UNIVERSITÉ D’ FACULTÉ DE DROIT, D‘ÉCONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE DÉPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

Formation Professionnalisante en Travail Social et de Développement

MÉMOIRE EN VUE DE L‘OBTENTION DE LA LICENCE PROFESSIONNELLE.

PULLULEMENT DU PHÉNOMÈNE « HALA-BOTRY » ET RETOMBÉES SOCIOÉCONOMIQUES

Soutenu par: RASOAMANARIVO Fonohasina Landivola

Membres du jury

Président : ANDRIAMALALA Misah Ny aina, Docteur Juge : RAKOTOARISON Yvon,Maître de conférence Encadreur pédagogique : RANDRIAMASITIANA Gil Dany, Professeur Titulaire Encadreur professionnel : NANDRASAN‘ELA, Commandant de brigade

Année Universitaire : 2014 -2015

Date de soutenance :18 juin 2015

PULLULEMENT DU PHÉNOMÈNE « HALA-BOTRY » ET RÉTOMBÉES SOCIOÉCONOMIQUES. Cas du Fokontany Avarakady, Commune Rurale d‘.

REMERCIEMENTS La présente étude a été réalisée grâce à l‘aide et à la compréhension de certaines personnes qui ont contribué à sa réalisation. Nous remercions Dieu qui nous a donné la force, le courage, la santé et le moyen de poursuivre le cursus de la Formation Professionnelle de Travail Social et Développement, département de Sociologie. Nous pensons tout particulièrement à notre professeur encadreur RANDRIAMASITINA Gil Dany pour les conseils judicieux qu‘il nous a prodigués et pour la patience dont il a fait preuve tout au long de l‘élaboration de ce travail. Nos vifs remerciements vont également - à Monsieur le Maire de la Commune Rurale d‘Ambohimanga Rova et le Commandant de Brigade ; - à tous les formateurs et responsables du département Sociologie et notamment ceux de la Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement ; - à tous les membres du jury qui ont bien accepté avec amabilité de juger et d‘apprécier notre travail ; - à toute notre famille qui n‘a cessé de déployer ses efforts pour nous soutenir moralement, matériellement et financièrement. Nous tenons à exprimer enfin notre profonde reconnaissance :  au président du Fokontany Avarakady ;  à toutes les personnes enquêtées qui nous ont donné les informations nécessaires ;  aux services techniques du bureau de la Commune Rurale d‘Ambohimanga Rova.

SOMMAIRE

INTRODUCTION GÉNÉRALE PARTIE I: PRÉSENTATION DE LA COMMUNE RURALE ET REPÈRES MÉTHODOLOGIQUES CHAPITRE I : Monographie de la Commune Rurale CHAPITRE II : Généralités sur l‘insécurité à et approche méthodologique

PARTIE II : LA PROLIFÉRATION DU PHÉNOMÈNE « HALA-BOTRY » ET LES IMPACTS SOCIOÉCONOMIQUES CHAPITRE III : Les données obtenues au Fokontany et les opinions des victimes concernant le phénomène « hala-botry » CHAPITRE IV : Les manifestations

CHAPITRE V : Le phénomène « hala-botry » : inflation de l‘amoralisme et la vie sociale précaire

PARTIE III : APPROCHE PROSPECTIVE CHAPITRE VI : Bilan de la recherche entreprise et vérification des hypothèses CHAPITRE VII : Recommandations

CONCLUSION GÉNÉRALE BIBLIOGRAPHIE TABLE DE MATIÈRES ANNEXES

LISTE DES ACRONYMES AFT: Alliance Française de Tananarive BACC: Baccalauréat BEPC: Brevet d‘Etudes du Premier Cycle CEG : Collège d‘Enseignement Général CEPE: Certificat d‘Etudes Primaires et Elémentaires CERS : Centre d‘Etudes et de Recherches en Sociologie CR: Commune Rurale CSB: Centre de Soins de Base DREN: Direction Régionale de l‘Education Nationale EF : Enquêté de sexe féminin EM : Enquêté de sexe masculin EPP : Ecole Primaire Publique FAFIAVA : Fampiraisina ny Fitanterana Avarandrano IDH: Indice de Développement Humain INSTAT : Institut National de la Statistique ISTS: Institut Supérieur de Travail Social JIRAMA: Jiro sy Rano Malagasy OMD: Objectif s du Millénaire pour le Développement OSCAR: Office du Site Culturel d‘Ambohimanga Rova PCD: Plan Communal de Développement PIB: Produit Intérieur Brut PK : Point Kilométrique RIP : Route d‘Intérêt Provincial RN : Route Nationale UCM : Université Catholique de Madagascar UNESCO: United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture).

GLOSSAIRE

Andrimaso-pokonolona:Une sorte de comité visant à la protection du Fokonolona. Asa-tselika: petit boulot ou travail à mi-temps. Bokim-bahiny:Un livre qui enregistre les noms des invités au niveau du Fokontany. Dina:C'est une sorte de punition pour les voleurs. Dina-pokonolona: C'est un paiement que le voleur doit obligatoirement effectué. Famadihana: Retournement des morts. Fandroana: C'est un bain royal. Fokonolona:C'est une communauté humaine ,spatiale et entité administrative. Hala-botry: C'est une sorte de vol qui vise à subvenir le besoin quotidien à petite échelle de son auteur. Karana:Une personne venant de l'Inde,Pakistan. Kapoka: Unité de contenance équivalant approximativement à une boîte moyenne de Nestlé ou de Socolait. Le tsinam-bolana:Fête traditionnel organisé tous les mois. Mpanandro:Qui prédisent l'avenir,les jours fastes. Raha noana ny vatana mivezivezy ny fanahy :"Qu'on on a faim,l'esprit vogue ailleurs." Tsenan’Alakamisy:Marché d'Alakamisy. Tain'omby:C'est un crotte des bouefs. Vazaha: C'est une personne étrangères qui vivent en dehors de Madagascar. Fiaraha-monina: C'est une société

LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Répartition des ressources naturelles, page 7 Tableau 2 : Répartition de la population par Fokontany, page 10 Tableau 3 : Répartition de la production agricole de la commune, page 11 Tableau 4 : Répartition des types d‘élevage, page 11 Tableau 5 : Répartition des différentes ressources économiques existantes, page 12 Tableau 6 : Répartition de la possession d‘établissements scolaires dans chaque Fokontany, page 13 Tableau 7 : Les résultats évoqués par le responsable de l‘enseignement général page 13 Tableau 8 : Répartition des personnels sanitaires, page 14 Tableau 9 : Répartition des édifices religieux existants, page 16 Tableau 10 : La description sociologique de la population enquêtée, page 25 Tableau 11 : Répartition du nombre de la population par sexe et classe d‘age dans le Fokontany Avarakady, page 29 Tableau 12 : Répartition du nombre de plaintes sur les vols répétés et à petite échelle pendant les cinq dernières années, page 30 Tableau 13 : Répartition de l‘estimation de délits et crimes dans cette Fokontany Avarakady, page 31 Tableau 14 : Répartition des paroles /verbatim des enquêtés sur le pourquoi du vol sur pieds, page 31 Tableau 15 : Répartition de l‘avis du commandant de brigade sur le phénomène « hala- botry », page 32 Tableau 16 : Répartition des quelques définitions évoquées par les enquêtés sur le phénomène « hala-botry », page 32 Tableau 17 : Pourcentage de la population enquêtée qui fait encore confiance aux forces de l‘ordre, page 34 Tableau 18: L‘opinion évoqué pars les enquêtés sur le travail des gendarmes dans le Fokontany, page 35 Tableau 19 : Répartition des réponses des enquêtés concernant le travail des gendarmes dans la Commune, page 36 Tableau 20 : Quelques opinions des enquêtés qui font encore confiance à la force de l‘ordre, page 36 Tableau 21 : Les vols de produits agricoles de prédilection, page 38 Tableau 22 : Répartition du genre de phénomène d‘hala-botry, page 40 Tableau 23 : Quelques paroles des enquêtés sur les types de vols, page 41 Tableau 24 : Répartition des réponses des victimes selon leur soupçon, page 42 Tableau 25: Répartition des opinions des victimes après le choc du phénomène « Hala- botry », page 46 Tableau 26 : Répartition des ménages, selon le temps de récupération des produits perdus suite au phénomène « hala-botry », page 46 Tableau 27 : Répartition de l‘identité des voleurs et les raisons du vol à petite échelle, page 51 Tableau 28 : Répartition des opinions des enquêtés sur leur habitude, page 52 Tableau 29 : Répartition des ménages victimes par les vols à petite échelle selon leur niveau d‘éducation, page 56

LISTE DES GRAPHIQUES Graphe 1: La représentation graphique de l‘augmentation de la population (page 29 ) Graphe 2: Evolution des petits vols et des vols à répétition de 2010 à 2014 (page 30 ) Graphe 3: L‘évolution des délits et crimes dans le Fokontany Avarakady (page 33 ) Graphe 4: La comparaison du secteur d‘emploi principal des femmes et des hommes ruraux (page 34) Graphe 5: Représentation graphique des opinions des victimes sur leur confiance envers les force de l‘ordre (page 35 ) Graphe 6: Représentation graphique du genre de phénomène hala-botry (page 40) Graphe 7: Répartition des pourcentages des personnes soupçonnées par catégories sociales (page 42) Graphe 8: La représentation des causes du phénomène « hala-botry » (page 44) Graphe 9: Représentation graphique des ces opinions des victimes (page 47) Graphe 10: Représentation du taux d‘évolution des victimes du phénomène « hala-botry » selon leur classe sociale (page 48) Graphe 11: Les pourcentages des genres de personnes soupçonnés par les vols (page 51) Graphe 12 : Représentation graphique des opinions des victimes en cas de vol sur pieds (page 55) Graphe 13 : Représentation graphique du niveau d‘éducation des victimes (page 58)

LISTE DE SCHÉMA Schéma 1: Les causes du phénomène « hala-botry » (page 55 )

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I) GÉNÉRALITÉS La croissance et le développement du continent africain continuent d‘être ralentis par de nombreuses situations de crise et de conflit. Certains États éprouvent de grandes difficultés pour assurer la sécurité de leur territoire et de la population. Madagascar est un pays dont le potentiel économique est énorme. Avant la crise, la croissance économique de Madagascar était en moyenne de 5% par an. Toutefois, pendant la période 2009-13 la croissance a été nulle. En prenant comme référence une croissance annuelle de 5%, le PIB en 2013 aurait été de 20% au-dessus de son niveau actuel, ce qui aurait représenté 8 milliards de dollars supplémentaires pour l‘économie malgache.Madagascar s‘éloigne des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) 2015, qui met l‘accent sur la réduction, au moins de la moitié du taux de la pauvreté. Selon une source proche des résultats de l‘enquête INSTAT 2012-2013, « Madagascar se trouve au 151ème rang sur 177 pays, en terme d‘Indice de développement humain (IDH). Surtout en milieu rural, 77,1% vit dans l‘extrême pauvreté. 71,5% de la population vit sous le seuil national de la pauvreté, c‘est – à – dire avec 535,603 ariary par an. La proportion de la population qui vit sous le seuil de pauvreté internationale, qui est de 2$ par jour, est de 91% », avance la banque mondiale (2013). La crise politique depuis 2009 n‘est pas à écarter de cet effondrement du pays dans l‘extrême pauvreté. Au cours des 20 dernières années, Madagascar a traversé trois crises politiques majeures, dont la plus longue s‘étalait de 2009 jusqu‘à maintenant. À la fin de chaque crise, l‘on assiste, entre autres, à l‘appauvrissement général de la population dû en grande partie au ralentissement des activités économiques et à la montée générale de l‘insécurité. Depuis un peu plus de cinq ans le problème de l‘insécurité a défrayé la chronique. Les indicateurs économiques et sociaux de Madagascar ont connu une nette dégradation depuis la crise politique de l‘année 2009, s‘élargissant en crises économique et sociale affectant gravement les conditions de vie de la population. D‘une manière globale, durant les 20 dernières années, Madagascar n‘a pas fait de véritable progrès concernant la lutte contre la pauvreté. Le ratio de pauvreté est même passé de 70,0% en 1993 à 76,5% en 20101(1). Durant cette même période, le nombre total des individus pauvres est passé de 9,9 millions à 15,6 millions et celui des individus extrêmement pauvres de 8,4 millions à 11,5 millions, soit près de 57,0% de la population. Madagascar a

1 Données de l‘INSTAT (2010)

2 connu quatre crises sociopolitiques depuis l‘indépendance : en 1972, 1991, 2002 et 2009. Ces crises ont engendré des bouleversements dans la société malgache aussi bien au niveau économique que social. On observe aussi la montée de la corruption, la violation des droits de l‘Homme et la détérioration de la gouvernance. Ces phénomènes d‘insécurité, de plus en plus inquiétants, représentent un défi considérable pour les pays africains. Le coût économique de cette insécurité est énorme : pertes humaines, destructions des infrastructures, interruption de l'activité économique, pillages des ressources naturelles, corruption, fuite des investisseurs et des opérateurs étrangers, départ des immigrés, etc. Conflits locaux, terrorisme et criminalité sont de véritables entraves au développement économique et à la sécurité de la population. Par contre, dans certains milieux ruraux de Madagascar, l‘insécurité se caractérise par des vols répétés et à petite échelle (hala-botry).

II) MOTIFS DU CHOIX DU THÈME ET DU TERRAIN

a) Choix du thème

En tant qu‘apprenti en travail social, nous devons effectuer un stage pratique de trois mois. De ce fait, tous les étudiants doivent choisir un thème de leur choix et le terrain pour effectuer la recherche. Les problèmes d‘insécurité constituent des défis aux dirigeants qui prônent le développement rapide et durable. Pourtant, nous ne pouvons obtenir ce développement sans assurer le bien-être et la sécurité sociale. La sécurisation des habitants surtout en milieu rural s‘avère urgente, c‘est-à-dire l‘élaboration du plan de sécurité dans les zones enclavées.

Ce phénomène d‘insécurité a beaucoup évolué surtout dans la partie sud de Madagascar, mais la majorité des actualités sur des vols parlent des vols de bœufs, des actes criminels. C‘est pourquoi nous devons parler d‘un autre minuscule vol que les gouvernements négligent son existence parce que c‘est un fait social habituel dont la plupart de la population cache.

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Ainsi, nous avons choisi comme thème « le pullulement du phénomène « hala- botry » et les retombées socioéconomiques » dans le but d‘identifier les causes et les effets dans les milieux ruraux. Ce thème nous semble pertinent en tant que travailleur social parce qu‘il s‘agit d‘une étude de phénomène social. C‘est aussi un problème rural qui est au cœur de toutes des discussions (publiques, nationales, régionales et internationales), surtout après la crise de 2009. b) Choix du terrain Parmi les districts trouvant à Antananarivo, le district d‘Antananarivo Avarandrano est constitué de douze communes et la Commune Rurale d‘Ambohimanga Rova en fait partie. La crise en 2009 a aussi touché la Commune Rurale d‘Ambohimanga Rova, la preuve c‘est qu‘il y a l‘augmentation des vols à petite échelle et à répétition. C‘est pour cette raison qu‘on a choisi cette Commune Rurale. C‘est plus pratique pour faire les recherches et cette commune peut fournir des informations intéressantes concernant notre thème.

III) PROBLÉMATIQUE

Face à la situation existante en matière d‘insécurité rurale : les vols répétés et les vols à petite échelle (hala-botry), la population rurale fait face aux difficultés de la vie. Vu la situation désastreuse et critique à Madagascar, le milieu rural malgache demeure dans une situation délicate. A ce propos, les vols répétés et à échelle réduite (hala-botry) sont –ils liés à la pauvreté ambiante ?

IV) HYPOTHÈSES

Hypothèse 1 : Nous pouvons dire que les vols répétés et à échelle réduite sont liés à la pauvreté ambiante parce que d‘un coté, il y a la dégradation morale et les problèmes matériels qui prennent un caractère à la fois exponentiel et contraignant les couches vulnérables à outrepasser les normes sociales. Hypothèse 2 : Et de l‘autre côté, les acteurs sociaux en milieu rural victimes de ces « hala- botry » mènent une vie de plus en plus difficile.

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V) OBJECTIFS 1) objectif global La recherche entreprise vise à diagnostiquer les mécanismes complexes, les tenants et les aboutissants des vols à répétition et à échelle réduite.

2) objectifs spécifiques - Il faut tenter de réduire ces vols avec l‘aide de la communauté de base et les forces de l‘ordre ; - Il faut (re)instaurer un climat de sécurité, et apaisant dans lequel les habitants peuvent vivre sereinement et produire sans inquiétude pour le bien – être familial ou communautaire ; - Le protestantisme, le catholicisme ainsi que les différentes sectes font partie de la communauté de base. Donc, les prêtres et les pasteurs doivent s‘efforcer de changer mentalement leurs fidèles pour que ces derniers soient loin de la commettre ce genre de vol, ces actes malveillants.

VI) LIMITES DE LA RECHERCHE Ce phénomène social est difficile à endiguer et à gérer, l‘ampleur dudit phénomène ne cessent pas d‘empirer de génération en génération. Bien que notre étude concerne les problèmes de la population rurale sur l‘insécurité, cette recherche a été limitée par : - l‘insuffisance des données statistiques fiables et actualisées au niveau des administrations publiques ; - la réticence des enquêtés (victimes du phénomène « hala-botry ») vis-à-vis des questions posées durant l‘enquête.

VII) PLAN Notre modeste travail de recherche comporte trois parties : I- La première partie porte sur la monographie de la Commune Rurale d‘Ambohimanga Rova ; II- La seconde partie aborde la prolifération du phénomène hala-botry et les retombées socioéconomiques (cas du Fokontany Avarakady) ; III- La troisième et dernière partie est focalisée sur l‘analyse prospective.

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PARTIE I

PRÉSENTATION DE LA COMMUNE RURALE ET DES REPÈRES MÉTHODOLOGIQUES

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Partie I- PRÉSENTATION DE LA COMMUNE RURALE ET DES REPÈRES MÉTHODOLOGIQUES

Dans cette partie, nous parlerons respectivement de notre lieu d‘investigation, des généralités sur l‘insécurité ainsi que l‘appareillage méthodologique.

Chapitre I : Monographie de la Commune Rurale d’Ambohimanga Rova A –Localisation géographique 1 - Situation géographique Ambohimanga Rova fait partie des Communes Rurales composant le District d‘Antananarivo Avarandrano, Région et est localisée dans sa partie Nord Ouest (Cf. carte de localisation). Elle est située à 21 Km de la ville d‘Antananarivo et est accessible par la route nationale N°03 vers jusqu‘au PK 15 (au niveau du Restaurant Relais du Rova) et en bifurquant à gauche par la RN 51 qui relie la RN3 au chef lieu de la Commune. Elle est dominée au Nord par des escarpements de montagne s‘élevant jusqu‘à 1 500 m d‘altitude et s‘abaissant sous forme de plateau jusqu'à 1 300 m vers le Sud.

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Source : Foibe-Taosarintanin‘i Madagasikara, 11 septembre 2013

2- Sa superficie et ses communes limitrophes La Commune s‘étend sur une superficie de 52,49 km². (Source : FIFTAMA 2005)2

2 Toutes ces données sont tirées dans le PCD ou plan communal de développement.

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La Commune Ambohimanga est entourée par 06 Communes : - au Nord : la Commune Rurale d‘Ambohipihaonana, et Imerimandroso (District d‘) ; - au Sud : la Commune Rurale ; - à l‘Est : la Commune Rurale et Manandriana ; - à l‘Ouest :la Commune Rurale Ambatolampy Tsimahafotsy (District d‘Ambohidratrimo).

B- Situation naturelle 1- Le sol Le type de sol latéritique demande une quantité importante d‘engrais pour les cultures. De plus, le non maîtrise des eaux, surtout le drainage des rizières pendant les périodes de pluie reste continuellement un problème fondamental qui rend le rendement agricole stationnaire.

Tableau 1 : Répartition des ressources naturelles Ressources Types Superficie/Longueur Observation naturelles Forêt Forêt naturelle 130 ha Autour du palais Forêt artificielle royal Terrain de pâturage Terrain de pâturage 3 ha Ambohimarina pour les zébus Rivière Imamba 07 km La rivière Imamba Imambakely irrigue la plupart des Mandakely rizières dans cette Mandafovoany Commune Source : Commune Ambohimanga Rova, novembre 2007. Nous tenons à signaler que les forêts naturelles étaient autrefois exploitées par les riverains pour les bois de chauffe et les bois de construction. Elles étaient également le siège de passage fréquent de feux causé par des actes de banditisme. Toutefois, après les mesures prises par la Commune en collaboration avec les gardiens du palais, les dites forêts ont été protégées totalement de tout intrus. Les quatre rivières (Imamba, Imambakely, Mandakely, Mandafovoany) irriguent les rizières dans quelques Fokontany. Malgré cette situation, les problèmes d‘irrigation et d‘évacuation des eaux demeurent toujours des contraintes insurmontables pour certains paysans. Les barrages hydro-agricoles restent également insuffisants et provoquent une faible production agricole.

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2- Le climat

La Commune Rurale d‘Ambohimanga Rova a un climat caractérisé par une saison chaude et pluvieuse de novembre en avril, une saison très fraîche avec des crachins en hiver. L‘hiver ou la saison fraîche est très rude dans cette localité, la température varie entre 07 à 15 °C. Lors de la saison des pluies, il y a des pluies torrentielles qui détruisent en partie les routes reliant les Fokontany au chef lieu de la Commune, limitant ainsi la communication entre les localités de la Commune.

