SRI LANKA Neuf recommandations pour améliorer la situation de la liberté de la presse

Juillet 2004 Reporters sans frontières Secrétariat international Bureau Asie - Pacifi que 5, rue Geoffroy Marie 75009 Paris-France Tél. (33) 1 44 83 84 70 Fax (33) 1 45 23 11 51 E-mail : [email protected] Web : www.rsf.org Neuf recommendations pour améliorer la situation de la liberté de la presse diffi tions témoignaientdesconditionsdetravail représailles surleterrain.»Sesdéclara- publié depuisColombo, nousrisquonsdes quand unarticlesurl’actualitélocaleest forces desécuritéetdes Tigres tamouls. Et dur devérifi toujours prisentreplusieursfeux. Ilesttrès Reporters sansfrontières: «Noussommes meilleur journalistetamoul, avait déclaréà médias tamoulsetlauréatduprix2000 dant àBatticaloa(estdel’île)plusieurs mai 2004, Quelques moisavant d’êtreassassiné, le31 par laprésidente ChandrikaKumaratunga, People’s Freedom Alliance, UPFA) dirigée liance pourlalibertédu peuple(United Depuis lavictoire, enavril dernier, del’Al- de lalibertépresse. doute, àdenouvelles violationstrèsgraves la guerre. Cetéchecconduirait, sansnul tensions actuellesreplongentlepays dans Reporters sansfrontièresredoutequeles gagements dansleprocessusdepaix. runa etl’arméepourrevenir surleursen- ces connivences entreleshommesdeKa- (LTTE). Cesderniersexploitent d’ailleurs niste dumouvement des Tigres tamouls avait aidélegroupedeKaruna, sécession- nu quedesmembresdel’arméesrilankaise le ministredesMédiasarécemmentrecon- Karuna d’êtrelesauteursdecemeurtre. Et hommes fi et lafamilledujournalistesuspectentdes le-feu signéfi pourraient mettreenpérillefragilecessez- depuis octobre2000, sonttroublanteset thurai Nadesan, lepremierjournalistetué Les circonstancesdel’assassinat Aiya- ciles desjournalistesauSriLanka. Aiyathurai Nadesan, assassinéle31mai2004 Aiyathurai Nadesan dèles auchefdeguerretamoul er nosinformationsauprèsdes n 2001. Eneffet, lescollègues , correspon- Atputharajah gouvernement d’agir. ce climatd’impunité. Ilesturgentpourle ters sansfrontièresamaintes foisdénoncé res années, n’ontjamais été jugés. Repor- gam d’attiser lahaine. tensions ethniquesetpolitiquesaurisque presse srilankaisequiexploitent parfoisles une recommandationàcertainstitresdela Enfi conditions desécuritéetliberté. tamoul puissetravailler dansdemeilleures vis-à-vis desmédiaspourquelapresseen LTTE doitégalementchangerd’attitude sécurité etlalibertédesjournalistes. Le actuel, s’engagedavantage pourassurerla gien, enchargedegarantirlecessez-le-feu nale, notammentlegouvernement norvé- également quelacommunautéinternatio- province. Reporterssansfrontièressouhaite lankais, notammentdescorrespondantsen de relayer lesattentes desjournalistessri se auSriLanka. L’organisation tenteainsi améliorer durablementlalibertédepres- de recommandationsquipourraientaiderà dente ChandrikaKumaratunga unesérie ministre MahindaRajapakseetàlaprési- ser aunouveau gouvernement dupremier porters sansfrontièresasouhaitéadres- Près decentjoursaprèssaformation, Re- dans lepays. mer quelalibertédepresseestgarantie tuation beaucouptropvolatile pouraffi craintes etleursfrustrationsfaceàunesi- journalistes. Laplupartontexprimé leurs frontières ainterviewé desdizainesde au débutdel’année2004, Reporterssans Lors d’unemissiond’enquêteauSriLanka mouvement des Tigres tamouls. maintenir lecessez-le-feusignéavec le craintes sontapparuessurleschancesde le pays traverse unepériodedélicate. Des Nadesan Myilvaganam Nimalarajan ditaires desassassinatsjournalistes de lapresse. Lesauteursetlescomman- lisé l’actiondel’Etatenfaveur delaliberté journalistes aconsidérablementdécrédibi- dans lesassassinatsouagressionsde L’absence d’enquêtesérieuseetdeprocès 1. LUTTERCONTREL’IMPUNITÉ n, l’organisationsouhaitaitadresser survenus aucoursdesquatrederniè- , Rohana Kumara et Anthony Mariyanaya- , , Aiyathurai Nadarajah 2 r- SRI LANKA Neuf recommendations pour améliorer la situation de la liberté de la presse L’organisation a