Jazz & beyond Jeudi / Donnerstag / Thursday 15.05.2014 20:00 Grand Auditorium

Pat Metheny Unity Group guitar, guitar synthesizer double bass Chris Potter saxophone Giulio Carmassi keyboards, vocals, percussion, trumpet, guitar Antonio Sánchez drums

~130’ sans entracte / ohne Pause / without intermission

No audio or video recording and no photography of any kind is allowed in the hall at any time. This includes cellphones. Madame, Monsieur,

Le groupe européen de banques privées, KBL European Private Bankers, s’engage jour après jour à promouvoir la qualité et le savoir-faire dans toutes ses activités.

Quoi de plus naturel, dès lors, que de soutenir la création artistique avec qui nous partageons les mêmes valeurs.

Banquiers privés, nous sommes d’abord à l’écoute de nos clients. Européens, nous sommes ouverts sur le monde et son patrimoine musical, porteur de cohésion et vecteur de dialogue entre les citoyens de tous les pays où nous sommes présents.

À Luxembourg, l’idée que nous avons de notre rôle dans la société nous a conduits à participer à la croissance, en termes de qualité et d’opportunités, de l’offre culturelle de la Place à travers un partenariat avec la Philharmonie.

C’est pourquoi notre groupe de banquiers privés européens est particulièrement heureux de vous accueillir ce soir pour le concert exceptionnel du guitariste de Pat Metheny.

Je vous souhaite, Madame, Monsieur, une excellente soirée musicale.

Yves Stein Group CEO

KBL European Private Bankers Le petit Prince du Missouri

Pat Metheny Guillaume Bregeras

D’abord une silhouette. Puis un regard. Et enfin, un son. Il faut vivre les premières secondes d’un concert de Pat Metheny comme à travers un téléobjectif, en se rapprochant petit à petit, en concentrant son attention sur le sujet principal jusqu’à ce que le paysage qui l’entoure devienne flou. On entre dans ce monde, son monde, comme on entre en amour ou en religion. Sans se retourner. Happé puis ivre, le temps se dilate alors pour ceux qui veulent bien laisser tomber toutes les défenses. C’est qu’il n’est pas si facile de s’abandonner à celui que l’on surnomme depuis plusieurs décennies «le petit Prince du jazz». Le mythe est te- nace, au point d’en devenir suspect pour celui qui n’a pas encore vécu cette expérience. Et toujours aussi miraculeux pour les affi- cionados.

Plus de quarante ans de carrière sans aucune traversée du désert, vingt Grammy Awards et des milliers de concerts n’ont pas af- fecté celui qui a déjà gagné sa place au panthéon de la musique américaine. La meilleure preuve? Ce recueil de 400 pages édité en 2000 regroupant les transcriptions de quasiment tous les mor- ceaux qu’il a écrit, depuis son premier album «» en 1975. Un projet qu’il n’a pas initié, mais auquel il a collaboré et considère comme son «projet le plus excitant depuis (son) pre- mier album».

Aucun autre jazzman n’a bénéficié d’une telle idolâtrie dans l’histoire du jazz… Autre marqueur, le regard de ses paires. Il est très compliqué de trouver un musicien pour dire du mal de l’enfant du Missouri. Même ceux qui peuvent apparaître les plus éloignés stylistiquement, comme le saxophoniste et compositeur

4 , rallient cette majorité qui pourrait semblée outra- geuse appliquée à d’autres domaines: «Ça remonte à ses premières années au sein du label ECM, lorsque tout le monde écoutait sa mu- sique. Sa passion et sa maîtrise étaient hallucinante… Je retiens aussi sa capacité à transcender le langage d’une musique qui en fait ne m’excite pas tant que ça.»

Sur la route Ce respect unanime et transgénérationnel s’explique aussi en grande partie par sa présence sur le terrain, là où les seigneurs du jazz ont écrit l’histoire. Sur scène, le contact est direct, sans filtre. Comme sur un ring, chaque son, chaque regard et chaque mimique sont scrutés. Des micro-moments, aussi brefs qu’ins- tinctifs, qui témoignent de l’implication totale de l’artiste dans la pratique de son art. C’est d’ailleurs là, face aux gens et finale- ment au milieu des siens, qu’il se sent le mieux. «Je préfère de très loin jouer en live», déclare-t-il dans une récente interview pour un magazine américain. Mais la passion n’est pas son unique mo- teur pour passer autant de temps en tournée. Cette présence s’ex- plique par une simple nécessité vitale. Pour exister, il faut être entendu. Et pour être entendu, il faut être vu. C’est en tous cas le paradigme qui a prévalu dans le jazz du 20e siècle.