C- Historique de la Commune 1- Historique d’Ambohimanga rova Le village d‘Ambohimanga existait depuis le 18ème siècle et a été choisi pour l‘implantation de palais royal3 de par sa position géographique dominant la majeure partie de la zone Nord Ouest d‘Antananarivo et facilitant ainsi sa protection. Le dit village se nommait autrefois Ambohitrakanga et a été modifié par Ambohimanga du fait de la présence des forêts naturelles couvrant les alentours du sommet de colline d‘implantation du palais royal. L‘appellation Ambohimanga a été adoptée bien avant l‘unification du royaume malagasy. Depuis le début de l‘année 1700, le palais d‘Ambohimanga a connu la succession de quatre rois. Il s‘agit de : - ANDRIATSIMITOVIAMINANDRIANA : 1740-1755 - ANDRIAMBELOMASINA : 1755-1766 - ANDRIANJAFY : 1766-1787 - ANDRIANAMPOINIMERINA : 1787-1810 Pendant ces époques royales, les groupes ethniques dominants dans les alentours du palais étaient les Tsimahafotsy d‘Ambohimanga, les Andriamboninolona de Soavinimerina, les Tsimiamboholahy d‘Ilafy et Namehana, et les Manendy d‘Anativola. Parmi eux, seuls les Andriamboninolona de Soavinimerina étaient restés pour constituer la commune d‘Ambohimanga avec les Tsimahafotsy. Le palais royal tient une place prépondérante pour la commune, et attire beaucoup de touristes autant nationaux qu‘internationaux. De plus, l‘existence des 7 fossés stratifiés, les 7 grands portails, les forêts naturelles et les puits d‘Andranomboahangy valorisent le site d‘Ambohimanga. Nous tenons à signaler que le palais royal est classé ―patrimoine mondial‖ depuis le 14 décembre 2001.

3 Source UNESCO,La colline royale d'Ambohimanga ,14 décembre 2001

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2- Les événements marquant la vie de la Commune

En 1947, le village a été détruit par l‘incendie. Il paraît que l‘acte est d‘origine criminelle et la majeure partie de la population se sont enfouies dans les forêts naturelles. En 1985, le village a été frappé par une épidémie tuant beaucoup de personnes. Il paraît que la dite épidémie s‘est manifestée comme le paludisme. En 2000, il y a eu le passage des criquets qui détruisaient les cultures. En 2004, le passage de deux violents cyclones appelés Gafilo et Elita ont entraîné des dégâts importants dans la Commune. En 2013, le passage du cyclone Giovana a eu également de fâcheuses conséquences. En 2014, le poste de gendarmerie situé à Ambohimarina a été inauguré. En 2014, il y a eu le passage des criquets. En 2014, le tsenan‘Alakamisy ou du marché d‘Alakamisy a été réhabilité.

II – Les potentialités de la commune d’Ambohimanga Rova A – Les ressources humaines Cette Commune est composée de 22 Fokontany (Cf. tableau 2) La Commune Ambohimanga Rova enregistre 17.763 habitants en 2007. La densité de la population s‘élève à 394 habitants/km². Ce chiffre est légèrement inférieur aux densités de la population dans la région Analamanga, de même pour les Communes environnantes. Notons également la concentration de la population au niveau du chef lieu de la Commune et cela est dû au fait qu‘il y a une proximité des divers services administratifs, commerciaux et d‘autres comme l‘existence du site touristique, le parc de Soavinandriamanitra, la vaste surface cultivable.

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Tableau 2 : Répartition de la population par Fokontany4

N° Fokontany Nombre d'habitants 1 Imanja 841 2 Ambohimanga 1.195 3 Ambohitrandriamanjaka 1.000 4 Ambohimarina 995 5 Soavinimerina 1.000 6 Avarakady 1.526 7 Fiekena 464 8 Iavoambony 712 9 Anosiarivo 1.302 10 Ambohidahy 960 11 Ambodisiarivo 1.200 12 Antsahakely 438 13 Ambohibarikely 401 14 Mahatsinjo 591 15 Imeritsiafindra 1.100 16 Vakinampasika 821 17 363 18 Malaza 586 19 Soavinandriamanitra 685 20 Ambohimandroso 900 21 Manankasina 845 22 Soamonina 446 TOTAL 17.763

Source : 22 Chefs de Fokontany, juin 2007

Taille moyenne de ménage : 06

NB : Sur ce tableau, nous pouvons constater que le Fokontany d‘Avarakady est le plus peuplé avec un nombre d‘habitants de 1.526 (classe modale : 6) tandis qu‘Ankazobe est le Fokontany moins peuplé de la Commune qui compte de 363 habitants seulement.

4 Source : commune rurale d‘Ambohimanga Rova PCD 2007

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B – Les ressources économiques 1- L’agriculture Les principales spéculations pratiquées par les paysans sont les cultures vivrières comme le riz, le manioc et le maïs. Mais devant l‘exiguïté des surfaces cultivables, l‘insuffisance des matériels, l‘application des techniques rudimentaires, la vétusté des infrastructures hydro agricoles et surtout la faiblesse du pouvoir d‘achat, le rendement est faible et les paysans n‘arrivent pas à subvenir à leurs besoins.

Tableau 3: Répartition de la production agricole de la Commune Année Paddy Manioc Maïs Superficie Production Superficie Production Superficie Production (ha) (T/an) (ha) (T/an) (ha) (T/an) 2005 379 1.008 1.419 196 10,2 7,38 2006 379 1. 176 1. 935 224 15 8,5 2007 444 1.413 2.017 302 28 9,6 Source : Analyse diagnostic, Commune Ambohimanga Rova, 2007.

La production du riz est la principale source d‘alimentation dans cette Commune. Dans ce tableau, nous avons vu que la superficie de la production de manioc est plus vaste par rapport aux autres productions (riz maïs,).Mais la production du riz reste le plus élevé.

2 –L’élevage Outre l‘agriculture, l‘élevage constitue également le moteur de développement de la commune Ambohimanga Rova. Les diverses spéculations pouvant être réalisées sur les hautes terres sont pratiquées selon le tableau suivant :

Tableau 4 : Répartition des types d’élevage: Année Bovin Porcin Volaille Mouton Chèvre 2005 1. 513 2.391 4. 596 12 02 2006 1. 694 2. 683 5. 619 18 02 2007 1. 717 2. 906 5. 823 23 03 Source : Analyse diagnostic, Commune Ambohimanga Rova, 2007.

L‘élevage des volailles joue un rôle très important dans la vie quotidienne de la population comme indique ce tableau.

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3 – Les autres ressources économiques Tableau 5 : Répartition des différentes ressources économiques existantes Ressources Observations Avantages Inconvénients économiques

Artisanat - La vannerie, la broderie, - les artisans ne contribuent -l‘insuffisance de fonds pour la menuiserie, la pas jusqu‘à maintenant aux le développement et la confection, la maçonnerie recettes fiscales de la modernisation de la filière et la briqueterie sont les Commune. - 70 % d‘entre eux sont des principales activités qui jeunes filles qui s‘orientent constituent l‘artisanat de vers la broderie. la commune rurale Malheureusement, ces jeunes d‘Ambohimanga Rova. filles sont des sous traitantes - nombre des artisans : parce qu‘elles ne disposent pas 235 de fonds adéquat pour assurer le déroulement de leurs activités (Exemple : 2000 Ariary à 3000 Ariary pour la confection d‘une nappe)

Commerce la Commune a - existence de marchés - l‘omniprésence des épiciers renouvelé le marché hebdomadaire dans tous les fokontany mais la plupart d‘entre eux d‘Alakamisy n‘arrivent pas à répondre à la demande des consommateurs Tourisme et hôtellerie - le palais est classé - existence des artisans qui - le manque de transparence patrimoine mondial vendent leurs produits de sur la gestion et l‘utilisation depuis l‘année 2001 sculpture et de broderie à des taxes et ristournes l‘entrée du palais pendant cette visite Transport une seule coopérative - Le coût du transport s‘élève à FAFIAVA 800 Ariary, avec une mauvaise qualité de service notamment les longues attentes Source : Commune d‘Ambohimanga Rova, octobre 2013 On a vu sur ce tableau les résumés des ressources économiques trouvant dans cette Commune rurale. Ces ressources sont biens étalées et distinguées.

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D – Les ressources sociales 1 – L’Education L‘implantation d‘établissements scolaires de la Commune est résumée dans le tableau ci- dessous : Tableau 6 : Répartition de la possession d’établissements scolaires dans chaque Fokontany Etablissements Etablissements EPP CEG Lycée scolaires privés

EFFECTIFS 13 13 01 Néant ÉLÈVES 1.308 1.730 90 Néant ENSEIGNANTS 67 77 06 Néant

Source : Chef ZAP, et Chef des 22 fokontany, Novembre 2007

17 Fokontany sur 22 disposent d‘au moins d‘une EPP, et ceux qui n‘en possèdent pas dont Antsahakely, Imeritsiafindra, Manankasina, Ambodisiarivo, et Soamonina bénéficient de la proximité des EPP des fokontany environnants et de l‘implantation des écoles privées. La majeure partie des EPP souffre de l‘insuffisance d‘enseignants comme le cas de l‘EPP Soavinimerina, il y a seulement 3 enseignants, de la vétusté des matériels (annexe) et de l‘insuffisance de salle des classes. La Commune dispose d‘un seul CEG sis à Avarakady. Toutefois, ce dernier souffre également de l‘insuffisance de salle de classe (annexe) et pousse ainsi les élèves à rejoindre le CEG du Sabotsy Namehana ou à quitter définitivement l‘école devant la difficulté de la vie actuelle. Après le CEG, ceux qui ont la chance de continuer leurs études doivent se déplacer au lycée Andrianampoinimerina de Sabotsy Namehana ou dans la capitale. Le taux de réussite aux examens officiels est satisfaisant dans les écoles primaires et secondaires puisque les enseignants ne ménagent pas leurs efforts pour atteindre de bons résultats. Ce taux sera vérifié par l‘illustration suivante :

Tableau 7 : Les résultats évoqués par le responsable de l‘enseignement général :

DIPLÔMES 2011 - 2012 2012 - 2013 CEPE 88,96% 89,47% BEPC 39,37% 53,54% BACC 45,49% 48,88%

Source : (Circonscription Scolaire) Cisco d‘Antananarivo, octobre 2013

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2- La santé Ambohimanga Rova dispose de deux CSB II qui se trouvent à Avarakady et à Anosiarivo. La situation des personnels des deux CSBII et des consultations annuelles est résumée ci- après :

Tableau 8 : Répartition des personnels sanitaires Fokontany Avarakady Anosiarivo Médecins 02 01

Sage femme 01 01

Infirmières 01

Dispensatrice 01 Néant

Secrétaire 01 Néant

Agent d‘appui 01 Néant

Bureau 02 01

Salle d‘accouchement 01 Néant

Maternité 01 Néant

Lits 06 Néant

Source: Médécin chef CSB II Avarakady, Chef Fokontany Anosiarivo, 2007

Nous avons constaté que les personnels sont peu nombreux et les matériels sont insuffisants. Ce tableau montre le manque de responsabilité des autorités publiques, l‘éloignement de la Commune Rurale notamment l‘insuffisance de structure de développement dans cette Commune.

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3 – Les us et coutumes Certaines personnes célèbrent les fêtes traditionnelles Malgaches comme « le tsinam-bolana5, l‘Alahamadibe6, etc. ». Les dites fêtes sont organisées dans le palais. Comme tabous, il est interdit d‘apporter de viande de porc et d‘oignon dans les alentours du palais. Les habitants préservent inlassablement la pratique sociale traditionnelle malgré le syncrétisme religieux. On peut citer quelques rituels: - Le rite de retournement des morts ou littéralement le famadihana (ou le retournement des morts); - La circoncision pendant l‘hiver; - La consultation des voyants ou littéralement les Mpanandro qui prédisent l‘avenir, les jours fastes ou non… qui fixent les jours bénéfiques pour la construction de maisons, des tombeaux ou pour la pratique des cultes des ancêtres (Maison, tombeaux, famadihana); - La consultation des guérisseurs traditionnels.

4 – La religion Hormis l‘islamisme, presque toutes les autres religions existant à Madagascar se trouvent à Ambohimanga Rova. Cependant, le christianisme attire plus l‘attention des gens de la Commune à l‘instar du protestantisme et du catholicisme. La population de la Commune

5Tsinam-bolana : volana vaovao in http://madarevues.recherches.gov.mg/IMG/pdf/Madageo13_6_.pdf, consulté le 23 avril 2015

6 Historiquement, l‘appellation du nouvel an n'a cessé d'évoluer depuis des siècles à Madagascar. Avant l'unification politique de la Grande Ile par Radama I (1810-1828), chaque région de Madagascar a sa propre dénomination. En Imerina, du Roi Ralambo (1575-1610) au Roi Andrianampoinimerina (1787-1810), elle est connue sous le nom d'« Alahamadibe » (le grand jour d'Alahamady) en ce que la célébration se tient tous les ans durant la première lune du mois d'Alahamady. A l‘arrivée de la religion chrétienne en 1810, les rois de Madagascar qui se sont convertis au christianisme ne voulaient plus utiliser le nom « Alahamadibe » mais « Fandroana » (bain royal). En effet, l'Alahamadibe est associée par les Malgaches christianisés à des pratiques païennes telles que l'orgie collective et les cultes des morts. Sous le règne de la Reine Ranavalona III (1881- 1896), le nouvel an se fêtait non plus le premier jour du mois d'Alahamady mais le 22 Novembre, la date d'anniversaire de ce souverain. Cette date se situe durant la saison du Asara, aussi le terme "« Asaramanitra » fut utilisé pour dénommer le nouvel an du Royaume. Pendant et après la colonisation française, le terme "Asaramanitra" fut utilisé indistinctement lors de la célébration respectivement du 14 Juillet (fête nationale française), du 01 Janvier (premier jour du nouvel an grégorien) ainsi que du 26 Juin (célébration de l'indépendance de Madagascar). Pour marquer la différence avec les diverses appellations avant et pendant la colonisation, "Taombaovao Malagasy" a été adoptée d'un commun accord par le Trano Koltoraly Malagasy et l'Académie Nationale Malgache pour désigner le " Nouvel an malgache". Ce dernier n‘a rien à voir avec l‘ « Alahamadibe", le « Fandroana » et l‘ « Asaramanitra » lesquelles se rattachent aux traditions anciennes des royaumes merina . Extrait de http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvel_an_malgache, consulté le 23 avril 2015

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Rurale (CR) d'Ambohimanga Rova est à 98% des chrétiens. La religion est une pratique inhérente de la vie des habitants. Tableau 9: Répartition des édifices religieux existants EGLISES EFFECTIFS PROTESTANTES 6 CATHOLIQUES 5 AUTRES 21 Source : Diagnostic participatif, Novembre 2007.

Le protestantisme et le catholicisme ont beaucoup d‘adeptes au niveau de la Commune. La religion chrétienne et la pratique des cultes des ancêtres sont inséparables pour certains chrétiens. Il est vrai que les autres religions ne sont pas nombreuses mais leur existence et leur marketing religieux (liturgie dans les places publiques, distribution de prospectus, etc.) facilitent la migration des fidèles vers d‘autres religions à part les deux dominantes.

5 – La sécurité La Commune dispose d‘une brigade de gendarmerie située à Ambohimarina avec 07 agents qui sont largement insuffisants face au nombre de la population et à l‘éloignement de certains Fokontany. Les délits les plus fréquents sont les délits moins aggravés, à savoir : les coûts et blessures volontaires, vols de récoltes sur pieds, l‘abus de confiance. Outre les gendarmes, les quartiers mobiles existent au sein de chaque Fokontany mais il n‘est pas facile pour eux de prendre leur responsabilité devant l‘inexistence d‘indemnités et le manque cruel d‘automobile, de carburant, etc.

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Chapitre II : Généralités sur l’insécurité à Madagascar et l’approche méthodologique

Le présent chapitre sera consacré aux généralités sur l‘insécurité à Madagascar suivi de l‘approche méthodologique.

Section 1 : Généralités sur l’insécurité à Madagascar

Cette section traite la situation actuelle sur le phénomène d‘insécurité.

A) Quelques concepts sur l’insécurité

I) La définition des mots Clés « insécurité » ; phénomène « hala-botry » ; retombée socioéconomique a) Insécurité :

L‘insécurité est le manque ou l'absence de sécurité. Pour un lieu, c'est le fait de ne pas être sûr, d'être soumis à différentes formes de dangers ou de délinquance. L'insécurité est aussi l'état de quelque chose qui n'est pas stable, qui est précaire. Pour une personne, un animal ou une collectivité, l'insécurité est l'inquiétude qui résulte du manque de sécurité et de l'éventualité d'un danger réel ou imaginé. Dans notre société, elle est l'ensemble des menaces physiques, morales, économiques, sociales, politiques, environnementales et culturelles rencontrées dans la vie quotidienne et qui font que la sûreté physique et la tranquillité ne sont plus assurées.

b) Phénomène « hala-botry » C‘est une sorte de vol qui vise à subvenir le besoin quotidien à petite échelle de son auteur. C‘est un phénomène qui se produit tous les jours et ce sont les paysans et les éleveurs qui y sont les victimes7. Ce phénomène se produit souvent dans le milieu rural. Il se manifeste par de petit vol sur pied comme vol de manioc, de mais, de poules. c) retombées socioéconomiques

C‘est l‘effet néfaste du « hala-botry » au détriment de la société et de son économie.

*retombée : Effets qui se produisent dans un second temps. *socioéconomique :

7 Il s‘agit d‘une proposition du responsable du Fokontany lors de notre enquête

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La socioéconomie8 n'est pas reconnue comme une discipline de nature essentiellement scientifique, mais comme une façon pratique d'aborder les questions économiques, en articulant des méthodes classiques et des outils empruntés à d'autres sciences sociales (sociologie, histoire, science politique, psychologie sociale...) ; c‘est ce que nous tentons d‘appliquer dans notre modeste travail de recherche.

Nous partageons le point de vue de Jean-Claude PASSERON lorsqu‘il postule que la socioéconomie produit peu d'effets de connaissances (il la positionne au sein des sciences herméneutiques) mais beaucoup d'effets d'intelligibilité (bonne compréhension de la réalité même si le résultat peut ressembler à du « bricolage »).

Faire de la socioéconomie consiste en fait, pour interpréter des phénomènes, à tenir compte, entre autres :

 des institutions de régulations macro – économiques (les marchés, les autorités publiques, les systèmes d'information) ;  des liens et réseaux sociaux ;  des jeux de pouvoirs (ou rapports de forces) ;  des systèmes de valeurs et des attitudes ;  et des conventions (systèmes d'attentes réciproques) ;  etc.

B) Les différents types d’insécurité a) Types d’insécurité en milieu urbain

Dans les grandes villes9, il y a les pickpockets dans les marchés ouverts, les hold up dans les magasins, bijouteries et stations d‘essence, les cambriolages dans les villas, les braquages dans les voitures et dans différents coins, les kidnappings « karana » et « vazaha » dans les milieux aisés, etc. L‘insécurité gagne de nouveau du terrain. De nouvelles formes de banditisme semblent voir le jour. Des mineurs s‘y mettent aussi. La situation semble de plus en plus difficile à maîtriser.

Des jeunes âgés de 18 à 25 ans ont été arrêtés en périphérie d‘Antananarivo par la gendarmerie. Ils sont impliqués dans diverses attaques dans quelques arrondissements et ses

8 Inspirée de http://fr.wikipedia.org/wiki/Socioéconomie, consulté le 27 février 2015

9 Cf. Annexe 5 et 6 pour quelques données iconiques à travers les quotidiens de la capitale malgache

19 environs. Très récemment, des jeunes de moins de 18 ans avaient été également arrêtés pour divers actes de banditisme dans certains arrondissements à Antananarivo. Des mineurs sont impliqués dans des cambriolages, des vols à la tire et des viols. Ce sont des faits plutôt récents dans les environs d‘Antananarivo, impliquant des jeunes malfrats. (cf.Annexe 6)

B) types d’insécurités en milieu rural

En milieu rural, il y a les vols avec effraction appelés « hala-botry », un aspect de vol de la pauvreté, en particulier le vol de cultures sur pied, le vol des ustensiles de cuisine, le vol de volailles, le vol de vêtements, etc. Plus tard il y a eu le vol d‘ossements humains, chose taboue auparavant. Tout cela est lié au vol et / ou quête d‘argent. Mais il y a d‘autres formes d‘insécurité qui sévissent dans toutes les régions de l‘île : le viol des femmes ou filles mineures voire enfants à bas âge, le meurtre sous diverses causes (vengeance, insolvabilité de dette, problème d‘héritage, problème de voisinage, conflit de jalousie). Il y a le banditisme avéré de certains milieux sociaux pauvres, tels que les vols avec effraction appelés « hala- botry», en particulier le vol de cultures sur pied et le vol des ustensiles de cuisine, le vol de volailles, le vol de vêtements, etc.

Le pire est que ces dahalo ne se limitent plus au vol de zébus mais raflent tout ce qu‘ils peuvent amener. Ils attaquent les villages, commettent des exactions sur leurs populations, tuent et brûlent les maisons. Ce que l‘on peut dire, en effet, c‘est que les vols de zébus accompagnant les brigandages atteignent actuellement des niveaux record et toutes les couches de la population sont touchées. (cf. Annexe 6)

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Section 2 : L’Appareillage méthodologique

Il sera question ici d‘évoquer les repères conceptuels et théoriques ainsi les méthodes et théoriques jugés indispensables pour notre terrain, nos analyses et nos réflexions.

2.1 Cadre théorique et conceptuel

2.1.1 Classe sociale

Dans son acception générale, le classe sociale renvoie à un « type de groupement fondé sur un ensemble de caractéristiques liées à la position professionnelle de ceux qui le constituent : secteur et type d‘activité, position par rapport à la propriété ou non de moyen de travail (patron, indépendant, salarié), situation hiérarchiques, nature et niveau de revenu. Ces critères sont liés, en termes de probabilité objective et de chances subjectives, au cursus social, scolaire et professionnel des individus et de leur descendance. »

Il est vrai que le concept de classe sociale marque le passage d‘une société basée sur la distinction héréditaire des ordres (société féodale, société castique …) à une société s‘appuyant sur le droit à l‘égalité des citoyens toutefois la distribution de la propriété, du revenu, du pouvoir et du prestige semble marquée d‘inégalité et de reproductivité.

Ainsi, les auteurs susmentionnés soutiennent que : « Les classiques de l‘économie politique recourent à ce concept pour désigner les grands groupes sociaux entre lesquels se répartissent les sources de la richesse (terre, capital, travail) et se distribue le revenu social.

En ce qui concerne les historiens et les théoriciens politiques, « il s‘agit, aux plans social et politique de rendre compte des conflits qui opposent aristocratie foncière, paysannerie, bourgeoisie capitaliste et salariat ouvrier »10.

