La Vie À Paris : 1880-1885. Année 2 / Par Jules Claretie
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La vie à Paris : 1880-1885. Année 2 / par Jules Claretie Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Claretie, Jules (1840-1913). Auteur du texte. La vie à Paris : 1880- 1885. Année 2 / par Jules Claretie. 1881-1886. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le cadre d’une publication académique ou scientifique est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source des contenus telle que précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ». - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. 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LA V I E A PARIS 1881 PARR JULES CLARETIE Deuxième année PARIS VICTOR HAVARD, ÉDITEUR · 175, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, I7D Tous droits de traduction et de reproduction riservés • ;ioul' » iuissi c. est ivre 10- ur e ît LA VIE A PARIS 1 Une année fatidique.- Souvenirs de Blanqui. Lamartine et Blanqui. 1781 et 1881. Un chroniqueur du temps passé Métra et sa Correspondance. Dulcigno il y a cent ans. Une statue de Phidias. Les conseils de Minerve. La Princesse de Bagdad. Les lettres de Georges Sand et de Musset. – Les papiers de M. Paul de Musset. Les archives et la bibliothèque de l'Opéra. Un nouveau foyer ouvert au public. Les peinturas de Baudry Les Droits du peintre. Un tableau de Detaille. Le Salon. – 11 janvier 1881. Cette année 1881 s'appelleraAnnée des Élections. Elle remet au public sa carte de visite sous la forme d'une affiche. Affiches partout, rouges, jaunes, vertes, bleues. Les tant murs de Paris en" sont constellés, et de couleurs à la fois et tant de bigarrures évoquent l'image du légen- daire costume à losanges d'un Arlequin. 1881 auil^H armes parlantes la boite d'un scrutin. Ce sont celles du siècle. L'opinion publique y est reine e pour elle, pour la séduire et la conduire, qu'on se .| à tous ces duels de professionsde foi et à toutes ces^^H lémiques personnelles un peu calmées, dirait-on, p'| le moment. ^^M Il en fut d'ailleurs toujours un peu de mème et, quoiqu la vie commune fût très différente de la nôtre, il y aceaiH ans, on se plaignait alors des mêmes ennuis qu'aujou*™ d'hui, et l'on avait les mêmes griefs que nous contre le w temps où l'on vivait. Un journal avait eu l'idée, na- guère, de nous donner un tableau rétrospectif de l'an 1780; on pourrait plus curieusement encore évo- 1 quer l'an 1781, à propos de cette année 1881, qui est, I paraît-il, tout à fait fatidique, en ce sens que, de quelque façon qu'on lise son millésime, de droite à gauche, ou de gauche à droite, on trouve toujours 1881. Les chiffres! Uuand on envisage cette redoutable i M question de chiffres, on en vient à éprouver presque le dédain apaisé du vieux Blanqui, qui vient de mourir, M et qui écrivait, du fond de son cachot du fort du Tau- U reau, cette étrange hypothèse qu'il appelait l'Éternité par les astres, où, lui, le vieux révolutionnaire, ilhaus- sait ironiquement les épaules devant ce que l'homme ij appelle le Progrès «- Ce que nous appelons le Progrès, écrivait le vieil- lard, est claquemuré avec chaque terre et s'évanouit avec elle dans des myriades et des milliards d'astres pareils. Toujours el partout le même décor sur la même scène étroite, une humanité bruyante, infatuée de sa grandeur, se croyant l'univers, et vivant dans sa prison comme dans une immensité, pour sombrer bientôt avec le globe qui a porté avec le plus profond dédain le far- deau de son orgueil. Même monotonie, même immobili- sation dans les astres étrangers. L'univers se répète sans fin et piaffe sur place. » Qu'on médite ces paroles. Elles expliquent un peu le dédain de cette espèce de Foutenelle de la prison parlant aussi de la pluralité des mondes et laissant tomber de sa plume de petites phrases ironiquement hautaines et dé- concertantes, comme celle-ci « Les trillions, quatrillions, sextillious, etc., en disent moins à la plupart des lecteurs qu'un mot vul- gaire dont on a l'habitude et qui est l'expression par excellence des grosses quantités milliard. En astrono- mie, il est cependant peu de chose, ce mot, et en fait d'infini il est zéro à peu près » Ou encore On ne pelote pas V infini avec la parole Il y avait un dédaigneux chez cet âpre vieillard qui disparait avec l'année nouvelle. Bien longtemps l'énigmatique et maigre visage de cet homme se posera devant l'historien. Je ne l'ai vu qu'une fois, assis devant un conseil de guerre, le visage jaune et creux, la barbe blanche, les oreilles décollées. Il avait à la fois l'air d'un moine et l'air d'un pauvre. Mais plus d'un portrait de Blanqui existe tracé par quelque con- temporain, et, sans parler des confidences d'Armand Barbès, Lamartine a tracé quelque part, dans son His- toire de la Révolution de 1848, un profil net et ferme d'AugusteBlanqui. Lamartine qui on l'a oublié sans doute pour utiliser l'intelligence de ce conspirateur monomane, avait, étant ministre des affaires étrangères, offert une ambassade à Blanqui 1 C'était avant le 15 mai et au moment où le nom de Blanqui grondait sur Paris, Un matin, à six heures, dans les premiers jours d'avril, un homme « d'aspect presque prolétaire », accompagné, dit Lamartine, de deux ou trois autres hommes de visages inconnus et suspects, entra dans la cour du ministère des affaires étrangères, se nomma et demanda à parler au ministre. Comme il n'y eut que deux interlocuteurs dans cet entretien que la gravure a popularisé une gravure où l'on voit Blanqui boutonné dans sa rediugote, une cra- vate noire roulée autour du cou, un chapeau de feutre, dit chapeau montagnard, à la main et s'avançant vers Lamartine debout, en manches de chemise, travaillant tout à l'heure à côté de ses lévriers grimpés sur les chaises il faut laisser la parole à Lamartine, qui a raconté l'entrevue. Lamartine venait de se lever; le jour était chaud; il écrivait, à demi vêtu, dans sa chambre; il donna ordre de faire entrer Blanqui, et s'avançant vers lui, la poitrine découverte, il lui tendit la main Eh bien monsieur Blanqui, lui dit-il en souriant, vous venez donc me poignarder? L'heure est propice et l'occasion est belle; vous le voyez, je n'ai pas de cuirasse. Puis, faisant asseoir Blanqui vis-à-vis de lui « Parlons sérieusement, lui dit-il. J'ai désiré vous voir et vous avez consenti vous-même à vous entre- tenir avec moi: c'est l'indice que nous ne sommes pas peut-être aussi inconciliables de pensées sur la Répu- blique que les apparences le font supposer au vulgaire. Je vais' vous ouvrir toutes mes pensées sans voile. Vous m'interromprez là où des objections se présente- ront à votre esprit, et j'éclaircirai ce qui vous paraîtra obscur! » « Lamartine alors exposa devant Blanqui l'idée de la République telle qu'il la concevait pour un'peuple con- tinental longtemps façonné au joug monarchique, et où les problèmes du socialisme nés de l'industrie, du luxe et de la misère agitaient depuis quinze ans les couches souterraines de la société.