Rapport Mensuel Monitoring De Protection De La Region De Maradi
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REPUBLIQUE DU NIGER REGION DE MARADI Agadez Tahoua Zinder Tillabéri Maradi Niamey Dosso Juin 2021 MONITORING DE PROTECTION Communes: Guidan Roumdji, Guidan Sori, Chadakori, Tibiri, Madarounfa, Dan Issa, Gabi, Sarkin Yamma, Safo et Djirataoua I. ENVIRONNEMENT SECURITAIRE ET DE PROTECTION L’environnement de protection reste marqué par des actions visibles des groupes armés non étatiques (GANE) dans les départements de Guidan Roumdji et Madarounfa. En effet, 21 incursions des GANE ont été enregistrées dans les zones sous monitoring, en cette fin du second trimestre de l’année 2021 et ce chiffre est en baisse, comparativement à la fin du premier trimestre. Cette tendance à la baisse pourrait s’expliquer par les actions réussies des forces de défense et de sécurité (FDS) en patrouille continue, le long de la bande frontalière avec le Nigéria et les revers essuyés par les GANE, à la suite des accrochages avec les FDS. A titre illustratif, plusieurs éléments supposés membres des GANE ont été appréhendés et mis aux arrêts par les FDS nigériennes en patrouille au niveau des villages frontaliers du département de Madarounfa. Néanmoins, les exactions des GANE à l’encontre des populations civiles ont eu pour conséquence des atteintes aux droits à la propriété, à la liberté de mouvement, à l’intégrité physique et à la vie ainsi que des déplacements forcés de populations. D’aucuns estiment que la saison hivernale qui rime avec la dégradation des pistes inter villages, a contribué au ralentissement des FDS dans la riposte. A contrario, les actions des GANE se sont accentuées, en particulier dans les communes de Gabi Safo et Tibiri. Profitant de cette même situation, ils ont étendu leur champ d’action à travers des embuscades et des attaques de jours dans les champs. Dans ce contexte, la campagne agricole s’annonce problématique en raison de l’incertitude sécuritaire et la psychose qui gagne du terrain dans les rangs de la population civile. Par ailleurs, l’effondrement de certaines maisons suite aux premières pluies dans la commune de Dan Issa, tout comme les prévisions météorologiques (qui annoncent des pluies abondantes avec des éventuelles inondations) augurent d’une situation humanitaire pour le moins préoccupante dans la région de Maradi. II. CONTEXTE OPERATIONNEL Le contexte opérationnel du mois de juin 2021 a été marqué par : - La poursuite des patrouilles des FDS dans les départements de Guidan Roumdji et Madarounfa ; - La poursuite des incursions des GANE dans les départements de Guidan Roumdji et Madarounfa ; - La poursuite des mouvements de populations ; - Une présence plus remarquée des acteurs de réponse sur le terrain, en particulier dans le département de Guidan Roumdji; - Une faible présence des acteurs de réponse dans le département de Madarounfa ; - La poursuite de l’enregistrement biométrique des réfugiés et leur relocalisation vers les villages d’opportunités. III. MOUVEMENTS DE POPULATIONS 1. Déplacements internes de populations (PDI) En juin 2021, 152 ménages de 913 personnes se sont déplacés à l’intérieur de leur propre pays. Ce chiffre dépasse de loin celui enregistré le mois dernier qui était de 28 ménages de 172 PDI. En analysant les incursions des GANE (21 en juin contre 18 en maiRetournés 2021), tout se passe comme si l’ampleur des déplacements internes est tributaire du degré d’activisme des GANE et du corollaire 35,659 de leurs actions. En effet, le nombre plus important de PDI enregistrées ce mois-ci pourrait s’expliquer par les 13% multiples incursionsRéfugiés des GANE dans les villages et hameaux frontaliers ainsi que les diverses formes de violations commises, qui ont créé une forte 127,233 psychose dans les rangs des populations affectées et celles des villages environnants. Au départ des Déplacés Internes 47% déplacements 104,588 internes, on retrouve les villages de Garin Gado Chawèye, Intika (commune de Tibiri), Baguega (commune de Safo), Rougga39% Gajalé (commune de Gabi) ou encore Mairounfa (commune de Guidan Sori). Quant aux villages de destination, ils relèvent des communes de Tibiri, Gabi et Guidan Roumdji. 