L‘histoire sociale et politique d‘Ambohimanga Rova renferme une partie de ces analyses. Quant à MARX ET ENGELS11, FERREOL et al. (1991) affirment qu‘en réalité ces deux auteurs n‘ont inventé ni le concept de classes sociale ni celui de lutte de classes. Ce

10 FERREOL, G. et al. 1991, Dictionnaire de sociologie, op.cit .p 28 11 Marx et Engels, Manifeste du Parti communiste, Paris, UGE, coll. « 10/18 », 1962. Cet ouvrage, publié en 1848, constitue un appel à la solidarité ouvrière — il renferme en effet la phrase devenue célèbre « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous » — et contient déjà les théories que Marx et Engels vont systématiser dans le Capital. La vision historique de l‘économie, la lutte des classes et les conditions de l‘exploitation du prolétariat ouvrier qui annoncent la théorie de la plus-value, les contradictions internes du régime capitaliste et le rôle prophétique du prolétariat dans la conduite de la révolution constituent autant de thèmes qui, parce qu‘ils sont en accord avec les conditions économiques et sociales de l‘époque, vont rencontrer un large écho.

21 qu‘ils ont trouvé c‘est une interprétation d‘ensemble du mouvement des sociétés, dans ses dimensions économiques, politiques et idéologiques.

De même, poursuivent-ils, MARX ET ENGELS ont remarqué « dans la classe ouvrière l‘acteur appelé à rassembler une large majorité des autres classes contre le capitalisme et à ouvrir la voie une société sans classe ».

Dans le même ouvrage, FERREOL .G et al. postulent que « le concept de classe sociale est très lié à celui de discrimination, de pouvoir et de conflit.

Pour WEBER, « les classes sont … des (re) groupements de personnes partageant une même situation par rapport aux marchés du travail et des biens économiques. Il les définit donc en renvoyant strictement à l‘ordre économique comme MARX12 » (LEMEL, Y. 2004 : 27).

2 .1.2 La pauvreté

Nous abondons dans les sens de BIHR, A.et PFEFFERKORN, R. (2008 : 60 – 61)13 lorsqu‘ils disent que : « … la pauvreté ne se limite pas au défaut d‘avoir (expropriation des moyens de production et de consommation, revenus insuffisants ou irréguliers, absence de réserve et de patrimoine ». Et les auteurs de rajouter : « C‘est aussi et peut –être plus fondamentalement le défaut de pouvoir de pouvoir : absence de maîtrise sur les conditions matérielles et institutionnelles de sa situation, précarité (faible capacité à faire face aux aléas de l‘existence) et dépendance institutionnelle (notamment à l‘égard des organismes de protestation sociale) qui en résultent, fragilité des réseaux de socialisation ( milieu professionnel,voisinage,association) souvent limités à la famille, absence de capacité politique, de capacité conflictuelle, de capacité à transformer sa propre situation par la lutte collection ou les médiations organisationnelles ou institutionnelles. »

En outre la pauvreté a aussi une dimension cognitive ; voilà pourquoi ces deux auteurs soutiennent que «… c‘est enfin le défaut de savoir non seulement la disqualification scolaire, le défaut de capital scolaire (l‘absence de titres scolaires) et culturel (l‘extranéité à la culture savante, mais plus fondamentalement encore la faible capacité à symboliser, à se construire une représentation cohérent du monde, à s‘y repérer et à s‘y orienter de manière à

12.LEMEL, Y. (2004) Les classes sociales, Paris, P.U.F p.27. 13 BIHR, A.et PFEFFERKORN, R.(2008) Le système des inégalités, Paris,La Découverte,p.60-65,ici,p.60-61

22 pouvoir le transformer à son analyse). La majeure partie de la population de l‘Ambohimanga Rova est touchée par cette approche pluridimensionnelle de la pauvreté ».

2. 1. 3 Le vol

Le vol est lié assez souvent à la classe sociale d‘appartenance et à la misère, le vol est juridiquement une soustraction frauduleuse de la chose d‘autrui »14

Ainsi, l‘acte de voler peut être perçu comme la transgression des normes sociales et du coup comme un acte déviant (BECKER, H.S. 1985 : 43)15. Le même auteur poursuit que les théories sociologiques, dans la carrière déviante, « cherchent dans la société des sources de tension socialement structurées : ceux qui occupent des positions sociales soumises à des exigences contradictoires sont tentés de résoudre le problème pour des moyens illégitimes ». Cette situation décrite et analysée par BECKER n‘est pas intrinsèquement loin du phénomène « hala-botry » à Ambohimanga Rova.

2. 1 .4 Analyse structuro fonctionnaliste de PARSONS (A.G.I.L.)16

Voyons ci-dessous le sens prolongé et contextualisé de ce sigle :

A correspond à la fonction d‘adaptation, elle répond à la nécessité pour le système de puiser des ressources dans son environnement. Cela est lié aux structures économiques.

En fait, la misère chronique incite les gens issues de ses couches sociales défavorisées à commettre le vol à petite échelle et à répétition (hala-botry) dans l‘espoir de subvenir aux besoins primaires de l‘être humain (pyramide de MASLOW)

G renvoie à Goal Attainment ou fonction de réalisation des fins ; elle permet au système de se fixer des objectifs et de se donner des moyens pour les atteindre. Cela est lié aux structures politiques.

Or les politiques sociales en particulier la sécurité des biens et des personnes et la sécurité sociale connaissent de nombreuses défaillances (cf. IDH…, les récents résultats de Transparency International, ….etc.).

14 GUILLIEN, R. et VINCENT, J.(2003) sous la dir, Lexique des termes juridiques, 14è édition, Paris, Dalloz, p.598. 15 BECKER, H.S. (1985) Outsiders. Etude sociologique de la déviance, trad. de l‘américain par BRUAN D, J-P. et CHAPOULE, J-M, p.43 16 Inspiré de BEITONE, A.e tal. (2002) Sciences sociales, Paris, Ed. Sirey, Dalloz, p.102 – 103 chapitre, déviances sociales, Paris

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I ou la fonction d‘intégration du système qui permet d‘en coordonner les différentes parties afin de le stabiliser. Cela est lié aux structures judiciaires et communautaires. Pourtant, il est unanimement admis que la juridiction locale est soumise aux diktats du pouvoir exécutif à Madagascar. La cohésion « légendaire » des Malgaches est fragilisée par la peur des représailles émanant des malfaiteurs, des bandits de grand chemin, etc.

Remarques

- Selon une source proche des résultats de l‘enquête INSTAT 2012-2013, Madagascar se trouve, avons-nous dit, au 151ème rang sur 177 pays, en terme d‘Indice de développement humain (IDH). Surtout en milieu rural, 77,1% vit dans l‘extrême pauvreté. 71,5% de la population vit sous le seuil national de la pauvreté, c‘est-à-dire avec 535,603 ariary par an. La proportion de la population qui vit sous le seuil de pauvreté international, qui est de 2$ par jour, est de 91% », avance la source.

- Transparency international vient de présenter le rapport sur l‘indice de perception de la corruption (IPC) 2013. D‘après ce rapport, la Grande île occupe le 127ème rang sur 177 pays ayant fait l‘objet d‘études en matière de corruption, soit un recul de 9 places.

L ou la fonction de maintien des modèles latents ou Latent pattern maintenance qui permet la production et la reproduction des valeurs communes à l‘ensemble de la société qui permettent aux individus de motiver leurs actions. Cela est lié aux structures de socialisation comme la famille qui permettent une stabilité normative et donc le maintien des modèles.

Mais l‘institution sociale (institution éducative, institution familiale…) perdent pour ne pas dire sont vidées de leur substance, de leur quintessence en situation de crises socioéconomique, sociopolitique, morale, etc., continues. De ce fait l‘individu, l‘acteur social … (ici représenté pour les acteurs de l’hala-botry) obéit à ses désirs, et à ses motivations.

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2.2 Les techniques Elles concernent les objets, les mécanismes nécessaires à une approche. Les techniques sont les outils ou instruments de la méthode permettant la collecte et le traitement des données utiles à la validation de la recherche. Citons ci-dessous les différentes techniques : a) Les techniques de documentation : - Nous avons utilisé des documentations à la fois classique et électronique ; - En outre, nous nous sommes référée aussi à des documents officiels tels que les lois, les décrets, les données de l‘INSTAT, le PCD de la Commune. b) Les techniques vivantes : - Le guide d‘entretien porte sur un entretien directif auprès des autorités publiques concernées par le thème « hala-botry » pour avoir des informations fiables ; - Quant au protocole d‘enquête, nous avons essayé de faciliter notre observation par l‘utilisation des questionnaires qui nous ont amenée à faire de nombreux déplacements. De ce fait, pour faciliter notre tâche, il convient de signaler que nous avons utilisé des questionnaires codifiés. Alors, nous avons effectué des enquêtes auprès des classes sociales différentes ; - Pour le récit de vie, il est destiné aux personnes victimes de ce phénomène qui ont eu beaucoup de problèmes. c) Le corpus : Le corpus scriptural rapporte en fait les vécus des acteurs (réalités).

Les étapes de la recherche : a) Pré-enquete Nous avons débuté la recherche par la lecture de quelques documents pour en tirer des idées auprès des sites de documentation notamment au CERS, l‘UCM, l‘ISTS, à la bibliothèque nationale d‘Anosy, à l‘AFT (Documentation exploratoire). Nous avons aussi consulté des documents électroniques sur l‘Internet. Après cela, nous faisons la première descente sur le terrain d‘investigation. La durée de cette pré- enquête est d‘environ un mois.

Quant à la démarche, elle est hypothético- déductive17 en ce sens que nous avons analysé les travaux de recherche antérieure. Ainsi, nous avons dégagé des régularités à partir desquelles nous avons formulé nos hypothèses. La construction du dispositif d‘étude a été

17 Inspiré de BLANCHET, A.et al. (1987) Les techniques d’enquête en sciences sociales, Paris, Dunod, p.38

25 suivie par l‘expérimentation .Nous avons expliqué les régularités en termes d‘influence multiforme de différentes sources de variation jugées pertinentes (documents diverses, déclaration des enquêtés, celle des responsables communaux,…). b) Construction de la population d’enquête / échantillonnage : Il joue un rôle essentiel lors d‘une enquête. Toutefois, faute de moyens suffisants, il est difficile d‘effectuer une étude de la population rurale. Il est donc nécessaire de faire la recherche sur un sous-ensemble de cette population qui est censé représenter la population parente en milieu rural. C‘est pour cela que nous avons pratiqué la méthode de sondage par quota . Inspiré de BERTHIER, N. (2000)18, cette méthode consiste à classer les individus au moment de leur sélection, jusqu'à ce que l'on ait atteint le nombre désiré (quota) dans chaque strate. Même si cette Commune Rurale est assez vaste, nous pensons que notre échantillon est proche de la représentativité. Pour ce faire, nous avons pris soixante dix personnes (70 personnes) dont trente cinq personnes (35 personnes) issues de ménages en difficulté, vingt cinq autres personnes (25) issues des classes moyennes et dix personnes restantes (10 personnes) issues de ménage relevant de couches sociales aisées. Tableau 10: La description sociologique de la population enquêtée Caractéristiques Age Sexe Niveau Possession sociologiques (surfaces d’instruction cultivables, volailles, zébus, Enquêtés etc.)

Couches EM1 23ans masculin secondaire surfaces cultivables, Sociales volailles Défavorisées EF1 21ans féminin secondaire surfaces cultivables EF2 30ans féminin non scolarisé surfaces cultivables, volailles EF3 32ans féminin non scolarisé surfaces cultivables EF4 31ans féminin primaire surfaces cultivables EF5 23ans féminin non scolarisé surfaces cultivables EM2 24ans masculin secondaire volailles EF6 27ans féminin non scolarisé volailles EF7 45ans féminin non scolarisé surfaces cultivables EM3 39ans masculin non scolarisé volailles EF8 60ans féminin non scolarisé surfaces cultivables EF9 53ans féminin secondaire surfaces cultivables

18 BERTHIER, N. (2000) Les techniques d’enquête en sciences sociales, Paris, A.colin

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EM4 34ans masculin secondaire surfaces cultivables EF10 34ans féminin non scolarisé surfaces cultivables EF11 35ans féminin non scolarisé surfaces cultivables EF12 53ans féminin non scolarisé surfaces cultivables EF13 37ans féminin secondaire surfaces cultivables EM5 38ans masculin non scolarisé surfaces cultivables EF14 29ans féminin secondaire surfaces cultivables EF15 40ans féminin non scolarisé volailles EF16 19ans féminin non scolarisé volailles EF17 18ans féminin secondaire surfaces cultivables EF18 25ans féminin non scolarisé surfaces cultivables EF19 37ans féminin secondaire surfaces cultivables EF20 26ans féminin non scolarisé surfaces cultivables EM6 55ans masculin non scolarisé surfaces cultivables EF21 27ans féminin non scolarisé surfaces cultivables EF22 49ans féminin secondaire volailles EM7 51ans masculin non scolarisé volailles EF23 28ans féminin non scolarisé volailles EF24 38ans féminin non scolarisé volailles EM8 30ans masculin secondaire surfaces cultivables EF25 65ans féminin non scolarisé volailles EM9 13ans masculin primaire surfaces cultivables EF26 13ans féminin primaire volailles

Couches Age Sexe Niveau Possession (surfaces cultivables, volailles, Sociales d’instruction zébus, etc.) moyennes EF27 65ans féminin non scolarisé surface cultivables, volailles, zébus EM10 35ans masculin secondaire surfaces cultivables, volailles EF28 46ans féminin primaire volailles EF29 18ans féminin secondaire volailles EM11 56ans masculin secondaire volailles EM12 59ans masculin non scolarisé surface cultivables, volailles, zébus EF30 45ans féminin secondaire Surfaces cultivables EF31 52ans féminin non scolarisé surface cultivables, volailles, zébus EM13 25ans masculin non scolarisé surfaces cultivables EF32 31ans féminin non scolarisé surfaces cultivables

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EM14 28ans masculin secondaire surfaces cultivables EF33 46ans féminin secondaire surfaces cultivables EF34 30ans féminin secondaire volailles EM15 52ans masculin universitaire surface cultivables, volailles, zébus EM16 25ans masculin universitaire surface cultivables, volailles, zébus EM17 22ans masculin universitaire surface cultivables, volailles, zébus EF35 27ans féminin secondaire volailles EM18 39ans masculin secondaire volailles EF36 40ans féminin secondaire surfaces cultivables EF37 29ans féminin secondaire volailles EF38 26ans féminin universitaire volailles EF39 33ans féminin secondaire surfaces cultivables EF40 43ans féminin universitaire surfaces cultivables EM19 23ans masculin secondaire surfaces cultivables EM20 45ans masculin secondaire volailles Age Sexe Niveau Possession (surfaces cultivables, volailles, d’instruction zébus, etc.) Couches EM21 63ans masculin universitaire surface cultivables, volailles, zebus Sociales EF41 40ans féminin universitaire volailles aisées EM22 35ans masculin universitaire surface cultivables, volailles, zébus EM23 33ans masculin secondaire surfaces cultivables EF42 28ans féminin secondaire surfaces cultivables EF43 45ans féminin secondaire surfaces cultivables EM24 24ans masculin universitaire volailles EM25 25ans masculin universitaire volailles EF44 39ans féminin universitaire surface cultivables, volailles, zébus EM26 21ans masculin universitaire volailles Source : Nos propres enquêtes, date : 24 Mars 2015 Légendes : - EM : enquêté de sexe masculin - EF : enquêté de sexe féminin Commentaire du tableau ci – dessus : Ce tableau nous montre la description sociologique de la population enquêtée (soixante dix individus) comprenant sur l‘axe horizontal l‘âge, le sexe, le niveau d‘instruction, possession (surfaces cultivables, volailles, zébus, etc.).Et sur l‘axe vertical les couches sociales vulnérables puis moyennes et enfin aisées. Prenons cas par cas les trois catégories sociales.

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Comme nous voyons sur ce tableau, les couches sociales vulnérables sont nombreuses donc nous allons le commenter en premier. Dans cette catégorie sociale, l‘âge des individus enquêtés varie de 13ans à 65ans, précisons ici que ces jeunes (filles et garçons) de 13 ans sont les voleurs sur pieds que nous avons enquêtés au sein de la brigade de la commune rurale. Et l‘autre sexagénaire, c'est-à-dire l‘homme de 65ans qui a souffert lors du vol sur pied. Pour le niveau d‘instruction des individus enquêtés, bon nombre n‘ont pas fréquenté l‘école à l‘exemple 20/35 cela signifie que parmi les 35 individus ,20 individus sont dans le cas de non scolarisés et 11 individus ont fréquenté l‘école et ils ont arrêté au niveau secondaire ,4 individus seulement ont passé le niveau primaire. Concernant leur sexe, 9 individus seulement sont de sexe masculin et les 26 restants sont de sexe féminin. Dans ce deuxième cas, c‘est-à- dire la classe sociale moyenne, 14 individus a un niveau d‘instruction secondaire et 5 autres individus ont fréquenté l‘université, le reste n‘a pas le moyens financiers d‘intégrer une école c‘est-à-dire non scolarisé. La plupart de ces individus possèdent des volailles, d‘autres ont peu de surfaces cultivables. Pour leur âge, ces personnes victimes du phénomène ‗‗hala- botry‘‘ sont âgés de 18ans à 56ans dont 10 individus sont de sexe masculin et 15 autres de sexe féminin. Enfin, les classes sociales aisées avec un niveau d‘instruction supérieur, parmi les 10 individus enquêtés 7 d‘entre eux ont fréquenté l‘université et seulement 3 individus ont passé le niveau secondaire. Ces individus ayant un niveau d‘instruction élevé niveau possèdent des surfaces cultivables, des volailles, des zébus. Bon nombre sont de sexe masculin dont 6/10 individus et la 4/10 de sexe féminin ayant une fourchette d‘âge comprise entre l‘âge de 21ans à 63ans. c) Réalisation de l’enquête C‘est la phase où l‘on interagit auprès des victimes de ce dit phénomène social. Dans cette phase d‘enquête, nous récoltons toutes les réponses nécessaires pour valider notre hypothèse. Cette évaluation a duré une vingtaine de jours. Le terme enquête désigne à la fois : réalisation, collecte, l‘analyse des réponses recueillie par questionnaire. Conclusion partielle Ainsi, nous avons exposé notre contexte de recherche et tout l‘appareillage méthodologique (méthodes et techniques de collectes de données) en passant par les balises conceptuelles et théoriques. Dans la partie suivante, nous analyserons au plan qualitatif et quantitatif les données collectées sur terrain au regard de nos références conceptuelles et théoriques ainsi que de notre problématique et aussi de notre hypothèse de travail.

PARTIE II LA PROLIFÉRATION DU PHÉNOMÈNE « HALA-BOTRY » ET LES RETOMBÉES SOCIOÉCONOMIQUES

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Dans l‘analyse de situation, nous allons faire l`état des lieux et des situations existantes dans ce Fokontany. Aussi, les tableaux successifs suivants sont-ils les résultats de nos enquêtes et de nos entretiens, de nos observations et de nos documentations. CHAPITRE III : LES DONNÉES OBTENUES AU FOKONTANY ET LES OPINIONS DES VICTIMES CONCERNANT LE PHÉNOMÈNE « HALA-BOTRY» Section I - Résultats de l’enquête auprès du responsable de Fokontany Tableau 11 : Répartition du nombre de la population par sexe et classe d‘âge dans le Fokontany Avarakady Sexe / Age 0 à 5ans 6 à 12ans 13 à 15ans 16 et + TOTAL Homme 118/9,91% 122/10,25% 40/3,36% 410/34,45% 560/47,05% Femme 132/11,09% 138/11,59% 50/4,2% 448/37,64% 630/52,94% Source : chef Fokontany Avarakady, année 2013 En 2015, on estime que Madagascar sera peuplée d‘environ 23,7 millions d‘habitants, la population continue de croître au rythme annuel de 2,8% (source OMD) .Par rapport à ce taux, la population rurale dans le Fokontany Avarakady augmente de jour en jour. Les enfants de sexe féminin de moins de 15ans représentent 26,88% de la population et les enfants de sexe masculin moins de 15ans varient de 23,52%. Les jeunes femmes plus de 16ans représentent un taux de 37,64% .Par contre les jeunes hommes plus de 16ans ont un taux de 34,45%. NB : Le Fokontany Avarakady est le plus peuplé dans la commune d‘Ambohimanga Rova. Pendant la période de crise, la population rurale ne cesse d‘augmenter comme indique le tableau ci-dessous. Le nombre de la population s'avère comme suit: en 2009:1.016 habitants; en 2010: 1.050 habitants; en 2013:1.190 habitants Graphique 1: La représentation graphique de l‘augmentation de la population

100% 90% 80% 70% 16 et + 60% 13 à 15ans 50% 6 à 12ans 40% 30% 0 à 5ans 20% 10% 0% Homme Femme

Source : enquête personnelle, juin 2014

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1.1 L’évolution de la population dans l’obligation de faire la procédure de déposition de plaintes

Tableau 12: Répartition du nombre de plaintes sur les vols répétés et à petite échelle pendant les cinq dernières années Années Mois Effectifs 2010 Janvier- décembre 20 2011 Janvier- décembre 10 2012 Janvier- décembre 16 2013 Janvier- décembre 23 2014 Janvier- juillet 25 total Pendant 55 mois 79 Source : enquête personnelle, juin 2014

Parmi les 1.190 populations qui se trouvent dans le fokontany Avarakady, bon nombre d‘entre eux avaient l‘habitude de faire des plaintes au cas il y a des moyens financiers. Pendant l‘année 2011, il faut remarquer que la population a moyennement porté de plaintes dans ce fokontany. Par contre, il y a un embrouillement en 2014, à l‘exception pendant sept mois seulement le nombre de plaintes s‘avère être nombreux. Le graphique 2 ci-dessous indique que les années 2010 à 2014 sont principalement impliquées de l‘évolution des petits vols et des vols à répétition parce que la population a fait preuve de volonté et a porté plainte même si le niveau de vie pendant ces périodes de crise est difficile.