maintesfoisdénoncé pour l’avenir dupays. desan n’aitdesconséquences trèsgraves punité dansl’assassinatde Aiyathurai Na- Reporters sansfrontières redoute quel’im- par l’armée. possibles grâceàuneprotectionaccordée tamment Aiyathurai Nadesan, auraientété les assassinatsd’opposantsàKaruna, no- (organisation srilankaisedejournalistes), Selon l’analysed’unresponsableduFMM tégés parlesservicessecretsmilitaires». n’ose témoignercontreeuxcarilssontpro- à Batticaloaenpleinejournée. Personne que les«assassinsdeNadesanontétévus site d’information calamité etdedestruction.»Le26juin, le le peupledecetteîlevers unepériodede (…) Cesactionsvont sûrementconduire et d’amisdupeupletamoulestabominable. «L’assassinat d’intellectuels, dejournalistes Dans uncommuniqué, leLTTE aaffi celui d’autrespersonnalitésdel’estl’île. lisent trèslargementautourdececrimeet ments tamouls, notammentleLTTE, mobi- dans cetteaffaire. A l’opposé, lesmouve- Cela auguremaldel’attitudelapolice publiquement lemeurtredujournaliste. marquer qu’aucunministren’acondamné Certains journauxsrilankaisontfaitre- pour identifi ment n’engagepaslesmoyens suffi sans frontièresredoutequelegouverne- ri pondant duquotidienentamoul Dans lecasde Aiyathurai Nadesan, corres- etdelaradioentamoul le meurtredeNimalarajanen2000 Manifestation dejournalistesaprès er lesauteursetfairejuger. tamilnet.com IBC , Reporters aaffi Virakesa- rmé : rmé sants rmé impunis. lumière surcesassassinatsquirestent tous cureur collaborent pleinementpourfaire la criminelle (CID), l’arméeetlebureau dupro- souhaite queleDépartementd’investigation sur lescrimesdejournalistes. L’organisation la communautéinternationale, lesenquêtes dépendante pourrelancer, avec lesoutiende tion d’uneCellulespécialed’investigationin- Reporters sansfrontières demandelacréa- et d’autresattaquescontredesjournalistes. cet assassinatperpétréenseptembre1999 curity Division, PSD)sontimpliquésdans la sécuritéprésidentielle(PresidentialSe- ou deshommesprochesdelaDivision nisation resteconvaincue quedesmembres suspects ontétéàleurtouréliminés. L’orga- blement hautplacés. Certainstémoinset faite etprotégerdescommanditairesvisi- portants pourempêcherquelalumièresoit dernier quel’Etataengagédesmoyens im- montré dansunrapportpubliéenmars Bataille), Reporterssansfrontièresadé- de l’hebdomadaireencingalais Dans lecasde contestables. les preuves matérielles sontdésormaisin- police pourfi L’incapacité oulemanquedevolonté dela les commanditairesn’ontjamaisétéjugés. tains moments, delapolice, lesauteurset tés dujugeenchargedel’affaireet, àcer- tamouls àJaffna. Malgréleseffortsrépé- dant dela de Myilvaganam Nimalarajan, correspon- l’impunité quiperduredansl’assassinat le domicilede quisitionné dansdesconditions douteuses berté delapresse, des policiersontper- Le 3mai, Journée internationaledelali- membre del’Allianceaupouvoir. aujourd’hui (JVP) Peramunatha Vimukthi de partisencampagne, notammentleJana- à partiepardesdirigeantsoumilitants gne électorale, desjournalistesontétépris nombre d’intimidations. Pendant lacampa- a recenséuneaugmentationsensibledu de l’année2003, Reporterssansfrontières menaces directesdemort. Depuisledébut tes ontpresquetoujoursétéprécédésde Au SriLanka, lesassassinatsdejournalis- 2. FAIRE CESSERLESMENACES site d’information dénoncer les abusdesforcesdesécurité. La BBC World Service BBC World naliser sonenquêteetréunir D. Sivaram Rohana Kumara tamilnet.com , responsabledu etdemédias , réputépour Satana , directeur 3 (La SRI LANKA Neuf recommendations pour améliorer la situation de la liberté de la presse de la collaborateur régulierduserviceentamoul chez lejournaliste. D. Sivaram, également police affi toujours. Ainsi, été attaqués. Dans22cas, l’impunitérègne 29 professionnelsdel’informationavaient les autoritésavaient reconnuqu’aumoins estlourd. En 2000, journalistes pendantlesgouvernements de leurs critiques. Lebilandesagressionsde de médiasconnuspourleursenquêteset harcèlement àl’encontredejournalistesou