 0,04 % des entre 10 et 20 % du budget du centre selon les années. La directrice du constatées au cours du troisième FINLANDE 13,6 350 1,154 0,33 sociétés portugaises. En l’absence centre estime que le financement communautaire est « très mobilisa- trimestre 1999. des statistiques grecques et surtout IRLANDE 380 0,463 teur et qu’il constitue un excellent déclencheur d’initiatives ». Pour ré- A l’opposé, les défaillances d’en- 17,3 0,12 espagnoles qui auraient pu utile- pondre au souci d’égalité. treprises explosent littéralement en ment se comparer avec les chiffres ROYAUME-UNI 18,1 3 800 33,028 0,87 Norvège (+ 53,8 %). Le Royaume- lusitaniens, personne ne peut dire Nicolas-Jean Brehon est enseignant à l’université Paris-I-Panthéon- Uni est un peu mieux loti (+ 18,1 %), NORVÈGE 53,8 500 2,901 0,58 mieux. Sorbonne. mais il enregistre là son plus mau- vais résultat depuis 1992 ; les effets Source : Dun & Bradstreet Alain Faujas LeMonde Job: WDE0200--0005-0 WAS MDE0200-5 Op.: XX Rev.: 07-01-00 T.: 20:04 S.: 111,06-Cmp.:10,08, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0076 Lcp: 700 CMYK

BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 / V

EUROPE Les indicateurs économiques internationaux « Le Monde » / Eurostat De plus en plus de touristes UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY. UNI E. U. JAPON Nuitées de résidents et de non-résidents dans les hôtels et établissements assimilés en millions PRODUCTION INDUSTRIELLE (sept. 99, en %) 2,7 RÉSIDENTS NON-RÉSIDENTS Sur un an ...... 0,8 0,8 – 1 0,6 2,6 2,8 – 0,5 0,9 1 2,6 Sur trois mois ...... 0,5 0,6 0 0,5 1,3 0,9 1,9 0,5 0,5 1 1,8

608 PRIX À LA CONSOMMATION (nov. 99, en %) 599,2 587,1 588,2 572,9 513 553,5 493

528,1 Sur un an ...... 1,5* 1,6* 1,1 1,6 2,7 1,0* 2,0 2,0* 1,3 2,6 (sept.) 0,3 (août) 514,8 494,1 474,7 467,1 467,8 459,9 Sur un mois ...... 0,2 * 0,2 0,2 0,2 0,2 0,1* 0,2 0,2* – 0,2 0,4 0,3 412,1 391,4 380,9 375,8 365,9 PIB EN VOLUME (3e trimestre 99, en %) Sur un an ...... 2,2 2,3 1,3 1,7 (2e t.) 3,7 3,0 1,2 4,0 1,2 (2e t.) 4,2 1,0 1,0 1,0 0,7 1,6 (2e t.) 1,1 1,0 0,9 1,1 0,5 (2e t.) 1,4 – 1,0 1994 95 96 97 98 1994 95 96 97 98 Sur trois mois ...... EUROPE DES 15 EUROPE DES 11 DÉFICIT PUBLIC/PIB (en %) Source : Eurostat 1998...... – 1,4 – 1,9 – 1,7 – 1 – 1,8 – 2,7 – 2,7 – 0,8 0,2 1,4 – 5,9

a FIN 1998, le nombre total de nuitées dans les hôtels et établisse- DETTE PUBLIQUE/PIB (en %) ments assimilés s’élevait à 1,16 milliard dans l’Union européenne 1998 ...... 68,7 72,4 60,4 116,2 65,7 57,7 116,8 64,8 48,6 ND ND (UE), soit 3 % de plus que l’année précédente et 8,9 % de plus qu’en 1994. SOLDE COMMERCIAL EXTRACOMMUNAUTAIRE a LE TOURISME INTERNATIONAL se développe plus vite que le (en milliards d'euros, sept. 99) tourisme domestique. Sur la période 1994-1998, c’est la Suède qui – 2,5 (août) 1,5 5,7 1,9*** – 3,4 0,8 – 0,4 2,7 – 3,5 – 25,7 (mai) 6,4 (mai) a enregistré le plus grand essor des flux internationaux (+ 7,3 %), devant l’Irlande (+ 6,7 %) et le Portugal (+ 5,5 %). INVESTISSEMENT (FBCF) a L’ITALIE, L’ESPAGNE ET L’ALLEMAGNE constituent le tiercé (3e trimestre 99, en %) de tête, pour 1998, en termes de nombre de nuitées enregistrées Sur trois mois ...... 0,9 1,0 0,8 2,3 (3e T.) 2,5 1,8 1,5 4,8 (4e T.) 0,2 1,8 – 4,3 (dues à des résidents ou à des non-résidents). Mais les touristes internationaux (hors UE) ont quatre destinations phares : l’Italie, * provisoire ** source Commission européenne *** Luxembourg inclus l’Espagne, la France et le Royaume-Uni, qui représentent à elles seules près des deux tiers du nombre de nuitées réalisées. Pour plus d'informations : http:/europa.eu.int/eurostat.html

ARGENTINE Les indicateurs français INNOVATION Priorité à la maîtrise du budget DERNIER MOIS VARIATION Le déclin français CONNU SUR UN AN PIB argentin en % Solde budgétaire en % du PIB Brevets européens de la France en parts mondiale et européenne en % Part/UE en % 8,1 CONSOMMATION DES MÉNAGES – 0,3 % (nov.) + 3,4 % 18,5 FRANCE DANS L'UE 11 5,8 5,5 TAUX D'ÉPARGNE 16,2 % (3e trim. 99) + 0,5 % 18 3,9 15,7 9 POUVOIR D'ACHAT DES MÉNAGES + 0,4 % (2e trim. 99) 0,0 % 10,1 16 7 -0,1 -0,5 COMMERCE EXTÉRIEUR -2,8 -1,3 FRANCE DANS -3,6 -1,8 -1,7 (en milliards de francs/euros) + 15 MdF/ 2,3 milliards d'euros (oct.) + 11,9 % -2,1 (solde cumulé sur 12 mois) + 134,8 MdF/ 20,5 milliards d'euros (98/99) LE MONDE 6,8 – 9,28 % 5 14 1994 95 96 97 98 99* 1994 95 96 97 98 99* 1983 * prévisions ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL 88 91 94 97 – 2 (déc.) - 11** Sources : Ministère de l'économie de l'Argentine et Caisse des dépôts et consignations (CDC) DES MÉNAGES* Source : OST-2000

a POUR FINANCER SON ÉCONOMIE, l’Argentine dépend énormé- ENQUÊTE MENSUELLE DANS L'INDUSTRIE* a EN 1997, la France a déposé 6,8 % des brevets européens, ce qui la ment des capitaux étrangers. Avec des besoins évalués à près de 20 mil- opinion des chefs d'entreprise place en deuxième position des pays de l’Union, loin derrière l’Allemagne liards de dollars en 2000, elle est le premier émetteur sur le marché de la sur les perspectives générales + 25 (nov.) + 15 ** (17,3 %), mais devant la Grande-Bretagne (6,1 %). Dans certains do- dette obligataire des pays émergents. Le gouvernement du président Fer- maines, comme le BTP, la mécanique et le transport, les chercheurs et in- nando de la Ruà doit rassurer les opérateurs étrangers. L’approbation de dustriels français avaient redressé la barre entre 1985 et 1990, mais, de- CRÉATIONS D'ENTREPRISES 22 460 (nov.) + 2,7 % la loi de finances est un test très attendu, alors que les négociations avec puis, la situation s’est à nouveau détériorée. l’opposition s’avèrent difficiles. a AU DÉBUT DES ANNÉES 90, les filiales de groupes étrangers installés a LA RÉDUCTION du déficit budgétaire est essentielle pour que le pays DÉFAILLANCES D'ENTREPRISES*** 3 416 (sept.) + 0,8 % en France ont déposé plus de brevets que les filiales de firmes françaises à bénéficie d’une baisse des primes de risques, donc de ses coûts de fi- l’étranger. La situation est actuellement équilibrée. Environ 20 % des bre- nancement, particulièrement élevés depuis la crise brésilienne en 1998. * solde de réponses, cvs, en % ** solde net douze mois auparavant *** par date de publication vets relatifs à des innovations réalisées dans l’Hexagone sont le fait de fi- (Caisse des dépôts, risque-pays.) Sources : Insee, Douanes liales de sociétés étrangères. ̄ UN CHIFFRE L’année 2000 devrait se révéler un grand cru dans la zone euro conditions exception- vanche, la seconde vague de fai- monétaires, composé des taux certain retard. La demande de ser- 181,5 nelles, croissance ex- La monnaie unique blesse de l’euro s’est révélée être d’intérêt à court terme, des taux de vices des entreprises s’accélère ceptionnelle ! Specta- une aubaine. rendement des obligations à dix tandis que, simultanément, les mé- L’INDICE DE CONFIANCE culaire, le redressement a permis d’enclencher En présence d’une vigoureuse ans et du taux de change effectif de nages sont de plus en plus deman- DES CONSOMMATEURS A accélération de la demande étran- l’euro décrit ainsi des conditions conjoncturel en cours dans la zone deurs de nouveaux produits de AMÉRICAINS euro est le fruit d’un environement gère, le taux de change actuel de très favorables. En termes nomi- communication, eux-mêmes géné- EN DÉCEMBRE la reprise. La faiblesse économique particulièrement por- l’euro vis-à-vis du dollar, du yen et naux, cet indicateur se situerait à rateurs d’activités nouvelles. teur qui a tout lieu de propager ses des taux d’intérêt de la livre sterling continue à pro- un niveau inférieur de près de 15 % Cet essor, sous ses multiples A la fin du mois de décembre effets positifs tout au long de l’an- pager des effets très positifs sur la à celui qui prévalait au beau milieu formes, est à l’origine de très 1999, l’indice de confiance des née 2000. La croissance des Onze et un relâchement croissance de la zone : les exporta- de la récession de 1993, alors que le agréables surprises sur le front de consommateurs américains a devrait dépasser 3 % en moyenne tions se portent bien, mais les pro- produit intérieur brut (PIB) moyen l’emploi que reflètent − à l’excep- littéralement bondi à 181,5, cette année, contre moins de 2 % des politiques fiscales ducteurs européens profitent éga- des Onze se contractait d’environ tion de l’Allemagne encore pénali- contre 176,8 en novembre. Ce l’an dernier, et franchir 4 % dans lement davantage de l’accélération 1,5 % l’an. En termes réels, une fois sée par ses déboires manufactu- bond mensuel aurait pu être at- plusieurs pays dont la France, l’Es- prennent le relais de la demande intra-européenne. rapporté à l’inflation, ce même in- riers − les évolutions très positives tribué à l’euphorie des fêtes de pagne et les Pays-Bas. Ainsi, bien qu’insuffisante à ré- dicateur ressort également très lé- du chômage dans la plupart des fin d’année si l’index qui, asso- Le chômage a toutes les chances plupart des économies de la zone duire les handicaps structurels de gèrement inférieur à son niveau de pays de la zone. Notamment en cié à l’indice mensuel, mesure de poursuivre sa décrue à un ryth- avaient renoué avec une situation l’économie allemande, l’évolution cette même période. France : malgré le trou d’air la confiance des ménages sur le me accéléré, de sorte que les conjoncturelle bien plus confor- du change a contribué à effacer conjoncturel du début d’année, les moyen terme (six mois) n’avait consommateurs devraient être les table dès le début de l’été dernier. une partie du différentiel de crois- DEMANDE DE SERVICES emplois tertiaires y progressaient à été, lui aussi, en hausse (141,4 premiers bénéficiaires de l’embel- Pour l’Espagne, la France, les Pays- sance entre l’Allemagne et les En poussant à l’extrême la lec- un rythme de plus de 3 % l’an en décembre contre 137 le mois lie. La croissance proviendra en Bas en particulier, le regain de fai- autres économies de la zone euro ture d’un tel indice, on pourrait as- − 262 000 postes − au troisième tri- précédent). Sûrs de la pour- priorité de la demande domes- blesse de la devise européenne a et à promouvoir une généralisation similer les conditions monétaires mestre 1999, tandis qu’en no- suite du plein-emploi et de la tique, plus que de la demande toutefois constitué un atout sup- de la croissance. Outre l’influence actuelles à celles d’une période de vembre le nombre de chômeurs hausse de leurs revenus, les étrangère. plémentaire. très positive du taux de change, le récession, alors que la croissance s’affichait en repli de 10,5 % Américains semblent résolus à Les raisons d’être optimiste re- Mais les tendances les plus ré- bas niveau des taux d’intérêt et la du troisième trimestre de la zone − 308 000 − sur un an. La reprise maintenir leur niveau de dé- posent sur une combinaison de centes de l’euro ont surtout profité fin d’une longue période de restric- euro, bien que pénalisée par les apparaît dès lors de plus en plus penses. facteurs. A commencer par l’évolu- à l’économie allemande, beaucoup tions budgétaires et fiscales contri- maigres performances récentes de solide et surtout durable. Est-ce cette volonté de tion de l’euro qui, depuis son lan- plus frappée par les pertes de buent également à alimenter une l’Allemagne et de l’Italie, s’affichait Seule ombre au tableau, la consommer, avec ses consé- cement officiel en janvier 1999, fa- compétitivité. C’était bien outre- forte reprise de l’activité. déjà à 2,5 % l’an ; et la croissance hausse possible de l’inflation. L’ac- quences inflationnistes, qui a vorise la dynamique actuelle. Le Rhin qu’une consolidation de la Rares ont été, par le passé, les atteignait un rythme très supérieur célération de la hausse des prix, amené les entreprises à vendre premier accès de faiblesse de l’eu- croissance s’avérait le plus néces- périodes où la combinaison des dans la plupart des autres écono- pour l’instant cantonnée aux prix à leurs titres, anticipant ainsi un ro, dès janvier 1999, est arrivé à saire. L’économie allemande, par politiques économiques s’est révé- mies de la zone (3 % en France, la production, est révélatrice d’un durcissement des conditions du point nommé pour sortir les Onze son exposition commerciale et par lée aussi porteuse pour les diffé- 3,7 % en Espagne, 4 % aux Pays- réveil de l’inflation contre lequel la crédit ? Une hausse des taux du mauvais pas conjoncturel dans l’importance de son secteur manu- rents pays de la zone euro. En dé- Bas). Banque centrale européenne par la Réserve fédérale en fé- lequel ils s’étaient fourvoyés au facturier très exposé à la concur- pit de la faiblesse de la devise, les Les conditions monétaires ac- (BCE) tarde à se prémunir. Le vrier risque toutefois d’être lendemain de la crise russe. Ce re- rence étrangère, avait été de loin la taux d’intérêt ont conservé des ni- tuelles, assurément expansion- laxisme actuel des politiques neutralisée par la concurrence pli monétaire a effacé les lourdes plus sévèrement sanctionnée par la veaux extrêmement faibles, de nistes, contribuent largement à économiques risque donc de se féroce à laquelle se livrent les pertes de compétitivité accumulées dégradation du contexte interna- sorte que l’environnement moné- l’amélioration du contexte en solder par une faiblesse persistante établissements financiers, qui depuis la mi-1997 à l’égard des tional entre la mi-1997 et la taire global est expansionniste au cours. A celles-ci s’ajoutent des po- de la devise, potentiellement dom- multiplient les baisses de taux pays industrialisés et des écono- mi-1998. La première vague de re- vu des tendances actuelles de l’ac- litiques budgétaires et fiscales de mageable aux taux d’intérêt cou- sur les cartes fournies à leurs mies émergentes (Asie en parti- pli de la devise n’avait guère suffi à tivité et de l’inflation. Un indica- plus en plus accommodantes. La rant 2000. clients. Ainsi, les taux du crédit culier). Ce mouvement a dopé l’ac- la sortir de la stagnation. En re- teur synthétique des conditions réduction des déficits publics, oc- à la consommation aux Etats- tivité exportatrice des Onze, mais a casionnée par la reprise conjonctu- Véronique Riches-Flores relle, se solde dans la plupart des Société générale Unis baissent, alors que le ré- aussi évité que le redressement de Une politique monétaire souple gime général des taux grimpe la compétitivité ne se traduise par pays de la zone euro par un relâ- TAUX D’INTERÊT À LONG TERME (MOYENNES MENSUELLES) depuis plusieurs mois. de massives destructions d’emplois chement des politiques fiscales qui 14 Cette baisse artificielle du dans les secteurs les plus exposés à 13 a tout lieu d’alimenter la demande coût du crédit à la consomma- la concurrence étrangère. 12 domestique dans les mois à venir. tion est-elle à l’origine de la L’évolution du chômage a donc 11 Devise, taux d’intérêt et poli- 10 tiques fiscales forment au total un confiance des ménages ? Seul été moins pénalisante que ne le 9 un retournement de tendance laissait augurer la situation du dé- 8 environnement qui justifie large- le dira. Une chose est sûre, en but 1999, lorsque la plupart des 7 ment l’optimisme actuel des prévi- tous cas : le pouvoir d’achat des économistes anticipaient une 6 sions. Alors que la devise a permis 5 ménages s’accroît du fait d’une hausse de l’euro. La confiance des 4 d’enclencher la reprise, les condi- hausse de leurs revenus du tra- particuliers en a tiré profit et l’envi- 3 tions de taux d’intérêt et de poli- vail et de la réalisation partielle ronnement économique est deve- 2 tique fiscale contribuent au- 1 jourd’hui au réveil de la demande de leurs actifs financiers. Ainsi, nu plus favorable à la consomma- 0 tion. domestique. Au total, ces condi- la part des voitures payées nov. nov. nov. nov. nov. comptant s’est accrue ces der- Le second accès de faiblesse de 1994 1995 1996 1997 1998 tions sont idéales pour le dévelop- niers mois aux Etats-Unis. la devise, amorcé début novembre, FRANCE ZONE EURO pement rapide d’activités de ser- était certes moins nécessaire ; la Sources : BCE, nationales vices qui accusaient jusque-là un LeMonde Job: WDE0200--0006-0 WAS MDE0200-6 Op.: XX Rev.: 08-01-00 T.: 09:06 S.: 111,06-Cmp.:10,08, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0077 Lcp: 700 CMYK

