1 Paris 2024 a assuré son tour de table privé 2 Paris-Plages: la mairie ne veut plus du sable de Lafarge 3 Avenir de l’assurance-chômage : l’accord ne clôt pas le débat 4 Assurance-chômage : le Medef étale au grand jour ses divisions internes 5 L'accord sur l'assurance-chômage provoque de forts remous au Medef 6 Prélèvement à la source : les doutes montent sur le calendrier de la réforme 7 Des entreprises plus robustes qu'avant 8 Responsabilité sociale et environnementale : les entreprises françaises de mieux en mieux notées 9 Transport public : comment les Transdev, Keolis et RATP Dev luttent pour maintenir leurs marges 10 Immobilier : les prix explosent dans les métropoles 11 Fin de la trêve hivernale : reprise des expulsions et des coupures d'électricité 12 Les ministres de l’intérieur et de l’outre-mer en Guyane pour désamorcer la crise 13 , un soutien explosif 14 Présidentielle : Mélenchon dit «niet» au rassemblement proposé par Hamon 15 Présidentielle: Aubry vole au secours de Hamon et fustige Valls et Cambadélis 16 François Fillon sur RTL : il faut qu'on "débureaucratise le système de santé" 17 Theresa May souhaite «un partenariat spécial et profond» avec l'UE 18 Brexit : à Bruxelles, les regrets ont vite cédé la place à une posture combative 19 La Grèce proche d’un accord avec ses créanciers pour débloquer les aides

::: ILE-DE- LES ECHOS – 30/03/2017

1 Paris 2024 a assuré son tour de table privé

Bouygues Construction devient le quinzième partenaire de Paris 2024. Un seizième pourrait s’ajouter.

A un peu plus de trois mois d'une présentation formelle de son projet devant le Comité international olympique (CIO), à son siège de Lausanne le 11 juillet, et à un peu plus de cinq mois de la décision fatidique du même CIO le 13 septembre à Lima (Pérou), Paris 2024 voit son équipe de « partenaires officiels » s'étoffer. Bouygues Construction est désormais le quinzième du genre, doivent en effet annoncer ce jeudi le comité de candidature à l'organisation des jeux d'été 2024 à Paris et la filiale de BTP du groupe Bouygues. Cette dernière rejoint ainsi AccorHotels, BNP Paribas, Elior, la FDJ, la Caisse des Dépôts, JCDecaux, LVMH, La Poste, la MAIF, Orange, la RATP, la SNCF, Suez et, enfin, Vivendi.

Objectif dépassé

Paris 2024, qui comptait lever 30 millions d'euros auprès de quinze partenaires pour financer la moitié de son budget prévisionnel (60 millions), l'autre moitié étant assurée grâce à des contributions publiques - Ville de Paris, région Ile-de-France, Etat -, a donc atteint son objectif. « On alimente aussi les réserves », précise même la directrice des partenariats de Paris 2024, Ludivine Roosebeke. Celle-ci n'exclut pas néanmoins un accord supplémentaire, des discussions étant en cours avec un seizième partenaire potentiel. Quand bien même l'objectif de financement privé de Paris 2024 est déjà dépassé. Le comité de candidature compte par ailleurs quatre fournisseurs officiels, Air France, ADP, Lacoste, et la Société du Grand Paris. Leur contribution financière est moindre, et leurs droits limités, mais leur rôle n'en est pas moins d'importance.

S'agissant de Bouygues Construction, l'accord avec Paris 2024 est placé sous le signe de la continuité, dans la mesure où Bouygues avait soutenu la candidature tricolore pour les Jeux de 2012. A la recherche d'un leader français du BTP pour l'accompagner, Paris 2024 s'était donc, à ce titre, tout naturellement tourné en premier lieu vers Bouygues Construction.

Le PDG du groupe de BTP, Philippe Bonnave qualifie d' « intéressante » « l'approche » de Paris 2024, le comité de candidature impliquant ses partenaires dans l'élaboration de son dossier. « Le travail est plus collaboratif », ajoute-t-il. Et si le partenariat avec Paris 2024 ne préjuge en aucun cas un éventuel contrat pour des travaux en cas de victoire française à Lima, l'entreprise peut donc conseiller le comité de candidature, en lien d'ailleurs avec la thématique d'expression inhérente à son partenariat : « une construction durable grâce à l'innovation partagée ».

Un sujet qui sera sans nul doute évoqué du 13 au 16 mai, lors du passage à Paris de la commission d'évaluation du CIO. A court terme, Paris 2024 a une échéance importante devant présenter sa candidature le 4 avril pendant dix minutes devant les fédérations sportives internationales réunies au Danemark.

Christophe Palierse

LE FIGARO – 30/03/2017

2 Paris-Plages: la mairie ne veut plus du sable de Lafarge

La mairie de Paris rompt son partenariat avec le groupe franco-suisse LafargeHolcim qui a indirectement financé des groupes armés en Syrie et a un temps envisagé de participer à la construction du «mur Trump».

Le conseil de Paris a annoncé hier qu'il ne souhaitait plus utiliser le sable de LafargeHolcim pour Paris-Plages. La cause de ce désaveu et double. D'une part les arrangements conclus entre le leader mondial du matériel de construction et des groupes armés pour maintenir, entre 2013 et 2014, l'activité d'une cimenterie en Syrie. D'autre part, le positionnement de Lafarge sur la construction du mur «anti-clandestins» de Donald Trump. «Nous sommes prêts à fournir nos matériaux de construction pour tous types de projets d'infrastructures aux Etats-Unis (…) Nous sommes ici pour servir nos clients et répondre à leurs besoins. Nous ne sommes pas une organisation politique», avait déclaré Eric Olsen, le PDG du cimentier. Sur ce point, le groupe franco-suisse s'est depuis ravisé.

Une «entreprise infréquentable»

Trop tard, la déclaration a d'ores et déjà été mal interprétée. Déjà interpellé en septembre par une élue de gauche, le Conseil de Paris a de nouveau été sollicité, cette fois par les écologistes, opposés à la poursuite de tout partenariat avec une «entreprise infréquentable» selon les propos de ces élus. «Nous nous passerons de leur prestation», a tranché devant le Conseil de Paris Bruno Julliard, premier adjoint de la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, avant qu'un vote n'entérine cette décision ce mardi. Depuis 2002, Lafarge mettait à disposition, gratuitement, de Paris-Plages du sable «100% normand» dont plus de 3000 tonnes avaient été répandues l'an dernier sur les bords de Seine.

Des espaces végétalisés

Le groupe Lafarge ne confirme pas «cette décision de non-reconduction», mais la mairie assure qu' «il n'y aura plus de sable» sur les berges de Seine à l'occasion de Paris Plages. «Cette année, nous allons par exemple profiter de l'ouverture du Parc des Rives de Seine pour proposer aux Parisiens des espaces végétalisés, de nombreuses activités sur une durée plus longue», explique t-on à la mairie de Paris.

Antoine Garbay

LES ECHOS – 30/03/2017 Actus franciliennes

::: ECONOMIE LES ECHOS – 30/03/2017 3 Avenir de l’assurance-chômage : l’accord ne clôt pas le débat

La réforme actée par les partenaires sociaux de l’assurance-chômage sera le premier dossier social que devra régler le successeur de François Hollande.

L'accord de mardi veut préserver le paritarisme dans l’assurance-chômage. Mais il n’empêchera pas le prochain chef de l’Etat de reprendre la main.

Habituellement, les campagnes électorales s'accompagnent d'une trêve dans les négociations sociales. L'accord intervenu sur l'assurance-chômage mardi soir , à moins d' un mois de l'élection présidentielle est donc une exception. D'autant qu'il n'aurait sans doute pas eu lieu s'il n'y avait pas eu, justement, cette campagne présidentielle.

La perspective d'une victoire de François Fillon, plaidant pour le rétablissement de la dégressivité des allocations, avait renforcé la volonté des syndicats de rouvrir les discussions sur l'avenir de l'Unedic au plus vite pour l'éviter mais jusqu'en janvier, Pierre Gattaz bloquait. Et puis il y a eu l'ascension d' dans les sondages . Le candidat d'En marche veut étatiser l'assurance-chômage. Cela a fini par convaincre le président du Medef de la nécessité d'aller à un accord pour préserver le paritarisme.

Une négociation à fronts renversés

Le résultat a été une négociation à fronts renversés. Le patronat a pris l'initiative de proposer une hausse générale de cotisations globalement plus coûteuse pour les entreprises qu'un bonus malus sur les contrats courts. Les syndicats (hors CGT) ont abandonné sans coup férir ce qui était encore il y a une semaine une exigence ; la surtaxation des CDD. Jusqu'à supprimer presque tout le dispositif obtenu de haute lutte en 2014 en la matière

Le résultat de ces renoncements est paradoxalement un accord qui figure parmi les plus incontestables avec ses huit signataires, Medef, CPME et U2P côté patronat et CFDT, CFTC et CGC côté syndicats.

Recours judiciaires

Le compte à rebours est maintenant lancé. Pour entrer en vigueur le 1er septembre prochain comme décidé par les partenaires sociaux, l'accord doit maintenant être traduit juridiquement dans une nouvelle convention, sachant qu'un extrême soin doit être apporté à sa rédaction pour éviter les recours judiciaires.

