DEPARTEMENT DU BAS-RHIN COMMUNAUTE URBAINE DE

LA WANTZENAU PLAN DE PREVENTION DES RISQUES INONDATION DE

RAPPORT DE PRESENTATION

Préfecture du Bas-Rhin

Strasbourg, le 21 septembre 1993

P. LE PREFET LE CHEF DE BUREAU

signé Jacques ISNARD

SERVICE DE LA NAVIGATION Cité Administrative 2, rue de l'Hôpital Militaire 67084 STRASBOURG SOMMAIRE

TITRE 1 PREAMBULE

TITRE 2 PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE GENERALE

CHAPITRE 1 SITE – SITUATION

CHAPITRE 2 ASPECTS HYDROGRAPHIQUES

TITRE 3 PARAMETRES PHYSIQUES DU RISQUE

CHAPITRE 1 TYPES D'INONDATION EN PRESENCE

CHAPITRE 2 L'ETUDE DE LA SOGREAN

CHAPITRE 3 L'ETUDE DU SGAL

3.1 Modélisation de la nappe et calage du modèle

3.2 Délimitation des zones sensibles

CHAPITRE 4 L'ETUDE DE SAGERI

4.1 Recherches des enjeux

4.2 Evaluation globale des dommages prévisibles par zone

4.3 Appréciation des vulnérabilités et délimitation du zonage

TITRE 4 CARACTERISTIQUES DE LA ZONE EXPOSEE TITRE 1

PREAMBULE

Les Plans d'Exposition aux Risques ont été institués par la loi du 13 juillet 1982 relative à l'indemnisation des victimes des Catastrophes Naturelles. Leur contenu et leur procédure d'élaboration sont actuellement fixés par le décret n° 93-351 du 15 mars 1993 qui a abrogé et remplacé le décret initial n° 84-328 du 3 mai 1984.

Le mécanisme d'indemnisation des victimes des Catastrophes Naturelles prévu par la loi repose sur un principe de solidarité nationale: les contrats d'assurance garantissent les assurés contre les effets des catastrophes naturelles, cette garantie étant couverte par une cotisation additionnelle à l'ensemble des contrats d'assurance dommages et à leurs extensions couvrant les pertes d'exploitation.

En contrepartie, et pour la mise en oeuvre de ces garanties, les assurés exposés à un risque doivent respecter certaines règles de prévention fixées par les P.E.R., leur non respect étant une clause de révision du contrat.

Les P.E.R. sont établis par l'Etat et ont une valeur de servitude d'utilité publique, après approbation. Ils sont opposables à tout mode d'occupation ou d'utilisation du sol. Les documents d'urbanisme doivent respecter leur disposition et les comporter en annexe (articles L.123 et L.126.1).

Ils traduisent l'exposition aux risques de la commune dans l'état actuel et sont susceptibles d'être révisés si cette exposition devait être sensiblement modifiée à la suite de travaux de prévention de grande envergure.

Conformément à l'article 4 du décret du 15 mars 1993, le présent rapport:

– Enonce les caractéristiques des risques étudiés, et en précise la localisation sur le territoire communal par référence aux documents graphiques

– Justifie les zonages des documents graphiques et les prescriptions du règlement, compte tenu, tant de l'importance des risques que des occupations et utilisations des sols de nature à les susciter, à les aggraver ou à en provoquer de nouveaux

– Indique les équipements collectifs dont le fonctionnement peut-être perturbé gravement ou interrompre durablement par la survenance d'une catastrophe naturelles

– Expose les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde qui doivent être prises par les collectivités publiques, dans le cadre de leurs compétences en matière de sécurité civile, ainsi que celle qui pourront incomber aux particuliers. Elles pourront avoir un caractère réglementaire ou de recommandation.

L'élaboration du P.E.R., des secteurs de l'Ill et de la Bruche, a été prescrite par arrêté préfectoral du 16 mars 1987 suite à l'avis favorable des Conseils Municipaux.

* *

* TITRE 2

PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE GENERALE

CHAPITRE 1 SITE – SITUATION

La zone d'étude concernée par le P.E.R. se situe dans la partie Nord de la Plaine d', à l'Est du Massif Vosgien, sur la rive gauche du Rhin.