VI / LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 FOCUS La candidature à l’Union européenne ̄ HISTOIRE ÉCONOMIQUE annonce une nouvelle ère pour la Turquie par Bernard Kapp

ANKARA Certains analystes estiment que De plus, la Turquie est toujours de notre correspondante Un accord avec les mesures d’austérité pourraient vulnérable à des crises politiques, La mondialisation près une longue pé- freiner la reprise dans un premier même si la coalition formée après riode de stagnation le Fonds monétaire temps. Les nouvelles taxes intro- les élections d’avril − un mariage à économique et d’infla- duites pour financer la reconstruc- trois qui comprend un parti de tion après les deux tremblements des couleurs A gauche nationaliste, un parti tion élevée, la Turquie a international, mais pris un tournant décisif. La signa- de terre qui ont coûté la vie à plus d’extrême droite et un parti ’histoire commence en 1856 dans les locaux du College ture d’un accord avec le Fonds surtout la politique de dix-huit mille personnes en conservateur − s’est révélée, royal de chimie. William Henry Perkin travaille depuis de monétaire international (FMI) et 1999, risquent d’affecter la contre toute attente, le gouverne- longs mois sur la synthèse de la quinine, lorsqu’une expé- l’annonce de la candidature offi- du gouvernement, ont demande du marché intérieur. ment le plus stable de ces der- rience ratée lui fournit un précipité rouge-brun inattendu cielle à l’Union européenne à Hel- « L’embellie n’aura pas lieu avant nières années. quiL éveille sa curiosité. Le jeune chimiste comprend immédiate- sinki le 10 décembre, ont eu l’effet ramené la confiance la seconde partie de l’année », ment qu’il vient d’obtenir, par hasard, une substance colorante qui catalyseur escompté. Le gouverne- estime Emre Gonen. CLIENTÉLISME peut avoir un intérêt commercial. Une série d’essais va effective- ment affiche désormais sa volonté des entreprises En revanche, le vent d’opti- La conjoncture s’annonce ment montrer qu’elle confère une très belle teinte mauve à la soie. de mettre en place les réformes misme qui souffle actuellement cependant favorable au succès du Après avoir breveté sa formule, il quittera son emploi universitaire économiques et politiques qui et des investisseurs force une baisse des taux d’intérêt programme : d’une part, la Tur- pour construire une usine et exploiter lui-même sa trouvaille... s’imposent pour aligner le pays qui devrait inciter les entreprises quie doit introduire des réformes D’autres vont s’engouffrer dans la voie ouverte par Perkin et avec ses alliés européens. «Les ment a déjà démontré le sérieux locales à investir plutôt qu’à placer politiques et économiques pour découvrir peu à peu de nouveaux colorants de synthèse, tous à Turcs ont toujours besoin d’un de ses intentions en mettant cinq leur argent. De plus, les investis- satisfaire les critères de Copen- base d’aniline. La palette s’enrichit de seize couleurs en dix ans : objectif : Ataturk l’avait bien banques sous tutelle en seurs étrangers, qui se méfiaient hague et adhérer à l’Union euro- des rouges, des bleus, des verts, des jaunes, des violets, un brun et compris, explique Emre Gonen, décembre 1999. des marchés émergents, commen- péenne ; d’autre part, le déficit un noir, qui rencontrent tous − malgré leur prix élevé − un accueil secrétaire général de la Fondation Abaisser l’inflation tout en favo- cent à faire leur réapparition sur la budgétaire croissant ne permettait enthousiaste dans le monde de la mode. Car ces différents pour le développement écono- risant la reprise de l’économie, qui Bourse turque. pas de retarder les réformes struc- produits donnent aux tissus des couleurs beaucoup plus soute- mique (IKV). Un obstacle psycholo- s’est contractée (environ − 5 %) de turelles et les mesures anti-infla- nues, vives et brillantes, que les teintures d’origine végétale. gique a été en partie levé. » façon marquée en 1999, n’est pas FONCTIONNAIRES tionnistes plus longtemps. La Tur- La suite de l’histoire est particulièrement édifiante pour qui Les réformes structurelles déjà une tâche facile. Le gouvernement Les mesures contraignantes pré- quie se trouvait en quelque sorte s’intéresse à l’évolution des échanges internationaux et à ce que introduites par le gouvernement prévoyait par exemple un taux vues par le gouvernement ne au pied du mur. l’on nomme aujourd’hui pudiquement la mondialisation des de Bulent Ecevit et son pro- d’inflation de 57 % à fin 1999. En plaisent évidemment pas à tout le Les élections générales d’avril, marchés. Les fabricants de colorants suisses et allemands − qui gramme anti-inflationniste rigou- réalité, la Turquie a bouclé le mil- monde : des milliers de fonction- qui ont vu la victoire de Bulent distancent leurs concurrents britanniques et français dès le milieu reux ont obtenu la confiance des lénaire avec un taux de 68,8 %. La naires ont récemment manifesté Ecevit, un des rares politiciens des années 1860 − vont développer méthodiquement leurs acti- institutions internationales : cible de 25 % pour fin 2000 est contre le programme du FMI, qui turcs dont l’intégrité n’a jamais été vités, avec l’ambition affichée de détrôner les produits de teinture l’accord avec le FMI prévoit le ver- ambitieuse, mais les autorités limite à 15 % les augmentations de mise en doute, et la montée inat- traditionnels et d’occuper en quelques décennies l’essentiel des sement de 4 milliards de dollars n’ont pas hésité à mettre leur cré- salaire pour la première moitié de tendue des ultra-nationalistes au marchés solvables de la planète. sur une période de trois ans, alors dibilité en jeu, en fixant à l’avance l’année 2000. Certains analystes détriment des partis du centre, ont Premier axe de leur stratégie : la recherche et le développement. que la Banque mondiale a promis le cours de la livre turque dont la rappellent aussi prudemment que également démontré que le sys- Devant la nécessité d’élargir et de renouveler sans cesse la gamme 3 milliards de dollars pour aider à dépréciation est désormais le récent accord est le dix-sep- tème politique traditionnel, basé des coloris utilisables pour chaque type de support, les industriels la mise en place des réformes indexée au taux d’inflation tième conclu entre la Turquie et le en grande partie sur le clienté- commencent par nouer des liens privilégiés avec les meilleurs structurelles. attendu. FMI. lisme, ne fonctionne plus comme équipes universitaires du Le gouvernement au pouvoir auparavant. « Le populisme ne paie monde germanique. depuis le printemps 1999 a déjà plus, même en Turquie », explique Les fabricants Les plus grandes maisons prouvé son efficacité : un nombre Repères Emre Gonen. (Ciba, Geigy, Sandoz, BASF, record de cent quatre lois ont été « Ce qui s’est passé est impres- de colorants suisses Kalle & Co, Leopold Cassella et adoptées au cours des sept der- b Le produit intérieur brut (PIB) des importations et 50 % sionnant. L’adoption de plusieurs Hoechst) vont ensuite plus loin, niers mois. Certaines, comme la loi de la Turquie était de 93 milliards des exportations en 1998, lois importantes en l’espace de peu et allemands à partir des années 1880, en bancaire, la réforme de la sécurité d’euros en 1998. b Le taux contre respectivement 46,9 % de temps n’est pas un phénomène créant leurs propres labora- sociale et le nouvel article permet- d’inflation, de 88 % en 1995 et 47,7 % en 1994. marginal sans lendemain, estime − qui distancent toires à proximité de leurs tant aux investisseurs étrangers de et 80 % en 1996, a atteint 99 % b des paiements Cyrille Bouyeure, chef des services usines, toutes situées dans la recourir à l’arbitrage international au premier semestre 1998, avant courants est redevenue d’expansion économique français Britanniques vallée du Rhin, entre Bâle et la en cas de dispute, sont considérées de redescendre à 64,5 % bénéficiaire en 1998, à Ankara. Il y a eu une petite révolu- frontière néerlandaise. Ce qui comme cruciales pour revitaliser au premier semestre 1999. avec un solde positif tion économique en Turquie. Quoi et Français leur permet d’organiser plus et normaliser l’économie turque. b Le déficit budgétaire était de 2,7 milliards d’euros. qu’il arrive, ces changements sont efficacement l’énorme travail La nouvelle loi bancaire introduit d’environ 6 milliards d’euros Un solde négatif d’à peu près acquis et ils vont transformer le dès le milieu de sélection et de mise au point plus de transparence et de disci- en 1998. le même montant avait été pays. » qui s’intercale entre la création pline dans un secteur surpeuplé et b Les pays de l’Union européenne enregistré les trois années des années 1860 − des couleurs et leur entrée sur souvent mal géré ; le gouverne- représentaient 52,5 % précédentes. N. P. le marché. Ces laboratoires vont développer privés, qui emploient souvent plusieurs centaines de per- méthodiquement sonnes, sont chargés de mener Ishak Alaton, président du groupe Alarko de longues séries de tests pour leurs activités connaître le comportement de chaque nouveau produit face « Les milieux d’affaires jouent un rôle majeur » pour détrôner aux différents supports (coton, laine, soie, etc., mais aussi les produits de teinture cuirs, fourrures, paille, plumes « La Turquie est désormais campagne d’information auprès la Fondation pour le développe- ou papiers peints) et sélec- candidate à l’Union européenne. des personnalités influentes en ment économique (IKV) se sont traditionnels tionner les éventuels mordants Pensez-vous que les milieux Europe. réunies pour définir nos buts et et fixateurs à employer dans d’affaires ont influencé le proces- » Lors de notre visite en Suède, établir une liste de noms de per- et occuper l’essentiel chaque cas. Au tournant du sus qui a mené à la décision nous avons par exemple expliqué à sonnes susceptibles de nous aider. siècle, le laboratoire de d’Helsinki ? des députés d’origine kurde qu’au Nous sommes en contact avec des marchés Hoechst teste ainsi environ − Il n’y a aucun doute que le sec- lieu de défendre les “droits des divers ministères. La fonction 3 500 couleurs ou combinai- teur privé a été l’un des éléments Kurdes”, ce qui est une position publique est traditionnellement sons de couleurs chaque année pour n’en commercialiser qu’une décisifs qui ont mené au renverse- discriminatoire, nous ferions mieux très fermée, mais les bureaucrates vingtaine... ment de situation entre le sommet de lutter ensemble pour le respect ont compris qu’ils ont besoin du Deuxième axe : la politique de pénétration commerciale. Les de Luxembourg et celui de Hel- des droits de tous en Turquie. secteur privé ; ils sont plus réceptifs fabricants décident dans les années 1880 de se passer des services sinki. Le rejet de la candidature − Pour obtenir l’adhésion, la aux idées de l’extérieur. des exportateurs et des agents locaux pour créer leurs propres turque à Luxembourg en novembre Turquie doit s’aligner sur les cri- » Il faut maintenant préparer les réseaux de distribution et de service après-vente dans tous les 1997 a eu pour conséquence la tères sociaux de Copenhague. changements législatifs, mais aussi pays où ils souhaitent exporter. Innovante pour l’époque, cette montée de l’ultra-nationalisme. Comment les hommes d’affaires informer le public et lui faire ̄ politique permet aux industriels d’avoir un contact direct avec leur Après cet échec, la communauté envisagent-ils ce processus ? comprendre ce que signifie être clientèle. Les teinturiers ayant encore l’habitude d’utiliser les des affaires s’est organisée sous la − La Turquie doit apprendre ce européen. J’admets que, sur ce Ishak Alaton produits végétaux traditionnels, il faut les convaincre de modifier direction de l’Association turque qu’est un système démocratique point, nous avons encore un long b Né à Istanbul en 1927 et éduqué leurs méthodes de travail, leur donner des conseils d’organisation des industriels et hommes selon les normes européennes. Au chemin à faire. Il y a en Turquie des au lycée français Saint-Michel, et les aider à résoudre d’éventuels problèmes de mise en œuvre. d’affaires (Tusiad) et a lancé une lendemain d’Helsinki, la Tusiad et groupes d’intérêt qui sont opposés Ishak Alaton est de sensibilité Les réseaux de distribution sont par ailleurs utilisés, de façon très au changement. La seule façon de sociale-démocrate. moderne, pour faire remonter au siège des informations utiles sur forcer la bureaucratie à évoluer est b Il est président du groupe les souhaits des utilisateurs professionnels en matière de condi- de la convaincre que le public en a Alarko, fondé en 1954, qui réunit tionnement ou sur les coloris les plus appréciés de la population assez de la tutelle d’une machine 22 compagnies indépendantes, locale. étatique répressive et qu’il veut des actives en Turquie mais également Les industriels suisses et allemands font enfin des efforts réformes. en Russie, au Proche-Orient et en constants pour faire baisser leurs prix de vente. Car il s’agit de » Limiter l’immunité des parle- Asie centrale, dans des domaines supplanter des bois tropicaux et des produits agricoles très peu mentaires et des fonctionnaires, aussi divers que la construction, la coûteux. Après avoir joué sur les leviers habituels (réduction du qui pensent qu’ils sont au-dessus pisciculture, le tourisme et coût des matières premières, rationalisation de la production, de la loi, est une priorité. La clause l’énergie. suppression des intermédiaires commerciaux, etc.), ils iront même qui protège les fonctionnaires est le jusqu’à se partager le marché, au tout début du XXe siècle, en orga- seul article qui a été transféré mot nisant deux cartels avec Hoechst et Cassella d’un côté, AGFA, pour mot de la Constitution otto- vont mener à des réformes dans BASF et Bayer de l’autre. Des ententes qui permettent à la fois mane de 1913 à celle de la Répu- le domaine politique ? d’éviter des guerres de prix inutiles sur les produits qui se vendent blique. Les Turcs ne veulent pas − Elles sont importantes, mais bien et de mener des offensives musclées sur ceux qui n’ont pas être traités comme des citoyens de elles demeurent mineures par rap- encore pu s’imposer. seconde classe, alors que plus de port à ce qui est vraiment néces- Vers 1905, les résultats de ces quarante ans de stratégie volonta- deux millions de fonctionnaires saire : un changement de la riste sont là : les teinturiers du monde entier ont majoritairement sont protégés. Constitution. Economie et poli- délaissé leurs savantes décoctions naturelles pour se convertir aux − Pensez-vous que les milieux tique sont liées. Une économie poudres chimiques prêtes à l’usage. Les seuls fabricants allemands d’affaires sont désormais libérale ne peut pas fonctionner exportent à cette date près de 70 000 tonnes de colorants, soit dix conscients de l’ampleur de pro- dans une société non libérale, sans fois plus qu’en 1895. Vu du côté européen, le bilan de la bataille est blèmes tels que la torture ? une vraie démocratie. extrêmement positif, avec la création d’une puissante industrie − Etre conscient est une chose, le − Pensez-vous que la Turquie chimique qui accumule un extraordinaire savoir-faire technique et dire à haute voix en est une autre. est vraiment sur le point de qui emploie désormais plusieurs dizaines de milliers de personnes. C’est un luxe que peu de gens osent prendre un grand tournant ? Tout juste peut-on déplorer que la culture de la garance ait dû être se permettre. La façon dont les − Je crois que le moment de abandonnée en Provence, laissant la place à des jachères ou à des affaires marchent en Turquie fait vérité est arrivé à Helsinki, quel- vignobles de mauvaise qualité. que nous sommes liés à l’adminis- ques jours avant la fin du millé- Vu d’autres régions de la planète, le bilan est en revanche nette- tration d’Ankara par divers cordons naire. Nous allons maintenant ment moins enthousiasmant. Car d’énormes flux d’exportation ombilicaux. Si vous parlez trop, la pouvoir atteindre le but qu’Ata- ont été brutalement supprimés, dans des délais de cinq à dix ans, bureaucratie peut vous faire du türk avait fixé : prendre notre obligeant des centaines de milliers de paysans pauvres à trouver tort. J’ai cependant bon espoir que place en Occident. Il faudra encore de nouveaux gagne-pain. C’est notamment le cas au Bengale, d’où même si nous ne sommes pas très beaucoup travailler avant d’y arri- venait l’indigo, le plus utilisé des anciens colorants ; au Mexique, nombreux, nous parviendrons à ver, mais c’est désormais plus qui exportait massivement sa cochenille et son bois de Campeche ; nous faire entendre. qu’une promesse, c’est un fait. » ou encore au Brésil, où la coupe et l’expédition de nombreuses − Pensez-vous que les récentes espèces de bois tropicaux s’étaient considérablement développées lois concernant l’économie, Propos recueillis par au fil des siècles. Ainsi va le progrès. adoptées à la demande du FMI, Nicole Pope LeMonde Job: WDE0200--0007-0 WAS MDE0200-7 Op.: XX Rev.: 07-01-00 T.: 20:04 S.: 111,06-Cmp.:10,08, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0078 Lcp: 700 CMYK

