Liste Mélusine Janvier-Février 2007
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LISTE MÉLUSINE JANVIER-FÉVRIER 2007 SEMAINE_1 (1-8 JANVIER 2007) Chers Mélusins, Chères Mélusines, La première semaine de l’année nous apporte (sur la toile) peu d’informations dans les domaines qui nous intéressent. Aussi me permettrai-je d’attirer à nouveau votre attention sur l’exposition « Charles Filiger-André Breton. À la recherche de l’art magique » présentée au Musée des Beaux-Arts de Quimper jusqu’au 5 février 2007. Elle met en valeur les acquisitions de ce musée lors de la vente Breton, et surtout le don, par Aube et Oona Elléouët, du dossier constitué par André Breton sur Filiger, qui n’avait pas été mis en vente. Dossier d’autant plus singulier qu’il était le seul du genre, et contenait 6 gouaches et lavis, 8 lettres de Filiger à Schuffenecker, des souvenirs recueillis par Breton à Plougastel-Daoulas sur le peintre et un cahier de 52 études de « notations chromatiques ». L’exposition s’étend sur 2 salles : la première montre la collection de Breton en totalité (à une exception près), avant sa dispersion, depuis Les Chardons (1890) et Le Cheval blanc de l’apocalypse (1894-95) apposé au dessus de son lit, jusqu’à la Composition symbolique ou Architecture symbolique aux deux taureaux verts (1900-1914) reproduite dans La Clé des champs et Le Surréalisme et la peinture et, bien entendu, les compositions chromatiques. La seconde salle réunit quelques autres œuvres de Filiger, du Paysage du Pouldu, prodigieuse gouache de 1892, acquise par le Musée, à la Famille de pêcheurs (1894) mentionnée par Jarry dans son article du Mercure de France, jusqu’à la Tête d’homme roux (1915-1928) qu’Hubert de Phalèse a naguère cru devoir associer au Tête d’or de Claudel. Sans oublier le très naïf Génie à la guirlande (1892) dessus-de-porte ornant la salle à manger de la Buvette de la plage, la bonne auberge de Marie Henry, au Pouldu, visible dans la salle de l’école de Pont-Aven. Exhaustif, le catalogue reproduit toutes ces œuvres, en y ajoutant les textes capitaux de Jarry, de Breton (« Jarry, initiateur et éclaireur dans les arts plastiques »), une présentation de Filiger et de Breton en « Breton de cœur » ainsi qu’une étude sur la passion de Breton pour Filiger, par André Cariou, remarquables pour leur précision dépouillée. Marc Le Gros y formule l’hypothèse que Filiger aurait travaillé ses recherches chromatiques en fonction de L’Archéomètre de Saint-Yves d’Alveydre, ouvrage que Breton connaissait si bien qu’il entendait mentionner son auteur dans L’Art magique, comme le montre le manuscrit. Pourquoi s’en est-il abstenu ? N’y aurait-il pas de la synarchie là-dessous ? Je veux dire que les auteurs de L’Art magique se seraient mis d’accord pour éviter tout risque de confusion avec l’équivoque vichyssoise. I. Jodorowsky : La Montagne sacrée http://www.iletaitunefoislecinema.com/critique/9747/La-Montagne-sacrée Flamboyant, baroque, coloré, dérangeant, psychédélique, violent, magique, absurde. Les adjectifs ne peuvent que manquer pour qualifier l’ovni d’Alejandro, film de science-fiction métaphysique tourné entre le Mexique, les Etats-Unis et le Chili. Écrit durant son voyage à travers le Mexique et aidé par John Lennon pour réaliser son film, Jodorowsky souhaitait créer une oeuvre singulière ayant la profondeur d’un Évangile ou d’un texte bouddhiste. La Montagne sacrée est une oeuvre mystique dans le vrai sens du terme, où aucune religion n’est plus vraie qu’une autre et où seule la croyance en soi et aux possibilités du monde permet à l’individu d’atteindre la plénitude. C’est un parcours initiatique, un voyage intergalactique à la recherche de l’absolu auquel nous convie l’hallucinant chilien, homme aux talents multiples : marionnettiste, metteur en scène de théâtre, dresseur de lion, cartomancien, scénariste de BD, etc. Un homme accompli, qui met tous ses talents au service de ses visions délirantes et de ses pellicules surréalistes. Troisième réalisation après Fando & Lis (1968) et El Topo (1970), film déjà psychédélique aux confins d’un mysticisme violent et anti-religieux, La Montagne Sacrée appuie sa réputation sulfureuse avec ses délires psychotropiques, ses audaces graphiques et ses personnages hors normes. Investi d’une mission pour éveiller la conscience de l’homme, Jodorowsky expose une vision du monde libéré de toute contrainte. Un monde où des crapauds rejouent l’invasion du Mexique, où des lapins écorchés paradent en ville, où une machine à orgasme côtoie un parterre de secrétaires masculins tandis qu’un dictateur collectionne les testicules de ses soldats. Un monde libre, mais aussi fou et irréel, chaque plan irradiant la pupille du spectateur avec ses formes kaléidoscopiques, ses freaks et ses symboles cabalistiques. Film inclassable et insaisissable, les angles de lecture du film s’additionnent