«La clé a été de construire une solide base de fans très tôt, en jouant entre 200 et 300 concerts par an pendant une quinzaine d’années. Je ne vois pas beaucoup de groupes qui se sont engagés en faisant autant de sacri- fices, sans gagner beaucoup d’argent et sur une très longue période pour construire une audience.» Les longues heures de route pour aller d’une salle à une autre ont longtemps façonné le quotidien de Pat Metheny et de son groupe, forcément composé de person- nalités compatibles artistiquement, mais surtout humainement. C’est aussi pourquoi lorsqu’il évoque encore , son compagnon de route de toujours, ses yeux s’allument encore un peu plus: «Il est mon alter-ego comme Billy Strayhorn était celui de Duke Ellington.»

Cet engagement total l’amène tardivement à la paternité, seule autre passion aujourd’hui à ses yeux. Ses trois enfants ont un

5 regard différent sur la musique, et lui offrent une analyse qui le projette dans le temps présent sans ménagement. Comme ce jour où son fils aîné lui déclare au petit déjeuner avoir compris «que toute musique comportant de la guitare électrique était datée du 20e siècle»… Sympathique camouflet pour un père adulé par ail- leurs dans le monde entier. Et pour garder cette ancrage néces- saire dans la vie actuelle, pour ne pas s’isoler d’un monde qui, chaque jour, s’éloigne plus rapidement de celui qu’il était la veille, le guitariste héros s’entoure de jeunes artistes: «Je recherche toujours ce jeune gars qui possède la vision de ce que le jazz pourrait être demain. Qui capte ce qui se passe dans la rue, dans la vraie vie, qui est informé et façonné par l’esprit et les événements du présent.»

Se démarquer à tout prix Comme il aime le rappeler dans chacune de ses interviews, «être musicien est difficile. Ce n’est pas simple de jouer année après année tout en apportant des idées neuves». Quel autre moyen alors que de pui- ser ailleurs l’essence de sa créativité? Reconnu pour son talent de compositeur, c’est aussi par sa capacité à dépeindre des uni- vers, lorsqu’il interprète la musique de ses confrères, qu’il se dé- marque. Sa collaboration avec le contrebassiste Charlie Haden dans l’album «Beyond Missouri Sky» en est l’exemple le plus il- lustre. Il reste totalement connecté aux autres, il émaille le pay- sage sonore de touches d’une peinture qui caractérise sa propre patte. Malgré ses interminables tournées, il arrive à suivre le par- cours de ses contemporains, et de ses maîtres. À participer à leurs albums. À exister au-delà de ses propres frontières. Il est le pont entre et Kurt Rosenwinkle, deux guitaristes de jazz distants de trois générations, mais qui ont en commun toute l’at- tention de ce génie créatif.

La filiation, on l’aura compris, joue un rôle prépondérant dans sa carrière. Même si elle n’apparaît pas de manière frontale dans sa musique, elle est là. Depuis qu’on s’est mis à le surnommer le nouveau Wes Montgomery, alors qu’il n’avait que 14 ans, dans la banlieue de Kansas City, il cherche sa propre voie: «Je voulais trouver ma propre manière de jouer, comme Miles Davis par exemple. Et il a fallu qu’à un moment donné je m’interdise de reproduire toute

6 attitude musicale qui pouvait me relier à Wes. Mais certains musiciens vivent comme un serpent qui mue et change de peau. Un jour, ils s’af- fichent d’une manière, et le lendemain, c’est différent. Ils peuvent changer de personnalité, de vêtements… Pour moi, c’est tout l’inverse!»