TRIBUNES LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 / VII ̄ La fiscalité optimale, entre justice LIVRES par Philippe Arnaud et efficacité par Antoine d’Autume

e débat public sur la politique fis- Quel est le barème optimal, fournissant le des niveaux d’effort et des sommes à redistri- cale s’est animé ces derniers mois Un outil de réflexion meilleur compromis entre redistribution et in- buer. Un objectif collectif plus satisfaisant, L en se concentrant sur les réformes à citations ? Sa recherche repose en premier lieu conforme au principe mis en avant par le phi- SEPT LEÇONS D’ÉCONOMIE À L’USAGE DU CITOYEN, mettre en œuvre aux deux extrémi- sur une description des comportements losophe Rawls, consiste à maximiser le bien- de Jean-Louis Levet tés de la hiérarchie des revenus. Faut-il relever d’offre de travail des agents. être du plus mal-loti de la société. Tout l’effort Seuil, 333 p., 135 F, 20,58 ¤. les minima sociaux pour assurer un niveau de Le revenu d’un agent résulte de deux élé- de redistribution est donc orienté vers les plus vie décent aux exclus du travail, mais aussi les ments. Le premier échappe par définition à sa pauvres, mais la société admet qu’une certaine âtons-nous de rendre l’économie populaire ! Ce pourrait réformer pour éviter qu’ils freinent les retours volonté et représente ses capacités person- inégalité est inévitable et admissible. Nous re- être la devise de Jean-Louis Levet. Ce directeur du service à l’emploi ? Faut-il augmenter et réformer la nelles. Peu importe que ce « capital humain » tenons pour notre part une formulation plus du développement technologique et industriel au commis- fiscalité des stock-options pour moraliser ce individuel soit inné, qu’il relève d’un héritage souple correspondant à une attitude redistri- sariat général du Plan, également professeur associé à l’uni- système d’intéressement des dirigeants aux ré- culturel ou d’un environnement social, nous le butive forte, mais pondérant les niveaux de versitéH de Poitiers, veut rendre l’économie compréhensible par tous. sultats de leur entreprise ? Il est possible de considérons comme une donnée intangible à bien-être de l’ensemble des membres de la so- « Agir en citoyen, écrit-il, consiste déjà à se réapproprier les grands sujets clarifier ce débat essentiel en se référant à la court terme. ciété. économiques dont l’insuffisante compréhension nous exaspère. » théorie de la fiscalité optimale. Le second élément ouvre en revanche une Le schéma ci-dessous donne les résultats Sept sujets − la mondialisation, l’emploi, la compétitivité, l’Etat, la Celle-ci recherche le barème d’imposition marge de choix. Il s’agit de la quantité et de la d’une simulation menée en retenant une va- protection sociale, l’Europe, la croissance et le développement − consti- du revenu représentant le meilleur compromis qualité du travail que les agents souhaitent of- leur assez faible, mais vraisemblable, de la tuent autant de lectures assorties, chacune, d’un glossaire et d’une entre la volonté de redistribuer le revenu et la frir, compte tenu du salaire que leurs capacités taille des effets d’incitation. Les résultats sont bibliographie qui devraient permettre au non-spécialiste de trouver les nécessité de limiter les inévitables effets per- leur permettent d’obtenir. Nous prenons frappants puisque le revenu annuel total re- repères essentiels sur ces questions. « Le point commun [à ces sept vers qu’engendre tout système fiscal. Cette comme postulat le fait que l’effort présente a distribué à un ménage de chômeurs s’élève à grands thèmes], explique Jean-Louis Levet, réside dans l’attitude sui- théorie appliquée aux données de l’économie priori la même désutilité pour tous. Les agents 158 000 F, montant bien supérieur aux sommes vante : la soumission à une pratique de l’adaptation et de la protection ». française permet de décrire ce qui constitue, qui travaillent peu ne le font pas par paresse, actuelles. Le financement de cette redistribu- Or, à trop privilégier le discours de la sujétion, on en vient « à ne plus en principe, le barème idéal. Nous nous in- mais simplement parce que leur bas niveau de tion massive est assuré par un prélèvement avoir de boussoles »... Une société « tiraillée entre révolte et résignation » téressons à l’imposition du revenu entendue formation rend moins rentable leur effort. plus élevé sur les riches. n’est pas viable à long terme. Mieux comprendre pour mieux agir, tel dans un sens très extensif, puisque nous y in- Dans la recherche du barème optimal, inter- Ce dernier est néanmoins profilé d’une ma- est l’objectif affiché de cet ouvrage, mi-essai, mi-abrégé. tégrons l’impôt négatif représenté par le ver- vient en second lieu la distribution statistique nière très différente du barème actuel, puisque Quelles seront au siècle prochain les formes nouvelles de citoyenne- sement du revenu minimum d’insertion (RMI) des comptétences dans la société. Celle-ci les taux marginaux optimaux tendent vers zé- té ? Le travail de Jean-Louis Levet permet d’esquisser quelques ré- et de toutes les prestations accordées sous n’est évidemment pas directement observable, ro en haut de la distribution, au lieu de s’éle- ponses. Les solutions que proposent la plupart des idéologues au- condition de revenu. mais les hypothèses faites sur les comporte- ver jusqu’à 54 % comme dans le système ac- jourd’hui sont au nombre de trois. La première est le Les effets désincitatifs du système actuel ments des agents permettent de la reconsti- tuel. L’impôt reste progressif, au sens où les néo-protectionnisme, une attitude fondamentalement régressive. Elle sont concentrés aux deux extrémités de la hié- tuer à partir de la distribution observée des re- plus riches payent un impôt proportionnelle- conduit « à conserver les us et coutumes, à commémorer les exploits du rarchie des revenus. Les économistes expri- venus fiscaux. ment plus lourd, mais la préoccupation d’ob- passé, à protéger le pays d’ennemis imaginaires, à restaurer le nationa- ment cela en soulignant que les taux margi- Il faut aussi prendre en compte l’intensité de tenir le meilleur rendement de l’impôt, et donc lisme ». Dénoncer ce néo-pessimisme n’empêche aucunement d’agir naux d’imposition, ceux qui frappent le la redistribution souhaitée par la société. Il le barème le plus incitatif au travail, amène à pour que la mondialisation soit régulée. Par exemple, la principale mis- dernier franc gagné, ont une forme en U. La convient d’abord de réaliser que l’égalitarisme préférer un impôt moins concentré sur les sion de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est de désarmer progressivité de l’impôt sur les revenus les fait absolu est impossible ou plutôt qu’il se tradui- hautes tranches du revenu. les conflits commerciaux entre nations. Il faut aller plus loin et « pro- monter à 54 % pour les plus hauts revenus, ce rait par un cycle catastrophique de réduction En outre le bas du barème est conçu de ma- mouvoir la réciprocité des échanges − actuellement un leurre ». qui incite les agents concernés à réduire leurs nière à éviter les effets de seuil des systèmes La deuxième erreur est le laisser-faire. Ce serait être aveugle que de efforts. Mais le RMI fait également apparaître, Un meilleur rendement de l’impôt de type RMI. Cet exercice ouvre donc des ne pas voir que celui-ci conduit à « un abandon de toute volonté poli- au bas de l’échelle, des taux marginaux perspectives suggestives de réforme fiscale en tique et économique ». C’est la société elle-même qui prend alors «le proches de 100 %. En effet, le RMI est un reve- BARÈME EXISTANT attirant l’attention sur les paramètres essen- risque de disparaître », par inflation du social (ou de la question sociale). nu différentiel où tout supplément de revenu tiels. Troisième illusion : « la foi en un paradis à construire ». C’est un néo- se traduit par une diminution équivalente de D’autres simulations montrent notamment 600 optimisme, décomplexé dans la mesure où il pense avoir rompu les la prestation reçue. Cela n’incite évidemment que la même préoccupation de redistribution amarres avec le totalitarisme. Or, comme le dit justement Jean-Louis pas les chômeurs à retrouver un emploi, puis- conduit à des prescriptions nettement diffé- Levet, cette croyance en « un âge d’or qui doit encore venir, consiste à qu’ils devront fournir des efforts supplémen- rentes selon l’idée que l’on se fait de l’intensité supprimer toutes les imperfections et va de pair avec la foi dans la perfecti- taires pour atteindre finalement un revenu à 400 des effets d’incitation. L’analyse devrait évi- bilité de l’homme. Les révolutions et la terreur sont le moyen par excellence peine plus élevé que celui qu’ils obtiennent en demment être enrichie sur de nombreux plans, pour atteindre un tel objectif. Le XXe siècle est rempli des tragédies que de restant au chômage. mais la méthode générale reste la même. A telles politiques ont produites. » A bon entendeur... Le point commun à REVENU NET BARÈME OPTIMAL Le barème existant est représenté sur le l’exploration réaliste du domaine des possibles ces trois attitudes, écrit l’auteur, est « la négation même du présent ». On 200 schéma ci-dessous qui retrace la relation entre entre justice et efficacité, doit succéder un l’aura compris, entre elles la voie est étroite. Raison de plus pour s’y le revenu brut et le revenu net, après impôt, choix collectif où le degré de solidarité souhai- engager, dira-t-on. des ménages français. La courbe commence té par la société reste un paramètre libre. Au crédit de ce livre : qualités pédagogiques et de synthèse, modestie par un palier horizontal, reflétant l’existence 0 du propos. On regrettera seulement une formule : « L’économie est du RMI, puis décrit un revenu net croissant de 0 200 400 600 800 Antoine d’Autume est professeur à l’uni- science de la prospérité ». Il n’est pas sûr qu’inverser la définition cou- moins en moins vite du fait de la progressivité REVENU BRUT versité Paris-I et responsable du labo- rante de l’économie comme science de la rareté soit juste, ni même de l’impôt. ratoire EUREQua. d’actualité.