Les autoritéssemblentavoir reprisleur sécession dugroupedirigéparKaruna. tamilnet.com comptaient sevenger delacouverture par ters sansfrontièresquedesgroupesarmés Certains journalistesontaffi curité.» doit fairesontravail etgarantirnotresé- groupes paramilitaires. Legouvernement formation, maisjeredoutelesactionsdes compte pasabandonnermontravail d’in- des menacesàlamêmepériode: «Je ne gam Thavarajah d’information du groupedepresse Ramasamy Thurairatnam ont fuilarégionpourseréfugier àColombo. lences. DeuxcorrespondantsàBatticaloa listes del’Estredoutentnouvelles vio- Après l’assassinatdeNadesan, lesjourna- onnés le28mars, àColombo. son journal, tentative d’assassinat, avules locauxde menacé àplusieursreprises, victimed’une avaient reçu desvisitesmenaçantes àleur BBC World Service BBC World rme avoir retrouvédesexplosifs The Sunday Leader, desélectionsetdelarécente site d’informationtamilnet.com Sivaram «Taraki», fondateurdu tamilnet.com Lasantha Wickrematunga , duquotidien Lakehouse , affi , correspondant rme avoir reçu , et , et rmé àRepor- Thinakural perquisiti- etdusite Shanmu- , , ses cinqstationsFMfaceàl’hostilitédumi- pour butd’intimiderledirecteurquidéfend attaque nocturne. Elleavait probablement véhicules ontétéendommagéslorsdecette . Ungardeaétéblesséetplusieurs Asian Broadcasting Corporation va de aétélancéesurledomicile A Colombocettefois, le28mars, unegrena- écoutes pas…» était écriteàl’encrerouge: «Situnenous lettre anonyme lemenaçantdemort. Elle moul gam Depuis le25juin, Par peurdesreprésailles. préparés parlescorrespondantsdansl’Est. BBC ontcessédediffuserdesreportages les servicesentamouletcingalaisdela tes ontexprimé leurvive préoccupation. Et nent. Lesassociationslocalesdejournalis- des cadresduLTTE etceuxquilessoutien- commandos delamortchargésd’éliminer guerre tamoulKarunaontcréédevéritables vie estendangercarlesfi confrère Nadesan. Ilsaffi cipé àl’organisationdesfunéraillesdeleur eux. Malgrélesmenaces, ilsavaient parti- domicile etsentaientl’étauseresserrersur du quotidienentamoul nous voulons.» Début 2004, unjournaliste dente dirige, etnouspouvons faireceque de Ranil(…)maismaintenantlaPrési- beaucoup delibertésouslegouvernement de lasorte: «Desgenscommetoionteu rakesari Thavachelvam des servicessecretsainterpellé le Nord. Ennovembre dernier, unoffi Les intimidationsexistent égalementdans gée parl’armée. guerre Karunaquiaffi de pressed’uneanciennefi a publiéuncompterendudelaconférence , directeurgénéraldugroupeaudiovisuel , correspondantduquotidienenta- Thinakural . Avant delerelâcher, ill’amenacé duquotidienentamoul àBatticaloa, vitcaché. Il en rébellioncontreleLTTE Karuna, chef deguerretamoul Thanthiyan Vedanaya- rme avoir étéproté- Eelanadu dèlesduchefde rment queleur dèle duchefde Renor Sil- areçuune Velupillai ( ABC 4 cier ), à Vi- ©AFP SRI LANKA Neuf recommendations pour améliorer la situation de la liberté de la presse tes deBatticaloa. prises pourassurer lasécuritédesjournalis- souhaite quedesmesures spécifi tive duministre delaDéfense. L’organisation dans lenord etl’estdupays, crééàl’initia- attaques commisescontre desjournalistes urgente duComitéchargé d’enquêtersurles Reporters sansfrontières demandelaréunion comité. semble avoir oubliél’existence mêmedece journalistes. Depuis, l’actuelgouvernement ter d’améliorerlesconditionsdetravail des de lapressedansl’EstetleNordpourten- chargé derédigerunrapportsurlaliberté nement àcréer, enjuillet2003, unComité Ces tensionsavaient conduitlegouver- sion hertzienne. cence d’exploitation desachaînetélévi- avait informé ABC del’annulationlali- Kadirgamar. Enfévrierdernier, leministère nistre desMédiasdel’époque, Lakshman dans lapolice.» la missioncarnousn’avons pas confi ne s’estrienpassé. Noussommesallésvoir la missiondecontrôlenorvégienne. Mais, il rection adécidédeporterl’affairedevant de mortparécritencingalais. Alors ladi- un accident. Nousavons reçudesmenaces d’une voiture del’arméequiavait provoqué