Elle est délimitée à l'Est par le Rhin et à l'Ouest par les limites communales des villes qui la constitue:

STRASBOURG – ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN – BISCHHEIM – – ESCHAU – FERGERSHEIM – – HOENHEIM – – OSTWALD –

Ces communes font toutes parties de la Communauté Urbaine de Strasbourg, ( C.U.S.).

L'agglomération strasbourgeoise est le pôle régional économique de l'Alsace. Ses fonctions sont à la fois industrielles et tertiaires puisqu'elle se place comme un noeud de communication et d'échanges vers l'Allemagne.

Les communes qui constituent la zone d'étude se différencient selon leur localisation spatiale par rapport à la ville-centre qu'est Strasbourg.

Les communes de la deuxième couronne, situées généralement à 10/15 km du centre ville de Strasbourg, sont de type périurbain, quelques-unes à dominante rurale.

L'agglomération strasbourgeoise doit faire face à d'importantes contraintes de site, du fait de conditions hydro-géologiques complexes. Dans la plaine du Rhin, le réseau hydrographique est dense, enchevêtré, et la nappe phréatique subaffleurante. Celle-ci est constituée des nappes ellane et rhénane qui s'interpénètrent du fait de la perméabilité de la puissante formation d'alluvions dans laquelle s'étend. * * * CHAPITRE 2 ASPECTS HYDROGRAPHIQUES

Toutes les communes de la zone d'étude ont une partie de leur territoire affectée par des inondations, soit du fait de débordements directs des cours d'eau, soit du fait de remontées de la nappe phréatique en relation avec ces cours d'eau.

Le réseau hydrographique comprend trois cours d'eau principaux:

LE RHIN: Il draine, du Sud au Nord, tout le réseau hydrographique de la plaine d'Alsace qui représente un bassin versant de près de 100 000 km². Il prend sa source dans les Alpes suisses et son régime, à la hauteur de Strasbourg, subit de ce fait l'influence alpine ( hautes eaux d'été et basses eaux d'hiver).

Son débit moyen annuel, à la hauteur de Strasbourg est de 1 100m³/s. De Bâle en Suisse jusqu'à Strasbourg, le Rhin ne reçoit aucun affluent sur sa rive gauche. C'est à l'aval de Strasbourg (à hauteur de la chute de ), que l'Ill conflue avec le Rhin.

Dès le XIXème siècle, le cours du Rhin a fait l'objet de nombreux aménagements parmi lesquels les premiers ont eu pour but la protection contre les inondations et la réunion de tous les bras du Rhin.

Ensuite des travaux de régularisation et de canalisation du Rhin ont été entrepris progressivement après la première guerre mondiale (la mise en service de la dernière chute actuelle sur le Rhin est intervenue à Iffezheim en 1974).

Les réalisations ont eu notamment pour effet de modifier les relations entre la nappe phréatique et le réseau hydrographique local.

La canalisation du Rhin a permis de protéger les riverains du Rhin canalisé contre la crue plus que millénaire.

L'ILL: Il prend sa source dans le Jura et draine les rivières vosgiennes (Doller, Bruche, ) sur un bassin versant d'environ 2 300 km².

Du fait de ses affluents vosgiens, l'Ill a un régime du type pluvio- nival, c'est-à-dire avec des basses eaux en été et en automne, des hautes eaux en hiver et au printemps.

En amont de Strasbourg, l'Ill reçoit trois affluents: la Scheer, l'Andlau et l'Ehn. Avant de traverser l'agglomération, l'Ill conflue avec la Bruche, puis le Rhin Tortu. A l'aval de Strasbourg, l'Aar rejoint l'Ill.

Les débits de crue et d'étiage de l'Ill sont contrôlés à , en amont de Strasbourg. Cela permet de garder un débit inférieur à 27 m³/s, lorsque la Bruche est en crue.

Dans l'agglomération strasbourgeoise le débit en provenance de l'Ill est donc relativement maîtrisé.