au fil des images que Jodorowsky concocte tel un alchimiste. Ode à la vie, à la différence entre les êtres ; mystère de la transsubstantiation, éloge du surréalisme érigé en tant qu’art de vivre, absurdité de la guerre, le film embrasse les dérives et les rêves d’un monde qui n’existe que par la diversité des espèces vivant sur son sol. Humaniste, voire philanthrope, Jodorowsky convoque un bestiaire hallucinant pour recréer une arche de Noé improbable. Si déluge il y a, il vient avant tout d’une imagination débordante, foisonnante, brisant les carcans de la réalité et explosant les codes du cinéma traditionnel. La mise en scène, sobre et assez classique, aucune expérimentation particulière de mouvement de caméra, pas de fish- eye (objectif spécial ayant une distance focale très courte et donc un angle de champ très grand) ou de zoom avant intempestif, se veut le témoin de situations extravagantes, elle n’est que le socle d’une œuvre dépassant les règles de la cinématographie pour s’envoler dans des contrées picturales et magiques. Le film en lui-même n’est qu’une excuse pour Jodorowsky afin de construire une illusion grandeur nature. Ses décors, ses couleurs, sa musique (composée par Jodorowsky, entre la transe chamanique, la musique bruitiste et les flûtes de pan péruviennes) et ses personnages se suffisent en tant que tel sans que la caméra se sente obligée de s’attarder sur eux. D’ailleurs elle n’en a pas le temps. A l’homme tronc observant un Jésus s’urinant dessus succède un jaguar hurlant, d’un temple païen aux couleurs de l’arc-en-ciel on débouche sur une salle de bain octogonale avec un hippopotame blasé. Mais cette avalanche de visions felliniennes n’est pas pour autant synonyme de rapidité et d’emballage de scènes fantasques, cette succession n’étant que la conséquence du fourmillement cérébral de leur auteur. Le cadre d’un film est presque trop étroit pour contenir tous les thèmes et les visions du cinéaste. En cela, il se rapproche des films tentaculaires de Fellini comme La Cité des femmes (1980) ou Roma (1972), qui eux aussi sont victimes de la puissance imaginaire du génie italien. Rapprochement accentué par les acteurs protéiformes qui parsèment le film, enfants, nains, aveugles, femmes aux gros seins, homme tronc. Diversité dont Fellini et Jodorowsky raffolent et qui témoigne d’une vie aux mille facettes. Au croisement d’Un chien Andalou (Luis Bunuel, 1929) et de Freaks (Tod Browning, 1932) à la sauce chamanique, mâtiné de peintures daliesques et de borborygmes à la Artaud, La Montagne sacrée est tout cela et bien plus encore. Sans oublier un pied de nez final, incroyable d’audace et qui donne au film un ton résolument à part. Une perle, une rareté, dont l’occasion de la redécouvrir en salles, comme El Topo d’ailleurs, ne peut être manquée. Denis BARON 2. Joyce Mansour Le label Vouir et la collection S annonce la sortie du DVD Le grand jamais réalisé à partir d'une sélection de textes de Joyce Mansour. … Textes dits et choisis par Frédérique Bruyas & wall°ich : mise en son et en images… En savoir plus sur : http://artitoo.free.fr/cqpts & http://artitoo.free.fr/vouir 3. Les frères de la cote : L´École de New York http://www.artmarketinsight.com/fr/art_article.aspx?id=364 Après la seconde guerre mondiale, de jeunes artistes ont renouvelé la peinture américaine. Influencés par le surréalisme, ils s´émancipent de la réalité pour s´engager dans une peinture libre dont on distingue deux tendances : "l´Action painting" et la "Colorfield painting". Le terme d´"Action painting" désigne l´importance de la gestualité chez certains expressionnistes abstraits. Cette peinture d´action s´invente de façon pulsionnelle, témoignant de l´énergie vitale et du corps en mouvement de l´artiste, comme dans les drippings de Pollock ou les coups de brosses agressifs de Kline. La "Colorfield painting" se décline en champs colorés, comme autant d´espaces vibratoires propices à la méditation. Le spectateur est absorbé par les environnements sensibles de Barnett Newman ou de Mark Rothko. D´autres artistes sont difficiles à classer mais participent à cette aventure abstraite : citons Adolph GOTTLIEB, Arshile GORKY, Ad REINHARDT et Clyfford STILL. Les expressionnistes abstraits sont actuellement les artistes d'après-guerre les plus cotés du marché. Willem de KOONING détient la plus haute enchère en ventes publiques. Il a établi son nouveau record le 15 novembre 2006, avec Untitled XXV, arraché pour 24,2 millions de dollars au marteau (Christie´s, NY). Lors des dernières ventes d´automne, la maison Christie´s n´a dispersé pas moins de 12 œuvres signées de Kooning, dont des huiles de la fin des années 50 et 60 accessibles entre 150 000 et 250 000 € (16 novembre, NY). En 1947, Jackson POLLOCK abandonne l´utilisation classique du pinceau pour le dripping (projection de peinture sur la toile).