La Vie De Notre Village En Cartes Postales
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Situation d’Appoignyau siècle dernier = Appoigny se situe à 8 kilomètres au nord d’Auxerre. La rivière de l’Yonne limite la commune à l’est. La RN6 qui traversait déjà le village à l’époque, était la seule voie carrossable permettant aux habitants de communiquer avec les villages voisins. En 1851, Appoigny comptait 1922 habitants ; 1424 habitants en 1896 et 1239 habitants en 1912. Appoigny comporte un hameau, Les Bries, situé à environ 2 kilomètres. En 1912, ce hameau comptait 180 habitants. Carte postale, 1917, A.D. Yonne = Le hameau des Bries : il existait déjà à l’époque gallo-romaine et comptait environ deux cents habitants au XXe siècle. La majorité des habitants étaient cultivateurs ou maraîchers. On cultivait les asperges, les cornichons, les melons, les pois, les carottes mais aussi les céréales. Plan topographique de la commune d’Appoigny. 1882, A.D. Yonne, 2o231 Carte postale, 1910, coll. part. Carte postale, 1910, coll. part. = Les tuileries : il existait deux tuileries aux Bries qui connurent une ère de prospérité de 1874 Reproduction de carte postale, 1910, coll. part. à 1900. La terre extraite servait à fabriquer des carreaux à four de boulangerie et des tuyaux de drainage dont l’emploi se répandit au XXe siècle. Elles disparurent face à la concurrence des tuileries modernes. au siècle dernier Marchés, places et commerces = Au XX e siècle, avant que la campagne ne se dépeuple, les villages formaient un univers clos, où tout ce qui était nécessaire au quotidien se fabriquait et s’achetait sur place. = Dans l’univers étroit du village, où le travail des uns ne saurait se passer du savoir-faire des autres, les agriculteurs et les artisans vivaient au rythme de rencontres et d’échanges constants et formaient un monde soudé, solidaire. La pharmacie, actuelle rue du Professeur Mocquot, Carte postale, s.d., coll. part. =Les métiers disparus : voici quelques professions de l’époque représentées à Appoigny aujourd’hui disparues : Entrepreneur de bal, Marchand de charbon, Perruquier, Charrons, Cordonnier, Coquetier, Bourrelier, Maréchaux, L’Hôtel Saint-Fiacre, Carte postale, s.d., coll. part. Sabotier, Exploitant de pressoirs, Tailleur, Tonnelier, Exploitant de pressoir, Sage-femme, Maraîchers, Vannier. = Les cafés : dans les villages, le café était sans conteste le commerce le plus représenté. Appoigny en comptait 6 en 1912. Au début du XXe siècle, la traditionnelle veillée commençait à passer de mode. Au lieu d’aller le soir les uns chez les autres se réunir autour d’un feu, on préférait (les hommes surtout) La buvette, Carte postale, 1907, coll. part. se retrouver au café autour d’un verre. = L’épicerie : on trouvait à l’épicerie tout ce qui était nécessaire à la vie quotidienne en dehors des produits de base dont disposait déjà une population agricole. Il y avait six Le débit de tabac, Carte postale, s.d., coll. part. épiceries en 1912. L’épicerie, actuelle rue Chatel Bourgeois, Carte postale, 1907, coll. part. Se détendre à Appoignyau siècle dernier =A Appoigny, on appréciait la rivière pour des promenades en barque mais aussi pour des parties de pêches. La pêche assurait le maigre du vendredi et pouvait s’exercer toute l’année à l’instar de la chasse. Carte postale,1905, coll. part. Carte postale, s.d., coll. part. Carte postale, s.d., coll. part. =Les plages de l’Yonne étaient très fréquentées par les Parisiens venant à Appoigny passer leurs vacances (jusqu’à 400 personnes). La plage du Gué de l’Epicelles était la plus cotée pour la baignade. Cliché photographique, s.d., coll. part. =Le nouveau pont était utilisé comme plongeoir. Carte postale, s.d., coll. part. =Les Gorges d’Appoigny étaient très pittoresques. La température fraîche qui y régnait l’été Carte postale, s.d., coll. part. incitait les promeneurs à les visiter. =En 1886, une route fut construite dans les Gorges pour favoriser le passage trop étroit. Le nouveau pont au siècle dernier =Le pont suspendu, construit en 1849, ne permettait la circulation que sur une seule voie ce qui ne correspondait pas au trafic important qu’il supportait. En 1902, le conseil Général de l’Yonne, sur la proposition de M. Bienvenu-Martin, décida de le remplacer. Entrée du pont suspendu. Carte postale, s.d., coll. part. Le pont suspendu. Carte postale,1903, coll. part. La construction du pont. Cliché photographique, 1902, coll. part. =Le nouveau pont fut ouvert à la circulation le 4 décembre 1904 après deux ans de travaux (1903-1904). Celui-ci se composait d’un tablier métallique et mesurait environ 77 m de long et 4 m50 de large ce qui permettait le Le nouveau pont, le médecin du village, M. Gabriel Mocquot et sa petite fille, Carte postale. 