Puis ce texte doit être transmis au gouvernement pour agrément après consultation pour avis du Conseil national de l'emploi, ce qui implique des délais supplémentaires. Réussir à boucler la procédure avant l'arrivée à l'Elysée d'un nouveau président sera sportif.

Imposer des réformes structurelles Si ce n'est pas le cas, la réforme actée par les partenaires sociaux de l'assurance-chômage sera le premier dossier social que devra régler le successeur de François Hollande. Mais ce ne sera pas forcément le plus épineux. Il est en effet peu probable qu'on assiste à un bras de fer sur le sujet. Son contenu ne vient en rien s'entrechoquer avec les projets des candidats à la présidentielle. L'accord consiste pour l'essentiel dans un reparamétrage du mode de calcul des droits à chômage et c'est cela qui sera inscrit dans le projet de convention. Ce qui n'exclut pas d'autres mesures. Et il contient aussi un appel à l'Etat à « prendre ses responsabilités » que dans les camps Macron comme Fillon on n'a pas oublié de lire.

Cette responsabilisation est exactement ce que plaident chacun à leur façon les deux candidats. « On va les prendre au mot », s'amuse-t-on dans l'entourage de l'un des candidats. Mais là où les partenaires sociaux réclament qu'ils mettent au pot pour réduire le déficit (l'accord n'en règle qu'un tiers), eux veulent prendre la main pour imposer des réformes structurelles. Chez François Fillon, c'est la dégressivité, chez Emmanuel Macron, c'est l'extension du régime aux démissions et aux travailleurs indépendants, sur laquelle l'accord prévoit un groupe de travail et... le bonus malus dont le patronat ne veut pas.

Leïla de Comarmond

LES ECHOS – 30/03/2017

4 Assurance-chômage : le Medef étale au grand jour ses divisions internes

Le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Jacques Chanut, a annoncé sa démission du pôle social du Medef, dénonçant « un accord en trompe-l’œil et symboliquement désastreux ».

Certaines fédérations patronales qui n’ont jamais voulu d’un accord sur l’Unédic ruent dans les brancards.

Alexandre Saubot a réussi son pari. Le président de la Fédération de la métallurgie et négociateur du Medef pour l'assurance-chômage a réussi à trouver un accord à l'arraché avec les syndicats mardi soir . C'était pourtant une mission considérée comme quasi impossible il y a encore quelques semaines. Son mandat était très encadré d'un côté, et l'agenda de la négociation très resserré de l'autre.

Et pourtant, Alexandre Saubot a réussi à trouver un compromis, non seulement sans surtaxer les contrats courts, et même mieux, en actant la disparition progressive de la taxation existante, jugée inefficace. Ce texte a été salué par l'U2P ainsi que par la CPME qui estime, par la voix de son président, François Asselin, que « l'intérêt général est respecté. Ce n'est pas une victoire, on n'équilibre pas encore le régime, mais on fait tout de même 1 milliard d'économie ». Hausses de cotisation

Ses trois organisations représentatives qui parlent à l'unisson, le patronat pourrait savourer son succès. Mais les divisions n'ont pourtant jamais été aussi marquées au sein même du Medef. Dès mercredi, le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Jacques Chanut, a annoncé sa démission du pôle social du Medef, dénonçant « un accord en trompe-l’œil et symboliquement désastreux », du fait des hausses de cotisation concédées par le patronat.

Viviane Chaine-Ribeiro, présidente du Syntec, lui a emboîté le pas quelques heures plus tard. Et le Groupement des professions de services (GPS) a envoyé un communiqué de presse sans équivoque, qui « regrette que plusieurs dispositions [de l'accord, NDLR] pénalisent notoirement les services ». Et demande à ce que les services « occupent, dans les négociations sociales [...] la place qui est la leur ».

Une méthode de négociation qui passe mal

Au-delà du contenu de l'accord, c'est surtout la méthode qui est désapprouvée par ces fédérations. « C'est une négociation mal préparée, ouverte à un mauvais moment », estime Jacques Chanut qui était, dès l'origine, hostile à la réouverture des discussions. Ce n'est que du bout des lèvres que ce dernier avait accepté, avec les autres fédérations récalcitrantes, que les négociations entre partenaires sociaux reprennent en février. En espérant qu'elles se solderaient par un échec.

C'était mal connaître le président de la métallurgie (UIMM) et son volontarisme. En somme, la ligne de fracture est toujours la même : l'UIMM contre les autres fédérations professionnelles qui lui reprochent de passer des accords avec les syndicats en les mettant devant le fait accompli. Le tout sans véritable chef d'orchestre car Pierre Gattaz n'a jamais réussi à faire émerger de consensus entre les différentes parties.

Guerre de succession au Medef

Le ton est toutefois monté d'un cran cette fois car la guerre de succession à la tête du Medef se profile sérieusement. Viviane Chaine-Ribero, soutenue par Jacques Chanut, porte l'étendard des fillonistes qui plaident pour un dialogue social interprofessionnel réduit à sa portion congrue. Alexandre Saubot, lui, attendait cet accord pour peaufiner son image de négociateur social. Pas sûr toutefois que la signature d'un tel accord soit de nature à enthousiasmer les adhérents du Medef, dont beaucoup ne croient plus aux vertus des négociations interprofessionnelles.

Marie Bellan

LE FIGARO – 30/03/2017

5 L'accord sur l'assurance-chômage provoque de forts remous au Medef

Jacques Chanut, le président de la fédération française du bâtiment, tout comme Viviane Chaine-Ribeiro, présidente du Syntec, ont démissionné du bureau du pôle social du Medef pour protester contre l'accord trouvé sur l'assurance-chômage.

L'encre du nouvel accord sur l'assurance-chômage était à peine sèche mardi soir que déjà le texte provoquait du remous au Medef. Il est vrai que le compromis trouvé entre les organisations patronales, la CFDT, FO, la CFE-CGC et la CFTC prévoit, en échange de 900 millions d'économies, liées notamment à un durcissement de l'indemnisation des chômeurs seniors, une hausse temporaire de 0,05 point de la cotisation sociale patronale. «La hausse des cotisations est infime mais c'est un très mauvais signe à la veille de l'élection présidentielle. Une ligne rouge, celle de la hausse des charges, a été franchie», estime Jacques Chanut, le président de la puissante fédération française du bâtiment (FFB). Qui a, en conséquence, décidé de démissionner du bureau du pôle social du Medef. L'homme conserve néanmoins ses mandats, et notamment sa place au bureau du Medef pour «continuer à porter la voie des entreprises du bâtiment». Il a été suivi dans cette voie par Viviane Chaine-Ribeiro, la présidente du Syntec (sociétés de conseil, ingénierie, bureaux d'études), qui a envoyé sa lettre de démission du pôle social mercredi après-midi. Cette importante fédération a également publié un communiqué de presse critiquant le nouvel accord sur l'assurance-chômage. Tout comme le Groupement des professions de services, qui regroupe plusieurs fédérations du tertiaire.

Dans l'entourage de Pierre Gattaz, on se défend en soulignant que le conseil exécutif de lundi, auxquels ont participé Jacques Chanut et Viviane Chaine-Ribeiro, avait bel et bien validé le mandat de négociation. Mandat qui donnait un quitus à un relèvement de la cotisation sociale patronale. On ajoute que Jacques Chanut avait envoyé sa lettre de démission dès lundi soir, avant que l'accord sur l'assurance-chômage soit conclu. Ambiance...

Enjeu de la succession de Pierre Gattaz

«Les chefs d'entreprise sont des gens pragmatiques. Ils verront bien que la hausse des cotisations à l'assurance-chômage est temporaire et qu'elle va de pair avec une baisse de la cotisation aux AGS (NDLR organisme payant notamment les rémunérations des salariés d'entreprises en défaillance), et avec une suppression, en deux temps, de la taxation des contrats courts», explique l'entourage de Pierre Gattaz.

Il n'empêche, les entrepreneurs sont aussi très sensibles à toute hausse de charges. En marquant leur désaccord, Jacques Chanut et Viviane Chaine-Ribeiro veulent montrer qu'ils les comprennent. Sachant qu'on prête au premier la volonté de succéder à Pierre Gattaz à la présidence du Medef en juillet 2018. Et que son principal rival, Alexandre Saubot, est précisément... le président de ce pôle social et le principal instigateur de l'accord de mardi. «Cela n'a rien à voir avec la succession au Medef, se défend toutefois Viviane Chaine-Ribeiro. Le problème est le fond de cet accord, qui ne règle en rien les 4 milliards de déficit de l'assurance-chômage».

Cécile Crouzel

LES ECHOS – 30/03/2017

6 Prélèvement à la source : les doutes montent sur le calendrier de la réforme

Selon le secrétaire d'Etat au Budget, « hormis certains détails techniques, tout est prêt ». Les trois principaux candidats à la présidentielle prennent leurs distances par rapport à la retenue à la source. Emmanuel Macron envisage un report s’il y a des risques de dysfonctionnement.