puissance : «Nousavons publié desphotos teur dujournal en tamoul l’homme», explique venir àproposdesviolationsdroitsde surveillance n’aaucunmandatpourinter- une forceneutre. Maiscettemissionde Mission (SLMM)quiestperçuecomme ment seplaindreàlaSriLankaMonitoring de sécuritésrilankaises. Ilsvont spontané- nalistes, n’ontpasconfi «Les gensdeJaffna, etnotammentlesjour- DE CONTRÔLEDUCESSEZ-LE-FEU 3. PLUSDEPOUVOIRSÀL’AUTORITÉ Valampuri en pourparleravec leLTTE Des diplomatesnorvégiens Eelanadu Uma Rani . S. Radayan ance danslesforces confi rme cetteim- ques soient ques dujournal , ledirec- ance 2004 du cessez-le-feu. Danslenumérodu30mai avait dénoncélesnombreusesviolationsdu Avant d’êtreassassiné, Aiyathurai Nadesan feu. doivent êtreinformés dusuivicessez-le- jet d’uneenquêteetquelesmédiaslocaux précise quetouteviolationdoitfairel’ob- alors queletexte mettantenplacelaSLMM listes parl’unedesdeuxpartiesenconfl quement condamnélesattaquesdejourna- autorités norvégiennesn’ontjamaispubli- respect decetaccord. Maisdeleurcôté, les la presseaendossélerôled’observateur du le gouvernement etleLTTE, enfévrier2002, Depuis lasignatureducessez-le-feuentre tardé. L’association dejournalistes FMMa entre 1994et2001. Lesréactionsn’ontpas le ministreadéjàoccupé la mêmefonction de laprésidenteChandrika Kumaratunga, quer leprincipalpartid’opposition. Proche que lerôledesmédiasd’Etat étaitd’atta- en déclarantpubliquement, le15juin2004, Samaraweera, afaituneentréefracassante Le nouveau ministredesMédias, Mangala MÉDIAS PUBLICS 4. GARANTIRL’AUTONOMIE DES Sri Lanka. sations dedéfensedesdroits del’hommedu de l’hommedesNationsuniesetlesorgani- ration avec leHaut-Commissariat desdroits souhaite quecetravail sefasseencollabo- de surveillanceauSriLanka. L’organisation me soituneprioritédel’actionlaMission servation delasituationdesdroits del’hom- Reporters sansfrontières demandequel’ob- lation civileengénéral. mieux protégerlesjournalistesetlapopu- les violationsdesdroitsdel’homme, et le-feu permettantàlaSLMMdesurveiller pellent àunerévisiondel’accordcessez- terrogés parReporterssansfrontièresap- La majoritédesjournalistessrilankaisin- maintien d’unclimatdepeur. qués dansdescrimes, desenlèvements etle Les Tigres tamoulssontégalementimpli- payé sonsoutienauxpositionsduLTTE. En l’occurrence, Aiyathurai Nadesanaurait cessez-le-feu etletravail desjournalistes. vaux mettent dangereusementencausele ces commisespardesgroupestamoulsri- dans ledistrictdeBatticaloa.»Cesviolen- mes ettrente-cinqmeurtresontétécommis cours dessoixantederniersjours, vingtcri- Sunday , ilécrivait : «Au 5 it, SRI LANKA Neuf recommendations pour améliorer la situation de la liberté de la presse tions surlerôledesmédiaspublics. Médias revienne sursesrécentesdéclara- L’organisation souhaitequeleministre des publics indépendantsdupouvoirpolitique. court termedecréationgroupes demédias Reporters sansfrontières demandeun planà Kumaratunga. élections àl’AlliancedirigéeparChandrika avait consacré68%desacouverture des un rapportrécentquelatélévisiond’Etat et delaradiopubliques. L’UE arévélédans contrôle, le29mars2004, delatélévision électorale indépendanteavait mêmeprisle dias d’Etat, laCommission utilisation abusive desmé- tiques. Pour mettrefi son partietdesesalliéspoli- largement relayé lesidéesde depuis novembre 2003, ont te ChandrikaKumaratunga sous contrôledelaprésiden- équitable. Lesmédiasd’Etat, et privésn’apasétéjuste ture parlesmédiaspublics gne électorale, lacouver- Lors deladernièrecampa- au pouvoir. tement lesactionsduparti éditoriale soutenantexplici- velle direction etuneligne vernement impose unenou- ques. Depuisdesdécennies, chaquegou- sont l’objetdemultiplesconvoitises politi- dance desmédiaspublicsduSriLankaqui du gouvernement vis-à-visdel’indépen- Ces déclarationsaugurentmaldel’attitude public. les médiasd’Etatenungroupedeservice lombo d’agirrapidementpourtransformer (UE) ademandéaugouvernement deCo- publics». Tandis quel’Unioneuropéenne