Inventaire Des Plantes De Savoie
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Inventaire commenté et liste rouge des plantes vasculaires de Savoie PRÉFACE C'est avec grand plaisir que je réponds à l'invitation des auteurs de l'"Inventaire commenté et liste rouge des plantes vasculaires de Savoie" d'écrire quelques lignes de préface à leur ouvrage. Ce volume complète fort heureusement la liste des flores et catalogues publiés ces dernières années dans la partie française de l'arc alpin. Si l'on ajoute que sont en préparation pour l'Isère et les Alpes de Haute-Provence des inventaires départementaux, on aura bientôt pour tous les départements alpins des mises à jour sur la zone s'étendant du lac Léman à la mer Méditerranée. Cette publication se distingue par au moins deux particularités peu fréquentes dans les travaux récents : les taxons y sont présentés par ordre alphabétique, toutes familles confondues – ce qui est une manière élégante de ne pas avoir à choisir un système de classification, soit traditionnel, soit APG2 – et l'utilisation systématique des herbiers. Elle synthétise les très nombreuses observations récentes faites par les auteurs ces quinze dernières années complétées par les indications de leurs amis et collègues en particulier des membres de la très active Société Mycologique et Botanique de la Région Chambérienne – dont Thierry Delahaye est l'actuel président – et dans le bulletin de laquelle ont été publiées nombre de découvertes ou de redécouvertes telles, pour n'en citer que deux, récentes, la présence à Bonneval-sur-Arc de Carex vaginata Tausch et au mont Cenis de Dracocephalum austriacum L. La bibliographie a été dépouillée de manière exhaustive mais ce qui est tout à fait notoire – et le conservateur honoraire des herbiers de Genève que je suis ne peut qu'en féliciter très vivement Thierry Delahaye et Patrice Prunier – c'est le dépouillement systématique des collections conservées à Genève (G) au premier rang desquelles figurent l'herbier Perrier de la Bâthie (1825-1916) et les importantes récoltes de John Briquet (1870-1931), ancien directeur des Conservatoire et Jardin Botaniques de Genève, encore en partie inédites. On ne soulignera jamais assez l'importance des herbiers amassés au cours des siècles précédents, surtout aux XIXe et XXe pour le département concerné, par les très nombreux botanistes herborisants de l'époque (ils l'étaient tous y compris le Cardinal Alexis Billiet (1783-1873) ou le sous-préfet d'Albertville Eugène Didier (1811-1889) et à qui ont été dédiées des tulipes endémiques). Souhaitons que cet exemple soit suivi et que ces herbiers (il en existe d'autres en particulier à Chambéry), base de données incontournable, aient les moyens nécessaires d'existence de la part des pouvoirs publics qui devraient avoir à cœur d'inventorier (il existe depuis peu des initiatives de la Région Rhône-Alpes en ce domaine) mais aussi de restaurer et de conserver ce patrimoine végétal de première importance, ce d'autant plus que plusieurs taxons tels les représentants du genre Tulipa des vallées de la Tarentaise et de la Maurienne, sont pour certains complètement disparus ou presque. Le volume que nous offrent aujourd'hui Thierry Delahaye et Patrice Prunier contribue à le mettre en valeur et à préciser sa situation actuelle et nous ne pouvons que souhaiter à ce travail le succès qu'il mérite sans aucun doute. André Charpin Président de la Société Botanique de France Bull. spécial Soc. Mycol. Bot. Région Chambérienne – n° 2 – 2006 Page 1 Inventaire commenté et liste rouge des plantes vasculaires de Savoie AVANT-PROPOS Lorsqu'en 2001 nous entreprenions l'actualisation de l'inventaire de la flore savoyarde, nous n'imaginions pas la publication associée d'une liste rouge. Progressivement toutefois, le réalisme de cette conjonction de publications s’est affirmé, notamment par l’écho qu’il donne à l’un des fondements de la Société Mycologique et Botanique de la Région Chambérienne : "mieux connaître le patrimoine végétal savoyard pour mieux le préserver". Naturellement, ce projet n'aurait pu être possible sans le soutien des membres de cette association et la collaboration de nombreux botanistes auxquels il convient de rendre hommage. En premier lieu, nous témoignons toute notre gratitude à Arthur Lequay. Philanthrope, passionné de botanique, Arthur Lequay est porteur d'un nouvel élan dans la connaissance de la flore savoyarde. Tout au long de ces dernières années, il a rayonné de cet enthousiasme et communiqué sans compter sa connaissance aux botanistes locaux (notamment à ceux de la région chambérienne), les stimulant dans leurs recherches, les interpellant dans leurs rapports avec les végétaux. Infatigable arpenteur de la vallée de la Maurienne, il est également le rapporteur de multiples découvertes et observations inédites