La perspective d'une entrée en vigueur du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu au 1er janvier 2018 s'éloigne. Après Marine Le Pen et François Fillon, c'est au tour d'Emmanuel Macron de soulever des doutes sur sa mise en oeuvre. Le candidat d'En marche a indiqué mercredi, sur Europe 1, vouloir « expérimenter » la réforme l'an prochain, alors que la dernière loi de finances prévoyait une entrée en vigueur en 2018. « Je ne souhaite pas que cette réforme soit généralisée tout de suite parce qu'il y aura immanquablement des loupés techniques et je n'ai pas envie de plonger le pays dans l'incertitude », a-t-il expliqué.

Cela n'implique par pour autant que la réforme soit annulée, comme le souhaitent François Fillon et Marine Le Pen. « C'est une bonne réforme, donc elle se fera », a d'ailleurs complété le leader d'En marche. Mais la perspective d'une expérimentation prolongée en 2018 suppose que la bascule vers le prélèvement à la source n'interviendra pas avant 2019. « On ne s'interdit pas d'envisager que la réforme puisse être reportée, mais il faudra décider en information complète, une fois que nous aurons mené cette phase de tests », souligne-t-on dans l'entourage du candidat. Une prudence qui peut s'expliquer par le fait que le prochain gouvernement devra assumer les éventuels « bugs » lors de la bascule. Si effectivement le prélèvement à la source est reporté, la décision devra intervenir soit à l'occasion d'un collectif budgétaire à l'été, soit au moment de la loi de finances à l'automne.

De quoi brouiller encore plus le message sur cette réforme déjà difficile à appréhender pour les contribuables. La prochaine collecte d'impôt sur le revenu, ce printemps, doit être l'occasion pour l'administration fiscale de communiquer sur les changements prévus l'an prochain. Il est prévu que, lors de l'émission de l'avis d'imposition, en août, les ménages puissent opter ou non pour un taux individualisé. Une campagne de communication dont le coût est estimé à 10 millions d'euros par le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert.

Le Medef espère un report

En cas de report, il faudra dire l'inverse au contribuable trois mois plus tard... « Hormis certains détails techniques, tout est prêt. Les derniers décrets viennent d'être transmis au Conseil d'Etat et les instructions fiscales seront publiées à temps », déclarait récemment aux « Echos » Christian Eckert. Celui-ci juge que ce serait « un énorme gâchis » de ne pas mettre en place la retenue à la source, alors que « 70 à 75 % des Français sont pour ».

La perspective d'un éventuel report, en revanche, est bien accueillie au sein du patronat qui ferraille depuis des mois contre le prélèvement à la source. Les entreprises ont d'ailleurs souvent jugé le calendrier de cette réforme trop serré, compte tenu du déploiement retardé de la déclaration sociale nominative (DSN) sur laquelle s'appuie le prélèvement à la source.

Craignant un alourdissement des charges administratives pour les entreprises, le Medef défend un prélèvement mensuel obligatoire, mais qui serait contemporain des revenus. « S'il y a de nouvelles phases de test, il faudrait effectivement expérimenter toutes les solutions, y compris le "plan B" que nous avons proposé », a réagi Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président délégué du Medef. Une option d'ailleurs reprise par François Fillon dans son programme. « Nous souhaitons d'abord annuler la réforme et voir ensuite comment nous pouvons mettre en place une mensualisation en temps réel », défend Eric Woerth, en charge des questions économiques dans l'équipe du candidat de la droite.

Ingrid Feuerstein

LE FIGARO – 30/03/2017

7 Des entreprises plus robustes qu'avant

INFO LE FIGARO - On compte dix créations pour une défaillance, deux fois mieux qu'en 2000.

C'est une preuve supplémentaire du dynamisme des entrepreneurs français. Pour une entreprise défaillante en 2016, dix ont été créées, selon une étude menée par le cabinet de conseil Deloitte et la société Altares, dont Le Figaro dévoile les résultats en exclusivité. En 2000, le rapport était moitié moindre, de un à cinq. Cette amélioration est due à un double mouvement. Tout d'abord, le nombre de défaillances (procédure de sauvegarde, redressement et liquidation judiciaire) a baissé de 8,3 % en 2016 pour atteindre les 57.844 cas et concerner 193.649 emplois. Des niveaux faibles, jamais vus depuis la crise de 2008.

Et, parallèlement, le nombre de créations d'entreprise a augmenté de 6 %, à 554.000. «Mieux, ces créations se font de moins en moins sous le statut de la microentreprise (anciennement autoentrepreneur) et de plus en plus sous forme de société ou d'entreprise individuelle. C'est un gage de robustesse», indique Jean-Pascal Beauchamp, associé en charge de l'activité Restructuring chez Deloitte. De fait, les autoentrepreneurs ont représenté 40 % des créations en 2016, contre 58 % en 2010.

Plan de continuation

Faiblement capitalisées, bénéficiant de peu de conseils, les entreprises de petite taille restent les plus vulnérables. Les structures sans salarié ont représenté ainsi 26 % des défaillances en 2016, celles ayant un ou deux salariés, 47 %. À peine 1406 procédures ont été ouvertes l'an passé pour des entreprises de plus de 20 salariés. Un chiffre en baisse de 17 % par rapport à 2015.

En revanche, ces sociétés de plus de 20 personnes concentrent 35 % des emplois menacés. «C'est dans cette catégorie d'entreprises qu'il est possible de sauver le plus de postes», estime Jean-Pascal Beauchamp. En effet, une entreprise entrant en procédure judiciaire n'est pas forcément condamnée à la liquidation.

En procédure de sauvegarde, qui intervient avant la cessation de paiements, dans 56 % des cas en moyenne, l'entreprise peut survivre grâce à un plan de continuation. Lorsque le redressement judiciaire est enclenché par le tribunal de commerce, parce que l'entreprise s'avère incapable d'honorer ses échéances de paiement, ce taux descend à 29%. Mais, les sociétés de plus de 20 salariés ont, elles, deux chances sur trois d'éviter une liquidation judiciaire directe, note l'étude.

Recours à l'amiable de plus en plus importants

«La France a en outre la particularité de disposer d'un système efficace de traitement amiable des difficultés, qui permet d'obtenir un accord confidentiel entre les parties, sous l'égide du Président du Tribunal de Commerce et d'éviter ainsi une procédure collective et de la casse sociale», ajoute Jean-Pascal Beauchamp. L'année 2016 a été marquée par une hausse de 3 % de ces recours à l'amiable, au nombre de 2467. L'enjeu est important socialement, ces cas concernant plus de 610.000 emplois. Selon l'étude Deloitte, ce recours croissant à l'amiable, notamment parmi les grandes entreprises, n'est pas le signe que la situation économique se dégrade mais montre que les entrepreneurs anticipent les difficultés.

Cécile Crouzel

LES ECHOS – 30/03/2017

8 Responsabilité sociale et environnementale : les entreprises françaises de mieux en mieux notées

Les entreprises tricolores dépassent la moyenne de celles des autres pays de l’OCDE. Il leur reste cependant beaucoup à faire contre la corruption et les pratiques anti- concurrentielles.

Encore une marche à franchir et ce sera (peut-être) le podium pour les entreprises françaises. Le dernier baromètre EcoVadis publié ce mercredi les place désormais au quatrième rang mondial pour leurs performances dans le domaine de la responsabilité sociale et environnementale (RSE). Il y a deux ans, l'outil d'évaluation mis au point par cette plate-forme collaborative et le Médiateur des entreprises, rattaché à Bercy, avait placé la France au septième rang parmi les soixante pays dont les entreprises (20.000 au total) sont périodiquement passées en revue, à savoir les plus développés (OCDE) et les émergents (BRICS).

Contraste vis-à-vis des BRICS

Le score des 3.470 entreprises françaises analysées s'établit désormais en moyenne à 48,3 sur 100. Il a progressé bien plus vite (+10 % par rapport à 2015) que celui des entreprises (plus de 16.500) des autres pays. En outre, en France, 63 % de l'échantillon étudié dispose d'un système de management RSE « adapté ou exemplaire » contre 52 % chez les autres économies de l'OCDE.

Le contraste est encore plus net vis-à-vis des BRICS où une entreprise sur quatre (27 %) seulement a une approche RSE « adaptée », soit un score compris entre 45 et 60 sur 100. Et aucune n'est « exemplaire » vis-à-vis des 21 critères de notation (consommation durable, travail des enfants, corruption, etc.) sur lesquels veillent quelque 1.200 parties prenantes (syndicats, ONG, etc.) à ce baromètre.

Corruption et pratiques anti-concurrentielles

En France, 15 % des entreprises étudiées sont des modèles en matière de RSE (6 % en 2015) et aucune ne peut être accusée de ne rien faire. Les PME et les ETI (moins de 1.000 salariés) ne sont pas en reste : 60 % d'entre elles développent une RSE « adaptée et exemplaire » contre 73 % chez les grandes sociétés. « Les grands donneurs d'ordre peuvent jouer un rôle moteur », explique Pierre Pelouzet, le Médiateur des entreprises. Les grands groupes ont intérêt à choisir les fournisseurs les plus proches géographiquement car, comme celui-ci le rappelle, « plus vous achetez loin, plus votre score se dégrade ».

