CARTOGRAPHIE DES ZONES INONDABLES DEPARTEMENT DES HAUTES-ALPES

Cartographie Hydrogéomorphologique

03-129 Septembre 2004

Cartographie hydrogéomorphologique des zones inondables du département des Hautes-ALPES

Maître d'ouvrage :DIREN P.A.C.A Comité de pilotage : DDE des Hautes-Alpes, DDAF des Hautes-Alpes Expert auprès du Maître d’ouvrage : Auteur : Carex Environnement, Département eau et planification. Chef de projet : L. Mathieu Participants :P Buquet, M. Boisard Sous-traitants : - Date : 09/2004 N° d'affaire : 03.129 Pièces composant l’étude : - 1 atlas papier (cartographies + fiches de commentaire) - 1 CD-Rom de données numériques sous SIG

Résumé de l’étude : Détermination des zones inondables des plaines alluviales des principaux cours d’eau des Hautes-Alpes par approche hydrogéomorphologique.

Zone géographique : Département des Hautes Alpes, Provence - Alpes - Côte d’azur, Contrôle qualité interne

Rapport : Rédigé par L Mathieu, P. Buquet Vérifié par V Durin

Cartographie : Effectuée par L. Mathieu Vérifiée par P. Buquet

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION...... 1

Contexte de l’étude...... 1 Méthodologie retenue ...... 1 Contenu et objectifs du document...... 1

1 PRESENTATION DE LA METHODOLOGIE RETENUE...... 2

1.1 La cartographie hydrogéomorphologique...... 2 1.1.1 Les unités actives constituant la plaine alluviale moderne fonctionnelle...... 2 1.1.2 Structures secondaires géomorphologiques...... 3 1.1.3 Les éléments de l’occupation du sol susceptibles d’influencer le fonctionnement hydraulique de la plaine alluviale fonctionnelle ...... 4 1.2 Les principaux outils utilisés...... 4 1.3 Numérisation sous SIG ...... 4 1.4 Atouts et limites de la méthode hydrogéomorphologique...... 4

2 COMMENTAIRE DES CARTES ...... 4

La Durance...... 5 La Luye et Le Rousine...... 7 Le Guil et ses affluents ...... 8 La Guisane ...... 11 Le Drac et ses affluents ...... 12

L’analyse s’appuie sur l’interprétation géomorphologique d’une couverture stéréoscopique de photos aériennes (mission IGN au 1/25 000ème fournie par la DDE 05), validée par des vérifications de terrain. INTRODUCTION

Contexte de l’étude Contenu et objectifs du document

De par leurs caractéristiques naturelles de climat et de relief, les départements Alpins se trouvent fortement Cet atlas comprend les cartes d’inondabilité réalisées à l’échelle du 1/25.000e sur la totalité du linéaire des soumis au risque inondation. Leurs cours d’eau qui drainent des bassins-versants intra-montagnards dominés par tronçons des cours d’eau cartographiés, accompagnées d’un commentaire relatif à chaque grand cours d’eau des fortes pentes connaissent une intense activité hydrodynamique (transport, charriage) avec des crues fréquentes étudié. et répétitives réputées pour leur soudaineté et leur violence. Conscients de ce danger depuis plus d’une décennie, Conformément au cahier des charges, outre les rapports papier, l’ensemble des données du document est les services de l’Etat ont lancé de nombreuses études selon différentes méthodologies (modélisation hydraulique, également restitué sous forme informatique sur CD ROM. Les éléments du rapport font l’objet d’une version recherches historiques, analyse hydrogéomorphologique) pour acquérir une connaissance des zones exposées à numérique réalisée sous Word, et les éléments cartographiques sont digitalisés et intégrés dans un Système cet aléa. d’Information Géographique (SIG) réalisé sous MAP INFO. La cartographie numérisée sera amenée rapidement à

être rendue accessible au grand public sur INTERNET. Ainsi, entre 1994 et 1996 l’ensemble des départements de la région PACA ont été couverts par des Atlas hydrogéomorphologiques sur les cours d’eau où étaient recensés les principaux enjeux identifiés alors par L’objectif de cette étude est la qualification et la cartographie des zones inondables. Il s’agit de fournir aux communes. Le présent document vise à actualiser cette première génération d’Atlas en apportant des compléments services de l’administration et aux collectivités territoriales (communes) des éléments d’information préventive cartographiques sur des sections et des affluents non traités à l’époque en intégrant les dernières évolutions utilisables dans le cadre des missions : méthodologiques des techniques de cartographie et d’analyse hydrogéomorphologique retenus par les Ministères • d’information du public, de l’Équipement et de l’Écologie et du Développement Durable 1. • de porter à connaissance et d’élaboration des documents de planification (PLU, SCOT),

• de programmation et de réalisation de Plans de Prévention des Risques Inondation (PPRI) qui ont une Par ailleurs, en dehors des atlas, un certain nombre de cours d’eau ont fait l’objet d’études portée réglementaire. hydrogéomorphologiques ponctuelles ou généralisées, élaborées sous la conduite des différents services de l’état

(DDE, DDAF, RTM). A l’échelle du département, il s’agit du Buëch 2 et de la Clarée 3, qui ne sont donc pas traités La cartographie produite par l’analyse hydrogéomorphologique permet de disposer d’une vision globale et dans le présent document. homogène des champs d’inondation sur l’ensemble des secteurs traités en pointant à un premier niveau, les

zones les plus vulnérables au regard du bâti et des équipements existants. L’information fournie reste cependant Méthodologie retenue essentiellement qualitative.

La méthode de travail retenue pour cette étude est l’analyse hydrogéomorphologique, qui est une Dans la stratégie de gestion du risque inondation, le rapport suivant doit donc être perçu comme un document approche naturaliste fondée sur la compréhension du fonctionnement naturel de la dynamique des cours d’eau amont, d’information et de prévention, dont les limites résident clairement dans la quantification de l’aléa (érosion, transport, sédimentation) au cours de l’histoire. Elle consiste à étudier finement la morphologie des plaines (notamment vis-à-vis de la définition de la crue de référence et de la détermination des paramètres hauteur ou alluviales et à retrouver sur le terrain les limites physiques associées aux différentes gammes de crues (annuelles, vitesse des écoulements). fréquentes, exceptionnelles) qui les ont façonnées. En outre, il convient de garder à l’esprit que la précision du document est inhérente à l’échelle et au support de plan original (carte IGN numérique au 1/25.000e). C’est pourquoi, dans les secteurs où les enjeux sont importants

notamment en terme d’urbanisation ou d’aménagement, il se prête à être complété ultérieurement par des 1 Cahier des Clauses Techniques Particulières pour l’élaboration d’Atlas de zones inondables par techniques d’analyse hydrogéomorphologique, MEDD/DPPR mars 2001, 18 p + annexes. approches hydrologiques et hydrauliques calées sur des fonds de plan topographiques ou des matrices cadastrales. 2 Définition de l’aléa inondation sur le Haut Buëch (SIEE 2002) - Etude de l’aléa inondation sur le Petit Buëch et Buëch aval (Hydrétudes 2001), réalisées pour la DDE 05. 3 Etude des risques inondation sur la Clarée (CETE 2000), réalisée pour la DDE 05.

1 1.1.1 Les unités actives constituant la plaine alluviale moderne fonctionnelle

1 PRESENTATION DE LA METHODOLOGIE RETENUE Délimitées par des structures morphologiques (talus), elles correspondent chacune à une gamme de crues.

Le lit mineur, incluant le lit d’étiage correspond au lit intra-berges et aux secteurs d’alluvionnement immédiats 1.1 La cartographie hydrogéomorphologique (plages de galets). Il est emprunté par la crue annuelle, dite crue de plein-bord, n’inondant que les secteurs les plus bas et les plus proches. On peut distinguer les lits mineurs dont le fond est formé de matériel fin (sables, limons), La cartographie hydrogéomorphologique est basée sur l’identification des unités spatiales homogènes modelées par les différents types de crues au sein de la plaine alluviale.

Organisation de la plaine alluviale fonctionnelle (Cartographie des zones inondables, 1996, modifiée)

Talus séparant le lit mineur (en eau) du lit moyen occupé par la ripisylve. La coupe met en évidence la charge grossière dont est formé le lit moyen. situés plutôt en aval des cours d’eau, les lits mineurs rocheux (cf. infra) et ceux dont le fond est pavé de galets et de blocs, ce qui traduit leur forte compétence et leur caractère torrentiel. Le lit mineur qui apparaît en jaune pâle sur la cartographie.