Graphique n°2 : Evolution des petits vols et des vols à répétition de 2010 à 2014

30 25 25 23 20 20

15 16

Effectifs 10 10 5

0

juillet

Janvier-

Janvier- Janvier- Janvier- Janvier-

décembre décembre décembre décembre 2010 2011 2012 2013 2014 Les mois et années

Source : Chef fokontany, juillet 2014

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1.2 L’évolution de délits et crimes dans ce Fokontany pendant les deux années successifs

Tableau 13 : Répartition de l‘estimation de délits et crimes dans ce Fokontany Avarakady

Délits et crimes 2013 2014 Cas de vol de zébus 12 20 Cas de vol de récolte 33 50 Cambriolage de domicile 11 15 Personnes tuées 02 00 Cas de viols 03 02 Cas de vols de volailles 34 41 Total des effectifs 95 128 Source : enquête personnelle, Juin 2014

Comme ce tableau nous l‘indique, il n‘y a pas d‘acte criminel dans ce Fokontany mais l’hala-botry constitue le vol de prédilection des malfaiteurs. Selon notre estimation, nous avons constaté que 23,1% de délit effectués par ces malfaiteurs sont des vols de récoltes et presque 23,8% sont des cas de vols de volailles. Pour cela, nous pouvons dire que les personnes qui font l‘acte de voler s‘intéressent plutôt à des petits vols pour subvenir à leurs besoins. Cela veut dire que les voleurs volent pour nourrir leurs familles ou bien pour plaire à ses amis. Pour les autres cas, ce sont peut-être des experts en la matière qui le font. Quelques paroles / verbatim des enquêtés sur le pourquoi du vol sur pieds :

Tableau n°14 : paroles des enquêtés sur le pourquoi du vol sur pieds

Les enquêtés Enquêté n°25 Enquêté n°54 Enquêté n°5

« Une personne est « Un homme ou une « Dans une société, il amené à voler des femme devient un existe toujours de haut aliments ou des voleur lorsqu‘il/elle n‘a et de bas donc cette volailles parce que sa pas de travail ou parce indifférence entraîne famille se sent mal qu‘il/elle est des conflits. Donc, le Paroles des enquêtes 19 nourrie et donc la mère paresseux/se . » voleur cherche un de famille ou même le moyen pour réduire ce père de famille fait contraste. » l‘action de prendre quelque chose qui ne leur appartient pas pour combler ce manque. » Source : enquête personnelle, juillet 2014

19 Rêve de Gallieni ou cauchemar des Malgaches ? in Journal officiel de Madagascar, 2 mai 1898 cité : http://ldh-toulon.net/reve-de-Gallieni-ou-cauchemar-des.html, consulté le 23 avril 2015. Galliéni n‘était pas le seul à le dire ; d‘autres colonisateurs, missionnaires, explorateurs avaient cette opinion sur l‘attitude indolente des Malgaches.

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Dans ce pourquoi sur le vol sur pieds, nous pouvons dire que le phénomène hala-botry est un cas complexe à évoquer à cause des conditions difficiles de vie de la population actuelle. Certains ménages n‘ont rien à subventionner leur famille donc ils sont invités à faire le vol sur pieds en cas de secours et de besoins. L‘avis du commandant de brigade sur le phénomène « hala-botry » :

Tableau n°15 : Avis du commandant de brigade sur le phénomène « hala-botry » Sur le phénomène Sur les voleurs Sur les mesures hala-botry prises

Quelques idées du commandant « C‘est un « Nous pouvons dire « C‘est un phénomène difficile à que toute personne phénomène journalier résoudre vu sa est capable à faire le donc comme mesure propagation hala-botry de nos à prendre, il faut actuelle. » jours, donc on ne justement faire la peut pas les ronde dans la nuit ou distinguer. » même le jour. » Source : enquête personnelle, juillet 2014

Ajoutons encore avec quelques paroles des enquêtés significatives sur le phénomène « hala- botry ».

Tableau n°16 : Quelques paroles des enquêtés sur le phénomène « hala-botry »

Enquêtés Enquête N°1 Enquête N°53 Enquête N°70 PAROLES Le phénomène hala- C‘est un cas Le phénomène botry est une pratique spécifique se trouvant « hala-botry » est courante et cela est dans une micro étroitement lié au devenu une sorte société (milieu rural) milieu rural. d‘habitude. mais plusieurs concitoyens le classe comme phénomène consubstantiel à la vie rurale et à la pauvreté. Source : enquêté personnelle, juillet 2014

Nous pouvons conclure que les enquêtés ont émis leurs points de vue sur le phénomène hala-botry comme un « cas exceptionnel » pour le milieu rural parce que ce sont les paysans qui sont affectés par les vols sur pieds. L‘enquêté n°1 a défini le phénomène comme un cas habituel pour les paysans. En plus, l‘enquêté n°53 a bien mentionné que c‘est un cas particulier parce que le phénomène « hala-botry » n‘a pas cessé d‘exister mais ce qui

33 le différencie de nous jours c‘est que cela devient un mode de vie et connu par les membres de la société. L‘enquêté n°70 a bien précisé que l‘origine de ce phénomène vient du milieu rural et c‘est un cas indiscutable.

Graphique 3: L‘évolution des délits et crimes dans le Fokontany Avarakady

L'evolution de délits et crimes dans le fokontany Avarakady

60 50 40 30 20

Les effectifs Les 10

0

tuées

de zébus de

de récolte de

Cas de Cas volde Cas volde

Personnes

de volailles de

Cas de Cas volsde

de domicilede

Cas de Cas violsde Cambriolage Délits et crimes 2013 2014

Source : enquête personnelle, juin 2014

Section II - Résultats de l’enquête auprès des enquêtés victimes

2.1 Secteur d’activités principales des hommes et des femmes enquêtés

Sur ce graphique, nous avons évoqué quatre types d‘emplois dont deux sont des emplois salarié et les deux autres sont des emplois indépendants. Ce dernier type d‘activités est le travail dans une ferme ou champ familial et le travail en entreprise familiale comme l‘artisanat. Les deux autres types d‘emploi salariés sont l‘emploi dans le secteur public, l‘emploi dans les entreprises privées comme les zones franches.

Ce graphique montre les répartitions des travailleurs, par sexe, dans quatre secteurs du marché du travail. Le graphique montre le secteur d‘activité professionnelle principale (payée ou non payée) privilégié par la population dans le Fokontany d‘Avarakady. Ce qui attire le plus l‘attention est l‘importance de l‘agriculture et l‘élevage qui représente 36,66% pour les femmes. Parmi les autres secteurs, le statut de fonctionnaire semble occuper une place pour les hommes avec un pourcentage de 8,33% et chez les femmes peu d‘entre elles travaillent

34 dans les secteurs privés, le pourcentage étant de 8,33% ; car elles préfèrent comme faire les travaux de champs et d‘éleveurs. Les hommes et les femmes ont plus tendance à être employés dans les secteurs agricoles au sein de ce Fokontany. Les activités de la population reposent en majeure partie sur l'agriculture, l'élevage, l'artisanat.

Graphique 4: La comparaison du secteur d‘emploi principal des femmes et des hommes ruraux

REPRESENTATION GRAPHIQUE DES REPRESENTATION GRAPHIQUE DES ACTIVITES PRINCIPALES DES ACTIVITES PRINCIPALES DES FEMMES ENQUETES HOMMES ENQUETES

Fonctionnaires Fonctionnaires 16% 8,33%

Emploi salarié Emploi salarié (secteur privé) (secteur privé) 21,66% 36,66% Artisans 6,66% Artisans 8,33% Cultivateurs et Cultivateurs et 3,33% éleveurs 5% éleveurs

Source : enquête personnelle, juin 2014

2.2 L’opinion de la population

Tableau 17: Pourcentage de la population enquêtée qui fait encore confiance aux forces de l‘ordre

Unité : % Réponse Ménages en difficultés Ménages Ménages issus des appartenant à la couches sociales classe moyenne aisées OUI 15,71 27,14 14,28 NON 34,28 8,57 0 Source : enquête personnelle, juin 2014

Nous voyons bien que les ménages en difficulté ont beaucoup répondu par « NON » sur cette constatation. Les ménages issus des couches sociales aisées ont fixé sur la réponse « OUI », il en est de même aussi pour les ménages appartement à la classe moyenne.

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Graphique 5 : Représentation graphique des opinions des victimes sur leur confiance envers les force de l‘ordre

100% 90% 80% 70% 60% Pourcentage 50% 40% NON 30% OUI 20% 10% 0% MENAGES EN MENAGES MENAGES ISSUES DIFFICULTE APPARTENANT A LA DES COUCHES CLASSE MOYENNE SOCIALES AISES Classes sociales

Source : enquête personnelle, juillet 2014 Sur ce graphique 6, nous voyons que les paysans ne font plus confiance aux autorités puisque ces dernières négligent les problèmes des paysans comme le phénomène hala-botry. Les personnes issues des classes moyennes suggèrent que c‘est une solution facile d‘alerter les autorités en cas de vol comme le vol de récoltes et le vol de volailles. Ils ont presque une différence de pourcentage, le vol de volailles a un taux de plus élevé par rapport à l‘autre vol. Si nous regardons l‘intégralité de ce graphique, nous voyons que ce sont les paysans qui sont les victimes de ce phénomène, ensuite les personnes issues des classes moyennes ont un taux moyen par rapport aux paysans.

2.3 En termes d’organisation et de protection des gendarmes dans la Commune

Tableau 18: L‘opinion sur le travail des gendarmes dans le Fokontany :

Opinion Pourcentage (%) Pas du tout satisfait 42,85 Plutôt pas satisfait 18,57 Plutôt satisfait 14,28 Tout à fait satisfait 10 Source : enquête personnelle, Juin 2014

Sur ce tableau, nous voyons que la plupart de la population dans ce Fokontany n‘est pas soulagé par le travail des gendarmes dont 42,85% disaient qu‘ils ne sont pas du tout

36 satisfaits. Les forces de l‘ordre ne parviennent pas à résoudre les problèmes du « hala-botry » et d‘autres problèmes liés aux atteintes à la sécurité intérieure de la localité. 18, 57% de la population sont plutôt satisfaits du travail que font les autorités. D‘autres éléments des forces de l‘ordre sont assez encore assez bien perçus par la population pour ne pas dire que cette dernière porte un regard mitigé parce que d‘une part, ces éléments des forces de l‘ordre soutiennent la population dans des cas exceptionnels mais d‘autre part ils ne font pas quelques fois comme il faut leur travail en cas d‘utilité ou de nécessité d‘appui pour les habitants victimes des vols ; et 14, 28% disent plutôt satisfaits. Le reste avec un pourcentage de 10% disent qu‘ils sont tout à fait d‘accord sur le travail et les prestations des gendarmes. Nous trouvons ci-dessous quelques paroles saillantes des enquêtés concernant le travail des gendarmes dans la Commune.

Tableau n° 19 : Quelques paroles des enquêtés concernant le travail des gendarmes dans la Commune

Enquêté n°8 Enquêté n°17 Enquêté n°57 « Les gendarmes « Les gendarmes « L‘existence des occupent une grande soutiennent la gendarmes ne résout place lors d‘un vol population en les pas le problème à Paroles des enquêtés mais ils négligent un aidant à trouver les l‘exemple du vol sur peu certaines voleurs lors d‘un vol pieds parce que c‘est personnes. » comme le « hala- un minuscule cas et botry » c‘est une affaire entre le Fokontany et les victimes. » Source : enquête personnelle, juillet 2014

Les paroles ci-dessus et ci-dessous (Tableaux n° 17 et 18) indiquent que d‘autres victimes soutiennent le travail des gendarmes et les autres les ignorent. Il y a en quelque sorte une confiance différenciée à l‘égard des gendarmes. Les informateurs du tableau n°18 expriment une opinion positive à l‘endroit des gendarmes.

Tableau n° 20: Quelques opinions des enquêtés qui font encore confiance à la force de l‘ordre Enquêté n°48 Enquêté n°2 « Il faut le faire confiance « Ces autorités portent une Quelques opinions des car c‘est leur travail d‘aider attention particulière aux enquêtés la population en cas de personnes issues de la problème. » classe sociale aisée donc les ménages pauvres comme la nôtre n‘y font pas confiance. » Source : enquêté personnelle, juillet 2014

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Les victimes sont les premières personnes qui souffrent lors d‘un vol sur pied, vu la répétition des vols chez un ménage indique que les autorités relèguent au second plan ce phénomène donc nous pouvons dire que nombreuses sont les victimes qui ne font pas confiance à ces autorités publiques. Nous avons évoqué en dessus les résultats auprès des victimes du phénomène « hala- botry » et du responsable du Fokontany, passons alors au chapitre suivant.

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CHAPITRE IV : Les manifestations

Section 1 : Les types de vols

I) Les deux genres de vols dominants

Le phénomène « hala-botry » est un fait social à la fois total et habituel mais le terme « hala- botry » se caractérise par différentes dimensions. Les deux genres de vols les plus fréquents sont les vols des récoltes et les vols des volailles, expliquons ci-dessous ces vols.

A. Les vols des récoltes Nous pouvons dire que le vol de récoltes est le plus fréquent parce que la plupart des personnes qui y vivent cultivent du manioc, du choux, mais aussi du maïs, du riz, du petit pois, etc. Les voleurs ont une stratégie de vol parce qu‘ils prennent dix pieds de manioc, un kilo de riz, quatre à cinq choux. Le problème c‘est que les ménages les plus pauvres ont peu de matériel agricole. Les outils et les équipements utilisés sont vétustes et insuffisants, voire inadéquats. Pour le travail de préparation du sol dans les rizières, les ménages emploient encore les troupeaux de zébus pour faire le piétinement, alors que leurs nombres ne cessent de décroître du fait des actions des «voleurs sur pieds». Ainsi, la superficie cultivée se réduit, au même titre que la production faute de pouvoir intensifier les acquis. Examinons d‘autres paroles des enquêtés sur les vols de récoltes : a)les victimes Tableau n° 21 : Les vols de produits agricoles de prédilection Enquêté n°5 Enquêté n°40 Les champs de manioc sont Le petit pois, les voleurs en Quelques opinions des les plus ravagés par les prennent parfois en victimes voleurs. Ils prennent cinq à moyenne cinq à sept dix pieds de manioc. « kapoka20 ». Les voleurs arrachent 5 ou 6 choux en une prise. Voilà pour les légumes. Source : enquête personnelle, juillet 2014

20 Unité de contenance équivalant approximativement à une boîte moyenne de Nestlé ou de Socolait.

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L‘enquêté 5 a dit que les vols dans « les champs de manioc » sont les plus fréquents. Ceci reflète en grande partie la destruction du produit (manioc) et diminue aussi le revenu des ménages. Dans une petite échelle, un ménage cultive environ un ou deux sacs de manioc ceci est conféré à des ménages moyens. Quoiqu‘il en soit, les victimes de ce phénomène « hala- botry » gagnent peu de bénéfice en vendant ces maniocs parce que la petite portion que le voleur a volée marque une grande valeur dans son niveau de vie. Il faut également noter que l‘enquêté n°5 a trois bouches à nourrir et elle est veuve, le vol répété la fait souffrir parce qu‘elle n‘a pas d‘autre champ que celle-ci. Comme indiqué, l‘enquêté n°40 a dit que « les vols de légumes comme le petit pois, les choux » ont largement multiplié. Les voleurs prennent environ cinq ou dix « kapoka » de petit pois, la conséquence de ces actes peut causer beaucoup de dégâts dans la vie en société à l‘exemple diminution de revenu du ménage victime, l‘incapacité à reproduire d‘autres cultures. Cela signifie que le paysan a peur de récultiver des maniocs car les voleurs vont les voler s‘ils en cultivent encore. Il est nécessaire de souligner que les petits pois, les choux sont plus faciles à mettre dans un sac, ce qui revient à dire que presque la quasi-totalité des auteurs de vols sur pieds s‘adonnent à un travail à faible revenu. b) Le commandant de brigade Nous avons noté le large éventail des types de vols sur pieds qui existe dans la société rurale. Les « vols sur les récoltes sont les plus fréquents » par rapport aux vols de volailles tandis que la plupart des ménages sont des paysans. Nous examinerons de plus près les vols qui se passent dans cette Commune mais ce sont les victimes qui ne veulent pas en parler.

B. Les vols des volailles

Les vols de volailles sont un phénomène qui se produit tous les jours dans certains ménages. Les volailles sont plus pratiques pour échanger contre de l‘argent donc les voleurs répètent leurs actes pour en tirer de l‘argent. Les victimes de ce phénomène vit une vie de plus en plus dure, mais les difficultés continuent d‘imprégner la vie quotidienne à différents niveaux comme la diminution des revenus, l‘existence de peur.

Les différentes volailles que les voleurs ont volées sont : les canards, les oies, les poules et les coqs. Il faut aussi garder à l‘esprit que la causalité de ce phénomène hala-botry peut se diriger dans la direction de non- développement de la commune rurale. Ceci est chose possible car les ménages ayant des élevages plus nombreux (y compris des terres) sont

40 devenus pauvres à cause de petits vols répétés qui conduisent à la diminution de l‘économie de la Commune et même du Fokontany. Les vols de poules sont les plus fréquents dans cette commune et en plus les coqs parce que dans le marché d‘Alakamisy, tous les jeudis il y a les combats de coq qui en vaut des millions. Donc, les voleurs se focalisent à voler des coqs pour en tirer beaucoup d‘argent. Les oies et les canards sont moins nombreux et ils sont difficiles à ramasser. Voyons en tableau ces deux genres d‘hala-botry : Tableau 22 : Répartition du genre de phénomène d’hala-botry Genre d’hala-botry Ménages en Ménages issus de Ménages issus des difficulté classes sociales couches sociales moyennes aisés Vol des récoltes 24 09 03 Vol des volailles 11 16 07 total 35 25 10 Source : enquête personnelle, Juin 2014

Ce tableau montre les deux genres d‘hala-botry comme le vol des volailles et le vol de récoltes. Nous voyons sur ce tableau que les vols de volailles sont moins nombreux par rapport au vol de récoltes dans les réponses des soixante dix enquêtés. Il est intéressant d‘examiner par classes sociales les ménages victimes de vols, par la suite, nous les classifions en catégories. Cela s‘observe tout particulièrement en ce qui concerne les deux genres d‘hala-botry avec les nombres des réponses évoqués par les soixante dix enquêtés classant par catégorie. Graphique 6 : Représentation graphique du genre de phénomène hala-botry

Vol des récoltes Vol des volailles

25

20

15 Effectifs 10

5

0 Ménages en Ménages Ménages difficulté moyens aisés Les classes sociales

Source : enquête personnelle, juillet 2014

41

Cette Commune est riche en produits agricoles mais ce phénomène hala-botry constitue un obstacle pour développer cette filière agricole. Parmi les soixante personnes enquêtées, 10 personnes issues de ménages aisés et selon eux les vols de volailles sont leur cas. Ces personnes constatent que les voleurs voulaient subvenir à leurs besoins en volant les affaires des autres. Cela veut dire que les voleurs viennent des familles en difficulté donc le père de famille ou la mère de famille ou même leurs enfants font un acte de délit pour combler le manque de nourritures, de provisions, d‘habitats, etc. dans la famille. Les vingt cinq personnes victimes de ce hala-botry viennent des ménages moyens voient que les vols de volailles sont les moins sollicités par les voleurs. Pour leur cas, les voleurs sont passés deux ou trois fois sur les mêmes ménages cela signifie qu‘ils n‘ont rien à faire que de détruire les plantations des autres et cette pratique devient une habitude. Enfin, pour le cas des ménages en difficulté trente cinq personnes sont victimes de ce hala-botry dont les vols de récoltes sont les vols que les voleurs ont commis. Ces ménages pensent que c‘est à cause de la non possession de terre cultivable.

Nous trouverons ci – dessous quelques paroles des enquêtés sur les types de vols.

Tableau n°23 : Quelques paroles des enquêtés sur les types de vols Enquêté n°55 Enquêté n°49 Les vols des volailles sont Les vols des récoltes Quelques paroles les plus fréquents et accentuent le problème des commencent à devenir des paysans dans notre habitudes pour les voleurs. Commune. Source : enquête personnelle, juillet 2014

Ces petits vols tels que les vols des récoltes et les vols des volailles sont des graves problèmes dans la société des éleveurs et des cultivateurs. Nombreuses sont les victimes qui n‘arrivent même pas à écouler les produits volés et les volailles volés. Vu ces paroles d‘enquête, nous observons que l‘une et l‘autre accentue la pauvreté de la Commune Rurale et aussi des ménages victimes.

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1.1 Les différentes personnes soupçonnées dans le hala-botry

Tableau 24 : Répartition des réponses des victimes selon leur soupçon Réponses des Ménages en Ménages issus des Ménages venant des victimes difficulté classes moyennes couches sociales aisées Voisin 14,28% 48% 20% Propre famille 28,57% 36% Vos alentours 45,71% 12% 80% Autres 11,42% 4% Source : enquête personnelle, Juin 2014

Sur ce tableau, nous pouvons noter que les classes des personnes soupçonnées sont nombreuses.45, 71% des ménages en difficulté ont ajoutées que ce sont les personnes aux alentours qui font cet acte de vol. En plus, 48% des ménages issus des classes moyennes prouvent que ce sont leur voisinage qui vole leurs produits (animaux ou agricoles). Enfin, 80% des ménages venant des couches sociales aisées disent que les personnes qui les entourent sont les premiers suspects sur cet acte de vol sur pieds. Tout le monde doit être donc responsable de ces produits tels qu‘animaux ou végétaux puisque les voleurs sont des personnes sans pitié. Il faut se méfier des environs car ce dernier peut se changer. Vu cette enquête sur les suspects du vol sur pieds, nous pouvons évoquer que les classes sociales ne sont pas toujours égales et cette inégalité peut favoriser le conflit entre chaque ménage qui est source de ce phénomène « hala-botry ». On peut alors présenter ce tableau en graphique :

Graphique 7 : Répartition des pourcentages des personnes soupçonnées par catégories sociales

100% 90% 80% 70% 60% POURCENTAGE 50% autres 40% vos alentours 30% 20% votre propre famille 10% 0% votre voisin Ménages en Ménages issues Ménages difficulté des classes venant des moyennes couches sociales aisés LES CLASSES SOCIALES

Source : enquête personnelle, Juin 2014

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La graphique 7 montre la répartition des pourcentages des personnes soupçonnés par catégories sociales. Le graphique montre quel était les pourcentages des personnes soupçonnés. Ce qui attire le plus notre attention est l‘importance des réponses des enquêtés tant masculine que féminine. Il faut garder à l‘esprit que nous tenons compte de l‘échantillon dans son entier. Ces pourcentages démontrent que les personnes soupçonnées sont variées au niveau de l‘âge, du sexe et des classes sociales. Toutefois, comme nous le soulignons plus loin, les suspicions viennent des ménages en difficulté, des ménages issus des classes sociales moyennes, des ménages venant des couches sociales aisées. Ceci s‘observe tout particulièrement en ce qui concerne les ménages en difficultés, 45,71% de ces derniers ont répondu sur « leurs voisins » et 11,42% ont répandu « autres » c‘est- à –dire des personnes non résidentes à Ambohimanga. En plus, 48% des ménages issus des classes moyennes ont déclaré la réponse « leurs voisins » et 4% seulement ont dit « les autres ». Pour les ménages venant des classes sociales aisées, 80% ont répondu « leurs alentours » comme personnes soupçonnées de vols sur pieds ; quant au reste, c‘est- à – dire 20 %, ils ont souligné « leur voisin » comme réponse. Ces résultats correspondent logiquement à l‘échantillon représentatif des enquêtés.