Sur les plans environnemental et social, deux entreprises sur trois en France, grosso modo, font ce qu'il convient et/ou sont pro-actives. On ne peut pas en dire autant sur le plan de leur éthique, troisième pilier de la RSE. Moins d'une sur deux (40 %) fait le nécessaire et 3 % sont exemplaires. « Sur les enjeux de corruption et des pratiques anti-concurrentielles, la France à une marge de progression », pointe Sylvain Guyoton, vice-président d'EcoVadis. En la matière, le score de la France n'est que de 41,8 sur 100 contre 42,4 sur 100 en moyenne pour les autres pays de l'OCDE. Mais l'écart se réduit et devrait être comblé sous l'effet des dispositions de la loi Sapin de décembre 2016.

Joel Cossardeaux

::: ENTREPRISES – 30/03/2017

9 Transport public : comment les Transdev, Keolis et RATP Dev luttent pour maintenir leurs marges

Le numéro un mondial du transport public libéralisé, Transdev, a publié le 29 mars un chiffre d’affaires en légère hausse à 6,7 milliards d’euros, pour un bénéfice en baisse.

C’est un secteur bien particulier : celui des opérateurs de transport du secteur concurrentiel. Dans un univers – le transport public – où le monopole est plutôt de rigueur, des groupes se sont fait une spécialité de répondre aux appels d’offres du transport urbain, routier et ferroviaire dans le monde entier. Et la France, réputée rétive au libéralisme, possède de vrais champions dans ce domaine. RATP Dev (filiale de la RATP), Keolis (filiale de la SNCF) et Transdev (filiale du groupe Caisse des dépôts) sont présents sur les cinq continents.

Numéro un mondial devant le britannique FirstGroup et Keolis, Transdev a publié ses comptes 2016, mercredi 29 mars, fermant le bal des résultats annuels du secteur. Avec un chiffre d’affaires de 6,7 milliards d’euros, en légère hausse de 0,8 %, Transdev a enfin mis un terme à un cycle de décroissance. Le groupe est issu de la fusion, en 2011, entre la société Transdev originelle et l’activité transport de Veolia, géant de la gestion de l’eau et des déchets. Ce mariage avait conduit à une baisse de valeur de plus de 2 milliards d’euros pour les deux entreprises associées.

Compétition féroce

« Notre objectif stratégique, c’est la croissance, et une croissance rentable », affirme Thierry Mallet, PDG de Transdev, qui dit viser une progression de 5 % du chiffre d’affaires dans ses différents métiers en 2020. C’est bien là que réside la difficulté. Avec un résultat opérationnel courant de 124 millions d’euros en baisse de 21 millions (- 14 %) et un résultat net qui a fondu de 16 millions en un an, pour s’établir à 66 millions, la rentabilité du groupe a pour le moins souffert.

Les temps sont durs pour les opérateurs de transport public. Les collectivités locales et autres autorités organisatrices voient leurs ressources baisser. L’argent public se fait rare, les subventions reculent, en particulier dans les pays développés très endettés. Conséquence : la compétition sur les appels d’offres est féroce et les prix offerts aux opérateurs en recul.

Qui plus est, la concurrence des nouveaux modes de transport liés à des plateformes numériques déstabilise l’activité traditionnelle. Les acteurs du VTC – Uber, Lyft, Chauffeur privé –, les nouveaux opérateurs de cars longue distance, comme Flixbus en Europe, l’activité de partage de véhicules, le covoiturage sont de nouveaux compétiteurs avec lesquels il faut compter.

Faible rentabilité

D’ailleurs, la baisse de rentabilité de Transdev se concentre sur les marchés du transport à la demande lié à des plateformes numériques. La société affirme avoir perdu 25 millions d’euros dans ces batailles. Transdev souffre particulièrement dans le transport routier longue distance en France, depuis la création des « cars Macron », et dans ses activités de taxi et de « super- Shuttle » aux Etats-Unis.

Cette période est aussi un peu ardue pour son grand rival français, Keolis. La situation est apparemment inverse : le chiffre d’affaires publié le 14 mars, quasi stable à 5,1 milliards d’euros en 2016, met fin à une période de croissance continue, qui a conduit à un quasi-triplement du chiffre d’affaires en dix ans. Mais la rentabilité reste faible à 6 %, équivalente à celle de Transdev (5,9 %). « On sait très bien que nos marges sont serrées », a commenté le président de Keolis, Jean-Pierre Farandou, lors de la présentation des résultats.

RATP Dev, qui ne publie pas ses comptes, ne fait pas exception. La contribution aux résultats du groupe n’est pas encore tout à fait à la hauteur de ce qu’attend la maison mère. Sans compter que la baisse de la livre a fortement affecté le chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros. Cet effet de change concerne tout le monde, du fait de la forte présence de groupes français au Royaume-Uni, eldorado du transport public libéralisé.

Travail de fourmi sur les marges

Il faut donc travailler sur la performance. « Les gagnants des appels d’offres seront ceux qui seront capables d’offrir le même service qu’avant pour moins cher ou un meilleur service au même prix », résume M. Mallet. Les uns et les autres s’attellent à un travail de fourmi sur les marges. Tous les coûts sont passés au peigne fin, l’absentéisme combattu. L’augmentation des recettes par la hausse de la fréquentation des usagers est aussi un levier. Keolis affichait ainsi, en 2016, 3,9 % de hausse de ses recettes commerciales (dont 7 % à Bordeaux et 6,5 % à Lille). Transdev chiffre à 25 millions d’euros au total les gains réalisés l’an dernier grâce à l’amélioration de la performance.

La diversification dans des activités comme le parking permet aussi de redonner un peu d’air. EFFIA, la filiale parking de Keolis, a connu une croissance record en 2016 (+ 20 % de places de parking gérées par rapport à 2015). Transdev s’est aussi lancé dans cette activité avec l’acquisition d’Urbis Park, quatrième réseau de stationnement en France.

Quant à l’innovation, elle s’avère à double tranchant. Dans un premier temps, elle réduit évidemment la rentabilité. Transdev chiffre à 23 millions d’euros ses pertes liées aux nouveaux projets. Mais, en plus de préparer l’avenir, elle peut permettre un retour rapide sur investissement. Exemple : en transformant à Vitrolles (Bouches-du-Rhône) une ligne de bus classique en service de navettes à la demande, Transdev a augmenté la fréquentation de 42 % tout en réduisant les kilomètres parcourus de 82 %. Éric Béziat

LA TRIBUNE – 30/03/2017

10 Immobilier : les prix explosent dans les métropoles

A Paris, les prix de l'immobilier pourraient atteindre 9.000 euros du m² en moyenne dans les prochains mois...

Les prix de l'immobilier sont en forte hausse dans les grandes villes françaises, malgré la conjoncture économique qui reste morose. Preuve de l'attachement des ménages français à l'achat immobilier dans les grandes villes.

Une nouvelle fois, l'attachement des ménages français à l'achat immobilier est démontré : malgré une activité économique qui reste morose (1,1% de croissance en 2016, un taux de chômage de 9,7% en métropole et une perspective d'inflation de 1% pour 2017), les prix de l'immobilier ancien sont en forte hausse dans les grandes villes françaises. « A force d'augmenter, les prix retrouvent leurs plus hauts historiques comme à Paris, voire les dépassent comme à Bordeaux ou Lyon ! », constate le dernier baromètre de Meilleursagents.com. Selon le réseau d'agents immobiliers Guy Hoquet, les prix de l'immobilier sont en hausse de 2,3% en province, mais comme l'indique le réseau, « si les prix augmentent au niveau national, la hausse en province revêt une réalité plus contrastée ».

Des réalités locales différentes

Cette hausse des prix en régions cache en effet « des réalités locales différentes ». Ainsi, des villes très demandées comme Bordeaux, Nantes, La Rochelle, Montpellier, Toulouse, Lyon ou Reims sont marquées par des fortes hausses, tandis que d'autres comme Dijon, Orléans, Perpignan, Aubenas, Orange ou Tours voient leurs prix de l'immobilier stagner ou baisser légèrement.

Ce décalage découle bien souvent des « différences d'attractivité entre les agglomérations, certaines bénéficiant de nouvelles liaisons de transport, d'un dynamisme économique, d'une image positive, où à l'inverse moins positive en raison de la baisse de l'activité, de l'accessibilité, ou des services publics dans d'autres territoires », note Guy Hoquet.

Plus précisément, si l'on observe donc une accélération sensible de la montée des prix dans la plupart des grandes villes, « c'est particulièrement vrai sur l'arc Atlantique où l'arrivée prochaine de la nouvelle ligne à grande vitesse (LGV) semble booster le marché », indique les notaires sur leur site immobilier Immonot. « En revanche, les prix ne décollent pas dans de nombreuses cités provinciales. Souvent mal desservies par les transports publics, elles constituent pourtant une bonne partie du tissu urbain », ajoutent-ils. Un phénomène de métropolisation fort

Bref, le phénomène de métropolisation en France concentre désormais la demande de logements des ménages sur certaines grandes agglomérations, ce qui fait pression sur les prix. D'autant que les conditions financières sont aujourd'hui favorables, que ce soit par le biais du niveau des taux d'intérêt nominaux des crédits immobiliers très bas (1,32% en moyenne au dernier trimestre 2016), ou grâce aux aides de l'Etat comme le prêt à taux zéro élargi. Clairement la tension sur ces marchés urbains s'accroît.