Le lit moyen représenté en bleu foncé, est fonctionnel pour les crues fréquentes à moyennes (périodes de retour 2 à 10 ans en conditions naturelles, plus rarement en cas de perturbations anthropiques majeures). Il assure la transition entre le lit majeur et le lit mineur. Dans cet espace, les mises en vitesse et les transferts de charge

importants induisent une dynamique morphogénique complexe et changeante. L’activité dynamique du cours d’eau est matérialisé par l’alternance de chenaux de crue (parfois directement branchés au lit mineur), et de bancs Les critères d’identification et de délimitation de ces unités sont la topographie, la morphologie et la sédimentologie, d’alluvionnements grossiers remaniés au gré des crues. Sur la majorité des cours d’eau étudiés, il est constitué par souvent corrélées avec l’occupation du sol. une charge solide très importante. Lorsque l’espacement des crues le permet, une végétation de ripisylve se développe dessus. Dans le détail, elle identifie les unités hydrogéomorphologiques actives et les structures géomorphologiques secondaires influençant le fonctionnement de la plaine. Le lit majeur représenté en bleu clair, est fonctionnel pour les crues rares à exceptionnelles. Il présente un modelé plus plat, situé en contrebas de l’encaissant. La dynamique des inondations dans ces secteurs privilégie en général les phénomènes de décantation, car ils sont submergés par des lames d’eau moins épaisses que dans les lits

2 mineurs et moyens, avec pour conséquence une mise en vitesse moindre. Toutefois les lames d’eau et les vitesses 1.1.2 Structures secondaires géomorphologiques peuvent être très importantes. Axe d’écoulement en crue : Les chenaux de crue parcourant les lits moyens et majeurs sont représentés par une Par ailleurs, il existe des cas de lits majeurs rocheux, correspondant à des entailles façonnées dans le versant à flèche localisant la ligne de plus fort courant. Ils se traduisent lors des inondations par des vitesses et des hauteurs même le substrat par les crues répétitives. Dans les secteurs de gorges, c’est le seul témoin des hauteurs d’eau qui d’eau plus importantes que dans le reste du lit majeur, indiquant donc un risque plus fort. Les axes d’écoulement peuvent être atteintes, car les dynamiques très fortes d’érosion prédominent sur celles de sédimentation, et aucun sont particulièrement fréquents dans les lits moyens et majeurs des cours d’eau torrentiels étudiés présentement. dépôt n’est apparent. Les chenaux de crue en lit majeur, souvent fonctionnels uniquement pour les crues exceptionnelles, peuvent être dévastateurs en terme de dégâts.

Cônes de déjection : La majorité des torrents qui débouchent dans les vallées principales sont couronnés à leur exutoire par une accumulation de sédiments grossiers qui forment des cônes de déjection. Cette information est importante car la présence d'un cône se traduit par des dynamiques spécifiques qui perturbent les écoulements de la plaine alluviale principale.

La plupart de ces cônes sont inondables sur tout ou partie de leur surface en fonction de l’activité hydrodynamique du torrent affluent qui varie notamment, selon des critères de Coupe dans les limons constituant le lit majeur pente, de géologie et de taille du bassin versant amont. La délimitation entre lit mineur / moyen / majeur est matérialisée par un figuré de talus qui, selon la pente, la nature constitutive des matériaux du terrain ainsi que les dynamiques d’érosion superficielles présentent des formes En ce sens, l’information fournie sur Exemple de fonctionnement d’un cône de déjection lors d’une crue exceptionnelle (Ristolas en 1957, département du 05) nettes (incision subverticale) ou moins marquées (talus convexo-concaves à pente très douce). l’inondabilité des cônes de déjection dans le cadre du présent document constitue une première analyse, qui nécessite d’être complétée par une étude spécifique au cas par cas sur l’activité des torrents pour être vérifiée et affinée. La limite extérieure de la plaine alluviale fonctionnelle, située au contact de l’encaissant correspond à l’enveloppe maximale des crues et donc à la zone inondable au sens géomorphologique (c'est-à-dire sans Par ailleurs, en règle générale, un cône n’est inondable que par l’affluent qui l’a construit, et non par le cours d’eau tenir compte des aménagements et des impacts négatifs qu'ils peuvent avoir sur les crues). Cette limite peut être principal, compte-tenu de sa pente. C’est pourquoi on observe que dans les vallées alpines, ces secteurs ont selon les cas très nette et placée avec précision (présence d’un talus net plus ou moins haut, bas de versant franc) souvent été privilégiés pour l’urbanisation. Cependant, certains cônes surbaissés peuvent aussi, en outre être ou imprécise (talus peu nets, fonds de vallons en berceau, talus déstabilisés par les crues) ; c’est principalement le affectés par les débordements du cours d’eau principal, c’est pourquoi il convient de rester très vigilant sur cas dans les secteurs présentant une forte couverture colluviale. l’aménagement de ces espaces.

3 1.1.3 Les éléments de l’occupation du sol susceptibles d’influencer le fonctionnement hydraulique de la plaine alluviale fonctionnelle L’analyse hydrogéomorphologique s’appuie aussi sur une connaissance générale du secteur étudié et de son évolution passée, d’où le recours à un fond documentaire non négligeable constitué par la littérature universitaire, Les aménagements anthropiques, l’urbanisation, ainsi que certains éléments du milieu naturel ont des incidences les études réalisées sur les secteurs étudiés et les cartes géologiques. directes multiples et variées sur la dynamique des écoulements au sein du champ d’inondation. Il ne s’agit pas ici de faire un relevé exhaustif de l’occupation des sols en zones inondables mais de faire apparaître les facteurs 1.3 Numérisation sous SIG déterminants de l’occupation du sol sur la dynamique des crues.

Les éléments anthropiques suivants ont été cartographiés : La cartographie hydrogéomorphologique réalisée sous la forme de cartes minutes papier a été entièrement digues, remblais d’infrastructure linéaire, remblais surfaciques numérisée sous SIG MAP INFO. On trouvera dans la notice du SIG la description des objets géographiques autant d’ouvrages faisant obstacle aux écoulements ou numérisés ainsi que leurs attributs graphiques. La mise sous SIG des données produites permet de les intégrer favorisant l’évacuation des crues vers l’aval. dans une base de donnée générale. Elle facilitera aussi leur consultation et leur diffusion, notamment sous INTERNET dans un proche avenir. Il est important de noter que conformément à la doctrine de la méthode hydrogéomorphologique cette représentation se 1.4 Atouts et limites de la méthode hydrogéomorphologique borne à indiquer la nature inondable ou non de l’unité sur laquelle ces aménagements ont été réalisés. De fait elle La cartographie hydrogéomorphologique constitue un des outils disponibles pour diagnostiquer le risque inondation, ne prétend en aucun cas statuer sur leur submersion ou leur complémentaire des autres méthodes hydrologiques et hydrauliques. En tant que telle, elle est différente, et tenue géotechnique en cas de crue. Exemple de remblais dans la plaine alluviale possède ses propres atouts et limites qui sont aujourd’hui bien connus.

1.2 Les principaux outils utilisés Analyse naturaliste fondée sur une science d’observation, elle permet uniquement d’obtenir des informations qualitatives : la quantification est limitée à la distinction des zones concernées par l’ensemble des crues, y compris L’analyse hydrogéomorphologique s’appuie sur les deux outils complémentaires que sont la photo-interprétation les plus fréquentes, des zones uniquement submergées par les crues rares. En particulier, elle ne fournit pas stéréoscopique et l’observation du terrain. Elles se pratiquent en deux séquences successives dans le temps, la d’indication directe des hauteurs d’eau et des vitesses d’écoulement. photo-interprétation constituant un travail préalable indispensable au terrain, et dans l’espace : la photo- interprétation est utilisée pour réaliser la totalité de la cartographie, le terrain servant à valider cette interprétation. Elle permet par contre de disposer rapidement d’une cartographie précise en plan et homogène sur l’ensemble du Ces deux approches complémentaires sont indissociables l’une de l’autre. secteur traité, qui prend en compte la dynamique naturelle des écoulements et l’histoire du secteur. Ceci permet notamment de pallier les insuffisances des séries statistiques hydrologiques et de mettre en évidence les tendances La photo-interprétation permet d’avoir une vision d’ensemble du secteur étudié, ce qui est souvent nécessaire pour évolutives des cours d’eau (par exemple sur-sédimentation exhaussant le niveau du plancher alluvial et entraînant comprendre son fonctionnement. Les observations de terrain apportent par contre de nombreuses informations sur par conséquent une tendance à l’extension de la zone inondable, ou au contraire tendance à l’encaissement du la nature des formations qui constituent une surface topographique, élément essentiel de décision dans les secteurs cours d’eau). complexes. Sur le terrain, on s’intéresse aux indices suivants : • micro-topographie des contacts entre les différentes unités morphologiques, notamment des limites 2 COMMENTAIRE DES CARTES quand elles sont masquées par des dépôts à pente faible,

• nature des formations superficielles des différents lits, Les commentaires des cartes sont présentés dans les pages suivantes sous la forme de fiches synthétiques par • indices hydriques liés à la présence d’eau à la surface du sol ou à faible profondeur, cours d’eau qui comprennent une description de la physiographie des secteurs cartographiés ainsi que les • végétation, dépendante de la nature des sols et de leurs caractéristiques hydrologiques, principaux enjeux liés au risque inondation par communes. • traces d’inondation : laisses de crue, érosions, atterrissements, sédimentation dans le lit majeur.