Dans le centre ville de Strasbourg, l'Ill se divise en deux bras pour former l'Aar dans lequel se jette le canal du Fossé des Faux Remparts qui contourne Strasbourg à l'Ouest. A l'aval de Strasbourg, l'Ill traverse le canal de la Marne au Rhin. A l'aval de La Robertsau, le cours n'est canalisé; il décrit de grands méandres avant sa confluence avec le Rhin à l'aval de la chute de Gambsheim.

LA BRUCHE: Elle prend sa source dans le massif vosgien et draine un bassin versant d'environ 700km².

Son régime est également du type pluvio-nival avec des basses eaux en été et en automne et des hautes eaux en hiver et au printemps.

Depuis jusqu'à Strasbourg, son écoulement se fait sous forme d'un réseau complexe: elle reçoit de nombreux ruisseaux temporaires ou pérennes, et une partie de ses eaux est dérivée dans le . Ce dernier retrouve l'Ill à l'aval de la confluence entre la Bruche et l'Ill à la Montagne Verte, aux abords immédiats de Strasbourg.

* * * TITRE 3

PARAMETRES PHYSIQUES DU RISQUE

Les différentes études hydrologiques effectuées sur la partie concernée du bassin versant ont été réalisées à partir des crues dites de référence:

– La crue décennale (elle a une probabilité d'occurrence de 10 ans) dont le modèle est calé sur la crue de février 1980.

– La crue centennale (elle a une probabilité d'occurrence de 100 ans) dont le modèle est calé sur la crue historique d'avril 1983.

CHAPITRE 1 TYPES D'INONDATION EN PRESENCE

Les inondations qui se produisent dans la plaine d'Alsace et en particulier dans la zone d'étude ont été occasionnées par trois types de crues:

– Les crues strictement ellanes, d'origine vosgienne, liées à la pluviométrie

– Les crues strictement rhénanes, d'origine alpine, liées à la fonte des neiges alpines et préalpines

– Les crues combinant les deux influences, et qui sont les plus importantes

Ces crues (augmentation des débits) entraînent notamment deux types d'inondations:

– Par débordement direct du lit majeur; les caractéristiques en sont étudiées dans le rapport technique réalisé par la SOGREAH

– Par remontée du niveau supérieur de la nappe phréatique; les caractéristiques en sont étudiées dans le rapport technique fait par le SGAL

Les inondations se définissent par quatre paramètres principaux:

– la hauteur d'eau , cause directe des dommages – la durée de submersion , qui est un des paramètres déterminant la gêne causée par un arrêt d'activité

– la présence de charges , qui peuvent provoquer des dégâts sous forme d'obturation ou de laminage.

* * *

CHAPITRE 2 L'ETUDE DE LA SOCIETE GRENOBLOISE D'EQUIPEMENT ET D'AMENAGEMENT HYDRAULIQUE (SOGREAH)

La SOGREAH a réalisé, en mars 1983, une étude avec élaboration d'un modèle mathématique de l'écoulement des crues de l'Ill et de la Bruche dans la traversée de Strasbourg.

Dans le cadre de l'élaboration des Plans d'Exposition aux risques d'inondation de l'agglomération strasbourgeoise, le Service de la Navigation de Strasbourg a confié à la SOGREAH un complément d'étude avec notamment une extension du modèle précité sur les secteurs suivants:

– sur la Bruche amont (sur une longueur de 8,8 km), du pont d'Eckbolsheim au pont de

– sur l'Ill aval à partir du limnigraphe du Chasseur Froid (quartier de La Robertsau) jusqu'au confluent avec le Rhin (sur une longueur de 19,5 km)

A l'appui de la présentation de l'extension et du réglage des modèles, la SOGREAH a présenté des tableaux de débits d'eau pour des crues décennales et centennales; puis des profils en long permettant d'observer quelles sont les lignes d'eau avec leurs hauteurs pour des tronçons de rivière et des profils en travers donnant aussi des hauteurs d'eau en des points précis.

De plus, SOGREAH a procédé à l'établissement des lois hauteur/débit (h/Q) sur l'Ill amont (en amont du barrage Olida) sur 10 km.

