Département de la

ENQUÊTES PUBLIQUE ET PARCELLAIRE préalables à la déclaration d’utilité publique de la dérivation et la protection du forage de VILLOTTE-SUR-AIRE.

I

RAPPORT D’ENQUÊTE PUBLIQUE

préalable à la déclaration d’utilité publique

14 au 30 janvier 2019

Commissaire enquêteur : M. Bernard WOHLEBER

SOMMAIRE

1èrePARTIE ...... 1

RAPPORT D'ENQUÊTE ...... 1 I – Généralités ...... 1 1.1. Objet de l'enquête...... 1 1.2. Cadre juridique ...... 1 1.3. Composition du dossier soumis à l’enquête ...... 2 1.4. Nature et caractéristiques du projet ...... 4 1.4.1. L’alimentation et la distribution de l’eau ...... 4 1.4.2. La vulnérabilité de la ressource ...... 5 1.4.3. La dérivation des eaux captées ...... 6 1.4.4. Les périmètres de protection ...... 8 1.4.5. L’avis des services consultés ...... 10 II - Organisation et déroulement de l'enquête publique ...... 12 2.1. Désignation du commissaire enquêteur ...... 12 2.2. Modalités d'exécution de l'enquête publique ...... 12 2.2.1. Contacts préalables et en cours d’enquête...... 12 2.2.2. Visite des lieux ...... 13 2.3. Information effective du public ...... 14 2.3.1. Publicité légale dans la presse et par voie d’affichage ...... 14 2.3.2. Autres actions d’information du public ...... 14 2.4. Climat et Clôture de l'enquête...... 15 2.5. Relation comptable des observations déposées par le public...... 15 III - Analyse des observations ...... 16

2ème PARTIE ...... 20

CONCLUSIONS MOTIVEES et AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR ...... 20 I - Le projet ...... 20 II - Le déroulement de l’enquête publique ...... 22 2.1. La légalité de la procédure d’enquête ...... 22 2.2. Le dossier d’enquête ...... 22 2.3. La participation du Public ...... 23 III - Les conclusions motivées et avis du commissaire enquêteur ...... 23 ANNEXE ...... 25 PIECES JOINTES ...... 25

1èrePARTIE RAPPORT D'ENQUÊTE

I – Généralités

1.1. Objet de l'enquête Pour faire suite aux délibérations du Syndicat d’Adduction en Eau Potable de Villotte-sur-Aire, Gimécourt et Ville-devant-Belrain des 26 avril 2008 et 17 décembre 2013, ce dernier a sollicité la déclaration d’utilité publique de la dérivation et de la protection des eaux captées au forage de Villotte-sur-Aire. Le dossier de projet ayant été jugé recevable par la délégation territoriale de la Meuse de l’Agence Régionale de Santé , il a été procédé : - à une enquête préalable à la déclaration d’utilité publique pour la dérivation et la protection de la dite ressource, sise sur le territoire de la commune de Villotte-sur-Aire. - à une enquête parcellaire en vue de déterminer exactement les terrains à soumettre aux servitudes de protection immédiate et rapprochée. Cette dernière procédure fait l’objet d’un rapport distinct. Ces enquêtes conjointes se sont déroulées en mairie de Villotte-sur-Aire (siège des enquêtes), du lundi 14 janvier 2019 au mercredi 30 janvier 2019 inclus, soit durant une période de 17 jours consécutifs.

1.2. Cadre juridique

Les enquêtes prescrites ont été réalisées en application des textes suivants : Le code de la santé publique et notamment les articles L.1321-2 et R.1321-6 à R.1321-13 ; Le code de l’environnement et notamment les articles L.123-2, L.211-1 à L.211-3, L.214-1 à L.214-6, L.215-13 ; Le code de l’expropriation pour cause d’utilité publique et notamment les articles L.121-1 à L.121-5, R.112-1 à R.112-23, R.131-2 à R.131-14 et R.311-1 à R.311-3 ; Le décret n°55-22 du 4 janvier 1955 modifié portant réforme de la publicité foncière ; L’ordonnance n°E18000135/54 en date du 8 novembre 2018, de Madame la Présidente du Tribunal administratif de Nancy désignant Monsieur Bernard WOHLEBER, en qualité de commissaire enquêteur ; L’arrêté n°2018-2622 en date du 15 novembre 2018 de Madame la Préfète de la Meuse, prescrivant l’ouverture d’enquêtes publique et parcellaire préalables à la déclaration d’utilité publique de la dérivation et de la protection du forage de Villotte-sur-Aire ; Les délibérations du Syndicat d’Adduction en Eau Potable de Villotte-sur-Aire, Gimécourt et Ville-devant-Belrain des 26 avril 2008 et 17 décembre 2013 sollicitant la déclaration d’utilité publique de la dérivation et de la protection des eaux captées au forage de Villotte-sur-Aire destinées à la consommation humaine et la mise en place de périmètres de protection.

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1.3. Composition du dossier soumis à l’enquête

Le dossier d’enquête comporte les pièces ci-après :

 Les délibérations du Syndicat d’Adduction en Eau Potable de Villotte-sur-Aire, Gimécourt et Ville-devant-Belrain des 26 avril 2008 et 17 décembre 2013 sollicitant la déclaration d’utilité publique de la dérivation et de la protection des eaux captées du forage de Villotte-sur-Aire destinées à la consommation humaine et la mise en place de périmètres de protection.  L’arrêté n°2018-2622 du 15 novembre 2018 de Madame le Préfète de la Meuse, prescrivant l’ouverture d’enquêtes publique et parcellaire préalables à la déclaration d’utilité publique de la dérivation et de la protection du forage de Villotte-sur-Aire.  La notice explicative du 20 septembre 2018 de l’Agence Régionale de Santé Grand Est – Délégation Territoriale de Meuse.  Le dossier préalable à l’avis de l’hydrogéologue agréé de septembre 2009 du bureau d’études THERA, 42 rue du Sergent BOBILLOT à 54000 - Nancy.  L’avis de janvier 2011, de Monsieur Yves BABOT, hydrogéologue agréé pour le département de la Meuse.  L’avis du 14 février 2017, de Monsieur Patrick FRADET, hydrogéologue agréé pour le département de la Meuse et coordinateur des hydrogéologues du département.  Les états parcellaires des 26 avril 2018 et 15 juin 2018 établis par le Cabinet Francis GAUCHOTTE, Géomètre-Expert Foncier, 109 bld de la Rochelle – 55000 Bar-le-Duc.  Le plan du périmètre de protection éloignée du 26 avril 2018, à l’échelle 1/30000ème.  Le plan du périmètre de protection rapprochée du 15 juin 2018, à l’échelle 1/2000ème.  Le plan du périmètre de protection immédiate du 26 avril 2018, à l’échelle 1/250éme.

1 registre d’enquête relatif au projet de déclaration d’utilité publique. Il a été, ouvert, coté et paraphé par le commissaire enquêteur le 14 janvier 2019, date d’ouverture des enquêtes.

Le dossier d’enquête est parvenu au commissaire enquêteur, le 17 novembre 2018.

Le contenu de ce dernier, est complet et conforme à la réglementation. Cette vérification a été faite par le commissaire-enquêteur, à l’occasion d’une réunion organisée en mairie de Villotte- sur-Aire le 7 décembre 2018, en présence de Madame Nathalie MEUNIER, maire de la commune et de M. Etienne PETIT, président du Syndicat d’Adduction en Eau Potable (SAEP) de Villotte-sur-Aire, Gimecourt et Ville-devant-Belrain.

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Il y a lieu de souligner que l’Agence Régionale de Santé (ARS) a réalisé une reprise significative du dossier de projet. La notice explicative présente notamment en annexe, le compte-rendu des remarques et questions formulées par les participants à une réunion publique d’information organisée par l’ARS, en mairie de Villotte-sur-Aire, le 20 mai 2015.