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Section 2 : Les causes et conséquences du phénomène « hala-botry »

I) Les causes

Graphique 8 : La représentation des causes du phénomène « hala-botry »

Existence des abandons scolaires Désespoir de la vie, la paresse, la faim Famille nombreuse

Inexistence de terre à Pourcentages cultiver Le chômage - faible revenu La crise 0% 50% 100% La pauvreté

Source : enquête personnelle, Juin 2014

Selon ce graphique 9, parmi les soixante dix enquêtées 20% ont répondu que la cause de ce phénomène est la pauvreté. Les personnes enquêtées disaient que l‘existence des abandons scolaires c‘est-à-dire les jeunes enfants non scolarisés sont à l‘origine de ce phénomène dont le pourcentage est de 21,42%; la crise sociopolitique de 2009 a aggravé les difficultés matérielles ( hausse de prix des produits de premier nécessité…), les fractures sociales (problèmes des différences sociales et économiques ,les enfants démunis abandonnent l‘école, beaucoup de citoyens vivent dans l‘insécurité à la fois rurale et urbaine) a bouleversé la vie de la population a accentué la démoralisation de ces personnes. C‘est pourquoi certains individus sont contraints de voler. Peu des personnes ont répondu comme cause le chômage ou le faible revenu est de 7,14%.

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Les explications des causes du phénomène ‗‗hala-botry‘‘

A) L’existence des abandons scolaires

La Commune Rurale d‘Ambohimanga Rova possède des établissements publics (CEG, EPP). Beaucoup des jeunes âgées de 14 ans ont préféré arrêter leurs études pour des raisons non valables. Ces jeunes n‘ont rien à faire vu la pauvreté de leurs parents et les difficultés de la vie actuelle. Ces abandons scolaires favorisent l‘existence des délinquances juvéniles. Selon notre enquête, ces jeunes deviennent des drogués et par conséquent violent les jeunes filles.

B) Désespoir face la dureté de la vie, la paresse et la faim

Les Malgaches ont souffert pendant les crises successives surtout les ruraux. Il y a aussi les renvois des zones franches qui ont causé du chômage pour certaines personnes. Cela entraîne le désespoir des jeunes et conduit aussi à la paresse. Ces personnes deviennent paresseuses à cause de la difficulté de la vie. La faim peut être la cause du phénomène « hala –botry » à l‘exemple le proverbe malagasy « Raha noana ny vatana mivezivezy ny fanahy » ce qui signifie que : quand on a faim, l‘esprit vogue ailleurs ; cela pourrait amener l‘individu en question à outrepasser les normes sociales et du coup à commettre des vols, des viols, etc.

C) Famille nombreuse

C‘est un cas très fréquent dans le milieu rural. Les mères de familles n‘emploient pas encore le planning familial donc cet inemploi conduit les femmes à mettre au monde beaucoup d‘enfants. Ces problèmes entraînent le père de famille ou même la mère de famille à chercher des solutions pour nourrir ses enfants. La solution rapide pour ses familles c‘est de voler les produits de culture, d‘animaux de ferme c‘est –à- dire les poules, bouquets de manioc, petits pois. Pour le cas des animaux, ils sont vendus à bas prix pour acheter après du riz pour leur famille et les produits de culture comme les bouquets de manioc, petits pois sont consacrés à la famille pour la nourriture. Donc, nous pouvons dire qu‘avoir beaucoup d‘- enfants à élever ne signifie pas détruire les affaires des autres mais cela vaut la peine de relever le défi d‘affronter la situation et de trouver des solutions possibles.

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D) Insuffisance voire Inexistence de terre à cultiver

En milieu rural, nous avons tous pensé que la surface de la terre est grande, donc tout le monde doit avoir de terre cultivable. La terre est, à notre humble avis, faite pour y cultiver, y habiter et aussi à y vivre. Pour ce cas, Ambohimanga rova est très vaste en surface mais la plupart des ménages n‘ont pas de terre à cultiver faute des moyens financiers. C‘est pourquoi certaines personnes s‘arrogent le droit d‘accaparer les produits de culture des autres et cette habitude devient une sorte de crime pour la société.

II) LES CONSÉQUENCES

2.1 Le niveau de vie des victimes après le choc du phénomène « Hala-botry »

Tableau 25: Répartition des opinions des victimes après le choc du phénomène « Hala- botry »

OPINIONS Effectifs Pourcentages (%)

Baisse du niveau de vie 10 14,28%

Les membres de la famille 27 38,57% ont terrorisé de jour en jour Baisse de production agricole 33 47,14%

Source : enquête personnelle, juillet 2014

Le phénomène « hala-botry » est un cas difficile à résoudre. Les paysans sont les victimes de ce phénomène, ce qui entraîne la baisse de la production agricole parmi les 70 enquêtés, les 47,14% en sont concernés. Affectant notamment les ménages dans la commune rurale d‘Ambohimanga rova, le phénomène ‗‗hala-botry‘‘ est également un facteur de réduction de la production. Un phénomène qui conduit non seulement à la diminution, voire à la rupture d‘approvisionnement des marchés en milieu urbain. Il y a aussi la diminution notoire des sources de revenus des ménages paysans.

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Graphique 9 : Représentation graphique des ces opinions des victimes

Opiniions des enquetés apres le choc

50,00% 45,00% 40,00% 35,00% 30,00% 25,00% Pourcentages (%) 20,00% 15,00% 10,00% Pourcentages 5,00% 0,00% Baisse du Les membres Baisse de niveau de vie de la famille production ont terrorisé agricole de jour en jour Les reponses

Source : enquête personnelle, juillet 2014

Tableau 26 : Répartition des ménages, selon le temps de récupération des produits perdus suite au phénomène « Hala-botry » Unité : % Classe sociale des Moins d‘une semaine Entre 1semaine et Pas encore récupéré victimes 1mois

Ménages en Néant 14,28 35,71 difficulté

Ménages issus de 1,42 12,85 21,42 couches moyennes

Ménages venant des 7,14 4,28 2,85 classes sociales aisées

Source : enquête personnelle, Juillet 2014

Sur ce tableau, nous voyons bien la difficulté que les ménages subissent en cas de vols. Même si un ménage perd une ou deux poules, il est difficile de le rembourser / restituer parce qu‘il a obtenu ces animaux par la sueur de son front. 14,28% des ménages en difficulté ont la chance de changer les produits perdus par d‘autres choses entre une durée d‘une semaine à un mois. 37, 71% des ménages en difficulté n‘ont pas les moyens d‘acheter d‘autres produits.

Pour les ménages moyens, il y a seulement 21,42% qui n‘ont pas le courage et les moyens de reprendre à cultiver ou à élever des animaux. Par contre, seulement en une

48 semaine, les ménages aisés ont une chance d‘acheter d‘autres animaux pour remplacer ceux d‘avant, elle varie de 7,14%.

Graphique 10 : Représentation du taux d‘évolution des victimes du phénomène « hala- botry » selon leur classe sociale :

100% 90% 80% 70% Ménages venant des classes sociales aisées 60% Ménages issus de 50% couches moyennes 40% Ménages en difficulté 30% 20% 10% 0% Moins d’une Entre Pas encore semaine 1semaine et récupéré 1mois

Source : enquête personnelle, juillet 2014

En outre, nous souhaiterions évoquer et analyser les micro récits de vie et les propos de quelques cas des victimes du phénomène ‗‗hala-botry‘‘.

Mme Yvonne, une veuve âgée de 40 ans avec six enfants à charge est l‘une des victimes du phénomène hala-botry. Elle a au total 10 poulets et trois canards. Elle précise qu‘elle a tout perdu au cours de ces derniers mois. Elle affirme que les voleurs ont pris trois poulets au premier et au deuxième cinq poulets, à la fin les voleurs l‘ont tous pris sans en laisser une. « Ces poules l’ont aidé à nourrir ses enfants » a-t-elle ajouté, « j’aurais pu obtenir environ 60 œufs en un mois ». Ce manque a bouleversé les conditions de vie de notre famille et nos conditions de vie.

Hélène est une femme de 27 ans, mère célibataire avec trois enfants à charger. Elle est l‘une des victimes du phénomène « hala-botry ». Son mari l‘a quittée en laissant trois petites enfants âgés de 02 ans, 4ans et 12 ans. Ces trois enfants ont l‘âge d‘être scolarisé mais le problème c‘est que sa mère n‘a pas les moyens. Il y a à peine un an, sa maison a été ravagée par le cyclone. Au total, cette femme a un hectare de terre à cultiver, une dizaine de volailles

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à élever. Leur cas est le suivant : les voleurs sont passés trois fois chez eux pour voler les volailles et en plus leur surface cultivée est aussi concernée par ces vols.

Faly est un homme de 32 ans travaille et enseigne dans l‘enseignement public (fonctionnaire et enseigne au niveau primaire). Comme activités lucratives parallèles, il cultive du manioc, des petits pois, des pommes de terre et élève quelques poulets. Il est célibataire, donc il vit seul. Avant d‘aller au travail, il se consacre à donner à manger à ses volailles et aussi à arroser ses cultures. Faly passe au moins une demi-journée à enseigner donc ses cultures ne seront pas surveillées, ce sont les malfaiteurs qui profitent de cette absence. Les voleurs ont pris quelques poulets et ont détruit aussi ses cultures de manioc. Tout cela veut dire que les voleurs sont des personnes inconscientes a-t-il dit.

Mr Rakotomanana est un homme âgé de 70 ans en présence de sa femme, ils ont eu 10 enfants. Pendant sa jeunesse, il pratique la culture du riz, des maniocs, des légumes car ses parents sont des ingénieurs en la matière. Il affirme que « pendant toute sa vie, les voleurs sur pieds l’ont fait souffrir » mais il continue encore à essayer de surmonter cette inquiétude. Tous les jours, il y a toujours des poules qui disparaissent, des maniocs ravagés et surtout les légumes comme les courgettes, les carottes. Mais la quantité de ces vols reste toujours le même c‘est -à- dire, les voleurs prennent une bouchée pour nourrir leurs familles.

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Chapitre V : Le phénomène « hala-botry » : inflation de l’amoralisme et vie sociale précaire

Section 1 : L’inflation de l’amoralisme des voleurs

Nous pouvons associer l‘amoralisme sur la déviance, terme désignant tout comportement de transgression d'une norme communément admise au sein d'une société. La déviance, au sens large, recouvre l'ensemble des comportements inadaptés parce que jugés comme tels par les représentations collectives. En cela, la notion de déviance ne se réduit pas aux seuls comportements criminels. Toutefois, cette différence dans les processus sociaux engendre une seule et même réalité : en posant des normes, toute société produit également le contexte d'où naît la déviance. En effet, en imposant des comportements, qu'ils soient positifs ou négatifs faire ceci, interdire cela, le corps social ne fait que susciter leur transgression en ce sens que ces normes incitent autant qu'elles interdisent, punissent autant qu'elles tolèrent. Le phénomène des vols ou bien encore certaines manifestations de la délinquance des mineurs en est l'illustration. Ils sont le plus souvent interprétés comme le résultat d'une désorganisation sociale affectant la famille ou bien l'insertion dans l'institution scolaire, qui place l'individu dans une situation de marginalité, laquelle ne résulte pas nécessairement d'une démarche consciente comme celle du rebelle ni même criminelle. La déviance peut constituer, pour le marginal que l'on présente comme un déviant, une simple demande de reconnaissance ou n'être que le résultat d'une demande de sociabilité par anticipation. Le fait pour un jeune garçon âgé de treize ans de fumer du tabac en dépit de l'interdiction familiale relève moins de la délinquance que de la demande d'être traité en adulte, un état jugé plus idéal que celui d'adolescent. Cette conduite jugée déviante pendant l'adolescence deviendra normale et conforme lorsqu'il aura atteint son statut d'adulte. Par ailleurs, on pourrait ajouter la notion d‘évasion chez MERTON lorsqu‘il dit que l‘évasion fait référence aux individus qui se retirent de la société et qui en rejettent les valeurs ne pouvant atteindre les objectifs ni par les moyens légitimes ni par les moyens illégitimes21. En effet, les voleurs, dans ce Fokontany d‘Avarakady, passent tous leurs temps à voler les affaires des autres et le pire c‘est qu‘ils viennent de plus en plus sur le même endroit. Les voleurs n‘ont plus la raison de vivre donc ils font n‘importe quoi pour le satisfaire.

21 BEITONE, A.et al. (2002) Sciences sociales, Paris, Ed.Sirey, Dalloz, p.381.

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Le comportement de la population évolue de jour en jour mais il devient difficilement cohabitable or l‘adage nous apprend que : « Tain’omby mivadika aza tsy misy maka ». Autrement dit, les matières fécales des bœufs que l‘on retourne sur la rue publique impliquent la propriété d‘un individu et personne ne s‘en accapare. Les normes et les règles ressemblent à des balises morales et ont tendance à tomber en désuétude en milieu rural pourtant celles-ci ont pour fonction de le protéger, de le réguler et de le sécuriser. Voilà pourquoi, certaines personnes deviennent des voleurs et semblent reléguer au second plan le vivre ensemble traditionnel. En plus, la pauvreté ambiante et les effets sociaux de la crise aggravent aussi la situation. Auparavant, les voleurs sont de sexe masculin mais aujourd‘hui ils impliquent les sexes à la fois masculin et féminin, les enfants ainsi que les adultes.

1.1 Les genres de personnes qui sont soupçonnés par les vols sur pieds

Graphique 11: Les pourcentages des genres de personnes soupçonnées par les vols

100% 22,85% 90% 80% 70% 60% féminin 50% 77,14% masculin 40% 30% 20% 10% 0% pourcentages

Source : enquête personnelle, juillet 2014 De nos jours, beaucoup parmi les acteurs sociaux issus des couches sociales vulnérables peuvent avoir l‘intention de voler quelque chose, cela est dû en partie à la mondialisation de la communication : les films violents à la télévision, le mimétisme engendré par le fait de voir des concitoyens qui s‘adonnent aux vols à grande ou petite échelle, etc. Les hommes, les femmes et même les jeunes enfants peuvent être à l‘origine de n‘importe quel vol. Ce graphique montre que les voleurs peuvent être de sexe féminin ou même masculin. Ce dernier a un pourcentage de 77,14% selon les 54 ménages enquêtés, cela montre que les hommes sont plus impliqués dans les vols par rapport aux femmes (braquages des voitures, vol à la tire…).La gent féminine devient des personnes malines et complices des

52 hommes lors d‘un vol. Alors 16 ménages restants disaient que les voleurs sont du genre féminin dont le pourcentage varie de 22,85%. 1.2 Concernant les voleurs Tableau 27 : Répartition de l‘identité des voleurs et les raisons du vol à petite échelle Les raisons de ces Age Sexe Classe sociale vols Pas d‘aliment à cuire 13 ans Féminin Venant d‘un ménage en difficulté Absence de revenu 45 ans Masculin Venant d‘un ménage  moyen Pas d‘argent Leurs parents ne 13 ans Masculin Venant d‘un ménage travaillent pas donc en difficulté ils cherchent des aliments pour subvenir aux besoins de leurs familles Attiré par la 23 ans Masculin Venant d‘un ménage mauvaise compagnie moyen Source : enquête personnelle, juillet 2014

Parmi les causes de l‘apparition du phénomène « hala-botry », il y a encore le défaut de terrain à cultiver, la bousculade vers les jeux de hasard, le manque de vision, la paresse etc. Nous pouvons noter que les voleurs sont entre l‘âge de 13 à 45 ans et le type d‘acteur social le plus fréquent ce sont des hommes venant d‘un ménage en difficulté. Les voleuses sont peu nombreuses par rapport aux hommes.

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SECTION 2 : La vie sociale précaire des victimes Hormis l‘analyse de la pauvreté, celle de la vulnérabilité constitue une autre approche des conditions de vie des ménages. D‘abord, la majorité des ménages malagasy ont déclaré avoir subi un choc les 12 derniers mois précédant l‘enquête. Ensuite, l‘on observe que les ménages pauvres, ceux résidant en milieu rural et ceux dirigés par un exploitant agricole, sont les plus vulnérables. Enfin, en allant un peu plus en profondeur, l‘on constate que les principaux problèmes sont liés à l‘insécurité notamment les vols à petite échelle et à répétition. Ces vols touchent plus de la moitié des ménages concernés par la question de la vulnérabilité. Plus de 5% des ménages concernés déclarent avoir perdu une partie de leurs revenus. Quel que soit le type des conséquences déclarées par les ménages, ils prennent des temps pour le reconstruire à nouveau. Par ailleurs, près de trois-quarts de ces ménages ne se sentent pas encore remis du choc. 2,9% d‘entre eux pensent ne récupérer les pertes que dans plus d‘un an, voire à jamais. De plus, la vulnérabilité et l‘évolution du niveau de vie sont liées négativement. Il en ressort que, pour une bonne partie des ménages, un choc peut provoquer de graves conséquences au niveau de leurs conditions de vie. Face à cette vulnérabilité, les stratégies adoptées par les ménages ne sont guère développées. En effet, près de la moitié des ménages ont choisi de punir les voleurs s‘ils les ont attrapés pour se remettre du choc. Pire encore, un ménage sur quatre déclare n‘avoir rien fait pour retrouver le niveau de vie après le choc. En outre, seulement 1% des ménages concernés déclarent avoir reçu des dons pour se remettre des chocs. Dans les faits, selon la déclaration des ménages, les stratégies adoptées restent isolées. Les actions de la collectivité locale, de l‘autorité publique demeurent marginales.

Tableau 28: Répartition des opinions des enquêtés sur leur habitude La personne a alerté Ménages en difficulté Ménages issus des Ménages venant des lors d‘un vol couches sociales classes sociales aisées moyennes Chef fokontany 1,42% 4,28% 2,85% Les gendarmes 2,85% 2,85% 11,42%

Le fokonolona

Aucune personne 45,71% 28,57%

Source : enquête personnelle, juillet 2014

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Chacun a ses façons de résoudre ses problèmes en cas de vols. Classons-les par classes sociales, les ménages en difficulté ont l‘habitude de se taire lorsqu‘il y a des vols qui se sont produits avec un taux de pourcentage élevé de 45,71%. 28,57% de ménages moyens n‘alertent pas aussi les autorités lors d‘un problème de vol. Par contre, les ménages aisés ont l‘habitude d‘alerter les gendarmes lorsqu‘il y a un doute dans les parages, leur pourcentage étant de 11,42%.

Malgré ses habitudes de chaque ménage, les voleurs ne font pas attention aux produits qu‘ils prennent. Les gendarmes n‘ont pas le temps de se préparer lors d‘un vol donc la population fait juste de leur mieux pour en trouver des solutions. Les ménages en difficulté sont majoritaires surtouts dans les quartiers éloignés du poste de gendarme.

Le fokonolona22 est le premier à alerter lors d‘un vol mais le problème c‘est qu‘ils n‘ont pas de matériels (torche, des armes pour se défendre, etc.) pour procéder à la recherche ou à la poursuite des voleurs.

Sur ce graphique nous allons présenter les pourcentages des personnes à alerter par habitude de chaque ménage (en difficulté, moyen, aisés)

22 Condominas, G. (1960) Fokon’olona et collectivités rurales en Imerina, Paris, Editions Berger – Levrault, p.139 : « Le mot fokon‘olona évoque immédiatement dans l‘esprit de ceux qui en parlent, qu‘ils soient européens ou malgaches, l‘idée d‘entraide villageoise : on pense aux coutumes d‘assistance mutuelle de travail communautaire, les sentiments de forte cohésion qui soudent le milieu rural et dont les citadins parlent toujours avec nostalgie ». Par définition : Le fokonolona vient de deux mot : « foko » et « olona ». « Le fokonolona » est communauté villageoise du pays merina à Madagascar. Traditionnellement, le fokonolona réunissait les membres d‘un ou de plusieurs clans, résident sur un territoire délimité. (Source : dictionnaire malagasy et encyclopédie de Madagascar)

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Graphique 12 : Représentation graphique des opinions des victimes en cas de vol sur pieds

100% 90% 80% 70% 60% Ménages venant des classes sociales Pourcentages 50% aisés 40% Ménages issus des couches sociales 30% moyennes 20% Ménages en difficulté 10% 0% chef les le aucune fokontany gendarmes fokonolona personne La personne a contacté lors d'un vol

Source : enquête personnelle, juillet 2014

Selon notre analyse, nous pouvons schématiser comme suit les causes du phénomène « hala- botry »

Schéma 1 : essai de modélisation : La dynamique du phénomène « hala –botry »

Non application de planning familial

Manque d‘organisation Existence de la crise des autorités responsables

La paresse Vols à petite échelle et à Chômage répétition (hala-botry)

Absence de technique de Inexistence de terre à production cultiver

Infertilité du sol

Source : Réflexion personnelle, février 2015

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Les effets socio-économiques a) Au sein de la société *La pauvreté

La pauvreté a toujours des influences sur le comportement, elle n'est pas seulement psychologique (entraînant diverses frustrations) mais aussi source de blocage pour pouvoir se développer. D`après nos entretiens avec les agents communaux, il paraît que la pauvreté règne encore dans la Commune Rurale d`Ambohimanga Rova. Ainsi, il reste encore d`innombrables efforts auxquels la commune doit faire face pour un développement endogène. L'analyse de la situation va être orientée sur les réalités et l'analyse des existants sur le terrain afin de mesurer les efforts à promouvoir notamment en ce qui touche la population pour sa sécurité. Il n‘existe pas de définition unique de la pauvreté. Certains pays en donnent une définition en termes absolus ; ainsi, les pauvres seraient les personnes dont les ressources resteraient en dessous d‘un certain seuil (fixé en unités monétaires). Par exemple, la banque mondiale fixe le seuil de pauvreté « absolue » à 1,25 dollar par jour23.