Dans un second temps, la SOGREAH a dressé des cartes des zones inondables par submersion en tirant comme conclusion principale que les zones inondées pendant 48 heures par la crue centennale correspondent approximativement aux zones de submersion lors du débite de pointe d'une crue décennale. les limites retenues pour la cartographie sont les suivantes:

* – celles des zones inondées par une crue décennale ( )

** – celles des zones inondées par une crue centennale ( )

– celles des zones inondées par une crue centennale pendant 24 heures

– la vitesse d'écoulement en lit majeur quand il s'agit d'un courant principale

* * *

CHAPITRE 3 L'ETUDE DU SERVICE GEOLOGIQUE D'ALSACE (SGAL)

En intervenant après la SOGREAH dont il a pris les mêmes conditions de niveau des rivières Ill et Bruche, le Service Géologique d'Alsace a conduit une étude à caractère hydrogéologique tendant à situer en tous points les potentiels d'eau contenus dans les sous-sols.

Le domaine de l'étude est celui de l'agglomération strasbourgeoise délimitée au Sud par Erstein et au Nord, à l'Est par le Rhin et à l'Ouest par une ligne Nord-Sud passant par les villages de , et .

Sur le plan géologique, on se situe ici dans la plaine alluviale rhénane. Les alluvions rhénanes très perméables occupent l'Est et le centre du secteur d'étude tandis qu'ils se raréfient à l'Ouest et au Nord-Ouest au profit d'alluvions vosgiennes moins perméables.

L'épaisseur des alluvions augmente d'Ouest en Est en passant de 80 mètres près d'Holtzheim à 100 mètres au niveau du Polygone soit au Sud de Strasbourg.

3.1 Modélisation de la nappe et calage du modèle

L'approche hydrogéologique permet de constater que l'essentiel des dommages causés par les inondations est dû aux remontées de la nappe phréatique.

* décennale: dont la période de retour est de 10 ans * * centennale: dont la période de retour est de 100 ans C'est pourquoi le SGAL a mis au point une modélisation de la nappe et a utilisé un modèle hydrodynamique pour en déterminer les paramètres. Les caractéristiques du modèle sont les suivantes:

– Utilisation d'un maillage carré de 6870 mailles, chacune d'elles faisant i1 km de côté. Dans les zones sensibles, la maille est de 250 m de côté, soit 16 petites mailles au km². On trouve ainsi 6240 petites mailles.

– Intégration de deux données principales qui sont:

– la transmissivité qui augmente d'Ouest en Est et qui régit le débit d'eau; elle se définit par le produit du coefficient de perméabilité (m³/s) par l'épaisseur de la nappe (m), elle s'exprime en m²/s.

– le coefficient d'emmagasinement: c'est-à-dire le rapport du volume d'eau emmagasiné (m³) par unité de surface de la nappe (m²), exprimée en m, sur la variation de la nappe hydraulique qui est le poids de la somme des quantités d'eau contenues dans une succession de couches sondées en un point, exprimée en m.

Le calage du modèle a été effectué en régime permanent de moyennes eaux pour la situation hydrologique du mois de janvier 1980: les niveaux calculés par le modèle correspondaient à plus ou moins 20 cm aux valeurs mesurées dans 80 piézomètres répartis sur la zone d'étude.

Ces résultats étant satisfaisants, le modèle a alors été calé en régime transitoire par référence à la crue de février 1980: les calculs ont montré que l'onde de crue était bien représentée.

Le modèle a ensuite été utilisé pour calculer les profondeurs de nappe pour des conditions de pluviométrie et de hauteur d'eau dans les rivières correspondant à des fréquences décennales et centennales.

3.2 Délimitation des zones sensibles

Elle est faite par la présentation des cartes d'égales profondeurs de nappe phréatique pour les crues décennales et centennales. On y distingue trois types de zones:

– une zone très sensible où l'épaisseur de terrain sec varie entre 0 et 1 mètre maximum

– une zone sensible où l'épaisseur de terrain sec varie entre 1 et 3 mètres

– une zone peu sensible où l'épaisseur de terrain sec est supérieure à 3 mètres.