Ce document récapitule dans une mise à jour du 7 août 2018, les différentes mesures prises depuis :

- la désignation de l’hydrogéologue agréé, coordinateur des hydrogéologues agréés du département de la Meuse en octobre 2015, pour une mise à jour de l’avis initial de l’hydrogéologue agréé datant de 2011 ; - une réunion interservices en décembre 2016 pour répondre aux interrogations des participants à la réunion publique du 20 mai 2015 ; - une modification du périmètre de protection rapprochée ; - une nouvelle consultation des services entre août et octobre 2017, suite à la modification substantielle du projet ; - une mise à jour des états et plans parcellaires ; - la validation en juillet 2018, des états et plans parcellaires des périmètres de protection.

L’instruction du dossier de projet mené par l’ARS a permis de prendre en considération de nombreuses difficultés et demandes apparues en amont de l’enquête publique. Ainsi, la saisine de l’hydrogéologue agréé, coordinateur des hydrogéologues agréés de La Meuse a permis, sur la base d’un nouvel avis délivré en février 2017, de proposer notamment un nouveau périmètre de protection rapprochée excluant la zone bâtie de la commune de Villotte-sur-Aire. Il est à préciser, que le premier avis de hydrogéologue agréé date de 2011. Sa mise à jour s’imposait.

Aussi, la notice explicative très détaillée de l’ARS dont notamment son annexe, constitue un point fort du dossier d’enquête pour la compréhension du contexte local.

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1.4. Nature et caractéristiques du projet

Comme rappelé en objet du présent rapport, le Syndicat d’Adduction en Eau Potable (SAEP) constitué des communes de Villotte-sur-Aire, Gimécourt et Ville-devant-Belrain sollicite la déclaration d’utilité publique pour la dérivation et la protection des eaux captées au forage de Villotte-sur-Aire, pour l’alimentation en eau de consommation humaine de ces dernières.

La population globale desservie par le syndicat est de 265 habitants (INSEE 2009) :

- Villotte-sur-Aire (196 h) - Gimécourt (38 h) - Ville-devant-Belrain (31 h)

Il y a lieu d’inclure aux besoins de cette population, 12 exploitations agricoles dont 6 sont implantées sur le seul territoire de Villotte-sur-Aire.

Le président du SAEP est M. Etienne PETIT, 1er adjoint au maire de Villotte-sur-Aire.

Localisation du projet

La station de pompage abritant le forage est implantée sur le territoire de la commune de Villotte-sur-Aire. Cette commune est située dans la partie sud du département de la Meuse, à 17 km de Saint-Mihiel (vers l’est) et à 18 km de Bar-le-Duc (au sud-ouest). Les trois communes desservies font partie des 47 communes de la Communauté de communes de l’Aire à L’Argonne.

Le maire de la commune est Mme Nathalie MEUNIER.

1.4.1. L’alimentation et la distribution de l’eau Le réseau d’alimentation puis de distribution de l’eau est constitué :

- d’un forage de 30 m de profondeur et de sa station de pompage ; - d’une conduite de refoulement ; - d’un château d’eau*; - de conduites d’interconnexion pour la distribution dans les trois villages relevant du SAEP.

*L’ouvrage d’une capacité 180 m3 est situé sur la parcelle cadastrale n° 154, section AA, territoire de Villotte-sur-Aire. Cette emprise est également propriété du SAEP de Villotte-sur-Aire, Gimecourt et Ville-devant-Belrain.

Le forage

Les installations de captage sont situées sur la parcelle cadastrale section AA, n°137, « Le Village », à la sortie nord-est du village de Villotte-sur-Aire, entre la rivière l’Aire et le chemin rural de la Prairie, à proximité de la RD 901. Cette parcelle d’une surface de 350 m2 est propriété du SAEP de Villotte-sur-Aire, Gimecourt et Ville-devant-Belrain.

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Cette ressource est la seule disponible pour la population desservie par le SAEP. Dans son avis du 14 février 2017, l’hydrogéologue agréé, coordinateur des hydrogéologues agréés du département de la Meuse, recommande d’étudier les possibilités de raccordement à un autre réseau. Plusieurs possibilités existent en effet, dans l’environnement du forage de Villotte-sur- Aire. De telles options ont été examinées, mais celles-ci se heurtent aux incidences financières d’un tel projet pour la collectivité.

Le réseau de distribution : D’une longueur d’environ 11 km, il présente un très bon taux de rendement. Il est estimé à 96 %. La personne responsable de la production et de la distribution de l’eau est Monsieur le Président du SAEP de Villotte-sur-Aire, Gimecourt et Ville-devant- Belrain.

La qualité de l’eau

Dans le cadre du contrôle sanitaire des eaux, l’Agence Régionale de Santé effectue des analyses complètes de type RP* (analyses sur ressources souterraines) sur la ressource en eau brute. La liste des paramètres est définie par arrêté préfectoral. *Correspond au programme d'analyses effectuées à la ressource pour les eaux d'origine souterraine ou profonde.

La notice explicative de l’ARS fait ressortir plus particulièrement :

- une bonne qualité bactériologique de l’eau distribuée, grâce à un efficace traitement par chloration ; - des teneurs en nitrates qui varient entre 25 et 35 mg/l (limite de qualité 50 mg/l); - des détections régulières de multiples produits phytosanitaires avec des dépassements de la limite de qualité (fixées à 0,1µg/l) notamment entre 1993 et 2005. Plus récemment, en novembre 2016, il a été relevé un dépassement en bentazone à 0,17 µg/l.

Enfin, l’hydrogéologue agréé, coordonnateur des hydrogéologues agréés pour le département de la Meuse, souligne dans son avis du 14 février 2017 (pages 2 et 3/22) :

- une eau de bonne qualité physico-chimique, mais des paramètres « pesticides » à surveiller ; - le besoin d’un indispensable renforcement du suivi* dans les paramètres de teneurs en pesticides, afin de définir s’il y a lieu de mettre en place un système de traitement adapté (charbon actif).

*Ce dernier a été mis en place dès 2018, à raison de 4 analyses par an sur une durée minimum de 3 ans (Cf. Notice explicative de l’Agence Régionale de Santé, pages 8 et 9/14).

1.4.2. La vulnérabilité de la ressource L’environnement du forage

L’environnement proche est principalement constitué de parcelles cultivées, de prairies, du ruisseau du Moulin, de la rivière l’Aire, la RD 901 et du chemin rural de la prairie. A 150 mètres environ, le village de Villotte-sur-Aire rejette majoritairement et sans traitement préalable ses eaux usées dans la rivière l’Aire, d’une part, via le ruisseau du Moulin, et d’autre part, depuis un collecteur d’eaux pluviales situé au centre du village. A noter par ailleurs, que l’agglomération comporte six exploitations agricoles sur son territoire.

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Il est à préciser que les rejets d’eaux usées et pluviales s’effectuent dans l’Aire, en amont du forage. A l’évidence et à minima, un détournement vers l’aval de ce dernier paraît un préalable incontournable. Puis, plus largement, comme le souligne l’ARS dans les mesures spécifiques et travaux à mettre en œuvre, c’est une mise aux normes de l’assainissement qu’il convient désormais de prendre en compte à Villotte-sur-Aire, comme pour l’ensemble des communes du secteur.

La vulnérabilité et les risques de pollution de la ressource

La totalité de l’aire d’alimentation de la ressource présente une nature géologique calcaire perméable, propice aux infiltrations. Il importe de préciser ici, que la nappe souterraine est réalimentée par les précipitations, mais aussi, par infiltration de la rivière l’Aire.

A cet égard, l’ARS expose dans sa notice explicative (page 5/14), les principaux risques de pollution identifiés :

- le rejet des eaux usées des collectivités directement dans le ruisseau du Moulin et dans l’Aire ; - la présence de nombreux dépôts et stockages susceptibles de déversements accidentels ou chroniques de produits phytosanitaires ; - la présence d’hydrocarbures ou d’engrais liquides dus à la présence de la RD 901 et aux activités agricoles.