4 L’essentiel du bassin d’Embrun-Savines est aujourd’hui occupé par le lac de Serre-Ponçon, vaste plan d’eau artificiel de 3000 ha construit au plus étroit de l'entaille que la gorge avait ouverte dans le massif de . Son emprise qui efface localement la physiographie naturelle du fond de vallée a été représentée sur la carte, avec une bande de lit majeur associée à la zone de marnage du barrage qui se raccorde avec la zone inondable des vallons affluents. La cartographie hydrogéomorphologique présentée en aval de l’ouvrage reste basée sur l’identification des formes naturelles qui ont façonné les limites de la plaine alluviale inondable antérieurement à cet aménagement car le but de l’approche n’est pas de déterminer l’incidence de la gestion contrôlée des écoulements, notamment lors des crues. Elle intègre toutefois, dans sa représentation certaines transformations morphologiques liées au changement des conditions hydrodynamiques, comme par exemple la diminution de l’emprise de la bande active du cours d’eau (lit mineur et moyen).

A partir du , le paysage change de physionomie. La vallée de la Durance s’encaisse très largement dans les dépôts glaciaires et fluvio-glaciaires quaternaires, formant une ample dépression de plus de 40 kilomètres jusqu'à la cluse de Sisteron avant de poursuivre son chemin dans le département voisin, les Alpes de Haute Provence. La plaine alluviale devient beaucoup plus vaste, (500m à 1 km) surplombée par des terrasses alluviales anciennes qui dominent le cours d’eau.

Les principaux enjeux par communes

ƒ Montgenèvre

Sur cette commune, le risque d’inondation pour des zones habitées concerne le hameau des Alberts LA DURANCE De sa source (Montgenèvre) à Sisteron au droit de la confluence avec la Clarée. La partie aval du hameau se trouve sur le cône de la Durance qui s’étend en rive droite de son lit actuel. Ce cône torrentiel est parcouru par un chenal de crue qui Linéaire : 130 km Communes concernées rend particulièrement vulnérable cette partie du hameau en cas de forte crue de la Durance.

ƒ Montgenevre ƒ Saint-crepin ƒ ƒ Rousset ƒ Val-des-pres ƒ Freissinierese ƒ Puy-sanieres ƒ ƒ Val des prés ƒ Briancon ƒ Prunieres ƒ Remollon ƒ Puy-saint-pierre ƒ ƒ Savines-le-lac ƒ Tallard Le hameau de la Vachette se trouve dans les gorges de la Durance, le long de l’ancienne RN 94, au ƒ Puy-saint-andre ƒ Reotier ƒ Saint-sauveur ƒ Lardier-et-valenca ƒ Saint-martin-de- ƒ Chateauroux ƒ ƒ Vitrolles dessus de la zone inondable de la rivière. Par contre, sur la rive gauche, le camping installé dans le lit queyrieres ƒ Saint-clement ƒ ƒ majeur se trouve particulièrement vulnérable, dans la mesure où la Durance a un caractère torrentiel ƒ Villar-saint-pancrace ƒ ƒ ƒ affirmé sur ce tronçon en gorge. ƒ ƒ Saint-andre- ƒ Le sauze ƒ Monetier-allemont ƒ L'argentiere-la-bessee d'embrun ƒ ƒ ƒ La roche-de-rame ƒ Embrun ƒ Theus ƒ Le poet ƒ Briançon Physiographie générale Si le noyau ancien de Briançon a su se mettre à l’abri des inondations, il n’en est pas de même de l’urbanisation récente. Cette dernière s’est largement étendue dans la plaine alluviale de la Durance et La Durance est avec le Drac le cours d’eau majeur drainant le département des Hautes-Alpes. Sa à la confluence avec la Guisane. En aval de Sainte-Catherine, le lit moyen et le lit majeur en rive vallée d’origine glaciaire constitue la principale voie entre les massifs Alpins du Briançonnais et la gauche sont occupés par une grande zone artisanale et commerciale, protégée des crues par une Méditerranée. Elle alterne successivement des portions de plaines alluviales assez larges dégagées digue longitudinale. En amont de la confluence, Le quartier Sainte-Catherine est en grande partie dans les roches tendres et des tronçons en gorges dans la traversée des massifs rocheux. installée sur un cône torrentiel de la Durance au débouché des gorges. Ce cône est traversé par des chenaux de crues sur les deux rives, confirmant l’inondabilité et l’activité hydrodynamique de la rivière La rivière prend sa source à plus de 2000 m d’altitude sur la commune de Montgenèvre aux près dans ce secteur en cas de forte crue. De plus, le remblai SNCF fait barrage à l’évacuation des Gontran. Grossie par les apports de la Clarée, elle contourne la citadelle de Briançon par une gorge écoulements.

profonde et étroite avant de s’ouvrir dans la ville basse, formant au niveau de la confluence avec la Le hameau de Saint-Blaise est également soumis à un risque d’inondation, non pas par la Durance Guisane un petit bassin qui se développe jusqu’au niveau de Villard Saint Pancrace. mais par le cône torrentiel du torrent du Fossa qui le surplombe. Si le lit du torrent a été repoussé sur la rive gauche du cône, il n’en demeure pas moins que l’ensemble de sa surface (incluant sa rive droite En aval du village de Prelles, la Durance quitte le briançonnais en recoupant les gorges calcaires du urbanisée) est susceptible d’être inondée par le torrent. Ce constat également confirmé ici par la Pertuis Rostan puis elle rejoint le bassin de l'Argentière. Après avoir franchi le verrou de la Roche de présence de plusieurs chenaux de crue en rive gauche. Rame, la vallée s’ouvre à nouveau largement dans la plaine de St-Crépin avant sa confluence avec le Guil. ƒ L’Argentière la Bessée

Contrairement à la majorité des communes situées en bordure de la Durance, l’Argentière s’est Dans la continuité de la combe du Queyras, elle prend une direction Nord-Est/Sud-Ouest, guidée par largement développée dans la plaine alluviale inondable du cours d’eau pour des raisons le massif rocheux de l’Ubac de Risoul. Elle traverse la serre de St-Clément, puis se dirige vers probablement liées à ses activités industrielles. La partie basse de la ville située dans le lit moyen de la Embrun en présentant alors la physionomie d'une rivière torrentielle à plaine alluviale étroite et Durance est particulièrement exposée aux débordements du cours d’eau (zone commerciale, encaissée. camping). Le cône de déjection du torrent de Fournel (endigué) peut également être actif par débordement pour des crues majeures.

5 ƒ La Roche de Rame ƒ Espinasses

La Zac du Planet et le lotissement des Bonaffes sont inondables par les débordements du torrent de la Les extensions nouvelles du village de l’Espinasses se sont installées pour une faible partie sur la rive Traversse. droite du vaste cône torrentiel du torrent de Trente Pas. Ces habitations sont exposées aux crues du torrent qui peuvent déborder sur la rive droite qui parait très dynamique (capacité de charriage de ƒ Saint-Crépin matériaux et vitesses d’écoulements élevées au regard de la pente générale).

