Deux auberges du Jorat

Autor(en): V.F.

Objekttyp: Article

Zeitschrift: Le conteur vaudois : journal de la Suisse romande

Band (Jahr): 54 (1916)

Heft 27

PDF erstellt am: 29.09.2021

Persistenter Link: http://doi.org/10.5169/seals-212229

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http://www.e-periodica.ch 54me ANNÉE — N0 27. Samedi VT juillet 1916. CONTEUR VAUDOIS PARAISSANT TOUS LES SAMEDIS "Fondé en j 86j par L. Monnet et Ji. 7(enou.

Rédaction, rue d'Etraz, 23 (1" étage). ABONNEMENT: Suisse, un an, Fr. 4 5o; Administration (abonnements, changements d'adresse), six mois, Fr. 2 5o. — Etranger, un an, Fr. 7 2c Imprimerie Ami FATIO &. Cie, Place St-Laurent, 24 a. ANNONCES : Canton, 15 cent. — Suisse, 20 cent« Pour les annonces s'adresser exclusivement à la Etranger, 2 5 cent. — Réclames, 5o cent, Société Anonyme Suisse de Publicité la ligne ou son espace. 'Naasenstein et Vogler. GRAND-CHÊNE, u, , et dans ses agences. Les annonces sont reçues jusqu'au jeudi à midi.