Compte tenu d’un environnement essentiellement à dominante d’activités agricoles mais aussi, au regard des rejets d’eaux usées des collectivités, directement et sans aucun traitement dans le milieu naturel et notamment en amont du forage, il est patent que la mise en œuvre de mesures de protection des eaux captées au forage de Villotte-sur-Aire, s’impose.

1.4.3. La dérivation des eaux captées La création (ou la régularisation) d’un captage d’eau destiné à la consommation humaine est soumise à trois corpus législatifs et réglementaires distincts et complémentaires issus du Code de la santé publique, du Code de l’environnement et du Code de l’expropriation pour cause d’utilité publique.

L’application de ces différentes réglementations porte sur :

- l’utilité publique des travaux de prélèvement et de dérivation des eaux ; - l’utilité publique des périmètres de protection.

La dérivation est notamment l’application de l’article L.215-13 du code de l’environnement. Celui-ci expose :

« La dérivation des eaux d'un cours d'eau non domanial, d'une source ou d'eaux souterraines, entreprise dans un but d'intérêt général par une collectivité publique ou son concessionnaire, par une association syndicale ou par tout autre établissement public, est autorisée par un acte déclarant d'utilité publique les travaux ».

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Le débit de la ressource

L’étude hydrogéologique effectuée par le bureau d’études THERA en 2009 établit que la ressource du forage de Villotte-sur-Aire est abondante et suffisante à long terme. Enfin, M. le Président du SAEP précise que la commune n’a jamais connu de problème à l’étiage, y compris dans les périodes de grande sècheresse.

Les besoins en eau de la collectivité

Au regard des données disponibles, il apparait que la consommation moyenne est de 40 000 m3/an (110 m3/jour) et le volume moyen prélevé est de 42 000 m3/an soit environ 115 m3/jour. La ressource apparaît donc suffisante pour couvrir les besoins en eau du SAEP de Villotte-sur- Aire-Gimécourt et Ville-devant-Belrain.

La demande de dérivation

La demande de dérivation des eaux demandée est de 70 000 m3/an pour un besoin futur estimé à 150 m3/jour avec un rendement de 80 %. Le débit étant inférieur à 200 000 m3/an, mais supérieur à 10 000 m3/an, le prélèvement est donc soumis à déclaration (rubrique 1.1.2.0). Une notice d’incidence a été réalisée en septembre 2009 par le bureau d’études THERA (dossier préalable à l’avis de l’hydrogéologue agréé de septembre 2009, pages 61 et 62).

Un récépissé de déclaration, daté du 20 août 2014, permet la régularisation de ce captage vis-à- vis de la loi sur l’eau.

Il ressort de ce qui précède :

- que l’adéquation besoins-ressource est assurée grâce à une productivité satisfaisante y compris en période d’étiage sévère ; - que le débit de dérivation arrêté (70 000 m3/an) est soumis à déclaration au titre de la loi sur l’eau ; - que le récépissé de déclaration, daté du 20 août 2014, permet la régularisation de ce captage vis-à-vis de la loi sur l’eau.

En conséquence, le seuil de dérivation de 70 000 m3/an retenu par l’ARS, paraît adapté à la situation actuelle.

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1.4.4. Les périmètres de protection L’établissement de périmètres de protection des captages d’eau a pour objet de protéger l’eau contre les pollutions accidentelles et de limiter la dégradation de la qualité des eaux prélevées

Monsieur Patrick FRADET, hydrogéologue agréé, a été désigné par l’Agence Régionale de Santé Grand Est pour redéfinir les limites des périmètres de protection et les servitudes associées nécessaires à la protection de la ressource. Dans ces périmètres, les dispositions de la réglementation générale doivent être strictement respectées.

Le périmètre de protection immédiate (P.P.I)

Le PPI a pour objet d’empêcher la détérioration des ouvrages de prélèvement et d’éviter un déversement de substances polluantes sur cette emprise. La parcelle cadastrale, section AA n°137 « Le Village », comprenant ce P.P.I*, est intégralement propriété du SAEP de Villotte- sur-Aire, Gimécourt – Ville-devant-Belrain et doit le rester. Le périmètre de protection retenu d’une surface de 3 ares et 50 centiares, doit être clôturé avec installation d’un portail sécurisé. *Ce dernier n’a pas été modifié par l’hydrogéologue agréé, coordinateur des hydrogéologues agréés de la Meuse.

Le périmètre de protection rapprochée (P.P.R)

Ce périmètre a pour but de protéger le captage vis-à-vis de la migration souterraine de substances polluantes. Un certain nombre d’activités sont réglementées ou interdites en raison de la forte vulnérabilité de l’aquifère.

Dans le projet initial, le choix du périmètre de protection rapprochée a constitué très rapidement un écueil au regard de son acceptabilité par la population (Cf. annexe de la notice explicative de l’ARS).

En effet, le PPR initialement prévu incluait l’ensemble de la zone bâtie du village de Villotte- sur-Aire. Pour faire suite à la saisine par l’ARS de l’hydrogéologue agréé, coordinateur des hydrogéologues agréés de la Meuse, ce dernier s’est appuyé sur la délimitation de PPR proposé en 1997 par le BRGM* pour définir celui présenté dans la présente enquête. Enfin, l’ARS a tiré les enseignements du travail de concertation mené avec les différents acteurs entre 2015 et 2017. *Bureau de recherches géologiques et minières.

Le P.P.R* actuellement retenu, d’une surface plus réduite environ égale à 70 hectares, est constitué de 32 parcelles, (P.P.I du captage inclus) toutes situées sur le territoire de la commune de Villotte-sur-Aire.

*Concernant le plan parcellaire relatif à ce dernier, il serait souhaitable, pour une meilleure appréciation de l’occupation des sols, que ce dernier situe par un figuratif, le bâtiment agricole existant depuis 2015 sur la parcelle ZI n°89 « Chatillon ». Cette emprise est citée plusieurs fois dans le présent rapport (Cf. Chapitre III – Analyse des observations) puis dans la notice explicative de l’ARS.

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Le périmètre de protection éloignée (P.P.E)

D’une surface d’environ 3 450 ha, ce périmètre* constitue une zone de vigilance accrue sur les activités existantes et futures afin de renforcer la protection des eaux captées contre les pollutions. *Ce dernier n’a pas été modifié par l’hydrogéologue agréé, coordinateur des hydrogéologues agréés de la Meuse.

Dispositions spécifiques à mettre en œuvre, travaux à réaliser

La mise en conformité des installations et les mesures de protection nécessaires, impliquent un certain nombre de travaux et d’équipements, dont le détail figure à la notice explicative de l’ARS.

Cette dernière précise par ailleurs, les obligations du SAEP de Villotte-sur-Aire – Gimécourt – Ville-devant-Belrain en matière d’information de la population sur la qualité de l’eau distribuée. Ainsi :

- affichage de l’ensemble des résultats d’analyses effectuées dans le cadre du contrôle sanitaire ; - délivrance à chaque abonné et chaque année d’un bilan général de la qualité de l’eau distribuée à l’occasion d’une facturation.

L’estimation du coût de la protection du captage

Cette estimation est présentée dans la notice explicative de l’ARS. Elle comprend trois volets : - le coût de la phase technique ; - le coût de la phase administrative dont les frais de géomètre et d’enquête publique ; - les travaux.

Le coût total de la protection est estimé à 280 000 € (H.T). Si ce dernier peut paraître assez élevé, il convient de le replacer dans le contexte de vulnérabilité de la ressource et de ses incidences.