Comme le constate le réseau Guy Hoquet, « si les acquéreurs sont plus nombreux de 20% au premier trimestre 2017, les biens à vendre sont moins nombreux de 15%. Ainsi, le rapport de force en faveur de l'offre crée, logiquement, une pression sur l'activité et donc sur les prix. » Et d'ajouter qu' « alors que 2016 était déjà une année record avec 850 000 transactions (dans l'ancien ndlr), on peut s'attendre, dans ce contexte, à un pic d'activité en 2017 ».

Il est donc loin le temps où après la forte hausse des prix en 2010, un rattrapage à la baisse avait été engagé sur tout le territoire lors des années 2012, 2013 et 2014. Désormais, la demande très concentrée dans les zones urbaines, et les conditions financières favorables font contrepoids à la stagnation des niveaux de vie des ménages. Preuve, aussi, qu'il en faut peu pour stimuler l'achat immobilier en France, où la propriété immobilière est ancrée dans les esprits.

Risques de déséquilibres

Evidemment, comme toujours, l'exemple le plus criant en matière de tension sur les prix est celui de Paris intramuros : c'est la grande ville occidentale la plus dense au monde, l'offre de logements y est limitée, et la demande quasi infinie... Ainsi, à Paris, « c'est du jamais vu, les prix immobiliers parisiens viennent d'établir un record absolu : 8.743 euros le m² ! » s'extasie Laurent Vimont, le président de Century 21 France. « En douze mois, le prix moyen au m² dans la capitale a progressé de 5,1 % pour atteindre un nouveau sommet, près de 700 euros plus élevé qu'en 2015 », ajoute le réseau. La barre des 9.000 euros du mètre carré pourrait être franchie dans les prochains mois...

A Paris, on est très loin de la réalité des marchés immobiliers des villes moyennes de province. Mais aussi de la réalité du budget de la très grande majorité des ménages français. Clairement, les risques que les déséquilibres économiques, sociaux et territoriaux s'accentuent est fort en cette période de reprise de l'activité immobilière.

Mathias Thépot

::: SOCIAL LE PARISIEN – 30/03/2017 11 Fin de la trêve hivernale : reprise des expulsions et des coupures d'électricité

Les expulsions locatives mais aussi les coupures d'électricité et de gaz vont pouvoir reprendre à compter du lundi 1er avril.

Après cinq mois d'interruption, avec la «trève hivernale» du 1er novembre au 31 mars, les expulsions locatives vont reprendre dès lundi, ainsi que les coupures d'électricité pour factures impayées. Dans le même temps, des centres d'hébergement d'urgence qui étaient ouverts pendant la période hivernale vont fermer.

Dès ce jeudi, des familles menacées comptent camper sur la place de la République, à Paris. Samedi, des manifestations sont annoncées à Paris et en province. Par ailleurs, comme chaque année, plusieurs villes vont prendre des arrêtés «anti mise à la rue». Pour ces communes, «il ne s'agit plus de s'opposer aux expulsions mais de s'assurer que, lors de l'expulsion, le relogement des familles aura été assuré par l'Etat au regard de ses engagements internationaux et nationaux.»

Selon la fondation Abbé Pierre, les expulsions risquent d'atteindre un nouveau niveau record. En 2015, 168 775 procédures judiciaires ont été intentées en vue d'une expulsion locative. Environ 127 000 ont abouti à une décision d'expulsion. 67 406 ménages ont fait l'objet d'un tel « commandement » à la suite d'une décision de justice prononçant l'expulsion. Et 14 363 expulsions ont été réalisées avec l'intervention des forces de l'ordre, soit 24% de plus que l'année précédente. Depuis 2008, cette trêve a aussi été étendue en cas d'impayés à la fourniture « d'électricité, de gaz ou de chaleur». Ces services ne peuvent pas être interrompus pendant l'hiver dans la résidence principale. Jean Gaubert, le médiateur de l'énergie, prévoit une «forte reprise des coupures».

En 2016, 604 000 interventions pour impayés ont été recensées, contre 577 000 en 2015, soit une hausse de 5%. Le médiateur a demandé une revalorisation du montant du chèque énergie, l'aide pour les personnes en précarité énergétique. Ce chèque devrait remplacer dès 2018, les tarifs sociaux de l'energie actuellement mis en oeuvre.

L'autre préoccupation des associations et acteurs sociaux est la fermeture de certains centres d'hébergement d'urgence, même si la ministre du logement a annoncé mi-mars la création de 5 000 places supplémentaires, portant à plus de 125 000 nombre de places d'hébergement à la sortie de l'hiver. La Fédération des acteurs de la solidarité et Emmaüs ont interpellé le gouvernement sur le retour à la rue des sans-abris mais aussi des migrants, jugeant le «contexte très préoccupant» avec notamment la saturation du 115, le numéro d’urgence réservé aux sans- abri.

LE MONDE – 30/03/2017

12 Les ministres de l’intérieur et de l’outre-mer en Guyane pour désamorcer la crise

Matthias Fekl et Ericka Bareigts mènent des discussions pour trouver une issue à la crise. A leur arrivée, ils n’ont pas évoqué d’objectif.

Une heure à peine après leur arrivée à Cayenne, mercredi 29 mars, le ministre de l’intérieur, Matthias Fekl, et la ministre de l’outre-mer, Ericka Bareigts, ont fait une courte déclaration depuis la préfecture de la Guyane. Ils devraient commencer dès jeudi matin leurs rencontres « avec tous ceux et celles qui veulent construire l’avenir de la Guyane », a assuré le ministre de l’intérieur, sans donner plus de précisions ni sur les interlocuteurs qu’ils rencontreraient, ni sur l’agenda des rendez-vous, ni sur les propositions que le gouvernement est prêt à mettre sur la table.

« Notre état d’esprit, c’est d’abord la compréhension des difficultés de tout ordre, sécuritaires, économiques et sociales, qu’affrontent les Guyanais, a souligné M. Fekl. C’est aussi un état d’esprit constructif, avec la volonté d’aller ensemble de l’avant. Nous sommes là pour avancer avec des solutions concrètes, pour nous projeter vers l’avant. »

« Nous voulons bien sûr répondre à l’urgence, a poursuivi la ministre de l’outre-mer, mais il y a aussi besoin de réponses à moyen et à long terme. Nous voulons faire un travail sérieux, qui engage et qui donne une véritable légitimité à la signature de l’Etat, aux décisions que nous allons prendre, au-delà des échéances électorales. »

L’activité paralysée

Les représentants du gouvernement n’ont en tout cas pas confirmé, ni infirmé, les informations des Echos selon lesquelles ils s’apprêteraient à proposer un « pacte » pour la Guyane d’un montant de 4 milliards d’euros sur un peu moins de dix ans, à raison de 400 millions à 500 millions par an, pour sortir de la crise qui bloque ce département.

Après la grande journée de manifestations, mardi, qui a rassemblé plus de 10 000 personnes à Cayenne et à Saint-Laurent-du-Maroni, la mobilisation est toujours aussi forte et l’activité quasi paralysée. Entre l’aéroport Félix-Eboué et Cayenne, séparés par une vingtaine de kilomètres, d’impressionnants barrages, tenus par plusieurs centaines de personnes, bloquent les principaux axes routiers.

Les ministres n’ont pas pu le constater de visu. A leur arrivée à l’aéroport, ils ont été héliportés à Cayenne puis conduits sous bonne escorte de la police et de la gendarmerie à la préfecture, elle- même protégée par les forces policières et militaires. Un des accès à la place de la préfecture est aussi bloqué par un barrage.

Au moment où les ministres faisaient leur déclaration à la presse, plusieurs centaines de manifestants étaient rassemblés, harangués par les porte-parole des « 500 Frères contre la délinquance », vêtus de noir et encagoulés. Un d’entre eux a assuré, mercredi, qu’ils étaient prêts à s’asseoir à la table des négociations.

Vidéo : http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2017/03/30/les‐ministres‐de‐l‐interieur‐et‐de‐l‐outre‐ mer‐arrives‐a‐cayenne‐pour‐desamorcer‐la‐situation_5102947_3224.html

Patrick Roger

::: POLITIQUE L’OPINION – 30/03/2017

13 Manuel Valls, un soutien explosif

En apportant sa voix sans contrepartie à Emmanuel Macron, l’ancien Premier ministre fait le pari - risqué - que cette élection présidentielle permettra la recomposition du paysage politique et une clarification au Parti socialiste

Manuel Valls a annoncé mercredi qu’il votera pour Emmanuel Macron dès le premier tour à l’élection présidentielle, affirmant « ne vouloir prendre aucun risque pour la République » face au niveau élevé du Front national. Le candidat d’En Marche ! a « remercié » Manuel Valls de son soutien, tout en assurant qu’il serait « le garant du renouvellement des visages, du renouvellement des pratiques ».

C’est un acte politique d’une rare violence qu’a accompli, mercredi, Manuel Valls. Dans cette élection présidentielle « folle », comme il l’a lui-même qualifiée, où tous les codes explosent, l’ancien Premier ministre a effectué ce type de transgression qui n’autorise aucun retour en arrière. Pour la première fois sous la Ve République, un responsable d’une grande formation politique a annoncé qu’il ne voterait pas pour le candidat de son parti à l’élection présidentielle. Qui plus est après une primaire dont il est sorti défait, donc en sachant qu’on lui ferait porter, et pour longtemps, le sceau de la traîtrise.