Un son Lorsqu’elle tonne, sa voix résonne. Mais jamais autant que lorsqu’il s’exprime musicalement. Et sa meilleure carte d’identité demeure le son. Un son unique qu’il sculpte depuis son enfance, mais qui passe finalement assez peu par l’équipement. Durant longtemps, Pat Metheny s’est interdit toute collaboration ou jam par crainte de «merdouiller», avec ce son justement. «Pendant des années, de 1977 à 1987, je n’ai jamais rien fait sans mon matériel. Je ne participais à rien si je n’avais pas mes amplis et le reste, c’est pour- quoi je n’ai quasiment rien enregistré d’autre que mes propres albums durant cette période. Puis, en 1987, je me suis retrouvé en Union Sovié- tique avec des musiciens locaux qui organisaient une jam session que je ne pouvais pas refuser. Cette nuit-là, j’ai joué avec une guitare polonaise et un ampli tchèque. Quelqu’un avait enregistré cette soirée et m’a remis la cassette le lendemain. Et là, le choc! Je sonnais comme moi-même! De- puis, je ne m’en fais plus trop…» Malgré ce déclic, le guitariste reste un féru d’équipement et de technique. Une obsession que l’on retrouve par exemple dans son Orchestrion, sorte d’instrument de bord ressemblant à une guitare, mais capable de commander d’autres instruments préprogrammés. Des ingénieurs ont travail- lé plusieurs années à l’élaboration du logiciel lui permettant de réaliser ce projet fou d’homme-orchestre, avec lequel il a récem- ment tourné.

Des guitares et un homme À travers toutes ces expériences, la guitare reste son dénomina- teur commun le plus rassembleur. Elle prolonge son énergie, concrétise ses idées, refoule aussi parfois ses frustrations. Comme tout passionné, il n’en dévore jamais assez. Et c’est finalement en tournée qu’il en profite le plus pour travailler son instrument. «Rien ne remplace le fait de jouer trois heures tous les soirs. Vous pou- vez répéter pendant dix heures par jour, mais ce n’est pas la même chose. J’espère vraiment pouvoir consacrer une année entière à la pratique de la

9 guitare d’ici 5 à 10 ans. J’ai vraiment l’impression que je pourrais réali- ser d’importants progrès et j’ai réellement besoin de temps pour me foca- liser sur cet objectif.» Mais ce vœu ressemble à une chimère. À ces promesses que l’on ne tient jamais, trop pris par le temps. Par les obligations. Par toutes ces choses qui nous éloignent trop sou- vent et trop facilement de l’essentiel. D’autant que Pat Metheny ne compte plus les projets. Parmi eux, celui d’améliorer ses per- formances dans les grandes salles de concerts classiques, où il avoue encore lutter pour obtenir le bon son: «Je dois encore ap- prendre comment faire. Cette musique ne s’exprime jamais mieux que dans un club et dans des environnements réduits.» L’apprentissage, même à 59 ans, débute donc ce soir, à la Philharmonie.

10 Kreatives Wachstum

Pat Metheny Franz X.A. Zipperer

Wer von Pat Metheny erzählt, der muss erstmal tief Luft holen, um auch nur annähernd erwähnen zu können, was die Karriere des amerikanischen Gitarristen alles an Meilensteinen aufweist: 20 Grammy Awards in 12 verschiedenen Kategorien hat er über- reicht bekommen (ein neuer Preis steht aktuell ins Haus, denn am 22. Mai 2014 nimmt der Musiker in Hamburg den ECHO Jazz in der Kategorie «Instrumentalist des Jahres international» entgegen), allein unter seinem Namen hat er die schwindeler- regende Zahl von 43 Alben aufgenommen, auch außerhalb des Jazz pflastern aufregende kreative Begegnungen seinen kreativen Weg (so etwa 1985 die mit David Bowie im Stück «»), und zahlreiche Filmmusiken (beispielsweise für Fan- dango oder Orphans) hat er ebenfalls eingespielt. Und doch ist diese Aufzählung nur Stückwerk.

Von der Trompete zur Gitarre Seit Mitte der 1970er Jahre entwickelt sich Pat Metheny zu einem der einflussreichsten und erfolgreichsten (Gitarren-)Jazzmusiker der Welt. Dabei ist die Gitarre nicht einmal sein erstes Instrument: Mit acht Jahren beginnt er, Trompete zu spielen, erst mit zwölf wechselt er zur Gitarre. Kurz zuvor hat er beim Kansas City Jazz Festival den Gitarristen Wes Montgomery gehört, dessen Auftritt ihn so sehr fasziniert, dass er beschließt, seinem Talent eine andere Richtung zu geben. Sein Talent, seine Fertigkeiten und Fähigkeiten auf der Jazzgitarre entwickeln sich so rasend, dass er sich mit 16 Jahren bei einer Jam-Session die Bühne mit Herbie Hancock teilt.

