Dregen? Encore Une Icône Tristement Méconnue
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LE JOURNAL DU JURA SAMEDI 25 JANVIER 2014 26 RIFFS HIFI VOYAGE EN TERRE INCONNUE La Suède, cetteterrefertile pour le rock WILKOJOHNSON Course contrelamontreetcontrelamort... Admirable. Héroïque. Poignant.Atteint d’un cancer en phase terminale, Dregen?Encoreune WilkoJohnson, guitaristeoriginel des mythiques Dr.Feelgood, achoisi de bouffersavie plutôt que des médicaments. Renonçant àune chimiothérapie lourde, il adécidé de partir une dernièrefois sur les routes.Lorsdechaque concert, en rappel, il joue même «Bye, bye icône tristement méconnue Johnny», ce qui fait forcément pleurer les plus endurcis.SiDieu lui prêtevie, il pourraencorecélébrer le 10 marslasortie de «Going back home», ultime album où il propose des remakes de ses plus grands hymnes,ainsi qu’une reprise de Dylan. WilkoJohnson afait appel à PASCAL VUILLE Roger Daltrey,des Who, pour chanter sur tout cetalbum. PABR La Suède vit dans l’ombredu Royaume-Uni au niveau musi- MARCHE TURQUE? cal. Elle constituepourtant de- Mais où s’arrêteraJeff Beck,cefurieux génie? puis vingt-cinq ans un formida- ble vivierd’authentiques meutes Aujourd’hui, la nuancen’échappe àaucun musicologue:quand il est question de guitaristes,ilyaJeffBeck et tous les autres.Remarque sauvages,malheureusement oc- tout sauf anodine, tant le maîtreanglais écrasetous les autres par sa cultées,dont Dregen est le musicalitéetsavolontéperpétuelle d’innover.Acetitre, on attend porte-drapeau. avec une impatiencenon feintelasortie de son prochain CD en avril. La plupartdeces noms ne vous Actuellement,l’homme s’appuie notamment sur un autreguitariste diront probablement pas grand- prodige suisse vivant àLondres,NicolasMeier.Cedernier est marié à chose: TheHives,BackyardBa- une musicienne turque et très influencépar les sons en provenance bies, TheHellacopters,Hard- d’Anatolie. Du coup,Beck ademandé au bon Nicolasdelui concocter coreSuperstar,The Peepshows, quelques compositions fleurant bon la patrie d’Atatürk.Comme quoi, Imperial State Electric, Ma- après le hard, le funk,lejazzrock et même la techno,Beck poursuit sa ryslim, Graveyard. Quel dom- quêteperpétuelle de l’innovation. Auxdernières nouvelles,hélas, sa mage!Ces ambassadeurs du tournée européenne ne devrait paspasser par la Suisse. PABR rock alternatif made in Sweden mériteraient davantage qu’une demi-colonne dans «Daily GONZOETWONKEYMAN Rock» tous les quinquennats. Deux diablotins sur les traces du BonDieu La figurelaplus illustrede cette mouvance qui lutte pour sa Nouvelle galette pour les Dupond-Dupont du punk not dead! Alain Meyer (Gonzo) et Stéphane Ballmer (Wonkeyman) s’attaquent cette survie est sans conteste le fan- Auxdernières nouvelles,ilavait perdu ses cheveux.Mais ils repoussent... LDD fois àDieu. «God is just aflash», que ça s’appelle. En plus d’une tasqueDregen (né Andreas Ty- énumération des commandementspour ceux qui ne savent pas rone Svensson le 12 juin 1973), graphie de 330 pages,unalbum mène «état de stress post-trauma- dra2015.Apeine ses cheveux compter,ilest question ici de «Kosmos KO», de «Religion sucks», de dontlelook extravagant et l’ex- et une tournée avec Michael tique».Lesympathique guita- ont-ils recommencé àpousser «God is dead», d’«AddictedtoGod» et de «Sympathy forthe devil», trême gentillesse ont faitdelui Monroe (de Hanoi Rocks), un riste s’explique sur sa démarche ici et là qu’il nourrit déjà d’autres une reprise des Stones.Sûr,GonzoetWonkeyman ne seront pas unecélébrité au pays d’Ikea et albumsolo,tout cela en ac- en solo: «Sur cet album, je dévoile projets.Ilest comme ça, Dre- invités àlaprochaine soirée de louanges àReconvilier.Côtéstyle, ils Ibrahimovic. Atel point que cueillantson premier enfant, né mes racines.Mes auditeurs peu- gen, il ne tient pas en place.Il évoluent toujoursentreBob Dylan et Johnny Thunders. Acquéreurs même une marque de bonbons de son improbable (mais heu- vent deviner ce qu’ontrouve dans continueraàsillonner les routes putatifs, une seule adresse:[email protected] PABR arboreson effigie.Son groupe reux) mariage avec la plantu- ma discothèque: du blues, Kiss, du rock et s’arrêteralàoùl’on de punk/glam/sleaze/hardrock, reuse Pernilla Andersson. Con- Black Sabbath, Thin Lizzy, Beastie voudrabien de lui. Comme dans BackyardBabies,étant en stand- séquence de cette période Boys, du rockgarage,The Cramps cet ancien strip club,le«457» à COVER BAND ATTITRÉ DE GOD by depuis trois ans,cestakhano- éreintante:ilaperdu tous ses et même ABBA. Mais pas la moin- Zurich, où il amaltraité sa 30 ans de claptoneries pour les Chip’s viste amené de front plusieurs cheveux en une seule nuit! Les dre trace d’un album de Mötley Gretsch devantune centaine de projets épuisants: une autobio- médecins appellent ce phéno- Crüe,contrairement àceque personnes en décembredernier. 