« C’est un marqueur fort », reconnaît un membre du gouvernement qui ne partage pourtant pas l’analyse de Manuel Valls. « C’est un mystère intime », juge un député vallsiste passablement surpris. « C’est un geste de survie personnelle », condamne un ministre.

Le député de l’ a annoncé mardi, au cours d’un déjeuner discret avec quelques-uns de ses partisans, son choix de soutenir Emmanuel Macron, et de l’annoncer dès le lendemain. Tous ses amis politiques présents autour de la table ne partagent pas son analyse, et le lui ont fait savoir. « Mais c’était une décision longuement mûrie », souligne l’un d’entre eux. Donc irréversible, les convives l’ont rapidement compris. Le rendez-vous avec Jean-Jacques Bourdin sur BFM-TV avait d’ailleurs été fixé dès lundi.

Rapports d’influence. Autour de Manuel Valls, ces derniers mois, les rapports d’influence ont sensiblement évolué. Luc Carvounas, sénateur et maire d’Alfortville, et Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat à la Francophonie, qui ont longtemps eu du poids, ne sont plus autant écoutés. Le premier a du coup rejoint Benoît Hamon avant même la fin de la primaire, tandis que le second tente laborieusement de se rapprocher d’Emmanuel Macron.

Malek Boutih en revanche, député de l’Essonne lui aussi, est désormais très influent auprès de l’ancien Premier ministre. Les deux hommes partagent notamment la même conception de la laïcité, qui se doit à leurs yeux d’être intransigeante. Et une même obsession à l’égard du Front national, dont le danger serait minimisé.

Manuel Valls, depuis son départ de Matignon et sa défaite à la primaire, n’a pas seulement constaté le « choix gagnant » de son ancien rival, qui lui a piqué le créneau du social-réformisme. Il a aussi fait l’analyse de ses propres erreurs durant le quinquennat.

Celle, d’abord, d’avoir voulu punir Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre et prenait de l’importance, en le privant de la loi Noé. « Macron n’était pas punissable, car il n’est pas dans la politique alimentaire », constate, avec le recul, un proche de Manuel Valls. Deuxième erreur, avoir poussé François Hollande à renoncer à la primaire, ce que nombre de socialistes lui reprochent encore aujourd’hui. Enfin, troisième faute, s’être lui-même présenté à la primaire de la gauche, alors qu’il n’était pas prêt, et assuré de perdre, puisqu’il prenait la « place du mort », celle de François Hollande. « Son entourage l’a beaucoup poussé à commettre ces erreurs », note l’un de ses partisans.

Ces dernières semaines, Manuel Valls a observé silencieusement, comme beaucoup d’autres au PS, la chute de Benoît Hamon. Le temps perdu à « négocier avec les Verts », ou à « courir derrière Jean-Luc Mélenchon ». Le choix de « ne pas occuper une position centrale après la primaire, de ne pas rassembler toute la gauche progressiste », en proposant par exemple la sortie du nucléaire, l’effacement de la dette, la fin du travail ou la sortie de l’état d’urgence. Le candidat socialiste ne l’a jamais appelé depuis le 29 janvier. Mais son geste de rupture n’a rien à voir, assure son entourage, avec l’amour-propre. « Il a laissé toutes ses chances à Hamon de contredire les pronostics, souligne Malek Boutih. C’est Benoît Hamon qui s’est enfermé dans cette présidentielle. Sa campagne est un chemin sans retour pour le PS ».

« C’est une vieille loi d’airain de la politique : les gens préfèrent toujours l’original à la copie, abonde un député vallsiste. Après cinq ans de fronde, Hamon a légitimé le discours de Mélenchon, et il est logiquement en train de dévisser. D’ailleurs, Mélenchon ne va sans doute pas tarder à demander à Hamon de se retirer. »

Coup de pouce. Manuel Valls fait désormais l’analyse que Marine Le Pen est en situation de remporter l’élection présidentielle. « Je suis convaincu que le FN est beaucoup plus haut » qu’indiqué dans les sondages, a-t-il affirmé sur BFMTV. « Fillon ne s’écroule pas, et Le Pen est sous-estimée, analyse l’un de ses proches. Avec 40 % d’indécis, rien n’est stabilisé. Il faut donc donner un coup de pouce au seul candidat anti-FN, Macron ». « Marine Le Pen est puissante, et en face d’elle au second tour, n’importe quel candidat institutionnel perd, estime Malek Boutih. Alors que voter Macron, pour les Français, c’est renverser la table sans prendre trop de risques. Il peut la battre au second tour ».

Sur le fond, peu de chose sépare Manuel Valls et Emmanuel Macron, si ce n’est une conception différente de la République. « Au débat sur TF1, Macron ressemblait à un candidat désigné par le PS, s’amuse le député de l’Essonne. Aucun de ses points n’est contradictoire avec nos engagements ».

L’avertissement glacial du candidat d’En Marche ! mardi, que ce soutien indispose, n’a pas dissuadé Manuel Valls. Alors que certains « hollandais », autour de Stéphane Le Foll, ne croient pas à une performance de François Fillon, et préfèrent attendre le soir du premier tour pour appeler au rassemblement derrière Emmanuel Macron, Manuel Valls veut, lui « clarifier et en finir avec les fausses synthèses du hollandisme ». « Il choisit une rupture aventureuse, au lieu d’un attentisme tactique », observe l’un de ses partisans. « La solution de confort, c’était de venir à l’enterrement politique de Hamon », note Malek Boutih. Au lieu de cela, Manuel Valls a posé une option sur l’avenir de la gauche réformiste.

Nathalie Segaunes

LE PARISIEN – 30/03/2017

14 Présidentielle : Mélenchon dit «niet» au rassemblement proposé par Hamon

Jean-Luc Mélenchon s'exprime lors d'un meeting à Rennes, le 26 mars 2017. Lors de son meeting au Havre (Seine-Maritime), Jean-Luc Mélenchon a adressé une fin de non-recevoir au rassemblement proposé par le candidat socialiste, Benoît Hamon.

«Je ne négocierai rien et avec personne !» Les mots du leader de la France insoumise ne peuvent être plus clairs. En meeting au Havre (Seine-Maritime) devant près de 5 000 personnes, Jean-Luc Mélenchon a adressé une fin de non-recevoir à Benoît Hamon, qui, suite à l’annonce du soutien de Manuel Valls à Emmanuel Macron, l’avait appelé une fois encore à «réunir leurs forces.»

«Je ne vais pas m'engager dans je ne sais quel improbable arrangement qu'on me suggère de faire, a tonné le candidat pour clôturer définitivement ce chapitre. J'ai marché mon chemin, sans ne céder à rien, je ne vais pas commencer aujourd'hui !» L’ancien socialiste a rappelé les raisons qui l’ont poussé, en janvier, à ne pas participer à la primaire de la gauche : «Le vote n'a rien réglé et comme prévu, l'explosion a eu lieu, a moqué le candidat. De temps à autre on peut se dire content de ses choix. Sur quel ton, ne m'a t’on pas demandé d'aller dans cette primaire […] Je n'y suis pas allé, et j'en suis bien heureux.»

Jean-Luc Mélenchon n’a cependant pas voulu insulter l’avenir. S’il refuse de se rallier à la candidature de Benoît Hamon, l’inverse n’aurait rien pour lui déplaire : «N'ergotez pas, ne vous coupez pas les cheveux en quatre et accueillez à bras ouvert ceux qui nous rejoignent, d'où qu'ils viennent, a lancé le leader de la France insoumise à ses soutiens. Nous n’allons pas trier ceux qui sont d'accords avec nous.» Quelques minutes plus tard, le député européen ira jusqu’à avancer : «Il faudra fédérer. J’ai bien dit fédérer, il n’y aura pas de tambouille.» Retour à l'envoyeur.

Charles Sapin

L’EXPRESS – 30/03/2017

15 Présidentielle: Aubry vole au secours de Hamon et fustige Valls et Cambadélis

Martine Aubry lors d'un meeting de Benoît Hamon à Lille, dont elle est maire, le 29 mars 2017

Alors que le candidat socialiste à la présidentielle apparaît de plus en plus isolé, Martine Aubry, la maire de Lille, a dénoncé l'attitude de Manuel Valls et de Jean-Christophe Cambadélis, qu'elle accuse d'opportunisme et de faiblesse.

Plutôt discrète depuis le début de la campagne présidentielle, la maire PS de Lille Martine Aubry, soutien de Benoît Hamon a fustigé l'attitude des socialistes, à commencer par Manuel Valls, qui soutiennent Emmanuel Macron, qu'elle a qualifié de "candidat qui aime l'argent, pas les gens".

Accueillant Benoît Hamon à sa descente du train, Martine Aubry a déclaré devant quelque - 3.000 personnes selon les journalistes et 5.000 selon les organisateurs - que le ralliement de l'ancien Premier ministre à Emmanuel Macron n'était "pas une surprise" car "qui se ressemble s'assemble, finalement".

"La démocratie doit être respectée. Je l'avais fait, moi..."