Deux campings situés dans l’emprise du lit moyen de la Durance sont exposés dans une zone où la ƒ Ventavon rivière peut être particulièrement dynamique avec plusieurs axes de crues. Le risque d’inondation concerne ici plus particulièrement le cône torrentiel du Beynon qui rejoint la ƒ Saint-Clément sur Durance Durance au droit de la centrale hydro-électrique. Si la majorité des équipements et installations sont implantés sur la terrasse ancienne qui surplombe la vallée on remarque qu’il en existe quelques uns Au pied du village, le camping situé en rive gauche de la Durance en intrados de méandre dans le lit sur le cône actif du Beynon (par ailleurs fréquemment recoupé par les chenaux de crue de la Durance). moyen est particulièrement exposé. Ces installations sont donc sous la menace double des crues du Beynon et de celles de la Durance.

ƒ Embrun

L’essentiel de l’agglomération a su se préserver des inondations en s’installant sur la terrasse et les versants qui dominent la Durance et la retenue de Serre-Ponçon. Les secteurs à risques concernent essentiellement des constructions situées aux débouchés de petits affluents et en bordure de la Durance au droit de la queue du barrage.

De nombreux torrents qui descendent du Mont Guillaume ont construit à leur débouché sur les rives du lac de Serre-Ponçon, des cônes torrentiels qui leur permettent de pouvoir se raccorder progressivement au niveau du plan d’eau. Ces Cônes sont ponctuellement urbanisés, notamment ceux du torrent du Merdaret (non loin de Chadenas) et du torrent de Sainte-Marthe (La Clapière). Dans les deux cas, les constructions se trouvent dans des zones à risques forts pour des crues torrentielles (vitesse, charriage de matériaux).

Par ailleurs, de nombreux aménagements et constructions sont implantés en bordure du lac ou du lit de la Durance parfois même dans le lit moyen de la rivière. Dans tous les cas, ces secteurs sont soumis à un risque certain par augmentation du marnage du lac lors d’une crue de la Durance. L’essentiel des petites et moyennes crues est contenu dans le lit en rive droite grâce au remblai la RD 467 qui joue le rôle de digue. Toutefois, la submersibilité de la rive droite existe dans l’hypothèse de dégâts à cette infrastructure pour une crue exceptionelle.L

Le second secteur correspond aux installations situées en bordure du lac de Serre-Ponçon qui ne sont pas à l’abri quand le marnage du barrage est au plus haut pour une crue de la Durance. Il s’agit de la zone d’activité du Grand Liou et de l’extension de la zone industrielle et commerciale d’Entraigues en aval du cône du torrent de Vachère, dans le lit majeur de la Durance.

ƒ Les Crots

Le torrent du Boscodon est le principal cours d’eau qui traverse la commune. Très connu pour ces crues soudaines et les dégâts occasionnés à la RN 94, il a construit un vaste cône de déjection. Cette situation a conduit à éviter qu’il soit urbanisé ou doté d’aménagements importants à l’exception de la route nationale qui le traverse. Seule, la scierie située à l’extrémité amont du cône (en rive droite) malgré la présence d’une digue, peut être endommagée par les crues les plus fortes du torrent.

ƒ Savines le Lac

Le risque d’inondation concerne un petit torrent, le Biaret, qui vient se jeter dans le lac de Serre- Ponçon, au droit du hameau des Eygoires. Un village de vacance est installé à son embouchure en rive droite, sur le cône de déjection du cours d’eau. Cette situation est d’autant plus gênante que le cône est actif, et que sa capacité de transport en matériaux solides est importante, ce qui rend donc cet aménagement particulièrement vulnérable en cas de forte crue du torrent du Biaret.

6 Les principaux enjeux par communes

ƒ Commune de Gap

La commune de Gap est la seule commune des deux bassins versants traversant le sillon alpin affectée par un risque d’inondation. Celui-ci concerne essentiellement la traversée de l’agglomération où le cours d’eau est localement couvert, ainsi que la zone industrielle et commerciale située à l’est de la ville (quartier Montcalvaire).

La zone d’activité des Fauvins et de la justice s’est développée dans la plaine de Montcalvaire, vaste bassin fermé à l’aval par le cône de déjection du torrent de la Bonne qui draine les eaux venant du Col Bayard. Ce vaste lit majeur correspond à une zone de sédimentation et de colmatage du cours d’eau naturellement inondable et ce d’autant plus que le lit de la Luye a été réduit et canalisé et qu’il reçoit en rive gauche les apports du torrent de la Magdelaine qui peut se révéler particulièrement actif (cf. axe de crue).

Dans la traversée de la ville en deçà du centre ancien, une part importante des extensions urbaines ont été réalisées dans la plaine alluviale du cours d’eau (rocade de contournement de la RN 85, bâtiments collectifs publics et administratifs, patinoire). Situés dans le lit majeur (et sur une partie du lit moyen du cours d’eau aujourd’hui remblayée) ces quartiers et se retrouvent donc exposés aux débordement de la rivière lors des crues les plus importantes. Et ce d’autant plus que la présence de LA LUYE et Entre Gap et la Durance portions couvertes du cours d’eau constitue un facteur aggravant (pour les crues exceptionnelles risque d’embâcles). LE ROUSINE En marge du cours d’eau principal en bordure du lit majeur, il faut également associer les risques Linéaire : 35 km Communes concernées d’inondation et de ruissellement sur l’ensemble des cônes de déjections des torrents affluents qui ont ƒ Gap ƒ Lettret ƒ Jarjayes ƒ Tallard été urbanisés (Buzon, Magdeleine, Bonne.). Les zones urbaines les plus exposées correspondent aux ƒ Neffes ƒ La saulce secteurs suivants : Physiographie générale - les bâtiments de long de la RN 94 sur le cône du Buzon, - les habitations du lotissement des Castors implantées sur le cône du torrent de la Magdeleine, Le Rousine et la Luye sont deux cours d’eau qui trouvent leur origine dans le bassin de Gap, vaste - le quartier en aval de la gare à l’intersection de la RN 94 et de la RN 85 sur le torrent de la Bonne, sillon Alpin qui a été creusé par l’érosion des glaciers Quaternaires Duranciens. Ce territoire est - le quartier en aval de l’hôpital au droit de la déviation actuelle de la RN 85. dominé par les reliefs de la montagne de Charance (au nord) et par le synclinal de Céüse (à l’ouest) ; tandis qu’a l’est, se développe un paysage vallonné de basses collines séparées par un ensemble de

petites combes. ƒ Commune de Tallard

La partie occidentale est drainée par la Rousine qui prend sa source à et rejoint la Sur la partie basse de son bassin, le lit du Rousine longe la RN 85. La bande active du cours d’eau est Durance à Curbans en longeant la RN 85. La Luye, quant à elle trouve son origine sur la commune de fixée par le remblai routier, mais pour une crue exceptionnelle des débordements peuvent se produire la Batie-Neuve. Elle draine ensuite une partie du bassin de Gap en traversant la ville et recoupe en en rive gauche en direction des bâtiments de l’aérodrome. gorges les reliefs collinaires de Sainte-Marguerite et de Bois-Cristayes pour confluer avec la Durance

au niveau de Lettret.

Ces deux vallées s’inscrivent dans les formations de marnes noires (marnes, schistes gréseux) et les

alluvions glaciaires et fluvio-glaciaires laissées par le grand glacier de la Durance au cours du

Quaternaire. Ce type de substrat très sensible à l’érosion favorise le ruissellement et le transport de

matériaux fins. D’une manière générale, les cours d’eau sont très encaissés dans ces formations

tendres. Ils développent donc des plaines alluviales assez modestes à l’exception de la Luye dans le

bassin de Gap où, à l’est de la ville (secteur des Fauvins), elle développe un vaste lit majeur qui

correspond à une cuvette mal drainée dégagée dans les matériaux fluvio-glaciaires qui colmatent le

fond de vallée.

7 ƒ L’Aigue Agnelle

L’Aigue Agnelle est un affluent de rive gauche du Guil qui prend sa source au pied du Pain de Sucre non loin du col Vieux. Ce cours d’eau torrentiel très encaissé est enrichi par les apports de l’Aigue Blanche (qui draine la vallée de St-Véran) en amont de Molines en Queyras, et il rejoint le cours d’eau principal après un parcours d’une quinzaine de kilomètres à Château-ville-vieille.