ínmmcnr`P. du N0 du 1er juillet 1916 Deux auber- le souvenir de l'excellente famille Rod. Mme Et que pourriez-vous mieux faire que de venir ÙUülüIâUG „es du Jorat (y. f.). _ Vieille chanson Rod était une petite femme peu loquace, mais nous joindre. Je vous entends, vous vous récriez, (Communiqué-par A. Burmeister). — La sepa dé maîtresse cuisinière et qui avait dessus vous dites : « Comment en arriverai-je à manger en tzaté. On lè a trente ans. par — que compté (X.). — Il y santé de été des plats de feuilles de hêtre, en hiver des On vilhio racaud. — La Julie du Closet, Adolphe tout le souci de la ses clients. Un jour, par racines d'herbes des bois ; à me régaler de faînes, Villemard (A suivre). — « Le bouquet des rêves ». nous la priâmes de nous accommoder des à ne boire que de l'eau ; j'en mourrais, sinon de — Une pincée de recettes. champignons rapportés d'une tournée dans les faim, en tout cas de mélancolie ». Je voudrais que bois, faite avec quelques amis. Elle nous les le Père abbé vous racontât l'histoire d'un prôtre servit dans une monumentale omelette, fort qui autrefois désira entrer dans notre ordre. Il reculait retrouvâmes bien apprêtée, ma foi, mais où ne nous devant les de notre vie ; avait DEUX AUBERGES DU JORAT rigueur on prié qu'une petite moitié de notre récolte. pendant trois jours pour lui. Le dernier jour, en Qu'était devenu le reste? « Le reste, déclara arrivant au réfectoire, il vit sur la table un plat de pour quelques heures leurs bu¬ la bonne dame, le reste a passé à pois, dont il avait habituellement un grand dégoût. Délaissantreaux de rédaction, les journalistes du ingénùment à Ils étaient cuits au sel et à l'eau, comme d'habitude. de la caisse balayures; oui, messieurs. Jamais canton s'en vont demain dans le Ecoutez ce arriva : c'est vous ne me ferez cuire de ces champignons qui qui lui qu'ils lui parurent, Jorat lausannois. Après avoir dîné au Chalet-à- ce jour-là et plusieurs autres, si délicieux qu'il saignent comme du sang iles agarics délicieux), Gobet, ils passeront une partie de l'après-midi était persuadé qu'on y avait mis des morceaux de encore moins de ces vilaines petites à l'auberge de Montlierond. Notre confrère, trompettes lard, qu'il cherchait dans sa bouche en y fourrant noires comme l'encre (les cornes d'abondance). M. Maxime Reymond leur dira l'histoire de ces les doigts. Il ne parla plus jamais de nous quitter. Vous dites sont bons ; moi, n'en crois maisons hospitalières, propriété toutes deux de qu'ils je Que de choses vous comprendriez mieux quand et ne voudrais avoir le de la ville de Lausanne. Sans vouloir courir sur rien, je pas sur cœur vous seriez parmi nous m'être aidée à vous empoisonner! » Tant de ses brisées, rappelons-en succinctement les Le dénuement des religieux de Montherond candeur désarma. origines. nous fut à son comble au XVI,ni! siècle, par la faute L'endroit où le Chalet-à-Gobet n'est I perche d'un cardinal âpre au gain. Aussi, à la Réforme, peut-être pas le plus du Jorat; mais il a Toute la froide combetle dont le Chalet-à- joli ne se firent-ils pas trop prier pour changer de l'avantage d'occuper le haut de l'arête et de Gobet occupe la partie supérieure s'appelait jadis confession. Le Conseil de Lausanne les recueillit servir de point de départ pour de merveilleuses Mauvernay. Genom n'est plus donné aujourd'hui en ville en 1538 et leur alloua une pension promenades sylvestres. On n'a l'embarras qu'à la prairie en creux, descendant à que jusqu'à la lin de leurs jours. Dès Iors, l'abbaye et du choix. Au nord, c'est la Montagne du l'ouest, où naît la source principale du Talent. toutes ses terres passèrent à la ville. Château, par Sainte-Catherine et à travers des Il ya une-quarantaine d'années, on voyait A côté de l'auberge, dont les murs épais attestent clairières où abondent les baies sauvages : Corcelles- encore là, blotties le long de la forêt, trois ou l'ancienneté, se dresse la petite église où, Ie-Jorat, par le vieux chemin des Paysans et la pâtre pauvres petites fermes ou chalets. Ge en 1718, le major Davel grava les initiales de fontaine du Refuge ; Froideville, diverses site agreste a été transformé en un de par son nom sous le monogramme, de son père, qui, camp tir, routes. Au nord-est, . A l'est, le et le bruit de la fusillade a succédé au tintement de 1668 à 1676, fut le pasteur de cette paroisse. hameau de Moi Ile-Margot. Au sud-est, Vers- des clochettes. Né à une demi-lieue de là, à Morrens, et ayant Ghez-les Blanc, Montblesson et Rovéréaz. Au Longtemps auparavant, de passé ses premières années en cette région disparut l'abbaye sud-ouest, le Chalet de la Ville, le Chalet Sainte-Catherine, entre et le par pittoresque, le futur héros vaudois aimait à y revenir. des Antets et le Chalet des Btichilles ; Le Mont, Ghalet-à-Gobet. Le chalet du haut de Mauvernay par Ia- fontaine des Meules. A l'ouest enfin, servit alors de refuge aux voyageurs qui Actuellement, Montherond, de même que le Montherond, par la fontaine des Meules, avec suivaient la route du Jorat. La famille de mesure Chalet-à-Gobet, voit accourir, durant toute la la variante de la fontaine à Mossu ; ou le Henri Gobet ou Gubet en était le propriétaire par belle saison, les familles de citadins, les écoliers Chalet à Boverat et le Chalets des Antets, ou à la fin du XVine siècle et y tenait auberge en vacances, les champignonnistes et les alpinistes encore par les Saugealles. à l'enseigne du Mouton. Gobet possédait aussi sur le retour. Pour ceux-ci, la bonne manière un moulin sur le Flon, à Lausanne, sous la II de s'y rendre sera toujours de prendre par les çorte de Pépinet. Selon la chronique, cette porte, bois. V. F. lfcîâteau du Flon et le pont de Pépinet ayant Nichée sur le Talent, au fond d'un ravin éíé, en 1507, «rompus par la faute ou malice du superbement boisé, l'Abbaye de Montherond ne Triste début. — On conduit un condamné an idées : Ai Gobet », le meunier fut exécuté et l'évêque devait pas inspirer des folâtres à ceux qui supplice s'empara de tous ses biens. En 1536, Berne les furent ses premiers habitants. Son charme est — Quel jour avons-nous demande celui-ci octroya à la ville de Lausanne, qui n'avait cessé fait de fraîcheur et d'une douce mélancolie. au bourreau. de protester contre ce qu'elle considérait comme C'est au XIIme siècle qu'elleofut fondée, par des — Qu'est-ce que ça peut vous faire? une spoliation. religieux venus de Bellevaux en Bourgogne, et — Je voudrais savoir. Agrandi et restauré à plus d'une reprise, le à qui l'on doit aussi la plantation de la vigne — Eh bien, c'est lundi. Gbalet-à Gobet fut, durant trois siècles et demi, dans une partie des coteaux du Dézaley. Elle — Diable la semaine débute bien mal. extrêmement fréquenté. La création de la voie s'appelait primitivement : Abbaye de Théla, du ferrée Lausanne-Berne lui fit nom ancien du Talent. perdre une partie Du père au fils. — Extrait d'une lettre écrite de son importance, mais il la Bien que les moines de Montherond eussent regagna par par le syndic d'une de nos communes à son fils, l'installation d'une les d'infanterie vu les biens de leur couvent s'agrandir peu à caserne pour recrues employé dans une maison de commerce de la de terres assez étendues, à la suite de donations, appelées à s'exercer au tir, par l'ouverture peu Suisse allemande. du chemin de fer électrique Lausanne- ils vécurent la plupart du temps pauvres Moudon, ainsi l'aménagement de comme des rats du Jorat. M. Alfred Millioud a que par « Y faut encore queje te dise, mon cher gar- ^l'étang de Sainte-Catherine en un lieu de évoqué d'une façon charmante leur existence, pati: » çon, que la commune a fait construire un nage. C'est toujours un, des rendez-vous préférés dans la lettre qu'écrit Aloysius, le frère eellé- » nouveau cimetière, près du plantage de Ja- des des voituriers et des disciples rier, à un sien neveu, pour l'engager à promeneurs, » ques au maréchal. Ge nouveau cimetière est de saint Hubert. abandonner les tavernes et les garces, et à entrer à » bien plus grand et aussi bien plus confortable L'auberge du Chalet-à-Gobet a été tenue l'abbaye1 : • » que le vieux. J'espère que nous y serons tous longtemps des campagnards. Les Lausannois 1 par En marge des parchemins, par Alf. Millioud, » enterrés, si Dieu nous prête vie... » de ' ' ' notre age n'ont assurément pas perdu Lausanne 1901, F. Rouge, libraire.