COURRIER PARUTIONS

b ORGANISATION. THÉORIES ET APPLICATIONS, LE MODÈLE AMÉRICAIN Maddison évalue ainsi, en donnant la contacter la Caisse primaire d’assu- veloppé par le Trinity College de Dur- de Luc Boyer et Noël Equilbey Le point de vue de Yann Du- valeur 100 au niveau américain, le ca- rance-maladie. Pour compléter ma ham, je me permets de vous signaler Le titre n’est pas très alléchant, mais le contenu est intéressant et chesne : « L’exemple américain, un pital par tête à 91 en France, 102 en couverture, j’ai dû approcher la Mu- une action du même type menée par d’une grande clarté. L’ouvrage présente les grandes théories du antidote à la réduction du temps de Allemagne, 79 en Italie et 70 au tuelle Solidarité. J’ai dû me présenter l’agence régionale de développement management, de l’école classique qui s’est développée dans le sil- travail », paru dans « Le Monde Royaume-Uni au début des an- à la section locale de la Mutuelle fran- Nord-Pas-de-Calais depuis 1997. Ce lage de Taylor et Fayol, jusqu’aux approches les plus récentes Economie » du mardi 7 décembre, nées 90. çaise. La fin du parcours « couverture projet pédagogique, « Boule et Bill (théories des transactions du chaos). intéressant à certains égards, repose 3) Venons-en à l’essentiel : le capi- sociale » est intervenue le 4 dé- créent une entreprise », a été conçu Les auteurs (des consultants spécialisés en gestion) analysent aussi cependant sur des données et des rai- tal serait plus productif aux Etats- cembre. (...) en 1983-1984 par l’université catho- les principales méthodes d’organisation des entreprises (Editions sonnements très critiquables, ce qui Unis, car les acteurs économiques y Dans le courant de cette période, le lique de Lille. L’action a été mise en d’Organisation, 368 p., 168 F, 25,6 ¤). D. U. rend évidemment ses conclusions dif- travailleraient plus. Cette affirma- 29 septembre précisément (cinq mois place dans des classes fondamentales ficilement acceptables. tion (...) n’est appuyée sur aucune dé- après mon début de parcours), j’ai at- (primaires) néerlandophones et fran- b EXPATRIATION, LE GUIDE 2000, 1) Le capital serait mieux rémunéré monstration (...). Il y a là une confu- teint le niveau administratif requis cophones de Belgique grâce à l’appui de Yannick Aubry outre-Atlantique parce que plus pro- sion regrettable entre la durée du pour déclencher un premier entretien de l’Institut de l’entreprise (devenu De quelles prestations sociales un expatrié bénéficie-t-il ? Quel im- ductif, ce qui entraînerait la fuite des travail et la durée d’utilisation des pour envisager les modalités d’un Fondation de l’entreprise) et du pôt doit-il acquitter ? A-t-il droit aux indemnités de chômage lors capitaux européens vers les Etats- équipements... soutien financier. Après signature Crédit à l’industrie de Belgique. de son retour en France ? Il y a, dans ce livre, beaucoup de ré- Unis. (...) Il est vrai que le rendement Arnaud Parienty d’un contrat d’insertion, j’ai pu ren- (...) A partir de 1995, l’agence régio- ponses aux différents aspects que revêt une mobilité internatio- du capital est actuellement élevé aux (professeur de sciences contrer, cinq semaines plus tard, un nale de développement a, avec l’aide nale. Et cela aussi bien pour les salariés que pour leurs entre- Etats-Unis. (...) Mais cela ne suffit pas. économiques et sociales) conseiller technique dont la tâche est d’enseignants animateurs de coopé- prises. Les entreprises ont utilisé leur argent de constituer pareils dossiers pour les ratives scolaires, adapté cette action Les adresses nécessaires aux démarches sont également très nom- non à investir, mais à racheter leurs LE SOMMET soumettre à divers organismes. (...) aux contraintes spécifiques du sys- breuses. La scolarité des enfants, les problèmes de déménagement, actions, pour 70 milliards de dollars DE SEATTLE Dans l’hypothèse la plus favorable, je tème éducatif français. L’opération a le devenir des comptes bancaires ne sont pas oubliés, ni les ques- en 1994, et pour 116 milliards en 1996. On est en train de rebâtir un vieux pourrais donc m’attendre à une été lancée en 1997 dans des classes tions de santé (Editions d’Organisation, 516 p., 270 F, 41,2 ¤). D. U. Est-ce la preuve d’une grande effica- mythe : le capitalisme est porteur de conclusion positive (?) en avril 2000, primaires de la région. Des dévelop- cité ? Et est-ce vraiment souhai- l’horreur économique. (...) Il y a mais ce n’est pas sûr. Si c’était le cas, pements sont aujourd’hui à l’étude b PROTÉGER OU DISPARAÎTRE. table ? (...) M. Duchesne confond trente ans, la France en était arrivée à j’aurais, au mieux, mis onze mois pour des classes de technologie des LES ÉLITES FACE À LA MONTÉE DES INSÉCURITÉS, donc peut-être une bulle spéculative être une URSS « soft ». On est loin pour récupérer mes droits sociaux et collèges et des centres de formation de Philippe Cohen avec une situation structurellement d’être sortis de l’auberge. (...) obtenir un prêt éventuel (et en aucun des apprentis. « L’insécurité apparaît comme le fil rouge de notre société. » Elle favorable. Mais l’argument décisif en « Citoyenneté planétaire », « société cas supérieur à 40 000 francs). Une bande dessinée, dont les héros s’étend, notamment dans les domaines économique et social. Et ce domaine est factuel : 6 % du capi- civile », ce sont là les vêtements neufs J’aurais dû recourir, à de multiples sont le célèbre Boule et son cocker « si les gouvernants ne peuvent plus protéger ceux qu’ils représentent, tal présent a Wall Street est étranger, pour désigner un ramassis d’associa- reprises, à de nombreux services et Bill, raconte comment on crée une à quoi servent-ils ? » Journaliste à l’hebdomadaire Marianne, Phi- contre 35 % à Paris. L’idée d’une fuite tions parapolitiques d’extrême fournir une kyrielle de documents, entreprise. Un livret d’exercice per- lippe Cohen s’en prend au développement de l’idéologie néolibé- massive de capitaux vers les Etats- gauche et d’organisations factieuses. souvent les mêmes, sans la moindre met de passer aux travaux pratiques. rale, qu’on pare des vertus de la modernité. La gauche est accusée Unis en est fortement ébranlée. Jean-François Revel a proposé, ironi- coordination. (...) Il n’y a aucun lien Un cahier du maître facilite la dé- de s’y rallier tout en gardant quelques réflexes anciens qui lui ont Quant aux investissements directs, ne quement, d’attribuer à José Bové le entre les administrations (...). Le per- marche pédagogique de l’enseignant. fait, par exemple, jeter un voile pudique sur la dégradation de la sont-ils pas essentiellement attirés prix Nobel d’économie. « Le Monde sonnel est dépassé, insuffisant et peu Plusieurs projets sont déjà réalisés vie dans les cités par crainte d’alimenter les tentations sécuri- aux Etats-Unis par un marché Economie » a dû le prendre au au courant des circuits. Les appels ou en cours : une fabrication de ni- taires. immense et dynamique ? sérieux... téléphoniques exigent un acharne- choirs pour oiseaux, de jardinières à Les leviers de l’action économique sont peu à peu abandonnés en 2) Les entreprises américaines se- Théo Gregnors ment quotidien, coûteux, certains fleurs, etc. France, pour cause d’orthodoxie européenne. Philippe Cohen s’op- raient très créatrices d’emplois pour Vence organismes ne répondant même plus Jacques Fontaine pose à une mondialisation fondée sur un « libre-échange intégral », une faible dépense en capital, (ainsi la Mutuelle Solidarité, à Mar- Lille à l’affaiblissement de la protection sociale. Il débouche évidem- contrairement aux firmes euro- ENTREPRENDRE seille). Les organismes sont dispersés ment sur le retour de l’Etat et de sa capacité d’intervention, ame- péennes, lourdes en capital. Autre- EN EUROPE et nécessitent parfois des déplace- b Pour écrire à la rédaction : nant dans la foulée la « question nationale ». Ce livre pose des in- ment dit, le capital par tête serait Vos articles parus dans « Le Monde ments hors ville (...). « Le Monde Economie », terrogations légitimes, même si le concept de « protection moins élevé aux Etats-Unis. (...) L’af- Economie » du 30 novembre (sur la Et je n’ai pas encore entrepris les 21 bis, rue Claude-Bernard, économique moderne » peut (mais aussi doit) se discuter (Galli- firmation est très contestable. Angus création d’entreprises) m’incitent à démarches pour l’immatriculation de 75242 Paris Cedex 05. mard, 262 p., 89 F, 13,6 ¤). D. U. évoquer, dans le même registre, la mon entreprise ni rempli aucun des Fax : 01-42-17-21-73. « course à la réinsertion ». Les ha- formulaires à venir auxquels vont Par Internet : b LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES, sards de la vie font que j’ai été succéder les inscriptions TVA, Urssaf, [email protected] de Loïc Cadin et Francis Guérin contraint d’entreprendre ce par- retraite, etc. (...). Le propos des deux enseignants en gestion qui signent ces pages cours. (...) Mes démarches Il n’y a pas lieu de s’étonner que le b Pour écrire à un journaliste : n’est pas de fournir des instruments ni des recettes. Ils se livrent à concernent d’une part la réactivation climat social ne soit guère encoura- nom de [email protected] une réflexion sur quelques questions centrales, appuyée sur des (ayant séjourné longuement à geant, alors que les instruments d’in- Exemples : références et des auteurs reconnus. Ils abordent les caractéris- l’étranger) de ma couverture sociale tervention existent, ce qui est d’au- [email protected], tiques et les conséquences du développement de l’organisation et, en parallèle, celles relatives à une tant plus désolant. [email protected], post-fordiste du travail, et du passage de la logique de poste à demande de concours financier pour M. B. Bervoets [email protected], celle des compétences. recréation d’activité. Aix-en-Provence [email protected], Tous deux analysent aussi l’évolution de la fonction « ressources J’ai entamé mes démarches le [email protected], humaines » dans l’entreprise : sa professionnalisation, la décentra- 7 mai 1999 en me présentant aux As- L’ESPRIT D’ENTREPRISE [email protected], lisation d’une partie de ses prérogatives vers les cadres et la maî- sedic. De là, j’ai été dirigé sur l’ANPE. ÀL’ÉCOLE [email protected], trise. Les auteurs cernent bien l’ambiguïté de l’adjectif « straté- Je me suis ensuite présenté au centre A la suite de l’article paru le [email protected], gique », de plus en plus associé à cette fonction. Les sens que communal d’action sociale. J’ai alors 30 novembre 1999, sur le programme [email protected], peuvent prendre la flexibilité ainsi que les nouvelles logiques de établi un dossier pour la Caisse d’allo- (de formation à la création d’entre- [email protected] carrière sont également traités dans ce livre au format de poche cations familiales. Après, j’ai dû prises pour les écoliers et collégiens) dé- (Dunod, « Les Topos », 49 F, 7,5 ¤). D. U. LeMonde Job: WDE0200--0008-0 WAS MDE0200-8 Op.: XX Rev.: 07-01-00 T.: 20:04 S.: 111,06-Cmp.:10,08, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0079 Lcp: 700 CMYK