ƒ Le Torrent de la Rivière

Le torrent de la Rivière est un affluent de la rive droite qui se développe au pied du Col de l’Isoard. Dans sa partie supérieure, son bassin de réception est constitué par une multitude de petits torrents qui incisent les formations d’éboulis qui tapissent le versant. Ses eaux se concentrent en amont de Brunissard où la vallée très étroite est repoussée par des cônes torrentiels sur sa rive droite au pied du pic du Cros. En aval du hameau du Coin, la plaine alluviale s’élargit localement sur plus d’un kilomètre au droit du village d’, puis, elle s’encaisse à nouveau en gorge profonde et étroite jusqu’à sa confluence avec le Guil après un parcours d’environ 12 km.

ƒ Le Cristillan

Le Cristillan est un affluent de rive gauche du Guil, qui se développe au pied de la montagne éponyme dont la ligne de crête assure la séparation avec la vallée de l’Ubaye. Véritable torrent de montagne, il reçoit sur sa rive gauche son principal affluent le Mélézet au droit du village de construit sur un cône de déjection recoupé par sa plaine alluviale. Puis, il poursuit sa route vers l’aval à travers une gorge profonde incisant le dôme du Guil, et rejoint le cours d’eau principal au niveau de Pont la Pierre LE GUIL Du belvédère du Viso à au lieu dit "La Maison du Roy". et ses affluents ƒ Le Chagne

Linéaire : 106 km Communes concernées Le Chagne est le dernier affluent du Guil avant sa confluence avec la Durance. Il prend sa source au ƒ Ristolas ƒ Molines-en-queyras ƒ Ceillac Col de Vars (2100 m) et rejoint le cours d’eau principal après un parcours de 15 kilomètres. ƒ Abries ƒ Saint-veran ƒ Risoul Dans sa partie amont qui correspond à un ancien cirque glaciaire, c’est un petit torrent à pente ƒ ƒ Arvieux ƒ Vars ƒ Chateau-ville-vieille ƒ Guillestre ƒ Eygliers modeste. A partir du hameau de Sainte-Marie, il s’encaisse progressivement dans les formations Physiographie générale glaciaires, puis il recoupe le substratum Liasique en gorges étroites et profondes jusqu’à Guillestre où il reçoit les apports du Rif Bel. Entre Guillestre et Mont-Dauphin, sur sa partie basse, il divague plus ƒ Le Guil largement dans une petite plaine alluviale jusqu’à sa confluence avec le Guil.

Le Guil qui prend sa source à plus de 2500 m au pied du Mont Viso, est un affluent majeur de la partie supérieure du bassin de la Durance. Ce cours d’eau torrentiel draine un ensemble de vallées étroites Les principaux enjeux par communes et cloisonnées qui constituent la région du Queyras, territoire enclavé situé au nord-est du département en bordure de la frontière italienne. Ces rivières incisent la nappe de schistes lustrés dégageant une ƒ Commune de Ristolas vaste combe avec un sillon central très encaissé où s’écoule le Guil qui reçoit un ensemble de vallées secondaires perpendiculaires et le plus souvent suspendues (le Ségure, le Bouchet, l’Aigue Agnelle, la La totalité du village de Ristolas est implantée sur un cône de déjection torrentiel du torrent de Ségure. Rivière, le Cristillan, le Chagne…). Ce secteur est soumis aux crues de ce torrent mais également à celle du Guil tout proche. Le lit du torrent a été rectifié et recalibré pour permettre aux principales crues d’être évacuées dans ce chenal. La partie supérieure du bassin versant modelée par les glaciers est assez ouverte. Le Guil et ses Il n’en demeure pas moins que malgré cet aménagement, le village reste vulnérable pour les plus affluents s’enfoncent dans les schistes lustrés et forment des vallées profondes dominées par des fortes crues du torrent ainsi que pour celles du Guil malgré la présence d’une digue qui longe la rivière. versants aux pentes douces tapissés d’éboulis d’où émergent des pointements rocheux qui dominent le paysage. Le plancher alluvial assez étroit, est largement occupé par la bande active du cours d’eau ƒ Commune d’Abriès (lit mineur et moyen) marquée par une dynamique de charriage et de transit sédimentaire importante favorisée par les apports de versants (cônes de déjections et d’éboulis). Sur cette commune, deux secteurs à enjeux sont soumis à un risque d’inondation. D’une part le lotissement de la Garcine qui est installé sur le cône d’un petit torrent de rive droite du Guil (la Garcine) A partir de Château-Queyras et jusqu'à Guillestre, on passe brusquement à paysage de gorge dont le lit a été détourné et endigué mais qui peut connaître néanmoins des débordements. D’autre profonde et étroite qui fait la caractéristique de la vallée (la combe du Guil). La rivière offre le profil d’un part, le village d’Abries qui implanté sur le cône torrentiel du Bouchet à la confluence avec le Guil. torrent de montagne avec un lit mineur où les écoulements sont très dynamiques avec une succession Malgré la présence d’une digue qui fixe le lit du torrent dans la traversée du village, on observe sur sa de seuils rocheux. rive gauche un axe de crue qui traverse l’agglomération avec une possibilité d’inondation et de A l’approche de la confluence avec la Durance, après avoir franchi le verrou de Mont-Dauphin, ruissellement sur toute la surface du cône. Par ailleurs, la partie basse de ce dernier (terrain de tennis) l’exutoire de la vallée se caractérise par un vaste cône de déjection qui rejoint en pente douce la plaine peut être également soumise à des débordements du Guil pour une crue exceptionnelle. alluviale du cours d’eau principal. C’est un espace très dynamique caractérisé par d’importantes plages de dépôts de matériaux qui recouvrent l’emprise des lits mineurs et moyens.

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ƒ Commune d’Aiguilles ƒ Commune de Ceillac