"Je pense que quand on ne respecte pas la parole donnée -et je pense à (ce qu'a fait) Macron avec le président de la République ou à Valls- quand les idées passent au second plan, quand les intérêts personnels et l'envie du pouvoir pour le pouvoir sont en premier lieu, eh bien on se ressemble et on s'assemble", a déclaré la maire de Lille en marge d'une visite d'usine.

Martine Aubry a rappelé au passage son engagement aux côtés de François Hollande, qui l'avait battue lors de la primaire socialiste en 2011. "La démocratie doit être respectée. Je l'avais fait, moi, au soir du deuxième tour quand François Hollande avait gagné la primaire", a-t-elle dit.

"Je comprends que certains Français soient écoeurés, je le suis aussi. Cette campagne, avec les affaires Fillon et Le Pen, ne parle pas des vrais sujets des Français", a encore relevé l'ancienne ministre du Travail.

"Le candidat qui aime l'argent et pas les gens"

En meeting avec Benoît Hamon dans la soirée, à Lille, Martine Aubry a critiqué l'attitude du premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis. "A tous ceux qui nous disent 'Je vais ailleurs mais je reste socialiste', si j'étais premier secrétaire du parti socialiste, j'aurais dit : 'non, on n'est pas socialiste par déclaration, on est socialiste quand on défend des valeurs qui sont les nôtres', a-t- elle lancé sous des tonnerres d'applaudissements.

Etre socialiste, a-t-elle repris, "ce n'est pas soutenir François Hollande en 2012, qui disait 'j'aime les gens et pas l'argent,' et en 2017 (soutenir) le candidat qui aime l'argent et pas les gens".

Faisant référence à des propos du candidat d'En marche!, elle a stigmatisé celui qui "n'hésite pas à traiter d'alcooliques" des habitants du Pas-de-Calais [...] et de mal sapés des militants CGT". "Quel mépris!", s'est-elle indignée. "Etre socialiste, ce n'est pas bazarder le code du travail", a encore insisté Martine Aubry, qualifiant Emmanuel Macron d'inspirateur majeur de la loi El Khomri".

RTL – 30/03/2017

16 François Fillon sur RTL : il faut qu'on "débureaucratise le système de santé"

Invité de RTL, François Fillon répond aux questions de Michel Cymes concernant la santé, la rémunération des professionnels et les déserts médicaux. Quelles solutions pour améliorer les conditions de travail des professionnels de santé, et plus particulièrement des infirmiers ? C'est la question qu'a posée Michel Cymes à François Fillon, alors que le candidat à la présidentielle était l'invité des Petits-déjeuners de la présidentielle sur RTL. Rémunération très basse (1.600 euros brut en début de carrière, 2.600 euros à la fin), primes de nuit très faible, manque de reconnaissance et travail en sous-effectif : autant de paramètres que le chroniqueur a présentés au candidat Les Républicains, lui demandant comment il compte faciliter la situation de ces travailleurs.

Pour François Fillon, la solution tient à "une plus grande complémentarité des entre les professions de santé" : "Il faut que les médecins acceptent que certains actes médicaux puissent être faits par des infirmières." Il pointe surtout du doigt les agences régionales de santé ("avec une forme d'auto-critique, parce que c'est moi qui les ai créées") : ces organismes, qui décident de la surface des maisons de santé, de la manière dont elles doivent être construites ou encore des appareils à installer, ne sont finalement qu'"une nouvelle strate bureaucratique" pour François Fillon.

"C'est cette bureaucratie qu'il faut éliminer en redonnant une très grande liberté aux professions de santé et en cassant un peu les pré carrés sur lesquels chaque profession campe", avance l'ancien Premier ministre. "Une des manières de le faire me semble-t-il est d'accepter que les professionnels de santé, notamment les médecins qu'on veut attirer dans les zones rurales, soient correctement rémunérés." En bref, il faut "qu'on débureaucratise le système de santé."

REPLAY : http://www.rtl.fr/actu/bien-etre/francois-fillon-il-faut-qu-on-debureaucratise-le-systeme- de-sante-7787868869

Le candidat de la droite à l'élection présidentielle est revenu sur sa proposition très controversée de supprimer 500.000 postes dans la fonction publique : http://www.rtl.fr/actu/politique/fillon-sur-rtl- quels-sont-les-500-000-postes-de-fonctionnaires-qu-il-veut-supprimer-7787879108

Pour lutter contre l'absentéisme des professeurs, François Fillon propose de passer de un à deux jours de carence : http://www.rtl.fr/actu/politique/francois-fillon-sur-rtl-veut-imposer-deux-jours-de- carence-dans-la-fonction-publique-7787879393

Les mesures pour l'agriculture française

Le secteur de l'agriculture est touché depuis plus d'un an par une crise violente. Pour François Fillon, il s'agit d'une question "fondamentale, économique, d'aménagement du territoire, humaine et de justice sociale". Lors du salon de l'Agriculture au début du mois de mars 2017, certains ont rappelé les chiffres alarmants des suicides qui concerneraient de 150 à 600 personnes par an. Face à cette "injustice" et aux "agriculteurs qui crèvent de faim" en travaillant "70 heures par semaine", François Fillon, invité des Petits déjeuners de RTL jeudi 30 mars 2017, a dévoilé ses propositions.

La première d'entre elles est de les considérer "comme des entrepreneurs". "Leur donner les mêmes règles en terme de statut, d'organisation, détaille le candidat à la présidentielle. Il faut faire baisser leurs charges, c'est ce que je propose avec 40 milliards de baisse de charges pour tout le monde, y compris pour les agriculteurs." En parlant de statut, le candidat du parti Les Républicains souhaite que les agriculteurs puissent exercer différentes activités avec un seul statut. Aujourd'hui, selon lui, ils ont un statut par activité. Avec cette mesure, avec le seul statut d'agriculteur, ils pourront vendre leurs produits ou faire "du tourisme rural".

Afin de les aider à traverser les mauvaises récoltes, François Fillon prévoit également d'établir un "compte aléas climatiques et économiques sans aucune contrainte fiscale pour leur permettre d'assurer ces aléas qui sont liés à leur propre activité professionnelle." Enfin, le candidat de la droite et du centre souhaite une "politique agricole commune tournée vers la production et l'investissement". "Je propose que, plutôt que d'attendre que la Commission européenne mette un projet sur la table sur lequel on va essayer de se battre, on vienne avec notre projet de politique agricole commune", défend-il encore.

REPLAY : http://www.rtl.fr/actu/politique/francois-fillon-sur-rtl-veut-considerer-les-agriculteurs- comme-des-entrepreneurs-7787878324

Michel Cymes et Loïc Farge

::: INTERNATIONAL LE FIGARO – 30/03/2017

17 Theresa May souhaite «un partenariat spécial et profond» avec l'UE

Londres a envoyé mercredi sa notification de départ à Bruxelles. La première ministre britannique adopte un ton conciliant envers l'Europe et cherche à rassembler le Royaume- Uni, très divisé.

La lettre de Theresa May invoquant l'article 50 sur la sortie de l'Union européenne (voir le document ci-dessous) a été remise à Donald Tusk par l'ambassadeur britannique mercredi à 13h30 à Bruxelles. Quelques minutes après, la première ministre détaillait devant la Chambre des communes ses objectifs en ce «moment historique». «Il ne peut pas y avoir de retour en arrière», a-t-elle prévenu tous ceux qui auraient encore des regrets.

Alors que le compte à rebours est désormais enclenché pour une sortie du Royaume-Uni en mars 2019, elle a adopté un ton délibérément conciliant. Les négociations s'annoncent dures d'un côté comme de l'autre. Elle tend donc la main à ses partenaires européens pour privilégier les intérêts communs. Elle annonce «rechercher un partenariat spécial et profond» entre le Royaume-Uni et l'Union européenne ainsi qu'une «coopération sincère» à la fois en matière économique et de sécurité. Avec optimisme, elle espère parvenir à un accord sur les futures relations commerciales dans le délai imparti de deux ans, ce que beaucoup, à Bruxelles, jugent irréaliste. Ce hiatus risque de polluer les négociations dès leur démarrage.

Les valeurs libérales et démocratiques de l'Europe

Balayant les accusations de rupture radicale, la chef du gouvernement britannique souligne les «valeurs» communes. «Car sans doute maintenant plus que jamais, le monde a besoin des valeurs libérales et démocratiques de l'Europe», a-t-elle justifié. Ce passage de sa déclaration a suscité un chahut des députés, amusés ou sceptiques, sur les bancs de la Chambre des communes.

Theresa May plaide pour des négociations «constructives». Elle entend au cours des pourparlers représenter «chaque personne au Royaume-Uni, y compris les ressortissants européens qui ont choisi d'en faire leur domicile». Le sort de ces 3 millions d'Européens et du million de Britanniques installés sur le Continent sera l'une de ses priorités. La première ministre tient aussi à se présenter comme la porte-parole des «quatre nations de notre Royaume-Uni» qui négociera d'un seul tenant. Pour tenter d'apaiser le ressentiment en Écosse, elle laisse entrevoir de nouveaux pouvoirs aux gouvernements autonomes d'Édimbourg, Belfast et Cardiff à l'issue du Brexit.