* * * CHAPITRE 4 L'ETUDE DE SAGERI

L'étude de vulnérabilité dans le Plan d'Exposition aux Risques

L'approche économique des conséquences potentielles de la réalisation d'un sinistre d'origine naturelle ou technologique, donne aux services concernés un moyen de mesure de l'efficacité de mesure envisagées.

Cette démarche d'évaluation de la VULNERABILITE fait suite à une étude technique permettant de déterminer le niveau possible du risque en chaque point de la carte concernée, ce qui peut se concrétiser par une carte de niveau de risque ou d'aléa.

Ce concept a été introduit dans la loi de juillet 1982 relative à l'indemnisation des victimes de catastrophes naturelles.

Afin de mieux responsabiliser chaque propriétaire, l'Etat a été missionné pour réaliser des Plans d'Exposition aux Risques.

L'étude de vulnérabilité constitue une étape importante de la démarche qui permet de valider l'adéquation des mesures de prévention et/ou de protection selon les enjeux humains, sociaux et économiques.

La méthodologie proposée pour l'étape simplifiée des vulnérabilités, dont l'architecture est présentée dans les pages qui suivent, consiste:

– A établir une évaluation globale des dommages prévisibles, pour chaque zone homogène d'occupations et d'utilisations des sols et pour un (ou des) phénomène(s) d'intensité donnée pris comme référence.

– Puis à apprécier les pertes de toutes natures qui pourraient être encourues en cas de catastrophes en prenant en considération le contexte social et la structure des biens et activités exposées dans chacune des zones homogènes.

La superposition de la carte d'aléa(s) et des vulnérabilités ainsi appréciées permet de déterminer les mesures de prévention les mieux adaptées et les plus opportunes et de délimiter le zonage du P.E.R.

Pour ce faire, il convient de suivre les trois grandes étapes suivantes de la méthode: 1) Recherche des enjeux 2) Evaluation globale des dommages prévisibles par zone 3) Appréciation des vulnérabilités par zone qui passent par:

– d'une part, l'évaluation du coût économique global résultant de la survenance de l'aléa et qui cumule les coûts directs de reconstruction et/ou de remise en état et les pertes de production. Cette étude doit prendre en compte la valeur des biens et des activités exposées, les effets induits identifiables, et s'effectue à partir de ratios d'endommagement.

– d'autre part, la prise en considération de la (des) population(s) et de l'impact social que pourrait avoir la survenance de l'aléa, compte tenu de la spécificité du contexte local.

* * *

4.1 Recherche des enjeux

cette première étape est représentée sur le schéma suivant:

SCHEMA 1

Cartes informatives Cartes d'aléas

Choix de(s) l'aléa(s) de référence

Délimitation de zones homogènes d'occupations et d'utilisations des sols

Populations Biens et Equipements exposées activités sensibles exposés exposés Une fois que l'on a défini des zones homogènes au regard des occupations et utilisations des sols, il faut déterminer, pour chacune d'entre elles exposées à l'aléa, les trois éléments suivants:

– les populations

– les valeurs des biens et activités

– la valeur des équipements sensibles

* * * 4.2 Evaluation globale des dommages prévisibles par zone

Elle se schématise comme suit:

SCHEMA 2

Cartes informatives Cartes d'aléas

Choix de(s) l'aléa(s) de référence

Délimitation de zones homogènes d'occupations et d'utilisations des sols

Populations Biens et Equipements exposées activités sensibles exposés exposés

Ratios d'endommagement

Dommages Dommages aux Dommages aux aux biens et équipements personnes activités sensibles

Evaluation globale de dommages prévisibles par zone Cette deuxième étape consiste à appliquer aux valeurs des biens et activités précédemment évaluées des ratios d'endommagement correspondant au niveau de référence de l'aléa. Les ratios proposées résultent d'études réalisées durant la phase expérimentale d'établissement des P.E.R. ou d'études effectuées à l'étranger: en l'absence de données locales ils pourront être utilisés. Néanmoins, lorsque cela est possible et suivant la nature du risque, ces ratios peuvent prendre en compte la structure des biens et activités exposés.

De plus il convient d'évaluer les conséquences indirectes que peuvent avoir les dégâts aux équipements sensibles sur les personnes, les biens et les activités. Ces équipements sensibles sont: les postes électriques, les hôpitaux, les écoles, les cimetières, les bibliothèques, les stations d'épuration, etc...