12 Zwei Jahre später ist er Dozent für Gitarre an der University of Miami, ein Jahr später am renommierten Berklee College of Music in Boston. Durch sein Spiel trägt er seitdem wesentlich dazu bei, die Gitarre neben den Blasinstrumenten und dem Kla- vier als vollwertiges Soloinstrument zu etablieren. Weltweit be- scheinigen ihm Jazzkritiker, dass kaum ein anderer Gitarrist im Laufe der Jahrzehnte so viele Impulse gesetzt hat wie Pat Metheny, dessen Stil zunächst für soundbetonte Fusion steht, der sich aber leichtfüßig in die Bereiche von Bebop, Harmolodic, Free Jazz, Hardcore und selbst Ambient vorzuarbeiten vermag. Seine Kom- positionen und Improvisationen sind durchweg außerordentlich melodiös.

Pat Metheny spielt auf seinen Aufnahmen und in Konzerten eine Reihe zum Teil ungewöhnlicher Gitarren, zum Beispiel seine auf vier Hälse verteilte 42-saitige Pikasso-Gitarre, die im Jahr 1984 von Linda Manzer, einer kanadischen Gitarrenbauerin, speziell für ihn gebaut wurde. Daneben setzt er seit 1981 häufig auch Gitarrensynthesizer ein – im Gegensatz zum Keyboard wird das Instrument nicht über eine Klaviatur, sondern eben über Saiten angesteuert. Pat Metheny sprudelt nur so vor Ideen, die sich in immer neuen Projekten manifestieren. Beschäftigt man sich gerade noch mit der letzten Idee von ihm, kommt er, fast schon hyperaktiv, bereits mit einer neuen um die Ecke.

Aus schwarz-weiß mach farbig Und jetzt? Sollte er etwa kreative Kontinuität in sein Schaffen bringen wollen? Für sein neues Werk «KIN (ĸĺ)» greift Metheny wieder auf seine zurück. Doch das bekannte Line-up mit Saxophonist Chris Potter, Schlagzeuger Antonio Sánchez und Bassist Ben Williams hat Pat Metheny um den Multi-Instru- mentalisten Giulio Carmassi erweitert und die Formation in Pat Metheny Unity Group umbenannt. «Die neue Gruppe und die Platte ‹KIN (ĸĺ)› sind das Resultat von mehr als 120 Konzerten als Unity Band und der Erfahrung, dass die Truppe praktisch von Konzert zu Kon- zert kreativ gewachsen ist», klärt der Gitarrist auf. «Am Ende der Tour- nee schrie das Ganze förmlich nach weiterer Vertiefung.» Und nach einer

13 neuen Platte ebenso. Mit «KIN (ĸĺ)» liegt sie nun vor und doku- mentiert, was Pat Metheny meint, wenn er sagt: «War das erste Album der Unity Band eine Art Schwarz-Weiß-Dokumentation über vier Musiker, ist das neue eine in TechniColor-Breitwandformat.»

Dazu trägt in besonderem Maße Giulio Carmassi bei, dessen Liste der gespielten Instrumente sich mehr als imposant liest: Piano, Trompete, Posaune, Vibraphon, Cello, Klarinette, Flöte, Saxophon und Gesang. «Durch die Empfehlung meines Freundes, des Bassisten Will Lee, erschien plötzlich dieser unglaubliche Musiker namens Giulio Carmassi auf meinem Radar. Er ist Italiener. Ihn ledig- lich als Multi-Instrumentalisten zu bezeichnen, würde jedoch nicht ein- mal an der Oberfläche dessen kratzen, wozu er imstande ist», fährt Pat Metheny fort. «Er ist ein exzellenter Pianist und Keyboarder, spielt Holz- genauso wie Blechblasinstrumente, Gitarre, Bass und Schlagzeug und singt noch dazu wie ein Engel. Er erzählte mir, dass ein Auftritt einer meiner Bands, den er als junger Musiker gesehen hatte, ihn derart inspi- riert hat, dass er sich oft vorstellte, einmal als Multi-Instrumentalist bei einem meiner Projekte mitzuwirken.»