de la flore savoyarde. Cet ouvrage lui est dédié. Notre reconnaissance va également à André Charpin, qui dès les premières étapes de ce projet a manifesté soutien et intérêt. Il a accepté d'en rédiger la préface et nous a régulièrement fait bénéficier de sa vaste connaissance historique des botanistes savoyards. Par leurs conseils et encouragements continus, nos compagnes Annick et Claude nous ont apporté l'appui nécessaire pour mener à terme ce travail. Nous remercions également toutes les personnes ayant accepté la relecture finale du texte : Joël Blanchemain, Jeannette Chavoutier, Luc Garraud, Denis Jordan, Catherine Lambelet, Véronique Le Bris, Philippe Pellicier, Christian Schneider et Sylvie Serve, qui ont consacré plusieurs de leurs heures à cette tâche récursive fastidieuse. Par leurs suggestions, questions et corrections, elles ont contribué aux efforts de rigueur et d'exhaustivité recherchés. Les recherches dans les collections genevoises n'auraient pu se faire sans la confiance accordée par Fernand Jacquemoud, conservateur principal des herbiers de la ville de Genève, ni sans l'entière disponibilité et l'exceptionnelle compétence de Nicolas Fumeaux, technicien conservateur. Durant ces trois dernières années, ils nous ont toujours accueillis dans les meilleures dispositions. De même, les recherches bibliographiques au sein de cette institution ont été grandement facilitées par les conseils de Patrick Perret, conservateur de la bibliothèque. Avec son équipe, il nous a fréquemment aiguillés dans cet immense fonds bibliographique. Nous exprimons enfin notre plus vive reconnaissance aux botanistes ayant fait part de leurs observations non parues dans la bibliographie. La précision de l'inventaire présenté n'aurait pu être atteinte sans leur participation. Mentionnons ici Jean-Pierre Amardeilh, Isabelle Blanc-Tailleur, Jocelyne Borgey, Françoise Bornand, Manuel Bouron, Bruno Chauvel, Jean-Michel Craco, Jean-Paul Collin, Raymond Destaing, Gérard Donadille, Philippe Druart, Gilles Dutartre, Roland Floret, Philippe Freydier, Pierre Gensac, Alain Gévaudan, Philippe Gillot, Christophe Girod, Daniel Goy, Till Harrès, Gaston Henze, David Hunter, Maurice Mollard, Jean-François Lopez, Germaine Maître, Christian Marck, Hughes Merle, André Miquet, Pierre-Arthur Moreau, Gérard Mouton, Philippe Perrotin, Marc Peyronnard, Marc Pienne, Valérie Pignol, Dominique Pinot-Lopez, Robert Portal, Rémi Prelli, Anne- Marie Prieur, Jean-Philippe Quittard, Jean-Claude Rameau (†), Jo Ratel, Jean-Marie Royer, Annie Roux-Vollon, Gérard Sarrazin, Charles Vignal, Agnès Vivat, Stéphane Vincent et Lise Wlérick. Bull. spécial Soc. Mycol. Bot. Région Chambérienne – n° 2 – 2006 Page 2 Inventaire commenté et liste rouge des plantes vasculaires de Savoie INTRODUCTION La dernière synthèse sur la flore de Savoie est l'œuvre d'Eugène Perrier de la Bâthie (1825- 1916) qui rédigea le "Catalogue raisonné des plantes vasculaires de Savoie – Départements de la Savoie et de la Haute-Savoie – Plateau du Mont-Cenis". Cette référence incontournable pour l'étude de la flore savoyarde fut publiée en deux tomes, respectivement en 1917 et 1928. Les informations historiques inestimables que contient cet ouvrage méritaient une actualisation, tant les connaissances sur la flore savoyarde ont évolué depuis l'époque de Perrier de la Bâthie. En effet, au cours du XXe siècle de nombreuses études et inventaires botaniques ont été effectués en Savoie mais aucune synthèse inventoriant l'ensemble des espèces connues n'était disponible. Les objectifs de cet "Inventaire commenté et liste rouge des plantes vasculaires de Savoie" sont doubles comme le laisse suggérer la dualité du titre. Il s’agit en premier lieu d’élaborer une liste de la flore de Savoie indiquant pour chacune des espèces végétales vasculaires indigènes et assimilées, adventices (de présence accidentelle), subspontanées (échappées de culture) ou naturalisées recensées, sa fréquence actuelle ; le cas échéant, l’historique de la découverte, la distribution géographique, la zone d'origine (cas des néophytes) et les éventuelles régressions et extensions sont précisés. Naturellement, face à l’étendue et aux difficultés d’accessibilité de ce territoire, aux différences d'intérêts et de sensibilités des botanistes eux-mêmes, les degrés de connaissance sont variables et ne permettent pas de proposer au lecteur un résultat homogène dans son contenu. Aussi, doutes et zones d’ombres sont clairement exprimés, qu'ils soient de nature chorologique ou systématique. Assurément, cette synthèse ne constitue pas une fin en soi mais un nouveau départ dans la connaissance de la flore savoyarde, près d'un siècle après le catalogue de Perrier de la Bâthie. Elle ne demande qu'à être précisée et amendée par d’autres recherches qui demeurent à conduire tant sur le terrain que