En milieu rural, aucune tendance particulière ne se dégage à travers le croisement du niveau de pratique de l‘agriculture et du niveau de pauvreté des ménages concernés. La pratique de l‘agriculture ou de l‘élevage ne discrimine pas de façon significative le niveau de pauvreté. Par contre, en milieu urbain, elle s‘associe à un niveau de pauvreté du ménage. Ceci confirme encore plus que les ménages pratiquant l‘agriculture ou l‘élevage, et dirigés par des chefs « sans instruction », font partie des ménages les plus vulnérables. Dans ce contexte, la pratique de l‘agriculture ou même de l‘élevage peut être vue comme une forme de chômage déguisé (dernier choix en termes d‘activités, faute de mieux au niveau du secteur moderne et même du secteur informel) et une forme de sous-emploi.

23 Source : de Jean- Yves Capul Olivier Garnier (2011) Dictionnaire d‘économie et des sciences sociales nouvelle édition, Paris, Hatier: « Au sens général, c‘est l‘incapacité pour un individu de satisfaire un certain nombre de besoins essentiels (alimentation, habillement, logement, santé, etc.) sont considérés comme pauvres les personnes dont les ressources sont inférieures à un certain seuil». Pour éviter l'ambiguïté, il est nécessaire de savoir ces quelques notions sur la pauvreté. On distingue donc la pauvreté absolue par rapport au seuil fixé en unités monétaires et la pauvreté relative dont la mesure ne change pas si l‘ensemble des revenus de la population connaît une même augmentation au pourcentage.

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Tableau 29 : Répartition des ménages victimes par les vols à petite échelle selon leur niveau d’éducation

Niveau Ménages en Ménages issus des Ménages venant des d’instruction difficulté couches sociales classes sociales moyens aisées Illettré 37,14%

Primaire 2,85% 2,85%

Secondaire 10% 27,14% 4,28%

Universitaire 5,71% 10%

Source : enquête personnelle, juillet 2014

Sur ce tableau, nous voyons que parmi les soixante dix enquêtés 37,14% sont illettrés et venant des ménages en difficulté. Il y a seulement 2,85% des ménages issus des couches sociales moyennes sont passés par le niveau primaire. Pour le niveau secondaire, 27,14% viennent des ménages moyens et enfin 5,71% ont fréquenté le niveau supérieur. Cette situation entraîne certaines personnes, malgré elles, à se comporter de manière anormale c‘est-à-dire lorsqu‘ils n‘ont pas le même niveau d‘éducation, ils préfèrent facilement l‘envie de détruire les personnes qui ont plus d‘éducation, plus de salaires, etc. La raison peut être nombreuse comme la jalousie de ne pas avoir les mêmes choses, la haine (qui est source de conflit dans la société). La différence de niveau d‘éducation entraîne une rupture ou une fracture sociale dans la société surtout en milieu rural. Dans la Commune Rurale d‘Ambohimanga Rova, certaines personnes ont réalisé des études supérieures mais d‘autres personnes ne les ont pas faites. Donc, cet écart peut constituer un catalyseur de vols (des cultures et des animaux). Sur le graphique 14, nous présentons en graphe le niveau d‘éducation des personnes victimes qui est disparate et comporte à la fois le niveau primaire, le niveau secondaire, le niveau supérieur et aussi les illettrés. Passons maintenant à la présentation de ce graphique :

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Graphique 13 : Représentation graphique du niveau d’éducation des victimes

40,00%

35,00%

30,00%

25,00%

pourcentages 20,00% Ménages en difficulté Ménages en moyenne Ménages aisés

15,00%

10,00%

5,00%

0,00% illettré primaire secondaire universitaire Niveau d'instruction

Source : enquête personnelle, juillet 2014

Rappelons aussi en passant que le nombre des enquêtés est de soixante dix. b) Du point de vue économique

Les déterminants de la pauvreté restent les insuffisances de rendement économique par personne dans un ménage. Cela est dû au manque d‘avoirs (terre, outils de production, moyens de communication…) et à l‘existence de nombreux chômeurs dans le Fokontany Avarakady, ce qui facilite la propagation des vols à petite échelle. Au niveau de la Commune

Les rendements des produits agricoles venant dans cette commune sont affaiblis par ce phénomène « hala-botry ».Les paysans se plaignent contre les voleurs sur pieds. Dans le domaine du marché quotidien, il n‘y a pas beaucoup de produits à vendre. Donc, il n‘y a pas beaucoup d‘intérêts (taxes, redevances, etc. liés aux activités commerciales) pour la commune, cela est dû au phénomène « hala-botry ». Ces phénomènes peuvent entraîner une diminution de la production agricole, laquelle va entraîner ensuite une diminution du pouvoir d‘achat des paysans agriculteurs et accentuer la pauvreté.

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Au niveau du Fokontany

Prenons le cas dans le Fokontany d‘Avarakady, il y a beaucoup de personnes qui viennent pour se plaindre contre la disparition de ses biens. Le chef Fokontany suggère que bon nombre des ménages sont détruits et les produits de culture sont insuffisants. Peu de personnes viennent pour payer les impôts sur les animaux donc c‘est un problème pour le Fokontany.

Au niveau des paysans Les paysans et éleveurs sont, avons-nous dit, les premiers à souffrir lors d‘un vol sur pieds. Nous pouvons dire que l‘agriculture est une source de production des ruraux donc s‘il y a des obstacles ce sont les paysans qui souffrent.

Conclusion partielle Ainsi que nous l‘avions déjà suggéré, les analyses qualitatives, quantitatives et les diverses dimensions sont étroitement imbriquées. La population locale souffre moralement et matériellement à cause de l‘ampleur du phénomène hala-botry. Les autorités militaires et administratives ne peuvent pas y faire face de manière efficace. A partir de ce constat, on insistera sur les analyses prospectives : bilan de la recherche entreprise et la vérification des hypothèses, le bilan de la recherche effectuée, le phénomène « hala-botry » dans son développement, les suggestions et les apports du stage.

PARTIE III APPROCHE PROSPECTIVE

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Cette dernière partie consistera surtout en une analyse de la situation c`est-à-dire à identifier les problèmes qui empêchent le développement ainsi que les questions de communication qui y sont liées. Cette analyse sera entreprise dans le but d'identifier les forces et les faiblesses, les atouts et opportunités d'une part, les obstacles et les contraintes d'autre part dont il faudra tenir compte avant d`établir toute planification et de l'exécution de stratégie de changement de comportement. L`objectif serait avant tout de pouvoir mesurer les risques et postulats sur lesquels elle va se baser.

PARTIE III : ANALYSE PROSPECTIVE

CHAPITRE VI : Bilan de la recherche entreprise et vérification des hypothèses

Section 1 : Bilan de la recherche entreprise

La Commune Ambohimanga Rova dispose des atouts importants dans tous les domaines comme l‘existence de vastes plaines agricoles à l‘ouest de la Commune, le site touristique du Rova d‘Ambohimanga, les infrastructures sanitaires et éducatives ainsi que la jeunesse de la population. Elle est parmi la Commune la plus proche de la capitale, et cette situation favorise l‘intervention des partenaires techniques et financiers. Notre recherche est basée sur l‘insécurité rurale, plus précisément sur la prolifération du phénomène « hala-botry » et les retombées socio-économiques. Au cours des trois mois sur terrain, nous avons observé beaucoup de choses sur la vie sociale de différents ménages à la fois pauvres et riches. Dans ce Fokontany Avarakady, la population vit dans la peur et dans l‘angoisse. Parmi les 1190 habitants, nous avons tiré soixante dix (70) personnes issues de ménages en difficulté, de ménages moyens et enfin de ménages aisés. Ces soixante personnes n‘ont pas la même réponse lors de notre enquête, c‘est cette distinction entre les réponses qui nous donne la motivation d‘exploiter la manière dont ce phénomène se produit, les causes, les conséquences. La population dans ce Fokontany tient encore les us et coutumes que les rois (Andrianampoinimerina, Radama 1er…) et reines (Ranavalona 1ère, Rasoaherina, etc.) de l‘Imerina ont mis en pratique. Nous pouvons dire qu‘il existe encore de la solidarité entre chaque ménage. Ce phénomène hala-botry devient un fait habituel voire quasi normal pour la population parce tous les jours il y a soit des animaux perdus et aussi des vols de 2 à 5 pieds de manioc soit les voleurs recueillent les agrumes sur le champ mais à petite échelle. Les

61 voleurs prennent tout simplement une bouchée pour plusieurs raisons. Concernant les personnes victimes, les personnes qui ont les moyens de poursuivre le voleur jusqu ‗à la justice ont porté plainte au Fokontany ou à la gendarmerie. Et ceux qui n‘ont pas les moyens ou n‘ont pas envie de rompre la relation entre les membres de la société se taisent à jamais pour qu‘il n‘y ait plus de rancune.

Certaines victimes de ce phénomène disaient qu‘il ne faut pas dénoncer le voleur puisqu‘il peut causer encore plus de problèmes lorsque vous le dénoncer. Il existe encore de la cohésion entre les personnes à l‘exemple dans ce Fokontany. Les causes peuvent être multiples (cf. page 45) mais le pire c‘est la conséquence (cf. page 48). Ce dernier implique beaucoup de problèmes parce que lorsque le voleur est habitué à voler quelque chose de petite taille un jour il peut contribuer à voler une chose de grande taille (Qui vole un oeuf, vole un bœuf, nous apprend un proverbe français) et même devenir un criminel. Par ailleurs, les ancêtres des Malgaches disent que « Tanana zatra mitsotra tsy afaka nikombina intsony ». Des bras ou des mains qui sont accoutumés à adopter une position allongée aura du mal à adopter une position qui se referment sur eux – mêmes ou sur elles – mêmes. Pour ce Fokontany d‘Avarakady les retombées socio-économiques peuvent être nombreuses. Sur le plan de l‘éducation, plusieurs enfants ne vont pas à l‘école faute de travail des parents. Certains y vont à l‘école mais ils ne finissent pas jusqu ‗à la fin du cursus scolaire. Tout cela pour dire que l‘inconscience des parents facilite la délinquance et la déviance des enfants. C‘est pour cela que les jeunes se mettent à faire le hala-botry pour assouvir à leurs faims. 50, 4% sont des enfants moins de 15ans dans ce Fokontany, nous pouvons dire que la moitie de la population est jeune. Selon notre analyse, 20% de ces jeunes peuvent obtenir leurs diplômes et les 30,4% peuvent devenir potentiellement des bandits. Les parents peuvent être la source principale de l‘échec d‘intégration sociale de ses enfants mais nous ne pouvons pas négliger la société. La société apprend aux enfants les bonnes et les mauvaises pratiques, renforce aussi les normes et les valeurs. Mais nous ne pouvons pas empêcher les personnes qui veulent se rebeller. Sur le plan économique, certaines personnes ne veulent plus travailler sur le champ puisque les voleurs y font aller et retour pour voler leur récolte. Les paysans malgaches cultivent en moyenne moins de deux hectares pour vivre 5 ou 6 personnes. Ils travaillent majoritairement à la main, et parfois en mettant en œuvre la culture attelée avec une simple paire de zébus, sur des parcelles extrêmement morcelées. De ce fait, il y a une agriculture non mécanisable, donc elle n‘achète que très peu de d‘engrais et utilisent peu de semence

62 améliorée. Puis les voleurs viennent dans la nuit pour arracher les fruits de la récolte et la propriétaire perd ses propres récoltes en une nuit. Cela provoque un choc moral pour les paysans et conduit aux paysans de renoncer à la culture. Le vol actuel est de plus en plus lié au commerce. Les voleurs de volailles et de récoltes sont depuis des années les fossoyeurs de l'élevage et de l'agriculture malgaches. Certains se sont fait une spécialité dans le vol de récoltes sur pieds. Les agriculteurs désertent leurs maisons et sont obligés de dormir au champ pour surveiller leurs récoltes la nuit. Ces phénomènes peuvent entraîner une diminution de la production agricole qui va entraîner ensuite une diminution de pouvoir d‘achat des paysans agriculteurs et accentuer la pauvreté. Certains se sont fait une spécialité dans le vol de récoltes sur pieds. Les déterminants de la pauvreté restent les insuffisances de rendement économique par personne dans un ménage. Cela est dû : • au manque d‘avoir (terre, outils de production, moyens de communication…) ; • à la carence de capitaux humains (niveau d‘instruction, formation professionnelle, qualification et créativité) ; • à l‘insécurité qui démotive la propension à développer ses activités ; • à l‘insuffisance des infrastructures surtout en milieu rural ; • au manque de développement des activités économiques à forte valeur ajoutée. En fait, nos deux hypothèses provisoires et de départ sont confirmées.

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Section 2 : Propositions de remédiation

Les solutions externes

Selon l‘Etat : Pour éviter que le fokonolona ne s'érige en tribunal et prononce des condamnations pour des délits de droit commun, il est précisé que le dina ne peut aller à l'encontre des lois en vigueur, lesquelles sont seules admises à déterminer les crimes, les délits et les peines applicables. Par respect de la liberté individuelle et pour protéger le patrimoine de chaque individu contre une justice exercée par des fokonolona vindicatifs, le dina24 ne peut s'opposer aux principes énumérés dans la Constitution, particulièrement sur l'interdiction d'utiliser toute contrainte. Enfin, pour éviter les amendes extravagantes et extrêmement lourdes prononcées et partagées par les membres du fokonolona, il est prévu de recourir à l'arbitrage du maire rural et du sous-préfet pour fixer les réparations (art. 26 de l‘ordonnance du 24 juillet 1962).

Deux questions majeures sont souvent soulevées à l‘occasion du dina. D‘abord, le principe de l‘unicité du droit. Sans entrer dans le fond du débat sur le pluralisme ou l‘unicité du droit dans un Etat moderne, une solution satisfaisante a été trouvée depuis longtemps : l‘homologation du dina par les autorités administratives supérieures. Ensuite, la question de la responsabilité collective : celle-ci est plus juste et plus équitable qu‘on le pense généralement. La responsabilité collective peut être une bonne mesure, mais il faut en user modérément ; elle doit permettre d‘obliger les chefs de collectivités à veiller quelques propositions de solution

Après un demi-siècle d‘indépendance, il faut envisager de redresser les pratiques déficientes et prévoir des mesures d‘accompagnement pour renforcer ce processus. Nous voudrions rappeler la volonté récemment affichée des autorités étatiques (administrative, judiciaire, militaire) à lutter contre l‘insécurité rurale qui implique le vol de bétails, les vols à petite échelle et à répétition : à preuve, les ateliers interministériels. Malheureusement, nous n‘avons trouvé aucune trace écrite de ces travaux à la direction des études du ministère de la Justice.

24 Le dina : Les Dina, conventions collectives typiquement malgaches, étaient considérés comme étant un ensemble de règles coutumières d‘organisation de la société et, en tant que tels, ils ont été conçus comme l‗émanation d‘une réelle volonté populaire, et observée comme telle, car ils furent institués par ceux-là même qui en avaient ressenti le besoin.

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A notre avis, rien ne vaut la présence de gendarmes chargés de prévenir le mal, et une fois le mal fait, de découvrir rapidement et arrêter les coupables avec l‘aide des fokonolona, puis, mener les enquêtes dans les délais les plus brefs. Il nous paraît alors primordial de faire placer un ou deux éclaireurs dans chaque localité vulnérable, pour servir d‘alerte et de guide aux gendarmes. La proposition possible et efficace est donc de faire renforcer le contrôle de la gendarmerie par son implantation maximale.Cette proposition vise le recours excessif au mandat de dépôt et la mise en détention préventive d‘une personne simplement soupçonnée. On ne devrait pas laisser nos prisons se remplir à l‘excès et demeurer des écoles de la violence, avec plusieurs centaines de suspects placés en détention préventive qui vont devenir plus rusés qu‘avant, avec de nombreux bons « tuyaux » à la sortie de prison..

Selon la Commune : Dans la Commune d‘Ambohimanga Rova, l‘ancien poste avancé de la gendarmerie nationale ne compte que cinq gendarmes. Un grand souffle de soulagement pour toute la population lors de l‘inauguration de la brigade de la gendarmerie nationale Ambohimanga Rova le 26 février 2014 qui siège à Ambohimarina. Le maire a évoque trois solutions possibles pour éviter la prolifération du phénomène hala- botry et les retombées socioéconomiques : - faire la sensibilisation et l‘éducation de la population pour connaître les lois existantes ; - étant réputée pour le tourisme, la commune a un projet de former les jeunes non scolarisés et même les adultes sans travail pour que ces personnes ne soient pas tentées à voler. ; - solliciter la population à faire l‘andrimaso-pokonolona25 pour apaiser le phénomène « hala-botry » dans la commune ; - la participation de la population au développement de la Commune assurera aussi l‘apaisement de ce phénomène « hala-botry ».

Ainsi l‘Article 14 de la Loi N° 2001-004 portant réglementation générale des Dina en matière de sécurité publique stipule que : En milieu rural, toute personne valide âgée de 18 ans à 60 ans doit posséder une carte de producteur établie et délivrée par le Maire au vu d'un

25 Une sorte de comité local de sécurité

65 recensement effectué par les soins du président du comité local de sécurité du Fokontany, ou toute autre carte justifiant de son activité stipule.

Selon le chef fokontany : La mesure nécessaire pour éradiquer ou du moins atténuer ce phénomène hala-botry, c‘est de collaborer avec les gendarmes et aussi regrouper les hommes ayant plus de 18ans pour faire l‘andrimaso-pokonolona dans la nuit. Selon le chef Fokontany, le phénomène hala- botry est un problème difficile à résoudre parce que les voleurs se trouvent aux environs du fokontany et les victimes n‘avaient pas la volonté de les punir en tant que malagasy le fiaraha-monina (le vivre ensemble) compte beaucoup et a même une dimension sacrée. Tout le monde doit être responsable de ses biens et doivent s‘entraider lors d‘un problème comme le cas des voleurs. Art. 5 - Toute personne étrangère qui passe une ou plusieurs nuits au village fera l'objet d'une déclaration écrite auprès des responsables du Fokontany par la personne qui l'héberge et devra être inscrite sur le registre des nouveaux arrivants dans le Fokontany dit "bokim-bahiny" du Fokontany (cf. La Loi N° 2001-004 portant réglementation générale des Dina en matière de sécurité publique).

Un « Dina »

Les Dina ont toujours existé à Madagascar depuis les époques les plus reculées sous la forme orale ou écrite. Ils avaient comme cadre institutionnel le Fokonolona : communauté humaine, spatiale et entité administrative. Pour prévenir tout excès ou abus, il faut néanmoins que les pouvoirs publics puissent contrôler les Dina en les intégrant dans l'ordonnancement juridique interne d'une manière expresse.

Face à cette situation, les autorités locales et les fokonolona ont décidé d‘un commun accord de mettre en place un « Dina » pour mettre fin à ce genre de vols de volailles qui coûte cher aux paysans d‘Ambohimanga rova. Tout contrevenant est passible de paiement de « Dina » fixé par le fokonolona. Le même « Dina » stipule que chaque individu plus de 18 ans devrait disposer d‘une carte de producteur pour identifier les occupations de tout un chacun. L‘enregistrement des « étrangers » dans la commune est obligatoire. Dans le cadre du renforcement de la sécurité et une patrouille de nuit sera mise en oeuvre par les jeunes ayant plus de 18 ans. Celui qui ne participe pas à cette patrouille sera passible d‘amende fixée par le Fokonolona. Pour le cas du phénomène « hala-botry » et la destruction des cultures il y a des

66 lois exactes comme l‘article 16 et 17 de la loi n° 2001-00426 portant réglementation générale des Dina en matière de sécurité publique. Voyons ci-dessous : Art. 16 - Toute personne prise en flagrant délit de maraudage est arrêtée et livrée aux responsables du Fokontany pour être ensuite livrée aux autorités compétentes après établissement d'un procès-verbal. Il en est de même de toute personne prise en flagrant délit de vol d'animaux domestiques d'autrui. La restitution en est obligatoire en plus de l'application du vonodina. Art. 17 - Toute personne prise en flagrant délit de dégradation ou de destruction des bornes fontaines, barrages, canaux d'irrigation, digues, bassins, école, bâtiments publics ou privés, ouvrages publics ou d'utilité publique est sanctionnée par le Dina et livrée aux autorités compétentes. Lorsque l'auteur de la dégradation ou de la destruction demeure inconnu, il appartient au Fokonolona concerné d'en assumer la responsabilité en procédant à la réhabilitation.

26 Loi n° 2001-004 du 25 octobre 2001 portant réglementation générale des Dina en matière de sécurité publique (J.O. n° 2746 du 19.11.2001, p. 3047) Notons ici que le PCD dans la commune rurale d‘Ambohimanga Rova est daté de 2007 car il n‘y a pas eu de renouvellement du recensement de la population pendant plusieurs années faute de moyens (financiers, humaines).

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Section 3 : Les phénomènes « hala-botry » dans son développement

Le développement est à l‘origine du bien-être de la population. Ce dernier indique qu‘il faut avoir des forces et des moyens pour réussir dans le développement. Mais cette source permet aux personnes qui ne font rien une inspiration pour détruire la vie des autres, c‘est-à-dire les malfaiteurs jouissent du bien-être des autres en leur volant leurs produits (animaux, végétaux).Or ces problèmes se rattachent à trois dimensions (socioculturelle, économique et politique) qui méritent d‘être analysés, vu la situation dans les zone rurales actuelles.

1- Sur le plan socioculturel L‘accroissement démographique très rapide, en milieu rural, engendre une grande transformation comme le cas d‘Ambohimanga Rova. En 2007, la population totale était de 17.000 habitants, alors qu‘actuellement ce chiffre atteint 24.556 habitants. Cet accroissement de la population a augmenté le nombre de personnes qui font les hala-botry parce bon nombre d‘entre eux n‘ont pas d‘activité principale, ils font de petit travail comme le « asa tselika 27».Dans cette Commune, il existe encore des « doany »28 et ce dernier cause beaucoup de problèmes parce que certaines personnes se concentrent sur cette « fanompoana » (une sorte d‘allégeance - à l‘ancestralité, à la parenté de la personne concernée en vue d‘une catharsis, d‘une purification) pour en faire comme activité principale. Cette pratique coutumière aggrave les conditions de vie de la majorité de la population qui sont déjà précaires ; - aux cultes royaux et notamment le culte de possession.