Um Chris Potters Saxophon gebaut Nach wie vor sind die Stücke um Chris Potters Saxophon herum gebaut. «Schließlich brauchte es 30 Jahre, bis es mir endlich gelang, Chris Potter an meine Seite zu bekommen», liefert Pat Metheny dafür einen Erklärungsansatz. «Neben der Tatsache, dass er einer der aufre- gendsten Jazz-Solisten auf nahezu jedem Instrument ist, zählt er zu einem der vielseitigsten Holzbläser der Geschichte und ist obendrein auch noch ein ‹Killer Pianist› und sehr guter Gitarrist.» Durch die zahllosen Kon- zerte hat sich das Zusammenspiel der beiden Musiker – im Ge- gensatz zu der manchmal doch etwas holprigen Art auf der ersten Unity-Band-Platte – mittlerweile perfektioniert. Und wie sich aus dieser Perfektionierung des gemeinsamen Spiels von Pat Metheny und Chris Potter ein dringlicher Groove wie nie entwickeln kann, ist auf dem titelgebenden Stück KIN (ĸĺ) zu hören.

Dort wird auch der kreative Beitrag von Giulio Carmassi über- deutlich. Dieses Lied wird so fiebernd und dahinjagend gespielt, dass die Töne fast abheben. Der sowohl am Kontrabass als auch

14 am elektrischen Bass überwältigend gute Ben Williams verleiht ihm jedoch mit seinen verschlurften und auf der Eins beton- ten Bassnoten immer wieder die nötige Bodenhaftung und ver- schmilzt mit Antonio Sánchez, einem der derzeit besten Schlag- zeuger, zu einem präzisen rhythmischen Fundament, auf dem der musikalisch üppige Großbau von KIN (ĸĺ) errichtet wird. Welcher Vielfältigkeit die Pat Metheny Unity Group ansonsten auf dem Album anhängt, zeigen die einfach wunderschöne Bal- lade Born, die Rhythm- & Blues-infizierte Hymne We Go On oder das von einer Folkmelodie durchzogene KQU. Die Klangfarben sind dabei frisch und wagen bisher ungehörte kompositorische Konstruktionen. So verbindet dieses Album alles, was den Pat- Metheny-Kosmos ausmacht und pflicht endlich auch wieder vie- le Elemente der legendären mit ein.

Verwandtschaftsbeziehungen Ein wichtiges Schlüsselstück auf der Platte ist Genealogy. Dieses Stück verdeutlicht schon im Titel, worum es Pat Metheny im Grundsatz bei diesem Projekt geht: um musikalische Verwandt- schaftsbeziehungen und ihre Darstellung. «Es ist ja offensichtlich, dass Musiker, die sich im Rahmen musikalischer Begegnung kreativ austoben, häufig von völlig unterschiedlichen künstlerischen Orten auf- gebrochen sind», reflektiert Pat Metheny, «doch was die Künstler im- mer wieder miteinander verbindet, ist eine grundsätzliche Verwandt- schaftsbeziehung durch die Musik. Wenn ich nur mal die Musiker be- trachte, die ich liebe, stelle ich fest, dass auch sie bereits in einer Tradition stehen. Und gleichzeitig haben sie selbst eine begründet. So steht auch die Musik, die ich heute spiele, in der genannten Verwandtschaftsbeziehung, weil eben nichts im luftleeren Raum entsteht.»

So wird auch mit der Namensgebung Unity Group und der CD- Betitelung «KIN (ĸĺ)» auf das grundsätzlich verbindende ange- spielt: denn das englische «Kin» bedeutet übersetzt etwa Sippe. Und so erschließen sich auch die beiden rückwärts und vorwärts weisenden Zeichen in der Klammer. Wieder einmal schert sich Pat Metheny nicht um irgendwelche Genregrenzen. Seine Ideen fließen so konstant, dass er die gesamte Combo mit seiner über- bordenden Spielfreude ansteckt und Begeisterung an weitschwei-

17 fenden Melodiebögen und an Improvisation weckt. Die Devise, kreativ zu wachsen, immer fest im Blick. Und gleichzeitig eifrig bemüht, in möglichst vielen Ecken und Winkeln der Stücke Über- raschungen zu verstecken, die nach und nach der Entdeckung durch die Hörer harren.