VIII / LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 EMPLOI La pénurie d’informaticiens persiste

es sociétés de services déterminée », reprend Claude Si certaines entreprises ont gelé sents et à venir sont multiples. quant des besoins considérables en informatiques et d’ingé- Au-delà du bogue, Marchal. leurs projets pour donner la prio- « Après les grands groupes, dans informaticiens pour les prochaines L nierie (SSII) ne chôment Certaines entreprises n’ont rité au bogue, d’autres ont au les années 70 et 80, ce sont les PME années », assure Pierre Dellis. pas. Entre 1997 et 1999, les télécoms et même pas en recours à des infor- contraire essayé de contourner le qui s’informatisent aujourd’hui Les télécoms sont également elles ont, avec les éditeurs de logi- maticiens expérimentés en cobol, problème. « Beaucoup de sociétés massivement », souligne Christian très porteurs. « Aujourd’hui, un ciels, accru leur effectif d’environ Internet entraînent signe que leur vision s’étendait qui avaient l’intention d’investir Picory, responsable des relations ingénieur télécoms qui sort de 54 000 personnes, pour atteindre bien au-delà du 31 décembre sur des applications en 2001, 2002 avec les entreprises à l’Ecole na- l’école a dix entreprises à ses un total de 175 000, selon les don- des recrutements 1999. et 2003 ont anticipé ces projets, ce tionale supérieure des télécoms pieds », indique Claude Marchal. nées du Syntec-informatique, leur « Nous avons embauché des qui leur a permis de remplacer des de Paris (ENST). Et ce n’est pas fini. Chargé de organisation professionnelle. massifs dans tous jeunes ingénieurs et nous leur applications qui n’auraient pas Internet et sa diffusion dans les mission sur l’insertion des étu- Quant aux informaticiens dans avons appris le cobol, explique passé l’an 2000 en raison du bogue, relations professionnelles ou avec diants à l’lnstitut national poly- leur ensemble, 40 000 d’entre eux les secteurs d’activité André Cichowlas, directeur nou- par de nouvelles, explique Pierre l’administration provoquent aussi technique de Grenoble (INPG), auraient été embauchés rien velles technologies chez Cap Ge- Dellis. D’où la nécessité de recou- un important appel d’air. «Les Claude Gaubert estime que qu’en 1999 (dont 20 000 dans les Preuve que ces embauches ne mini, une SSII qui a embauché rir à des compétences supplémen- grands groupes sont déjà sur le « l’état actuel des technologies des SSII). Recruteurs et employeurs visaient pas seulement à ré- environ 5 500 personnes en taires en nouvelles technologies. » Net, constate Claude Marchal. télécoms permet d’augurer une ex- se plaignent maintenant d’une pondre à un besoin ponctuel, France en 1998-1999. Ils ont tra- Restent les PME, mais on ne sait plosion des débits et des capacités pénurie de candidats, notamment dans certaines régions, comme vaillé sur les programmes en cobol APPEL D’AIR pas à quel rythme elles vont s’y des réseaux, et donc une forte pour les petites et moyennes en- l’Ile-de-France, les pouvoirs pu- durant quelques mois et, au- Aujourd’hui, tous les secteurs mettre. » Pierre Dellis est plus baisse des coûts ». Ce qui permet- treprises. « Cela devient très diffi- blics, prévoyant que les informa- jourd’hui, ils sont dispatchés sur d’activité recherchent des infor- confiant : « Les PME découvrent tra aux entreprises de multiplier cile voire quasi impossible d’en ticiens seraient embauchés en nos autres projets. » Pour les enca- maticiens, « y compris les adminis- qu’être sur le Net est incontour- la gamme des produits et services trouver pour les PME », constate contrat à durée déterminée pour drer, Cap Gemini a recruté des in- trations, ajoute Pierre Dellis. Un nable parce que c’est un outil de offerts par Internet et par télé- Marie-Françoise Aletti, respon- le bogue, ont mis en place des formaticiens plus expérimentés, seul domaine échappe à la règle, compétitivité et de productivité, et phone. Autant d’occasions de dé- sable du département recrute- programmes de reconversion. qui, eux aussi, travaillent mainte- celui de la défense, en raison du elles s’y mettent de plus en plus. » veloppement, et donc d’em- ment au cabinet Cegos. « Or on s’est aperçus qu’ils avaient nant sur les projets nouvelles ralentissement des programmes En outre, le domaine des progi- bauches. D’ailleurs, l’INPG a La pénurie disparaîtra-t-elle, été recrutés en contrat à durée in- technologies. militaires. » Les chantiers pré- ciels de gestion « explose, provo- ouvert à la rentrée un départe- maintenant que le passage à ment télécoms. l’an 2000 est réalisé ? Pas vrai- Jusqu’à quand durera la pénu- ment, à en croire les spécialistes rie d’informaticiens et autres spé- du secteur. Car le fameux bogue cialistes en nouvelles technolo- n’a pas été pour grand-chose La République tchèque peine à former ses spécialistes gies ? Certains experts sont dans ces recrutements massifs. prudents. « Il est difficile de pré- « Il a représenté une infime partie voir le rythme des embauches, tout des embauches, estime Pierre Del- PRAGUE majorité des responsables informatiques, ges- plémentaires du personnel en poste dans l’in- dépend des budgets des entreprises lis, délégué général du Syntec in- de notre correspondant tionnaires de réseaux ou développeurs, ont tervalle. Malgré ce déséquilibre entre offre et pour mener leurs projets », avance formatique. L’essentiel est dû au ond-de-cuir dans une société d’assu- moins de trente-cinq ans. « Mais il y a toujours demande, « le niveau des salaires tchèques n’a Claude Marchal. Mais d’autres boom des nouvelles technologies. » rance au début du siècle, l’écrivain pénurie », déclare Michael Al Nassir, du cabinet pas encore atteint celui à l’Ouest, souligne Mi- sont plus catégoriques. Christian En fait, les entreprises ont gé- R praguois Franz Kafka n’aurait pas été de recrutement Accord Group. « La récession chael Al Nassir. Les informaticiens tchèques sont Picory estime ainsi que la pénurie néralement cherché à intégrer dépaysé en revenant parmi ses conci- économique des trois dernières années a tempéré même de 10 à 20 % meilleur marché que leurs ira « bien au-delà de l’an 2000, et l’épisode bogue dans leur déve- toyens à la fin des années 80 : le papier, le stylo le dynamisme du marché ainsi que l’embauche collègues polonais ou hongrois ». En revanche, qu’elle va même s’aggraver. Le mi- loppement. « Certaines ont em- et la machine à écrire demeuraient les princi- d’informaticiens, mais la reprise est déjà sen- l’échelle des revenus est très large : le salaire nistère de l’industrie, notre tutelle, bauché, d’une part, des informati- paux outils de travail. Les dirigeants commu- sible », affirme Martin Kosut, jeune directeur d’un développeur informatique en début de nous a d’ailleurs demandé d’aug- ciens expérimentés connaissant le nistes tchèques, parmi les plus conservateurs de commercial (29 ans) de Compaq à Prague. carrière est d’environ 2 500 francs (381 euros), menter nos effectifs d’étudiants. » langage cobol, utilisé dans les an- l’ex-bloc soviétique, se méfiaient du développe- contre 40 000 francs (6 098 euros) pour un di- Pour Pierre Dellis, la pénurie nées 60, qui étaient généralement ment des techniques de communication et d’in- SALAIRES COMPÉTITIFS recteur informatique d’une grande entreprise. touchera « surtout le conseil, l’en- au chômage, et, d’autre part, des formation. « Les informaticiens tchèques sont technique- Seuls les consultants spécialisés dans des sys- cadrement (chefs de projets) et les jeunes diplômés qu’elles ont for- Depuis la chute du régime, fin 1989, et le pas- ment bien qualifiés, mais ils manquent d’exper- tèmes de gestion pointus peuvent percevoir des télécoms ». Le commerce élec- més, observe Claude Marchal, res- sage à l’économie de marché, l’informatique a tise en gestion et d’expérience commerciale, es- revenus d’un niveau occidental, car ils sont très tronique va lui aussi s’immiscer ponsable de l’unité informatique fait une irruption brutale. Pour combler le défi- time Pavel Baumruk, directeur informatique à peu nombreux sur le marché tchèque. D’autant dans la danse. « Toutes les entre- à l’Association pour l’emploi des cit en équipement, les premières années de la 32 ans chez Sodexhopass, leader du marché que les éléments les plus prometteurs ont été prises prennent conscience qu’il va cadres (APEC). Avec l’idée que, le décennie écoulée ont été marquées par l’impor- tchèque des tickets-restaurants. Il est difficile de « exportés vers l’Ouest », selon Michael Al Nassir. devenir incontournable, constate bogue passé, elles les garderont tation massive d’ordinateurs et de logiciels, recruter des informaticiens spécialisés, connais- Les entreprises étrangères sont donc souvent André Cichowlas. Toutes vont s’y tous, les jeunes, comme les plus an- commerce à l’origine de plusieurs grosses for- sant les derniers produits et maîtrisant des contraintes de débarquer avec leurs propres mettre en même temps, et, d’ici ciens qui seront capables de se re- tunes du pays. langues étrangères. » Les entreprises doivent spécialistes, chargés de former pendant plu- trois ou quatre ans, il y aura pénu- cycler dans les nouvelles technolo- Parallèlement, les écoles supérieures ont mul- soit payer très cher les spécialistes, soit investir sieurs années la relève locale. rie de compétences. » gies. Pour les autres, il y aura des tiplié les filières de formation en informatique dans la formation de jeunes informaticiens, en préretraites. » pour répondre à la demande. Aussi, une grande sous-traitant ou en multipliant les heures sup- Martin Plichta Francine Aizicovici

Une fonction en plein essor Les consultants en recrutement LA PÉNURIE CROISSANTE DE SPÉCIALISTES LES SOCIÉTÉS DE SERVICES ET LES ÉDITEURS DE EN INFORMATIQUE ET RÉSEAUX EN EUROPE LOGICIELS SONT LES PLUS DYNAMIQUES EN FRANCE en milliers en milliers se transforment en détectives 1 500 600 500

1 000 400 rouver un informaticien, peut encore se débrouiller, reconnaît un spécialiste du Web ou Pour trouver la perle Philippe Dumont. Mais dans les 300 un expert en logiciel de grands groupes, la question est plus T 500 gestion intégrée n’est rare, les cabinets délicate. Comment intégrer un can- 200 plus un casse-tête, c’est de la didat à un salaire beaucoup plus traque de détective privé. « Il n’y a se font très offensifs. élevé que celui accordé un an plus 100 plus de candidats sur le marché, il tôt à un spécialiste du même acabit ? faut donc aller les déloger là où ils La politique salariale ne peut pas 0 prévisions