«Grand moment national» et tristesse à Bruxelles

Ce «grand moment national» est aussi l'occasion de caresser le chauvinisme britannique dans le sens du poil. «Choisissons ensemble de croire en la Grande-Bretagne avec optimisme et espoir», enjoint Theresa May. Un pays «fier de son histoire» dont «les jours les meilleurs sont devant nous». Quitter l'Europe est, selon elle, l'occasion de «définir le caractère de notre nation»: «plus forte, plus juste, plus unie et plus tournée vers l'extérieur que jamais».

Dans sa lettre de six pages à Donald Tusk, elle énumère sept principes pour les négociations à venir. Le «respect», le sort des citoyens, la volonté de négocier à la fois la sortie et les futures relations commerciales comme un tout, la question particulière de la paix en Irlande du Nord figurent en tête de ses objectifs. Elle reconnaît toutefois la «difficulté» d'y parvenir.

Quelques minutes après la réception de la missive, Donald Tusk a dit sa «tristesse». «Il n'y a aucune raison de prétendre que c'est une journée heureuse, pour l'Europe, comme pour la Grande-Bretagne», a déclaré avec amertume le président du Conseil européen. «Vous nous manquez déjà», a-t-il conclu avant de disparaître. Il doit publier les grandes lignes de la stratégie de négociation européenne vendredi.

Pour en savoir plus : http://premium.lefigaro.fr/international/2017/03/29/01003- 20170329ARTFIG00185-theresa-may-souhaite-un-partenariat-special-et-profond-avec-l-ue.php

Florentin Collomp

LE FIGARO – 30/03/2017

18 Brexit : à Bruxelles, les regrets ont vite cédé la place à une posture combative

Comme Londres, l'Union européenne veut toutefois engager «de manière constructive» les deux années de l'article 50.

«Vous nous manquez déjà!» Destinataire de la demande de divorce de Theresa May, le président du Conseil européen n'a pu se retenir face à la fin programmée d'un mariage de 44 ans. C'était une larme médiatique. Sur le papier, la rupture est consommée depuis mercredi. Des deux côtés, le tranchant des arguments s'aiguise. Donald Tusk, porte-voix des Vingt-Sept, a répondu dans la demi-heure aux 6 pages de la lettre à en-tête du 10 Downing Street. «Il n'y a aucune raison de faire comme si c'était une journée heureuse, ni à Bruxelles, ni à Londres. Je ne suis pas heureux (…) Maintenant, il s'agit de limiter les dégâts», dit-il à la presse. Pour ce gâchis, le blâme n'est pas formulé, mais il ne peut viser que les Britanniques. L'UE, diminuée du Royaume-Uni, «est plus unie et déterminée qu'auparavant». Le continent fait son deuil. Il est prêt à une séparation qu'il aborde «d'une seule voix, dans le but essentiel de préserver ses intérêts».

Comme Londres, l'UE veut engager «de manière constructive» les deux années de l'article 50. La formule, diplomatiquement usée, dissimule mal le danger de l'exercice. Les Vingt-Sept ont finalement retiré de leur réponse officielle toute allusion à un échec, prélude à une éjection catastrophique du Royaume-Uni. Theresa May, elle, ne s'en est pas privée, comme pour montrer qu'elle est prête à tout. Dans sa missive, elle agite le scénario d'«une sortie sans accord», qui ramènerait son pays au strict minimum commercial avec l'UE. C'est-à-dire derrière la Turquie ou la Corée du Sud, et au même rang que 164 adhérents ordinaires de l'Organisation mondiale du commerce.

Sur le fond, cette première journée du divorce confirme que les tractations seront âpres dès les premiers face-à-face, fin mai ou début juin, entre David Davis, secrétaire britannique au Brexit, et Michel Barnier, chef négociateur européen. L'UE entend «se concentrer au départ sur les arrangements nécessaires à un retrait ordonné» du Royaume-Uni, précise la réponse du Conseil européen. Concrètement, il s'agit pour les Vingt-Sept de solder le compte britannique et de liquider tout le passé d'ici le 29 mars 2019. Londres, au contraire, veut tout de suite parler d'avenir: «Nous croyons nécessaire un accord sur les termes de notre futur partenariat, en même temps que notre départ de l'UE», insiste Theresa May.

Derrière ce télescopage de calendrier se cachent deux stratégies de négociations. Les Européens ne veulent pas lâche la proie pour l'ombre. Ils entendent faire payer ce qui leur est dû, y compris des engagements budgétaires et financiers pris par Londres jusqu'au milieu des années 2020. Ils veulent garantir le statut des 3,2 millions de résidents continentaux au Royaume-Uni - Polonais, Baltes, Espagnols ou Français. Pour Michel Barnier, ce n'est qu'une fois ces principes posés que l'on pourra discuter du futur ticket d'entrée britannique sur le marché continental.

À l'inverse, Theresa May est pressée de lever les incertitudes et d'afficher des résultats, avant des élections programmées en 2019, et surtout 2020. La première ministre ne veut pas se tirer dans le pied. Les 52 % de Britanniques qui ont voté non à l'UE attendent bien autre chose qu'une facture de sortie chiffrée en dizaines de milliards d'euros, ou le maintien sur place des immigrants «intra- européens», sans que le statut continental d'un million d'expatriés insulaires soit lui-même solidement verrouillé.

Dans le divorce, Angela Merkel est prête à jouer les juges de paix. Elle souhaite des négociations «justes et équilibrées» avec le Royaume-Uni. Mais, dès hier, la chancelière allemande a rejeté l'appel de Theresa May a des négociations en parallèle, sur le divorce et sur ce qui pourrait suivre.

Jean-Jacques Mével

LES ECHOS – 30/03/2017 19 La Grèce proche d’un accord avec ses créanciers pour débloquer les aides

Les négociateurs grecs, dont le ministre des Finances, Euclid Tsakalotos, ont peu à peu lâché sur tous les points de blocage apparus ces derniers mois

Le gouvernement grec aurait accepté de nouvelles mesures d’économies pour l’après 2019.

L'accord serait imminent selon l'agence Reuters, mais il faudrait encore, avant de le rendre public, que le Premier ministre Alexis Tsipras trouve les mots pour le vendre aux responsables de son parti de gauche radicale Syriza... Ces derniers jours, Athènes a bruissé en tout cas de rumeurs sur un compromis avec les créanciers qui permettrait au pays d'espérer boucler la deuxième revue du plan d'aides au prochain Eurogroupe du 7 avril et de toucher une nouvelle tranche d'aides .

Athènes a peu à peu lâché sur les points de blocage

Les négociateurs grecs ont peu à peu lâché sur tous les points de blocage apparus ces derniers mois. Le gouvernement aurait accepté de prendre des mesures d'économies supplémentaires représentant 2 % du PIB pour garantir au FMI un excédent primaire de 3,5 % du PIB à partir de 2019. L'effort budgétaire se répartirait entre la baisse des retraites (équivalent à 1 % du PIB) à partir de 2020 et un nouvel abaissement du seuil d'exonération de l'impôt sur le revenu à compter de 2019.

Actuellement fixé à 8.600 euros par an, ce plancher serait ramené à 6.000 euros, ce qui permettrait d'engranger des recettes supplémentaires estimées à 2,6 milliards d'euros. La mesure toucherait essentiellement les plus bas revenus et les petits retraités. En contrepartie, le gouvernement grec aurait obtenu de pouvoir distribuer des prestations compensatoires aux personnes les plus démunies, à condition toutefois que l'excédent primaire soit atteint.

Privatisation de l'entreprise publique d'électricité

Après avoir longtemps résisté, les autorités grecques semblent avoir aussi accepté de céder 40 % de PPC, l'entreprise publique d'électricité, l'EDF local. Seules les centrales au charbon seraient vendues et pas les centrales hydro-électriques. Les précédentes tentatives de privatiser cette société d'Etat s'étaient heurtées à la résistance farouche du ministre de l'Energie d'alors, Panos Skourletis , avant que le Premier ministre le change de portefeuille, à la demande des créanciers.

Reste le marché du travail. Le FMI souhaite depuis toujours qu'Athènes élargisse le champ des licenciements collectifs de 5 % à 10 % des effectifs d'une entreprise chaque mois. Mais il aurait fini par renoncer à cette exigence. A la place, la partie grecque serait prête à supprimer l'autorisation administrative pour de tels licenciements. Le ministère du Travail aurait aussi obtenu que les négociations collectives victimes de la crise économique puissent à nouveau réapparaître dans le champ social.

Compromis officiel en vue ? Si les progrès entérinés ces derniers jours débouchaient sur un compromis officiel d'ici la fin de la semaine, les chefs de mission du FMI et de l'Union européenne pourraient retourner à Athènes dans la foulée afin de finaliser un accord avant la réunion de l'Eurogroupe le vendredi suivant, à Malte. Alexandre Tsipras de son côté s'appliquera à faire voter les nouvelles réformes par son Parlement. Athènes espère toujours, une fois bouclée la deuxième revue du troisième plan d'aide, pouvoir bénéficier de l'aide de la Banque centrale européenne et lever le contrôle des capitaux.

Catherine Chatignoux

Vous souhaitant une bonne journée.

Cordialement,

Elena NATALITCH Service Presse, Communication / Formation 251, bd Pereire - 75852 PARIS Cedex 17 Tél. : 01 40 55 12 43 Fax : 01 40 55 12 40 [email protected] www.medef-idf.fr https://www.facebook.com/medef.idf