Das ist der Schlüssel dazu, zeitlose Musik zu gestalten. Musik, die auch für kommende Generationen noch jede Menge bereit- hält, das es zu entdecken gilt. Spannend dürfte es nun für das Publikum sein zu erleben, wie Klänge, die ursprünglich aus der Live-Erfahrung stammen, als «KIN (ĸĺ)» auf Platte dokumen- tiert wurden und nun zurück auf die Live-Bühne wandern…

18 Interprètes Biographies

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII Pat Metheny Unity Group L’année 2013 a été excellente pour Pat Metheny: après avoir reçu son 20e Grammy pour son album «Unity Band» et après la parution de son enregistrement «Tap: John Zorn’s Book of An- gels, Vol. 20», qui a été particulièrement bien accueilli par la cri- tique, les lecteurs du magazine DownBeat ont voté pour que Pat Metheny obtienne sa place au sein de leur panthéon de la musique jazz. Pat Metheny est non seulement le membre le plus jeune de ‹Hall of Fame›, mais il est aussi le quatrième gui- tariste de jazz à être honoré de cette distinction, aux côtés de Charlie Christian, Django Reinhardt et Wes Montgomery. L’an- née à venir s’annonce tout aussi palpitante que la précédente. Comme le dit Pat Metheny: «L’enregistrement de ‹Unity Band› et la tournée qui lui a été associée ont changé ma vie; je vou- lais véritablement trouver un moyen pour que cela continue et passer ainsi à l’étape suivante. Une nuit je me suis réveillé avec l’envie de pousser ce concept de ‹unity› encore plus loin. J’ai envisagé de mettre en place une sorte de plateforme suscep- tible d’accueillir l’éventail entier des choses que j’avais réalisées les précédentes années, de ‹Bright Size Life› à ‹Secret Story›, de mes projets de groupe à mon album ‹Orchestrion›, tout cela réuni en un seul projet.» Il poursuit: «Avec cette distribution in- croyable composée de Chris Potter, Ben Williams, Antonio San- chez et de l’instrumentiste au multiple talent Giulio Carmassi, presque rien n’est impossible.» Par cette déclaration, Pat Me- theny plante le décor de ce que vont être sa carrière et ses en- registrements. Avec la parution de «KIN (ĸĺ)», Pat Metheny

20 Pat Metheny Unity Group (photo: Jimmy Katz) se réinvente encore une fois, donnant un autre tournant à sa carrière qui se veut en perpétuelle évolution. «Le cœur du quar- tette, composé de Chris, Ben, Antonio et moi, a présenté plus de cent concerts l’année qui a suivi la sortie de l’album ‹Unity Band›. Durant cette période, le groupe est devenu l’une de ces rares combinaisons de musiciens où le travail d’ensemble im- porte plus que ce que fait chaque musicien individuellement; le groupe a pris forme, il ne manquait plus qu’à l’étendre et à poursuivre la recherche.» Il poursuit: «En même temps, j’avais très envie d’écrire et d’utiliser un concept plus ou moins or- chestral qui dépasserait les limites acoustiques d’un quartette ordinaire. Mais je ne voulais surtout pas perdre l’énergie, l’at- tention et l’intensité développées par le groupe. Je voulais aller encore plus loin. Le premier album, ‹Unity Band›, était un docu- mentaire bien réfléchi, en noir et blanc, joué par quatre musi- ciens en studio d’enregistrement; j’ai réalisé ensuite un nouvel album, «KIN (ĸĺ)», qui se rapproche davantage d’une version Technicolor/IMAX de ce que ce même groupe était capable de faire – mais sans en changer la touche pure et dure au centre.» Pat Metheny continue: «Écrire cette musique, l’arranger pour ce groupe incroyable et y intégrer véritablement tout le maté-