Le centre du village d’Aiguilles est positionné à la confluence du Guil et du torrent du Lombard, en Le seul secteur urbanisé de la vallée du Cristillan se trouve être le village de Ceillac. Ce dernier surplomb des deux cours d’eau et donc à l’abri des inondations. Par contre, les extensions urbaines les implanté à la confluence entre le Cristillan et le Mélézet est soumis à un risque d’inondation important. plus récentes (habitations, zone d’activité et de loisirs) se sont développées dans la plaine alluviale de En effet, la grande majorité du village est localisée dans le lit majeur du Cristillan qui lui-même recoupe part et d’autre de la RD 947. Elles sont très exposées aux crues du cours d’eau (notamment les son cône torrentiel encore actif comme le confirme la présence de chenaux de crue de part et d’autre installations en extrados de méandre à la confluence avec le torrent de Lombard et celles en lit moyen du cône. Cette implantation fait du village un secteur particulièrement vulnérable et cela d’autant plus rive gauche) dans un secteur où la vallée est étroite et l’activité du cours d’eau peut être très que les crues du Cristillan sont violentes et la charge solide importante comme l’atteste le dynamique en termes de hauteurs et de vitesses. Par ailleurs, en rive gauche plus en aval quelques développement du cône torrentiel habitations situées sur le cône actif du torrent de Peynin peuvent êtres concernées par ces débordements pour les plus fortes crues. Un second secteur est également sensible au niveau du risque inondation : il s’agit du hameau de la Clapière où plusieurs habitations sont implantées sur le cône torrentiel du torrent des Aiguillettes. ƒ Commune Molines en Queyras Même si les crues de ce torrent sont rares, il n’en demeure pas moins que l’ensemble du cône situé au débouché du ravin dans la plaine de Ceillac peut être inondable pour les plus grandes crues. Dans cette commune, l’urbanisation est regroupée en hameaux dans les vallées de l’Aigue Blanche et l’Aigue Agnelle. Deux sont particulièrement concernés par le risque d’inondation : la Chalp sur l’Aigue ƒ Commune de Vars Blanche dont une partie des habitations sont implantées en lit moyen et majeur (rive droite), et, en raison de l’étroitesse de la vallée, où les crues peuvent être très dynamiques ; le second concerne le Sur cette commune située sur la section amont du bassin versant du Chagne, les risques d’inondations bourg de Molines proprement dit. Si la grande majorité du village est à l’abri des inondations de l’Aigue concernent les hameaux des Claux et de Sainte-Marie. Le hameau des Claux se trouve à la Blanche, un risque concerne quelques habitations situées à l’extrémité amont du Cône torrentiel du Rif confluence de plusieurs torrents qui convergent dans la partie basse du village sur un lambeau de des Garcins au niveau des franchissements de la RD 205 et de la RD 5. cône torrentiel. L’ensemble de ce secteur est donc particulièrement vulnérable aux débordements conjugués de ces cours d’eau. ƒ Commune de Château Ville-vieille Le village de Sainte-Marie qui se trouve à la confluence du Chagne et du Chagnon est également très Cette commune est traversée en son milieu par la vallée du Guil. Le long de ces rives on trouve les vulnérable aux inondations. La partie haute du village située sur le cône torrentiel du Chagnon est principales constructions rassemblées en deux villages Ville-Vieille et Château Queyras. Les deux inondable par les crues de ce dernier. La partie basse, quant à elle, est soumise aux crues du Chagne. villages sont affectés par un risque d’inondation. Il s’agit des habitations situées en aval de la RD 902 qui malgré le fait qu’elles soit dans le lit majeur du cours d’eau sont assez vulnérable compte tenu du resserrement de la vallée qui favorise des Ville-Vieille est confrontée aux crues du Guil avec la présence en rive droite sur le lit majeur vitesses et des hauteurs d’eau importantes lors des crues. d’habitations le long de la RD 947, au niveau du lieu-dit ″la Casse″. Ces constructions sont en partie protégées pour les petites crues par le remblai de la route départementale. Le second secteur ƒ Commune de Guillestre correspond au village proprement dit, qui, pour une bonne part, est installé sur le cône torrentiel du torrent de l’Aigue Blanche. Son lit naturellement mobile a été fixé et ceinturé sur chaque rive par des La partie basse de Guillestre le long de la RD 86 dans la plaine du Rif-Bel mais également les digues qui protègent les habitations des débordements pour des évènements fréquents mais non pour campings situés en rive droite du Chagne en aval de la confluence de cours d’eau sont soumis à un des évènements exceptionnels. En rive droite sur le cône, on observe la présence d’un axe de crue qui risque d’inondation. Des travaux de protections protégent d’une moins pour partie ce secteur pour les atteste de l’inondabilité et de sa dynamique active lors des plus grandes crues. petites et moyennes crues. Par contre le risque reste entier pour les crues plus importantes. La vulnérabilité est d’autant plus forte que nous sommes en sortie de gorges, là où l’énergie du cours Au droit de Château-Queyras, sur la rive droite du Guil, des habitations sont installées le long de la d’eau est la plus forte. A l’embouchure du Chagne et du Guil, la zone artisanale du Villard est route départementale. Situées dans le lit majeur de la rivière, elles sont soumises à un risque également exposée. d’inondation pour les grandes crues du cours d’eau. Ce secteur est d’autant plus vulnérable qu’il se situe immédiatement en amont du verrou rocheux du château qui constitue l’entrée des gorges du Guil, ƒ Commune d’Eyglier et qu’il peut y avoir à ce niveau, par effet de resserrement de la vallée et d’engravement du lit une sur- cote de la ligne d’eau. Le village d’Eyglier ainsi que la citadelle de Mont-Dauphin sont situés sur un replat rocheux qui domine l’exutoire des gorges du Guil. En fond de vallée à l’amorce du cône de déjection du cours d’eau, le ƒ Commune d’Arvieux tracé du lit mineur est rectiligne fixé par des digues longitudinales. Au-delà, la plaine alluviale s’ouvre en éventail vers la confluence avec la Durance. Elle est constituée par une ripisylve de lit moyen Les crues du torrent de la Rivière sont bien connues à l’échelle du territoire communal et le village a parcourue d’une multitude de chenaux de crues, puis par une grande plaine du lit majeur occupée par été touché plusieurs fois (1948 et 1957, 1985). Quatre zones urbanisées sont soumises à un risque des prairies, des terres agricole et des parcelles urbanisées. Cet espace est recoupé par les remblais d’inondation fort. Le hameau de Brunissard localisé sur le cône d’un torrent actif qui descend du col transversaux de la voie ferrée et de la RN94 qui constituent des obstacles aux écoulements dans la et d’Izoard est exposé au débordement du torrent de la Rivière (maisons situées le long du GR 5 et de la peuvent aggraver le risque inondations. Le secteur le plus vulnérable correspond aux constructions route communale). Le secteur de la Chalp également situé sur un cône torrentiel reste sous la menace situées dans le lit moyen en arrière de la digue rive droite au pied de la falaise de la citadelle de Mont- des crues du torrent du Rivet malgré la présence d’une digue longitudinale qui le protège de la zone Dauphin (zone d’activité), et à Mont-Dauphin Gare où la topographie et le remblai SNCF favorisent de dynamique du cours d’eau pour les crues moyennes. Plus en aval, la quasi-totalité des habitations du fortes accumulation d’eau. village d’Arvieux installé en rive gauche du torrent de la Rivière dans le lit majeur sont exposées à un risque d’inondation par débordement pour une crue exceptionnelle du torrent. Il en est de même pour le hameau des Moulins situé dans les gorges plus en aval.

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Les principaux enjeux par communes

ƒ Commune de Pelvoux

Sur la commune de Pelvoux, les risques inondation concernent le site du Pré de Mme Carle et les bourgs d’Aillefroide, des Claux et de St-Antoine. Le Pré de Mme Carle est un site vierge de toute urbanisation. Toutefois, en raison de sa proximité avec le départ des sentiers d’accès aux glaciers des Ecrins c’est un espace touristique très fréquenté. Les aménagements réalisés concernent des parkings qui sont situées dans la zone inondable du torrent à l’interface du lit majeur et moyen et recoupés pour partie par un axe d’écoulement.

Le hameau d’Aillefroide est situé en rive droite du cours d’eau dans un secteur de confluence avec le torrent de Celce Nière. Si l’essentiel des constructions est implanté sur la partie la plus haute d’un lambeau du lit majeur inondable pour les crues exceptionnelles, la partie basse, est située dans le lit moyen à proximité du pont sur la RD, dans une zone dynamique.

Les Bourgs des Claux et de Saint-Antoine sont également très exposés aux risques inondation par rapport aux crues du Gyr (partie basse située dans l’emprise des lits moyens et majeurs) mais aussi parce qu’ils sont situés sur les cônes de déjection torrentiels potentiellement actifs de torrents assez importants comme l’Echaude ou le Bouisset et le Sapenier qui menacent le camping du Freyssinet. Le hameau du Poët plus à l’aval est lui uniquement concerné par les débordements du torrent de la

Julianne en rive gauche. LA GYRONDE Vallée de la Vallouise ƒ Commune de Vallouise Linéaire : 37 km Communes concernées ƒ Pelvoux La majeure partie du village de vallouise est située dans la plaine du lit majeur qui se développe à la ƒ Vallouise confluence entre le Gyr et le torrent de l’Onde qui rejoint la vallée en rive gauche. Elle est donc ƒ Les Vigneaux ƒ L’Argentière-la-Bessée soumise aux crues de ces deux cours d’eau qui peuvent êtres assez dynamiques comme le prouve la Physiographie générale présence d’axes de crues. Par ailleurs, en rive gauche du Gyr un certain nombre d’installations situées dans le lit moyen (camping, tennis) sont plus particulièrement exposées. Plus en aval un deuxième La Gyronde est une rivière torrentielle qui draine une vaste vallée glaciaire en auge : la vallée de la secteur est également assez vulnérable aux débordements du cours d’eau (ici devenu la Gyronde). Il Vallouise, qui assure la liaison entre les massifs alpins du Pelvoux et des Ecrins et la vallée de la s’agit de la zone d’activité située en rive gauche au niveau du lieu dit "le Parcher", dans une portion Durance qu’elle rejoint à l’Argentière la Bessée. des lits moyens et majeurs qui peut être très dynamique en raison de sa position en extrados de méandre (Cf. axe de crue). Alimenté par les eaux de fonte du glacier Blanc et du glacier Noir, le cours d’eau prend véritablement En rive gauche, deux hameaux situés à l’adret du versant des Bois Noirs ont des constructions naissance à 1850 m au niveau du lieu dit "le Pré de Mme Carle" au pied de la Barre des Ecrins. La implantées sur des cônes de déjection pouvant être affectés par des crues torrentielles. Il s’agit de la partie supérieure du bassin versant, s’inscrit dans les formations cristallines du socle (granites, gneiss) Casse (lotissement St-Genest) et du Parcher, respectivement recoupés par les torrents de Champarie en un sillon assez prononcé. A l’exception du secteur de confluence avec la vallée du Celse Nière et et du Grand Parcher. du bassin du Pré de Mme Carle, la plaine alluviale est très étroite, bordée par un cordon d’éboulis qui

tapisse les pieds de versants. Le Gyr offre le profil d’un torrent de montagne avec un lit divagant entre ƒ Commune des Vigneaux des plages de matériaux très grossiers (blocs, cailloutis).