Face à l’ampleur * sont : dans leur entreprise », souffrir (officiellement) de tels 1998 1999 2000 2001 2002 1995 1996 1997 1998 1999* constate Philippe Dumont, le PDG de la tâche, écarts. » Il faut donc ruser et pro- OFFRE DU MARCHÉ DEMANDE DU MARCHÉ TOTAL INFORMATICIENS dont SSII et ÉDITEURS d’Orion/Adept, un cabinet de re- poser le même salaire de base, *CHIFFRES PROVISOIRES Sources : IDC / Syntec-Informatique crutement dont deux départe- certains renoncent mais des à-côtés (primes diverses, ments sont dédiés aux technolo- avantages en nature...) très va- gies de pointe. lière », raconte Philippe Dumont. riables. Les entreprises doivent séduire Plus question de faire du recrute- De même, les consultants ne ratent Face à l’ampleur de la tâche, un ment « passif », c’est-à-dire de trier aucun des colloques sur les nou- certain nombre de cabinets − es- les candidatures spontanées. Cette velles technologies, récupèrent la sentiellement les généralistes − technique ne tient la route qu’en liste des participants et là encore préfèrent renoncer aux missions. à nouveau écoles et universités cas de mauvaise conjoncture, lors- suivent la piste. « Ils proposent à leurs entreprises qu’il y a davantage de candidats Ce type de techniques vient bien clientes d’évaluer les candidats, une que de postes disponibles. « Rien à évidemment en complément de fois ceux-ci déjà dénichés, constate ur papier glacé, courses universités comme Paris-VI. « Ils voir avec ce qui se passe au- méthodes moins agressives : «Les François Humblot, directeur géné- de voiliers et trophées de Aux coûteux embauchent aussi des biologistes ou jourd’hui, analyse Jean-François cabinets spécialisés ont tous leur site ral de Praxia Consulting et pré- golf côtoient les annonces des chimistes à bac + 5 pour les for- Drouot-L’Hermine, président de Web. Et selon la réputation de cha- sident du syndicat du conseil en re- S mer à l’informatique », remarque de telle ou telle grande « sponsorings » Drouot L’Hermine Consultants. Le cun, il arrive que des candidats s’y crutement Syntec. D’autres les entreprise. Les journaux des asso- Marie-Françoise Le Moal, de la scénario que nous vivons actuelle- manifestent quand l’envie de bouger incitent à mener une réflexion de ciations d’élèves de grandes écoles et forums succèdent mission insertion professionnelle ment avec les informaticiens me rap- les titille, constate Joëlle Dufour. fond sur la manière de garder leurs ont retrouvé leur luxe d’antan. « Le de Paris-VI. pelle le chantier d’Euro Disney, à la Mais n’oubliez pas que tous ces spé- experts en technologie. Quelques- mercantilisme, en matière de recru- des partenariats Pour éviter l’inflation des dé- fin des années 80, pour lequel beau- cialistes sont des gens qui vivent dans uns, conscients que la pénurie va se tement de jeunes diplômés, atteint penses, quelques entreprises coup de cabinets de recrutement ont l’instantané. Ils ne prennent pas le prolonger, lancent des programmes aujourd’hui des sommets », juge à plus long terme avaient, à la fin des années 80, sou- travaillé. Les Américains cherchaient temps de faire des CV. Ils se mani- de formation de manière à aider les cette dirigeante d’une agence de haité construire des relations à des spécialistes, du genre un expert festent sur un site d’offres d’emplois, entreprises à transformer des sala- communication, qui a pourtant en 1993 −, alors que les recruteurs, plus long terme en s’impliquant de grand huit qui a déjà réalisé trois et c’est à nous ensuite de découvrir riés en poste en spécialistes. Bref, connu la précédente flambée du après l’envolée de la fin des an- dans les enseignements, en signant missions en Europe. Ils ne compre- leur profil réel. » chacun essaie de se positionner au marché à la fin des années 80. nées 80, juraient qu’on ne les y re- des contrats de recherche, en éla- naient pas que personne n’arrive à mieux, dans la limite de ses Certains diplômés mettent leur prendrait plus. borant ensemble des cursus fondés les leur trouver ! » STOCK-OPTIONS moyens. » CV aux enchères sur Internet ; un « Certains recruteurs ont une véri- sur l’alternance. La création de Comment mener à bien les mis- Une fois les candidats repérés, il Il n’empêche que le développe- grand cabinet d’audit organise une table stratégie, appuyée sur des ta- l’Ecole de génie industriel, en 1992, sions confiées ? En allant « chas- reste – et ce n’est pas le moindre ment des nouvelles technologies « journée karting » ; une société de bleaux de bord où figurent d’un côté par l’Institut national polytech- ser » chez les entreprises concur- des problèmes − à les décider à ac- n’est pas près de s’interrompre et services informatiques sponsorise toutes les dépenses engagées, du nique de Grenoble (INPG) en est rentes. Mais il faut d’abord cepter le nouveau poste. La clé est que les demandes des entreprises une gigantesque fête dans une pis- sponsoring du club de golf jusqu’au un bon exemple : de grandes dénicher ces perles rares. C’est là financière. La surenchère salariale sont désormais structurelles. « Ces cine ; telle autre entreprise pro- contrat de recherche, et de l’autre ce entreprises, comme Renault ou où les consultants des cabinets de est à nouveau à l’ordre du jour besoins vont provoquer beaucoup de pose sur Internet un jeu d’énigmes que cela rapporte : nombre de sta- Hewlett Packard, participent au re- recrutement − surtout les spécia- alors que les entreprises avaient ju- casse dans notre métier, estime dont les réponses sont à chercher giaires, nombre d’embauches, pré- crutement des élèves, au déroule- listes en nouvelles technologies − ré leurs grands dieux, après la flam- Joëlle Dufour, car nombre de cabi- sur son site. Bon nombre de sites sence de leur logo... », observe ment de la formation, aux jurys se transforment en autant de Philip bée de la fin des années 80, qu’elles nets n’arriveront pas à suivre. » Les Web ont d’ailleurs été reconfigurés Christian Picory, à l’ENST. d’examens... Marlowe. « Nos chargés de re- ne retomberaient pas dans ce tra- cabinets généralistes ont-ils encore pour attirer les candidatures. Ainsi les entreprises limitent- Le retournement du marché en cherche ont un terrain privilégié : In- vers. Les bonnes résolutions ont vi- raison de l’être ? L’heure n’est-elle Certes, la pénurie de diplômés elles leur présence aux forums de 1991 avait gelé ce mouvement, ternet », explique Joëlle Dufour, té été oubliées. pas à la spécialisation ? La question en électronique, informatique et quelques écoles cibles, et leurs pourtant bien accueilli par les res- présidente d’Alpha C. D. I., premier Le mot magique, désormais, c’est se pose. Car la pénurie des infor- télécommunications, patente de- stands sont moins luxueux ; les ini- ponsables de formation. Claude cabinet français à avoir créé son « stock-option ». « Les candidats ne maticiens n’est pas la seule à puis quatre ou cinq ans, avait déjà tiatives étudiantes ne sont soute- Gaubert, conseiller auprès de la di- site Web à l’été 1996. Rompus aux savent pas forcément en quoi cette l’ordre du jour. Les experts en re- attisé la surenchère entre recru- nues « que si elles présentent une rection de l’INPG, constate avec techniques du Web, ils s’immiscent technique consiste, mais ils pensent crutement savent que deux nou- teurs. Mais aujourd’hui celle-ci véritable originalité », note Aude satisfaction que « la demande de dans les groupes de discussion en qu’ils peuvent faire fortune ainsi, veaux casse-tête s’annoncent : la concerne aussi les salaires − Thiriot, au bureau des élèves de cursus en alternance s’étend au- ligne (newsgroups) où aiment se re- donc, ils en veulent tous », constate recherche d’acheteurs et celle de 236 000 F en moyenne en 1999 l’ENST. Faisant fi de la tradition- jourd’hui à toutes nos écoles d’élec- trouver les experts. « Ils repèrent Joëlle Dufour. Mais ces ponts d’or commerciaux. pour les diplômés de l’Ecole natio- nelle préférence pour les écoles tronique et d’informatique ». alors les noms des intervenants, leurs salariaux ne vont pas sans poser de nale supérieure des télécommuni- d’ingénieurs, certains recruteurs adresses e-mail, et remontent la fi- problèmes. « Dans les start-up, on Marie-Béatrice Baudet cations (ENST), contre 210 000 F élargissent leurs recherches aux Antoine Reverchon LeMonde Job: WDE0200--0009-0 WAS MDE0200-9 Op.: XX Rev.: 07-01-00 T.: 20:04 S.: 111,06-Cmp.:10,08, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0080 Lcp: 700 CMYK

E M P L O I LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 / IX

EUROPE Les indicateurs sociaux internationaux « Le Monde » / Eurostat Le diplôme protège du chômage Taux de demandeurs d’emploi chez les 25-59 ans, selon le niveau d’études UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY-UNI E-U. JAPON en % Secondaire inférieur Secondaire supérieur Supérieur CITE1 0-2 CITE1 3 CITE1 5-7 ÉVOLUTION DE L'EMPLOI AU UE 12,1 8,7 5,9 3e TRIMESTRE 1999 (en % sur un an) 1,4 1,5 0,1 1,0 (2e trim.) 4,7 N. D. 1,3 N. D. 1,1 1,5 – 0,6 ALLEMAGNE2 16,8 10,0 5,8 AUTRICHE 9,1 4,4 2,3 Dont emploi salarié...... 1,7 1,9 N. D. 1,2 7,1 2 2,3 2,9 1,1 2,2 – 0,4 BELGIQUE 13,4 7,7 3,4 DANEMARK 7,3 4,6 3,3 Dont emploi à temps partiel...... N. D. N. D. N. D. N. D. 8,1 N. D. 8 2,8 2,1 1N. D. ESPAGNE 18,0 15,4 12,9 FRANCE 15,0 9,6 6,6 TAUX D'EMPLOI 1998 (en %) GRèCE 8,1 10,5 6,3 Hommes + femmes (15-64 ans).... 61 59 64 57 50 60 52 69 70 64 N. D. ITALIE 10,7 8,4 7,0 2 Hommes + femmes (50-64 ans).... 48 45 48 43 43 46 37 48 59 N. D. N. D. IRLANDE 15,0 6,6 3,5 PAYS-BAS2 7,3 4,1 3,3 PORTUGAL 4,4 4,4 2,7 DURÉE DE TRAVAIL SALARIÉ ROYAUME-UNI2 7,9 5,9 3,1 À TEMPS PLEIN 1998 (h/semaine) 1./ Classification internationale type de l'éducation (Unesco-version 1976), 2./1997 40,5 39,7 40,1 38,6 40,7 39,7 38,5 39 44 N. D. N. D. Source : Enquêtes sur les forces de travail 1997-1998. Eurostat

a LA POPULATION ACTIVE n’est pas touchée de manière uniforme par ÉVOLUTION DU COÛT DU TRAVAIL le chômage. Le risque de se retrouver sans emploi est d’autant plus faible (en % sur un an) 2e trim. 2e trim. 2e trim. 1er trim. 2e trim. 2e trim. 4e trim. 1er trim. 2e trim. que le niveau de qualification est élevé. En 1998, au sein de l’Union euro- + 2,5 + 2,2 +1,7 + 2,6 + 1,2 + 2,4 – 1,6 + 2,7 + 4,3 N. D. N. D. péenne (UE), le taux de chômage des personnes titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur était de 5,9 % contre 8,7 % pour les per- TAUX DE CHÔMAGE 1999 (en %) sonnes ayant seulement atteint le niveau secondaire et de 12,1 % pour novembre novembre novembre novembre novembre novembre septembre octobre septembre novembre octobre celles ayant au mieux achevé l’enseignement obligatoire. Hommes + femmes.... 9 9,8 9,1 8,7 15,4 10,5 11,1 2,8 5,9 4,1 4,6 Moins de 25 ans...... 17,3 18,4 8,9 20,4 28,1 23,3 32,4 4,7 12,7 10 9,4 a LES PLUS FORTES DISPARITÉS (dans un rapport de 1 à 4) existent en Irlande, en Autriche et en Belgique. Pour l’ensemble de l’UE, le rapport PART DU CHÔMAGE DE PLUS D'UN AN 1998 (en %) n’est que de 1 à 2. La France occupe une position moyenne. Le Portugal présente une relation chômage-niveau de formation atypique, puisque le 49 52 53 62 50 42 60 48 33 8N. D. risque de se retrouver sans emploi est de 4,4 % que l’on ait achevé ou non N. D. : non disponible ses études secondaires. Pour plus d'informations : http://europa.eu.int/eurostat.html

FLASH APEC / « LE MONDE » Le marché du travail français FLASH SETT / « LE MONDE » Les entreprises manquent de cadres commerciaux DERNIER MOIS VARIATION L’intérim varie selon la conjoncture NOMBRE D’OFFRES CONFIÉES À L’APEC Progression 1998/99 CONNU SUR UN AN PIB et emploi intérimaire (équivalent temps plein) variations annuelles en Direction commerciale + 28 % 911 EMPLOI INTÉRIMAIRE Direction régionale et d’agence + 25 % TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES 20,0 % (nov.) – 10,7 % 1 194 PIB Marketing, promotion des ventes 2 080 + 27 % 30 Import-export 695 0 % PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE 36,6 % (nov.) – 1,4 % 20 Administration des ventes 466 + 27 % 10 Technico-commercial, SAV 3 011 + 14 % EMPLOIS PRÉCAIRES (en milliers) : Ventes + 28 % 0 6 878 CDD...... 447 + 8,2 %* -10 - Distribution 1 785 - 3 % INTÉRIM...... 892 – 1,5 %* -20 Ensemble des fonctions marketing-commercial-ventes -30 APPRENTIS...... 276 + 7,3 %* Ensemble des offres APEC 89 865 + 9% CONTRATS AIDÉS...... 424 + 4,4 %* 1976 78 80 82 84 86 88 90 92 94 96 Source : Association pour l’emploi des cadres/Rens. http://www.apec.asso.fr Sources : Dares/Insee/Syndicat des entreprises de travail temporaire (SETT)

SALAIRE NET MÉDIAN (en francs constants) a LA COMPARAISON de l’évolution du PIB et de l’intérim fait nette- a LES JEUNES DIPLÔMÉS qui ont envie de se lancer dans le domaine Femmes...... 6 933 (janv.) + 2,7 %* commercial rêvent surtout à des postes dans le marketing. Pourtant, les Hommes...... 8 614 (janv.) + 0,6 %* ment ressortir la dépendance du second vis-à-vis de la conjoncture entreprises recherchent avant tout des cadres commerciaux « terrain », économique. Entre 1980 et 1984, l’atonie de la croissance se traduit par une baisse marquée de l’intérim, dont le nombre de salariés (en équi- dans les fonctions « ventes » (en grandes surfaces). SMIC (en francs) a L’ENSEMBLE DES MÉTIERS (marketing, commercial, ventes) Horaire...... 40,72 (oct.) + 1,2 % valents temps plein) est passé de 237 000 à 102 000. constitue, pour les cadres, le deuxième créneau majeur sur le marché de Mensuel...... 6 882 (oct.) + 1,2 % a EXCEPTION NOTABLE à cette corrélation : la chute spectaculaire en- l’emploi. Elle représente une offre sur cinq à l’Association pour l’emploi registrée en 1982, résultat de l’ordonnance gouvernementale de 1982, vi- des cadres (APEC) contre une sur trois pour la fonction informatique. La NOMBRE D'ALLOCATAIRES sant à encadrer et à limiter le recours à l’intérim. progression des offres pour les commerciaux est l’une des plus fortes DU REVENU MINIMUM D'INSERTION (en millions) 1 137,4 (juin)** + 2,3 %*** a DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES, on constate l’importance du travail enregistrées aujourd’hui sur le marché de l’emploi des cadres (+ 20 % au * variation sur dix mois (janv. 99/mars 98) ** chiffres semestriels *** variation sur six mois temporaire dans la création d’emplois. En 1997, l’intérim a contribué à la lieu de + 9 % pour l’ensemble des offres). Sources : Insee, Dares, CNAF moitié des créations d’emplois, et au sixième en 1998.