21 riel que l’on a à portée de main, a été l’un des plus grands défis de toute ma vie. Écouter le résultat final de cet enregistrement me comble de bonheur. Les possibilités qui s’offrent ici me semblent infinies, ce dans le meilleur sens du terme.» En plus de mettre à profit ses talents de saxophoniste ténor et soprano, Chris Potter joue également de la moitié des douze instruments à vent présents sur l’album. Ben Williams, quant à lui, est non seulement bassiste acoustique solo mais joue aussi de la basse électrique: il accompagne de temps à autre les solos de Chris Potter, faisant la preuve de sa maîtrise de la technique d’ar- chet. Le batteur Antonio Sanchez est lui aussi mis sur le devant de la scène: comme il est d’usage chez Pat Metheny, les per- cussions sont très présentes sur l’album. La batterie résonne de différentes textures au début d’une chanson, puis c’est au tour du ‹cajón› de suivre la même voie. Pat Metheny lui-même, alors qu’il laisse souvent les membres de son groupe briller sur scène, s’adonne autant que possible à des solos pour garantir un maximum d’effets. De la mise en bouche puissante des pre- miers titres, où rayonne le son de sa guitare Ibanez, aux harmo- nies complexes qui prolifèrent tout au long de l’album, les solos de Pat Metheny contiennent des moments mélodiques rares qui confèrent à ses improvisations les mêmes qualités indélé- biles que celles de ses meilleures compositions. L’instrumen- tiste au talent multiple Giulio Carmassi est un nouvel atout dans le jeu de cartes de Pat Metheny. Tout au long de l’album, Giulio Carmassi tient le rôle si difficile mais ô combien important de pianiste accompagnateur. Pat Metheny a voulu créer une cer- taine richesse surpassant le son traditionnel du quartette du Unity Band d’origine. Dans ce but, aux orchestrations électro- niques de Pat Metheny, à celles que Pat Metheny a réalisées pour l’orchestrion et le synthé, Giulio Carmassi a ajouté de la trompette, du cor, de la flûte, du saxophone alto, de la flûte à bec, du vibraphone, des sifflements, du trombone, et certains des ‹vocals› les plus beaux et les plus suggestifs jamais enre- gistrés sur les albums de Pat Metheny. Chacun des quatre pre- miers titres de l’album dure plus de dix minutes, le morceau d’ouverture, «On Day One», dure presque un quart d’heure. Ces morceaux ne sont pas seulement une sorte d’extension

23 des ‹jams› improvisés; ce sont des structures méticuleusement détaillées et développées, résistant à toute sorte d’analyse tra- ditionnelle, bien qu’elles laissent le champ libre à l’improvisa- tion. Il y a un mouvement constant des formes, mais aussi des indications de mesure ainsi que de longues pédales qui offrent d’innombrables opportunités aux musiciens, de sorte que cha- cun peut exprimer sa personnalité propre, parfois d’une façon totalement inattendue. Le titre «KIN (ĸĺ)» semble résumer au mieux la nouvelle vision de la musique de Pat Metheny. Uti- lisant les éléments qui ont permis de faire de l’electronic dance music une musique de la rue, Pat Metheny crée un genre mixte se nourrissant de la force dramatique et de la longueur de vue de quelques-uns de ses projets les plus marquants, ajoutant les avancées technologiques, réunissant la séduction sonore et une certaine allure naturelle et spontanée.

IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII Pat Metheny Unity Group The year 2013 has been a banner one for Pat Metheny. After being awarded his 20th Grammy, for «Unity Band», and the re- lease of his critically acclaimed recording of «Tap: John Zorn’s Book of Angels, Vol. 20», Metheny received word that the read- ers of DownBeat magazine had voted to induct him into its Hall of Fame. Not only is Metheny the youngest member, but he is also only the fourth jazz guitarist to be chosen for that hon- or, joining Charlie Christian, Django Reinhardt, and Wes Mont- gomery. The coming year promises to be equally exciting. As Metheny says: «The Unity Band record and tour was life chang- ing for me, and I really wanted to find a way to keep it going and take it to the next level. One night, I woke up with the tan- talizing idea of taking the concept of ‹unity› even further. With this next project, I envisioned building a platform capable of addressing the entire spectrum of things I have done over the years, from ‹Bright Size Life› to ‹Secret Story›, from my Group projects to the Orchestrion, and more, all in one place.» He continues: «With this incredible lineup of musicians – Chris Pot- ter, Ben Williams, Antonio Sánchez, and the addition of multi- instrumentalist Giulio Carmassi – just about anything is possible.»