pays démocratiquesvis-à-visdesmédias traditions etlesnormesenvigueurdans déclaré queces«proposviolaienttoutesles à Reporters sans frontières. Depuislare- directeur duquotidienen tamoul pas depresselibre», aaffi utilisés pourdéfendrelepeuple, iln’yaura seront pointésvers la population etnonpas «Tant quelesfusilsdel’armée d’occupation SÉCURITÉ COMMISES PAR LESFORCESDE 5. PRÉVENIRLES VIOLATIONS n à cette rmé S. Radhayan Eelanadu Un militaireenpatrouilledanslesruesdeJaffna , , le pluspopulairedesquotidiensdeJaffna. fi nous soupçonnaitdesoutenirl’armée», af- accusaient desoutenirlestigres. LeLTTE sécurité etlesparamilitairestamoulsnous des informationsétaitdiffi le. «Pendant laguerre, collecteretpublier de lapresselorsleurpassagedansvil- également commisdesatteintesàlaliberté les troupesindiennesetleLTTE avaient sécurité n’ontjamaiscessé. Avant l’armée, les tensionsentrelapresseetforcesde ninsule deJaffna en1996, lesexactions et conquête parl’arméesrilankaisedelapé- lité desoffi tensions sontsouvent liéesàlapersonna- l’armée, maiscertainssoulignentqueles une améliorationévidentedel’attitude La majoritédesjournalistesreconnaissent cent unedifférence detraitementpar rap- De nombreuxjournalistes tamoulsdénon- ciers etparamilitairesàleur égard. frontières del’hostilitédes militaires, poli- et duNordsesontplaints àReporterssans sécurité. Plusieurs photoreportersdel’Est dre desimagesmembresforcesde pété qu’ilétaitinterditàlapressedepren- Lors delamêmeréunion, l’offi quences desactionsforcesdel’ordre». foule hostiledevaient «assumerlesconsé- nalistes quisetrouvaient au milieud’une un hautgradéavait réponduquelesjour- K. Ithayapavan par despoliciersdequatrereportersdont qui venaient protester contre l’agression l’armée. Aux représentantsdesjournalistes qu’ils méritaientdelapartdesoffi série d’incidentsn’ontpasreçul’attention de , affi président del’Associationdesjournalistes rme K. Mailnadan ciers. rme qu’enoctobre2003, une duquotidien Velupillai Thavachelvan , fondateurde cile. Lesforcesde cier avait ré- Valampuri Uthayan ciers de ciers 6 , , , SRI LANKA Neuf recommendations pour améliorer la situation de la liberté de la presse du journal ment. Quand cingalais avaient toutelibertédemouve- taire religieux. Enrevanche, leurscollègues portables pourcouvrirl’arrivéedudigni- d’apporter descamérasoutéléphones listes tamouls, majoritairesdanscetteville, forces desécuritéontinterditauxjourna- sri lankais, avisitélavilledeJaffna. Les Thera, hautresponsabledesbouddhistes Buddharakkhitha 2004,Sri Ven.Udagama port àleurscollèguescingalais. Enjanvier haute sécurité. et permetteunmeilleuraccès auxzonesde lièrement lapresse desopérations en cours haite égalementquel’arméeinformerégu- l’exercice deleurtravail. L’organisation sou- terpellent ouagressent desjournalistesdans membres desforcesdesécuritémenacent, in- ternes etprennent dessanctionsquand mée etlapolicemènentdesenquêtentin- Reporters sansfrontières demandequel’ar- sent lecingalais… des journalistestamoulsdonttrèspeuli- muniqués depresse. Cequifacilitelatâche place unetraductionentamouldesescom- En revanche, l’arméea récemmentmisen parlent», explique ils ontpeurdesreprésaillessoldatss’ils nent desrarescivilsquiyvivent, etencore, ce quisepassedanslazonemilitairevien- seules informationsquenousobtenonssur du cancer, situéesdanscettezone. «Les tallations publiques, notammentl’hôpital la presses’estvurefuserl’accèsàdesins- d’un tiersdelarégion. A plusieursreprises, ne lazonedehautesécuritéquicouvreprès tamment lesjournalistes, encequiconcer- restrictions drastiquespourlescivils, etno- Jaffna, l’arméeimposetoujoursles mêmes mations militaires. Danslapéninsulede d’accès desjournalistestamoulsauxinfor- Cette méfi obscures. circonstances decetteagressionrestent un policieràNelliady (prèsdeJaffna). Les avait étéblesséparunegrenadelancée décembre 2003, Velupillai Thavachelvam les journalistesdefi l’offi proches, jetetue.» L’armée aexpliqué que sanayaka l’amenacédemort: «Situt’ap- journalistes cingalais, lemajorD. M. Dis- teur duquotidien cier avait seulementtentéd’empêcher ance seretrouve danslemanque Virakesari Velupillai Thavachelvam Uthayan Saravanabhavan lmer lascène. Déjà, en atentédesuivreles baséàJaffna. , direc-