2. Mouvements de retour de PDI dans leurs villages d'origine Pour ce qui est des mouvements de retour des PDI dans leurs villages d'origines, 42 ménages de 368 PDI dont 29 hommes, 66 femmes, 162 filles et 111 garçons ont été identifiés au cours de ce mois. En plus de l’accalmie relative qu’ils ont constaté dans leurs villages, il y a l'ardent vœu d’exploiter la terre en cette période hivernale. Ils ont quitté leurs villages d’accueil de Sarkin Yamma Sofoua (Sarkin Yamma), Sarkin Yamma Saboua (Safo), Inkoureygaou (Gabi) pour retourner à Rougga Hardo Idi, Kankaré Kochia, Garin Mallam (Safo), Rourouka, Maidokoki (Gabi). Rapport Mensuel de Monitoring de Protection | Région de Maradi | Juin 2021 Page 2 Toutefois, ils sont deux fois moins que les PDI ayant observé un mouvement de retour au bercail le mois dernier qui étaient 79 ménages de 739 personnes. C’est dire que la situation sécuritaire dans les villages nigériens frontaliers est loin de rassurer la majorité des PDI qui gardent encore domicile dans d’autres villages jugés plus sûrs. Il convient de noter qu’en retournant dans leurs villages d’origines, certains ménages PDI affirment être bien conscientes qu’ils encourent des risques d’être à nouveau victimes d’attaques des GANE. Mais face à la précarité qui sévit dans les villages d’accueil, d’aucuns prennent le risque calculé de retourner au bercail dans l’espoir de pouvoir travailler leurs champs. 3. Mouvements inter villages des réfugiés au Niger Bien que le rapport fasse mention des PDI, il sied de partager qu’au cours du mois de juin 2021, 893 ménages de 2.644 réfugiés en mouvements inter villages au Niger ont été enregistrés par les équipes de monitoring. De façon désagrégée, ils sont 165 hommes, 850 femmes, 949 filles et 680 garçons. La plupart des ménages avance les travaux champêtres comme motif. En effet, beaucoup seraient détenteurs de lopins de terres dans les villages d’accueil frontaliers que leur ont octroyé certains membres de la population. Pour d’autres, c’est non seulement la juxtaposition des villages d’accueil frontaliers et leurs champs en territoire nigérian, mais aussi le fait de travailler dans les champs de la population hôte contre rémunération, qui les amène à effectuer les mouvements vers les villages d’accueil des communes de Guidan Roumdji, Tibiri et Guidan Sori. En dehors des travaux champêtres, il y’a aussi la mendicité qui motive les mouvements inter villages. Plusieurs réfugiés enregistrés et relocalisés au courant du mois de juin sont malheureusement concernés du fait qu’ils n’ont pas encore bénéficié de l’assistance alimentaire en dehors des abris qui leur sont attribués et dont beaucoup sont en cours de rénovation. IV. PROTECTION DE L’ENFANT La répartition par catégorie de personnes touchées par les incidents de protection au mois de juin fait cas de 06 enfants victimes de violations, soit 7,59% des victimes : il s’agit de 03 filles et 03 garçons. Pour les 03 filles victimes, on note un cas de viol, un cas de vol et un cas d’agression physique. Le cas de viol identifié dans le village d’opportunité de Dan Daji Makaou a été pris en charge par les partenaires VBG. Quant aux deux autres cas, ils sont en lien avec l’activisme des GANE dans la commune de Gabi. Il s’agit d’un nourrisson atteint par une balle des GANE lors d’une incursion, dans le village de Inkoureygaou et une fille victime d’extorsion de son téléphone au cours d’une incursion dans un hameau dénommé Zongon Gajalé. Le nourrisson touché par balle a été pris en charge par les services médicaux étatiques. Concernant les garçons victimes, il s’agit d’un cas de vol de bétail et un autre cas, victime d’extorsion de téléphone enregistrés respectivement lors des incursions de Rougga Kofagé et Dan Tokobo, dans la commune de Gabi. Le troisième cas est celui d’un adolescent, membre du groupe d’autodéfense de Inkoureygaou, assassiné par les GANE lors d’une riposte à une incursion. Plus globalement, il faut dire que le niveau de protection des enfants reste acceptable. Cependant, la vulnérabilité des ménages influe considérablement sur la protection de ces derniers. En raison du problème des vivres qui touche singulièrement les réfugiés vivant dans les villages d’accueil, mais aussi les ménages hôtes, certains enfants se retrouvent dans l’obligation de mendier dans les villages environnants. Cette pratique qui prend l’allure d’une véritable profession constitue un frein à l’épanouissement des enfants. Avec le début des vacances, la fréquentation des espaces amis des enfants (EAE), là où ils existent doit être encouragée pour prévenir certains risques, voire incidents de protection sur les enfants. Par ailleurs, trois cas de grossesse de mineures ont été rapportés aux moniteurs à Dan Makaou, dans la commune de Dan Issa et au niveau du village d’opportunité de Dan Daji Makaou. Les deux cas identifiés à Dan Makaou n’ont pas pu être référés en raison du non-consentement des parents des victimes. En revanche, la survivante du cas de viol de Dan Daji Makaou, tombée par la suite enceinte, a été référée vers les partenaires VBG. Pour ce qui est des équipes de monitoring, elles poursuivent les sensibilisations en vue du renforcement de l’environnement de protection des enfants. Pour ce mois, ce sont 117 hommes, 160 femmes, 196 filles et 172 garçons qui ont été touchés par les sensibilisations en lien avec la protection de l’enfant. Rapport Mensuel de Monitoring de Protection | Région de Maradi | Juin 2021 Page 3 V. VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE (VBG), PREVENTION ET REPONSE Deux (02) victimes de VBG ont été rapportées au cours de ce mois.