24 With this mission statement, the scene was set for Metheny to deliver a career-encompassing recording. With the release of «KIN (ĸĺ)», Metheny has, not for the first time in his complex and ever-evolving career, re-invented himself. «The core quartet of Chris, Ben, Antonio, and me played more than 100 concerts over the year that followed the release of our Unity Band re- cord. Over the course of that period, the band became one of those rare combinations of players where the whole is greater than the sum of its parts; it gelled in every way, and that just seemed to beg for expansion and further research.» He contin- ues, «Simultaneously, I had been itching to write using more of a lush and orchestrated kind of concept that went beyond the sonic limits of what a straight-ahead quartet might invoke. But I really didn’t want to lose the energy, focus, and intensity of what this band had developed. I wanted to take it further. If the first Unity Band record was a thoughtful, black and white documentary of four musicians in a recording studio playing, this record is more like the Technicolor, IMAX version of what a band like this could be – but with that hardcore thing still sit- ting right in the middle of it all.» Metheny goes on to say: «Writ- ing this music and putting it together for this incredible collec- tion of players and really integrating all of the materials at hand was one of the biggest challenges I have ever undertaken, but hearing the final result on this recording is also one of the most satisfying feelings I have ever had as a musician. And the pos- sibilities that it suggests seem endless to me in the best pos- sible way.» In addition to contributing his usual tenor and so- prano saxophone skills, Chris Potter is featured on half a dozen woodwind instruments in the ensemble, while Ben Williams is featured as soloist not only as a traditional acoustic bassist, but also on electric bass and, in one case, trading solos with Potter – showing off his arco bowing technique. Drummer Antonio Sán- chez is showcased throughout: as is always Metheny’s prefer- ence, the drums are front and center on the album, yet there are constant textural surprises coming from the kit as well as a track that begins with Sánchez on cajón leading the charge. Metheny himself, while often letting his band mates shine on the compositional vehicles he has designed for them, uses ev-

27 ery moment as a soloist to maximum effect. From his powerful opening statement on the leadoff track using his trusty Ibanez to create a new guitar texture, to the variety of approaches he brings to the harmonic complexities that proliferate throughout, Metheny’s solos contain rare melodic moments that give his improvisations the same indelible qualities that his best com- positions have. Multi-instrumentalist Giulio Carmassi is the new wild card in Metheny’s hand this time around. Throughout the album, Carmassi holds the difficult and important role of piano accompanist to this fluent core of players. Metheny wanted to create a sense of richness that went beyond the more traditional quartet sound of the original Unity Band. To this end, in addition to Metheny’s own electronic, orchestrionic, and synth orches- trations, Carmassi adds trumpet, French horn, flute, alto sax, re- corder, vibraphone, whistling, trombone, and some of the most beautiful and evocative vocals on any Metheny recording. Each of the first four tracks on the record clocks in at more than 10 minutes, with the opening On Day One at nearly a quarter of an hour in length. But these are pieces that are not simply ex- tended improvisational «jams»; they are meticulously detailed and developed structures that remain somewhat impervious to any traditional analysis while also providing inspirational environ- ments for improvisation. There is a constant shifting of forms, time signatures, and pedal points along with ever-changing op- portunities for the various personalities of each player to shine – sometimes in unexpected ways. The title track, KIN (ĸĺ), seems to best capture Metheny’s new way of looking at music. Using the elements that make electronic dance music the sound of the streets, Metheny cooks up a brew that incorporates the drama and scope of some of his more sweeping projects with a digital forward-motion and makes it sound not only exciting, but natural as well.

28 IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII JAZZ & BEYOND Prochain concert du cycle «Jazz & beyond» Nächstes Konzert in der Reihe «Jazz & beyond» Next concert in the series «Jazz & beyond»

Jeudi / Donnerstag / Thursday 22.05.2014 20:00 Salle de Musique de Chambre Wolfgang Muthspiel Trio Wolfgang Muthspiel guitar Brian Blade drums Larry Grenadier double bass

31 La plupart des programmes du soir de la Philharmonie sont disponibles avant chaque concert en version PDF sur le site www.philharmonie.lu

Die meisten Abendprogramme der Philharmonie finden Sie schon vor dem jeweiligen Konzert als Web-PDF unter www.philharmonie.lu

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© Etablissement public Salle de Concerts Grande-Duchesse Joséphine-Charlotte 2014 Pierre Ahlborn, Président Stephan Gehmacher, Directeur Général Responsable de la publication: Stephan Gehmacher Design: Pentagram Design Limited Imprimé au Luxembourg par: Imprimerie Fr. Faber Tous droits réservés.

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