DÉPÊCHE La Belgique s’arme d’un « plan Rosetta » b PARTENARIAT. L’une des principales difficultés que rencontrent les entreprises lorsqu’elles tentent de tisser des liens avec le monde universitaire est... de savoir à qui s’adresser. L’Institut national poly- technique de Toulouse a eu l’idée de créer un numéro Vert − le pour combattre le chômage des jeunes 0800 2000 31 − destiné à orienter tout acteur du monde socio-écono- mique. Renseignements : http : //www.univ-inpt.fr BRUXELLES Emilie Dequenne, la remarquable ter sur le quai à regarder passer le correspondance Inspirée par le film actrice qu’ils ont dénichée, ra- train », estime un cadre de la l aura suffi d’un film ré- mènent toutes les questions à une Confédération des syndicats chré- AGENDA compensé par la Palme d’or, Palme d’or à Cannes seule considération : ils évoquent tiens (CSC), le syndicat le plus im- Rosetta, qui raconte les ef- « l’intolérable réalité » d’une ré- portant au niveau national. b COMITÉS D’ENTREPRISE. 35 heures, prévoyance complémentaire, I gion, d’un pays, qui excluent les Qu’importe ces critiques : pour forts d’insertion d’une en 1999, une loi oblige épargne salariale, conséquences des fusions, aucun de ces sujets ne jeune ouvrière dans une société jeunes de la vie sociale. la presse et Laurette Onkelinx, le sont étrangers aux élus des comités d’entreprise, qui représentent dix fermée, pour qu’une mesure mi- grandes entreprises La ministre de l’emploi Plan Rosetta était né. La version millions de salariés. nistérielle belge trouve à la fois commence par promettre la créa- définitive sera finalement élabo- Le Carrefour des CE est un Salon professionnel, décliné dans vingt un nom, une raison d’être et une et administrations tion de 50 000 emplois dans le rée au mois de novembre dernier, villes de France (depuis Dijon le 13 janvier, jusqu’à Amiens le 5 octobre réputation internationale. En Bel- secteur privé et de 20 000 à 30 000 après de nombreuses adaptations 2000), entièrement dédié à l’action des comités d’entreprise. gique, un document baptisé lors à employer des exclus autres dans le secteur public. Cer- et un passage par le tamis de la Renseignements : 04-78-34-20-00. de sa création en septembre der- tains syndicalistes ainsi que des traditionnelle concertation so- nier « Un emploi pour chaque de moins de 25 ans militants écologistes trouvent ciale qui a permis aux patrons et b INNOVATION. L’activité des fonds d’amorçage, équivalent des busi- jeune » est vite devenu le « plan alors l’intention louable, mais in- aux syndicats de nuancer à ness angels anglo-saxons, se développe et s’organise en France. La Rosetta ». près d’un million de personnes vitent le gouvernement à « ne pas leur avantage le projet gouverne- technopole de Nantes, Atlanpole, propose le 18 janvier une confé- Après quatre mois de négocia- sont, d’une manière ou d’une oublier Rosetta », car la première mental. rence intitulée « Quel financement pour la start-up innovante ? ». tions et de mises au point, le dis- autre, écartés du marché du tra- mouture du plan prévoit aussi Fax : 02-40-25-10-88. positif est entré en vigueur le vail. Quant aux jeunes, ils vé- que les plans d’embauche soient DIRIGISME 1er janvier 2000. Il oblige les entre- gètent souvent dans des petits réservés aux jeunes chômeurs Les premiers rejetaient le carac- b FISCALITÉ. Après l’échec de l’ébauche d’harmonisation des fiscali- prises de 50 salariés et plus, ainsi boulots précaires, ou dépendent ayant quitté l’école depuis six tère obligatoire d’une mesure tés européennes au somment d’Helsinki en décembre 1999, l’Assem- que le secteur public, à recruter des centres publics d’aide sociale, mois. censée favoriser l’embauche de blée nationale réunit plusieurs acteurs des négociations, le 18 janvier à pendant un an au minimum − qui leur versent le RMI. Sur « Les moins qualifiés, ceux qui jeunes dans les entreprises. Le pa- Paris, sur les risques d’une absence d’accord entre Etats-membres : pa- sous peine d’amende (600 F par 100 000 jeunes belges qui quittent ont décroché depuis longtemps du tronat flamand évoquait un diri- radis fiscaux intra-communautaires, délocalisation de l’épargne... jour et par stagiaire non embau- l’école, 28 000 seulement auront système scolaire, risquaient de res- gisme d’un autre âge et suspectait Seront présents, entre autres, Christian Sautter, Jean-Claude Trichet et ché) − 3 % de jeunes, en échange trouvé un emploi six mois plus la ministre d’avoir taillé une cote Dawn Primarolo, ministre britannique du Trésor. d’une réduction des charges so- tard. De plus, les statistiques spécifique pour la partie franco- Renseignements : 01-40-20-98-88. ciales (quelque 3 300 francs par cachent mal la disparité entre ré- phone du pays − les entreprises trimestre et par embauche). gions : le taux de chômage des flamandes étant souvent confron- b PME. Alors que les grandes entreprises installent des systèmes de « C’est un pas vers l’Etat social ac- jeunes est de 9,6 % en Flandre, tées, depuis plusieurs années, à gestion des connaissances et mettent en avant des dynamiques d’in- tif », commente le gouvernement. mais atteint 33 % en Wallonie et une pénurie de main-d’œuvre novation, comment les PME traditionnelles peuvent-elles jouer de Quant au mot « Rosetta », il 35 % à Bruxelles ! qualifiée. Côté syndical, l’accueil leurs atouts et dépasser leurs limites en la matière ? L’université de « semble bien près de s’installer Soucieuse de s’affirmer dans fut favorable, même si certains technologie de Compiègne organise, du 24 au 27 janvier, un séminaire durablement dans les glossaires de une équipe ministérielle qui re- continuent à redouter que les de recherche sur ce sujet. l’arsenal sociopolitique, au rayon groupe aussi bien des néolibéraux jeunes stagiaires évincent des tra- Renseignements : 01-49-88-73-86. des armes engagées dans la lutte à l’anglo-saxonne que des écolo- vailleurs plus anciens. contre l’exclusion », ajoute un gistes qui flirtent avec l’extrême Il reste néanmoins un doute sur commentateur. gauche, la socialiste Laurette On- l’efficacité de ces mesures. «Plu- SUR INTERNET kelinx a saisi la perche offerte par tôt que de se lamenter sur le chô- DISPARITÉS une actualité marquée par le mage des jeunes non qualifiés, b DOCUMENTATION. On dispose sur ce site d’une sélection d’ou- Tout a commencé à l’automne triomphe cannois des frères Dar- ̄ il aurait mieux valu créer les condi- vrages récents sur l’économie et le monde des affaires, réalisée par des dernier. Laurette Onkelinx, la mi- denne. tions pour qu’ils reçoivent une qua- universitaires ou des acteurs de l’économie. On y trouve également nistre belge de l’emploi, élue so- Les réalisateurs de Rosetta ont Laurette Onkelinx lification utile », juge ainsi des annonces de congrès et de conférences sur l’économie et la pros- cialiste de Seraing (la banlieue de créé la surprise avec leur film re- b Cette avocate de 41 ans est l’hebdomadaire économique Ten- pective. Liège où Luc et Jean-Pierre Dar- muant, dur, émouvant. La Bel- vice-premier ministre et ministre dances. Le magazine souligne aus- www.business-digest.fr denne ont tourné Rosetta), an- gique est bouleversée. Cette na- de l’emploi et, officiellement, si que, jusqu’à présent, aucune nonce son intention de permettre tion, qui s’interroge constamment numéro deux du gouvernement de décision gouvernementale ne vise à tous les moins de vingt-cinq ans sur son destin et doute éternelle- Guy Verhofstadt. à favoriser la création d’entre- RECTIFICATIF privés d’emploi de trouver une ment, s’enthousiasme facilement b Laurette Onkelinx a été élue prises ou à simplifier la vie admi- embauche d’un an au moins. Le lorsque l’actualité lui renvoie députée pour la première fois en nistrative de celles qui existent b LA CONFÉDÉRATION nationale du travail (CNT) précise que, pays compte officiellement d’elle-même une image positive, 1987. Elle a ensuite siégé au Sénat. déjà. contrairement aux affirmations de la direction d’ONET-Métro, elle n’est 67 000 jeunes de moins de vingt- ou présumée telle : oubliée la si- b Sa réputation de farouche D’où les réticences de ces der- pas signataire de l’accord sur les 35 heures, comme il était indiqué dans cinq ans sans travail sur quelque nistre banlieue wallonne où se dé- négociatrice, conjuguée à ses nières à se soumettre à une nou- l’article intitulé « La grève des ouvriers d’ONET-Métro après les 385 000 chômeurs, soit 11,3 % de bat Rosetta, vive la Palme d’or ! fortes convictions de gauche, en velle obligation : celle d’embau- 35 heures » (« Le Monde Economie » du 14 décembre, page VIII). Un la population active. L’euphorie sera toutefois de ont fait l’une des figures les plus cher des jeunes... délégué CNT avait signé l’accord, avant de se voir retirer son mandat par En fait, ces chiffres traduisent courte durée, car « les Frères », marquantes du Parti socialiste son syndicat. mal la réalité sociale belge, car comme on les a baptisés ici, et francophone. Jean-Pierre Stroobants LeMonde Job: WDE0200--0010-0 WAS MDE0200-10 Op.: XX Rev.: 07-01-00 T.: 20:04 S.: 111,06-Cmp.:10,08, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0081 Lcp: 700 CMYK