l’EPDP. Enaoût2003, desmembresarmés murasu rement àl’hebdomadaire en tamoul En revanche, leLTTE s’enestprisréguliè- trôlées parlegouvernement deColombo. sans entraves majeuresdansleszonescon- et lespublicationsduLTTE sontdistribuées en tamoulcirculentàpeuprèslibrement, dans l’estetlenorddupays. Lesjournaux culation del’informations’estaméliorée Depuis lasignatureducessez-le-feu, lacir- si letempspermet.» «Ils sontlibresdeposertouteslesquestions porters sansfrontièrescetteinformation: dans le Vanni. Tamilselvam adémentiàRe- étrangères visitentladirectionduLTTE entretiens dujourquanddesdélégations mouls deneposerquedesquestionssurles Tamilselvam demandeauxjournalistesta- journalistique. Selonnosinformations, S. P. souvent uneconceptionfi naces sontréelles. LadirectionduLTTE a vement, iln’enrestepasmoinsquelesme- toires duSriLankacontrôlésparsonmou- de lapresseétaitrespectée»danslesterri- à Reporterssansfrontièresquela«liberté chef politique, S. P. Tamilselvam, adéclaré notamment desjournalistes. Mêmesison éliminé desdizainesd’opposantstamouls, pas moinsungroupearméintolérantquia et àl’extérieur dupays, le LTTE n’enreste parmi lacommunautétamouleàl’intérieur mie auseindel’Etatsrilankais. Populaire tions etdemandeuneplusgrandeautono- Depuis 2002, leLTTE aassouplisesposi- d’un EtatpourlestamoulsduSriLanka. et militaire, leLTTE sebatpourlacréation pillai Prabhakaran. Organisationpolitique sa créationen1976parletrèssecret Velu- l’Eelam tamoul(LTTE) estdirigédepuis Le mouvement des Tigres delibération RALISME ETLACRITIQUE 6. LELTTE DOIT ACCEPTER LEPLU- Rencontre entrelapresseetleLTTE proched’unautregroupe armée, gée delapratique Thina- 7 SRI LANKA Neuf recommendations pour améliorer la situation de la liberté de la presse nauté musulmane nal.» Unreporterdujournaldelacommu- leur donnerdel’espacedansnotrejour- contre leLTTE. Pour survivre, nousdevons nous nepouvons pasécriredirectement pour lesjournalistesdeprovince. Donc des Tigres tamouls estuneaffairerisquée commis parleLTTE. tamment lesexécutions etlesenlèvements, les violationsdesdroitsdel’homme, no- presse entamoul, dénoncerégulièrement domadaire, undes plusgrostiragesdela de l’hebdomadairedansl’estl’île. L’heb- du LTTE ontincendiédesmilliersdecopies sisté pourque telousujetsoitabordé. des dirigeantsduLTTE. Ilsn’ontjamaisin- réalisé plusieursinterviews exclusives avec Uthayan dyadharan du LTTE surlesjournalistes tamouls. ters sansfrontièresnientcettemainmise Certains journalistesinterrogésparRepor- cette information. Tamilselvam aaffi incident parReporterssansfrontières, S. P. des journalistestamouls. Interrogésurcet camps prèsdeSampur(Est), àladifférence et musulmansd’entrerdansundeleurs LTTE aempêchélesjournalistescingalais M. P quent ouvertement ladirectionduLTTE. ment lerisqueencouruparceuxquicriti- Certains journalistesmusulmansconfi blement lapositionduLTTE. mais ilsn’ontpasréussiàinfl les médiateursnorvégienssontintervenus, sent passontharcelés.» Danscetteaffaire, lent pasdeleurviolence. Ceuxquin’obéis- attend quetouslesmédiastamoulsnepar- le prixdenotreindépendancecarLTTE des droitsdel’homme. (…)Ondoitpayer le seulentamoulàrapporterlesviolations porters sansfrontièresqueson«journalest de signe l’accorddecessez-le-feu Le dirigeantduLTTE, Prabhakaran, Thinamurasu . M. Azar deJaffna, explique : «Nousavons , anciendirecteurduquotidien précise: «Couvrirlesactivités , déclaraitàl’époqueRe- rmé qu’ilallaitvérifi Navamani T.Baskaran affi échir dura- échir rme quele , directeur N. Vi- er r- journalistes. vement desemontrer plusaccessiblesaux du LTTE etdemandeauxdirigeantsdumou- à l’encontre desmédiascritiquesdel’action tion exigelafi dans leszonesqu’ellecontrôle. L’organisa- nement