1911 croisement de deux véhicules. =La fête de l’inauguration du nouveau pont eut lieu le 26 février 1905. Sa réussite fut complète et les décors firent l’admiration d’une foule venue des environs. M. Bienvenu-Martin, natif de Saint Bris le Vineux, alors Ministre de l’Instruction publique présida la fête. Menu du diner d’inauguration du pont. 1905, A.C., 103. Inauguration du nouveau pont, Carte postale,1905, coll. part. Histoire d’Appoignyau siècle dernier =Appoigny existe depuis l’époque gallo-romaine. Son nom antique, « Eponiacus », vient d’Epona, déesse gauloise des chevaux et des cavaliers. =Au IV e siècle, Appoigny appartenait aux parents de Saint-Germain d’Auxerre, Rustique et Germanille. Leur fils, devenu évêque d’Auxerre, donna cette terre à l’église Saint-Etienne. Puis elle passa aux évêques d’Auxerre en 448 qui la possédèrent jusqu’en 1789. Carte postale, s.d., coll. part. =Etant située au bord de l’Yonne, sur une voie romaine (aujourd’hui la RN6), à la limite entre les diocèses d’Auxerre et de Sens et à côté de la forteresse de Régennes qui protégeait Auxerre, Appoigny fut toujours dans l’histoire un important site commercial, mais constamment exposée aux guerres et au passage des troupes lors des invasions et des guerres civiles. =En 1077, pour protéger les habitants des attaques répétées des seigneurs sénonais, l’évêque Robert de Nevers construisit une citadelle dans le village, « le Château-Bourgeois » et une forteresse sur les bords de l’Yonne à « Regius-Amnis » (Régennes). =Au début du XIII e siècle, Guillaume de Seignelay fonda une collégiale et fit construire l’église actuelle. =Le 29 août 1276, longtemps avant d’autres villages, les serfs d’Appoigny furent affranchis par Erard de Lézinnes. Plan routier des deux terres et seigneuries de Régennes et d’Appoigny, vers 1770, A.D.Yonne, G1702, plan 372. =Durant la guerre de Cent ans, les anglais occupèrent le château de Régennes et le village à plusieurs reprises. En 1429, Jeanne d’Arc se rendant à Reims pour faire sacrer le roi, traversa l’Yonne à l’emplacement aujourd’hui appelé gué de la Pucelle. Puis le village fut pris dans la guerre civile qui opposa le roi Louis XI et le Duc de Bourgogne Charles le Téméraire et dans les guerres de religion au XVIe siècle. A partir de 1570, succéda une période d’accalmie de deux siècles. =A la Révolution, Appoigny comptait environ 1400 habitants. Le village fut en compétition avec Saint- Georges pour devenir chef-lieu du canton. =Avant l’arrivée du chemin de fer (1854), Appoigny était une escale pour le coche d’eau faisant le voyage d’Auxerre à Paris. L’arrêt permettait aux retardataires de rattraper le bateau. Le village comptait alors trois ports : Jossier, Félix et Gord. au siècle dernier Régennes =Le domaine de Régennes, constitué par la boucle formée par l’Yonne au niveau d’Appoigny, a appartenu aux évêques d’Auxerre jusqu’à la Révolution, à la fois lieu de fortification du diocèse et symbole de l’exercice de leur pouvoir. Le château-fort de Régennes qui protégeait Auxerre des invasions depuis le XI e siècle, fut plusieurs fois occupé, détruit, reconstruit lors des conflits avec les seigneurs sénonais, de la Guerre de Cent ans et des guerres de religion. Il n’en reste rien aujourd’hui. Régennes vers 1769. Carte postale, coll. part. = La forteresse de Régennes permit aussi aux évêques d’Auxerre de percevoir une taxe sur tous les bateaux et marchandises passant sur l’Yonne. Devant le moulin du château un « pertuis » bloquait en s’abaissant le passage sur le fleuve. Jusqu’au XVIIIe siècle, les seigneurs et bateliers de la région contestèrent ce droit : au XII e siècle, le comte et l’évêque d’Auxerre en appelèrent à Saint- Bernard pour juger leur différend et au XIIIe siècle, les mariniers de l’Yonne se plaignirent au roi Saint Louis qui leur donna raison. Finalement, en 1738, un arrêt royal ordonna la suppression du pertuis et l’abolition Régennes vers 1850. Carte postale, coll. part. de ce péage. =Dans les années 1760, Mr de Cicé, dernier seigneur d’Appoigny et grand bâtisseur, fit de Régennes un magnifique palais qui ne dura que jusqu’à la Révolution : en 1791, le domaine devenu bien national fut vendu aux enchères, et en 1800 le dernier propriétaire transforma les jardins en terres à culture et démolit le bâtiment pour en reconstruire un plus modeste. En 1920, il fut racheté par M. Millon, qui l’embellit. C’est aujourd’hui une clinique. Château de Régennes, Carte postale, 1920, coll. part. Cavalcades et Carnavalau siècle dernier =Le carnaval était préparé longtemps à l’avance, environ trois semaines plus tôt. On préparait avec joie des chars se rapportant à des thèmes : les animaux, les pays.... Le jour de la fête, tout était permis et tout le monde se déguisait. La suie ou le cirage tenaient lieu de masque et chacun changeait ses vêtements.