30 ans qu’ils sévissent sans changement de personnel! Et ces beaucoup pensent. C’est un album Auxcôtés des Imperial State vétérans ont plus de tenue que nos Stones bien décrépits. Pierre-Alain frais, brut, mélodieux, sur lequel je Electric de Nicke«Royale» An- Kessi (65balais), Jan Kraboel (69), Mario Lepore(55)etMartin Bolli me suissenti totalement libre.Je dersson, son frèred’armes de- (itou), soit les Chip’s,constituent le meilleur cover band d’Eric Clapton, God pour les intimes.Ils fêteront cetanniversaireprestigieux samedi ●« C’est un album frais,brut, fais de la musique depuis vingt- puis toujours.Une autreicône 1er février,àl’Union, àTramelan. En musique, forcément. PABR cinq ans, c’est mon job,mais je méconnue,unautregroupe ex- mélodieux, sur lequel je me suis m’éclate toujours autant!» traordinairequi ne serajamais Ce disque éponyme aurait dû planétaire, une autreénergie senti totalement libre. Je fais de constituer un «coup d’une brute qu’aucun groupe anglais la musique depuis 25 ans...» nuit», mais le bougre est impa- actuel ne peut égaler.Lavie n’est tientderemettrelacompresse pas toujours juste.Nigentille. DREGEN ICÔNE ROCK NORDIQUE cette année même. La résurrec- tion des BackyardBabies atten- Dregen, «Dregen», UniversalMusic LA PLAYLISTDE... Marcello Previtali JIMI HENDRIX «Mémoired’outre-tombe», un livrequi ressuscitelegrand guitariste [email protected] STROMAE Racine carrée (2013). Enfin un original qui innove. Un Le magnifique récit d’une trop courte vie artistequi nous surprend par son inventivitémusicale et scénique. Le maestroStromae, de son vrai nom Paul VanHaver,parvient ànous Au-delà de la légende,qu’en tar de ces bricoleurs qui ont trafi- aisée.Atel point qu’elle amême jourd’hui. fairebouger en mêlant joie et mélancolie sur son tube «Papaoutai». était-il vraiment de la météorite qué nombredeses enregistre- refusé les droits d’utilisation de Ecrivain, poète inspiré, mais Un titrequi martèle l’absencedupèreetl’enfancequi souffre. Le Hendrix qui traversa l’histoire ments,àtel point que l’on ne dis- ses musiques originales pour le également visionnaire, Jimi dé- génial auteur-compositeur-interprètebelge d’origine rwandaise atout musicale entre1966 et 1970? tinguepluscequiestauthentique film «All is by my side», un biopic montrequ’il est plus qu’unphé- rafléen2013etcen’est pasfini. Il est nominé six fois aux prochaines Les historiens,musicologues et et d’époque.Lenom de Jimi Hen- axésur Jimi, qui devrait finale- nomènedefoirejouant son rôle victoires de la musique, dont deux pour la meilleurechanson biographes nombreux qui se sont drix, aujourd’hui, est un logo qui ment se résumer aux années pré- de guitariste déjanté sur scène.Il originale et le meilleur clip.Amplement méritépour celui dont la penchés sur le phénomène ont sertsurtout àenrichir son héri- cédantson arrivée en 1966 àLon- se révèle sensible,humble,peu comparaison avec le grand Brel est de plus en plus justifiée. pondu des kilomètres de thèses tièredirecte,sademi-sœur en dres.Lefilm devrait sortir en août sûr de son talent, jamais satisfait et autres récits basés le plus sou- l’occurrence,qui avait six ans à prochain. Si tout va bien d’ici là. de ses prestations,remettant sans DIDO No Freedom (2013) Rien que pour cettevoix douceetsuave vent sur des témoignagesdont la son décès.Tout ce qui touche à Mais il yacependant les excep- cesse en question son groupe et qui nous berce et nous calme, on l’aime. Aprèsunlong passage à fiabilité n’est souvent pas la pre- Hendrix doit forcément avoir son tions qui confirment la règle. sonentourage,etsouventdépassé vide, Dido Florian Cloud de Bounevialle O’Malley Armstrong (oui, tout mièredes qualités.Unpeu àl’ins- agrément. Ce qui n’est pas chose «Mémoired’outre-tombe», signé par son succès.Lui qui, pourtant, ça!) fait son grand retour avec ce «No Freedom» mélancolique et Peter Neal et publié chez Lattès, en quatrepetites années,avérita- planant.Çafait du bien partout.Untitreàdéguster sans modération pourrait bien en fairepartie,ce blement révolutionné le rock et dans une ambiancefeutrée, un verreàlamain. recueil d’écrits d’Hendrix ne fai- changé la guitareàjamais. sant pas partie des ouvrages auto- Seule petite ombreautableau à RICK WAKEMAN The six Wives of HenryVIII (1973) Quel bonheur risés,donc contrôlés.Cette auto- notregoût, la participation d’Alan de réécouter,l’espaced’une soirée entrequinquasmélancoliques du biographie est en fait un Douglas àcette compilation de rock progressif,cette galette du roiHenryVIII signée Rick Wakeman. assemblage chronologique de textes.Etant connu comme le L’homme aux doigts d’or qui fait valser les touches du clavier.Le textes originaux, pondus par producteur qui amaquillé les blond àlacape blanche, qui aenregistréavec David Bowie, Cat Hendrix lui-même,qui avait l’ha-