l’exercicedelalibertépresse direction politiqueduLTTE garantisse plei- Reporters sansfrontières demandequela émetteurs. risé lastationàacquérirdeuxnouveaux l’île). Legouvernement deColomboaauto- FM danslapéninsuledeJaffna (nordde risée àémettrenormalementsurlabande Voix des Tigres médiatique dansl’île. Enjanvier 2003, Tigres tamoulsdeconsoliderleurprésence Le cessez-le-feuaégalementpermisaux rer quandils’agissaitduLTTE. journalistes tamoulsdevaient s’autocensu- des Tigres tamouls, ilexpliquait quetousles quand ils’agitduLTTE». Réputéproche frontières que«parfois, ilfautrestermuet Nadesan avait expliqué àReporterssans l’homme commisesparleLTTE.» Demême, ne parlentpasdesviolationsdroitsde cela quelamajoritédesmédiastamouls d’entre euxlefontparpeur, etc’estpour Prabhakaran. Unpourcentageimportant choix quecertainsjournalisteslouangent Reporters sansfrontières: «Cen’estpaspar Récemment, unjournalistetamoulconfi lent savoir cequefontles Tigres tamouls.» c’est normalcarnoslecteurstamoulsveu- les médiascouvrentleursactivités. Mais Parfois, ilarrive queleLTTE souhaiteque sée ennovembre 2003 parleLTTE. «Nos pose auprojetd’autodétermination propo- presse delacommunauté musulmanes’op- les marginaliser, voire delesopprimer. La des. Ils reprochentouvertement auLTTE de dicalisé lesjournalistesdans leursdeman- communautés tamouleetmusulmaneara- frontières. Lestensionsrécentesentreles musulman deBatticaloaàReporterssans dias tamouls», a expliqué unjournaliste des médiasentamouletnonpasmé- meilleure reconnaissance. «Nousvoulons ne, s’exprimant entamoul, réclament une Les journalistesdeconfessionmusulma- PRESSE SULMANS ÀLALIBERTÉ DELA 7. PROTÉGERLEDROITDESMU- n desmenacesetentraves , radioduLTTE, aétéauto- 8 ait à la SRI LANKA Neuf recommendations pour améliorer la situation de la liberté de la presse 1996, l’hebdomadaire presse tamoule, Après avoir travaillé quaranteansdansla sulman. seront limités», affi droits, notammentàlalibertéd’expression, minorité musulmane. gence demédiascapablesreprésenter la nationale créentlesconditionspourl’émer- de médiastamoulsetlacommunautéinter- gouvernement srilankais, lespropriétaires Reporters sansfrontières souhaitequele LTTE. agressés àBatticaloapardesmilitantsdu tains vendeurs desonjournalavaient été fi directeur de chef duLTTE etunleadermusulman. Le à unéditorialcritiquantaccordentrele ?», affi pouvez-vous direceladenotredirigeant nymes. «Nousallonsvous tuer. Comment rédaction areçudesmenacesdemortano- Colombo. Quelquessemainesplustard, la nacé demortàlafi Kural pressantes. Lecorrespondantde nalistes musulmanssontdevenues plus Dès 2003, lesmenacescontre certainsjour- fi tique contrelesmédiasdes Tamouls», af- situation. Noussommesenguerremédia- sulmans. Notre journalveut cassercette cingalais ignorentlesaspirationsdesmu- des musulmans. «Lesjournauxtamoulset pose, luiaussi, endéfenseurdesintérêts Muslim Kural Mohamed Fowzer n’a pasréussiàidentifi des équipementsontétébrûlés. Lapolice avec desproduitschimiques. Lamajorité cembre 2003, lesbureauxontétéaspergés faire faceàdesréactionsviolentes. Endé- d’exemplaires, lemagazineentamouladû affi sulmans ontledevoir dedéfendre cedroit», cord decessez-le-feu. Lesjournalistesmu- ne sonttoujourspasreconnusdansl’ac- «Nous continuonsàsouffrircarnosdroits la communautémusulmanedel’estl’île. rmé àReporterssansfrontièresquecer- rme Mohamed Fowzer. rme-t-il. Vendu àplusieursmilliers dansledistrictdePuttalamaétéme- rmait lecorrespondantquiréagissait MuslimKural (La Voix desmusulmans), se M. P n 2003. Ils’estréfugiéà rme unjournalistemu- , directeurdujournal . M. Azar er les coupables. Navamani a égalementaf- alancé, en destinéà Muslim explique le salairepayé parlesmédiasnationaux», il estpratiquementimpossibledevivreavec notamment dansl’Est, ontdeuxmétiers, car «La majoritédesjournalistesenprovince, DANTS ENPROVINCE DÉPENDANCE DESCORRESPON- 8. GARANTIRLASÉCURITÉETL’IN- cessez-le-feu. travail estindispensabledanslecontextedu mis