2- Sur le plan économique Selon notre enquête, 1/3 de la population dans cette Commune d‘Ambohimanga Rova sont des cultivateurs et des éleveurs. Nombreux paysans vendent leurs récoltes dans la ville d‘Antananarivo et cela est devenu une source de revenu de la population d‘Ambohimanga Rova. A l‘exemple, ce Fokontany Avarakady possède 1190 habitants et presque la moitié de ses habitants pratique comme travail de cultivateur et d‘éleveur parce que c‘est un travail relativement facile à se développer dans le monde rural. Mais leur problème est l‘existence

27 Une sorte de petite activité lucrative parallèle et informelle 28 Originellement, le doany désigne un enclos sacré, une enceinte royale où l’on pratique les cultes royaux (fanompoa, fitampoha) et notamment le culte de possession (tromba).

68 des petits vols à répétition. Parmi ses 1190 habitants, 50,4% font partie de la population active ayant moins de 15 ans. Presque la moitié de ses enfants vont à l‘école parce que les parents n‘ont pas de source de revenu fixe, seulement cultiver et / ou élever quelques volailles. Cet état des choses peut favoriser la baisse significative des activités économiques dans la Commune.

3- Sur le plan politique La Commune Rurale d‘Ambohimanga Rova fait partie des Communes qui ont des stratégies de développement rapide de la Commune. Parlons précisément du Fokontany où nous avons fait nos enquêtes, le Fokontany a envisagé d‘adapter un plan de développement du Fokontany et continue toujours ses efforts. Par contre, les blocages viennent du responsable du développement c‘est-à-dire il n‘y a pas d‘investissement et non participation de la population locale.

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Chapitre VII : Recommandations

La Commune Rurale d'Ambohimanga Rova est promue comme étant une commune vitrine ou « kaominina mendrika » (Commune Championne), modèle des autres Communes Rurales grâce aux efforts déployés par la mairie et tous ses habitants. Néanmoins, il existe encore bon nombre de contraintes, des problèmes voire même des faiblesses qui constituent un blocage pour le développement. Ces problèmes touchent tous les secteurs de développement de la commune et se répercutent sur les domaines de la vie sociale.

Au niveau Géographique : la Commune est vaste alors que les hameaux sont éparpillés en petits lots. Cette situation devient une contrainte pour la mobilisation de la communauté pour les activités de développement comme par exemples, l'adduction d'eau, l'électrification et même pour la sécurité.

Au plan du Leadership : mésentente entre les anciens chefs et les nouveaux : les premiers ont toujours tendance à exercer leur pouvoir sur la population et influencer les habitants sur telle ou telle décision à prendre. Ils s'imaginent être toujours les chefs.

Au plan communicationnel :

- le manque de communication se manifeste par l‘inexistence de poste téléphonique, l‘insuffisance des réseaux de connexion d‘Internet et l‘insuffisance de rencontre entre les travailleurs (sortie en groupe), etc. ;

- il y a trop d'absentéisme dans les réunions communautaires ;

- par ailleurs il existe des intérêts et des opinions divergents.

Au niveau socio – organisationnel : manque, voire même absence d'organisation dans tous les travaux à entreprendre, ce qui devient le plus souvent une source de tension et de conflit social. A titre d‘exemple : mauvaise répartition des eaux d'irrigation pour les cultures (cas de la riziculture et de l'horticulture (fambolena anana sy voankazo). Malgré l‘évolution de nous jours, cette Commune ne possède pas encore les éléments indispensables au take off.

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Au niveau économique :

Le faible niveau de vie de la population entraîne des répercussions sur l'éducation des enfants et des jeunes. En effet, le pouvoir d'achat des parents est trop faible pour supporter les frais de scolarisation (notamment le coût élevé des fournitures scolaires) des enfants. D'où beaucoup de jeunes ont des difficultés à s'orienter vers le monde du travail et d‘autres se rendent malgré eux dans le monde des vols.( 40% des jeunes)

Mentalité et valeur morale :

- L‘on note toutefois la fierté d‘avoir le palais royal et aussi des différents us et coutumes que la population continue d‘adopter ;

- L‘on ressent aussi la peur du changement, plus précisément de la transformation de la vie, de changer d'habitude sans être sûr des résultats ;

- Malgré tout, le système de valeurs comme la solidarité, l‘entraide favorise la cohésion entre les membres de la communauté résidente.

Au niveau sanitaire :

D'après les responsables du CSBII, les maladies des habitants relèvent souvent du manque d'hygiène car les maisons d'habitation sont insalubres. La population accorde plus d'importance au bon emplacement de l‘étable (tranon’omby) et à la sécurité des zébus. Ce qui pourrait s`expliquer par le problème d`insécurité.

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I- Valeur ajoutée : l'existence de site touristique

La colline royale d‘Ambohimanga est le symbole le plus significatif de l‘identité culturelle du peuple malgache. La colline royale d‘Ambohimanga est un exemple exceptionnel de lieu où, pendant des siècles, la mémoire, le rituel et la prière ont façonné une expérience humaine collective. Le caractère sacré du site se manifeste dans les pèlerinages et les sacrifices.

Le site de la colline royale d‘Ambohimanga bénéficie d‘une protection juridique adéquate : incorporé au Service des Domaines de la Colonie dès 1897, inscrit à l‘inventaire national depuis 1939, le site bénéficie des dispositions de l‘Ordonnance no 82.029 du 06 novembre 1982 et du Décret no 83.116 du 31 mars 1983. En outre, le site bénéficie d‘une protection juridique municipale. Depuis 2006, le bien désigné est géré par l‘Office du Site Culturel d‘Ambohimanga Rova (OSCAR). Cet établissement public crée par le Ministère de la Culture est doté d‘un Conseil d‘Administration (organe délibératif), d‘une commission scientifique de suivi et d‘une commission d‘élaboration du plan de gestion (organes consultatifs) qui travaillent en étroite collaboration avec le Conservateur du site. Une trentaine d‘employés assurent la mise en œuvre d‘un plan de gestion quinquennal élaboré en 2006.

Au niveau local, la Commune rurale d‘Ambohimanga Rova collabore avec l‘OSCAR pour renforcer la sécurité du site. Le comité villageois composé de représentants de chaque quartier riverain et de communautés locales (tradi praticiens) prend aussi part à la protection du bien. L‘OSCAR gère les revenus qui proviennent des recettes des droits d‘entrée et des subventions de l‘État.

Le développement spontané des espèces exotiques constitue une menace pouvant à long terme dégrader le paysage naturel. Des actions d‘éradication ont été entreprises mais devraient être renforcées afin de remplacer rapidement et définitivement ces espèces exotiques par des espèces endémiques. Les risques d‘incendie présentent une autre menace pour le site (forêt, bâtiments) et il est nécessaire d‘identifier des partenaires financiers pouvant contribuer à doter le bien désigné d‘un système adéquat de lutte contre les incendies.

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Enfin, l‘inexistence d‘un plan d‘urbanisme relevant du domaine de la Commune rurale d‘Ambohimanga fait en sorte que les riverains ignorent délibérément les mesures de conservation mises de l‘avant pour préserver l‘intégrité visuelle du site. Il serait souhaitable qu‘un expert en aménagement paysager collabore avec la Commune d‘Ambohimanga afin de pallier cette lacune. L‘OSCAR collabore avec les gendarmeries dans la commune et aussi avec la population locale. La sécurité des touristes est bien assurée même s‘il y a de nombreux délinquants.

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II - Suggestions personnelles et apport du stage

1 - Suggestions personnelles

La richesse trouvant dans chaque Commune Rurale de Madagascar est à l‘origine du développement. Pour le cas de la Commune Rurale d‘Ambohimanga Rova, la surface cultivable et vaste, la population est jeune et dynamique. Cette Commune est connue mondialement par son site touristique (le palais royal). Le Fokontany Avarakady où nous avons fait notre recherche est le Fokontany la plus peuplé dans la Commune.

Notre étude est basée, avons – nous dit, sur la prolifération du phénomène « hala- botry » et les retombées socio-économiques. Lors de notre descente sur terrain, beaucoup de personnes sont venues dans le bureau du chef Fokontany Avarakady pour se plaindre qu‘une personne a volé ses poules et, d‘autres disaient que leurs quelques bouquets de manioc sont disparus dans la nuit et c‘est la deuxième fois que le voleur a fait ce coup.

La connaissance de ces différentes causes nous a amené à suggérer quelques actions : A- Amélioration de la qualité de sécurité dans le Fokontany Avarakady : A-1- rendre plus accueillant le Fokontany: - Collaborer avec les autorités locales, le fokonolona, les chefs Fokontany et les responsables dans la Commune ; - aménager les infrastructures existantes dans le Fokontany comme le centre de loisirs pour les jeunes ; - donner une formation efficace et adaptée pour les jeunes comme « guide touristique » pour développer le domaine de tourisme dans la Commune ; - sur le domaine artisanal, agriculture et l‘élevage : demander une solution auprès du PSDR qui est conçu pour le développement rural ; - collaborer avec les gendarmes lors d‘un phénomène comme le « hala-botry ». A-2 rendre effective les lois en vigueur dans le Fokontany : - inciter les vingt deux (22) Fokontany à appliquer le « dina » en cas de vol à petite échelle ou d‘autres vols ; - adopter une punition à la population locale qui ne suit pas les règles sociétales puisque le non respect de la loi sociale conduit a ce phénomène d‘« hala-botry ». B- Améliorer la sécurisation de la récolte et les diverses sortes d‘élevage de volailles contre les voleurs :

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- pour les volailles, renforcer la fermeture de leur porte et surtout il faut le surveiller tout le temps ; - pour les récoltes, il faut le surveiller de jour en jour pour ne pas avoir de regret. La population est sur le qui – vive nuit et jour. Combattre l‘insécurité est une des priorités du gouvernement. En zone urbaine, il suffit de se référer à la une des quotidiens pour se rendre compte de la gravité de l‘insécurité. L‘impasse dans laquelle se trouve à nouveau plongée la grande île est éthique plus encore que politique. Il serait vain de réduire, une fois de plus, à de simples rivalités d‘ego ou à des ambitions personnelles souvent déplacées, même si ces dernières contribuent fortement à l‘inefficacité et à la mise en cause du pouvoir. La résurgence de la mauvaise gouvernance dénoncée sous les régimes précédents révèle un mal plus profond, qui tient aux mentalités. Changer les responsables ne suffit pas, les vraies solutions se situent au niveau de la conscience civique et du sens de l‘Etat. 2- Apport du stage Malgré la difficulté dans cette étude sur terrain dans le Fokontany Avarakady Commune d‘Ambohimanga Rova, nous pensons avoir collecté des réponses fiables auprès de la population locale. Ces trois mois nous a permis d‘approfondir nos connaissances et de voir les problèmes dans chaque ménage. Ce stage a aussi permis de découvrir, de connaître et de mieux savoir le cadre professionnel. La descente dans le Fokontany d‘Avarakady facilite la compréhension des connaissances théoriques à rendre plus pratique. Nous constatons que la pratique permet d‘avoir des idées rationnelles pour être opérationnel dans la société et dans le domaine du travail. Ce thème de prolifération du phénomène hala-botry a aidé la population dans ce fokontany à lutter contre ce fléau parce que c‘est un phénomène que la population n‘ose pas avoué publiquement. Donc, notre présence dans ce Fokontany a soulagé les victimes du vol à petite échelle, d‘une part ces victimes n‘osent pas raconter à leurs voisins et d‘autre part ils ont compris qu‘il faut résoudre ces problèmes de vol à petite échelle pour qu‘ils ne deviennent des actes criminels.

Nous en avons fini avec les analyses prospectives qui sont composées du bilan de la recherche effectuée et les solutions adéquates au phénomène « hala-botry ». Passons maintenant à la conclusion de notre étude.

CONCLUSION GÉNÉRALE

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CONCLUSION GÉNÉRALE Le monde rural actuel est en crise29. Celle-ci est due à la pauvreté de la population rurale et aussi la concentration urbaine. Elle est en crise, non seulement dans son développement mais dans sa croissance. Les paysans ne possèdent aucun matériel pour se défendre contre les voleurs et ces derniers profitent de la faiblesse de ces paysans pour les détruire. Les infrastructures nécessaires pour lutter contre les insécurités sont insuffisantes et cela conduit à des graves problèmes au niveau du monde rural. Il faut préciser qu‘à Madagascar, la pauvreté s‘est aggravée sous l‘effet conjugué de catastrophes climatiques et d‘impacts socio-économiques de la crise politique qui a secoué le pays de 2009 à 2013. Selon le rapport d‘évaluation de la pauvreté, du genre et de l‘inégalité (PGI) publié en mars 2014, près de 60 % de la population malgache vit aujourd‘hui dans l‘extrême pauvreté. À Madagascar, les dépenses publiques en matière de protection sociale sont extrêmement faibles par rapport à plusieurs pays d‘Afrique. En effet, dans neuf pays d‘Afrique, les dépenses de protection sociale représentaient 4,4% du PIB en 2007, avec une tendance à la hausse au cours de la dernière décennie. Ce chiffre était seulement de 1,5% en 2008 à Madagascar, un an avant la crise politique qui a entraîné une chute dramatique des dépenses publiques de protection sociale à 1,1% du PIB en 2010 (En chiffres absolus, les dépenses de Protection Sociale sont passées d‘environ 145 millions de dollars en 2008 à 56 millions de dollars en 2010). En outre, la composition de ces dépenses a profondément changé depuis le début de la crise. Depuis 2009, le paiement des retraites représente l‘essentiel du budget tandis que les autres dépenses de protection sociale ont été fortement réduites, notamment au niveau des filets de sécurité.A tout cela s‘ajoute fortement l‘affaiblissement du pouvoir public qui n‘arrive pas à contrôler la commune, faute d‘argent, la Commune laisse aux Fokontany la charge des entretiens des infrastructures. Cela constitue une entrave à l‘épanouissement de la population rurale. Ainsi, le monde rural est complètement engorgé. Par conséquent les paysans doivent déployer de grands efforts pour survivre et faire face aux voleurs. Le phénomène hala-botry est une source de problème pour les paysans malgaches.

29 La crise politique affecte la population malgache surtout celle qui se trouve en milieu rural. En outre, il est intéressant de se référer également diachroniquement à l‘œuvre ci-après : Raison, J-P , dir, Rabearimanana, G., Ramamonjisoa, J. et Rakoto, H. Paysanneries malgaches dans la crise, Paris, Karthala, 1994.

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Sur ce, les paysans organisent leur propre politique afin de survivre, étant donné que la politique de sécurité proposée n‘apporte pas de satisfaction en termes de développement. La position actuelle des responsables de la sécurité rurale ne fait que miner le développement de la majorité des paysans.

Ces responsables de la sécurité rurale sont moins nombreux pour faire le travail de lutte contre ce phénomène hala-botry. Le problème c‘est que la majorité de la population rurale sont dans la catégorie des pauvres et n‘osent pas dénoncer les voleurs, faute de niveau de revenu et à cause de la peur. Cette réalité engendre la propagation du phénomène hala- botry. Par ailleurs, cette propagation aggrave le niveau de vie des paysans et aussi des éleveurs. C‘est pourquoi, on assiste à la marginalisation de certains Fokontany (Avarakady, Soavinimerina, Soavinandriamanitra). Les habitants dans ce Fokontany vivent dans des situations pénibles, malgré leurs efforts. Leurs conditions de vie sont un peu misérables, à cause du manque d‘emploi, et de la paresse, donc l‘individu entre sans une logique de survie en volant des produits (manioc, mais, quelques poules, des canards).Ainsi, une politique cohérente devrait être appliquée si on veut vivre dans la sécurité et la paix surtout en milieu rural. À ce jour, Madagascar ne sera pas en mesure d‘atteindre la plupart des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d'ici 2015, même ceux qui avaient été jugés, avant la crise, potentiellement réalisables (tels que la réduction de la mortalité infantile, l‘augmentation du taux net de scolarisation et d'achèvement dans le primaire, ainsi que l‘élimination de l‘extrême pauvreté).

Bibliographie

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11. LEMEL, Y (2004) Les classes sociales, Paris, P.U.F.p.27 12. PAUGAM, S. (2005) Les formes élémentaires de la pauvreté, Paris, PUF. 13. ROLLE P. (1971) Introduction à la sociologie du travail, Paris, Larousse, coll. « sciences humaines et sociales ». 14. SINGLY F.de (1992) L’enquête et ses méthodes : les questionnaires, Paris, Nathan.

Ouvrages spécifiques 15. CONDOMINAS, G. (1960) Fokon’olona et collectivités rurales en Imerina, Paris, Editions Berger – Levrault. 16. DOROSH, P., HAGGBLADE, S., RAJEMISONN, RALANTOARILOLONA, B. Harivelo, Simler, Kenneth.1998.Structure et Facteurs Déterminants de la Pauvreté à Madagascar. Antananarivo, Institut National de la Statistique (INSTAT). 17. LE ROY E., (1992) La mobilisation de la terre dans les stratégies de développement rural en Afrique noire, Paris, LAJP et APREFA. 78

18. RABEARIMANANA, G., RAMAMONJISOA, J. ET RAKOTO, H. (1994) Paysanneries malgaches dans la crise, Paris, Karthala. 19. RAIBAUD, Y. (2010) Géographie socioculturelle, Collection Logiques Sociales, Péquignot, Harmattan. 20. TEYSSIER A., 1994, Le contrôle de l’espace et développement rural dans l’ouest Alaotra (Madagascar) thèse de géographie- Université de Paris I Panthéon Sorbonne, 472 p.

Revue et documents officiels 21. MAURICE M. (1980), Propos sur la sociologie des professions, Sociologie du travail n°2, avril, juin, p 22-37 22. INSTAT, "Rapport National sur le Développement Humain Durable à Madagascar", 1999 23. Problèmes généraux, aspect technique de la communication, année 1984 24. Revue de l‘océan indien, apparu le janvier 2002 « Roi Madagascar »

Dictionnaires de spécialités 25. CAPUl, J-Y et Garnier, O. Dictionnaire d’économie et de sciences sociales, nouvelle édition, avril 2011. 26. FERREOL, G. et JUCQUOIS, G. (2005) Dictionnaire de l’altérité et des relations interculturelles, Paris, Armand colin, coll. « dictionnaire ».

Journaux et périodiques Journal Midi Madagascar - Vols d‘ossements humains, mercredi 01 octobre 2014 No.9459 Page 3 - Plaidoyer pour la paix sociale, vendredi 26 septembre No.9455 Page 3 - Acte de violence : déferrement reporté pour l‘américain, samedi 20 septembre 2014 No.9449 - Les forces de l‘ordre sur le qui-vive, vendredi 8 août 2014 No.9413 - Loi des finances rectificative, vendredi 8 août 2014 No.9413 La vérité - Velléité de vindicte populaire contre des vazaha, vendredi 19 septembre 2014 n° 1910

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Lois, décrets, textes officiels - Décret n° 94-608 du 28 septembre 1994 relatif à la participation active de la population rurale à la sécurité locale ci à la lutte contre les vols de bœufs. - Loi N° 900-30 relatives à la Politique Nationale de Population pour le Développement Economique et Social (P.N.P.D.E.S), promulguée le 19 décembre 1990. - Loi n° 2001-004 du 25 octobre 2001 portant réglementation générale des Dina en matière de sécurité publique (J.O. n° 2746 du 19.11.2001, p. 3047). - Loi N° 2001-004 portant réglementation générale des Dina en matière de sécurité publique.