On en déduit alors l'évaluation globale des dommages prévisibles par zone.

* * *

4.3 Appréciation des vulnérabilités par zone

La vulnérabilité peut se définir comme l'appréciation locale des pertes de toutes natures encourues en cas de catastrophe, pour l'aléa pris comme référence.

Après l'évaluation globale des dommages, cette appréciation doit prendre en considération le contexte social de la zone pour déterminer dans le règlement les mesures de prévention les mieux adaptées. Le schéma 3 qui reprend les schémas1 et 2, illustre la démarche complète.

Si, dans la zone considérée, la vulnérabilité est jugée acceptable sans mesures de prévention, cette zone est alors classée « Zone blanche » avec celles qui ne sont pas réputées exposées.

Si, dans la zone considérée, la vulnérabilité peut être rendue acceptable par des mesures de prévention opportunes, cette zone est alors classée « Zone bleue ».

Dans le cas contraire la zone est classée « Zone rouge ».

Zone rouge ou RS (Rouge par la Submersion)

Le haut niveau de risque et d'endommagement prévisible, rend cette zone impropre à la construction.

Les biens et activités existants antérieurement à la publication du P.E.R. sans modifications autres que celles admises par le présent règlement, continuent de bénéficier du régime général de garantie prévue par la loi. Les zones rouges sont inconstructibles; toutefois, y sont autorisés, après études préalables et accord du service chargé de la police des eaux (1) à condition de ne pas aggraver les risques et de ne pas en provoquer de nouveaux:

a) Les travaux d'entretien et de gestion courants des constructions et des installations implantées antérieurement à la publication du plan, notamment les aménagements intérieurs, les traitements de façades, la réfection des toitures.

b) Sous réserve qu'ils ne fassent pas l'objet d'une occupation humaine permanente:

– les abris légers annexes des bâtiments d'habitation

– les constructions et installations directement liées à l'exploitation agricole ou forestière ou aux activités de pêche

c) Les travaux d'infrastructure nécessaires au fonctionnement des services publics

d) Tous travaux et aménagements de nature à réduire les risques

e) Les réparations effectuées sur un bâtiment sinistré dans le cas où la cause des dommages n'a pas de lien avec la nappe qui a entraîné le classement en zone rouge.

Zones bleues, BRN (Bleue par Remontée de Nappe) ou BS (Bleue par la Submersion)

Le niveau de risque est moindre et, suite aux études développées précédemment, il a été notamment déterminé que pour un seuil d'endommagement admissible, le niveau des locaux habitables et aménageables (en remontée de nappe et submersion) devait être implanté à une cote correspondant à la hauteur d'eau maximum atteinte lors de la crue centennale majorée de 30 cm.

Le respect des dispositions du P.E.R. conditionne la possibilité pour l'assuré de bénéficier de la réparation des dommages matériels directement occasionnés par l'intensité anormale d'un agent naturel lorsque l'état de catastrophe naturelle sera constaté par arrêté interministériel.

Pour les biens et activités implantées antérieurement à la publication (*) de ce plan, le propriétaire ou l'exploitant dispose d'un délai de cinq ans pour se conformer au présent règlement.

Zone blanche

Dans cette zone sans risque prévisible, ou pour laquelle le risque est jugé acceptable, sa probabilité d'occurrence et les dommages éventuels étant négligeables, il n'est prévu aucune mesure de protection particulière.

1 Sur l'Ill: la Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt en amont du pont SNCF, le Service de la Navigation de Strasbourg en aval de ce pont * La publication du plan est réputée faite le 30ème jour d'affichage en mairie de l'acte d'approbation (article 9 du décret n° 84-328 du 3 mai 1984) SCHEMA 3

Cartes informatives Cartes d'aléas

Choix de(s) l'aléa(s) de référence

Délimitation de zones homogènes d'occupations et d'utilisations des sols

Populations Biens et Equipements exposées activités sensibles exposés exposés

Ratios d'endommagement

Dommages Dommages aux Dommages aux aux biens et équipements personnes activités sensibles

Evaluation globale de dommages prévisibles par zone

Evaluation globale de dommages prévisibles par zone

Faible Vulnérabilité par zone Forte

Acceptable sans Acceptable avec des mesures Pas de mesures mesures de prévention de prévention opportunes de prévention

Zone blanche Zone bleue Zone rouge TITRE 4

CARACTERISTIQUES DE LA ZONE EXPOSEE

La commune de LA WANTZENAU se situe au Nord de l'agglomération strasbourgeoise.

Son territoire jouxte ceux de STASBOURG, BISCHHEIM et SCHILTIGHEIM.

Son territoire communal est assez étendu: 2 539 ha.

Le vieux village est au centre du territoire. Il est installé en rive gauche de l'Ill, tandis qu'un quartier récent s'est développé en rive droite. Le reste de l'habitat est très dispersé. L'activité économique principale est surtout agricole. On relève la présence d'un élevage avicole important sur la commune, mais aussi la présence de quelques petites industries: minoteries au fil de l'eau..., et d'une grosse fabrique de caoutchouc.

La commune compte 4 394 habitants dont 22 estimés exposés à la crue centennale.

HYDROLOGIE

La commune est traversée par l'Ill qui décrit de nombreux méandres en direction du Rhin et par le Steingiessen, un petit cours d'eau né d'une défluence avec l'Ill avec lequel il conflue à nouveau en aval du village. Le cours principal de l'Ill est aussi dérivé entre le Fort Ney et les abords Sud du village par un petit canal.

Le territoire de LA WANTZENAU se trouvant sur une zone particulièrement basse aux abords du Rhin endigué, est de ce fait parsemé de zones humides: étangs, mares, et en raison du très faible dénivelé, de bras morts qui partent des cours d'eau.

TYPES DE CRUES ET ZONES CONCERNEES PAR LES INONDATIONS

Le territoire de LA WANTZENAU est le dernier de l'Ill aval à être concerné par les crues du cours d'eau. Dans ce secteur Nord de Strasbourg, très plat, les crues ont une ampleur remarquée par leur extension. A la hauteur de l'élevage avicole qui jouxte l'enclave de Bischheim, sur la rive gauche, l'Ill connaît un premier débordement en crue décennale; puis un second en rive droite à côté du quartier Sud de LA WANTZENAU. En aval du village, le lit mineur en crue décennale a une largeur de 3 à 4 km à travers les secteurs de Senertgrund puis du Weindenkoepfel. L'Ill fait ensuite sa jonction avec un de ses bras morts, le Waldrhein dont le lit majeur n'a qu'une emprise sur les bois de Kaelberkopf et de Waldkoepfel.

La crue centennale de plus de 24 heures, soit de moyenne intensité, a une certaine importance au Sud-Ouest du village car, se rapprochant de l'élevage avicole, elle s'étend jusqu'au moulin de LA WANTZENAU au Nord et se trouve limitée par la RD 468 à l'Ouest; on ne distingue plus dans ce cas le bras gauche de l'Ill sur lequel est installée la minoterie.

Les crues centennales de moins de 24 heures qui ont l'intensité la plus forte, ont sur LA WANTZENAU une envergure considérable. Si la submersion dans le secteur de la minoterie n'a guère plus d'étendue, elle envahit tous les secteurs méridionaux de la commune: Waldhof, Woerthel, Senertgrund et Steingiessen sauf le quartier Sud de LA WANTZENAU et quelques axes routiers. Le centre du village situé en rive gauche est totalement épargné, et à nouveau en aval, le champ d'inondation s'étend largement ne laissant hors d'eau qu'une partie du bois de Kaelberkopf, le Waldkoepfel et le long du Rhin, le bois de Herrengrund et la forêt domaniale de Honau.

PARAMETRES PHYSIQUES DE L'INONDATION

Le cours principal de l'Ill sur le territoire principal de LA WANTZENAU décrit de nombreux méandres. Son cours est barré au niveau du Fort Ney, ce qui permet d'alimenter le bras du moulin de LA WANTZENAU. C'est la seule retenue qui barre l'écoulement normal de la rivière. Sur la rive gauche de l'Ill, les berges sont assez élevées sur toute la traversée du village, ce qui empêche les crues centennales de pénétrer. Et si en amont, ces crues gênent notamment les hameaux de Waldhof et Woerthel au niveau de la zone champêtre traversée, en aval du village, elles s'étendent sans créer de dommages dans le grand bois communal de LA WANTZENAU.

Hauteur d'eau

La crue décennale amène une faible hauteur d'eau essentiellement dans le secteur du moulin de LA WANTZENAU et sensiblement la même chose en aval du village dans le bois communal.

La crue centennale de forte intensité amène en moyenne 0,25 m d'eau formant le très large champ d'inondation sur la rive droite de l'Ill en amont de LA WANTZENAU.

Durée de submersion

L'occurrence d'une crue décennale de l'Ill sur le territoire communal de LA WANTZENAU n'a aucune incidence quelle qu'en soit la durée puisqu'elle ne concerne pas le bâti. La crue centennale cependant peut provoquer une gêne dans l'exploitation de la minoterie si elle dure longtemps.

En cas de forte intensité, soit moins de 24 heures, les hameaux de Waldhof et de Woerthel peuvent subir quelques avaries mais sans conséquences notoires.

Vitesse du courant

Les vitesses relevées dans le champ d'inondation décennal sont assez faibles; entre 0,10 et 0,15 m/s au droit du moulin de LA WANTZENAU puis 0,20 m/s dans le rétrécissement qui existe entre le village sur la rive gauche et le quartier Sud rive droite.

Plus en aval, des vitesses parfois inférieures à 0,10 m/s sont relevées même dans le champ d'inondation centennal. Ces très faibles vitesses s'expliquent par le fait que le dénivelé de l'Ill, depuis le quartier Fuchs-am-Buckel jusqu'à l'Est de Kilstett où il fait sa première jonction avec le Rhin, est très faible.

REMONTEE DE LA NAPPE PHREATIQUE ET ZONES CONCERNEES

La crue décennale ne laisse pas beaucoup d'endroits où l'épaisseur de terrain sec soit d'un mètre minimum.

En rive droite de l'Ill, seul le quartier Sud de LA WANTZENAU et quelques axes routiers peuvent être cités.

En rive gauche, le village se situe aussi sur un terrain où, dans l'ensemble, la nappe phréatique est à 1 m minimum sous le sol.

Cependant, sur les abords Ouest, Est et Nord du village, la nappe est à moins d'un mètre voire subaffleurante comme en certains endroits du centre ville.

La fabrique de caoutchouc à l'Ouest du territoire et l'élevage avicole au Sud, se trouvent tous deux sur une épaisseur de terrain sec variant de 0,50 à 1 mètre.

PRESENTATION DU ZONAGE

Compte tenu de la nature des aléas décrits ci-dessus et de la vulnérabilité des zones concernées, le zonage du PER de la commune de LA WANTZENAU comprend:

– des zones rouges de submersion – a) importantes en rive droite entre l'Ill et le Rhin

– b) peu importantes en rive gauche de l'Ill au lieu-dit Grossrohrsendel

– c) en rive droite au lieu-dit Mittelwoerthel

– d) en aval du village en rive droite du Waldrhein

– des zones bleues de submersion

– a) assez importantes en amont du village en rives droite et gauche de l'Ill. En ce qui concerne la zone bleue de submersion au lieu-dit Mittelwoerthel, une étude complémentaire a permis de monter qu'il s'agit d'une zone bleue de stockage ne participant pas à l'écoulement des crues et qu'il était donc possible d'y autoriser les occupations et utilisations des sols respectant les prescriptions réglementaires (en conséquence, les remblais nécessaires pour se situer au-dessus de la cote de référence seront autorisés).

– b) plus faibles en aval de l'agglomération en rive gauche de l'Ill et du Waldrhein

– des zones bleues de remontées de nappe (correspondant aux zones pour lesquelles l'épaisseur de terrain sec est inférieure à 1 m)

– a) faibles en rive droite de l'Ill

– b) localisées dans l'agglomération

– c) très importantes à l'Ouest et au Nord du village ainsi qu'au Nord du Waldrhein