A l’exception de deux campings situés en rive droite à l’interface du lit moyen et du lit majeur, et Au niveau de Vallouise, en aval de la confluence avec l’Onde, le cours d’eau prend l’appellation de d’aménagement ponctuels, la plaine alluviale du cours d’eau est relativement préservée de toute Gyronde. En recoupant les formations sédimentaires de la nappe subbriançonnaise (calcaires et urbanisation. Les risques liés aux inondations à l’échelle de la commune concernent uniquement la schistes) elle s’ouvre légèrement et le plancher alluvial s’élargit. Ainsi à partir des Vigneau, on observe bande active du torrent de Rif Cros qui recoupe une partie de la surface du cône de déjection sur des portions de lit majeur plus importantes (prairies, terres agricoles) qui encadrent la bande active du lequel s’étend le village au pied du versant du Bois du Clot. cours d’eau. ƒ Commune de l’Argentière la Bessée Dans ces derniers kilomètres, la Gyronde franchit en défilé la Serre calcaire de la Bâtie et pénètre dans le bassin de l’Argentière à la confluence avec la Durance. Après avoir franchi la Serre de la Bâtie, la plaine alluviale du cours d’eau s’élargit à l’approche de la confluence avec la Durance. On entre dans la zone urbaine de la ville de l’Argentière qui occupe très largement tout le fond de vallée et qui est de fait située en zone inondable. Une partie du centre ville

situé dans le lit moyen à la confluence des deux cours d’eau est plus particulièrement exposée (Cf. planche de la Durance).

10 Les principaux enjeux par communes

ƒ Commune de Monétier-les-Bains

La commune est confrontée à la fois aux crues de la Guisanne et à celles des torrents affluents (St- Joseph, Tabuc, Merdarel, etc...)

Sur la Guisanne, il s’agit des habitations situées dans les lits majeur et moyen en contrebas du hameau des Casset, du village, et des Guilbertes. L’ensemble de ces secteurs sont susptcibles d’être exposés à des dynamiques importantes lors des crues de la rivière notamment dans l’emprise du lit moyen où on observe des chenaux de crues et un transit sédimentaire important.

Concernant les affluents, le risque d’inondation est dû à l’implantation de constructions sur quatre cônes torrentiels situés à la confluence avec la Guisanne. Elles sont exposées aux débordements de ces organismes qui peuvent s’accompagner d’un phénomène d’engravement et de dépôts de matériaux. Les secteurs les plus vulnérables concernent : - le Grand Tabuc où un village de vacance est implanté en rive droite du cône, - le Chanteloube, où se trouve le hameau des Guibertes, - la partie orientale du village du Casset (secteur du cimetière).

ƒ Commune de la Salle les Alpes

Le long de la Guisanne mais aussi sur le cône du torrent du Bez, on observe de nombreuses LA GUISANNE Du Lautaret à Briançon constructions dans la plaine alluviale inondable. La commune est particulièrement exposée car son développement urbain s’est effectué de part et d’autre des deux rives du cours d’eau dans le lit moyen de la Guisanne (Villeneuve, les Pannanches) et que de surcroît, ces espaces ont été largement Linéaire : 30 km Communes concernées remblayés et artificialisés notamment à la confluence avec le torrent du Bèz. ƒ Le monétier-les-bains ƒ La salle-les-alpes ƒ Saint-chaffrey Les extensions urbaines du hameau du Bez sont implantées sur le cône torrentiel du torrent éponyme. ƒ Briancon dont l’exutoire est en partie remblayé. Ce torrent très actif a déjà fait l’objet d’inondations importantes Physiographie générale (juillet 1995) et l’on distingue en rive gauche un axe de crue qui confirme sa dynamique et contribue à renforcer la vulnérabilité des constructions dans ce secteur. La Guisanne qui prend sa source au col du Lautaret, forme une ample vallée en auge d’une longueur de 25 kilomètres avec un tracé sensiblement rectiligne orienté nord-ouest/sud-est jusqu’à sa ƒ Commune de Saint-Chaffrey confluence avec la Durance à Briançon. Elle est bordée au Sud et à l’Ouest par le massif des Ecrins et à l’Est par une crête aiguë qui la sépare de la vallée de la Clarée. Dégagée en partie dans les Dans la continuité des aménagements de La Salle, une partie de l’urbanisation du hameau de formations sédimentaires de la nappe de charriage Sub-briançonnaise (calcaires et marnes), elle a été Chantemerle – le Villard-Laté est localisée dans les lits moyens et majeurs de la Guisanne dans un ensuite largement empruntée par les glaciers quaternaires dont les dépôts tapissent les versants et tronçon encore très dynamique de la rivière. Il est également installé sur le cône du torrent de Saint- colmatent la vallée. Bernard ce qui rend la grande majorité du village vulnérable aux débordements du torrent.

La plaine alluviale actuelle s’inscrit ainsi dans cet ensemble de formations d’origine glaciaire. Sa On retrouve la même configuration un petit peu plus en aval au niveau du bourg de Saint-Chaffrey. morphologie est largement tributaire de l’érosion dans les formations superficielles par les torrents Bien qu’il soit à l’écart de la zone inondable de la Guisanne, ce dernier est également implanté pour latéraux qui dissèquent les versants et sont couronnés à l’aval par une succession de cônes de une grande part à la superposition des cônes torrentiels des torrents du Verdarel et de Sainte- déjection qui ourlent le fond de vallée. Dominés par des versants à forte pente, la majorité d’entre eux Elisabeth. Il est donc exposé au risque de débordement pour les crues torrentielles. Ce phénomène est sont très actifs. Ils sont soumis à des débordements fréquents et marqués par une dynamique de bien connu de la population locale qui utilise des batardeaux fermant les rues lors des crues pour en charriage et de transit sédimentaire qui peut être importante. limiter les effets.

La pente générale du cours d’eau est assez faible sur la partie supérieure et moyenne du bassin ƒ Commune de Briançon versant car la coalescence et les apports des cônes de déjections favorisent la sédimentation dans le lit mineur. Cette situation perdure jusqu’au niveau de Monétier, où à la faveur d’une transition La commune est affectée par un risque d’inondation au droit de la confluence de la Guisanne et de la lithologique l’ouverture d’un petit bassin autorise un élargissement de la plaine alluviale avec le Durance, au niveau du nouveau quartier du Prorel mais également plus en amont au niveau des lieux- développement d’un lit majeur. dits la Bérard et le Martinet. A ce niveau, la vallée est très étroite et la dynamique torrentielle peut être très intense en terme de hauteur et de vitesse. On constate malheureusement la présence de nombreuses constructions, en partie protégées, en rive gauche, pour les petites crues par une digue. Plus en aval, à partir de La Salle les Alpes, le cours d’eau est plus encaissé, car la vallée se rétrécit

guidée par les crêtes rocheuses de Serre-Chevaler et de Peyrolle. Sur sa partie finale en aval de Saint- Il existe aussi un risque d’inondation sur le torrent de Recuinier où l’urbanisation s’est étendue sur le Chaffrey elle s’inscrit en gorges étroites jusqu’au niveau de Briançon (Sainte-Catherine) où elle conflue cône torrentiel (Chantoiseau – Mas de Blais). avec la Durance.

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ƒ La Séveraisse

La Séveraisse est un affluent du Drac qui traverse la région du Valgaudemar et pénètre d’une quinzaine de kilomètres jusqu’au cœur du massif des Ecrins. Dominée par des versants très raides, elle présente une vallée à fond plat seulement ourlée par les cônes de déjections, et d’éboulis issus des torrents latéraux. C’est une rivière torrentielle typique, soumise à une dynamique forte qui se caractérise par l’importance de la bande active (lits mineurs et moyens) qui occupe une part prépondérante du plancher alluvial à l’exception de petits bassins localisés où se développent de petites plaines en lit majeur (la Chapelle et St Jacques en Valgaudemar).

Les principaux enjeux par communes

ƒ Saint-Jean-Saint-Nicolas

Peu après la confluence des deux Drac, en rive droite en contrebas du hameau des Ranguis, plusieurs constructions sont installées dans le lit majeur du cours d’eau. Même si elles sont protégées par le remblai de la RD 944, elles peuvent être affectées par des inondations pour une crue majeure (notamment en cas de rupture du remblai routier). Toujours sur cette rive, en contrebas de la RD, des campings implantés dans le lit moyen de la rivière sont fortement exposés aux crues dans une portion du lit particulièrement dynamique (présence d’un axe de crue).