enplacepourcesjournalistesdontle sation demandequ’unplandeformationsoit notamment dansleNord etl’Est. L’organi- en faveur descorrespondants enprovince, communauté internationaledesgestesforts nement, despropriétaires depresse etdela Reporters sansfrontières attenddugouver- quotidiens. versions encingalaisettamouldeleurs mental, dans lestroislangues. Legroupegouverne- sent d’uneéditiondelamêmepublication Rares sontlesgroupesdepressequidispo- trois langues: cingalais, tamouletanglais. En effet, lesmédiassrilankaispublienten contenus selonlalanguedepublication. dibilité delaprofessiondesdifférences res surlesdangerspourlapaixetcré- attiré l’attentiondeReporterssansfrontiè- Les journalistesinterviewés ontégalement journal tamouldelacapitale. sécurité», préciseuncorrespondantd’un en dangernotrecrédibilitéetparfois «Nos reportagessontcorrigésetmettent mais modifi dans leurjournal, d’unarticlesignépareux naces qu’ilsontsubiesaprèslapublication, alerté Reporterssansfrontièressurlesme- Plusieurs correspondantsdeprovince ont service destaxes. exemple, étaitégalementfonctionnaireau dance descorrespondants. Nadesan, par cette situationquimetenpérill’indépen- propriétaires demédiasontétéalertés l’Association desjournalistesdel’Est. Les Lakehouse Shan Thavarajah é parleurrédactionàColombo. , etleLTTE disposentde , secrétairede 9 SRI LANKA Neuf recommendations pour améliorer la situation de la liberté de la presse les tensions communautaires etethniques (…) LesmédiasduSriLanka exacerbent vent l’ethnicitécommeimmuableetinnée. écrivait : «Beaucoupdejournauxperçoi- Hattotuwa duCentreforPolicy Alternatives Dans unrapportpublié en 2003, Sanjana fatalité parlacommunautéjournalistique. est malheureusementvécuecommeune La fortecomposanteethniquedelapresse peur denouvelles représailles. journaliste etsafamillevivent cachésde mouls àMuttur(Est). Depuiscettedate, le sur lestensionsentremusulmanset Ta- au servicetamouldela connus suiteàunreportagequ’iladonné de nouveau étéattaquéparungrouped’in- dernier, ledomiciledeP. Sathsivanamdam a ses équipementsprofessionnels. Le23juin vention delapolice, lejournalisteaperdu agressée pardes Tamouls. Malgrél’inter- couru qu’unefemmemusulmaneavait été cile etmenacerdeletuer. Larumeuravait Virakesari, avulafouleattaquersondomi- dam mes duLTTE. Desoncôté, avait parailleursétémenacédeshom- de lacommunautémusulmaneNavamani les violences. Lecorrespondantdujournal connue, OussamaGroup, d’avoir orchestré accusaient uneorganisationmusulmanein- notamment lesiteInternet l’origine desémeutes. Lesmédiastamouls, musulmans affi posé lesdeuxcommunautés. Lesjournaux dans ledistrictdeMuttur(Est)avaient op- En juin2002, desémeutescommunautaires des tensionsentremusulmanset Tamouls. également fréquentsdanslacouverture Les stéréotypesetlamanipulationsont Tamouls etlesmusulmans. contenaient desattaquesracistescontreles reproduits sansmisesengardealorsqu’ils te Jathika HelaUrumaya (JHU)ontainsiété des meetingsdupartiextrémiste bouddhis- dus, notammentduquotidien campagne électorale, certainscomptesren- vant inciterà lahaine. Lorsdeladernière certains journauxcingalaisdepropospou- L’organisation arelevé lapublicationdans différentes communautés. développent un discoursdehaineentreles ment quecertainsmédiasprivésetpublics Reporters sansfrontièresregrettevive- LA HAINEDANS LESMÉDIAS 9. FAIRE CESSERL’INCITATION À , correspondantdujournalentamoul rmaient queleLTTE étaità BBC World Service BBC World P . Sathsivanan- tamilnet.com Lankadeepa , ,

tout appelàlaviolence. tionaux d’éthiquejournalistiqueenrefusant d’œuvrer dans lerespect descodesinterna- teurs depublication etauxrédacteurs enchef haineux. L’organisation demande auxdirec- tre desmédias quidiffusentdesmessages pouvoirs d’enquête etdesanctionàl’encon- mise enplacefévrier2003, soitdotéede Commission desplaintescontre lapresse, Reporters sansfrontières souhaitequela tion.» nationalistes etreligieusesdelapopula- en jouantcontinuellementsurlesémotions 10