X / LE MONDE / MARDI 11 JANVIER 2000 MANAGEMENT ̄ LE SOCIAL DANS L’UNION L’actionnariat salarié à l’épreuve de la Bourse par Francis Kessler près quinze ans d’essor n’explique pas à lui seul la surper- ciers. Mais ce n’est qu’un élément discret, l’actionnariat L’ouverture du capital formance de l’IAS. Et en aucun cas, parmi d’autres. » A salarié devrait arriver nos résultats ne permettent de L’exemple de France Télécom sur le devant de la au personnel semble conclure qu’il suffit qu’une société montre que les choses sont en ef- De l’hygiène scène en l’an 2000. Le gouverne- se lance dans l’actionnariat salarié fet plus complexes. 90 % du per- ment va présenter avant l’été un améliorer la cotation pour obtenir une meilleure perfor- sonnel (140 000 salariés) est ac- projet de loi sur l’épargne sala- mance boursière. » tionnaire. Pourtant, l’opérateur riale. L’opposition elle-même a des entreprises, La Bourse aime-t-elle l’actionna- connaît des grèves. Néanmoins, la et de la sécurité préparé une proposition sur ce riat salarié ? Le cabinet conseil en valeur de son action bondit, parce thème. mais la corrélation stratégie ressources humaines He- que l’entreprise est sur le secteur a réglementation des conditions de travail des salariés consti- Actuellement, près d’un million witt Associates, qui a mené aux des nouvelles technologies, en tue une manifestation très ancienne de l’Etat-providence. Les de salariés sont actionnaires de est discutée Etats-Unis, avec la Kellog School plein boom. « Ce qui intéresse les premières normes sont apparues dans les différents pays eu- leur entreprise, représentant une of Management, une enquête au- marchés financiers, précise un ana- ropéens au moment de leur industrialisation. Elles reflètent la capitalisation boursière de nier ayant été reconstitué sur les près de 382 entreprises, apporte lyste, ce n’est pas de savoir si une volontéL étatique de protéger les travailleurs. Elles traduisent également 300 milliards de francs (45 mil- années passées. Résultat : l’IAS un autre élément au débat. Dans entreprise a des actionnaires sala- le souci d’éviter ce que les juristes allemands du début du siècle appe- liards d’euros) et environ un cin- fait mieux que les autres. Sur la les deux jours suivant l’annonce de riés, mais si elle est sur un secteur laient la Schmutzkonkurrenz − la « concurrence sale » −, qui repose sur quième des actionnaires indivi- période 1991/1999, il a progressé la mise en place d’un plan d’ac- porteur et si elle est bien gérée. » de mauvaises conditions de travail, sur un dumping social justifié par la duels. Alors que le nombre de ces de 269 %, contre 202,5 % pour le tionnariat salarié, « le cours de nécessité de maintenir des bas coûts de fabrication. En ce sens, cette derniers stagne depuis six ou sept CAC 40 et 197 % pour le SBF 250. l’action a augmenté de 1,6 % dans L’EFFET DES PRIVATISATIONS branche du droit du travail concerne également l’organisation de la ans, celui des actionnaires salariés Pour Francis Bacon, vice-président plus de 60 % des entreprises concer- Jean-Christophe Le Duigou, res- production. a été multiplié par trois sur la de la FAS et président de l’associa- nées », indique Thierry de Beyssac, ponsable des activités écono- Dans tous les Etats membres de l’Union européenne, les normes même période. tion des actionnaires salariés de directeur général d’Hewitt et miques à la CGT, va, lui, jusqu’à d’hygiène et de sécurité sont caractérisées par leur extrême technicité Conséquence de cette évolution, Bull, « ces résultats mettent en évi- membre du comité scientifique de « réfuter » l’existence de cette cor- et leur foisonnement : les normes juridiques ont dû sans cesse être à la mi-décembre 1999, un Obser- dence une corrélation positive entre l’IAS. rélation. Selon lui, c’est la pré- adaptées aux nouvelles technologies et aux nouvelles procédures de vatoire de l’actionnariat salarié en actionnariat salarié et surperfor- « De plus en plus souvent, ajoute sence de 14 entreprises privatisées, production. Les contrôles exercés par des organismes étatiques ou pa- Europe a été créé par Chantal mance boursière ». Chantal Cumunel, quand les entre- parmi les 29 valeurs de l’indice, qui raétatiques, ainsi que les sanctions pénales, sont partout présents. Cumunel, membre de la Commis- « L’actionnariat salarié déve- prises s’introduisent en Bourse, elles explique l’évolution de l’IAS. Les Le droit de l’hygiène et de la sécurité est aujourd’hui largement har- sion des opérations de Bourse loppe chez le personnel un esprit mettent en place en même temps un valeurs boursières de ces dernières monisé : les mêmes principes sont appliqués sur tout le territoire de (COB) et ex-secrétaire générale de d’entrepreneur individuel, qui doit plan d’actionnariat salarié qui, aux ayant été « sous-évaluées au dé- l’Union européenne. Il constitue un embryon de droit du travail, qui, à la centrale syndicale des cadres avoir un effet sur la productivité et yeux des marchés financiers, est per- part, pour inciter les salariés à sous- défaut d’être unique et commun, est très proche dans les différents CGC, et par Raymond Soubie, Pdg l’efficacité de l’entreprise, explique- çu comme un élément de stabilité crire des actions », rien d’étonnant Etats membres. du groupe de conseil Altédia. t-il. Ce qui conduit à un meilleur ré- de la structure du capital. » En à ce qu’elles connaissent ensuite L’histoire de l’élaboration de ces normes européennes est certaine- Deux mois plus tôt, un indice de sultat financier et par conséquent outre, il est un « un outil de cohé- « une plus forte croissance que la ment exemplaire des difficultés de la mise en place du droit commu- l’actionnariat salarié (IAS) avait une meilleure performance bour- sion sociale, observe Pierre Maré- moyenne du CAC 40 ». nautaire du travail. Les ingrédients de l’élaboration d’un droit social été lancé par la Fédération des as- sière. » Egalement président du chal, consultant chez Bernard « D’une certaine façon, les entre- harmonisé sont, en effet, multi- sociations d’actionnaires salariés comité scientifique de l’IAS, Fran- Brunhes. Et l’existence d’un bon cli- prises privatisées sont comme des ples. Première condition : le traité (FAS). cis Bacon reste cependant mat social fait partie des éléments start-up, renchérit Alain Chevalier, L’élaboration d’Union devait transférer le pou- Géré par un « comité scienti- prudent : « L’actionnariat salarié qui intéressent les analystes finan- doyen du corps professoral de voir d’élaborer des normes aux fique » et « utilisant la même mé- l’Ecole supérieure de commerce de d’un droit du travail institutions communautaires. thodologie » que les autres indices Paris (ESCP) et professeur de fi- Dans le traité de Rome de 1957, boursiers, selon la FAS, cet indice Des résultats performants nances. Et, comme elles, elles enre- européen suppose les règles de droit du travail mesure la performance boursière gistrent une hausse boursière parti- d’entreprises qui doivent remplir culière, surtout sur une période de étaient du ressort exclusif des 400 une constellation Etats membres : le progrès social deux conditions. D’abord, faire référence assez courte, de neuf devait découler du fonctionne- partie du CAC 40, du SBF 120 ou ans. » 350 assez particulière : ment du Marché commun. Ce du SBF 250. Ensuite, disposer d’un IAS Alain Chevalier relève en outre n’est qu’en 1985, par l’Acte actionnariat salarié « significatif » : Indice de des « biais méthodologiques » dans il doit y avoir, unique européen, que la possibili- au moins 3 % du capital doivent 300 l’actionnariat salarié la construction de l’IAS. « Pour être té d’élaborer des règles sur la san- être détenus par le personnel, et représentatif, un indice doit intégrer au même moment, té et la sécurité des travailleurs a au moins un quart des salariés 250 un volume important de capitalisa- été transférée des Etats vers le lé- doivent être porteurs de titres. Ac- tion boursière et d’échanges. Mais une Commission gislateur communautaire. Cer- tuellement, 29 sociétés (AGF, BNP, dès que l’on exclut de cet indice cer- 200 tains Etats prônaient alors un Bouygues, Bull, etc.) figurent dans taines entreprises en fonction de cri- Indice volontaire ayant droit commun minimal de l’hy- l’IAS. CAC 40 tères qui n’ont rien à voir avec le giène et de la sécurité ; d’autres, Pour savoir si la présence d’un 150 marché financier − ici, le niveau une stratégie claire, en revanche, penchaient pour un actionnariat salarié a un impact d’actionnariat salarié −, il perd en « haut niveau de protection ». sur la performance boursière 100 représentativité. » Et la portée de un Parlement L’article 118 A du traité a tenté de d’une société, la FAS a comparé ses résultats s’en trouve limitée. concilier ces approches : il en est l’évolution depuis 1991 des autres 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 convaincu de la résulté un texte particulièrement indices avec celle de l’IAS, ce der- Source : F. Bacon/FAS Francine Aizicovici complexe qui permettait de mul- nécessité de bâtir tiples interprétations. L’action conjuguée de la une Europe sociale Commission et du Parlement eu- Les services de ressources humaines, ropéen a fait pencher la balance et un ensemble en faveur d’un droit du « milieu de travail » ambitieux. La pre- d’Etats qui ne soit mière, forte de la conviction qu’il prochaines cibles de l’externalisation fallait créer des règles harmoni- pas réticent à l’idée sées, a proposé l’adoption d’un « paquet de réglementations ». Le oit-on considérer l’ex- tions. Il est vrai que les firmes in- (services informatiques) et les té- d’une réglementation Parlement a, pour sa part, prôné ternalisation comme De plus en plus de terrogées par le cabinet américain lécommunications sont actuelle- une lecture extensive du texte du D une méthode de ma- appartiennent à deux catégories ment les fonctions les plus supranationale traité pour renforcer la protec- nagement durable ou firmes anglo-saxonnes seulement : il s’agit soit de souvent externalisées à l’échelle tion des travailleurs. Enfin, une comme une simple mode ? Michel grandes entreprises, soit de PME mondiale. En revanche, des fonc- majorité du Conseil des quinze ministres européens compétents en Moutier et Simon Tarsh, du cabinet confient à des en forte croissance. Deux cibles tions actuellement peu externali- matière sociale a accepté les normes ainsi définies. PA Consulting, ont le mérite de se particulièrement ouvertes à ces sées, comme les ressources hu- L’élaboration d’un droit du travail européen suppose donc une poser la question en conclusion de prestataires extérieurs pratiques, estime-t-on chez PA maines ou les services financiers, constellation assez particulière : il doit y avoir, au même moment, une l’étude (Externalisation des services Consulting ; leur ouverture à l’in- devraient figurer dans les pro- Commission volontaire ayant une stratégie claire, un Parlement dans l’industrie, secrétariat d’Etat à certaines fonctions de ternational les rend plus sensibles chaines cibles à l’horizon 2010. convaincu de la nécessité de bâtir une Europe sociale et un ensemble l’industrie, 95 p., 180 F, 27,4 ¤) aux façons de faire de leurs Une vision partagée par les d’Etats qui ne soit pas réticent à l’idée d’une réglementation supra- consacrée à ce phénomène et réali- l’entreprise. La France concurrents étrangers, où consultants d’Arthur Andersen. nationale du travail. sée pour le ministère de l’industrie. commencent à apparaître des Ainsi, sous l’impulsion de la Commission Delors et du Parlement eu- En guise de réponse, ils avancent et l’Allemagne « responsables de l’externalisa- PERTE DE POUVOIR ropéen, un corps de texte cohérent a vu le jour. Une directive-cadre un constat : « L’externalisation tion » distincts des responsables Certaines entreprises publiques, fixe les grands principes ; elle est complétée par de nombreuses direc- connaît une très forte croissance au restent réticentes des achats. voire certaines administrations, tives techniques, par exemple sur les équipements de protection indivi- niveau international car de plus en Ces divergences dans les éva- n’hésitent pas davantage à recou- duelle, la manutention manuelle des charges ou encore sur les écrans plus d’entreprises prennent à la démarche luations ne sont pas spécifiques à rir à l’externalisation. «En de visualisation... Les Etats doivent aujourd’hui s’y conformer dans leur conscience des bénéfices importants la France. L’hétérogénéité des dé- Grande-Bretagne, le ministère de propre législation, sauf à conserver ou à édicter des normes plus favo- que l’approche peut générer. » Pour- 14 % des entreprises françaises finitions, la relative difficulté à la défense a externalisé tout ce qui rables aux travailleurs. tant, peu d’entreprises françaises externalisent aujourd’hui leurs distinguer ce qui relève de la n’était pas militaire, comme la En revanche, la Commission Santer n’a pas réussi à convaincre les auraient décidé de recourir à ce « processus supports », c’est-à- simple sous-traitance et ce qui est paie, la comptabilité, la gestion des Etats membres de poursuivre leur effort législatif au sein du Conseil moyen consistant en « un transfert dire les activités qui contribuent à une externalisation complète et camions. Les militaires ne re- des ministres : la création de règles communautaires en matière de stable et durable, stratégique ou non, l’efficacité de l’organisation (paie, durable, compliquent les compa- prennent le contrôle de leurs véhi- santé et de sécurité des travailleurs a stagné. de processus internes à un parte- comptabilité, ressources hu- raisons. cules que lorsqu’ils sont en opéra- Pourtant la Cour de justice des Communautés européennes, saisie naire externe ». maines, etc.), contre 36 % des en- Il est néanmoins patent que les tion », explique Michel Moutier. par le Royaume-Uni en contestation de certaines dispositions d’une A la différence de la sous-trai- treprises américaines. Les chiffres Etats-Unis dominent ce marché. Partis avec retard, à l’exception des directives techniques, avait validé la lecture extensive faite par les tance classique, l’externalisation de ce secteur sont néanmoins à Ils en assureraient la moitié du de la Grande-Bretagne, les pays institutions du texte du traité. Cet arrêt de 1996 a également rappelé consiste à confier à un prestataire manier avec précaution : une chiffre d’affaires mondial estimé à européens enregistrent le taux de que le Conseil des ministres « a un large pouvoir d’appréciation s’agis- externe la responsabilité d’une étude menée sur le même sujet, 600 milliards de dollars (600 mil- croissance le plus élevé. La France sant d’un domaine qui implique des choix de politique sociale ». Enfin, fonction de l’entreprise (et non la quelques mois auparavant, par liards d’euros) pour l’an 2000. Ce et l’Allemagne seraient les deux pour la Cour, la mission impartie au Conseil consiste, conformément fabrication d’un produit), quitte Arthur Andersen évaluait à 60 % pays, avec la Grande-Bretagne, a pays les plus réticents. Pour des aux termes de l’article 118 A, à « œuvrer en faveur de progrès dans l’amé- parfois à transférer aussi les actifs le taux d’entreprises françaises été le premier à recourir à cette raisons légales, liées aux régle- lioration des conditions de travail ». et le personnel concernés. externalisant déjà certaines fonc- pratique à la fin des années 80. mentations en matière de trans- Peut-on dès lors s’attendre à une relance par la Commission Prodi de Les entreprises y ont vu le moyen fert de personnel, mais aussi pour l’œuvre d’harmonisation des règles touchant à la santé et à la sécurité Télécommunications et technologies de l’information de mieux affronter la crise écono- des raisons culturelles. En Alle- des travailleurs ? On peut en douter. L’article 118 A est devenu l’ar- restent en tête mique en devenant plus flexibles magne, la cogestion s’accommode ticle 137 du traité d’Amsterdam. Au passage, la référence « au progrès » et plus réactives. L’externalisation mal de ce nouveau mode d’orga- en dans le domaine des conditions de travail a été supprimée. Pire : l’ac- ÉVOLUTION DE L’EXTERNALISATION PAR TYPE DE FONCTION % favorise le fameux « recentrage » nisation. tion de la Communauté ne fait plus que « soutenir et compléter l’action Variation sur les métiers de base, credo de En France, « externaliser est des Etats » dans le domaine de l’amélioration du milieu du travail pour 2010/1997 tous les cabinets de conseil en souvent synonyme de perte de Ressources 11 protéger la santé et la sécurité des travailleurs. humaines + 300 stratégie et organisation. contrôle et surtout de perte de pou- On ignore à l’heure actuelle quelle est la portée exacte de cette nou- 33 voir pour les dirigeants ». Un senti- 19 ment analysé différemment chez velle formulation. Certains Etats, qui ne souhaitent pas voir se multi- Comptabilité + 180 MILITAIRES plier les règles de protection des salariés, ne manqueront pas de plaider 34 Mais désormais « les dirigeants Arthur Andersen, où l’on consi- pour une action limitée des institutions communautaires en s’ap- Autres 23 d’Amérique du Nord considèrent dère que « la compétence du pres- + 170 puyant sur la nouvelle version du traité. De plus, ni le nouveau administratifs 39 de plus en plus l’externalisation tataire » constitue le principal commissaire aux affaires sociales ni la majorité au Parlement euro- comme une approche de manage- frein à l’externalisation. C’est sans péen, absorbés par la politique de l’emploi, n’ont, pour l’instant, ma- Facturation 12 + 330 ment stratégique, comme peuvent doute la raison pour laquelle les nifesté clairement leur souhait de continuer à bâtir un droit social eu- 40 l’être dans un registre différent la services de recherche et dévelop- Technologies ropéen harmonisé. Le formidable développement de normes sociales 34 + 170 réalisation de joint-ventures ou les pement, « couramment externali- européennes entre 1989 et 1993 risque ainsi de rester une expérience de l’information 58 opérations de fusion-acquisition », sés dans les pays anglo-saxons » se- unique. estiment les consultants de PA lon les experts de PA Consulting, Télécommunications 47 + 130 62 Consulting. sont très peu visés par ce mode de Francis Kessler est maître de conférences de droit privé à l’université Pa- Hormis les services de base, tels traitement en France. ris-I-Panthéon-Sorbonne. 1997 2010 la restauration ou le nettoyage, Infographie : Le Monde • Source : The Economist Intelligence Unit, Vision 2010 les technologies de l’information Annie Kahn