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80

TABLE DES MATIÈRES

PARTIE I : PRÉSENTATION DE LA COMMUNE RURALE ET LES OUTILS MÉTHODOLOGIQUES

Chapitre I : Monographie de la Commune Rurale d‘Ambohimanga Rova...... 5 1- Localisation géographique………………………………………………...... 5 A- Situation géographique…………………………………………………...... 5 2- Sa superficie et ses Communes limitrophes……………………………...... 6 B- Situation naturelle………………………………………………………...... 7 1-Le sol ……………………………………………………………………...... 7 2- Le climat………………………………………………………………...... 8 C- Historique de la Commune……………………………………………...... 8 1-historique d‘Ambohimanga Rova………………………………………...... 8 2-Les évènements marquants la vie de la Commune Rurale……………...... 9 II- Les potentialités de la Commune Rurale………………………………...... 9 A- Les ressources humaines………………………………………………...... 9 B- Les ressources économiques…………………………………………...... 11 1-L‘agriculture……………………………………………………………...... 11 2-L‘élevage………………………………………………………………...... 11 3-Les autres ressources économiques……………………………………...... 12 C-Les ressources sociales…………………………………………………...... 13 1-L‘éducation……………………………………………………………...... 13 2-La santé…………………………………………………………………...... 14 3-Les us et coutumes……………………………………………………...... 14 4-La religion………………………………………………………………...... 15 5-La sécurité………………………………………………………………...... 16

Chapitre II : Généralités sur l‘insécurité à Madagascar et l‘approche méthodologique...... 17 Section 1 : Généralités sur l‘insécurité à Madagascar……………………...... 17 A- Quelques concepts sur l‘insécurité……………………………………...... 18 B- Différentes types d‘insécurités…………………………………………...... 18 a- Les types d‘insécurités en milieu urbain………………………………...... 19 b-Les types d‘insécurités en milieu rural…………………………………...... 20 Section 2 : L‘Appareillage méthodologique………………………………...... 20

81

2.1 Cadre théorique et conceptuel…………………………………………...... 20

2.1.1 Classe sociale…………………………………………………………...... 20

2 .1.2 La pauvreté……………………………………………………………...... 21

2. 1. 3 Le vol…………………………………………………………………...... 22

2. 1 .4 Analyse structuro fonctionnaliste de PARSONS (A.G.I.L)……………...... 22

2.2 Les techniques……………………………………………………………...... 24 b) Construction de la population……………………………………………...... 25 c)Réalisation……………………………………………………………………...... 28

PARTIE II : Le pullulement du phénomène « hala-botry » et les impacts socioéconomiques

Chapitre III : Les données obtenues dans le Fokontany...... 29

Section I - Résultats de l‘enquête auprès du responsable de Fokontany………...... 29 1.1 L‘évolution de la population dans l‘obligation de faire la procédure de déposition de plaintes…………………………………………………………………...... 30 1.2 L‘évolution de délits et crimes dans ce Fokontany pendant les deux années successifs………………………………………………………………...... 31 Section II - Résultat de l‘enquête auprès des enquêtés victimes………...... 33 2.1 Secteur d‘activités principales des hommes et des femmes enquêtés...... 33 2.2 L‘opinion de la population…………………………………………...... 34 2.3 En termes d‘organisation et de protection des gendarmes dans la Commune35 Chapitre IV : Les manifestations………………………………………...... 38 Section 1: Les types de vols………………………………………………...... 38 I. Les deux genres de vols dominants…………………………………...... 38 A. Les vols des récoltes…………………………………………………...... 38 B. Les vols de volailles...... 39 1.1 Les différents personnes soupçonnés par le hala-botry……………...... 42 Section 2 : les causes et conséquences du phénomène « hala-botry »…...... 44

I. Les causes……………………………………………………………...... 44 A) L‘existence des abandons scolaires…………………………………...... 45 II. Les conséquences………………………………………………………...... 46

82

Chapitre V : Le phénomène « hala-botry » : inflation de l‘amoralisme et vie sociale précaire……………………………………………………………………...... 50

Section 1 : L‘inflation de l‘amoralisme des voleurs……………………...... 50 1.1 Les genres de personnes qui sont soupçonnés par les vols……………...... 51 1.2 Concernant les voleurs…………………………………………………...... 52

Section 2 : la vie sociale précaire des victimes…………………………...... 53 b) Du point de vue économique……………………………………………...... 58

PARTIE III : ANALYSE PROSPECTIVE

Chapitre VI : Bilan de la recherche entreprise et vérification des hypothèses…...... 60 Section 1 : Bilan de la recherche entreprise……………………………………...... 60 Section 2 : Propositions de remédiation ……………………………………...... 63 Section 3 : Les phénomènes « hala-botry » dans son développement…………...... 67 1- Sur le plan socioculturel……………………………………………………...... 67 2- Sur le plan économique……………………………………………………...... 67 3- Sur le plan politique…………………………………………………………...... 68

Chapitre VII : Recommandations...... 69 I -Valeur ajoutée : l‘existence du site touristique……………………...... 71 II- Suggestions personnelles et apport du stage………………………...... 73 1 - Suggestions personnelles……………………………………………………...... 73 2- Apport du stage………………………………………………………………...... 74

CONCLUSION…………………………………………………………………...... 75

Bibliographie...... 77

Table de matières...... 80

VI

ANNEXES

I

FORMULAIRES D’ENQUÊTE

A. Questionnaire destiné à la population victime

1 Renseignement généraux : a)Nom et Prénom : b) Age : c) Sexe : d) Situation matrimoniale : célibataire /marié /divorcé/veuf/veuve e) Profession : f) Nombre d‘enfants : g) Caste :

2. Parmi ces phénomènes, quel est votre cas? a. acte de banditisme b. Hala-botry c. Vol à mains armées 3. Quel genre d'hala-botry? a. vols sur les récoltes b. Vols sur les animaux c. Autres c). Si 'autres', précisez 4. En tant que victime de cet hala-botry, qui peuvent-etre les auteurs de ces actes? a. Votre voisin b. Votre propre famille c. Vos alentours d. Autres d). Si 'autres', précisez 5. Existe-t-il encore une entraide entre chaque villageois? a. OUI b. NON Si OUI, les quelles? Si NON, pourquoi? 6. Selon vous, quelles sont les causes de ce phénomène"hala-botry"? 7. D'après vous, est-ce que ce phénomène à des conséquences sur le développement de la commune? 1. OUI 2. NON Si OUI les quelles? 8. Quelles seront les mesures nécessaires pour atténuer ce phénomène "hala-botry"?

II

B. Questionnaire destiné au maire

1) Concernant la monographie de cette Commune : a)Pouviez-vous parler de la localisation géographique et l‘historique de votre Commune ? b) Que pensez-vous de l‘évolution de la population pendant les cinq dernières années ? c) Quelles sont les activités principales de la population dans cette Commune ? d) Quelles sont les infrastructures existantes dans votre Commune ? e) En général, quels sont les problèmes rencontrés par la population dans cette Commune ? f) Comment est la sécurité au sein de votre Commune ? J) En cas d‘insécurité, quelle est la mesure prise par votre commune pour la sécurité de la population ? k) D‘après- vous les infrastructures existantes suffisent-elles pour développer la vie de cette commune ? Si oui : expliquez votre réponse Si non : expliquez votre réponse 2) Réputée pour le tourisme, la Commune a-t-elle un projet pour que cette filière soit une source de développement ? Si oui : - de quel projet s‘agit-il ? -comment assurez-vous la sécurité des touristes ? Existe-t-il une relation entre la Commune Rurale d‘Ambohimanga Rova et la capitale de Madagascar? Si oui : - de quoi s‘agit- t-il ? - pouvez- vous dire les conséquences de cette relation sur le plan économique et politique ? Si non : Pouvez-vous expliquer la raison de cette situation ?

III

C. Questionnaire destiné à la gendarmerie

1) Depuis quand le poste de gendarmerie est implanté au sein de la Commune Rurale d‘Ambohimanga Rova ? Pourquoi cette implantation de poste d‘après vous ? 2) En tant que premier responsable de la sécurité publique au sein de la Commune, a)Quel est votre problème ? b) Les infrastructures existantes suffisent-elles pour instaurer la paix au sein de la Commune ? 3) Pouvez-vous citer le genre de crime que vous constatez depuis votre implantation ici ? 4) Que constatez-vous concernant le phénomène « hala-botry » au sein de cette Commune Rurale ? 5) Pouviez-vous me donner quelques données statistiques sur ce phénomène ? 6) Comment est l‘évolution de ce phénomène « hala-botry » pendant les cinq dernières années ? 7) Est-ce que la population fait encore confiance en l‘autorité publique ? Si non : - pourquoi ? -quelle mesure prenez-vous pour que la confiance de la population revienne ? Si non ? Quelle mesure prenez-vous pour que la confiance de la population revienne ? 8) D‘après vous, quelle est la raison qui incite les gens à voler ? 9) En tant qu‘ancien village royal, malgré l‘évolution quel est la caste qui fait ce hala-botry ? 10) Quelles solutions proposeriez- vous ? 11) Avez-vous une collaboration avec la population pour éradiquer le hala-botry ? Expliquez cette collaboration s‘il y en a. 12) Pouvez- vous dire la moyenne d‘âge des gens et le sexe et qui sont les auteurs du hala- botry enregistrés ?

IV

D. Questionnaire destiné au chef fokontany

1) Comment est la vie sociale au sein de votre Fokontany en terme de sécurité ?

2) Quelles sont les mesures prises par le Fokonolona pour éradiquer ou du moins atténuer le phénomène « hala-botry » ?

3) En tant que responsable dans ce Fokontany, est- ce que vous appliquez encore le dina- pokonolona ?

4) La population victime de cet hala-botry porte-elle des plaintes au sein de votre Fokontany ? Est- ce qu‘elle est nombreuse ?

5) Vu la propagation des vols à petites échelles, existe –il une collaboration étroite avec la gendarmerie? De quoi s‘agit-il ?

V

L‘insécurité en milieu urbain : L‘insécurité en milieu rural :

Le kidnapping « karana » : des mineurs Autres formes d’insécurité : ont été également impliqués dans une Le problème de l‘insécurité rurale, avec affaire de kidnapping dans la capitale. Les notamment le phénomène du vol de zébus, Le exécutants et le principal concepteur du banditisme rural qu‘on observe aujourd‘hui a kidnapping d‘un enfant de sept ans du côté un objectif majeur d‘ordre économique, qui d‘Ambanidia ont été arrêtés. La crise est consiste, au sein d‘une société trop pauvre, en sans doute passée par là. Car, ce sont des un enrichissement individuel à bon compte. jeunes que l‘on croyait inoffensifs qui C‘est pourquoi les troupeaux volés sont étaient impliqués dans l‘affaire. désormais rarement échangés ; ils sont Ces inculpés se sont a priori inspirés des rapidement vendus et les voleurs s‘en fréquentes prises d‘otage au sein de la prennent également à d‘autres biens communauté indopakistanaise dans le pays, matériels. où les enjeux frôlent les milliards. Il y a Source : Journal Malaza, 11 novembre 2014 encore une vingtaine d‘années, on parlait plutôt des « opérations karàna » (OPK) qui  Trafic d‘ossements humains concernent le saccage des magasins appartenant à cette communauté. Le kidnapping est un fait récent, remarqué au cours des quinze dernières années. Et qui s‘est plus particulièrement développé durant les dix dernières années. Source : La nation, 29 septembre 2014

Un homme a été appréhendé suite à une investigation menée par la police d‘Ambatofinandrahana. L‘arrestation fait suite à une information concernant un trafic d‘ossements humains. A part le premier suspect arrêté, six autres individus font actuellement l‘objet de recherches, tous font partie de la bande de trafiquants d‘ossements humains. Source : Madagascar matin, Vendredi 20 Février 2015 Le kidnapping « vazaha » Viol des femmes La psychose des parents, notamment Les jeunes femmes doivent redoubler de étrangers, gagne du terrain face aux vigilance face à la recrudescence d’actes multiplications de cas de kidnapping ces barbares, caractérisés par un viol, puis derniers temps. Le dernier en date : un après d’un meurtre. jeune garçon karana de nationalité française Le corps sans vie d‘une femme de 33 ans a de 11 ans vient d‘être kidnappé à Toliara le été retrouvé chez elle le 31 octobre dernier. 17 février. La voiture utilisée pour le rapt a Elle habitait le fokontany d‘Ampahibe,

VI

été retrouvée par les forces de l‘ordre mais commune rurale d‘Ampisikina dans le district était vide. Les ravisseurs ont déjà contacté de Vohémar. Le rapport des médecins les parents du jeune garçon et exigent le légistes venus constater le décès, a permis de versement d‘une rançon de 400 millions savoir que la femme a été violée avant d‘être d‘ariary pour relâcher l‘enfant. assassinée. La trace d‘un objet tranchant, L‘Ambassade de France propose son aide certainement un couteau a été aussi découvert aux forces de l‘ordre malgaches pour au niveau de son cœur, ce qui laisse présumer élucider cette affaire, surtout pour sauver la à un meurtre. Les éléments de la gendarmerie vie de l‘enfant. L‘ambassadeur de France à sur place ont déjà porté leur soupçon sur un Madagascar, François Goldblatt, indigné, homme habitant le Fokontany d‘Ampahibe. note que l‘enlèvement de ce jeune français Avant même que les forces de l‘ordre ne fait qu‘un nouveau seuil plus inacceptable viennent chez lui, il a déjà pris la fuite. encore que les précédents a été franchi et L‘enquête sur cette affaire est déjà en cours que dans cette affaire, les autorités actuellement selon la gendarmerie. françaises sont pleinement mobilisées aux Source : La nation, 04 novembre 2014 côtés des autorités malgaches.

Source : Tribune Madagascar, jeudi 19 février 2015

Hold up dans la station d’essence Les meurtres sous diverses causes

(vengeance, insolvabilité de dette, La recette accumulée pendant quatre jours problème d’héritage, conflit de jalousie) par la station-service Jovenna à

Ambatomainty a été braquée en un éclair, hier. Cette attaque est l‘œuvre de quatre Vengeance scootéristes armés de pistolet. Moins de Ny 08 avril tolak‘andro no deux minutes ont suffit à un gang pour nisehoan‘izany,tao amin‘ny tanàna antsoina commettre un braquage à Ambatomainty. hoe Morafeno ( Tsiroanomandidy) La station-service Jovenna a été prise pour notafihan‘ireto dahalo telo lahy mirongo cible dans la matinée d‘hier aux alentours basim-borona avy hatrany teny an-tanety de 9 heures. La valeur dérobée s‘élève à un ireto omby miraoka vilona.Omby telopolo no peu plus de trente et un millions d‘ariary, lasibatra tamin‘izany ary mbola nalain‘ireto

VII selon les déclarations du gérant de la mpangatra ihany koa ny mpiandry omby iray station-service. hatao takalonaina.Tsy tana fa tafaporitsaka Opérant à visage découvert, quatre bandits anefa ity saika halaina takalonaina,ka tonga roulant en scooter ont fait le coup. dia nampandre ny tany an-tanàna fa lasan‘ny « Ils ont fait main basse sur des fonds qui dahalo ny omby teny an-tsaha.Raha vao allaient être versés à la banque. Une naheno izany ny tao an-tanàna dia nirongatra passation est effectuée tous les deux jours. nanenjika ireo dahalo,tsy lasa kilometatra Samedi, la recette de jeudi et de vendredi maromaro dia tratra ny iray tamin‘ireto devait être versée mais cela n‘a pas pu se dahalo ka dia tratra ny fitsaram-bahoaka. faire, pour cause de fermeture de la banque Source : Midi Madagasikara, samedi 12 avril 2014 », indique Ny Anja Andriambololona, le gérant qui en a fait les frais. Insolvabilité de dette Lasa ny Ar.7 tapitrisa,ary voakapa famaky ny Source : L’express de Madagascar, 14 avril lohany.Jiolahy efatra nitondra famaky sy 2014 antsy lava no tonga nanafika tokantrano iray Banditisme à Antananarivo tao amin‘ny fokontany iray antsoina hoe Et Analakely, à n‘importe quelle heure de Imady distrika Miarinarivo.Nampiasa la journée. Un détrousseur, pickpocket ne herisetra ny jiolahy ary isan‘ny naratra mafy se gêne pas pour voler un téléphone, voire ny raim-pianakaviana tao an-trano.Araka ny un sac à main à travers la vitre à peine fanazavan‘ny tra-doza dia resaka ady vola no ouverte d‘une voiture coincée dans un nahatonga io tranga io. embouteillage. Non loin de là, des hommes Source : Midi Madagasikara ,01 septembre en treillis, des militaires, et même des 2014 policiers de la circulation, visiblement pas concernés du tout par ces vols à la tire en plein jour, au vu et au su de tous. Et gare à celui qui ose apporter son aide en courant après les voleurs, ces derniers, en bande bien organisée, n‘hésite pas à tuer, avec une arme blanche. Analakely, ou Ambohijatovo, 67Ha, et Conflit de jalousie finalement partout dans la ville Tany (Anjozorobe) no nitrangan‘ity d‘Antananarivo, à n‘importe quelle heure loza ity.Rangaha niandry mangahazo no de la journée ou de la soirée, en voiture, en

VIII taxi ou en taxi-be, l‘insécurité guette la notetehina tamin‘ny antsy,noho ny population. la présence de militaires ou de firongatrin‘ny hala-botry moa no nahatonga policiers ne rassure guère. Car à la guerre ity rangaha ity niandry ny comme dans la ville, tous les coups sont mangahazony.Lehilahy 45 taona ,nihosin-drà permis et on est livré à soi-même. teny akaikin‘ny tani-mangahazony.Araka ny Aujourd‘hui, ce n‘est plus une question fantatra dia resaka disadisa sy fakahalana teo d‘habillement, ou de bijoux en or qui attire amin‘ny fiara-monina no nahatonga izao. les voleurs à la tire. C‘est tout et n‘importe Source : Midi Madagasikara, vendredi 12 septembre 2014 quoi : un semblant de téléphone, un sac, une poche qui gonfle et qui laisse deviner quelque chose… personne n‘est à l‘abri de ces malfaiteurs.

Source : Journal télévisé TVM (televisiona Problème d’héritage malagasy), 10 novembre 2014 Ady lova, mompera niharan‘ny hatezeram-

Viol des mineurs bahoaka,naratrra voatora-bato.Raha ny Ces phénomènes de viols et de harcèlement loharanom-baovao hatrany dia olana teo se déroulent donc en toute impunité, du fait amin‘ny fizarana navelan‘ny mômpera du silence. Face à cela, et après la faillite Cataldo,zezoita,efa nondimandry no antony du système éducatif, le système répressif nitarika ny disadisa satria nisy fikambanana devrait aider à recadrer les personnes dont iray nomena,fa ny hafa kosa tsy nahazo sy la virilité n‘est pas accompagnée d‘une natao ankilabao.Noho io toetra io dia moralité adéquate. La mort de la jeune handroaka an‘ity pretra ity hiala tany amin‘ny Michou atteint les Malgaches plus que faritra Amborompotsy ao toutes les autres femmes violées dans le Ambatofinandrahana ny akamaroan‘ireo monde. Cette jeune fille promise à un mpino.Raha vao naheno ny toe-draharaha ny brillant avenir, après avoir été bachelière à lehiben‘ny distrika tao Ambatofinandrahana 13 ans, a été retrouvée dans un buisson. Et dia nidina teny an-toerana niaraka tamin‘ny ( ce n‘est pas la première fois que des Organe Mixte de Conception). affaires de viol ou de meurtre sont révélées Source : Midi Madagasikara ,20 mars 2015 dans le campus universitaire d‘Antananarivo. Le viol est un fléau à Madagascar, mais les auteurs bénéficient souvent d‘une large impunité du fait du

IX silence des victimes. Source : Madagascar tribune, vendredi 1er février 2013

Les hold up dans les bijouteries

Trois hommes armés et encagoulés ont attaqué une station d'essence au petit matin. Ils ont pris une importante somme d'argent et tué une personne. Les actes de banditisme reprennent de plus belle dans la ville de Mahajanga. Après le braquage d'une bijouterie à Mahajanga Be qui a entraîné la mort du propriétaire, il y a environ deux mois, voilà qu'un autre hold- up vient d'avoir lieu. Source : L’express de Madagascar, 11novembre 2013

Braquages dans les voitures L'insécurité fait du bruit cette semaine à Madagascar, en ville et dans la campagne surtout dans la capitale à Antananarivo, selon les différents rapports faits par les médias locaux. Une voiture 4x4 a été braquée au centre ville d' Antananarivo, lorsque son chauffeur l'a stationnée au bord de la route. Les voleurs ont tiré sur une jambe du chauffeur pour le faire sortir de la voiture.

Source : L’express de Madagascar, 18 septembre 2010

Source : enquête personnelle, 18 mars 2015

X

Photo n°1 : EPP Soavinimerina

CE et CM1 CP2 CM2 CP1 Dans cette école publique, le problème des enseignants c‘est que les parents n‘envoient plus leurs enfants dans cette école faute de l‘augmentation droit d‘inscription et aussi la difficulté de la vie. Donc, les élèves sont en nombre de 65 élèves avec 4 enseignants seulement. Le nombre des élèves se diminue alors les enseignants peuvent devenir des chômeurs si cette diminution continue.

Photo n°2 : EPP Ambohitrandriamanjaka

CP1 CM1 et CM2 CE CP2 C‘est l‘école primaire publique la plus vieille dans la Commune Rurale d‘Ambohimanga rova. Il y a 121 élèves avec 4 enseignants (deux d‘entre eux ne sont pas des fonctionnaires mais des maîtres FRAM).Nous voyons sur ce photo que les salles de classes sont mal entretenus, les élèves ne portent pas de tabliers. Le nombre des absences des élèves augmente de jour en jour à cause de la cherté de la vie, donc ce dernier peut entraîner les enfants à voler.

XI

Comparaison entre le milieu urbain et le milieu rural sur l’insécurité.

Source : Midi madagasikara, 10 février et 18 septembre 2014

XII

COORDONNÉES DE L’IMPÉTRANTE Nom : RASOAMANARIVO Prénoms : Fonohasina Landivola Adresse de l’impétrante : Lot 2PB 9 Soavinimerina Ambohimanga Rova Email : [email protected] Téléphone : 0331290547 PANORAMA SUR LA RECHERCHE ENTREPRISE Titre du mémoire :Le Pullulement du phénomène « hala-botry » et retombées socioéconomiques. Cas du Fokontany Avarakady, Commune Rurale d‘Ambohimanga Rova Champs de recherche : Sociologie du vol, sociologie rurale Mots clés : ruralité, vol à petite échelle et à répétition, pauvreté, tourisme, politique sociale, insécurité rurale et urbaine, activités informelles Nombre  de références bibliographiques : 26  d‘ouvrages généraux : 14  d‘ouvrages spécifiques : 05  de journaux et périodique : 06  de document officiel et revue : 03  de Lois, décrets, textes : 04  de tableaux : 29 Résumé L‘émergence du phénomène hala-botry ou vols à petite échelle et à répétition constitue un frein au développement local et une preuve tangible de la recrudescence de l‘insécurité. Ainsi les habitants ou notamment les paysans font de leur mieux pour lutter contre la prolifération de ce phénomène; par ailleurs, les voleurs récidivistes ne cessent d‘augmenter. De plus, le manque d‘emploi, la paresse et le manque de terre à cultiver accentuent le phénomène en question. Cette situation met dans l‘impasse la politique du développement rural et la gestion de la sécurité des biens de la population surtout en milieu rural. Une révision de la politique sectorielle sur la sécurité s‘impose.

Directeur de mémoire : RANDRIAMASITIANA Gil Dany, Professeur Titulaire

XIII

Curriculum vitae

ETAT CIVIL :

Nom : RASOAMANARIVO Prénom : Fonohasina Landivola Né le : 18 Mars 1991 A : Anosy Avaratra CIN : 102312004568 Situation matrimoniale : Célibataire Adresse: Lot 2PB 9 Soavinimerina Ambohimanga Rova Tél.0336728530 E-mail: [email protected]

PARCOURS ACADEMIQUES ET DIPLOMES :

2013 : Etudiante en Sociologie à l’Université d’Antananarivo, Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion, et de Sociologie 2012 : Diplôme de Technicien Supérieur (DTS) en SOCIOLOGIE 2010 : BACC série A2, Mention : assez bien 2006 : BEPC 2002 : CEPE COMPETENCES EN INFORMATIQUES ET LINGUSTIQUES :

Maîtrises en outils Informatiques : Microsoft Office (Microsoft Word/Excel /Power point), Internet Maîtrises linguistiques :

Malagasy : Langue maternelle,

XIV

Français : Lu, écrit, parlé, Anglais : Lu, écrit, parlé, Allemand : Notion. EXPERIENCES PROFESSIONNELLES :

Stagiaire dans la Commune Rurale d’ Antsimodrano, Stagiaire dans la Commune Rurale d’Ambohimanga Rova Avaradrano, Animatrice commerciale.

LOISIRS ET DIVERTISSEMENTS :

Lecture, Basket Ball, jeux vidéo et Internet

Je jure sur l’honneur que les informations ci-dessus sont vraies.