Ainsi et plus particulièrement, la pratique de rejets des eaux usées de Villotte-sur-Aire directement et quasiment sans aucun traitement dans la rivière l’Aire contribue indéniablement à la vulnérabilité des eaux souterraines. De la même manière, l’activité agricole est conséquente sur ce même secteur (6 exploitations en activité sur le territoire communal) et présente de fait, des potentialités de pollution accidentelle dues au stockage de produits phytosanitaires ou lors de leur mise en œuvre.

Dès lors, le cumul des dépenses dédiées à la collecte puis au déport des eaux usées communales (gestion des rejets de l’assainissement non collectif), au suivi renforcé des pesticides, puis au plan d’épandage, s’élève à lui seul à 190 050 € H.T.

Les périmètres et servitudes de protection, puis les aménagements et travaux à réaliser présentés dans la notice explicative de l’Agence Régionale de Santé, paraissent objectivement adaptés aux enjeux (vulnérabilité de l’aquifère, problématique de l’assainissement, prédominance de l’activité agricole et ses incidences sur la qualité des eaux, notamment). L’analyse du coût estimé de la protection parait dès lors en adéquation avec les risques et sources de pollution identifiées, puis les travaux à réaliser.

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1.4.5. L’avis des services consultés Aucun avis défavorable au projet n’a été émis.

Sur les huit services consultés, quatre sont entièrement favorables*. *Agence de l’Eau Seine Normandie – Département de la Meuse – Direction départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des populations – Communauté de communes de l’Aire à l’Argonne.

Les quatre autres services ont exprimé un avis favorable, mais néanmoins assorti de réserves.

Ainsi :

 La Direction Départementale des Territoires :

Il est demandé :

- l’insertion au projet d’une cartographie du périmètre de protection éloignée ; - la mise en conformité des installations et de leur rejet en aval du forage sous 5 ans ; - la mise en conformité de la collecte des eaux pluviales et de leur rejet dans les mêmes conditions que ci-dessus.

Réponse de l’ARS : La cartographie est présente dans le projet. Le caractère prioritaire des mises en conformité demandées est confirmé.

 La Chambre d’agriculture :

Il est demandé :

- l’ajout d’une exception d’extension pour les bâtiments agricoles existants dans le cadre de la mise aux normes des bâtiments d’élevage ; - une modification de la prescription relative à l’épandage des effluents organiques ; - l’intégration du coût de la mise à jour du plan d’épandage ; - la prise en compte du surcoût de main d’œuvre et transport hors du périmètre de protection rapprochée (PPR), pour l’épandage des eaux blanches et vertes ; - l’ajout d’une exception « camping à la ferme » dans la prescription relative à l’interdiction du camping et caravaning ; - l’ajout d’une exception de « maraîchage » suivant le cahier des charges en agriculture biologique.

Réponses de L’ARS : Seules les trois premières demandes sont prises en compte.

Concernant le surcoût des frais de main d’œuvre et de transport hors PPR des effluents, la nécessité d’une indemnisation n’est pas retenue. Le cas échéant, le juge de l’expropriation pourra être saisi.

L’exception « camping à la ferme » n’est pas retenue au regard de la faible surface du PPR et de l’absence de bâti dans ce dernier.

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De la même manière, la faible surface du PPR ne permet pas une prise en compte du maraîchage en agriculture biologique car les risques liés à ces activités concernent la gestion des apports organiques et non les pesticides.

 Commune de Villotte-sur-Aire :

Il est demandé :

- l’exclusion du périmètre de protection rapprochée de la parcelle ZI n°89 sur laquelle un bâtiment agricole est implanté ; - la prise en compte dans l’estimation sommaire des coûts de la protection de l’étude de faisabilité relative à l’assainissement non collectif ; - la prise en compte des remarques de la chambre d’agriculture.

Réponses de l’ARS :

Les deux premières remarques sont prises en compte. Une grande partie des réserves émises par la chambre d’agriculture est prise en compte (Cf. avis de cette dernière, supra).

 Le Syndicat Mixte d’Aménagement de l’Aire et des affluents (SM3A) :

Il est demandé d’apporter des précisions relative à la prescription de l’hydrogéologue agréé concernant le brûlage des rémanents.

Réponses de l’ARS :

La prescription évoquée n’a pas été reprise par le service instructeur car elle concerne des activités forestières qui sont sans objet dans ce projet.

AVIS du commissaire enquêteur sur la consultation des services

L’Agence Régionale de Santé a pris en considération nombre de préoccupations et demandes exprimées par les services. Les prescriptions maintenues paraissent objectivement adaptées au regard des justifications apportées par l’ARS et des enjeux pesant sur le projet.

Il est à préciser que « l’ajout d’une exception d’extension pour les bâtiments agricoles existants.. » cité à l’avis de la chambre d’agriculture, vise notamment le bâtiment d’élevage situé sur la parcelle ZI 89 « Chatillon » appartenant à l’EARL du même nom. Cet avis rejoint ainsi l’avis émis par la commune de Villotte-sur-Aire. Cette parcelle a été écartée du périmètre de protection rapprochée, proposé par l’hydrogéologue agréé, coordinateur des hydrogéologues agréés de la Meuse en date du 14 février 2017.

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II - Organisation et déroulement de l'enquête publique

2.1. Désignation du commissaire enquêteur

Par ordonnance n°E18000132/54 en date du 8 novembre 2018, Madame la Présidente du Tribunal administratif de Nancy désigne Monsieur Bernard WOHLEBER, en qualité de commissaire enquêteur pour la présente enquête publique.

2.2. Modalités d'exécution de l'enquête publique

Par arrêté n°2018-2622 en date du 15 novembre 2018, Madame la Préfète de la Meuse prescrit l’ouverture d’enquêtes publique et parcellaire préalables à la déclaration d’utilité publique de la dérivation et de la protection du forage de Villotte-sur-Aire. A ce titre, elle a notamment : - désigné le siège des enquêtes en mairie de Villotte-sur-Aire ; - fixé le calendrier des enquêtes du lundi 14 janvier 2019 au mercredi 30 janvier 2019, soit sur une période de 17 jours consécutifs ; - rappelé la désignation du commissaire enquêteur ; - précisé les conditions de publicité légale et d’information des propriétaires ; - souligné les conditions de consultation des dossiers d’enquête en mairie de Villotte- sur-Aire. Les permanences assurées par le commissaire enquêteur en mairie de Villotte-sur-Aire ont été fixées d'un commun accord, aux jours et heures suivants : - lundi 14 janvier 2019 de 9 h 00 à 12 h 00 - samedi 19 janvier 2019 de 9 h 00 à 12 h 00 - mercredi 30 janvier 2019 de 15 h 00 à 18 h 00 Le dossier d’enquête était consultable aux jours et heures d’ouverture de la mairie susvisée, soit : - le mardi de 14 h 00 à 17 h 00 - le vendredi de 9 h 00 à 12 h 00 et de 14 h à 17 00

Le registre d’enquête d’utilité publique mis en place en mairie de Villotte-sur-Aire a permis au public de déposer ses observations et propositions sur ce dernier. Ces dernières pouvaient également être adressées par courrier au commissaire enquêteur, dans cette même mairie.

2.2.1. Contacts préalables et en cours d’enquête 12 novembre 2018 :

Entretien téléphonique avec le bureau de l’environnement de la préfecture de la Meuse, pour un échange d’éléments d’information sur l’enquête publique projetée et esquisser les modalités d’organisation.

17 novembre 2018 :

Réception du dossier d’enquête.

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28 novembre 2018 :

Prise de contact téléphonique avec M. Etienne PETIT, président du Syndicat d’Adduction en Eau Potable (SAEP) de Villotte-sur-Aire – Gimécourt – Ville-devant-Belrain, pour convenir d’une réunion de travail en coordination avec Mme le Maire de la commune de Villotte-sur-Aire. Celle-ci a été fixée au vendredi 7 décembre 2018, à 14 heures 30.