Le hameau du Pont du Fossé se situe en lit majeur à l’aval d’un chicot rocheux qui obstrue De Orcières à Corps partiellement la plaine alluviale et crée un resserrement à cet endroit de la vallée. Même si il est LE DRAC protégé de la zone la plus active du cours d’eau (lit mineur et moyen) par ce relief, il demeure exposé et ses affluents au risque inondation pour les crues exceptionnelles en raison de possibilités de contournement et débordement par l’amont en rive droite (cf. carte) Par contre, on observe également des habitations situées en bordure du lit du Drac ou bien en rive gauche le long de la route départementale dans des Linéaire : 75 km Communes concernées secteurs du lit moyen que les crues pourraient atteindre malgré la présence de digues. ƒ Orcieres ƒ Laye ƒ Chauffayer ƒ Champoleon ƒ Saint-bonnet ƒ ƒ Saint-jean-saint-nicolas ƒ La fare-en-champsaur ƒ Saint-jacques-en- Un ensemble pavillonnaire (le Plein Soleil) est localisé à l’intersection des cônes torrentiels du torrent ƒ Saint-leger-les-melezes ƒ Poligny valgodemard de Peyrouse et d’un petit talweg qui traverse le lotissement. Même si les crues débordantes sur le ƒ ƒ Benevent-et-charbillac ƒ Saint-maurice-en- cône sont plutôt rares, il n’en demeure pas moins qu’il est potentiellement inondable en cas de forte ƒ ƒ Saint-eusebe-en- valgodemard crue, comme l’atteste d’ailleurs la présence sur la rive gauche du cône des chenaux de crue marqués. ƒ Forest-saint-julien champsaur ƒ Villar-loubiere ƒ Saint-laurent-du-cros ƒ La motte-en-champsaur ƒ La chapelle-en-valgaudemar ƒ Saint-julien-en- ƒ Le noyer ƒ Saint-firmin ƒ Chabottes champsaur ƒ Beaufin Physiographie générale Si le centre ancien du village de Chabottes est situé sur un promontoire qui domine la vallée, son extension urbaine récente s’est effectuée vers la plaine alluviale du Drac en rive gauche, au niveau du ƒ Le Drac lieu-dit la Plaine de Chabottes. Le quartier des Ebrards regroupe de l’habitat pavillonnaire et des équipements dont la quasi-totalité des constructions sont en zone inondable. Bien qu’il soit en lit Le secteur étudié concerne la haute vallée du Drac (principal affluent de l’Isère), dans la portion qui majeur la présence d’un axe de crue, confirme la vulnérabilité de cette zone pour une crue recouvre le département des Hautes-Alpes, depuis sa source dans le massif des Ecrins jusqu’au exceptionnelle du cours d’eau. barrage du Sautet. A ce niveau, la rivière très encaissée assure une limite géographique entre le plateau du Champsaur (principal axe de communication entre Gap et Grenoble) et les crêtes ƒ Buissard rocheuses de la région du Valgaudemar qui dominent l’ensemble au nord-est. Pour cette petite commune, le risque d’inondation ne concerne qu’un petit secteur le hameau des Tout à l’amont du bassin versant, le cours d’eau est divisé en deux branches : le Drac Noir (ou Vachiers sur la RD 945 dont les habitations sont implantées en lit majeur rive droite. Ces dernières d’Orcières), et le Drac Blanc (ou Drac de Champoléon). Très étroites, ces vallées recoupent les peuvent être affectées par les écoulements dirigés par un axe de crue qui se situe plus en amont. formations du socle cristallin et sont dominées par des versants aux pentes fortes recouverts de tabliers d’éboulis et moraines. Le cours d’eau, offre le profil d’une véritable rivière torrentielle avec un lit ƒ Saint-Bonnet mineur qui occupe l’essentiel de la plaine alluviale, chargé en matériaux grossiers, De nombreux affluents rejoignent la vallée principale couronnés à leurs exutoires par des cônes de déjection. La majorité du développement urbain de la commune y compris les extensions récentes se situent hors zone inondable. Il convient de signaler cependant au niveau du pont de la RD 17a la présence d’une En aval de la confluence, après avoir franchit la Serre Eyrauds, la vallée s’élargit notablement dans la petite zone artisanale (entrepôts) développée en remblai sur une portion du lit moyen de la rivière qui Plaine de Chabotte dégagée dans les formations des terres noires Jurassique et prend l’aspect d’un peut être assez rapidement exposée aux crues car dans ce secteur, la section de la vallée est assez véritable sillon alpin. En contournant le Massif du Vieux Chaillol, elle s’oriente d’une direction est/ouest étroite. à une direction nord/sud, puis se resserre en s’encaissant profondément dans les dépôts fluvio- glaciaires qui colmatent les versants jusqu’au barrage du Sautet. En rive droite elle reçoit deux affluents majeurs la Séveraissette et la Severaisse qui drainent le flanc ouest du massif des Ecrins.

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ƒ La Fare en Champsaur

En corollaire à la problématique mise en évidence à Saint-Bonnet sur la rive opposée (remblaiement du lit moyen et diminution de la section d’écoulement), des habitations situées en lit majeur en contrebas de la RN 85 au niveau du hameau des Baraques, peuvent êtres inondées par des débordements dans ce secteur, compte tenu de l’étroitesse de la vallée. ƒ La Chapelle en Valgaudemar

Le village de la Chapelle en Valgaudemar se situe en surplomb de la vallée de la Sèveraisse, à la confluence avec le torrent de Navette. Il est pour partie à l’abri des inondations des deux cours d’eau. Par contre les extensions récentes ainsi que le camping qui se trouve en contrebas du village peuvent être affectés par les crues du torrent et celles de la Sèveraisse. On constate d’ailleurs la présence d’un axe de crue en rive gauche du torrent de la Navette qui confirme l’inondabilité de l’ensemble du cône, non loin de la Maison du Parc National.

Le hameau des Andrieux en bordure de la RD 944a se situe en totalité en zone inondable sur le lit majeur en rive gauche de la Sèveraisse. Préservé des petites crues, il n’en demeure pas moins inondable pour les débordements majeurs de la rivière.

ƒ Villard-Loubière

Une partie importante du village de Villar-Loubière se trouve sur le cône torrentiel du torrent du Villar. Si le village est à l’abri des crues de la Sèveraisse, il reste exposé aux crues du torrent du Villar susceptible de déborder en sortie de gorges par basculement de chenal à l’apex du cône vers sa rive gauche. La présence d’un axe de crue atteste de l’inondabilité potentielle de ce secteur.

ƒ Saint-Firmin

Sur cette commune le risque d’inondation concerne deux secteurs situés en rive droite de la Sèveraisse, dans le lit majeur de la rivière. Il s’agit d’une part, du secteur des Sagnes où sont implantés des constructions (ancienne filature, le Moulin de Saint-Firmin). D’autre part, le petit hameau de Sous la Roche en bordure de la RN 85 en aval de l’usine hydroélectrique de Saint-Firmin, localisé également sur le lit majeur de la Sèveraisse est également inondable pour les plus grandes crues.

Il existe enfin un dernier secteur à risque, à savoir les habitations de la Fougerouge qui positionnées sur un cône de déjection, sont exposées aux crues du petit torrent qui les surplombe.

13 Cartes d'inondabilité. Analyse hydrogéomorphologique échelle 1/25 000

LA DURANCE p1 LA LUYE et LE ROUSINE p18 LE GUIL et ses affluents p20 L'Aigue Agnelle p25 La Rivière p27 Le Cristillan p28 Le Chagne p29 LA GYRONDE p31 LA GUYSANNE p33 LE DRAC p36 La Séveraisse p41 Echelle: 1:450 000 Département des Hautes-Alpes  0 4500 9000

Plan d'assemblage des cours d'eau Mètres SAVOIE

Rivière La Guisane

3

ISERE 2

1 17 Torrent La Gyronde 2 Torrent La Séveraisse 16 Torrent Le Guil 1 Torrent de La Rivière

15 7 6 4 8 3 14 1 6 5 Rivière la Durance 2 7 ITALIEITALIE 13 2 5 1 9 Torrent de L'Aigue Agnelle 12 4 Torrent Le Drac 3 10

DROME 11 11 Torrent Le Cristillan Torrent La Luye 2 10 Torrent Le Chagne Torrent Le Rousine 9 1

8 7 6

5

4

3

2

1 ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE