Profil de référence de l’économie des ménages ruraux de la zone ML07 Sud maïs, coton & fruits du

Le travail de terrain de ce profil a eu lieu en Mai 2016 dans le cercle de Kolondièba, région de . L’information présentée fait référence à l’année de consommation Octobre 2014 – Septembre 2015. Sans changements rapides et fondamentaux dans l’économie de la zone, l’information contenue dans ce profil restera valide pour environ cinq ans (jusqu’en 2021).

Profil de référence de la zone agropastorale Sud maïs, coton & fruits du Mali Mai 2016

Table des matières I. Contexte ...... 2 II. Caractéristiques de la zone d’étude ...... 2 2.1. Historique ...... 2 2.2. Situation Géographique ...... 2 2.3. Administration ...... 2 2.4. Milieu physique ...... 3 2.5. Situation Démographique ...... 3 2.6. Principales activités économiques ...... 4 2.7. Les infrastructures et équipements ...... 6 III. Echantillonnage des villages cibles ...... 7 IV. Marché et Circuit d’approvisionnement ...... 7 V. Calendrier Saisonnier ...... 9 VI. Catégorisation socioéconomique ...... 11 VII. Sources de Nourriture ...... 11 VIII. Sources de Revenu ...... 12 IX. Schéma des dépenses ...... 14 X. Stratégies d’Adaptation ...... 15 XI. Recommandations ...... 16

Le présent document a été élaboré avec l’aide de l’Union Européenne. Le contenu de ce document relève de la responsabilité de son auteur et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union Européenne.

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Contexte

Ce présent profil a été réalisé par le Système d’Alerte Précoce SAP-Mali en partenariat avec le centre Aghrymet dans le cadre de la mise en œuvre de son projet ECOAGRIS, sous le financement de l’Union Européenne. La zone de moyens d’existence « Sud maïs, coton & fruit », a été ciblée pour cette étude en vue d’une réactualisation du profil initial réalisé en 2009. C’est ainsi que le choix a porté sur le cercle de Kolondièba. Dans cette zone, l’année 2014-2015 a été jugée comme une année relativement bonne (ni très bonne, ni mauvaise) pour la plupart des activités. I. Caractéristiques de la zone d’étude 2.1. Historique Situé en dehors de l’axe dévolution des grands empires du Moyen Age, de celui de Ségou au 18ème Siècle et de celui du royaume de Kénédougou au 19è Siècle, le Cercle restera un « no mans land » avec peu d’influences externes jusqu’à l’avènement de l’Almamy Samory TOURE et des Français à la fin du 19è Siècle. Au 19è Siècle, craignant la menace Samorienne, beaucoup d’habitants de Kolondièba cherchèrent refuge dans le Tata de Sikasso. Suite à l’orage Samorien, on sait peu de choses sur les chefs de Kolondièba. De façon générale, le Cercle de Kolondièba n’a pas connu l’émergence d’un royaume important. Son retranchement géographique ne pouvait que lui attirer la convoitise de l’Almamy Samory TOURE qui se voyait l’axe du Niger coupé par les Français depuis 1883 et l’axe du Sud –Est occupé par le Kénédougou. Malgré les Tatas autour des villages, le Cercle fut facilement conquis par les Sofas ; L’avènement de la France sera ressenti comme une sorte de libération. Mais très tôt les maîtres vont vite exiger la fourniture de céréales, de caoutchouc, la réquisition pour les travaux forcés et aussi le recrutement d’hommes valides pour les guerres de 1914-18 et 1939-45. Cependant, l’administration coloniale respectera les systèmes traditionnels de la Chefferie dans le choix des chefs de canton. 2.2. Situation Géographique Le cercle de Kolondièba relève de la région de Sikasso et couvre une superficie de 9 200 km2. Le cercle est situé au centre de la 3e région administrative du Mali (Sikasso). Situé à 210 km du chef-lieu de région, la ville de Kolondièba est à environ 245 km de (capitale du pays). Il est limité :  au Nord par les communes rurales de et de Zantièbougou (cercle de ) ;  au Sud par la République de la Côte d’Ivoire ;  à l’Est par les communes rurales de Zagnèna et de (cercle de Sikasso) ;  au Sud-Est par le fleuve Bagouè et la commune rurale de (cercle de ) ;  à l’Ouest par les communes rurales de Tièmala- Bladiè et de Dèfina (cercle de Bougouni) ;  et au Sud-Ouest par la commune rurale de (cercle de Bougouni). Il est composé de 12 communes rurales : Kolondièba, , Farako, , , N’Golodiana, Tousséguéla, Mena, Kolosso, Bougoula, et et de 204 villages et leurs hameaux. 2.3. Administration Elle est représentée par le Préfet, avec un Préfet –Adjoint et 05 Sous-Préfets, responsables de la réalisation des objectifs nationaux de développement assignés aux services déconcentrés de l’Etat dans le cercle avec une fonction d’appui, d’assistance-conseil, de contrôle de légalité, et enfin, l’accompagnement à l’élaboration et l’exécution des actions de développement initiées par les Collectivités Territoriales. L’Administration décentralisée du Conseil de Cercle et des Mairies cohabitent avec l’Administration déconcentrée de la circonscription administrative du cercle ; le tout habitant les mêmes territoires géographiques.

Outre ces acteurs institutionnels de l’Etat et des Collectivités décentralisées, le Cercle comprend des représentants des communautés organisés en associations et syndicats de femmes et de jeunes, engagés dans

Profil de référence de la zone agropastorale Sud maïs, coton & fruit du Mali_ Mai 2016 Page 2 les activités de développement économique. Un certain nombre d’acteurs économiques composés d’entreprises formelles ou informelles dans tous les secteurs (Agricole, minier, artisanat, commerce, transformation…) qui sont regroupés dans des Chambres consulaires de commerce, d’agriculture, de métier, etc. Le Cercle bénéficie d’un certain nombre de partenaires techniques et financiers représentés par les ONG, les projets et programmes, des organismes parapublics qui accompagnent les acteurs locaux à travers les investissements et un certain nombre d’activités de renforcement des capacités. Au nombre d’une quinzaine, les Partis Politiques évoluent dans le Cercle pour l’animation de la vie politique et dont 07 Partis siègent au Conseil de Cercle. 2.4. Milieu physique

Relief, hydrographie et sols Le cercle de Kolondièba a un modèle tabulaire caractéristique des pays latéritiques avec un relief peu marqué. Cependant, des collines se signalent dans les parties Sud et Ouest de la commune de Fakola surtout avec des sommets ne dépassant pas 300 à 310 m. Les plus grandes plaines se situent au Nord – Est (plaine de Nèguèla) et au Sud- Est (plaine de Kadiana et de Djèdjèba). Le cercle de Kolondièba est drainé par un important cours d’eau permanent, le « Bagouè » et ses affluents comme le « Kanguelaba », le « Tiendagaba », et le « Sama ». De nombreuses dépressions (marres, marigots, rivières) permanentes ou non permanentes existent sur les bowé et le long des fleuves. Toute la végétation pousse sur les sols latéritiques ou légèrement sableux caractéristiques des pays tropicaux. Réputés pauvres, ils sont cependant faciles à travailler, leurs textures physiques constamment ameublies par un rapport hydrique suffisant donne une marge de garantie au travail agricole des paysans.

Climat, végétation et faune Le cercle de Kolondièba connaît l’alternance d’une saison pluvieuse et d’une saison sèche avec une moyenne de 1 500 mm avec 58 à 60 jours de pluie par an. Les dernières averses cédant peu à peu la place à des précipitations sous forme de brouillards ou de brumes sèches qui entretiennent une période froide de Novembre à Février. Les températures d’habitudes élevées 30 à 31 °C, tombent à 20 °C. Le couvert végétal reste un attrait pour les éleveurs peulhs venant du Nord du Mali. Les sols sont couverts de forêts claires à feuilles caduques accompagnées d’un tapis herbacé très vigoureux : la savane. Les essences sont très variées mais le sô (Isoberna doka) et le cailcedrat (Khaya senegalensis) constituent le fond du peuplement végétal. A cela s’ajoutent le néré (Parkia biglobosa) et le karité (Butyrospermum parkii), qui donnent respectivement le « Soumbala » et du beurre apprécié au village. La végétation est souvent l’objet de feux de brousse allumés par des paysans et les pasteurs. Dans le souci de sa préservation, les feux ont été interdits et la forêt comporte des lambeaux classés ou à classer comme le « kobani » près de Tiendaga, les forêts de Fatou, de Sokourani et de Sama dans la commune de Fakola. La faune est constituée de biches, de gazelles et de plusieurs espèces d’oiseaux. Cette faune régresse à cause des pressions des activités agricoles, de l’accroissement de la démographie, les feux de brousse. La faune aquatique est constituée de silures, de carpes, de « konkon », etc. 2.5. Situation Démographique En 2009, le cercle de Kolondièba comptait 202 618 habitants dans 29 994 ménages. La population du cercle de Kolondièba est composée de 98 349 hommes et de 202 618 femmes. Les femmes représentent 51,5% de la population contre 48,5% pour les hommes. (Source RGPH 2009) Le taux de croissance annuel du cercle de 3,6%. Les augmentations les plus importantes sont constatées dans les communes de Fakola, Bougoula et Kolosso. 60% de cette population est jeune. Cependant les constats

Profil de référence de la zone agropastorale Sud maïs, coton & fruit du Mali_ Mai 2016 Page 3 montrent que cette jeunesse est confrontée à un problème d’emploi compte tenu du manque de formation adéquate adaptée aux réalités du milieu. La population du cercle de Kolondièba est aussi inégalement répartie. Les parties Nord et Sud-Ouest sont beaucoup plus peuplées, d’une part à cause de la présence de grands centres comme Kolondièba, Kébila et Kadiana et d’autre part à cause de l’existence d’immenses plaines propices à l’agriculture. Le Cercle a jadis été une réserve de ponction humaine pour alimenter les fermes et les chantiers coloniaux à Bougouni. Faiblement urbanisé, sa population était attirée vers les villes Ivoiriennes. De plus en plus cette attraction s’estompe en raison des difficultés créées par le pays d’accueil et la relance des activités économiques et surtout en milieu rural. C’est une population à ethnie diversifiée (bambara, peulh, sénoufo, sarakolé) et l’agriculture demeure leur occupation essentielle. Historiquement liée par des liens de parenté, la population du cercle de Kolondièba se répartit entre 12 communes dans lesquelles coexistent pacifiquement deux modes d’administrations. Le conseil de village qui est l’interlocuteur officiel de l’administration. Le conseil traditionnel est très généralement dirigé par le patriarche appelé « Lada dougoutigui ». Dans chaque village, il existe des formes d’organisations socioprofessionnelles formelles et non formelles qui participent activement aux actions de développement (tons de jeunes, de femmes, de riziculture, de maraîchers, de planteurs, de chasseurs etc.). 2.6. Principales activités économiques

Agriculture Le cercle de Kolondièba dispose d’un assez grand potentiel de terres agricoles entre les bas-fonds et les terres sèches. Les principales cultures pratiquées sont :

- les cultures vivrières : maïs, mil, sorgho, riz, fonio, niébé, patate douce, igname.

- Les cultures de rentes : arachide, coton, dah, soja, sésame. D’une manière générale, les cultures se pratiquent sur les sols gravillonnaires à mi pente et dans les fonds de vallées au bord desquelles sont installés les périmètres maraîchers et d’autres fruitiers. Le maraîchage est pratiqué dans tout le cercle et porte sur l’oignon, la laitue, la tomate, les courges, l’aubergine, le piment, le gombo... Ces potagers côtoient la banane et quelques fois l’ananas, l’igname et la patate. Le volume de productions maraîchères, des tubercules et des fruits et légumes est en augmentation ces dernières années. Le cercle est une zone d’arboriculture par excellence. Les plantations portent en général sur le manguier, l’oranger, l’anacardier, le goyavier, le citronnier, le bananier, le papayer. De nombreux petits barrages sont édifiés sur des cours d’eau permettant ainsi les cultures rizicoles et maraîchères. La situation des aménagements hydro agricoles est de 53,6 ha de submersion contrôlée à et de 20,01 ha à Titiana. D’autres aménagements de casiers et canaux sont en cours. Les producteurs bénéficient de l’appui d’une part du Secteur de l’Agriculture pour les céréales et les cultures de diversification et d’autre par la CMDT pour le système coton-céréales sèches. Le secteur de l’agriculture bénéficie de l’appui de la CMDT pour la culture du coton et de certaines ONG en faveur des OSP pour les petits aménagements hydro agricoles et la transformation des produits.

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Elevage Le Cercle de Kolondièba est une zone d’élevage par excellence, favorisé par le climat, une zone propice de transhumance vers les pays limitrophes (RCI, Guinée) et le potentiel abondant de fourrager (strate herbacée et ligneuse), même si ce potentiel est menacé par les défrichements, les feux de brousse... Le cercle dispose de très peu d’infrastructures et d’aménagements pastoraux, souvent fonctionnels (bon état ou état passable) ou non (mauvais état). Ils sont constitués de pharmacies et postes vétérinaires, de parcs de vaccination, de marchés à bétail, de puits pastoraux, de piste de transhumance et de gîtes d’étape. En plus de l’élevage de bétail, les activités de l’apiculture et de l’aviculture sont pratiquées de façon artisanale et traditionnelle.

Pêche L’activité de pêche est artisanale et n’est pas assez développée dans le cercle par faute de cours d’eau assez importants et d’aménagements piscicoles. Elle est pratiquée par les Bozo et Somono. La pêche collective est pratiquée par les autochtones dans les marres, rivières et marigots en période de décrues. Les types de poissons les plus fréquents sont : Carpes, silure, capitaine.

Chasse La chasse est une activité ancienne dans la culture du cercle de Kolondièba. Elle concerne les gibiers à plume (pintades, perdreaux…), les singes, les phacochères, les rongeurs et reptiles et quelques espèces en voie de disparition (buffles, éléphants, les panthères, les lions...).

Exploitation forestière Les principaux produits forestiers sont : le bois d’œuvre et de service, le bois d’énergie (feux et charbon, les produits artisanaux, les fourrages arborés (pâturage aérien), les produits de cueillette (karité, n’tomonon, zaban, néré, tamarin, mana…) et médicaux (écorce, feuilles, racine) avec l’apiculture pour la production de miel et de cire. Ces ressources forestières connaissent une forte dégradation avec l’occupation des zones forestières par les activités agricoles, les feux de brousse et les coupes abusives. Ce secteur connait toutefois certaines difficultés comme :  la soumission de l’environnement à la forte pression anthropique (feux de brousse, activités de production agricole, …),  le surpâturage des animaux,  les attaques permanentes des plantes fruitières par des insectes nuisibles,  le peu de moyen des arboriculteurs pour lutter contre les insectes ravageurs.

NB : Malgré ce grand potentiel agricole du Cercle, le problème de sécurité alimentaire y est crucial. Il existe une douzaine de banques de céréales. Pour prévenir les crises de sécurité alimentaire dans le cercle, des banques de céréales sont créées dans toutes les communes du cercle, en moyenne une banque de céréale par commune avec des stocks variant entre 1 à 13 tonnes. Le Cercle dispose d’un Plan de Sécurité Alimentaire grâce à l’appui de l’USAID. Ces banques de céréales restent confrontées à un problème de ravitaillement correct et de gestion efficace.

Activités artisanales Les activités relatives à l’artisanat sont très peu développées dans le cercle. Elles reposent principalement sur la menuiserie métallique et de bois, la forge, la porterie et la maçonnerie. L’orpaillage se pratique traditionnellement par fonçage de puits et curage de fonds de cours d’eau dans les communes de Farako (Fatou), de Fakola (Sama et Dontéréké), mena (Ouragnan), Kolondièba (Kalakan et Dialakoro), Tiongui (Diassa et Nangalasso (Fala et Donkirila). Ce secteur implique également les femmes en général.

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Actuellement, des sociétés minières étrangères sont entrain de mener des recherches dans les communes de Farako et de Fakola. Le cercle de Kolondièba dispose d’importants patrimoines et sites culturels non valorisés dont les principaux sont: les pyramides de Sokourani, les chaines montagneuses de , le bois sacré de Siombougou, la chaîne mystérieuse de Moron, la fosse sacrée intarissable, les Caïmans sacrés de Moron, le lac de Dounfing dans la commune de Nangalasso, le Tintriké (Poisson sacré)… Ce secteur connait des problèmes d’infrastructures touristiques (accueil) et de méconnaissance des sites touristiques et du patrimoine. Le commerce et autres activités financières : L’essentiel des échanges portent sur les produits agricoles (céréales, fruits et légumes, tubercules…) et artisanaux. Les marchés les plus importants sont : Kolondièba, Kadiana, Kebila, Kolosso. Ces marchés sont fréquentés par les commerçants de Bougouni, de Nièna, et de Sikasso. Il existe des foires hebdomadaires moins importantes dans toutes les autres communes. Les activités financières sont assurées par la BNDA et des Caisses de micros crédits. La ville de Kolondièba est alimentée par les énergies renouvelables de l’AMADER (Yelekoura) qui soutiennent les activités économiques. 2.7. Les infrastructures et équipements Le Cercle de Kolondièba compte 369 forages (en majorité composée de forage à motricité humaine) qui assurent l’Approvisionnement en Eau Potable (AEP) des communes à plus de 81,5% (Rapport d’étude CMDT 2011 : Intégration, dans le CDMT, de la programmation des collectivités territoriales en matière d’infrastructures d’AEP et d’assainissement). Par rapport aux infrastructures routières, le cercle de Kolondièba ne dispose d’aucune route bitumée. L’axe de Zantièbougou- Kebila, Kolondièba- Kadiana- RCI constitue la plus grande voie qui est difficilement praticable pendant la saison pluvieuse. Les communes sont liées entre elles et au chef-lieu du cercle par des pistes entièrement dégradées d’une longueur totale d’environ 608 km. Ceci constitue une grande difficulté pour le développement des échanges, surtout l’écoulement des produits agricoles. Ces infrastructures routières connaissent un taux de dégradation surtout avec l’hivernage, limitant du coup les échanges économiques et socioculturels. Pour le secteur de la communication, la téléphonie mobile a constitué un outil de désenclavement assez important, à travers les 02 opérateurs (SOTELMA/Malitel Orange)) complété par les bureaux de poste et surtout les radios locales (Benso, Radios privées Kayira, Radio Cikan, Radio Djitigui, et la radio Niancourazana FM).

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II. Echantillonnage des villages cibles

Graphique N°1 : Villages échantillons

III. Marché et Circuit d’approvisionnement La zone de moyens d’existence agricole « maïs coton fruits» au centre du cercle du Kolondièba est bien connu pour sa production de mangues et de noix d’anacardes qui sont produites en grande quantité et commercialisées hors de la zone. Les autres cultures de rente sont le coton, le sésame et les arachides. Les prix du sésame, de l’anacarde et de l’arachide sont liés à la demande des acheteurs. Les arachides passent par Bamako vers le Sénégal. Le sésame est essentiellement exporté vers le Burkina Faso. Ce pays en plus de la Côte d’Ivoire importe également l’anacarde. Le karité est vendu soit en amande soit en beurre. Le beurre est destiné à la consommation locale alors que l’amande est exportée vers le Burkina Faso. Le coton est la culture de rente la plus importante suivi de l’arachide et du sésame. Le coton est vendu sur place. Les camions de la Compagnie Malienne de Développement des Textiles (CMDT) arrivent au niveau des villages pour la collecte et les agriculteurs sont payés après. En 2015, les producteurs du coton ont reçu 235 FCFA / kg. Les principales céréales vendues par les agriculteurs sont, par ordre de volume, le maïs et le sorgho, avec des quantités moindres de mil, de riz et de fonio. En moyenne, pour l’année de référence, le sac de 100kg de maïs s’échangeait entre 10000 et 12500 FCFA. Les prix céréaliers varient au cours de l’année et d’une année à une autre, selon la récolte et la demande extérieure. Le graphique ci-dessous reflète la fluctuation locale des prix des céréales au cours de l’année de référence qui est plus ou moins importantes pour le mil, maïs, sorgho et stabilité pour les prix de riz (Niono, importé).

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Graphique N° 2 : Evolution des prix moyens des céréales d'Octobre 2014 à Septembre 2015 Mil Maïs Sorgho Riz Niono Riz importé 400 300 200 100 0

Il y a une caractéristique de cette zone qui influence beaucoup l’échange commercial ; l’enclavement surtout pendant l’hivernage. Les routes sont relativement moins développées et elles causent facilement l’embourbement des camions après la pluie. Ainsi, elles deviennent presque impraticables et les commerçants de l’extérieur ont accès difficilement aux marchés. L’unité de mesure des produits agricoles vendus ou achetés dépend de la saison, de l’aliment vendu et du village. Au niveau village, l’unité courante est le ‘pani’ ; un petit bol soit en plastique ou en métal. Le prix d’un ‘pani’ ne changeait pas (par exemple celui du sorgho était 25 FCFA / ‘pani’, mais le type (et subséquemment le poids) change selon la saison. Plus les prix des céréales augmentent, plus petite est la taille du ‘pani’. Quelques fois les céréales et les légumineuses sont vendues par boîte, baignoire et même par kilo. Le coton est toujours vendu en kilogramme ainsi que les anacardes. Les mangues sont souvent vendues par caisse principalement à l’unité de transformation de mangue de en raison 375 F CFA/caisse. Il y a plusieurs variétés de patates douces et d’ignames, qui sont typiquement vendues par tas. En général, ces tubercules proviennent de la localité, ou de la zone Sud de la Côte d’Ivoire. Le réseau d’échanges commerciaux dans la zone de moyens d’existence est illustré par le diagramme à la dernière page. Les marchés ruraux et semi ruraux se tiennent typiquement une fois par semaine. Le principal marché pour l’écoulement des produits agricoles est celui de Kolondièba. Les ventes de céréales par la population rurale se font principalement juste après la récolte avec un volume de vente typiquement plus élevé est constaté de novembre à mars. A partir de mai, les céréales sont achetées par la population en plus grande quantité, jusqu'en septembre. Pendant cette période, les marchés locaux sont approvisionnés à partir des produits arrivant des marchés de Bamako, Sikasso, Bougouni et de la Côte d’Ivoire. Ce réseau devient plus fort dans une mauvaise année c'est-à-dire quand il y a une baisse de la production agricole dans la zone. Les achats de riz sont plus forts juste avant les fêtes traditionnelles et religieuses. Les animaux vendus et achetés sont typiquement les petits ruminants et la volaille. Les bovins sont aussi échangés mais de manière relativement moindre. Le prix dépend de l’âge, du sexe et de la taille de l’animal en plus de l’offre et de la demande. La volaille est vendue par la population à tout moment et les poulets coûtaient de 2125 à 3250 FCFA durant l’année de référence. Les principaux marchés à bétail sont ceux de Kolondièba, Fakola et de Kadiana. Ces trois marchés ravitaillent les grandes villes de Sikasso et Bamako ainsi que les marchés frontalières de la Côte d’Ivoire par exemple Guéya et Tingréla. La vente de la production animale se fait souvent sur place dans le village car les clients viennent acheter au village. Bien que cela limite les dépenses de transport, souvent il leur est difficile d’avoir le meilleur prix. Les bovins sont principalement destinés à la Côte d’Ivoire. Les ovins, les caprins ainsi que les poulets sont destinés à Bamako. Le graphique ci-dessous nous montre la tendance des prix de l’année de référence pour les différentes espèces (Bovins, Ovins et Caprins). Ces niveaux de prix moyen sont dans l’ordre de 205 000 F CFA à environs de 255 000 F CFA pour les bovins et plus de 5000 à 55 000 F pour les ovins /caprins à la différence que le prix moyen des ovins est largement supérieur à celui des caprins.

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Graphique N° 3 : Evolution des prix moyens de bétail d'octobre 2014 à Septembre 2015

Bovins Ovins Caprins

255000 205000 155000 105000 55000 5000

Durant l’hivernage les gens peuvent trouver du travail journalier dans les champs des voisins plus riches. Après la période agricole, les bras valides partent principalement dans les sites d’orpaillage et d’autres dans les villes (Sikasso, Bamako). Dans les villes, ils font plusieurs activités comme la vente de charbon, l’artisanat, le jardinage, le travail de manœuvre, le transport de bagages, le petit commerce et le chargement des véhicules. Graphique N°4 : Flux commerciaux

IV. Calendrier Saisonnier Le calendrier saisonnier nous décrit l’ensemble des activités et évènements qui se succèdent dans la zone de moyen d’existence au cours de l’année référence d’octobre 2014 à septembre 2015. . Au cours de cette période d’octobre à septembre correspondant à l’année alimentaire, les ménages de la zone sont occupés par plusieurs

Profil de référence de la zone agropastorale Sud maïs, coton & fruit du Mali_ Mai 2016 Page 9 activités notamment, l’agriculture, l’élevage, la pêche, la cueillette, le commerce, l’artisanat, les cérémonies religieuses et coutumières, etc. Selon les informateurs clés de la communauté, les récoltes de la campagne agro- sylvo-pastorales de 2014-2015 dans la zone sud maïs-coton et fruits étaient relativement bonne mais pas très bonne qui est aussi le type d’année qui revient le plus sur les cinq dernières années dans la localité. Les pluies utiles s’installent à partir du mois de mai jusqu’en septembre voire octobre, une période correspondante essentiellement aux travaux champêtres pour les différents groupes socioéconomiques.

Graphique N° 5 : Calendrier Saisonnier La période de mai à août reste la plus difficile pour les ménages de cette zone en raison de la flambée (période de soudure) des prix des denrées (céréales) surtout pour les ménages Pauvres et Très Pauvres pour qui, les stocks sont presqu’épuisés.

Les activités agricoles commencent avec la préparation des champs qui consiste au ramassage des tiges, au débroussaillage, au transport et l’épandage de fumier organique. Ces activités débouchent à l’installation des différentes cultures au niveau des champs à travers les semis liés à la pluie. Ceux qui expliquent l’étalement de la saison sur plusieurs mois. Elles diffèrent d’une spéculation à une autre comme illustrée par le graphique ci-dessus. Les cultures pratiquées dans la zone sont : les céréales (le maïs, le sorgho, le mil, le riz et le fonio), les cultures de rente (le coton, l’arachide et le sésame). Il y a aussi les légumineuses, les tubercules, les produits maraîchers et les fruits tels que les anacardes, les mangues, les bananes, les oranges et les papayes. L’apiculture est aussi pratiquée dans cette zone. La production de niébé, d’arachide et de sésame sont principalement pour les femmes même si les hommes aussi en font présentement puisse que ces cultures rapportent aujourd’hui un peu plus de revenu. La production des arbres fruitiers commence à partir du mois d’avril principalement la mangue et l’anacarde ainsi que les agrumes. Le bétail profite des résidus de récolte entre octobre-décembre avant de prendre le chemin de la frontière Ivoirienne pour la transhumance. La production laitière atteint son pic pendant l’hivernage juillet-septembre. En plus des travaux agricoles, les ménages exerces d’autres activités comme la main d’œuvre dans la construction, la fabrication des briques et du charbon, le petit commerce, et principalement l’exode vers les zones aurifères, les centres urbains de l’intérieur du pays et vers les pays voisins. Les ménages font recours aux emprunts pendant la soudure entre juillet-septembre, qui seront remboursés après la vente des récoltes principalement celle du coton. L’essentiel de ces emprunts ou crédits sont destinés à l’achat d’intrant agricole pour les ménages Nantis et Moyens à travers la CMDT. Le Pic du paludisme s’observe entre août et octobre.

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V. Catégorisation socioéconomique

Graphique N°6 : Catégorisation socioéconomique

Proportion relative (%) Taille de Surface cultivée Bétail Autres biens des ménages ménage (ha)

Très pauvres 10 3 Caprins (3), volailles (15) Velo (1)

Bovins (0 à 1), Ovins (2), Pauvres 15 6 Caprins (3), Ane (0 à 1) et Charrue (1), Velo (1) volailles (20)

Charrue (2), Bovins (19), Ovins (13), Charrette (1), Moyens Caprins (19), Ane (2) et 20 14 Moto (1 ), Velo (3) , volailles (25) Télé (1)

Charrue (3), Bovins (30), Ovins (20), Charrette (1), Aisés 30 25 Caprins (24), Ane (2) et Moto (2), Velo (3), Télé volailles (30) (1)

0% 20% 40% Le niveau de richesse dans cette zone de moyen d’existence, dépend de la taille de ménage. Le nombre de personnes dans un ménage détermine son aisance. Plus celui-ci est important, mieux il est aisé. Le graphique ci- contre montre, selon les critères de la communauté locale, les différentes catégories socio-économiques des ménages, leur proportion relative et aussi leur caractéristique. Les ménages pauvres dans la zone représentent cinquante-deux pourcent (52%) dans cette zone (soit 20% pour les très pauvres et 32% pour les pauvres), ceux- ci occupent 37% de la population de la zone de moyen d’existence. D’après les communautés, les facteurs déterminant la classification des groupes de richesses sont : la superficie cultivée, le nombre de travailleurs (taille du ménage), la possession de bétail et la possession d’autres biens et équipement, etc. Le facteur le plus important de la différenciation des classes de richesse se trouve dans la possession de bétail. Les disparités économiques importantes, entre les ménages d’une même localité, viennent de la possession et de l’exploitation du bétail. La qualité des terres n’est pas un critère important de richesse car toutes les catégories ont la même chance de posséder des terres de qualité selon les informations recueillies. Les Aisés et les Moyens (représentant 63% de la population) détiennent presque cent pourcent de l’effectif des bovins et près de quatre-vingt-sept pourcent de celui des petits ruminants. Ces ménages Aisés et Moyens possèdent plus de la moitié des superficies exploitées soit à peu près de 80% de la production totale de la zone grâce à la disponibilité des bras valides, à l’utilisation des engrais et matériels agricoles (charrette, charrue, bœuf de labour etc.). Les autres éléments de différenciation entre les différents groupes de richesse résident dans la possession de certains biens qui sont entre autres : les motos, les charrues et charrettes, les télévisions.

Il faut signaler que le niveau d’instruction des enfants n’est pas un facteur de différenciation entre les groupes de richesses. VI. Sources de Nourriture

La totalité des ménages parviennent à couvrir leurs besoins énergétiques minimum en année de référence. La production agricole est la principale source de nourriture, seuls les nantis arrivent à couvrir relativement leurs besoins de base à travers leur propre production. Pour combler le reste des besoins, les ménages font recours aux achats sur le marché, à la production animalière, aux paiements en nature, aux produits de cueillette (karité,

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Graphique N°7 : Sources de Nourritures par néré principalement) et autres. L’analyse des catégories de richesse différentes sources de nourriture montre que les ménages toutes catégories confondues ont principalement trois sources de nourriture : la propre production agricole, les achats et les paiements en nature (excepté les nantis). Le poids des sources de nourriture varie suivant les catégories. (cf. graphique n°3 ci-dessus). La production agricole est composée de maïs, principale source de nourriture des ménages pouvant couvrir respectivement environ 12 et 9 mois de consommation pour les ménages aisés et moyens ; 3 et 6 mois de consommation pour les ménages très pauvres et pauvres.

Les achats des aliments de base, essentiellement composés de maïs, d’huile et de sucre, constituent environ 45% des sources de nourriture des TP contrairement aux nantis et moyens dont les achats sont principalement orientés sur les aliments non essentiels. Ils couvrent environ 3 à 6 mois de consommation pour les P et TP, et représentent seulement 1 à 2 mois de consommation pour les nantis et moyens. La consommation de la propre production de bétail (lait et viande) est négligeable chez les ménages nantis et moyens. Notons que les produits de cueillette essentiellement composés de karité et néré sont assez consommés par toutes les catégories. Les catégories TP, P et M travaillent quelques jours dans les champs des riches contre des paiements en vivres pour couvrir une partie de leurs besoins alimentaires.

Les TP et P bénéficient de la part des nantis, des dons de nourriture soit à travers les zakats ou à travers des simples cadeaux en vivres, le plus souvent par des parents.

Il existe des reliquats de stocks de nourriture de l’année précédente au niveau des ménages aisés et moyens.

Graphique N°8 : Valeur absolue des revenus VII. Sources de Revenu

Le cercle de Kolondièba se caractérise par son fort potentiel agricole et pastoral sédentaire. Graphique N°3 Toutes les catégories de ménage font la vente des produits agricoles surtout le coton, le maïs, l’arachide et le sésame. Le revenu issu de ces ventes est plus important chez les riches que chez les pauvres. La même disparité dans le revenu est visible pour la vente du bétail. La main d’œuvre temporaire et l’auto emploi inexistant chez les ménages plus aisés, constituent des sources de revenu typiques pour les TP et les P. Le petit commerce est une particularité chez les Aisé et des Moyens.

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Quant à Graphique N°8 ; Valeur absolue des revenus la cueillette, elle est rencontrée chez toutes les couches socio- économiques mais en faible proportion par rapport aux autres sources de revenus. Globalement la vente des productions agricoles (surtout le coton et/ou le maïs) est très déterminante dans la constitution du revenu pour les ménages dans la zone, suit la vente de bétail/volaille, la cueillette et les autres sources de revenus non communs à toutes les catégories (le petit commerce, la main d’œuvre agricole et l’auto emploi). Chez les ménages TP et P, en dehors de la vente de production, toutes les autres sources de revenu sont presque identiques dans leur importance et sont complémentaires. La vente de bétail contribue dans une moindre mesure pour ces catégories. Le revenu annuel total en espèces des ménages N et M demeure largement supérieur à celui des ménages P et TP. La différence entre ménages P et TP est moins importante que celle entre les ménages N et M. Le revenu d’un ménage typique nanti représente 10,1 fois celui d’un ménage TP (3 931 000 F CFA contre 388 800 F CFA), 5,4 fois celui d’un ménage P (3 931 000 F CFA contre 726 020 F CFA) et 2,01 fois celui d’un M (3 931 000 F CFA contre 1 954 375 F CFA). (cf. graphique N°4) Rapporter au nombre de personne par ménage (revenu per capita), la différence est moins marquée entre les TP et les P tandis qu’elle devient significative à partir des M qui ont plus du double de revenu des P, et des N qui dépassent assez largement les M. Ce revenu per capita est de 38 880 F CFA pour le TP, 48 401 F CFA pour les P, 97 719 F CFA pour les M et de 131 033 F CFA pour les Nantis. Ce qui représente 0,18 $US par jour pour les ménages TP, 0,23 $US par jour pour les P, 0,46 $US pour les M et 0,62 $US pour les Nantis. Toutes les catégories socio-économiques sont en dessous des seuils de pauvreté national (143 080 F CFA/personne/an) et international (1 $US/personne/jour). En valeur relative du revenu, la vente de la production agricole est plus élevée chez les M (environ 69% du revenu global) que chez les autres catégories : environ 67% pour les N, 46% pour les P, 37% pour les TP. Le revenu tiré de la vente de bétail est d’environ 17% pour les N, 6% pour les M, 8% pour les P et seulement 5% pour TP, du revenu global. Les TP et les P cèdent surtout la volaille et les petits ruminants, les Nantis et les moyens les petits ruminants et les bovins. La vente de produit animal est presque inexistante chez toutes les catégories socio-économiques. La vente du lait n’est pas typique chez les populations de la zone. Le travail journalier (agricole) n’est pratiqué que par les TP (24% du revenu global) et les P (13%). L’auto emploi, inexistant chez les ménages aisés, représente environ 20% du revenu global chez les TP et 12% chez les P.

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En proportion sur le revenu global, le petit commerce est plus important chez les M (5%) que les N (4%) et les P (1%). Il ne ressort pas chez les ménages TP. Le versement des exodants est important chez toutes les catégories socio-économiques, avec des parts (sur le revenu global) plus élevées chez les M (12%) et les P (11%). La vente des produits de cueillette représente 2% du revenu global pour les TP, 3% pour les P et les M, seulement 1% pour les N. Les produits de cueillette sont essentiellement : le karité (noix, beurre), le néré (soumbala). Toutes les catégories socio-économiques font recours aux prêts d’argent soit auprès des structures des micro- finances pour les N et les M ou soit auprès de la communauté ou des caisses associatives villageoises (surtout féminines) pour les TP et les P. Les prêts sont contractés en général pour des besoins d’exploitation (agricole, petit commerce, transformation de produits locaux, ….) et le plus souvent au début de la saison des pluies. Ils sont remboursés après les récoltes. Les dons d’argent ne sont pas typiques dans la zone.

VIII. Schéma des Graphique N°10 ; Valeur absolue des dépenses dépenses

En année de référence, la structure des dépenses est presque identique pour toutes les catégories socio-économiques, même si les montants attribués à ces postes de dépenses différent selon le niveau de richesse. Les dépenses essentielles des ménages concernent les achats d’aliments, d’intrants agricoles, d’articles ménagers (frais de condiment, frais pour la cuisson, les d’équipements domestiques etc.), d’habits ; les dépenses pour les services sociaux de base (santé et éducation) et les autres dépenses (regroupant la communication et le transport). La dépense annuelle totale effectuée par les Très Pauvres (TP) tourne autour de 388 800 FCFA, celle des Pauvres (P) est de 726020 F CFA. La catégorie des Moyens (M) engage presque 1 954 375 F CFA tandis que les Aisés (N) avoisinent les 3 931 000 F CFA. Le premier poste de dépense pour les Très Pauvres et les Pauvres est l’achat de la nourriture de base (céréales) et représente respectivement 179 200 F CFA et 220 100 F CFA des dépenses totales. Ce poste de dépense oscille entre 52 500 et 70 000 F CFA des dépensent globales pour les Moyens et les Nantis. Concernant les autres aliments (pâtes alimentaires, viande, poissons, sucre et huile), les Aisés et les Moyens engagent plus de dépenses que les pauvres et les très pauvres. Ces dépenses sont de 705 250 F CFA et 431 450 F CFA pour respectivement les Aisés et les Moyens tandis que les Très pauvres et les Pauvres occupent 57 090 F CFA et 103 760 F CFA. L’achat d’intrants de production (engrais, pesticides, produits vétérinaires et aliments de bétail) constitue pour les Moyens et les Aisés environ 725 000 f CFA et 1 043 000 des dépenses totales. Cependant, ce poste de dépenses ne correspond qu’entre 68 000 F CFA et 173 000 F CFA des dépenses totales chez les TP et P.

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Les dépenses pour les Graphique N°11 ; Valeur relative des dépenses services sociaux, l’habillement et articles ménagers sont propres à toutes les catégories socio- économiques. Les montants engagés sont relatifs à la richesse et également à la taille des ménages. Les Aisés dépensent 275 000 f CFA pour les services sociaux contre 22 500 F CFA pour les TP. Par rapport aux articles ménagers, les Aisés dépensent 570 000 F CFA et les TP 80 000 F CFA.

En valeur relative, nous constatons que la proportion des dépenses liées à l’achat de la nourriture de base (céréales) diminue quand-on quitte des ménages TP aux ménages Aisés (près de 39 et 30% respectivement pour les TP et les P contre environ 3% et 2% pour les Moyens et les Aisés). Les dépenses sur les autres aliments (pâtes alimentaires, viande, poissons, sucre et huile), suivent la tendance inverse (c’est-à-dire augmente) des ménages TP (15%) aux ménages Aisés (22%). Ce qui prouve à suffisance que les ménages TP et P dépensent plus pour la nourriture de base que les autres aliments. Tandis que les aisées (M et A) dépensent plus pour la diversité alimentaire. L’achat d’intrants de production (engrais, pesticides, produits vétérinaires et aliments de bétail) constitue pour les Moyens et les Aisés environ 37% des dépenses totales. Toutefois, ce poste de dépenses ne représente que 17% et 24% des dépenses totales chez les TP et P. IX. Stratégies d’Adaptation

Dépenses

Très Pauvres Pauvres Moyens Nantis

Réduire les achats liés à la consommation du thé, Réduire les achats de condiments de 25 à 50% café et sucre de 25 à 50%

Renoncer ou réduire les achats de thé, café à 0% Réduire les achats de condiments de 50%

Réduire les frais liés à l’habillement, à la Réduire les achats d’habillement de 25 à 50% communication, au savon et au transport de 50%

Réduire les dépenses liées à la communication de Réduction des engagements auprès de la 50% communauté de25 à 50%

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Réduire les dépenses liées à la consommation du Réduction des dépenses d’éclairage et de fête de sucre surtout chez les Très pauvres de 50% 50%

Réduction des dépenses d’éclairage, de savon et de transport de 50%

Revenus

Très Pauvre Pauvre Moyens Nantis

Augmentation du nombre de personnes allant en exode et des transferts d’argent des Solliciter plus d’envois des migrants à long terme migrants

Augmentation de la vente de volaille & des petits ruminants

Augmentation de la main d’œuvre temporaire

Augmentation du nombre de personne pour le Intensification de transfert d’argent de l’exode travail agricole et occasionnel

X. Recommandations

Aux termes de cette étude, l’équipe recommande de:

 Renforcer les actions de résilience en faveur des ménages vulnérables;  Aménager et renforcer les périmètres maraichers particulièrement pour les groupements de femmes et de jeunes;  Renforcer les capacités des organisations de producteurs en techniques de transformation des produits locaux : anacarde, mangue, etc.;  Améliorer l’accès aux ménages pauvres au crédit d’investissement communautaires ;  Mettre en place des mécanismes de commercialisation des produits agricoles permettant un meilleur profit aux ménages;

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