13 décembre 2018 : Prise de contact par mail avec M. Romain CLAUDE, du Cabinet Francis GAUCHOTTE, Géomètre-Expert à Bar-le-Duc, pour convenir des échanges d’information sur les notifications individuelles adressées aux propriétaires.

7 décembre 2018 :

Réunion en mairie de Villotte-sur-Aire, avec M. Etienne PETIT, Président du SAEP (pétitionnaire) et Mme Nathalie MEUNIER, Maire de la Commune.

Après avoir préalablement effectué en compagnie de M. Etienne PETIT, une visite de la commune, du périmètre de protection immédiate et des installations de captage, celle-ci s’est poursuivie par une réunion de travail avec Mme le Maire. Les entretiens visaient notamment à échanger sur l’organisation des enquêtes, l’information du public et des propriétaires et enfin, sur les modalités de clôture des enquêtes.

29 et 31 janvier 2019 : Echanges avec Mme Emilie BERTRAND de la délégation territoriale de la Meuse de l’ARS Grand-Est, sur les prescriptions de protection du forage.

2.2.2. Visite des lieux La visite effectuée le 7 décembre 2018, visait à visualiser les caractéristiques des ouvrages de captage et de distribution dans leur environnement immédiat et rapproché, mais aussi, les conditions de collecte des eaux usées et pluviales de l’agglomération de Villotte-sur-Aire. Une attention particulière a été portée sur les points de rejet de ces dernières dans la rivière l’Aire.

La visite de la commune et de son environnement physique a permis de constater la problématique de l’assainissement telle que décrite dans l’étude préalable et avis des hydrogéologues agréés et enfin, dans la notice explicative de l’ARS. Il apparait très clairement que le déport des points de rejet* des eaux usées de la commune vers l’aval du forage est incontournable. *Cf. Pages 38 et 39 du dossier préalable à l’avis de l’hydrogéologue agréé.

Enfin, préalablement à cette visite, le commissaire enquêteur a parcouru pour partie, les contours du périmètre de protection rapprochée (PPR) afin de juger d’une part, de l’occupation des sols et des infrastructures agricoles existantes, puis d’autre part, de sa situation au regard du plan parcellaire. Il est à souligner que la topographie locale s’est révélée particulièrement propice pour situer dans leur environnement, les emprises intégrées dans ce périmètre.

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2.3. Information effective du public

2.3.1. Publicité légale dans la presse et par voie d’affichage L'avis d’ouverture d'enquêtes conjointes d’utilité publique et parcellaire a fait l'objet d'une première publication dans deux journaux locaux huit jours au moins avant le début de l'enquête : « L’Est Républicain» le lundi 17 décembre 2018 et dans «La Vie Agricole de la Meuse » le vendredi 21 décembre 2018. Une seconde publication a été réalisée dans les huit jours après la date d’ouverture de l’enquête publique : « L’Est Républicain » le mercredi 16 janvier 2019 et dans « La Vie Agricole de la Meuse » le vendredi 18 janvier 2019.

L’avis d’ouverture des enquêtes a été affiché à la porte des mairies de Villotte-sur-Aire, le 17 décembre 2018 et Ville-devant-Belrain*, le 20 décembre, soit huit jours au moins avant le début de l’enquête. La mairie héberge également le Syndicat d’Adduction en Eau Potable de Villotte- sur-Aire, Gimécourt et Ville-devant-Belrain.

*M. le Président du SAEP a souhaité étendre cet affichage aux deux autres communes du syndicat. La commune de Gimécourt a omis de procéder à cette tâche.

La réalisation de cet affichage a été confirmée au commissaire enquêteur par M. le Président du SAEP à l’occasion d’un entretien téléphonique le 28 décembre 2018. L’affichage de cet avis en mairie de Villotte-sur-Aire, a également été constaté par le commissaire enquêteur à l’occasion des permanences assurées dans cette dernière. Enfin, l’avis d’ouverture des enquêtes a été publié sur le site internet de la Préfecture de la Meuse (Politiques publiques-environnement-participation du public-consultations en cours ou à venir).

2.3.2. Autres actions d’information du public Monsieur le Président du SAEP a fait diffuser en amont des enquêtes, une copie de l’avis d’ouverture des enquêtes à l’ensemble des abonnés au SAEP de Villotte-sur-Aire, Gimécourt et Ville-devant-Belrain*.

* La commune de Gimécourt a omis de diffuser ce document.

Le quotidien « l’Est Républicain » a présenté dans les pages locales de son édition du dimanche 23 décembre 2018, un article dédié à la commune de Villotte-sur-Aire et reprenant les principales dispositions de l’avis d’ouverture des enquêtes. En conclusion et eu égard à l'importance de la population et à la taille du territoire grevé par les mesures de protection, le commissaire enquêteur considère que le Syndicat d’Adduction en Eau Potable de Villotte-sur-Aire, Gimécourt et Ville-devant-Belrain, la commune de Villotte- sur-Aire et l’autorité organisatrice ont satisfait à leurs obligations en matière d'information du public (articles R.112-14 et R.112-15 du code de l'expropriation pour cause d’utilité publique).

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2.4. Climat et Clôture de l'enquête.

L'enquête s'est déroulée dans de très bonnes conditions. Il est à souligner la qualité de l’accueil reçu auprès de M. le Président du SAEP, de Mme le Maire de Villotte-sur-Aire et enfin, auprès du Cabinet Francis GAUCHOTTE – Géomètre-expert.

Le délai d'enquête a expiré le 30 janvier 2019 à 18 h. Le registre d'enquête d’utilité publique a été clôturé par le commissaire enquêteur à l’issue de cette dernière permanence.

Le registre d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique, accompagné du rapport d’enquête assorti de ses conclusions motivées et avis sont adressés à Monsieur le Préfet de la Meuse, le 18 février 2019. Un exemplaire de ce même rapport assorti de ses conclusions motivées et avis, est adressé simultanément à Madame la Présidente du Tribunal administratif de Nancy.

2.5. Relation comptable des observations déposées par le public. 7 personnes sont venues à la rencontre du commissaire enquêteur à l’occasion de ses permanences (pour renseignements sur les objectifs du projet et le contenu des documents présentés) : - M. Joël THIRION de Broussey-Raulecourt (55). - M. Pascal SCHERMANN (2 fois), M. et Mme Michel et Michèle ASSA*, M. Claude PETIT, M. Laurent ALLEZOT de Villotte-sur-Aire (55). * Le sujet portant sur de futurs travaux relatifs à l’assainissement, ces personnes ont été renseignées directement par M. le Président du SAEP, présent dans son bureau. Ces démarches ont donné lieu à l’enregistrement de trois documents sur le registre d’enquête sur l’utilité publique du projet : - Lettre (voie postale) en date du 17 janvier 2019, de Mme Colette GEVAUDAN de Bordeaux (33). - Lettre (dont 1 plan annexé) en date du 29 janvier 2019, de M. Michaël SCHERMANN de Villotte-sur-Aire et remise par son père, M. Pascal SCHERMANN. - 1 extrait du registre des délibérations du comité du Syndicat d’Adduction en Eau Potable (SAEP) de Villotte-sur-Aire, Gimécourt et Ville-devant-Belrain (dont une pièce annexée) en date du 26 janvier 2019 et remis par son Président, M. Etienne PETIT.

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III - Analyse des observations

1° Observation de Mme Colette GEVAUDAN (lettre du 17.01.2019) :

Mme C. GEVAUDAN demande qu’aucuns travaux ne soient entrepris sur la parcelle ZI 25 (cour attenante à son immeuble) située en périmètre de protection rapprochée, afin de respecter l’intégrité de l’installation souterraine de sa fosse septique.

2° Observation de M. Michaël SCHERMANN (lettre du 29.01.2019) :

M. Michaël SCHERMANN, gérant de l’EARL du Chatillon, demande une modification d’une partie du périmètre de protection rapprochée (PPR) en périmètre de protection éloignée (PPE), pour la parcelle ZI 90 « Chatillon » qu’il exploite. Il ne veut pas mettre en péril son exploitation et pouvoir prévoir de futures construction (bâtiments de stockage de fourrage, d’aliments et une extension du bâtiment situé sur la parcelle ZI 89 « Chatillon »).

3° Observation de Monsieur le Président du SAEP (extrait du registre des délibérations) du 26 janvier 2019 :

M. le Président du SAEP a informé le comité syndical d’une demande émanant de M. Michaël SCHERMANN et visant à une modification du périmètre de protection rapprochée. Ce dernier envisage de construire un bâtiment agricole sur la parcelle ZI 90 à Villotte-sur-Aire, en bordure du périmètre actuel proposé.

Après délibération, le comité décide de soutenir le projet de M. SCHERMANN et de demander la modification du périmètre de protection rapprochée au vu du tracé que proposera l’exploitant.

C.E : M. le Président du SAEP joint un avis émis par le syndicat en date 26 septembre 2017 et adressé à l’Agence Régionale de Santé Grand-Est (DT Meuse). Cet avis (non mentionné à la notice explicative de l’ARS) s’inscrit dans la consultation des services de la présente procédure de DUP. Dans son avant-dernier paragraphe, il est notamment précisé :

[…] Par ailleurs, suite à l’intervention de M. SCHERMANN Michaël de l’EARL du Chatillon, il serait nécessaire de supprimer la parcelle ZI 89 « A Chatillon » du PPR et de réduire la limite comme indiqué sur le plan joint. Sous réserve de prise en compte de ces remarques, le SAEP de Villotte sur Aire donnera un avis favorable au projet de DUP.

PROCES-VERBAL DE SYNTHESE DES OBSERVATIONS PRESENTEES PAR LE PUBLIC

Remarque liminaire :

Eu égard aux observations présentées par le public et plus particulièrement, celle relative à la demande de modification du périmètre de protection rapprochée présentée par M. Michaël SCHERMANN, gérant de l’EARL du Chatillon, le commissaire enquêteur a souhaité connaître par procès-verbal de synthèse des observations exprimées, l’avis de M. le Président du SAEP de Villotte-sur-Aire, Gimécourt et Ville-devant-Belrain, sur ces dernières.

Enfin, deux questions ont été posées à ce dernier, par le commissaire enquêteur.

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Le mémoire en réponse sollicité est parvenu au commissaire enquêteur par voie postale, le 12 février 2019.

QUESTIONS POSEES PAR LE COMMISSAIRE ENQUÊTEUR

1° Au vu des modifications déjà apportées au périmètre de protection rapprochée tel que défini à l’avis du 14 février 2017 de l’hydrogéologue agréé, coordinateur des hydrogéologues agréés de la Meuse, est-ce que la demande de modification du PPR présentée en enquête publique, le 30 janvier 2019, par M. Michaël SCHERMANN paraît encore compatible avec le contexte de vulnérabilité du forage ?

2° Quel est l’état d’avancement de la procédure visant à collecter les rejets d’assainissement et d’eaux pluviales de la commune ? Des inquiétudes se sont exprimées en enquête publique.

REPONSES DU PETIONNAIRE & AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR

Réponse de M. le Président du SAEP :

 Sur l’observation de Mme Colette GEVAUDAN

Une étude de faisabilité concernant l’enfouissement de canalisations de récupération des eaux usées et pluviales au bas du chemin de Morpeux vers le lit détourné du ruisseau du Moulin a été réalisée par le Cabinet SEPAAM, le 16 février 2018. La création de la canalisation de 30 cm de diamètre est conditionnée par la réalisation d’un relevé topographique par un géomètre afin de déterminer le niveau de pente le plus favorable […]. Celui-ci* aura lieu suite aux résultats de l’appel d’offres lancé pour l’opération. * Relevé du géomètre.

Avis du commissaire enquêteur :

L’ensemble des travaux prévus pour la collecte et le déport des eaux usées sera intégré dans un projet distinct qui sera soumis à une nouvelle enquête. Ce projet comprend notamment une étude sur le détournement du ruisseau du Moulin (Loi sur l’Eau). A souligner que le Président du SAEP a également renseigné M. C. GEVAUDAN, à l’occasion d’un échange épistolaire.

Cette observation rejoint les inquiétudes exprimées par M. et Mme Michel ASSA auprès de M. le Président du SAEP, lors de la première permanence du commissaire enquêteur. Ces démarches démontrent la nécessité de maintenir une bonne information de la population en amont des projets.

 Sur l’observation de M. Michaël SCHERMANN

Réponse de M. le Président du SAEP :

Le comité syndical a souhaité apporter son soutien à la requête de M. Michaël SCHERMANN. […] il souhaite développer son exploitation à l’extérieur du village, seule possibilité pour étendre son activité, ce qui impose la création d’une enclave dans le PPR. Il envisage la création de hangars, indispensables au bon fonctionnement de son entreprise.

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[…] tout nouveau bâtiment agricole est soumis à des normes très strictes, le danger d’écoulement des eaux usées est nul. Le bâtiment d’élevage actuel est déjà relié par canalisation souterraine à la fosse de réception des eaux usées et fumière située hors PPR.

Son projet me semble donc tout à fait compatible avec la DUP, car aucun risque de contamination de la nappe phréatique n’est possible. Menacer une jeune exploitation en cours de modernisation et reconnue sans risque pour le captage, me semble incompréhensible.

Avis du commissaire enquêteur

M. Michaël SCHERMANN, agriculteur, gérant de l’EARL du Chatillon sollicite une exclusion du périmètre de protection rapprochée pour une partie de la parcelle familiale* ZI 90 « Chatillon » qu’il exploite.

*M. Pascal SCHERMANN, père de l’intéressé, est propriétaire en indivision, de cette dernière.

Il souhaite garantir la pérennité de son exploitation en prévoyant une possibilité d’extension de ses activités autour de la parcelle ZI 89 « Chatillon » (1). Cette dernière a bénéficié d’une exclusion du périmètre de protection rapprochée par l’ARS, eu égard aux avis émis par la Chambre d’Agriculture, la commune de Villotte-sur-Aire (2), puis d’un avis du 26 septembre 2017, du Syndicat d’Adduction en Eau Potable, non mentionné à la notice explicative.

(1) Cf. ANNEXE – Vue d’ensemble de l’exploitation. (2) Cf. Avis des services consultés, pages 10 et 11 du présent rapport.

Il y a lieu de préciser que les prescriptions figurant à l’avis de l’hydrogéologue agréé, coordinateur des hydrogéologues de la Meuse, en date du 14 février 2017, prévoient effectivement, en page 12, des possibilités d’extension pour les réglementations 5.5 et 5.6* autour de bâtiments existants. Ce qui est le cas d’une grande part des infrastructures de l’exploitation dirigée par M. Michaël SCHERMANN (voir la vue d’ensemble en ANNEXE).

*5.5 : Activités artisanales, industrielles, ou agricoles hors élevage. 5.6 : Bâtiments d’élevage.

En revanche, l’ARS, dans sa notice explicative du 20 septembre 2018, n’évoque pas ces dispositions.

Dans son mémoire en réponse en date du 12 février 2019, M. le Président du SAEP justifie le soutien du conseil syndical à la demande émise par M. Michaël SCHERMANN. Le commissaire enquêteur concède que les normes de construction qui s’appliquent aux nouvelles installations réduisent les risques de pollution accidentelle. Pour autant et plus généralement, les incidences d’une augmentation de l’activité sur cette zone sensible ne sont pas à écarter. Il est à souligner que le dernier bâtiment construit (parcelle ZI 89), se situe désormais à 160 m de la rivière l’Aire.

Après avoir étudié les pièces du dossier d’enquête, puis visualisé sur le terrain, la zone de ce nouveau projet d’extension de l’EARL du Chatillon, le commissaire enquêteur constate que cette exploitation ne dispose effectivement d’aucune possibilité à se développer davantage. Sa configuration linéaire* de très faible largeur, 20 m environ et 45 m, au niveau du bâtiment d’élevage sur la parcelle ZI 89, obère toute perspective d’évolution.

En effet, cette exploitation est encadrée pour une part importante par le périmètre de protection rapprochée, puis sur son autre coté, par des terres cultivées appartenant à d’autres propriétaires.

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La description du périmètre d’exclusion souhaité, joint à la demande de l’exploitant, semble raisonnée dans le sens de sa longueur. Une augmentation en largeur, réduirait encore davantage la distance entre les infrastructures existantes et la rivière l’Aire (160 mètres, actuellement). Mais, le commissaire enquêteur n’a aucune expertise en la matière et cela ne reste qu’une constatation.

*Cf. ANNEXE – Vue d’ensemble de l’exploitation.

 Sur la démarche du comité du Syndicat d’Alimentation en Eau Potable de Villotte- sur-Aire, Gimécourt et Ville-devant-Belrain.

Avis du commissaire enquêteur

La démarche faite, rejoint celle de même objet figurant à l’avis adressé le 29 septembre 2017, à l’ARS (délégation territoriale de la Meuse). Elle démontre que la situation de l’EARL du Chatillon interpelle le président et les membres du comité syndical du SAEP et que le soutien accordé une première fois à l’exploitant, reste acquis à ce dernier.

Fait à Charny-sur-Meuse, le 18 février 2019. Bernard WOHLEBER, commissaire enquêteur.

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2ème PARTIE CONCLUSIONS MOTIVEES et AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR

I - Le projet

Objet

A la demande de M. le Président du Syndicat d’Adduction en Eau Potable (SAEP) de Villotte- sur-Aire – Gimécourt – Ville-devant-Belrain, le projet vise à obtenir la déclaration d’utilité publique pour la dérivation et la protection des eaux captées au forage de Villotte-sur-Aire pour l’alimentation en eau des trois communes bénéficiaires.

Rappel du contexte

Cette ressource est la seule disponible pour une population globale desservie de 265 habitants (INSEE 2009). Il n’existe aucune alimentation en eau de substitution. La ressource qui est abondante, est adaptée aux besoins des populations des trois communes et des exploitations agricoles desservies, y compris en période d’étiage sévère.

La nature géologique (calcaires fissurés) et sans couche protectrice de son importante aire d’alimentation et l’occupation des sols, rendent cette dernière propice aux infiltrations de polluants de toute nature. A cet égard, il y a lieu de préciser, que la nappe souterraine est réalimentée par les précipitations, mais aussi par infiltration de la rivière l’Aire.

Dans l’environnement proche du forage, parmi les principaux risques de pollution identifiés, il est cité la pratique de rejets des eaux usées de l’agglomération et quasiment sans traitement préalable, directement et en amont du forage, dans la rivière l’Aire. Enfin, sont également relevés les risques dus à l’activité agricole (6 exploitations existantes à Villotte-sur-Aire) puis la proximité immédiate de la RD 901.

A cet égard, les analyses de l’eau distribuée révèlent des teneurs en nitrates qui se maintiennent entre 25 et 35 mg/l pour une limite de qualité de 50 mg/l. Mais il est également relevé la présence régulière de nombreuses substances phytosanitaires dont des dépassements des limites de qualité notamment entre 1993 et 2005, puis plus récemment en 2016. Cette situation a imposé un suivi renforcé des teneurs en pesticides. En revanche, l’eau distribuée présente en revanche, une bonne qualité bactériologique grâce à un traitement par chloration efficace.

Débit de dérivation et régime d’exploitation demandé

Il ressort de l’étude des pièces du dossier soumis à la présente enquête puis des conclusions de l’ARS, que l’adéquation besoins de la collectivité et capacité de la ressource, est clairement établie.

En conséquence, le débit de dérivation demandé (70 000 m3/an) parait adapté. Ce dernier le soumet dès lors, au régime de déclaration de la loi sur l’Eau. A souligner, l’existence d’une notice d’incidence de septembre 2009 (Cabinet THERA). Enfin, un récépissé de déclaration daté du 20 août 2014 permet la régularisation du forage vis-à- vis de la loi sur l’Eau.

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Les périmètres de protection

Au vu de l’avis de l’hydrogéologue agréé, coordinateur des hydrogéologues agréés de la Meuse, puis des ajustements effectués depuis par l’ARS, les mesures de protection désormais proposées (périmètres de protection immédiate, rapprochée et éloignée, puis leurs servitudes) apparaissent en corrélation avec l’environnement physique du forage et les risques identifiés.

Le commissaire enquêteur a mis à profit les caractéristiques topographiques locales, particulièrement propices à l’observation de l’occupation des sols et plus particulièrement au sein du périmètre de protection rapprochée, pour situer les emprises visées aux plans et états parcellaires.

Parmi les mesures spécifiques et travaux à mettre en œuvre décrits à la notice explicative de l’ARS, la collecte et le détournement des points de rejet des eaux usées de Villotte-sur-Aire dans la rivière l’Aire et en aval du forage, constituent très clairement un préalable incontournable et prioritaire.

Après analyse des éléments du dossier puis du coût élevé de la protection, ce dernier se justifie au regard des travaux rendus nécessaires au regard des risques identifiés (rejets des eaux usées de la commune et quasiment sans aucun traitement, dans la rivière l’Aire, risques dus à l’activité agricole, nécessité d’un suivi renforcé des analyses de pesticides…).

Cependant, comme le démontre la note d’incidence financière de M. le Président du SAEP jointe au mémoire en réponse aux observations du public, le reste à charge du coût des travaux à réaliser constitue une inquiétude majeure quant à l’impact financier pesant sur la collectivité et sur sa capacité à réaliser les travaux nécessaires.

Enfin, il y a lieu de souligner la très forte implication du service instructeur (Délégation territoriale de la Meuse de l’A.R.S) dans la gestion des nombreuses demandes et problématiques soulevées en amont des enquêtes. Dans la présente enquête et après analyse des avis des services consultés, l’ARS a pris en compte une grande partie des remarques formulées et a procédé à des ajustements appropriés.

A cet égard, Il subsiste la problématique particulière soulevée en cours d’enquête par M. Michaël SCHERMANN, gérant de l’EARL du Chatillon, eu égard aux incidences de la proximité immédiate du périmètre de protection rapprochée avec les infrastructures de son exploitation*.

L’intéressé considère que cette proximité est de nature à mettre en péril cette dernière. Il présente une demande de modification du tracé du périmètre de protection rapprochée en vue d’une exclusion partielle de la parcelle familiale ZI n° 90 « Chatillon », qu’il exploite.

Son père, M. Pascal SCHERMANN est propriétaire en indivision de celle-ci.

*Pages 16 à 18, chapitre III – Analyse des observations et ANNEXE - Vue d’ensemble de l’exploitation.

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II - Le déroulement de l’enquête publique

L’avis motivé qui va se dégager s’appuie sur trois points principaux : La légalité de l’enquête, le dossier présenté à l’enquête, la participation du public. Ces points participent à étayer et à éclairer l’avis personnel que le commissaire enquêteur va rendre.

2.1. La légalité de la procédure d’enquête Par délibérations du conseil syndical du Syndicat d’Adduction en Eau Potable de Villote-sur- Aire – Gimécourt – Ville-devant-Belrain (pétitionnaire) des 26 avril 2009 et 17 décembre 2013, il est sollicité la déclaration d’utilité publique des eaux captées du forage de Villotte-sur-Aire destinées à la consommation humaine et à la mise en place de périmètres de protection. Par ordonnance n°E18000132/54 en date du 8 novembre 2018 de Madame la Présidente du Tribunal administratif de Nancy, Monsieur Bernard WOHLEBER est désigné en qualité de commissaire enquêteur. Par arrêté préfectoral n° 2018-2622 en date du 15 novembre 2018, Madame la Préfète de la Meuse a prescrit l’ouverture d’enquêtes publique et parcellaire préalables à la déclaration d’utilité publique de la dérivation et de la protection des eaux captées au forage de Villotte-sur- Aire située sur le territoire de la commune de Villotte-sur-Aire. Conformément à la réglementation et aux articles 3 et 4 de l’arrêté préfectoral susvisé, Le dossier d’enquête et son registre ont été mis à disposition du public aux jours et heures habituels d’ouverture de la mairie de Villotte-sur-Aire (sièges des enquêtes). Le public pouvait déposer en toute liberté ses observations et propositions sur ce dernier. Celles-ci pouvaient être également adressées par courrier au commissaire enquêteur, dans cette même mairie. La publicité de l’ouverture des enquêtes publique et parcellaire (information collective) Conformément à l’article 5 de l’arrêté préfectoral ci-dessus, le public a été informé de la tenue des enquêtes par voie de presse et affichage de l’avis d’ouverture des enquêtes publique et parcellaire à la porte de la mairie des Villotte-sur-Aire. L’avis d’ouverture des enquêtes a également été publié sur le site internet de la Préfecture de la Meuse. Cette information a été en outre relayée par des mesures de publicité extralégales prises à l’initiative du pétitionnaire. Eu égard à l'importance de la population et à la taille du territoire grevé par les mesures de protection, le commissaire enquêteur considère que le Syndicat d’adduction en eau potable de Villotte-sur-Aire, Gimécourt et Ville-devant-Belrain, la commune de Villotte-sur-Aire, puis l’autorité organisatrice ont satisfait à leurs obligations en matière d'information du public (décret 2014-1635 du 26 décembre 2014, articles R.112-14 et R.112-15 du code de l’expropriation pour cause d’utilité publique).

Enfin, les propriétaires identifiés à l’état parcellaire, ont fait l’objet d’une notification individuelle de l’arrêté préfectoral prescrivant la tenue des enquêtes d’utilité publique et parcellaire et le dépôt des dossiers d’enquête en mairie de Villotte-sur-Aire (siège des enquêtes).

2.2. Le dossier d’enquête Le dossier tel que décrit au chapitre 1.3 du présent rapport, est complet et conforme à la réglementation. A cet égard, la notice explicative de l’Agence Régionale de Santé, délégation territoriale de la Meuse, permet d’appréhender de façon très satisfaisante et complète, la nature, les caractéristiques et enjeux du projet de déclaration d’utilité publique.

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2.3. La participation du Public La participation du public s’est élevée à 7 personnes. Parmi celles-ci, 3 personnes dont M. le Président du SAEP, ont adressé ou remis des documents au commissaire enquêteur. Ces derniers ont été enregistrés sur le registre d’enquête sur l’utilité publique du projet.

Cette faible participation peut s’expliquer par l’important travail de concertation diligentée par la Délégation territoriale de la Meuse de l’Agence Régionale de Santé – Grand-Est, en amont de la procédure d’enquête publique.

Les démarches effectuées portent sur :

- une opposition à des travaux susceptibles de porter atteinte à une installation d’assainissement autonome ; - une demande de modification du périmètre de protection rapprochée émise par le gérant de l’EARL du Chatillon à Villotte-sur-Aire, eu égard à la proximité immédiate de ses infrastructures agricoles à ce périmètre de protection. L’exploitant considère que cette situation est de nature à porter atteinte à la pérennité de son entreprise ; - une délibération du Conseil du Syndicat d’Adduction en Eau Potable (SAEP) de Villotte-sur-Aire, Gimécourt et Ville-devant-Belrain. Cette dernière acte son soutien à la demande exprimée par le gérant de l’EARL du Chatillon.

Le commissaire enquêteur a jugé utile de recueillir par procès-verbal de synthèse des observations présentées par le public, en date du 4 février 2019, l’avis de M. le Président du SAEP sur ces dernières. Ce dernier a réitéré à cette occasion, son soutien à la demande présentée par le gérant de l’EARL du Chatillon.

Les observations exprimées en enquête publique ont fait l’objet d’une réponse du pétitionnaire, puis d’un avis du commissaire enquêteur.

Aucune opposition au projet de déclaration d’utilité proprement dit, n’a été émise au cours de la présente enquête.

III - Les conclusions motivées et avis du commissaire enquêteur

En conclusion de ce qui précède, le commissaire enquêteur considère : - que la sensibilité du forage de Villotte-sur-Aire aux pollutions diffuses ou accidentelles est établie ;

- que si les analyses effectuées sur les teneurs en nitrates restent constantes, celles des nombreux pesticides détectés imposent désormais un suivi renforcé de la qualité de l’eau ;

- que le dossier soumis à enquête, comporte à travers les études et avis des hydrogéologues agréés des éléments très complets et actualisés permettant d’étayer et justifier les périmètres et mesures de protection envisagés ;

- que l’Agence Régionale de Santé a pris en considération nombre d’avis émis par les services consultés et à procédé à des ajustements des prescriptions initialement envisagées ;

- que ces mesures apparaissent adaptées au regard des enjeux, notamment de santé publique et que celles-ci l’emportent sur les contraintes générées ;

- que le bilan « besoins de la collectivité et capacité de la ressource », établit que le débit de dérivation et le régime d’exploitation demandés sont appropriés ; 23

- que le dossier présenté à l’enquête était complet et conforme à la réglementation ;

- que l'enquête publique a été diligentée dans le strict respect de la législation et la réglementation s’y appliquant ;

- que les observations présentées par le public ont fait l’objet d’une analyse, puis d’un avis du commissaire enquêteur après consultation du pétitionnaire ;

- que concernant ces dernières, celle émanant de l’agriculteur, gérant de l’EARL du Chatillon repose sur des éléments factuels qui établissent l’impossibilité d’un développement futur de cette exploitation ;

- qu’il convient d’étudier les conditions de l’exclusion d’une fraction de la parcelle familiale ZI n° 90, lieu-dit « Chatillon », qu’il exploite, afin de ne pas obérer la pérennité de l’EARL du Chatillon ;

- qu’aucune opposition proprement dite au projet de déclaration d'utilité publique du forage de Villotte-sur-Aire, n’a été émise durant cette enquête.

En conséquence, le commissaire enquêteur soussigné émet un AVIS FAVORABLE pour la déclaration d’utilité publique :

- de la dérivation des eaux au titre de l’article L.215-13 du code de l’environnement ;

- des périmètres de protection au titre de l’article L.1321-2 du code de la santé publique pour le forage de Villotte-sur-Aire.

Cet avis est néanmoins assorti d’une réserve :

Etudier, compte tenu des mesures de protection à appliquer au forage de Villotte-sur-Aire, la faisabilité d’une exclusion du périmètre de protection rapprochée de la fraction estimée nécessaire, de la parcelle ZI n° 90, lieu-dit « Chatillon » à Villote-sur-Aire, exploitée par M. Michaël SCHERMANN, gérant de l’EARL du Chatillon.

 Fait à Charny-sur-Meuse, le 18 février 2019.

Bernard WOHLEBER, commissaire enquêteur.

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ANNEXE  Vue d’ensemble des emprises de l’EARL du Chatillon.

PIECES JOINTES  1 registre d’enquête mis en place en mairie de Villotte-sur-Aire (siège des enquêtes).  1 procès-verbal de synthèse des observations formulées en cours d’enquête.  1 mémoire en réponse du pétitionnaire.

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ANNEXE ANNEXE

PPR L’Aire

Parcelle ZI 90

Exploitation agricole dont parcelle ZI n°89 PPR

Zone sollicitée en exclusion du PPR. Limite PPR extensio. PPE

Vue d’ensemble de l’exploitation agricole « EARL du Chatillon »

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